THEMA
Alchimie La transmutation du plomb en or, la pierre philosophale, l’élixir de vie… Au-delà de ces mythes pittoresques, l’alchimie réalise une synthèse originale entre philosophie et science. ARTE propose un envoûtant voyage au cœur des éléments et de l’Histoire.
Soirée proposée par Axel Clévenot ARTE FRANCE
20.45-00.50 dimanche 14 janvier 2001 Contact presse : Françoise Landesque / Isabelle Courty / Rima Matta - 01 55 00 70 42 / 73 25 / 70 43
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21.45 Le secret des alchimistes Documentaire d’Axel Clévenot (France, 2000-1h25mn) Direction artistique : Victoria Poynder Infographie : Ronan Jupin Musiques : Frédéric Chaslin, Jean Holtzmann Coproduction : ARTE France, Tanguera Films
De son histoire millénaire à sa pratique encore vivace, une vaste exploration des secrets du Grand Œuvre. Aux frontières de la chimie, de la magie et de la métaphysique. Par la transmutation du plomb en or, l’alchimiste veut percer les mystères de la vie, de la nature, de la matière. À travers un voyage aux bords de la Méditerranée, berceau de l’alchimie occidentale, ce documentaire retrace l’histoire d’une science mystérieuse de l’Antiquité à nos jours. Quatre alchimistes d’aujourd’hui nous font partager leurs expériences. Robert Delvarre, cadre dans une grande entreprise, poursuit ses recherches depuis trente ans. Tout comme Santiago Jubany, éditeur, qui reproduit dans son laboratoire les recettes ancestrales consistant à imiter l’or. Bernard Biebel, lui, étudie et recopie des livres anciens traitant d’alchimie. Helmut Gebelein, professeur de chimie à l’université de Giessen en Allemagne, a étudié l’histoire de l’alchimie, démarche nécessaire pour comprendre l’histoire des sciences et des idées. La matière mise à nu
Sortie du fond des âges, l’alchimie semble aujourd’hui appartenir au passé. Il est vrai que cette ambiance de feu, de cornues et de grimoires a de quoi faire douter les scientifiques. Pourtant, les alchimistes sont les héritiers d’une tradition millénaire et à l’origine de découvertes dont a hérité la science moderne. Si la chimie a désormais supplanté son “ancêtre” dans l’analyse de la matière, l’alchimie a encore de nombreux adeptes, passionnés par son aspect mystique que la science moderne ignore. Exégèse du monde, l’alchimie considère les expériences physiques comme autant de métaphores. Au Moyen Âge par exemple, la découverte par des moines alchimistes d’un cinquième élément, l’éther, permet de penser l’existence d’un spiritus mundi, quintessence du monde. Ce qui différencie l’alchimie de notre physique-chimie actuelle est le facteur moral : la science pose la question du comment quand l’alchimie pose celle du pourquoi. À partir de nombreux documents d’époque, animés à l’aide d’une remarquable infographie, ce documentaire très complet livre les secrets fondamentaux d’une pratique mystérieuse.
“En alchimie, on ne fait pas agir la matière sur la matière, on fait agir l’esprit sur la matière.” (Robert Delvarre)
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A propos du secret des alchimiste par Axel Clévenot De nos jours des alchimistes perpétuent une tradition millénaire. Pendant des siècles l’alchimie a accompagné et a fait partie de l’histoire des sciences et de la philosophie. Jusqu’au jour où le rationalisme scientifique l’a évincée, reléguée à une affaire de doux rêveurs ou de charlantans. C’est ainsi qu’un pan entier de l’histoire des sciences est passé aux oubliettes. Le propos de ce film est donc d’offrir, pour la première fois, une lecture de l’histoire de l’art de l’alchimie et de poser la question de la pertinence ou non d’une pratique et d’une pensée alchimique au XXI ème siècle. Car le rêve de la transmutation du plomb en or n’est que la partie émergée d’une fascinante aventure humaine où se mêlent intiment histoire de la métallurgie, pharmacopée, élixir de vie, médecine, chimie, religion et philosophie. Ce film nous fait aussi redécouvrir l’histoire de la relation de l’homme à la matière. D’où vient la matière, comment se développe-t-elle comment agit-elle? Quelle relation y-a-t-il entre matière et esprit ? la matière est-elle animée d’une âme ? Pour les alchimistes la Nature forme un tout vivant dont chaque être est partie prenante. Dès lors la Nature peut-elle être dominée, exploitée impunément, comme un objet, un outil ? Un des rêves des alchimistes, et notamment du célèbre médecin Paracelese, fut la recréation d’un être vivant. Mais un être vivant fruit de la rencontre de l’esprit et de la matière. La science contemporaine est maintenant capable de réaliser un clonage, la matière est reproductible. Se pose alors la question de l’esprit, de l’éthique. Question que posent les alchimistes dans le film.
