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April 25, 2019 | Author: bono1407 | Category: Credit (Finance), Life Insurance, Banks, Africa, Morocco
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MAGHREB : LE TEMPS DES BANQUES «HALAL» N° 216 - 11 au 17 octobre 2012

Hebdomadaire international

La forte progression de l’anglais dans le business et l’internet n’épargne plus l’Afrique francophone. Longtemps réduit aux aspects politiques, la Francophonie, avance à pas forcés vers l’économie.    T    D    0    3  ,    3   e    i   s    i   n   u    T   •    A    D    0    7    1   e    i   r    é   g   9    l  ,    A   5   •   F    H   H    D   C   e    3  s    2   i   s   c   u   o   r   S   a   •    M   €   •   0    5    €  ,    4   3   g    M  r    O  u   o    D   b   e   c   m   n  e   x   a   r   u    F   L   •  •    €    N    0   A    5  ,   C    3   $   e   c   5  ,   n   9   a   r   5   a    F    d   •  a   n    A   a    F   C    C    F   •    0   €    0   4    7   e    1   i    l    A   a    F   t    I    C   e   •   n   €   o    Z   0    5  ,   e   3   u  e    q    i   u   r   q    f    A   i   g    l    :   e    E   B    L    A  •    N    O    O    R    I    T   M    A    0    N    0    R    1    E   1    T  e    i    N    I   n   a    N    t    i    O    I   r    T  u    I    D  a     É   M

FRANCOPHONIE

ÉCONOMIQUE QUEL AVENIR ?

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   L    I    A    T    I    S    K    A    Z    Z    A    R    R    E    D    B    A    :    N    O    I    T    A    C    I    L    B    U    P    A    L    E    D    R    U    E    T    C    E    R    I    D

2 Les Afriques

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12 avril avril 2012

SOMMAIRE

05

EDITORIAL La Francophonie décomplexée

06

BAROMÈTRE Malawi : Joyce Banda réduit son salaire

08

BRUITS DE MARCHÉ Jin-Yong Cai, nouveau directeur de la Jin-Yong SFI en tournée africaine

Des banques en marge de la réglementation

12

Plusieurs banques d’Afrique centrale, dans le viseur du régulateur pour nonrespect des normes prudentielles. En période de probation pour se conformer à la réglementation, elles risquent des sanctions. 14-15

«L’Assurance vie en Afrique avance à un bon rythme» Co-auteur avec Fréderic Planchet d’un ouvrage sur l’Assurance en vie Afrique, ébauche la situation du secteur de l’assurance-vie en Afrique. Une révolution silencieuse marquée par un bond de 32% entre 2006 et 2010. Entretien. 16-17

ARRÊT SUR IMAGE Qui a gagné le match ? Selon les sondages, 67% des américains donnent raison à Mitt Romney 

14

BANQUES & ASSURANCES Des banques d’Afrique centrale en marge de la réglementation

16

 Aymric Kamega Ka mega «L’Assura «L ’Assurance nce vie en Afrique avance à un bon rythme»

19

 Appel de d e la Banque B anque mondia mondiale le pour moins d’Etat

21

Les banques «halal» en panne au Maghreb

22

Sénégal Donald Kaberuka satisfait de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio

23

Gérard Senac «Nous confirmons la mise en service de l’autoroute pour le 1 er octobre 2013

24

BCP et AFG donnent naissance à Atlantic Bank International

25

Coris Bank prend pied à Abidjan

26

ENTREPRISES ET MARCHÉS

Les banques «halal» en panne au Maghreb En dépit d’un environnement particulier depuis le printemps arabe, le Maghreb résiste aux banques islamiques. Moins de 5% de parts de marché, note l’agence S&P dans un rapport sur la question. 21

Sénégal Donald Kaberuka satisfait de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio En visite au Sénégal, le président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka, a été sur le chantier de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Le taux d’exécution des travaux est conforme aux prévisions. 22

Les organisations patronales optent pour la création d’un Business Forum en Afrique 28

Convention MEDZ - BEI

30

BOURSES & FONDS Qui peut acheter et vendre les produits boursiers ?

Appel de la Banque mondiale pour moins d’Etat La Banque mondiale vient de marquer le 4ème anniversaire de la faillite de Lehman Brothers, tournant dans la crise financière systémique de 2007-2008, par la publication d’un nouveau rapport. 19-20

31 32

EMPLOI POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE  Angoisses  Angoiss es de remani r emaniements ements

35

Du Renseignement criminel au profit de l’économie africaine

40

Rapatriement volontaire d’un millier de migrants bloqués au Maroc

BCP et AFG donnent naissance à Atlantic Bank International Le partenariat stratégique, signé en  juin dernier dernier par Atlant Atlantic ic Financia Financiall group (AFG) et le groupe Banque centrale populaire du Maroc (BCP), a été définitivement scellé par les deux parties le 25 septembre. 24 11 octobre octobre 2012 Les Afriques

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3

SOMMAIRE

Convention MEDZ - BEI Afin de contribuer au financement du programme de développement de 7 technopoles à travers le Maroc, pilotée par MEDZ, la Banque européenne d’investissement (BEI) compte lui accorder une rallonge de 100 millions d’euros. 28-29

41

 Anke Strauss «Le retour, solution humaine à une situation d’extrême vulnérabilité»

42

Jeunesse en Afrique Une bombe atomique à désamorcer

45

VERBATIM

46

ARRÊT SUR IMAGE Hugo Chavez. Après avoir vaincu le cancer et à la veille des élections du 7 octobre

48

FOCUS  Algérie Une règle peu incitative

52

DOSSIER

Algérie Une règle peu incitative Le gouvernement algérien vient de maintenir la règle des 49/51% pour tous les secteurs stratégiques et non stratégiques. Un frein pour les investissements étrangers. 48-51

La Francophonie économique en route ? 58

Francophonie : voyage au Congo en octobre 2012

62

ARRÊT SUR IMAGE C’était le 26 septembre dernier en Grèce

Jeunesse en Afrique : une bombe à désamorcer Réconcilier croissance et emplois : challenge de la nouvelle Afrique. La stabilité en ligne de mire, au Forum de Paris, des décideurs ont partagé leur vision sur la problématique. Synthèse. 42-44

64

RELATIONS INTERNATIONALES

67

L’Espagne, en second partenaire du Maroc

72

ARCHIVES D’AFRIQUE La Francophonie d’hier à aujourd’hui

74

PIED DE LETTRE Impérative R&D

Grand reporter : Rodrigue Fenelon Massala. Secrétaire de Rédaction : Daouda Mbaye. Siège Social Groupe Les Afriques Edition & Communication S.A. Société anonyme au capital de 2’200’000.- CHF Place Cornavin 14 - 16 - 1201 Genève - Suisse Président administrateur délégué

Abderrazzak Sitaïl

Filiale Maroc Les Afriques Communication & Edition SARL 219 bis, bd Zerktouni, Casablanca 20330 - Maroc Tél : +212 522 233 477 - Fax : +212 522 233 501 Editeur Edition Financière du Sud (Paris), filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA. Directeur de la Publication Abderrazzak Sitaïl Directeur de la Rédaction Adama Wade

[email protected] Rédacteur en chef délégué Ismaïla Aidara, Paris, Dakar. Rédacteur en chef  Louis Amédée, UEMOA. Rédacteur en chef  Achille Mbog Pibasso, CEMAC. Rédacteur en chef  Walid Kefi, Maghreb. 4 Les Afriques

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11 octobre 2012

L’Espagne, en second partenaire du Maroc

«The Atlantic Dialogues» prend forme à Rabat

Rédaction : Walid Kefi, Tunis, Ismaïla Aidara, Paris, Dakar, Louis Amédée, UEMOA, Achille Mbog Pibasso, CEMAC, François Bambou, Yaoundé, Bénédicte Chatel, Paris, Anne Guillaume-Gentil, Paris, Adama Wade, Casablanca, Mohamed Baba Fall, Casablanca, Khalid Berrada, Casablanca, Sanae Taleb, Casablanca, Daouda Mbaye, Casablanca, Olivier Tovor, Lomé, Willy Kamdem, Yaoundé, Amadou Seck, Nouakchott, Mohamedou Ndiaye, Dakar. Comité Scientifique : Guy Gweth, Paris. Intelligence économique. François Konan, New York. Politiques économiques. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton. Responsable Artistique : Mouhcine El Gareh Maquettiste : El Mahfoud Ait Boukroum Edition Internet – en français Adama Wade, Casablanca. Ismaïla Aidara, Dakar. Mohamedou Ndiaye, Dakar Chroniqueurs François Konan, New York. Economie. Philippe Bourgeois, Paris. Matières premières et coton.

Le Maroc et l’Espagne se rapprochent, de plus en plus, sur le plan économique. En témoigne le succès de la visite de Mariano Rajoy, le 3 octobre à Rabat, en marge de la 10ème Rencontre. 68-70

Directeur Développement et Marketing  Libasse Ka [email protected]

Conseiller en charge des relations internationales Balla Moussa Keita

Responsable e-Marketing : Khalid Essajidi

Responsable Abonnement et Distribution

Mouna Elbar

Commercial, [email protected] [email protected] Diffusion Presstalis, Sochepress, Royal Air Maroc, SN Brussel. Impression Rotimpres, Aiguaviva (Spain). Dépôt légal : novembre 2010 © Reproduction interdite sans l’accord écrit de l’éditeur Edition internationale Commission paritaire : 1012 C 89135 Crédit photos AFP, DR 

ÉDITORIAL

Adama Wade

Directeur de la Rédaction

13ème Sommet de la Francophonie à Montreux

La Francophonie décomplexée a francophonie doit choisir son modèle. S’il s’agit d’un club, ce serait le premier dont les membres n’ont aucun privilège, aucun tatouage ou signe extérieur de reconnaissance. Si c’est une association, elle doit alors fixer son but. Il n’est jamais trop tard pour clarifier les choses. En quarante ans d’existence, l’organisation peine à trouver sa place sur la scène politique, économique et culturelle mondiale. Les postures légitimes d’un Abdou Diouf et d’un Boutros Boutros Ghali ont beau être fortes, elles n’ont pas pu compenser l’absence de but et l’absence de moyens qui caractérisent cette organisation. Il faut le dire, en s’auto-excluant de la politique et de l’économie au départ, la francophonie s’est condamnée à jouer les seconds rôles. Le culturel seul ne nourrit pas son homme. Il est temps que l’organisation apprenne à parler business et … anglais. La francophonie décomplexée que nous appelons de nos vœux serait une sorte de rempart contre l’uniformisation de ce monde. C’est la voix de la diversité face au rouleau compresseur du modèle anglo-saxon. Tout en favorisant les plateformes d’échanges économiques, cette francophonie de Malraux ne devrait pas renoncer à son idéal de la diversité. Certes au moment où se tient ce sommet de la Francophonie en RDC, l’on est bien loin des idéaux. La France, qui a vu l’ascension d’une droite bien décomplexée, impose un assimilationnisme souvent en contradiction avec la vision d’un monde multiculturel



qui serait l’apanage de la Francophonie. De même, l’Hexagone a sans doute opté pour le mariage de raison plutôt que le mariage du cœur, en scellant son destin avec celui de l’Union Africaine. Depuis, on a l’impression -et les hésitations de François Hollande à faire le déplacement de Kinshasa le prouvent si bienque la Francophonie ne revêt plus d’importance pour l’Elysée. Ce sommet ne fait-il pas doublon avec celui de France-Afrique, s’interroge-t-on dans certains think  thank proches des centres de décision ? De même, la France semble depuis Rocard avoir déclairé ne pas pouvoir accueillir tous les francophones du monde. Des milliers d’étudiants africains, qui ont appris à raisonner dans la langue de Molière, optent aujourd’hui pour les universités anglo-saxonnes, bien en vue dans le classement de Shangai, et dont le prestige est, à l’image de l’anglais, mondial. Ce désintérêt de la francophonie n’est pas le seul apanage de la France. L’exemple du Rwanda fait rêver jusque dans le pré carré. Le bilinguisme brandi par le Gabon est à ranger aussi dans les choix de la raison. Le déclin économique de la France, l’essor des BRICS (dont aucun ne parle français), ajouté au retard supposé ou réel de l’Afrique francophone, par rapport à sa consoeur anglophone, alimentent bien des supputations dans les capitales africaines. Peut être une francophonie bien décomplexée, et résolue à s’imposer comme deuxième ou troisième langue dans les instances mondiales et les pays non francophones, contribuerait à sauver la donne. 11 octobre 2012 Les Afriques

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5

BAROMÈTRE

Chiffres

462

MILLIONS D'EUROS Malawi : Joyce Banda réduit son salaire Joyce Banda vient de réduire son salaire de 30%, entraînant dans son sillage nombre de ses collaborateurs. Prochain cap annoncé, l’amélioration de la bonne gouvernance pour la transparence dans le climat des affaires. Objectif, faire entrer le Malawi dans le top 100 du classement «Climat des affaires» (Doing Business) de la Banque mondiale.

Afrique du Sud: Kgalema Motlanthe en pôle position

    E     M     R     O     F Bien que n’ayant pas annoncé sa candidature,     N l’actuel Vice-président de l’ANC, Kgalema Mot    E

lanthe, est la seule personnalité capable de défier Jacob Zuma en course pour un second mandat. L’intrusion de Julius Melama, qui a appelé publiquement à voter Kgalema Motlanthe, jette le trouble dans un scrutin qui s’avère compliqué.

Avances de l’Afrique du Sud, pour sauver la South African Airways.

450

MILLIONS D’EUROS Contribution de l’UE aux projets d’électrification en Afrique de l’ouest, au cours de 5 dernières années.

Le ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders était au beau milieu de son discours quand le président rwandais, Paul Kagamé, a quitté la salle. C’était le 27 septembre lors d’une rencontre de haut niveau convoquée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et à laquelle 30 chefs d’Etat et de gouvernement ont pris part. Ce départ précipité, pour cause de «rendez-vous urgent» fait depuis l’objet d’articles salés sur l’axe Kigali-Bruxelles. 6 Les Afriques

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11 octobre 2012

Trois jours après sa libération sous caution, Justin Koné Katinan a de nouveau été interpellé, le 28 septembre, par la justice ghanéenne. Le porte-parole de l’ex président ivoirien, Laurent Gbagbo, a été emmené au siège de la police d’Accra pour y être entendu et a ensuite été placé en détention. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, parle d’une arrestation «paradoxale et contradictoire».

15

MILLIARDS D'EUROS Investissement de la Russie pour accueillir la Coupe du monde de football 2018.

325

MILLIARDS DE DOLLARS AUSTRALIENS Rwanda : Kagamé boude la diplomatie belge

Côte d’Ivoire : Justin Koné Katinan de nouveau arrêté

Revalorisation du montant des actifs financiers détenus par l'Australie, mise à jour par un employé des statistiques.

100

MILLIARDS DE DOLLARS Poids des actifs sous gestion de la société sudafricaine Investec AM.

Cameroun : le faux bond de Paul Biya à New York  Alors qu’il devait s’exprimer à la tribune des Nations Unies lors de la 67 e assemblée générale des Nations Unies, le président camerounais s’est fait représenté par son ministre des relations extérieures. Une substitution qui alimente rumeurs et chroniques au pays des 200 ethnies et 200 manières de préparer et de déguster le «Ndollé».

Obama : ralentit dans les sondages La première manche de la confrontation, télévisée entre Barack Obama et Mitt Romney, son challenger aux présidentielles américaines, a tourné en faveur du second. Le président a taclé son adversaire sur un plan aux propositions contradictoires, tandis que Romney, en perte de vitesse avant ce face à face, s’est présenté en vainqueur. Après ce débat, portant sur la politique intérieure, 67% des sondés lui étaient favorables.

    E     N     N     A     P     N     E

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BRUITS DE MARCHÉ

Jin-Yong Cai, nouveau directeur de la SFI en tournée africaine Jin-Yong Cai, nouveau Vice-président exécutif de la banque mondiale et directeur général de la Société financière internationale (SFI) a débuté son road show africain, mardi 2 octobre, par Dakar avant de poursuivre en Guinée, au Niger et au Burkina Faso. Dans la capitale sénégalaise, Jin-Yong Cai s’est entretenu avec le premier ministre, Abdoul Mbaye, l’argentier du pays, Amadou Kane. Pour rappel, Jin-Yong Cai remplace à ce poste l’ivoirien Thierry Tanoh qui dirige désormais la banque panafricaine Ecobank. La SFI dispose d’un portefeuille de 4 milliards de dollars en Afrique. L’investissement de la filiale de la Banque mondiale au Sénégal, première étape de Jin-Yong Cai, est estimé quant à lui à 80 millions de dollars.

Mali : arrêt technique pour le flambeau de la paix 

La grève à Prestalais perturbe la distribution des journaux 

Partis de Kayes le 22 août, le flambeau de la paix et de la solidarité a marqué une pause à Mopti. L’équipe conduite par l’athlète Mamadou Camara devait faire la  jonction Kayes-Kidal en 52 jours et 2155 km en sensibilisant les populations des localités traversées sur la situation difficile mais pas insurmontable que connaît le Mali. Hélas, cette œuvre salutaire s’est arrêtée le 22 septembre, après 30 jours, sur une distance de 1 255 km à Sévaré. Reste désormais à savoir si, comme le rappelle le Colonel Aly Kontou Coulibaly, de l’armée de terre malienne, le marathon parviendra à Kidal, en territoire Touarègue, avant le 20 janvier 2013.

A l’instar de plusieurs titres français et panafricains, l’hebdomadaire Les Afriques a connu quelques perturbations suite à la grève des travailleurs de Prestalis, principal distributeur dans l’Hexagone et vers l’Afrique. Les Echos du mardi 25 septembre, le Figaro ou encore le Journal du Dimanche du week end suivant n’étaient pas dans les kiosques parisiens. De même, les numéros 214 et 215 de Les Afriques, n’étaient pas présents dans certains kiosques de son réseau de distribution. Pour rappel, la société est en charge de la livraison de 90 quotidiens français ou étrangers et 3 300 magazines dans plus de 29 000 points de vente dans toute la France.

Maurice : Arvin Boolell estime les risques en Afrique plus élevés Le ministre mauricien des Affaires étrangères et du Commerce international, Arvin Boolell, a déclaré que l'Afrique est de nos jours reconnue comme la région la plus prospère pour les investissements, même si les risques sur le continent semblent d'une certaine façon plus élevés qu'ailleurs dans le monde. Il a fait cette déclaration le 2 octobre, lors de la conférence Private Equity Africa 2012, organisée à Balaclava dans le Nord de Maurice par le Conseil mauricien de l'investissement (BOI). 8 Les Afriques

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11 octobre 2012

Sénégal : Serigne Mboup Maroc : Rachida Dati en infraction ? recupère ses billes L’adjoint du procureur du roi près du tribunal de première Le golden boy sénégalais et patron du groupe CCBM, Serigne Mboup, à réalisé un chiffre d'affaires en 2011 de 40 milliards f CFA contre 37 l'année précédente. Une belle moisson pour ce teigneux entrepreneur à la tête d'un conglomérat d'entreprises au Sénégal. Serigne Mboup a annoncé ses intentions d'investir la filière de l'agriculture en 2013.

instance de Taza, Adil Fathi, a adressé un courrier officiel au ministre de la justice et des libertés pour réclamer l’arrestation de Rachida Dati dès qu’elle sera de retour au Maroc. L’eurodéputée d’origine marocaine serait en effet sous le coup de l’article 490 du code pénal marocain qui stipule que «sont punis de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes personnes de sexe différent, qui, n'étant pas unies par les liens du mariage ont, entre elles, des relations sexuelles». Le Haut Conseil de la magisRachida Dati, eurodéputée française trature (HCM) s'est saisi de l’affaire.

Gabon : la Chambre de commerce boucle son budget

Gabon : SIAT en Bourse

Lors de son Assemblée générale extraordinaire en date du 19 septembre, le bureau de la Chambre de commerce, d’agriculture, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Gabon a adopté un budget 2012 -2013 établi à 1,5 milliard de f CFA. L’institution diri-

Jean Baptiste Bikalou, Pt de la Chambre du Commerce du Gabon

gée par Jean Baptiste Bikalou, CEO de Petro Gabon, connaît du succès dans les milieux d’affaires, depuis sa relance, il y a deux ans. Malgré cette embellie, la chambre reste presque une émanation du secteur public compte tenu du poids de l’Etat dans son financement (900 millions de f CFA). Pour Jean Baptiste Bikalou, la vocation de la chambre est d’œuvrer au rapprochement entre la PME et la grande entreprise.

La Société d’investissement pour l’agriculture tropicale (Siat Gabon), au capital social de 12 milliards de francs CFA détenu à 96,9 % par le groupe Siat (Belgique) a déposé un dossier d’introduction en Bourse à la Commission de surveillance du marché financier de la Cemac (la Cosumaf). L’information a été donnée par le directeur général de la Bvmac, Pascal Houagni Ambourouet, lequel, indiquet-on, se serait prononcé trop vite. En effet, indique-t-on de sources bien informées, la Cosumaf n’a pas encore rendu son avis sur SIAT Gabon. Preuve que la Bvmac et la Cosumaf n’ont pas encore accordé leurs violons ?

La South African Airlines en route vers l’Afrique de l’Ouest

La première compagnie du continent africain projette de faire d’Accra (Ghana) son hub et renforcer au passage son partenariat avec Kenya Airways et Ethiopian Airlines. L’offensive ouest africaine se fera, via la filiale SA Express, annonce la direction de la compagnie réconfortée par un appui financier de 598 millions de dollars de la part du gouvernement sud-africain. Après une situation économique et financère difficile depuis la crise de 2008, la compagnie sud-africaine compte se redépoloyer sur les destinations africaines les plus profitables qui ont l’avantage de connaître moins de concurrence que les lignes européennes. 11 octobre 2012 Les Afriques

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BRUITS DE MARCHÉ

Le Burkina Faso projette une croissance de 7% du secteur de l’or Le secteur de l’extraction de l’or devrait croître de 7% au Burkina Faso à la fin de cette année. C’est ce que déclare Hamadou Sangaré, directeur du Budget, allant bien au-delà des prévisions du FMI. L’activité devrait rapporter 842 milliards de f CFA (1,7 milliards de dollars) au pays contre 718 milliards de f CFA en 2011. Le Burkina Faso est rentré de plein fouet dans la production du métal jaune il y a 12 ans. Actuellement l’on y compte 7 mines d’or dont Lamgold Corp, Essakane SA, Semafo Inc, de nationalité canadienne en général.

Maroc - Espagne : Abdelkader Amara rencontre José Manuel Soria Lopez et Garcia Legaz A l’occasion de la tenue de la 10 ème réunion de haut niveau maroco-espagnole, Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, a rencontré MM. José Manuel Soria Lopez et Jaime Garcia-Legaz, respectivement, ministre de l’industrie, de l’énergie et du tourisme et secrétaire d’Etat au commerce, le mercredi 3 octobre 2012, à Rabat. Les deux réunions de travail ont eu pour objet, principalement, de dresser un état des lieux des relations économiques et commerciales entre le Maroc et l’Espagne et de convenir des perspectives de coopération, à même de conférer une dynamique nouvelle au partenariat entre les deux pays.

