Stanislas de Guaita - La Clef de La Magie Noir .pdf

April 18, 2017 | Author: Gabriel Nogueira Ramalho | Category: N/A
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DE SCIENCES MAUD1TES

ESSAIS

II

LE

SERPENT

de

la

GENESE

SECONDE SEPTAINE (Livre 11)

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE (OCVRAGE ORNE DE NOMRREUSES GRAVl-RES)

PAR

Stanislas de

::

23,

GUAITA

Henri DURV1LLE :: :: IMPRIMEUR-&DITEUR RUE SAINT MERRI, PARIS. IVe

::

1920

Source gallica.bnf.fr

/

Bibliotheque nationals de France

Q

a



theosophique,

un

avoir a ddbrouiller de prime abord

sans

si delicat. et

voyant icheveau. D^autres ont estime plus com-

si

mode de trancher tion

ce noetid gordien par une affirma-

ou une negation gratuites

:

mais, suivant qu'ils

ont decide dans un sens ou dans V autre, Us ont

vainement alarme

la

des simples, ou

conscience

emis au gri des savants une allegation sans portee. Cet insidieux point

an

mime mathema-

seuil des sciences natureltes et

tiques,

comme au

Vhistoire, le

de

seuil

philosophic et de

la

void nettement pose

:

LE SURNA TUREL EXISTE-T-IL Sous reserve de

qui se dresse

d' interrogation

?

suwre, notre

la distinction qui va

reponse sera categorique

:



non,

Surnaturel

le

n'existe point.

Qu'on nous puisse objecter comme et

meme

quels

le

experimentalement

inde'niablcs,

des fails aux-

verifies,

langage courant accole Vepithete de surna-

turels, c'est ce qui

ne saurait soulever

le

moindre

doute.

Le

prete a confusion, credit des

et,

doctrines

qui pis

est,

quantes pour

a

la

en

iheologiques,

fauorisant,

les

plus cho-

raison et injurieuses au sens

lui-meme, qui se soient repandues par

la joie

celui-ci

contribue au dis-

sous leur garantie, une des opinions

mun

Or

}

tout est de s entendre sur les mots.

des fanatiques et des sots

:

la

le

com-

monde

croyance a

Varbitraire divin, gouvernant Vunivers en depit et

souvent a Vencontre des

lois naturelles.

Lorsqii'un vocable comporlc ou semble comporter

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

16

plusieurs sens disparates, ne convient-il pas'de fixer

sa preference sur celui qui se reclame de Vetymologie radicate, sans prejudice des significations

fi-

gurees qui en derivent, par une sorte non plus de legitime,

filiation

reglee d'apres

les

mais lois

rationnelle,

d'affiliation

de V Analogic'?

invariables

(Principe generateur de toute comparaison conime

de toute synthese, VAnalogie engendre en effet des series

successives

de

derivees, qui

significations

aux sens purement radicaux, ce que sont les fils d adoption aux enfants nes dans le mariage). Revenons au mot surnaturel, qu'on entend comsont,

f

munement sohs~le

;

nature

(1).

au^propre,

et

d'oii derive-t-il ?

non pas an

— Sans conteste,

QiVest-ce done que la Nature nette est raitre de Est-il

on

moins



Une

definition

aisee a fournir, qu'il ne peut pa-

au vocabulaire des penseurs un mot dont

fois

un

abus, nous en douions fort.

pire

qu'un plumitif, s'egarant aux dedales

de Voniologie (sort

commun

a brule-pour point disserter (1)

?

du mot

prime abord.

ait fait

Chaque

figure. Pres-

La ratine de Nature

a quiconque pretend

du pTincipe des

est natus.

En

&tres,

sorte que, si

Von

raisonnement quelque pen suspect de paradoxes on pourrait deja scandaliser les partisans du surnaturel, en deduisant de ceite etymologie la consequence que

.voulait user d'un

.void

La

:

religion chretienne elle-meme est iYaturelle, puisque le

Christ est Vincarnation du. divin Fils, ne -du Pere de toute cternite : « et ex patre natum, ante omnia stecula... Deiim Mais nous ne de Deo... » Voila done un Dieu naturel ? ^omptons pas pousser plus avant cette argutie.' Dieu seul est surnaturel, car it n'existe point, it est.



AVANT-PROPOS

ou de

17

leur origine, on de leur essence), chaque fois

qu'un plumitif

s'est

trouve dans Vembarras, c'est

immanquablement au mot nature pour couvrir

deroute de ses idees,

la

semblant de profondeur, deguiser tout

;

a

la

!

voila qui re-

faveur de ce substantif, on n est y

jamais en passe de rester court. Aussi toute signification categorique, cisif,

valeur

toute

sous un

et,

vague ou Vin-

le

suffisance de sa conception. Nature

pond a

a fait appel,

qzi'il

precise

perdu

caractere d&-

tout

pieces de

ces

telles

;

a-t-il

monnaie qui ont trop circuit : Veffigie n'en est plus distincte, a peine Vebauche subsiste-t-elle d'un profit

incertain.

Grace aux phraseurs de

une locution qui

la

dit tout et

ne

d'acception qui lui reste, on

Ce qui

existe,

comme Dieu

philosophic, Nature est dit rien.

la qualifierait

Celui qui

volontiers

est.

Or done, admettant pour Vinstant definition,

Dans V ombre

cette vulgaire

nous pourrions deja dire qu

f

il

est aussi f

absurde d'affirmer V existence d'une chose ou d un phenomene au-dessus de la nature, qu'il serait chi-

merique de conceuoir un

etre

ou une Puissance au-

dessus de Dieu. Si naturel veut dire qui existe, surnaturel signifie done qui est au-dessus de Texistence, ce qui reuient a dire qui n'existe pas.

— Von

Le vocable surnaturel, applique a des phenomenes de la nature, nous sortira difficilement de

la.

sembte aussi bouffon que sences spirituelles,

Pour rendre

le

le

serait, attribue a des es-

vocable hyperdivin.

mot Nature

lui restituer toute sa portee,

d son sens veritable et il

ne faut rien moins

18

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

qu'eniamer

la revelation

hauts mysteres de

la

de quelques-uns des plus

Science. C'est ce que nous ten-

terons au tome

HI (Probleme du

chant ce qu est

la

J

Mai), en recher-

Nature dans son principe, dans

son essence, dans sa substance, dans ses operations;

comment

faut la concevoir en son integrite, avant

il

chute adamique

la

dans

la

;

materialisation universelle, produit de cette

catastrophe celeste, a

t

et

de

sous-multiplication de

la

ravers Ve space et

la

VAdam

Toutes ces

temps.

le

questions s'enchainent de la sorte' reuse,

devenue

ce qu'enfin elle est

plus rigou-

semblent appartenir excliisivement aux

et

matieres de notre tfoisieme Septaine.

Le programme de

cette

deuxieme Septaine

(Clef

de la Magie Noire) n'appelle en effet aucun de ces

developpements. Les mysteres de



a~p

(Kadom)

— ceux (Oulam) — ou des destinees finales — n inter essent ou des

principes originels,

d' ldSvj

f

notre these actuelle que oVune maniere assez indirecte.

Nous prenons Vhomme

devolution planete

oil la

et

;

vague de

la vie

lois fatales

les

perversite,

au point

Va porte sur notre

nous recherchons jusqu'oii sa malice

peut induire en complicite

dont

terrestre,

comme

la

Nature elementaire,

sont indifferentes a servir

a seconder

le

la

bon vouloir, des

etres habiles a mettre en ceuvre cesdites lois, vers

un but d egoisme a }

satis faire

ou de Men general a

accomplir.

Au

contraire, notre troisieme Septaine (Le Pro-

bleme du Mai) comporte un tout autre cadre. Voyez comme s'elargit le domaine qu'il doit embrasser :

.

AVANT-PROPOSl

19

Vhorizon mystique recule au levant,

d'une

part,

jusqu'a V engendrement de VEternelle Nature

(1),

a la promulgation du Decret fondamental anterieur a it

la

chute adamique

— au couchant, d'autre

;

se prolonge jusqu'a la

consommation des

et la reintegration des sous-multiples

d'Adam

jusqu'a Vapotheose eternel

part,

siecles

dans VUnitd

;

giron du Verbe

au

!

Quelques developpements que requiere I'elucida-

du en toucher un mot

tion de ces arcanes, etrangers d'ailleurs a Vobjet

present tome,

des cette heure

repondre, qu'est-ce

Men

va

il ;

car

il

falloir

nous

serait impossible de

mime sommairement, au juste que

en quelques

Nature

?

— sans



preciser,

et brefs, Vhistoire de la

fermes

traits

chute, concue

la

a cette question

non plus dans

les

termes d'une fable

cosmogonique, mais dans V esprit de

la

Synthase

esoterique et traditionnelle.

En dehors meme

de

la

question du naturel et du

surnalurel que noire silence en ces matieres laisserait

pendante, cet empietement

gramme du

Livre

force*

sur

le

pro-

HI presente encore Vavantage de

un clair sur Z'origine de l'astral, qui, sans cela, fut demeuree fort obscure. Du meme coup, la dijeter

gression qu'on va

lumiere ecoles

une

nous permettra de mettre en

divergence

fondamentale

tMosophiques d'Orient

vergence dont

il

(Bcehme).

et

entre

d Occident, f



les

di-

semble d'autant plus urgent de Men

fixer les termes,

(1)

lire

qu

f

elle

a eii moins sentie jusqu'a

V

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

20

ce jour. Ua-t-on seulement signalee avant .

Esperons en tout cas que

le

nous?

Public saura apprecier

1'importance d'une distinction qui nous parait essentielle.

En

effet, si

nous interrogeons

les differentes

sour-

ces de V enseignement occulte, nous void en pre-

sence de deux courants tres distincts, de traditions

pour ainsi dire contradictoires

Le premier courant (qui

(1).

est celui de Vesoterisme

mosaique, interprets par Fabre d'Olivet,

et,

en ge-

neral, celui de la doctrine secrete en Occident

qu'on s'en tienne a

ou qu'on suiue drie

la tradition

celle

des mystiques, depuis Alexan-

f

les

Rose

soit

kabbalistique pure,

jusqu a nos jours, en passant par

Templiers,

:

f

la

Croix, Paracelse,

Crollius, puis VEcole des voyants

:

Gnose, les

Fludd

et

Boehme, Gichtel,

Leade, Martines, Butoit-Mambrini, Saint-Martin et Molitor, etc.),



le

premier courant nous amene

tout droit a la conception d'un absolu de Vie eter*

nelle et de Nature-essence, dont la et contingente,

Nature sensible

dont VUnivers materiel

seraient qu'un produit en

mode de

et concret

ne

deviation even-

un accident passager. Concue anterieurement a la decheance, VEternelle Nature, epouse feconde de Dieu (qu elle manifeste tuelle,

f

Contradictoires, quant an point de depart de leur Cosmogonie, voulons-nous dire ; nullement quant a Venseignement des grandes lois de la Nature actuelle. Sur ce point, (1)

ii

y a

le

plus souvent parfait accord entre les deux Ecoles,

K

^

AVANT-PROPOS

21 %,

en mettdnt

aii

jour son Logos), constihicrait cette

Plerome de Valentin) oil s& meiwent harmonieusement tous les etres intra-e manes, dont la sijnthese est Adam Kad-

sphere de VUnjite divine

nion

(1), alias le

{le

Verbe. Le Verbe



V indissoluble union de V Esprit pur vanie universelle, on,

de

VAme

vi~

Von prefere, du Dieu male

si

de la Nature feminine

et

et

engendre de

;



le

Verbe, ideal Macro-

cosme, qu'a ce point de vue nous appellerions encore

AdanWElohim (i)

iift"p L

(2),

par opposition

a.

Vun de

ses

ms*. D7N, Mais

le nom veritable du Verbe eternel 00 DMjN est Ihoah /Elohim QlfVlN "i™1 (Voy. la note que nous auons publiee dans un autre ouvrage : Au Seuil du Mystere,

pages 112-114). inexplicable identiie de VHomme congu dans son essence universelle, et de Dieu meme en tant que manifesto Cette

par son Verbe,



const Hue

le

Grand Arcane kabbalistique.

'

Ce qu'est Adam dans son essence universelle, ne peut pas etre exprime sans line instruction prealable, atlendu que la civilisation europeenne n'etant pas, a beaucoup pres, aussi avancee que Vavait ete celle d'Asie et d'Afrique avant Mo'ise, elle n'a pas encore acquis les memes pensees universelles, et manque par consequent de termes pour les exprimer, a)..* Ce qu'est Adam dans son essence particuUere, peut etre exprime ; quoique cette idee, particularisee dans la pensee de Mo'ise, se presente encore pour nous sous une forme universelle. Adam est ce que fai appele le Hegne nominal, ce qu'on appelait impropremenl le genre humain ; c'est VHomme congu abstraciivement : c'est-a-dire la masse generate de tous les hommes qui composent, ont compose, ou composeront Vhumanite ; qui jouissent, ont joui ou jouiront de la vie humaine ; et cette masse ainsi eoncue coihme un seul «

etre vit d'une vie propre, universelle, qui se particularise et

individus des deux sexes. Considere sous ce dernier rapport, Adam est male et femelle, b). » se

reflechit

dans

les

(Cain, pages 29-30).

Dans il

est

remarquable de Fabre d*Olivet d'abord question du Verbe, lhoah AZlohim, ou Adam cette

citation

tres

t

/

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

22

membres qu'on pourrait nommer Adam-iEloha Dans ce dernier, il faudrait voir Vauteur a la a Vheure. proviendrait-il

d'oii

?

prudence d'Adam, considere (au sens treint),

comme un

fois

dont nous parlions tout

et la viciime de V accident

Cet accident,

(1).



De rim-

le

plus res-

JEloha consubstantiel au Verbe

— Adam JElohim — dont

il

serait en quelque

ma-

un organe vivant. Au lieu de vivre heureux dans la substance maiernelle de la divine Nature et dans V Unite du

niere a son origine

Verbe,

— Adam,

incite

veut connaitre

et

saisir la

son essence

(dans

par Nahash

«?na

Nature

(YEgo'isme),

en elle-meme

anterieure

radicale

baiser generateur de VEtre, dans ce que

appelle sa racine tenebreuse

matrice avant

la

au divin

Bcehme

en un mot, dans sa

:

fecondation). S'emparer de cette

essence occulte, antecedente a V elementisation hi-

mineuse

;

de ce pivot de J

etre,

mais qui n

fuse

d? Adam-IEloha.

la vie

est point 11

:

possible qui voudrait

telle est

plonge eperdument en ce

barathre, y cherche lumiere, vie

puissance seuses

(2),

;

mais

il

V ambition con-

autonome

et toute-

n'y trouve que tenebres angois-

appetentes et toujours deques, tourment



Kadmon, on Adam yElohim a) puis d'mi membre du Verbe, d' Adam-Eve, ou d'Adam iEloha b). ;

aiN. GO "jtl- n Hosheck de (i)

rif-us*

Mo'ise,

enveloppant

i~n

Thorn

;



correspondance avec l'esoterisme hellenique la Grande Nuit d'Orphee, nuit-mere, matrice de Prothyree, (la Ckrande Deesse), avant que, fecondee du Grand Etre, celle-ci n'engendre Primigene, le Logos universe!, d'oii emaneront tous les dieux par couples (Cf. Hymnes orphiques).

et

en

:

•AVANT-PROPOS

23

sterile, effort aveugte... II s'engloutit

avide d'etre, qui

sa vie et dont

incessamment devoree

la larve

Mais

pompe

dans un neant

(1).

Providence, intelligence superieure de

la

Nature,' a prevu cette lugubre possibility tin

va devenir

il

(2)



darde



c est le Fiat de

et le

remede, prepare

rayon createur dans I'abime

Paracetse et de Bcehme

elle

:

la

f

en puissance de toute eternite, va passer en acte

pour

le

salut

d'Adam,

Les l^enebres du limbe ante-etemel mitif

oil

Lumiere

vient s'elementiser, en

s'ij

fonds pri-

(ce

reflechissant, la

invisible de VEsprit pur),

Tenebres

ces

Notons id deux mysteres des plus profonds a. Jamais la Racine tenebreuse ne se serait produite au dehors, puisqu' elle est neant par elle-m&me, si Adam ne I'auait manifestee, en lui communiquant son etre et en lui jyretant sa substance. II Va ainsi realisee en s'y abimant, (1)

:



.



produit de cette exleriorisation ; le mat, qui n'etait point destine a paraitre dans la Nature, Ceci nous explique cette opinion, singuliere en appab. « rence, de Fabre d 'Olivet commentant Mo'ise : La vie d'Adam, qui s'avangait d'un coins majcstneux et doux dans

d'oii le Mai,

-



VEternile, s'arreta tout a coup, et prit un

mouvement

retro-

grade. Elle rentra done dans la nuit d'oii elle etait sortie, et ce fut VEspace ; elle reculadans FEternite, et ce fut le Temps... » (V. Cain, Remarques, page 202). (2) C'est par *suite d'une confusion assez grave, que ces

grands hommes ont pu professer cette opinion. Le Fiat lux, ~c*est Velementisation lumineuse, la revelation de la Nature•essence, de la noire Deesse devenue VEpouse divine, au premier regard de I'Epoux. Le Fiat est done anterieur a la chute. Ce qui a egare Paracelse et Bcehme dans leur interpretation de ce verset mosa'ique (Genoese, I, 3), c'est Vhypothese d'une chute anterieure a celle d'Adam (la Chute ange.lique). Car, qu'il y ait en, ou non, deux catastrophes successives, il est certain que Mo'ise n*en a connu ou admis qu'une, celle d' Adam-Eve, d'oii decoule toute manifestation sensible £t tout ordre temporet.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

24

sont issues de trois Forces potentielles, concatenees

en

physiogenique

pile

(mere de

la densite),

la rarite), enfin

force

line

:

compressive

une force expansive (mere de

une force

rotatoire, produit de la

mere du feu-principe).

lutte des

deux premieres

Ce

dynamisme, base occulte de toule

triple

turelle,

s'empare

d'

(et

Adam-Eve

:

d'Adam,

dilatant la substance

1'Espace ethere, centrifuge

Temps

;

la

donne rp Kain,

le

devenu mnable,

Adam commit

corporel,

il

la

vie crea-

force expansive,

donne

Szin

Abel,

force compressive a

diviseur, centripete. Car, le

Temps

;

devenu

va connaitre VEspace.

Le Temps compacte en nebuleuses la substance ether ee de VEspace; Cain accable Abel: d'oii le

monde

materiel, qui s'organise sur la base de la

troisieme propriete de

VAbime

laquelle engendre nc?

Seth, la repartition siderale

de

la

(la

force rotatoire),

substance adamique dans FEspace, au

du Temps. Le Fiat de Bcehme

(1),

Providence a allume

la

bime

:

mais

Adam

les

ou

le

moyen

rayon darde par

Lumiere

astrale

dans Va-

sijstemes solaires s'organisent...

Desor-

se disseminera par sous-multiplication,

au moijen du Temps, dans tous

les

mondes qui

roulent a travers VEtendue,: jusqu'au**jour de totale epuration et

tion de

Temps

la

VEspace

-sa

du retour a VUnite, par integra-

divisible, et

rupture du moul'e du

diviseur.

Telle est la substance de cet enseignement (2) r (1) (2)

Voir la note precedente. Les cliff erentes ecoles que nous avons rangees sous

lc&

.

soit

AVAN.T-PROPOS

qu'on veuille, avec Bozhme

25»

Vecole mys-

et toule

imaginer deux chutes successives

tique,

Lucifer-/Eloha, englouti abijssales

cfe la

s' envelop



trn:

dans

pant

Nahash,



celle

de

premier aux tenebres

le

Nature-essence

tion), et

:

V illumina-

(avant

pour seduire Adam-Eve

la 3

e

propriete de

VAbime

;

dans cette Rotation angoisseuse (produit des deux forces compressive et expansive), qui est la base latente' de la

double vie psychique

tous les etres crees

;



soit

Moise interprete par Fabre

et

volitive

de

qu'on suppose, avec d! Olivet,

que Nahash,.

rubrique generate de Doctrine Secrete en Occident, ont cha— cune, oil pen s'en faut, son langage propre ; et si le fond essentiel

reste

idenlique,

les

symboles

et

les

vocabulaires-

varient a Vinfini. Dans not re expose, nous adoptons le langage de VEcoleque nous croyons la plus sauanle, celle gui va de Moise a Fabre d'Olivet, en passant par la Kabbale et par Bcehme. Encore y a-t-il, an long de cette chaine de transmission esoterique, diverses opinions a selecter et pliisieurs dialectes

a unifier. Ces denominations rf'orientale et d'occidentale, par rapport a la tradition occulte, ne prcsentent rien d'absolu ; elles nous sont diciees par les circonstances... Pliisieurs ecoles asiatiques et meme hindoues peiwent enseigner line doctrine d accord avec la notre, comme il se peut voir en Europe des csolericien's partisans de Veternite de VUnivers physique. Mais nous avons tenu a nous distinguer de certains occul— tistes, d'ailleurs instruils, a tendance materialiste et meme athee, qui se donnent pour les disciples et les seuls representants de la Sagesse orientale. La Socicte theosophique,. fondee par eux a Madras, a rapidement propage ses branches en Europe et en Amerique. C'est ce qui a decide un grand' nombre de Kabbalistes, d'Hermetisles, de Gnostiques, de Rose-Croix, de Martinistes et de Mystiques europeens, dont les doctrines concordent sur tant de points essentiels, a lever Vetendard spiritualiste de la Tradition occidentals r

}

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

26

force impersonnelle, a

chute 11

suffi

d' Adam-Eve.

pour determiner

la

^

import e d'ailleurs assez pen qu'anterieurement

— un

a la chute d'Adam, un autre lEloha, . (2) « Les trois proprietes du Desir » (Bcehme). L'enfer est la matrice du Macrocosme (Paracelse). (3 (Elementisation lumineuse). (4) 11K (1)

1

)

W1

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

142

de

s'engendre le feu-principe ou

la

du theosophe allemand. Nous empruntons en passant

medium

uni-

versel

ces quelques traits

fragmentaires au systeme de Boehme, parce qu'ils off rent,

avec l'objet de ce chapitre, des rapports

frappants

d'interet majeur. Cependant,

et

correspondance analogique,

On

il

n'y a point identite.

fera bien d'y prendre garde.

notamment,

mais sa source universelle, celeste

Nahash

tient

logique,



potentiel,

entre

le

cosmique

;

(1)..,

principe originel de

au mystere de toute generation onto-

dans

et que,

Nahash

rHomme

les

point de soudure

le

Cosmos,- a naitre tous deux.

c*est

surtout Mo'ise qu'il faut in-

Nahash.

terroger, touchant

profondeurs du limbe

encore

est

et le

Au demeurant, n'est point

Le feu-principe,

n'est pas la lumiere astrale,

Retenons seulement que

y a

s'il

Le theocrate

d' Israel

seulement l'editeur (l'auteur peut-etre)

de cet hierogramme

TEtre ambigu

qu'il

;

par surcroit, de

historien,

nomine

une

ainsi, Mo'ise a trace

page decisive de sa legende esoterique, au troisieme chapitre du Beroeshith. II

designe

sous cette apellation,

primordial de la chute,

le

xs?n3

,

TAgent

Tentateur edenal

;



*

Ainsi du reste.



Le grand mystique traite des principes de la celeste Nature, concue anterieurement a la decheance (Voy. notre Avant-propos, page 20). Ce decor eternel une fois pose, Bcchme passe seulement aux drames de la chute des anges ej: du peche originel. En ce tome, au contraire, nous accejftons la chute comme un fait accompli nous traitons de la Nature dechue, sans chercher ce qu'elle pouvait etre avant la catastrophe. (1)



:

i/equilibre et son agent

meme nom,

sous ce «

un

les Bibles vulgaires

designent

champs (1) », et agnostique ajoute en marge c'csUa-dirc

serpent, subtil animal des

scoliaste

143

:

Demon, deguisd sous

le

le

cette apparence.

Nahash, ecrit Fabre d'Olivet, caracterise proprement ce sentiment interieur et profond qui attacha Tetre a sa propre existence individuelle, et qui lui fait ard eminent desirer.de la conserver et de l'ctendre. Ce nom, que j'ai rendu par celui d'attract originel, a ete malheureusement traduit dans la version des hellenistes par celui de serpent maisejamais il n'a eu ce sens, meme dans le langage le plus vulgaire. L'hebreu a deux ou trois mots, entierement diflferents de celui-la, pour designer un serpent. Nahash est plutot, si je puis m'exprimer ainsi, cet ego'isme radical qui porte l'etre a se faire centre et a tout rapporter a lui. Moise clit qu*e ce sentiment etait la passion entrainante de l'animalite elementaire, le ressort secret ou le levain que Dieu avait donne a la nature. II est tres remarquable que le nom employe ici par l'ecrivain hierographe pour exprimer cette passion, ce ressort ou ce levain, est Haryin, le meme que Zoroastre, parmi les Perses, avait employe pour designer le Genie du Mai... Ainsi, d'apres l'esprit du Sepher et la vraie doctrine de Moyse, Nahash Haryin ne serait pas un etre distinct, independant,... mais bien uri mobile central donne a la matiere, un ressort cache, un levain agissant dans la profondite des choses, que Dieu avait place dans la nature corporelle pour en elaborer les elements (2). » «

;

Les modernes traductcurs, qui n'y voient point malice, suivent la remorquc de saint Jerome mystifie et des Sep(1)

tan tc mystincateurs. Chacun peut se reporter a VI introduction generate du Ser-

pent de

Genese (tome I, page 20-21), oil nous avons transcrit le texte hebrcu du verse t en litige, avec les deux traductions, exoterique et esoterique, en regard. (2; Cain,' p. 34-35, passim. la





144

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

C'est de ce levain, inseparable

pour nous du fluide

universel qui constitue sa base de manifestation, c'est



de ce levain que parle Quantius Aucler, Phiero-

phante pai'en de nante, ou

il

la Threicie,

effleure le

dans une page eton-

grand probleme de

la bio-

logie siderale.

«

Vous avez des idees bien grossieres: vous pensez

que ces globes lumineux, qui gardent toujours leurs places dans un fluide qui ne peut les soutenir qui, dans des oppositions et divers aspects, ont des marches toujours regulieres, ont et£ places sur vos tetes pour amuser vos yeux et les calculs de vos astronomes! II n'y a dans la nature que des corps morts ou vivants; tout ce qui est mort n'est pas vivant; tout ce qui est vivant n'est pas mort. « II y a un ferment qui est Pesprit (1) qui joint l'ame au monde: son action est continnelle; il change tout, c'est le grand Protee; il dissout les etres morts, et il ;

prepare, en les dissolvant, a etre le lieu ou de nouveaux etres, d'une maniere que vous ne pouvez pas merae maintenant soupconner, viennent du grand abime de la Nuit pour se corporifier. Si vous savez interpreter PHymne a la nuit d'Orphee, vous aurez un des premiers points de la Doctrine vous saurez comment tout se forme, vous pourrez voir vos yeux sans miroir, et -ebranler les comes du taureau. Ce ferment n'agit pas sur les corps vivants (2), les

:



SOLITUDE

189

astrale roule en ses ondes les mirages

les plus repoussants, les plus terribles, les

plus monstrueux

que

:

frayeur,

la

la haine

ou

quelque passion vive envahisse soudain Tame en

rompt

sortie siderale, le lien se

et

l'ame ne peut

plus rentrer.

Ce n'est pas tout. Dtit-on nous accuser de

nous voulons tout

Le vehicule du regorge done,



parfois hideuses,

puissant a

dire.

>

potentiel en instance d'objectivite et

nous y insistons,

— de

quele pinceau de Goya

rendre

spectres, dont

folie,

dans

serait

im-

leur horreur. Ces

toute

nous reparlerons,

ou luisant d'un vague

formes



etres obscures

instinct, semi-conscients et

d'une intelligence limitee coriime beaucoup d'Ele-

mentaux

et

conscients

nieme d'Elementaires, ou brutaux

com me

les

Larves proprement

et in-

dites,



*

veulent a tout prix s'incarner

ce sont les

:

Lemures

de tout ordre.

Vous representez-vous Texistence subjective (1)

?

emportes pele-mele avec

les

et la se

fleuve

ce

torrentiel

de

Ces lemures y roulent,

ames a

naitre...



Qk

torment de petits vortex a Taigu sifflement,

prompts a

se resoudre apres

un

arret brusque. C'est

Subjectif s'emploie en occultisme pour qualifier ce qui n'est que virtuel a l'etat d'essence, par opposition h. ce qui est manifeste a l'etat de matiere. Non point qu'il .s'agisse d'une chose qui est neant en dehors de la pensee qui la con^oit, d'une illusion du sujet les choses du plan" subjectif deviennent objets pour tous ceux qui savent se maintenir sur ce plan, ou s'epanouit la realite interieure de la Nature. (1)

:

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

190

un

qui vient

e.tre

s'objectiver en s'incarnant

cle

il

de puissance en acte.

est passe

Comment



?

Soit en

animant P ovule feconde

d'une femelle animale de sa race

embryo n

fait

:

;

:

fantome

le

s'est

d'exteriorisation pro-

sa virtnalite

gressive s'y exerce au gre des normes, et determine sa forme organique sur

le

tique qui lui est propre

ou moins longue,

:

nait,

il

patron de

la faculte plas-

apres une gestation plus

incarne sous une forme

adequate a sa nature, analogue son verbe interieur. Telle est de toute hierarchie terrestre.

proportionnelle a

et

la regie



pour

les

ames

Soit en s'engouf-

frant dans une effigie materielle, encore vivante,

ma is

actuellement abandonnee et vide

denuees,

phique

comme nous

?

