Stanislas de Guaita - La Clef de La Magie Noir .pdf
April 18, 2017 | Author: Gabriel Nogueira Ramalho | Category: N/A
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DE SCIENCES MAUD1TES
ESSAIS
II
LE
SERPENT
de
la
GENESE
SECONDE SEPTAINE (Livre 11)
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE (OCVRAGE ORNE DE NOMRREUSES GRAVl-RES)
PAR
Stanislas de
::
23,
GUAITA
Henri DURV1LLE :: :: IMPRIMEUR-&DITEUR RUE SAINT MERRI, PARIS. IVe
::
1920
Source gallica.bnf.fr
/
Bibliotheque nationals de France
Q
a
theosophique,
un
avoir a ddbrouiller de prime abord
sans
si delicat. et
voyant icheveau. D^autres ont estime plus com-
si
mode de trancher tion
ce noetid gordien par une affirma-
ou une negation gratuites
:
mais, suivant qu'ils
ont decide dans un sens ou dans V autre, Us ont
vainement alarme
la
des simples, ou
conscience
emis au gri des savants une allegation sans portee. Cet insidieux point
an
mime mathema-
seuil des sciences natureltes et
tiques,
comme au
Vhistoire, le
de
seuil
philosophic et de
la
void nettement pose
:
LE SURNA TUREL EXISTE-T-IL Sous reserve de
qui se dresse
d' interrogation
?
suwre, notre
la distinction qui va
reponse sera categorique
:
—
non,
Surnaturel
le
n'existe point.
Qu'on nous puisse objecter comme et
meme
quels
le
experimentalement
inde'niablcs,
des fails aux-
verifies,
langage courant accole Vepithete de surna-
turels, c'est ce qui
ne saurait soulever
le
moindre
doute.
Le
prete a confusion, credit des
et,
doctrines
qui pis
est,
quantes pour
a
la
en
iheologiques,
fauorisant,
les
plus cho-
raison et injurieuses au sens
lui-meme, qui se soient repandues par
la joie
celui-ci
contribue au dis-
sous leur garantie, une des opinions
mun
Or
}
tout est de s entendre sur les mots.
des fanatiques et des sots
:
la
le
com-
monde
croyance a
Varbitraire divin, gouvernant Vunivers en depit et
souvent a Vencontre des
lois naturelles.
Lorsqii'un vocable comporlc ou semble comporter
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
16
plusieurs sens disparates, ne convient-il pas'de fixer
sa preference sur celui qui se reclame de Vetymologie radicate, sans prejudice des significations
fi-
gurees qui en derivent, par une sorte non plus de legitime,
filiation
reglee d'apres
les
mais lois
rationnelle,
d'affiliation
de V Analogic'?
invariables
(Principe generateur de toute comparaison conime
de toute synthese, VAnalogie engendre en effet des series
successives
de
derivees, qui
significations
aux sens purement radicaux, ce que sont les fils d adoption aux enfants nes dans le mariage). Revenons au mot surnaturel, qu'on entend comsont,
f
munement sohs~le
;
nature
(1).
au^propre,
et
d'oii derive-t-il ?
non pas an
— Sans conteste,
QiVest-ce done que la Nature nette est raitre de Est-il
on
moins
—
Une
definition
aisee a fournir, qu'il ne peut pa-
au vocabulaire des penseurs un mot dont
fois
un
abus, nous en douions fort.
pire
qu'un plumitif, s'egarant aux dedales
de Voniologie (sort
commun
a brule-pour point disserter (1)
?
du mot
prime abord.
ait fait
Chaque
figure. Pres-
La ratine de Nature
a quiconque pretend
du pTincipe des
est natus.
En
&tres,
sorte que, si
Von
raisonnement quelque pen suspect de paradoxes on pourrait deja scandaliser les partisans du surnaturel, en deduisant de ceite etymologie la consequence que
.voulait user d'un
.void
La
:
religion chretienne elle-meme est iYaturelle, puisque le
Christ est Vincarnation du. divin Fils, ne -du Pere de toute cternite : « et ex patre natum, ante omnia stecula... Deiim Mais nous ne de Deo... » Voila done un Dieu naturel ? ^omptons pas pousser plus avant cette argutie.' Dieu seul est surnaturel, car it n'existe point, it est.
—
AVANT-PROPOS
ou de
17
leur origine, on de leur essence), chaque fois
qu'un plumitif
s'est
trouve dans Vembarras, c'est
immanquablement au mot nature pour couvrir
deroute de ses idees,
la
semblant de profondeur, deguiser tout
;
a
la
!
voila qui re-
faveur de ce substantif, on n est y
jamais en passe de rester court. Aussi toute signification categorique, cisif,
valeur
toute
sous un
et,
vague ou Vin-
le
suffisance de sa conception. Nature
pond a
a fait appel,
qzi'il
precise
perdu
caractere d&-
tout
pieces de
ces
telles
;
a-t-il
monnaie qui ont trop circuit : Veffigie n'en est plus distincte, a peine Vebauche subsiste-t-elle d'un profit
incertain.
Grace aux phraseurs de
une locution qui
la
dit tout et
ne
d'acception qui lui reste, on
Ce qui
existe,
comme Dieu
philosophic, Nature est dit rien.
la qualifierait
Celui qui
volontiers
est.
Or done, admettant pour Vinstant definition,
Dans V ombre
cette vulgaire
nous pourrions deja dire qu
f
il
est aussi f
absurde d'affirmer V existence d'une chose ou d un phenomene au-dessus de la nature, qu'il serait chi-
merique de conceuoir un
etre
ou une Puissance au-
dessus de Dieu. Si naturel veut dire qui existe, surnaturel signifie done qui est au-dessus de Texistence, ce qui reuient a dire qui n'existe pas.
— Von
Le vocable surnaturel, applique a des phenomenes de la nature, nous sortira difficilement de
la.
sembte aussi bouffon que sences spirituelles,
Pour rendre
le
le
serait, attribue a des es-
vocable hyperdivin.
mot Nature
lui restituer toute sa portee,
d son sens veritable et il
ne faut rien moins
18
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
qu'eniamer
la revelation
hauts mysteres de
la
de quelques-uns des plus
Science. C'est ce que nous ten-
terons au tome
HI (Probleme du
chant ce qu est
la
J
Mai), en recher-
Nature dans son principe, dans
son essence, dans sa substance, dans ses operations;
comment
faut la concevoir en son integrite, avant
il
chute adamique
la
dans
la
;
materialisation universelle, produit de cette
catastrophe celeste, a
t
et
de
sous-multiplication de
la
ravers Ve space et
la
VAdam
Toutes ces
temps.
le
questions s'enchainent de la sorte' reuse,
devenue
ce qu'enfin elle est
plus rigou-
semblent appartenir excliisivement aux
et
matieres de notre tfoisieme Septaine.
Le programme de
cette
deuxieme Septaine
(Clef
de la Magie Noire) n'appelle en effet aucun de ces
developpements. Les mysteres de
—
a~p
(Kadom)
— ceux (Oulam) — ou des destinees finales — n inter essent ou des
principes originels,
d' ldSvj
f
notre these actuelle que oVune maniere assez indirecte.
Nous prenons Vhomme
devolution planete
oil la
et
;
vague de
la vie
lois fatales
les
perversite,
au point
Va porte sur notre
nous recherchons jusqu'oii sa malice
peut induire en complicite
dont
terrestre,
comme
la
Nature elementaire,
sont indifferentes a servir
a seconder
le
la
bon vouloir, des
etres habiles a mettre en ceuvre cesdites lois, vers
un but d egoisme a }
satis faire
ou de Men general a
accomplir.
Au
contraire, notre troisieme Septaine (Le Pro-
bleme du Mai) comporte un tout autre cadre. Voyez comme s'elargit le domaine qu'il doit embrasser :
.
AVANT-PROPOSl
19
Vhorizon mystique recule au levant,
d'une
part,
jusqu'a V engendrement de VEternelle Nature
(1),
a la promulgation du Decret fondamental anterieur a it
la
chute adamique
— au couchant, d'autre
;
se prolonge jusqu'a la
consommation des
et la reintegration des sous-multiples
d'Adam
jusqu'a Vapotheose eternel
part,
siecles
dans VUnitd
;
giron du Verbe
au
!
Quelques developpements que requiere I'elucida-
du en toucher un mot
tion de ces arcanes, etrangers d'ailleurs a Vobjet
present tome,
des cette heure
repondre, qu'est-ce
Men
va
il ;
car
il
falloir
nous
serait impossible de
mime sommairement, au juste que
en quelques
Nature
?
— sans
—
preciser,
et brefs, Vhistoire de la
fermes
traits
chute, concue
la
a cette question
non plus dans
les
termes d'une fable
cosmogonique, mais dans V esprit de
la
Synthase
esoterique et traditionnelle.
En dehors meme
de
la
question du naturel et du
surnalurel que noire silence en ces matieres laisserait
pendante, cet empietement
gramme du
Livre
force*
sur
le
pro-
HI presente encore Vavantage de
un clair sur Z'origine de l'astral, qui, sans cela, fut demeuree fort obscure. Du meme coup, la dijeter
gression qu'on va
lumiere ecoles
une
nous permettra de mettre en
divergence
fondamentale
tMosophiques d'Orient
vergence dont
il
(Bcehme).
et
entre
d Occident, f
—
les
di-
semble d'autant plus urgent de Men
fixer les termes,
(1)
lire
qu
f
elle
a eii moins sentie jusqu'a
V
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
20
ce jour. Ua-t-on seulement signalee avant .
Esperons en tout cas que
le
nous?
Public saura apprecier
1'importance d'une distinction qui nous parait essentielle.
En
effet, si
nous interrogeons
les differentes
sour-
ces de V enseignement occulte, nous void en pre-
sence de deux courants tres distincts, de traditions
pour ainsi dire contradictoires
Le premier courant (qui
(1).
est celui de Vesoterisme
mosaique, interprets par Fabre d'Olivet,
et,
en ge-
neral, celui de la doctrine secrete en Occident
qu'on s'en tienne a
ou qu'on suiue drie
la tradition
celle
des mystiques, depuis Alexan-
f
les
Rose
soit
kabbalistique pure,
jusqu a nos jours, en passant par
Templiers,
:
f
la
Croix, Paracelse,
Crollius, puis VEcole des voyants
:
Gnose, les
Fludd
et
Boehme, Gichtel,
Leade, Martines, Butoit-Mambrini, Saint-Martin et Molitor, etc.),
—
le
premier courant nous amene
tout droit a la conception d'un absolu de Vie eter*
nelle et de Nature-essence, dont la et contingente,
Nature sensible
dont VUnivers materiel
seraient qu'un produit en
mode de
et concret
ne
deviation even-
un accident passager. Concue anterieurement a la decheance, VEternelle Nature, epouse feconde de Dieu (qu elle manifeste tuelle,
f
Contradictoires, quant an point de depart de leur Cosmogonie, voulons-nous dire ; nullement quant a Venseignement des grandes lois de la Nature actuelle. Sur ce point, (1)
ii
y a
le
plus souvent parfait accord entre les deux Ecoles,
K
^
AVANT-PROPOS
21 %,
en mettdnt
aii
jour son Logos), constihicrait cette
Plerome de Valentin) oil s& meiwent harmonieusement tous les etres intra-e manes, dont la sijnthese est Adam Kad-
sphere de VUnjite divine
nion
(1), alias le
{le
Verbe. Le Verbe
—
V indissoluble union de V Esprit pur vanie universelle, on,
de
VAme
vi~
Von prefere, du Dieu male
si
de la Nature feminine
et
et
engendre de
;
—
le
Verbe, ideal Macro-
cosme, qu'a ce point de vue nous appellerions encore
AdanWElohim (i)
iift"p L
(2),
par opposition
a.
Vun de
ses
ms*. D7N, Mais
le nom veritable du Verbe eternel 00 DMjN est Ihoah /Elohim QlfVlN "i™1 (Voy. la note que nous auons publiee dans un autre ouvrage : Au Seuil du Mystere,
pages 112-114). inexplicable identiie de VHomme congu dans son essence universelle, et de Dieu meme en tant que manifesto Cette
par son Verbe,
—
const Hue
le
Grand Arcane kabbalistique.
'
Ce qu'est Adam dans son essence universelle, ne peut pas etre exprime sans line instruction prealable, atlendu que la civilisation europeenne n'etant pas, a beaucoup pres, aussi avancee que Vavait ete celle d'Asie et d'Afrique avant Mo'ise, elle n'a pas encore acquis les memes pensees universelles, et manque par consequent de termes pour les exprimer, a)..* Ce qu'est Adam dans son essence particuUere, peut etre exprime ; quoique cette idee, particularisee dans la pensee de Mo'ise, se presente encore pour nous sous une forme universelle. Adam est ce que fai appele le Hegne nominal, ce qu'on appelait impropremenl le genre humain ; c'est VHomme congu abstraciivement : c'est-a-dire la masse generate de tous les hommes qui composent, ont compose, ou composeront Vhumanite ; qui jouissent, ont joui ou jouiront de la vie humaine ; et cette masse ainsi eoncue coihme un seul «
etre vit d'une vie propre, universelle, qui se particularise et
individus des deux sexes. Considere sous ce dernier rapport, Adam est male et femelle, b). » se
reflechit
dans
les
(Cain, pages 29-30).
Dans il
est
remarquable de Fabre d*Olivet d'abord question du Verbe, lhoah AZlohim, ou Adam cette
citation
tres
t
/
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
22
membres qu'on pourrait nommer Adam-iEloha Dans ce dernier, il faudrait voir Vauteur a la a Vheure. proviendrait-il
d'oii
?
prudence d'Adam, considere (au sens treint),
comme un
fois
dont nous parlions tout
et la viciime de V accident
Cet accident,
(1).
—
De rim-
le
plus res-
JEloha consubstantiel au Verbe
— Adam JElohim — dont
il
serait en quelque
ma-
un organe vivant. Au lieu de vivre heureux dans la substance maiernelle de la divine Nature et dans V Unite du
niere a son origine
Verbe,
— Adam,
incite
veut connaitre
et
saisir la
son essence
(dans
par Nahash
«?na
Nature
(YEgo'isme),
en elle-meme
anterieure
radicale
baiser generateur de VEtre, dans ce que
appelle sa racine tenebreuse
matrice avant
la
au divin
Bcehme
en un mot, dans sa
:
fecondation). S'emparer de cette
essence occulte, antecedente a V elementisation hi-
mineuse
;
de ce pivot de J
etre,
mais qui n
fuse
d? Adam-IEloha.
la vie
est point 11
:
possible qui voudrait
telle est
plonge eperdument en ce
barathre, y cherche lumiere, vie
puissance seuses
(2),
;
mais
il
V ambition con-
autonome
et toute-
n'y trouve que tenebres angois-
appetentes et toujours deques, tourment
—
Kadmon, on Adam yElohim a) puis d'mi membre du Verbe, d' Adam-Eve, ou d'Adam iEloha b). ;
aiN. GO "jtl- n Hosheck de (i)
rif-us*
Mo'ise,
enveloppant
i~n
Thorn
;
—
correspondance avec l'esoterisme hellenique la Grande Nuit d'Orphee, nuit-mere, matrice de Prothyree, (la Ckrande Deesse), avant que, fecondee du Grand Etre, celle-ci n'engendre Primigene, le Logos universe!, d'oii emaneront tous les dieux par couples (Cf. Hymnes orphiques).
et
en
:
•AVANT-PROPOS
23
sterile, effort aveugte... II s'engloutit
avide d'etre, qui
sa vie et dont
incessamment devoree
la larve
Mais
pompe
dans un neant
(1).
Providence, intelligence superieure de
la
Nature,' a prevu cette lugubre possibility tin
va devenir
il
(2)
—
darde
—
c est le Fiat de
et le
remede, prepare
rayon createur dans I'abime
Paracetse et de Bcehme
elle
:
la
f
en puissance de toute eternite, va passer en acte
pour
le
salut
d'Adam,
Les l^enebres du limbe ante-etemel mitif
oil
Lumiere
vient s'elementiser, en
s'ij
fonds pri-
(ce
reflechissant, la
invisible de VEsprit pur),
Tenebres
ces
Notons id deux mysteres des plus profonds a. Jamais la Racine tenebreuse ne se serait produite au dehors, puisqu' elle est neant par elle-m&me, si Adam ne I'auait manifestee, en lui communiquant son etre et en lui jyretant sa substance. II Va ainsi realisee en s'y abimant, (1)
:
—
.
—
produit de cette exleriorisation ; le mat, qui n'etait point destine a paraitre dans la Nature, Ceci nous explique cette opinion, singuliere en appab. « rence, de Fabre d 'Olivet commentant Mo'ise : La vie d'Adam, qui s'avangait d'un coins majcstneux et doux dans
d'oii le Mai,
-
—
VEternile, s'arreta tout a coup, et prit un
mouvement
retro-
grade. Elle rentra done dans la nuit d'oii elle etait sortie, et ce fut VEspace ; elle reculadans FEternite, et ce fut le Temps... » (V. Cain, Remarques, page 202). (2) C'est par *suite d'une confusion assez grave, que ces
grands hommes ont pu professer cette opinion. Le Fiat lux, ~c*est Velementisation lumineuse, la revelation de la Nature•essence, de la noire Deesse devenue VEpouse divine, au premier regard de I'Epoux. Le Fiat est done anterieur a la chute. Ce qui a egare Paracelse et Bcehme dans leur interpretation de ce verset mosa'ique (Genoese, I, 3), c'est Vhypothese d'une chute anterieure a celle d'Adam (la Chute ange.lique). Car, qu'il y ait en, ou non, deux catastrophes successives, il est certain que Mo'ise n*en a connu ou admis qu'une, celle d' Adam-Eve, d'oii decoule toute manifestation sensible £t tout ordre temporet.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
24
sont issues de trois Forces potentielles, concatenees
en
physiogenique
pile
(mere de
la densite),
la rarite), enfin
force
line
:
compressive
une force expansive (mere de
une force
rotatoire, produit de la
mere du feu-principe).
lutte des
deux premieres
Ce
dynamisme, base occulte de toule
triple
turelle,
s'empare
d'
(et
Adam-Eve
:
d'Adam,
dilatant la substance
1'Espace ethere, centrifuge
Temps
;
la
donne rp Kain,
le
devenu mnable,
Adam commit
corporel,
il
la
vie crea-
force expansive,
donne
Szin
Abel,
force compressive a
diviseur, centripete. Car, le
Temps
;
devenu
va connaitre VEspace.
Le Temps compacte en nebuleuses la substance ether ee de VEspace; Cain accable Abel: d'oii le
monde
materiel, qui s'organise sur la base de la
troisieme propriete de
VAbime
laquelle engendre nc?
Seth, la repartition siderale
de
la
(la
force rotatoire),
substance adamique dans FEspace, au
du Temps. Le Fiat de Bcehme
(1),
Providence a allume
la
bime
:
mais
Adam
les
ou
le
moyen
rayon darde par
Lumiere
astrale
dans Va-
sijstemes solaires s'organisent...
Desor-
se disseminera par sous-multiplication,
au moijen du Temps, dans tous
les
mondes qui
roulent a travers VEtendue,: jusqu'au**jour de totale epuration et
tion de
Temps
la
VEspace
-sa
du retour a VUnite, par integra-
divisible, et
rupture du moul'e du
diviseur.
Telle est la substance de cet enseignement (2) r (1) (2)
Voir la note precedente. Les cliff erentes ecoles que nous avons rangees sous
lc&
.
soit
AVAN.T-PROPOS
qu'on veuille, avec Bozhme
25»
Vecole mys-
et toule
imaginer deux chutes successives
tique,
Lucifer-/Eloha, englouti abijssales
cfe la
s' envelop
—
trn:
dans
pant
Nahash,
—
celle
de
premier aux tenebres
le
Nature-essence
tion), et
:
V illumina-
(avant
pour seduire Adam-Eve
la 3
e
propriete de
VAbime
;
dans cette Rotation angoisseuse (produit des deux forces compressive et expansive), qui est la base latente' de la
double vie psychique
tous les etres crees
;
—
soit
Moise interprete par Fabre
et
volitive
de
qu'on suppose, avec d! Olivet,
que Nahash,.
rubrique generate de Doctrine Secrete en Occident, ont cha— cune, oil pen s'en faut, son langage propre ; et si le fond essentiel
reste
idenlique,
les
symboles
et
les
vocabulaires-
varient a Vinfini. Dans not re expose, nous adoptons le langage de VEcoleque nous croyons la plus sauanle, celle gui va de Moise a Fabre d'Olivet, en passant par la Kabbale et par Bcehme. Encore y a-t-il, an long de cette chaine de transmission esoterique, diverses opinions a selecter et pliisieurs dialectes
a unifier. Ces denominations rf'orientale et d'occidentale, par rapport a la tradition occulte, ne prcsentent rien d'absolu ; elles nous sont diciees par les circonstances... Pliisieurs ecoles asiatiques et meme hindoues peiwent enseigner line doctrine d accord avec la notre, comme il se peut voir en Europe des csolericien's partisans de Veternite de VUnivers physique. Mais nous avons tenu a nous distinguer de certains occul— tistes, d'ailleurs instruils, a tendance materialiste et meme athee, qui se donnent pour les disciples et les seuls representants de la Sagesse orientale. La Socicte theosophique,. fondee par eux a Madras, a rapidement propage ses branches en Europe et en Amerique. C'est ce qui a decide un grand' nombre de Kabbalistes, d'Hermetisles, de Gnostiques, de Rose-Croix, de Martinistes et de Mystiques europeens, dont les doctrines concordent sur tant de points essentiels, a lever Vetendard spiritualiste de la Tradition occidentals r
}
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
26
force impersonnelle, a
chute 11
suffi
d' Adam-Eve.
pour determiner
la
^
import e d'ailleurs assez pen qu'anterieurement
— un
a la chute d'Adam, un autre lEloha, . (2) « Les trois proprietes du Desir » (Bcehme). L'enfer est la matrice du Macrocosme (Paracelse). (3 (Elementisation lumineuse). (4) 11K (1)
1
)
W1
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
142
de
s'engendre le feu-principe ou
la
du theosophe allemand. Nous empruntons en passant
medium
uni-
versel
ces quelques traits
fragmentaires au systeme de Boehme, parce qu'ils off rent,
avec l'objet de ce chapitre, des rapports
frappants
d'interet majeur. Cependant,
et
correspondance analogique,
On
il
n'y a point identite.
fera bien d'y prendre garde.
notamment,
mais sa source universelle, celeste
Nahash
tient
logique,
—
potentiel,
entre
le
cosmique
;
(1)..,
principe originel de
au mystere de toute generation onto-
dans
et que,
Nahash
rHomme
les
point de soudure
le
Cosmos,- a naitre tous deux.
c*est
surtout Mo'ise qu'il faut in-
Nahash.
terroger, touchant
profondeurs du limbe
encore
est
et le
Au demeurant, n'est point
Le feu-principe,
n'est pas la lumiere astrale,
Retenons seulement que
y a
s'il
Le theocrate
d' Israel
seulement l'editeur (l'auteur peut-etre)
de cet hierogramme
TEtre ambigu
qu'il
;
par surcroit, de
historien,
nomine
une
ainsi, Mo'ise a trace
page decisive de sa legende esoterique, au troisieme chapitre du Beroeshith. II
designe
sous cette apellation,
primordial de la chute,
le
xs?n3
,
TAgent
Tentateur edenal
;
—
*
Ainsi du reste.
—
Le grand mystique traite des principes de la celeste Nature, concue anterieurement a la decheance (Voy. notre Avant-propos, page 20). Ce decor eternel une fois pose, Bcchme passe seulement aux drames de la chute des anges ej: du peche originel. En ce tome, au contraire, nous accejftons la chute comme un fait accompli nous traitons de la Nature dechue, sans chercher ce qu'elle pouvait etre avant la catastrophe. (1)
—
:
i/equilibre et son agent
meme nom,
sous ce «
un
les Bibles vulgaires
designent
champs (1) », et agnostique ajoute en marge c'csUa-dirc
serpent, subtil animal des
scoliaste
143
:
Demon, deguisd sous
le
le
cette apparence.
Nahash, ecrit Fabre d'Olivet, caracterise proprement ce sentiment interieur et profond qui attacha Tetre a sa propre existence individuelle, et qui lui fait ard eminent desirer.de la conserver et de l'ctendre. Ce nom, que j'ai rendu par celui d'attract originel, a ete malheureusement traduit dans la version des hellenistes par celui de serpent maisejamais il n'a eu ce sens, meme dans le langage le plus vulgaire. L'hebreu a deux ou trois mots, entierement diflferents de celui-la, pour designer un serpent. Nahash est plutot, si je puis m'exprimer ainsi, cet ego'isme radical qui porte l'etre a se faire centre et a tout rapporter a lui. Moise clit qu*e ce sentiment etait la passion entrainante de l'animalite elementaire, le ressort secret ou le levain que Dieu avait donne a la nature. II est tres remarquable que le nom employe ici par l'ecrivain hierographe pour exprimer cette passion, ce ressort ou ce levain, est Haryin, le meme que Zoroastre, parmi les Perses, avait employe pour designer le Genie du Mai... Ainsi, d'apres l'esprit du Sepher et la vraie doctrine de Moyse, Nahash Haryin ne serait pas un etre distinct, independant,... mais bien uri mobile central donne a la matiere, un ressort cache, un levain agissant dans la profondite des choses, que Dieu avait place dans la nature corporelle pour en elaborer les elements (2). » «
;
Les modernes traductcurs, qui n'y voient point malice, suivent la remorquc de saint Jerome mystifie et des Sep(1)
tan tc mystincateurs. Chacun peut se reporter a VI introduction generate du Ser-
pent de
Genese (tome I, page 20-21), oil nous avons transcrit le texte hebrcu du verse t en litige, avec les deux traductions, exoterique et esoterique, en regard. (2; Cain,' p. 34-35, passim. la
—
—
144
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
C'est de ce levain, inseparable
pour nous du fluide
universel qui constitue sa base de manifestation, c'est
—
de ce levain que parle Quantius Aucler, Phiero-
phante pai'en de nante, ou
il
la Threicie,
effleure le
dans une page eton-
grand probleme de
la bio-
logie siderale.
«
Vous avez des idees bien grossieres: vous pensez
que ces globes lumineux, qui gardent toujours leurs places dans un fluide qui ne peut les soutenir qui, dans des oppositions et divers aspects, ont des marches toujours regulieres, ont et£ places sur vos tetes pour amuser vos yeux et les calculs de vos astronomes! II n'y a dans la nature que des corps morts ou vivants; tout ce qui est mort n'est pas vivant; tout ce qui est vivant n'est pas mort. « II y a un ferment qui est Pesprit (1) qui joint l'ame au monde: son action est continnelle; il change tout, c'est le grand Protee; il dissout les etres morts, et il ;
prepare, en les dissolvant, a etre le lieu ou de nouveaux etres, d'une maniere que vous ne pouvez pas merae maintenant soupconner, viennent du grand abime de la Nuit pour se corporifier. Si vous savez interpreter PHymne a la nuit d'Orphee, vous aurez un des premiers points de la Doctrine vous saurez comment tout se forme, vous pourrez voir vos yeux sans miroir, et -ebranler les comes du taureau. Ce ferment n'agit pas sur les corps vivants (2), les
:
SOLITUDE
189
astrale roule en ses ondes les mirages
les plus repoussants, les plus terribles, les
plus monstrueux
que
:
frayeur,
la
la haine
ou
quelque passion vive envahisse soudain Tame en
rompt
sortie siderale, le lien se
et
l'ame ne peut
plus rentrer.
Ce n'est pas tout. Dtit-on nous accuser de
nous voulons tout
Le vehicule du regorge done,
—
parfois hideuses,
puissant a
dire.
>
potentiel en instance d'objectivite et
nous y insistons,
— de
quele pinceau de Goya
rendre
spectres, dont
folie,
dans
serait
im-
leur horreur. Ces
toute
nous reparlerons,
ou luisant d'un vague
formes
—
etres obscures
instinct, semi-conscients et
d'une intelligence limitee coriime beaucoup d'Ele-
mentaux
et
conscients
nieme d'Elementaires, ou brutaux
com me
les
Larves proprement
et in-
dites,
—
*
veulent a tout prix s'incarner
ce sont les
:
Lemures
de tout ordre.
Vous representez-vous Texistence subjective (1)
?
emportes pele-mele avec
les
et la se
fleuve
ce
torrentiel
de
Ces lemures y roulent,
ames a
naitre...
—
Qk
torment de petits vortex a Taigu sifflement,
prompts a
se resoudre apres
un
arret brusque. C'est
Subjectif s'emploie en occultisme pour qualifier ce qui n'est que virtuel a l'etat d'essence, par opposition h. ce qui est manifeste a l'etat de matiere. Non point qu'il .s'agisse d'une chose qui est neant en dehors de la pensee qui la con^oit, d'une illusion du sujet les choses du plan" subjectif deviennent objets pour tous ceux qui savent se maintenir sur ce plan, ou s'epanouit la realite interieure de la Nature. (1)
:
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
190
un
qui vient
e.tre
s'objectiver en s'incarnant
cle
il
de puissance en acte.
est passe
Comment
—
?
Soit en
animant P ovule feconde
d'une femelle animale de sa race
embryo n
fait
:
;
:
fantome
le
s'est
d'exteriorisation pro-
sa virtnalite
gressive s'y exerce au gre des normes, et determine sa forme organique sur
le
tique qui lui est propre
ou moins longue,
:
nait,
il
patron de
la faculte plas-
apres une gestation plus
incarne sous une forme
adequate a sa nature, analogue son verbe interieur. Telle est de toute hierarchie terrestre.
proportionnelle a
et
la regie
—
pour
les
ames
Soit en s'engouf-
frant dans une effigie materielle, encore vivante,
ma is
actuellement abandonnee et vide
denuees,
phique
comme nous
?
