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La technologie MPLS et son implantation chez les opérateurs

Sujet bibliographique présenté le 9 janvier 2003

Maxime CHARPENNE Sébastien DUCHEMIN Julien SIMBOLA

Congduc PHAM Université Claude Bernard LYON I DESS IIR - Réseaux 2002 - 2003

La technologie MPLS et son implantation chez les opérateurs

Sommaire 1

Introduction__________________________________________________________- 2 -

2

Généralités___________________________________________________________- 3 -

3

4

2.1

Principe________________________________________________________________- 3 -

2.2

Concepts clefs___________________________________________________________- 4 -

La technologie MPLS___________________________________________________- 5 3.1

Interfaces MPLS_________________________________________________________- 5 -

3.2

Labels__________________________________________________________________- 5 -

3.3

Upstream LSR et Downstream LSR_________________________________________- 5 -

3.4

Paquet labellé___________________________________________________________- 6 -

3.5

Label Distribution Protocols (Protocoles de distribution de label)________________- 6 -

3.6

Assignation et distribution des labels________________________________________- 7 -

3.7

Distribution des labels et protocoles_________________________________________- 8 -

3.8

Rétention des labels______________________________________________________- 8 -

3.9

La pile label (Label Stack)_________________________________________________- 8 -

3.10

Les tables MPLS_________________________________________________________- 9 -

3.11

Echange de label (Label Swapping)________________________________________- 10 -

3.12

Portée (scope) et unicité des labels_________________________________________- 11 -

3.13

Label Switched Path (LSP), LSP Ingress, LSP Egress_________________________- 13 -

3.14

Penultimate Hop Popping - Le pop de l'avant-dernier saut_____________________- 14 -

3.15

LSP Next Hop__________________________________________________________- 14 -

3.16

Labels entrants invalides_________________________________________________- 15 -

3.17

Contrôle des LSP : Independent LSP Control ou Ordered LSP Control__________- 15 -

3.18

Agrégation et granularité_________________________________________________- 15 -

3.19

Sélection des routes______________________________________________________- 16 -

3.20

Encodage des labels_____________________________________________________- 16 -

3.21

Tunnels LSP___________________________________________________________- 17 -

3.22

Exemple de hiérarchie : tunnel LSP dans un LSP_____________________________- 17 -

MPLS chez les opérateurs______________________________________________- 18 4.1

Les NGN ( Next Génération Network)______________________________________- 18 -

4.2

NGN : une nouvelle vision des réseaux et services____________________________- 21 -

4.3

Vers le MPLS puis le GMPLS_____________________________________________- 23 -

4.4

Conclusion_____________________________________________________________- 29 -

5

Conclusion générale___________________________________________________- 30 -

6

Annexes_____________________________________________________________- 31 6.1

Références_____________________________________________________________- 31 -

6.2

Acronyms and Abbreviations_____________________________________________- 31 -

1

La technologie MPLS et son implantation chez les opérateurs

1 Introduction La technologie MPLS (Multi Protocol Label Switching) est apparue au printemps 1997 au travers d’un groupe de travail de l’IETF. Elle répondait alors à une situation particulière présente dans les années 1990 Au début des années 90, le cœur du réseau était interconnecté avec des liaisons T1 à T3. La topologie relativement simple et le trafic peu important. Tout allait pour le mieux. Puis, au milieu des années 90, on assista à une augmentation importante de la taille des réseaux avec l’apparition de goulots d’étranglements du à une progression importante du trafic. De ce fait, on assista donc à l’augmentation des tables de routage. Le mécanisme de recherche dans la table de routage étant consommateur de temps CPU, les routeurs se sont donc avérés trop lents pour gérer ce volume de flux. Les recherches des opérateurs ont donc porté sur des méthodes permettant de router plus rapidement les paquets. Le but de MPLS était à l’origine de donner aux routeurs IP une plus grande puissance de commutation, en basant la décision de routage sur une information de label (ou tag) inséré entre le niveau 2 (Data-Link Layer) et le niveau 3 (Network Layer). Parallèlement au recherche sur MPLS, le développement de techniques de commutation comme CEF (Cisco Express Forwarding) et la mise au point de nouveaux ASIC (Application Specific Interface Circuits), a permis aux routeurs IP de voir leurs performances améliorées sans le recours à MPLS. L’intérêt de MPLS n’est actuellement plus uniquement et principalement la rapidité mais surtout l’offre de services qu’il permet, avec notamment les réseaux privés virtuels (VPN) et le Trafic Engineering (TE), qui ne sont pas réalisables sur des infrastructures IP traditionnelles.

