Vogue Paris Mai 2017

July 7, 2017 | Author: DanConrad | Category: Fashion, Fashion & Beauty, Newspaper And Magazine
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Vogue Paris Mai 2017...

Description

mai n°977

M 05590 - 977 - F: 4,90 E - RD

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B:230mm295 mm T:220mm285 mm S:210mm275 mm

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Mode 148

Magazine

PRÉFACE 184

KISS THE BRIDE Option smoking ou robe longue, ondes de volants ou vagues de tulle, le grand jour sublime toutes les fantaisies. Photographes Inez & Vinoodh, réalisation Emmanuelle Alt

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INDIA SONG La maharani Gayatri Devi, rajmata de Jaipur, incarnait la grâce et l’intelligence politique. Élue l’une des dix plus belles femmes du monde par Vogue, elle demeure une inspiration étoilée. Démonstration de style au fil d’images où l’on croise aussi son altesse Sawai Padmanabh Singh, l’actuel maharaja de Jaipur.

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Par Olivier Lalanne, illustrations Marc-Antoine Coulon 208

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LE PRINCE CHARMANT Couronné à l’âge de 13 ans, son altesse le maharaja Sawai Padmanabh Singh de Jaipur ne règne que sur les murs roses de son somptueux City Palace. Mais si les privilèges ont été abolis dans l’Inde moderne, le Rajasthan reste ce pays des rois où l’on se doit de tenir son rang, où l’on joue au polo avec les princes de la couronne d’Angleterre, où l’on rêve d’un autre monde…

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JUST KIDS Enfance dans le rétroviseur, sensation «sea, surf and sun», premiers émois du cœur… Quand le temps de l’innocence est propice à l’engagement le plus sacré. Photographe Alasdair McLellan, réalisation Aleksandra Woroniecka

BEST ZELLER Les scènes du monde entier le réclament, et les plus grands acteurs français se relaient pour incarner ses pièces haute couture où l’amour se décline sous toutes ses formes. Rencontre avec Florian Zeller. Propos recueillis par Anne-Laure Sugier, photographes Inez & Vinoodh

Photographe Mario Testino, réalisation Anastasia Barbieri

Par Arthur Dreyfus, photographe Mario Testino, réalisation Anastasia Barbieri

VALÉRIE LEMERCIER, LA BLAGUE AU DOIGT Elle revient sur grand écran avec une comédie romantique : Marie-Francine, ou les (més)aventures drolatiques d’une quinquagénaire virée de son boulot et larguée par son mari. Rencontre avec Valérie Lemercier.

LUNES DE MIEL Pour rendre inoubliable le premier jour du reste de votre vie, Vogue partage sous la traîne son top select de lunes de miel ultrasecrètes. Par Yann Siliec L’ŒIL Photographes François Goizé, Virgile Guinard et Romain Mayoussier

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L’HOROSCOPE Par Shelley von Strunckel L’ÉMOI DU MOIS Photographe Thomas Lagrange, réalisation Claire Dhelens

En couverture, VITTORIA CERETTI, photographiée par MARIO TESTINO, porte une robe en jacquard de dentelle et une ceinture en cuir clouté, ALEXANDER MCQUEEN, un voile en tulle de soie, SOPHIE HALLETTE, et un collier de diamants, MARIE-HÉLÈNE DE TAILLAC. Maquillage Chanel avec le Teint Belle Mine Naturelle Les Beiges n° 30, Les 4 Ombres Tissé Essentiel, le Mascara Dimensions de Chanel Noir, Le Rouge Crayon de Couleur n° 4 Rouge Corail et Le Vernis Resplendissant. Coiffure Christiaan Houtenbos. Mise en beauté Charlotte Tilbury. Manucure Shashank. Production MarioTestino+. Production locale Mithika Singha Gaekwad et Yogendra Gaekwad. Décor Andrew Tomlinson. Réalisation Anastasia Barbieri assistée de Christina Ahlberg et Kyanisha Morgan.

mai 2017

*LES GRANDS MAITRES DE LA PEINTURE Une collaboration avec Jeff Koons

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B O U T I Q U E E N LIG N E D I O R .C O M

LE NOUVEAU DÉLICE FLOR AL DE DIOR

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LE POINT DE VUE DE VOGUE

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LA COMPLICE : ALEKSANDRA WORONIECKA Elle est la nouvelle rédactrice en chef mode de Vogue Paris. Interview «welcome» pour faire les présentations.

Bijoux 91

Par Théodora Aspart

Mode 65

MOOD : PARADE NUPTIALE Spécial mariage oblige, petite revue de looks vus sur les podiums. Par Théodora Aspart

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C’EST VOGUE Photographe Alique, réalisation Célia Azoulay

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Photographe Alique, réalisation Célia Azoulay, sélection Marie Pasquier 102

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MISS VOGUE : MARIAGES BLANCS Bonheur d’alliances contrastées entre esprit couture et allures casual. Photographe Cass Bird, réalisation Véronique Didry

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MISS VOGUE : GYM TONIC Ou comment transformer une énergie positive en exercice de style. Photographe Venetia Scott, réalisation Géraldine Saglio

RENDEZ-VOUS Par Olivier Lalanne, avec Sonia Rachline et Olivier Granoux

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LIVRES : IN UTERO Dans le ventre de sa mère, un bébé découvre que celle-ci complote avec son amant pour tuer son père. Comment agir quand on est coincé «Dans une coque de noix» ? Le nouveau Ian McEwan est un sommet d’humour noir. Par Nelly Kaprièlian

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ÉVASION : LA CÉRÉMONIE Cadres idylliques et wedding cakes qui en jettent : sur l’autel de la qualité, un florilège d’adresses de fêtes, de fastes et de (relative) proximité. Par Sonia Rachline, sélection Maud Charmoy

Par Eugénie Trochu, photographes Easton & Roso, réalisation Talia Collins 116

EN VUE Par Frédérique Verley et Mélanie Nauche

Magazine

CLAUDIA Elle célèbre cette année ses trente ans de carrière. Égérie de Chanel starisée par Karl Lagerfeld, supermodel à la une des magazines du monde entier, Claudia Schiffer a inspiré l’écrivain Simon Liberati. UNE FILLE UN STYLE : JENNIFER FISHER Elle affole les VIP et les autres avec ses bijoux bien dans l’air du temps. Marathonienne du style, Jennifer Fisher promène son allure pointue de business meetings newyorkais en soirées hollywoodiennes.

BELLE DU JOUR Préparatifs intenses, en amont de la cérémonie, galvanisés par les plus étincelants des diamants. Une valeur sûre, symbole de pureté, pour faire rayonner la mariée.

Beauté 135

LE NOUVEAU GREEN POWER Une éclosion de recettes pour s’alimenter en conscience et nourrir ses cellules de bonnes ondes nutritionnelles. Par Frédérique Verley, Christelle Baillet et Carole Sabas, photographe Alique, réalisation Célia Azoulay

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BRONZAGE FICTIF Les clés pour reproduire le bronzage, le glow et les bienfaits du soleil… sans soleil. Par Mélanie Defouilloy, photographe Alique, réalisation Célia Azoulay

Vogue (ISSN 0750-3628) is published 10 times a year (except in January and July) by Conde Nast France and distributed in the USA by UKP Worldwide, 1637 Stelton Road, Ste B2, Piscataway, NJ 08854. Pending Periodicals postage paid at Piscataway, NJ. POSTMASTER: Send address changes to Vogue, Conde Nast France, C/o 1637 Stelton Road, Ste B2, Piscataway NJ 08854. On poursuivra conformément aux lois la reproduction ou la contrefaçon des modèles, dessins et textes publiés dans la publicité et la rédaction de Vogue © 2017. Les Publications Condé Nast S.A. Tous droits réservés. La Rédaction décline toute responsabilité pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient spontanément confiés. Droits réservés ADAGP pour les œuvres de ses membres. Ce numéro comporte deux encarts abonnements jetés dans les ventes kiosques France, et un encart abonnements Suisse dans les ventes kiosques Suisse.

mai 2017

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PRÉPARATIFS Les astuces des experts, testées sur les tops en backstage, pour être la plus rayonnante le jour J. Par Christelle Baillet, photographe Alique, réalisation Célia Azoulay

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CHECK-LIST Par Frédérique Verley et Christelle Baillet

le point de vue de vogue

vogue paris

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ILS

se sont rencontrés sur les répétitions d’une pièce de théâtre au milieu des années 50. Audrey Hepburn, la Drôle de frimousse aux yeux de faon, et le caractériel Mel Ferrer, héros de Scaramouche. Un coup de foudre transcendé en mariage et parodié quelques années plus tard en couverture de Vogue, mai 1963, sous l’objectif de Bert Stern. Parce que le mariage est sans conteste l’un des moments les plus heureux d’une vie, et pour les femmes un casse-tête d’interrogations essentiellement liées à la mode, Vogue s’est toujours penché sur la Audrey Hepburn et Mel Ferrer photographiés par Bert Stern pour Vogue France en 1963. question avec le plus grand sérieux. Force est de constater que le jour J donne souvent lieu à de fâcheuses embardées : traumas capillaires, maquillage expérimental, robe gonflée à l’hélium… la quête d’exceptionnel peut conduire aux excès en tout genre, à la frontière du déguisement. Ce nouveau numéro a été pensé comme un antidote aux fautes de goût, un pacte de paix entre style et mariage. D’un serment échangé les pieds dans le sable sur un «mood casual» à une leçon de chic audacieuse célébrée Uptown New York, en blanc invariablement, les silhouettes se succèdent pour que la magie opère. Outre des adresses exclusives pour filer une lune de miel cinq étoiles et un geyser de diamants pour immortaliser l’instant, la désopilante Valérie Lemercier, génie du détail et de l’observation de l’intimité, a accepté de livrer quelques conseils en exclusivité. Son credo ? «Le mariage, c’est un truc calé. Faut pas décaler.» Ça, pour une surprise…

mai 2017

Rédactrice en chef EMMANUELLE

ALT

Rédacteur en chef adjoint OLIVIER LALANNE Direction artistique OHLMAN CONSORTI Rédactrice en chef mode ALEKSANDRA WORONIECKA Rédactrice en chef beauté, joaillerie & horlogerie FRÉDÉRIQUE VERLEY Rédactrice en chef magazine ANNE-LAURE SUGIER MODE Fashion & market editor JENNIFER NEYT Rédactrices at large CÉLIA AZOULAY, ANASTASIA BARBIERI, CLAIRE DHELENS, VÉRONIQUE DIDRY, GÉRALDINE SAGLIO Assistante mode TALIA COLLINS Assistante mode et bijoux JADE GÜNTHARDT Coordination mode SAMIA BRAHMI Responsable de production CHARLOTTE SÉLIGNAN assistée d’ÉMILIE ZONINO JOAILLERIE, HORLOGERIE Market Editor MARIE PASQUIER Rédactrice & coordinatrice MÉLANIE NAUCHE BEAUTÉ Rédactrice et market editor CHRISTELLE BAILLET Rédactrice MÉLANIE DEFOUILLOY Rédactrice New York CAROLE SABAS MAGAZINE Chef des informations mode et style THÉODORA ASPART Coordination TASSADITE LARBI DÉPARTEMENT ARTISTIQUE Graphistes ÉDOUARD MINÉO, MARTIN HUGER SECRÉTARIAT DE RÉDACTION Secrétaire général de la rédaction PIERRE MERLIN Secrétaire de rédaction ISABELLE GLASBERG PHOTO Responsable photo PAULINE AUZOU

Administrateur de la rédaction KEREN ZENATI Assistante de la rédactrice en chef-rédactrice MATHILDE BULTEAU Bureau de New York mode et production BERTRAND BORDENAVE PÔLE IMAGES Documentaliste & gestionnaire du patrimoine Condé Nast VANESSA BERNARD Responsable du service syndication-réutilisation photos de Condé Nast CAROLINE BERTON VOGUE.FR Directrice des contenus digitaux DALILA JOLY • Responsable éditoriale JENNIFER NEYT Rédactrice en chef beauté, joaillerie et horlogerie FRÉDÉRIQUE VERLEY • Rédactrices beauté CHRISTELLE BAILLET, MARIE BLADT Responsable éditoriale adjointe & rédactrice bijoux ANNE-SOPHIE MALLARD Rédactrice mode EUGÉNIE TROCHU • Rédactrice culture MAUD CHARMOY • Rédactrice lifestyle JADE SIMON • Rédacteur Vogue Hommes HUGO COMPAIN Directrice artistique LYSA THIEFFRY • Chef d’édition version anglaise KATE MATTHAMS-SPENCER

Éditeur DELPHINE ROYANT PUBLICITÉ Directrice commerciale MURIELLE MUCHA France CÉLINE DELACQUIS, SOPHIE MAAREK, CÉCILE BOUTILLIER Italie PAOLA ZUFFI. Belgique, Europe du Sud, Amérique latine LAURENT BOUAZIZ. Grande-Bretagne, Europe du Nord AGNES WANAT. États-Unis BERTRAND BORDENAVE Chef de projets opérations spéciales DENIS ALLAIS • Chef de publicité opérations spéciales STÉPHANIE BARRET • Administration des ventes KARINE GAU COMMUNICATION Responsable promotion et communication STÉPHANIE LEFEBVRE MARKETING Directrice marketing LAURENCE BERNHEIM • Chargée d’études FOULÉMATA DRAME FABRICATION Directeur de la fabrication FRANCIS DUFOUR • Chef de fabrication CÉCILE REVENU • Assistante de fabrication ANNA GRAINDORGE DÉVELOPPEMENT DES AUDIENCES Directrice MARIE VAN DE VOORDE • Directrice marketing & audiences CHARLOTTE PETER • Directeur Expertises Audiences HADRIEN MILLET Responsable marketing audiences MARIE-MORGANE LE GOURRIEREC • Directrice adjointe des abonnements BRIGITTE JUNCKER Directeur adjoint des ventes FABIEN MIONT • Responsable export ANNE CLAISSE

Directeur des systèmes d’information JULIEN LEROY • Directrice financière ISABELLE LÉGER • Chef comptable ANDRÉE VIDEAUD Directrice générale adjointe VIOLAINE DEGAS Attachée de direction ISABELLE DELAUNAY-DUCLOS Directeur de la publication

XAVIER ROMATET

LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A. CONSEIL D’ADMINISTRATION : Xavier Romatet, président-directeur général & administrateur • Giampaolo Grandi, administrateur • Nicholas Coleridge, administrateur

Condé Nast International Ltd Chairman JONATHAN NEWHOUSE 54

Vogue est une publication mensuelle, avec 10 numéros par an. Abonnements en France 01 55 56 71 37. De l’étranger + 33 1 55 56 71 37 LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A., SOCIÉTÉ ANONYME, PRINCIPAL ASSOCIÉ : CONDÉ NAST INTERNATIONAL LTD, ÉDITENT VOGUE N° 977 — mai 2017. 3 avenue Hoche, 75008 Paris. Tél 01 53 43 60 00. www.vogue.fr

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ÉTATS-UNIS : THE CONDÉ NAST PUBLICATIONS INC.  S.I. Newhouse Jr., Chairman Emeritus Charles H. Townsend, Chairman Robert A. Sauerberg, Jr., President and CEO Anna Wintour, Artistic Director AUTRES PAYS : CONDÉ NAST INTERNATIONAL LTD.  Jonathan Newhouse, Chairman and Chief Executive Nicholas Coleridge, President Giampaolo Grandi, James Woolhouse, Moritz von Laffert, Elizabeth Schimel, Xavier Romatet Vice Presidents Wolfgang Blau, Chief Digital Officer James Woolhouse, President, Asia Pacific Karina Dobrotvorskaya, President, New Markets and Editorial Director, Brand Development Jason Miles, Director of Planning Moritz von Laffert, Director of Acquisitions and Investments

Global : Franck Zayan, President Condé Nast E-commerce Division Global : Jamie Bill, Executive Director Condé Nast Global Development LE GROUPE DES PUBLICATIONS CONDÉ NAST COMPREND  ÉTATS-UNIS : Vogue, Vanity Fair, Glamour, Brides, Self, GQ, GQ Style, The New Yorker, CN Traveler, Allure, Architectural Digest, Bon Appetit, Epicurious, Wired, W, Golf Digest, Teen Vogue, Ars Technica, Condé Nast Entertainment, The Scene, Pitchfork GRANDE-BRETAGNE : Vogue, House & Garden, Brides, Tatler, The World of Interiors, GQ, Vanity Fair, Condé Nast Traveller, Glamour, Condé Nast Johansens, GQ Style, Love, Wired, Condé Nast College of Fashion & Design, Ars Technica FRANCE : Vogue, Vogue Hommes International, AD, AD Collector, Glamour, Glamour Style, Vogue Collections, GQ, GQ Le Manuel du Style, Vanity Fair, Vogue Travel in France ITALIE : Vogue, L’Uomo Vogue, Vogue Bambini, Glamour, Vogue Sposa, AD, Condé Nast Traveller, GQ, Vanity Fair, GQ Style, Wired, Vogue Accessory, La Cucina Italiana, CNLive ALLEMAGNE : Vogue, GQ, AD, Glamour, GQ Style, Myself, Wired ESPAGNE : Vogue, GQ, Vogue Novias, Vogue Niños, Condé Nast Traveler, Vogue Colecciones, Vogue Belleza, Glamour, AD, Vanity Fair JAPON : Vogue, GQ, Vogue Girl, Wired, Vogue Wedding • TAIWAN : Vogue, GQ MEXIQUE ET AMÉRIQUE LATINE : Vogue Mexique et Amérique latine, Glamour Mexique et Amérique latine, AD Mexique, GQ Mexique et Amérique latine, Vanity Fair Mexique INDE : Vogue, GQ, Condé Nast Traveller, AD PUBLIÉS EN JOINT VENTURE  BRÉSIL Vogue, Casa Vogue, GQ, Glamour, GQ Style RUSSIE : Vogue, GQ, AD, Glamour, GQ Style, Tatler, Condé Nast Traveller, Allure PUBLIÉS SOUS LICENCE OU COPYRIGHT COOPERATION AFRIQUE DU SUD House & Garden, GQ, Glamour, GQ Style, House & Garden, Gourmet, GQ Style AUSTRALIE Vogue, Vogue Living, GQ BULGARIE Glamour CHINE Vogue, Vogue Collections, Self, AD, Condé Nast Traveller, GQ, GQ Style, Brides, Condé Nast Center of Fashion & Design CORÉE Vogue, GQ, Allure, W, GQ Style HONGRIE Glamour ISLANDE Glamour MIDDLE EAST Condé Nast Traveller, AD, Vogue Café at the Dubai Mall, GQ Bar Dubai PAYS-BAS Glamour, Vogue POLOGNE Glamour PORTUGAL Vogue, GQ RÉPUBLIQUE TCHÈQUE et SLOVAQUIE La Cucina Italiana ROUMANIE Glamour RUSSIE Vogue Café Moscow et Tatler Club Moscow THAÏLANDE Vogue, GQ, Vogue Lounge Bangkok TURQUIE Vogue, GQ, GQ Style, Glamour, Condé Nast Traveller, La Cucina Italiana UKRAINE Vogue, Vogue Café Kiev TARIF ABONNEMENT www.vogueparis.com/fr/abonnement.asp, en France métropolitaine 1 an, 10 numéros, 25 €. Vogue Service Abonnements, 4 rue de Mouchy, 60438 Noailles cedex 9. Tél. 01 55 56 71 37 [email protected] De l’étranger +33 1 55 56 71 37 Pour la Suisse : Dynapresse, 38 av. Vibert, CH-1227 Carouge. Tél. 022 308 08 08. 1 an, 10 numéros, 85 CHF. [email protected] Fax 022 308 08 59 Anciens numéros pour la France et l’étranger : +33(0)2 28 97 09 45. email : [email protected] VOGUE (ISSN 0750-3628) is published 10 times per year (except in January and July) by Publications Condé Nast SA. A NOS ABONNÉS  Pour toute correspondance, merci de joindre l’étiquette d’acheminement de votre abonnement. Les noms, prénoms et adresses de nos abonnés sont communiqués à nos services internes et aux organismes liés contractuellement aux Publications Condé Nast S.A. sauf opposition motivée. Dans ce cas, la communication sera limitée au seul service de l’abonnement. Les informations pourront faire l’objet d’un droit d’accès ou de rectification dans le cadre légal.

XAVIER ROMATET Directeur de la publication Imprimé en France par Imaye Graphic, 96, bd Henri Becquerel, 53021 Laval. Dépôt légal mai 2017, n° 323073. Commission paritaire 1017K82514. Diffusion Presstalis. Notre publication contrôle les publicités commerciales avant insertion pour qu’elles soient parfaitement loyales. Elle suit les recommandations de l’ARPP. Si, malgré ces précautions, vous aviez une remarque à faire, vous nous rendriez service en écrivant à ARPP, 23 rue Auguste Vacquerie, 75116 Paris.

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Notre publication adhère à l’ARPP. Elle s’est engagée à respecter les codes de déontologie de l’interprofession publicitaire. Les messages qui lui sont proposés doivent en conséquence respecter les règles de l’autodiscipline publicitaire. Le papier utilisé pour ce magazine est recyclable et renouvelable. Il a été produit avec du bois en provenance de forêts gérées durablement et dont la pâte a été blanchie sans chlore. Les usines sont certifiées par des tierces parties indépendantes selon les normes ISO 9001, Assurance Qualité, et les normes ISO 14001 et EMAS, Systèmes de Management Environnemental. Provenance du papier : intérieur Finlande, Ptot 0,011 kg/tonne, couverture France, Ptot 0,01 kg/tonne. FRANCE 3 avenue Hoche, 75008 Paris. Tél 01 53 43 60 00. www.vogue.fr

la complice

Aleksandra Woroniecka

Qui est la nouvelle rédactrice en chef mode de Vogue Paris ? Interview «WELCOME» pour faire les présentations. Par Théodora Aspart.

