Guide TÊTU + 2010/2011

December 12, 2017 | Author: tetumag | Category: Hiv/Aids, Aids, Medicine, Wellness, Science (General)
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Tous les deux ans, retrouvez le guide gratuit TÊTU sur le VIH. Des témoignages, des associations mais également la liste...

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tetu.com

TÊTU+ édition 2010-2011

SANTÉ TRAITEMENTS

NUTRITION

GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

Le guide gratuit d’information sur Le ViH

ASSOCIATIONS

DROITS

Réf. Inpes 3112-06370-L

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BIEN Cahier n° 3 de TêTu n° 161. Ne peut être vendu séparément.

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têtu+

le Guide têtu + a bénéficié du soutien des laboratoires pharmaceutiques suivants :

Directeur De la publication Olivier Ségot * Une promesse pour la vie.

ABBOTT FRANCE GILEAD SCIENCES JANSSEN MERCK SHARP & DOHME-CHIBRET

Directeur Pierre Bergé

Directeur exécutif Norbert Pochon Directeur De la réDaction Gilles Wullus réDacteur en chef Du GuiDe têtu + Luc Biecq Directeur artistique DéléGué Rudy Augustin-Lucile assistante Maquettiste Carine Silveira iconoGraphie, proDuction photo Alexandre Roche chef D’éDition François Couzinié révision-correction Adélaïde Ducreux-Picon, Christophe Constantin

Conformément à la législation en vigueur, les articles du Guide TêTU + n’ont été ni rédigés ni relus par les laboratoires pharmaceutiques.

Le guide TêTu + a également bénéficié du soutien de :

coMité scientifique Dr Frédérique Delatour, Gilles Laffon, Pr Jean-Marie Lang, Nathalie Morgensztejn, Pr Daniel Vittecoq. ont collaboré à ce nuMéro Dr Françoise Barré-Sinoussi, Juliette Bastin, Dr Franck Boccara, Olivier Buisson, Jean-Philippe Card, Dr Jean-Michel Cohen, Ursula Del Aguila, Marie-Catherine de la Roche, Jérôme et Romain Farina-Cussac, Roger Francart, Dr Anne Gervais, Noelle Guillon, Sylviane Hervé, Dr Christine Katlama, Catherine Kapusta-Palmer, Guillaume Le Hegarat, Cécile Lhuillier, Elodie Liénard, Jeffrey Levy, Dr Michel Ohayon, Renaud Persiaux, Dr Stanislas Pol, Dr Mylène Pradelle, Dr Jeanine Rochefort, Dominique Rolland, Dominique Thiéry, Gilles Thöni, Delphine Vailly, Isabelle Yaouanc, Sylvain Zimmerman. photoGraphes et illustrateurs Julie Ansiau, David Balicki, Emmanuelle Barbaras, Fabien Breuil, Gilles Brosse, Mathias Casado-Castro, Jean-Luc Guérin, Vincent Lignier, Carine Silveira (illustrations), Miguel Villalobos. réDaction 6 bis, rue Campagne-Première, 75685 Paris Cedex 14. Tél. : 01 56 80 20 80. Fax : 01 56 80 20 85.

Réf. Inpes 3112-37010-L

www.prochedemalade.com

La direction générale de la Santé (DGS, division Sida), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) et la mairie de Paris participent à la diffusion gratuite du Guide TêTU +.

Cahier n° 3 de TêTu n° 161, ne peut être vendu séparément. Il contient un encart abonnement jeté « Offre découverte ». Le guide TêTu + est édité par CPPD SAS 6 bis, rue CampagnePremière, 75014 Paris. Commission paritaire n° 1012 K 82644 – ISSN 1265-3578. suivi De fabrication Laurence Coudert, Les Élements déchaînés, tél.: 06 84 84 43 44. iMpression SEGO SAS, 26, rue Constantin-Pecqueur, 95150 Taverny Printed in France/Imprimé en France.

Merci à Agora presse et cætera, Alliance Routage, AMP, IDIP, LMPI, Mediakiosk Median Impressions, MLP, Naville, Promap, Promevente, Relay, Seddif, SEGO, Stamp, Urban Régie Insert. Illustration de couverture : Rudy Augustin-Lucile

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édito

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sOmmaire Ouverture « Ils sont toujours là, nous aussi », par Françoise Barré-Sinoussi

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témOigner Neuf personnes parlent de leur vie avec le VIH

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repOrtage Née avec le virus, Anne-Laure témoigne

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CheCk-up Prévention et sexualité 18 Plus de plaisir, moins de risques 20 Prévenir et traiter la tuberculose 22 Protéger mon cœur et mes os 24 Repérer et prendre en charge une dépression 25 Préserver son foie 26 mieux vivre Les sept piliers d’une alimentation santé Objectif forme Dire, ne pas dire sa séropositivité ? Les atouts des groupes de parole militer Dix associations au cœur du combat Tribune libre : « Des femmes aussi vivent avec le sida »

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Les réponses de nos experts à 14 questions clés

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repOrtage À Lyon, les personnes prostituées, maillon fort de la prévention

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se sOigner Comment améliorer le dialogue avec son médecin ? Tribune libre à Christine Katlama : « Pourquoi il faut traiter au plus tôt » Trans : comment contourner la course d’obstacles Femmes : nos conseils pour être mieux soignées Hépatites et VIH : dépister, surveiller, traiter

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traitements Tout savoir sur les antirétroviraux Molécules : coachez votre trithérapie Nos 30 fiches traitements

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adresses utiles Les associations françaises

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COmité sCientifique

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Le Guide TêTu + est gratuit. Il est destiné aux personnes vivant avec le VIH, à leurs proches et à tous ceux qui souhaitent s’informer sur le sida et les hépatites. Il vous est offert par le magazine TêTu.