Larves,
dirons, de principe
mor-
en con-
en corps), usent surtout de ce
se batir
d'incarnation par surprise...
Concoit-on tion
les
et d'essence individuelle, (incapables
sequence de
mode
le
:
la
portee de cette eventuelle abomina-
L'experimentateur temeraire, quand
reintegrer son corps, peut
le
il
veut
trouver occupe par une
Larve, qui s'y est installee, a pris possession des organes, s'y est fortiiiee pour ainsi dire. Alors, de quatre choses,
Ou et
Pune
:
bien Poccultiste parvient a chasser Pennemi
reprend
la place d'assaut
;
c'est
Y unique chance
de salut.
Ou
apres avoir deloge Piritrus, la fatigue de
b'ien,
la lutte
ne
organisme Ou'bien,
lui laisse ;
plus la force de reintegrer son
et c'est la il
mort.
rentre sans avoir
pu expulser
le
fan-
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
191 C;
tome lui
.;
;
doit se resoudre a vivre en partage avec
ii
d'oii
:la
monomania, ou tout au moins
folic, la
possession.
la
Ou
Larve qui demeure maitresse du
bien, c'est la
champ de
bataille
;
elle
va desormais
"vegeter en ce
corps, et c'est Yidiotisme (1).
Si
vous etes
sage,
Lecteur
ami,
prendre ces quelques lignes pour
chemar
vous pouvez
le recit
d'un cau-
vous aurez merae raison de hausser les epaules aux revelations qu'elles contiennent car :
;
elles
n'expriment plus une realite que pour les
rn eraixes
jusqu'a
qui tentent Dieu
ambitionner
Royaume de
de
et
te-
br.avent la Nature,
descendre
la Mort, puis de rentrer
vivants
dans
au
la vie
bu dans une coupe mortelle Teau dormante du Styx, melee aux flamm'es liquides du Pklegeton. terrestre, apres avoir
Cette invasion de l'effigie humaine par une Larve est cas moins rare qu'on ne se l'imagine ; M est loin de se
(1)
un
produire uniquement dans le cas de bilocation magique. Nombre de praticiens, specialistes des maladies mentales, en savent long sur ce sujet. Livrent-ils bien leur pensec tout entiere, lorsqu'ils epiloguent et raffment a Tenvi sur les variations de la personnalite ? Peut-etre la seule crainte d'egayer les ricaneurs de profession leur interdit-elle de paraitre plus explicites. Quoi qu'il en soit, le createur du vocable alienation peut se flatter, ou d'unc heureuse rencontre d'expression, ou d'un libre choix plus heureux encore (Cf. chap. V). Observorts d'ailleurs qu'il convient, au cas present, d'entendre le mot Larve dans son sens le pins etendu. Bien que d'ordijiaire le mode violent de soudaine incarnation soit le fait de Larves proprement dites, d'autres entites moins infimes du monde invisible le pratiquent aussi d'aventure^ Voir, plus bas, l'enumeration des « indigenes de l'Astral »»
'
'
192
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
o
Dans
les sanctuaires
1'autel des
Dieux immortels,
de saintes ablutions "vaient,
sous
Toeil
presque sans
meme d'lsis
de Tantique magie, derriere
et
les
Mages, purifies par
de rigides austerites, pou-
paternel de l'hierophante, realiser,
peril, cette
ceuvre psychurgique. C'etait
l'ultime epreuve de l'initiation :
une
sorte de
miraculeuse,
mait devant
et le le
mort
aux mysteres
suivie d'une resurrection
vainqueur de Tepreuve se nom-
peuple
:
celui qui vit
malgre
la
mort.
€'est encore, dans l'lnde, une des secretes significations attributes au titre de Tlnitie Dwidja, ou
deux
fois ne.
Mais que de garanties accumulees autour du neophyte Souvent il ne partait pas seul mais un !
;
Mentor accoinpagnait
Telemaque du mystere, dans son voJ age aux sombres bords. Puis, sept mages experiments (1) faisaient la chaine sympathique autour du corps de l'absent a tout moment, pour peu qu'un danger s'annoncat, ils et guidait ce
T
;
pouvaient d'un
effort rappeler cette
ame
a Texis-
tence.
Le dragon de feu qui garde la porte des mondes au dela n'etait evoque qu'a bon escient on savait :
En des
moins frequents, le nombre des adeptes de la chaine magique etait porte a douze. Pourquoi sept et •douze ? Et quand douze plutot que sept ? Nous laisserons au •chercheur le plaisir de resoudre ce facile probleme les significations symboliques du Septenaire des planetes et du Duodenaire zodiacal, c'est-a-dire du petit et du grand cycle, ne laissent guere de latitude a Tiraagination pour s'egarer (1)
cas
:
•en
de fallacieuses hypotheses.
,
*"7t*
3
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
moderer
le
choc de son abord
193
et Teffroyable etreinte
de son baiser.
Pour
ce qui est des Larves (qui deviennent phos-
quand d'une imminente incarnation), Ton
gagne nait
quis
le
rut
soin (1),
yeux
aux
phorescentes
de
-les
selon les
,
clairvoyants,
les
pre-
disperser avec l'instrument rerites.
D'ailleurs, enveloppe d'un vaste
manteau de
laine *
qu'on repliait reposait dans
aucun
cas,
il
trois fois sur lui, le corps cataleptise
un
etat de salutaire isolement
:
en
ne risquait d'etre envahi ou possede(2).
L'on pense bien qu'a
la suite
de ces peintures, du
Un
de nos vieux amis, M. Leon Sorg, president du tribunal de Pondichery, nous a rapporte l'instrument sacre qui sert, au Thibet, a dissoudre ces coagulations malfaisantes de la Lumiere negative. Cette maniere de lance en cuivre cisele presente a l'admiration du dechiffreur de pentacles toute une synthese hieroglyphique, revelatrice, et de la doctrine des fantomes astraux, et du mode de dispersion d'iceux. Nous en detaillerons ailleurs la forme symbolique (1)
et la signification occulte.
M. AXigustin Chaboseau,
le tres distingue indianistc, a soi-
gneusement examine ce rare objet, Tun des plus sacres, parait-il, aux yeux des pretres thibetains, qui le nomment P'iir-b a (lisez Phourbou). II leur sert pour 1'exorcisme et la mise en fuite des mauvais esprits. Get instrument liturgique a du etre primitivement derobe dans quelque couvent thibetain, car les lamas inities lui attribuent un caractere f
auguste, qu*ils repousseraient, a l'egal d'un sacrilege, 1'idee seule de le donncr ou de le vendre a un profane. M. Chaboseau, en 1892, n'avait encore eu l'heureuse chance de decouvrir qu'un seul P'ur-b'u, dans les nombreuses colsi
*
lections
etudiees par
lui
a
epoque mais le notrc plus beau des deux et le plus photogravure ci-contre). cette
;
nous a-t-il" assure, le curieusement cisele. (Voir la Le celebre manteau cVApollonius n*etait pas autre (2) chose. Ce mystique linceul a ete conserve, a titre de symbole, dans le rituel de l'initiation martiniste.
serait,
1
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
194
peu engageantes, .nous n'allons pas livxer formule du Sezame, ouvre-ioi, qui donne Tacces
reste assez la
du monde .
astral.
Nous estimons en
avoir dit assez.
Bornons-nous a signaler pour memoire l'existence
du vampire
et
du loup-garou, deux formes particu-
lieres de la bilocation
magique, ou Sortie en Corps
L'etude de ces phenomenes cadrera parfaite-
astral.
ment aux VP et VII* Chapitres, intitules, Tun la Mort et ses Ar canes, et 1'autre Magie des transmit:
:
tations.
nous reste a effleurer d'autres mysteres, plus
II
logiquement attribuables au present chapitre.
La
solitude engendre tous les fantomes, et les
amis des fantomes cultivent
Geux qui
se cloitrent
dans
la solitude.
par haine de
la retraite
leur prochain, obeissent a cet egoisme radical (reflet
de Nahasli), que les hindous designent sous ce
vocable ration
Tanha
:
(1). C'est le
principe de toute aber-
de toute perversite
et
;
la perdition est
au
bout.
Le mage de lumiere, tiers la solitude
;
VGila qui a tout
lui aussi,
niais c'est 1'air
recherche volon-
pour mieux
d'un paradoxe
;
la fuir...
n'en est
il
rien.
Quand
le
mondaines, (1)
Tanha
mage
se resout a
que pour
c'est
rompre
ses attaches
lui la foule est
un desert
consiste proprement dans la soif de 1'existence
individuelle, isolee
;
l'idolatrie clu jioi en procede.
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
fait
195
de multitude, et qu'il a statue de vivre dans la
communion
des saints, ou de s'elever, dans l'apo-
theose de l'Esprit, jusqu'a Tetat sublime de serenite
omnisciente en Dieu, le
men connu
des hindous sous
nom, aussi calomnie qu'incompris en Occident,
de Nirvana. II
n'y a pas de.moyen-terme
:
on ne
s'abstrait de
—
l'humanite que pour vivre avec Dieu,
on avec
Satan.
Aussi
les
anciens Sages disaient-ils de la solitude
que l'homme
s'y
mais dans sa
voie, droite
qu'il
trempe fortement,
et s'y fixe
ou tortueuse
;
desor-
en un mot,
en sort Esprit de lumiere ou de tenebres. Rien
n'est plus vrai.
Dans la solitude, en eff'et, on vit face a face aveG son Karma. L/atmosphere secrete des lieux deserts, qu'une perpetuelle saturation des volontes antagonistes n'a point neutralisee,
quel que sorte,
— une
telle
atmosphere
lement receptive d'un verbe,
moindre pensee,
le
blasee, en
banalisee,
moindre
est essentiel-
quel qu'il soit vouloir, le
:
la
moindre
desir s'impregnent dans la substance efiiciente de
TAor ils s'y developpent une merveilleuse intensite. ;
et s'y
manifestent avec
Ce sont autant d'etres potentiels, generes au jour le jour,
suivant les caprices de la pensee
et
des aspi-
rations, et qui exercent a la longue sur leur auteur
une influence repercussive, que lui-meme ne soupconne pas. Car, le plus souvent, il n'a Texperience que de
la vie habituelle et
mondaine.
Or, au cours de Texistence
commune,
les per-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
196
echanges de
pdtuels
de vouloirs,
d'idees,
fluides,
.
impriment a une personnalite des variations dans sa marche, des fluctuations dans son allure, des hesitations dans sa pensee...
II
n'est pas jusqu'aux
convictions les plus assises, que ne modifie peu a
peu
le souffle
des ambiances. Le frottement use et
polit insensiblement les tranchantes aretes des in-
dividualites les plus anguleuses.
Mais, dans la solitude,
du dehors
influence directe repliant toujours
complaisance
dans
;
et s'y reflechit
la direction
ne subit aucune
sa propre pensee, se
sur elle-rneme,
repose avec
s'y
avec ivresse
:
aussi le
inebranlablement sa marche,
aftirme-t-il
solitaire
Phomme
ou
le
portent ses habitudes cere-
brales.
De
ces observations,
tegme
:
c'est
on peut induire un apoph-
que Pisolement absolu, qui trempe
caractere, n'elargit pointy Pintelligence
conne indomptable>
— incorrigible
la
les
Phomme
primitif,
le
confuses
forme...
les
Larves
Seigneur eut de-
pour donner naissance a
Eve. Des ephialtes recueillaient ces
s'y fa-
enfants de la solitude d'Adam, revant a
fenime archetype, avant que
double
Ton
aussi.
nous presente
EJne legende ra'bbinique
comme
;
le
aspirations
et
le
leur
temoignage de donnaient
une
Nous esperons qu'on nous entend.
Paracelse enseigne a son tour que ces sortes de
fantomes fois lues.
sont
engendres
qu'on laisse secher au
Son ecole ne
fait
abondamment, soleil
chaque
des vetements pol-
en cela que reproduire Popi-
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
nion des anciens hierophantes
une
:
197
loi
religieuse
expresse interdisait aux peuples de la Grece, d'ex-
poser a la flamme de l'atre les linges taches de
sperme ou de sang menstruel
(1).
L'on aurait tort de croire que ces prohibitions fussent pueriles, ces precautions vaines est
un
liquide myste rieux
emphatique, expansive
;
le
sang
deborde d'une vie
il
prompte a
et
:
revetir,
des
qu'on repand son vehicule, toutes les formes imaginables.
Les abattoirs
et
les
amphitheatres sont
devenus, de nos jours, des seminaires de Larves
sans
nom
:
nous ne souhaitons pas aux sceptiques
d'empoisohner leur atmosphere individuelle par
la
frequentation de ces lieux, tout degoutants de fan-
tomes sanglants
;
que de cas de
n*ont point d'autre origine
folie et d'epilepsie
!
L/idee est a Tintelligence ce que le sang est au
corps
;
aussi
les
cogitations passionnelles engen-
drent des spectres a foison
:
les
pensees libidineuses
developpent des fantomes de luxure
inavouees de
la
;
les
rancoeurs
jalousie determinent de vivantes
obsessions, qui ravivent la plaie des cceurs envieux;
(1)
pruntent a ce dernier la substance biologique
re*
quise
aussi 1'etre obsecle ressent-il une subite im-
:
pression de froid penetrant, et
meme
cons-
a-t-il
cience d'une deperdition vitale assez notable.
Tel est
le
du medium qui
cas
s'efforce
de produire
en public des fantomes astraux. Son vouloir etant habile a modifier Taspect de ces coagulats,
pour peu qu'entraine convenablement,
il
sait,
les revetir
de toutes les formes qu'il arrete en son imagination. Faire apparaitre
une main, un
l'apparence d'un animal, ou
meme
pied,
une
tete,
celle d'objets
de
toute autre nature, tels qu'un meuble, une carafe,
un bouquet,
—
tout cela, pour certains
mediums
extraordinaires, n'est qu'un jeu. •
Cette magie des transmutations louche de tres
pres, d'une part
aux mysteres de
de Vautre a ceux de seule
Ten distingue
la*
Palingenesie
les
:
la
Lycanthropie, ;
une nuance
phenomenes de palinge-
nesie et de lycanthropie se reduisent a des modali-
du double ethere d'un
sations
plante
;
tanclis
que
le
animal
ou d'une
corps astral n'est pas acteur,
mais instrument, dans
l'esquisse des
formes exte-
.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
208
rieures par coagulation d'une larve
;
joue
il
settle-
ment (comrae 1'indique son nom de mediateur plastique), un role d'intermediaire entre la volonte du
medium
lemurien qui constitue l'appendice
et l'etre
iluidique de celui-ci.
Les mediums de cette force ne sont pas legion.
Le plus grand nombre se contente de transsuder une certaine dose de force psychique et d'en saturer leur nimbe,
Indigenes de V Astral (dont nous
oil les
#
parlerons bientot) viennent se manifester battre. Les*
Elementaux,
—
Elementaires,
—
et
tres
et
rarement
s'e-
les
qu'attire ce bain de vie extravasee,
entrent alors en communication avec les assistants et se
mettent volontiers en depense de phenomenes
iluidiques.
Parmi
ces Invisibles,
il
en est pourtant
plus avises et de moins prodigues, qui, n'ignorant
•de
pas ce qui
consume de force nerveuse en de menagent le medium, aux fins de ne
se
pareils jeux^
point tarir en lui la source complaisante sensualile s'abreuve.
temps
mais
possible,
pour prolonger
et,
des badauds
lis ils
en jouissent
le
oil
leur
plus long-
n'ont garde d'en abuser
le plaisir,
;
divertissent le cercle
par d'interminables confiden-
spii'ites
du monde) rimaginatruchement des esprits » fera
ces, dont (de la meilleure foi tive reactionnee -tous les frais -sa
plume,
ses
et le
:
et le
du
«
medium-ecrivain de faire crier
medium
pantomines
et
a incarnations de multiplier
seances qui n'en finissent plus
presumable que
les
au cours de
ses ventriloquies, !...
Du
Invisibles venus
reste,
ii
est
du dehors ne
negligent point eux-memes, pour obtenir des
« effets
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
209
4
physiques
»,
de mettre a profit les Larves qui peu-
nimbe hospitaller de l'Evocateur. La plupartdes mediums, procedant par objectivations de Larves ou par evocation des Elementaux (consciente ou non), en sont quittes pour un peu de fatigue, sauf a payer cherement un jour pareille collaboration, Quelques rares, en qui Ton peut voir plent
le
d'intuitifs occultistes,
en corps
ne procedent que par sorties
astral, partielles
ou completes. Plutot que
subir l'esclavage du pauvre possede que les Larves
devorent tout vif
;
meme
plutot
que d'appeler a
l'aide les capricieux genies des elements, ils pre-
ferent prendre
siir
dangers immediats
soi les frais cle
Texperience,
ber, celle-ci durant, en condition
en catalepsie
(1).
dynamiques
Ils
realisent
et les
— quitte a tom-
seconde ou ainsi
meme
des apports
d'objets materiels, et parviennent a distendre leur sideralite jusqu'a produire tous les
quitaires,
phenomenes
ubi-
— ou sans doute excelleront toujours
les
ma^iciens noirs et
les passifs
ne vont pas sans
deploiement de toute une legion
le
de la medianite, qui
de Larves ou d'Elementaux.
Mentionnerons-nous dont teur
le talent ?
On
ici
ces pretendus
mediums
se reduit a des subtilites d'escamo-
ne saurait trop se mettre en garde contre
Beaucoup de mediums
de magiciens ne peuvent exterioriser leur force,' meme partiellement, sans perdre connaissance et ofTrir les symntomes de la catalepsie c'cst ce que les fakirs de l'lnde appellent dormir du sommeii des Dieux ou des Esprits. D'autres lie tombent dans cette phase lethargique, que s'ils realisent la projection integrale de leur sideralite. (1)
et
:
—
a
LA CLEF DE LA MAGIE NOTRE
210
ces faussaires, ingenieux a toutes les contrefacons
phenomeniques. Rappellerons-nous la manie
mediums
excellents, qu'on voit
dence de
faits
commune
a tant
de-
compromettre Y evi-
probants a eoup sur, par ua deplo-
phenomenes impudemment parfois grossierement simules ? Nous avons fait
rable melange avec des et
ailleurs (1) nos reserves a ce sujet, en
demelant
vraie cause d'un charlatanisme aussi frequent
:
la
elle
reside dans la superbe obstinee de ces glorieux, qui,
met tant leur amour-propre a donner le change sur une maladie oil ils voient leur maitrise, se trouvent accules a la supercherie et contraints de suppleer tant bien que
mal aux intermittences de
cet
Agent
qui les epuise, et qu'ils appellent leur force. II
est a
propos de faire observer, en
effet,
que
la
faculte d'exteriorisation fluidique n'est point nor-
male chez I'homme, a son present degre devolution. Cette faculte "tout exceptionnelle se
developpe
spontanement, ou s'acquiert par la perseverance de TefFort. Spontanee,
on doit y voir
l'effet
ladie veritable, qui se trouve deja
precedent tome
comprendre a bables...
(1)
(2),
cette
et
mentionnee au
dont nos lecteurs doiyent
heure
la
cause
et
Maladie fort enviee, en tous
Le Serpent de
—
d'une ma-
la Genese,
tome
I (le
Torigine procas, et volon-
Temple de Satan),
pages 121-124. II est juste d'avouer, pourtant, qu'on voit de bons mediums tricher d'une manierc inconsciente et en parfaite candeur d'ame. (Cf. le recent livre de M. le colonel de Rochas, VExteriorisation de la Motricite, Paris, Chamuel, 1896, in-8°). (2)
•
Ibid., \\ 411.
LES
MYSTERESDE LA SOLITUDE
tiers contrefaite de
ceux qui n'en sont pas
Pour un medium conscient tif
;
pour, dix
211
atteints.
volontairement ac-
et
mediums loyaux
et
surs qui
sont
strictement passifs, l'on rencontre peut-etre trente industriels douteux et cinquante escamoteurs sans
vergogne. Tel
est,
au surplus,
le
cachet des phenomenes non
simules, qu'un observafeur d'experience ne parvient
a s'y meprendre qu'en y mettant de la bonne volonte. *
Expiorateur, en ce chapitre, des arcanes de la solitude,
nous avons particulierement
insiste sur
la
nature deconcertante des Larves fluidiques, calamiteuses
compagnes de tout
huriiain qui s'entete, in-
sociable et fanatique, a vivre dans Tisolement.
La
voix unanime des premiers siecles Chretiens nous designe la Thebaide
comme
apparitions et des mirages
la patrie legendaire :
ou Jacques Callot a'burine Antoine ferait un pendant planche pittoresque
du Sabbat des
et
des
et la celebre eau-forte
la
Tentation de Saint-
fort convenable
a la
malheureusement assez rare
Sorciers, dont Pierre de Lancre
il-
lustra la secpnde edition de son Tableau de Vlncons*
tance des Maiwais anges (Paris, Buon, 1613, in-4°).
Les Larves
sont,
par excellence,
les spectres
de
la solitude.
Mais au royaume de l'Astral pullulent d'autres races d'e^res spirituels ou pseudo-spirituels, susceptibles le
de se manifester transitoirement ici-bas, par
ministere du medium.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
212
Les uns sont, pour ainsi V Astral
;
dire,
indigenes de
d'autres n'y sejournent que de passage.
Quelques-uns n'y paraissent qu'a enanissionnaires, ou
comme
de chacun en son
traite
les
titre exceptionnel,
ambassadeurs.
lieu.
II
sera
Pourtant, des cette
heure, une classification sommaire ne semble point
hors de propos.
Les principaux Indigenes de TAstral 1°
les
Mirages er rants,
3° les Elementaires,
—
— 4°
sont
Elementaux,
2° les les
(1)
Ombres,
—
;
—
et 5° les
4
mauvais Da'imones. L'on peut aussi ranger dans cette classe les vivantes creations de Flntelligence
de la Volonte humaines, savoir
et
vitalises,
les
la
:
les
Concepts
plupart des Puissances collectives
et
Dominations theurgiques (faux dieux).
Les Passagers de FAstral sont nes,
s'il
est
permis de
dire,
les
Ames humai-
en instance d'incarna-
tion.
Les etres enfin qui ne paraissent dans ce royaume inferieur de la nature que pour accomplir sion, sont les
I.
Ames
— L'apocryphe
glorifiees et les
Anges
une miscelestes.
des Oracles ae Zoroastre vati-
cine d'un feu bondissant, configuratif et plastique
;
d'un feu plein damages et d'echos,
et
lumiere qui abonde, rayonne, parle
et s'enroule (2).
(1)
Nous voulons
dire VAslral
—
proprement
encore d'une
dit
ou inferieur,
faut s'entendre. Certains adeptes de la Science generalisent le terme « Astral », jusqu'a y comprendre les regions mysterieuses ou habitent les Reintegres, dans 1'irradiation plus subtile de la Lumiere de gloire. car
(2)
il
,
naturante,
qiri lui
premier.,
il
peu't
direct em ent,
comnmnique
sans symbol e, la Verite-lumiere. degre,
An
penetre Tessence de la Nature providen-
l'adep^te tielle,
227
—
An deuxieme
cornmuniquer ineme avec 1'Esprit
pur, qui le ravit au Ciel ineffable des Archetypes divins
dans ce cas,
:
il
y a transfusion de
la Divi-
In-
nite-pensee qui se fait humanite-pensante en
telligence de Fadepte, par FefFet d'une intime al-
transmutation
chimie, d'une
formidable
et inex-
pliquee.
La tive
sortie en corps astral differe de 1'extase ac-
car de corps physique semble alors en cata-
r,
lepsie,
actibnne par une vitalite presque impercep-
tible
cependant que
;
plastique (enveloppe tual le) flotte
corps astral ou mediateur
ambnlatoire
Tame
spiri-
et se dirige
ou
il
veut, rattache
au corps materiel par une maniere d'ombi-
lication fluidique.
Nous Tavons deja
Ainsi, la personnalite consciente
astrale
de
dans I'lmmensite de Tether sideral ou
lumiere universelle, qifil est
le
ou bon
lui semble, et
explique.
vogue en forme
va d'elle-meme prendre
connaissance des realites lointaines qui peuvent -
Tint exes ser (2). Mais alors, (1)
Voyez plus haut, pages
—
si
ce sont des notions
178, 184-194.
Exemples, rapportes de Cornelius Agrippa: « C'est ainsi que nous lisons.qu'Hermes, Socrate, Xenocrate, Platon, Plotin, Heraclite, "Pythagore et Zoroastre etaient coutumierenient ravis hors de leur'chair, et qu'ils acqueraient de la sorte la science de l>ien des choses. Nous llsous de menie (2)
228
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
,
d'ordre intelligible qu'elle pretend acquerir,
—
ces
notions ne lui sont.que symboliquement transmises,
par rintermediaire de la lumiere astrale, qui, avant tout configurative, ne parle qu'en offrant a la sagacite
de Tesprit une serie d'images, que celui-ci doit
traduire ensuite,
des hieroglyphe's de
Ce langage concret
sible.
done
comme
le
Invi-
d'emblemes
tissu
et
1'
seul dont la Verite se puisse servir,
est
pour
s'exprimer par rintermediaire de F Astral.
En mode
passif, la
haute Extase comporte aussi
dans Herodote, qu'il y avait autrefois dans File Proconese un philosophe d'un savoir merveilleux, du nora d'Atheus, et que son ame sortait quelquefois de son corps apres de longs voyages, elle y rentrait plus savante qu'auparavant. Pline nous rapporte que Fame d'Hermotine de Clazomene avait coutume de pareilles sorties que delaissant son corps, elle voyageait ca et la, et rapportait ainsi de loin des nouvelles exactes. Et il y a encore de nos jours, chez les Norwegiens et les Lapons, nombre de gens qui quittent leur corps trois jours durant, et racontent a leur retour bien des choses des pays eloignes. Cependantqu'ils voyagent de la sorte, il faut garder leurs corps, et veiller a ce que nul animal vivant ne passe dessus ou ne les touche autrQinent, on dit que ces ame*s ne pourraient y reutrer » (de Occulta philosophic, ;
;
:
III,
50).
De quels
«
animaux vivants
»
l'occultiste
en phase de
bilocation doit-il redouter l'abord, pour sa depouille corporelle : e'est ce que nous laisserons a la subtilite du Lecteur
de discerner. Qu'il n'oublie pas qu'Agrippa nous enjoint formellement de lire entre les lignes de son livre « Que nul ne s'irrite contre nous, si nous avons cache la verite de cette science sous l'ambigu des enigmes, et si nous l'avons dispe'rsee en divers endroits de ce traite. Car ce n*est point aux sages que nous l'avons cachee e'est aux pervers et aux mechants et nous l'avons enseignee d'un tel style, que necessairement le profane n'y voit goutte, mais que le sage n'aura point de peine a y parvenir. » Telles sont les dernieres phrases du traite de la Philosophie occulte.
le
soin
:
;
:
'*
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
deux degres
:
—
Communication avec Lumiere de gloire
1°
essence, dans la
;
229
Nature-
la
—
2°
avec
l'Esprit pur.
Quant a n'est autre
1'extase passive astrale
que la
ou inferieure,
lucidite, soit naturelle, soit
gnetique. Devant le diaphane
du
elle
ma-
sujet visionnaire,
se succedent les images, les formes, les reflets, les
fantomes que roule
le
torrent fluidique
mais
;
la
science occulte peut seule apprendre a distinguer
Tirradiation essentielle
qu'on sache eliminer
Le
du
en sorte
reflet illusoire,
celui-ci,
pour retenir
peril est d'evoquer, a son insu des
celle-la.
mirages
er-
rants adequats a ses pensees coutumieres, et de
trouver par suite, dans une vision estimee celeste, l'eloquente confirmation, •— »- disons
duction fidele
—
mieux
du verbe interieur de sa
la tra-
:
foi
ou de
ses desirs. L'extase passive inferieure a fait bien
des dupes et des victimes
;
la plupart des visions
beatifiques lui Sont expressement attribuables.
Ce qui importe avant tout a Tadepte,
c'est
de
parvenir a se mettre en communication spirituelle avec l'Unite divine
";
de cultiver Tun des degres
c'est
de TExtase active, et d'apprendre a faire parler au
dedans de
soi, vil
atome,
la
voix revelatrice de TUni-
versel, de TAbsolu... Est-il
l'Absolu
done possible au Relatif de comprendre ?
—
Non, sans doute
en s'unissant a vexe ne
Lui...
reflete-t-il
;
mais d'y
Un fragment
de miroir con-
point tout le Ciel
grande voix de TOcean
ne
assentir,
?
Toute
chante-t-elle
la
pas au
LA CLEE DE LA JIAGIE NOIRE
230
cneiax
tune
da
plus humble coqaillage, qui a en la for-
Legende>
la
(cCit
son immense
et
sonore baiser
AinsL FExtase laisse a
?
Fame
Ofu'une heane) FrmpiregnatSiom
—
vecue de FAbsohi,,
one keure,
d' essay er,, ffrt-ee
extasiee (ne fut-ce
die
La notion
L'lnfLni,.
le muxmruire intaiiissahlie
S«i revelaieur, qui coaitient tons les
contenu d'aacun. QoeH'es;
Moi
jouissaoaices
!.
du
sans; etre
Retremper
sa vie indhdduelie a Focean: collectif de la Vie in-
ou asprrer la seve
Gonditioinneei.
—
pur
FEsprlfc
initiation
:
et s'en nourrir
C'est
une
decisive
FAmoux
divin, de la
Bean typique. chemin da priraitif Eden: L« Beau-
celesiie et du.
