La Finance Islamique Solution à La Crise
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La Finance Islamique Solution à La Crise...
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Groupe Institut Supérieur de Commerce et d’Administration des Entreprises Centre de Casablanca
Mémoire de fin d’étude Option : Finance
La Finance Islamique : Solution à la crise ?
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Rédigé par : Belmahfoud Imane Encadré par : Mr. Machrouh Fouad
Année universitaire : 2012-2013
Remerciements :
Avant d’entamer ce mémoire, je souhaiterai avant tout remercier toutes les personnes ayant participé de près ou de loin à sa rédaction, et qui n’ont épargné aucun effort pour concrétiser ce travail. Ainsi, je saisie cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à toutes les personnes qui n’ont épargné aucuns conseils, temps, patience et expérience pour m’aider à mener à bien ce projet. J’adresse mes remerciements spécialement à mon encadrant Mr F. Machrouh pour son soutien et ses conseils, qu’il n’a pas hésité à m’adresser chaque fois que l’occasion se présentait. Je remercie également, toute l’équipe pédagogique de l’ISCAE pour avoir assuré la partie théorique de la formation et pour leurs conseils et soutien.
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Sommaire
Remerciements ........................................................................................................................... 2 Sommaire ................................................................................................................................... 3 Introduction ................................................................................................................................ 5 Partie I : La Finance Islamique : Principes et Fondements ........................................................ 6 I-
La Finance Islamique : ................................................................................................ 7 1-
Finance Islamique : Finance éthique : ..................................................................... 7
2-
Genèse de la Finance Islamique :............................................................................. 7
3-
Objectifs de la finance islamique : ........................................................................... 8
4-
Les institutions financières islamiques : .................................................................. 8
II-
Principes de la finance Islamique : .............................................................................. 8 1-
Interdiction de la Riba :............................................................................................ 9
2-
L’adossement à un actif réel : ................................................................................ 10
3-
Le partage des profits et des pertes : ...................................................................... 10
4-
L’interdiction des activités illicites : ...................................................................... 11
5-
L’interdiction du Gharar et du Maysir : ................................................................. 11
6-
Rôle de la Charia Board : ....................................................................................... 12
III-
Produits financiers Islamiques : ................................................................................. 12
1-
Les produits de financement : ................................................................................ 12
2-
Comparatif des principaux modes de financement : .............................................. 18
3-
Les Sukuks : ........................................................................................................... 19
Partie II : La Finance Islamique : Solution à la crise ? ............................................................ 22 I-
La crise financière : ................................................................................................... 23 1-
Origine de la crise : ................................................................................................ 23
2-
Limites du système : .............................................................................................. 24
II-
La finance islamique est-elle une solution à la crise : ............................................... 26 1-
La finance Islamique contre la finance conventionnelle : ..................................... 27
2-
La finance islamique face aux chocs financiers :................................................... 28
3-
Limites de la finance islamique : ........................................................................... 30 3
III-
Conclusion : ............................................................................................................... 31
Partie III : Etude Empirique : ................................................................................................... 32 I-
La finance islamique au Maroc : Etat des lieux : ...................................................... 32
II-
Présentation des objectifs et de la méthodologie d’étude : ........................................ 33 1-
Problématique : ...................................................................................................... 33
2-
Objectifs de l’étude : .............................................................................................. 33
3-
Hypothèses à vérifier : ........................................................................................... 33
4-
Méthodes d’échantillonnage : ................................................................................ 33
5-
Plan de l’étude : ..................................................................................................... 33
III-
Analyse des résultats : ............................................................................................... 34
1-
Présentation de l’échantillon : ................................................................................ 34
2-
Comportement des emprunteurs : .......................................................................... 35
3-
Satisfaction par rapport aux produits alternatifs bancaires : .................................. 37
IV1V-
Synthèse et analyse globale de l’étude : .................................................................... 44 Résultats : ............................................................................................................... 44 Conclusion ................................................................................................................. 46
Conclusion ................................................................................................................................ 47 Annexes .................................................................................................................................... 48 Bibliographie ............................................................................................................................ 51
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Introduction
La crise actuelle, à laquelle nous faisons face, représente l’une des pires crises que le monde ait connu depuis 1929. Déclenchée en 2008 par ce que nous connaissons tous comme étant la crise des subprimes, cette dernière s’est vu propagée au monde entier grâce à un effet domino renforcé par la mondialisation de la finance et de l’ouverture des marchés financiers. Néanmoins, malgré les efforts acharnés des états pour faire face à cette crise et sauver le monde de l’écroulement, la situation n’a pas pu être sauvée à ce jour, chose qui a mis le point sur l’une des questions les plus fondamentales, à savoir l’efficacité du système capitaliste. En effet, cette situation que nous vivons aujourd’hui a mis en exergue la défaillance du système financier et de ses fondements, poussant ainsi plusieurs chercheurs à se poser des questions sur ce qui pourrait relever la situation et sauver toute une économie de l’effondrement. Comme solution, à cette crise plusieurs analystes ont vu dans la finance islamique une solution à cette crise, de par ses différents principes qui ne prônent pas les pratiques courantes de la finance moderne à savoir la spéculation et l’application de l’intérêt. Grâce à cela la croissance de celle-ci est estimée deux fois plus rapide que celle de la finance conventionnelle. A cet effet, et afin de comprendre dans quelles mesures la finance islamique peut représenter une solution à cette crise, nous allons essayer en premier lieu de présenter les fondements de la finance islamique pour ensuite essayer de voir dans quelles mesures ce système peut être une solution alternative au système actuelle et une solution à la crise d’aujourd’hui. Finalement nous conclurons ce mémoire par une étude empirique afin de mesurer la perception des Marocains par rapport à ce système et par rapport à l’offre de produits alternatifs au Maroc.
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Partie I : La Finance Islamique : Principes et Fondements Les dernières années ont été témoins de l’apparition, d’un nouveau système financier dans la région du Golfe persique. Ce système s’est depuis développé dans ces régions et s’est étendu aux pays de l’Asie du Sud-Est et quelques régions du Maghreb. Loin de s’arrêter à ce niveau, nous avons de plus en plus assisté à l’adoption de ce système par quelques pays de l’Occident dont principalement la Grande Bretagne, et aujourd’hui la France où les efforts pour la mettre en place sont de plus en plus considérables. L’avènement de ce système n’était pas pure hasard, mais il s’agissait d’un besoin qui s’est ressentie au niveau des pays du Golfe qui détenaient des liquidités importantes, et cherchaient des moyens pour les fructifier hors du système bancaire conventionnelle qui ne s’alignait pas avec leur croyances. Dans le sens, où les méthodes utilisées par les banques conventionnelles, que ça soit l’application de l’intérêt ou encore l’investissement dans des activités à caractère illicite ne s’accordaient pas avec leurs convictions. Ces liquidités parvenaient principalement des revenus pétroliers qui ont explosé lors des chocs pétroliers des années 70 suite à l’amassement et l’accumulation des « pétrodollars » à l’échelle internationale. Ces derniers ont alors permis aux grands pays producteurs de pétrole de dégager des moyens financiers pour mettre en place les premières banques islamiques. Néanmoins, le principe même d’un système basé sur la finance islamique a été théorisé des années auparavant. Les travaux d’Abul Ala Mawdudi, théologien pakistanais fondamentaliste, prônait déjà la création d’un état islamique unifié et d’une économie conformes aux préceptes de l’Islam en s’appuyant sur le Coran et sur les Hadiths. Depuis nous avons assisté à la création et au développement de la finance islamique qui trouve sa source dans la religion musulmane et se base sur ses valeurs et ses principes. Aussi, les produits qu’elle a développés sont destinés à des investisseurs désireux d’obéir aux lois de la Charia qui régit la vie quotidienne des musulmans. Depuis, l’établissement de ce système, la demande pour ces produits s’est de plus en plus développée atteignant aujourd’hui plus de 1000 Milliards de dollars et une croissance annuelle à deux chiffres. Chose qui a poussé ces institutions à diversifier leurs gammes de produits afin de satisfaire aux besoins et à la demande importante provenant de personnes à la recherche d’un système et de produits conformes à leurs convictions et valeurs.
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I- La Finance Islamique : 1- Finance Islamique : Finance éthique : Les dernières années ont connu l’essor de la finance islamique et sa reconnaissance à l’échelle internationale. Ces différents principes lui ont valu le titre d’une finance « éthique ». En effet avec l’ampleur qu’a pris la finance conventionnelle aujourd’hui, celle-ci s’est de plus en plus éloignée des valeurs morales et de l’éthique qui représentaient à la base l’un de ses éléments. Car si au début elle avait pour fonction d’assurer l’accessibilité et la fluidité des transactions et leur échange entre des agents économiques dont les besoins se rejoignent, tout en optimisant l’échange des capitaux. La multiplication de ces transactions et des activités financières, n’a plus suivi le développement de l’économie. Ceci a donc bafoué l’un de ces principes fondamentaux et qui est l’adossement à l’économie réelle. Car si la finance conventionnelle a pu s’affranchir de l’économie réelle et réaliser des gains sans pareil, la situation n’en est pas pour autant moins redoutable surtout après la crise qui s’en est suivit. Ceci démontre donc de l’importance de l’aspect éthique de la finance et de l’importance qu’elle commence à prendre. Les enjeux de la finance éthique et durable sont tels que plusieurs domaines s’y sont intéressés (l’environnement, la politique, la finance..). L’aspect éthique de la finance islamique, prend toute son ampleur dans ses principes qui visent à satisfaire les besoins de chacun, en veillant au bien être de l’Homme et à la préservation des générations futures, des ressources disponibles et de l’environnement. Aussi encourage-t-elle un esprit libre de toute cupidité, et pousse chacun à reconnaître sa responsabilité vis-à-vis de son environnement et de son prochain. La finance Islamique trouve ainsi sa place dans le mouvement de la finance éthique vu que depuis sa création, elle a toujours contesté certaines activités en encourageant l’économie dans la bonne voie au nom des valeurs collectives (morale, religion, défense de l’environnement,…)
2- Genèse de la Finance Islamique : La finance islamique s’est fortement développée durant les 30 dernières années. Son origine quant à elle demeure très ancienne. Ayant des pratiques basées sur les textes sacrés, on peut dire qu’elle existe depuis leur apparition, néanmoins ce n’est que dernièrement que ces pratiques ont été formalisées. Ce n’est qu’à partir des années 40 que quelques économistes et banquiers ont commencé à expérimenter des techniques traditionnelles en Malaisie, au Pakistan puis en Egypte. Toutefois, nous ne pouvons parler du développement effectif de la finance islamique qu’à partir des années 70 suite à l’augmentation du prix du pétrole. Suite à cela, les dépôts de fonds s’accumulèrent de plus en plus, chose qui mit l’accent sur l’importance de mettre en avant des institutions pour gérer ces excédents et les utiliser à bon escient afin de faire profiter toutes personnes ayant un besoin de financement. Les établissements qui furent ainsi crées eurent pour objectif de gérer ces fond selon les principes de la Charia. Symboliquement, la finance islamique naquit en 1975, avec l’avènement de la première banque islamique commerciale à Dubaï ; la Dubaï Islamic Bank (DIB). 7
Depuis ce jour, le nombre d’établissements n’a fait que se multiplier et ce dans plusieurs pays, pour pouvoir par la suite aller au-delà des pays musulmans et s’implanter également à l’Occident.