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2 Généralités Lorsqu'un paquet transite sur un réseau qui n'utilise pas de protocole avec connexion (typiquement le cas de IP), chaque routeur qu'il traverse prend une décision de routage indépendante pour ce paquet. Ce faisant, chaque routeur analyse l'entête du paquet pour calculer le saut suivant, d'une manière qui ne dépend pas des sauts précédents ni des prochains. Les entêtes des paquets contiennent beaucoup plus d'information que nécessaire pour le simple choix du prochain saut. Le choix du prochain saut peut être vu comme la réunion de deux fonctions. La première fonction partitionne tous les paquets possibles parmi un jeu de FEC "Forwarding Equivalence Classes (FEC)". La deuxième relie chaque FEC à un prochain saut. Ainsi, en ce qui concerne le routage, les différents paquets qui ont été mis dans une même FEC sont indistincts. Tous les paquets appartenant à une FEC particulière et qui transitent à partir d'un noeud particulier vont suivre le même chemin (ou si certains genres de routages multi chemin sont utilisés, ils vont tous suivre un jeu de chemins associés à la FEC). MPLS reprend ces concepts et les étend à un ensemble de machines au lieu de les restreindre à un seul noeud. Un routeur qui supporte MPLS est désigné comme un "Label Switching Router", ou LSR. Les routeurs MPLS situés à la périphérie du réseau MPLS considéré, qui possèdent à la fois des interfaces IP traditionnelles et des interfaces connectées au backbone MPLS, sont appelés Edge LSR. MPLS est capable de fonctionner sur ATM, permet de mettre en oeuvre des VPN et de réaliser du Trafic Engineering.

2.1 Principe Dans MPLS, l'assignement d'un paquet donné à une FEC donnée est effectué juste une fois, quand le paquet entre dans le réseau. La FEC à laquelle est assignée le paquet est codée sur une courte valeur de longueur fixée et connue comme un "label". Puis le paquet est envoyé au noeud suivant après que le label lui ait été apposé. On dit que les paquets sont "labellés" avant d'être routés. Lors des passages dans les noeuds MPLS suivants, il n'y a pas d'analyse supplémentaire de l'entête de la couche réseau des paquets. A la place, le label est utilisé comme un index dans une table qui spécifie le saut suivant et un nouveau label. L'ancien label est remplacé par le nouveau, et le paquet est routé jusqu'au saut d'après. C'est le principe de base de MPLS : la commutation de labels. Des paquets appartenant à une même FEC suivront le même chemin et auront la même méthode de forwarding. Typiquement, les FEC sont des préfixes IP appris par l’IGP (cf. § 3.19. Sélection des routes) tournant sur le backbone MPLS, mais peuvent aussi être définies par des informations de QoS ou de Trafic Engineering. La classification des paquets s’effectue à l’entrée du backbone MPLS, par les Ingress Edge LSR. A l’intérieur du backbone MPLS, les paquets sont label-switchés, et aucune reclassification des paquets n’a lieu. Chaque LSR affecte un label local, qui sera utilisé en entrée, pour chacune de ses FEC et le propage à ses voisins. Les LSR voisins sont connus grâce à l’IGP. L’ensemble des LSR utilisés pour une FEC, constituant un chemin à travers le réseau, est appelé Label Switched Path (cf. § 3.13. LSP). Il existe un LSP pour chaque FEC et les LSP sont unidirectionnels.

