Stratégie d’amélioration de la compétitivité des exportations de la fraise Cas de la région de Lara
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INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE ET D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES-ISCAE MASTERE SPECIALISE EN MANAGEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL-MACI *Promotion 2007-2008*
THESE PROFESSIONNELLE Soutenue publiquement le 20 décembre 2008 PAR: Hicham HLAL
SUR LE THEME :
Stratégie d’amélioration de la compétitivité des exportations de la fraise Cas de la région de Larache
Sous la direction du Professeur : Mr Azirar Ahmed Devant le jury, composé de : - M. Mohamed Said SAADI ; Président - M. Etienne FARVAQUE ; Suffragant - M. Mohamed ZIATI ; EACCE
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Ce rapport ne traduit aucunement et à quelque titre que ce soit la position de l’ISCAE, mais uniquement les opinions de son auteur qui en assume la responsabilité.
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DEDICACES
Je Dédie cet humble travail,
A Mon Défunt Père que j’espère être digne de ses sacrifices. A ma très chère mère, la lumière de ma vie et le symbole de ma réussite .je prie Dieu de la garder et de la protéger.
A ma chère épouse MERYEM et notre petite fille Rania
A mes chers frères, et sœurs, que j’adore beaucoup, je leur souhaite un avenir fructueux, plein de réussite et de succès ;
Et à tous ceux et celles qui m’aiment.
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REMERCIEMENTS
J’exprime mes sincères remerciements A mes encadrants les Professeurs
Mr Ahmed AZIRAR ET Mr Rachid EL MARBOUH Aucun mot ne saurait vous exprimer mon sympathie et ma profonde gratitude. Aux responsables et personnels de l’Institut Supérieur du Commerce et D’Administration des entreprises et plus particulièrement à : Mr .Rachid M’RABET, Directeur de l’ISCAE Mr .Mohamed EL MOUEFFAK, Directeur des Etudes de l’ISCAE Mr . Ahmed ASLOUN , Directeur des Etudes des Cycles Supérieurs de l’ISCAE Au corps enseignant du Cycle Supérieur de Commerce International
Qui sans leur appui matériel et moral, ce travail n’aurait pu voir le jour. Aux membres du jury, pour l’honneur qu’ils nous ont attribué, d’avoir accepté de juger ce modeste travail. A Mr Ziati Mohamed A toutes les personnes qui nous ont reçu aimablement, et mis à notre disposition Tous les éléments nécessaires à l’élaboration de ce document: Et enfin, que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail y trouvent l’expression de mon sympathie et mon respect
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Sommaire INTRODUCTION GENERALE
Partie I : Diagnostic de la filière de la fraise au Maroc Introduction
Chapitre I –potentiel de la filière de fraise au Maroc : Introduction Section I - présentation de la filière
1-1 superficie et répartition géographique : 1-1-1 – Superficie 1-1-2- Répartition géographique. 1-2 conduite de la culture 1-1-1 les exigences de la culture : sol- eau- climat 1-1-2 le matériel végétale : variétés 1-1-3 l’entretien de la culture : plantation- traitement – fertilisation 1-1-4 la récolte 1-3 la nature des producteurs et leur organisation 1-1-1 la nature des producteurs 1-1-2 organisation des producteurs 1-1-3 les association des producteurs Section II- la production 1-1 le calendrier de production 1-2 le volume de production 1-3 la destination de la production 1-1-1 à l’exportation
1 1-2 marché local 1-4 les différents liens producteurs - exportateurs: 1-1-1- producteur a contrat 1-1-2- producteur- exportateurs Conclusion
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Chapitre II- le conditionnement et les normes export de la filière Introduction Section I - le conditionnement 1-1- la nature du produit a l’export : 1-1-1 export du frais 1-1-2 export du surgelée 1-2 le conditionnement et l’emballage de la fraise 1-1-1- le statut des station d’emballage 1-1-2 le conditionnement de la fraise frais 1-1-1-1 conditionnement 1-1-1-2 emballage 1-1-3 le conditionnement du surgelé 1-1-1-1 les étapes préalables 1-1-1-2- emballage de la fraise surgelé : 1-3- mise en emballage Section II les normes export de la filière 1-3 la destination des exportations et exigences
1- 1-1 les différents marches 1-1-1-1 les marches traditionnelles 1-1-1-2 les nouveaux marches 1-4 les exigences des marches importatrices : 1-1-1 les normes de traçabilité 1-1-1 exigences phytosanitaires. 1-1-3 les différents modes de certification 1-1-1 HACCP 1-1-2 Global Gap 1-1-3 BRC 1-1-4 IFS Conclusion
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Chapitre III- la logistique et la commercialisation Introduction Section I - la logistique 1- la chaîne de froid 2- les moyens de transport 1-1 par voie terrestre 1-2 par voie aérienne 3 - les différents contrôles des exportations 1-1 Eacce 1-2 protection des végétaux Section II -la promotion et la commercialisation 1- organisation de la commercialisation 2- les circuits de commercialisation 1-2 la vente direct 1-3 la vente par commissionnaire 1-4 les principaux points de ventes en euroupe *perpignan : 1-5 Relation entre exportateur et distributeur 1-1-1 les conditions générales 1-1-2 les modalités de paiement
Conclusion Partie II- pistes d’amélioration de la filière de la fraise a l’internationale Introduction
Chapitre I- la filière de la fraise dans un contexte mondialise Introduction Section 1-L’offre et la demande mondiale en terme de production 1-1- offre mondiale 1- la production mondiale et son évolution 1-1-production de la fraise fraîche 7
1-2-production surgelée 1-3- production biologique 2- les variétés 3- les perspectives 1-2 –la consommation mondiale 1- consommation en terme de quantité 2-les différents usages de l’utilisation Section 2- étude comparative de la filière avec des pays concurrents : 1- la filière fraise en Espagne 2- les atouts du Maroc a l’export. 3- les faiblesses de la filière. Conclusion
Chapitre II- les leviers d’amélioration de la filière Introduction
Section I – amélioration de la logistique 1- Le transport routier 2- port de Tanger 3- la traverse maritime a l’Espagne 4- les plates formes logistique Section III- la promotion et la commercialisation: 1- la promotion commerciale
2- les actions sur les marches traditionnelles Conclusion
Chapitre III – diversification de la filière par l’introduction d’autres espèces : Introduction Section I –présentation des autres fruits rouges 1- Framboises 2- Les myrtilles 3- Les mures Section II- les fruits rouges a l’international 1- Importance économique des autres fruits 8
1-1 Marché en Europe 1-2 le marche américaine 2- les atouts de la filière pour le développement de nouveaux créneaux Conclusion
Conclusion générale Références Bibliographiques Lexique Annexes
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La liste des figures : Figure 1 : Rendement moyens de production (T/ha) Figure 2 : Contribution du Gharb dans la production Total Figure 3 : Evolution de la contribution du Gharb dans
la
production nationale des Fraises depuis 1989. Figure 4
: Evolution des Superficies (ha) de la culture du Fraisiers
Figure 5 : Besoin en main d’œuvre des principales cultures Figure 6 : Evolution des exportations de la Fraise . Figure 7 : Export / Productions national Figure 8 : Répartition exportation des fraises / produit. Figure 9 : Exportation de la fraise au marché Américain Figure 10 : Importation américain de la fraise surgelée Figure 11 : Importation américain / pays Figure 12 : Evolution des exportations des fruits rouges Marocaine.
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LISTE DES ABREVIATONS ORMVAG : office régionale de mise en valeur agricole du Gharb ORMVAL : office régionale de mise en valeur agricole du loukkouss APEFEL : Association des Producteurs Exportateurs des Fruits et Légumes ASPEM : Association des Exportateurs de Primeurs au Maroc CIF : Cost Insurance Freight (Coût Assurance et Fret) CMPE : Centre Marocain de Promotion des Exportations CNCE : Conseil National du Commerce Extérieur EACCE : Etablissement Autonome de Contrôle et de la Coordination des Exportations FAO : Organisation Mondiale de l'Agriculture et de l'Alimentation. FAOSTAT : Statistiques de la FAO FDA : Food and Drug Administration FOB : Franco On Board MADRPM : Ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes MADREF : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. DPVCTR : direction de la protection des végétaux et répression des fraudes
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Introduction générale L’analyse de la balance commerciale de notre pays montre que le Maroc enregistre un déficit qui n’a cessé d'augmenter depuis 1997 avec un taux de couverture de 46% en 2008 à cause de la hausse du rythme de croissance des importations par rapport à celui des exportations. Malgré les nombreuses mesures entreprises par les pouvoirs publics pour améliorer la compétitivité de l’économie marocaine (libéralisation de la réglementation de change, simplification des procédures douanières, mise en place d’un système de financement favorable aux exportations, ajustement de la parité du dirham…), les exportations n’ont pas pu atteindre les objectifs escomptés. Cette situation est un handicap pour le commerce national de s’inscrire dans la dynamique croissante du commerce international. Dans cet environnement économique de plus en plus concurrentiel marqué par la libéralisation du commerce international et la mondialisation des échanges, l’agriculture marocaine, en tant que secteur stratégique de l’économie Marocaine est appelée à renforcer sa position concurrentielle sur la seine internationale. En effet l’agriculture joue un rôle important dans le commerce extérieur marocain puisqu’il représente 12 % du total des recettes d’exportation. Le client potentiel du Maroc étant l’Union Européenne qui représente aujourd’hui 72 % de ses exportations. Notre étude s’intéresse à la filière de la fraise qui occupe une grande place dans les exportations agricoles du Maroc et génère des recettes de l’ordre d’un milliard de Dirhams. Par ailleurs cette activité a un impact social important avec 7 millions de jours de travail et une rentabilité financière la plus élevée par rapport aux autres cultures. Néanmoins une des contraintes principales que connaît ce secteur commercial est l’écart important entre les quantités de fraises exportées sous forme surgelée 12
et celle à l’état frais. En effet le Maroc exporte les 2/3 de ce fruit sous forme de surgelé avec une faible valeur ajoutée et seulement le 1/3 à l’état frais. D’autant plus le Maroc a tous les atouts dont la proximité géographique et les meilleures conditions climatiques pour être leader sur le marché international des fraises fraîches. Comment peut-on donc expliquer cette situation sachant que le frais rapporte une marge bénéficiaire beaucoup plus importante ? C’est dans le cadre de cette problématique que nous avons mené notre sujet de Master. L’objectif principal de notre travail est de connaître les handicaps de développement de la filière et de faire des propositions d’amélioration afin d’être performant dans un environnement international très concurrentiel. Dans le souci d’apporter des solutions efficaces nous avons jugé nécessaire d’analyser les différentes composantes de la filière. Il consiste concrètement : - le renforcement des associations professionnelles de la filière pour améliorer son intégration - l’organisation des producteurs - la recherche de nouvelles variétés - la logistique - les circuits commerciaux - le rôle primordial des normes de la qualité. - la diversification de l’offre de la filière en introduisant de nouvelles espèces de fruits rouges. Pour mener à bien ce travail nous avons suivi la méthodologie suivante : - une recherche bibliographique et consultation des sites Web spécialisés sur la thématique - l’utilisation de la matrice Swot pour connaître les menaces et les opportunités de la filière. 13
- une étude benchmarking comparative avec notre principal concurrent. - mission sur le terrain : les fermes ; les stations d’emballage, port de Tanger, marché saint Charles. Après cette introduction où nous avons présenté la situation du marché des fraises marocaines dans le contexte des échanges commerciaux avec l'étranger et donné les motivations et les grandes lignes de notre étude, nous donnons ciaprès l'organisation de notre mémoire. Ainsi, cette thèse professionnelle sera déclinée en deux parties :
.
Une première partie présentera la filière de la fraise. Et ces différents
composantes de la production a la commercialisation ; passant par le conditionnement et la logistique et les normes de qualité. Cette partie a un caractère d’analyse et de diagnostique des différents failles et entraves de développement des exportations de la fraise fraiche.
.
Une deuxième partie est consacré a l’analyse de la filière dans son
contexte mondiale ; et une étude de la filière Espagnole. Et mettre le point sur les menaces et opportunités de la filière. Et enfin proposer des leviers d’amélioration de la compétitivité de la filière fraiche. Nous terminons ce mémoire par une conclusion générale très ramassée, rassemblant les principaux résultats et recommandations de notre étude ainsi que quelques perspectives.
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Partie I : Diagnostic de la filière de la fraise au Maroc
Introduction La filière des fraises au Maroc a connu une évolution importante pendant les dix dernières années. Actuellement, les surfaces plantées sont estimées à plus de 2000 ha donnant lieu à une production évaluée en moyenne à 80 000 tonnes. La filière compte 350 producteurs et une quinzaine d’entreprises travaillant dans le conditionnement de la fraise fraîche et surgelée/congelée. La production et la transformation qui sont les deux premiers maillons de la filière utilisent une main d’œuvre abondante. En effet, les travaux de champ, la cueillette et l’opération du triage précédant le conditionnement et la congélation sont quasiment manuels. Cette filière qui travaille essentiellement pour l’exportation génère un chiffre d’affaire de l’ordre d’un milliard de Dirham (source EACCE 2007)
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Chapitre I – potentiel de la filière fraise au Maroc Section I - présentation de la filière : « La filière est un système d’agents qui concourent à produire, transformer, distribuer et consommer un produit ou un type de produit ». Les acteurs ou les opérateurs assurent chacun, des Fonctions individuelles ou collectives et entretiennent des relations entre eux et avec l’extérieur du système. L’approche filière consiste à éclairer les zones d’ombre sur le circuit d’un produit, « de la fourche à la fourchette », c’est-à dire de l’acte de production jusqu’à l’acte de consommation. Cette approche permet de mieux comprendre les stratégies des acteurs, les mécanismes de structuration des prix, d’identifier et de caractériser les contraintes au commerce d’un produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes. Source : Projet usaid 2007 (filière fruit rouges)
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1-1 superficie et répartition géographique : Le fraisier a été introduit au Maroc depuis les années cinquante, mais sa culture n’a démarré que vers la fin des années soixante, dans les deux périmètres irrigués : Le Loukkous et le Sous Massa. Dix ans plus tard la culture gagna le périmètre du Gharb. A partir de 1989 et jusqu’à 1999 le Maroc produisait des fraises dans trois régions agricoles parmi les plus importantes au Maroc : Le Loukkos, le Gharb et le Souss-Massa (Figure no 1). Depuis le lancement de cette culture, le périmètre du Loukkos a toujours occupé la position du leadership dans la production et l’exportation des fraises fraîches et surgelées. Ce leadership s’est confirmé de façon très nette à partir de 1999(source INRA 2001), lorsque les fraisiculteurs de la région du Sous-massa ne pouvaient plus tenir tête à la compétition imposée par ceux de la région du Loukkos et du Gharb. Ainsi, 10 ans après le lancement de la culture, la dominance du Loukkos s’est confirmée, à en juger par les superficies emblavées par le fraisier et les rendements moyens à l’hectare qui affichaient toujours une supériorité de 10 à 25% par rapport à ceux du Sous-Massa (Figure no 1).
