Livre Le Grand Oui à La Vie - Pradervand 2009

September 12, 2017 | Author: abannanaa | Category: Perception, Love, Happiness & Self-Help, Senses, Prayer
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French Easy Reading...

Description

Pierre Pradervand

LE GRAND

OUI

À LA VIE ! Comment se créer une existence positive

PIERRE P R A D E R V A N D

Le grand OUI à la vie ! Comment se créer une existence positive

louireiice E D I T I O N S

Pierre Pradervand aux Éditions Jouvence Vivre sa spiritualité au quotidien, 2007 (nvelle éd.) Apprendre à s'aimer, 2006 Gérer mon argent dans la liberté, 2004 Vivre le temps autrement, 2004 Messages de vie du couloir de la mort, avec Roger McGowen, 2003 Le bonheur, ça s'apprend, 2001 Plus jamais victime, 2001

Extraits du catalogue Jouvence Résoudre ses problèmes, c'est possible !, Julian Sleigh, 2008 Se désencombrer de l'inutile. Rosette Poletti & Barbara Dobbs, 2008 S'aimer tel que l'on est. Chantai Calatayud, 2004 Donner du sens à sa vie. Rosette Poletti & Barbara Dobbs, 2002 Vivre au positif, Marie-France MuUer, 1997 Catalogue gratuit sur simple demande

ÉDITIONS JOIAŒNCE France : BP 90107 - 74161 Saint Julien en Genevois Cedex Suisse : CP 184 - 1233 Genève-Bernex Site internet : www.editions-jouvence.com Mail : [email protected] © Éditions Jouvence, 2009 ISBN 978-2-88353-708-8 Mise en page et couverture : Éditions Jouvence Dessin de couverture : Jean Augagneur Tous droits de traduction, reproduction et adaptation réservés pour tous pays.

Sommaire Introduction I. Vivre, c'est choisir Toute la vie est interprétation Le grand O U I même dans le couloir de la mort Notre regard crée notre perception de la réalité II. Le postulat de base m. La loi de l'attraction comme application du OUI IV. Deux outils pour vivre dans le grand O U I . La gratitude, une barrière totalement imperméable au négatif L'énergie d'amour ciblée V. OUI à moi-même Conclusion ; le plus beau conte sur le grand O U I Bibliographie Les stages Vivre Autrement Pour aider Roger McGowen

. .9 15 17 24 27 31 43 . 49 49 68 79 85 91 93 95

dédie ce livre à mes deux maîtres de vie : à Elly, ma lumineuse partenaire depuis vingt-cinq ans, merci d'être chaque jour mon inspiration quotidienne, une fontaine de pure grâce, de compassion et d'amour, et un exemple de consécration totale au service des autres ; à Roger, depuis vingt-deux ans dans le couloir de la mort du Texas, quoiqu'innocent, pour ton incroyable résihence dans cet enfer que tu nommes une Haute École de la vie et où tu vis le pardon, l'amour et le grand O U I à la vie malgré tout.

troûuction Enfin

de compte, personne ne peut vous enseigner en dehors de vous-même. Il n 'existe pas de gourous qui puissent magiquement vous illuminer. Byron Kacie A Thousand. Names for Joy

Il y a vingt-deux ans, j ' a i décidé de tejoindre la femme de ma vie à Genève. À l'époque, j'habitais au M o n t Pèlerin, un des heux les plus magiques de la Suisse, une petite montagne au-dessus de Vevey qui surplombe le lac Léman. J'habitais dans un superbe appartement mansardé qui venait d'être restauré, avec une vue imprenable sur le lac et les Alpes en face. Des champs et des forêts tout aux alentours, où je pouvais faire mon jogging avec l'épagneul des voisins qui m'accompagnait, dans un air d'une pureté cristalline. Dans le jardin, je pouvais librement me servir de fraises et de fleurs, et à 150 m , il y avait une petite épicerie qui ouvrait à 6 h 30. Bref, le Pérou !

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Elly, elle, habitait une des rues les plus bruyantes et polluées de Genève. Toutes les ambulances allant aux urgences de l'hôpital principal de la rive droite passaient devant chez elle, les klaxons sonnant à tout va, nuit et jour, sans parler des pompiers qui allaient de la caserne principale de la rive gauche à celle de la rive droite avec guère plus de discrétion. Bref, mes prés fleuris et mes forêts de sapins parfumés me manquaient un peu, suttout en hiver. Alors, je décidai d'acheter une de ces machines genre vélo d'appartement, mais qui miment le ski de fond. L'appareil arriva avec une profusion de petites brochures, dont une sur les problèmes de santé : Attention ! Ne forcez pas au début, si vous avez des problèmes cardiaques ! Faites un check-up préliminaire, si vous sentez des pincements dans la poitrine, etc. J'ai balancé le tout allègrement à la corbeille et me jetai avec mon enthousiasme habituel dans ma nouvelle passion. Potirtant, au bout d'une quinzaine de jours, je commençai à avoir de fortes douleurs à la poitrine. Je me réveillais la nuit avec des angoisses et, surtout, je me sentais totalement épuisé. Tous les symptômes d'un problème cardiaque — m ê m e me lever d'un fauteuil me demandait un gros effort. Pendant plusieurs jours, je me traînais ainsi à travers l'appartement. U n jour, alors que j'étais assis dans un fauteuil bas, en face d'une baie vitrée avec une vue absolument superbe sur la ville, le Rhône et les — 10 —

montagnes savoyardes, je me sentis totalement victime de cette situation. Soudain, des fonds de mon être, une force que je ne m'explique pas m'a propulsé debout et, les jambes et les bras écartés grands ouverts, j ' a i pendant plusieurs minutes affirmé à haute voix : « O U I , O U I , O U I . . . » U n oui à tout ce qui rentrait dans ma vie, à toute expérience, à tous les événements. N o n seulement je fus instantanément guéri de mes symptômes ptéoccupants, mais toute ma vitalité naturelle était aussi revenue en force. Je me remis à mon exercice dans les jours suivants. J'avais découvert la force extraordinaire du O U I . Pendant des années, quand je me promenais dans la rue, à chaque deuxième pas, je disais un O U I silencieux et la vie en était transformée. , Je mis des années à comprendre à quoi ce O U I se référait. I l affirmait en fait l'existence d'une loi d'harmonie qui est amour inconditionnel, laquelle loi gouverne l'univers. Grâce à cela, tout ce qui entrait dans ma vie, quelles qu'en fussent les apparences, était pour mon bien, survenait pour m'apprendre une leçon dont j'avais besoin et qui contenait en elle une bénédiction cachée qui se manifesterait à condition de demeiixer ferme dans mon O U I . Depuis, j ' a i acquis la conviction profonde que, quelque part, mon chemin de vie est parfait. Que tout ce qui se ptoduit dans ma vie - et j ' a i eu ma part de tornades et de souffrances comme tout le — 11 —

monde - m'aide à grandir, à m'ouvrir, à laisser tomber mes œillères, à développer plus de compassion et, surtout, à faire l'apprentissage de l'amour, qui est la finalité ultime de notre existence ici bas. Ce n'est pas une leçon facile. La sagesse populaire dit qu'on enseigne ce qu'on a soi-même le plus besoin d'apprendre. Cela est vrai de tous mes livres et, particulièrement, de celui-ci ! Petite parenthèse sémantique. L'écrivain français Georges Bernanos écrivait : « C'est une des plus ineffables disgrâces de l'homme qu'il doive confier quelque chose d'aussi précieux que sa pensée à quelque chose d'aussi instable et d'aussi plastique que le mot. » Je parlerai dans ce livre de l'univers ou de l ' A M I (Amour manifesté infini), car le mot Dieu est, pour tant de gens, alourdi d'une grande charge émotionnelle, assez souvent négative. De plus, personne ne sait ce que recouvre vraiment ce terme qui a servi de Justificatif tant aux pires massacres de l'histoire (des centaines de milliets de personnes furent brûlées par l'Inquisidon) que d'inspiration à certains des plus grands saints. Pour moi, cet Amour est une loi d'une tendresse infinie et inconditionnelle, qui assure que, toutes et tous sans exception, tôt ou tard, nous arriverons à bon port.

Je vous invite à ne pas croire un seul mot de ce que j'écris ici tant que vous ne l'aurez pas vérifié dans votre propre vie. Comme le dit Byron Katie, une des toutes grandes figures du développement personnel d'Outre-Atlantique', i l n'existe pas de gourou pour vous illuminer soudainement, m ê m e si certains prétendent avoir cette capacité. Suivre un gourou, c'est donner son pouvoir à quelqu'un d'autre, qui vous dit en général comment vivre votre vie. Mais vous êtes la seule personne à vraiment savoir cela. Comme le disait Galilée, on ne peut rien apprendre à un homme, on peut seulement l'aider à découvrir ce qu'il a déjà en lui-même. Depuis dix-sept ans, je propose des stages de développement personnel. A u début de chacun d'eux, je cite la pensée du philosophe français Jean Guitton qui disait : « Il n'y a pas d'éducateurs, il n'y a que des gens qui montrent aux autres comment ils font pour s'éduquer eux-mêmes. » Certes, on peut s'inspirer d'autres et je le fais quotidiennement. Et si j'écris ce modeste ouvrage, c'est en espérant, chère lectrice, cher lecteur, qu'il vous aidera sur votre propre chemin de vie. Q u ' i l vous aidera à découvrir la force puissante d'une vie vécue dans le O U I à toute situation, toute personne, toute rencontre. La puissance du O U I découle du fait qu'il correspond à la structure gagnant-gagnant sur laquelle est bâti l'univers, n'en déplaise à Monsieur ' Son site : www.theworii.com

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Darwin, et dont de grands sages parlent depuis la nuit des temps. L'humanité est en train de le découvrir dans la souffrance plus que par la sagesse, semble-t-il, mais cette découverte est inévitable. O n demandait à Albert Einstein : « Quelle est la question la plus importante que l'on puisse poser concernant l'existence ? » et ce dernier répondait : « Is the universe friendly ? »^ Einstein en avait la profonde conviction et je la partage. Vivre dans le O U I fait ressortir la nature positive de la vie et de l'univers, comme chacune et chacun peut le découvrir.

^ L'univers est-il un endroit amical, accueillant, chaleureux, bon, propice, serviable, bienveillant, commode, opportun ? (Tous ces sens sont inclus dans le mot anglais friendly)

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. Vivre, c'est choisir À chaque instant de la vie, nous choisissons (de façon plus ou moins réfléchie) nos pensées, nos émotions et nos comportements. Cela nous distingue des animaux qui, la plupart du temps, réagissent de façon instinctive. Et de la qualité de nos choix dépendra la qualité de notre vie. Wayne Dyer, auteur entre auttes du livre Le pouvoir de l'intention, écrit : « Si vous changez la façon de regarder les choses, les choses que vous regardez changent... L'état de votre vie n'est rien d'autre que le reflet de l'état de votre pensée. » En d'autres termes, selon que nous accueillons les événements de la vie avec un oui ou un non, notre vie deviendra de plus en plus harmonieuse, ouverte, joyeuse ou, au contraire, de plus en plus rugueuse, fermée er triste. Notre interprétation/perception de la réalité est à 100 % notre création, et notre vie est le miroir de notre expérience intérieure. De vraiment ptendre conscience de cette simple mais — 15 —

combien puissante vérité dans toute sa profondeur, dans toutes ses implications et de la traduire en une nouvelle façon de penser peut radicalement changer votre vie, comme vous pouvez en faire vous-même l'expérience tous les jours. Dans un de ses livres si remplis de poésie dont elle avait le secret, Éloge du mariage, de l'engagement et d'autres folies, Christiane Singer éclaire ce point par l'histoire de Moshé. Moshé était un homme fort pauvre qui vivait dans une seule pièce où s'entassaient sa femme, ses cinq enfants et sa belle-mère. U n jour, ne supportant plus le brouhaha incessant, il s'en va consulter le seul sage qu'il connaissait, le rabbin du coin. Après l'avoir écouté très attentivement, le rabbin l u i demande s'il a des poules. Moshé ayant répondu affirmativement, le rabbin lui dit de rentrer chez l u i et de les mettre dans la pièce avec toute la famille et de revenir dans une semaine. O n ne discute pas les ordres d'un rabbin. Et c'est un Moshé épuisé, au regard hagard « comme empli du chambardement d'un poulailler à l'instant où la fouine s'y ghsse » que le rabbin voit apparaître une semaine plus tard. Après une brève discussion où Moshé explique qu'il est au bout du rouleau, le rabbin l u i dit de mettre ses deux chèvres dans la pièce avec tout le reste ! Moshé n'a m ê m e pas la force de se révolter et i l s'exécute. Après une semaine, c'est un vrai vieillard qui paraît devant le rabbin. « Ses yeux sont au fond — 16 —

des orbites comme des bêtes malades qui ont trouvé refuge au fond de leur tanière. » Quand le rabbin lui demande s'il a bien dormi, Moshé est pris d'un fou rire énorme qui balaie tout. Le rabbin lui dit alors d'expulser les animaux et c'est le rituel - de revenir dans une semaine. Une semaine plus tard, c'est un Moshé radieux qui avance vers le rabbin comme un jeune homme. « Rabbin, dit-il, depuis que j ' a i chassé les poules et les chèvres de chez moi, c'est le paradis ! »

