Projet Phosphates
April 3, 2017 | Author: Mahir Saky | Category: N/A
Short Description
Les phosphates du maroc...
Description
Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
2011/2012
Département de Géologie Filière Sciences de la Terre et de l’Univers (STU) Parcours G.A
Projet de fin d’études Réalisé par :
OMAR MOHAMED
Encadré par Mr: ABIA EL HASSAN Année universitaire : 2011-2012
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
2011/2012
RESUME
Les gisements phosphatés marocains sont de type sédimentaire. Ils se sont déposés à partir du Crétacé terminal jusqu'au Lutétien, dans quarte grandes zones : Oulad Abdoun, Gantour, Meskala et Oued Eddahab. Les phosphates d’Imi n’Tanout objet de cette étude affleurent dans la partie méridionale du grand gisement de Meskala. On y distingue deux types de faciès : les phosphates sableux et les calcaires phosphatés. Petrographiquement ce dernier faciès est constitué de trois éléments phosphatés à savoir les grains phosphatés, les coprolithes et les débris osseux. Le tout baigne dans une matrice constituée de calcite.
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
2011/2012
EMERCIEMENTS
Ce travail n’aurai pas du se réaliser sans l’apport aussi matériel que moral de plusieurs intervenants que nous tenons
à remercier aimablement. Particulièrement nos
remerciements sont adressés à notre encadrant et enseignent Mr : ABIA EL HASSAN pour avoir accepté d’encadrer et de suivre de prés toutes les étapes de la réalisation de ce projet, ainsi que pour sa disponibilité et ses précieux conseils. N’oubliant pas aussi de le remercier encore pour l’autonomie qui nous a accordé au cours de ce travail. Entre autres nos remerciements sont destinés à tous nos amis étudiants du parcours GA (STU6. 2011 / 2012). Nous souhaitons
exprimer enfin notre gratitude et nos vifs remerciements à nos
familles pour leur soutien durant toute notre vie, et à tous ceux qui ont participé de prés ou de loin à l’élaboration de ce projet.
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
2011/2012
TABLE DES MATIERES Résumé ……………………………………………………………………...………...…...2
I. Introduction ……………………………......…………………………………………..5 II. Les phosphates marocains ………………………………...…………………………..5 1) Introduction ……………………………………………………………………….5 2) Répartition géographique ……………………………………...…………………6 3) Mode de genèse ……………………………………………………………………8
III. Les phosphates d’Imi n’Tanout ………………………………………………...……10 1) Situation géographique ………………………………….………………………10 2) Lithostratigraphie ……………………………………..…………………………11 3) Tectonique ………………………………...……………………………...………14 4) Pétrographie ……………………………………......…………….………………16 a)
Aspect macroscopique ……………………….…..………………16
b)
Aspect microscopique ……………………………………………17
IV. Conclusion ………………………………………...……….…………….……………21 V. Table des illustrations …………………………………………………..……………22 VI. Lexique ………………………………………….………………………....………….23 VII. Bibliographie………………………………......………………………………………24
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
I.
2011/2012
Indroduction
Les gisements de phosphate sont très répondus au Maroc. Les plus importants sont situés dans quatre grandes régions qui sont du nord vers le sud : Oulad Abdoun, Gantour, Meskala et Oued Eddahab. Ils sont de type sédimentaire et affleurent sous forme de couches très riches en P2O5. Celles-ci se sont déposées durant la période géologique allant du Maestrichtien (Crétacé terminal) au Lutétien (Eocène moyen). L’ensemble de ces zones sont actuellement en exploitation, excepté la zone de Meskala. Les principaux districts miniers sont : Khouribga, Benguerir, Youssoufia au nord, et Boukraa au sud. L'Etat, représenté par l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) crée en 1920, détient le monopole de l'exploitation, de traitement et de la vente des phosphates naturels et de leur produit dérivés. Les phosphates d’Imi n’Tanout (zone d’Enfifa), objet de cette étude, par sa situation non loin des ports d’embarquement (Agadir, Essaouira, Safi) et par ses réserves estimées à plus de 5 Milliards m3 de tonnes (Direction Géologie, M. E. M. 1986), constitue une ressource susceptible d’être exploitée ; un grand nombre de travaux géologiques ont été d’ailleurs réalisé par l’OCP. Notre Projet de fin d’étude porte sur l’étude pétrographique des principaux faciès minéralisés de la série phosphatée d’Imi n’Tanout. Ainsi, et à l'issue de la sortie d’Imi n’Tanout organisée dans le cadre des sorties pédagogiques « module de Gîtologie et Métallogénie de la filière Sciences de la terre et de l’univers (STU) », des échantillons ont été prélevés en différents niveaux phosphatés. Trois lames minces ont été confectionnées à l’atelier du Département de Géologie. Celles-ci ont été ensuite examinées au microscope pétrographique.
