La vie de Aicha - Epouse du Prophète

January 14, 2019 | Author: Moumine Muslimin | Category: Muhammad, Ali, Caliphate, Quran, Umar
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La vie de Aïcha : Epouse du Prophète saws Résumé du livre de Ahmed Fazl SA JEUNESSE Le don de l’Ange La dixième année de la mission du Prophète saws était une année pleine de lourdes épreuves. Tout d’abord, son oncle Abu Talib mourut, et ensuite sa femme Khadija. Les persécutions de la part des Mecquois redoublaient d’intensité, ce qui rendait le Prophète saws inhabituellement triste. Une nuit, il vit en rêve un Ange descendre transportant quelque chose enveloppé dans un tissu de soie. Il le présenta au Prophète saws. « Qu’est  ce que c’est ? » lui demanda-t-il. « C’est ta femme » répondit l’Ange. Le Prophète saws ouvrit le tissu et trouva Aicha à l’intérieur, et ce rêve se reproduisit trois nuits successives. La signification de ce songe était trop évidente pour ne pas être comprise. Le Prophète saws avait besoin d’une compagne pour continuer sa mission. Allah swt lui avait choisi Aicha, la fille du Véridique Abu Bakr pour combler le vide laissé par la mort de Khadija.

L’enfance Aicha est née vers la fin de la quatrième année de la mission du Prophète saws. Elle est donc née et a grandit dans un foyer musulman. Les parents de Aicha étaient très investis dans la nouvelle religion. La petite Aicha recueillait passionnément les pratiques de l’Islam. Elle lle étai étaitt, depu epuis son plus lus jeun jeune e âge, âge, doté dotée e d’u d’un grand rand sens ens des responsabilités, elle posait des questions extrêmement intelligentes. Elle avait une très bonne mémoire et ses commentaires sur des personnes ou sur des choses étonnaient ses parents. Sa mémoir mémoire e était était si grande grande qu’ell qu’elle e connai connaissa ssait it quelqu quelques es passag passages es du Coran par cœur. Elle les recueillait de son père. Elle avait un peu plus de

huit ans quand eut lieu l’émigration (la Hijra) du Prophète saws de la Mecque vers Médine. Quelques années plus tard, personne ne pouvait détailler la Hijra d’une façon aussi précise que Aicha.

Le mariage Othmane Ibn Maz’oune était un compagnon intime du Prophète saws, il raconta à sa femme combien la mort de Khadija avait affecté la vie du Prophète saws.Sa femme Khawla, réfléchit à la question et alla un jour trouver le Prophète saws.Elle lui demanda pourquoi il ne se remarierait pas et lui proposa Aicha la fille d’Abu Bakr et la veuve Saouda, fille de Zam’ah, le Prophète saws envoya Khawla en parler a leurs tuteurs. Khawla partit trouver Oum Romane, la femme d’Abu Bakr, pour lui faire part de la demande en mariage du Prophète saws concernant Aicha. Elles attendirent Abu Bakr, sa première réaction fût une réaction de surprise. Il se demanda si le Prophète saws pouvait épouser la fille de son frère, Khawla transmit au Prophète saws qui répondit qu’il est son frère en Islam et que le mariage avec sa fille lui est licite. Abu Bakr fut très content des commentaires du Prophète saws cependant, il y avait un obstacle, Aicha était déjà fiancée mais le garçon garçon et ses parents étaient étaient toujours des noncroyants. Abu Bakr régla cette question, il pouvait maintenant marier sa fille au Prophète saws, ce mariage resta à l’étape de fiançailles, Aicha était encore jeune entre sept et dix ans selon les historiens.

SA PREMIERE EDUCATION L’influence paternelle Aicha grandit sous les soins d’un père dont la plus grande passion était servir Dieu et Son Messager. Abu Bakr récitait le Coran avec une telle ferveur que ceux ceux qui l’entendaient l’entendaient se sentaient touchés. L’exemple L’exemple du père influença influença la fille. Depuis sa plus tendre enfance, Aïcha appr apprit it à résis résiste terr aux aux souf souffr fran ance ces s pour pour la véri vérité té.. Elle Elle appr apprit it comm commen entt soutenir et servir une cause.

L’émigration vers Médine Aicha était alors fiancée au Prophète saws depuis deux ans et demi et les persécutions de la part des Qureischites augmentaient tellement que la

situation devint insupportable. Le Prophète saws ordonna aux musulmans d’émigrer. Abu Bakr et l’Envoyé de Dieu saws partirent à Médine ensemble, leurs familles devaient rester à la Mecque en attendant de les rejoindre. Quelques semaines plus tard, le Prophète saws envoya Zayd Ibn Haritha (son fils adoptif) conduire sa famille et la famille d’Abu Bakr à Médine. La caravane transportait la femme du Prophète saws Saouda, ses deux fils, la femme d’Abu Bakr et ses deux filles, Oum Ayman la femme de Zayd et son fils Oussama.

La maladie Au début le climat à Médine, ne convenait pas aux Mecquois et beaucoup de réfugiés tombèrent malade. Abu Bakr était l’un d’eux, il avait une forte fièvre Aicha prenait soin de lui, jour et nuit. Quelques temps après, Aïcha tomba gravement malade. Le père affectueux s’asseyait près de son lit  jour et nuit. La maladie fut tellement sérieuse qu’elle perdit ses cheveux mais la fièvre tomba et elle commença à guérir.

Le départ de la maison des parents Lorsque Aicha fut complètement guérie, Abu Bakr demanda au Prophète saws pourquoi ne prenait-il pas Aicha chez lui. Le Prophète saws répondit qu’il n’avait pas de quoi payer la dot. Abu Bakr lui proposa de lui prêter de l’argent, le Prophète saws accepta, et en envoya l’argent à Aicha. Le jour suivant, le Prophète saws envoya quelques femmes Ansarites chercher Aicha. (Musulmanes de Médine) Sa mère la baigna, la coiffa et la conduisit dans la chambre où se trouvaient des femmes qui l’habillèrent et la conduisirent dans les chambres du Prophète saws. Il n’y avait dans la maison qu’un bol de lait, il en but une gorgée et passa le lait à Aicha qui timidement refusa et finit par en boire une gorgée. Après cette simple cérémonie, Aicha s’installa dans la nouvelle demeure que le Prophète saws avait construite à coté de la Mosquée. A ce momentlà, l’âge de Aicha devait être de neuf à quatorze ans selon les différents historiens.