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2.2 Concepts clefs Dans le paradigme de forwarding MPLS, lorsqu'un paquet est assigné à une FEC, aucune analyse supplémentaire des entêtes des paquets n'est faite par les routeurs suivants ; tous les forwarding sont dirigés grâce aux labels. Ceci a un certains nombre d'avantages par rapport au routage conventionnel de la couche réseau : - Le routage MPLS peut être fait par des commutateurs capables de consulter les labels et de les remplacer. - Dès lors qu'un paquet est assigné à une FEC lorsqu'il pénètre dans le réseau, le routeur d'entrée peut utiliser, pour déterminer quel assignement faire, toute information dont il dispose à propos du paquet, même si elle ne peut pas être glaner de la couche réseau. Par exemple, les paquets arrivant sur des ports différents peuvent être assignés à différentes FEC alors que le routage conventionnel peut seulement considérer l'information qui transitent avec le paquet dans son entête. - Un paquet qui entre dans le réseau par une route particulière peut être labellé différemment que le même paquet qui entre par une route différente, telle la conséquence d'une décision de routage d'un routeur d'entrée ou d'un routeur précédent. - La manière d'assigner un paquet à une FEC peut devenir de plus en plus compliqué, sans aucun impact sur les routeurs qui se content de router purement et simplement les paquets labellés (et donc déjà assignés à une FEC). - Il est parfois préférable de forcer un paquet à suivre une route particulière qui est explicitement choisie au moment ou avant que le paquet ne soit entré dans le réseau. Certains routeurs analysent l'entête de la couche réseau pas uniquement pour calculer le saut, mais aussi pour déterminer la "priorité" ou "classe de service" d'un paquet. Ils peuvent appliquer différents seuils de rejet ou routines pour les différents paquets. MPLS signifie "Multiprotocol" Label Switching, multiprotocol parce que ces techniques sont applicables à n'importe quel protocole de la couche réseau.

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3 La technologie MPLS 3.1 Interfaces MPLS Il existe deux catégories d’interfaces MPLS sur les routeurs, dépendant de leur mode de fonctionnement. Le premier mode, appelé mode trame ("framed mode"), correspond aux interfaces traitant des paquets de taille variable, comme par exemple Ethernet, Frame-Relay, PPP, etc. Le second mode concerne les interfaces ATM et est appelé mode cellule ("cell mode"), la commutation étant basée sur la notion de circuit. Sur ATM, les circuits virtuels sont définis par les champs VPI/VCI de l’entête des cellules. Suivant le mode de fonctionnement d’une interface, les méthodes de propagation des labels aux routeurs voisins diffèrent.

3.2 Labels Un label est : - court, - de longueur fixée, - un identifiant localement signifiant utilisé pour désigner une FEC. Plus communément, un paquet est assigné à une FEC basée (complètement ou partiellement) sur son adresse réseau de destination. Si Ru et Rd sont des LSR, ils doivent être en accord sur le fait que, lorsque Ru transmet un paquet à Rd, Ru va labeller ce paquet avec une valeur L si et seulement si le paquet est un membre de la FEC particulière F. Ainsi, ils peuvent s'accorder sur la manière de "lier" le label L à la FEC F pour les paquets transitant de Ru vers Rd. En conséquent de cet accord, L devient le "label sortant" de Ru pour représenter F, et L devient le "label entrant" de Rd pour désigner F. Il faut noter que L ne représente pas nécessairement la FEC F pour tout paquet autre que ceux envoyés de Ru vers Rd. L est une valeur arbitraire qui désigne F à Ru et Rd, d'une manière strictement locale. Il peut parfois être difficile voire impossible pour Rd de dire, d'un paquet arrivant avec le label L, que ce label L a été placé dans le paquet par Ru plutôt que par un autre LSR. (Typiquement dans le cas où Ru et Rd ne sont pas voisins directs). Un LSR ne doit donc pas acquitter deux fois la valeur L avec deux machines distinctes, à moins qu'il soit capable de savoir quel LSR a mis le label sur le paquet arrivant, et en déduire la FEC à laquelle le paquet appartient. Il est de la responsabilité de chaque LSR de s'assurer qu'il peut interpréter ses labels entrants de manière unique.

3.3 Upstream LSR et Downstream LSR Supposons que Ru et Rd se soient mis d'accord pour que le label L désigne la FEC F pour des paquets allant de Ru vers Rd. Alors, suivant cet attachement, Ru est le "upstream LSR", et Rd est le "downstream LSR". La figure suivante illustre ces notions.

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FEC

paquet

paquet

Upstream LSR

Downstream LSR

Dire qu'un noeud est upstream et qu'un autre est downstream vis-à-vis d'un binding donné (un label lié à une FEC) signifie seulement que le label représente une FEC particulière pour les paquets transitant entre ces deux noeuds. Cela ne veut pas dire que les paquets de cette FEC doivent forcément être routés du noeud upstream vers le noeud downstream.