Re&rouver
le
eoup passent a cote de
meme
senfier, sans
la poxte qui
coraroande ee
apexcevoir cette porfee
eurieux.
y frapp e-t-il, qui et
Le Christ a
il
ne
dit
et aiperretiiF vobis pauci' vero> electi. textes ?
Ah
r
!
saict°
poiint faire
des trois coups mystiques
le seuil
en profane,
ire
c est
:
;
Vm
il
;
tel
re-
heurte
sera pas ouvert
— Petite
mais-il a
et aecipietis
di-t
aussi
—
Comment
que
parfois- eeux-la
:
;
puFsute
Mulii vocati,
coneilier ees
deux
frappent a la
porte, qui ne sont point appeles encore eettx qui. sontf appeles
ou,. la
;
meme
dedaignent d'y frapper.. Peut-etire
voyanit,
sonner
!
meme
a.
one fenetre aovexte' sot Fimmensite de
:
la ILumiere iatelligible et de
V eiite-
spirituelle
;
souvent
m'y frappent pas, ou plus
y frappent; mal. Si done tu aspires a> devenir un adepte, evoque Revelateur qui reside au dernier tabernacle de
souvenir,
le
tout
e-iire
;
impose au Moi
le plus reftgfeux silence^
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
.
afin que le Soi se puisse te refugiant
f aire
entendre,
au plus prpfond de
231
—
et aTors,-
ton- Intelligence,
ecoute parler PUniversel, l'linpersonnel, ce que les gnostiques appellent YAbime... Mais-
faut etre prepare,
il
—
de
et c'est le role
Fhutiateur huinain de surveiller ces preliminaires,
— a defaut
Tevoque etourdinient, voix
celui qui
nam
de quoi l'Abime n'a qu'une voix pour terrible qui
a
te Vertige.
Au
resume,
c'est
un grand
et
sublime arcane que
Nut ne pent parfaire son
eelui-ci. i
initiation,
que
par la revelation directe de VEsprit universel) qui est la voix Ii est
•des
le
qui parle a Finterieur. Maitre unique, l'indispensable Gourou
snpremes. initiations. Nous connaissons les di-
verses manieres d'entrer en rapport avec Lui L'aller chercher, laisser
venir— de
— se
de Le faire venir,
donner k Lui,
part a Sa souverainete
On
sait
—
de
de Le
— ou de prendre,
(1).
de quelle sorte ambigue certains ottvra-
ges de haute science deguisent les Mysteres, telles.
:
enseignes que
ces.
—
a
ouvrages, souvent tres pro-
fonds, semblent a la premiere lecture des libelles
de honteuse superstition. Sous quel voile done les
A un
autre point de vue, les Rose-CroiJt ont classe les •divers- modes de l'extase en quatre categories, selon les (I)
•caracteres
qu'elle
P
affecte
et
les
resultats
qu'elle donne 3° VExtase sy:
VExtase musicate, 2* VExtase mystique, billine,, 4 VExtase d'amonr. Dans I'AppendSce de la troi^leme edition & Au seail du Mystere, nous avons commente •et eclairci la tradition re^ue sur ce point (voy. ce livre, pages 218-224). 0,
3
"
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
232
auteurs ont-ils enseigne cet insigne arcane, dont
nous avons entr'ouvert tique
?
Sous quel voile
ment
tabernacle mys-
ci-# dessus le
?
—
Voila qui est superieure-
curieux. Car c'est pour avoir confondu
Lettre qui tue
»
avec V
«
Esprit qui vivifie
»,
«
la
que
tant d'etudiants en occultisrae donnent a cette heure
dans
spiritisme pur et simple.
le
D'une plume presque unanime,
les
hierographes
notifient qu'il faut evoquer les Intelligences celestes,
comme
seules susceptibles d'enseigner au theosophe
les derniers mysteres. Moi'se sur le Sinai", N.-S. Je-
sus-Christ au jardin des Olives, visites par des
ges
;
—
Socrate et Plotin, consultant leur genie
— Paracelse et son demon familier inclus
:
meau
An-
de
sa,
dague
geant Adonai,
;
—
Zanoni
et
;
au pom-
Mejnour
ihterro-
Toutes ces legendes, selon leur
etc...
plus haute signification, symbolisent ce qui presen-
tement nous
est
connu.
Non pas que nous Tutilite de
s'e
contestions. la possibilite ni
mettre en l^apport avec les Intelligen-
ces superieures, avec les araes glorifi«es. cela n'est
que Magie secondaire,
;
mais tout
initiation
au deu-
xieme degre.
Au
troisieme degre,
les
esprits
disparaissent...
TEsprit demeure seul, irradiant, impersonnel, bouil-*
lonnant a travers Infini qui n'est
les
eternelles profondeurs d'un
pas TEspace
divin, de Vie, de Joie, de
de Beaiite divines
;
;
debordant d'Amour
Lumiere, d'Esperance
gorgeant
Tame d'une
et
ineffable
.
'
LES MYSTEHES DE LA SOLITUDE
233-
omniscience qui l'enivre, sans qu'elle s'en puisse '
jamais saouler.
La
personnalite egoiste se fond, disparait, s'eteint
a 1'horizon
du
corame dans
la
fini
que Fame a deserte. En Dieu^
Nature (l'Eternelle Nature de Been-
me), tout est beau, doux, evident, sublime
formidable
comme un
et
baiser dont on se sentirait
mourir, noye dans la vie
Voyez comment
—
!...
Abraham
le
Juif
decrit,
sous
l'embleme que nous avons denonce captieux, Tac-
complissement de ce mystere
que tu as bien" employe
les
:
—
«
Tu
verras alors.
mois passes,
as cherche la veritable Sagesse'
car, si tu
du Seigneur, ton
ange gardien, l'Elu du Seigneur paroitra devant et te parlera
des paroles
si
douces
toy,,
et si amicales,.
que nulle langue humaine n'en pourra jamais exprimer
la douceur... (1). »
Au cours de ces notes sur l'Extase, nous nous sommes eleves presque constamment dans une at1
La sagesse divine d' Abraham le juif, dediee a son fils Lamech (Mss. xvm e siecle, traduit de Fallemand [1432] r 2 vol., pet. in-8, tome II, page 76). (1)
En
publiant .naguere, sous la rubrique de Notes sur VExtase, un fragment du present chapitre, nous avions transcrit cette merae phrase d'Abraham le Juif, ou nous avions cru « l'Elu du Seigneur apparaitra dedans toy ».. lire ces mots Nous les avions meme soulignes, tant ils nous avaient paru significatifs et profonds. Par malheur, en examinant le manuscrit de plus pres, nous avons constate qu'une surcharge, tres habilement faite, nous avait induit en erreur. II est facheux d'avoir a modifier la phrase dans un sens de banalite mais le texte original portant « devant toy », il a bien fallu retablir la citation en consequence. :
;
;
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
234
mosphere plus pure que est
de la zone astrale
celle
temps d'y redescendre, car tout
encore
dix vieiL
il
;
n'est point dit
ermite pentaculaare,. ni des conse-
quences de son isolement, sur
le
plan des fiuldes
hyperphysiques.
Nous devons, pour clore ce chapitre, toucher un mot des Incubes et des Succubes.. Le lecteur ne sau•
rait s'en etonner, car ces spectres, sont les legitimes -enfants, de la solitude sexuelle..
On. peut paraitre se jouer des lois de la Nature.
mais qui la violente
d'ordre souvent inatt*endu r
la
Mere
avec accompagnement
Derriere ces humiliations
d' humiliations estranges..*
meme,
a des represailles
s'expose
Celeste, toujours indulgente, s'in-
genie a glisser quelque salutalre lecon pour ceux qu'elle juge capables
de s'amender, ou
d'ellebore en faveur
des
un
grain
monomanes encore
cu-
rables. N'est-il point des orgueilleux de la vertu, est des austeres
il
tels,
se
du vice
em gardant
continence, d'eluder la
ils
tourte leur vie
norme
une rigoureuse
sexuelle
!'
tradueteur autorise de Moise fait bien dire au
Createur du nese,
Que de simples mor-
alleches et decus par line vanite. un. peu naive,
ffoittent,
Le
?...
comme
I,
28)
;
monde
:
— Croissez
— Fhomme
seront une
meme
et multipliez (Ge-
se joindra
chair (Genese,
qp'knporte aux mystiques de
la
a la
24).
II,
continence
avis et ces prescriptions ne sauraient etre les purs, les saints, les priviTegies
femme
/,..
Eh
et
Mais ?
Get
pour eux,
bien, qu'ils
.
LETS
ne
31YSTKRES DE LA
SOLITUDE
presompEueux d'une
L'ignorertt plus^ ces
scandaleuse,. pudsqu'elle est anoroiale
en
la lot des; sexes,
en
•epoux,
se
se de,robant
eux de chair
235
veartu
en reniant
:
ramour (Tun
refusant a
au baiser d'un etre corame
aux degra-
et d'os, ils se smrt designes
dantes promiscuites de Fin visible et voues dfeux-
memes aux
steriles
Sans doute,
il
embxassements des-faatom.es-
ou
est des cas
sohae se legitime logiquement
la
continence ab^
mais nous verrons
;
iout a Uheure a quelle quotite negligeable
se
ils
reduisent.
exemples assez
Si Foil excepte d'ailleurs les
fre-
quents dfatrophie par non-usage des organes phy-
—
siques,
-
a quoi correspondent parall element la
degenereseenee
de-
certaines fonctions du. cerveau,
et quelque alteration,
moral
:
au moins
partielle,,
a part ces cas pathologiques d'une castra-
tion sans chiruTgten ni scalpel,
il
est certain
sevrant leur coeur et leurs sens de toute tion,,
du sens qu'en
satisfac-
ces fideles. d'uit inflexible celibat n'ont
abolir en eux ni la virtualite de ni T appetence
au
1'
amour
plaisir physique,
—
pu
sentimental, et
schisma-
tiques desorientes du sentiment co-mme de la sensation, ils aim-en! sans but, ils desirent sans objet.
Leur verbe interieur s'empare des
lors de ces preoc-
cupations, pour les formuler. *
Or, tous les verbes sont createurs.
—
verbe imperatif objective ee qu'il veut, verbe dogmatique realise ee verbe appetent evoque Ici,
pour eviter
les
Comme eomme
le
le
qu'il affirme, ainsi le
et susctte ce qu'il convoite.
redites,
nous renvoyons
le
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
236
i
Lecteur a notre theorie des Larves
et des
Concepts
y trouvera Fexplication du choc eh retour que ces fantomes exercent sur les auteurs de vitalises
il
;
leur existence.
Ce qui
pour
est vrai
les
individus ne Test pas
moiris pour les collectivites humaines,
communs
tentialite creatrice des
—
et la po-
vouloirs se deve-
loppe et s'accroit en progression geometrique, et en raison directe du nombre. des etres rassembles sous
une
meme
oriflamme, tous epris d'une chimere iden-
tique ou fervent s d'un
meme
ideal.
La sans doute
reside la force des plus sublimes
comme
des sectes les plus excentriques et
religions,
des
communautes meme
Le consensus des la lettre
pour ses
homet rompt
ainsi le
l'equilibre
moins respectables.
—
sorciers cree le sabbat en Astral
;
du fanatisme musulman cree a fideles le paradis reve par Ma-
ainsi le consensus
;
les
consensus de certains mystiques
du monde hyperphysique, en y
creant des tourbillons de folle et contagieuse ex-
—
tase...
faire,
My $t ires
de
la
multitude
:
la
Roue du Devenir.
Mais revenons. a YIncube
ment
dits,
sion d'un et
:
et
au Succube propre-
ou plusieurs ne veulenf voir que Texpres-
my the
suranne, les figures personninees
purement poetiques
guere
voila qui va
en partie, l'objet de notre troisieme chapitre
intitule
,
:
la Pollution
d'une
chose
qui ne Test
nocturne. Ceux-la, pour accuser
avec decence ce petit desagrement intime et assez ridicule en soi, disent
Mais
les anciens,
simplement
—
:
fai
estimant que
reve...
les
diverses
237
LES MYSTERES DE LA SOLITUDE
angoisses du sommeil
sont dues a la malice de
certains etres fantastiques (1), pernicieux
demons
qui se plaisent a molester, etouffer et tourmenter le
dormeur, en pesant sur
malveillant ou libidineux,
de tout leur effort
lui
—
anciens confon-
les
daient volontiers les idees de pollution nocturne et
de cauchemar.
Les grecs ont synthetise
deux, en les personm-
les
vague d*Ephialte
fiant sous Tappellation assez
cine
sotaXXoj, je
(racine
:
m'elance sur)
;
le
mot
(ra-
latin Ihsultor
temoigne par son
in sulto, je saute sur)
etymologie que cette conception n'avait pas varie,
en passant de Grece a Rome.
Le vocable k^'Jlzr^: qu'on a traduit par cauchemar, offrait done un double sens. « L'Ephialte, dit le bon Pierre Le Loyer, estoit vne maladie populaire et epidemiale
»'...
et
il
ajoute
:
«
le croiray
qu'il
y
.auoit quelque chose d'extraordinaire, voire super-
naturel en l'Ephialte de
Ne haussons pas
les
Rome
(2). »
epaules a la legere
:
cette
opinion du Conseiller au siege presidial d'Angers est tres
remarquable. Notons bien
miale
non point contagieuse.
et
Or, qu'est-ce qu'une epidemie
morbide, exterieur au malade,
?
qu'il dit epidd-
— C'est un agent
et
qui,
repandant
Ces deux opinions sont un peu extremes. Toutes deux, dans la moyenne des cas, expriment une part de la verite. C'est la meme question, envisagee sous deux faces difTerentes. On trouvera, dans notre theorie des Larves, le moyen de concilier ces deux appreciations d'apparence inconciliable. (2) Tome I de VHistoire des Spectres (Paris, Buon, 1605, (1)
in-4, p. 97).
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
238
rinfection dans une zone parfaitement determinable et circonscriie,
in grand
frapp e d'un xa&me mal
nombre des hires vivants qui s'y trouvent inclus. La zone dangereuse s'etend-elle ? Gndit Fepidemie a gagne elie est ici, elle s'arrete la... II s'agit done .:
;
bien d'une cause xeelie, objective, en dehors des etres qui en eprouvent les effets. •C'est
en xevenir a
Pare Tbyree, doni
examples la
la these des
le livre
Loca infesta du
appuie sur de nombreux
viealle idee traditioniielle
des lieux han-
ids.
Parmi
ceux-ti, les cloitres ont ton jours tenu Le
premier rang. Cela devaii ils
etre,
puisqu'a tons egards
un terrain remarquablement propre* production comme an developpement des Lar-
constituent
a la
ves en general, et plus particuliexement de Ylncufye et
du Succube.
;
de sorcellerie en present ent la preuve
les dossiers officielle,
L'itistoire ecclesiastique le constate
revetue d'une sanction juTidique
;
enuri
l'unanimite des traditions populaires, locales, viendrait,
pour
.pen qm'H
parut necessaire, en fournir
l'eloquente confirmation. D'ailleurs,
moyen et
tout
le
moj^en age,
—
I'asoetique
age, avec son fanatisme d'austerite fievreuse
chagrine,
—
-
a vecu,
binage regie avec
si
Ton pent
dire,
en concu-
les Invisibles.
Voulons-nous des
faits
medecine en foisonnent,
modernes
et e'est
? "Les livres
de
au docteur Calmeil,
pen sons-nous, que revient f honneur d' avoir introduit dans le vocabulaire medical le ternie assez
LES IViySTERES DE LA SOLITUDE-
piquaut les
(1)
23d
— D'autre
'd'.HysieTodemonopathie.
missionnaires catholiques en Chine sont
nous garantir nieurtrier
etrange
le
.pour
caractere egalement epidemique et
qu'affecte
(2),
la,
part,,
en
mal
Extreme-Orient ce
sous Tetreinte duquel succombent des
populations entieres, et que les indigenes qualifient
de commerce d'amour avec les Esprits. plus d'un coit en astral, pendant crise
de
Dans nelles,
veille,
s'agit
sommeil ou
consommees, conditions
nous ne nions pas
pas
la
rela-
plus souvent a (3).
d'ailleurs exception-
la possibility de copula-
humain avec un Elemental
N'implique-t-il
conscient
le
avec des spectres objectives
certaines
.tion d'un etre
(1)
ne
somnambulique, mais bien de veritables
tions charnelles, l'etat
le
II
un aveu
tacite
(4)
ou un
et peut-etre
in-
?
M. Gougenot 'des Mousseaux cite, entre autres, les RR. PP. Desjacques et Lemaitre, comme particulierement edifies sur le chapitre de ces incroyables epidemies. Les indigenes qui en sont atteints, meurent a l'echeance de quatre k cinq ans, dans la consomption et le marasnie. (2)' Un troisieme missionnarre ecrit: « Cest une maladie presque endemique de certaines provinces de la Chine que nous avons explorees ; nous l'appelons la maladie du Diable ».. Consulter les Hauts Phenomenes de la Magie, (Paris, Plon, 1864, in-8, pages 392-393). (3) Quant a la possibility du coit dans ces conditions, et sans engager une discussion scabreuse sur les difficultes 11 suffirade dire que qu'on pourrait soulever a cet egard, les objections s'evanouissent au gre de ceux-la qui ont vu et touche les phenomenes de materialisation, totale ou partielle, ephemere ou durable, qui s'operent par Tentremise de quelques mediums. (4) Un theplogien catholique du xvn° siecle, le R. P. Sinistrari d'Ameno, capucin (1622-1701), a tres curieusement examine ce probleme, au double point de vue des faits observes et de la doctrine theologrque. Son ouvrage latin,
—
240
LA CLEF DE LA'MAGIE NOIRE •
#
Elementaire condenses, ni
celle
du
viol
accompli par -
*
le
magicien noir'en sortie de corps
reste
deux cents ans manuscrit,
astral...
n'a ete
Mais sur
traduit et publie
qu'en 1875, par les soins de Pediteur Liseux. Son titre est significatif de la demonialite et des animaux ixcubes et succubes, oil Von prouve qu'il existe sur terre des creatures raisonnables autres que Vhomme, ayant comme lui un corps et une dme, naissant et movant comme lui, rachetees par N.-S. Jesus-Christ et capables de salut et de damnation (Paris, Liseux, 1875, in-8). Le Sinistrari d'Ameno decrit la nature des Esprits elementaires et leurs relations avec l'homme, en des termes assez souvent corrects, au point de vue de la Science occulte. On dirait d'un Paracelse devenu casuiste et controversiste romain, mais ne retractant que le moins possible de ses theories hermetiques. Les Incubes et les Succubes ne seraient point, selon lui, des demons d'enfer. Ces creatures « seraient des animaux raisonnables, munis de sens et d'Organes corporels, ainsi que l'homme; toutefois elles differeraient de 1'homme, non seulement par la nature plus subtile de leur corps, mais par la matiere. En effet, l'homme a ete forme, comme le constate I'Ecriture, de la partie la plus epaisse de tous les elements, c'est-a-dire de boue, melange epais d'eau et de terre ces creatures, au contraire, seraient formees de la matiere la plus subtile de tous les elements, ou de Pun d'eux ainsi les unes tiendraient de la terre, les autres de Feau, ou de Pair, ou du feu... » (page 79). Le pere Sinistrari ajoute, quelques feuillets plus,loin Nous admettrons encore que ces etres naissent et qu'ils meurent qu'ils se divisent en males et femelles ; qu'ils ont, comme les hommes, des sens et des passions ; que leur corps se nourrit et se developpe toutefois, leur nourriture ne doit pas etre grossiere comme celle qu'exige le corps humain, mais une substance delicate et vaporeuse, emanant, par effiuves spiritueux, de tout ce qui, dans la nature, abonde en corpuscules tres volatils, etc... » (page 83). Vers Pepoque oil le Pere d'Ameno ecrivait ce traite, Pabbe de Villars publiait son Comte de Gabalis, 1680; in-12, qui traite egalement des Esprits elementaires et de leurs rapports avec les hommes. Mais Pabbe de Villars, interpretant au pied de la lettre les allegories des Kabbalistes (Voy. Au seuil :
R
:
;
:
la sphere-
tours,
de sa
rotation? N'est-ce point qu'elle touche au' sublime,
Teloquence hieroglyphique des auteurs du Tarot, habiles a preciser, en cette simple image,
ment
et le
fond qui
le
Pourquoi du rapport mysterieux
lie
Com-
et
a la decheance de 1'Adam celeste, la
creation de funivers physique et rouverture cycle temporel
Au
pro-
du
?
point de vue du total Cosmos, envisage
non
plus dans les principes de sa genese, mais dans le fait de son
terminisme
moins
gouvernement occulte,
significatif
de la Providence, lonte, et le
demon
le
de son de-
ne
notre pentacle le
:
et les ressorts
sera
pas
sphinx deviendra Tembleme
cynocephale, celui de la Vo-
celui
du Destin.
Or, ces trois Puissances
rectrices
du
Cosmos
constituant en verite sa triple nature, intellectnelle, psijchique et instinctive,
gique entre
les
—
voila la transition lo-
vues qui precedent
et
un autre ordre
de correspondances non moins essentielles.
Que
si
"nous passons en effet de
a I'Ontologie, la dixieme clef
Cosmogonie du Tarot nous revelera la
LA CLEF PE LA MAGIE NOIRE
254
la constitution ternaire de tout etre
Esprit,
:
Ame r
Corps.
Le sphinx symbolisera Yelement ou
et male,
le
soufre-principe
A +
^ es Alchimistes
Typhon, Yelement corporel, passif
&
sel
rera
moyen terme
et
;
feminin, ou le
— Hermanubis,
des alchimistes;
le
spirituel, actif
enfin, figu-
entre TEsprit et le Corps
:
Yelement animique, ou Mercure q des alchimistes,. qui est androgyne, c'est-a-dire actif relativement
au Corps
et passif
a Tegard de l'Esprit
(1).
Ceci nous donne la polarisation generate de cha-
que tif,
etre
—
,
le
:
pole positif, +> l'Esprit
Corps; centre d'equilibre,
FAme
D'ailleurs, l'Esprit,
pole nega-
;
,
l'Ame.
envisages
et le Corps,
separement, presentent chacun son ternaire de polarisation bien distinct et
neutre equilibre
;
pole positif, pole negatif,
:
—
ainsi qu'on peut s'en ren-
dre compte en etudiant a ce point de vue fique
schema publie par Fabre
Histoire philosophique
d'Olivet,
da Genre humain
le
magni-
dans son
(2),
en une
Voy. Pestampe du Grand Androgyne de Khunrath, que nous avons reproduite au Seuil du Mystere, et le Commentaire que nous en avons donne (pages 129-150). A un autre point de vue, car tout est dans tout, les hermetiques, pour qui le Soufre (universel ou specifie, volatil ou fixe) est toujours le Pere ou principe actif, envisagent le Mercure comme la Mere, ou principe passif, et le Sel comme le Fils, ou produit de Tunion du Soufre et du Mercure, du Pere et de la Mere, de FActif et du Passif. Cf., au chap. VII, notre precis d'art hermetique. e (2) C'est la 2 edition (1824) de son Etat social de I'Homme^ publie en 1822. Le schema ne se tfouve point dans les exemplaires du premier tirage. (1)
—
—
LA KOUE DU DEVENIR
planche hors texte
qui
fait
un grand nombre
ddfaut dans
Mais
(1), et
ici les
malheureusement
d'exemplaires.
— Nous sommes ame-
c'est loin d'etre tout.
nd a faire connaitre
255.
principes d'un systeme
de polarisation double et sextuple, applicable a tous les etres vivants,
depuis les Puissances constitutives
de rUnivers envisage
comme
tel,
humble exemplaire individuel qu'on soit
chez 1'homme, soit
meme
jusqu'au plus veuille choisir,
dans
la sdrie
ani-
male(2). Cette loi d'universelle polarisation des dtres constitue
Tun
des arcanes les plus occultes de la Magie.
Sa revelation precise s'adresse aux seuls initios... C'est un joyau qu'on detache en leur faveur de cet ecrin magnifique ou PAntiquite" sacerdotale entassa les tresors
de son esoterisme
:
profonde reserve
du passe, ou l'avenir peut longtemps puiser a mains pleines, sans nul risque d'en tarir scientifique
les richesses.
Nous ne sachions pas que cette theorie ait jamais ete divulguee. Le docteur Adrien Peladan lui-meme n'en fait pas mention dans son livre genial de Y Anatomic homologiqne la connaissait.
Du moins
est-il
certain qu'il
Josephin Peladan transcrit en
dans Tintroduction (1)
(3).
qu'il
a mise en tete du livre pos-
Inseree a la page 26 du tome
Jusque dans
effet,
T.
regnes vegetal et mineral, on pourrait relever des analogies, susceptibles d'etre rattachees a cette (2)
les
loi. (3)
V Anatomic
homologiqne on Triple dualite dn corps
humain, Paris, 1887,
in-8°.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
'256
1hume
de son frere, une page tres remarquable
d'une brochure anterieure, ou fait
une allusion directe a
le
docteur Adrien
la loi de polarite cere'bro*
deduit ingenieusement Tune de ses con-
se,xuelle, et
Quant aux autres ouvrage$ du meme que nous avons pu cohsulter, il ne s'y trouve
sequences.
*
,genre
pas vestige de cette theorie.
Nous parcourions naguere excellente
revue d'occultisme,
prematuree empecha seule de mettait, et ce qu'uri
du Lotus,
la collection
qu'une disparition tenir ce qu'elle pro-
bon Iexique des matieres
tionnees par ordre en eut fait a coup sur
:
collal'en-
cyclopedie theosophique des etudes boudhistes en
La page
France.
yeux un
102 du premier tome mit sous nos
du Theosophist),
article (reproduit
trouve pose, sous
la
oil
se
signature N. C, le probleme de
la polarite" humaine, a propos de deux livres parus
quelques mois auparavant
Chazarin
(1),
Tautre
de
?
Tun de M.
M.
le
le
docteur
Professeur
Dur-
ville (2). t
Tout en rendant justice au merite com me a
la
courageuse initiative dont firent preuve ces deux *explorateurs d'un
aborde, au
nom de
deux ouvrages. Ce
monde
assez nouveau, M. X. C.
la science occulte, la critique des
n'est guere le lieu de
resumer
ces opinions. Bien que le censeur nous paraisse, a vrai dire,
(1)
sinon partial en faveur du docteur
Decouverte de
la Polarite
humaine, Paris, Doin, 1886,
in-18. (2)
Traite experimental et therapeiitique du magnetisme,
1886, in-8°.
,
LA ROUE DU DEVENIR
257
du moins un peu severe pour M. Durville, dont Touvrage est des plus remarquables, nous ne
•Chazarin,
pretendons point decider a qui revient decouverte,
la il
y
meme
ni
examiner
si
la pal
me
de
decouverte
a.
lui-meme que nous mettrons sur
C'est le critique la sellette.
cueille et
II
nous
avec la curiosite cons-
offre,
ciencieuse d'un erudit herboriseur du Mystere, certain qu'il
nombre de
details d'un reel interet
nous permette de
—puisqu'il prend
lui
marquer notre
la parole
nom
au
un
mais
;
surprise,
de FOccultisme,
negliger les grandes avenues de la scien-
de
le voir
ce,
pour battre
~
buissons a la recherche de ses
les
fleurettes.
Sans doute,
les
amateurs de physiologie secrete
seront heureux d'apprendre
(s'ils
ne
le
savent deja
que dans Thomme il y a sept forces, correspondent aux sept principes analytiques de M. Sinnett, et
que chacune de ces forces
son plan special
du corps
d'activite
est positive,
teres et les nerfs
se polarise a part sur
;
la moitie droite
Tautre negative; que
moteurs sont de nature
les veines et les nerfs sensitifs
que deux
que
les ar^
positive,
de nature negative
;
liquides de caractere chimique different,
separes par une cloison poreuse, generent, ainsi
que
l'a
demontre M. John Trowbridge, un courant
d'electricite:
d'ou
il
que
resulte
rendosmpse,
s'exercant a travers les tissus de Torganisme, doit
donner naissance a un courant
;
— qu'enfin,
le
de est legerement positif pour la poitrine,
'7
couet la
LA CLEF DE V LA MAGIE NOIRE
258
main quelquefois negative pour
le pied,
quelquefois
positive.
.
y a beau temps que les etudiants en occultisme savent ces choses et quelques autres de meme II
importance les et
du
les eussent-ils oubliees,
:
reste,
analogies des revolutions de Ieve, d'une
que
part,,
de l'autre, l'etude du Pentagramme ou de TEtoile
flamboyante appliquee a
la physiologie, leur per-
mettraient de reconstituer geometriquement tous ees rapports.
L'auteur de Tarticle cite fort a propos la Kabbale et
renvoie au glossaire de Rosenroth (tome
I
de la
Kabbala Denudata), ou
se trouvent d'interessantes
notions sur la polarite
entre autres la localisation
:
de Taxe magnetique dans l'axe du systeme cerebrospinal, ce qui semble,
en
verite,
d'un interet deja
capital.
Mais ce que parlant au
nom
les
etudiants ignorent et ce que,
des maitres,
—
il exit
—
etd sans doute
a propos de leur enseigner, c'est la grande loi de Tequilibre vital,
cette?
loi
synthetique
qui permet de deduire tant d'autres
bant a
et
rigoureuse
lois, et,
la fois les trois foyers d*activite
englor
qui consti-
tuent la vie de tout etre, sert d'infaillible criterium
pour
localiser a priori,
non seulement
la bipolarite
de chacun des trois systemes dynamiques, tellectuel,
Tanimique
et Tastral,
—
—
Tin-
mais aussi
les-
termes d'une polarisation qui s'affirme cruciale, en
mode double taire, et
de reciprocite inverse
et
complemen-
qui va de Tintellectuel au physique, d'une
LA HOUE DU DEVENIR
part,
de
259
de l'individu male a 1'individu femelle,
et
l'autre.
