Kyusho j Budo Int_fr_2011_01-02 (179)

April 26, 2017 | Author: BUDOMEDIA | Category: N/A
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Compressions Comme nous l’avons déjà commenté dans notre étude du Kyusho nous avons découvert que le Kuysho, c’est bien plus que de serrer ou d’appuyer sur un point vitale déterminé, il a à voir avec les habiletés au combat et ses réalités implicites. Son efficacité et son adaptabilité permettent au pratiquant d’aller au-delà des simples coups de poing, coups de pied ou des saisies. Ça lui permet en outre de se rendre compte de facteurs qui limitent comme le stress et d’autres éléments environnementaux ou situationnels qui existent dans un conflit réel. Pour mieux comprendre ces sujets, pensez à des situations où vous vous retrouvez dans un endroit plein de monde, comme un stade de football, en train de chercher la sortie à la fin d’un événement, ou comme un autobus, un train ou un ascenseur écrasé par les gens autour de vous. Donnez des coups de poing ou des coups de pied est impossible, même faire des clés est difficile du fait de la proximité. Que peut-on faire ? Comment peut-on exercer le contrôle dans ce type de circonstances ? 58

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Points Vitaux

Compressions C’est là qu’apparaît le Kyusho comme un élément précieux, dans ces situations où sont limitées les possibilités de se battre de manière ordinaire. Un aspect important à traiter est l’étude plus avancée et l’application de la compression et de la force directionnelle pour obtenir divers résultats. Que ce soit en tirant ou en poussant, nous pouvons contrôler ou neutraliser les zones sur lesquelles nous appuyons au moyen de la méthode de la compression. Ce qui veut dire que la compression n’est pas une simple pression sur un point vital, mais que c’est une pratique plus spécifique, l’action de pousser suivant un angle vers la zone anatomiquement faible. On peut retrouver certaines idées similaires dans certains styles d’arts martiaux, mais qui ne possèdent pas encore le déploiement des objectifs et des méthodes présent dans le Kyusho. Un exemple de ces compressions conventionnelles est ce qu’on appelle l’étranglement, qui est exécuté dans la région du cou. Une méthode consiste à interrompre dramatiquement l’entrée de l’air dans le corps de l’adversaire, ce qui provoque son évanouissement. Mais cela prend beaucoup de temps pendant lequel l’adversaire peut contreattaquer, ce qui peut nous fatiguer et rendre infructueuse notre tentative d’attaque. La méthode la plus rapide pour étrangler et interrompre l’apport d’air au cerveau provoque l’inconscience au bout de 5 à 10 secondes. On fait généralement cela de deux manières, en serrant le cou de l’adversaire avec son vêtement ou en le saisissant par derrière. Nous avons ici de nouveau une période de lutte, surtout si l’adversaire nous saisit ou nous frappe violemment pour essayer d’échapper. Une autre limite dans les étranglements c’est qu’il faut de la force et de la résistance pour conserver la saisie pendant que l’adversaire, poussé par la panique, réagit instinctivement pour survivre. Un autre type de compression commune dans le grappling ce sont les techniques de manipulation des articulations ou les techniques de pression aux extrémités. Un exemple de ces techniques est la technique de pression en levier sur le tendon

d’Achille qui est une technique de luxation de cheville. Saisir la jambe de l’adversaire qui nous lance un coup de pied et tourner sa jambe est difficile et dangereux, du fait du temps et de la force nécessaires pour provoquer la douleur. Les facteurs qui nous limitent dans ces techniques sont la conservation de la position et celle de la base pour pouvoir les appliquer puissamment tandis que l’adversaire conserve sa position et résiste comme un fauve ou si nous affrontons de multiples attaquants. Que pouvons-nous donc faire ? Que faut-il pour neutraliser profondément notre adversaire en une courte période de temps ?

