le livre petit format - enigme 1 - b

Enigme n°1

QUESTION N°34 DU 1998-04-09 TITRE: TOP NIVEAU POUR RESOUDRE L'ENIGME B... EST-IL AVANTAGEUX D'ETRE MYOPE... ? VOIRE IRASCIBLE

NON... OU ALORS, JE NE VOIS PAS (SANS MAUVAIS JEU DE MOT!) AMITIES -- MAX

Résolution Au bout de quinze minutes, ma belle et moi comprenons que les nombres correspondent aux fréquences de vibration des couleurs associées. Un moteur de recherches sur Internet fournit bientôt le disque des couleurs de Newton basé, au départ, sur les sept couleurs de l'arc-en-ciel. Le nombre 530, un joli vert pomme, est le premier de la liste. Le le nombre 470 est le troisième. Pourtant, si l'on compte vers la gauche ou la droite en partant du camembert 530, nous n'arrivons jamais à la tranche 470. Quelle astuce nous permet donc de déduire le nombre qui vient en deuxième position ?

Si droite et gauche ne produisent rien de bon, regardons droit devant nous : face à 530 se trouve le marron 780, absent de la liste de départ. C'est plutôt bon signe. Posons l'hypothèse : 1. 530 – 2. 780 – 3. 470. Que trouve-t-ton en face de l'électrique 470 ? L'ensoleillé 580, lui aussi absent de la liste. En face de l'orange 600 ? Le vert soutenu 500. En face du violet 420 ? Le vert kaki 560. En face du rougeau 650 ? L'eau verte 520. Le doute n'est plus possible, d'autant que les têtes de chouette veillant au-dessus de chaque énigme sont de la bonne couleur, soit celle qui correspond au nombre associé. Un exemple ?

Nous possédons probablement l'ordre, que voici : 1. B 2. 530 3. 780 4. 470 5. 580 6. 600 7. 500 8. 420 9. 560 10. 650 11. 520 Si l'on fait tourner le disque sur lui-même, une seule couleur devient visible : le Blanc. D'où, sans doute, la lettre B en guise de titre. L'énigme est probablement pliée. « A ce

rythme-là, ça va aller vite », me dis-je. Pauvre sot...

Nous pouvons cependant encore dire deux ou trois choses de cette énigme. Tout d'abord, Max a asséné un nombre incalculable de fois que lorsque nous avons valablement déduit l'ordre des énigmes du jeu, nous pouvons « jeter la B à la poubelle ». Traduire : l'énigme B n'interviendra pas dans un hypothétique deuxième niveau de décryptage, et elle ne recèle pas non plus de reliquat utile lors de l'ultime douzième énigme. Bien. Ensuite, une question se pose à l'observation du visuel : qui est donc ce personnage qui semble être adossé à un mur, et dont le regard se tourner vers la gauche, partie à la fois la plus sombre et multicolore du tableau ? Newton ? Un spectre évoquant l'expression spectre des couleurs ? Et puisque nous parlons de créatures surnaturelles, pouvez-vous me dire quelle est cette délicieuse bestiole qui se balade dans le ciel chargé de cette scène nocturne ? Je ne suis pas fan de décorticage de visuels à la recherche de détails insignifiants, mais ce regard qui semble attiré sur sa gauche à la limite de son champ de vision, cette sorte de bec ou de gueule ouverte dont semble s'échapper une langue de brume... ont toujours retenu mon attention sans que je trouve une explication vraiment satisfaisante. Ce n'est pas important, a écrit Max. Bon... Quant à ce titre qui rappelle la sentance biblique Il n'est de pire sourd que celui qui ne veut entendre, nous met-il seulement sur la voie de la déclinaison des couleurs ? Sachant ce que je sais aujourd'hui de la couverture du livre, j'y vois également une légère ironie maxienne. Et un avertissement prémonitoire. Et enfin... Cette lueur lointaine aux reflets troubles devant le personnage ? Mystère...