Toute la vie est interprétation Une des métaphores les plus fondamentales de l'existence, c'est celle de la coupe à moitié pleine ou à moitié vide. À chaque instant de la vie, nous avons le choix entre la plénitude ou le manque, la fermeture ou l'ouverture, le blocage ou le flux... le oui ou le non. La réalité dite objective est une illusion totale. I l existe des réalités, d'abord en fonction du système sensoriel des êtres impliques - les animaux et les êtres humains voient des mondes totalement différents selon leur système sensoriel. Puis, au niveau de la perception des humains, la « réalité » est le résultat d'un système de filtrage des informations extrêmement poussé, comme le montre le schéma ci-après :

« L a » réalité (personne ne la connaît) Filtre des sens (nos sens décident de ce que nous percevons autour de nous) Filtre culturel et social (la culture et la société façonnent notre façon de voir) Filtre familial, éducatif et psychologique Filtre existentiel (créé par nos expériences dans la vie) Choix subjectif du regard porté sur la vie (par exemple, la coupe à moitié pleine, à moitié vide) « M a » réalité

Selon les spécialistes, nous sommes à chaque instant bombardés de millions de stimuli (qu'on appelle bits d'information en langage scientifique) de toutes sortes, qui feraient complètement déborder la capacité de fonctionnement de notre cerveau si nous devions tous les interpréter. Nous organisons donc d'abord un filtrage inconscient au niveau des sens (nos yettx ne captent pas certaines longueurs d'onde, nos oreilles n'entendent que certains sons, etc.). Les spécialistes estiment que nous ne sommes capables d'analyser que 15-30 bits d'information sur les millions qui nous assaillent chaque seconde !

En 1982, j ' a i assisté à une confétence du prix Nobel de médecine australien, sir John Eccles, qui a dit une chose que je n'ai jamais oubliée. Ce spécialiste de la perception affirmait que, dans la nature, i l n'existait ni couleurs ni sons ni odeurs ni texture... que tout cela était la création de notre cerveau. L'arbre que je vois, l'odeur qui me répugne ou m'attire, la couleur qui m'énerve ou dont je tombe amoureux, je les ai créés dans ma pensée. I l n'existe pas de monde matériel objectif Nous voyons ce que nous croyons avant de croire ce que nous voyons ! Ceci ressort très clairement d'une expérience faite dans les années i960 sur des personnes nées aveugles qui, grâce à une nouvelle opération de la cornée, avaient récupéré la vue. Physiquement, leurs yettx pouvaient voir, mais leur cerveau ne savait pas interpréter ce que leurs yetcc voyaient. I l a fallu les éduquer patiemment pendant de longs mois avant que leur pensée ne sache interpréter correctement ce que leurs yeux voyaient. Les deux scientifiques, Martin et Inge Goldstein, qui rapportent cette expérience dans leur livre How We Know (Comment nous comprenons), notent qu'il est clair que la vision — le sens dont nous pensons qu'il nous met le plus directement en contact avec la réalité - est apprise plutôt qu'automatique. « Nous voyons avec notre pensée et non pas avec nos yeux, et nous sommes sujets à toutes les déformations et perceptions erronées induites par la formation

- c'est-à-dire l'école, la famille, la culture - qui nous apprend à voir. » Notre culture, notre expérience de vie personnelle, le langage et tant d'autres facteurs filtrent de façon parfois consciente mais surtout inconsciente absolument tout ce que nous voyons. I l y a bien des années, dans une étude sur le racisme, on a fait l'expérience suivante dans une grande ville américaine à majorité blanche. O n a mis de grands posters sur un trottoir très fréquenté qui montraient un Blanc braquant un Noir. Quand des enquêteurs demandaient aux passants ce qu'ils avaient vu sur le poster, la plupart répondaient un Noir braquant un Blanc. Leur culture teintée de racisme ne leur permettait pas d'imaginer un Blanc qui dévalisait un Noir - cela ne pouvait être que le contraire ! Voici un dernier exemple historique. Quand le capitaine James Cook « découvrit » l'Australie, i l entra avec sa grande caravelle dans une baie où des aborigènes péchaient tranquillement dans leurs petits canots. Ils ne bougèrent pas d'un pouce à la vue du navire britannique. Très étonné, Cook se dit que lui et ses hommes allaient leur rendre visite. I l fit descendre une barque sur laquelle il monta avec quelques marins. Mais dès que la petite embarcation eut touché la mer, les aborigènes poussèrent de hauts cris et s'enfuirent à toute vitesse vers le rivage. Rien dans leur passé culturel

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ne leur permettait d'« interpréter » l'image d'une montagne flottante que la caravelle pouvait susciter dans leur pensée, mais une petite barque ressemblant aux leurs, ça, ils pouvaient l'interpréter ! Fernand de Magellan eut une expérience très similaire en Terre de Feu avec les indiens del Fuego, lors de son premier tour du monde. Chacun, chacune, de nous se construit sa propre perception de la réalité selon son expérience de vie (traumatisante ou harmonieuse), sa vision du monde (matérialiste ou idéaliste), sa culture, son sexe, ses objectifs de vie, etc. Dans un très beau livre sur le développement personnel, A Thousand Names for Joy (Mille noms pour la joie), Byron Katie écrit : « La pensée (en anglais : mind, littéralement, l'entendement)... croit qu'il existe un monde extérieur séparé d'elle. Ceci est une illusion. Le monde entier constitue une projection. Quand vous êtes fermé et apeuré, le monde est hostile ; quand vous aimez ce qui est, tout dans le monde devient le bien-aimé. L'intérieur et l'extérieur coïncident toujours... Le monde est le miroir de votre pensée. Le monde est une illusion optique. I l n'y a que vous, misérable et fou, ou bien encore vous, enchanté et en paix. » La prise de conscience que nous créons notre vie par notre façon d'interpréter cette dernière, les événements, les rencontres constitue la clé de la liberté intérieure et de la maîtrise de notre — 21 —

existence. C'est aussi simple que cela. Pas facile, mais simple. A chaque instant, je le répète, nous avons le choix entre voir la coupe à moitié pleine ou à moitié vide, la complainte ou la reconnaissance, entre rester coincé dans le problème ou rechercher la solution... bref, le choix de nos pensées et de nos attitudes, le choix de notre interprétation des événements. En d'autres termes, nous avons à chaque instant le choix entre le O U I et le N O N , et de ce choix, plus que de tout autre chose, décotderont notre bonheur et la qualité de notre vie. Les deux colonnes ci-après décrivent les choix principaux dans ce domaine :

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Le grand OUI face à la vie

NON

OUI

(coupe à moitié vide)

(coupe à moitié pleine)

VICTIME

RESPONSABLE

Refus Ressentiment Fermeture Dépression

Acceptation Pardon Ouverture Joie

MANQUE

ABONDANCE

Retenir, garder Pessimisme Blocage Gagnant-perdant V o i t les problèmes Je suis conditionné Je n'y peux rien Apathie, passivité Je me sens impuissant

Donner, partager Optimisme Flux Gagnant-gagnant Cherche les solutions J'ai le choix I l y a toujotirs un moyen Activité Je vais essayer

COMPLAINTE

GRATITUDE

Peur Malédiction Déterminisme Séparation, division

Courage Bénédiction Liberté Unité

Mort

Vie

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Cet apprentissage, i l va de soi, ne se fait pas un instant. Je le fais encore quotidiennement, vingt ans après avoir découvert la puissance du O U I . Mais plus on vit dans le O U I , plus la vie est sereine. I l importe de soidigner que le O U I à la vie n'est pas un truc psychologique à utiliser sans réfléchir. O n ne peut jamais dire oui au mal, à l'erreur, à tout ce qui voudrait entraver l'expression de notre intégrité fondamentale. Dans ce caslà, un N O N énergique s'impose, mais comme je l'exphque dans Apprendre à s'aimer^, ce non est en fait un oui à une autre valeur.

Le grand OUI même dans le couloir de la mort M o n plus grand maître dans le grand O U I à la vie est incontestablement mon ami Roger McGowen, incarcéré depuis vingt et un ans dans le couloir de la mort de la Allan Polunsky U n i t au Texas, un des pires couloirs de la mort des États-Unis. Si Roger était dans le non à la vie, personne ne pourrait le juger. N é dans un des pires ghettos noirs de Houston au Texas, i l a eu à faire face dès sa naissance à des conditions de vie terribles, tant matériellement que socialement et psychologiquement. I l a grandi dans un minuscule deux-pièces avec neuf frères et sœurs. Jeune adulte, i l a été ^ Éditions Jouvence, 2006.

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arrêté pour un crime qu'il n'avait pas commis. O n lui a assigné un avocat d'office alcoolique qui méprisait ses clients, prépara sa plaidoirie sur la base du rapport de police, ne donna m ê m e pas un seul coup de téléphone pour vérifier l'alibi qui aurait pu sauver Roger et s'endormait dans la salle du tribunal pendant le procès de son client, procès entaché d'erreurs juridiques graves. Pire, la police a caché à la défense deux témoignages qui disculpaient Roger, pratique hélas assez coûtante dans un pays où il arrive que la police et les procureurs fabriquent m ê m e de fausses « preuves ». Depuis vingt-deux ans, i l croupit dans le couloir de la mort et, depuis l'an 2000, dans une cellule de 2 x 3 m, dont i l sott pendant environ une heure, cinq fois par semaine. (Son livre étonnant Messages de vie du couloir de la morf a bouleversé des milliers de personnes à travers le monde et suscité un immense élan de générosité, qui a permis à son Comité international de soutien de réunir l'argent nécessaire pour lui venir en aide.) Ce livre décrit plus en détail les conditions totalement inhumaines qui régissent le couloir de la mort. I l pourrait aussi s'intituler Exercices pratiques pour vivre dans le OUI même en enfer. U n médecin a m ê m e prescrit la lecture du livre de Roger à un ami qui était fortement déprimé plutôt que de lui prescrire des antidépresseurs comme celui-ci le lui avait demandé. Et cet ouvrage l'a complètement sorti de sa dépression ! " Éditions Jouvence, 2003.

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Quel serait votre état d'esprit, chère lectrice, cher lecteur, si vous étiez dans un tel endroit sachant que vous êtes innocent ? Pourtant, Roger a appris à dire O U I à la vie, car une dure expérience lui a m o n t r é que le non ne faisait que l'enfoncer plus encore. La lettre suivante illustre sa vision : « Un gardien est entré dans ma cellule [pendant mon absence] et a déchiré certaines de mes affaires personnelles. Quand je suis revenu et que j'ai constaté ce qui s'était passé, je me suis immédiatement fâché. Je voulais lui dire quelque chose de méchant et il le savait. Il attendait que je le dise. En définitive, il a fait cela sans avoir vraiment conscience de son geste. Parce que quelques heures plus tôt, j'étais à genoux demandant à Dieu de me donner la force de fcnre face à toute forme de mal que je pourrais rencontrer. Alors, quand le gardien a fait ce qu'il a fait, il jouait un rôle dans lequel il avait été placé à son insu. Je l'ai réalisé dès que je l'ai regardé. Et au lieu de dire quelque chose de méchant et de devenir une victime, je lui ai subtilisé la victoire en lui souriant et en disant : "Merci, j'avais besoin de faire quelque chose. Et vous savez, gardien, nous avons tous nos rôles à jouer." Le soir, avant de rentrer chez lui, il est passé me présenter ses excuses. L'amour n'est qu'à une pensée de distance. Rappelle-toi de l'utiliser souvent. Il ne peut jamais s'épuiser. »

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Si vous suivez cette règle de vie, vous ne pourrez plus jamais retomber dans le non, l'attitude de victime, la fermeture.

Notre regard crée

notre perception de la réalité Napoléon disait que le mot impossible n'était pas dans son vocabulaire. L'histoire humaine est une longue série de réalisations qui semblaient impossibles et qui sont devenues possibles, parce que le regard sur la réalité avait changé. U n non {« Impossible de faire flotter un navire en acier sur l'eau ! », « Impossible défaire voler un engin dans l'espace ! », « Impossible que la femme soit l'égale de l'homme ou qu 'elle devienne pasteur ! » « Impossible qu'une personne atteinte d'Alzheimer ou aux derniers stades du cancer puisse guérir spirituellement ! » - la liste couvrirait des pages) est devenu un O U I parce que l'interprétation des soi-disant « faits » a changé. U n soi-disant « fait » représente en réalité une certaine façon de voir l'existence. M o n histoire préférée dans ce domaine concerne un paysan australien, Cliff Young, qui, sans aucun entraînement, a décidé à 61 ans de participer à la course la plus dure de la planète, la course Sydney-MelboUrne, 600 k m courus d'une traite en cinq jours.