Abdelkader Amara, ministre marocain de l’Industrie 10 Les Afriques

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11 octobre 2012

Bank of Africa se rapproche de Casablanca Après être passé de 42 à 59,48% du capital de Bank of Africa, la BMCE Bank s’apprête à exercer son option d’acquérir jusqu’à 65% de l’institution panafricaine. Les conditions y sont particulièrement favorables avec le feu vert des partenaires institutionnels et le besoin de certaines filiales en fonds propres. Par la suite, l’idée d’une introduction en Bourse de la BOA à Casablanca serait possible, indique-t-on. Il faudra au préalable lever certains obstacles juridiques.

Renault Tanger s’implique dans la formation Renault a formé 4000 personnes, télé-opérateurs, donneurs d’ordre et techniciens sur la plateforme de Tanger. En tout, ce sont 600 000 heures de formations qui ont été dispensées. Ces chiffres divulgués, lors du Forum de l’OCDE à Paris, ont été largement commentés par les intervenants. En particulier par Didier Acoutey, d’Afria Search, animateur du panel et par Clare Woodcraf, CEO d’Emirates Foundation.

Côte d’Ivoire: Bouygues RDC : deal entre l’EGMF et la Gecamines «short listée» pour le port A la date du 25 septembre, l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF) et la Générale des Carrières et des Mines (Gecamines)) ont signé un accord de San Pédro Le groupe français Bouygues a décidé de faire partie des sociétés soumissionnaires de l'appel d'offres pour la modernisation du port San Pédro. La française qui a déjà déposé son offre, la plus disante- selon des indiscrétions devrait décrocher le juteux contrat de San Pédro. De quoi faire des jaloux dans les milieux d'affaires français.

relatif à la Compagnie minière du Sud Katanga. Selon les termes de cet accord, EGMF a vendu la participation qu’elle détient dans CMSK, en l’occurrence 60% des parts sociales de la Compagnie, à la Gecamines, elle-même détentrice, directement et indirectement, des 40% restants. La Gecamines détient, directement ou indirectement, l’intégralité des parts sociales de CMSK.Cet accord est l’aboutissement d’un dialogue serein entre les deux entreprises, respectueux de leurs intérêts réciproques. Pour Ahmed Kalej Nkand, Administrateur-Délégué de la Gecamines, «k’acquisition intégrale de CMSK s’inscrit dans le plan de développement quinquennal de la Gecamines. Notre objectif est de redresser la Gecamines et d’en faire un opérateur minier indépendant et de premier plan. CMSK y contribuera. Je me réjouis de cet accord avec EGMF et en remercie l’ensemble des protagonistes.»

Tchad : Baba Laddé dépose les armes

La RAM réduit son passif à l’ONDA  Refus de visa français à des perEn remettant un chèque de 147 millions sonnalités du Sénégal : Bis repetita 

Baba Laddé (Père de la forêt en peul) a été extradé de la Centrafrique vers le Tchad le 5 septembre dernier après sa reddition aux autorités de Bangui. Après cet événément politique et militaire, le Front Populaire du Redressement a commencé à rapatrier ses

3000 éléments stationnés en RCA. Mercredi 3 octobre, une vague de 500 soldats accompagnés de leurs familles étaient en attente de départ. Cette extradition fait suite à un accord de paix tripartite signé le 08 septembre à N'Djamena entre Baba Laddé, les autorités tchadiennes et centrafricaines. Ces ex-rebelles sont convoyés depuis le village Madounguéré près de la Sous-préfecture de Ippy dans la Ouaka au Centre-est du pays.

de dh à l’Office national des aéroports du Maroc (ONDA), la compagnie de transport aérien du Maroc, Royal Air Maroc (RAM) entend éponger sa dette. Ce débours rentre dans le cadre du remboursement de la dernière tranche de la dette de cette compagnie. A noter que depuis le mois de novembre 2011, le montant des règlements effectués par la RAM au profit de l’ONDA, a atteint 1,1 milliard de dh. Après le dernier versement, un reliquat de 60 millions de dh sera payé avant la fin de l’année 2012. Coté RAM, on rappelle que cette opération est conforme au Contrat-programme signé avec l'Etat.

Ou les critères d’éligibilité au Visa de France sont devenus trop sévères, ou le personnel des autorités consulaires, décidés de faire un tri avec un filet aux mailles de plus en plus fines, ignorent les personnalités de l’espace socio-économico-culturelle du Sénégal. Mame Faguèye Bâ, styliste et couturière de renom, a été récemment confronté à un niet catégorique pour un Visa d’entrée en France. La Coco Channel dakaroise, qui remplissait toutes les conditions pour se rendre dans l’Hexagone et participer au «Black Fashion Week de Paris», a été confrontée à une fin de non recevoir. Ces derniers temps, le Niet du consulat de France à Dakar commence à exaspérer les opérateurs. Ce refus sera-t-il celui de trop, après ceux à la star Thione Seck et au Pr Oumar Sankharé, agrégé de grammaire ?

Mame Faguèye Bâ, styliste et couturière de renom 11 octobre2012 Les Afriques

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ARRÊT SUR IMAGE

Denver (Colorado) Qui a gagné le match ? Selon les sondages, 67% des américains donnent raison à Mitt Romney.

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BANQUES & ASSURANCES

Des banques d’Afrique centrale en marge de la réglementation Plusieurs établissements de crédit de la sous-région sont dans le viseur du régulateur pour non-respect des normes prudentielles. Ils ont pu obtenir une période de probation pour se conformer à la réglementation en vigueur au risque d’être sanctionnées.

S&P suggère la finance islamique en Afrique du nord

Le rapport publié la semaine dernière, par Standard & Poor’s estime que «le développement des activités bancaires islamiques pourrait atténuer certaines pressions financières» en Afrique du Nord. Le contexte joue en faveur de sa croissance.

SGBCI vise 80 agences bancaires, d’ici 4 ans Sur la période 2012- 2015, la Société générale de banque de Côte d’Ivoire (SGBCI) entend disposer de 80 agences à travers tout le pays. La stratégie qui dicte ce déploiement, mise sur une plus grande proximité à la clientèle.

e rapport de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) est formel : plusieurs institutions bancaires sur les quarante-huit répertoriées dans la sous région, évoluent en marge des normes prudentielles édictées par l’organe de régulation. Bien que le gendarme du secteur bancaire d’Afrique centrale ait décidé de ne pas publier la liste des banques «à risques», des sources proches du dossier laissent croire qu’à peine la moitié de ces établissements financiers respectent les sept normes de la Cobac, celles-ci qui se reparties en deux grands groupes, en l’occurrence, les normes de liquidité et de solvabilité. Les prochaines Assises de l’organe de régulation devrait permettre de voir plus clair, puisque des sanctions publiques allant de la mise en place des banques incriminées sous administration provisoire à leur liquidation pure et simple, pourraient être prononcées. Si de manière générale, l’organe de régulation se satisfait de la représenta-



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tion du capital minimum qui est de 10 milliards de f CFA à la création d’une banque en Afrique centrale, tel n’est pas le cas de la limitation des risques encourus, puisque plusieurs banques se trouveraient en infraction, certaines présentant d’ailleurs de sérieuses risques de se retrouver dans la zone rouge, ce qui devrait amener la Cobac à retirer leur agrément. A ce sujet, l’article 15 de la convention de 1990 sur les établissements de crédit est clair : «si un établissement de crédit n’a pas déféré à une injonction, ou n’a pas tenu compte d’une mise en garde, ou a enfreint gravement à la réglementation, la Commission bancaire peut prononcer une ou plusieurs sanctions disciplinaires suivantes : l’avertissement, le blâme, l’interdiction d’effectuer les opérations ou toutes autres limitations dans l’exercice de ses activités, la révocation du ou des commissaires aux comptes, la suspension ou la démission d’offre du ou des dirigeants responsables, le retrait d’agrément».

La course aux  standards en Afrique Centrale

BMCE Bank  publie son rapport financier en Braille En décidant de diffuser une version de son rapport financier 2011 abrégé en Braille, BMCE Bank fait un clin d’œil aux non voyants. Initiative, considérée comme une première mondiale dans la communication financière.

Bien que le gendarme du secteur bancaire d’Afrique centrale ait décidé de ne Attijariwafa bank  pas publier la lorgne la filiale de liste des BNP Paribas Egypte Attijariwafa Bank (Maroc) s’intébanques «à resse à l’acquisition de BNP Paribas risques», ... BNP Paribas, qui gère près seule la moitié Egypte. de 70 agences en Egypte, dans la respectent les banque privée, la banque corporate et la banque de détail, envisage de se 7 normes séparer que de cette dernière actiCobac.  vité. Une cession qui pourrait lui rapporter 500 millions $.

Le spectre de la liquidation Or, au sein de la Cobac, même si l’on refuse à avancer les noms des banques mises sur le banc des accusés, l’on reconnaît que la situation de certaines banques est «préoccupante», ce qui, dans le langage professionnel, présage des décisions d’une réelle gravité, avec en ligne de mire, le retrait pur et simple de l’agrément aux banques qui ne satisfont pas aux normes de la Cobac. Toutefois, l’organe de régulation qui mesure les conséquences que pourrait entraîner la fermeture des banques notamment sur le plan social au regard d’un chômage sans cesse évolutif, aurait décidé d’accorder une période supplémentaire aux banques qui trainent le pas pour se mettre à la page. Un délai qui ne devrait pas excéder l’année 2012. Il n’en fallait pas plus pour que des épargnants commencent à se montrer moins sereins au regard du nombre important de banques en activité dans la sous région et dont quelques unes ont été placées sous administration provisoire, tandis que d’autres se sont vu carrément retirer les agréments, en-

trainant du coup leur liquidation. En guise d’exemple, le Cameroun qui concentre le plus grand nombre d’établissements de crédit n’échappe à la règle, puisque sept banques sur les treize en activité, feraient partie des mauvais élèves, une information confirmée récemment lors du Conseil national de crédit (CNC). Les révélations de la Cobac ont contribué à créer une psychose chez des épargnants, d’aucuns ayant ainsi pointé de manière péremptoire, une institution bancaire comme Afriland First Bank qui, avec un capital de 15,8 milliards de f CFA et un total de bilan de près de 540 milliards de f CFA se pointe à la deuxième place des meilleures banques du pays. Il a fallu que la Cobac apporte des clarifications pour éviter que des épargnants ne puissent vider la banque. Cet exemple amène des analystes à demander à l’organe de régulation de faire preuve de plus de «transparence» au sujet des décisions engageant l’ensemble de la sous-région. Achille Mbog Pibasso, Douala

La BPI, en L’organe de régulation doit gestation, s’oriente faire preuve de crédits à l’export plus de «tran- La Banque publique d’investissedans le pipe en France, qui sparence» au ment, sera dotée d’une capacité d’intersujet des  vention de plus de 30 milliards d’euros, compte repérer les PME décisions innovantes et les accompagner à engageant l’export. Dès 2013, les PME pourl’ensemble de ront s’attendre à de bons crédits à la sous-région. l’export et de bonnes garanties. Crédit Agricole Grèce dans le viseur d’Alpha Bank 

Parmi les 3 prétendants au rachat d’Emporiki, filiale grecque du Crédit Agricole, Alpha Bank. Les deux  autres sont Eurobank Ergasias et National Bank of Greece. La banque française vient de signer un accord d’exclusivité avec Alpha Bank.

Encadré : les 7 normes de la Cobac • CINQ NORMES DE SOLVABILITÉ 1 – Le ratio de couverture des risques qui fait obligation aux établissements de crédit de  justifier en permanence que leurs fonds propres nets couvrent au minimum 5% de l’ensemble de leurs concours. Il convient de préciser que les engagements bénéficiant aux Etats sont pris en compte sans pondération dans le calcul des risques. 2 – Le ratio de division des risques qui interdit aux établissements de crédit de s’engager en faveur d’un seul client pour un montant excédant 75 % de leurs fonds propres nets et en faveur de leurs gros clients (engagements supérieurs à 15% des fonds propres nets) pour un montant de crédits supérieurs à l’octuple de leurs fonds propres nets. 3 – Le ratio de couverture des immobilisations qui oblige les établissements de crédit à financer leurs immobilisations au minimum à 100% par leurs ressources

permanentes. 4 – Une prise de participation au capital d’une entreprise par un établissement de crédit est limitée à 15 % des fonds propres nets, l’ensemble des participations ne pouvant dépasser 75 %. Cette limite devra être ramenée à 45% ultérieurement. 5 – Les concours aux actionnaires, associés, administrateurs, dirigeants et personnel octroyés par un établissement de crédit sont limités à 15 % des fonds propres nets. • DEUX NORMES DE LIQUIDITÉ 1 – Le ratio de liquidité qui oblige les établissements de crédit à justifier en permanence des ressources immédiatement disponibles. 2 – Le ratio de transformation à long terme dont le seuil minimum est 50% entre les emplois et les engagements à plus de 5 ans d’échéance d’un établissement de crédit et ses ressources de même terme. (Source : Cobac) 

Barclays Bank  Tanzanie innove

Avec les services bancaires Premier, les clients de Barclays Bank  Tanzanie auront désormais la possibilité d’accéder à des prêts allant  jusqu'à 70 millions de shilling tanzanien, soit 44 473 $, sur une période flexible et une sorte de moratoire pouvant aller jusqu’à 72 mois. Il s’agit de ces mêmes prestations, sous forme de pack, permettant à la clientèle d’accéder à leurs comptes en utilisant leurs smartphones et autres gadgets électroniques téléphones intelligents. Confirmation de Neema Rwehumbiza, chef du département des grands comptes à la Barclays. 11 octobre 2012 Les Afriques

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BANQUES & ASSURANCES

Aymric Kamega, Co-auteur de «Actuariat et assurance-vie en Afrique subsaharienne francophone»

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«L’Assurance vie en Afrique avance à un bon rythme» Co-auteur avec Fréderic Planchet d’un ouvrage sur l’Assurance en vie Afrique, Aymric Kamega ébauche la situation du secteur de l’assurance-vie en Afrique. Une révolution silencieuse marquée par un bond de 32% entre 2006 et 2010. Entretien.

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125 millions d’habitants et devrait en es Afriques : Votre ouvrage compter près de 300 millions d’ici «Actuariat et Assurance Vie 2050, dont une forte proportion de en Afrique subsaharienne  jeunes (le taux de dépendance vieilfrancophone» parle d'un secteur lesse y est égal à 6 % aujourd’hui, dynamique. Quelles sont les perscontre 25 % aujourd’hui en France, pectives de l'assurance-vie en et devrait rester sous les 10 % en Afrique d'une manière générale ? Aymric Kamega : Malgré des diffi- 2050). Enfin, l’évolution des mentacultés dont le continent n’a pas l’ex- lités dans la région devrait être favoclusivité historique, l’assurance-vie rable au développement du secteur. en Afrique en générale avance à un bon rythme. C’est ainsi qu’entre  LA : L'absence d'un marché finan2006 et 2010, le chiffre d’affaires des cier développé se répercute-t-il sur assureurs vie a augmenté de 32% en le développement des compagnies Afrique, contre une hausse de 19% à d'assurance-vie? l’échelle mondiale. A.K. : Oui. Une des principales caracAu niveau de l’Afrique subsaharienne téristiques du secteur de l’assurance francophone, l’évolution du marché est l’inversion de son cycle de prode l’assurance vie est également ap- duction : les organismes assureurs préciable. Ainsi, il apparaît que de- perçoivent les primes avant de régler puis 2004, le chiffre d’affaires du les prestations, et doivent donc se marché de l’assurance vie dans la ré- constituer des provisions (réserves), gion augmente de plus de 15 % par généralement placées sur les marchés an. Ces chiffres ne sont que l’illustra- financiers, de manière à être capables tion d’un potentiel de croissance de de payer les sinistres en leur temps. La l’assurance-vie dans la région. gestion des actifs sur les marchés fiEn effet, que ce soit en Afrique de nanciers est donc essentielle pour les l’ouest ou en Afrique centrale, force compagnies d’assurance (cette exiest de reconnaître que l’assurance vie gence est d’ailleurs effectivement plus classique en Afrique subsaharienne forte pour les compagnies d’assufrancophone (assimilée à la zone rance vie car dans ce cas l’écart entre CIMA) représente un réel potentiel la date d’encaissement des cotisations de croissance, et cela à quatre titres. et celle de versement des prestations Premièrement, le taux de pénétration est plus important). du marché y est très faible (moins de Or aujourd’hui en Afrique subsa0,5 % dans la région, contre plus de 3 harienne francophone (assimilée à % à l’échelle de toute l’Afrique, plus la zone CIMA pour mémoire), les de 4 % à l’échelle mondiale et plus de opportunités de placements sur les 7 % en France). Deuxièmement, les marchés financiers sont limitées, ce systèmes de solidarité traditionnels qui ne permet ni d’optimiser la (c’est-à-dire l’assurance vie familiale gestion actif-passif, ni d’offrir aux  ou communautaire), très importants bénéficiaires des taux de rendedans la région, présentent en l’état de ment substantiels. Pour expliquer nombreuses limites (faible périmètre cette situation, on peut évoquer la de mutualisation, absence de tarifica- perfectibilité des trois marchés fition des risques, etc.). Troisièmement, nanciers de la zone CIMA (la la région compte aujourd’hui plus de BRVM, la Bvmac et la DSX) en

Force est de reconnaître que l’assurance-vie classique en Afrique subsaharienne francophone (assimilée à la zone CIMA) représente un réel potentiel de croissance.

termes de viabilité, d’efficience et de rentabilité, trois marchés qui sont notamment confrontés à des problèmes de dynamisme, de liquidité et de profondeur. Cet état des marchés financiers locaux et l’absence de délocalisation des capitaux (à juste titre souhaitée par l’autorité de contrôle) conduisent alors à une surreprésentation des liquidités bancaires dans les placements des assureurs vie de la région (plus de 35% des placements). Cette situation limite ainsi les promesses de taux de rendement attractifs, entrave la mise en place de couvertures adaptées des engagements et ne permet donc pas aux assureurs-vie de la région de se développer dans de bonnes conditions. De surcroît, ces contraintes ne permettent pas à l’assurance-vie de participer de façon optimale au financement des économies africaines, alors même qu’il s’agit là d’un des rôles majeurs que doit jouer ce secteur pour le développement. Plusieurs initiatives et idées séduisantes voient toutefois le jour progressivement, et devraient permettre demain à l’assurance vie de jouer pleinement son rôle de source de financement de l’économie et de disposer de taux de rendement attractifs. Des travaux  académiques et professionnels dans ce sens restent toutefois nécessaires.

 LA : Sentez-vous une évolution des mentalités en Afrique par rapport à l'assurance-vie? A.K. : Oui. Au sein de la région, certaines caractéristiques sociales, psychologiques ou économiques des populations constituent historiquement un frein au développement de l’assurance-vie. Ceci étant, comme indiqué dans l’ouvrage, ces spécifi11 octobre 2012 Les Afriques

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BANQUES & ASSURANCES cités ne traduisent pas une incompatibilité entre l’environnement socioéconomique de la région et le développement de l’assurance-vie, elles illustrent seulement la nécessité pour les assureurs de proposer des solutions innovantes et adaptées, permettant de tenir compte de ces spécificités. Il s’agit là d’un point essentiel : il n’existe pas un manque de culture de l’assurance vie dans la région, comme en témoigne l’importance des systèmes d’assurance-vie informels, tels que les tontines, mais plutôt une inadéquation de l’offre des assureurs-vie aux caractéristiques socioéconomiques des populations. Parmi ces caractéristiques socioéconomiques, on peut retenir l’absence de climat de confiance entre les assurés (et/ou prospects) et les compagnies d’assurance-vie (ou leurs partenaires). Ainsi, par exemple, nombre d’assurés (et/ou de prospects) ne sont pas convaincus de la bonne foi des assureurs en ce qui concerne leur promesse de payer les sinistres en échange des cotisations qu’ils exigent. Dans les faits effectivement, on observe historiquement de nombreux retards importants dans le paiement des prestations dues aux  bénéficiaires, ce qui a affecté gravement la crédibilité des opérations d’assurance-vie.

Aujourd’hui, toutefois, il apparaît une évolution des mentalités dans la région (qui devrait s’intensifier au regard du changement d’ère politique, de l’expansion des systèmes éducatifs, etc.) qui est favorable au développement du secteur. Ainsi par exemple, certains comportements funestes de nombreux dirigeants de compagnies d’assurance-vie dans la région tendent à s’estomper : le népotisme et les pots-de-vin n’y font plus autorité. L’assainissement du marché et la recherche de solutions de long terme sont donc désormais une priorité, notamment sous l’impulsion de la CIMA et de la Fanaf. En témoignent les États généraux de l’assurance-vie tenus à Douala durant l’été 2007 et les États généraux de la micro-assurance tenus à Abidjan en octobre 2009. Ces évolutions, impulsées par l’autorité de contrôle et l’association professionnelle, se traduisent par des évolutions structurelles au sein des organismes d’assurance vie et par une vive marginalisation des acteurs manquant de professionnalisme. Aussi, en pratique aujourd’hui le marché est en voie de concentration et compte d’ores-et-déjà plusieurs grands groupes ou réseaux régionaux, largement solvables et disposant de ressources financières conséquentes. Propos recueillis par A.W

Il n’existe pas un manque de culture de l’assurance vie dans la région, mais plutôt une inadéquation de l’offre des assureurs vie aux caractéristiques socioéconomiques des populations.

Le shilling  ougandais chute un peu plus

Par rapport au dollar américain, le shilling ougandais s’est déprécié, pour clore à 2545/55, dans la semaine du 24 au 28 septembre, après avoir atteint 2550/60 en milieu de semaine. La Banque centrale a dû intervenir pour soulager à court terme, la devise ougandaise.

Entente entre banques centrales

Tumusiime Mutebile, gouverneur de la Banque de l’Ouganda

Fréderic Planchet, Co-auteur de «Actuariat et assurance-vie en Afrique subsaharienne francophone»

Un protocole d'entente a été signé entre la Banque d’Ouganda et la Banque centrale du Sud Soudan. L’objectif avoué tourne autour du partage de connaissances et d’expérience dans différents domaines de la banque. Assurance d’Emmanuel Tumusiime Mutebile, gouverneur de la Banque de l’Ouganda.

Nouvelle stratégie de partenariat ÉthiopieBanque mondiale

Avec l’approbation par le Conseil d'administration de la Banque mondiale d’une nouvelle Stratégie de partenariat (CPS) qui lui est dédiée, l'Éthiopie peut se placer sur la rampe du progrès, pour les 5 années à venir. Les lignes de crédit sans intérêt, totalisant 1,15 milliard $, permettront à ce pays d’assurer de plus de croissance, plus d'emplois, une meilleure santé et un système éducatif amélioré, mais aussi et surtout de lutter efficacement contre la pauvreté. 18 Les Afriques

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Appel de la Banque mondiale pour moins d’Etat Finance mondiale. La Banque mondiale vient de marquer le quatrième anniversaire de la faillite de la banque d’investissement multinationale, Lehman Brothers, tournant dans la crise financière systémique de 2007-2008, par la publication d’un nouveau rapport.

Une banque Brics pour stimuler le développement

Martyn Davies, expert sud africain et PDG de projet de Frontier Advisory, trouve qu’en initiant une banque BRICS (Brésil Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ces pays pourront allègrement promouvoir le développement des infrastructures en Afrique. De son avis, une telle banque pourrait canaliser des capitaux dans de considérables projets d’infrastructure pour le continent.