Aicha entra dans sa nouvelle maison le mois de Shawwal. Elle s’était fiancée trois ans plus tôt, le même mois. Les Arabes voyaient le mois de Shawwal comme un mois de malchance et aucune cérémonie n’avait lieu au cours de ce mois. Le mariage de Aicha balaya cette superstition.

Une éducation régulière commence Aicha savait seulement lire, elle avait d’abord apprit à lire le Coran. Son éducation avait commencé chez son père Abu Bakr. Aicha avait hérité de ses connaissances. L’éducation la plus élevée de Aicha se fit par les soins directs du plus grand maître de l’histoire. Avec un but défini, il commença à façonner l’esprit de la jeune femme qui était destinée à transmettre et à interpréter ses enseignements au monde musulman en général, et au monde féminin en particulier. Avec une grande ardeur, Aicha mit ses remarquables talents au service de son éducation. Elle fit de son mieux pour parfaire son éducation, elle avait toujours des questions à poser. Quand le Prophète saws s’asseyait dans la Mosquée pour enseigner aux gens et leur expliquer des choses, Aicha restait près de la porte et écoutait chaque mot qu’il disait. Le résultat était une connaissance étonnamment vaste et une profonde compréhension. L’esprit de recherche de Aicha rendait un service permanent aux musulmans. Ses questions étaient la source de lumière à plusieurs problèmes importants. Aicha est entrée sous la tutelle du Prophète saws dès son jeune âge, et elle avait dix-huit ans à sa mort. Elle avait donc passé les années les plus formatives d’une vie sous les soins affectueux du Prophète saws. Il savait très bien le rôle primordial qu’elle était destinée à jouer après lui.

SA VIE FAMILIALE La maison du Prophète saws

A coté de la Mosquée du Prophète saws, il y avait une rangée de chambres en briques. C’étaient les demeures du Prophète saws qu’occupaient ses femmes. Une des chambres était pour Aicha. La chambre de Aicha avait dix pieds de long, avec les murs en briques d’argile et le sol en terre. Elle avait un toit de chaume, de feuilles et de branches de dattier. Près de la chambre, il y avait une chambre plus haute, c’était dans cette pièce que le Prophète saws se retirait. Pour tout meuble et équipement, il n’y avait qu’un matelas, un oreiller fait de fibres de dattier, un paillasson, deux jarres en terre pour garder la farine et les dattes, une cruche pour l’eau et un bol. Il y avait aussi une lampe mais pas d’huile durant des semaines.

 Au bord de la famine La nourriture du Prophète saws et sa famille était très maigre. Pendant des semaines, des dattes et de l’eau étaient leur seule nourriture. La conquête de Khaybar rapporta au Prophète saws des terres desquelles il tirait un approvisionnement régulier en grains. Au moment de la moisson, il donnait à chaque femme suffisamment de grains pour une année. Mais il y avait constamment des demandes d’aide et le Prophète saws ne la refusait à personne. Les vivres s’épuisaient donc longtemps avant la fin de l’année et la nourriture manquait. Au moment de sa mort, le Prophète saws était le chef de toute l’Arabie, le trésor public était plein, mais dans sa propre maison, il n’y avait pas de nourriture pour une journée. Dans ces circonstances, Aicha n’avait pas beaucoup à faire la cuisine. Cela explique pourquoi elle n’avait jamais appris à bien cuisiner. Aicha s’habitua tellement à cette vie de pauvreté qu’elle l’aima vraiment. Elle s’attacha à ce mode de vie même après la mort du Prophète saws. Les compagnons lui donnaient une bonne pension qu’elle distribuait aux pauvres et ne gardait rien pour elle.

L’amour pour le Prophète saws Aicha débordait d’amour pour son mari, elle aimait le servir. La dévotion de Aicha était si grande qu’elle aimait tout ce qu’il aimait et détestait tout ce qu’il détestait.

La dévotion de Aicha était telle que l’absence du Prophète saws la rendait inquiète. Il arrivait fréquemment que le Prophète saws s’endormait sa tête sur les genoux de Aicha. Elle ne bougeait pas pour ne pas déranger son sommeil.

La récompense de Aicha L’amour de Aicha était pleinement récompensé. De toutes ses femmes, elle était sa préférée. Une fois, il déclara : « Parmi les hommes, beaucoup ont atteint la perfection, mais parmi les femmes, Marie fille de Imran et   Assiya la femme de Pharaon ont atteint la perfection. » Et dans une autre version « Khadija et Fatima » ajouta-t-il. Une fois Amr Ibn Al-Aas a demandé au Prophète saws : « -Oh Messager de Dieu ! Qui aimez-vous le plus ? - Aicha, fut sa réponse. -Oh Messager de Dieu ! Ma question concernait les hommes. -Le père de Aicha, répondit-il. » Aicha était la seule femme dans le lit de laquelle, le Prophète saws recevait la Révélation.

Le vrai secret  Certains pensaient que l’amour du Prophète saws pour Aicha était dû à sa beauté. Il est vrai que Aicha était jolie mais quelques épouses étaient plus  jolies encore. Le vrai secret de l’amour du Prophète saws ne tenait pas au charme physique mais dans les hautes qualités de Aicha. Ses inhabituels dons naturels faisaient d’elle une assistante efficace du Prophète saws dans certaines tâches. Elle était dotée de talents extraordinaires que l’éducation et l’instruction avaient développés. Tout ceci faisait de Aicha la femme la plus accomplie du siècle et donc la femme favorite du Prophète saws.