Est-ce qu’elle a beaucoup évolué au fil des années ? Pas tellement. On a tous nos références, notre goût. Tout dépend de l’endroit où on a grandi, de ce qui nous a bercés quand on était petits… Ce sont des choses qui restent. Bien sûr, ça n’empêche pas d’évoluer et de s’adapter. Mais la base demeure la même. La mode fait en permanence des clins d’œil au passé. Quelles sont les époques auxquelles tu fais volontiers référence ? Plutôt celles que j’ai vécues que des décennies lointaines.

Qu’est-ce qui t’a amenée à la mode ? J’ai toujours aimé la photographie, et j’ai su très tôt que je voulais travailler dans le domaine de l’image. Dès l’âge de 15 ans, j’ai fait des stages dans des magazines, chez des agents de photographes… Je passais un mois dans un secteur, je m’apercevais que ce n’était pas pour moi, je changeais, je constatais que ça n’allait pas non plus… Jusqu’au jour où j’ai assisté une styliste et ça m’a plu. Styliste, c’est vraiment un métier que personne ne connaît, à moins d’être dans le milieu. Mais dès que j’ai vu ce que c’était, ça m’a semblé une évidence. Le shooting qui t’a lancée ? Le photographe qui m’a vraiment donné ma chance, c’est Peter Lindbergh. Il m’a prise pour une séance au Japon, où il faisait une expo, pour Vogue Italie. Et c’est lui qui m’a convaincue que j’étais capable. Comment définirais-tu ton approche de la mode ? Quand je conçois des séries, je pense avant tout à des personnages. Le point de départ pouvant être une image, une fille, un look particulier d’une collection qui m’inspire et me donne envie de broder autour. Et ton esthétique ? Pas trash. Elle peut être underground, ça oui, mais trash, jamais.

Quelles sont les images de Vogue Paris, peut-être anciennes, que tu juges emblématiques ? J’aurais du mal à en extraire quelques-unes. Bien sûr que je pourrais citer Guy Bourdin, Helmut Newton… Mais je pourrais aussi parler des photographes actuels : David Sims, Inez & Vinoodh, Mario Sorrenti… Chaque époque a ses talents. Et je trouve que Vogue a toujours réussi à utiliser les talents de son époque, justement. Ton obsession ? Faire une belle photo. Peu importe qu’on soit en couleurs ou en noir et blanc, que la fille soit blonde, brune ou black, tout ce que je veux, c’est produire une belle image dont je sois fière. Un mot de la série «Just Kids» shootée par Alasdair McLellan, que tu as réalisée pour ce spécial mariage ? Le point de départ, c’était évidemment la mariée. Mais comment ne pas tomber dans le gnangnan ? Quel type de mariée pouvait me donner envie ? Le fait est qu’une mariée pieds nus dans le sable, sublime comme Anna Ewers, c’était plus moi qu’une robe tarte à la crème à l’église. Ça veut dire que tes séries te ressemblent toujours ? Je ne dirais pas qu’elles me ressemblent. Mais il faut qu’elles me plaisent. Je shoote des tas de pièces qui ne sont pas à mon image du tout, que je ne porterai jamais, mais que j’aime néanmoins. Que le fantasme de toi pourrait porter ? Sans doute ! À quoi reconnaît-on une image de mode réussie ? Elle reste. mai 2017

peter lindbergh ; glen luchford

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chloe.com

© 2017 CHLOE. ALL RIGHTS RESERVED.

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Balenciaga

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Renée Simonsen par Bill King

Parade nuptiale

Spécial mariage oblige, petite revue de looks «ALL WHITE» vus sur les podiums, en préambule à une série de pages définitivement blanches. Par Théodora Aspart.

Chloé

Oscar de la Renta

Renée Simonsen par Bill King

mai 2017

Philosophy di Lorenzo Serafini

Céline

Jacquemus

Rodarte

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Collector : L’escarpin MIU MIU Un soulier que la marque a eu la bonne idée de munir de deux paires de lacets, l’une blanche, l’autre à carreaux vichy. Pas réservé au jour J, donc. Sur net-a-porter.com

Topshop Bride

Connaissant le goût des Anglaises pour le cérémonial du mariage, on est presque surpris que Topshop, le mastodonte londonien de la fast fashion, ne se soit pas penché sur le sujet avant. La première collection «bridal» sort cette saison : cinq robes au romantisme vintage (dentelle, soie ivoire, fleurs en organza, broderies de perles…) assorties de toute une panoplie de chaussures, accessoires cheveux et lingerie. Sans oublier les vingtdeux tenues pour demoiselles d’honneur – esprit british oblige.

L’anticonformiste : VIVIENNE WESTWOOD

Toujours punk dans l’âme, mais ne rigolant pas avec toutes les institutions, Vivienne Westwood a imposé depuis longtemps ses wedding gowns à fort caractère. Deux choix possibles : la collection «Couture», dont chaque robe est personnalisée et exécutée sur mesure juste pour soi, et le «Made-to-order», à l’approche légèrement plus standard, avec deux ou trois essayages pour procéder aux ajustements requis. En 2017, ça donne quoi ? Six modèles couture virtuoses (découpes imitant les éclats d’un miroir brisé, broderies de fleurs métalliques…) d’un côté, huit modèles inédits ou rééditions de l’autre, dont la sculpturale «Ball Tie» portée par Jerry Hall au défilé A/H 1996-1997… viviennewestwood.com mai 2017

getty images ; presse

Le blockbuster : 

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L’INSTITUTION :

VERA WANG

getty images ; presse

«Tout le monde ne veut pas porter des manches qui empêchent de lever les bras, un corset en dentelle pailletée, une grosse jupe bouffante et des babioles qui pendouillent dans les cheveux», a déclaré Vera Wang, ex-rédactrice de Vogue US devenue la papesse de la robe de mariée à l’américaine dès 1990, c’est-à-dire juste après s’être intéressée au sujet pour son propre mariage. Comme les précédentes, la dernière collection (automne 2017), dont est extraite cette robe Viviana, devrait ravir les anti-crinolines et autres réfractaires aux froufrous.

Snobisme : Jimmy Choo MADE-TO-ORDER

Aquazzura pour Happy Hearts Charity :

Signe particulier de cette édition limitée affichant 10,5 cm de talon et une volée de cœurs cousus main en daim rouge passion : un quart de son prix sera reversé à la fondation Happy Hearts, qui œuvre à reconstruire des écoles dans des zones touchées par des catastrophes naturelles. En vente courant mai sur aquazzura.com

En plus d’une collection annuelle dédiée au mariage, le chausseur propose aux fiancées de piocher le soulier idéal parmi toute une pléiade de modèles réalisables, on cite, en «d’innombrables couleurs, matières et finitions». Touche finale : la semelle peut être estampillée des initiales des intéressées ou de la date des festivités, ce qui est aussi le cas des minaudières assorties, tant qu’à faire. Noter qu’en cas de doute sur l’association robe-accessoires et autres dilemmes stylistiques liés au jour J, toutes les questions peuvent être posées en ligne via un service ad hoc… jimmychoo.com

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L’actrice Lucie Lucas

Paris. 15, rue de la Paix - 66, av. des Champs Elysées Information points de vente : 01 80 18 15 90 - Liste complète des points de vente sur www.mauboussin.fr/boutiques

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L’ACCESSOIRE : Le mini-sac Valentino

Ou comment dérider le CUIR BLANC à coups de studs métalliques. Un vrai ANTIDOTE à la mièvrerie.

La mariée Vetements

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SPOTTED :

Il faut dire qu’on ne s’attendait pas à ce que la marque la PLUS GRUNGE du MOMENT GLISSE une MARIÉE en DENTELLE dans la déconcertante galerie de portraits qui composait son dernier défilé. Rien de trop sage tout de même : BOTTES EDGY, VOILE TOO MUCH et COL ZIPPÉ pour maintenir intacte la street-credibility.

Fétiche : La sandale STELLA LUNA

Recommandé aux mariées boho et/ou superstitieuses, ce modèle porte-bonheur brodé de pièces, alternative inspirée au talon haut.

mai 2017

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En tête :

LES COURONNES LILY GRIFFITHS

La singularité de la créatrice est d’avoir été formée à la fois à l’art floral auprès d’un MOF, aux métiers d’art et au stylisme, au Studio Berçot. Autant dire que les compos sont soignées, les matières premières triées sur le volet et le savoir-faire parfait. En tissu ou en fleurs fraîches, s’il vous plaît. lilygriffiths.com

Lein

De la combi volantée à la robe à encolure Bardot via l’ensemble top + jupe à plumetis, cette toute jeune marque new-yorkaise revisite le genre de la tenue de mariée avec un minimalisme ultracontemporain. Six modèles pour le moment, tous blancs, d’un chic low profile franchement rafraîchissant. leinstudio.com

EN PREVIEW : Futures épouses Pour les mariées de l’an 2018, trois propositions osées extraites des collections de la saison prochaine : débauche de plumes et broderies maxi sur volume bouffant chez Balenciaga, capuche et fleurs de mousseline chez Gucci – lunettes cosmiques en option. xxxxx 2017

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La pépite :

K ARLIE KLOSS

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La bourse...

Ou L’ENVIE d’un PLAISIR miniature, souple comme un gant. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay.

Petit sac «Charm Croissant» en agneau plongé, 250 €, et robe en jersey fin optique, Céline. mai 2017

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Tours d’argent

et VAGUES DE CHIC pour la sandale et ses BRIDES MÉTALLISÉES.

Sandales à brides montantes en cuir métallisé, 720 €, Isabel Marant. Robe en lin, Isabel Marant Étoile. mai 2017

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Crème du charme

et découpes GRACIEUSES pour le petit sac couleur biscuit.

Sas «Mini Kan 1» en cuir clouté de cabochons émaillés, 1 500 €, et longue robe en organza de soie, Fendi. Maquillage Estée Lauder avec le Double Wear Nude Cushion Stick Pale Almond, la Palette Ombres à Paupières Sumptuous Knockout Sultry Nude, le Crayon Double Wear Coffee, le Mascara Sumptuous Knockout Black, et sur les lèvres, le Rouge à Lèvres Pure Color Love Naked City Edgy Creme. mai 2017

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c e’ st vogue

Pleþi mini

et CRISTAUX GRAPHIQUES : la minaudière se donne des AIRS DE BIJOU.

Minaudière «Lockett» en Plexiglas et cristaux, Jimmy Choo, 1 895 €. Robe asymétrique en soie et dentelle, Philosophy di Lorenzo Serafini. Mise en beauté Benjamin Puckey. Coiffure Diego da Silva. Manucure Geraldine Holford. Assistantes réalisation Tanya Ortega et Manon Latil. mai 2017

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T H E H A R M O N I ST.CO M

Claudia

Claudia Schiffer célèbre en 2017 ses TRENTE ANS DE CARRIÈRE. Trente ans pendant lesquels elle aura fait de son nom, super-starifié sur les podiums, une marque (de pulls en cachemire, lancée l’an dernier, et d’autres projets sont apparemment à suivre). L’écrivain Simon Liberati fête la top à sa manière… Photographes Herb Ritts et Helmut Newton.

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’était au printemps 1993, dix ans avant la Ferme Célébrités. Je vivais à Beaumont-du-Gâtinais, dans une petite communauté campagnarde non loin de Pithiviers avec mes amis d’alors, Michèle Montagne, attachée de presse pygmalion de la mode minimaliste, et Jean Colonna. Le samedi, Michèle et moi allions faire les courses au marché de Pithiviers. Jean nous accompagnait parfois quand il était réveillé. Un matin radieux de mai ou de juin, il est tombé en arrêt devant un stand qui vendait des canards vivants. Nous revînmes du marché avec quatre jeunes volailles. Jean les prénomma aussitôt Cindy, Naomi, Linda et Claudia. Comme les canards avaient l’air de se plaire dans le bras de rivière qui traversait le jardin, une cinquième créature ailée rejoint le petit cercle dès le mois suivant : Kate. La vraie Kate Moss défilait pour Colonna, ce qui n’était pas le cas des autres. Je me souviens que Naomi intriguait pour entrer dans la cabine d’Helmut Lang, autre créateur de Michèle, mais que l’Autrichien n’en voulait pas : «Ah non, pas cette chipie !» Claudia Schiffer appartenait à un autre monde, elle ne défilait pas chez les minimalistes, elle était vouée à Chanel. Elle avait remplacé Ines de la Fressange, écartée par Karl Lagerfeld depuis qu’elle avait accepté le rôle de la Marianne en plâtre dans les mairies. Un matin, Jean ou Michèle, je ne sais plus, découvrit que les canards avaient disparu. Nous soupçonnâmes le voisin, monsieur Pommier, d’avoir attiré nos jeunes filles dans un piège afin de les déguster. Tel fut le triste sort des super canards… La vraie Claudia Schiffer a résisté à tous les pièges de la vie. Mariée avec le producteur Matthew Vaughn, elle a trois beaux enfants et voilà maintenant qu’elle fête ses trente ans de carrière avec un coffee table book à paraître à l’automne*. Tout a commencé avec Guess et les frères Marciano, jeanners français exilés à New York à l’arrivée de Mitterrand. Ces quatre frères nés au Maroc furent les grands découvreurs de top models. C’est Guess (un nom de marque trouvé par un des frères sur une publicité McDonald’s : Guess what’s in the new Big Mac ?) qui, avec l’aide d’Ellen von Unwerth, a lancé Estelle Lefébure, Claudia Schiffer, Karen Mulder ou Lætitia Casta. Ensuite les créateurs n’ont eu qu’à faire leur marché.

herb ritts/trunk archive/photosenso ; the helmut newton estate/maconochie photography

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our en savoir plus sur la vraie Claudia circa 1990, je déjeune avec Gilles Dufour, à l’époque directeur artistique de la maison de la rue Cambon. «Je me souviens d’elle quand elle est arrivée dans le studio, elle était très à l’heure, très bien élevée, très charmante, un peu timide et pas du tout prétentieuse. Comme les tailleurs de Karl ne lui allaient pas, on la mettait souvent toute nue mais elle était très pudique.» Gilles semble ravi de me parler de sa poupée Claudia, ses yeux pétillent d’émotion… «Nous sortions ensemble en Italie et un journal à sensations, Novella 2000, a annoncé que nous étions fiancés ! Une photo d’elle et moi en train de danser avec un titre : “Chi è questo ragazzo con la Claudia ?” J’étais ravi de passer pour un hétéro macho…» Question fiancé, d’après Gilles, c’était très tranquille. «Elle était sérieuse. Très amoureuse de David Copperfield mais lui, je ne sais pas… Il était mystérieux, je me demande s’il ne s’est pas servi d’elle pour sa promotion en Europe. On lui a aussi prêté une liaison avec le prince Albert de Monaco, mais en fait c’était une de ses copines qui sortait avec. Tu sais, elle était vraiment sage. Sa beauté extraordinaire, lumineuse, lui faisait comme un rempart. Elle venait d’une famille d’avocats, elle n’était jamais seule, toujours bardée de chauffeurs, assistants, garde du corps… Elle est la marraine des enfants de ma nièce Victoire. J’étais témoin à son mariage en Angleterre…» Une ancienne employée de chez Chanel qui souhaite garder l’anonymat se souvient : «Claudia n’a jamais eu de contrat chez Chanel… Karl trouvait qu’elle avait de trop gros seins, impossible de fermer les tailleurs. Et puis pas question de la faire monter sur des talons, elle avait peur de tomber. Mais Claudia était devenue la star numéro 1 de Chanel. C’était la folie,

ils avaient même construit une cabine spéciale pour qu’elle puisse se déshabiller entre les passages sans être shootée par les paparazzi.» L’âge des supermodels fut un tournant historique de la civilisation occidentale, c’est du moins ce que laissait croire la presse de l’époque. Le glamour des stars de cinéma avait quitté Hollywood, il défilait à Milan, à Paris, à Londres ou à New York. Le nombre de Cindy que je croise vingt-cinq ans plus tard au supermarché Cora de Soissons (ma nouvelle maison m’a éloigné de Pithiviers) laisse imaginer l’impact des sept ou huit mannequins vedettes sur l’imaginaire populaire. Juste avant l’âge des reality shows qui allait ouvrir le star-system au commun des mortels, Cindy, Claudia, Linda, Christy et les autres (on oublie parfois Tatjana Patitz) représentaient pour toutes les petites filles un peu naïves et narcissiques (il en restait encore) le but à atteindre. Ce qui n’empêchait pas les supermodels de rêver à autre chose et surtout, comme tout le monde, au cinéma. Stars de papier, enrichies à vie par des contrats pharaoniques (dix millions de dollars avec Revlon pour Claudia), elles voulaient devenir ce qu’elles avaient rêvé d’être enfant : de vraies stars de cinéma… C’est Claudia qui ira le plus loin en tournant au moins un film culte : The Blackout d’Abel Ferrara (1997), où elle partageait la vedette avec Matthew Modine (dans le rôle de l’alcoolique) et Béatrice Dalle (dans celui du mauvais ange). Claudia jouait une New-Yorkaise macrobio assez chiante. Je me souviens d’un article cruel d’Ici Paris narrant les conditions de tournage ultra-sadiques et la manière désinvolte et grossière dont Ferrara traitait la supermodel. Il semblait selon l’expression d’usage l’avoir «achetée pour la battre». Reste dans les bonus du DVD une scène où Béatrice Dalle et Claudia dansent près d’une piscine enlacées l’une à l’autre. Un morceau d’anthologie baroque. À part cette descente aux enfers, Claudia est restée très sage, on a oublié depuis longtemps l’affaire des versets coraniques sur la robe Chanel ou sa prise de position «modérée» et sûrement justifiée sur les campagnes anti-anorexie. «Remember your future» était l’accroche de la ligne beauté de Cindy Crawford… Un motto dont les supermodels se sont souvenues. Pas de dérives pondérales ou alcooliques à déplorer chez elles. Claudia 2017 est aussi belle que Claudia 1990. Du coup, elle ressemble beaucoup moins à Bardot. J’ai demandé à Gilles Dufour si Karl et lui avaient fait exprès de choisir un sosie allemand de Brigitte (Marianne circa 1970) pour remplacer Ines (Marianne circa 1990). Non ils n’étaient pas aussi pervers. Ou alors ont-ils oublié leur perversité, ce qui arrive dans la mode. * Aux éditions Rizzoli.

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une fille un stŁle

Jennifer Fisher

Depuis 2005, Jennifer Fisher affole les VIP et les autres avec ses bijoux bien dans l’air du temps. Marathonienne du style prônant une mode «easy going, jamais boring», elle promène son allure pointue de business meetings newyorkais en soirées hollywoodiennes.

mise en beauté jessica crosetto. photos presse

Par Eugénie Trochu. Photographes Easton & Roso. Réalisation Talia Collins.

Une fille L’archétype de la power girl. Il y a quelques années, Jennifer Fisher exerce comme styliste de stars en Californie quand une maladie rare stoppe sa carrière et l’oblige à revoir ses envies de maternité. Miracle : elle finit tout de même par tomber enceinte. Et c’est le bijou qu’elle se crée à cette occasion (une plaque gravée du nom de son fils Shane, portée sur une lourde chaîne en or, qui attise vite les convoitises) qui marque le début de son aventure en joaillerie. Elle commence par confectionner des charm’s gravés qu’elle décline pour sa famille et ses amis, puis pour Uma Thurman qui porte le sien en couverture de Glamour US. Carton plein. Jennifer Fisher décide de lancer son entreprise et ouvre son premier site internet en 2005. Depuis, ses chokers, bagues graphiques et autres boucles d’oreilles aux anneaux modulables ont été vus sur toutes les stars de Hollywood, de Rihanna à Alicia Keys en passant par Jennifer Lopez. Un style Un casual chic impeccable. Plutôt tomboy, elle a tendance à boycotter les robes pour leur préférer des jeans qu’elle collectionne à la pelle, fonçant dès qu’elle le peut chez Barneys faire le plein de Re/Done. Côté créateurs, Demna Gvasalia, le mai 2017

ci-dessus, bijoux Jennifer Fisher. en haut, Jennifer Fisher porte une veste en fausse fourrure Stella McCartney, une jupe Peter Pilotto, un pull Chloé, des boots Céline et un sac J. W. Anderson.

directeur artistique de Vetements et Balenciaga, recueille actuellement tous ses suffrages. «J’aime son approche du style, à la fois edgy et portable, qui fonctionne pour moi tous les jours.» Avec une mention spéciale pour toutes les bottes à plateforme issues de ses dernières collections… Autres idoles : Stella McCartney et Phoebe Philo chez Céline, pour leurs pièces intemporelles ultra-chic.

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une fille un stŁle

en haut, Jennifer Fisher porte un ensemble Gucci et des baskets Adidas × Raf Simons. ci-dessus, boots Balenciaga, chemise Johanna Ortiz et jean Vetements. En bas, blouson Balenciaga, T-shirt Gucci, pantalon Acne Studios et lunettes Ray-Ban. Chaîne et pendentifs de sa nouvelle collection.

Sacs Les modèles qu’elle collectionne sont griffés Chanel, Céline, Gucci ou Louis Vuitton. Avec, en tête, des pièces ultra-exclusives, comme les réinterprétations du Gucci Bamboo ou les collaborations étoilées de Louis Vuitton. Dressing Elle en a en fait deux, l’un chez elle et l’autre au

bureau, pour se tenir prête à tout changement de programme. Incapable de dire combien de pièces elle possède dans sa garde-robe, Jennifer Fisher opte toutefois pour le recyclage mode, en vendant une partie de son vestiaire sur eBay. Histoire de mieux acheter ensuite…

Le soir Tout dépend des circonstances. Ce jour-là, elle revient des Grammy Awards et nous montre sa tenue sur Instagram : une robe multi-paillettes signée Tom Ford. «J’aime jouer le jeu et porter des choses qui en jettent, je n’ai pas peur que ça claque et que ça brille.» Autrement, le jeu reste plus minimal : son look du jour est simplement upgradé à coups de bijoux ou de talons-statements.

