SIDI BOUZID EDD

April 26, 2017 | Author: Abdelaziz Sahbani | Category: N/A
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Short Description

EDD station gaz carburant automobile en Tunisie...

Description

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STATION «GPL AUTO» DE SIDI BOUZID

ETUDE DE DANGERS

Authentification

Rédaction Abdelaziz Sahbani Expert HSE

Visa Bureau de Contrôle Pour SERTEC

Les opinions exprimées n’engagent que l’Expert et ne sauraient être imputées à SAGAZ.

Le présent document est la propriété de SAGAZ et ne peut être communiqué aux tiers non destinataires sans l’autorisation écrite de SAGAZ

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TABLE DES MATIERES Table des matières PREAMBULE INTRODUCTION CHAPITRE I : RESUME NON TECHNIQUE/RECOMMANDATIONS 1.1 Indications générales/phénomènes dangereux 1.2 Recommandations/prescriptions CHAPITRE II - DESCRIPTION DU SITE ET SON ENVIRONNEMENT 2.1. Environnement/Conditions naturelles 2.1.1 Données météorologiques 2.1.2 Orographie/Topographie 2.1.3 Données géologiques et hydrogéologies 2.1.4 Données hydrologiques 2.1.5 Sismicité 2.1.6. Classement de la zone dans le plan d'aménagement urbain. 2.2. Proximités dangereuses 2.2.1. Etablissements industriels voisins. 2.2.2. Routes, voies de circulation et infrastructures 2.2.3. Réseaux publics voisins. 2.3. Les zones et les services voisins susceptibles d'être affectés par un accident 2.3.1. Zones habitées. 2.3.2. Établissements recevant du public. 2.3.3. Point de captage d'eau 2.3.4. Monuments historiques classés et zones d'intérêt touristique particulier. 2.3.5. Autres activités et établissements. CHAPITRE III - Description de l'établissement, de ses installations et des procédés d'activités et de fonctionnement 3.1. Description de l'établissement 3.1.2. Description approfondie et détaillée de l'établissement, de ses installations, de ses services, de ses unités de production, de son organisation et de l'énergie utilisée. 3.1.3. Aperçu sur les établissements similaires quant aux procédés de production ou des produits utilisés et sur les accidents survenus. 3.1.4. Choix des procédés de travail et de production 3.2. Mode de fonctionnement de l'établissement 3.2.1. Circulation des matières. 3.2.2. Réactions chimiques 3.2.3. Bilan des matières. 3.2.4. Conditions opératoires 3.2.5. Organisation des ateliers et des unités de production. 3.3. Produits utilisés, stockés, produits finis et déchets 3.3.1. Volume des stocks et des flux. 3.3.2. Caractéristiques des produits. 3.3.3. Les impuretés. 3.3.4. Conditions de stockage des bouteilles 3.4. Les œuvres et les infrastructures importantes et dangereuses comme les réservoirs,

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Page 3 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD les cuvettes de rétention et les stations d'épuration et de traitement. 3.5. Classement des activités selon la nomenclature des établissements dangereux, insalubres et incommodes CHAPITRE IV - Identification des dangers et analyse des risques 4.1. Méthode utilisée pour l'identification des dangers et l'analyse des risques 4.1 Méthode d’identification et d’analyse des dangers 4.1.1 Présentation de la méthode d’analyse des risques 4.1.2 Grilles de cotation des risques 4.2. Classification des risques selon leurs causes directes : 4.2.1. Les risques liés aux produits manipulés 4.2.2. Les risques liés aux moyens et aux procédures de travail 4.2.3. Les risques liés aux éléments extérieurs 4.3. Récapitulation des résultats, identification des accidents les plus probables et estimation des impacts 4.3.2. Combinaisons probables entre les risques 4.3.3. Identification des accidents les plus probables 4.3.4. Synthèse des résultats. 4.4. Identification et analyse quantitative détaillées des scénarios des accidents les plus importants : 4.4.1. Justification du choix des scénarios d'accidents importants. 4.4.2. Description détaillée de chaque accident. 4.4.3. Estimation des conséquences de chaque accident et de ses effets possibles. 4.4.4. Analyses des résultats. CHAPITRE V - Mesures à prendre pour limiter les éventuelles conséquences 5.1. Nature des constructions et les conditions de leur exécution. 5.2. Compartimentage interne de l'établissement et isolements de ses différentes sections, unités et réseaux. 5.3. Volume de stockage des produits utilisés. 5.4. Procédures de travail et de production et améliorations adoptées. 5.5. Les barrières de prévention et de sécurité. 5.6. Les barrières de prévention et de sécurité. 5.7. Système de détection automatique des fuites de gaz, d'incendie et des matières dangereuses. 5.8. Les équipements et les moyens d'intervention. 5.9. Prévention des foudres. 5.10. Prévention des séismes. 5.11. Programmes d'entretiens et de contrôles. 5.12. Exercices périodiques et essais. 5.13. Périodes d'interruption temporaire. 5.14. Organisation interne et gestion. 5.15. Qualification et formation du personnel. 5.16. Procédures de contrôle et de surveillance 5.17. Procédures de contrôle requises suite aux accidents CHAPITRE VI - Répercutions sur l'environnement 6.1 Indications préliminaires de base 6.2 Propriétés éco toxicologiques du GPL 6.3 Impact sur la santé 6.4 L'impact visuel CHAPITRE VII - Procédures et moyens d'intervention face aux accidents Juillet 2010

42 43 43 44 45 47 48 49 50 51 52 62 65 74 74 74 74 75 75 75 75 75 75 75 76 76 77 78 79 80 80 80 80 81 81 82 82 82 83 83 84

Page 4 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 7.1. Les moyens matériels 7.1.1. Les moyens et matériels. 7.1.2. Les moyens spéciaux. 7.2. Les moyens humains 7.2.1. Qualifications. 7.2.2. Compétences 7.3. Les moyens de secours extérieurs 7.3.1. Les moyens des organismes publics 7.4. L'alerte 7.4.1. Les moyens et les procédés. 7.4.2. Démarches et procédures 7.5. Les éléments nécessaires pour l’élaboration du plan d'opération interne. 7.6. Alerte et information du voisinage. CHAPITRE IX - ELEMENTS IMPORTANTS POUR LA SECURITE 8.1 Généralités 8.1.1 Les EIPS 8.1.2 Les barrières de sécurité 8.1.3 Les attendus des équipements IPS 8.2 Eléments IPS des installations CHAPITRE XII - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES GLOSSAIRE Annexes Annexe 1 : FDS du GPLc (document SAGAZ) Annexe 2 : Le BLEVE (Extraits INERIS) Annexe 3 : Retour d’expérience sur les stations services GPL (BARPI) Annexe 4 : Le GPL (document internet)

84 84 84 85 85 85 85 86 88 88 88 88 88 89 89 89 89 90 92 98 116 117 123 127 135

« La sécurité résulte d'une démarche VOLONTAIRE. Pour être efficace elle doit s'appuyer sur L'ENGAGEMENT DE LA DIRECTION, la mise en place d'une organisation de lutte claire et LA MOBILISATION DE SES EFFECTIFS » [Sapeurs pompiers de Genève]

Le présent rapport a été établi sur la base des informations fournies à l'Expert, des données (scientifiques ou techniques) disponibles et objectives et de la réglementation en vigueur. La responsabilité de l'Expert ne pourra être engagée si les informations qui lui ont été communiquées sont incomplètes ou erronées.

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Démarche générale de l’étude de dangers Description de l’environnement

Description du site

Description des installations

Identification des potentiels de dangers Scénarios pouvant conduire à un phénomène dangereux

Diapositive DRIRE Antilles-Guyane

R EX

Analyse des risques

Barrières de sécurité

(causes, conséquences, barrières)

Évaluation des effets et des conséquences

Barrières de sécurité (prévention, protection, intervention)

Effets dominos

Facteurs IPS (Importants Pour la Sécurité)

Maîtrise des risques à la source

+

Résumé non technique et Cartographie des effets 7 décembre 2006

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Comité Local d’Information et d e Concertation - SARA Dégrad des Cannes

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PREAMBULE La présente Etude de Dangers a été établie suite au souhait de la SAGAZ, qui en est le propriétaire : • au vu des données scientifiques et techniques disponibles ayant fait l’objet d’une publication reconnue ou d’un consensus entre experts, • au vu du cadre légal, réglementaire ou normatif applicable en Tunisie. Il s’agit de données et informations en vigueur à la date du 30 avril 2010.

L’Expert remercie le personnel de la Direction Technique de SAGAZ pour son excellente coopération pendant l’exécution de sa mission, notamment : le Chef du Centre Emplisseur de Gabès, le Chef du Service Sécurité et le Gérant de la Station « GPL Carburant » de Sidi Bouzid. La structure de cette étude est conforme au référentiel défini par l’arrêté du 20 février 2010. Elle est, également, inspirée du « Guide Méthodologique pour la lecture et la réalisation des Etudes de Dangers », diffusé par le Ministère français de l’Ecologie et du Développement Durable en juin 2004. Ceci est sa version définitive Le présent document comprend des propositions ou recommandations. Il n’a, en aucun cas, pour objectif de se substituer au pouvoir de décision du ou des gestionnaire(s) du risque ou d’être partie prenante. Les opinions exprimées n’engagent que l’Expert et ne sauraient être imputées à SAGAZ.

Les recommandations/prescriptions, au nombre de 12, sont regroupées dans le chapitre I « Résumé non technique ». Les risques liés au GPL GELURES par contact direct de liquide sur la peau

à pression atmosphérique le Propane est liquide à – 44°C et le Butane à O°C

INFLAMMATION dans certaines conditions de mélange air-gaz

Diapositive DRIRE Aquitaine

FEU Chaleur

EXPLOSION L’UVCE (Unconfined Vapour Cloud Explosion) d’un nuage de gaz dans certaines conditions de mélange air-gaz

0% 2 % 10%

100%

Le BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion) par augmentation de pression interne de l’équipement sous pression soumis à un feu intense

COBOGAL

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INTRODUCTION 1.1 Chronologie et éléments contractuels SAGAZ a lancé, le 08 mars 2010, une consultation pour la menée d’une Etude de Dangers (EDD) pour chacun des deux sites suivants : (1) la station « GPL Carburant » de Sidi Bouzid et (2) la station « GPL Carburant » de Kasserine. Le 25 mars 2010, la SAGAZ nous faxa sa commande et précisait, par télécopie et e-mail, que chaque Etude de Dangers devait avoir le visa d’un Bureau de Contrôle agréé, & qu’elle acceptait notre suggestion téléphonique d’adopter le Bureau de Contrôle « SERTEC », expert dont notre bureau connaît et apprécie la compétence HSE1. Au cours de notre visite d’évaluation des deux sites, nous n’eûmes pas l’impression que SAGAZ nous cachait quoi que ce soit, et nous avons pu, librement, avoir les entretiens que nous souhaitions ainsi que l’accès à toutes les informations que nous désirions obtenir. Pour cette transparence du staff, nous réitérons nos remerciements à la Direction générale de Sagaz et aux deux Gérants des sites, dont nous apprécions un engagement HSE véritable. 1.2 Contexte et nature de la prestation Le chantier entrait dans le cadre de la gestion systématique de SAGAZ au regard du domaine HSE, qui l’oblige à s’assurer, régulièrement, que tous les moyens de contrôle des risques restent efficients et qu’ils sont en ligne avec la législation. S’agissant du présent document, il s’agissait de réaliser une Etude de Dangers du site de la station service GPL Carburant de la ville de Sidi Bouzid (Gouvernorat du même nom).