Sa dévotion pour Dieu Certes Aicha aimait passionnément le Prophète saws, mais l’amour de Dieu le Tout-Puissant envahissait son cœur. En cela, comme en d’autres choses, elle suivait l’exemple du Prophète saws lui-même. Le Prophète

saws aimait Aicha plus que toute autre femme. Mais cet amour n’était rien en comparaison de son amour pour Dieu. Il n’était pas rare pour le Prophète saws et Aicha de passer toute la nuit en prières, pleurant et demandant le pardon de Dieu. Le Prophète saws,  jeunait très souvent et Aicha jeunait avec lui. Même après la mort du Prophète saws, la prière et le jeune étaient pour Aicha les deux choses les plus chères. Une fois elle jeunait la vieille de l’Aïd-Al-Ada, il faisait extrêmement chaud et elle perdit connaissance. Ses proches versèrent de l’eau sur sa tête. Quelqu’un suggéra qu’elle rompe le jeune. Elle répondit « Comment puis je faire cela ? J’ai entendu le Messager de Dieu dire : le jeune de ce jour  lave les péchés de l’année précédente. » A coté des cinq prières obligatoires, Aicha rajoutait d’autres prières Sunna. Aicha ne manquait jamais le Hajj annuel, parce qu’elle avait entendu le Messager de Dieu saws dire que le pèlerinage à la Mecque apporte la même récompense aux femmes que la guerre sainte aux hommes. Elle recevait une bonne pension de la part des Califes mais elle la distribuait aussitôt aux nécessiteux.

Les relations humaines Aicha avait de très bonnes relations avec tous les membres de la famille du Prophète saws. Elle devait traiter avec huit coépouses et n’avait que de la bienveillance pour toutes. Aicha rendait à chaque coépouse ce qui lui était dû. Avec un esprit ouvert, elle appréciait les vertus de chacune. Il était naturel que des malentendus surgissent, mais ils n’étaient que passagers. Il faut aussi noter que toutes les traditions qui décrivent Fatima, comme membre de la famille du Prophète saws ont été rapporté par Aicha. Ceci montre le degré d’affection et d’amitié entre les deux. Toutes les traditions qui parlent de Khadija sont également rapportées par Aicha.

Les femmes du Prophète saws : Prophète saws :

Les filles du

Khadija  Aicha

Joweiriya Zaynab

Saouda

Oum Habiba

Hafsah

Meimouna

Oum Salama

Safiyya Fatima

Rouqayya

 Zaynab

Oum Khoultoum

LA FAUSSE ACCUSATION Les hypocrites L’Islam a réalisé un miracle à Médine. A partir de petits groupes humains qui se faisaient la guerre, il a crée un sentiment solide de fraternité, au sein d’une seule communauté soudée, au service de Dieu et dressée pour Sa Gloire. Le peuple de Médine était reconnaissait à Dieu pour cette faveur singulière. Cependant, il y avait à les hypocrites qui étaient mécontents, avec à leur tête Abdoullah Ibn Oubbay. Il projetait de se déclarer roi à Médine quand le Prophète saws y entra. Il n’avait maintenant aucune chance de réaliser son rêve ce qui le rendit amer envers l’Islam lui et ses valets. Il était impossible de défier l’Islam ouvertement, Abdoullah Ibn Oubbay et ses partisans agirent alors secrètement. Ils professaient extérieurement

être musulmans mais ils s’occupaient secrètement à détruire le pouvoir de l’Islam. Dans la bataille d’Uhud et des fossés, ils abandonnèrent les musulmans à la dernière minute. Ils semaient la discorde parmi les musulmans qui étaient de deux groupes : Les réfugiés de la Mecque et les Ansars, les gens de Médine. Les Ansars appartenaient à deux tribus différentes qui s’étaient affrontés dans le passé, les hypocrites essayaient constamment d’attiser leurs haines oubliées pour que les Ansars se jettent à nouveau les uns sur les autres.

Les Banou Moustalique Au mois de Sh’abane de l’an 5 de l’Hégire, le Prophète saws conduisit une expédition contre les Banou Moustalique, une tribu de Najd. Le Prophète saws avait l’habitude d’emmener une de ses femmes avec lui, en tirant au sort. Cette fois-ci c’était Aicha qui était choisie. Sur le chemin du retour, les hypocrites commencèrent à pousser les Ansars contre les réfugiés. La machination réussit presque puisque les deux partis tirèrent leur épées. Le Prophète saws apprit à temps la querelle et sauva la situation. Les chefs Ansarites qui ne savaient rien de la machination, apprirent le jeu dangereux auquel jouait Abdoullah Ibn Oubbay, ils l’exposèrent pleinement, il fut humilié publiquement. Le chef des hypocrites se sentit abattu et son complot avait échoué. Cette humiliation publique était difficile à supporter, il lui fallait faire quelque chose pour regagner la confiance et l’assurance des siens.

La fausse accusation Avant le voyage, Aicha emprunta un collier à sa sœur Asma. Au retour, la caravane campa la nuit. Le lendemain matin, elle était prête à repartir, Aicha avait envie de prendre l’air donc elle marcha un peu dans le désert, sans informer qui que ce soit car elle pensait être bientôt de retour. En revenant, elle remarqua que le collier était perdu, elle se mit tout de suite à sa recherche, c’était un bijou emprunté qu’elle devait rendre à sa sœur. Elle le retrouva enfin et retourna en vitesse mais la caravane était déjà partie, et comme Aicha était très mince et légère, on ne remarqua pas son absence. Se retrouvant seule, Aicha s’allongea calmement sur le sol car elle était sûre qu’en s’apercevant de son absence on enverrait quelqu’un à sa recherche.

Un peu plus tard, Safwan Ibn Mouattal, un compagnon vint en retardataire. Son travail était de récupérer ceux qui s’étaient écartés et les objets tombés. De loin, il vit Aicha et la reconnut. Il l’appela et elle se leva, Safwan la prit sur son chameau, il conduisit lui-même le chameau et rejoignit la caravane à l’heure du repos de midi. Ce simple incident fut très vite tourné en une histoire calomnieuse par Abdoullah Ibn Oubbay et ses valets, qui trouvèrent là une occasion de nuire au Prophète saws et à l’Islam. Aussitôt que la caravane arriva à Médine, les hypocrites commencèrent à salir la renommée de Aicha. Ils détournèrent l’incident du collier pour dire aux gens que Aicha n’était pas chaste. L’histoire se répandit rapidement. Abdoullah Ibn Oubbay réussit à gagner le soutien de trois personnes : -Hassan Ibn Thâbit le poète qui avait une dent contre Safwan. -Hamna qui avait une dent contre Aicha. -Moussattah qui lui en voulait à Abu Bakr.