Larves,

dirons, de principe

mor-

en con-

en corps), usent surtout de ce

se batir

d'incarnation par surprise...

Concoit-on tion

les

et d'essence individuelle, (incapables

sequence de

mode

le

:

la

portee de cette eventuelle abomina-

L'experimentateur temeraire, quand

reintegrer son corps, peut

le

il

veut

trouver occupe par une

Larve, qui s'y est installee, a pris possession des organes, s'y est fortiiiee pour ainsi dire. Alors, de quatre choses,

Ou et

Pune

:

bien Poccultiste parvient a chasser Pennemi

reprend

la place d'assaut

;

c'est

Y unique chance

de salut.

Ou

apres avoir deloge Piritrus, la fatigue de

b'ien,

la lutte

ne

organisme Ou'bien,

lui laisse ;

plus la force de reintegrer son

et c'est la il

mort.

rentre sans avoir

pu expulser

le

fan-

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

191 C;

tome lui

.;

;

doit se resoudre a vivre en partage avec

ii

d'oii

:la

monomania, ou tout au moins

folic, la

possession.

la

Ou

Larve qui demeure maitresse du

bien, c'est la

champ de

bataille

;

elle

va desormais

"vegeter en ce

corps, et c'est Yidiotisme (1).

Si

vous etes

sage,

Lecteur

ami,

prendre ces quelques lignes pour

chemar

vous pouvez

le recit

d'un cau-

vous aurez merae raison de hausser les epaules aux revelations qu'elles contiennent car :

;

elles

n'expriment plus une realite que pour les

rn eraixes

jusqu'a

qui tentent Dieu

ambitionner

Royaume de

de

et

te-

br.avent la Nature,

descendre

la Mort, puis de rentrer

vivants

dans

au

la vie

bu dans une coupe mortelle Teau dormante du Styx, melee aux flamm'es liquides du Pklegeton. terrestre, apres avoir

Cette invasion de l'effigie humaine par une Larve est cas moins rare qu'on ne se l'imagine ; M est loin de se

(1)

un

produire uniquement dans le cas de bilocation magique. Nombre de praticiens, specialistes des maladies mentales, en savent long sur ce sujet. Livrent-ils bien leur pensec tout entiere, lorsqu'ils epiloguent et raffment a Tenvi sur les variations de la personnalite ? Peut-etre la seule crainte d'egayer les ricaneurs de profession leur interdit-elle de paraitre plus explicites. Quoi qu'il en soit, le createur du vocable alienation peut se flatter, ou d'unc heureuse rencontre d'expression, ou d'un libre choix plus heureux encore (Cf. chap. V). Observorts d'ailleurs qu'il convient, au cas present, d'entendre le mot Larve dans son sens le pins etendu. Bien que d'ordijiaire le mode violent de soudaine incarnation soit le fait de Larves proprement dites, d'autres entites moins infimes du monde invisible le pratiquent aussi d'aventure^ Voir, plus bas, l'enumeration des « indigenes de l'Astral »»

'

'

192

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

o

Dans

les sanctuaires

1'autel des

Dieux immortels,

de saintes ablutions "vaient,

sous

Toeil

presque sans

meme d'lsis

de Tantique magie, derriere

et

les

Mages, purifies par

de rigides austerites, pou-

paternel de l'hierophante, realiser,

peril, cette

ceuvre psychurgique. C'etait

l'ultime epreuve de l'initiation :

une

sorte de

miraculeuse,

mait devant

et le le

mort

aux mysteres

suivie d'une resurrection

vainqueur de Tepreuve se nom-

peuple

:

celui qui vit

malgre

la

mort.

€'est encore, dans l'lnde, une des secretes significations attributes au titre de Tlnitie Dwidja, ou

deux

fois ne.

Mais que de garanties accumulees autour du neophyte Souvent il ne partait pas seul mais un !

;

Mentor accoinpagnait

Telemaque du mystere, dans son voJ age aux sombres bords. Puis, sept mages experiments (1) faisaient la chaine sympathique autour du corps de l'absent a tout moment, pour peu qu'un danger s'annoncat, ils et guidait ce

T

;

pouvaient d'un

effort rappeler cette

ame

a Texis-

tence.

Le dragon de feu qui garde la porte des mondes au dela n'etait evoque qu'a bon escient on savait :

En des

moins frequents, le nombre des adeptes de la chaine magique etait porte a douze. Pourquoi sept et •douze ? Et quand douze plutot que sept ? Nous laisserons au •chercheur le plaisir de resoudre ce facile probleme les significations symboliques du Septenaire des planetes et du Duodenaire zodiacal, c'est-a-dire du petit et du grand cycle, ne laissent guere de latitude a Tiraagination pour s'egarer (1)

cas

:

•en

de fallacieuses hypotheses.

,

*"7t*

3

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

moderer

le

choc de son abord

193

et Teffroyable etreinte

de son baiser.

Pour

ce qui est des Larves (qui deviennent phos-

quand d'une imminente incarnation), Ton

gagne nait

quis

le

rut

soin (1),

yeux

aux

phorescentes

de

-les

selon les

,

clairvoyants,

les

pre-

disperser avec l'instrument rerites.

D'ailleurs, enveloppe d'un vaste

manteau de

laine *

qu'on repliait reposait dans

aucun

cas,

il

trois fois sur lui, le corps cataleptise

un

etat de salutaire isolement

:

en

ne risquait d'etre envahi ou possede(2).

L'on pense bien qu'a

la suite

de ces peintures, du

Un

de nos vieux amis, M. Leon Sorg, president du tribunal de Pondichery, nous a rapporte l'instrument sacre qui sert, au Thibet, a dissoudre ces coagulations malfaisantes de la Lumiere negative. Cette maniere de lance en cuivre cisele presente a l'admiration du dechiffreur de pentacles toute une synthese hieroglyphique, revelatrice, et de la doctrine des fantomes astraux, et du mode de dispersion d'iceux. Nous en detaillerons ailleurs la forme symbolique (1)

et la signification occulte.

M. AXigustin Chaboseau,

le tres distingue indianistc, a soi-

gneusement examine ce rare objet, Tun des plus sacres, parait-il, aux yeux des pretres thibetains, qui le nomment P'iir-b a (lisez Phourbou). II leur sert pour 1'exorcisme et la mise en fuite des mauvais esprits. Get instrument liturgique a du etre primitivement derobe dans quelque couvent thibetain, car les lamas inities lui attribuent un caractere f

auguste, qu*ils repousseraient, a l'egal d'un sacrilege, 1'idee seule de le donncr ou de le vendre a un profane. M. Chaboseau, en 1892, n'avait encore eu l'heureuse chance de decouvrir qu'un seul P'ur-b'u, dans les nombreuses colsi

*

lections

etudiees par

lui

a

epoque mais le notrc plus beau des deux et le plus photogravure ci-contre). cette

;

nous a-t-il" assure, le curieusement cisele. (Voir la Le celebre manteau cVApollonius n*etait pas autre (2) chose. Ce mystique linceul a ete conserve, a titre de symbole, dans le rituel de l'initiation martiniste.

serait,

1

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

194

peu engageantes, .nous n'allons pas livxer formule du Sezame, ouvre-ioi, qui donne Tacces

reste assez la

du monde .

astral.

Nous estimons en

avoir dit assez.

Bornons-nous a signaler pour memoire l'existence

du vampire

et

du loup-garou, deux formes particu-

lieres de la bilocation

magique, ou Sortie en Corps

L'etude de ces phenomenes cadrera parfaite-

astral.

ment aux VP et VII* Chapitres, intitules, Tun la Mort et ses Ar canes, et 1'autre Magie des transmit:

:

tations.

nous reste a effleurer d'autres mysteres, plus

II

logiquement attribuables au present chapitre.

La

solitude engendre tous les fantomes, et les

amis des fantomes cultivent

Geux qui

se cloitrent

dans

la solitude.

par haine de

la retraite

leur prochain, obeissent a cet egoisme radical (reflet

de Nahasli), que les hindous designent sous ce

vocable ration

Tanha

:

(1). C'est le

principe de toute aber-

de toute perversite

et

;

la perdition est

au

bout.

Le mage de lumiere, tiers la solitude

;

VGila qui a tout

lui aussi,

niais c'est 1'air

recherche volon-

pour mieux

d'un paradoxe

;

la fuir...

n'en est

il

rien.

Quand

le

mondaines, (1)

Tanha

mage

se resout a

que pour

c'est

rompre

ses attaches

lui la foule est

un desert

consiste proprement dans la soif de 1'existence

individuelle, isolee

;

l'idolatrie clu jioi en procede.

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

fait

195

de multitude, et qu'il a statue de vivre dans la

communion

des saints, ou de s'elever, dans l'apo-

theose de l'Esprit, jusqu'a Tetat sublime de serenite

omnisciente en Dieu, le

men connu

des hindous sous

nom, aussi calomnie qu'incompris en Occident,

de Nirvana. II

n'y a pas de.moyen-terme

:

on ne

s'abstrait de



l'humanite que pour vivre avec Dieu,

on avec

Satan.

Aussi

les

anciens Sages disaient-ils de la solitude

que l'homme

s'y

mais dans sa

voie, droite

qu'il

trempe fortement,

et s'y fixe

ou tortueuse

;

desor-

en un mot,

en sort Esprit de lumiere ou de tenebres. Rien

n'est plus vrai.

Dans la solitude, en eff'et, on vit face a face aveG son Karma. L/atmosphere secrete des lieux deserts, qu'une perpetuelle saturation des volontes antagonistes n'a point neutralisee,

quel que sorte,

— une

telle

atmosphere

lement receptive d'un verbe,

moindre pensee,

le

blasee, en

banalisee,

moindre

est essentiel-

quel qu'il soit vouloir, le

:

la

moindre

desir s'impregnent dans la substance efiiciente de

TAor ils s'y developpent une merveilleuse intensite. ;

et s'y

manifestent avec

Ce sont autant d'etres potentiels, generes au jour le jour,

suivant les caprices de la pensee

et

des aspi-

rations, et qui exercent a la longue sur leur auteur

une influence repercussive, que lui-meme ne soupconne pas. Car, le plus souvent, il n'a Texperience que de

la vie habituelle et

mondaine.

Or, au cours de Texistence

commune,

les per-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

196

echanges de

pdtuels

de vouloirs,

d'idees,

fluides,

.

impriment a une personnalite des variations dans sa marche, des fluctuations dans son allure, des hesitations dans sa pensee...

II

n'est pas jusqu'aux

convictions les plus assises, que ne modifie peu a

peu

le souffle

des ambiances. Le frottement use et

polit insensiblement les tranchantes aretes des in-

dividualites les plus anguleuses.

Mais, dans la solitude,

du dehors

influence directe repliant toujours

complaisance

dans

;

et s'y reflechit

la direction

ne subit aucune

sa propre pensee, se

sur elle-rneme,

repose avec

s'y

avec ivresse

:

aussi le

inebranlablement sa marche,

aftirme-t-il

solitaire

Phomme

ou

le

portent ses habitudes cere-

brales.

De

ces observations,

tegme

:

c'est

on peut induire un apoph-

que Pisolement absolu, qui trempe

caractere, n'elargit pointy Pintelligence

conne indomptable>

— incorrigible

la

les

Phomme

primitif,

le

confuses

forme...

les

Larves

Seigneur eut de-

pour donner naissance a

Eve. Des ephialtes recueillaient ces

s'y fa-

enfants de la solitude d'Adam, revant a

fenime archetype, avant que

double

Ton

aussi.

nous presente

EJne legende ra'bbinique

comme

;

le

aspirations

et

le

leur

temoignage de donnaient

une

Nous esperons qu'on nous entend.

Paracelse enseigne a son tour que ces sortes de

fantomes fois lues.

sont

engendres

qu'on laisse secher au

Son ecole ne

fait

abondamment, soleil

chaque

des vetements pol-

en cela que reproduire Popi-

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

nion des anciens hierophantes

une

:

197

loi

religieuse

expresse interdisait aux peuples de la Grece, d'ex-

poser a la flamme de l'atre les linges taches de

sperme ou de sang menstruel

(1).

L'on aurait tort de croire que ces prohibitions fussent pueriles, ces precautions vaines est

un

liquide myste rieux

emphatique, expansive

;

le

sang

deborde d'une vie

il

prompte a

et

:

revetir,

des

qu'on repand son vehicule, toutes les formes imaginables.

Les abattoirs

et

les

amphitheatres sont

devenus, de nos jours, des seminaires de Larves

sans

nom

:

nous ne souhaitons pas aux sceptiques

d'empoisohner leur atmosphere individuelle par

la

frequentation de ces lieux, tout degoutants de fan-

tomes sanglants

;

que de cas de

n*ont point d'autre origine

folie et d'epilepsie

!

L/idee est a Tintelligence ce que le sang est au

corps

;

aussi

les

cogitations passionnelles engen-

drent des spectres a foison

:

les

pensees libidineuses

developpent des fantomes de luxure

inavouees de

la

;

les

rancoeurs

jalousie determinent de vivantes

obsessions, qui ravivent la plaie des cceurs envieux;

(1)



pruntent a ce dernier la substance biologique

re*

quise

aussi 1'etre obsecle ressent-il une subite im-

:

pression de froid penetrant, et

meme

cons-

a-t-il

cience d'une deperdition vitale assez notable.

Tel est

le

du medium qui

cas

s'efforce

de produire

en public des fantomes astraux. Son vouloir etant habile a modifier Taspect de ces coagulats,

pour peu qu'entraine convenablement,

il

sait,

les revetir

de toutes les formes qu'il arrete en son imagination. Faire apparaitre

une main, un

l'apparence d'un animal, ou

meme

pied,

une

tete,

celle d'objets

de

toute autre nature, tels qu'un meuble, une carafe,

un bouquet,



tout cela, pour certains

mediums

extraordinaires, n'est qu'un jeu. •

Cette magie des transmutations louche de tres

pres, d'une part

aux mysteres de

de Vautre a ceux de seule

Ten distingue

la*

Palingenesie

les

:

la

Lycanthropie, ;

une nuance

phenomenes de palinge-

nesie et de lycanthropie se reduisent a des modali-

du double ethere d'un

sations

plante

;

tanclis

que

le

animal

ou d'une

corps astral n'est pas acteur,

mais instrument, dans

l'esquisse des

formes exte-

.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

208

rieures par coagulation d'une larve

;

joue

il

settle-

ment (comrae 1'indique son nom de mediateur plastique), un role d'intermediaire entre la volonte du

medium

lemurien qui constitue l'appendice

et l'etre

iluidique de celui-ci.

Les mediums de cette force ne sont pas legion.

Le plus grand nombre se contente de transsuder une certaine dose de force psychique et d'en saturer leur nimbe,

Indigenes de V Astral (dont nous

oil les

#

parlerons bientot) viennent se manifester battre. Les*

Elementaux,



Elementaires,



et

tres

et

rarement

s'e-

les

qu'attire ce bain de vie extravasee,

entrent alors en communication avec les assistants et se

mettent volontiers en depense de phenomenes

iluidiques.

Parmi

ces Invisibles,

il

en est pourtant

plus avises et de moins prodigues, qui, n'ignorant

•de

pas ce qui

consume de force nerveuse en de menagent le medium, aux fins de ne

se

pareils jeux^

point tarir en lui la source complaisante sensualile s'abreuve.

temps

mais

possible,

pour prolonger

et,

des badauds

lis ils

en jouissent

le

oil

leur

plus long-

n'ont garde d'en abuser

le plaisir,

;

divertissent le cercle

par d'interminables confiden-

spii'ites

du monde) rimaginatruchement des esprits » fera

ces, dont (de la meilleure foi tive reactionnee -tous les frais -sa

plume,

ses

et le

:

et le

du

«

medium-ecrivain de faire crier

medium

pantomines

et

a incarnations de multiplier

seances qui n'en finissent plus

presumable que

les

au cours de

ses ventriloquies, !...

Du

Invisibles venus

reste,

ii

est

du dehors ne

negligent point eux-memes, pour obtenir des

« effets

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

209

4

physiques

»,

de mettre a profit les Larves qui peu-

nimbe hospitaller de l'Evocateur. La plupartdes mediums, procedant par objectivations de Larves ou par evocation des Elementaux (consciente ou non), en sont quittes pour un peu de fatigue, sauf a payer cherement un jour pareille collaboration, Quelques rares, en qui Ton peut voir plent

le

d'intuitifs occultistes,

en corps

ne procedent que par sorties

astral, partielles

ou completes. Plutot que

subir l'esclavage du pauvre possede que les Larves

devorent tout vif

;

meme

plutot

que d'appeler a

l'aide les capricieux genies des elements, ils pre-

ferent prendre

siir

dangers immediats

soi les frais cle

Texperience,

ber, celle-ci durant, en condition

en catalepsie

(1).

dynamiques

Ils

realisent

et les

— quitte a tom-

seconde ou ainsi

meme

des apports

d'objets materiels, et parviennent a distendre leur sideralite jusqu'a produire tous les

quitaires,

phenomenes

ubi-

— ou sans doute excelleront toujours

les

ma^iciens noirs et

les passifs

ne vont pas sans

deploiement de toute une legion

le

de la medianite, qui

de Larves ou d'Elementaux.

Mentionnerons-nous dont teur

le talent ?

On

ici

ces pretendus

mediums

se reduit a des subtilites d'escamo-

ne saurait trop se mettre en garde contre

Beaucoup de mediums

de magiciens ne peuvent exterioriser leur force,' meme partiellement, sans perdre connaissance et ofTrir les symntomes de la catalepsie c'cst ce que les fakirs de l'lnde appellent dormir du sommeii des Dieux ou des Esprits. D'autres lie tombent dans cette phase lethargique, que s'ils realisent la projection integrale de leur sideralite. (1)

et

:



a

LA CLEF DE LA MAGIE NOTRE

210

ces faussaires, ingenieux a toutes les contrefacons

phenomeniques. Rappellerons-nous la manie

mediums

excellents, qu'on voit

dence de

faits

commune

a tant

de-

compromettre Y evi-

probants a eoup sur, par ua deplo-

phenomenes impudemment parfois grossierement simules ? Nous avons fait

rable melange avec des et

ailleurs (1) nos reserves a ce sujet, en

demelant

vraie cause d'un charlatanisme aussi frequent

:

la

elle

reside dans la superbe obstinee de ces glorieux, qui,

met tant leur amour-propre a donner le change sur une maladie oil ils voient leur maitrise, se trouvent accules a la supercherie et contraints de suppleer tant bien que

mal aux intermittences de

cet

Agent

qui les epuise, et qu'ils appellent leur force. II

est a

propos de faire observer, en

effet,

que

la

faculte d'exteriorisation fluidique n'est point nor-

male chez I'homme, a son present degre devolution. Cette faculte "tout exceptionnelle se

developpe

spontanement, ou s'acquiert par la perseverance de TefFort. Spontanee,

on doit y voir

l'effet

ladie veritable, qui se trouve deja

precedent tome

comprendre a bables...

(1)

(2),

cette

et

mentionnee au

dont nos lecteurs doiyent

heure

la

cause

et

Maladie fort enviee, en tous

Le Serpent de



d'une ma-

la Genese,

tome

I (le

Torigine procas, et volon-

Temple de Satan),

pages 121-124. II est juste d'avouer, pourtant, qu'on voit de bons mediums tricher d'une manierc inconsciente et en parfaite candeur d'ame. (Cf. le recent livre de M. le colonel de Rochas, VExteriorisation de la Motricite, Paris, Chamuel, 1896, in-8°). (2)



Ibid., \\ 411.

LES

MYSTERESDE LA SOLITUDE

tiers contrefaite de

ceux qui n'en sont pas

Pour un medium conscient tif

;

pour, dix

211

atteints.

volontairement ac-

et

mediums loyaux

et

surs qui

sont

strictement passifs, l'on rencontre peut-etre trente industriels douteux et cinquante escamoteurs sans

vergogne. Tel

est,

au surplus,

le

cachet des phenomenes non

simules, qu'un observafeur d'experience ne parvient

a s'y meprendre qu'en y mettant de la bonne volonte. *

Expiorateur, en ce chapitre, des arcanes de la solitude,

nous avons particulierement

insiste sur

la

nature deconcertante des Larves fluidiques, calamiteuses

compagnes de tout

huriiain qui s'entete, in-

sociable et fanatique, a vivre dans Tisolement.

La

voix unanime des premiers siecles Chretiens nous designe la Thebaide

comme

apparitions et des mirages

la patrie legendaire :

ou Jacques Callot a'burine Antoine ferait un pendant planche pittoresque

du Sabbat des

et

des

et la celebre eau-forte

la

Tentation de Saint-

fort convenable

a la

malheureusement assez rare

Sorciers, dont Pierre de Lancre

il-

lustra la secpnde edition de son Tableau de Vlncons*

tance des Maiwais anges (Paris, Buon, 1613, in-4°).

Les Larves

sont,

par excellence,

les spectres

de

la solitude.

Mais au royaume de l'Astral pullulent d'autres races d'e^res spirituels ou pseudo-spirituels, susceptibles le

de se manifester transitoirement ici-bas, par

ministere du medium.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

212

Les uns sont, pour ainsi V Astral

;

dire,

indigenes de

d'autres n'y sejournent que de passage.

Quelques-uns n'y paraissent qu'a enanissionnaires, ou

comme

de chacun en son

traite

les

titre exceptionnel,

ambassadeurs.

lieu.

II

sera

Pourtant, des cette

heure, une classification sommaire ne semble point

hors de propos.

Les principaux Indigenes de TAstral 1°

les

Mirages er rants,

3° les Elementaires,



— 4°

sont

Elementaux,

2° les les

(1)

Ombres,



;



et 5° les

4

mauvais Da'imones. L'on peut aussi ranger dans cette classe les vivantes creations de Flntelligence

de la Volonte humaines, savoir

et

vitalises,

les

la

:

les

Concepts

plupart des Puissances collectives

et

Dominations theurgiques (faux dieux).

Les Passagers de FAstral sont nes,

s'il

est

permis de

dire,

les

Ames humai-

en instance d'incarna-

tion.

Les etres enfin qui ne paraissent dans ce royaume inferieur de la nature que pour accomplir sion, sont les

I.

Ames

— L'apocryphe

glorifiees et les

Anges

une miscelestes.

des Oracles ae Zoroastre vati-

cine d'un feu bondissant, configuratif et plastique

;

d'un feu plein damages et d'echos,

et

lumiere qui abonde, rayonne, parle

et s'enroule (2).

(1)

Nous voulons

dire VAslral



proprement

encore d'une

dit

ou inferieur,

faut s'entendre. Certains adeptes de la Science generalisent le terme « Astral », jusqu'a y comprendre les regions mysterieuses ou habitent les Reintegres, dans 1'irradiation plus subtile de la Lumiere de gloire. car

(2)

il

,

naturante,

qiri lui

premier.,

il

peu't

direct em ent,

comnmnique

sans symbol e, la Verite-lumiere. degre,

An

penetre Tessence de la Nature providen-

l'adep^te tielle,

227



An deuxieme

cornmuniquer ineme avec 1'Esprit

pur, qui le ravit au Ciel ineffable des Archetypes divins

dans ce cas,

:

il

y a transfusion de

la Divi-

In-

nite-pensee qui se fait humanite-pensante en

telligence de Fadepte, par FefFet d'une intime al-

transmutation

chimie, d'une

formidable

et inex-

pliquee.

La tive

sortie en corps astral differe de 1'extase ac-

car de corps physique semble alors en cata-

r,

lepsie,

actibnne par une vitalite presque impercep-

tible

cependant que

;

plastique (enveloppe tual le) flotte

corps astral ou mediateur

ambnlatoire

Tame

spiri-

et se dirige

ou

il

veut, rattache

au corps materiel par une maniere d'ombi-

lication fluidique.

Nous Tavons deja

Ainsi, la personnalite consciente

astrale

de

dans I'lmmensite de Tether sideral ou

lumiere universelle, qifil est

le

ou bon

lui semble, et

explique.

vogue en forme

va d'elle-meme prendre

connaissance des realites lointaines qui peuvent -

Tint exes ser (2). Mais alors, (1)

Voyez plus haut, pages



si

ce sont des notions

178, 184-194.

Exemples, rapportes de Cornelius Agrippa: « C'est ainsi que nous lisons.qu'Hermes, Socrate, Xenocrate, Platon, Plotin, Heraclite, "Pythagore et Zoroastre etaient coutumierenient ravis hors de leur'chair, et qu'ils acqueraient de la sorte la science de l>ien des choses. Nous llsous de menie (2)

228

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

,

d'ordre intelligible qu'elle pretend acquerir,



ces

notions ne lui sont.que symboliquement transmises,

par rintermediaire de la lumiere astrale, qui, avant tout configurative, ne parle qu'en offrant a la sagacite

de Tesprit une serie d'images, que celui-ci doit

traduire ensuite,

des hieroglyphe's de

Ce langage concret

sible.

done

comme

le

Invi-

d'emblemes

tissu

et

1'

seul dont la Verite se puisse servir,

est

pour

s'exprimer par rintermediaire de F Astral.

En mode

passif, la

haute Extase comporte aussi

dans Herodote, qu'il y avait autrefois dans File Proconese un philosophe d'un savoir merveilleux, du nora d'Atheus, et que son ame sortait quelquefois de son corps apres de longs voyages, elle y rentrait plus savante qu'auparavant. Pline nous rapporte que Fame d'Hermotine de Clazomene avait coutume de pareilles sorties que delaissant son corps, elle voyageait ca et la, et rapportait ainsi de loin des nouvelles exactes. Et il y a encore de nos jours, chez les Norwegiens et les Lapons, nombre de gens qui quittent leur corps trois jours durant, et racontent a leur retour bien des choses des pays eloignes. Cependantqu'ils voyagent de la sorte, il faut garder leurs corps, et veiller a ce que nul animal vivant ne passe dessus ou ne les touche autrQinent, on dit que ces ame*s ne pourraient y reutrer » (de Occulta philosophic, ;

;

:

III,

50).

De quels

«

animaux vivants

»

l'occultiste

en phase de

bilocation doit-il redouter l'abord, pour sa depouille corporelle : e'est ce que nous laisserons a la subtilite du Lecteur

de discerner. Qu'il n'oublie pas qu'Agrippa nous enjoint formellement de lire entre les lignes de son livre « Que nul ne s'irrite contre nous, si nous avons cache la verite de cette science sous l'ambigu des enigmes, et si nous l'avons dispe'rsee en divers endroits de ce traite. Car ce n*est point aux sages que nous l'avons cachee e'est aux pervers et aux mechants et nous l'avons enseignee d'un tel style, que necessairement le profane n'y voit goutte, mais que le sage n'aura point de peine a y parvenir. » Telles sont les dernieres phrases du traite de la Philosophie occulte.

le

soin

:

;

:

'*

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

deux degres

:



Communication avec Lumiere de gloire



essence, dans la

;

229

Nature-

la





avec

l'Esprit pur.

Quant a n'est autre

1'extase passive astrale

que la

ou inferieure,

lucidite, soit naturelle, soit

gnetique. Devant le diaphane

du

elle

ma-

sujet visionnaire,

se succedent les images, les formes, les reflets, les

fantomes que roule

le

torrent fluidique

mais

;

la

science occulte peut seule apprendre a distinguer

Tirradiation essentielle

qu'on sache eliminer

Le

du

en sorte

reflet illusoire,

celui-ci,

pour retenir

peril est d'evoquer, a son insu des

celle-la.

mirages

er-

rants adequats a ses pensees coutumieres, et de

trouver par suite, dans une vision estimee celeste, l'eloquente confirmation, •— »- disons

duction fidele



mieux

du verbe interieur de sa

la tra-

:

foi

ou de

ses desirs. L'extase passive inferieure a fait bien

des dupes et des victimes

;

la plupart des visions

beatifiques lui Sont expressement attribuables.

Ce qui importe avant tout a Tadepte,

c'est

de

parvenir a se mettre en communication spirituelle avec l'Unite divine

";

de cultiver Tun des degres

c'est

de TExtase active, et d'apprendre a faire parler au

dedans de

soi, vil

atome,

la

voix revelatrice de TUni-

versel, de TAbsolu... Est-il

l'Absolu

done possible au Relatif de comprendre ?



Non, sans doute

en s'unissant a vexe ne

Lui...

reflete-t-il

;

mais d'y

Un fragment

de miroir con-

point tout le Ciel

grande voix de TOcean

ne

assentir,

?

Toute

chante-t-elle

la

pas au

LA CLEE DE LA JIAGIE NOIRE

230

cneiax

tune

da

plus humble coqaillage, qui a en la for-

Legende>

la

(cCit

son immense

et

sonore baiser

AinsL FExtase laisse a

?

Fame

Ofu'une heane) FrmpiregnatSiom



vecue de FAbsohi,,

one keure,

d' essay er,, ffrt-ee

extasiee (ne fut-ce

die

La notion

L'lnfLni,.

le muxmruire intaiiissahlie

S«i revelaieur, qui coaitient tons les

contenu d'aacun. QoeH'es;

Moi

jouissaoaices

!.

du

sans; etre

Retremper

sa vie indhdduelie a Focean: collectif de la Vie in-

ou asprrer la seve

Gonditioinneei.



pur

FEsprlfc

initiation

:

et s'en nourrir

C'est

une

decisive

FAmoux

divin, de la

Bean typique. chemin da priraitif Eden: L« Beau-

celesiie et du.

