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September 6, 2017 | Author: Michel Mangin | Category: Soap, Sodium Hydroxide, Sodium Carbonate, Chemicals, Chemistry
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Nettoyons vert ! Les produits d’entretien écologiques

Pour Anis, Margot, Manon, Jonathan, toute leur bande, les générations futures… Equipe de soutien morale et affective : Marie, Armelle, Christian, Cathy, Riquet.

Crédit photos : Chloé Barry d’Is le Made, Anne-Gaëlle Debroise, les mains sur les photos sont de Loup Brun, Anis Ouazzani, Jonathan Aknine, Textes saisis par Christine Laurent-Michels Illustrations et mise en page : Caroline Verret © 2010 Editions Clairance/Anagramme éditions Dépôt légal 2er trimestre 2010 ISBN 978-2-35035-258-9 [email protected] Site Internet : www.anagramme-editions.fr Imprimé en XXXX par XXXX ANAGRAMME éditions est une marque des Editions Clairance 30-32, rue de Lappe F-75011 Paris 33 (9) 50 76 40 28 [email protected] Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Marie-Luc Sarazin

Nettoyons vert ! Les produits d’entretien écologiques

Sommaire Introduction...........................................................................6 Conte pour Anis ou le pourquoi utiliser des produits d’entretien écologiques......................................................................................... 9 Les matières premières .....................................................................21 La cendre de bois.....................................................................................23 Le savon..................................................................................................26 Le vinaigre d’alcool (CH3COOH)..............................................................28 L’argile verte............................................................................................30 Le bicarbonate de soude (NAHC O3)........................................................31 Les cristaux de soude (NA2CO3).............................................................32 Lingettes et serpillières en microfibre....................................................33 L’eau .....................................................................................................36 Le nettoyage ..................................................................................... 39 le linge : ..................................................................................................40 - lessive de cendre ou eau de cendre (que je préfère)............................ 40 - lessive au savon................................................................................... 45 - lessive aux plantes, fruits, arbres et arbustes..................................... 46 - lessive au marron d’Inde...................................................................... 48 - lessive à la saponaire........................................................................... 50 - lessive au lierre grimpant..................................................................... 51 - lessive à la luzerne............................................................................... 52 Détachants textiles..................................................................................54 Antimite...................................................................................................57 Désinfectant - nettoyant multi-usage.....................................................60 Pour désodoriser et parfumer................................................................62 Pour la vaisselle......................................................................................72 Poudre ou crème à récurer......................................................................74 - Poudre à récurer.................................................................................. 74 - crème à récurer.....................................................................................75

Détartrant WC.......................................................................................76 Pour les canalisations, évier, douche, lavabo........................................77 Pour les vitres et les miroirs.................................................................79 Pour l’argenterie...................................................................................79 Pour le bois et cuir.................................................................................80 Les tapis................................................................................................82 Les mouches et les fourmis...................................................................84 La botanique............................................................................ .......87 Conclusion.......................................................................................... 110 Cadeau................................................................................................111 Où s’approvisionner ?..........................................................................117 - la cendre de bois...............................................................................120 - L’argile verte et autres terres............................................................120 - Le vinaigre d’alcool...........................................................................120 - Les cristaux de soude....................................................................... 121 - Le bicarbonate de soude................................................................... 121 - Le savon............................................................................................ 121 - Les plantes........................................................................................122 - Lingettes et serpillières en microfibre.............................................122 - L’eau..................................................................................................122 Index .................................................................................................123 Bibliographie.......................................................................................125 Pour participer à l’écologie autrement que par

Introduction J’aurais pu n’écrire un livre que de recettes de produits d’entretien ménagers. Mais il s’agit ici de produits d’entretien écologiques. Je suis donc obligée de parler de l’écologie dans son ensemble. De plus, je ne peux pas faire autrement, l’écologie, c’est ma façon de vivre, ma langue maternelle, comme disent certains de mes amis. L’écologie est un grand mot, mais elle se pratique au quotidien, dans les petits gestes de tous les jours, donc aussi dans le ménage. Il est aussi important de faire le ménage avec des produits non seulement non polluants, mais aussi écologiques, qu’aller à une manifestation antinucléaire ou pour la défense des droits de l’homme. Votre action, aussi petite soit-elle, en faveur de la terre et de ses habitants est d’une importance capitale qui se répercute aux quatre coins du monde. On ne peut pas changer ses habitudes en un jour. Il faut du temps, de la réflexion, de la maturation. Mais n’attendez pas de pouvoir tout changer pour commencer. Si, après avoir lu ce livre, vous remplacez un produit d’entretien acheté par un que vous aurez fabriqué vous-même, ce sera déjà un grand pas, les autres suivront ! Vivre dans un monde écologique, paisible, harmonieux n’est pas une utopie. C’est possible, c’est à vous, à moi, à nous de construire ce monde, dans nos petits gestes du quotidien. Nous le devons à nous-mêmes, aux générations passées et futures.

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Conte pour Anis ou le pourquoi utiliser des produits d’entretien écologiques

a vieille Radidja assise devant sa case regardait le soleil se lever. Elle entendait au loin le chant des femmes qui allaient chercher l’eau. Aujourd’hui, elle n’est pas des leurs. Aujourd’hui, elle reste au village. Son petit-fils Anis est revenu de la ville avec Domitille. Anis est le soleil de Radidja. Enfant, elle lui racontait les histoires du désert et lui massait les pieds à l’huile d’argan pour qu’il s’endorme avec le sourire.

L

pourrait pas être. Elle sait que tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit, tout ce qu’elle pense se répercutent jusqu’au bout du monde, jusqu’au bout de l’univers. Elle sait que la vie est en tout et que nous sommes des particules de ce tout, reliées les unes aux autres. Elle sait qu’il n’y a pas elle et le banc, mais qu’elle est le banc et que le banc est elle. Et ça, pour toute chose…

Depuis qu’il a grandi et étudié à la ville, il voyage beaucoup. Il a été en Chine, au Pérou, aux Etats-Unis, au… Radidja ne sait pas toujours où il est, mais elle sait qu’il est quelque part et qu’il sourit. Alors, Radidja sourit aussi. C’est leur sourire qui leur sert de lien, de carte postale, de téléphone, de boîte mail.

Elle ne l’a pas appris de la bouche des anciens ou à l’école. Non, elle le sait depuis toujours ou, plutôt, elle n’a pas fait comme nous, elle n’a pas oublié.

Quand Anis revient de voyage, Domitille l’accompagne toujours au village. Elle aime écouter la vieille Radidja, et Radidja aime Domitille. Bien qu’elle soit de soixante ans son aînée, Radidja l’appelle grande sœur, parce que Domitille a la sagesse des anciens, des arbres, des rochers, du sable. Depuis toute petite, Domitille sait et voit ce que bien des nôtres ne savent plus, ne voient plus. Quand Domitille s’assoit sur un banc, elle voit dans le banc l’arbre qui a servi pour les planches. Elle voit la terre, le soleil et l’eau qui ont permis à l’arbre de pousser. Elle voit tous les ancêtres de l’arbre. Elle voit le bûcheron qui a coupé l’arbre et tous les ancêtres du bûcheron. Elle voit toutes les céréales et tous les légumes qui ont nourri le bûcheron. Elle voit l’eau et le lait qui ont étanché sa soif. Elle voit les chèvres, les vaches et les chamelles qui ont donné le lait pour abreuver le bûcheron et tous ses ancêtres depuis le début du monde, depuis le début de la vie.

Radidja pense à Domitille et sourit. Elle a allumé le feu, posé la bouilloire en émail bleu dans les flammes. Quand l’eau commence à chanter, Anis et Domitille se lèvent. « Venez, mes enfants, venez écouter la chanson de l’eau. » Accroupis autour du feu, regardant les flammes, Anis et Domitille écoutent le chant de l’eau.

Elle voit le menuisier qui a fait le banc et tous les ancêtres du menuisier, et ainsi de suite… Elle sait, Domitille, que tout est dans tout, que tout est relié, que rien ne peut exister sans le reste de l’univers. Elle sait que toute chose, aussi petite soit-elle, est très importante car, sans cette toute petite chose, le reste ne 10

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« Je suis une goutte d’eau partie en voyage depuis bien longtemps. J’ai commencé ma route dans une vague, qui m’a déposée sur le sable. Le soleil, en me chauffant, m’a emmenée dans les nuages. J’ai pu faire le tour de la Terre, poussée par le vent. Comme elle est belle, la Terre. Un jour de pluie, je suis descendue dans un puits. Chaque matin, les femmes venaient me chercher pour étancher la soif des hommes et du bétail. Que d’eau, que d’eau dans ces corps. Une petite fille, en éclatant de rire avec son frère, laissa couler une larme et la sécha avec son mouchoir. La brise de l’été m’a ramenée dans les nuages. Je suis redescendue en flocon de neige, une nuit d’hiver, dans le Haut Jura, au village de la Frasnée. Quand le printemps m’a fait fondre, j’en ai profité pour descendre dans les profondeurs de la terre. De rivières en lacs, en passant par les sources, j’ai beaucoup voyagé loin de la lumière, quand je fus aspirée par les racines d’un arbre qui me conduisit dans ses feuilles. Qu’elle est belle, la forêt ! Partout où je passais, des multitudes de plantes, d’insectes, d’animaux en tout genre, des riquiqui et des très gros, de petites fleurs, si petites qu’on ne peut les voir, de cailloux ronds et dorés, de gros rochers, de montagnes immenses, de forêts, de déserts, de prairies, de jardins potagers des salades, des pommes de terre, des gombos, toutes sortes de plantes sauvages et de bactéries multiples et variées, des goyaves, des framboises ou des pommes reinettes venaient chercher la vie en moi. Et moi, je donne la vie partout où je passe, partout où je suis. Je change de forme, de couleur, de texture, mais toujours je donne la vie.

sans frontière. Tu la salis ici, ta souillure polluera à l’autre bout de la Terre, où tu n’iras peut-être jamais, mais elle te reviendra salie, dans ta bouilloire. Rien n’arrête le voyage de l’eau. La rivière coule, mais elle revient dans la pluie, dans la source, dans la nourriture que tu manges, dans l’air que tu respires. Quand tu salis l’eau, tu salis tout. L’eau emporte ta souillure dans son voyage. L’eau a de grands pouvoirs. Elle donne la vie, guérit, purifie. Prenez soin d’elle ! Prenez exemple sur elle, soyez fluide, limpide, paisible et joyeux. » Ne pas salir l’eau, d’accord ! Mais comment faire quand on veut une maison et du linge propres ? En utilisant des produits d’entretien écologiques, certes ! Mais qu’est-ce qu’un produit d’entretien écologique ?

La vie et moi, nous marchons main dans la main. Le soleil, le vent, la terre, les vivants m’emmènent en voyage. Et, tout au long de mon voyage, je donne la vie. Aujourd’hui, je chante dans la bouilloire, vous allez me boire et ma route continue, reliant toutes les vies entre elles. » Domitille et Anis souriaient, bercés par le chant de l’eau. « Mes enfants, dit la vieille Radidja, tout en mettant le thé et la menthe dans la bouilloire, il ne faut jamais salir l’eau, car aussi long que soit son voyage elle reviendra toujours dans votre bouilloire. L’eau est partout et dans tout, 12

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Un produit écologique se fond dans le vivant, sans le salir, sans lui nuire. Il enrichit le vivant environnant sans créer de dommage, sans engendrer de mort ; que ce soit par son utilisation, son transport ou par sa fabrication. Facile : il suffit d’acheter des produits bio ! Pas si simple  ! Un produit bio n’est pas toujours écologique. Il peut être 100 % végétal, 100 % biodégradable, mais, si on est allé chercher les matières premières à l’autre bout de la Terre, leur transport pollue, il n’est plus écologique. Si, pour la culture, même en bio, des végétaux utilisés on a pris des terres fertiles au détriment de cultures vivrières, le pays aura de l’argent en vendant les végétaux, mais les enfants n’auront rien dans leur assiette : il n’est pas écologique ! (Avez-vous déjà essayé de manger un billet de banque ? C’est indigeste et pas du tout nourrissant !) Si, pour fabriquer ce produit, on fait tourner une industrie polluante, il n’est plus écologique. Si son emballage n’est pas biodégradable ou réutilisable, sa fabrication a utilisé une énergie polluante, il n’est plus écologique ! Si, pour le parfumer, refusant les parfums de synthèse, on a utilisé des huiles essentielles de plantes, il n’est plus écologique. Il faut savoir que, si on voulait remplacer tous les parfums de synthèse par des huiles essentielles, la surface de la Terre ne suffirait pas pour cultiver toutes les plantes nécessaires. Posons-nous la question  : un produit d’entretien a besoin d’être parfumé. Sera-t-il plus efficace s’il contient du parfum  ? Eh bien, non ! L’écologie, c’est aussi le non-gaspillage. De grâce, gardons les huiles essentielles pour nous soigner ou un parfum de luxe de temps en temps, mais pas pour laver par terre.

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Donc, un produit d’entretien (ou tout autre produit, d’ailleurs) doit pour être écologique avoir été fabriqué artisanalement avec des matières premières locales, biodégradables, renouvelables dont la production n’empiète pas sur les cultures vivrières et ne pollue pas. Son emballage doit être bio-dégradable et/ou réutilisable. Trouve-t-on ça dans le commerce ? Pas beaucoup ! C’est pour cela que je vous invite à fabriquer vous-même vos produits d’entretien  ! C’est facile, pas cher et très gratifiant. Je suis allée dans les magasins de produits naturels, et épluché les stands sur les foires bio. J’ai commencé à lire les étiquettes, tout en me demandant si je ne devais pas revenir accompagnée d’un chimiste pour comprendre ce qui était écrit sur lesdites étiquettes. Puis j’ai failli m’agacer en disant  : « puisque l’on ne peut pas comprendre la composition, tant pis pour eux, je les raye de ma liste de courses ». Une fois calmée (c’est toujours utile, voire vital), j’ai réfléchi : à défaut de tout comprendre, je peux au moins m’informer avec ce que je comprends. Je sais que « coco » est de la graisse de noix de coco, « palmiste », de la graisse de palme. Déjà, tous les produits qui en contiennent sont rayés de ma liste. Ah, bon, pourquoi ? C’est pourtant naturel et végétal ? Oui, bien sûr. Mais outre que ça vient de l’autre bout de la Terre, donc pas très écologique au niveau du transport, nous déboisons les forêts primaires pour cultiver des palmiers à huile qui nous permettent de jouer aux « écolos ». Toutes les dix secondes, l’équivalent d’un terrain de football de forêt disparait (source  : Les Amis de la Terre – www.amisdelaterre.org). Oui, oui, vous avez bien lu ! Toutes les 10 secondes, l’espace d’un terrain de foot de forêt disparait. Terrifiant, non ? Je refuse de contribuer à la déforestation mondiale en faisant le ménage.