Le film Retracer l’histoire de l’alchimie fut une passionnante aventure. Plusieurs mois de recherches ont été nécessaires pour développer ce sujet. Ce fut d’abord un travail de recherches en collaboration avec des universitaires spécialistes de l’histoire et de la philosophie de l’alchimie. Ce fut aussi un travail d’enquête pour retrouver des alchimistes dans divers pays, entrer en relation avec eux et peu à peu comprendre leur univers, leur pensée, leur démarche. Le choix éditorial a été de réaliser le film uniquement avec quelques alchimistes. Pari risqué car c’est un monde très fermé, au discours souvent ésotérique.Mais ce sont des personnages qui ont une extraordinaire culture et surtout qui ont une pratique. car de nos jours encore des alchimistes travaillent dans leur laboratoire, au four et au creuset. C’est ainsi que, pour la première fois, le travail d’alchimiste est montré ; ceux qui ont accepté de nous parler nous livrent les grandes phases de la progression du Grand-Oeuvre qui mène à la pierre
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philosophale. C’est avec eux que nous plongeons dans cette histoire de l’alchimie. Nous découvrons le monde égyptien où symboles et pratiques métallurgiques se mêlent, c’est là que semble apparaître cette tradition mystérieuse. Elle s’appuie sur des conceptions de la matière et des représentations du monde qui vous perdurer jusqu’au XVIIIème siècle. Elle est transmise ensuite au monde arabe qui lui donne son nom : « al-chimia » C’est à la fois une pratique liée à des découvertes chimiques mais aussi une philosophie.. Les arabes transmettent la culture alchimique à l’occident chrétien et le Moyen-Age est une période fondamentale. Les plus grands savants sont aussi des alchimistes. Dans toute l’Europe, l’alchimie a partie liée avec la science, la religion, la politique. Elle est présente jusqu’en Italie où elle accompagne les découvertes de la Renaissance. Elle connaît des heures exaltantes au XVII èmesiècle. Mais à partir du XVIII ème siècle elle est supplantée par la science rationnelle. Isaac Newton, alchimiste et scientifique, oeuvra en laboratoire ; cela fut volontairement caché au public. Le film pose la question de cette occultation. Les alchimistes posent la question des forces présentes dans la nature et oeuvrent pour comprendre le principe de la transmutation. On sait que la transmutation du plomb en or est réalisable par les physiciens du nuclaire dans les acélérateurs de particules. Quelle est donc la place des alchimistes de nos jours ? C’est la question que pose le film. Quelle a été l’importance de l’alchimie dans notre histoire, dans notre mémoire, dans notre façon d’appréhender le monde ?
Le traitement graphique et infographie La particularité de ce film est de mêler des séquences de tournage avec les alchimistes dans divers pays intégrées à des scènes traitées selon des procédés infographiques d’une étonnante qualité. Ainsi, le réalisateur nous emmène dans l’univers égyptien, Moyen-Ageux, Rennaissance... en créant des décors. Ceux-ci sont traités à partir des peintures, dessins, iconographies diverses mises en images et animées. L’effet est surprenant et apporte au sujet une dimension esthétique peu commune dans un film documentaire. La direction artistique a été confiée à Victoria Poynder et l’infographie à Ronan Jupin.
La bande sonore Frédéric Chaslin, chef d’orchestre et compositeur a écrit certaines des musiques, notamment celle du générique. Elle est une reprise d’un texte d’alchimie fameux, la Table D’Emeraude, chanté par le choeur arménien de Jérusalem. Jean Holtzmann, illustrateur sonore, réussit à évoquer les espaces sonores et les ambiances que mettent en images les traitements graphiques. Plus qu’une illustration, c’est une véritable création sonore qui soutient l’univers alchimique.