3- Objectifs de la finance islamique : En tant que finance éthique, la finance islamique est basée sur une logique de respect des valeurs et de la morale. Tous ses fondements et ses principes sont basés sur cet aspect. Les objectifs qu’elle poursuit visent la création d’une société égalitaire où la distribution des richesses et des revenus est assurée de manière équitable, et où l’optimisation des ressources est mise en avant afin d’éviter tout gaspillage et de préserver les intérêts de toutes les parties.
4- Les institutions financières islamiques : Le système financier islamique repose sur un ensemble d’institutions qui assurent son fonctionnement en fournissant des services et produits qui concordent avec ses principes. Les institutions financières islamiques peuvent être soit des établissements financiers ou des organismes chargés de la régulation et du développement de la finance islamique. Les établissements financiers islamiques, sont sous la forme de banques islamiques, de compagnies de financement ou de fonds islamiques. Les banques islamiques comptent aussi bien des banques de détail qui jouent le rôle d’intermédiation traditionnelle, que les banques d’investissement qui collectent les dépôts récoltés par les banques de détails pour les investir dans des projets. Les compagnies de financement gèrent principalement les activités de financement aux particuliers. Les fonds islamiques procurent une source de financement aux institutions qui en font la demande. L’ensemble de ces institutions, représentent les jalons du système financier et assurent quotidiennement son fonctionnement au service de ses clients.
II- Principes de la finance Islamique : Comme nous l’avons cité auparavant, la finance Islamique repose sur un ensemble de principes. Ces principes représentent l’essence même de son fonctionnement et l’origine de son existence. Ces principes sont tirés à leur tour de la Charia qui représente un système légal basé sur l’éthique musulmane. Elle a pour principales sources le Coran et la Sounna, qui en constituent les bases et les sources qui permettent de déterminer la conformité de toutes opérations avec les préceptes de la Charia. Elle se base également sur d’autres sources, dites secondaires. Il s’agit des précisions apportées par les Oulamas dans ce domaine lorsqu’il y a lieu d’interprétations des cas non résolus par les sources primaires. Cet effort d’interprétation (Ijtihad) se base sur l’analogie 8
(Qiyas) et devient source de loi lorsqu’elle aboutit à un consensus de la communauté (Ijma) et fait jurisprudence. Parmi ces principes nous citons : L’interdiction de la Riba L’adossement à un actif réel Le partage des profits et des pertes L’interdiction des activités illicites L’interdiction du Gharar et du Maysir.
1- Interdiction de la Riba : Ce principe représente le principal pilier de la finance islamique. Le terme Riba qui est l’usure sous-entend l’accroissement sans service ou travail rendu, c’est l’accroissement du capital par le capital sans contrepartie palpable. Le Hadith suivant du Prophète en est le parfait exemple : « Du blé pour du blé à part égale et de main à main ; le surplus étant de l'usure. De l'orge pour de l'orge à part égale et de main à main, le surplus étant de l'usure. Des dattes pour des dattes à part égale et de main à main, le surplus étant de l'usure. Du sel pour du sel à part égale et de main à main ; le surplus étant de l'usure. De l'argent pour de l'argent à part égale et de main à main, le surplus étant de l'usure. De l'or pour de l'or à part égale, de main à main, le surplus étant de l'usure. » Le principe de l’égalité dans l’échange est ainsi mis sous lumière avec l’importance de la clarté des termes du contrat d’échange. Le terme Riba qui veut dire en arabe « augmenter » est défini comme étant : « Un intérêt fixé contractuellement, calculé au préalable sur la base du capital initial sur une durée prédéterminée sans aucune relation avec les résultats ou les performances futurs.1 » Cette définition fait apparaître un point très important, c’est que l’intérêt est le prix qu’on paie pour l’utilisation de l’argent sur une période donnée. Il n’accompagne aucune transaction réelle. Ainsi en Islam, toute transaction impliquant un intérêt à verser ou à percevoir est strictement interdite. L’argent en Islam est improductif, il ne peut générer des profits par le simple passage du temps. Précisons avant tout, que l’interdiction de l’intérêt s’est faite graduellement. Elle a fait l’usage de plusieurs versets Coranique avant d’aboutir à une interdiction ferme, illustrée sous le verset Coranique suivant : « Ceux qui mangent l’intérêt ne font que se lever comme se lève celui que le toucher du diable accable. Cela parce qu’ils disent : ‘Rien d’autre : le commerce c’est comme l’intérêt’ Alors que Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt ». « Dieu anéantit l’intérêt et fait fructifier les aumônes. » « Ho, les croyants craignez Dieu ; et renoncez au reliquat de l’intérêt, si vous êtes croyants. » (S. 2 V.275 à 278) 9
Cette interdiction de la Riba met le point sur le fait que le temps n’est pas productif et créateur de valeur. Elle met sous lumière l’importance de l’esprit égalitaire, dans le sens où l’Islam prohibe tout contrat qui lèse la partie adverse et qui lui impose des conditions sans consentement du contractant. D’autant plus que l’application de l’intérêt présente de nombreux inconvénients, relatifs au fait qu’elle encourage l’inflation qui augmente suite à l’application de l’intérêt au prix de vente final. Ajoutons à cela, l’impact de l’application de l’intérêt sur les projets d’investissements, qui poussent les emprunteurs à rembourser avant même qu’il n’y est de retours sur investissements initiaux.
2- L’adossement à un actif réel : Par ce principe, la finance Islamique encourage toutes transactions et activités à être basées sur un actif réel matériel et surtout détenu. Ce qui vient renforcer le premier principe de l’interdiction de l’intérêt, dans le sens où elle ne permet pas de gagner de l’argent uniquement sur de l’argent grâce au passage du temps. Elle respecte et encourage ainsi l’un des principes fondamentaux de l’économie. Cet aspect permet une meilleure maîtrise et une suppression de l’incertitude quant au bien détenu. D’autant plus qu’il permet de garder l’économie dans une sphère réelle et stable. Participant ainsi à la stabilité de l’économie réelle et la minimisation des effets de création de bulles.
3- Le partage des profits et des pertes : Toujours dans une vision d’égalité des deux parties, le principe de partage des profits et des pertes privilégie le gain mutuel. La finance islamique, par ce principe incite au financement par prise de participation, et fait de l’institution de financement un partenaire. Ce principe va de pair avec le principe de l’interdiction de l’intérêt, vu qu’il encourage le prêt aux parties en besoin de financement en assurant une rémunération aux prêteurs, abstraction faite de l’intérêt. Ce système de partage des profits et des pertes est parfaitement conforme aux valeurs de la finance islamique, vu qu’il se base sur le partage des risques et des profits permettant ainsi de ne léser aucune des parties prenantes. L’institution de financement devient partenaire de l’entreprise et œuvrent ainsi ensemble à la réussite du projet, vu que leurs intérêts deviennent similaires. Leurs efforts se conjuguent donc dans la maîtrise des risques et dans la réussite de leur projet. Le revenu de ces institutions peut donc être calculé selon la formule suivante. Revenu= β (R-C)
β : Représente le ratio de partage des profits et des pertes prévu dans le contrat. R : Total des revenus de la période. C : Total des coûts. 10
Notons que le partage des profits est réparti selon le pourcentage prévus à la signature du contrat, et que les pertes sont supportées à hauteur des participations et du pourcentage de détention du capital.
4- L’interdiction des activités illicites : La finance islamique prohibe toutes les activités à caractère illicite. Aussi tout investissement ou toutes transactions ayant pour sous-jacent des actifs à caractère prohibé sont interdits. Ces activités s’inscrivent dans tous les domaines relatifs aux jeux du hasard au commerce de l’alcool, du tabac et toutes les industries d’élevage porcin ou encore toutes activités suggérant et encourageant la débauche. Ainsi, il est prohibé de réaliser des investissements ou d’avoir des participations dans des activités à caractère prohibé. Ce principe d’exclusion de certaines activités de l’univers d’investissement est également présent dans la finance éthique en faveur du développement durable et de l’investissement socialement responsable.