La douleur poignante de Aicha Les hypocrites semblaient avoir remporté une victoire spectaculaire. La calomnie se répandit rapidement. Les honnêtes musulmans étaient profondément affligés et ils déclarèrent : « Gloire à Dieu ! Ceci est une fausseté évidente ! » Aicha ne savait rien de la calomnie jusqu’au soir où la mère de Moussattah la mis au courant de la participation de son fils à cette campagne calomnieuse. Aicha abasourdie, alla chez sa mère, une femme Ansarite arriva et raconta toute l’histoire à la mère de Aicha, celle-ci tomba et s’évanouit. Aicha fut bientôt au lit avec une grosse fièvre. Le Prophète saws vint lui aussi à apprendre la malicieuse accusation mais tant que la vérité n’était pas établie, il ne pouvait rien faire. Il entrait de temps en temps dans la chambre de Aicha, s’informait de sa santé et s’en allait. Ceci amena Aicha à croire que le Prophète saws n’était pas certain de son innocence. Alors, elle demanda la permission du Prophète saws d’aller à la maison de ses parents. Virent ensuite les pires moments de sa souffrance. Jour et nuit, des larmes ruisselaient de ses yeux. Elle ne pouvait même pas dormir, sa tête tournait et ses yeux s’inondaient de larmes. Un jour, elle était tellement désespérée qu’elle voulut mettre fin à ses jours en se jetant dans un puits.

Ses parents affligés faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour la consoler mais elle ne connut aucun réconfort.

 Aicha déclarée innocente Quand Safwan apprit la calomnie, il devint fou de rage, il sortit son épée et voulu attaquer le poète Hassan. La situation fut rapportée au Prophète saws qui rétablit la paix entre les deux hommes. Le Prophète saws commença ensuite une enquête : Oussama déclara « C’est un gros mensonge ». La réponse de Ali fut la suivante : « Il n’y a pas de disette de femmes dans le monde. » Il voulait dire par qu’au cas où le Prophète saws attachait de l’importance à la calomnie, il pouvait divorcer de Aicha. Zaynab, la sœur de Hamna, déclara «  Je ne connais que de la vertu en  Aicha. » Le Prophète saws rassembla alors tous les compagnons dans la Mosquée et leur expliqua comment Abdoullah Ibn Oubbay avait mis sur pied cette campagne salissante. A la fin, il dit : « Oh Musulmans ! Ce marchand de discorde a fabriqué un mensonge sur ma famille. Qui le punira de ma part ? » Le chef de la tribu Aws dit « Messager de Dieu, si vous le permettez je ferai tomber sa tête » Mais Abdoullah Ibn Oubbay appartenait à la tribu Khazraj, le chef de cette tribu, s’adressant au chef de Aws, dit : « Qui êtesvous pour vous ingérer dans les affaires des Khazraj ? ». Ceci provoqua des protestations des Aws, la dispute prenait une mauvaise tournure. Mais le Prophète saws intervint et le problème fut résolu à l’amiable. Le Prophète saws se dirigea vers la maison d’Abu Bakr, Aicha était au lit avec une douleur profonde. Il s’adressa à elle : « Aicha si tu es coupable, confesse ta faute et repens-toi. Certainement, Dieu accepta ton repentir. Mais si tu es innocente Dieu Lui-même déclara ta chasteté. » Aicha dit alors : « Dieu sait très bien que je suis innocente. Mais si malgré l’innocence, je fais une confession, qui va douter de la vérité de l’allégation ? Et si je nie l’allégation, qui va croire ? Ma position est comme celle du père de Joseph qui a déclaré que la patience est la meilleure. »

Ces mots avaient visiblement touché le Prophète saws, il se prosterna sur le sol. Il se leva quelques instants après, des gouttes ruisselaient sur son visage. La Révélation Divine avait déclaré l’innocence de Aicha par les mots suivants : « Les calomniateurs sont parmi vous. N’y voyez pas un mal, c’est un bien  pour vous. Chacun d’eux porte la faute qu’il a commise et celui qui en a la  plus lourde part, à lui le tourment sans borne. Si seulement croyants et  croyantes, en l’entendant, avaient pensé en eux-mêmes du bien de cette affaire lorsqu’ils en ont entendu parler : c’est une calomnie manifeste. » (Coran 24/ 11)

L’ablution sèche : [At-Tayammum] Au cours d’un autre voyage, Aicha était avec le Prophète saws. Elle portait encore le même collier. A l’aube, la caravane allait partir quand on remarqua que le collier n’était plus là. Aicha en informa le Prophète saws qui donna l’ordre de prolonger l’arrêt. L’heure de la prière du matin était très proche mais il n’y avait pas d’eau dans le voisinage pour les ablutions. On était inquiet. « La fille d’Abu Bakr  nous a tous mis dans une situation difficile » disaient les gens. Abu Bakr alla voir Aicha et lui dit : « Tu crées constamment des problèmes ». Un peu avant l’heure de la prière, le Prophète saws se réveilla et on le mit au courant du problème de l’eau, la révélation suivante arriva immédiatement : « O Croyants !...Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à vos femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à une terre  pure, et passez-vous-en sur vos mains puis sur vos visages. Dieu, en vérité, est indulgent et Pardonneur. » (Coran 4/43) La nouvelle transforma aussitôt l’inquiétude des gens en joie. Ils dirent : « O famille d’Abu Bakr! Ce n’est pas votre premier don à l’Islam ». Abu Bakr dit à sa fille : « Ma fille ! Je n’aurais jamais pu imaginer que tu  puisses être la source d’une telle bénédiction ! Grâce à toi, les gens se sont vu accorder une grande facilité ! ».

