La Criminologie Cours s5

May 18, 2018 | Author: Hassan Mohamedia | Category: Criminology, Felony, Criminal Law, Émile Durkheim, Sociology
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cours droit privé...

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LA CRIMINOLOGIE Plan général du cours Chapitre Ier : Défnitions et o!et de la cri"inologie Chapitre II : #istoire des théories cri"inologi$ues %ection & : ' les origines de la cri"inologie %ection ( : ' les théories cri"inologi$ues en sociologie %ection ) : ' Ps*chologie de la délin$uance Chapitre III : Dé+eloppe"ent de $uestions conte"poraines ,

Délin$uance et +icti"es

,

Cri"inalité et ethnicité

, -endance de politi$ue cri"inelle en "ati.re de délin$uance uraine Chapitre I/ : /icti"ologie et politi$ue en 0a+eur des +icti"es ,

La +icti"e co""e o!et scientif$ue

,

Les en$u1tes de +icti"ation

,

Assistance2 droit et aide au3 +icti"es

,

Peur du cri"e et +icti"e

,

/icti"es et !ustice restauratrice

Chapitre / : Les courants ps*chologi$ues2 ps*chanal*ti$ues et clini$ues au (4."e si.cle Chapitre /I : -endances -endances de politi$ues cri"inelles en "ati.re de délin$uance uraine5

Chapitre Ier : Défnitions et o!et de la cri"inologie &5

La di+ersité des défnitions de cri"inologie

Défnition d6E"ile D7R8#EIM 9&;Nous > Nous constatons l'existence d'un certain nombre d'actes qui présentent tous ce caractère extérieur que, une fois accompli, ils déterminent de la part de la société cette réaction  particulière appelée peine. Nous faisons de ces actes un groupe sui generis. generis. Nous appelons crime tout acte puni et nous faisons du crime l'objet d'une science spéciale: la criminologie.

D7R8#EIM défnit le cri"e en 0onction de la réaction sociale2 la peine5 Les actes $ui intéressent sont ici2 les actes fgurants dans le code pénal5

Défnition générale : étude scientif$ue du phéno".ne cri"inel ou science du cri"e5

Ces défnitions ne tiennent pas co"pte des di+ergences et des contro+erses ? propos de l6e3tension du concept de cri"inologie5

&5&

Défnitions larges et défnitions étroites

Enrico @ERRI2 "e"re de l6école positi+iste italienne o la cri"inologie 0ut institutionnalisée2 défnit la cri"inologie co""e la so""e de toutes les sciences cri"inelles 9pénologie2 cri"inalisti$ue2 politi$ue cri"inelle2 alisti$ue= en ce co"pris le droit pénal5

Chapitre Ier : Défnitions et o!et de la cri"inologie &5

La di+ersité des défnitions de cri"inologie

Défnition d6E"ile D7R8#EIM 9&;Nous > Nous constatons l'existence d'un certain nombre d'actes qui présentent tous ce caractère extérieur que, une fois accompli, ils déterminent de la part de la société cette réaction  particulière appelée peine. Nous faisons de ces actes un groupe sui generis. generis. Nous appelons crime tout acte puni et nous faisons du crime l'objet d'une science spéciale: la criminologie.

D7R8#EIM défnit le cri"e en 0onction de la réaction sociale2 la peine5 Les actes $ui intéressent sont ici2 les actes fgurants dans le code pénal5

Défnition générale : étude scientif$ue du phéno".ne cri"inel ou science du cri"e5

Ces défnitions ne tiennent pas co"pte des di+ergences et des contro+erses ? propos de l6e3tension du concept de cri"inologie5

&5&

Défnitions larges et défnitions étroites

Enrico @ERRI2 "e"re de l6école positi+iste italienne o la cri"inologie 0ut institutionnalisée2 défnit la cri"inologie co""e la so""e de toutes les sciences cri"inelles 9pénologie2 cri"inalisti$ue2 politi$ue cri"inelle2 alisti$ue= en ce co"pris le droit pénal5

EdBin %7-#ERLAND 9sociologue a"éricain= défnit la cri"inologie co""e la science $ui étudie l6in0raction en tant $ue phéno".ne social5

Il assigne ? la cri"inologie un +aste do"aine engloant les processus d6élaoration des lois 9cri"inalisation pri"aire2 $ui ren+oie au3 "odes et causes d6élaoration des lois= ou sociologie législati+e2 l6in0raction au3 lois 9étiologie=2 les réactions pro+o$uées par l6in0raction au3 lois 9pénologie=5

Cette conception contenait des dé+eloppe"ents nou+eau3 nota""ent $ue la cri"inologie ne peut se départir du processus de réaction sociale5

Les défnitions >étroites> donnent co""e ut e3clusi0 l6étude de l6étiologie et de la d*na"i$ue cri"inelle5 Les défnitions étroites écartent du do"aine de la cri"inologie le droit pénal2 la sociologie et la proph*la3ie cri"inelle 9pré+ention des cri"es=5

 ean Pinatel2 !uriste 0ranais2 p.re de la théorie du no*au central de la personnalité cri"inelle2 découpe la cri"inologie en deu3 ranches distinctes: La cri"inologie clini$ue2 $u6il défnit co""e la science prati$ue consistant en l6approche "ultidisciplinaire du cas indi+iduel en +ue de son traite"ent et la pré+ention de la récidi+e5 La cri"inologie clini$ue2 ? l6instar de la "édecine s6appli$ue en trois phases5 Pre"i.re"ent2 le diagnostic $ui a pour ut de co"prendre les causes et les raisons du passage ? l6acte5 Ensuite le traite"ent2 et pour ter"iner le

diagnostic5 La $uestion du pronostic ren+oie au concept de dangerosité5

La cri"inologie générale défnie co""e la science théori$ue $ui +a coordonner les di+erses données $ui sont recueillies sur les 0acteurs et les "écanis"es de la délin$uance5

La cri"inologie générale co"prend cin$ sous'secteurs : &= La cri"inalité 9ense"le des in0ractions produites en un "o"ent donné sur un territoire donné5 (= Le cri"inel : tentati+e d6étalisse"ent d6une t*pologie )= Le cri"e : classe"ent des co"porte"ents au3 nor"es pénales

contraires

= La +icti"ologie : 9étude des +icti"es 90or"e de +icti"alisation secondaire= et "éthodes de >soulage"ent> des +icti"es5  Concept de stig"atisation 9réaction ? >l6éti$uette> collée par la société=5 La réaction sociale i"pli$uerait le cri"e5 Réaction sociale : "ou+e"ent des années &;F42 certains co"porte"ents délin$uants le de+iennent ? cause de la réaction sociale5

&5( Conceptions su!ecti+istes +s5 O!ecti+istes

Les conceptions su!ecti+istes 9ou science du délin$uant= trou+ent leurs origines ? l6essence "1"e de la cri"inologie2 dans l6école positi+iste italienne et dans la défnition de >l6ho""e cri"inel>5 Pour eu32 le cri"e est un indice de l6ho""e délin$uant5

Etienne DEGREE@@2 "édecin et anthropologue elge $ui tra+aillait dans les prisons2 se dé"ar$ue des positi+istes par rapport au déter"inis"e de l6ho""e cri"inel5 DEGREE@@ 0ait une en$u1te iographi$ue et personnelle des cri"inels5 Il tra+aille sur l6acte ? tra+ers la +ision $ue le cri"inel a de lui'"1"e5 Il a déter"iné un processus du passage ? l6acte cri"inel5

Conception o!ecti+istes : Les o!ecti+istes essa*ent d6étalir des régularités o!ecti+es 9des structures et des lois= indépendantes des consciences et +olontés personnelles5 Elle 0ait du délit et de la réaction sociale l6o!et de l6étude5 Dans les années F4'42 dans les pa*s anglo'sa3ons2 est apparu un nou+eau courant no""é cri"inologie criti$ue 9 ou cri"inologie radicale2 ou cri"inologie nou+elle ou cri"inologie néo'"ar3iste=5 Dans le l6ou+rage de -a*lor2 alton et Houng > -he neB cri"inolog*> 9&;F=2 l6action cri"inelle doit 1tre considérée co""e un acte politi$ue par le$uel un délin$uant e3pri"e son re!et du pou+oir en place2 un re0us de l6organisation sociale de la société capitaliste $ui créent des discri"inations 9"a!orité des cri"inels en prison ont 0ait des atteintes ? la propriété2 les personnes nanties énéfcies d6un s*st."e de r.gle"ent des conits diJérents55= &5) Conceptions étiologi$ues +s5 D*na"i$ues

Au déut des années &; Nullu" cri"en nulla poena sine lege>5

-rois idées sous'tendent au droit pénal: &=

L6ho""e est rationnel2 il est doté du lire aritre5

(= L6ho""e est responsale de ses actes 9principe de l6#o"o Econo"icus=5 )= La peine est considérée co""e a*ant un eJet dissuasi05

Les idées de Qeccaria sont ? la ase de la con+ention des droits de l6ho""e et de la rédaction des codes pénau35 Les principes de Qeccaria ont une inuence capitale sur de no"reu3 codes pénau35 La peine doit étroite"ent coller au cri"e a+ec une certaine 0or"e d6auto"atis"e5 La rigidité des codes pénau3 ne per"et cependant pas de tenir co"pte de la personnalité du cri"inel ni des circonstances5 Le principal ostacle est $ue le "1"e traite"ent est d6application pour tous 9cri"inel pri"aire ou récidi+iste2 en0ant ou adulte= Dans le code 0ranais de &U&42 est introduit le principe de la 0ourchette5 En &U&;2 des lois instaurent les circonstances atténuantes o!ecti+es5 Les circonstances atténuantes su!ecti+es sont introduites en &U)(5

Au &; ."e si.cle2 les "édecins inter+iennent eaucoup dans la politi$ue cri"inelle5 Le "édecin Pinel 0ait suppri"er les chanes dans les pénitenciers5 Peu ? peu2 la "édecine se 0orge une place dans le proc.s pénal5 Les ps*chiatres co""encent ? étalir des t*pologies2 surtout en ce $ui concernent le discerne"ent des cri"inels5

La cri"inologie se 0or"e contre le droit pénal5 Plusieurs positions se 0or"ent par rapport ? l6i"rication des deu3 disciplines5 Le droit proc.de ? une anal*se des sources et des te3tes5 La cri"inologie est une science e"piri$ue2 elle puise dans le réser+oir des sciences sociales5 Les sciences e"piri$ues écartent la spéculation2 la si"ple déduction et la "étaph*si$ue5 Le droit pénal est une discipline nor"ati+e2 de''%%''i+e2 disant ce $ui doit 1tre2 défnissant en cadre les co"porte"ents ? adopter par les indi+idus5 La cri"inologie part de l6oser+ation2 tente d6approcher la réalité2 de rendre co"pte de la cri"inalité2 de dépeindre le cri"inel5 La cri"inologie tente de "esurer les résultats de la politi$ue cri"inelle5

Le cri"e nécessite une approche particuli.re5 Le droit pénal et la cri"inologie sont liés par certaines relations5 Le droit pénal est un a3e par le$uel la cri"inologie eJectue ses recherches5 Les pénalistes ne peu+ent ignorer la cri"inologie2 é+oluant nota""ent autour de la !ustice réparatrice5

Suelle est l6inuence de la cri"inologie sur le droit pénal 

Les positions "ulti'0actorielles consid.rent $ue le droit pénal est le résultat de sources "ultiples 9histoire2 pression philosophi$ue=5 La conception de certains auteurs est celle d6un droit pénal cri"inologi$ue o la cri"inologie doit 0ournir des indications pour e"p1cher la récidi+e et le passage ? l6acte5 La +ision du droit pénal cri"inologi$ue était dé0endue par les positi+istes italiens5

Il 0aut distinguer le droit pénal général du droit pénal spécial 9$ui dicte les co"porte"ents interdits=5 Les

incri"inations du droit pénal spécial re.tent les +aleurs et les 0onda"entau3 de cha$ue société5 Au sein du droit pénal spécial2 la cri"inologie est eaucoup "oins présente5

Au sein d6une dé"ocratie2 les en!eu3 de la politi$ue cri"inelle doi+ent 1tre déter"iné dans un déat dé"ocrati$ue entre deu3 pTles:  le pTle >dé0ense de la sociétéK sécuritéK "aintien de l6ordre pulic> le pTle >!usticeK protection des droits de l6ho""eK protection des liertés indi+iduelles>

)5 La cri"inologie et la politi$ue cri"inelle

De la distinction entre cri"inologie et politi$ue cri"inelle

La politi$ue cri"inelle est l6organisation rationnelle de la lutte contre le cri"e sur ase des données de la science cri"inologi$ue5 Elle désigne l6ense"le des "esures ? prendre pour tenter de 0aire di"inuer le cri"e5 Elle indi$ue des techni$ues de pré+entions sociales et de situation pré+entionnelle 9target hardening=5 Le target hardening conduit ? un déplace"ent de cri"inalité 9les an$ues étant "ieu3 protégées2 ce sont les petits co""erces $ui sont "aintenant ciles de hold'up=5 La politi$ue cri"inelle s6attache égale"ent ? la raison des punitions5

5 la cri"inologie et la cri"inalisti$ue

La cri"inalisti$ue est l6ense"le des sciences et des techni$ues utilisées en !ustice pour étalir le 0ait "atériel de l6acte délictueu3 et la culpailité de l6indi+idu5 Elle engloe la "édecine légale2 la police scientif$ue2 l6ento"ologie cada+éri$ue2 la alisti$ue2 la ps*chologie  !udiciaire5 La cri"inalisti$ue a un ut e3clusi+e"ent proatoire et est anne3ée ? la procédure pénale5

5 Cette idéologie a eu une inuence considérale outre' Atlanti$ue2 nota""ent au Qrésil5 COM-E a+ait pour a"ition de classer les ho""es5