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De la graisse de palme, il y en a dans presque tous les produits d’entretien, liquide vaisselle, lessive, dans les cosmétiques, shampooing, gel douche, dans presque tous les produits transformés pour l’alimentation. Hélas, même dans les magasins de produits naturels. Je vous entends déjà protester « moi, la graisse de palme que j’utilise provient de cultures biologiques et du commerce équitable  ». Bien sûr, mais il faut regarder un peu plus loin. Ce qui suit vaut pour la graisse de palme et pour toute plante exotique. Je suis pour le brassage des êtres et des cultures, les échanges entre les peuples, le partage des connaissances, des compétences et des bons petits plats. Mais laissons cela aux musiciens, aux poètes, aux voyageurs, pas aux commerçants. Nous sommes 20% de la population mondiale à consommer 90% des richesses mondiales… 20% à consommer 90% de production. J’insiste, il faut qu’on en prenne conscience. C’est immoral, inhumain, de faire produire sur des terres fertiles qui doivent servir aux cultures vivrières des femmes, des hommes, des enfants qui y vivent, des plantes des arbres pour notre confort, notre alimentation. De plus, nous sommes de gros consommateurs et pire encore, de gros gaspilleurs. Bien sûr, cultiver en bio, c’est mieux ! Bien sûr le commerce équitable c’est mieux ! Equitable pour qui, d’ailleurs ? Ca ne résout pas le problème. Les plantes exotiques que nous consommons dans nos produits d’entretiens et autres, mis à part que par leur transport elles ne sont plus écologiques (2500 km parcourus avant d’arriver dans nos maisons), elles coutent très très cher à ceux qui les produisent. Pas forcément en argent, mais en qualité de vie et en vie humaine. Nous commençons à prendre conscience du désastre que produit notre consommation abusive et toujours grandissante de graisse de palme. N’attendons pas que les autres cultures deviennent une catastrophe pour arrêter de les consommer. Sans devenir intégriste, limitons au minimum notre consommation de plantes exotiques (palme, coco, karité, café, chocolat, banane, sucre de canne, etc.) d’autres le payent trop chers. Il y a beaucoup de marques qui font leurs produits d’entretien avec du savon, très bonne idée  ; mais elles ne nous disent pas avec quoi est fait leur 16

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savon. Du coup, on ne peut pas savoir s’il y a de la graisse de palme ou d’autres plantes exotiques dedans. Dommage… Après étude et recherche, à mon grand désarroi je n’ai trouvé que trois marques à ne pas rayer de ma liste. Deux avec un bémol, et une sans bémol du tout. Je ne ferai pas de délation, je ne parlerai pas de toutes les marques qui ne répondent pas à mes critères d’écologie (critères très stricts, je vous l’accorde). Je préfère garder mon temps et mon énergie pour vous redire mes critères écologiques et vous inciter, encore et toujours, à fabriquer vousmême vos produits d’entretien. Je vous invite donc à lire, avec attention, les étiquettes des produits que vous achetez, sans vous laisser influencer par une marque connue, la jolie couleur du flacon, le lieu où vous l’achetez, ou le charme du vendeur.

Pour être écologique, un produit doit être : • De fabrication artisanale et non-polluante, dans une petite structure où l’humain est respecté autant que son environnement, • Equitable, en achetant les matières premières au juste prix au producteur, tout en gardant un prix correct pour la clientèle et un étiquetage compréhensible par tous,

N’achetez jamais les yeux fermés, ne vous laissez pas endormir par la publicité, l’emballage ou les habitudes. Si, comme moi, vous ne comprenez pas tout ce qu’il y a d’écrit sur les étiquettes, n’hésitez pas à demander traduction et information au vendeur : cela fait partie de son travail de vous informer sur les produits qu’il vous vend. C’est votre droit légitime de consommateur, voire votre devoir d’être informé sur ce que vous achetez. Pas toujours facile d’être un consommateur écologique… C’est souvent bien plus simple de fabriquer soi-même. De plus, les produits d’entretien que vous fabriquez vous-même sont les plus écologiques qui puissent exister. Locaux, puisque fabriqués dans votre maison ; artisanaux, puisque fabriqués avec vos petites mains ; biodégradables, puisque vous n’allez utiliser que des matières premières qui le sont pas besoin d’emballage, pas de transport… Vous savez exactement la composition et le mode de fabrication. En fabriquant vos produits d’entretien, vous n’en achetez plus vous participez ainsi à la décroissance, dont notre monde a tant besoin. C’est un acte écologique, citoyen, responsable, politique ! En plus, vous pouvez en offrir à vos amis. C’est fou comme les amis aiment les cadeaux. Et il est incroyablement plaisant d’en faire.

• Les matières premières doivent être locales, biodégradable (sous le climat où il est utilisé), renouvelable, dont la production n’empiète pas sur les cultures vivrières et ne pollue pas, • Son emballage doit être biodégradable et/ou réutilisable.

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Les matières premières

Avertissements :

Ce livre est une porte ouverte sur un chemin infini. Il ne dit pas tout, il ne sait tout. Si vous y trouvez des erreurs, je vous prie de bien vouloir m’en excuser et me les signaler. Je ne suis pas responsable si vous vous brûlez en faisant une décoction, si vous cassez un verre en faisant la vaisselle, si vous ratez ou avez des désagréments en réalisant une des recettes ou en manipulant un des produits proposés. Vous êtes responsable de vous-même et de ce que vous faites.

Quand je parle d’huile, il s’agit toujours d’huile de première pression à froid, issue de l’agriculture biologique. Etiquetez toujours vos préparations, en indiquant bien les ingrédients, et le mode d’utilisation. Et rien ne vous empêche de vous faire plaisir en inventant un nom sympa pour chacune de vos réalisations. Décoction : Mettre les plantes dans l’eau froide, portez à ébullition et laissez mijoter 7 à 12 mn. Infusion : Mettre les plantes dans l’eau froide, portez à frémissement, coupez le feu et laissez infuser 7 à 12 mn.

Pour fabriquer vos produits d’entretien, il vous faut :

• de l’eau ; • du soleil ; • de l’air ; • des plantes ; • de la cendre de bois ; • du savon ; • du vinaigre d’alcool ; • de l’argile verte ; • de la terre ; • du bicarbonate de soude ; • des cristaux de soude (j’ai bien dit cristaux de soude, pas soude caustique : HNO).

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Comme matériel, il vous faut :

• une râpe à légumes ; • une cuillère à soupe ; • un verre ; • une casserole avec couvercle ; • une salière ; • un vaporisateur, façon lave-vitre ; • quelques bouteilles, bidons et petits pots, récupérés chez vos amis, à la poubelle ou dans vos placards, vieux restes du temps ancien où vous achetiez encore vos produits d’entretien ; • des petits accessoires pratiques, voire indispensables, telles lingettes et serpillières en microfibre.

La cendre de bois La cendre de bois, cette poudre grise riche en potasse qu’on obtient après combustion du bois, ne paye pas de mine. Sa couleur n’est pas chatoyante. Elle n’a pas de reflet doré, elle est terne, sans lumière. Son odeur n’est pas enivrante. Quand tout devient cendre, on croit que tout est détruit, que tout est fini. Beaucoup la considèrent comme un déchet. Il y en a même qui la jettent à la poubelle. Oui, oui, si je ne l’avais pas vu de mes yeux, je n’y croirais pas non plus ! Pourtant, voyez-vous c’est la matière première que j’ai le plus de joie à utiliser. Peut-être parce qu’en l’employant je lui redonne vie, je me sens reliée à toutes les femmes qui l’on utilisée avant moi depuis des générations et des générations, depuis les Gaulois et sûrement même avant. A tous ces gens qui l’on utilisé et qui l’utilise encore aujourd’hui, dans bien des pays où l’industrie ne fait pas rage. Dans ces pays où la non-consommation 23

est non pas un choix mais une obligation, dans ces villages où il n’y a rien « que » les cadeaux de la nature qu’on ne peut qu’accepter avec reconnaissance et gratitude. Là non, on ne fait pas les fiers en disant : « j’aime pas l’odeur, j’aime pas la texture, j’aime pas la couleur, j’aime pas l’emballage, je n’ai pas l’habitude… » Non ! Là, on prend ce que la nature nous donne et on lui dit merci ! Si j’aime la cendre de bois, c’est sûrement aussi parce que vous ne pouvez pas trouver plus écologique que la cendre. Je crois que ce qui me rend le plus joyeuse, c’est qu’en l’utilisant comme produit d’entretien ou pour votre jardin, vous créez une cascade de cadeaux en chaîne, une multitude de cadeaux donnés et reçus : on chauffe sa maison et, en plus de la chaleur, le bois et le feu offrent la cendre en cadeau, même pas un centime la tonne, sans rien demander en échange. Vous lavez la maison, la vaisselle et le linge, vous la donnez en cadeau à la terre, qui en fera cadeau aux plantes, aux arbres, aux fleurs que vous pourrez à votre tour offrir… Si vous ne vous chauffez pas au bois, alors, allez chercher votre cendre chez vos amis, vos voisins. En plus du moment de partage que vous vivrez avec eux, vous repartirez avec de la cendre en cadeau. Vous pourrez leur offrir un bidon de lessive de cendre plus quelques recettes simples apprises dans ce livre et ailleurs pour les remercier, pour le plaisir de faire plaisir. Soit c’est l’été et il n’y a plus de cendres, soit c’est l’hiver mais vos amis voisins ne se chauffent pas au bois. C’est chez le boulanger qui cuit son pain au feu de bois que vous en trouverez, vous repartez avec votre cendre en cadeau. A lui aussi vous offrirez lessive et recettes, et toujours, au final, votre cendre retourne en cadeau à la terre. Pour une fois que nos déchets sont un cadeau pour la terre, il y a de quoi se réjouir, faire sonner fifres, cymbales et tambours ! La cendre de bois est abrasive, dégraissante, absorbante, nettoyante, riche en potasse. Plus le bois brûlé est dur, plus elle sera riche en potasse, plus le produit fini sera efficace. Le chêne, le châtaignier, le charme, qu’on utilise généralement comme bois de chauffage, font très bien l’affaire.

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4 1

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1 cendre

2 bicarbonate de soude

3 argile

4 terre

La cendre de bois est la base des premiers savons, des premières lessives, mais bien avant de la transformer on l’utilisait déjà pour nettoyer et dégraisser. Je m’en sers comme poudre à récurer pour la vaisselle très sale (je la fais tremper dans les fonds de casserole) et, bien sûr, comme matière première pour celle qui est en train de devenir une star : la lessive de cendre. Attention ! La cendre est comme son père, le feu, pleine de qualités, mais à manier avec précaution car elle est corrosive. Mettez des gants pour protéger vos mains. Ne la respirez pas, et faites attention aux éclaboussures quand vous fabriquez la lessive.

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Le savon  Attention, si vous voulez que votre produit soit écologique, il faut utiliser un savon écologique… Le savon, qu’est-ce que c’est  ? C’est de la graisse saponifiée à l’aide de soude caustique (NAOH) ou de potasse (KOH). On appelle saponification le procédé de transformation d’un corps gras en savon. Corps gras + soude caustique ou potasse = savon. Dans le produit fini, il n’y a plus ni graisse ni soude mais du savon. Dur s’il est fait avec de la soude caustique, mou (savon noir) s’il est fait avec de la potasse. Donc, pour que le savon soit écologique, il faut que les graisses ou huiles le soient (de culture biologique, et cultivées localement… ) On oublie le savon de Marseille fabriqué en Indonésie à la graisse de palme au détriment des forêts primaires. On oublie les savons des supermarchés, fabriqués à la graisse de palme et/ou de cochons élevés de façon épouvantable. On oublie les savons même issus de l’artisanat local, qui contiennent de la graisse de palme, de coco, du beurre de cacao, du beurre de karité ou toute autre graisse exotique. On oublie le savon d’Alep, fabriqué à l’autre bout du monde (regardez sur une carte où se trouve la Syrie et imaginez le voyage du savon en question… ). Il nous reste le vrai savon de Marseille, fabriqué à Marseille, avec de l’huile d’olive cultivée sur place, ainsi que les savons de quelques savonniers locaux qui fabriquent un savon écologique à base d’huile de tournesol, de cire d’abeille ou autre, en coopération avec des agriculteurs locaux (je vous donne les adresses en fin d’ouvrage). Le savon a comme principales propriétés d’être dégraissant, lavant, désinfectant.

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Le vinaigre d’alcool (CH3COOH)  On l’appelle aussi vinaigre blanc ou vinaigre cristal. Grand-père sans âge qui accompagne les humains depuis les temps anciens, c’est un liquide transparent comme de l’eau. Il contient au moins 6  % d’acide acétique, obtenu par fermentation d’alcool de betterave ou de seigle. Il est 100  % biodégradable.

On pourrait écrire un livre rien que pour lui. Je pourrais vous parler du vinaigre de cidre pour la cuisine, la santé et les cosmétiques. Mais, c’est une autre histoire.

Conservateur, désodorisant, désinfectant, dégraissant, détartrant, antiseptique, antifongique, antiparasite, bref, à lui tout seul il pourrait remplacer tous les produits d’entretien. J’en mets partout et pour tout (enfin presque) : un peu dans un seau d’eau pour laver par terre, dans la cuvette des toilettes, la cafetière électrique ou les fers à repasser pour les détartrer, dans les canalisations pour les déboucher ou les désodoriser. J’y fais bouillir les brûleurs de la gazinière, qui en deviennent presque neufs. J’en laisse tremper dans les casseroles qui ont attaché. Je m’en sers encore pour enlever les taches de transpiration, de fruits, de sang, de thé, d’herbe, de rouille et même de nicotine qui se trouvent sur le linge. Je l’utilise aussi comme liquide de rinçage pour le lave-vaisselle ou comme assouplissant dans la machine à laver le linge. Mis dans un vaporisateur, il sert à laver vitres et miroirs. Je le vaporise sur le plan de travail dans la cuisine, dans la poubelle, sur la cuvette et la lunette des toilettes ; mais aussi sur les rideaux, fauteuils, canapé, tapis et pouf, afin que les odeurs indésirables s’évaporent ! Coupé avec de l’eau, il enlève les moisissures du joint des réfrigérateurs, congélateurs et autres… Je le fais bouillir dans une casserole sans couvercle pour désinfecter l’air quand il y a des malades dans la maison. Et, enfin, il entre dans la composition de nombreuses recettes de produits d’entretien de fabrication maison. 28

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L’argile verte 

Le bicarbonate de soude (NAHCO3) 

L’argile verte est ma préférée. On la trouve en pleine nature, si vous avez la chance d’en avoir près de chez vous, remerciez la vie chaque matin pour ce cadeau merveilleux. Vous pouvez en profiter pour dire merci pour tous les autres cadeaux.

On l’appelle aussi bicarbonate de sodium ou «  petite vache  » au Canada. A ne pas confondre avec le carbonate de soude ou la soude caustique (très dangereuse). Lui est un autre grand-père doux et efficace qui accompagne les humains depuis « kélé kélé kala kala » (depuis très longtemps)…

Elle est absorbante et abrasive, pour ne parler que de ses propriétés utiles pour le ménage. Si je me lance dans ses propriétés et utilisations pour la santé et les cosmétiques, je vous écris un livre rien que pour elle.

Provenant essentiellement de l’évaporation de lacs salés, donc riche en sodium, ou fabriquée à partir de carbonate de soude, d’eau et de CO2, cette petite poudre blanche et fine, qui ressemble à du sel mais en bien plus doux, a tellement de propriétés qu’elle a sa place partout : ménage, santé, cosmétique, jardin… Le bicarbonate de soude est une vraie star. Plusieurs livres lui ont été consacrés, et je suis sûre que l’on pourrait en écrire encore et encore. C’est une source intarissable de bienfait ! Et il est 100% biodégradable.

Je parle de l’argile verte car c’est ma préférée, mais d’autres terres peuvent aussi être utilisées, comme la terre de Sommières, ou celle de votre jardin, ou encore celle de votre cousin qui vit à la campagne. Je l’utilise comme poudre à récurer pour le lavabo, la baignoire, le bac à douche, les toilettes, l’évier, les murs carrelés, le plan de travail et pour laver la vaisselle, le fond des casseroles attachées et les plats graisseux.