Un mois de séparation En l’an 9 de l’Hégire, pratiquement toute l’Arabie était sous le drapeau de l’Islam. De tous les coins du pays, des richesses affluaient dans la caisse du trésor public de Médine. Ces revenus étaient dépensés pour les besoins publiques, le Prophète saws et sa famille menaient la même vie ascétique. Maintenant qu’elles pouvaient se le permettre, les femmes du Prophète saws voulaient qu’il dépense plus pour elles. Elles se réunirent pour solliciter plus de confort matériel. Pendant ces mêmes jours, le Prophète saws tomba à cheval et eut quelques blessures légères. Se trouvant incapable de faire face à la demande incessante de ses femmes, il alla dans sa maison de retraite, et déclara qu’il resterait là-bas tout seul, pendant un mois. Les hypocrites saisirent aussitôt cette occasion, ils inventèrent l’histoire que le Prophète saws avait divorcé de ses femmes. La nouvelle causa une agitation dans la ville. Les femmes du Prophète saws commencèrent à pleurer. Les gens se réunirent dans la Mosquée pour connaitre les faits réels de la part du Prophète saws lui-même. Ce fut Omar qui demanda au Prophète saws s’il avait divorcé de ses femmes, le Prophète saws lui répondit que non. Omar sortit et s’écria : « Allahu Akbar ! ». Les gens comprirent alors que l’histoire du divorce était fausse. Ce mois comptait 29 jours, quand il fut terminé, le Prophète saws sortit de sa maison de retraite et se dirigea vers la chambre de Aicha. Pendant ce mois de séparation, Dieu révéla Sa Décision concernant la demande des femmes du Prophète saws pour un niveau de vie meilleur. Voici la Révélation : « O Prophète ! Dis à tes épouses : Si vous désirez cette vie et son faste, venez, je vous en ferai profitez, je vous congédierai généreusement. Mais si vous désirez Dieu, Son Prophète et la demeure dernière, Dieu paiera un salaire sans borne à celles de vous qui agissent bien » (Coran 33/28-29) Le Prophète saws récita ces versets à Aicha et dit : -« Maintenant, décide-toi. Consulte tes parents ». -« Messager de Dieu, qu’y a-t-il à consulter ? Je choisis Dieu et Son Messager ! » Répondit Aicha. La réponse éclaira le visage du Prophète saws. La volonté Divine persuada toutes les femmes du Prophète saws de choisir Dieu et Son Messager saws et d’accepter calmement la vie de pauvreté.

LES CHOCS SUCCESSIFS La maladie du Prophète saws Le mois de Safar de l’année de 11 de l’Hégire tirait à sa fin .Un jour le Prophète saws entra chez Aicha et alors qu’il plaisantait avec elle, le Prophète saws porta sa main à sa front et dit : « Oh ma tête ! » Un sérieux mal de tête s’empara du Prophète saws, qui fut suivi bientôt d’une forte fièvre. Il s’allongea. Cependant, malgré la gravité de sa maladie, il continuait ses tâches quotidiennes. Il conduisit la prière du matin et se rendit chez chaque femme. Mais la maladie s’aggravait. Voyant cela, toutes ses femmes lui permirent de rester chez Aicha durant sa maladie. Aicha surveillait son mari jour et nuit, avec la plus grande dévotion et le plus grand soin. Mais sa condition s’empirait. Un matin, il essaya plusieurs fois de se lever pour aller à la Mosquée. A chaque fois, il tombait et perdait connaissance. Abu Bakr dirigea alors la prière à la place du Prophète saws. Le Prophète saws avait donné des pièces d’or à Aicha pour qu’elle les garde. Cette pensée lui vint soudain à l’esprit et il demanda à Aicha de les donner aux pauvres, elle obéit immédiatement. Il dit « Le Prophète ne veut pas rencontrer son Seigneur en ayant gardé des  pièces d’or. »

La mort du Prophète saws Au dernier jour de sa vie, le Prophète saws était dans son lit, sa tête sur les genoux de Aicha. Son frère Abdel-Rahman arriva avec un miswak à la main. Le Prophète saws regarda le miswak. Aicha comprit qu’il voulait se brosser les dents. Elle prit le miswak des mains de Abdel-Rahman, le ramollit de ses dents et lui donna. Le Prophète saws le saisit et se brossa les dents. Il retomba sur les genoux de Aicha. Elle lui prit la main. Tout d’un coup, il retira sa main et dit : «  A Dieu ! Le Plus Haut Compagnon ! » Aicha frémit : « Messager de Dieu, dit-elle, vous semblez souffrir d’une grande peine ! » « Oui, répondit-il, mais la récompense sera aussi grande » Le Prophète saws répétait sans cesse : «  A Dieu ! Le Plus Haut  Compagnon ! » Mais cette fois-ci, la phrase s’échappa à peine de ses lèvres quand Aicha sentit tout le poids de son corps. Elle regarda et vit que son âme s’était envolée vers Dieu, Le Plus Haut Compagnon.

Le Prophète saws fut enterré dans la chambre de Aicha, là où il est mort. Longtemps avant, Aicha avait vu dans un rêve trois lunes tombant dans sa chambre. Elle raconta son rêve à son père. Quand le Prophète saws fut enterré, Abu Bakr dit : « C’est l’une des lunes de ta chambre. C’est la meilleure des trois »

La question de l’héritage Le Prophète saws n’a laissé aucun bien sous forme d’argent ou de nourriture. Dans sa maison, il n’y avait rien à manger pour le repas du soir où il mourut. Cependant, il possédait quelques jardins. Les revenus de ces  jardins étaient dépensés pour des besoins publics. D’après la loi sur l’héritage, ces jardins étaient maintenant la propriété de ses filles et de ses femmes. Ces dernières avaient l’intention de les réclamer au nouveau chef d’état. Aicha les arrêta en disant : « Vous ne vous rappelez pas des paroles du Prophète saws ? Il a clairement dit que tout ce qu’il laisse derrière lui appartiendrait aux musulmans en général et à aucun individu en  particulier ». Le projet fut alors abandonné.

La mort du père de Aicha Abu Bakr fut Calife pour un peu plus de deux ans. Pendant les derniers moments de sa maladie, Aicha s’asseyait au chevet de son père mourant. Il lui avait donné quelques biens. Maintenant qu’il allait quitter ce monde, il pensa à ses autres enfants. Il dit à Aicha : «  Aicha céderais-tu ces biens à tes plus jeunes frères et sœurs ? ». Aicha accepta promptement. Abu Bakr fut enterré au coté du Prophète saws.