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Figure 1 : Rendement moyen dans les trois régions de production (T/ha)
Le Gharb a émergé comme région potentielle pour la culture du Fraisier à partir de 1989. Depuis lors, la région a enregistré une Progression soutenu
de
superficies
et
de
rendement moyen à l’hectare
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(Figures no 2) : Importance du Gharb dans la production nationale
La culture du fraisier est concentrée dans les secteurs Rmel et Drader correspondant aux communes de Laoumra, Dlalha, Chouafaa et Moulay Bouselham. Quant à la région du Gharb, les communes concernées sont essentiellement celles de la région côtière à savoir Ouled Mesbah et Moulay Bouselham. Rappelons que la zone d’action des deux offices s’étend sur deux
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provinces différentes : Larache-Kenitra pour l’ORMVAL et Kenitra – Sidi Kacem pour l’ORMVAG. Figure n 3 Figure 3 : Evolution de la contribution du Gharb dans la production nationale des Fraises depuis 1989 (source ministère agriculture 2004)
Les deux périmètres sont connus par une activité agricole intense et diversifiée. Une quarantaine de spéculations sont produites dans les deux périmètres avec une grande diversification au niveau de l’espèce et de la variété excepté pour certaines cultures comme le fraisier.
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Figure n 4 : Evolution des superficies (Ha) de la culture du fraisier au Maroc
(Source ministère agriculture 2006) Actuellement, la fraise occupe une superficie de 2000 ha, la troisième position dans la liste des cultures maraîchères irriguées après le melon et la pomme de terre. En terme de tonnage, le secteur de la fraise fournit 17% de la production maraîchère dans le Loukkos. 21
Figure 5 : Productions maraîchères dans le périmètre du Loukkos (T) Ses
(Source : direction végétale, ormval 2004) L’analyse du graphique montre que la région Gharb a un potentiel d’exportation des primeurs. Et que la fraise n’occupe que 10 % de la superficie globale. Pour accompagner les producteurs de la région en vue de développement d’une agriculture moderne et productive, Office régional du Gharb (ORMVAG) entreprend des actions de création des coopératives.
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1-2 conduite de la culture 1-2-1 les exigences de la culture : climat - eau- sol Le fraisier est une rosacée fruitière qui nécessite le froid pour l'initiation florale et pour une bonne production. Les besoins en froid sont faibles pour les cultivars de zone chaude ou tempérée, «variétés méridionales» alors qu'ils sont élevés pour les cultivars de zones froides comme Gorella. Si ces besoins ne sont pas satisfaits, l'initiation florale sera très faible et la fructification médiocre. Ces basses températures doivent être subies par les plants de fraisier pour permettre leur floraison. En période florale, elles sont défavorables (coulure des fleurs). La température moyenne pour une bonne floraison est de l'ordre de 10 à 15°C. Une bonne fécondation exige une température de 20°C et une humidité relative inférieure à 60%. La maturation normale du fruit nécessite une température au dessus de 15°C et la température optimale de croissance se situe autour de 25°C avec un arrêt de croissance à des températures inférieures à 5°C. (Source ormval 2005 département vulgarisation) La culture du fraisier est également influencée par la luminosité. C'est ainsi qu'en jours longs la plante produit des stolons. Cette plante subit deux croissances, la première a lieu par temps chaud et jours long. Elle est caractérisée par une production élevée de feuilles (jusqu'à une par semaine) et un port érigé; la seconde croissance ayant lieu au début de l'automne, confère à la plante un aspect trapu. L'initiation florale est déclenchée par l'apparition de jours courts, mais lorsque les jours courts sont maintenus durant un temps prolongé, ils provoquent l'entrée en dormance des plantes. Pour lever cette dormance, il faut exposer les plants à une basse température (2°C- 10°C). Plus cette température est basse, plus courte est la durée nécessaire d'exposition au 23
froid. Les fleurs centrales sont celles qui donnent les plus grosses fraises, il faudra donc les préserver du gel. La grosseur du fruit est fonction du nombre
d'akènes fécondés. Plusieurs régulateurs de croissance existent pour améliorer cette fécondation (auxines, gibbérellines, cytokinines, inhibiteurs de croissance, retardant de croissance, éthylène et produits générateurs d'éthylène). En ce qui concerne les exigences de la culture en sol, quoique le fraisier s'adapte à une large gamme de sols, il préfère des terres chaudes à texture légère. Il craint les sols compacts ou non drainants et redoute les chlorures même à des doses faibles de l'ordre de 0,5%. Le pH optimum du sol doit être entre 5,7 et 6,5 et la teneur en calcaire doit être inférieure à 2%.
1-2-2 Irrigation et soins culturaux Le meilleur système d'irrigation utilisé au Maroc est la goutte à goutte (feuilles et fleurs non mouillées). La fertigation est de plus en plus utilisée aussi. Les soins culturaux sont la coupe des stolons, l'effeuillage, le désherbage et l'aération des tunnels nantais. Fertilisation .Ces quantités peuvent être apportées par fertigation et réparties en 20 apports (1 fois/semaine). Le fractionnement peut être moins élevé en cas de sol peu lessivant.
1-2-3 Principaux ennemis de la culture et méthodes de lutte : Les principales maladies du fraisier sont: (1) les nématodes. Lutte: choix de la rotation ou désinfection du sol au Bromure de méthyle, technique quasisystématique, pour pallier à "la fatigue des sols"; (2) la pourriture du rhizome (Phytophtora cactorum/fragaria) ou la maladie du coeur rouge du fraisier. Ce parasite se conserve dans le sol et nécessite des pulvérisations à la dose de 5 kg/ha de phosetyl-Al (ou Fosétyl-Al) 80% à la levée ou trempage des racines (250 g /100 ml) ou utilisation d'un produit de contact foliaire (manèbe); (3)
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l'oidium (sphaerotheca Macularis); on traite au soufre et avec d'autres produits (Triazoles, Strobilurines); (4) la maladie des taches pourpres (on traite avec des
fongicides de type manèbe, mancozèbe ou captane), (5) la pourriture grise (Botrytis cineria); il faut traiter préventivement avec des produits spécifiques (Procymidone, Fenhexamide, Iprodione, Pyreméthanil...) et bien aérer le tunnel. Les ravageurs sont nombreux (Nématodes, Acariens, Pucerons). Les virus attaquent aussi la culture à différents stades (Marbrure ou moucheture). Les mesures de prévention sont classiques (lutte contre les mauvaises herbes et les vecteurs de virus, pucerons surtout, la rotation culturale et le choix de bon matériel végétal indemne de virus). (SOURCE PHYTOMA 2007)
1-2-4 le matériel végétal : Comparée aux autres cultures d’exportation, la culture du fraisier se distingue par le manque de diversification des produits offerts au consommateur européenne. En effet alors que les producteurs marocains offrent à l’exportation des produits de 9 variétés de tomates, 11 variétés et espèces différentes d’agrumes et 4 variétés d’haricot, ils n’offrent pour la fraise que les fruits d’une seule variété Camarossa qui domine les superficies emblavées par le fraisier depuis plusieurs années et ce, aussi bien dans le Gharb que dans le Loukkos. Cette variété, très appréciée pour sa fructification abondante et
surtout sa
précocité, avait détrôné la variété Chandler il y a quelques années ; et reste la variété ‘‘reine’’ cultivée partout au Maroc. Avec l’arrivée de la mondialisation et les risques de perte du marché de la fraise qui s’est déjà manifesté en 2004, certains professionnels marocains ont senti la nécessité de diversifier la gamme des petits fruits rouges destinés à l’exportation s’ils veulent se maintenir sur le marché européen. Ainsi, certains producteurs ont entamé un programme de diversification ambitieux qui vise l’introduction de nouvelles variétés de fraisier. L’objectif étant d’identifier des variétés plus performantes, surtout en termes de précocité, de qualité gustative et 25
de conservation en post-récolte. Une telle stratégie de diversification a cependant des limites dans la mesure où elle ne permettra, en cas de succès, que de rallonger la période d’exportation de quelques semaines et d’accéder à des segments de marché supplémentaires limités. D’autres producteurs ont initié un programme de diversification
complémentaire qui vise l’introduction de
nouvelles espèces de petits fruits tels que le framboisier, le myrtillier, le cassissier et le groseillier. Et d’après mon enquête sur le terrain Une vingtaine de variétés de fraisier sont actuellement en cours d’essais d’observation chez des agriculteurs privés dans la région de Larache
1-2-5 Performance technique et avancée technologique Sur le plan technique, la culture du fraisier a connu un développement remarquable pendant les 20 dernières années au Maroc. D’une culture de plein champ, elle est passée à une culture sous tunnels nantais, puis sous tunnels multi-chapelle avec des améliorations au niveau de tout l’itinéraire technique de la plantation à la récolte en passant par la fertilisation, l’irrigation et la protection phytosanitaire. Les systèmes de cultures appliqués à la fraise sont passés ainsi d’un modèle extensif peu productif à un modèle intensif très productif, à en juger par les rendements moyens à l’hectare qui sont passés en l’espace de 20 ans de 17 à 36 tonnes par hectare.
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Ces améliorations ont été observées dans toutes les régions productrices de fraises mais c’est surtout le Loukkos qui s’est distingué par une amélioration de 110% en l’espace de 27 ans contre 66% dans le Gharb en l’espace de 17 ans et 17% dans le Souss-Massa sur une période de 21 ans. La région du Loukkos se distingue également par un dynamisme particulier en matière de certification et de mise à niveau dans le domaine de la traçabilité. Une dizaine de sociétés et coopératives sont en cours de certification globale gap au niveau de la parcelle.
1-2-6 la récolte et manipulation du produit La récolte est échelonnée, les fruits sont récoltés manuellement chaque 3 à 4 jours au stade optimal de maturité (fraise ferme pouvant supporter les différentes manipulations de manutention et de transport). Etant donné la fragilité des fraises, il est recommandé d'employer des ciseaux par couper le pédoncule du fruit et éviter au maximum le contact fraise main, risquant d'endommager la fraise. La récolte doit être réalisée le matin après la disparition de la rosée matinale pour éviter le ramollissement des fruits.
Section II- importance sociale et organisation de la filière 1-1 Importance sociale de la filière : Le plus frappant dans la culture du fraisier reste cependant son impact social. Elle exige quelque 1500 journées de travail par hectare et par an ce qui représente 260 fois la moyenne des besoins annuels des cultures maraîchères et fruitières (Figure no 6).
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Figure n 6 : Bespoin en main d’œuvre des principales cultures (Source : ORMVAL 2006)
Ainsi, le fraisier à lui seul offre quelques 3 Millions de Journées de travail dans la région du Loukkos et 1,6 million dans la région du Gharb uniquement pour la production (Figure no 16). Presque autant de journées de travail sont assurées par la transformation, surtout la surgélation.
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Autrement dit, la culture du fraisier offre autant de journées de travail que l’ensemble des cinq cultures maraîchères les plus importantes dans la région. Autant dire que cette culture est la principale source d’emploi pour les populations rurales dans le Gharb et dans le Loukkous et ce pendant 8 mois de l’année (Novembre à Juin).
1-2 organisation des producteurs 1-1-1 la nature des producteurs Les producteurs de la fraise et des petits fruits sont généralement des maraîchers qui sont plus ou moins spécialisés. En se basant sur la taille de leurs exploitations et sur le niveau d’intégration verticale, on peut les classer en trois catégories : 1- Les gros producteurs exploitant des superficies dépassant les 50 ha, et disposant de leur propres unités de conditionnement et/ou surgélation ; il s’agit d’opérateurs ayant atteint un certain niveau d’intégration verticale. On trouve dans cette catégorie des sociétés étrangères, notamment françaises et espagnoles et des sociétés mixtes 2- Les producteurs de taille moyenne (10 à 50 ha), souvent groupés en coopérative et 3- Les petits producteurs exploitant des petites superficies (moins de 10 ha) et qui sont peu intégrés dans la filière. Ces deux dernières catégories écoulent leurs marchandises auprès des unités de conditionnement et de surgélation et sur le marché local lorsque l’exportation est fermée.
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1-1-2 organisation des producteurs Dans les deux périmètres ciblés par le projet, on compte quelque 350 producteurs et une vingtaine d’entreprises travaillant dans la production, le conditionnement et la transformation de la fraise. A l’amont comme à l’aval de la filière les opérateurs sont peu ou pas organisés. A l’amont, Il n’existe aucune association active
de
producteurs.
Une quarantaine d’entre eux sont organisés en coopérative. On en compte quatre groupements coopératifs dans la région comportant chacun entre 7 et 17 membres. A l’aval, les exportateurs de fraises ont créé récemment leur propre association mais elle n’est toujours pas fonctionnelle. Très peu de transformateurs sont membres de la FICOPAM et dernièrement la création de L’ASMEF (association marocaine des exportateurs de fraise.)
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Et comme tenu du rôle de tous les intervenants de la filière, on peut avoir le schéma suivant qui résume la relation entre les différents intervenants : figure n° 7
Maison grainières et phytosanitaires
Producteurs
Coopératives
ORMVAL ORMVAG Usine de surgélation
Station d’emballage et de conditionnement
Exportation
Marché local
Schéma général de la Filière de la Fraise
Conclusion La faiblesse de la filière en amont réside dans le manque de variétés avec les risques agro écologiques et commerciaux qu’elle engendre. On note aussi le manque de l’organisation des producteurs par contre durant les dernières compagnes on a assisté à une maîtrise de la conduite de la culture pendant toutes les étapes de la production et des meilleurs rendements en quantité et en qualité afin de satisfaire les exigences de l’export.
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Chapitre II- le conditionnement et les normes d’export de la filière Introduction Le Maroc accède au marché européen pendant une période de 6 mois avec deux produits de fraise complémentaires. Les exportations de fraises fraîches débutent en janvier et se terminent en mars, celles des fraises surgelées commencent et se terminent en juin.