5- L’interdiction du Gharar et du Maysir : Le terme « Gharar », renvoie à une vente risquée dont les termes sont méconnus. Il peut renvoyer également à la tromperie, l’incertitude, l’ambiguïté. Ce principe, s’adosse également aux principes de la finance éthique et n’est pas un principe spécifique à la finance islamique, il relève plus du sens des valeurs et de la morale. Ainsi toutes les transactions où le sousjacent présente des défauts ou dont l’engagement est incertain ou relatif à l’une des parties est interdite car elle induit un risque excessif dû à l’incertitude. Par exemple, l’achat à l’instant t d’un bien dont le prix ne sera fixé qu’ultérieurement. Ce qui est le cas des transactions de produits dérivés comme les contrats à termes, les options et les futures tant utilisés par le système de la finance conventionnelle. Pour éviter donc de léser d’une façon quel qu’elle soit l’une des parties, ce genre de pratique est alors prohibé. Le « Maysir » renvoie quant à lui à ce que nous connaissons tous sous le nom de la spéculation. Etymologiquement, le Maysir est « un jeu de hasard, dans le domaine économique, il désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un évènement aléatoire. Ainsi, chaque contrat doit avoir tous les termes fondamentaux d’un contrat, clairement définis au jour de sa conclusion. » La finance islamique interdit donc toutes transactions à caractère spéculatif, dont les termes restent méconnus ou contiennent des incertitudes, dans le but de neutraliser les effets du risque et protéger les intérêts des contractants. La thésaurisation, quant à elle est un principe qui promulgue l’importance de faire fructifier son bien pour le bien commun. C’est le fait de « vouloir garder son argent en dehors du circuit économique. Elle qualifie le fait d’accumuler des avoirs liquides et d’en refuser plus ou moins provisoirement toute utilisation ou tout placement. »
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L’ensemble de ces principes, met le point sur le caractère éthique de la finance islamique. Ce système encourage toutes activités qui visent à promouvoir le commerce et à assurer une distribution équitable des richesses sans qu’aucune partie ne soit lésée, tout en veillant au respect des valeurs morales et à la préservation de l’environnement afin d’assurer la continuité des ressources pour les générations futures.
6- Rôle de la Charia Board : Tout système quel qu’il soit nécessite l’existence d’un comité qui veille à son bon fonctionnement. Toutes les institutions financières islamiques disposent de ce que l’on appelle le « Charia Board » qui étudie la conformité des produits commercialisés et établit de façon indépendante les conditions de validité des transactions au regard de la Charia. Le Charia Board, est un organe collégial constitué de 4 à 7 Oulémas qui bénéficient de fortes connaissances en matière bancaire financière et religieuse. Ce comité n’est pas dans l’obligation de siéger de façon permanente. Il se réunit périodiquement afin de vérifier la conformité des produits et des transactions avec la Charia. Le Charia Board est une composante importante de la structure des institutions financières, dans le sens où les Oulémas qui y siègent ont une forte influence sur ces institutions. Du fait qu’elle a un regard sur l’ensemble des transactions qui transitent par ces institutions et porte un œil critique sur son activité. Ces Oulémas, examinent aussi la structure juridique et opérationnelle des investissements et éditent des certificats sur le lancement de nouveaux produits ou fonds conformes à la Charia. La position que détient le Charia Board dans le système de la finance islamique, lui vaut le rôle d’organe de conseil indépendant des dirigeants des institutions qu’ils conseillent. Néanmoins, quelques fois il arrive que les membres du Charia Board n’arrivent pas à statuer sur quelques éléments et ne portent donc pas un jugement collectif. Ces divergences d’interprétations donnent donc lieu à un manque d’harmonisation des produits ou des procédures financières.
III-
Produits financiers Islamiques :
Pour répondre à ces besoins, plusieurs produits ont été commercialisés par les institutions financières. Ces produits sont principalement des produits de financement ou des sukuks
1- Les produits de financement : Les instruments de financement développés par les banques et les filiales islamiques sont les suivants : « Mourabaha » « Moucharaka » « Moudharaba » « Ijara » 12
« Istisnaa » a- Contrat Mourabaha : Le contrat Mourabaha, est un contrat de vente qui fait intervenir le client, et la banque islamique. La banque islamique s’engage lors de cette transaction d’acquérir le bien désiré par le client et le lui revend à son coût de revient majoré d’une marge clairement et explicitement déterminée. Les bénéfices retenus par la banque ainsi que la durée de remboursement sont déterminés à l’avance lors de la signature du contrat. La Mourabaha peut se présenter selon deux aspects : Il peut s’agir d’un contrat direct entre un acheteur et un vendeur. Il peut s’agir d’un contrat faisant intervenir trois acteurs : L’acheteur final, le vendeur, et la banque. Dans le deuxième cas, la banque intervient en tant qu’acheteur pour acquérir le bien de chez le fournisseur et le revend à son client. La vente peut quant à elle se présenter sous deux formes. Dans le premier cas, la banque acquiert le bien sans avoir la promesse que le client lui rachètera effectivement le bien, une fois la transaction d’achat réalisée. La deuxième forme de vente est adossée à un ordre d’achat, le client s’engage dans ce cas à acquérir le bien auprès de la banque une fois que celle-ci l’a acheté.
Les conditions de conformité : L’objet du contrat doit être licite et conforme aux principes de la Charia La marge dont bénéficie la banque, doit être à caractère commercial et non financier. Les termes du contrat (marge et délai de paiement) doivent être déterminés au préalable et acceptés par les deux parties. 13
b- Contrat Moucharaka : Le contrat Moucharaka, est un contrat par lequel la banque et le client souscrivent au capital d’une nouvelle société pour la réalisation d’un projet spécifique, ou prennent des participations des sociétés déjà existantes en participant aux profits selon les proportions déterminées sur le contrat et aux pertes à la limite de leur participation. Précisons que si les deux partenaires apportent les fonds, la gestion du projet n’est du ressort que de l’une des parties et non des deux. On distingue deux types de Moucharaka : La Moucharaka moufawadah, et la Moucharaka anan. On dit qu’un contrat est un contrat de Moucharaka moufawadah lorsque les apports sont égaux et le partage des profits et des pertes se fait de manière égale, et le projet est géré conjointement par les deux parties. On parle de Moucharaka anan lorsque les apports et les droits sont différents, et où chaque partie s’engage à hauteur de sa participation.
Ce contrat peut prendre également deux formes possibles : la Moucharaka définitive et la Moucharaka dégressive. La Moucharaka définitive : dans ce type de contrat la banque et le client sont partenaires jusqu’à la fin du contrat. La Moucharaka dégressive : Contrat où la banque participe à un projet avec l’intention future de se retirer progressivement du projet en vendant ses parts à l’autre part. Ainsi, le client devient progressivement avec l’avancement du projet propriétaire unique. Les conditions de conformité : La nature du projet doit être licite et conforme aux principes de la Charia. L’apport de chaque partie doit être disponible au moment de la réalisation du projet. 14
Les deux parties doivent consentir au principe du partage des profits et des pertes. La proportion de répartition des profits doit être spécifiée à la signature du contrat et consentie par les deux parties. Cette répartition ne peut se faire qu’après réalisation effective de bénéfices. c- Contrat Moudharaba : Le contrat Moudharaba est un contrat signé entre des apporteurs de fonds, généralement les banques et un promoteur. C’est un partenariat d’investissement où la banque s’engage à financer intégralement le projet et en contrepartie le promoteur gère le projet. Dans ce type de contrat, l’entrepreneur est rémunéré pour son travail et son expertise et la banque touche un pourcentage des bénéfices de l’entrepreneur. En cas de pertes, la banque ou le bailleur de fonds est le seul à supporter les pertes en perdant son apport en capital et l’entrepreneur le fruit de son travail et ses frais de gestion. La perte est parfois supportée par les deux parties si elle est le résultat d’erreur de gestion.
Les conditions de conformité : La nature du projet financé doit être licite et conforme aux règles de la Charia. A la signature du contrat, les deux parties doivent connaître ses clauses et y consentir. Les clauses sur la forme du contrat, le montant du capital, le mode de répartition des profits et des pertes doivent être explicitées et consenties par les deux parties. d- Contrat Ijara : Le contrat Ijara est un contrat qui peut être caractérisé de crédit-bail. C’est un mode de financement à moyen terme qui fait intervenir trois acteurs : le client, la banque et le fournisseur. Ce contrat s’applique particulièrement aux secteurs du transport, de l’immobilier et de l’équipement. 15
La banque s’engage à acheter le bien ou l’actif et en transfère l’usufruit au bénéficiaire pour une période où elle conserve le titre de propriété du bien et reçoit en contrepartie le loyer versé par le client. Le prix de la location est échelonné sur la période du contrat. Ce contrat prévoit une clause d’achat du bien par le locataire en cours ou en fin de contrat. On peut donc associer ce contrat au crédit-bail, néanmoins le contrat Ijara est différent du créditbail dans le sens où même en cas de retard de paiement des mensualités aucune pénalité ne s’applique.
Les conditions de conformité : L’objet de la location doit être connu et accepté par les deux parties La location doit porter sur des actifs à caractère durable, non destructibles du fait de la jouissance ou l’utilisation. Les clauses du contrat (durée, montant du loyer, délai de paiement) doivent être explicitées, connues et consenties par les parties contractantes. La révision du contrat de location est possible. La périodicité de paiement du loyer doit être précisée. e- Contrat Istisnaa : Il s’agit d’un contrat de par lequel une des parties demande à l’autre de lui fabriquer ou construire un bien moyennant une rémunération fixée. Il fait intervenir trois parties prenantes, le donneur d’ordre, l’entreprise réalisatrice de l’opération et l’institution financière. C’est un moyen de financement progressif, adapté au financement d’infrastructures, de construction de bâtiments industriels ou résidentiels. Le vendeur s’engage par ce contrat à livrer le bien précis à une date fixée selon un cahier de charges bien déterminé.