&5)5 La lignée statisticienne d6Adolphe S7E-ELE- 9&;F Y &U=

Au cours du &; ."e si.cle2 se dé+eloppe la statisti$ue cri"inelle5 Les pou+oirs pulics donnent ? ces chiJres une fnalité politi$ue5 S7E-ELE- utilise les données cri"inelles pour en 0aire une anal*se scientif$ue5 Ces tra+au3 ont un o!ecti0 sociologi$ue5 %elon S7E-ELE-2 ces statisti$ues sont sensées 1tre un indicateur des phéno".nes sociau35 Ces statisti$ues doi+ent résoudre des prol."es dont la cri"inalité5 S7E-ELE- 0ait partie de l6école cartographi$ue5 Il é"et une th.se d6un passage selon les Vones d6une cri"inalité "usculaire ? une cri"inalité rusée5 %on ou+rage principal s6intitule >%ur l6ho""e et le dé+eloppe"ent de ses 0acultés5 Essai de ph*si$ue sociale> paru en &UF;5 Il consacre une partie de son Zu+re ? la recherche de lois régissant la cri"inalité et de 0acteurs induisant les phéno".nes sociau35 Le penchant au cri"e est défni co""e une possiilité plus ou "oins grande de co""ettre un cri"e5 Ce penchant est une proailité statisti$ue portant sur l6#o""e ou sur un

groupe d6ho""e5 S7E-ELE- s6aperoit $ue ce penchant au cri"e ne co[ncide pas a+ec la "oralité d6une population5 Il e3iste une relation entre "oralité d6une population et penchant au cri"e "ais le penchant est sou+ent inuencé par les tentations au3$uelles sont e3posés les indi+idus et les occasions de passage ? l6acte se présentant5 S7E-ELEétudie des groupes susa""ent grands et dégage une population "a!oritaire représentée par l6ho""e "o*en5 L6#o""e Mo*en est un groupe d6ho""e "a!oritaire et statisti$ue"ent "a!oritaire5 Il con0ond nor"alité et "a!orité statisti$ue5 Au3 e3tré"ités se trou+ent d6un coté des ho""es au penchant au cri"e tr.s 0ort2 de l6autre des ho""es au penchant tr.s 0aile5

Suels sont les penchants sociau3 "enant ? la cri"inalité Il est dicile de hiérarchiser les causes5 Ces causes se trou+ent dans la société $ui ren0er"ent en elle'"1"e les ger"es de la cri"inalité5 Il "et en é+idence des 0acteurs dé"ographi$ues : "les sociétés ont les délinquants qu'elles méritent". A5 LACA%%AGNE5 Le "ilieu social est le ouillon de culture de la société5 Le "icroe est le cri"inel5 Il n6a d6i"pact $ue s6il trou+e le ouillon5 S7E-ELE- décou+re des départe"ents tr.s pau+res a*ant des tau3 de cri"inalité tr.s 0ailes tandis $ue d6autres départe"ents plus riches ont des tau3 de cri"inalité tr.s éle+és5 Il conclut $ue les distorsions entre les possiilités "atérielles et les aspirations des indi+idus ".nent ? la cri"inalité5 %elon lui2 le passage du ien'1tre ? la "is.re est dangereu35 Des rus$ues change"ents d6état donnent naissance au3 cri"es2 surtout si les personnes souJrant du change"ent d6état sont irrités par le lu3e et les diJérences de 0ortune5 L6a"ition est de connatre les causes sociales de la cri"inalité est liée ? la +olonté de co"attre le cri"e en incitant les gou+erne"ents ? la ré0or"e5 La pré+ention est pri"ordiale5 La !ustice de pré+ention est un recours plus ecace $u6une !ustice de répression5 Il 0aut intensifer l6instruction et l6éducation "orale5

&55 L6é+olutionnis"e de Charles DARIN DARIN a les "1"es préoccupations $ue S7E-ELE- et COM-E5 Il +eut > "ettre de l6ordre>5 L6idée centrale de DARIN est la persistance des plus aptes ? la conser+ation et ? l6éli"ination des su!ets $ui présentent des +ariations nuisiles5 Les anc1tres de l6ho""e constituent un lien de continuité a+ec les 0or"es de +ie les plus si"ples5 L6ho""e est en+isagé co""e une créature de l6uni+ers co""e les autres sans lien pri+ilégié a+ec Dieu5 Il est déter"iné par son passé et ses antécédents iologi$ues5 Le co"porte"ent de l6ho""e ne peut 1tre le résultat du lire aritre5 A la fn du &; ."e si.cle2 les théories de Gall to"ent en désuétude "ais on conser+e la distinction entre in0ractions liées au3 circonstances et celles liées au3 penchants5 Les phrénologues cro*aient au déter"inis"e iologi$ue "ais ne pou+aient e3pli$uer pour$uoi deu3 personnes a*ant les "1"es caractéristi$ues crWniennes2 sou"ises au3 "1"e conditions e3térieures pou+aient a+oir des co"porte"ents diJérents5 Le 0acteur héréditaire constituerait le point de !onction2 les tares héréditaires e3pli$uant les diJérences5 L6e3istence d6instinct dépra+é est e3pli$ué par l6hérédité5 %elon Prosper L7CA% dans son >traité philosophi$ue et ph*siologi$ue de l6hérédité naturelle>2 les 0acteurs du "ilieu social sont présentés co""e des 0acteurs accessoires pour e3pli$uer des co"porte"ents 0onda"entale"ent asés sur l6hérédité5 Il dé+eloppe une idée selon la$uelle les indi+idus +i+ant dans le prolétariat +i+e dans un "ilieu si dé0a+orale $ue leur penchant

supérieur s6en retrou+ent atrophiés tandis $ue les penchants ani"au3 sont sou+ent sollicités5 Le déter"inis"e est ici "odéré2 Lucas ar"e $ue l6ho""e est lire de céder ou non ? la prédisposition iologi$ue5

A partir de la deu3i."e "oitié du &; ."e si.cle2 on dégage les t*pologies de la >race cri"inelle>5 Certains anato"istes ar"ent $ue la race cri"inelle est une +ariété hu"aine "ar$uée par des caractéristi$ues particuli.res5 On * recherche des signes2 des stig"ates2 des constantes rele+ant un diJérentiel d6é+olution5 Arthur Qordier2 pro0esseur d6anthropologie "édicale ? Paris2 ? partir d6une collection de crWne de guillotinés2 oser+e un +olu"e crWnien considérale $ui2 selon lui2 "et ne é+idence des traits régressi0s : ' 7ne 0aile coure 0rontale "ettant en é+idence une in0ériorité "entale $uasi'préhistori$ue ' 7ne i"portance de la région pariétale et un rene"ent des arcades sourcili.res té"oignent d6une "onstruosité cérérale2 un retour ata+i$ue de l6ho""e de l6Wge de la pierre taillée5 Le cri"inel est une i"age +i+ante des origines préhistori$ues 9= un déris5 %elon DARIN2 le ger"e 0écondé de l6ani"al supérieur est ourré de caract.res in+isiles éloignés nous de plusieurs "illiers de générations5

(5 L 6école positi+iste italienne

(5&5Le positi+is"e en cri"inologie

LOMQRO%O est plus un héritier culturel $u6un pionnier5 L6Zu+re des positi+istes est la cristallisation d6un nou+eau courant5 Ils sont hostiles ? la théorie du cri"inel né5 Les positi+istes sont fd.les au progra""e de COM-E : f3er la connaissance sur l6e3péri"entation et sur l6oser+ation2 "esurer les 0aits sur l6oser+ation plutTt $ue sur la théologie5 Est considéré co""e positi+iste celui $ui adh.re au3 trois principes sui+ants : ' >L6e"piris"e et pas les spéculations>5 Ils récusent la pensée déducti+e et astraite d6auteurs co""e QECCARIA2 ces pensées n6étant $ue +aine spéculation5 ' L6o!et de la cri"inologie est le cri"inel5 Le cri"inel est peru co""e diJérent du non cri"inel5 Le cri"e ne serait $u6une astraction !uridi$ue sans intér1ts5 La seule réalité $ui i"porte est l6e3a"en scientif$ue du cri"inel5 ' L6e3plication du co"porte"ent cri"inel se retrou+e dans des dispositions installées ? de"eure cheV des 1tres distincts des autres ho""es

Consé$uence prati$ue : le prol."e cri"inel tient ? une "inorité d61tre trop enclin au cri"e5 Il 0aut traiter les prédispositions et éli"iner les indi+idus les plus dangereu35 Le cri"e ne résulte pas d6un choi32 il a une perspecti+e déter"iniste5

Le déter"inis"e est une doctrine philosophi$ue2 un principe selon le$uel il e3isterait un ordre des 0aits sui+ants les$uels les conditions d6apparition d6un phéno".ne étant déter"inées2 le phéno".ne ne peut $ue se produire5 Ce principe ren+oie au paradig"e de LAPLACE : >7n oser+ateur o"niscient $ui se pencherait sur l6uni+ers s6aperce+rait $ue le "onde est déter"iné et il est possile

de déter"iner l6apparition d6un phéno".ne5 Il est possile d6étalir des lois car l6uni+ers reprend des régularités>5

Il serait possile d6étalir des lois sociales des répartitions des 0aits5 Les sociologues étant chargés de rechercher des 0aits sociau35 Cependant2 le ilan de ces lois est "itigé2 négligeant la place du chaos2 du lire aritre Le 0atalis"e donne la +ision d6un uni+ers o r.gne le hasard5 Cet échec de la recherche de lois a "ené +ers une re+ue des a"itions plus li"itée \ on se ase plus sur des "od.les et certains sociologues renoncent ? étalir des lois5 Le re0us du déter"inis"e ne conduit pas au3 re0us de reconnaissance de conditionne"ents "ultiples5 La "ultiplicité des conditionne"ents per"et de garder $uant ? soi son conditionne"ent5

(5(5 Cesare LOMQRO%O 9&U)< Y &;4;= LOMQRO%O est "édecin2 il a une approche iologisante de la cri"inologie5 LOMQRO%O est considéré co""e le p.re 0ondateur de l6école positi+iste5 Il s6intéresse ? la ps*chiatrie et de+ient pro0esseur d6anthropologie culturelle ? l6uni+ersité de -urin5 Il est ensuite no""é "édecin des ar"ées o il note s*sté"ati$ue"ent les caractéristi$ues ph*si$ues de plus de )444 soldats5 Il essa*e de corréler des attitudes ps*chi$ues et étudie leurs tatouages5 Il de+ient ensuite "édecin des prisons5 La pre"i.re édition de son ou+rage >l6ho""e cri"inel> ne contient $ue (F( pages \ $uel$ues années plus tard2 il en 0ait plus de ;445 LOMQRO%O 0ait l6autopsie du cél.re cri"inel /ILELLA5 Il décou+re sur son crWne un creu3 $u6il no""e 0osse occipitale "édiane ainsi $u6un autre creu35 Ces creu3 sont des particularités des pri"ates in0érieurs5 Il conclut de ces décou+ertes $ue les cri"inels seraient des ata+us5 Le cri"inel ata+i$ue 9traduit par la suite par @ERRI en

cri"inel né= constitue une des classifcations des cri"inels5 LOMQRO%O entreprend des recherches sur de no"reu3 su!ets5 Il rel.+e des ano"alies sous'tendues par l6idée de estialité originelle5 Il constitue un atlas des régions de @rance o il rep.re 4 de cri"inels nés5 %a théorie étant 0orte"ent criti$uée2 LOMQRO%O tente de te"pérer et co""ence ? corréler le cri"e a+ec certains 0acteurs sociau3 pou+ant "ener au cri"e5 %a t*pologie distingue : '

Ata+us

'

Cri"inel dé"ent

' Cri"inalo[de 9caractérisé par l6asence de stig"ates ph*si$ues et de désordres "entau3 reconnaissales "ais $ui2 sous le poids de certaines inuences2 peut passer ? l6acte= ' Cri"inel par passion 9 opposé au cri"inel né2 caractérisé par un certain ni+eau de rane"ent2 de sensiilité= '

@e""e délin$uante 9prostituée2 a+orteuse=

LOMQRO%O préconise pour les 0e""es des peines lég.res les pri+ants de leur 0é"inité 9tonsure= La dé"arche de LOMQRO%O est inducti+e et e3péri"entale\ il contriue ? changer les idées des !uristes de l6épo$ue "ais2 se 0ocalisant sur le cri"inel2 il n6en+isage pas la société5

En &UUF2 Gariel -ARDE é"et une criti$ue en insistant sur la relati+ité du cri"e5 Ce $ui est incri"iné dans un lieu donné en une épo$ue donnée ne l6est pas ailleurs o ? un autre "o"ent5 Co""ent un cri"inel naturel peut'il 1tre conditionné ? co""ettre des cri"es di+ers selon le lieu o il +it  De plus2 les stig"ates décrits par LOMQRO%O se retrou+ent sou+ent cheV des non cri"inels5

En &;&)2 l6Anglais GORING atta$ue cette th.se dans son ou+rage >the english con+ict>5 Il re0ait des "esures de "ani.re sérieuse et s*sté"ati$ue au "o*en d6instru"ents 9LOMQRO%O se ser+ait de ses "ains=5 Il co"pare les détenus anglais a+ec un groupe contrTle 9co"prenant des étudiants et des ociers de l6ar"ée=5 %e ser+ant de "éthodes statisti$ues 0ort a+ancées2 il distingue ) traits ph*si$ues et F traits ps*chi$ues5 Il conclut $u6il n6e3iste $ue peu de diJérences statisti$ues ? l6e3ception de trois +ariales : poids2 taille et S5I5 \ Les détenus anglais sont "oins grands2 "oins lourds et "oins intelligents5 Les diJérences sont surtout 0onctions de l6ali"entation5 En &;4F2 lors d6un congr.s2 LOMQRO%O e3pli$ue co""ent l6idée lui est +enue5 Il 0ait re"onter la décou+erte de sa théorie ? &U45 La théorie lui serait apparue en une seule 0ois 9co""e une i"pétration di+ine=5 %es recherches auraient ser+is ? confr"er sa th.se : >Dans cha$ue sau+age so""eille un cri"inel>5 L6ethnographie du cri"e est la reconnaissance de co"porte"ents inco"patiles a+ec le dé+eloppe"ent linéaire i"aginé par les européens de l6épo$ue5 On associe ? des o!ets de la cri"inalité certains co"porte"ents : le tatouage serait le propre des sau+ages et des asociau35