II.
Les phosphates marocains II-1- Introduction
Le sous-sol marocain renferme les plus importants
gisements
de phosphate
sédimentaire du monde ; les réserves en phosphates y sont estimées à plus de 35 milliards de mètres cubes soit 75 % des réserves mondiales. Le Maroc est le premier exportateur du phosphate brut (plus de tiers du commerce international) et troisième exportateur mondial d’engrais solides.
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
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Les phosphates marocains se distinguent par leur richesse en P2O5 (20 à 35 %). Signalons que la teneur moyenne des roches sédimentaires en P2O5 ne dépasse pas 0.13 %, et que la teneur limite d’exploitabilité est de 15-20 %. Le minerai exploitable subissait d’ailleurs un enrichissement ; la teneur minimum pour les concentrés marchands n’est jamais inferieur à 27.5 % P2O5 soit 60 % BPL. Rappelons que la richesse du minerai phosphaté s’exprime généralement par sa teneur en anhydride phosphorique (P2O5). Elle est également exprimé par sa teneur en phosphate tricalcique Ca3(P2O5)2 plus connu sous le nom de « Bonne Phosphate of Lime » ou BPL. Le rapport BPL/ P2O5 = 2.1852. L’exploitation des gisements marocains est à ciel ouvert ; excepté le gisement de Youssoufia ou existe une exploitation souterraine. L’ensemble de ces gisements est situé à proximité des ports d’embarquement. La première découverte d’indices de phosphate au Maroc remonte à 1905 ; c’était dans le bassin de Meskala. La découverte du phosphate exploitable a eu lieu en 1917 à Oued Zem, lors de travaux de terrassement d’une voie de chemin de fer. La recherche géologique proprement dite sur les phosphates a démarré avec la création du Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP) en 1920. Celui-ci détient le monopole de la production, de la transformation et de la vente des phosphates naturels et de leurs produits dérivés. Actuellement, l’OCP produit et commercialise prés de 21 Mt de phosphate marchand, dont prés de la moitié est destinée à l’industrie chimique locale pour la fabrication de l’acide phosphorique et d’engrais phosphatés.
II-2- Répartition géographique Les principaux gisements phosphatés marocains sont situés dans quatre grandes régions; Oulad Abdoun, Gantour, Oued Eddahab et Meskala (Fig. 1). Ces gisements sont de type sédimentaire et comportent des couches de minerai très riches en (P2O5) jusqu’ à des teneurs de 78% BPL, qui par simple criblage-séchage, parfois précédé d’un simple débourbage, donne des phosphates marchands titrant d’environ 80% BPL. Pour plus d’information sur les phosphates du Maroc, nous renvoyons le lecteur aux travaux de SALVAN et JEANNETTE (1986), KCHIKACH et MICHARD (2011), RJIMATI et al., (2011). 1. Gisement des Oulad Abdoun (région de Khrouribga) : -
Dimensions : 100 Km E-W et 45 Km N-S.
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-
Couches : 6 à 10 dont 7 exploitées.
-
Teneurs 55 à 76 % BPL sur brut.
-
Puissance moyenne de l’ensemble des couches : 15.50 m.