3.4 Paquet labellé Un paquet labellé est un paquet dans lequel un label a été encodé. Dans certains cas, le label réside dans une entête d'encapsulation qui existe spécifiquement dans ce but (cf § 3.20. Encodage des labels). Dans d'autre cas, le label peut se situer dans une donnée de l'entête de la couche liaison ou réseau, du moment qu'il existe champ prévu à cet effet. La technique d'encodage à utiliser doit être approuvée tant par l'entité qui encode le label de celle qui le décode.

3.5 Label Distribution Protocols (Protocoles de distribution de label) Ce sont des ensembles de procédures par lesquelles un LSR informe un autre du lien label/FEC qu'il a fait. Deux LSR qui utilisent un protocole de distribution par label pour échanger les liens label/FEC sont connus comme des "label distribution peers" ("paires de distribution de label") par rapport aux informations de binding (les liens) qu'ils échangent. Si deux LSR sont des label distribution peers, on parle de "label distribution adjacency" (adjacence de distribution de label) entre eux. N.B. : Deux LSR peuvent être des label distribution peers selon certains liens label/FEC, mais pas par rapport à d'autres liens. Les protocoles de distribution de label incluent aussi toutes les négociations que chacun des deux label distribution peers ont besoin d'engager pour apprendre les capacités MPLS de l'autre. L'architecture ne suppose pas qu'il n'y ait qu'un seul protocole de distribution de label. Différents protocoles de ce type sont standardisés (ou en cours), et les protocoles existants ont été étendus pour supporter la distribution des labels (voir par exemple : [MPLS-BGP], [MPLS-RSVPTUNNELS]). De nouveaux protocoles ont également été définis dans le but explicite d'assurer les fonctions de distribution de labels (voir par exemple : [MPLS-LDP], [MPLS-CR-LDP]).

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3.6 Assignation et distribution des labels Dans l'architecture MPLS, la décision de lier le label particulier L à une FEC particulière est prise par le LSR downstream. Le LSR downstream informe alors le LSR upstream du lien. La méthode de distribution des labels est dite "downstream", car les liens label/FEC sont distribués dans la direction downstream vers upstream et il en existe deux variantes. Downstream-on-demand L'architecture MPLS permet à un LSR de demander explicitement au prochain noeud d'une FEC, un label pour désigner cette FEC. Demande label pour 192.168.1.0/24

Demande label pour 192.168.1.0/24

1

2

4

3

Utilise le label 26 pour 192.168.1.0/24

Utilise le label 12 pour 192.168.1.0/24

192.168.1.0/24

In

Out

Dest

In

Out

Dest

In

Out

Dest



26

192.168.1.0/24

26

12

192.168.1.0/24

12



192.168.1.0/24

Unsolicited downstream Les LSR downstream propagent systématiquement tous leurs labels à leurs voisins, même s'ils ne l'ont pas explicitement demandé. Utilise le label 26 pour 192.168.1.0/24

Utilise le label 12 pour 192.168.1.0/24

2

1

192.168.1.0/24

In

Out

Dest

In

Out

Dest

In

Out

Dest



26

192.168.1.0/24

26

12

192.168.1.0/24

12



192.168.1.0/24

Des implémentations MPLS fournissent seulement la distribution de label downstream-ondemand, d'autres fournissent la distribution de labels unsolicited downstream, et d'autres les deux. Cela dépend des caractéristiques des interfaces supportées par une implémentation donnée. Toutefois, ces deux techniques peuvent être utilisées dans le même réseau et dans le même temps. A 7

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chaque adjacence de distribution de label, le LSR upstream et le LSR downstream doivent s'accorder sur la technique à employer.