Fétiches Priorité absolue à ses colliers charm’s, signature de sa marque, qu’elle ne quitte jamais, qu’ils soient à son cou ou dans son sac. Presque aussi indispensable, son iPhone : complètement accro aux réseaux sociaux, Jennifer Fisher gère seule le compte de sa marque qu’elle ponctue de clichés perso et food. Ses stories valent le coup d’œil : entre recettes de cuisines détaillées et boomerangs bijoux, la créatrice signe une identité 2.0 définitivement basée sur le fun. Beauté «Je suis une junkie de la beauté, les produits sont ma

petite névrose.» Soins, masques, maquillage… Elle essaie tout ce qui sort mais reste globalement fidèle à Crème de la Mer, Glossier, la marque fondée par son amie Emily Weiss, Clinique, Yves Saint Laurent ou encore la it-brand japonaise Tatcha. Le cœur de sa routine ? Une crème contour des yeux, appliquée matin et soir depuis l’enfance. Elle fait aussi de temps en temps une petite visite à Patricia Wexler, la gourou de la médecine esthétique : «Je n’ai aucun mal à avouer que je fais des injections de botox depuis l’âge de 30 ans. Il faut juste savoir où et comment les réaliser pour un coup de frais sur mesure et naturel.»

Parfum Elle réalise sa propre fragrance : un mélange de vanille,

de musc et de figue qu’elle mixe parfois avec un soupçon d’huile de coco naturelle pour un effet holiday immédiat.

Adresses Elle a longtemps vécu à Los Angeles, habite désormais

à Manhattan et voyage sans cesse. Son carnet d’adresses est donc à son image : international. Mais, toujours busy, elle préfère nettement le shopping en ligne, avec net-a-porter et Barneys en tête de liste.

Hobby Son autre passion ? La cuisine. «J’adore tester de nouvelles recettes et organiser des dînettes au bureau.» Elle produit même son propre sel, mélangé avec des épices. Son premier livre de recettes devrait paraître prochainement…

mai 2017

WEDNESDAY AgENcY - 44 gL 552 116 329 RcS PARIS Photo retouchée. * Maintenant, l’Afrique !

Tailleur de Balenciaga © Henry Clarke/Palais Galliera/ADAGP, Paris 2017

Du 8 mars au 16 juillet 2017

Balenciaga, l’œuvre au noir Musée Bourdelle

18 rue Antoine-Bourdelle, 75 015 Paris bourdelle.paris.fr

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BELLE du JOUR

Préparatifs INTENSES, en amont de la cérémonie, galvanisés par les PLUS ÉTINCELANTS DES DIAMANTS, symbole de pureté, pour faire RAYONNER LA MARIÉE.

Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. Sélection bijoux Marie Pasquier.

Clips d’oreilles en diamants taille poire, taille rose et brillant (5,5 cts) sur or blanc, Chopard. Collier «Reflection» en or gris serti de diamants tailles brillant (11 cts) et baguette (14 cts), Cartier. Solitaire «Aura» composé d’un diamant taille coussin et pavé de diamants sur or blanc, De Beers. Alliance en or blanc et diamants collection «Brindilles», OFée. Montre «Snowflake» en platine, or blanc et diamants, Van Cleef & Arpels, et bracelet «Le Cube Diamant», en or blanc et diamants, Dinh Van. Couronne de fleurs Anya Caliendo. Voile Vera Wang. Soutien-gorge Eres. mai 2017

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Puce d’oreille «Sabbia» en or rose et diamants, Pomellato. Collier «Limelight Extremely» en diamants tailles brillant (12,50 cts) et marquise (23 cts) sur or blanc, Piaget. Main à gauche, bagues «Je Le Veux» et «Subtile Eternité» en or blanc et diamants, Mauboussin. Main à droite, montre «D de Dior Précieuse», en diamants sur or blanc, Dior Horlogerie, et solitaire en diamant taille émeraude (5 cts), avec 2 diamants taille taper sur or blanc, Bulgari. Sur le plateau noir, bracelet «Rosée de Camélia» en or blanc, perles de culture et diamants, Chanel Joaillerie. Robe Jonathan Simkhai. Escarpin Jimmy Choo. À droite, chapeau Anya Caliendo et voilette Gigi Burris. mai 2017

Allegra

PARIS BOUTIQUE - 358 BIS RUE S T HONORE - TEL. +33 (0)1 44 55 04 40 CANNES BOUTIQUE - HÔTEL CARLTON CANNES - TEL. +33 (0)4 93 06 40 06

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Boucles d’oreilles en diamants sur or blanc, Akillis. Bracelet «Victoria» en diamants sur platine, Tiffany & Co. Bracelet ligne tennis en diamants taille brillant sur or blanc, Bulgari. Caraco Carine Gilson. Maquillage Maybelline avec le Fond de Teint Dream Mat Mousse Beige Ensoleillé n° 48, la Palette de Fards à Paupières 24 Karat Nudes, le Mascara The Colossal Big Shot, et sur les lèvres, le Baume Babylips Cherry Me. mai 2017

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332 RUE SAINT-HONORÉ PARIS +33 1 42 96 47 20

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Sautoir, porté en ras de cou, serti de diamants taille rond sur or blanc (122 cts), solitaire serti d’un diamant taille poire sur platine (11 cts), et bracelet serti de diamants tailles poire et marquise sur or blanc (52 cts), le tout Graff. Robe de mariée, Oscar de la Renta Bridal. Chapeau Benoît Missolin. Voile de mariée Z Malan. Escarpin Jimmy Choo. mai 2017

CALIBRE RM 037

© Didier Gourdon

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Boucle d’oreille «Customs Suspended» en diamants tailles poire et marquise (3 cts) sur or blanc, Repossi. Main en haut, alliance «Torsade» en platine pavé de diamants taille brillant, Chaumet, alliance en or blanc et diamants, collection «Brindilles», OFée, et bague «Lucciole» en or blanc et diamants, Pomellato. Main en bas, bague «Toi & Moi» en diamants taille poire (3 cts) et émeraude (4 cts) sur or blanc, Messika. Bracelets en diamants blancs tailles baguette, poire et brillant (4 cts), le tout sur or blanc, Djula. Soutien-gorge L Frank by Liseanne Frankfurt. Peignoir Aubade. mai 2017

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Boucle d’oreille «Joséphine Rondes de Nuit» en diamants taille brillant sur or blanc, Chaumet. Collier et bracelet, main à droite, «Mirror Mirror» en or blanc, diamants (35 cts et 12 cts) tailles rond et navette, HRH. Main à gauche, bague «Tango» en or rose et diamants, Pomellato. Bracelet et bague (main à droite) en or blanc et diamants, collection «Pure», OFée. Combi-pantalon Mae’s Sunday. Chapeau à plumes Anya Caliendo. Voile Z Malan. Coiffure Diego Da Silva. Mise en beauté Benjamin Puckey. Manucure Geraldine Holford. Remerciements à l’hôtel The Mercer, NY. Assistantes réalisation Tanya Ortega et Manon Latil. mai 2017

PROMOTION VOGUE

GEORGES HOBEIKA LE SACRE DU PRINTEMPS

C’est une double consécration que célèbre cette saison Georges Hobeika. La première, celle d’une féminité à l’impériale énergie, incarnée par une collection couture printemps-été 2017 placée sous le signe de l’Asie et de ses mythes ancestraux, célestes : le dragon, magique et sensuel, les sakuras en fleurs et, comble de la délicatesse, l’éventail si gracieux. Prodiges de broderies, paillettes, écailles d’or, perles caressent ainsi robes tuniques, jupes origami ou fourreaux féeriques, souffle de modernité intense et joyeuse, yin et yang au glamour légendaire. L’autre consécration, c’est celle d’une invitation aux allures de reconnaissance. En janvier dernier, en effet, lors de la semaine parisienne des défilés, la maison Georges Hobeika faisait son entrée au calendrier officiel, membre adoubé par le comité de direction de la chambre syndicale de la haute couture. Une première, et un honneur, prompts à donner des ailes. Et du désir : celui de se surpasser. Showroom Georges Hobeika, 15, rue Royale, 75008 Paris. Tél. 01 40 07 57 54. www.georgeshobeika.com

bijouþ Réaction en chaîne

en vue

Qui mieux que Lady Gaga, figure new-yorkaise du girl power par excellence, pour incarner la nouvelle collection aussi chic que rebelle de Tiffany & Co. ? Bracelets cadenassés, bagues à pampille et maillons de chaîne se réinventent ici en or et argent massif, reprenant les codes épurés des outils industriels. Ligne City HardWear, à découvrir, fin avril, dans une campagne mettant en scène la pop star, imaginée par Grace Coddington et immortalisée par David Sims. Rien que ça. david sims ; presse

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Par Frédérique Verley et Mélanie Nauche.

Dans l’air du temps

Pour faire souffler un vent de fraîcheur sur sa collection «Juste un Clou» imaginée par Aldo Cipullo dans les années 70, Christian Larson réalise pour Cartier un film qui ne manque pas d’air. Deux jeunes filles éprises de liberté, dans un road-movie espiègle et contemporain, célèbrent, avec panache, les nouveautés 2017 : un bracelet (en or rose ou jaune) tête et pointe pavées diamants et un torque spectaculaire, ici dans une version en or gris full pavé diamants.

Crush absolu

Pour ce numéro spécial mariage, impossible de passer à côté de ce solitaire incroyable signé De Beers. On craque pour l’étonnant camaïeu de gris (dû à une intense concentration d’hydrogène et de bore) de son diamant taille marquise de plus de 4 carats, d’une extrême pureté, encadré par deux plus petits diamants blancs taille poire, sur une monture en platine, tout simplement. Et si on oubliait ce Vogue sur la table du salon ? Collection 1888 Coloured Master Diamonds. mai 2017

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rendez-vous

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Par Olivier Lalanne, avec Sonia Rachline et Olivier Granoux.

L’avant-garde : Comme des Garçons

C’était en mars dernier, lors de la fashion week : des sculptures en mouvement s’élançaient sur le podium de Comme des Garçons, volumes carapaces d’une invraisemblable conception textile. Depuis près de quarante ans, Rei Kawakubo n’en démord pas : bousculer les conventions, en découdre avec les idées reçues, repousser les frontières de la tradition, interroger la notion même de vêtement, voilà ce qui l’intéresse. Et ce en quoi son influence reste majeure. Ce qui valait bien une exposition au MET de New York, riche de quelque cent cinquante silhouettes maison, événement d’autant plus exceptionnel qu’à part Yves Saint Laurent en 1983, pas un créateur n’y a eu droit de son vivant. Mais enfin, tous ceux qui possèdent ne serait-ce qu’un T-shirt Comme des Garçons le savent : il n’est pas seulement question de mode, ici. Mais d’exigence, et d’intelligence : celles d’inventer la suite. (sr) Rei Kawakubo : «Art of the In-Between», du 4 mai au 4 septembre au MET de New York. metmuseum.org

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Le groupe : PINK FLOYD

«The Pink Floyd Exhibition : Their Mortal Remains», à partir du 13 mai au V & A de Londres. vam.ac.uk

Le design : LES PUCES et D’DAYS

En mai, le design fait, à Paris, ce qui lui plaît : avec la 17e édition de D’Days, déjà, placée cette année sous le signe du jeu, parcours et portes ouvertes à travers toute la capitale à la découverte d’expositions, projets inédits et ateliers en tout genre, de l’école Camondo à la maison Hermès, en passant par Cassina ou le musée des Arts-Décoratifs. Avec la 36e édition des Puces du Design, ensuite, porte de Versailles, fantastique caverne d’Ali Baba où dénicher pièces vintage, prototypes collector ou encore créations de tout nouveaux talents. (sr) Les Puces du Design, du 18 au 21 mai, porte de Versailles. pucesdudesign.com. D’Days, du 2 au 14 mai. ddays.net

Le disque :

Juliette Armanet

Surprenant alliage de délicatesse et d’extravagance contenue, elle vient fleurir à son tour le beau printemps de la chanson française. Son piano voix élégant, hérité de William Sheller et Véronique Sanson, alterne ballades intimistes et tourneries disco kitsch désarmantes. Une variété chic au charme suranné, qui rit jaune des déceptions amoureuses et s’obstine à trouver que la vie est belle. Proche de Julien Doré, Fishbach et Christine and The Queens, la Lilloise cultive sa nostalgie décalée dans une jolie veine arty, à l’image de la pochette de son disque, réalisée par le plasticien français Théo Mercier. Une esthétique, une poésie et une voix à la beauté spectrale, à découvrir sans attendre. (og) «Petite Amie» (Barclay). En concert au Printemps de Bourges (22 avril), à Bruxelles (18 mai) et aux Francofolies de La Rochelle (16 juillet).

Le retour : Gorillaz

Presque vingt ans d’existence pour Gorillaz, groupe virtuel inventé par Damon Albarn (Blur) et le dessinateur Jamie Hewlett, et toujours autant d’idées neuves en stock, comme le prouve leur nouveau disque, après sept ans de silence. Le concept n’a pas changé, prônant toujours le métissage électro pop et les collaborations à foison. Le casting est haut de gamme : la crème des rappeurs US, la toujours impeccable Grace Jones, ou encore Benjamin Clementine, porte-voix d’une chanson anti-Trump. Pour célébrer leur retour, Gorillaz organise aussi Demon Dayz, un festival où ils joueront début juin, dans un parc d’attractions perdu au milieu de l’Angleterre. (og) «Robotz» (Parlophone/Warner).

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galerie bachmann ; getty images ; anders erdström ; walter mair ; alexander kluge ; thomas demand ; presse

C’est l’un des albums les plus vendus au monde. En 1973, les Pink Floyd sortent «The Dark Side of the Moon», rock aux accents psychédéliques, véritable petite madeleine pour la génération des cinquantenaires d’aujourd’hui. Alors emmené par David Gilmour et Roger Waters, le groupe a déjà composé les musiques des films More, de Barbet Schroeder, et de Zabriskie Point, d’Antonioni, ce qui donne une indication supplémentaire sur leur démarche tout à la fois planante, contestataire et expérimentale. Autrement dit, à l’instar d’un David Bowie (dans un genre très différent), leur univers audiovisuel – au long des années 70 en particulier – est un trésor d’audace et de créativité à (re)découvrir au Victoria & Albert Museum qui leur consacre une rétrospective. (sr)

rendez-vous LE TRIO : ALEXANDER KLUGE, THOMAS DEMAND, ANNA VIEBROCK Le premier, écrivain et cinéaste, est l’une des figures majeures du cinéma allemand des années 60 et 70. Le second, Thomas Demand, est un photographe reconnu pour ses reconstitutions historiques et architecturales. La troisième, Anne Viebrock, est l’une des grandes scénographes et costumières de théâtre d’aujourd’hui. Ils sont réunis à la fondation Prada de Venise qui leur consacre une exposition collective orchestrée par le conservateur de musée Udo Kittelmann. Il en ressort une profonde réflexion politique, culturelle, sociale sur le monde et sa représentation. (sr) «The Boat is Leaking. The Captain Lied», 13 mai-26 novembre, Fondation Prada, Venise. fondazioneprada.org

LE DUO :

Margiela/Hermès

En 1997, Jean-Louis Dumas, alors président d’Hermès, convainc Martin Margiela de prendre les rênes de la mode femme maison. Le créateur belge est déjà l’avant-gardiste que l’on sait, chantre de la déconstruction et du recyclage. Jusqu’en 2003, il va prouver qu’il sait tout aussi admirablement manier le grand luxe, celui qui ne se voit pas forcément, quintessence de matières au long de lignes d’une intemporelle épure. Le musée de la Mode d’Anvers consacre une exposition à ces six ans de créations où il est davantage question de goût, de style et d’absolue élégance que de tendances proprement dites. (sr) «Margiela, les années Hermès», jusqu’au 27 août au MoMu d’Anvers. momu.be

LA LÉGENDE : DALIDA

Le Palais Galliera a choisi d’exposer la garde-robe de Dalida, donation faite par le frère de la chanteuse. Depuis 1954, année où elle est élue miss Égypte, jusqu’en 1987, lorsqu’elle met fin à ses jours, ses tenues rendent compte non seulement d’une diva de la scène aux courbes parfaites, moulée dans des robes de rêve entre or et paillettes, mais aussi d’époques successives, vêtements qui tous illustrent un air du temps caractéristique : New Look signé Jacques Esterel, avec taille marquée et jupes virevoltantes très fifties, Balmain ou Loris Azzaro féminin seventies, grands classiques d’Yves Saint Laurent Rive Gauche ou encore accents disco du début des eighties… Haute couture ou prêt-à-porter, pièces quotidiennes ou fourreaux de princesse, il émane de l’ensemble quelque chose d’émouvant et d’intime, de précieux et de pourtant futile. (sr) «Dalida : une garde-robe de la ville à la scène», jusqu’au 13 août au Palais Galliera. palaisgalliera.paris.fr

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rendez-vous Les joyaux : Medusa

LES AMANTS :

Romy et Delon

Pour le plaisir des yeux : les leurs, et les nôtres. Romy Schneider et Alain Delon se rencontrent en 1958. Leur passion durera jusqu’en 1963, après quoi ils deviendront amis. De cette relation il reste aujourd’hui des images au glamour triomphant, couple de rêve, comme au cinéma, surnommé «Les fiancés de l’Europe» dès le début de leur idylle. Le fait est que certains de ces clichés exposés à la galerie de L’Instant sèment le trouble et la sensualité, moments volés sur le tournage de La Piscine de Jacques Deray ou photos plus intimes, toutes à la gloire de la séduction faite femme, et homme. (sr)

Talisman ou œuvre d’art ? Parure ou sculpture ? Le débat est depuis longtemps ouvert s’agissant du bijou, objet universel dont le statut change en fonction des cultures et époques. Toutefois, lorsque des artistes s’emparent du genre, le résultat ne manque ni de brio ni de brillant. La preuve avec cette exposition réunissant quelque quatre cents petits joyaux conçus par des talents aussi divers que Calder, Dalí, Line Vautrin, Karl Fristch, Lucio Fontana, Tony Duquette, Man Ray… Pièces uniques ou non, artisanales ou industrielles, traditionnelles ou futuristes : le supplément d’âme de ces trésors miniatures les place bien au-delà du simple accessoire. (sr) «Medusa, bijoux et tabous» 19 mai-5 nov., musée d’Art Moderne. mam.paris.fr

«Romy & Delon, les amants magnifiques», jusqu’au 7 juin à la galerie de l’Instant. lagaleriedelinstant.com

La révélation : Alexandra Savior LA DIVA : Maria Callas

Les amoureux de Maria Callas ne peuvent pas passer à côté de ce livre, sorte de journal intime posthume conçu par le cinéaste Tom Volf, parti à la rencontre de cette personnalité hors normes longtemps après qu’elle est entrée dans la légende. On y croise les témoignages et souvenirs de proches collaborateurs et amis de la diva, ceux du chef d’orchestre Georges Prêtre notamment, mais aussi des images et documents d’archives bouleversants pour bon nombre d’entre eux. Il ne manque évidemment que la bande-son, cette voix reconnaissable entre toutes, et c’est aussi l’occasion de s’y replonger, Norma, Traviata, Medea, Carmen… (sr) Maria by Callas, éditions Assouline.

Look de lolita vintage, rock sensuel et buzz monstre : Alexandra Savior sera-t-elle la nouvelle poupée de son de 2017 ? La belle inconnue a cessé de l’être l’année dernière, le soir où Alex Turner l’a rejointe sur scène à Los Angeles, pour une présentation officielle de sa nouvelle protégée. La rockstar des Arctic Monkeys et The Last Shadow Puppets a assidûment collaboré au premier album de la jeune Américaine de 21 ans. On y retrouve le son rétro cher à Turner : guitares western, batteries légères, beauté des grands espaces. Et ce chant de crooner abandonné que l’Américaine habite, magnétique et charnelle, avec une belle distance aristocrate, comme savent si bien le faire Anna Calvi et Lana Del Rey. (sr) «Belladona of Sadness» (Sony). En concert à Paris le 27 avril.

mai 2017

la gamerie de l’instant ; salvador dali - fundacio gala-salvador dali/adagp ; burt glinn/magnum photos ; presse

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rendez-vous

crédits photoafp ; getty images ; presse

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Les polémiques : festival de Cannes De gauche à droite et de haut en bas : le sein capricieux de Sophie Marceau en 2005. En 1983, les photographes se mettent en grève et refusent de photographier Isabelle Adjani (en dessous). En 1960, Melina Mercouri et Jules Dassin, lors de la fête pour leur film Jamais le dimanche. Maurice Pialat en 1987, Palme d’or pour Sous le soleil de Satan. Crash, de David Cronenberg en 1995. Sexe, mensonges et vidéo, de Steven Soderbergh en 1988. La Dolce Vita de Fellini, en 1959. Et The Brown Bunny de Vincent Gallo en 2002.

La nature humaine est ainsi faite qu’elle adore les polémiques. D’où la pertinence, et le succès assuré de la rétrospective que consacre la Cinémathèque aux films ayant suscité scandales ou controverses au long des éditions successives du festival de Cannes. Le plus intéressant, pourtant, est ici de constater que la majorité d’entre eux est, depuis, entrée au panthéon du cinéma, œuvres références majeures. On pourra citer, entre autres, La Dolce Vita de Fellini, Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, La Grande Bouffe de Marco Ferreri, La Petite de Louis Malle, Crash de David Cronenberg, ou encore L’Argent de Robert Bresson. (sr)

Festival de Cannes : scandales et controverses, jusqu’au 28 mai à la Cinémathèque de Paris. cinematheque.fr

Retrouvez plus de sélections sur vogue.fr mai 2017

LASCAD - SNC au capital de 20 160 € - Siège social : 30 rue D’Alsace - 92300 LEVALLOIS-PERRET - RCS Bobigny n° 319 472 775. *Test instrumental.

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livres

In utero

Dans le ventre de sa mère, un bébé découvre que celle-ci complote avec son amant pour tuer son père. Comment agir quand on est coincé «Dans une coque de noix» ? Remake frappadingue de Hamlet, le nouveau IAN McEWAN est un sommet d’humour noir.

Par Nelly Kaprièlian.

