La Lettre de Cordoue

March 12, 2017 | Author: Jesus Martinez | Category: N/A
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Santillana

La lettre de Cordoue Thierry Gallier

F R A N Ç A I S

Présentation

Maïtena : elle est attachée de presse du groupe Globaplus.

Monsieur Bouton : il est employé dans une compagnie d'assurances ; il a entre 40 et 50 ans.

DiDinero : c'est un garçon des rues de Côrdoba.

Chapitre 1

Comme d'habitude, Monsieur Bouton prend le métro pour rentrer chez lui, après sa journée de travail. Il est employé dans une compagnie d'assurances. Il n'a pas un travail très intéressant mais il y a des avantages. Ses collègues l'appellent toujours Monsieur Bouton. Personne ne connaît son prénom. Monsieur Bouton a entre quarante et cinquante ans, c'est difficile à dire exactement. Ses cheveux bruns, un peu gris, sont coiffés vers l'arrière. Il n'est pas très beau. Il ne sait pas bien choisir ses vêtements. Il met toujours une cravate, mais en général elle n'est pas jolie, elle ne va pas avec sa chemise ou sa chemise ne va pas avec sa cravate. Il habite seul dans un appartement de banlieue. Il ne croit plus au grand amour. Sa vie est très monotone. une compagnie d'assurances : elle donne de l'argent en cas d'accident, de vol, d'incendie, de maladie....

Armonîa : c'est la plus jolie fille du village. Gloria : cette jeune femme sportive aime quitter la ville.

Aujourd'hui, une lettre l'attend dans sa boîte. Pour lui, c'est un petit événement. Il reçoit souvent des publicités, mais pas souvent des lettres. Il ouvre sa porte, se lave les mains et s'assoit sur son canapé. Il regarde l'enveloppe. À côté du timbre, il lit « Côrdoba ». Il pense que c'est Cordoue, une ville en Espagne. Il ne connaît personne dans ce pays. Quelqu'un a écrit son nom, et même son prénom, « André », sur l'enveloppe et a collé le timbre. Il regarde ce timbre de plus près. Il vient d'Argentine. Il y a probablement un autre Côrdoba en Argentine. Il retourne l'enveloppe. Il voit le nom de l'expéditeur : « Senora Maïtena Ferez de la Sierra de Santa Clara, 15 paseo Julio Cortâzar. Côrdoba. Argentina » II sourit. Tous ces noms ! Il essaye de prononcer « Argentina » en version originale, avec des « rrr ». Il pense alors que ça doit être une erreur. Qui peut lui écrire d'Argentine ? Personne, vraiment. Il n'y a pas beaucoup de moments agréables dans sa vie, alors pour prolonger ce petit plaisir, il n'ouvre pas encore l'enveloppe. Il se prépare une tasse de thé. Il boit et il pense à cette senora. Comment peutelle être ? Une grande femme brune avec une longue robe à fleurs et de gros bijoux. Elle met beaucoup de rouge à lèvres. Mais qu'est-ce qu'elle veut ? Pourquoi lui écrit-elle ? Il pense alors qu'il y a peut-être beaucoup de gens qui s'appellent Bouton en Argentine, peut-être avec un accent, Bouton ; et peutêtre que la senora connaît un André Bouton qui est à Paris, mais elle a perdu son adresse. Alors elle a demandé aux .