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Cliff habitait dans la brousse {« the outback » comme l'appellent les Australiens). Son seul entraînement sportif consistait à courir après ses porcs et ses vaches. I l arriva à la course revêtu de ses habits de paysans, des bottes de caoutchouc par-dessus ses souliers de travail. I l avait entendu parler de la course à la radio et s'était dit qu'il pourrait y participer, juste pour voir. Avant tout, il ne savait pas qu'il était impossible de gagner pour un paysan de 61 ans sans entraînement, sans aliments spéciaux, scms coach ou équipe de soutien. I l ne savait pas que les spécialistes de ces courses courraient dix-huit heures par jour et se reposaient six heures. Tout le monde s'imaginait qu'il s'agissait d'une farce quelconque. Quand il commença à courir, i l ne savait m ê m e pas lever les jambes proprement. Les gens l u i criaient de stopper avant de se tuer. Si Cliff avait simplement terminé la course, c'eût été déjà étonnant. Or Cliff non seulement termina la course, mais i l la gagna aussi, en ôtant un jour et demi au record mondial et ce, parce qu'il était totalement dans le O U I , parce qu'il ne savait pas qu'il ne pouvait pas réussir, parce que son regard avait interprété les soi-disant « faits » de façon totalement différente des spécialistes. Certains diront, c'est bien joli ce que vous dites, de rester dans le O U I , mais regardez l'état du monde ! Regardez tous les grands problèmes. — 28 —

le terrorisme, la faim, l'état de l'environnement, le sida en Afrique ! La liste est interminable ! M a réponse (en tant qu'ancien journaliste) est que l'image dominante du monde est essentiellement une création des médias. Ceux-ci choisissent de décrire certains événements plutôt que d'auttes pour des raisons qui, très souvent, n'ont strictement rien à voir avec une vision équilibrée des données, ils sont en fait influencés par des facteurs financiers : qu'est-ce qui va nous attirer le plus de lecteurs, donc de revenus publicitaires ? Qu'est-ce qui va nous garantir le taux d'écoute maximum, améliorer le sacro-saint audimat ? U n livre paru récemment (pour l'instant seulement disponible en anglais), Blessed Unrest de Paul Hawken, représente une immense bouffée d'espoir et porte un regard complètement différent sur le monde actuel. Paul Hawken décrit l'extraordinaire foisonnement d ' O N G (organisations non gouvernementales), d'associations et autres organisations dans le domaine de l'environnement, des droits de l'homme et des mouvements indigènes qui sont en train de transformer le monde.^ Ce chercheur américain estime qu'il y a entre un et deux millions d'organisations à la base qui sont en train de travailler pour créer un monde plus juste, écologiquement viable et où les peuples indigènes, héritiers d'une sagesse environnementale cruciale pour la survie de notre race, peuvent trouver leur ^ Pour un regard positif sur le monde, voir le site www.planetpositive.org

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juste place. « Quand je regarde les statistiques, écrit-il, j e suis pessimiste. Mais quand je regarde les hommes, je suis optimiste. » Alors, avec Paul Hawken et les centaines de millions de personnes qui militent à la base pour un monde meilleur, je dis O U I à cette merveilleuse terre et surtout un grand O U I à notre possibilité de surmonter les immenses défis actuels. Car tout est dans notre regard et le regard que nous portons sur la réalité relève d'un choix. I l n'est jamais objectif, quoiqu'en disent certains.



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li»

J L J

e Dostulat de base

La vie, le monde, l'univers sont-ils livrés au hasard ou dirigés par des lois ? Nos existences sontelles livrées à la chance aveugle ou gérées selon un plan ? Existe-t-il un A M I (Amour manifesté infini) qui gère la réalité ou nos vies sont-elles la résultante d'un processus de sélection aveugle, de la loi du plus fort, de la « matière omnipotence » comme aimaic le dire le philosophe anglais Bercrand Russell ? Personnellement, quand j'écudie l'excraordinaire complexicé, subcilité et beauté de la nature, comment la vie s'y déroule avec une organisation stupéfiante (dans 1 g de terre, i l vit un milliard de bactéries représentant entre 1000 et 10 000 espèces), l'existence d'une intelligence supérieure me semble s'imposer. Je n'ai simplement pas assez de fol pour être athée. Car de croire qu'un univers aussi surprenant que le nôtre est le réstdtat du hasard nécessite une foi tellement immense que je n'y arrive pas. C'est le célèbre astronome Fred



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Hoyle qui disait que les chances que la vie soit apparue dans l'univers par hasard sont équivalentes à celles d'une tornade balayant à travers un tas de ferraille et laissant dans son sillon un Boeing 747 flambant neuf C'est simplement inconcevable statistiquement. Plus j'avance dans ma très modeste compréhension de la vie et de l'univers, plus j ' a i l'impression qu'il existe une sorte de « plan » (à défaut d'un autre terme) derrière toute chose qui nous mène, individuellement et collectivement, et souvent à travers des vallées très sombres, vers une beauté ineffable, une splendeur que certains grands mystiques ont entraperçue dans des expériences qui sortaient des normes habituelles de la perception. Dans son livre La médecine réinventée — L'art de guérir du troisième millénaire, le médecin américain Larry Dossey cite un professeur associé de l'École de médecine de la Californie du sud à Los Angeles, August L. Reader, qui apporta le récit suivant d'une expérience de mort imminente (EMI), où la personne est déclarée cliniquement morte, mais revient malgré tout à la vie : « Vers 1 h 30 du matin, j'ai senti monter en moi une douleur terrible... Puis mon cœur s'est arrêté. J'étais complètement paniqué... mais dés que j'ai pensé qu'il suffisait de me laisser aller et de m'en remettre à la volonté de Dieu, la douleur disparut subitement, et je me sentis envahi d'un sentiment de bonheur et de compréhension profonde. Dans ce moment de compréhension intense, je vis défiler sous



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mes yeux, comme un film, tous les événements de ma vie, du plus petit détail aux choses les plus importantes. Tous ces événements étaient d'égale importance et reliés par des fils d'or, comme si on voulait me faire comprendre que tous les événements de ma vie étaient importants, faisaient partie de moi, étaient des éléments essentiels de ce que favais été. Et je perçus aussi que ma vie avait valu la peine d'être vécue et que je n 'avais rien à regretter en mourant. » Cet A M I est infiniment positif et aimant, comme i l en ressort des milliers d ' E M I provenant du monde entier, sans parler d'innombrables textes et expériences spirituelles de tous les âges et d'origine très diverse. A u cours d'une vie professionnelle de plus de quarante ans, des voyages, des séjours, des recherches dans plus de quarante pays des cinq continents, au cours desquels j'ai fréquenté le sublime comme l'horreur, des saints et des meurtriers, j ' a i acquis la conviction profonde que nous vivons dans un univers infiniment bon, géré par une loi fondamentale d'harmonie qui fonctionne selon un modèle gagnant-gagnant et qui nous conduit, sûrement et fermement, à faire l'apprentissage de l'amour inconditionnel comme fondement de l'univers. Une telle conviction rend évidemment plus facile de vivre dans le O U I . En sortant du collège, au lieu de sauter à pieds joints dans l'université pour obtenii mon diplôme aussi vite que possible, ce qui était encore la norme



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dans les années 1950-1960, j ' a i fait un an de travail social à Marseille, en milieu immigrant, en pleine guerre d'Algérie, pour découvrir un peu le monde. Ce fut une année aussi passionnante que dure : des policiers avec mitraillette et chiens aux coins de la rue (c'était le quartier nord-africain), des assassinats fréquents, des heures impossibles, des conditions de logement très insalubres. A u retour, je m'arrêtai dans la c o m m u n a u t é monastique de Taizé, en Bourgogne, pour y passer quelques jours de répit et de calme. Une nuit, vers minuit, un sentiment irrésistible me poussa à aller méditer dans la petite église de la communauté. Je commençai à lire un des plus puissants textes de la httérature spirituelle mondiale et un des plus universels, le Sermon sur la montagne''. Soudain, je perdis complètement toute conscience du temps. J'étais comme transporté dans un autre monde, tout en restant totalement conscient de l'endroit où j'étais, des bougies dont la flamme vacillait. Je vis avec une clarté totale que l'amour était la réponse à tous les problèmes du monde, que l'Amour cosmique (divin) infini était la cause, le moyen et la finalité ultimes de tout sur cette planète. Je perçus également que je serais un jour emprisonné comme objecteur de conscience (ce qui se réalisa trente ans plus tard lorsque je refusai le service obligatoire dans les abris antiatomiques auquel on m'avait assigné en Suisse).

Voir l'Évangile selon saint Matthieu, chapitres V à V i l .



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Je peux dire que je ressentis avec une totale intensité cette vision de Dostoïevski : « J'ai vu la vérité, non pas comme si je l'avais inventée avec mon esprit, je l'ai vue, JE L'AI VUE, et son image vivante a empli mon âme à toutjamais : en un jour, en une heure, tout pourrait être arrangé INSTANTANÉMENT ! La principale chose est d'aimer. » Et soudain, j'entendis le coq chanter, i l était cinq heures du matin ! Cette vision métaphysique ou spirituelle du grand plan d'harmonie de l'univers tel que nous l'avons décrit ci-dessus n'est absolument pas indispensable pour faire l'apprentissage du grand O U I . Ce dernier peut découler d'une approche totalement pragmatique, « agnostique » m ê m e (le mot signifie simplement qui ne sait pas), car la personne qui décide de vivre dans le O U I découvre rapidement que sa vie fonctionne infiniment mieux que dans le non, comme le souligne le tableau à deux colonnes N o n / O u i déjà présenté. Comme le dit Eckhart Toile dans Le pouvoir du moment présent, la réalité, le moment présent, ce qui est, « est tel qu'il est ». « Observez comme le mental l'étiquette et comment ce processus d'étiquetage, cette façon de constamment juger crée la douleur et le manque de bonheur. Acceptez [ce qui est] et agissez. Quoique contienne le moment présent, acceptez-le comme si vous l'aviez choisi.



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Travaillez avec ce qui est, non contre. Faites de ce qui est votre ami et allié, non votre ennemi. Ceci transformera miraculeusement toute votre vie. (...) Dites toujours OUI au moment présent. Car qu'est-ce qui serait plus futile, plus insensé que de créer une résistance intérieure à quelcjue chose qui est déjà? » Ceci esc la clé du grand O U I . Travailler avec ce qui est comme si nous l'avions choisi, car quelque parc (et totalement à notre insu), nous avons donné à l'univers le signal que nous avions besoin de cette situation pour passer à la prochaine étape de vie, de croissance intérieure. A un moment de ma vie, mes employeurs (plusieurs O N G suisses actives dans le développement du Tiers-Monde) m'ont mis dans une situation oci j ' a i d û choisir entre garder mon travail en accepcanc quelque chose totalement contraire à la déontologie professionnelle et à mes convictions les plus profondes ou quitter mon travail. Ne voulant pas commettre un hara-kiri moral, j ' a i démissionné et j ' a i plongé tête première dans le N O N . Je nourrissais un ressentiment immense envers les personnes qui m'avaient mis dans cette situation, ressentiment qui devint une obsession qui finit par m'envahir totalement. J'y pensais nuit et jour. Je savais que je me faisais du tort avant tout à moi, mais je ne savais pas comment me secouer, malgré des heures de méditation, de lectures spirituelles, de prière...