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Petit lexique alchimique Athanor : le four dans lequel les alchimistes font chauffer leur métaux et les conduisent à la pierre philosophale. Pierre Philosophale : terme qui apparaît au Moyen-Age. Pierre chargée d’énergie capable d’agir sur un métal ou un autre élément et de le transformer en argent ou en or. Cette pierre, d’un rouge rubis, peut regénérer et permettre d’obtenir l’élixir de vie. Elixir de vie : vient du mot arabe el-exir. Solution réalisée par des procédés alchimiques qui permettrait d’obtenir une vie plus longue, voire éternelle. Appartient au vocabulaire médical du monde alchimique mais évoque aussi la recherche intérieure qui permet d’avoir accès à l’illumination et au sentiment d’éternité. Unité de la matière : pour les alchimistes chaque corps, chaque élément présent dans la nature et dans le cosmos dérive d’une matière première, Tout vient donc d’une matière originelle vers laquelle les alchimistes tentent de revenir grace au Grand-Oeuvre. Ame du monde : pour les anciens le monde est animé par un souffle. La matière est un grand organisme vivant, unique. Ce terme apparaît à la Renaissance, en Italie. Les 4 éléments : la matière est constituée de 4 éléments, la terre, l’eau, l’air et le feu.En fait ce sont 4 principes: principe du solide, du liquide, du gazeux, de l’igné. Ces 4 principes, se combinent et se transforment les uns dans les autres selon des règles précises et constituent ainsi toute matière. La transmutation était la possibilité de purifier ces 4 éléments, de les séparer, de les réunir et ensuite de les faire se transformer selon des règles très précises. Les 7 métaux : les métaux sont considérés comme vivants, ils croissent au sein de la terre. ils sont le fruit d’exhalaisons qui proviennent du centre de la terre. Ces exhalaisons passent à travers des fissures et se transforment en métaux (on peut comparer cette image à la constatation des vapeurs de soufre qui, sur un volcan, se transforment en cristaux de soufre). Les métaux subissent l’influence des planètes et sont donc plus ou moins purs. Le plomb est le plus imparfait, l’or le plus parfait. Microcosme et macrocosme : Il y a correspondance entre le microcosme, le monde le plus petit de la matière et le macrocosme, le monde le plus grand, le cosmos. Connaître l’infiniment petit, c’est avoir accès à l’infiniment grand.L’alchimiste qui oeuvre sur les métaux ou les végétaux travaille ainsi en correspondance avec le cosmos. Le Grand-Oeuvre : ce sont les opérations qui conduisent à la transmutation des métaux en or. Opérations secrètes, complexes. Dans les ouvrages d’alchimie elles sont décrites de façon ésotériques ou par le biais d’images allégoriques ou emblématiques. Laboratoire et Oratoire : La quête alchimique passe par une quête spirituelle. En effet, les alchimistes ne dissocient
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pas matière et esprit. Si l’on travaille sur la matière on agit sur l’esprit et réciproquement. A la différence des conceptions actuelles qui font de la matière une entité inanimée les alchimistes considèrent les interactions entre l’une et l’autre. C’est ainsi qu’ils ont une démarche spirituelle qui va de pair avec la démarche en laboratoire.
Biofilmographie Axel Clévenot Auteur et réalisateur de nombreux documentaires dont : Buon Giorno dalla Francia : histoire de l’immigartion italienne en France (Prix Europa). Série sur art, peinture, patrimoine culturel Série (3 heures) « Terres d’Asile » : histoire du droit d’asile en Europe (Prix Europa) série 16x13 mns : « Un drapeau pour quoi faire » histoire de l’Europe à travers l’histoire et la symbolique de ses drapeaux. CD-Rom sur art.
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23.15 Film Paracelse (Paracelsus) Film de Georg Wilhelm Pabst (Allemagne, 1943-1h39mn) - Noir et blanc, VOSTF Scénario : Kurt Heuser Avec : Werner Krauß (Paracelse), Mathias Wieman (Ulrich von Hutten), Harald Kreutzberg (le jongleur), Annelise Reinhold (Renata), Martin Urtel (Johannes) Photographie : Bruno Stephan Musique : Herbert Windt Production : Bavaria
Certaines séquences, comme la procession des flagellants et la danse macabre du jongleur symbolisant l’entrée de la peste dans la ville, sont parmi les meilleures des films parlants de Pabst.
G. W. Pabst (Loulou) évoque la vie de Paracelse (1493-1541), médecin visionnaire qui versa aussi dans la magie. Le début du XVIe siècle. Médecin et alchimiste suisse, Philippus Aureolus Theophrastus Bombastus von Hohenheim, passé à la postérité sous le nom de Paracelse, doit lutter contre l’obscurantisme pour imposer sa théorie. Pour lui, les maladies sont provoquées par des agents extérieurs qui peuvent être neutralisés par des substances chimiques… L’alchimiste malgré lui
Né à Einsiedeln (Suisse), Paracelse obtint un diplôme de médecine, probablement à Vienne, puis voyagea beaucoup pour accroître ses connaissances sur l’alchimie, et plus particulièrement sur la minéralogie. Il critiqua vivement la théorie scolastique dérivée des écrits du médecin grec Galien, selon laquelle les maladies sont le résultat d’un déséquilibre des humeurs, ou liquides corporels, et qu’elles peuvent être guéries en effectuant des saignées et des purges. Persuadé que la maladie agressait l’organisme de l’extérieur, Paracelse mit au point des remèdes minéraux et chimiques grâce auxquels, pensait-il, le corps se défendrait. Il identifia de nombreuses maladies, telles que le goître et la syphilis, et utilisa divers ingrédients, comme des composés de sulfure et de mercure, pour les traiter. À l’origine de nombre de ses remèdes, une conviction : le traitement du mal par le mal, et, à cet égard, Paracelse fut un précurseur de l’homéopathie. Bien que ses ouvrages soient parsemés d’éléments de magie, son scepticisme par rapport aux préceptes médicaux anciens contribua à faire évoluer la pensée de l’époque. (Encarta)
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