Re&rouver

le

eoup passent a cote de

meme

senfier, sans

la poxte qui

coraroande ee

apexcevoir cette porfee

eurieux.

y frapp e-t-il, qui et

Le Christ a

il

ne

dit

et aiperretiiF vobis pauci' vero> electi. textes ?

Ah

r

!

saict°

poiint faire

des trois coups mystiques

le seuil

en profane,

ire

c est

:

;

Vm

il

;

tel

re-

heurte

sera pas ouvert

— Petite

mais-il a

et aecipietis

di-t

aussi



Comment

que

parfois- eeux-la

:

;

puFsute

Mulii vocati,

coneilier ees

deux

frappent a la

porte, qui ne sont point appeles encore eettx qui. sontf appeles

ou,. la

;

meme

dedaignent d'y frapper.. Peut-etire

voyanit,

sonner

!

meme

a.

one fenetre aovexte' sot Fimmensite de

:

la ILumiere iatelligible et de

V eiite-

spirituelle

;

souvent

m'y frappent pas, ou plus

y frappent; mal. Si done tu aspires a> devenir un adepte, evoque Revelateur qui reside au dernier tabernacle de

souvenir,

le

tout

e-iire

;

impose au Moi

le plus reftgfeux silence^

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

.

afin que le Soi se puisse te refugiant

f aire

entendre,

au plus prpfond de

231



et aTors,-

ton- Intelligence,

ecoute parler PUniversel, l'linpersonnel, ce que les gnostiques appellent YAbime... Mais-

faut etre prepare,

il



de

et c'est le role

Fhutiateur huinain de surveiller ces preliminaires,

— a defaut

Tevoque etourdinient, voix

celui qui

nam

de quoi l'Abime n'a qu'une voix pour terrible qui

a

te Vertige.

Au

resume,

c'est

un grand

et

sublime arcane que

Nut ne pent parfaire son

eelui-ci. i

initiation,

que

par la revelation directe de VEsprit universel) qui est la voix Ii est

•des

le

qui parle a Finterieur. Maitre unique, l'indispensable Gourou

snpremes. initiations. Nous connaissons les di-

verses manieres d'entrer en rapport avec Lui L'aller chercher, laisser

venir— de

— se

de Le faire venir,

donner k Lui,

part a Sa souverainete

On

sait



de

de Le

— ou de prendre,

(1).

de quelle sorte ambigue certains ottvra-

ges de haute science deguisent les Mysteres, telles.

:

enseignes que

ces.



a

ouvrages, souvent tres pro-

fonds, semblent a la premiere lecture des libelles

de honteuse superstition. Sous quel voile done les

A un

autre point de vue, les Rose-CroiJt ont classe les •divers- modes de l'extase en quatre categories, selon les (I)

•caracteres

qu'elle

P

affecte

et

les

resultats

qu'elle donne 3° VExtase sy:

VExtase musicate, 2* VExtase mystique, billine,, 4 VExtase d'amonr. Dans I'AppendSce de la troi^leme edition & Au seail du Mystere, nous avons commente •et eclairci la tradition re^ue sur ce point (voy. ce livre, pages 218-224). 0,

3

"

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

232

auteurs ont-ils enseigne cet insigne arcane, dont

nous avons entr'ouvert tique

?

Sous quel voile

ment

tabernacle mys-

ci-# dessus le

?



Voila qui est superieure-

curieux. Car c'est pour avoir confondu

Lettre qui tue

»

avec V

«

Esprit qui vivifie

»,

«

la

que

tant d'etudiants en occultisrae donnent a cette heure

dans

spiritisme pur et simple.

le

D'une plume presque unanime,

les

hierographes

notifient qu'il faut evoquer les Intelligences celestes,

comme

seules susceptibles d'enseigner au theosophe

les derniers mysteres. Moi'se sur le Sinai", N.-S. Je-

sus-Christ au jardin des Olives, visites par des

ges

;



Socrate et Plotin, consultant leur genie

— Paracelse et son demon familier inclus

:

meau

An-

de

sa,

dague

geant Adonai,

;



Zanoni

et

;

au pom-

Mejnour

ihterro-

Toutes ces legendes, selon leur

etc...

plus haute signification, symbolisent ce qui presen-

tement nous

est

connu.

Non pas que nous Tutilite de

s'e

contestions. la possibilite ni

mettre en l^apport avec les Intelligen-

ces superieures, avec les araes glorifi«es. cela n'est

que Magie secondaire,

;

mais tout

initiation

au deu-

xieme degre.

Au

troisieme degre,

les

esprits

disparaissent...

TEsprit demeure seul, irradiant, impersonnel, bouil-*

lonnant a travers Infini qui n'est

les

eternelles profondeurs d'un

pas TEspace

divin, de Vie, de Joie, de

de Beaiite divines

;

;

debordant d'Amour

Lumiere, d'Esperance

gorgeant

Tame d'une

et

ineffable

.

'

LES MYSTEHES DE LA SOLITUDE

233-

omniscience qui l'enivre, sans qu'elle s'en puisse '

jamais saouler.

La

personnalite egoiste se fond, disparait, s'eteint

a 1'horizon

du

corame dans

la

fini

que Fame a deserte. En Dieu^

Nature (l'Eternelle Nature de Been-

me), tout est beau, doux, evident, sublime

formidable

comme un

et

baiser dont on se sentirait

mourir, noye dans la vie

Voyez comment



!...

Abraham

le

Juif

decrit,

sous

l'embleme que nous avons denonce captieux, Tac-

complissement de ce mystere

que tu as bien" employe

les

:



«

Tu

verras alors.

mois passes,

as cherche la veritable Sagesse'

car, si tu

du Seigneur, ton

ange gardien, l'Elu du Seigneur paroitra devant et te parlera

des paroles

si

douces

toy,,

et si amicales,.

que nulle langue humaine n'en pourra jamais exprimer

la douceur... (1). »

Au cours de ces notes sur l'Extase, nous nous sommes eleves presque constamment dans une at1

La sagesse divine d' Abraham le juif, dediee a son fils Lamech (Mss. xvm e siecle, traduit de Fallemand [1432] r 2 vol., pet. in-8, tome II, page 76). (1)

En

publiant .naguere, sous la rubrique de Notes sur VExtase, un fragment du present chapitre, nous avions transcrit cette merae phrase d'Abraham le Juif, ou nous avions cru « l'Elu du Seigneur apparaitra dedans toy ».. lire ces mots Nous les avions meme soulignes, tant ils nous avaient paru significatifs et profonds. Par malheur, en examinant le manuscrit de plus pres, nous avons constate qu'une surcharge, tres habilement faite, nous avait induit en erreur. II est facheux d'avoir a modifier la phrase dans un sens de banalite mais le texte original portant « devant toy », il a bien fallu retablir la citation en consequence. :

;

;

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

234

mosphere plus pure que est

de la zone astrale

celle

temps d'y redescendre, car tout

encore

dix vieiL

il

;

n'est point dit

ermite pentaculaare,. ni des conse-

quences de son isolement, sur

le

plan des fiuldes

hyperphysiques.

Nous devons, pour clore ce chapitre, toucher un mot des Incubes et des Succubes.. Le lecteur ne sau•

rait s'en etonner, car ces spectres, sont les legitimes -enfants, de la solitude sexuelle..

On. peut paraitre se jouer des lois de la Nature.

mais qui la violente

d'ordre souvent inatt*endu r

la

Mere

avec accompagnement

Derriere ces humiliations

d' humiliations estranges..*

meme,

a des represailles

s'expose

Celeste, toujours indulgente, s'in-

genie a glisser quelque salutalre lecon pour ceux qu'elle juge capables

de s'amender, ou

d'ellebore en faveur

des

un

grain

monomanes encore

cu-

rables. N'est-il point des orgueilleux de la vertu, est des austeres

il

tels,

se

du vice

em gardant

continence, d'eluder la

ils

tourte leur vie

norme

une rigoureuse

sexuelle

!'

tradueteur autorise de Moise fait bien dire au

Createur du nese,

Que de simples mor-

alleches et decus par line vanite. un. peu naive,

ffoittent,

Le

?...

comme

I,

28)

;

monde

:

— Croissez

— Fhomme

seront une

meme

et multipliez (Ge-

se joindra

chair (Genese,

qp'knporte aux mystiques de

la

a la

24).

II,

continence

avis et ces prescriptions ne sauraient etre les purs, les saints, les priviTegies

femme

/,..

Eh

et

Mais ?

Get

pour eux,

bien, qu'ils

.

LETS

ne

31YSTKRES DE LA

SOLITUDE

presompEueux d'une

L'ignorertt plus^ ces

scandaleuse,. pudsqu'elle est anoroiale

en

la lot des; sexes,

en

•epoux,

se

se de,robant

eux de chair

235

veartu

en reniant

:

ramour (Tun

refusant a

au baiser d'un etre corame

aux degra-

et d'os, ils se smrt designes

dantes promiscuites de Fin visible et voues dfeux-

memes aux

steriles

Sans doute,

il

embxassements des-faatom.es-

ou

est des cas

sohae se legitime logiquement

la

continence ab^

mais nous verrons

;

iout a Uheure a quelle quotite negligeable

se

ils

reduisent.

exemples assez

Si Foil excepte d'ailleurs les

fre-

quents dfatrophie par non-usage des organes phy-



siques,

-

a quoi correspondent parall element la

degenereseenee

de-

certaines fonctions du. cerveau,

et quelque alteration,

moral

:

au moins

partielle,,

a part ces cas pathologiques d'une castra-

tion sans chiruTgten ni scalpel,

il

est certain

sevrant leur coeur et leurs sens de toute tion,,

du sens qu'en

satisfac-

ces fideles. d'uit inflexible celibat n'ont

abolir en eux ni la virtualite de ni T appetence

au

1'

amour

plaisir physique,



pu

sentimental, et

schisma-

tiques desorientes du sentiment co-mme de la sensation, ils aim-en! sans but, ils desirent sans objet.

Leur verbe interieur s'empare des

lors de ces preoc-

cupations, pour les formuler. *

Or, tous les verbes sont createurs.



verbe imperatif objective ee qu'il veut, verbe dogmatique realise ee verbe appetent evoque Ici,

pour eviter

les

Comme eomme

le

le

qu'il affirme, ainsi le

et susctte ce qu'il convoite.

redites,

nous renvoyons

le

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

236

i

Lecteur a notre theorie des Larves

et des

Concepts

y trouvera Fexplication du choc eh retour que ces fantomes exercent sur les auteurs de vitalises

il

;

leur existence.

Ce qui

pour

est vrai

les

individus ne Test pas

moiris pour les collectivites humaines,

communs

tentialite creatrice des



et la po-

vouloirs se deve-

loppe et s'accroit en progression geometrique, et en raison directe du nombre. des etres rassembles sous

une

meme

oriflamme, tous epris d'une chimere iden-

tique ou fervent s d'un

meme

ideal.

La sans doute

reside la force des plus sublimes

comme

des sectes les plus excentriques et

religions,

des

communautes meme

Le consensus des la lettre

pour ses

homet rompt

ainsi le

l'equilibre

moins respectables.



sorciers cree le sabbat en Astral

;

du fanatisme musulman cree a fideles le paradis reve par Ma-

ainsi le consensus

;

les

consensus de certains mystiques

du monde hyperphysique, en y

creant des tourbillons de folle et contagieuse ex-



tase...

faire,

My $t ires

de

la

multitude

:

la

Roue du Devenir.

Mais revenons. a YIncube

ment

dits,

sion d'un et

:

et

au Succube propre-

ou plusieurs ne veulenf voir que Texpres-

my the

suranne, les figures personninees

purement poetiques

guere

voila qui va

en partie, l'objet de notre troisieme chapitre

intitule

,

:

la Pollution

d'une

chose

qui ne Test

nocturne. Ceux-la, pour accuser

avec decence ce petit desagrement intime et assez ridicule en soi, disent

Mais

les anciens,

simplement



:

fai

estimant que

reve...

les

diverses

237

LES MYSTERES DE LA SOLITUDE

angoisses du sommeil

sont dues a la malice de

certains etres fantastiques (1), pernicieux

demons

qui se plaisent a molester, etouffer et tourmenter le

dormeur, en pesant sur

malveillant ou libidineux,

de tout leur effort

lui



anciens confon-

les

daient volontiers les idees de pollution nocturne et

de cauchemar.

Les grecs ont synthetise

deux, en les personm-

les

vague d*Ephialte

fiant sous Tappellation assez

cine

sotaXXoj, je

(racine

:

m'elance sur)

;

le

mot

(ra-

latin Ihsultor

temoigne par son

in sulto, je saute sur)

etymologie que cette conception n'avait pas varie,

en passant de Grece a Rome.

Le vocable k^'Jlzr^: qu'on a traduit par cauchemar, offrait done un double sens. « L'Ephialte, dit le bon Pierre Le Loyer, estoit vne maladie populaire et epidemiale

»'...

et

il

ajoute

:

«

le croiray

qu'il

y

.auoit quelque chose d'extraordinaire, voire super-

naturel en l'Ephialte de

Ne haussons pas

les

Rome

(2). »

epaules a la legere

:

cette

opinion du Conseiller au siege presidial d'Angers est tres

remarquable. Notons bien

miale

non point contagieuse.

et

Or, qu'est-ce qu'une epidemie

morbide, exterieur au malade,

?

qu'il dit epidd-

— C'est un agent

et

qui,

repandant

Ces deux opinions sont un peu extremes. Toutes deux, dans la moyenne des cas, expriment une part de la verite. C'est la meme question, envisagee sous deux faces difTerentes. On trouvera, dans notre theorie des Larves, le moyen de concilier ces deux appreciations d'apparence inconciliable. (2) Tome I de VHistoire des Spectres (Paris, Buon, 1605, (1)

in-4, p. 97).

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

238

rinfection dans une zone parfaitement determinable et circonscriie,

in grand

frapp e d'un xa&me mal

nombre des hires vivants qui s'y trouvent inclus. La zone dangereuse s'etend-elle ? Gndit Fepidemie a gagne elie est ici, elle s'arrete la... II s'agit done .:

;

bien d'une cause xeelie, objective, en dehors des etres qui en eprouvent les effets. •C'est

en xevenir a

Pare Tbyree, doni

examples la

la these des

le livre

Loca infesta du

appuie sur de nombreux

viealle idee traditioniielle

des lieux han-

ids.

Parmi

ceux-ti, les cloitres ont ton jours tenu Le

premier rang. Cela devaii ils

etre,

puisqu'a tons egards

un terrain remarquablement propre* production comme an developpement des Lar-

constituent

a la

ves en general, et plus particuliexement de Ylncufye et

du Succube.

;

de sorcellerie en present ent la preuve

les dossiers officielle,

L'itistoire ecclesiastique le constate

revetue d'une sanction juTidique

;

enuri

l'unanimite des traditions populaires, locales, viendrait,

pour

.pen qm'H

parut necessaire, en fournir

l'eloquente confirmation. D'ailleurs,

moyen et

tout

le

moj^en age,



I'asoetique

age, avec son fanatisme d'austerite fievreuse

chagrine,



-

a vecu,

binage regie avec

si

Ton pent

dire,

en concu-

les Invisibles.

Voulons-nous des

faits

medecine en foisonnent,

modernes

et e'est

? "Les livres

de

au docteur Calmeil,

pen sons-nous, que revient f honneur d' avoir introduit dans le vocabulaire medical le ternie assez

LES IViySTERES DE LA SOLITUDE-

piquaut les

(1)

23d

— D'autre

'd'.HysieTodemonopathie.

missionnaires catholiques en Chine sont

nous garantir nieurtrier

etrange

le

.pour

caractere egalement epidemique et

qu'affecte

(2),

la,

part,,

en

mal

Extreme-Orient ce

sous Tetreinte duquel succombent des

populations entieres, et que les indigenes qualifient

de commerce d'amour avec les Esprits. plus d'un coit en astral, pendant crise

de

Dans nelles,

veille,

s'agit

sommeil ou

consommees, conditions

nous ne nions pas

pas

la

rela-

plus souvent a (3).

d'ailleurs exception-

la possibility de copula-

humain avec un Elemental

N'implique-t-il

conscient

le

avec des spectres objectives

certaines

.tion d'un etre

(1)

ne

somnambulique, mais bien de veritables

tions charnelles, l'etat

le

II

un aveu

tacite

(4)

ou un

et peut-etre

in-

?

M. Gougenot 'des Mousseaux cite, entre autres, les RR. PP. Desjacques et Lemaitre, comme particulierement edifies sur le chapitre de ces incroyables epidemies. Les indigenes qui en sont atteints, meurent a l'echeance de quatre k cinq ans, dans la consomption et le marasnie. (2)' Un troisieme missionnarre ecrit: « Cest une maladie presque endemique de certaines provinces de la Chine que nous avons explorees ; nous l'appelons la maladie du Diable ».. Consulter les Hauts Phenomenes de la Magie, (Paris, Plon, 1864, in-8, pages 392-393). (3) Quant a la possibility du coit dans ces conditions, et sans engager une discussion scabreuse sur les difficultes 11 suffirade dire que qu'on pourrait soulever a cet egard, les objections s'evanouissent au gre de ceux-la qui ont vu et touche les phenomenes de materialisation, totale ou partielle, ephemere ou durable, qui s'operent par Tentremise de quelques mediums. (4) Un theplogien catholique du xvn° siecle, le R. P. Sinistrari d'Ameno, capucin (1622-1701), a tres curieusement examine ce probleme, au double point de vue des faits observes et de la doctrine theologrque. Son ouvrage latin,



240

LA CLEF DE LA'MAGIE NOIRE •

#

Elementaire condenses, ni

celle

du

viol

accompli par -

*

le

magicien noir'en sortie de corps

reste

deux cents ans manuscrit,

astral...

n'a ete

Mais sur

traduit et publie

qu'en 1875, par les soins de Pediteur Liseux. Son titre est significatif de la demonialite et des animaux ixcubes et succubes, oil Von prouve qu'il existe sur terre des creatures raisonnables autres que Vhomme, ayant comme lui un corps et une dme, naissant et movant comme lui, rachetees par N.-S. Jesus-Christ et capables de salut et de damnation (Paris, Liseux, 1875, in-8). Le Sinistrari d'Ameno decrit la nature des Esprits elementaires et leurs relations avec l'homme, en des termes assez souvent corrects, au point de vue de la Science occulte. On dirait d'un Paracelse devenu casuiste et controversiste romain, mais ne retractant que le moins possible de ses theories hermetiques. Les Incubes et les Succubes ne seraient point, selon lui, des demons d'enfer. Ces creatures « seraient des animaux raisonnables, munis de sens et d'Organes corporels, ainsi que l'homme; toutefois elles differeraient de 1'homme, non seulement par la nature plus subtile de leur corps, mais par la matiere. En effet, l'homme a ete forme, comme le constate I'Ecriture, de la partie la plus epaisse de tous les elements, c'est-a-dire de boue, melange epais d'eau et de terre ces creatures, au contraire, seraient formees de la matiere la plus subtile de tous les elements, ou de Pun d'eux ainsi les unes tiendraient de la terre, les autres de Feau, ou de Pair, ou du feu... » (page 79). Le pere Sinistrari ajoute, quelques feuillets plus,loin Nous admettrons encore que ces etres naissent et qu'ils meurent qu'ils se divisent en males et femelles ; qu'ils ont, comme les hommes, des sens et des passions ; que leur corps se nourrit et se developpe toutefois, leur nourriture ne doit pas etre grossiere comme celle qu'exige le corps humain, mais une substance delicate et vaporeuse, emanant, par effiuves spiritueux, de tout ce qui, dans la nature, abonde en corpuscules tres volatils, etc... » (page 83). Vers Pepoque oil le Pere d'Ameno ecrivait ce traite, Pabbe de Villars publiait son Comte de Gabalis, 1680; in-12, qui traite egalement des Esprits elementaires et de leurs rapports avec les hommes. Mais Pabbe de Villars, interpretant au pied de la lettre les allegories des Kabbalistes (Voy. Au seuil :

R

:

;

:



la sphere-

tours,

de sa

rotation? N'est-ce point qu'elle touche au' sublime,

Teloquence hieroglyphique des auteurs du Tarot, habiles a preciser, en cette simple image,

ment

et le

fond qui

le

Pourquoi du rapport mysterieux

lie

Com-

et

a la decheance de 1'Adam celeste, la

creation de funivers physique et rouverture cycle temporel

Au

pro-

du

?

point de vue du total Cosmos, envisage

non

plus dans les principes de sa genese, mais dans le fait de son

terminisme

moins

gouvernement occulte,

significatif

de la Providence, lonte, et le

demon

le

de son de-

ne

notre pentacle le

:

et les ressorts

sera

pas

sphinx deviendra Tembleme

cynocephale, celui de la Vo-

celui

du Destin.

Or, ces trois Puissances

rectrices

du

Cosmos

constituant en verite sa triple nature, intellectnelle, psijchique et instinctive,

gique entre

les



voila la transition lo-

vues qui precedent

et

un autre ordre

de correspondances non moins essentielles.

Que

si

"nous passons en effet de

a I'Ontologie, la dixieme clef

Cosmogonie du Tarot nous revelera la

LA CLEF PE LA MAGIE NOIRE

254

la constitution ternaire de tout etre

Esprit,

:

Ame r

Corps.

Le sphinx symbolisera Yelement ou

et male,

le

soufre-principe

A +

^ es Alchimistes

Typhon, Yelement corporel, passif

&

sel

rera

moyen terme

et

;

feminin, ou le

— Hermanubis,

des alchimistes;

le

spirituel, actif

enfin, figu-

entre TEsprit et le Corps

:

Yelement animique, ou Mercure q des alchimistes,. qui est androgyne, c'est-a-dire actif relativement

au Corps

et passif

a Tegard de l'Esprit

(1).

Ceci nous donne la polarisation generate de cha-

que tif,

etre



,

le

:

pole positif, +> l'Esprit

Corps; centre d'equilibre,

FAme

D'ailleurs, l'Esprit,

pole nega-

;

,

l'Ame.

envisages

et le Corps,

separement, presentent chacun son ternaire de polarisation bien distinct et

neutre equilibre

;

pole positif, pole negatif,

:



ainsi qu'on peut s'en ren-

dre compte en etudiant a ce point de vue fique

schema publie par Fabre

Histoire philosophique

d'Olivet,

da Genre humain

le

magni-

dans son

(2),

en une

Voy. Pestampe du Grand Androgyne de Khunrath, que nous avons reproduite au Seuil du Mystere, et le Commentaire que nous en avons donne (pages 129-150). A un autre point de vue, car tout est dans tout, les hermetiques, pour qui le Soufre (universel ou specifie, volatil ou fixe) est toujours le Pere ou principe actif, envisagent le Mercure comme la Mere, ou principe passif, et le Sel comme le Fils, ou produit de Tunion du Soufre et du Mercure, du Pere et de la Mere, de FActif et du Passif. Cf., au chap. VII, notre precis d'art hermetique. e (2) C'est la 2 edition (1824) de son Etat social de I'Homme^ publie en 1822. Le schema ne se tfouve point dans les exemplaires du premier tirage. (1)





LA KOUE DU DEVENIR

planche hors texte

qui

fait

un grand nombre

ddfaut dans

Mais

(1), et

ici les

malheureusement

d'exemplaires.

— Nous sommes ame-

c'est loin d'etre tout.

nd a faire connaitre

255.

principes d'un systeme

de polarisation double et sextuple, applicable a tous les etres vivants,

depuis les Puissances constitutives

de rUnivers envisage

comme

tel,

humble exemplaire individuel qu'on soit

chez 1'homme, soit

meme

jusqu'au plus veuille choisir,

dans

la sdrie

ani-

male(2). Cette loi d'universelle polarisation des dtres constitue

Tun

des arcanes les plus occultes de la Magie.

Sa revelation precise s'adresse aux seuls initios... C'est un joyau qu'on detache en leur faveur de cet ecrin magnifique ou PAntiquite" sacerdotale entassa les tresors

de son esoterisme

:

profonde reserve

du passe, ou l'avenir peut longtemps puiser a mains pleines, sans nul risque d'en tarir scientifique

les richesses.

Nous ne sachions pas que cette theorie ait jamais ete divulguee. Le docteur Adrien Peladan lui-meme n'en fait pas mention dans son livre genial de Y Anatomic homologiqne la connaissait.

Du moins

est-il

certain qu'il

Josephin Peladan transcrit en

dans Tintroduction (1)

(3).

qu'il

a mise en tete du livre pos-

Inseree a la page 26 du tome

Jusque dans

effet,

T.

regnes vegetal et mineral, on pourrait relever des analogies, susceptibles d'etre rattachees a cette (2)

les

loi. (3)

V Anatomic

homologiqne on Triple dualite dn corps

humain, Paris, 1887,

in-8°.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

'256

1hume

de son frere, une page tres remarquable

d'une brochure anterieure, ou fait

une allusion directe a

le

docteur Adrien

la loi de polarite cere'bro*

deduit ingenieusement Tune de ses con-

se,xuelle, et

Quant aux autres ouvrage$ du meme que nous avons pu cohsulter, il ne s'y trouve

sequences.

*

,genre

pas vestige de cette theorie.

Nous parcourions naguere excellente

revue d'occultisme,

prematuree empecha seule de mettait, et ce qu'uri

du Lotus,

la collection

qu'une disparition tenir ce qu'elle pro-

bon Iexique des matieres

tionnees par ordre en eut fait a coup sur

:

collal'en-

cyclopedie theosophique des etudes boudhistes en

La page

France.

yeux un

102 du premier tome mit sous nos

du Theosophist),

article (reproduit

trouve pose, sous

la

oil

se

signature N. C, le probleme de

la polarite" humaine, a propos de deux livres parus

quelques mois auparavant

Chazarin

(1),

Tautre

de

?

Tun de M.

M.

le

le

docteur

Professeur

Dur-

ville (2). t

Tout en rendant justice au merite com me a

la

courageuse initiative dont firent preuve ces deux *explorateurs d'un

aborde, au

nom de

deux ouvrages. Ce

monde

assez nouveau, M. X. C.

la science occulte, la critique des

n'est guere le lieu de

resumer

ces opinions. Bien que le censeur nous paraisse, a vrai dire,

(1)

sinon partial en faveur du docteur

Decouverte de

la Polarite

humaine, Paris, Doin, 1886,

in-18. (2)

Traite experimental et therapeiitique du magnetisme,

1886, in-8°.

,

LA ROUE DU DEVENIR

257

du moins un peu severe pour M. Durville, dont Touvrage est des plus remarquables, nous ne

•Chazarin,

pretendons point decider a qui revient decouverte,

la il

y

meme

ni

examiner

si

la pal

me

de

decouverte

a.

lui-meme que nous mettrons sur

C'est le critique la sellette.

cueille et

II

nous

avec la curiosite cons-

offre,

ciencieuse d'un erudit herboriseur du Mystere, certain qu'il

nombre de

details d'un reel interet

nous permette de

—puisqu'il prend

lui

marquer notre

la parole

nom

au

un

mais

;

surprise,

de FOccultisme,

negliger les grandes avenues de la scien-

de

le voir

ce,

pour battre

~

buissons a la recherche de ses

les

fleurettes.

Sans doute,

les

amateurs de physiologie secrete

seront heureux d'apprendre

(s'ils

ne

le

savent deja

que dans Thomme il y a sept forces, correspondent aux sept principes analytiques de M. Sinnett, et

que chacune de ces forces

son plan special

du corps

d'activite

est positive,

teres et les nerfs

se polarise a part sur

;

la moitie droite

Tautre negative; que

moteurs sont de nature

les veines et les nerfs sensitifs

que deux

que

les ar^

positive,

de nature negative

;

liquides de caractere chimique different,

separes par une cloison poreuse, generent, ainsi

que

l'a

demontre M. John Trowbridge, un courant

d'electricite:

d'ou

il

que

resulte

rendosmpse,

s'exercant a travers les tissus de Torganisme, doit

donner naissance a un courant

;

— qu'enfin,

le

de est legerement positif pour la poitrine,

'7

couet la

LA CLEF DE V LA MAGIE NOIRE

258

main quelquefois negative pour

le pied,

quelquefois

positive.

.

y a beau temps que les etudiants en occultisme savent ces choses et quelques autres de meme II

importance les et

du

les eussent-ils oubliees,

:

reste,

analogies des revolutions de Ieve, d'une

que

part,,

de l'autre, l'etude du Pentagramme ou de TEtoile

flamboyante appliquee a

la physiologie, leur per-

mettraient de reconstituer geometriquement tous ees rapports.

L'auteur de Tarticle cite fort a propos la Kabbale et

renvoie au glossaire de Rosenroth (tome

I

de la

Kabbala Denudata), ou

se trouvent d'interessantes

notions sur la polarite

entre autres la localisation

:

de Taxe magnetique dans l'axe du systeme cerebrospinal, ce qui semble,

en

verite,

d'un interet deja

capital.

Mais ce que parlant au

nom

les

etudiants ignorent et ce que,

des maitres,



il exit



etd sans doute

a propos de leur enseigner, c'est la grande loi de Tequilibre vital,

cette?

loi

synthetique

qui permet de deduire tant d'autres

bant a

et

rigoureuse

lois, et,

la fois les trois foyers d*activite

englor

qui consti-

tuent la vie de tout etre, sert d'infaillible criterium

pour

localiser a priori,

non seulement

la bipolarite

de chacun des trois systemes dynamiques, tellectuel,

Tanimique

et Tastral,





Tin-

mais aussi

les-

termes d'une polarisation qui s'affirme cruciale, en

mode double taire, et

de reciprocite inverse

et

complemen-

qui va de Tintellectuel au physique, d'une

LA HOUE DU DEVENIR

part,

de

259

de l'individu male a 1'individu femelle,

et

l'autre.