3.7 Distribution des labels et protocoles La plupart du temps, il est préférable de lier les labels à des FEC qui peuvent simplement être des routes de préfixes d'adresse. Si il y a déjà un standard largement déployé qui distribue les routes unicast aux routeurs, la distribution des labels peut s'appuyer sur celles des routes elles-mêmes. Suivant le type des FEC, différents protocoles sont employés pour l’échange de labels entre LSR: - TDP/LDP (Tag/Label Distribution Protocol): Mapping des adresses IP unicast ; - RSVP (Resource Reservation Protocol): utilisé en Trafic Engineering pour établir des LSP en fonction de critères de ressources et d’utilisation des liens ; - MP-BGP (MultiProtocol Border Gateway Protocol) pour l’échange de routes VPN. Par exemple, pour échanger les labels correspondants aux routes unicast apprises par un IGP, les routeurs Cisco emploient TDP (Tag Distribution Protocol), utilisant TCP sur le port 711. Ce protocole est un protocole propriétaire défini par Cisco Systems. Le protocole défini par l’IETF est LDP (Label Distribution Protocol), qui utilise TCP sur le port 646. Bien que ces deux protocoles soient fonctionnellement identiques, ils sont incompatibles entre eux, à cause de différences dans le format des paquets. A l’avenir, Cisco IOS pourra utiliser soit TDP ou LDP, ou bien les deux simultanément.

3.8 Rétention des labels Afin d’accélérer la convergence du réseau lors d’un changement de topologie (lien défectueux, dysfonctionnement d’un routeur), les LSR conservent dans leur table la liste des labels annoncés par leurs voisins. Ainsi, en cas de perte d’un lien ou d’un noeud, la sélection d’un nouveau label de sortie est immédiate : en effet, il suffit au routeur d’élire un nouveau next-hop et de sélectionner l’entrée correspondante dans ses tables. Ce mode de fonctionnement est appelé mode libéral (liberal mode). L’avantage de ce procédé est naturellement une convergence plus rapide lorsque les informations de routage au niveau 3 changent, avec pour inconvénients que davantage de mémoire est allouée et que des labels supplémentaires sont utilisés. Le mode libéral est appliqué dans le cas d’interfaces fonctionnant en mode trame. Il existe un autre mode appelé mode conservatif, qui correspond au downstream-on-demand, utilisé par les LSR ATM. Pour atteindre un sous réseau donné au-delà d’une interface de type « cellule », les LSR ATM demandent à leurs voisins downstream de leur fournir un label pour chaque couple (interface d’entrée, sous réseau IP).

3.9 La pile label (Label Stack) Jusqu'ici, on a parlé des paquets labellés comme s'ils n'avaient qu'un seul label. En fait, il est utile d'avoir un modèle plus général dans lequel les paquets labellés transportent plusieurs labels, organisés comme une pile (dernier entré, premier sortie). C'est la pile label. Bien que MPLS soit hiérarchisé, le traitement d'un paquet labellé est complètement indépendant du niveau de la hiérarchie dans lequel on se trouve. Le traitement est toujours basé sur le label du haut de la pile, sans se préoccuper de savoir s'il y aura des labels au-dessus (après) ou s'il y en a actuellement au-dessous (avant). 8

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Un paquet non labellé peut être vu comme un paquet dont la pile label est vide (c'est-à-dire que la profondeur de la pile est 0). L'utilité de la pile label prend son sens lorsqu'on aborde les notions de tunnel LSP et de hiérarchie MPLS pour faire du TE (Trafic Engineering) ou des VPN.

3.10Les tables MPLS 3.10.1 Les tables de la norme 3.10.1.1 Next Hop Label Forwarding Entry (NHLFE)

La "Next Hop Label Forwarding Entry" (NHLFE) est une table utilisée pour le routage des paquets labellés. Elle contient les informations suivantes : 1. Le prochain saut du paquet 2. L'opération à effectuer sur le label du paquet ; c'est une des opérations suivantes : a) remplacer le label du haut de la pile avec un nouveau label spécifié. b) retirer le label de la pile. c) remplacer le label du haut de la pile avec un nouveau label spécifié, puis ajouter un ou plusieurs nouveaux labels spécifiés dans la pile label. La table peut aussi contenir : d) l'encapsulation des données de liaison à utiliser lors de la transmission du paquet. e) la manière d'encoder la pile label lors de la transmission du paquet. f) toute autre information nécessaire pour disposer correctement du paquet. Il se peut que, pour un LSR donné, le prochain saut du paquet soit le LSR lui-même. Dans ce cas, le LSR aurait besoin d'enlever le label du haut ("poper"), puis "router" le paquet résultant à luimême. Il devrait alors prendre une autre décision de routage basée sur ce qui reste, après que le label empilé soit popé. Il peut toujours s'agir d'un paquet labellé, ou bien être le paquet IP natif. Cela laisse entendre que, dans certains cas le LSR peut avoir besoin de manipuler l'entête IP pour router le paquet. Si le prochain saut du paquet est le LSR courant, alors l'opération de pile label DOIT être "poper la pile". 3.10.1.2 Incoming Label Map (ILM)