Résister

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ls ont cherché. Ils ont su. Même désarçonnés par les assauts d’un virus pas comme les autres, ils ont su confirmer leur appartenance au monde des vivants et se maintenir dans une perspective de vie. Les témoins de ce Guide TêTu +, ceux qui parlent d’eux, ne font rien moins que poser un acte éthique : vulnérables un jour, ils se sont forgé une morale inébranlable. Pour dire qu’ils valent autant sinon plus que ceux qui veulent les laisser à la marge, les étouffer dans le silence et la honte. Pour trouver au fond d’eux-mêmes des ressources afin de s’engager dans des actions de prévention, de soutien, de partage. Audacieuse, leur parole de résistant est essentielle. Quelle résistance ? Celle qui dit non à la défiance, à la peur de l’autre, très cultivée en ces temps « modernes ». Celle qui réactive les valeurs, que l’on pourrait croire épuisées, d’une société solidaire. Rendre possible et pérenniser un outil de soutien thérapeutique, c’est un projet solidaire. Que ceux qui ont jugé bon de le soutenir soient ici remerciés. Offrir cette septième édition du Guide TêTu + sans parler de ceux qui, broyés par des problèmes cumulés, n’osent plus rien dire n’aurait pas de sens. Mais beaucoup de séropositifs vont bien, et après avoir perdu tellement de proches, comment ne pas s’en réjouir. Toutefois, les peurs liées aux représentations collectives du virus du sida sont telles que certaines personnes séropositives vivent de petits ou de graves moments d’exclusion. Femmes, hommes, transgenres, étrangers, français, porteurs du VIH ou pas, homos, hétéros, soignants et élus du peuple, nous devons tous dire non à la sérophobie. Plus question de mettre de guillemets, si ce mot n’est pas dans le dictionnaire, il illustre une réalité tangible et pour la combattre, il faut la regarder en face. Luc Biecq,

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+ ouverture Pr. Françoise Barré-Sinoussi

Ils sont

toujours là. nous aussI !

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e tous les témoignages de sympathie qui m’ont été adressés en 2008 dans la foulée du prix Nobel, c’est sans conteste ceux de personnes séropositives qui m’ont le plus émue. J’ai reçu, en particulier, des messages de patients rencontrés dans les années les plus sombres du sida, au plus bas de leur santé physique comme psychologique. Ils me disaient tout simplement : « Nous sommes toujours là. Merci. » J’étais non seulement très heureuse de savoir qu’ils avaient surmonté l’épreuve de la maladie, mais aussi fière que certains aient prolongé le combat par un engagement associatif. À l’image de ces patients, la mobilisation de la communauté scientifique et médicale n’a pas fléchi. Nous restons toujours déterminés à faire progresser la lutte contre le VIH. Certes, les progrès de la science en matière de connaissance du virus et de sa pathogenèse ont permis d’améliorer notablement la prise en charge et le traitement des patients. Il existe à présent six classes de molécules anti-

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Chercheurs, cliniciens et patients continueront à se battre côte à côte jusquÊà ce quÊun jour, enfin, nous puissions vivre dans un monde sans sida. rétrovirales largement accessibles dans les pays occidentaux. L’infection par le VIH, autrefois mortelle, est devenue chronique sous traitement. Si efficaces soient-elles pour bloquer la multiplication du virus, ces molécules ne permettent pas, pour autant, la guérison. Très tôt après l’infection, le VIH se niche dans des cellules de l’hôte où il reste dormant. Ces réservoirs, invisibles pour le système immunitaire et inaccessibles aux anti-rétroviraux actuels, empêchent tout arrêt du traitement chez les patients dont la charge virale est indétectable depuis des années. Or, l’infection elle-même comme la prise de traitement au long cours ne sont pas sans conséquences pour la santé de certains patients. On constate, chez une proportion d’entre eux, une

augmentation significative par rapport à la population générale, de certains cancers, de maladies cardiovasculaires, de complications métaboliques et un vieillissement général accéléré. Par ailleurs, le traitement des coinfections, notamment des hépatites, reste délicat. La recherche reste au cœur de la réponse à apporter face à ces nombreux enjeux cliniques. Il nous faut mieux comprendre les interactions complexes entre les constituants du virus et ceux de nos cellules, afin d’élaborer de nouvelles stratégies thérapeutiques plus performantes au bénéfice des patients. L’urgence est aussi à la réduction du nombre d’infections au VIH. Au-delà du bénéfice individuel, le dépistage et l’accès précoce et élargi aux traitements

sont aussi, on le sait aujourd’hui, un moyen efficace de prévention à l’échelle des populations. Bien entendu, la recherche d’autres moyens de prévention, notamment celle d’un vaccin, continue. Depuis le premier essai vaccinal en 1987, ce domaine n’a pas été couronné de succès, mais nous avons beaucoup appris. En septembre dernier, un candidat vaccin testé en Thaïlande a montré pour la première fois une efficacité modeste en protégeant environ 30 % des volontaires contre l’infection. Cet essai montre pour la première fois qu’une protection contre le VIH peut être induite chez l’homme. Il soulève surtout des questions, sur les approches de vaccination ou la nature des réponses immunes protectrices, auxquelles nous devrons répondre pour espérer mettre au point un vaccin vraiment efficace. Les priorités scientifiques sont clairement identifiées et l’agenda international de la recherche bien défini. Les chercheurs disposent aujourd’hui de techniques d’imagerie, de biologie moléculaire, de modélisation de plus en plus performantes qui permettront, dans les prochaines années, d’avancer plus vite. Sur ce chemin encore long, chaque pas en avant est une victoire. Une chose est sûre, les chercheurs, les cliniciens, les patients et leurs représentants continueront à se battre côte à côte, comme ils le font depuis trente ans, jusqu’à ce qu’un jour, enfin, nous puissions vivre dans un monde sans sida.

Photo : David Balicki.

Directrice de l’Unité de régulation des infections rétrovirales à l’Institut Pasteur, Prix Nobel de médecine 2008.

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+ témoigner même quand le vih a pris beaucoup de place dans leur quotidien, ils n’ont jamais baissé les bras. grâce aux traitements, leur vie reprend des couleurs. pour eux, témoigner est une exigence. textes Luc Biecq, Marie-catherine de La roche, doMinique thiéry et isaBeLLe youanc photos david BaLicki

la vIe en

Charlotte

« Ma deuxième vie a commencé »

