Histoire de La Pensée Economique
March 30, 2017 | Author: EL YOUBI Samia | Category: N/A
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Première partie : la pensée économique classique. La révolution industrielle que connaît la Grande Bretagne au XVII siècle et qui s’amorce dans autres pays révèle un nouveau courant de pensée et un fondement de l’économie politique moderne. L’école classique étend son règne sur un peu plus d’un demi-siècle, elle se développe très rapidement et connaît un tel succès que l’on peut la considérer comme l’école dominante en économie politique, jusqu’à la naissance du marginalisme en 1871.
Chapitre I : Adam Smith (1723-1790). « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » 1776. Adam Smith est le père fondateur de la politique moderne, en 1776 il publie son œuvre majeure « la richesse des nations » qui a été considéré comme le texte initiateur de l’économie politique et le point de départ de l’école classique.
Section I : le thème de la division du travail. ALa division du travail fondement de la richesse. La richesse selon Smith est réelle et non monétaire. L’origine de cette richesse provient de la production matérielle et la production elle-même issue du travail. Pour augmenter la production afin d’enrichir la nation, il faut augmenter les quantités de travail mises en œuvre et améliorer la puissance productive du travail, cela suppose l’extension de la division de travail et la spécialisation des individus dans les tâches qu’ils exécutent. La division du travail conduit à une amélioration de la productivité du travail, grâce à l’habilité accrue des travailleurs et à leur spécialisation dans une tâche donnée, aux gains de temps et à l’amélioration des techniques et l’utilisation des machines.
B-
Division du travail et échange.
Pour Smith l’accroissement des richesses est lié aussi à l’échange, c’est par l’échange que la grande partie des besoins de l’homme est satisfaite. Smith résulte que la division du travail est la conséquence de l’échange. Plus l’échange est développé, plus la division du travail est étendue.
Section II : la valeur et les prix des marchandises.
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Une fois reconnue la nécessité et l’existence de l’échange, il reste à déterminer sur quelles bases s’effectuent cet échange. Smith remarque que le mot valeur à deux significations différentes : la valeur d’usage, et la valeur d’échange. Dans ses analyses relatives à la valeur, Smith dresse un programme en trois étapes :
A-
La mesure de la valeur.
Dans la mesure des échanges, la quantification des marchandises s’effectue à l’aide de leurs prix en monnaie. Selon lui, la monnaie est elle-même une marchandise produite, sa valeur peut varier d’une période à une autre. La monnaie ne peut donc servir d’étalon aux autres marchandises. Le travail commandé par une chose est donc une mesure parfaite, universelle, parce qu’il semble former un étalon invariable des valeurs échangeables des marchandises. Smith oppose ainsi la bonne mesure, le prix réel d’une marchandise qu’exprime la quantité de travail que l’on obtient en échange de cette marchandise qu’exprime la quantité de travail que l’on obtient en échange de cette marchandise à la mesure par la quantité de monnaie.
BLes parties constituantes du prix des marchandises. Pour expliquer comment se détermine la valeur d’échange d’une marchandise, Smith raisonne d’abord dans le cadre d’une société primitive et en suite dans celui d’une société évoluée. Dans une société primitive : on produit avec du travail uniquement, c’est la quantité du travail nécessaire dans la production d’une marchandise qui détermine la valeur d’échange de celle-ci. C’est ce qu’on appelle le travail incorporé dans la marchandise considéré. On peut remarquer que la valeur d’échange d’une marchandise est égale à la quantité de travail qu’il faut pour la produire. Autrement dit la quantité de travail incorporé est égale à la quantité de travail commandé en échange. Dans une société évoluée où l’appropriation privée du sol et l’accumulation du capital ont été introduites, trois facteurs de production concurrent à la production : le travail, le capital et la terre, au travail correspond un salaire, au capital un profit et à la terre une rente. La somme de ces trois facteurs constitue la valeur d’échange d’une marchandise. Salaire, profit et la rente sont les trois sources constituantes du prix des marchandises dans toute société civilisée. Ils sont les causes de la valeur d’échange des marchandises. La proposition définitive de Smith peut se résumer en trois points : Dans une société avancée le prix réel se décompose en trois revenus : salaires, profits et rentes : Prix réel=salaire + profit + rente.
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C-
La quantité de travail demeure la mesure mais n’est plus la cause de la valeur des marchandises. La théorie de la valeur travail devient une théorie de coût de production.
Prix naturel et prix de marché.
Dans l’économie de chaque société, il existe à un moment et en un lieu donné un taux moyen ou ordinaire qui est celui-auquel on rémunère habituellement le travail, le capital et la propriété foncière. Ce taux moyen ou ordinaire est appelé par Smith « le taux naturel ». Lorsque le prix d’une marchandise est la somme du salaire, du profit et de la rente payés à leurs taux naturels Smith parlera alors de prix naturel. Le prix naturel d’une marchandise est donc le prix qui est obtenu, lorsque ces trois composantes sont à leur niveau naturel. Celui-ci dépend du niveau de la richesse, qui dépend à son tour de l’accumulation du capital. Donc le prix naturel est celui qui doit être payé pour que la marchandise soit produite. Le prix marché ou prix courant est le prix auquel une marchandise est effectivement vendue. Ce prix déterminé par la confrontation entre offre disponible et la demande qui se manifeste au prix naturel, que Smith qualifie de demandeurs sont prêts à acheter à des prix naturels. Le prix naturel peut être au-dessus, au-dessous ou au niveau du prix naturel, trois situations peuvent être présentées traduisant la convergence du prix de marché vers le prix naturel :
Lorsque la quantité disponible sur le marché est inférieure à la demande effective : il existe un déficit puisque tous les demandeurs n’ont pas la possibilité de procurer les marchandises alors que certains consentiront à payer davantage. La concurrence entre les acheteurs établira le prix marché au-dessus du prix naturel, la convergence des capitaux et de la main d’œuvre provoque l’accroissement de l’offre, ce qui ramène le prix de marché au prix naturel. Lorsque la quantité offerte est supérieure à la demande effective : il existe un excédent, la concurrence entre les vendeurs fera tomber le prix de marché au-dessous du prix naturel. Dans cette situation, les facteurs de production sont rémunérés à un taux inférieur au taux naturel. Lorsque l’offre disponible coïncide avec la demande effective, le prix de marché est égal au prix naturel. Cela signifie que la quantité mise sur le marché est juste suffisante à remplir la demande effective.
