Rapport du coroner concernant le décès de Joseph Anthony Raymond Papatie

Rapport d’investigation du coroner Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès

à l’intention des familles, des proches et des organismes POUR la protection de LA VI humaine

concernant le décès de

Joseph Anthony Raymond Papatie !"#!

%$&e 'ean()ran*ois Lécu+er

Édifice Le Delta 2 2875, boulevard Laurier, bureau 390 Québec (Québec) G1V 5B1 Téléphone : 1 888 CORONER (1 888 267-6637) Télécopieur : 418 643-6174 www.coroner.gouv.qc.ca

BUREAU DU CORONER

%!-(%(!#

!"#!

%$.ate de l/a0is

1o de dossier

IDENI!

'oseph Anthon+ Ra+mond

Papatie

Prénom à la naissance

1om à la naissance

!223($(%"

&asculin

.ate de naissance

4e5e

Lac(4imon

6ué7ec

8anada

&unicipalité de résidence

Pro0ince

Pa+s

9ra:eau

;hislaine

1om de la mère

Prénom de la mère

Papatie

Ra+mond

1om du père

Prénom du père

D!C"#

%!-(%(!3 .ate du décès

.éterminé

.omicile

Lac(4imon

Lieu du décès

1om du lieu

&unicipalité du décès

IDENI$ICAION DE %A PER#ONNE D!C!D!E &< 'oseph Anthon+ Ra+mond Papatie a été identifié par un mem7re de sa famille<

CIRCON#ANCE# DU D!C"# Lors de la soirée du !3 fé0rier %!-, 0ers %% h ! une chicane a lieu entre &< Papatie et sa con=ointe au sous(sol de la résidence< &< Papatie menace de se suicider< Un proche descend au sous(sol pour tenter de calmer &< Papatie< 8e dernier ne se calme pas et il 0iolente un mem7re de sa famille< La con=ointe de &< Papatie remonte a0ec une arme à feu< 8ette arme est transportée transportée che: une 0oisine par un proche< .ès son retour retour à la résidence, résidence, on demande à ce proche d’appeler la police< ntre temps, &< Papatie est allé chercher une autre arme dans une cham7re< Il indi>ue à un mem7re de sa famille >ue si elle appelle la police il 0a les tuer< tuer< Vers %% h %, un appel est fait au 4er0ice de police du Lac 4imon au su=et de coups de feu >ui auraient été tirés à une résidence de la rue Papatie< L’agent ?hierr+ Lerou5 @dossier !"#!$!B et un autre agent se rendent sur les lieu5 suite à cet appel< .urant le court tra=et, ils n’allument ni la sirène ni les phares de l’autopatro l’autopatrouille uille afin d’approcher d’approcher discrètemen discrètement< t< Ils se stationnent stationnent à l’intersect l’intersection ion des rues Papatie et AmiC(Diche AmiC(Diche pour o7ser0er o7ser0er la résidence< résidence< Ils 0oient alors une personne sur le 7alcon de la résidence >ui leur fait signe de s’approcher< 8ette personne sem7le calme< Ils a0ancent le 0éhicule et se stationnent face à la résidence rue Papatie< L’agent Lerou5 se rend au pied de l’escalier menant au 7alcon afin de discuter a0ec le proche de &< Papatie >ui a appelé le ser0ice de police tandis >ue l’autre agent tente de 0oir par les fenEtres du sous(sol ce >ui se passe dans la résidence< L’agent ne réussit pas à 0oir à l’intérieur l’intérieur dF au5 accumulation accumulationss de neige et re=oint l’agent Lerou5< Ils décident d’entrer dans la maison sui0ie de la résidente< Pendant >ue l’autre agent rencontre un autre proche présent sur les lieu5 afin de prendre son témoignage, l’agent Lerou5 se dirige immédiatement 0ers l’escalier du sous(sol oG se trou0e &< Papatie< L’agent Lerou5 ne fait