La table "Incoming Label Map" (ILM) met en relation un jeu de NHLFE pour chaque label entrant. Elle est utilisé pour router les paquets qui arrive en tant que paquets labellés. Si le jeu de NHLFE contient plus d'un élément, un seul doit être choisi pour traiter le paquet. Avoir plusieurs NHLFE pour un label peut être utile si, par exemple, on veut faire de la répartition de charge (load balancing) sur plusieurs chemins de coût identiques.

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La technologie MPLS et son implantation chez les opérateurs 3.10.1.3 FEC-to-NHLFE Map (FTN)

La table "FEC-to-NHLFE" (FTN) fait le lien entre chaque FEC et un jeu de NHLFE. Elle est utilisée pour router les paquets qui arrivent sans label mais qui doivent être labellés avant d'être redirigés. Si le jeu de FTN contient plus d'un élément, un seul doit être choisi pour traiter le paquet. Avoir plusieurs FTN pour un label peut être utile si, par exemple, on veut faire de la répartition de charge (load balancing) sur plusieurs chemins de coût identiques. 3.10.2 Les tables des routeurs Cisco A partir des informations apprises par TDP / LDP, les LSR construisent deux tables, la TIB et la TFIB. De manière générale, la TIB contient tous les labels appris des LSR voisins, tandis que la TFIB, utilisée pour la commutation proprement dite des paquets, est un sous-ensemble de la TIB. 3.10.2.1 Rôle de la TIB (Tag Information Base)

La première table construite par le routeur MPLS est la table TIB (Tag Information Base). Elle contient pour chaque sous réseau IP la liste des labels affectés par les LSR voisins. Il est possible de connaître les labels affectés à un sous réseau par chaque LSR voisin en utilisant la commande "show tag tdp bindings". Il est à noter qu’IOS emploie le terme TSR pour "Tag Switch Router", qui est équivalent à celui de LSR (pour les interfaces ATM fonctionnant en mode cellule, la commande à utiliser est "show tag atm-tdp bindings". 3.10.2.2 Rôle de la TFIB (Tag Forwarding Information Base)

A partir de la table TIB et de la table de routage IP, le routeur construit une table TFIB, qui sera utilisée pour commuter les paquets. Chaque réseau IP est appris par l’IGP, qui détermine le prochain saut pour atteindre ce réseau. Le LSR choisit ainsi l’entrée de la table TIB qui correspond au réseau IP et sélectionne comme label de sortie le label annoncé par le voisin déterminé par l’IGP (plus court chemin). Le routeur, lorsqu’il reçoit un paquet tagué, se base sur la TFIB pour forwarder le paquet. A partir d’un label d’entrée (local tag), il en déduit l’interface et le label de sortie (Outgoing interface et Outgoing tag or VC). Pour pouvoir utiliser la TFIB, le routeur doit employer CEF comme technique de commutation, qui doit être activée globalement et pour chaque interface recevant des paquets taggués. CEF est en effet le seul mode de commutation capable d’utiliser la TFIB. Les anciens modes (fastswitching, optimum switching, etc.) ne sont pas conçus pour gérer cette table.

3.11 Echange de label (Label Swapping) Cela consiste à utiliser les procédures suivantes pour router les paquets. Pour router un paquet labellé, un LSR examine le label du haut de la pile label. Il utilise la table ILM pour savoir quel NHLFE utiliser. En consultant les informations de la NHLFE, il détermine où router le paquet et effectue les opérations nécessaires sur la pile label du paquet. Il peut alors encoder le nouveau label à mettre dans la pile et transmettre le résultat.