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Les conditions de conformité : Le contrat doit porter sur la réalisation de biens selon les indications du donneur d’ordre. La rémunération de la banque est justifiée par son intervention en tant qu’entrepreneur. Le contrat doit préciser les quantités, la qualité et tous les détails relatifs au bien à fabriquer. Après avoir cité, les différents produits de la finance islamique , une petite distinction demeure importante. Il est important de dissocier ces produits en instruments dits « participatifs » et autres dits de financement. Les produits participatifs incluent la Mourabaha, la Moucharaka et la Moudharaba. Les produits de financements concernent les contrats d’Istisnaa et l’Ijara. Malgré la multiplicité de ces produits, la Mourabaha demeure le produit le plus commercialisé.
Source : Rapport moral sur l'argent dans le monde (2005), Association d'Economie Financière.
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2- Comparatif des principaux modes de financement :
Source : La finance islamique 2 ème édition 18
3- Les Sukuks : Les sukuks, représentent la version islamique du financement obligataire pour les entreprises et les Etats souhaitant se financer par des produits conformes à la Charia. C’est des produits qui se sont développés récemment, avec un marché qui a atteint les 130 Milliard de dollars en 2011. Les sukuks sont des « produits financiers adossés à un actif tangible à échéance fixe, le sakk confère un droit de propriété sur les actifs de l’émetteur, et son porteur reçoit une partie du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent. L’intérêt est remplacé dans ce cas par un profit prévu à l’avance à risque quasi nul. Cette forme d’obligation est similaire à l’asset backed securities, à la différence que les sukuks ne versent pas d’intérêts mais des revenus corrélés aux actifs sous-jacents. » Les sukuks « permettent la mobilisation de l’épargne en rémunérant les placements sans verser d’intérêt. Chose qui permet aux investisseurs d’acquérir des titres de propriétés sur un actif sous-jacent en contrepartie de revenus. Ces opérations se réalisent grâce à l’intervention de société ad-hoc appelées SPV (Special Purpose Vehicle) ». Les sukuks sont basés sur différents contrats islamiques, leur émission suppose le recours au procédé de la titrisation, toutefois cette technique demeure maitrisée puisqu’elle ne porte que sur des titres adossés à des actifs tangibles. a- Fonctionnement : Afin d’émettre des sukuks, l’entrepreneur crée le SPV qui est une entité spécifique dont la banque d’affaire ou l’entrepreneur est le gestionnaire. Le rôle des SPV consiste en la levée des fonds et l’émission des titres. La durée de vie de cette entité est égale à celle du projet. Les profits réalisés lors de cette opération, sont versés à l’entrepreneur après déduction des rémunérations des investisseurs et versement de la commission du gestionnaire (SPV). Après levée des fonds, le SPV réalise l’investissement prévu par l’entrepreneur en faisant l’acquisition de l’actif sous-jacent à l’opération. La rémunération des investisseurs dépend dès lors de la performance de l’actif sous-jacent. A l’échéance, les actifs sont transférés à l’entreprise selon la formule du type de contrat sur lequel est basée l’émission. A cet effet, c’est la technique qu’utilise l’entreprise pour acquérir le bien en question, qui donne son nom au montage et aux titres émis lors de l’émission des sukuks. Ainsi il peut s’agir par exemple de sukuks al Mourabaha, sukuks al Istisnaa ou encore de Ijara-sukuks… . Néanmoins chaque type d’émission à un montage qui lui est spécifique selon la formule de contrat qu’elle utilise.
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b- Etapes de montages d’une émission de sukuks : Lors de l’émission des sukuks certaines étapes sont suivies, l’exemple suivant représente une illustration de l’émission de sukuks Ijara :
Etape 1 : l’Etat qui souhaite se procurer de l’argent vend une partie des biens immobiliers qu’elle possède et qu’elle occupe toujours. Grâce un contrat ijara, elle vend ces biens à l’entité émettrice et garde toujours la propriété de ces biens qui lui permet d’en garder l’usage. Etape 2 : L’entité émettrice émet des sukuks sur le marché. Etape 3 : Les souscripteurs acquièrent ces sukuks et versent leurs montants respectifs. Etape 4 : L’entité émettrice, verse à l’état les montants amassés lors de la vente des biens. Etape 5 : L’état verse le montant des loyers. Etape 6 : Ces montants versés par l’état permettent donc la rémunération des souscripteurs. Source : La finance islamique 2ème édition.
Opération Ijara-Sukuks ; Source : La finance islamique 2ème édition
Les conditions de conformité : Définir la valeur du bien, la valeur nominale des parts, l’échéance, les profits attendus et toutes informations utiles. Transparence de l’entité de gestion (SPV).
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c- La différence entre obligations et sukuks :
Source : La finance islamique 2ème édition.
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Partie II : La Finance Islamique : Solution à la crise ? Avec la chute du système communiste, socialiste nous avons tous cru à la domination du système capitaliste et à sa prépondérance sur l’économie mondiale. Néanmoins, dès 2008 le monde a remis en question tous les fondements de ce système après que ce dernier ait traversé l’une des pires crises qu’il ait connu jusqu’à ce jour, menaçant la chute du système bancaire mondial et celle de l’économie. En effet cette situation n’a été que le résultat d’un système, qui a entravé toutes les règles de bonne conduite, d’éthique et de morale, poussée par un seul motif ; le Gain. Pour arriver à cette fin, nombre de financiers n’ont cessé d’innover et de franchir les limites de sécurité afin de satisfaire un marché de plus en plus enclin au profit, où la recherche de la valeur pour l’actionnaire est devenue le moteur même de cette économie. Ainsi, plus ces financiers cherchent à assouvir les conditions des apporteurs de capitaux, à maximiser leur profit et à attirer le maximum de fonds, plus ces derniers se sont impliqués dans une spirale sans fin ; allant ainsi vers des produits financiers plus sophistiqués risqués et amoral. Ce manque de prise en considération a ainsi conduit le monde directement à sa perte dans le sens où les fondements même de l’équilibre économique ont été bafoués et ignorés provoquant ainsi un déséquilibre planétaire. Rappelons que tout le système financier a pour père fondateur l’économie, ainsi tout courant de pensée, tous modèles et toutes théories y puisent leurs fondements. L’économie étant selon Paul Samuelson, « l'étude de la façon dont l'homme et la société choisissent, avec ou sans recours à la monnaie, d'employer des ressources productives rares qui sont susceptibles d'emplois alternatifs, pour produire divers biens de la consommation présente ou future des différents individus et groupes qui constituent la société », celle-ci organise au sein d’une société les relations entre Hommes, en étudiant la façon dont les ressources répondent aux besoins de la société et la façon dont les richesses sont distribuées. Entre autre l’économie, est une science qui depuis des siècles régit et organise notre quotidien, en modélisant les comportements et en définissant des modèles de base qui sont jusqu’à maintenant les jalons de la science et de la pensée économique. Ayant pour locomotive le système économique, la finance s’intéresse surtout à l’allocation des ressources monétaires, en focalisant son intérêt sur le couple rentabilité, risque. Cette dernière n’est devenue à son tour une science à part entière qu’en 1958 dépassant ainsi son statut de recueil de pratiques en empruntant à l’économie ses raisonnements et ses méthodes d’optimisation. Ainsi, la finance permet de réguler le transfert des ressources en tenant compte de deux principaux paramètres : le temps et le risque. Grâce au développement des nouvelles technologies, la finance a pu se développer encore plus rapidement et atteindre son apogée. En effet tous ces changements ont permis l’internationalisation de la finance, et son passage à un niveau planétaire. Ainsi, nous sommes tous témoins aujourd’hui de la puissance que détient le système financier et son poids dans le système mondiale. Cette position qu’elle a pu développer lui a permis de se hisser au niveau que nous lui connaissons tous aujourd’hui. 22
Néanmoins, les répercussions des dernières années ont démontré que la finance et les différentes pratiques qu’elle utilise ont poussé le monde doit vers une crise sans pareil, et ceci n’est que le résultat de son écartement et son éloignement de la morale. Ainsi, dans cette partie nous tenterons de comprendre comment l’éloignement des pratiques de la moral a pu provoquer la crise que nous vivons actuellement et comment la finance islamique qui est perçue comme une finance éthique peut venir en réponse à cette crise.
I- La crise financière : En 2008, le monde de la finance trembla suite à l’annonce de la faillite de l’une des plus grandes banques du système bancaire mondiale. Le 15 septembre 2007, nous avons tous été témoins de la banqueroute de la Lehman Brothers, l’une des plus anciennes et réputés banques de la place financière. Ceci fut le témoignage de l’ampleur de la crise qui se profilait à l’horizon. En effet, la chute de cette banque à confirmer et renforcer les craintes du monde entier quant à l’imminence d’une crise. Ainsi prenant son origine dans une crise de subprimes, cette dernière s’est ainsi propagée par effet de domino et s’est transformé en crise économique puis en crise de la dette des Etats.