Section I - le conditionnement 1-1- la nature du produit a l’export : 1-1-1- L’export de la fraise fraiche : Les fraises des variétés (cultivars) issues du genre "Fragaria L", destinées à être livrées à l'état frais au consommateur, doivent être : - entières, sans blessures, - bien formées, - munies de leur calice et d'un court pédoncule vert non desséché . - saines; sont exclus, en tout état de cause, les produits atteints de pourriture ou altérations telles qu'elles les rendraient impropres à la consommation, 32
- propres, pratiquement exemptes de matière étrangère visible, - fraîches, mais non lavées, - exemptes d'humidité extérieure anormale. - exemptes d'odeur et / ou de saveur étrangères, Les fraises doivent avoir été soigneusement cueillies et avoir atteint un développement suffisant et normal. Les fraises doivent présenter un état de maturité et une coloration tels qu'ils leur permettent de supporter un transport et une manutention assurant leur arrivée dans des conditions satisfaisantes au lieu de destination.
1-1-2- L’export du surgelée : Désigne le produit préparé à partir de fraises fraîches, propres, saines, mûres et équeutées, d'une texture ferme et répondant aux caractéristiques des espèces Fragaria grandiflora L. et Fragaria vesca L.
Les étapes de surgélation : Par "fraises surgelées", on entend le produit soumis à un procédé de surgélation à l'aide d'un équipement approprié et dans les conditions définies ci-après. La surgélation doit être effectuée de façon que la zone de température de cristallisation maximale soit franchie rapidement. L'opération ne doit être considérée comme achevée qu'au moment où la température au centre thermique du produit a atteint – 18°C après stabilisation thermique. La pratique reconnue du reconditionnement des produits surgelés dans des conditions contrôlées est autorisée.
1-2 le conditionnement et l’emballage de la fraise 1-1-1- les stations d’emballage : Les unités de conditionnement de la fraise fraîche sont concentrées dans le Loukkos en particulier dans les communes de Larache, Laoumra et Dlalha. On
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compte 21 unités de conditionnement et transformation de la fraise dans la région. Certaines sont des filiales de firmes agro-alimentaires internationales spécialisées dans le conditionnement et la transformation de la fraise. Seules quelque unes disposent de leurs propres unités de production. Les autres s’approvisionnent chez les coopératives et autres petits agriculteurs sous contrats. La fraise du Loukkos est également surgelée dans certaines unités agro-alimentaires basées à Casablanca, Berrechid et même Agadir. Pour se mettre à niveau et améliorer leur compétitivité, certaines entreprises se sont équipées de technologies de froid modernes et performantes comme le procédé IQF (Individual Quick Freezing). D’autres unités cependant continuent à exploiter la congélation statique présentant des inconvénients Majeurs aussi bien au niveau du coût que de la qualité du produit. Dans le même ordre d’idées, certains disposent d’un certificat ISO 9001 et même BRC (British Retail Consortium). Mais
une grande partie ne dispose d’aucun
certificat de qualité.
1-1-2 le conditionnement de la fraise frais 1-1-2-1 calibrage Le calibrage est déterminé par le diamètre maximal de la section équatoriale. Les fraises doivent présenter le calibre minimal suivant : * catégorie "Extra" : 25 mm * catégorie "I" et "II" : 22 mm * Pour les variétés à petits calibres (Primella et Gariguette) :18 mm
1-1-1-2 emballage Les emballages de fractionnement (barquettes) doivent être de même contenance et poids. Les colis utilisables, et notamment les cartons et caisses en bois doivent être préalablement autorisés et avoir reçu leur code d'identification. 34
1-1-1-3 marquage Chaque colis doit porter en caractères groupés sur un même côté, lisibles, indélébiles et visibles de l'extérieur, les indications ci-après :
A - Identification : Le nom (ou raison sociale) et numéro d'agrément E.A.C.C.E. de - l'exportateur - et de la station de conditionnement
B - Origine La mention " Produit du Maroc", l'indication de la zone de production étant
Facultative.
C - Nature du produit : - "Fraises" si le contenu n'est pas visible de l'extérieur, - Nom de la variété (facultatif, sauf pour les variétés à tolérance particulière sur le calibre minimum)
D - Caractéristiques commerciales - Catégorie - Poids du contenu net ou nombre de barquettes x poids net unitaire.
1-1-3 le conditionnement du surgelé 1-1-1-1 les règles de manipulation La produit doit être manipulé dans des conditions propres à en conserver la qualité au cours du transport, de l'entreposage et de la distribution, jusqu'au moment de la vente finale inclusivement. Il est recommandé que, tout au long des opérations d'entreposage, de transport, de distribution et de vente au détail, le produit soit manutentionné en conformité des dispositions du Code d'usages 35
international recommandé pour le traitement et la manutention des denrées surgelées (CAC/RCP 8-1976).
1-1-1-2- emballage de la fraise surgelé : A- Modes de présentation a) Les fraises surgelées doivent être présentées entières, en moitiés, en tranches ou en morceaux. b) Les fraises surgelées peuvent être présentées non agglomérées (fruits non agglutinés les uns aux autres) ou agglomérées (en blocs d'une seule masse).
B- emballage L'emballage utilisé pour les fraises surgelées doit : 1-
préserver les propriétés organoleptiques et les caractéristiques qualitatives
du produit. 2-
protéger le produit contre toute contamination bactérienne ou autre (y
compris la contamination par les matériaux d'emballage eux-mêmes) 3- protéger le produit contre les pertes d'humidité, la déshydratation et, le cas échéant, les fuites, dans la mesure où le permettent les moyens techniques. 4-
ne pas communiquer au produit une odeur, une saveur, une couleur ou
autres caractéristiques.
Section II les normes de l’export de la filière
1-1 la destination des exportations 1-1-1 les différents marchés 1-1-1-1 les marchés traditionnels Les exportations de la fraise marocaine sur les marchés européens ont débuté vers les années quatre –vingt. En 2005, elles ont atteint 64700 tonnes ce qui représente 54% de la production nationale. La fraise, comme culture
36
d’exportation, n’occupe cependant que le cinquième rang derrière les agrumes, la tomate, l’haricot, la courgette et le poivron.
Figure n° 8 les exportations marocaines de fraises pendant les cinq dernières années (Source : EACCE 2006)
exportation marocaine (T) des fraises fraiches et surgelé
to n n a g e
80000 60000
frais
40000
surgelé total
20000 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 année
La moyenne nationale des exportations totales1 est d’environ 56000 tonnes, le pic a été enregistré en 2004 avec un total d’environ 78000 tonnes (Figure no 8). Selon les années, le Maroc exporte 40 à 60% de sa production nationale (Figure no 8 avec une dominance de la fraise surgelée dont le volume dépasse les 40% des exportations totales. L’analyse de la figure ci-dessous, montre qu’il ya de grandes fluctuation d’une année à une autre, et que la chute de 2005 est du a l’entré de la chine sur le marché européenne.
37
Figures 10 : les exportations des fraises : proportion du frais par rapport au surgelé
100% 90% 80% 70% 60%
surgelé
50% 40%
frais
30% 20% 10% 0% 2002
2003
2004
2005
2006
2007
L’analyse de la situation pendant les cinq dernières années montre que les Les exportations ont accusé une chute de 27 % en 2005 et surtout au niveau de la fraise
surgelée.
Environ 97% des exportations marocaines en fraises fraîches sont destinées à l’Union Européenne en particulier l’Espagne et l’Allemagne qui reçoivent respectivement 33% et 30% des exportations marocaines. La France et l’Angleterre suivent avec respectivement 18% et 16%.
Quant à la fraise
surgelée, les principaux clients du Maroc sont la France, la Belgique, L’Allemagne, la Hollande, l’Espagne et tout récemment la Chine qui a reçu 10% de la production marocaine en 2005. La valeur en devise générée par l’exportation des fraises est évaluée a plus de 350 Millions de Dirhams. 38
1-1-1-2 Le marché Américain l'accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats Unis constitue, par ailleurs, une grande opportunité pour notre pays de développer ses exportations, profiter des investissements directs américains et bénéficier du dynamisme structurel de l’économie américaine qui se caractérise surtout par sa forte demande intérieure . Figure n:11 les exportations de la fraise marocaine au marché américain. 450
396
400 350
310
300 250 200
195
169
150 100 50
0
0
0 2000
2001
2002
2003
2004
2005
(source : usaid , projet fruits rouges 2006) La fraise, le myrtille, la framboise et la mûre en forme fraîche en provenance du Maroc ne sont pas admissibles aux Etats-Unis à l’origine du Maroc dans le cadre de la réglementation phytosanitaire américaine actuelle. En général, les fruits et légumes surgelés ne sont pas sujets aux règles qui gèrent l’introduction de produits frais. Le Maroc, quant à lui, se trouve dans le marché américain depuis plusieurs années, avec des quantités qui n’ont jamais dépassé les 400 tonnes (figure ci39
contre). Malgré les énormes atouts du Maroc ce dernier n’a pas réussi, jusqu’à présent, à être un fournisseur régulier du marché américain.
1-2 les exigences des marchés importateurs : 1-1-1 les normes de traçabilité Les différents scandales alimentaires (ESB, grippe aviaire…) ont profondément bouleversé l’opinion publique et ont conduit les autorités européennes à mettre en place un système juridique contraignant afin que de telles catastrophes alimentaires ne se reproduisent pas. A cet effet, le Parlement européen et le Conseil ont édicté le règlement n°178/2002 du 28 janvier 2002 établissant les principes généraux et les prescriptions générales de la législation alimentaire, instituant l’Autorité européenne de sécurité des aliments et fixant des procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires.
-Définition de la traçabilité : La capacité de retracer, à travers toutes les étapes de la production, de la transformation et de la distribution, le cheminement d’une denrée alimentaire, d’un aliment pour animaux, d’un animal producteur de denrées alimentaires ou d’une substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée dans une denrée alimentaire ou un aliment pour animaux. Selon Article 3 du 1er janvier 2005 Règlement (CE) n° 178/2002
2-Produits concernés :
40
Les denrées alimentaires et les aliments (art. 2) toute substance ou produit, transformé, partiellement transformé ou non transformé, destiné à être ingéré ou raisonnablement susceptible d’être ingéré par l’être humain.
3 les différentes étapes de la traçabilité : - La traçabilité est établie à toutes les étapes de la production, de transformation et de la distribution. - Les exploitants doivent être en mesure d'identifier toute personne leur ayant fourni une denrée alimentaire. A cet effet, ces exploitants disposent de systèmes et de procédures permettant de mettre l'information en question à la disposition des autorités compétentes, à la demande de celles-ci. -Les exploitants disposent de systèmes et de procédures permettant d'identifier les entreprises auxquelles leurs produits ont été fournis. -Les denrées alimentaires sont étiquetés ou identifiés de façon adéquate pour faciliter leur traçabilité. Il est nécessaire de mettre sur pied dans les entreprises du secteur alimentaire un système complet de traçabilité des denrées alimentaires permettant de procéder à des retraits ciblés et précis, ou d'informer les consommateurs ou les inspecteurs officiels et, partant, d'éviter l'éventualité d'inutiles perturbations plus importantes en cas de problème de sécurité des denrées alimentaires.
Contrôle Le règlement (CE) n° 882/2004 traite des contrôles en matière d’hygiène effectués par les autorités compétentes sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux. Ces contrôles, qui visent à assurer les risques. Ils peuvent être réalisés à n'importe quel stade de la production, de la transformation et de la distribution des aliments pour animaux ou des denrées alimentaires. Ils sont en principe effectués sans préavis.
41
Le règlement n° 854/2004 complète le règlement précédent en déterminant les règles de respect de la législation alimentaire.
En résumé : La traçabilité permet de protéger le consommateur, et lui fournir tous les informations afin d’évaluer les risques. La traçabilité est un moyen de collaboration entre tous les operateurs ; faire des sondages. Et connaître la source des risques alimentaires.
1-1-2 exigences phytosanitaires. La Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) oblige ses parties contractantes à prendre les dispositions nécessaires à la délivrance de certificats phytosanitaires attestant le respect de la réglementation phytosanitaire des autres parties contractantes. Cette norme établit un système de certification à l’exportation, Permettant de délivrer des certificats phytosanitaires fiables et crédibles. Les envois exportés faisant l’objet d’une certification conforme à cette norme doivent en principe satisfaire aux exigences phytosanitaires courantes du pays importateur. Les éléments essentiels d’un système de certification phytosanitaire peuvent se résumer comme suit: - détermination des exigences phytosanitaires du pays importateur à satisfaire. -
vérification que l’envoi est conforme à ces exigences à l’époque de la
certification. - délivrance d’un certificat phytosanitaire. Afin de fournir ces éléments, un système de certification devra disposer des moyens Suivants: - autorité juridique
42
- responsabilité administrative, pour les ressources, la documentation, les moyens de communication et les mécanismes de révision.
Certificats phytosanitaires : Le certificat phytosanitaire modèle de l’annexe de la direction de la protection des végétaux doit être utilisé. Chaque certificat phytosanitaire doit porter des indications suffisantes permettant d’identifier clairement l’envoi concerné. Le certificat phytosanitaire ne doit pas comporter d’autres informations, de nature non phytosanitaire. La validité des certificats phytosanitaires doit être d’une durée limitée (avant l’exportation), décidée par la DPVCTR en fonction des besoins de sécurité phytosanitaire et d’intégrité physique. Le certificat phytosanitaire peut porter une dénégation de responsabilité juridique.
1-1-3 les différents référentiels de la filière En 2000, le CIES, organisation regroupant les distributeurs au niveau mondial, édite le Global Food Safety Initiative (GFSI). Il s’agit d’une « normemère », définissant les principes auxquels les systèmes d’évaluation des fournisseurs
doivent
répondre
pour
être
reconnus.
4 référentiels sont alors reconnus au niveau mondial : le BRC, l’IFS, la certification HACCP et l’EFSIS (European Food Safety Inspection Service). Actuellement, le CIES étudie la possibilité d’un rapprochement entre IFS et BRC pour ne maintenir qu’un seul référentiel.
43
1-1-3-1 HACCP HACCP : Hazard Analysis Critical Control Points En français « Analyse des Risques pour leur Maîtrise ». En pratique tous les autres référentiels s’inspire de ce manuel. HACCP est une Méthode identification, de localisation, d’évaluation et de maîtrise des risques potentiels de détérioration de la qualité microbiologique des denrées dans la chaîne alimentaire.
