Livre de Judaisme Gratuit: "Lois & Récits de CHAVOUOT"

September 15, 2022 | Author: Anonymous | Category: N/A
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LOIS & RECITS DE

CHAVOUOT

 

LOIS & RÉCITS DE CHAVOUOT 

Diffusion de Judaïsme aux francophones dans le monde

 

Traduction

Raphaël AOUATE • Direction

Binyamin BENHAMOU

Publié et distribué par les

EDITIONS TORAH-BOX France Tél.: 01.80.91.62.91 Fax : 01.72.70.33.84 Israël Tél.: 077.429.93.06 Port : 054.681.92.16 Email : [email protected] Site Web : www.torah-bo www.torah-box.com x.com

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Pour commander ce livre en hébreu, appelez au : (+972) 4.99.88.996

• Imprimé en Israël

Ce livre comporte des textes saints, veuillez ne pas le jeter n’importe où, ni le transporter d’un domaine public à un domaine privé pendant Chabbath.

 

Note de l’éditeur

Torah-Box.com est heureux de vous présenter le 2 ème   recueil de la série « Lois & Récits » ayant comme objectif l’accès facile à la connaissance et à la pratique des fêtes juives. En effet, ce recueil contient tout ce dont vous avez besoin pour la  fête de Chavouot : --

le Récit : Ruth pour connaitre du Don de la Torahcommenté  Méguilat : le livre lul’histoire à Chavouot, agréablement les Lois : pour appliquer les mitsvot liées à ce jour  des Réflexions : l’étude l’ étude de la Torah aujourd’hui

Ce livre est également disponible sur notre site Internet en version « ebook », consultable et téléchargeable librement à l’adresse : www.torah-box.com/ebook  Nous témoignons ici notre gratitude à M. Raphaël AOUATE AOUATE pour la  fidélité de sa traduction ainsi que notre reconnaissance au rav David CHALOM de Betar pour nous avoir permis de traduire et diffuser ce recueil au public français.

‫ה‬‫ר‬‫י‬‫ד‬ ‫ה‬‫ל‬‫ו‬ ‫ה‬‫ר‬‫ו‬‫ת‬ ‫ל‬‫י‬‫ד‬ ‫ה‬‫ל‬

L’équipe Torah-Box 

3  

Précisions aux lecteurs : • Les lois (halakhot) contenues dans ce livre sont adaptées aux Séfarades comme aux  Achkénazes, mis à part celles celle s dont nous avons expliquées les l es différences. Elles sont selon le ‘Hazon ‘Ovadia (Hilkhot Yom Tov) du Gaon haRav ‘Ovadia YOSSEF. • Les paroles de nos Maîtres citées dans la partie « récis » proviennent des Midrachim (interprétations allégoriques) ainsi que des Commentateurs et sont tirés des en grande partie de l’ouvrage Mé’am Loez.

 

INDEX

■ PREMIÈRE PARTIE :

  RÉCITS

Le don de la Torah Introduction à la Méguilat Ruth La Méguilat Ruth David HaMélèkh Le Livre des Téhilim

9 33 37 81 97

■ DEUXIÈME PARTIE :

  LOIS

Nuit de Chavouot Prière du Matin Déroulement de la journée de Chavouot Quelques lois relatives au Yom Tov

111 125 127 135

Erouv Tavchiline

141

■ TROISIÈME PARTIE :

  RÉFLEXIONS

L’étude de la Torah aujourd’hui

5  

147



 Que ce livre contribue à la réussite du

Collel « Torah Box / Vayizra’ Itshak » Centre d’étude de Torah pour francophones à Jerusalem sous l’enseignement l’enseignement du rav Eliezer FALK 

à la mémoire de Jacques-Itshak BENHAMOU 

au Roch-Collel : Rav Eliezer FALK et à ses chers étudiants assidus et dévoués pour la Torah : Rabbi Nethanel OUALID Rabbi David ATTIA Rabbi Lionel SELLEM Rabbi Itshak ZAFRAN Rabbi Shimon KATZ Rabbi Méïr AZOULAY Rabbi Chmouel AMOYELLE Rabbi Daniel COHEN Rabbi Yossef BENSAID Rabbi Mordekhaï ELKOUBI Rabbi Michael ELYASHIV Rabbi Raphaël MARCIANO Rabbi Ephraïm MELLOUL  Rabbi Yehochoua GUEDJ Rabbi Michael LACHKAR

Qu’ils puissent grandir ensemble  dans la Torah et la Crainte du Ciel.



 



PREMIÈRE PARTIE

RÉCITS a b

7

 

Récits

LE DON DE LA TORAH   C’est il y a plus de 3300 ans, un jour de Chabbath Kodech, au sixième  jour du mois de Sivan, plus exactement en l’an 2448 depuis la création du monde. C’est au plus fort d’un tumulte et d’un ébranlement que le Créateur du monde se manifeste sur le Mont Sinaï an d’offrir la Torah à Son Peuple Israël. Cet événement est inscrit depuis lors dans la conscience de la nation juive, non pas comme co mme un simple fait historique impressionnant, héritage d’un lointain passé, mais bien plus comme l’événement majeur sur lequel repose toute notre vie, passée, présente et future. C’est ainsi que le Créateur du monde déclare dans la Sainte Torah (Devarim, 4: 9- 10) : «Seulement, garde-toi et évite avec soin, pour ton salut, d’oublier les événements dont tes yeux ont été témoins, de les laisser échapper de ta pensée, à aucun moment de ton existence. Fais les connaître à tes enfants et aux enfants de tes enfants. N’oublie pas ce jour où tu te tenais en présence de l’Eternel ton D.ieu, au Horev, lorsque l’Eternel me dit : «Convoque ce peuple de Ma part, Je veux leur faire entendre Mes paroles an qu’ils apprennent à Me révérer tant qu’ils vivront sur la terre, et qu’ils l’enseignent à leurs enfants»

Un trésor précieusement conservé  Les Sages nous afrment que 974 générations avant la création du

monde, D.ieu siégeait : consultant, étudiant, examinant et concevant la Torah toute entière. Et pour chacun des détails et des paroles de la Torah, D.ieu s’employa à les analyser profondément, à 248 reprises - à l’image des 248 membres de l’homme – avant de les faire jaillir de Sa parole et de les inscrire dénitivement dans la Torah. D.ieu ne créa le monde que pour la Torah, an que le peuple d’Israël

l’accepte, l’étudie et l’accomplisse. C’est ainsi que D.ieu mit en place tous les détails de la création, de telle sorte qu’ils permettent la mise en pratique de la Torah. Ainsi par exemple, sommes-nous enjoints à pratiquer la circoncision sur un nouveau-né de 8 jours. C’est pour cette raison que l’Eternel a créé en ce monde une règle naturelle, celle de la 9  

Lois et Récits de Chavouot

coagulation du sang chez un bébé, qui n’est totale qu’au terme de huit  jours. De même sommes-nous soumis à l’abstention de tout travail le septième jour, le Chabbath. En l’occurrence, D.ieu a créé des forces de l’âme et du corps humain telles, que celui-ci est naturellement dépendant d’un jour de repos hebdomadaire. Ainsi en va-t-il de toute la nature créée par rapport à la Torah. La Torah représente donc le «plan architectural» à l’origine du monde, comme le rappelle le Zohar : «D.ieu a contemplé la Torah an de créer

le monde», c’est-à-dire qu’il s’est inspiré de la Torah, T orah, comme d’un plan, pour créer le monde. Pourtant, D.ieu n’a pas donné la Torah immédiatement après la création du monde, mais a «patienté» pendant plus de 26 générations (Celles de Adam le premier homme, Shet, Enosh, Keinan, Mahalalel, Yered, Hanoh, Métoushélah, Lémeh, Noah, Shem, Arpahshad, Shélah, Ever, Peleg, Réou, Séroug, Nahor, Térah, Avraham, Itshak, Yaacov, Lévi, Kéhat, Amram et Moché notre maître) avant de trouver la génération la plus adéquate pour cela. Une génération sortie d’Egypte, après y avoir connu de grandes remises en question en matière de foi, contemplé des miracles, et soumise à de nombreuses épreuves. Celle qui a vu aussi, face à face, la Providence du Créateur du monde, les dix plaies, la sortie d’Egypte, l’ouverture de la Mer Rouge, etc. … C’est donc cette génération qui a semblé la plus à même de recevoir la Torah au regard de D.ieu. Il semble qu’au bout du compte, D.ieu ait attendu l’espace de 1000 générations avant de donner Sa Torah, à Son peuple d’Israël, comme il est écrit : « Rappelez-vous éternellement son alliance, le pacte qu’il a promulgué pour mille générations» (Divré Hayamim 1, 16 :15). Période de convalescence D.ieu a libéré les Bné Israël avec force miracles et prodiges, an de réa-

liser la promesse faite à Moché Rabbénou : «Quand tu auras fait sortir ce peuple de l’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne» Chemotplutôt (virez», , 3 :12).que Mais nous remarquons l’emploi du futur serle présent ou l’impératif. Pourquoi donc: ?«vous Ceci an

10  

Récits

de nous signier que le don de la Torah ne s’est pas déroulé immédia-

tement après la sortie d’Egypte, mais seulement après une période de cinquante ans, marquant en quelque sorte une période de transition et de préparation, nécessaire à la réception de la Torah au  Mont Sinaï . Le Midrach illustre ainsi cette idée, à l’aide de la parabole suivante. Le lsdu d’un malade. Il fut donc hospitalisé durantil retrouva de longs mois, faitroi de était la gravité de son état. Lorsque nalement,

sa santé, et retourna au palais royal, les ministres du roi lui dirent : «Cela fait déjà longtemps que ton cher ls est resté à l’hôpital, il est temps désormais de l’envoyer faire des études supérieures . L’heure est venue pour lui d’acquérir une instruction supérieure digne du ls d’un souverain. Le roi répondit : Il est certain que je l’enverrai faire ses études mais ce n’est pas le moment propice. Il est trop faible pour l’instant et n’est pas sufsamment rétabli. Je vais d’abord le laisser se reposer encore trois mois dans mon palais. Il pourra y consommer les meilleurs mets, les plus sains, an qu’il recouvre sa  pleine force. Ce n’est qu’ensuite qu’il pourra partir étudier». Ainsi en est-il du peuple juif. Nombreuses furent les difcultés et les

épreuves endurées en Egypte, tâches épuisantes, travaux sur la pierre et le goudron, extrêmement éprouvantes, pour l’âme comme pour le corps. L’impureté de l’Egypte était si forte que les Bné Israël attinrent son quarante-neuvième degré (sur 50). Pourtant, dès leur sortie d’Egypte, les anges s’adressèrent à D.ieu : «Maître du monde, l’heure est venue de leur donner la Torah». D.ieu répondit : «Ils vont d’abord se reposer de la grande fatigue subie lors de l’exil d’Egypte. Ils vont d’abord consommer la manne, l’aliment spirituel venu d’en haut (sur laquelle ils prononçaient d’ailleurs la bénédiction «Hamotsi Léhem Min Hashamaïm»), boire l’eau du puits de Myriam et manger des cailles an

de renforcer leurs corps. Ils se renforceront également sur le plan spirituel an de pouvoir contempler l’ouverture de la Mer rouge et la

guerre contre Amalek. Ce n’est qu’ensuite qu’ils seront aptes à recevoir la Torah». Le compte du Omer

C’est ainsi que durant cinquante jours, de la sortie d’Egypte au don de la Torah, les Bné Israël sont élevés pour s’extraire s’enfoncés, extraire des quarante neuf degrés d’impureté dansselesquels ils s’étaient pour entrer dans 11  

Lois et Récits de Chavouot

les quarante neuf degrés de pureté. Les Bné Israël se trouvent alors totalement prêts à recevoir la Torah. Ainsi, les Bné Israël, du fait même de leur amour pour la Torah, comptaient chaque jour et disaient : «Un  jour s’est écoulé, deux jours se sont so nt écoulés, trois jours, jo urs, ainsi de suite» Et nous nous rapprochons de ce jour tant attendu. C’est pour cette raison que nous instituerons ce décompte pour les générations à venir. Car chaque année, en ces jours, pointent les réminiscences d’une telle élévation spirituelle, avec une préparation nécessaire à la réception de la Torah. Querelle de montagnes Quel serait donc l’endroit «élu», celui qui bénécierait d’un tel mérite : être le théâtre du don de la Torah ? Le Midrach afrme : «Lorsque Ha -

chem est venu donner Sa Torah au Mont Sinaï, les montagnes se sont précipitées, se querellant. Le Mont Tavor et le Mont Carmel accoururent, le premier déclara : «C’est sur moi que sera donnée la Torah ! Le secondlesrétorquant : «Non, sur moi !» D.ieu leurcerépondit : «Pourquoi donc plus hautes montagnes auraient-elles droit ? Ce n’est pas sur vous que Je donnerai Ma Torah mais sur le Mont Sinaï, car vous êtes emplis d’orgueil et de jalousie alors qu’il est plus modeste et plus petit que vous». Tout ceci pour nous enseigner l’humilité indissociable de la Torah, plutôt que l’orgueil et la dispute. L’autre raison à l’origine de ce choix divin provient du fait que les Goyim rendaient un culte idolâtre sur les monts Tavor et Carmel. Il va sans dire que la Chékhina ne pouvait se manifester dans de tels lieux. Alors que le Mont Sinaï, du fait même de sa discrétion, n’intéressait guère les idolâtres... Ils partirent de Rédim A Roch ‘Hodech Sivan, second jour de la semaine, de l’année 2448 depuis la création du monde, les Bné Israël sortirent de Rédim et entrèrent dans le désert du Sinaï. Lorsqu’ils étaient à Rédim, Amalek leur t la guerre car les mains des Bné Israël s’étaient affaiblies («ra pou» de la même étymologie que « redim»), sur le plan spirituel. De la même façon se produisit une division en leurs cœurs ( piroud  piroud, de la

même étymologie que Rédim). Cependant, dès lors que les Bné Israël 12  

Récits

«sortent» de Rédim, ils quittent en s’éloignant de cet endroit, leur

affaiblissement spirituel. Ils méritent alors l’étape suivante : «Ils campèrent alors là-bas, devant la montagne», comme un seul homme, d’un même cœur, prêts mais impatients et enthousiastes, à recevoir la Torah avec amour. Moché et les anges Au second jour du mois de Sivan, troisième jour de la semaine, Moché gravit la montagne. Les Sages nous disent : au moment où Moché s’élève vers le Ciel an

d’y chercher la Torah, les anges du service divin disent devant le Saint béni soit-Il : «Maître du monde, que fait donc cet être né d’une femme parmi nous ?». D.ieu leur répondit : «Il est venu y chercher la Torah». Les anges : «Comment ? C’est ce trésor précieusement préservé en ton palais, 974 générations avant même la création du monde, que tu désires offrir à un vulgaire être de chair et de sang ? Laisse nous donc la Torah, nous les anges. Nous qui ne fautons jamais !» D.ieu déclara à Moché : «Réponds-leur !». Moché déclara : «Maître du monde, je crains qu’ils ne me consument du seul soufe de leurs bouches !». «Sois

sans crainte Moché ! Tiens-toi bien à Mon Trône de Gloire et réponds leur !». Moché s’enveloppa alors du reet de la Chékhina, s’arma de

courage et dit aux anges : «La Torah que D.ieu souhaite nous donner, qu’y est-il écrit ? «Je suis l’Eternel ton D.ieu qui t’a libéré d’Egypte ...». Etes-vous donc sortis descendus en Egypte vous-mêmes pour y être asservis par Pharaon ? Il y est également stipulé : «Respecte ton père et ta mère». Avez-vous donc des parents vous-mêmes ?». De même avec les commandements : «Ne tue pas», «Ne convoite pas», «Ne vole pas» ... Existe-t-il donc de la jalousie parmi vous ? Possédez-vous donc un Yétser   Hara (mauvais penchant) qui vous incite au meurtre ou au vol ? Les anges ne purent alors que souscrire aux paroles de Moché et reconnaître leur véracité : Moché méritait bien de recevoir la Torah pour la donner aux hommes. Bien plus encore, chacun des anges décida d’offrir en cadeau un secret de la Torah, une Ségoula (conseil pratique ou encore un remède secret), comme c omme il est dit (Téhilim, 68,19) : «Tu es remonté dans les hauteurs, après avoir fait des prises. Tu as reçu des dons parmi les hommes». A tel point que l’Ange de la mort lui-même lui offrit un cadeau : le secret de la fabrication de la Kétoret  13  

Lois et Récits de Chavouot

(encens), remède privilégié pour enrayer une épidémie sur le monde. Il faut préciser qu’Aharon Ha Cohen (le Grand prêtre) lui-même en t

usage suite à l’épidémie qui frappa le peuple, après la faute de Korah (Parachat Korah, Bamidbar  17,  17, 6 à 15). Préparation au don de la Torah «Et monta vers Hachem qui, de l’appelant haut de la montagne, dit : Moché «Adresse c e discours ce à la maison Yaacov, du cette déclaration aux Bné lui Israël : «Vous avez vu ce que J’ai fait f ait aux Egyptiens. Vous, Je vous ai porté sur l’aile des aigles, Je vous ai rapproché de Moi. Désormais, si vous êtes attentifs à Ma voix, si vous gardez Mon alliance, vous serez Mon trésor entre tous les  peuples. Car toute la terre est à Moi, mais vous, vous serez une dynastie de Cohanim (prêtres) et une nation sainte. Tel est le langage que tu tiendras aux Bné Israël» (Chemot 19, 3-6)

Les ‘Hakhamim (Sages) nous enseignent : « Adresse ce discours à la maison de Yaacov», il s’agit des femmes, et «cette déclaration aux Bné Israël» renvoie aux hommes. D.ieu a ainsi demandé à Moché de parler d’abord aux femmes. Pour quelle raison ? Le Créateur savait pertinemment qu’une force considérable anime les femmes, notamment la faculté d’inuencer le cœur du peuple, d’un côté ou de l’autre. Hachem dit :

«Lorsque J’ai créé le monde, je ne me suis dévoilé et adressé qu’à Adam, et non pas à ‘Hava. La femme, par sa force de persuasion, est parvenue à convaincre Adam de ne pas écouter la voix de D.ieu et a, de la sorte, endommagé le monde. Cette fois-ci, Je parlerai d’abord aux femmes, an qu’elles ne négligent pas la Torah, mais bien au contraire, qu’elles

renforcent leurs époux en ce domaine et éduquent leurs enfants dans cette voie. La réponse du ‘Am Israël

C’est alors que tout le peuple répondit d’une seule voix : «Nous ferons tout ce que D.ieu nous dira». Au troisième jour du mois, un mercredi au matin, Moché monte à nouveau la montagne, et «Il rapporta les paroles du peuple à D.ieu».

D.ieu souhaite s’adresser à Moché devant tous. 14  

Récits

D.ieu s’adresse à nouveau à Moché : «Et Hachem dit à Moché : Me voici qui viens vers toi dans une nuée, an que le peuple écoute Mes paroles à ton égard, et en toi ils croiront également, pour toujours». Même si Israël croit

déjà que tu es mon envoyé, grâce aux miracles et prodiges que J’ai réalisé pour eux, comme il est dit après l’ouverture de la Mer rouge : «Et ils crurent en D.ieu et en Moché son serviteur». Mais cela n’était pas encore sufsant car une telle foi est de nature à s’estomper voire

disparaître avec le temps. Car les Bné Israël auraient très bien pu arguer : «Peut-être que Moché Rabbénou était un habile sorcier capable de réaliser les plus grands artices qui soient, mais qu’il n’était pas envoyé par D.ieu ! De crainte qu’ils n’abandonnent totalement la Torah et les Mitsvot, délivrées par Moché sur ordre divin. C’est pour cette raison que Je souhaite qu’ils voient de leurs propres yeux comment Je m’adresse à toi. Pour qu’au l des générations, ils sachent que si apparaît brusquement un homme capable de réaliser des miracles, qu’il tente de leur faire croire que D.ieu s’est révélé à lui, an de modier

la Torah, ils ne le croiront pas. Mais ils pourront lui répondre : «Tant que nous ne verrons pas de nos yeux même D.ieu te parler, nous ne pourrons pas croire que tu es envoyé de D.ieu. Contrairement Co ntrairement à Moché Rabbénou que nous avons vu parler avec Hachem. Réponse des Bné Israël – Opposition totale

Le peuple d’Israël manifeste alors une opposition catégorique face à une telle proposition et explique à Moché qu’il ne souhaite pas recevoir la Torah par un intermédiaire. Car l’on ne peut comparer celui qui entend des paroles prononcées par l’envoyé du roi, à celui qui entend le roi en personne. Tous s’exclament alors : «Notre volonté est de voir le roi dans toute sa splendeur ! Nous voulons entendre les Asséret Hadibérot (les Dix commandements) de la Bouche de D.ieu Lui- même et contempler le reet de Sa Chehina».