-
Réserves identifiées : 37.37 Milliards de mètres cubes sur moins de 45 % de la
surface couverte par ce gisement. 2. Gisement de Gantour (régions de Youssoufia Bengurir) : -
Dimensions : 125 Km E-W et 30 Km N-S.
-
Couches : 6 à 23.
-
Teneurs 50 à 72 % BPL sur brut.
-
Puissance moyenne de l’ensemble des couches : 15.30 m.
-
Réserves identifiées : 30.75 Milliards de mètres cubes sur moins de 30 % de la
surface couverte par ce gisement. 3. Gisement de Meskala (régions d’Essaouira Chichaoua-Imi n’Tanout) : -
Gisement morcelé en trois sous-ensembles de superficie supérieure à 1000 km2
-
Couches : 6 à 10.
-
Teneurs 45 à 65 % BPL sur brut.
-
Puissance moyenne de l’ensemble des couches : 18.30 m.
-
Réserves identifiées : 15 Milliards de mètres cubes.
-
Les phosphates de Meskala n’étant pas encore exploités. 4. Gisement d’Oued Eddahab (régions de Boucraa Laayoune) :
-
Superficie supérieure à 1400 km2
-
Couches : 2 à 6.
-
Teneurs 68 à 78 % BPL.
-
Réserves identifiées : prés de 1 Milliards de mètres cubes dans le gisement de
Boukraa.
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Fig. (1) : Répartition géographique des principaux gisements phosphatés marocains. (in Direction Géologie, M. E. M. 1986)
II-3- Mode de genèse (Fig. 2) Les travaux géologiques menus sur les phosphates marocains (SALVAN et JEANNETTE, 1986) révèlent que ceux-ci se sont déposés dans des bassins correspondant à des golfes entourés d’un environnement terrestre à relief fort évolué, ce qui réduit l’afflux du matériel terrigène qui pourrait diluer le phosphate. Ces golfes présentaient des seuils et des irrégularités (hauts fonds, rides, zones de subsidence) qui conditionnaient la
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sédimentation. Les golfes n’étaient pas profonds et communiquaient largement avec la haute mer. Les bassins étaient alimentés en phosphore par des courants ascendants (upwelling Waters) qui remonté des eaux froides riches en cet élément. Au fur et à mesure de la remontée, la température et le PH augmentaient et la pression partielle du CO2 diminuait : ce qui favorisait la précipitation chimique des phosphates. Le milieu alors saturé en phosphore, favorisait le développement d’algues et de microorganismes qui attiraient à leur tour toute une faune qui s’en nourrissait (poissons, reptiles …). A leur mort, qui peut être en masse suite à des ruptures d’équilibre (croissance excessive de phytoplanctons pourrait provoquer la toxicité des eaux, cousant des mortalités en masse), tous ces animaux se décomposaient plus ou moins rapidement et participaient ainsi à l’enrichissement en phosphore tant de l’eau que des sédiments. Le phosphore libéré peut soit précipité directement soit épigénisé tout ou partie des sédiments. Des actions diagénétiques plus ou moins précoces se produisaient et favorisaient la phosphatisation des sédiments non phosphatés, généralement des carbonates. Des courants parcourant la plate forme et des mouvements épi-orogéniques de fond, faibles mais assez fréquents, agitaient le phosphate en formation et façonnaient les grains. Ils assuraient le remaniement syngénétique, le vannage, la classification et la redistribution des sédiments phosphatés. Tous ces phénomènes se seraient déroulés de façon rythmique durant 20 à 25 millions d’années. La mer s’est ensuite retirée après avoir déposé une dalle calcaire qui a partiellement protégé de l’érosion la plus précieuse des séries sédimentaires du pays.
Fig. (2) : Illustration du mode de genèse des phosphates (Kesler, 1994).
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III.