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Je me contenterai de vous parler ici de ses propriétés et utilisations dans les produits d’entretien ménager. Il neutralise les odeurs et est un abrasif doux, nettoyant et adoucisseur d’eau. Je l’utilise comme poudre à récurer pour le lavabo, la baignoire, le bac à douche, les toilettes, l’évier, les murs carrelés, le plan de travail, les plaques en vitrocéramique, etc. Dans le lavevaisselle, partout où je veux adoucir l’eau et pour mes bains de pieds (hors sujet, mais je n’ai pas pu m’en empêcher  !). Combiné avec d’autres produits, il multiplie ses propriétés et ses performances. Comme pour nous, d’ailleurs, l’union fait la force, la richesse, la prospérité…

(cela ne marche que sur les bouchons organiques, pas sur les épingles à cheveux, bouchon de dentifrice, pince à épiler ou tout autre petit objet non biodégradable… pour lesquels il faut démonter le siphon). Bref, les cristaux de soude sont les rois du dégraissage, du nettoyage, mes « messieurs propres » à moi ! Je les invite dans mes recettes de produits nettoyants.

Lingettes et serpillières en microfibre

Les cristaux de soude (NA2CO3) On les appelle aussi carbone de soude ou carbonate de sodium. Qu’importe leur nom, ne jamais, au grand jamais, les confondre avec la soude caustique (NAOH), qui est très très dangereuse ! Ne pas confondre, non plus, avec le bicarbonate de soude (NAHCO3), qui n’est pas dangereux mais à ne pas confondre quand même car on ne l’utilise pas pour les mêmes choses (voir plus haut). Les cristaux de soude peuvent être irritants pour les peaux sensibles. N’oubliez pas de mettre des gants, ne le laissez pas à la portée des enfants et, bien sûr, ne l’avalez pas ! Ces petits cristaux translucides, qui deviennent blancs à l’air, sont extraits directement de gisements ou de lacs salés ou encore synthétisés à partir de sel et de calcaire. Ils sont 100 % biodégradables. Ils sont dégraissants, détachants, détartrants. Ils dissolvent les matières grasses et organiques. Je les utilise partout où il y a de la graisse à enlever. Pour laver le sol, quand il est vraiment « cra-cra » le four, la gazinière, la hotte aspirante. J’en ajoute dans l’eau de vaisselle quand elle est très grasse, dans la machine à laver le linge ou la vaisselle si l’eau est fortement calcaire, pour détartrer la cuvette des toilettes, nettoyer l’émail des lavabo, baignoire, toilettes, évier, bac à douche… ou encore déboucher les canalisations 32

Les microfibres sont une bande de copines en polyester et polyamide, à la tête triangulaire, qui plongent leurs extrémités pointues dans la saleté et l’agrippent. Leurs fibres sont cent fois plus fines qu’un cheveu (30  m de fil sont nécessaires pour tisser 1 cm2 de lingette). Elles ont des propriétés électromagnétiques. De ce fait, sèches, elles attirent la poussière et la gardent sans la restituer 3 cm plus loin. Humides, elles sont dégraissantes, très absorbantes, et…, c’est pour cela que je les aime, elles permettent de réduire considérablement les produits d’entretien, voire de les supprimer dans bien des cas. Les microfibres sont un bon exemple pour illustrer qu’un produit non bio peut avoir une utilisation écologique ! Elles ne sont pas bio du tout : matières synthétiques, fabriquées industriellement (euh… S’il vous plaît, si vous avez connaissance d’une fabrique de microfibre artisanale, je suis preneuse).

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Elles ne répondent pas à mes critères écologiques puisqu’elles ne sont pas biodégradables. Pourtant, je les utilise quand même !! Car, grâce à elles, j’ai supprimé presque tous mes produits d’entretien, et que le produit d’entretien le plus écologique qui soit est celui que l’on n’utilise pas. Elles ont une durée de vie de plusieurs années et, quand elles sont fichues, je ne les jette pas à la poubelle. Je leur donne une seconde vie en les utilisant comme rembourrage pour un coussin, un boudin de porte ou encore je les incorpore à un tissage pour faire un tapis que mes arrière-arrièrepetits-enfants pourront utiliser. Les microfibres peuvent se laver en machine (à 60 °C au maximum), mais c’est encore mieux à la main avec du savon. Cela rallonge leur durée de vie et amplifie leur efficacité au fil des lavages. Ne les séchez jamais au sèchelinge, ce qui est d’ailleurs inutile puisqu’elles sèchent en un clin d’œil.

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Vous pouvez utiliser les lingettes ou serpillières en microfibre pour nettoyer sanitaires, évier, plan de travail, vitre, miroir, gazinière, réfrigérateur, congélateur, surface carrelée, sol, vaisselle, interrupteurs, voiture, ratonlaveur… (ah non, pas les ratons laveurs mais toutes les surfaces lisses !), tout cela rien qu’avec votre lingette en microfibre et un peu d’eau chaude. Magnifique ! Pour les sols, la serpillière en microfibre permet de ne laver qu’à l’eau chaude. Bien sûr, on peut rajouter de la lessive de cendre, du savon noir, des cristaux de soude ou du vinaigre d’alcool, mais c’est rarement nécessaire. Il y en a de toutes les couleurs et à tous les prix. Honnêtement, je n’ai pas fait la différence entre les pas cher du tout et les très chères, voire très très cher. Pas fait la différence non plus entre celles prévues spécifiquement pour les vitres et les autres.

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L’eau Et, enfin, l’eau, sans qui rien ne serait possible… Quand je dis rien, c’est vraiment rien. Non seulement parce qu’à elle toute seule elle a un pouvoir nettoyant incroyable, qu’elle est la base de presque toutes les recettes de ce livre, mais aussi parce que sans elle il n’y a pas de vie : elle est la vie. Sans l’eau qui est dans notre corps, on ne serait qu’un petit tas de poudre. On peut vivre longtemps sans manger, mais sans boire… L’eau est partout et dans tout, vous l’avez sans doute déjà compris en lisant le conte d’Anis. Quand vous buvez un verre d’eau, réjouissez-vous de la chance inouïe vous avez de recevoir ce cadeau. Prenez soin d’elle, respectezla, ne la salissez pas, ne la gaspillez pas. C’est un des trésors les plus précieux, peut-être le plus précieux. Du matin quand vous vous levez au soir quand vous vous couchez, elle est là, à vos côtés. Ne vous privez pas de la joie d’être conscient de la vie qu’elle vous donne. Pensez-y en vous lavant les mains, en prenant votre douche, en buvant un coup. Pensez-y à chaque fois que, pour une raison ou pour une autre, vous ouvrez le robinet ou allez chercher l’eau au puits, à la source, à la rivière. Pensez-y à chaque fois que vous la mélangez à quelque chose. N’oubliez pas que cette eau que vous avez dans vos mains aujourd’hui, là, maintenant, tôt ou tard, aussi long que soit son voyage, reviendra dans vos mains, dans votre verre. Voilà, vous savez « tout » sur les matières premières de base. Il n’y a plus qu’à…

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Le nettoyage

Le linge Il y a plusieurs solutions : essayez, choisissez, alternez, mélangez, et vous finirez par trouver ce qui vous convient le mieux. Nos grands-mères prenaient de la cendre qu’elles mettaient dans les lessiveuses, puis faisaient bouillir le linge qu’elles allaient rincer au lavoir. On peut faire comme elles, mais moi, non. J’aime trop le confort de ma machine à laver.

Lessive de cendre ou eau de cendre (ma préférée) Matières premières : • de l’eau ; • de la cendre de bois.

Matériel : • seau ou une bouteille de jus de fruits à large ouverture ; • bâton en bois si on choisit le seau ; • passoire ; • chiffon suffisamment grand pour pouvoir le plier en quatre. C’est tout ? Oui ! Le but est d’extraire la potasse qu’il y a dans la cendre.

1-  Remplissez votre récipient aux trois quarts de cendre, puis remplissez d’eau et mélangez. Le charbon de bois va remonter à la surface. Retirez-le à l’aide de la passoire (vous pouvez le faire sécher et le remettre au feu ou dans une coupelle au réfrigérateur pour absorber les odeurs). 2- Mélangez encore, et éliminez tout le charbon, dont on ne veut pas dans notre mélange car il absorberait la potasse nécessaire à l’efficacité de notre lessive. Laissez reposer. 3-  Le lendemain, touchez votre liquide. S’il est visqueux entre vos doigts, la lessive est prête. Il ne reste

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plus qu’à la filtrer. S’il n’est pas visqueux, remuez encore une fois et attendez le lendemain pour refaire votre test. Si vous êtes pressé, faites chauffer l’eau avant de la mélanger à la cendre. Plus elle sera chaude, plus la lessive sera prête rapidement. Si l’eau est bouillante, elle sera prête instantanément.

La lessive de cendre se conserve des mois et des mois. Vous pouvez donc en faire beaucoup d’avance quand vous avez le temps. Si vous habitez en ville, profitez d’un séjour à la campagne ou faites-la sur votre balcon.

4- Pliez votre chiffon en quatre, et filtrez la lessive. S’il reste des particules de cendre après le filtrage, laissez reposer et ne gardez que la partie du dessus. Selon l’essence du bois qui a servi pour les cendres et la température à laquelle il a brûlé, votre lessive n’aura pas la même couleur. Elle peut être transparente comme de l’eau, marron clair, marron foncé, cuivrée ou même jaune fluo  ! Qu’importe la couleur, si elle est visqueuse tout va bien. 5- Mettez votre lessive ou eau de cendre en bidon, et c’est fini ! Bravo, vous voilà fabricant de lessive 100  % écologique. Prenez cinq minutes pour savourer l’exploit !

L’arbre a donné le bois pour chauffer la maison. Vous avez fait la lessive avec ses cendres. L’eau de la machine à laver retourne à la terre, chargée de la potasse qui va nourrir les arbres, qui chaufferont les maisons… Vous êtes entré dans le cycle perpétuel de la transformation, et au passage votre linge est devenu propre sans salir, ni l’air, ni l’eau, ni votre conscience. Magnifique !

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Comment utiliser la lessive de cendre ? Mettez un verre de lessive (100 ml) dans le tambour de la machine à laver, et roulez, jeunesse ! C’est parti. Ca marche à toutes les températures et pour tous les textiles. En plus, la lessive de cendre n’agresse pas les fibres, plus besoin d’assouplissant pour que votre linge soit tout doux. Si vous lavez à la main, un demi-verre de lessive dans votre bassine et c’est parti… Si le linge est trop sale, je le fais tremper (mais, attention, sans me fatiguer !) la veille, je le mets avec la lessive dans la machine, je la laisse se remplir d’eau, tourner deux ou trois tours et je l’arrête. Je la remets en route le lendemain.

Matières premières : • savon ; • eau.

Matériel : • casserole ; • râpe à légumes ; • bidon ; • boîte hermétique.

Pour le blanc, je rajoute une poignée de savon que j’ai râpé d’avance avec ma râpe à carotte ou de savon mou (voir recette plus loin).

Râpez le savon avec la râpe à légumes, et gardez-le dans une boîte hermétique. Vous pouvez mettre une poignée de savon râpé directement dans le tambour de la machine ou dans la bassine si vous lavez à la main.

Si l’eau est très calcaire, je mets une grande cuillère de cristaux de soude ou de bicarbonate de soude dans le tambour.

Vous pouvez aussi remplir un bidon avec un quart de savon râpé complété avec de l’eau et laisser fondre. Vous obtiendrez de la lessive liquide ou du savon mou si vous mettez plus de savon.

Vous pouvez aussi utiliser la lessive de cendre pour laver le sol, l’évier, la baignoire, le lavabo, la voiture, etc.

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La lessive au savon

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La lessive aux plantes, fruits, arbres et arbustes Pour faire de la lessive à base de plantes, il faut choisir les plus riches en saponine, comme le marron d’Inde, la saponaire, le lierre grimpant, la luzerne et si vous habitez en Inde, les noix de lavage, au Pérou ou au Chili, le bois de Panama. La saponine, qu’est-ce que c’est ? Une saponine est un hétéroside complexe appartenant aux terpènes cycliques ou aux stéroïdes se trouvant dans de nombreux végétaux sous forme d’hétéroside. Ca vous en bouche un coin !! Pour faire plus simple, la saponine c’est la partie moussante et détergente que l’on trouve dans lesdits végétaux. Le petit plus de ces lessives à base de plantes, c’est qu’elles sont très douces. On peut donc les utiliser pour le linge délicat et les lainages. Mais aussi pour ce faire des shampoings. Ce n’est pas le sujet de ce livre, mais je ne peux pas m’empêcher de vous le dire quand même, parce que vraiment c’est très agréable de se laver les cheveux avec ses « lessives ». Sans être agressés, vos cheveux seront propres et doux comme ceux des bébés.

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Lessive au marron d’Inde Matières premières : • marron d’Inde (ne pas confondre avec la châtaigne) • eau ; • Vinaigre d’alcool (facultatif).

Pour la garder plus longtemps, vous pouvez la couper à moitié avec du vinaigre d’alcool. Il vous faut environ 500 ml de lessive de marron pour une machine de 5kg, ou 150  ml environ pour une bassine, si vous lavez à la main. La lessive au marron est recommandée pour les tissus de couleurs sombres.

Matériel : • casserole avec couvercle ; • couteau ; • marteau ; • passoire fine.

1- A l’automne, allez ramasser dans les jardins publics ou en forêt une bonne poignée de marron. Vous pouvez en ramasser plus, que vous pourrez faire sécher pour en avoir à disposition toute l’année. 2- Prenez entre 7 et 12 marrons. Coupez-les en 4 ou donnez-leur un coup de marteau. 3-  Mettez-les à bouillir dans 1 litre d’eau environ et laissez mijoter 7 à 12 mn. Filtrez votre décoction et voilà, votre lessive-shampooing est prête. A utiliser tout de suite ou à garder au réfrigérateur.

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Lessive à la saponaire

Lessive au lierre grimpant

Matières premières :

Matières premières :

• Racine de saponaire ou feuille ou fleur ou les trois ; • eau ; • Vinaigre d’alcool (facultatif).

• Feuilles de lierre grimpant ; • eau ; • Vinaigre d’alcool (facultatif).

Matériel : Matériel : • casserole avec couvercle ; • passoire fine.

• casserole avec couvercle ; • passoire fine.

1- En été, au bord des ruisseaux, à la lisière des bois, allez cueillir la saponaire. Vous pouvez en faire sécher pour en avoir toute l’année. Il vous faut environ 100g de racine ou 200 g (un gros bouquet) de feuilles, tiges et fleurs.

1- Au printemps, en été, à l’automne ou en hiver, allez cueillir les feuilles de lierre. Pas besoin d’en ramasser beaucoup pour faire sécher, puisque le lierre, ce grand généreux est disponible toute l’année. Il vous faut environ 100 g de feuille de lierre.

2-  Coupez en petits morceaux et lavez les racines. Puis mettre à bouillir la saponaire dans environ 1 litre d’eau. Laissez mijoter 7 à 12 mn pour les parties aériennes de la plante, ½ heure pour les racines. Puis filtrez votre décoction. Votre lessive-shampoing est prête

2- Mettez-les à bouillir dans 1 litre d’eau environ et laissez mijoter 7 à 12 mn. Filtrez votre décoction et voilà, votre lessiveshampooing est prête. A utiliser tout de suite ou à garder au réfrigérateur.

3- A utiliser tout de suite ou à garder au réfrigérateur. Pour la garder plus longtemps, vous pouvez la couper à moitié avec du vinaigre d’alcool. Il vous faut environ 500 ml de lessive à la saponaire pour une machine de 5kg, ou 150 ml environ pour une bassine, si vous lavez à la main. La lessive à la saponaire ne convient pas au linge blanc. Elle a tendance à le jaunir. 50

Pour la garder plus longtemps, vous pouvez la couper à moitié avec du vinaigre d’alcool. Il vous faut environ 500  ml de lessive au lierre pour une machine de 5kg, ou 150 ml environ pour une bassine, si vous lavez à la main.