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Puis un jour, la phrase de Jésus : « Bénissez ceux qui vous maudissent », m'apparut comme la réponse évidente. À l'instant même, je me mis à « bénir » les personnes concernées (surtout l'instigateur du complot qui, apparemment, ne pouvait pas me supporter) de toutes les façons imaginables : dans leur santé, leur bien-être, leurs finances, leur travail, leur abondance et leur paix intérieure. Et par bénir, j'entends vouloir le vrai bien de l'autre du plus profond de notre cœur, l u i envoyer une énergie d'amour sans aucune attente de retour. Je le faisais à longueur de journée - en me douchant, en faisant les commissions, en passant l'aspitateur. Puis soudain, trois mois plus tard, je commençai à bénir les gens dans la rue, à la poste, au supermarché... cela devint un exercice tellement joyeux que je faisais toute la longueur des trains juste pour le plaisir d'envoyer cette énergie d'amour ciblée aux gens. O n m'avait demandé de donner une conférence sur le thème de « Guérir le monde » pour une rencontre internationale de jeunes à Zutich, et pendant que je l'écrivais, soudain, un puissant flot d'inspiration m'envahit : je rédigeai comme sous dictée un texte sur l'art de bénir (voir le chapitre I V ) . Je commençai à le partager dans ma correspondance avec des amis du Sahel jusqu'à la Californie. Ces derniers le partagèrent à leur tour et, au fil des ans, je reçus des retours merveilleux de personnes qui me disaient toutes : ça marche, ça marche ! Cela guérit des



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situations impossibles (surtout dans le domaine des relacions humaines). Ce bref texte devint un livre, traduit en plusieurs langues, et des milliers de personnes voulurent l'afficher sur Internet. Depuis, c'est devenu, avec la gratitude, ma façon préférée de pratiquer le grand O U I . Quatorze ans après avoir dû quitter mon travail, je rencontrai à l'improviste la personne qui avait ourdi le complot contre moi et je ressentis une joie si intense que j'eus envie de le prendre dans mes bras et de l'embrasser. J'avais en effet pris conscience du fait que ce qui, au premier abord, m'avait paru comme une des plus grosses tuiles de mon existence (car suivi entre autres de trente mois de chômage sans indemnités) tant que j'étais dans le non était, par l'acte de bénir, devenu une des plus grandes bénédictions de ma vie. Et depuis, j'ai le sentiment que, d'une certaine façon, j'avais à mon insu appelé le scénario qui me permettrait d'apprendre une des leçons les plus importantes de mon existence, la puissance de la « bénédiction » (envoi d'amour ciblé), leçon qui a depuis aidé des milliers de personnes dans le monde entier ! E n disant N O N , nous donnons notre pouvoir aux autres, aux événements extérieurs, comme je le fis pendant des mois. Nous nous courbons et devenons complètement victimes. Par le O U I , nous conservons, affirmons ou récupérons notre pouvoir sur les événements de



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la vie, nous restons debout dans la responsabilité et l'affirmation positive et joyeuse de notre capacité à apprendre et grandir. Cette idée que nous attirerions ce qui se produit dans notre vie - en tout cas dans certaines situations - révolte certains. Or, cette révolte m ê m e les empêche d'apprendre la leçon que l'univers, dans sa tendresse infinie pour eux, leur prépare alors qu'une attitude positive leur permettrait de découvrir justement la leçon cachée. D'ailleurs, si vous réfléchissez à votre propre parcours de vie, ne serait-ce pas les passages les plus difficiles, les vallées profondes, qui vous ont appris les leçons les plus valables ? Le D r Elisabeth Kiibler-Ross, une des plus éminentes spécialistes de la mort jusqu'à son décès au début de ce siècle, disait que si nous grandissions dans de verts pâturages avec des serviteurs nous amenant tout sur des plateaux en argent, nous n'apprendrions pas grandchose et, surtout, nous n'apprécierions rien ! Elle allait jusqu'à dire que « tout est cadeau » ! Bien sûr, vous n'allez pas ressortir cela à votre amie qui vient de perdre son enfant victime d'un chauffard alcoolique. Vous allez simplement l'entourer, sans sermon, de votre tendresse et de votre totale compassion. Et peut-être que, dans quelques mois, elle sera prête à écouter ce que l'univers cherche, pour son bien, à lui faire comprendre.



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Nous avons tous, sans exception, un certain nombre de leçons fondamentales à apprendre sur cette terre : • Qu'une vie vraiment bien vécue ne peut que se vivre sur le mode gagnant-gagnant. • Que le pardon et l'amour inconditionnels sont le plus grand cadeau que nous puissions nous faire à nous-même (sans parler des autres). • Que l'amour est toujours plus fort que la haine et tm bouclier invincible contre toute agressivité. • Que la gratitude est l'arme spirituelle la plus puissante pour rester dans le positif (voir le chapitre I V ) . • Qu'une vie vécue dans le service est une source de joie et de sens incomparables que nul ne peut nous dérober (et qu'est-ce qu'une vie dénuée de sens sinon un désert ?). • Qu'on ne peut bien vivre que dans la présence totale au moment présent (alors que tant de nos contemporains ne font que surfer à travers la vie à toute vitesse, en se demandant constamment ce qui leur manque). • Que l'univers est régi par des lois spirituelles aussi tigoureuses que celles de la physique ou de la chimie et qu'on peut en faire l'apprentissage pour mieux vivre. Voilà quelques-uns des apprentissages (cadeaux) fabuleux qui nous attendent tous sans exception et auxquels personne (heureusement !) ne peut échapper.



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J'entends les sceptiques dire : « C'est bien joli, vos théories, et c'est peut-être vrai au niveau individuel et pour une personne éduquée, qui peut comprendre qu'il y a une certaine logique dans de tels propos. Mais allez dire ça à des habitants du Sahel qui sont au milieu d'une effroyable sécheresse. Vous verrez bien l'accueil que vous recevrez ! » Ceci nous permet de préciser que le grand O U I n'est pas un message que l'on prêche aux autres. C'est quelque chose que l'on vit et, quand on le vit, les autres voient bien la différence et se demandent ce qui se passe. Revenons justement au Sahel, où j ' a i vécu dans les années 1970 et où j ' a i collaboré avec des organisations paysannes de la base qui, au lieu de rester dans le N O N d'un sentiment de victime face à un environnement terriblement détérioré, se sont prises en main et ont décidé de vivre dans le O U I . En 1987, fatigué par les jérémiades constantes sur l'Afrique, continent soi-disant perdu, j ' a i fait un voyage de 14 000 k m à travers 110 villages africains de l'ouest, de l'est et du sud du continent, parlé avec 1300 paysannes et paysans pour documenter ce que, eicc, faisaient pour s'aider eux-mêmes. I l me revient une discussion étonnante avec un chef de village du pays dogon au Mali, Dondo Peliaba, dont le village avait énormément souffert, puisque les gens avaient été réduits par moments à manger l'écorce des arbres, des insectes, des rats et même de l'herbe :



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« Avec l'abondance, chacun labourait pour soi, disait-il. La sécheresse nous a amenés à faire des diguettes dans nos champs. Nous avons découvert des plantes qui poussent plus rapidement. Avant, nous ne cultivions pas le haricot. Maintenant, c'est devenu une de nos principales cultures vivrières. La faim est devenue un maître qui nous a appris à réfléchir et à inventer. » U n autre leader paysan du Sénégal, Ibrahima Seck, me disait : « Le malheur pousse à l'innovation. C'est à cause m ê m e des difficultés que les initiatives paysannes sont nées. Ces difficultés ont même été une bonne chose, car sans elles, nous dormirions encore dans les bras de la dépendance. » Ces hommes ont choisi le O U L bien que la nature tout entière, sans parler des politiciens de la ville, leur criait N O N . Ils ont cherché des moyens au lieu de se complaire dans des excuses, cherché des solutions au lieu de se noyer dans les problèmes, créé des ressources là où i l semblait régner le manque. Chacune, chacun de nous, chère lectrice, cher lecteur, peut faire de même.

a loi de l'attraction comme

aDDlication du O U

Par la qualité de notre pensée plus que toute autre chose, nous attirons à nous les événements et les gens qui se manifestent dans notre vie. Une pensée positive attire le positif, tout comme les pensées négatives attirent le négatif. C'est l'application de la loi la plus fondamentale de l'univers, la loi de la cause et de l'effet, résumée ainsi par la sagesse populaire : on récolte ce qu'on sème. Jésus donnait le résumé le plus succinct de la loi de l'attraction positive pour attirer dans notre vie exactement ce dont nous avons besoin. « Tout ce que vous demanderez par la prière, croyez que vous l'avez reçu et vous le verrez s'accomplir », disait-il. Et par prière, i l ne faut pas entendre

l'égrenage de supplications avec de longs chapelets. Tout désir sincère et honnête constitue une prière à l'univers. Pas besoin de croiser les mains ou de plier les genoux pour prier.^ Dans son livre sur les secrets des approches oubliées de la prière, Greg Braden décrit comment un « faiseur de pluie » amérindien applique la loi de l'attraction pour faire venir la pluie. I l préface sa descriprion d'un commentaire très important : « Les prières pour la santé renforcent la maladie. Les prières pour demander la pluie renforcent la sécheresse. Continuer à demander pour plus de choses [c'est-à-dire demander l'abondance où il semble y avoir du manque] donne plus de pouvoir aux choses mêmes que nous voudrions changer. » David fit sa demande à l'univers de la façon suivante : « Je commençai par ressentir comment est la pluie. Je ressentis la sensation de la pluie sur mon corps, ce que c'est de me tenir debout sur la place du village, les pieds dans la boue parce qu 'il a tellement

' Pendant des millénaires, la spiritualité a été la chasse gardée des religions. Ceci est heureusement en train de changer au llir et à mesure du découplement spirituaUté/religion. Personnellement, je parle de plus en plus de spiritualité laïque et je vois mon petit ouvrage Vivre sa spiritualité au quotidien (Éd. Jouvence, 2007) comme un ouvrage présentant une spiritualité universelle applicable par n'importe qui, qu'elle soit agnostique ou athée. Nous connaissons tous des personnes athées qui rayonnent de spirituahté et des punaises de sacristie et autres grenouilles de bénitier qui n'en ont pas une once.



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plu. Je sentais l'odeur particulière de la pluie sur les murs de mon village. » En d'autres termes, David faisait appel au pouvoir caché de la pensée, de l'émotion, de la sensation (ceci est très important). I l affirmait la présence m ê m e de l'abondance au milieu de ce qui se présentait comme une sécheresse dramatique. Le domaine de la recherche de fonds me fournit un autre exemple de l'application de la loi de l'attraction. D é b u t 2006, j ' a i mis sur pied un C o m i t é de soutien international pour mieux soutenir Roger McGowen. L'été de la m ê m e année, son avocat d'office payé par l'État qui, pour le dire de façon aussi aimable que possible, n'avait pas rempli nos attentes, quittait le Texas. Pendant vingt-deux ans, Roger n'avait jamais vraiment eu un bon avocat faisant consciencieusement son travail. Aussi avons-nous fait appel à un avocat privé. Ce dernier nous demandait le paiement dans les six mois de 120 000 dollars (près de 100 000 euros à l'époque) — prix tiès raisonnable pour le Texas. Nous avions 40 000 dollars en caisse. I l restait à trouver 80 000 dollars. J'ai immédiatement commencé à dire merci pour l'argent comme si i l était déjà là. Je me suis efforcé de ressentir en moi la joie que je ressentirais le jour où je pourrais annoncer au C o m i t é de soutien que nous avions tous les fonds nécessaires. Et pratiquement du jour au lendemain, les versements — qui jusqu'alors étaient occasionnels - ont



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commencé à arriver presque quotidiennement. Et des choses étonnantes ont commencé à se passer. J'ai envoyé un courriel à un ami fortuné qui s'était toujours intéressé à Roger, lui parlant de la nouvelle situation avec l'avocat privé, sans la moindre suggestion pour qu'il envoie quelque chose. Trente minutes plus tard, i l me retournait un courriel me disant qu'il donnait 10 000 dollars. Je racontais ceci à une connaissance, ancien P.-D.G. et, comme moi, visiteur bénévole à la prison locale de Genève et qui avait l u le livre de Roger. I l me dit immédiatement : « Je t'envoie aussi 10 000 dollars. » D'autres personnes ont partagé des héritages avec nous, sans parler de perites rentières désargentées qui nous envoyaient 8 ou 9 euros en s'excusant de ne pouvoir faire plus. A u bout de trois mois, la totalité de la somme était réunie et, presque du jour au lendemain, les versements ont pratiquement cessé. Plus tard dans l'année, je me suis dit qu'il serait quand même important d'avoir une certaine somme pour le jour où Roger sortirait de prison, le Texas ne versant souvent que 100 dollars de dédommagement aux détenus emprisonnés à tort, quelle que soit la durée de l'emprisonnement. Je m'étais fixé la somme de 40 000 à 50 000 dollars. Juste avant de partir visitet Roger fin octobre 2007, une lectrice de son livre m'a téléphoné pour me dire qu'elle m'envoyait l'équivalent de 45 000 dollars !



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O n découvre que l'univers fonctionne de façon extraordinaire m e n t aimante quand on commence à comprendre les lois qui le dirigent ! J'applique cette même loi de l'attraction dans le domaine de la santé depuis près de quarante ans. J'ai réussi à soigner la presque totalité des problèmes de santé que j ' a i eus, y compris ceux de type cardiaque, neurologique et le paludisme (pour les trois premières attaques, j ' a i dû avoir recours à des médicaments ; pour les deux dernières, j ' a i pu les surmonter grâce à la démarche spirituelle que je pratique sans aucune assistance médicale).* Pour résumer très brièvement ma pratique, cela consiste, comme David mentionné ci-dessus, à affirmer la présence du bien - en l'occurrence la présence de la santé parfaite - malgré les apparences concrètes de la maladie. Cela n'a, bien sûr, strictement rien à voir avec la méthode Coué, qui est basée sur la psychologie humaine. Cela consiste à s'identifier comme une expression de l ' A M I , comme l'Amour en train de s'exprimer, vivre, être et de savoir que nous sommes parfaitement un avec cette Source.

Il serait trop long d'expliquer le fond de cette démarche qui est présentée dans le cadre de mes stages Vivre Autrement (voir en fm d'ouvage) etht\èvementd3.ns monhvre Phisjamais victime (Éd. Jouvence, 2001).