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Les phosphates d’Imi n’Tanout III-1- Situation géographique
Le district phosphaté d’Imi n’Tanout fait partie du grand gisement de Meskala. Celui-ci, est le premier des grands ensembles phosphatés que l'on rencontre à partir de la bordure atlasique en se dirigeant vers le Nord. La tectonique atlasique, puis le jeu de l'érosion, l’ont fragmenté en trois éléments d'importance assez analogue, tout au moins pour les deux premiers (Fig. 3). 1.
Le premier de ces éléments est situé directement sur la bordure atlasique, où la série
phosphatée est fortement redressée dans sa partie sud. Elle est désignée sous le nom de "zone des Enfifa". Sa superficie est de l'ordre de 450 km2. Le district d’Imi n’Tanout, objet de cette étude, correspond à la partie méridionale de cette zone. 2.
Le second élément, le plus important par sa superficie (plus de 500 km2), est connu
sous le nom de "zone des Oulad-bou-Sbaa". Il présente une forme sensiblement triangulaire d'orientation générale NE-SW. Il est séparé du précédent par l'anticlinal crétacé du Jbel-Jebail. 3.
Le troisième élément, lui-même très morcelé, constitue la "zone des Meskala" ou
"zone de l'Oued lgrounzar".
Fig. (3) : Principaux bassins du gisement des MESKALA. (SALVAN et JEANNETTE, 1986, in Direction Géologie, M. E. M. 1986).
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III-2- Lithostratigraphie (Fig. 4) A Imi n’Tanout, la série phosphatée constitue le terme final d’une couverture sédimentaire s’étalant du permien au villafranchien (Photo 1). N Maestrichtien-Eocène inf.
Sénonien
S
Turonien
La série phosphatée Vilafranchien
Village Imi n’Tanout
1 Photo (1): La série phosphatée d’Imin n’Tanout.
Les premières manifestations phosphatées débutent au Maestrichtien par de minces niveaux de graviers phosphatées suivis par une alternance de calcaire, marno-calcaire, argiles feuilletées à silex et lits phosphatés minces (10 à 20 cm), assez grossiers et à faible teneur. La série Maestrichtienne se continue ensuite sur une dizaine de mètres
par une
alternance à dominance de calcaire et marno-calcaire ou les niveaux phosphatés deviennent beaucoup plus importants. La série se termine par une couche de phosphate marneux de l’ordre de 7m de puissance, surmontée par une dalle calcaire à nombreuses intercalation cherteuses. Dans l’ensemble, les phosphates maestrichtiens d’Imi n’Tanout sont de couleur jaunâtre, et répondent une odeur fétide indiquant une forte imprégnation bitumineuse. Au dessus de la dalle cherteuse se rencontre une assise phosphatée d’une puissance de 2.5m et riche en faune caractéristique du Paléocène (Montien). Cette couche est constituée par un phosphate sableux blanc grisâtre, se distinguant nettement des couches maestrichtiennes.
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
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Ensuite, une dalle calcaire d’environ 3.50m surmonte les sables phosphatés. Celle-ci, commence par un calcaire phosphaté très compact et se termine par un niveau plus marneux et moins phosphaté. Les niveaux sableux et marneux surmontant la série Maestrichtienne ont fourni suffisamment de faunes de vertébrés et d’invertébrés pour pouvoir leur attribuer avec certitude un âge montien. Par contre les niveaux superposes à la dalle calcaire à Cardita n’ont fourni aucun fossile, ce qui n’a pas permis d’identifier le Thanien ni l’Yprésien.
Fig. (4) : Coupe détaillée de la série phosphatée d'Imi n'Tanout (SALVAN et JEANNETTE (1960), in Direction Géologie, M. E. M. 1986)
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On rencontre successivement (SALVAN et JEANNETTE 1960) : 1.
Puissante couche (10 m environ) de phosphate sableux, très fin, avec quartz très abondant, dont la teneur n'excède pas 40 % BPL.
2.
Calcaire marneux blanchâtre (1,20 m).
3.
Phosphate sableux blanchâtre (1,30 m).
4.
Lit de chert gris-noirâtre (0,20 m).
5.
Phosphate sableux grossier (0,60 m).
6.