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Pour router un paquet non labellé, un LSR analyse l'entête de la couche réseau pour déterminer la FEC du paquet. Ensuite la FTN est utilisée pour choisir la NHLFE appropriée. En consultant les informations de la NHLFE, il détermine où router le paquet et effectue les opérations nécessaires sur la pile label du paquet. (Un pop de la pile label serait évidemment illégal dans ce cas). Il peut alors encoder le nouveau label à mettre dans la pile et transmettre le résultat. Il est important de noter que lorsque le label swapping est à l'oeuvre, le prochain saut est toujours tiré de la table NHLFE ; il peut, dans certain cas, être différent de ce que le prochain saut aurait été si MPLS n'est pas utilisé.

3.12Portée (scope) et unicité des labels Soit un LSR Rd qui fait le lien entre le label L1 à une FEC F, et distribue cette liaison (binding) au "label distribution peer" Ru1. Rd peut faire de même pour le LSR Ru2 avec le label L2 et la FEC F. Que L1 == L2 ou non n'est pas défini par l'architecture ; c'est une signification locale. Ru1

Ru2

(L1, F)

(L2, F)

Rd Soit un LSR Rd qui fait le lien entre le label L à une FEC F1, et distribue cette liaison (binding) au "label distribution peer" Ru1. Rd fait aussi un lien entre le label L et la FEC F2, et distribue cette liaison (binding) au "label distribution peer" Ru2. Si (et seulement si) Rd peut dire, lorsqu'il reçoit un paquet dont le label du haut de la pile est L, s'il a été mis par Ru1 ou par Ru2, alors l'architecture ne nécessite pas que F1 == F2. Dans de tels cas, on peut dire que Rd utilise un "espace de labellage" ("label space") différent pour les labels qu'il distribue à Ru1 que celui des labels qu'il distribue à Ru2.

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Ru1

Ru2

(L, F1)

(L, F2)

Rd En général, Rd peut différencier qui de Ru1 ou de Ru2 a mis la valeur particulière L du label du haut la pile label si les conditions suivantes sont remplies : - Ru1 et Ru2 sont les seuls "label distribution peers" à qui Rd distribue le label de valeur L, et - Ru1 et Ru2 sont chacun directement connectés à Rd via une interface point-à-point (pointto-point interface). Quand ces conditions sont remplies, un LSR peut utilisé des labels à portée limitée "par interface", c'est-à-dire qu'ils sont unique par interface. On dit que le LSR utilise un "espace de labellage par interface". Quand ces conditions ne sont pas remplies, les labels doivent être uniques pour le LSR qui les a choisis, et on dira que le LSR utilise un "espace de labellage par plate-forme" ("per-platform label space"). Si un LSR Rd est connecté au LSR Ru par deux interfaces point-à-point, alors Rd pourra distribuer à Ru un binding (une relation entre) du label L et de la FEC F1, aussi bien qu'un binding du label L et de la FEC F2, F1 != F2, si et seulement si chaque binding est valide seulement pour les paquets que Ru envoie à Rd par une seule des deux interfaces (les FEC F1 et F2 ne peuvent pas être transmisent sur les même liens). Dans tous les autres cas, Rd ne doit pas distribuer à Ru des bindings de label de valeur identique pour deux différentes FEC.

Ru

(L, F1)

Liaisons point-àpoint

Rd 12

(L, F2)

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Cette restriction reste valable même si les bindings sont situés à différents "niveaux de hiérarchie". Dans MPLS, il n'y a pas de notion de d'espace de labellage par niveaux de hiérarchie quand on interprète un label, le niveau du label n'a pas de sens. La question est de savoir s'il est possible pour un LSR d'utiliser des espaces de labellage par plate-forme, ou d'utiliser des espaces de labellage par interface pour une interface donnée. Néanmoins, dans de tels cas, le LSR doit avoir un quelconque moyen de déterminer, pour un label entrant particulier, à quel espace de labellage il appartient. Par exemple, [MPLS-SHIM] spécifie qu'un espace de labellage différent est utilisé pour les paquets unicast et pour les paquets multicast. Une donnée de la couche liaison est utilisée pour distinguer les deux espaces d'adressage.

3.13Label Switched Path (LSP), LSP Ingress, LSP Egress Un "Label Switched Path (LSP) de niveau m" pour un paquet P donné est une séquence de routeurs. ayant les propriétés suivantes : 1. R1, le Ingress LSP, est un LSR qui met un label sur la pile label de P, formant ainsi une pile label de profondeur m, 2. Pour chaque LSR Ri (1
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