renseignements internationaux et on lui a donné cette adresse. Ou bien encore, il n'a pas pensé à ça avant, mais c'est très possible, c'est peut-être une blague. Tout simplement. Mais qui peut lui faire une blague ? Un cousin de province, ou un collègue. Oui, peut-être un de ses collègues. Ils ont demandé à un ami qui est allé en vacances en Argentine d'envoyer la lettre de là-bas. Dans la lettre, une belle femme lui dit qu'elle est amoureuse de lui, depuis qu'une amie commune lui a parlé d'André Bouton, le magnifique André Bouton de Paris, et qu'elle veut venir en France pour voir André et, si possible, se marier avec lui. Ses collègues pensent donc qu'il va croire à cette histoire, qu'il va mettre ses beaux vêtements (en fait, il n'a pas vraiment de beaux vêtements...), coiffer ses cheveux, acheter de belles chaussures, et qu'il va attendre l'arrivée de la dame. Ils pensent qu'ils vont bien rire. Non, ils ne vont pas avoir ce plaisir. André Bouton n'est pas fou ! Maintenant, il ne peut plus attendre. Il ouvre l'enveloppe d'un geste rapide et il commence à lire. Cher Monsieur Bouton, Vous ne me connaissez pas. Plus exactement, vous ne me connaissez pas encore, je vous écris aujourd'hui pour vous annoncer une excellente nouvelle. Je suis l'attachée de presse d'une grande entreprise qui, chaque année, choisit une personne au hasard et lui offre un très beau voyage. Vous venez donc de gagner un séjour de deux semaines dans un magnifique hôtel à Côrdoba, en Argentine. J'imagine votre surprise, et

peut-être votre difficulté à me croire, mais je vous assure que c'est absolument vrai, ce n'est pas une blague ! Comme vous pouvez le voir, l'enveloppe contient le billet d'avion aller-retour Paris-Côrdoba. N'hésitez pas à contacter la compagnie aérienne pour avoir la confirmation qu'une place est bien réservée à votre nom. À votre arrivée à l'aéroport de Côrdoba, prenez un taxi, il va vous conduire dans votre hôtel, rien de plus facile ! Je suis impatiente de vous rencontrer à l'hôtel. C'est un endroit de rêve, au milieu d'un paysage magnifique. Ce voyage est l'occasion pour vous de vivre une merveilleuse aventure Salutations amicales, Maïtena Attachée de presse du groupe Globaplus

COMPRENDRE 1. Choisis la bonne réponse. a. M. Bouton travaillerons une compagnie aérienne - dans une compagnie d'assurances - dans le métro. b. Il habite seul - avec une personne qu'il aime - avec des collègues. c. Il reçoit une lettre d'Argentine - d'Espagne - de sa compagnie d'assurances. d. Il ouvre la lettre tout de suite - après la visite d'une femme -après une tasse de thé. e. C'est un cousin - sa mère - une inconnue qui lui écrit. 2. Vrai ou faux ? a. Le prénom de M. Bouton est Julien. b. Il a plus de 40 ans. e. Il habitée Paris. d.Il reçoit une lettre et il pense que c'est une erreur. e. Il a des amis en Espagne. f. Un de ses collègues lui envoie une carte d'Argentine. g.Avant d'ouvrir l'enveloppe, il imagine comment est la femme qui lui écrit

Chapitre 2

Des surprises à l'arrivée Le lendemain, M. Bouton parle avec son chef et il lui dit qu'il doit partir en Argentine. Son chef est surpris mais quand M. Bouton lui explique les raisons de ce départ, il accepte de le laisser partir. Dans les couloirs, tout le monde parle de M. Bouton et de ses vacances extraordinaires. Le soir avant le départ, M. Bouton se paye une soirée de fête fantastique : il dîne dans un grand restaurant près des Champs-Elysées et il passe la nuit dans un palace. Avant de s'endormir, il regarde l'eau des fontaines qui joue avec les lumières de la place de la Concorde. Il pense que sa vie est devenue un rêve merveilleux. Le jour J, il prend l'avion. Quand il arrive à l'aéroport de Côrdoba, il monte dans un taxi. La voiture sort de l'aéroport. M. Bouton a écrit l'adresse de l'hôtel sur un papier. Il montre l'adresse au chauffeur qui fait un signe négatif de la tête. M. Bouton demande pourquoi et le chauffeur lui répond, mais il ne comprend pas. Le chauffeur s'arrête à un feu rouge. Il écrit sa réponse sur le