A l6épo$ue2 le cri"e est un agent i"portant de l6histoire sociale5 Il dégage la distance entre les classes2 les classes laorieuses étant assi"ilées au3 classes dangereuses par la ourgeoisie5 Ces classes sont caractérisées par des diJérences sociales5 En plaant le cri"e au sein de l6indi+idu2 on déresponsailise le pou+oir en place5

%elon LOMQRO%O2 l6adaptation est 0onction de la s*"étrie du corps 9les lancs sont érigés en corps par0aits= \ Il présente les peuples colonisés co""e des attardés de la ci+ilisations5

En &UU2 CORRE pose $ue >Les races les plus rapprochées de l6état pri"ordial sont considérées co""e les plus cri"inelles or2 c6est dans ces races $ue l6on constate la plus grande solidarité5> Il dé"ontre $ue ces peuplades sont 0orte"ent perturées par le colonialis"e5

(5)5 Ra0a]l GARO@ALO 9&Ucri"inologie> et propose de rasse"ler toutes les sciences cri"inologi$ues derri.re cette appellation5 En &UU4 dans >Cri"inologia>2 il tente de défnir sociologi$ue"ent le cri"e : >serait Cri"e2 ces actes $u6aucune société ci+ilisée ne peut re0user de considérer co""e tel et de punir co""e tel parce $u6il aJecterait deu3 senti"ents altruistes de ase co""uns ? tous les 1tres hu"ains et ? tous les Wges : le senti"ent de proité 9honn1teté scrupuleuse= dans le cas des in0ractions contre les iens et le senti"ent de piété heurte dans les cas d6in0ractions contre les personnes5 De tels actes constituent des cri"es naturels5 Il propose pour classifer les cri"es de s6appu*er sur des constatations sociologi$ues uni+erselles et non pas sur des classifcations légales5 Suant au3 autres in0ractions du code pénal2 il propose de les insérer dans un code de désoéissance5 En &UU2 il lance le concept de >-e"iilita>5 Cette idée ren+oie ? la capacité cri"inelle d6un indi+idu et sa capacité de réadaptation apr.s le passage ? l6acte5 La capacité cri"inelle est la >dangerosité> de l6indi+idu5 La ase organi$ue de la dangerosité serait héritée5 @orte"ent inuencé par DARIN2 GARO@ALO déclare2 $ue co""e toute entité naturelle2 la société doit éli"iner ses tares2 caractérisées par la cri"inalité5 Pour l6éli"ination2 il propose trois "o*ens :

' La peine de "ort2 pour les indi+idus dont les actes ren+oient ? une ano"alie per"anente ' L6éli"ination directe par l6e"prisonne"ent de longue durée et par la déportation5 Ce "ode d6éli"ination ne doit pas +oir sa durée f3ée par le code pénal5 ' L6isole"ent dans des colonies agricoles2 pour les délin$uants !u+éniles5  a"ais GARO@ALO n6é+o$ue la resocialisation des indi+idus5 Oser+ant2 le tau3 de cri"inalité relati+e"ent as du Ro*au"e 7ni2 il conclut $u6il est d au grand tau3 de peines capitales et d6e3il prononcées5 GARO@ALO propose trois conditions nécessaires pour une politi$ue cri"inelle ecace : &5 La politi$ue cri"inelle doit satis0aire la de"ande de punition de l6opinion puli$ue5 (5

La punition doit 1tre susa""ent inti"idante5

)5 La sélection sociale $ui en résulte fnira par éli"iner les cri"inels et leurs progénitures de la société5

(55 Enrico @ERRI 9&U 9&UU=2 il distingue le cri"e co""e 0ait indi+iduel et le cri"e co""e 0ait social5 @ERRI

est conscient $u6il e3iste une "ultiplicité de 0acteurs entrant en !eu dans le phéno".ne cri"inel5 Le cri"e est déter"iné co""e par une série de 0acteurs contre le$uel l6ho""e n6a aucune lierté5 > Le lire aritre n6est $u6une illusion>5 Il i"agine une théorie "ulti0actorielle de la cri"inalité déter"inée par trois sorte de 0acteurs : &5

Les 0acteurs anthropologi$ues :

 0acteurs >constitution organi$ue> 0acteurs > constitution ps*chi$ue> 9ano"alie de l6intelligence et des senti"ents= caract.re personnel 9race2 Wge2 pro0ession2 classe sociale= (5 les 0acteurs ph*si$ues ou >cos"o Y telluri$ue>2 relati0  au "ilieu o les indi+idus aignent5 )5 Les 0acteurs sociau32 résultant du "ilieu social 9religion2 densité de population2 0a"ille= A partir de ces 0acteurs2 il entreprend d6a"éliorer la t*pologie cri"inelle5 &5 Les cri"inels nés présentant les caractéristi$ues dépeintes par LOMQRO%O5 Ils ne sont pas 0onda"entale"ent liés au cri"e5 (5 Les cri"inels 0ous agissant sous l6inuence d6une "aladie "entale5 )5 Les cri"inels d6haitude : récidi+istes endurcis sous l6inuence de 0acteurs sociau35 Il * a par"i eu3 des cri"inels d6en+ergure2 des pro0essionnels du cri"e et des inadaptés sociau35 5 Les cri"inels d6occasion2 constituant la plus grande part des délin$uants2 résultant d6un "ilieu social dé0a+orale et d6une constitution ps*chi$ue 0aile5 Ils ont peu de sensiilité "orale5 est une Zu+re centrale5 @ERRI ache sa s*"pathie pour le "ou+e"ent 0asciste et pour le progra""e de politi$ue sociale dont l6a3e central consiste ? réar"er l6autorité de l6Etat +is'?'+is des aus du principe de lierté5

)5 Cri"e et naissance de la sociologie au &; ."e si.cle5

A5M5 G7ERRH dans son >essai sur la statisti$ue "orale en @rance> se penche sur des chiJres de &U(< et &U)42 il répartit les départe"ents en cin$ régions et "et en é+idence une constante et une régularité des chiJres de la cri"inalité5 Il "et en é+idence un profl t*pe de la cri"inalité 9Masculine2 !eune2 uraine et pau+re=5 Cette constance serait le signe $ue le co"porte"ent hu"ain est sou"is ? des lois5 En &U)2 E5 D7CPE-IA7^ anal*se la condition ph*si$ue et "orale des !eunes ou+riers5 Il "et en é+idence entre "is.re et crise écono"i$ue d6une part et la cri"inalité d6autre part5 En &Uun cri"inel produit des cri"es "ais produit aussi le droit pénal2 les pro0esseurs de droit cri"inel Il produit aussi la police2 le droit !udiciaire2 les !urés2 les  !uges2 les a+ocats2 de la littérature Le cri"e éli"inerait une partie e3cédentaire de la population du "arché du tra+ail5 Le cri"e di"inue la concurrence entre les ou+riers et e"p1che les salaires de to"er sous un certain "ini"u"5 Par la réaction sociale2 le cri"e asore une partie de la population 9agents carcérau3=

)5&

E"ile D7R8#EIM

Le 0onctionnalis"e : En "athé"ati$ues2 la 0onction é+o$ue une correspondance entre deu3 $uantités5 En iologie2 on 0ait la distinctions entre organes et 0onctions5 En iologie2 la 0onction est l6ense"le d6opération $ue les organes eJectuent pour le "aintien de la +ie5

D7R8#EIM et %PENCER e"pruntent les e3plications organicistes pour les appli$uer au "od.le social5 La société est conue co""e une collecti+ité har"onieuse d6indi+idus5 Les parties constituantes de la société ont une 0onction5 7n phéno".ne social ne peut s6e3pli$uer $ue par sa 0onction et les 0onctions sont reliées au3 esoins

sociau35 Il 0aut chercher l6e3plication des phéno".nes sociau3 dans d6autres phéno".nes sociau3 et pas dans la ps*chologie indi+iduelle5 R585 MER-ON distingue la 0onction "ani0este et la 0onction latente5 Mani0este2 la 0onction est reconnue par la société2 elle est intentionnelle5 Latente2 0onction intentionnelle ou non ' intentionnelle "ais non Y reconnue5 9e3: Le diplT"e 0onction "ani0este: donner ? l6e"ploi \ 0onction latente : eJectuer un tri social=5 D7R8#EIM propose une autre approche du phéno".ne cri"inel2 >un 0ait social s6i"posant ? l6indi+idu>5 Le phéno".ne lui est e3térieur5 Les 0aits sociau3 "aintiennent l6é$uilire social5 La 0onction est de "aintenir l6ho"éostasie5 Les tensions dans la société sont une préparation ? un "onde "eilleur 9liaison ? une +ision du progr.s=5 D7R8#EIM cherche ? identifer les propriétés intrins.$ues du cri"e2 son élé"ent per"anent et général5 &= Il recherche cet élé"ent en étudiant les con+ergences entre cri"e punis en tous te"ps et en tous lieu32 un no*au dur5 Cette co"paraison ne rasse"lant $u6un petit no"re de cri"es2 la "éthode est aandonnée5 (= Ce $ui est co""un ? tous les cri"es2 c6est le 0ait d61tre uni+erselle"ent réprou+é par les "e"res d6une société donnée5 Pour$uoi dans cha$ue société2 certains élé"ents sont'ils appelés cri"es et pro+o$uent cette réaction sociale appelée peine  Pour$uoi érige't'on un co"porte"ent en cri"e 

Il en+isage successi+e"ent trois h*poth.ses :

&= Ces actes pro+o$uent de la nuisance sociale 9crit.re utilitariste=5 %eraient cri"inalisés les actes ? danger social5 Il re!ette cette h*poth.se pour trois raisons :  On trou+e un no"re d6actes érigés en cri"e sans $ue par eu3'"1"es ils ne soient nuisiles pour la société5 No"re d6actes 0ont l6o!et d6une répression sans aucune relation a+ec leur degré de nuisance alors $u6il e3iste des actes plus nuisiles pour le corps social $ui sont "oins répri"és Il e3iste des actes désastreu3 pour la société $ui ne sont répri"és du tout5

(= Les actes incri"inés sont ceu3 $ui alt.rent des senti"ents "orau3 reconnaissales 9C05 GARO@ALO=5 D7R8#EIM éli"ine cette h*poth.se car elle n6est pas scientif$ue2 les senti"ents "orau3 étant +ariales et changeants5 )= 7n caract.re co""un ? tous les cri"es2 c6est le 0ait $ue dans toutes sociétés2 les cri"es sont des actes $ui 0roissent a+ec une certaine intensité les senti"ents co""uns d6une grande "o*enne des indi+idus co"posant une société5 Est donc cri"inel un acte $ui 0roisse les états 0orts et défnit la conscience collecti+e5 D7R8#EIM ou+re une r.che i"portante2 il récuse le cri"e naturel5 I"plicite"ent2 il re!ette le cri"e par essence2 le cri"inel pathologi$ue5 7n acte n6est cri"e $ue si nous le réprou+ons \ le processus de défnition est lié ? la réaction sociale5 Le cri"e n6a pas de carton ontologi$ue2 il n6e3iste pas en tant $ue tel5 Il est relati0 ? un ense"le de cro*ance5 Le cri"e est nor"al et utile5 Il est nor"al car il s6oser+e dans les sociétés de tous t*pes5 Il ne constitue pas une "aladie "ais un phéno".ne sociologi$ue nor"al5 Le cri"e peut présenter des 0or"es et des tau3 anor"au3 "ais il reste nor"al s6il ne dépasse pas un certain seuil5

%on utilité é"ane de l6é+olution de la conscience sociale5 Ainsi2 le cri"e peut 1tre une anticipation de la "orale ? +enir 9e3: la lierté de pensée n6a put 1tre consacrée $ue parce $ue les r.gles la prohiant ont été +iolées=5 Dans cette approche2 le cri"inel a un rTle d6agent social régulier5

)5(5

Gariel -ARDE

-ARDE ne renie pas le 0acteur anthropologi$ue "ais ren+oie le cri"e au "ilieu social et ? l6en+ironne"ent5 La "a!orité des +oleurs et des "eurtriers ont été li+rés ? eu3' "1"es5 Ils de+iennent des cri"inels non pas par ata+is"e "ais parce $u6ils en ont choisis le "étier5 Ils ont 0ait ce choi3 ? l6intérieur d6une série de contraintes dictées par la "is.re2 la dissolution sociale2 la crise de religion

Les lois de l6i"itation 9&U;4= : -ARDE utilise l6idée d6i"itation5 %elon lui2 tous les actes i"portants sont dictés par un "écanis"e de copie5 Il é"et trois r.gles de l6i"itation : &5 Les ho""es s6i"itent d6autant plus $u6ils sont rapprochés5 (5

Le supérieur est plus i"ité $ue l6in0érieur5

)5 Les "odes !ouent un grand rTle dans le choi3 de l6i"itation5 Suand deu3 "od.les sont inco"patiles2 la "ode la plus récente l6e"porte sur la plus ancienne5 Il utilise ces lois pour e3pli$uer l6é+olution histori$ue du cri"e5 Le peuple ne 0ait $u6i"iter les +ices des aristocrates et des classes dirigeantes5 Les ca"pagnes i"itent les +illes5 Cependant2 ces "écanis"es ne sont pas inéluctales et co""e ces lois ne sont pas auto"ati$ues2 la responsailité pénale doit susister et la peine doit 1tre indi+idualisée sur des ases ps*chologi$ues5

Conclusion : L6indi+idu ne choisit pas5 Il est engagé par des inuences ps*chosociologi$ues5 Ils ont été ? l6école du cri"e et prati$uent le cri"e co""e un "étier5

D.s l6origine2 le discours "édical pri"e5 On e"prunte des élé"ents clini$ues pour approcher le cri"inel5 La société est représentée co""e un organis"e iologi$ue $u6il 0aut protéger d6une "aladie5 Les !uristes n6appartiennent pas au3 écoles positi+istes et du "ilieu social5 A partir du (4 ."e si.cle2 les !uristes tentent de s6i"poser dans les congr.s d6anthropologie5 Ils tentent d6i"poser le !uridi$ue co""e cadre nécessaire d6anal*se5 La cri"inologie en Europe trou+e re0uge dans le droit5 On part d6une cri"inologie e"piri$ue $ui se dé+eloppe +ers une cri"inologie stailisée et considérée co""e !uridi$ue"ent correcte5 Le droit 0era on "énage a+ec la cri"inologie clini$ue5