1-1-3-2 BRC ( British Retail Consortium ) Alors qu’en Grande Bretagne, 50% des produits alimentaires sont des MDD, il est difficile pour chaque distributeur de s’assurer de la conformité des produits qu’il commercialise, vis-à-vis des spécifications, de la législation et des pratiques d’hygiène. Ce système impose de très lourdes charges aux distributeurs (gestion de multiples cahiers des charges et audits) qui se reportent également Sur les fournisseurs. C’est dans ce contexte que le British Retailla Consortium (Consortium des Distributeurs
Britanniques),
organisation
britannique
regroupant
les
distributeurs de produits agroalimentaires, développe en 1996 un « Référentiel Technique pour les Sociétés Fournisseurs de produits à Marques de Distributeurs». Par extension, ce référentiel est également appelé BRC. Basé sur les principes de l’HACCP et de la sécurité alimentaire, il a pour but d’évaluer les systèmes qualité des industriels exportant leurs produits agroalimentaires sur le marché britannique à partir d’une base commune et ainsi d’assurer la sécurité des produits alimentaires commercialisés sous MDD.
1-1-3-3 IFS
(International Food Standard) :
L'IFS (International Food Standard) a été développé en 2002 par le HDE (Hauptverband des Deutschen Einzelhandels), groupement de distributeurs allemands afin de formaliser un référentiel commun concernant la sécurité alimentaire. 44
L'IFS a été repris et approfondi en 2003 par les distributeurs français réunis au sein de la FCD (Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution). Le but étant de standardiser le niveau de qualité des produits alimentaires vendus sous MDD (Marque De Distributeur).
PRINCIPE: L'IFS a pour but de définir une base commune d'exigences en matière de sécurité alimentaire pour les fabricants de produits MDD et ainsi d'uniformiser les audits (mêmes exigences pour tous les fabricants et pour toutes les enseignes). Ce qui notamment, à terme, devrait permettre d'alléger les audits réalisés par les clients eux-mêmes lors du référencement d'un site ou de leur suivi. Le référentiel IFS définit à la fois les modalités d'audit et les exigences à respecter,
réparties
en
chapitres.
Deux niveaux de certification sont possibles : niveau de base (correspondant aux exigences minimales) et niveau supérieur. Certains critères constituent des recommandations pour les entreprises qui souhaitent aller plus loin dans la démarche de la qualité.
1-1-3-4 GLOBALGAP GLOBALGAP est un organisme du secteur privé qui définit des référentiels sur base de volontariat pour la certification des produits agricoles de par le monde. Le référentiel GLOBALGAP est principalement conçu pour rassurer les consommateurs sur la manière dont les produits alimentaires sont produits sur l’exploitation en réduisant au minimum les impacts nocifs des activités agricoles sur l'environnement, en diminuant l'utilisation des intrants chimiques et en garantissant une approche responsable de la santé et de la sécurité des travailleurs, ainsi que du bien-être des animaux. GLOBALGAP fait office de manuel fonctionnel pour la Bonne Pratique Agricole (GAP) partout dans le monde. Il est fondé sur un partenariat égalitaire 45
de producteurs agricoles et de détaillants dont le souhait est d’établir des référentiels et procédures de certification efficaces.
Conclusion L’analyse de deux figures n8 et n 9 en ci- dessus montre que pendant les cinq dernières années, les exportations ont accusé une chute de 17% et que cette chute est observée surtout au niveau de la fraise surgelée. L’enseignement tiré par les professionnels de cette analyse est que le marché de la fraise fraîche reste prometteur alors que celui du surgelé risque de connaître de sérieux revers en raison de la concurrence féroce imposée par les chinois et les polonais. Et qu’il y a un besoin urgent en matière de certification et de mise à niveau par l’adoption des systèmes de traçabilité et de la qualité au niveau des stations d’emballages comme au niveau des parcelles.
Chapitre III- la logistique et la commercialisation Introduction La filière des fruits rouges marocains a connu une évolution fulgurante dans la qualité des produits, la sécurité, la traçabilité, la logistique et la 46
commercialisation
doivent être à la hauteur de ce professionnalisme pour
répondre aux enjeux stratégiques de son développement à l’international. La logistique pourrait aussi dynamiser la filière
marocaine en faisant
apparaître de nouveaux services indispensables aux multinationales comme l’émergence de plates-formes logistiques qui sont créatrices de valeur ajoutée.
Section I - la logistique La proximité géographique est parmi les atouts majeurs de développement de la filière des fruits rouges surtout pour le frais. En effet, une logistique performante contribue à réduire les coûts des transactions et à améliorer l’efficacité des échanges internationaux pour des produits très périssable.
1- la chaîne de froid On appelle chaîne du froid ou chaîne frigorifique l'ensemble des opérations logistiques et domestiques (transport, manutention, stockage) visant à maintenir un ou des produits (généralement alimentaires) à une température basse pour assurer le maintien de sa salubrité. La norme est fixé à une température comprise entre 0 et +4°C, avec une tolérance à +6°C. Le seuil fixe également une limite de temps de 30 min pendant lequel un aliment peu être exposer à une température de + de 6°C. L'intérêt du terme chaîne est de souligner l'importance de la continuité des étapes ; aucun maillon ne devant céder et anéantir l'essentiel de l'effort général déployé pour aboutir en fin de chaîne à un produit préservé de tout échauffement.
2- le transport routier
47
La participation du transport routier international au transport marocain international est faible (3%, le reste est presque exclusivement maritime). Néanmoins, ce type de transport constitue un mode en pleine croissance pour le trafic à destination de l’Europe. à porte sans rupture de charge. La participation marocaine au trafic TIR a été cantonnée pendant longtemps dans la traction des semi-remorques étrangères, activité rémunératrice n’exigeant ni savoir-faire particulier ni structures et compétences commerciales avérées. Sur la base des Données de 2006, les produits exportés sont des tissus et Plus des articles de confection (27%), les légumes et fruits (36%), poisson (13%). (source AMTRI 2006) . La moitié des produits sont périssables. Ces produits nécessitent une optimisation de la chaîne logistique : rapidité, fiabilité et absence de rupture de charge.
3-Le temps total de transit du Maroc vers l’Europe : Le temps est en fonction du niveau de performance des différents segments du trajet : transport terrestre au Maroc, traitement au port d’embarquement, traversée du détroit ou de la Méditerranée, traitement au port de débarquement, et transport terrestre en Europe.
Le temps total de la traversée du détroit Algéciras-Tanger est de l’ordre d’une journée (12 heures), ce qui est relativement long eu égard à la petite distance parcourue (15 km à vol d’oiseau). En outre, les périodes d’attente en période de pointe sont longues : durant les Vacances, le trafic de touristes augmente considérablement, augmentant les temps d’attente Pour les camions en transit vers 48
L’Europe puisqu’il n’est donné aucune priorité au trafic de Marchandises. Il n’est pas non plus prévu de système de réservation. L’absence de Spécialisation pour le trafic routier est donc préjudiciable à la logistique à l’exportation.
4- Les contraintes au niveau d’Espagne - Le manque de permanence : Lors des grandes périodes de fêtes de fin d’année et de pâques, les exportateurs marocains sont confrontés à une absence de permanence au service de douanes et de transite
à Algesiras. jusqu'à il
y 3 ans
une
permanence le matin existait depuis ce n’est plus le cas les administrations font le pont et pénalisent du Maroc vers l’Europe pour résorber le retard les exportateurs mettent 2 à 3 jours or en ces périodes de fêtes l’activité bat son plein à l’export. pourtant au Maroc il y a toujours une permanence et les bureaux ne sont pas fermés plus de 24 h .
- la réglementation phytosanitaire : Pour pouvoir traverser ou même être commercialisé en Espagne , on doit posséder
un certificat
phytosanitaire
( papier délivré
pour certaines
marchandise en espagnol) or le service délivrant les papiers« phytosanitaires » ferme depuis deux ans le vendredi dés 15 h pour ne recouvrir que lundi matin 49
avec cette contrains ne peuvent assurer leur livraison sur le territoire européen les lundis matin et parfois même les mardis cette difficulté est d’autant plus accentuée avec le décalage horaire de 2h l’été subir ce problème on perd donc du temps de l’efficacité et de la qualité sur des denrées fragiles
- le plan Marco polo L’union européen a lancé le Programme Marco Polo II en faveur du transport intermodal, doté d’un budget de 452 millions d’euros pour la période 2007-2013, a pour objectif d’octroyer un concours financier communautaire visant à améliorer les performances environnementales du système de transport de marchandises, en déplaçant l’accroissement annuel moyen du fret routier international vers le transport maritime à courte distance, le rail et les voies navigables. les exportateurs craignent qu’avec la mise en place du programme de l’Union Européenne « Marco Polo»,ce qui doit favoriser le cabotage, le transport routier soit interdit pendant le week-end en Espagne - en conformité avec la réglementation européenne.
5- L’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations : C’est un Organisme Public qui relève de la tutelle du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, est chargé principalement de :
- garantir la conformité des produits alimentaires marocains destinés à l’exportation aux exigences réglementaires des marchés internationaux et de s’a
50
Assurer du bon respect de toutes les dispositions obligatoires liées au risque de la santé humaine, coordonner l’activité d’exportation des produits soumis à son contrôle technique par une gestion concertée et valorisante de nos exportations. Et d’après tous les exportateurs affirme que c’est organisme à réaliser sa mission avec un grand professionnalisme et un dévouement dans le service et les prestations et la qualité de son travail est très apprécié par l’ensemble des operateurs.
Conclusion La filière de la fraise jouit de deux avantages compétitifs essentiels : la proximité a l’Europe, principale destination des exportations marocaines, et la capacité a produire en hors saison alors que les prix sont au plus haut niveau. Cependant, en raison de la périssabilité de la fraise, le moindre problème logistique du transport risque de priver la filière de ces avantages.
Section II - la promotion et la commercialisation - Centre marocain de la promotion des exportations CMPE : Le CMPE est un établissement public, crée par Dahir N° 1-76 385 du 25 Hija 1396 (17 Décembre 1976). Doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, le CMPE est sous la tutelle du Ministère du Commerce Extérieur. Institué dans le but de favoriser l'expansion des exportations marocaines, le CMPE est chargé de la promotion des exportations
des produits industriels, agroalimentaires, des services et tous produits qui ne relèvent pas, en vertu d’une disposition législative ou réglementaire, de la compétence d’autres administrations ou organismes.
51
Chaque année, en concertation avec les associations professionnelles, le CMPE propose un programme d'actions promotionnelles multiformes à l'étranger dont essentiellement des Missions d'hommes d'Affaires sectorielles et multisectorielles, des Salons spécialisés, des Foires Générales et des Campagnes de communication. Les participants à ces manifestations peuvent bénéficier d'une assistance et un encadrement personnalisé ainsi que d'un appui logistique et financier. Les frais d'exposition, de prospection ainsi que les frais de déplacement à l'étranger peuvent être couverts par l'assurance à l'exportation de la SMAEX. comme le foire de fruit et logistique de Berlin. Malgré les efforts déployé par cet organisme ; les exportateurs déplore que ce dernier n’a pas investis dans la promotion des fruits rouges en générales et de la fraise en particulier et que ces efforts sont orienté exclusivement vers les agrumes et la tomate. Et qu’il est impérativement de promouvoir la fraise dans d’autres marché tel que
les états unis et les pays nordiques et faire des
compagnes dans ces pays comme le cas de promotion des oranges marocaine en Russie
Organisation de la commercialisation Trois grands circuits de commercialisation caractérisent le secteur de la fraise : un circuit spécifique à la fraise fraîche destinée à l’exportation, un second relatif à la fraise fraîche destinée au marché local et un troisième spécifique à la fraise surgelée. Le marché local est approvisionné par des intermédiaires qui s’approvisionnent directement chez les agriculteurs ou parfois des usines de conditionnement. Ce circuit n’est fonctionnel qu’à partir d’avril alors que l’exportation de la fraise fraîche est arrêtée et les prix du surgelé ne sont pas payants.
52
1 - les circuits de commercialisation : Les exportations de la fraise marocaine passe en grande partie par le marché de perpignan et que présente le maillon faible de la filière puisque son commercialisation est sujette à l’intervention de beaucoup d’intermédiaires et de commissionnaires.
1- 2- Présentation du marché saint Charles internationa (perpignan) : Saint Charles International, véritable port terrestre, regroupe les produits en provenance du sud pour les éclater grâce à une puissante logistique sur l’ensemble
de
l’Europe.
Il est capable chaque jour et en un temps record d’éclater une palette de fruits et légumes sur n’importe quelle destination à l’international. A l’exception de Saint Charles International, seul et unique site privé en Europe, l’ensemble des marchés situés en France sont des marchés publics pour la plupart de type MIN (marché d’intérêt national). Pour assurer sa gestion et organiser la profession, Saint Charles International a créé deux structures de décision : le Syndicat du Lotissement et le Syndicat National des Importateurs. Unique également, parce qu’il est le seul site à mettre à la disposition des professionnels et des administrations françaises et européennes la connaissance des tonnages en temps réel, la cotation de ses produits et des déclarations en lignes tant à l’import qu’à l’export.
Saint-Charles International idéalement situé dans la montée des flux en provenance du sud, est le premier centre d’éclatement européen de fruits et 53
légumes. Deux flux importants en provenance de la péninsule ibérique et du Maghreb : un flux méditerranéen dominant de 4 000 000 tonnes et un flux Atlantique de 300 000 tonnes. Ces flux sont soit des flux de transit qui ne font que passer, soit des flux d’échanges captés et valorisés par Saint-Charles International.