M

ême les auteurs les plus sombres ont besoin, de temps à autre, de s’amuser un peu. Et on peut parier que Ian McEwan, dont la spécialité depuis son premier roman, Le Jardin de ciment (1978) en passant par son succès mondial, Expiation (2001), est de décrire les situations les plus dark, a dû souvent rire tout seul en écrivant son nouveau roman. Car contre toute attente, il s’agit d’une comédie, doublée d’un exercice de haute voltige : faire penser et s’exprimer un bébé sur le point de naître. La pauvre petite chose, comme enfermée «Dans une coque de noix», en est réduite à interpréter les sons, les voix, les battements de cœur de sa mère, Trudy, ravissante jeune femme blonde, pour tenter de comprendre ce qui se joue autour de lui. Et comme on reste quand même chez Ian McEwan, ce qui se joue autour de lui est plutôt scabreux. Trudy vient de se séparer de John, le père du bébé, poète et éditeur, et n’a rien trouvé de mieux que de commencer une liaison avec son frère, Claude, un promoteur immobilier que le bébé prend vite en grippe : «Voilà un homme qui sifflote continuellement, non pas des chansons mais des jingles de spots publicitaires, des sonneries de téléphone, et qui vous égaie une matinée avec la version Nokia d’une danse de Tárrega. Un homme dont les remarques répétitives sont un verbiage sans humour, vide de sens, dont les phrases creuses meurent comme des poussins orphelins, vouées à l’oubli.» Bref, un con ; mais un con méchant, qui fomente, avec Trudy, d’assassiner John. Le bébé décide alors d’agir – mais comment ?

Remake délirant du Hamlet de Shakespeare, le roman de McEwan est hilarant de bout en bout. De cette vie in utero, l’écrivain exploite les détails les plus triviaux jusqu’au burlesque : de l’ivresse

du jeune narrateur quand sa mère boit (et elle boit beaucoup) à sa crainte qu’elle ait des rapports sexuels avec son amant tant celui-ci s’avère bourrin, le bébé de McEwan n’en rate pas une : «Tout le monde ne sait pas quel effet ça fait d’avoir le pénis du rival de votre père à quelques centimètres de votre nez. Si tard dans la grossesse, ils devraient refréner leurs élans par égard pour moi. La courtoisie, à défaut de discernement médical, l’exige. Je ferme les yeux, serre les gencives, me recroqueville contre la paroi utérine. Ces turbulences arracheraient les ailes d’un Boeing. Ma mère aiguillonne son amant, elle le cravache avec ses cris de fête foraine. Le mur de la mort ! Chaque fois, à chaque coup de piston, je redoute que Claude ne passe au travers, transperce mon crâne souple et contamine mes pensées avec sa semence, sa liqueur fertile en banalités.» Le bébé a de l’humour et on s’amuse beaucoup, mais McEwan en profite aussi pour glisser, mine de rien, quelques réflexions cinglantes sur l’état du monde dans lequel son petit protagoniste s’apprête à naître. Car notre baby Candide perçoit l’époque depuis sa bulle, souvent à travers les émissions de radio : une époque aussi chaotique que le couple de ses parents, leurs sentiments contradictoires, la duplicité de Trudy, la vulgarité de Claude, la tragédie qui se prépare. Jalousie, haine, appât du gain, malhonnêteté sont au rendez-vous de la vie. N’empêche que le petit a hâte de naître. Et nous, hâte de le retrouver, plus grand, dans un prochain roman de l’écrivain anglais. Car on a rarement rencontré un personnage aussi attachant. Ian McEwan : Dans une coque de noix (éd. Gallimard). Traduit de l’anglais par France Camus-Pichon.

Adam Fuss, sans titre, 2012, photogramme unique sur Cibachrome. mai 2017

courtesy cheim & read, new york ; eamonn mccabe/camera press/gamma-rapho ; getty images ; dunan fraser buchanan ; traeger/condé nast inc.

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Trois couples mythiques

Anjelica Huston et Jack Nicholson

1973, Anjelica Huston accompagne une amie à une party chez Jack Nicholson. C’est lui qui ouvre la porte de sa maison de Mulholland Drive et la jeune fille de 22 ans a le coup de foudre pour son sourire de tueur. Elle passe la nuit avec lui, il ne la rappelle que quelques jours plus tard, pour ensuite annuler leur rendez-vous. Or elle dîne ce soir-là avec des amis quand Jack débarque dans le même restaurant avec une blonde sexy. Le ton est donné de leurs seize ans d’amour fou : il la trompe, elle en souffre en silence et s’accroche. Jusqu’au jour où Nicholson lui annonce qu’une autre femme est enceinte. Leur couple sublime, immortalisé par son père John Huston dans L’Honneur des Prizzi, s’achèvera par un pétage de plombs d’Anjelica, et un cadeau d’adieu à la mesure de ce qui les a unis : un bracelet en perles et diamants qu’avait offert Sinatra à Ava Gardner. Anjelica Huston : Suivez mon regard (éd. de L’Olivier).

Jean-Michel Basquiat et Suzanne Mallouk

Elizabeth Taylor et Richard Burton Richard Burton a rencontré Liz Taylor dans la piscine d’une villa : fasciné par sa beauté, il tente de lui parler mais elle le remet à sa place. C’est en 1963 que le coup de foudre aura lieu : sur le tournage de Cléopâtre, à Rome, lors d’une scène de baiser. Mankiewicz a beau hurler «coupez !», les deux acteurs continuent à s’embrasser fiévreusement. Ils sont mariés, mais leur amour emporte tout. Le reste appartient à l’Histoire : deux monstres sacrés qui s’adorent mais dont les fortes personnalités s’affrontent. Mariage, divorce, remariage, diamants, enfants, alcool. Et des lettres. Avant de disparaître en 2011, Elizabeth Taylor avait confié celles de Burton à deux journalistes, Sam Kashner et Nancy Schoenberger. Dans leur livre, Furious Love, on découvre ainsi un homme fou d’amour, prêt à se suicider si sa femme le quitte. Dans la dernière missive qu’il lui a envoyée juste avant de mourir, alors qu’ils vivaient séparés, Burton lui déclarait qu’il voulait revenir auprès d’elle. Trop tard…

New York, années 80 : Jean-Michel Basquiat rencontre Suzanne Mallouk dans un bar, une fille à la chevelure brune coiffée en haute choucroute sur la tête, dans laquelle elle planque son Sam Kashner & Nancy Schoenberger : Furious Love (éd. Harper Collins). héroïne. Très vite, elle s’installera chez le peintre, tandis que celui-ci va devenir une star. Sur fond d’Amérique underground, de bars et de boîtes de nuit, ils vont s’aimer, se déchirer, s’inspirer. Suzanne joue tour à tour le rôle de muse, d’amante passionnée, de mère protectrice – elle veille sans cesse sur cet homme fragile, mal remis d’une enfance terrible, toujours en guerre contre une société blanche qui exclut les Noirs, toujours aspiré par ses démons. Trop de drogues, trop de femmes, trop de nuits passées dehors. L’amour ne pourra pas survivre aux tendances autodestructrices de Basquiat. Il mourra peu après, le 12 août 1988, d’une overdose. Jennifer Clement : La Veuve Basquiat (éd. Christian Bourgois). Traduit de l’américain par Michel Marny.

Cecil Beaton

Cinquante ans d’élégances et d’art de vivre

Publié en France en 1954, Cinquante ans d’élégances et d’art de vivre était introuvable. Enfin réédité, c’est à une plongée dans un temps révolu, celui de la Café Society, que nous convie Beaton en parfait anthropologue. Cette traversée de l’élégance, incarnée par quelques femmes riches et oisives de la haute société, du début du xxe siècle aux années 50, est un délice : Beaton y écrit une suite de portraits comme autant de petites nouvelles, autant de vies vécues avec panache, bouleversées aussi, comme l’époque, par deux guerres mondiales. Celui qui deviendra l’un des plus grands photographes de mode (longtemps attaché à Condé Nast) n’épingle que les papillons les plus flamboyants : cocottes paradant au bois avec lévriers afghans et aigrettes immenses sur la tête, chanteuses d’opéra et actrices oubliées, excentriques ladies anglaises, couturiers, et Greta Garbo, avec qui il eut une liaison. Tous ses protagonistes n’en ont fait qu’à leur tête, n’ont vécu que selon leurs règles. Car l’élégance, pour Beaton, rime avant tout avec individualité. On entre dans l’intimité de ces vies avant l’avènement du prêt-à-porter (vu ici comme une forme d’uniformisation des êtres), où le plus grand luxe était de pouvoir être soi-même. À la fin, Cecil Beaton en est à regretter ces temps (élitistes) disparus au profit d’une époque plus démocratique. C’est plus que discutable… Éd. Séguier. Préface de Christian Dior. Traduit de l’anglais par Denise Bourdet.

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évasion

La cérémonie

Cadres idylliques et wedding cakes qui en jettent : sur l’autel de la qualité, un florilège d’adresses de fêtes, de fastes et de (relative) proximité. Par Sonia Rachline. Sélection Maud Charmoy.

Corse sauvage Ça se passe au Couvent : celui de Pozzo, dans le cap Corse,

à quelques encablures de Bastia, avec vue imprenable sur la mer, parfum de maquis et bâtisse du xve siècle où seize religieuses vivaient encore voilà quelques dizaines d’années. Il y a du mystère et de la majesté dans ce lieu transformé en chambres d’hôtes (4 en tout, dont une suite) dont le jardin, privatisable, peut se faire l’endroit privilégié d’une célébration romanesque pour 180 convives. Noter par ailleurs que le petit port d’Erbalunga, juste en bas, est un bijou classé où apéritif en terrasse et plongeon dans l’azur sont carrément irrésistibles. couventdepozzo.com

Crème de l’humour

Chez Bogato, les gâteaux n’en ont pas vraiment l’air, et c’est aussi ça qui est bon. Deux options : les réalisations maison sur mesure ou les assortiments de friandises taillées dans l’humour de «la carte du moment». Que des délices beaux, festifs et joyeux… chezbogato.fr

Ibiza bio

Loin de l’effervescence «clubbing» de l’île, la Granja est un retour aux sources, un vaste domaine en plein centre des terres où tout n’est que calme, biodynamie et agriculture vertueuse, où tout se recycle, rien ne se perd. L’endroit à l’architecture typiquement ibicenca, avec arches et accents mauresques, est tout à la fois ferme, maison d’hôtes, restaurant… Un havre de vie et de philosophie durables, où la fête, naturellement, célèbre aussi l’union du beau et du bien. lagranjaibiza.com mai 2017

Pièces démontées

Des recettes à l’américaine, et une infinie variation de pièces montées, avec décors comestibles façon dentelles de fleurs, effets origami, colliers de perles ou envolées de papillons… Les inventions gourmandes de Sugarplum n’ont pas seulement le goût de plaire, mais aussi celui des meilleurs desserts. sugarplumcakeshop.com

Toscane arty-agro Hôtel, résidence d’artistes, table d’hôtes, ateliers créatifs : c’est tout ça, la Villa Lena,

niklas andrian vindelev ; presse

domaine toscan entouré de 500 hectares de forêt, vignes et oliveraie. Une sorte de retraite à la beauté viscontienne, où la fête (grandiose ou intimiste, tout est possible) mêle nature et culture. Projections de films ou séances de yoga, farniente au bord de la piscine ou soirée DJ, rencontre artistique ou balade à vélo. Le tout alimenté par des produits régionaux et autres légumes du potager, qui valent à eux seuls le détour. villa-lena.it

Messages sucrés Et si au lieu des habituels

faire-part, on optait pour des biscuits d’invitation avec texte personnalisé ? Voilà en tout cas l’une des signatures de Shanty Biscuits, maison artisanale qui, sur fond de charme traditionnel et d’une multitude de parfums (fleur d’oranger, citron, pistache, cardamome…) s’engage à faire passer les messages les plus divers en douceur. shantybiscuits.com

Perche bucolique

«Hôtel de campagne» annonce de site de D’une île, hameau du xviie siècle planqué dans le Perche entre prairies, collines et forêts – calme absolu garanti, sinon pour le chant des oiseaux. Et en effet, il règne un air de Déjeuner sur l’herbe, le film de Jean Renoir, dans ce paysage idyllique avec grange aménagée, pique-niques dans les champs, bière maison, fanfare, baldaquin fleuri en guise d’autel, verger illuminé, barbecue authentique, feu de camp et chambres d’une fraîcheur toute pastorale. La fête est évidemment conçue sur mesure. Reste que dans tous les cas, le mariage joue ici une carte joliment champêtre. duneile.com xxxxx 2017

À gauche, body col montant en jacquard de coton stretch motif floral, Drome, 605 €. Bas en voile, Falke, 32 €. Lunettes de soleil, Lanvin, 219 €. Médaille en or, 5 octobre. Pendentif dent de requin, Sirconstances. Chevalière Vanessa de Jaegher. À droite, chemise en coton, IKKS, 115 €. Culotte de maillot de bain, Missoni. Lunettes de soleil «Kate», monture effet marbre, Céline, 290 €. Jarretière en soie, Fifi Chachnil, 50 €. Médaille en or et chevalière, 5 octobre. Pour les deux, boucles d’oreilles en strass, Helene Zubeldia, et sautoir en perles, Ciro pour Burma.

Mariages blancs

miss vogue

Et bonheur d’ALLIANCES CONTRASTÉES entre esprit couture et allures casual. Photographe Cass Bird. Réalisation Véronique Didry.

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Blouson unisexe en coton recyclé et coton, H & M Denim United, 40 €, et robe en polyester recyclé effet tulle de soie, H & M Conscious Exclusive, 249 €. Boucles d’oreilles, Pascale Monvoisin. À la main, collier de perles, Ciro pour Burma. Maquillage L’Oréal Paris avec le Fond de Teint Liquide Glam Beige Clair à Médium, le Super Liner Le Smoky Black Velours, le Mascara Mega Volume Baby Roll Noir, et sur les lèvres, le Rouge à Lèvres Color Riche Carmin Saint Germain.

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Pantalon en denim, Guess, 100 €. Chapeau en feutre, Stetson, 159 €. Voile en tulle, Donatelle Godart. Cordes et rubans portés en ceinture, Mokuba. Boucle d’oreille, Helene Zubeldia. Sautoir en perles, Ciro pour Burma. mai 2017

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Gilet en tweed à ruchés et plumes brodé de cristaux, Lanvin, 3 785 €. Pantalon en sergé de coton et viscose, 331 €, Forte Forte. Rubans portés en ceinture, Mokuba. Voile en tulle et dentelle, Ana Quasoar. Boucle d’oreille et sautoir, 5 octobre.

Débardeur en viscose, American Vintage, 60 €. Jean d’homme en denim stretch, H & M, 40 €. Bretelles élastiques, Charvet, 1 25 €. Bibi à voilette, Laure de Sagazan, 250 €. Collier en ruban, Mokuba. Boucles d’oreilles, Ciro pour Burma. Médaille sur chaîne, 5 octobre.

Blouson en coton, Iro, 550 €. Culotte en maille côtelée de coton, Sessun, 58 €. Chapeau en paille naturelle, Maison Michel, 630 €. Fleur en tulle, Johanna Braitbart au Bon Marché. Voile en tulle, Donatelle Godart. Bas en voile, Falke, 32 €. Boucles d’oreilles en strass, Helene Zubeldia. Sautoir en perles et bracelet en perles (à la cheville), Ciro pour Burma. Cyclistes en passementerie de coton et Nylon tressé, Repetto, 395 €.

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Veste en crêpe de soie à revers de col en satin de soie, Valentin Yudashkin, 850 €. Gilet et chemise, De Fursac. Pochette de veste en soie, Charvet, 39 €. Ruban porté en foulard, Mokuba. Lunettes de soleil, Lanvin, 219 €. Dans les cheveux, fleur en soie, Le Bon Marché, pince fleur en tulle, Johanna Braitbart au Bon Marché, et foulard en voile, Delphine Manivet. Socquettes en coton bord dentelle, Falke, 12 €. Boucle d’oreille, 5 octobre. Baskets en toile, Converse, 70 €.

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Veste de smoking en crêpe de laine à col satin, De Fursac, environ 500 €. Pochette de veste en soie, Charvet, 39 €. T- shirt en lin, Majestic Filatures, 53 €. Robe bustier en tulle et dentelle, Vera Wang Bride. Slip en coton, White Briefs, 31 €. Boucles d’oreilles, 5 octobre. Pendentif, Pascale Monvoisin.

Veste «Viktor Flower Deluxe» en coton, Zadig & Voltaire, 435 €. Chemise en coton, Suncoo, 80 €. Ruban porté en cravate, Mokuba. Chapeau en feutre, Blugirl, environ 250 €. Couronne de fleurs, Lily Griffiths. Créoles, Alexandra Margnat. Mise en beauté Frank B. Coiffure Tamara McNaughton. Production Prod N. Production locale Sinclair Questel. Assistante réalisation Francesca Parise.

Ou comment transformer une énergie positive en EXERCICE DE STYLE. Photographe Venetia Scott. Réalisation Géraldine Saglio. Débardeur en lin et coton, Majestic Filatures, 56 €. Culotte à bretelles en polyamide et élasthanne, 35 €, et guêtres en maille acrylique, 18 €, Repetto. Short en Nylon, H & M Studio, 40 €. Poignet en éponge, Nike, 15 €. Sandales en cuir, Stella Luna, 295 €.

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Blouson zippé en viscose, Sandro, 185 €. T-shirt en coton «NSW Essential», Nike, 35 €. Maillot de bain «Marissa» en Nylon et spandex, Norma Kamali, 220 €. Collants en polyamide, coton et élasthanne, Falke, 25 €. Guêtres en maille acrylique, Repetto, 18 €. Baskets «Classic Cortez» en cuir et Nylon, Nike, 80 €.

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Débardeur d’homme en coton imprimé, Guess, 36 €. Poignet en éponge, Nike, 15 €. Collants en polyamide, coton et élasthanne, Falke, 25 €. Sandales en cuir métallisé, Kenzo, 1 300 €. Maquillage Lancôme avec la BB Crème Hydra Zen Clair, l’Eye Shadow Metallique 04, le Mascara Grandiôse Extrême Noir Extrême et, sur les lèvres, l’Absolu Rouge Caprice. Cheveux laqués avec le Gloss Brillance Ultime Style de René Furterer.

guéridon en acier mélaminé, talisman london

Body col roulé en coton et polyamide, Wolford, 160 €. Ceinture vintage. Culotte rayée en maille de coton, Sonia Rykiel, 295 €. Collants en polyamide, coton et élasthanne, Falke, 25 €. Sandales en cuir métallisé, Kenzo, 1 300 €.

Maillot de bain une-pièce en élasthanne, Calarena, 215 €. Ceinture en cuir, Maison Boinet, 125 €. Collants en polyamide, coton et élasthanne, Falke, 25 €. Sandales en cuir, Stella Luna, 295 €.

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Bomber en jacquard de soie métallisée, Léonard Paris, 1 665 €. Maillot de bain «Marissa» en Nylon et spandex, Norma Kamali, 220 €. Ceinture vintage en cuir. Pantalon en Nylon, Kenzo, 370 €. Baskets «Classic Cortez» en cuir et Nylon, Nike, 80 €.

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Body en polyester, Faith Connexion, 90 €. Pantalon en coton enduit métallisé, Mango, 70 €. Chaussettes en coton, American Apparel, 9 €.

Bomber en Nylon métallisé, Calvin Klein Jeans, 190 €. Maillot de bain «Marissa» en Nylon et spandex, Norma Kamali, 220 €. Ceinture vintage. Leggings de training en maille technique, Nike, 80 €. Mise en beauté Petros Petrohilos. Coiffure Damien Boissinot pour René Furterer. Manucure Brenda Abrial. Décor Max Bellhouse. Assistante réalisation Manon Latil.

Looks, tendances, interviews, backstages... Retrouvez LE MEILLEUR DES DEFILES automne/hiver 2017–2018 ACTUELLEMENT en KIOSQUES et sur iPad et iPhone

beauté

Le nouveau Green Power Potager indoor, nutrition quantique, végétaux vibratoires… Éclosion de recettes high-tech pour s’alimenter en conscience et nourrir ses cellules de bonnes ondes nutritionnelles.

Par Frédérique Verley, Christelle Baillet et Carole Sabas. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. Maquillage Violette. Coiffure Diego Da Silva. Manucure Megumi Yamamoto. Food stylist Claudia Ficca. Assistante réalisation Tanya Ortega. Maquillage Sisley avec l’Huile Précieuse à la Rose Noire, la Phyto-Ombre Glow Silver en all-over et le Phyto-Lip Gloss Beige Rosé. mai 2017

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beauté Alimentation revitalisante :

pour recharger l’organisme en bons nutriments, avec le moins de calories possibles, Stephan Jaulin a concocté une cure revitalisante étonnante, basée sur des céréales germées (sans gluten) et des aliments magnétisés. Le concept Un mix entre céréales germées d’un côté et végétaux chauffés de l’autre, soit à moins de 40 °C sur un temps long, ou alors ébouillantés sur un temps très court. Le tout, réénergisé par Isadora Dornier (qui médite en les préparant) et baigné dans un environnement musical doté d’une fréquence très précise. Au final, les aliments conservent à la fois leurs nutriments et un taux vibratoire intéressant, qui entre en résonance avec chacune de nos cellules. Les effets Ainsi énergisé, chaque aliment a une fonction bien déterminée au niveau d’un organe précis. Assemblés dans des recettes esséniennes, ils entrent ensuite en résonance les uns avec les autres pour revitaliser l’organisme tout entier. Ainsi, on restaure l’équilibre acido-basique du corps, tout en tonifiant les muscles, avec une amélioration très nette de la qualité de la peau et des phanères. La cure Préparée sur commande, et sur mesure, la cure Holy Food s’étale sur 2 ou 5 jours. Une cure de 2 jours 2 «Bouillons Sublimes» pour purifier le foie, 2 «Bouillons Régénérants» pour apaiser l’intestin, 1 «Symbiose», probiotique naturel à base de champignons de kéfir pour aider à la détoxification et 1 «Bon Matin» pour apporter calme et sérénité. 100€, la cure Holy Food préparée sur commande. Institut Stephan Jaulin, 8 place de Breteuil, 75015. 01 42 19 94 17.