Charlotte a appris sa séropositivité en 2008. À 31 ans. « J’étais séparée de mon petit ami depuis un an. Le 6 juin, il m’annonce au téléphone que des examens ont révélé qu’il était séropositif. C’est d’abord à lui que j’ai pensé. » Et puis, elle fait le test de dépistage. Au bout de six jours, interminables, son médecin traitant lui annonce que les résultats sont « positifs ». Elle se souvient de son esprit qui s’embrouille… Positifs ? Pour qui ? « Il m’a alors expliqué que ça voulait dire que j’avais le virus en moi. » Commence alors une longue bataille. Charlotte ne suit pas de traitement, sa charge virale est indétectable. Mais elle veut tout savoir sur cet intrus présent dans son sang, qu’elle affuble même d’un prénom. Et elle se met à faire de la prévention autour d’elle, spontanément. « Je parlais sans cesse préservatifs, tests, je me prenais en exemple… Il fallait que mon expérience serve. » C’est donc naturellement qu’en 2009, lorsqu’une amie d’Act Up lui demande de témoigner pour un court-métrage sur les femmes et le VIH *, Charlotte accepte. Elle rencontre la réalisatrice Sylvie Ballyot, qui tournera Juliette d’après son témoignage. « Sylvie a choisi de faire un film sur ma première peur, celle de contaminer et de refaire l’amour avec un homme. » Fiction plutôt que documentaire car, à ce moment-là, Charlotte n’a rien dit à sa mère. Elle ne le fait que quelques mois plus tard. Une vraie libération. Charlotte est aujourd’hui heureuse de se montrer à visage découvert car elle connaît la valeur des témoignages et aimerait que le sien « parle » aux autres : « Je suis une fille, jeune, je ne fais pas partie de ce qu’on a coutume d’appeler les populations à risques. Mon ex-compagnon et moi avons vécu une passion, intense. Une true romance… Et voilà, ça m’est arrivé. » Charlotte ne se considère pas comme une victime. Elle se dit tout autant responsable que son ex, dont le suicide, il y a quelques semaines l’a accablée. Nouvelle douleur. Mais raison de plus de se battre. « On entend dire qu’aujourd’hui on ne meurt plus du sida, et de fait, le suicide de mon ex-compagnon n’entrera pas dans les statistiques. Pourtant, c’est bien la maladie qui l’a tué », dit-elle entre rage et émotion. Elle insiste sur l’importance de son entourage, son frère, sa mère, ses amis, avec lequel elle

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reconnaît n’avoir pas toujours été très tendre, et souligne le rôle de sa compagne, dont le soutien sans faille n’est pas pour rien dans l’équilibre retrouvé… qu’elle se doit aussi à elle-même. « J’ai mis du temps à faire le deuil de ma séronégativité, mais aujourd’hui, ça y est, j’ai accepté. Je suis séropo et ça va. » Un de ses amis, séropo lui aussi, lui a dit très tôt qu’il fallait qu’elle fasse de son virus « un outil de vie ». Elle avoue ne l’avoir pas très bien compris à l’époque ; elle sait aujourd’hui qu’elle y est parvenue. « Ma deuxième vie a commencé. Et je l’aime, ma vie. » La vie d’une jeune femme comme les autres, belle et amoureuse. Isabelle Yaouanc * Silence = mortes, une série de vingt courts-métrages réalisés pour les 20 ans d’Act Up-Paris.

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+ témoigner

Joël

« Témoigner m’a permis de me sentir utile » C’est un homme qui sait la force de l’exemple. Joël n’hésite jamais à prendre la parole, sur le petit écran, à la radio ou devant des élèves et ce depuis 2000. Il y tient, il aime l’échange et le vit sans crainte. La violence qu’il a subie, notamment dans le monde du travail, aurait pu le rendre revanchard, geignard ou nihiliste. C’est tout le contraire. « Témoigner m’a permis de me sortir de la spirale de l’invalidité, de me placer dans une position de partage, de me sentir utile et de l’être. » Il l’a fait au moment où il s’est senti prêt, après une psychothérapie par la parole qui a duré une dizaine d’années, le temps nécessaire pour n’être plus « seulement » un homosexuel séropo contaminé à la fin des années 1980 : « J’ai pris le temps de découvrir que j’avais une identité multiple et riche, j’ai appris à ne pas me limiter. » C’est à cette époque, après quelques claques sentimentales, qu’il rencontre Cédric, son compagnon actuel, séronégatif. Tout a commencé par un simple commentaire sur une page Facebook, suivi de la « demande d’ami » classique du réseau social, puis d’un premier rendez-vous. Honnête, il mentionne la sérophobie de nombreux gays, parfois outrageusement violents et dans certains cas, totalement ignorants des modes réels de contamination au VIH. « Mais à quelqu’un qui est rejeté, je dirais tout de même d’essayer d’analyser les peurs de l’autre, il faut en parler pour mieux s’en défaire. » Cette sagesse magnanime lui permet même de parler sans haine d’individus coupables de faits 8

graves. En 1998, Joël exerce depuis dix ans comme conseiller commercial dans un établissement bancaire. Tout roule jusqu’à son hospitalisation pour une pneumocystose qui le conduit à une période de coma de quarante-cinq jours. Il s’en sort, revient travailler et dès lors, les humiliations et les déclassements se multiplient, jusqu’au jour où on ne lui cache même plus qu’on cherche sa démission. Son ancienne chef de service s’est rendue à l’hôpital où il était entre la vie et la mort. En se faisant passer pour sa sœur, elle a interrogé un soignant sur la pathologie dont il était atteint, pour faire circuler la nouvelle. Joël a été licencié. Après sept ans de combat prud’homal, l’erreur de la banque a été reconnue, mais Joël, victime, n’est pas devenu millionnaire. Outre de mauvais souvenirs, il garde des séquelles neurologiques de son coma, « comme des décharges électriques ou la sensation de marcher sur une planche à clous », atténuées depuis sa visite à un centre de consultations antidouleurs. À 46 ans, il a bonne mine et il fourmille d’idées. Sa reconnaissance comme travailleur handicapé ne l’empêche pas d’être un militant engagé dans diverses associations. Il réfléchit à des projets où le dialogue et le partage d’expériences occuperont une grande place. « Dans les quartiers difficiles, en tant qu’homo séropo, j’ai été respecté et compris, bien davantage que dans les lycées BCBG des arrondissements chics. » Voir au-delà des clichés, voilà un talent dont notre époque a grand besoin. Luc Biecq

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Jean-Philippe

« Ma génération  doit parler » De ce jour-là, il se souvient comme si c’était hier. C’était en 2006. Avec Henri, un ami proche, JeanPhilippe se rend au centre de dépistage de la rue des Figuiers, dans le quartier de Saint-Paul, à Paris. À deux, ils ont trouvé la motivation pour venir y chercher leurs résultats de tests, un mois après la prise de sang. Alors qu’Henri ressort rapidement, rassuré, lui est reçu par le médecin. « Il m’a dit qu’il n’avait pas de bonnes nouvelles, j’ai compris tout de suite. » Il passe ensuite la journée avec ce proche qui restera un soutien fidèle : « J’oubliais et puis ça me revenait. Même  si j’avais conscience de ne plus être menacé de  mort. J’avais longtemps été le seul séronégatif, et j’ai l’impression que c’est aujourd’hui l’inverse. » Car, à 38 ans, Jean-Philippe se souvient des gens aux corps amaigris faisant un dernier tour de dance-floor. Il est allé à des enterrements et  il a su, longtemps, rester ultra-safe. « Comment suis-je passé de cette peur phobique du VIH au relâchement ? » s’interroge-t-il. « Je me sentais très seul, j’ai eu des périodes d’addiction au sexe, et je parle bien d’addiction au sens de drogue. J’ai pris des risques, je suis responsable », analyse-t-il.