Duo Airtel-Equity  Bank (Tanzanie) pour les TPE

Grâce au rapprochement entre l’opérateur Airtel et Equity Bank  Tanzanie, plus de 5 000 petits commerçants du Complexe Machinga à Dar es Salaam peuvent désormais accéder à des prêts. David Mukaru, directeur des opérations chez Equity Bank, s’est félicité que cette banque soit première dans l’octroi crédits aux  femmes, ainsi qu’aux groupements de petits entrepreneurs. ttention à ne pas céder à la pement de la finance mondiale», Siège de la tentation d’une présence  jetant un regard exhaustif sur le Banque mondiale à Washington accrue de l’Etat dans le sec- rôle de l’Etat, à la lumière de ses inteur de la finance ! Quatre ans terventions dans le secteur finanaprès la faillite de Lehman Bro- cier au cours des quatre dernières thers qui a marqué un tournant années, elle infère qu’il y a nécesdans la dernière crise financière et sité de «repenser le rôle de l’Etat  mis du mou dans le sacro-saint dans le secteur financier». Dans dogme du «minimum d’Etat», la quel sens ? Mahmoud Mohieldin, Banque mondiale croit le temps directeur général du groupe de la venu de tirer la sonnette d’alarme. Banque mondiale l’indique en «A l’heure où la crise s’estompe, il  soutenant que «les gouvernements Nécessité de

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conviendra peut-être de préciser le rôle de l’Etat. Celui-ci devra intervenir moins directement», prévient

l’institution de Bretton Woods, dans cette logique. Dans la dernière de ses publications annuelles, intitulée «Rapport sur le dévelop-

devraient envisager de plutôt privilégier des interventions indirects» .

«repenser le rôle de l’Etat «Moins d’Etat», impératif  dans le secteur Revoilà donc rasserenée par la financier». Banque mondiale, sa bonne vieille recette du «moins d’Etat» notam-

Programme d’équipements des fermiers ougandais La Centenary Bank Ouganda et Balton viennent de dévoiler leur ligne de crédit pour fournir du matériel d'irrigation aux petits exploitants agricoles et promouvoir la sécurité alimentaire en Ouganda. Baptisé, Kit fermier, cet équipement comprend un ensemble d’intrants agricoles et divers outils pour des cultures à l’air libre ou sous serres. L’équipement sera fourni sur une base de crédit d’environ 9 millions de shilling  ougandais. 11 octobre 2012 Les Afriques

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BANQUES & ASSURANCES ment dans le secteur financier. Pour les économistes de la Banque, s’il ne fait l’ombre d’aucun doute que «les prêts consentis par les banques d’Etat peuvent jouer un rôle positif dans la stabilisation du crédit global en cas de récession» , ils font noter que ceux-ci «peuvent  également entraîner une allocation inadéquate des ressources, ainsi qu’une détérioration de la qualité de l’intermédiation». Surtout dans un

rôle essentiel à jouer, notamment  lorsqu’il s’agit de superviser, de veiller à une concurrence équitable et de renforcer l’infrastructure financière» soutient le rapport. Qui,

pose, tout de même, quelques belles balises à l’Etat dans l’exécution de sa mission de régulateur du secteur financier. Notamment que la conception des politiques publiques doit parvenir à un juste équilibre : promouvoir le dévelopcontexte comme celui actuel, de pement, mais de manière durable, «sortie de la crise financière». Ils les cadres institutionnels en place appellent donc «à la prudence», re- doivent être transparents et solides commandant que «les pouvoirs pu- pour promouvoir la stabilité fiblic puissent trouver un meilleur  nancière et l’impératif doit être la équilibre entre, d’une part le soutien résolution du problème des incitaau crédit et l’aide d’urgence en fa- tions biaisées et l’amélioration du veur des banques, d’autre part les flux d’informations, ainsi que le mesures visant à promouvoir la cadre contractuel, plutôt que de transparence et la concurrence en brider la concurrence. Car pour la cas de crise». Banque mondiale, tout compte A l’attention de ceux de ses bien fait, «l’expérience souligne que contempteurs qui pourraient lui l’Etat a un rôle utile à jouer (juste faire un procès en irréalisme, la  pour) promouvoir la transparence Banque précise que cette recom- de l’information et réduire les mandation «ne signifie en aucun risques de contrepartie» . Réducteur cas que les pouvoirs publics devront  tout de même ! renoncer à encadrer le secteur de la Louis S. Amédé, Abidjan  finance». «Au contraire, ils ont un

Cette recom- Emission de monmandation «ne naie commémorasignifie en tive (Ouganda) aucun cas que A l’occasion des festivités célébrant le cinquantenaire de l’Ouganda, la les pouvoirs Banque centrale a émis une pièce de publics 1000 shilling. Emmanuel Tumusiime Mutebile, gouverneur de l’insdevront titut d’émission, a assuré que la renoncer à nouvelle pièce sera mise en circulaencadrer le tion et devra se substituer de l’ansecteur de la cienne émise en 1987. finance».

Principaux messages du Rapport sur le développement de la finance mondiale 1- Les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer, notamment lorsqu’il s’agit de superviser, de veiller à une concurrence équitable et de renforcer l’infrastructure financière. 2- Les incitations revêtent une importance capitale dans le secteur financier. Le principal défi des stratégies menées dans le secteur financier consiste à trouver une meilleure adéquation entre les incitations privées et l’intérêt général, sans taxer ni subventionner les prises de risques du secteur privé. 3- Dans les domaines de la régulation et de la supervision des marchés, un des enseignements de la crise porte sur l’importance de maîtriser, avant tout, les fondamentaux.

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4- Certains éléments indiquent aussi que l’Etat doit promouvoir la contestabilité en favorisant l’entrée adéquate sur les marchés d’institutions bien capitalisées et la sortie, en temps voulu, des organismes insolvables. 5- Les prêts consentis par les banques d’Etat peuvent jouer un rôle positif dans la stabilisation du crédit global en cas de récession, mais ils peuvent également entraîner une allocation inadéquate des ressources, ainsi qu’une détérioration de la qualité de l’intermédiation. 6- L’expérience souligne que l’Etat a un rôle utile à jouer pour promouvoir la transparence de l’information et réduire les risques de contrepartie. (Source : w ww.worldbank.org) 

RBZ Zimbabwe, prudente sur les bons du Trésor

Craignant des pressions budgétaires, les autorités monétaires du Zimbabwe restent réticentes pour émettre des bons du Trésor. Ainsi, l’idée de Gideon Gono, gouverneur de la Reserve bank du Zimbabwe, soutenant qu’en juillet, le gouvernement allait émettre, à court terme, des bons du Trésor, est de venue obsolète. Aussi, un rapport du FMI a fait ressortir la question à la suite des consultations (article IV) tenues avec les autorités monétaires du pays.

Ralentissement significatif de l’inflation en Ouganda

Le taux d’inflation a fortement baissé de 6, 5 points, passant de 11,9% au mois d’août 2011 à seulement 5,4% en août 2012. Ces chiffres du Bureau ougandais des statistiques précisent que le taux  d’inflation de base, qui exclut les cultures vivrières, les combustibles, l’électricité et eau, est tombé à 4,8% contre 11,4% un an aupara vant. Toujours est-il que le taux  d’inflation des cultures vivrières a baissé de manière analogue au taux  d’inflation globale se fixant à 6,3% contre 12,8% un an plus tôt.

Les banques «halal» en panne au Maghreb En dépit d’un environnement particulier depuis le printemps arabe, le Maghreb résiste aux banques islamiques. Moins de 5% de parts de marché, note l’agence S&P dans un rapport sur la question.

Partenariat CFC et la City de Londres Chris Cummings, PDG de TheCityUK, et Said Ibrahimi, PDG du Moroccan Financial Board ont paraphé le 4 octobre à Londres un protocole d’accord scellant un partenariat d’envergure entre les deux institutions. La cérémonie de signature du partenariat s’est déroulée à Mansion House, et a été marquée par la présence de son Altesse la Princesse Lalla Joumala, Ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, et David Wootton, le Lord Mayor de Londres.

Repli de la place casablancaise

lors que 13 institutions bancaires évoluent sous le label «banque islamique» en Egypte, en Tunisie et au Maroc ce type d’institutions a du mal à prendre son envol. Sous l’ombre des pyramides, trois de ces 13 institutions exercent exclusivement dans la finance islamique. Les autres expérimentent des fenêtres islamiques ouvertes aux côtés de la banque classique. Une cohabitation délicate mais qui a l’avantage de permettre aux banques de ratisser large. C’est ce modèle mixte qui a le plus de chances de s’imposer dans une région du Maghreb où la bancarisation est encore modeste. Le taux de bancarisation devrait augmenter de 10% avec la finance islamique, relève un rapport de la Banque mondiale mentionnée dans la dernière note de l’agence de notation S&P

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sur ce label bancaire islamique en Afrique du Nord. En Egypte, le ratio crédits/dépôts est de 50% mais la plupart des établissements bancaires préfèrent investir dans les emprunts obligataires. Au Maroc et en Tunisie, ce ratio des concours bancaires à l’économie rapportés à leurs dépôts est de 90% (en fait ce chiffre dépassait 100% au Maroc au terme du premier semestre 2012). D’où la pertinence de la diversification comme moyen de développement de l’activité… Pour implémenter ces banques islamiques, des réformes sont nécessaires pour la mise en place d’une instance de régulation solide indispensable pour éviter la distorsion du marché et réguler la concurrence entre banques conventionnelles et banques alternatives. MBF

Dupliquer le modèle en Afrique du nord

La pertinence de la diversification comme moyen de développement de l’activité…

A la fin du 1er trimestre, la place boursière de Casablanca a fini sur un repli. Au terme de ce trimestre, le MASI (Moroccan All Shares Index), indice global composé de toutes les valeurs de type action, a perdu 5,79% à 9.471,80 points et le MADEX (Moroccan Most Active Shares Index), indice compact composé des valeurs cotées au continu, a cédé 5,78% à 7.728,77 points. Quant à la capitalisation boursière, elle a atteint 444,782 milliards de dh, au cours des 61 séances. Les valeurs Itissalat Al Maghrib (Maroc Telecom), Attijari wafa bank et Douja Promotion Addoha, BCP, Delta Holding restent les valeurs les plus animées.

La banque de Kigali expérimente la banque itinérante C’est avec 5 Vans (fourgonnettes) bancaires que la Banque de Kigali (BK) compte assurer la bancarisation de 5 provinces du Rwanda. Pour assurer ces prestations de proximité, Lawson Naibo, directeur des opérations à BK, a justifié un in vestissement de près de 300 000 $. 11 octobre 2012 Les Afriques

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BANQUES & ASSURANCES

Sénégal Donald Kaberuka satisfait de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio En visite au Sénégal, le président de la Banque Africaine de Développement, Donald Kaberuka, a été sur le chantier de l’autoroute à péage DakarDiamniadio. Le taux d’exécution des travaux est conforme aux prévisions. n vent d’espoir souffle sur le projet de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, un des grands chantiers de l’Etat sénégalais. A la fin septembre, les travaux sont exécutés à 75%, comme l’a constaté de visu le président de la Banque Africaine de Développement, le Rwandais Donald Kaberuka, venu prendre le pouls de l’infrastructure. Le coût global de ce projet de partenariat public-privé est de 126 milliards de f CFA. La banque africaine participe doublement au financement avec d’abord un décaissement de 33,5 milliards au titre de financements publics de l’autoroute à péage, au côté de l’Etat Sénégalais. De l’autre côté, la BAD a aussi accordé un prêt de 10 millions d’euros au concessionnaire. La contribution globale de la banque africaine sur les composantes du projet est donc estimée à 40 milliards de f CFA. Par ailleurs, un pool d’institutions financières internationales complète le financement. Autant le dire, les impressions sont positives à l’issue de cette visite de terrain. «Ce projet d’autoroute à

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 péage constitue un modèle en Afrique qui devra être dupliqué dans d’autres  pays du continent. Je me réjouis de

l’état d’avancement des travaux et de la qualité de l’ouvrage» a commenté

l’argentier africain, Donald Kaberuka. Mais, si les Sénégalais sont pressés de voir l’achèvement des travaux de ce serpent métallique, qui devra abréger les embouteillages qui font perdre à l’Etat la bagatelle de 200 milliards f CFA chaque année- les interrogations foisonnent. Aussi, Les Afriques a approché Gérard Senac, directeur général du concessionnaire, Eiffage Sénégal, qui a répondu à nos questions. Ismael Aidara, Rédacteur en chef délégué, Dakar

Les interventions de la BAD ont démarré au Sénégal en 1972. A ce jo ur, le volume total des engagements cumulés du groupe de la BAD au Sénégal se chiffrent à plus de 856,78 milliards f CFA. Les pro-

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11 octobre 2012

A la fin de l’exercice 2011, la Tanzania Investment Bank (TIB) a réalisé un bénéfice de 5,8 milliards de shilling, en hausse de 61%, comparativement aux 3,6 milliards de shilling réalisés en 2010. Sur ce même registre l’actif net est passé de 305 milliards à 314 milliards de sh, tandis que le portefeuille de prêts a s’est apprécié de 247 milliards de sh. Révélations de Peter Noni, directeur général de TIB, au lancement officiel des bureaux de la banque de la zone du lac et de la succursale située au PPF Plaza sur Kenyatta Road.

Nuru ya Jamii une police d’assurance aux bidonvillois

Le président de la BAD, Donald Kaberuka en discussion avec le ministre des Infrastructures du Sénégal, Mor Ngom et le PDG de Eiffage, Gérard Senac

FOCUS sur la BAD au SENEGAL

22 Les Afriques

Bénéfices de la TIB à 3,8 millions $

 jets à forte incidence économique de la BAD au Sénégal sont : la réalisation des corridors Dakar-Bamako et Dakar –Conakry, AIBD et la centrale électrique de Kounoune. I. A

Désormais, les kenyans vivants dans des bidonvilles, peuvent assurer leurs biens ménagers contre l’incendie. La prime d’assurance est fixée à 480 shilling kenyan par an. Le groupe d'assurance CIC qui l’a lancée avance une couverture qui est une première destinée aux personnes à faible revenu, et qui combine, à la fois l'assurance des biens et l'assurance-vie en un seul pack.

De nouveaux taux  pour la sécurité sociale ougandaise Après un premier relèvement du taux de prélèvement en 2010, le gouvernement ougandais vient d’annoncer que les taux de cotisations seront de nouveau revus à la hausse. Maria Kiwanuka, ministre ougandaise des finances, a soutenu une augmentation passant de passant de 3% à 7%, pour améliorer les performances financières de la Caisse nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Vincent Ssekono, président CNSS, est aussi allé dans ce sens.

Gérard Senac «Nous confirmons la mise en service de l’autoroute pour le 1er octobre 2013 es Afriques : Confirmez vous la livraison intégrale de l’ouvrage au 1er août 2013 ? Gérard Senac : Nous respectons nos engagements de 2009, date de la signature du Contrat. Au jourd’hui, le taux d’exécution des travaux est de 75%. En dépit des lourds retards liés aux expropriations et à la libération des emprises, aux surplus de déviations des réseaux découverts dans la zone et des changements de type de fondation dus à la nature changeante du terrain, le Concessionnaire-Constructeur a su s’adapter pour, aujourd’hui encore, confirmer la mise en service au 1er Aout 2013.



voir que l’Etat, soucieux de l’acceptation du péage par les futurs usagers et de son adéquation avec le niveau de vie dans la zone, a fixé les règles de calcul du péage et en a imposé ses valeurs plafonds. Le cas du péage sur l’actuel (petit) tronçon entre Patte d’Oie et Pikine est un peu particulier. Il constitue à la fois une période d’apprentissage pour nos personnels et les usagers et contribue au financement du reste de la construction. Premier bénéfice déjà acté, Le reversement de la TVA à l’Etat, déjà effectif sur ce tronçon.

 LA : Où en êtes- vous avec les décaissements du projet ? G.S. : La recherche et la mise en place des financements privés constituent un des challenges forts de ce projet innovant. Nous avons su mobiliser des financements auprès de non seulement la BAD mais aussi de la BOAD, la SFI (groupe Banque mondiale), de la CBAO (Groupe Attijari) qui apporte à EIFFAGE plus de 40 milliards f CFA, au service du projet. Cet apport, placé sous la responsabilité exclusive du Concessionnaire, a permis de soulager la part publique.  LA : L’on parle de scandale concernant le prix de la construc LA : Êtes- vous à jour tion de cette autoroute à péage. de vos paiements ? Quelle est votre part de vérité ? G.S. : Bien sûr, le concessionnaire et G.S. : C’est un discours que nous ses prêteurs privés respectent leurs en- entendons mais que nous ne comgagements, conformément aux stipu- prenons pas. Si l’on ne considère lations des plans de financements que le prix de construction, des arrêtés depuis 2009. études menées en transparence avec les Services de l’Etat, spécialisés par ailleurs des appels d’offre de  LA : Le prix du péage passe construction, ont montré que notre difficilement dans la tête des prix est tout à fait comparable avec usagers. Y a-t-il un agreement les prix du marché (NDLR : de l’orde la part de l’Etat ? G.S. : Non seulement un agreement dre de 3 milliards / km (i.e. 4,5 milmais surtout une exigence. Il faut sa- lions d’euros). Comment en

aurait-il pu en être autrement ? Nous rappelons que notre projet a été retenu à la suite d’un appel d’offre international. Nous souhaitons rajouter que cette comparaison n’est pas approprié. N’oublions pas qu’un marché de concession est en beaucoup de points différents d’un marché de construction. La garantie de performance pendant 30 ans, durée de la concession, l’entretien des chaussées à notre charge ou la participation financière du Privé soulageant l’investissement public sont autant de points qu’il faut garder en mémoire. Nous assurons un service complet garanti.

 LA : On parle du nouvel aéroport AIBD, aviez vous réalisé une étude de prolongement de l’Autoroute ou fait des projections ? G.S. : Oui, l’étude technique des Gérard SENAC, quelques kilomètres qui séparent DG Eiffage Sénégal l’extrémité Est actuelle de notre Projet et le futur Aéroport International est disponible et les simulations financières sont déjà en cours. Nous serions même prêts à démarrer le 1er décembre prochain. Notre volonté est de continuer cette belle aventure, non seulement technique mais aussi humaine, avec nos partenaires.

Un marché de concession est en beaucoup de points différents d’un marché de construction.

 LA : On ne parle jamais de ce tunnel qui est sous le péage, quelle est son utilité ? G.S. : Cela fait partie de nos «trucs» pour garantir la sécurité des personnels … et des fonds ! Il permet de relier les cabines de péage au coffre. Une belle infrastructure sous le péage qui confirme la qualité technique et esthétique de l’ouvrage. Grâce au partenariat Etat-concédant et la société Eiffage de la Nouvelle Autoroute concédée, nous œuvrons autour de ce projet pour l’intérêt du pays afin de se doter d’une infrastructure haut de gamme et qui constituera un modèle dans la sous-région et en Afrique. Propos recueillis par  Ismael Aidara 11 octobre 2012 Les Afriques

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BANQUES & ASSURANCES

Augmentation des captures (poissons) de janvier à août

BCP et AFG donnent naissance à Atlantic Bank International Le partenariat stratégique signé en juin dernier par Atlantic Financial group (AFG) de l’entrepreneur ivoirien Koné Dossongui et le groupe Banque centrale populaire du Maroc (BCP) a été définitivement scellé par les deux parties le 25 septembre dernier. es fiançailles entre AFG et BCP, officialisées le 7 juin dernier, viennent d’aboutir au mariage tant souhaité par les deux groupes financiers. Les diligences, «d’autorisation la modification de la structure de l’actionnariat de la Banque Atlantique au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Niger, au Togo et au Sénégal, et de dérogation à la condition de nationalité des administrateurs de nationalité marocaine», d’une part, et d’autre part, celles menées à bien, en un temps record, notamment le closing de l’opération le 25 septembre dernier au Maroc. Il s’est concrétisé par la création d’une holding financière, de contrôle et de développement dénommée Atlantic Bank International (ABI), avec un capital d’environ 114 milliards de francs CFA, détenu à part égale par Atlantic Financial Group (AFG) et le groupe de la Banque centrale populaire(BCP). La signature de la documentation définitive s’est accompagnée du décaissement effectif par BCP de la somme de 56 milliards de francs CFA, comme apport en numéraire pour l’augmentation de capital de Atlantic Bank International, désormais holding du groupe Banque Atlantique. «Ce partenariat est riche de



 promesses et sera bénéfique pour nos deux institutions» explique une

source proche du dossier. Pour le groupe Banque Centrale Populaire, déjà présent en Europe, au Moyen Orient, en Amérique et en Afrique 24 Les Afriques

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11 octobre 2012

Hemitério Tiago, directeur provincial de l’agriculture, de la Pêche et du Développement rural à Huambo (Angola), a fait remarquer, au cours d’un récent séminaire à commune de Calima, à 18 km de Huambo que les captures de poissons ont augmenté sur la période allant de jan vier à août 2012. Sans conteste, l’impact de moyens modernes distribués aux pêcheurs, en lieu et place d’outils rudimentaires et d’infrastructures de conservation et de commercialisation.

Actions pour renforcer l’agriculture en Afrique

du Nord et qui pèse en total bilan de plus de 22 milliards d’euros, par cette transaction, il prend fortement pied au sein de l’Union économique et monétaire de l’ouest africain (Uemoa). Côté d’Atlantic Financial group, on entend capitaliser sur l’expertise de BCP dans tous les compartiments de l’industrie bancaire pour contribuer significativement à la promotion de la bancarisation et au financement hardi des économies de l’Uemoa. Dans ce mariage stratégique, outre son pôle bancaire, Banque Atlantique, AFG apporte également ses activités technologiques (Atlantique Technologies) et société financière (Atlantique finances). Tous passent sous la supervision du nouveau holding Atlantic Bank international. Une nouvelle page d’histoire, s’ouvre donc pour les sociétés du groupe bâties méthodiquement par l’homme d’affaires ivoirien Koné Dossongui. Louis S. Amédé, Abidjan

Siège de la BCP à Casablanca

Le petit exploitant est un entrepreneur. L’agriculture est un commerce. Jane Karuku, présidente de l’Alliance pour une révolution  verte (AGRA), qui a soutenu que ces propositions sont aujourd’hui acceptées par la communauté internationale, a défendu la mise en place d’un grand incubateur donnant lieu à des solutions inno vantes pour la croissance du secteur agricole africain. Idem pour Jorgen Ole Haslestad, PDG de Yara.

En Sierra Leone, l’agriculture, clé du développement Une nouvelle page d’histoire, s’ouvre pour les sociétés du groupe.

Alhaji Ibrahim Ben Kargbo, ministre sierra léonais de l'information et de la communication, et porteparole du gouvernement vient de rappeler que le président Ernest Koroma considère l’agriculture comme épine dorsale de la croissance. En dépit de grandes avancées (distribution d’équipements agricoles), beaucoup de défis restent encore à relever, a-t-il admis.