On assiste au3 7%A ? une perpétuation des tra+au3 sociologi$ues d.s les années &;(45

Chapitre ) : La cri"inologie sociologi$ue au ^^."e si.cle5

&5 les grands courants de la sociologie de la dé+iance a"éricaine Pour$uoi la sociologie de la dé+iance se dé+eloppe't'elle au déut du (4 ."e si.cle au3 7%A  a= La pre"i.re guerre "ondiale aJecte 0ort l6Europe et ses sociologues5 Ils trou+ent au3 7%A un terrain 0ertile : d6énor"es prol."es sociau32 les +illes prennent des di"ensions spectaculaires5 Les +illes sont con0rontées ? des prol."es d6inadaptations5 Les pou+oirs pulics a"éricains 0ont appel au3 sociologues car il est urgent de

réagir ? cette réaction sociale5 L6ordre social +acille5 7n des pre"iers o!ets d6étude des sociologues sera le cri"e car la délin$uance +a 1tre liée ? des prol."es sociau35 = Le dé+eloppe"ent d6un "arché de la recherche cri"inologi$ue dans les uni+ersités a"éricaines5

%uite ? la pre"i.re guerre "ondiale2 il * a une 0uite des cer+eau3 +ers les Etats'7nis5 Les 7%A de+iennent leaders de la sociologie "ondiale5 Les sociologues contriuent ? la "ise en place d6une politi$ue puli$ue5 Ils inter+iennent dans la >prise du pouls> de la société5 Les conits sont dicile"ent séparales de l6é+olution de la société a"éricaine5

Les sociologues a"éricains ont une 0aon diJérente d6appréhender le cri"e2 les prol."es5 A partir d6un sché"a de recherche2 ils en+isagent la sociologie du cri"e5 La sociologie de la dé+iance a"éricaine anal*se le cri"e en ter"e de "ilieu 9$uartiers2 cités2 Vone de la +ille=2 culture2 0onction2 liens sociau32 interactions Il est classi$ue de distinguer diJérents courants en 0onction des secteurs d6anal*se5 Cha$ue courant propose un cadre d6anal*se $ui énonce les prol."es ? poser2 les phéno".nes ? oser+er dans la réalité et la "ani.re de les "esurer5 L6école de Chicago ? co""e concept 0onda"ental le "ilieu au sens de la co""unauté écologi$ue5 Les élé"ents d6anal*se résident dans l6oser+ation des 0orces de l6en+ironne"ent5 Les 0acteurs d6e3plication sont i"aginés en ter"es d6organisation ou de désorganisation5

Le culturalis"e : la délin$uance est un s*st."e culturel5 Les élé"ents d6anal*se sont l6oser+ation des groupes d6indi+idus2 les 0acteurs d6e3plication sont trou+és en ter"es d6acculturation2 de déculturation et de socialisation5

Le 0onctionnalis"e 9dans les années &;5 Le rationalis"e consid.re les précédentes approches co""e trop déter"inistes5

L6interactionnis"e s*"oli$ue a co""e concept l6interaction5 La délin$uance serait le produits d6interactions entre indi+idus5 On oser+e les rTles2 stratégies2 tacti$ues5 Les e3plications sont trou+ées en ter"es d6éti$uetage social5

Les théories criti$ues 9ou néo'"ar3istes= : "ise en a+ant du s*st."e politi$ue et écono"i$ue5 C6est une sociologie "ilitante en+isageant le cri"e co""e un résultat d6une do"ination5 Ils +isent la trans0or"ation des rapports sociau35

&5&

L6école de Chicago

L6école de Chicago désigne l6ense"le des tra+au3 réalisés entre &;&< et &;4 par les chercheurs2 enseignants et étudiants de l6école5 L6école de Chicago a trois caractéristi$ues : il s6agit d6une sociologie uraine2 ré0or"iste et e"piri$ue5 7raine : L6école de Chicago s6est consacrée au3 prol."es des +illes et surtout de l6i""igration 9en &U42

Chicago co"pte  Elle résulte d6une interprétation des change"ents sociau3 liés au dé+eloppe"ent des grandes industries et au3 trans0or"ations du contrTle social $ui en découlent5> Le contrTle social dans les Vones rurales est in0or"el et régule le co"porte"ent5 Il est direct5 Dans les +illes2 le contrTle repose sur des principes astraits "is en Zu+re par des institutions 0or"elles5 Il * a un aJailisse"ent des contraintes sur le groupe pri"aire5 Cet aJailisse"ent est responsale de l6aug"entation de la délin$uance5

Il * a deu3 recherches "a!eures sur le su!et : >-he gang5 A stud* o0 &)&) gangs in Chicago> de @rederi_ -RA%#ER en &;(5 -RA%#ER constate la localisation géographi$ue de la délin$uance !u+énile5 Il l6e3pli$ue par une théorie de l6uranisation5 #istori$ue"ent2 la +ille industrielle s6est dé+eloppée de sorte $ue le centre'+ille co"porte ureau et "agasins5 Les $uartiers résidentiels se trou+ent dans la périphérie5 Dans l6espace inter"édiaire entre périphérie et centre'+ille2 se rasse"lent les i""igrés et les noirs5 Cet espace est appelé espace interstitiel5 Les i""igrants * prennent racine5 L6accoutu"ance ne se 0ait pas sans prol."e et la population * change sou+ent5 %elon -RA%#ER2 la délin$uance !u+énile est un phéno".ne d6accli"atation de conditions socio'dé"ographi$ues diciles5 La délin$uance re"plit les Vones de 0ractures sociales5 %elon lui2 les "e"res du gang consid.rent l6espace urain co""e un espace particulier échappant ? la propriété co""une5 Ils dé0endent leurs territoires contre les in+asions des "e"res d6autres gangs5 7n étranger ne peut connatre les li"ites d6un territoire "ais les autochtones les connaissent5 La s*"oli$ue de l6espace est prégnante et 0ait appartenir ? une ande5

L6appartenance a un $uartier est plus déter"inante $ue l6origine ethni$ue5 A cet isole"ent spatial correspond un isole"ent culturel o certaines acti+ités ont une s*"oli$ue particuli.re 9e3 : le +ol est considéré co""e une acti+ité sporti+e=5 Il conclut $ue pour co"prendre ces prati$ues2 il 0aut partir de l6espace urain o +i+ent ces andes5 Les andes ne sont pas désorganisées2 elles sont une 0or"e de structure sociale2 création spontanée des adolescents5 La société con+entionnelle ne leur con+ient pas5 La sociailité ne peut pas 1tre articulée a+ec les institutions de la société5 La désorganisation est le produit du dé+eloppe"ent des 0orces non contrTlées de l6en+ironne"ent5 -RA%#ER anal*se la structure des gangs5 Les gangs naissent spontané"ent de rencontres 0ortuites5 Progressi+e"ent2 le gang se structure 9é"ergence des leaders=2 se soude par l6e3périence du conit a+ec d6autres gangs ou a+ec la société5 C6est dans ces conits $ue le gang peut dégénérer5 Les gangs sont instales2 se restructurent sans cesse ou disparaissent 9départ du leader=5 Les gangs co"lent un "an$ue cheV les !eunes5 D.s $ue les !eunes ont goté ? la +ie palpitante des gangs2 toutes les acti+ités et les progra""es des autres institutions paraissent insipide5

>u+enile deli$uenc* and uran areas> de CliJord %#A et #enr* MC 8AH en &;(5 %#A est un praticien2 MC 8AH est statisticien5 Ils partent de la "1"e prolé"ati$ue $ue -RA%#ER "ais utilise une "éthodologie diJérente5 Ils anal*sent des dossiers !udiciaires répartis en trois périodes de te"ps&;44'&;4F2 &;&'&;()2 &;('&;))5 Ils reportent sur une carte le lieu d6haitation des !eunes5 Les Vones de délin$uance se retrou+ent dans un anneau entourant le centre'+ille o le tau3 de chT"age est tr.s éle+é2 o il * a eaucoup de "aladies2 de 0a"illes di+orcées2 de prol."es sociau3555 Ces $uartiers ont un tau3 de délin$uance éle+é alors $ue la population s6est considérale"ent "odifée5 Suand un groupe entre dans ces Vones2 la délin$uance au sein de ce groupe aug"ente2 $uand il le $uitte2 le tau3 di"inue5 La

délin$uance est un aspect de la +ie sociale5 Ces contacts sont personnels et collecti0s dans ces Vones5 %#A et MC 8AH dé+eloppent le concept de >Vone uraine de détérioration "orale> caractérisé par un tau3 éle+é de cri"inalité et des conditions écono"i$ues dé0a+orales5

Ils rel.+ent trois 0acteurs : 7n statut écono"i$ue précaire2 l6hétérogénéité de la population et une 0orte "oilité des populations conduisent ? un relWche"ent des contrTles sociau3 traditionnels et des 0or"es sociales de contrTles5 Ils constatent $ue la socialisation entre pairs est i"portant dans la délin$uance5 Dans les conda"nations prononcées en &;(U2 il apparat $ue U( des !eunes n6ont pas agis seuls5 Les Vones uraines de détérioration "orale 0ournissent F4 des !eunes conda"nés5

Le tra+ail >-he ac_ Roller> de CliJord %#A est un tra+ail +isionnaire5 Il dé"ontre ? $uel point la !ustice pénale peut 1tre inecace et peut a+oir des eJets per+ers5 Il "et en é+idence $ue le 0or"alis"e du traite"ent nuit au3 !eunes5 Il conclut $ue le traite"ent n6est pas dissuasi0 "ais 0a+orise l6encrage dans une carri.re5 %#A préconise la pré+ention prenant 0or"e ? partir d6haitant du $uartier5 Il insiste sur l6i"portance de la pro3i"ité5 En &;)(2 il lance lui'"1"e le progra""e des >Chicago area pro!ect> pour 0aire aisser le tau3 de délin$uance5 Il crée des associations a*ant une har"onie culturelle conseillée par des personnes e3térieures5 Le ut est de créé des progra""es d6acti+ités récréati+es2 surtout en été5

&5(5 Le culturalis"e

Les principau3 organes de trans"issions de la délin$uance sont les andes de !eunes5 La délin$uance est trans"ise co""e par tradition5 La trans"ission de la délin$uance est un 0acteur culturel $ui per"et d6introduire une relation entre tau3 i"portant de délin$uance et aires de désorganisation sociale5 %ans le 0acteur culturel2 on se contente d6une si"ple oser+ation5 Il * a un culturalis"e en ger"es dans les tra+au3 de %#A et MC 8AH5

C6est un enchane"ent de +oir le culturalis"e succéder ? l6école de Chicago5 %6a!oute au 0acteur culturel2 un 0acteur écono"i$ue5 On constate $ue les populations connaissant un tau3 éle+é de cri"inalité sont2 en général2 les derni.res arri+ées dans la +ille et les plus dé"unies5 On note un glisse"ent du "ilieu écologi$ue au "ilieu culturel5

Le culturalis"e : la culture cou+re les acti+ités créées par l6ho""e2 $ui s6opposent ? la nature5 -ous les peuples ont une culture5 La th.se du relati+is"e culturel conduit ? accorder un "1"e degré de dignité ? toutes les cultures5 L6école culturaliste a"éricaine dé+eloppe deu3 a3es de théories &5

La culture est un ense"le

(5 La culture est un patri"oine co""un ? tous les "e"res d6une société2 susceptile de se trans"ettre de génération en génération en gardant sa cohérence5 Cette cohérence i"pli$ue $ue la socialisation donne des produits2 des indi+idus plus ou "oins si"ilaires5 Margaret MEAD et Ruth QENEDIC-2 anthropologues2 ont oser+é $ue cha$ue culture est organisée selon une confguration "ar$uée par des traits saillants5 Ce "od.le culturel 0orge une personnalité t*pi$ue pour ses "e"res5 L6idée de trans"ission culturelle2 d6hérédité sociale est do"inante5 Dans la culture e3iste un répertoire de rTle défnissant les r.gles de société5

La culture déter"ine les co"porte"ents2 +i+re dans une société déter"inée correspond ? adopter des nor"es de conduites précises5 7ne des criti$ues 0or"ulées ? l6égard du culturalis"e est $u6? trop +ouloir attacher un indi+idu ? une société2 on ne tient pas co"pte de ses origines5 On ne peut +i+re deu3 cultures ? la 0ois5 7ne personnalité doit 1tre uni$ue et enti.re5

Le culturalis"e sustitue au prol."e de distriution géographi$ue de la population2 au3 $uestions d6é$uilire et de désé$uilire2 le prol."e de socialisation et de diJérence des cultures entre indi+idus5 7ne anal*se ps*cho'culturaliste prédo"ine5

Co""ent des nou+eau'nés sont'ils trans0or"és en indi+idus particuliers  La délin$uance est en+isagée soit co""e le produit d6une trans"ission culturelle2 soit co""e un conit de culture2 soit co""e le produit du dé+eloppe"ent d6une sous' culture5

La théorie d6EdBin %7-#ERLAND insiste sur les +ariales situationnelles5 Elle ne nie pas l6i"portance de +ariales co""e la personnalité "ais consid.re $ue cela s6e3pli$ue d6a+antage par l6apprentissage2 l6ac$uisition $ue par des traits de personnalité5 Il consid.re $u6e3iste une culture délin$uante co"prenant des techni$ues 9+ols= "ais aussi une culture "orale par rapport ? ce co"porte"ent et des défnitions de situations particuli.res $ui e3igent o  !ustifent la délin$uance5 Ce sous' s*st."e per"et les 0or"es de la délin$uance dans des situations particuli.res5 Les attitudes2 connaissances2 cro*ances doi+ent d6aord e3ister dans un en+ironne"ent culturel dans le$uel aigne le délin$uant a+ant d61tre incluse dans sa personnalité co""e tous les

autres t*pes de culture5 La procédure est la "1"e pour la délin$uance et le con0or"is"e5 Ces théories "ini"ise la particularité du cri"e et "a3i"ise l6hu"anité du délin$uant5