Série de bancs irréguliers de silex bruns, très corrodés (0,40 m).
7.
Calcaire brunâtre, à nombreux débris de fossiles indéterminables (1,50 m).
8.
Sable siliceux blanchâtre très fin (1,80 m).
9.
Calcaire très détritique (1,20 m).
10.
Sable siliceux blanchâtre (2 m).
11.
Argile vert-noirâtre (0,50 m).
12.
Chert compact (0,60 m).
13.
Argile vert-noirâtre, avec un banc de silex intercalé (0,70 m).
14.
Chert plus ou moins pulvérulent (1,50 m).
15.
Phosphate sableux à grain très fin (0,80 m).
16.
Chert en plaquettes (0,50 m).
17.
Chert pulvérulent (0,50 m).
18.
Lit de silex noir (0,005 m).
19.
Chert grisâtre massif (0,15 m).
20.
Silex noir (0,20 m).
21.
Chert massif brunâtre (0,50 m).
22.
Silex noir (0,10 m).
23.
Chert en plaquettes, avec lits de phosphate conglomératique.
L'ensemble de la série se termine par les assises suivantes : a) Argile en plaquette, de couleur vert-noirâtre (2 m) ; b) Important niveau (6 m) de cherts blanchâtres ; c) Argile vert-noirâtre (3 m) ; d) Silex massif brunâtre (0,20 m). e) Dalle carbonatée de couleur claire (2,10 m) très fossilifère.
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Les photos 2, 3 et 4 montrent les fossiles rencontrés dans la séries phosphatée d’Imi n’Tanout.
Photo (2): Fossiles d’invertébrés de la série phosphatée d’Imi n’Tanout.
Photo (3) et (4): Ossements de poissons et reptiles rencontrés dans la série phosphatée d’Imi n’Tanout.
III-3- Tectonique (Fg. 5) La série phosphaté d’Imi n’Tanout affleure en une cuvette dont la bordure sud, limitée par l’accident Nord-atlasique, est redressée à la verticale. Le pendage de la série diminue rapidement vers le Nord, où la série est recouverte par les marnes roses du Pontio-pliocène
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et les conglomérats villafranchiens. D’est à l’ouest, elle s’étend de puis les environs de Dar Caid Msoudi à l’est jusqu'à une 20 Km à l’Ouest de la cluse d’Imi n’Tanout. Elle remonte ensuite vers le NE, où elle borde l’anticlinale crétacé du jbel jbail, pour se continuer à l’Est dans la région d’Aksenouar jusqu'à Ras-el-Ain de Chichaoua ou elle disparaît en profondeur dans la vallée de l’Oued d’Imi n’ Tanout.
Fig. (5) : Coupe générale au sud d'Imi n' Tanout (d'après SAVORNIN, 1921 in Direction Géologie, M. E. M. 1986). Profil a : au voisinage de la vallée, Profil b : dans le Jebel Orgouz.
m: Conglomérats Miopliocènes eII : Lutétien moyen. Calcaire à Hemithersitea maroccana eI : Série phosphatée éocène C9p: Maestrichtien phosphaté C8 et C7: Sénonien. C6 : Calcaire à Nerinées -Turonien C5 : Cénomanien- marnes et calcaires à Exogyra flabellata C4 : Cénomanien - marnes à gypses C3: Vraconien C2- 1 : Albien-marnes vertes à Plicatules C: Aptien-marnes et calcaires à Exogyra latissima
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III-4- Pétrographie a) Aspect macroscopique Deux principales roches phosphatées ont été distingués à Imi n’Tanout ; les phosphates sableux et les calcaires phosphatés : les phosphates sableux : Il s'agit de couches meubles constituées de pseudoolithes « ou grains phosphatés », de coprolithes, de débris osseux (dents, vertèbres...), de fragments de coquilles et de rares éléments clastiques (quartz, calcite, dolomite, argile).