Distributeur à superfood : de nouveaux

distributeurs automatiques, équipés de bombes à nutriments, font déjà leur apparition à Londres. On adore. Business girl émigrée à Londres, Juliette Polge de Combret s’est fixée comme mission de trouver une solution saine au lunch «on the go». D’où son idée originale de remplacer, dans les distributeurs automatiques, les sucreries par des mini-containers à salades fraîches provenant de fermes organiques, et notamment de la Brynlis Farm, la première à avoir reçu la certification bio en Angleterre, en 1966. Aujourd’hui, elle va un cran plus loin en y ajoutant une liste de superfoods et de jus exotiques multivitaminés : shot de gingembre et tuméric, jus de chia, thé matcha, graines de pastèque séchées à grignoter, barres au caroube. On peut déjà découvrir les premières machines à la gare Saint Pancras de Londres. On espère bien qu’elles vont très vite prendre l’Eurostar pour traverser la Manche ! thegreenrendezvous.com

Potager inhouse : de nouvelles jardinières high-tech envahissent nos cuisines pour nous fournir des légumes bio à volonté. Les New-Yorkaises sont fans de ces nouvelles serres à superfood qu’elles installent entre le frigo et la cuisinière. Elles y cultivent sans OGM, ni pesticide, jusqu’à 50 végétaux différents par jour : salade, tomate, mini-aubergine, fraise sauvage, kale, piment, persil… L’équipement : un système d’irrigation automatisé, des lumières LED pour une croissance optimale et des capteurs capables de détecter les besoins des plantes. Pour les débutantes, de mini-jardinières accueillent même des capsules d’herbes aromatiques, aussi faciles à planter que celles des machines à café ! CHEZ CLICK & GROW, le terreau s’inspire des formules de la Nasa, avec des nano-membranes qui distribuent les nutriments directement aux racines grâce à des mini-poches d’oxygène. En plus d’être déco, ces fermes de poche sont écolos, puisqu’elles permettent de réduire l’arrosage de 95 % par rapport à la culture extérieure. Click & Grow, de $ 59,95 à $ 1299. clickandgrow.com CHEZ NATUFIA KITCHEN, les armoires vitrées utilisent un système de culture hydroponique hors sol, avec émissions d’UV pour tuer les bactéries nocives. Sans oublier la playlist préprogrammée pour que chaque végétal puisse croître harmonieusement. Natufia Kitchen Garden, $ 13875. natufia.com

Robe Wanda Nylon.

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beauté manger à heures fixes en pleine conscience, s’arrêter avant la sensation de satiété et se faire plaisir avec des herbes aromatiques, du croquant (amandes, noisettes…) et du chocolat noir. Les effets Un regain d’énergie, une ligne qui s’affine et surtout la sensation d’être ancrée dans son corps avec, à la clé, une disparition des sentiments de colère et de culpabilité. Consultation sur rendez-vous : [email protected]. Tél. 06 81 12 23 95. linstinctapprivoise.com

La nutrition quantique :

Dans ses congrès de thérapie quantique, épaulée par des médecins et des chercheurs, Marion Kaplan nous initie aux bienfaits de son régime paléobiotique.

Robe Moschino.

La diététique du tao : La clé d’une énergie intarissable, d’un mental au top et d’un système immunitaire infaillible ? Contrôler la température de son feu digestif. C’est en tous cas ce que préconise Cédric Sebti, praticien en shiatsu, aux citadins survoltés. Le concept Liée à la médecine traditionnelle chinoise, au même titre que l’acupuncture ou le qi gong, la diététique du tao optimise la qualité du feu digestif. Soit la capacité des organes à transformer, assimiler et éliminer ce que nous mangeons et buvons. Lors de la consultation, Cédric Sebti identifie les organes déficients, sachant que chaque viscère est relié à une émotion. L’idée étant de définir ensuite l’alimentation qui harmonisera les besoins énergétiques et émotionnels de chacun. Le programme Généralement, Cédric se concentre sur le couple rate-estomac. Selon la température propre à chaque organe digestif, il conseille de manger des aliments plus ou moins chauds, donc plus digestes car ils n’épuisent pas le feu digestif, préparés selon des cuissons plutôt yin (mijoté) ou plutôt yang (grillé, sauté). Autres impératifs : bien mastiquer pour sécréter des enzymes,

Aujourd’hui, on sait que : 1) manger bio et de saison ne suffit plus, 2) la tendance crue affecte les intestins, 3) le mode de cuisson choisi a une incidence directe sur la santé. Marion Kaplan, bio-nutritionniste élève du Dr Kousmine, prône donc auprès de ses adeptes le régime paléobiotique (paléo enrichi de superfood) avec des aliments plus intéressants nutritionnellement, qui respectent les cycles de la planète. Côté cuisson, impensable de les préparer autrement qu’à la vapeur douce (95°), comme avec son Vitaliseur créé avec André Cocard, ingénieur chimiste. C’est à cette condition seulement que l’aliment conservera ses vitamines et ses molécules vivantes, dont les vibrations pourront entrer en résonance avec nos cellules. Bénéfices directs : une meilleure résistance de l’organisme à son environnement et la sensation d’un coup de fouet général grisant. quantiquemedia.com. vitaliseurdemarion.fr

L’eau osmosée : La seule eau qui

hydrate vraiment le corps…

Boire de l’eau, c’est bien. Encore faut-il qu’elle ait un pH légèrement acide, compris entre 6,3 et 6,8, pour bien jouer son rôle de catalyseur de toutes les réactions biochimiques du corps et permettre une bonne assimilation des vitamines et minéraux. La Badoit, par exemple, possède un pH de 5,9 (trop acide), la Vittel de 7,6, l’eau du robinet supérieur à 8 (trop basique). De plus en plus répandue, l’eau osmosée possède, quant à elle, un pH de 6,6 – idéal donc. Grâce à une installation placée entre le compteur d’eau et le réseau de plomberie de l’habitation, l’eau est d’abord filtrée pour retirer chlore, pesticides, bactéries, aluminium, avant d’être revitalisée. Et l’eau (pour cuisiner, s’hydrater ou prendre une douche) redevient alors une vraie source énergétique. eauriginelle.com

mai 2017

L’ORÉAL - S.A. au capital de 112 371 148,20 euros - Siège social : 14, rue Royale 75008 Paris - RCS Paris 632 012 100.

[ LE POUVOIR D’UN DÉMAQUILLAGE ULTRA EFFICACE ET LE CONFORT D’UNE CRÈME EN 1 SEUL GESTE.

NOUVEAU GESTE DÉMAQUILLANT À RINCER

[ EXTRAITS DE FLEURS RARES ] ROSE & JASMIN

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Barbara Palvin.

CRÈME DÉMAQUILLANTE AUX FLEURS RARES

LA PREMIÈRE CRÈME DÉMAQUILLANTE* AUX FLEURS RARES : MASSEZ VOTRE PEAU AVEC CETTE CRÈME ONCTUEUSE ENRICHIE EN ROSE ET JASMIN. AU BOUT DE QUELQUES SECONDES, SA TEXTURE FOND EN EAU POUR FAIRE DISPARAÎTRE TOUTE TRACE DE MAQUILLAGE SUR VOTRE PEAU. RÉSULTAT APRÈS RINÇAGE : LA PEAU EST EFFICACEMENT DÉMAQUILLÉE TOUT EN ÉTANT DOUCE ET VELOUTÉE AU TOUCHER. CONVIENT À TOUS LES TYPES DE PEAU, MÊME SENSIBLES. PARCE QUE VOUS LE VALEZ BIEN.

* De L’Oréal Paris.

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Bron age fictıf Son bronzage, son glow et ses bienfaits… Toutes les clés pour reproduire, sur la peau, les effets du soleil, SANS SOLEIL. Par Mélanie Defouilloy. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. Maquillage Violette. Coiffure Diego Da Silva.

LE BON HÂLE

Avec ces bronzers dernière génération qui clonent le vrai bronzage au pigment près et sans fausse note…

LE BON GLOW

Le 365 Sun-Kissed Drops de Lancaster Trois gouttes mixées à sa crème de jour suffisent à exhiber une mine effrontée. Avec en prime un complexe stimulateur de mélanine. 29,50 €.

Le Diorskin Nude Air Luminizer Serum Une formule aux huiles végétales pour oxygéner le teint, doublée de particules irisées pour décupler la lumière. 52,50 €.

La Phyto-Touche Poudre Éclat Soleil de Sisley Un trio à la technologie «Back Injection» qui fusionne avec l’épiderme, pour jouer sur la qualité de la peau et booster l’éclat. 80 €.

Le Sheer Highlighting Duo de Tom Ford Deux tonalités d’or chaud pour reproduire sur la peau la lumière fascinante du soleil couchant. 75 €.

Les Beiges Poudre Belle Mine Ensoleillée de Chanel Une texture légère et modulable qui donne l’impression de capturer la chaleur de l’été. 50 €.

La Terracotta Ultra Shine de Guerlain Façon highlighter, cette nouvelle Terracotta est infusée de pigments éblouissants pour tapisser la peau d’un voile sun-kissed. 41,10 € sur origines-parfums.com

Avec ces petits génies qui reproduisent sur la peau la caresse d’une lumière solaire…

LES BIENFAITS

Substituts cosmétiques à une exposition solaire, pour booster sa mine, son moral et son immunité… L’Energy Bank Sunflash de This Works Un shoot solaire, dont l’actif star (la racine de chicorée) fonctionne comme la vitamine D pour ambrer l’épiderme, tout en le protégeant. 37 € sur net-a-porter.com

Macérât de carotte de Buly Pur concentré de bonne mine, cette huile de carotte charge les cellules en pro-vitamine A antioxydante, tout en réveillant les peaux ternes et fatiguées qui n’ont pas vu le soleil depuis (trop) longtemps. 28 €. Maquillage Guerlain avec la Terracotta Sun Trio Naturel et le Rouge Crème Galbant Kisskiss Romantic Kiss. mai 2017

edouard minéo

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[ MASSEZ, VOUS ÊTES DÉMAQUILLÉE ! [ DÉCOUVREZ NOTRE NOUVEAU SOIN QUI ENLÈVE LE MAQUILLAGE.

[ EXTRAITS DE FLEURS RARES ] ROSE & JASMIN

1- PRÉLEVEZ AU DOIGT UNE NOISETTE DE CRÈME

2- MASSEZ LA PEAU ENVIRON 30 SECONDES LE VISAGE ET LES YEUX JUSQU’À CE QUE LA TEXTURE FONDE EN EAU ET QUE LE MAQUILLAGE S’EFFACE À LA SURFACE DE LA PEAU

3- RINCEZ À L’EAU TIÈDE ET APPRÉCIEZ LA DOUCEUR DE VOTRE PEAU

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crédits photo

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Robe Paco Rabanne, et boucle d'oreille Simone Rocha. Maquillage Yves Saint Laurent avec le Mascara Volume Effet Faux Cils The Shock Noir Asphalte et le Volupté Tint-In-Balm Tease Me Pink. mai 2017

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Préparatifs

edouard minéo

Pour être la plus RAYONNANTE le jour J, on fait appel à ces experts des backstages qui appliquent à la mariée les astuces qu’ils ont TESTÉES SUR LES TOPS.

BOOSTERS DE GLOW

Ces 5 prodiges cosmétiques donnent à la peau un teint frais assorti d’un glow surréaliste. De quoi rayonner sur les photos…

Par Christelle Baillet. Photographe Alique. Réalisation Célia Azoulay. Maquillage Violette. Coiffure Diego Da Silva.

1) Les Ampoules Lifting Coup d’Eclat Une formule aqueuse, en one-shot, qui retend aussitôt les traits et rafraîchit le teint pour la journée. Rien ne nous empêche de renouveler l’application pour embrayer sur la soirée. 14,90 €, en pharmacie.

À LA POINTE DE LA MODE 1) Delphine Courteille, coiffeuse «Pour un mariage, je procède de la même façon que sur une séance de fitting avec un créateur. Après une prise de contact, par mail ou de visu, j’établis un moodboard de propositions en adéquation avec la robe et les envies de la personne, suivi d’un rendez-vous de trois heures pour réaliser des tests de coiffures. Pour l’été 2017, je préconise le chignon vu sur le défilé Dior et les nattes de Valentino. Côté accessoires, rien de tel que des fleurs fraîches piquées ici et là, commandées chez Odorantes. Emmanuel Sammartino, ancien maquilleur, est un fleuriste à part.» Tarif sur devis, 01 47 03 35 35.

2) L’Huile de Jasmin de Chanel Une huile toute fine qui rend la peau soyeuse : la manière la plus chic de faire redescendre la pression cutanée. 110 €.

2) Leslie Dumeix, maquilleuse Habituée des backstages Hermès, Balenciaga, Margiela, Leslie est devenue experte en teints purs et nudes, même sur les tops exténués. D’où sa maîtrise parfaite d’un visage éblouissant le jour J. Après un contact téléphonique, elle propose un rendez-vous d’1 heure 30 pendant lequel, en plus des tests maquillage, elle donne plein de conseils utiles pour préparer au mieux sa peau dans les semaines qui précèdent l’événement. À partir de 600 €. 06 78 59 94 53. 3) Stéphanie Peronne, masseuse Parce qu’elle s’occupe des mannequins pendant la fashion week, cette masseuse, formée à la méthode Martine de Richeville, nous assure des jambes légères pendant la cérémonie. Son modelage appuyé désengorge les tissus à merveille. En parallèle, elle donne plein de conseils pour tenir la cadence : s’abreuver de boissons drainantes, ne plus toucher au sucre passé 17 heures, limiter l’alcool, marcher un maximum, se masser avec des formules à effet cooling et garder les jambes en l’air au moins quinze minutes les jours précédant l’événement.

3) La Beautiful Oil de Kjaer Weis À base d’igname de Chine, un superfood énergétique, cette huile précieuse fait monter le glow jusqu’au petit matin. 200 €, bazar-bio.fr. 4) Les Eye Decompress de Talika Une fois ces patchs réhydratés à l’aide d’actifs végétaux décongestionnants, puis déposés sur les yeux fermés, on médite dix minutes avec le podcast conçu par Arnaud Caby, prof de yoga Iyengar. Idéal pour partir à la mairie le visage et le mental sereins, même si on n’a pas beaucoup dormi. 19,90 €. 5) Hydra-Filler Mat de Filorga L’équivalent d’une séance de mésothérapie dans un pot. On se retrouve avec le visage tout pur, plumpy et bien mat de surcroît. Appréciable en cas d’émotions fortes. 46,90 €.

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100 € la séance. 06 19 28 32 18. 2

TIPS D’INSIDERS

À piquer aux coiffeurs et maquilleurs de backstage, ces trois tips peuvent nous sauver la mise… Le coup de frais de Tom Pecheux : «Pour raviver une mine éreintée, lisser les traits de l’intérieur vers l’extérieur du visage, drainer la zone orbitale avec des pressions digitales. Avant de promener un glaçon sur la peau. Babyface assurée en 3 minutes.»

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Le lifting express de Peter Philips : «Je suis fan des Ampoules Lifting Coup d’Éclat appliquées en all-over sur l’ensemble du visage. En dix minutes, la peau se défroisse. Inouï.» Le cheveu healthy d’Anthony Turner : «Pour transformer une matière un peu sèche en chevelure miroitante, je masse les longueurs avec une huile ultra-nourrissante que je fais pénétrer au sèche-cheveux.»

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3.

L’Atlas de PRADA

Quand Daniela Andrier décide de réinterpréter olfactivement l’Orient depuis l’Occident, cela donne un voyage, comme un mirage, loin des clichés. Dans ces quatre nouvelles Olfactories (qui viennent compléter les dix existantes) se côtoient Dark Light, comme un souffle électrique venant éclairer la nuit ; Midnight Train, un vent brûlant qui soulève le sable en transportant des senteurs lointaines ; Miracle of the Rose, une rose épineuse qui imprègne la peau d’une sensation de cuir, et Soleil au Zénith, un étal de marché saturé de fruits, de fleurs et d’épices exotiques. Prada Olfactories Les Mirages, 100 ml, 265 € l’un. Aux Galeries Lafayette et dans les boutiques Prada.

david roemer/trunk archive/photosenso ; presse

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Par Frédérique Verley et Christelle Baillet.

1.

Cils de STAR

Si Bella Hadid s’entiche d’un mascara, c’est forcément qu’il a tout bon. Celui-ci dispose d’un flacon souple qui permet, via une simple pression du doigt, de faire monter en intensité la charge de mascara sur la brosse. Sans oublier sa formule calquée sur les «bouncy powders», surchargées en cires et en poudres élastiques, qui gainent le cil pour l’épaissir comme jamais. Mascara Diorshow Pump’N’Volume, 5 teintes, 35 € (le 9 mai).

2.

PARISIENNE noctambule

«Pour aller danser chez mes amis, avec ma trousse de maquillage, ni vu ni connu, j’avais envie d’une minaudière, très soir, facile à combiner avec n’importe quel look.» D’où cet écrin métallique façon pochette, qui intègre trois liners, un enlumineur silver et quatre fards aux tonalités grises + marine. «Car n’oubliez pas que le vrai noir peut vite donner l’air fatigué», dixit Caroline de Maigret. Palette Midnight in Paris, Mes Incontournables de Parisienne, Lancôme, 80 €. En édition limitée, en juin.

4.

Un chaman au SPA Au Vair Spa du magnifique hôtel Borgo Egnazia, situé au cœur des Pouilles, en Italie, le concept de «Life Changing» prend tout son sens. Au-delà de l’espace de 2 000 m 2, sublime de beauté, éclairé aux bougies, on commence par rencontrer Stefano, le chaman, spécialisé dans les traumatismes et le recentrage, pour une consultation privée. Tout le programme s’articule ensuite autour de nos aspirations et de nos blocages : yoga Iyengar, massage des fascias, danse thérapie, bains romains alternatifs, expérience de flottaison en couleurs, soin du visage avec sollicitation des mémoires olfactives. Le tout, hautement personnalisé, pour recréer une harmonie physique, émotionnelle et spirituelle salvatrice. Un lieu unique, baigné de bonnes ondes, d’où l’on revient transformée. Borgo Egnazia, 0 802 255 000. borgoegnazia.it

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PROMOTION VOGUE

Une gestuelle en 3 ÉTAPES, pour un TEINT ENSOLEILLÉ et SCULPTÉ : 1. RÉCHAUFFER le teint avec la teinte bronzante (en bas). Comment ? En dessinant, de chaque côté, un «3» sur les bombés du visage (front, pommettes et menton). 2. OMBRER en appliquant la teinte la plus foncée (en haut à droite) sous les pommettes, sur les tempes et les ailes du nez. 3. ILLUMINER en déposant la teinte la plus claire (en haut à gauche) sur la zone T et sous le coin externe de l’œil pour exalter le regard. Pour un résultat hâlé sur mesure, il suffit de mélanger à l’envi les trois nuances en un coup de pinceau et, si besoin, de corser l’effet au fil des jours. *sculptante

3 tonalités de Terracotta dans une seule palette ! L’idéal pour se façonner un contouring* hâlé, adapté à sa carnation et ses envies. Bluffant ! Terracotta Sun Trio reproduit naturellement les reflets du soleil sur le visage grâce à une gestuelle sur mesure. Instantanément, la mine est réchauffée, les contours sont sculptés avec un fini mat ultra-naturel. Le must ? Sa technologie inégalée qui assure à la fois un résultat maquillage sans fausse note – ni risque de surdosage – tout en préservant l'hydratation naturelle de la peau puis un contouring* parfait et longue tenue. Dernier atout, son parfum poétique : le mariage de notes fraîches, cocooning et délicieusement solaires, est la promesse d’une invitation à un voyage sensoriel envoûtant.

«La seule PALETTE associant trois nuances pour ENSOLEILLER, SCULPTER et ILLUMINER le teint.»

condé nast inc

Dina Mori par Irving Penn, juillet 1956.

Photographes INEZ & VINOODH. Réalisation EMMANUELLE ALT. Corset en satin de soie, et jupon en tulle plumetis, Vivienne Westwood Bridal. Voile Pantora Bridal. Gants vintage en crochet. Créoles en strass, Stazia Loren. Collants résille, Wolford. Escarpins en satin et cristaux, Manolo Blahnik.

Veste et pantalon oversized en toile technique, Céline. Ceinture en strass, Stazia Loren. page de gauche, cape et jupe en organza, Alberta Ferretti Forever, et top en jacquard d’organza, Alberta Ferretti.

Robe chemise en coton à volants de broderie anglaise, Burberry. Pantalon en mousseline de soie et dentelle, Alberta Ferretti. Gants vintage en crochet. Haut-de-forme en feutre et résille, Eric Javits. Escarpins en satin et cristaux, Manolo Blahnik. page de gauche, chemise en coton léger, et pantalon à pont en denim blanc, Chloé. Boots en cuir, Philosophy di Lorenzo Serafini.

Robe en mousseline de soie imprimée «Garden of Delight», Valentino. Escarpins en satin et cristaux, Manolo Blahnik.

Tailleur en tweed brodé de perles et fleurs, Chanel. Sac «Bazar XL» en cuir verni, Balenciaga. Voile Pantora Bridal. Boucles d’oreilles, Shourouk. Socquettes à volant de dentelle, Falke. Escarpins pailletés, Jimmy Choo. page de gauche, cardigan en voile de coton et dentelle, Polo Ralph Lauren. Draps Frette. Ongles laqués avec le vernis Chanel Ballerina.

Longue veste en soie et dentelle brodée de perles, Chanel. Robe en georgette de soie et broderies argent, John Galliano. Ceinture en strass, Stazia Loren. Coiffe en métal strassé et plumes, Vera Wang Bridal. Escarpins en cuir et plumes, Malone Souliers × Adam Lippes. page de droite, robe en maille crochet de coton, Dior. Boucle d’oreille en strass, Stazia Loren.