Peu après l’annonce de sa séropositivité, il fréquente pendant six mois, une fois par semaine, un groupe de parole de l’association Aides et ça lui fait du bien. Il a ensuite entamé une thérapie par la parole — « mais le virus n’est pas le thème central de ce travail ». Il a le verbe précis et un dynamisme contagieux, mais ne cache pas que cet état lui bouffe une sacrée énergie. Sa vie sociale n’est plus la même. Vivre  séropositif, c’est ne plus être regardé comme un  autre. « Sur les sites de rencontre gays, certains ont vu un autre de mes témoignages et refusent de me rencontrer. » Une sérophobie ordinaire, banalisée ? « Non, j’ai vraiment envie de croire qu’ils sont des cas isolés. Même si le milieu gay  est parfois oublieux de sa mémoire. » Plus de trente ans après le début de l’épidémie, le jeune homme explique, parfois, à des gamins qu’il y a vingt ans, c’était l’hécatombe. Ces décès en série ont mis en lumière les manques cruels et récurrents d’un pays riche, le nôtre, dans l’accès à l’emploi et le droit au logement notamment. « Comment prendre un traitement régulièrement quand on ne sait pas où dormir ? » La volonté politique manque, cette incapacité des puissants ne les grandit pas. À son niveau, JeanPhilippe, lui, partage, comme un humaniste. « Ma  génération doit parler à celle qui lui succède. À 17 ans, même si on ne se protège pas, on ne se  sent menacé par rien… » Luc Biecq

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Flavie

« Le VIH, ça ne se résume pas à “traitement à prendre”! » Madame promène son large rire et son break rouge sur les chemins de Normandie. C’est vrai que madame est broc et que madame vit sa vie. Oui mais voilà, madame est séropo. Et aujourd’hui, elle le dit haut et fort. Parce qu’elle est en colère. « J’en ai assez de voir des gamins se faire contaminer et la “chasse aux sorcières” continuer, parce que, on a beau se la raconter, les tabous sont toujours là. » Flavie, l’ex-toxico, le VIH, elle l’a contracté ado, à la pointe d’une seringue. Pendant vingt-cinq ans, elle a fait profil bas. Elle et Éric, son compagnon, se sont pliés à la loi du silence. Ils travaillaient tous les deux dans des centres de loisirs, des colos. Le dire, c’était signer sa lettre de licenciement. « En 1998, j’étais directrice adjointe d’un très gros centre. J’ai été plusieurs fois hospitalisée. J’ai fini par confier à une collègue, une amie, que j’étais séropositive. Résultat : j’ai été virée. “On n’a rien contre toi, m’a-t-on dit, mais si ça s’apprend, on est mort !” Pire : mon “amie” vivait dans le même hameau que nous. À partir du moment où ça s’est su, les gens ont arrêté de nous serrer la main. Tous les matins, on passait le pas de notre porte à l’eau de javel, jusqu’à ce qu’on mette le feu à notre maison ! » Déménager, partir loin… Flavie et Éric sont allés abriter à des centaines de kilomètres leur vie de « couple marié, heureux, normal ». « Si ce n’est que nous avions décidé d’un commun accord de ne pas avoir d’enfants. L’avenir — on le savait — pouvant ne pas être rose. » Si Flavie a eu, jusqu’à aujourd’hui, la chance d’avoir une immunité « en béton » et d’avoir parfaitement répondu à 10

l’interféron pour son hépatite, Éric a été moins chanceux. Il a enchaîné les complications. Il y a deux ans, suite à une embolie pulmonaire, il a dû être hospitalisé en catastrophe à l’hôpital PaulBrousse, à Paris. Bilan : il lui fallait une greffe de foie, mais on lui a découvert un nodule cancéreux. Les médecins ont tenté l’impossible. Sans succès. Alors pour les quelques mois qui restaient à vivre à Éric, Flavie a décidé de louer une jolie maison en région parisienne, à côté de chez sa mère. « Caution rassurante, excellent contact, il ne restait plus qu’à passer à l’agence pour déposer deux papiers. J’y suis allée avec mon mari. Quand il l’a vu sortir de la voiture, l’agent immobilier est devenu blême. Il a bredouillé qu’il nous rappellerait pour la signature du bail. On n’a plus eu de nouvelles… » Aujourd’hui, Flavie est veuve et elle parle. Et rien ni personne ne l’arrêtera plus. « À 20 ans, quand j’ai découvert que j’étais séropositive, j’ai arrêté la drogue. Mais ceux qui ont continué sont pratiquement tous morts. Le VIH, ça ne se résume pas à “traitement à prendre”, il faut le dire et le redire aux gamins. Mais il n’y a aucune raison que les malades se cachent. Ils ont le droit de vivre comme tout le monde. À aucun moment, on n’a le droit de leur “piquer” ce qui leur reste ! » Marie-Catherine de La Roche