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^ Y. Deux outils pour vivre dans le grand 0 La gratitude : une barrière totalement imperméable au négatif I l y a une histoire concernant le diable partant à la retraite. En effet, après des millénaires de travail acharné sur la terre, l'horizon de la victoire restait totalement bouché. Oh, bien sûr, dans le monde contemporain, i l avait bien réussi à glisser quelques peaux de bananes fort efficaces : une médecine technocratique qui suscitait une telle peur que cette dernière rendait les gens malades sans que les virus aient m ê m e à intervenir, une publicité omniprésente qui suscitait l'insatisfaction permanente, le commerce du sexe et de la drogue, le réarmement permanent et, surtout, un système économique dont le credo quasi théologique

« Time is money » (« Le temps, c'est de l'argent ! ») réussissait à faire courir toute une planète vers des mirages qui disparaissaient la minute où l'on pensait les atteindre. Mais cela ne suffisait pas à faire capoter le système, surrout à cause de millions de gens qui, au lieu de zapper béatement devant leur télé en bêlant, avaient l'outrecuidance de tenir tête au diable et d'oser croire m ê m e que leur engagement pour un monde meilleur avait du sens. M ê m e les dizaines de milliers de vidéos porno que le diable semait sans cesse sur Internet (une toutes les 37 secondes) les laissaient totalement indifférents. Ces gros naïfs osaient continuer à croire au triomphe final du Bien et d'une société gagnant-gagnant. Alors, i l m i t des annonces dans les journaux : tel jour, à tel endroit, i l mettrait toutes ses armes en vente. M ê m e s'il se retirait, i l voulait quand m ê m e en tirer un dernier avantage, vu que le Créateur contre lequel i l s'acharnait depuis si longtemps n'avait m ê m e pas prévu de pension pour lui et qu'il devait se contenter d'tm pacrole certes confortable mais pas inépuisable, investi dans une banque suisse, la BSU (Banque séraphique universelle - un comble pour le diable !), dont les déboires qu'il avait lui-même fomentés lui causaient beaucoup de soucis. Le jour J, des milliers de curieux (avec parmi eux, astucieusement déguisés, les sbires de tous les grands services secrets de la planète) se précipitèrent dans l'immense hall où, sur des stands.

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étaient exposées toutes les armes du diable avec leur prix : l'orgueil, l'avarice, la luxure, la haine, la jalousie, l'indifférence, la peur... la liste serait trop longue à nommer entièrement. Dans un coin du hall d'exposition, sur un stand particulièrement frappant, trônait une arme ayant la forme d'un vieux coin de menuisier, extrêmement usagée et deux fois plus chère que toutes les autres, avec comme seule mendon : « M o n arme préférée ». Et le diable était assis à côté sur un fauteuil confortable. A un moment, un croyant passa et s'adressa au diable : - Pouvez-vous me dire le nom de cette arme ? D'abord, le diable refusa, mais le croyant s'accrocha : - Écoutez, vous prenez maintenant votre retraite, c'est pas moi qui vais vous remplacer, vous pouvez bien me le dire. - Eh bien, dit le diable avec un sadisme difficilement déguisé, c'est le découragement. J'ai fait chuter plus de gens avec ce petit « coin » qu'avec l'orgueil, la haine et la luxure combinés. - Y a-t-il un antidote au découragement ? demanda le croyant. - S'il existe, je ne vais quand même pas vous le dire ! gronda le diable. Une heure plus tard, le croyant revint : - Ecoutez, vous allez vous retirer des affaires, qu'est-ce que vous perdez à me donner votre secret ? dit-il avec un regard malicieux.

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Cette fois, le diable s'énerva : - Je vous ai dit de ficher le camp ! Laissez-moi tranquille, vous ne voyez pas, je suis en négociation avec ce Monsieur de la CIA. Mais le croyant, sans s'émouvoir des tempêtes croissantes du Tentateur, revint périodiquement tout au long de la journée. En fin de journée, le diable, n'y tenant plus, explosa : — C'est à cause des gens comme vous que j'abandonne la partie, cria-t-il, visiblement excédé. Eh bien, oui, i l existe une arme absolument sûre et infaillible contre le découragement : c'est la gratitude. Nous vivons dans un monde extraordinairement complexe, où tout change en m ê m e temps, dans tous les domaines, partout et tout le temps, un monde qui nous surprend sans cesse si on ne vit pas emmitouflé dans des certitudes rigides et barricadé derrière des dogmes bétonnés. Alors, i l est très rare que je fasse des affirmadons absolues. Mais je suis prêt à affirmer qu'il est absolument impossible d'entretenir en même temps une gratitude profonde, sincère, et des pensées ou émotions négatives, déprimées. Ne me croyez pas sur parole; Testez cette affirmation dans le creuset de la vie. La gratitude peut m ê m e guérir physiquement. J'ai sous les yeux le témoignage d'une jeune femme, Valérie, dont la mère était une asthmatique

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chronique et qui avait commencé à manifester, déjà adolescente, les mêmes symptômes de maladie. A 18 ans, elle a participé comme monitrice dans un camp de jeunes. Dès les premiers jours, elle est restée alitée à cause d'une sérieuse crise d'asthme. Comme elle avait découvert une science de la guérison spirituelle, elle contacta une praticienne pour l'aider. Cette dernière lui dit d'exprimer la gratitude ! Elle se demandait bien, en peinant pour trouver son souffle, pour quoi elle pouvait être reconnaissante ! La prancienne l u i dit que la Providence (FAMI) était le seul vrai pouvoir dans l'univers et qu'elle était omniprésente, là m ê m e où la jeune femme se tenait. Valérie commença à dresser une liste des choses pour lesquelles elle était reconnaissante : ses draps propres, un endroit tranquille pour méditer et réfléchir, les repas qu'on lui apportait, etc. Bien que son état physique n'eût pas évolué dans les jours suivants, son attitude avait commencé à changer : le désespoir avait cédé la place à l'espoir, l'apitoiement sur soi à la joie et à la reconnaissance pour tout le bien déjà présent dans sa vie. Elle décida de participer à la réunion hebdomadaire de tous les jeunes du camp au cours de laquelle ces derniers exprimaient leur gratitude pour toutes les manifestations du bien dans leur vie. Bien qu'elle ne fût pas encore guérie, elle se décida à prendre la parole pour exprimer sa reconnaissance pour les progrès qu'elle commençait à ressentir. En se levant, elle se dit qu'elle pouvait être libérée à

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l'instant même. C'est ce qui se passa. Très rapidement, tous les symptômes disparurent, elle participa tout l'été à toutes les manifestations sportives et l'asthme disparut définitivement de la vie de Valérie.

Ce que raconte Roger dans sa lettre du 1 " mai 2001 m'a profondément interroge au sujet de la gratitude, car i l souligne que le O U I à la vie est possible m ê m e en enfer.

« Nombre d'entre nous ne sontpas conscients de la liberté que nous avons de simplement pouvoir marcher d'une chambre à l'autre, de chercher un verre d'eau, tant de choses que nous considérons comme allant de soi dans la vie. Je remercie Dieu pour l'air que je respire, l'eau que je bois et avec laquelle je me lave. Je le remercie même pour la poussière sur mes souliers ou la mouche qui me dérange, parce que tout vient de Lui. Sans arrêt, je me remémore tous les hommes que j'ai connus et qui sont retournés à leur vraie source. Ceux-ci ne peuvent plus écraser une mouche ou marcher sur la poussière d'oà qu 'ils viennent. Nous sommes des maîtres de vie les uns pour les autres. » Ami(e), quand avez-vous pour la dernière fois dit merci à la vie de pouvoir respirer, exprimé la gratitude pour un verre d'eau, remercié l'existence de pouvoir descendre dans la rue pour vous promener ?

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La loi de l'actracdon donc nous avons padé esc une des plus puissances lois de l'univers. Ec la gratitude esc une des façons les plus efficaces d'actionner cette loi. Nous savons qu'absolument tout dans l ' u n i vers est énergie. M ê m e notre corps est simplement un mélange d'énergie et d'information, comme le dit le D r Deepak Chopra, bien connu pour ses nombreux ouvrages sur le développement personnel, la santé et la spiritualité. L'énergie s'exprime en fréquences. La sensualité exprime par exemple une énergie à basse vibration, lourde et qui tire vers la terre, la matière. L'amour inconditionnel est la vibration la plus élevée dans l'univers, elle est pure lumière et tire vers le haut. La gratitude est, au niveau vibratoire, très proche de l'amour inconditionnel. Et, tout comme la sensualité ou l'amour, elle attire à elle des énergies similaires. Plus nous vivons dans une énergie de gratitude, qui est à 100 % l'énergie du OUI, plus notre vie devient harmonieuse, légère, joyeuse, plus nous faisons les bonnes rencontres, attirons les expériences qui nous font grandir, et plus nous ressentons le désir d'exprimer la reconnaissance pour tout ce qui nous arrive. C'est une spirale ascendante très puissante (tout comme le matérialisme et la sensualité constituent des spirales descendantes si on s'y immerge trop souvent).

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Brandon Bays, une personnaliré connue du déveioppement personne! aux États-Unis, est une des personnes qui m'a le plus influencé dans le domaine de la gratitude. Cette dernière, ditelle, est disponible à l'instant même où nous sommes totalement ouverts à l'instant présent.

Et pratiquement n'importe quoi peut devenir l'occasion de ressentir de la reconnaissance : le ballet extraordinaire d'un vol d'étourneaux, le sourire d'un enfant ou de la caissière du supermarché, le chant de l'eau dans une fontaine, le visage d'un inconnu dans un tram, un plat bien préparé, la fumée qui s'élève sereinement d'une bougie, le privilège de manger chaque jour et d'avoir un toit sur la tête ou de l'eau potable au robinet (plus de deux milliards de personnes n'en disposent pas !), de pouvoir simplement lire, écrire, marcher normalement... la liste est littéralement infinie. Quand nous vivons dans l'énergie de la gratitude, absolument tout devient une occasion de dire un silencieux « Oui... merci ». Brandon Bays en fit une démonstration éclatante lors d'un défi immense survenu dans sa vie, qu'elle raconte dans Freedom Is. Elle participait au tournage d'un film de télévision à New York quand elle apprit par les nouvelles que la partie de la côte de Californie où elle et son mari avaient leur villa, dans la région de Malibu, était en proie aux flammes. Le feu était gigantesque et était déjà déclaré comme désastre national, la Califorie avait demandé l'aide des États voisins

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pour surmonter les flammes. Le lendemain, elle apprit que le feu avait « sauté » par-dessus l'autoroute et que leur maison avait été la seule du quartier à être décimée par l'incendie. Brandon Bays retourna chez elle en prenant le premier avion disponible et retrouva son mari à l'aéroport. Ensemble, ils roulèrent à travers im paysage réduit en désert par l'incendie, un paysage lunaire où i l ne restait que des carcasses noircies de ce qui, peu de temps avant, avait été de belles demeures et, de temps en temps, inexplicablement, une maison totalement épargnée par les flammes. Comme beaucoup d'habitants de la région, ils n'avaient aucune assurance, car les tarifs pratiqués dans cette région étaient absolument prohibitifs. Arrivée sur les lietcc du désastre, elle ne put que constater le drame. À 40 ans, elle avait absolument tout perdu, y compris ses souvenirs, ses albums de photos de famille, tout. Et c'est face à ce désastre que Brandon soudain ressentit des larmes de gratitude : « Gratitude pour la beauté de la vie, pour la magnificence de la création, pour le mystère de ne rien comprendre — la reconnaissance d'être simplement en vie, de pouvoir faire l'expérience de cet instant. La gratitude jaillit et mon cœur s'ouvrit tout grand. Nous lâchâmes toute attente... et acceptâmes simplement que ce qui était devant nous était ce qui était. Aucun désir que ce fut différent, aucun effort pour le changer, aucune question du type : Pourquoi moi ? Pourquoi cette maison ? Pourquoi notre demeure — 57 —

fut-elle la seule sur la plage à brûler ? Et dans cette acceptation [ce grand OUI], la gratitude s'éveilla naturellement. Et avec la gratitude, la. grâce... je me sentis infusée de grâce et grâce à cette g-âce, j'étais la personne la plus fortunée au monde. Nous commençâmes à trier à travers les débris... pour chercher quelque souvenir de dix-huit ans de mariage... et, soudain, tout devint si insignifiant — ce n 'était que des choses. fe devins consciente d'un immense amour qui m'entourait... comme une présence scintillante en toutes choses. Quelque chose d'essentiel demeurait — mon moi profond. Qjtelque part, l'amour semblait encore plus apparent, plus exposé, plus large quand tous les atours de la vie avaient disparu. Je ne jouais pas à la Pollyanna qui aurait tâché de nier la réalité de mes émotions, je n 'essayais pas non plus de réinterpréter ce qui s'était passé pour me créer un état d'esprit "positif. Le simple fait était que lorsque je suis resté ouverte, en acceptant pleinement ce qui était, je pris conscience que je n 'étais pas diminuée — rien n 'avait été soustrait à la vraie moi, à qui j'étais vraiment. Tout ce qui demeurait était l'amour. Je ressentis une reconnaissance débordante pour cet amour, la reconnaissance d'être amour, la reconnaissance pour l'amour dans mon mariage, pour la vie elle-même. Cet amour ne pouvait pas être altéré, diminué ou changé simplement parce que des possessions matérielles avaient disparu. »

Cette étonnante expérience de Brandon Bays souligne la force extraordinaire du O U I , de l'acceptation active (et non pas passive) de ce qui est pour en chercher la leçon, plutôt que de rester dans le refus ou la complainte qui rendent impossible tout apprentissage. U n cœux reconnaissant tend à attirer plus de ce pour quoi i l est reconnaissant, car en nous focalisant sur le positif, nous tendons à l'attirer et le recréer, de même qu'en accordant notre attention au négatif et en l'exprimant, nous l'attirons également. Ce à quoi nous accordons notre attention - la coupe à moitié pleine ou vide - est toujours notre choix. Car la gratitude est un choix. Plus que toute autre chose, la gratitude élève et élargit, épanouit et fortifie le cœur. Alors, je vous suggère de déposer cet ouvrage pour un instant et de dresser une liste de toutes les choses dans votre vie pour lesquelles vous pouvez ctre reconnaissant(e). Si vraiment vous êtes sérieux(se), vous en trouverez des centaines.