Top asymétrique volanté et pantalon noué chevilles en plissé technique, Wanda Nylon. Escarpins en cuir verni, Francesco Russo. page de gauche, robe courte en coton ajouré façon dentelle, Blumarine. Coiffe à voilette, Victoria Grant. Boucle d’oreille en perles, strass et métal, Shourouk. Maquillage Shiseido avec Le Teint Fluide Eclat Synchro Skin Glow Neutral n° 3, Les Ombres Doux Eclat Trio BR307, le Crayon Eyeliner Soyeux BK901, le Mascara Parfait Définition Optimale BK901 et, sur les lèvres, le Rouge Rouge Hushed Tones RD713.

Blouse et jupe volantées en dentelle, Rodarte. Boucle d’oreille en argent, Rodarte. page de droite, bustier corset en tulle et dentelle brodés de cristaux Swarovski, sur chemise volantée en popeline de coton, et pantalon taille haute en coton stretch, Dolce & Gabbana. Mise en beauté Dick Page pour Shiseido. Coiffure Malcolm Edwards. Manucure Gina Viviano pour Chanel. Assistantes réalisation Talia Collins, Jade Gündhardt et Tanya Jean.

Robe en mousseline de soie imprimée pois or et noir et, à droite, boucle d’oreille pompon en laiton et soie, Saint Laurent par Anthony Vaccarello. À gauche, sur elle, boucle d’oreille en diamant (20 carats) et, sur la table, boucles d’oreilles, colliers et bracelet en or sertis de diamants et manchettes en émail, perles, rubis et diamants. Dans les mains de l’homme, pochette avec fermoir en diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

le sujan rajmahal palace

Boucles noires jais et silhouette divine, la maharani GAYATRI DEVI, rajmata de Jaïpur, incarnait la grâce et l’intelligence politique. Élue l’une des dix plus belles femmes du monde par Vogue, elle reste une inspiration étoilée. En guest star, son altesse Sawai Padmanabh Singh, l’actuel maharaja de Jaipur. Photographe MARIO TESTINO. Réalisation ANASTASIA BARBIERI.

le city palace de jaipur

Manteau en vison, blouse et pantalon en satin crépon, Valentino. Ceinture en métal doré et cristal de roche, Goossens. Boucle d’oreille en strass, Stazia Loren. Bague en or, argent et onyx, Elie Top. Chaussures plates en agneau velours, Jimmy Choo. page de gauche, robe longue ceinturée en charmeuse de soie, Lanvin. Foulard en mousseline de soie, Charvet. Manchettes en émail, perles, rubis et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

À droite, son altesse Sawai Padmanabh Singh, maharaja de Jaipur. Pour elle, veste et pantalon en crêpe de soie, chemise en georgette de soie et ceinture en cuir, Michael Kors Collection. Boucles d’oreilles en rubis et diamants et bague en perles et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

le rajasthan polo club

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Maillot de bain en cloqué de soie, Miu Miu. Manchette en émail, perles, rubis et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace. page de gauche, veste en tweed et laine chevrons, gilet et pantalon en toile de coton blanc, et chemise col polo en piqué de coton, Polo Ralph Lauren. Casquette en feutre de lapin, Dior.

le city palace de jaipur

Son altesse Sawai Padmanabh Singh, maharaja de Jaipur, porte une veste et un pantalon jodphur, Raghavendra Rathore. Pour elle, manteau en jersey brodé de sequins et plumes d’autruche, chemise et pantalon brodés en mousseline de soie et plumes d’autruche, Prada. Escarpins en agneau velours, Jimmy Choo. Lunettes de soleil, Coach. Boucles d’oreilles en diamants, Dary’s. Bracelet en or serti de diamants et bague en or, argent, citrine et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

page de droite, son altesse Sawai Padmanabh Singh, maharaja de Jaipur, porte un blazer, La Martina. ci-contre, chemise en voile de coton brodé, pantalon de smoking taille haute en satin de coton, ceinture en cuir, et manchette en argent, Hermès. Chapeau en paille, Jacquemus. Boucle d’oreille en diamants, Dary’s. Maquillage Chanel avec le Teint Belle Mine Naturelle Les Beiges n° 30, les 4 Ombres Tissé Essentiel, le Mascara Dimensions de Chanel Noir et, sur les lèvres, le Rouge Crayon de Couleur n° 3 Rose Clair.

le rajasthan polo club

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le sujan rajmahal palace

Veste en laine et soie à carreaux brodés, chemisier en crêpe de soie, pantalon en laine et soie, et turban, Gucci. Gants en cuir, Causse. Boucles d’oreilles en perles et rubis, et bracelet en rubis et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace. page de gauche, manteau en laine et angora, Max Mara. Robe en tulle et dentelle brodée, Rodarte. Chaussures plates en agneau velours, Jimmy Choo. Collier et bracelet en diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

Robe drapée en crêpe jersey fluide et sac à main en cuir satiné, Céline. Lunettes de soleil, Balenciaga. Boucles d’oreilles en diamants sur or et argent, bague en citrine et diamants sur or, bracelet en diamants sur or, Sanjay Kasliwal du Gem Palace. page de droite, son altesse Sawai Padmanabh Singh, maharaja de Jaipur, porte un manteau, Raghavendra Rathore. Pour elle, veste courte et robe en tweed de laine, brodées d’arabesques en perles et fils brillants, et cuissardes en veau velours, rubans de gros-grain et satin, Chanel. Boucles d’oreilles en perles et rubis, manchettes en émail, perles, rubis et diamants, et bague en diamants et perles sur or, Sanjay Kasliwal du Gem Palace.

le city palace de jaipur

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le rambagh palace

Veste et jupe en laine brodée de pompons, Dior. Soutien-gorge, Cadolle. Foulard en mousseline de soie, Charvet. Ceinture en cuir verni, Chanel. Bague en perles et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace. Escarpins en cuir, Balenciaga. page de gauche, son altesse Sawai Padmanabh Singh, maharaja de Jaipur. Pour elle, robe longue en tulle brodé, Alexander McQueen. Bracelets en diamants et bague en perles et diamants, Sanjay Kasliwal du Gem Palace. Coiffure Christiaan Houtenbos. Mise en beauté Charlotte Tilbury. Manucure Shashank. Production MarioTestino+. Production locale Mithika Singha Gaekwad et Yogendra Gaekwad. Décor Andrew Tomlinson. Assistants réalisation Christina Ahlberg, Kyanisha Morgan, Leepakshi Ellawadi et Pranal Said.

Le prince charmant

Il a la mélancolie des monarques qui n’ont pas eu d’enfance, l’élégance des héritiers sur lesquels le temps et la mode n’ont aucune prise. Couronné à l’âge de 13 ans, son altesse le maharaja Sawai Padmanabh Singh de Jaipur ne règne que sur les murs roses de son somptueux City Palace. Mais si les privilèges ont été abolis dans l’Inde moderne, le Rajasthan reste ce pays des rois où l’on se doit de tenir son rang, où l’on joue au polo avec les princes de la couronne d’Angleterre, où l’on rêve d’un autre monde où l’amour et la paix ne seraient pas de vains mots. Un rêve d’enfant. Par Arthur Dreyfus. Photographe Mario Testino. Réalisation Anastasia Barbieri.

n pense au Dernier Empereur, le film de Bertolucci, à la différence près que le jeune Puyi devint monarque à 3 ans, et que son altesse le maharaja Sawai Padmanabh Singh de Jaipur fut couronné (et couvert de tonnes de jasmin) treize années après sa venue au monde. Mais l’analogie opère lorsqu’on se souvient qu’en 1908, l’enfant mandchou – du fait de l’avènement de la République de Chine – fut autorisé à n’utiliser son titre qu’à l’intérieur de la Cité interdite, et encore, à des fins symboliques. Quant à l’Inde, c’est à la Première ministre progressiste (ou populiste, selon les interprétations) Indira Gandhi que l’on doit, en 1970, l’abolition des privilèges féodaux réservés jusqu’alors aux maharajas des principautés d’Udaipur, Jodhpur, Kota ou encore de Bhagalpur, toutes sises au sein du plus grand État indien, le Rajasthan – littéralement pays des rois. Mais les usages s’altèrent moins vite que les lois, et la transition démocratique ne balaie pas du jour au lendemain cinq mille ans de hiérarchie et de traditions. Dans l’Inde actuelle, l’aristocratie importe toujours. En outre, si le titre du maharaja Singh n’est plus reconnu par aucun texte officiel, le jeune homme est appelé à régner sur les murs roses (sa couleur favorite) du somptueux City Palace de Jaipur, partiellement transformé en musée, garni de milliers de chambres, de cours intérieures, de passages secrets – sans oublier une inestimable collection de tapisseries, de bijoux, de tenues traditionnelles ; et un chapelet d’étables à éléphants. On évoque au surplus des avoirs familiaux évalués à quatre cents millions de livres sterling ; quoique partiellement gelés par un certain nombre de querelles judiciaires internes au clan. C’est ici que, passant du cinéma au petit écran, nous quittons Bertolucci pour aboutir à des intrigues de succession (et à des frais d’avocats) dignes de Downton Abbey. De fait, le jeune roi – surnommé Pacho, en souvenir du Machu Picchu, que sa mère visita pendant sa grossesse – doit son titre au fait d’avoir été adopté dans la controverse par son grand-père biologique et précédent maharaja, Sawai Bhawani Singh. Le vieil homme – surnommé Bubbles, en référence à la quantité de champagne bue le jour de sa naissance – avait refusé de se ranger aux arguments de ses beaux-frères qui lui reprochaient d’asseoir 182 portrait

sur le trône le fils d’un employé de maison. Narendra Singh, le père de Pacho, avait un temps exercé, c’est vrai, l’activité de commis au service de la famille princière. Mais ce père possédait aussi un atout de poids pour engendrer un véritable maharaja : sa pratique du polo. En effet, à l’instar de l’aïeul Bubbles, et bien qu’ayant été d’abord effarouché par les chevaux, Pacho s’est rapidement passionné pour ce sport équestre, au point d’en devenir l’un des pratiquants les plus précoces et les plus doués… En Grande-Bretagne pour commencer, durant sa scolarité dans l’une des meilleures écoles privées du royaume (où il disputa quelques matchs avec le prince William) ; puis dans son pays, venant d’être recruté par l’équipe nationale indienne de polo. Lorsqu’on lui demande de décrire ces deux pôles en trois mots, Pacho choisit pour l’Inde : hospitalière, chaleureuse, colorée, et pour l’Angleterre froide, incognito, impériale. Avant d’ajouter : «Mais ce qui rapproche ces deux contrées, c’est le mot culture.» Que se passe-t-il ensuite ? Sans doute la fin de l’enfance – et d’un certain anonymat. Car si Pacho se flatte d’avoir mené une vie normale dans son pensionnat britannique, où nul n’aurait eu vent de ses attributs souverains, un virage semble s’être imposé : en quelques secondes, on trouve sur Internet des images du maharaja fêtant ses 18 ans en son palais, paré d’un splendide sherwani brodé d’or et congratulé par la légende de Bollywood Amitabh Bachchan. Le jeune homme est depuis peu l’égérie de La Martina, prestigieuse marque d’accessoires de polo. n ne s’étonnera pas de déceler, depuis l’origine, dans ces yeux-là, un soupçon de mélancolie. Lorsqu’on est roi avant tout, que par manque de temps on n’a jamais possédé de compte Instagram ou écouté de musique, que chacun attend de nous que l’on tienne notre rang, que l’on devienne un héritier intègre et un adulte responsable, il est normal de s’interroger sur le réel et son double. Pacho, qui ne se considère pas encore sage, mais mature pour son âge, admet volontiers que chacun a besoin d’une vie privée – même s’il a plus d’un tour dans son sac : «La mélancolie sert d’abord à méditer sur l’existence, elle n’est pas forcément négative. Moi-même, j’essaie toujours de regarder le côté positif des choses.» Avant d’ajouter : «L’amour est la chose la plus importante» ; puis, après un silence : «La profonde croyance indienne en une vie après la mort m’a beaucoup aidé.» Et quand on demande à l’adolescent de quel superpouvoir il aimerait être doté, l’invisibilité ou la faculté de voler comme un oiseau, il réplique aussitôt : «Me débarrasser de la pauvreté dans le monde.»

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Valérie Lemercıer,

LA BLAGUE AU DOIGT Par OLIVIER LALANNE. Illustrations MARC-ANTOINE COULON.

À

quelques jours d’intervalle, l’insouciante Marie-Francine, chercheuse en biologie, la cinquantaine un peu en friche, se fait gentiment prier de remballer ses pipettes et de quitter son labo pour des raisons sanitaires alors que son mari s’envole sans se retourner pour une jeunette au ventre plat. Plongée dans une précarité aussi soudaine qu’inextricable, elle n’a d’autre solution que de squatter le canapé de ses parents, deux bourges fringants, dès lors déchaînés à redorer le moral et l’existence de leur grande fille. D’une boutique de cigarettes électroniques qu’ils lui ouvrent dans une impasse du 16e arrondissement à de multiples tentatives de «recasage» avec d’autres spécimens de cœurs échoués, le père, un fondu d’Histoire en doudoune sans manches, et la mère, un croupion

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pimpant addict au Bon Coin, vont court-circuiter l’autonomie de leur progéniture percutée de plein fouet par une nouvelle idylle autant dire quasi miraculeuse. Dans la peau de Marie-Francine, on retrouve Valérie Lemercier, dont c’est la cinquième réalisation (Palais Royal !, Le Derrière…) et la première comédie 100 % romantique. Championne toutes catégories de l’humour cinq étoiles, la comédienne jongle habilement avec ses thèmes de prédilection (la bourgeoisie catho déjantée, la famille et ses lésions, l’acidité des faux-semblants…) avec un sens du détail aussi fascinant qu’obsessionnel, des dialogues affûtés comme elle seule en a le secret et une tendresse inédite. Assise dans un canapé en velours coquelicot de l’hôtel du Louvre, Valérie Lemercier parle pour la première fois de Marie-Francine, qu’elle continue de peaufiner en studio avant les premières projections. Jambes kilométriques ponctuées d’escarpins vernis noirs Roger Vivier, la main exilée sur la joue, Coca light au poing, ce charmant talent défiltré auquel rien ne résiste accepte pour Vogue d’effeuiller la marguerite.

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ourquoi avez-vous baptisé votre héroïne Marie-Francine ? Valérie Lemercier : J’ai une amie qui s’appelle Marie-Francine et qui a une sœur jumelle qui, elle, s’appelle Marie-Joëlle. Je l’ai emmenée un jour au Japon et elle m’a raconté qu’une dame qui travaillait pour elle avait baptisé son bébé Marie-Francine. J’ai mené l’enquête et j’ai découvert qu’il n’y avait que quatorze Marie-Francine en France. Je trouvais marrant et désuet que mon personnage porte un prénom que personne ne porte. Après, soyons clairs, le film ne raconte pas l’histoire de mon amie Marie-Francine. Marie-Francine est du genre décalée. Elle est un peu à côté. Mon modèle de départ, c’était Ségolène jeune. Elle était très jolie. Je ne sais pas où elle achetait ses fringues mais elle n’était jamais habillée comme les autres. Elle avait un truc bien à elle. Après je ne voulais pas que MarieFrancine fasse trop femme politique, soit trop raide. Disons qu’elle est confort. Elle porte des jupes droites et des chaussures plates, elle ne passe pas sa vie chez H & M et Zara, elle ne se regarde pas beaucoup dans la glace c’est vrai, mais c’est pas Bécassine non plus. Elle n’est pas plus soucieuse de son apparence que ça. C’est précisément parce qu’elle est à côté, le nez dans son microscope, qu’elle n’a pas vu son mari se faire la malle, ni ses filles grandir et s’émanciper. C’est le genre de femme passée de l’état d’étudiante à celui de super étudiante sans rien voir. Jusqu’à la grande claque qui réveille. En fait, mon film est l’histoire d’un grand réveil. C’est surtout un film d’amour ? Un film sur l’amour qui vous tombe dessus sur le tard. Pourquoi vous êtes-vous lancée dans une comédie romantique ? Je ne sais pas. Ça vous dépasse toujours un peu… J’avais en tête un coup de foudre à 50 ans. Puis j’ai imaginé ce qui pourrait mettre des bâtons dans les roues à cette histoire d’amour tardive.

À 50 ans, a priori, d’un point de vue pratique, tout est plutôt facile. Je trouvais drôle que mes personnages soient comme des adolescents, sans savoir où aller, pour abriter leur nouvel amour. Pour amorcer la comédie, il fallait leur compliquer l’existence. D’où l’idée de les mettre en situation de devoir vivre à nouveau chez leurs parents. On retrouve l’humour mordant, incisif, chatouille tabous dont vous faites preuve sur scène mais en revanche, votre approche des sentiments est plutôt classique, pour ne pas dire fleur bleue. Parce qu’il n’y a rien de drôle dans les sentiments. Il y a évidemment plein de conneries dans le film, mais je voulais laisser vivre cette histoire sans me moquer. Et sans non plus, je l’espère, sombrer dans le cucul. Il n’y a rien de cynique ou de sarcastique dans le regard que je porte sur mes personnages. Rien d’autre que de la tendresse. Y a-t-il une différence entre écrire pour la scène et écrire pour le cinéma ? Dans l’écriture destinée à la scène, il faut aller très vite. En deux phrases, tout doit être posé. En particulier parce que je joue dix-sept à dix-huit personnages, des femmes, des hommes, des petites filles. Je m’attache à ce qu’en deux phrases, le spectateur sache où il est et qui je suis. Au cinéma, la mise en place peut être plus lente. On peut se laisser davantage le temps de découvrir les choses. Quels sont vos modèles de comédies romantiques ? Ce n’est pas un genre que j’aime beaucoup. À part Pretty Woman et Breakfast at Tiffany’s que j’adore. Je ne suis pas folle des comédies romantiques anglaises type Coup de foudre à Notting Hill. Il y a toujours des trucs de handicapés, des tonnes de bons sentiments qui me mettent mal à l’aise. Marie-Francine est un message d’espoir. Vous pensez qu’on peut tomber amoureux à 50 ans ? Ah oui ! Et ça peut même se vivre de façon plus foudroyante qu’à 20 ans. On le voit autour de soi. Il suffit juste d’avoir les yeux grands ouverts et d’être prêts. Quelle est la place de l’amour dans votre vie ? C’est ce qu’il y a de plus important. Quand je regarde des vieilles photos de films, Les Visiteurs ou Palais Royal !, de tournages, de spectacles, je ne pense qu’à une seule chose : à mon état sentimental, à la personne qui partageait ma vie à ce moment-là. Et à comment ça se passait. Parfois on se souvient qu’on a fait tel ou tel film parce qu’on voulait s’en aller loin, quitter Paris…

“Ce qui me bouleverse le plus, c’est d’être obligé de se marier avec une personne qu’on

n’aime pas et qu’on finit par aimer. Il n’y a rien de plus beau.” 186 entretien

“Je dis toujours pour les grandes occasions,

ne mettre que de l’occasion. Le problème des mariées, c’est qu’elles se coiffent et se maquillent comme jamais.”

Quel endroit vous recommanderiez pour le déjeuner de noces ? Chez Laurent, avenue Gabriel. C’est un peu cher je pense… Mais on est un peu comme en province, il y a un peu de nature et en même temps on est dans Paris. Je préfère ça à un château.

C’est un hasard si vous écrivez cette histoire à ce moment précis de votre vie ? Rien n’est un hasard. J’ai écrit ça spontanément, sur la base de choses que j’ai ressenties. Après il sera temps d’analyser. Je n’en suis pas encore là. Ça me dépasse un peu… En plus, c’est ma première interview liée au film, je n’en ai encore jamais parlé.

Votre faire-part ressemblerait à quoi ? Hyper classique. Le mariage, c’est une institution, je ne suis pas pour les fantaisies. Je déteste les trucs officiels ou comiques avec des conneries. Les idées comiques, ce n’est jamais drôle. J’opterais pour un carton bristol épais, tout simple. Et au menu ? Je ferais confiance à Laurent. Tout est possible, sauf ce que je n’aime pas, donc ni lapin, ni canard. Le gâteau ? Un saint-honoré.

Quel type d’amoureuse êtes-vous ? Obsessionnelle. Si je le pouvais, je ne ferais que ça…

Avec la figurine du couple ? Indispensable le petit couple.

Tomber amoureuse ? Non, tout simplement passer la journée à m’habiller pour le rendez-vous du soir. Je trouve ça grisant.

Buffet ou service à table ? Service à table.

Vous êtes fleur bleue ? Très romantique. Pensez-vous que le début d’une histoire en reste le meilleur moment ? Pas du tout. Au début, il y a aussi des gènes, des incompréhensions. Je pense que la vie de tous les jours, c’est mieux. Les petites habitudes, moi, j’aime bien. Le quotidien, regarder la télé, tous ces trucs-là… C’est dans mon caractère je crois. Tous les samedis matin, je vais à la danse, c’est aussi le jour où j’achète les journaux, etc. J’habite le même quartier depuis des siècles, j’ai les mêmes amis. Je suis une femme d’habitudes. Ça me rassure. Pas trop bouger, pas trop partir en vacances, pas trop bronzer… Quelles sont les histoires d’amour qui vous bouleversent le plus ? Ce qui me bouleverse le plus, c’est d’être obligé de se marier avec une personne qu’on n’aime pas et qu’on finit par aimer. Il n’y a rien de plus beau. Ça peut se passer dans un autre pays ou dans un autre siècle, mais un mariage forcé qui finit par être merveilleux, ça pourrait faire un beau film. Ça a été fait, c’est l’histoire d’Angélique, marquise des Anges. Ah oui, mais je n’ai jamais vu Angélique. Simplement des petits bouts, des photos. Je n’avais pas le droit de regarder la télé quand j’étais petite.