papier : « No existe ». M. Bouton comprend que cette adresse n'existe pas. Le chauffeur veut vraiment l'aider, mais il ne parle pas français, et M. Bouton ne parle pas espagnol. Il n'y a rien à faire. Il ouvre la porte, prend sa valise et sort du taxi. M. Bouton est maintenant seul dans une rue de la banlieue de Côrdoba, avec une adresse qui n'existe pas, dans un pays inconnu, où il ne peut pas communiquer. Il est là, sous le soleil brûlant, avec sa petite valise. Il n'a presque pas d'argent et comment peut-il changer la date de retour sur son billet d'avion ? Le rêve est devenu un cauchemar. C'est la panique ! Quand M. Bouton panique, il ne crie pas, il ne pleure pas, il ne fait pas de grands gestes, non, il s'assoit sur un banc et il ne bouge pas. Il n'entend plus, il ne voit plus. Mais en face de lui, un enfant des rues le regarde. Il a vu le problème avec le taxi. Il vient à côté du Français. Il tourne autour de lui et observe. Finalement, il pose sa main sur l'épaule de M. Bouton, qui lève sur lui ses yeux fatigués. L'enfant prend le papier qu'André a encore dans la main. Il regarde l'adresse et il sourit. Il fait quelques gestes pour dire : « Viens avec moi ! » II montre un arrêt de bus. Le Français ne réagit pas. L'enfant insiste et il dit, très fort : « Venga ! » M. Bouton se lève machinalement. Ils vont à l'arrêt et attendent le bus un long moment, en plein soleil. La tête du Français est prête à exploser. Le bus arrive enfin. Ils traversent des kilomètres de quartiers

Mais en face de lui, un enfant des rues le regarde.

identiques. L'enfant a l'air content. Il adore cette petite aventure, il préfère ça à la monotonie de la vie des rues. M. Bouton aime beaucoup moins. Il a juste assez de forces pour ne pas tomber de son siège. Finalement, ils descendent du bus. Ici, le quartier est plus joli. Il y a des collines, des fleurs, de belles maisons. L'enfant porte la valise. Enfin, ils arrivent à destination. Ce n'est pas un hôtel mais une énorme maison avec des murs de trois mètres de haut. M. Bouton est surpris

demande si c'est la bonne adresse. Il dit son nom à l'interphone. Le portail s'ouvre, ils entrent. Ils prennent une allée, entre des arbres magnifiques aux couleurs variées. Ils voient devant eux une superbe maison blanche. M. Bouton commence à retrouver un peu d'optimisme. Une employée de maison arrive et ensemble ils passent la porte. M. Bouton se trouve alors devant une belle dame brune, couverte de bijoux, qui ouvre grand les bras et s'écrie : - André ! C'est Maïtena, de la société Globaplus. Ils se serrent la main chaleureusement. M. Bouton se sent mieux. J'ai préféré vous voir ici chez moi, pour faire connaissance. Ensuite, la dame voit l'enfant qui est là près d'eux et demande : - Et lui, qui est-ce ? André répond : - C'est un gentil garçon qui m'a aidé à trouver votre maison. - Et il s'appelle comment, ce petit ange ? L'enfant, qui bien sûr ne comprend pas le français, pense qu'on lui demande ce qu'il veut pour avoir aidé André. Il répond alors spontanément : - Dinero (c'est-à-dire, « argent », en espagnol). Maïtena ne cache pas sa surprise, mais elle sourit :

Une employée de maison arrive et ensemble ils passent la porte.

- C'est original ! dit-elle. Et maintenant nous avons organisé une fête pour célébrer votre arrivée. Consolaciôn va vous montrer vos chambres. Nous vous attendons dans le jardin. Après un bon bain, André et Dinero trouvent des costumes dans leur chambre. Un autre employé de maison leur montre le chemin pour arriver dans le jardin. En réalité, c'est un immense parc, avec environ mille personnes qui bavardent, boivent et rient. André est maintenant très gai. Il pense : « C'est Versailles ! »

COMPRENDRE 1. Remets ces phrases dans l'ordre. a. Il demande des vacances à son chef. b.Il mange dans un grand restaurant. c. Il prend l'avion pour l'Argentine. d.Le chauffeur de taxi ne connaît pas l'adresse. e. Il passe la nuit dans un hôtel de luxe. f. Il rencontre Maïtena.