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Pause gratitude

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La liste de gratitude I l y a bien des années, je suis passé par des dépressions très agressives qui durèrent plus de sept ans. Je n'ai à aucun moment songé à prendre des médicaments ou à consulter un psy. Deux facteurs importants m'aidèrent à en sortir. La première fut d'ouvrir un « cahier de gratitude » dans lequel j'inscrivais le soir au moins six choses pour lesquelles j'étais particulièrement reconnaissant dans la journée écoulée. I l y a longtemps que la dépression est partie, mais le cahier de gratitude, lui, est resté. Pourquoi ne pas l'essayer ? Mais attention, au moment d'écrire, soyez siir(e) de ressentir de la gratitude et de ne pas écrire six choses de façon mécanique et sans inspiration. Et si rien ne vient de suite, faites un moment de silence et demandez à l'univers, à l ' A M I , à la Providence de vous montrer ces six choses (ou plus !). Plus tard, j'ai tenté l'expérience de faire une liste exhaustive de tout ce pour quoi je pouvais être reconnaissant dans la vie, mais elle devenait tellement longue que j'ai abandonné ! Faites l'expérience pour vous. Une chose capitale à comprendre est qu'il est impossible de ressentir en même temps la gratitude et la moindre émotion négative, d'avoir la moindre pensée sombre. Les deux s'excluent totalement, elles sont radicalement — 61 —

incompatibles. Et une fois de plus, ne me croyez pas sur parole. Faites-en l'expérience pour vous. Personne ne peut être dans une situation si désespérée qu'elle ne puisse ressentir de la gratitude. Une histoire vraie que j'ai entendue il y a quelques années lors d'une conférence sur la gratitude souligne ceci. Une femme seule était arrivée au bout du rouleau : sans travail ni assurance chômage, plus un sou dans le compte en banque, un frigo vide à la maison... la dèche ! En désespoir de cause, elle décida de téléphoner à une femme qui guérissait par la prière. Après avoir sorti son long cortège de lamentations, elle s'entendit dire : - Vous savez ce que vous allez faire ? Vous allez dresser une liste de 500 choses pour lesquelles vous pouvez être reconnaissante. Elle en fut tellement estomaquée qu'elle claqua le téléphone : - M o i qui viens de lui dire que plus rien ne marchait dans ma vie, et elle me dit d'être reconnaissante. Elle se fiche du monde ou quoi ! Mais au bout d'un moment, elle se dit qu'elle n'avait de toute façon rien à perdre en essayant. Alors, elle sortit son calepin et un crayon : j ' a i une table sur laquelle écrire. Je sais écrire. Je suis habillée et j'ai de l'eau au robinet... Bien avant de terminer, sa pensée avait tellement changé qu'elle retrouva rapidement du travail et, surtout, une vision transformée de la vie.

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J'ai parlé plus haut de mon ami Roger. M ê m e dans l'enfer du couloir de la mort, i l prit conscience qu'il pouvait choisir le regard qu'il portait sur la vie. Et dans cet enfer où nombre de détenus se suicident, parfois de façon atroce, ou s'automutilent, où la nourriture ferait frémir le tenancier d'un bouge de bidonville, Roger a décidé de dire O U I à la vie et d'exprimer la gratitude constante. U n des moments les plus forts de nos rencontres (je vais le visiter chaque année) fut en 2004. J'étais assis en face de l u i , séparé par une épaisse vitre anti-balles - nous conversions par téléphone. À un moment, Roger me dit avec ce regard doux, chaleureux et luminetix, qui est le sien : « Tu sais, j'ai un toit sur la tête. (La prison est si mal construite qu'il pleut parfois dans sa cellule !) J'ai un lit pour dormir. (Un matelas ultramince sur des planches). Je mange trois fois par jour. » Et montrant ses vêtements de détenu d'un blanc-gris sale :

« J'ai des vêtements. Oh, ce n 'est pas ceux que je choisirais, mais j'en ai. » Et avec un sourire rayonnant qui illumine tout son visage : « Je suis un homme

heureux, Pierre ». Il n'y a pratiquement pas de lettre où Roger ne me remercie pas pour notre amitié. Et les lettres publiées dans son livre Messages de vie du couloir de la mort sont constamment ponctuées d'expressions d'une gratitude profonde et authentique. La gratitude et le bonheur, m ê m e en enfer, sont un choix.

Omraam Mikhaël Aïvanhov était un maître spirituel bulgare du siècle dernier qui créa une mouvance appelée La Fraternité Blanche. I l afiîrmait que la gratitude était une force secrète capable de nous purifier et même de neutraliser les poisons dans le corps. Et i l suggérait l'exercice suivant, que je vous propose de faire vraiment : simplement dire O U I à longueur de journée dans absolument toutes les situations. I l allait jusqu'à soutenir que la gratitude était la clé de la plénitude et de la transformation de la matière - celle de notre corps. D'innombrables expériences médicales contemporaines montrent que notre système immunitaire réagit au quart de tour à nos pensées. Nous pouvons devenir les principaux artisans de notre santé par les pensées que nous entretenons et, avant tout, l'amour et la gratitude. Le petit exercice suivant que j'enseigne dans mes stages d'été est basé sur des expériences montrant que nos cellules réagissent directement en fonction de nos pensées. Vous pouvez dire à vos cellules que vous les aimez et les remercier, et elles vous en sauront gré en fonctionnant encore mieux.

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Exercice de revitalisation cellulaire À faire allongé, dans la lité, sans stress ou rendez-vous attend.

tranquilqui vous

Cet exercice utilise essentiellement la visualisation. Pour chaque membre ou groupe d'organes (par exemple le bras droit, ou le dos, la colonne vertébrale, les poumons et le cœur que vous groupez ensemble), vous allez affirmer ce qui suit : Chaque cellule de mon bras droit est en train de sourire (et vous imaginez chacune de vos cellules avec un grand sourire). Chacune de mes cellules dit OUI, OUI, OUI à la vie. Chacune des cellules de mon bras vibre d'énergie vitale, chaque cellule est en train de rajeunir, de se revitaliser. Chacune de mes cellules est pure lumière. Puis vous vous adressez aux cellules du membre en question ; Je vous aime, je vous remercie du travail extraordinaire que vous accomplissez à chaque instant (car m ê m e « au repos » nos membres sont l'objet d'une intense activité qui ne s'arrête jamais - songez qu'à chaque seconde, dix millions de vieilles cellules sont éliminées et dix millions de nouvelles recréées j , je vous



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bénis dans votre fonctionnement harmonieux et l'accomplissement de votre tâche. Quand vous avez terminé, visualisez vos 50 milliards de cellules en pleine activité et comme manifestation de la Vie infinie qui sous-tend l'univers. Nous S O M M E S cette Vie en train de s'exprimer. Pour terminer, respirez profondément plusieurs fois de suite. 15-20 minutes suffisent. Le moment du réveil est excellent, tout comme juste avant de s'endormir. Quand vous dites aux cellules : « Je t'aime, je te remercie », tâchez vraiment de RESSENTIR l'amour et la gratitude, car c'est le ressenti qui aura un effet, pas les simples mots.

Je voudrais terminer ce chapitre en racontant une petite histoire soufie qui résume ces quelques lignes sur le O U I exprimé par la gratitude." Le maître soufi Bayazid voyageait avec un groupe de disciples. Ils avaient eu une journée difficile, exposés à la pluie et aux vents, et se réjouissaient de pouvoir se reposer dans la ville proche qui se profilait à l'horizon. Quand ils arrivent, ils voient que toutes les portes de la ville sont fermées et on refuse de les laisser rentrer. C'est alors que Bayazid éclate en louanges et remerciements envers son Créateur. Ses disciples se fâchent presque, lui disant : « Comment, Maître, nous avons faim, nous avons froid, nous sommes transpercés par la pluie jusqu'aux os, et voilà que vous dites merci ! Ça, c'est vraiment trop ! » Et Bayazid de répondre : « Mais justement, j'avais besoin d'avoir froid.

' Pour les lectrices ou lecteurs de ce livre qui ont une démarche chrétienne, je ne peux pas omettre les deux ouvrages de Merlin Carothers, De la prison à la louange, et surtout Puissance de la louange. Ce pasteur évangélique américain, ancien tôlard, a fait une expérience peu commune de la gratitude (ses ouvrages combinés se sont vendus à près de dix millions d'exemplaires). Se basant sur différentes citations du Nouveau Testament, notamment 1 Thess. 5 : 16-18 qui dit « Soyez toujours joyeux, priez sans cesse et dites merci en toutes choses, car c'est là ce que Dieu veut pour vous... », il encourage les gens à dire merci au milieu des pires épreuves pour ces épreuves mêmes ! Les stupéfiantes guérisons et transformations d'attitude instantanées qu'il raconte sont un des témoignages les plus puissants de la force du OUI et de la gratitude que je connaisse.

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d'avoir faim, de dormir par terre... Je remercie Dieu pour sa bonté envers moi. » Descartes aurait sans doute bien de la peine à comprendre ! Mais heureusement, chère lectrice, cher lecteur, vous n'êtes justement pas Descartes. Et peut-être avez-vous m ê m e un enfant en vous qui a compris que ceux qui veulent vivre toute la vie selon des critères logiques et au niveau du mental, sans un petit grain de folie, ne connaîtront jamais la vraie vie.

L'énergie d'amour ciblée J'ai déjà parlé plus haut de la façon dont j'avais découvert cet outil. Malheureusement, le tetme bénédiction qui décrit cette pratique a toutes sortes de résonances religieuses et m ê m e liturgiques chrénennes, qui détournent nombre de personnes d'une pratique qui existe depuis la nuit des temps et dans pratiquement toutes les cultures et spiritualités. Alors, utilisez le terme avec lequel vous vous sentez le plus à l'aise. C'est l'essence de cette pratique qui compte, non l'enveloppe sémantique par laquelle on choisit de l'exprimer. Cette essence est décrite dans le texte suivant que j ' a i « reçu » i l y a plus de vingt ans dans un moment d'ouverture totale à la vie. Cette pratique est aussi une des formes les plus puissantes du O U I face à la vie, comme vous le découvtirez si vous commencez à la vivre chaque jour au quotidien.