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Lessive à la luzerne Matières premières : • Racines de luzerne ; • eau ; • Vinaigre d’alcool (facultatif).

Matériel : • casserole avec couvercle ; • passoire fine.

En toute saison vous pouvez aller ramasser des racines de luzerne. Il vous en faut 100g. Lavez et coupez en petits morceaux, puis mettez-les à bouillir dans environ 1 litre d’eau. Laissez mijoter ½ heure. Filtrez votre décoction et voilà, votre lessive-shampooing est prête. A utiliser tout de suite ou à garder au réfrigérateur. Pour la garder plus longtemps, vous pouvez la couper à moitié avec du vinaigre d’alcool. Il vous faut environ 500  ml de lessive à la luzerne pour une machine de 5kg, ou 150 ml environ pour une bassine, si vous lavez à la main.

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Détachants textiles

Tache

Traitement

Graisse et huile

Saupoudrer de blanc d’Espagne, d’argile ou de terre de Sommières.

Transpiration

Frotter avec de l’eau vinaigrée jusqu’à disparition ou de l’alcool dénaturé à 70°.

Rouge à lèvres

Frotter avec de l’alcool dénaturé à 70° ou un mélange d’eau oxygénée (ou percarbonate) + cristaux de soude.

Quand je fais des teintures végétales, j’utilise des plantes de la terre, du charbon de bois, des écorces, de la rouille. Pour fixer les couleurs, je laisse tremper mon tissu dans de l’eau chaude en y ajoutant du savon ou de la cendre de bois. Je vous dis cela pour confirmer qu’il faut vraiment traiter les taches avant le lavage.

Fruits en général

Traiter immédiatement à l’eau bouillante (passer l’eau au travers du tissu). Sur une tache sèche, essayer le jus de citron, l’eau vinaigrée, l’eau oxygénée ou le percarbonate.

Fruits rouges

Faire tremper dans de l’eau tiède, savonner, ne pas rincer et étendre au soleil. Laver ensuite en machine.

Voici donc quelques recettes de grand-mère qui fonctionnent toujours aussi bien et qui se transmettent de génération en génération. Aujourd’hui, on prend moins le temps d’écouter les grands-mères, c’est pour cela qu’on a besoin des livres pour perpétuer le savoir des anciens.

Œuf

Jamais d’eau chaude, frotter avec de l’eau oxygénée ou une solution de percarbonate.

Vin rouge

Passer immédiatement du vin blanc (puis saupoudrer de sel) ou de l’eau gazeuse sur la tache. Ou faire tremper dans l’eau tiède, savonner, ne pas rincer et étendre au soleil. Laver ensuite en machine.

Je vous transmets le tableau de détachants que Raffa a écrit dans son livre Le Grand Ménage. Il est très bien fait, moi je ne suis pas douée en détachants. Dans mon placard, il y a une pile de vêtements tachés pour la maison et le travail, et une autre sans tache pour sortir et recevoir. Donc, pour les détachants, faites confiance à Raffa. En plus mes copines qui prennent le temps de détacher leur linge sont ravies de ce tableau. Vous pouvez l’afficher au-dessus de la machine à laver. Adieu les taches ! Merci Raffa !

Sang

Surtout jamais d’eau chaude. Sur une tache fraîche, tremper et frotter dans un bain d’eau fraîche fortement salée. Sur une tache sèche, tremper une demi-heure dans un bain d’eau froide additionnée de cristaux de soude et de percarbonate de soude (ou d’eau oxygénée). Sur une tache « cuite » (ancienne), essayer de l’eau vinaigrée. Sur un tissu fragile, faire tremper dans un peu d’eau avec un cachet d’aspirine.

Chocolat

Eponger la tache à l’eau tiède savonneuse, décolorer délicatement à l’eau oxygénée. Sur du cacao pur, oublier l’eau savonneuse.

Thé

Frotter la tache avec du jus de citron (attention aux tissus fragiles, dans ce cas remplacer par du vinaigre) ou de l’eau oxygénée ou une solution de percarbonate.

Café

Rincer à l’eau froide puis frotter à l’eau tiède savonneuse. Rincer. Ou utiliser de l’eau oxygénée.

Si le linge est taché, il vous faut toujours traiter les taches avant le lavage, sinon elles se fixent dans le tissu, et vous serez tenté d’utiliser un détachant ou de la lessive chimique (quelle horreur !) pour en venir à bout. Ce n’est d’ailleurs même pas sûr que vous y arriviez car une tache cuite est cuite !

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Herbe

Tamponner avec du vinaigre.

Roussi

Frotter avec un sucre en morceaux ou avec de l’eau oxygénée.

Humidité et moisissure

Tamponner la tache avec un tissu propre trempé dans du jus de citron salé. Frotter avec du savon de Marseille. Laver à 90° (indispensable pour tuer les spores). Ou faire bouillir dans une casserole d’eau.

Cirage, cambouis, goudron, mazout

Appliquer dès que possible de la matière grasse (beurre, huile, vaseline, lait). Enlever avec un couteau le cambouis qui n’a pas pénétré le tissu. Ramollir le reste en appliquant du beurre ou tremper plusieurs fois dans du lait bouillant en pétrissant le tissu. Frotter ensuite la tache avec de l’essence de térébenthine, étendre et verser de la poudre de Sommières (ou du blanc d’Espagne, ou de l’argile). Laisser en place plusieurs heures, et recommencer si nécessaire. Ou faire tremper pendant 12 heures dans de l’eau chaude + savon noir (25 g) + cristaux de soude (15 g) + essence de térébenthine (5 g). Brosser

Nicotine

Frotter à l’eau froide, puis imprégner de glycérine + eau tiède. Ou frotter à l’alcool.

Rouille

Presser un jus de citron dessus et saupoudrer de sel. Laisser sécher et laver en machine.

Peinture, encre

Faire tremper dans du lait tiède, remplacer le lait jusqu’à ce que la couleur ne change plus. Laver à l’eau savonneuse et rincer abondamment. Ou frotter avec de l’alcool. Sur du coton blanc, il n’y a pas grand-chose à faire, à part le teindre (ou l’eau de Javel). Essayer aussi, éventuellement, de l’essence de térébenthine.

Antimite Votre linge est tout propre, plié et repassé… bien rangé dans l’armoire et la penderie. Vous voilà satisfait, fier de vous (enfin, j’espère). Il n’y a pas que vous… Il y a aussi les mites qui frétillent de joie en se léchant les babines. Elles se roulent de plaisir dans vos pulls et chaussettes et grignotent, grignotent sans vergogne. Pas besoin de sortir l’artillerie lourde des insecticides chimiques, pas besoin de tuer ces petites bêtes. Même si vous êtes très en colère parce qu’elles ont fait des trous dans votre magnifique pull en mohair, qui vous a coûté une fortune et dans les chaussettes que vous a tricotées avec amour votre vieille tante de Normandie. Alors quoi ? Il faut choisir entre les vêtements troués et les insecticides chimiques  ? Mais non… Encore une fois, prenons le temps d’écouter nos grands-mères qui ne tuaient pas les mites mais les repoussaient et faisaient ce qu’il fallait pour leur passer l’envie de revenir. Quand vous entrez dans une pièce infestée d’une odeur pestiférante vous n’avez qu’une envie : sortir au plus vite. Pour les mites, c’est la même chose. Nous avons une chance inouïe, celle de ne pas avoir le même goût côté odeur que les mites. Nous disons : « ça sent bon », elles, elles disent « ça pue ». Cela tombe bien, non ? Les mites n’aiment pas l’air frais. Pensez à vider votre armoire au moins une fois par an. Laissez entrer l’air et si possible le soleil. Dépliez et secouez vos vêtements pour les aérer. C’est l’occasion de faire le tri et de donner ce que vous ne portez plus. Voici donc 5 senteurs que les mites détestent le plus. Je vous en donne plusieurs pour que vous puissiez choisir puisque nous autres humains, n’avons pas tous les mêmes critères sur ce qui sent bon ou pas. Et puis, vous pouvez varier selon les saisons, votre humeur ou vos envies.

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Le bois de cèdre  : vous pouvez en placer quelques petits morceaux dans vos piles de linge, ou en suspendre au bout d’une ficelle dans la penderie. Remplacez-le quand il n’a plus d’odeur, ce qui peut lui prendre plusieurs années. Ensuite, vous pourrez le brûler et utiliser les cendres pour la lessive… Rien ne se perd...

3, vous avez passé un moment créatif et ludique en confectionnant vos sacs 4, vous pouvez en offrir à ceux qui vous sont chers. Maintenant que vous savez faire des sacs antimites, vous pouvez en faire rien que pour le plaisir de parfumer le linge. Les plantes les plus utilisées traditionnellement par nos grands-mères :

L’aurone : vous pouvez en faire des bouquets et les suspendre dans votre penderie.

Les racines d’iris, qu’il faut râper et sécher avant de les mettre dans vos sacs.

Les feuilles de laurier sont aussi très efficaces mais au risque que le linge prenne l’odeur de ragout…

L’aunée, à faire également sécher avant de les utiliser pour éviter qu’elle ne moisisse.

La santoline : là ce sont les fleurs et les feuilles qu’il vous faut sécher, puis mettre dans des petits sacs de tissus que vous placerez au milieu de votre linge, ou comme pour l’aurone, confectionnez de petits bouquets à suspendre dans la penderie.

Enfin, les fleurs de lavande, toujours séchées, bien sûr.

Et enfin, la plus connue, la lavande. Il y a plusieurs variétés de lavande. Toutes font l’affaire, même le lavandin. Si vous n’êtes pas doué pour la couture ou que le temps vous manque : pas de problème, découpez de petits carrés ou petits ronds, aux ciseaux cranteurs ou non, dans de vieux chiffons ou des chutes de jolis tissus. Déposez au centre de votre carré ou rond une petite poignée de santoline séchée ou de copeaux de bois de cèdre ou d’aurone ou encore de lavande. Vous pouvez même faire des mélanges s’il vous vient une âme de parfumeur. Froncez votre tissu autour du petit tas de plantes pour en faire une bourse. Nouez votre bourse avec un élastique, un bout de ficelle, une lanière de tissu ou un joli ruban. Et voilà, le tour est joué ! Il ne vous reste plus qu’à placer vos petits sacs parfumés dans votre linge. Vous faites d’une pierre deux coups, voire trois ou quatre… 1, vos sacs parfumés font fuir les mites dans votre armoire à linge (but premier de l’opération) 2, votre linge en est tout parfumé

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Ce sont les plantes les plus connues pour cet usage. Libre à vous d’en utiliser d’autres au gré de vos envies… Ecorces d’agrumes, feuilles de menthe, pétales de roses, etc. Tout est permis, du moment que leur parfum chatouille agréablement votre odorat. Il me plait à rêver qu’au Noël qui arrive, qu’au prochain anniversaire, qu’à la prochaine occasion de faire un cadeau, les magasins seront désertés au profit de petits sacs de senteurs de votre fabrication. Ainsi, une multitude de sacs débordant de parfum et de tendresse seront donnés et reçus pour le plus grand plaisir de tous.

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Désinfectant - nettoyant multi-usage  Notre maison n’est pas une salle d’opération. Elle n’a pas besoin d’être aseptisée ! On se calme sur le chlore. Toutefois, pour les jours où vous avez envie de fignoler, de faire plus propre que propre, pour la poubelle, les toilettes ou autres…, voici une recette de nettoyants-désinfectants que j’aime bien.

Matières premières : • eau ; • thym ; • romarin ; • lavande ; • menthe ; • bourgeon de pin ; • toute autre plante antiseptique ; • vinaigre d’alcool.

Matériel : • casserole avec couvercle ; • vaporisateur façon lave-vitre et/ou petit bidon ; • filtre à café.

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1-  Remplissez la casserole de plantes si elles sont fraîches, d’un quart si elles sont sèches. Vous pouvez prendre qu’une sorte de plantes ou faire un mélange. Recouvrez d’eau jusqu’en haut puis mettez le couvercle et portez à ébullition. 2-  Lorsque le mélange bout, coupez le feu et laissez infuser 10 à 15 minutes. 3- Filtrez votre décoction avec un filtre à café. Remplissez à moitié un vaporisateur et/ou petit bidon, et complétez avec du vinaigre d’alcool. C’est prêt ! Comme ce mélange se conserve longtemps, vous pouvez en faire un gros bidon dont vous vous servirez pour remplir votre vaporisateur au fur et à mesure des besoins. J’utilise ce mélange sur les surfaces à désinfecter, les poubelles, toilettes, plan de travail, etc. Vous pouvez aussi en mettre de temps en temps pour laver le sol en période de grippe ou d’infection virale.

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Pour désodoriser et parfumer

Attention à ne pas masquer les odeurs désagréables avec une autre odeur : le mélange peut être terrible et pire que le mal.

Anouchkaya est née aveugle et presque sourde, c’est pour cela qu’elle a développé un odorat incroyable, d’une finesse inouïe. Dans son monde sans lumière, sans couleur et presque silencieux, c’est son odorat qui lui sert de vue, de regard. Quand quelqu’un s’approche d’elle, à dix mètres déjà, elle sait s’il s’agit d’un homme, d’une femme, d’un jeune, d’un enfant, d’un vieillard. Elle sait la couleur de sa peau, rouge, noir, blanc, jaune, et même métisse. Elle sait si c’est un sédentaire, un voyageur, un citadin, un campagnard. Elle reconnaît les arbres, les plantes, les fleurs, les légumes à leur parfum. Elle prévoit le temps, mieux qu’une station météo, rien qu’à l’odeur de l’air. Elle sent la neige arriver bien avant que le ciel se couvre et que la température ne baisse. Elle sent le printemps plusieurs jours avant que les oies sauvages ne passent.

Normalement, une maison propre sent bon. S’il y a de mauvaises odeurs, cherchez-en la cause et éliminez-la. Ensuite vous pourrez laisser libre cours à votre âme de parfumeur.

Elle voit tout avec son nez. C’est une grande guérisseuse. Avec son odorat affiné, elle détecte les maladies, les dysfonctionnements, et c’est encore avec son odorat qu’elle choisit les plantes pour guérir. Elle reconnaît les larmes de joie ou de tristesse. Elle connaît l’odeur de la paix ou de la colère. Elle crée des parfums en fonction de la personne qui va le porter, pour que le parfum extérieur s’harmonise avec son parfum personnel. Sûr, elle a un lien de parenté avec Jean-Baptiste Grenouille (personnage du livre Le parfum de Patrick Süskind). Son odeur préférée : celle qui monte de la terre quand il commence à pleuvoir après une période de sécheresse.

Nous avons vu dans un autre chapitre comment parfumer le linge. Voyons comment faire pour le reste de la maison, en commençant par la cuisine. Dans la cuisine : Faites bouillir, dans une casserole sans couvercle, de l’eau vinaigrée. Les vapeurs désodoriseront l’air ambiant.

Le réfrigérateur Matières premières : • citron ; • charbon de bois.

Matériel : • coupelle

Quand j’ai commencé à travailler sur les désodorisants et les parfums, j’ai bien sûr fait appel à elle. Voici le résultat de nos travaux. Pour désodoriser, le plus efficace c’est l’aération et le lessivage. Vous pouvez ajouter à votre eau de lessivage un verre de vinaigre d’alcool ou une petite cuillère de bicarbonate de soude.