2. Choisis la bonne réponse. a. À Côrdoba, un chauffeur de taxi connaît - ne connaît pas l'adresse qu'il lui donne. b.M. Bouton parle bien - ne parle pas bien espagnol. c. Son arrivée à Côrdoba est facile - difficile.

3. Relie chaque phrase avec le personnage qui correspond :

• M.Bouton

a. Il n'aide pas M. Bouton.



• Dinero

b. Il aide M. Bouton.



• Maïtena

c. Il panique.



• Consolaciôn

d. Elle porte beaucoup de bijoux. •

• le chauffeur de

e. Elle est employée de maison. •

taxi

Chapitre 3

Une fête royale Quand les gens voient André, ils le laissent poliment passer et il se retrouve ainsi devant tout le monde, sur une scène. Il voit aussi Maïtena sur la scène, et elle l'invite à venir à côté d'elle. Derrière elle, il voit un énorme fauteuil. Un homme en costume bleu commence à parler dans un micro. Les gens l'écoutent dans un silence respectueux. Maïtena traduit discrètement pour André. - Nous sommes ici pour fêter l'arrivée de notre nouveau roi. André regarde alors autour de lui. Il ne comprend pas. Les gens, eux, comprennent très bien et ils manifestent leur joie. Au micro, l'homme continue.

C'est une pluie d'applaudissements. André a chaud. Il voit alors des gens venir près de lui et mettre sur ses épaules un gros manteau étrange. L'homme en bleu recommence à parler. Je vous demande toute votre attention pour ce moment important. André, je te déclare roi de la forêt. Et il pose une couronne sur sa tête. Les pierres précieuses brillent comme des étoiles. Les gens poussent des cris de joie. Ils s'embrassent. On joue de la musique. « C'est de la folie ! » pense André. Ensuite, on lui demande de s'asseoir sur le trône et Maïtena commence à parler. Elle raconte l'histoire d'André, la lettre qu'il a reçue à Paris. Pendant qu'elle parle, André imagine des explications à cette situation. Il pense à une folie collective (ils sont peut-être dans un hôpital psychiatrique). Autre solution : c'est une immense blague depuis le début : la lettre, le taxi, cette fête. Tout est faux. Tout est fait pour rire, s'amuser. Il se dit qu'il y a probablement des caméras de télévision pour une émission de surprises. Ou bien il est lui-même dans un rêve, mais ça, c'est plus difficile à vérifier. Les rêves peuvent prendre beaucoup d'aspects différents, on peut même rêver qu'on rêve. Mais, encore une fois, est-ce un rêve ou un cauchemar ? Tout ce qu'il veut, c'est partir, quitter ces fous. Maïtena s'est arrêtée de parler et tout le monde regarde André, qui sort de ses pensées. On attend probablement de lui un discours. Il doit remercier.

Un silence s'installe. André n'a pas l'air prêt à parler. Dinero monte alors sur la scène et commence à chanter. Sa voix magnifique charme le public. Dans la chanson, en espagnol, bien sûr, André comprend quelques mots : roi, amour, miracle. « L'amour de notre roi fait des miracles », pense André. Et, pendant la chanson, une femme se lève et vient devant André, elle se met à genoux, il pose les mains sur sa tête. Tout le monde est surpris de voir ça. La femme se relève et vient parler dans le micro. - Mes amis, vous me connaissez bien, j'étais une pauvre femme aveugle. Mais l'amour de mon roi m'a donné la vue. Maintenant, je vois ! Je vois enfin la beauté, du monde. C'est l'amour de notre roi bien-aimé qui a fait ce miracle. Remercions notre roi de tout notre cœur! Tout le monde continue de chanter. Un homme arrive, avec les bras attachés dans le dos. Lui aussi, il se met à genoux et parle ensuite dans le micro. - Bonjour à tous. Vous savez que j'étais fou. Mais, depuis que j'ai vu notre roi, mon esprit est enfin clair. Vous entendez que je ne suis plus fou. Je dis merci à André, notre roi, qui est venu de très loin avec des pouvoirs immenses.

