Les femmes et les livres, une complicité resserrée + corrigé

March 18, 2017 | Author: Helena Aldaz | Category: N/A
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Activité proposé par le CUEF. Université Sthendal-Grenoble 3

Les femmes et les livres, une complicité resserrée Plus férues de lecture que les hommes, les femmes sont incitées dès leur enfance à s’adonner à une « pratique culturelle » qui est avant tout une école de vie 46 % contre 62 %. Deux chiffres qui peuvent susciter bien des interrogations… Extraits de la récente synthèse de trente années d’études sur les pratiques culturelles des Français menées par le ministère de la culture, ils concernent nos habitudes de lecture selon le sexe. Ainsi, « seulement » 46 % des femmes déclarent lire peu ou pas du tout, tandis que 62 % des hommes font le même aveu. Autrement dit, la lecture de livres, notamment de fiction, serait davantage chose féminine.

« Cet écart hommes-femmes s’est creusé au fil du temps, constate le sociologue Olivier Donnat, qui a piloté les enquêtes. En trente ans, les effets de la démocratisation scolaire ont davantage “profité” aux femmes pendant qu’augmentait parallèlement leur temps libre, disponible pour la lecture. En outre, les femmes se consacrent beaucoup plus que leurs conjoints à l’accompagnement parascolaire des enfants où la lecture est très présente. » Faut-il déceler aussi dans cette prédilection une cause physiologique, une disposition particulière du cerveau féminin ? Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur rappele que le cerveau est doué de « plasticité » et « se construit au fur et à mesure des expériences de la vie » , quel que soit le sexe. Il faut donc chercher dans l’éducation, la pression sociale et les modèles culturels associés au féminin et au masculin, les raisons de cet écart vis-à-vis de la lecture. L’école, où l’égalité et la parité règnent théoriquement en maîtresses, semble lieu privilégié de plus ou moins subtiles distinctions sexuelles. L’écrivain Danièle Sallenave (1) l’a constaté en allant à la rencontre de collégiens en ZEP : « Mais,

madame, nous on est des garçons ! On ne lit pas ! », entendit-elle souvent, la détention d’un livre valant estampille de mauviette.

« Lire ne va pas avec l’idée que les garçons se font de la virilité, explique-t-elle aujourd’hui. Le système scolaire est encore très sexué, et les attentes des enseignants ne sont pas les mêmes à l’égard des deux sexes : les filles sont poussées à un certain repli, les garçons à un esprit de conquête, la lecture, surtout s’il s’agit de livres de fiction, leur paraît une activité passive, dénuée de tout prestige. L’imaginaire, c’est bon pour les filles. » L’édition jeunesse semble épouser ces tendances, constate de son côté Sophie Van der Linden (2). Elle note que, passé le temps de la petite enfance où la lecture est « mixte », les livres pour « petites filles » sont les plus nombreux. Seule une vraie passion pour le livre inciterait alors un garçon à se distinguer de ses pairs… L’édition pour adultes flatte à son tour ce goût du livre au féminin, développant elle aussi des collections spécifiques. Tel « Quai Voltaire » (aux Éditions de La Table ronde), belle collection à l’élégante couverture bleu pervenche. Elle a conquis d’emblée un lectorat lettré essentiellement féminin. « “Quai

Voltaire” a aussi des lecteurs hommes, souligne l’éditrice Alice Déon, mais les coups de cœur émanent le plus souvent de libraires femmes. Je suis frappée par les différences dans la manière de parler des livres, les hommes ayant des lectures plus cérébrales et les femmes des réactions plus émotionnelles. » Dans Les femmes qui lisent sont de plus en plus dangereuses (Flammarion 2011, coécrit avec Laure Adler), Stefan Bollmann soutient que la lecture de romans, longtemps méprisée par les hommes, eut part liée avec l’émancipation de femmes au XXe siècle :

« Leur addiction à la lecture a été dénigrée parce qu’elle était considérée comme une activité désordonnée, manquant totalement de discernement et les incitant à négliger d’abord leurs tâches domestiques, puis leurs devoirs publics. (…) En réalité, ce désir effréné de lecture leur a permis d’acquérir une grande connaissance des hommes et une subtile intelligence à la vie. » Un gain qui devrait inciter le public masculin à reprendre