Coris Bank prend pied à Abidjan La banque burkinabè Coris Bank, dirigée par Idrissa Nassa, poursuit son expansion régionale - à Abidjan. Après avoir racheté les 35% des parts détenues par le groupe Fortis dans le capital de BIA-Niger elle les revend à l’Etat nigérien.

La farine de patate douce comme alternative au blé, au Nigéria Scientifique recommande farine de patate douce comme alternative au blé Kirimi Sindi, chercheur agricole rwandais, propose aux africains d’utiliser, en lieu et place de la farine de blé, celle de patate douce, riche en vitamine A. Il a défendu cette thèse au 16ème Symposium triennal de la Société internationale pour les cultures tropicales, à Abeokuta, dans l'État d’Ogun.

Début des auditions sur les tueries de Marikana

près un spectaculaire retard à l’allumage et une mini-tempête sur le marché nigérien, suite au rachat des 35% des parts du groupe Fortis, Coris Bank a trouvé au finish un gentlemen agreement avec l’Etat nigérien. Une sortie honorable à Niamey, qui loin de plomber ses ailes, l’a poussé à lorgner le marché sous-régional. Après plusieurs mois de prospections, la banque burkinabé (2ème sur le marché) devrait en principe débarquer sur la Lagune d’Ebrié fin novembre prochain. Selon une source autorisée, contactée par Les Afriques «l’agrément est en cours et la

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commission bancaire est très avancée dans les procédures» . Les appétits de

Coris Bank s’expliquent du fait que la Côte d’Ivoire a besoin de refinancer son économie et constitue 40% du PIB de l’espace Uemoa. «C’est un potentiel marché que nous

comptons prendre surtout dans le domaine des PME-PMI. Nous avons étudié les risques et les atouts avant d’y  débarquer», a commenté notre

source. Selon nos informations, Coris Bank  a jeté l’éponge dans la course des repreneurs short-listés des 2 banques publiques togolaises qui restent à privatiser sur les 04. Coris Bank a procédé à une opération d’ouverture de capital, permettant à la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) d’intégrer le capital en investissant près de 2 milliards de f CFA (soit 3 millions d’euros). La banque, qui est dotée d’un capital de 10 milliards, détenu par des privés et des institutionnels, poursuivra son développement en Afrique subsaharienne dont en ligne de mire, la Guinée, jusqu’en 2014. Ismael Aidara, Abidjan

Coris Bank veut participer à la reconstruction ivoirienne

Les appétits de Coris Bank s’expliquent du fait que la Côte d’Ivoire a besoin de refinancer son économie.

Comme promis au mois d’août par le président Jacob Zuma, l’enquête  judiciaire sur l'attentat à Lonmin de Marikana mine a commencé, depuis lundi dernier à Rustenburg  dans le nord-ouest. C’est au Centre civique de la ville que la Commission d’enquête a entamé les auditions. Toutes les parties concernées devraient se rendre dans la zone où les 34 grévistes avaient été abattus par la police, le 16 août dernier.

Une nouvelle loi minière au Kenya, en décembre

Les textes existants, taxés de règlements coloniaux et accusés d’être à l’origine de la stagnation du secteur, seront abolis et remplacés par de nouvelles dispositions avant la fin du mois de décembre. Ali Mohammed, Secrétaire permanent du ministère kenyan de l'Environnement et des Ressources minérales, a annoncé que la nouvelle loi permettra de débloquer les richesses minières inexploitées jusque là. 11 octobre 2012 Les Afriques

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ENTREPRISES ET MARCHÉS

Les organisations patronales optent pour la création d’un Business Forum en Afrique

Le symposium patronal d’Afrique plaide pour une grande implication des organisations patronales. La nouvelle stratégie propose de créer, dans les prochains mois, le Business Africa en lieu et place de la Confédération panafricaine des employés.

Hwange (Charbon) fait mieux qu’équilibrer ses comptes

Hwange Colliery Company Ltd (HCCL), géant minier dans le charbon, renoue avec les bénéfices. A la fin du premier semestre, la compagnie réalise un bénéfice net de plus de 500 000 $ contre une perte de 1,5 millions $, en glissement annuel. Son chiffre d’affaires (+7%) a atteint 51,8 millions de $ sur la période.

En Afrique de l’ouest, le PPP souhaité dans les énergies vertes

e développement du continent africain passe inéluctablement par la mobilisation de toutes les énergies, notamment une forte implication des créateurs des richesses. Sous l’égide de la Confédération panafricaine des employeurs (CPE), vingt-sept pays d’Afrique francophone et lusophone ont organisé du 26 au 28 septembre 2012 dans la métropole économique camerounaise de Douala, le symposium du patronat africain. Des Assises qui ont eu pour effet de déblayer le chemin devant déboucher sur la mise en place du Business Africa, un cadre d’échange et de réflexion qui ambitionne de fédérer les organisations patronales continentales dans la marche vers l’émergence économique du continent africain. Sous le thème, «se réinventer dans le monde de demain : le nouveau défi des organisations patronales africaines», les organisateurs ont compris



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la nécessité de mettre sur pied des stratégies économiques audacieuses, l’objectif étant de se démarquer du cadre traditionnel hérité de la colonisation, et dont le problème d’adaptation se pose avec acuité dans un contexte économique mondial libéralisé dont le leitmotiv repose sur la compétitivité des entreprises. Il s’agit donc de s’unir pour s’imposer comme un partenaire incontournable du développement, une réalité que les gouvernements africains ne respectent pas toujours, sans oublier que l’émiettement des organisations patronales constitue un obstacle dans la volonté des créateurs de richesses de se positionner comme un partenaire de choix.

L’utile apport des opérateurs dans la concertation

Des experts suggèrent des partenariats-public-privé, pour faire face aux problèmes énergétiques en Afrique de l’ouest. Ils trouvent qu’une telle coopération constitue la seule alternative à la crise énergétique vécue dans cette partie du continent. Recommandation faite à Dakar, à la 1ère Edition du Forum d'investissement en énergie renouvelables, organisé par le Centre régional pour les énergies renouvelables de la Cedeao.

Des Assises Pour un MDP qui ont eu pour effet de profitable à l’Afrique déblayer le chemin devant Afin de faire bénéficier davantage continent africain du Mécadéboucher sur lenisme pour le Développement la mise en Propre (MDP), qui n’a fourni dans sa partie subsaharienne que place du 21 projets sur les 4500 enregistrés Business depuis son démarrage, Rejae ChaAfrica, un fil, chargé de programme négoLes raisons d’une mutation cadre ciation à l’Institut de l'Énergie et de l'Environnement de la FrancoPour Francis Sanzouango, Senior ad- d’échange et viser au Bureau international de traphonie, plaide pour plus de senside réflexion. vail (BIT) et expert associé au bilisation des opérateurs sur ce symposium de Douala, la mutation

marché Carbone.

est une donnée inéluctable. Et pour cause, «une organisation patronale ne peut prétendre servir les membres qu’elle ne connaît pas. Il ne s’agit pas seulement de connaître physiquement les dirigeants des entreprises membres. Il s’agit de connaître leurs besoins en tant qu’entreprises, leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics et d’autres tiers. Un travail doit être lancé pour mesurer le niveau de satisfaction des membres, identifier leurs besoins émergents et ainsi faire évoluer les réponses qui leur sont proposées. C’est un processus qui est loin d’être évident». La nécessité de créer une organisation patronale africaine forte se présentant comme la voix du secteur privé pour le développement de l’Afrique s’impose, à l’image d’une seule organisation patronale dans un pays qui donnerait potentiellement assez de force à cette structure, a priori, en situation de mieux fédérer les intérêts du secteur privé et de s’afficher comme tel devant ses interlocuteurs, étatiques et autres. Le sujet est d’actualité quand on sait que les exemples sont légions où « beaucoup d’organisations patronales du continent vous diront que leurs doléances en direction des pouvoirs publics ne sont pas suffisamment suivies d’effets. D’autres vous diront que des accords négociés avec les pouvoirs publics notamment sur la fiscalité sont rompus, avec des voies de recours parfois inopérantes, ce qui laisse imposée la toute puissance de l’action publique».

L’exception anglo-saxonne Une position partagée également par le secrétaire exécutif de la Fédération des organisations patronales d’Afrique de l’Ouest (Fopao), Ousseine Diallo aux yeux de qui la création du Business Africa s’avère incontournable «parce qu’elle est représentative, forte et indépendante, orientée vers le développement économique, social et environnemental du continent». En attendant les grandes lignes qui sortiront du deuxième symposium du patronat

africain en septembre 2013 à l’Ile Maurice, certains acteurs à l’instar du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) à travers son président André Fotso préconise que la mutation se fasse d’abord au niveau interne, dont national, puis, externe, c’est-à-dire continental. Visiblement, il existerait encore des divergences sur l’approche que les uns et les autres entendent appliquer puisqu’aucune feuille de route s’imposant à tous n’a pas été adoptée. Par ailleurs, il convient de relever que pour l’instant, la création du Business Africa intéresse uniquement les pays francophones et lusophones, puisque les pays anglophones du continent ont également leur organisation patronale continentale dont les missions et les objectifs sont quasiment identiques. Mais pourquoi ne pas fédérer tout simplement en une supra organisation panafricaine des organisations patronales, tant il est démontré que les visées sont identiques? Une question que les uns et les autres n’ont pu apporter une réponse idoine, ce qui démontre qu’au-delà des discours fédérateurs, le chemin est encore long pour parvenir à la mise en place d’une organisation patronale en Afrique où les uns et les autres ne parleront que d’une même voix. Achille Mbog Pibasso, Douala

La nécessité de créer une organisation patronale africaine forte se présentant comme la voix du secteur privé pour le développement de l’Afrique.

Corée du Sud et l’Afrique : vers plus de croissance  verte et inclusive A la 4ème Conférence ministérielle sur la coopération économique entre la Corée du Sud et l’Afrique (KOAFEC) prévue du 15 au 18 octobre 2012 à Séoul, il sera question de «Croissance inclusive et la croissance verte». Co-organisée par la Banque d’export-import de Corée, le ministère Coréen de la stratégie et des finances, et la BAD, la rencontre vise une renforcement des relations de développement dans ce sens.

L’Afrique, prochaine zone de libre-échange

Les femmes chefs d’entreprise ne sont pas en reste

Eriger l’Afrique en zone de libreéchange, avant 2017. C’est la recommandation faite par les chefs d’Etat et de gouvernement du dernier Sommet de l’Union africaine. Au cours de la seconde édition de l’Africa Trade Forum d’AddisAbeba, l’idée que le Sénégal, grâce à sa position géostratégique et son tissu industriel, y joue un rôle ma jeur a fait son chemin.

Convention entre la SNLP et Libyana L’opérateur de téléphonie mobile, Libyana, et la Société nationale libyenne du pétrole ont signé un accord de partenariat. Aux termes de cette convention, l’opérateur va offrir des services téléphoniques mobiles et des services de télécommunications aux travailleurs des sites et champs pétroliers évoluant dans le Sahara. Pour Salah AlMokhtar, directeur administratif  de Libyana, c’est un nouveau pas  vers une ouverture avec d’autres structures. 11 octobre 2012 Les Afriques

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ENTREPRISES ET MARCHÉS

Convention MEDZ - BEI Afin de contribuer au financement du programme de développement de 7 technopoles à travers le Maroc, pilotée par MEDZ, filiale de CDG Développement, la Banque européenne d’investissement (BEI) compte lui accorder une rallonge de 100 millions d’euros. lus que jamais, MEDZ, bras armé de CDG Développement, pour la conception, l’aménagement, le développement et la gestion de nouvelles zones d’activités, conformément aux politiques des pouvoirs publics, singulièrement dans le tourisme (Vision 2010), l’industrie(Plan Emergence), le développement agricole (Plan Maroc-Vert), le commerce (Plan Rawaj), l’énergie (Stratégie nationale dans le domaine des énergies renouvelables), l’offshoring et/ou le nearshoring, … s’inscrit entièrement dans sa mission. La Banque européenne d’investissement (BEI) vient à la rescousse avec un engagement de 100 millions d’euros, en faveur des technopoles développées par MEDZ. Le contrat de financement a été signé, jeudi 4 octobre 2012 au sein du Parc Technopolis de Rabat. Le document a été paraphé par Anass Houir Alami, Directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion et Président du Conseil de Surveillance de MEDZ, et Philippe de Fontaine Vive, Vice-président de la BEI. A noter que ce prêt a été sollicité dans le cadre de la ConventionCadre entre la BEI et le Maroc, portant sur la mise en oeuvre d’une coopération financière et technique au titre du programme MEDA et des financements de la banque dans les pays tiers méditerranéens.

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Formation-emploi Le Président du Conseil de surveillance de MEDZ, Anass Houir Alami n’a pas manqué de mettre l’accent sur le développement soutenu des activités de MEDZ, qui fête ses 10 ans d’existence. En une décennie, 28 Les Afriques

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11 octobre 2012

OMC, une année décevante (litiges) A la Brookings Institution, cercle de réflexion réputé de Washington, Pascal Lamy, directeur général de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), a annoncé un bilan pour le moment décevant, singulièrement, en termes de négociations internationales. Déjà, a-t-il déploré, l’OMC a reçu presque 3 fois plus de plaintes qu’en 2011, …

Inwidays, les 20 et 21 octobre sur Facebook (Casablanca)

s’est-il plu à rappeler, la filiale de CDG Développement -elle-même filiale à 100% de la Caisse de Dépôt et de Gestion- a contribué à la réalisation de plusieurs projets d’envergure en matière d’infrastructures, au service du développement économique et social du Maroc. Il a singulièrement insisté sur la synergie recherche-enseignement supérieurindustrie, véritable fer de lance de développement et de compétitivité économique. Quant au soutien de la BEI, le patron de la CDG le considère comme un gage de confiance envers MEDZ, et plus généralement envers le groupe CDG, à porter des projets structurants et emblématiques, à même d’accompagner de façon pérenne les stratégies sectorielles et d’accélérer le progrès. En somme, le financement de la BEI arrive à son heure. Il ne faut pas perdre de vue que cette assistance, qui s’inscrit dans la mise en oeuvre du Pacte national pour l’émergence industrielle du Maroc, permettra de

Philippe de Fontaine Vive, VP de la BEI (à G), et Anass Houir Alami, Pt du Conseil de surveillance de MEDZ

La synergie rechercheenseignement supérieurindustrie, véritable fer de lance de développement et de compétitivité économique.

Les samedi 20 et dimanche 21 octobre, les marocains des réseaux  sociaux, notamment Facebook, pourront participer aux Inwidays. Ceux qui se seront inscrits (inscriptions ouvertes depuis le 25 septembre) pourront se rencontrer physiquement et assister au Facebook Hackathon, des manifestions en séminaire et compétition.

Important potentiel de développement du mobile en Namibie Face à un secteur mobile encore sous-développé, il y a de la place pour améliorer les prestations de services dans les TIC. Depuis l’implantation du premier dispositif  mobile, lancé en 1996, peu de progrès ont été faits dans ce sens.

Une vue de la cérémonie de signature du contrat de prêt

Impact des violences à l’ambassade américaine à Tunis

Les annulations n’ont pas tardé après l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Tunis. Pas moins de quatorze excursions maritimes, pré vues pour faire escale en Tunisie et convoyer en Tunisie environ 40000 touristes d’ici fin 2012, ont été annulées. Sahbene Ben Fadhel, directeur central du port de La Goulette, près de Tunis, a exprimé sa surprise devant tant d’annulation. faciliter le financement des travaux  des technopoles baptisées Atlantic Free Zone à Kénitra, Parc Haliopolis à Agadir, MidParc à Nouasseur non loin de l’aéroport Mohamed V, Technopole d’Oujda, Parc Technopolis de Rabat-Salé, Agropolis de Meknès, et Agropole de Berkane.

Un ambitieux plan d’investissement Le programme d’investissement de MEDZ avoisine les 3 milliards de dh (un peu moins de 300 millions d’euros), pour ces 7 technopoles. Il s’agit d’espaces favorisant l’innovation et la compétitivité des entreprises, en somme des espaces d’accueil novateurs à même d’offrir des infrastructures et des services de standard international. Pour les responsables, à terme, ils pourront accompagner le développement et la compétitivité des entreprises, grâce à la prise en

compte des besoins de formation et de R&D. On peut le croire, dans la mesure où, ils mettent à la disposition des investisseurs et autres opérateurs économiques une offre immobilière compétitive, divers services généraux, d’exploitation, … un guichet unique administratif, … De son côté, Philippe de Fontaine Vive, Vice-président de la BEI, s’est félicité de la concrétisation de cette convention de prêt. Participer à ce type de chantier exprime le rôle déterminant et catalysateur joué par la BEI dans le financement à long terme des grands projets d’innovation, a-t-il ajouté. Pour rappel, depuis janvier 2012, la BEI s’est engagée pour plus de 450 millions d’euros en faveur de projets concrets participant directement au développement économique et social du Maroc. Daouda MBaye

Installation d’une ligne électrique Kenya-Ethiopie

Il s’agit d’espaces favorisant l’innovation et la compétitivité des entreprises.

Le Fonds africain de développement vient de débloquer une ligne de crédit, à hauteur de 348 millions de $ devant financer un projet de transport et de distribution d’électricité entre le Kenya et l'Ethiopie. A l’horizon 2018, un tel projet permettra au Kenya de raccorder 870 000 ménages supplémentaires à son réseau. L’objectif est d’atteindre 1 400 000 ménages câblés, en 2022.

11 octobre 2012 Les Afriques

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BOURSES & FONDS

EN PARTENARIAT AVEC LA BOURSE DE CASABLANCA

1. Principaux indicateurs

L’inauguration de l’école a eu lieu le 22 septembre 2012 en présence de nombreuses personnalités. 2. La Bourse de Casablanca a abrité, le 27 septembre 2012 sous le thème «les pratiques de gouvernance des sociétés cotées : préparation de la prochaine enquête» Cette conférence a été organisée en partenariat avec l’institut Marocain des Administrateurs (IMA) et Global Governance Forum (Société Financière Internationale). 3. Reconduction de la suspension de la cotation de la valeur Diac Salaf, ainsi que ses droits d’attribution Diac Salaf (1P5) à partir du 24 septembre 2012. Cette mesure survient à la demande du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) et dans l’attente de publication d’informations importantes de la dite valeur. 4. Reconduction de la suspension de la cotation de la valeur Branoma, à partir du 25 septembre 2012, à la demande du CDVM et ce, suite au dépôt d’un projet d’offre publique concernant la dite valeur.

* Cote de la Bourse uniquement

2. Les plus fortes variations de cours Bourse de Casablanca



E N NAK L MAROC LEASING TIMAR 

+12,19% +6,12% +6,00%

STR OC I NDUSTR IE PROMOPHARM S.A. MED PAPER 

-11,56% -11,01% -10,90%

Bourse de Tunis



• Bourse de Tunis

3. ACTUALITÉ • Bourse de Casablanca 1. Dans le cadre de l’intégration de la responsabilité sociétale de l’entreprise au cœur de sa stratégie globale, la Bourse de Casablanca a parrainé

l’école Touria Chaoui. Les travaux  de rénovation ont touché les infrastructures de l'établissement, son aménagement et la mise en place d'une bibliothèque d'école et d'un centre multimédia.

Qui peut acheter et vendre les produits boursiers ? Toute personne physique et morale peut effectuer des transactions boursières. • Une personne physique est un terme juridique qui désigne tout individu auquel la loi reconnaît des droits et des obligations. • Le terme «personne morale» désigne toutes les structures non personnelles telles

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que les entreprises et les associations. Une personne morale a une personnalité juridique et possède les mêmes attributs qu’une personne physique à savoir ; un nom, un domicile et une nationalité. Elle a des droits et répond à des obligations indépendamment des membres qui la composent.

1. La Bourse de Tunis et la Facilité pour l’Amélioration du Climat des Affaires (ICF Africa, ont tenu une conférence le 28 septembre 2012. Lors de cet événement, les deux  parties ont annoncé leur partenariat pour le lancement d’un programme de renforcement des capacités d’éducation boursières des investisseurs et du public et de formation des professionnels du marché. 2. La Société Tunisienne de Banque a publié ses états financiers individuels au titre de l’exercice 2011, ainsi que le rapport des commissaires aux comptes. 3. La SOTUMAG a publié ses états financiers au 30 juin 2012, ainsi que le rapport des commissaires aux  comptes. 4. Le comité des indices boursiers a procédé à la mise à jour de l’échantillon qui compose le Tunindex.

EMPLOI

L’Afrique terre de délocalisation Made in China Si l’Afrique, à en croire les projections de spécialistes, sera la première puissance démographique du monde dans les décennies à venir. La Chine, à cause de sa politique d’enfant unique, sera vivement encouragée à transférer en Afrique une grande partie de ses activités industrielles. Les premières délocalisations sont déjà entamées. ntre 2010 et 2025, le nombre de chinois âgés de 15 à 24 ans va chuter de 62 millions pour se stabiliser à 164 millions de personnes. Quelque 6 projets de Zones Économiques Spéciales (ZES) avaient été sélectionnés par des responsables chinois pour être déployées en Égypte, en Éthiopie, à Maurice, au Nigéria et en Zambie. L’Afrique, qui ne représente qu’environ 1% de la production manufacturière mondiale, pourrait bénéficier de la modernisation et de la diversification de sa structure industrielle, pour peu que des infrastructures et un cadre incitatif soient mis en place : adéquation formation-emploi, environnement législatif  sécurisé, stabilité politique. En effet, le transfert de 6% des emplois industriels chinois à faible valeur ajoutée en Afrique entraînera, une hausse de l’offre de travail de 50% en Afrique, estime la Banque Mondiale. Rappelons que la Chine dispose de 85 millions d’emplois

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Les entreprises chinoises ont dû mal à s’implanter, à cause de la peur de gouvernements.

industriels à faible valeur ajoutée et l’Afrique d’environ 10 millions. Malgré la bonne orientation de ces partenariats sino-africains, plusieurs facteurs peuvent ralentir la mise en œuvre de ces projets : les différences culturelles, la barrière de la langue, la non-prise en compte par les entreprises chinoises des aspects environnementaux et sociaux et une difficulté pour les Chinois à effectuer des transferts de technologie et de formation de la main-d’œuvre africaine. Les délocalisations chinoises ont aussi pour but de rapprocher la production des consommateurs. Contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis ou les entreprises chinoises ont dû mal à s’implanter, à cause de la peur de gouvernements. Toutefois, ces derniers accueillent à bras ouverts les investissements chinois qui créent des emplois et relancent souvent leurs économies. Sanae Taleb, Casablanca

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Angoisses de remaniements Assis sur leur éjectable siège de ministre, des hommes et des femmes, vivent dans l’angoisse du remaniement et la peur du maraboutage.