Section III : La théorie de la répartition. A-
Les salaires.
D’une manière générale on peut dire que les classiques conçoivent le salaire comme un panier de marchandises déterminé par les conditions historique de la production des travailleurs. 3
La valeur des marchandises varie car elle dépend de sa détermination au niveau du marché où le travail commandé, C’est-à-dire l’équivalent de ce que le salaire d’un ouvrier peut avoir en marchandises peut changer. Pour le partage du produit annuel se devise entre rente, salaire et profit, et elle constitue un revenu à trois différentes classes du peuple, les intérêts de chaque classe sont divergents, les ouvriers désirent gagner plus alors que les maîtres désirent donner moins. Smith dit que les salaires ont un « minimum vital » qui peut varier en fonction de l’activité économique, de la demande du travail et du lieu du travail. Pour Smith la récompense libérale du travail devient la cause de l’accroissement de la population et que si les salaires augmentent la richesse augmente aussi.
B-
Les profits et les intérêts.
Le profit est la rémunération du capital employé dans la production, c’est un revenu lié à l’avance du capital et non celui du travail. Le capital représente une avance sur la production future. Puisque le profit rémunère cette avance, il prend d’abord la nature de la rémunération du temps qui sépare l’immobilisation du capital, de la vente des produites et ka récupération des dépenses engagées initialement dans la production. Mais par ailleurs la récupération du capital avancé n’est jamais sûre, c’est pour cela que certains capitalistes, au lieu d’employer eux-mêmes leurs capitaux dans les affaires, préfèrent les prêter à d’autres individus qui se chargent de les employer productivement. Le revenu qu’ils perçoivent en contrepartie s’appelle l’intérêt de l’argent. L’intérêt constitue pour Smith, un revenu secondaire dérivé du profit car prélevé sur celui-ci c’est la part du profit que les entrepreneurs versent aux capitalistes. L’intérêt est nécessairement inférieur au profit puisqu’il est prélevé sur ce dernier. Le taux d’intérêt est le rapport de l’intérêt perçu par période au capital prêté en début de période. Il dépend de l’offre et de la demande des fonds prêtables, et varie en fonction de l’abondance et de la rareté des capitaux. Le taux d’intérêt est inférieur au taux de profit, car le risque des placements est moins grand que celui des investisseurs dans les affaires. Smith montre que le taux d’intérêt peut constituer un bon indicateur ou une valeur approchée pour avoir idée sur l’évolution du profit.
C-
La rente.
La rente apparaît dès qu’il y a appropriation de la terre dont l’utilisation, pour celui qui n’en possède pas, n’est possible que contre le payement d’un loyer. C’est dont une rente absolue qui découle de l’appropriation du sol.
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Et le prix de main sera en définitive : Prix réel de la main= salaire + profit + rente. Dans les sociétés civilisées, ces parties entrent toutes trois dans le prix de la plupart des marchandises comme parties constituantes de ce prix. La détermination des prix des marchandises dépend étroitement de celle des revenus, En résume en peut dire que pour Smith :
La détermination des revenus est essentielle parce qu’elle permet de terminer le prix réel des marchandises. Les revenus sont mesurés par la quantité de travail qu’ils peuvent commander sur le marché. Ces revenus ont un taux ordinaire. Le prix de vente des marchandises est le prix du marché qui gravite autour du prix naturel. Le profit diffère de la rente en ce qu’il n’est pas un revenu de monopole. Smith voit que le profit est derrière toute décision de produire une marchandise ou non dans un système capitaliste.
Section IV : Le commerce international. Avantage qu’un agent, une entreprise ou un pays possède pour produire un bien à un coût moindre à celui de ses concurrents. En raisonnent en termes de coût absolus, Adam Smith pensait qu’un produit ne pouvait être exporté que si les producteurs disposaient de coûts plus faibles et donc d’une productivité plus élevée que leurs concurrents, dans le commerce international, chaque pays doit se spécialiser dans la production des biens dont il dispose d’avantage absolus.
Chapitre II: Thomas Robert Malthus (17661834) « Essai sur le principe de la population » (1798) « Principes d’économie politique du point de vue de leur application pratique » (1820) Malthus occupe une place originale dans l’école classique. On peut dire, en effet qu’à l’enquête sur la richesse des nations, il se démarque des autres économistes classiques par sa prise de positions dans ka loi des débouchés de JB Say.
Section I : Malthus et le principe de la population. A-
La loi de population.
La population selon Malthus, lorsqu’elle ne rencontre aucun obstacle double tous les vingt-cinq ans et augmente selon une progression géométrique alors que les subsistances croissent dans les meilleurs des cas suivant une progression arithmétique, l’accroissement lent des ressources alimentaires qui est régi par une progression arithmétique ne peut suivre le rythme rapide de la croissance de la population. Il en résulte une tendance à la surpopulation par un 5
appauvrissement économique.
de
la
société
au
point
d’empêcher
le
développement
Deux séries d’obstacles permettent de limiter la croissance de la population : Les obstacles destructifs ou les obstacles naturels sont les facteurs qui permettent une autorégulation de la population. Si celle-ci croit trop fortement par rapport aux ressources dont elle dispose, des famines, des épidémies liées à la sous-alimentation se répandent et des guerres dues à la concurrence pour le sol éclatent obligatoirement. Cette situation provoque l’augmentation de la mortalité et permet ainsi de limiter l’excès de la population. Les obstacles préventifs ou artificiels agissent sur le taux de natalité. Pour Malthus préconise le mariage tardif, l’absence de relations sexuelles avant et hors mariage et la limitation du nombre d’enfants en fonction du revenu. Ce type de freins est une spécificité de l’homme à l’acte volontaire.
