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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE
[2ème année médecine]
[2011] [Par l’étudiante Imane Nejjar]
PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE DÉFINITION C’est la science qui s’occupe du psychisme humain et de son environnement Sentiments Idées Comportements
PLAN
Le langage L’intelligence et l’apprentissage La sensation et la perception La mémoire Le sommeil (modifié) Aspects psychiques de la vie sexuelle Personnalité ; définition et développement Personnalités normales Personnalités pathologiques La conduite Les aspects psychologiques de la douleur Evaluation en psychologie : les tests Le stress Les aspects psychologiques de la maladie et de l’hospitalisation Relation médecin – malade Aspects psychologiques des thérapeutiques Aspects psychologiques des handicaps Aspects psychologiques du vieillissement Ethique et aspects psychologiques des nouvelles techniques biomédicales
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
ETHIQUE ET DÉONTOLOGIE MÉDICALE I.
Définition 1. Ethique : Qui concerne la morale (ethos) Science de la morale : principes qui régissent la société, leur racine dans l’histoire
2. Morale Qui concerne les règles de la conduite en usage dans une société déterminée (impératives et érigées souvent en doctrine)
3. déontologie médicale Ensemble des règles qui régissent la conduite du médecin à l’égard des malades, de ses confrères et de la société
II.
Principes éthiques énoncés par le serment d’Hippocrate
Engagement et profession de foi Respect des maîtres Faire du bien au malade « Primum non nocere » : ne pas nuire, traiter dans les limites des compétences Interdiction de l’euthanasie Interdiction de l’avortement Respecter la pudeur du malade et entourage Confidentialité et secret médical
III. Situations particulières 1. Prélèvement d’organes 2. Stérilisation forcée des handicapés mentaux 3. Essais cliniques : consentement libre et éclairé du malade 4. Acharnement thérapeutique 5. Euthanasie ! 6. Registres épidémiologiques informatisés
IV.
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Obligations du médecin
PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 1. Information simple, claire et adaptée 2. Surveillance anticiper (traitement, pronostic…) 3. Soins modernes, adaptés et réalisés 4. Confidentialités secret médical 5. Formation…continue
Savoir → Savoir faire → Savoir être Ethique / Pratique → 3 principes : Principe de liberté Principe de bienfaisance Principe de non malfaisance Ethique → Questionnement éthique !
V.
Tests législatifs et organisation de contrôle Code de déontologie Ordre National des Médecins Code du statut personnel, code civil, code pénal Comité des sages, comité d’éthique
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INTELLIGENCE I. Définition et concept L’intelligence est la capacité d’apprendre par l’expérience, de résoudre des problèmes et de s’adapter à de nouvelles situations L’intelligence est un concept destiné à expliquer pourquoi certaines personnes ont de meilleurs résultats que d’autres dans des opérations cognitives
II. Mesure de l’intelligence Au moyen de tests Un test d’intelligence est une méthode destinée à évaluer les capacités intellectuelles d’un individu et à les comparer à celles d’autres individus à l’aide de résultats numériques
Ces tests, pour être utilisables dans une population donnée, doivent répondre à plusieurs critères La standardisation d’un test consiste à faire passer ce test à un échantillon représentatif des personnes qui seront ultérieurement testées afin d’établir une base permettant une comparaison des résultats
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Les résultats ne situent le sujet que par rapport à la population d’étalonnage, biologiquement et socialement définie Quand les tests doivent être utilisés dans une population autre que celle où ils ont été étalonnés, ils doivent être réétalonnés en fonction des nouvelles données sociales et culturelles
Les tests déterminent le QI (Quotient Intellectuel) Il était calculé par la formule suivante :
Dans les tests d’intelligence actuels, la performance moyenne pour un âge donné prend la valeur 100 Les principaux tests d’intelligence sont : Test de Binet et Simon Test Wechsler pour enfants (WISC-R) Test Wechsler pour adultes (WAIS-R)
III. Psychopathologie de l’intelligence 1. Les démences État de détérioration intellectuelle survenant chez un sujet dont l’intelligence était normale jusque là
2. Les retards mentaux Insuffisance du développement intellectuel Classées selon les QI Retard mental léger Retard mental moyen Retard mental grave Retard mental profond
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50 ˂ QI ˂ 70 35 ˂ QI ˂ 50 20 ˂ QI ˂ 35 QI ˂ 20
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APPRENTISSAGE I. Introduction Tous les animaux et les êtres humains s’adaptent à leur environnement grâce à l’apprentissage Apprentissage : Changement relativement permanent dans le comportement d’un organisme lié à l’expérience Apprentissage associatif et Apprentissage par observation
II. Apprentissage par association Apprendre que certains événements se produisent ensemble Les événements peuvent être 2 stimuli (comme dans le conditionnement classique), ou une réponse et ses conséquences (comme dans le conditionnement opérant)
A. Conditionnement classique (conditionnement répondant Expérience de Pavlov
1. Description Type d’apprentissage dans lequel un organisme associe des événements (des stimuli) Un stimuli neutre (SN) qui signale un stimulus inconditionnel (SI) commence a produire une réponse
Stimulus inconditionnel (SI) Stimulus qui déclanche une réponse de façon non conditionnée naturelle et automatique
Réponse inconditionnelle (RI) C’est la réponse non apprise, spontanée au stimulus inconditionnel, par exemple la salivation lorsqu’on place de la nourriture dans la bouche
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Stimulus conditionnel (SC) Un stimulus au départ neutre, qui après association avec un stimulus inconditionnel (SI), en vient à déclancher une réponse conditionnée
Réponse conditionnée (RC) Réponse apprise à un stimulus conditionnel auparavant neutre Conditionné = appris Inconditionnel = non appris
2. Processus de conditionnement classique a. Acquisition Stade initial de l’apprentissage
b. Extinction Diminution d’une réponse Lorsqu’un stimulus inconditionnel (SI) ne suit pas un stimulus conditionnel (SC)
c. Récupération spontanée Réapparition, après une période de repos d’une réponse conditionnée éteinte
d. Généralisation Une fois la réponse établie, tendance des stimuli semblable au stimulus conditionnel à déclencher des réponses similaires
e. Discrimination ou différentiation Capacité à distinguer entre un stimulus conditionnel et des stimuli voisins mais non pertinents
B. Conditionnement opérant Expérience de Skinner
1. Description Lors d’un conditionnement opérant, l’organisme associe ses comportements avec des conséquences Les comportements suivis de résultats positifs (renforcements) se développent, ceux suivis d’une punition s’atténuent (Comportement répondant : répond aux stimuli)
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] (Comportement opérant : agit pour produire des stimuli)
2. Processus du conditionnement opérant a. Modelage Procédé du conditionnement opérant au cours duquel des renforcements guident le comportement vers une approximation de plus en plus proche du but désiré
b. Renforcement Tout événement qui accroît le comportement qu’il suit
c. Punition Evénement déplaisant qui diminue le comportement qu’il suit
C. Applications au conditionnement Ce qui peut être appris, nous pouvons potentiellement l’enseigner : c’est un fait qui encourage les parents, les éducateurs… Ce qui a été appris peut être potentiellement modifier par un nouvel apprentissage : psychothérapie, réhabilisation… Comportementalisme (Behaviorisme) Watson Application A l’école, au travail, à la maison Thérapies comportementales
III. Apprentissage par observation Expérience de Bandura Apprendre en observant et en imitant le comportement des autres Les modèles antisociaux, dans la famille de quelqu’un dans son voisinage, ou à la télévision, peuvent avoir des effets antisociaux Les modèles pro sociaux (positifs, utiles) peuvent avoir des effets pro sociaux Les modèles sont surtout efficaces quand leurs actions et leurs mots sont cohérents
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LA SENSATION ET LA PERSEPTION Sensation : processus par lequel nos récepteurs sensoriels et notre système nerveux reçoivent et présentent les énergies du stimulus provenant de notre environnement Perception : processus d’organisation et d’interprétation des informations sensorielles qui nous permets de reconnaître les événements et les objets qui ont un sens
I. La sensation = Détection de l’énergie physique émise par l’environnement et son codage sous forme de signaux neuronaux Traitement de bas en haut : analyse dont le point de départ se situe au niveau des récepteurs sensoriels et qui avance progressivement jusqu’à l’intégration cérébrale des informations sensorielles
A. Les diverses catégories sensorielles 1. Les sensations somesthésiques a. Niveau extéroceptif Sensibilité superficielle cutanée
b. Niveau proprioceptif Sensibilité de l’organisme à son propre mouvement
c. Niveau intéroceptif Sensibilité viscérale (viscères profonds)
d. Niveau nociceptif Qui correspond à toute sensibilité douloureuse quelle qu’en soit l’origine
2. Les sensations téléceptives Sensation liée à la vision, l’audition, l’odorat et le goût
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 3. Les sensibilités labyrinthiques Sont liées à la position et aux mouvements de la tête dans l’espace (il s’agit d’une sensibilité proprioceptive spéciale)
B. Les formes de sensations 2 types de sensations :
1. Sensation élémentaire Elle est individualisée : Physiologiquement (indécomposable) Anatomiquement (correspond à un type de récepteurs)
2. Sensation complexe Excitation simultanée de plusieurs types de récepteurs (tact / chaud – chaud / sucré - …)
C. Le seuil absolu Stimulation minimale nécessaire pour détecter un stimulus particulier dans 50% des cas
D. Le seuil différentiel Différence minimale qu’un sujet peut détecter entre 2 stimuli dans 50% des cas (différence tout juste détectable)
II. Perception Traitement de haut en bas : traitement de l’information commandée par des processus mentaux élevés, tel que la perception des constructions fondées sur nos expériences et nos attentes Sélection, organisation et interprétation des sensations Processus complexe ayant plusieurs composantes
A. Composantes de la perception Dans chaque perception, plusieurs composantes étroitement liées
1. Le processus récepteur C’est la sensation telle que nous l’avant étudiée plus haut Exemple : Le son de la cloche dans une école
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 2. Le processus symbolique Chaque sensation est liée à un concept Le sujet va étudier et donner un sens à la sensation
Exemple Son de la cloche = Fin du cours (Processus récepteur) (Processus symbolique)
3. Le processus affectif Exemple Son de la cloche = Fin du cours = Sentiment de joie (Processus récepteur) (Processus symbolique) (Processus affectif) Chaque expérience perceptive à des aspects affectifs Ce sont les sentiments que le sujet va éprouver et qui sont déclenchés par les processus récepteur et symbolique Les processus récepteur, symbolique et affectif sont intimement liés Dans certaines circonstances pathologiques elles peuvent se trouver dissociés
Par exemple : Dans les atteints cérébrales particulières, les processus symboliques seront impossibles bien que les processus récepteurs seront normaux Dans l’intoxication par certaines drogues, les qualités affectives des perceptions seront complètement modifiées
B. Les aspects pathologiques de la perception 1. Les agnosies Incapacité d’identifier un objet offert à la perception. L’échec ne relève ni d’un déficit sensoriel, ni d’une détérioration globale des fonctions supérieures, ni d’un trouble de la conscience ou de l’attention On décrit : Les agnosies visuelles qui désignent l’impossibilité d’identifier par la vue les objets, les images et les couleurs Les agnosies auditives : impossibilité d’identifier la signification des sons Les astériognosies : impossibilité d’identifier un objet par le tact
2. Les hallucinations
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] « Perception sans objet à percevoir » Le sujet a la conviction de percevoir une sensation alors que celle-ci n’existe pas dans la réalité Retrouvé dans plusieurs maladies mentaux
3. Les hallucinoses Perception sans objet, mais le sujet reconnaît que cette perception ne correspond pas à la réalité
C. Perception et exploration de la personnalité Le phénomène de la perception est utilisé en psychologie clinique pour explorer la personnalité d’un sujet par le processus de projection (Ex. Test de Rorschach)
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
5-2-2013 (8->10)
LE SOMMEIL
I. Objectifs du cours 1. 2. 3. 4.
Définir et connaître les caractéristiques du sommeil Connaître les différents types du sommeil Bien apprendre le rôle du sommeil et son organisation (hypnogramme) Décrire les facteurs qui interviennent dans la régulation de l’alternance veille sommeil 5. Citer et définir les différents troubles du sommeil
II. Introduction Le sommeil est un besoin fondamental et physiologique qui occupe le tiers de l’existence de l’être humain, fonction physiologique vitale, rythmique, adaptative, le sommeil est indispensable à la vie tant au plan physique que psychologique. Le sommeil, en effet, contient et permet le rêve, fonction essentielle de la vie psychique
III. Définition Le sommeil est une perte réversible, plus ou moins complète, des rapports sensitivo-moteurs de l’individu avec le monde extérieur Il est caractérisé par la modification de la conscience qui se ferme au monde extérieur avec élévation de seuil de réponse aux stimuli extérieur. Cette modification est : Spontanée Transitoire Périodique Réversible Besoin fondamental/instinct Tous cela va constituer ce qu’on appelle le rythme circadien qui fait référence au changement biologique qui survient au cours d’une période de temps de 24h, ce qu’on appelle alternance veille sommeil
IV. Neurophysiologie du sommeil La régulation du rythme veille sommeil dépend essentiellement de la substance réticulée ascendante activatrice du tronc cérébral qui est en relation avec d’autres structures cérébrales Ainsi, la formation réticulée maintient le cortex à l’état de veille et assure la régulation de la vigilance, son activité diminue au cours du sommeil Certains neuromédiateurs interviennent et en particulier les catécholamines et la sérotonine
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] L’étude physiologique du sommeil se fait au moyen d’enregistrement polygraphique : EEG (ElectroEncéphaloGramme), qui va nous permettre d’étudier l’activité électrique cérébrale EOG (ElectroOculoGramme), étude de l’activité oculaire EMG (ElectoMyoGramme), étude de l’activité du tonus musculaire FR (Fréquence Respiratoire)
V. Les différents types de sommeil Le sommeil normal est organisé en une succession de stades Le sommeil long est subdivisé en 4 stades de profondeur croissante
Stade I C’est la phase d’endormissement, elle représente 5 à 10% de la durée totale du sommeil On note à ce stade des mouvements transitoires entre la veille et le sommeil L’activité électrique EEG est de type thêta, ondes lentes de 2 à 7 cycles par seconde Les mouvements oculaires sont très lents Pendant ce stade on peut se lever Hallucination hypnagogique
Stade II Représente 50% de la durée totale du sommeil C’est un stade de sommeil léger L’activité électrique EEG est toujours thêta + on note un fuseau de rythme rapide + un complexe K. c’est une onde lente bi phasique
Stade III Représente 5% de la durée du sommeil C’est un stade de sommeil profond L’activité électrique est de type delta, des ondes plus lentes, amples et régulières
Stade IV Représente 15 à 25% de la durée totale du sommeil C’est un stade de sommeil profond
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] L’activité électrique est toujours de type delta qui représente plus que 50%
Le sommeil paradoxal ou rapide Représente 20 à 25% A ce stade, il y a relâchement du tonus musculaire avec difficulté du réveil D’autre part, on assiste à une accélération des réactions neurovégétatives : accélération de la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire et la pression artérielle En activité électrique, EEG, on note des ondes rapides comme en réveil Dans le sommeil, on assiste à des mouvements oculaires REM (Rapide Eyes Mouvement) C’est au cours de cette phase là que survient le rêve En même temps il existe une érection pelvienne chez l’homme et son équivalent clitoridien chez la femme
VI.