Malema, libéré sous caution

Julius Malema

La Cour régionale de Polokwane a décidé, la semaine dernière, la libération sous une caution de 10 000 rands Julius Malema, ex-président de la Ligue de la jeunesse de l’African National Congress, parti au pouvoir en Afrique du Sud. L’affaire a été reportée à la fin du mois prochain.

n ami qui travaille dans le cabinet d’un grand ministère de la république m’a fait des confidences sur ce qu’est l’atmosphère des ministères à l’annonce redondante des remaniements. À ses dires, certains ministres changent de mine pendant des mois. En effet, selon qu’il est en présence d’étrangers ou non, le ministre peut afficher un visage au large sourire ou à la mine renfrognée avec dans tous les cas, l’air très angoissé. A cela, il faut ajouter que certains jours, le ministre arrive avant tout le monde, s’il n’aurait pas tout simplement passé la nuit dans son bureau. Certains autres jours, il refuse de serrer les mains que des collaborateurs lui tendent, avant d’accéder à son bureau et de s’installer dans le fauteuil dont la conservation lui cause tant de soucis. Les instructions des marabouts ne sont pas souvent faciles à appliquer

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sans se faire remarquer par les petits malins qui peuplent le ministère et qui sont militants de tous les régimes. Pour preuves, dès sa nomination, ces gens lui avaient dit le bonheur de tous les employés d’avoir un ministre comme lui, généreux, honnête et droit de réputation. Au même moment, ils lui avaient raconté des monstruosités sur son prédécesseur qui avait été présenté quant à lui comme quelqu’un de malhonnête et méchant dont le départ avait été fêté par tous les travailleurs de Kayes à Kidal, sans compter ceux du ministère qui sont les plus concernés. Ces discours encourageaient et inquiétaient à la fois le ministre. C’est pourquoi, il s’est toujours employé, du mieux qu’il a pu, à satisfaire les doléances des uns et des autres et s’est même fait obligation d’assister personnellement aux  faits sociaux (baptêmes d’enfants, mariages et décès de proches) de tout le personnel, singulièrement

Les nominations ... au palais de Koulouba ou au SGG ?

Un Angolais à la tète de la fédération mondiale des maladies transmissibles Dr Filomeno de Jesus Fortes, médecin angolais, a été porté, à Rio de Janeiro, à la tète de la Fédération mondiale des maladies transmissibles. Une nomination comme Secrétaire général, lors du Congrès mondial des maladies transmissibles.

Certains autres jours, il refuse de serrer les Le Bénin assiste les mains, avant  jeunes exploitants d’accéder à agricoles son bureau et Grace à une enveloppe de 300 milde s’installer lions de f CFA, soit 577 mille $, la Commission de l'Union éconodans le mique et monétaire ouest-africaine fauteuil dont (UEMOA) le Bénin entend appuyer la conserva- les efforts aux jeunes agriculteurs villes du nord, victimes d’inontion lui cause des dations. Confirmation de Cheikh tant de soucis. Hadjibou Soumaré, président de la Commission de l'uemoa.

les plus modestes d’entre eux. Car on l’a assuré qu’ils sont les plus nuisibles et ont souvent des entrées en haut lieu, s’ils n’étaient pas tout simplement des "taupes" des plus hautes autorités. Toutefois, le ministre, à l’instar de tous ses collègues du gouvernement, sait parfaitement bien que le pays est grippé. Il s’entend dire partout qu’un remaniement ministériel serait en préparation et que les nouveaux ministres seraient même identifiés et connus. Certains jumeaux, pas du tout gentils du reste, poussent la méchanceté jusqu’à délivrer une liste dont dans laquelle lui ne figure pas. Le chargé de Communication, à qu’il s’est confié à ce sujet, lui a suggéré de rendre une visite de courtoisie au siège d’un de ces  journaux pour arranger les choses. Cette solution lui sembla dangereuse dans la mesure où tous les citoyens savent bien qu’il va y avoir très bientôt un remaniement et le  journal pourrait en profiter pour gâcher ses chances de reconduction qui sont réelles, selon ses marabouts.

Tout a déjà été fait pour ce faire : 2 taureaux rouges ont été immolés et partagés entre 177 familles pauvres, le bouc blanc et barbu (BBB) a subi l’ablation de ses parties génitales avant d’être égorgé puis mis à la cuisson avec des condiments provenant des 17 marchés les plus fréquentés de Bamako, les 17 coqs rouges aux cent crêtes ont été étranglés après avoir séjourné durant un bon quart d’heure sur la tête du ministre. En plus, le bain des écorces de 33 arbres et de l’eau de 11 puits différents a été effectué par le ministre à 4 carrefours animés de la capitale entre 2H et 4H du matin, en une nuit de vendredi. C’est dire que le maximum a été fait pour gagner une reconduction au prochain remaniement annoncé, à cor et à cri, par les méchantes langues de ce pays. Mais les visages des collaborateurs du cabinet de le ministre demeurent toujours fermés et impénétrables. Un des innombrables marabouts consultés n’avait-il pas prévenu avant les innombrables sacrifices que c’est l’un des membres de son Cabinet qui serait en vue pour le

Tout a déjà été fait pour ce faire : 2 taureaux rouges ont été immolés et partagés entre 177 familles pauvres, le bouc blanc et barbu (BBB) a subi l’ablation de ses parties génitales.

Le prix d’une reconduction

Nouveau code minier au Burkina Faso Un nouveau code minier sera mis en place au Burkina Faso, dès l’année prochaine. Il coïncidera avec la mise en route de 7 nouvelles mines (manganèse, zinc, or, …). Ainsi le secteur arrivera à contribuer à hauteur de 20 à 25% du PIB. A noter que les recettes proviennent essentiellement des redevances et IS de compagnies minières, telles qu’Avocet Mining Plc, Cluff Gold Plc, Newmont Ventures, Semafo, …

Projet de renforcement du commerce burundais

Avec le chantier intitulé «Renforcement des Capacités Commerciales du Burundi» (RCCB), le département ministériel burundais de l’industrie, du Commerce, des Postes et du Tourisme, entend améliorer les performances à l'exportation. Ob jectif : plus de débouchés en se conformant aux standards internationaux, d’après Nestor Bikorimana, coordonnateur du RCCB.

Nouvelle arrestation de l’ex-porteparole de Gbagbo

Justin Koné Katinan

Justin Koné Katinan, qui fut porteparole de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a de nouveau été interpellé et arrêté par la police ghanéenne qui a permis aux agents d’Interpol de l’entendre. Il est accusé d’assassinat. Cette décision est inter venue, 3 jours après sa libération sous caution. A noter que la Côte d'Ivoire réclame toujours son extradition. 11 octobre 2012 Les Afriques

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Recrutement de policiers en Côte d’Ivoire

La première promotion de commissaires, sous-officiers et officiers de police en Côte d’Ivoire, depuis l'arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, soit 1500 agents, vient de recevoir ses galons. Cette promo 2010-2012 devra à la fois assurer la sécurité et insuffler une nouvelle démarche d’une police nouvelle, en harmonie avec la société ivoirienne.

Reprises de législatives partielles ivoiriennes en février 2013 remplacer. En scrutant tous les visages, le ministre n’a que l’embarras du choix car chacun des Conseillers et chargés de mission affiche un air taciturne depuis des mois maintenant. Surtout -et c’est ce qui l’agace le plus- il ne sait pas jusqu’ici lequel d’entre ses collaborateurs a pu "taper l’œil" des plus hautes autorités. Ce qui ne permet évidemment pas de déchiffrer lequel d’entre eux aurait l’air triomphal ou à tout le moins d’une jovialité inhabituelle. Ce qui lui permettrait de s’occuper avec ses marabouts et géomanciens de régler le compte de ce dernier de façon définitive. Ce dernier n’aurait plus comme préoccupation d’entrer au gouvernement. Mais hélas ! De toutes les façons, il se promet en cas de reconduction de veiller à rendre des visites régulières de courtoisie aux principaux journaux de la place afin qu’ils parlent plus et surtout mieux de lui et de ses actions. En outre, il se débarrassera de l’ensemble des membres de ce cabinet qui l’ont lâché dans ces moments d’épreuves. Et d’ailleurs, pourquoi 34 Les Afriques

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diable parle-t-on de remaniement? Aucun N’avait-on pas dit lors de la for- département n’est épargné mation de ce gouvernement que ce serait un gouvernement de durée ? Ce n’est tout de même pas en moins de deux ans qu’on va prétendre que ce gouvernement doit déjà être changé. Les gens sont trop impatients et ne mesurent certainement pas à quel point ils nous énervent les ministres du gouvernement quant ils parlent de remaniement. Tout cela relayé avec persistance par la presse qui ne semble pas avoir d’autres choux  gras à son menu. Ok, c’est bien. Rira bien qui rira le dernier. Monsieur le ministre garde espoir car le Président de la République, lui, n’a jamais cessé de Il se débarraslui sourire à chacune de leurs ren- sera de contres. Ce qui est bon signe et signifie qu’il jouit encore de toute sa l’ensemble confiance. Youpi, le ministre a re- des membres trouvé le sourire à cette seule pen- de ce cabinet sée !!! Décidément, les ministres doivent avoir une prime de risque qui l’ont lâché d’infarctus (ou AVC) avec ces mé- dans ces chantes annonces de remanie- moments ments dont les maliens sont en d’épreuves. passe d’être les champions. Idrissa Diouf, Bamako

Dans les circonscriptions de Bangolo, Bonon, Divo, Facobly, Issia, Koumassi, dans différentes régions de la Cote d’Ivoire, où le Conseil constitutionnel avait invalidé les résultats des élections législatives de décembre 2011 pour violence, fraudes ou vacance de poste dû aux  décès d’élus, un nouveau scrutin est programmé pour le 13 février 2013.

Financement des prochaines élections au Ghana : déjà ficelé

Pour organiser les élections présidentielles et législatives, le gouvernement du Ghana a décidé de débloquer 202 millions de cedis ghanéens, soit 106 millions $. Avec un tel montant qui représente, 91,5% de l’enveloppe totale nécessaire, la Commission électorale arrivera à organiser et superviser ce scrutin prévu au mois de décembre. Ahmed Abdul Hakim, chargé des relations avec les médias au ministère des finances a confirmé l’information.

Du Renseignement criminel au profit de l’économie africaine Fuite des capitaux, corruption, blanchiment d’argent, manipulation des cours de matières premières, trafics de produits illicites, etc., les crimes économiques se complexifient et s’amplifient en Afrique au rythme de la croissance économique du continent.

ans un monde des affaires globalisé, de nouveaux liens se nouent chaque jour entre les mafias et les entreprises, y compris les plus respectables. Et les deals comme celui révélé par la justice italienne en 2004 entre la multinationale Parmalate (35 000 salariés) et la Camorra napolitaine ne sont plus l’apanage de Milan, Moscou, WallStreet, Tokyo ou Shanghai. Pour les principaux acteurs mondiaux du crime organisé - ceux qui ont fait fortune dans l’industrie militaire ou pharmaceutique, ceux qui se sont enrichis grâce au traitement clandestin des déchets toxiques, ceux  qui sont politiquement influents dans les pays émergents ou dans le vieilles démocraties - l’Afrique est regardée comme un marché vierge, suffisamment poreux et rentable dans la durée, une proie à saisir dans les meilleurs délais. Favorisé par la globalisation financière et la pauvreté des nouveaux  pays-cibles, le crime organisé a

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opéré un saut qualitatif ces dernières années, qui a donné naissance à deux figures inquiétantes pour l’économie africaine : l’entrepreneur mafieux et le mafieux entrepreneur. Ces deux figures sont encore plus inquiétantes dans les pays où le modèle mafieux prospère aisément parce que la situation économique ou l’architecture sociale ne permettent plus à la jeunesse d’envisager autre chose que la voie du crime. De loin, ces pays donnent l’impression de laisser un seul choix à leurs populations : devenir criminelles ou sombrer dans la misère.

A qui avons-nous affaire ? Seul un diagnostic froid des dangers du monde actuel permet de faire face à ce nouveau défi. De nombreux évènements, au cours des dernières années, ont montré à suffisance que ceux qui étaient en charge de la sécurité nationale pouvaient s’égarer dans les couches superficielles de l’actualité. Si, à titre d’exemple, Bamako et

Saisie de cocaine par des douaniers

L’Afrique est regardée comme un marché vierge, suffisamment poreux et rentable dans la durée, une proie à saisir dans les meilleurs délais.

Bongo chez les Castro

Au cours d’une visite de 3 jours, à la fin du mois à Cuba, le président Ali Bongo du Gabon et son homologue Raul Castro Ruz, président du Conseil d’Etat et du Conseil des ministres de la république de Cuba, ont paraphé des accords pour le renforcement de la coopération bilatérale, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Mais, il n’a pas quitté la Havane sans s’entretenir avec Fidel Castro, …

Attentat meurtrier contre une église kenyane L’église anglicane Saint-Polycarp, située dans la banlieue de Nairobi, a été littéralement éventrée par un attentat, dimanche 30 septembre. Cette action non revendiquée, qui a vu la mort d’un enfant et fait neuf blessés, serait un signe de représailles face à l'intervention militaire kényane en Somalie, notamment à Kismayo.

Promesses des bailleurs de soutien à la lutte antiacridienne à Madagascar Sur la période 2012-2014, les bailleurs de fonds promettent de reprendre leur financement dans la lutte antiacridienne. Un montant de 9,7 millions de $ commencera à être injecté à partir du mois d'octobre. Confirmation du ministère malgache de l’agriculture. 11 octobre 2012 Les Afriques

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Plan de restructuration d’Air Madagascar

Au cours des assemblées générales du Conseil d'Administration, il a été décidé la restructuration du capital de la compagnie aérienne malgache, Air Madagascar. Elle va ainsi poursuivre ses activités pour singulièrement contribuer au désenclavement des régions, le développement d'un réseau de transport qui facilite les échanges économiques et le développement de l'industrie du tourisme. ses alliés étrangers veulent faire croire que «la poussée subite» des islamistes dans le nord Mali était «imprévisible», l’analyse prédictive criminelle ne permet-elle pas d’anticiper les trafics d’armes que pourrait générer une intervention militaire internationale dans cette partie du continent ? Au milieu des années 2000, Antonio Calderone, un ancien mafioso, fit une remarque absolument remarquable par sa justesse. «Le soldat de la mafia, déclara Calderone, habitué à la compétition et au risque très élevé, est mieux qu’aucun autre préparé à l’économie de marché». Cette description est observable chez plusieurs criminels actifs dans les pays où la menace n’est pas toujours d’origine extérieure. Les mafiosi nigérians par exemple contrôlent l’essentiel de l’économie souterraine de l’Etat fédéral grâce aux trafics (humains, de drogue, de matières premières, etc…), blanchiment d’argent sale, contrefaçons, enlèvements ciblés et escroqueries sur internet. Ce sont des winners avides, cupides, sans morale ni peur. Après le terrain, c’est à l’écran qu’ils portent la «destruction créatrice» dont parlait Schumpeter. Nous avons affaire aujourd’hui à une catégorie d’acteurs économiques criminels et résilients qui, dans de nombreux pays, font concurrence aux acteurs légaux, voire à la force publique. Ils mobili36 Les Afriques

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sent des flux financiers capables de transformer la nature des marchés en un temps record et profitent de la relative porosité de la plupart des frontières africaines. Corrupteurs des institutions économiques et politiques, leur impact dévastateur et leur mondialisation à toute vitesse obligent à les intégrer au registre sensible de la sécurité du continent.

A quoi ça va servir ? Devant l’incapacité de la criminologie classique à traiter les phénomènes criminels les plus résilients, le Renseignement criminel apparaît comme le nouvel allié indispensable aux décideurs africains. Il sert à produire et à transmettre, de manière sécurisée, des informations de qualité supérieure, voire hors normes, aux décideurs en charge de la sécurité économique. Le péril que représente le crime organisé et transnational en Afrique a montré ses preuves, et ses victimes officielles se comptent par milliers. Le scandale du Probo Koala, sa vingtaine de morts directs et les 17 000 consultations hospitalières occasionnées en Côte d’ivoire durant l’été 2006, reste l’une des tragédies les plus emblématiques de la décennie écoulée. Entre temps, l’Afrique est devenue une vraie plaque tournante pour le trafic international de drogues dures, telles que la cocaïne et

Un réseau fiable pour contrer les trafiquants d’armes

Visite du Gal Carter (Africom) à Alger

Général Carter F. Ham

La crise au Mali et ses derniers dé veloppements politiques sur la scène internationale ont été à l’ordre du jour de la récente visite du général Carter F. Ham, commandant en chef des forces armées américaines pour l’Afrique (Africom). Rappelons un contexte, marqué par des résolutions prises entre Bamako et la Cédéao de lancer une offensive armée contre Aqmi.

Une catégorie d’acteurs économiques criminels et Appréciation du résilients qui, dirham marocain dans de Dans des dernières statistiques, Bank Al Maghrib, institut d’émisnombreux sion du Maroc, a révélé que sur la pays, font période allant du 20 au 26 septemconcurrence bre, la monnaie nationale marocaine s’est appréciée d’un quart de aux acteurs point (0,25%) par rapport à la légaux. monnaie unique européenne et de 1,08% par rapport au dollar.

l’héroïne en provenan provenance ce d’Afghanistan et d’Amérique latine. Les destructions de stocks de médicaments ou l’interception de menues cargaisons de stupéfiants, dont se vantent quelquefois les autorités au journal télévisé de 20h, sont utiles aux yeux de l’opinion, mais insuffisantes pour protéger l’économie locale. Il est indispensable de s’engager dans une démarche analytique et opérationnelle innovante et proactive pour anticiper et non plus subir les dangers que font peser ces criminels sur l’économie africaine. Il s’agira, en Afrique, d’une véritable révolution dans le traitement des crimes économiques.

A quels moyens recourir ? Pour sa composition, le réseau d’unités de renseignement criminel que proposent les conseils en intelligence économique de Knowdys pourrait recourir, au niveau national, au personnel de la police et de l’administration civile. La mise en commun du renseignement criminel par l’ensemble des unités se ferait par le biais d’une base de données automatisée regroupant les productions des différentes unités. Le réseau aurait à sa tête un Comité de gouvernance panafricain, garant du bon fonctionnement du réseau et de la distribution adéquate du renseignement criminel dans

chaque pays membre. Il aurait notamment pour mandat d’assurer la collecte de l’information et la transmission des analyses stratégiques provenant de chaque unité en vue d’aider les autorités nationales dans la prise de décision. Le Renseignement criminel que nous appelons de nos vœux est au départ une volonté politique, un état d’esprit et un ensemble de méthodes et d’outils dont le but est de déceler précocement et de neutraliser le crime avant qu’il ne soit commis. Reste Reste bien entendu à poser les bases théoriques et pratiques du Renseignement criminel et à intégrer ce concept encore balbutiant dans la culture des décideurs politiques. Comme on peut le constater, la dureté de la compétition économique mondiale ne connaît pas le fair-play. Et ses arbitres sont toujours juges et partis. Face à cette autre guerre dont le droit international n’a pas encore pris toute la mesure, seul un Renseignement criminel en réseau permettra de dévoiler l’invisible, d’entendre l’indicible et d’identifier l’inavouable de manière à désamorcer les périls avant qu’ils n’affectent une économie africaine en pleine croissance. Guy Gweth Consultant en intelligence économique chez Knowdys Plus d’infos sur : knowdys.com & africadiligence.com

Il est indispensable de s’engager dans une démarche analytique et opérationnelle innovante et proactive.

Un parti de l’opposition en Mauritanie contre la guerre au Mali Pour le rassemblement national pour la réforme et le développement (Tawassoul), (Tawassoul), il n’est pas question de mener une intervention militaire au nord Mali.

Soutien de l‘UE à la société civile en Mauritanie Sidi Ould Tah, ministre mauritanien des affaires économiques et du développement, et SE Hans-Georg  Gerstenlauer ambassadeur chef de la Délégation de l’Union européenne (UE) en Mauritanie, viennent de signer une convention de financement de 7 millions d’euros. Cette enveloppe devrait servir à un programme d’appui à la société ci vile et à la culture. culture.

Lutte contre les médicaments frauduleux, un autre programme

Plus de visas d’entrées entre le Mozambique et les Seychelles

Suite à l’accord signé entre Oldemiro Baloi, ministre mozambicain des affaires étrangères et de la coopération et Jean Paul Adam, son homologue des Seychelles, les visas d’entrée entre les deux pays seront désormais supprimés. En ligne de mire et la promotion du commerce entre les deux pays. 11 octobre octobre 2012 Les Afriques

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 AVIS DE RECRUTEMENT Sur Décision n°CM/UMOA/006/05/2012 du Conseil des Ministres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) , établissement public international constitué entre les huit (8) États membres de l'UMOA (Bénin, Burkina, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a été autorisée à créer une agence régionale d'appui à l'émission et à la gestion des titres de la dette publique par les Etats précités, dénommée «Agence UMOA-Titres». Cette Agence, dont le Siège sera situé à Dakar (Sénégal) , a vocation à apporter son concours aux Etats membres de l'Union en vue de mobiliser, sur les marchés de capitaux, les ressources nécessaires au financement de leurs politiques de développement économique, à des coûts maîtrisés. Elle apportera ainsi son assistance aux Trésors Nationaux pour le renforcement de leurs capacités, la détermination et la formulation de leurs besoins, la programmation et la coordination de leurs inter ventions sur les marchés de capitaux, la promotion des titres publics auprès des investisseurs nationaux, régionaux et internationaux, ainsi que la gestion opérationnelle des émissions. Par ailleurs, l'Agence offrira aux Trésors Nationaux un service de placement de leurs excédents de trésorerie, sur la base d'instructions expresses et en fonction des conditions du marché. Dans la perspective du démarrage imminent de ses activités, l'Agence UMOA-Titres recherche des ressources humaines expérimentées et hautement qualifiées en ingénierie financière, macroéconomie, statistique, économétrie et droit. Ces personnes, toutes ressortissantes des Etats membres de l'UMOA , devront également être dynamiques, intelligentes et engagées. Les postes à pourvoir sont les suivants : • Un (1) Directeur : sous l'autorité du Conseil d'Orientation de l'Agence UMOA-Titres, le titulaire du poste assurera la direction et gestion courante de l'Agence et sa représentation dans ses rapports avec les tiers. Qualifications requises :  le titulaire du poste, âgé de cinquante (50) ans au maximum, devra justifier d'un diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance, économie, audit ou droit d'une école supérieure de commerce, d'une école d'ingénieurs, d'une université ou d'une institution équivalente. Des qualifications en management et en administration d'entreprise seraient un atout. En outre, il devra avoir au moins douze (12) années d'expérience, dont cinq (5) ans dans des fonctions managériales. • Un (1) expert en ingénierie financière : sous l'autorité de la Direction de l'Agence UMOA-Titres, le titulaire du poste assurera la définition de la stratégie de mobilisation des ressources, la définition des instruments de mobilisation des ressources et la conception des caractéristiques techniques des titres, ainsi que la formulation du programme régional d'émission de titres publics. Qualifications requises :  le titulaire du poste, âgé de quarante (40) ans au maximum, devra justifier d'un diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance d'une école supérieure de commerce, d'une école d'ingénieurs ou d'actuariat, ainsi que de solides compétences quantitatives (mathématiques, économétrie, calcul de probabilités, etc.). En outre, il devra avoir au moins sept (7) années d'expérience dans le domaine d'activité du poste, une expérience dans une Salle des marchés étant un atout. • Un (1) expert macroéconomiste : sous l'autorité de la Direction Dire ction de l'Agence UMOA-Titres, le titulaire du poste devra assurer l'analyse de l'environnement économique interne et externe de l'UMOA, ainsi que de l'évolution et des perspectives des marchés de capitaux régional et international, en vue de fournir les éléments de base nécessaires pour asseoir les stratégies d'émission. Qualifications requises :  le titulaire du poste, âgé de quarante (40) ans au maximum, devra justifier d'un Doctorat en économie, DEA ou DESS en macroéconomie ou diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste (ISE).