BLes conséquences pratiques de « l’essai sur le principe de la population ». I- Les conséquences pratiques. Sur le plan de la politique économique, le principe de population a des conséquences très importantes. Il débouche sur une critique vigoureuse et une condamnation sans appel de toute politique d’aide aux pauvres et notamment les lois sur les pauvres qui faisaient obligation aux paroisses de secourir les indigents. L’effet immédiat de ces lois est selon Malthus, d’accroître la consommation des pauvres et de les inciter à faire plus d’enfants, ce qui favorise la croissance de la population. Pour Malthus les lois sur les pauvres n’atteignent pas le but pour lequel ont été adoptées et conduisent à des effets pervers. Loi de gérer le problème de la misère, elles créent au contraire des pauvres supplémentaires.
II-
Les conséquences théoriques.
Le principe de population confirme pour les classiques l’idée déjà retenue par Smith et selon laquelle la pression démographique conduit le taux de salaire à se rapprocher du taux de substance.
Section II : les principes d’économie politique… 1820. A-
La théorie de la rente foncière.
La rente est l’excédent du prix du produit agricole sur les frais de production. Il y a cet excèdent dans la mesure où les produits agricoles sont vendus à un prix supérieur à leur coût de production.
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Malthus montre que celle-ci découle de l’accroissement de la population, de la rareté comparative des terres et de leurs différences de fertilité. Sur le marché, le prix de vente du produit agricole, le blé par exemple, est le prix qui doit être payé pour couvrir les coûts de production du blé provenant des terres les moins fertiles. Le prix de vente doit être égal au coût de production sur la terre de la moins bonne qualité sinon les fermiers qui travaillent sur les terres les moins fertiles ne pourraient pas mettre leur production en vente. Le prix est ainsi déterminé, s’applique non seulement au blé produit sur terre marginale, mais aussi au blé en provenance des autres terres les plus fertiles. Ces terres ayant des coûts de production plus faibles que sur terre marginale peuvent dégager un surplus. Ce surplus constitue la rente foncière qu’on qualifie de rente différentielle parce qu’elle provient des différences de coûts de production entre la terre marginale et les autres terres non marginales. Lorsque les terres de fertilité inégale sont mises en culture, le prix de vente du blé est déterminé en fonction des conditions de production sur les terres marginales. En faisant dépendre le prix unique du blé du coût marginal qui correspond au coût de production sur la terre marginale, Malthus énonce bien avant les néoclassiques, un principe fondamentale en économie politique : le principe de raisonnement à la marge ou principe de la tarification au coût marginal.
B-
La demande effective et l’épargne.
Malthus est aussi l’un des premiers classiques à se rendre compte de l’importance de la demande effective et de l’épargne facteur simulant de la production. Il définit la demande effective des produits comme la demande faite par ceux qui ont les moyens d’en donner un prix suffisant. C’est la quantité d’une certaine marchandise recherchée par ceux qui peuvent en payer le prix. Malthus accorde une très grande importance au rôle de la demande effective dont l’insuffisance rend possible surproduction, contrairement à la loi de Say qui nie la possibilité d’une crise générale et durable de surproduction. Malthus considère que l’épargne est nécessaire, mais indique qu’elle n’est pas automatiquement investie pour favoriser un accroissement de la production mais peut être thésaurisée. La tendance de transformer tout revenu en capital provoque une insuffisance de la demande effective, car les travailleurs et les capitalistes n’auront pas un pouvoir d’achat suffisant pour acheter toute la production, alors c’est l’épargne et l’accumulation du capital qui rendaient la consommation insuffisante. L’épargne est donc une cause de sous-consommation.
Chapitre III : David Ricardo (1772-1823) « Les principes de l’économie politique et de l’impôt »
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David Ricardo est sans conteste l’auteur majeur de l’école classique. Avec lui, la pensée libérale s’affirme et l’économie politique devient fondamentalement théorique abstraite et plus formelle.
Section I : La théorie de la valeur. A-
Le principe du travail incorporé.
Selon Ricardo la rareté ne joue qu’un rôle limité dans l’analyse de Ricardo, car elle ne concerne que les biens non reproductibles, c’est-à-dire les objets dont l’offre est fixe et quantité est limitée, comme les œuvres d’art, les produits de luxe ou les vins de grande qualité. Lorsqu’il s’agit de biens reproductibles c’est la quantité de travail fixé dans une chose qui règle sa valeur échangeable. La quantité de travail que cette marchandise commande, elle subit deux types de variations, elle est influencée par le rapport de l’offre et de la demande, et d’autre part, par la variation du prix des subsistances sur le marché. Il se sépare de Smith sur un autre point, celui de la validité du principe du travail incorporé et son utilisation comme fondement de la valeur.
BLe problème posé par l’introduction du capital. La quantité de travail incorporé doit être comprise comme celle qui entre directement, mais aussi indirectement, dans sa production. Il s’agit du travail direct effectué par le travailleur dans la période sur une marchandise produite et du travail indirect, celui qui a été nécessaire pour produire les moyens de productions. On distingue ici le capital fixe qui participe à plusieurs cycles de production et dont la valeur n’entre dans celle de la production qu’au prorata de la fraction dans la période, et le capital circulant consommé lors du processus de production et dont la valeur entière entre dans celle de la production. Les variations de la valeur viennent, non seulement de la quantité de travail directement incorporé dans la marchandise, mais aussi de la variation de la quantité de travail qui y est incorporée indirectement par le recours au capital.
Section II : la théorie de la répartition. A-
La rente foncière.
Ricardo défini la rente en tant que portion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire foncier pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives et impérissables du sol. Ricardo s’oppose à la définition que Smith donne à la rente, il dit que son existence est économiquement injustifiable vue qu’elle est l’effet et non la cause de la hausse des produits agricoles. Elle constitue donc une partie de la valeur conformément à Malthus, Ricardo que ce revenu dépend de la fertilité inégale des terres.