C'est bieri

la,

non pas



de la biologie occulte,

composition des aimants, verselle,

et,

d'autres

:

ailleurs, la

dite



en magie,

une

loi

absolue

clef

clef de la

vraiment uni-

par surcroit, revelatrice d'une foule par exemple, de la Sociologie

celles,

de l'Histoire primitive

;

ou

(si,

et

nous elevant du

plan terrestre a des plans superieurs d'existence,

nous voulons generaliser),

celles de la

Cosmogonie

de la Theogonie occultes.

et

/**

Nous

dans l'esoterisme

voici derechef

cret des temples antiques. loi

le

plus se-

La connaissance de

cette

pivotale n'etait transmise qu'au seul Epopte*

par voie traditionnelle

ment solennel

et sous la garantie

d'un ser-

Non pas qu'une pareille par un aphorisme immoral

et terrible...

revelation se traduisit

ou dangereux en

soi

;

mais

elle

permettait de fabri-

quer un passe-partout, a l'habile emploi duquel n'etait

guere-de portes, dans

le

il

sanctuaire, qu'on

estimat susceptibles de resister. Or,

si le

genre fermait la il

du,

ou quelquc motif du meme bouche a- M. N. C, du moins aurait-

secret jure

— montant dans

juger ex cathedra

MM.

la chaire

Durville et Chazarin,

montrer l'existence d'une duire

celle,

theosophique pour

loi

— de-

de synthese, et en de-

plus particuliere deja, mais encore ge-

nerate, d'une loi de polarite chez

l'homme.

Quant a nous, que nul engagement ne

lie,

nous

allons prendre a tache d'exposer au bref cette theo-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

260

*

rie,

et

com me

large

rigoureuse

l'univers, simple

comme une

comme

la nature,

equation d'algebre

:

nean-

moins, pour ne pas nous ecarter du point de depart

de cete digression, nous entendons, la formule generale

une

en restreindre Tapplication

fois enoncee,

toute schematique a la physiologie de

pour mieux

dire, a la biologie

de

1'

rhomme,

ou,

Androgyne hu-

main.

Le Lecteur nous saura

de laisser

gre, peut-etre,

a son intelligence sagace le soin, d'ailleurs facile, soit d'en etendre

versels, soit

speciaux.

La

loi

La

au contraire de

la restreindre a de plus



peut se formuler en ces termes

Le male gatif

F adaptation a des objets plus uni-

dans

est positif la

sphere

dans

la

:

sphere sensible, ni-

intelligible.

femelle, par contre, est positive dans la sphere

intelligible;

negative dans

la

sphere sensible.

Inversement complementaires, melle sont neutres dans

la

le

male

et la fe-

sphere mediane du psy-

ehique. Cette similitude animique (1) leur seul point de fusion. Cest

est

moralement

la

mime charte

d'En haut qui consacre Videntite de^la race, entre 1

individus de sexe oppose

(1)

Que

si.

Ton

.

etait porte a

mettre en doute cette simili-

en songeant quelles nuances tres marquees differencient les ames masculine et feminine, nous prierons qu'on

LA ROUE DU DEVENIR

Devenir core

(1)

273

Beaucoup de philosophes en sont en-

!

la.

— Tout

se modifie, disent les uns,

au gre du divin

Vouloir.: la Providence est la cause voilee, r Agent

secret et la niesure occulte de revolution univer-



selle.

He! non, repliquent

les autres:

vous meconnaitre qu'une inflexible

pouvez-

enchaine

loi

a la cause, necessairement? Le determinisme

l'effet

est absolu,

ou

n'est point:

— Et

fatal Devenir.

du Destin

la liberte

seul decoule le

humaine, protestent

d'autres philosophes, qu'en faites-vous? C'est la Volonte qui engendre et regie le Futur: et le Devenir n'est autre

que

le

mode normal

de sa generation.

Nulle de ces trois Ecoles n'est meprisable, car

chacune enseigne une part de

la verite.

Les

trois

Puissances qu'elles preconisent isolees concourent a motiver Tordre des choses futures; tout

myste-

le

re de TAvenir reside dans la loi de leur mutualite

feconde. Loi creatrice et capitale se et voilee

comme

le

Futur

s'il

qu'elle

en fut: abscon-

commande. Loi

sibylline par excellence: tout art divinatoire doit,

pour

etre serieux 5 fonder ses regies sur la

algebrique de son enonciation;

mode

cee en

intuitif

ductif, conscient

prophetie, exer-

rationnel, extatique

ou non, ne

se justifie

ou de-

logiquement

La plupart des ecrivains qui m'ont precede dans carriere n*ont vu qu'un principe la oil il y en avait trois.

(1)

la

ou

et la

formule

«

...

comme Bossuet, ont tout attribue a la Providence les autres, comme Hobbes, ont tout fait decouler du Destin *et les troisiemes, comme Rousseau, n'ont- voulu reconnaitre Les uns,

;

;

partout que la Volonte de l'homme. toire philos.f

t.

I,

»

(Fabre d'Olivet, His-

p. 55).

18

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

274

que par revaluation d'un calcul de

probabilites, qui

se puisse chiffrer sur la valeur reciproque de ces trois facteurs,

combines

de cette souveraine

et

proportionnes en raison

loi.

quand ils promulguent aphorismes suivants: une cause etant donnee r

Les les

fatalist es disent vrai,

l'effet s'ensuit irresistible. L'effet git

comme

cause

l'oiseau

dans

inclus dans la

produit, l'ef-

l'ceuf. Sitot

devient cause a son tour 5 pour engendrer de

fet

nouveaux Mais nent

les

effets, et ainsi

de suite, a perte de pensee.

innombrables causes existantes s'enchai-

et se

combinent, s'enchevetrant de

telle sorte

qu'elles produisent, conjoint em ent

ou separement,

des effets varies a

qu'en depit du

l'infini.

Si bien,

plus rigoureux determinisme, l'effroyable complexity des

combinaisons rend impossible

le calcul

des

effets a naitre.

Les mystiques de faisant

la Liberte n'ont

emaner toute chose de

Vouloir adamique, dont la plus

que ne

la

pas

quand,,

tort,

la libre initiative

rbomme

actuellement

est

haute expression incarnee,

ils

soiitiennent

Volonte serait encore toute-puissante

s'etait divisee,

cycle temporel;

du

si elle

d'ou la chute, et l'ouverture du

— quand

tacles fatidiques qu'elle a

ils

ne voient dans

les obs-

maintenant a combattre,

que l'expression, en quelque sorte consolidee, d'un vouloir antagoniste au passe;

dans

le

Destin (cette Puissance

solublement de



l'effet

a la cause),

quand

meme une

la Volonte, savoir: la garantie

ils

qui

saluent

lie

indis-

sorte d'attribut

de perennite des

LA ROUE

DEVENIR

I)U

21

libres volitions anterieures, irreductibles et vivaces,

a l'epreuve contre les possibles retours de cette Volonte

meme,

et

prolongeant desormais leur essor

palingenesique a travers la succession: des apparences..

Les avocats de

Providence, enfin, ne

la

sonfc pas-

nioins veridiques, lorsqu'ils celebrent ['irrefragable et paciftque

imprime a

impulsion que la supreme Puissance

l'Univers: Vinfaillible empire exerce sur



toutes chases par cette Prevoyance mater nelle,

meme

qui est ^intelligence

immediatenient

sur

Thomme,

inspiration, persuasion; et tin,

de la Nature,, et qui agit illumination,

mediatement sur

le

Des-

par Y inter mediaire de 1'homme, capable de mo-

difier celui-ci, soit tes, soit

dence

en combinant

edlfie

comme

les

causes existan-

en en creant de nouvelles. Ainsi la ProviFAvenir, sur Les plans de la sagesse;

repugnant a jamais eontraindre a violenter la regie

pas moins sur 1'une le

par

dernier

mot

et

la liberie

humaine,

du Destin, n'en

sur l'autre.

En

et,

inline

cas de conflit,

reste toujouars a la Providence.

Les

deux ant res Puissances peuvent bien contrarier momcntanemertt ses desseins, en retarder Pexecution. Mais qu'est

le

temps, pour- la divine Sagesse? Rien

ne prevaut, en definitive, contre videntiel,

«

Tevenement pro-

precisement parce qu'il

dans sa forme,

et qu'il

est

indifferent

parvient tou jours a son but

par quelque route que ce

soit: c'est le

Temps

seul

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

276

et la

Forme qui

varient.

La Providence

nee ni a Tun, ni a l'autre

n'est enchai-

(1). »

Nos lecteurs savent deja comment Tame humai-

comme

ne, placee ici-bas entre l'esprit et le corps,

entre tre,

un

legitime epoux et

un seducteur de rencon-

decide de sa vie future et en determine

le

ryth-

me, selon qu'elle se comporte a regard de Tun de l'autre amant, qui d'en haut et d'en bas la eitent: soit qu'elle se

qu'elle s'obstine

une

voue a

et

solli-

la fidelite conjugale,

ou

dans un adultere degradant. Or,

stricte analogie

homologue l'Univers

total

au *

moindre individu qui

le reflete,

en

le

resumant; car

identique est l'essence des etres et des choses. Tout

du Grand Adam, l'Adam Kadmon du Zohar... Providence, Volonte et Destin sont au Cosmos intesort

gral ce

que

les trois vies spirituelle,

instinctive sont a l'exemplaire

Volonte

(soit collective,

soit

psychique

humain. Aussi

et

la

individu elle), insepa-

rable de l'ame (universelle ou particuliere), devient

Partisan du Devenir, en collaboration avec la Pro-

vidence et

le

Destin, disons

avec l'Epoux celeste ou

le

— en commerce

mieux

Fatum seducteur

Cependant, en consequence de

du genre humain,

la

(2).

chute univer-

pages 53-54. (2) II convient de notifier, en passant, que la grande loi de sexuelle polarisation trouve a s'appliquer ici, par analogie necessaire. Qu'on ait le talent de manier avec art la clef que nous avons fournie, et Ton sera surpris de la fecondite avec laquelle se deploieront, et la genese des principes et le processus des consequences, dans l'ordre tant universel, que (1)

Hist, philos.

particulier.

t.

I,

LA ROUE DU DEVENIR

selle et

la

277

de la materialisation qui en fut

le resultat,

Volonte generale se trouve astreinte a Tengrena-

ge du Destin;

comme Tame,

chute individuelle

de son incarnation terres-

trouve assujettie aux exigences de Torga-

tre), se

nisme physique. Volonte et le

(lisez

en consequence de sa

est des rapports forces entre la

II

et le Destin,

de

meme

qu'entre la Psyche

Corps.

Tout un monde de mutualites en procede, ineluctablement: contraintes reciproques, repercussions, echanges... Mais, en depit de cette

cee entre l'Anie et

Destin:

le

Tame peut

communaute

Corps, entre la. Volonte et

le

s'interdire de multiplier par sa

nombreux

faute ces points de contact trop

deja, et

vivre dans Tintimite de la vie intellectuelle, en

merce avec

for-

l'Esprit pur.

La Volonte peut

ment gouverner de conserve avec

com-

pareille-

Providence, en

la

eludant les ecueils' du Destin. Ainsi, Providentialistes, Fatalistes et Volontaires

exclusifs ont raison

chacun pour une

ciliant leurs systemes, ils pourraient,

accord, determiner la et d'equilibre

qui leur

si

manque

pour un tiers

tiers

con-

d'un coramun

isolement. Et, pour

la verite sur ce point,

la genese pouvait etre eclaircie

des evenements a echoir, attribuables pour

En

supreme formule de synthese

enoncer en mode exoterique

nous dirons que

part.

un

elle

nous

revel erait

du Destin, Volonte, pour un

tiers a la fatalite

a 1'initiative de la

a Tinstigation de

les

la

Providence.

Seulement, qu*on y prenne garde: cette reparti-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

27-8

tion proportionnelle semblera Je plus souvent erronee, par suite d'une illusion d'optique mentale; cela tient a Fexercice

constamment occulte

cle

Finiluen-

ce celeste ici-bas. L'action providentielle deiie Fob-

servateur, parce qu'elle est mediate, et ne s'exerce

mode

qu'en

nisme

le

fatidique.,

sous Fapparence du determi-

plus strict; ou en

mode

sous celle

volitif,

de Finitiative humaine la moins contrainte qui



homme, par exemple, apparait tres d'accomplir un acte donne, et Faccomplit en Tel

mais

la

Providence

doute, car

il

libre effet;

interieurement a ce

l'inclinait

faire: dira-t-on qu'il a

soit.

librement voulu

et

agi? Sans

pouvait resister a Taction celeste; mais

spontanement? Non

point, puisqu'il a voulu et agi

en conformite de Finspiration d'En haut

— D'autre

part, tel evenement, qui apparait fatal ement necessity

par une cause anterieure,

semble par

et

la res-

au pur Destin, fut prepare de longue date

sortir

et

suscite par la Providence, qui, inspirant Fintelli-

gence d'un Elu, ou meme' utilisant pervers, a •Fautre, nir, la

fait,

en temps

malice d'un

utile, seiner

par Fun ou

ou par tous deux, dans

le

champ du Deve-

graine d'une plante qui leve a son heure en

plein terreau fatidique. tielle

la

— Voila Faction

providen-

deguisee, au premier degre en action volitive,

au second degre en action fatidique, ainsi que nous Favions fait pressentir.

En resume,

des trois Puissances collaboratrices

dont depend Favenir, la seule Providence peut prevoir a coup sur, en decidant ce qu'elle fera, et pro-

LA ROUE DU DEVENIR

mulguer

la niarche des choses,

279

en statuant sur

l'es-

sor de sa piopre initiative.

Theoreme

evident,

corollaire: c'est

d'ou procede

un

irresistible

que Inspiration d'En haut peut

seule conferer au prophete

une intuition certaine

des choses futures. Encore ce dernier ne les percevra-t-il

qu'en puissance d'etre, et non point en acte

accompli: puisque la forme des evenements a intervenir n'est

aucunement

fixee d'avance,

mais de-

pend des conjonctures plus.ou moins propices que fera naitre le jeu mutuel du Vouloir humain, toujours spontane dans ses libres allures, et du Destin physique, tou jours inflexible en son determinisme aveugle.

Ainsi tonne

un Verbe de prophetie

sur les levres

des Nabis, affirmatif quant a Tessence d'un Svenes

ment a

venir,

par suite

mais muet,

faillible,

— touchant

et l'epoque fixe oil

points, la



il

Voix celeste

ou, hypothetique et le fait

de sa forme

adviendra. Sur ces derniers (1)

elle-meme ne peut pro-

noncer que par calcul de probabilites; mais quelle Traisemblance en faveur de ce qu'a dispose

(1)

Nous disons

celeste (ou providcntielle)

ct

non

et pre-

divine,

Cette distinction importe, au cas particulier. Rappelons en

que

Providence est Pliitelligence de la Nature (Cf. page 30). Quand nous accolons a la Providence repithete de divine, nous nous conformons au langage recu. G'est d'ailleurs a travers la Providence que Dieu se fait sentir a nous. Puis ces extensions du sens des vocables sont coutumieres en toutes les langues, et nous pensons avec d'Olivet qu'il ne messied point de sacrifier a Fusage en pareil cas, pourvu •qu'on le fasse pour la commodite du style, et non par ignoranee ou confusion. effet

la

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

280

vu

Celle-la qui,

par excellence, prevoit

et

dispose:

prsevidet et providet! L'alea se reduit a la quotite negligeable.

La prophetie

d'Orval, pour prendre

un exemple

peremptoire en dehors des propheties dites canoniques, montre a quelle lucidite peut s'elever l'lntelligence humaine, sous 1'in-spiration de la Providence divine.

Deux mots touchant

— L'hypothetique, d'abord;

d'Orval. ecrite

dans

solitaire

miere

Fauthenticite de la prophetie

la

premiere moitie du xvr

de l'abbaye d'Orval,

fois

elle

et

aurait ete

siecle,

par un

publiee pour la pre-

dans un recueil de predictions imprime

a Luxembourg, en 1544. Voila ce que nous n'avons

pu

verifier.

ce

d'eri

— Mais

le certain, c'est

commen-

parler lors des evenements de 1814-1815, et

que Mile Lenormand qu'elle

qu'on

la connaissait

en 1827* puis-

en publia un important extrait dans ses Mi-

moires de Josephine, imprimes cette

meme

annee.

Cette prediction fut inseree in-extenso dans le Jour-

nal des villes

et

des campagnes, en 1837 (n°

18 juillet, n° 100 de la

epoque, souvent citee

XXV

et

e

du

annee); et depuis cette

reproduite dans nombre de

publications.

Or, les evenements de notre histoire y sont predits,

de 1797 a 1873, avec une stupefiante precision;

et si,

a parfir de cette date, la prophetie ne s'adapte

plus aux

faits,

peut-etre n'est-ce point defaillance

de Tinspiration sibylline, mais,

comme nous

le ver-

rons, rupture de la chaine fatidique, par suite d'un

LA ROUE DU DEVENIR

281.

acte imprevu, invraisemblable, de la libre voloate

d'HenriV.

PROPHETIE D'ORVAL En

ce temps-la,

(1)

un jeune ho mine (Napoleon) venu

d'Outremer (Corse) dans

pays du Celte gaulois se

le

manifestera par conseils de force (Toulon, Vende-

campagne d'ltalie); mais les grands qa'il ombragera (les membres du Directoire) Venverront

miaire,

guerroyer dans

les

pays de

la Captivite

(reminis-

cence biblique: Egypte, lieu de captivite d'Israel).

La

Victoire le

d'Egypte). Les

ramenera au pays premier (retour de Brutus

fils

(les

Republicans)

moult stupides seront a son approche, car il les dominera (18 Brumaire) et prendra nom empereur (1804).

Moult hauts

et

puissans Roys seront en

crainte vraye, et son aigle enlevera moult sceptres et

moult couronnes. Pietons

gles et'sang autant

et cavaliers

portant ai~

que moucherons dans

les curs,

courront avec luy dans toutc V Europe qui sera

moult esbahie

moult sanglante (guerres continuelles de TEmpire). //

et

sera tant fort, que Dieu sera cru guerroyer

cVavec luy: VEglise de Dieu moult desolee (par piete

revolutionnaire)

voyanf ouvrir encore

se les

consolera

tant

rim-

peu en

temples a ses brebis tout

de prevenir que les observations entre parentheses sont de nous ? Le texte (en italiques) reproduit. les termes niemes de la prophetie d'Orval. (1)

Est-il besoin

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

282

plein egarees (suites du. Concordat) et Dieu sera beni.

Mais de Sion

c'est fait les }

lanes sont passees;

le vieillard

pape) malt rente (captivite de Fontaine-

(le

bleau) criera a Dieu } et voila que

le

puissant (Na-

poleon) sera aveugle par peches et crimes. tera la grande ville avec

armee

si belle

II

quit-

que oncques

fut jamais pareille (levees en masse pour la cam-

pagne de Russie, 1812); mais oncques guerroijeur ne tiendra bon contre la face du terns. (Anatheme contre les conquerants, dont les jours sont comptes).

La

tierce part et encore la tierce part de

armee perira par

froid

le

(c'est precis: retraite

son

du Seigneur puissant

desastreuse de Moscou). Alors *

m

deux lustres seront passes depuis

le siecle

de sola-

tion; et voila que les veuves et les orphelins crier ont •a

Dieu, et voila que les hauls abaisses (princes fran-

cais et nobles emigres

etrangers) abattre

— ou

encore les souverains

reprendront force;

Uhomme

Us s'uniront pour

tant redoute.

Voicy venir avec maints guerroyers

le

vieux sang

des siecles (retour des Bourbons, a la faveur des ar-

mees

coalisees), qui reprendra place el lieu en la

grande

ville

1814); cdors

(premiere Restauration: Louis XVIII,

Vhomme

tant redoute

s'en ira

abaisse (abdication de Fontainebleau) pres

cVoutremer d'ou

ii etoit

advenu

(1'ile

le

tout

pays

d'Elbe est a

cote de la Corse).

Dieu seul

est

grand! (Cette exclamation; dans

la

prose du bon Solitaire, marque presque toujours un

LA ROUE DU DEVENIR

changement encore

283

La lune onzieme n'aura pas fouet sanguinolent du Seigneur

regne).

tie

reluij, et le

(Napoleon, autre Fleau de Dieu) reviendra en la

grande

uille (re tour

de Tile d'Elbe) et

le

vieux sang

quittera la grande ville (fuite des Bourbons, 1815).

Dieu seal

est

grand!

ainxe son peu.pl e et a le

11

sang en haine. La cinquicme lune relay ra sur maints guerroyers d'Orient Waterloo);

(les Allies, bataille d' homines

Gaule est couverte

la

machines de guerre (seconde invasion des Cest fait de I'homme de mer! (Napoleon, Sainte-Helene). Voicy venir encore la

Cap

sang des Capetiens,

(le

le

et

de de

Allies).

captif a

vieux sang de

Bourbons; retour

les

de Louis XVIII; deuxieme Restauration, 1815).

Dieu veut

que son saint

la paix,

Or, paix grande sera dans

fleur blanche

(la

moult grand;

les

le

Mais

voyent avec

les fits

du

sera en

la

honneur

culte, protection

de Brutus

ire la fleur

ment puissant

beny!

maisons de Dieu ouyront moult

saints cantiques (floraison clerge.)

soit

pays Celte-gaulois;

de lys)

fleur

nom

(les

du

Republicains)

blanche ei obtiennent regie-

(seraient-ce les

Ordonnances royales

contre les jesuites?) dont Dieu est encore moult fas-

che a causes des siens; est encore

eprouver

et

pour

ce

que

le

retour a lug par 18 fois 12 lunes. est

grand!

11

purge son peuple par

maintes tribulations; mats toujours fin.

contre

saint jour

moult profane, ce pourtant Dieu veut

Dieu seul ront

le

Sus done

la fleur

tors,

les

mauvais au-

une grande conspiration

blanche chemine dans V ombre par

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

284

mainte compagnie maudite de la Cap quitte la grande

>

X

1830, Charles

let

moult gaudissent

et le

ville

prend

par

pour

Dieu

et

qu

bruit de ses fleches

le

de

J

il

comme

les

que Dieu

Et

l'exil).

de Brutus (courtes

les fits

fort a

(Revolution de juil-

la route

sions des Republicains). Oyez

Dieu orient tout

pauvre vieux sang

illu-

servans

est sourd,

retrempe en son

ire

mettre au sein des mauvais.

les

Malheur au Celte-gaulois! Le coq (symbole de branche cadet te, de la fleur

blanche

maison

la

(le lys

(Louis-Philippe). Grande

chez les gens parce que f

effacera

de la branche ainee, symbole

Un grand

des Bourbons).

d' Orleans)

s'appellera roy

commotion

la

du peuple

se fera sentir

couronne aura

ville

croitre.

sees

revolutionnairement,

menacee par

Dieu seul vu

la

gran-

(premieres annees de la Monarchic de

let: institute

inent

posee

ete

par mains d'ouvriers qui ont gucrroye dans de

est

Mais

la

elle est

juil-

constam-

la Revolution).

grand! Le regne des mauvcds sera qu'ils se hdtent: voila

du Celte-gaulois

se heurtent et

que

les

pen-

que grande

di-

vision est dans Ventendement. (Instabilite ministerielle?)

Le Roy du peuple

est

en abord vu moult

ble (jusqu'au ministere Perier) et ira

Men

et voila

les mauvais.,.

que Dieu

Mais

le jette

it

foi-

pourtant contre-

n'etoit

pas bien assis

bas! (Revolution de Fe'

vrier 1848).

Hurlez,

fils

de Brutus! (Republique de

Appelez sur vous

les be.tes

1848).

qui vont vous devorer!

(Fanatisme du peuple pour Louis-Napoleon; Taigle

LA ROUE DU DEVENIK

285

de l'Empire reparait en France avec son cortege d' amies

d'oiseaux de proie). Dieu grand! quel bruit (guerre de Crimee, guerre

d'ltalie,

que, guerre franco-allemande).

nn nombre

guerre du Mexi-

11 n'xj

a .pas encore

plein de Junes et voicy venir maints

guerroyers... C'esi fait! (L'annee terrible va

Tinvasion

amener

chute du second Empire). La mon-

et la

iagne de Dieu (Pie IX), desolee, a crie a Dieu (politique perfide avec Rome). Les Fits de Juda out crie

a Dieu de

la terre

etrangere et voicy qu-e Dieu n'est

plus sourd.

Quel feu va avec ses f leches! Dix pas encore six toy,

de Prusse,

les rois

grande

ville!

Voicy

le

ment de point.

gee par

effort

est

inutile).

ne periront

La place du crime est purincendies de la Commune). Le

les a ecoutes.

feu

le

(le roi

feu fa egalee a la terre (bombarde-

Paris). JPourtant, les justes

Dieu

Roys

Seigneur (rien ne pre-

vaudra done contre eux, tout le

les

de Saxe, Baviere, .Wiirtemberg,

Les rois!) amies par

Mais deja

hines et

fois dix lunes, out nourri sa colere.

Malheur a etc.!

fois six

grand ruisseau ses eaux a la

(les

(la Seine)

mer

a econduit toutes rouges

(iniplacables represailles des Ver-

Commune est ecrasee dans le sang). La comme delabree (1) TAlsace et la Lorraine

saillais: la

Gaule vue

en sont violemment.arrachees) va prendre haleine

Dieu aime

et se reparer).

la paix,

Venez, jeune prince: quittez

Vile de la Captivite (Premier

*

(1)

se rejoindre (re-

voyage de M.

D'autres copies portent decabree.

le

comte

.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

286



Le prophete voit le* Chambord en France. comte de Chambord dans l'integrite de son droit ande

cien; ne,

il

le voit,

en 1830, lorsqu'age de dix ans a pei-

part .pour

il

pere Charles

X

accompagne de son grandde son oncle le due d'Angouleme

l'exil,

et

qui ont abdique tous deux,

et

gagne FAngleterre,

Tile de la Captivite: un- roi exile n'est-il

pas un roi

captif?) Voyez! (Reflechissez avant d'agir:

Theure

n'est pas encore venue). Joignez le lion a la fleur

blanche. (Faites alliance, 6 prince des lys, avec celui

dont

Lion

le

vous avec la

le

est l'heraldique

embleme; abouchez-

Marechal de Mac-Mahon, president de

Republique interimaire). Venez! (Deuxieme ap-

pel; l'heure a sonne: 1873.

— A partir de

cette ligne

la prophetie d'Orval ne concorde plus avec les eve-

nements; pourquoi? Serait-ce point qu'Henri

V

a

modifie Tordre des choses, en ne repondant pas a 1'appel

combine du Destin

La Prophetie Ce qui

de la Providence?

et

finit ainsi):-

est prevu,

Dieu

siecles terminera encore

le

t

vent!

Le

vieux sang de$

grandes divisions. Lots un

seul pasteur sera vu dans la Celte-gaule.

L'homme

puissant par Dieu s'asseoira bien. Moult sages re-

glemens appelleront lay,

t

Dieu sera

la paix.

ant prudent et sage sera

le

Grace au Pere de Misericorde,

cm

d'avec

rejeton de la Cap. la saint e

Sion re-

chante en ses temples un seul Dieu bon. Moult brebis egarees s'en viennent boire

princes et roys mettent bas et voijent clair eft la fog

le

au ruisseau

vif; trois

manteau de Verreur

de Dieu.

En

ce tems-la,

un

28?

LA ROUE DU DEVENIR

grand peuple de

mer reprendra vraye croyance

la

en deux tierces parts (l'Angleterre

Dieu

est encore beni

pendant 14

TEcosse?)

et

fois 6 lunes et 6 fois

13 lunes (13 ans, 54 jours)... Dieu est saoul bailie

misericordes

bons prolonger

et,

ce pourtant,

il

d' avoir

vent ponr ses

paix encore pendant 10 fois 12

la

lunes.

Dieu seul saints

est

grand! Jes biens sont

fails;

les

vont souffrir. 'L'homme du Mai arrive; de

deux songs prend croissance: la fleur blanche s'obssurcit pendant 10 fois 6 lunes et 6 fois 20 lunes (14 ans, 200 jours...), puis disparoit pour ne plus paroitre.

Moult de mal

moult grandes

et

guere de biens en ces

villes detruites

par

t

ems-la;

le feu. Israel

vien-

dra a Dieu Christ tout de bon;/sectes maudites sectes fiddles sont en

Mais

c' est

fait; lors

et

deux parts bien marquees.

Dieu seul sera cru;

et la tierce }

part de la Gaule et encore la tierce part et demie n a

plus de croyance;

comme

aussy tout de rneme

les

autres gens. Et voila 6 fois 3 lunes et 4 fois 5 lunes

que tout

se separe et le Siecle de

Apres.le

nombre non

fait

Fin a commence'.

de ces lunes, Dieu combat

par ses deux Justes (Elie

et

Henoch?)

et

Vhomme

du Mal (rAntechrist) a le dessus. Mais c est fait! Le haut Dieu met un mur de feu f

qui obscurcit

mon

entendement,

Qu'il soit beny a tout jamais.

Amen!'

et je

n'y voy plus...

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

*288

Telle est cette surprenante prophetie, qui,



en

supposant meme-sa redaction posterieure aux pre-

miers evenements

qu'elle relate,

— demeure incon-

lestablement contemporaine, au moins, des dernieres annees de la Restauration. Abandonnoris aux Tisees

du scepticisme

les faits

enonces jusqu'a cette

date: resterait a expliquer la revelation de. ceux qui

Vechelonnent de l'avenement de

(1).