1- Origine de la crise : Les origines de la crise qui a éclatée en 2008, remontent bien loin aux années 2000 suite à la création de la bulle immobilière. Cette période fut caractérisée par la prépondérance des crédits que les banques accordaient à des ménages sûrs afin d’acquérir des biens immobiliers. Ces crédits que les ménages contractaient avaient pour caution le bien immobilier en luimême. Au fil des années, ce marché devint de plus en plus rentable, et les banques développèrent une méthode pour rendre ces prêts plus liquides en transformant ces actifs en valeurs mobilières facilement négociables. En d’autres termes ces valeurs ont été transformées en produits qu’on peut vendre et acheter en bourse. C’est le principe de la « Titrisation ». Autrement dit, la banque transforme des crédits bancaires qui constituent des relations de long terme entre la banque et l’emprunteur en titres totalement liquides. Au début, vu que ces dettes étaient accordées à des ménages sûrs, le remboursement de ces dettes était donc garanti. Néanmoins vu l’attrait que représentait ces nouveaux produits « titrisés », la demande a finalement dépassé l’offre vu que tous les ménages qui répondaient aux conditions avaient satisfait leurs besoins. Ainsi pour répondre à une demande de plus en plus croissante, les banques ont commencé à accorder des crédits à des ménages moins sûrs et moins solvables profitant de l’effet de la titrisation pour masquer ces créances toxiques avec d’autres produits bénéficiant d’une bonne notation. Et par effet d’internationalisation des marchés ces produits ont été échangés sur toutes les places boursières mondiales. Avec la montée des taux d’intérêt, les ménages étaient de moins en moins enclins à rembourser leurs prêts et commencèrent à vendre le bien immobilier sur lequel portait le prêt. Par effet de volume, les prix de l’immobilier finissent par chuter et le marché stagne générant ainsi une quasi iliquidité des actifs et la chute de la valeur liquidative des titres adossés à la dette. Pour sauver leur situation, tous les détenteurs de ces titres vendent les autres titres qu’ils détiennent en portefeuille afin d’avoir de la liquidité, chose qui finit à long terme par 23
provoquer une chute de la valeur boursière des titres et les banques se retrouvent avec moins de liquidité. Ainsi les banques tentent de faire face à leur déficit en sollicitant de l’aide entre elles. Par contre vu que chaque banque ignore le niveau d’endettement de l’autre, la confiance s’en voit réduit et l’échange de flux se voit ainsi figé. De ce fait le déficit de chaque banque se creuse et toute l’activité financière est remise en cause. De plus en plus en manque de liquidités tous les acteurs vendent leurs titres boursiers pour répondre à leurs engagements accélérant ainsi la chute des valeurs boursières. Finalement, dans un marché où la confiance n’est plus de mise et où les institutions qui se doivent d’être les piliers même du secteur financier sont en détresse, le marché se retrouve en crise et tout le système et son équilibre sont chamboulés. Ainsi, de plus en plus sceptiques les investisseurs cherchent des valeurs sûres où investirent et se tournent vers les matières premières, provoquant la flambée des prix, la chute de la consommation, chose qui impactent les entreprises qui essuient des pertes énormes, réduisent leur effectif ou font faillite. La crise financière devient alors économique, et les pays incapables de relever une situation épineuse se retrouvent en pleine récession et dans l’incapacité de sortir du cercle vicieux de la crise qui est devenue dès lors une crise d’Etats. Il apparaît donc clairement, que la recherche continue du gain et du profit, et une prise de risque par les banques qui ont entravé les règles de sécurité relatives aux accords de Bâle a causé une perte sans équivoque et a plongé le système financier dans un engrenage sans précédent. Cette crise, de par son intensité, la vitesse de sa propagation, et l’ampleur de ses conséquences a remis en cause des comportements, des fondements, et a poussé le monde à se poser des questions quant à l’efficacité et l’efficience du système capitaliste.
2- Limites du système : Le passage d’une crise économique à une crise systémique a démontré la défaillance du système financier et bancaire actuel. La manipulation des marchés et l’innovation en matière de produits financiers pour camoufler les effets du risque, prouve que ce système contient toujours des failles qui ont permis de détourner les règles de sécurité et pousser ce système au-delà de ses limites, provoquant ainsi la réponse attendu lors de toute altération des réglementations. Toujours est-il que tout système quel qu’il soit ; financier ou biologique est condamnée à sa disparition lorsqu’il s’éloigne et dévie de sa situation de stabilité. Chose qui nous pousse à nous poser des questions quant aux failles de ce système dans lequel nous vivons, qui a connu à plusieurs reprises des écartements et des frasques, illustrés sous formes de crises. Ainsi, la question qui n’a cessé de se poser depuis l’enclenchement de cette crise, est de savoir si cette dernière est celle du capitalisme ou encore si elle signait la fin de ce régime. Comme toute problématique, celle-ci a fait couler beaucoup d’encre et départagé le monde entre partisans et opposants.
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En effet, certains chercheurs journalistes pensent que c’est le système capitaliste en lui-même qui est à l’origine de ses crises, dans le sens où il est souvent à la recherche du profit, et vise sa maximisation par la constitution de monopoles et en se nourrissant du différentiel de richesses en préconisant le transfert des richesses produites par le travail vers le capital creusant ainsi les inégalités. D’autant plus, que le système capitaliste à leurs yeux est devenu obsolète dans le sens où ce dernier, dans sa forme de base s’applique à la société industrielle qui représente son système technique. Avec la transformation de ce système, et son passage d’une société industrielle à une société de l’information, l’application du modèle devient dès lors désuète. En effet, le développement des moyens de communication et des nouvelles technologies a favorisé la transition vers ce nouveau mode, qui a facilité l’échange de l’information et automatisé la production des biens. La production ainsi automatisée réduit le besoin en matière d’emplois et permet de réduire les coûts grâce à la production de masse ; chose qui creuse encore plus les écarts. Ainsi, c’est cette recherche effrénée du profit qui est l’essence même du capitalisme, qui a déclenché cette crise. D’un autre côté, certains analystes affirment qu’il ne s’agit pas d’une crise causée seulement par les excès du capitalisme, mais plutôt par le manque de réglementations financières et plus précisément celle des systèmes de régulation Américains et des politiques monétaires. Car comme certains l’affirment, c’est la combinaison de ses trois facteurs dont l’impact s’étale sur des décennies qui a favorisé le déclenchement de la crise, autant par le manque de déréglementations aux Etats Unis, qui a permis aux banques d’accorder des prêts à des ménages non solvables, de risquer une grande partie de leurs fonds propres, et réussir à dégager une grande partie des activités de leurs bilans de par le mécanisme de la titrisation ; que par le rôle qu’à jouer l’Etat en activant sa politique monétaire, qui a favorisé à un certain moment l’explosion de la demande des crédits. Enfin, il ne faut pas oublier le rôle qu’ont joué les agences de notation, qui ont exagéré la note des produits qu’ils évaluaient mettant ainsi le point sur leur manque de crédibilité et de visibilité suite à leur défaut d’objectivité, qui est renforcé par le fait d’être rémunérée par les institutions notées. Ainsi on se retrouve face à deux courants de pensée, un côté qui avance que la crise est le résultat de la défaillance d’un système qui depuis fort longtemps n’est motivé que par la recherche de l’optimisation du gain. L’autre côté quant à lui affirme que cette crise n’est en rien le résultat du système mais plutôt du relâchement des réglementations des marchés, d’un manque de transparence et de l’exagération de l’innovation sur les marchés financiers qui a impacté négativement les marchés devenus alors des marchés à information imparfaite. Ajoutons à cela, l’effet amoral qui menace la finance d’aujourd’hui et qui a conduit aux conséquences que nous connaissons tous. Nous voyons, donc depuis quelques temps l’apparition et le retour aux règles de l’éthique pour régir le secteur de la finance et réduire ainsi les nuisances qu’elle pourrait non seulement affubler au système économique et financier ; mais qui pourrait également remettre en cause les équilibres naturels et la pérennité mondiale.
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Nous parlerons donc dès maintenant de finance éthique, de développement durable ou encore d’investissement socialement responsable. Tout cela s’inscrit dans un souci de redressement de la situation et de sauvetage de l’humanité de la cupidité du système. Parmi ces programmes, nous avons longuement entendu parler dernièrement du rôle que pourrait jouer la finance islamique en tant que finance éthique dans le redressement de la situation actuelle. A cet effet plusieurs pays occidentaux se sont penchés sur l’étude de cette option et pensent qu’elle pourrait présenter la solution que nous attendions tous.
II- La finance islamique est-elle une solution à la crise : Comme nous l’avons cité dans le chapitre précédent, la finance islamique s’est développée dans les pays du Golfe et de l’Asie du Sud-Est suite aux chocs pétroliers des années 70 qui avaient généré des excédents. A cet effet, et suite à l’amassement de grandes sommes d’argent, les premières banques ont ainsi vu le jour afin de satisfaire une demande non encore très développée mais présumée. Basée sur les fondements de la Charia et les préceptes de l’Islam, la Finance Islamique fait de ces fondements les bases même de son fonctionnement, qu’il s’agisse de l’interdiction de l’usure, la spéculation, la prohibition des investissements illicites ou encore de l’adossement à un actif tangible. Cet aspect, lui a permis d’attirer l’intérêt de la population musulmane, à la recherche d’un système en accord avec les préceptes de la Chariaa, qu’il s’agisse de produits d’épargne ou encore d’investissement. Ce marché à fort potentiel, a permis à cette finance d’atteindre un développement sans précédent, atteignant des milliards de dollars et des taux de croissance de plus en importants. Précisons que les dernières années ont été témoins de l’attrait et de la place qu’a commencé à occuper la Finance Islamique, dans le sens où celle-ci ne s’est plus limitée aux pays du Golfe Persique, à l’Asie du Sud-Est et quelques pays de l’Afrique du Nord. Elle a pu au contraire se répandre dans le monde entier et viser une population non seulement musulmane, mais toutes populations dont la morale s’aligne avec celle de la finance islamique. Ainsi, nous avons pu voir l’ouverture d’un grand nombre de banques, que ça soit en France, en Grande-Bretagne ou dans tout autre pays où le besoin s’est fait ressentir et ou le potentiel de ce système a fait ses preuves.
