Sonia Delaunay

September 20, 2017 | Author: ShqKa | Category: Movements, Style, Communication Design, Modern Art, Modernism
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TIBOURCIO DE LA CORRE Guillaume KEITA Alexandre FONTAINE Lucas

Jeudi 8 mars 2012 Portrait Sonia Delaunay

Sonia Delaunay (1885-1979), peintre et décoratrice française d'origine russe, épouse du peintre Robert Delaunay (1885-1941). Arrivée à Paris en 1905 après une formation de dessinatrice, la production picturale de Sonia Terk-Delaunay demeure inspirée par les formes géométriques du cubisme et les couleurs pures de Gauguin. Ses premières toiles sont également redevables des fortes constructions colorées du fauvisme. En 1911, elle s'affranchit de la figuration en réalisant une couverture formée d'un assemblage de tissus aux coloris vivement soutenus. Son style, appliqué à l'art décoratif (textile, tapis, vaisselle, mosaïque, reliure) ou au tableau de chevalet, recherche les « contrastes simultanés », à savoir la juxtaposition de couleurs et de formes primaires en une perception simultanée et dynamique. Ainsi, elle construit sur le même principe des toiles qui sont des orchestrations de couleurs dégagées de toutes représentations, suggérant le mouvement et l’émotion par leurs seules combinaisons.

Bal Bullier, 1912–1913, Sonia Delaunay

Sonia et Robert Delaunay sont les fondateurs du mouvement artistique de l’Orphisme (1911), mouvement relativement peu connu à l’époque du Cubisme qui met l’accent sur l’abstraction pure et le simultanéisme, c’est-à-dire le principe de contraste simultané de couleurs vives. Ce nouveau mouvement d’avant-garde est influencé par le Fauvisme et le

chimiste français Eugène Chevreul (qui publie en 1839 sa théorie sur les relations entre les couleurs dans De la loi du contraste simultané des couleurs). La série des Fenêtres, en 1912, annonce la naissance de l’Orphisme.

Fenêtres simultanées (1912)

En 1913, elle réalise, avec le poète Blaise Cendrars, la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, poème-tableau en forme de dépliant où des formes serpentines très lumineuses soutiennent le texte. Ce livre, considéré comme le premier livre-objet par le peintre, mesure, une fois déplié, près de 2 mètres.

Durant la Première Guerre mondiale, elle et son mari partent en Espagne puis au Portugal d’où ils rapportent des scènes pittoresques de la vie populaire (Marché au Minho, 1916,

Sonia Delaunay) traduites en disques simultanés exprimant, selon Sonia, "la lumière, la richesse et la force des couleurs" locales. Elle tient une boutique de décoration à Madrid : son abstraction se veut un accompagnement de l'existence dans la lumière des couleurs. Elle déclare alors qu’avoir vécu dans la péninsule Ibérique lui a ouvert les yeux sur « l’origine même de la lumière ».

Marché au Minho, 1916, Sonia Delaunay

Dans les années 1930, Sonia et Robert Delaunay rejoignent le groupe Abstraction-Création défendant l’art non figuratif, constitué par Herbin, Van Doesburg et Hélion : c’est l’époque des Rythmes déroulant à l’infini la formule du disque simultané. Dans cette période, elle délaisse donc les Arts décoratifs en faveur de la peinture, activité qu’elle exercera jusqu’à la fin de sa vie. En 1937, elle réalise pour l’Exposition internationale des arts et techniques qui se tient à Paris des panneaux muraux donnant toute son ampleur à la notion d'art décoratif appliqué à l'architecture. Sonia Delaunay, dans cette volonté d'œuvre d'art totale (concept issu du romantisme allemand au milieu du XIXe siècle animée par une volonté totalisante qui se réalise à travers l’union des arts dans le désir de refléter l’unité de la vie), poursuit la série des Rythmes colorés (assemblages de disques de couleur et de formes géométriques pures) jusqu'à sa mort.

Rythme, 1938, Sonia Delaunay

Par l'exigence et la rigueur de son travail, elle entretient la mémoire de Robert Delaunay, en donnant à ses avancées plastiques dont elle est l'œuvrante accompagnatrice, un accent délicatement coloré. En effet, après l’exode de 1940, la maladie puis la mort de Robert en 1941, s’ouvre pour Sonia une nouvelle période de recueillement et de recherches et elle participe à la fondation du Salon des Réalités Nouvelles qui reprend une idée lancée par Robert en 1939 en permettant pour la première fois la confrontation des œuvres abstraites à travers le monde. Si les carrières de Robert et Sonia Delaunay sont indissociables, chacune porte néanmoins la griffe de leur personnalité. En 1953, une rétrospective de son œuvre à la galerie Bing montre l’évolution de son art qui, dans le dépouillement, n’a jamais sacrifié la richesse jaillissante et l’intensité des couleurs.