1.3 Contexte réglementaire Le contenu réglementaire d’une Etude de Dangers a été publié dans l’arrêté du 20 février 2010. Rappelons, en outre, que la législation tunisienne comporte, notamment pour la manipulation/stockage des hydrocarbures, les deux textes NT 109.14 et NT 109.01. De toute manière, notre analyse se référera également, sur le plan HSE, aux normes US, françaises et britanniques, et notamment aux textes NFPA applicables2 (ils seront, chaque fois, indiqués). En tout état de cause, les 4 normes de référence seront, pour nous, dans cette étude : NFPA 58 = Liquefied Petroleum Gas Code ; API 2510 = Design and Construction of LPG Installations ; COP 7 = Storage of Full and Empty LPG Cylinders and Cartridges ; et COP 20 = Automotive LPG Refuelling Facilities 1.3.1. Objet/Plan de l’étude de dangers La réglementation française indique clairement l’objet d’une étude de danger : celle-ci « précise les risques auxquels l’installation peut exposer, directement ou indirectement, les intérêts visés (…) en cas d’accident, que la cause soit interne ou externe à l’installation. Le contenu de l'étude de dangers doit être en relation avec l'importance des risques engendrés par l'installation. En tant que de besoin, cette étude donne lieu à une analyse de risques qui prend en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents selon une méthodologie qu’elle explicite. Elle définit et justifie les mesures propres à réduire la probabilité et les effets de ces accidents » (réf : « Principes généraux pour l’élaboration et la lecture des études de dangers », déc. 2006, du Ministère français de l’Ecologie et du Développement Durable). Le même document ajoute : « Le choix de la méthode d’analyse utilisée est libre (c’est nous qui soulignons, NDLR), mais celle-ci doit être adaptée à la nature et la complexité des installations et de leurs risques. Le soin apporté à leur analyse et à la justification des mesures de prévention, de protection et d’intervention doit être

Notre Bureau a, dans un passé récent, coopéré avec SERTEC pour de nombreux sites de GPL, similaires à celui envisagé, et il eut, ainsi, l’occasion d’apprécier son sérieux et son savoir-faire. Ce même bureau venait d’émettre un commentaire fort utile (bien que très contraignant) pour l’Etude de Dangers de TRAPSA que nous lui avons communiquée, ce qui a renforcé notre haute opinion sur son expérience dans le domaine HSE. 2 Notamment l’importante norme NFPA 59 : Storage and Handling of Liquefied Petroleum Gases at Utility Gas Plants 1

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Page 8 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD d’autant plus important que les conséquences des accidents possibles sont graves pour les personnes exposées ou l’environnement. » Le plan de l’Administration tunisienne, appliqué dans la présente étude, est tout à fait similaire à ceux de l’Administration française et du Risk Assessment anglo-saxon : il n’a rien à leur envier. 1.4 Démarche Nous avons adopté la démarche classique, telle qu’elle est explicitée/renseignée dans les législations française et anglo-saxonne. En particulier, nous avons, abondamment, utilisé l’outil développé par les Anglo-saxons (et adopté par les Français) : le HEMP3 (Hazards Evaluation and Management Process = Procédure d’Evaluation et de Gestion des Risques). Explicitons cette démarche : HEMP consiste à mener, en bon ingénieur, quatre4 étapes (relevant du simple bon sens) : • •





Etape 1 : Identifier les menaces potentielles ainsi que leurs conséquences. Etape 2 : Evaluer le niveau des risques associés à chaque incident potentiel. On utilisera, pour permettre à chacun d’appliquer une même échelle d’évaluation des risques, une Matrice d’Evaluation des Risques (décrite plus loin) Etape 3 : Contrôler ces risques, en définissant des systèmes ou moyens de prévention : procédures, permis de travail, maintenance préventive, inspections, supervision, équipement spécifique, …, l’objectif étant de rendre ces risques ALARP (voir l’image illustrative ci-dessous, en page suivante) Etape 4 : Réduire / Récupérer : identifier toutes les mesures de réduction/récupération relatives aux conséquences de la menace si celle-ci se produit quand même (Equipement de Protection Individuelle, Exploitation de la Fiche de données de sécurité du produit, Plan d’Urgence, Plan d’Urgence Médicale, Plan Polmar …). Les mesures considérées comme manquantes ou inadéquates sont appelées ZNA (Zone Nécessitant des Améliorations), à traiter, obligatoirement, dans un Plan d’Action de Redressement (PAR).

En outre, pour nous conformer à l’approche explicitée par l’INERIS, nous avons déterminé le SMPP (Scénario Maximal Physiquement Possible), pour lequel on doit évaluer les deux zones ci-après : zone Z1, correspondant au seuil des effets irréversibles pour l’homme (blessures significatives) : flux thermique reçu = 3 kW / m² (ou surpression de 140 mbar) zone Z2, correspondant au seuil des effets létaux pour l’homme (décès) : flux thermique reçu = 5 kW / m² (ou surpression de 50 mbar).

Enfin, nous avons employé, dans notre analyse, la Matrice Risque ou Matrice d’Evaluation des Risques (voir figure ci-dessous), qui permet de quantifier chaque risque identifié, en fonction du couple « Occurrence-Gravité » (d’emploi systématique dans les Etudes de Dangers5).

ALARP

Source :

Réglementation française et cours HSE de l’Ecole Polytechnique de Paris

• Tolerability level

Risk to Health •







Legal Liability

35



Cost of Control

ALARP Wasteful

Cette image illustre l’importante (Diapo Shell) notion de ALARP = As Low As SHS Reasonably Practicable HRA K Workshop

HEMP est, maintenant, enseigné dans les Ecoles d’Ingénieurs de France et à l’Université d’Oran (mais, curieusement, pas encore en Tunisie, malgré une tentative de l’ENIS de Sfax, qui fut très vite abandonnée) 4 Depuis très récemment, les Universités définissent sept étapes pour le HEMP : (1) Identification des dangers, (2) Identification des menaces et du SMPP, (3) Identification/Evaluation de tous les risques, (4) Identification des risques « NON » et « MMR », (5) Identification des barrières mises/à mettre en place, (6) Mesures de maintien de l’intégrité de l’activité/site et (7) Détermination des Risques rendus tolérables ou ALARP. Ceci n’est que l’éclatement, plus précis, des quatre étapes initiales, indiquées ci-dessus (c’est ce, qu’en fait, nous avons appliqué dans la présente EDD). 5 La Matrice Risque est également enseignée dans les Ecoles d’Ingénieurs et dans certaines Facultés [mais non encore en Tunisie, sans qu’on sache pourquoi … L’auteur, tunisien, l’a apprise en … 1968 (à l’Etranger !)]. La législation française lui donne le sigle « MMR » = Matrice de Maîtrise des Risques et la législation anglo-saxonne « RAM » = Risk Assesment Matrix (Traduction : Matrice d’Evaluation des Risques). C’est ce dernier sigle – RAM – que nous utiliserons dans la suite de cette Etude. 3

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CHAPITRE I RESUME NON TECHNIQUE/RECOMMANDATIONS 1.1 Indications générales/phénomènes dangereux

Le site a deux activités liées au GPL : d’une part, il est un dépôt-relai de bouteilles de gaz commercialisées par SAGAZ (Centre Emplisseur à Gabès) ; d’autre part, c’est une station service distribuant, exclusivement, du GPL aux véhicules équipés de la double carburation et dont SAGAZ est un promoteur historique en Tunisie. A l’origine, le site était placé en lisière de la ville de Sidi Bouzid, puis la ville s’est agrandie en l’englobant : maintenant, sont construits, dans sa proximité, une Gare routière, un zoo et la caserne de la Protection Civile. Il est fortement probable que Sidi Bouzid, qui occupe une cuvette, ne s’agrandira plus dans ce secteur. La ville de Sidi Bouzid est chef-lieu du Gouvernorat de même nom et son activité est à dominante rurale malgré des efforts d’industrialisation, voulant tirer parti de la relative proximité de la ville de Sfax. Le site fait face à l’avenue Bourguiba, axe principal de la ville, en provenance de Gafsa, et ses approvisionnements (bouteilles et GPL vrac) proviennent de Sfax ou Gabès. L’étude a pris comme référence de normalisation la réglementation britannique (donc européenne, en fait) et la réglementation US (NFPA 58), mais s’est également intéressée à la réglementation de Hong Kong (Chine). Ce dernier pays est l’un des rares à enterrer les réservoirs de station « GPL auto » (comme les stations d’essence), probablement en raison du caractère particulier de la ville de Hong Kong. Les dangers du GPL sont connus (et expérimentés) depuis longtemps : les risques sont résumés dans cette diapositive de Butagaz :

L’étude a, d’abord, vérifié les aménagements avec les normes US et européennes (celles de Hong Kong leur sont équivalentes). Elle à constaté des non-conformités, et énoncé des recommandations. Elle a analysé la protection incendie du site (refroidissement compris) et, au vu des insuffisances constatées, a proposé un réaménagement, en laissant à SAGAZ le soin de choisir la variante (soit enterrer les réservoirs (comme à Hong Kong), soit les laisser aériens (comme en Europe), auquel cas le circuit de refroidissement devra avoir un back-up. En outre, l’adjonction d’un deuxième RIA pour le canton parc-relai est nécessaire. Juillet 2010

Page 10 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Pour justifier ses résultats, l’étude a évalué sept scénarios d’incidents, dont la majorité est réglementaire en France. Les risques sont analysés selon la méthodologie classique, avec utilisation de la Matrice Risque (en anglais : RAM = Risk Assessment Matrix) Une illustration des aléas est fournie. Nous la présentons ci-dessous : t GGaarree rroouuttiièèrree

ZZoooo

SSiittee EEccoollee AAvv..

SMMP du Site : BLEVE d’un camion citerne 18 T au dépotage (zones Z1 et Z2)

1.2 Recommandations/prescriptions Numéro

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Libellé de la prescription ou recommandation Ajouter un deuxième RIA dans le parc-dépositaire Alimenter tous les circuits d’eau (refroidissement et extinction) par le sondage et la SONEDE (les deux en même temps, avec vanne de branchement) Enterrer les réservoirs aériens. A défaut améliorer les refroidissements (ajouter sprinklers mouillant les calottes) et installer auvent au-dessus des réservoirs contre l’ensoleillement Installer détection gaz aux points bas avec alarme déclenchant les arrosages si les réservoirs restent aériens Tester régulièrement la mise en sécurité (fonctionnement des vannes à sécurité positive) Eloigner les bouteilles du mur (à distance Y 1,5 m) et rehausser la muraille entourant les réservoirs Installer arrosage de la citerne de dépotage (gréer le poste de dépotage conformément aux normes) Déplacer (éloigner) le poste de dépotage ou construire un mur coupe-feu Assister la Protection Civile à élaborer un Plan de Secours Spécialisé Mettre à jour le POI (inclure findings de l’EDD + préciser un DOI jusqu’à l’arrivée de la Protection Civile) Mettre à niveau la pomperie incendie (débit réglementaire = 265 m3/h (si réservoirs restent aériens) et 186 m3/h (si réservoirs enterrés ou sous talus) Installer auvent (contre l’ensoleillement) au-dessus des bouteilles pleines Afficher sur site la procédure de dépotage + GAZ INFLAMMABLE (arabe)

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CHAPITRE II DESCRIPTION PTION DU SITE ET SON ENVIRONNEMENT 2.1. Environnement/Conditions naturelles aturelles La région, située à la lisière Sud du relief montagneux principal de la Tunisie (la Grande Dorsale tunisienne), dont elle fait partie [Alignement des djebels ebels Chambi, Semmama (1 356 m) et Tioucha a (1 363 m)] dans une zone relativement aride bien que chargée argée d’histoire6 (voir plus loin), est soumise, en mêmee temps, aux influences méditerranéenne, saharienne et continentale ntinentale].

S S d B o u d diii B d Siiid Bo ou uzzziiid

Vers Sfax

Gouvernorat de Sidi Bouzid (carte administrative) dministrative)

Extrait de la carte arte Michelin de la Tunis unisie

Vers Gabès

« Cette province est un pont entre tre la Tunisie des steppes du nord et la Tunisie pré-saharienne. Pour anecdote, Sidi Bouzid en elle-m même est la plus jeune des villes tunisiennes : elle est née avec le colonialisme français, au tournant nt du vingtième siècle. Mais malgré tout cela, Sidi di Bouzid souffre d'un enclavement géographique (elle est installée au fond d'une cuvette entourée de montagnes) ontagnes). Le secteur industriel est en plein développement ment dans la région. Il existe une seule zone abritant britant 38 entreprises industrielles opérant essentiellement ment dans les industries du textile et diverses industries. stries. D'autres zones sont prévues par le Conseil du gouvernorat ouvernorat ». [Citation de Wikipedia, Internet] Le gouvernorat est enclavé, ce qui le prive d'un accès à la mer mais sa proximité mité du pôle industriel de Sfax, qui dispose d'un port important mportant et d'un aéroport, lui permet d'attirer les investissements. Les principaux produits exportés sont nt le textile et l'habillement, le cuir et la chaussure, re, l'huile d'olive, des articles divers en bois, le plâtre et e les carreaux en plâtre, les sacs en propylène et polypropylène, les aliments pour bétail et les asperges. es.