Organisation du sommeil
Chez une organisation cyclique, une nuit de sommeil comporte 3 à 5 cycles, chaque cycle est une véritable unité de sommeil. Chaque cycle dure 90 à 120 minutes. Chez l’adulte jeun, une nuit de sommeil faite de 75% de sommeil long et 10 à 15% de sommeil rapide
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VII. Régulation de l’alternance veille sommeil Des facteurs qui déterminent le passage de l’un à l’autre
1. La composante homéostatique Besoin de dormir pour établir un équilibre physique et psychique Tout retard au sommeil entraîne une dette de sommeil accumulée depuis notre dernier sommeil En quelque sorte, nous devons récupérer le manque de sommeil d’auparavant
2. La composante circadienne Influence exogène : influence de l’environnement, jour et nuit Influence endogène : horloge biologique hypothalamique
3. Le rôle de la température La température idéale du sommeil est 19°C
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] La diminution de la température le soir favorise l’endormissement, et l’augmentation de la température le petit matin entraîne le déclenchement du réveil
VIII. Fonctions du sommeil 1. Le sommeil long Il a une fonction de récupération physique avec un rôle réparateur De même, il intervient dans la synthèse des protéines pour le système nerveux central Le sommeil long joue également un rôle dans la mémorisation
2. Le sommeil rapide Il a une fonction d’adaptation émotionnelle et réparation psychologique à travers l’activité onirique (rêve) Il a également une fonction de consolidation des processus de la mémoire à long terme Mais sûrement il y a une relation très étroite entre les fonctions de sommeil longs et celles du sommeil rapide
IX.
Les troubles du sommeil 1. Les insomnies
Difficultés d’endormissement et du maintien du sommeil On distingue les insomnies du petit matin et les insomnies d’endormissement, qui, sur le plan diagnostique et thérapeutique, peuvent avoir des orientations différents
2. Les hypersomnies Augmentation de la durée du sommeil, somnolence excessive Et même au sein de la journée survient des attaques de sommeil, ce que l’on appelle narcolepsie
3. Les parasomnies On distingue les cauchemars, les terreurs nocturnes, le somnambulisme… Certains cas particulier des troubles du sommeil comme d’apnées du sommeil
En conclusion
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Le sommeil est une conduite instinctuelle, rythme la vie et préserve l’équilibre physique et psychique de l’être humain Les troubles du sommeil sont retrouvés de façon fréquente aussi bien physique que psychologique, et peut être transitoires et passagers, mais parfois nécessite une intervention thérapeutique
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LE LANGAGE I. Introduction – Définition Langage = fonction cognitive élaborée Spécifique de l’homme, équivalent rudimentaire chez certains animaux (primates) Rôle primordial dans les échanges humains Développement progressif du langage, acquisitions successives
Définition Définition linguistique : Le langage est « un système de signes susceptibles de servir à la communication entre les individus » Peut être parlé (oral), écrit (graphique) ou gestuel (mimique) Comporte deux axes d’analyse et de réalisation : L’axe syntagmatique, linéaire (succession des phonèmes, des mots…) L’axe paradigmatique (choix des phonèmes et des mots) La parole est un acte unique qui correspond à la réalisation matérielle du langage par les organes phonatoires La langue est un code, un système de signes appartenant à une communauté de sujets Le signe est un son ou une forme graphique conventionnels et variables d’une langue à l’autre
II. Spécificité du langage A. Organisation du langage Composé de sons ou phonèmes qui servent à la constitution des mots Obéit à des règles : Sémantique : sens des mots. Le mot a un sens, c’est signifiant et ce qu’il signifie est le signifié La sémantique est la relation entre le signifiant et le signifié Syntaxe : grammaire, ensemble des règles qui président à l’ordre des mots et la constriction des phrases
B. Fonctions du langage Fonction d’expression de la pensée et de la communication entre les hommes Ses deux aspects essentiels sont donc le niveau symbolique et la dimension de communication
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Fonction symbolique, propre de l’homme « le pouvoir de trouver à un objet sa représentation mentale et à sa représentation un signe » (Wallon) Transmission des concepts La communication est l’ensemble des mécanismes en jeu dans un échange inter individuel : langage, lais aussi gestualité, regards… Communication verbale et non verbale
III. Développement du langage A. Conditions au développement du langage Certaines conditions sont nécessaires au développement et à la réalisation du langage : L’intégrité des structures corticales Une bonne audition Le bon fonctionnement des organes phonatoires Un développement intellectuel et affectif normaux et une bonne relation affective (notamment mère-enfant) La capacité de reproduire par imitation les messages reçus
B. Les étapes de l’acquisition du langage 1. La phase préverbale Le cri : première mode de communication entre le nouveau-né et la mère Cris et vagissements sont l’unique langage chez l’enfant durant les premiers semaines fonction d’appel Vers 3ème/4ème mois : sourire « relationnel » et gazouillement déjà un mode de communication avec la mère Vers 6 mois : babillage activité ludique exercice moteur phonatoire préalable à l’expression du langage Vers 9 mois : imitation des sons produits par l’adulte
2. La phase linguistique Vers la fin de la 1ère année : premier mot, simple Sert à désigner une personne, un objet ou une situation Le mot-phrase : prend sens à partir du contexte et de la communication mimique ou gestuelle Vers le milieu de la 2ème année : phrase rudimentaire de 2 ou 3 mots, sans liaison ou mot en relation Echolalie : imitation de phonèmes, de mots ou de phrases sans que l’enfant en connaisse sens Fin de la 2ème année : l’enfant pourra se référer à lui-même en utilisant son prénom Entre 2 et 3 ans : l’évolution du langage est caractérisée par trois faits :
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
Enrichissement considérable du vocabulaire Acquisition progressive de la syntaxe Persistance de simplifications phonétiques Après 3 ans : apparition du « je » étape clé pour la construction de l’identité propre de l’enfant Les éléments essentiels sont en place Apparition de mots abstraits, liés à l’acquisition de nouveaux concepts Enrichissement de la syntaxe et de la sémantique Apprentissage de la langue écrite en période scolaire permettant l’augmentation des performances de l’enfant
IV. Dispositifs cérébraux du langage Deux principes fondamentaux : L’activité de langage fait intervenir tout l’encéphale, des dispositifs élémentaires du tronc cérébral aux réseaux synaptiques élaborés du cortex cérébral L’activité du langage repose à tous les niveaux sur une relation établie entre l’expression et la perception, cette relation trouve son achèvement dans le néo-cortex associatif de l’homme Les deux pôles autour desquels s’organisent les dispositifs corticaux du langage sont : L’air de Broca (zone motrice qui assure le contrôle phonétique de l’expression) La zone de Heschl (zone réceptrice où le message est décodé)
V. Les troubles du langage Les troubles du langage peuvent être regroupés en 3 registres sémiologiques : Les troubles de l’acquisition du langage chez l’enfant Les troubles liés aux désordres psychiatriques Les troubles liés aux lésions du système nerveux
A. Les troubles de langage chez l’enfant 1. Les troubles de l’articulation Erreurs mécaniques et systématiques dans l’exécution d’un mouvement caractéristique d’un ou plusieurs phonèmes
2. Les retards de parole La forme du mot ne peut être reproduite exactement : mots déformés, simplifiés ≠ des troubles d’articulation car possibilité d’articuler correctement les phonèmes simples isolés
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 3. Les retards simples du langage : dysphasies Altération de la structure syntaxique de la phrase Origines multifactorielles : affective (surprotection maternelle ou délaissement), environnementale (carence de stimulation) ou constitutionnelle (troubles de la maturation cérébrale) Disparaissent en général vers l’âge de 4 – 5 ans
4. Les retards complexes du langage : les audimutités Enfants de plus de 6 ans, qui n’acquièrent pas de langage parlé ou très peu, en l’absence de surdité, de retard mental ou de psychose
5. Le bégaiement Troubles spécifiques du débit élocutoire Bégaiement clonique = répétition involontaire, exclusive et saccadée d’une phonème Bégaiement tonique = blocage et impossibilité d’émettre les mots pendant une durée variable Bégaiement tonico-clonique = intrication des deux Le bégaiement est fréquent : 1% des enfants, plus fréquent chez les garçons Apparaît en général entre 3 et 5 ans Nécessite une rééducation précoce
6. Les troubles de l’apprentissage du langage écrit Dyslexie : difficulté durable à identifier, comprendre et reproduire des symboles écrits Echec scolaire rééducation précoce Dysorthographie : difficulté de l’apprentissage de l’orthographe ; complication constante de la dyslexie
B. Troubles du langage au cours des affections psychiatriques Ils sont l’expression de désordres psychologiques, alors que les aspects instrumentaux du langage ne sont pas primitivement altérés
1. Altération de la production générale du langage
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] a. Troubles du rythme ou débit verbal Rythme accéléré : tachyphémie ou logorrhée, s’observent dans les états d’excitation (manie) Rythme diminué : bradyphémie, s’observent dans les états de ralentissement (dépression) Au maximum mutisme ou absence de production verbale (≠ aphonie)
b. Troubles de la continuité du langage Barrage : suspension brusque du discours, souvent au milieu d’une phrase Fading mental : diminution rapide du débit verbal jusqu’à l’extinction Barrage et fading : sont caractéristiques du syndrome dissociatif de la schizophrénie
2. Altération de la fonction de communication du langage a. Troubles de la syntaxe Paragrammatisme ou agrammatisme, caractérisés par des troubles de l’ordonnancement des mots pouvant aller jusqu’à l’incohérence
b. Troubles de la sémantique Paralogisme : utilisation de mots existants dans le langage, mais dans une acception nouvelle propre au malade Disparition de la relation signifiant/signifié Néologisme : création de mots inexistants, utilisant des phonèmes de la langue Rupture sémantique complète Glossolalie : utilisation d’une langue composée de néologismes avec syntaxe rudimentaire
C. Troubles du langage dans les atteints neurologiques Surtout représentés par les aphasies L’aphasie est un trouble de langage secondaire à une lésion cérébrale, portant sur l’expression et/ou la réception des signes verbaux, oraux ou écrits
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Aphasie de Broca : altération de l’expression et de l’articulation du langage spontanée ainsi que du langage écrit Aphasie « motrice » Aphasie de Werniske : altération de la compréhension du langage Aphasie « sensorielle »
Conclusion Le langage est spécifique de l’homme Il est à la croisée de bien des chemins : la neurologie, la psychiatrie et la linguistique J.J.Rousseau : « le langage n’est pas simplement l’expression de la pensée. Il en est le point de départ et l’instrument »
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LA PERSONNALITE DEFINITION ET DEVELOPPEMENT Objectifs du cours 1. Bien définir la personnalité et le caractère 2. Connaître les aspects psychologiques du développement psychoaffectif avant et au moment de la naissance 3. Connaître les 3 stades essentiels du développement chez l’enfant : Stade oral, Stade anal et Stade génital 4. Décrire les éléments caractérisant la phase de latence celle de la puberté et de l’adolescence
I. Introduction Etymologie (latin) = personna (masque) Deux aspects de la personnalité : Mode d’agir : permanence et continuité Manière d’être spécificité et originalité Théories explicatives +++ Théories psychanalytiques Théories comportementalistes Théories génétiques Le développement de la personnalité = interaction de plusieurs domaines : Anatomiques Physiologiques Intellectuels Linguistiques Affectifs +++ Théorie psychanalytique description du développement de la personnalité sur le versant psychoaffectif
II. Définition La personnalité : résultat d’intégration dynamique des aspects intellectuels, affectifs, psychologiques et morphologiques Interaction constante entre le sujet et son environnement Le caractère : ensemble des traits gravés, observables la manière habituelle de se comporter d’un sujet dans un contexte donné Notion de constance et de stabilité de la personnalité
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] « Fonction psychologique par laquelle un individu se considère comme un Moi, un et permanent » (Lalande) « La personnalité est ce qui permets de prédire ce qui fera un individu dans une situation donnée » (Cattell) Personnalité = ensemble organisé, structure Mais une telle structure n’est pas un système clos, prédéterminé et programmé à l’avance, ni un système figé Une fois mis en place, elle résulte de l’interaction permanente entre l’individu et son environnement Les premières étapes du développement jouent un rôle prépondérant pour sa constitution même
III. Développement psychoaffectif de la personnalité A. Données générales Psychoanalyse Découvert de l’Inconscient Pour Freud, la nature de l’inconscient est sexuelle, et la constitution même de l’inconscience est liée à l’existence d’une sexualité infantile Notion d’ « Appareil psychique »
1. Première théorie topique de l’appareil psychique : Pulsion sexuelle et libido Distinction entre conscient, préconscient et inconscient Concept de conflits psychiques
2. Deuxième topique Ça : Pôle pulsionnel de la personnalité Moi : Adaptation à la réalité Sur-moi : Censure à l’encontre du moi intériorisation des Interdits parentaux
B. Les différentes étapes du développement psychoaffectif de la personnalité Trois stades importants : Stade oral, Stade anal et Stade génital Evolution de la pulsion sexuelle Référence à des zones corporelles (érogène) Lien des premières interactions de l’enfant Si défaillance dans une étape de ce processus Régression et fixation au stade infantile concerné
1. Avant la naissance
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Eléments affectifs Désir d’enfant de chacun des parents : indice d’investissement enfant rêvé (choix des prénoms, du sexe,…)
Eléments physiologiques L’état psychophysiologique de la mère : Les mouvements et le rythme cardiaque du fœtus Le fœtus réagit à des stimuli extérieurs par des mouvements accrus
2. La naissance Premier modèle de séparation Impact de la naissance sur les parents, surtout la mère Confrontation entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel Situation de dépendance forcée pour le nouveau-né : Incitation à privilégier la pensée à l’action Rôle déterminant dans la naissance de l’appareil psychique