En outre, il devra avoir au moins sept (7) années d'expérience dans le domaine d'activité du poste, une expérience de deux (2) ans sur les marchés de capitaux étant un atout. • Trois Trois (3) Chargés des Opérations : sous l'autorité de la Direction de l'Agence UMOA-Titres, les titulaires des postes devront assurer la définition de la stratégie et des instruments de mobilisation des ressources, la conception des caractéristiques techniques des titres, la gestion opérationnelle des émissions, la formulation et la mise en œuvre du programme régional d'émission de titres publics, le suivi du règlement  / livraison des titres et des événements sur les titres de la dette publique, l'appui aux Trésors nationaux pour le suivi des risques financiers et opérationnels liés aux opérations d'émission. Qualifications requises :  les titulaires des postes, âgés de trente-cinq (35) ans au maximum, devront  justifier d'un diplôme de niveau BAC + 5 au minimum en finance d'une école supérieure de commerce, d'une école d'ingénieurs ou d'actuariat, ainsi que d'une expérience professionnelle d'au moins cinq (5) années dans le domaine d'activité du poste, une expérience dans une Salle des marchés étant un atout. Conditions générales de candidatures : pour tous les postes ci-dessus, les candidats devront avoir d'excellentes aptitudes à communiquer en anglais. Le détail des postes proposés peut être consulté sur le site internet de la BCEAO, à l'adresse suivante : www.bceao.int. Modalités du recrutement : les candidats retenus seront engagés sur la base de contrats de travail à durée indéterminée, assortis d'une période d'essai d'un (1) an. Le présent avis de recrutement et le formulaire de candidature sont disponibles sur le site web de la BCEAO, à l'adresse susmentionnée. Les candidatures seront présentées exclusivement sous format électronique suivant le formulaire précité sur la période du 2 au 23 octobre 2012.  Aucune candidature ne sera reçue après la date limite indiquée ci-dessus. L'enregistrement des candidatures devra impérativement être accompagné par la transmission, dans le délai susvisé, d'un dossier physique de candidature (support papier) comprenant notamment : − la lettre de motivation − le curriculum vitae − les copies certifiées conformes des diplômes requis − les certificats et/ou attestations de travail justifiant de l'expérience professionnelle alléguée. Ce dossier physique devra être transmis, sous pli confidentiel, à l'adresse suivante : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest Avenue Abdoulaye FADIGA BP 3108 DAKAR - (Sénégal) A l’attention du Directeur de la Gestion des Ressources Humaines Très important : 1 - Seules les candidatures enregistrées en ligne sur le site internet de la BCEAO (www.bceao.int) seront examinées. 2 - Seuls les candidats présélectionnés seront contactés. 3 - Aucune contrepartie financière n'est demandée pour l'enregistrement des candidatures. 4 - L'Agence UMOA-Titres se réserve le droit de ne donner aucune suite au présent avis de recrutement.

POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Rapatriement volontaire d’un millier de migrants bloqués au Maroc Un programme de rapatriement volontaire concernant plus de 1 000 migrants en provenance d’Afrique subsaharienne et actuellement bloqués au Maroc, vient d’être entamé mardi 2 octobre 2012. Une opération salutaire bien qu’organisée par l’OIM. es migrants originaires, pour la plus grande part du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Nigéria, et du Sénégal, transitant au Maroc dans le but de pouvoir re joindre l’Europe, restent bloqués aux  portes de la Méditerranée. Visibles au niveau de certaines gares ferroviaires à Rabat ou Casablanca, dans des carrefours en train de faire la manche, s’ils ne sont pas confinés dans les forêts des villes septentrionales, ces migrants composent un groupe où il n’est pas rare de trouver des mineurs non-accompagnés, des femmes enceintes, des mères et leurs nourrissons et malheureusement des personnes malades. L’Organisation internationale des migrations (OIM) vient d’annoncer, par la voix de Chris Lom, porte-parole de l’organisation, que : «Les autorités marocaines sont activement engagées dans la recherche de migrants en situation irrégulière, ce qui rend la situation particulièrement difficile pour eux». Pour mettre un terme au calvaire que vivent ces personnes au quotidien, il leur a été conseillé de se rendre au bureau de l’OIM pour profiter du programme de rapatriement. De toutes les façons, afin de financer cette opération de rapatriement volontaire et de réinsertion, l’OIM a lancé un appel aux bailleurs de fonds pour recueillir quelque 800 000 $. Outre la logistique, cette somme permettra de fournir le capital de départ d’une petite entreprise ou financer la formation destinée à faciliter l'accès à un emploi, une fois à destination. Le porte-parole de

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Nouveau Guide facilitant l’Acte d’investir au Nigéria

Omobola Johnson, ministre nigériane des technologies de la communication vient d’e dévoiler l’existence d’un nouveau Guide de procédures devant faciliter l’Acte d’investir dans ce secteur. Pour l’élaborer, les départements du travail et de l’environnement ont travaillé en collaboration avec elle pour asseoir des standards communs.

Sérieuses ambitions du Nigéria sur le marché du cacao

l’OIM a assuré que la contribution Retour au du gouvernement marocain portera bercail salutaire sur la couverture les billets d’avion. A noter que depuis 2005, l’OIM a organisé le retour volontaire de près de 3 500 migrants vulnérables au Maroc, grâce à plusieurs pro- Pour mettre grammes, dont le dernier en date s'est terminé en juin 2012, et était fi- un terme au calvaire que nancé par la Belgique et la Suisse. De telles opérations permettent aux  vivent ces migrants, qui cherchent désespérément à rentrer dans leurs pays d'ori- personnes au gine, de retrouver une certaine quotidien, il dignité. C’est du moins l’avis de la leur a été chef du bureau de l’OIM au Maroc, conseillé de qui le confirme soutenant qu’entre le retour au bercail et les geôles ma- se rendre au rocaines (pour séjour non régle- bureau de mentaire), nombreux sont ceux qui l’OIM. préfèrent la première alternative. Daouda MBaye, Casablanca

Nostalgique de la période où il se classait au second rang des producteurs de cacao, (au début des années 60, avec 210000 t de fèves/ an), le gouvernement fédéral du Nigéria compte insuffler une nouvelle dynamique à la filière. L’objectif est de soutenir les producteurs (réhabilitation de 200 000 ha de plantations anciennes dans les Etats d’Ondo et Cross River), améliorer la qualité d’un cacao en phase avec les attentes des chocolatiers.

Les évangéliques en Afrique, en conclave à Dakar

Le Conseil général de l’Assemblée des Evangéliques en Afrique, qui existe depuis février 1956, a récemment tenu un important symposium à Dakar. La rencontre a tourné autour de «Oser être des David(s) servant le dessein dans notre générosité avec intégrité de cœur et de mains habiles». Thème d’une actualité brûlante en Afrique, il a permis aux participants de plaider pour la bonne gouvernance et un changement des mentalités.

Anke Strauss «Le retour, solution humaine à une situation d’extrême vulnérabilité» Anke Strauss, chef de Mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Rabat au Maroc, répond exclusivement aux questions de la rédaction, fournissant entre autres, les détails de l’opération de retour de 1000 migrants subsahariens bloqués au Maroc. Il s’agit de la relance du projet de retour volontaire assisté et d’aide à la réintégration. des autorités marocaines pour quitter le territoire et du soutien de leurs ambassades pour obtenir les documents, permettant leur retour. Permettez-moi, à ce titre, de saluer l’excellente collaboration du gouvernement marocain et des différentes ambassades et représentations consulaires des pays d’origine qui a permis le bon déroulement du programme, durant les dernières années. Nous comptons sur une pleine collaboration, surtout des autorités marocaines, afin de permettre la reprise de ce programme humanitaire dans les meilleurs délais.

est en train de négocier avec le Une précédente es Afriques : Quels sont gouvernement marocain la reprise opération de les détails de cette rapatriement du programme de retour volon-  volontaire opération? Anke Strauss : La mission de taire, suspendu depuis mai 2012 en l’OIM au Maroc essaye de relancer raison de l'épuisement des fonds un projet de retour volontaire as- disponibles. L’OIM Rabat contisisté et d’aide à la réintégration nue, par ailleurs à attirer l'attention pour des migrants en situation ir- d’autres bailleurs de fonds qui régulière au Maroc. pourraient financer l’aide à la réinEn effet depuis 2005, plus de 3500 tégration dans le pays d’origine. personnes en situation difficile et Les personnes d'échec sont rentrées grâce à l’assis-  LA : Avez-vous constatez la collaoptant pour le tance de l’OIM Rabat et ont pu pro- boration des autorités marocaines retour fiter d’une aide à la réintégration et de celles des représentations volontaire dans leur pays d’origine. consulaires et des ambassades des Actuellement, l’OIM enregistre une pays concernés? peuvent forte demande d’assistance au retour A.S. : Les autorités marocaines et les volontaire. Plus de 1000 personnes ambassades des pays d’origine sont contribuer à sont inscrites sur une liste d’attente des partenaires-clés dans le cadre du limiter ces flux et de nouvelles personnes viennent programme de retour volontaire as- migratoires quotidiennement s’enregistrer pour sisté et aide à la réintégration. clandestins. pouvoir bénéficier de cette assistance. Les migrants sont en situation irréC'est pour cette raison que l’OIM gulière et ont donc besoin de l’aval



 LA : En décidant de rapatrier ces personnes, croyez-vous que les flux vont s'estomper? A.S. : Déjà le retour volontaire est une solution humaine à la situation d’extrême vulnérabilité que vivent les migrants en situation irrégulière au Maroc. De plus, les personnes optant pour le retour volontaire peuvent contribuer à limiter ces flux migratoires clandestins, car ils sont souvent déçus par les difficultés rencontrées à cette occasion. Ils sont donc plus à même de relater de façon objective de ces difficultés a leur retour, ce qui contribue grandement à dissiper les idées préconçues qui peuvent exister au sein de la population. Ces témoignages peuvent donc réduire les tentations de certains d'avoir recours à des filières clandestines qui ne cesse de bafouer le bienêtre et les droits de ces migrants. Propos recueillis par Daouda MBaye 11 octobre 2012 Les Afriques

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE

Jeunesse en Afrique Une bombe atomique à désamorcer Réconcilier croissance et emplois, voilà le challenge de la nouvelle Afrique en croissance. La stabilité en ligne de mire, au Forum de Paris, des ministres, capitaines d’industrie, décideurs de tout bord ont partagé leur vision sur la problématique. Synthèse.

Le premier rapport du Fesman entre les mains du président du Sénégal C’est un rapport spécial du Festi val mondial des Arts Nègres (Fesman- Dakar du 10 au 31 décembre) ponctué de recommandations, et qui révèle de présumés fautes et péchés d’acteurs chargés directement ou indirectement de l’organisation de ce festival que l’Inspection générale d’Etat (IGE)  vient de remettre à Macky Sall, chef de l’Etat.

L’Amisom dans Kismayo (en Somalie)

a jeunesse était au cœur du 6e forum économique de l’Afrique organisé par l’OCDE. C’était le 4 octobre 2012 à Paris. D’entrée de séance, la parole fut donnée aux décideurs et opérateurs économiques. Le ministre sénégalais des finances, Amadou Kane, ancien directeur de la BNP Afrique, ancien président du conseil d’administration de la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan, rappelle que 3 chômeurs africains sur 5 sont jeunes. «Nous tablons sur un taux de croissance au Sénégal de 3,7% en 2012 grâce au secteur agricole. Mais cette situation de reprise cache des contreperformances de certains secteurs traditionnellement dynamiques comme le bâtiment et les télécommunications». Pour l’ancien banquier, le rééquilibrage budgétaire engagé par le nou-



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veau pouvoir est indispensable pour rétablir la confiance des partenaires. Des réformes saluées par la banque mondiale qui l’a souligné dans le cadre de sa dernière mission de consultation (au titre de l’article 4) au Sénégal. Se rangeant dans le camp de l’orthodoxie économique, Amadou Kane estime que le challenge de l’emploi des jeunes devrait reposer avant tout sur des fondamentaux solides, l’éducation et la formation.

Amadou Kane : «l’emploi des jeunes repose sur  l’orthodoxie budgétaire» Le Sénégal doit créer entre 500 000 et 600 000 emplois dans les cinq prochaines années, en lançant des projets notamment dans les énergies renouvelables, les infrastructures, l’élevage, l’agriculture et l’agro-industrie. Autre rééquilibrage à introduire selon le

Vivement les agences d’emploi

Le challenge de l’emploi des jeunes devrait reposer avant tout sur des fondamentaux solides, l’éducation et la formation.

Kismayo, ville portuaire du sud, qui a été, pendant longtemps le fief des islamistes d’Al-Shabaab, a été reconquise par les forces de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Le lieutenant-général Andrew Gutti, commandant de la Force de l’Amisom, a alors exhorté tous les combattants restants à Kismayo à déposer les armes.

Le président Mugabé du Zimbabwe propose des élections en 2013

Selon une requête adressée à la Haute Cour du Zimbabwe et rendue publique récemment, Robert Mugabe, président de la république, a proposé d'organiser des élections en mars 2013, après un référendum constitutionnel au mois de novembre. Mais la réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre, le MDC de Morgan Tsvangira, Premier ministre, dénonce un calendrier, jugé irréaliste.

Satisfécit du forum consultatif sur les deux Soudan

ban-ki moon, ONU

ministre sénégalais des finances, redonner au secteur primaire une attention particulière. «Cela permettra d’endiguer l’exode rural qui vient grossir le chômage dans les centres périurbains», poursuit le ministre. Mais

aucune stratégie d’emploi ne serait gagnante si elle n’incluait pas le secteur privé, les entreprises en général et les PME-PMI en particulier. L’accès au financement des entreprises reste une question clé. Amadou Kane a insisté sur le renforcement des fonds propres, l’accompagnement des projets à travers certains mécanismes comme les fonds de garantie. Le levier fiscal allégeant le cadre du crédit bail, du capital investissement et de la finance islamique contribuera à la dynamique recherchée, souligne le ministre qui rappelle que le nouveau président, Macky Sall, est décidé à poursuivre l’ancrage de la démocratie au Sénégal. L’annonce de la réduction de son mandat de 7 à 5 ans rappelée par Amadou Kane constitue en la circonstance un des meilleurs gages.

Tiemoko Meyliet : «indis pensable d’avoir un marché   financier développé» Mais l’exécutif sénégalais le sait, c’est sur les attentes de la jeunesse qu’il

sera évalué dans cinq ans. Les objectifs à atteindre reposent en partie sur les orientations de la Banque centrale des Etats de l’Union économique et monétaire ouest africaine. Tiemoko Meyliet, gouverneur de la Bceao, met en premier ligne les crises politiques, l’impact des chocs exogènes (aléas climatiques) et la faible diversification des économies comme facteurs à risques. Le taux d’investissement public et privé tourne autour de 19% en zone Uemoa contre plus de 30% dans les pays émergents. S’intéressant à l’emploi, le gouverneur juge le secteur financier développé comme indispensable, avec un impact qui sera d’autant plus élevé qu’il privilégiera les secteurs à fort potentiel d’emplois. Parmi les contraintes financières, la faible bancarisation (à peine 15% en incluant les services décentralisés comme la microfinance), l’insuffisance de l’épargne intérieure (12% du PIB contre 30 à 40% dans les autres pays en développement, la capacité du système financier à répondre à la demande de crédit compte tenu du niveau des fonds propres, les contraintes juridiques et l’insuffisance de l’information financière sur les agents économiques. Le gouverneur de la Bceao a présenté au cours de ce forum, un certain nombre de

Siège de la Bceao à Dakar

A l’issue de sa 5 ème réunion, le 27 septembre au siège e l’ONU à New  York, sous la présidence de Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, et de Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, le forum consultatif sur le Soudan et le Soudan du Sud a tenu à saluer « la percée » dans les dernières négociations à AddisAbeba, en Ethiopie.

Vol inaugural de TAL sur Rome

Tassili Airlines (TAL), compagnie aérienne algérienne, filiale à 100% du groupe pétrolier Sonatrach, assurera désormais tous les vendredis, la liaison Hassi Messaoud (800 km au sud-est d’Alger) -Rome. Confirmation de Fayçal Kelil, PDG de la compagnie.

Le taux d’investissement public et privé tourne autour de 19% en zone Uemoa contre plus de 30% dans les pays émergents.

RAM relie de nouveau Madrid à Tanger A partir d’aujourd’hui, 11 octobre, la compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM) assurera 3 dessertes par semaine, entre Tanger et Madrid. Les vols étalés sur lundi,  jeudi et dimanche, seront opérés par des ATR72-600 neufs récemment acquis et qui sont configurés en mode bi-classes avec 70 sièges dont 12 sont dédiés à la Classe Business. A noter que RAM dessert déjà 11 destinations au Maroc et 24 sur le continent africain. 11 octobre 2012 Les Afriques

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POLITIQUE ECONOMIQUE AFRICAINE points pour permettre aux institu-  fiscalité lourde, des coûts d’infrastructions financières d’exercer leurs acti- tures chers. On doit s’inspirer de l’Asie. vités dans les meilleures conditions.  Nous sommes le continent le plus jeune «L’objectif recherché c’est d’avoir un et c’est là, en Afrique, qu’on paye le système financier fort et stable qui fi-  plus cher», déclare M. Billon. nance l’économie dans tous ses com- En clair, au-delà des problèmes soupartiments entreprises, PME, levés par les intervenants à ce forum, ménages …». Pour y arriver, la crois- il faudrait partir d’un constat froid. sance économique demeure indis- La croissance enregistrée depuis 2003 pensable, souligne M.Tiemoko. par les pays africains n’est pas génératrice d’emplois. Pourquoi et que Jean Louis Billon : «nous de- faut-il faire ? Les réponses, forcément diverses, doivent intégrer les données vons être compétitifs» Qu’en pense le secteur privé ? Prési- compilées dans le rapport 2012 sur dent du groupe Sifca, qui intervient l’emploi des jeunes en Afrique. Selon de la plantation à la transformation le document présenté aux conférendes produits agricoles et qui emploie ciers, ce n’est plus la question de la 25 000 personnes, Jean Louis Billon formation qui pose problémes connaît bien la problématique de puisque 42% des jeunes africains de l’emploi. «Le problème que nous ren- 20 à 24% ont un niveau secondaire. controns c’est l’absence de titre fon- Ils seront 59% à remplir cette condiciers, ce qui permettrait d’utiliser des tion en 2030. Dans de nombreux  actifs fonciers comme levier finan- pays, l’emploi des jeunes représente cier». Un problème important, moins de 15% des salariés souligne comme le reconnaît Tiemoko. «Il faut en outre le rapport. Néanmoins il est arriver à faire dans nos Etats une base important de noter que les personnes foncière. L’hypothèque repose sur des de plus de 30 ans disposant d’un nititres fonciers». Dans un pays comme veau supérieur sont moins exposées la Côte d’Ivoire, qui sort de crise, l’in- au chômage. Compte tenu de sa clusion des jeunes est cruciale. Pour croissance démographique, l’Afrique cela, «Il nous faut être compétitifs car  devra créer 1,9 millions d’emplois sur ce domaine ont est largué de par- publics chaque année jusqu’en 2025. Adama Wade, Paris tout. Des coûts de facteurs élevés, une

La croissance économique demeure indispensable.

Investissements massifs dans la pétrochimie à Sokhna (Egypte) Sami Abdul-Hadi, président par intérim de la Holding Petrochemicals a révélé des investissements de plus de 6 milliards $ pour exploiter le gaz égyptien à Ain Sokhna. A terme, le complexe pourrait glaner 15 milliards $ de recettes à l’exportation, générer 100 000 emplois dont 10 000 emplois directs.

L’OMS irrite les tabagistes kenyans

Les manifestations des diplôméschômeurs se multiplient

Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) relatives à la lutte antitabac dans la région orientale de l’Afrique, inquiètent les fabricants kenyans de tabac, réunis au sein de l’association éponyme. Ils se rebiffent contre la convention-cadre pour la lutte antitabac, document de politique cherchant à accroître les taxes sur les produits du tabac par les pays membres.

Démarrage des tra vaux de la station de Mehdia

Une nouvelle station touristique de 5 580 lits sera livrée dans 42 mois à Mehdia. Le roi du Maroc, Mohammed VI vient de procéder au lancement des travaux. Ce projet, qui cadre du Plan Biladi, va renforcer la capacité d'hébergement de cette destination. Prévue sur 23 hectares, la station nécessitera une enveloppe budgétaire de 380 millions de dh, mais générera 700 emplois directs et des milliers d’emplois indirects.

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VERBATIM

Bien «J'espère que ça ne nuit pas à Obama, mais si je venais des  États-Unis, je voterais Obama. Obama est un type  bien (...) Je pense que si Obama était de Barlovento ou d'une banlieue de Caracas, il voterait pour Chavez» Hugo Chavez, à une semaine des présidentielles au Venezuela

Racisme «Un racisme anti-blanc se développe dans les quartiers de  nos villes où des individus dont certains ont la nationalité française - méprisent des Français qualifiés de Gaulois au prétexte qu’ils n’ont pas la même religion» Jean-François Copé, candidat à la présidence UMP

Regret «Le tweet (de soutien à Olivier Falorni) a été une erreur  que je regrette. J’ai été maladroite, puisque cela a été  mal interprété. Cela ne se re produira plus» Valérie Trierwieler, compagne de François Hollande

Définir «Il n'y a pas de centre gauche, de centre-droit, le  centre n'a pas besoin d'adjectif parce que, sans cela, c'est  sa vocation qui disparaît. Il  doit se définir par lui-même» Le président du MoDem, François Bayrou

Terroristes «L’un des aspects clés dans la résolution de la crise malienne, c’est de faire la distinction entre groupes armés dans cette région et définir  ceux qui sont terroristes et les  groupes qui ne le sont pas» Le Général Carter F. Ham, commandant en chef de l’Africom, en visite à Alger

Disposition «Sur la demande de la plus haute  autorité de la République (le président Paul Biya), j'ai accepté de reconsidérer ma position et de me  remettre à la disposition des Lions indomptables» Samuel Eto'o, footballeur camerounais

Mandat «Je ne brigue aucun mandat ni aucune position, si telle est votre question. Ce qui m'intéresse c'est la chose   publique, le bien commun. Et je   pense, avec Pierre Bergé et Xavier   Niel, que le sauvetage du Monde   participe par exemple de la défense  d'un bien commun» Mathieu Pigasse, patron de la Banque Lazard

Saluée «En 1990, lorsque mon pays a rétabli le multipartisme, nous avons créé  de nouvelles institutions.  Leur solidité a été testée et mise à l’épreuve en 2009, lorsque le Gabon a traversé et réussi une transition politique délicate, qui a été saluée par  la communauté internationale» Ali Bongo, président du Gabon

Leçons «Ali Bongo s'est drapé d'un costume  mal taillé de donneurs de leçons au lieu de disserter sur le grave de problème de l'heure : la crise multiforme  au Gabon. Que l'on ne dise pas que  la douloureuse page de l'élection de  2009 est définitivement tournée dès lors qu’elle est le point de départ du mal» Ex-Premier ministre d'Omar Bongo, Jean Eyeghe Ndong

Tropicales «Le service des maladies tropicales qui avait pour but d’accueillir les excolons soignent désormais les colonisateurs . «Ce sont des civils sans armes potentiellement plus dangereux qu’une armée. Il est urgent de  mettre fin à cette immigration de   peuplement» Jean Marie Le Pen, Président d’honneur du FN (France)

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ARRÊT SUR IMAGE

Caracas, Vénézuela Hugo Chavez. Après avoir vaincu le cancer et à la veille des élections du 7 octobre, le leader Bolivar fait de la musique.