Sidi Bouzid fut récemment, pendant laa deuxième guerre mondiale, le lieu du premier engagement nt violent entre les troupes de l’Axe (Allemands et Italiens) et les Etats tats-Unis, alliés aux Britanniques et aux Français. Bataille enseignée dans les Ecoles de Guerre (février 1943). Déroute des Alliés (ce qui obligea les USA à remanier l’articulation des troupes). oupes). 6

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Page 12 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD La population active est concentrée essentiellement dans le secteur agricole (41,5 %), les services (15,1 %) et l'industrie manufacturière (10,5 %). Flore Les paysages des espaces cultivés de la région contrastent avec les palmeraies de la région sud limitrophe, et les aspects steppiques rencontrés lors de la traversée du Gouvernorat de Kairouan, pourtant plus septentrional. Les bordures des oueds sont jalonnées par les Tamaris (Tamarix) qui apprécient l’humidité. Les fleurs blanches rosâtres, disposées en épi, donnent à l’ensemble de la plante une coloration rose. Le Tamaris est parfois l’hôte involontaire de la Cistanche jaune qui, en l’absence de chlorophylle, parasite les racines d’autres espèces. On y trouve aussi le Jujubier, le Laurier rose et de nombreux Palmiers qui parent les oueds de couleurs agréables dans ces paysages. Ces oueds apparaissent alors comme de véritables coulées vertes au milieu de la steppe et constituent le refuge d’une faune variée. D’une apparence très pauvre, le sol renferme une multitude de plantes annuelles dont la floraison explose pour un temps très court à l’occasion des rares pluies. Quelques graminées telles que l’Alfa (des milliers d’hectares) apportent à ces milieux un intérêt pastoral. Les buissons d’Armoise s’associent à cette discrète végétation. L’Atractylis serrataloide, Lygeum spartum et l’Anthyllis soyeuse, ainsi que la présence éparse de palmiers sauvages, agrémentent les terres nues durant le long été sec.

Ce type de milieu est le plus souvent peu apprécié du fait de son austérité. Pourtant, il est le garant d’une biodiversité discrète mais réelle aux portes du désert. Cette vie végétale adaptée aux conditions de sécheresse (feuilles en rosette, crassulescentes ou velues), abrite et concentre une vie animale qui constitue un véritable biotope. Les « chotts » portent l’empreinte de l’aridité du milieu et évoluent sous l’influence du vent et d’un ruissellement capricieux par un réseau de chenaux sous-marins. La richesse minérale de ces chotts est certaine, quoique non exploitée pour l’instant. Les sebkhas constituent un véritable vivier halieutique. Arthrocnemum et sueda sont les hôtes principaux de la végétation de ces sebkhas, auxquels se joignent les Tamaris, déjà signalés. Les plaines, voisinant avec les contreforts de la Grande Dorsale, sont cultivées depuis l’antiquité (blé, cultures maraîchères, amandiers). L'économie régionale est fondée sur l'agriculture en raison de l'existence de plaines fertiles. Le gouvernorat est devenu, au cours de ces dernières années, l'un des principaux pôles agricoles du pays. Les terres cultivables couvrent une superficie de 460 000 hectares et les zones irriguées couvrent 36 323 hectares. Les principaux secteurs agricoles du gouvernorat sont les cultures maraîchères, les cultures céréalières, les cultures fourragères et enfin les cultures arboricoles. Principaux produits agricoles (en tonnes par an, pour l’année 2004) : Lait : 56 000 (litres) ; Oléiculture : 51 500 ; Cultures maraîchères : 415 450 ; Céréales (zones irriguées) : 41 000 ; Amande : 7 850. Les superficies dédiées à la culture biologique sont passées à 15280 hectares en 2009, contre 1790 hectares en 2001. Les plantations se sont diversifiées entre oliviers (49%), arboriculture (7,6%), légumes, céréales et plantes aromatiques (2,1%) (Source : GIFruits)

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Page 13 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Une espèce cultivée pour l’export : figuier de Barbarie

Faune A part les champs cultivés, de ce paysage de steppe semi-désertique il ressort une grande richesse écologique ne devant sa présence qu’à une longue adaptation. Il nous sera difficile ici d’en présenter tous les habitants, dont la plupart usent d’un mimétisme étonnant et manifestent peu leur présence. On constate cependant une représentation complète de la chaîne alimentaire, garante de l’équilibre du milieu. Insistons également sur la présence des oueds auxquels on doit une grande partie de la biodiversité, grâce aux refuges qu’offrent les berges à toute une faune troglodyte et à la végétation, véritable oasis au milieu de la steppe. Termites, Criquets, Scorpion noir et Scorpion languedocien, Galéode, Tortue, Lézard ( Acanthodactyle), Grande gerboise, Traquet deuil, Traquet à tête blanche, Traquet à tête grise, Traquet de désert, Huppe faciès, Guêpier, Ganga, Lièvre, Renard, Faucon lanier, sont des espèces le plus souvent inféodées à ces milieux, et représentent, à ce titre, un intérêt de biodiversité primordiale au niveau international. Ecosystème

Situé à quelques dizaines de kilomètres au nord-est de la ville de Sidi Bouzid, Jbel Essaouda est un monticule isolé qui se dresse à 644 m de hauteur au centre d’une plaine à la platitude presque parfaite. Le paysage est formé de deux compartiments différents : •



d’une part, le système montagneux de Jbel Essaouda d’aspect massif et dénudé qui culmine à 644 m et domine le fond de la plaine environnante de plus de 400 m d’altitude. ce paysage minéral est fortement découpé par d’innombrables oueds qui y prennent naissance. ils dégagent des corniches et des crêtes aiguës dont le Jbel Essif, d’orientation sud-ouest / nord nord-est., ses roches ont été fortement exploitées pour la construction ; aussi est-il éventré par de larges carrières, notamment sur ses versants tournés vers l’est. d’autre part, le système de plaines étendues à perte de vue et parcourues par des oueds souvent intermittents mais qui deviennent très actifs et parfois dangereux pendant la saison pluviale. Coulant presque à fleur de sol, ces oueds ont étalé, des siècles durant, leur charge alluviale, des limons et des sables sur des épaisseurs dépassant localement 2 à 3 m. ce sol bien développé est un patrimoine naturel qui a été exploité jadis comme terrain de parcours où seuls les cactus formaient un tapis vert durant toute l’année.

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Page 14 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Aujourd’hui, l’olivier, la céréaliculture et le maraîchage ont gagné des terres spacieuses qui ne manquent pas de prodiguer leurs riches produits aux habitants des lieux et d’approvisionner des marchés locaux et régionaux.

Source : Site Internet de la Direction Générale de l’Aménagement du Territoire (MEHAT)

JBEL ESSAOUDA

La carte ci-dessous montre la position de cet important relief, par rapport à la ville de Sidi Bouzid.

Source : Site Internet de la Direction Générale de l’Aménagement du Territoire (MEHAT)

Le Parc National de Bouhedma, à 100 km au sud de la ville, représente un vestige unique d'une ancienne savane présaharienne analogue à celle du Sahel africain. Au fil des années la grande Juillet 2010

Page 15 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD faune a progressivement disparue (Eléphant, bœuf sauvage, antilope Bubale, gazelle m'horr, lion de l'Atlas, pintade de Numidie et plus récemment l'Oryx, l'Addax, le léopard, le Guépard, l'Autruche à cou rouge.....). Une partie de ces espèces disparues était partiellement ou totalement inféodée aux écosystèmes steppiques arborés. L'analyse des végétations montre une richesse spectaculaire souvent plus importante que dans les zones à bioclimat plus humide. Le Parc contient de nombreux trésors archéologiques tels qu'un ouvrage romain de dérivation hydraulique de l'oued Haddaj dans un état de conservation remarquable La présence des populations de l'Oryx, l'addax et les Gazelles m'horr, espèces très menacées a l'échelle internationale.

Addax

Oryx

2.1.1 Données météorologiques (source : Office National de la Météorologie)

La région de Sidi Bouzid, placée en bordure sud immédiate de la Grande Dorsale, mais faisant déjà partie du sud tunisien, jouit d’un climat essentiellement méditerranéen à dominante continentale, avec une influence caractéristique du désert saharien relativement proche. Il en résulte une alternance de deux saisons bien distinctes : un été chaud et sec avec des moyennes autour de 27°C en juillet (mais dont les maxima avoisinent les 35°C, avec des vagues de chaleur pouvant atteindre et dépasser 40°C). un hiver froid et humide avec des températures se situant en moyenne autour de 10 à 11°C en janvier. Exceptionnellement le thermomètre peut descendre jusqu’à zéro en décembre, janvier et février, notamment avec les vents du secteur Nord Ouest (le « jebali » ou « cherch »). Ces vents sont provoqués par le système dépressionnaire saisonnier du Golfe de Gênes, et balaient tout le pays en abaissant la température par leur apport d’air polaire. Ils n’atteignent Sidi Bouzid que froids et presque secs (d’où la faible pluviométrie), ayant déchargé leur humidité sur les différents reliefs rencontrés lors de leur passage sur les hauteurs de la Dorsale Tunisienne. Il est important de signaler les irrégularités annuelles et saisonnières. Les années humides se succèdent rarement, alors qu’on peut régulièrement observer des années sèches successives qui ont, de ce fait, un effet plus néfaste, en particulier pour toute l’activité agricole dépendante de l’irrigation. Par ailleurs, caractéristique du climat méditerranéen, des averses brusques et relativement abondantes peuvent s’abattre en automne et au printemps, grossissant les oueds habituellement secs. Tableau des températures moyennes relevées à Kairouan

Moyennes des Ecart températures Ecart Pluviométrie (°C) (°C) (mm d’eau) (°C) basse Elevée Basse élevée 11,1 29,1 18 4,5 37,0 31,5 298 mm En résumé, le climat se caractérise par : la sécheresse de l’air Moyenne mensuelle (°C)

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Source : INM (depuis 1961)

Page 16 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD la rareté et l’irrégularité des es pluies (avec sécheresse ou fortes averses brusques) ues) les grandes amplitudes thermiques ermiques quotidiennes et annuelles un été très chaud de longue ue durée 2.1.2 Orographie/Topographie (Sources : Office national des Mines et Office ce National de la Topographie + documentation Internet)

« Éloignée de la mer (135 kilomètres mètres à l'ouest de Sfax) et de la capitale (265 65 kilomètres au sud de Tunis), cernée par des montagnes, agnes, la ville souffre d'une situation d'enclavement ment qui a limité son développement. De plus, à l'échelle elle locale, le site de la ville est une cuvette cernéee de montagn montagnes (dont le Jebel El Kbar culminant à 7933 mètres d'altitude) et menacée par les crues des oueds Gammouda et Falet Galla ». [Texte de Wilkipediaa (Internet)]

Extrait de la carte Michelin (en vente libre)

Photo aérienne montrant la position de Sidi Bouzid dans une cuvette plate (Source : Google gle map) map

2.1.3 Données géologiques et hydrogéologies drogéologies « L'hydrogéologie s'occupe de la distribution stribution et de la circulation de l'eau souterraine danss le sol et les roches, en tenant compte de leurs interactions avec a les conditions géologiques et l'eau de surface » [Wikipédia] Wikipédia] « La majorité des affleurements danss la région de Sidi Bouzid sont constitués par des alluvions vions quaternaires. Ces dernières sont formées essentiellement ment par des sables, argiles et limons. Le Les lits des oueds eds sont formés par des dépôts plus perméables (sables, graviers aviers et limons sableux). Les zones de reliefs sont formées par des dépôts carbonatés (calcaires et dolomies) et des argiles. Les dépressions salées (sebkhas et garaâts) raâts) sont formées ppar des argiles, silts et des gypses (figure re 1). La dominance des affleurements limoneux au centre entre des bassins et des plaines a permis l’extension de l’agriculture (oléicultures et cultures maraîchères) dans cette région. » [communication de Habib Smida, EN NIS au SIG 2009, France] « La Tunisie centro-méridionale a connu, onnu, depuis le début du siècle, une série de transformations rmations ayant entraîné une fragilisation du milieu. Depuis l'époque époque coloniale, les piémonts ont commencé à être défrichés pour laisser la place aux plantations d'oliviers à caractère aractère spéculatif. Ensuite, et depuis quatre décennies es environ, l'exploitation des nappes phréatiques a pris de plus lus en plus de l'ampleur, augmentant ainsi la pressionn humaine sur le milieu, le rendant plus vulnérable face aux a événements pluviométriques exceptionnels. (…) …) … fragilisation, [où] s'imbriquent [des] facteurs liés au milieu ilieu naturel et facteurs socio socio-économiques» (citation de Abdelkarim DAOUD, Jean TRAUTMANN, Département dee géographie, Faculté des Lettres et Scien Sciences humaines es de Sfax) Toutes ces citations indiquent en outre utre que Sidi Bouzid, tout en étant situé au au-dessus d’une importante nappe phréatique, connaît depuis au moinss un siècle, une surexploitation de sses eaux souterraines, aines, aggravée par des périodes de sécheresse assez prolongées. ngées.