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Le simple art de bénir A u réveil, bénissez votre journée, car elle déborde déjà d'une abondance de biens que vos bénédictions font apparaître. Car bénir signifie reconnaître le bien infini qui lait partie intégrante de la trame m ê m e de l'univers. I l n'attend qu'un signe de nous pour se manifester. En croisant les gens dans la rue, dans le bus, sur votre lieu de travail, bénissezles tous. La paix de votre bénédiction sera la compagne de leur chemin, et l'aura de son discret parfimi une lumière sur leur route. Bénissez ceux que vous rencontrez dans leur santé, dans leur travail, leur joie, leur relation au divin, à eux-mêmes et aux autres. Bénissez-les dans leur abondance et dans leurs finances. Bénissez-les de toutes les façons concevables, car de telles bénédictions ne sèment pas seulement tes semences de la guérison, mais, un jour, jailliront comme autant de fleurs de joie dans les espaces arides de votre propre vie. En vous promenant, bénissez votre v i l lage ou votre cité, ceux qui la gouvernent et ses enseignants, ses infirmières et ses balayeurs, ses prêtres et ses prostituées. A l'instant m ê m e o ù quelqu'un exprime la

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moindre agressivité, colère ou manque de bonté à votre égard, répondez avec une bénédiction silencieuse. Bénissez-les totalement, sincèrement, joyeusement, car de telles bénédictions sont un bouclier qui vous protège de l'ignorance de leurs méfaits et détourne la flèche qui vous est adressée. Bénir signifie désirer et vouloir inconditionnellement, totalement et sans réserve aucune le bien illimité - pour les autres et les événements de la vie — en puisant aux sources les plus profondes et les plus intimes de votre être. Cela signifie révérer et considérer avec un émerveillement total ce qui est toujours un don du Créateur et cela quelles que soient les apparences. Celui qui est porté par votre bénédiction est mis à part, consacré, entier. Bénir tout et tous, sans discrimination aucune, constitue la forme ultime du don, car ceux que vous bénissez ne sauront jamais d'oti vient ce rayon de soleil qui, soudain, perça les nuages de leur ciel, et vous serez rarement témoin de cette lumière dans leur vie. Quand, dans votre journée, quelque événement inattendu vous bouleverse vous autant que vos plans, éclatez en bénédictions, car la vie est en train de vous apprendre une leçon, m ê m e si sa coupe peut vous

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sembler a m ère. Car cet événement que vous pensez être si indésirable, vous l'avez en fait suscité, afin d'apprendre la leçon qui vous échapperait si vous hésitiez à le bénir. Les épreuves sont des bénédictions cachées et des cohortes d'anges suivent leurs traces. Bénir signifie reconnaître une beauté omniprésente cachée aux yeux matériels. C'est activer la loi universelle de l'attraction qui, du fond de l'univers, amènera dans votre vie exactement ce dont vous avez besoin dans le moment présent pour grandir, progresser et remplir la coupe de votre joie. Quand vous passez devant une prison, bénissez ses habitants dans leur innocence et leur liberté, leur bonté, la pureté de leur essence et leur pardon inconditionnel. Car on ne peut qu'être prisonnier de l'image qu'on a de soi-même, et un homme libre peut marcher sans chaînes dans la cour d'une prison, tout comme les citoyens d'un pays libre peuvent être prisonniers quand la peur se tapit dans leur pensée. Quand vous passez devant un hôpital, bénissez ses patients dans la plénitude de leur santé, car m,êm.e dans leur souffrance et leur maladie, cette plénitude attend — 71 —

simplement d'être découverte. Et quand vous voyez une personne en pleurs ou apparemment brisée par la vie, bénissez-la dans sa vitalité et sa joie, car les sens ne présentent que l'inverse de la splendeur et de la perfection ultimes que seul l'œil intérieur peut percevoir. I l est impossible de bénir et de juger en m ê m e temps. Alors, maintenez en vous ce désir de bénir comme une incessante résonance intérieure et comme une perpétuelle prière silencieuse, car ainsi vous serez de ceux qui procurent la paix et, un jour, vous découvrirez partout la face m ê m e de Dieu.

P.-S. .-Et par-dessus tout, n'oubliez pas de bénir cette personne merveilleuse, totalement belle dans sa vraie nature et si digne d'amour, que V O U S êtes."*

Source : Vivre sa spiritualité citée.

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au quotidien, éd. déjà

Depuis vingt ans, je reçois du monde entier d'innombrables témoignages de personnes qui me disent que cette pratique spéciale du grand O U I à la vie, de l'affirmation de la beauté et du bon quelles que soient les apparences matérielles, marche. Elle rétablit des relations apparemment définitivement ruinées, amène la paix et la sérénité là où régnaient la tempête et la discorde et m ê m e guérit physiquement. A u moment m ê m e d'écrire ces lignes, je reçois le message suivant d'une dame du Zimbabwe : « Je sens que je dois vous écrire pour vous dire combien votre merveilleux livre Vivre sa spiritualité au quotidien m'a aidée. Je vis au Zimbabwe et j'ai lu votre livre avec grand Intérêt Il y a plusieurs mois. Récemment, quatre hommes armés de couteaux sont rentrés chez mol par effraction tôt le matin. Je suis une veuve de 84 ans. Ils m'ont bâillonnée et ligotée, puis Ils ont cherché de l'argent. J'étais couchée sur mon Ht, désemparée, me demandant ce que je pouvais faire. Et soudain, comme un torrent, les enseignements de votre livre ont rempli mon esprit et m'ont permis de surmonter ma peur et de bénir ces hommes dans l'essence de leur être. Ceci m'a amené une paix presqu'au-delà de toute description et m'a permis de faire face aux suites de cette situation sans hystérie ou trop de stress.

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Tout le monde a fait des commentaires sur mon calme et ma sérénité, mais je savais moi que cela était entièrement dû aux enseignements de votre livre. Les hommes sont partis en ayant trouvé l'argent qu'Us cherchaient. Le jour même, quelqu 'un remplaça l'argent volé de façon anonyme. » La conclusion de la nouvelle édition de mon ouvrage Vivre sa spiritualité au quotidien est entièrement composée de retours qui me sont parvenus du monde entier sur l'efficacité de cette affirmation de l'autre, ce O U I à l'autre dans son essence spirituelle profonde - son « être divin » en langage théologique et que j'appelle simplement son être authentique ou son Intégrité profonde. L'objectif ultime de la vie spirituelle est d'atteindre cet état que le maître bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh appelle la pleine conscience (quelle belle expression !). Différentes spiritualités offrent une multitude d'approches pour atteindre ce but, comme la présence au présent, la répétition incessante d'une phrase ou d'un mantra, différentes formes de respiration consciente, etc. La bénédiction perpétuelle en est une forme, ainsi que l'affirmation constante d'un « Oui, merci ». Personnellement, je suis encore très loin de cette pleine conscience et je peine passer de longs moments à errer dans le désert du mental. Mais je vois de petits progrès constants et c'est cela qui m'encourage.

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Je voudrais aussi ajouter que cette pratique n'a absolument rien de mécanique. Elle se réinvente constamment. Depuis quelque temps, je précède souvent l'affirmation silencieuse d'un : « Je te bénis dans ta paix (si je vois une personne troublée), ta maîtrise et ta sérénité (si je vois une personne en colère), ton abondance (pour un mendiant) », par la simple pensée « Je t'aime ». Pour moi, cela change beaucoup. Avec la pratique, vous n'aurez souvent même plus besoin de formuler mentalement des mots. Vous sentirez une sorte d'aura d'amour qui entoure comme un manteau la personne que vous bénissez (c'est pour cela que je parle aussi « d'énergie d'amour ciblée » pour décrire cette pratique). Cela deviendra de-plus en plus une immense joie, comme le cantus firmus — cette mélodie de base qui soutient nombre de cantates de Bach - qui sous-tendra vos activités. Dans la rue, au lieu de voler d'affiche en affiche ou de vitrine en vitrine comme un perroquet ivre, votre pensée demeurera dans la sérénité de cette pratique. Avec le temps aussi, vous sentirez une immense compassion pour toute personne souffrante que vous voyez et vous sentirez aussi exactement ce dont elle a besoin, et vous la bénirez dans la qualité qui peut remplir ce besoin : la sérénité si elle est tourmentée, la générosité si elle souffre d'avarice ou de possessivité, etc.

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À mesure que de plus en plus de personnes adoptent ce genre de pratique, nous contribuons ensemble de façon significative à la transformation du monde. Pour m o i , c'est une certitude plus qu'une possibilité, car la société de consommation actuelle est comme un bateau sans pilote qui tangue au milieu des icebergs. Je rencontre des milliers de personnes dans mes stages de développement personnel, sans parler des préparations à la retraite que je donne depuis douze ans et qui constituent un observatoire extraordinairement privilégié de l'économie (puisque je rencontre des gens qui ont passé 35-40 ans dans « le système »). Leurs commentaires me font réaliser que l'économie libérale classique arrive en fm de course. Elle génère tellement de contradictions et tellement d'insatisfaction profonde, elle est tellement incapable de nourrir l'être humain dans ses besoins les plus essentiels, tout en le gavant de l'inutile et du superficiel, qu'elle se transformera profondément ou disparaîtra. Et votre travail de bénédiction, ce travail de fourmi invisible aidera à transformer le monde. C'est cette prise de conscience du pouvoir de transformation planétaire de la spiritualité qui a suscité en Suisse romande, en 2009, la création des premiers cercles de bénédiction. Ils représentent une des nombreuses nouvelles formes de « spiritualité laïque » qui naissent dans le monde. Leurs membres font un travail de groupe sur les — 76 —

problèmes mondiaux." Car comme le dit un proverbe burkinabé : « Quand les bouches [les cœurs et les pensées de bénédiction] des fourmis se mettent ensemble, elles peuvent transporter un éléphant [transformer la planète]. » A notre connaissance, le tout premier cercle de bénédiction au monde a démarré à Mopti au Mali, en octobre 2008, à l'initiative de notre ami Mahmoudou Kassambara, fondateur de l ' O N G Prométhée, qui travaille avec des milliers de femmes rurales pauvres de l'Est du Mali.

" Les personnes intéressées par les cercles de bénédiction peuvent consulter notre site wwwvivreautrement.ch ou me contacter directement par courriel : [email protected]

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V. OUI à moi-même Le manque d'amour de soi est, à mon avis, le problème psychologique n u m é r o un de notre civilisation Judéo-chrétienne. Je n'hésiterais pas à dire que 90 % des personnes qui viennent à mes stages ne savent pas vraiment s'aimer. U n des impératifs éthiques les plus fondamentaux du christianisme est le commandement « Aime ton prochain comme toi-même ». Or, pendant près de 2000 ans, on nous a prêché la première partie du commandement tout en omettant la fm, qui est la plus importante : en effet, comment donner aux autres ce qu 'on se refuse à soi-même ? Et non seulement on ne nous a pas appris à nous aimer — à avoir ce respect profond, cette imm.ense tendresse et cette compassion sans limite, cette générosité totale qui caractérise un amour intelligent - mais la plupart des gens considèrent aussi que s'apprécier, se chérir, s'aimer inconditionnellement, relève de l'égoïsme, voire de l'orgueil ! Pire, 1500 ans de théologie scolastique

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nous ont appris à nous considérer comme moins que rien. I l faut lire le livre étonnant de l'historien français Jean Delumeau, Le péché et la peur - La culpabilisation en Occident XIIFXVIIL siècles, qui a fait un travail de bénédictin remarquable sur l'intensité et la profondeur de ce rejet de soi dans la culture religieuse occidentale. Et m ê m e les personnes agnostiques, voire athées, ont souvent absorbé ce rejet de soi par ce que j'appelle un phénomène d'osmose culturelle : le milieu ambiant est tellement imprégné de ce rejet, de cette non-acceptation de soi, qu'on l'absorbe malgré soi. Or, comment peut-on dire un grand O U I à la vie si on se dit un non caché mais tenace, enraciné dans le subconscient, à soi-même ? Ce n'est simplement pas possible ! Alors, la démarche la plus fondamentale du grand O U I à la vie est de commencer par dire O U I à la personne merveilleuse, si belle et digne d'amour que V O U S ÊTES, chère lectrice, cher lecteur. I l existe de nombreux ouvrages sur l'appréciation de soi (dont L'estime de sol de Rosette Poletn et Barbara Dobbs'^), c'est pourquoi ici, nous vous proposons simplement un petit texte sur ce thème que vous pourrez reHre et méditer, voire coller sur le miroir de la salle de bains pour le revoir chaque matin !

'- Éditions Jouvence, 1998.

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M'accepter totalement moi-même Dès aujourd'hui, je décide de commencer/ poursuivre la démarche consistant à m'accepter totalement, tel(le) que je suis, sans arrièrepensée aucune. Je choisis de me pardonner tout ce que je n'ai pas p u réaliser, que ce soit des rêves ou des projets, voire une légende personnelle que je chérissais. Je me pardonne totalement et sans arrière-pensée aucune, conscient que, quelque part, j'étais à chaque instant à mon plus haut niveau de conscience et que j ' a i fait de mon mieux avec les lumières et la compréhension qui étaient miennes dans le passé. C'est dans mon esprit que j'établis ma propre culpabilité comme ma propre innocence. « Jury et juge logent dans mes propres pensées. » Je veux accepter que l'univers m'aime totalement, inconditionnellement et sans arrière-pensée aucune, et je suis fermement décidé(e) à arriver à m'aimer de la m ê m e façon, car cela conditionne aussi mon acceptation des autres. Comment donner aux autres ce que je ne m'accorde pas à m o i - m ê m e ? Aucime malédiction ne pèse sur l'humanité ou sur moi-même ! Je choisis de congédier mon juge intérieur avec lequel j'ai établi ma propre culpabilité et JE CHOISIS de — 81 —

découvrir et d'accepter mon innocence totale, l'iimocence de mon être profond, du « divin » en moi. J'accepte que chaque pas que j'ai pris ou choisi de ne pas prendre, chaque expérience vécue, que j ' a i dans le passé peut-être étiquetée comme « bien » ou « mal », faisait à ce moment-là partie intégrante de mon chemin de vie et m'a amené(e) oti je suis aujourd'hui. Je CHOISIS de m'ouvrir à l'idée qu'il existe en moi une beauté profonde que je n'ai peut-être pas reconnue pleinement à ce jour, que je suis un être splendide, merveilleux, la Source de toute vie en train de s'exprimer — et d'apprendre à voir cela chez les autres. Je CHOISIS de voir la lumière en moi, plutôt que l'abat-jour et de faire de m ê m e pour tous les autres que je rencontre.