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témoigner

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Hugues

« La stigmatisation, on l’a laissée s’installer… » Il parle de chance, comme s’il en avait eu, du bol. Il étonne, il charme et détonne. Il dit qu’il aime son homme et que, oui, la vie va bien. Face à lui, placide, calme et généreux, on lui demande sa recette. « Je ne me suis jamais caché et j’ai gardé intacte ma capacité de révolte. » Évidemment, ce jeune quinqua s’abreuve à la source du militantisme, fontaine de jouvence. Pour ne pas refaire le récit des années noires, résumons : un test, au résultat attendu, révèle sa séropositivité, en 1986. Un an après, son premier « mari » perd la vie. Lorsqu’il vient grossir les rangs d’Act Up, la recherche piétine. Les oraisons funèbres accompagnent les requiem. Hugues se demande s’il passera l’année. « J’ai tout de suite acheté

un appartement. C’est difficile à analyser, mais dans l’adversité, je suis comme ma mère, je fais front. On fait des choses pour se forger une conviction. » Son travail d’ingénieur du son le passionne encore. Sa première renaissance, il la situe en 1996, quand il entame une trithérapie. « C’est en allant mieux que je me suis aperçu qu’avant, j’allais mal. J’ai rajeuni, j’ai refait du sport, je me suis remis à draguer. » Un an après, il séduit son nouveau « mari », séronégatif. « Et dire que l’année d’avant, sans m’en rendre compte, j’étais au bout du rouleau. C’est dingue les efforts qu’on peut faire pour se maintenir la tête hors de l’eau, pour ne pas voir son propre état… » Le couple s’aime toujours comme au premier jour et, à l’époque, Hugues s’imagine arriver à la quarantaine. Ce sentiment d’aller mieux encore, il l’a vécu quand il a pu bénéficier, il y a quelques années, d’une seconde trithérapie, moins lourde. Il en parle comme d’une seconde renaissance. Cette fois, il vise… les 81 ans ! « Mon chiffre symbolique… » Parce que sa colère est entière, parce qu’il sait que les politiques ne s’intéressent pas au sida qui n’est guère vendeur, il a aussi choisi de quitter son métier pour un emploi militant, moins bien payé. Comment ça se passe ? « Je fais partie de ceux qui croient à la persuasion, à la nécessité d’un travail de lobbying, même si ça ne suffit pas et que d’autres types de démonstrations sont indispensables. » Est-il étonné de cette stigmatisation des séropositifs qui ne régresse pas le moins du monde, indigné par cette ignorance crasse, ce déni collectif ? « Des militants ont tenté de résister, mais la stigmatisation, on l’a laissée s’installer. Notre société n’est pas solidaire, et le sida, transmis sexuellement, lui pose trop de questions. » Son urgence, encore et toujours, est de réduire les cas de nouvelles contaminations. « On peut faire mieux, j’en suis sûr… » Qui oserait le contredire ? Luc Biecq Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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Laurent

« Je suis un survivant, j’ai un devoir de mémoire » Sur son tee-shirt fétiche, on lit : « Trust me, I’m a doctor » (faites-moi confiance, je suis médecin). Caroline, une amie proche, l’atteste : « En consultation, malgré ce qu’il vit, votre rhume est pour lui la chose la plus importante ! » Laurent, 43 ans, est médecin généraliste en banlieue parisienne. Il se présente volontiers comme gay, juif et séropo. Il a 21 ans lorsqu’il apprend sa contamination, il est alors en troisième année de médecine. « J’ai fait mon coming out à la fac, d’abord sur l’homosexualité, puis sur la séropositivité pour sensibiliser ces étudiants qui demain allaient être médecins. » Ce fan de BD de super-héros ne joue pas les gros bras. Il a pris son temps avant de livrer son visage au VIH. Plus prompt à protéger les autres que lui-même. « J’aurais voulu que mes parents ne prennent pas de balle perdue de ce combat-là. » Mais voilà, Laurent est avant tout militant. Secrétaire de l’Association des médecins gays (AMG) qui réalise une plaquette destinée aux généralistes sur la prise en charge des personnes homosexuelles, il a accepté de témoigner en 2008 dans un documentaire, puis dans Le magazine de la santé, sur France 5. « Je suis un survivant, j’ai un devoir de mémoire pour tous ceux qui sont morts, je me dois d’informer ceux qui s’infectent et les générations suivantes. » Une mise en lumière au prix d’une mise en danger : tous ses patients ont fini par apprendre la nouvelle… « Leur réaction m’a énormément étonné, je

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n’ai perdu aucun patient. Certains me félicitent, une jeune fille est venue avec sa mère après avoir pleuré pendant trois jours, inquiète pour moi ! Je suis mal à l’aise lorsqu’on me demande comment je vais… C’est moi qui dois me soucier de leur santé, pas l’inverse ! » Son carnet de santé affiche une charge virale indétectable, quatre cachets quotidiens sans effet indésirable, « excepté mes joues un peu creuses et une logistique compliquée lorsque je voyage ». Le virus, malgré tout, dicte sa loi. Célibataire depuis deux ans, Laurent se refuse à revivre une histoire sérodifférente, ou à être le plan d’un soir. « Avec un séropositif, je me sentirais plus libre dans ma sexualité, je ne veux contaminer personne. » Il puise sa force dans la kabbale, un courant de pensée issu du judaïsme. « J’ai appris à résister au court terme pour donner toute mon énergie au long terme. » Œil qui frise et sourire enjôleur, il ne perd pas foi en la médecine, lui qui se dit être son instrument. « On va y arriver. Un jour, le sida va disparaître. » En attendant, Laurent veut soigner les mentalités. Hélas, elles progressent moins vite que les traitements. Dominique Thiéry

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témoigner

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Laurent

« Vivez, ne vous laissez pas enfermer dans la honte ! » Il a connu le mitard et vu mourir ses amis. Il dit qu’il ne faut jamais rien lâcher, et que céder sur un centimètre face à tout ce qui enferme, c’est mourir un peu. Sa qualité d’ex-taulard, il la portera toute sa vie. Il n’a pas moins que quiconque le droit de donner des leçons et de dire que oui, l’administration pénitentiaire a laissé crever des prisonniers « comme des chiens ». « J’ai été traité comme un clébard, alors que je suis malade depuis 1984. » Cette annéelà, c’est à l’infirmerie de Fleury-Mérogis qu’on lui annonce qu’il est porteur du virus du sida, suite à sa liaison avec une toxicomane. « On te dit ça, tu rentres dans ta cellule et tu te débrouilles. » Les séropositifs sont alors regroupés dans un bâtiment à part. C’est une hécatombe. Combien ? « Il n’existe pas de chiffres, ce qui efface encore un peu plus les morts », regrette Laurent. Comment tenir le coup, quand on est condamné à une longue peine ? « Ma chance, c’est de ne jamais avoir accepté le sort, ni celui de la maladie, ni celui de la prison. » Très loin du détenu modèle, Laurent a donc pris tous les risques. « Je me suis évadé, j’ai foutu le feu. Je me suis marié deux fois et j’ai eu ma petite fille qui a aujourd’hui deux ans », raconte-t-il, à peine libéré. Il parle avec précision, sans hausser le ton. C’est un militant au cuir tanné, un combattant qui se fiche comme d’une guigne de faire bonne impression. « Dès que j’ai pu, dès 2006, j’ai écrit ma vérité sur mon blog. » Laurent n’a eu