Chronologie : 14 novembre 1885 : naissance de Sonia Sarah Stern Terk à Gradizhsk (région d’Odessa) en Ukraine 1903 : départ pour l’Allemagne où elle étudie 2 ans durant 1910 : mariage de Sonia Terk avec le peintre français Robert Delaunay Janvier 1911 : naissance de leurs fils, Charles Delaunay 1913 : publication de la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France avec Blaise Cendrars

1914 : départ avec son mari pour l’Espagne puis le Portugal 1920 : retour en France 1924 : elle crée sa propre compagnie de tissu avec l’aide du couturier Jacques Heim (1899– 1967) 1925 : Participation à l’Exposition des Arts décoratifs à Paris où elle présente la « boutique simultanée » 1937 : participation à l’ l’Exposition internationale des arts et techniques à Paris 1953 : rétrospective à la galerie Bing

Influence du contexte sur le personnage : La guerre a d’emblée un impact sur le peintre : non seulement elle provoque son départ pour l’Espagne puis le Portugal mais elle lui permet également de découvrir et de comprendre « l’origine même de la lumière », ce voyage contribuant ainsi à développer sa touche déjà bien particulière. Evidemment, son mari a une influence sur Sonia Delaunay et leur carrière respective sont d’ailleurs étroitement liées. La mort de Robert Delaunay a par exemple un impact sur l’orientation de la carrière artistique de Sonia Delaunay qui cherche alors à maintenir vivace la mémoire de son défunt mari. Principaux apports de Sonia Delaunay dans le domaine des arts : Elle invente la notion de « contrastes simultanés » (ou « couleurs simultanées »), à savoir le principe de juxtaposition de couleurs et de formes primaires en une perception simultanée et dynamique qui crée un contraste. Elle est ainsi, avec son mari, à l’origine de la création du simultanéisme. Sonia Delaunay est une figure de proue de l’avant-garde abstrait et se pose, dès le début de sa carrière, en tant que défenseuse de l’art non figuratif. Les Delaunay aboutissent, en 1911, à une peinture pure et abstraite, où la couleur est forme et sujet, et fondent ainsi l’Orphisme. Sonia élargit ce principe à tous les domaines des arts décoratifs et de la mode, par la création d’objets illuminés de couleurs comme, par exemple, sa Couverture (1911) pour son

fils Charles. Ces reliures de livres illustrés, projets d’affiches, de publicités, tissus, concrétisent son esthétique de synthèse des arts. Influence du personnage sur le contexte à long-terme : Au tournant du XXème siècle, les peintres femmes sont très souvent stigmatisées du fait de leur sexe et quand elles osent exposer leurs œuvres, elles ne sont jugées que sur leur contenu émotionnel. A cela s’ajoute le problème de la formation artistique des femmes qui est très limitée. Il faut attendre 1897 pour que soient ouvertes des sections réservées aux femmes à l'Ecole des Beaux-Arts, grâce à l'acharnement de Hélène Bertaux (1825-1909), fondatrice de l'Union des femmes peintres et sculpteurs. Sonia Delaunay, qui exerce son métier d’artiste tout au long de la première moitié du XXème siècle, s’inscrit dans la lignée des grandes artistes peintres féminines qui émergent au tournant du XXème siècle dans le cadre de l’amélioration de la condition féminine y compris dans le domaine artistique. On peut citer entre autres l’impressionniste Mary Cassatt, Romaine

Brooks,

l’expressionniste

Helen

Frankenthaler,

Marie

Laurencin

ou

encore

Séraphine Louis qui s’illustre dans l’art naïf.

Bibliographie :

http://www.artnet.com/magazineus/reviews/nathan/sonia-delaunay-cooper-hewitt3-24-11.asp article d’Emily Nathan, rédacteur en chef assistant chez Artnet Magazine http://jwa.org/encyclopedia/article/delaunay-sonia article de Julio Maryann De, professeur au département des études du Langage Classique et Moderne à l’Université Kent en Ohio http://bombsite.com/issues/2/articles/60 entretien avec Sonia Delaunay de David Seidner http://www.france-ukraine.com/article.php3?id_article=184 biographie de novembre 2004 Dictionnaire de la peinture moderne, de Fernand Hazan : article de Sonia Delaunay page 77 Encyclopédie Microsoft Encarta 2006 : article Delaunay, Sonia

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