C'est bieri
la,
non pas
—
de la biologie occulte,
composition des aimants, verselle,
et,
d'autres
:
ailleurs, la
dite
—
en magie,
une
loi
absolue
clef
clef de la
vraiment uni-
par surcroit, revelatrice d'une foule par exemple, de la Sociologie
celles,
de l'Histoire primitive
;
ou
(si,
et
nous elevant du
plan terrestre a des plans superieurs d'existence,
nous voulons generaliser),
celles de la
Cosmogonie
de la Theogonie occultes.
et
/**
Nous
dans l'esoterisme
voici derechef
cret des temples antiques. loi
le
plus se-
La connaissance de
cette
pivotale n'etait transmise qu'au seul Epopte*
par voie traditionnelle
ment solennel
et sous la garantie
d'un ser-
Non pas qu'une pareille par un aphorisme immoral
et terrible...
revelation se traduisit
ou dangereux en
soi
;
mais
elle
permettait de fabri-
quer un passe-partout, a l'habile emploi duquel n'etait
guere-de portes, dans
le
il
sanctuaire, qu'on
estimat susceptibles de resister. Or,
si le
genre fermait la il
du,
ou quelquc motif du meme bouche a- M. N. C, du moins aurait-
secret jure
— montant dans
juger ex cathedra
MM.
la chaire
Durville et Chazarin,
montrer l'existence d'une duire
celle,
theosophique pour
loi
— de-
de synthese, et en de-
plus particuliere deja, mais encore ge-
nerate, d'une loi de polarite chez
l'homme.
Quant a nous, que nul engagement ne
lie,
nous
allons prendre a tache d'exposer au bref cette theo-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
260
*
rie,
et
com me
large
rigoureuse
l'univers, simple
comme une
comme
la nature,
equation d'algebre
:
nean-
moins, pour ne pas nous ecarter du point de depart
de cete digression, nous entendons, la formule generale
une
en restreindre Tapplication
fois enoncee,
toute schematique a la physiologie de
pour mieux
dire, a la biologie
de
1'
rhomme,
ou,
Androgyne hu-
main.
Le Lecteur nous saura
de laisser
gre, peut-etre,
a son intelligence sagace le soin, d'ailleurs facile, soit d'en etendre
versels, soit
speciaux.
La
loi
La
au contraire de
la restreindre a de plus
„
peut se formuler en ces termes
Le male gatif
F adaptation a des objets plus uni-
dans
est positif la
sphere
dans
la
:
sphere sensible, ni-
intelligible.
femelle, par contre, est positive dans la sphere
intelligible;
negative dans
la
sphere sensible.
Inversement complementaires, melle sont neutres dans
la
le
male
et la fe-
sphere mediane du psy-
ehique. Cette similitude animique (1) leur seul point de fusion. Cest
est
moralement
la
mime charte
d'En haut qui consacre Videntite de^la race, entre 1
individus de sexe oppose
(1)
Que
si.
Ton
.
etait porte a
mettre en doute cette simili-
en songeant quelles nuances tres marquees differencient les ames masculine et feminine, nous prierons qu'on
LA ROUE DU DEVENIR
Devenir core
(1)
273
Beaucoup de philosophes en sont en-
!
la.
— Tout
se modifie, disent les uns,
au gre du divin
Vouloir.: la Providence est la cause voilee, r Agent
secret et la niesure occulte de revolution univer-
—
selle.
He! non, repliquent
les autres:
vous meconnaitre qu'une inflexible
pouvez-
enchaine
loi
a la cause, necessairement? Le determinisme
l'effet
est absolu,
ou
n'est point:
— Et
fatal Devenir.
du Destin
la liberte
seul decoule le
humaine, protestent
d'autres philosophes, qu'en faites-vous? C'est la Volonte qui engendre et regie le Futur: et le Devenir n'est autre
que
le
mode normal
de sa generation.
Nulle de ces trois Ecoles n'est meprisable, car
chacune enseigne une part de
la verite.
Les
trois
Puissances qu'elles preconisent isolees concourent a motiver Tordre des choses futures; tout
myste-
le
re de TAvenir reside dans la loi de leur mutualite
feconde. Loi creatrice et capitale se et voilee
comme
le
Futur
s'il
qu'elle
en fut: abscon-
commande. Loi
sibylline par excellence: tout art divinatoire doit,
pour
etre serieux 5 fonder ses regies sur la
algebrique de son enonciation;
mode
cee en
intuitif
ductif, conscient
prophetie, exer-
rationnel, extatique
ou non, ne
se justifie
ou de-
logiquement
La plupart des ecrivains qui m'ont precede dans carriere n*ont vu qu'un principe la oil il y en avait trois.
(1)
la
ou
et la
formule
«
...
comme Bossuet, ont tout attribue a la Providence les autres, comme Hobbes, ont tout fait decouler du Destin *et les troisiemes, comme Rousseau, n'ont- voulu reconnaitre Les uns,
;
;
partout que la Volonte de l'homme. toire philos.f
t.
I,
»
(Fabre d'Olivet, His-
p. 55).
18
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
274
que par revaluation d'un calcul de
probabilites, qui
se puisse chiffrer sur la valeur reciproque de ces trois facteurs,
combines
de cette souveraine
et
proportionnes en raison
loi.
quand ils promulguent aphorismes suivants: une cause etant donnee r
Les les
fatalist es disent vrai,
l'effet s'ensuit irresistible. L'effet git
comme
cause
l'oiseau
dans
inclus dans la
produit, l'ef-
l'ceuf. Sitot
devient cause a son tour 5 pour engendrer de
fet
nouveaux Mais nent
les
effets, et ainsi
de suite, a perte de pensee.
innombrables causes existantes s'enchai-
et se
combinent, s'enchevetrant de
telle sorte
qu'elles produisent, conjoint em ent
ou separement,
des effets varies a
qu'en depit du
l'infini.
Si bien,
plus rigoureux determinisme, l'effroyable complexity des
combinaisons rend impossible
le calcul
des
effets a naitre.
Les mystiques de faisant
la Liberte n'ont
emaner toute chose de
Vouloir adamique, dont la plus
que ne
la
pas
quand,,
tort,
la libre initiative
rbomme
actuellement
est
haute expression incarnee,
ils
soiitiennent
Volonte serait encore toute-puissante
s'etait divisee,
cycle temporel;
du
si elle
d'ou la chute, et l'ouverture du
— quand
tacles fatidiques qu'elle a
ils
ne voient dans
les obs-
maintenant a combattre,
que l'expression, en quelque sorte consolidee, d'un vouloir antagoniste au passe;
dans
le
Destin (cette Puissance
solublement de
—
l'effet
a la cause),
quand
meme une
la Volonte, savoir: la garantie
ils
qui
saluent
lie
indis-
sorte d'attribut
de perennite des
LA ROUE
DEVENIR
I)U
21
libres volitions anterieures, irreductibles et vivaces,
a l'epreuve contre les possibles retours de cette Volonte
meme,
et
prolongeant desormais leur essor
palingenesique a travers la succession: des apparences..
Les avocats de
Providence, enfin, ne
la
sonfc pas-
nioins veridiques, lorsqu'ils celebrent ['irrefragable et paciftque
imprime a
impulsion que la supreme Puissance
l'Univers: Vinfaillible empire exerce sur
—
toutes chases par cette Prevoyance mater nelle,
meme
qui est ^intelligence
immediatenient
sur
Thomme,
inspiration, persuasion; et tin,
de la Nature,, et qui agit illumination,
mediatement sur
le
Des-
par Y inter mediaire de 1'homme, capable de mo-
difier celui-ci, soit tes, soit
dence
en combinant
edlfie
comme
les
causes existan-
en en creant de nouvelles. Ainsi la ProviFAvenir, sur Les plans de la sagesse;
repugnant a jamais eontraindre a violenter la regie
pas moins sur 1'une le
par
dernier
mot
et
la liberie
humaine,
du Destin, n'en
sur l'autre.
En
et,
inline
cas de conflit,
reste toujouars a la Providence.
Les
deux ant res Puissances peuvent bien contrarier momcntanemertt ses desseins, en retarder Pexecution. Mais qu'est
le
temps, pour- la divine Sagesse? Rien
ne prevaut, en definitive, contre videntiel,
«
Tevenement pro-
precisement parce qu'il
dans sa forme,
et qu'il
est
indifferent
parvient tou jours a son but
par quelque route que ce
soit: c'est le
Temps
seul
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
276
et la
Forme qui
varient.
La Providence
nee ni a Tun, ni a l'autre
n'est enchai-
(1). »
Nos lecteurs savent deja comment Tame humai-
comme
ne, placee ici-bas entre l'esprit et le corps,
entre tre,
un
legitime epoux et
un seducteur de rencon-
decide de sa vie future et en determine
le
ryth-
me, selon qu'elle se comporte a regard de Tun de l'autre amant, qui d'en haut et d'en bas la eitent: soit qu'elle se
qu'elle s'obstine
une
voue a
et
solli-
la fidelite conjugale,
ou
dans un adultere degradant. Or,
stricte analogie
homologue l'Univers
total
au *
moindre individu qui
le reflete,
en
le
resumant; car
identique est l'essence des etres et des choses. Tout
du Grand Adam, l'Adam Kadmon du Zohar... Providence, Volonte et Destin sont au Cosmos intesort
gral ce
que
les trois vies spirituelle,
instinctive sont a l'exemplaire
Volonte
(soit collective,
soit
psychique
humain. Aussi
et
la
individu elle), insepa-
rable de l'ame (universelle ou particuliere), devient
Partisan du Devenir, en collaboration avec la Pro-
vidence et
le
Destin, disons
avec l'Epoux celeste ou
le
— en commerce
mieux
Fatum seducteur
Cependant, en consequence de
du genre humain,
la
(2).
chute univer-
pages 53-54. (2) II convient de notifier, en passant, que la grande loi de sexuelle polarisation trouve a s'appliquer ici, par analogie necessaire. Qu'on ait le talent de manier avec art la clef que nous avons fournie, et Ton sera surpris de la fecondite avec laquelle se deploieront, et la genese des principes et le processus des consequences, dans l'ordre tant universel, que (1)
Hist, philos.
particulier.
t.
I,
LA ROUE DU DEVENIR
selle et
la
277
de la materialisation qui en fut
le resultat,
Volonte generale se trouve astreinte a Tengrena-
ge du Destin;
comme Tame,
chute individuelle
de son incarnation terres-
trouve assujettie aux exigences de Torga-
tre), se
nisme physique. Volonte et le
(lisez
en consequence de sa
est des rapports forces entre la
II
et le Destin,
de
meme
qu'entre la Psyche
Corps.
Tout un monde de mutualites en procede, ineluctablement: contraintes reciproques, repercussions, echanges... Mais, en depit de cette
cee entre l'Anie et
Destin:
le
Tame peut
communaute
Corps, entre la. Volonte et
le
s'interdire de multiplier par sa
nombreux
faute ces points de contact trop
deja, et
vivre dans Tintimite de la vie intellectuelle, en
merce avec
for-
l'Esprit pur.
La Volonte peut
ment gouverner de conserve avec
com-
pareille-
Providence, en
la
eludant les ecueils' du Destin. Ainsi, Providentialistes, Fatalistes et Volontaires
exclusifs ont raison
chacun pour une
ciliant leurs systemes, ils pourraient,
accord, determiner la et d'equilibre
qui leur
si
manque
pour un tiers
tiers
con-
d'un coramun
isolement. Et, pour
la verite sur ce point,
la genese pouvait etre eclaircie
des evenements a echoir, attribuables pour
En
supreme formule de synthese
enoncer en mode exoterique
nous dirons que
part.
un
elle
nous
revel erait
du Destin, Volonte, pour un
tiers a la fatalite
a 1'initiative de la
a Tinstigation de
les
la
Providence.
Seulement, qu*on y prenne garde: cette reparti-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
27-8
tion proportionnelle semblera Je plus souvent erronee, par suite d'une illusion d'optique mentale; cela tient a Fexercice
constamment occulte
cle
Finiluen-
ce celeste ici-bas. L'action providentielle deiie Fob-
servateur, parce qu'elle est mediate, et ne s'exerce
mode
qu'en
nisme
le
fatidique.,
sous Fapparence du determi-
plus strict; ou en
mode
sous celle
volitif,
de Finitiative humaine la moins contrainte qui
—
homme, par exemple, apparait tres d'accomplir un acte donne, et Faccomplit en Tel
mais
la
Providence
doute, car
il
libre effet;
interieurement a ce
l'inclinait
faire: dira-t-on qu'il a
soit.
librement voulu
et
agi? Sans
pouvait resister a Taction celeste; mais
spontanement? Non
point, puisqu'il a voulu et agi
en conformite de Finspiration d'En haut
— D'autre
part, tel evenement, qui apparait fatal ement necessity
par une cause anterieure,
semble par
et
la res-
au pur Destin, fut prepare de longue date
sortir
et
suscite par la Providence, qui, inspirant Fintelli-
gence d'un Elu, ou meme' utilisant pervers, a •Fautre, nir, la
fait,
en temps
malice d'un
utile, seiner
par Fun ou
ou par tous deux, dans
le
champ du Deve-
graine d'une plante qui leve a son heure en
plein terreau fatidique. tielle
la
— Voila Faction
providen-
deguisee, au premier degre en action volitive,
au second degre en action fatidique, ainsi que nous Favions fait pressentir.
En resume,
des trois Puissances collaboratrices
dont depend Favenir, la seule Providence peut prevoir a coup sur, en decidant ce qu'elle fera, et pro-
LA ROUE DU DEVENIR
mulguer
la niarche des choses,
279
en statuant sur
l'es-
sor de sa piopre initiative.
Theoreme
evident,
corollaire: c'est
d'ou procede
un
irresistible
que Inspiration d'En haut peut
seule conferer au prophete
une intuition certaine
des choses futures. Encore ce dernier ne les percevra-t-il
qu'en puissance d'etre, et non point en acte
accompli: puisque la forme des evenements a intervenir n'est
aucunement
fixee d'avance,
mais de-
pend des conjonctures plus.ou moins propices que fera naitre le jeu mutuel du Vouloir humain, toujours spontane dans ses libres allures, et du Destin physique, tou jours inflexible en son determinisme aveugle.
Ainsi tonne
un Verbe de prophetie
sur les levres
des Nabis, affirmatif quant a Tessence d'un Svenes
ment a
venir,
par suite
mais muet,
faillible,
— touchant
et l'epoque fixe oil
points, la
—
il
Voix celeste
ou, hypothetique et le fait
de sa forme
adviendra. Sur ces derniers (1)
elle-meme ne peut pro-
noncer que par calcul de probabilites; mais quelle Traisemblance en faveur de ce qu'a dispose
(1)
Nous disons
celeste (ou providcntielle)
ct
non
et pre-
divine,
Cette distinction importe, au cas particulier. Rappelons en
que
Providence est Pliitelligence de la Nature (Cf. page 30). Quand nous accolons a la Providence repithete de divine, nous nous conformons au langage recu. G'est d'ailleurs a travers la Providence que Dieu se fait sentir a nous. Puis ces extensions du sens des vocables sont coutumieres en toutes les langues, et nous pensons avec d'Olivet qu'il ne messied point de sacrifier a Fusage en pareil cas, pourvu •qu'on le fasse pour la commodite du style, et non par ignoranee ou confusion. effet
la
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
280
vu
Celle-la qui,
par excellence, prevoit
et
dispose:
prsevidet et providet! L'alea se reduit a la quotite negligeable.
La prophetie
d'Orval, pour prendre
un exemple
peremptoire en dehors des propheties dites canoniques, montre a quelle lucidite peut s'elever l'lntelligence humaine, sous 1'in-spiration de la Providence divine.
Deux mots touchant
— L'hypothetique, d'abord;
d'Orval. ecrite
dans
solitaire
miere
Fauthenticite de la prophetie
la
premiere moitie du xvr
de l'abbaye d'Orval,
fois
elle
et
aurait ete
siecle,
par un
publiee pour la pre-
dans un recueil de predictions imprime
a Luxembourg, en 1544. Voila ce que nous n'avons
pu
verifier.
ce
d'eri
— Mais
le certain, c'est
commen-
parler lors des evenements de 1814-1815, et
que Mile Lenormand qu'elle
qu'on
la connaissait
en 1827* puis-
en publia un important extrait dans ses Mi-
moires de Josephine, imprimes cette
meme
annee.
Cette prediction fut inseree in-extenso dans le Jour-
nal des villes
et
des campagnes, en 1837 (n°
18 juillet, n° 100 de la
epoque, souvent citee
XXV
et
e
du
annee); et depuis cette
reproduite dans nombre de
publications.
Or, les evenements de notre histoire y sont predits,
de 1797 a 1873, avec une stupefiante precision;
et si,
a parfir de cette date, la prophetie ne s'adapte
plus aux
faits,
peut-etre n'est-ce point defaillance
de Tinspiration sibylline, mais,
comme nous
le ver-
rons, rupture de la chaine fatidique, par suite d'un
LA ROUE DU DEVENIR
281.
acte imprevu, invraisemblable, de la libre voloate
d'HenriV.
PROPHETIE D'ORVAL En
ce temps-la,
(1)
un jeune ho mine (Napoleon) venu
d'Outremer (Corse) dans
pays du Celte gaulois se
le
manifestera par conseils de force (Toulon, Vende-
campagne d'ltalie); mais les grands qa'il ombragera (les membres du Directoire) Venverront
miaire,
guerroyer dans
les
pays de
la Captivite
(reminis-
cence biblique: Egypte, lieu de captivite d'Israel).
La
Victoire le
d'Egypte). Les
ramenera au pays premier (retour de Brutus
fils
(les
Republicans)
moult stupides seront a son approche, car il les dominera (18 Brumaire) et prendra nom empereur (1804).
Moult hauts
et
puissans Roys seront en
crainte vraye, et son aigle enlevera moult sceptres et
moult couronnes. Pietons
gles et'sang autant
et cavaliers
portant ai~
que moucherons dans
les curs,
courront avec luy dans toutc V Europe qui sera
moult esbahie
moult sanglante (guerres continuelles de TEmpire). //
et
sera tant fort, que Dieu sera cru guerroyer
cVavec luy: VEglise de Dieu moult desolee (par piete
revolutionnaire)
voyanf ouvrir encore
se les
consolera
tant
rim-
peu en
temples a ses brebis tout
de prevenir que les observations entre parentheses sont de nous ? Le texte (en italiques) reproduit. les termes niemes de la prophetie d'Orval. (1)
Est-il besoin
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
282
plein egarees (suites du. Concordat) et Dieu sera beni.
Mais de Sion
c'est fait les }
lanes sont passees;
le vieillard
pape) malt rente (captivite de Fontaine-
(le
bleau) criera a Dieu } et voila que
le
puissant (Na-
poleon) sera aveugle par peches et crimes. tera la grande ville avec
armee
si belle
II
quit-
que oncques
fut jamais pareille (levees en masse pour la cam-
pagne de Russie, 1812); mais oncques guerroijeur ne tiendra bon contre la face du terns. (Anatheme contre les conquerants, dont les jours sont comptes).
La
tierce part et encore la tierce part de
armee perira par
froid
le
(c'est precis: retraite
son
du Seigneur puissant
desastreuse de Moscou). Alors *
m
deux lustres seront passes depuis
le siecle
de sola-
tion; et voila que les veuves et les orphelins crier ont •a
Dieu, et voila que les hauls abaisses (princes fran-
cais et nobles emigres
etrangers) abattre
— ou
encore les souverains
reprendront force;
Uhomme
Us s'uniront pour
tant redoute.
Voicy venir avec maints guerroyers
le
vieux sang
des siecles (retour des Bourbons, a la faveur des ar-
mees
coalisees), qui reprendra place el lieu en la
grande
ville
1814); cdors
(premiere Restauration: Louis XVIII,
Vhomme
tant redoute
s'en ira
abaisse (abdication de Fontainebleau) pres
cVoutremer d'ou
ii etoit
advenu
(1'ile
le
tout
pays
d'Elbe est a
cote de la Corse).
Dieu seul
est
grand! (Cette exclamation; dans
la
prose du bon Solitaire, marque presque toujours un
LA ROUE DU DEVENIR
changement encore
283
La lune onzieme n'aura pas fouet sanguinolent du Seigneur
regne).
tie
reluij, et le
(Napoleon, autre Fleau de Dieu) reviendra en la
grande
uille (re tour
de Tile d'Elbe) et
le
vieux sang
quittera la grande ville (fuite des Bourbons, 1815).
Dieu seal
est
grand!
ainxe son peu.pl e et a le
11
sang en haine. La cinquicme lune relay ra sur maints guerroyers d'Orient Waterloo);
(les Allies, bataille d' homines
Gaule est couverte
la
machines de guerre (seconde invasion des Cest fait de I'homme de mer! (Napoleon, Sainte-Helene). Voicy venir encore la
Cap
sang des Capetiens,
(le
le
et
de de
Allies).
captif a
vieux sang de
Bourbons; retour
les
de Louis XVIII; deuxieme Restauration, 1815).
Dieu veut
que son saint
la paix,
Or, paix grande sera dans
fleur blanche
(la
moult grand;
les
le
Mais
voyent avec
les fits
du
sera en
la
honneur
culte, protection
de Brutus
ire la fleur
ment puissant
beny!
maisons de Dieu ouyront moult
saints cantiques (floraison clerge.)
soit
pays Celte-gaulois;
de lys)
fleur
nom
(les
du
Republicains)
blanche ei obtiennent regie-
(seraient-ce les
Ordonnances royales
contre les jesuites?) dont Dieu est encore moult fas-
che a causes des siens; est encore
eprouver
et
pour
ce
que
le
retour a lug par 18 fois 12 lunes. est
grand!
11
purge son peuple par
maintes tribulations; mats toujours fin.
contre
saint jour
moult profane, ce pourtant Dieu veut
Dieu seul ront
le
Sus done
la fleur
tors,
les
mauvais au-
une grande conspiration
blanche chemine dans V ombre par
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
284
mainte compagnie maudite de la Cap quitte la grande
>
X
1830, Charles
let
moult gaudissent
et le
ville
prend
par
pour
Dieu
et
qu
bruit de ses fleches
le
de
J
il
comme
les
que Dieu
Et
l'exil).
de Brutus (courtes
les fits
fort a
(Revolution de juil-
la route
sions des Republicains). Oyez
Dieu orient tout
pauvre vieux sang
illu-
servans
est sourd,
retrempe en son
ire
mettre au sein des mauvais.
les
Malheur au Celte-gaulois! Le coq (symbole de branche cadet te, de la fleur
blanche
maison
la
(le lys
(Louis-Philippe). Grande
chez les gens parce que f
effacera
de la branche ainee, symbole
Un grand
des Bourbons).
d' Orleans)
s'appellera roy
commotion
la
du peuple
se fera sentir
couronne aura
ville
croitre.
sees
revolutionnairement,
menacee par
Dieu seul vu
la
gran-
(premieres annees de la Monarchic de
let: institute
inent
posee
ete
par mains d'ouvriers qui ont gucrroye dans de
est
Mais
la
elle est
juil-
constam-
la Revolution).
grand! Le regne des mauvcds sera qu'ils se hdtent: voila
du Celte-gaulois
se heurtent et
que
les
pen-
que grande
di-
vision est dans Ventendement. (Instabilite ministerielle?)
Le Roy du peuple
est
en abord vu moult
ble (jusqu'au ministere Perier) et ira
Men
et voila
les mauvais.,.
que Dieu
Mais
le jette
it
foi-
pourtant contre-
n'etoit
pas bien assis
bas! (Revolution de Fe'
vrier 1848).
Hurlez,
fils
de Brutus! (Republique de
Appelez sur vous
les be.tes
1848).
qui vont vous devorer!
(Fanatisme du peuple pour Louis-Napoleon; Taigle
LA ROUE DU DEVENIK
285
de l'Empire reparait en France avec son cortege d' amies
d'oiseaux de proie). Dieu grand! quel bruit (guerre de Crimee, guerre
d'ltalie,
que, guerre franco-allemande).
nn nombre
guerre du Mexi-
11 n'xj
a .pas encore
plein de Junes et voicy venir maints
guerroyers... C'esi fait! (L'annee terrible va
Tinvasion
amener
chute du second Empire). La mon-
et la
iagne de Dieu (Pie IX), desolee, a crie a Dieu (politique perfide avec Rome). Les Fits de Juda out crie
a Dieu de
la terre
etrangere et voicy qu-e Dieu n'est
plus sourd.
Quel feu va avec ses f leches! Dix pas encore six toy,
de Prusse,
les rois
grande
ville!
Voicy
le
ment de point.
gee par
effort
est
inutile).
ne periront
La place du crime est purincendies de la Commune). Le
les a ecoutes.
feu
le
(le roi
feu fa egalee a la terre (bombarde-
Paris). JPourtant, les justes
Dieu
Roys
Seigneur (rien ne pre-
vaudra done contre eux, tout le
les
de Saxe, Baviere, .Wiirtemberg,
Les rois!) amies par
Mais deja
hines et
fois dix lunes, out nourri sa colere.
Malheur a etc.!
fois six
grand ruisseau ses eaux a la
(les
(la Seine)
mer
a econduit toutes rouges
(iniplacables represailles des Ver-
Commune est ecrasee dans le sang). La comme delabree (1) TAlsace et la Lorraine
saillais: la
Gaule vue
en sont violemment.arrachees) va prendre haleine
Dieu aime
et se reparer).
la paix,
Venez, jeune prince: quittez
Vile de la Captivite (Premier
*
(1)
se rejoindre (re-
voyage de M.
D'autres copies portent decabree.
le
comte
.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
286
—
Le prophete voit le* Chambord en France. comte de Chambord dans l'integrite de son droit ande
cien; ne,
il
le voit,
en 1830, lorsqu'age de dix ans a pei-
part .pour
il
pere Charles
X
accompagne de son grandde son oncle le due d'Angouleme
l'exil,
et
qui ont abdique tous deux,
et
gagne FAngleterre,
Tile de la Captivite: un- roi exile n'est-il
pas un roi
captif?) Voyez! (Reflechissez avant d'agir:
Theure
n'est pas encore venue). Joignez le lion a la fleur
blanche. (Faites alliance, 6 prince des lys, avec celui
dont
Lion
le
vous avec la
le
est l'heraldique
embleme; abouchez-
Marechal de Mac-Mahon, president de
Republique interimaire). Venez! (Deuxieme ap-
pel; l'heure a sonne: 1873.
— A partir de
cette ligne
la prophetie d'Orval ne concorde plus avec les eve-
nements; pourquoi? Serait-ce point qu'Henri
V
a
modifie Tordre des choses, en ne repondant pas a 1'appel
combine du Destin
La Prophetie Ce qui
de la Providence?
et
finit ainsi):-
est prevu,
Dieu
siecles terminera encore
le
t
vent!
Le
vieux sang de$
grandes divisions. Lots un
seul pasteur sera vu dans la Celte-gaule.
L'homme
puissant par Dieu s'asseoira bien. Moult sages re-
glemens appelleront lay,
t
Dieu sera
la paix.
ant prudent et sage sera
le
Grace au Pere de Misericorde,
cm
d'avec
rejeton de la Cap. la saint e
Sion re-
chante en ses temples un seul Dieu bon. Moult brebis egarees s'en viennent boire
princes et roys mettent bas et voijent clair eft la fog
le
au ruisseau
vif; trois
manteau de Verreur
de Dieu.
En
ce tems-la,
un
28?
LA ROUE DU DEVENIR
grand peuple de
mer reprendra vraye croyance
la
en deux tierces parts (l'Angleterre
Dieu
est encore beni
pendant 14
TEcosse?)
et
fois 6 lunes et 6 fois
13 lunes (13 ans, 54 jours)... Dieu est saoul bailie
misericordes
bons prolonger
et,
ce pourtant,
il
d' avoir
vent ponr ses
paix encore pendant 10 fois 12
la
lunes.
Dieu seul saints
est
grand! Jes biens sont
fails;
les
vont souffrir. 'L'homme du Mai arrive; de
deux songs prend croissance: la fleur blanche s'obssurcit pendant 10 fois 6 lunes et 6 fois 20 lunes (14 ans, 200 jours...), puis disparoit pour ne plus paroitre.
Moult de mal
moult grandes
et
guere de biens en ces
villes detruites
par
t
ems-la;
le feu. Israel
vien-
dra a Dieu Christ tout de bon;/sectes maudites sectes fiddles sont en
Mais
c' est
fait; lors
et
deux parts bien marquees.
Dieu seul sera cru;
et la tierce }
part de la Gaule et encore la tierce part et demie n a
plus de croyance;
comme
aussy tout de rneme
les
autres gens. Et voila 6 fois 3 lunes et 4 fois 5 lunes
que tout
se separe et le Siecle de
Apres.le
nombre non
fait
Fin a commence'.
de ces lunes, Dieu combat
par ses deux Justes (Elie
et
Henoch?)
et
Vhomme
du Mal (rAntechrist) a le dessus. Mais c est fait! Le haut Dieu met un mur de feu f
qui obscurcit
mon
entendement,
Qu'il soit beny a tout jamais.
Amen!'
et je
n'y voy plus...
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
*288
Telle est cette surprenante prophetie, qui,
—
en
supposant meme-sa redaction posterieure aux pre-
miers evenements
qu'elle relate,
— demeure incon-
lestablement contemporaine, au moins, des dernieres annees de la Restauration. Abandonnoris aux Tisees
du scepticisme
les faits
enonces jusqu'a cette
date: resterait a expliquer la revelation de. ceux qui
Vechelonnent de l'avenement de
(1).