Le quatrième jour du mois de Sivan, cinquième jour de la semaine, au matin, Moché gravit à nouveau la montagne puis rapporta les paroles divines au peuple.  Les trois jours de séparation

D.ieu répond à Moché : «Si telleauestpréalable la volontésedu peuple, davantage, que Je leur parle directement, ils devront sanctier 15  

Lois et Récits de Chavouot

purier leurs corps an d’être aptes à atteindre un niveau supérieur.

Ainsi : «Va vers le peuple et qu’ils se sanctient aujourd’hui, et demain ils

laveront leurs vêtements. Ils seront ainsi prêts pour le troisième jour, car en ce jour D.ieu descendra aux yeux de tous sur le Mont Sinaï. Et tu éloigneras le peuple des alentours pour dire : «Gardez-vous de monter sur montagne et d’y atteindre son sommet. Ceux qui s’y risquerontcette mourront». Ce même jour, Moché descendit de la montagne pour rapporter au peuple la parole divine. C’est ainsi que pendant trois jours : quatrième, cinquième et sixième jour du mois de Sivan, communément appelés les «jours de séparation», le peuple s’est sanctié, les hommes se séparant de leurs femmes, se puriant rituellement (immersion dans un  Mikvé ) et lavant leurs vêtements. Durant ces trois jours, les Bné  Israël n  nee

s’occupèrent nullement de leurs activités habituelles, de «ce monde». Ils restèrent assis à écouter les Sages des paroles invitant à la morale et à la crainte de D.ieu, an que toutes leurs pensées soient dirigées vers

des domaines spirituels, sans nulle pensée étrangère, meilleure préparation qui soit à la réception de la Torah, avec pureté et sainteté. De la même manière, le Mont Sinaï lui-même se prépara pour son importante mission : recevoir la Torah. Pour cela, il fut interdit au peuple de s’approcher de la montagne ou de la toucher. Ainsi, pour éviter le moindre risque de rapprochement trop intempestif, Moché Rabbénou établit une limite tout autour de la montagne, d’une distance de 2000 amot (960 mètres). Mais un miracle prodigieux se produisit : cette frontière elle-même se mit à parler et dit : «Gardez-vous de monter sur la montagne ou de la toucher, de peur d’en mourir». Même si vous avez souhaité contempler la Chékhina, comme un peuple peut voir son s on souverain de chair et de sang. Pourtant, il existe une différence entre les deux : lorsque le roi se présente devant son peuple, tous se pressent et se ruent pour pouvoir apercevoir le roi de la meilleure façon, mais face à Hachem, nul ne put approcher. Le livre de l’alliance

Au quatrième Sivan, Moché enseigna au peuple les septjour Loisdu desmois Bné de Noah (enfants de Rabbénou Noé). Il leur avait déjà 16  

Récits

enseigné au préalable la Mitsva de Chabbath, de la vache rousse, les lois du respect des parents, au cours de l’une de leur étape dans le désert, à Mara. C’est là que Moché écrivit le «Livre de l’alliance», qui est une partie de la Torah, du début de la Création du monde jusqu’au don de la Torah. Douze autels

Au cinquième jour du mois de Sivan, sixième jour de la semaine, Moché se leva de bonne heure au pied du Mont Sinaï, et édia douze stèles, sur lesquelles les premiers nés offrirent des sacrices à D.ieu. Un ange descendit alors du ciel et partagea le sang des sacrices en deux

parties égales. Moché prit l’une des deux parts et la déposa dans des bassins spécialement destinés à cela, et aspergea l’autel avec l’autre partie. Lecture de la Torah

Ce mêmeSéfer  jour,Habrit Moché lut au peuple ce qu’il avait rédigé la veille même dans le   , les Bné Israël entendirent ainsi le récit des différents événements survenus depuis la création du monde. Ils entendirent notamment l’histoire des différentes générations qui fautèrent et furent punies par D.ieu, telles que celle du déluge, de Babel, de Sodome et Gomorrhe. Ils entendirent également le récit des Tsadikim (Justes) successifs, ceux qui réalisèrent la volonté divine avec sincérité, méritant ainsi d’établir un lien étroit, privilégié et éternel avec le Créateur du monde, comme Avraham Avinou, Itshak, Yaacov, les Douze Tribus notamment. Cette lecture eut pour effet de réveiller l’amour des Bné Israël pour D.ieu. Avertissement d’emblée C’est ainsi que Moché mit en garde le peuple d’emblée, en leur faisant part de toutes les malédictions et sanctions mentionnées dans la Torah, an qu’ils ne disent pas : «Si nous avions su à quel point les sanctions

sont sévères, nous n’aurions jamais accepté de recevoir la Torah». Seulement, les Bné Israël avaient entendu ces paroles et malgré tout, leur réaction fut : «Tout ce que D.ieu nous demandera, nous le ferons».

17  

Lois et Récits de Chavouot

L’alliance est conclue

Lorsque Moché entendit, de la bouche des Bné Israël, leur consentement à la réception de la Torah, et leur engagement à accomplir les  Mitsvot (commandements), avant même de savoir en quoi elles consistent, Moché prit du sang conservé dans un bassin et le répandit sur eux en disant : «Voici le sang de l’alliance que D.ieu a contracté avec vous parHachem, toutes ces paroles». uneprofonde. alliance est vous et vous liant à Désormais, lui de manière Et conclue demain,entre avec l’aide de D.ieu, vous recevrez la Torah avec l’ensemble des Mitsvot. Cette même tâche de sang qui a été faite sur leurs vêtements était chère à leurs yeux, comme un bijou précieux, par lequel ils sont entrés dans l’alliance. Car Je suis Hachem qui te guérit

Quand les Bné Israël sortirent d’Egypte, ils étaient pour la plupart atteints d’inrmités : l’un aveugle, un autre sourd, l’un boiteux ou

estropié, du fait de l’esclavage imposé. En fabriquant des briques, il n’était pas rare qu’ils subissent des «accidents de travail», et souvent une pierre tombait sur l’un des travailleurs, endommageant pieds ou mains. Parfois, ils s’entaillaient en manipulant du bois et se blessaient aux yeux. D.ieu dit : « Il n’est pas digne de l’honneur de la Torah qu’elle soit donnée à des inrmes. Aussitôt, des anges du service divin des cendirent guérir tous ceux qui en avaient besoin. C’est ainsi que tous les aveugles recouvrèrent la vue, comme il est écrit : «Et tout le peuple vit les voix». Tous les sourds se mirent à entendre, comme il est dit : «Nous ferons et nous entendrons» et tous les boiteux parvinrent à marcher normalement comme il est rappelé : «Ils se tinrent devant la montagne». Il n’y eut plus donc ni lépreux ni estropié, ni muet ni sourd, nul simple d’esprit ou fou, mais tous furent sages et parfaits physiquement comme l’exprime poétiquement le texte : «Tu étais toute belle (les Bné Israël) ma bien-aimée, et sans nul défaut» (Chir haChirim, 4 :7). Les nations du monde et la Torah

Avant même de donner la Torah au ‘Am Israël, celle-ci fut d’abord présentée aux princes célestes des nations du monde (il est connu que chaque nation ici-bas possède son représentant là-haut). D.ieuleur demanda s’ils étaient disposés à l’accepter céleste an d’éviter d’enten 18  

Récits

dre d’éventuelles récriminations ou des plaintes de cet ordre : «Si tu nous avais proposé la Torah, nous aussi aurions été prêts à la recevoir, rec evoir, et pourquoi devrait-il exister une rétribution spéciale pour le peuple d’Israël ?». D.ieu se présenta d’abord au prince d’Edom, représentant d’Essav, et lui demanda : «Ton peuple souhaite t-il recevoir la Torah ? «Qu’y estill’héritage dit ?», demanda t-il.le«Tu ne tueras pas», répondit D.ieu. «Mais béni tout d’Edom est meurtre», argua Edom, «Itshak l’ a même l’a dans cette voie en lui promettant : «De ton épée tu vivras», «Nous ne pourrons donc pas accepter la Torah !». D.ieu se rendit donc auprès des princes de Moav et Amon et leur dit : «Souhaitez-vous recevoir la Torah ?». «Qu’y est-il donc spécié ?», demandèrent-ils. «Tu rejetteras l’immoralité», répondit Hachem. «Mais notre origine même repose sur un acte réprouvé par la morale, celui de Lot et de ses lles. La Torah ne nous convient donc pas !». Hachem

se rendit ensuite chez le prince des arabes, représentant d’Ishmael, qui demanda : «Qu’est-il écrit dedans ?». D.ieu de répondre : «Tu ne voleras pas». Le prince répondit : «Cela ne peut nous concerner, nous qui sommes décrits ainsi : «Sa main sera sur tous», et nous ne pouvons nous empêcher de voler». C’est ainsi que D.ieu proposa à tous les peuples la Torah. Aucune Auc une d’elle ne se déclara candidate ! Le prince russe déclare : «Comment pourrais-je respecter ce commandement : «Je suis l’Eternel ton D.ieu … tu n’auras pas d’autre D.ieu que moi.estOnnotre nouspère inculque pourtant, depuis nosL’anglais premières: «Le années que Staline et la Russie notre mère». respect des parents, ce n’est vraiment pas notre tasse de thé (sic), le monde appartient aux jeunes, nous pourrons tout au plus consacrer une journée dans l’année à notre mère, «la journée de la mère». Nous pourrons peut-être envoyer des eurs ou des friandises à notre mère, mais un

respect quotidien, c’est hors de notre portée !»... L’allemand expliqua : «Ne pas tuer ? N’oublie pas, Maître du monde, que nous possédons une réelle expérience en matière de guerres !».

19  

Lois et Récits de Chavouot

L’américain : «Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain et tout ce qui lui appartient», c’est une demande un peu exagérée, et l’herbe du prochain est toujours plus verte, et sa voiture bien plus puissante, et notre objectif est de construire une villa qui fera pâlir notre voisin». Le français : «C’est aussi aus si difcile pour nous de nous défaire de l’immo-

ralité. Attends-tu vraiment de nous des habitudes vestimentaires pudiques ?! Que deviendraient chaînes de magasins C’est contre notre philosophietoutes : «Pluslesc’est dévêtu, plus c’est de jolimode. !», est notre devise ! Nous ferons et nous comprendrons

Dès lors que tous les peuples refusèrent de recevoir la Torah, un grand tumulte se produisit dans le monde. La terre en vint à craindre que le ‘Am Israël ne décline cette offre lui aussi, et qu’elle s’en trouve ainsi détruite. Car en réalité, une condition essentielle avait été émise, dès la création du monde : si le peuple juif consentait à accepter la Torah, il en irait pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Mais dans le cas contraire, le monde reviendrait à son état initial : le tohu-bohu, ou néant absolu, ainsi qu’il est dit : «Si ce n’était Mon Alliance (la Torah),  Je n’aurais pas institué les lois des cieux et de la terre». Et quelle fut donc, vraiment, la réaction des Bné Israël, lorsque Hachem leur proposa la Torah ? Tous, de concert, répondirent spontanément : «Nous accomplirons, puis nous comprendrons». Nous prenons d’abord sur nous la décision d’exécuter tout ce que tu nous demanderas, ce n’est qu’ensuite que nous entendrons les paroles qui y gurent.

C’est alors que la terre retourna au calme. Rabbi Eléazar Ben Arah dit : «Au moment où D.ieu se révéla pour donner la Torah, il fut accompagné de 600 000 Anges qui couronnèrent chacun des Bné Israël de deux couronnes renfermant le Chem  Hamé forach (véritable Nom de D.ieu), l’une pour la promesse Naassé   (nous   ferons), l’autre pour Nichma  (nous  comprendrons). Ils parvinrent à cet instant même un niveau supérieur à celui des anges !

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Récits

Le grand jour se prole

Et voici que le grand jour arriva, ce 6 Sivan, jour de Chabbath  Kodech  tant attendu, et raison d’être même de toute la création, celui que la Torah attendait depuis 1000 générations. «Et ce fut au troisième jour à l’aube, que des voix, des éclairs, une épaisse nuée au-dessus de la montagne et le son puissant du Shofar  ef effrayèrent le peuple dans le camp. Moché sortit à la rencontre du peuple qui se tenait au pied du Mont Sinaï qui n’était plus que fumée, Hachem se tenant au-dessus dans un feu. Moché parlait et D.ieu lui répondait avec puissance. Et D.ieu descendit sur le Mont Sinaï et appela Moché. Celui-ci monta». Ce même jour était nuageux, une pluie légère tomba, comme il est dit : «Les cieux s’écoulèrent aussi, comme les nuages». Un nuage lourd planait au-dessus de la montagne, obscurité et brouillard, an de favori ser la concentration des Bné Israël pendant que D.ieu parlerait (car il est certain que le sens de l’ouie est plus en éveil lorsque celui de la vue est altéré). Les grondements redoublèrent, les éclairs s’accentuèrent, mais ils étaient d’une nature bien différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Les voix étaient d’une puissance rare, à tel point que tous ceux qui l’entendaient étaient saisis d’un tremblement extraordinaire. Puis s’y mêlèrent les voix des anges qui chantaient pour D.ieu, comme chaque matin. Les Bné Israël eurent le privilège d’assister à ce spectacle. «Et le son du Shofar était très puissant». Soudain, ce son fut entendu, se crescendo, toujours plus fort. que ce répandant son n’était et pasallant humain, allant en s’estompant peuIlàfaut peu.rappeler Il s’agissait d’une voix divine, exprimée par l’intermédiaire d’une corne du bélier d’Avraham, sacrié à la place de son ls d’Itshak. Cette sonnerie du

Shofar venait éveiller le cœur des Bné Israël au service divin, et dissiper leurs pensées étrangères ou attachées aux choses de ce monde. Comme il est écrit : «On sonnerait du Shofar en ville et le peuple ne serait pas terrié ?»

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Lois et Récits de Chavouot

Bonne nuit

Mais où étaient donc les Bné Israël à ce même moment ? Cette même nuit de Chabbath, le peuple était empli de joie mais l’envie de dormir se t de plus en plus pesante. Comme les nuits sont courtes

à cette période, il ne restait plus que deux heures avant le lever du jour. Et lorsque D.ieu se manifesta sur le Mont Sinaï, avec force tonnerre et grondements, les Bné Israël étaient encore endormis. Moché se chargea alors d’arpenter chaque camp an de réveiller chaque Tribu : «L’heure de l’entrée de la Kala sous la ‘Houpa est arrivée !». Et dans sa grande

humilité, Hachem est allé à leur rencontre, bien avant eux, comme il est écrit : «Hachem, lors de Ta sortie, avant Ton peuple». Il y a pourtant ici matière à sévérité envers le peuple, puisque celui-ci ne s’est pas réveillé de bon matin, pour une telle occasion. C’est pour cela que nous lisons désormais le Tikoun de Chavouot, nuit de «réparation», où nous restons éveillés et étudions la Torah, comme nous le verrons dans la partie traitant de la Halakha (loi). Le peuple entendit les grondements et les voix des anges, et surtout, le son du Shofar, qui les emplit de crainte et de tremblements. A tel point qu’ils n’osèrent sortir de leurs tentes. Ils exprimaient pourtant auprès de Moché, depuis deux jours déjà, leur désir : «Nous souhaitons voir notre Roi». Mais au moment fatidique, ils regrettèrent une telle requête et ne se montrèrent guère empressés de se diriger vers la montagne. C’est avec force que Moché les sortit de leurs camps pour les diriger vers le «théâtre des opérations», les encourageant, instillant en leurs cœurs le courage et la volonté d’écouter la parole de D.ieu. Feu et nuage

D.ieu illumina le Mont Sinaï tout entier par un feu tout particulier : un feu de Kédoucha, et la rosée qui tomba alors ne l’éteint pas. Rabbi Shimon Ben Lakish : «Lors du Matan Torah, tout était de feu, la Torah elle-même fut écrite en lettres de feu noir sur feu blanc. Moché Rabbénou était tel une amme incandescente que les Bné Israël craignaient d’approcher. Tous les anges étaient en feu et le Mont Sinaï brillait lui aussi d’un grand feu. Et Hachem descendit vers le peuple au cœur de ce grand feu, et Ses Paroles y furent entendues. Il s’agissait 22  

Récits

d’un spectacle impressionnant. Mais pourquoi la Torah fut-elle donnée au milieu du feu et de l’obscurité ? An de nous enseigner que

tous ceux qui étudient la Torah et la mettent en pratique seront préservés du feu du Guéhinom (enfer) et de l’obscurité de la Galout (exil). Une nuée recouvrait le Mont Sinaï tout entier mais le miracle fut que cette fumée ne se distinguait, ni du feu ni de la montagne. Tous les vents plus doux du Gan(leEden se rent sentir, à mêmeded’apaiser les âmes. les Chlomo HaMélèkh Roi Salomon) dit à propos cette nuée, dans Chir haChirim (le Cantique des Cantiques) : «Embaumée de myr-

rhe et d’encens». Le monde tremble

La montagne trembla alors bien plus que lors d’un tremblement de terre, en même temps que toutes les montagnes du monde, du haut vers le bas. Les eaux des océans et des euves s’agitèrent tout autant, le Jourdain inversant même son ux, tous les arbres et tous les rochers

grondèrent. Une Bat Kol (voix céleste) se t soudain entendre : «Qu’astu, oh mer, pour t’enfuir ? Jourdain, pour retourner en arrière ? Montagnes, pourquoi bondissez-vous comme des béliers, et vous, collines, comme des agneaux ?» (Téhilim, 114: 3-6). Ils répondirent : «A l’aspect du Seigneur, tremble, ô terre, à l’aspect du D.ieu de Yaacov !» (Téhilim  114: 3-8) Nos ‘Hakhamim (Sages) enseignent à ce propos : «Au moment ou David haMélèkh haMélèkh entreprit de procéder aux excavations préalables aux fondations du Beth Hamikdach, il parvint à une profondeur de 50  Amot  (25 mètres) trouva un: bloc qu’ilmoi, tentacar d’extraire et de jeter. Ce et bloc lui dit «Tu d’argile ne peuxbloqué, rien contre je bouche l’abîme». Le Roi David lui demanda : «Depuis combien c ombien de temps es-tu ici ?». «Depuis le moment où D.ieu a fait entendre Sa voix sur le Mont Sinaï, disant : «Je Suis l’Eternel Ton D.ieu». La terre en a tremblé, sur le point de s’effondrer. Hachem m’a alors envoyé ici me chargeant de boucher ce gouffre, lui évitant de croître et d’anéantir ainsi toute la terre. Et lorsque les eaux m’aperçoivent, le Chem Haméforach (Nom divin immémorial) inscrit sur moi, elles s’en détournent immédiatement».

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Lois et Récits de Chavouot

‘Houpa avec Kiddouchin

Le  Mont Sinaï  était   était éclairé grâce à une pierre précieuse, le « Bedolah» (cristal ou quartz) que D.ieu déplaça pour la placer au-dessus des Bné Israël. Ainsi, la montagne fut suspendue dans les airs pendant cet événement, à l’image d’une ‘Houpa (dais nuptial) dressée pour des mariés : Hachem et Son peuple. Les témoins attendus pour cette cérémonie furent les cieux la terre, la Kétouba  fut acceptez la TorahMa elle-même. Et D.ieu prononça cetteetmise en garde : «Si vous Torah, rien de mieux, sinon, ce lieu sera votre sépulture car le monde n’a de raison d’être que pour la Torah». Cependant, les Bné Israël avaient promis : «Naassé Vé Nichma» (nous accomplirons puis nous comprendrons), prêts à recevoir la Torah de leur plein gré. Mais pour ce qui concerne la Torah To rah orale, constituée de multiples détails, craignant de ne pouvoir respecter leur engagement, se montrèrent alors réticents. C’est pour cela qu’Hachem retourna la montagne au-dessus de leurs têtes, à l’image d’un toit. Mais au bout du compte, ils acceptèrent acc eptèrent également la Torah orale, de plein gré. Cette résolution se déroula bien plus tard, au temps de Mordéchaï Mo rdéchaï et Esther, lorsqu’ils furent délivrés de la menace planiée par le vil Haman.