Dinero monte alors sur la scène et commence à chanter.

On détache les bras de l'homme qui n'est plus fou. Tout le monde s'embrasse encore et on continue la chanson. On chante plus fort maintenant. Ensuite, quelques personnes viennent parler au micro, pour dire du bien d'André. - Notre roi est bon. Il fait des miracles. C'est bien lui le roi de la forêt. - Il a besoin d'une assistante, une femme belle et intelligente pour l'aider dans ses responsabilités de roi. Elle doit parler français, bien sûr ! André pense : « Je vais bientôt me réveiller et me retrouver seul dans mon petit appartement de banlieue. Tout cela ne peut être qu'un rêve... »

COMPRENDRE 1. Retrouve l'ordre des phrases de ce résumé. a. Dinero monte sur scène et chante. b. André est couronné roi. e. André se demande si tout cela n'est pas une hallucination ou une blague. d. On proposée André une très jolie fille comme assistante. e. Un homme et une femme parlent de miracles. 2. Complète les phrases. a. Il y a une femme qui était... b. Il y a un homme qui était... c. L'assistante d'André doit être la plus... d. André pense qu'il assiste à une folie...

• belle. • aveugle.

1

• collective. • fou.

FM

Chapitre 4

La fête est finie ! Devant André, une magnifique jeune femme vient de monter sur la scène. Elle a de longs cheveux châtains, de beaux yeux verts. Sa peau est claire, ses lèvres sensuelles. Sa robe est superbe. L'homme en costume bleu recommence à parler. - Oh, mon roi ! nous te présentons notre plus belle jeune fille. Elle s'appelle Armonia. Veux-tu la prendrepour assistante ? André répond immédiatement par un « oui » enthousiaste. - Armonia, acceptes-tu d'être l'assistante de notre roi bien aimé ? -Oui!

Devant André, une magnifique jeune femme vient de monter sur la scène.

Le roi et son assistante se sourient. Ils entendent alors des applaudissements, des rires, des cris de joie... André, à tout moment, s'imagine que quelqu'un va lui dire : « Bien sur, tout ça c'est pour rire ! » Mais non, il n'y a personne pour lui dire ça.

La suite de la cérémonie est vraiment royale. On mange des plats sublimes, on boit les meilleurs vins, on danse. Assez vite, le roi est fatigué et a besoin de se reposer. Il rentre donc se coucher. On lui explique que, pour ne pas le fatiguer encore plus, on l'a installé dans une chambre provisoire, dans l'attente de son installation définitive au Château de la forêt. Avant de quitter la fête, on prend une photo de lui, avec ses vêtements de roi, avec son assistante, une photo pour envoyer à ses collègues, pour montrer qu'il a bien profité de son voyage, qu'il ne regrette pas d'être venu jusqu'ici. « Les gens sont peut-être fous, mais je m'amuse bien », pense André. Quand il se réveille le lendemain vers midi, la maison est complètement vide. Il traverse les pièces immenses et désertes et il marche dans le parc vide. Personne. Même pas le gentil Dinero. Il s'assoit sur les marches et il prend sa tête entre ses mains. Comment peut-on être si stupide ! Toutes les mères de tous les pays le répètent à leurs enfants : « Ne parle jamais à des inconnus ! » II entend la sonnette du portail et il sort de ses provisoire : qui n'est pas définitif. envoyer : expédier. N'oublie pas de m'envoyer une carte postale ! vide : contraire de « plein ». On a tout bu, la bouteille est vide. la sonnette : elle fait un bruit qui annonce la présence d'un visiteur.