Monarchic de
Presidence du Marechal de Mac-Ma-
Juillet a la
hon
la
Rien d'essentiel qui ne
soit indique, jus-
qu'au calcul des lunaisons, qui se trouve d'une exactitude
constamment
verifiable (2).
On
relevera peut-etre, dans le texte de la Prophetie -d'Orval, certaines expressions suspectes et quelques tourTon s'empressera d'en nures maladroitement arehaiques (1)
:
•conclure a une pitoyable fraude contemporaine. La conclusion ne nous parait pas irresistible. On sait quelles alterations subit un texte dont les copies ont longtemps circule
sous le manteau. Si .la redaction primitive etait sous nos yeux, peut-etre serions-nous surpris de constater, une fois de plus, a quel point quelques variantes de transcription moderne degradent un texte authentique et en ruinent la Puis, encore une fois, admettons que cette vraisemblance. les evenements predits prophetie date de la Restauration et revolus de 1830 a 1873 en sont-ils moins averes ?... (2) Chacun peut s'eviter de fastidieux calculs, en consultant une interessante brochure, parue en 1873, sous les initiales-F. P. en voici le titre : Au 17 fevrier 187b, le grand Avenement, etc., prouve par le commentaire le plus simple et le plus methodique, etc., de la celebre prophetie d'Orval (Bar-le-Duc, aout 1873, in-8°, de 94 pages, plus 1 feuillet non pagine, pour la table des matieres). L'auteur, un fervent de l'autel et du trone, commente mot ;a mot le texte que nous donnons ici (collationne avec quelet prouve, par ques. variantes sur une copie plus ancienne) un calcul minutieux des lunaisons, que l'auteur de la pre-
—
:
.
;
;
LA ROUE DU DEVENIR
A
partir de 1873,
289
nous 1'avons deja
dit, la
concor-
t
dance
cesse, entre les pronostics et les
accomplis.
Nous avons meme
evenements
fait pressentir le
pour-
quoi de cette anomalie.
Henri
V
— oui ou non, — appele au trone
fut-il,
de France par
le
voeu national, ou
du moins a
la
requete de l'Assemblee national e, en 1873? C'est un
diction (chose assez rare chez les jirophetes eux-memes) loca-
chaque evenemcnt qu'il annonce. L'Introduction de cette brochure ren ferine line concordance bien frappante entre les evenements de la Restauration ct lise
a,
jonr
fixe
ceux qui signalerent le regne de Louis-Philippe. Resumons quelques traits de ce long parallele :
RESTAURATION
MOXARCHIE DE JUILLET
Le Due de Berry, heritier legitime du trone de son pere (Charles X), epouse une
Le Due d'Orleans, heritier legitime du trone de son pere (Louis-Philippe), epouse une princesse etrangere
princesse
etrangere (Sicilienne), qui lui donne un fils appele .a regner (le Due de Bordeaux) puis meurt assassine, le 13 fevrier 1820, mois de la chute de LouisPhilippe. ;
—
(Mecklembourgeoise) qui lui donne un fils appele a regner (le Comte de Paris) puis meurt de mort vio;
—
lente,
le
mois de
13
juillet
1842,
chute de Char-
la
les X.
La
Revolution
de
1830
dure trois jours. Charles X tombe, a 74 ans, a cause des ordonnances de son ministre il abdique en faveur de son petit-fils, Age de 10 ans on re;
— ;
pond
qu'il
—
est trop tard
!
La
;
s'embarque pour 1'Angleterre, avec son petitfils, le Due de Bordeaux, et meurt en exil.
—
1848
—
;
X
de
dure trois jours. Louis-Philippe tombe, a 74 ans, a cause des ordonnances de son prefet de police il abdique en faveur de son petit-fils, age de 10 ans on repond qu'il
Charles
Revolution
est trop
—
•
tard
!
Louis-Philippe s'embarque pour l'Angleterre, avec son petit-fils, le Comte de Paris, et meurt en exil.
—
«9
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
290
*
fait
indubitable
La
(1).
de non-recevoir plus ou
fin
nioins deguisee qu'il objecta se reclamerait peutetre des motifs les
moins
ciencieusement peses;
futiles et les plus cons-
sans doute y
a-t-il
la
un
mystere de loyalisme et d'equite que nous n'approfondirons pas: tout au plus risquerions-nous une h}'pothese
(2),
tout a
Thonneur du prince qu'on a
si
L'Assemblee nationale n'eut pas a voter en forme le retablissement de la mona°rchie, a cause de la lettre du Prince a M. Chesnelong, en date du 27 octobre, oil la revendication du drapeau blanc s'affirmait absolue. Mais une commission, dite des neuf, ou se trouvaient representees, sous la presidence du General Changarnier, toutes les nuances de la majorite monarchiste, avait prealablement delegue M. Chesnelong aupres de M. le Comte de Chambord, pour fixer, d'accord avec lui, les conditions et les termes de son rappel au trone de France. Ce rappel ne faisait plus question. L*accord semblait parfait, sur tous les points de la Constitution; seule la difficulte du drapeau subsistait encore... Le* Prince, dans Fentrevue du 14, parut lever la derniere incertitude, en chargeant M. Chesnelong de Fassurance formelle « que rien ne serait change au drapeau, avant qu'il eut pris possession du pouvoir. » Henri V se reseryait seulement de « presenter au Pays, a Fheure qu'il jugerait convenable, et se faisait fort d'obtenir de lui par ses representants, une solution compatible avec son honneur et qu'il croyait de nature a satisfaire FAssemblee et la Nation. » (Textuel). Sur cette double assurance, les deputes de toutes les fractions de la majorite ayant promis leur vote, le gouvernement du Marechal ayant assure son concours, la Monarchic semblait (1)
—
•
.
faite,
quand
la desastreuse lettre
du
27 vint aneantir toutes
esperances, en « revendiquant le drapeau blanc, sans admettre ni conditions ni garanties prealables. » (Voyez la ces
Campagne monarchique d'octobre 1S73 par Ch. Chesnelong. Plon, 1896, in-8°).
Comte de Chambord crut les revendications de Naiiendorff, sinon justifiees, du Dans moins soutenables, aurait-il agi differemment ? (2)
Supposons un inslant que M.
le
'
Fhypothese de directe, Henri
Louis XVII et de sa posterite n'aurait pu toucher a la couronne qu'en
la survivance de
V
—
LA ROUE DU DEVENIR
durement blame en cette en soit, le fait demeure
291
conjoncture... Quoi qu'il evident.
M.
le
Comie de
Le moyen dilatoire qu'il invoqua soudain, cette acceptation du drapeau blanc, dont il lit, a la surprise de beaucoup de ses
Chambord
n'a pas voulu regner.
plus fideles serviteurs, une condition expresse de
son avenement au trone, fut-elle autre chose qn'un pretexte a repousser s'y
—
trompa, que Substituer,
sceptre offert? Personne ne
le
les interesses
qui firent semblant.
au lendemain de nos
de'sastres,
la
banniere des lys au drapeau tricolore, c'eut ete dire
au million de braves qui ses plis
:
—
«
Vous avez
s'etaient fait
decimer sous
pris cette loque
pour Teten-
dart national, naifs que vous etes, ou rebelles? Ce chiffon
aux
trois couleurs,
pour
vous braviez la mort d'un coeur point
meme! Ouvrez
drapeau de
la
les
France!
la gloire si
duquel
leger, n'existe
yeux, Frangais: voici
Et saluez
les
le
trois lys
usurpateur. Son devoir etait done de s'abstenir. D'autre part, refusei; sans motif le trone ofifert, et reconnaitre, meme tacitement, le droit des Naiiendorfr, equivalait pour lui a noter d'infainie la memoire de son grand-pere Charles X et de son grand oncle Louis XVIII, rois des lors illegitimes. II fallait done un pretexte, valable on specieux, pour decliner Tinvitation de FAssemblee, en 1873. Ce pretexte, la question du drapeau blanc Toffrait au Comte de Chambord. Voila une pure hypothese nous la donnons pour ce qu'elle II est certain que l'annee suivante, en 1874, le vaut... Comte de Chambord, intime devant la Cour de Paris par les heritiers Naiiendorff, crut devoir faire defaut. Le prince laissa au ministere public le soin de contredire a leurs pretentions. Demandeurs en restitution d'etat civil, ils furent deboutes, en depit des efforts de Jules Favre, dont il faut lire l'admirable plaidoirie.
—
—
:
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
292 r
'I
enorme
d'or brodes sur satin blanc! » Quelle
M.
vesee! Si peu que les ennemis de
Chambord accordassent
le
bille-
Comte de
d'intelligence et de tact a
ce prince, lui ont-ils fait de
bonne
Finjure de
foi
prendre au serieux pareille proposition, a Fadresse d'un peuple qui semblait alors acclamer son royal sauveur, en se jetant dans ses bras?...
La magnifique
precision de la prophetie d'Orval,
de 1797 jusqu'en 1873, trahit, au moins par intermittences, l'inspiration celeste. Les decrets merne
de la Providence peuvent etre contraries, avons-^
nous
dit,
par
veto
le
du
libre Youloir
leur accomplissement^ avorte sous
humain; mais
une forme,
s'ef-
i
fectuera bientot sous une autre. Si done le solitaire
d'Orval a subi sans melange Finflux providentiel, la volQnte d'Henri
V
aura bien pu susciter k
tion des plans enonces alors
et
s'
adapter ont sous
autre mode, impossible a prevoir ou sentir sans revelation expresse. la claire-vue
adapta-
une ephemere entrave; mais
ne sont que differes
ils
1'
Que
meme
si,
un
a pres-
au contraire,
du bon ermite procedait d'une source
ou moins haute, ou moins pure, alors #
rinhibitiori *
d'une volonte intercurrente, en 1873, peut avoir de-
range toute
la
trame fatidique,
et rien
n'adviendra
des evenements designes a s*ensuivre.
Des
le
Fopinion
milieu de mars de la presente annee 1896, s'est
passionnement emue des propheties
d'une extatique de 24 ans, qui se dit inspiree par
Farchange Gabriel. Des mois ont coule, sans que
vogue
se dementit. C'est
la
par centaines de mille que
LA ROUE DU DEVENIR
293
*
les
curieux se sont
fait inscrire
pour etre admis a
voir et a entendre Mile Henriette Couedon,
voyante de
la
rue de Paradis
«
la
».
L'ange nous annonce pour
la fin
de cette annee
des tribulations ameres et d'epouvantables epreuves: inondations, cataclysmes naturels, de grandes
manque au
emeutes, une guerre generate.. Rien ne .
tableau des chatiments que le Ciel reserve a la France oublieuse de son Dieu. Enfin, le retablissement
comme
de la royaute nous est predit
une ere
faste,
devant ouvrir
a Tissue de la periode expiatoire que
nous vaudra not re impiete
et
notre corruption. Le
monarque, un Bourbon d'une branche gnera sous
On
le
nom
d'Henri
V
laterale, re-
(1).
phenomenes de seconde vue, oil de Mile Couedon se serait fait paraitre.
cite plusieurs
la veracite
Mais autre chose esfla clairvoyance d*une lucide, autre chose rinspiration d'une sibylle ou d'une ce*
•
leste missionnee.
Dans
Lenormand qui nous
le
premier
cas,
c'est
Mile
intrigue et nous etonne; dans
Tautre cas, c'est Jeanne d'Arc qui nous reveille' Ct qui nous sauye... L'avenir se chargera bientot de detruire ou de
centupler
le prestige
de la Voyante, car ses predic-
tions sont toutes a breve echeance.
vienne, la sincerite de cette -jeune
nous aucun dQute, pas plus que
Quoi fille
le fait
qu'il
ne
en ad-
fait
pour
d'une influen-
ce occulte, ni la realite d'un etre invisible dont elle
(1) Cf. la
Voyante de
la rue
de Paradis, par Gaston Mery.
Dentu, 1896, in-12 (pages 34-36).
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
294
est l'org-ane.
Medium
a incarnation,
en vers assonnants de sept pieds, plus,
elle
s'exprime
ne se souvient
et
dans son etat normal, des choses qu'elle a de-
en condition seconde.
bitees lorsqu'elle se trouvait
Mais ridentite de son inspirateur reste un proble-
me insoluble.
L*
arige
«
»
serait-il
un
Elemental:?
ou veritablement, comnie
Elementaire?.,.
un messager du Ciel ? C'est ce que Demain nous
elle
un le
croit,
reveler a.
Ces considerations nous amenent tout droit a une
etude succincte des arts divinatoires, examines dans leurs principes.
Etant donnees ces dont le tablir
une
les
Futur
trois
Puissances collaboratri-
on
est l'ouvrage,
classification ternaire,
les differents
moyens
serait tente d'e-
ou se repartissent
divinatoires, selon qu'ils pro-
cederaient d'une origine providentielle, ou volitive,
ou fatidique. Mais en ble le
La
fait, la
divination proprernent dite sem-
monopole du Destin. seule Providence infuse,
il
est vrai,
propbetie pur de tout melange. Mais videntiel
est
incoercible;
sa
exceptionnellement,.
—
Verbe pro-
transmission,
spontanee, est volontaire de sa part
—
le
TEsprit de
que par
II
toute
ne s'evoque,
la pratique
de
Textase active. Cest ce qu'un Lecteur attentif du
precedent chapitre a du comprendre d'avance.
On
n'interroge guere directement la Volonte uni-
verselle: c'est
point facile a
un
fait, et la
justifier...
raison profonde n'en est
Notons seulement que de
LA ROUE DU DEVENIR
deux
choses, Tune: ou cette Volonte universelle suit
les votes
avec
de la Providence, et son Verbe se confond
Verbe providentiel (dont on peut
le
sujette a se tourner contre elle-meme:
grande division
ment
•contradictoires, selon
que
dans Tun ou r autre de
le
vassale
parut
s'y
lontes
consultant- s'est jete
sons la
la Volonte
car
tout
a
s'interrogent,
Du
com-
delai: finalement elle loi fatidique, qu'elle effort.
Soient
regard de la Volonte ou des vo-
collectives;
echappent
dans l'entende-
heurter d'un plus superbe
dites ces choses a
pensees
ses courants hostiles.
du Destin a bref
flechit d'autant plus
« les
suite des oracles
on peut envisager en ce cas
reste,
les
volontes
augure:
savent-elles
individuelles
lorsqu'elles-memes
toujours
pondre? Non pas. Elles sont dans
est
La Volonte emet par
»!...
se dega-
devient des lors
geant de cette tutelaire influence
se choquent, et
dire: Spi-
ou bien la hautaine,
ritus flat ubi vult);
me
295
quoi
la spontaneite
1'indefinie multiplicite. Elles
re-
se
meme,
ne formulent que
des intentions: savez-vous rien de plus variable?...
L'on concoit done
me
qu'il n'y ait nul avantage,
com-
nulle securite aussi, a consulter l'&nie univer-
selle volitive: puisqu'elle s'eleve,
en prime hypothe-
a la collaboration providentielle; ou devient,
se,
y repugne, le hochet multiple du Destin, idole beaucoup plus facile a faire parler. elle
C'est
au Destin que ressortissent tous
vinatoires, plus
si
—
les arts di-
ou moins imparfaits, qui sont ac-
tuellement ou pratiques, ou connus.
On
peut les
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
296
*
dire innombrables, du, et
moins innombres. Boissard
Peucer, qui leur ont consacre tant de centaines
de pages in-folio, semblent fort loin d'en offrir la
nomenclature integrate. Le cre, Incredulite et
duit,
Lan-
Mescreance du Sortilege, en pro-
(pages 198-199), une
coup sur
livre de Pierre de
fort detaillee, et
liste
sinon complete, a
Jean Belot presente sur
ce point le double avantage d'etre explicite a la fois, et concis.
Nous renverrons a
pour
ces auteurs
pratiques divinatoires.
II
nous
le detail
des
suftira de souligner
ne sont tant diverses que dans la prolixite
qu'elles
de leurs formes exterieures: car, en ce qui concer-
ne leur nature essentielle, ces pratiques different
beaucoup moins
qu'il
ne semble,
sachons guere qui debordent fication quaterne,
que
le
—
et
nous n'en
cadre d'une classi-
vraisemblablement inedite
(1), et
voici:
Par revocation on la consultation directe Exemples: Theomancie (neodes Invisibles, platonicienne), Necromancie, Recours a l'assistance des genies ou des demons, Fureur sibylline, 1°
—
O ^ 2 *S
Q [3
^ p <
[
\
etc
*
Par V interpretation des signatures naturelles, (dont il sera traite aux chapitres iv et v).— Exemples: Science analogique des*formes universelles, (Anatomic cosmiqne de Crollius); Morphologie qualitative; Physiognomonie, Phrenologie, Meioposcopie, Chiromancie, Graphologie, etc.; 11°
)
\ J
\
tx.
Art augural, Haruspicine, Teratoscopie, Interpre-
cu
Flntroduction des MiroirS magiques, par P. Sedir, (Chamuel, 1895, in-12), On trouve en cet excellent travail, un tableau qui n'est pas sans analogie avec le notre. (1)
Cf.
—
•
LA ROUE DU DEVENIR tation des
297
images fatidiques: Onciromancie ou ex-
plication des songes,
etc...
Par Vetude des combinaisons ariificielles, plus ou moins simples ou complexes, presentant a 111°
00
V esprit Vintage contrastee du fas et'du nefas eter-
W
O .
f
—
Exemples: Urim et Thummim, pile ou face; Tarots, Cartes, Jeux symboliques de la vie humaine (jeu d'oie), etc., Sorts de tous genres... IV ° Par la fixation prolongee de certains objets informcs et multiformes, ou l'oeil croit voir passer des images confinement sibyllines; appel a la litcidite, par une sorte de pratique auto-hypnotique,. etat que provoquent de concert l'effort prolonge de l'attention et la fatigue du nerf optique. Exemples: divination par les elements: Pyromancie, Aeromancie, Hydromancie, Geomancie, (nous parlons de la vraie; la fausse Geomancie qu'on nels.
y
—
<
pratique d'ordinaire rentrant da^ns la 3° categoric),Cristallomancie, Divinations par la Carafe, le Miroir magique, le Blanc d'oeuf, le
Ces divisions, nullement
Marc de
cafe, etc.
n'ont
arbitraires,
ce-
pendant rien d'absolu: certains procedes peuvent t
relever a la fois de plusieurs d'entre elles. l'Astrologie, qui appartient a la
deuxieme
— Ainsv sorte,
en
raison des aspects celestes fveri tables signatures du
firmament), sur quoi reposent les calculs genethliaques,
me
— TAstrologie
ressortit
mode, par suite des
convention, auxquelles
ment
(1) astreinte.
Sur
egalement au
troisie-
regies, toutes -d'artifice et
cette science
de
est actuelle-
— De meme encore,
la pratique-
contraste entre l'Astrologie des ancicns, et la. Babel de notions arbitraires qui porte aujourd'hui ce nom, (1)
le
consultez d'Olivet, Vers dores de Pythagore, pages 2G J-278). l
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
298
du
Tarot, attribuable sans doute au troisieme genre
de divinations, dont
un pur hasard semble
la loi,
est reversible aussi sur le quatrieme: cette pratique
se fonde bien
en
effet
sur les conibinaisons, toutes
en apparence, d'emblemes
fortuites
imaginaires,
artificiels
et
non pas sur Interpretation de signes
ou d'hieroglypnes spontanement fournis par
la na-
ture; mais, d'autre part, ce kaleidoscope d'images sibyllines, miroitant sous le regard
tateur, peut etre
concu
comme un
de Fexperimen-
nioyen perfec-*
tionne de provoquer en lui la seconde vue. L'interpretation des signatures naturelles parait,
a coup sur, en ses diverses varietes, vination
le
plus rationnel et
le
le
mode de
di-
moins trompeur;
Texamen de la physionomie, le discernement des lignes du front et de la main, Tetude sagace des ecritures,
presentent a Tenvi une
serieuse docu-
mentation, multiple et de mutuel controle:
et,
sur
cette base de certitude psychologique, revelatrice
autant qu'irrecusable, on peut batir tout un edifice
de lumineuses conjectures. II
ne faut pas medire non plus des cartes, des
Tarots,
— ces jeux symboliques de la vie humaine,
deroulee a travers ses alternatives d'heur
heur
5
dont
ses contrastes les
Arcanes,
et
de mal-
de chance et de malchance,
— fastes ou nefastes, — burinent
rembleme tour a tour. Un -devin veritablemeht doue s'exalte au maniement de ces figures fatidiques;
il
sourcille,
on
dirait qu'il
tend
Toreille...
Ces
cartons barioles lui deviennent Oracles parlants!
—
LA ROUE DU DEVENIR
Soudahi, terieur
ouvert.
:
il
a
tressailli;
son
ceil
a sa seconde vue, tin
Le
voile de
1*
299
du jour
s'eclaire
immense horizon
in-
s'est
Astral est dechire...
Nous ne songeons menie sans peine, a resumer
ici les
pas,
on
le
concevra
principes generaux de
ces sciences partiellement contestables, aussi
hreuses d'ailleurs qu'ambigues,
rii
les regies
nom-
fonda-
inentales des arts sibyllins qui leur correspondent.
Au
precis essentiel d'une seule
exeniple,
aux
un long
cliapitre
methode
prise
pour
ne satisferait point. C'est
traites speciaux qu'il faut recourir
:
les
curieux
n'auront, en verite, que l'embarras du choix. +
En
devoilant la triple source
du Futur, nous
n'a-
Tons manifesto que le principe des variations ou le Devenir se joue: le pourquoi de Tuniversel Demain dans sa causalite
secrete, et
non pas
"des instabilites corporelles, dans leur
lisme patent.
—
II
le
comment
phenomena-
un regard sur
resterait a jeter
le Devenir particulier des apparences physiques,
enigme dont
la loi des polarisations, bien
comprise
en son esprit general, elucide singulierement Tar'
n? Pas davantage. Tout a l'heure tait
point la;
le voici
present et neanmoins 5
pas venn.
Quand
il
il
n'e-
n'est
bientot, la seance finie, les experi-
menes accusent simplement, comme nous
l'allons montrer,
propagation de Teffluve sympathique, transmis d'un element a l'autre de la pile humaine, et la soudaine formation d'un Etre collectif, totalisant en soi les virtualites des personnes presentes, et qui constitue VOracle. Gela etant, toutes les personnes cooperantes peuvent etre qualifiees de anedium a des titres divers, ou plutot le Medium est l'ensemble des assistants qui forment la chaine magnetique. Tefficace
LA ROUE DU DEVENIH
mentateurs se clisperseront, ru
et
pourtant
il
305
aura dispa-
l'lnvisible
ne sera point parti,
?
Corame il s'etait forme cle toutes pieces, en syn: these ephemere d' elements rapproches pour lui donner naissance,
—
pareillement
se dissipera,
il
ce concours venant a cesser. C'est
une chose notable,
et
dont
les spectateurs
attentifs de ces sortes d'experiences ont ete certai-
nement frappes,
—
qu'en aucun cas,
et si
fort a
souhait que la tentative reussisse, l'oracle n'emet
quelque reponse revelatrice d'inconnu, elements ne puissent etre fournis par
ou tout au mollis par Tun d'eux
et
dont
les
les assistants,
(1). L'intelligence
qui se manifeste ne represente ni plus ni moins que
somme
la
des intelligences presentes, additionnees
en une seule.
M.
le
—
comte Agenor de Gasparin,
beaucoup experiments
qui avait
les tables oraculaires,
en une
suite de rigoureuses epreuves, dont renchainement,
non moins que
les resultats, attestent
tant de perseverance que de sagacite,
chez lui au-
— M. de Gas-
parin conclut formellement a Tencontre de l'hypothese .spirite: ils
«
Les esprits
(dit-il)
sont des echos;
renvoient a chacun son propre langage (2).
(1)
Exemple:
«
La
»
mon monnaies que contient ma
table indiquera Theure qu'il est,
des pieces de bourse; a une condition, toutefois, c'est que je connaitrai ce nombre. Quand personne ne le connait, ni dans la cbaine, ni dehors, l'erreur est certainej et Ton n'a plus cTautr.es chances que celles fournies par les coincidences, et aussi par un calcul assez sirhple de probability. »^ (Gasparin, des Tables tournantes, etc., t. II, pp. 430-431). (2) Gasparin, Des Tables tournantes, etc. (t. II, p. 504). age, le liombre
20
L^ CLEF DE LA MA6IE NOIRE
306
C
T
est bien
cela;
c'esf
encore quelque chose de
plus.
Une
tabte parlante se peut definir tin thermo-
metre psychique
corame a
et
mental qui revele, au moral
l'intellectuel, la
temperature des milieux
humains. L/invisible discoureur fera
manieres cons
et
d'etre,
montre
de
d'idees,
de style parfaitement adequats aux fade penser
et
de sentir, propres a
ses-
interlocuteurs.
sera leger et spirituel dans
II
compasse
d'esprit;
un
cercle de gens
pedantesque dans un areopa-
et
ge de solennels imbeciles; irreverencieux et frondeur,
si
Y element vbltairien domine. Dans une com-
pagnie panachee de tiques,
vieilles
devotes et d'ecclesias-
fourvoyes autour d'un gueridon bien pen-
sant (malgre renter qui le possede!), le Diable se
montrera tour a tour
edifiant et acrimonieux,
bon
catholique et mauvaise langue. Entre academiciens,.
un
invisible
meux
Vaugelas discutera la
lettre
B du
Dictionnaire; entre athees, c'est Sylvain
fa-
Ma-
rechal qui viendra, frais enioulu de la tombe, deblaterer contre l'immortalite de
Dieu
Tame
et l'existence
de
(1).
Quand
la
chaine est formee
d' elements
keteroge-
nes et par trop discords, les resultats sont insignifiants, (1>
ou nuls.
Eliphas Levi
cite
quelque part, non point a propos de
tables tournantes, mais d'apparitions spectrales, une manifestation bien curieuse d'atheisme posthume, do-nt le fanto-
me
de Sylvain Mareehal auraitete l'instrument
des Esprits, pp. 207-212).
(la
Science
o
LA ROUE DU DEVENER
307
L'oracle mensal paraft le plus sou vent l'exprefr-
moyenne; mais il peut s'elever a ua maximum, ou descendre a un minimum de lucidite, de sion d'une
science et de conscience.
Ces differences tiennent a la proportion variable des natures, actives
et
passives (1), qui concourent
a la genese de l'entite collective, fluidique.
Le minimum phenomenal
-
est attribuabie a
une
surabondance de Psyches plus ou moins negatives, dont
les
vertus eparses se contrarient et se neutra-
lisent partiellement, a defaut d'un
element positif
qui les groupe, les fe,conde et les unifie.
Y
a-t-il
equivalence et compensation entre les
nombre qu'a dynamique, une moyenne pro-
deux natures, tant au point de vue 1'egard de l'intensite
clu
portionnelle s'etablit.
Mais^ pour atteindre au
maximum,
il
faut grou-
per un certain nombre d'elements negatifs, ligences plus intuitives
*et
sous
la
et
spontanees,
(1)
Nous
—
reftechies qu'expansives
predominance d'un
ele-
male bu femelle, que chez tous deux,
Psyche apparait neutre
comme
les poles positif et negatif chez
—
intel-
avoiis observe, dans notre theorie d'inverse pola-
risation des individus la
—
centre d'equilibre,
Tun, negatif
et positif
entre
chez
Mais ces termcs de polarisation n'ont rien d'absolu, en ce qu'ils n'expriment que de simples rapports. Ainsi telle Psyche, ou centre animique, neutre en verite relativement a scs deux poles, peut etre concue soit negative, soit positive, a regard d'autres Psyches, comme il est facile de s'en rendre compte. II serait oiseux de relever et de resoudre chaque fois ces sortes d'apparentes contradictions, qu'un Lecteur attentif s'expliquera de lui-memc, au moindre effort de raisonne-
l'autre.
inent.
,
308
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
ment
tout a fait positif; c'est-a-dire sous
homme
d'un
1' influx,
riche de qualites organisatrices, dou-
blets d'un vouloir energique et dominateur. C'est
parfaitement agencee,
que,
alors
eho-fluidique fournit son
Car
meme
les pensees,
reminiscences,
la batterie
psy-
siimmum de rendement.
les
plus rudimentaires, les plus vagues,
fussent-elles les
qui
peuplaient nebuleusement les cervelles negatives, se
developpent
et se
precisent a souhait, reactionnees
par rinfluence de l'element positif: s'en emparant, les
tiel,
formule
et l'Etre
et les
poten-
exprime par
coups frappes.
Comment
definir
cette classe
d'etres potentiels,
en qui Ton ne peut guere meconnaitre Tautonomie
momentanee?
ne sont point des Larves, sans
lis
doute, puisqu'ils jouissent telligente autant
que
d'une personnalite in-
fugitive; et pourtant leur na-
ture semble inqualifiable, a l'egal de celle des Larves.
Par quelles obscures
et
brusques reactions
tegrent de toutes pieces ces
sous quel
mode
ment encore: et qui,
meme
L'ecriture
ou
Ephemeres
collectifs;
se desintegrent-ils plus soudaine-
c'est
ce qu'on a peine a concevoir,
concu, se derobe a Tinterpretation par la parole.
Essayons de soulever un coin du
Le
s'in-
resultat capital de la chaine
voile.
magnetique men-
sale est l'unification des
atmospheres secretes indi-
viduelles, leur fusion en
une seule atmosphere. La
commune
irradiation fluidique est cette force qui
penetre, imbibe et
anime
le
gueridon.