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Page 17 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Cela provient, essentiellement, de sa position géographique, le plaçant à la lisière entre le relief de la Grande Dorsale et le désert qui commence là. Citons, pour terminer ce paragraphe, le géographe Nasser Hakmi, dont la description est un excellent résumé : « Ce chapelet de montagne fortement démantelées offre néanmoins, face à la steppe, un front presque continu ; franchi en cluses par quelques [oueds], il présente d'autant moins de voies de pénétration aisées que les boisements sont presque ininterrompus. » [Source : Le Djebel Amour cité sur Internet] 2.1.4 Données hydrologiques Citation de Mohamed Hachicha (« SUIVI DE LA SALURE DES PERIMETRES IRRIGUES DE TUNISIE », 1994) : « Dans la plaine de Sidi Bou Zid, il y a 15 périmètres [irrigués, NDLR] pour 12000 ha dont 2225 ha de périmètres publics irrigués. Les sols sont peu évolués d'apport alluvial à texture équilibrée à grossière, la salure faible en général, sauf en bordure de zone basse. L'eau d'irrigation provient de puits (débits de 15 à 80 Ils, résidu sec de 0,5 à 3,4 g/l), de sondages et de l'épandage des crues de l'Oued Fekka. La submersion7 est la règle générale. Les aménagements hydrauliques sont nombreux et divers: conduites d'irrigation, séguias et canaux à ciel ouvert, ouvrage de dérivation. Les parcelles sont petites, et vouées au maraîchage, la culture de l'olivier et des céréales. Les contraintes à la production, sont: l'absentéisme, la déficience du réseau d'irrigation défectueux et la surexploitation de la nappe. » Citation de Abdelkrim Daoud, Professeur à la Fac des lettres et sciences humaines, Sfax, 1997 : « Les plaines de Sidi Bouzid et d'Al Hichria appartiennent aux hautes steppes orientales tunisiennes. Les conditions contraignantes du milieu, caractérisées essentiellement par la faiblesse des précipitations et leur irrégularité interannuelle et intersaisonnière, expliquent le recours à l'irrigation comme moyen d'intensifier la production agricole. » En résumé : le ville de Sidi Bouzid est située au-dessus de la plus vaste nappe phréatique du pays qui atteint une superficie de 600 km² pour une épaisseur pouvant atteindre cinquante mètres, mais son occupation par l’homme la surexploite actuellement, ce qui a obligé notre Ministère de l’Agriculture à lancer divers projets d’économie de l’eau dans cette région, somme toute, déshéritée, malgré ses succès relatifs en élevage et agriculture.

2.1.5 Sismicité (Source : ETAP) Article de Presse : « Une secousse tellurique d'une magnitude de 3,6 degrés sur l'échelle de Richter a été enregistrée (…) dans la région de Sidi Bouzid. Elle a été ressentie par les habitants de Sidi Bouzid et de Jelma. [20 janvier 2010, NDLR]. La Carte Euro-Méditerranéenne du Risque Sismique, en termes de PGA (accélération maximale du sol) avec s10% de chance d’être dépassée dans 50 ans à cause de la condition raide du terrain, a été développée dans le cadre de la Commission Séismologique Européenne et de l’UNESCO. (…). Les analyses préliminaires des stations sismologiques de l'Institut National de la Météorologie situent l'épicentre de la secousse à 35,10 degrés de latitude nord et de 9,41 degrés de longitude à l'Est de Sidi Bouzid

Position de Sidi Bouzid par rapport aux zones d’activité sismique (en rouge)

SIDI BOUZID

Cette province aussi est un pont entre la Tunisie des steppes du nord et la Tunisie pré-Saharienne. Pour anecdote, Sidi Bouzid en elle-même est la plus jeune des villes tunisiennes : elle est née avec le colonialisme français, au tournant du vingtième siècle. Mais malgré tout cela, Sidi Bouzid souffre d'un enclavement géographique (elle est installée au fond d'une cuvette entourée de montagnes) » 7

Submersion = action de recouvrir complètement d'eau, ou d'un autre liquide. (Dico Larousse)

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Page 18 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Les grands accidents les plus proches qui peuvent éventuellement induire des séismes relativement importants, sont l'alignement Nord-Sud et la faille Gafsa, se situant respectivement à 50 km à l'Ouest et à 70 km au Sud-ouest du site étudié.

CARTE SISMIQUE DE LA REGION SIDI BOUZID (origine : ETAP)

Les séismes qui se sont produits dans les alentours immédiats de la zone d'étude sont de magnitude inférieure à 4, échelle de Richter. Des grabens8 prolongent ces failles et ils ont joué lors du Plio-quaternaire9. Toutefois, on peut signaler dans la région d'Agareb, à 20 Km à l'Ouest de Sfax (et à 40 km site), l'existence d'une zone où les aires d'intensités maximales sont comprises entre VI et VIII, échelle de Mercalli, avec un séisme recensé d'intensité de l'ordre de VI (source : ETAP)..

En conclusion, on peut dire que la zone d'étude est sismiquement stable. La figure ci-dessus en illustre la tectonique et la sismicité. Le site de SAGAZ se trouve donc en zone 0 : « sismicité négligeable mais non nulle ». Notons par ailleurs que, selon les renseignements obtenus auprès de l’ETAP, les intensités du SMHV (Séisme Majorant Historiquement Vraisemblable) et du SMS (Séisme Majorant de Sécurité) sont respectivement de VII et VIII.

2.1.6. Classement de la zone dans le plan d'aménagement urbain. Les plans ci-dessous (images Google renseignées), en page suivante, situent la station service dans le périmètre communal. Elle n’en faisait pas partie lors de sa construction, mais son existence fut, probablement, l’un des motifs de l’extension décidée par le Maire de la ville (décidée lors de la construction d’une gare routière) : cette extension du périmètre communal a maintenu la station en périphérie.

8 9

Graben = fossé tectonique (Dico Larousse) Plio-quaternaire = période du tout début de l’ère quaternaire (-1,64 million d’années)

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GPL Auto SAGAZ

Vers Sbeitla, Kairouan ou Sfax

GPL Auto SAGAZ

SSIIDDII BBOOUUZZIIDD Vers Gafsa

Vers Mazzouna

En résumé : la petite station service GPL auto est située en périphérie de l’agglomération (dont l’agrandissement rampant a fini pour l’inclure ; nous verrons, plus loin, nos prescriptions pour s’adapter à cette situation).

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Page 20 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 2.2. Proximités dangereuses : Sans objet (aucune identifiée)

SAGAZ (GPL Auto)

2.2.1. Etablissements industriels voisins. Il n’y a pas d’établissement industriel dans un rayon de 200 m autour du site de la station. 2.2.2. Routes, voies de circulation et infrastructures. La station est située sur une artère de l’agglomération, à voies séparées (appelée, d’ailleurs, Avenue Bourguiba, ce qui prouve son importance). La voie à sens unique longe l’avenue, et c’est par elle que les véhicules de la clientèle accèdent à la station. La figure ci-contre montre la position de l’établissement commercial : (1) un espace « distribution de GPL Carburant » aux voitures (comprenant : l’aire de distribution dans une alvéole Bâtiment en dur (hauteur = 6 m) fermée sur 3 côtés, l’isolant du reste des installations (notamment des cuves et de l’aire de stockage/bouteilles) et (2) une aire de stockage des bouteilles de gaz (avec espace de manœuvre pour les camions livreurs de bouteilles ou gaz vrac) C’est une station totalement isolée de son Cuves GPL voisinage, par murailles et constructions hautes.

Distribution GPL Auto

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Page 21 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 2.2.3. Réseaux publics voisins. Les établissements publics identifiés dans le voisinage de la station « GPL auto » sont : • la gare routière, construite bien après la station, à 40 mètres de la muraille de protection Nord • une Ecole primaire, à 120 mètres au Sud-ouest du site • la caserne de la Protection Civile, à 110 m (en face de la Gare routière) • le zoo de la ville, dont elle est séparée d’une rue au-delà d’un bâtiment de 6 m de hauteur Ces sites publics sont représentés sur la photo aérienne ci-dessous :

Gare routière PPrrootteeccttiioonn CCiivviillee

Zoo SSAAGGAAZZ Ecole primaire

SSttaattiioonn sseerrvviiccee

2.3. Les zones et les services voisins susceptibles d'être affectés par un accident 2.3.1. Zones habitées. A ce niveau de l’avenue, à la lisière de la ville, le quartier ne comporte pas d’habitation, quoique certains des bâtiments (bureaux et/ou commerce) abritent des gardiens la nuit et les jours chômés. Remarquons cependant : - l’avenue est passante (la circulation s’arrête tard dans la nuit et commence tôt le matin) - le poste de la Protection Civile comporte du personnel en permanence (c’est une caserne, où loge le personnel d’alerte) - la Gare routière ne ferme que vers onze heures du soir et ouvre très tôt le matin (entraînant une présence de personnel en dehors des heures ouvrées) En tout état de cause, notre étude analysera les effets majeurs des incidents potentiels, sachant que l’incident éventuel peut se produire à n’importe quelle heure

2.3.2. Établissements recevant du public. Les Etablissements Recevant du Public (ERP), identifiés à proximité du site, sont : • • • • •

la Gare routière (voyageurs ou accompagnateurs) à 40 m la Station service (carburants liquides, cuves enterrées) à 160 m Le zoo (visiteurs), dont la clôture est à 11 m, au-delà de la muraille de clôture du site L’école primaire (élèves et parents accompagnateurs) à 120 m L’avenue Bourguiba (piétons ou voyageurs dans voitures ou autobus) à 6 m

Notons que l’aire de distribution du site peut être assimilée à un établissement recevant du public (puisque les voitures, devant y « faire le plein », y ont accès libre)

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Page 22 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 2.3.3. Point de captage d'eau. Sans objet (Signalons, tout de même, que la station dispose d’un forage dans lequel elle puise son eau incendie, voir plus loin). 2.3.4. Monuments historiques classés et zones d'intérêt touristique particulier. Bien que toute la région comporte, un peu partout, des vestiges de la colonisation romaine, il n’y a pas de site archéologique dans ce secteur. En outre, Sidi Bouzid, étant de création récente (par des colons français au début du XXème siècle, voir ci-dessus), ne comporte pas de monument digne d’intérêt. Signalons, toutefois, que le zoo voisin est un site intéressant dans cette région à vocation agricole. 2.3.5. Autres activités et établissements. Il s’agit d’un quartier neuf, en périphérie de cette agglomération rurale. Pas d’autres activités notables que celle de la gare routière.

Rappel : Les gaz de pétrole liquéfiés utilisés comme carburant sont des hydrocarbures qui peuvent être aisément condensés en phase liquide sous une pression limitée (la liquéfaction du carburant GPLc et GNV est obtenue par compression et/ou refroidissement) ; elle est nécessaire pour assurer le stockage d'une quantité suffisante de carburant GAZ (autonomie) dans le réservoir d'un véhicule automobile.

La norme (européenne) EN 589 préconise une pression de 2,5 bars à - 10 °C. Le GPLc se liquéfie à une température de - 30 °C ; son comportement est relativement proche de celui du propane. Le taux d'inflammabilité du propane (indice d'octane 104 à 110) est de 2,4 % à 9,6 % dans l'air, sa température d'auto-inflammation de 855 °F (457 °C). La dilatation du GPLc est de 0,25 % par degré Celsius, d'où l'impératif de n'autoriser le remplissage du réservoir de carburant qu'en deçà de 80 à 85 % de son volume (dispositif limiteur). À 15 °C et sous une pression de 1 013 mb : • une masse de 1 kg de GPLc à l'état liquide occupe un volume de 1,8 dm3 ; • un volume de 1 dm3 de GPLc à l'état liquide a pour équivalent un volume de 242 dm3 de GPLc gazeux. Il est à noter que le carburant GPLc (inodore et incolore) ne contient ni plomb, ni benzène, et que la teneur en soufre (longévité de la ligne d'échappement) est très nettement inférieure à celle du carburant essence.

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Page 23 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD CHAPITRE III

Description de l'établissement, de ses installations et des procédés d'activités et de fonctionnement :

3.1. Description de l'établissement

Zone de stockage bouteilles de Gaz

Cuves de GPL

Zone de distribution de GPL Carburant

Vers Centre ville

L’installation commerciale a une double activité (les deux activités sont physiquement séparées) : elle sert de stockage-relai pour l’approvisionnement de la population (à dominante rurale) en bouteilles de GPL (fonction de « Dépositaire »). elle sert de station service pour les véhicules marchant au Butapro (« GPL auto » ou « GPL Carburant ») .

