Hegel Et La Tragédie

April 23, 2018 | Author: laotrasociologia129 | Category: Absolute (Philosophy), Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Conscience, God, Aesthetics
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Descrição: Article portant sur l’interprétation hégélienne de la tragédie...

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Hegel et la tragédie

Antigones nes, Gallima Bibliographie : Georg George e Stei Steiner ner,, Les Antigo Gallimard rd,, 1986. Kogève, Kogève, Introduction à la lecture de Hegel , Tel, Gallimard, 1979.  Jacques errida, Glas, !aris, 197". Janicaud, Hegel et le destin de la Grèce, #rin, 197$ : le destin grec comme ennemi de la conscience de

soi %68& ' la trag(die trag(die dans l)article l)article sur * +e droit naturel  %9$-97& %9$-97& ' la trag(die d)ntigone %177& ' la trag(die %/0/& ' conclusion : anamnèse et destin %17&. !eter S2ondi, * +e conce3t du tragique c4e2 Sc4elling, 5lderlin et 5egel , in Poésie et poétique de l’idéalisme allemand ,  Tel,  Tel, 3. 9-/$. Hegel : L’esprit du christianisme et son destin  %trad. J. artin,

#rin, 1967 ' il eiste aussi de ce tete une ecellente (dition 3ar ranc isc4;ac4, !resses !ocet, 199/& . Le Droit naturel, c4a3. ran  %Steiner, Les Antigones , 3. "/&. * +e ct( tragique consiste en ce que, au sein de ce conAit, les deu 3arties en 3r(sence ont (galement raison en 3rinci3e  %Bst4(tique, ennet(, la @lle doit vivre dans la * r(signation (t4ique , et non dans l)aNrmation de l)universel, la dis3arition des 3arents qui est le devenir des enEants, la mère et l)(3ouse consid(rer avec a\iction cet (loignement des enEants qui lui re3r(sente sa 3ro3re mort, la sIur en revanc4e, qui reconnaMt en son Erère comme une 3art virile d)elle-mme, (c4a33e au 3ur sentiment oC se cantonne Dusque l? la E(minit(, et a33araMt ainsi comme l)unique res3onsa;le, 3resque la 3rtresse, de la loi divine dont la Eamille assume le moment : * +e Erère 3erdu est donc 3our la sIur irrem3laHa;le, et son devoir envers lui est son devoir su3rme  %/6&. ien entendu, la d(monstration un 3eu la;orieuse de 5egel tente ici de d(duire dialectiquement la trag(die de So34ocle, celle d)ntigone, ;ien qu)il ne soit 3as interdit de songer aussi ? l)amour d)Blectre 3our son Erère Freste. Steiner remarque de EaHon 3ertinente et suggestive comment le t4ème de la * sororit(  4ante la 3remière g(n(ration romantique : P4ateau;riand, >ron, ]ords^ort4, S4elle>V %3. 1-1$&. ans l)union m>st(rieuse et comme Dumelle de la sIur et du Erère, s)e3rime, 3ar del? la d(termination de la division seu(e, la nostalgie de l)androg>ne 3rimitiE, Douissant comme _arcisse de sa com3lète identit(. P)est ainsi que si 5egel met ici en avant le lien du Erère et de la sIur, c)est aussi 3arce qu)il surmonte la rel(gation de la E(minit( dans la s34ère seulement 3assive du sentiment, et cr(e ainsi la @gure sainte d)une 4(roRne digne d)agir au nom de l)a;solu. ussi ;ien est-ce un lieu commun que de souligner le caractère viril d)ntigone comme d)Blectre. _)est-ce 3as Pr(on lui-mme qui s)(crie : * (sormais, ce n)est 3lus moi, mais c)est elle qui est l)4omme, si elle doit s)assurer im3un(ment un tel triom34e  %v. "8""8$& ' et encore : * oi, tant que De vivrai, ce n)est 3as une Eemme qui me Eera la loi  %v. $/$&. ès lors, 3ar la seule violence de l)action eective, l)unit( sim3le de la loi divine et de la loi 4umaine, de la Eamille et de la cit( doit tre ;ris(e, tandis que l)es3rit r(alise le 3artage de la conscience, e3licitement (nonc(e 3ar la loi, et de l)inconscience, qui vient au  Dour et se Eait maniEeste 3ar l)unique 3uissance de l)acte accom3li : * une 3uissance t(n(;reuse qui Eait irru3tion quand l)o3(ration a eu 1/