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Donc tout produit agricole est vendu à un prix du marché qui gravite autour d’un unique prix naturel. Ce dernier est déterminé par la quantité de travail nécessaire à sa production. La concurrence fixe un seul prix de marché, toutes les terres fertiles obtiennent une rente plus ou moins importante en rapport avec la fertilité de chaque terre. La valeur de blé se détermine par la quantité de travail fournie pour la produire d’après le porteur de K qui ne paie pas de rente. Pour Ricardo c’est la mauvaise qualité des terres qui déclenche le mécanisme de hausse des prix des denrées agricoles.
B-
Les salaires.
L’analyse de Ricardo porte sur les prix naturels du travail et des marchandises. Il se trouve que les notions de prix naturel et du prix courant sont voisines de celles de Smith. Ricardo dit « le travail a un prix naturel et un prix courant, le 1er fournit aux ouvriers le moyen de subsister et de perpétuer leur espèce, et dépend des nécessités et des prix des choses utiles à l’entretien de l’ouvrier et sa famille. Donc la hausse du prix de ces objets induira la hausse de ce prix naturel du travail » Alors le prix courant peut différer du prix naturel selon la situation : offre abondante ou crise. Et seule la législation peut protéger les salaires de toute détérioration pour réserver le niveau de vie des ouvriers. C’est ainsi que Ricardo raisonne : les prix naturels des salaires variables et dépendent du temps, des lieux et aux habitudes mœurs des peuples. Dons la notion du salaire minimum chez Ricardo diffère de celle de Smith et substitué chez Ricardo par un salaire social.
C-
Les profits.
L’objectif principal de Ricardo s’est en définitive la détermination du taux de profit en rapport avec l’évolution des salaires et des rentes. C’est d’ailleurs son problème fondamental comme il le dit dans ces principes. De ce fait il prend la défense de la bourgeoisie industrielle à travers le combat qu’il mène en faveur de la libération de l’importation des blés par l’opposition de la mise en en culture des terres non fertiles qui augmente la part des rentes dans le produit national. Comme l’a déjà annoncé Smith, Ricardo pense qu’à long terme les profits de tous les capitaux deviendront inévitablement égaux. Ceci entraîne une augmentation des prix des subsistances et donc des salaires et en dernier lieu les profits et du taux d’accumulation. L’économie arrive ainsi à l’état stationnaire tant redouté par les classiques à cause de ses effets sur l’activité économique. Ricardo, estime que l’état stationnaire à deux causes : L’un interne liée aux lois de la production capitaliste. L’autre externe est liée à la fertilité des terres. 9
Ce qui entraîne la baisse des taux de profits à cause de la hausse des salaires. Pour Ricardo, le profit est le bénéfice des capitalistes après déduction des salaires et des rentes. Après avoir supposé la constance des rentes. Il prouve qu’elles se partagent en 2 proportions à savoir le produit dépendront uniquement des salaires. Ainsi une partie du blé reconstitue le capital et le surplus constitue le profit.
Section III : LA théorie du commerce international. Riccardo généralise le modèle de Smith et propose sa théorie d’avantage comparatif selon laquelle, même si un pays est moins performant que les autres dans tous les secteurs, il a intérêt à se spécialiser dans les produits dans lesquelles il est le plus avantagé ou le moins avantagé. En élaborant cette théorie, Ricardo veut montrer que quel que soit la situation d’un pays, la spécialisation et l’échange international procure un gain.
Chapitre IV : Jean Baptiste Say (1767-1832) « Traité d’économie politique » « Catéchisme d’économie politique » J.B Say il est le vulgarisateur des thèses d’Adam Smith sur un certain nombre de points. Il se démarque de son maître. Il préconise la plus grande liberté d’entreprendre sans entraves réglementaires, défend le libre-échange, et croit en les vertus de la concurrence et de l’économie de marché, capable selon lui de le bien-être et éviter les crises.
Section I : la production et la valeur. A-
Produire c’est créer de l’utilité.
Say accorde une grande importance à la production, il considère que la fabrication matérielle d’un objet ne constitue pas en elle-même une création de la richesse. La quantité de matières disponibles dans un pays ne se trouve pas augmentée par cette fabrication. Ces matières ont seulement subi une transformation qui les rend propres à un usage déterminé. Ce qui augmente en revanche c’est l’utilité qu’avaient ces matières. L’activité productive ne crée pas de matière, elle ne fait que la transformer. Ce qui crée véritablement la richesse c’est l’utilité. Produire pour Say, c’est donc crée de l’utilité, car la fabrication d’un objet inutile que personne ne voudrait acquérir ne saurait être assimilée à une production de richesse.
B-
L’utilité, source de valeur. 10
La valeur est selon lui liée à l’utilité et celle-ci à la satisfaction des besoins. La valeur d’un objet est mesurée par l’utilité de ce bien. Say estime que l’individu compare l’importance du sacrifice nécessaire pour se procurer un bien économique avec la satisfaction qu’il en tire. Il développe ainsi une conception subjective de la valeur et il résulte une nouvelle définition de la production. Say ne limite plus la production à la création de biens matériels, mais concerne aussi la création de produits immatériels, ainsi le commerce et les services sont considérés également productifs, car ils procurent de l’utilité et créent de la valeur, tout comme l’agriculture et l’industrie.
Section II : le rôle de l’entrepreneur. ADistinction entrepreneur.
entre
capitaliste
et
A l’inverse des économistes anglais, Say distingue nettement l’entrepreneur du capitaliste et lui confère un rôle essentiel. Il définit l’entrepreneur comme « celui qui entreprend de créer pour son propre compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque » le capitaliste, quant à lui est le propriétaire d’un capital ou d’un fond de terre qu’il peut prêter à celui qui en besoin pour produire. L’agriculteur, le manufacturier ou le commerçant sont des hommes d’expérience qui organisent la production, ils jouent un rôle essentiel dans la production et dans la répartition. Le rôle de l’entrepreneur dans la production consiste à juger des besoins et des moyens de les satisfaire, en combinant les services productifs et en profitant des connaissances et des compétences intervenant dans son entreprise. Il remplit aussi une fonction essentielle, dans la répartition des revenus. Il constitue ainsi le lien entre marché des produits et marché des facteurs de production. Il joue enfin un rôle d’intermédiaire entre les consommateurs et les différents et les agents travaillant dans son entreprise.