%7-#ERLAND propose la théorie des associations diJérentielles2 théorie générale de la délin$uance5 %7-#ERLAND est diplT"é de l6école de Chicago5 Il criti$ue les corrélations entre délin$uance et désorganisation sociale5 Il criti$ue la "éthodologie de %#A et MC 8AH5 Les enregistre"ents des triunau3 ne rendant pas co"pte de la cri"inalité réelle 9c05 ChiJre noir=2 l6échantillon est donc iaisé5 %7-#ERLAND réalise un tra+ail sur les cri"inels en col lanc5 Il s6aperoit $ue la cri"inalité se rencontre dans toutes les classes sociales5 Certaines classes sociales énéfcient d6une protection 0ace au s*st."e répressi05 Il propose d6élargir le cha"p d6étude ? tous les actes +iolant la loi2 "1"e s6il n6* a pas eu de poursuite5 Il se concentre aussi sur les apprentissages5 Cette +oie de recherche est liée au 0ait $ue dans les as' $uartiers2 tous les haitants n6ont pas de conduites délictueuses5

Su6est'ce $ui conduit un indi+idu ? entrer ou non dans le cri"e 

La théorie des >associations diJérentielles> : le co"porte"ent cri"inel n6est ni inhérent au délin$uant2 ni in+enté par lui5 Il est appris2 principale"ent au sein de petits groupes5 Cet apprentissage co"prend les techni$ues2 l6orientation des pulsions2 des "oiles et des rationalisations5 Ils se donnent des onnes raisons de co""ettre des délits5

C05 Concept de Da+id MA-`A : les techni$ues de >neutralisation>5 -ous les délin$uants adh.rent au3 "1"es +aleurs $ue les con0or"istes5 Le délin$uant ne se +oit pas co""e plus "au+ais "algré le 0ait $u6il reconnat son acti+ité de délin$uant5 Ils utilisent pour s6acco""oder des techni$ues de neutralisation $ui "aintiennent des i"ages d6eu3'"1"es asseV proche du con0or"is"e5 : "ini"isation du "al causé2 négation de la +icti"e 9lui re0user la reconnaissance d61tre hu"ain=2 conda"nation des censeurs 9ne pas reconnatre la légiti"ité des institutions répressi+es=2 >appeal to higher lo*alties> 9code d6honneur= 

L6orientation des "oiles2 des pulsions est 0onction de l6interprétation 0a+orale ou dé0a+orale $ue 0ait un indi+idu de la +iolation des dispositions légales5 7n indi+idu de+ient délin$uant $uand les interprétations 0a+orales ? la transgression de la loi sont plus attirantes $ue l6interprétation dé0a+orale5 On de+ient délin$uant parce $u6on s6associe ? un "od.le cri"inel sans a+oir acc.s ? des "od.les contraires5 Cha$ue indi+idu apprend la culture de son "ilieu d6autant plus $u6il n6a pas de "od.le contraire5 %7-#ERLAND ne parle pas d6associations entre cri"inels et non' cri"inels "ais d6associations entre interprétation 0a+orales et dé0a+orales ? la transgression de la loi5 On peut cTto*er peu de cri"inels et 1tre tr.s e3posé ? la tentation5 M1"e si l6on 0ré$uente eaucoup de cri"inels2 de no"reuses 0or"es de co"porte"ents cri"inels peu+ent paratre dé0a+orales5 E3: un +oleur peut 1tre dé0a+orale au "eurtre ou au +iol5 Les attitudes pro' délictueuses peu+ent 1tre enseignées par une personne pro' con0or"iste5 %7-#ERLAND oser+e $ue toutes les associations diJérentielles ne sont pas de poids égal5 Certaines associations ont un i"pact +ariant selon $uatre 0acteurs : 0ré$uence2 durée2 antériorité et intensité5

@ré$uence : plus on est e3posé ? un "od.le cri"inel2 plus le ris$ue aug"ente5 Durée : plus les contacts sont longs2 plus le ris$ue aug"ente5 Antériorité : un co"porte"ent cri"inel adopté d.s la petite en0ance peut persister toute la +ie5 7n en0ant peut 1tre éle+é ? la délin$uance5 Intensité : l6intensité ren+oie au prestige du "od.le cri"inel ou non cri"inel5

D6un point de +ue techni$ue2 les "écanis"es d6apprentissage cri"inels sont les "1"es $ue tout autre apprentissage5 La théorie de %7-#ERLAND ne peut pas 1tre ra"enée ? une posture de sens co""un5 Il prolé"atise l6interaction5 %elon lui2 les conduites indi+iduelles dépendent de celles des autres non pas "écani$ue"ent "ais par un !eu d6a!uste"ent "ettant en Zu+re une acti+ité d6interprétation5 Les indi+idus 0ont des choi3 par"i les "od.les proposés5

%7-#ERLAND a cependant trop accentué l6entourage du délin$uant5 Les 0acteurs "acro' sociau3 !ouent aussi un rTle i"portant5 E3: la délin$uance de l6indi+idu peut 1tre reliée ? des e3périences sociales di+erses co""e le re!et des institutions2 l6échec scolaire On lui reproche de ne pas pou+oir e3pli$uer l6e3istence de la culture cri"inelle et de ne pas tenir co"pte des prol."es liés ? la personnalité5 Le prestige du "od.le culturel n6est pas le "1"e pour tous2 cela dépend de +ariales indi+iduelles5

&5)5 Le 0onctionnalis"e >Cha$ue statut 9position sociale= défnit le rTle 9co""ent se co"porter a+ec les autres=>

Le statut est une position sociale dans un réseau de relation sociale5 De la "1"e 0aon $u6un indi+idu entretient plusieurs relations sociales2 il occupe plusieurs positions5 Cha$ue statut défnit pour celui $ui l6occupe un ense"le de relations ien défnies a+ec les autres5 Cha$ue position défnit un contrat +is'?'+is des autres positions5 Le contenu des contrats est appelé le rTle2 c6est' ?'dire a+oir tel ou tel statut conduit ? tenir tel ou tel rTle5

Cha$ue indi+idu occupe di+erses positions si"ultané"ent5 E3: un "agistrat peut 1tre ? la 0ois catholi$ue2 conser+ateur2 "arié2 p.re de 0a"ille Cet indi+idu occupe successi+e"ent les diJérents rTles5 En co"paraison a+ec le culturalis"e2 on peut signaler $ue cheV les culturalistes2 les conduites sont diJérentes car les cultures sont diJérentes \ CheV les 0onctionnalistes2 l6accent est "is sur la grande di+ersité des conduites d6indi+idus appartenant ? une "1"e culture5 Pour les 0onctionnalistes2 les conduites sont diJérentes car au sein d6un "1"e s*st."e culturel2 les statuts sociau3 sont tr.s di+ers5 Il n6est pas utile de s6interroger sur la personnalité de ase d6un indi+idu2 il est pré0érale de rechercher le t*pe d6indi+idu défnit co""e pertinent pour occuper tel ou tel statut5

PlutTt $ue de s6interroger sur la personnalité des indi+idus2 le 0onctionnalis"e s6intéresse ? la 0aon dont la structure sociale attriue les statuts au3 indi+idus5 A partir du "o"ent o les rTles et les statuts $ue les "e"res d6une culture peu+ent e3ercer sont diJérents2 on ne peut régler le prol."e de l6apprentissage ? partir de l6intériorisation d6un "od.le culturel co""un5 L6asocialisation n6est pas un prol."e culturel car il n6* a pas de "od.le culturel co""un ? intérioriser5 La socialisation est un "écanis"e de sélection des indi+idus dont la 0onction est de pour+oir ? des positions défnies par la structure sociale5

Co""ent les 0onctionnalistes peu+ent'ils e3pli$uer les conduites ? caract.re standardisé s6il n6* a pas de culture 

La théorie de l6anticipation : si dans la grande "a!orité des cas2 les indi+idus n6en0reignent pas les s*st."es de nor"es régissant les relations sociales2 ce n6est pas parce $u6ils ont2 d.s l6en0ance2 intériorisé un "od.le2 "ais parce $u6ils anticipent les rTles $u6ils peu+ent 1tre ? "1"e d6occuper5 E3: dans une +ision 0onctionnaliste2 l6indi+idu $ui désire de+enir "agistrat é+ite d6adopter des co"porte"ents illicites et répréhensiles et adopte le profl du >on su!et>5 Il 0aut répondre ? l6attente des indi+idus a+ec $ui il sera en relation5 L6adoption de ces co"porte"ents s6appelle l6anticipation statutaire5 L6indi+idu s6interdit les écarts de co"porte"ent $ui pourraient ro"pre l6é$uilire du s*st."e2 l6ho"éostasie 9c05 E5D7R8#EIM=5 9C05 >Le cercle des poètes disparus> un pro0esseur ne re"plissant pas son statut social est ren+o*é=5 A ter"e2 l6é$uilire du s*st."e social gloal est "enacé5

Le prol."e de la "oti+ation des conduites ren+oie ? un prol."e central2 celui du 0onctionne"ent du s*st."e social5 Le s*st."e social gloal est co"posé d6élé"ents interdépendants2 des sous's*st."es5 Dans le culturalis"e2 le s*st."e se li"ite ? la relation indi+idu K société5

Roert 8ing MER-ON produit un tra+ail dans le$uel la délin$uance s6inscrit dans une théorie de l6ano"ie5

E3: l6achat de iens de conso""ation : le ut de l6accu"ulation de iens a pour 0onction "ani0este la conso""ation5 %elon /EQLEN2 en &;(U2 un cri"inologue ou un sociologue doit prendre en co"pte la 0onction latente des iens de conso""ation5 Par"i les 0onctions latentes de la persistance de la conso""ation2 il * a celle de s*"oliser une puissance pécuniaire5 La conso""ation ostentatoire "aintient une certaine 0or"e de prestige5 Il * a donc une satis0action de conso""er "ais aussi le résultat d6éle+er ou de confr"er son statut social5 Il * a un parado3e dans le sens o les gens ach.tent des choses ch.res "oins parce $u6elles sont "eilleures $ue parce $u6elles sont tout si"ple"ent ch.res5

D7R8#EIM a appli$ué le concept d6ano"ie au suicide ou ? la di+ision du tra+ail social5 L6ano"ie serait la "aladie d6une société pri+ée de r.gles "orales ou !uridi$ues conduisant ? la désagrégation d6une société5 MER-ON2 en &;)U2 étalit les 0ondations d6une théorie générale sur ase de l6ano"ie5 Cette théorie sera2 par la suite2 reprise2 étudiée et criti$uée5 MER-ON appro0ondit une distinction entre trois points 9$ui se retrou+ent i"plicite"ent cheV D7R8#EIM=5 Le 0onctionne"ent de la société repose sur ces trois +ariales5 &= Les uts culturels $ui sont les désirs et aspirations $ue la culture incul$ue au3 ho""es5 Ces uts constituent un aspect de la structure sociale5 (= Les nor"es sont l6ense"le des r.gles sociales prescri+ant au3 ho""es les 0aons de 0aire $ue l6on peut légiti"e"ent e"plo*er pour atteindre les uts culturels5 )= Les "o*ens institutionnalisés : sont les possiilités oJertes par la société pour acco"plir les uts culturels d6une "ani.re co"patile a+ec les nor"es5

MER-ON oser+e $ue les senti"ents de 0rustrations2 de désespoir2 d6in!ustice2 ce $u6il appelle la tension sociale 9théorie de la tension=5 Ces élé"ents ne dépendent pas directe"ent de ces +ariales "ais de la relation entre elles5 Cela peut pousser les indi+idus ? ne pas respecter les nor"es5 L6interaction entre les trois +ariales déter"ine la tension sociale"ent structurée5 La structure culturelle peut prescrire des uts identi$ues pour tous les "e"res de la société ou des uts diJérents pour tous les indi+idus occupant diJérentes positions sociales5 Il re"ar$ue $ue la société a"éricaine prescrit le ut culturel de réussir dans la +ie en ter"es de iens pécuniaires et "atériels5 Les nor"es ne diJ.rent cependant pas selon la classe sociale5 Pourtant2 les possiilités d6acco"plir les uts +arient considérale"ent selon les positions sociales5 Cette situation engendre 0rustration et dé+eloppe"ent de tension sociale 9surtout dans les classes in0érieures=5 Cette dis!onction conduit ? un aJailisse"ent des ho""es en+ers les uts culturelle"ent prescrits et les "o*ens institutionnalisés5 Cela conduit ? une situation d6ano"ie5 %elon MER-ON2 l6ano"ie n6est pas la consé$uence d6un état "oride de la société 9opposition ? D7R8#EIM=5 La structure sociale est plus i"portante $ue la pau+reté dans la dé+iance 9la cri"inalité est "oins éle+ée dans les pa*s tr.s pau+re $ue dans certains pa*s riches=5

Des conduites sociales en apparence diJérentes peu+ent rele+er de la "1"e e3plication 9on peut e3pli$uer tant la cri"inalité en col lanc $ue celles des pau+res=5 L6un des uts portés sur l6échelle des +aleurs est l6argent5 De tous cotés s6e3erce sur les indi+idus une pression +alorisant un co"at sans relWche2 or les "écanis"es écono"i$ues ne per"ettent pas ? tous d6accéder ? la richesse5 Cha$ue indi+idu tente ? sa 0aon de réduire la

pression sociale5 MER-ON "et en é+idence cin$ 0aons 0 aons d6é+iter et de s6adapter au3 dis!onctions5

Mode d6adaptation &5 Con0or"is"e (5 Inno+ation )5 Ritualis"e 5 E+asion Causes o0 delin$uenc*>9Qerc_le*2 uni+ersit* o0 Cali0ornia=5 Il s6agit d6une théorie "i3te entre sociologie et ps*chologie5 #IR%#I re!ette toute anal*se causale5 Il ne consid.re pas $ue le cri"e est un d*s0onctionne"ent social5 La nature de l6ho""e est2 selon lui2 0onda"entale"ent a"oral5 Le caract.re dé+iant de l6ho""e est la r.gle5 Il ren+erse les interrogations en > pour$uoi certains indi+idus sont'ils con0or"es >5 La +iolation des r.gles est attra*ante \ elle a $uel$ue chose de proftale5 Suels sont les 0reins par rapport ? ce penchant naturel  Il anal*se les 0orces du contrTle social2 les liens 0a+orisant la con0or"ité5