Un léger murmure Tous se tenaient au pied de la montagne, dénitivement prêts, et ré-

solus à recevoir la Torah. Au moment où D.ieu souhaita se manifester an de donner la Torah aux Bné Israël, le monde tout entier se tut : nul

oiseau ne s’envola, nulle vache ne se mit à meugler et aucun autre animal n’émit le moindre son. LesLe anges eux-mêmes leur service et restèrent silencieux. monde dans soninterrompirent ensemble donnait l’impression d’être vide de toute vie. Des cieux au-dessus du Mont Sinaï, Hachem se révéla à Israël, comme il est dit : «Vous avez vu que des cieux Je vous ai parlé». La voix de D.ieu

Du cœur même de ce feu au-dessus du Mont Sinaï, une voix très puissante sortit et t entendre les Dix Commandements, comme comme il est écrit : «Des cieux, Il t’a fait entendre Sa voix an de t’éprouver, et de la terre

il te montra son grand feu à partir duquel tu as entendu Ses paroles». 24  

Récits

Il s agissait d une voix extraordinaire. Rabbi Yohanan dit : «Chaque voix s’est subdivisée en sept voix, an que chacun puisse l’entendre

selon sa capacité : qu’il s’agisse de Moché Rabbénou, des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants, des nourrissons ou des vieillards. Et ces sept voix se divisèrent elles-mêmes en soixante-dix langues, an

que chaque nation puisse l’entendre et la comprendre. Cette voix entourait le monde tout entier. Israël se dirigea vers le côté Sud, d’où sortait la voix, puis entendirent soudain cette même voix du côté nord, mais dès qu’ils y parvinrent, celle-ci la vers l’est, puis vers

l’ouest, puis des cieux ! Ils levèrent les yeux pour s’apercevoir que la voix sortait maintenant de la terre ...Les Bné Israël comprirent alors : «Il emplit toute la terre de Sa gloire», que son Nom soit exalté. «Et tout le peuple vit les voix». Les Bné Israël n’ont pas seulement entendu, mais également vu  les voix. Car leur esprit devint si afné, si rafné même, qu’ils touchèrent au niveau des anges, faisant preuve

d’aptitudes dépassant la nature humaine. «Voir les voix» évoque ainsi une dimension spirituelle acquise par les Bné Israël, lors du don de la Torah. Toute cette génération, petits et grands, parvint à un degré de Névoua (prophétie) qui leur permit d’entendre la parole divine. C’est en cela que leur requête fut entendue : «Notre volonté est de voir notre Roi», comme il est écrit : «Face à face, Hachem parla aux Bné Israël» : le peuple eut le privilège d’accéder à une perception comme aucun prophète n’a pu en bénécier ni n’en bénéciera jusqu’à la Délivrance

messianique. Même les non juifs reconnurent

Lorsque la Voix retentit d’un bout à l’autre de la terre, ébranlant le monde tout entier, un grand tremblement s’empara de tous les dirigeants de toutes les royautés de la planète, chacun dans son palais. Ils se réunirent et se dirigèrent vers Bilam qui était leur prophète. Ils lui dirent : «Quelle est donc ce tumulte que nous avons entendu ? D.ieu souhaite t-il envoyer un déluge et détruire le monde ?». Bilam répondit : «Stupides que vous êtes ! D.ieu a déjà juré de ne plus envoyer de déluge sur le monde ! Il s’agit en vérité d’un trésor préservé par D.ieu dans les cieux, et il vient à présent l’offrir à Ses enfants». Aussitôt, tous acceptèrent et s’écrièrent : «Hachem offrira Sa puissance à Son peuple, Hachem bénira Son peuple dans la paix». 25  

Lois et Récits de Chavouot

Quelle honte …

Au même moment, Hachem offrit la possibilité à toutes les idoles du monde de venir se prosterner devant la Chehina. Un miracle se produisit alors : chaque bouche s’emplit d’eau, que chaque idole recracha sur les idolâtres, les ridiculisant, leur disant : «Vous avez abandonné le Maître du monde, Créateur des cieux et de la terre, pour venir nous servir, nous les statues, qui «ont une bouche, b ouche, mais ne parlent pas» (Téhilim). Stupeur et tremblement

Les Bné Israël, qui avaient entendu la Voix directement, ne furent pourtant pas en mesure de pouvoir supporter une telle intensité de Kédoucha (sainteté). Trois catégories se distinguèrent alors : Première catégorie : La majorité du peuple vit son âme quitter le corps à chaque Parole prononcée par D.ieu, comme il est écrit : «Mon âme

m’a quitté par sa: «Maître parole»,du s’élevant divin. La Torah demanda à D.ieu monde,jusqu’au M’as-tuTrône créé pour rien, 974 générations avant même la création du monde ?! Et existe-t-il donc un roi qui, au moment même où il marie sa lle (la Torah), tue ses enfants ?!

Aussitôt, la Torah restitua à chacun des Bné Israël son âme, comme il est écrit : «La Torah d’Hachem est intègre, restitue l’âme». Seconde catégorie : Elle concerne ceux qui se trouvaient à un stade plus élevé encore, capables de supporter une telle Kédoucha : leur âme ne les quitta pas. Pourtant, dans le même temps, à chaque Parole divine, ils s’en trouvaient ébranlés, du fait de sa puissance redoutable, à tel point qu’ils ne purent rester à leurs places et furent projetés en arrière, à plus de 12 mil (environ 12 kilomètres), comme il est dit : «Et le peuple vit, tressaillit et se tint au loin». Hachem dit alors aux anges du service de descendre et de leur venir en aide. Ce qu’ils rent immédiatement, comme on le ferait en tenant la main d’un nourrisson, nou rrisson, pour lui apprendre à marcher seul. Troisième catégorie : Il s’agit des plus élevés parmi le peuple. Ils restèrent à leur place mais furent très affaiblis en entendant la Parole divine. Que t alors Hachem ? A chaque parole prononcée, il embauma le monde entier d’encens, an de renforcer les âmes ébranlées par cette

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Récits

expérience. Après chaque parole, un vent se levait et dispersait ce bau-

me ambiant jusqu’au Gan Eden, avant de revenir dans ce monde pour chaque nouvelle Parole. Ordre de parole

Dès la première parole, Hachem prononça l’ensemble des Dix Paroles en ... une seule Parole ! Chose impossible pour la bouche d’un homme, et que l’oreille humaine ne peut entendre non plus. Puis, Hachem prononça à nouveau chaque Parole, séparément, an de la rendre intelligible à chacun de ceux qui les écoutaient. Dans le même temps, Moché obtint une voix si puissante qu’elle put se faire entendre dans tout le camp des Bné Israël. Des millions de personnes, dans un périmètre de 12 mil (12 km) purent entendre leur maître, qui avait acquis une grandeur sans précédent, d’une envergure telle que même les anges Michael, Gabriel et Raphaël craignirent de regarder son visage. Car si ses pieds touchaient le Mont Sinaï, il était tout entier tourné vers les cieux. Mais que D.ieu ne nous parle pas, de peur que nous en mourrions

Après avoir entendu les deux premiers commandements : «Je suis l’Eternel Ton D.ieu» et «Tu n’auras pas d’autres dieux que Moi», les Bné Israël ne purent supporter plus longtemps l’intensité spirituelle de la parole d’Hachem. «Ils dirent à Moché : « Parle toi avec nous, mais que D.ieu ne nous parle pas, de peur que nous mourrions». La réponse de Moché

«Et Moché dit au peuple : «N’ayez crainte, car c’est pour vous mettre à l’épreuve que D.ieu est apparu, an que Sa crainte soit sur vous, et

que vous ne fautiez». C’est un grand privilège pour vous d’écouter la Voix d’Hachem ! Sa Parole peut instiller en vous respect et crainte du Ciel ! Et tous ceux qui possèdent ces deux qualités, même si parfois le Yétser   Hara (penchant au mal) les pousse vers la faute, ne chutent pas immédiatement. Alors que pour celui qui n’éprouve aucune crainte du Ciel, c’est la preuve que ses ancêtres n’ont pas accepté la Torah au Mont Sinaï, et qu’il risque de tomber plus vite ...

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Lois et Récits de Chavouot

L’inscription sur les Tables

Hachem accéda nalement aux doléances du peuple. A partir de la

troisième Parole, c’est à Moché seul qu’Il parla. Puis ces paroles entendues furent transmises par le Raya  Méémna Méémna (Berger dèle) aux Bné Israël. Lorsque chaque Parole sortait, elle circulait et se répandait dans tout le Mahané  (camp)  (camp) des Bné Israël. Une fois acceptée par l’ensemble du peuple, chaque Parole se geait et se gravait dans les Tables. Ceci

pour les Dix Paroles. Lors du  Matan Torah au Mont Sinaï, se tenaient toutes les âmes appelées à venir dans ce monde, jusqu’à la n des Temps, et chacune reçut

sa part propre dans la Torah. Moché est vérité et sa Torah est vérité

D’après ce qui a été dit, le don de la Torah s’est déroulé à grand renfort de tapage et de publicité. Tous les Bné Israël étaient présents, soit plus de entier trois millions de personnes, hommes, femmes enfants, et le monde en prit conscience . Hakadoch  Baroukh  Houet  n’a pas donné la Torah à Moché seulement, pour qu’il la transmette ensuite aux Bné Israël. Non, D.ieu s’est manifesté à tout le peuple. Pour quelle raison ? Le Séfer   Ha Hinouh afrme : «La vérité pure et incontestable généralement admise par le genre humain est celle qu’approuve le plus grand nombre. En l’occurrence, le fait que plus de trois millions de témoins aient assisté au Matan Torah, apporte une légitimité et une force considérables à cet événement. C’est donc pour cette raison qu’Hachem, lorsqu’Il a souhaité donner la Torah, a choisi de le faire devant tant de «témoins» : 600 000 hommes, ainsi que leurs femmes et leurs enfants. C’est en cela que la Torah peut être qualiée, à juste titre, de «Torah

de vérité». Tout le monde sait par exemple que le continent américain existe bel et bien ! Même celui qui ne s’y s’ y est jamais rendu ni ne l’a vu, sait pourtant avec certitude qu’il existe. Ainsi en est-il des événements historiques : tout le monde croit que la Révolution française a eu lieu il y a plus de deux siècles, sur la seule foi de témoignages ...

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Récits

En ce domaine, nul doute que tout événement historique conrmé par

plus de 50 000 témoins par exemple, ne saurait nullement être remis en cause, puisque chacun d’entre eux peut attester lui-même, pour ses proches ou pour les autres, de ce qu’il a vu de ses propres yeux. C’est toujours la «même histoire» pourrait-on dire : l’investiture du premier Président des Etats-Unis, George Washington, le règne de l’Empereur  Jules César, etc ... Il ne nous viendrait jamais à l’esprit de mettre en doute la bonne foi des historiens, en les soupçonnant d’imagination débordante ! Si l’un d’eux se risquait à remettre en question la Révolution française par exemple, il va sans dire que le monde s’indignerait s’ indignerait et s’élèverait contre une telle aberration. Si on peut toujours faire illusion et faire croire qu’un événement n’a jamais eu lieu, c’est seulement si un faible nombre de témoins y étaient présents. Dans le cas contraire, la chose est quasiment impossible. En revanche, nul ne peut nier l’existence et le règne d’un Empereur comme Alexandre Le Grand ou des différents Pharaons d’Egypte par exemple ... Nous pouvons conclure le plus clairement : un événement auquel ont assisté des millions de témoins est une preuve historique irréfutable ! La tradition historique qui est la notre, celle du peuple d’Israël, est fondée sur un socle bien plus solide et fort encore : elle ne repose pas sur le témoignage d’une seule personne, ni même de 50 000, mais de toute une nation, soit trois millions de témoins ! La génération qui suivit ne put douter de la véracité des événements puisque leurs parents avaient été témoins visuels directs et avaient raconté les faits, an qu’eux-mêmes transmettent enfants. C’est ainsi que la tradition juive perpétua le souvenir àetleurs l’histoire de notre

peuple, de génération en génération. On ne peut même pas parler de foi aveugle concernant le don de la Torah, mais bien d’une conviction pleine et entière, extrêmement claire. Il n’existe même pas de contestation historique possible à cet événement. Bien au contraire, le don de la Torah à Israël est un fait établi et accepté par toutes les religions occidentales, englobant des milliards de croyants et représentant la majorité du monde culturel. Même le christianisme et l’islam n’ont pas remis en question cette tradition. Bien plus encore, ces deux religions s’en sont servies pour établir un modèle conrmant l’existence de D.ieu et

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Lois et Récits de Chavouot

son immanence sur le monde. C’est en cela c ela que le Tanah (Bible) consti-

tue un document de référence, reconnu partout dans le monde, parmi tous les peuples, et qui fait gure de pierre angulaire de bien d’autres

religions. Il est ainsi appelé «le livre des livres» et il n’est jamais venu à un auteur ou un historien de venir remettre en cause sa véracité. Les autres religions en revanche se fondent souvent sur la base du témoignage visuel d’un seul homme ! L’islam par exemple s’appuie sur une telle conception, avec le seul Mahomet qui, sans aucun témoin, aurait rencontré l’ange Gabriel dans le désert, et se serait vu demander de changer la religion en place et les règles antérieures du monde, dans le but d’en édier de nouvelles. Cette religion se répandit d’ailleurs

bien longtemps après l’époque de Mahomet, à partir du moment où ses dèles décidèrent de l’imposer par la force, tuant tous les réfractaires à ces nouveaux dogmes. Et pourtant, nul homme ne vit Mahomet rencontrer l’ange Gabriel ... On peut véritablement parler ici de foi aveugle. Il s’agit nalement d’écouter le premier homme venu, peutêtre dément, menteur, affabulateur, imposteur, escroc, voire même c -

tif ... Autant dire qu’une telle «croyance» se fonde seulement sur une somme de suppositions. De fait, celui qui décide d’y croire doit décider du même coup de croire que celui qui raconte n’est pas un imposteur, un affabulateur, etc … De même en est-il de la tradition chrétienne et ses millions d’adeptes, loin d’être très crédible et sans preuves tangibles. Tout au plus prône t’elle le principe de croire cro ire aveuglément à un nombre restreint de personnes ayant décidé de fonder cette religion. Au bout du compte, personne n’a jamais vu son initiateur lui-même «recevoir sa mission sacrée» du Ciel ! Le judaïsme en revanche diffère catégoriquement. Nul besoin de «foi aveugle» pour accepter sa véracité. Le dévoilement divin vécu par le ‘Am Israël au Mont Sinaï représente un événement bien plus digne de foi que bon nombre de faits historiques de l’histoire du monde (Cf sur cette question, de plus amples développements et perspectives nouvelles dans l’ouvrage « Messilot (routes) vers la Emouna»). Ainsi afrme la Torah (Devarim, 4, 32-35) : «De fait, interroge donc les  premiers âges, qui ont précédé le tien, depuis le jour où D.ieu créa l’homme sur la terre, et d’un bout du ciel jusqu’à l’autre, demande si s i rien d’aussi grand

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Récits est arrivé, où si on a entendu une pareille chose ! Quel peuple a entendu,

comme tu l as entendue, la voix de D.ieu parlant du sein de la amme, et a  pu vivre ? Et quelle divinité entreprit jamais d’aller se chercher un peuple au milieu d’un autre peuple, à force d’épreuves, de signes et de miracles, en combattant d’une main puissante et d’un bras étendu, en imposant i mposant la terreur, toutes choses qu’Hachem, votre D.ieu, a faites pour vous, en Egypte, à vos yeux. Toi, tu as été initié à cette connaissance : que D.ieu est le seul et qu’il n’en est pas d’autre». C’est une Torah de vérité pour nous, béni

Celui qui nous a choisi ! 

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Lois et Récits de Chavouot

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Récits

INTRODUCTION A MÉGUILAT RUTH David et Goliath

Durant la période du règne du roi ro i Chaoul, premier souverain du peuple juif, les Pélishtim entreprirent de faire la guerre aux Bné Israël. Pour cela, ils dépêchèrent un brigand du nom de Goliath, an de déclarer la guerre à Israël. Venu déer le camp d’Israël, il chercha un géant

capable de se mesurer à lui, et décréta que le vainqueur de cette lutte donnerait du même coup la victoire à son camp. c amp. Pourtant, nul homme parmi les Bné Israël ne se résolut à affronter Goliath le Pélishti. Mais au bout de quarante jours, jeune en fut Goliath informé! etC’est appela la «vengeance de D.ieu» et le s’en alla David ... combattre alorsà qu’une force puissante envoyée par D.ieu emplit le jeune David. Sans nulle arme sophistiquée, il parvint à éliminer Goliath et à lui trancher la tête. C’est ainsi qu’il apporta une grande libération à son peuple, comme il sera expliqué plus loin. Lorsque le roi Chaoul vit cela, David portant la tête de Goliath, il comprit qu’il ne s’agissait pas d’un jeune homme comme les autres, mais qu’il était voué à la grandeur. Il réunit ses ministres et leur demanda : «Qui est donc ce jeune homme ?». Pourtant, Chaoul bien David, puisque celui-ci venait régulièrement lui connaissait jouer de la déjà musique, à chaque fois que le cœur du roi était tourmenté et triste. Mais à présent, le roi tenait à mieux connaître David, et savoir exactement l’origine familiale de David. Il déclara : «Si David descend de la famille de Pérets, ls de Yéhouda, ls de Yaacov, il est donc apte à la royauté.

Et s’il descend de Zérah, frère jumeau de Pérets, il est apte à devenir  juge».

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Lois et Récits de Chavouot

Moavi mais non Moavite

Surgit alors Doeg le Edomite, l’un des ministres du roi, et dit : «Avant même de vérier s’il peut aspirer à la royauté ou à une quelconque grandeur, vérie déjà s’il peut seulement prétendre faire partie de la

communauté d’Israël. Car David descend de Ruth la Moabite, et il est écrit clairement dans la Torah : «Ni l’Amoni ni le Moavi ne pourront intégrer la communauté d’Israël, jusqu’à la dixième génération ... car ils ne vous ont pas pourvu de pain et d’eau, lorsque vous étiez sur la route, après votre sortie d’Egypte». Avner, ministre de la guerre, répondit : «J’ai entendu une Halakha de la bouche du prophète Chmouel, reçue de Moché Rabbénou au Sinaï, et transmise de génération en génération : «Ni l’Amoni ni le Moavi n’entreront dans la communauté d’Israël». Il est ainsi précisé : «l’Amoni et le Moavi» et non «l’Amonite et la Moavite». Cela signie justement

que pour les Amonim et Moavim hommes qui se sont convertis, il est interdit de se marier avec une femme juive, alors qu’il est permis aux femmes de Amon et Moav d’épouser un homme juif. Doeg n’acceptant pas les paroles d’Avner, tenta de les réfuter. Chaoul dit à Avner : «Va donc demander à Chmouel et à son Beth Din (tribunal), quelle est cette Halakha. Ils se rendirent chez Chmouel pour lui poser cette question, le prophète leur répondit : «En effet, un Amoni mais non une Amonite, un Moavi mais non une Moavite. Car la raison pour laquelle la Torah a rejeté l’intégration à la communauté de D.ieu d’un homme issu de ces peuples repose sur ce qui s’est produit lors de la sortie d’Egypte. Dans le désert, les Bné Israël avaient besoin de passer par du leurs territoires, et ni Moavim ni lesque Amonim ne leur fournirent pain et de l’eau. Cetlesépisode prouve leur esprit est mauvais et qu’ils ne sont pas enclins à faire le bien. C’est pour cela qu’ils ne peuvent espérer entrer dans la communauté d’Israël. Les femmes, en revanche, ne sont pas concernées par cette interdiction puisque «tout l’honneur d’une lle de roi est intérieur», et elles

n’avaient pas l’habitude de sortir à l’extérieur pour fournir du pain ou de l’eau». A ce même moment, l’un des généraux de l’armée, Amsha, se leva, empoigna son épée et s’écria : «Celui qui ne respectera pas cette Halakha périra par ce glaive !». 34  

Récits

Le prophète savait que David était appelé à régner sur Israël et c’est pour éviter que certains viennent plus tard remettre en question son as-

cendance pour le disqualier, qu’il entreprit de rédiger Méguilat Ruth, dans laquelle est spéciée, dans le détail, sa généalogie. Tout comme

l’histoire de la conversion de Ruth la Moavite, et de son mariage avec Boaz. Morale de l’esprit

Pourquoi alors, la rédaction de  Méguilat  Ruth  prit-elle du temps au prophète Chmouel ? Car si l’intention l’ intention était seulement de rappeler clairement l’ascendance du roi David, il n’était pas besoin d’un texte aussi long et détaillé ? Rabbi Zeira afrme : «Il n’y a dans  Méguilat  Ruth, ni règles de pureté ni règle d’impureté, ni interdit ni permis. Alors pourquoi a-t-elle été écrite ? Pour te faire savoir quelle récompense attend ceux qui pratiquent la bienfaisance». La Méguila nous enseigne également comment D.ieu veille sur ses créatures et pourvoit à leurs besoins spéciques. arriva à Elimelekh, lorsqu’il sortit d’Eretz Israël an de seComment dérober auil devoir de nourrir les pauvres, et qui, nalement, perdit ses enfants et tous ses biens ... Ruth quant à elle, qui t le choix d’une vie de pauvreté en

Israël, en abandonnant le faste de sa vie à Moav, obtint en récompense le mérite d’être à l’origine de la royauté du Roi David. POURQUOI LIT-ON LA MÉGUILAT RUTH PENDANT LA FETE DE CHAVOUOT ? 

