Www.mathprepa.fr Pb Approfondissement Postulat de Bertrand
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Description : postulat de Bertrand...
Description
´ nonc´e E
` Probleme eme
Le postulat de Bertrand Notations – On note P l’ensemble des nombres premiers. Pour tout n de
N,
on note
Pn
=P
∩ [2, n] et π(n) = card(P ). n
π (n) d´esigne esigne donc le nombre d’entiers d’entier s premiers premi ers inf´erieurs erieu rs ou ´egaux egaux a` n. k
{ ∈ N, p | n}.
– Pour tout entier n 2, et tout p de P, on note v p (n) = max k
v p (n) est donc l’exposant de p dans la d´ ecompositio ecomp osition n de n en produit de facteurs premiers.
On dit que v p (n) est la valuation de n suivant p. L’´egalit´e v p (n) = k caract´ cara ct´erise erise donc les entiers n divisibles par pk mais pas par pk+1 .
{
}
{
∈ N}.
– Pour tout n 2, on note E n = 1, 2, 3, . . . , n et e t nN = kn, k – On note [x] la partie par tie enti`ere ere de tout tou t r´eel eel x.
L’objet de ce probl` probl`eme eme est de montrer montrer le “postulat de Bertrand” : Pour tout entier n 2, il existe au moins un entier premier p tel que n n < p < 2 n.
Dans la suite du probl`eme, eme, n est un entier enti er fix´e quelco que lconqu nque, e, sup´erieur eri eur ou ´egal ega l a` 2.
Prem Premi` i` ere er e part partie ie Dans cette partie et dans la suivante, p d´esigne esign e un entier premier premi er fix´e quelconque quelc onque.. On note m l’entier k maximum tel que pk
n.
1. Donn Donner er une expressio expression n de m sous la forme d’une partie enti` ere. ere. 2. Pour 1 k
m,
calculer card(E n pk N) et card j
∩
n
3. Just Ju stifi ifier er l’´egal eg alit´ it´e v p (n!) =
{ ∈ E , v ( j ) = k }. n
p
v p ( j ).
j=2 j =2
m
4. En d´edui ed uire re fin final alem ement ent l’´egal eg alit´ it´e v p (n!) =
k=1
n . pk
Deux Deuxi` i` eme eme part partie ie Dans cette partie, on ´etudie etudie les valeurs possibles p ossibles de la quantit´e u p (n) = v p m 2n n = ln(2n) . 1. Montrer Montrer que que u p (n) = 2 , avec m ln p pk pk k=1
−
2n n
.
2. V´erifi er ifier er les le s prop pr opri´ ri´et´ et´es es suivant su ivantes es : (a) pu
p
(b) Si
(n)
≤ 2n.
√ 2n < p, alors u (n) ∈ {0, 1}.
(c) Si n 3 et 23 n < p
p
≤ n, alors u (n) = 0. p
(d) Si n < p < 2 n, alors u p (n) = 1. Math´ Mat h´emati ema tique quess © Jean-Michel Ferrard
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´ Enonc´ e
Probl` eme
Troisi` eme partie Cette partie est consacr´ee a` la d´emonstration de r´esultats utiles dans la partie IV. Pour tout r´eel x 2, on note Π x le produit des entiers premiers p x. 1. Montrer que si 0 k 2. (a) Pour tout m
n
4 2 alors . En d´eduire . ≤ 2 1, montrer que Π Π 4 Π . n
2n
2n
2n
k
n
n
2m +1
2m+1
m
m+1
m
Indication : montrer que tout p de P tel que m + 1 < p 2m
≤ 4
(b) En d´eduire que pour tout r´eel x 2, on a Π x 2n
x
n
m+1
+ 1 divise
2m +1 m
.
(in´egalit´e de Tchebyshev).