II va ouvrir et se trouve devant deux hommes en uniforme.

pensées. Il va ouvrir et se trouve devant deux hommes en uniforme. Les deux officiers commencent à lui parler en espagnol, mais il leur fait comprendre qu'il ne comprend pas cette langue. L'un des deux hommes parle alors en français : -

Vous êtes le senor André Bouton, je suppose.

- Oui, c'est bien moi. -

Monsieur Bouton, Madame Maïtena Perez est-elle là ?

-

Non, elle est partie et je ne sais pas où elle est.

Les deux hommes échangent un regard grave. Vous savez probablement que Madame Perez et ses amis sont recherchés par la police : activités illégales, non-paiement de taxes, non-remboursement decrédits. Ils sont absents ; nous voulons donc avoir une conversation avec vous au poste de police. Voulez-vous bien nous suivre ! -

-

Mais je n'ai rien fait ! Et je suis français.

Le policier montre un journal. Sur la première page, André voit la photo prise pendant la soirée, avec le titre : « Vive le roi de la forêt ! » - Cher Monsieur, vous êtes visiblement en contact avec ce groupe d'individus, et nous pensons que vous avez des choses intéressantes à raconter à la justice de notre pays. L'officier Gômez va vous accompagner dans la maison pour prendre quelques affaires personnelles et ensuite nous allons vous conduire en prison. Avec l'officier, André monte dans sa chambre. Il prend un sac et il met quelques affaires dedans. Il est tout seul avec l'officier. À un moment, il voit que l'homme a le dos tourné. Il court dans une autre chambre et attend derrière la porte. L'officier pense qu'il est descendu, et il court dans les escaliers. André se dépêche alors de sortir par une petite porte qu'il voit sur le côté. Il se retrouve dans le jardin. Il voit un cheval dans le parc. Il court vers l'animal et, avec

difficulté, il monte dessus. Tout son corps est tendu vers un seul objectif : quitter cette maison. Avec les pieds, il donne un coup au cheval qui part au galop. Au fond du parc, il y a une barrière. Le cheval passe sans difficulté par-dessus.

le galop : vitesse la plus rapide du cheval.

COMPRENDRE 1. Relie pour indiquer qui a prononcé ces phrases. a. « Oui !»



Chapitre 5

• toutes les mères

b. « Ne parle jamais à des inconnus ! » . c. « Vous êtes le senor André Bouton, je suppose?» •

Cours !

2. Complète avec : vide, sublime, stupide. a. Pendant la fête, la cuisine était... b. À son réveil, la maison était... c. Il pense qu'il a été vraiment...

3. Retrouve l'ordre des événements. a. Les policiers annoncent à André qu'ils viennent l'arrêter. b. Deux officiers de police sonnent au portail. e. André s'enfuit par une petite porte. d. André part sur un cheval. e. André va ouvrir. f. L'officier Gômez accompagne André dans sa chambre. g. André se cache.

4. Vrai ou faux ? a. André demande une photo qui montre qu'il est roi. b. Après la fête, André dort dans le Château de la forêt. c. Le soir, André ne regrette pas son voyage.

André passe à travers les champs, puis il se retrouve sur des chemins de forêt. Vers le soir, il arrive près d'un lac. Le cheval s'arrête. André descend et remarque une cabane construite dans les arbres. C'est probablement un lieu d'observation des oiseaux. Il monte une échelle. L'intérieur de la cabane est très bien aménagé, avec des meubles en bois. De jolis petits oiseaux, aux belles couleurs vives, volent d'un meuble à l'autre. La table est mise pour deux personnes. André est d'abord très tenté de s'asseoir et de déguster un délicieux repas dans cet endroit exceptionnel, surtout qu'il est fatigué et qu'il a faim. Mais il sait maintenant que quelqu'un veut lui faire du mal. Il ne sait pas pourquoi, mais il sait qu'il est en danger. Il ne peut donc pas rester. un champ : terrain utilisé pour l'agriculture. La route traverse des champs de maïs. une cabane : petite maison très simple, généralement en bois.