5
Photo (5): Echantillon de phosphate sableux. les calcaires phosphatés constituent des bancs qui se rencontrent à tous les niveaux de la série phosphatée. Ces bancs sont continus (bancs réguliers intercalaires entre les niveaux sableux) ou discontinus de forme généralement irrégulière ou diffuse. Les éléments constitutifs sont identiques à ceux des phosphates sableux, et sont emballés dans un ciment calcaire.
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Photo (6): Echantillon de calcaire phosphaté.
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b) Aspect microscopique Les éléments phosphatés de la série d’Imi n’Tanout se présentent sous trois aspects : 1- Les grains phosphatés : sont de forme arrondie ou ovoïde de taille oscillant entre (60 et 200µm). Le minéral constitutif est la fluorapatite carbonatée qui se présente sous forme amorphe ou cryptocristalline ou sous forme finement cristallisée. En lumière naturelle, ces grains présentent une teinte qui varie du jaune pâle au jaune foncé. Ils contiennent des impuretés brunâtres et noirâtres d'origine organique. Celles-ci, sont soit uniformément réparties dans les grains soit concentrées pour former un noyau ou une enveloppe, donnant ainsi une structure ovoïdale aux grains phosphatés. En lumière polarisée les grains phosphatés sont éteints. Certains grains présentent des inclusions de composition différente (quartz, zircon, dolomite, calcite, débris osseux, tests de foraminifères (Photo. 7 et 8).
7
100µm
Grains phosphatés
Photo (7): Grains phosphatés vu au microscope en LN.
8
100µm
Grains phosphatés
Photo (8): Grains phosphatés vu au microscope en LP.
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2- Les coprolithes : sont de taille variable et de forme généralement cylindrique. Au microscope, leur contour souvent irrégulier, permet de les différencier des grains phosphatés. Les coprolithes peuvent aussi se présenter sous la forme d'un microconglomérat et contenir de fines inclusions minérales et organiques (quartz, os). En lumière naturelle, leur teinte va du jaune clair pour les éléments limpides au marron pour ceux qui présentent une pigmentation irrégulièrement répartie dans la surface observée. En lumière polarisée, ils restent éteints. (Photo. 9 et 10).
9 Coprolithe
Grain phosphaté
100µm
Photo (9): Coprolithe vu au microscope en LN.
10 Coprolithe
100µm
Grain phosphaté
Photo (10): Coprolithe vu au microscope en LP.
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3-
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Les débris osseux (os, dents, vertèbres...) (Photos 11 à 14) : de morphologie et de
taille variables, peuvent être usés ou anguleux, biotransformés ou bien conservés. Ils présentent parfois des cassures cimentées par une matrice micritique. En lumière naturelle, quand les débris osseux sont limpides, on distingue la structure primaire du tissu osseux. En lumière polarisée, leur teinte est grise avec une extinction roulante ou des bandes parallèles qui ressemblent aux macles polysynthétiques des plagioclases. Débris osseux
11
12 100µm
100µm Photos (11) et (12): Débris osseux vu au microscope en LN. Grains phosphatés
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14
100µm
100µm
Débris osseux Photos (13) et (14): Débris osseux vu au microscope en LP.
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Ces éléments phosphatés sont cimentés par une matrice appelée exogangue. Celle-ci constitue la matrice syngénétique et le ciment dia ou épigénétique. Elle est composée de carbonates, d'argiles et de quartz. Les carbonates sont souvent calcitique : La calcite apparaît sous forme sparitique cimentant les éléments phosphatés. Les argiles dont la présence est discrète sont souvent accompagnées d'oxydes de fer qui leur donnent une couleur brune. Elles sont présentes dans les espaces intergranulaires et enrobent certains grains phosphatés. Le quartz, d'origine détritique, se présente sous forme de grains ronds ou subangulaires à angulaires. Sa dimension varie de 10 à 164µm.
Argile
Calcite
15
100µm
Quartz Photos (15): L’exogangue vu au microscope en LP.