B-
Le profit et l’intérêt.
Les profits sont constitués de deux composantes. Une part, le profit de l’entrepreneur correspond au revenu que celui-ci obtient de son industrie. Il dépend des capitaux nécessaires, des capacités requises et des risques encourus. Le profit de l’entrepreneur est variable est incertain car il est difficile de connaître par avance l’état des besoins et les prix des produits permettant de les satisfaire. Une autre part est constituée par les profits du capital que l’entrepreneur n’apporte généralement pas dans son intégralité. Lorsque le capital est prêter à d’autre pour le faire valoir, il donne lieu à un revenu, l’intérêt qui est conçu comme un dérivé du profit et dont la valeur est connue et le montant fixe.
Section III : la loi des débouchés. 11
La loi des débouchés dans sa version originale énonce que c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits. L’ambition de la loi est d’expliquer que les produits s’échangent contre les produits. L’homme qui crée un produit doit pouvoir trouver en face de lui d’autres hommes qui auront les moyens de l’acheter. Ces moyens consistent en d’autres produits résultant de leur production. On résume parfois cette théorie en affirmant que l’offre crée sa propre demande. La monnaie n’est qu’un simple intermédiaire des échanges, elle ne joue donc pas un rôle essentiel et les produits s’échangent contre les produits. Pour acheter il faut produire, et la monnaie n’est donc désirée que par ce qu’elle permet d’obtenir des biens et des services. L’idée de base de Say est que la valeur de tout produit est aussitôt transformée en revenus pour ceux qui l’ont créé. On payera des revenus, et cet argent qui circule sera automatiquement dépensé. Ainsi la valeur de la production totale sera égale à la valeur totale des revenus distribués. La loi de Say conduit à considérer que dans les conditions de concurrence, il ne peut y avoir de crise générale et durable de surproduction. Si certains produits trouvent parfois difficilement acheteurs, ce qui donne lieu à des déséquilibres sectoriels, c’est parce que d’autres productions ont été insuffisantes. Ces déséquilibres partiels sont supposés être résorbés par le mécanisme des prix qui jouent comme des signaux et par la mobilité des facteurs de production qui assurera l’ajustement de production adéquats.
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Deuxième partie : la pensée de Karl Marx. Section I : la reformulation de la théorie de la valeur travail. Marx reprend la théorie de la valeur travail présentée par Riccardo, mais la corrige et la développe différemment.
ALa substance abstrait.
de
la
valeur :
travail
Pour Marx la marchandise a deux pôles : la valeur d’usage te la valeur d’échange. La valeur d’usage est liée à l’utilité et donc subjective, une marchandise doit satisfaire les besoin de l’utilisateur final. La valeur dépend ainsi de l’utilité, elle est quantitative et à la fois subjective puisqu’elle se réalise dans la relation entre les hommes et les choses. La marchandise est aussi une valeur d’échange, dans le monde de production capitaliste les biens ne sont pas produits pour eux même, mais pour la vente sur le marché. D’où l’apparition de la valeur d’échange comme un taux de change. D’où l’apparition de la problématique de l’échange des marchandises quantitativement différentes en tant que valeurs d’usage sur un marché dans un rapport déterminé ? Ces marchandises contiennent un élément commun qui permet de les comparer, cet élément commun est le travail humain. D’où la conclusion de Marx « le travail constitue la substance de la valeur »
BLe double caractère du travail présenté par la marchandise : travail concret - travail abstrait. Le travail concret est le travail particulier qui correspond à un travail bien précis et qui a effectivement servi à produire un bien considéré. 13
Le travail abstrait est le travail en général abstraction faite de son caractère particulier. Le travail est une dépense de force humaine, d’énergie physique et intellectuelle, cette dépense en générale abstraction faite de son aspect concret et utile est appelée par Marx travail abstrait. Selon lui c’est le travail abstrait qui constitue la substance de la valeur.
C-
La mesure de la valeur.
Pour ce qui est de la mesure de la valeur, Marx adopte le point de vue de Riccardo mais le révise et le corrige. La valeur d’une marchandise est mesurée par le temps du travail nécessaire socialement à la produire, il inclut à la fois le travail direct et indirect. La valeur d’échange d’un bien est donc mesurée par la quantité moyenne généralement nécessaire qui entre directement ou indirectement dans sa production.
D-
Marchandise et monnaie.
La valeur ne peut s’exprimer que lors d’un rapport d’échange entre les marchandises, la valeur d’échange est analysée profondément par Marx afin de rendre compte de l’émergence de la monnaie, il distingue quatre formes de valeurs :
La forme simple ou occidentale de la valeur : c’est une relation d’équivalence entre deux marchandises échangées deux à deux. La forme de la valeur totale ou développée : c’est une extension de la forme simple, la forme de marchandise s’exprime ici dans la valeur d’usage de toutes les autres marchandises. La forme de valeur générale : dans cette forme les valeurs sont exprimées dans une seule espèce de marchandise et dans la même espèce de marchandise. La forme monnaie ou argent : la monnaie joue un rôle d’équivalent général et se représente comme étalon de mesure et comme unité de compte. Elle est considérée comme intermédiaire d’échange.
L’introduction de la monnaie constitue une réelle différence par rapport aux analyses de Smith et Riccardo. La monnaie est à la fois étalon de mesure et de la valeur et intermédiaire d’échange des marchandises entre elles alors que chez les classiques c’est le travail qui reste la mesure réelle de la valeur. La monnaie occupe une place privilégiée dans l’analyse de la valeur pour deux raison : pour sa fonction en tant qu’équivalent général, et surtout son rôle important qu’elle joue : sa facilité de se transformer en capital.
Section II : la théorie de la plus-value.
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AOrigine de la plus-value : la force du travail. Marx distingue par force de travail l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles dont dispose l’homme pour produire des choses utiles. La force de travail selon Marx est une marchandise, et marchandise, elle a une valeur d’usage et une valeur d’échange.
comme toute
La valeur d’usage se manifeste quand elle est acquise par un capitaliste pour produire des biens et créer de la valeur. La valeur d’échange de la force de travail s’exprime par le salaire, détermine par le temps de travail nécessaire de sa production.