3. Les stades prégénitaux a. Stade oral Intérêt centré sur la sphère orale Besoins oro-digestifs Besoins relationnels
Abraham a subdivisé le stade oral en référence à deux aspects distincts de l’oralité La succion : stade oral précoce La morsure : stade sadique-oral ambivalence pulsionnelle
Spitz processus d’individuation-séparation 3 périodes ++ comme organisateurs autour desquels s’articule le développement Sourire vers le 3ème mois Angoisse de l’étranger au 8ème mois Acquisition du nom (12ème-18ème mois)
Mélanine Klein Au début : relation fusionnelle avec la mère
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Naissance des affects selon la notion d’objets partiels : bon sein et mauvais sein (position schizoparanoïde) Mère perçue comme un objet total (position dépressive) Etablissement d’une vraie relation avec la mère
b. Stade anal L’investissement libidinal se déplace sur les fonctions sphinctériennes Processus d’autonomisation Apprentissage de la propreté Intégration des premiers interdits parentaux Exigence de la propreté Possibilité de rétention ou d’expulsion volontaire Stade sadique-anal : importance des tendances agressives (sadiques) qui évoluent parallèlement aux tendances sexuelles libidinales
4. Stade génital : 4ème à 6ème année de la vie
= stade phallique Zone érogène dominante = zone génitale Organes sexuels deviennent source d’excitation, d’intérêt marqué Reconnaissance de la différence des sexes Apparition du conflit oedipien Sentiment d’hostilité envers le parent du même sexe Sentiment d’amour envers le parent du sexe opposé L’identification au parent du même sexe permet de sortir du conflit d’ambivalence Angoisse de castration Intégration de la loi sociale universelle : prohibition de l’inceste = garante de la culture humaine
5. Phase de latence : 6 à 11 ans Apaisement des conflits avec les parents Diminution de l’acuité sexuelle Processus de refoulement massif Acquisition de nouvelles connaissances Perception meilleure de la réalité Utilisation de raisonnement logique Nouveaux intérêts : sublimation Activités scolaires éducatives socioculturelles
6. Puberté et adolescence Au delà de 12 ans : Phase critique
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Réactivation de la problématique oedipienne Irruption de la poussé pubertaire Remaniements physiques et affectifs Préoccupation narcissiques, conflits affectifs Processus de séparation-individuation
Conclusion L’unité et la continuité repères essentiels de la personnalité Le développement affectif résultante d’expériences conflictuelles entre les désirs de l’enfant et son environnement Les premières années de la vie sont déterminantes pour l’acquisition D’une identité stable Et d’un rôle social au stade adulte
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LE STRESS I. Introduction Le stress est une stimulation ponctuelle, agressive ou non, qui déclenche un ensemble de réactions non spécifiques de l’organisme impliquant des réponses neuronales, neuroendocriniennes, métaboliques et psycho comportementales. Et tout cela pour faire face au stress de manière plus ou moins adaptée
II. Mécanismes intervenants lors du stress La réponse de l’organisme à l’agent stresseur met en jeu le système nerveux central, le système nerveux périphérique, et le système endocrinien, qui prennent en charge le stress selon 3 phases : La 1ère phase : réception du stresseur par les organes sensoriels et leur innervation afférente La 2ème phase : programmation de la réaction au stress au niveau du cortex et du système limbique. Le couple cortex – système limbique est un système d’analyse comparative utilisant comme banque de donnés des « souvenirs » issus d’expériences affectives et de l’apprentissage. Ainsi, le cerveau compare la situation nouvelle à des expériences passées afin d’élaborer une réponse adaptée La 3ème phase : déclenchement de la réponse de l’organisme via l’amygdale et l’hippocampe qui agissent sur l’hypothalamus et la formation réticulée du tronc cérébral afin d’activer le système nerveux autonome et le système endocrinien Pour bien comprendre le stress, il faut définir au préalable 2 notions importantes : 1. Le contexte stresseur : c'est-à-dire toute situation qui déclenche une réaction d’adaptation de l’organisme. Il faut noter d’emblé que l’agent stresseur n’est pas nécessairement désagréable. Certains agents stresseurs peuvent être agréables comme une promotion dans le travail, une rencontre amoureuse… 2. Le syndrome général d’adaptation (SGA) : il s’agit d’un processus décrit en 1956 pour Hans Sely, par lequel l’organisme intègre et s’adapte au contexte stresseur Il évolue en 3 phases : la phase d’alarme, la phase de résistance et la phase de rupture ou résilience
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] a. La phase d’alarme Selon l’évaluation qui est faite par l’individu du risque de déstabilisation introduit par le contexte stresseur, l’alarme est plus ou moins prononcée. Dans le cas de faible potentiel de déstabilisation, on assiste à une augmentation de la vigilance, et une augmentation de la concentration Dans le cas de fort potentiel de déstabilisation, une préparation de l’action se traduisant par une abondance de signes physiques : accélération du rythme cardiaque et respiratoire, augmentation de la tension artérielle, contracture musculaire, transpiration et fonte du taux de sucres dans le sang
Que se passe-t-il dans le corps ? Le système nerveux qui contrôle les actes involontaires des organes et des tissus est appelé système nerveux autonome ou végétatif. Il est composé de système nerveux parasympathique et système nerveux sympathique. Ce dernier est chargé de stimulés, de fonctions anticipatrices de l’action en provoquant la libération des catécholamines, adrénaline et noradrénaline sécrétés par la glande médullosurrénale. Cette phase ne dure que quelques minutes
Qui sont les manifestations physiques dont on peut assister ? On assiste à une dilatation de la pupille, sensation de gorge serrée, sécheresse buccale et sensation « jambe coupée »
b. La phase de résistance Lorsque l’agent stresseur persiste et l’organisme émis sous tension, il devrait absolument trouver d’autres moyens pour équilibrer les perturbations de l’organisme et faire face aux agressions neuroendocriniennes
Que se passe-t-il dans le corps ? A la libération des catécholamines succède celle du glucocorticoïde par le système hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien dont l’action ne se prolonge pas au-delà de 2 heures A ce stade, de nombreuses autres substances sont mobilisées comme la vasopressine, l’angiotensine II etc. ces réponses biologiques traduisent la lutte de l’organisme vis-à-vis de l’agent stresseur
Quelles sont les manifestations physiques ? Hypertension artérielle (HTA), et parfois perturbation de compensation d’un diabète inexistant, ulcère gastrique, colopathie fonctionnelle…etc
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] c. La phase de rupture Elle intervient lorsque l’agent stresseur à ???????, et puise ses ressources, le sujet est incapable d’établir une homéostasie
Que se passe-t-il dans le corps ? La dépense énergétique est intense et durable, les ressources mises en œuvre au cours de la phase de résistance sont dilapidés, il s’en suit des réactions neurovégétatives importantes et des manifestations psychiques
Quelles sont les manifestations physiques et psychiques ? Une fatigue, une insomnie, une diminution d’immunité, perte d’appétit ou boulimie, une apparition ou décomposition de maladie préexistante (exemple. Asthme, rétro colite ulcéro hémorragique RCH), risque d’infarctus de myocarde, irritabilité, voir agitation ou retrait de la personne En fait, c’est cette 3ème étape du syndrome général d’adaptation, qui est celle du stress pathologique ou stress négatif, qui entraîne, malheureusement, des dégâts sur l’organisme
III. Quelques pathologies causées par le stress Le stress est l’ennemie n°1 de la personne, cause des dégâts importants sur l’organisme, tous les appareils de l’organisme peuvent être atteints Sur le plan psychologique, on assiste à une irritabilité, insomnie, anorexie ou boulimie, mais on peut assister à des pathologies plus graves : troubles anxieux, troubles dépressifs, avec suicide…etc. Le stress peut décompenser d’autres maladies psychiatriques, une schizophrénie par exemple Concernant la pathologie somatique, on assiste à : Hypertension Artérielle (HTA), angine de poitrine, infarctus de myocarde, décompensation d’un diabète, psoriasis (RCH), maladie de Crohn, constipation ou diarrhée, douleur abdominale, chute de cheveux, aménorrhée ou métrorragie
Bref, le stress comme on vient de voir, peut toucher tous les appareils avec des conséquences négatives plus ou moins importantes en fonction de l’agent stresseur et de la durée d’exposition
En conclusion, le stress pathologique devrait être bien commun. Ses conséquences sur l’organisme méritent une évaluation particulière dont tout médecin devrait tenir compte dans la prise en charge de son malade, même s’il présente une pathologie somatique, le coté psychologique et particulièrement s’il est exposé à des facteurs de stress
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
REACTIONS PSYCHOLOGIQUES FACE A LA MALADIE I. Introduction La personne malade va réagir face à la maladie en mettant en œuvre des mécanismes psychologiques afin de rétablir l’homéostasie, il adopte des attitudes psychologiques pour se défendre contre la rupture de l’équilibre biologique et psychosocial que peut causer la maladie. Tout médecin doit connaître ses réactions afin de les utiliser positivement dans une perspective thérapeutique au lieu de les subir
II. Les conceptions culturelles de la maladie La conception culturelle de la maladie varie d’un pays à l’autre. On distingue ainsi :
1. Conception exogène Ils attribuent la maladie à la pénétration dans l’organisme d’un élément étranger, matériel ou immatériel. Cette conception persécutive est symbolisée par la possession, le mauvais œil, l’absorption de drogue etc quand ce n’est pas un châtiment divin. Cette explication est à l’origine des thérapeutiques traditionnelles largement alimentés pas les superstitions et les croyances magicoreligieuses
2. Conception endogène La maladie est provoquée par un désordre biologique ou génétique avec comme conséquences thérapeutiques
III. La situation du malade et ses applications Etre malade signifie qu’on est en situation de faiblesse et de dépendance La maladie est ressentie comme un manque, un défaut et une diminution, et ceci est de temps plus vrai que l’affection est douloureuse et s’accompagne d’une importance fonctionnelle La réduction des ces capacités met le malade provisoirement ou en permanence dans un état de dépendance à l’égard du monde médical et de son entourage
IV. Les conséquences psychiques de la maladie Ils sont au nombre de deux : régression et dépression
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 1. Régression C’est un mécanisme psychologique inévitable, universel que tout médecin doit connaître dans ses diverses implications Toute blessure, toute maladie entraîne une réaction de protection, de replis sur soi-même Cette attitude se caractérise par l’émergence d’un comportement infantile avec Réduction des intérêts ; le malade ne vit que dans le présent et l’avenir proche L’égocentrisme : il n’envisage le monde que par rapport à luimême. Seule sa souffrance compte. Il ne supporte aucune frustration La dépendance de son entourage pour la nourriture, les soins corporels…etc, et vit cette situation avec une hypersensibilité aux réactions de l’entourage Mode de pensé magique : ??????? contient beaucoup de croyances avec un attachement aux puissances médicales, aux médicaments…etc. La régression a souvent une connotation péjorative négative évoquant le retour à l’état infantile et le laisser aller En fait la régression est très utile et même nécessaire car elle permet de quitter les soucis et les exigences habituelles et recentrer ces forces sur soimême pour luter contre la maladie De même, elle permet d’accepter l’aide et le soutient de l’entourage, et de s’en remettre à lui pour la conduite du traitement Le refus de régression reflète une angoisse et peut compromettre le pronostic de la maladie De même, une régression excessive peut avoir des effets négatifs. C’est le cas de certaines personnalités dites névrotiques qui trouve dans la maladie une occasion d’exprimer leur revendication affective Le médecin doit favoriser la régression du patient mais empêcher qu’il n’atteigne un niveau important. Il ne doit ni abandonner le malade à sa régression ni lutter systématiquement contre celle-ci La suppression des bénéfices secondaires pour luter contre la régression peut avoir un effet de renforcement
2. Dépression Elle est pratiquement inévitable, du moins à minima En effet, la maladie représente toujours une atteinte de l’image idéale de soi et donc une blessure narcissique La situation de vulnérabilité révélée par la maladie réveille les angoisses infantiles, et particulièrement l’angoisse de castration Les signes cliniques de la dépression qu’on peut rencontrer sont la tristesse, de l’humeur, un vécu psychique de dévalorisation, d’incomplétude,
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] d’abondance, quand la dépression est importante, une intervention thérapeutique est nécessaire
V. Réactions psychologiques du malade face à la maladie Une maladie s’accompagne toujours d’une angoisse plus ou moins importante Le malade va mettre en œuvre des mécanismes psychologiques pour luter contre cette angoisse. Certaines attitudes peuvent apparaître :
1. L’adaptation C’est la réaction que le médecin souhaite et attend de son patient L’adaptation n’est pas une acceptation passive de la maladie, mais c’est une attitude souple et équilibrée qui permet au malade de changer son mode de fonctionnement habituel sans pour autant désorganiser L’appréciation de la qualité d’adaptation doit se fonder sur la personnalité du malade. Certaines personnes ont besoins d’attention particulière et de gratification importante. D’autres qualifiés de « râleurs » critiquent les soins, de plaignent des effets secondaires et de l’attitude du personnel soignant Les attitudes ont souvent une valeur d’adaptation et doivent être respectées afin de ne pas briser l’équilibre plus ou moins fragile du malade
2. Le déni de la maladie A l’inverse, certains malades refusent la maladie Le plus souvent, c’est un déni inconscient Dans les situations les plus dramatiques, le refus peut se traduire par une banalisation de la maladie et une minimisation des risques Cette attitude conduit le malade à l’auto-médication ou la prise anarchique du traitement A l’extrême, le déni conduira au refus total des soins et expose le malade à des risques importants Le médecin doit chercher à rassurer son patient, à établir avec lui une donne alliance thérapeutique
3. La réaction persécutive Elle est souvent la conséquence du déni Le malade attribut ses malheurs aux autres : on lui veut du mal, on l’a mal soigné, voir ce sont les soins qui sont responsables Ces patients peuvent être parfois dangereux