Le doigt dans l'engrenage Je parcours les onze visuels. Ce Michel Becker a fait un travail remarquable ; en tout cas, son coup de pinceau m'inspire. Il se dégage de ces quelques toiles une ambiance onirique que je trouve d'une poésie... crépusculaire. Je sais déjà qu'il me sera impossible de ne pas essayer de faire parler la 530, l'énigme suivante sur la liste. Je ne me suis jamais intéressé aux chasses au trésor, n'ai jamais participé à aucune d'entre elles. Mais je trouve le principe passionnant. Une question me revient sans cesse, lancinante : comment se fait-il que personne ne soit arrivé au bout de cette chasse en particulier ? Dixhuit ans de recherches lorsque je prends le train en marche, apparemment plus de trois-cent mille personnes jadis le nez dans le guidon, une bible de questions-réponses consultables à loisir... Je ne comprends pas. Pas encore. Avant de me lancer dans la quête, ou du moins y jeter un solide coup d'oeil, je décide de lire un peu sur le sujet. Je découvre alors l'ampleur du phénomène « Chouette d'or ». Des dizaines de sites de solutions, un espace de type Wikipedia entièrement dédié à la chasse, des blogs par poignées entières, des forums, des vidéos postées sur Youtube expliquant ce qu'est la Spirale à quatre centres. La quoi ? Aucune idée de ce dont il peut s'agir. Je me mets donc à lire tout ce que je trouve autour de cette chasse manifestement culte. Et je découvre que la majorité des décryptages est un secret de polichinelle partagé depuis des lustres. No entiendo... Sur mon esprit impressionné, le piège se referme inexorablement. Entre février et avril 2011, j'accumule les informations sans réelle méthodologie. C'est qu'une échéance m'attend, dont je sais qu'elle me détournera pour un bon bout de temps de la quête : je vais bientôt être papa. Et de fait, début avril, le miracle prend les traits de ce petit garçon qui illumine ma vie depuis bientôt deux ans à l'heure d'écrire ces lignes. Pour en revenir à la chasse, disons que je me mets simplement au niveau des autres en intégrant les solutions discutées publiquement par les chercheurs. Celles dont on se dit bien qu'elles sont fausses ou incomplètes... puisque l'oiseau se languit toujours dans sa prison de terre. Dans cette première phase, je ne déduis rien qui n'ait été déjà maintes fois dit ou écrit. C'est également à cette époque que je m'inscris sur un forum de chercheurs de chouette. Sur cet espace, quelques dizaines de têtes pensantes débattent sans relâche de la nature de la lumière ou des reliquats, de l'identification de la nef ou encore du statut si particulier du rocher de Dabo. Rassurez-vous, ces termes n'auront bientôt plus de secret pour vous. Entre avril et septembre 2011, je dispose d'un temps quasi nul. Par contre, j'apprends à changer des couches et me spécialise en berceuses improvisées. L'automne frappe déjà à la porte quand je décide de frapper un grand coup : pour mon anniversaire, je m'offre l'ordinateur portable dont j'ai toujours rêvé. Celui qui m'aidera à combler les deux heures de train journalières qui séparent mon domicile de mon lieu de travail. Je télécharge énigmes et madits, me remets en mode « recherche ». Sans grande conviction, je dois dire. La confiance en soi n'est pas forcément ma qualité première et je me sais d'une intelligence moyenne : pourquoi réussirais-je là où des centaines de milliers ont échoué ?

Et pourtant... Quelques semaines plus tard, au détour d'une idée lumineuse (celle de l'auteur, pas la mienne), j'ai la sensation de quitter les ornières classiques du jeu pour pénétrer en terra incognita. J'éprouve une première fois la certitude d'entrer dans la partie confidentielle de la chasse, celle des réponses qui se gardent jalousement comme des clés indispensables face aux portes (fermées) de la gloire. Je vais vous donner la chronologie de mes déductions, qu'il vous soit permis de les jauger tout en suivant le fil de ma pensée. Vous verrez alors que je ne me suis pas trompé. En écrivant ces phrases, j'ai évidemment conscience de ressembler à celles et ceux que j'ai croisés, pétris de certitudes et cependant toujours les mains vides. Serais-je moi aussi en train de m'obscurcir l'esprit, de me voiler la face ? A vous de juger.