B-
elle se
La production de la plus-value.
Lorsque le capitaliste achète la force de travail. Elle est pour lui une valeur d’usage. Cette valeur d’usage correspond au temps de travail pendant lequel la force de travail peut être mise en œuvre, mais la force de travail est une marchandise. Elle produit plus qu’elle ne coûte, elle crée de la valeur. L’écart entre la valeur d’usage de la force de travail et sa valeur d’échange donne lieu à la plus-value.
CLa transformation de l’argent en capital et la réalisation de la plus-value. Le capitaliste ne se suffit pas de produire et d’obtenir la plus-value, mais cherche aussi à vendre ses produits afin de la réaliser sous forme monétaire et de récupérer aussi son capital investi, accru par le profit.
DI-
Le capital et le profit. Le capital.
Selon Marx il y a deux formes de capitaux. Capital constant : c’est l’ensemble des moyens de production qui ne font que transformer leur valeur au produit final, alors il n’est pas une source de la plusvalue. Capital variable : c’est la partie du capital qui sert à payer aux ouvriers leurs forces de travail, il comprend donc la masse salariale. Le capitale variable reproduit sa valeur et crée de la plus-value. La distinction Marxienne entre le capital constant et le capital variable est différente de la conception standard du capital fixe et capital circulant. On considère comme capital fixe qui procure des immobilisations ou biens durables. Alors que le capital circulant correspond aux biens qui disparaissent dans le processus de production.
II-
Le profit.
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Le profit est le revenu que tire le capitaliste de la propriété de son entreprise, ou de façon général de son capital utilisé dans une opération productive. Le profit est engendré par l’ensemble du capital engagé. Valeur de marchandise = travail indirect + travail direct + plus-value Sur la valeur qu’ils ont ajoutée par leur travail au capital total, les ouvriers se récupèrent sous forme de salaire, alors que les capitalistes prélèvent le solde de la plus-value résultante de leur exploitation.
E-Le taux de la plus-value et les modalités de son accroissement. Le taux de la plus-value est égal au rapport de la plus-value sur le capital variable, ce taux exprime le rapport de ce qui revient au capitaliste et ce qui revient aux salariés. Le taux de la plus-value peut s’accroître selon 3 procédés.
L’augmentation de la plus-value absolue : qui peut se réaliser par le prolongement de la journée de travail. L’augmentation de la plus-value relative : c’est par la diminution de la force de travail qu’on peut accroître la plus-value relative, le capitaliste procède deux moyens : Payer la force de travail au-dessus de sa valeur : baisser les salaires. Abaisser la valeur de la force de travail : il s’agit de réduire du temps de travail nécessaire à la production des biens de consommation. La réalisation de la plus-value extra : elle est réalisée grâce à l’introduction du progrès technique et à l’emploi de procédés nouveaux dans la production. Pour accroître la plus-value extra il suffit que le capitaliste fasse introduire des nouvelles techniques dans le processus de production pour diminuer les temps de travail nécessaire à la production des biens.
F- Le taux de de profit. Le taux de profit dépend de la plus-value sur les capitaux totaux engagés. Il est égal aux rapports de la plus-value sur les capitaux engagés. Ce taux de profit augmente si la plus-value progresse, le montant des capitaux investis reste le même.
Section III : La dynamique du capitalisme et les crises. A-
La loi d’accumulation capitaliste.
Dans le système capitaliste, le capitaliste se présente comme détenteur d’une certaine somme d’argent qu’il avance dans une activité productive en vue de récupérer par la suite la somme d’argent avancée augmenté d’un profit. Mais la réalisation de cette action nécessite d’abord :
L’achat des biens servants de moyens de production et la force de travail. 16
Vendre les produits résultants de la combinaison de ces facteurs de production.
La vente des marchandises qui en résultent, procure du capital argent, la différence entre le capital argent et le capital initial est égal à la plus-value qui est sous forme d’argent et qui correspond au profit.
B-
Reproduction et accumulation.
La somme d’argent récupérée à l’issu du cycle de rotation su capital est généralement utilisé par le capitaliste pour une part reconstituer le capital constant consommé, à reproduire la force de travail et à dégager la plus-value.
La reproduction simple du capital : il s’agit d’une reproduction à l’identique, c’est une situation dans laquelle le capital avancé n’a pas varié puisque la plus-value a été consommée par le capitaliste. La reproduction élargie du capital : elle est élargie lorsque le capitaliste transforme la majeure partie de la plus-value en capital additionnel. Dans ce cas la plus-value a été capitalisée. Cette forme de reproduction permet l’accumulation de capital.
Deux raisons expliquent selon Marx le comportement d’accumulation :
La recherche individuelle est infinie des profits supérieurs. La concurrence entre les entreprises.
CLes contradictions système capitaliste. I-
et
les
crises
du
La paupérisation ouvrière.
Marx considère comme Riccardo que le taux de salaire est déterminé par les conditions sociales de la production. Il ne peut pas être durablement inférieur à la valeur de la force de travail, mais l’accumulation des capitaux conduit à l’augmentation de la part relative du capital constant utilisé pour acheter les machines par rapport au capital variable utilisé pour l’achat de la force de travail. Cela a une conséquence qui est la diminution de la demande de travail. Cela est dû à la hausse du capital constant qui remplace le variable et à la nouvelle génération de machines plus performante, cela conduit à l’accroissement du chômage.
II-
La baisse tendancielle du taux de profit.
L’accroissement de la proportion du capital au détriment du capital variable conduit à l’augmentation du rapport capital constant/capital variable. Cependant comme le travail est seule source de plus-value, en diminuant sa part dans la composition organique du capital, le capitaliste diminue donc son taux de profit.
III-
Les crises de surproduction et sous-consommation.