pas part de sa discussion a0ec la résidente à l’autre agent< L’agent Lerou5 rencontre au passage la con=ointe de &< Papatie >ui arri0e du sous(sol, mais celle(ci ne lui dit rien et >uitte les lieu5< Une discussion a lieu entre l’agent Lerou5 et &< Papatie< L’agent Lerou5 se tient en haut de l’escalier a0ec la main sur son arme de ser0ice< L’autre agent discute a0ec la résidente et lui demande s’il + a des armes à feu au sous(sol< 8elle(ci lui répond >u’il + a une cara7ine au sous(sol< L’agent se dirige 0ers l’agent Lerou5 et entend l’agent Lerou5 dire H  ?u ne me menaceras pas de mEme, si =e descends, =e 0ais te  gra77er J, =e 0ais aller te pogner< J L’agent souffle à l’agent Lerou5 les informations >u’il a o7tenues de la résidente< L’agent met alors sa tEte dans l’escalier afin d’aperce0oir &< Papatie< L’agent lui suggère de 0enir discuter en haut, mais &< Papatie lui demande >ui il est< Vu le man>ue de coopération de &< Papatie, l’agent se retire et laisse l’agent Lerou5 discuter a0ec celui(ci< Alors >ue l’agent se dirige 0ers la cham7re oG se trou0ent les occupants de la résidence, il entend l’agent Lerou5 descendre rapidement l’escalier< L’agent retourne alors en haut de l’escalier, mais durant son tra=et il entend des cris puis un coup de feu< Alors >u’il court 0ers le salon, il entend un deu5ième coup de feu< L’agent sort de la maison, mais se ra0ise, re0iens à l’intérieur, puis é0acue tous ceu5 >ui sont présents dans la résidence< Il sort en dernier et contacte l’agent Lerou5 par radio< L’agent Lerou5 lui dit H  8hu mort J< L’agent retourne à nou0eau dans la résidence a0ec son arme à la main et s’approche de l’escalier pour a0oir un 0isuel< Il 0oit l’agent Lerou5 gisant dans l’escalier< Il tente tente de lui parler parler de nou0ea nou0eau, u, mais mais l’agen l’agentt Lerou5 Lerou5 ne répond répond pas< L’agent ’agent >uitte >uitte la résidence et communi>ue a0ec le sergent de garde< K %% h %, &< Papatie écrit sur son mur )ace7ooC H  .sl tout le monde men0o asteur =ai tuer une police MsicN J sui0i de  )ucC J à %% h %2< Le soutien de la 4Freté du 6ué7ec, poste de Val(d’Or, est demandé< Les policiers de la 4Freté du 6ué7ec arri0ent sur les lieu5 %$ minutes sui0ant l’appel de l’agent au sergent de garde, soit 0ers %3 h< Les policiers de la 4Freté du 6ué7ec décident de faire une entrée d+nami>ue dans la résidence< Les policiers décou0rent le corps de &< Papatie couché au sol a0ec une cara7ine de cali7re 3(- entre les =am7es< Il + a é0idemment du crne et aucune manu0re n’est tentée< Un constat de mort é0idente est émis par les policiers à %3 h< Une en>uEte indépendante a été demandée à la 4Freté du 6ué7ec, ser0ices des en>uEtes sur les crimes contre la personne<

E&A'EN E&ERNE( AUOP#IE E ANA%)#E# ANA%)#E# O&ICO%O*I+UE# Une autopsie a été faite le !- fé0rier %!- au La7oratoire de sciences =udiciaires et de médecine légale à &ontréal< .ans son rapport, le pathologiste a constaté une plaie d’entrée de pro=ectile située sous le menton, une plaie 7éante au sommet de la tEte et une tra=ectoire du pro=ectile de 7as en haut causant sur son tra=et de multiples fractures du crne et du massif facial, fracture de l’os h+oQde, fracture de la première 0ertè7re cer0icale et des lacérations cer0icales diffuse a0ec perte de su7stance< Aucune autre lésion contri7uti0e au décès n’a été o7ser0ée< .es anal+ses to5icologi>ues ont été prati>uées au La7oratoire de sciences =udiciaires et de médecine médecine légale à &ontréal< &ontréal< L’éthanolém L’éthanolémie ie était à une concentration concentration de %" mgdl< mgdl< Aucune autre su7stance n’a été détectée<