309
LA ROUE DU DEVENIR
C'est
dans ce halo
collectif,
agglomeration
et
syn-
these des nimbes occultes de tous les assistants, que
*
TOracle va naitre
On
et
mourir.
que
se souvient
le
nimbe, ou atmosphere lumi-
neuse specifiee qui enveloppe chaque individu, gendre de son expir
astral.
Lemures obsedants, de
—
ves parasitaires,
par
les -pensees
flottants
sont coagules, en
mirages
et
des Lar-
veritables fantomes determines
coutumieres de chacun
(1), et deter-
minants a leur tour de pensees nouvelles
et d'actes
tout dans
un merae
proportionnels a ces pensees: cercle vicieux de fatalite,
.
La
s'en-
le
ou dans un raeme entrai-
nement de progres volontaire. Ainsi s'explique Vhabitude bonne ou mauvaise, et sa tendance a devenir « une seconde nature ». L'enigmatique ascendant astral se fait
dependre
n'est rien autre
les
(2),
dont Paracel-
principaux arcanes de la Goetie,
que ce courant de vivantes images,
signatures (3) symboliques des passions dominan-
(1)
Non seulement par
ses pensees,
mais par ses reveries,
ses impulsions passionnelles, ses volitions/ etc. (2)
«
Tout
homme
est
domine par un ascendant
astral,
indiquee par les lignes de vie et de mort. C'est en agissant sur cet ascendant astral qu'on peut envoiiter; les ceremonies ne sont qu'un moyen de prod u ire lc contact astral sympathique. L'ascendant astral est un double tourbillon, qui produit les attractions fatales et determine la forme du corps astral. Les maleficiants rendent leur ascendant agressif et l'exercent a troubler celui des autres. » (Paracelse, cite par Eliphas Levi: La Clef des Grands Mys-
dont
la direction est
teres, p. 387). (3)
Voir,
rapports du
pour
theorie des signatures naturelles et les signe a la chose signifiee, chap. IV et V, passinu la
'
LA CLEF DE LA MAG1E NOIRE
310
tes,
des maitresses pensees, des volitions habituel-
les
de chacun. C'est ce cycle de reflets psychologi-
ques reagissant sur leur auteur,
et suggestifs
une part de son Futur animique
et
Quand des rapports deux personnes, ble, les
et
suivis
surtout
mental
pour
(1).
entre
s'etablissent
babiient ensem-
si elles
atmospheres astrales se penetrent d'une sor-
plus ou moins intime^ parfois jusqu'a se confon-
te
dre temporairement. Les deux ascendants sont-ils a peu pres
d'intensite
echange
d' images
riennes,
si
reagissant
egale?
determinantes
maint
II
s'effectue
et
de formes lemu-
bien que les caracteres s'apparient en
Tun sur
traire, celui
rautre.
— Dans l'hypothese con-
dont l'ascendant est
le
plus fort 1'em-
porte en definitive, et fonde sur son prochain une
domination qui peut se perpetuer jusqu'a be.
la
tom-
Les adeptes disent alors qu'une personnalite ab-
sorbe rautre, et 1'entraine en son tourbilion. Ascen-
dant
et
Tourbilion
sont
termes
synonymes en
magie. II
va de
soi
que rimagination, ou faculte naturel-
d'imaginer, de creer des
le
images, constitue la
base negative de l'ascendant.
L'ascendant est riche (en
mode
passif) chez ceux
qui ont rimagination vive et feconde.
—
II
est ener-
Ainsi chaque individualite modifie son propre ascendant, lorsqu'elle imprime line direction nouvelle a ses facul(1)
mentales, psycbiques ou volitives. L'ascendant astral, module de la sorte, transforme a son tour le double ethere ou mediateur plastique, en reagissant sur lui. Dans la rnutualite de ces ceux actions (directe et repercnssrve) on trouvera la clef du mecanisme dc Karma terrestre. tes
LA ROUE DU DEVENIR
gique (en mode
puissamment Car
actif)
311
chez ceux dont la volonte est
organisatrice.
la force
de Fascendant ne reside point dans 1
l'abon-dance des images qui
au hasard d'un
emportees
pullulent,
tourbillon giratoire; elle reside au
contraire dans le voulpir assez ferme pour les selecter, les
mettre en ordre et leur imprimer une in-
fluence favorable, une direction utile. C'est pourquoi,
pour obtenir, dans r experience
des tables parlantes, la pile
le
maximum
psycho-dynamique,
il
de r en-dement de
subordon-
convierit de
ner plusieurs natures negatives (fecondes en images generees sans ordre) a l'empire volontaire
et
regu-
lateur d'une seule nature energiquement positive...
Maintenant, comment s'engendre l'oracle ephe-
mere des
tables? Jusqu'a quel point
—
mentateurs,
le
Tun
des experi-
—
plus passif, sans doute,
servir d'inconscient
peut-il
medium, non pas au sens
ordi-
naire de ce mot, mais en tant que condensateur des electricites
tive
psychiques unifiees? La pensee collec-
ne pourrait-elle, sinon naitre, du moins
borer se traduire de cet
©la-
trouver sa formule au cerveau"
homme, organe
titre fugitif, et
quelle
et
s'
plus ou moins exproprie, a
pour cause
d'utilite
mesure enfin son corps
peut-il devenir 1'instrument
commune? Dans astral exteriorise
immediat
et
local
de
la percussion alphabetique?
Nous ne haterons point me, dedie a cient.
la solution
de ce proble-
la sagacite des theoriciens de l'lncons-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
312
/
II
s'en faut bien
que toutes
— grounorme hierarchique, —
bles nees d'un concours d'etres
pes ou non suivant la
Puissances invisi-
les
humains,
res-
semblent a Toracle mensal, que nous avons elu
pour type d'une classe particulierement instable d'entites collectives.
La parole d'Adam, Yhomme tiellement creatrice.
II
universelj est essen-
pense des
etres, et
son verbe
imperatif engendre des Puissances et des Dominations. Telle est la loi
sphere organique
oil
de Gqn-bi-heden jTrir];, la s'exerce son empire, la myste-
rieuse enceinte de manifestation, que les traduc-
teurs agnostiques de la Genese qualifient de paradis terrestre.
La chute
rhomme
a depossede
nous vivons sous
de sa divinite,
de decheance. Mais
la loi
et
n'im-
il
porte.
Rien n'est change qu'a
la surface.
La
materiali-
sation de la substance universelle a bien pervert!
L'homme subdivisant; a me-
son mode, non point altere son essence.
sure qu'il
pu dechoir qu'en se renait collectif, l'homme reconquiert
privileges.
Des
universel n'a
ici-bas,
Tintegration sociale; collectivite
dont
il
il
et
fait
ses.
rentre dans ses droits par ce,
dans
la
mesure ou
partie, considerable
la:
par le
nombre et la valeur de ses membres, le rapproche du primitif Adam, c'est-a-dire de Tuniversalite.
Cest ainsi que dans l'ordre politique, ou
soeiai„
.
LA ROUE DU DEVENIR
• fc
313-
ou religieux, des millions d'hommes, hierarchique-
ment
organises, tant de siecles durant, sous le ni-
veau d!une regie
pu
creer,
— cons-
ou non de leur oeuvre (bonne ou mauvaise)
cients
dans
inflexible, ont
1'invisible,
collectives,
—
des Etres virtuels, des Entites
en un mot des Dominations fastes ou
nefastes, d'une puissance et d'une duree egalement
incalculables?
Un
des maitres contemporains de la pensee eso-
terique. le
marquis de Saint-Yves, a
traite de
ce
mystere avec une parfaite competence, a propos du
Nemrodisme, en une page de que nous
lui
demanderons
la
la
Mission des Juifs-
permission de repro-
duce.
Une
que l'Homme (dit-il) a impregne de sa volonte certains elements de Pordre invisible; qnand il a concu, voulu, cree, non seulement un Pouvoir visible, mais, sans le savoir, un etre potentiel, occulte, evoque,. se manifestant par des institutions, ce dernier ne meurt pas sans avoir vecu, et, s'il est instinctif et passionnel,. «
fois
en detruisant. « II combat et devore dans Pordre invisible, commedans le visible, les autres Etres collcctifs de cette Terre; il s'abreuve du sang, il se nourrit de la chair de leurs membres; il aspire les energies ignees de ce globe et des regions inferieures de son atmosphere; il les respire, et il les inspire dans les instincts dominateurs du Pouvoir qu'il hante et des individus qui l'occupent (1).
il
vit
.
Cette conception du deyorant minotaure d'un regime d'iniquite comporte une'lumineuse ajitithese. A I'Egregore (1)
noir d'un etat social seculaire, hierarchise dans 1c mal, s'opposerait TEgrcgore blanc d'un etat theocratique harmol'Archange de la « Synarchie ». nieux et pondere.
—
314
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
Voila pourquoi, a Rome, les actes politiques de ce dernier sont, dans la vie de relation de cet Etat, une. serie indiscontinue de massacres militaires, et, dans sa vie organique, une chaine indiscontinuee d'assassinats cc
politiques.
Or,
«
s'il
est relativement facile
de creer ou de sus-
Dominations despresque impossible de les effacer de Terre et de sa substance primitive, a
citer des Puissances instinctives, des
tructrices,
il
est
de
la biologie
la
moins d'un deluge. « Dans Fordre invisible comme dans le visible, rien ne se perd, et la substance premiere d'un Astre quelconque garde imprimes en elle, dans sa Lumiere secrejusqu*au mouvement d'une Volonte, jusqu'a la radiation d'une Passion, jusqu'A Timage d'une Pensee. « Une fois l'Espace terrestre occupe, le Temps terrestre une fois saisi, rien ne peut plus etre rattrape,
te,
retrogresse ni detruit,
miere interieure, tes, et
si
l'Homme
a souille la Lu-
Vivants et les Morts en sont in-fesles derniers rejettent sur les premiers cette souil-
Jure.
les
.
Dans
LA ROUE DU DEVENIR
*
351 t
aux
reintegres
privileges de la divine Essence, se
pressent en une apotheose colossale, dans la fulgu*
rante lumiere d'lhoah il
s'est leve
(v. 2).
Le
voila, l'Allie celeste:
de Seir!
La grande Communion
des Saints de Tinitiation
dorienne, telle est done YEntite collective avec qui
Moise
est
chique
et
Tel est
en constant rapport, organique, hierar-
magique!
—
Dieu de sa Theurgie,
le
la plus sainte, la plus legitime
la plus haute,
qu'Epopte
ait
jamais
pratiquee.
Voila l'Ame de lumiere et l'Esprit de Verite que voulait insuffler Moise au cceur
du peuple de son
choix.
Un
peuple
resistant,
«
de col roide
(1) », cet Israel
indomptable, mais obstine
et inflexible
Un
instant, TA1-
aussi! L'incarnation se fait lie celeste
nouveau;
perd espoir
de la race juive;
il
irial...
et patience et se desinteresse
parle de la sacrifier, et d'etablir
Moise a la tete'd'un autre peuple plus grand fort (2). C'est
et
plus
Moise qui Yen dissuade.
Car cette race
est brillante
de vertus, parmi les
tenebres de ses vices. Elle pourra se vautrer en fait
dans la plus crapuleuse idolatrie; rien n'effacera le
dogme monotheiste, imprime au
la chair de
unique!
(2)
rouge dans
son coeur: Ihoah JElohim est un Dieu
— Puis,
tel
de d'un inestimable
(1)
fer
Exode, xxxin, N ombres, xiv,
qu'un dragon commis a tresor, le
v. 3 et 5. v. 12.
la gar-
defend sans Touvrir
.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
352
et sans
le
connaitre, Israel, se transmettant de gene-
ration en generation le precieux depot de la Genese, cette reserve esoterique intellectuel d'un
du passe, grosse de Tavenir
monde,
Israel
va meriter
le titre
de gloire hieroglyphiquement inclus dans son nom: ^"arrfc^, manifestation rayonnante de Dieu. L'essentiel est garanti de la sorte; la race juive satisfait a sa mission.
prophetique,
cient
sommeille encore Cependant,
les
la
Dans
les
limbes de l'lncons-
jusques aux temps presents, Parole qui sauve!...
successeurs du grand theocrate
seront la plupart au-dessous de leur tache, et si
simple comparee a la sienne.
lohim va d'abord
s'affaiblir,
si
La lumiere
facile
d'^E-
puis s'eclipser par de-
gres jusqu'a totale obscuration. Entre la Verite vi-
vante evoquee par Moise
par lui pour en devenir
brumes
et le
Sacerdoce
le receptacle,
s'interposera, tenebreux.
A
meme
elu
un rideau de la
faveur du
crepuscule, les pontifes de la pire Goetie porteront
r abomination dans gloire de Sina
Lumiere de fera plus connaitre aux Nabis
le lieu saint; et la
ne se
que par intermittences, en de rares
parmi
les
ombres
et les reflets
eclaircies,
ou
d'une epiphanie ora-
.geuse.
Revenons a Mo'ise ports religieux avec
et 1'
resumons-nous. Ses rap-
Invisible apparaissent multi-
ples et divers. 1°
Ce prophete a surpris
que YAbsolu
divin,
dans
communicable Unite.
le
et
extatiquement prati-
tabernacle de son in-
LA ROUE DU DEVENIR 2°
II
a connu,
adore,
353
Ihoah JElchim,
glorifie
savoir Dieu manifeste dans la Nature par son Verbe eternel.
Ihoah
n'est-il
point reste
le
Dieu d'Israel
par excellence? 3° Moi'se a fait alliance theurgique avec
gore de la grande
Communion
tique interlocuteur realisant
YImage
des Elus.
du theurge,
YEgre-
— Le mys-
l'Adona'i personnel
divine, n'est autre
que
le
plus su-
blime des Collectifs humains, reintegre dans
Loi
la
V
du Regne de Dieu. 4°
Enfin, certaines prescriptions
du
culte san-
glant de Moise donneraient a penser qu'il entretenait de massives colonnes de substances elemen tales
ou lemuriennes, qui devaient
lui servir
pour
les
oeuvres de sa Magie sacerdotale, lorsqu'il ne jugeait
pas a propos de recourir aux prerogatives de son alliance, et d'evoquer TEgregore.
Voila des nuances bien complexes pour
nement des Semites
«
au col roide
le discer-
Engage par
».
son chef dans ces multiples voies de l'Art sacerdotal, le
peuple hebreu, ignorant
comme
il
Tetait, fut
tombe promptement dans Tidolatrie. Or Mo'ise voulait avant tout, imprimer le verbe monotheiste dans la conscience d'Israel;
il
voulait que son
dogme
uni-
taire fut l'etoile sainte des destinees juives. Aussi,
reservant pour les inities de tradition orale toutes ces perilleuses distinctions,
il
se
garda bien d'en
embarrasser son peuple.
En
toutes circonstances, c'est toujours Ihoah 2E-
» 23
—
354
LA CLEF BE LA MAGIE NOIRE
loliim qu'il
met en avant.
II
est l'unique Adtonal, le
Seigneur, dieu d'lsraeL
Des ennemis gneur
les
en pieces?
au desert?.Le Seigneur a envoye des
cailles...
eslectrique a-t-elie f oudroye !Nada2>
et Abiu, coupables
Tencens.?
lie Sei~
de dailies pourvoxfc-ll a la nourxiture des-
— line decharge vores
failles
a livres au bras vengeur de son peuple..,
Un passage juifs
sont-41s
d'une imprudence en :of£rant
Une flamme
sortie
du Seigneur
les
a deV
(1).
33ans
:les
emwyes de
Dien, c'est Dieu que le xe-
dacteur de la "Genese ens eigne a ^oir. G'est
que Jacob, ayant luite de la xencontre c'est-ii-dire la
« le
.si
wai,
donne an lieu noni de Phanuel on Pheniel, ,avec i'Ange,
face deDien, en disamt: J'ai vu Dien
ame aete^auvee (2)v» Presque tou jours, quandMoise parle du Seigneur
face a faee,et cependant,mon
a propos d'un fait hist orique ou d'une prescription
Les manifestations ignees tra fulgurantes, u. traversquoi le Seigneur s& revele et rend des oracles, frappe oil guerit, prononce la benediction ou l'anatheme, etc., manifestations qui abondent a toutes les pages dela Bible, ont fait delirer bien des exegeses. Jehovah (ose ecrire M* iRenan), « ce bizarre agent electriforme » (p. 290), « est le Boiiah universel sous forme globale, une sorfe de masse electrique condensee » (p. 289). -ffiistoir-e ctlsrael, 4. I. pa-ssim.) Pareils commentaires, 'qui temoignent (pent-et-re chez leur auteur de plus de naivete encore que de .malice, semblent la mieux eloquente critique du systeme juif d' exclusive centralisation diviniste. Tout ramener exotenkniement mi Jeho(1)
—
vah personnel,
—
eluder les interpretations polytheistesqui pourraient naitre en Tesprit des foules... Mais toute medaille a un revers. (2) Genese, xxxn, v. 30. c'est
®
LA ROUE DU DEVENIR sacerdotale,
etnon point au
355
sujet des myster-es cos-
inogbniques au theogoniques,
c'est
son Allie celeste
qu'M entend; c'est-a-dare la plus noble Entile lective qui puisse
humainernent representer
nement suppleer rEtre-des-Etres. Si 1'on insistait pour mieux connaiure gore de la gr.ande
Communion
siterions pas a le designer par
col-
et divi-
cet Egre-
des Ehis, nous n'he-
son vrai mom:
S'KDis,
MICHAEL. Michael
du
..est
(pour noire tourMllon),
.Seigneur; or
il
est ecrit:
tahernaculam suum...
tabernacle
In sole po suit
Dens
Notons id que Michael
qu'un ^Eloha d'iElohim, qu'ain raembre viv&nt
n'est
de
»
«
le
iLhoali Adoiiaj, le
meme Soph,
n'est rjijo
que
^x,
Verbe etexnel;
la manifestation de
le
Dieu isupreme
enfin,
qu'Adonai
Worth ^ou
d'Ai'n-
et irxevele.
Par rapport a TAbsolu, c'est-a-dire contemple de haut en has, le Verbe universe! est 1'iEomme typi-
rAdani iKadmon du Zohar; Telaiivement a nous, c'-est-a-dire «oncu de bas en nant, le Verbe est Ihoah lui-meme, ou Dieu manifeste. que,"
Ainsi 1'homme-synthese et Dieu manifesto se confondent, et dans cette identite snnlhne (1) reside
La lance composee de
qtrafrc Tnetaux (voy.,
pour la description de ce symbole, Des Erreurs et de la Verite, Edimbourg, 1775, in-8°, p. 35) n'est autre chose que le grand nom de Dieu compose de quatre lattres rnrp. Cest Vextrait de ce nom qui const Hue V essence de I'homme; Toila jpourquoi nous isonimes formes a 1 'image -et ;a la iressemrbiance de Dieu; et ce quaternaire que boils portojis, et qui nous dSstingue si (1)
«
clairement de tons les etres de la nature, est Itorgane et l'empreinte de cette fameuse croix, dans laquelle l3 ami Boeh-
LA CLEF 0E LA MAG1E NOIRE
356
un des plus profonds balistique.
phas)
le
Qui peut accorder ensemble
«
Dieu de
le G.
1'alliance
•
.
du
A.
l'Hoinme du
la terre et
touchant au point trouve
niysteres de la tradition kab-
*
fixe .;
Ketlier
Ciel,
en
de leur union: celui-la a
arcane indicible, puisque
humain
du Kether
et
figuree par la lutte de Jacob ayec Tange.
non plus en
arcane, Lucifer se fait Dieu, tant,
(dit Eli-
c'est
divin,
Par cet se revol-
mais en obeissant librement a Dieu. Qui aures
habet audiendi audiat!... C'est
Non-ens d'en-haut
le
equilibre par celui ti'en-bas, et de ces deux negations jaillit
une affirmation inattendue
qui est adequate a Thomme-dieu
Pour en revenir a
l'Allie
et
immense,
(1). »
de Moise, sa deification
exoterique se legitime par une frappante analogic.
Puisque Chrishna, manifestant Wishnou sur re,
pu legitirhement
a
dire: Je suis
la ter-
Wishnou!
—
pourquoi Michael, manifestant Ihoah au Ciel des {Junes,
Si
ne pourrait-il pas dire: Je suis Ihoah?
quelque Puissance a
riquement
le
nom
le droit
de TEternel,
vante Synagogue de ses Elus, sion collective
dans
la
c'est
le
bien cette vi-
plus haute expres-
du Verbe humain
Neanmoins, en donnant tait
la
de prendre exote-
divinise!
Dieu qui se manifes-
nuee pour Teternel Dieu-des-dieux,
me nous
peint si magnifiquement l'eternelle gendration divine, et la generation naturelle de tout ce qui recoit la vie,
dans ce monde, soit dans l'autre. » (Correspondance de Saint-Martin avec le baron Kirchberger de Liebistorff, p. 45). (1) Correspondance de I'Abbe Constant avec le baron Spesoit
dalieri, Mss. (IIP Cahier, p. 72).
LA ROUE DU DEVENIR
Moise a
fait
357
en quel que sorte ce dont l'auteur juif
du Sepher Toldos incrimina plus tard Jesus de Nazareth devoir montre aux nations, comme etant la veritable pierre cubique du Temple, un cube d'ar:
gile fait a la
ressemblance de cette mysterieuse pier-
re de Tangle, qu'il n'etait parvenu a derober... \ II
ne nous appartient pas d'en dire davantage.
x
Nous n'avons plus que
chu
le
nulle autorite pour juger Moise, pas
Kabbaliste auteur
du Sepher Toldos
n'etait qualifie, ce semble,
pour
Jes-
se faire l'arbitre
de notre Messie.
Ce grimoire syro-chaldaique, presque contemporain de Jesus-Christ, accuse
le
« fils
de Miriam
»
du Nom w& (Schema Hamphorasch),
d'avoir accompli tous ses prestiges a l'aide
incommunicable tt-Tison
derobe au temple de Jerusalem, dont les portes
il
aurait force
par de coupables enchantements. Suivent
des recits de prodiges plus surprenants encore que
ceux des Evangiles... Retenons ce
que te
les
fait
au passage,
miracles de Jesus etaient chose hors de dou-
au sentiment des Juifs de son temps.
Nous aurions pu nous etendre beaucoup plus sur le
mode
de generation
comme
sur
tes collectives
humaines, etudiees
vue religieux,
soit
le role
soit
au point de vue
des Enti-
au point de
social.
Le peu
d'exemples que nous avons proposes serviront de jalons de repere, pour
le
cadastre d'une region peu
frequentee des penseurs. Nous nous flattons d'avoir dit a ce sujet des
choses assez neuves et generale-
ment insoupconnees.
358
LA G3LEF
DE ZA MAGIE NOIRE
L'rritegration collective est line realite a-ussl constante,
sur le& plans, astral
blnaisons
rite
la chinrie,
et psychiqtrey
que
les
1
com-
par exempte, snr le plan
materiel'.
Bren. des questions laissees d-ans FonTbre
sein s'eclaireront,
si
Yqtl sait fadre usage de la
feconde en imprevu, dite de l'analogie
si
des-
a>
cles
loi,
con-
fr aires.
Ainsi, la
Communion
est la personnification
des Saints, dont Michael
lumineuse, comporte pour
antithese Ta Synagogue des pervers, dont l'incarnation ignee sera
de
le
Satan esoteriqjie
Kabbale.
la
H
Samael Sngd.
messierait de confondre ce Collectif caco-psy-
chique (d'une realite formidable a de certaines epoques,
quand des
divisions intestines ne sterilisent
point sa vigueur en Fopposant a elle-meme), le
Satan legendaire, griffu
imaginations fanatiques
et
cornu, digne
des
fils
comme on
l'a
qu'une Image astrale
vi-
et c^ui n'est,
iaisse entendre plus haut,
— avec
talisee...
Nous termmerons phes
Yves
tres CI),
remarquables du
tou chant Samael.
tion, plus vraie
ge 334
s
ce chapitre par quelques stro-
que
reelle,
marquis
On y
tive, aux:
le
Saint-
verra la descrip-
du phenomene dont, pa-
nous reservames l'examen:
peut etre
de
savoir, ce
corps astral totalise d'une Entite collec-
yeux du Voyant admis a ce
tres exception-
nel spectacle:
(1)
que
Jeanne d'Arc uictorieuse, pages*
11*3-114,
passim.
LA ROUE DU DEVENIR
Quand
359
de chencs Sonne, et son vrai Sabbat accourt, eclairs de haines Roulant des sombres monts. Les Vosges, repondant aux Alpes, tonitruent, Et, dans cette clairiere oil leur chef luit, se ruent Des troupeaux de Demons. «
la nuit vient, Satan, dans, la foret
en vient de partout; ils ont toutes les formes Des Vices accouples aux Passions di florin es, Eternel 'rut boueux; II en vient du sommet de toute hierarchic, II en jaillit du gouffre oil git toute Anarchie, Et tous sont monstrueux... -«
II
v
Au milieu, double come au front, Monstre Le vrai Satan, celui du Rit esoterique, «
electrique,
Meteore geant, Assis sur un Dolmen, les regarde et preside; Et tous disent: « Salut au premier Homicide,
—
Roi des rois du Neant!
»
«A ces mots,rayonnant,Flamme et milliers de Fl amines, Satan a resplendi, car ces Feux sont les Ames Qu'il s'incorpore ainsi
Du
front aux pieds, selon le crime; et sous son aile Droite ou gauche, selon que l'Ame criminelle
Fut
(1)
hommc
ou femme
ici (!)...»
L'auteur aurait pu dire aussi justement:
que Tame criminelle Est homine ou femme ici. » «...Selon
Les ames crimincUes des vivants font aussi bien partie du •corps de Samael que les ames pcrverses des morts, et cela est un grand mystere.
—
#
t
!
(Section 11)
La Force (onze) =• Energie = Ses moyens de deploiement (Force de la Volatile). Chapitre IV
FORCE DE LA VOLONTE volonte
La
Le Tarot des boherniens porte inscrit, sur son feuillet onze, le simple et majestueux embleme de
cette deesse.
On y
une jeune
voit
fille,
d'un manteau d'apparat,
que de
la
moindre
effort
debout dans
deux mains
la
lion
du signe cyclidompter sans le
et coiffee
Vie universeile oo
un
les plis
,
en fureur, dont
elle clot
des
gueule rugissante. Sur son visage
transparait la serenite de la Force consciente d'elle-
meme; lence,
Tattitude est si
si
calme qu'on y
la virilite de l'acte n'inuigeait
lirait
Tindo-
un dementi
*
a Texpression
placide des traits. t
Son genou ploye
pbe tier
(1)
(1).
fait
saillie
sous la robe,
il
semble
Cet indice donne a penser que Thierogly-
original la peignait assise. Sans doute
malhabile,
reproduisant
Tenibleme
Voir les editions anciennes du Tarot.
un
car-
primitif,
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
364
aura cru pouvoir supprimer
le fauteuil,
sans pren-
dre soin de redresser entierement la posture du sujet.
Ce detail fautif se trouve corrige dans d'Etteilla,
qui date de la fin du xvnr9
deesse y est peinte sur
un
Tarot
le
trone; contre son genou
repose la tete du lion apaise, qui va s'endormir. fois,
La
siecle.
Une
par hasard, Etteilla nous semble avoir vu
juste.
Qui ne connait, au moins de nom, ce perruquier gendelettres,
contemporain de Mesmer
de Ca-
et
Peu enthousiaste de son gagne-pain cosmetique, il s'en elut un autre, et cultiva fructueusement les hautes sciences, en particulier celle du gliostro?
Tarot, que tre a la
le
savant Court de Gebelin venait de met-
mode:
bref, le digne coiffeur, qui se
mait tout simplement
Alliette, s'etablit astrologue,
devin et philosophe hermetique, sous son verse d'Etteilla.
II
mal
le,
me
digeree.
au Marais, il
En
in-
tumultueuse
son domicile de la rue de FOseil-
Etteilla, «
s'intitulait),
nom
ne manquait ni de clairvoyance
naturelle, ni d'une certaine erudition et
nom-
professeur d'Algebre (com-
astro-phil-astre et restaurateur
de la cartomancie pratiquee chez
les
Egyptiens,
»
donna, moyennant salaire honnete, des consultations et des lecons particulieres.
bientot acquise;
heureusement,
il fit
il
se
La vogue
lui fut
fortune et roula carosse. Mal-
mela d
5
ecrire, et ses
— qu'on reunit d'ordinaire en
deux
ornes de figures en taille-douce,
forts
— ne
ceuvres,
volumes,
donnent pas
FORCE DE LA VOLONTli
365
Tidee de ce que pouvaient etre ces fameuses consultations divinatoires, qui ont fait courir tout Paris.
— Doue d'une perspicacite peu commune,
et
d'une
maniement des nombres et des figures, il etonnait chez lui le crayon ou le compas a la main, parmi les bizarreries de ses diagrammes et le bariolage de ses tarots. Mais Tillusion grande aisance dans
le
5
tombe, en face de son ceuvre
ecrite,
Cette penible
compilation, sans ordre ni clarte, trahit
le,
manque
d'instruction premiere et ne soutient pas la lecture...
Etteilla
fit
pis encore:
pnrgee du Tarot!
On
il
publia une edition ex-
peut dire que la fantaisie
la-
borieuse mais biscornue de ce singulier correcteur a bouleverse de fond en comble les arcanes
du
Li-
vre de Thoth, intervertissant Tordre des lames, et parfois substituant aux vieux symboles magiques les
d*une
caprices
imagination
superlativement
Une
ou deux, nean-
brouillonne et dereglee.
moins, cas
du
il
a rencontre juste,
feuillet
—
fois
et c'est,
en Yerite,
le
qui nous occupe.