A chaque dégivrage (au moins 2 fois par an), lessivez et aérez votre réfrigérateur, puis déposez un demi-citron sur une des étagères, ou une coupelle remplie de charbon de bois. Changez le citron quand il est devenu sec, et le charbon de bois environ tous les mois.

Bien aérer, faire circuler l’air même en hiver.

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La poubelle

Matériel : • récipients divers ; • allumettes.

Matières premières : • Nettoyant - désinfectant multi-usages (voir recette p XX ) ; • Vinaigre d’alcool ; • Bicarbonate de soude ; • Soleil.

Canapé, fauteuil, pouf, rideaux, etc. Là encore, l’air, le vent, le soleil sont vos meilleurs alliés. Quand les fenêtres sont refermées, ou pas, vous pouvez vaporiser sur tous les textiles du nettoyant -désinfectant multi-usages. Pour les odeurs de tabac, allumez une bougie en cire d’abeille à chaque fois qu’un fumeur allume sa cigarette, sa pipe, ou son narguilé.

Après nettoyage, et quand cela est possible, séchage au soleil, vaporisez du nettoyant - désinfectant multi-usages ou du vinaigre d’alcool, ou saupoudrez le fond de la poubelle avec du bicarbonate de soude.

Si vous prévoyez une soirée avec beaucoup de monde, pensez à déposer sous la table du salon une coupelle avec du charbon de bois, ou de l’argile verte concassée. Vous pouvez également mettre une coupelle de ce type dans le placard à chaussures.

Dans le séjour

Mélangez une grande cuillère de bicarbonate de soude à la litière du chat. Saupoudrez toujours du bicarbonate de soude, sur le tapis du chien, dans la cage du hamster, du lapin nain et du cochon d’Inde.

Matières premières :

Ce qui vaut pour le séjour fonctionne aussi pour la chambre à coucher et les autres pièces de la maison.

• Nettoyant - désinfectant multi-usages (voir recette p XX ) ; • Bicarbonate de soude ; • Argile verte concassée ; • charbon de bois ; • bougies en cire d’abeille.

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Les toilettes

Même si propres et bien aérées, les toilettes ont tendance à avoir des odeurs pas très sympathiques. Plusieurs solutions : Craquez une allumette avant de sortir, allumez une bougie en cire d’abeille pendant le séjour. En plus de l’ambiance zen, la bougie allumée absorbera les odeurs indésirables. Déposez une coupelle remplie de charbon de bois, d’argile verte concassée ou de bicarbonate de soude. Mangez cru et végétalien, les selles en perdent leurs odeurs désagréables. Mangez du fenugrec, les selles et les urines en prendront le parfum. Maintenant que tout est désodorisé, votre âme de parfumeur peut se libérer, s’épanouir et fleurir. Voici quelques astuces pour lui donner de la matière propice à son épanouissement. Les astuces pour parfumer sont valables pour toutes les pièces de la maison.

Pot pourri Pas nouveau, mais toujours aussi efficace. Matières premières : • Pétales de rose ; • Fleur de lavande ; • Feuille de menthe ; • Ecorce d’agrume ; • Copeaux de cèdre ou autre bois parfumé ; • Romarin ; • Santoline ; • Bourgeon de peuplier baumier ; • Thym citronné ; • Autres végétaux dont les parfums chatouillent agréablement votre sens olfactif.

Matériel : • Bol, soucoupe, petit saladier, coupelle, caillou creux, calebasse, tout récipient joli que vous aimez bien.

Fénugrec

Remplissez le récipient choisi avec un mélange de végétaux odorants et déposez-le dans la pièce que vous souhaitez parfumer. A renouveler quand tous les parfums se sont envolés.

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Pschitt – pschitt qui sent bon

(recette 1)

Pschitt – pschitt qui sent bon

(recette 2)

Matières premières :

Matières premières :

• Ecorces d’agrume ; • Menthe ou autre plantes dont vous aimez le parfum ; • Eau.

• Menthe ; • Lavande ; • Ecorces d’agrume ; • Tous végétaux qui vous font chavirer de bonheur ; • Alcool à fruit, Vodka, Gin, etc

Matériel : • Casserole avec couvercle ; • Vaporisateur ; • Passoire fine.

Matériel : • Bocal en verre qui ferme hermétiquement (style bocal à conserve) ; • Passoire fine ; • Vaporisateur.

Faites une décoction avec des écorces d’agrumes ou avec des plantes. Laissez infuser, puis filtrez. Et voilà, vous pouvez remplir votre vaporisateur et vaporiser ce « sent bon » où vous voulez. A conserver au réfrigérateur.

Remplissez un bocal de plantes de votre choix. Recouvrez-les jusqu’au ras du bocal avec l’alcool choisi. Laissez macérer 3 semaines ou plus. Au bout de 3 semaines, filtrez votre mélange et remplissez-en le vaporisateur. J’en connais qui auront envie d’y goûter… Allez-y, mais avec modération, tout de même. A vaporiser là où vous voulez que ça sente bon.

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Les huiles parfumées

Les bouquets secs odorants Matières premières :

Matières premières : • Huile de Cartame (d’autres huiles peuvent faire l’affaire, mais c’est l’huile que je préfère pour ces recettes, car étant la moins odorante, elle ne masque pas le parfum des plantes) ; • Plantes et fleurs aromatiques et autres végétaux qui vous font sourire de plaisir.

• Lavande, santoline, menthe, rose…

Matériel : • Bout de ficelle ; • Lacets ; • Cordelettes de tissus ;

Matériel :

• Bout de laine ;

• Bocal en verre qui ferme hermétiquement (style bocal à conserve) ;

• Jolis rubans ;

• Passoire fine ;

• Autres liens de votre choix.

• Bouteille qui ferme hermétiquement.

Remplissez le bocal avec les plantes de votre choix. Recouvrez-les d’huile jusqu’au ras du bocal. Fermez le couvercle et laissez macérer 3 à 5 semaines. Au bout de ces 3 à 5 semaines, filtrez votre huile et remplissez votre petite bouteille.

Faites des bouquets avec des plantes odorantes, en mélangeant parfums et couleurs à votre guise, puis accrochez-les où vous voulez.

Ces huiles parfumées peuvent s’utiliser de plusieurs manières. - Quelques gouttes sur un petit carré de tissu - Quelques gouttes sur un objet en terre cuite non vernissée, non émaillée - Quelques gouttes sur un galet poreux - Une cuillère à café dans un bol d’eau bouillante - Une grande cuillère dans l’eau du bain, ou quelques gouttes derrière vos oreilles et sur vos poignées, là je suis hors sujet. 70

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Pour la vaisselle Avant de vous donner des recettes pour fabriquer votre produit à vaisselle, il faut que vous vous retiriez de la tête qu’un produit doit mousser pour laver ! C’est fait ? Vous pouvez continuer à lire. Vous pouvez laver la vaisselle rien qu’à l’eau chaude et ensuite l’essuyer avec une lingette en microfibre. Si, comme moi, vous ne voulez pas essuyer la vaisselle, ajoutez de la lessive de cendre dans votre eau ou une poignée de savon râpé. Pour qu’elle soit brillante après séchage, mettez un peu de vinaigre d’alcool dans l’eau de rinçage.

Pour les fonds de casserole ou les plats un peu plus gras, utilisez de la cendre. Comment ça ? Tamisez de la cendre, remplissez-en un bol que vous posez sur l’évier. Quand vous en avez besoin, trempez votre éponge ou votre « gratte-gratte » vert, et voilà, le tour est joué ! Vous pouvez faire la même chose avec de l’argile ou même de la terre du jardin. Les femmes de Yokama lavaient la vaisselle avec une poignée d’herbe mouillée trempée dans de la cendre. Il y a encore bien des endroits dans le monde où l’on continue à faire ainsi.

Pour la vaisselle à la main, c’est simple. Là où ça se complique, c’est pour le lave-vaisselle… Pour le liquide de rinçage, toujours simple. Vous pouvez le remplacer par du vinaigre d’alcool. Pour supprimer complètement la lessive pour lave-vaisselle, je cherche, j’essaie, j’expérimente… Si vous avez une solution, je suis preneuse. Pour diminuer de moitié la quantité de lessive, vous pouvez ajouter un « cube magnétique » anticalcaire ou mettre une cuillère à soupe de cristaux de soupe et une cuillère à café de bicarbonate de soude. Ca vous permet de diminuer de moitié votre quantité de lessive.

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Poudre ou crème à récurer

Poudre à récurer

Si l’eau et la lingette microfibre ne suffisent pas, voici quelques recettes et astuces.

Prenez une salière, que vous remplissez au choix, selon votre humeur, de cendre tamisée, d’argile verte fine ou de bicarbonate de soude. C’est prêt à l’emploi !

Crème à récurer Matières premières :

Matières premières : • cendre ; • argile verte ; • bicarbonate de soude.

• eau ; • cendre ; • argile ; • savon ; • bicarbonate de soude.

Matériel : • salière.

Matériel : • bidon ou ancien flacon de crème à récurer ; • balance ; • cuillère à soupe. Remplissez une bouteille de cendre tamisée, puis complétez avec de l’eau. Agitez avant l’emploi. Transvasez ou faites-le directement dans un ancien flacon de crème à récurer, plus facile à utiliser. Vous pouvez faire la même chose avec de la terre ou de l’argile. Vous voulez que votre crème soit blanche ? Mettez dans une bouteille ou un bidon, que vous pourrez transférer dans un ancien récipient de crème à récurer : 200 g de savon râpé, 3 cuillères à soupe de bicarbonate de soude, 1 l d’eau très chaude. Laissez fondre le savon en agitant de temps en temps. Et voilà ! Simple, non ?

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Détartrant WC  Si c’est très sale, mettez 1 cuillère à soupe de bicarbonate de soude dans la cuvette et versez par-dessus 250  ml de vinaigre d’alcool. Attention, ça mousse, surtout si votre eau est calcaire. Laissez agir 1 heure ou une nuit, selon l’état de la cuvette. Un coup de brosse et c’est propre. Matières premières : • vinaigre d’alcool ; • eau ; • bicarbonate de soude ; • cristaux de soude ; • savon.

Puisqu’on est dans les toilettes, avez-vous pensé à installer des toilettes sèches ? Bien plus écolo et pas trop compliqué avec un peu d’organisation. Mais tel n’est pas le sujet de ce livre ; reportez-vous en fin de livre à la section « Pour participer à l’écologie autrement que par le ménage » pour plus de renseignements.

Pour les canalisations, évier, douche, lavabo Pour l’entretien hebdomadaire, mettez une grande cuillère de bicarbonate de soude, plus une grande cuillère de gros sel, puis versez 2 l d’eau bouillante. Vous pouvez aussi ajouter 1 verre de vinaigre d’alcool dans l’eau.

Matières premières : Matériel : • bidon ; • cuillère à soupe ; • verre doseur.

• vinaigre d’alcool ; • gros sel ; • cristaux de soude ; • bicarbonate de soude ; • eau bouillante.

Pour un entretien régulier, préparez dans une bouteille un mélange de 100 g de savon râpé, 500 ml d’eau chaude, 500 ml de vinaigre d’alcool, 2 cuillerées à soupe de cristaux de soude. Laissez fondre le savon en remuant de temps en temps. Mettez-en sur les parois de la cuvette, brossez et tirez la chasse. Pour tous les soucis de tartre, le vinaigre d’alcool fait des merveilles.

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Pour les vitres et les miroirs 

Matériel : • casserole avec couvercle ; • ventouse ; • cuillère à soupe ; • verre.

Lorsque les canalisations sont bouchées, commencez avec la ventouse. Sii cela ne suffit pas, versez 1 verre de cristaux de soude, 1 verre de gros sel et 1 verre de vinaigre d’alcool. Attendez 1 heure, voire une nuit, puis versez 2 l d’eau bouillante. Si cela ne suffit toujours pas, vous serez obligé de démonter le siphon, de le nettoyer puis de le remonter. Si c’est encore bouché après tout cela, vous n’aurez plus qu’à appeler un plombier. Il y en a des sympas, efficaces et rapides. Mais c’est comme pour les toubibs et les garagistes, il y a les compétents et le autres. Pour éviter que ça se bouche, mettez une crépine (en métal ou en plastique) que vous pouvez vider et nettoyer facilement tous les jours ou tous les deux jours.

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Luce Mauguière, qui m’a servi de grand-mère, utilisait du papier journal humide puis sec. Je n’ai pas trouvé mieux. Peut-être la lingette en microfibre, mais ce n’est pas sûr. Pour les vitres d’insert et de fours, trempez une boule de papier journal humide dans de la cendre de bois, et frottez.

Pour l’argenterie Matières premières : • pelures de pomme de terre.

Matériel : • chiffon doux.

Frottez l’argenterie avec l’intérieur des pelures de pomme de terre, puis essuyez avec un chiffon doux.

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Pour le bois et cuir Meubles, parquets, comtoises… Maroquinerie, canapés, chaussures, bottes, matériels de sellerie… Matières premières : • cire d’abeille ; •h  uile de térébenthine ou d’olive ou de ce que vous voulez ça marche bien aussi.

Matières premières : • cire d’abeille ; • huile ; • eau ; • savon ; • romarin (facultatif).

Matériel : Matériel : • casserole ; • pot en verre qui ferme (façon pot à confiture) ; • verre doseur. Dans une casserole, vous mettez 20  g de cire d’abeille et 200  ml d’huile de térébenthine (ou autre huile). Chauffez à feu doux jusqu’à ce que la cire soit fondue. Quand la cire est fondue, versez le mélange encore chaud dans un bocal. Quand le mélange est refroidi, mettez-en un peu sur un chiffon doux, et vous voilà prêt à caresser vos meubles, euh…, à astiquer meubles et parquets. Pour les parquets fatigués, qu’on a négligés depuis longtemps, vous pouvez utiliser le mélange très chaud et l’étaler avec un pinc.

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• casseroles (une grande et une plus petit, voire un cul de poule plus une troisième de taille moyenne) ; • fouet ; • balance ; • bouteille qui ferme. 1- Faites fondre dans un cul de poule 100 g de cire d’abeille au bain-marie, dans 600 ml d’huile (l’huile de térébenthine est traditionnellement utilisée pour cette recette, mais toute autre huile peut faire l’affaire – tournesol, olive, colza… - choisissez en fonction de votre région). 2-  Dans la casserole de taille moyenne, portez à ébullition, 500 ml d’eau ou infusion de romarin avec 25 g de savon. Surveillez bien ce mélange qui a tendance à déborder. Au moment de l’ébullition, coupez le feu, et laissez fondre le savon (s’il est coupé en petits morceaux, il fondra plus vite). 3- Quand la cire est complètement fondue dans l’huile, coupez le feu et le mélanger avec le mélange eau-savon en fouettant vigoureusement. Il faut que les deux mélanges soient bien chauds pour que l’émulsion soit parfaite. Il ne vous reste plus qu’à verser ce « lait » nourrissant dans la bouteille.

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Les tapis Matières premières : • vinaigre d’alcool ; •b  icarbonate de soude ; • eau ; • savon ; • soleil.

Matériel : • aspirateur ; • chiffon ; • balai-brosse.

Après un coup d’aspirateur, vous pouvez les frotter avec un chiffon imbibé de vinaigre. Cela ravive les couleurs. Vous pouvez aussi les saupoudrer avec du bicarbonate de soude une heure avant de passer l’aspirateur. S’ils sont vraiment trop sales, vous les brossez avec de l’eau savonneuse dehors, un jour où il fait beau. Je veux dire un jour où le soleil brille, car il y a des jours de pluie ou de neige très beaux. Voilà, je crois que j’ai fait le tour. Oh ! là ! là ! Non… N’oubliez pas d’ouvrir les fenêtres, d’aérer couvertures, matelas, tapis, même en hiver. Laissez entrer l’air frais, laissez circuler le vent.