Quelques points d’éclaircissement supplémentaires sur le sujet : • David haMélèkh est né et a quitté ce monde pendant la fête de Chavouot. C’est la raison pour laquelle nous lisons la Méguila, qui rappelle la généalogie du roi David. • L’histoire se déroule au début de la période des moissons de l’orge, à l’époque de Chavouot. Les Sages ont ainsi tenu à mettre l’accent sur l’importance des Mitsvot liées à la moisson des récoltes, telles que Leket ( la la glane), Chiheha (l’oubli volontaire de ce qui est tombé pendant les récoltes) réco ltes) et Péa (un coin du champ spécialement laissé pour les indigents). C’est donc à dessein 35  

Lois et Récits de Chavouot

que les Sages ont institué de lire la Méguilat Ruth, dans laquelle nous percevons l’importance extrême de telles Mitsvot, ren-

voyant à la nécessité et l’urgence de la Tsédaka, sous toutes ses formes. • Nous comprenons la grandeur et la valeur du cadeau offert par D.ieu à Son peuple : la Torah HaKédocha, à tel point que les non  juifs eux-mêmes reconnaissent sa sainteté, quittent les futilités de ce monde et viennent se réjouir en D.ieu et se réfugier dans la lumière de Sa Torah. • La Méguilat Ruth vient également nous rappeler ceci : celui qui n’aurait pas grandi, dès sa jeunesse, avec l’enseignement de la Torah, et qui aurait passé une longue partie de sa vie dans les plaisirs matériels, peut ouvrir une nouvelle page, et s’attacher à la sainte Torah, à l’image de Ruth qui en t de même à l’âge

de 40 ans. • elles C’estsont également un de enseignement femmes. Mêmeest si exemptes l’étude de la pour Torah,lesgrande pourtant leur élévation. Elles peuvent atteindre de très hauts niveaux spirituels grâce à la Tsniout (pudeur), la crainte de D.ieu et leurs qualités profondes. Ruth en représente le meilleur symbole : la mère de la royauté.

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Récits

LA MÉGUILAT RUTH Chapitre 1

1. A l’époque l’époque où siégeaient les Juges, Juges, il y eut une famine famine dans dans le  pays. Un homme quitta alors Bethlehem en Yéhouda, pour aller séjourner dans les plaines de Moav, lui, sa femme et ses deux  ls. 2. Le nom de cet homme homme était Elimelekh, celui de sa femme  Naomi, ses deux ls s’appelaient s’appelaient Mahlon et Kilion, Kilion, Efratim de Bethlehem en Yéhouda. Arrivés sur le territoire de Moav, ils s’y xèrent. 3. Elimelekh, l’époux de Naomi, y mourut, et elle resta seule avec ses deux ls. 4. Ceux-ci épousèrent des femmes  Moabites, dont l’une s’appelait Orpa et l’autre Ruth, et ils dedemeurèrent ensemble une dizaine d’années. 5. Puis Mahlon et  Kilion moururent moururent à leur tour tous deux, deux, et la femme femme resta seule,  privée de ses deux enfants et de son mari. 6. Elle décida alors, ainsi que ses brus, à quitter les plaines de Moav, car elle avait appris dans les plaines de Moav, que D.ieu s’étant souvenu à nouveau de son peuple, lui avait donné du pain. 7. Elle sortit donc de l’endroit qu’elle avait habité, accompagnée de ses deux brus. Mais une fois qu’elles se mirent en route pour revenir au  pays de Yéhouda. 8. Naomi dit à ses deux brus : «Rebroussez chemin et rentrez chacune dans la maison de sa mère. Puisse le Seigneur vous rendre l’affection que vous avez témoignée aux défunts et à moi !». 9. «Qu’à toutes deux l’Eternel fasse retrouver une vie paisible dans la demeure d’un nouvel époux !». Elle les embrassa, mais elles élevèrent la voix en sanglotant. 10. Et lui dirent : «Non, avec toi nous voulons nous rendre auprès de ton peuple». 11. Naomi reprit : «Rebroussez chemin mes lles,  pourquoi viendriez-vous avec moi ? Ai-je encore des ls dans mes entrailles, qui puissent devenir vos époux ? «. 12. Allez, mes lles, retournez-vous en, car je suis trop âgée pour être à un époux. Dussé-je même me dire qu’il est encore de l’espoir  pour moi, que je pourrais appartenir cette nuit à un homme

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Lois et Récits de Chavouot

et avoir des enfants. 13. Voudriez-vous attendre qu’ils fussent devenus grands, persévérer dans le veuvage et à cause d’eux et

refuser toute autre union ? Non mes lles, j en serais profondément peinée pour vous, car la main du Seigneur s’est appeappe santie sur moi». 14. De nouveau elles élevèrent la voix et san glotèrent longtemps, puis puis Orpa embrassa embrassa sa belle-mère, belle-mère, tandis que Ruth s’attachait à ses pas. 15. Alors Naomi dit : «Vois, ta belle-sœur est retournée à sa famille et à son dieu, retourne toi aussi et suis ta belle-sœur». 16. Mais Ruth répliqua : «N’insiste  pas auprès de moi, pour que je te quitte quitte et m’éloigne de toi, car  partout où tu iras, j’irai, où tu demeureras, je veux demeurer, ton peuple sera mon peuple et ton D.ieu sera mon D.ieu. 17.  Là où tu mourras, je veux mourir aussi et y être enterrée. Que l’Eternel m’en fasse autant et plus, si jamais je me sépare de toi autrement que par la mort !». 18. Naomi, voyant qu’elle était  fermement décidée à l’accompagner, cessa d’insister auprès d’elle. 19. Elles marchèrent donc ensemble jusqu’à leur arrivée à Bethlehem. Quand elles entrèrent à Bethlehem, toute la ville  fut en émoi à cause d’elles, et les femmes s’écrièrent : «N’estce pas Naomi ?». 20. Elle leur dit : «Ne m’appelez plus Naomi, appelez-moi Mara, car l’Eternel m’a abreuvée d’amertume. 21.  Je suis partie d’ici comblée de biens, et le Seigneur me ramène les mains vides. Pourquoi me nommeriez-vous Naomi, alors que l’Eternel m’a humiliée et que le Tout-Puissant m’a inigé des malheurs ?». 22. C’est ainsi que Naomi était revenue des  plaines de Moav, accompagnée de sa bru, Ruth la Moabite. Le moment de leur arrivée à Bethlehem coïncidait avec le début de la moisson des orges.

  La période des Juges Après la disparition de Yéhochoua Bin Noun, qui fut le dirigeant du peuple à partir de son entrée en Israël, commença la période des Juges. Ce sont les Juges qui dirigèrent le peuple, même s’ils ne détenaient pas l’autorité royale. C’est pour cela que la situation qui prévalait en ces temps était particulièrement instable et ébranlée, tant sur le plan politique que spirituel. 38  

Récits

Les gens méprisaient les Juges et n’acceptaient pas leurs décisions. Si un  Juge disait à quelqu’un : «Enlève la brindille d’entre d’entre tes dents», c’est-àdire «Corrige tel défaut que tu as», celui-ci lui rétorquait : «Commence

par enlever toi-même la poutre d’entre tes yeux». Ce qui signiait :

«avant de songer à me demander de m’améliorer, commence par te corriger toi-même. Car il y a en toi un défaut bien plus important. A l’image de la poutre qui est plus grosse que la brindille …». Il s’agissait ainsi d’une génération qui se permettait de juger ... ses propres Juges et de rejeter leur autorité ! Par conséquent, les personnes les plus élevées de cette génération se gardaient bien d’assurer la fonction de Juge, refusant d’être soumis à un tel traitement. Mais cette situation entraîna un autre problème : ceux qui devinrent les Juges de cette génération étaient parfois loin d’être recommandables, ne jugeant plus le peuple avec l’équité souhaitée. Lorsque des personnes s’en remettaient aux  Juges, ceux-ci étaient bien incapables de déboucher sur un compromis entre deux parties, tant et si bien que les litiges et les différends ne faisaient qu’empirer. Lorsque règne latapaix dans est le monde, la satiété existe, comme il est écrit : «Hachem, frontière la paix, laitage et blés te rassasieront». Mais quand des dissensions et des polémiques surviennent, que nul arrangement ou accord n’est trouvé, survient alors la famine, comme l’ont afrmé les ‘Hakhamim : «Lorsque le péché d’injustice et le mépris de l’équité règnent, l’épée et la faim s’abattent sur le monde. Les hommes se nourrissent mais ne sont pas repus». Et comme la justice fut méprisée par cette génération, chacun se considérant irréprochable, la famine survint. Elimelekh et sa famille Dans cette même génération vivait un homme important, du nom d’Elimelekh. Cet homme résidait depuis longtemps dans la ville de Bethlehem. Il était érudit en Torah, riche ric he et respecté, de la lignée de Nahshon Na hshon Ben Aminadav, de la tribu de Yéhouda. Sa femme était Naomi, connue pour être Tsadika (juste), gracieuse, et agréable de par ses actes. Naomi se chargeait de récolter des fonds pour la Tsédaka pour les indigents, auxquels elle adressait des paroles de réconfort et de soutien. Ses deux ls, Mahlon et Kilion, se distinguaient également par leur niveau élevé

en Torah. 39  

Lois et Récits de Chavouot

Pourquoi s’appelait-il Elimelekh ? Parce qu’il disait : «La royauté me reviendra», car il provenait de la tribu de Yéhouda et de la famille de Nahshon Ben Aminadav, prince de cette tribu «Mélèkh signiant

«roi»). Fort de cette ascendance, il considérait donc comme inéluctables ses prérogatives en matière de royauté. Pourtant, il n’obtint pas ce mérite, car il ne se souciait nullement de la détresse de son peuple. Elimelekh ne réalisait pas que l’essence de la royauté reposait sur le principe de Tsédaka et de l’égardDavid des siens. l’image de David HaMélèkh, dont il compassion est dit : «Et ilà choisit sonAserviteur, et il le prit d’entre les enclos du bétail ... an de faire paître le peuple de

Yaacov et l’héritage d’Israël». David mérita de devenir roi car il savait se comporter comme il convient avec son troupeau, avec bonté et miséricorde. Ainsi en t-il avec le peuple d’Israël.

Qui se ressemble s’assemble …

Lorsque survinrent les années de famine, Elimelekh dit : «Si en temps normal, les polémiques et les conits étaient fréquents, que cette génération jugeait ses juges, alors aujourd’hui, en temps de famine et de détresse, que va-t-il se passer ? Il est certain que la terre va s’emplir de colère, de pilleurs et de brigands ... Qui va alors leur dire quoi faire, leur expliquer les choses ?». Elimelekh se disait également en lui-même : «les gens vont certainement venir me voir, me demander de l’aide, mieux vaut donc que je quitte cette terre et m’enfuie de tout cela» … Ainsi donc, Elimelekh et sa famille quittèrent discrètement la terre d’Israël pour le pays de Moav. Les Sages disent à ce propos : «Ce n’est pas un hasard si le passereau rejoint le corbeau, c’est-à-dire : ceux qui se ressemblent s’assemblent, puisqu’ils sont de la même espèce. Cela signie que c’est à dessein qu’Elimelekh est parti à Moav, puisque ce

peuple est naturellement prédisposé à l’envie et la mesquinerie. C’est également pour cette raison que la Torah leur a interdit la possibilité de rejoindre la communauté d’Israël, en souvenir du temps où les Moabites refusèrent de prêter assistance aux Bné Israël, leur refusant pain et eau, après Yétsiat Mitsraïm  Mitsraïm (la sortie d’Egypte).

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Récits

L’attribut de rigueur accuse

Elimelekh arrive donc avec sa famille à Moav et souhaite d’abord

s’installer dans la capitale, sans doute pour les opportunités commerciales offertes. Il s’aperçut pourtant que les grandes villes surtout regorgeaient d’immoralité, de licence des mœurs et d’une absence totale de pudeur. Elimelekh décida donc de quitter la grande ville pour une ville plus modeste. Même en pays étranger, Elimelekh et les siens ne changèrent pas leurs noms, n’en eurent pas honte, et restèrent ers de

leur identité juive.

Cependant, toute la piété d’Elimelekh ne lui permit pas d’empêcher l’attribut de rigueur de venir l’accuser. Les Sages ont afrmé : «Pendant

un moment, Hachem jugeait le monde, le Tribunal d’en haut dressé devant Lui, et défendait Elimelekh en le protégeant de la rigueur céleste. Car Elimelekh était un Tsadik. Jusqu’au moment où o ù l’attribut de rigueur vint rappeler le cas d’Elimelekh. Immédiatement, le verdict s’abattit : la mort d’Elimelekh et de ses ls fut décrétée.

Pourquoi fut-il condamné ? Car il contribua à affaiblir l’espoir des Bné Israël sans les soutenir dans une période si difcile. Il aurait du se soucier des pauvres de sa ville, subvenir à leurs besoins et les encourager, au lieu de s’enfuir. Car cette fuite est la preuve d’un manque de conance en D.ieu, béni soit-Il, qui pourvoit aux besoins de chacun,

en tout lieu, mais qui met chaque homme à l’épreuve sur cette question. C’est en cela que la sévérité divine s’abattit sur Elimelekh, accusé d’avoir abandonné Eretz Israël, terre Kédocha (sainte) sur «laquelle sont tournés les yeux de D.ieu», pour une terre étrangère, pleine d’abominations, d’idolâtrie et de permissivité sexuelle. Ainsi donc, peu de temps après leur arrivée, Elimelekh mourut mais ses ls quant à eux,

Mahlon et Kilion, étaient toujours en vie car Hachem avait retenu sa colère et attendu qu’ils fassent éventuellement Téchouva et retournent en Israël. Mais la sanction fut immédiate pour Elimelekh, car il avait été cause de trop de souffrances pour le peuple d’Israël. Orpa et Ruth Après la mort d’Elimelekh, ses ls épousèrent des femmes Moabites

car tant qu’il était en vie, il s’opposait s’ opposait à de telles unions. Mais lorsqu’il lorsqu’ il mourut, Naomi se retrouva seule et ne put empêcher de tels actes. Ceci 41  

Lois et Récits de Chavouot

pour nous enseigner qu’une personne qui vit parmi les nations risque de nir par s’assimiler à elles, y compris les plus grands Tsadikim, comme Mahlon et Kilion. Nul ne peut afrmer : «Nous sommes forts de

notre Emouna, nous allons nous protéger sans nous laisser inuencer, car «Ne crois pas en toi-même jusqu’au jour de ta mort» (Pirké   Avot Avot).

Comme Mahlon et Kilion étaient des personnages importants et connus, ils choisirent des femmes de haut rang, lles de Eglon, roi

de Moav. Mahlon épousacertes, Ruth ces (dont le nom d’origine était Galit),par et Kilion Orpa. Non juives deux femmes se distinguaient leurs grandes qualités morales, et tout au long de leur période de Nissouïn (ançailles) elles ne manquèrent pas de s’imprégner de la Tradition juive, sans être pour autant converties. La mort de Mahlon et Kilion

Mahlon et Kilion vécurent dix années en pays de Moav, pensant d’abord s’y installer pour une très courte période. Mais comme bien souvent pour ceux qui quittent Erets Israël, cette «courte étape» dura beaucoup plus longtemps que prévu. Et tout au long de cette période, Hakadoch  Baroukh Hou attendait et espérait qu’ils fassent peut-être Téchouva et rentrent en Israël. Hachem Hac hem leur envoya même des signes en ce sens : d’abord, leurs chevaux moururent, puis leurs ânes et leurs chameaux. Pourtant, ni Kilion ni Mahlon n’y virent le message divin, et au terme de dix années ils moururent à leur tour. La Guémara afrme (Baba Batra, 91b) que les noms véritables de Kilion et Mahlon étaient Yoach et Saraf, comme il est rappelé dans le livre Divré  Hayamim (Les Chroniques). Pourquoi donc ces noms : Mahlon et Ki Min Haolam», ce qui signie qu’ils furent  Kalou Min lion ? Car « Nimhou vé  Kalou «anéantis et effacés de ce monde». Ils ne laissèrent d’ailleurs même pas d’enfants après eux, de telle sorte que leur souvenir s’évanouit après eux. Cependant, comme nous le verrons par la suite, Mahlon eut le mérite de voir son nom accolé à son héritage, par l’intermédiaire de Ruth. Car de Mahlon est également tiré le terme Méhila (pardon) : ses fautes lui furent pardonnées et son souvenir s ouvenir subsista nalement.

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Récits

Examen de conscience Ainsi, Naomi, Ruth et Orpa se retrouvèrent veuves et afigées, sans

nulle assistance ni soutien nancier. Le deuil de Naomi était particu lièrement lourd, marqué par la disparition de ses ls, sans qu’ils aient

laissé de descendance, raviva la perte de son époux Elimelekh : comme s’il était mort une seconde fois ... Le fait de n’avoir laissé aucune descendance après lui rendait son absence bien plus douloureuse encore. Durant son deuil, Naomi procéda à un examen de conscience, regrettant surtout d’avoir quitté Erets Israël. Elle justia ainsi, pour ellemême, la Midat Hadine, mesure de rigueur divine, décidant de rentrer

en terre sainte aussitôt la semaine de deuil expirée. Ainsi, Naomi s’empressa d’accomplir cette Mitsva. Elle se leva de bonne heure, bien avant les autres, et se prépara à partir. Elle ne souhaitait plus rester un instant de plus, de peur de voir ses voisines tenter de la convaincre de rester, même un jour ou deux de plus. Finalement, Naomi reçut des provisions pour la route et fut accompagnée, du fait de son importance. Lorsque ses brus la virent se lever pour partir, elles s’empressèrent de se lever aussi. Elles ne souhaitaient en aucun cas la laisser désoeuvrée et abandonnée à son sort. Elles tenaient aussi fortement à s’attacher à la Torah d’Hachem qu’elles avaient eu l’occasion de découvrir : la valeur des Mitsvot, leur voie agréable et la véracité de ses paroles. La famine s’achève

Naomi apprit que «D.ieu avait délivré son peuple et donné du pain» : la famine enmarchands Israël s’était achevée. Mais comment dans l’apprit-elle ? an Elle aperçut des venus d’Israël, déambulant les villes d’y vendre bijoux, parfums et mercerie diverse. Naomi comprit que si certaines personnes se permettaient de faire commerce de telles marchandises, c’était probablement le signe que la famine était terminée. Car tant que la famine était en vigueur, qui aurait pu songer à acquérir parfums ou bijoux, sans avoir de quoi qu oi manger ? C’est ainsi que Naomi Nao mi comprit. Et le Targoum Yonatan explique qu’elle l’apprit de la bouche d’un ange de D.ieu, qui se manifesta à elle dans un champ et lui annonça que 43  

Lois et Récits de Chavouot

D.ieu avait pris en pitié son peuple. Naomi dit «Par leur apaisement,  je trouverai mon mon apaisement, et et dans leur communauté je serai serai bénie». Elle était en son cœur conante et persuadée que D.ieu lui viendrait en

aide pour qu elle puisse rejoindre sa terre natale, y trouver paix et repos. Et nalement, elle n’attendit pas qu’on lui prépare des provisions

pour son périple. En route Naomi prend donc la route, accompagnée de ses deux belles-lles. Autant dire que le départ t forte impression sur la ville tout entière,

car c’est le Tsadik qui fait toute sa beauté et sa splendeur, lui qui enrichit ses habitants, sur tous les plans, et leur permettra de jouir un jour du rayonnement de sa Chehina, dans le Olam Haba (monde futur). C’est grâce à la présence du Tsadik également qu’un endroit peut croître matériellement, que ses terres peuvent être fertiles. Ainsi en était-il de Naomi : tant qu’elle résidait en ville, elle parvenait à inuer positive ment sur ses habitants, en les éloignant de l’immoralité et de la luxure. Mais une fois partie, ils revinrent à leurs comportements méprisables. Naomi et ses belles-lles s’en allèrent donc, dénuées de tout, sans

même porter de chaussures. Elles marchèrent sans relâche, tellement impatientes de rejoindre la terre d’Israël. Mais même s’il s’ il est naturellement gênant de retourner dans son pays natal après avoir tout perdu, Naomi y voyait en cela une Kapara  (une façon de racheter sa faute) pour avoir quitté son pays, et acceptait ces épreuves avec amour. Les trois femmes n’attendirent même pas que d’autres se joignent à elles, elles s’en allèrent donc seules, fortes de leur intense désir de retrouver Erets Yéhouda. A la croisée des chemins

C’est ainsi qu’elles partirent, et parvinrent à la croisée des chemins, menant au pays de Yéhouda. Là, Naomi s’adressa à ses belles-lles :

«Rebroussez chemin et rentrez chacune dans la maison de sa mère. Puisse le Seigneur vous rendre l’affection que vous avez témoignée aux défunts et à moi !». Vous avez fait montre d’un très grand dévouement, d’une élévation exceptionnelle, et fait preuve de bonté envers vos époux disparus, en vous chargeant de leurs linceuls et de leur inhumation. De même à mon égard, vous avez été exemplaires, en re44  

Récits

nonçant à leur confort matériel pour m’accompagner et partager ma peine. Bien souvent, une belle-lle respecte sa belle-mère par amour et res -

pect pour son mari, mais vous m’avez prouvé que vous vous souciez de moi, même après la mort de vos époux. Le bien que vous m’avez manifesté est du même ordre que celui qui est réalisé l’égard desCar disparus, celui les quedéfunts l’on appelle «‘Hessed   Chel  Emet » (bienà de vérité). tout comme ne peuvent rendre le bien prodigué à leur égard, de même en est-il pour moi. Alors, moi qui suis si désoeuvrée n’ai qu’une chose à vous offrir : ma bénédiction, «Qu’Hachem fasse preuve de ‘Hessed à votre égard», qu’Il vous offre une rétribution à la mesure de vos actes, car la bonté d’Hachem est absolue, contrairement à celle des hommes de chair et de sang, bien plus limitée. Seul Hachem peut donner à l’homme, d’une main large et ouverte. Maintenant mes lles, poursuivez votre chemin, mariez-vous à nou -

veau, et reconstruisez votre vie. Il serait dommage que vous gâchiez votre avenir en me suivant. Avec toi nous rejoindrons ton peuple

En entendant les paroles de Naomi, Ruth et Orpa ne purent retenir leurs larmes. Orpa pleurait surtout à l’idée de se séparer de sa bellemère, du fait des liens étroits et chaleureux qu’elle entretenait avec elle. Quant à Ruth, elle pleurait son désir de s’attacher véritablement à Naomi et à la Torah de D.ieu. Elles lui répondirent : «Avec toi nous irons vers ton peuple». Elles lui dirent : Ne crains pas de te retrouver désemparée car nous nous retournerons avec toi vers ton peuple, nous ne te laisserons jamais seule. Nous voulons, nous aussi, faire partie de ta communauté, que tu nous enseignes les voies de la Yirat Chamaïm (crainte de D.ieu) et du judaïsme. Ce C e n’est qu’avec toi que nous pourrons entrer en Israël et nous convertir. Nous n’arriverons à rien sans toi». 45  

Lois et Récits de Chavouot

Celui qui scrute les reins et les cœurs savait que Ruth s’était exprimée avec toute sa sincérité, alors qu’Orpa avait parlé du bout de la langue seulement.