Monarchic de

Presidence du Marechal de Mac-Ma-

Juillet a la

hon

la

Rien d'essentiel qui ne

soit indique, jus-

qu'au calcul des lunaisons, qui se trouve d'une exactitude

constamment

verifiable (2).

On

relevera peut-etre, dans le texte de la Prophetie -d'Orval, certaines expressions suspectes et quelques tourTon s'empressera d'en nures maladroitement arehaiques (1)

:

•conclure a une pitoyable fraude contemporaine. La conclusion ne nous parait pas irresistible. On sait quelles alterations subit un texte dont les copies ont longtemps circule

sous le manteau. Si .la redaction primitive etait sous nos yeux, peut-etre serions-nous surpris de constater, une fois de plus, a quel point quelques variantes de transcription moderne degradent un texte authentique et en ruinent la Puis, encore une fois, admettons que cette vraisemblance. les evenements predits prophetie date de la Restauration et revolus de 1830 a 1873 en sont-ils moins averes ?... (2) Chacun peut s'eviter de fastidieux calculs, en consultant une interessante brochure, parue en 1873, sous les initiales-F. P. en voici le titre : Au 17 fevrier 187b, le grand Avenement, etc., prouve par le commentaire le plus simple et le plus methodique, etc., de la celebre prophetie d'Orval (Bar-le-Duc, aout 1873, in-8°, de 94 pages, plus 1 feuillet non pagine, pour la table des matieres). L'auteur, un fervent de l'autel et du trone, commente mot ;a mot le texte que nous donnons ici (collationne avec quelet prouve, par ques. variantes sur une copie plus ancienne) un calcul minutieux des lunaisons, que l'auteur de la pre-



:

.

;

;

LA ROUE DU DEVENIR

A

partir de 1873,

289

nous 1'avons deja

dit, la

concor-

t

dance

cesse, entre les pronostics et les

accomplis.

Nous avons meme

evenements

fait pressentir le

pour-

quoi de cette anomalie.

Henri

V

— oui ou non, — appele au trone

fut-il,

de France par

le

voeu national, ou

du moins a

la

requete de l'Assemblee national e, en 1873? C'est un

diction (chose assez rare chez les jirophetes eux-memes) loca-

chaque evenemcnt qu'il annonce. L'Introduction de cette brochure ren ferine line concordance bien frappante entre les evenements de la Restauration ct lise

a,

jonr

fixe

ceux qui signalerent le regne de Louis-Philippe. Resumons quelques traits de ce long parallele :

RESTAURATION

MOXARCHIE DE JUILLET

Le Due de Berry, heritier legitime du trone de son pere (Charles X), epouse une

Le Due d'Orleans, heritier legitime du trone de son pere (Louis-Philippe), epouse une princesse etrangere

princesse

etrangere (Sicilienne), qui lui donne un fils appele .a regner (le Due de Bordeaux) puis meurt assassine, le 13 fevrier 1820, mois de la chute de LouisPhilippe. ;



(Mecklembourgeoise) qui lui donne un fils appele a regner (le Comte de Paris) puis meurt de mort vio;



lente,

le

mois de

13

juillet

1842,

chute de Char-

la

les X.

La

Revolution

de

1830

dure trois jours. Charles X tombe, a 74 ans, a cause des ordonnances de son ministre il abdique en faveur de son petit-fils, Age de 10 ans on re;

— ;

pond

qu'il



est trop tard

!

La

;

s'embarque pour 1'Angleterre, avec son petitfils, le Due de Bordeaux, et meurt en exil.



1848



;

X

de

dure trois jours. Louis-Philippe tombe, a 74 ans, a cause des ordonnances de son prefet de police il abdique en faveur de son petit-fils, age de 10 ans on repond qu'il

Charles

Revolution

est trop





tard

!

Louis-Philippe s'embarque pour l'Angleterre, avec son petit-fils, le Comte de Paris, et meurt en exil.



«9

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

290

*

fait

indubitable

La

(1).

de non-recevoir plus ou

fin

nioins deguisee qu'il objecta se reclamerait peutetre des motifs les

moins

ciencieusement peses;

futiles et les plus cons-

sans doute y

a-t-il

la

un

mystere de loyalisme et d'equite que nous n'approfondirons pas: tout au plus risquerions-nous une h}'pothese

(2),

tout a

Thonneur du prince qu'on a

si

L'Assemblee nationale n'eut pas a voter en forme le retablissement de la mona°rchie, a cause de la lettre du Prince a M. Chesnelong, en date du 27 octobre, oil la revendication du drapeau blanc s'affirmait absolue. Mais une commission, dite des neuf, ou se trouvaient representees, sous la presidence du General Changarnier, toutes les nuances de la majorite monarchiste, avait prealablement delegue M. Chesnelong aupres de M. le Comte de Chambord, pour fixer, d'accord avec lui, les conditions et les termes de son rappel au trone de France. Ce rappel ne faisait plus question. L*accord semblait parfait, sur tous les points de la Constitution; seule la difficulte du drapeau subsistait encore... Le* Prince, dans Fentrevue du 14, parut lever la derniere incertitude, en chargeant M. Chesnelong de Fassurance formelle « que rien ne serait change au drapeau, avant qu'il eut pris possession du pouvoir. » Henri V se reseryait seulement de « presenter au Pays, a Fheure qu'il jugerait convenable, et se faisait fort d'obtenir de lui par ses representants, une solution compatible avec son honneur et qu'il croyait de nature a satisfaire FAssemblee et la Nation. » (Textuel). Sur cette double assurance, les deputes de toutes les fractions de la majorite ayant promis leur vote, le gouvernement du Marechal ayant assure son concours, la Monarchic semblait (1)





.

faite,

quand

la desastreuse lettre

du

27 vint aneantir toutes

esperances, en « revendiquant le drapeau blanc, sans admettre ni conditions ni garanties prealables. » (Voyez la ces

Campagne monarchique d'octobre 1S73 par Ch. Chesnelong. Plon, 1896, in-8°).

Comte de Chambord crut les revendications de Naiiendorff, sinon justifiees, du Dans moins soutenables, aurait-il agi differemment ? (2)

Supposons un inslant que M.

le

'

Fhypothese de directe, Henri

Louis XVII et de sa posterite n'aurait pu toucher a la couronne qu'en

la survivance de

V



LA ROUE DU DEVENIR

durement blame en cette en soit, le fait demeure

291

conjoncture... Quoi qu'il evident.

M.

le

Comie de

Le moyen dilatoire qu'il invoqua soudain, cette acceptation du drapeau blanc, dont il lit, a la surprise de beaucoup de ses

Chambord

n'a pas voulu regner.

plus fideles serviteurs, une condition expresse de

son avenement au trone, fut-elle autre chose qn'un pretexte a repousser s'y



trompa, que Substituer,

sceptre offert? Personne ne

le

les interesses

qui firent semblant.

au lendemain de nos

de'sastres,

la

banniere des lys au drapeau tricolore, c'eut ete dire

au million de braves qui ses plis

:



«

Vous avez

s'etaient fait

decimer sous

pris cette loque

pour Teten-

dart national, naifs que vous etes, ou rebelles? Ce chiffon

aux

trois couleurs,

pour

vous braviez la mort d'un coeur point

meme! Ouvrez

drapeau de

la

les

France!

la gloire si

duquel

leger, n'existe

yeux, Frangais: voici

Et saluez

les

le

trois lys

usurpateur. Son devoir etait done de s'abstenir. D'autre part, refusei; sans motif le trone ofifert, et reconnaitre, meme tacitement, le droit des Naiiendorfr, equivalait pour lui a noter d'infainie la memoire de son grand-pere Charles X et de son grand oncle Louis XVIII, rois des lors illegitimes. II fallait done un pretexte, valable on specieux, pour decliner Tinvitation de FAssemblee, en 1873. Ce pretexte, la question du drapeau blanc Toffrait au Comte de Chambord. Voila une pure hypothese nous la donnons pour ce qu'elle II est certain que l'annee suivante, en 1874, le vaut... Comte de Chambord, intime devant la Cour de Paris par les heritiers Naiiendorff, crut devoir faire defaut. Le prince laissa au ministere public le soin de contredire a leurs pretentions. Demandeurs en restitution d'etat civil, ils furent deboutes, en depit des efforts de Jules Favre, dont il faut lire l'admirable plaidoirie.





:

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

292 r

'I

enorme

d'or brodes sur satin blanc! » Quelle

M.

vesee! Si peu que les ennemis de

Chambord accordassent

le

bille-

Comte de

d'intelligence et de tact a

ce prince, lui ont-ils fait de

bonne

Finjure de

foi

prendre au serieux pareille proposition, a Fadresse d'un peuple qui semblait alors acclamer son royal sauveur, en se jetant dans ses bras?...

La magnifique

precision de la prophetie d'Orval,

de 1797 jusqu'en 1873, trahit, au moins par intermittences, l'inspiration celeste. Les decrets merne

de la Providence peuvent etre contraries, avons-^

nous

dit,

par

veto

le

du

libre Youloir

leur accomplissement^ avorte sous

humain; mais

une forme,

s'ef-

i

fectuera bientot sous une autre. Si done le solitaire

d'Orval a subi sans melange Finflux providentiel, la volQnte d'Henri

V

aura bien pu susciter k

tion des plans enonces alors

et

s'

adapter ont sous

autre mode, impossible a prevoir ou sentir sans revelation expresse. la claire-vue

adapta-

une ephemere entrave; mais

ne sont que differes

ils

1'

Que

meme

si,

un

a pres-

au contraire,

du bon ermite procedait d'une source

ou moins haute, ou moins pure, alors #

rinhibitiori *

d'une volonte intercurrente, en 1873, peut avoir de-

range toute

la

trame fatidique,

et rien

n'adviendra

des evenements designes a s*ensuivre.

Des

le

Fopinion

milieu de mars de la presente annee 1896, s'est

passionnement emue des propheties

d'une extatique de 24 ans, qui se dit inspiree par

Farchange Gabriel. Des mois ont coule, sans que

vogue

se dementit. C'est

la

par centaines de mille que

LA ROUE DU DEVENIR

293

*

les

curieux se sont

fait inscrire

pour etre admis a

voir et a entendre Mile Henriette Couedon,

voyante de

la

rue de Paradis

«

la

».

L'ange nous annonce pour

la fin

de cette annee

des tribulations ameres et d'epouvantables epreuves: inondations, cataclysmes naturels, de grandes

manque au

emeutes, une guerre generate.. Rien ne .

tableau des chatiments que le Ciel reserve a la France oublieuse de son Dieu. Enfin, le retablissement

comme

de la royaute nous est predit

une ere

faste,

devant ouvrir

a Tissue de la periode expiatoire que

nous vaudra not re impiete

et

notre corruption. Le

monarque, un Bourbon d'une branche gnera sous

On

le

nom

d'Henri

V

laterale, re-

(1).

phenomenes de seconde vue, oil de Mile Couedon se serait fait paraitre.

cite plusieurs

la veracite

Mais autre chose esfla clairvoyance d*une lucide, autre chose rinspiration d'une sibylle ou d'une ce*



leste missionnee.

Dans

Lenormand qui nous

le

premier

cas,

c'est

Mile

intrigue et nous etonne; dans

Tautre cas, c'est Jeanne d'Arc qui nous reveille' Ct qui nous sauye... L'avenir se chargera bientot de detruire ou de

centupler

le prestige

de la Voyante, car ses predic-

tions sont toutes a breve echeance.

vienne, la sincerite de cette -jeune

nous aucun dQute, pas plus que

Quoi fille

le fait

qu'il

ne

en ad-

fait

pour

d'une influen-

ce occulte, ni la realite d'un etre invisible dont elle

(1) Cf. la

Voyante de

la rue

de Paradis, par Gaston Mery.

Dentu, 1896, in-12 (pages 34-36).

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

294

est l'org-ane.

Medium

a incarnation,

en vers assonnants de sept pieds, plus,

elle

s'exprime

ne se souvient

et

dans son etat normal, des choses qu'elle a de-

en condition seconde.

bitees lorsqu'elle se trouvait

Mais ridentite de son inspirateur reste un proble-

me insoluble.

L*

arige

«

»

serait-il

un

Elemental:?

ou veritablement, comnie

Elementaire?.,.

un messager du Ciel ? C'est ce que Demain nous

elle

un le

croit,

reveler a.

Ces considerations nous amenent tout droit a une

etude succincte des arts divinatoires, examines dans leurs principes.

Etant donnees ces dont le tablir

une

les

Futur

trois

Puissances collaboratri-

on

est l'ouvrage,

classification ternaire,

les differents

moyens

serait tente d'e-

ou se repartissent

divinatoires, selon qu'ils pro-

cederaient d'une origine providentielle, ou volitive,

ou fatidique. Mais en ble le

La

fait, la

divination proprernent dite sem-

monopole du Destin. seule Providence infuse,

il

est vrai,

propbetie pur de tout melange. Mais videntiel

est

incoercible;

sa

exceptionnellement,.



Verbe pro-

transmission,

spontanee, est volontaire de sa part



le

TEsprit de

que par

II

toute

ne s'evoque,

la pratique

de

Textase active. Cest ce qu'un Lecteur attentif du

precedent chapitre a du comprendre d'avance.

On

n'interroge guere directement la Volonte uni-

verselle: c'est

point facile a

un

fait, et la

justifier...

raison profonde n'en est

Notons seulement que de

LA ROUE DU DEVENIR

deux

choses, Tune: ou cette Volonte universelle suit

les votes

avec

de la Providence, et son Verbe se confond

Verbe providentiel (dont on peut

le

sujette a se tourner contre elle-meme:

grande division

ment

•contradictoires, selon

que

dans Tun ou r autre de

le

vassale

parut

s'y

lontes

consultant- s'est jete

sons la

la Volonte

car

tout

a

s'interrogent,

Du

com-

delai: finalement elle loi fatidique, qu'elle effort.

Soient

regard de la Volonte ou des vo-

collectives;

echappent

dans l'entende-

heurter d'un plus superbe

dites ces choses a

pensees

ses courants hostiles.

du Destin a bref

flechit d'autant plus

« les

suite des oracles

on peut envisager en ce cas

reste,

les

volontes

augure:

savent-elles

individuelles

lorsqu'elles-memes

toujours

pondre? Non pas. Elles sont dans

est

La Volonte emet par

»!...

se dega-

devient des lors

geant de cette tutelaire influence

se choquent, et

dire: Spi-

ou bien la hautaine,

ritus flat ubi vult);

me

295

quoi

la spontaneite

1'indefinie multiplicite. Elles

re-

se

meme,

ne formulent que

des intentions: savez-vous rien de plus variable?...

L'on concoit done

me

qu'il n'y ait nul avantage,

com-

nulle securite aussi, a consulter l'&nie univer-

selle volitive: puisqu'elle s'eleve,

en prime hypothe-

a la collaboration providentielle; ou devient,

se,

y repugne, le hochet multiple du Destin, idole beaucoup plus facile a faire parler. elle

C'est

au Destin que ressortissent tous

vinatoires, plus

si



les arts di-

ou moins imparfaits, qui sont ac-

tuellement ou pratiques, ou connus.

On

peut les

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

296

*

dire innombrables, du, et

moins innombres. Boissard

Peucer, qui leur ont consacre tant de centaines

de pages in-folio, semblent fort loin d'en offrir la

nomenclature integrate. Le cre, Incredulite et

duit,

Lan-

Mescreance du Sortilege, en pro-

(pages 198-199), une

coup sur

livre de Pierre de

fort detaillee, et

liste

sinon complete, a

Jean Belot presente sur

ce point le double avantage d'etre explicite a la fois, et concis.

Nous renverrons a

pour

ces auteurs

pratiques divinatoires.

II

nous

le detail

des

suftira de souligner

ne sont tant diverses que dans la prolixite

qu'elles

de leurs formes exterieures: car, en ce qui concer-

ne leur nature essentielle, ces pratiques different

beaucoup moins

qu'il

ne semble,

sachons guere qui debordent fication quaterne,

que

le



et

nous n'en

cadre d'une classi-

vraisemblablement inedite

(1), et

voici:

Par revocation on la consultation directe Exemples: Theomancie (neodes Invisibles, platonicienne), Necromancie, Recours a l'assistance des genies ou des demons, Fureur sibylline, 1°



O ^ 2 *S

Q [3

^ p <

[

\

etc

*

Par V interpretation des signatures naturelles, (dont il sera traite aux chapitres iv et v).— Exemples: Science analogique des*formes universelles, (Anatomic cosmiqne de Crollius); Morphologie qualitative; Physiognomonie, Phrenologie, Meioposcopie, Chiromancie, Graphologie, etc.; 11°

)

\ J

\

tx.

Art augural, Haruspicine, Teratoscopie, Interpre-

cu

Flntroduction des MiroirS magiques, par P. Sedir, (Chamuel, 1895, in-12), On trouve en cet excellent travail, un tableau qui n'est pas sans analogie avec le notre. (1)

Cf.





LA ROUE DU DEVENIR tation des

297

images fatidiques: Onciromancie ou ex-

plication des songes,

etc...

Par Vetude des combinaisons ariificielles, plus ou moins simples ou complexes, presentant a 111°

00

V esprit Vintage contrastee du fas et'du nefas eter-

W

O .

f



Exemples: Urim et Thummim, pile ou face; Tarots, Cartes, Jeux symboliques de la vie humaine (jeu d'oie), etc., Sorts de tous genres... IV ° Par la fixation prolongee de certains objets informcs et multiformes, ou l'oeil croit voir passer des images confinement sibyllines; appel a la litcidite, par une sorte de pratique auto-hypnotique,. etat que provoquent de concert l'effort prolonge de l'attention et la fatigue du nerf optique. Exemples: divination par les elements: Pyromancie, Aeromancie, Hydromancie, Geomancie, (nous parlons de la vraie; la fausse Geomancie qu'on nels.

y



<

pratique d'ordinaire rentrant da^ns la 3° categoric),Cristallomancie, Divinations par la Carafe, le Miroir magique, le Blanc d'oeuf, le

Ces divisions, nullement

Marc de

cafe, etc.

n'ont

arbitraires,

ce-

pendant rien d'absolu: certains procedes peuvent t

relever a la fois de plusieurs d'entre elles. l'Astrologie, qui appartient a la

deuxieme

— Ainsv sorte,

en

raison des aspects celestes fveri tables signatures du

firmament), sur quoi reposent les calculs genethliaques,

me

— TAstrologie

ressortit

mode, par suite des

convention, auxquelles

ment

(1) astreinte.

Sur

egalement au

troisie-

regies, toutes -d'artifice et

cette science

de

est actuelle-

— De meme encore,

la pratique-

contraste entre l'Astrologie des ancicns, et la. Babel de notions arbitraires qui porte aujourd'hui ce nom, (1)

le

consultez d'Olivet, Vers dores de Pythagore, pages 2G J-278). l

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

298

du

Tarot, attribuable sans doute au troisieme genre

de divinations, dont

un pur hasard semble

la loi,

est reversible aussi sur le quatrieme: cette pratique

se fonde bien

en

effet

sur les conibinaisons, toutes

en apparence, d'emblemes

fortuites

imaginaires,

artificiels

et

non pas sur Interpretation de signes

ou d'hieroglypnes spontanement fournis par

la na-

ture; mais, d'autre part, ce kaleidoscope d'images sibyllines, miroitant sous le regard

tateur, peut etre

concu

comme un

de Fexperimen-

nioyen perfec-*

tionne de provoquer en lui la seconde vue. L'interpretation des signatures naturelles parait,

a coup sur, en ses diverses varietes, vination

le

plus rationnel et

le

le

mode de

di-

moins trompeur;

Texamen de la physionomie, le discernement des lignes du front et de la main, Tetude sagace des ecritures,

presentent a Tenvi une

serieuse docu-

mentation, multiple et de mutuel controle:

et,

sur

cette base de certitude psychologique, revelatrice

autant qu'irrecusable, on peut batir tout un edifice

de lumineuses conjectures. II

ne faut pas medire non plus des cartes, des

Tarots,

— ces jeux symboliques de la vie humaine,

deroulee a travers ses alternatives d'heur

heur

5

dont

ses contrastes les

Arcanes,

et

de mal-

de chance et de malchance,

— fastes ou nefastes, — burinent

rembleme tour a tour. Un -devin veritablemeht doue s'exalte au maniement de ces figures fatidiques;

il

sourcille,

on

dirait qu'il

tend

Toreille...

Ces

cartons barioles lui deviennent Oracles parlants!



LA ROUE DU DEVENIR

Soudahi, terieur

ouvert.

:

il

a

tressailli;

son

ceil

a sa seconde vue, tin

Le

voile de

1*

299

du jour

s'eclaire

immense horizon

in-

s'est

Astral est dechire...

Nous ne songeons menie sans peine, a resumer

ici les

pas,

on

le

concevra

principes generaux de

ces sciences partiellement contestables, aussi

hreuses d'ailleurs qu'ambigues,

rii

les regies

nom-

fonda-

inentales des arts sibyllins qui leur correspondent.

Au

precis essentiel d'une seule

exeniple,

aux

un long

cliapitre

methode

prise

pour

ne satisferait point. C'est

traites speciaux qu'il faut recourir

:

les

curieux

n'auront, en verite, que l'embarras du choix. +

En

devoilant la triple source

du Futur, nous

n'a-

Tons manifesto que le principe des variations ou le Devenir se joue: le pourquoi de Tuniversel Demain dans sa causalite

secrete, et

non pas

"des instabilites corporelles, dans leur

lisme patent.



II

le

comment

phenomena-

un regard sur

resterait a jeter

le Devenir particulier des apparences physiques,

enigme dont

la loi des polarisations, bien

comprise

en son esprit general, elucide singulierement Tar'

n? Pas davantage. Tout a l'heure tait

point la;

le voici

present et neanmoins 5

pas venn.

Quand

il

il

n'e-

n'est

bientot, la seance finie, les experi-

menes accusent simplement, comme nous

l'allons montrer,

propagation de Teffluve sympathique, transmis d'un element a l'autre de la pile humaine, et la soudaine formation d'un Etre collectif, totalisant en soi les virtualites des personnes presentes, et qui constitue VOracle. Gela etant, toutes les personnes cooperantes peuvent etre qualifiees de anedium a des titres divers, ou plutot le Medium est l'ensemble des assistants qui forment la chaine magnetique. Tefficace

LA ROUE DU DEVENIH

mentateurs se clisperseront, ru

et

pourtant

il

305

aura dispa-

l'lnvisible

ne sera point parti,

?

Corame il s'etait forme cle toutes pieces, en syn: these ephemere d' elements rapproches pour lui donner naissance,



pareillement

se dissipera,

il

ce concours venant a cesser. C'est

une chose notable,

et

dont

les spectateurs

attentifs de ces sortes d'experiences ont ete certai-

nement frappes,



qu'en aucun cas,

et si

fort a

souhait que la tentative reussisse, l'oracle n'emet

quelque reponse revelatrice d'inconnu, elements ne puissent etre fournis par

ou tout au mollis par Tun d'eux

et

dont

les

les assistants,

(1). L'intelligence

qui se manifeste ne represente ni plus ni moins que

somme

la

des intelligences presentes, additionnees

en une seule.

M.

le



comte Agenor de Gasparin,

beaucoup experiments

qui avait

les tables oraculaires,

en une

suite de rigoureuses epreuves, dont renchainement,

non moins que

les resultats, attestent

tant de perseverance que de sagacite,

chez lui au-

— M. de Gas-

parin conclut formellement a Tencontre de l'hypothese .spirite: ils

«

Les esprits

(dit-il)

sont des echos;

renvoient a chacun son propre langage (2).

(1)

Exemple:

«

La

»

mon monnaies que contient ma

table indiquera Theure qu'il est,

des pieces de bourse; a une condition, toutefois, c'est que je connaitrai ce nombre. Quand personne ne le connait, ni dans la cbaine, ni dehors, l'erreur est certainej et Ton n'a plus cTautr.es chances que celles fournies par les coincidences, et aussi par un calcul assez sirhple de probability. »^ (Gasparin, des Tables tournantes, etc., t. II, pp. 430-431). (2) Gasparin, Des Tables tournantes, etc. (t. II, p. 504). age, le liombre

20

L^ CLEF DE LA MA6IE NOIRE

306

C

T

est bien

cela;

c'esf

encore quelque chose de

plus.

Une

tabte parlante se peut definir tin thermo-

metre psychique

corame a

et

mental qui revele, au moral

l'intellectuel, la

temperature des milieux

humains. L/invisible discoureur fera

manieres cons

et

d'etre,

montre

de

d'idees,

de style parfaitement adequats aux fade penser

et

de sentir, propres a

ses-

interlocuteurs.

sera leger et spirituel dans

II

compasse

d'esprit;

un

cercle de gens

pedantesque dans un areopa-

et

ge de solennels imbeciles; irreverencieux et frondeur,

si

Y element vbltairien domine. Dans une com-

pagnie panachee de tiques,

vieilles

devotes et d'ecclesias-

fourvoyes autour d'un gueridon bien pen-

sant (malgre renter qui le possede!), le Diable se

montrera tour a tour

edifiant et acrimonieux,

bon

catholique et mauvaise langue. Entre academiciens,.

un

invisible

meux

Vaugelas discutera la

lettre

B du

Dictionnaire; entre athees, c'est Sylvain

fa-

Ma-

rechal qui viendra, frais enioulu de la tombe, deblaterer contre l'immortalite de

Dieu

Tame

et l'existence

de

(1).

Quand

la

chaine est formee

d' elements

keteroge-

nes et par trop discords, les resultats sont insignifiants, (1>

ou nuls.

Eliphas Levi

cite

quelque part, non point a propos de

tables tournantes, mais d'apparitions spectrales, une manifestation bien curieuse d'atheisme posthume, do-nt le fanto-

me

de Sylvain Mareehal auraitete l'instrument

des Esprits, pp. 207-212).

(la

Science

o

LA ROUE DU DEVENER

307

L'oracle mensal paraft le plus sou vent l'exprefr-

moyenne; mais il peut s'elever a ua maximum, ou descendre a un minimum de lucidite, de sion d'une

science et de conscience.

Ces differences tiennent a la proportion variable des natures, actives

et

passives (1), qui concourent

a la genese de l'entite collective, fluidique.

Le minimum phenomenal

-

est attribuabie a

une

surabondance de Psyches plus ou moins negatives, dont

les

vertus eparses se contrarient et se neutra-

lisent partiellement, a defaut d'un

element positif

qui les groupe, les fe,conde et les unifie.

Y

a-t-il

equivalence et compensation entre les

nombre qu'a dynamique, une moyenne pro-

deux natures, tant au point de vue 1'egard de l'intensite

clu

portionnelle s'etablit.

Mais^ pour atteindre au

maximum,

il

faut grou-

per un certain nombre d'elements negatifs, ligences plus intuitives

*et

sous

la

et

spontanees,

(1)

Nous



reftechies qu'expansives

predominance d'un

ele-

male bu femelle, que chez tous deux,

Psyche apparait neutre

comme

les poles positif et negatif chez



intel-

avoiis observe, dans notre theorie d'inverse pola-

risation des individus la



centre d'equilibre,

Tun, negatif

et positif

entre

chez

Mais ces termcs de polarisation n'ont rien d'absolu, en ce qu'ils n'expriment que de simples rapports. Ainsi telle Psyche, ou centre animique, neutre en verite relativement a scs deux poles, peut etre concue soit negative, soit positive, a regard d'autres Psyches, comme il est facile de s'en rendre compte. II serait oiseux de relever et de resoudre chaque fois ces sortes d'apparentes contradictions, qu'un Lecteur attentif s'expliquera de lui-memc, au moindre effort de raisonne-

l'autre.

inent.

,

308

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

ment

tout a fait positif; c'est-a-dire sous

homme

d'un

1' influx,

riche de qualites organisatrices, dou-

blets d'un vouloir energique et dominateur. C'est

parfaitement agencee,

que,

alors

eho-fluidique fournit son

Car

meme

les pensees,

reminiscences,

la batterie

psy-

siimmum de rendement.

les

plus rudimentaires, les plus vagues,

fussent-elles les

qui

peuplaient nebuleusement les cervelles negatives, se

developpent

et se

precisent a souhait, reactionnees

par rinfluence de l'element positif: s'en emparant, les

tiel,

formule

et l'Etre

et les

poten-

exprime par

coups frappes.

Comment

definir

cette classe

d'etres potentiels,

en qui Ton ne peut guere meconnaitre Tautonomie

momentanee?

ne sont point des Larves, sans

lis

doute, puisqu'ils jouissent telligente autant

que

d'une personnalite in-

fugitive; et pourtant leur na-

ture semble inqualifiable, a l'egal de celle des Larves.

Par quelles obscures

et

brusques reactions

tegrent de toutes pieces ces

sous quel

mode

ment encore: et qui,

meme

L'ecriture

ou

Ephemeres

collectifs;

se desintegrent-ils plus soudaine-

c'est

ce qu'on a peine a concevoir,

concu, se derobe a Tinterpretation par la parole.

Essayons de soulever un coin du

Le

s'in-

resultat capital de la chaine

voile.

magnetique men-

sale est l'unification des

atmospheres secretes indi-

viduelles, leur fusion en

une seule atmosphere. La

commune

irradiation fluidique est cette force qui

penetre, imbibe et

anime

le

gueridon.