Sacrifice de Omar  Quand Omar était couché, blessé mortellement, il envoya son fils Abdoullah prier Aicha de le laisser être enterré aux cotés de ses deux illustres compagnons. Abdoullah trouva Aicha qui pleurait. En réponse au message du Calife mourant, elle dit : «  Je voulais que ma tombe soit là. Mais je préfère Omar à moi-même ». Omar fut alors enterré dans la chambre de Aicha. Son rêve s’était totalement réalisé. Les trois lunes étaient descendues dans sa chambre.

L’assassinat du Calife Othmane Aicha, comme la plupart des Compagnons, n’était pas d’accord sur quelques agissements de l’entourage du troisième Calife Othmane. L’opposition contre Othmane fut de plus en plus rude.

Oushtar Nakhi, un rebelle, informa Aicha, que d’autres rebelles projetaient d’assassiner Othmane. Le plus jeune frère de Aicha, Mohammad, qui fut élevé par Ali était également un des contestataires. Alors que Aicha revenait du Hajj, Talha et Zubayr, tous deux les maris des sœurs de Aicha, lui racontèrent le meurtre de sang froid du Calife et le vaste pillage de Médine. Les rebelles qui avaient assassiné Othmane avaient prêté serment d’allégeance au quatrième Calife choisi par les musulmans qui était l’Imam Ali, mais ils continuaient à former un groupe à part. Le Calife Ali fut confronté à une situation : un choix difficile entre punir ou non ce groupe qui avait assassiné Othmane. Et s’il décidait de punir, devait-il le faire immédiatement ou après sa prise réelle du pouvoir et avoir affaibli le groupe. La première solution monterait les rebelles contre lui ce qui ne ramènerait pas l’ordre et la deuxième dresserait contre lui la famille de Othmane et tous les musulmans qui voulaient se venger de l’assassinat de Othmane et tous les musulmans. Quant à Talha et Zubayr, ils proposèrent à Aicha de lever une armée forte qui ramènerait la paix dans le pays. Aicha fut facilement persuadée de se rallier à cette idée. Cependant, les bonnes intentions de Talha, Zubayr et Aicha ne justifiaient pas une initiative unilatérale qui allait contredire les choix de l’Imam Ali, le Calife légitime. L’idée commença à frayer son chemin, et bientôt d’autres personnes se rallièrent à cette idée, mais elles n’avaient pas toutes des intentions nobles puisque certaines étaient des rivaux de l’Imam Ali. Les chefs de cette future expédition punitive propulsèrent Aicha à la tête des protestataires puisqu’elle était la seule personne susceptible de réunir le maximum de gens. Les gouverneurs de l’ancien Calife Othmane de la Mecque et du Yémen prirent parti pour Aicha et lui donnèrent l’or, les biens et les armes de la Mecque et du Yémen. Des propositions de marcher sur Médine furent formulées et Aicha répondit que tant que les assassins seraient à Médine et que le Calife Ali n’aurait pas pu les punir, il vaudrait mieux marcher vers Bassora. Bassora était le lieu de regroupement de l’armée musulmane. Les gens de cette assemblée insistèrent pour que Aicha marche avec eux pour garantir la noblesse de leur objectif qui était d’appliquer la loi aux assassins. Ils demandèrent au compagnon Abdallah Ibn Omar (fils du second Calife Omar) de marcher mais il refusa. Aicha demanda à Hafsah, épouse du Prophète saws et fille de Omar le second Calife mais elle refusa comme son frère. Aicha demanda à Oum Salama, la plus âgée des épouses du Prophète saws, de marcher avec eux. Celle-ci refusa et conseilla même à Aicha de ne pas y prendre part, Aicha lui obéi. Talha et Zubayr vinrent alors à elle pour la convaincre de sortir avec eux. Ils

récitèrent des versets du Coran appelant à concilier les gens et lui rappelèrent que le Prophète saws sortait pour concilier les gens. Cela persuada Aicha de la bonne cause de conciliation entre les gens et de la demande de réparation pour le sang de Othmane. Ils emmenèrent avec eux les enfants de Othmane et six cents personnes sur des chameaux, les gens se mirent à les rejoindre jusqu’à atteindre trois mille personnes. En route, Aicha demanda : « Où sommes-nous ? ». Le guide répondit : « Nous sommes au lieu nommé l’étang d’Al Hawaab ! ». Aicha dit alors : « C’est à Dieu que nous appartenons et c’est à Lui notre retour. Ramenezmoi à l’enceinte sacrée du Prophète saws à Médine car j’ai entendu le Messager de Dieu dire alors qu’il était avec ses épouses : Laquelle parmi vous sera aboyée par les chiens d’Al-Hawaab ». Certaines personnes lui dirent que ce n’était pas Al-Hawaab, comme Marwane Ibn Al-Hakam. Ce qui la fit douter et elle accepta de continuer la marche.

Un bon début  Othmane Ibn Hanif, le gouverneur de Bassora, envoya une délégation pour connaitre le but de la campagne. Aicha fit un discours, cependant, le gouverneur décida de faire son devoir, il sortit avec une armée pour arrêter l’entrée de Aicha dans la ville. Les marcheurs se tinrent face à l’armée du gouverneur, puis Aicha fit un discours et en très peu de temps, la moitié de l’armée du gouverneur se joignit à Aicha. Le gouverneur refusa d’abandonner, pendant trois jours, les deux groupes se tinrent face à face. Au troisième jour, on décida d’envoyer un homme à Médine pour savoir si  Talha et Zubayr avait prêté serment d’allégeance à Ali de leur propre gré ou sous la pression. Dans le premier cas, leur groupe devrait partir. Dans le second cas, le gouverneur remettrait la ville. Ka’b Ibn Thaur, le juge de Bassora, fut envoyé et il découvra qu’ils le firent sous la pression. Entre temps, le gouverneur avait reçu l’ordre d’Ali de ne pas remettre la ville, il obéit mais dans la bataille qui suivit il fut renversé. Les protestataires entrèrent à Bassora et ceux qui avaient pris part à la révolte contre Othmane et qui appelaient à son assassinat furent jugés, cependant un des grands chefs put s’échapper. Les marcheurs contestataires devinrent une armée et les évènements s’enchainèrent très vite. Ils passèrent de l’appel à l’application de la loi contre les assassins à la volonté de l’appliquer eux-mêmes, bafouant ainsi l’autorité du Calife et créant ainsi un deuxième précédent de justice populaire. L’imam Ali demanda conseil à son entourage et il décida

finalement de marcher avec son armée vers eux, car il ne pouvait pas tolérer un désordre né d’une volonté de justice populaire.