D6un point de +ue "éthodologi$ue2 #IR%#I se situe dans une tradition de tra+au3 $uantitati0s5 Il s6appuie sur des en$u1tes de délin$uance auto' ré+élée5 Il sou"et un $uestionnaire ? $uel$ue 444 adolescents scolarisés5 La théorie de #IR%#I consiste ? ar"er $ue les liens sociau3 con+entionnels !ouent !ouent un rTle essentiel dans l6inhiition des co"porte"ents dé+iants5 La dé+iance résulte de la 0ragilité2 de l6aJailisse"ent ou de la rupture a+ec les liens sociau35 #IR%#I déco"pose le lien social en $uatre élé"ents $ui agissent cu"ulati+e"ent :

&= L6attache"ent : l6attache"ent est entendu au sens ps*chologi$ue5 Il se "esure ? la tendance $u6? un su!et ? s6identifer ? des personnes de ré0érence2 ? la sensiilité $ue "ani0este l6indi+idu au3 regards2 au3 attentions $u6auront ces personnes par rapport ? lui5 Plus l6indi+idu est sensile au regard des "od.les 9parents2 instructeurs2 curé= "oins il est proale $u6il adopte un co"porte"ent dé+iant5 L6en$u1te dé"ontre $ue plus le contrTle parental est 0ort2 plus la co""unication est aisée2 plus l6identifcation est grande2 "oins la délin$uance auto' ré+élée sera grande5 (= L6engage"ent 9>co""it"ent>= : senti"ent d61tre tenu par ses engage"ents antérieurs5 Le su!et a*ant in+esti son énergie et son son te"ps dans un "ilieu aura plus de dicultés ? se détacher de ce "ilieu s6il sait $ue l6acte $u6il +a co""ettre peut le couper de ce "ilieu5 Ce processus sert ? dé0endre une réputation ac$uise5 )= L6i"plication 9>in+ol+"ent>= : le su!et i"pli$ué est asoré par ses acti+ités5 Il n6a plus eaucoup de te"ps pour co""ettre des actes dé+iants 9>l6oisi+eté est la ".re de tous les +ices>=5 E3 : l6écolier attaché ? son statut d6écolier passe le plus clair de son te"ps ? conser+er son rTle 9e"prisonne"ent positi0=5 L6i"plication 0ait $ue l6adolescent accepte son statut d6adolescent2 et il peut ainsi diJérer sa participation ? des acti+ités d6adulte $ui n6apportent pas de proft 9taagie2 conso""ation d6alcool=5 Ce trait de l6i"plication est plus é+o$ué par rapport au3 adolescents car ils sont dans une phase o ils

ne sont plus considérés et sur+eillés co""e des en0ants et on n6a pas encore a+ec eu3 des attentes d6adultes5 Ces i"plications a"enuisent les périodes d6oisi+eté5 = La cro*ance en la +aleur des nor"es 9ou en la "oralité des lois= : certaines personnes n6ont pas en elles le senti"ent d6oligation de se con0or"er ? la loi5 Le respect des r.gles est corrélé a+ec les +aleurs $u6on * rapporte5 %i les +aleurs ne sont pas intégrées2 les co"porte"ents délin$uants ne cho$uent pas5 Pour chacun2 il e3iste des 0orces centri0uges et centrip.tes5 Les 0orces centrip.tes doi+ent 1tre les plus 0ortes5

Criti$ues de la théorie de #IR%#I : Cette théorie est en contradiction a+ec les théories culturalistes o les groupes de pairs sont i"portants5 Ici2 les délin$uants sont en+isagés co""e a*ant peu de capacités relationnelles 9b -héorie de %7-#ERLAND=5 #IR%#I sur+alorise la di"ension de socialisation +erticale2 du processus de trans"ission de +aleurs par les parents et l6école au détri"ent des interactions horiVontales5 Il occulte les relations conictuelles dans le co"porte"ent5 Les relations sociales se 0orgent rare"ent sans heurts5

Dans les années &;4 et &;U42 le "od.le de l6acteur social rationnel recueille eaucoup de succ.s5 Des théories se dé+eloppent et présentent le délin$uant co""e un indi+idu calculateur $ui recherche un "a3i"u" de proft pour un "ini"u" d6eJort5 Le délin$uant choisit les "o*ens les "ieu3 adaptés pour les uts $u6il con+oite5 Il prend en charge di+ers élé"ents co""e l6ecacité de la police2 la proailité d61tre conda"néCes auteurs 0ont le constat d6une 0orte aug"entation de la délin$uance ac$uisiti+e prédatrice durant les années &;F4 et ce "algré la situation écono"i$ue orissante5 Il s6ensuit une contestation des conceptions e3pli$uant la délin$uance par les théories de structure sociale5 Ils en+isagent d6autres 0or"es d6e3plications5 Ce t*pe de délin$uance n6est pas la résultante de 0acteurs sociau3 "ais de l6aJailisse"ent de la conscience sociale5 Elle

pose les 0onde"ents d6une nou+elle stratégie de pré+ention de la délin$uance s6achant en concurrence du "od.le de tra+ail social5 Ce "od.le est appelé situationnel dont l6idée est de sécurisé les espaces 0ragiles 9target hardening=5

Marcus @EL%ON partant du dicton >l6occasion 0ait le larron> pose une nou+elle logi$ue situationnelle5 On ne cherche plus ? agir sur les causes "ais on tente d6inhier la délin$uance5 On se détourne du cri"inel et on s6attache ? la situation et surtout ? la +icti"e5

MAR-IN%ON MAR-IN%ON proc.de ? l6é+aluation l6é +aluation des é+aluations des progra""es de réinsertion des délin$uants5 Il conclut par ces "ots >hat Bor_s  Nothing Bor_s > Dans les années &;42 le chT"age réaug"ente2 le statut de salarié s6aJailit5 Les ser+ices pulics suissent les assauts de la pensée liérale5 La délin$uance est perue en ter"e de cot5 Cette cri"inologie est réaliste et s6attarde peu sur le délin$uant5 Ce 0aisceau réduit d6élé"ents 0ait on "énage a+ec une cri"inologie dite ad"inistrati+e5

&5stig"atisation>5 Les théories causalistes se ornent ? rechercher les causes indi+iduelles ou sociales de la délin$uance5 Les théories rationalistes 0ocalisent sur

l6agent délin$uant et les stratégies entre l6agent et les agences de contrTle social5 Ces théories peinent ? rendre co"pte de l6eJet de la réaction sociale sur les co"porte"ents sociau35 La réaction sociale +a de la réaction in0or"elle 90a"ille2 entourage proche= ? des réactions 0or"elles 9!ustice=5 Les nou+eau3 courants introduisent le concept de >chanon "an$uant>5 La réaction sociale est en+isagée co""e un o!et spécif$ue de la recherche5 La dé"arche interactioniste s*"oli$ue consid.re $u6il est peu scientif$ue de se de"ander $ui est le +rai cri"inel sans tenir co"pte d6une anal*se de la 0aon dont la société défnit le cri"e5 La défnition du délin$uant dépend des t*pes de conduites 0aisant l6o!et d6un traite"ent pénal5

Pour$uoi2 alors2 certains t*pes de co"porte"ent 0ont'ils l6o!et d6une incri"ination et pas d6autres  Suels sont les eJets du s*st."e répressi0 sur la carri.re délin$uante et le plan collecti0 

Ce change"ent de paradig"e nécessite de nou+eau3 outils d6anal*se co""e la sociologie du droit2 la sociologie politi$ue2 la sociologie des organisations Des courants ultérieurs se dé+eloppent tels la cri"inologie criti$ue et la sociologie pénale5

Dans les années &;feld Bor_>5 Leur posture "éthodologi$ue consiste ? prendre en co"pte le +écu des acteurs et pas le point de +ue des institutions5 La conception des acteurs du "onde social doit 1tre l6o!et d6étude5

7ne deu3i."e rupture s6e3pri"e sur le 0ond5 La criti$ue des anal*ses précédentes peut se résu"er en trois points: &5 Les anal*ses sociologi$ues passent sous silence le rTle du droit pénal2 des institutions répressi+es dans la défnition du cri"e5 (5 Ils tentent de rechercher une diJérence entre délin$uant et non délin$uant5 L6e3istence du chiJre noir entra+e la recherche scientif$ue dans la recherche de diJérence car il pose des auteurs délin$uants non reconnus co""e non délin$uants ce $ui 0ausse les données5 Il est +ain de +ouloir dégager une diJérence étant entendu la co"ple3ité des relations entre les attitudes dé+iantes et con0or"istes5 )5 Ils se dé"ar$uent des tra+au3 antérieurs car ils n6ont pas une conception déter"iniste de la délin$uance5 La délin$uance serait tantTt inuencée par la culture2 tantTt par le ut social555

L6interactionnis"e s*"oli$ue se ase sur la théorie des r(les conception pa+lo+ienne=5 de Georges #erert MEAD5 Pour MEAD2 le sti"ulus i"pli$ue d6aord une interprétation puis la réaction 9et pas le sti"ulus i"pli$ue directe"ent une réaction MEAD e3pose sa théorie des rTles :

Pour $ue les indi+idus puissent co""uni$uer a+ec les uns a+ec les autres2 ils doi+ent apprendre ? identifer2 défnir et classer les o!ets $ui nous entourent5 L6indi+idu doit indi$uer ? lui'"1"e le genre d6o!et a+ec le$uel il doit traiter5 L6o!et étant identifé2 un ense"le d6attentes est

pro+o$ué5 Ces attitudes et attentes déter"inent en grande partie le co"porte"ent par rapport ? l6o!et5

Les catégories o l6on classe les o!ets sont sociale"ent construites 9e3 : les catégories de personnes sociale"ent reconnues sont des rTles sociau3=5 Ces catégories nous a".nent ? dé+elopper au cours de l6en0ance2 de l6adolescence et de la +ie adulte2 un s*st."e de rTle5 On apprend des crit.res défnissant les rTles2 les attentes par rapports au co"porte"ent $ue cette personne doit a+oir5

Su6est'ce $ue le >sel0> 9le soi dans la traduction=  Le sel0 est l6i"age $ue nous a+ons de nous "1"e5 Il s6agit aussi d6un o!et social5 Ce $ue nous tentons de 0aire de nous "1"e dépend en pre"ier lieu de l6o!et social $ue nous pensons ou désirons 1tre5 Les t*pes de soi possile dépendent de la culture5 Ces rTles e3istent en no"re li"ité et sont plus ou "oins i"posés5 Le soi est élaoré au cours des processus d6interaction a+ec les autres5 En co""uni$uant a+ec les autres2 nous décou+rons les catégories dans les$uelles nous so""es5 Nous pou+ons a"itionner d6entrer dans une certaine catégorie "ais cette re+endication doit prendre un sens dans les ter"es de la culture de ceu3 a+ec $ui nous co""uni$uons et nous de+ons la rendre possile la rendre plausile en la +alidant2 c6est'?'dire adopter les crit.res culturels du rTle5 La +alidation du rTle est réussie $uand les autres indi$uent par leurs réactions $u6ils nous acceptent co""e spéci"en +alale dans ce rTle5

MEAD pose $ue durant toute sa +ie2 chacun est engagé dans un processus de construction2 de "aintien et de con0ortation de soi or2 tous les rTles au3$uels nous so""es identifés ne sont pas acti+e"ent recherchés et culti+és par nous "1"e5 On peut re0user certains rTles et en accepter d6autres par résignation5 L6entourage peut contraindre ? nous 0aire accepter un rTle au3$uels nous nous résignons5 7ne 0ois pri3 dans ce rTle2 nous so""es

disposer ? adopter tous les co"porte"ents soutenants ce rTle5

Le nZud central de la théorie de MEAD est le processus d6ac$uisition et d6engage"ent des rTles5

Les auteurs s6inscri+ant dans l6interactionnis"e s*"oli$ue op.rent une distinction entre le pre"ier passage ? l6acte 9appelé dé+iance pri"aire= et les autres passages ? l6acte 9la dé+iance secondaire=2 é+entuelles réitérations suite ? la réaction sociale5 La dé+iance secondaire "ar$ue un engage"ent de l6auteur dans la délin$uance \ cet ancrage est présenté co""e découlant de l6eJet stig"atisant de la réaction sociale5

Dans son ou+rage >Asiles5 Etudes sur la condition sociale des "alades "entau3 et autres reclus>2 Er+ing GO@@MAN oser+e l6eJet d6un uni+ers totalitaire sur l6i"age de soi des "alades5 Il 0ait ré0érence ? des uni+ers tels les prisons2 les ca"ps de concentrations2 les ho"es5 Il défnit une institution totale co""e un lieu de résidence et de tra+ail o un grand no"re d6indi+idus placé dans la "1"e situation2 coupé du "onde e3térieur pour une durée longue2 ".nent ense"le une +ie recluse dont les "odalités sont "inutieuse"ent réglées et "inutées5 Il e3iste des institutions totalitaires ou+ertes5

GO@@MAN dépeint aussi des techni$ues de "ortifcation : elles co""encent par des rituels d6ad"ission 90ouille au corps2 dépersonnalisation2 distriution de tenues particuli.res= $ui "ar$uent la perte de l6ancien statut social5 Elles 0orcent l6indi+idu ? se dé0aire de son "oi antérieur pour le rendre +ulnérale5 L6espace réduit suppose des concessions ? la +ie $uotidienne5 Le "an$ue d6espace contraint ? la pro"iscuité2 on suit la