de cesse d’y démonter les discours officiels qui feignent de croire que se faire soigner en prison est possible et même facile. Certains, craignant d’être stigmatisés, ne mentionnent pas leur statut. Le rejet a d’effrayants visages, les dossiers médicaux sont connus de tous. En cas d’isolement, qui vaut changement trimestriel d’établissement, les traitements suivent… quand ils ont le temps. Un jour, pour une intervention chirurgicale, Laurent a été anesthésié menotté, nez à nez avec un policier, Taser à la main. Selon lui, la plupart des médecins abdiquent, crachent sur la déontologie. Certains se rendent même complices d’une peine de mort qui menace ceux qu’il appelle les « séroprisonniers », qu’on ne laisse sortir que pour rejoindre la morgue. Aujourd’hui, la quarantaine passée, Laurent va bien. Il attend toujours l’enquête épidémiologique sérieuse qui révélera le nombre de personnes atteintes emprisonnées. Son conseil à ceux qui n’osent rien dire, prisonnier ou pas ? « Ne vous laissez pas enfermer dans la honte, vivez, respirez, construisez. Soyez forts, ne vous excusez jamais d’être ce que vous êtes. » Luc Biecq http://laurent-jacqua.blogs.nouvelobs.com Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ témoigner Max

« Ne jamais renoncer à se battre contre la maladie, et son corps » Il a le regard aigu de ceux qui en ont beaucoup vu. Et si « l’optimiste est l’homme qui regarde vos yeux, le pessimiste celui qui regarde vos pieds », comme le prétend le poète anglais Chesterton, pas de doute possible : Max est un optimiste radical. Tout en manœuvrant son fauteuil, pas un instant il ne vous quitte des prunelles, conservant son sourire bienveillant. « Contre la douleur, la fatigue, c’est un combat de tous les jours. Mais je ne veux pas que ce soit la première chose que l’on perçoive de moi. J’ai un cœur, un corps, les mêmes envies

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que tout le monde. » Un corps qui toutefois paye son tribut à la maladie. Si, durant une dizaine d’années, celui-ci s’est tenu tranquille, il enchaîne dorénavant à son fauteuil ce globe-trotter qui à 25 ans avait déjà fait deux fois le tour du monde. « Je ne peux plus compter sur mes jambes, elles se tétanisent très vite. » Un dégât « collatéral » des traitements. Douleurs neuropathiques, complications neurologiques (syndrome cérébelleux), infection pulmonaire, coma…, les médecins avaient même annoncé à Max qu’il ne pourrait pas récupérer toutes ses facultés intellectuelles. « Ne plus pouvoir parler, écrire… J’ai fait une rééducation intensive, travaillé sans relâche. Il faut vouloir, vouloir continuer à essayer, ne jamais renoncer à se battre contre la maladie, et son corps. » Alors, il y a deux ans, au sortir d’une radiothérapie, Max a pris son envol pour un mois à New York, canne sous le bras et fauteuil loué à l’arrivée. « Un défi : je voulais voir si je pouvais encore voyager. » Une force de caractère, une capacité à « faire avec » qui ont pourtant failli céder devant la douleur, « notion un peu “abstraite” pour la médecine et dont le traitement est encore trop souvent en option ! J’en étais arrivé à prendre 360 à 400 mg de morphine par jour, j’étais un zombie. Jusqu’à ce que j’aille dans un centre antidouleur. Aujourd’hui, je suis à 80 mg par jour. Un compromis, avec une dose de douleur acceptable, mais qui me permet d’être conscient et intelligible. » Dans son studio parisien, Max met la dernière touche à un roman. « Écrire, m’investir dans l’association Les Petits Bonheurs — être aidé et aider ! —, c’est ce qui me permet d’aller de l’avant. » Et, même si l’homme a l’élégance de la pudeur, on le devine, être « Max le positif » n’est pas si facile. « J’ai été contaminé en 1987, suite à un rapport non protégé. À l’époque, je préparais un album de chansons, j’étais mannequin, je venais de tourner un film avec Arielle Dombasle. Ma vie s’est écroulée. Ma première réaction a été de me dire que j’allais mourir, que j’étais un poison pour les autres. Je n’osais même plus voir l’enfant de ma sœur. Je me suis enfermé pendant quatre ans. Puis j’ai fait une psychothérapie, j’ai recommencé à vivre, à bouger. J’ai rencontré quelqu’un avec qui j’ai vécu de longues années. Mais j’ai connu la période où séropositivité rimait avec pestiféré, encore aujourd’hui beaucoup de gens fuient, et j’ai vu des amis mourir. » Alors, il le dit, sans emphase, avant que vous ne passiez la porte : « Même si les traitements ont fait d’énormes progrès, des complications peuvent toujours survenir et changer votre vie en une seconde, détruire l’avenir. Se protéger, c’est la seule chose à faire. » Marie-Catherine de La Roche