Mes entrailles porteraient-elles encore des enfants ? Naomi s’adressa à ses belles-lles : «Pourquoi donc viendriez-vous avec moi ? Ai-je donc d’autres ls que vous pourriez épouser ? Atten drez-vous que je mette au monde d’autres ls ? Ne voyez-vous pas

que j’ai vieilli et ne peux plus enfanter ? Quand bien même étais-je encore jeune et pouvant espérer mettre au monde, peut-être n’aurais je eu que des lles ! Et même si j’avais eu encore des ls, serait-ce une

raison pour vous de rester délaissées aussi longtemps ? Et après une si longue période, ces ls pourraient refuser d’épouser des femmes

Moabites, même si du point de vue de la loi, vous êtes permises. Mais tout ceci ne serait peut-être pas sufsant pour eux, ils pourraient dire

que vous êtes stériles, ou que vous avez vécu avec Mahlon et Kilion pendant dix ans sans enfanter, ne voulant plus de vous pour femmes à votre âge, si proche de la vieillesse ... Et peut-être direz-vous ne pas vouloir vous marier à nouveau, par respect pour la mémoire de vos époux défunts et pour votre belle-mère. Mais sachez que vous n’agiriez pas pour mon bien en faisant cela ! Si vous faisiez une telle chose, en plus de rendre votre vie amère et triste, vous me causeriez une grande peine, en me montrant à quel point vous souffrez vous-mêmes à cause de moi ! Et rien de positif ne pourrait en découler ! Partez donc mes lles car vous avez bien trop

souffert déjà en ma compagnie, à gâcher vos vies pour moi. Je sais bien que seules mes fautes ont entraîné la mort de mes ls, et que vous n’y

êtes pour rien. Naomi les appelait «ses lles», plutôt que ses «belles-lles», ce qui si gnie qu’elle les prenait en pitié comme une mère à l’égard de ses s es lles,

ne souhaitant pas les voir délaissées plus longtemps. Non comme une belle-mère qui se soucie beaucoup moins de sa belle-lle lorsque celle-

ci se retrouve veuve et se remarie.

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Récits

La puissance des larmes

En entendant de telles paroles, venant d’un cœur chaleureux et empli d’amour, prononcées par une femme aux qualités morales si élevées,

Ruth et Orpa retiennent leurs larmes et tentent de retrouver leur maîtrise intérieure. Les Sages disent : «Par le mérite de quatre larmes versées par Orpa, elle donna le jour à quatre grands héros : Saf, Midian, Goliath et Ishbi. L’accord se défait «Orpa embrassa sa belle-mère et Ruth resta attachée à elle». C’est à ce moment que les routes des belles-lles se séparent. Orpa embrasse sa belle-mère et poursuit sa route, lui tournant le dos (Oref , nuque, est d’ailleurs la racine du nom Orpa), alors que Ruth vit ( Raata possède

la même racine que Ruth) véritablement les paroles de sa belle-mère et décida de tout son coeur de la suivre et s’attacher à la Torah de D.ieu. Elle choisit donc d’ajouter 606 (valeur numérique des lettres de Rech, Tav et Vav) Mitsvot aux 7 déjà en vigueur pour les Bné son nom Noah, pour atteindre les 613 Mitsvot de la Loi juive. C’est ce  frisson, Ratat (dérivé de Ruth) et cette crainte de D.ieu qui animèrent Ruth.

D’Orpa naquit Goliath le Racha (méchant), celui qui méprisa et déa les projets divins (comme il sera expliqué ultérieurement), alors que de Ruth naquit David Mélèkh Israël, qui triompha triompha justement de Goliath et le mit à mort, délivrant ainsi son peuple. Les Sages disent joliment à ce propos : «Viendront les enfants du baiser  (celui  (celui d’Orpa à sa bellemère) qui tomberont dans les mains des enfants de l’attachement (celui de Ruth pour sa belle-mère)». Naomi dit à Ruth : Bien que tu insistes vivement pour rester auprès de moi, peut-être est-ce parce que tu as honte de moi. Mais désormais, tu n’as aucune raison d’avoir honte. Voici que ta sœur est déjà rentrée, fais-en donc de même. Ta sœur épousera sans doute un homme important et commencera une nouvelle vie. Suis donc sa voie. Volonté de fer Ruth répondit à Naomi : tes paroles me blessent comme des èches.

Car j’ai toujours dit ce que j’avais sur le cœur, contrairement à ce que 47  

Lois et Récits de Chavouot

tu pourrais craindre. En réalité, j’ai pris cette décision ferme et sincère : ma volonté de me convertir et de rejoindre l’héritage de D.ieu, à n’importe quel prix. Je te demande de bien vouloir accepter que je te suive, an que tu me guides sur les voies de la Torah et des Mitsvot.

La gauche repousse …

Lorsque Naomi comprit que les paroles de Ruth étaient sincères, elle commença à lui enseigner la Torah et les Mitsvot ainsi que les nombreux détails des Dinim (lois). Elle lui expliqua également les sévères sanctions stipulées dans la Torah à l’égard de ceux qui violent sa loi. Naomi souhaitait ainsi faire savoir à Ruth ces choses dès le départ, an

qu’elle puisse au mieux peser le pour et le contre. Il faut préciser que Naomi agit ainsi selon les recommandations de la Halakha qui nous enjoint de tester la motivation d’une personne souhaitant se convertir au judaïsme, en le repoussant à plusieurs reprises et en l’informant un peu des sanctions encourues. Ces précautions visent à permettre aux candidats à la conversion de pouvoir revenir sur leur décision s’ils le souhaitent. Mais s’ils persistent dans leur engagement, il n’est plus question de se montrer aussi sévère. Naomi commença par les lois de Chabbath, l’un des principes de base de toute la tradition juive, sur lequel se fonde la Emounat Hachem (foi en D.ieu). Elle renvoie à la notion d’unité divine et de Sa faculté à créer le monde à partir du néant. Ainsi, Ruth s’engagea à les respecter tous les détails des lois concernant Chabbath. Naomi dit : sache ma lle, que les Bnot Israël n’ont pas pour habitude

d’aller dans les théâtres ou dans les cirques, dans les cinémas ou les clubs Contrairement coutumes en j’irai vigueur de tondivers. père. Ruth lui réponditaux : «Là où tu iras !». dans la maison Naomi ajouta : «Les Bné Israël n’ont pas pour habitude de dormir dans une maison sans  Mézouza». Ruth lui répondit : «Là où tu dormiras je dormirai !». Naomi dit : «Nous devons respecter 613 Mitsvot !». Ruth lui répondit : «J’accepte d’un cœur entier tous les Commandements, ton peuple sera mon peuple !». 48  

Récits

Naomi ajouta : «Il nous est interdit de servir des idoles comme tu en as eu l’habitude». Ruth répondit : «Ton D.ieu sera mon D.ieu !». Finalement, Naomi déclara : «Sache qu’il existe dans la Torah, qua-

tre condamnations à mort par le Tribunal, toutes très sévères, pesant sur ceux qui enfreignent la Torah, notamment le ‘Hiloul  Chabbath  (profanation du Chabbath). Ruth répondit : «Comme tu mourras je mourrai !». Ruth exprima même son désir d’être enterrée en Erets Israël :»Là-bas, je veux être enterrée». Car il est dit que tous ceux qui sont enterrés en Israël sont considérés comme s’ils étaient enterrés au pied du  Mizbéah  (l’Autel). La droite rapproche … Naomi s’aperçut nalement que plus elle multipliait les paroles à

l’égard de Ruth, plus celle-ci montrait sa ferme résolution et son engagement dans la Torah, sans trahir le moindre signe de regret. Elle se dit : «Maintenant quedeRuth prend sur elle bien cetteplus conversion, d’unJecœur entier, elle a besoin forces spirituelles profondes. dois donc m’efforcer de l’aider à se renforcer et l’encourager en ce sens. C’est ainsi que Naomi changea progressivement d’attitude à l’égard de sa belle-lle, privilégiant désormais «la droite qui rapproche», après

«la gauche qui repousse» ... Lui indiquant notamment la récompense promise aux Tsadikim dans le Monde futur. A partir de ce moment, le texte de la Méguila place les deux femmes sur un pied d’égalité, en précisant : «Elles partirent toutes les deux», montrant là à quel point sont chers et appréciés les convertis au regard de par D.ieu. Sur la route de Bethlehem

La jeune Ruth et la vieille Naomi poursuivent leur périple. Pourtant, c’est Ruth qui s’efforce de suivre la cadence des pas de sa belle mère, car son endurance commença à faiblir lorsqu’elle prit sur elle le joug de la Torah et des Mitsvot. Elles étaient encore en chemin lorsque surs urvint le premier Yom Tov (jour de fête) de Pessah. Pourtant, même en ce jour, les deux femmes n’interrompirent pas leur marche, du fait du danger, tant spirituel que matériel, lié à leur voyage. La menace était 49

 

Lois et Récits de Chavouot

matérielle car elles manquaient de pain et d’eau et devaient donc se hâter de rejoindre Eretz Yéhouda an de se nourrir. La menace était

également spirituelle, car demeurait le risque de voir surgir des délégués de la royauté, dépêchés pour convaincre Ruth de retourner vers

sa terre natale. C est ainsi que les deux femmes poursuivirent résolument et inlassablement leur route, protégées par D.ieu, sans que nul indésirable ne vienne à leur rencontre. Toute une ville dans l’effervescence Le 16 Nissan, au lendemain du premier jour de Yom Tov de Pessah, Ruth et Naomi arrivèrent à Bethlehem. « Mitsva Goreret Mitsva», «une Mitsva en entraîne une autre», et par le mérite de leur empressement d’accomplir la Mitsva de résider en Eretz Israël, sans la retarder un seul s eul instant, elles obtinrent le privilège d’être associées à une autre Mitsva, celle des moissons du Omer , qui tombait exactement en ce jour. Cette action était accomplie avec beaucoup d’affairement, et toutes les villes voisines se joignirent aux résidents de Bethlehem pour accomplir cette c ette Mitsva.

En ce même jour mourut la femme de Boaz, neveu d’Elimelekh, et l’un des grands personnages de sa génération. Tous participèrent donc à la Mitsva de ‘Hessed  Chel  Emet, celle de rendre hommage à l’épouse disparue de Boaz. Ainsi, toute la ville était en pleine effervescence lorsque Ruth et Naomi arrivèrent. Mais comme Naomi était une femme à la renommée établie, toutes les femmes de la ville se retrouvèrent pour l’accueillir comme il se doit. N’est-ce pas Naomi ?

«Elles s’écrièrent : «N’est-ce pas Naomi ?». Les femmes, dont l’habitude est de regarder leurs amies, observèrent Naomi avec étonnement, n’en croyant pas leurs yeux. «Est-ce donc la Naomi que nous avons connu par le passé ?». Elle avait auparavant l’habitude de porter des chaussures dorées. Aujourd’hui, elle se retrouve pieds nus. Avant, elle portait des vêtements brodés de soie, elle ne porte à présent que haillons froissés. Par le passé, son visage était rouge grâce à son alimentation et sa boisson, maintenant ses traits devenaient pâles à cause de la faim. 50

 

Récits

Naomi leur répondit : «En règle générale, si un homme béni d’enfants et de richesse perd ses biens, il peut se consoler avec ses enfants. Et s’il perd ses enfants, mais reste en bonne santé, il garde au moins la force d’endurer sa peine. Mais si sa santé vient à vaciller, il devient alors

comparable à un ustensile brisé. Ne m appelez donc plus Naomi (lié au terme Néïmout : agréable) mais Mara (amère). Equité de la justice

Pourtant, les paroles de ces femmes semblaient exprimer un certain esprit de mécontentement et de plainte à l’égard de D.ieu, ‘Has Vé Chalom : comment se pouvait-il qu’une femme de cette stature, une Tsadika si pure, à la moralité et aux actes si exemplaires, souffre autant ? N’existait-il donc pas de justice divine, à D.ieu ne plaise ? Naomi leur dit : «Je suis partie pleine et suis revenue vide, réponds-moi mon D.ieu. Pourquoi m’appelles-tu Naomi, Hachem m’a répondu, et Chadaï m’a fait souffrir». A quoi peut-on comparer cette idée ? A un homme qui possède une vache récalcitrante et rebelle, qui refuse de travailler dans les champs. Son propriétaire se trouve alors contraint de la battre pour qu’elle s’exécute, car sans ces coups, elle n’aurait pas travaillé. Après un certain temps, cet homme en a assez de sa vache rebelle et décide de la vendre. Il la conduit au marché et annonce : cette vache est très assidue, elle laboure avec empressement et accomplit sa tache avec dévouement. Les gens s’approchèrent, l’observant et la scrutant, et virent qu’elle était toute entière blessée et battue. Ils demandèrent à son propriétaire : «Si elle est aussi travailleuse que tu l’afrmes, pourquoi

donc tous ces coups ?». C’est ainsi que Naomi s’adressa aux femmes de sa ville : «Si vous me voyez blessée et éprouvée, c’est le signe que mes actes ne sont pas parfaits et agréés, comme vous pouvez le penser. Le fait même que D.ieu m’ait éprouvé et rendue amère prouve que mon âme est entachée. C’est pour cela que le nom Naomi ne me sied plus. Mieux vaut m’appeler désormais Mara, puisque j’ai rendue amère la parole divine. Naomi précise alors :»Hachem m’a répondu», ce qui exprime la mesure divine de miséricorde et de bonté, qui répond à Naomi. Toute Sa préoccupation était tournée vers moi, pour mon bien et pour mon in51  

Lois et Récits de Chavouot

térêt. Tous les bienfaits et les épreuves qui entourent une personne ne sont que le fruit de son imagination. Un homme peut penser que D.ieu lui fait du mal, ‘Has Vé Chalom, mais dans le futur, il nous apparaîtra que de ce «mal», ont euri de grands bienfaits, toujours dans notre intérêt. Comme le rappelle le verset : «An de te réprimander et de

t’éprouver, pour nalement te faire du bien».

Chapitre 2 1. Or, Naomi se connaissait connaissait un parent parent de son mari, mari, un homme considérable par sa richesse, de la famille d’Elimelekh, et qui se nommait Boaz. 2. Ruth la Moabite dit un jour à Naomi : «Je voudrais aller glaner dans les champs des épis, à la suite de celui qui me ferait un bon accueil». Naomi lui répondit : «Va ma lle». 3. Elle alla donc et vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs. Le hasard l’avait conduite dans une pièce de terre appartenant à Boaz, de la famille d’Elimelekh. 4. Voilà que Boaz arrivait justement de Bethlehem, il dit aux moissonneurs : «Que le Seigneur soit avec vous !». Et eux de répliquer : «Le Seigneur te bénisse !». 5. Boaz demanda à son serviteur qui dirigeait les moissonneurs : «A qui cette jeune lle ?». 6. Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit : «C’est une jeune lle Moabite, celle qui est venue ici avec Naomi, des  plaines de Moav. 7. Elle nous a dit : «Je voudrais glaner et recueillir des épis près des tas de gerbes, à la suite des moissonneurs. Ainsi, elle est venue, et elle se trouve ici depuis le mama tin jusqu’à présent, tant son séjour à la maison a été de courte durée». 8. Boaz dit alors à Ruth : «Entends-tu, ma lle, ne va  pas glaner dans un autre champ, et ne t’éloigne pas d’ici. At tache toi de la sorte aux pas de mes jeunes servantes. 9. Aie les yeux xés sur le champ qu’elles moissonneront, et marche à leur suite. J’ai bien recommandé aux jeunes gens de ne pas te molester. Si tu as soif, va où sont les vases et bois de ce que les  jeunes gens auront puisé». 10. Ruth se jeta la face contre terre, se prosterna et lui dit : «Comment ai-je pu trouver grâce à tes yeux, pour que tu t’intéresses à moi, qui suis une étrangère ?». 11. Boaz lui répliqua en disant : «On m’a dèlement rapporté

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tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari. Que tu as quitté ton père, ta mère et ton pays natal pour te rendre auprès d’un peuple que tu ne connaissais ni d’hier ni d’avant-hier. 12. Que l’Eternel te donne le prix de ton œuvre de dévouement ! Puisses-tu recevoir une récompense complète du

Seigneur, D.ieu d’Israël, sous les ailes duquel tu es venue t’abrit’abriter». 13. Elle dit : «Puissé-je toujours trouver grâce à tes yeux, Seigneur, car tu m’as consolée, et tes paroles sont allées au cœur de servante, je nedu sois pas Boaz mêmelui autant qu’une de testa servantes !».bien 14. Aque l’heure repas, dit : «Approche et mange de nos aliments, tu peux aussi tremper ton pain dans le vinaigre». Elle s’assit à côté des moissonneurs, il lui offrit du  grain grillé, elle en mangea à satiété et en eut encore de reste. 15. Puis elle se releva pour glaner, et Boaz t cette recommandation à ses gens : «Laissez la glaner même entre les gerbes, et ne l’humiliez pas. 16. Ayez même soin de laisser tomber, de vos javelles, des épis que vous abandonnerez, pour qu’elle les ramasse, gardez-vous de lui parler avec dureté». 17. Elle glana de la sorteavait dans ramassé, le champ il jusqu’au et, lorsqu’elle eut battu ce qu’elle y avaitsoir, environ un épha d’orge. 18.  Elle l’emporta, rentra en ville, et sa belle-mère vit ce qu’elle avait ramassé. Ruth montra aussi et lui donna ce qu’elle avait mis en réserve après avoir mangé à sa faim. 19. Sa belle-mère lui demanda : «Où donc as-tu glané aujourd’hui ? Béni soit celui qui t’a témoigné de la bienveillance !». Ruth t connaître à sa belle-mère chez qui elle avait fait sa besogne. «L’homme, dit-elle, chez qui j’ai travaillé aujourd’hui se nomme Boaz».  20. Alors Naomi dit à sa bru : «Béni soit-il par l’Eternel, puisqu’il n’alui cessé d’être bon pour les vivants et pourdeles morts !».  Naomi dit encore : «Cet homme nous touche près : il est de nos parents». 21. Ruth la Moabite dit : «Il m’a même adressé ces mots : «Attache-toi aux pas de mes gens, jusqu’à ce qu’ils aient achevé toute ma moisson». 22. Et Naomi dit à Ruth, sa bru : «Il vaut bien mieux ma lle, que tu ailles avec ses servantes. Ainsi, tu ne seras pas exposée à être mal accueillie dans un autre champ». 23. Ruth resta donc avec les servantes de Boaz  pour glaner jusqu’à l’achèvement de la moisson de l’orge et du  froment. Et elle continuait à habiter habiter avec sa belle-mère. belle-mère.

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Lois et Récits de Chavouot

Boaz, Juge d’Israël

L’un des grands Sages de la génération était un proche parent de la famille d’Elimelekh, du nom de Boaz. Il dirigeait et jugeait Israël, tant du point de vue spirituel que politique. Son nom originel était Ivtsan,

pouvant être décomposé en  Av Tsone, soit  père du troupeau saint, c està-dire du peuple d’Israël. Pourtant, il fut surnommé «Boaz», soit Bo Oz  (en lui du courage), du fait de sa grande élévation. Boaz sa caractérisait par sa bravoure et sa force, se distinguant par sa profonde maîtrise de lui-même, illustrant le verset des Pirké Avot : «Qui est fort ( Guibor ) ? Celui qui maîtrise son penchant». C’est en ce sens que le texte le présente comme un Guibor  Haïl. Cette même idée est sous-entendue dans son nom Boaz, composé des mêmes lettres que  Azav, abandonné , soulignant le fait qu’il ait «abandonné son mauvais penchant», de même que Izouzo, son courage, était particulièrement probant. Les Sages disent : Elimelekh, Salmone (le père de Boaz), Tov (nom d’un homme qui sera évoqué plus tard) et le père de Naomi étaient tous frères, enfants de Nahshon Ben Aminadav, de la Tribu de Yéhouda. Par conséquent, Boaz est le ls du frère d’Elimelekh, soit le cousin de

Naomi.