Quelle musique pour vous conduire à l’autel ? Du classique. Le mariage, c’est un truc calé. Faut pas décaler. L’endroit idéal pour la lune de miel ? Je me demande si ce n’est pas chez soi. J’ai des amis qui se sont mariés et qui, le soir de leur nuit de noces à l’hôtel, se sont retrouvés avec une grosse alèse en plastique sous leur draphousse, une bouteille de champagne chaud et des fleurs moches. Je pense que la maison, c’est pas mal finalement. Quels conseils donneriez-vous à la mariée ? De ne pas tomber dans le déguisement et d’essayer de ressembler le plus à ce qu’elle est tous les jours. Je dis toujours pour les grandes occasions, ne mettre que de l’occasion. Le problème des mariées, c’est qu’elles se coiffent et se maquillent comme jamais. C’est une avalanche de chignons désastreux et de maquillages improbables. J’ai regardé, fascinée, le mariage du prince William et de Kate Middleton parce que je suis restée un peu Palais Royal !. Elle avait tenu à se maquiller elle-même et elle a oublié ses oreilles, l’intérieur de ses oreilles, et ça, c’était très dur… Il faut aussi éviter d’être trop bronzée. Le blanc sur une peau carotte, c’est moche. De toute façon, c’est moche d’être trop bronzée. La séance UV avant le mariage, oubliez… Mieux être blanche, tant pis. Et pas de talons non plus. Par contre le voile, j’aime bien. Je trouve ça joli d’être un peu cachée.

Ce numéro est dédié au thème du mariage. Ça vous inspire quoi le mariage ? Je trouve ça plutôt bien. D’une manière générale, je suis pour les cadres. Je dis ça et en même temps, je ne me suis jamais mariée. Je peux comprendre les questions que ça soulève, d’une certaine façon les angoisses. Est-ce qu’on s’aime moins après ? Je ne connais pas concrètement, mais je me dis que ça peut ouvrir autre chose. Vous pourriez vous marier ? Absolument. entretien 187

“J’ai des amis qui se sont mariés et qui,

le soir de leur nuit de noces à l’hôtel,

se sont retrouvés avec une grosse alèse en plastique sous leur drap-housse, une bouteille de champagne chaud et des fleurs moches. Je pense que la maison, c’est pas mal finalement.” À quel couturier demanderiez-vous d’imaginer votre robe ? À Giambattista Valli. Ou Azzedine Alaïa. Quel rapport avez-vous avec votre image à l’écran ? Je ne me pose pas trop la question. Je ne me regarde pas quand je joue, je ne regarde pas les rushes, ni le combo, c’est une perte de temps. Je n’affronte ça qu’une fois le tournage terminé. Et je refuse que les acteurs aillent se regarder. On ne se regarde pas, on joue, c’est tout. Au final, j’essaie que tout le monde soit beau. J’essaie d’être garante de ça. Quand je monte le film, s’il y a un plan dévastateur de l’un ou de l’autre, je le coupe. Y compris de moi. Je fais tout de même attention. C’est pour cette raison que vous refusez que vos spectacles soient filmés ? Je refuse parce qu’il y a une distance au théâtre qui permet de croire aisément que j’ai 5 ou 10 ans sur scène ou que je suis un homme, et qu’on perd lorsque l’on est filmé de près. Vous vivez bien la notoriété ? Elle ne me pèse pas parce que les gens sont bienveillants. Ceux qui me reconnaissent sont souvent venus me voir au théâtre. Je n’ai jamais généré l’hystérie. Je ne m’empêche de rien, ni d’aller dans un magasin le samedi après-midi, ni d’aller au cinéma. Après, c’est difficile d’oublier qui on est parce qu’on vous le rappelle tout le temps. Même chez des cousins, il y a toujours un moment où l’on va me dire, «tu nous ferais pas un petit sketch ?». On va dîner chez des gens et là ce sont des gamins de 12 ans qui vous prennent en cachette en photo. Ce n’est pas grave mais on ne peut pas l’oublier. Vous avez donné des centaines d’interviews, y a-t-il une question qu’on ne vous a jamais posée et que vous aimeriez qu’on vous pose ? On ne me demande jamais ce que j’ai pris pour le déjeuner. Qu’avez-vous pris à déjeuner ? Je me suis fait des œufs au plat avec du thé. C’est tout. J’ai trop mangé ce week-end, donc ça compense… En fait j’ai noté que les journalistes n’osent jamais poser des questions très privées. En tant que lectrice, c’est ce qui m’intéresse. On pourrait me demander avec qui j’ai dîné la veille, par exemple. Je pourrais aussi raconter que tout à l’heure je suis allée au Monoprix pour

m’acheter une planche à repasser et pas de bol, elle était vendue. J’adorerais une émission de télé où une vedette interroge une autre vedette. Face à une actrice ou un écrivain, je poserais des questions hyper privées. Pas des questions globales mais au contraire très précises. Quel est le premier geste que vous faites le matin au réveil ? Vous répondez quoi à ça ? La vérité. J’enlève ma gouttière. Parce que je grince beaucoup des dents. Et les bandages en éponge que je me mets autour des mains parce que je serre tellement les poings dans la nuit que je me blesse. C’est aussi pour ça que j’ai les ongles coupés court. C’est l’intimité qui est marrante. S’il y a un trait commun dans tout ce que je fais, c’est l’intimité. C’est ça que je montre sur scène ou au cinéma. À quoi rêvez-vous pour les dix prochaines années ? J’aimerais écrire des nouvelles. J’en ai quelques-unes d’avance et c’est ce qui me plaît le plus. Vous pourriez envisager de tout arrêter pour vous consacrer à l’écriture ? J’ai toujours joué ce que j’écris. C’est mon truc. Mon rêve ultime, ce serait je crois de ne plus jouer et de seulement écrire. Même si j’adore jouer. C’est très éprouvant la scène. Il faut une sacrée énergie. Quand je fais un film, c’est pareil, je suis sur quinze chantiers à la fois, le son, l’image, le montage, le bruitage, la promo et toutes ces plombes passées à effacer des paquets de clopes à l’écran. C’est fou, on a le droit de montrer des gens qui se tuent mais pas de paquet de clopes. Alors que lorsqu’on écrit, on dit ce qu’on veut. Et on n’a pas besoin d’être en bonne santé. C’est un véritable espace de liberté l’écriture. Mes personnages peuvent tuer tout le monde avec dix clopes au bec. Et puis quand on écrit, on n’a pas besoin de se regarder. Ça me plaît beaucoup comme idée… Au fond, écrire, c’est s’oublier.

“C’est l’intimité qui est marrante. S’il y a un trait commun dans tout ce que je fais, c’est l’intimité. C’est ça que je montre sur scène ou au cinéma.”

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Photographe ALASDAIR McLELLAN. Réalisation ALEKSANDRA WORONIECKA.

Enfance dans le rétroviseur, sensation “sea, surf and sun”, premiers émois du cœur… Quand le temps de l’innocence est propice à l’engagement le plus sacré.

Pull col roulé en laine, Chanel. Couronne de fleurs et traîne en tulle de soie, Maison Floret.

Pull en maille de coton, Fendi. Casquette en coton et voile en tulle, Fenty Puma by Rihanna. Sandales «Adilette» en matière technique, Adidas Originals. page de droite, ceinture corset en popeline de coton élastique, sur bustier en mikado de soie, et sousjupe en tulle de soie, Dolce & Gabbana. Masque solaire, Oakley. Gants en résille, Agnelle. Collants plumetis, Tabio. Sac «Gabrielle» en cuir vieilli surpiqué à double anse de métal et cuir, Chanel. Ballerines en tulle brodé, Stella Luna.

Robe en coton imprimé, Salvatore Ferragamo. Sur toutes les photos, couronne de fleurs, Lily Griffiths. page de droite, pull col roulé en maille cachemire, Ralph Lauren Collection. Bas de maillot de bain en peau douce, Erès. Maquillage Clarins avec la Poudre Soleil & Blush, la palette 4 Couleurs Nude, le Mascara Supra Volume n° 1 Intense Black et, sur les lèvres, l’Eclat Minute Huile Confort Lèvres n° 5 Tangerine.

Sweat-shirt en coton brodé «Sunday», Coach 1941. page de gauche, longue cape en laine brodée de patchs et sequins, Gucci. Haut de maillot de bain, Erès.

Veste en denim, Philipp Plein. T-shirt en maille technique, Oxbow. Bas de maillot de bain en peau douce, Erès.

Maillot de bain en peau douce, Erès. Manteau en dentelle de Calais, Atelier Emelia en exclusivité au Printemps. page de gauche, robe en coton imprimé «Antonio Lopez», Kenzo.

Pull col roulé en maille de laine, Louis Vuitton. Jupe en tulle de soie, Dolce & Gabbana. Sandales «Adilette» en matière technique, Adidas Originals. page de droite, bomber oversized réversible en Nylon ouatiné à capuche en coton, Vetements × Alpha Industries. Robe sans manches en coton et soie, Giorgio Armani. Voile en tulle plumetis, Lily Griffiths. Masque solaire, Oakley. Gants en résille, Agnelle. Collants plumetis, Tabio. Ballerines en tulle brodé, Stella Luna.

Maillot de bain, Calvin Klein Swimwear. Voile en tulle et dentelle de Calais, Atelier Emelia en exclusivité au Printemps. Gants en résille, Agnelle, sur gants volantés en tulle, Berenger Pelc. page de droite, veste à capuche sans manches en coton, Isabel Marant. Haut de maillot de bain, Erès. Voilette en tulle plumetis, Lily Griffiths. Chaussettes en dentelle, Leg Avenue. Sandales «Adilette» en matière technique, Adidas Originals.

Robe en coton ajouré, tulle et voile de soie, Just Cavalli. Couronne de fleurs et voile, Maison Floret. Gants en résille, Agnelle. Collants plumetis, Tabio.Ballerines en tulle brodé, Stella Luna. Pour les garçons, shorts vintage en denim, Espace Kiliwatch. page de droite, robe volantée en tulle et dentelle brodée main, Rodarte. Sac «Gabrielle» en cuir vieilli surpiqué à double anse de métal et cuir, Chanel.Gants en résille, Agnelle. Coiffure Shon. Mise en beauté Jeanine Lobell. Manucure Christina Aviles. Production locale Joy Asbury. Casting hommes Cast Partner. Décor Owl and the Elephant. Assistantes réalisation Aline de Beauclaire et Audrey Louis Amedee.

Propos recueillis par ANNE-LAURE SUGIER. Photographes INEZ & VINOODH.

À 38 ans, FLORIAN ZELLER affiche complet. De Londres à Broadway, les scènes du monde entier le réclament. Les plus grands acteurs français se relaient pour incarner ses pièces haute couture où l’amour se décline sous toutes les formes, à tous les âges, sur tous les tons. DU DRAME DE LA VIEILLESSE À LA LÉGÈRETÉ DU TRIANGLE AMOUREUX, son regard sur le couple est cruel, bien sûr. MAIS AMUSÉ TOUJOURS. Quand avez-vous découvert le plaisir d’inventer des histoires ? J’ai reçu une éducation littéraire très jeune mais qui n’est pas passée par les livres. Ma mère tirait le tarot. C’était son métier – un parmi d’autres – et, à mes yeux, un exercice de narration. Pas forcément de fiction, mais clairement un endroit où des histoires se racontent. Et ma mère racontait très bien les histoires. C’est en la regardant, enfant, tirer les cartes, parler aux autres, que je me suis surpris à inventer moi-même des histoires. La vérité, le mensonge sont des thèmes récurrents de votre écriture. Quel rapport entretenez-vous avec la vérité ? Assez complexe ! La vérité n’est pas, à mes yeux, une valeur absolue. Je n’estime pas qu’elle a raison sur tout. Une de mes pièces s’ouvre sur une citation de Voltaire à la fois très simple et très saine : «Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal ; c’est une très grande vertu, quand il fait du bien.» On n’est pas quitte de toute culpabilité au simple prétexte qu’on a dit la vérité. Au contraire, je trouve qu’il y a un art du mensonge qui est un art du respect, un art de l’amour, un art de la discrétion. Je n’ai pas un regard moral sur la vérité. En revanche, la sincérité, c’est tout autre chose. Détecter la sincérité de quelqu’un… quitte à ce qu’il mente un peu. Et puis c’est vrai que j’éprouve un plaisir très jubilatoire et enfantin à voir quelqu’un mentir, le plus souvent très mal. Pour être un très bon menteur, surtout sur scène, il faut être un très grand acteur. Tous vos personnages essaient de s’arranger avec la réalité, et cela passe par les histoires qu’ils se racontent, ou racontent aux autres. Vous aussi, d’une certaine façon. Vous en avez même fait votre métier. Pour échapper à quelle réalité ? Je ne saurais pas exactement vous dire laquelle, mais je suis assez conscient que c’est pour en fuir une. C’est fou de se dire que depuis toujours, avec peu de chose, on se raconte des histoires. C’est vain et bouleversant à la fois. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime profondément le théâtre. Tout cela est absurde, deux trois lumières, un faux décor, personne n’est dupe. Pourtant, on tente d’y raconter un fragment du monde et les gens viennent y chercher quelque chose, rire, s’émouvoir, pleurer, essayer de mieux se connaître. Comme si ce qui se racontait sur scène était la vérité. C’est le «comme si» des enfants, mystérieux et émouvant. L’autre thème central de votre théâtre : la vie conjugale sur laquelle vous portez un regard cruel. Pour un «spécial mariage», j’ai peur que vos pièces ne soient pas la meilleure publicité pour cette institution ? C’est vrai que beaucoup de mes pièces font l’éloge du mensonge, mais c’est peut-être compatible avec l’éloge du mariage ? Ma dernière pièce, Avant de s’envoler, que jouait Robert Hirsch, met en scène un couple d’octogénaires qui a vécu cinquante ans ensemble. La pièce montre comment deux individus fusionnent. Alors vous voyez, mon théâtre ne fait pas que l’éloge du mensonge. Cette pièce est sur la tendresse d’avoir pu s’appuyer l’un sur l’autre. C’est comme ça que vous vantez le mariage ? Oui. C’est la moins romantique mais la plus honnête des descriptions qu’on puisse faire du mariage. Une sorte d’association pour être plus fort face à la vie. Et je trouve que cela compte beaucoup. Être plus fort à deux. C’est une raison presque suffisante de vivre en couple. On est loin du «ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants» alors que, paradoxalement, ça a l’air d’être votre cas dans la vie ?

Je n’ai pas eu beaucoup d’enfants mais c’est vrai que je suis marié et que je vis heureux. Il y a des gens qui adorent saccager leur vie pour y trouver un supplément d’intensité. Je comprends totalement leur mécanique, mais ça n’est pas du tout ce qui m’intéresse. J’ai beaucoup de respect pour les gens qui construisent, même une simple maison. Je trouve ça noble. Sans être suisse, avoir pour objectif de trouver une certaine forme d’harmonie dans la vie me semble une ambition très belle, trouver quelque chose de doux sans cesser d’être soi, ce qui est extraordinairement sacrilège dans un couple. Vous êtes l’auteur dramatique français vivant le plus joué dans le monde. Comment vivez-vous ce succès ? Je ne m’interroge pas en ces termes. J’y vois surtout l’opportunité de rencontrer d’autres façons de produire, d’autres façons de rêver, de se projeter dans l’avenir. Respirer un autre oxygène. Sur le succès en général, très sincèrement, c’est une suite d’accidents. Tout cela est très précaire. Je le dois beaucoup aux acteurs qui ont interprété mes pièces. Ce qui rend la position de l’auteur de théâtre très rassurante, c’est qu’à un moment, d’autres prennent le relais. Nous avons en France un rapport un peu compliqué avec la popularité. Vous en avez fait l’expérience ? Inévitablement. C’est aussi pour cette raison que je parle d’oxygène à propos de mes expériences à l’étranger. Mais il y a un revers de la médaille. Par exemple à Broadway, où ma pièce Le Père a été créée, une seule chose compte, c’est la critique du New York Times. Le soir de la première, à 22 heures, elle tombe. Si elle est mauvaise, la fête prévue est annulée et le spectacle s’arrête dans les quatre jours. C’est cruel, totalement injuste, mais c’est une réalité. Ça n’a pas été le cas pour moi, mais je vous assure qu’à 21 h 30, j’étais blême. En France, il y a un rachat possible, on n’est pas obligé de réussir et je crois que ça correspond davantage à ce qu’est la vie. On sait bien que les échecs nous construisent. On l’a tous éprouvé. Quand on a connu le succès à 20 ans, la reconnaissance internationale à 35, écrit pour les plus grands acteurs, été joué à Broadway… n’est-ce pas vertigineux de se dire «qu’est-ce que je vais pouvoir écrire dans les prochaines quarante années» ? J’adorerais pouvoir me dire qu’il me reste quarante ans ! Pour être très sincère, et c’est peut-être une arnaque que je me tends à moi-même, j’ai l’impression d’être au début. Je ne regarde pas le passé. Peut-être que viendra un temps où je me retournerai et verrai des choses qui me font honte, d’autres dont je serai plus fier. J’espère avoir d’autres aventures à partager, d’autres défis. Écrire une pièce me paraît toujours une montagne à gravir. N’est-ce pas comme le mariage ? On épouse la femme ou l’homme de ses rêves mais le plus dur, ce sont les quarante ans à tenir ? C’est un constat ou une question ? Dans mon cas, je ne perds jamais de vue ce que j’ai appris et à côté de quoi je serais passé si je n’avais pas été avec ma femme. Cette femme-là en particulier. Patrick Besson, un écrivain que j’aime beaucoup, m’a dit un soir, juste avant une représentation : «Il ne faut jamais épouser une femme qu’on aime. L’amour, ça ne tient pas. Il faut épouser une femme qu’on adore. Parce que l’adoration, ça tient longtemps.» Tomber amoureux, c’est un état, ça n’est pas très intéressant. Alors que l’adoration supporte tout. Adorer, je trouve que c’est un très beau sentiment. rencontre 209

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Lunes de miel raoul döring

Par YANN SILIEC.

La plus opératique VILLA TREVILLE, Positano «L’endroit était une émeute de végétation méditerranéenne, de pins, de fleurs, d’arbres, de cactus. À travers sa luxuriance, la perception tentaculaire de Positano dessinait un opéra de montagnes spectaculaires derrière moi.» Ainsi décrite par l’ancien propriétaire des lieux Franco Zeffirelli, la Villa Treville est devenue hôtel de charme au luxe résolument absolu. À flanc de falaises calcaires abruptes et torturées, l’adresse, autrefois fréquentée par les plus grandes stars de l’époque (Tennessee Williams, Laurence Olivier, Leonard Bernstein, Liza Minnelli, Elizabeth Taylor et Richard Burton) regorge aujourd’hui de souvenirs, sans jamais jouer la carte de la modernité. Le jus est ici gladiateur romain, la beauté végétale caresse les corps bronzés. Terrasses, jardins et vérandas plongent vertigineusement sur la mer Tyrrhénienne. La montée et la descente des escaliers haletantes ont juste été indexées par un ascenseur top-bottom. Les quinze suites de la propriété exceptionnelle jouent à fond la carte du sanctuaire de la culture contemporaine. N’oubliez pas avant de roucouler, qu’ici un jour dormirent Maria Callas, Leonard Bernstein, Diaghilev et Nijinski. Positano et le golfe de Naples. évasion 211

La plus interdite L’ÎLE DE MONTECRISTO, archipel toscan «À mesure qu’on approchait, l’île semblait sortir grandissante du sein de la mer. Et à travers l’atmosphère limpide des derniers rayons du jour, on distinguait cet amoncellement de rochers empilés les uns sur les autres.» Graal absolu de tous les pirates romantiques, l’île de Montecristo souffle le vrai et le faux depuis la publication du roman d’Alexandre Dumas. Sa fantasmagorie voudrait qu’Edmond Dantès y eût jadis exercé sa puissance, depuis un refuge souterrain jusqu’alors ignoré de tous. Depuis, l’histoire de ce mirage littéraire est à rendre chèvre. Perdue entre la Corse, Elbe et l’île du Giglio, on la raconte inaccessible, fortifiée de mortelles falaises. Pourtant, sans rien dire à personne et en suivant le parfait chenal, vous pourrez accoster par la Cala Maestra, seule crique menant à la Montagne du Christ. Le comte de Monte-Cristo sera dès lors à votre portée, pour une nuit à la belle étoile, que personne avant vous n’aura pu savourer. 212 Évasion

La plus fantasmée LES ÎLES GALLI, golfe de Naples Il se dit que William et Kate y sont passés… Maybe. Pour une honeymoon qui ne sera jamais confirmée et demeurera ultime secret. Autrefois propriété de Rudolf Noureev, les îles Galli brillent comme trois diamants bruts entre Positano et Capri, flottant au milieu de la mer Tyrrhénienne, mythiques autant que mythologiques. On tourne autour en somptueux Riva, rêvant d’y amarrer du sunrise au sunset. L’île principale dispose même d’une grotte privée qui, selon la légende grecque, aurait vu Ulysse se laisser tenter par les sirènes, attaché au mât de son bateau. Fruit du péché ultime, l’adresse se loue aujourd’hui aux plus offrants. Nul n’est donc interdit de rêver à une nuit éternelle, amoureux transis fous, avec pour seul témoin le scintillement de la voie lactée.

en haut, Blancaneaux Lodge, au Belize. page de droite, en haut, vue de Murtoli, en Corse. en dessous, l'île de Montecristo. à droite, les îles Galli, dans le golfe de Naples.

presse ; hemis ; shutterstock ; michael james o’brien/the licensing project

La plus hideway BLANCANEAUX LODGE, Belize «Moi Tarzan, toi Jane» ! Paumée dans la moiteur tropicale de Belize, l’ancienne propriété privée de Francis Ford Coppola a ouvert ses portes en 1993. Aux manettes de l’adresse la plus convoitée d’Amérique centrale, le parrain a écrit son Blancaneaux Lodge comme un scénario de film. Un scénario trépidant et sauvage, bourré de mist et d’adrénaline, pour un happy end garanti. En plein cagnard, juste déglacés par la brise descendant de la Rain Forest, les couples d’inséparables s’adonnent ici aux plaisirs purs et simples, hamac biplace pour farnienter, rivière et cascade à flanc de terrasse pour skinny dip improvisé. Les vingt cabanes décorées de textiles et masques guatémaltèques rappellent les dieux mayas hantant les lieux. Mystic River versus érotisme absolu, l’apocalypse amoureuse n’est pas pour maintenant.