4. L’isolation Elle se traduit par l’absence apparente d’affects, d’émotions.
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Le malade parle volontiers de sa maladie, en terme scientifique, il semble très bien adapté Derrière cette façade, les affects, simplement réprimés, sont laissés à eux même et peuvent avoir des effets négatifs
VI. Quels sont les facteurs qui influencent les réactions psychologiques du malade face à la maladie ? Les réactions psychologiques face à la maladie dépendent de nombreux facteurs dont le plus important est constitué par la personnalité du patient
1. Personnalité du patient Il va déterminer les degrés d’adaptation et la réaction du malade
2. Attitude du médecin Celle-ci va moduler le degré de la régression et de la dépression
3. Nature de la maladie Les réactions dépendent des caractères aigues ou chroniques et de son caractère douloureux ou invalide de la sphère touchée et de l’idée qu’a fait le sujet et et son entourage vis-à-vis de la maladie
4. Attitude de l’entourage Celle-ci peut aggraver la régression et engendrer une réaction dépressive plus ou moins importante ou bien elle peut permettre par des réactions adéquates une bonne stabilisation et un bon accompagnement
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE L’HOSPITALISATION L’hospitalisation est souvent justifiée par la nécessité d’investigation par la clinique ou des mesures thérapeutiques spécifiques en créant l’isolement du malade de son entourage familial ou professionnel Elle symbolise bien souvent la gravité de l’affection ou la difficulté de son abord thérapeutique, et ceci d’autant plus que le motif n’est pas toujours bien expliqué par le médecin Si le malade s’incline devant la décision médicale et accepte le principe de l’hospitalisation, il ne continue pas moins de nourrir de nombreux fantasmes : La peur de mourir à l’hôpital loin de sa famille La crainte d’avoir une maladie grave La crainte d’intervention douloureuse et répétée La promiscuité des salles communes où l’on sent perdre jusqu’à son identité en plus de son intimité Les craintes de subir des examens et des soins devant tout le monde Le stress de multiples et pénibles examens qu’il faut subir sans réagir, allant de la simple prise de sang jusqu’à l’intervention chirurgicale en passant par les ponctions, les endoscopies… le patient étant souvent ballotté de l’un à l’autre sans comprendre toujours où, quand, pourquoi et comment La visite médicale est un moment particulier du séjour hospitalier : le débat dont le malade est l’objet, les qualifications utilisées, les regards qu’on pose sur lui, les manœuvres auxquels il est soumis tendent à l’exclure par leur caractère hermétique. Les propos techniques qui le concernent mais qui ne s’adressent pas à lui finissent par le plonger dans une perplexité dont il n’émergera qu’après la sortie de l’équipe médical pour ce précipiter auprès de son voisin plus instruit ou bien auprès de l’infirmier ou de l’externe, enquête d’information et de réassurance Tout cela nous mène à réfléchir sur la relation médecin-malade aussi bien en traitement ambulatoire ou en milieu hospitalier Comme on vient de voir, une personne hospitalisée présente un remaniement cognitif dont le médecin doit tenir compte
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES PERSONNALITES NORMALES ET PATHOLOGIQUES Objectifs 1) Définir une personnalité normale et une personnalité pathologique 2) Décrire les critères et les limites de la normalité tout en décrivant les aspects psychologiques essentiels d’une personnalité normale et d’une personnalité pathologique 3) Connaître les principales personnalités pathologiques
I. Introduction – Définition Personnalité individu dans sa globalité = sujet unique (singulier) Interaction paramètres : biologique socioculturel psychologique Aspect constant et stable Définition : La personnalité résulte de l’organisation dynamique des aspects intellectuels, affectifs, psychologiques et morphologiques de l’individu La personnalité est un ensemble organisé résultant de l’interaction permanente entre l’individu et son environnement = style de vie, manière d’être Caractère : aspect visible, observable de la personnalité
II. Personnalité normale A. Critères et limites de la normalité Trois principaux « modèles » de la normalité
Normalité statistique Norme = fréquence Sont considérés comme pathologiques les individus « déviants » de la moyenne
Normalité idéale Perfection à laquelle on aspire
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Conception normative Assimilation de l’équilibre psychologique au conformisme social
Normalité fonctionnelle Equilibre fonctionnel et épanouissement psychologique Fonctionnement optimal des diverses composantes de la personne Aucune de ces perspectives classiques de la normalité prise isolément ne semble satisfaisante en psychologie Combinaison de ces critères
B. Aspects psychologiques de la personnalité normale Combinaison des trois critères
En pratique
Equilibre entre l’individu et son milieu Possibilité d’assurer un maximum d’action : création, communication,… Sans préjudice ni pour le sujet ni pour son entourage Sans notion de souffrance source de handicap Si dépassement des moyens de défense psychologiques (refoulement, sublimation,…) Décompensation et rupture de l’équilibre
III. Personnalité pathologique A. Définitions K. Schneider Une personnalité pathologique est une personnalité dont le profil caractéristique est statistiquement rare, et dont les attitudes et les comportements sont une cause de souffrance pour le sujet lui-même ou pour son entourage
DSM Comportements profondément imprimés, inflexibles, mal adaptés, d’une gravité suffisante pour provoquer soit un déficit de l’adaptation soit une souffrance subjective
B. Aspects psychologiques des personnalités pathologiques a. Aspects généraux
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] (1) Angoisse (2) Conflits permanents et/ou répétitifs avec l’entourage (3) Passage à l’acte… conduite pathologique (4) Répétition Souffrance +++
b. Aspects paroxystiques Circonstances de rencontre +++
Symptômes Dépression, Anxiété, Troubles du sommeil,…
Conduites pathologiques
Tentatives de suicide, Addictions, Fugues, Troubles des conduites alimentaires,…
c. Aspects permanents « Traits de caractère pathologiques » Avarice, timidité, dramatisation, méfiance… Séduction, agressivité,… Ces traits de personnalité sont : Rigides, inflexibles Mal adaptés Source de souffrance Portrait profil de personnalité = ensemble des traits de caractère (mesurable / tests)
IV. Principales personnalités pathologiques DSM IV : 3 groupes (clusters) Cluster A : personnalité paranoïaque Schizoïde Schizotypique Cluster B : personnalité histrionique Antisociale Borderline Narcissique Cluster C : personnalité évitante Dépendante Obsessionnelle-compulsive
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Personnalité paranoïaque Hypertrophie du moi, surestime de soi Psychorigidité, absence d’autocritique Méfiance et susceptibilité Fausseté du jugement Méfiance soupçonneuse / persécution Orgueil ambitieux / mégalomanie Inadaptabilité Limite entre personnalité paranoïaque et paranoïa
Personnalité schizoïde Repli sur soi, retrait social, difficulté dans les contacts sociaux Emoussement des affects, froideur affective Faible réactivité émotionnelle Introvertis et rêveurs Limites avec la schizophrénie
Personnalité histrionique
Histrionisme = désir de paraître, séduction, théâtralisme Hyperémotivité, dramatisation Facticité des affects Egocentrisme Suggestibilité Mythomanie Frigidité
Personnalité hystérique Personnalité histrionique + dépendance affective
Personnalité antisociale (psychopathie) Difficulté d’adaptation, voire inadaptation Instabilité, impulsivité, intolérance aux frustrations, facilité de passage à l’acte Crises d’agitation, agressivité Non respects des lois, non intégration du conformisme social Comportement antisocial, délinquance Abus d’alcool et de drogues Ni regret ni remord, récidiviste Souvent conduites pathologiques à incidence médicolégale
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Personnalité limite ou borderline
Angoisse : trait le plus constant Sentiment de vide, d’ennui, d’abandon Dépendance affective (relations anaclitiques) Intolérances aux frustrations Agressivité et impulsivité Automutilations Tentatives de suicide Dépendance à l’alcool et aux drogues Sexualité chaotique
Personnalité obsessionnelle compulsive Souci constant de l’ordre et de la propreté Méticulosité Tendances aux scrupules, sens du devoir Souci de l’économie voire avarice Manque de spontanéité, formalisme Entêtement obstiné, autoritarisme Limites avec le trouble obsessionnel compulsif
Personnalité évitante Personnalité « phobique » Anxiété des situations sociales et leur évitement Timidité, inhibition Emotivité, état d’alerte permanent Limites avec la phobie sociale
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE LA VIE SEXUELLE Objectifs du cours 1. Savoir définir la vie sexuelle 2. Bien décrire les aspects psychologiques généraux de la vie sexuelle 3. Connaître les effets psychologiques particuliers de menstruation, de la grossesse et de la ménopause sur la sexualité de la femme 4. Décrire les modifications sexuelles et génitales devant la puberté 5. Connaître les aspects de la vie sexuelle durant la crise du milieu de la vie et chez le sujet âgé 6. Connaître l’impact de certains événements de la vie sur la sexualité
I. Introduction et Définition Tabou ++ Conduite instinctuelle Rôle ++ de la pulsion de la vie (Eros) Perpétuation de l’espèce Sexualité harmonieuse (signe de bonne santé du couple) Réussite de la vie du couple Définition : La vie sexuelle chez l’homme est une conduite élaborée répétitive, faisant intervenir différents facteurs : Neurologiques Psychologiques Socioculturels Elle est régie par des pensées, des affects et surtout par une organisation fantasmatique
II. Aspects généraux de la vie sexuelle 1. Conduite instinctuelle Elaborée Hautement socialisée Conditionnée par plusieurs facteurs : Biologique (corps) Procréation Psychoaffectifs (affects) Erotisme Socioculturels (règles, tabous) Loi
2. Organisation fantasmatique Fantasme : Tout scénario imaginaire traversant la tête vont faire naître un désir (accomplissement d’un désir)
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Sensations et émotions : envie, plaisir, satisfaction, honte, culpabilité Exécutoire / pulsion libidinales : levée de la tension, agressivité, culpabilité Rapprochement et attraction sexuelle
3. Aspects psychologiques / couple ++
Dynamique relationnelle (entente,…) Attentes du partenaire Croyances, savoir sur la sexualité Conflits permanents : Usure érotique Troubles sexuels mésentente
4. Acte sexuel : 4 étapes +++ a. Préliminaire : Désir ++ Stimuli externes (Vue, Odorat, Bouche) Attraction entre partenaires Accomplissement de l’acte sexuel Erection chez l’homme Lubrification vaginale chez la femme
b. Excitation, Coït : fantasme Effets puissants de stimulation
c. Orgasme, acmé de plaisir Satisfaction, volupté
d. Résolution Relâchement Apaisement
5. Troubles sexuels : 3 types a. Dysfonctionnements sexuels
Désir et excitation / dysfonction érectile Orgasme / anorgasmie Sensibilité, douleurs / dyspareunies Vaginisme o Malentendu et désintérêt / couple !
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] b. Paraphilies Déviations sexuelles Dans le choix de l’objet (pédophilie,…) Dans l’acte sexuel (sadisme,…)
c. Troubles de l’identité Transsexualisme Travestisme
III. Les grandes étapes de la vie génitale chez la femme 1. Cycle menstruel Syndrome prémenstruel : douleurs et troubles émotionnels Aménorrhée grossesse ! Stress sinon : dépression
2. Grossesse Sentiment de maternité Altruisme, sacrifice Père, accès à la paternité, jalousie ! Tendresse augmente sensualité ±
3. Contraception Fantasme de la pilule modification du désir Stérilet corps étranger / gène !
4. Ménopause Bouleversement psychologique Deuil parfois dépression Bouffées de chaleur + sécheresse vaginale difficultés sexuelles
IV. Puberté et adolescence Remaniements, Changements. Passage de l’enfance au statut adulte
1. Poussée somatique, physique
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Transformation hormonale Apparition des caractères sexuels II
2. Poussée psychique : « crise »
Développement de l’instinct hétérosexuel Maîtrise ± de l’activité autoérotique Culte de la virilité garçon Réviviscence des reliquats œdipiens Angoisse, culpabilité Résolution des conflits Autonomisation et individuation Accès au stade adulte orientation et choix socioprofessionnel
3. Comparaison entre garçon et fille Instinct sexuel +++ garçon (virilité) Préoccupation du corps +++ fille (féminité, élégance)
V. Sexualité et âge Débute avec la puberté Continue à l’âge adulte Se prolonge toute la vie
1. Crise du milieu de la vie Déclin de la performance Déception, voire dépression Tentative de récupérer une virilité chez l’homme Aphrodisiaque, Viagra ! La ménopause chez la femme difficulté (baisse des hormones, bouffées de chaleur)
2. Sujet âgé Processus d’involution Déclin qualitatif et quantitatif / acte sexuel Moins violent Plus élaboré Tout échec : Vécu de dévalorisation Pérennise l’échec / cercle vicieux Tendresse +++, compréhension Vie sexuelle harmonieuse
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] VI. Impact de certains événements 1. 2. 3. 4.