lieu, et 3rend la conscience sur le Eait XVY +)o3(ration consiste  Dustement ? mouvoir l)immo;ile, ? 3roduire et(rieurement ce qui n)est d)a;ord qu)enEerm( dans la 3ossi;ilit(, et ainsi ? Doindre l)inconscient au conscient  %6&. P4acun des deu droits qui s)arontent alors 3eut (galement r(clamer que Dustice lui soit rendue : la sIur est en droit d)accom3lir le rite 3our le mort qui est du mme sang qu)elle, l)Btat est en droit de c4Qtier le traMtre qui a retourn( ses armes contre sa 3atrie. P4aque Eois, l)a;solu d(termine l)action et c)est seulement une Eois l)acte accom3li que la Eaute devient consciente dans l)es3rit de celui qui s)en est rendu res3onsa;le : ntigone d(@e l)autorit( de l)Btat, au sein duquel seulement la Eamille 3eut 3ourtant venir ? l)eistence, et l)Btat an(antit le droit de la Eamille, qui est 3ourtant la source E(conde ? laquelle il doit sa 3ros3(rit( et le renouvellement de sa 3o3ulation. +)(quili;re Eragile de la su;stance (t4ique est ainsi d(truit 3ar le com;at des Erères, Bt(ocle et !ol>nice, cad 3ar les guerres intestines qui viendront ? ;out de la civilisation des cit(s.  l)unit( organique de la su;stance (t4ique, succèdera dès lors, dans l)Bm3ire romain, l)o33osition de la 3ersonne morale, d(@nie n(gativement dans le * radotage  sce3tique et Eormellement dans le droit a;strait de la 3ro3ri(t(, et de l)em3ereur, ou * souverain du monde , qui est la @gure solitaire et vide de la * conscience a;solue , * la conscience de soi titanique . Selon cette lecture, le conAit d)ntigone et de Pr(on est 3(rennis( 3lutt que d(3ass( : ce n)est 3as au sein de la 3olitique ni de l)4istoire que doit s)eectuer la r(conciliation de l)individu et de l)universel, mais au sein de la 34iloso34ie comme enc>clo3(die des savoirs rationnels. Bn eet, la contradiction du 3riv( et du 3u;lic se retrouve au sein mme des Principes de la philosophie du droit , comme contradiction non surmont(e entre la soci(t( civile, qui est le c4am3 des int(rts 3articuliers et concurrents, et l)Btat, qui a la c4arge de l)universel. Fn retrouvera encore, ? la @n du c4a3itre * la religion est4(tique , une anal>se de la trag(die antique. +a religion est4(tique marque ce moment de la 34(nom(nologie de l)es3rit oC la conscience connaMt l);solu comme es3rit, mais ne le reconnaMt 3as encore dans l)int(riorit( de la conscience de soi : aussi le re3r(sentet-elle ? l)et(rieur d)elle-mme, 3ar la ;eaut( d)une @gure qui se donne en s3ectacle et se 3r(sente au >eu de tous comme une maniEestation sensi;le du divin. Pette re3r(sentation o;Dective de l);solu 3rend en 3remier lieu la @gure de l)art : le dieu est 3r(sent dans la Eorme 3arEaite et autarcique de la statue taill(e dans le mar;re. Telle est * l)Iuvre d)art a;straite , a;straite en ce sens qu)elle est re3r(sent(e en de4ors de la conscience, et elle-mme d(3ourvue de conscience : les dieu grecs ne 3ensent 3as, ils  Douissent ? Damais de leur inalt(ra;le 3erEection. Bn revanc4e, dans 1