La plus clandestine LE DOMAINE DE MURTOLI, Sartène Poussez la grande grille en fer forgé du domaine des dieux, là où la jet-set l’été prend la poudre d’escampette et d’assaut le maquis. Surnommé en Corse «Tempi Fà», expression signifiant être à la fois hors et dans le temps… Et voilà Murtoli, sorte de paradis perdu, exilé et sauvage, petit chef-d’œuvre d’indépendance hôtelier envié par le monde entier. Ici, pas de route goudronnée mais des chemins de traverse menant à dix-huit bergeries de luxe édifiées pierre par pierre, isolées et cachées au sein de 2 500 hectares blottis entre Sartène et Bonifacio. Rajoutez un golf douze trous dessiné par l’Américain Kyle Phillips, sept kilomètres de littoral, de criques et de grottes reliées par un bandeau de sable à la blancheur inviolée, et vous pourrez, à deux, vous laisser ensorceler par l’inimitable beauté et privauté des lieux.

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La plus beatnik POST RANCH INN, Big Sur, Californie À 45 kilomètres de Carmel, écrin épique juché entre Los Angeles et San Francisco, le Post Ranch Inn ne se présente plus, refuge de toutes les stars en mal d’anonymat et de grands frissons. Sur la route de Kerouac, perché au-dessus des abruptes falaises de Big Sur, l’institution collectionne les galons, super luxe mais rustique, fondue dans le paysage entre montagnes et océan. Les trenteneuf chambres embrassent la beauté spectaculaire de la côte californienne. Pour une retraite romantique ou une escapade en amoureux, l’adresse collectionne les médailles d’or, avec ses baignoires-jacuzzis extérieures plein phare sur le Pacifique, ses cheminées hypnotiques et sa bande-son harmonisant le ressac de la mer aux rugissements des otaries. Ultra-nature, sans mascara ni forfanterie, l’ode aux grands espaces prend ici racine, traître mais sublime, piégeant les amateurs d’épopée vers l’ouest, les incitant à ne plus jamais décoller.

La plus far away ESTANCIA ARROYO VERDE, Patagonie Et au milieu ne coule pas une rivière. Mais bel et bien les lacs vierges de Patagonie. Parole d’afficionado ou de milliardaire, l’endroit décrit par Ted Turner mérite sans sourciller sa réputation de place to be : «Je pense qu’il n’y a pas d’endroit plus beau, n’importe où dans le monde.» Propriété de la famille Larivière, le domaine Arroyo Verde tâte de la truite et du saumon depuis huit décennies, fréquenté par Eisenhower, le roi Léopold de Belgique, l’infante Cristina d’Espagne et autres pêcheurs renommés tels que Joe Brooks, Mel Krieger et Ernest Schwiebert. Inutile pourtant d’être un pro du moulinet pour savourer pleins tubes la radicalité sauvage de ses paysages. Cabines à flanc de rochers, terrasses overlooking les glaciers sirupeux des Andes, l’embardée amoureuse se joue ici into the wild, entre l’ardent feu des cheminées, la ouate voluptueuse des édredons et le tellurisme des paysages ci-dessus, Post Ranch Inn, en Californie. en haut, l'hôtel Londolozi Game Reserve, en Afrique du Sud. extérieurs. Pour une lune de miel anatomique, page de droite, deux paysages de Patagonie, en Argentine. sentiments mis à nu.

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La plus Out of Africa HÔTEL LONDOLOZI GAME RESERVE, Kruger National Park Certains évoquent son succès incroyable pour sa réserve animalière privée, située au cœur du Kruger National Park. D’autres vous diront que l’observation des léopards rôdant à vos pieds demeure unique au monde. Dans le plus pur esprit Karen Blixen, le Londolozi accueille depuis 1926 toutes les African Queens et autres pionniers de safaris. Préservée intacte par quatre générations de la famille Varty, l’adresse préférée de Nelson Mandela incarne l’âme de l’Afrique rêvée, terre palpitant au rythme intense du Bushveld indompté. Explosées en trois camps et installées au bord de la rivière Sand, les douze chambres du Lodge n’ont d’égale beauté que les crinières ardentes de sa faune sauvage. En bonus lune de fiel, faire trempette dans la baignoire de la Private Granite Suite, posée en bordure de ruisseau. Et se laisser éclabousser en duo par les rhinocéros soufflant narines dehors mais à fleur d’eau.

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; getty images ; presse offset/shutterstock

La plus spritz LA MINERVETTA, Sorrento À la manière d’un album de souvenirs, la Minervetta joue les adorables pensions de famille, avec son lot de petites et grandes histoires. Celles d’une dynastie hôtelière installée depuis les années 50 sur les crêtes de Sorrento. Véritable livre ouvert mêlant objets d’art et pièces design, céramiques de Vietri et collections de livres triés sur le volet, le spot aurait sans aucun doute parlé aux tropismes exotiques chers à Pierre Loti. Totalement ritale dans sa fragrance, ultra-marine dans son jus grande bleue, l’adresse volcanique prend les multi-couleurs de la côte d’Amalfi. Toutes ses chambres regardent vers la mer et le golfe de Marina Grande. En descendant par un escalier privé vers son village de pêcheurs, un minuscule jardin méditerranéen creusé dans la roche révèle un spa niché entre le vert et le Vésuve. Panama sur le chef, marinière pour seul uniforme, votre voyage de noces se transformera dès lors en épopée Cousteau, digne de la Calypso. 216 évasion

ci-contre, la Villa Joséphine, à Tanger. ci-dessous, l’hôtel Cheval Blanc Randheli, aux Maldives. page de gauche, vues de Sorrento.

La plus trésor caché VILLA JOSÉPHINE, Tanger Au fil du temps propriété de Walter B. Harris, du duc de Tovar et du Glaoui, pacha de Marrakech, la somptueuse Villa Joséphine continue de distiller depuis les années 1900 son parfum mauricien. Avec ses onze chambres et suites, sa piscine belvédère et son jardin tropical à dix minutes de la Kasbah, cette maison d’hôtes unique surplombe l’immensité bleu Klein de la Méditerranée. Ni riad, ni dar, mais dotée de vues à couper le souffle sur le détroit de Gibraltar, le lieu préservé joue la carte des couleurs pastel et du lin à tous les étages. Pour les tourtereaux cinéphiles, inutile de préciser que la belle Joséphine a dernièrement accueilli Daniel Craig et Monica Bellucci lors du tournage du dernier James Bond, Spectre. Autour d’un couscous royal, il n’est jamais trop tard pour réitérer sa flamme, auprès de son love at first sight, même une fois marié.

La plus lagon bleu HÔTEL LE CHEVAL BLANC RANDHELI, Maldives Prendre un avion privé au départ de Malé. Survoler les eaux cristallines de l’océan Indien vers l’atoll de Noonu. Rêver de diving et de palmiers. Atterrir sur une langue virginale, sable plus blanc que blanc. Se laisser atomiser par la ligne d’horizon départageant l’indigo de la mer du cyan pâle des cieux. Prendre ses quartiers dans sa water villa sur pilotis, conçue dans un esprit loft sur 240 m2. Réserver sa cabine de soins spéciale couple, immatriculée par la maison Guerlain. Préférer la grasse matinée câline au Pilates du matin. Plonger en mode flipper dans la piscine à débordement de 25 mètres de long. Dire non à toutes les tentations du monde sous-marin. Tout couper. Et rester rien qu’à deux, isolés tropicaux, ne perdant aucun gramme d’une lune de miel ressemblant étrangement à un rêve éveillé.

ci-dessus, le Goldeneye Hotel, en Jamaïque. page de droite, The Cotton House, île Moustique. en haut, La Colombe d'Or, à Saint-Paul de Vence. 218 évasion

La plus dynastique THE COTTON HOUSE, île Moustique Fidèle à la devise de Moustique imposant à ses nouveaux arrivants de «ne photographier ni les maisons, ni les personnes, seulement le paysage», l’ancienne demeure du xviie siècle transformée en rade aristocratique par Sir Colin Tennant s’est laissée transfuser au sang bleu. Planque de toutes les têtes couronnées et monstres sacrés du showbiz, The Cotton House demeure le repaire des idylles sauvagement bien gardées. En plein cœur des Grenadines, les vingt chambres ouvertes sur la plage carburent au charme suranné. Un charme signé par le célèbre décorateur de théâtre Oliver Messel, oncle de Lord Snowdon et de sa femme, la Late Princess Margaret. En retrait des circuits touristiques, imbibée des plus folles romances, l’adresse caribéenne la plus dingue ne se laisse chatouiller que par un five o’clock tea décadent, servi dans le respect de la tradition. Amateurs de noces rebelles s’abstenir, ici règne l’esprit révérence et le God Save The Queen.

presse ; julien capmeil ; céline clanet ; presse

La plus Licence to Kill IAN FLEMING VILLA, GOLDENEYE HOTEL, Jamaïque Il est certes inapproprié d’y mourir un autre jour. Pourtant, à 8 000 $ la nuit, il vous faudra pas mal de money penny pour siroter vos vodka-martini face au soleil couchant. Insolite et noyée dans la jungle jamaïcaine, l’ancienne demeure de Ian Fleming vaut pourtant son pesant d’or. Le producteur, réalisateur et auteur de James Bond y a écrit ses quatorze romans. Le plus célèbre espion du monde est donc né ici, à Oracabessa, à trente minutes à l’est d’Ocho Rios. La Ian Fleming Villa devenue Goldeneye Hotel surplombe la mer des Caraïbes avec ses quatorze cottages et son spa Thalgo. En voisinage direct, la propriété de la superstar Bob Marley dépote ses ondes reggae. À hauteur du mythe, au lendemain de votre échange de vœux, vous pourrez ici juste tenter en douce : «Ma chère petite, il y a des choses qui ne se font pas. Tel que de boire du dom pérignon 1955 à une température au-dessus de 3°… C’est aussi malsain que d’écouter les Beatles sans boules Quies !»

La plus chef-d’œuvre LA COLOMBE D’OR, Saint-Paul de Vence Pour marcher sur les traces de Picasso, Prévert, Montand et Signoret, Chaplin, Monroe et Arthur Miller, James Baldwin, Romy et Delon… L’adresse autrefois fréquentée par Matisse, Braque, Léger et César n’a en rien perdu de sa superbe. Carénée de pied en cap d’œuvres d’art à couper le palpitant, mobile de Calder soufflant le chaud et le froid au bord de sa piscine, la vénérable Colombe d’Or demeure l’auberge la plus convoitée au monde. Avec son livre d’or à faire pâlir l’académie des Oscars, l’adresse lingot de la Riviera regorge pourtant de codes. Ici pas de show off, inutile de la ramener au bar, l’odeur des figuiers shoote les éternels romantiques, alanguis et cachés derrière l’écran des oliviers. Au fil des décennies, la famille Roux a su préserver les secrets d’un art de vivre inégalé. La liste d’attente pour une nuit cinégénique est longue. Le râle de la Méditerranée au loin est pourtant parfaitement synchrone avec le songe d’une nuit d’été, suave et passionnel. À hauteur des fantômes planant sur les lieux.

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Le 2 mars dernier étaient dévoilés les 21 DESIGNERS sélectionnés pour la finale du PRIX LVMH pour les jeunes créateurs de mode, édition 2017. Immersion à la fondation LOUIS VUITTON pour un cocktailrévélation, en attendant le sacre du gagnant, prévu en juin. Photographe Virgile Guinard.

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19 1. Delphine et Antoine Arnault. 2. Kendall Jenner et Karl Lagerfeld. 3. Sidney Toledano et Maria Grazia Chiuri. 4. Sarah Andelman, Miroslava Duma et Maria Grazia Chiuri. 5. Karl Lagerfeld, Delphine Arnault et Jean-Paul Claverie. 6. Chiara Ferragni. 7. Alexandre Arnault, Kendall Jenner et Antoine Arnault. 8. Guillaume Befve et Johanna Senyk. 9. Carol Lim. 10. Humberto Leon. 11. Fabrice Paineau et Gaia Repossi. 12. Luka Sabbat. 13. Simon Porte Jacquemus. 14. Sofia Sanchez de Betak. 15. Emily Ratajkowski. 16. Mademoiselle Agnès et Loïc Prigent. 17. Patrick Demarchelier. 18. Jonathan Anderson. 19. Hidetoshi Nakata et Miroslava Duma. 20. Mathilde Favier et Victoire de Castellane. 21. Elie Top et Lucien Pagès. 22. Karl Lagerfeld. mai 2017

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1. Jonathan Newhouse, Ronnie Cooke Newhouse et Pharrell Williams. 2. Xavier Romatet et Bouchra Jarrar. 3. Jamie Jouning, Jaime Perlman et Nicholas Coleridge. 4. Jennifer Neyt et Aleksandra Woroniecka. 5. Derek Blasberg et Olivier Lalanne. 6. Anthony Vaccarello. 7. Pharrell Williams. 8. Wolfgang Blau. 9. Lucinda Chambers. 10. Edwina McCann et Emanuele Farneti. 11. Edward Enninful et Melvin Chua. 12. Katie Grand, Derek Blasberg et Giovanni Bianco. 13. Isabelle Delaunay Duclos et Penelope Phillips. 14. Edward Enninful et Stefano Tonchi. 15. Nicola Knels, Daniela Falcao et Christiane Arp. 16. Virginie Mouzat et Anne Boulay. 17. Deena Abdulaziz. 18. Albert Reid. 19. Gene Krell. 20. Giovanna Battaglia et Anna Dello Russo.

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Tradition de saison, LE DÎNER VOGUE-VANITY FAIR orchestré par Jonathan Newhouse réunit les principaux acteurs des magazines et les têtes d’affiche de la fashion sphère. Photographe François Goizé.

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Partenaire de la Fashion Week parisienne, L’Oréal Paris organisait un concours afin d’encourager et de récompenser la jeune création. L’occasion d’imaginer une brasserie éphémère et de demander à Julianne Moore en personne de remettre son prix à l’heureuse élue, Coralie Marabelle. Photographe Romain Mayoussier.

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1. Pierre Emmanuel Angeloglou. 2. Julianne Moore et Isabelle Huppert. 3. Doutzen Kroes. 4. Gabriel-Kane Day-Lewis. 5. Maria Borges. 6. Luma Grothe, Barbara Palvin et Alexina Graham. 7. Natasha Poly, Alexina Graham et Bianca Balti. 8. Liya Kebede. 9. Soko. 10. Emily Ratajkowski. 11. Lara Stone et Lily Donaldson. 12. Valentina Sampaio. 13. Olivier Theyskens. 14. Julianne Moore et Lewis Hamilton entourés des égéries L’Oréal, à l’issue de la remise du prix de The L’Oréal Paris Fashion Grant. mai 2017

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l’horoscope GÉMEAUX 20 mai – 20 juin Vous avez beau vous épanouir dans l’inattendu, la rétrogression de votre maître Mercure (du 9 avril au 3 mai) vous incite à chercher la stabilité dans vos projets et relations. Elle viendra, mais vous avez d’abord une foule de questions à poser, sur la résolution de récents problèmes comme sur des plans futurs. Explorez même les idées que vous trouvez assommantes. Elles l’ont été, mais chaque semaine apporte des options nouvelles et séduisantes et vous êtes à l’heure des découvertes. En cas d’arrangement, restez flexible.

SCORPION 23 octobre – 21 novembre Diverses tensions s’intensifieront jusqu’à la Pleine Lune en Scorpion chargée d’émotivité du 10. Le mieux pour y répondre est de réfléchir aux événements et aux variations de votre humeur, de discuter franchement et de vous limiter à des décisions simples. Cela aidera énormément à clarifier votre point de vue. Quant à agir… Moins vous en ferez, plus il sera facile d’explorer les idées et les offres souvent complètement inattendues qui surviendront dans la seconde quinzaine de mai.

CANCER 21 juin – 21 juillet Vous vous préoccupez des aspects essentiels de votre vie. Pourtant, votre instinct vous souffle que tout va bien et qu’il faut juste vous armer de patience. En outre, une série d’opportunités, personnelles ou impliquant autrui, qui toutes signifient beaucoup pour vous, se développent fantastiquement. Ici aussi, il n’y a aucune garantie. Mais, bizarrement, cela vous tourmente moins que les questions pratiques. Gardez la foi. D’ici fin juin, les événements vous donneront raison.

SAGITTAIRE 22 novembre – 20 décembre La vie est si passionnante et tout va si vite que vous vous sentez souvent dépassée. Vous avez plusieurs fers au feu et il faut en plus désencombrer votre existence et votre esprit des engagements et même des passions du passé. Faites-le progressivement, mais visez à avoir tout remis à plat d’ici la Pleine Lune en Sagittaire de début juin, qui accélère des changements déjà rapides. En vous débarrassant des poids morts, vous repérerez aussi des lacunes. Prenez-en note et soyez prête à élargir votre horizon.

LION 22 juillet – 21 août Au cours de ce dernier mois, vous avez fait face à des situations où vous manquiez d’informations ou deviez garder le silence pour des raisons diplomatiques. Toutefois, rétrospectivement, vous êtes soulagée de ne pas vous être engagée davantage. Vous voilà libre d’explorer les développements beaucoup moins complexes de mai. Certains vous entraîneraient dans l’inconnu en termes d’individus, de cadre ou d’activités. Plus vite vous vous impliquerez, plus vite vous verrez combien ils sont passionnants. VIERGE 22 août – 21 septembre Sous l’influence de votre maître Mercure, qui rétrograde de début avril au 3 mai, vous qui détestez vous tromper vous excuserez de bourdes récentes. Puis vous devrez prendre des mesures et peut-être vous aventurer en terrain neuf. Certes, vous préféreriez avoir des infos avant, mais la rapidité du tempo laisse peu de temps aux recherches. Paradoxalement, plus vous ferez montre de courage, moins vous vous inquiéterez. Et bientôt, vous pénétrerez sans hésitation en terre inconnue. BALANCE 22 septembre – 22 octobre Ne vous inquiétez pas si une partie de votre temps se passe à démêler des difficultés. Si certaines se dénouent en une discussion, d’autres exigent patience et diplomatie avec ce que vous discuterez et réglerez conduira à des offres aussi passionnantes qu’inattendues. Elles apparaîtront dans la deuxième quinzaine de mai et pourraient déterminer votre avenir dans les années qui viennent.

Taureau

19 avril – 19 mai 

Prenez des risques, vous ne le regretterez pas.

Le jour le plus important de mai sera en réalité le 26 avril, marqué par la Nouvelle Lune en Taureau, qui apporte une nouvelle perspective. Grâce à elle, les changements nombreux et inattendus de mai vous trouveront toute disposée à leur ouvrir les bras. La plupart conduisent à repenser votre mode de vie, votre travail ou votre quotidien. Mieux, chacun mènera à des rencontres intrigantes ou des offres passionnantes. Explorez tout. Les possibilités les plus irréalistes pourraient être les plus profitables. Par Shelley von Strunckel.

CAPRICORNE 21 décembre – 18 janvier Capricorne prudent et minutieux, vous êtes fière de votre discernement. Pourtant, ce qui advient en mai pourrait paraître trop beau pour être vrai, et une brillante activité planétaire signale que la situation est encore meilleure qu’il y paraît. Étudiez les changements proposés, mais aussi des idées révolutionnaires et des offres inattendues. Certes, elles vous entraîneraient dans l’inconnu. Vous pourrez les refuser quand vous en saurez plus, mais il y a peu de chances que vous en ayez envie. VERSEAU 19 janvier – 17 février On ne peut pas vous reprocher votre manque d’enthousiasme à l’égard des idées discutées par les autres, qui entraîneraient des modifications dans votre façon de vivre. De nombreux changements n’ont aucun sens sur le plan pratique et ne vous attirent pas. Malgré ces préoccupations compréhensibles, vous êtes intriguée. À juste titre car ce sont exactement les idées pour lesquelles vous œuvrez, mais sous une forme un peu différente. Posez des questions : vous repérerez les similitudes et serez vite entièrement convaincue. POISSONS 18 février – 19 mars Des décisions essentielles sont prises sans qu’on vous consulte, ce qui vous inquiète. En fait, une puissante vague de changements agit sur tout un chacun, et les autres sont aussi touchés que vous par ces développements inattendus. Ironiquement, votre instinct vous tranquillise mais d’autres cherchent une justification pour prendre ce qui ressemble à des risques. Donnez votre point de vue puis effacez-vous. Laissez-les se débattre avec leurs interrogations, et laissez-vous guider par l’expérience. BÉLIER 20 mars – 18 avril Bien que vous ayez très bien surmonté les différents obstacles d’avril, vous ne serez pas fâchée d’apprendre que mai sera moins éprouvant et verra les pires difficultés se muer en opportunités, souvent sous des formes inattendues. C’est vrai, continuer obligerait à des changements. Or, dans quelques semaines, vous serez soulagée d’avoir exceptionnellement lâché les commandes et laissé le planning à d’autres malgré vos réserves. Les résultats résoudront des drames personnels autant que des questions pratiques ou financières. Retrouvez votre horoscope sur vogue.fr

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Où lirez-vous la presse quand les tablettes auront disparu ?

Sur papier, certainement, et sur d’autres supports qui n’existent pas encore.

La presse a déjà beaucoup changé. C'est même le média qui a le plus évolué. Aujourd'hui, 98 % des Français nous lisent chaque mois, sur papier, ordinateur, tablette ou smartphone*. Demain, pour vous accompagner, nous évoluerons encore. Mais ce qui ne changera pas, c'est la qualité du travail de nos journalistes. C'est et cela restera notre cœur de métier. Et nous trouverons toujours le moyen de vous rendre accessible une information de qualité qui vous procure du plaisir. Notre évolution ne se fera pas sans votre avis, exprimez-le sur demainlapresse.com

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