3.1.1. Implantation de l'établissement et les voies qui le desservent. L’établissement est relativement isolé par murs de protection, sauf la partie « Distribution », accessible par les véhicules de l’avenue à 2 voies à sens unique. On voit sur la photo aérienne les rues qui l’isolent entièrement des autres pâtés (notamment la Rue 800, le séparant de la Gare routière et du zoo.). Juillet 2010

SAGAZ SIDI BOUZID

Page 24 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 3.1.2. Description approfondie et détaillée de l'établissement, de ses installations, de ses services, de ses unités de production, de son organisation et de l'énergie utilisée. A- L’aire de stockage bouteilles (vides et pleines) : L’image ci-dessous est une vue, prise lors de la visite de nos experts, d’une partie de l’aire de stockage des bouteilles. Celles-ci sont vides ou pleines (les prescriptions de stockage sont, en effet, les mêmes, voir plus loin)

Hauteur du bâtiment = 6 m

Aire de stockage des bouteilles de GPL (pleines et vides) On accède à cette aire par un portail donnant sur l’avenue, comme on le voit sur l’image satellite ciaprès (l’accès est également utilisé pour ressortir) :

Entrée camions

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Page 25 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD B- L’activité « distribution de GPL Carburant » : Cette activité intéresse trois lieux ; (1) les 2 cylindres aériens (dits : « cigares ») de stockage, dans espace clôturé par muraille aveugle ; (2) le local « pompiste », donnant sur l’aire de distribution ; (3) l’aire de distribution (2 distributeurs de marque DRESSER, annuellement contrôlés par le Service de métrologie, montés sur un îlot cimenté, avec un auvent de protection contre pluie/soleil). Les images suivantes montrent les réservoirs et accessoires, ainsi que l’aire de distribution : 2 cigares aériens sur berces (capacité unitaire : 4,4 m3

Vue des pompes « produit » (3 pompes identiques, dont une de secours) :

Aire de distribution : on aperçoit le mur la séparant des cigares de stockage

Vue de l’îlot, avec ses 2 distributeurs DRESSER et l’affiche des consignes

Sondage pour protection incendie (exclusivement)

Aire de stockage des bouteilles de gaz Accès indépendant 2 cigares aériens de stockage GPL (Muraille de clôture)

Réserve d’eau (en hauteur)

Aire de distribution (2 distributeurs) Entièrement isolée du reste du site

Ci-après le plan synoptique de l’installation de distribution de GPL Carburant (Source : SAGAZ) :

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Page 26 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Les deux cigares de stockage sont mis à la masse (correctement réalisée). Les ciels gazeux sont en communication permanente (équilibrage des pressions) Le dépotage s’effectue suivant une procédure bien connue de tout le personnel de la station et du chauffeur (voir plus loin) Chaque cigare est muni de : • • •

Une soupape de sécurité crachant à l’air libre Une vanne de fermeture résistante aux flammes Un indicateur de pression et 2 indicateurs de niveau

Source : SAGAZ

3.1.3. Aperçu sur les établissements similaires quant aux procédés de production ou des produits utilisés et sur les accidents survenus. La première activité (stockage-relai de bouteilles de gaz) est assez courante, les Centres Emplisseurs étant souvent distants des zones desservies (il paraît logique de prévoir des stockages-relais pour la livraison des bouteilles pleines et le retour des bouteilles vides10, cette solution étant largement utilisée en logistique) La deuxième activité (distribution de GPL carburant aux voitures) se répand de plus en plus dans le monde (le nombre des voitures marchant au GPL a été multiplié par 10 depuis l’an 2000) Quoi qu’il en soit, les dangers du GPL étant identifiés (voir plus loin), de nombreuses normes ont été éditées pour rendre les deux activités moins dangereuses11. Nous traiterons l’analyse du site en le considérant comme pratiquant deux activités voisines, à savoir : A. Entrepôt à ciel ouvert de bouteilles de GPL B. Station service de GPL carburant La SNDP avait un tel centre jusqu’à récemment (à Cebalat Ben Ammar) lorsque Tunis était approvisionné en bouteilles de gaz depuis son Centre Emplisseur de Zarzouna (Bizerte) jusqu’à la mise en service du nouveau Centre Emplisseur de Radès. L’expert connaît un autre stockage-relai de la SNDP, celui d’El Jem (capacité = 2500 bouteilles) 11 L’auteur estime, sur ce point, que les Anglo-saxons sont largement en avance sur la France : en effet, leur sens pratique est fort utile, en matière de sécurité 10

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Page 27 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD En effet, même si le produit dangereux eux est le même (le GPL), les deux acti activités sont réglementées ementées différemment (voir plus loin). Nous pouvons résumer les tâches, liées iées à chaque activité, comme suit : A. Entrepôt de bouteilles de gaz : orques livreurs de casiers de bouteilles (chaque casierr comporte 35 bouteilles réception de camions-remorques de 13 kg nets). Stationnement ement du camion dans l’aire de chgt/déchgt. chgt/déchgt Prise de fonction du Piquet d’incendie (extincteur paré)). Gants obligatoires12. Portables interdits13 Déchargement des casiers par chariot élévateur et mise en stock selon procédu procéduree connue de tous Chargement, le cas échéant, nt, de casier casiers de bouteilles vides ou défectueuses vérification du chargement nt avant d’autoriser le camion à repartir, puis remplissage plissage des imprimés (documents de réception/livraison) vraison) départ du camion sur autorisa isation du Chef de parc (aide à la manœuvre par employé loyé déployé à la sortie) démobilisation du Piquet d’incendie incendie B. Distribution du GPL carburant 1. Dépotage du camion livreur * Accueil du camion de gaz vrac de façon identique à celle du camioncamion remorque précédent. Aide à la manœuvre œuvre en marche arrière pour la mise en position « dépotage ». Début de la procédure de dépotage (connue de tous). * Dès fin de la procédure de dépotage, ge, le camion est autorisé à sortir (aide à la manœuvre de sortie par employé yé déployé en assistance) 2. Livraison de GPL aux véhicules Camion on citerne GPL vrac Arrivée d’un véhicule désirant ésirant du GPL carburant (seul produitit pouvant être fourni). Arrêt, frein à main, coupure du moteur, défense fense de fumer et/ou utiliser le portable. Indique son désir au pompiste ste. Le pompiste remplit le réservoir servoir, le rebouche, raccroche le pistolet. olet. Le client paie, démarre ett quitte la station avec son véhicule. Images HSE (Royaume-Uni)

3.1.4. Choix des procédés de travail et de production. Dans l’aire de stockage, qui est distincte stincte et séparée de la station service (voir ( les schéma hémas dans les pages précédentes), les horaires de travail et les procédures sont ceu ceux d’un entrepôt (gardé la nuit) uit). La station service est toujours ouverte rte au public (sauf lors des dépotages de gaz vrac, livré ré par camions citernes SAGAZ depuis Sfax ou Gabès) 3.2. Mode de fonctionnement de l'établissement établissement : L’établissement ayant deux activités distinctes, physiquement séparées, a ainsi deux modes es de fonctionnement : l’activité de « dépositaire » est une simple gestion de stock, avec livraisons, enlèvement, écritures, contrôles de sécurité et de l’état du stock + maintenance des 2 chari chariots élévateurs rs. 1 , avec réception des l’activité « distribution » est st une gestion de station service, toujours ouverte14 véhicules de la clientèle, tenue enue de caisse, contrôles de sécurité et routine réglementaire mentaires d’une station « GPL auto » (voir l’Annexee 4)

Le GPL peut provoquer des brulures en cas de fuite (voir la FDS en Annexe B) Pour la profession pétrolière, le portable ble est une source d’ignition, donc à proscrire en zone où il y a risque d’ATEX 14 Nous avons déjà signalé que la station on était fermée au public tant qu’un camion gaz vrac est dans ns le site. Elle ne reçoit les véhicules à approvisionner qu’après le départ de ce camion. 12 13

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Page 28 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 3.2.1. Circulation des matières. Finalement, la circulation des matières est très simple : Entrées Sur site Bouteilles de GPL 3kg, 6kg, 13 kg et, Stockage des bouteilles selon la accessoirement, 35 kg pleines réglementation (vides et pleines) (depuis Centre Emplisseur SAGAZ) Bouteilles défectueuses marquées Retour des mêmes bouteilles vides Tri des bouteilles vides selon la ou défectueuses (depuis clientèle) marque

Sorties Bouteilles vides en retour à SAGAZ (Sfax ou Gabès) Bouteilles défectueuses (vidées) : également à SAGAZ Bouteilles pleines à la clientèle Bouteilles vides des autres marques15 GPL vrac dans camions citernes Chargement de GPL dans les Livraison aux voitures de la clientèle SAGAZ spécialisés deux réservoirs aériens de la (par pompes et volucompteurs) station service 3.2.2. Réactions chimiques (normales, permanentes, transitoires, parasites, rapide, lente, exothermique, endothermique, ...). Aucune réaction chimique n’est utilisée par les activités du site. En effet :

pour l’activité de dépositaire : c’est un entrepôt, appelé techniquement « plateforme logistique » pour la station service : le site délivre, aux véhicules qui se présentent, le GPL tel qu’il l’a reçu. Un carburant GPLc dont la composante en propane est prépondérante (indice d'octane > 100) autorise un rapport volumétrique de compression accru ce qui conduit à des gains de consommation de l'ordre de 7 %. 3.2.3. Bilan des matières. Le bilan des matières est simple : tout le GPL qui entre dans le site en ressort 3.2.4. Conditions opératoires. Les conditions sont – ou doivent être – celles fixées par la réglementation applicable. Elles sont issues du bon sens, et nous les rappelons ci-après, telles qu’elles ressortent des prescriptions anglo-saxonnes16 : Pour l’activité « dépositaire » (l’activité « station service » sera analysée plus loin) : Lieu de stockage : En raison du caractère inflammable du GPL, le lieu de stockage des bouteilles devra être à l’air libre, et bien ventilé. Si cela est impossible, une étude de risque devra être sérieusement menée, afin de prévenir le risque d’incendie, et ne prévoir alors qu’un stockage de faibles quantités de GPL. Quoi qu’il en soit, la surface de stockage ne doit pas dépasser 25% de l’aire totale (COS f 0,25) Bouteilles vides : les bouteilles vides peuvent contenir du GPL, lequel, mélangé avec l’air, pourrait créer une ATEX dangereuse ; en conséquence, les bouteilles vides doivent être traitées comme des bouteilles pleines, sauf dans les cas suivants : 1. bouteilles neuves non utilisées (i.e. jamais remplies) 2. utilisées et libres de gaz (marquées comme telles) 3. stockées à l’air libre, en conformité avec le paragraphe ci-dessous Ventilation – Les bouteilles doivent être placées dans une aire bien ventilée, normalement A L’AIR LIBRE, pouvant faciliter la dispersion rapide de toute fuite potentielle Position du stockage : Ne JAMAIS stocker du GPL à un niveau inférieur à celui du sol environnant (par exemple : caves, fosses, etc.) Voies d’échappée : ne JAMAIS obstruer les voies d’accès et d’échappée vers et depuis l’aire de stockage ET le voisinage (ne pas y stocker de bouteilles ou autres) En Tunisie, les centres-relais doivent collecter toutes les marques de bouteilles vides (disposition administrative destinée à soulager le consommateur des insuffisances logistiques régionales de certaines marques) 16 C’est à la demande expresse du gérant que nous avons détaillé cette partie (source : Code of Practice : Storage of full and empty LPG cylinders de LP Gas) 15