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Conclusion
Les phosphates d’Imi n’Tanout sont de type sédimentaire. Il s’agit de couches de minerai très riches en (P2O5). La sédimentation de celles-ci apparait au Maestrichtien et se continue jusqu'au l’Eocène. Deux faciès de phosphate ont été distingués à Imi N’tanout : les phosphates sableux « couches meubles » et les calcaires phosphatés. Petrographiquement, ces deux faciès sont constitués de trois éléments phosphatés : des grains phosphatés : sont de forme arrondie ou ovoïde de taille variable. De couleur jaunâtre. Ils contiennent des impuretés brunâtres et noirâtres d'origine organique. des coprolithes : de forme généralement cylindrique. peuvent aussi se présenter sous la forme d'un microconglomérat et contenir de fines inclusions minérales et organiques (quartz, os). des débris osseux : de taille variables usés ou anguleux. Ils présentent parfois des cassures cimentées par une matrice. Dans les calcaires phosphatés, ces éléments sont cimentés par une matrice sparitique. En ce qui concerne le possible intérêt économique du gisement des phosphates d’Imi n’Tanout, on peut admettre que ce dernier, constitue une importante réserve potentielle, dont l'étude détaillée peut permettre la mise en exploitation dans les prochaines années.
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V.
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Table des illustrations Figures :
Fig (1): Répartition géographique des principaux gisements phosphatés marocains (in Direction Géologie, M. E. M. 1986)…………………………………..…………8 Fig (2): Illustration du mode de genèse des phosphates (Kesler 1994)………………..……9 Fig (3): Principaux bassins du gisement des MESKALA (in Direction Géologie, M. E. M. 1986) ……………………………………………………………...…..………10 Fig (4): Coupe détaillée de la série phosphatée d'Imi n'Tanout (SALVAN et JEANNETTE 1960 in Direction Géologie, M. E. M. 1986)…………………………….…….12 Fig (5): Coupe générale au sud d'Imi n' Tanout (d'après SAVORNIN, 1921). Profil a : au voisinage de la vallée, Profil b : dans le Jebel Orgouz.……………………………15
photos : Photo (1) : La série phosphatée d’Imin n’Tanout.………………………………...……...11 Photo (2) : Fossiles d’invertébrés de la série phosphatée d’Imi n’Tanout.……………….14 Photos (3) et (4): Ossements de poissons et reptiles rencontrés dans la série phosphatée d’Imi n’Tanout …………………………………………………………………….14 Photo (5): Echantillon de phosphate sableux…………….………………………………..16 Photo (6): Echantillon de calcaire phosphaté…………………….………………………..16 Photo (7): Grains phosphatés vu au microscope en LN…………………….……………..17 Photo (8): Grains phosphatés vu au microscope en LP………………..……………..……17 Photo (9): Coprolithe vu au microscope en LN………………….………………..………18 Photo (10): Coprolithe vu au microscope en LP…………………………….........………18 Photo (11) et (12): Débris osseux vu au microscope en LN………………..…….……….19 Photo (13) et (14) : Débris osseux vu au microscope en LP………………...…...………..19 Photo (15): L’exogangue vu au microscope en LP…………………….………………….20
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
VI.
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Lexique
P2O5
: Anhydride phosphorique.
BPL
: Phosphate tricalcique Ca3(P2O5)2
OCP
: Office Chérifien des Phosphates.
Ca3(P2O5)2
: Phosphate tricalcique
Silex
: Roche sédimentaire siliceuse très dure.
Exogangue
: Elle constitue la matrice syngénitique et le ciment épigénitique.
Les coprolithes
: Une coprolithes ou pseudoolithe est composée d'un noyau,
=
Bonne Phosphate of Lime.
généralement un bioclaste (débris d'origine biologique) ou un lithoclaste (débris de roche), et d'un cortex. Chert
: Le chert (ou chaille), c’est un silex.
Upwelling Waters
: Les courants ascendants.
LN
: Lumière naturelle.
LP
: Lumière polarisée.
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Les phosphates du Maroc pétrographie des phosphates d’ Imi n’Tanout
VII.
2011/2012
Bibliographie
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