>conta"ination "orale> 9le 0ait d61tre oligé de cohaiter a+ec des personnes de cultures2 de conditions2 d6Wges diJérents=5 La pro"iscuité entrane égale"ent une conta"ination ph*si$ue 9i"possiilité de préser+er certains do"aines inti"es co""e le corps et les pensées=5 Ces actes attentent ? la dignité hu"aine5 L6indi+idu perd le contrTle sur sa +ie2 il * a un assu!ettisse"ent au gardien2 une perte de crédiilité5 Les détenus doi+ent 0aire signe de dé0érence oligatoire ? l6égard du personnel5 Il se crée une +ie artifcielle entre personne de "1"e se3e5 Ces actes a".nent ? un eJrite"ent de l6i"age positi+e $ue l6ho""e peut a+oir de lui'"1"e5

#oBard QEC8ER2 né en &;(U2 étudie la sociologie ? Chicago5 Il est2 ? ses heures perdues2 "usicien de !aVV >underground>5 %on ou+rage >Outsiders> "ar$ue la sociologie de la dé+iance5 %elon QEC8ER2 la dé+iance reprend les co"porte"ents $ui transgressent les nor"es acceptées par le groupe social ou par telle institution5 Il reprend dans ses catégories dé+iantes les "usiciens de  !aVV5 Il apprécie le décalage entre des uni+ers de représentations $ui ne co""uni$uent pas ense"le5 Le "onde con+entionnel "éprise le "onde du !aVV2 le "onde du !aVV "éprise le "onde con+entionnel5 Les "usiciens de !aVV ne s6e3cluent de la société con+entionnelle $ue par leur "ode de +ie ou leur got de la "usi$ue5 Outsiders2 $ui signife >étranger>2 a un doule sens :

L6indi+idu $ui a transgressé une nor"e et $ui est peru par le groupe social co""e étranger5 7n indi+idu ? $ui on ne peut 0aire confance pour +i+re selon les nor"es5 L6indi+idu ainsi éti$ueté peut +oir les choses autre"ent5 Il se peut $u6il n6accepte pas la nor"e selon la$uelle on le  !uge2 il peut dénier la co"pétence pour son !uge5 Dans ce ut2 QEC8ER +a noter $ue la défnition sociologi$ue de la

dé+iance 9dé0aut d6oéissance au3 nor"es= oulie un élé"ent central : la dé+iance est créée par la société5 Cette ar"ation ne signife pas $ue les causes de la délin$uance sont dans le conte3te social5 Il pose $ue les groupes sociau3 créent la dé+iance en instituant des nor"es dont les transgressions créent la dé+iance et en éti$uetant les transgresseurs co""e dé+iants5 La nor"e et son application créent la dé+iance co""e le droit pénal crée la délin$uance5 La délin$uance est une consé$uence de la création et de l6application par d6autres de nor"es et de sanctions ? un transgresseur5 Le dé+iant est celui ? $ui l6éti$uette a été collée a+ec succ.s et le co"porte"ent dé+iant est celui ? $ui la société attache cette éti$uette5

%elon QEC8ER2 la dé+iance est un processus par le$uel on colle une éti$uette ? un indi+idu5 Le co"porte"ent dé+iant est celui au$uel la collecti+ité attache cette éti$uette5 Les délin$uants ne constituent pas une catégorie ho"og.ne2 naturelle car2 d6une part2 le processus n6est pas in0aillile 9des indi+idus peu+ent 1tre considérés co""e dé+iants alors $u6il * erreur 9c05 Erreur !udiciaire==2 d6autre part2 la catégorie n6est pas e3hausti+e5 On ne peut donc pas 1tre assuré $ue la catégorie $ualifée de dé+iante co"prendra tous les indi+idus dé+iants 9entre autres les dé+iants secrets=5

Il est donc +ain de rechercher des 0acteurs de cri"es co""uns ? la catégorie5 La seule chose $ui est co""une2 c6est le partage de l6éti$uette de dé+iant ainsi $ue l6e3périence d61tre considéré co""e outsiders5 Le caract.re dé+iant ou non d6un acte dépend de la réaction sociale5 Or 0ace ? un acte donné2 la réaction sociale peut +arier5 La réaction sociale peut égale"ent +arier selon l6appartenance sociale de la +icti"e et de l6auteur5

La dé+iance n6est donc pas une propriété de l6acte "ais une propriété de l6interaction entre l6auteur de l6acte et les personnes $ui sont a"enées ? !uger l6acte5

La carri.re dé+iante QEC8ER appli$ue sa théorie de la carri.re dé+iante au3 0u"eurs de "ari!uana5 Il présente un "od.le sé$uentiel 9prenant en co"pte le 0ait $u6une dé+iance se dé+eloppe dans le te"ps selon une "ani.re organisée=5 L6éti$uetage dépend d6un processus interacti0 "ais il ne 0aut pas considérer $ue ce processus est s*nchroni$ue5 Les diJérents 0acteurs de l6interaction n6agissent pas si"ultané"ent sur l6indi+idu5

Il * a une succession de phases5 %i une cause peut !ouer un rTle i"portant dans une phase2 elle peut a+oir un rTle négligeale dans une autre5 QEC8ER présente $uatre étapes:

&= Le pre"ier acte : co""ettre une transgression5 Dans ce pre"ier acte2 il n6* a pas une +olonté déliérée de +ioler les nor"es sociales5 Il * a le plus sou+ent une con0or"isation au "ode d6agir et de penser dans le "ilieu de la +ie de l6acteur5 Chercher des "oti+ations ? cette acte est peu opérant car chacun d6entre nous est con0ronté ? des tentations dé+iantes5 Il con+ient d.s lors de se de"ander co""ent proc.dent ceu3 $ui ne passent pas ? l6acte La raison est ? chercher dans une série d6engage"ents $ue l6on contracte tout au long de sa +ie5 7ne tentation dé+iante est répri"ée en pensant au3 consé$uences de l6acte5 Pour les indi+idus $ui succo"ent au3 tentations2 le "aintien d6apparences con0or"es ne représente pas un eJort constant5 Cette h*poth.se est cependant rare5

(= Ce $ui n6est $u6une i"pulsion 0ortuite peut par0ois de+enir un got durale +oire un "ode de +ie5 Co""ent passe't'on d6un stade ? l6autre Par un processus d6apprentissage et par interactions a+ec d6autres dé+iants $ui per"et l6ac$uisition des "oti0s et des intér1ts dé+iants5 Co""ent de+ient'on conso""ateur de drogue Il 0aut d6aord apprendre2 au contact d6un groupe2 certaines techni$ues 9on ne plane pas d.s la pre"i.re 0ois=5 Il 0aut perce+oir les eJets de la conso""ation et la considérer co""e une source de plaisir5 Les pre"iers eJets ne sont pas tou!ours agréales5 Il 0aut neutraliser les diJérents t*pes de contrTles sociau3 $ui p.sent sur ces prati$ues "ais aussi pénétrer un réseau d6appro+isionne"ent2 é+iter des co"porte"ents sociau3 trop +isiles5 On élaore des rationalisations pesant sur la prati$ue pour supporter les interdits sociau35 On apprend ? cacher les eJets susceptiles d6entraner le re!et des autres5

)= Pour 1tre dé+iant2 il ne sut pas de se li+rer ? une acti+ité dé+iante encore 0aut'il 1tre pris et désigner co""e dé+iant5 Cette phase est cruciale dans la 0or"ation d6un co"porte"ent dé+iant stale5 Le seul 0ait d61tre stig"atisé a des consé$uences considérales sur la +ie sociale 0uture de l6indi+idu et sur l6i"age $u6il aura de lui' "1"e5 L6éti$uette trans0or"e l6indi+idu au3 *eu3 des autres et il +a 1tre traité en consé$uence5 Le statut d6une personne est co"posé de caractéristi$ues principales et accessoires5 La dé+iance est une caractéristi$ue principale $ui induit une large ga""e de caractéristi$ues accessoires5 Pour 1tre $ualifé de dé+iant2 il 0aut a+oir o!ecti+e"ent co""is un 0ait dé+iant5 %i un ho""e est arr1té pour ca"riolage2 il +a 1tre présu"é capale de co""ettre d6autres in0ractions5 Ce t*pe de réaction sociale ? la

dé+iance re+ient ? énoncer une prophétie $ui contriue ? sa propre réalisation 9discours per0or"ati0=5 Des "écanis"es se déclenchent et concourent ? "odeler l6indi+idu sur l6i"age $u6en ont les autres5 Il est dicile pour un indi+idu ainsi en+isagé de participer ? la +ie de groupes respectant la nor"e sociale5 QEC8ER te"p.re cependant les eJets du "écanis"e en précisant $ue toutes les prophéties ne se réalisent pas5 7n indi+idu peut retrou+er le droit che"in5 Ce retour ? la nor"alité est +ain si2 "algré tout2 l6entourage de l6indi+idu continue ? le perce+oir co""e un dé+iant5

= Entrer dans un groupe dé+iant organisé : les personnes re!etées par la société se regroupent ense"le pour di"inuer le poids du stig"ate et car elles ont la conscience de partager un "onde co""un5 Cela engendre une sous'culture dé+iante 9un ense"le d6idées sur le "onde et sur la "ani.re de s6adapter au "onde "ais aussi un ense"le de prati$ues $uotidiennes=5 L6attache"ent ? cette sous'culture est constituti0 d6une identité dé+iante5 Ces sous'cultures oJrent une idéologie $ui 0ournit des raisons solides de "aintenir une ligne de conduite5 Dans la sous'culture2 on apprend ? prati$uer les caract.res dé+iants de la "eilleure "ani.re $ui soit5 Il * e3iste égale"ent une +aste ga""e de traditions $ui sont rapide"ent intégrées par les nou+elles recrues5

QEC8ER conclut sa théorie en $uatre di"ensions:

&= Dé"*stifcation de la dé+iance : la dé+iance s6ac$uiert de "ani.re identi$ue au3 acti+ités les plus ordinaires (= 7ne acti+ité collecti+e dans la$uelle l6indi+idu apprend ? tenir un rTle au sein d6une sous'culture5

)= La dé+iance est l6aoutisse"ent d6un processus d6attriution de statut5 Dans ce processus inter+iennent les entrepreneurs sociau32 des groupes capales d6inuer sur le contenu des nor"es sociales "ais aussi des gens $ui rendent eJecti+es ou non l6application des nor"es5 = Le 0ait d61tre éti$ueté +a a+oir des consé$uences considérales sur la carri.re dé+iante des indi+idus5 7ne 0ois éti$ueté2 il est plus dicile de poursui+re dans la nor"alité5

Criti$ues de l6interactionnis"e s*"oli$ue : Les interactionnistes ne 0ournissent aucune e3plication sur la propension de certains indi+idus ? transgresser les nor"es5 Les tra+au3 interactionnistes attirent l6attention sur l6eJet per+ers de la stig"atisation "ais ne 0ournissent pas de réponses s6il e3iste de onnes réactions sociales5

%ection ( : la cri"inologie criti$ue 9o cri"inologie radicale ou néo'"ar3iste=

La cri"inologie criti$ue est un "ou+e"ent $ui apparat en opposition ? l6interaction s*"oli$ue5 Cette cri"inologie a pour a"ition de "ontrer $ue l6anal*se du cri"e ne peut se conce+oir indépenda""ent des s*st."es écono"i$ues et politi$ues dans les$uels s6inscrit le cri"e5 Ce courant est inuencé par les th.ses "ar3istes et la sociologie du conit5 Elle est égale"ent "ar$uée par des théories radicales 9telles les luttes sociales et le 0é"inis"e=2 les $uestions suscitées par la guerre du /ietna"2 la ré+olte de la !eunesse 9!eunesse ourgeoise2 "ai &;FU=5 Cette cri"inologie est "ilitante5 Ces "e"res +alorisent l6apra3is5 Elle conoit le cri"e co""e la résultante d6un rapport politi$ue ou écono"i$ue de do"ination5 Elle

poursuit un o!ecti0 de trans0or"ation des rapports politi$ues et sociau35

La sociologie du conit peut 1tre représentée par -7R85 Elle consid.re la société co""e co"posée de groupe en co"pétition \ cha$ue groupe luttant pour le contrTle et la do"ination5 Les conits peu+ent porter sur des richesses "ais égale"ent sur des prol."es de cultures2 de religion555 Cette conception a".ne ? considérer le droit non pas co""e le produit d6un consensus social "ais co""e le reet des +aleurs du groupe do"inant et $ui2 par consé$uent2 dispose du pou+oir d6inuencer le droit5 Le droit pénal serait2 en 0ait2 un instru"ent politi$ue "is en place par la classe do"inante pour "aintenir l6ordre social et écono"i$ue et pour cri"inaliser ceu3 $ui "enacent la position do"inante du groupe5

La cri"inologie néo'"ar3iste 9caractérisée par un ou+rage collecti0 de -AHLOR2AL-ON  HO7NG= criti$ue l6approche du conit au "oti0 $ue cette derni.re prend trop peu en considération la nature 0onda"entale"ent écono"i$ue du conit social5 Dans nos sociétés2 une petite part de la population 9la ourgeoisie= détient une tr.s grande part des richesses5 La structure sociale serait donc cri"inog.ne5 L6anal*se se ase donc sur la répartition des richesses5 Le droit pénal ne sert $u6? la dé0ense du s*st."e en place2 ? assurer son "aintien5 La loi pénale n6est appli$uée $u6? la classe do"inée5 Lors$ue la loi pénale est appli$uée ? un "e"re de la classe do"inante2c6est uni$ue"ent pour en 0aire un ouc é"issaire dans le ut de ren0orcer le "*the de la neutralité de la loi5 La cri"inologie criti$ue dé"ontre $ue les grandes puissances peu+ent i"puné"ent +ioler les lois de protections de l6en+ironne"ent2 de santé555 Elles par+iennent ? détourner l6attention des délits $u6elles co""et sur les cri"es co""is par la classe populaire5

GRA#AM illustre ces théories en dé"ontrant co""ent les grandes industries phar"aceuti$ues ont tout "is en oeu+re pour e"p1cher la cri"inalisation de leurs produits : des lo*6s ont 0ais pression pour e"p1cher l6interdiction des a"phéta"ines2 du /aliu"555 Dans cette perspecti+e2 le cri"e est en+isagé co""e un acte politi$ue2 un acte de re0us ? l6égard d6une organisation sociale totalitaire et capitaliste5