1-2 Le rôle de la centrale d'achat : Les centrales d'achat sont des "bureaux commerciaux" et non des lieux de passage physique de la marchandise (c'est le rôle des plates- formes). Elles ont un rôle qui varie beaucoup d'un produit à l'autre et d'une enseigne à l'autre. Le recours à la centrale d'achat dépend des types de contrat dans le cas des enseignes en franchise (Système U, Intermarché, Leclerc,Champion, Cora, certains Casino). Il n'y a aucune obligation d'y recourir chez Leclerc, qui est le cas extrême. Les responsables F&L des hypermarchés de l'enseigne Cora sont également très autonomes. A l'inverse, les achats des fruits et légumes frais dans les supermarchés Match passent systématiquement par la centrale d'achat. Chez Casino, ce taux de passage est de l'ordre de 80%. La centrale d'achat peut être nationale (Auchan par exemple) ou régionale (Atac) et être, dans ce cas, assimilée à la plate- forme régionale du distributeur. Chaque centrale d'achat référence les gros producteurs (des grosses coopératives ou des gros expéditeurs) dans une base de données, en fonction des Volumes qu'ils sont capables de fournir et de la qualité souhaitée. Les magasins utilisent ensuite cette base de données pour Leurs prises de commande. Pour la majorité des fruits, les magasins passent par la centrale d'achat, mais le chef de rayon peut être assez autonome. Les produits de la ceinture verte, qui sont essentiellement des légumes, sont en général achetés en direct : les approvisionnements sont locaux, la centrale d’achat est peu présente. 54
(Source Approche systémique de la filière fruits et légumes frais en France PREDIT Approche systémique de la filière fruits et légumes frais 20 avril 2005 GEODE rapport final – version 2 85) D'une façon générale, la grande distribution souhaite que le recours à la centrale d'achat augmente pour les fruits et légumes et les produits vendus en magasin : la centrale d'achat jour le rôle d'une émanation de l'enseigne nationale. Dans ce but, on assiste au développement des marques de distributeurs (MDD) qui rendent la centrale d'achat incontournable et au développement de services annexes. On peut citer l'exemple de Cora qui, avec la mise en place de sa MDD "engagement dès l'origine", a désormais 30% des achats de F&L des magasins qui passent par la centrale alors que la forme traditionnelle d'approvisionnement est plutôt l'autonomie des responsables de rayons.
Conclusion La chaine logistique est l’un des principaux goulots d’étranglement pour les exportateurs marocains de fraise (produits périssable nécessitant une maitrise des conditions et des délais d’acheminement vers le consommateur). La promotion et la commercialisation sont les deux autres maillons faibles de la filière puisque : La promotion est absente Malgré les efforts déployé par CMPE .les exportateurs déplorent que ce dernier investisse exclusivement dans la filière des agrumes et la tomate. Comme le cas de promotion des oranges marocaine en Russie et qu’il est impérativement de promouvoir la fraise dans d’autres marché tel que le marché américain et les pays nordiques. Quand au volet de la commercialisation, les intermédiaires et les commissionnaires ont le monopole de distribution et qu’il n’y a pas accès direct aux marchés et aux clients finaux.
55
Partie II - pistes d’amélioration de la filière De la fraise a l’internationale Chapitre I- la filière de la fraise dans un contexte mondialise. Introduction La filière de la fraise dans le monde a connu une évolution importante en terme de demande à cause d’une bonne image de ces vertus pour la santé. Et aussi par le développement de la consommation du biologique et extension des usages dans l’agroalimentaire.
Section 1- L’offre et la demande mondiale 1-1- offre mondiale 1-1-1 la production mondiale et son évolution Sur les 3,1 millions de tonnes commercialisées dans le monde (hors Chine), 27%, soit 840.000 tonnes, ont été cultivées en 2005 aux Etats-Unis (premier pays producteur mondial). Viennent ensuite l'Espagne (9%), la Corée du sud et le Japon (7% chacun). En 5 ans à peine la Chine, avec ses 800.000 tonnes, s'est hissée dans le peloton de tête des producteurs mondiaux de fraises, sur plantant largement l'Espagne. Mais la fraise est fragile, elle ne supporte pas des
56
transports prolongés. La
fraise chinoise ne peut donc garnir l'assiette des
Européens en frais, sauf la congelée utilisée par l'industrie agro-alimentaire Production mondiale annuelle de fraises, en tonnes par pays Pays
2004
États-Unis
2005
1 004 160
28 %
1 053 280
29 %
Espagne
288 100
8%
308 000
9%
Russie
215 000
6%
217 000
6%
Corée du Sud
202 500
6%
200 000
6%
Japon
198 200
6%
200 000
6%
Pologne
185 583
5%
180 000
5%
Turquie
155 000
4%
160 000
4%
Mexique
150 261
4%
150 261
4%
Italie
167 727
5%
147 049
4%
Allemagne
119 384
3%
146 500
4%
Maroc
106 100
3%
106 100
3%
Égypte
104 971
3%
100 000
3%
France
53 457
2%
50 823
1%
Royaume-Uni
47 900
1%
48 000
1%
Belgique
44 000
1%
40 000
1%
Ukraine
36 400
1%
38 000
1%
Pays-Bas
36 500
1%
36 000
1%
Serbie-et-Monténégro
33 855
1%
34 000
1%
Iran
27 000
1%
27 000
1%
Chili
25 200
1%
25 600
1%
347 166
10 %
348 110
10 %
Autres pays
Total 3 548 464,00 100 % 3 615 723,00 100 % Données de FAOSTAT (FAO) Base de données de la FAO (dernier accès le 14 novembre 2006)
57
1-1-2 les variétés Il y a plus de 600 variétés. Les fraisiers actuels sont des hybrides entre deux espèces : le fraisier du Chili, Fragaria chiloensis, et le fraisier écarlate, Fragaria virginiana, une variété nord-américaine. Il y a eu également des hybridations avec le fraisier des bois indigène, Fragaria vesca. En gros, on distingue trois groupes de fraisiers différents : à gros fruits non remontants qui ouvrent la saison comme la Surprise des Halles, puis la Cambridge Favorite, la Red Gauntlet; à gros fruits remontants qui donnent deux fois au cours de la végétation, en juin et en septembre-octobre comme la Sans Rivale, la Mara des Bois; et enfin à petits fruits remontants, dits des quatresaisons, qui régalent jusqu'aux premières gelées comme la Délices, la Reine des Vallées ou la Monstrueuse Caennaise. Depuis peu, de nouvelles variétés de fraises françaises, très goûteuses, sont montées fièrement à l'assaut et ont fait une entrée remarquée avec la guariguette, bientôt flanquée de ses cinq petites soeurs ou plutôt demi-soeurs. Elles ont pour nom la ciflorette, la cigaline, la cireine, la ciloé, la cigoulette. Très attendues des fraisiculteurs français soucieux de qualité, et décidés à se démarquer de leurs concurrents espagnols, c'est le résultat heureux et savoureux de 10 ans de recherches variétales et de sélections en collaboration avec l'INRA
1-1-3 fraise biologique Pour le producteur biologique, cette fragile petite baie présente un important défi. Les coûts de production sont nettement plus élevés que dans l'agriculture classique, ce qui se reflète par une augmentation de 30 % à 40 % du prix de détail. De nombreux chercheurs se penchent aujourd'hui sur des solutions de rechange pour réduire les problèmes de mauvaises herbes, d'insectes et de maladies qui touchent cette plante. Cela va de la sélection de cultivars résistants à l'utilisation de paillis de papier journal (à l'exclusion des 58
papiers à encre colorée), en passant par le lâcher de prédateurs biologiques insectes, champignons microscopiques, bactéries - ou le recours à des substances inoffensives, mais efficaces, comme le lait de vache, les purins de compost et de plantes, de même qu'à l'application de paillis organiques. En outre, la plantation d'oeillets d'Inde, de sudangrass, de certaines crucifères et de plantes indigènes des Prairies (les Rudbeckias, notamment) est utile pour lutter contre divers nématodes, pathogènes et mauvaises herbes. Le producteur apprend également à faire preuve d'une certaine tolérance à l'égard des insectes. Ainsi, on a découvert que les dégâts infligés par l'anthonome aux fleurs (et qui ont pour effet de réduire le nombre de fraises) étaient compensés par une augmentation de la grosseur des fruits restants, si bien que, au bout du compte, le rendement est à peu de choses près le même. Cet insecte tient lieu, en quelque sorte, d'éclaircissage manuel des fruits. On a en outre découvert qu'il était possible de travailler en association avec les abeilles en les amenant à livrer sur les fleurs qu'elles pollinisent, les spores d'un champignon microscopique qui combat la pourriture grise, véritable cassetête des producteurs. Il suffit de déposer devant la ruche un plateau contenant les spores. En sortant de la ruche, les abeilles les ramassent avec leurs pattes et les déposent sur les fleurs des fraisiers. Ce type d'intervention est aussi efficace que les fongicides sans en présenter les inconvénients. Enfin, on s'est rendu compte que les plants de fraises étaient plus tolérants vis-à-vis des mauvaises herbes en fin de saison (août - septembre) Cette approche multidisciplinaire, qui exige la collaboration d'entomologistes, de « malherbologistes », de biologistes, d'agronomes et de divers autres experts, sans compter celle du producteur, est nettement plus exigeante et pointue que celle qui consiste à suivre quelques directives simples portant sur l'application
59
D’insecticides, herbicides, fongicides chimiques, mais elle rend mieux compte de la complexité et de la grande richesse du monde vivant. Le Maroc a un avantage concurrentiel dont la proximité a l’Europe afin de développer le créneau du biologique qu’est entrain de se développer et de prendre des parts de marchés de la consommation conventionnelle.
1-2 –la consommation mondiale 1- consommation en terme de quantité En Europe, les Français sont les deuxièmes consommateurs de fraises avec 2,5 kilos par personne et par an (soit 120.000 tonnes) derrière les Allemands qui en avalent 3,5 kilos (200.000 tonnes).N'ayant produit en 2005 que 52.000 tonnes (contre 80.000 en 1994), la France a importé 70.000 tonnes principalement d'Espagne L'Espagne, bien que championne européenne de la culture des fraises avec une production annuelle de 300.000 tonnes (un chiffre quasi stable depuis 10 ans) ne consomme que 10% de sa production. En 2004, la Chine a exporté pour la première fois vers la France 4.000 tonnes de fraises surgelées à des prix défiant toute concurrence (12 centimes d'euros le kilo), qui ont été transformées par les confituriers et fabricants de yaourts, de sirops et autres coulis.
1-1-2 le marché Américain des fraises surgelées: La fraise est très demandée dans l’agro-industrie américaine, surtout dans la confection de glaces, yaourts, jus et boissons, confitures, et produits pâtissiers en diverses formes. Le consommateur américain favorise de plus en plus les fruits rouges, telles les fraises et autres, à cause de leurs retombées sur la santé humaine. 60
Les Etats-Unis sont aussi un grand producteur de fraises fraîches et surgelées, mais la production nationale est insuffisante pour satisfaire la demande croissante. D’autres facteurs, tels les coûts de production et les coûts de main d’œuvre interviennent aussi pour favoriser le développement de l’importation.
80000
73294
70000 60000
56696
56996
2003
2004
50877
50000 40000
35375
34466
2000
2001
30000 20000 10000 0 2002
2005
L’importation de la fraise surgelée par le marché américain connaît une croissance d’environ 18% par an ces 6 dernières années (voir figure en bas)
61
Ecuador, 3% Chili, 9%
Maroc, 1% Autres, 2%
Argentine, 10%
Chine, 21%
Mexique, 54%
En 2000, les Etats-Unis ont importé 35,375 tonnes de fraise surgelée. En 2005, l’importation était de l’ordre de 73,294 tonnes, soit une croissance du 105% en 6 ans Le Mexique est le principal fournisseur de fraise surgelée au marché américain, avec 40,109 tonnes exportées en 2005. On assiste aussi à une très rapide expansion de la Chine comme fournisseur de ce marché. En 2000 les exportations atteignaient à peine 168 tonnes, contre 15,110 tonnes en 2005. On voit aussi une croissance rapide des exportations de l’Argentine, de 419 tonnes en 2000, à 7174 en 2005. Le Chili aussi a augmenté ses exportations vers les Etats-Unis, passant de 838 tonnes en 2000, à 6,638 en 2005. L’Ecuador a fourni 2,265 tonnes en 2005. Ces cinq fournisseurs ont livré 71, 296 tonnes des 73, 294 importées en 2005, soit 97% du volume total. En 2005, le Maroc a fourni 396 tonnes à ce marché. 62
Les mêmes concurrents du Maroc pour le marché Européen, se retrouvent sur le marché américain: Il y a la Chine, la Pologne et L’Espagne. Cependant, seule la Chine est bien positionnée sur le marché américain. Les parts de la Pologne et de l’Espagne dans ce marché sont en diminution (la Pologne a régressés de 9,131 tonnes en 2002 à 313 tonnes en 2005 et l’Espagne avec 20 tonnes en 2005).
2- Analyse qualitative de la fraise : La fraise est une excellente source de vitamine C. Une portion de 125 ml fournit plus de 50 % des besoins quotidiens recommandés. D’ailleurs, la fraise est reconnue comme l’un des fruits ayant la quantité la plus élevée de cette vitamine La fraise est une bonne source de manganèse. Une portion de 125 ml de fraises comble respectivement 15 % et 18 % des besoins des hommes et des femmes Quelques hypothèses sont avancées pour expliquer l’effet protecteur de la fraise. L’une d’elles concerne la présence de composés phénoliques qui pourrait jouer un rôle3 important. Ces substances, présentes dans les aliments d’origine végétale, préviendraient certaines maladies grâce à leur pouvoir antioxydant. La fraise contient différents composés phénoliques, dont l’acide ellagique et l’anthocyanine. Des recherches ont porté sur les effets antioxydants de la fraise chez l’humain4. Après avoir consommé une portion d’environ un demi-litre de fraises, des femmes âgées ont vu augmenter leur capacité antioxydant, dans le sang et dans l’urine. Comme la capacité antioxydant est une arme importante contre le cancer, les fraises pourraient être considérées comme efficaces pour combattre les radicaux libres et, ainsi, réduire le risque de cancer5. De plus, des fraises lyophilisées inhiberaient efficacement l’apparition de différents types de cancers du sein et du cerveau in vitro6. Les doses optimales requises pour profiter de ces effets protecteurs n’ont pas été déterminées, mais les résultats sont prometteurs.
63
Acide ellagique. Ce composé phénolique, contenu dans la fraise, est reconnu pour exercer un certain effet anticancer in vitro et in vivo (chez l’animal), et ce, par plusieurs mécanismes encore en cours d’étude. Une étude in vitro a démontré que les fraises diminueraient de plus de 50 % l’oxydation du cholestérol LDL (mauvais cholestérol), un facteur de risque de maladies coronariennes10. Comme l’activité antioxydante de la fraise est bien documentée, des études cliniques devront être conduites afin de connaître plus spécifiquement les effets de la consommation de fraises sur la santé cardiaque5. Des chercheurs ont démontré que, in vitro, la fraise protégerait mieux les neurones contre l’oxydation que l’orange et la banane, prévenant ainsi leur dégénérescence11. Cet effet serait principalement attribuable au potentiel antioxydant de certains types de flavonoïdes contenus dans la fraise. Les auteurs concluent que la consommation de fraises pourrait ainsi contribuer à prévenir certaines maladies dégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. L’effet antiinflammatoire d’extraits de fraises a aussi été démontré in vitro5. Cette découverte est importante du fait que les processus d’inflammation sont impliqués dans l’apparition de plusieurs maladies, incluant la maladie d’Alzheimer, le cancer et les maladies cardiovasculaires.