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Page 29 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Matières proches : les matières stockées à proximité des bouteilles ne doivent ni bloquer ni limiter leur ventilation (voir, également, le paragraphe « Matières inflammables » ci-dessous, relatif aux matières combustibles ou toxique) Surface portante : Toutes les surfaces destinées à recevoir les bouteilles de GPL doivent toujours être planes ou aplanies et suffisamment portantes (par exemple : cimentées, compactées, etc.) Distances de séparation : En vue de minimiser les risques d’inflammation en cas de fuite de GPL (robinet défectueux ou laissé ouvert, même en partie, ou endommagé), respecter les distances minimales indiquées. Des distances plus faibles pourraient être adoptées si un écran approprié est interposé (exemple : mur coupe-feu, indiqué plus loin) Population menacée : Dans le cas où un bâtiment abritant des personnes ne pourrait pas facilement et rapidement être évacué (tel qu’école, hôpital, etc.), prévoir des distances supérieures, des murs de protection et/ou renforcer la protection incendie. S’assurer que la protection de ces personnes/bâtiments est adaptée aux risques de radiation thermique ou de missiles en cas d’incendie dans une bouteille ou à proximité. Sûreté : La zone de stockage doit être protégée contre toute intrusion. En effet, la bouteille de gaz risque d’être dangereuse pour du personnel mal informé, par exemple les enfants. On doit, en conséquence, protéger le stockage contre l’intrusion, le vol et/ou le vandalisme, par un moyen approprié (une clôture, par exemple). Si d’autres moyens de protection sont envisagés, on doit s’assurer qu’ils sont à sécurité intrinsèque et qu’ils ne compromettent pas la ventilation des bouteilles. Matières inflammables/combustibles à proximité du stockage : on ne doit pas tolérer la présence de telles matières dans l’aire de stockage et/ou à l’intérieur des espaces de séparation. Par exemple : - Pas de paquet(s) autre(s) que ceux liés au conditionnement des bouteilles - Pas d’herbe/végétation à moins de 3 m des bouteilles - Pas de déchets, brindilles ou autre matériau combustible Ne jamais utiliser de chlorate de sodium ou tout produit chimique comportant un risque d’incendie pour éliminer la végétation autour des bouteilles. Marquage : Tout stockage de GPL doit être clairement signalé et des affiches devront indiquer les informations suivantes : 1. GPL, produit très inflammable 2. Défense de fumer. Feux nus interdits Afficher, également, les Consignes en cas d’urgence, les téléphones des pompiers et des autres services de secours, etc. Restrictions à la circulation des véhicules : Prévoir un portail ou une barrière, afin d’empêcher tout accès non autorisé, pouvant provoquer des dégâts accidentels dans l’aire de stockage. Ne permettre l’accès dans l’aire de stockage qu’aux véhicules à propulsion diesel (essence et GPL carburant interdits, même pour les chariots élévateurs17). Les véhicules personnels des clients venus chercher des bouteilles ne devront pas être autorisés à pénétrer dans l’aire de stockage. En l’absence d’un mur coupe-feu, le parking devra être situé à une distance non inférieure à 3 m des bouteilles. Produits dangereux : Ne JAMAIS stocker un autre produit dangereux dans l’aire de stockage (cela comprend, notamment : liquides inflammables, produit combustible, explosif, corrosif, oxydant ou toxique, bouteille(s) d’air ou gaz comprimé, etc.) Orientation des bouteilles : TOUJOURS stocker les bouteilles en position verticale, robinet en haut (ainsi, toute fuite éventuelle ne sera pas liquide mais gazeuse) Le Gérant a confié à nos experts qu’il avait envisagé de transformer au GPL la propulsion diesel actuelle des chariots élévateurs (il y a renoncé pour diverses raisons). Le présent document lui précise que cela est interdit dans un entrepôt de GPL (même ne contenant que des bouteilles).

17

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Page 30 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Robinets : Les robinets des bouteilles stockées (pleines ou vides) doivent TOUJOURS ETRE FERMES, capuchons en place. Inspection quotidienne : Inspecter CHAQUE JOUR le stockage des bouteilles. Rechercher : signes de défauts/dégâts + fuites + stabilité de chaque ensemble. Toute bouteille fuyarde devra être retirée, marquée, placée dans endroit bien ventilé (loin de toute source d’ignition), puis retournée au Centre Emplisseur. Manutention/stockage : Il est essentiel de toujours MANIPULER AVEC PRECAUTION les bouteilles de GPL, afin de prévenir, à la fois, des blessures au personnel et des dégâts aux bouteilles Installations/Equipements électriques : Toutes les installations et les équipements électriques dans les zones classées (voir figure ci-après) doivent remplir les conditions applicables de NT 109.14, section 6. Une attestation, délivrée par un Bureau de Contrôle, devra attester cette conformité. (Rappelons que les zones dites « classées » sont définies par la réglementation comme suit : zone 1 : « celle où des gaz ou vapeurs combustibles peuvent apparaître en cours de fonctionnement normal de l’installation » ; zone 2 : « celle où des gaz ou vapeur combustibles ne peuvent apparaître que dans des conditions de fonctionnement anormal de l’installation »)

Classification des zones (sous auvent et en dehors)

AUVENT

CES DISTANCES SONT A DEFINIR GRACE A LA COLONNE 3 DU TABLEAU DE LA PAGE SUIVANTE (DIT « CHART3 »)

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Vue d’un casier. (au second plan : empilement de casiers sur 3 étages) Image Internet

Tableau de la réglementation britannique

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Page 32 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD TRADUCTION DU TABLEAU DE LA PAGE PRECEDENTE

Quantité totale de GPL stockée

Masse de GPL de la plus grande pile

Distance minimale d’éloignement (source d’ignition/limite/construction sans mur coupe-feu)

Distance minimale d’éloignement (source d’ignition /limite/construction avec mur coupe-feu)

Colonne 1 Colonne 2 Colonne 3 Colonne 4 De 15 à 400 kg Non sup. à 400 kg 1m 0m De 400 à 1000 kg Non sup. à 1000 kg 3m 1m De 1000 à 4000 kg Non sup. à 1000 kg 4m 1m De 4000 à 6000 kg Non sup. à 3000 kg 5m 1,5 m De 6000 à 12000 kg Non sup. à 3000 kg 6m 2m De 12000 à 20000 kg Non sup. à 5000 kg 7m 2,5 m De 20000 à 30000 kg Non sup. à 7000 kg 8m 3m De 30000 à 50000 kg Non sup. à 9000 kg 9m 3,5 m De 50000 à 60000 kg Non sup. à 10000 kg 10 m 4m De 60000 à 1000000 kg Non sup. à 10000 kg 11 m 4,5 m De 100000 à 150000 kg Non sup. à 20000 kg 12 m 5m De 150000 à 250000 kg Non sup. à 30000 kg 15 m 6m Plus de 250000 kg Non sup. à 30000 kg 20 m 7m Afin d’illustrer les prescriptions de stockage de bouteilles GPL, LPGas édite un schéma théorique, que nous reproduisons ci-dessous (toutes les situations y figurent) :

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La réglementation chinoise (Hong Kong) ci-contre est identique à la britannique (en page précédente)

Source : INERIS

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Page 34 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 3.2.5. Organisation des ateliers et des unités de production. Sans objet (ni atelier, ni unité de production dans le site étudié) 3.2.6. Schéma de régulation : Sans objet 3.3. Produits utilisés, stockés, produits finis et déchets Unique produit : GPL (mélange de butane et de propane). Voir le paragraphe 3.3.2 ci-dessous Pas de déchets de matières (s’agissant, en effet, d’un stockage-relai de bouteilles de gaz et d’une station service GPL carburant) Pour l’activité « station service » (nous reprenons le même plan que celui déjà utilisé pour l’activité « dépositaire ») Conditions opératoires. Dans cette activité, il y a trois aspects à considérer : (1) le dépotage ; (2) le stockage du GPL ; (3) la distribution aux véhicules. Nous analyserons, successivement, chacun des aspects A Le dépotage Tout d’abord, notons que, conformément à la pratique tunisienne, les réservoirs de stockage sont aériens (sur berces). Pourtant rien n’interdit de les enfouir (comme en Chine), moyennant le respect des prescriptions, ce qui simplifierait l’aménagement de la station service, et, surtout, écarterait le risque de BLEVE (voir le chapitre suivant). Référence à retenir (pour l’exécution) : API 2510, Section 7 En tout état de cause, les consignes ci-après sont bien connues du personnel (sans être affichées sur site, pour celles qui devraient l’être, ce qui est une violation des règles, voir les recommandations) Seul le personnel autorisé est admis à proximité des réservoirs Mise à la masse obligatoire avant de connecter le flexible L’opération de dépotage est interdite : durant la nuit, s’il y a une forte pluie, si un orage est attendu, ou s’il y a du tonnerre ou de la foudre Toujours bien serrer les flexibles de déchargement lors de leur connexion (au camion et au réservoir à alimenter) Ne JAMAIS remplir le réservoir au-delà de 85% Avant de déconnecter le flexible, s’assurer qu’il n’y plus de pression Autres consignes : Toutes les opérations mettant en jeu du GPL (dépotage, livraison aux véhicules, etc.) devront être menées par du personnel entraîné et familiarisé avec les dangers du GPL Maintenir la propreté des lieux (notamment : pas de végétation ou matière(s) combustible(s) sous les réservoirs ou autour d’eux) Proscrire toute source d’ignition (s’assurer que les affichages réglementaires sont installés) Tout travail de maintenance/réparation nécessite l’obtention d’un Permis de Travail, signé par le Gérant Les travaux dans l’aire des réservoirs de GPL ne peuvent être menés que par du personnel autorisé Interdiction absolue de mener un travail à chaud dans la zone des réservoirs GPL (à l’intérieur de la clôture) B. Le stockage du GPL Plans (site et réservoirs GPL) en page suivante Organisation des ateliers et des unités de production : sans objet Schéma de régulation : sans objet Produits utilisés, stockés, produits finis et déchets : GPL, pas de déchet Le GPL Carburant utilisé en Tunisie est identique au GPL commercialisé en bouteilles, déjà vu plus haut (mélange 65% butane + 35% propane, voir également le paragraphe 3.3.2). A titre de

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Page 35 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD comparaison, nous donnons, dans le tableau suivant, la composition du GPL Carburant en Europe (cette composition dépend, normalement, des stocks auxquels le pays peut accéder) Pays Butane Propane

Autriche

Belgique

Danemark

France

Grèce

Irlande

Italie

50 50

50 50

50 50

65 35

80 20

0 100

75 25

PaysBas 50 50

Espagne

Suède

70 30

5 95

Royaume Uni 0 100

On peut ainsi constater que la Tunisie se trouve dans le même cas que la France.

3.3.1. Volume des stocks et des flux. Capacité de l’aire de stockage des bouteilles GPL = 6300 bouteilles (50% pleines, soit 3150 + 50% vides, voir para 3.3.4) Capacité totale des cigares GPL = 2 fois 4,4 mètres cubes = 8,8 mètres cubes Flux annuel = env. 200 000 bouteilles et 350 - 400 tonnes de GPL vrac (importance du site à l’échelon régional).

Position du camion citerne livreur de GPL

Vue de la station service (plan SAGAZ)

RESERVOIR AERIEN

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Allemagne 10 90

Page 36 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 3.3.2. Caractéristiques des produits. Le GPL est délivré par le Centre Emplisseur (soit conditionné en bouteilles, soit en vrac pour alimenter les 2 cigares de la station service), par transport routier. Il a les caractéristiques réglementaires (rappelées cidessous). La Tunisie dispose de quatre sources d’approvisionnement des Centres Emplisseurs en GPL, à savoir : a. la raffinerie STIR à Zarzouna (produit de raffinage du pétrole brut) b. la « raffinette » STEG à Gabès (GPL produit à partir du condensat d’El Borma) c. les usines HANNIBAL et HASDRUBAL de Guebiba (GPL produit à partir du condensat d’origine off shore tunisien) d. importations (assurées par la STIR, débarquées à Bizerte, Goulette et Gabès) Seules celles débarquées à Gabès peuvent atteindre Sidi Bouzid (via le Centre Emplisseur SAGAZ) Le GPL commercialisé en Tunisie est un mélange de butane et de propane aux proportions respectives de 65 % et 35 %. La fiche de données sécurité du GPL est donnée en Annexe 1. Nous précisons ci-après les caractéristiques du propane et du butane : Caractéristiques Propane Tension de Vapeur (en kPa) 20 °C 895 40 °C 1482 Source : NFPA 45 °C 1672 55 °C 1980 Densité par rapport à l’eau 0,504 Température du Point d’ébullition à 1 atmosphère -42 °C Masse volumique de la phase liquide à 15,56 °C (kg. m-3) 504 kg. Chaleur spécifique de la phase liquide à 15,56 °C (kJ.kg-1) 1,464 Volume d’expansion gazeuse de 1 litre de liquide à 15,56 °C (m3) 0,271 Volume d’expansion gazeuse de 1 kg de liquide à 15,56 °C (m3) 0,539 Densité par rapport à l’air (air = 1) à 15,56 °C 1,50 Température maximale de la flamme (à l’air) 1980 °C Limites d’inflammabilité dans l’air, en pourcentage de mélange Valeur inférieure 2,15 % Valeur supérieure 9,60 % Chaleur latente de vaporisation au point d’ébullition Kilojoule par kg 428 Kilojoule par litre 216 Pouvoir calorifique après vaporisation Kilojoule par mètre cube 92430 Kilojoule par kilogramme 49920 Kilojoule par litre 25140 GPL TUNISIEN (B=65%/P=35%) dit « BUTAPRO » Libellé Valeur Densité à 15 °C 0,54 Tension de vapeur à 40 °C 7 bar Limite inférieure d’explosivité 1,5 % Limite supérieure d’explosivité 10 % Evaporation à 2 °C 95 % Odeur Caractéristique (Mercaptan)