II descend par l'échelle et se retrouve dehors. Son cheval est parti. André regarde autour de lui. Faut-il rester dans la forêt ? Non, c'est plus prudent de quitter la forêt. La lune s'est levée et il voit assez bien. Des chiens viennent à côté de lui puis repartent. Il arrive près d'une grande maison isolée. Il voit des gens qui dînent dans leur jardin. Il sonne à leur porte. Le monsieur qui vient ouvrir a l'air sympathique. - Excusez-moi, j'ai besoin d'aide. -

Qui êtes-vous ? répond le monsieur en espagnol.

-

Est-ce que vous parlez français ?

-

Oui, je l'ai appris à l'école.

Je voudrais juste téléphoner à mon consulat. C'est très important. -

Oui, pas de problème. Attendez un instant, je vais chercher l'appareil. -

Il referme la porte et l'ouvre à nouveau un instant plus tard. Maintenant, il braque un revolver sur André. Haut les mains ! Nous savons qu'une bande de dangereux criminels français est dans la région. Ma femme vient d'appeler la police.

- Mais, ce n'est pas moi, le criminel ! Au contraire, je suis une victime. On veut me tuer. Vous allez quand même attendre l'arrivée de la police pour vérifier tout ça... -

Et quelques instants plus tard, on entend au loin la voiture de la police qui arrive. André se retourne pour regarder arriver la voiture, mais il fait ça pour déconcentrer l'homme. Il lui donne un grand coup avec son bras et le revolver tombe par terre. André le prend et part à toute vitesse. Cette fois-ci, il va vers la forêt. Il court. Il sait que les policiers vont le suivre. Il doit aller le plus loin possible dans la forêt, se cacher et dormir, attendre le matin. Maintenant, il a une arme, il peut se défendre contre les animaux dangereux. Il court longtemps, et quand il n'a plus de forces, il s'arrête. Il se prépare pour passer la nuit. Il croit être tranquille. C'est alors qu'il entend les hélicoptères, qui passent au-dessus de sa tête avec des projecteurs. Mais il est bien caché sous les arbres. Il regarde le revolver : il n'est pas chargé ! Les hélicoptères passent et repassent, et il n'arrive pas à s'endormir. Il pense à la bande qui est recherchée par la police, probablement Maïtena et ses amis. Sont-ils dans la forêt aussi ? Il risque alors de les rencontrer... Au petit matin, les hélicoptères ne sont plus là et il peut enfin dormir. Quand il se réveille, le soleil n'est pas encore très fort. Il observe les arbres et les plantes magnifiques autour de' lui. Il imagine tous les insectes qui ont dû venir le voir

C'est alors qu'il entend les hélicoptères, qui passent au-dessus de sa tête avec des projecteurs. Mais il est bien caché sous les arbres.

pendant la nuit. Il recommence à marcher mais il a mal aux pieds. Il voit un ruisseau et s'arrête. Il boit de l'eau. Il a très faim. Il voit des fruits mais ce sont des fruits qu'il ne connaît pas. Finalement, il voit un bananier. Quel un ruisseau : toute petite rivière. Les ruisseaux se transforment en rivière.

CHAPITRE

5

plaisir ! De l'eau fraîche et des bananes. Le meilleur petitdéjeuner de sa vie ! Il enlève ses vêtements et entre dans l'eau pour se laver. Finalement, il se dit qu'il n'a pas besoin d'aller plus loin, qu'il ne trouvera pas de meilleur endroit. Avec de l'eau et des fruits, il peut survivre. André n'a plus son billet d'avion. Il espère que ses collègues, les seuls sur terre à avoir l'adresse où il passe ses « vacances », se mettront à sa recherche. Il espère...

Chapitre 6

Souriez, vous êtes filmé ! Il fait un temps superbe. André est en train de se faire à manger sur un feu de bois. Il est à côté d'une cabane qu'il a construite dans les arbres. Il a une barbe et il porte un short, en fait un vieux pantalon coupé. On imagine sa surprise quand il remarque une jeune femme qui s'est arrêtée à une cinquantaine de mètres et qui l'observe. Il braque son revolver sur elle, même s'il n'est pas chargé : -

Vous êtes qui ?