ANA%)#E Ana,yse des -,-ments personne,s de '. Papatie 4elon plusieurs témoins, &< Papatie a0ait des idées suicidaires depuis plusieurs années< Le soir des é0énements, il a0ait menacé de se suicider< .’ailleurs, le ser0ice de police du Lac( 4imon a0ait dF inter0enir à plusieurs reprises auprès de &< Papatie pour des propos ou tentati0es suicidaires et a d’ailleurs été transporté à >uel>ues reprises à l’STpital de Val d’Or pour + Etre soigné< 4elon un témoin, &< Papatie était découragé et pensait au suicide depuis longtemps< &< Papatie a0ait 0écu, en %!$, le suicide d’un mem7re de sa famille< &< Papatie n’a ni enfant ni emploi au moment des é0énements< 4elon ses déclarations contenues à son dossier médical, il a0ait un 7on réseau social< Il consommait de l’alcool régulièrement, mais il ne prenait pas de drogue< 4elon les médecins et le dossier médical de &< Papatie, ce dernier n’était pas sui0i par un ps+chologue ou un ps+chiatre< &alheureusement, aucun élément contenu dans le rapport de l’en>uEte indépendant dans les témoignages ou le dossier médical ne nous permet de connatre les raisons des idées suicidaires de &< Papatie< ?out porte à croire >ue l’élément déclencheur a+ant poussé &< Papatie à aller =us>u’au 7out de ses idées suicidaires suicidaires et à se suicider suicider a été le décès de l’agent Lerou5< Lerou5< .e plus, il 0enait de se chicaner a0ec sa con=ointe ce >ui est un facteur pertur7ateur supplémentaire<

Ana,yse concernant ,e ,ien entre ,’arme et ,es pro/ecti,es 4uite à l’é0énement, les policiers ont notamment saisi des armes à feu, des cartouches et des chargeurs sur les lieu5< 8es pièces ont été transmises au La7oratoire de sciences  =udiciaires et de médecine légale de &ontréal afin >u’une e5pertise 7alisti>ue soit effectuée sur celles(ci< 4elon le rapport d’e5pertise en 7alisti>ue, toutes les armes à feu saisies étaient en condition de tir et fonctionnelle< La pression de la détente de la cara7ine de mar>ue &oss7erg, modèle Patriot, numéro de série 9A32!2%3, était fai7le @en0iron ! CgB, ce >ui n’est pas anormal pour ce genre de cara7ine< Les tests en chute li7re n’ont pas démontré >u’elle pou0ait se décharger de fa*on accidentelle et les sFretés de cette arme sont fonctionnelles< L’e5amen de la scène a permis de constater >u’une cara7ine de cali7re 3(- se trou0ait entre les =am7es de &< Papatie< Papatie< Une douille percutée percutée se trou0ait trou0ait dans l’arme à feu et deu5 douilles ont été trou0ées sur le sol< ?ou=ours selon le rapport d’anal+se 7alisti>ue, l’e5amen microscopi>ue des douilles remises par les policiers a permis de conclure >ue trois douilles a0aient été percutées dans la cara7ine de mar>ue &oss7erg, modèle Patriot, numéro de série 9A32!2%3< Le pathologiste >ui a effectué l’autopsie indi>ue >ue la localisation de la plaie d’entrée, la

tra=ec tra=ectoi toire re et la présen présence ce d’indi d’indice ce de pro5im pro5imité ité de tir constaté constaté lors de l’auto l’autopsi psie e sont sont compati7les a0ec une auto(manipulation d’une l’arme à feu< Il sem7le donc >ue, suite à son message message sur son mur )ace7ooC, &< Papatie Papatie ait pris l’arme a0ec la>uelle il aurait fait feu sur l’agent ?hierr+ Lerou5 et l’aurait utilisée pour se suicider<

CONC%U#ION &< Anthon+ Papatie est décédé d’un traumatisme crnio(céré7ral consécuti0ement à une décharge d’arme à feu< Il s’agit d’un suicide<

RECO''ANDAION 'e reco recomm mman ande de au 8ent 8entre re inté intégr gré é de sant santé é et de ser0 ser0ic ices es soci sociau au55 de l ’A7iti7i( ?émiscamingue de mettre en place une procédure afin >ue tous les patients consultants les centres hospitaliers pour des propos ou des idées suicidaires ainsi >u’à la suite d’une tentati0e de suicide soit informés des ser0ices des centres de pré0ention de suic suicid ide e de la régi région on et des des ress ressou ourc rces es >ui leur leur sont sont offe offert rtes es en cas cas de détr détres esse se ps+chologi>ue<

'e sous soussi sign gné, é, coro corone nerr, recon reconnai naiss >ue >ue la date date indi> indi>ué uée, e, et les les lieu lieu5, 5, les les caus causes es,, les les circonstan circonstances ces décrits ci(dessus ci(dessus ont été éta7lis au meilleur meilleur de ma connaissance, connaissance, et ce, à la suite de mon in0estigation, en foi de >uoi =’ai signé, à Val(d/Or, ce % septem7re %!"<

&e 'ean()ran*ois Lécu+er, coroner