La stérilité filiation !!++ La maladie : grave, chronique Les situations particulières : drames ! Trauma Autres Les ruptures (divorce,…) Veuvage L’harcèlement sexuel,…
Conclusion Connaissance des aspects psychologiques de la vie sexuelle Réussite du couple Meilleure prise en charge des difficultés sexuelles
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LA RELATION MEDECIN-MALADE I. Introduction La rencontre médecin malade a pour objectif d'établir un diagnostic / thérapeutique Ces processus apparaissent purement techniques, mais en fait, il est imprégné de plusieurs implications psychologiques et affectives que le médecin ne peut pas ignorées, mais par contre, il doit les comprendre et les mettre en évidence pour bien traiter son malade Alors la relation médecin / malade est une relation duelle, dans laquelle le médecin et le patient occupent des statuts bien différents
II. Statut du malade et du médecin A. Le statut du malade L’exemption de la responsabilité : au cours et du faite de sa maladie, le malade a le droit d’être exempté des responsabilités familiales, sociales et professionnelles. Ceci implique le droit à un certificat médical exemptant de ses responsabilités Le droit à l’aide : cette aide est d’autant médicale (par les soins) que sociale et économique Le libre choix du médecin : est un élément de base de la relation médecin-malade Le droit à la dignité : les soignants et la société ont le devoir de préserver la dignité du malade qui se trouve en état de faiblesse, de dépendance, privé de ses capacités de décision et parfois de discernement L’obligation de désirer la guérison L’obligation de coopérer à son traitement : c’est une résultante logique sinon le malade perd son droit
B. Le statut du médecin La compétence technique : ce qui implique l’obligation d’une formation continue et d’un recyclage L’attitude universaliste : le médecin a l’obligation de soigner toute personne sans considération de la race, du sexe, de sa nationalité, de la religion, de ses opinions…etc.
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] La spécificité fonctionnelle : le médecin doit recueillir tout ce qui est nécessaire pour le diagnostic et pour le traitement même dans la vie intime du malade, et a le droit par conséquent de l’examiner physiquement et ce a pour corollaire le respect du secret médical La neutralité affective : l’absence du lien affectif et émotionnel entre le médecin et le patient pour la meilleure objectivité et le meilleur soin du malade Le désintéressement : le médecin ne doit pas mettre en profil sa position dominant par rapport au malade pour un intérêt quoi qu’il soit La relation médecin-malade est une relation inégale, hétérogène et asymétrique ; basée sur le rapport être souffrant qui demande de l’aide / être possédant des connaissances spécifiques, des compétences mécaniques, le savoir faire… Cette relation ce déroule le plus souvent dans une atmosphère de confiance, de coopération, d’aide et d’estime Mais parfois elle peut aboutir à des malentendus, à des mécontentements, voire une agressivité de la part du parient, soit parce que le malade aurait surestimé les pouvoirs réels du médecin, soit le médecin aurait négligé les besoins affectifs et psychologiques du malade, soit les deux
III. Les particularités de la relation médecin-malade Au cours d’une consultation médicale, le patient est souvent inquiet, sensible et éprouve des affects envers le médecin lequel à son tours va sentir des affects à l’égard du malade On qualifie de transferts les affects et les attitudes du malade envers le médecin, et de contretransfert les contre-attitudes du médecin envers le malade Ces attitudes et ces affects dépendent d’une part de la situation de consultation, et d’autre part des personnalités du patient et du médecin
IV. Les différents types de relations médecin-malade Les types de relations médecin-malade sont déterminés par nombreux facteurs : Le contexte culturel Le type de la maladie La personnalité du malade et son mode de réaction psychologique face à la maladie La personnalité du médecin Trois types particuliers de relations médicales ont été identifiés en fonction du degré d’activité ou de passivité du patient et du malade
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Type I Activité du médecin / passivité du malade On les voit dans certaines situations graves dans lesquelles le malade est inconscient et dans l’incapacité de réagir. Par exemple le coma, les accidents graves, les interventions chirurgicales… En dehors de ces situations, et surtout dans les pays à bas niveau socioculturel, ce type de relation peut caractériser d’autres situations médicales dans lesquelles le médecin est perçu comme un être tout puissant magique, capable de trouver une solution à tous les maux
Type II Activité du médecin / coopération du malade C’est à ce niveau qu’a lieu la plupart des actes médicaux La coopération du patient dans l’investigation et le traitement, et le patient va exécuter les prescriptions et les indications du médecin
Type III Participation d’être réciproque du médecin et du patient Le médecin fait participer activement le malade à sa décision et à sa prise en charge, en lui transmettant une partie de son savoir faire Ce modèle est utile surtout dans les maladies chroniques (par exemple le diabète) Ce sont des situations médicales différentes, et c’est au médecin de savoir promouvoir le type de relation adéquate à établir en fonction de la nature de la maladie, du moment évolutif de la maladie mais aussi en fonction de la personnalité du malade et de son mode de réaction à la maladie
V. L’action psychologique du médecin « Le médicament le plus fréquemment utilisé en médecine générale est le médecin lui-même » (Balint) Le médecin est une dimension psychologique extrêmement importante Au fait, consciemment ou inconsciemment, le médecin par sa seule attitude va apporter une action thérapeutique indépendamment de ses connaissances scientifiques et de ses prescriptions Une amélioration voire une guérison du patient avant même de commencer la prise du traitement L’évolution est le pronostic de certains maladies chroniques dépendent de la qualité de la relation psychologique médecin-patient
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Toute explication et soutien psychologique par le médecin peut réduire l’anxiété du patient et permettre une meilleure observance du traitement et du régime Toutes ces situations témoignent de l’extrême importance des attitudes psychologiques du médecin et de la qualité de communication entre le médecin et le patient Il est important pour le médecin de donner au patient des informations claires, suffisantes et adéquates en fonction de ses désirs et de sa personnalité Il est aussi important de montrer un intérêt naturel et spontané pour ses problèmes, c’est ce qu’on appelle l’empathie +++
VI. Les aspects psychologiques de la consultation médicale L’objectif d’une consultation médicale est de « comprendre les plaintes, les symptômes et les signes physiques du malade, et les intégrer dans un tableau cohérent » (Balint) Le malade vient à la consultation médicale pour soulager ses souffrances et demander de l’aide La consultation médicale comprend plusieurs aspects psychologiques et parmi les plus significatifs : le choix du médecin, les motifs de consultation, l’anamnèse, l’examen physique, les examens complémentaires, la formulation du diagnostic et la prescription
1. Le choix du médecin Les motivations qui déterminent le choix d’un médecin sont importantes pour la future relation médecin-malade Le patient peut être orienté vers un médecin par l’avis d’un ami, d’un généraliste, par les titres ou la renommée du médecin, ou tout simplement par contrainte Le climat de l’accueil et les honoraires jouent aussi un rôle
2. Les motifs de consultation En général, les troubles exprimés par le malade sont vagues et peu précis. Souvent, ces troubles exprimés constituent les motifs réels de consultation, mais dans d’autres cas, les symptômes et les signes rapportés par le malade expriment une souffrance d’une autre nature non exprimée de manière directe Par exemple une céphalée, une lombalgie, des gastralgies, peuvent être le motif invoqué par le patient pour exprimer son désarroi psychique et affectif ou bien une maladie dont il n’ose pas parler Il est très important pour le médecin d’écouter les motifs de consultation du patient et d’essayer de comprendre leur sens
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] En pratique médicale quotidienne, 20 à 30% des patients qui consultent pour des symptômes d’allure organiques sont plutôt des patients qui ont des malaises psychoaffectifs, ce qu’on appelle les troubles fonctionnelles L’absence d’organicité, du caractère fonctionnel et de troubles ne veut pas dire que le malade ne souffre pas
3. L’anamnèse Elle vise le recueil du maximum des données et de renseignements pour aider au diagnostic La bonne conduite d’une anamnèse implique la compétence technique du médecin. Et là, le médecin est soumis à une double contrainte, parce que : D’une part il doit favoriser l’expression libre et spontanée des troubles du patient, ce qui peut nécessiter beaucoup de temps Et d’autre part il a un temps limité et doit sanctionner sa consultation par un diagnostic et par un bon traitement En général, une bonne anamnèse va se dérouler en 2 temps : Un premier temps libre et spontané, Et un deuxième temps systématique et directif
4. Les examens complémentaires Il est souhaitable de ne demander que les examens appropriés, et d’éviter les examens inutiles qui peuvent être demandés par le malade Il faut commencer par les examens les moins agressifs et donner des explications claires et concises par rapport au pourquoi des examens
5. Le diagnostic Que faut-il dire au malade et comment ? Cela dépend de la nature de la maladie et surtout de la personnalité du malade En général, le médecin doit dire au malade tout ce qui peut être utile pour la future coopération au traitement et pour diminuer l’anxiété du malade, au particulier dire au malade le nom de sa maladie Le médecin doit utiliser des termes clairs, accessibles et compréhensibles et répondre à l’ensemble des questions posées par le patient
6. L’ordonnance Elle doit être établie de manière ferme et sure, en prescrivant le moins de médicaments possibles en expliquant de façon très claire les indications et le pourquoi des prescriptions
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
L’ETHIQUE MEDICALE I. Introduction Ethique Un terme très à la mode Inflation +++ dans le discours professionnel mais aussi publique, médiatique, politique, économique, commercial, financier… Tout le monde revendique cette « nouvelle ( ?) Vertu » pour valoriser ses activités Souvent « éthique » est utilisée pour signifier « l’honnêteté »
II. Définition de l’éthique Etymologiquement le mot « éthique » vient de la racine grecque « ethos » et avait deux sens : « La tenue de l’âme » (Platon) Le bien, la vertu, la morale « La juste place de toute chose » (Aristote) Les conduits, les mœurs, ce qu’il convient de faire en pratique L’éthique peut se définir comme la recherche personnelle d’une sagesse de l’action C’est l’ensemble des principes moraux qui sont à la base d’une action spécifique de quelqu’un Différence entre l’éthique et La morale Le droit La déontologie Les recommandations La responsabilité
III. L’éthique et la Morale La morale Morale a pour racine la traduction latine moralis (Ciceron) d’ethos C’est l’ensemble des règles pratiques de conduite qui doivent diriger l’activité libre de l’homme d’une façon absolue et universelle C’est la science du bien et du mal C’est l’ensemble de nos devoirs La morale commande : sa voie est l’obéissance Sa finalité est la « sainteté » Pour beaucoup, éthique et morale ont la même acceptation et désignent les mêmes concepts D’autres opposent L’éthique comme la réflexion individuelle sur les principes pour l’action
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Et la morale comme l’ensemble des règles pratiques pour le comportement En d’autres termes L’éthique est un élément d’appréciation personnelle Et la morale un code collectif
IV. L’éthique et le Droit Le droit S’appuie sur les codes Définit le légal et l’illégal (lois) Caractère obligatoire Protège l’individu et la société Universel
V. L’éthique et la Déontologie La déontologie S’appuie sur un code spécifique Définit et régit les règles d’exercice d’une profession (normes) Délimite les sphères de compétence Fixe les responsabilités
VI. L’éthique et les Recommandations Les recommandations S’appuient sur les chartes, les conventions, les conférences et consensus… (nationales et / ou internationales) Définissent des règles et des principes fondamentaux et universels de lignes directrices de conduite N’ont pas toujours force de loi
VII. L’éthique et la Responsabilité La responsabilité C’est l’obligation de répondre de ses actions, de s’en porter garant et d’en supporter les conséquences La responsabilité est juridique (droit, obligations) La responsabilité est éthique (devoir d’agir, décision agissante)
VIII. L’éthique fondamentale Ethique fondamentale Niveau de réflexion philosophique sur les morales et les moralités Antiquité grecque Hérode Hippocrate
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Socrate Aristote Platon Plutarque Antiquité romaine Galien Cicéron Médecine arabe Ibn Sina Ibn Rochd Ar Razi Ishaq Ibnou Imrane Philosophie moderne Montaigne Descartes Pascal Spinoza Rousseau Kant
IX. L’éthique appliquée L’éthique appliquée Ce qui convient de faire pour tendre vers le bien dans un champ d’application particulier L’éthique médicale C’est l’éthique appliquée à la médecine C’est une réflexion et une décision individuelle résultant de la recherche de ce qu’il convient de faire pour tendre vers l’action donne en médecine
X. La bioéthique Les origines de la bioéthique Terme inventé en 1971 par Van Reansselear Potter (cancérologue) qui le définit comme « la science de la survie » Son objectif était d’allier la science des systèmes vivants et les valeurs humanistes Le mot a rapidement changé de signification « Ensemble des problèmes moraux posés à la biologie et à la médecine » André Helleger, Kennedy Institut of Ethics « Etude systématique de la conduite humaine dans les sciences de la vie et de la santé quand une telle conduite vient à être examinée à la lumière des valeurs et des principes moraux » Encyclopedia pf bioethics La bioéthique recouvre
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] L’éthique médicale Ethique clinique Ethique de la recherche Ethique des techniques L’éco éthique
Les bases de l’éthique médicale S’agissait d’une réflexion personnelle pour une action bonne pour le malade, l’éthique médicale n’a pas de règles préétablies, ni de codes ni de recettes « prêtes à l’emploi », cependant elle participe d’un certain nombre de principes
Les principes de l’éthique médicale 1. La vertu
Exprime la force et la volonté Disposition à accomplir le bien Sagesse, courage, justice Humilité, pardon, charité, abnégation
2. Les valeurs
L’altruisme Le respect de la personne La solidarité L’empathie
3. Le principe d’autonomie Libre choix du soignant par le soigné Le droit à l’information Le consentement : tout acte proposé à autrui est subordonné à son acceptation en toute liberté
4. Le principe de bienfaisance L’action doit tendre vers la réalisation du bien du soigné Dans l’action médicale, le bien devrait correspondre à ce qui permet de gérer au milieux le potentiel de santé du soigné
5. Le principe de non malfaisance Respect de la sacralité de la vie Respect de l’intégrité physique et psychique Rapport bénéfice / risque : Le bénéfice d’une action doit l’emporter sur les risques pour le soigné
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 6. Le principe de connaissance Obligation de savoir Devoir de recherche Devoir de progresser dans ses connaissances
7. Le principe de compétence L’action ne doit être proposée que dans les domaines où l’on a été formé Nécessité de maîtrise des connaissances et de pratique Nécessité de connaître et reconnaître ses limites
8. Le principe de cohérence Impératif d’agir en conformité avec les obligations d’ordre scientifique, légal et économique L’action rationnelle peut être en contradiction avec les dimensions psychologiques et socioculturelles concernant aussi bien le soignant que le soigné
9. Le principe de confidentialité
Secret médical Discrétion Obligation de réserve Respect de l’intimité de la personne Protection de la vie privée
10.