* l)Iuvre d)art vivante , cad la cit( elle-mme c(l(;rant son unit( dans les Etes qui la rassem;lent, la communaut( 3olitique s)a33ro3rie le divin dans l)ivresse et l)ent4ousiasme : la conscience n)est 3lus s3ectatrice de la Eorme de l);solu qui est 3ourtant son essence, elle 3artici3e au c(l(;rations, elle s)identi@e au dieu qui la 3ossède dans l)ealtation dion>siaque, elle (3rouve en elle-mme la vie de l);solu comme, il est vrai, celle d)un dieu transcendant et non encore comme la 3uissance qui lui est 3ro3re. vec le troisième moment, celui de * l)Iuvre d)art s3irituelle , la conscience s)a33ro3rie, 3ar la cr(ation 3o(tique, les dieu qui re3r(sentent l);solu qui est en elle. Pette a33ro3riation 3asse en 3remier lieu 3ar l)(3o3(e : la conscience de l)aède reHoit l)ins3iration de la use et c4ante un 3ass( 4(roRque en lequel se retrouve la m(moire de la communaut(, 3ar un acte de la m(moire vivante qui garde ce dont il Eaut se souvenir, * la r(collection 3ar le souvenir de l)essence au3aravant imm(diate . n(mos>ne est la mère des uses, et cette m(moire ins3ir(e, 3resque somnam;ulique, de l)aède, est la 3remière maniEestation de l)(veil de l)int(riorit( et de la conscience de soi. ans le c4ant de l)aède, le 3eu3le Eait retour sur son 3ass(, 3rend le tem3s de la r(Aeion, il le r(A(c4it et le 3ense, mais le 3ense encore rveusement, en c(dant au c4arme de la l(gende. P)est avec la trag(die que la conscience sort de cet envoUtement, elle n)est 3lus le t4(Qtre de m(moire oC (voluent les 4(ros de l)ancien tem3s, elle se Eait 4(ros elle-mme, elle incarne le 3ersonnage sur la scène et 3rend 4autement son 3arti, Dusque dans le conAit qui doit le d(truire : elle devient un 3ersonnage de trag(die, qui revendique le droit d)agir en son 3ro3re nom. +a conscience rveuse du s3ectateur se maintient 3ourtant dans la trag(die sous la Eorme du c4Iur qui, r(duit ? l)im3uissance, se 3erd en com3laintes vaines et en une sagesse vide r(duite ? commenter l)action selon ses divers (3isodes sans Damais la maMtriser. `uant ? l)es3rit agissant du 4(ros tragique, il Eait l)e3(rience douloureuse de la dialectique de l)action elle-mme : la v(rit(, en devenant eective, se d(termine et 3rend 3arti. Bt cela d)autant 3lus que la conscience ne sert l);solu qu)en s)ali(nant ? un 3rinci3e qui la d(3asse, et non en se reconnaissant elle-mme comme a;solue. +a conscience agissante est ainsi n(cessairement aveugle, et cro>ant o;(ir ? la voi d)un dieu ne Eait qu)entendre en v(rit( que le sens maniEeste de l)oracle n(cessairement (quivoque %3ollon doit tre am;igu tant que la conscience ne com3rend 3as qu)elle doit tre ? elle-mme son 3ro3re oracle& et manque le sens cac4( : * +a 3rtresse 3ar la ;ouc4e de laquelle 3arle le dieu s3lendide n)est 3as di(rente des sIurs (quivoques du destin qui 3oussent au crime 3ar leurs 3romesses, et dans le dou;le sens de ce qu)elles Eaisaient 3asser 3our sUr trom3ent celui qui se @ait au sens a33arent  %ran aveugle qu)ntigone n)est une id(aliste (cervel(e, mais au contraire c4acun 3araMt l(gitim(e 3ar la v(rit( qu)il d(Eend au 3ri de sa vie : la cit( contre la Eamille, le droit 3u;lic conte le droit 3riv(, mais encore la garde de ce monde contre le res3ect dU ? l)autre monde, ou la 3olitique contre la religion.  l)inverse du 3arti3ris 4(roRque qui marque l)engagement du caractère dans la situation 4istorique, le c4Iur, qui commente l)action sans > 3artici3er, se 3lace du 3oint de vue d)une morale a;straite et universelle, se conEormant au dogmes de la religion traditionnelle, intem3orelle, @e et intransgressi;le, donc dans une universalit( naRve qui ne sait encore rien du d(c4irement de la v(rit( dans la n(cessit( de son devenir %/78-/79&. P)est seulement avec le drame romantique, cad avec ce qu)il advient de la trag(die dans les tem3s modernes b 3ar eem3le c4e2 Sc4iller b que le conAit tragique met en scène les d(;ats int(rieurs d)une Qme d(c4ir(e et tourment(e. * +a 3o(sie romantique moderne, au contraire de la trag(die antique, a 3our o;Det 3rinci3al la 3assion 3ersonnelle, dont la satisEaction (quivaut ? celle d)un ;ut su;DectiE  %/7"&. * +a trag(die moderne ado3te 3our ;ase, dès le d(;ut, le 3rinci3e de la su;Dectivit(  %/91&. ntigone est un 3rinci3e, mais le Karl oor des)rigands, re;elle qui se dresse contre l)ordre des o33resseurs, est un individu. Bn ce sens, S4aes3eare est, c4e2 les modernes, le 3lus grand des tragiques, car 3lus que nul autre il a su cr(er des 3ersonnages in@niment divers et c4acun d)une grande ric4esse 3s>c4ologique, d)un caractère touDours com3lee mais qui 3ossède 3ourtant l)unit( de la 3ersonnalit( : *
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