Gloria. Excusez-moi, je ne parle pas bien français ! J'habite à Côrdoba et je suis venue me promener dans la forêt. Et vous ? -

-

Je m'appelle André.

Gloria explique qu'elle a l'habitude de marcher en forêt. Elle aime cette immense impression de liberté. Quelquefois, elle s'arrête pour observer les animaux, les oiseaux surtout. André a toujours son revolver dans la main. Il observe Gloria avec attention. Finalement, il décide de lui faire

CHAPITRE

6

- Pourquoi parlez-vous de télévision ? confiance. Ils déjeunent ensemble : au menu, truite fumée et bananes. Avec du pain frais apporté par Gloria ! Ils discutent un long moment. Elle a du café dans une bouteille thermos. C'est la première fois qu'il boit du café depuis longtemps. Il lui raconte sa vie, seul, dans la forêt. Il lui montre une sorte d'instrument de musique, fabriqué avec des noix de coco. -Quand je n'ai rien d'autre à faire, je joue de cet instrument. - Vous êtes musicien ? - Pas du tout. - Je peux entendre le résultat ? Il a l'air surpris. - Alors, vous serez mon premier public. Elle sourit et répond : - Peut-être le début de la gloire... Il commence à jouer. La musique s'élève dans la forêl. Elle est pure et intuitive, venue du fond de son âme et née au milieu de la nature sauvage. C'est magnifique. Quand André arrête de jouer, il se tourne vers Gloria et lui demande : - Vous avez aimé ? Vous nous avez offert un merveilleux moment ni d'émotion ! Un superbe moment de télévision, aussi. Il n'a pas l'air de comprendre.

Gloria se lève, et regarde un point fixe. Maintenant, elle parle d'une manière différente, plus mécanique et son français est excellent. - Chers amis, après ce concert improvisé, voici venu le grand moment : le vote. Vous savez qu'André a gagné un million de dollars parce qu'il a été courageux et qu'il a traversé toutes les difficultés. Maintenant vous devez décider s'il a aussi gagné une prime spéciale de 500 000 dollars, pour le remercier d'avoir participé à ce jeu et pour nous excuser d'avoir été vraiment cruels avec lui!

CHAPITRE

6

Alors, vous connaissez les numéros de téléphone pour voter : pour ou contre la prime. Vous avez sept minutes pour le dire, à partir de... maintenant ! André croit d'abord que c'est une blague et il est prêt à lui dire : « Bravo ! vous faites ça très bien, comme une-vraie professionnelle ! » Mais il n'a pas le temps d'ouvrir la bouche. Deux hommes sortent de la forêt avec une caméra sur l'épaule. Ils viennent tout près d'eux. Gloria recommence à parler : - André, vous venez de gagner le jeu organisé par Globaplus-TV. Nous sommes impatients de connaître votre réaction.

André a encore du mal à comprendre comment l'émission a été possible du point de vue technique. C'est un véritable exploit, possible uniquement avec de grands professionnels de la télévision. Grâce à ce jeu, il est très connu dans le monde entier, maintenant. Il reçoit beaucoup de lettres, pour le féliciter ou lui demander de l'aide. Il ouvre toutes les lettres. Il pense qu'un jour, une lettre lui parlera d'amour. Et ce ne sera pas un jeu... FIN

Il ouvre la bouche pour répondre, mais elle continue déparier : - Ce moment que nous attendons tous, ce sera juste-après une petite page de publicité... Avec l'argent gagné à ce jeu, André a fait construire1 une maison dans la forêt, au milieu des arbres, des oiseaux. Pour s'occuper, il organise des petits concerts. Sa musique est très appréciée. Il a assez d'argent pour finir sa vie tranquillement. Un jour, il a demandé au producteur de l'émission pourquoi on l'a choisi pour ce jeu. Il a dit qu'il a pris un nom au hasard.

Il est très connu dans le monde entier, maintenant il reçoit beaucoup de lettres.

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