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1- La finance Islamique contre la finance conventionnelle : Avec l’avènement et le développement de la finance Islamique, nous avons de plus en plus entendu parler de la position qu’elle pouvait avoir face à la finance conventionnelle. Son développement et le fait qu’elle représente aujourd’hui plus de 1000 milliards de dollars, laisse penser que son potentiel est de plus en plus important et que ses perspectives de développement de plus en plus intéressantes. Aussi, les énormes retombées de la crise ont laissé paraître les défaillances du système financier actuel et ont laissé penser qu’il pourrait y avoir une alternative à cette finance qui parviendrait à maîtriser l’hémorragie et améliorer la situation. Afin de voir dans quelles mesures la finance islamique peut représenter une alternative à la finance classique, nous mentionnerons quelques témoignages et citerons les résultats de quelques études empiriques réalisées. Anouar Hassoun, travaillant au sein du cabinet Moody’s investors où il assure la notation financière des banques du monde arabe, a essayé de répondre aux questions suivantes : -
La finance islamique peut-elle être une alternative à la finance conventionnelle et dans quelles mesures ?
-
Quelle est la taille de la finance islamique et est-elle capable d’absorber les chocs ?
Selon lui, la finance islamique a pour principe de ne pas faire commerce de l’argent, dans le sens où elle n’admet pas d’être rémunérée par le simple passage du temps et nécessite de financer l’économie réelle. Elle repose sur le partage des profits et des pertes et sur l’adossement à un actif qui suppose que toute transaction soit adossée à un actif tangible. Elle est au confluant d’un besoin et d’une offre de financement au regard de l’économie réelle. Dans le sens où 700 milliards de dollars représentent beaucoup face à la genèse de l’industrie, néanmoins elle reste moindre au regard de l’économie mondiale car elle ne représente que 1% des actifs bancaires mondiaux. Ceci dit, c’est une industrie qui croît très vite en moyenne 30 à 35% par an jusqu’en 2007 pour la seule industrie des sukuks et des 27
obligations islamiques qui sont des instruments de refinancement importants pour les banques, les états et les entreprises. Comme la finance islamique s’inscrit dans la dimension éthique de l’économie, elle représente selon Anouar, une alternative à la finance conventionnelle, vu que la crise actuelle repose sur un certain nombre de faiblesses, de par le fait que la finance actuelle s’est largement découplée de l’économie réelle et ne créée finalement que très peu de valeurs sinon de fournir des services d’intermédiation. Et comme la finance islamique repose sur l’économie réelle et sur des principes éthiques qui prohibent le financement d’entreprises trop endettées ou à activité illicite, elle essaye tant bien que mal de réduire les effets de levier au niveau des entreprises afin de limiter l’endettement excessif. Anouar assure donc, que la finance islamique aurait pu prévenir le monde de la crise actuelle, vu que toutes les raisons qui l’ont causée sont prohibées par ce système. D’autant plus que des études menées depuis les années 80 ont vanté les mérites de la finance islamique bien avant la crise des sub-primes. A cet effet, les études de Samad et Hassan en 2002, qui se basent sur le modèle Malaisien sur la période entre 1984 et 1997 ont démontré que les banques islamiques étaient moins risquées et plus solvables que les banques classiques. En 2004 Samad, prolonge l’étude au cas du Bahreïn et trouve que malgré le fait qu’il n’y ait pas de différence quant aux performances des deux systèmes, la liquidité quant à elle demeure un facteur distinguant les deux types de banques, dans le sens où les banques islamiques sont plus liquides et de ce fait moins exposées au risque de liquidité. Kia et Darrat en 2003, ont démontré que les banques basées sur un système de partage de profit étaient plus enclin à isoler l’effet de fluctuations des taux d’intérêt minimisant ainsi le risque d’instabilité financière. En 2000 Kaleem fournit des évidences empiriques sur la stabilité des instruments financiers en Malaisie en faisant une comparaison entre les deux systèmes. L’étude démontre que le système bancaire islamique demeure insensible en période de crise suite à son principe d’adossement à des actifs réels. Les résultats de ces études partagent les mêmes conclusions, néanmoins ils demeurent insuffisants vu que leur cadre d’étude est limité à un contexte économique interne, et ne prend pas en considération l’effet économique global et la résistance du système financier islamique aux chocs financiers.
2- La finance islamique face aux chocs financiers : La chute et la défaillance de plusieurs institutions financières conventionnelles suite à la crise des sub-primes en 2007, a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs sur le système de la finance islamique et soulevé l’hypothèse de sa résistance face aux chocs grâce à ses multiples principes qui sont basés sur l’économie réelle et qui respectent les fondamentaux économiques.
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Elle n’encourage pas la création de bulles qui poussent à des activités spéculatives et à l’éclatement de crises financières. Au contraire, elle a pu durant cette crise se distinguer et ne pas suivre le modèle de la finance classique et de ses institutions. Chose qui a mis la lumière sur ce système et qui a encouragé la demande vis-à-vis de ce produit autant pour les pays musulmans que non musulmans. Cette partie aura pour but de présenter les résultats d’une étude empirique réalisée par un International Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and Management dans le but d’étudier la capacité de la finance islamique à faire face aux chocs financiers, sur la base de l’expérience Malaisienne suite à deux principaux chocs ; celui de 1997 avec la crise financière Malaisienne et de 2007 avec celle des sub-primes. a- Méthodologie : L’étude repose sur l’analyse de données relatives aux banques Malaisiennes, sur la base de leurs bilans, et spécialement les rubriques relatives aux dépôts et aux prêts. Elle se focalise également sur des variables macroéconomiques, dont le taux d’intérêt, l’inflation, le taux de change, les indices de production… . L’étude a analysé ces données mensuellement, durant une période allant de juillet 1997 à Septembre 2009. Ces données sont ensuite réparties sur trois périodes représentants les crises survenues durant la période et analysées selon la méthode de la VAR (Vector AutoRegression). b- Résultats : Sur la base de plusieurs tests, les résultats des statistiques descriptives démontrent que le système islamique est résistant aux chocs financiers, néanmoins des études économétriques plus poussées prouvent l’effet contraire. Les résultats démontrent ainsi qu’aussi bien la finance islamique que la finance conventionnelle est vulnérable aux chocs financiers. Contrairement, aux croyances qui stipulent que la finance islamique résiste aux chocs grâce à son système qui ne comprend pas d’intérêts. L’étude met ainsi le point sur la vulnérabilité des systèmes financiers, et sur l’importance de renforcer le management des banques afin d’assurer une meilleure gestion des risques. Ces techniques de gestion devraient donc être développées par les deux systèmes suite à leur vulnérabilité face aux changements macroéconomique et aux chocs financiers. Ainsi, il apparaît clairement que les positions restent mitigées quant à la résistance de la finance islamique face aux chocs financiers. Chose qui nécessite dans ce cas d’approfondir les recherches et de les étaler à un niveau économique mondiale, afin de mesurer exactement la capacité de ce système dans toutes les combinaisons existantes. Car n’oublions pas que le contexte concerné par l’analyse n’est pas universel dans le sens où ces études sont réalisées sur des niveaux nationaux. Qu’en sera-t-il donc si le domaine d’étude est ainsi appliqué à l’échelle mondiale pourrons nous dire que la finance islamique résiste aux chocs financiers ou non ? La réponse à cette question ne pourra être effective qu’une fois ce système appliqué et adopté par tous et appliqué dans un contexte mondial.
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3- Limites de la finance islamique : Comme tout système, la finance islamique a bien des avantages mais également des limites qui freinent son développement et son expansion et qu’elle se doit de surmonter afin de prétendre concurrencer la finance conventionnelle. Parmi ces limites, nous citons la présence encore très timide de ses banques sur la place mondiale, avec une concentration sur quelques régions bien précises. Cette allocation fait qu’elle n’est pas très répandue chose qui limite son expansion mais aussi son pouvoir de négociation. En effet le fait qu’elle soit encore à son stade embryonnaire ne lui permet pas d’avoir un poids sur la finance conventionnelle. De plus, sa faible capacité à se développer rapidement est un point très important qui limite son ascension, car il est difficile de savoir si elle sera capable de soutenir son ascension tout en respectant son authenticité et en restant fidèle à ses principes. Les ressources présentent également l’une des limites de la finance islamique, dans le sens où ce système souffre de la rareté du capital humain. En effet, ces ressources ne suivent pas le développement et la croissance des banques, qui risquent à un moment donné de manquer de personnes qualifiées pour accompagner son accroissement. Toutefois, il faut préciser que le manque de Oulama qualifiés est également un facteur limitant, vu l’importance de ces acteurs dans l’interprétation et la définition des instruments financiers.
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III-
Conclusion :
Dans un cadre de crise, la finance islamique a pu démontrer son potentiel et sa capacité à être une alternative à la finance conventionnelle. L’abondance des liquidités détenues par ce système dans la région du Golfe, ainsi que les principes sur lesquelles elle se base, lui ont valu d’être qualifiée de finance éthique et d’alternative financière. Cependant, malgré le fort attrait qu’elle représente, les avis demeurent mitigés quant à sa capacité de remplacer un système qui depuis fort longtemps subsiste, du fait de l’ampleur que détient ce système depuis fort longtemps déjà et de par le volume des transactions qu’il représente et qui s’échangent quotidiennement sur la place mondiale. 1000 Milliards de dollars aujourd’hui reste un chiffre très important mais demeure insuffisant devant ce que représente la finance conventionnelle. Ainsi pour pouvoir prétendre à son statut de finance alternative, la finance islamique se doit de relever des défis et dépasser ses limites en valorisant la formation professionnelle, et en assurant plus d’innovations. Néanmoins, la grande question qui se pose aujourd’hui est de savoir si effectivement la finance islamique est dans la capacité d’assurer ce développement, mais surtout de maintenir son authenticité et ses principes qui font ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi le plus grand défi auquel la finance islamique devra faire face aujourd’hui est de préserver son authenticité et ses valeurs, et ne pas commettre les mêmes erreurs que la finance classique qui a bafoué toute éthique et toute morale, et remis en question les fondamentaux économiques qui sont à l’origine même de toute la pratique financière. Poussée par la seule chose qui peut signer la fin de tout système : la recherche insensée et illimitée du profit et du gain au-delà des capacités et de la réalité économiques.