PHYSICAL PROPERTY PROPRIETES PHYSIQUES Litres / tonne of liquid at 15.6oC Litres par tonne de liquide à 15°C Relative density (to water) of liquid at 15.6oC, Densité à 15,6 °C Ratio of gas to liquid volume at 15.6oC and 1015.9 mbar Rapport gaz / liquide à 15,6 °C et 1015,9 mbar Relative density (to air) of vapour at 15.6oC and 1015.9 mbar Densité par rapport à l’air à 15,6 °C et 1015,9 mbar Volumes of gas/air mixture at lower limit of flammability from 1 volume of liquid at

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COMMERCIAL

Butane 103 285 345 462 0,582 -9 °C 582 kg 1,276 0,235 0,410 2,01 2008 °C 1,55 % 8,60 % 388 226 121280 49140 28100

COMMERCIAL

PROPANE

BUTANE

1,957 – 2,019

1,723 – 1,760

0.50 - 0.51

0.57 - 0.58

274

233

1.40 - 1.55

1.90 - 2.10

12,450

12,900

Page 37 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 15.6oC and 1015.9 mbar Volumes des mélanges gaz-air provenant d’un volume de liquid à 15,6 °C et 1015,9 mbar Boiling point oC Point d’ébullition Vapour pressure at 50oC (psi g) Pression de vapeur à 50°C (bar g) Vapour pressure at 20oC (psi g)

Tableau tiré de « Standard 2 » de LPGas TADUCTION AJOUTEE

Pression de vapeur à 20°C (bar g) Upper limit of flammability % V/V Limite Supérieure d’Inflammabilité Lower limit of flammability % V/V Limite Inférieure d’Inflammabilité

-45

-2

283

100

19.6 130

7 40

9 10.0 2.2

2.5 9.0 1.8

3.3.3. Les impuretés. La réglementation fixe les caractéristiques minimales que doivent avoir le butane et le propane pour être commercialisés : ce sont des normes (NF, reprises presque systématiquement par l’INNORPI18) qui fixent les différentes variables. L’impureté inacceptable est la présence d’eau (voir l’image ci-dessous), car l’eau, dans certaines conditions de température/pression, peut former avec ces gaz des hydrates (cristaux blancs) risquant de bloquer les filtres ou d’endommager les pompes. Ce problème se pose, surtout, dans les navires gaziers (très rarement dans les stations services).

Source : Comité Français du Butane et du Propane

3.3.4. Conditions de stockage des bouteilles 18

INNORPI = INSTITUT NATIONAL DE LA NORMALISATION ET DE LA PROPRIETE INDUSTRIELLE

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Page 38 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Nous venons de voir les conditions de stockage des bouteilles vides et pleines (activité « dépositaire »). Nous analysons, ci-après et dans la page suivante, la conformité de ce stockage aux normes britanniques (protection incendie exclue) : Disposition réglementaire Zone de stockage suffisamment ventilée ou aérée ou, de préférence, à l’air libre Absence d’obstacle(s) pouvant compromettre l’aération ou la ventilation des stockages Outre l’accès principal, il existe une sortie de secours toujours accessible (sauf si l’issue unique est à < 12m de tout point intérieur) Le stockage des bouteilles n’encombre pas la sortie de secours Légère pente afin d’empêcher l’accumulation des eaux pluviales ou de lavage (pour les stockages à l’air libre) Surface aménagée : au moins compactée ou pavé ou ciment

Analyse

Conformité ou prescription

A l’air libre

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif (compactée)

CONFORME

La zone de chargement / déchargement des bouteilles ou casiers a une Affirmatif CONFORME résistance au sol suffisante Stockage des bouteilles GPL non en sous-sol sauf étude de Dangers Affirmatif (air CONFORME prouvant le contraire libre) Chargement / déchargement : Toute construction ou échafaudage de chargement ou déchargement doit être en matériau incombustible Ligne électrique de tension 1,5 comptée horizontalement Non applicables (pas de ligne Ligne électrique de tension > 1 kV doit être à d> 10m comptée électrique) horizontalement Augmenter les deux valeurs précédentes si la position de la ligne électrique peut constituer un risque pour le stockage des bouteilles et / ou leur chargement / déchargement (supprimer ce risque) Respect des zones classées pour les installations électriques Affirmatif NON CONFORME (attestation BC = Bureau de Contrôle) (probable, mais (absence d’attestation non attesté) BC) Absence de source (s) d’ignition selon tableau « Chart 319 » (12m Mur coupe-feu pour 20000 kg grpmnt - 4,5 m si mur coupe-feu) entourant l’aire + pas de source CONFORME ignition à moins de 5m Distance bâtiment le plus proche selon Tableau 1 (9m ; 3,5m si mur coupe Y 11 m CONFORME feu) Distance clôture la plus proche selon Tableau 1 Stockage non accessible au public (en permanence) Affirmatif CONFORME Distance entre groupages adjacents < 2,5 mètre 3 m (env.) CONFORME Accès permis uniquement aux véhicules transporteurs de bouteilles ou aux NON CONFORME Non réglementé de chariots élévateurs de chargement / déchargement (absence façon claire d’affichage) Autres véhicules ne pouvant (physiquement) s’approcher à moins de 3m Affirmatif CONFORME de toute bouteille GPL stockée Clôture solide hauteur > 1,8m Hauteur Y 2,5 m CONFORME Affichage « DEFENSE DE FUMER » Affirmatif CONFORME Affichage « PORTABLE INTERDIT » NEGATIF NON CONFORME Affichage « consignes d’urgence » en arabe et en français NEGATIF NON CONFORME

19

Voir fin du paragraphe 3.2.4 ci-dessus

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Page 39 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Disposition réglementaire (suite et fin) Jusqu’aux distances indiquées dans Tableau 1 avec minimum 3m : absence de matériaux combustibles, feuilles mortes, herbes sèches ou tout matériau pouvant prendre feu aisément Herbicides utilisés ne doivent pas contenir d’agent oxydant (Sodium Chloraté, par exemple) Robinets de toutes les bouteilles pleines stockées : fermés et capuchon à poste Bouteilles stockées verticalement Inspection visuelle de chaque bouteille lors de la réception au dépôt et avant tout chargement (recherche de : défauts ou fuites) Inspection visuelle quotidienne du stock : stabilité du stockage, recherche de détériorations ou fuites de bouteilles Toute bouteille endommagée ou fuyarde est retirée du stock et placée dans une zone aérée, loin d’une source d’ignition, puis marquée à la craie ou à la peinture

Analyse

Conformité ou prescription

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif et personnel prévenu Affirmatif (capuchon manque quelquefois) Affirmatif

CONFORME CONFORME CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Affirmatif

CONFORME

Les points de non-conformité concernent : absence ou manque de documentation et des affichages réglementaires. Il en a été tenu compte dans les recommandations énoncées au chapitre V. Etat des stockages de bouteilles (calcul fait pour le type de bouteilles le plus répandu, celle de 26 kg, de contenance = 13 kg) Stockage des bouteilles pleines Le stockage des bouteilles pleines est réalisé en un groupement unique, conformément au tableau suivant : Nombre de bouteilles Quantité de GPL par N° du Groupement Nombre de casiers Nombre d’étages (13 kg net) Groupement 1 90 3150 5 40950 kg

Stockage des bouteilles vides Nota : Les mêmes distances minimales réglementaires sont applicables aux stockages des bouteilles vides (conformément à NFPA 58 et COP 7) Quantité maxi de GPL par N° du Groupement Nombre de casiers Nombre de bouteilles Nombre d’étages Groupement (si les bouteilles avaient été pleines) 2 90 3150 5 Pour mémoire : 40950 kg

Capacité de stockage du site = 6300 bouteilles (3150 pleines + 3150 vides)

3.4. Les œuvres et les infrastructures importantes et dangereuses comme les réservoirs, les cuvettes de rétention et les stations d'épuration et de traitement. Les seules infrastructures dangereuses identifiées sont : 1. les réservoirs aériens de GPL, et leurs accessoires (tuyauteries & pompes) 2. les stockages de bouteilles 3. les distributeurs GPL et leurs tuyauteries associées Nous les analysons ci-après : Les réservoirs aériens de GPL et leurs accessoires : Il s’agit de deux réservoirs aériens, identiques et parallèles, montés sur berces. Capacité unitaire = 4,4 mètres cubes. Soupape de sécurité sur chaque réservoir, tarée à 20 bar (1,1 fois la PMS ), crachant loin au-dessus du réservoir (pour permettre la dilution du gaz). Voir figures illustratives en page suivante.

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Page 40 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Mur coupe-feu

Alimentation des distributeurs et retour

Deux réservoirs aériens sur berces Pomperie GPL (3 pompes, dont une de secours)

Image SAGAZ

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Page 41 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD Ci-dessus (page précédente) le détail des accessoires montés sur chaque réservoir. Il n’y a pas de vaporisateur (le 1.9 a été barré par nous), étant donnée la température ambiante de Sidi Bouzid (voir le paragraphe 2.1.1), même si les ouvertures de sortie liquide/retour gaz existent dans le réservoir (acquis à l’étranger, construit selon CODAP et dont l’attestation a été tunisifiée20). Couleur blanche (pour minimiser l’augmentation de température liée à l’ensoleillement). Distance entre réservoirs = 1 m (conforme à NFPA 58 : Liquefied Petroleum Gas Code, Tableau 3.2.2.2) Réservoirs isolés par enceinte coupe-feu (avec accès réglementé), comme le veulent les normes (LPgas et NFPA) : « Constructed from brick, concrete or solid masonry, the fire wall should be imperforate and not less than the height of the vessel ». Ouvertures grillagées en partie basse des murailles, pour assurer la circulation de l’air dans la zone (pour prévenir une accumulation de GPL en cas de fuite). Sol compacté, exempt de végétation. Ainsi : les réservoirs sont construits et installés conformément à la réglementation tunisienne en vigueur. Mais la hauteur des murailles coupe-feu est insuffisante (voir la recommandation, qui, d’ailleurs, prescrit, en plus, un auvent contre l’ensoleillement intense de Sidi Bouzid). La protection incendie est analysée plus loin (chapitre VII) Le GPL est livré au véhicule (moteur arrêté) par un pistolet via un Distributeur (schéma de principe cicontre, pompe et électrovanne dans l’aire de stockage) Voir, plus loin (paragraphe 4.3.3), les scénarios 6 et 7

Le stockage des bouteilles : Nous avons vu plus haut (paragraphe 3.3.4) que le stockage est, somme toute, en conformité avec NFPA 58 et le Code of Practice de LPGas (les non-conformités relevées sont faciles à redresser car elles ne concernent que l’absence d’écriteaux et d’attestation, voir nos recommandations au chapitre I) En tout état de cause, l’espace à l’air libre, où l’on stocke des bouteilles (pleines et vides) pourra être divisé comme indiqué au paragraphe 3.3.4 ci-dessus21 (1 groupement de bouteilles vides + 1

Conformément à la réglementation tunisienne relative aux appareils sous pression. Mais les distances minimales réglementaires ont été calculées comme si toutes les bouteilles étaient pleines, conformément à NFPA 58 et COP 7 (réf. : paragraphe 3.2.4, alinéa « bouteilles vides »)