Conclusion : Le Maroc doit profiter des évolutions des parts de marché mondial de la fraise que ça soit pour le frais ou les nouvelles formes d’utilisation en agroalimentaire. Le marché biologique est une niche à haute valeur ajouté dont le Maroc est totalement absent et doit profiter de nouvelles recherches sur les variétés à faible besoin en froid.
64
Section 2- étude comparative de la filière avec des pays concurrents : L’Espagne est un pays potentiel de production de la fraise au niveau mondial,
sa production représente 15 % de la production globale.les
exportations ont une évolution constante et une diversification de l’offre. Ceci est du a une bonne organisation de toute la filière, et une maitrise de toutes les normes de la qualité et des compagnes de promotion sur les principaux marchés.
1- présentation de la filière en Espagne. La culture de la fraise Espagne est synonyme de culture de la fraise à Huelva. En effet, la première phase de développement de la culture de la fraise à Huelva (1965-1990) s’est caractérisée par une augmentation rapide des surfaces et de la production (6.000 ha et 150.000 tonnes). Ces chiffres représentaient approximativement 50 % de la surface de culture et 60-70% de la production espagnole. Dans cette même période, la culture de la fraise à Malaga et Valence était en nette diminution. Une seconde phase a eu lieu entre 1991 et 2000 où l’augmentation des surfaces a été plus relative, atteignant près de 9.000 ha de culture et plus de 300.000 tonnes de production, à Huelva. Les autres zones de production d’Espagne étaient aussi en très nette baisse, entre autres celle du Maresme (Barcelone), avec moins de 300 ha. À partir de 2007, la culture de la fraise en Espagne se concentre (>95%) sur la côte de Huelva. Depuis 2001, les surfaces de fraise diminuent et parallèlement les surfaces dédiées aux petits fruits augmentent (framboisier, principalement) dans la zone fraisicole de Huelva. Finalement, les surfaces se stabilisent autour de 7.500 ha et 300.000 à 350.000 tonnes de production.
65
2- organisation de la filière en Espagne : La production de fraise à Huelva est réalisée par un peu moins de 2.000 agriculteurs et représente à peu près 50% de la Production Finale Agricole de la province. L’ensemble des 7 villes fraisicoles (Moguer, Almonte, Palos de la F., Lepe, Cartaya, Lucena del P. et Isla Cristina) qui rassemblent 90% de la surface cultivée pour la campagne 2007 (6.326 ha) a vu sa population augmenter de 79%, entre 1970 et 2006, alors que l’augmentation moyenne de la population de la Province était de 22% seulement sur cette même période. Freshuelva est l’association des producteurs et commerçants de fraises de Huelva. Avec les entreprises associées, cela représente environ 95% de la production. Créée en 1983, l’objet de son activité, est la défense et la promotion de la production de fraises. Freshuelva est l’interlocuteur sectoriel privilégié des pouvoirs publics et des acteurs spéciaux et économiques. Actuellement, les membres associés à Freshuelva sont 86 entreprises: 40 Sociétés Limitées (SL), 6 Sociétés Anonymes (SA), 15 Sociétés Agricoles de Transformation (SATs) et 25 Coopératives Agricoles (S. Coop. And.). Les Coopératives Fraisicoles les plus grandes et les plus connues sont: Sta. María de la Rábida-CORA (Palos de la Frontera), Ntra. Sra. de la Bella (Lepe), Moguer-Cuna de Platero (Moguer), Hortícola de Cartaya (Cartaya),Frutos del Condado (Bollullos del Condado), Bonafru (Bonares), Alconeras (Moguer), etc. On peut dire que 46,5% des entreprises fraisicoles sont constituées d’Entités Associatives (Coopératives et SATs) et
53,5% par des Sociétés
Mercantiles (Anonymes et Limitées). Verdier (com. pers.) a indiqué que généralement ces Entités Associatives apportent 69% de la production totale, et les Sociétés Mercantiles, 31%. Le profil moyen du producteur de fraise de la zone de Huelva possède 4 à 6 ha de surfaces de culture (framboise et autres petits fruits inclus) et appartient à une Coopérative ou SAT.
66
3- le mode de production Le système de production classique utilisé sur la côte de Huelva, peut être caractérisé comme étant un système intensif, de cycle annuel, avec des plants frais de variétés de jours courts, en provenance des pépinières d’altitude, une plantation d’automne, sur des buttes double-rang (deux lignes de plants), avec un paillage plastique de polyéthylène noir, avec un équipement d’irrigation localisée et un système de ferti-irrigation (irrigation fertilisante), sous Grands Tunnels (80% de la surface) ou Petit tunnels (20% de la surface). Ce système classique est utilisé sur 97% de la surface de culture de la zone (le reste est en culture hors sol).
4- Les normes de qualité Dans les grandes avancés technologiques de la production fraisicole à Huelva, nous devons souligner le développement de la certification. Si c’est l’Administration publique qui élabore la Norme de certification, on parle de Certification Réglementaire; par exemple: Production Intégrée, Dénomination d’Origine, Culture Écologique, etc. En cas d’élaboration de la Norme par une Entité Privée, on parte de Certification Volontaire; par exemple: ISO 9000, EUREPGAP, Nature’s Choice, Dans cette brève présentation, il est impossible de détailler les caractéristiques et règlements sur lesquels sont basées les normes de certification (Réglementaires ou Volontaires). Nous voulons seulement souligner l’importance de leur utilisation dans le cas de la production de fraise à Huelva, incluant notamment un effort particulier pour améliorer la compétitivité.
67
5- la commercialisation de la filière - Le coût de production Dépendent de la gestion de chaque entrepreneur ou agriculteur et servent seulement d’une manière relative. Plus précisément, les données suivantes ont été actualisées sur les dernières campagnes et ont été élaborées à partir des références suivantes : pour 1 hectare de fraise en culture conventionnelle sous Grand tunnel plastique, avec une densité de plantation de 62.000-64.000 plants/ha et un rendement moyen de la variété ‘Camarosa’ de 850 g/plant = 53.000-55.000 kg/ha, donnent un coût de production par hectare de 34.000-35.000 €, dont 15.000-18.000 € à la main d’œuvre. Cela signifie un coût de production par kg de 0,63-0,64 € (les coûts de cueillette sont pratiquement de 50%). Nous devons signaler que, aujourd’hui, le coût de cette main d’oeuvre est de 35,5+7,5 = 43 €/jour, pour 7 heures de travail/jour dont ½ heure de repos. Aux données précédentes doivent s’ajouter les coûts de commercialisation = transport +marché + autres. Des spécialistes (De Vicente, com. pers.) estiment ces coûts à environ 6.500 € de transport (hectare), 5.300 € de marché (hectare) pour un total de 20.000 €/ha de frais de commercialisation soit un total de 0,370,40 €/kilogramme de fruit commercialisé. En conclusion, le coût total par kilogramme produit est de: 0,63+0,37 = 1,00 €/kg. Des spécialistes espagnols et responsables des Organisations Brassicoles de la zone (De Vicente, communication; Verdier, communication personnelle) ont été sollicités pour expliquer cette stabilisation: les coûts de production ont augmenté de manière continue, à cause de l’augmentation du salaire; dans le même temps, les prix de la fraise ont subi de fortes baisses puis se sont stabilisés.
68
Par exemple, sur le Marché de Madrid, il a été noté une baisse d’environ 4% du prix de la fraise entre 1999 et 2004. Cette tendance à la baisse s’est accélérée pour les campagnes 2005 et 2006. Par contre, lors de la dernière campagne (2007), le cours de la fraise a été réévalué du fait de meilleures conditions de consommation et d’une baisse très significative des surfaces de culture et donc de la production (17%). Dans le Tableau qui suit, quelques données intéressantes sont mentionnées Tableau 1.- Surface, production, rendement et exportations de la fraise. Huelva. Campagne (Ha) 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Surface Production % Export. (Tm) 8.750 306.000 60,1 7.500 281.325 72,0 6.665 248.576 76,5 7.047 237.773 80,6 6.539 313.872 68,2 6.692 290.000 67,9 6.800 312.065 56,6 6.326 257.000
Rendement Exportation (Tm/ha) 35,0
(Tm) 183.959
37,6
202.657
37,3
190.240
33,7
191.668
48,0
214.229
43,3
197.016
45,9
176.720
40,6
Élaboration : J. De Vicente ; com. pers. ; Fondation Caja Rural del Sur.
Les chiffres officiels durant la campagne 2005 et 2006 des exportations et des pays d’expédition sont les suivants:
Analyse de ce tableau montre que la production et les exportations sont quasiment stable. Et que la production par hectar est très élève, et que le pourcentage des écarts de triage est réduit à cause de la grande avancée technologique dans le domaine de la production. Et que l’expérience des coopératives a été très répondue dans la région de la production.
69
Et la généralisation des normes de qualité et la modernisation des stations d’emballage et de conditionnement ont permit d’augmenter le tonnage export malgré la baisse des superficies. Tableau 2.- Commerce extérieur de fraise fraîche de Huelva x 1.000 Pays France Hollande Allemagne Italie Royaume Uni Irlande Dinamarque Portugal Belgique Luxemburg Norvège Suède Finlande Autriche Suisse Autres TOTAL
Campagne 2005 90.957,57 8.819,52 98.321,64 27.064,79 27.551,75 286,54 1.913,36 11.705,39 14.275,55 3,88 512,00 1.361,43 218,68 8.365,25 4.627,50 0,00 295.984,87
€.
Campagne 2006 87.564.62 8.122,28 82.365,90 23.099,05 31.025.84 288,93 1.740,42 11.909,01 12.361,38 57,37 355,18 984,41 37,86 8.143,17 4.647,56 278,57 272.981,55
D’après l’étude de cas de l’Espagne, on remarque une évolution de 40 % des exportation durant les sept derniers années et que la France et l’Allemagne totalisent a eux seules 40% des exportations. Avec une nette progression de 5% pour le premier et de17%pour le deuxième pour le frais. Le premier constat que je tire de ces statistiques que le Maroc doit investir ces marchés et être apte a satisfaire leurs exigences en terme de qualité et la percé commerciale par la promotion du label Maroc. La deuxième chose que la filière est organise sous forme de coopératives, et avoir des tonnages important du frais
pour remplir des contrats avec les
centrales d’achat.
70
2-Analyse swot de la filière au Maroc • Taxe douanière Forces et Faiblesses de la Filière Pépinières et matériel de propagation
• Forces pépinière Émergence d’un marché Potentiel demandeur en plants
• Faiblesse pépinière Taxe douanière à L’importation
Existence de variétés non Patentées à intérêt commercial
Manque de visibilité sur la demande
Existence d’un savoir faire Marocain Actions d’encadrement et D’assistance technique par organisme publique et privé.
Variétés performantes protégées Faible connaissance des variétés et de leur adaptabilité Pas d’orientation du choix des variétés Non maîtrise des procédures D’octroi des licences de Multiplication et de Commercialisation des plants
Forces et Faiblesses de la Filière Production Force Production
Faiblesse production
Conditions climatiques et Édaphiques favorables pour Une production précoce (hiver & début printemps)
Insuffisances en certification/traçabilité
Expérience acquise dans les Petits fruits (fraise) Secteur offrant un grand Potentiel d’embauche de main D’oeuvre (en particulier L’implication des femmes)
Insuffisance en matière d’organisation professionnelle Faible qualification de la Main d’oeuvre et donc faible Capacité à se conformer aux Bonnes pratiques de Production Problème de la taille des Petites exploitations 71
Forces et Faiblesses de la Filière Conditionnement & transformation Forces de la filière conditionnement & transformation
Faiblesses de la filière conditionnement & transformation
Disponibilité des techniciens Qualifiés
-Insuffisances en certification/traçabilité - Les clients sont de plus en plus exigeants
Présence infrastructure agroalimentaire dans la région
Problèmes d’approvisionnement en matière première de qualité
Subvention étatique pour les stations de conditionnement
Faible diversification de la production basée essentiellement sur la fraise (Période creuse caractérisée par une faible utilisation des capacités des unités.
Forces et Faiblesses de la Filière Commercialisation Forces de commercialisation
Faiblesse de Commercialisation
Proximité de l’Europe
Faible maîtrise de la commercialisation
Fenêtres des marchés prometteurs
Absence de visibilité sur les arrangements commerciaux Faible introduction sur les plateformes commerciales
Prix attractifs Demande croissante au niveau mondial et émergence de nouveau marché (Pays Nordiques)
72
Conclusion: L’analyse swot de la filière montre qu’il est impérativement d’établir des partenariats stratégiques avec les obtenteurs des variétés .Acquisition des droits de multiplication, et revoir le schéma de certification des plants. Révision des conditions d’importation d’intrant et des pesticides. Et une meilleure organisation des producteurs, absence des cabinets locaux spécialise en conseils techniques. Optimiser le transport frigorifique, augmentation des subventions de conditionnement des nouveaux marchés. Et réduire le temps de livraison au consommateur finale
Chapitre II- les leviers d’amélioration de la filière Introduction Ainsi, on peut dire que l’amélioration de la compétitivité des exportations du fraisier est très importante pour les raisons suivantes : 1)
elle engendre le rendement le plus élevé à l’hectare et la rentabilité la plus
élevée . 2)
elle n’est pas très exigeante en eau et permet de mieux rentabiliser l’eau
d’irrigation. 3)
c’est une culture qui joue un rôle prépondérant dans la résorption du
chômage rurale. 4)
La filière permet de consolider l’activité agro industrielle et de valoriser
les exportations agricoles marocaines.
73
Section I – Amélioration de la Logistique 1- Le transport Le transport maritime offre de véritables atouts pour les exportateurs un travail professionnel structure et sérieux doit être mis en place à l’avenir pour le bien fait de tous les exportateurs.