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Partie III : Etude Empirique : Après avoir discuté les différents aspects de la Finance islamique, nous allons dans cette partie donner un petit aperçu de la situation de ce système au Maroc et présenter les résultats de l’étude que nous avons menée. L’intérêt de cette étude est de savoir un peu où en est le marché des produits alternatifs au Maroc et de mesurer la satisfaction des Marocains face à ces produits.
I- La finance islamique au Maroc : Etat des lieux : Au Maroc, le développement de la finance islamique est encore timide, jusqu’à aujourd’hui aucune banque islamique n’y est installée. En 2007, Bank Al Maghrib autorise les établissements bancaires à commercialiser trois produits : Ijara, Moucharaka et Mourabaha. Aujourd’hui, nous assistons de plus en plus aux efforts fournis par l’état Marocain pour donner à la finance islamique un nouveau souffle vu qu’il reste très loin dans ce domaine en comparaison avec ses voisins et les autres pays arabes. A cet effet et afin d’encourager le consommateur Marocain de l’intérêt de la finance islamique, le gouvernement intervient de plus en plus sur le plan fiscal afin de réduire le coût parfois élevé de ce type de financement. Selon Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance, le contexte de crise actuel devrait pousser le Maroc à introduire la finance islamique qui permettra d’injecter des fonds dans le circuit bancaire et financier et à une frange de la population qui n’avait pas droit à un certain nombre de financements dans le but d’accorder un nouveau souffle à l’économie Marocaine et résoudre les problèmes de liquidités auxquels il fait face.
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II- Présentation des objectifs et de la méthodologie d’étude : 1- Problématique : Quelques années après la mise sur le marché des produits alternatifs, il s’avère judicieux de faire un bilan préliminaire de la situation actuelle de ces produits, de leur commercialisation et de la satisfaction des Marocains. Ainsi, bien que la tâche ne soit pas facile, compte tenu de l’étanchéité de nos institutions et l’absence d’une diffusion systématique des données, nous essayerons quand même de conclure notre étude par une analyse de la situation actuelle.
2- Objectifs de l’étude : Diagnostiquer le marché des produits alternatifs au Maroc. Evaluer le degré de satisfaction des Marocains par rapport aux produits alternatifs Marocains. Constater l’intérêt porté par les Marocains à l’utilisation des produits alternatifs. Elaborer une synthèse et des recommandations basées sur les failles identifiées et relevées dans l’étude.
3- Hypothèses à vérifier :
Manque de Communication. Non-conformité des produits alternatifs à la Charia. Coût élevé. Consommateur Marocain non encore prêt à adopter l’offre.
4- Méthodes d’échantillonnage : Taille de l’échantillon : 150 individus. Marge d’erreur : 5%. Mode d’échantillonnage : aléatoire, comprenant aussi bien des personnes ayant contracté ou non un crédit. Traitement : SPHINX PLUS, SPSS text analysis.
5- Plan de l’étude : Elaboration du questionnaire et collecte des réponses. Analyse et traitement de données. Synthèse et élaboration des recommandations.
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III-
Analyse des résultats :
1- Présentation de l’échantillon :
Notre échantillon est constitué de personnes âgées de 30 à 40 ans de près de 43%, avec une prépondérance masculine d’environ 54% contre 46% féminine.
Les villes où ont été sondés les interviewés sont surtout l’axe Casablanca, Rabat, et Settat (84%). Cette répartition reflète la géographie ainsi que la cible, pour laquelle la plupart des crédits sont octroyés.
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Nous avons axé notre enquête sur une population active de la classe moyenne, sans pour autant ignorer les autres tranches de salaire qui sont dans un grand besoin de crédit de consommation. Ainsi, les salaires à partir de 4000 Dhs et plus sont dominant à hauteur de 73% ; cette tranche inclue des employés et des cadres de la profession libérale.
2- Comportement des emprunteurs :
Sur les 72% ayant déclaré contracter des crédits pour leurs besoins, l’achat immobilier reste le premier motif pour contracter un crédit à hauteur de 48%, l’achat immobilier est considéré comme un investissement lourd et à long terme. 35
En deuxième position l’achat de véhicule avec 37%, cet investissement n’est pas moins important que le premier, il constitue le second souci des ménages Marocains, après l’immobilier.
86% des interviewés ont avoué avoir contracté un crédit classique, contre seulement 14% qui ont déjà vécu l’expérience des produits alternatifs. Ce constat est parfaitement équitable, puisque le crédit classique gagne en ancienneté, contrairement au crédit alternatif qui n’a été commercialisé qu’à partir de 2007 et connaît une pénétration de marché assez timide due à plusieurs facteurs situationnels.
Le coût, la durée et la mensualité demeurent les principaux déterminants du choix du crédit, puisque les taux d’intérêt représentent le principal élément d’attractivité ou non à l’offre de crédit. 36
3- Satisfaction par rapport aux produits alternatifs bancaires :
Avec une note moyenne de 9,74/20, le produit alternatif bancaire a déçu ses utilisateurs. Ainsi 39% ne sont pas du tout satisfait du coût, 35,1% expriment une insatisfaction par rapport à la mensualité et 35% ne croient pas à sa conformité à la Chariaa.
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Le manque de communication se positionne comme principal frein au développement des produits alternatifs. Le deuxième frein est lié au coût élevé du crédit, qui n’a pas pu échapper à une flambée des coûts comme pour le crédit classique. Avec 26,30%, les interviewés affirment que la non adéquation des formules proposées à leurs besoins est un frein au choix de ce type de financement.
Les interviewés s’accordent sur l’ensemble des principes de la Finance Islamique sauf celui sur l’interdiction de la spéculation à 35%. En effet ce principe n’est pas profitable aux porteurs de capitaux. Ainsi la situation reflète une instabilité de la demande, dans le sens où le client est toujours hésitant entre les principes de la finance islamique et la recherche du profit, quel que soit sa source.
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32% de notre échantillon, pense qu’il faudrait revoir à la baisse le coût des produits alternatifs, vu que ce dernier est le facteur majeur qui motive l’adoption ou le rejet du mode de financement. Aussi la diversification du produit et son adaptation aux besoins et capacité du client a été soulevé par les interviewés. La durée également a été également comme axe d’amélioration vu qu’il s’agit toujours d’une variable de l’équation coût/revenu qui insiste une fois de plus sur la cherté du produit.
Malgré l’échec de la campagne de communication, les sujets de notre étude discernent la différence entre les produits alternatifs et classiques à raison de 69%. Cette connaissance est due principalement à l’appellation accoutumée des gens « Produits HALAL ». Ils prétendent connaître ce produit comme étant un qui répond aux normes de la Charia, un crédit sans intérêts. Face à la question de l’aptitude à adopter un nouveau produit différent des classiques ; ils étaient 85% à dire oui pour l’adoption de nouveaux produits.
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Avec un Chi2=10,12, la relation est peu significative. A travers ce tri croisé, nous voulions mesurer l’indépendance entre le type de crédit choisi et le besoin de crédit. Ainsi on peut affirmer que le produit alternatif n’a pas était attribué à un besoin spécifique.
Avec un Chi2= 17,21, la relation est peu significative. Ainsi les besoins de crédits n’influencent pas les freins devant le choix du crédit alternatif. Cette situation est la résultante du fait que les produits alternatifs ne sont pas destinés à une catégorie de besoins prédéfinis. Leur caractère général a fait qu’ils reçoivent le même comportement quel que soit le secteur.
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Chi2= 2,95, la relation est peu significative. La connaissance de la différence entre un crédit classique et un crédit alternatif, impactent peu le choix du mode de crédit ; chose qui met le point sur le manque de communication.
Que ça soit pour les adeptes du financement classique, ou les nouveaux clients du produit alternatif, les principes de la Finance islamique ne sont pas contestés.
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P=98% pour l’ensemble des critères, ce qui implique une relation très importante entre les satisfactions partielles et les axes d’amélioration du produit alternatif. Ainsi il convient de mettre le point sur l’intérêt des études de satisfaction. Les banques qui commercialisent ce type de produit doivent donc connaître le feedback de leurs clients pour un réajustement de l’offre.
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Si le besoin de crédit est lié à la classe socioprofessionnelle, le type de crédit reste indépendant de la fonction d’un individu. Cet AFC, nous aide à détecter le besoin de chaque classe sociale, ainsi on peut lire sur la carte que les étudiants contractent des crédits études, les chefs d’entreprise penche plutôt pour le financement de nouveaux projets d’entreprise, les employés contractent les crédits pour achat d’immobilier et les biens de consommation. Les cadres, professeurs, commerçant sont plus attirés par des achats de véhicule et immobilier.
P=17,1% ; Chi2=1,87 La relation n’est pas significative. Le test de Chi 2, montre que quel que soit le type de crédit contracté, le client est toujours prêt à essayer un produit nouveau, il est toujours en quête d’une grande utilité, et de plusieurs avantages.
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IV-
Synthèse et analyse globale de l’étude :
"Produits islamiques au Maroc loin du succès" ou "beaucoup de tapage pour si peu de résultats". Ce sont des titres parmi d’autres, qui annoncent dans la presse Marocaine l’échec de la commercialisation des produits alternatifs. Nous trouvons que ceci est contradictoire aux longs articles de la presse spécialisée, qui avançait, avant le lancement de ces produits, qu’une large frange de la clientèle attendait depuis très longtemps les produits islamiques, que les produits «Halal» dits alternatifs sont destinés à un avenir prometteur, que la commercialisation des produits financiers conformes à la charia donneront du tonus à l’épargne….etc. Mais la réalité est là, nous essayerons de la voir sous trois angles. Un premier qui concernera les produits commercialisés eux-mêmes, le second visera le résultat de ces produits dans les guichets des différents établissements de crédit, le troisième touchera la réaction de la clientèle.