Dons aux pauvres

Naomi la Tsadéket aurait très bien pu demander à Boaz un soutien  nancier qu’il lui aurait accordé certainement avec générosité. Pourtant, elle ne souhaitait obtenir le moindre avantage des hommes de chair et de sang. Elle chercha donc d’autres moyens de subvenir à ses besoins. Par quel moyen ? La période à laquelle étaient arrivées Ruth et Naomi coïncidait avec le début des moissons, durant lequel on fauche les récoltes des champs. D.ieu, qui prend toutes ses créatures en pitié, a ordonné dans Sa Torah trois Mitsvot dévolues aux moissonneurs, dites des  Matanot La  Anïim, Anïim,  «dons aux pauvres» : Léket (glane), Chiheha (oubli) et Péa (coin) : Léket :

Si, au cours de la moisson, tombe un épi ou deux, le moissonneur ne doit pas les ramasser mais doit les laisser dans le champ, pour les pau54  

Récits

vres qui viendront les prendre pour eux-mêmes, comme il est dit : «Et l’épi de ta moisson tu ne glaneras pas» ( Vayikra, 19,9) Chiheha :

Si le moissonneur a oublié un Omer  (faisceau   (faisceau d’épis), il ne doit pas le

ramasser mais doit le laisser pour les pauvres également, comme il est stipulé : «Lorsque tu moissonneras moiss onneras ta récolte dans ton champ, et que tu oublieras un Omer dans le champ, tu ne retourneras pas le ramasser. Il sera pour l’étranger et la veuve, an que l’Eternel ton D.ieu te bénisse

dans toute l’œuvre de tes mains (Devarim, 24,19). Péa :

Il incombe au moissonneur de prévoir un coin de son champ spécialement réservé aux pauvres, an qu’ils puissent venir en prendre la

récolte, ainsi qu’il est écrit : «Et lorsque vous moissonnerez les récoltes de vos terres, tu n’engrangeras pas le coin de ton champ» (Vayikra, 19,9). Ruth et Naomi décidèrent alors de trouver leur subsistance par le biais de ces Matanot La Evionim (dons aux pauvres), auxquels la Torah nous enjoint, et destinés à venir en aide aux plus indigents. Pureté des Midoth

Ruth, qui était une femme aux  Midoth (qualités profondes) exceptionnelles, ne désirait pas être un fardeau pour sa belle-mère. Elle voulut se rendre elle-même aux champs pour glaner les épis. Mais comme elle respectait sa belle-mère, elle ne voulait rien entreprendre sans son autorisation. s’adressa ainsi Naomi : «Il ne convient pas que tu ailles dans lesElle champs glaner, toiàqui es une femme respectable et importante. Il n’est pas de ton rang ni de ta dignité d’agir ainsi. Pour ma part, je suis Moabite, et personne ne me connaît ici, je n’ai donc aucune honte à aller glaner. An d’apaiser sa belle-mère, Ruth ajouta : «Sache que les épis que je

glanerai ont plus de valeur que toutes les pierres précieuses que je possédais dans la maison de mon père, roi de Moav. Ceci pour po ur t’exprimer à quel point mon mérite est grand d’avoir rejoint l’héritage d’Hachem et Sa Torah, Torah de vérité».

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Lois et Récits de Chavouot

Ruth dit : «J’irai vers celui aux yeux de qui je trouverai grâce».   Je chercherai le propriétaire d’un champ chez qui je trouverai de la grâce dans les yeux, c’est-à-dire faisant preuve d’un œil bienveillant envers les indigents qui ramassent des épis. C’est ainsi qu’il possède de la grâce liée  à la Kédoucha des yeux, et qu’il ne regarde pas les femmes,

son esprit entièrement tourné vers la Torah.  Je veillerai aussi à cela : tout ce que je glanerai le sera en conformité avec la Halakha. C’est en ce sens qu’elle glana «dans les épis» : «Bé  Chibolim», c’est-à-dire «2 (valeur de la lettre Bet) épis», et pas davantage, selon ce que tu m’as enseigné : à partir de trois épis, il ne s’agit plus de Léket. Naomi répondit : «Va ma lle, tu m’es aussi chère qu’une lle aux

yeux de sa mère, et je ne veux pas amoindrir ta valeur. Mais comme le besoin se fait pressant, tu peux y aller ma lle».

Ruth dans le champ de Boaz

Ruth s’en alla chercher un champ de moissonneurs convenable. En route, elle plaça des signes qui permettraient de retrouver son chemin, an d’éviter d’avoir à le demander aux passants, et d’en venir à multiplier ainsi les discussions. «Il veille aux pas de ses dèles», est-il écrit.

C’est donc vers le champ de Boaz, juge d’Israël, qu’Hachem la conduisit, car tous y étaient des Tsadikim. C’est donc vers ce champ, et pas un autre. An que personne n’en vienne à fauter, du fait de la grande

beauté, intérieure et extérieure, de Ruth. En arrivant dans le champ, Ruth se comporta avec intelligence : elle se dirigea d’abord au bout du champ, sans rien y glaner, an de ne pas

se retrouver chargée du fardeau des épis. Ce n’est qu’au retour qu’elle glana. Elle s’efforça d’aller «après les moissonneurs», plutôt qu’avant

eux, an de ne pas les attirer. C’est pour cela qu’elle choisit, d’entre les trois Matanot  Aniim Aniim, celle du Léket, car elle craignait de prendre de Chiheha, craignant de ne pas être certaine de savoir si le propriétaire avait vraiment oublié le Omer, ou s’il l’avait mis de côté pour le prendre ultérieurement. De même s’empêcha t-elle de toucher à Péa, de peur que de nombreux nécessiteux s’y soient réunis, an de ne pas se mêler à eux par Tsniout (pudeur). Ruth décida donc de glaner seule-

ment les épis éparpillés ça et là. 56  

Récits

Le nom de D.ieu constamment dans leurs bouches

Ruth se consacra ainsi aux récoltes des champs de Boaz pendant six  jours, sans que son propriétaire propriétaire ne se soit encore présenté. Boaz était était en en effet endeuillé, dans les Shiva ( semaine semaine ) de la perte de son épouse.

«Et voici», par un effet de la Providence divine, que Boaz arrive dans son champ, lui qui n’est pas accoutumé à cela. C’était au septième jour des Shiva, jour où Boaz achevait sa semaine de deuil. Il arriva dans son champ, après avoir résidé à Bethlehem, siège du Sanhédrin, du Tribunal de Chmouel Hanavi. Au Beth Midrach, les Sages et Boaz décrétèrent la règle dite de «Lishol  Béshem», celle de saluer par le Nom de D.ieu, c’est-à-dire : lorsqu’un homme salue quelqu’un, il devrait mentionner le nom de D.ieu an d’habituer les gens à parler de D.ieu. Tout ceci étant destiné à renforcer la Emouna dans la Hasga’ha  Pratit de D.ieu sur ses créatures, comme il est écrit (Jérémie, 32 :19) :

«Tes yeux veillent sur chacun des chemins de l’homme». Lorsque Boaz vint dans son champ, il accomplit lui-même, le premier, ce décret en s’adressant auxlui moissonneurs  Imahem », «Que avec vous ! Ceux-ci répondirent: :««Hachem Yévareheha   Hachem !» : D.ieu «Quesoit D.ieu te bénisse». Boaz était particulièrement humble et pudique, même si sa récolte était abondante et ses employés affairés à leur tâche, il n’en concevait aucun orgueil, sachant que toute cette richesse n’était qu’un cadeau divin dont il pouvait bénécier. Ainsi, lui-même s’empressait-il de sa luer ses employés sans attendre qu’ils ne le précèdent, et même s’ils travaillaient pour lui. Par ces paroles : «Hachem Imahem», Boaz leur rappelait ainsi : «Ne perdez surtout pas de vue que toute l’abondance que vous voyez, tous ces bienfaits ne valent rien en soi, si on oublie que c’est pour servir D.ieu que nous récoltons les moissons, et pour mieux nous consacrer à la Torah tout le reste de l’année». Alors, au moment où vous moissonnez, souvenez-vous qu’Hachem nous a ordonné les Mitsvot de Léket, Chiheha  et Péa, et qu’il ne faut surtout pas léser les indigents mais au contraire leur donner d’un œil bienveillant et avec un visage agréable. C’est comme cela qu’Hachem 57  

Lois et Récits de Chavouot sera avec vous (Hachem  Imahem), la Chékhina  résidera parmi vous et

vous provoquerez un grand plaisir chez D.ieu. Les moissonneurs répliquèrent : «Que D.ieu te bénisse» (Yévareheha Hachem), nous sommes prévenus et décidés à respecter ces lois, et c’est par ce mérite que D.ieu te comblera de bénédictions, comme l’afrment les Sages : «Qu’est-ce qu’une Beraha (bénédiction) ? Une femme convenable». Ils lui répondi-

rent donc le plus succinctement possible, an d’obéir à l’injonction des ‘Hakhamim : «Celui qui est occupé à son travail chez un employeur ne

devra pas s’attarder à parler, même pour saluer» Paroles de ‘Hokhma et de Tsniout  Lorsque Boaz aperçoit Ruth, il demande à l’un de ses jeunes employés : «A qui est cette jeune femme ?». Nous sommes en droit de nous demander pourquoi il s’intéresse à une femme étrangère. Est-ce donc l’habitude de Boaz de poser ce genre de questions au sujet de jeunes femmes ? En réalité, Boaz perçut en Ruth ‘Hokhma (sagesse) et Tsniout (pudeur). ‘Hokhma : Car en ne glanant que deux épis, elle faisait la preuve de sa connaissance de la Halakha. Tsniout : Toutes les femmes se baissaient pour glaner les épis alors que Ruth récoltait les plus élevés d’entre eux, en position debout, et les plus bas en position assise, sans avoir à se baisser pour cela, tout cela par pudeur. Ainsi, toutes les femmes se comportaient avec une certaine légèreté vis-à-vis des moissonneurs et récoltaient également ce qui appartenait au propriétaire, alors que Ruth ne glanait que la partie Hefker (sans propriétaire) du champ.

En outre, le Zohar  rappelle   rappelle que Boaz reconnut en cela son humilité et sa bienveillance, tout ce qu’elle récoltait était touché par la Brakha, et le  Roua’h HaKodech (don de prophétie) reposa sur elle. La grandeur de Ruth

Le jeune moissonneur comprit que Boaz souhaitait s ouhaitait certainement prendre Ruth pour épouse et lui répondit : «C’est une jeune femme Moabite venue des plaines de Moav avec Naomi», soulignant par là même la grandeur de Ruth. 58  

Récits

En tout premier lieu, c’est une «jeune femme», âgée de quarante ans, et apte à enfanter («jeune» surtout par rapport à Boaz qui avait 80 ans). Et comme tous les ls de Boaz avaient quitté ce monde, il convenait

qu’il épouse une jeune femme qui puisse lui donner d’autres enfants, an qu’il perpétue son nom sur terre.

Cependant, cette jeune femme est Moabite et la Halakha avait déjà été renouvelée, selon laquelle : «Un Amoni et non une Amonite, un Moavi et non une Moavite», spéciant justement l’interdiction faite aux hommes Moavites seulement de rejoindre la communauté juive, alors que les femmes obtinrent le droit de se convertir c onvertir au judaïsme. Compte tenu de cela, Ruth est «venue des plaines de Moav avec Naomi», sousentendant le fait qu’elle ait quitté son confort de Moav pour accompagner l’indigente et délaissée Naomi. Ces termes soulignent le bon cœur et les grandes Midoth qui émanent de sa personne. On peut vraiment parler de conversion faite Léchem Chamaïm (par amour sincère de D.ieu) et sans nul intérêt matériel. Ruth, qui tenait vraiment à glaner «après les moissonneurs», se comTsniout, et depuis plusieurs jours déjà, nul n’avait entrevu, portait avec ne serait-ce qu’un de ses petits doigts.

Ne va pas glaner dans un autre champ !

Lorsque il entend ces paroles, Boaz se dirige vers Ruth et lui dit : «Entends-tu ma lle, ne va pas glaner dans un autre champ !». Viens seulement dans ce champ, car je sais que mes jeunes employés sont Kchérim (dignes de conance), et je les surveille constamment.

Par conséquent, j’ai donné l’ordre à mes employés de ne pas t’importuner. Si tu souhaites te désaltérer, utilise les vases qu’ils auront rempli

sans avoir à leur en demander l’autorisation, an de ne pas avoir à

entrer dans des discussions avec eux. Le Midrach ajoute qu’il s’agissait d’eaux particulières, que le fait de puiser conduisait au Roua’h  HaKodech, car elles étaient extrêmement pures et utilisées pour Pessah. Ainsi, Boaz vit que Ruth possédait ce Roua’h HaKodech, car de son seul regard, sa récolte s’en trouvait bénie. Boaz signia ainsi son désir de la voir évoluer et monter de niveau

spirituel en niveau spirituel. 59  

Lois et Récits de Chavouot Lorsque Ruth entendit ces paroles de ‘Hessed de la part de Boaz, elle lui

témoigna sa gratitude et demanda : «Comment ai-je pu trouver grâce à tes yeux, pour que tu t’intéresses à moi, qui suis une étrangère ?».  Je viens du pays de Moav, et la Torah dit au sujet de Moav et Amon : «Tu ne chercheras ni leur paix ni leur bien, tout au long de tes jours, à  jamais» (Devarim, 23 :7). S’il en est ainsi, comment ai-je pu mériter de

telles paroles de bénédiction et d’encouragement ? Au même moment, Boaz oublia la Halakha autorisant les femmes Moabites à rejoindre la communauté juive. Aussitôt, une Bat Kol (voix divine) se t entendre des cieux et dit : «Ni Amoni ni Moavi dans la

communauté de D.ieu : Amoni, mais non Amonite, Moavi mais non Moavite !». Paroles de consolation et de réconfort

Boaz lui répondit : «On m’a dèlement rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari. Que tu as quitté ton père, ta mère et ton pays natal pour te rendre auprès d’un peuple que ne connaissais ni d’avant-hier».  J’ai leouï dire deux bellestuchoses à ton sujet.niLad’hier première : on m’a rapporté bien dont tu as gratié ta belle-mère, ce qui signie que tu ne fais pas preuve de la

malveillance typique des Moabites. La seconde : on m’a rapporté que tu t’es convertie en un temps où tu aurais pu rester vivre confortablement dans ton pays. C’est la preuve que tu es une bonne âme, agréable aux hommes et agréable au Ciel. Il est rapporté dans le Targoum : on m’a rapporté, par l’intermédiaire d’une Bat Kol : lorsqu’il a été décrété que Moav n’entrerait pas dans la communauté d’Hachem, cela ne concernait que les hommes et non les femmes. Il m’a été dit aussi, par Névoua (prophétie) que sortiraient de ton sein des rois et des prophètes, grâce au mérite du bien que tu as fait à ta belle-mère. Comme de l’avoir assisté et nourri après la mort de ton mari, et d’avoir quitté père, mère et terre natale pour te convertir. co nvertir. Sache que l’épreuve que tu as endurée est plus grande que celle d’Avraham Avinou. Avraham a reçu l’ordre de D.ieu : «Va pour toi, quitte ton pays, ta ville natale et la maison de ton père», alors que toi, to i, tu es partie de ta propre initiative et par ta seule volonté. Sans compter c ompter les tentati60  

Récits

ves de Naomi pour t’en dissuader. Et malgré tout, tu t’es obstinée pour partir avec elle. Ton mérite est si grand, qu’aucun qu’auc un homme ne peut te récompenser pour cela, ainsi : «D.ieu te rétribuera pour tes actions et ta récompense sera entière, de la part d’Hachem, D.ieu d’Israël».

Tu as accompli le commandement de Gmilout  ‘Hassadim  (la bienfaisance), qui est l’une des Mitsvot dont «l’homme tire un prot dans ce

monde dans le dans monde c’estsans pourquoi «D.ieutetepriver rétribuera pour tesetactions», ce futur», monde-ci, pour autant de ta récompense dans le monde à venir. C’est ainsi que ta «rétribution sera entière, de la part d’Hachem», tu pourras jouir du reet de Sa Chehina, comme l’ont afrmé les Sages : «Les Tsadikim se tiennent assis, leur couronne sur la tête et jouissent du reet de la Chehina».

Par les termes : «Ta récompense sera entière», Boaz faisait allusion au mérite de voir ses jours se prolonger, an de voir le roi Chlomo, l’un de ses descendants (car Chlomo est de la même racine que Chléma, en, 2 Les :19) Sages : «Il tprécisent un trône: tière). est dit de Chlomo pour laIlmère duau roisujet an qu’elle siège( Mélahim1 à sa droite». «Il t un trône pour la mère de la royauté, qui est Ruth».

Ruth dit à Boaz : «Tes paroles me réconfortent et réchauffent mon cœur. J’étais jusqu’à présent dans l’expectative, étais-je apte à entrer dans la communauté de D.ieu. Je craignais même de ne pas être égale à l’une de tes servantes canaanites qui, lorsqu’elles sortent libres, peuvent à loisir se marier à un Juif. N’aurais-je, moi aussi, ce droit ? C’est pourquoi tu m’as rassuré, car tu n’as pas seulement annoncé que  j’étais admise à entrer entrer dans la communauté juive, mais mais tu as ajouté que  j’aurai une part au monde futur, au même titre que les Imaot : Sarah, Rivka, Rahel et Léa. Les humbles mangeront et seront rassasiés

Lorsque l’heure du repas survint, Boaz l’invita à rassasier sa faim et lui dit : «Approche et mange de nos aliments, tu peux aussi tremper ton pain dans le vinaigre». Il lui conseilla de tremper son pain dans du vinaigre, usage recommandé en période de grande chaleur. 61  

Lois et Récits de Chavouot Pourtant, du fait de sa Tsniout très marquée, Ruth n’osait s’approcher. Elle s’assit nalement «à côté des moissonneurs». Lorsque Boaz s’en

aperçut, il tendit un morceau de pain grillé à Ruth, comme on le fait pour ses hôtes les plus intimidés. «Elle en mangea à satiété» : Ruth coupa un petit morceau de ce pain, entre ses doigts. Nos Sages disent : «Soit la Beraha reposait sur les doigts de Boaz, soit dans les intestins

de cette Tsadéket car il est écrit : «Elle en mangea à satiété et en eut encore de reste».  Tsédaka avec dignité Dès qu’elle eut ni de manger, Ruth se leva avec empressement pour

poursuivre sa tache : glaner les épis du champ. Lorsqu’elle s’éloigna, Boaz s’adressa à ses jeunes employés : « Laissez la glaner même entre les gerbes, et ne l’humiliez pas. Ayez même soin de laisser tomber, de vos javelles, des épis que vous abandonnerez, pour qu’elle les ramasse». Vous ferez mine d’oublier des épis an qu’elle puisse les ramasser. Boaz entendait de cette manière, avec sagesse, lui donner en toute discrétion et avec respect pour Ruth, car celle-ci était pauvre mais d’une famille aisée, accoutumée vie confortable. C’est pour issue cela qu’elle éprouvait autant de gène àà une recevoir gratuitement du pain. Un œil bienveillant est béni

Même si elle percevait la grande générosité de Boaz, Ruth la Tsadéket peinait pourtant à proter des bienfaits particuliers qui lui étaient

consentis. «Elle glana dans le champ, jusqu’au soir». En récoltant comme les autres indigents, elle effectua un long travail qui se prolongea jusqu’au soir. «Elle battit ce qu’elle avait amassé» : au terme de ce dur labeur, Ruth entreprit de battre les épis, an de séparer les

graines de la paille et de la bale, et de rapporter ainsi à la maison une récolte pure de tout déchet, que Naomi n’aurait pas à retravailler ensuite. Il s’agissait également pour Ruth de s’éviter d’avoir à porter un plus lourd fardeau, à plusieurs reprises. «Il y eut environ un Epha d’orge» : la Beraha reposa sur l’oeuvre de ses mains et en une journée de travail, elle parvint à récolter un Epha, soit une quantité considérable, pouvant sufre pour dix jours.

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Récits

Lorsque Ruth rentra à la maison avec sa récolte, Naomi fut abasourdie de voir une telle quantité de blé. Peut-être Ruth n’avait-elle pas respecté les lois des récoltes, pensa Naomi. C’est pourquoi, Ruth sortit aussitôt la nourriture supplémentaire qui restait de son repas, an de montrer à Naomi que la Brakha d’Hachem avait touché jusqu’à sa nourriture,

expliquant ainsi le pourquoi d’une telle abondance des récoltes.