Byron Katic, que je vois comme un des tout grands maîtres de vie de notre planète, nous dit : « Il n'y a pas d'erreur dans l'univers. Il n 'est pas possible d'avoir le concept erreur à moins de comparer ce qui est avec ce qui n'est pas. .. Sans l'histoire dans votre tête, tout est parfait. Il n 'y a pas d'erreur. Les choses dans le monde que nous pensons être si terribles sont en fait de grands maîtres. Il n'y a pas d'erreur. Rien ne manque. Nous allons toujours recevoir ce dont nous avons besoin et non ce dont nous pensons avoir besoin. Les gens passent toute leur vie à chercher à transformer le passé. Cela ne marche pas. De penser que le passé aurait dû être différent est sans espoir et masochiste... Aussi longtemps que vous pensez savoir ce qui devrait ou ne devrait pas se passer, vous essayez de manipuler Dieu D'univers]. Ceci est la recette pour être malheureux. » Avant de rejeter avec un N O N prématuré cette affirmation provocante qui pourrait totalement transformer votre façon de regarder l'existence, réfléchissez un moment. I.es épreuves ne vous ontelles pas fait grandir plus que les verts pâturages, aussi agréables que soient ces derniers ? Dire N O N à ce qui est ou a été est la voie garantie pour ne pas apprendre la leçon merveilleuse qui nous attend si l'on dit O U I . L'univers est fabuleusement bien organisé quand — 83 —

on sait aller avec l u i et non pas contre lui - ce que l'humanité semble faire avec un zèle et un engagement particuliers en ce moment ! Alors, chère amie, cher ami, faites-vous le plus grand cadeau que vous pourrez jamais vous faire : dites O U I à votre employé, à votre partenaire exactement comme elle/il est, à vos enfants qui, par moments, vous font grimper aux murs, à votre voisin qui vous fait hurler, à tel politicien ou supérieur sur qui vous aimeriez lâcher une tonne d'explosifs... Dites O U I à tout ce à quoi vous avez dit N O N dans le passé ! Et surtout, ne croyez pas un traître mot de ce que vous lisez ici tant que vous ne l'aurez pas prouvé pour vous-même. Soyez totalement sincère dans votre démarche, et persévérant, car c'est la condition m ê m e de la réussite de l'apprentissage : un engagement total et sans arrière-pensée. Dans son immense tendtesse pour nous, l'univers n'est pas tendre avec les tièdes et les mous !

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Conclusion ; .e plus beau conte sur le grand 0 U l

Dans son très beau livre de contes, Au bord du Gange, Martine C^uentric-Séguy raconte l'histoire d'un homme, Mohan, parti sur les routes de l'Inde à la recherche d'un maître spirituel. I l en rencontre un certain nombre et, finalement, choisit un grand sage, maître du védantisme (un enseignement non dualiste) chez qui i l reste jusqu'à la mort de ce dernier. À son tour, il devient un modeste enseignant de cette approche dans un petit village. Parmi ses élèves, i l y a un certain Saralah, qui est convaincu que Mohan esr le maître qu'il lui faut. I l fait absolument tout ce qu'il peut pour servir ce dernier, au point de l'irriter, y compris dormir sur le seuil de Mohan à l'insu de ce dernier. Une nuit, Mohan se lève pour aller satisfaire un besoin de la nature et son pied heurte Saralah qui se réveille en sursaut. Eneivé, Mohan s'exclame :

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« Toujours toi ! » et somme Saralah de quitter le village jusqu'à ce qu'il le rappelle. JVIais Saralah, l u i , entend l'exclamation de son maître comme la transmission du mantra sacré qui va lui ouvrir la route du s a l u t . I l interprète le Toi comme se référant à la divinité et part sur les routes de l'Inde en répétant « Toujours T o i » avec ravissement, comme un Oui sacré, à tous ceux qu'il rencontre. Q u ' i l vente ou qu'il fasse beau, qu'il tonne ou que le calme règne, qu'on le nourrisse ou qu'on l'insulte, qu'il voie un pauvre ou un riche, une vache ou un tigre, qu'il ait chaud ou froid, qu'il soit rassasié ou qu'il air faim, il ne voit que le divin partout, i l dit O U I , un grand Q U I à absolument tout ce qui se manifeste dans sa vie. Son regard, au cours des années, prend une profondeur rare, tout son être rayonne de la Présence, i l est une transparence totale à l'Autre. U n jour, i l arrive dans un pauvre village où l'on enterrait le seul fds d'une veuve. Or, en Inde, la situation d'une veuve est très dure, surtout si elle n'a plus de survivants. Les villageois éplorés demandent à Saralah de redonner la vie au corps étendu sur le bûcher funéraire. Ce dernier dit qu'il n'a pas le don de ressusciter les morts, mais qu'il peut réciter le mantra sacré que lui a légué son maître. Soudain, c'est la stupéfaction totale. " La théologie hindoue attache une immense importance au mantra et certains maîtres enseignent que la seule répétition consacrée d'un mantra permet d'atteindre l'illumination. — 86 —

Le jeune garçon se lève, tout surpris de se trouver sur un bûcher. Les villageois crient au miracle et viennent s'agenouiller devant Saralah, l u i amenant leurs modestes possessions, qui un tissu, qui du tiz, qui quelques piécettes. JMais Saralah dont l'ego a pratiquement disparu, dit aux villageois que c'est son maître qui lui a transmis ce mantra qu'il faut remercier. Or, i l se trouve que le village de ce dernier n'est pas si loin. C'est un Mohan aux cheveux blanchis par l'âge qui voit arriver cette foule pétrie de dévotion dévetsant ses pauvres trésors à ses pieds. Dans la cacophonie ambiante, Mohan arrive finalement à comprendre ce qui s'est passé. Son seul problème est qu'il ne connaît absolument aucun disciple capable de réveiller un mort ! I l demande le nom du jeune thaumaturge. I l est stupéfait quand on lui dit que c'est Saralah. I l demande aux villageois de le faire venir. Ce dernier avait continué son chemin, mais les villageois n'eurent pas de peine à le retrouver, tant la lumineuse beauté de son sourire et la bonté qui enveloppait tout de sa douceur avaient frappé tous ceux qui le rencontraient. Ils le trouvèrent un soir d'orage le regard débordant de reconnaissance et tourné vers la pluie, murmurant son « Toujours T o i » incessant. Arrivé chez Mohan, ce dernier dit à Saralah ne pas du tout se rappeler l'avoir initié, alors que Saralah l'avait présenté aux villageois comme son — 87 —

maître. Saralah l u i remémore alors la nuit où Mohan lui avait dicté son mantra et sommé de partir jusqu'à ce qu'il le rappelle. En un éclair, tout revint à Mohan. I l se rappela son suprême agacement, son quasi-rugissement en prononçant un « Toujours toi » énervé et i l revit Saralah disparaître dans la pénombre. Et soudain, des larmes coulèrent sur les joues de Mohan. Dans un suprême élan d'honnêteté, i l dut reconnaître que son savoir était resté un savoir livresque, intellectuel, presque froid. « Je tourne en rond bardé de savoir, je continue à enseigner mais je ne sais que des mots, des formtdes, des idées, rien qui vaille vraiment. Saralah, qui ne sait rien, connaît le Tout. » Alors, Mohan se prosterna profondément, simplement aux pieds de Saralah, et dans cet abandon de toute superbe, i l le supplia : « Enseigne-moi, ô Maître ! » Peu avant de mourir, l'écrivain Christiane Singer envoya un message à ses amis où elle disait entre autres -.«Un 'y a rien à craindre. Le grand Univers qui n'est qu'Amour, pur Amour, prend soin de chacun de nous. » Si vous avez l u ce livre, chère amie, cher ami, c'est que vous cherchez un mieux-être, le bonheur, la plénitude. Personnellement, j ' a i fort peu de certitudes, mais l'une d'entre elles est que, si vous apprenez à vivre de plus en plus dans le O U I , — 88 —

vous découvrirez de plus en plus ce grand Amour qui vous encoure avec une tendresse infinie, et vous décèlerez un fil d'Ariane doré qui traverse toute votre vie. Alors, jubilons ensemble, car votre succès est assuré, le grand Univers l'a programmé.

3iblioeraDhie Bays Brandon, Freedom Is, I.ondon, Hodder Môblus, 2006. Katie Byron, Aimer ce qui est, Outremont (Canada), Ariane, 2003. Katie Byron, A Thousand Namesfor Joy, Londres, Random Ho use, 2007. Carrothers Medin, Puissance de la louange, Lillebonne et Sion, Foi et Victoire, 1986. Delumeau Jean, Le péché et la peur - La culpabilisation en Occident XI/l'-XVHl' siècles, Paris, Fayard, 1983. Dossey Larry, La médecine réinventée, Genève, Vivez Soleil, 2002. Dyer Wayne, Le pouvoir de l'intention, Paris, J'ai lu, 2006. Goldstein Martin & Inge, How We Know, New York, DaCapo, 1978. Hawken Paul, Blessed Unrest, New York, Viking, 2007. McGowen Roger W . , Pradervand Pierre, Messages de vie du couloir de la mort, Genève, Jouvence, 2003. Poletti Rosette, Dobbs Barbara, L'estime de soi, Genève, Jouvence, 1998. Pradervand Pierre, Plus jamais victime, Genève, Jouvence, 2001.

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,es stages Vivre Autrement L'auteur de cet ouvrage organise, en été, à 2100 m, dans un vieux chalet restauré situé dans un décor exceptionnel des Alpes suisses, des stages de weekend ou de six jours qui, depuis de nombreuses années, aident leurs participants à vivre de façon plus équilibrée et moins stressée des vies basées sur les vraies valeurs. A u printemps et en automne, ces stages sont animés le week-end ou sur une journée à Lausanne. I l propose également des stages sur un week-end en Belgique. Stages de six jours : Recréer sa vie Ressourcement total Exprimer sa créativité par la peinture Les bases du développement personnel Etc. Stages sur un week-end ou une journée : Apprendre à s'aimer Pardonner le passé, lâcher-prise Assumer la responsabilité de sa vie Gérer son argent dans la liberté Le simple art de bénir Le grand O U I à la vie La guérison spirituelle Etc.

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Ces stages ouvrent des pistes qui permettent à chacun d'amorcer ses propres réponses aux questions qu'il se pose. Voir le programme sur le site : www.vivreautrement.ch Pour plus d'informations : Vivre Autrement 18, chemin des Bois CH-1255 VEYRIER Tél. : (+41 22) 731 88 39 Courriel : [email protected] www.vivreautrement.ch

Pour aider Jo^eï McGowen Le C o m i t é international de soutien pour Roger McGowen a un besoin urgent de fonds pour continuer sa défense. Les personnes qui souhaitent contribuer à cette cause peuvent virer leur don sur le compte suivant. Le versement de tout don sera confirmé. Banque cantonale de Genève Compte H 3264.93.88 Intitulé : Pierre Pradervand, Défense légale RMCG I B A N C H 9 7 0078 8000 H 3 2 6 4938 8 N u m é r o de clearing : 788 Code BIC/SWIFT : B C G E C H G G X X X Nous vous remercions infiniment pour votre générosité !

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LE GRAND OUI A LA V I E ! À chaque instant de la vie, nous avons le choix entre voir la coupe à moitié pleine ou à moitié vide, le refus et l'acceptation, la fermeture et l'ouverture, la complainte et la gratitude... entre le oui et le non. Quand nous sommes dans le non, nous donnons notre pouvoir aux autres et aux événements. Avec le O U I , nous conservons, affirmons ou récupérons notre pouvoir sur les circonstances de la vie. Le O U I est le chemin de la liberté et de l'épanouissement, que chacun peut emprunter s'il veut vivre dans la plénitude. Cet ouvrage résume ce que l'auteur pense être la leçon la plus fondamentale du développement personnel, acquise au cours de quinze ans de pratique intensive avec des milliers de participants de tous les horizons et de nombreux pays. Vous y découvrirez des outils très simples qui vous apprendront à dire un grand O U I aux leçons cachées dans des situations apparemment « impossibles » - et, par là, à les transformer positivement.

L'auteur Pierre Pradervand, sociologue, écrivain, consultant et formateur, fait partie des « nouveaux créatifs », ceux qui contribuent, par leurs comportements, leurs écrits et leur enseignement, à jeter les bases d'une société i l ouverte au vrai bonheur d'exister dans le respect de soi et des autres. I l est notamment l'auteur de Le bonheur, ça s'apprend. Plus Jamais victime. Vivre le temps autrement. Vivre sa spiritualité au quotidien. Gérer mon argent dans la liberté et Apprendre à s'aimer, tous parus aux Éditions Jouvence. ISBN

978-2-88353-708-8.

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