- Développer
les combinés
La combinaison de moyens de transport offre des atouts écologique et financier plusieurs possibilités sont ainsi envisageables le rai / route ou la mer /route le transport ferroviaire sur la partie espagnole présente de nombreux avantage s et permettrait de désamorçage les autoroutes le pays est-il prêt à mettre en place une telle structure à l’heur où sur les grande lignes maritimes les navires porte-conteneurs vont de plus en plus vite et le coût unitaire de transport d’un conteneur diminue le combiné mer/route se présente comme une alternative au transport d’un conteur démunie le combiné mer/route se présente comme une alternative au transport 100% routier par ailleurs avec la mise en place du programme de l’union européenne« Marco polo » qui doit favoriser le développement d’ »autoroute des mers » et interdire la circulation des camions le week-end en Espagnol pour des questions environnementales, la combinaison des modes de transport semble être la solution pour les exportateurs marocains. De nombreuses démarches ont effet différents ports de France ( Dieppe dunkerque, et le havre) . Les transporteurs Ont exprimé leur volonté de développer des démarches avec les exportateurs marocains de fruits et légumes et de mettre en place de nouvelles liaisons maritimes cette évolution logistiques permettrait d’éviter le
74
Tronçon espagnol et donc de résoudre une partie des difficultés au port d’Algesiras pour optimiser le transport combiné mer/ route les exportateurs doivent s’organiser et se regroupe en s’inspirant par exemple du système développée aux îles canarie
2- port de Tanger méditerranée L’entrée en service du nouveau port Tanger méditerranéen dont la construction (estimée à 11 Mrds de dirhams) et la gestion sont concédées à TMSA société privée dotée de prérogatives publiques. Située à 35 km de Tanger et à 13 km de l’Espagne cette nouvelle infrastructure portuaire devrait permettre de désengorger le trafic de l’actuel port de Tanger à saturation dans un premier temps le port sera uniquement destiné aux containers puis s’ouvrira au camion à partir de 2010. Avec une capacité d’échanges de 25 millions de tonnes de marchandises par an le défi est de concurrencer le port d’Algésiras sur le marché de transbordement de conteneurs en fort croissance. l’avantage du port Tanger-Med est qu’il est implanté anneaux profondes – environ 18 m de profondeur –ce qui permettre d’accoster avec des bateaux de grande capacité . La quantité de marchandise traitée sera donc beaucoup plus importante qu’au port de Tanger. Les exportateurs devraient donc bénéficier de l’ouverture de nouvelles lignes maritimes moins onéreuses eues égard à l’importance des volumes transportés. Le premier quai à container de Tanger-méd. a été concédé au groupement maersk-akwa qui s’engage par ailleurs à offrir un service de sécurité conforme aux normes internationales ISPS. Tous les opérateurs mise beaucoup sur le port Tanger Med pour absorber et faire disparaître les problèmes des clandestins et la durée de contrôle et de transit portuaire. 75
3- la traversée maritime a l’Espagne Les coûts et délais du passage du détroit sont des handicaps sérieux pour nos exportations. Le coût de la traversée maritime est surtout un handicap majeur pour le transport International routier. La traversée du détroit revient à environ 550 euros par traversée, soit deux à trois fois la norme pour des distances de traversée comparables (comme le tunnel sous la Manche). Ceci s’explique par l’addition de trois postes quasiment équivalents : des coûts Portuaires très élevés au Maroc et en Espagne - sans commune mesure avec le service rendu et un coût du passage maritime plutôt élevé malgré l’introduction récente de concurrence dans les services ferries. Et que dans ce volet les pouvoirs publics ont une grande responsabilité d’intervenir pour réguler le marché et avoir une compétitivité par rapport aux normes internationales.
Section II- la promotion et la commercialisation: Les plates formes : Plateforme est le Lieu de regroupement des achats, des lots, le simple temps d'un fractionnement/ éclatement des produits, en vue de leur rassemblement selon le contenu des commandes et de leur livraison aux différents points de vente reliés à la plateforme. Le cas des primeurs en générale et de la fraise en particulier plateformes logistiques sont utilisées sur les marchés de destination. Par exemple, pour les fruits et légumes, Perpignan est la plate forme la plus importante en Europe La majorité des exportations marocaines sur l’Europe y sont canalisées. On y trouve d’importantes plateformes logistiques qui servent essentiellement de relais dans la logistique export. On dénote deux formes d’utilisation de ces plateformes :
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- Les exportateurs de fraise frais : utilisent ces plateformes comme outils de mise en valeur de leur service logistique. Ainsi, les expéditions marocaines sont Éclatées à Perpignan en sous commandes (palettes, unitaires…) afin de répondre en directe, et au fur et à mesure, aux besoins des clients. Ainsi, les conteneurs destinés à une commande du distributeur Auchan, son éclatés en plusieurs sous commandes par magasins (palette, demie palette, etc.). Ce processus permet d’éviter un transit par un entrepôt du distributeur. Les exportateurs de la fraise surgelé : utilisent les plateformes de Perpignan comme entrepôt de consignation. Les produits récoltés sont expédiés par remorques sur Perpignan sans être pré-vendus et y sont entreposés en consignation. Ils sont vendus graduellement en fonction des commandes des acheteurs au prix fluctuant du marché. Cette utilisation à l’inconvénient majeur que le conditionnement initial du produit (emballage, conditionnement, etc.) est générique et n’est pas fait en fonction d’un besoin spécifique d’un client. Dans les cas où le conditionnement ne correspond pas au besoin de l’acheteur, compte tenu que le produit est déjà rendu sur le marché (transport payé jusqu’à Perpignan) et que le vendeur n’a conséquemment que faible marge de manoeuvre, les acheteurs ont tout le loisir d’exercer une baisse des prix en compensation. •Si quelques plateformes européennes sont utilisées par les exportateurs marocains (plateformes de partenaires importateurs/grossistes), la majorité des plateformes européennes sont des plateformes liés aux besoins logistiques des clients. Une opportunité importante pour l’industrie marocaine axée sur l’exportation, réside donc dans le Développement de plateformes logistiques marocaines qui permettraient de transférer à la mesure du possible (car certaines fonctions comme le cross docking pour un approvisionnement mondial ne pourront pas êtres délocalisés
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dans un pays fournisseur) une partie de gamme de services logistiques à valeur ajoutée de l’Europe vers le Maroc. Source (www.geomargroup.com Page 80 Analyse de la chaîne d’approvisionnement (Supply Chain) Pour des entreprises sélectionnées au Maroc Rapport provisoire - décembre 2004 3- la percé du marché américaine Le Maroc à des atouts sur les autres pays fournisseurs tel que les conditions climatiques et le coût de la main d’œuvre et l’évolution des techniques de la production. Et bénéficier d’un grand avantage sur le marché américain, par le fait que les importations se font soit par la côte Ouest des Etats-Unis soit par le Sud (frontière avec le Mexique). Il y a, donc, un avantage à livrer les marchandises directement à la côte Est des Etats-Unis, et servir donc ces marchés sans y ajouter les coûts de fret interne qui sont nécessaires pour le Mexique, et les autres concurrents de l’Amérique du Sud qui entrent largement par les ports de la côte Ouest. Néanmoins, il faudrait signaler que le Maroc ne semble pas avoir réussi, jusqu’à présent, à établir des relations commerciales stables et régulières pour ce segment avec des acheteurs américains. Avec la mise en œuvre de l’ALE, les droits de douane de $0.03 kg pour les fraises surgelées sont éliminés, ce qui peut constituer un modeste incitatif pour les exportateurs marocains pour s’installer dans ce grand marché comme fournisseur régulier.
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Conclusion Le Maroc est appelée a moderniser ces infrastructures logistique, moderniser sa flotte, a créer des plates formes logistiques, ces dernières qui sont des créateurs de valeurs ajoutés. Le second volet est de mener des compagnes de promotion commerciales, et de diversifier son offre.
Chapitre III – diversification de la filière par l’introduction d’autre espèces :
Introduction Avec l’arrivée de la mondialisation et les risques de perte du marché de la fraise qui s’est déjà manifesté en 2004, certains professionnels marocains ont senti la nécessité de diversifier la gamme des petits fruits rouges destinés à l’exportation s’ils veulent se maintenir sur le marché européen. Ainsi, certains producteurs ont entamé un programme de diversification ambitieux qui vise l’introduction de nouvelles variétés de fraisier. L’objectif étant d’identifier des variétés plus performantes, surtout en termes de précocité, de qualité gustative et de conservation en post-récolte. Une telle stratégie de diversification a cependant des limites dans la mesure où elle ne permettra, en cas de succès, que de
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rallonger la période d’exportation de quelques semaines et d’accéder à des segments de marché supplémentaires limités.
D’autres
producteurs
ont
initié
un
programme
de
diversification
Complémentaire qui vise l’introduction de nouvelles espèces de petits fruits tels que le framboisier, le myrtillier, le cassissier et le groseillier. Le choix d’espèces et de variétés n’a cependant pas été toujours judicieux.
Section I – présentation des autres fruits rouges 1) La filière fruit rouge Sous
l’appellation
‘’Petits
Fruits’’
les
exportateurs
englobent
communément plusieurs espèces d’arbustes fruitiers dont les principales sont le framboisier, le mûrier, le myrtillier ; le cassissier et le groseillier. Partout dans les pays à vocation horticole, ces espèces sont cultivées dans les mêmes régions où l’on réussisse la fraise et ce, pour les raisons suivantes : a. elles ont pratiquement les mêmes exigences climatiques et édaphiques que le fraisier; b. elles ont aussi des exigences nutritionnelles similaires à celles du fraisier ; c. Elles peuvent être produites pour une double fin : frais et surgelé et ; d. leur transformation exige les mêmes équipements et logistique que celle du fraisier.
80
1-1 Framboises Ce fruit est constitué d'une quarantaine de minuscules fruits (des drupes) remplis de pulpe et contenant chacun une graine. Les drupes sont recouvertes de poils microscopiques, ce qui donne à la framboise son aspect velouté. Le framboisier forme naturellement une touffe dont les rameaux se renouvellent annuellement par émission de nouveaux rejets. La multiplication se fait par ces drageons racinés qui sont généralement plantés à l'automne. Sur les variétés remontantes une première petite fructification se fait dès la première année ; mais remontantes ou non-remontantes, la grande fructification se fait sur les rameaux de l'année précédente, qui après fructification, se dessèchent et meurent.
1-2 Les myrtilles Les myrtilles sont des fruits produits par diverses espèces du genre Vaccinium (famille des Ericaceae). Ce sont de petites baies de couleur bleuviolacé à la saveur douce et légèrement sucrée. À l'origine du nom et principalement, il s'agit de Vaccinium myrtillus, la myrtille commune, mais l'appellation peut également se rapporter à Vaccinium uliginosum, la myrtille des marais et à plusieurs espèces américaines dont certaines sont cultivées (Vaccinium caespitosum, Vaccinium corymbosum[1], Vaccinium deliciosum, Vaccinium membranaceum, Vaccinium ovalifolium). Au Canada, les myrtilles sont appelées bleuets et dans les Vosges brimbelles.
81
Au sens botanique, les myrtilles forment un sous-groupe des airelles au sens large correspondant au genre Vaccinium. Au sens culinaire, on fait la distinction entre les myrtilles (bleues et plutôt sucrées) et les airelles (rouges et plutôt acidulées)
1-3 Les mures mûre est le fruit comestible du mûrier, arbre du genre Morus de la famille des Moracées, dont une espèce, Morus alba, le mûrier blanc, fut aussi beaucoup cultivée pour l'élevage du ver à soie qui se nourrit exclusivement de ses feuilles. La mûre est un faux-fruit, composé de sortes de baies formées par le périanthe devenu charnu et portant une petite akène qui est le vrai fruit, et accolées les unes aux autres comme les fleurs sur l'épi. Ces fruits sont clairs ou foncés selon les espèces. Ils sont riches en fibres alimentaires, riboflavine, magnésium et potassium et constituent une très bonne source de vitamine C, vitamine K et de fer.
2) Situation actuelle du secteur au Maroc Comme espèces de petits fruits, les agriculteurs connaissent surtout le framboisier qui a été introduit dans certaines régions marocaines au début des années quatre vingt. Des essais d’adaptation ont été menés entre 1990 et 1995 dans la région du Souss-Massa-Draa mais sans grand succès. Dix ans plus tard, l’expérience a été relancée par les agriculteurs de la région du Loukkous avec des variétés introduites d’Europe et connues pour leurs grands besoins en froid. Ce choix n’était cependant pas bien raisonné car ces régions ne disposent pas d’un cumul de froid susceptible de répondre aux exigences de ces variétés, par conséquent l’expérience des agriculteurs du nord comme ceux du sud n’a jamais abouti.
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250 200 150 100 50 0 2003/2004
2004/2005
2005/2006
A partir de 2004, certains horticulteurs installés dans le périmètre du Louksor ont introduit les premières variétés à faible besoin en froid et qui offrent plus de chance d’adaptation aux conditions climatiques de la région. Cette troisième tentative a été couronnée de succès dans la mesure où les superficies plantées en framboisier sont passées de quelques hectares à plus de 30 ha en 2005. Comme pour la fraise, la production est destinée en totalité à l’exportation sur le marché européen notamment, le marché anglais. L’évolution de ces exportations pendant les trois dernières années est illustrée par la figure ci-dessus.
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250 200 150 100 50 0 2003/2004
2004/2005
2005/2006
Section II- les fruits rouges a l’international 1- Importance économique des fruits rouges : 1-1 demande au niveau de l’Europe : L’UE offre d’importantes opportunités de marché pour les baies fraîches et transformées; il en est de même pour le marché de l’Amérique du Nord en ce qui concerne les baies surgelées/transformées. Les prix des baies sont traditionnellement parmi les plus élevés sur le marché mondial des fruits et légumes, que ce soit sous forme fraîche ou avec valeur ajoutés. De récentes découvertes scientifiques sur la valeur nutritive des baies ont mené à une
84
croissance significative du marché pour tous les types de baies au sein de l'UE. Au Royaume-Uni, des sources commerciales du indiquent que les ventes annuelles des baies fraîches sur le marché au détail ont augmenté de 20% l’année dernière. Cette croissance du marché devrait se poursuive dans les années à venir.
1-2 demande sur le marché Américain 1-2-1
LE MARCHÉ SURGELÉES
AMERICAIN
DES
FRAMBOISES
Le marché américain connaît un boom concernant la framboise surgelée. Produit périssable, de très courte durée en forme fraîche, la surgélation permet son utilisation durant toute l’année dans l’alimentation. Les Etats-Unis sont aussi producteurs de framboise fraîche et surgelée. Cependant, les coûts de main d’œuvre et la courte durée de la saison de récolte pour surgélation (juillet septembre) font qu’il est nécessaire d’avoir recours à l’importation de pays tiers pour satisfaire la demande croissante du marché américain.
85
Entre l’année 2000 et l'année 2005, la croissance des volumes d’importations américaines en framboises surgelées est de l’ordre de 265%. En effet, les importations de framboise surgelée ont monté de 12,130 tonnes. en 2000, à 32,620 tonnes en 2005.