Pourtant, Ruth tint à apporter à Naomi la nourriture qu’elle avait conservée car elle était certainement affamée et désireuse de manger au plus vite. Aussi ne pouvait-elle attendre de lui préparer le blé qu’elle avait rapporté. Naomi déclara alors à Ruth : «Béni soit celui qui t’a témoigné de la bienveillance !». Tu es si zélée et assidue, et la Beraha repose sur tout ce que tu entreprends. Celui qui te connaîtra et t’épousera sera gratié d’une Eshet  Haïl  (épouse vertueuse), qui ne mangera pas le pain de la paresse ! (Léhem Atslout Lo Tokhal, tiré du chant de Chabbath Eshet  Haïl).

A cette question de Naomi provenait cette récolte Ruth répondit : «L’homme chez: «d’où qui j’ai travaillédonc aujourd’hui se ?», nomme Boaz». Par ces termes, nous apprenons qu’au-delà même de ce que le propriétaire peut apporter à l’indigent, l’indigent peut permettre au propriétaire d’acquérir le mérite de l’acte de Tsédaka. C’est ce que réalisa Ruth à l’égard de Boaz et de son extrême générosité, qui le poussa à offrir du pain à une indigente affamée, niveau le plus élevé qui soit en matière de Tsédaka, comme il est dit «Partage ton pain avec celui qui a faim». Lorsque Naomi apprend que D.ieu a conduit Ruth vers le champ de son futur mari, elle remercia Hachem et encouragea sa belle-lle à ne

fréquenter que les jeunes servantes de Boaz, dont la pudeur et la crainte du Ciel étaient avérées. Elle annonce même à Ruth que Boaz est un de leurs proches parents, et qu’à ce titre, il est une Mitsva de procéder au Iboum (lévirat) et de l’épouser, an de perpétuer le nom de Mahlon, son époux disparu sans laisser d’enfants. Tout au long de cette période des moissons, Ruth continue à se rendre au champ de Boaz pour y glaner «jusqu’à l’achèvement de la moisson de l’orge et du froment», c’est-à-dire au bout de trois mois. Au terme 63  

Lois et Récits de Chavouot de cette période, Ruth était donc apte à se remarier, comme l’afrme la Guémara ( Masséhet  Masséhet Yébamot 35a) : «Une fois convertie, une femme doit

attendre trois mois avant de pouvoir se marier».

Chapitre 3

1. Cependant Naomi, sa belle-mère, belle-mère, lui dit dit : «Ma lle, lle, je désire te  procurer foyertu qui fasse ton bonheur. 2. Or Boaz, avec? les servantesun duquel t’es trouvée, n’est-il pas notre parent Eh bien, cette nuit même il doit vanner les orges dans son aire. 3. Tu auras soin de te laver, de te parfumer et de revêtir tes plus beaux habits, puis tu descendras à l’aire, mais tu ne te feras  pas remarquer de cet homme, avant qu’il ait ni de manger et de boire. 4. Puis, quand il se sera couché, tu observeras l’endroit où il se repose, tu iras découvrir le bas de sa couche et t’y étendras. Lui-même, il t’indiquera alors ce que tu devras  faire». 5. Elle Elle lui répondit : «Tout ce que tu me recommandes, recommandes, je je l’exécuterai». 6. Elle descendit l’aire et t ce que lui avait recommandé. 7. Boazà mangea et but et sa futbelle-mère d’humeur  joyeuse, puis il alla se coucher au pied du monceau de blé. Et  Ruth se glissa furtivement, découvrit découvrit le bas de sa couche et s’y étendit. 8. Il arriva qu’au milieu de la nuit cet homme eut un mouvement de frayeur et se réveilla en sursaut, et voilà qu’une  femme était couchée à ses pieds. 9. «Qui es-tu ?», s’écria t-il.  Elle répondit : «Je suis Ruth, Ruth, ta servante, daigne étendre étendre le pan de ton manteau sur ta servante, car tu es un proche parent». 10. Il répliqua : «Que l’Eternel te bénisse, ma lle ! Ce trait de  générosité est encore encore plus méritoire de ta part que que le précédent,  puisque tu n’as pas voulu courir après après les jeune gens, riches ou  pauvres. 11. Maintenant, ma lle, sois sans crainte, crainte, tout ce que tu me demanderas, je le ferai pour toi, t oi, car tous les habitants de notre ville savent que tu es une vaillante femme. 12. Toutefois, s’il est vrai que je suis ton parent, il existe un parent plus direct que moi. 13. Passe donc la nuit ici, demain matin, s’il consent à t’épouser, c’est bien, qu’il le fasse ! Mais s’il s’y refuse, c’est moi qui t’épouserai, par le D.ieu vivant ! Reste couchée jusqu’au matin». 14. Elle demeura étendue au bas de sa couche jusqu’au lendemain matin, puis elle se releva avant l’heure où on peut

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Récits se reconnaître les uns les autres car, disait-il, «Il ne faut pas qu’on sache que cette femme a pénétré dans l’aire». 15. Boaz dit encore : «Déploie le châle qui te couvre et tiens-le bien».  Elle le lui tendit, et il y mit six mesures d’orge, l’en chargea et rentra en ville. 16. Quant à Ruth, elle alla retrouver sa bellemère, qui lui demanda : «Est-ce toi ma lle ?». Ruth lui raconta tout ce que l’homme avait fait pour elle. 17. «Voici, ajouta t-

elle, six mesures d’orge qu’il m’a données en me disant : «Tu ne dois pas revenir les mains vides auprès de ta belle-mère». 18.  Naomi répondit : «Demeure tranquille, ma lle, jusqu’à ce que tu saches quel sera le dénouement de l’affaire. Assurément, cet homme ne se tiendra pour satisfait qu’il ne l’ait menée à bonne  n aujourd’hui même».

Un foyer pour ton bonheur

Trois mois s’étaient écoulés depuis que Ruth s’était convertie. Elle était prête désormais à se marier et fonder un foyer. Si Naomi Nao mi avait pensé à son seul intérêt, elle aurait certainement préféré voir sa belle-lle res -

ter chez elle à ses côtés, an de s’occuper d’elle durant ses vieux jours.

Pourtant, Naomi se préoccupe avant tout du bien de Ruth et de son avenir, car l’apaisement véritable d’une femme se produit dans son foyer, avec son époux. Naomi s’adresse alors à Ruth en ces termes : «Ma lle, je désire te procurer un foyer qui fasse ton bonheur». Tu es comme ma lle, et je ne souhaite que ton bonheur, alors écoute bien mes conseils : même s’il te dit des paroles qui pourront te sembler surprenantes, que tu auras du mal à comprendre, tout ne sera que pour ton bien. Mitsva de Iboum (Lévirat) Il est dit dans la Torah : «Si des frères demeurent ensemble et que l’un d’eux vienne à mourir sans  postérité, la veuve ne pourra se marier au dehors à un étranger, c’est son beau frère qui doit s’unir à elle. Il Il la prendra donc pour femme, exerçant le lévirat à son égard. Et le premier ls qu’elle enfantera sera désigné par le nom du frère mort, an que ce nom ne périsse pas en Israël»(Devarim, 25 : 5-6).

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Lois et Récits de Chavouot

La Torah explique ainsi que lorsqu’un homme meurt sans avoir laissé de descendance, son âme ne peut trouver de repos absolu dans le Olam Haba (monde futur). Par conséquent, c’est une Mitsva pour ses frères vivants de s’efforcer d’assurer une postérité à leur frère défunt, an

que son nom ne soit pas effacé d’Israël. C’est alors que l’âme du défunt pourra véritablement trouver un apaisement éternel. Comme devaiton procéder ? Par l’intermédiaire du Iboum qui voyait l’un des frères

du disparu épouser sa belle-sœur, de telle sorte que le ls né de cette union serait appelé du nom du défunt. De cette façon, «le ls rend le père méritant», c’est-à-dire : ce même ls donne du mérite au père (disparu) dans le Olam Haba.

Selon la Torah, la loi du «Iboum» n’incombait qu’aux frères du défunt disparu sans avoir laissé de descendance, et à aucun autre proche. Naomi dit à Ruth : Il se trouve que Boaz est un de nos proches parents, et grâce à lui, tu peux fonder à nouveau un foyer et perpétuer le nom de ton défunt mari. En outre, Boaz représente l’homme le plus suceptible de te convenir, et tu connais déjà ses exceptionnelles Midoth, sa générosité sa dirai piété.: Lui aussi aus si est conscient de ta valeur, écoute donc toutdececœur que et je te La période des moissons est maintenant achevée. Est venu le temps de vanner le grain de la récolte au vent. Boaz doit lui aussi auss i aller vanner au champ aujourd’hui, mais comme il s’agit d’une tache particulièrement fatigante, il préfèrera l’effectuer aux heures du soir et la nuit, et non en pleine chaleur du jour. Au terme de son labeur, il ne rentrera pas chez lui mais dormira dans le champ, car c’est un déshonneur pour un Talmid ‘Hakham de sortir seul la nuit. De plus, il s’agit d’éviter les vols de récoltes, c’est pourquoi de nombreux propriétaires de champs dorment sur place an d’assurer leur surveillance.

Sache que justement en ce moment, après le vannage de la récolte, lorsque le cœur de Boaz est heureux et satisfait, c’est un temps tout à fait propice à une union. Ne retarde donc pas davantage cette échéance, pas même un jour de plus. Va donc cette nuit encore dans le champ de Boaz, présente-toi à lui, et cone lui ce que tu as sur le cœur, il saura

alors user de sa sagesse pour pou r que cette situation évolue au mieux.

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Récits

Il va sans dire que tu devras également faire preuve d’intelligence et de sagesse. Il t’appartient de te préparer à cela sur le plan spirituel, en écartant la moindre trace de souillure provoquée par la  Avoda Zara  passée. Tu prendras donc sur toi le joug des  Mitsvot et de la sainteté, an de pouvoir prétendre épouser un homme d’une si grande élévation spirituelle.

Lorsque tu arriveras, il est certain qu il restera encore des moissonneurs affairés à leurs taches, efforce-toi donc de trouver un endroit discret, et attends que tombe et la ira nuitseetcoucher, que se termine le travail. Une fois que Boaz se sera restauré tu sortiras de l’endroit où tu te caches et te présenteras à lui. Avec l’aide de D.ieu, ta délivrance est proche. Le moins que l’on puisse dire est que l’attitude de Naomi a de quoi nous surprendre : pourquoi décide t-elle de donner de tels conseils et une telle marche à suivre à Ruth ? Boaz connaissait parfaitement la valeur de Ruth, et Naomi aurait très bien pu évoquer cette question avec lui directement, ou même par un intermédiaire. Pourquoi ne pas avoir organisé ces choses d’une manièrela plus claire? et digne ? Que «cache» donc le comportement de Naomi Tsadéket En réalité, Naomi avait vu par Roua’h HaKodech, que cette union entre Ruth et Boaz allait engendrer la dynastie royale du ‘Am Israël : David HaMélèkh, roi d’Israël et roi Machia’h. Ainsi donc, une force de Kédoucha extraordinaire devait découler d’une telle rencontre. Mais à chaque fois que la sainteté doit résider quelque part, le Satan souhaite également s’en emparer pour se renforcer, et par cette force, détruire et annihiler davantage encore la Kédoucha, ‘Has Vé Chalom. Hachem souhaitait ainsi préserver cet enjeu crucial de l’emprise du Sa-

tan et pour ce faire, il plaça dans le cœur de Naomi cette intention de guider Ruth et de la conduire à des actes qui sembleraient, d’un certain point de vue peu convenables ni dignes. Le Satan s’en trouverait ainsi privé de la possibilité de menacer le projet divin sous-jacent, permettant de la sorte l’avènement de la royauté messianique de David. Ainsi, Naomi avait «vu» également que cette même nuit serait un « Et Ratson», soit un moment propice pour cela. Elle rassura donc Ruth en lui promettant que nulle malédiction ne viendrait contrecarrer ce des67  

Lois et Récits de Chavouot

sein, car du fait de la grande joie éprouvée par Boaz, le Roua’h  HaKodech reposait sur lui. C’était donc la nuit idéale pour donner naissance à des Néchamot (âmes) liées à la  Malkhout de David et au  Machia’h. Il était donc hors de question de retarder cet événement ! Ruth descend dans la grange

A l’écoute des paroles de Naomi, Ruth lui dit : «Tout ce que tu me

recommanderas, je le ferai», même si je suis loin de comprendre les

raisons profondes dechose tout cela. Et même je n’aurais étémême, capable de faire une telle de mon propresifait, je le feraijamais tout de puisque cela vient de toi. De ce fait, «Elle descendit à la grange et t tout ce que lui avait demandé sa belle-mère», et pour chaque chose, elle disait : «Je m’engage à accomplir les Mitsvot de ma belle-mère». «Elle descendit à la «grange» (Goren) : toute son intention n’était pas mue par son propre intérêt, mais la volonté d’établir une descendance de Tsadikim et de ‘Hassidim, habilités à siéger au Sanhédrin, dont la forme ressemble à une demi Goren (ce terme hébreu désignant à la fois  grange et hémicycle). De même avec Chlomo HaMélèkh qui édia le Beth Hamikdach sur le Goren, l’aire de Arvona le Jébuséen. Le repas du Tsadik

Ruth se tient donc cachée et observe, effectivement, les choses se dérouler comme l’avait annoncé Naomi. Effectivement, après avoir achevé son travail de vannage de la récolte, il se reposa pour manger et boire. Son repas s’inscrivait d’ailleurs après une longue période de disette, pendant laquelle Boaz n’avait pas mangé à sa faim, se contentant de très peu. Pourtant, Boaz était riche, et auraitnéanmoins très bien pu se permettre des repas plus conséquents. Il souhaitait s’associer à la détresse de son peuple. Mais ce soir-là coïncidait avec le terme de la famine et la récolte était désormais si abondante que chacun avait eu la chance de récolter à volonté, pouvant po uvant se nourrir à satiété, Boaz compris. «Et il fut d’humeur joyeuse», étudia la Torah, se restaura et bénit son repas en remerciant D.ieu d’avoir écouté ses prières et gratié le

monde de son abondance.

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Récits

Ruth se présente à Boaz

Après avoir mangé, bu et prononcé le Birkat  Hamazone, alla se coucher près du monceau de blé engrangé, à l’image des Tsadikim qui ne recherchent nullement le moindre confort et plaisir personnel, appliquant le principe : «Tu te coucheras à même le sol». Lorsqu’il se fut endormi, Ruth «se glissa furtivement», délicatement, en veillant à ne pas le toucher et ne pas s’allonger à côté de lui, mais seulement à ses

pieds, à distance. «Et ce fut au milieu de la nuit» : au moment de Hatsot (milieu de la nuit), Boaz avait l’intention de se lever comme à son habitude, an

d’étudier la Torah, à l’instar de ce que fera son illustre descendant, David HaMélèkh, comme il est écrit dans Téhilim : «Au milieu de la nuit,  je me lève pour dire tes louanges». Pourtant, Boaz est particulièrement particulièrement surpris lorsqu’il aperçoit Ruth : «Et voilà qu’une femme était couchée à ses pieds». Le voici donc confronté à une difcile épreuve, à tel point qu’il en éprouva une terrible frayeur. Boaz se dit : «C’est maintenant l’heure de Hatsot, à laquelle Hachem rejoint les Tsadikim au Gan Eden. Comment donc fauter en un tentation. tel instant ?». C’est ainsi qu’il parvint à sepourrais-je maîtriser et surmonter cette Il s’adressa alors à Ruth : «Qui es-tu ?», es-tu permise ou interdite ? Libre ou mariée ? Impure ou pure ? Ruth lui répondit : «Je suis Ruth, permise pour toi, libre et pure, et je mariage ), «daigne étendre le suis venue vers toi à des ns de Nissouïn ( mariage pan de ton manteau sur ta servante», étends sur moi ton Talith, comme on le fait lors d’une ‘Houpa (dais nuptial) pendant la cérémonie. Je me réfugierai ainsi aux coins de ton Talith, à l’image des poussins, sous les ailes de leur mère, «car tu es un proche parent», et qu’il est en ton pouvoir de perpétuer le nom de mon défunt mari, Mahlon. Tu es une femme vertueuse !

Boaz entend les paroles de Ruth et réalise, par Roua’h HaKodech, que cette femme est une véritable Tsadika et que David HaMélèkh doit naître d’elle. Il est donc conscient de la pureté de ses intentions. Ainsi, Boaz s’adresse à Ruth en ces termes : « Que l’Eternel te bénisse, ma  lle ! Ce trait de générosité est est encore plus méritoire de ta part que le 69  

Lois et Récits de Chavouot

précédent, puisque tu n’as pas voulu courir après les jeune gens, riches ou pauvres». Tu souhaites faire preuve d’un grand ‘Hessed envers ton défunt mari Mahlon, en perpétuant son nom. Et pour cela, tu es même prête à épouser un homme âgé comme moi plutôt qu’un homme plus jeune. Sache en tout cas que ce ‘Hessed ultime que tu exerces an de perpétuer le nom de Mahlon est bien plus grand encore que celui dont tu as fait preuve pour son inhumation et les derniers devoirs.

«Maintenant, ma lle, sois sans crainte», ne crains pas de me voir refuser de t’épouser, qui suis juge et toi étrangère, sans de noblesse, «car tous moi les habitants de notre ville savent quenul tu titre es une vaillante femme». Tu possèdes en réalité une noblesse personnelle qui provient de tes Midoth exceptionnelles et de tes actes de bienfaisance. Ruth est donc apte à épouser Boaz, elle dont il est dit : «Femme vaillante», Echet Haïl, et lui qui est appelé dans le texte Ich Guibor Haïl (héros valeureux). Tous deux seront à l’origine de la naissance de David HaMélèkh, surnommé lui aussi celui qui «connaît l’instrument et … Guibor Haïl», lui aussi. Cependant Boaz précise à Ruth qu’il existe un parent plus proche de la famille de Mahlon, son nom est Tov, et il passe en priorité puisqu’il est le frère d’Elimelekh, alors que je suis son neveu. Dors donc cette nuit dans le champ, et au matin, je demanderai à Tov s’il consent à t’épouser. Dans le cas contraire, c’est c ’est moi qui te prendrai pour femme. Il faut préciser qu’à cette époque, l’interdit de Yi’houd  (le fait, pour un homme, de s’isoler avec une femme) ne concernait que les femmes mariées. Ce n’est que plus tard que David HaMélèkh et son tribunal décrétèrent l’interdit de Yi’houd avec une femme libre également. Ceci explique pourquoi Ruth put rester dans le champ pour y dormir. Et immédiatement, au matin, avant même le lever du jour complet, en cet instant où il est difcile de reconnaître l’autre, Boaz pressa Ruth de se lever et de rentrer chez elle, an d’éviter d’être vu à cet endroit,

obéissant ainsi à cette recommandation de la Torah : «Et vous serez irréprochables, aux yeux d’Israël comme de D.ieu», soit n’éveiller aucun soupçon. Les Sages afrment que tout au long de cette nuit, Boaz se tenait prostré, en prière, demandant : «Ribono Chel Olam, Maître du monde,

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Récits

même s’il est avéré devant Toi que je n’ai pas touché Ruth, fais donc en sorte que notre rencontre ne soit connue de personne, an de ne provoquer aucun ‘Hiloul Hachem ( profanation profanation du nom de D.ieu) , , ‘Has Vé Chalom !»

Boaz, ne souhaitant pas renvoyer Ruth chez elle les mains vides, lui remit une part de sa récolte. Il pensait que q ue si quelqu’un venait à la rencontrer avec son fardeau, il en déduirait qu’elle était venue lui deman-

der de la Tsédaka. Boaz lui offrit six mesures d’orge, correspondant à la quantité nécessaire à un repas. Il signiait ainsi à Ruth, de manière

allusive, qu’au terme de cette journée, elle aurait la chance de manger le repas du soir dans la maison de son mari. D’autre part, le chiffre six évoque les six degrés atteints par David, son descendant, qui savait  jouer de la harpe, était un héros valeureux, un guerrier, un sage, un homme de belle apparence, constamment accompagné de D.ieu. Ces six qualités sont d’ailleurs symbolisées par la  Maguen David, étoile de David, à six branches. Ruth retourne dans la maison de Naomi

Ruth s’empresse alors de quitter le champ et arrive dans la maison de Naomi avant même que le jour ne se soit levé. Elle raconte à sa bellemère tous les événements survenus. Naomi lui répond : «Demeure tranquille, ma lle, jusqu’à ce que tu saches quel sera le dénouement de l’affaire». Reste à la maison, car Boaz s’occupera certainement de cette affaire, et si donc il vient te chercher, tiens toi to i prête pour cela.