3. Montrer que tous les diviseurs premiers de sont strictement inf´erieurs a` 2 . n
n
Quatri` eme partie Dans cette partie, on va prouver le postulat de Bertrand. On suppose, par l’absurde, l’existence d’un entier n 2 tel que l’intervalle ]n, 2n[ ne contienne aucun entier premier. 1. Montrer que l’entier n est n´ecessairement sup´erieur ou ´egal a` 631. Indication : consid´erer les entiers premiers p1 = 3, p2 = 5, p3 = 7, p4 = 13, p5 = 23, p6 = 43, p7 = 83, p8 = 163, p9 = 317, et p10 = 631. 2n
2. Montrer que l’hypoth`ese faite sur permet d’´ecrire = ∈ √ 3. Utiliser les parties II et III pour ´etablir (2 ) − 4 . n
2n n
n
pu
n
p
2n 1
2n/3
p
(n)
.
Pn
√ √ 2n 2n Indication : p ∈ P ⇒ ( p 2n) ou ( 2n < p ) ou ( < p n). n
3 3 √ ln 2 ln x n/3 4. En d´eduire que 4 (2n) 2n, puis ϕ( 2n) avec ϕ(x) = . 6 x 5. D´eduire que ce qui pr´ec`ede que n est inf´erieur a` 450 et conclure.
√
Contexte historique Le “postulat de Bertrand” fut pour la premi`ere fois conjectur´e en 1845 par Joseph Bertrand (18221900) qui le v´erifia lui-mˆeme pour tous les nombres de l’intervalle [2, 3 106 ]. La premi`ere d´emonstration date de 1850 et est dˆ ue a` Chebyshev (1821-1894). Ainsi le postulat est-il aussi appel´e th´eor`eme de Chebyshev. Ramanujan (1887-1920) en donna une d´emonstration plus simple et Paul Erd¨ os (1913-1996) publia en 1932 une preuve ´el´ementaire utilisant les coefficients binomiaux (c’est de cette preuve qu’est inspir´ee le probl`eme ci-dessus).
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Probl` eme
Corrig´e
Corrig´ e Premi` ere partie ln n c’est-`a-dire m < ( m + 1). ln p ln n Autrement dit l’entier m est donn´e par m = . ln p 2. Soit qp k le plus grand multiple de pk qui soit inf´erieur ou ´egal a` n. 1. L’entier m est d´efini par pm
n < pm+1
L’entier q est caract´eris´e par qp
k
k
n < ( q + 1) p
Avec ces notations, on a E n pk N = jq k , 1 j
∩
{
n . pk
Ainsi card(E n pk N) = q =
∩
{ ∈
. On en d´eduit q =
}.
q
}
n . pk
On remarque ensuite que j E n , v p ( j ) = k est form´e des ´el´ements de E n qui sont divisbles par pk mais pas par pk+1 c’est-`a-dire des ´el´ements de (E n pk N) (E n pk+1 N).
∩
k
\
{ ∈ E , v ( j ) = k } = card(E ∩ p N) − card(E ∩ p
Ainsi card j
n
p
n
n
k+1
∩
Remarque : le r´esultat est correct pour k = m .
∩
En effet E n p 3. Pour tout k premiers.
m+1
N
=
2, v p (k )
∅ et
n
pm+1
{ ∈ E , v ( j ) = m} =
= 0 donc card j
n
p
−
n N) = pk
n
pk+1
.
n . pm
est l’exposant de p dans la d´ecomposition de k en produit de facteurs
Il est clair alors que v p ( jk ) = v p ( j )v p (k ) pour tous j, k de la d´ecomposition en produit de facteurs premiers).
2 (c’est une cons´equence de l’unicit´e
Par une r´ecurrence ´evidente, cela se g´en´eralise a` un produit quelconque d’entiers. n
En particulier v p (n) = v p
n
j =
j=2
v p ( j ).
j=2
4. Dans la somme pr´ec´edente, on se limite bien sˆ ur aux indices j tels que v p ( j ) 1. On peut ensuite r´eorganiser la somme en groupant les valeurs de j pour lesquelles v p ( j ) a une valeur k donn´ee, avec 1 k m, et on sait d’apr`es la question (2) combien il existe de tels indices. n
On obtient alors v p (n) =
m
v p ( j ) =
j=2
m
m
n pk
n
pk+1
.