32620
35000 30000 22619
25000 19847 20000 15000
12130
10791
12659
10000 5000 0 2000
2001
2002
2003
2004
2005
Les principaux fournisseurs en 2005 sont le Chili (19,270 T), le Canada (4,555 T), la Serbie-Montenegro (2,499 T), le Mexique (1,866 T) et la Chine (2,538 T). Ces cinq pays fournissent ensemble 30,728 T, soit
94% de
l’importation totale des Etats-Unis. La valeur totale des importations de framboises surgelées aux Etats-Unis est de l’ordre de $ 50, 862,000 en 2005 contre $13, 541,000 en 2001. Pendant cette même période les prix ont augmenté de $1120 la tonne en 2000, a $1627 en 2004. Pour 2005 les prix ont accusé une légère baisse à $ 1559 t. La hausse du prix à la tonne de 2000 à 2005 est de l’ordre de 39%. Cependant, 86
nous détectons une grande variabilité entre les prix des différents fournisseurs, causée sans doute par des facteurs de qualité. En 2005 la Chine a fourni la tonne à $920, le Mexique à $1062, la Pologne à $1233, et le Chili, fournisseur de 60% des framboises surgelées importées aux Etats-Unis, à 1610. Le Chili à une framboise surgelé de haute qualité en IQF (fruits individuellement surgelés). L’opportunité pour le Maroc consiste donc à développer une agro-industrie qui produise des framboises pour l’export en forme fraîche vers les marchés de la Communauté Européenne, où les systèmes Logistiques pour l’exportation de la fraise permettent une arrivée rapide aux consommateurs, et au même temps destinant les fruits trop mûrs où ceux qui se produiront hors de la fenêtre du marché frais (de novembre à avril) au marché des surgelés. Etant donné que le marché américain commence à découvrir la fraise surgelée du Maroc, la framboise y trouvera sûrement une place aussi.
1-2-2
LE MARCHE AMERICAIN POUR LES MURES
Comme les framboises, les mûres fraîches ne sont pas admissibles aux Etats-Unis. Elles le sont en surgelé, au même titre que les framboises. Malheureusement, les statistiques américaines ne reportent pas l’importation de mûres en surgelé. Pour avoir une idée des prix à la tonne en surgelé, il faut étudier l’importation en surgelé des ‘boysenberries’, une espèce proche qui ressemble beaucoup aux mûres, appartenant au même genre, et qui se cultive au Canada et aux Etats-Unis pour la surgélation et la confiture. En 2005, les Etats-Unis ont importé 10,511 tonnes de boysenberries, une espèce proche des mûres. La valeur de ces importations pour la même année était de $38,382,000. 87
1-2-3-
LE MARCHE AMERICAIN des MYRTILLES a) Les myrtilles fraîches
La myrtille est un produit très porteur. Des nombreuses études ont montré que c’est un produit extrêmement riche en composante anti-oxydant. Les Etats-Unis sont un grand producteur de myrtilles cultivées. A celles-ci s’ajoutent les myrtilles sauvages qui sont récoltées de juillet à mi-septembre dans les Etats du nord du pays. Cependant, étant donné les coûts de la main d’œuvre et la croissance de la demande, on a besoin de plus en plus de recourir à l’importation. Un autre phénomène important est la tendance à vouloir consommer tous les produits pendant toute l’année. Ceci a ouvert de fortes opportunités pour des pays nettement en position de contre-saison, tels l’Argentine, le Chili, et la Nouvelle Zélande. Quoique le Maroc ne soit pas un pays entièrement en contre-saison avec les grands pôles de consommation en Europe et en Amérique du Nord, la stratégie de développement de la culture vise à arriver dans les marchés à partir de mars pour y rester jusqu’en mai ou juin de chaque année, avant la production européenne. Des expériences en Californie ont montré la possibilité de produire en octobre ou novembre, après la fin de la saison européenne.
88
25 000 21 728
22 332
2004
2005
20 000 15 000
15 097
15 778
2002
2003
13 605 11 853
10 000 5 000 0 2000
2001
Les importations américaines en myrtilles ont augmenté de 11,853 tonnes en 2000, à 22,332 tonnes en 2006. La majeur partie de cette augmentation correspond aux pays producteurs en contre-saison, le Chili, l’Argentine et la Nouvelle Zélande, dont les volumes combinés ont progressé de 3,068 tonnes en 2000, à 11,371 tonnes en 2005 (à peu près 371%)
B) les atouts et les handicaps de la filière pour le développement de nouveaux créneaux Le Maroc dispose d’un avantage comparatif pour la production de baies/petits fruits rouges de saison d’hiver destinées aux marchés de l'UE, grâce à son emplacement géographique, à ses conditions agricoles et climatiques
89
favorables, et/ou à la disponibilité de la main d’œuvre. Les baies sont un produit idéal d'exportation aussi bien pour les grands exploitants que pour les petits agriculteurs. Ces derniers pouvant servir de plantations expérimentales pour des opérations plus importantes destinées à l'export. Les framboises et les mûres peuvent devenir des produits majeurs d'exportation à partir du Maroc et générer de grandes opportunités d'emploi pour la population rurale. Le Maroc commence à planter des myrtilles dans la zone du Loukkos. Il y aura une production suffisante à exporter. Si les résultats s’avèrent bons, une nouvelle industrie s’ajoutera à la filière des baies (fraise, framboise et mûre). Les principaux points forts et opportunités du secteur marocain des baies sont résumés ci-après : • Le Maroc peut devenir l’un des principaux fournisseurs de baies fraîches au marché de l’UE pour la période fin novembre - début avril. • Les prix de marché que les cultivateurs de framboises / mûres fraîches perçoivent des acheteurs d'Europe occidentale pour la période novembre – avril tournent en général autour de 10$/kg sur les marchés de l’UE. • Une offre variée de baies, comprenant des framboises, des mûres, des fraises et des myrtilles, se traduira par des capacités de commercialisation beaucoup plus importantes pour les producteurs / exportateurs de baies. Le Maroc est déjà l’un des principaux fournisseurs de marché de l’UE en fraises fraîches. Les mêmes importateurs et agents de commercialisation des fraises au sein de l’UE s’occupent également des framboises, des mûres et des myrtilles. Par conséquent, les exportateurs marocains devraient diversifier leur gamme en matière de baies afin de renforcer leur position sur le marché de l'UE. La fraise est la baie la plus demandée sur le marché de l’UE, suivie des framboises, des myrtilles, et des mûres. Cependant, la consommation des framboises et des myrtilles est en pleine croissance.
90
• Le Maroc a une main d’œuvre aisément disponible pour la cueillette manuelle de baies. • L’utilisation de cultivars recommandés de framboisier à faible besoin en froid (Autumn Britten, Automn Bliss, Summit, etc...) peut se traduire par deux récoltes par an, en fonction du cycle de taille. Les plants demeurent économiquement productifs pendant de nombreuses années, régénérant de nouvelles cannes qui produiront le fruit entre 4 mois et demi et 6 mois à compter de la date de la taille, au ras du sol, des cannes précédemment fructifères. • La cueillette de cultivars de framboisier à faible besoin en froid peut être programmée en fonction de la période de taille. Les cultivateurs peuvent, par conséquent, assurer une récolte continue basée sur la taille répétitive. • La plantation de cultivars de mûrier ayant des besoins en froid faibles ou nuls se traduira par la production du fruit dans les 12 mois à compter de la date de transplantation, à condition que les températures, pendant les nuits d’hiver, ne tombent pas en dessous de 10°C pour des périodes prolongées. Les plants demeureront économiquement productifs pendant de nombreuses années, et le temps de cueillette est déterminé par la période de taille et par les conditions agricoles et climatiques. • Les cultivars de framboisier à faible besoin en froid n’ont pas besoin d’être plantés annuellement, contrairement aux cultivars des zones tempérées, compte tenu des conditions agricoles et climatiques du Maroc. Ceci est dû au fait que les cultivars recommandés de framboisier à faible besoin en froid ne nécessitent pas de froid pour donner un rendement élevé. En fait, des températures nocturnes fraîches (c-à-d < 10°C) empêchent la croissance des cultivars recommandés.
91
• L'utilisation de structures de protection (c-à-d serres nantais et/ou serres type delta) pour la production de framboises
/ mûres permettra
d’améliorer aussi bien le rendement que la qualité du produit. Ce procédé cultural réduira de manière significative les risques de maladie, en particulier le Botrytis (pourriture grise), qui se répand pendant les périodes prolongées de pluie et de forte • humidité. Le pourrissement causé par le Botrytis est l’un des principaux problèmes qui peuvent empêcher une production de baies de haute qualité. Sans structures de protection, la cueillette ne sera pas possible par temps de pluie. Les baies seront par conséquent trop mûres, et la proportion de fruits de qualité destinés à l'exportation sera sensiblement réduite. La production de baies dans des structures protégées réduira de manière significative le taux d'humidité indésirable du sol engendré par les fortes précipitations, et permettra de réduire les risques de maladies du sol, comme la pourriture phytophthoréenne des racines. Il ne sera pas possible d'obtenir un rendement régulier de baies de qualité destinées à l’exportation dans des cultures à ciel ouvert. Par conséquent, l'utilisation de structures protégées sera indispensable pour le succès de la culture de baies au Maroc. • La période de récolte de la plupart des cultivars de framboisier à faible besoin en froid est limitée à une durée de six semaines, permettant d’obtenir des rendements élevés dans un intervalle de temps relativement court. • La période de récolte des cultivars recommandés de mûrier ayant des besoins faibles en froid (à savoir Brazos, Rosborough, Tupi) peut être programmée en fonction de la taille des branches latérales. De façon générale, les cultivars de mûriers à faibles besoins en froid commenceront
92
à porter des fruits sur les branches primaires et/ou secondaires plusieurs mois après la taille du bout de la canne principale et/ou de la branche latérale. Par conséquent, les cultivateurs peuvent avoir une récolte continue basée sur la taille répétitive. • L'infrastructure de réfrigération après récolte, qui est adéquate au Maroc pour l'industrie d'exportation des fraises, peut également être utilisée pour le créneau des framboises et des mûres. • Les soins post récolte, y compris la réfrigération et le contrôle de la température et de l’humidité, sont les mêmes pour tous les types de baies. Les différents types de baies peuvent donc être stockées et transportées ensemble en charge mixte. • Les exportateurs marocains de baies bénéficient d’un avantage en termes de coûts de fret vers les marchés de l'UE comparativement à leurs concurrents en Israël, en Égypte, et dans d'autres pays plus éloignés, qui sont tous obligés de recourir au fret aérien, ce qui est plus coûteux.
Conclusion Les nouvelles cultures de petits fruits comme le framboisier, le myrtillier et le mûrier qui présente une alternative complémentaire sont d’une nature similaire à la culture du fraisier dans le sens où elles sont très productives, très exigeantes en main d’œuvre et très demandées par le marché extérieur. Et Par conséquent vont permettre de valoriser et de donner un nouveau souffle pour les exportations des fruits rouges. Des quantités limitées de framboises et de mûres sont vendues sur le marché marocain de vente au détail. Bien qu’il s’agisse d’un petit débouché, comparé à celui de l’UE, il doit néanmoins être développé. Mêmes les petites opportunités de marché devraient être prises en considération, car toutes ont leur importance
93
dans la perspective de la future croissance du secteur marocain des baies et de sa viabilité.
Conclusion Générale L'augmentation des exportations agricoles dont notamment celles de la fraise reste un objectif doublement stratégique dans la mesure où elle assure une amélioration de l'efficacité du secteur et un accroissement de l'emploi dans l'agriculture aussi bien en amont qu'en aval. En effet, notre étude confirme l'existence d'importantes opportunités pour le développement des exportations du frais, qui rapporte une grande valeur ajoutée que le surgelé. En premier lieu, nous avons fait un diagnostic des principaux handicaps au niveau des différents maillons de la filière, à savoir, la production, le conditionnement, les normes de qualité, la logistique, la promotion et la commercialisation. Par la suite, nous avons réalisé une analyse permettant une meilleure connaissance du contexte mondial de la filière des fraises ainsi que ses différentes caractéristiques. Par ailleurs nous avons exploré la possibilité de répondre aux exigences dictées par le marché américain afin d'amener un client potentiel à s'intéresser à ce type de produit marocain. Un autre aspect important de notre étude concerne notre proposition pour contribuer au développement de la filière et à l'amélioration de la compétitivité du fruit frais marocain. Ainsi de notre étude nous avons pu ressortir les recommandations suivantes: - Rationaliser et organiser le marché des intrants et particulièrement celui des semences et des produits phytosanitaires, en matière de respect des qualités des produits commercialisés; - Favoriser la création des structures permettant la concentration de l'offre (coopératives, associations professionnelles...) - Développer et encourager la recherche, la vulgarisation et la production de variétés répondant aux besoins spécifiques des nouveaux marchés. 94
- Activer, soutenir et inciter à la création d'associations professionnelles. - Encourager les agriculteurs à installer la fraise sous serre. - Aider les agriculteurs à généraliser le programme Globalgap dans les fermes. - Instaurer un climat de confiance entre les producteurs et les exportateurs. - Mettre en place des systèmes de qualité iso 22000 au niveau des stations de conditionnement. - Mettre sur le marché de nouveaux emballages surtout les barquettes. - Entrer dans le marché américain qui présente de grandes opportunités de vente. - Inciter, soutenir et fédérer les initiatives oeuvrant en faveur d'une politique de la qualité et de promotion de l'origine et du label; - Développer, moderniser et améliorer les infrastructures logistiques: transport, stockage, conditionnement et manutention ; - Rénover et diversifier les gammes de produits pour qu'elles répondent aux exigences du consommateur. - Développer les centres de formation professionnelle pour remédier aux carences relevées en matière d'entretien et de conduite des installations, d'analyses et de contrôle de qualité et en matière de gestion intégrée des entreprises. - Assurer l’homogénéité de la qualité du produit, le soin de l'emballage et la qualité des services commerciaux qui sont des atouts appréciés par les importateurs; - Améliorer la qualité des services de transport (rail, route, air...) car le transport et la rapidité de la distribution peuvent contribuer à atténuer l'impact négatif sur la qualité des produits causé par l'état des routes, la chaleur, la distance. - Renforcer les études de marchés et bénéficier des accords commerciaux et des accords de libre échange. - Diffuser l'information économique sur les prix pratiqués et les exigences des marchés étrangers.
95
- Diversifier l’offre exportable des fruits rouges: mures, myrtilles, framboises.
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