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Lois et Récits de Chavouot

Chapitre 4 1. Or Boaz était monté monté à la Porte et y avait pris place, et voilà que vint à passer le parent dont Boaz avait parlé. Celui-ci dit : «Veuille t’approcher et t’asseoir là, un tel et tel». Il s’approcha et s’assit. 2. Puis Boaz prit dix hommes d’entre les Anciens de la ville et dit : «Asseyez-vous là», et ils s’assirent. 3. S’adressant au parent, il dit : «La pièce de terre qui appartenait à notre

 parent Elimelekh, Elimelekh, Naomi, Naomi, revenue des plaines plaines de Moav, veut veut la vendre. 4. J’ai jugé bon de te rendre attentif à la chose et de te dire : - Acquiers cette propriété en présence des personnes assises là et en présence des anciens de mon peuple. Si tu te décides à la racheter, c’est bien, sinon veuille me faire connaître tes intentions, car seul tu disposes du droit de rachat, moi ne venant qu’après toi». Il répondit : «Je ferai le rachat». 5. Boaz continua et dit : «Le jour où tu acquiers le champ de la main de Naomi, tu acquiers aussi Ruth, la Moavite, la femme du défunt, pour maintenir le nom du défunt à son patrimoine». 6. Le parent ré pliqua : «Je ne puis faire ce rachat r achat à mon prot, sous peine de ruiner propre patrimoine. Exerce monendroit de rachat,mon car moi je ne puis le faire». 7. toi-même Or, autrefois Israël, quand il s’agissait de rachat ou d’échange, tel était le procédé  pour rendre dénitif un contrat : l’un des contractants retirait sa sandale et la donnait à l’autre. Voila quelle était la règle en  Israël. 8. Donc le parent dit à Boaz : «Fais l’acquisition à ton  prot», et il retira sa sandale. 9. Alors Boaz dit aux anciens et à tout le peuple : «Vous êtes témoins aujourd’hui que j’acquiers j’acquiers de la main de Naomi tout ce qui appartenait à Elimelekh, ainsi qu’à Mahlon et Kilion. 10. Et Ruth aussi, la Moavite, femme de  Mahlon, l’acquiers comme épouse pour nom du défunt à je son patrimoine et empêcher que maintenir le nom du le défunt ne s’éteigne parmi ses frères et dans sa ville natale. Vous en êtes témoins en ce jour !». 11. Tout le peuple qui se trouvait à la  Porte et les anciens anciens répondirent répondirent : «Nous sommes témoins ! Que Que l’Eternel rende l’épouse qui va entrer dans ta maison semblable à Rachel et à Léa, qui ont édié à elles deux la maison d’Israël ! Toi-même, puisses-tu prospérer à Efrata et illustrer ton nom à Bethléem ! 12. Que ta maison soit comme la maison de Perets, que Tamar enfanta à Yéhouda, grâce aux enfants que le Seigneur

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Récits

te fera naître de cette femme !». 13. Boaz épousa donc Ruth, elle devint sa compagne et il cohabita avec elle. L’Eternel accorda à Ruth le bonheur de devenir mère : elle mit au monde un ls. 14. Alors les femmes dirent à Naomi : «Loué soit l’Eternel qui, dès ce jour, ne te laisse plus manquer d’un défenseur ! Puisse son nom être illustre en Israël ! 15. Puisse-t-il devenir le consolateur de ton âme, l’appui de ta vieillesse, puisque aussi bien c’est ta bru qui l’a mis au monde, elle qui t’aime tant et qui est

meilleure pour toi que sept ls !». 16. Naomi prit le nouveauné, le mit sur son giron et se chargea de lui donner ses soins. 17.  Et les voisines désignèrent l’enfant en disant en disant : «Un  ls est né à Naomi !». Et elles l’appelèrent Oved. Celui-ci devint le père d’Ichaï, père de David. 18. Or, voici quels furent les descendants de Perets : Perets engendra Hetsron, Hetsron en gendra Ram et Ram engendra Aminadav. Aminadav engendra  Nahshon et Nahshon Nahshon engendra engendra Salma. Salma engendra engendra Boaz Boaz et Boaz engendra Oved, Oved engendra Ichaï, et Ichaï engendra  David.

Celui qui souhaite se purier reçoit toujours de l’aide

Le Tsadik dit ... et accomplit. Immédiatement, ce matin même, Boaz entreprit de s’occuper de la situation de Ruth. Il se rendit donc à la porte du Sanhédrin an de statuer sur cette affaire. Cependant, Boaz ne souhaitant pas être directement à l’initiative de ce débat, en appelle aux Sages qui siègent avec lui, an de ne pas donner l’impression

d’avoir un intérêt personnel sur cette question. Il s’assit donc à la Porte du Sanhédrin, jusqu’à l’arrivée de Tov, pour parler avec lui, et soumettre le cas de Ruth aux débats du jour du tribunal. Et voici que se produisit un fait étonnant : dès que Boaz se tint en cet endroit, Tov vint à passer. Les Sages se demandent : Tov se tenait-il donc derrière cette porte ? Comment pouvait-il donc se trouver à cet endroit précis, à ce moment précis ? En réalité, Tov aurait bien pu se trouver à l’autre bout du monde, D.ieu l’aurait néanmoins conduit vers Boaz, an de ne pas faire patienter ce Tsadik et lui causer du tort. Ainsi

qu’il est écrit : «La parole décrétée se réalisera», puisque Boaz avait dit à Ruth : «Aujourd’hui même», D.ieu exauça donc la parole de Boaz en provoquant la rencontre avec Tov, ce matin même. 73  

Lois et Récits de Chavouot

Rabbi Berahia dit : «Boaz t ce qu’il avait à faire, tout comme Naomi,

Hachem décréta donc : Moi aussi ferai ce que J’ai à faire». Le texte ne précise pas le nom de Tov, mais emploie l’expression, Ploni  Almoni Almoni, Untel ls d’untel, évoquant l’idée de voile et d’absence, signiant l’idée selon laquelle lui a échappé l’opportunité de fonder la

royauté d’Israël. Avant de parler à Tov, To v, Boaz réunit dix hommes d’entre les Anciens de

la ville, et leur demande de s’asseoir à ses côtés. Il s’agissait d’une préparation à la réunion d’un Minyan prêt à assister à la cérémonie de son mariage, puisque la présence de dix hommes est nécessaire à ce rituel.

Puis Boaz s’adresse à Tov et lui demande de racheter le champ d’Elimelekh. Que signie donc cette notion de rachat d’un champ ? Rachat d’un champ

Il est écrit dans la Torah (Vayikra, 25,25) : «Si ton frère, se trouvant en difculté, a vendu une partie de sa propriété, son plus proche parent pourra racheter ce qu’a vendu son frère». Lors du partage de la terre d’Israël, Yéhochoua la divisa en douze parts pour chacune des douze Tribus, par la voie (et la voix d’ailleurs) du Goral (tirage au sort). Cette répartition, par tirage au sort, ne fut néanmoins pas fortuite, mais le fruit de la volonté divine. Chaque Tribu hérita donc d’une partie bien spécique de la terre, selon la volonté

divine. Cette part devait rester immuable, de génération en génération. C’est depuis cette période qu’il est donc interdit à un homme de vendre son champ. Cependant, si un homme se retrouve dans une situation nancière difcile, au point de ne plus avoir de quoi se nourrir, il peut alors ven -

dre son champ. Pourtant, cette vente ne sera pas considérée comme éternelle et retournera à son propriétaire originel, l’année du Yovel  (Jubilé). Mais après avoir vendu son champ, si au l du temps, et avant l’an née de Yovel, sa situation économique s’est améliorée, il est une Mitsva

pour lui de «racheter» son champ et de se le réapproprier (à condition de payer à l’acheteur, au prorata des années pendant lesquelles l’ache74  

Récits

teur a fait usage de ce champ). De la même façon, si ce même homme pauvre a un parent riche, il peut lui aussi «racheter» ce champ, le libérant ainsi de la main de l’acheteur, an d’éviter qu’il ne tombe en la

possession d’un étranger. Maintenir le nom du défunt sur son patrimoine

Boaz s’adresse alors à Tov : «Naomi a été contrainte de vendre le champ d’Elimelekh par manque de ressources, puisqu’elle a quitté Moav sans

même porter de chaussures à ses pieds. Il est une Mitsva pour nous, proches parents, de racheter un champ car il ne convient pas qu’un étranger hérite d’un patrimoine familial qui ne lui était pas destiné au préalable. Même si tu es prioritaire face à moi par rapport à cette Mitsva, puisque tu es plus proche parent d’Elimelekh (tu es son frère, moi son neveu). Tov approuve Boaz et lui répond : «Je suis prêt à racheter le champ d’Elimelekh». Boaz ajoute alors : «Sache que le jour où tu acquiers ce patrimoine, tu dois de son fait champ acquérirà Ruth, femme de Mahlon, car celle-ci souhaite vendre un autre homme que son futur époux.neCeci pour la raison suivante : Ruth tient ainsi «à perpétuer le nom du défunt sur son patrimoine» an de permettre à un ls qui naîtrait par la suite d’hériter du patrimoine du père disparu. Dans ce même esprit, tous ceux qui viendront à passer par le champ de Ruth rappelleront qu’il s’agit du champ de Mahlon. Son nom sera ainsi perpétué. Boaz n’a, jusqu’à présent, pas évoqué Ruth, car il pensait : peut-être Tov ne voudra t-il pas racheter rac heter le champ. Pourquoi devrais-je alors huRuthcette en public estconsentit une «âmeenn charitable» prête àmilier épouser femmeen? demandant Mais lorsques’il Tov à racheter le champ, Boaz se trouva contraint de l’informer de la requête de Ruth.  Je ne peux faire ce rachat !

Dès que Tov prend connaissance de cette condition, il décide de se rétracter. Au fond de lui, il craignait d’épouser une femme Moavite car la loi permettant aux femmes Moabites (seulement) d’intégrer le Klal  Israël, n’était pas encore ofciellement clariée. Tov redoutait ainsi le qu’en-dira-t-on éventuel autour d’une telle union. C’est pour cela qu’il

75  

Lois et Récits de Chavouot

répliqua : «Je ne puis faire ce rachat à mon prot, sous peine de ruiner mon propre patrimoine». Même si certains commentateurs sont d’avis que Tov ne dévoila pas à Boaz le fond de sa pensée, il déclara à Boaz qu’il ne pouvait épouser Ruth, étant déjà marié, avec des enfants. «Je ne souhaite pas avoir deux femmes sous le même toit, sachant qu’une femme ne respecte vraiment son époux que tant qu’elle se sait être la seule aux yeux de son époux. Mais lorsque survient tsarata, sa «détresse», en d’autres termes,

une seconde se transforme en haine. vie ne serait plus alorsfemme, une vie,son et jeamour ruinerais mon patrimoine, maMa famille. C’est pour cette raison qu’il vaut mieux que tu procèdes toi-même au rachat, car tu n’as ni femme ni enfants. ‘Halitsa

Boaz, entendant ces paroles, souhaite alors leur donner force de loi. Il était de coutume à cette époque, pour un homme désirant vendre un bien ou procéder à un quelconque échange, de se déchausser de sa sandale et la tendre à l’acheteur. Il s’agissait d’un acte rituel symbolique marquant l’acquisition. Ainsi n’était-il pas rare d’assister à un tel rituel, à diverses occasions telles que la vente d’un champ, d’une propriété ou d’une récolte par exemple. Il n’était donc pas question de transmettre directement l’objet d’une vente de la main à la main, mais plutôt par l’intermédiaire d’une sandale, attestant du caractère pérenne de cette transaction. Tov retire donc sa chaussure et la tend à Boaz. Cet acte conrme ainsi

sa décision de renoncer à son droit prioritaire d’acquisition d’ac quisition du champ. Boaz annonce alors aux anciens et à la foule réunie : «Vous êtes témoins aujourd’hui que j’acquiers la mainetde Naomi Aussitôt, tout ce qui ils appartenait à Elimelekh, ainsi qu’àdeMahlon Kilion». rent venir Ruth et procédèrent à la cérémonie du mariage et aux bénédictions des mariés. Et bien que Ruth fut d’origine Moavite, Boaz souhaita procéder à cette union «en grandes pompes», en présence du Sanhédrin et d’une assistance importante, an d’entériner la Halakha  : «Un Amoni, et non une Amonite, un Moavi et non une Moavite, ne pourront entrer dans le Klal Israël».

76  

Récits

 Joie brisée par la tristesse

Après la cérémonie du mariage, les Anciens le bénissent ainsi : «Nous sommes témoins ! Que l’Eternel rende l’épouse qui va entrer dans ta maison semblable à Rahel et à Léa, qui ont édié à elles deux la maison d’Israël ! A l’image de Rahel et Léa, issues d’une maison de Avoda Zara, mais qui ont quitté leur lieu natal et ont eu le mérité d’édier la

maison d’Israël, de même mériteras-tu de fonder un foyer éternel en Israël.

Boaz épousa Ruth et « L’Eternel accorda à Ruth le bonheur de devenir mère». Il s’agissait là d’une aide divine spéciale car ca r Ruth avait vécu dix ans avec Mahlon sans tomber enceinte, et fut exaucée immédiatement avec un homme âgé comme Boaz. Et D.ieu accorda « à Ruth», c’est-àdire davantage par son mérite à elle qu’à lui, car elle avait fourni bien plus d’efforts pour parvenir à cet accomplissement. Cette joie fut cependant de courte durée puisqu’elle s’acheva par la peine et le deuil : cette même nuit - au cours de laquelle Boaz t entrer

Ruth dans sa maison- fut la dernière de son existence. Le lendemain matin, tous se réunissaient pour l’accompagner vers sa dernière demeure ... Erreur cruciale ?

Les commentateurs expliquent : avec la disparition de Boaz, une grande crainte s’empara des Anciens et du peuple. Peut-être n’avaient-ils pas respecté la vérité de la Torah, en permettant à Ruth la Moabite de rejoindre le Klal Israël ? Peut-être la mort de Boaz résultait t-elle de cette «erreur» ? Peut-être donc que le ls né de cette union serait inapte

àduintégrer d’Israël ? signiant Dès lors, les noms desn’intervien anciens etpeuple la necommunauté sont plus mentionnés, ainsi qu’ils nent plus dans cette question qui concerne Ruth. Seul en vérité, D.ieu connaissait la vérité. Pour Boaz, ces années n’avaient pas été prévues dans le total des années de sa vie. Mais Hachem prolongea la vie de Boaz, an de lui permettre uniquement

d’épouser Ruth et d’engendrer la future royauté d’Israël. C’est donc par le seul mérite de Ruth que Boaz bénécia d’un supplément de vie

et une fois accomplie sa mission, il quitta ce monde. 77  

Lois et Récits de Chavouot

Tandis que d’aucuns disaient : «Espérons qu’un enfant ne naîtra pas de cette union», D.ieu Lui-même attendait justement le moment de cette même naissance. Bénédiction des femmes

Lorsque Ruth mit au monde un garçon, ni les anciens ni le peuple ne s’en réjouirent. Seules les femmes et les voisines exprimèrent leur joie, du fait de leur grande compassion. Elles s’occupèrent du nouveau-né,

et vinrent adresser à Naomi des paroles consolatrices et apaisantes, ne rappelant même pas le fait que Ruth était la mère du bébé mais plutôt en le rattachant à sa belle-mère : «un ls est né à Naomi !». Et comme ces femmes bénirent l’enfant, Hachem plaça dans leurs bouches le Roua’h HaKodech, faisant de leurs paroles des paroles de Torah, écrites plus tard dans l’un des livres du Tanah, pour les générations à venir : «Alors les femmes dirent à Naomi : «Loué soit l’Eternel qui, dès ce jour, ne te laisse plus manquer d’un défenseur ! Puisse son nom être illustre en Israël !». Même si ton mari est mort, tu ne manqueras pas d’un protecteur, car ce ls sera semblable à son père.

«Que son nom soit illustre» : son nom sera s era constamment sur les lèvres des gens, qui auront besoin de ses conseils et de son jugement. «Puisse-t-il devenir le consolateur de ton âme», car  le ls rend son père et sa mère méritants après leur mort, en particulier si ceux-ci lui ont prodigué une éducation juive et inculqué la crainte de D.ieu, «l’appui de ta vieillesse», ici même dans ce monde. Tous ceux qui les verront sauront qu’ils sont une descendance bénie de D.ieu

Les femmes le nommèrent «Oved», et lorsqu’il grandit, tous constatèrent effectivement qu’il servait D.ieu (Oved signiant servir ) de tout son cœur et de toute son âme. Les gens de sa génération en vinrent alors à penser que nalement, l’union de Boaz et Ruth avait peut-être

été plus «convenable» qu’ils ne l’avaient cru. Cette impression se véria d’ailleurs quand ce même Oved engendra Ichaï, qui t montre

d’une personnalité et de qualités exceptionnelles, ne fautant pas une seule fois dans sa vie. Il mérita ainsi de faire partie des quatre person78  

Récits

nages dénués de la moindre transgression durant leur vie entière, et qui ne durent qu’à la faute originelle du serpent de mourir (car c’est à partir de la faute d’Adam et ‘Hava, qui mangèrent de l’arbre de la connaissance, sous l’incitation du serpent, que la mort fut décrétée sur le monde). Ils reconnurent alors que l’esprit divin s’était manifesté par le biais des anciens et de Boaz, qui avaient permis à Ruth d’entrer dans la communauté d’Hachem. De Perets jusqu’à David

A la n de la  Méguila, nous est rappelée la lignée généalogique aboutissant au roi David, à partir de Perets, ls de Yéhouda, ls de Yaa -

cov Avinou. Le texte tient ainsi à énumérer l’ascendance complète de David, en le reliant à Perets, dont la naissance, issue de l’union de Yéhouda et Tamar, fut également peu commune, et réalisée dans des conditions tout aussi «particulières». Ceci pour nous signier le fait

que de nombreuses générations plus tôt déjà, Hachem avait entrepris d’envoyer son Machia’h, sans permettre au Satan de s’y opposer. «Tels furent les descendants de Perets», nos Sages nous font d’ailleurs

remarquer que le terme de «descendants», « Toldot», est toujours écrit dans la Torah, avec la lettre Vav, mentionnée une seule fois (Tav, Lamed, Dalet, Vav, Tet ou Tav, Vav, Lamed, Dalet, Tav), excepté à deux occasions : «Elé Toldot Hashamaïm Vé Haarets» («Telles sont les origines du ciel et de la terre») et ici même : «Tels sont les descendants de Perets», où le mot Toldot gure avec deux Vav : Tav, Vav , Lamed, Dalet, Vav , Tet.

Lorsque D.ieu créa le monde, l’ange de la mort n’existait pas, c’est pour cela que le terme Toldot est «plein» (puisqu’il s’agit d’origines stables et dénitives à ... l’origine). Puis quand Perets vint au monde, da descendance fut «pleine» puisque devant engendrer le Machia’h.

A partir de Perets se propagea la royauté de David (même racine des mots Perets  et  parats, se répandre) an que ne s’interrompe pas cette lignée, comme il est dit dans les Téhilim (89: 20) : «Jadis tu parlas dans une vision, à ton pieux serviteur, tu disais : «J’ai apporté mon soutien à un héros, j’ai élevé un élu issu du peuple. J’ai trouvé David, mon serviteur. Avec mon huile sainte, je l’ai consacré, lui à qui ma main servira de soutien et que mon bras armera de force. Aucun ennemi ne saura 79  

Lois et Récits de Chavouot

le circonvenir, ni aucun malfaiteur l’humilier. J’écraserai devant lui ses agresseurs, et ceux qui le haïssent, je les abattrai. Ma délité et ma

bonté seront avec lui, et par mon nom grandira sa puissance. J’établirai sa domination sur la mer et son empire sur les euves. Il me dira : «Tu

es mon père, mon D.ieu et le rocher de mon salut !». En retour, je ferai de lui mon premier-né, supérieur aux rois de la terre. Eternellement, je lui conserverai mon amour et mon alliance avec lui demeurera solide.  Je ferai durer pour pour toujours toujours sa postérité, et son son trône aussi longtemps que les cieux». 

80  

Que ce livre contribue à l’élévation d’âme de :

Moché ben Hannah IBGHY (décédé le 18 Eloul 5769) Benjamin ben Rettel Rivka SIMON (décédé le 10 Tevet 565) Kate Minie bat Augusta ARONSON (décédée le 21 Adar 5686) Michael & Elisa CARASSO (morts en déportation, convoi 44 pour Auschwitz du 9 novembre 1942)

De la part de Benjamin ARONSON qui a généreusement contribué à la parution de ce livre.

 

Que ce livre contribue à l’élévation d’âme de ‘Haïm Claude ben Tamo

(décédé le 25 Chvat 5759) De la part de Gilles COHEN qui a généreusement contribué à la parution de ce livre.



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Que ce livre contribue à l’élévation d’âme de : Samuel Elbaz ben Zohara Simon Ohayon ben Esther

Magdalena Aldor Lola Maria Barber  Julie ‘Hava Taieb bat Dinah De la part de  Joelle et Daniel PIESTRAK qui ont généreusement contribué à la parution de ce livre.

Que ce livre contribue à la guérison complète de : Denise bat Moni Gerard ben Sultana Ra’hel bat Messaouda et à l’élévation d’âme de : Moni bat Fortunée Shimon ben Fortunée Rosalie bat Fortunée Esther bat ‘Haya-Léah De la part de Léah LEMAIRE-CHEMLA qui a généreusement contribué à la parution de ce livre.

 

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Que ce livre contribue à l’élévation d’âme de : Michaël Yossef ben Myriam Mariette

(décédé le 21 Eloul 5763)

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