309

LA ROUE DU DEVENIR

C'est

dans ce halo

collectif,

agglomeration

et

syn-

these des nimbes occultes de tous les assistants, que

*

TOracle va naitre

On

et

mourir.

que

se souvient

le

nimbe, ou atmosphere lumi-

neuse specifiee qui enveloppe chaque individu, gendre de son expir

astral.

Lemures obsedants, de



ves parasitaires,

par

les -pensees

flottants

sont coagules, en

mirages

et

des Lar-

veritables fantomes determines

coutumieres de chacun

(1), et deter-

minants a leur tour de pensees nouvelles

et d'actes

tout dans

un merae

proportionnels a ces pensees: cercle vicieux de fatalite,

.

La

s'en-

le

ou dans un raeme entrai-

nement de progres volontaire. Ainsi s'explique Vhabitude bonne ou mauvaise, et sa tendance a devenir « une seconde nature ». L'enigmatique ascendant astral se fait

dependre

n'est rien autre

les

(2),

dont Paracel-

principaux arcanes de la Goetie,

que ce courant de vivantes images,

signatures (3) symboliques des passions dominan-

(1)

Non seulement par

ses pensees,

mais par ses reveries,

ses impulsions passionnelles, ses volitions/ etc. (2)

«

Tout

homme

est

domine par un ascendant

astral,

indiquee par les lignes de vie et de mort. C'est en agissant sur cet ascendant astral qu'on peut envoiiter; les ceremonies ne sont qu'un moyen de prod u ire lc contact astral sympathique. L'ascendant astral est un double tourbillon, qui produit les attractions fatales et determine la forme du corps astral. Les maleficiants rendent leur ascendant agressif et l'exercent a troubler celui des autres. » (Paracelse, cite par Eliphas Levi: La Clef des Grands Mys-

dont

la direction est

teres, p. 387). (3)

Voir,

rapports du

pour

theorie des signatures naturelles et les signe a la chose signifiee, chap. IV et V, passinu la

'

LA CLEF DE LA MAG1E NOIRE

310

tes,

des maitresses pensees, des volitions habituel-

les

de chacun. C'est ce cycle de reflets psychologi-

ques reagissant sur leur auteur,

et suggestifs

une part de son Futur animique

et

Quand des rapports deux personnes, ble, les

et

suivis

surtout

mental

pour

(1).

entre

s'etablissent

babiient ensem-

si elles

atmospheres astrales se penetrent d'une sor-

plus ou moins intime^ parfois jusqu'a se confon-

te

dre temporairement. Les deux ascendants sont-ils a peu pres

d'intensite

echange

d' images

riennes,

si

reagissant

egale?

determinantes

maint

II

s'effectue

et

de formes lemu-

bien que les caracteres s'apparient en

Tun sur

traire, celui

rautre.

— Dans l'hypothese con-

dont l'ascendant est

le

plus fort 1'em-

porte en definitive, et fonde sur son prochain une

domination qui peut se perpetuer jusqu'a be.

la

tom-

Les adeptes disent alors qu'une personnalite ab-

sorbe rautre, et 1'entraine en son tourbilion. Ascen-

dant

et

Tourbilion

sont

termes

synonymes en

magie. II

va de

soi

que rimagination, ou faculte naturel-

d'imaginer, de creer des

le

images, constitue la

base negative de l'ascendant.

L'ascendant est riche (en

mode

passif) chez ceux

qui ont rimagination vive et feconde.



II

est ener-

Ainsi chaque individualite modifie son propre ascendant, lorsqu'elle imprime line direction nouvelle a ses facul(1)

mentales, psycbiques ou volitives. L'ascendant astral, module de la sorte, transforme a son tour le double ethere ou mediateur plastique, en reagissant sur lui. Dans la rnutualite de ces ceux actions (directe et repercnssrve) on trouvera la clef du mecanisme dc Karma terrestre. tes

LA ROUE DU DEVENIR

gique (en mode

puissamment Car

actif)

311

chez ceux dont la volonte est

organisatrice.

la force

de Fascendant ne reside point dans 1

l'abon-dance des images qui

au hasard d'un

emportees

pullulent,

tourbillon giratoire; elle reside au

contraire dans le voulpir assez ferme pour les selecter, les

mettre en ordre et leur imprimer une in-

fluence favorable, une direction utile. C'est pourquoi,

pour obtenir, dans r experience

des tables parlantes, la pile

le

maximum

psycho-dynamique,

il

de r en-dement de

subordon-

convierit de

ner plusieurs natures negatives (fecondes en images generees sans ordre) a l'empire volontaire

et

regu-

lateur d'une seule nature energiquement positive...

Maintenant, comment s'engendre l'oracle ephe-

mere des

tables? Jusqu'a quel point



mentateurs,

le

Tun

des experi-



plus passif, sans doute,

servir d'inconscient

peut-il

medium, non pas au sens

ordi-

naire de ce mot, mais en tant que condensateur des electricites

tive

psychiques unifiees? La pensee collec-

ne pourrait-elle, sinon naitre, du moins

borer se traduire de cet

©la-

trouver sa formule au cerveau"

homme, organe

titre fugitif, et

quelle

et

s'

plus ou moins exproprie, a

pour cause

d'utilite

mesure enfin son corps

peut-il devenir 1'instrument

commune? Dans astral exteriorise

immediat

et

local

de

la percussion alphabetique?

Nous ne haterons point me, dedie a cient.

la solution

de ce proble-

la sagacite des theoriciens de l'lncons-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

312

/

II

s'en faut bien

que toutes

— grounorme hierarchique, —

bles nees d'un concours d'etres

pes ou non suivant la

Puissances invisi-

les

humains,

res-

semblent a Toracle mensal, que nous avons elu

pour type d'une classe particulierement instable d'entites collectives.

La parole d'Adam, Yhomme tiellement creatrice.

II

universelj est essen-

pense des

etres, et

son verbe

imperatif engendre des Puissances et des Dominations. Telle est la loi

sphere organique

oil

de Gqn-bi-heden jTrir];, la s'exerce son empire, la myste-

rieuse enceinte de manifestation, que les traduc-

teurs agnostiques de la Genese qualifient de paradis terrestre.

La chute

rhomme

a depossede

nous vivons sous

de sa divinite,

de decheance. Mais

la loi

et

n'im-

il

porte.

Rien n'est change qu'a

la surface.

La

materiali-

sation de la substance universelle a bien pervert!

L'homme subdivisant; a me-

son mode, non point altere son essence.

sure qu'il

pu dechoir qu'en se renait collectif, l'homme reconquiert

privileges.

Des

universel n'a

ici-bas,

Tintegration sociale; collectivite

dont

il

il

et

fait

ses.

rentre dans ses droits par ce,

dans

la

mesure ou

partie, considerable

la:

par le

nombre et la valeur de ses membres, le rapproche du primitif Adam, c'est-a-dire de Tuniversalite.

Cest ainsi que dans l'ordre politique, ou

soeiai„

.

LA ROUE DU DEVENIR

• fc

313-

ou religieux, des millions d'hommes, hierarchique-

ment

organises, tant de siecles durant, sous le ni-

veau d!une regie

pu

creer,

— cons-

ou non de leur oeuvre (bonne ou mauvaise)

cients

dans

inflexible, ont

1'invisible,

collectives,



des Etres virtuels, des Entites

en un mot des Dominations fastes ou

nefastes, d'une puissance et d'une duree egalement

incalculables?

Un

des maitres contemporains de la pensee eso-

terique. le

marquis de Saint-Yves, a

traite de

ce

mystere avec une parfaite competence, a propos du

Nemrodisme, en une page de que nous

lui

demanderons

la

la

Mission des Juifs-

permission de repro-

duce.

Une

que l'Homme (dit-il) a impregne de sa volonte certains elements de Pordre invisible; qnand il a concu, voulu, cree, non seulement un Pouvoir visible, mais, sans le savoir, un etre potentiel, occulte, evoque,. se manifestant par des institutions, ce dernier ne meurt pas sans avoir vecu, et, s'il est instinctif et passionnel,. «

fois

en detruisant. « II combat et devore dans Pordre invisible, commedans le visible, les autres Etres collcctifs de cette Terre; il s'abreuve du sang, il se nourrit de la chair de leurs membres; il aspire les energies ignees de ce globe et des regions inferieures de son atmosphere; il les respire, et il les inspire dans les instincts dominateurs du Pouvoir qu'il hante et des individus qui l'occupent (1).

il

vit

.

Cette conception du deyorant minotaure d'un regime d'iniquite comporte une'lumineuse ajitithese. A I'Egregore (1)

noir d'un etat social seculaire, hierarchise dans 1c mal, s'opposerait TEgrcgore blanc d'un etat theocratique harmol'Archange de la « Synarchie ». nieux et pondere.



314

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

Voila pourquoi, a Rome, les actes politiques de ce dernier sont, dans la vie de relation de cet Etat, une. serie indiscontinue de massacres militaires, et, dans sa vie organique, une chaine indiscontinuee d'assassinats cc

politiques.

Or,

«

s'il

est relativement facile

de creer ou de sus-

Dominations despresque impossible de les effacer de Terre et de sa substance primitive, a

citer des Puissances instinctives, des

tructrices,

il

est

de

la biologie

la

moins d'un deluge. « Dans Fordre invisible comme dans le visible, rien ne se perd, et la substance premiere d'un Astre quelconque garde imprimes en elle, dans sa Lumiere secrejusqu*au mouvement d'une Volonte, jusqu'a la radiation d'une Passion, jusqu'A Timage d'une Pensee. « Une fois l'Espace terrestre occupe, le Temps terrestre une fois saisi, rien ne peut plus etre rattrape,

te,

retrogresse ni detruit,

miere interieure, tes, et

si

l'Homme

a souille la Lu-

Vivants et les Morts en sont in-fesles derniers rejettent sur les premiers cette souil-

Jure.

les

.

Dans



LA ROUE DU DEVENIR

*

351 t

aux

reintegres

privileges de la divine Essence, se

pressent en une apotheose colossale, dans la fulgu*

rante lumiere d'lhoah il

s'est leve

(v. 2).

Le

voila, l'Allie celeste:

de Seir!

La grande Communion

des Saints de Tinitiation

dorienne, telle est done YEntite collective avec qui

Moise

est

chique

et

Tel est

en constant rapport, organique, hierar-

magique!



Dieu de sa Theurgie,

le

la plus sainte, la plus legitime

la plus haute,

qu'Epopte

ait

jamais

pratiquee.

Voila l'Ame de lumiere et l'Esprit de Verite que voulait insuffler Moise au cceur

du peuple de son

choix.

Un

peuple

resistant,

«

de col roide

(1) », cet Israel

indomptable, mais obstine

et inflexible

Un

instant, TA1-

aussi! L'incarnation se fait lie celeste

nouveau;

perd espoir

de la race juive;

il

irial...

et patience et se desinteresse

parle de la sacrifier, et d'etablir

Moise a la tete'd'un autre peuple plus grand fort (2). C'est

et

plus

Moise qui Yen dissuade.

Car cette race

est brillante

de vertus, parmi les

tenebres de ses vices. Elle pourra se vautrer en fait

dans la plus crapuleuse idolatrie; rien n'effacera le

dogme monotheiste, imprime au

la chair de

unique!

(2)

rouge dans

son coeur: Ihoah JElohim est un Dieu

— Puis,

tel

de d'un inestimable

(1)

fer

Exode, xxxin, N ombres, xiv,

qu'un dragon commis a tresor, le

v. 3 et 5. v. 12.

la gar-

defend sans Touvrir

.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

352

et sans

le

connaitre, Israel, se transmettant de gene-

ration en generation le precieux depot de la Genese, cette reserve esoterique intellectuel d'un

du passe, grosse de Tavenir

monde,

Israel

va meriter

le titre

de gloire hieroglyphiquement inclus dans son nom: ^"arrfc^, manifestation rayonnante de Dieu. L'essentiel est garanti de la sorte; la race juive satisfait a sa mission.

prophetique,

cient

sommeille encore Cependant,

les

la

Dans

les

limbes de l'lncons-

jusques aux temps presents, Parole qui sauve!...

successeurs du grand theocrate

seront la plupart au-dessous de leur tache, et si

simple comparee a la sienne.

lohim va d'abord

s'affaiblir,

si

La lumiere

facile

d'^E-

puis s'eclipser par de-

gres jusqu'a totale obscuration. Entre la Verite vi-

vante evoquee par Moise

par lui pour en devenir

brumes

et le

Sacerdoce

le receptacle,

s'interposera, tenebreux.

A

meme

elu

un rideau de la

faveur du

crepuscule, les pontifes de la pire Goetie porteront

r abomination dans gloire de Sina

Lumiere de fera plus connaitre aux Nabis

le lieu saint; et la

ne se

que par intermittences, en de rares

parmi

les

ombres

et les reflets

eclaircies,

ou

d'une epiphanie ora-

.geuse.

Revenons a Mo'ise ports religieux avec

et 1'

resumons-nous. Ses rap-

Invisible apparaissent multi-

ples et divers. 1°

Ce prophete a surpris

que YAbsolu

divin,

dans

communicable Unite.

le

et

extatiquement prati-

tabernacle de son in-

LA ROUE DU DEVENIR 2°

II

a connu,

adore,

353

Ihoah JElchim,

glorifie

savoir Dieu manifeste dans la Nature par son Verbe eternel.

Ihoah

n'est-il

point reste

le

Dieu d'Israel

par excellence? 3° Moi'se a fait alliance theurgique avec

gore de la grande

Communion

tique interlocuteur realisant

YImage

des Elus.

du theurge,

YEgre-

— Le mys-

l'Adona'i personnel

divine, n'est autre

que

le

plus su-

blime des Collectifs humains, reintegre dans

Loi

la

V

du Regne de Dieu. 4°

Enfin, certaines prescriptions

du

culte san-

glant de Moise donneraient a penser qu'il entretenait de massives colonnes de substances elemen tales

ou lemuriennes, qui devaient

lui servir

pour

les

oeuvres de sa Magie sacerdotale, lorsqu'il ne jugeait

pas a propos de recourir aux prerogatives de son alliance, et d'evoquer TEgregore.

Voila des nuances bien complexes pour

nement des Semites

«

au col roide

le discer-

Engage par

».

son chef dans ces multiples voies de l'Art sacerdotal, le

peuple hebreu, ignorant

comme

il

Tetait, fut

tombe promptement dans Tidolatrie. Or Mo'ise voulait avant tout, imprimer le verbe monotheiste dans la conscience d'Israel;

il

voulait que son

dogme

uni-

taire fut l'etoile sainte des destinees juives. Aussi,

reservant pour les inities de tradition orale toutes ces perilleuses distinctions,

il

se

garda bien d'en

embarrasser son peuple.

En

toutes circonstances, c'est toujours Ihoah 2E-

» 23



354

LA CLEF BE LA MAGIE NOIRE

loliim qu'il

met en avant.

II

est l'unique Adtonal, le

Seigneur, dieu d'lsraeL

Des ennemis gneur

les

en pieces?

au desert?.Le Seigneur a envoye des

cailles...

eslectrique a-t-elie f oudroye !Nada2>

et Abiu, coupables

Tencens.?

lie Sei~

de dailies pourvoxfc-ll a la nourxiture des-

— line decharge vores

failles

a livres au bras vengeur de son peuple..,

Un passage juifs

sont-41s

d'une imprudence en :of£rant

Une flamme

sortie

du Seigneur

les

a deV

(1).

33ans

:les

emwyes de

Dien, c'est Dieu que le xe-

dacteur de la "Genese ens eigne a ^oir. G'est

que Jacob, ayant luite de la xencontre c'est-ii-dire la

« le

.si

wai,

donne an lieu noni de Phanuel on Pheniel, ,avec i'Ange,

face deDien, en disamt: J'ai vu Dien

ame aete^auvee (2)v» Presque tou jours, quandMoise parle du Seigneur

face a faee,et cependant,mon

a propos d'un fait hist orique ou d'une prescription

Les manifestations ignees tra fulgurantes, u. traversquoi le Seigneur s& revele et rend des oracles, frappe oil guerit, prononce la benediction ou l'anatheme, etc., manifestations qui abondent a toutes les pages dela Bible, ont fait delirer bien des exegeses. Jehovah (ose ecrire M* iRenan), « ce bizarre agent electriforme » (p. 290), « est le Boiiah universel sous forme globale, une sorfe de masse electrique condensee » (p. 289). -ffiistoir-e ctlsrael, 4. I. pa-ssim.) Pareils commentaires, 'qui temoignent (pent-et-re chez leur auteur de plus de naivete encore que de .malice, semblent la mieux eloquente critique du systeme juif d' exclusive centralisation diviniste. Tout ramener exotenkniement mi Jeho(1)



vah personnel,



eluder les interpretations polytheistesqui pourraient naitre en Tesprit des foules... Mais toute medaille a un revers. (2) Genese, xxxn, v. 30. c'est

®

LA ROUE DU DEVENIR sacerdotale,

etnon point au

355

sujet des myster-es cos-

inogbniques au theogoniques,

c'est

son Allie celeste

qu'M entend; c'est-a-dare la plus noble Entile lective qui puisse

humainernent representer

nement suppleer rEtre-des-Etres. Si 1'on insistait pour mieux connaiure gore de la gr.ande

Communion

siterions pas a le designer par

col-

et divi-

cet Egre-

des Ehis, nous n'he-

son vrai mom:

S'KDis,

MICHAEL. Michael

du

..est

(pour noire tourMllon),

.Seigneur; or

il

est ecrit:

tahernaculam suum...

tabernacle

In sole po suit

Dens

Notons id que Michael

qu'un ^Eloha d'iElohim, qu'ain raembre viv&nt

n'est

de

»

«

le

iLhoali Adoiiaj, le

meme Soph,

n'est rjijo

que

^x,

Verbe etexnel;

la manifestation de

le

Dieu isupreme

enfin,

qu'Adonai

Worth ^ou

d'Ai'n-

et irxevele.

Par rapport a TAbsolu, c'est-a-dire contemple de haut en has, le Verbe universe! est 1'iEomme typi-

rAdani iKadmon du Zohar; Telaiivement a nous, c'-est-a-dire «oncu de bas en nant, le Verbe est Ihoah lui-meme, ou Dieu manifeste. que,"

Ainsi 1'homme-synthese et Dieu manifesto se confondent, et dans cette identite snnlhne (1) reside

La lance composee de

qtrafrc Tnetaux (voy.,

pour la description de ce symbole, Des Erreurs et de la Verite, Edimbourg, 1775, in-8°, p. 35) n'est autre chose que le grand nom de Dieu compose de quatre lattres rnrp. Cest Vextrait de ce nom qui const Hue V essence de I'homme; Toila jpourquoi nous isonimes formes a 1 'image -et ;a la iressemrbiance de Dieu; et ce quaternaire que boils portojis, et qui nous dSstingue si (1)

«

clairement de tons les etres de la nature, est Itorgane et l'empreinte de cette fameuse croix, dans laquelle l3 ami Boeh-

LA CLEF 0E LA MAG1E NOIRE

356

un des plus profonds balistique.

phas)

le

Qui peut accorder ensemble

«

Dieu de

le G.

1'alliance



.

du

A.

l'Hoinme du

la terre et

touchant au point trouve

niysteres de la tradition kab-

*

fixe .;

Ketlier

Ciel,

en

de leur union: celui-la a

arcane indicible, puisque

humain

du Kether

et

figuree par la lutte de Jacob ayec Tange.

non plus en

arcane, Lucifer se fait Dieu, tant,

(dit Eli-

c'est

divin,

Par cet se revol-

mais en obeissant librement a Dieu. Qui aures

habet audiendi audiat!... C'est

Non-ens d'en-haut

le

equilibre par celui ti'en-bas, et de ces deux negations jaillit

une affirmation inattendue

qui est adequate a Thomme-dieu

Pour en revenir a

l'Allie

et

immense,

(1). »

de Moise, sa deification

exoterique se legitime par une frappante analogic.

Puisque Chrishna, manifestant Wishnou sur re,

pu legitirhement

a

dire: Je suis

la ter-

Wishnou!



pourquoi Michael, manifestant Ihoah au Ciel des {Junes,

Si

ne pourrait-il pas dire: Je suis Ihoah?

quelque Puissance a

riquement

le

nom

le droit

de TEternel,

vante Synagogue de ses Elus, sion collective

dans

la

c'est

le

bien cette vi-

plus haute expres-

du Verbe humain

Neanmoins, en donnant tait

la

de prendre exote-

divinise!

Dieu qui se manifes-

nuee pour Teternel Dieu-des-dieux,

me nous

peint si magnifiquement l'eternelle gendration divine, et la generation naturelle de tout ce qui recoit la vie,

dans ce monde, soit dans l'autre. » (Correspondance de Saint-Martin avec le baron Kirchberger de Liebistorff, p. 45). (1) Correspondance de I'Abbe Constant avec le baron Spesoit

dalieri, Mss. (IIP Cahier, p. 72).

LA ROUE DU DEVENIR

Moise a

fait

357

en quel que sorte ce dont l'auteur juif

du Sepher Toldos incrimina plus tard Jesus de Nazareth devoir montre aux nations, comme etant la veritable pierre cubique du Temple, un cube d'ar:

gile fait a la

ressemblance de cette mysterieuse pier-

re de Tangle, qu'il n'etait parvenu a derober... \ II

ne nous appartient pas d'en dire davantage.

x

Nous n'avons plus que

chu

le

nulle autorite pour juger Moise, pas

Kabbaliste auteur

du Sepher Toldos

n'etait qualifie, ce semble,

pour

Jes-

se faire l'arbitre

de notre Messie.

Ce grimoire syro-chaldaique, presque contemporain de Jesus-Christ, accuse

le

« fils

de Miriam

»

du Nom w& (Schema Hamphorasch),

d'avoir accompli tous ses prestiges a l'aide

incommunicable tt-Tison

derobe au temple de Jerusalem, dont les portes

il

aurait force

par de coupables enchantements. Suivent

des recits de prodiges plus surprenants encore que

ceux des Evangiles... Retenons ce

que te

les

fait

au passage,

miracles de Jesus etaient chose hors de dou-

au sentiment des Juifs de son temps.

Nous aurions pu nous etendre beaucoup plus sur le

mode

de generation

comme

sur

tes collectives

humaines, etudiees

vue religieux,

soit

le role

soit

au point de vue

des Enti-

au point de

social.

Le peu

d'exemples que nous avons proposes serviront de jalons de repere, pour

le

cadastre d'une region peu

frequentee des penseurs. Nous nous flattons d'avoir dit a ce sujet des

choses assez neuves et generale-

ment insoupconnees.

358

LA G3LEF

DE ZA MAGIE NOIRE

L'rritegration collective est line realite a-ussl constante,

sur le& plans, astral

blnaisons

rite

la chinrie,

et psychiqtrey

que

les

1

com-

par exempte, snr le plan

materiel'.

Bren. des questions laissees d-ans FonTbre

sein s'eclaireront,

si

Yqtl sait fadre usage de la

feconde en imprevu, dite de l'analogie

si

des-

a>

cles

loi,

con-

fr aires.

Ainsi, la

Communion

est la personnification

des Saints, dont Michael

lumineuse, comporte pour

antithese Ta Synagogue des pervers, dont l'incarnation ignee sera

de

le

Satan esoteriqjie

Kabbale.

la

H

Samael Sngd.

messierait de confondre ce Collectif caco-psy-

chique (d'une realite formidable a de certaines epoques,

quand des

divisions intestines ne sterilisent

point sa vigueur en Fopposant a elle-meme), le

Satan legendaire, griffu

imaginations fanatiques

et

cornu, digne

des

fils

comme on

l'a

qu'une Image astrale

vi-

et c^ui n'est,

iaisse entendre plus haut,

— avec

talisee...

Nous termmerons phes

Yves

tres CI),

remarquables du

tou chant Samael.

tion, plus vraie

ge 334

s

ce chapitre par quelques stro-

que

reelle,

marquis

On y

tive, aux:

le

Saint-

verra la descrip-

du phenomene dont, pa-

nous reservames l'examen:

peut etre

de

savoir, ce

corps astral totalise d'une Entite collec-

yeux du Voyant admis a ce

tres exception-

nel spectacle:

(1)

que

Jeanne d'Arc uictorieuse, pages*

11*3-114,

passim.

LA ROUE DU DEVENIR

Quand

359

de chencs Sonne, et son vrai Sabbat accourt, eclairs de haines Roulant des sombres monts. Les Vosges, repondant aux Alpes, tonitruent, Et, dans cette clairiere oil leur chef luit, se ruent Des troupeaux de Demons. «

la nuit vient, Satan, dans, la foret

en vient de partout; ils ont toutes les formes Des Vices accouples aux Passions di florin es, Eternel 'rut boueux; II en vient du sommet de toute hierarchic, II en jaillit du gouffre oil git toute Anarchie, Et tous sont monstrueux... -«

II

v

Au milieu, double come au front, Monstre Le vrai Satan, celui du Rit esoterique, «

electrique,

Meteore geant, Assis sur un Dolmen, les regarde et preside; Et tous disent: « Salut au premier Homicide,



Roi des rois du Neant!

»

«A ces mots,rayonnant,Flamme et milliers de Fl amines, Satan a resplendi, car ces Feux sont les Ames Qu'il s'incorpore ainsi

Du

front aux pieds, selon le crime; et sous son aile Droite ou gauche, selon que l'Ame criminelle

Fut

(1)

hommc

ou femme

ici (!)...»

L'auteur aurait pu dire aussi justement:

que Tame criminelle Est homine ou femme ici. » «...Selon

Les ames crimincUes des vivants font aussi bien partie du •corps de Samael que les ames pcrverses des morts, et cela est un grand mystere.



#

t

!

(Section 11)

La Force (onze) =• Energie = Ses moyens de deploiement (Force de la Volatile). Chapitre IV

FORCE DE LA VOLONTE volonte

La

Le Tarot des boherniens porte inscrit, sur son feuillet onze, le simple et majestueux embleme de

cette deesse.

On y

une jeune

voit

fille,

d'un manteau d'apparat,

que de

la

moindre

effort

debout dans

deux mains

la

lion

du signe cyclidompter sans le

et coiffee

Vie universeile oo

un

les plis

,

en fureur, dont

elle clot

des

gueule rugissante. Sur son visage

transparait la serenite de la Force consciente d'elle-

meme; lence,

Tattitude est si

si

calme qu'on y

la virilite de l'acte n'inuigeait

lirait

Tindo-

un dementi

*

a Texpression

placide des traits. t

Son genou ploye

pbe tier

(1)

(1).

fait

saillie

sous la robe,

il

semble

Cet indice donne a penser que Thierogly-

original la peignait assise. Sans doute

malhabile,

reproduisant

Tenibleme

Voir les editions anciennes du Tarot.

un

car-

primitif,

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

364

aura cru pouvoir supprimer

le fauteuil,

sans pren-

dre soin de redresser entierement la posture du sujet.

Ce detail fautif se trouve corrige dans d'Etteilla,

qui date de la fin du xvnr9

deesse y est peinte sur

un

Tarot

le

trone; contre son genou

repose la tete du lion apaise, qui va s'endormir. fois,

La

siecle.

Une

par hasard, Etteilla nous semble avoir vu

juste.

Qui ne connait, au moins de nom, ce perruquier gendelettres,

contemporain de Mesmer

de Ca-

et

Peu enthousiaste de son gagne-pain cosmetique, il s'en elut un autre, et cultiva fructueusement les hautes sciences, en particulier celle du gliostro?

Tarot, que tre a la

le

savant Court de Gebelin venait de met-

mode:

bref, le digne coiffeur, qui se

mait tout simplement

Alliette, s'etablit astrologue,

devin et philosophe hermetique, sous son verse d'Etteilla.

II

mal

le,

me

digeree.

au Marais, il

En

in-

tumultueuse

son domicile de la rue de FOseil-

Etteilla, «

s'intitulait),

nom

ne manquait ni de clairvoyance

naturelle, ni d'une certaine erudition et

nom-

professeur d'Algebre (com-

astro-phil-astre et restaurateur

de la cartomancie pratiquee chez

les

Egyptiens,

»

donna, moyennant salaire honnete, des consultations et des lecons particulieres.

bientot acquise;

heureusement,

il fit

il

se

La vogue

lui fut

fortune et roula carosse. Mal-

mela d

5

ecrire, et ses

— qu'on reunit d'ordinaire en

deux

ornes de figures en taille-douce,

forts

— ne

ceuvres,

volumes,

donnent pas

FORCE DE LA VOLONTli

365

Tidee de ce que pouvaient etre ces fameuses consultations divinatoires, qui ont fait courir tout Paris.

— Doue d'une perspicacite peu commune,

et

d'une

maniement des nombres et des figures, il etonnait chez lui le crayon ou le compas a la main, parmi les bizarreries de ses diagrammes et le bariolage de ses tarots. Mais Tillusion grande aisance dans

le

5

tombe, en face de son ceuvre

ecrite,

Cette penible

compilation, sans ordre ni clarte, trahit

le,

manque

d'instruction premiere et ne soutient pas la lecture...

Etteilla

fit

pis encore:

pnrgee du Tarot!

On

il

publia une edition ex-

peut dire que la fantaisie

la-

borieuse mais biscornue de ce singulier correcteur a bouleverse de fond en comble les arcanes

du

Li-

vre de Thoth, intervertissant Tordre des lames, et parfois substituant aux vieux symboles magiques les

d*une

caprices

imagination

superlativement

Une

ou deux, nean-

brouillonne et dereglee.

moins, cas

du

il

a rencontre juste,

feuillet



fois

et c'est,

en Yerite,

le

qui nous occupe.