1- Résultats : a- Les produits commercialisés : Concernant les produits alternatifs commercialisés, nous avons relevé plusieurs constats que nous dressons ci-après : La quantité de produits mise sur le marché est très réduite ; 86% des interrogés optent pour un crédit classique et non pour des produits alternatifs. De plus ces produits sont peu diversifiés et ne peuvent couvrir tous les besoins des clients. D’ailleurs, 24% des interviewés pensent que l’attention des banques devrait porter sur ce point-là. Les produits alternatifs qui touchent les biens immobiliers sont plus chers que les crédits logements classiques, et ce pour deux raisons : - La double transaction immobilière. - Le coût du risque supporté par le client. En d’autres termes, la banque doit gérer une double opération commerciale d’achat et de revente qui se substitue à l’opération financière classique. Il y a de nombreux frais venant en sus ; Tout en sachant qu’auprès de notre échantillon, l’achat immobilier reste le premier motif pour contracter un crédit (48% de l’échantillon). Aussi, le caractère alternatif de ces produits ne réduit pas pour autant la rémunération bancaire ; dans le sens ou leur mode de rémunération s’approche de celui de l’offre classique. La cherté de ces produits se positionne en tant que deuxième grand obstacle avec une part de 38,10%.
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b- Résultats de ces produits : Quelques années après leur commercialisation, les résultats annoncés par les établissements de crédit, en ce qui concerne ces produits alternatifs, sont décevants. Ceci vient confirmer les résultats constatés lors de notre enquête auprès des clients. Exception faite pour les produits commercialisés par la filiale d’Attijariwafa bank Wafasalaf, qui semble satisfaite des résultats de ces produits « Taksit auto » et «Ijar Al Wafaa». Cette dernière, révèle que ces produits sont très bien vendus pour une raison simple : le différentiel de TVA de 10% (20% décaissée et 10% collectée) en fait une formule compétitive particulièrement depuis que la LOA (Leasing avec Option d’Achat) ne bénéficie plus de cette incitation fiscale. En ce qui concerne le reste des produits, le peu d'établissements qui commercialisent ces produits signalent que la demande n'est pas au rendez-vous. Le PDG d’Attijariwafa Bank a même déclaré ouvertement, lors de la présentation des résultats annuels, que «Miftah A1 Fath» et «Miftah A1 Khaïr» n’ont pas encore atteint leur seuil de rentabilité. La banque maintient cette offre juste pour ne pas être dépassée par ses concurrents. Cette faible rentabilité est due, au régime fiscal appliqué à ces produits, entre autres, le double paiement des droits d’enregistrement par le client et sa banque. De notre côté, en faisant un tour dans les guichets des différents établissements à Casablanca, on a remarqué le peu d’enthousiasme dans les banques en ce qui concerne ces produits alternatifs. Les chargés de clientèle trouvent des difficultés pour communiquer sur les produits proposés par leurs établissements. Outre, l’indisponibilité des affiches et des dépliants qui se fait remarquée dans les guichets, l’incompréhension des formules et des procédures montre le désintéressement des agences à ces produits. Dans une agence près du boulevard Mohamed V, le chargé de clientèle affirme ne rien connaître sur le sujet et renvoie les clients vers une autre agence ou le siège de la banque. On se demande si cette atmosphère qui règne dans nos agences, justifie le manque d'engouement de la clientèle pour ces formules baptisées "alternatives" c- Le comportement de la clientèle et l’accompagnement commercial des produits alternatifs Malgré l’historique des produits alternatifs au Maroc, ces derniers n’ont pas réussi à susciter l’intérêt des clients. Aussi, la campagne de commercialisation est l’une des grandes faiblesses des produits alternatifs mis sur le marché, chose confirmée aussi par les clients interrogés lors de notre enquête sur terrain. Ainsi plusieurs questions sont demeurées sans réponses pour les clients ayants suscité un premier intérêt à cette offre, dont le coût de ces formules et la question de sa conformité avec la Charia. De plus deux tiers de notre échantillon déclare connaître l’existence de ces produits ainsi que quelques différences par rapport aux produits classiques ; néanmoins, ils se plaignent de 45
l’effort minime fourni par les établissements bancaires pour expliquer les nouveautés proposées pour cette catégorie de produit. Cette défaillance est aussi constatée auprès du personnel chargé de la commercialisation de ces produits qui n’est pas assez informé par rapport à ces produits et donc inapte à convaincre et séduire une clientèle susceptible d’être intéressée .
V- Conclusion : Malgré les différents freins ayant ralenti le développement des produits alternatifs et leur extension, les chances de développement de ce nouveau mode de financement à toutes les chances de se développer et de se tenir au rang du crédit classique puisque nous avons constaté l’intérêt de nos interviewés à adopter ces produits ; car plus de 85% de notre échantillon a déclaré être prêt à les essayer. Ainsi, malgré la timidité de ces produits sur le marché, nous pouvons constater les multiples efforts fournis, néanmoins il faudrait accentuer les démarches afin d’assurer une meilleure implantation au travers d’efforts de communication et fournir une offre mieux adaptée, connue et comprise de tous qui puisse répondre aux besoins du consommateur.
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Conclusion Aujourd’hui dans le contexte de crise actuelle, la finance islamique s’est de plus en plus placée dans les rangs d’une finance alternative qui pourrait venir en solution au système financier actuel. L’aspect éthique qu’elle revêt lui a permis de susciter l’intérêt de plusieurs pays, vu que les principes qu’elle prône ont démontré leur concordance avec les valeurs morales et éthiques dont la finance actuelle n’aurait jamais dû s’éloigner. En effet, c’est en bafouant ces principes là et en allant à l’encontre des équilibres économiques qui font la base même de cette pensée et de tous ces fondements que la crise que nous connaissons tous aujourd’hui a éclaté. Motivé par le gain, le système financier aujourd’hui souffre des répercussions de ses actes et se retrouve dans l’incapacité de faire face à ces conséquences et de sortir de la crise. Face à ce fléau, la finance islamique a pu malgré le contexte économique critique se distinguer et se différencier, vu que l’impact de la crise ne l’a pas influencé directement. Cette compétence, lui a valu l’intérêt de plusieurs économistes qui se sont penchés sur ce système afin de distinguer les caractéristiques qui lui ont permis de se distinguer et de se protéger dans le contexte actuel. Son étude a permis dès lors de lui attribuer le qualificatif d’alternative vu qu’aujourd’hui elle représente un potentiel qui peut sauver le système financier mondiale. Néanmoins, la finance islamique demeure complexe car elle intègre la dimension religieuse, ce qui rend la tâche plus délicate dans le sens de la difficulté d’interprétation. Toutefois, elle est toujours en phase à plusieurs défis qu’elle se doit de surpasser afin de s’aligner au niveau de la finance actuelle. Ces défis sont d’autant plus d’ordre humain, financier et éthique. En effet, pourra-t-elle assurer une forte expansion et un développement mondial tout en restant fidèles à ses valeurs et ses principes ? Voici une problématique de taille, que la finance islamique se doit de gérer afin de prétendre à son statut et d’assurer son développement à l’échelle mondiale.
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Annexes
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Bibliographie -
Shubber, Kadom; Islamic Financial Institutions and the Global Financial Crisis 2008/09 (originally published as International Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and Management Volume 3, Issue 4)
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Krichene, Noureddine ; Islamic Capital Markets : Theory and Practice
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Causse-Broquet, Geneviève; La finance islamique 2e édition
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François Guéranger ; Finance islamique Une illustration de la finance éthique.
Webographie : -
http://www.huffingtonpost.fr/2012/09/14/lehman-brothers-crise-subprimes-grecefed-bce-euro_n_1884756.html
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Résumé :
La crise actuelle a mis le point sur l’une des questions les plus fondamentales, à savoir l’efficacité du système financier actuel. L’aspect non éthique de la finance d’aujourd’hui a été percé à jour est a mis en évidence les conséquences des actions motivées uniquement par la recherche excessive du profit. Face à ce fléau, plusieurs chercheurs et économistes ont commencé à voir dans le système de la finance islamique une possible alternative à la finance conventionnelle. Car l’aspect éthique de cette finance démontre des capacités et des possibilités qu’elle peut offrir pour permettre de rétablir l’équilibre économique mondial. Néanmoins, l’ampleur de la finance classique, ce qu’elle représente mondialement et le nombre important de transactions qu’elle réalise quotidiennement, fait que les défis auxquels doit faire face la finance islamique sont très importants. L’adoption des principes de cette finance demeure néanmoins indispensable pour assurer la stabilité du système financier global. La finance islamique, malgré son potentiel est un système qui doit relever encore des défis afin de faire valoir sa position et pouvoir un jour aspirer à remplacer le système économique actuel sans pour autant dévier des principes qui font la base de son existence et de son authenticité. Mots clés : Finance islamique, Charia, finance conventionnelle, éthique, intérêt, produits alternatifs
Abstract :
The crisis the world have been through during the last past years, showed the weaknesses of the actual financial system. Indeed, the non-ethical aspect of this system revealed the consequences of the actions that are only motivated by the profit. As a response to this situation, scientist and economists started looking at the Islamic finance as a solution to this problem. Based on its ethical principles and values, it showed that it could be the best alternative to the actual system. Nevertheless, it has to surpass a lot of challenges to attain the position of the conventional finance, which has a heavy history and includes billion dollars of transaction daily, to claim its position as an alternative to this system. Islamic finance stills in its infancy and shares a very small proportion of international finance. However, the adoption of some of the elements of Islamic system is indispensable for ensuring the health and stability of the global financial system. Key words : Islamic finance, Charia, ethics, conventional finance, interest,
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