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Algérie Une règle peu incitative Le gouvernement algérien vient de maintenir la règle des 49/51% pour tous les secteurs stratégiques et non stratégiques. Un frein pour les investissements étrangers.

près 50 années d’indépendance politique, l’économie algérienne est une économie totalement rentière, tertiaire (83% du tissu économique constitué de commerces et petits services selon l’ONS). Plus de 90% du tissu industriel est constitué de PMI/PME organisées sur des structures familiales. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% par la dépense publique via les hydrocarbures. En 2012, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach avec 98% d’exportation d’hydrocarbures à l’ état brut et semi brut (gaz et pétrole). De l’autre côté, on a importé entre 70 et 75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées. Sonatrach a engrangé selon ses bilans financiers de de 2000 à juin 2012, quelque 560 milliards de dollars. Cela a permis d’augmenter les réserves de change passées de 56 milliards de dollars en 2005 à 200 milliards de dollars fin 2012. Cette richesse virtuelle alimente la dépense publique devant différencier pour ce cas la part devises et la part des dinars(les salaires étant versés en dinars). Pour la période récente de 2000 à 2014, elle est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars, mais faute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé.

A En 2012, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach avec 98% d’exportation d’hydrocarbures à l’ état brut et semi brut. 48 Les Afriques

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Quant au programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars. Il n’existe pas de proportionnalité entre cette importante dépense publique et les impacts économiques, le taux de croissance 2000/2011 n’ayant pas dépassé en moyenne 3% alors qu’il aurait dû être plus de 10%. C’est dans ce cadre qu’ont été proposés les amendements de la nouvelle mouture. La loi des hydrocarbures attribue à l’entreprise nationale Sonatrach le droit exclusif en matière de transport d’hydrocarbures par canalisations et lui garantit la majorité dans les partenariats, aussi bien dans la production que dans la transformation des hydrocarbures. Seule nouveauté de la loi comme je l’ai précisé dans une interview à l’agence Chine Nouvelle, le 22 septembre 2012 , la modification de la taxation des superprofits au-delà de 30 dollars dans l’actuelle loi qui ne répondait plus à la situation actuelle du marché où le cours dépasse les 90/100 dollars depuis plus de deux années. L’annonce d’un assouplissement fiscal était nécessaire, l’Algérie n’étant pas seule sur le marché mondial face aux importantes mutations énergétiques qui s’annoncent, mais des concurrents qui veulent attirer les compagnies. Ces dégrèvements de taxes s’appliquant qu’aux nouveaux gisements et non aux exploitation actuelles , posant d’ailleurs le problème du dualisme fiscal pouvant décourager ceux qui opèrent déjà. Qu’en est-il de la règle des 49/51% ?

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FOCUS

L’essor de la pétrochimie ne va avec des coûts d’amortissements élevés

Il ne faut pas s’attendre à un flux d’investissement étranger avec la règle des 49/51% pour la prospection dans l’offshore et surtout le gaz non conventionnel. 50 Les Afriques

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La nouvelle loi des hydrocarbures maintient la règle des 51-49%. Si pour l’amont gazier et pétrolier et pour les grands gisements la règle des 49/51% peut être applicable, pour les gisements marginaux, cette règle risque de n’attirer que peu d’investisseurs sérieux. La non-soumission des grandes compagnies, l’expérience du retrait de la Chine au niveau de la raffinerie d’Adrar, Sonatrach supportant toute seule dorénavant les surcoûts, doit être méditée. Egalement, il ne faut pas s’attendre à un flux d’investissement étranger avec la règle des 49/51% pour la prospection dans l’offshore et surtout le gaz non conventionnel (réserves prouvées selon le rapport de l’AIE de 2011, 6500 milliards m 3 gazeux) qui requiert des techniques de pointe à travers le forage horizontal maîtrisé par quelques firmes.

La règle des 49/51% correspond t- elle à une logique économique ? En Algérie un débat national s’impose du fait des risques de pollution des nappes phréatiques au Sud du pays. Un milliard de m3 gazeux nécessitant 1 million de m 3 d’eau douce, sans compter la durée courte de la vie de ces gisements, qui est d’environ 5 années dont 20% de récupération contre 85% pour le gaz conventionnel et 600 puits moyens

pour un milliard de mètres cubes gazeux. La règle de 49/51% pose problème pour l’investissement dans la pétrochimie dont la commercialisation est contrôlée par quelques firmes au niveau mondial. Cette règle juridique de la dominance de Sonatrach dans le capital social est inopérante. Sans risque de me tromper, l’investissement sera limité pour ne pas dire nul avec cette règle. Cette filière nécessite pour sa rentabilité de grandes capacités, sans compter que les pays du Golfe ont déjà amorti les installations, l’Algérie partant avec un handicap des coûts d’amortissement élevés et un marché forcément limité. Elle concerne également les énergies renouvelables dont un conseil des ministres en 2011 a prévu un programme qui vise à produire, à l’horizon 2030, 40% de l’électricité à partir des énergies renouvelables devant se traduire par l’installation d’une puissance de 12 000 MW en solaire et en éolien. Ajouté au prix de cession du KWH qui couvre à peine les frais de production, expliquant en partie le déficit de Sonelgaz , aucun investisseur étranger ne viendra rendant caduque la loi sur le gaz et les canalisations. Mais la règle des 49/51% ne concerne pas que Sonatrach mais l’ensemble des autres secteurs. Les lois de finances complémentaires 2009/2010 ont

Dans la majorité des cas les investisseurs sérieux sont réticents à la venue en Algérie avec cette règle restrictive.

profondément modifié le cadre juridique régis- 70% sont revenues à la case de départ ? sant l’investissement surtout étranger. Concernant Bref, cette règle du gouvernement algérien des l’encadrement de l’investissement étranger dans 49/51% a pour fondement l’idéologie et non l’effiles services, BTPH et industries y compris les hy- cacité économique. Et l’erreur est d’avoir codifié drocarbures le privé étranger doit avoir au maxi- cette règle dans une loi ne laissant plus de marges mum 49% et le local 51%. Lors du Conseil des de manœuvres et créant des polémiques inutiles au Ministres du 25 aout 2010, ces mesures ont été niveau international, nuisibles à l’image de l’Algéétendues aux banques étrangères complétant l'or- rie. L’Etat algérien étant souverain, une décision au donnance n° 03-11 du 26 août 2003, relative à la Conseil des ministres aurait suffi pour distinguer monnaie et au crédit. Si ces mesures permettent les projets où l’on pourrait appliquer la règle des de relancer l’outil de production, cela serait une 49/51% des autres projets non stratégiques. Ne sebonne chose mais dans un environnement rait-il pas souhaitable d’avoir d’autres critères : baconcurrentiel, se renforcer sur soi étant une utopie lance devises excédentaire au profit de l’Algérie, néfaste. Au cours de conférences internationales, l’apport technologique et managérial et un partage mes contacts avec bon nombre d’opérateurs des risques ? L’objectif stratégique, au moment où étrangers (USA-Europe, Asie, monde arabe no- dans moins de 15 ans l’Algérie sera sans pétrole et tamment) montrent que dans la majorité des cas 25 ans sans gaz conventionnel est de comment réales investisseurs sérieux sont réticents à la venue liser la transition d’une économie de rente vers une en Algérie avec cette règle restrictive qui répond économie hors hydrocarbures au sein de la monplus à de l’idéologie qu’à à la logique économique. dialisation. Or cette règle, selon mon point de vue, A moins que l’Algérie ne supporte les surcoûts généralisée à tous les secteurs est un obstacle mapour des investissements de prestige non rentables  jeur aux investisseurs soucieux d’investir à moyen économiquement. N’avons-nous pas supporté terme et de contribuer à la croissance réelle. plus de 50 milliards de dollars d’assainissement Professeur des universités expert international des entreprises publiques entre 1971/2011 dont Dr Abderrahmane MEBTOUL

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DOSSIER

La Francophonie économique en route ? Quelque 53 Etats membres, 2 membres associés et 13 observateurs font la Francophonie. Disparate, elle comprend la Roumanie, mais n’inclut pas l’Algérie, 1er pays à parler français, en dehors de la France. La Francophonie c’était tout sauf le business ... Dossier. es locuteurs de la langue de Molière dans wealth (communauté des richessses) britannique. le monde n’égalent pas la population de La question devrait être discutée lors du sommet la Chine. Avec 890 millions de personnes, de la francophonie de Kinshasa. Il en est de même les peuples ayant en partage le français des recommandations de Québec, comme l’instaupésent 13% du PIB mondial. Ce chiffre, ration de la mobilité des hommes d’affaires dans issu des rencontres de la francophonie économiques l’espace francophone (une sorte de permis de cir(les RIFé), tenues au mois de juillet 2012 à Québec, culation), le développement du réseautage, l’instidonne une bonne idée de la perte d’influence de ce tution d’un espace numérique francophone, la qui était considéré au 19 e siècle et jusqu’à la seconde valorisation de la culture entrepreneuriale, l’accès guerre mondiale comme la langue de la diplomatie au financement local et régional, ... dans les flux économiques et électroniques mondiaux. Au sein même de l’espace francophone, les L’inexorable progression de l’anglais flux entre pays parlant la langue représentent moins Ces mesures, somme toute modestes, permettrontdu cinquiéme (soit 688,4 milliards de dollars amé- elles de réconcilier le français avec le business ? Beauricains) de leurs échanges avec le reste du monde. coup de pays d’Afrique francophone ont introduit Ce n’est pas un hasard si les échanges sont faibles la langue de Shakespeare dans leurs programmes entre pays francophones. Cet ensemble n’a jamais scolaires. L’exemple du Rwanda, qui a «switché» vers eu vocation à intervenir dans la sphère économique. l’anglais dans la période post-conflit, fait des émules A l’inverse du Commonwealth, il n’y a pas de visa déclarés ou non. Ainsi, l’annonce du Gabon, à une francophonie, de facilité de circulations, ni de dizaine de jours du sommet de la Francophonie, conventions économiques fortes entre pays franco- d’introduire le bilinguisme selon «le modèle Rwanphones. «Si la francophonie est un club, il est le pre- dais», a semé le trouble sur l’axe Libreville-Paris. «Le mier club sans privilèges», avait coutume de dire un Rwanda avant était un pays francophone faisant parfin observateur des arcanes de la politique africaine tie de la Francophonie (...) il fait partie aujourd'hui en poste à Addis Abeba. Les entrepreneurs franco- des deux communautés: Francophonie et Comphones ont donc peu de supports les encourageant monwealth. Le chef de l'Etat gabonais entend introà traiter ensemble. Hormis le Forum francophone duire l'anglais dans notre pays», a affirmé Alain des Affaires, créé en 1987 mais sans avancées réelles, Claude Bilie Bye Nze, porte-parole de la présidence la Francophonie s’exprime rarement en business. lors d’une conférence de presse. Et de préciser : Bref, au sortir des rencontres de Québec de cet été «Pourquoi ne nous inspirerions-nous pas d'une telle 2012, délégués et experts étaient au moins d’accord expérience pour voir comment le Gabon, pays francosur une chose : l’urgence de replacer l’économie au  phone, peut dans les prochaines années décider d'incentre de la francophonie à l’instar du Common- troduire l'anglais dans un premier temps comme

L  Urgence de replacer l’économie au centre de la francophonie à l’instar du Commonwealth (communauté des richessses) britannique. 52 Les Afriques

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DOSSIER

Tape amicale de Kouchner sur l’épaule d’Abdou Diouf

La mondialisation et ses puissants vecteurs que sont l’anglais, le dollar et internet poussent beaucoup de pays africains à céder à l’uniformisation.

langue de travail nécessaire (...) puis plus tard voir  comment l'anglais peut devenir une seconde langue» .

France et l’essor spectaculaire des BRICS qui opérent leurs transactions en anglais à l’instar des puissances anglo-saxonnes qui leurs servent de modéles.

Le moins que l’on puisse dire est que la mondialisation et ses puissants vecteurs que sont l’anglais, le «Ne pas parler anglais c’est se couper de 98% des flux  dollar et internet poussent beaucoup de pays afri-  financiers mondiaux» , explique ce gérant de fonds cains à céder à l’uniformisation. A cela s’ajoute, une suisse qui explique le retard des pays d’Afrique de demande très forte d’étudiants d’Afrique franco- l’ouest francophone dans le capital investissement phone qui ne rencontre pas d’offre suffisante dans par ce facteur linguistique. «Les fonds d’investisseles universités françaises, belges ou canadiennes. ments anglo-saxons ne parlent qu’une seule langue : Autre facteur qui ne participe pas au rayonnement l’anglais. Ils préférent investir à Accra ou Lagos plutôt  de la langue de Molière, le déclin économique de la qu’à la Bourse d’Abidjan ou de Libreville» , poursuit-

France : 136 millions d’euros seulement pour la Francophonie Le seul British Council anglais vient de lancer un programme visant à faire passer le nombre de locuteurs anglophones de 2 milliards à 3 milliards avec un investissement de 150 millions d’Euros. En effet, le Royaume-Uni considère sa prédominance linguistique et l’extension du nombre de locuteurs anglophones comme un enjeu commercial et stratégique. D’où le développement des structures d’enseignement de l’anglais partout dans le monde, afin de développer des liens privilégiés dans les milieux d’affaires et dans les populations (qui constituent des réserves de consommateurs). En regard, le budget total que la France

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consacre à la Francophonie, toutes institutions confondues, s’élève à 136 millions d’Euros, celui de l’OIF ne représente que 80 millions d’Euros, et les programmes de l’OIF pour l’enseignement et la promotion du français se montent à environ 6 millions d’Euros, contre 150 millions au Royaume-Uni. Les moyens budgétaires dont dispose l’Organisation Internationale de la Francophonie s’élèvent à plus de 80 millions d’Euros pour 2008, dont la moitié provient de la France. L’OIF dispose de quatre représentations permanentes à Addis Abeba (auprès de l’Union Africaine et de la Commission économique de l’Afrique de l’ONU), à Bruxelles

(auprès de l’Union Européenne), à New York et à Genève (auprès des Nations unies) ; de trois bureaux régionaux (Afrique de l'Ouest, Afrique centrale et océan Indien, Asie-Pacifique) situés respectivement à Lomé (Togo), Libreville (Gabon) et Hanoï (Vietnam) et de deux antennes régionales à Bucarest (Roumanie) et à Port-au-Prince (Haïti). L’OIF dispose également de trois organes subsidiaires : l’Institut de la Francophonie numérique, l’Institut de l’énergie et de l’environnement basé à Québec (Canada-Québec) et le Comité international des jeux de laFrancophonie. Source : rapport Hervé Bourge (2008)

il. Le glissement de ce qui était autrefois appelé précarré français vers le Commonwealth est-il à lier avec le recentrage de la politique étrangère française autour de l’Union Européenne ? Si de De Gaulle à Miterrand, la France cultivait ses relations avec l’Afrique au même niveau que celles la liant avec l’Europe, elle a tendance depuis à se resserrer sur l’Union Européenne. La Francophonie ne semble plus peser dans l’agenda des locataires de l’Elysée.

Les choses se sont détériorées depuis 2004 avec la politisation de la question de l’héritage de la colonisation, qui ne devait, de prime abord, opposer que des historiens. Compte tenu d’une ligne dure incarnée par des pays comme l’Algérie, qui a fait de la non-adhésion à la Francophonie, un des axes de sa diplomatie, il est clair que la francophonie est un concept chargé. «Il faut décomplexer la Francophonie», écrivait Hervé Bourges en 2008 dans un rap-

Francophonie en bref :

La Francophonie ne semble plus peser dans l’agenda des locataires de l’Elysée.

La Francophonie est un ensemble d’Etats et de gouvernements «ayant le français enpartage» : 55 membres (dont deux membres associés) et 13 observateurs répartis dans les différentes régions du monde : 10 en Afrique centrale ; 6 en Afrique de l’Est et Océan indien ; 11 en Afrique de l’Ouest ; 5 en Afrique du Nord et MoyenOrient ; 6 en Amérique et caraïbes ; 6 en AsiePacifique et 24 en Europe (dont 14 sont membres de l’Union européenne), regroupant une population de plus de 800 millions d’habitants. Il existe près de 200 millions de locuteurs francophones sur les cinq continents. La langue française est la huitième langue la plus parlée dans le monde.

Les orientations et priorités de la Francophonie sont fixées par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage. Réaffirmées au dernier Sommet de Bucarest (octobre 2006), elles sont au nombre de quatre : - Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique - Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme - Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche - Développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité Source : rapport Hervé Bourges (2008)

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DOSSIER

Dlamini Zuma, Pte de la Commission africaine de l’UA, va-t-elle infléchir l’équilibre français-anglais ?

Le passage de témoin entre le gabonais Jean Ping et la sud africaine Dlamini Zuma à la présidence de la Commission de l’Union Africaine dépasse le cadre symbolique. 56 Les Afriques

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port remis au ministère de la coopération. «Un demi-siècle après les indépendances, notre langue commune est une liberté et une force partagée, nous devons nous concentrer sur la manière dont nous pouvons en tirer le meilleur parti pour tous les francophones» ,

pouvait-on lire dans ce rapport qui rappelait le respect de la diversité culturelle comme source d’enrichissement pour la pensée politique. «J’ai longtemps été opposé à la francoponie, je considérais que c’était  du nécolonialisme. Eh bien, j’ai changé d’avis ! Je trouve que c’est une idée de modernité, qui va dans le sens de la diversité et du dialogue des cultures que je mets au dessus de tout. Elle respecte nos cultures nationales» . Ces mots du poète et homme politique

Aimé Césaire, prononcés en 2005, donnent sans doute la définition de la francophonie telle que perçue par les africains et les peuples d’outre mer. D’autre part, si la France s’est recentrée sur l’Europe, les pays d’Afrique francophone opèrent un véritable rééquilibrabe de leurs diplomaties. Sur le plan politique, l’Union Africaine a progressivement viré dans l’anglais depuis l’intégration de l’Afrique du Sud. Le passage de témoin entre le gabonais Jean Ping et la sud africaine Dlamini Zuma à la présidence de la Commission de l’Union Africaine dépasse le cadre symbolique. Durant cette longue bataille, la diplomatie sud-africaine a axé sa communication sur l’éman-

cipation de l’Afrique, taxant le Gabon de faire le jeu de la France. On est loin, en Afrique, du temps où Habib Bourguiba et Léopold Sédar Senghor posaient les premiers jalons de la Francophonie. Le 20 mars 1970 à Niamey, l’organisation naissait sous la forme d’une agence de coopération culturelle et technique. Il lui a fallu 25 ans (1995) pour se doter d’un Secrétariat général. Un changement institutionnel introduit en 1999 transformera la Francophonie en organisation intergouvernemental. Puis, le 23 novembre 2005, l’agence devient l’Organisation internationale de la Francophonie. Mais à aucun moment, lors de ces mutations, il n’a été question de sortir la Francophonie des domaines de la culture et de la coopération où ses fondateurs l’avaient enfermé, dès le début. Il manquait à la charte de Francophonie des aspects concrets relatifs aux affaires ou, pour parler en bon français de la mondialisation, au business. A l’instar de la chaîne de télévision TV5, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) souffre de cette perception d’une officine au service du rayonnement culturel de la France à l’étranger. Financé à 50% par ce pays, logé à Paris, cette instance n’a pas joué les premiers rôles dans la résolution des crises majeures qui ont frappé l’Afrique francophone ces dernières années. MBF

DOSSIER

Francophonie Voyage au Congo en octobre 2012 A quelques jours du sommet de la Francophonie, Les Afriques a posé un regard retro et introspectif sur le Congo. Un pays continent riche de ses ressources minières et de ses paradoxes. L’un des grands chantiers du président Kabila sera d’imposer cet intérêt général jusqu’à la périphérie de son pays.

Précédente rencontre de la Francophonie à Montreux  58 Les Afriques

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uand André Gide écrivait «voyage au Congo» en 1927, l’Afrique était une contrée floue, colonisée du Nord au Sud. Plus de 85 ans après ce qui fut présenté à l’époque comme un réquisitoire contre les pratiques des compagnies commerciales, qu’est devenu la République Démocratique du Congo ? C’est une question que l’on se pose au moment où ce pays, le premier francophone par le nombre de locuteurs, accueille le sommet de la Francophonie du 14 au 16 octobre. A l’image de cet hôtel 5 étoiles chinois baptisé «Fleuve Congo Hôtel» de 22 étages et 240 chambres, munis d’une salle des conférences de 3 500 places, qui devait abriter les staffs présents à ce sommet, le pays est en chantier. Il s’agit d’une infrastructure moderne qui constituera avec Le Palais du Peuple (Parlement, cédé temporairement au

comité organisateur de la francophonie), Le Stade des Martyrs, l’aéroport international de Ndjili et le Boulevard Lumumba les emblèmes du pays le plus riche en ressources minières dans le monde. L’aéroport de Ndjili a subi une refonte discrète et efficace, vidée de ses vieilles épaves, revitalisée par la mise à niveau des services à bagages. Dans ce pays qui évolua pendant plus de trente ans sous le Mobutisme, ce sont les chinois qui constituent depuis quelques années les premiers partenaires. Les asiatiques sont à l’œuvre notamment au niveau des échangeurs de Limete. Les Occidentaux retirent leurs enseignes les unes après les autres, à l’instar du Grand Hôtel, d’où a disparu toute référence à l’enseigne Intercontinental. Avant l’intrusion chinoise, le seul établissement hôtelier qui marchait était géré par télécommande depuis Bruxelles. Pendant que la RDC est devenue le

DOSSIER

Le président Kabila reçoit Yamina Benguigui, ministre française de la Francophonie

L’espace monétaire a été unifié, la volatilité du taux de change et des prix intérieurs a été quasiment maîtrisée. 60 Les Afriques

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théâtre de guerre économique entre européens, amé-  gression continue du PIB réel, de profonds dérapages ricains et asiatiques, la classe politique congolaise des finances publiques couverts par les avances de la s’entre-déchire. Tout est prétexte pour réveiller les Banque centrale et des déficits insoutenabl es du solde vieilles rancœurs, jusqu’à ce sommet de la Franco- de transactions extérieures. Aussi, les faits saillants phonie qui faisait l’objet, quelques jours encore avant qui ont marqué cette période, au plan strictement  l’ouverture, d’un tir groupé de la part des membres monétaire, ont été la multiplicité d’espaces monéde l’opposition. «Les congolais sont d’accord pour ne taires ainsi que de taux de change. Vous conviendrez  pas être d’accords», dit la boutade qui traduit en fait avec moi, qu’en ce jour, le franc congolais a énorméla perte de notion de l’intérêt général. L’un des ment fait du chemin dans le sens des objectifs lui asgrands chantiers du président Kabila sera d’imposer signés. L’espace monétaire a été unifié, la volatilité  cet intérêt général jusqu’à la périphérie de son pays, du taux de change et des prix intérieurs a été quasi jusqu’à ce Kivu qui abrite plusieurs groupes armés et ment maîtrisée. En effet, s’agissant du taux de où le M23 sème la terreur. En attendant de récupérer change, la dépréciation moyenne annuelle est passée tout son territoire, le Congo fait face à ses paradoxes. de 93,3% entre 1991 et 1993, à 61,9% entre 1994 et  S’il renferme des réserves hydriques en abondance,  2001 et 14,1% entre 2002 et 2010». le pays fait face à des coupures fréquentes de l’appro- Une vision partagée par de nombreux établissevisionnement en eau potable et en électricité. En ments bancaires qui parlent du retour progressif de dépit des investissements, la SNEL et laRegisedo pei- la confiance. «L’intérêt pour le Congo est réel de la part  de toutes les grandes banques.Mais nous devons au nent à assurer ce service avec les qualités requises. Les vrais défis du Congo constitueront dans sa ca-  préalable assainir la situation et fixer les règles» , expacité à recréer les conditions d’un Etat, avec une plique un acteur bancaire local qui parle des intérêts monnaie capable de repousser la dollarisation. Les internationaux et régionaux. A noter que plus de taximan ne parlent plus q’en termes de dollars . La 90% des dépôts et des crédits sont libellés en dollars. reconstruction du pays passe par un rétablissement La stabilité du Franc Congolais durant les trois derd’un environnement monétaire et financier nor- nières années n’a pas suffi apparemment pour rétamal. Beaucoup de choses ont été faites dans ce sens blir la confiance. Faudrait-il des mesures drastiques depuis 1997 ainsi que le rappelait le gouverneur pour imposer la monnaie nationale ? A l’instar de Jean-Claude Masangu Mulongo : «La situation éco- l’Angola qui connaît le même problème ne faudraitnomique de la RDC était caractérisée en 1997, au il pas exiger des entreprises présentes au Congo de moment du changement de régime politique du pays, payer leurs salariés en monnaie locale ?  par d’impor tants déséquilibres attestés par une réKBR

ARRÊT SUR IMAGE

Athènes C’était le 26 septembre dernier en Grèce.