Ces tra+au3 arri+ent dans la cri"inologie de langue 0ranaise ? tra+ers les tra+au3 de Michel @O7CA7L- et de Roert CA%-EL5 Elle se consacre progressi+e"ent ? la procédure de la gestion de la dé+iance

Propos d6étape Chacune des théories nat dans un conte3te particulier2 pour e3pli$uer un prol."e particulier5 9e3: %7-#ERLAND et #IR%#I e3pli$uent la délin$uance !u+énile2 %#A et MC8AH e3pli$uent les $uartiers intersticiels555=5 Les théories s6ins.rent ien dans le conte3te $ui les ? +u natre "ais eaucoup ont enta"é une "ontée généralisante dans l6a"ition de pou+oir e3pli$uer tous cri"e co""is ? n6i"porte $uelle épo$ue5 Cette "ontée est rare"ent con+aincante suite ? l6eJace"ent du conte3te de leur 0arication5 En gardant le conte3te en +ue2 on en+isage plus aisé"ent le t*pe de situation $ui pourra 1tre éclairé +alale"ent5

L6utilisation de ces théories i"pli$ue le "ariage entre plusieurs théories \ les co"inaisons se !ustifant au +u de certaines con+ergences2 une théorie per"ettant de co"pléter une autre 9théories intégrati+es=5 E3: tentati+e de co"inaison de paradig"e : La population carcérale est "assi+e"ent co"posée de prolétaire2 on peut interpréter les 0aits :



Paradig"e étiologi$ue : la pau+reté ".ne au cri"e

Paradig"e de la réaction sociale : la surprésence des pau+res est la consé$uence de la 0ragilité de leur groupe5 ➔

La pau+reté peut "ener ? des actes prohiés et le s*st."e a tendance ? stig"atiser les indi+idus dont les indicateurs d6insertion sont les "oins tangiles5 Le cri"e n6apparat pas de 0aon isolée2 il constitue un élé"ent par"i d6autre de la sc.ne sociale5 On ne peut 0aire astraction de la situation dans la$uelle le cri"e s6inscrit 9Auteurs'+icti"es'tiers'té"oins'loi'!ustice=5 Qeaucoup de théories appau+rissent la sc.ne en se 0ocalisant sur l6auteur5 Cela rend dicile l6anal*se5 L6auteur n6est alors pas peru co""e l6acteur d6une sc.ne sociale5

%ection ) : La sociologie pénale et les co"ptes du cri"es

L6apport des théories dé"ontre $ue la transgression n6i"pli$ue pas nécessaire"ent la répression "ais la répression nécessite la réussite d6un processus de   laelisation5 Ces décou+ertes +ont2 ? partir des années &;F42 donner un nou+eau souje ? un des déats les plus anciens de la cri"inologie2 ? sa+oir > %ur $uelles données tra+ailler >

A+ant cela2 la "esure du cri"e n6a pas susciter la création de ases de données2 elle s6est ornée ? utiliser les co"ptages ociels opérés par les di+erses institutions pénales $ui sont eJectués pour les esoins de leur 0onctionne"ent5

Cette situation tient au 0ait $ue les données ocielles prée3istait ? l6étude de la délin$uance5 En @rance2 d.s &U(2 parat annuelle"ent le > co"pte général de l6ad"inistration de la !ustice >5

La statisti$ue désigne ? l6épo$ue les "é"oires d6allure littéraire $ui s*nthétisait pour le Princeps la situation de son Etat5 Elles pris par la suite le sens de de collection de données chiJrées $ui était appelée2 ? l6épo$ue2 arith"éti$ue sociale5

D.s le déut de la cri"inologie2 on s6interroge sur la pertinence de cette écono"ie d6eJort5 Pendant un te"ps relati+e"ent long pourtant2 on a penser $ue ces chiJres disponiles était représentati0s de l6ense"le des cas5 Au (4."e si.cle2 les cri"inologues ont conseiller de récolter leurs données le plus en a"ont possile 9 ? sa+oir2 au sein des ser+ices de police=2 ces données étant plus proches des délits5 Les co"ptages policiers sont alors utilisés co""e sources de données5

CELINE propose d6a"éliorer la statisti$ue polici.re en pondérant cha$ue enregistre"ent pour é+aluer la gra+ité des 0aits5 Ces eJorts ne per"ettent cependant pas d6écarter les doutes sérieu3 $ui planent sur la pertinence des co"ptages ociels pour "esurer la délin$uance5

Dans les années &;F42 cette aptitude de l6ad"inistration ? "esurer le cri"e est e3a"inée5 Les chances d6un acte d61tre enregistrer dépend de la propension des +icti"es et des té"oins ? in0or"er les ser+ices ociels 9> ren+oi des aJaires >=5 Ces chances sont égale"ent 0onction de la priorité accordée ? l6acte par les ser+ices d6enregistre"ent2 de sa +isiilité ainsi $ue d6une "ultitude de considérations +ariales d6un cas ? l6autre5

Il apparat fnale"ent de "oins en "oins pertinent de se aser sur les données ocielles5 Cela a".ne alors les cri"inologues ? 0aire leur propre recherche de données5

Notions: Cri"inalité réelle : l6ense"le des in0ractions co""ises durant un te"ps déter"iné sur un territoire donné5 Cri"inalité enregistrée : l6ense"le des 0aits portés ? la connaissance du s*st."e pénal5 Cette cri"inalité e3iste ? deu3 ni+eau3 : ' apparente : les 0aits portés ? la connaissance de la police et du par$uet5 ' légale : les 0aits $ui ont 0ait l6o!et d6un !uge"ent5

Cri"inalité cachée : ChiJre noir : kcri"inalité réelle Y kcri"inalité enregistrée ChiJre gris : kcri"inalité enregistrée apparente Y kcri"inalité enregistrée légale

Cette cri"inalité 0ait l6o!et d6un "écanis"e de di+ersion5 & ( ) Cri"5 connue Cri"5 inconnue

1 – Violences familiales, viols 3 – meurtres, hold-up

2 – Escroquerie

Comment décomposer le mécanisme d'enregistrement

!l e"iste des #iais dans les statistiques o$cielles% &es statistiques o$cielles servent surtout  mesurer l'e$cacité des services qui les enregistrent%

(n retient deu" mécanismes ) 1* La reportailité du fait ) dépend de deu" éléments – la +isiilité et le ren+oi% &a visi#ilité varie selon les circonstances de l'infraction, le groupe social de l'auteur ou de la victime, le contenu émotionnel% +es infractions faites  l'a#ri des regards ou  contenu émotionnel moindre suscitent moins de renvois% Certains tpes d'infractions sont plus e"posées au regard de l'intervention policire% .u sein des institutions pénales, l'auto-alimentation est fai#le%

2* Le ren+oi ) la capacité du fait  /tre signalé  la 0ustice pénale% &es victimes sont, en général, les plus motivées  rapporter les faits%

Cependant, il e"iste des infractions qui ne suscitent pas pas de sentiment personnel d'/tre victime infraction  l'environnement, escroquerie  la sécurité sociale, piratage%%%* et les chances de renvoi sont donc trs fai#les% . l'inverse, les infractions d'atteinte contre les #iens sont #eaucoup plus  m/me d'/tre dénoncées% &e renvoi est varia#le parfois en fonction de linstitution o lacte a été commis% Certaines infractions sont prises en charge par linstitution ellem/me église, famille, école*% 4i la victime est trop proche de lauteur ou si elle en est e5raée, les chances de renvoi diminuent fortement% &a perception que la victime a des institutions 0udiciaires ou de la police entre également en ligne de compte% 4ous lin6uence des médias, un témoin peut /tre  m/me de se rendre compte que des agissements quil a vu sont en réalité des délits%

&a reconstruction do#0et !l ne su$t pas pour quun fait soit enregistré quil soit reconnu mais également que le sstme pénal accepte d donner suite% &a reconstruction do#0et peut /tre dé7nie comme le traitement par les agences répressives de la matire premire fournie ou découverte% Elles reconstruisent cette matire premire pour la modeler  la logique propre de leur institution% &e sstme pénal opre également un tri ) 8 &a police peut refuser denregistrer la demande main courante* 8 &a plainte peut /tre classée sans suite% &ouverture des di5érents 7ltres de tri dépendent des interactions entre les agences du sstme pénal% &es mécanismes denregistrement sont conditionnés par lanticipation des agents un policier ne poursuivra pas une enqu/te si il sait que le parquet conclura  un non-lieu*%

&es chercheurs se résolvent donc  produire eu"-m/mes des données%

3* &es enqu/tes 9:E;E&E; a émis lhpothse que lécart entre la criminalité enregistrée et la criminalité réelle est constant% (n a prouvé que le chi5re noir varie fortement selon lépoque et le lieu%

3%1 &enqu/te de 4elf-F@% Elles ont suscité un certain engouement% .u moins une enqu/te de ce tpe est lancée chaque année au" :4.%

Elles ont délivrés un certain nom#re de résultats glo#au" au su0et de certains thmes détudes ) 8 Comment la victimation se distri#ue-t-elle au sein de la population  Elle est plus fréquente dans certaines catégories sociales, essentiellement cheG les 0eunes céli#ataires issus des minorités ethniques% 4elon un sondage international, la tranche de population se situant entre 1H et 3? ans a trois fois plus de chances d/tres touché par un délit% !l appert que la victimation s'accorde asseG mal avec le sentiment d'insécurité% &e tau" de victimation est par contre relativement proche de la cour#e de criminalité%

!l apparat également que le statut matrimonial est un facteur important% En e5et, les céli#ataire ont trois fois plus de risque d'/tre victime d'un crime que les gens mariés  cela est #ien évidemment  mettre sur le compte du mode de vie du groupe social en question*%

:ne e"plication dominante est dégagée en matire de stle de vie% &e lien de contact est modulé par le stle de vie du délinquant et de la victime% !l  a des convergences entre la ci#le et le délinquant% &a pro#a#ilité de la survenance d'un délit serait fonction de la rencontre dans le temps et l'espace d'un délinquant motivé et d'une ci#le pouvant l'intéresser et ce en l'a#sence d'une personne pouvant emp/cher le délit% &a pro"imité est trs importante et il e"iste un rapport entre la visi#ilité, l'accessi#ilité et la valeur%

E") .u Canada, FHI des homicides impliquent un lien entre la victime et l'auteur% .u" :4., JHI des agressions se"uelles sont commises par un ami ou ou une connaissance, 23I par un ami ou un amant, environ 3I par des mem#res de la famille%

.vantage des enqu/tes de victimation) 8 délit%

Conviennent mieu" que le self-report pour évaluer la nature du

8

Kermet de connatre du renvoi des a5aires%

8 Krotocoles de recherche permettant des comparaison entre pas et époques%

Liais ) 8 Méglige les crimes sans victimes travail au noir, piratage de musique sur le net%%%*% 8

Certaines victimes ampli7ent la délinquance

8

;ri#utaire des pertes de mémoire%

Chapitre ? – Victimologie et politiques en faveur de la victime%

4ection 1) &a victime comme o#0et d'étude scienti7que

.vant l'apparition de l'Etat moderne, le sstme vindicatif sert  maintenir la sta#ilité sociale% !l s'agit d'une 0ustice privée o la victime a son importance selon son clan, sa caste%%% &es travau" anthropologique ont démontré que le modle vindicatif n'a pas engendré d'escalade de violences% &a présence d'un clan pour soutenir la victime a un e5et dissuasif%

&e sstme pénal retire la victime du con6it% Cette dernire est remplacée par la notion de princeps; le fauteur de trou#le est considéré comme portant atteinte au princeps% &ongtemps, le corps du coupa#le été l'o#0ectif d'e"position de la puissance du princeps torture, e"écution sanglante%%%* .vec l'avnement du contrat social, le #annissement est a#oli% &'évolution des moeurs entrane l'a#olition des tortures et de la peine de mort% &es travau" forcés, l'enfermement deviennent les peines standards% &'enfermement régresse au cours du N"me sicle en Europe occidentale cependant, les peines s'allongent%

&es peines alternatives ou intermédiaires* apparaissent% :ne des philosophies sous-tendant les peines intermédiaires provient du sstme traditionnel% :n impératif de vengeance emp/che la recherche du statut de victime qui est réservé ou laissé* au" personnes dénuées de pouvoirs qui supplient une réparation de l'o5ense auprs des puissants%

.u0ourd'hui, on a$rme le statut de victime, cela coupant avec une attitude vengeresse% &'impératif de vengeance est e5acé au pro7t du statut de victime% (n ne se focalise désormais plus sur l'auteur mais sur le dommage su#it par la victime%

+eu" auteurs sont considérés comme les pres fondateurs de la victimologie) V(M =EM;!O et PEM+E&4=(M% &eurs travau" apparaissent  la 7n des années 1>?@% !ls s'intéressent de faQon sstématique  la victime en ce qu'elle constitue un facteur suscepti#le de peser sur l'apparition du comportement criminel% !ls mettent en évidence des facteurs) 8 &'e"istence d'un phénomne d'interchangea#ilité des rRles entre l'auteur et la victime%

8 +es facteurs tels la marginalisation et l'isolement social diminuent la protection de la victime potentielle%

S(&TO.MO analse, en 1>JF, les relations entre auteurs et victimes d'homicide% !l introduit le concept de +icti"e catal*seuse5 +ans 2HI des cas, la victime 0oue un rRle actif dans le délit en utilisant une arme, un moen de pression  l'égard de l'auteur% . la 7n des années 1>J@, la victimologie est su#ordonnée au" questions étiologiques traditionnelles%

a* &a victimogense &a victime est d'a#ord envisagée comme paradigme de catalseur% !l  a une dnamique comple"e dans la relation victime U auteur% &'intér/t pour la victime permet de se détacher de la vision dichotomique du pénal qui oppose l'auteur soit  la société, soit  la victime%

&e concept de précipitation acception chimique* nat de cet intér/t% &'o#0et de recherche  victime  connat une évolution et se rapproche d'une vision sociologique% +ans les années 1>A@ et 1>F@, des recherches sur les victimes remettent en cause la précipitation  victim precipitation*% Ce concept voit natre des critiques  son égard surtout concernant une tendance culpa#ilisante cf%
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