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Les mouches et les fourmis Pour ne pas avoir à tuer ces petites bêtes, certes très sympathiques, mais envahissantes et salissantes, mieux vaut les repousser.

Les mouches Matières premières : • Feuilles de tomates ; •V  inaigre d’alcool ; • eau.

Les fourmis Matières premières : • Citron ; • Nettoyant - désinfectant (voir recette p XX )  . Après avoir bien essuyé les pots de confiture et de miel, rangez le sucre dans une boîte hermétique. Cachez les fruits sous une cloche grillagée. Passez du nettoyant - désinfectant multi-usage sur le plan de travail et les étagères. Si ces petites coquines de fourmis continuent à vous rendre visite, pour les décourager complètement, frottez la moitié d’un citron sur leur lieu de passage. Elles n’aiment pas du tout !

Matériel : • Rideau à franges ; • casserole. En plus du rideau à franges accroché aux portes et fenêtres, les mouches n’aiment pas l’odeur des feuilles de tomates. Un gros bouquet de ces feuilles sur la table de la cuisine parfume agréablement et éloigne les mouches. Froissez-les de temps en temps avec vos mains pour en raviver le parfum. Changez-le quand il est fané. Vous pouvez également, mais cela sent moins bon, faire bouillir dans une casserole sans couvercle de l’eau vinaigrée. Les mouches n’aiment pas non plus la couleur bleue (je ne sais pas pourquoi). Vous pouvez donc repeindre votre maison en bleue pour l’été, mais bon… 84

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La botanique

Pour que vous puissiez faire plus ample connaissance avec les plantes, arbres et arbrisseaux utilisés dans les recettes de ce livre, voici un peu de botanique et d’herboristerie.

Aurone, Artémisia Abrotanum.L, Famille des Astéracées Noms régionaux  : Citronelle, Aurone Mâle, Abrotone, Armoise Citronelle, Citronelle garde robe, Arquebuse Description-Origine: Arbrisseau à tige herbacée qui peut atteindre 1 m à 1.30 m de haut, vivace à feuille semi-persistante et à port dressé. Feuille alterne, caduque de 5  cm de long, très divisée en lanière, de couleur vert-bleutée. Velue dessous, glabre dessus. Fleur jaune tout en tube, réunie en très petites capitules, dont l’involucre comprend de nombreuses bractées. Habitat-culture : originaire du bassin méditerranéen, elle est implantée dans toutes les régions tempérées. Préfère un sol frais bien drainé. Parties utilisées : Feuille, partie aérienne. Constituants  : Huile essentielle, tanin, alcooloïd, Arthémisine, Flavonoïde, Inuline, Lactone, Mucilage. Propriétés : -Vermifuge -Insecticide -Antimite -Astringent -Diurétique -Stomachique -Cicatrisant

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Citron, Citrus Medica, Famille des rutacées Description  – Origine  : petits arbres épineux originaires d’ExtrêmeOrient, d’Inde, de Chine. A la différence de l’oranger, le pétiole n’est pas ailé. Les fleurs sont très odorantes, pourpres à l’extérieur et blanches à l’intérieur. Le fruit est jaune, ovoïde et mamelonné à une extrémité. Il est cultivé dans la région méditerranéenne. Parties utilisées : Citron entier, jus, essence, feuilles. Constituants  : Acide citrique, éther éthylique d’acide citrique, acides malique et sulfurique, sucre, hespéridine, principe amer (limonine), une huile essentielle (1 à 2%), glucose. Propriétés : Usage interne : -Stimulant de l’état général -Antiseptique -Cholagogue et cholérétique -Astringent -Rafraîchissant -Antiscorbutique -Diurétique -Vermifuge Usage externe : -Antiseptique -Adoucissant de la peau -Astringent -Antiputride -Aide à faire disparaître les taches de rousseur

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Fenugrec, Trigonnella Feonum-Graecum, Famille des papilionacées Noms régionaux : Trigonelle, Sénégrain, Foingrec, Sénégré. Description-Origine  : petite plante herbacée de 10 à 50  cm, annuelle. Racine développée. Tige dressée, ronde, rameuse. Feuilles vertes abondantes, dressées, longuement pétiolées, composées. Fleurs blanc jaunâtre (avril-juin) grandes, solitaires ou groupées par 2, à l’aisselle des feuilles supérieures. Le fruit est une gousse très longue. Habitat-culture : originaire d’Orient (Asie Occidentale), on le rencontre maintenant dans toute l’Europe méditerranéenne, sur les sols argilocalcaire, dans les champs jusqu’à 1000 m. Parties utilisées : Graines séchées, sommités fleuries (avril-juin). Constituants : Mucilage (30%), saponines stéroïques, lipides, propides, nucléoprotéïdes, lécithine, inositophosphate de Ca et Mg, riche en potassium, alcaloïde, coumarine, choline, huile essentielle. Propriétés : -Agent stimulant réparateur contre tous les désordres du métabolisme général -Apéritif -Tonique général -Emolient -Béchique.

Laurier, Laurus Nobilis, famille des Lauracées

Noms régionaux  : Laurier sauce, Laurier commun, Laurier Apollon, Laurier noble Description-Origine : ce petit arbre, de 2 à 10 m de hauteur, est originaire d’Asie Mineure et présent dans notre pays car il a été répandu par la culture dans tous les jardins des pays tempérés. Les feuilles sont persistantes, coriaces, luisantes, lancéolées, ondulées sur les bords. Il possède 2 sortes de fleurs : les unes ont 8 à 12 étamines et pas de pistil, les autres ont un pistil, mais pas d’étamine. Les fleurs sont petites, blanc jaunâtre. Le fruit est une baie ovoïde noire. Très anciennement employé, le laurier a toujours été utilisé comme symbole de paix, mais de paix victorieuse ; en lui s’exaltaient les idées de force, de gloire et de réussite. Le bâton donne la double vue et éloigne la foudre. Il préserve également des maladies contagieuses. Ce laurier est dédié à Apollon, qui représente le dieu soleil, celui que l’on voit. Les médecins, pour symboliser leur réussite dans les études, portaient une couronne de laurier avec les baies (bacco laureati). Habitat-culture : On le rencontre dans tous les jardins du bassin méditerranéen. Il fleurit en mars/avril. Parties utilisées : Feuilles et baies. Constituants  : le fruit contient une huile essentielle riche en dérivés terpéniques, de l’amidon, du sucre, des principes amers, une résine, du mucilage, de la bassorine. La feuille contient une huile essentielle aromatique, du tanin, un principe amer, du mucilage, des matières résineuses et pectiques. Propriétés : -Stomachique -Carminatif -Antispasmodique -Expectorant -Diurétique

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-Emménagogue (s’il n’y a pas d’inflammation ou de surexcitation, car son action deviendrait nocive).

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Lavande, Lavandula Officinalis (ou Vera), famille des Lamiacées

Il existe en France, trois espèces de Lavandes qui possèdent les mêmes propriétés médicinales. Lavandula Officinalis : appelée lavande commune, Lavande vraie, Lavande femelle, Nard d’Italie, Faux Nard, Garde-Robe. Elle forme de petits buissons de 30 à 60 cm. Rameaux simples touffus, aux feuilles vert cendré, étroites, coriaces, et petites fleurs à calice bleuâtre, strié, à corolle bleue ou violette. Odeur suave et pénétrante. Elle est spontanée en France, sur les coteaux calcaires ensoleillés et on la cultive sur de grandes surfaces dans le Sud. Lavandula Latifolia (ou spica) : « Lavande Aspic » ou grande lavande, Lavande brachue, Lavande mâle, Spic, Espider, Espido, Aspic, Spiconard commun. Sous-arbrisseau un peu plus grand que « Lavandula Officinalis » et qui pousse un peu moins haut (jusqu’à 1000  m). Tiges ramifiées jusqu’à 1  m de hauteur. Feuilles oblongues, épis grêles et lâches de petites fleurs bleues ou violettes. Odeur nettement camphrée.

Parties utilisées : Sommités fleuries. Constituants : Une huile essentielle (linalol, géraniol), coumarine, acides-phénols (caféique, chlorogénique, rosmarinique). L’huile essentielle de lavande aspic contient en plus du camphre, du camphène. Propriétés : Usage interne -Antispasmodique (surtout l’huile essentielle) -Cholérétique et cholagogue -Carminatif -Stimulant -Diurétique -Sudorifique -Vermifuge Usage externe -Vulnéraire -Cicatrisant -Antitoxique (surtout l’huile essentielle)

Lavandula Stoechas : appelée Lavande Stéchas ou Stéchade, Stoechade, Stéchas d’Arabie, Lavande des îles d’Hyères. Espèce du littoral méditerranéen. Tiges de 20 à 40 cm. Feuilles grisâtres, tomenteuses. Elle se distingue facilement des deux premières par ses fleurs en gros épis denses, petites, de couleur pourpre violacée foncé, surmontées d’une touffe de bractées violettes. Odeur légèrement camphrée, fortement aromatique. Elle vit sur terrain siliceux. Il existe également un hybride, le Lavandin, qui se rencontre dans les zones communes de végétation spontanée de Lavande vraie et d’aspic. On le cultive pour ses qualités odorantes et sa robustesse.

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Lierre, Hedera Helix, Famille des Araliacées

Noms régionaux : Lierre commun, Lierres des poètes, lierre à cautères, Lierre en arbre, Herbe de st jean, Bourreau des arbres, joli bois, rampe de bois. Description : Arbrisseau grimpant dont les rameaux végétatifs ont des crampons (il ne puise pas de nourriture par eux) qui permettent à la plante de s’accrocher à différents supports (arbres, murs, rochers). Les feuilles sont alternes, longuement étiolées, à limbe coriace, vert foncé, divisé en 3 ou 5 lobes sur les rameaux stériles. Les tiges florifères, au contraire, ont des feuilles entières, ovales. Les fleurs, jaune-vert, forment des ombelles simples. Le fruit est une drupe, petite, noire, surmontée par les dents du calice.

Propriétés : Usage interne -Feuilles : excitantes, emménagogues -Baies : violent emétocathartiques et sudorifiques : dangereux -Gomme résine des vieux troncs : toxique par sa teneur en hédérine. Autrefois utilisée comme excitante, emménagogue et résolutive. Usage externe -Résolutif et détersif -Antirhumatismal -Antinévralgique

Habitat-culture : On le rencontre dans presque toutes les régions tempérées, mais il ne supporte pas le climat continental. Parties utilisées : Feuilles et bois des vieux troncs. Fruit (très peu, car toxique). Constituants : Composés polyphénoliques : flavonoïdes (rutoside, rutinoside, kaempférol), acine caféique et chlorogénique.Le bois renferme une gomme résine et des traces de cétone (falcarinone). Soponosides dans toute la plante. Hédérines alpha, béta et gamma. Hédéracoside A et hédéragébine (triterpène pentacyclique). Tanin, matières grasses, cholestérine, pectine, inositol.

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Marron d’Inde, Aesculus Hippocastanum, Famille des Hippocastanacées Noms régionaux  : Châtaigne de cheval, châtaigne de mer, faux châtaignier Description-origine  : il doit son nom au fait qu’on l’a longtemps cru originaire d’Inde. Il est originaire d’Asie Mineure ou d’Asie Centrale, et croît spontanément dans les forêts des Balkans, en Grèce, dans le Caucase, en Perse septentrionale et dans l’Himalaya. Il a été introduit en France au début du 17ème siècle et y est cultivé ainsi que dans toute l’Europe occidentale et centrale. C’est un arbre imposant pouvant atteindre 25 ou 30 m de hauteur, et vivre 280 ans. De gros bourgeons visqueux, formés d’écailles rougeâtres apparaissent au début du printemps. Des feuilles en sortiront composées de 5 ou 7 grandes folioles, oblongues, rattachées à l’extrémité du pétiole, et dentées sur les bords (opposées 2 par 2). La floraison a lieu avril-mai. Les fleurs blanches ou roses sont réunies en des sortes de grappes composées dressées. Elles comportent 4 pétales inégaux et 7 étamines. L’ovaire est divisé en 3 compartiments. Le fruit est une grosse capsule verte, épineux, qui mûrit en octobre, et qui s’ouvre en trois valves contenant un ou deux gros marrons bruns et luisants avec un large hile blanchâtre.

anti-oedémateux a été identifié à un mélange cristallisé de saponisides triterpénique, l’aescine. L’écorce doit son importante action vitaminique P (anti-hémorragique) à la présence d’hétérosides coumariniques dont le principal est l’esculoside. Propriétés : -Vascoconstricteur veineux -Analgésique (des troubles circulatoires) -Anti-hémorragique (écorce) -Décongestionnant -Astringent (écorce). Les fleurs sont utilisées comme tonique, astringent et antihémorroïdaire en Pologne.

Parties utilisées : Surtout les marrons, parfois l’écorce, très rarement les feuilles. Constituants  : (marrons). Flavonoïdes, saccharose, des tanins, de la saponine, de l’amidon, un peu d’huile douce, un principe amer, des acides gras, des matières gommeuses. Le composé anti-inflammatoire et

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Propriétés des Menthes Même pour les non-initiés, les Menthes sont des plantes faciles à reconnaître. Leur odeur particulière est, en outre, un moyen infaillible de les identifier. Malheureusement, leurs variétés sont si nombreuses qu’il est assez difficile de les distinguer les unes des autres. Toutefois, leurs propriétés sont très proches. Mises à part quelques particularités que nous préciserons, il est sans danger de prendre l’une plus que l’autre. Description générale  Ce sont des plantes vivaces, à odeur particulière. Sauf pour quelques unes, leurs feuilles sont pétiolées. Leur odeur et leur saveur ne se retrouvent pas chez toutes les espèces. Les fleurs petites sont disposées en verticilles à l’aisselle des feuilles. Elles sont de couleur lilas, rosée. La corolle en forme de cloche est composée de 4 lobes égaux. Le calice possède 4 dents, 5 étamines saillantes. Une des difficultés pour reconnaître une menthe résulte de l’existence de nombreux hybrides. Propriétés générales : Stomachiques Stimulantes Digestives Analgésiques Diurétiques Sudorifiques Carminatives Antispasmodiques Antiseptiques.

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Menthe poivrée, Mentha Piperita Famille des Lamiacées Noms régionaux : Menthe de Notre Dame, Menthe anglaise Description : Ce serait un hybride menthe verte/Menthe aquatique. Sa tige est pourpre (Mitcham) ou verte (pallescens) avec des fleurs d’un rouge brunâtre pour la première et blanches pour la seconde. Les feuilles sont vert foncé, pétiolées, parfois pourpres et poilues en dessous, mais la plante est en général glabre. Habitat-culture : C’est une plante cultivée uniquement, en Angleterre (Mitcham), en France (pallescens) et dans bien d’autres pays d’Europe et des Etats-Unis. C’est l’essence anglaise (Mitcham) qui est considérée comme la plus fine. C’est dans cette Menthe que l’on tire le menthol largement utilisé dans le monde entier. Parties utilisées : toute la plante Constituants : Sucre, tanin, matières résineuses, pectiques, cellulosiques, une oxydase, une peroxydase, une catalase, et surtout une huile essentielle composée essentiellement de menthol et de menthone. Cette huile essentielle est l’une des plus précieuses qui soient. Propriétés : Ce sont les mêmes que les autres menthes.