La baisse du caractère :
taux de profit déclenche des crises économiques à double
17
Au niveau de l’offre : pour augmenter leurs profits les capitalistes continuent à augmenter leur production par des gains de productivité et par l’utilisation intensive du capital. Comme tous les entrepreneurs agissent de la même façon, ils en résultent une crise de surproduction conséquence de la suraccumulation du capital. Au niveau de la demande : l’augmentation du capital constant au détriment du variable qui s’intéresse à la masse salariale, conduit à une diminution des postes de travail, ce qui conduit au chômage appauvrissement de la classe ouvrière, ce qui entraine une sous-consommation ouvrière et donc une crise de débouché. La crise débute selon Marx par l’apparition d’une situation de surproduction, elle est ensuite à limiter par le blocage des investissements.
TROISIÈME PARTIE :
LA PENSÉE
NÉOCLASSIQUE.
CHAPITRE I: WILLIAM STANLEY JEVONS. 18
Section I: la théorie de l’utilité. A- L’utilité, définition et caractéristiques. L’utilité du bien est définie comme la propriété qu’a un objet d’accroître un plaisir ou d’éviter un déplaisir. Mais l’utilité ne se trouve pas dans l’objet lui-même, elle est relative à l’individu et se prend naissance qu’en relation avec ses besoins. L’utilité est donc une relation qui exprime le rapport de l’homme aux choses. L’utilité a deux caractéristiques essentielles :
Subjective : car elle est liée à l’appréciation que portent les hommes sur les biens économiques et à leurs préférences. Mesurable : car l’homme est censé être capable d’exprimer par un nombre la satisfaction qu’il retire de la consommation d’un bien.
B- Le degré final de l’utilité (DFU). Jevons distingue entre l’utilité totale d’un bien et l’utilité attachée à une portion de celui-ci. C’est ce qu’il a fait en introduisant le degré final de l’utilité qui annonce la notion moderne de l’utilité margin ale. Le DFU est le coefficient différentiel d’utilité par rapport à la quantité d’un bien quelconque. L’intensité du besoin satisfait diminue au fur et à mesure que l’on consomme des unités supplémentaires d’un bien. Jevons établis ensuite la relation qui existe entre le DFU et la quantité du bien consommé. C’est là qu’il retrouve la première loi de Gossen qui explique la décroissance de l’utilité marginale et explique que le besoin n’est pas satisfait que lorsque les DFU sont égaux. Jevons retrouve ainsi la 2ème loi de Gossen, connue sous le nom de principe de l’égalisation des utilités marginales.
Section II : la théorie de l’échange. Selon Jevons l’échange s’arrêtera lorsque les DFU des deux biens échangés sont devenus égaux. Pour les échangistes, il s’agit ici du principe de l’égalisation des utilités marginales des deux biens par la suite Jevons expose le principe de l’égalisation de l’utilité marginale pondérée par les prix appelée aussi la condition de l’optimum de la consommation. Il affirme que le rapport de l’échange de deux produits quelconques sera inversement proportionnel du rapport des degrés d’utilité des quantités des produits après que l’échange est achevé. Jevons conclut sa théorie de l’échange en exprimant son opinion sur la question de la valeur du travail.
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Selon lui le travail ne saurait être à l’origine de la valeur parce que sa place précède largement le moment où le bien est consommé. Une fois accompli le travail n’a plus d’influence sur la valeur future d’une marchandise, il est passé et perdu pour toujours. La valeur des marchandises selon Jevons dépend de son utilité et sa rareté. L’utilité d’un bien est absolument essentielle pour qu’il soit échangé. Mais c’est l’utilité de la dernière dose du bien, c’est-à-dire le DFU qui lui confère une valeur. Jevons construit sa théorie de la valeur en la fondant sur le DFU. Il ne laisse ainsi aucune place au travail dans la détermination de la valeur. Le travail selon lui intervient dans la production, c’est qu’il a affirmé lorsqu’il écrit « le coût de production détermine l’offre, l’offre détermine le DFU et le DFU détermine la valeur ».
Chapitre II : Carl Menger. Section I : l’analyse des biens économiques et leurs classifications. A- La notion des biens. Les biens sont définis comme des objets reconnus aptes à satisfaire les besoins humains et disponible, à cette fin quatre conditions sont nécessaires pour qu’un objet soit considéré comme un bien :
L’existence d’un besoin. La capacité de la chose à satisfaire un besoin. La connaissance de cette capacité. La disponibilité suffisante de la chose à satisfaire le besoin.
La notion du bien est donc entièrement liée à celle de la satisfaction du besoin humain, donc la classification du bien peut être distinguée :
La première classification range les biens selon leur aspect quantitatif. La deuxième hiérarchise les besoins selon leur aspect qualitatif.
Dans le cadre du deuxième point existe :
Les biens de premier ordre : ce sont les biens qui satisfont de façon immédiate les besoins. Les biens d’ordre supérieur : ce sont les biens qui engendrent d’autre biens et qui satisfont qu’indirectement les besoins.
La classification des biens selon Menger introduit une nouvelle notion essentielle, celle du temps.
B- La graduation des besoins. Les besoins présentent des différentes caractéristiques : Ils sont qualifiables, ils sont divisibles, ils sont multiples et ils sont comparables. Les besoins peuvent être classés par ordre décroissent : alimentation, logement, habillement, soins médicaux, distraction… 20
La satisfaction d’un bien donnée dépend de la quantité disponible, l’intensité du bien diminue au fur et à mesure qu’il est satisfait.