Le principe de fidélité
Constance Respect des engagements Obligation pour le soignant de ne pas rompre le contrat de soins de son seul fait
11.
Le principe d’honnêteté
Conscience, sincérité Droiture, intégrité, probité Désintéressement Incorruptibilité Neutralité
12.
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Le principe de justice
PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
Légalité Equité Respect des libertés et des droits de chacun Non discrimination
13.
Le principe de précaution
Prudence Réserve Gestion optimale du risque
14.
Le principe de prévoyance
Clairvoyance Evaluation du risque de toute action médicale Prévision
15.
Le principe de protection
Dignité Faiblesse Vulnérabilité Incapacité Droits
16.
Les textes de références +++
Les textes de référence constituent la seconde assise de l’édifice éthique en médecine Recommandations et chartes internationales à vocation universelle Règlements nationaux Lois internationales Serment d’Hippocrate et de Genève (amendement de Venise 1983) Code de Neremberg (1947) Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948) Déclaration d’Helsinki (1964) Déclaration de Tokyo (1975) Déclaration de Lisbonne (1981) Directives de Manille (1981) Directives de Hong Kong (1989) Chartes de l’Enfant Hospitalier (1992) Déclaration de Bali (1995) Convention Européenne des Droits de l’Homme (1997) Déclaration sur le génome humain (1997) Charte de la Terre (2000) Déclaration d’Edimbourg (2000)
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Ces textes s’attachent aux principes d’autonomie, au respect de l’Homme, et encore plus particulièrement au consentement du malade
L’éthique clinique – L’éthique du soin L’éthique clinique est évoquée pour la première fois en 1976 par Joseph Flechter Ethique clinique se préoccupe des conflits et des cas de conscience soulevés par la pratique de la décision médicale du soin Elle se vit au quotidien « au lit du malade » La majorité des situations que nous vivons ne posent heureusement pas de questions éthiques majeures Il suffit de remplir sa mission de soignant avec le plus de compétence professionnelle possible « éthique de compétence » Il existe cependant des situations qui apparaissent insolubles avec 3 caractéristiques : La situation est singulière Aucune norme, procédure, protocole ne peut répondre à la question La situation peut s’exprimer sous la forme d’un conflit de valeur ; d’un dilemme éthique Les réponses ne correspondent jamais à des vérités révélées ou à des recettes toutes prêtes à appliquer à des situations rencontrées L’éthique clinique se situe dans le raisonnement médical et dans la réflexion qui guide notre décision « L’éthique clinique est le jugement de la valeur de la décision médicale de soin » Guy Llorca, Du raisonnement médical à la décision partagée L’éthique clinique a pour finalité la décision médicale La décision médicale engage la conscience du médecin S’interroge sur l’éthique clinique (…) Elle doit reposer sur des fondements solides et sur les principes Elle pousse à prendre compte toutes les démentions de la décision médicale de soin et nous indique la valeur de nos décisions
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
L’éthique de la recherche I. Introduction – Définition La recherche est une approche de la médecine différente par sa finalité de l’exercice du soin Il ne s’agit plus d’appliquer un protocole d’action mais de savoir si un protocole est valable Sa finalité est de comprendre pour améliorer les actions et les pratiques de soins Cette démarche vise à partir de la validation de faits observés à établir une loi scientifique généralisable Malheureusement, ces intentions nobles (…)
II. Légitimité Il ne suffit pas qu’une question soit posée par un chercheur pour qu’elle soit légitime et recevable Toute recherche qui implique l’homme doit être l’objet d’un protocole précis et rédigé permettant une analyse de bien fondé Les critères de recevabilité sont : Justification de la recherche La méthode
III. Bénéfice attendu Cette notion dépasse les intentions du chercheur et s’intéresse au sort de la personne qui se prête à la recherche
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Il est de 2 types : Direct : le malade peut tirer directement un bénéfice de la thérapie Indirect : à travers la formulation d’une théorie qui va profiter au malade par la suite
IV. Consentement Question fondamentale et complexe Question posée avec le code de Nermberg Il doit être exprès, libre et éclairé
a. Exprès Il doit être formel et traduit implicitement la volonté Problème dans les situations d’urgence et pour les personnes incompétentes (enfant, comateux, analphabète, débilité mentale, troubles psychiatriques sévères)
b. Libre Il doit être obtenu en dehors de toute crainte directe ou indirecte (dépendance) Recommandation : dissocier l’investigateur de la personne qui recueille le consentement
c. Eclaire Il doit être donné en toute connaissance de cause Nécessité de la note d’information qui doit être claire, explicite et sans ambigüité
V. Le profil Par : L’humanité Les chercheurs Les produits financiers
VI. Les lois Lois encadrant la recherche bio médicale Guide de bonne pratique dans la recherche bio médicale
Au Maroc La loi de la protection de personnes dans la recherche bio médicale L’institutionnalisation de l’éthique
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
L’institutionnalisation de l’éthique médicale I. L’institutionnalisation de l’éthique médicale C’est à travers les problèmes liés aux recherches médicales que les premières questions de bioéthique ont été posées Les premières comités d’éthiques ont été créées pour valider des protocoles de recherche et pour pouvoir les publier dans les revues de médecine Procédure d’AMM = Autorisation de Mise sur le Marché L’éthique médicale n’est pas une science ou une discipline structurée qui peut être enseignée Par nature et / ou par obligation, tout médecin a une réflexion éthique (…) (…) le médecin peut et doit s’entourer de l’avis de personnes de sensibilités diverses pour un avis indépendant et par une aide à sa réflexion Question fondamentale Décisions complexes et conflictuelles Recherche
II. Les comités d’éthique
Indépendance Pluridisciplinarité Multisectorialité Pluralité des opinions et es sensibilités Avis consultatifs
III. Comités nationaux d’éthique (y en a une seule par pays) Progrès des sciences, de la biologie, de la génétique, de la nouvelle technologie et des sciences humaines Evolution des sociétés et des mœurs Evolution des lois Leur objet est de dissocier de la pratique et de la recherche médicale quotidienne Génome humain, Assistance médicale à la procréation, Multiplication génétique, Clonage, Thérapies géniques, Greffes, Biotechnologie, Banques de données, Mort, Euthanasie, Médecine, Religion, Droit, Société, Informatisation des données de santé, Marchandisation du corps humain… etc. Cette comité répond de façon philosophique à ces problèmes
IV. Comités d’éthiques des soins Progrès de la médecine
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Progrès thérapeutique Evolution des formes de prise en charge Elles s’occupent de : Choix et décision d’acte complexe et conflictuel Bienfaisance et non malfaisance Consentement Secret médical et confidentialité Information au malade et à l’entourage Relation patient / soignant (s) Soins palliatifs Soins intensifs Soins terminaux Principe de précaution …etc…
V. Comités de protection des personnes Protection des personnes et recherche biomédicale Conventions internationales Lois et déontologie médicales S’occupent de : Recherche et expérimentation sur l’Homme Légitimité de la recherche Bénéfice direct et indirect Information Consentement éclairé Respect du droit et de la déontologie CV et compétence Méthodologie et protocole Surcoûts Assurances Conflits d’intérêt … etc…
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LA MEMOIRE I. Définition – Généralité Mémoire : persistance de l’Apprentissage au cours du temps par le biais du stockage et du rappel de l’information Elément de base des activités mentales de la personnalité, de la vie Intérêt depuis la haute antiquité (-2500 ans) A partir des années 50 : progrès important grâce au traitement de l’information intelligente artificielle, neurosciences Accroissement des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, parkinson…) et vieillissement de la population Regain d’intérêt et de travaux La mémoire est la capacité D’intégrer l’information dans le cerveau (Encodage) De les conserver (Stockage) De les retrouver (Rappel) Encodage : traitement de l’information permettant de l’introduire dans le système de mémoire Stockage : maintien de l’information encodée au fil de temps Rappel : processus permettant de récupérer une information dans le système de stockage mnésique
II. Les types de la mémoire
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 1. L’information immédiate (Empan) Quantité d’information que le sujet peut fixer après une seule représentation Capacité : rapide, limitée et très éphémère
2. La mémoire récente ou à cours terme Fixation, Antérograde Mémoire qui est éphémère Très fragile et sa durée est de quelques heures à quelques jours Dépend de la motivation, de la valeur affective, du stimulus et de la répétition Très vulnérable aux agressions du cerveau comme les intoxications, les infections, les traumatismes crâniens, les accidents vasculaires… Son trouble le plus typique (amnésie de fixation ou amnésie antérograde) est observé dans le syndrome de Korsakoff La mémoire de travail : nouvelle conception de la mémoire à court terme qui implique un traitement actif et conscient des informations entrantes, auditives et visuelles / spatiales, ainsi que des informations rappelées au niveau de la mémoire à long terme
3. La mémoire à long terme D’évocation, Rétrograde Souvenirs consolidés, durables, codés, organisés, stockés Peuvent être restitués et redevenir dans le champ de la conscience (volontairement ou involontairement) longtemps après avoir été mémorisés Permet l’apprentissage Les troubles de la mémoire à long terme (amnésie d’évocation ou amnésie rétrograde) sont particulièrement observés dans les syndromes démentiels dont ils constituent les manifestations majeures La mémoire à long terme est très complexe et elle comporte plusieurs formes
a. La mémoire déclarative, directe ou explicite Tous les souvenirs qu’on peut évoquer de façon volontaire et directe Deux sous-types : Mémoire épisodique : mémoire autobiographique, intéresse l’histoire personnelle de l’individu. Comporte le souvenir d’événements précis, spécifique du vécu de l’individu (mémoire narrative) Mémoire sémantique : souvenirs qui concernent l’apprentissage, le savoir, la culture, et tout ce qui est indépendant de l’expérience vécu de l’individu
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] b. La mémoire procédurale, indirecte ou implicite Souvenirs qui ne peuvent pas être évoqués de façon directe
III. Neuroanatomie de la mémoire Structures impliquées dans :
1. La mémoire immédiate La réticulée et tronc cérébral Le cortex profond
2. La mémoire récente Circuit de PAPEZ = Hippocampo – Mamillo – Thalamo – Cingulaire
3. La mémoire à long terme Les aires associatives Le néocortex
IV. La neurophysiologie et la neurochimie 1. La mémoire à court terme Mécanisme électrophysiologique Marquage neuronal, traces électriques Fragile, peut être effacé par toute agression du cerveau
2. La consolidation de l’information Codage bioélectrique Modification de la configuration des neurones cibles aboutissant à une codification structurelle Croissance neuronale au niveau des dendrites avec mise en place de nouvelles synapses
Codage neurochimique (ARN) Le support de la mémoire à long terme est l’ARN Le message électrique entraîne une modification de la structure de l’ARN contenu dans l’axone et le corps cellulaire ce qui provoque une synthèse de protéines codées qui seraient le support de stockage des souvenirs
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 3. La neurochimie
Acétylcholine +++ Noradrénaline Sérotonine Neuropeptides
V. Les facteurs de la mémoire Les processus de la mémoire sont influencés par plusieurs facteurs
1. L’âge La maturation du cerveau Sujets très jeunes ou très âgés : capacités mnésiques inférieures à un sujet adulte jeune, âge idéal pour les meilleures performances de la mémoire est l’âge adulte jeune (20 – 40 ans)
2. L’intégrité neuroanatomique et neurophysiologique Les lésions cérébrales et les troubles neurophysiologiques affectent plus ou moins gravement la mémoire en fonction de leur importance (anoxie cérébrale, traumatisme crânien, troubles métaboliques, encéphalopathies, troubles psychiatriques graves…)
3. La motivation et la coloration affective Une information qui intéresse le sujet est mieux retenu que celle qui le laisse indifférent
4. Le niveau de vigilance et d’attention 5. L’intelligence Permet une intégration des souvenirs et leur utilisation d’une façon synthétique
6. L’apprentissage « La qualité d’informations dont on se souvient dépend du temps d’apprentissage » « La répétition de l’information va progressivement aider à mieux capter, renforcer et mémoriser l’information »
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] L’apprentissage dans lequel le sujet est acteur permet de mieux mémoriser que celui dans lequel il est spectateur « L’esprit met du temps à oublier ce qu’il a mis du temps à apprendre »
VI. Exploration de la mémoire 1. Exploration clinique Entretien avec le malade : exploration de la mémoire pour les événements qui le touchent particulièrement en essayant de faire ressortir les événements récents et les événements anciens On explore également la mémoire au niveau des connaissances acquises
2. Exploration psychométrique Objectif : quantifier les performances mnésiques du sujet Tests étalonnés et standardisés selon l’âge et le mileu culturel
VII. Troubles de la mémoire 1. Amnésies
Troubles de la mémoire les plus fréquents Déficit de la mémoire Sujet incapable de restituer une information Plusieurs types d’amnésies : Amnésie de fixation (pour les événements récents) Amnésie d’évocation (pour les événements anciens) Amnésie mixte ou globale (fixation et évocation sont touchées)
2. Hypermnésies Exaltation de la mémoire Observées dans certaines pathologies psychiatriques comme l’accès maniaque ou à la suite de la prise de certains toxiques
3. Dysmnésie Distorsions de la mémoire
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE L’HANDICAP I. Introduction Malgré le progrès scientifique, l’handicap reste fréquent Il implique des aspects psychologiques tant au niveau de l’handicapé qu’au niveau de son entourage La prise en charge de l’handicapé nécessite une intervention multidisciplinaire : médico-psychologique, social, éducative
II. L’handicap 1. Définition Ce terme désigne une incapacité définitive ou partielle qui peut être physique et / ou mentale limitant ainsi l’autonomie et diminue ses possibilités d’action
2. Les formes de l’handicap Il existe plusieurs formes de l’handicapé : Physique Mental Handicap mixte
3. Les causes Les causes sont nombreuses Certaines causes peuvent être innées donc génétiques ou héréditaires ou bien acquises Parfois les causes sont indéterminées
III. Les aspects psychologiques de l’handicap Les aspects sont diverses et concernent l’handicapé et / ou son entourage
A. Au niveau de l’handicapé Les répercussions et les aspects psychologiques sont d’autant plus importants qu’il s’agit d’un handicap d’intensité modérée et grave, d’un adulte lui-même responsable d’une famille, d’une personnalité psychologiquement fragile
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 1. Situation de l’handicapé et ses implications Etre handicapé signifie Etre en situation de faiblesse et d’invalidité avec sentiment de manque et de défaut, un sentiment d’être marginalisé, sans avoir les même chances que tout un chacun Etre en situation de dépendance avec besoin d’être assisté sur le plan physique, psychologique et social
2. Conséquences et réactions psychologiques de l’handicapé Les réactions psychologiques de l’handicapé sont variables Au début, il y a une difficulté d’accepter le diagnostic avec Recours à la pensée magique pour conjurer le sort Recours à d’autres investigations et à des consultations dans d’autres pays Après cette étape, on assiste à une acceptation et à une adaptation à cette nouvelle situation Ceci nécessite un travail de deuil et d’acceptation Sans cette adaptation et ce travail de deuil, des décompensations sont possibles avec apparition de manifestations psychologiques à type d’irritabilité, d’anxiété, de dépressivité, voire même des tentatives de suicide Des manifestations physiques peuvent apparaître suite à cette situation de stress et qui signifie la souffrance psychique : aménorrhée, RCH (Rétro Colite Hémorragique), chrone, psoriasis,…etc.