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Page 42 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD groupement de bouteilles pleines). Les murailles coupe-feu doivent être, au moins, 50 cm au-dessus du GPL (réf : COP 7). La protection incendie est analysée plus loin (paragraphe 5.1) 3.5. Classement des activités selon la nomenclature des établissements dangereux, insalubres et incommodes. Il ressort de la description du site que : classement du site selon le tableau suivant (réglementation française22) : Seuil Texte français Numéro Rubrique Indicateur Seuil Autorisation déclaration de référence Stockage de Arrêté 1412 du Quantité totale 6 Tonnes 50 Tonnes 1412 gaz liquéfiés 23/08/05 mod. présente en réservoirs le 24/12/07 Distribution de Si le remplissage est Arrêté 1414 du Non Remplissage associé à un dépôt soumis gaz 24/08/98 mod. 1414 applicable de véhicules inflammables à autorisation (voir ligne le 17/10/07 liquéfiés précédente) Il en ressort, pour le site SAGAZ de Sidi Bouzid : Masse du GPL stocké (valeur max) = 8,8 x 0,54 (réservoirs) + 13 x 3150 x 10-3 (bouteilles) = 45,702 T < 50 T. En conséquence, selon la réglementation française, le site serait soumis à Déclaration. En Tunisie, la quantité totale de GPL étant inférieure à 120 m3, le fait relever de la deuxième catégorie, Nous rappelons les principaux textes applicables (EDII = Etablissements Dangereux, Insalubres ou Incommodes ; GIL = Gaz Inflammable Liquéfié) : Loi n° 66 27 du 30 avril 1966 portant promulgation du Code du Travail (Art. 293 324) Décret n°2687 du 9 octobre 2006, relatif aux procédures d’ouverture et d’exploitation des EDII, Décret n° 2004-956 du 13 avril 2004, fixant la composition, les attributions du comité spécial des EDII, Décret n° 2005 1991 du 11 juillet 2005, relatif à l’EIE et aux CC, Décret n° 2008 2954 du 23 août 2008 (modifiant le décret n° 89 457 du 24 mars 1989), portant délégation des certains pouvoirs des membres du gouvernement aux gouverneurs, Arr. du MIEPME du 15 novembre 2005 fixant la nomenclature des EDII, modifié et complété par Arr du MIT du 23 février 2010, (introduction de règle de cumul), Arr. du MIEPME du 08 août 2009, fixant les conditions d’exploitation des réservoirs contenant des GIL, Arr. du MIDL et du MIT du 20 février 2010: les termes référence de l’EDD et du POI relatifs aux EDII (1ère et 2ème catégories). Dans le chapitre suivant, nous emploierons, systématiquement, la Matrice Risque (appellation anglo-saxonne : RAM = Risk Assessment Matrix) pour évaluer chaque risque identifié.

La Tunisie suit le décret de base (issu du décret français du 20 mai 1953), mais les textes ont divergé depuis notre indépendance (la France a modifié ce décret à plusieurs reprises). Cependant, les rubriques sont restées les mêmes dans les deux pays.

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Page 43 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD CHAPITRE IV

Identification des dangers et analyse des risques 4.1. Méthode utilisée pour l'identification des dangers et l'analyse des risques. La méthode utilisée a été explicitée dans l’Introduction (voir HEMP dans ce chapitre). Nous procéderons comme suit : • Faire un lien entre les dangers identifiés liés au procédé et, éventuellement, liés aux produits associés, • Identifier les phénomènes dangereux potentiels issus de cette association, • Analyser la pertinence de cette identification compte tenu de la réalité physique du procédé et des produits, • Cibler les équipements qui, compte tenu de cette analyse, seront retenus dans le cadre de l'analyse des risques. Ce dernier point permettra surtout d'identifier les équipements et opérations jugées critiques au terme de cette analyse des risques. Ainsi ne seront détaillés en analyse des risques que les équipements ou opérations représentatifs des risques générés dans l'unité. Pour cela, nous serons dans l’obligation de faire, au préalable et systématiquement, l’identification des dangers liés aux produits, aux équipements, aux pertes d’utilités, à l’installation elle-même, ainsi que ceux déduits du retour d’expérience. En résumé, la méthode consiste à : Etudier systématiquement les scénarios de perte de confinement suivi d’un relâchement important de produit dangereux à l’atmosphère. Ensuite de rechercher leurs causes et d’identifier les dispositions préventives qui y sont associées. Enfin, de passer en revue les conséquences attendues, notamment pour les cibles sensibles, et D’identifier les dispositions de maîtrise des conséquences. Suite à cette analyse, une définition d’un niveau de gravité et d’un niveau de probabilité sera faite pour chaque scénario et un niveau de risque en sera déduit. Le découpage fonctionnel des activités du site se ramène à trois systèmes, à savoir : • Système 1 : réception/manutention/stockage de bouteilles de GPL vides et pleines • Système 2 : Réservoirs aériens de GPL, dépotage inclus • Système 3 : Soutirage et livraison du GPL aux véhicules Notons cependant : la présente Etude de Dangers ne couvre pas le transport de GPL (conditionné ou en vrac), car, extérieure au site, cette activité relève du Transport des Matières dangereuses (TMD) De toute manière, les dangers du GPL sont bien connus : ils apparaissent sur la diapo suivante de Butagaz :

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Page 44 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD 5.1 Méthode d’identification et d’analyse des dangers 5.1.1 Présentation de la méthode d’analyse des risques a/Introduction préliminaire sur la méthode à employer Voici le texte y relatif, tiré du document français « Principes généraux pour l’élaboration et la lecture des études de dangers des installations classées » (MEDD français, 28 nov. 2006) : (Citation) « L'analyse de risques (…) constitue une démarche d'identification et de réduction des risques réalisée sous la responsabilité de l'exploitant. Elle décrit les scénarios qui conduisent aux phénomènes dangereux et accidents potentiels. Aucun scénario ne doit être ignoré ou exclu sans justification préalable explicite (c’est nous qui soulignons, NDLR). Cette démarche d’analyse de risques vise principalement à qualifier ou quantifier le niveau de maîtrise des risques, en évaluant les mesures de sécurité mises en place par l’exploitant, ainsi que l’importance des dispositifs et dispositions d’exploitation, techniques, humains ou organisationnels, qui concourent à cette maîtrise. Elle porte sur l’ensemble des modes de fonctionnement envisageables pour les installations, y compris les phases transitoires, les interventions ou modifications prévisibles susceptibles d’affecter la sécurité, les marches dégradées prévisibles, de manière d’autant plus approfondie que les risques ou les dangers sont importants. Elle conduit l’exploitant des installations à identifier et hiérarchiser les points critiques en termes de sécurité, en référence aux bonnes pratiques ainsi qu’au retour d’expérience de toute nature. » Ce même document ajoute : « Les potentiels de danger des installations seront identifiés (…) sans omettre ceux liés aux modes d’approvisionnement et d’acheminement des matières susceptibles d’être la cause d’accident (wagons, camions, tuyauteries…..), une source ou une cible d’effets domino (…) Tous les équipements susceptibles en cas de défaillance de conduire à des effets de nature à porter atteinte aux intérêts visés (…) seront décrits. ». (Fin de citation) Dans les chapitres suivants, nous énoncerons les risques identifiés. Ensuite, nous analyserons les mesures de sécurité prises (ou, si nécessaire, à prendre) par la SAGAZ afin de rendre chaque risque ALARP (As Low As Reasonably Practicable = Aussi Bas que la Pratique permet Raisonnablement). L’analyse des risques vise tout d’abord à : « identifier les sources de dangers et les situations associées qui peuvent conduire à des dommages sur les personnes, l’environnement ou les biens » (source : Réglementation française). Dans un second temps, l’analyse des risques permet de mettre en lumière les barrières existantes de sécurité en vue de prévenir l’apparition d’une situation dangereuse (barrières de prévention) ou d’en limiter les conséquences (barrières de protection). Consécutivement à cette identification, il s’agit d’estimer les niveaux de risque en vue de hiérarchiser les risques identifiés au cours de l’analyse et de pouvoir comparer ultérieurement ces niveaux de risque à un niveau jugé acceptable. Son estimation sera effectuée, de manière semi-quantitative, à partir : – d’un niveau de probabilité que le dommage survienne, – d’un niveau de gravité de ce dommage. L’analyse des causes de chaque événement redouté est réalisée à l’aide d’arbres de défaillances. Cette méthode déductive permet, depuis l’événement redouté jusqu’aux causes considérées comme élémentaires (événement de base), de définir les causes entraînant un événement considéré. Le scénario d’accident majeur est, en conséquence, défini comme « l’enchaînement d’événements indésirables, aboutissant à une situation de danger conduisant à des effets majeurs susceptibles d’engendrer des effets irréversibles ou létaux pour la santé humaine ou pour l’environnement au-delà des limites du site ». Les barrières de sécurité (barrières de préventions ou de protection) sont identifiées pour chaque cause et listées dans des tableaux spécifiques à chaque arbre de défaillances dans lesquels sont reportés : – la fonction de sécurité de la barrière, – la nature de la barrière (barrière organisationnelle ou technique). Pour chacun des scénarios identifiés, les effets redoutés seront quantifiés à l’aide de logiciels adaptés (Ces calculs ont été sous-traités auprès de nos correspondants étrangers, car notre Bureau ne dispose pas de ces logiciels. Ils ont été, en définitive, validés par nous après vérification manuelle, d’où le retard pris pour livrer la présente EDD). b. Phénomènes physiques rencontrés : En général, les scénarios d’accidents retenus peuvent conduire à des phénomènes physiques tels que : (1) toxicité, (2) onde de surpression, (3) flux thermique, (4) effet missile.

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Page 45 sur 137 SAGAZ SIDI BOUZID-EDD c. Seuils des effets rencontrés : Les caractéristiques de ces effets permettent de déterminer selon le phénomène rencontré des seuils d’effets létaux et des seuils d’effets irréversibles. Le Seuil des Effets Létaux (SEL) correspond à la valeur en dessous de laquelle on observe moins de 1% de décès parmi la population exposée. Le Seuil des Effets Irréversibles (SEI) correspond à la valeur en dessous de laquelle chez la plupart des individus, on n’observe pas d’effets significatifs. * Toxicité : Le seuil des effets correspond à la concentration maximale de polluant dans l’air, pour un temps d’exposition donné. On retiendra comme seuil de létalité soit le SEL lorsqu'il est déterminé (par un organisme officiel digne de foi), soit la CL1% (Concentration provoquant 1 % de létalité après 30 mn d’exposition). Pour le seuil des effets irréversibles on retiendra comme valeur soit le SEI lorsqu'il est déterminé (par un organisme officiel digne de foi), soit le SES (Seuil des Effets Significatifs, anciennement appelé IDLH) * Flux thermique : Dans le cas de flux thermique, la notion de durée d’exposition détermine le choix du seuil des effets. Pour les phénomènes de durée supérieure à une minute tels que feux de bacs, feux de nappes, feux chalumeau etc. on utilise la notion de flux thermique statique. L’administration française retient comme seuil des effets létaux la valeur de 5 kW/m² pour un temps d’exposition de la population limité à 60 secondes et comme seuil des effets irréversibles la valeur de 3 kW/m² pour un temps d’exposition de la population limité à 60 secondes. Pour les phénomènes de durée inférieure à la minute tels que Flash Fire, UVCE, BLEVE, boil-over, on utilise la notion de dose ou charge thermique. L’administration (française) retient comme seuil des effets létaux la valeur de 1 000 (kW/m2)4/3.s et comme seuil des effets irréversibles la valeur de 600 (kW/m2)4/3.s. * Surpression : Dans le cas de surpression, les seuils sont déterminés à partir des effets indirects de la surpression. L’administration (française) retient comme seuil des effets létaux la valeur de 140 mb et comme seuil des effets irréversibles la valeur de 50 mb. * Missiles : Il n’a pas été défini de seuils pour l’effet missile, les distances seront calculées au point d’impact au sol (depuis la source).

5.1.2 Grilles de cotation des risques Grille de probabilité

Conformément à l’article 3 de l’arrêté du 29 septembre 2005 [français] : « La probabilité peut être déterminée selon trois types de méthodes : de type qualitatif, semi-quantitatif ou quantitatif. Ces méthodes permettent d'inscrire des phénomènes dangereux et accidents potentiels sur l'échelle de probabilité à cinq classes définie en annexe 1 de l’arrêté » CLASSES DE PROBABILITE E ou 5

Possible mais extrêmement peu probable

D ou 4

Très improbable

C ou 3

Improbable

B ou 2

Probable

A ou 1

Courant

Grille de gravité

TYPE D’APPRECIATION QUALITATIVE N’est pas impossible au vu des connaissances actuelles, mais non rencontré au niveau mondial sur un très grand nombre d’années de l’installation S’est déjà produit dans ce secteur d’activité mais a fait l’objet de mesures correctives réduisant significativement sa probabilité. Un événement similaire déjà rencontré dans ce secteur d’activité ou dans ce type d’organisation au niveau mondial sans que les éventuelles corrections intervenues depuis apportent une garantie de réduction significative de sa probabilité. S’est produit et/ou peut se produire pendant la durée de vie de l’installation. S’est produit sur le site considéré et/ou peut se produire à plusieurs reprises pendant la durée de l’installation, malgré d’éventuelles mesures correctives.

QUANTITATIVE P< 10-5 / an 10-5 / an
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