La bataille du Chameau Au moment où le Calife Ali arriva à Bassora, il avait vingt mille hommes, parmi eux les partisans de l’assassinat d’Othmane. Les contestataires sortirent pour le rencontrer avec une armée de trois mille hommes. Pour la première fois, deux armées musulmanes étaient prêtes à s’affronter. Des parents et des proches étaient opposés les uns aux autres. Un groupe de musulman revenant d’une bataille apprit que Talha, Zubayr et Aicha étaient à Bassora à la tête d’une armée et en furent étonnés. Ils les rejoignirent et leur demandèrent les raisons de leur marche puis ce groupe partit voir l’état d’esprit du coté de l’Imam Ali pour essayer de frayer un chemin vers la conciliation. Plusieurs émissaires se déplacèrent entre les deux camps. Ils activèrent la réconciliation sur le terrain et décidèrent de rendre publique la réconciliation le matin du quatrième jour et d’annoncer que le Calife Ali rencontrerait Talha et Zubayr, après quoi tous les gens rentreraient chez eux. Les assassins d’Othmane guettaient la situation et décidèrent de lancer une attaque surprise contre l’armée de Talha et Zubayr pendant la nuit, ce qui amènerait ces derniers à croire à une trahison de la part d’Ali et à attaquer à leur tour. De même Ali croira que la trahison viendrait d’eux. La nuit arriva, les assassins d’Othmane étaient occupés à préparer l’attaque surprise. Un peu avant l’aube, ils tombèrent sur l’armée de Aicha. Chacun accusait l’autre de trahison, Ali essaya en vain de retenir ses hommes mais la bataille était trop engagée. Ka’b, le juge de Bassora, incita Aicha à monter son chameau et d’aller dans la bataille afin d’inciter l’autre camp à faire la paix en la voyant. Pour arrêter la lutte, Ali ordonna à ses hommes de renverser le chameau. Ils coupèrent les pattes arrière du chameau et il retomba sur ses pattes avant, avec Aicha sur son dos, ainsi elle descendit. La lutte s’arrêta alors. Le frère de Aicha, Mohammad, combattait aux cotés de l’Imam Ali. Il se précipita vers sa sœur et lui tendit la main pour la relever. Ensuite Ali traita Aicha avec le plus grand respect et l’envoya au Hijaz avec son frère Mohammad, après qu’elle se soit reposée quelques jours à Bassora. Avant de partir, elle dit : « Mes enfants ! Il n’y a pas d’inimitié entre moi et Ali. Ce n’était qu’une querelle de famille ! Je considère Ali comme un homme bon ! ».

« La mère des croyants a raison, ajouta Ali. Elle est la femme honorée du Prophète saws dans ce monde et dans l’autre ».

Regret permanent  Aicha avait marché vers l’Iraq avec de bonnes intentions. Son but était de rétablir la paix et la justice. Maintenant qu’elle regardait en arrière, cette mésaventure semblait être la plus grande tragédie de sa vie. Ses deux sœurs et des milliers d’autres musulmanes étaient devenues veuves et des milliers d’enfants orphelins. Aicha regretta cette malheureuse erreur toute sa vie, jusqu’au dernier moment de sa vie, elle regrettait d’avoir pris part à la campagne irakienne. Quand elle récitait le Coran et spécialement ce verset : « O femmes du Prophète, demeurez dans vos maisons… » (Coran 33/33), elle pleurait tellement que son châle était trempé. Il y avait encore une place dans sa chambre pour une autre tombe, mais avant sa mort, elle laissa une volonté : « Ne m’enterrez pas aux cotés du Prophète saws car j’ai commis une erreur après lui ».

AU SERVICE DE L’ISLAM Le rang unique de Aicha Aicha est, indiscutablement, l’un des plus grands professeurs que l’Islam ait produit. Elle appartient à l’ensemble des théologiens illustres qui ont continué le travail et la mission du Prophète saws après sa mort, en interprétant et transmettant ses enseignements. Parmi les femmes, Aicha est la seule de ce rang. Aicha est entrée dans la maison du Prophète saws à l’âge de neuf ans seulement, ceci lui a permis de passer la plupart de son temps en compagnie du Prophète saws, elle partagea la vie du Prophète saws recevant plus d’attention que les autres. Ceci lui donna une connaissance de l’Islam presque aussi profonde que celle à laquelle les Compagnons les plus proches et les plus anciens pouvaient prétendre. C’est à travers ses femmes que le Prophète saws a transmis ses enseignements au monde féminin. Aicha est facilement devenue la source la plus sûre de ses enseignements. Aicha était dotée d’une mémoire étonnante, à laquelle s’ajoutait une capacité d’observation inhabituelle. Plusieurs chapitres du Coran furent révélés dans la chambre de Aicha. Son observation attentive et sa mémoire étonnante lui permirent de

mémoriser les faits et les dires du Prophète saws en différentes occasions même des expériences remontant loin dans son enfance.  Tous ces faits faisaient que son opinion sur les points de la loi était très respectée. Aicha a également joué un rôle vital dans la préservation d’un bon nombre d’enseignements prophétiques.