Un élément du Kyusho, les compressions des points vitaux La clé est une action de compression courte et puissante pour accéder de manière appropriée au nerf (ou à une autre structure anatomique) suivant un angle et avec une durée corrects. Nous devons également contre-attaquer avec l’arme correcte pour, avec l’action de compression, affecter la structure vitale de manière efficace et provoquer la neutralisation. Certaines positions des jointures, des avant-bras et spécialement des coudes sont le meilleur choix. On peut également utiliser les pieds et les genoux, mais c’est beaucoup plus difficile du fait de la dextérité, de l’adresse et de la puissance qui sont nécessaires pour l’action de compression. Les doigts ne sont pas réellement une arme viable du fait de la taille de la main et de la force, spécialement si nous affrontons un adversaire plus grand que nous. Les objectifs du Kyusho ne sont pas seulement de neutraliser au moyen de la force de rupture tel que nous l’avons vu dans les applications pour frapper, donner des coups de pied ou saisir. L’élément clé de la compression est la direction de l’angle. L’angle est généralement utilisé pour comprimer la structure vitale sous-jacente (l’objectif Kyusho) contre la superficie plus dure d’un os. Bien sûr il y a des exceptions, mais pour la majorité des zones, quand on pousse sur l’objectif, les résultats sont rapidement très différents et on peut l’appliquer également sur les cibles plus molles. Dans la compression, on peut avoir une capacité plus grande pour le transfert d’énergie qu’avec le coup conventionnel car le transfert d’énergie cinétique, la masse et la vitesse sont concentrés et dirigés. Nous allons utiliser comme exemple un simple coup aux côtes. La force se disperse du fait de la grande masse de peau, de muscles et d’os. Mais si nous plaçons le coude sur un point entre deux côtes, en couvrant un nerf et en poussant avec

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la même force qu’avec un coup, le transfert d’énergie cinétique concentrée et dirigée permettra une plus grande pénétration et des résultats plus puissants. Plus l’action de compression est rapide (comparée à la méthode de pression et de saisie), plus le transfert d’énergie sera concentré. Cela provoque également un effet de neutralisation plus grand. Pour bien comprendre cela, nous allons revenir à l’application de l’étranglement par-derrière que nous avons vu avant. Si par exemple, nous nous plaçons pour appuyer sur le point ST-9 sur le sinus carotidien et que nous appuyons fort avec l’avant-bras sur l’artère sous-jacente en maintenant la pression, l’adversaire pourra tendre les muscles du cou et imprimer plus de force sur la surface et sur les muscles tendus du cou. Mais si nous serrons rapidement, il n’aura pas le temps de tendre les muscles, ce qui permettra une plus grande pénétration et de sceller l’artère. L’individu sera capable de lutter un peu, mais de manière très limitée et pendant peu de temps car il perdra rapidement conscience. Cela dit, pour comprendre le concept directionnel, il en faut plus, et si nous ajoutons en outre une pression vers le bas, cela neutralisera l’individu en affaiblissant ses bras et tout son corps, permettant une

« Nous avons réalisé un DVD avec certaines compressions sur différentes parties du corps pour que vous puissiez comprendre cela de manière plus approfondie et voir résultats immédiats. » 62

compression plus profonde sur l’artère limitant la capacité de l’adversaire à lutter. Pour engendrer un bon pouvoir de compression, il faut utiliser la contraction des muscles, mais on ne doit pas utiliser les muscles comme on utilise le biceps dans la technique d’étranglement antérieure. Le pratiquant devra faire une constriction de tout son corps de manière concentrée et rapide. Ce n’est pas difficile, mais ça exige de la pratique car la contraction sera différente en fonction de l’arme utilisée et de la position de l’objectif. Par précaution, il faut dire que l’usage de la méthode d’étranglement peut provoquer des dommages sérieux et prolongés, voire irréversible. Nous ne recommandons donc pas sa pratique. Par exemple, à la suite de la manipulation du sinus carotidien, on peut produire une hémorragie cérébrale.

Cela peut se produire instantanément ou au bout d’un certain temps et c’est probablement pour cette raison qu’on appelle certaine technique « le toucher de la mort ». Nous avons réalisé un DVD avec certaines compressions sur différentes parties du corps pour que vous puissiez comprendre cela de manière plus approfondie et voir résultats immédiats. Les compressions peuvent être dangereuses et provoquer de graves dommages si on ne les travaillent pas correctement. Aucun n’avertissement n’est de trop. N’essayez donc pas, s’il vous plaît, de faire les techniques que nous mentionnons ici ou que nous montrons dans le DVD car elles sont puissantes et particulièrement nocives. Cet article et ce DVD ont été réalisés pour qu’il en reste une constance historique.

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