La onzieme clef du Tarot s'explique mente d'elle-meme. La deesse, assise ou gnifie toujours la

et se coni-

debout,

Volonte vivante, dont

la

si-

vertu,

decuplee par rentrainement, dompte sans effort la rebellion des forces instinctives et passionnelles.

Le

lion,

qui symbolise ces dernieres, figure aussi

leur milieu nourricier, la Iumiere astrale, dont est

un des plus antiques

de vue,

le

hieroglyphes.

A

il

ce point

pentacle exprime l'empire qu'exerce la

Volonte sur

les fluides

hyperphysiques, les Esprits

366

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

elementaires et les Lemures qui hantent la region

sans limite.

L'apocryphe des Oracles de Zoroastre, que nous avons deja cite, a propos des mirages errants, designe

le lion

comme

resument, quand

la figure synthetique le

voyant prolonge son

toutes les Puissances hallucinantes tral. «

Cernes omnia leonem

Le signe [zodiacal] du

E

LA VOLONTE

367

r

t

depte

cres, nounris

qu'il devait

de

es integration Psyche, captive fusqii'alors du corps astral, et liberation de la dans le cone d'ombre ou dans les secieurs de pinombre* (Voir jiotre schema, quelques pages* plus haul)*



k

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

664

Rien de plus suivi,

que

telle

clair

desormais,

si

Ton nous a bien

page d'abord enigmatique, ou Tau-

teur de la Mission des Jaifs,

commentant

leur grand

hierographe, intrigua tant d'amateurs passionnes

des sciences secretes. s'agissait de la suivante de

II

Lia

et

de sa posteri-

ty esoterique.

Zelpha

M. de Saint-Yves), la suivante de Lia,... signifie la Caverne beante, FOuverture de la Profondeur, le Baillement du Dessous, la Voix du Silence, la Lueur des Tenebres, 1* Aspiration du'Vide. « Elle est TOrbe du Cone d'Ombre de la Terre, elle est la Reine de FEpouvante, qui, pourtant, sourira un «

jour. «

«

(dit

.

deux fils, cornme Rachel, son antithese. Le premier est Gad, l'Entree et l'Envahissement, Elle a

la

Porte et la Portee, le Detroit et le Large, le Golfe et FEngouffrement. « Le second, le fond ou le sommet du Cone, est Azheiv le Seuil de la Maitrise, le Socle de TApotheose, le Piedestal de la Volonte maitrisante, Tissue celeste de l'Arae victorieuse de la seconde Mort, l'Entree apotheotique dans TAkasa (1). « Dans les mysteres d'Eleusis et d'Isis, on appelait cette issue la Couronne des Ailes (2). » .

Ce tableau de Texode posthume tudes,- que

et

de ses vicissi-

nous ne tarderons point a parfaire, est

deja suffisamment esquisse pour rendre raison dir rite singulier

A

present,

(1) L'

dont nous avons promis justification.

peu de lignes y peuvent-

Akasa des hindous,

c'est le

pur ether, la lumiere de

gloire. (2)

La Mission des

suffire.

Juifs, pages 371-372.

LA MORT ET SES ARCANES

665-

Qu'est-ce que la lune, en Kabbale hermetique?

-

Quel metal, evolue sous son influence

pour

les

alchimistes l'hieroglyphe bien connu J :

L'etudiant tion:

que

1'

directe, revet

moins avance repondra sans

le

hesita-

argent. L'ecole de Geber n'enseignait-elle pas^

condensation des rayons lunaires engendre

la

la fleur argentine; cette reine spagyrique, de

que

la

convergence des rayons solaires

Tor, ce roi des

fait

meme

germer

*

metaux?

La correspondance analogique du marteau parait pas

moins evidente. En

n'ap-

liturgie occulte, aussi

bien qu'en magie ceremoniale (car c'est tout un)

marteau d'argent sera te

de

?

le

symbole de

5

le

la vertu secre-

en tant que pondereuse, compressive:

la lune,

et accablante.

Or,

temps de

est

il

le dire,

pour ceux qui ne Font

pas devine: Taction selenique ne exclusivement sur

les

se fait sentir sur les

soient

manifeste pas

se

hotes du cone d'ombre;

morts avant

arrives (1). C'est

meme

a la lune,

qu'ils

y

dispensatrice

d'Hereb, qu'est due la sequestration de le

elle-

Fame

dans,

cadavre, tant qu'elle n'a pas elimine successive-

ment lier

les

molecules heterogenes sur quoi Tastre geo-

meme

a prise,

de jour; car

il

exerce sa pesee sur

toute substance pseudo-psychique, coagulation des~ lluides epais de l'astralite terrestre... Et bien plus,,

au deuxieme acte du drame de (1)

Quand

la

la

posthume

mort frappe 1'homme pendant

agonie,.

la nuit, Tac-

tion selenique se deploie sur le cadavre avec unc inlensite plus grande; et si Tame parvient a briser sa chaine avant le lever du soleil, elle est « toute rendue » au champ de Proserpine,

oil la

seconde mort l'attend.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

•666

quand Fetre abmaterialise demeure davre par une chaine d'humiliante

assujetti

au ca-

solidarity c'est

Tinflux lunaire qui prolonge cette contrainte.

La lime gente

un mot,

darde, en

formes astrales sur

et ligatrice des

materiel,

la puissance astrin-

— a Tinverse du

soleil,

le

plan

agent liber ateur,

puis attractif des essences spiritualisees, au royau-

me du La

pur

ether.

signification occulte se precise, de la

nie en usage au

H

s'agit

lit

de savoir

ceremo-

de mort des souverains pontiles. si le

corps de

1'

august e defunt se

trouve dans les conditions requises, pour que la tentative thaumaturgique frir

du rappel a la

vie puisse of-

quelques chances de succes.

Tous ser que

les details

la

La

mort

de la ceremonie donnent a pen-

n'est pas encore tenue

pour

defini-

du pape est cpuverte d'un voile blanc, couleur emblematique de Finfluence lunaire (1); le

tive.

tete

cardinal camerlingue est vetu de violet: c'est Vindication d'un deuil provisoire et mitige d'esperance.

Quant aux paroles du fructueuse tentative,

qu'on se dispense de

Que

cardinal, a 1'issue de Tin-

eiles

sont assez claires pour

les souligner.

Ton ne voulait voir dans ce rite, encore maehinalement pratique de nos jours, qu'une simsi

ple formalite equivalant a la visite nicipal, en

vue d'obtenir de

(1) Peut-etre le

blanc

du docteur mu-

lui licence

d'inhumer:

couleur des vetenients nontificaux, pour donner a entendre que le vieaire de JesusChrist est son image et son reflet sur la terre tenebreuse, comme la lune est l'image nocturne du soleil, et sa blanche clarte un pale reflet de l'astre glorieux? est-il la

LA MORT ET SES ARCANES

nous accorderions que

Men

c'est sans

C67

des interpretes contemporains, et

eraignons fort

mej De

la,



l'avis

de

— nous

le

nul doute

du cardinal camerlingue lui-me-

vrainient, a convenir

du

que

telle etait

toute

y a fort loin. Dans l'hypothese en litige, le medecin serait mande de preference au prelat, pour une constatation qui, sans contredit, ressortirait a i'homme de la visee des auteurs

tres ancien rituel,

Tapproche d'un

Tart; Puis

fer

rouge a

il

la plante des

pieds semblerait d'un criterium plus certain que trois

coups legerement frappes sur

.la

tete avec

un

naarteau d'argent! Pourquoi d'argent?... Mais nous

aurions mauvaise grace



— ajoutez-y: quelque honte

a discuter plus longtemps une these pareille.

Nous ne

la

mentionnons au passage, que parce

qu'elle a ete soutenue devant nous, le plus serieu-

sement du monde, par un pretre

d'ailleurs erudit *

et sincere.

Les qui -de

trois

coups frappes, joints au triple appel

les souligne,

Tame

equivalent a une evocation precise

defunte, adjuree par le thaumaturge sa-

cerdotal de donner

rappel

a

un

Texistence

reussite. Trois est le

de

la

signe,

offrirait

nombre

au cas ou Tessai du quelque espoir de

sacranlentel

du Verbe,

Resurrection et de la Vie.

Les adjuvants de chanibre, familiers respectueu-

sement devoues a

la

personne du pape, servaient,

selon toute vraisemblance, d'elements negatifs,pour 1'

improvisation d'une chaine magi que, ou figurait

le

cardinal camerlingue, a titre de nature positive.

D'une

part, le

thaumaturge ecclesiastique tendait

668

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

.

au defunt un cable de par quoi

un subside de

mettait

il

sa disposition,

me; d'autre

fluide et de volontes unies,

pour ressaisir

force nerveuse a

les renes de l'organis-

du signe appel nomi-

part, le rapport kabbalistique

a la chose signifiee conferait au triple

nal une efficacite supreme, tandis que la

decuplait et concentrait pour ainsi dire sur

meme

un point

la vertu assujettissante et ligatrice de la lune,

du marteau

bolisee par l'usage

ralyser pour

un temps

accumulant sur

ximum

elle 1'influence

d'intensite,

Tame

que multipliait

Au

cas

oil

sortante, en

herebique a son maet

volonte conforme du thaumaturge et

verbe d'inhibition.

sym-

d'argent. C'etait pa-

de

1'efTort

loi

dynamisait le

la

veto de son

Tame, encode captive,

peinait a se defaire de sa fausse personnalite, le

du marteau d'argent devait interrompre confession au tribunal de l'Abime ».

rite «

Si

quelque signe,



un mouvement musculaire

du cadavre, ou des coups frappes, ou tout autre dice, et

— eut manifeste

la

la

presence de

in-

Tame auguste

presage son possible retour, nul doute que

le car-

dinal pontifiant n'eut alors mis en ceuvre quelqu'un

des procedes

du resurrectionnisme, bien connus

des apotres et des premiers adeptes de la religion chretienne, et que nous avons signales plus haut.

Par contre,

la

ceremonie manquant son

effet, il res-

aux oracles du sacerdoce de la taxer de pieux usage, ou de feihdre de n'y voir qu'une simtait loisible

ple formality de solennelle constatation.

Notons, pour en gnificatif,

que

les

finir

avec ce rite etrangement

si-

coups sont frappes au sommet

-

669

LA MORT ET SES ARCANES *

de

que

la tete, parce

suture cranienne,

un peu en

c'est la,



par

mort



que s'operent a

la desassimilation et l'exode.

medium ou d'un

d'un

le reveil

en phase de

Mais

si

>la

Ton vou-

du marteau d'argent pour provoquer

lait se servir

sur

trou de Brahma, di-

le

raient les maitres hirrdous,

arriere de la

bilocation,

les regions

du cocur

adepte cataleptises,

il

faudrait egalement agir

et

du grand sympathique;

puisqu'en cette dangereuse experience, de notables agregats fluidiques s'exteriorisent a hauteur de ces organes.

Dans

ces cas de lethargie, Tinfluence

pressive evoquee par l'usage n'agirait plus identiquement

mort:

du maillet d'argent

com me au

On

voit qu'entre Tetat

sulte de la projection

de

posthume

du double

astral.

et celui

qui re-

corporel,

il

non

sied de

seule-

Tame a sa physique, mais encore dans le mode du

ment dans

la

du corps

relever de tres essentielles differences,

pouille

lit

en resserrant la chaine sympathique

c'est

qu'elle favoriserait la reintegration .

com-

les

doublement,

rapports qui relient

comme

dede-

a Tegard des issues par ou ce

phenomene s'accomplit. Le magicien en phase

bilocative peut appeler a

soi la force nerveuse de son organisme, par le vehi-

cule de la chaine qui reste tendue de l'un a Tautre;

— tandis que l'ame en peine, qui a epuise sa reserve dynamique au cours de la double agonie qu'elle vient de

subir,

(terrestre

et

posthume), ne peut

compter que sur autrui pour renouveler

la provi-

sion de forces disponibles, qui lui est indispensable,

670

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

afin de sortir victorieuse des epreuves de son

purga-

toire.

Quelquefois, avons-nous

dit,

peuvent etre octroyes par

de pareils subsides goetes des cercles

les

mauvais, qui veulent accaparer une ame ront payer bien cher

un secours

passager...

piege assez rare peut etre dejoue. c'est

et lui fe-

En

Mais ce

regie generale,.

d'une source avouable que procede

le bienfait:

de solidarity humaine est intervenue...

la loi

Nous avons promis, on

s'en souvient, de revenir

sur cet adorable mystere de 1'amour et de la bienfaisance posthumes; car c'est a Theure du desespoir que Tame, accablee par une epreuve qui passe ses forces, sentira qu'elle n'est point seule, et rece-

vra

le

gage de la plus tendre sollicitude.

Mais d'ou viendra

— D'ici-bas

et

cette aide a

Tame desincarnee?

de la-haut de la douleur des parents :

terrestres, et de la pitie, disons

mieux, de r amour

des celestes parents. L-ame n'a pas

commence son

purgatoire dans

que deja, sur annoncee et sa

le

gouffre d'Hecate,

l'Antichtone lumineuse, sa venue est

place prefixe. Si bizarre

y

que semble

reflechir; et peut-etre

cette theorie,

qu'on daigne

ne Testimera-t-on depour-

vue ni de logique, ni de vraisemblance.

La

famille est

comme bas, qui

une

sur la terre.

nous

dit

realite sur le

Quand un

plan subjectif

enfant s'incarne

ici-

qu'mi groupe de parents ne pleure

point la-haut la mort d'une

ame?

v

^

LA MORT ET SES ABCANES

.

«

Encore une

Qui

file, file,

etoile qui file,

et disparait!... »

Mais, en perdant une famille au

empyree, cette

pour

la

ame qui va

monde de

autre au

recueillir

ineffable

671

monde de

la vie

une

naitre en acquiert

la vie charnelle.

Des bras seront

range au terme de sa chute; une va desormais

sollicitude

veiller

sur

lui.

Ses parents lui apprendront peu a peu a faire usage

de son corps, masse opaque ou vient sa lumiere de s'engloutir et de s'eteindre;

mais dont

les

organes

seront plus tard autant d'instruments de controle

a son service, pour explorer et connaitre ce

monde

etrange ou

le

veau-ne de

il

est

la vie

te a raccueillir

descendu. Ainsi sans doute

nou-

aromale retrouve une famille pre-

au dela du sombre Heuve: de tendres

parents qui vont

l'initier

progressivement a sa vie

nouvelle.

La

memes

famille se composera-t-elle des

indivi-

dus la-haut qu'ici-bas, ou reciproquement? Les

ai-

nes qui accueiileront le neophyte de la vie celeste sont-ils des ancetres,

au pied de

— des individusde — Cela resire^morts avant lons dire

la

lui?

tion, et tout ce

cette

le

nous vou-

raeme famille est

que nous en pouvons

parait consolant de

L'examen de

la lettre?

ter-

une autre quesdire, c'est qu'ii

supposer.

hypothese va d'ailleurs fournir

l'occasion d'une remarque, omise par nous jusqu'a

present: a savoir que, le plus souvent, sur cette terre,

nous ne connaissons d'un

homme

que sa fausse

personnalite, celle qu'il depouiliera dans les affres

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

672

de la mort et de la seconde mort, et qui est vouee a se dissoudre, plus ou

moins

ou parallelement au corps

vite,

conjointement

astral, perissable aussi.

i'entite vraie, Tindividualite durable,

Tame en un

mot, n'apparait point ordinairement marquee a ce soeau d'originalite ou de particularisme qui com-

mande

et fixe l'attention: Tentite vraie

— Ce qui nous frappe a chaque

pe totalement,

rimmense majorite des hommes,

tant, chez

lour

nous echap-

d'esprit, aussi bien

ins-

c'est le

que Failure exterieure: ce

sont la desinvolture ou la timidite, la maniere d'etre,

de s'exprimer, de se tenir; joignez-y les minu-

ties

du caractere,

la

dicules... toutes ces

un

facheuse humeur,

la

manies, les faiblesses pittoresques ou

les petites

me

bonne ou

total qui

ri-

choses enfin, dont 1'addition for-

nous represente

« Monsieur

un

tel».

Voila ce qui constitue la personnalite terrestre.

Eh

bien, toutes ces choses, caracteristiques a nos yeux,



307).

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

720

imaginaire,

tation

qu'une difference du plus au

moins dans l'ordre du relatif. Mais quittons ce langage transcendantal Lien

est-il

:

aussi

entendu que nous parlerons celui de la

vie positive et coutumiere.

Or, au point de vue des apparences, tout change

^'aspect; et nulle part contraste ne s'accuse plus

evident qu'a rapprocher les transmutations objectives,

de celles qui n'existent que dans 1'imagi na-

tion (1)

du

sujet

«

hallucine

».

Entre ces deux modes nettement distincts de

phenomenes objectifs et subjectifs, vient s'en placer un troisieme: le mode mixte des manifestations Jluidiques.

Ces phenomenes, qui seraient attribuables asla

premiere classe, en tant que perceptibles aux sens de plusieurs personnes a la spectateurs presents,

fois,

— ces

voire de tous les

phenomenes

raient egalement a la seconde, en raison

ressorti-

du carac9

tere

non seulement

ferent

fugace, mais ambigu, qu'ils af-

(2).

Nous examinerons, en

ce chapitre,

forts surprenants, reversibles

mediane: II

la

s'agit la

Lycanthropie

deux exemples

dans cette categorie

et la

Paling enesie.

de metamorphoses semi-objectives, de

phenomenes passagers de

l'ordre physique;

CD L'organe propre de V imagination, Ton

s'en

— tansouvient,

ou diaphane des magistes occidentaux. (2) Nous en avons ailleurs expose la nature et les causes. r(Cf. Avant-propos, pages 76-84, et passim, au cours de cet est le translucide

ouvrage).

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

dis

que

la

721

transmutation des metaux (dont nous

traiterons dans

une notice a

part, qui terminera ce

vn et ce tome II tout ensemble) constitue un phenomene de Tordre chimique: c'est une metamorphose objective, s'il en fut jamais. chapitre

A

successivement aborder ces trois problemes,

nous aurons fourni des exemples de transmutations dans

les

regnes animal, vegetal

L'enigme de -scepticisme des

mineral.

et

la Lijcanthropie (1)

modernes un

que l'enigme congenere du

defi

ne porte pas au

moins paradoxal,

V ampirisme

,

qui

fait

son pendant.

Dans

l'un et Tautre cas de bilocation (souvent

pseudomorphique),

les

blement analogues,

comme

causes apparaissent sensiaussi les resultats.

La

difference essentielle, opinames-nous ailleurs, «consiste

en ceci precisement, que

le

Loup-garou, tandis

que sa forme astrale vagabonde au dehors,

est

sorcier vivant qui sommeille dans son

que

lit;

et

un le

Vampire, au contraire, est un sorcier mort qui vegete dans sa

tombe

» (2).

L'analogie est tres remarquable; elle se poursuit

dans

les

moindres

details.

Nos Lecteurs, edifies sur le phenomene generique de la sortie en corps ether e, qui constitue la base operatoire et se denonce la condition primordiale

des deux modes d'erraticite meurtriere que nous

mettons en parallele, (savoir: (1)

Voy. tome

(2)

Le Temple de Satan, page 233.

I,

le

la

Lycanthropie, du

Temple de Satan, pages 232-237.

46

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

722

Vampirisme apres sa mort) r nos Lecteurs remarqueront Fidentite du but poursuivi, la parite des moyens mis en oauvre, et vivant du sorcier, et

le



jusqu'a la similitude des formes exterieures que revet l'apparition. II s'agit,

de force

en

vitale,

effet,

dans

les

deux

d'un larcin

cas,

accompli par la violence sur

la per-

sonne d'un etre vivant. La consommation du vol est

comme nous Favons vu

facilitee,

(1),

par l'epouvan-

te qu'inspire le spectre a sa victime. Cette derniere

enfin se voit assaillie, le

— par

le

Lycanthrope ou par

— tantot sons un aspect humain, tantot

Vampire,

sous Fapparence d'un animal sauvage. line perte

dynamique

tres notable sera, chez la

victime, la consequence de cet assaut, parfois trier

du premier coup,

et qui,

en tous

cas,

meur-

s'il

se re-

nouvelle, entraine la consomption et la mort.

Le Vampire procede tantot par exhaustion dique

et

flui-

sans repandre le sang: les bonnes gens di-

sent alors qu'il a etouffe sa proie; tantot en prati-

quant une saignee,

hematique «

sucee

»

.

:

afin

de s'abreuver de

alors le bruit court

la

(2)

matiere

victime a ete

— Le Loup-garou, puisqu'on

d'employer ce terme impropre cule, tue

que

la

est

convenu

autant que

ridi-

egalement deces deux manieres: ses atta-

ques sont sanglantes ou non sanglantes

(3).

pages 599-600. (2) Cf. Le Temple de Satan, page 233. (3) Eliphas Levi avance un peu legerement « que personne n'a ete tue par un loup-garou, si ce n'est par suffocation, sans effusion de sang et sans blessures,) (Dogme de la Haute Magie, page 227); en quoi les annales judiciaires lui donnent (1)

tort.

Cf. chap, v,

723

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

II

n'est

pas jusqu'aux contrefacons pathologiques

du Lycanthrope, qui ne s'apparient avec celles du Vampire: les archives judiciaires nous attestent des cas averes d'anthropophagie, chez tels vagabonds

embusques sous

bois, a Taffut

de gibier humain. Ve-

en chair

ritables loups-garous

et

en

os,

Texistence

de ces frenetiques doit etre alleguee, en regard de celle d'autres

maniaques, Gholes, Stryges

et

Lamies,

— ces abominables convives du sepulcre, dont mention fut faite

au chapitre precedent

(1).

Ces exemples de vesanies speciales,

qu'il suffisait

*

de generalise^ ont servi a

pour reduire a des exploits

MM. les physiologistes de monomane toutes les

aventures ind6niables de Lycanthropie. Voila, di-

qu'on trouve de constant

rent-ils, ce

fond de toutes ces

«

legendes

»

et

de

positif,

populaires:

au

un fou

furieux ou un cretin feroce, monstrueusement travestis,

cousus dans une peau de bete fauve!... Enfin,

parmi

le

est

peuple merae,

devenu un

nonynie de

«

cliche,

«

histoire de loup-garou

une locution proverbiale,

conte a dormir deboiit

»

sy-

».

Dussions-nous poitriner aux quolibets, nous n'hesiterons pas a rnaintenir, a cote de la Lycanthropie

naturelle des anciens auteurs, ce qu'ils appelaient la (1)

Sans reproduire

ici

les renseignemei?ts inclus

au tome

convient de rappeler que les fails de lycanthropie par de commc ceux de vampirisme, effective, certifies, concordants temoignages, et sanctionnes par des arrets norabreux, abondent aux recueils de procedures et d'actes au-

premier,

il





une mesure tres superieure. Le vampirisme s'est localise, dans certains pays comme a de certaines epoques. La lycanthropie fut de tous les pays, et beaucoup plus frequentc au cours des temps. tjientiques dans

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

724

Lycanthropie diabolique. Pour expliquer ce pheno-

mene, nous n'avons plus que

du Maudit; mais

le

croyons a l'existence sin.

A

nos yeux,

Intervention

faire de

phenomene demeure, et nous du Lycanthrope, spectre-assas-

les cas

de bilocation en forme ani-

male sont cas pathologiques, disons raeme epidemiques, bien qu'on en favorisat les crises par certains proc^des...

Cette maladie occulte et volontaire,

thropie spectral e, disparu,

comme





la

Lycan-

semble a notre epoque avoir

tant d'autres mysterieuses epide-

mics qui terrifierent cles plus recents.

le

moyen age

et

jusqu'aux

sie-

Mais supposons un instant qu'a-

vere par cent temoignages,

un

pareil

phenomene

se

produisit de nos jours, nous demandons, en cons-

hommes

de Tart »?

d'etre releve, a

demi mort

cience, ce qu'opineraient les

— Un malheureux vient dans

la foret;

pretend avoir lutte contre un loup

Et vingt personnes ont vu

fantastique... me...

il

«

—Attaque d'hypocondrie! Alienation

le

fanto-

partielle,

probablement consecutive a quelque accident leptiforme...

qui ont vu

donne

Un

epi-

Quant aux radotages des bonnes gens le

loup...

la berlue.

fantome, l'epouvante leur a

— La victime

animal feroce

l'a

trouvee morte dans

mise en le bois,

a-t-elle ete

cet etat.

saignee?

— L'a-t-on

sans traces d'aucunes

violences? C'est plus simple encore: elle a

ete"

frap-

pee d'apoplexie... Et la cause de Tattaque se devine de reste: la peur, sans doute! Dans les tetes avaient ete

le pays, toutes

mises a Tenvers, par ces racon-

Lars de loups-garous... N'est-ce point ainsi

qu'on

MAGIK DES TRANSMUTATIONS

raisonnerait, en verite?

De

725

la sorte, ces

homines graves auraient tou jours

les

Messieurs le

dernier

mot....

Ce qui nous interesse plus particulierement chez les

Lycanthropes,

c'est,

onguents speciaux,

d'une part, la question des

de r autre,

et

metamorphose animale

la

et

problemes de

les

de la repercussion

traumatique.

Jean de Nynauld,. docteur en medecine au debut flu

xvir

siecle,

pommades

des

a recherche curieusement la nature hallucinatoires,

de la Lycanthropie

et

aux points de vue

du transport au Sabbat. Nous

avons donne en note, (pages 172-174) un apercu

sommaire de son

On

le.

car la

tres rare et tres singulier

opuscu-

se souviendra qu'il

y decrit trois onguents: drogue change suivant que le sorcier desire

etre ravi

par

les airs

sous son naturel aspect, ou

Nynauld distingue avec soin lax composition de ces pommades* courir les bois sous forme animale.

dont

A

s'est

il

l'egard

diligemment enquis.

du Sabbat, notre Lecteur n'ignore point

y avait plusieurs manieres d'y

qu'il

sorciers pouvaient s'y rendre corporellement,

me

a

un rendez-vous

ordinaire;

transporter en vehicule astral;

quer

les

ils

ils

Les

assister.

com-

pouvaient

s'y

pouvaient en evo-

scenes dans leur imagination...

Le premier mode,

le

plus simple de tous, dispen-

magique d'aucune drodeux autres exigeaient du magicien

sait de recourir a la vertu

gue; mais les qu'il se

mit en condition seconde, a

la

faveur d'un

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

726

ou d'un onguent appropries. Nynauld presubstances integrantes des deux pommades,

electuaire cise les

qui permettaient a celui qui s'en etait graisse, soit

d'evoquer au miroir de son diaphane les scenes de l'infernale tragi-comedie, soit de se rendre en per-

sonne audit spectacle;

— cependant que

de corps en tout semblable au sien, en fut-ce le

mari ou

soupconner l'escapade. Telle

est

Diable

une apparence

disposait dans la couche de l'absent

que nul au monde,

le

telle sorte

l'epouse, ne put

du moins l'hypo-

these du bon demonographe, qui repugn e a supposer la bilocation.

Nynauld nous revele un troisieme onguent, specialement destine aux Loups-garous. Ceux qui s'en frottent, s'imaginant metamorphoses en betes Enfin,

fauves, courent les bois a la

taquent

les passants,

les devorent.

partie double,

les etranglent,

C'est par

une

— objective

Docteur explique

le

mode quadrupede, les

at-

sucent ou

illusion satanique en

et subjective,

— que ce

cas des Sorcieres lycanthropes,

ou plutot lycogynes: Car premierement (dit-il) leurs sens interieurs sont trompez de violentes impressions d'vne mesme -figure et sont mesme poussez de furie, que leur excitent naturellement tels onguens et potions, de sorte qu'elles se croyent vrayement bestes, marchent a quatre pattes, se seruans de leurs mains au lieu de piedz de deuant. «

Finallement, estant ainsy disposees, le Diable les entourne d'vn air espoissy, qui represente exterieurement a tous les spectateurs la forme d'vn loup, et emporte

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

727

*

mnsy vaux

Sorciere

la

ceste

forme par monts

ct

(1)...»

etait

II

soubs

auteur,

si

de toutes

curieux de connaitre Topinion de notre grossiere qu'elle parut de nos jours; car, les theories

que proposerent ses contem-

porains pour expliquer

le

decin Nynauld est encore

Loup-garou,

celle

du me-

moins choquante,

la

C'est en plein xix e siecle, qu'Eliphas Levi a le

premier rendu

le

problerae a sa vraie lumiere, en

esquissant, avec sa surete de

apercu de

cur

habituelle,

un

hermetique sur ce point obs-

et conteste.

La forme de notre corps

«

me

la doctrine

main

a

(ecrit Eliphas) est confor-

habituel de nos pensees, et modifie, a 3a Iongue, les traits du corps materiel. C'est pour cela que Swedenborg, dans ses intuitions somnambuliques, voyait souvent des esprits en forme de divers animaux. l'etat

Osons dire maintenant qu'un loup-garou n'est autre chose que le corps sideral d'un homme, dont le loup «

represente les instincts sauvages et sanguinaires, et qui, pendant que son fantome se promene ainsi dans les campagnes, dort peniblement dans son lit et rcve qu'il

un veritable loup. « Ce qui rend le loup-garou visible, e'est la snrexcitation presque somnambulique cansee par la frayeur chez ceux qui le voient (2), ou la disposition, plus particuliere aux personnes simples de la campagne, de se anettre en communication direcle avec la lumiere asest

(1)

Nynauld, De

la

Lycanthropie

et

exiase des Sorclers,

Paris, 1615, in-8, p. 56.

semble qu'il y ait la un cercle vicicux; mais en conferant ce que nous avons dit dans notre Avanf-propos (pages 76 et suiv.), ainsi qu*au chapitre v (page 600), on pourra completer la pensee d'EHphas. (2)

II

728

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

.