L’amour de la vérité Aicha avait une telle passion pour la vérité que, comme son illustre père, elle reçut le titre de « Véridique ». Pour rien au monde, elle n’aurait abandonné son devoir envers Dieu et les hommes, elle n’a jamais hésité à déclaré la vérité. Voici quelques exemples : Sous le Califat de Mo’awiyya, celui-ci écrivit à Aicha, lui demandant un conseil. Elle lui donna cette réponse : « J’ai entendu le Messager de Dieu dire : Celui qui essaie de contenter  Dieu, ne se souciant pas du mécontentement des gens, sera protégé contre la méchanceté des gens. Mais celui qui contente les gens au prix  du mécontentement de Dieu, sera abandonné par Dieu à la merci des gens. » Lors de la guerre civile qui suivit l’assassinat de Othmane, les musulmans étaient divisés en trois groupes. Les habitants de l’Iraq et de l’Egypte disaient du mal de Othmane et ses parents. Ceux de Syrie en faisaient de même pour Ali. Les Kharijites haïssaient les deux groupes. Regrettant cet état des choses, Aicha fit cette remarque : « Dieu ordonne dans le Coran de demander sa miséricorde et ses bénédictions pour les Compagnons du Prophète saws, mais ces gens  jettent des malédictions sur eux ! »

Un grand professeur  Son éducation et son instruction commencèrent à l’âge de neuf ans, quand elle arriva chez le Prophète saws. Elles continuèrent jusqu’à ses dixhuit ans. Cela fit d’elle un des plus grands professeurs de son siècle. Pendant un demi-siècle, elle transmit de génération en génération la connaissance et la sagesse qu’elle avait acquise du Prophète saws. Elle vécut assez longtemps pour aider les gens à trouver des solutions à des problèmes d’une période différente de celle du début de l’Islam. Médine était le plus grand centre d’étude du monde et l’école de Aicha était considérée comme le siège le plus important du Savoir.

La méthode d’enseignement de Aicha était une combinaison de conversation et de discussion. Quelques fois, elle parlait d’un sujet et les autres écoutaient. A la fin de l’exposé, on posait des questions et on y répondait. Quelques fois, la leçon prenait la forme de questions posées par les élèves et de réponses détaillées, données par le professeur. En d’autres occasions, on commençait une discussion, les élèves et le professeur y prenant part librement. Les orphelins de Médine bénéficiaient d’une attention spéciale de la part de Aicha. Elle s’occupait de toutes leurs dépenses. Le nombre d’élèves qui profita de son éducation se comptait par centaines. Rares était les savants en Hadiths qui n’avaient pas bénéficié directement de ses connaissances. Aicha accomplissait régulièrement le Hajj chaque année. Pendant le Hajj, sa tente devenant l’endroit le plus connu de l’immense assemblée, les gens de différents pays se pressaient vers cette tente pour trouver des réponses à leurs questions.

Les solutions aux problèmes La connaissance profonde de Aicha pour les sources de la loi était pleinement reconnue quand elle devint veuve. Elle avait seulement dixhuit ans mais même à cet âge-là, les Compagnons chefs se tournaient vers elle pour régler les problèmes difficiles. Après que la plupart de vieux Compagnons eurent disparu, de plus jeunes comme Abdoullah Ibn Omar ou Abdoullah Ibn Abbas se tournèrent vers Aicha souvent quand ils avaient un doute sur un point quelconque de la Loi. Des personnes de toutes les parties du monde envoyaient des demandes par écrit pour avoir des réponses à toutes sortes de questions. Si elle n’était pas sûre de la réponse à la question, Aicha humblement, soumettait la question à la personne qui d’après elle en savait le plus.

La lutte contre les innovations En tant que professeur, Aicha lutta vigoureusement aussi bien contre les innovations que contre les faux concepts. Elle assumait ce devoir sans crainte. Voici quelques exemples : Les gens apprirent que, plus on lit le Coran, plus la récompense de Dieu est grande, recherchant son opinion sur ce point, un homme dit : « Mère des croyants ! Il y a des personnes qui lisent le Saint Coran en entier, deux  ou trois fois, dans la nuit ». « Ils perdent leur temps, répondit Aicha, le Messager de Dieu passait toute la nuit en prières mas ne dépassait pas en

longueur les trois premiers chapitres du Coran. Si un verset parlait de la Miséricorde de Dieu, il L’invoquait pour elle. Si un autre parlait de la colère de Dieu, il recherchait Sa Protection. » Shaibah Ibn Othmane était celui qui gardait la clé de la Ka’ba, un jour, Aicha demanda : « Que faites-vous de l’ancienne toile qui recouvre la Ka’ba quand vous la changez ? » « Nous l’enterrons dans une fosse  profonde pour qu’elle ne se désacralise pas en l’utilisant. » Répondit Shaibah. Aicha lui dit : « Ce n’est pas juste. Vous commettez une erreur. Quand la toile est enlevée de la Ka’ba, elle n’est plus sacrée. Elle peut  alors servir pour autre chose. Vous devriez la vendre et donner l’argent  aux pauvres et aux nécessiteux ». Depuis lors, chaque toile qui recouvrait la Ka’ba était vendue.

La mort et le personnage Même âgée, Aicha continuait à servir l’Islam et les musulmans, avec la même vigueur. Au cours du mois de Ramadan de l’an 58 de l’Hégire, Aicha tomba soudainement malade. Les jours passèrent et son état s’aggravait. Au soir du 17 Ramadan, Aicha As-Siddiqa, mourut paisiblement. Elle avait 67 ans. Quand sa fin fut proche, Aicha dicta sa dernière volonté : « Ne m’enterrez   pas dans mon ancienne maison, à coté de mon mari car j’ai commis une faute. Enterrez-moi dans le cimetière de Médine, aux cotés des autres femmes ! Enterrez-moi la nuit, n’attendez pas le matin ! ».En accord avec sa volonté, Aicha fut enterrée dans le cimetière de Médine. Des milliers de personnes assistèrent à la prière funéraire qui fut dirigée par Abu Horayra.

Le personnage La vie de Aicha démontre à quel degré peut s’élever une femme musulmane. Elle était rigoureuse au sujet du voile et du code moral et pourtant, elle a joué un rôle vital dans la vie sociale, religieuse et politique de son peuple. Aicha était une femme pieuse, en plus des cinq prières obligatoires, elle faisait aussi celle d’avant l’aube et du matin. Elle jeunait fréquemment, même après le mois du Ramadan. Aicha continua à mener une vie d’ascétisme même après la mort du Prophète saws. Aicha n’avait pas de passion pour les beaux vêtements. Elle n’avait qu’un seul ensemble à la fois. Quand il se déchirait, elle s’en procurait un autre. Aussitôt qu’elle recevait un peu d’argent, elle le distribuait aux pauvres.

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