B. Au niveau de l’entourage Les répercussions de l’handicap sont d’autant plus importantes qu’il s’agit d’un enfant, d’un handicap mental ou mixte
1. Au niveau de la famille Elle peut présenter les mêmes réactions de l’handicap précédemment cités avec des difficultés de croire le diagnostic au début puis acceptation après un travail de dur L’handicap de l’enfant perturbe surtout le système familial avec déception des parents, culpabilité, implication sur la fratrie, elle met à rude épreuve le système de fonctionnement familial Deux éventualités sont possibles : Soit le système social est souple et autorise une adaptation et un travail de deuil réussi ; Soit le système familial est rigide, c’est-à-dire n’autorise pas ou ne facilite pas le réarrangement et on assiste à un rejet, à une agressivité, à une séparation ou au contraire, une surprotection
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 2. Au niveau de la société Elle peut réagir comme la famille, tantôt rejet tantôt surprotection, et cela en fonction des conditions sociales, économiques, culturelles et religieuses
IV. Le rôle du médecin Le rôle du médecin vis-à-vis d’un handicap est de : Préparer l’annonce du diagnostic après avoir être sur de ce dernier, avec une explication simple et réaliste Il faut aider en déculpabilisant et en offrant une écoute bien vaillante aussi bien pour l’handicapé que pour son entourage Accompagner l’handicapé et son entourage proche dans le processus de réaménagement psychologique afin que le travail de deuil se passe normalement Une approche multidisciplinaire peut s’avérer adaptée dans la prise en charge de et l’accompagnement, offrir l’opportunité à l’handicap et à sa famille aux consultations, aux orientations, à l’intégration afin que l’handicapé ne soit pas marginalisé
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT Le vieillissement ou sénescence n’est pas en soi une maladie Il faut le distinguer de la sénilité qui comporte plusieurs aspects psychologiques Dans la pratique médicale, la gériatrie est de plus en plus d’actualité et le médecin doit connaître les différentes modifications survenant à cette période afin de mettre en place une stratégie d’accompagnement
I. Les modifications au cours du vieillissement Pendant cette période, la personne va connaître un bouleversement de son statut social, une baisse des performances intellectuelles, une diminution ou une modification physique et affective
A. Sur le plan physique En dehors de toute maladie, on assiste à une diminution de la sensorialité avec une mauvaise vision, audition, une faiblesse musculaire et une fatigabilité Les modifications provoquent un sentiment de tristesse
B. Les modifications intellectuelles Ces modifications se font en général dans le sens de la diminuer avec une difficulté de concentration, mais peuvent poster également sur la capacité de synthèse et de jugement
C. Les modifications du statut social Rétrécissement de l’espace vital, la retraite marque une période de limitation des activités, éloignement et l’indépendance des enfants, parfois la perte du conjoint, tout cela engendra un sentiment d’abandon et de solitude Chez certains personnes âgés, la retraite peut engendrer une nouvelle situation conjugable, les époux se trouvent dans une sorte de face à face auquel ils ne sont pas habitués / préparés Ceci peut provoquer l’éclatement des conflits jusque la latent Par ailleurs, la perspective de mort et la conscience de vivre la fin de son existence imprègne la vie quotidienne et le vécu affectif du vieillard
D. Les difficultés matérielles
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Ces difficultés accentuent les sentiments d’insécurité et de dévalorisation sociale Ceci conduit souvent le vieillard à une exagération de l’attachement aux symboles de puissance : l’autorité, l’argent, …etc.
E. Les modifications affectives 1. La dépression Elle est fréquente à cet âge prenant souvent le masque somatique avec demande importante de soins ou au contraire un laisser aller
2. La diminution de l’activité sexuelle Cette modification vient s’accentuer le sentiment d’infériorité, d’atteinte à la fierté et à l’estime du soi Par ailleurs, l’entourage des personnes âgées n’admet pas ma persistance d’un réel désir sexuel e qui cause un grand conflit familial
II. La maladie à l’âge avancée L’apparition d’un symptôme chez le vieillard permet rapidement l’évocation d’une question angoisse : « est ce la fin de ma vie ? » Cette perspective va engendrer de types de comportements Soit la négligence de la maladie avec refus de consultation médicale ; Soit une demande persistante et répétitive de consultation Certains symptômes comme l’incontinence sphinctérienne est vécu d’une manière catastrophique
III. Rôle du médecin face à la personne agée L’attitude du médecin doit être adaptée au différentes modifications avec une bonne compréhension de leurs aspects psychologiques La prise en charge du vieillard devrait se faire en milieu angulaire sauf les cas d’urgence Les examens complémentaires doivent être limités Les traitements prescrits doivent tenir compte des commorbidités physique et psychiques L’accompagnement psychologique, le soutient familial et les techniques de réassurance sont nécessaires La coopération généraliste-spécialiste est nécessaire pour une meilleure prise en charge
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE LA DOULEUR Objectifs 1- Bien définir la douleur en citant des formes d’illustration. 2- Décrire les effets psychopathologique de la douleur aigue et chronique. 3- Décrire les effets comportementaux de la douleur aiguë et chronique.
I. Introduction- Définition
Motif fréquent de consultation. Signal d’alarme préjudice possible. Toute Douleur: Retentissement physique et psychologique Douleur chronique: Gravité/pronostic Difficultés de prise en charge.
Définition : Expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle et décrite en fonction de cette lésion. Exemple Douleur aiguë: Colique néphrétique Rage de dent Douleur morale (mélancolie) Douleur chronique: Douleur cancéreuse Plainte hypocondriaque
II. Effets psychopathologiques de la douleur Fonction de la nature de la douleur. Deux effets ++ : Angoisse et Dépression.
1. Douleurs aigues : Angoisse +++
Sentiment de malaise. Sentiment de peur indéfinissable. Plaintes somatiques (tachycardie, sueur…) Parfois agitation, inhibition. Anxiété disparaît avec la disparition de la douleur… anxiété anticipatoire!
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 2. Douleurs chroniques : Dépression +++ Moins intenses mais persistantes Retentissements sur la vie quotidienne : Trouble de sommeil et irritabilité. Trouble de l’appétit. Repli vis-à-vis de la société : Incapacité professionnelle ou diminution de l’activité sociale Handicap ++ Risque suicidaire! (SIDA, Cancers ….)
III. Effets comportementaux de la douleur 1. Douleurs aiguës : Recherche de moyens pour calmer immédiatement la douleur : Antalgiques usuels. Position antalgique. Remèdes traditionnels (tisanes…). Si échec consultation médicale. Attitude est fonction de la personnalité et de la tolérance à la douleur. Crainte de maladie grave.
2. Douleurs chroniques : Les effets seront plus graves : Consultations répétées (bilans ++). Appétence aux médicaments : Antalgiques. Tranquillisants. Auto médicamentation Dépendance (addiction). Si échec de la médecine : Démission = handicap. Cessera de jouer son rôle social. Cessera d’être productif. Dépendance /famille et société : Attitude de revendication + agressivité Rejet Culpabilité avec sentiments d’impuissance. Risque de passage à l’acte suicidaire ++ Surtout si maladie grave, incurable engageant le pronostic vital.
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DE LA CONDUITE Objectifs 1. Bien définir une conduite 2. Connaître les facteurs déterminants d’une conduite: personnalité, instincts et affectivité 3. Illustrer en citant des exemples de troubles de conduite
I. Introduction - définition : La conduite humaine facteurs ++ : La personnalité. Les instincts et pulsions. Les émotions et sentiments. Influence anglo-saxonne: Comportement ou « behavior » Watson 1913, Pavlov, Skinner,.. Définition : La conduite humaine est la manière d’agir: Motrice, Verbale et psychique d’un individu en réponse à des circonstances déterminées: « Se comporter, c’est agir » La conduite peut être : Adaptée Déviante Transgressive Pathologique La Q. du Normal et du Pathologique!
I. Les facteurs déterminants d’une conduite : 1. Personnalité :
Motivations Les capacités adaptatives (repères sociaux et culturels) Les représentations conscientes ou inconscientes / situation donnée. Principe de plaisir / Principe de réalité Conflits, Satisfaction / Frustration Exemple: fugue, Tentative de suicide, …
2. Besoins instinctifs et pulsions : Pulsion = processus dynamique consistant dans une poussée qui fait tendre l’organisme vers un but.
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] La pulsion se définit par :
a. Sa source : dans une excitation corporelle un état de tension. Exemple : besoin physiologique : faim, soif, sommeil, … Conduites instinctuelles.
b. Son but : supprimer l’état de tension satisfaction équilibre c. Son l’objet: grâce à lui, la pulsion peut atteindre son but. Deux sortes de pulsions : Pulsion de la vie (libido = pulsion sex.) Apprentissage: Propreté, Langage, Règles sociales et Activités diverses Pulsion de la mort (pulsion agressive).
3. États affectifs : = émotions sentiments Force motivante, très puissante. Au centre de toute conduite humaine. Émotions / Sentiments Brusques Moins intenses Intenses Stables Courte durée Durables Exemple : Passion, Colère, … Amour, Jalousie, …
4. Exemples de troubles de conduite : a. b. c. d. e. f.
Conduite d’anorexie ou de boulimie (TCA) Conduite suicidaire /dépression Conduites addictives (drogues, alcool, tranquillisants,…) Conduite de fugue / Raptus Conduites sexuelles déviantes (pédophilie, viol,…) Conduites agressives: insultes ,cous et blessures,…
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
TESTS MENTAUX I. Définition : Epreuve standardisée servant à reconnaître et à mesurer: Les aptitudes, Le niveau de développement, Les traits de personnalité d’un sujet
II. Caractéristiques générales des tests mentaux Situation expérimentale caractérisée par : 1. Un déroulement dans lequel sont définis de façon précise La tache à exécuter Les conditions de passation Et le mode d’analyse des réponses
2. Un classement du sujet dans un groupe d’étalonnage 3. Le respect de trois critères diagnostiques
La fidélité La sensibilité La validité
4. par deux genres A. Les tests d’efficience Explorant la mémoire, l’intelligence, l’aptitude et la connaissance …
B. Les tests de personnalité Explorant les aspects cognitifs et affectifs de la personnalité.
III. Tests d’efficience A. Tests de la mémoire
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 1. Mémoire seule Test mémorisation de REY (15mots)
2. Mémoire et structuration spatiale : Test de rétention visuelle de BENTON : Observer (10’’) un dessin géométrique Le reproduire de mémoire. Test de la figure de REY : Copier une figure géométrique La reproduire de mémoire
Tambour Rideau Ceinture Café
Les 15 mots de Rey Série A (lire par colonnes : de haut en bas) Ecole Casquette Parent Paysan Soleil Moustache Jardin Dindon
Couleur Maison Rivière
Histoire correspondant à la série de mots A : Les mots justes sont en italiques. Un vieux paysan (1) à longues moustaches (2), assis sur un banc (3) au soleil (4) dans son jardin (5), près de la rivière (6), surveillait ses dindons (7) et ses poules (8) en fumant sa pipe (9) ; il regardait passer sur la route (10) devant le café (11), près de la gare (12), un enfant (13) qui allait à l’école (14). Cet enfant avait oublié sa casquette (15), son manteau (16) et ses livres (17). Il soufflait dans une trompette (18), tenait un drapeau (19) et portait, attaché à la ceinture (20), un petit tambour (21) aux couleurs (22) vives. De la maison (23) au bout de la rue (24), les parents (25) et le frère (26), derrière les rideaux (27) de la fenêtre (28) garnie de fleurs (29), observaient attentivement le petit écolier (30). Test de la figure de REY
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] B. Tests d’intelligence 1. Principe de Spearman Facteur commun à toutes les épreuves Facteur g Similitude Opposition Addition Soustraction Complémentarité
2. Exemples de tests d’intelligences Test des dominos de ANSTEY = des séries à compléter
Test PM38, progressives matrices de PENROSE RAVEN. Choisir l’élément qui manque :
C. Tests de QI (quotient intellectuel) 1. Définition Indice statistique qui établit le rapport de l’âge mental d’un sujet à son âge réel. QI = AM/AC x 100 AM = âge mental AC = âge chronologique QI moyen =100 Ecart type = 15
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
Graphique représentant la répartition théorique de la population par QI standard. Il présente les caractéristiques d'une courbe de Gauss
2. L’échelle d’intelligence de WECHSLER. WAIS = Wechsler Adult Intelligency Scale. Comprend 11 tests dont : Information : (notions courantes) : drapeau, ... Compréhension générale : (bon sens) objet trouvée (lettre timbrée boite). Problèmes d’arithmétique (raisonnement) : 4+5 =… Mémoire immédiate de chiffres : 3 à 9, ordre Similitude : orange et banane = fruit Complément d’images : indiquer ce qui manque Arrangement d’images : ordonner Histoire Assemblage d’objets (puzzle) : main, profil Cube de KOHS : 16 cubes avec faces à éléments géométriques, reconstitution 9dessins WISC: (for children): + labyrinths
IV. Tests de personnalité A. Questionnaire MMPI = (Minnesota multiphasic personality inventory) Inventaire: 550 propositions auxquelles le sujet répond par : vrai, faux, je ne sais pas Exemple: je pense que beaucoup de gens exagèrent leur misère pour obtenir la sympathie et l’aide des autres. Exploitation et synthèse:
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Résultats sous forme d’une courbe avec diverses échelles pathologiques : Et profil général
B. Tests projectifs 1. RORSCHACH Test des tâches d’encre Comprend 10 planches (5 couleurs) figures peu structurées. Le sujet les commente et y projette le contenu de ses affects et émotions (projectifs) Les planches stimulent l’imagination La première planche parmi les dix du test de Rorschach
2. TAT : Thematic Apperception Test. Des photos 23 représentent des personnages et objets : le sujet raconte qu’il imagine comme scènes, stimulé par les photos
3. Patte noire : (petit cochon, mouton) Dessins incitant l’enfant à raconter des histoires d’un mouton à patte noire (auquel il va s’identifier).