La onzieme clef du Tarot s'explique mente d'elle-meme. La deesse, assise ou gnifie toujours la
et se coni-
debout,
Volonte vivante, dont
la
si-
vertu,
decuplee par rentrainement, dompte sans effort la rebellion des forces instinctives et passionnelles.
Le
lion,
qui symbolise ces dernieres, figure aussi
leur milieu nourricier, la Iumiere astrale, dont est
un des plus antiques
de vue,
le
hieroglyphes.
A
il
ce point
pentacle exprime l'empire qu'exerce la
Volonte sur
les fluides
hyperphysiques, les Esprits
366
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
elementaires et les Lemures qui hantent la region
sans limite.
L'apocryphe des Oracles de Zoroastre, que nous avons deja cite, a propos des mirages errants, designe
le lion
comme
resument, quand
la figure synthetique le
voyant prolonge son
toutes les Puissances hallucinantes tral. «
Cernes omnia leonem
Le signe [zodiacal] du
E
LA VOLONTE
367
r
t
depte
cres, nounris
qu'il devait
de
es integration Psyche, captive fusqii'alors du corps astral, et liberation de la dans le cone d'ombre ou dans les secieurs de pinombre* (Voir jiotre schema, quelques pages* plus haul)*
—
k
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
664
Rien de plus suivi,
que
telle
clair
desormais,
si
Ton nous a bien
page d'abord enigmatique, ou Tau-
teur de la Mission des Jaifs,
commentant
leur grand
hierographe, intrigua tant d'amateurs passionnes
des sciences secretes. s'agissait de la suivante de
II
Lia
et
de sa posteri-
ty esoterique.
Zelpha
M. de Saint-Yves), la suivante de Lia,... signifie la Caverne beante, FOuverture de la Profondeur, le Baillement du Dessous, la Voix du Silence, la Lueur des Tenebres, 1* Aspiration du'Vide. « Elle est TOrbe du Cone d'Ombre de la Terre, elle est la Reine de FEpouvante, qui, pourtant, sourira un «
jour. «
«
(dit
.
deux fils, cornme Rachel, son antithese. Le premier est Gad, l'Entree et l'Envahissement, Elle a
la
Porte et la Portee, le Detroit et le Large, le Golfe et FEngouffrement. « Le second, le fond ou le sommet du Cone, est Azheiv le Seuil de la Maitrise, le Socle de TApotheose, le Piedestal de la Volonte maitrisante, Tissue celeste de l'Arae victorieuse de la seconde Mort, l'Entree apotheotique dans TAkasa (1). « Dans les mysteres d'Eleusis et d'Isis, on appelait cette issue la Couronne des Ailes (2). » .
Ce tableau de Texode posthume tudes,- que
et
de ses vicissi-
nous ne tarderons point a parfaire, est
deja suffisamment esquisse pour rendre raison dir rite singulier
A
present,
(1) L'
dont nous avons promis justification.
peu de lignes y peuvent-
Akasa des hindous,
c'est le
pur ether, la lumiere de
gloire. (2)
La Mission des
suffire.
Juifs, pages 371-372.
LA MORT ET SES ARCANES
665-
Qu'est-ce que la lune, en Kabbale hermetique?
-
Quel metal, evolue sous son influence
pour
les
alchimistes l'hieroglyphe bien connu J :
L'etudiant tion:
que
1'
directe, revet
moins avance repondra sans
le
hesita-
argent. L'ecole de Geber n'enseignait-elle pas^
condensation des rayons lunaires engendre
la
la fleur argentine; cette reine spagyrique, de
que
la
convergence des rayons solaires
Tor, ce roi des
fait
meme
germer
*
metaux?
La correspondance analogique du marteau parait pas
moins evidente. En
n'ap-
liturgie occulte, aussi
bien qu'en magie ceremoniale (car c'est tout un)
marteau d'argent sera te
de
?
le
symbole de
5
le
la vertu secre-
en tant que pondereuse, compressive:
la lune,
et accablante.
Or,
temps de
est
il
le dire,
pour ceux qui ne Font
pas devine: Taction selenique ne exclusivement sur
les
se fait sentir sur les
soient
manifeste pas
se
hotes du cone d'ombre;
morts avant
arrives (1). C'est
meme
a la lune,
qu'ils
y
dispensatrice
d'Hereb, qu'est due la sequestration de le
elle-
Fame
dans,
cadavre, tant qu'elle n'a pas elimine successive-
ment lier
les
molecules heterogenes sur quoi Tastre geo-
meme
a prise,
de jour; car
il
exerce sa pesee sur
toute substance pseudo-psychique, coagulation des~ lluides epais de l'astralite terrestre... Et bien plus,,
au deuxieme acte du drame de (1)
Quand
la
la
posthume
mort frappe 1'homme pendant
agonie,.
la nuit, Tac-
tion selenique se deploie sur le cadavre avec unc inlensite plus grande; et si Tame parvient a briser sa chaine avant le lever du soleil, elle est « toute rendue » au champ de Proserpine,
oil la
seconde mort l'attend.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
•666
quand Fetre abmaterialise demeure davre par une chaine d'humiliante
assujetti
au ca-
solidarity c'est
Tinflux lunaire qui prolonge cette contrainte.
La lime gente
un mot,
darde, en
formes astrales sur
et ligatrice des
materiel,
la puissance astrin-
— a Tinverse du
soleil,
le
plan
agent liber ateur,
puis attractif des essences spiritualisees, au royau-
me du La
pur
ether.
signification occulte se precise, de la
nie en usage au
H
s'agit
lit
de savoir
ceremo-
de mort des souverains pontiles. si le
corps de
1'
august e defunt se
trouve dans les conditions requises, pour que la tentative thaumaturgique frir
du rappel a la
vie puisse of-
quelques chances de succes.
Tous ser que
les details
la
La
mort
de la ceremonie donnent a pen-
n'est pas encore tenue
pour
defini-
du pape est cpuverte d'un voile blanc, couleur emblematique de Finfluence lunaire (1); le
tive.
tete
cardinal camerlingue est vetu de violet: c'est Vindication d'un deuil provisoire et mitige d'esperance.
Quant aux paroles du fructueuse tentative,
qu'on se dispense de
Que
cardinal, a 1'issue de Tin-
eiles
sont assez claires pour
les souligner.
Ton ne voulait voir dans ce rite, encore maehinalement pratique de nos jours, qu'une simsi
ple formalite equivalant a la visite nicipal, en
vue d'obtenir de
(1) Peut-etre le
blanc
du docteur mu-
lui licence
d'inhumer:
couleur des vetenients nontificaux, pour donner a entendre que le vieaire de JesusChrist est son image et son reflet sur la terre tenebreuse, comme la lune est l'image nocturne du soleil, et sa blanche clarte un pale reflet de l'astre glorieux? est-il la
LA MORT ET SES ARCANES
nous accorderions que
Men
c'est sans
C67
des interpretes contemporains, et
eraignons fort
mej De
la,
—
l'avis
de
— nous
le
nul doute
du cardinal camerlingue lui-me-
vrainient, a convenir
du
que
telle etait
toute
y a fort loin. Dans l'hypothese en litige, le medecin serait mande de preference au prelat, pour une constatation qui, sans contredit, ressortirait a i'homme de la visee des auteurs
tres ancien rituel,
Tapproche d'un
Tart; Puis
fer
rouge a
il
la plante des
pieds semblerait d'un criterium plus certain que trois
coups legerement frappes sur
.la
tete avec
un
naarteau d'argent! Pourquoi d'argent?... Mais nous
aurions mauvaise grace
—
— ajoutez-y: quelque honte
a discuter plus longtemps une these pareille.
Nous ne
la
mentionnons au passage, que parce
qu'elle a ete soutenue devant nous, le plus serieu-
sement du monde, par un pretre
d'ailleurs erudit *
et sincere.
Les qui -de
trois
coups frappes, joints au triple appel
les souligne,
Tame
equivalent a une evocation precise
defunte, adjuree par le thaumaturge sa-
cerdotal de donner
rappel
a
un
Texistence
reussite. Trois est le
de
la
signe,
offrirait
nombre
au cas ou Tessai du quelque espoir de
sacranlentel
du Verbe,
Resurrection et de la Vie.
Les adjuvants de chanibre, familiers respectueu-
sement devoues a
la
personne du pape, servaient,
selon toute vraisemblance, d'elements negatifs,pour 1'
improvisation d'une chaine magi que, ou figurait
le
cardinal camerlingue, a titre de nature positive.
D'une
part, le
thaumaturge ecclesiastique tendait
668
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
.
au defunt un cable de par quoi
un subside de
mettait
il
sa disposition,
me; d'autre
fluide et de volontes unies,
pour ressaisir
force nerveuse a
les renes de l'organis-
du signe appel nomi-
part, le rapport kabbalistique
a la chose signifiee conferait au triple
nal une efficacite supreme, tandis que la
decuplait et concentrait pour ainsi dire sur
meme
un point
la vertu assujettissante et ligatrice de la lune,
du marteau
bolisee par l'usage
ralyser pour
un temps
accumulant sur
ximum
elle 1'influence
d'intensite,
Tame
que multipliait
Au
cas
oil
sortante, en
herebique a son maet
volonte conforme du thaumaturge et
verbe d'inhibition.
sym-
d'argent. C'etait pa-
de
1'efTort
loi
dynamisait le
la
veto de son
Tame, encode captive,
peinait a se defaire de sa fausse personnalite, le
du marteau d'argent devait interrompre confession au tribunal de l'Abime ».
rite «
Si
quelque signe,
—
un mouvement musculaire
du cadavre, ou des coups frappes, ou tout autre dice, et
— eut manifeste
la
la
presence de
in-
Tame auguste
presage son possible retour, nul doute que
le car-
dinal pontifiant n'eut alors mis en ceuvre quelqu'un
des procedes
du resurrectionnisme, bien connus
des apotres et des premiers adeptes de la religion chretienne, et que nous avons signales plus haut.
Par contre,
la
ceremonie manquant son
effet, il res-
aux oracles du sacerdoce de la taxer de pieux usage, ou de feihdre de n'y voir qu'une simtait loisible
ple formality de solennelle constatation.
Notons, pour en gnificatif,
que
les
finir
avec ce rite etrangement
si-
coups sont frappes au sommet
-
669
LA MORT ET SES ARCANES *
de
que
la tete, parce
suture cranienne,
un peu en
c'est la,
—
par
mort
—
que s'operent a
la desassimilation et l'exode.
medium ou d'un
d'un
le reveil
en phase de
Mais
si
>la
Ton vou-
du marteau d'argent pour provoquer
lait se servir
sur
trou de Brahma, di-
le
raient les maitres hirrdous,
arriere de la
bilocation,
les regions
du cocur
adepte cataleptises,
il
faudrait egalement agir
et
du grand sympathique;
puisqu'en cette dangereuse experience, de notables agregats fluidiques s'exteriorisent a hauteur de ces organes.
Dans
ces cas de lethargie, Tinfluence
pressive evoquee par l'usage n'agirait plus identiquement
mort:
du maillet d'argent
com me au
On
voit qu'entre Tetat
sulte de la projection
de
posthume
du double
astral.
et celui
qui re-
corporel,
il
non
sied de
seule-
Tame a sa physique, mais encore dans le mode du
ment dans
la
du corps
relever de tres essentielles differences,
pouille
lit
en resserrant la chaine sympathique
c'est
qu'elle favoriserait la reintegration .
com-
les
doublement,
rapports qui relient
comme
dede-
a Tegard des issues par ou ce
phenomene s'accomplit. Le magicien en phase
bilocative peut appeler a
soi la force nerveuse de son organisme, par le vehi-
cule de la chaine qui reste tendue de l'un a Tautre;
— tandis que l'ame en peine, qui a epuise sa reserve dynamique au cours de la double agonie qu'elle vient de
subir,
(terrestre
et
posthume), ne peut
compter que sur autrui pour renouveler
la provi-
sion de forces disponibles, qui lui est indispensable,
670
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
afin de sortir victorieuse des epreuves de son
purga-
toire.
Quelquefois, avons-nous
dit,
peuvent etre octroyes par
de pareils subsides goetes des cercles
les
mauvais, qui veulent accaparer une ame ront payer bien cher
un secours
passager...
piege assez rare peut etre dejoue. c'est
et lui fe-
En
Mais ce
regie generale,.
d'une source avouable que procede
le bienfait:
de solidarity humaine est intervenue...
la loi
Nous avons promis, on
s'en souvient, de revenir
sur cet adorable mystere de 1'amour et de la bienfaisance posthumes; car c'est a Theure du desespoir que Tame, accablee par une epreuve qui passe ses forces, sentira qu'elle n'est point seule, et rece-
vra
le
gage de la plus tendre sollicitude.
Mais d'ou viendra
— D'ici-bas
et
cette aide a
Tame desincarnee?
de la-haut de la douleur des parents :
terrestres, et de la pitie, disons
mieux, de r amour
des celestes parents. L-ame n'a pas
commence son
purgatoire dans
que deja, sur annoncee et sa
le
gouffre d'Hecate,
l'Antichtone lumineuse, sa venue est
place prefixe. Si bizarre
y
que semble
reflechir; et peut-etre
cette theorie,
qu'on daigne
ne Testimera-t-on depour-
vue ni de logique, ni de vraisemblance.
La
famille est
comme bas, qui
une
sur la terre.
nous
dit
realite sur le
Quand un
plan subjectif
enfant s'incarne
ici-
qu'mi groupe de parents ne pleure
point la-haut la mort d'une
ame?
v
^
LA MORT ET SES ABCANES
.
«
Encore une
Qui
file, file,
etoile qui file,
et disparait!... »
Mais, en perdant une famille au
empyree, cette
pour
la
ame qui va
monde de
autre au
recueillir
ineffable
671
monde de
la vie
une
naitre en acquiert
la vie charnelle.
Des bras seront
range au terme de sa chute; une va desormais
sollicitude
veiller
sur
lui.
Ses parents lui apprendront peu a peu a faire usage
de son corps, masse opaque ou vient sa lumiere de s'engloutir et de s'eteindre;
mais dont
les
organes
seront plus tard autant d'instruments de controle
a son service, pour explorer et connaitre ce
monde
etrange ou
le
veau-ne de
il
est
la vie
te a raccueillir
descendu. Ainsi sans doute
nou-
aromale retrouve une famille pre-
au dela du sombre Heuve: de tendres
parents qui vont
l'initier
progressivement a sa vie
nouvelle.
La
memes
famille se composera-t-elle des
indivi-
dus la-haut qu'ici-bas, ou reciproquement? Les
ai-
nes qui accueiileront le neophyte de la vie celeste sont-ils des ancetres,
au pied de
— des individusde — Cela resire^morts avant lons dire
la
lui?
tion, et tout ce
cette
le
nous vou-
raeme famille est
que nous en pouvons
parait consolant de
L'examen de
la lettre?
ter-
une autre quesdire, c'est qu'ii
supposer.
hypothese va d'ailleurs fournir
l'occasion d'une remarque, omise par nous jusqu'a
present: a savoir que, le plus souvent, sur cette terre,
nous ne connaissons d'un
homme
que sa fausse
personnalite, celle qu'il depouiliera dans les affres
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
672
de la mort et de la seconde mort, et qui est vouee a se dissoudre, plus ou
moins
ou parallelement au corps
vite,
conjointement
astral, perissable aussi.
i'entite vraie, Tindividualite durable,
Tame en un
mot, n'apparait point ordinairement marquee a ce soeau d'originalite ou de particularisme qui com-
mande
et fixe l'attention: Tentite vraie
— Ce qui nous frappe a chaque
pe totalement,
rimmense majorite des hommes,
tant, chez
lour
nous echap-
d'esprit, aussi bien
ins-
c'est le
que Failure exterieure: ce
sont la desinvolture ou la timidite, la maniere d'etre,
de s'exprimer, de se tenir; joignez-y les minu-
ties
du caractere,
la
dicules... toutes ces
un
facheuse humeur,
la
manies, les faiblesses pittoresques ou
les petites
me
bonne ou
total qui
ri-
choses enfin, dont 1'addition for-
nous represente
« Monsieur
un
tel».
Voila ce qui constitue la personnalite terrestre.
Eh
bien, toutes ces choses, caracteristiques a nos yeux,
307).
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
720
imaginaire,
tation
qu'une difference du plus au
moins dans l'ordre du relatif. Mais quittons ce langage transcendantal Lien
est-il
:
aussi
entendu que nous parlerons celui de la
vie positive et coutumiere.
Or, au point de vue des apparences, tout change
^'aspect; et nulle part contraste ne s'accuse plus
evident qu'a rapprocher les transmutations objectives,
de celles qui n'existent que dans 1'imagi na-
tion (1)
du
sujet
«
hallucine
».
Entre ces deux modes nettement distincts de
phenomenes objectifs et subjectifs, vient s'en placer un troisieme: le mode mixte des manifestations Jluidiques.
Ces phenomenes, qui seraient attribuables asla
premiere classe, en tant que perceptibles aux sens de plusieurs personnes a la spectateurs presents,
fois,
— ces
voire de tous les
phenomenes
raient egalement a la seconde, en raison
ressorti-
du carac9
tere
non seulement
ferent
fugace, mais ambigu, qu'ils af-
(2).
Nous examinerons, en
ce chapitre,
forts surprenants, reversibles
mediane: II
la
s'agit la
Lycanthropie
deux exemples
dans cette categorie
et la
Paling enesie.
de metamorphoses semi-objectives, de
phenomenes passagers de
l'ordre physique;
CD L'organe propre de V imagination, Ton
s'en
— tansouvient,
ou diaphane des magistes occidentaux. (2) Nous en avons ailleurs expose la nature et les causes. r(Cf. Avant-propos, pages 76-84, et passim, au cours de cet est le translucide
ouvrage).
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
dis
que
la
721
transmutation des metaux (dont nous
traiterons dans
une notice a
part, qui terminera ce
vn et ce tome II tout ensemble) constitue un phenomene de Tordre chimique: c'est une metamorphose objective, s'il en fut jamais. chapitre
A
successivement aborder ces trois problemes,
nous aurons fourni des exemples de transmutations dans
les
regnes animal, vegetal
L'enigme de -scepticisme des
mineral.
et
la Lijcanthropie (1)
modernes un
que l'enigme congenere du
defi
ne porte pas au
moins paradoxal,
V ampirisme
,
qui
fait
son pendant.
Dans
l'un et Tautre cas de bilocation (souvent
pseudomorphique),
les
blement analogues,
comme
causes apparaissent sensiaussi les resultats.
La
difference essentielle, opinames-nous ailleurs, «consiste
en ceci precisement, que
le
Loup-garou, tandis
que sa forme astrale vagabonde au dehors,
est
sorcier vivant qui sommeille dans son
que
lit;
et
un le
Vampire, au contraire, est un sorcier mort qui vegete dans sa
tombe
» (2).
L'analogie est tres remarquable; elle se poursuit
dans
les
moindres
details.
Nos Lecteurs, edifies sur le phenomene generique de la sortie en corps ether e, qui constitue la base operatoire et se denonce la condition primordiale
des deux modes d'erraticite meurtriere que nous
mettons en parallele, (savoir: (1)
Voy. tome
(2)
Le Temple de Satan, page 233.
I,
le
la
Lycanthropie, du
Temple de Satan, pages 232-237.
46
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
722
Vampirisme apres sa mort) r nos Lecteurs remarqueront Fidentite du but poursuivi, la parite des moyens mis en oauvre, et vivant du sorcier, et
le
—
jusqu'a la similitude des formes exterieures que revet l'apparition. II s'agit,
de force
en
vitale,
effet,
dans
les
deux
d'un larcin
cas,
accompli par la violence sur
la per-
sonne d'un etre vivant. La consommation du vol est
comme nous Favons vu
facilitee,
(1),
par l'epouvan-
te qu'inspire le spectre a sa victime. Cette derniere
enfin se voit assaillie, le
— par
le
Lycanthrope ou par
— tantot sons un aspect humain, tantot
Vampire,
sous Fapparence d'un animal sauvage. line perte
dynamique
tres notable sera, chez la
victime, la consequence de cet assaut, parfois trier
du premier coup,
et qui,
en tous
cas,
meur-
s'il
se re-
nouvelle, entraine la consomption et la mort.
Le Vampire procede tantot par exhaustion dique
et
flui-
sans repandre le sang: les bonnes gens di-
sent alors qu'il a etouffe sa proie; tantot en prati-
quant une saignee,
hematique «
sucee
»
.
:
afin
de s'abreuver de
alors le bruit court
la
(2)
matiere
victime a ete
— Le Loup-garou, puisqu'on
d'employer ce terme impropre cule, tue
que
la
est
convenu
autant que
ridi-
egalement deces deux manieres: ses atta-
ques sont sanglantes ou non sanglantes
(3).
pages 599-600. (2) Cf. Le Temple de Satan, page 233. (3) Eliphas Levi avance un peu legerement « que personne n'a ete tue par un loup-garou, si ce n'est par suffocation, sans effusion de sang et sans blessures,) (Dogme de la Haute Magie, page 227); en quoi les annales judiciaires lui donnent (1)
tort.
Cf. chap, v,
723
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
II
n'est
pas jusqu'aux contrefacons pathologiques
du Lycanthrope, qui ne s'apparient avec celles du Vampire: les archives judiciaires nous attestent des cas averes d'anthropophagie, chez tels vagabonds
embusques sous
bois, a Taffut
de gibier humain. Ve-
en chair
ritables loups-garous
et
en
os,
Texistence
de ces frenetiques doit etre alleguee, en regard de celle d'autres
maniaques, Gholes, Stryges
et
Lamies,
— ces abominables convives du sepulcre, dont mention fut faite
au chapitre precedent
(1).
Ces exemples de vesanies speciales,
qu'il suffisait
*
de generalise^ ont servi a
pour reduire a des exploits
MM. les physiologistes de monomane toutes les
aventures ind6niables de Lycanthropie. Voila, di-
qu'on trouve de constant
rent-ils, ce
fond de toutes ces
«
legendes
»
et
de
positif,
populaires:
au
un fou
furieux ou un cretin feroce, monstrueusement travestis,
cousus dans une peau de bete fauve!... Enfin,
parmi
le
est
peuple merae,
devenu un
nonynie de
«
cliche,
«
histoire de loup-garou
une locution proverbiale,
conte a dormir deboiit
»
sy-
».
Dussions-nous poitriner aux quolibets, nous n'hesiterons pas a rnaintenir, a cote de la Lycanthropie
naturelle des anciens auteurs, ce qu'ils appelaient la (1)
Sans reproduire
ici
les renseignemei?ts inclus
au tome
convient de rappeler que les fails de lycanthropie par de commc ceux de vampirisme, effective, certifies, concordants temoignages, et sanctionnes par des arrets norabreux, abondent aux recueils de procedures et d'actes au-
premier,
il
—
—
une mesure tres superieure. Le vampirisme s'est localise, dans certains pays comme a de certaines epoques. La lycanthropie fut de tous les pays, et beaucoup plus frequentc au cours des temps. tjientiques dans
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
724
Lycanthropie diabolique. Pour expliquer ce pheno-
mene, nous n'avons plus que
du Maudit; mais
le
croyons a l'existence sin.
A
nos yeux,
Intervention
faire de
phenomene demeure, et nous du Lycanthrope, spectre-assas-
les cas
de bilocation en forme ani-
male sont cas pathologiques, disons raeme epidemiques, bien qu'on en favorisat les crises par certains proc^des...
Cette maladie occulte et volontaire,
thropie spectral e, disparu,
comme
—
—
la
Lycan-
semble a notre epoque avoir
tant d'autres mysterieuses epide-
mics qui terrifierent cles plus recents.
le
moyen age
et
jusqu'aux
sie-
Mais supposons un instant qu'a-
vere par cent temoignages,
un
pareil
phenomene
se
produisit de nos jours, nous demandons, en cons-
hommes
de Tart »?
d'etre releve, a
demi mort
cience, ce qu'opineraient les
— Un malheureux vient dans
la foret;
pretend avoir lutte contre un loup
Et vingt personnes ont vu
fantastique... me...
il
«
—Attaque d'hypocondrie! Alienation
le
fanto-
partielle,
probablement consecutive a quelque accident leptiforme...
qui ont vu
donne
Un
epi-
Quant aux radotages des bonnes gens le
loup...
la berlue.
fantome, l'epouvante leur a
— La victime
animal feroce
l'a
trouvee morte dans
mise en le bois,
a-t-elle ete
cet etat.
saignee?
— L'a-t-on
sans traces d'aucunes
violences? C'est plus simple encore: elle a
ete"
frap-
pee d'apoplexie... Et la cause de Tattaque se devine de reste: la peur, sans doute! Dans les tetes avaient ete
le pays, toutes
mises a Tenvers, par ces racon-
Lars de loups-garous... N'est-ce point ainsi
qu'on
MAGIK DES TRANSMUTATIONS
raisonnerait, en verite?
De
725
la sorte, ces
homines graves auraient tou jours
les
Messieurs le
dernier
mot....
Ce qui nous interesse plus particulierement chez les
Lycanthropes,
c'est,
onguents speciaux,
d'une part, la question des
de r autre,
et
metamorphose animale
la
et
problemes de
les
de la repercussion
traumatique.
Jean de Nynauld,. docteur en medecine au debut flu
xvir
siecle,
pommades
des
a recherche curieusement la nature hallucinatoires,
de la Lycanthropie
et
aux points de vue
du transport au Sabbat. Nous
avons donne en note, (pages 172-174) un apercu
sommaire de son
On
le.
car la
tres rare et tres singulier
opuscu-
se souviendra qu'il
y decrit trois onguents: drogue change suivant que le sorcier desire
etre ravi
par
les airs
sous son naturel aspect, ou
Nynauld distingue avec soin lax composition de ces pommades* courir les bois sous forme animale.
dont
A
s'est
il
l'egard
diligemment enquis.
du Sabbat, notre Lecteur n'ignore point
y avait plusieurs manieres d'y
qu'il
sorciers pouvaient s'y rendre corporellement,
me
a
un rendez-vous
ordinaire;
transporter en vehicule astral;
quer
les
ils
ils
Les
assister.
com-
pouvaient
s'y
pouvaient en evo-
scenes dans leur imagination...
Le premier mode,
le
plus simple de tous, dispen-
magique d'aucune drodeux autres exigeaient du magicien
sait de recourir a la vertu
gue; mais les qu'il se
mit en condition seconde, a
la
faveur d'un
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
726
ou d'un onguent appropries. Nynauld presubstances integrantes des deux pommades,
electuaire cise les
qui permettaient a celui qui s'en etait graisse, soit
d'evoquer au miroir de son diaphane les scenes de l'infernale tragi-comedie, soit de se rendre en per-
sonne audit spectacle;
— cependant que
de corps en tout semblable au sien, en fut-ce le
mari ou
soupconner l'escapade. Telle
est
Diable
une apparence
disposait dans la couche de l'absent
que nul au monde,
le
telle sorte
l'epouse, ne put
du moins l'hypo-
these du bon demonographe, qui repugn e a supposer la bilocation.
Nynauld nous revele un troisieme onguent, specialement destine aux Loups-garous. Ceux qui s'en frottent, s'imaginant metamorphoses en betes Enfin,
fauves, courent les bois a la
taquent
les passants,
les devorent.
partie double,
les etranglent,
C'est par
une
— objective
Docteur explique
le
mode quadrupede, les
at-
sucent ou
illusion satanique en
et subjective,
— que ce
cas des Sorcieres lycanthropes,
ou plutot lycogynes: Car premierement (dit-il) leurs sens interieurs sont trompez de violentes impressions d'vne mesme -figure et sont mesme poussez de furie, que leur excitent naturellement tels onguens et potions, de sorte qu'elles se croyent vrayement bestes, marchent a quatre pattes, se seruans de leurs mains au lieu de piedz de deuant. «
Finallement, estant ainsy disposees, le Diable les entourne d'vn air espoissy, qui represente exterieurement a tous les spectateurs la forme d'vn loup, et emporte
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
727
*
mnsy vaux
Sorciere
la
ceste
forme par monts
ct
(1)...»
etait
II
soubs
auteur,
si
de toutes
curieux de connaitre Topinion de notre grossiere qu'elle parut de nos jours; car, les theories
que proposerent ses contem-
porains pour expliquer
le
decin Nynauld est encore
Loup-garou,
celle
du me-
moins choquante,
la
C'est en plein xix e siecle, qu'Eliphas Levi a le
premier rendu
le
problerae a sa vraie lumiere, en
esquissant, avec sa surete de
apercu de
cur
habituelle,
un
hermetique sur ce point obs-
et conteste.
La forme de notre corps
«
me
la doctrine
main
a
(ecrit Eliphas) est confor-
habituel de nos pensees, et modifie, a 3a Iongue, les traits du corps materiel. C'est pour cela que Swedenborg, dans ses intuitions somnambuliques, voyait souvent des esprits en forme de divers animaux. l'etat
Osons dire maintenant qu'un loup-garou n'est autre chose que le corps sideral d'un homme, dont le loup «
represente les instincts sauvages et sanguinaires, et qui, pendant que son fantome se promene ainsi dans les campagnes, dort peniblement dans son lit et rcve qu'il
un veritable loup. « Ce qui rend le loup-garou visible, e'est la snrexcitation presque somnambulique cansee par la frayeur chez ceux qui le voient (2), ou la disposition, plus particuliere aux personnes simples de la campagne, de se anettre en communication direcle avec la lumiere asest
(1)
Nynauld, De
la
Lycanthropie
et
exiase des Sorclers,
Paris, 1615, in-8, p. 56.
semble qu'il y ait la un cercle vicicux; mais en conferant ce que nous avons dit dans notre Avanf-propos (pages 76 et suiv.), ainsi qu*au chapitre v (page 600), on pourra completer la pensee d'EHphas. (2)
II
728
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
.