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Menthe verte, Mentha Viridis Famille des Lamiacées Noms régionaux : Menthe baume, baume vert. Description-Origine  : Cette menthe se reconnait facilement grâce à ses feuilles sans pétiole et ses épis de fleurs plus étroits, plus allongés et ses stolons totalement souterrains. Cette espèce est fréquente dans les jardins et leurs environs. Habitat-culture : cette espèce est fréquente dans les jardins et leurs environs. On cultive la variété «  Crispa  » ou Menthe crépue qui donne l’essence bien connue de tous les mangeurs de chewing-gum : la Spearmint. Parties utilisées : Toute la plante. Constituants : On retrouve les mêmes composants que dans les autres Menthes : tanins, essence, matières résineuses, amères, pectiques. Le composant principal de l’huile essentielle est une cétone terpénique : la carvone. Propriétés : ce sont les mêmes que les autres menthes.

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Menthe Pouliot, Mentha Pulegium Famille des Lamiacées Noms régionaux : Dictame de Virgine, petit baume, Pouliot, peliot, herbe aux puces, chasse puces, herbe de Saint-Laurent. Description-Origine : Cette menthe se distingue facilement des autres car elle est assez grise et velue. Le port est étiré, les tiges couchées à la base. Les feuilles sont petites, pétiolées, ovales et très peu dentées. Les fleurs dont verticillées et saillantes, petites, de couleur rosée ou lilas. Le calice est poilu, fortement nervé. Habitat-culture : régions méditerranéennes, grandes vallées fluviales européennes, elle aime les terrains silicieux, les champs humides. Parties utilisées : Toute la plante. Constituants : Une huile essentielle qui lui donne son odeur caractéristique, contenant une cétone terpénique : la pulégione, du menthol, menthone, limonène. Propriétés : Usage interne -Digestif -Anticatarrhal -Expectorant -Béchique -Désinfectant -Carminatif

Usage externe -Anticatarrhal -expectorant -Béchique -Désinfectant

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Peuplier baumier, Populus Balsamifera Famille des Salicacées

Romarin, Rosmarinus officinalis, Famille des Lamiacées

Noms régionaux : Peuplier commun, Peuplier franc, Peuplier suisse, Liard, Liardier

Noms régionaux  : Rose marine, Encensier, herbe aux Couronnes, Roumaniénou

Description-Origine  : bel arbre à rameaux étalés, à écorce grisâtre. Feuilles triangulaires, assez coriaces, luisantes, à long pétiole. Fleurs groupées en châtons protégés à l’origine par des bourgeons jaunebrun, résineux et odorants. Le fruit est une capsule.

Description : Arbrisseau toujours vert de 0,50 à 2 mètres, très aromatique, très touffu, à nombreux rameaux, dressés et très feuillus. Feuilles étroites et coriaces, bords enroulés en dessous, vertes sur la surface supérieure, velues et blanchâtres à la surface intérieure. Fleurs bleu pâle ou presque blanche, disposées 2 par 2 le long des rameaux.

Habitat-culture : Presque toute l’Europe, l’Afrique du Nord, l’Asie tempérée. Terrains humides, bordures de rivières, prairies, en montagne l long des torrents jusqu’à 1800 mètres d’altitude. Parties utilisées  : jeunes bourgeons (spécialement des bourgeons à fleurs récoltés en Mars ou Avril). Ecorce, bois sous forme de charbon. Constituants : Mannitol, résines, acide gallite et malite, matières grasses, deux substances colorantes (chrysine et tecto-chrysine leur donnant un aspect doré), un glucoside (0.5%) jaune-brun clair d’odeur proche du tolu. Propriétés : Usage interne -Diurétique -Sudorifique -Balsamique -Tonique -Astringent

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Usage externe -Balsamique -Cicatrisant

Habitat-culture  : Maquis, garrigues, endroit arides, rocailles, région méditerranéenne, surtout littorale. Parties utilisées : feuilles, sommités fleuries. Constituants : résine, flavonoïdes, 5 à 8% de tanins, substance amère, acides-phénols. Essence : pinède, camphrène, bornéol, acétate, valériane de bornyle, cinéol et camphre ordinaire. Propriétés : -Plante en interne Stimulant Antispasmodique Diurétique Cholagogue, cholérétique Vermifuge

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-Plante en externe Résolutif Astringeant

Rose rouge, Rosa Gallica Famille des rosacées Noms régionaux  : Rose de Provins, rose de Champagne, Rose de France Description-Origine  : petit arbrisseau de 50  cm à 1.50  m de haut. Feuilles à 5 folioles. Les fleurs sont très ouvertes, d’un rouge vif, foncé et velouté, très odorantes. Habitat-culture  : originaire d’Orient, on la rencontre dans le bassin méditerranéen septentrional, au bord des chemins et des bois, dans les haies près des jardins. Sa culture est répandue dans le monde entier. Parties utilisées : Pétales (des roses en boutons). Constituants : Tanins, sucre, acide gallique, acide quercitannique, des matières grasses, une essence. Propriétés : -Tonique -Astreingent.

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Santoline, Santolina Chamaecyparissus Famille des Composées

Noms régionaux : Santoline Petit cyprès, Garde Robe, Santoline blanche, faux Cyprès, Aurone femelle Description  : Plante vivace qui peut mesurer jusqu’à 50 cm de haut. Tige ligneuse à leur base. Feuilles très petites et duveteuses, d’un vert blanchâtre. Fleur jaune d’or, tubuleuse, en capitule solitaire. Habitat-culture : Toute l’Europe méridionale jusqu’à 100 mètres d’altitude. Apprécie les sols rocailleux et calcaires. Parties utilisées : Sommités fleuries, et feuilles qui doivent être récoltées avant la floraison. Constituants : Huile essentielle, résine, tanin. Propriétés : -Emménagogue -Stimulante -Antipasmodique -Vermifuge -Stamachique -Antimite

Saponaire, Saponaria Officinalis Famille des Caryophyllacées

Noms régionaux : Saponière, Savonnière, Savonniaire, herbe à savon, Herbe à foulon, Savon de fossé. Description : Plante vivace de 40 à 80 cm de hauteur. Glabre. Rhizomes longs. Feuilles ovales, lancéolées, opposées. Fleurs roses, pétales entiers, bien détachés des sépales. 2 styles (juin à septembre). Habitat-culture : Europe et Asie tempérée. Haies, bois, près des ruisseaux, chemins. Parties utilisées : Racine, feuilles, fleurs Constituants : forte proportion de saponine, 30 % de sucres, résine, vitamine C. Propriétés : Usage interne -dépurative -Cholérétique -Apéritive -Tonique -Diurétique -Sudorifique Usage externe -Résolutive -Détersive

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Sauge, Salvia Offinalis Famille des Labiées

Noms régionaux : Herbe sacrée, Thé d’Europe, Thé de Grèce, Thé de Provence, Grande sauge Description-Origine : Sous arbrisseau de 25 à 80 cm, à tiges quadrangulaires, ligneuses, velues. Les fleurs apparaissent de Mai à Septembre, elles sont grandes, avec une longue corolle d’un bleu violacé et deux demi-étamines. Les feuilles sont épaisses, lancéolées, couvertes de poils blancs. Forte odeur basalmique. Habitat-culture : spontanée dans la région méditerranéenne et la moitié Sud de la France, au-dessous de 800 m. Elle est cultivée dans de nombreux jardins de toutes les régions, mais elle craint les gelées. Parties utilisées : Les feuilles et les sommités fleuries. Constituants  : Une huile essentielle riche en thuyone et pinène. Des tanins, de la choline, du mucilage, des acides-phénols, polyphénols, flavonoïdes. Propriétés : Usage interne : -Tonique -Emmenagogue -Antispasmodique -Régulateur vaso-sympathique -Antisudoral -Astringent et antiseptique intestinal -Hypoglycémiant

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-Ocytique (facilite l’accouchement) Usage externe -Antiseptique -Vulnéraire -Résolutif

Thym vrai, Thymus vulgaris, Famille des Lamiacées

Noms régionaux : Farigoule, Frigoule, Barigoule, Pote, Mignotise des Genevois, Thym, Thym vulgaire. Description : petit arbrisseau à tiges dressées, quadrangulaires, très lignifiées, de 7 à 30 cm, tortueuses, pubescentes. Petites feuilles opposées, ovales à bords enroulés, légèrement duvetées en dessous, de couleur grise. Les fleurs blanc rose, sont petites, réunies en épis courts. Les fruits sont des akènes ovés et glabres contenant des graines minuscules. Habitat-culture : Endroits secs ensoleillés de la région méditerranéenne, pentes arides, rocailles, maquis. Cultivé comme plante aromatique. Parties utilisées : La tige fleurie Constituants : Tanin, résine, saponine, des pentosanes, une huile essentielle riche en thymol et carvacrol. Propriétés : ce sont les même que celles du serpolet en plus prononcé. Il faut noter également que Thymus vulgaris est bien plus actif sur les problèmes intestinaux, c’est un excellent antiseptique intestinal. -Stomachique -Stimulant -Pectoral -Emmenagogue -Antispasmodique -Diurétique -Sédatif En externe : cicatrisant

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Conclusion

CADEAU

J’ai aimé partager tout cela avec vous, je souhaite que ce livre vous donne matière pour prendre soin de notre terre, de votre maison, de vous, de nous. Merci.

Voici, en cadeau, quelques textes, pensées, citations à lire, à réfléchir, à ruminer, à accueillir, à méditer.

Vous pouvez m’écrire, venir me voir ou participer à un stage. Si je peux répondre à vos questions éventuelles, et dans la mesure de ma disponibilité, je le ferai avec plaisir. Bonne route et bon tout. Que l’eau vous garde !

Ps : comme beaucoup d’entre nous, je suis pleine de contradictions et de faiblesses. Il m’arrive de faire des choses pas du tout écologiques. Je n’en suis pas fière, mais voilà, je fais comme vous, ce que je peux avec ce que je suis.

« Nous avons compris que tout peuple qui ne pourvoit pas à sa nourriture perd sa liberté. Le tissu coloré figurant notre pays ne flotte pas dans le vent de la liberté, cela est un mensonge, il flotte sur des servitudes et des esclavages déguisés en liberté. Tout peuple, comme tout être, comme tout être humain valide, n’assurant pas sa nourriture perd sa dignité et ne peut être considéré comme libre. […]  C’est pourquoi nous devons renoncer à certaines chimères […]. Nous devons faire de notre savoir l’instrument de notre libération. Et cette libération commence par notre nourriture, et notre nourriture commence par la terre. De cette solide fondation, nous pourrons alors aller vers d’autres actes utiles à notre vie et vers l’accomplissement de notre pays et de nousmêmes.  Nous avons quant à nous besoin d’un vrai développement à notre mesure, partant de nos capacités, conforme à nos aspirations. Et lorsque nous aurons résolu nos problèmes élémentaires : nourriture, vêtements, abri et santé pour tous, nous irons plus loin, inspirés par nos propres valeurs et soucieux du bien-être réel, avec des rêves toujours renouvelés, car il faut peu de chose pour alimenter la joie. Par contre : toujours plus, toujours plus vite, toujours plus gros, toujours plus loin, le « toujours plus » de l’obsession entretient cette anxiété dont les douloureux stigmates s’affichent parfois sur les visages des nantis, stigmates de l’insatisfaction dans l’abondance… Nous avons à sortir d’une longue torpeur, à mobiliser nos forces pour répondre à nos besoins. » Pierre Rabhi

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« Face au gaspillage, j’oppose la sobriété heureuse. »

nos vies est reliée à la vie de tous ceux qui nous entourent. »

Pierre Rabhi

Thich Nhat Hanh

« Vivre simplement pour que d’autres, simplement, puissent vivre. »

« Avec une goutte d’eau on construit un monde. »

Gandhi

Gaston Bachelard

«  Notre écologie doit être une écologie des profondeurs – pas seulement profonde, à vrai dire, mais également universelle. Notre conscience est polluée. La télévision, les films et les journaux sont autant d’agents de pollution de la conscience humaine – celle des adultes et celle des enfants. Les médias y sèment sans cesse des graines de violence et d’angoisse ; ils nous polluent l’esprit, tout comme nous polluons l’eau et détruisons la terre avec toutes sortes de produits chimiques. Il nous faut veiller à préserver l’écologie de la terre et l’écologie de nos esprits, sinon la violence ne tardera pas à se répandre dans d’autres secteurs de la vie. Notre terre, cette magnifique terre verte, est en grand péril, ce que personne apparemment n’ignore. Et, pourtant, beaucoup de gens, dans leur quotidien, agissent comme s’ils ne le savaient pas. Si vous aviez pour corps la terre, notre mère à tous, vous ressentiriez la souffrance en nombre de ses organes. Bien des gens ont conscience, à vrai dire, des souffrances qui affligent notre monde. Ils ont le cœur débordant de compassion. Ils savent que faire pour remédier à toutes ces souffrances, et on les voit s’engager à fond dans la politique, le social ou l’écologie. Mais, après un certain temps, ils sont pris de découragement – ils n’ont apparemment pas la force d’âme nécessaire pour continuer leur combat. La vraie force n’est pas dans le pouvoir, l’argent ou les armes ; elle est dans la paix intérieure, la paix profonde. Si nous changeons nos habitudes de vie – entendez par là notre façon de penser, de parler et d’agir –, nous changerons le monde. La meilleure façon de prendre soin de l’environnement est de prendre soin des écologistes, autrement dit de nous-mêmes. » « Il nous faut allumer notre propre torche afin d’avancer, mais chacune de

« La source tombait du rocher goutte à goutte à la mer affreuse. L’océan fatal au nocher lui dit : “ Que me veux-tu pleureuse ? Je suis la tempête et l’effroi. Je finis où le ciel commence. Est-ce que j’ai besoin de toi, petite ? Moi qui suis l’immense. ” La source dit au gouffre amer : “  Je te donne sans bruit, ni gloire, ce qui te manque, ô vaste mer  ! Une goutte d’eau qu’on peut boire ! ” »

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La source – Victor Hugo « Je suis Je suis ruisseau, fleuve, rivière Je suis le vent, la pluie Je suis l’ombre, la lumière Je suis la vie Je suis l’ouragan sur la dune Je suis une symphonie Je suis un noyau de prune Je suis... C’est peut-être l’automne C’est peut-être l’hiver C’est peut-être l’été Il fait si chaud Je suis l’onde sur la grève Je suis feuille au gré du vent Je suis l’ombre des ténèbres

Je suis le temps Je suis l’esprit, l’étincelle Je suis l’espace infini Je suis la petite abeille Je suis la pluie C’est peut-être l’automne C’est peut-être l’hiver C’est peut-être l’été Il fait si chaud Je suis l’unique, le glorieux Je suis la fleur sous l’érable Je suis le silence impalpable Je suis... […]. » Mitzi Bravine

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« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. »

abritent des nids pleins à ras bord de petits becs en losanges.

Antoine Lavoisier

Le début de l’été Joie des folles récoltes de cerises… si les oiseaux n’ont pas tout dévoré ! Champs de coquelicots rutilants, floraison du sainfoin, de la campanule raiponce, du bleuet. En cueillant les framboises, attention à ne pas bousculer un nid de fauvettes plein d’oisillons encore tout nus !