m+1
− − − − − −
n v p (n) = k k p k=1
=
k
k=1
On trouve alors successivement : m
−
n + p
k
k=1
n
pk+1
m
(k
k=2
(k
1))
=
k=1
n pk
n k k p n
pm+1
(k 1)
k=2 m
=
k=1
n pk
n pk
=0
m
En conclusion, on a l’´egalit´e v p (n) =
k=1
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ln n n , avec = . m pk ln p
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Probl` eme
Corrig´e
Deuxi` eme partie 2n
1. On a (2 )! = ( !) donc n
n
2
n
v p ((2n)!) = 2v p (n) + u p (n) (cf I.3)
m
m
− 2n
n (en utilisant I.4). k pk k=1 p k=1 n Pour k > m, et notamment si m < k m , on a pk > n donc k = 0. p m n 2n On obtient donc u p (n) = 2 k en regroupant les deux sommes. k p p k=1
Ainsi u p (n) = v p ((2n)!)
− 2v (n) = p
2
−
≤ 2n.
2. (a) Il s’agit de montrer l’in´egalit´e u p (n) ln p
ln(2n) Puisque u p (n) est un entier, cela ´equivaut a` prouver u p (n) m = . ln p m 2n n Mais on sait que u p (n) = 2 . k k
−
k=1
p
p
Il suffit donc pour conclure d’utiliser l’in´egalit´e [2x] En effet : 2x 1 < [2 x] 2x 2x 1 < [2 x] 2x 2x 2 < 2[ x] 2x 2x 2[x] < 2x + 2
− 2[x] 1 pour tout x de R.
− − ⇒ − − ⇒ −1 < [2x] − 2[x] < 2 − − Ainsi, ∀ x ∈ R, [2x] − 2[x] ∈ {0, 1}, et le r´esultat attendu en d´ecoule. √ 2n n (b) Si 2n < p, alors p > 2 n > n donc = = 0 pour tout entier k 2. k
m
Il en d´ecoule u p (n) =
2n
pk pk 2n n 2 k = p p
− − ∈ { } pk
k=1
2
n p
0, 1 .
n n 2n 2n 3 2n = 2 et = 1. < p n , alors 2 < 3 et 1 < donc 3 2 p p p p D’autre part 3 p > 2 n 9 p2 (2n + 1) 2 9( p2 2n) 4n(n 4) + 2n + 1.
(c) Si
≤
⇒
Si n 4 alors p2 > 2 n puis, pour tout k
⇒
2 : pk
−
−
p2 > 2 n > n.
−
2n n Donc si n 4, de mani`ere analogue a` la question (b) : u p (n) = 2 = 0. p p 6 2n < p n p = n = 3, et u p (n) = v 3 Si n = 3, alors = v 3 (20) = 0. 3 3 2 On a donc montr´e que si n 3 alors : n < p n u p (n) = 0. 3 4 NB : c’est faux si n = 2 car alors p = 2 et u p (n) = v 2 = v 2 (6) = 1.
≤ ⇔
≤ ⇒
2
2n
1 2n n n (d) Si n < p < 2 n, alors : 1 < = 1 et = 0. < 2 et < < 1. Il en d´ecoule 2 p p p p 2n n Pour k 2 on a pk p2 > n2 2n > n donc k = k = 0. p p 2n n On en d´eduit : u p (n) = 2 = 1.
− p
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p
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Probl` eme
Corrig´e
Troisi` eme partie 1. On peut se limiter `a 0 k Si 0 k < n
n
2n
car on sait que = k
2n
−k
2n
−
.
−
(2n)! 2n k (2n)! 2n k 2n = = . (k + 1)!(2n k 1)! k + 1 k k + 1 k !(2n k )! k + 1 2n 2n 2n k 1 k + 1 < 2 n k . > 1 > k + 1 k k + 1 2n est strictement croissante pour 0 k n. 2n
on a =
⇒ Ainsi la suite k → Mais 0 k < n
k
− − − ⇒ −
2n
−
⇒
2n
2 alors .
On en d´eduit que si 0 k
n
k
n
2n
En utilisant ce r´esultat pour 0 2 , la formule du binˆome et − 4 = = 2 + 2 + (2 − 1) 2 . < k < n
n
2n
k=0
2n
2n 1
k
k=1
2n k
2. (a) On peut ´ecrire Π 2m+1 =
2m + 1 m
2n
n
n
n
p =
2 p2m+1
On a l’´egalit´e
n
p
2, on trouve :
2n n
p = Π m+1
2 pm+1 m+1
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