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Dani

« Les femmes ont peur du rejet » Au début, elle s’en souvenait à chaque réveil. Aujourd’hui, elle a retrouvé ses matins légers et son humeur chantante. Mère, grand-mère, amoureuse, militante, Dani a mis quelques années à reconstruire sa vie. « L’annonce, c’est comme un puzzle qui éclate en mille morceaux. Il faut le reconstituer. Certains morceaux vont manquer, peut-être pas les plus importants… » Cette déflagration, Dani l’a connue en 1995, à 49 ans. Son compagnon ne lui avait pas dit qu’il était séropositif. Leur couple n’a pas résisté. À la voir, bronzée et souriante, il est difficile d’imaginer qu’elle a cru « y passer », comme elle dit, ou qu’elle a vécu trois périodes d’hospitalisation. Au premier contact, elle nous disait ne pas voir l’intérêt d’un témoignage au singulier. Elle voulait parler des femmes, du Planning familial. Dani est membre de la Commission nationale sida de l’association. Elle tient plusieurs permanences d’écoute, à l’hôpital et au Planning, face à des femmes séropositives qui essaient de se défaire de la honte et restent souvent très isolées. « La première chose dont les femmes me parlent, c’est de la peur du rejet. Certaines me disent que ce n’est pas le virus qui les tue, mais le regard des autres. » Ce virus, Dani le compare à un colocataire, mais pas n’importe lequel. « Je lui laisse une pièce douillette dans mon immense appartement. Il ne prend pas toute la place. Quand il le faut, je négocie avec lui. » Se souvient-elle du jour où elle est parvenue à installer cette distance ? Ça ne s’est pas fait d’un claquement de doigts. Il y a eu ce mois pendant lequel elle a brusquement perdu dix kilos. On lui demandait tantôt le secret de son régime, tantôt si elle était malade. Chez elle, face à son image dans la salle de bains, elle s’est même effondrée. « Je me suis dit que j’allais devoir vivre avec ce nouveau corps, et l’accepter. C’est déjà un problème chez beaucoup de femmes, alors imaginez ce que ça devient après les lipodystrophies… » Au fur et à mesure, Dani a libéré sa parole. « J’ai la chance de bénéficier d’un environnement familial, amical et médical de qualité. Pour beaucoup de femmes, ce n’est pas le cas. Elles subissent d’autant plus la précarité, l’isolement et les discriminations. » Dire sa séropositivité reste très difficile. Dani l’entend presque systématiquement. Sans amoindrir les effets secondaires, elle juge sa vie normale et s’apprête, à 64 ans, à entamer sa deuxième année d’études de sexologie. Elle perçoit ce futur diplôme comme une ressource de plus, afin de mieux accompagner les femmes lors de leur cheminement avec le VIH. Les aider à recouvrer l’estime de soi, à renouer des liens sociaux, sans sentiment de honte ni culpabilité, tels sont ses objectifs. Dani, soutenue et entourée, a, elle, déjà fait un bon bout de chemin : « À un moment, j’ai compris que je ne guérirai pas. Il n’y aurait pas de retour à l’état initial. Je me suis dit : je ne vais pas guérir, je vais vivre. » Luc Biecq Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ reportage

Jeunes séropositifs

La VIe aVec Le VIH Anne-LAure, 22 Ans, née Avec Le virus, A choisi de rompre Le siLence : c’est LA seuLe jeune femme séropositive qui s’Affiche dAns Les médiAs. un profiL rAre, AttAchAnt. pAr delphine vailly photos gilles brosse

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ls ont bien grandi, les enfants contaminés au VIH à leur naissance, dans les années 1980 et 1990, avant la mise en place de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, en 1994. Si aujourd’hui le risque qu’un enfant né d’une mère séropositive soit infecté est de moins de 1 % en France, ce chiffre approchait à l’époque les 25 %. D’où la contamination de ces jeunes, pour la plus grande détresse de leurs mères qui bien souvent ignoraient jusqu’alors leur statut sérologique. On estime aujourd’hui qu’ils sont environ cinq cents adolescents et jeunes adultes nés séropositifs. D’enfants condamnés d’office, ils sont devenus grâce

Contacts

outre les groupes de parole dont se dotent certains services hospitaliers (en pédiatrie), les jeunes séropositifs, de naissance ou récemment contaminés, ont la possibilité de rejoindre quelques rares associations pensées pour eux. Tag le mouton (paris) : 01 40 28 01 01. www.dessinemoiunmouton.org sol en si : 01 48 31 13 50 (Bobigny) et 04 91 92 86 66 (marseille). www.solensi.org envie (montpelllier) : 04 67 04 20 23. www.associationenvie.com gaps (Bordeaux) : 05 56 91 47 03. la Maison du soleil (nîmes): 04 66 30 55 58. 16

aux traitements antirétroviraux de jeunes adultes souvent bien portants, puisque 80 % prennent un traitement et 75 % ont une charge virale indétectable. Ils suivent des études, occupent un emploi. Les plus âgés fondent même une famille. La plupart ont en commun une formidable vitalité et une maturité qui forcent le respect. Pourtant, grandir avec le VIH, surmonter les épreuves de l’adolescence et de la découverte de la sexualité avec cette charge supplémentaire, ce n’est évidemment pas anodin. Beaucoup ont grandi dans un contexte personnel difficile : cellule familiale éclatée, décès d’un ou des deux parents… La honte, le secret, l’héritage de la culpabilité de leurs parents, ils ont dû apprendre à faire avec. Tous ou presque refusent de se définir comme séropositifs, et préfèrent dire qu’ils vivent avec un virus, comme on apprend à vivre avec une maladie « chronique ». Sauf que le VIH, à la différence du diabète, par exemple, souffre d’une image négative dans l’inconscient collectif. D’où ce besoin de cacher leur secret. Pourtant, là aussi, la parole est libératrice : elle leur permet d’assumer tout haut leur différence et de se confronter au regard de leurs pairs, sans peur de s’exposer au jugement des autres. Ils ont d’ailleurs à leur disposition quelques rares espaces d’expression,

dont peu se saisissent : des groupes de parole pour les plus jeunes, dans certains centres hospitaliers, et aussi quelques associations qui ont essaimé ces vingt dernières années (lire page 18). ces espaces sont ouverts aux jeunes séropositifs, de naissance ou contaminés pendant leur jeune vie sexuelle (les 15-24 ans représentaient environ 10 % des nouvelles infections au VIH en 2009). Un forum national de jeunes concernés par le VIH a même été créé, en 2009, il en rassemble entre 100 et 200 chaque année, autour d’ateliers d’expression et d’informations médicales, juridiques… autant d’occasions à saisir pour briser cette loi du silence et tenter d’assumer son VIH. comme le fait anne-Laure… Depuis quand sais-tu que tu es séropositive ? J’ai mis un mot sur la maladie depuis que j’ai 15 ans. Quand j’étais en troisième, je me suis explosée le nez en cours de sport. Une fille de ma classe m’a emmenée à l’infirmerie, un mouchoir plein de sang sur le nez. L’infirmière a insisté pour qu’elle se lave les mains à plusieurs reprises et le lendemain, il y avait des affiches de prévention placardées dans les salles de classe. alors le soir, en rentrant, j’ai demandé : « Est-ce que j’ai le sida ? » On m’a répondu que non, je n’avais pas le sida, mais que j’étais séropositive. J’ai toujours su que j’étais malade, que je