Activité proposé par le CUEF. Université Sthendal-Grenoble 3

plus activement le chemin des librairies et des

bibliothèques…

(1) « Nous, on n’aime pas lire », Gallimard, 2009. (2) Auteur du guide « Je cherche un livre pour un enfant », Gallimard Jeunesse – De Facto, 2011. Par Sabine Audrerie et Emmanuelle Giuliani. Adapté. (La Croix, du 22/02/12)

ACTIVITÉ DE COMPRÉHENSION ÉCRITE 1. D’après le texte, quel est le sens de l’expression « être féru de lecture », employée dans le chapeau ? 2. L’écart entre le nombre d’hommes et de femmes lecteurs est plus important aujourd’hui qu’autrefois. Pour quelles raisons ? (2 éléments de réponse)   3. Vrai ou faux ? Justifiez en citant le texte. a) La prédilection des femmes pour la lecture peut s’expliquer par des causes physiologiques. □ Vrai □ Faux Justification :

□ □

b) À l’école, on ne prend pas en considération les différences filles / garçons. Vrai Faux Justification :

4. Les garçons se font des représentations de la lecture qui justifient leur peu de goût pour cette activité. Lesquelles ? (2 éléments de réponse)   5. Vrai ou faux ? Justifiez en citant le texte. L’édition jeunesse, dans son ensemble, perpétue la différenciation des lecteurs par le genre. □ Vrai □ Faux Justification : 6. Quelle fut, dans le passé, la réaction des hommes à l’égard du goût des femmes pour la lecture des romans ? □ Ils l’ont approuvé. □ Ils l’ont encouragé. □ Ils l’ont critiqué. □ Ils ont été indifférents. Justifiez votre réponse en prenant appui sur deux mots ou expressions tirées du texte.   7. En vous appuyant sur le dernier paragraphe, présentez avec vos propres mots les bénéfices que les femmes ont pu retirer de leur activité de lecture. CORRIGÉ. ACTIVITÉ DE COMPRÉHENSION ÉCRITE 1. …quel est le sens de l’expression « être féru de lecture »? Être passionné de lecture. 2. L’écart entre le nombre d’hommes et de femmes lecteurs est plus important aujourd’hui qu’autrefois. Pour quelles raisons ? (2 éléments de réponse)

Activité proposé par le CUEF. Université Sthendal-Grenoble 3

 Du fait de la démocratisation scolaire, en même temps que l’augmentation de leur temps libre  Leur présence pour aider les enfants à faire leurs devoirs (importance de la lecture) 3. Vrai ou faux ? Justifiez en citant le texte. a) La prédilection des femmes pour la lecture peut s’expliquer par des causes physiologiques.

Faux

Justification : « le cerveau est doué de « plasticité » et « se construit au fur et à mesure

des expériences de la vie » , quel que soit le sexe ». b) À l’école, on ne prend pas en considération les différences filles / garçons. Faux Justification : « L’école, où l’égalité et la parité règnent théoriquement en maîtresses, semble lieu privilégié de plus ou moins subtiles distinctions sexuelles ». / « Le système

scolaire est encore très sexué »… 4. Les garçons se font des représentations de la lecture qui justifient leur peu de goût pour cette activité. Lesquelles ? (2 éléments de réponse)  « Lire ne va pas avec l’idée que les garçons se font de la virilité »  La lecture, surtout s’il s’agit de livres de fiction, leur paraît une activité passive, dénuée de tout prestige. 5. Vrai ou faux ? Justifiez en citant le texte. L’édition jeunesse, dans son ensemble, perpétue la différenciation des lecteurs par le genre. Vrai Justification : « L’édition jeunesse semble épouser ces tendances … les livres pour « petites filles » sont les plus nombreux ». 6. Quelle fut, dans le passé, la réaction des hommes à l’égard du goût des femmes pour la lecture des romans ? Ils l’ont critiqué. Justifiez votre réponse…  « … la lecture de romans, longtemps méprisée par les hommes… »  « … Leur addiction à la lecture a été dénigrée… » 7. Grâce à la lecture, elles ont eu la possibilité de mieux connaître les hommes et d’acquérir des astuces pour mieux se débrouiller dans la vie.

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