4
commun
des visions et des songes. Les coups portes au loup-garou blessent reellement la personue endormie, par congestion odique et sympathique de la lumiere astrale, par correspondance du corps immateriel avec lc corps materiel. Bien des personnes croiront rever en lisant de pareilles choses, et nous demanderont si nous sommes bien eveille; mais nous prierons seulement les homines de science de reflechir aux phenomenes de la grossesse et aux influences de l'imagination des fenimcs sur la forme de leur fruit. Une ferame qui avait assiste au supplice d'un homme qu'on rouait vif accoucha d'un enfant dont tous les membres etaient roinpus. Qu'on nous explique comment Fimpression produite sur Tame de la mere par un horrible spectacle pouvait atteindre et briser les membres de l'enfant, et nous expliquerons comment les coups portes et recus en reve peuvent briser reellement et blesser meme grievement le corps de celui qui les reeoit en imagination, surtout quand son corps est souffrant, et soumis a des influences nerveuses et magnetiques (1). » trale,
qui est le milieu
Pour deconcertante que
soit
Fenigme de
la reper-
cussion traumatique, lors des manifestations bilocatives, elle
couvre une realite qu*on ne saurait plus
mettre en doute. L'evenement decisif du presbytere de Cideville (1851)
tout
(2) et
Valence-en-Brie (1896)
(3)
recemment
celui
de
apportent la plus ecla-
phenomenes de blessures par contre-coup, qu'appuyaient deja de si nomtante confirmation aux
breux temoignages dans
les affaires
de sorcellerie
notamment de lycanthropie) dont recueils des demonographes. Combien (et
(1)
Dogme de
(2) Cf. (3)
tome
I,
Voy. chap,
la le
v,
pullulent les d'autres cas
Hauie Magie, pages 278-280. Temple de Satan, pages 395-405 pages 585-586.
et 414-415.
729'
MAGIE DES TRANSiMUTATlONS
modernes pourraient «
mediums
etre invoques!
materialisant
oudu moins
II
n'est pas de
que des mesaventures-
»,
quelque incident du genre repercussif
n'aient avertis, a plusieurs reprises, de garantir de
toute atteinte leur double exteriorise, avec plus de sollicitude encore qu'ils n'entourent de precautions
leur corps materiel en catalepsie.
periences de M.
le
— Enfin,
les ex-
colonel de Rochas, rapportees en.
notre quatrieme chapitre, sont trop demonstratives,
a cet egard, pour que nous jugions opportun d'insister.
fort
Suggestives premisses, elles donnent a reilechir,
au dela de leurs conclusions immediates
et ri-
goureuses...
Les debats judiciaires de Lycanthropie reposent sur une incontestable base de phenomenes observes.
Que souvent
des exagerations aient trouve pla-
ce dans le recit des faits reels, ce n'est pas douteux.
Le principe
que
avere, c'est dans les details
se refu-
gie Pineluctable erreur...
Dans
l'espece,
des contusions et des
la realite
blessures repercutees du fantome astral sur Torga-
nisme physique, encouragea nos peres a en j Oliver, de quelque merveilleux qui nous est suspect, les anecdotes de loups-garous.
— Tel
ce conte invrai-
semblable recueilli par Boguet, d'un gentilhommechasseur, en Auvergne, qui, attaque par
manque d'un coup coutelas, c'est
une de
corps-a-corps
qu'il
va engager la s'esquiver:
ses pattes git, abattue; le chasseur la
se et la serre
loup, le
d'arquebuse. Tirant alors son
quand Tanimal parvient a
lutte,
un
en son carnier,
Au
retour,
il
mais
ramas-
passe chez.
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
730
un seigneur de sa connaissance, auquel il a promis de sa chasse; il ouvre son sac; mais il y trouve, en guise de patte, une mignonne main de femme, fort proprement tranchee, et le maitre du logis reconnait avec horreur, a Tun des doigts de cette main, l'anneau de
de sa propre epouse!
fiancailles
rification
faite,
est bien
Celle-ci, ve-
amputee du poignet:
la
plaie saigne encore, et la main, confrontee, s'y adapte a merveille.
Plus de doute! Cest bien la noble
chatelaine qui, courant foret en forme de louve, a
traitreusement assailli Thote de son maitre et gneur. Denpncee par lui tera sur
Quoi
le
bucher
qu'il
en
com me
sorciere, elle
sei-
mon-
(1).
soit
du merveilleux apocryphe qui
frappe d'invraisemblance certains details d'histoires parfaitement veridiques
de
cueillir
au fond,
—
.
il
convient
en passant cette tradition de sorcellerie
(que partout on retrouve), du charme diabolique
rompu par
V effusion du.sang du charmeur. Nos
a'ieux croyaient
que
que Ton parvint a
le
malefice etant aboli, pour peu
tirer
du loup-garou une goutte
de sang, rillusion tombait
et
qu'aussitot renchan-
teur metamorphose reprenait sa forme naturelle.
y a dans cette conviction du vrai et du faux. La metamorphose cesse, en verite; mais le charII
*
incur n'est point demasque sur place.
Ce qui doit advenir en pareil fern, le fan tome se desintogrc,
cas, le voici: sitot
non sans mouiller
le
—
Boguet, Discours des Sorciers, pages 341-343. Nous avons transcrit au premier tome le recit in extenso du juge de Saint Claude (le Temple de Satan, pages 234-235). (1)
Cf.
—
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
731
sol d'une trace sanglante, si la condensation fut as-
sez complete. Voila le
monstre
disparu..!
plus souvent la rumeur publique denonce cier
du
on se precipite: on envahit les sabbats,
pour courir en'loup
pour la
le
du fre-
campa-
gne, et s'accoupler avec les fauves au fond des
On
sor-
la retraite
solitaire a imputation trouble, qui passe
quenter
un
le
sauvages equipees.
voisinage,. suspect de ces
x\ussitot
Mais
bois...
trouve couche, tout sanglant, sous son naturel
—
aspect,
sous sa forme humaine, plus hideusc
peut-etre que sa figure d'emprunt! Ses blessures
saignent encore, celles-la precisement dont on
frappe sa larve vagabonde... Nier?
A
a
quoi bon? Le
crime apparait flagrant; rami du diable ne cherche point le
meme
On
a s'en defendre.
se jette sur lui;
garotte agonisant, pour le magistrat et
reau.
A
moins toutefois que
les
le
on
bour-
bonnes gens n'aient
pre fere se faire justice, en achevant ce miserable,
dans un premier
et irresistible elan
ou de misericorde. On le
lui
de vengeance
epargne ainsi
la torture,
bucher...
Entre la scene reelle que nous venons de depeindre
les
et
legendes de metamorphose, non seule-
ment accomplies sur il
n'y
a,
l'heure,
mais sur
compte comment, sur
la fantaisie populaire a soires, qui
denaturent
Pour en revenir me, qu'abroge
la
brode
un
detail...
L*on
le
fond authentique,
tels
ornements acces-
la verite.
•
a la tradition
moindre
chainp,
que dans Taddi-
semble-t-il, de difference
tion d'une inexactitude portant sur se rend
le
magique du char-
atteinte portee a
Ten-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
732
chanteur, c'est une croyance generale
et
qui ne se
du Lycanthrope. Gette tradition, Richard Wagner l'a interpreted et mise en valeur Le defendans l'immortel poeme de Lohengrin.
limite point au cas
—
seur d'Elsa ria triomphe de ta vaillance que par sortilege, souffle
au comte de Telramund
Ortrude. Glisse-toi jusqu'a Loherigrin,
Car
la viperine et frappel...
parviens a uerser, fut-ce une goutte de son
si tu
charme sera rompu qui le faisait inMais ce n'est pas dans un charme vulgai-
sang maudit, vincible...
le
re que reside la force du heros de Montsalvat. Tel-
ramund en
croit la s.orciere, et
meurt victime du
guet-apens qu'il a tendu.
Nous en avons fini avec le traumatisme repercussif, que nous cbmptons toutefois appuyer encore d'un exemple contemporain.
Quant au pseudomorphisme spectral, il y a deux manieres de Texpliquer: soit par la modification passagere du corps astral abmaterialise, soit par Tentremise de quelque Lemure du nimbe, fantome evertue et rendu objectif sous Tinfluence du magicien.
Nos Lecteurs sont assez au fait des phenomenes de ce dernier ordre, pour qu'il paraisse inutile d'y insister.
ment
et
N'en avons-nous pas discouru copieuseen detail?
— La bilocation pseudomorphi-
que du double humain
sollicite,
en revanche, quel-
ques commentaires»
Les legendes de Nabuchodonosor transmue en bceuf, des
compagnons d'Ulysse degeneres en pour-
733
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
ceaux, nous offrent des symboles revelateurs (Tune verite profonde. L'effigie astrale
certains
cais,
mais a
est,
metamorphose:
susceptible de
peut revetir la forme animale, plete,
de l'homme
soit
en
elle
d'une sorte com-
passager, soit plus dangereuse-
titre
ment, quoique d'une sorte
partielle, et a titre
de de-
CO
generescence lente et durable. Les traits du corps materiel,
peu a peu modifies, participent
alors de
cette alteration typique, ainsi qu'il est facile d'en justifier e'soteriquement.
Si
Ton
s'avisait
prit put ainsi se
de trouver etrange que
modeler a des ressemblances bes-
nous insisterons pour qu'on
tiales,
se souvint
mystere ontologique, enonce plus haut in-time prete voici:
a
se
THomme,
le peris-
(1).
d'un
Son sens
resumer dans une formule que
expression superieure de la Pensee
divine dans la chair, constitue la synthese harmoni-
que de
cette animalite,
dont
les
types excessifs re-
Dresentent les diverses tendances passionnelles et les differents vices,
au paroxysme de leurs
tions analytiques, autrement dit
mes de
significa-
aux points extre-
leurs divergences; tandis que le type hu-
main, evolue a sa perfection, occupe, hieroglyphe central,
le
juste milieu d'equilibre:
dans ses proportions symetriques
terme ultime du regne,
et
comme
il
symbolise,
et parfaites,
le
but de son
ef-
le
fort sublime. i
Les modeles animaux equivalent a des signatures
de passions outrancieres
(1)
Voy. chap,
iv,
et
desordonnees.
pages 378-381.
De
celles-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
734
-ci,
homme
chaque
apporte en naissant son
differences ne-sont neites de
Tame
Les
lot.
que du plus au moins
Les in-
qui s'incarne la vouent-elles a des
passions on Tinclinent-elles a des vices qui Teloi-
gneront du type ideal de l'humanite? Le corps dique en porte d'ores n et deja rempreinte,
nisme naissant
se
deviees,
moins
qui
Torga-
et
modele en consequence. Ainsi
physionomies,
s'expliquent les
flui-
rappellent,
en quelque sorte
d'une maniere plus
ou
distincte et parfois frappante, les traits par-
ticuliers
de
tel
ou
tel
animal. Nous l'avons dit: ces
signatures spontanees ne sont point mensongeres,.
pour qui s'applique a en dechiffrer Talphabet Plus un
homme
persevere dans la voie de ses pas-
sions dominantes, plus s'accentue en astral sa res-
semblance avec Tanimal, ou porte
le
les
animaux, dont
cachet aborigine. Et Ton sait que
le
il.
corps
materiel ne se moule pas settlement sur le mediateur plastique dans la periode de formation, mais
que
les cellules
de ce corps, perpetuellement renou-
velees, se juxtaposent sur ce
patron mobile
accusent a mesure les modifications: les signatures
occulte
si
en
et
bien,
que
empreintes sur Tepreuve interieure
se renforcent
ou
et
s'effacent parallelement
sur Texemplaire externe et visible. II
va sans dire que
ticite
superieure,
le
corps fluidique, d'une elas-
se prete, plus malleable
que
le
corps materiel, a ces mutations de forme: elles ne se repercutent sur ce dernier et a la
que progressivement
longue; tandis que c*est instantanement
l'effigie astrale est
que
parfois sujette a les contracter.
73S
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
Dans
certains etats passifs, en effet, et qui tien-
nent.du sommeil ou de
ou non de
plice
double
ethere"
l'extase,
Timagination, com-
la volonte consciente, reagit
sur
le
avec une sorte de toute-puissance: la
faculty imaginative se substitue
pour un temps a
la faculte plastique, et petrit a
$on caprice l'enve-
loppe fluidique exteriorisee. C'est exceptionnel et passager;
il
faudrait que ces dedoublements pseu-
domorphiques
se renouvelassent bien souvent et se
prolongeassent outre mesure, pour que la physiono-
mie
La
en contractat durablement Tempreinte.
visible
modification repercussive n'influe guere sur les
traits corporels,
habituels
qu'en consequence des etats d'ame
et continus...
Cependant, nieme a ces heures exceptionnelles
dans ces cas anormaux,
oil l'ecart
devient
forme d'emprunt du corps
ble entre la
si
et
nota-
astral vaga-
bond et la forme propre du corps materiel deserte, une si dtroite sympathie les fait communier Tun a Tautre, en depit des distances, et vivre Tun par
moyen de
Tautre, au
diaire, qu'il est
la
chaine fluidique interme-
impossible de frapper Tun sans que
Tautre en subisse
le
contre-coup. Atteindre Tun,
*
c'est blesser
ou tuer aussi
I'autre. f
On cit
peut
d'un
lire,
fait
dans
la
revue Ylnitiation
(1), le re-
mod-erne tres proche des cas connus de
Lycanthropie. Papus Fa reproduit in-extenso, dans
son Traitd ilementaire de Magie pratique (1)
N°
(2)
Paris, Chamuel, 1893, gr. in-8, pages 184-195.
d'avril 1893.
(2),
au-
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
736
.quel
nous invitons
-details; car
Lecteur a se referer pour les
le
nous resumerons
le
plus possible.
L'auteur de la relation, M. Gustave Bojanoo, ofde 1'armee autrichienne, nous
ficier
fait
part de la
jnort violente d'une sorciere, qui habitait une
ma-
ou
lui-
sure a Tecart de la petite bourgade de
meme
P.,
possede une ferme et divers immeubles adja-
cents.
La femme
B. n'avait guere passe la quarantaine;
son visage desagreable "defiance, et les gens
haissaient a la fois.
et
un peu
du pays lis
.avait,'
sous
la redoutaient et la
Paccusaient de mille sorti-
leges, et entre autres choses,
turnes
bestial inspirait la
de peregrinations noc-
Tapparence d'une lumiere pale: on
a cause de eel a,
surnomme
cette
femme
la
Xanterne.
M. Bojanoo avait
ete
temoin de plusieurs
.nature suspecte, a tout le
moins
faits
de
fort bizarre, aux-
quels cette creature se trouvait melee, quand, de ^ejour,
au village lors d'un conge,
il
dut a un con-
cours de circonstances fortuites, de passer la nuit ~au
premier 6tage d'une maisonnette abandonnee,
qui touch ait a la demeure de la magicienne.
A
peine sa lumiere est-elle eteinte, qu'un vacarme
inquietant retentit a la porte de la premiere diamine, qui livrait acces dans cclle ou son
lit
avait ete
dresse. L'on eut dit le grattement imperieux d'un •chien de forte taille, en train de vouloir forcer la
porte. Cest dire que ce grattement atteignait une intensity particuliere. M.
chien
s'est faufile
Bojanoo pense que son derriere lui dans la maison, sans
MAGIE DES TRANSMUTATIONS
qu'il s'en
soit
apercu;
mysferieux. L'ofiicier
Tappelle par son
il
point de reponse, mais
737
un redoublement du
fait
nom: bruit
de la lumiere, le bruit
cesse aussitot. L'officier visite scrupuleusement tous les recoihs solite. II se
de la maison, et ne decouvre rien d'in-
recouche eniin, apres avoir ferine der-
riere lui la porte de la piece d'entree, et tout rentre
dans belle.
'l'obscurite.
Mais
Ties enerve, pour ne pas dire un peu emu,
M. Bojanoo met sabre au premiere chambre,
la
tapage reprend de plus
le
clair, et se precipite
oil le
dans
bruit se faisait entendre,
.contre la porte d'entree, mais
— chose
etrange
—
*
du
cote interieur de cette porte. C'est la qu'il pense
discerner une 7 ombre lumineuse, au lieu precis du
grattement.
Sans reflexion, je ne fis qu'un bond en avant, et je portai un formidable coup de sabre dans la direction de la porte. Une gerbe d'etincelles jaillit de la porte, comrae si j'avais touche un clou enfonce dans de panneau. La poiute du sabre avait traverse le bois, et j'eus de la peine pour retirer l'arme. Je me depechai de retourner dans ma chambre pour allumer la bougie, et, sabre en main, j'allai d'abord voir la porte. « Le panneau etait fendu de haut en bas. Je me mis a chercher le clou que je pensais avoir touche, mais je ne trouvai rien: le cote tranchant du sabre ne paraissait pas non plus avoir rencontre du fer. « Je descendis a nouveau au rez-'de-chaussee; je visitai partout, mais je ne trouvai rien d'anormal. « Je remontai dans ma chambre; il etait minuit moins «
traduction de Vanglois..., par M. de la Place. Bruxelles et Paris, chez Maradan, 1789, 2 vol. in-8 (portrait).
—
*
COURT DE GEBELIN.
— Le Monde primitif,
9 vol. in-4,
fig. *
CROLLIUS (Oswald).— La
Boyalle Chymie, traduitte en
80&
TABLE DES AUTEURS
—
A Lyon, chez Pierfrangois par L Marcel de Boulene. re Drodet, 1624, in-8, frontisp. (Edit, originale). A
se trouve
la suite,
analomie du grand
et
du
des signatures, ou vraye
Traicte
lc
vine-
monde.
petit
—
CROOKES
et
(William). Ftecherches sur les phenomenes da Paris,. Spiritaalisme, trad, de V anglais par J, AUdel. Librairie des Sciences psychiques, s. d., in-12, fig.
—
CROSSET DE LA HAUMERIE (pseudonyme pee Colonne).
— Les
Secrets les
de Fr.-M.Pomplus caches de la Philo-
sophic des anciens, decouverts et expliques, a la suite Paris, d'Houry fils,. d'une histoire des plus curieuses.
—
1722, in-12,
fig.
D
— Bibliotheque
DAGIER. nant
la
^cles, et
des anciens philosophes, conteVie de Pythagore, ses Symboles, la Vie d'Hier.oParis, 1771, 2 vol. in-12. ses Vers dorts.
—
Dacicr a donne line suite k ce recueil, qui comporte en tout 9 vol.
DAVIDSON
Fanglais, par P.
DEBAY
— Le Gui sa philosophic Sedir). — Paris, Chamuel, 1896,
(Peter).
(A.).
— Histoire des Sciences occultes, depuis V an-
tiquity jusqu'a in-12.
DELORMEL,
(trad, dein-8.
et
nos jours
(3
e
edition). Paris, Dentu, 1883,.
— La grande
periode, ou le retour de Vage d'or; ouvrage dans lequel on trouve les causes des desordres passes, des esperances pour Vavenir, et le germe dii meilleur plan de gouvernement ecclesiastique, civil et politique. Paris, Blanchon et Belin, 1790, in-8, fig. Delormel, dont la mort soudaine a paru mysterieuse, passe pour
—
avoir 6X6 victime de la vengeance des Illumines, dont les arcanes, dans sa Grande Periode.
DRACH
il
aurait devoile
—
chevalier P. L. B.). De VHarmonie entre VEglise et la Synagogue, ou perpetuite et catholicite de la religion chretienne. Paris, Mellier, 1844, 2 vol. in-8. (le
—
L'auteur, kabbaliste sion au Catholicisme.
et
rabbin, motive, dans cct ouvrage, sa conver-
— Revolution
DUNAND. DURVILLE
(H.).
du Magnetisme.
DUTENS.
—
— •
en philosophic,
1 vol. in-8.'
Traite experimental et therapeiitique Paris, 1895, 2 vol. in-16. fig.
— Origine
des decouvertes attributes aux modernes, oil Von demontre que nos plus celebres philosophes ont puise la plupart de leurs connoissances dans les ouvrages des anciens, etc. (2 e edition, la plus com-
plete).
— Paris, Veuve
ECKARTSHAUSEN
Duchesne, 1776, 2
(Le Conseiller d'). Sanctuaire, on quelque chose dont
vol. in-8.
— La la
Nuee sur
le
philosophic or-
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$10
LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE
gueilleuse de notre siecle ne se doate pas. (Trad, de l'al; lemand). Paris, Maradan, 1819, pet. in-8, frontisp.
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ELIPHAS LEVI (L'abbe Alphonse-Louis-Constant). * Dogme et Ritael de la Haute Magie. Paris, 1855,
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vol. in-8, fig. (Edition originale). *
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Clef (La) des grands Mysteres.— Paris, 1861, in-8,
fig.
— Correspondance Baron *
inedite d'Eliphas avec son eleve, M. le Spedalieri, 9 vol. in-folio, mss.
— Histoire de
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la
Magie.
— Paris, 1860,
in-8, fig.
La Sagesse des
anciens, recueil de figures symboliques, avec des legendes et explications, par Eliphas Levi, proMss. in-4 riiassif, fesseur de Sciences occultes, 1874,
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entierement
ineclit.
Recueil curieux et certainement unique, execute par Eliphas, un an avant sa mort: (ne en 1810, Eliphas est mort en 1875)* Ce recueil contient, outre un grand nombre de figures rapportees du Calendrier magique de Duchenteau et d'autres volumes precieux et rares, plusieurs dessins a la plume, ainsi que des aquarelles briginales slgn^es d'Eliphas Levi la reproduction photographique des 32 planches proph^tiques de Paracelse (Ex Pronosticatione, 1536), etc.; le tout enrich! de copieux commentaires, tout entiers de la main du c£lebre occulEliphas Levi, a la date du 23 Janvier 1874, ecrit a son eleve le tists. Baron Spedalieri: « ... J'espere toujours que nous reprendrons nos lemons regulieres et que nous finirons notre cours, qui est rest6 inacheve. UAlbum auquel je travaille en sera le complement et comme V Atlas. » Nul doute que cette allusion ne concerne la Sagesse des anciens, (album compose en 1874), ;
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La Science des
ETTEILLA
Esprits.
(Alliette).
— Paris, 1865,
— CEuvres
in-8.
Completes.
On
reunit ordinairement, sous ce litre ou sous celul de Tharoth (sic), les ouvrages suivants, repartis en S vol. in-12. Le$ Sept nuances de Vceuvre hermetiqae, suivies d'un traite de la perfection des mitaux, Philosophic des Hautes Sciences, ou la Clef donnde aux
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TABLE DES MATIERES
825' Pages par
Les Larves proprcmcnt dites manquent de type generiquc* et consequent de forme propre. Elles se d^calquent sur le patron de leurs auteurs, ou sur le modele de ses pcnsecs, Comment le medium entraine peut donner toutes sortes de formes aux manifestations astrales. Modalisations du double ethere. Les Invisibles evoluent dans le nimbe des mediums, satures de leur vitality expansive. lis se plaisent dans ce bain de vie extravas6e, Leurs artifices pour prolongcr les
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Mediums
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passifs et mediums actifs, Eraudes medianiques; leur cause. La medianitc est une maladie DifTerentes especcs dMnvisibles, sujets a sc manifested Indigenes de L'Astral et passagers de l*Astral. ilissionnes exceptionnels Les indigenes de I'AstraL Des mirages crrants, simples reflets demies de personnalitc et de conscience; et du « Livrc du Jugement » dont parle EEcriture. Des Elementaux, ces aborigines des elements occultcs. Diflerenciation des csp6ccs cl6mentales. Les animaux de ['Invisible et les animaux dans rinvisible* Source de contradictions cntre les auteursRole des elementaux en magie. Bons scrviteurs, amis dangcreux, les Elementaux sont des maitres deplorables et tyranniques, La vengeance des Elementaux, Les Elementaircs, etres humains desincarnes. lis souflfrcnt, en cet etat, les tourments du purgatoire. Des Ombres ou coques inanes, ces cadavres fluidiqucs. Les Ombres sont des depouillcs d'Elementaires tfmancipes. L'Ombrc, altiree dans Tatmospbere astrale d*un medium, peut apparaitre et grimacer quelques-unes des attitudes familidrcs au defunt Les Matwais Ddimones, cnfln, sont des ames irremcdiablement vicieuses, privecs de Petincelle divine, et qui prolongent I'dtat sterile d'Elementaire. Leur volonte de vivre h tout prix. Ces Daimones n*en sont pas moins mortals. Dangers qu'on court Aux indigenes dc l'Astral, il faut assimilcr en les evoquant. lcs produits de creation humainc, evolues sur le meme plan: les Concepts vitalises, les Puissances collectives fusionnelles et les Dominations theurgiques Les passagers dc V Astral: dnies huniain.es en instance d'incarseances,
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natioiij
ames
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gloriflees et
anges missionnaires
Les contrastes du Ceremonial evocatoire Le bon solitaire vise ordinairenient plus liaut qu'& un commerce avec les Esprits. II prefere la pratique de VExtase k celle de la Magio ccrcmoniale. Reintegration du sous-multiple humain dans l'Unite divine* Les deux reintegrations, en mode actif* ou en mode passif. Cette derniere necessite une abdication du Moi, qui se fond dans le Sol divin. L'Etat primordial d*Eden,lc glaive dVElohlm et la jouissancc de VAdr Ain-Soph. La reintegration passive des saints; la reinteJesus-Christ et Mo'ise. gration active des Titans, Est-il pcrmis de jouir des illusions terrestres? Le piaisir. a Homo sum et human i nil d me alienum puto. » La reintegration active est la seule qui souffre le relatif. Dangers de la reintegration en mode passifRaison profonde du peril des cloitres.— Pierre de louche des vocations contemplativcs Lo riiintegre Yoghi (uni en Dieu) ; l'initie Dwidja (deux fois r\6) Les deux degres do VExtase active. Definitions, A quel mode extatiquc correspond la Sortie en corps astral: renseiDe quels « animaux vivants » Agrippa gnements inedits. conseille a Padepte en phase de biiocation de redouter l'approche, pour son corps en catalepsie. Degres correspondants de VExtase, en mode passif. La Voix qui parle d V inter ieur Comment assentir k TAbsolu? Lc murmure du Soi r£v
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TABLE DES MATIERES
829 Pages (comme on L imaginaFascendant dans la voniedium de
personnalitc peut en absorber une autre, et en magie) Ventrainer dans son tourbillon.—r La force de tion, base negative dc FAseendant. ne reside point dans Fabondance des images, mais Inconscicnt lonte qui les selcete et les, groupe. Poracle mensal ^sonibrcuses varietes d'6[res collectifs. Tous ne sont pas ephemeres et instabies comme POraele mensal. Verbe ereateur d'Adam, Fhomme universel, avant la chute* Adam pense des etres, 11 n'a pu dechoir qu'en se subdivisant: il reconquiert ses privileges par ^integration sociale Entiles collectives d'une puissance et d'une duree incalculables, cr6ees dans Ford re politique ou social. Exemple: le Nemrodismc* Une page revelatriee de Saint-Yves (Mission des Les Collectifs contrastent par leur puissance,comme Juifs). par leur duree; mais tous jouissent d'une existence et d'une conscience propres, sans que les individus dont ils forment la synthese perdent rien de leurs personnalites respectives. Area nes de la multitude. Collectifs d*ordre intermediaire. La generation et la lutte des grands Collectifs expliqucnt bien des anomalies, a regard des assemblies politiques. Comme une reunion d'hommes personnel lenient justes et humains « Senatores boni peut etrc une asscmblee inique et feroce. (Tacit e). Revirements viri, senatus vero- mala bestia. » etranges de Tame des fouies. Eugene Sue a bien connu cette instability du cameleon populaire: episodes du Juif-ErLa popularite. Comment rant et des Mgsteres de Paris. unifier l'amc multiple et divergente des multitudes. Le secret de la chaine magique. Le grand arcane* Comment la chaine magique engendre des Collectifs puissants. Les Egrdgores. Collectifs recteurs d'agregations impersonnelles: Pouvoirs politiques, ordres religieux, societ£s secretes. Comment les Egregorcs dont les milices humaines sont aneanties se credit* sous un nouveau nom, un nouveau corps soline dit
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Reprise d*un exemple dej& produit au tome precedent. La survivance de Fordre du Temple. L'ordre etant aneanti, Fame collective est 14 qui veille, gardienne d*un mot d*ordre. La double devise des Tempi icrs: L. P. D. (Lilia pedibus destrue. Latro pontifex deleatur). Les artisans de la vengeance tempi iere. Premiere tentative: Adam Weishaupt et Vordre des Illumines. Disperses en Allemagne, les beritiers de Jacques Molay se reforment en France. Explosion formidable de la Revolution frangaisc. Quelle evolution en procede: le nionde tend vers" un nouvel equilibre* Accomplissement du double programme templier: antimonarchique La Revolution se signale par le eonflit des et anticlerical, grands Collectifs humains. L'ame templierc s'incarne dans Incarnation hative d'autres Egrela grande Societe Jacob in e. gores; ils sont battus sur le plan terrestre: les Feuillants se dispcrsent, -et la Gironde est sacrifice. Batailles des Egregores dans la Convention nationale. Ecrasement des Girondins; chute inopinee de Danton; Robespierre enfln succombe; reaction devorantc de Thermidor, Les vouloirs individuels sont neant, quand les volontes generales se heurtent et se*briLes pions de chair sur Fechisent dans FEthcr orageux. quier social* Role secondaire des initiatives individuelles^en Mobiles complexes aux
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