Section II : la théorie de la valeur et la table d’intensité. A- La théorie de la valeur. La valeur est ce que présente pour nous un bien disponible pour satisfaire un besoin éprouvé. Elle dépond d’une part de l’intensité du besoin qu’épreuve un individu face à un bien, ce qui fait de la théorie de la valeur de Menger une théorie subjective. D’autre part de la disponibilité du bien par rapport au besoin qu’il d’une théorie de la valeur-rareté. Pour Menger la valeur n’est pas une propriété intrinsèque des biens, elle ne réside pas dans les qualités des biens en soi, mais dans les appréciations des individus. La valeur est un jugement porté sur les biens par les individus. B- Problème de la mesure de la valeur. Le problème se pose différemment pour les biens du premier ordre et ceux d’ordre supérieur. Menger construit donc sa célèbre table d’intensité, les besoins sont classés d’ordre décroissant, les chiffres dans chaque colonne représentent les intensités de satisfaction du besoin que procure la consommation d’unité supplémentaire d’un bien. Placé sous chaque besoin, les chiffres expriment la décroissance de l’intensité avec la satisfaction. Un besoin décroit à mesure qu’il est satisfait, la table d’intensité de Menger permet aussi d’indiquer comment un individu peut effectuer des choix en fonction de ses besoins vitaux. Elle permet de définir une logique de choix pour le consommateur. Le raisonnement de Menger rappelle la 2 ème loi de Gossen et rejoint la conclusion de Jevons relative à l’égalisation des DFU d’un bien dans différents emplois. Pour Menger les biens d’ordre supérieur n’ont de valeur que parce qu’ils satisfont indirectement les besoins en permettant de produire des biens de 1 er ordre. La valeur du bien de degré supérieur dépend du prix du bien de consommation qui sera produit. Elle dépend donc de la valeur anticipée du bien d’ordre un.
CHAPITRE III : LÉON WALRAS. Section I: la conséquences.
richesse
sociale,
définition
et
Walras définit la richesse sociale comme l’ensemble des choses matérielle ou immatérielles qui sont rares, c’est-à-dire qui sont à la fois utiles et limités en quantités, la richesse trouve donc sa source dans la rareté. De l’existence de rareté découlent trois conséquences :
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Les choses utiles et limitées en quantité sont appropriables, les choses inutiles échappent donc de l’appropriation, de même les choses qui ne sont pas en quantité limitée. Les choses constituant la richesse sont valables et échangeables ; leur détention permet d’obtenir en échange une autre chose. Les choses utiles et limitées en quantités sont industriellement productibles ou multipliables, puisque ces choses sont valables et échangeables il y a intérêt à les produire et à les accroître.
Le fait de posséder une chose rare permet de la céder pour avoir une autre chose, on voit ainsi que les choses rares ont une valeur d’échange puisque leur détention permet d’obtenir d’autres choses. La rareté est donc la cause de la valeur d’échange.
Section II : la théorie de l’échange. A- L’échange de deux marchandises. Walras considère deux groupes d’individus, le premier possède la marchandise A et le deuxième possède la marchandise B. les individus de chaque groupe sont disposés à céder une partie de leur marchandise qu’ils détiennent pour obtenir une certaine quantité de l’autre marchandise. Ainsi s’établit des rapports d’échange entre les offreurs et les demandeurs des deux marchandises. Si un agent propose de céder N unité de B contre M quantité de B l’équation d’échange s’écrira sous la forme : MVa = NVb. Walras introduit ensuite la notion de prix relatif, il appelle Pa le prix de A exprimé en B et Pb le prix de B exprimé en A. on obtient : M/N = Vb/Va = Pb = µ et N/M = Va/Vb = Pa = 1/µ. D’où Pb = 1/Pa et Pa = 1/Pb. Ainsi les prix ou les rapports des valeurs d’échange sont égaux aux rapports inverses des quantités de marchandises échangées. Walras va établir la relation entre les quantités demandées et offertes et les prix en introduisant les notions de la demande et de l’offre effectives. Les équations de demande et d’offre effectives traduisant le fait que la demande d’un bien a nécessairement pour contrepartie l’offre de l’autre bien. Il en résulte que dans cet échange toute offre correspond à une demande équivalente.
B- L’utilité et le théorème de l’utilité maxima. Le théorème de l'utilité maxima des marchandises fournit une première version de l'équilibre du consommateur. L'individu décrit ci-dessus est en équilibre au point où rien ne le poussera à modifier sa consommation tant que les paramètres le concernant ne changeront pas. D'abord établi dans le cadre d'une hypothétique « économie d'échange pure », ce résultat est ensuite étendu à une économie de production, dans laquelle l'équilibre du consommateur devient aussi l'équilibre du producteur de biens et services. La contrainte budgétaire égalise la valeur des produits achetés et celles des services vendus aux entreprises. La fonction objective intègre, à côté de l'utilité des premiers la désutilité des
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seconds (désutilité du travail par exemple qui implique un effort et un sacrifice en temps libre). A l'équilibre, l'individu égalise les utilités et les désutilités marginales, pondérées par les prix des produits et des services producteurs. Ainsi selon Jevons, le salarié consommateur dose son offre de travail de façon à égaliser à la marge la désutilité du travail (pondéré par le salaire) et l'utilité de la consommation marchande (pondérée par son prix).
C- L’équilibre général d’une économie d’échange pur. On parle d’économie d’échange pur quand il n’y a pas de production. Les agents sont de purs consommateurs qui disposent (avant même que les échanges n’aient lieu) d’un stock initial de marchandises. L’origine de ces marchandises et les quantités dont dispose chaque individu ne sont pas expliquées : ce sont des données initiales du modèle. Toute l’activité économique se réduit donc à : l’échange et à la consommation. De ces dotations initiales. Dans un camp de prisonnier, ou toute production est de facto impossible, chaque prisonnier reçoit de sa famille (Ou d’une organisation caritative) des colis contenant des quantités divergentes de divers biens (cigarettes, savon, Nourriture, etc.). Une fois ces dotations initiales reçues, on assistera sans doute à des échanges entre prisonniers. Finalement, le contenu des colis disparaîtra par la consommation. Si des échanges ont lieu, c’est sans doute Parce que chaque prisonnier n’est pas pleinement satisfait du contenu de son colis qui est — par exemple — Un colis « type ». On imagine facilement qu’un non-fumeur recevant son colis et découvrant qu’il contient Des paquets de cigarettes cherchera à s’en défaire contre tout autre chose : biscuits, savon ou chandelles. Les Échanges permettent de se rapprocher du colis idéal en cédant ce qui est moins désiré pour obtenir ce qui est Plus désiré. Nous allons prendre dès maintenant de bonnes habitudes en formalisant rigoureusement notre économie
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