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES ASPECTS PSYCHOLOGIQUES DES THERAPEUTIQUES I. Introduction L’effet de toute intervention thérapeutique est en partie psychologique Jusqu’à une époque très récente, toute la thérapeutique pharmacologique se résumait à l’emploi de placebos plis ou moins purs
II. Définition Le placebo est une substance inerte donnée dans un contexte thérapeutique Placebo pur : corps sans action pharmacodynamique spécifique Placebo impur : médicament dont l’activité spécifique n’est pas démontrée ou bien une substance thérapeutique dont l’indication est détournée Pae exemple, la vitamine C efficace dans le scorbut, mais surtout utilisée contre la grippe ou la fatigue, où son efficacité est moins évidente Les placebos impurs représentent une fraction non négligeable des médicaments commercialisés Effet placebo : écart entre l’action pharmacologique prévisible et l’action thérapeutique constatée Si cet écart est négatif, on parle d’effet nocebo
III. Pharmacologie Substances les plus souvent utilisées Lactose (voie orale) Sérum physiologique (voie parentérale) Lors des expérimentations cliniques, leur présentation doit être, en tous points, identique à celle du produit actif à tester L’efficacité générale du placebo se situe autour de 30% Les signes dits « fonctionnels » sont les plus accessibles à l’effet du placebo (douleur, insomnie,…) Les signes objectifs peuvent également être placebo-sensibles : acidité gastrique, cholestérol, tension artérielle, glycémie, …
IV. Facteurs modifiant l’effet placebo 1. Médecin Calme, consciencieux (effet placebo fréquent)
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Conviction, titres, notoriété, prix de la consultation… Qualité de la relation médecin-malade
2. Médicament Le nom du médicament joue un rôle important La taille, la forme, la couleur, le goût, le prix, la nouveauté jouent également un rôle
3. Malade Pas de profil type de patient placebo-répondeur ou résistant La suggestibilité et le conformisme sont les traits les plus souvent retrouvés en cas de réponse positive Le niveau d’attente, d’espoir conditionnent la réponse placebo
4. Maladie Presque toutes les maladies semblent pouvoir répondre à l’effet du placebo Un médicament est d’autant plus actif que la maladie rétrocède spontanément ou évolue avec des périodes de rémission Efficacité plus grande dans le traitement des maladies chroniques
V. Usage du placebo 1. Placebo En période d’investigation, telle qu’en enregistrement de sommeil, le placebo peut être utilisé car il ne risque pas de perturber les examens Pour éviter l’apparition d’une dépendance chez les patients nécessitant des traitements opiacés prolongés, on peut alterner médication active et placebo Essaie clinique Dans le contexte du double aveugle L’objectif n’est pas la mesure de l’effet placebo mais la mise en évidence d’une différence d’effet pharmacologique entre le groupe placebo et le groupe traité
Groupe médicament
Prise en charge Médecin Evolution spontanée Effet placebo Effet pharmacologique
Groupe placebo
Prise en charge Médecin Evolution spontanée Effet placebo
Evolution Evolution
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Critères objectifs de mesure, double insu, randomisation Randomisation : les patients sont répartis de façon aléatoire dans le groupe témoin et le groupe expérimental Double insu ou en double aveugle : les sujets et les investigateurs euxmêmes n’ont pas connaissance du traitement reçu (utilisation d’un produit actif ou d’un placebo)
2. Effet placebo L’effet placebo est une amplification de l’effet pharmacologique d’une substance active Toute prescription doit s’accompagner de sa recherche systématique
VI. Mésusage du placebo Le placebo a été proposé pour faire le diagnostic différentiel entre organique et fonctionnel (par exemple hémiplégie et hystérie) Conception erronée et dangereuse (retard ou diagnostic, fausse certitude), car un signe organique peut être transitoirement amélioré par le placebo, alors qu’un signe fonctionnel pourra ne pas être modifié Ce placebo ne doit pas être prescrit sans examen clinique sérieux, sans diagnostic précis ou s’il existe un traitement spécifique
VII. Ethique du placebo 1. Placebo pur Le placebo en recherche est éthiquement très différent du placebo thérapeutique Placebo thérapeutique « Je vais vous prescrire un produit miracle » (mensonge) « Je vais vous prescrire ce qu’il y a de mieux dans votre cas » (stricte vérité sil n’y a pas de traitement réellement efficace)
2. Placebo impur Magnésium, oligoéléments, médicaments de la mémoire, vitamines, fortifiants… Ils représentent 35 à 45% des prescriptions Aucun d’entre eux n’a démontré une activité spécifique La question est de savoir si le médecin croit ou non en ce qu’il prescrit Il est prescrit, Soit de façon vague : « ces pilules peuvent vous aider » Soit de façon descriptive : « ce médicament inoffensif et bien toléré est très souvent efficace dans votre maladie »
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Conclusion L’efficacité du placebo varie selon la confiance que lui accordent malade et médecin La place du placebo en pratique médicale reste imprécise, la place du placebo en recherche clinique est bien validée : indispensable pour évoluer tout nouveau médicament
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LES VALEURS MORALES DE TOUT MEDECIN I.
Les bases de toute prise en charge (PEC)
L’objectif du médecin n’est pas de gagner de l’argent, ni de jouer des rôles, mais de soulager la souffrance et les douleurs du patient Pour pouvoir effectuer cela, le médecin doit se fixer sur des bases de prise en charge :
Préserver l’existant et récupérer le perdu L’existant : ce qui est resté de la santé du patient Perdu : ce qui est parti de la santé du patient Le médecin ne va pas récupérer le perdu mais il va essayer de le récupérer c’est un médecin et non pas un guérisseur il n’est jamais sur qu’il va guérir son patient Il n’y a pas de maladie dans le monde qui guérit définitivement, parce qu’elle laisse toujours des traces (qui peuvent être apparentes ou non) donc dans tout les cas il ne va pas récupérer le perdu tout entier Le médecin doit préserver l’existant en 1er temps, puis récupérer le perdu
Ecarter l’anomalie ou en diminuer les effets Ecarter l’anomalie par la prévention +++ et en donnant un traitement Si ce traitement est efficace, la maladie est écartée Si ce traitement n’est pas efficace, j’essaie de soulager la souffrance Supporter un mal afin d’en écarter un plus important Par exemple on a un patient qui présente un cancer d’estomac, on pense a une chirurgie pour enlever l’estomac. Mais l’estomac est essentiel pour la vie, donc si en lui enlève l’estomac il va décéder dans une courte durée. Donc il supporte ce mal afin d’écarter un autre mal plus important qui est sa mort Faire les meilleurs choix pour arriver aux meilleurs résultats Cela nous demande de la compétence, une formation continue, donc chaque médecin est appelé à renouveler ses connaissance
II.
Quelles qualités pour le médecin pour qu’il puisse honorer la prise en charge dans les meilleures conditions ?
Connaitre à fond les maladies qu’il traite Ne prendre en charge que les patients qui souffrent des maladies qu’on connait par cœur, sinon passer la main
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Mettre le malade dans les meilleures conditions psychologiques possibles Faire appel à la relation médecin-malade pour pouvoir profiter de sa collaboration Toujours privilégier les traitements les plus simples Choisir le bon traitement qui a le moins d’effets indésirables S’abstenir de traiter une maladie qu’il sait incurable Avoir une certaine expérience psychologique Etre capable de gérer la psychologie du patient
Respecter les cinq grands principes d’éthique
III.
Respect des principes généraux d’éthique
La non nuisance à autrui Si en récupérant le perdu je fais mal au malade il vaut mieux de ne pas le nuire « primum non nocere » La bienveillance envers autrui Pas de rigueur sauf si cela serait bénéfique pour le patient Le respect de la dignité humaine Pas de le rendre encore plus malade en le blessant Le respect de l’autonomie de la personne La liberté des choix La justice au niveau des soins Ne pas faire la différence entre les patients sauf en cas d’urgence médicale priorité
IV.
Quelles valeurs morales
1. Vertueux Exprime la force de la volonté volonté indéfectible de soutenir son patient et de soulager ses souffrances qui est sa première motivation Disposition à accomplir le bien quoi que soient les circonstances : même si on a le couteau sur la gorge : il faut assumer le choix d’être médecin Sagesse, Courage, Justice Humilité, Pardon, Charité On ne sait pas tous, personne n’a toute la médecine
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] 2. Consciencieux Essayer d’être le plus parfait possible Abnégation, Altruisme Abnégation : je suis dévoué à ma médecine Altruisme : rien ne peut me faire changer ma route Solidarité, Empathie Jamais d’antipathie Respect de la personne Ne jamais entrainer les personnes en justice
3. Bienfaisance L’action doit tendre à être bénéfique pour le soigné Dans l’action médicale, le bien devrait correspondre à ce qui permet de gérer au mieux le potentiel de santé du soigné
Le principe de malfaisance Je dois fournir tous les efforts pour ne pas faire mal à mon malade Respect de la sacralité de la vie et de l’intégrité physique et psychique Rapport bénéfice/risque Je cherche toujours à être bénéfique
4. Savant Obligation de savoir Devoir de recherche Devoir de progresser dans ses connaissances Par ces étapes je vais devenir
5. Compétant
L’action ne doit être proposée que dans les domaines où l’on a été formé Maîtrise des connaissances et de pratique Reconnaissance de ses limites Prudence / Réserve / Gestion optimale du risque
6. Fidèle Constance par définition le médecin ne doit pas être versatile Respect des engagements (être bénéfique et soulager son patient) Ne pas rompre le contrat de soins de son seul fait
7. Cohérant
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Impératif d’agir en conformité avec les obligations d’ordre scientifique, légal et économique même quand cela est en contradiction avec les dimensions psychologiques et socioculturelles concernant aussi bien le soignant que le soigné
8. Honnête Sincérité, Droiture, Intégrité, Probité Désintéressement, Incorruptibilité, Neutralité Secret médical Discrétion Obligation de réserve Respect de l’intimité de la personne Protection de la vie privée
9. Juste
10.
Travailler dans la légalité Travailler dans l’équité Ne pas faire de discrimination Respect des libertés et des droits de chacun
Prévoyant
Clairvoyant Evaluation du risque de toute action médicale
V.
Conclusion
Entant que médecin, je suis sensé à : La mise en œuvre des connaissances Connaitre les règles de l’éthique Apprendre à prêcher la bonne parole
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011]
LE DROIT A L’INFORMATION I.
Principe de l’autonomie
Libre choix du soignant par le soigné Consentement éclairé Chaque patient doit pouvoir être en mesure de juger du bénéfice qu’on lui propose pour qu’il donne son consentement Tout acte proposé à autrui est subordonné à son acceptation en toute liberté Je le mets dans toutes les conditions psychologiques pour pouvoir mieux exercer mon métier
II.
Quelles qualités doit posséder l’information ?
Utile (nécessaire) Claire (intelligible) Quand je donne l’information à mon patient je dois être clair, il ne faut pas augmenter le doute dans sa tête Loyale (honnête) Je ne dois pas mentir à mon patient quoi que soient les circonstances Appropriée (adaptée) J’ai 2 patients qui présentent la même maladie, je ne vais pas dire la même chose aux deux : je leur explique selon la situation intellectuelle, économique, sociale, familiale…etc.
III.
Comment adopter l’information au contexte clinique ?
L’information correcte ne consiste pas à tout dire La bonne information est celle qui sert la décision Le diagnostic n’a d’intérêt pour le patient que dans la mesure où il apporte une représentation réaliste de la situation. Son degré de certitude doit lui être expliqué Le pronostic importe plus que le diagnostic qui n’a de sens qu’en fonction des fonctions évolutives qu’il induit et qui doivent être, elles aussi, clairement expliquées Le traitement doit être présenté avec les attentes et les contraintes qu’il occasionne et son niveau de preuve doit être clairement énoncé
Tout énoncé sans hiérarchisation n’a pas de sens Le médecin devrait être capable de mettre à la disposition de son patient les arguments qui lui permettent de comparer les bénéfices du traitement et les risques auxquels il expose
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PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE ET MÉDICALE [2011] Pour être le plus autonome possible le soigné doit être en mesure de savoir si le traitement mérite d’être poursuivi ou non
Choix éclairé
IV.
Que dire et comment le dire ?
Il faut dire: Ce que souhaite savoir le patient Ce que doit savoir le patient Ne lui donner que ce qui est nécessaire pour qu’il puisse faire le choix La même information ne peut être délivrée de la même manière à tout le monde L’information doit être claire mais adaptée Une bonne information dépend de cinq actions Définir les messages clés à délivrer Evaluer le répertoire sémantique du patient Savoir répéter les informations utiles (pour pouvoir les fixer) Savoir utiliser de métaphores et d’images Savoir reformuler une information
FIN
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