4

commun

des visions et des songes. Les coups portes au loup-garou blessent reellement la personue endormie, par congestion odique et sympathique de la lumiere astrale, par correspondance du corps immateriel avec lc corps materiel. Bien des personnes croiront rever en lisant de pareilles choses, et nous demanderont si nous sommes bien eveille; mais nous prierons seulement les homines de science de reflechir aux phenomenes de la grossesse et aux influences de l'imagination des fenimcs sur la forme de leur fruit. Une ferame qui avait assiste au supplice d'un homme qu'on rouait vif accoucha d'un enfant dont tous les membres etaient roinpus. Qu'on nous explique comment Fimpression produite sur Tame de la mere par un horrible spectacle pouvait atteindre et briser les membres de l'enfant, et nous expliquerons comment les coups portes et recus en reve peuvent briser reellement et blesser meme grievement le corps de celui qui les reeoit en imagination, surtout quand son corps est souffrant, et soumis a des influences nerveuses et magnetiques (1). » trale,

qui est le milieu

Pour deconcertante que

soit

Fenigme de

la reper-

cussion traumatique, lors des manifestations bilocatives, elle

couvre une realite qu*on ne saurait plus

mettre en doute. L'evenement decisif du presbytere de Cideville (1851)

tout

(2) et

Valence-en-Brie (1896)

(3)

recemment

celui

de

apportent la plus ecla-

phenomenes de blessures par contre-coup, qu'appuyaient deja de si nomtante confirmation aux

breux temoignages dans

les affaires

de sorcellerie

notamment de lycanthropie) dont recueils des demonographes. Combien (et

(1)

Dogme de

(2) Cf. (3)

tome

I,

Voy. chap,

la le

v,

pullulent les d'autres cas

Hauie Magie, pages 278-280. Temple de Satan, pages 395-405 pages 585-586.

et 414-415.

729'

MAGIE DES TRANSiMUTATlONS

modernes pourraient «

mediums

etre invoques!

materialisant

oudu moins

II

n'est pas de

que des mesaventures-

»,

quelque incident du genre repercussif

n'aient avertis, a plusieurs reprises, de garantir de

toute atteinte leur double exteriorise, avec plus de sollicitude encore qu'ils n'entourent de precautions

leur corps materiel en catalepsie.

periences de M.

le

— Enfin,

les ex-

colonel de Rochas, rapportees en.

notre quatrieme chapitre, sont trop demonstratives,

a cet egard, pour que nous jugions opportun d'insister.

fort

Suggestives premisses, elles donnent a reilechir,

au dela de leurs conclusions immediates

et ri-

goureuses...

Les debats judiciaires de Lycanthropie reposent sur une incontestable base de phenomenes observes.

Que souvent

des exagerations aient trouve pla-

ce dans le recit des faits reels, ce n'est pas douteux.

Le principe

que

avere, c'est dans les details

se refu-

gie Pineluctable erreur...

Dans

l'espece,

des contusions et des

la realite

blessures repercutees du fantome astral sur Torga-

nisme physique, encouragea nos peres a en j Oliver, de quelque merveilleux qui nous est suspect, les anecdotes de loups-garous.

— Tel

ce conte invrai-

semblable recueilli par Boguet, d'un gentilhommechasseur, en Auvergne, qui, attaque par

manque d'un coup coutelas, c'est

une de

corps-a-corps

qu'il

va engager la s'esquiver:

ses pattes git, abattue; le chasseur la

se et la serre

loup, le

d'arquebuse. Tirant alors son

quand Tanimal parvient a

lutte,

un

en son carnier,

Au

retour,

il

mais

ramas-

passe chez.

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

730

un seigneur de sa connaissance, auquel il a promis de sa chasse; il ouvre son sac; mais il y trouve, en guise de patte, une mignonne main de femme, fort proprement tranchee, et le maitre du logis reconnait avec horreur, a Tun des doigts de cette main, l'anneau de

de sa propre epouse!

fiancailles

rification

faite,

est bien

Celle-ci, ve-

amputee du poignet:

la

plaie saigne encore, et la main, confrontee, s'y adapte a merveille.

Plus de doute! Cest bien la noble

chatelaine qui, courant foret en forme de louve, a

traitreusement assailli Thote de son maitre et gneur. Denpncee par lui tera sur

Quoi

le

bucher

qu'il

en

com me

sorciere, elle

sei-

mon-

(1).

soit

du merveilleux apocryphe qui

frappe d'invraisemblance certains details d'histoires parfaitement veridiques

de

cueillir

au fond,



.

il

convient

en passant cette tradition de sorcellerie

(que partout on retrouve), du charme diabolique

rompu par

V effusion du.sang du charmeur. Nos

a'ieux croyaient

que

que Ton parvint a

le

malefice etant aboli, pour peu

tirer

du loup-garou une goutte

de sang, rillusion tombait

et

qu'aussitot renchan-

teur metamorphose reprenait sa forme naturelle.

y a dans cette conviction du vrai et du faux. La metamorphose cesse, en verite; mais le charII

*

incur n'est point demasque sur place.

Ce qui doit advenir en pareil fern, le fan tome se desintogrc,

cas, le voici: sitot

non sans mouiller

le



Boguet, Discours des Sorciers, pages 341-343. Nous avons transcrit au premier tome le recit in extenso du juge de Saint Claude (le Temple de Satan, pages 234-235). (1)

Cf.



MAGIE DES TRANSMUTATIONS

731

sol d'une trace sanglante, si la condensation fut as-

sez complete. Voila le

monstre

disparu..!

plus souvent la rumeur publique denonce cier

du

on se precipite: on envahit les sabbats,

pour courir en'loup

pour la

le

du fre-

campa-

gne, et s'accoupler avec les fauves au fond des

On

sor-

la retraite

solitaire a imputation trouble, qui passe

quenter

un

le

sauvages equipees.

voisinage,. suspect de ces

x\ussitot

Mais

bois...

trouve couche, tout sanglant, sous son naturel



aspect,

sous sa forme humaine, plus hideusc

peut-etre que sa figure d'emprunt! Ses blessures

saignent encore, celles-la precisement dont on

frappe sa larve vagabonde... Nier?

A

a

quoi bon? Le

crime apparait flagrant; rami du diable ne cherche point le

meme

On

a s'en defendre.

se jette sur lui;

garotte agonisant, pour le magistrat et

reau.

A

moins toutefois que

les

le

on

bour-

bonnes gens n'aient

pre fere se faire justice, en achevant ce miserable,

dans un premier

et irresistible elan

ou de misericorde. On le

lui

de vengeance

epargne ainsi

la torture,

bucher...

Entre la scene reelle que nous venons de depeindre

les

et

legendes de metamorphose, non seule-

ment accomplies sur il

n'y

a,

l'heure,

mais sur

compte comment, sur

la fantaisie populaire a soires, qui

denaturent

Pour en revenir me, qu'abroge

la

brode

un

detail...

L*on

le

fond authentique,

tels

ornements acces-

la verite.



a la tradition

moindre

chainp,

que dans Taddi-

semble-t-il, de difference

tion d'une inexactitude portant sur se rend

le

magique du char-

atteinte portee a

Ten-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

732

chanteur, c'est une croyance generale

et

qui ne se

du Lycanthrope. Gette tradition, Richard Wagner l'a interpreted et mise en valeur Le defendans l'immortel poeme de Lohengrin.

limite point au cas



seur d'Elsa ria triomphe de ta vaillance que par sortilege, souffle

au comte de Telramund

Ortrude. Glisse-toi jusqu'a Loherigrin,

Car

la viperine et frappel...

parviens a uerser, fut-ce une goutte de son

si tu

charme sera rompu qui le faisait inMais ce n'est pas dans un charme vulgai-

sang maudit, vincible...

le

re que reside la force du heros de Montsalvat. Tel-

ramund en

croit la s.orciere, et

meurt victime du

guet-apens qu'il a tendu.

Nous en avons fini avec le traumatisme repercussif, que nous cbmptons toutefois appuyer encore d'un exemple contemporain.

Quant au pseudomorphisme spectral, il y a deux manieres de Texpliquer: soit par la modification passagere du corps astral abmaterialise, soit par Tentremise de quelque Lemure du nimbe, fantome evertue et rendu objectif sous Tinfluence du magicien.

Nos Lecteurs sont assez au fait des phenomenes de ce dernier ordre, pour qu'il paraisse inutile d'y insister.

ment

et

N'en avons-nous pas discouru copieuseen detail?

— La bilocation pseudomorphi-

que du double humain

sollicite,

en revanche, quel-

ques commentaires»

Les legendes de Nabuchodonosor transmue en bceuf, des

compagnons d'Ulysse degeneres en pour-

733

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

ceaux, nous offrent des symboles revelateurs (Tune verite profonde. L'effigie astrale

certains

cais,

mais a

est,

metamorphose:

susceptible de

peut revetir la forme animale, plete,

de l'homme

soit

en

elle

d'une sorte com-

passager, soit plus dangereuse-

titre

ment, quoique d'une sorte

partielle, et a titre

de de-

CO

generescence lente et durable. Les traits du corps materiel,

peu a peu modifies, participent

alors de

cette alteration typique, ainsi qu'il est facile d'en justifier e'soteriquement.

Si

Ton

s'avisait

prit put ainsi se

de trouver etrange que

modeler a des ressemblances bes-

nous insisterons pour qu'on

tiales,

se souvint

mystere ontologique, enonce plus haut in-time prete voici:

a

se

THomme,

le peris-

(1).

d'un

Son sens

resumer dans une formule que

expression superieure de la Pensee

divine dans la chair, constitue la synthese harmoni-

que de

cette animalite,

dont

les

types excessifs re-

Dresentent les diverses tendances passionnelles et les differents vices,

au paroxysme de leurs

tions analytiques, autrement dit

mes de

significa-

aux points extre-

leurs divergences; tandis que le type hu-

main, evolue a sa perfection, occupe, hieroglyphe central,

le

juste milieu d'equilibre:

dans ses proportions symetriques

terme ultime du regne,

et

comme

il

symbolise,

et parfaites,

le

but de son

ef-

le

fort sublime. i

Les modeles animaux equivalent a des signatures

de passions outrancieres

(1)

Voy. chap,

iv,

et

desordonnees.

pages 378-381.

De

celles-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

734

-ci,

homme

chaque

apporte en naissant son

differences ne-sont neites de

Tame

Les

lot.

que du plus au moins

Les in-

qui s'incarne la vouent-elles a des

passions on Tinclinent-elles a des vices qui Teloi-

gneront du type ideal de l'humanite? Le corps dique en porte d'ores n et deja rempreinte,

nisme naissant

se

deviees,

moins

qui

Torga-

et

modele en consequence. Ainsi

physionomies,

s'expliquent les

flui-

rappellent,

en quelque sorte

d'une maniere plus

ou

distincte et parfois frappante, les traits par-

ticuliers

de

tel

ou

tel

animal. Nous l'avons dit: ces

signatures spontanees ne sont point mensongeres,.

pour qui s'applique a en dechiffrer Talphabet Plus un

homme

persevere dans la voie de ses pas-

sions dominantes, plus s'accentue en astral sa res-

semblance avec Tanimal, ou porte

le

les

animaux, dont

cachet aborigine. Et Ton sait que

le

il.

corps

materiel ne se moule pas settlement sur le mediateur plastique dans la periode de formation, mais

que

les cellules

de ce corps, perpetuellement renou-

velees, se juxtaposent sur ce

patron mobile

accusent a mesure les modifications: les signatures

occulte

si

en

et

bien,

que

empreintes sur Tepreuve interieure

se renforcent

ou

et

s'effacent parallelement

sur Texemplaire externe et visible. II

va sans dire que

ticite

superieure,

le

corps fluidique, d'une elas-

se prete, plus malleable

que

le

corps materiel, a ces mutations de forme: elles ne se repercutent sur ce dernier et a la

que progressivement

longue; tandis que c*est instantanement

l'effigie astrale est

que

parfois sujette a les contracter.

73S

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

Dans

certains etats passifs, en effet, et qui tien-

nent.du sommeil ou de

ou non de

plice

double

ethere"

l'extase,

Timagination, com-

la volonte consciente, reagit

sur

le

avec une sorte de toute-puissance: la

faculty imaginative se substitue

pour un temps a

la faculte plastique, et petrit a

$on caprice l'enve-

loppe fluidique exteriorisee. C'est exceptionnel et passager;

il

faudrait que ces dedoublements pseu-

domorphiques

se renouvelassent bien souvent et se

prolongeassent outre mesure, pour que la physiono-

mie

La

en contractat durablement Tempreinte.

visible

modification repercussive n'influe guere sur les

traits corporels,

habituels

qu'en consequence des etats d'ame

et continus...

Cependant, nieme a ces heures exceptionnelles

dans ces cas anormaux,

oil l'ecart

devient

forme d'emprunt du corps

ble entre la

si

et

nota-

astral vaga-

bond et la forme propre du corps materiel deserte, une si dtroite sympathie les fait communier Tun a Tautre, en depit des distances, et vivre Tun par

moyen de

Tautre, au

diaire, qu'il est

la

chaine fluidique interme-

impossible de frapper Tun sans que

Tautre en subisse

le

contre-coup. Atteindre Tun,

*

c'est blesser

ou tuer aussi

I'autre. f

On cit

peut

d'un

lire,

fait

dans

la

revue Ylnitiation

(1), le re-

mod-erne tres proche des cas connus de

Lycanthropie. Papus Fa reproduit in-extenso, dans

son Traitd ilementaire de Magie pratique (1)



(2)

Paris, Chamuel, 1893, gr. in-8, pages 184-195.

d'avril 1893.

(2),

au-

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

736

.quel

nous invitons

-details; car

Lecteur a se referer pour les

le

nous resumerons

le

plus possible.

L'auteur de la relation, M. Gustave Bojanoo, ofde 1'armee autrichienne, nous

ficier

fait

part de la

jnort violente d'une sorciere, qui habitait une

ma-

ou

lui-

sure a Tecart de la petite bourgade de

meme

P.,

possede une ferme et divers immeubles adja-

cents.

La femme

B. n'avait guere passe la quarantaine;

son visage desagreable "defiance, et les gens

haissaient a la fois.

et

un peu

du pays lis

.avait,'

sous

la redoutaient et la

Paccusaient de mille sorti-

leges, et entre autres choses,

turnes

bestial inspirait la

de peregrinations noc-

Tapparence d'une lumiere pale: on

a cause de eel a,

surnomme

cette

femme

la

Xanterne.

M. Bojanoo avait

ete

temoin de plusieurs

.nature suspecte, a tout le

moins

faits

de

fort bizarre, aux-

quels cette creature se trouvait melee, quand, de ^ejour,

au village lors d'un conge,

il

dut a un con-

cours de circonstances fortuites, de passer la nuit ~au

premier 6tage d'une maisonnette abandonnee,

qui touch ait a la demeure de la magicienne.

A

peine sa lumiere est-elle eteinte, qu'un vacarme

inquietant retentit a la porte de la premiere diamine, qui livrait acces dans cclle ou son

lit

avait ete

dresse. L'on eut dit le grattement imperieux d'un •chien de forte taille, en train de vouloir forcer la

porte. Cest dire que ce grattement atteignait une intensity particuliere. M.

chien

s'est faufile

Bojanoo pense que son derriere lui dans la maison, sans

MAGIE DES TRANSMUTATIONS

qu'il s'en

soit

apercu;

mysferieux. L'ofiicier

Tappelle par son

il

point de reponse, mais

737

un redoublement du

fait

nom: bruit

de la lumiere, le bruit

cesse aussitot. L'officier visite scrupuleusement tous les recoihs solite. II se

de la maison, et ne decouvre rien d'in-

recouche eniin, apres avoir ferine der-

riere lui la porte de la piece d'entree, et tout rentre

dans belle.

'l'obscurite.

Mais

Ties enerve, pour ne pas dire un peu emu,

M. Bojanoo met sabre au premiere chambre,

la

tapage reprend de plus

le

clair, et se precipite

oil le

dans

bruit se faisait entendre,

.contre la porte d'entree, mais

— chose

etrange



*

du

cote interieur de cette porte. C'est la qu'il pense

discerner une 7 ombre lumineuse, au lieu precis du

grattement.

Sans reflexion, je ne fis qu'un bond en avant, et je portai un formidable coup de sabre dans la direction de la porte. Une gerbe d'etincelles jaillit de la porte, comrae si j'avais touche un clou enfonce dans de panneau. La poiute du sabre avait traverse le bois, et j'eus de la peine pour retirer l'arme. Je me depechai de retourner dans ma chambre pour allumer la bougie, et, sabre en main, j'allai d'abord voir la porte. « Le panneau etait fendu de haut en bas. Je me mis a chercher le clou que je pensais avoir touche, mais je ne trouvai rien: le cote tranchant du sabre ne paraissait pas non plus avoir rencontre du fer. « Je descendis a nouveau au rez-'de-chaussee; je visitai partout, mais je ne trouvai rien d'anormal. « Je remontai dans ma chambre; il etait minuit moins «

traduction de Vanglois..., par M. de la Place. Bruxelles et Paris, chez Maradan, 1789, 2 vol. in-8 (portrait).



*

COURT DE GEBELIN.

— Le Monde primitif,

9 vol. in-4,

fig. *

CROLLIUS (Oswald).— La

Boyalle Chymie, traduitte en

80&

TABLE DES AUTEURS



A Lyon, chez Pierfrangois par L Marcel de Boulene. re Drodet, 1624, in-8, frontisp. (Edit, originale). A

se trouve

la suite,

analomie du grand

et

du

des signatures, ou vraye

Traicte

lc

vine-

monde.

petit



CROOKES

et

(William). Ftecherches sur les phenomenes da Paris,. Spiritaalisme, trad, de V anglais par J, AUdel. Librairie des Sciences psychiques, s. d., in-12, fig.



CROSSET DE LA HAUMERIE (pseudonyme pee Colonne).

— Les

Secrets les

de Fr.-M.Pomplus caches de la Philo-

sophic des anciens, decouverts et expliques, a la suite Paris, d'Houry fils,. d'une histoire des plus curieuses.



1722, in-12,

fig.

D

— Bibliotheque

DAGIER. nant

la

^cles, et

des anciens philosophes, conteVie de Pythagore, ses Symboles, la Vie d'Hier.oParis, 1771, 2 vol. in-12. ses Vers dorts.



Dacicr a donne line suite k ce recueil, qui comporte en tout 9 vol.

DAVIDSON

Fanglais, par P.

DEBAY

— Le Gui sa philosophic Sedir). — Paris, Chamuel, 1896,

(Peter).

(A.).

— Histoire des Sciences occultes, depuis V an-

tiquity jusqu'a in-12.

DELORMEL,

(trad, dein-8.

et

nos jours

(3

e

edition). Paris, Dentu, 1883,.

— La grande

periode, ou le retour de Vage d'or; ouvrage dans lequel on trouve les causes des desordres passes, des esperances pour Vavenir, et le germe dii meilleur plan de gouvernement ecclesiastique, civil et politique. Paris, Blanchon et Belin, 1790, in-8, fig. Delormel, dont la mort soudaine a paru mysterieuse, passe pour



avoir 6X6 victime de la vengeance des Illumines, dont les arcanes, dans sa Grande Periode.

DRACH

il

aurait devoile



chevalier P. L. B.). De VHarmonie entre VEglise et la Synagogue, ou perpetuite et catholicite de la religion chretienne. Paris, Mellier, 1844, 2 vol. in-8. (le



L'auteur, kabbaliste sion au Catholicisme.

et

rabbin, motive, dans cct ouvrage, sa conver-

— Revolution

DUNAND. DURVILLE

(H.).

du Magnetisme.

DUTENS.



— •

en philosophic,

1 vol. in-8.'

Traite experimental et therapeiitique Paris, 1895, 2 vol. in-16. fig.

— Origine

des decouvertes attributes aux modernes, oil Von demontre que nos plus celebres philosophes ont puise la plupart de leurs connoissances dans les ouvrages des anciens, etc. (2 e edition, la plus com-

plete).

— Paris, Veuve

ECKARTSHAUSEN

Duchesne, 1776, 2

(Le Conseiller d'). Sanctuaire, on quelque chose dont

vol. in-8.

— La la

Nuee sur

le

philosophic or-

-

$10

LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE

gueilleuse de notre siecle ne se doate pas. (Trad, de l'al; lemand). Paris, Maradan, 1819, pet. in-8, frontisp.



ELIPHAS LEVI (L'abbe Alphonse-Louis-Constant). * Dogme et Ritael de la Haute Magie. Paris, 1855,

*



— 2

vol. in-8, fig. (Edition originale). *



Clef (La) des grands Mysteres.— Paris, 1861, in-8,

fig.

— Correspondance Baron *

inedite d'Eliphas avec son eleve, M. le Spedalieri, 9 vol. in-folio, mss.

— Histoire de



la

Magie.

— Paris, 1860,

in-8, fig.

La Sagesse des

anciens, recueil de figures symboliques, avec des legendes et explications, par Eliphas Levi, proMss. in-4 riiassif, fesseur de Sciences occultes, 1874,



entierement

ineclit.

Recueil curieux et certainement unique, execute par Eliphas, un an avant sa mort: (ne en 1810, Eliphas est mort en 1875)* Ce recueil contient, outre un grand nombre de figures rapportees du Calendrier magique de Duchenteau et d'autres volumes precieux et rares, plusieurs dessins a la plume, ainsi que des aquarelles briginales slgn^es d'Eliphas Levi la reproduction photographique des 32 planches proph^tiques de Paracelse (Ex Pronosticatione, 1536), etc.; le tout enrich! de copieux commentaires, tout entiers de la main du c£lebre occulEliphas Levi, a la date du 23 Janvier 1874, ecrit a son eleve le tists. Baron Spedalieri: « ... J'espere toujours que nous reprendrons nos lemons regulieres et que nous finirons notre cours, qui est rest6 inacheve. UAlbum auquel je travaille en sera le complement et comme V Atlas. » Nul doute que cette allusion ne concerne la Sagesse des anciens, (album compose en 1874), ;



t



*

La Science des

ETTEILLA

Esprits.

(Alliette).

— Paris, 1865,

— CEuvres

in-8.

Completes.

On

reunit ordinairement, sous ce litre ou sous celul de Tharoth (sic), les ouvrages suivants, repartis en S vol. in-12. Le$ Sept nuances de Vceuvre hermetiqae, suivies d'un traite de la perfection des mitaux, Philosophic des Hautes Sciences, ou la Clef donnde aux



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TABLE DES MATIERES

825' Pages par

Les Larves proprcmcnt dites manquent de type generiquc* et consequent de forme propre. Elles se d^calquent sur le patron de leurs auteurs, ou sur le modele de ses pcnsecs, Comment le medium entraine peut donner toutes sortes de formes aux manifestations astrales. Modalisations du double ethere. Les Invisibles evoluent dans le nimbe des mediums, satures de leur vitality expansive. lis se plaisent dans ce bain de vie extravas6e, Leurs artifices pour prolongcr les









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Mediums



passifs et mediums actifs, Eraudes medianiques; leur cause. La medianitc est une maladie DifTerentes especcs dMnvisibles, sujets a sc manifested Indigenes de L'Astral et passagers de l*Astral. ilissionnes exceptionnels Les indigenes de I'AstraL Des mirages crrants, simples reflets demies de personnalitc et de conscience; et du « Livrc du Jugement » dont parle EEcriture. Des Elementaux, ces aborigines des elements occultcs. Diflerenciation des csp6ccs cl6mentales. Les animaux de ['Invisible et les animaux dans rinvisible* Source de contradictions cntre les auteursRole des elementaux en magie. Bons scrviteurs, amis dangcreux, les Elementaux sont des maitres deplorables et tyranniques, La vengeance des Elementaux, Les Elementaircs, etres humains desincarnes. lis souflfrcnt, en cet etat, les tourments du purgatoire. Des Ombres ou coques inanes, ces cadavres fluidiqucs. Les Ombres sont des depouillcs d'Elementaires tfmancipes. L'Ombrc, altiree dans Tatmospbere astrale d*un medium, peut apparaitre et grimacer quelques-unes des attitudes familidrcs au defunt Les Matwais Ddimones, cnfln, sont des ames irremcdiablement vicieuses, privecs de Petincelle divine, et qui prolongent I'dtat sterile d'Elementaire. Leur volonte de vivre h tout prix. Ces Daimones n*en sont pas moins mortals. Dangers qu'on court Aux indigenes dc l'Astral, il faut assimilcr en les evoquant. lcs produits de creation humainc, evolues sur le meme plan: les Concepts vitalises, les Puissances collectives fusionnelles et les Dominations theurgiques Les passagers dc V Astral: dnies huniain.es en instance d'incarseances,











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natioiij

ames



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gloriflees et

anges missionnaires

Les contrastes du Ceremonial evocatoire Le bon solitaire vise ordinairenient plus liaut qu'& un commerce avec les Esprits. II prefere la pratique de VExtase k celle de la Magio ccrcmoniale. Reintegration du sous-multiple humain dans l'Unite divine* Les deux reintegrations, en mode actif* ou en mode passif. Cette derniere necessite une abdication du Moi, qui se fond dans le Sol divin. L'Etat primordial d*Eden,lc glaive dVElohlm et la jouissancc de VAdr Ain-Soph. La reintegration passive des saints; la reinteJesus-Christ et Mo'ise. gration active des Titans, Est-il pcrmis de jouir des illusions terrestres? Le piaisir. a Homo sum et human i nil d me alienum puto. » La reintegration active est la seule qui souffre le relatif. Dangers de la reintegration en mode passifRaison profonde du peril des cloitres.— Pierre de louche des vocations contemplativcs Lo riiintegre Yoghi (uni en Dieu) ; l'initie Dwidja (deux fois r\6) Les deux degres do VExtase active. Definitions, A quel mode extatiquc correspond la Sortie en corps astral: renseiDe quels « animaux vivants » Agrippa gnements inedits. conseille a Padepte en phase de biiocation de redouter l'approche, pour son corps en catalepsie. Degres correspondants de VExtase, en mode passif. La Voix qui parle d V inter ieur Comment assentir k TAbsolu? Lc murmure du Soi r£v



























300

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TABLE DES MATIERES

829 Pages (comme on L imaginaFascendant dans la voniedium de

personnalitc peut en absorber une autre, et en magie) Ventrainer dans son tourbillon.—r La force de tion, base negative dc FAseendant. ne reside point dans Fabondance des images, mais Inconscicnt lonte qui les selcete et les, groupe. Poracle mensal ^sonibrcuses varietes d'6[res collectifs. Tous ne sont pas ephemeres et instabies comme POraele mensal. Verbe ereateur d'Adam, Fhomme universel, avant la chute* Adam pense des etres, 11 n'a pu dechoir qu'en se subdivisant: il reconquiert ses privileges par ^integration sociale Entiles collectives d'une puissance et d'une duree incalculables, cr6ees dans Ford re politique ou social. Exemple: le Nemrodismc* Une page revelatriee de Saint-Yves (Mission des Les Collectifs contrastent par leur puissance,comme Juifs). par leur duree; mais tous jouissent d'une existence et d'une conscience propres, sans que les individus dont ils forment la synthese perdent rien de leurs personnalites respectives. Area nes de la multitude. Collectifs d*ordre intermediaire. La generation et la lutte des grands Collectifs expliqucnt bien des anomalies, a regard des assemblies politiques. Comme une reunion d'hommes personnel lenient justes et humains « Senatores boni peut etrc une asscmblee inique et feroce. (Tacit e). Revirements viri, senatus vero- mala bestia. » etranges de Tame des fouies. Eugene Sue a bien connu cette instability du cameleon populaire: episodes du Juif-ErLa popularite. Comment rant et des Mgsteres de Paris. unifier l'amc multiple et divergente des multitudes. Le secret de la chaine magique. Le grand arcane* Comment la chaine magique engendre des Collectifs puissants. Les Egrdgores. Collectifs recteurs d'agregations impersonnelles: Pouvoirs politiques, ordres religieux, societ£s secretes. Comment les Egregorcs dont les milices humaines sont aneanties se credit* sous un nouveau nom, un nouveau corps soline dit

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Reprise d*un exemple dej& produit au tome precedent. La survivance de Fordre du Temple. L'ordre etant aneanti, Fame collective est 14 qui veille, gardienne d*un mot d*ordre. La double devise des Tempi icrs: L. P. D. (Lilia pedibus destrue. Latro pontifex deleatur). Les artisans de la vengeance tempi iere. Premiere tentative: Adam Weishaupt et Vordre des Illumines. Disperses en Allemagne, les beritiers de Jacques Molay se reforment en France. Explosion formidable de la Revolution frangaisc. Quelle evolution en procede: le nionde tend vers" un nouvel equilibre* Accomplissement du double programme templier: antimonarchique La Revolution se signale par le eonflit des et anticlerical, grands Collectifs humains. L'ame templierc s'incarne dans Incarnation hative d'autres Egrela grande Societe Jacob in e. gores; ils sont battus sur le plan terrestre: les Feuillants se dispcrsent, -et la Gironde est sacrifice. Batailles des Egregores dans la Convention nationale. Ecrasement des Girondins; chute inopinee de Danton; Robespierre enfln succombe; reaction devorantc de Thermidor, Les vouloirs individuels sont neant, quand les volontes generales se heurtent et se*briLes pions de chair sur Fechisent dans FEthcr orageux. quier social* Role secondaire des initiatives individuelles^en Mobiles complexes aux
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