« Le premier printemps Floraison du forsythia, du prunier myrobolan, des petits narcisses jaunes, de la primevère officinale, de la violette odorante. Le pouillot véloce passe à l’intensité maximale : “ tsi-tsac, tsi-tsac, tsi-tsac/tic ”. Le printemps Floraison des pruniers, du cassis-fleurs, de la primevère coucou, de tous les narcisses à fleurs jaunes. Entre deux averses, les jacinthes embaument. Concert de merles et de grives musiciennes au petit matin et au crépuscule. Retour des oies sauvages. Le printemps fou Floraison des cerisiers, des genêts, de la violette loup, de toutes les tulipes. Les ravenelles embaument l’air de bouffées de parfum velouté, capiteux. Le pic vert traverse le jardin en zigzags lourdauds, et s’en va éclater de rire derrière un arbre. Floraison du lilas, de la viorne obier, des grandes tulipes fleurs de lys et des fols perroquets, de la jacinthe des bois, du sceau de Salomon, de l’ail des ours. Retour du coucou dans les bois. Grand soleil et bourrasques, tourbillons de pétales. Déluges de senteurs. Floraison suave des pommiers, lourd parfum des sveltes narcisses de poètes. Premières roses éphémères, premiers iris. La tourterelle des bois, de retour d’Afrique, ronronne, dissimulée dans les arbres. L’apothéose du printemps Floraison d’aubépine “ mai ”, de tous les iris, de la glycine de Chine, des roses, des pivoines officinales et arbustives, dans un déluge de parfums. Mais gare aux nuits glacées ! Les hirondelles fendent l’air pur de leurs cris aigus. Floraison de toutes les roses, du seringat, du sureau, du chèvrefeuille, du coquelicot. Le tilleul envahit l’air de son parfum sucré. Haies et buissons

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L’été Les baies des sureaux s’empourprent. Floraison de l’achillée, de la grande berce, du lis de la Madone. Le troglodyte mignon, qui s’est tricoté un nid invisible entre deux jardinières, s’égosille à pleins poumons. Le plein été Le long des rivières, les baies des obiers virent au rouge. Floraison du fenouil, de la reine-des-prés, de la sauge sclarée, de la tanaisie. Tel un colibri en soyeux costume orange et beige, le gros papillon moriosphynx vibre au-dessus des fleurs. Les noisettes devenues rousses se détachent avec un petit « ploc ». Floraison de la clématite flammula, du fenouil, de la cardère, de la verge d’or, de la salicaire, de l’eupatoire. Le rouge-queue perché sur le faîte du toit déroule sa chanson mélancolique. La fin de l’été Profusion de prunes et de pêches. Floraison de l’anémone du Japon, de l’amarante. Le mina lobata montre enfin ses petits lampions. Dans les bois de hêtres, les écureuils font provision de faines. Les hirondelles s’alignent sur les fils électriques, en prévision du départ. L’automne Aubépines et églantiers passent au rouge. Marée de couleurs tendres avec le retour des asters, couverts de bourdons terrestres et de culs-blancs, de papillons, petites tortues et paons de jour. Floraison du lierre dans un déluge de grains vert pâle à la senteur de miel, bruissant d’abeilles.

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Les chrysanthèmes mêlent leur senteur camphrée à celle des noix libérées de leur moelleuse gangue verte. Retour du rouge-gorge, rond comme un ballon, perché en sentinelle sur le manche de la bêche. Des pluies de bogues dégringolent des châtaigniers. Alisiers et cormiers flamboient, jetant leurs poirettes surettes à tous vents dans les bourrasques. C’est la saison des champignons, des sous-bois rutilants et des merles voleurs de baies d’églantier.

« Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant ! Ils se parlent entre eux Et ils vous parlent si vous écoutez ! » Tatanga Mani Indien Stoney

Le bel automne Tilleuls et châtaigniers virent au jaune d’or. Les capsules roses des fusains s’entrouvrent sur les arilles orange. Cotonéasters, églantiers et pyracanthas rutilent de baies. Passage des oies sauvages en route vers le sud. L’hiver arrive Le houx se couvre de boules, la rose de Noël déploie ses gros boutons nacrés au cœur d’un solide feuillage sombre, les hortensias sont de dentelle grise. L’arille rouge du physalis brille dans sa cage de résille. Le rougegorge nargue le chat en picorant ses croquettes. L’hiver Floraison du noisetier, du perce-neige et du sarcocoque, dont l’enivrant parfum de jacinthe sature l’air des après-midi ensoleillés. La mésange charbonnière lance haut ses « tsi-tsi-tsi-titititititi » dans l’air vif d’un ciel bleu pur. Entre hiver et printemps Floraison de la ficaire, du cornouiller mâle. Dans les fonds de vallée, les saules marsaults s’illuminent de pompons brillants comme des gouttes d’eau. Il pleut, il vente, il neige, il fait noir, il fait froid. L’hiver n’en finit pas. Mais dès qu’il fait beau, le rouge-gorge mêle sa crécelle aigrelette aux trilles des mésanges. » Patricia Beucher Pour nous rappeler de vivre au rythme des saisons 116

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Où s’approvisionner ?

20 % de la population mondiale consomme 90 % des richesses mondiales. Chaque Européen, chaque Nord-Américain consomme et pollue en moyenne dix à vingt fois plus qu’un Bengali ou qu’un Malien. (Source : PNUE, Programme des Nations unies pour l’environnement) Consommateur = décideurs de production. Si un produit n’est pas acheté, il ne sera plus produit. C’est donc vous, consommateurs, vous qui décidez de ce qui est fabriqué, produit, cultivé dans le monde. Et aussi de la façon dont c’est fabriqué, produit, cultivé ! Chaque achat est un acte politique qui contribue, ou non à l’harmonie écologique et sociale planétaire. Si vous croyez n’être qu’une goutte d’eau dans la mer, c’est bien vrai, mais la mer n’est faite que de gouttes d’eau. Utilisons notre pouvoir de consommateurs. Ne nous laissons pas manipuler par la publicité, la facilité ou nos habitudes.

Les cristaux de soude Procurez-vous-en dans la petite épicerie de votre quartier, dans une droguerie bien fournie et, mais c’est là aussi à éviter, tout en bas de l’étagère du rayon lessive des grandes surfaces. Attention, les vendeurs de grandes surfaces ne savent pas toujours de quoi il s’agit et confondent très souvent les cristaux de soude avec la soude caustique. A vous d’être très vigilant !

Le bicarbonate de soude Vous le trouverez dans la petite épicerie de votre quartier, dans une droguerie, dans les magasins de produits naturels, dans les pharmacies ou, sinon dans le rayon dentifrice des grandes surfaces.

La cendre de bois

Le savon

Cherchez-la dans votre poêle, votre cheminée, chez vos voisins, vos amis, les boulangers qui cuisent le pain au feu de bois.

Pour trouver du savon écologique, c’est le parcours du combattant, mais vous y arriverez…

L’argile verte et autres terres

Les magasins de produits naturels en ont, mais, attention, tous les savons qu’on y trouve ne sont pas forcément écologiques !

Vous en trouverez directement dans la nature ou dans les magasins de produits naturels.

Le vinaigre d’alcool Il se vend dans la petite épicerie de votre quartier, dans une droguerie, dans les magasins de produits naturels et, mais c’est à éviter, au rayon huile et vinaigre des grandes surfaces, tout en bas de l’étagère.

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Ou adressez-vous au savonnier de votre région. S’il n’a pas de savon sans graisse exotique, demandez-lui de vous en fabriquer. Il vous dira peut-être que ce n’est pas possible, mais c’est faux. Moi, j’en fais, alors, pourquoi pas lui ? Il a besoin de vendre ses savons, n’hésitez donc pas à lui dire ce que vous voulez acheter ou non. N’oubliez pas ! C’est vous, consommateur, le grand chef de production ! Bio Bulle. Savons disponibles directement dans l’atelier, ou dans les magasins de produits naturels de Dordogne, ou par correspondance. Adresse : Bio Bulle, La Peyre, 24260 Mauzens-et-Miremont. Tél. : 05 53 05 74 37. 121

Les plantes Pour tous les végétaux, allez les récolter dans les bois et les prés, au bord des ruisseaux, au fond des talus, dans les jardins publics, dans le vôtre ou dans celui de personnes compréhensives et partageuses. C’est un bon prétexte, une bonne excuse pour s’offrir une balade au grand air.

Lingettes et serpillières en microfibre Vous en trouverez dans la petite épicerie de votre quartier ou dans des magasins de bricolage, ou au rayon nettoyage des grandes surfaces. Je n’en ai pas encore trouvé à Emmaüs, mais ça viendra. Si vous ne trouvez pas ce que vous voulez chez votre épicier préféré, n’hésitez pas à lui demander, en lui précisant que vous préférez acheter chez lui qu’en grande surface. Dans les semaines qui suivent, il en aura en rayon, surtout si vous lui donnez quelques recettes en prime ! Les commerçants ne peuvent vivre que si nous achetons ce qu’ils vendent. A nous de leur dire ce que nous avons envie d’acheter.

L’eau

Index

Eau 36, 40, 122

Argenterie 79

Ecologie 6, 14, 18, 77, 112, 126

Argile verte 30, 65, 66, 75, 120

Evier 44, 77

B

F

Bicarbonate de soude 31, 62, 66, 73, 75, 76, 77, 82, 121

Four 32, 79

Bois 23, 24, 42, 54, 80 Bourgeon de pin 60

G

C

Gros sel 77, 78

Cafetière électrique 28 Canalisation 28, 32, 77, 78 Carbonate de soude 31 Casserole 25, 28, 30, 73 Cendre 23, 40, 44, 72, 120

Prenez-en à la source ou au puits du village, ou peut-être avez-vous la chance d’en avoir dans votre jardin… A moins que vous ne possédiez une citerne et récupériez l’eau de pluie ; ou que vous ayez un système « maison » de station d’épuration : prenez alors l’eau du dernier bassin.

Cire d’abeille 26, 65, 66, 80

Sinon servez-vous dans un ruisseau, une rivière ou un fleuve… Et enfin votre robinet, si vous avez le luxe d’avoir l’eau courante chez vous. Oui, c’est un luxe qui n’est pas donné à tous les citoyens du monde, n’oubliez pas. Où que vous alliez chercher votre eau, prenez un peu de temps pour apprécier, savourer ce cadeau précieux, merveilleux que la nature vous fait. Prenez-en grand soin, n’en gaspillez pas une goutte !

122

E

A

Gazinière 28, 32, 35

H Hotte aspirante 32 Huile de térébenthine 81, 82 Huile de tournesol 26

Consommateur 16, 19, 120

J

Cristaux de soude 32, 44, 76, 121

Jus de citron 55, 56

D

L

Déforestation 15

Lavabo 30, 32, 44, 77

Désinfectant 26, 28, 60, 64, 85

Lavande 58, 59, 60, 67, 69, 71, 92

Détachant 54

Lave-vaisselle 28, 32, 73

Détartrant 31, 76

Lessive 40, 44, 45, 46, 48, 50, 51, 52, 72

Douche 32, 77

Lessive de cendre 40

123

Linge 40, 54, 57

S

Lingette 33, 122

Savon 26, 45, 121 Savon d’Alep 26

M

Sel 31, 32

Machine à laver 28, 32, 40, 44, 54

Siphon 32, 78

Menthe 59, 68, 98, 99, 100, 101

Soude caustique 26, 31, 32, 121

Meuble 80

Sucre 16, 85

Gaston Bachelard, «  La poésie et les éléments. Dormeurs éveillés », Les grandes heures de Radio France. Patricia Beucher, Cahier de jardin, Savoirs Partagés, 2007. Mitzi Bravine, Je suis. Victor Hugo, Les Contemplations, 1856.

Microfibre 33, 74, 122 Miroir 79

Bibliographie

T

Thich Nhat Hanh, Love in action, Parallax Press, 1993.

Tache 26, 54 N

Tapis 28, 34, 82, 65

Thich Nhat Hanh, Le conscience, L’Espace Bleu, 1996.

Nettoyage 39

Terre de Sommières 30, 55

Pierre Rabhi, Parole de Terre, Albin Michel, 1996.

Thym 109 P

Toilette 66

Parquet 80

Traitement des taches 55

Percarbonate 55 Plan de travail 28, 30, 32, 35, 61, 85

V

Plante exotique 16

Vaisselle 72

Potasse 23, 24, 26, 40, 41

Vinaigre blanc 28

Poubelle 23, 28, 34, 60, 64

Vinaigre d’alcool 28, 120

Poudre à récurer 30, 74

Vitre 79

Miracle

de

la

pleine

Raffa, Le Grand Ménage, Éditions Soliflor, 2008. www.raffa.grandmenage.info Patrice de Bonneval, extrait des cours de Plantes Médicinales de l’excellente Ecole Lyonnaise de Plantes Médicinales ELPM, 13, rue d’Alsace Lorraine, 69001 LYON Tél : 04 78 30 84 35. Fax : 04 72 00 89 03. www.ecoledeplantesmedicinales.com/ Textes saisis par Christine Laurent-Michels.

R Récurer 30, 32, 74, 75 Réfrigérateur 63 Rideaux 28, 65 Romarin 103

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Pour participer à l’écologie autrement que par le ménage  Christophe Elain, Un petit coin pour soulager la planète (à propos des toilettes sèches), éditions Goutte de sable. Thich Nhat Hanh, La Plénitude de l’instant (pour apprendre à faire la vaisselle).  Pierre Rabhi, Parole de Terre (pour comprendre la nécessité de consommer localement). Eric Sabot, La Pratique du compost et des toilettes sèches, éditions La Maison d’automne. Les Amis de la Terre, 2 bis rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil. Réseau Sortir du nucléaire, Jocelyn Peyret, [email protected]. Association pour la Promotion des Produits Naturels Peu Préoccupants – ASPRO – PNPP « Le Pied de Chat » 50490 – Muneville le Bingard – 02.50.69.10.75 – aspro. [email protected] – http://www.aspro-pnpp.org NEF, Nouvel Economie Fraternelle, établissement financier reconnu pour sa gestion responsable et éthique de l’épargne en France – 114 bd du 11 novembre 1918 69626 Villeurbanne cedex – 04.72.69.08.60 – lanef@lanef. com – www.lanef.com

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Remerciements : Ce livre, je voulais l’écrire depuis longtemps. Mais c’était une envie en attente. Merci à Blandine Pouzin, des Editions Clairance, qui m’a demandé et poussé à le faire là, maintenant. Merci à Christine, ma collègue, qui sait si bien me ramener dans une certaine réalité que j’ai tendance à oublier. Qui sait si bien m’aider à partager mes évidences, à me rappeler qu’elles ne le sont pas pour tout le monde. Qui sait se moquer gentiment de moi quand je m’envole, me mettre devant mes choix et pointer mes contradictions. Qui sait me remettre au travail quand je suis dans mes rêves, fatiguée ou découragée. Le tout avec beaucoup de douceur, de gentillesse et de respect. Merci à tous mes clients et stagiaires, qui m’ont appris à transmettre mon savoir, à l’affiner, à l’agrandir, à le partager toujours et encore. Merci à mes enfants, Nil, Ismaël, Claire, Elie, Aude, Loup et, à travers eux, merci à tous les enfants passés, présents et à venir. Merci à mes parents, Simone et Louis, à tous les parents et à ceux qui font office de parents, Marie-France et les autres. Merci aux femmes de Yokama, à travers elles, à toutes les femmes africaines. Merci à Christian, Cathy et Riquet à tous les amis qui m’aiment et croient en moi. Merci à mes frangines, Marie et Fabienne, à travers elles merci à toutes les frangines. Merci à Nathalie et Roland, à toutes celles et à tous ceux qui vivent l’écologie au quotidien sans grands discours, mais dans les gestes de tous les jours. Merci à Thierry et Louis, à travers eux, merci à tous les planteurs d’arbres. Et, enfin, merci à Thich Nhat Hanh, qui m’a appris à faire la vaisselle. Oui, sans tout ce monde, ce livre n’aurait pas été écrit.

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Dans la même collection :

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