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RELATIONS INTERNATIONALES

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«The Atlantic Dialogues» prend forme à Rabat Formé par l'éloignement de plaques tectoniques, il y a 180 millions d'années, l’océan Atlantique recèle l’histoire commune de ses deux rives, lisières des nations de l’Afrique, de l’Europe, de l’Amérique Sud et l’Amérique nord. Des experts se sont récemment réunis, à Rabat, pour dynamiser les dialogues. ous l’égide de la Fondation de l’Office nationales des phosphates (OCP) et du German Marshall Fund of the United States (GMF), le forum «The Atlantic Dialogues», tenu pendant 3 jours du 28 au 30 septembre 2012, fera certainement date. Ce n’est pas un hasard si les deux partenaires, à l’origine du symposium, sont deux pays, le Maroc et les Etats Unis, pour ne pas les citer, dont l’esprit d’ouverture et leur croyance aux pouvoirs du dialogue sont légendaires. D’emblée, le Président directeur général de l’OCP, Mostapha Terrab, qui a considéré le continent africain comme une «nouvelle zone émergente», a planté le décor. De son avis, les politiques et les stratégies commerciales des pays du nord doivent considérer l’Atlantique, singulièrement sa rive sud-est, comme une opportunité et non comme un problème. Nécessaire pour la mise en application de toute stratégie de développement entre les pays du bassin Atlantique, l’observation du PDG de l’OCP a trouvé un écho chez Craig Kennedy, président de GMF. Ce dernier a défendu la pérennité de la rencontre. Il a plaidé pour une première manifestation qui doit s’ériger en rencontre annuelle de la communauté transatlantique, unie par les défis et possibilités communes et non pas divisée entre Nord et Sud.

lantique. «Ce forum est un encadrement d’idées. On ne prétend disposer d’une baguette magique pour changer les choses, mais on peut, par de telles initiatives, réveiller les volontés, bousculer les mentalités et faire en sorte que les idées jaillissent. Le plus important pour nous est d’octroyer aux propositions élaborées dans le cadre de ce forum une force d’application». Sur la question de savoir quels sont les protagonistes de cette mise en application Mohammed Belmahi souligne que les opérateurs économiques et les décideurs politiques sont capables «d’agir et de tirer vers le haut 

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Les opérateurs en première ligne De son côté, le président de la fondation OCP, Mohammed Belmahi, a expliqué que le rôle des parties organisatrices de ce forum se résume en cette volonté de produire des réflexions pour dynamiser les échanges entre les deux rives de l’At-

Les politiques et les stratégies commerciales des pays du nord doivent considérer l’Atlantique, singulièrement sa rive sud-est, comme une opportunité.

les idées de développement. Si vous vous rappelez les débuts de l’Union européenne, vous remarquerez  que les hommes d’affaires et les syndicats étaient  derrière l’élan de cette union» . Belmahi a affirmé

qu’il ne faut pas croire que seul le monde politique a le pouvoir.

Rupture Cette édition du forum «Dialogues de l'Atlantique» a aussi apporté une attention particulière sur le dialogue entre l'Amérique du Sud, l'Afrique et les Caraïbes, d'une part, et les États-Unis et l'Europe, de l'autre. Au cours de cette séance inaugurale de plus en plus de voix se sont élevées pour clamer l'importance des pays du Sud. Les intervenants ont souhaité une nouvelle manière de penser l'espace géopolitique Transatlantique. «Le moteur, qui pousse vraiment à repenser les relations transatlantiques, est la réémergence du Brésil et de l'Amérique du Sud en tant qu'importants acteurs à l'échelle mondiale», a déclaré SE Thomas Shannon,

ambassadeur des États-Unis au Brésil, qui a récemment été appelé à devenir le «pivot» de l'ad11 octobre 2012 Les Afriques

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RELATIONS INTERNATIONALES

Mohamed Belmahi, Pt fondation OCP

ministration du président des Etats-Unis, Barack  rer avec les pays africains, dans une certaine comObama, dans ses relations avec l'Asie. L’ambassa- plémentarité, pour faire face à des problèmes deur a alors avancé que : «L'alliance de l'Atlantique concrets, a-t-il conclu. Sud et la nouvelle alliance Atlantique sont le produit des possibilités offertes, et en ce sens, je pense que mes collègues à Washington sont réellement bien  préparés pour repenser l'Atlantique» .

La Chine, un dragon concurrent

Le Brésil affiche une présence accrue sur le continent, ce qui ne doit pas être vu comme une compétition. 66 Les Afriques

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Réseaux sociaux, déstabilisateurs ou tremplin Un nouveau-né, devenu très vite adulte, en l’occurrence les réseaux sociaux offrent aux jeunes de nouvelles perspectives et dressent, par la même occasion d’inédits défis sécuritaires. Carter F. Ham, le commandant de l'US Africa Command, a soutenu dans ce cadre que les moyens créatifs qu'offrent les réseaux sociaux le rendaient aussi heureux qu'inquiet. Et malgré le fait qu'Internet doit être libre d'accès pour permettre aux peuples de progresser, pour lui «la connectivité qu'il en-

Au cours des ces journées, la Chine s’est invitée dans les débats. Le rôle joué par ce pays dans le sud de l’Atlantique préoccupe, à plus d’un titre, nombre de partenaires autour de l’Atlantique. Les avis sont sur ce point partagés. Si des pays du nord considèrent souvent ce pays comme une menace, d’autres au sud ne sont pas nécessairement de cet avis. Jose Humberto de Brito Cruz, Conseiller  gendre apporte de la vulnérabilité, en termes d'atprincipal au sein du groupe de planification des taques sur les réseaux, qui peuvent être très politiques du ministère brésilien des affaires  préoccupantes, mais également à cause des risques étrangères, a attiré l’attention sur le dynamisme liés au contenu». «On oublie souvent que les médias du développement économique en Afrique au sociaux peuvent déstabiliser n'importe quel type de cours des dernières années, et le rôle très positif  régime, même ceux qui sont réellement démocraque la Chine y joue. Dans ce même ordre d’idées, tiques» a déclaré Artis Pabriks, ministre de la déle Brésil affiche une présence accrue sur le conti- fense de la Lettonie. A la base homme politique, nent, ce qui ne doit pas être vu comme une com- Artis Pabriks s’interroge «mais peuvent-ils (les répétition, a-t-il ajouté. Ce conseiller a renchéri seaux sociaux) aider à créer de nouveaux régimes qu’il ne s'agit pas d'un jeu à somme nulle. Tous les stables ? Nous n'avons toujours pas de réponse à pays, à l’image du Brésil et de la Chine, du Portu- cette question». gal, et des États-Unis ont la possibilité de collabo- Même son de cloche auprès de Farah Pandith, re-

Si les jeunes veulent participer dans la réflexion et l'élaboration des politiques, ils doivent prendre des responsabilités, ils doivent se présenter aux élections et être élus.

présentante spéciale du département d'État amé- doivent se présenter aux élections et être élus. Et  ricain pour les communautés musulmanes, pour quand ils le seront, ils pourront décider au nom du qui les idées des jeunes sont en train de filtrer et  peuple, et non avoir une sorte de culture politique sont partagées à travers le monde grâce aux nou-  populiste résultant de réactions impulsives sur les velles technologies. Malheureusement, a-t-elle re- médias sociaux. Je ne pense pas que ce soit la bonne gretté, leur enthousiasme l’est moins ou pas du  façon de gouverner un pays ou une société» , conclu tout. Suite à cette remarque, Henry Wallice Yves Leterme. Charles, spécialiste international dans le dévelop- Pendant ce deuxième forum de «Dialogues de l’Atpement de la jeunesse et conseiller en politiques lantique» les experts se sont penchés également sur et stratégies de la région des Caraïbes, a relevé d'autres problèmes de sécurité, y compris le trafic l’obligation de traiter les jeunes doivent comme de stupéfiants. D’entrée en jeu, Khalid Zerouali, des partenaires stratégiques dans le développe- directeur de l'immigration et de la surveillance des ment. «Comment pouvez-vous parler de développe- frontières au sein du ministère marocain de l’intément si ça laisse de côté le talent, la créativité, le rieur, a affirmé que les problèmes engendrés p ar le dynamisme de 50% de la population mondiale ?» , phénomène du terrorisme doivent être réglés, s’est-il interrogé. selon une base transnationale voire transconti«Je suis totalement en désaccord avec la tendance nentale. «L’organisation terroriste n'a pas de forte qui consiste à dire que l’e-Media et les nouveaux   présence actuellement dans le domaine maritime, et  médias sociaux sont une sorte de nouvelles formes c’est juste une question de temps .... Nous devons être de démocratie» riposte Yves Leterme, secrétaire gé- vigilants». Il rappelé à cet effet que la menace po-

néral adjoint de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).

tentielle que constitue Al-Qaeda pour l'intégrité de la sécurité maritime de l'Atlantique s'est renforcée. Beaucoup d’idées ont été développées au cours du Nécessaire engagement des jeunes forum. Certes, il faudra du temps au temps pour «Non, les choses vont un peu trop loin. Nous avons les appliquer, néanmoins, les participants ont des constitutions, des parlements, des élus, et ces élus réussi à dresser des ponts de dialogue entre les doivent prendre les décisions. Et si les jeunes veulent  deux rives de l’Atlantique. Les dés sont jetés et le  participer dans la réflexion et l'élaboration des po- fossé est en train d’être comblé. Sanae Taleb, Envoyée spéciale à Rabat litiques, ils doivent prendre des responsabilités, ils

Craig Kennedy, Pt du German Marshall Fund des États Unis 11 octobre 2012 Les Afriques

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RELATIONS INTERNATIONALES

L’Espagne, en second partenaire du Maroc

Abdelilah Benkirane, PM du Maroc (à G) et Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol

Le Maroc et l’Espagne se rapprochent, de plus en plus, sur le plan économique. En témoigne le succès de la visite officielle de Mariano Rajoy, le 3 octobre à Rabat, en marge de la 10ème Rencontre de haut niveau. la tête d’une forte délégation, composée de plusieurs ministres et opérateurs économiques Mariano Rajoy, Premier ministre du gouvernement espagnol, s’est entretenu avec son homologue Abdelilah Benkirane, Premier ministre marocain, avant d’être reçu par le roi Mohammed VI. Au menu donner un coup de pouce à la coopération économique entre Rabat et Madrid. En effet,

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avec un ordre de jour bien garni, les ministres ibériques sont venus trouver avec les ministres marocains des issues et des solutions à cette crise économique qui secoue l’Espagne depuis des mois. «C'est un bon moment pour nous. La c rise en Europe a apporté des opportunités … Cela amène nos entre prises à regarder hors de l'UE et, dans ce cas-là, on débute par ses voisins» , déclare à l'AFP l'ambassadeur

d'Espagne au Maroc, Alberto Navarro.

Suite à cette journée le Maroc et l’Espagne ont adopté la «Déclaration de Rabat» qui va accentuer la volonté mutuelle des deux pays de consolider leurs relations bilatérales. En effet, les deux pays ont convenu de réactiver ce mécanisme de dialogue, qui sera désormais programmé à titre annuel et de créer un instrument commun de suivi de l’application des engagements et des accords conclus entre les deux parties. «Je suis convaincu du fait que ces rela-

tions, qui s’intensifient de plus en plus entre les deux  Royaumes, seront bénéfiques pour les peuples des deux   pays», a déclaré le président du gouvernement ma-

rocain, à l’issue de l’audience accordée par le souverain à ses hôtes. De son côté, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a affirmé que les projets conjoints entre le Maroc et l’Espagne permettront d’aider les deux pays à surmonter les effets de la crise économique actuelle. «La réunion de haut  11 octobre 2012 Les Afriques

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RELATIONS INTERNATIONALES

L’audience accordée par le souverain au PM espagnol en présence du PM et du chef de la diplomatie marocaine

niveau Maroc-Espagne constitue une occasion de donner une nouvelle impulsion aux relations de coopération privilégiées liant les deux pays voisins» , a-t-il

ajouté dans une dépêche de la MAP. Rajoy a souligné que le contexte de crise actuel a contraint les sociétés espagnoles à opter pour une délocalisation en quête de nouvelles opportunités. «J’estime que les deux pays peuvent renforcer leur partenariat dans différents domaines. Le Maroc pourra  profiter, par exemple, de l’expérience de l’Espagne dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Quant à notre pays, il pourra devenir le premier client  du Maroc en matière d’énergie renouvelable» , an-

La crise en Europe a apporté des opportunités … Cela amène nos entreprises à regarder hors de l'UE et, dans ce cas-là, on débute par ses voisins. 70 Les Afriques

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nonce avec plus de détails le ministre espagnol. Si Benkirane et Rajoy avaient la mission de donner le coup d’envoi de cette réunion de haut niveau, les hommes d’affaires marocains et espagnols ont examiné les multiples opportunités d’investissement. Co-organisée par la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc) et la CEOE (Confédération des entreprises espagnoles), la Rencontre Entrepreneuriale Maroc-Espagne à réunit plus de 120 entrepreneurs marocains et espagnols. Cette rencontre a été marquée par l'organisation d'ateliers thématiques traitant des infrastructures, de l’économie verte, des investissements, de la compétitivité et du climat des affaires. Les présidents des deux organisations patronales Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la CGEM, et Juan Rosell, président de la CEOE, ont présidé les travaux de cette rencontre. De manière générale, les soubassements de cette coopération entre les deux pays existent, bel et bien, depuis quelques années. En effet, l’Espagne est le deuxième partenaire économique du Maroc après la France. Près d’un millier d’entreprises espagnoles y 

sont installées et quelque 20 000 entreprises ibériques exportent vers le Maroc. Ainsi, la communauté marocaine vivant en Espagne est la deuxième en nombre après celle de la France, avec près d’un million de personnes. Récemment, des estimations ont soulignés que le Maroc s’est avéré 2 ème marché de l’emploi pour les ingénieurs espagnols. De fait, avec la crise qui sévit en Espagne, les ingénieurs espagnols viennent s’installer au Maroc pour y travailler, en particulier dans le secteur de l’énergie et des infrastructures. Le Royaume, qui souffre enregistre, dans ce cadre, un manque de main d’œuvre qualifiée, fait appel à cette expertise étrangère. Avec les grands projets d’infrastructures, le Maroc a constitue un Eldorado pour les ingénieurs espagnols.

Des relations, somme toute, solides Par ailleurs, souvent jalonnées par des incidents diplomatiques, les relations entre les deux voisins se présentent comme étant solides. Le gouvernement Rajoy a très tôt salué la dynamique enclenchée par les réformes démocratiques engagées au Maroc. Madrid a aussi adopté une position assez proche de celle de Rabat sur le règlement du conflit du Sahara occidental, ce qui avait par ailleurs irrité Alger. C’est au Royaume du Maroc que Mariano Rajoy avait consacré en janvier 2012, son premier voyage officiel à l’étranger juste après son élection. De son côté, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane avait fait de même en mai dernier. La politique et les positions qu’adopte l’Espagne en vers le Maroc été également sujet de discussion en cette rencontre qui semble donner un nouveau souffle aux relations séculaires entre les deux royaumes. Sanae Taleb, Rabat

ARCHIVES D'AFRIQUE

La Francophonie d’hier à aujourd’hui

Les académiciens Alain Peyrefitte (G) et Maurice Schumann (C) accueillent sous la coupole le 29 mars 1984 le poète, chantre de la francophonie, et ancien président du Sénégal Léopold Sedar Senghor (D). Comme le veut l'usage, Léopold Senghor a fait l'éloge de son prédécesseur à l'Académie française, le duc de Lév is-Mirepoix.

41 chefs d’Etat et de gouvernements membres de l’OIF réunis autour de François Miterrand, en février 1986 au Château de Versailles. C’est le premier sommet francophone. 31 aout 1987 à Québec. Etaient présents, Francois Mitterrand, Abdou Diouf, Brian Mulroney, Amine Gemayel, Robert Bourassa, Gnassingbé Eyadèma, Jacques Chirac, Jean Baptiste Bagaza, Ahmed Abdallah Abderemane, Hassan Gouled Aptidon, Omar Bongo, Lansana Conté, Joao Bernardo Vieira, Didier Ratsiraka, Moussa Traoré, Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, Juvénal Habyarimana, Mobutu Sésé Séko, Wilfried Martens, Maria Eugenia Charles, Jacques Santer, Jean Ausseil, Hamid Algabid, Richard Hatfield, John Compton, Philippe Monfils, Djibrima Barry, Jean-Louis Psimhis, Antoine Ndinga-Oba, Siméon Aké, Boutros Boutros-Ghali, Luc Hector, Kithong Vougsay, Abdellatif Filali, Chitmansing Jesseramsing, Danielle de Saint-Jorre, Edouard Brenner, Hissein Grinky and Hedi Mabrouk. 72 Les Afriques

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Lors de ce sommet de Québec, le triangle Dakar –Librevile-Paris était visiblement actif. Abdou Diouf, Omar Bongo et Jacques Chira c en grande discussion.

Hanoi (Vietnam) en 1997. Ton Nu Thi Ninh (C), Vice-président du Comité d’organisation de la Francophonie en compagnie de François Rioux, ministre canadien de la coopération.

Dakar, 1998. Boutros Boutros Ghali (à droite) alors Secrétaire général de la Francophonie en discussion animée avec Moustapha Niasse et Christian Valentin du Sénégal.

Le président Jacques Chirac (C) pose, le 21 mars 1999 dans la cour de l'Elysée à Paris, en compagnie de la ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet (2eG) et de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali (G), avec une centaine de jeunes francophones des quatre continents venus préparer le sommet de la Francophonie, qui se tiendra du 02 au 05 septembre à Moncton, dans la province canadienne du Nouveau-Brunswick.

Ali Bongo en discussion avec son ministre des affaires étrangères, Paul Toungi lors du sommet de Montreux.

CANADA, Moncton : le président de la République Jacques Chirac, passe devant Désiré Laurent Kabila (D), président de la République Démocratique du Congo, le 03 septembre 1999, lors de son arrivée pour participer à la photo traditionnelle qui inaugure le 8 e sommet de la Francophonie à Moncton.

Le 28 juillet 2012,Yamina Benguigui, ministre française de la Francophonie était à Kinshasa pour rencontrer le président Joseph Kabila. Le suspens sur la présence de François Hollande à ce sommet sera maintenue jusqu’à la derniére minute.

Amadou Toumani Touré, président du Mali renversé par un putsch en mars 2012 était présent lors du sommet de Montreux en octobre 2010.

Le 21 juillet 2012 au Palais Edmond de Bruxelles le secrétaire general de l’OIF, Abdou Diouf en discussion avec Guillaume Soro, president du Parlement ivoirien. 11 octobre 2012 Les Afriques

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PIED DE LETTRE Une R&D ciblé

Impérative R&D epuis l’aube des temps, l’Homme a tenté de dompter son environnement pour améliorer ses conditions de vie. De la gaule pour cueillir des fruits au levier, en passant par la roue que le premier potier a dû inventer, ... que de chemin parcouru. De nos jours, tous les analystes s’accordent sur la pertinence de l’innovation issue d’une Recherche & Développement (R&D) stratégiquement élaborée et judicieusement orientée. Il ne s’agit pas de se lancer dans une prospection aveugle et tous azimuts. Ce domaine, étant très budgétivore, ne laisse que le choix de la cohérence aux jeunes Etats de l’Afrique d’aujourd’hui. Compte tenu du fait que la compétition se jouera dans la capacité à innover, et ce de manière continue, les travaux  gagneraient à être orientés dans les branches à avantages comparatifs favorables. A titre d’exemples, un pays ensoleillé 365j/ 365 développerait l’énergie photovoltaïque, tandis qu’un pays, balayé régulièrement par de grands vents, se pencherait davantage sur des technologies génératrices d’énergie éolienne, … Il paraît évident que le peu de moyens dont disposent nos Etats ne concourent pas à du laborieux. Il se trouve que les

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Daouda Mbaye,

Secrétaire de Rédaction.

partenariats féconds entre universités, et autres instituts de formation, et opérateurs économiques au sein d’un même pays, mais aussi entre les départements de la recherche scientifique et ceux  d’autres pays du nord, permettraient d’aller au-delà de ces entraves, liées aux investissements. Cependant, l’Afrique pourrait-elle continuer de faire l’économie de sa propre écriture. Des voix  n’ont cessé de s’élever pour une nécessaire écriture face au développement du continent. Ce fut le cas notamment avec le Mouvement des enseignants de langues africaines au Sénégal (Melas). Les membres de cette association, avec à leur tête le Pr El Hadji Assane Faye, tentent inlassablement d’imposer dans les cursus l’alphabet «Garay», d’une falaise éponyme sur la Petite Côte, où fut découverte, gravée dans la roche une écriture vieille de plusieurs milliers d’années. Des savants, tels que Cheikh Anta Diop du Sénégal, Abdou Moumouni du Niger, pour ne citer que ceux-là, ont tous prôner un système éducatif basé sur celui traditionnel pour un réel développement. L’heure est venue d’appliquer leurs visions. Cette mode, qui consiste à baptiser nos universités de leurs noms, ne suffit pas !

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