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devais prendre un traitement, que j’étais plus faible que les autres… Mais je ne mettais pas de mots sur mon état, et ça ne m’interrogeait pas plus que ça. Et quand tu étais petite, on te disait quoi à propos de ton traitement ? On me disait que c’était normal, que tout le monde prenait des médicaments dans la famille. Ma grand-mère avalait même un quart d’Efferalgan devant moi pour m’en convaincre. Mes parents aussi prenaient des médicaments. Ils me disaient : « C’est comme ça : tu es plus fragile que les autres. » Tes deux parents étaient séropositifs ? Oui. C’est mon père qui a été infecté en prison, en prenant de la drogue. Il a transmis le virus à ma mère, qui me l’a transmis à la naissance. Mais avant la grossesse, ils n’étaient pas au courant. Où en sont-ils aujourd’hui ? Mes deux parents sont décédés. Ma mère quand j’avais 15 ans, mon père deux ans plus tard. A priori sans lien avec le sida pour tous les deux. Qu’en est-il de tes études ? J’ai eu mon bac à 17 ans, et là, je termine mon école d’éducatrice spécialisée. Si tout se passe bien, je continuerai l’année prochaine avec une licence de sciences de l’éducation. Comment se passent tes relations avec les garçons ? C’est compliqué… Certains l’acceptent, mais c’est plutôt rare. Et ça fait peur, cette question du « Quand est-ce qu’on le dit ?» Moi, je préfère le dire au stade où on est encore qu’amis, ça évite les déceptions trop fortes. Avec mon copain actuel, j’avais très peur de sa réaction, mais je lui ai dit dès qu’on s’est mis ensemble. Je ne savais pas trop comment le formuler, j’ai longtemps tourné autour du pot avant de prononcer le mot « séropositivité ». Heureusement, il a été génial, très compréhensif, il m’a dit que ça ne changeait rien à son amour pour moi. ça fait deux ans qu’on est ensemble. Comment s’est déroulée la transition entre le service pédiatrique et le service adultes ? L’horreur ! J’étais suivie depuis quatorze ans dans le même service, et j’avais développé avec mon médecin une relation particulière. Elle avait été présente pendant toutes mes hospitalisations, et, du jour au lendemain, plus rien, plus de repères. En service adultes, on nous parle comme à des adultes, c’est normal, mais il est surtout question de nos résultats, moins de notre bien-être. As-tu souffert de lipodystrophies ? Oui, à l’adolescence, à cause de l’accumulation de la toxicité des anciens médicaments. Là, ça fait quatre ans que

« Certains garçons l’acceptent, mais c’est plutôt rare. Et ça fait peur cette question du “quand est-ce que je le dis ?” » Anne-Laure, 22 ans, séropositive.

j’ai un nouveau traitement qui me réussit et que je fais attention à ce que je mange, alors forcément, ça aide. Mais j’ai toujours un petit ventre… J’imagine que tu penses à avoir des enfants un jour… Oui, je dis souvent que je veux un enfant qui ait mon sang mais pas ce qu’il y a dedans. Je me laisse de la marge, je n’ai que 22 ans… Ce serait une victoire, quelque part, d’avoir un enfant séronégatif. Même si ça m’interroge sur l’égoïsme de ma démarche : est-ce que je veux vraiment un enfant ou est-ce que je veux seulement prouver qu’on peut vivre comme les autres… La plupart des jeunes dans ta situation se cachent, refusent de témoigner, même

de manière anonyme. D’où te vient cette envie de parler de ton histoire ? On a beaucoup parlé du sida dans les années 1990, mais depuis les mentalités ont changé, les recherches ont avancé. J’essaie de lutter contre les idées reçues et les discriminations. J’interviens beaucoup auprès de jeunes. Je sais qu’un témoignage comme le mien leur parle parce qu’ils ont mon âge, parce que je suis née avec le virus, que j’en parle facilement et que je n’en minimise pas les contraintes. Ils se rendent compte que ça n’arrive pas qu’aux autres. À la différence d’un médecin, moi j’arrive à leur faire passer des choses et je n’hésite pas à parler cru quand il faut parler cru. Je l’assume entièrement. Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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VIVRE AVEC LE VIH IMPOSE D’ENTRETENIR SA SANTÉ PHYSIQUE ET SEXUELLE. VOICI LES INFORMATIONS INDISPENSABLES AU MAINTIEN D’UN BON NIVEAU DE PRÉVENTION. DE LA TÊTE AUX PIEDS, TOUS AU CONTRÔLE TECHNIQUE ! ILLUSTRATIONS CARINE SILVEIRA

PRÉVENTION : SIX IDÉES REÇUES LE SIDA, UN VIRUS DE VIEUX ? VOILÀ UN DES CLICHÉS QUI CIRCULENT ENCORE CHEZ LES GAYS. MISE AU POINT. PAR LE DOCTEUR MYLÈNE PRADELLE

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tre actif, ça protège. C’est un mythe ! Les actifs ne sont absolument pas protégés s’ils pratiquent la sodomie sans capote. Car lors d’un rapport anal non protégé, de microfissures peuvent se former et favoriser la transmission du virus, même au début de la pénétration. • Les « hardeurs » sont les plus touchés par le VIH. Peu importe le lieu où l’on « consomme », ceux qui ne vont jamais au sex-club peuvent aussi être séropositifs. • Un test négatif de moins de trois mois permet de se passer de capote le jour du résultat. Non ! Un test au résultat négatif signifie que la personne testée était séronégative il y a plus de six semaines. Il ne donne aucune indication quant à une éventuelle infection intervenue entre-temps. De plus, les semaines qui suivent une infection par le VIH (primo infection) constituent une période où le risque de transmission est très élevé. • Pas de sperme, pas de risque. Si la fellation sans éjaculation est très peu risquée, elle ne doit

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pas s’accompagner d’une sodomie « no capote ». La pénétration anale non protégée est un rapport à haut niveau de risques, pour presque toutes les IST. Le fait de prendre du sperme en bouche ou de l’avaler est aussi très risqué. • Les séropos sont tous maigres. C’est faux ! Les traitements modifient bien moins que par le passé l’apparence physique. « Détecter » une personne vivant avec le VIH est impossible. Un séropo peut avoir un physique de top model. • Le net, c’est moins risqué. On fait connaissance. Une proximité s’installe avec son futur partenaire. Une fois chez soi, l’ambiance donne une impression de sécurité. C’est là que surgit l’ennemi de la prévention : la confiance ! Rencontrer sur le net n’est pas moins risqué. Demander à l’autre son statut sérologique n’est pas la solution : beaucoup ne le connaissent pas, d’autres n’osent pas le dire. Protégez-vous ! Propos recueillis par Olivier Buisson

* Intervenante au Kiosque.

CHÉRI(E), VA FAIRE TON TEST !

VOTRE AMANT OU VOTRE MAÎTRESSE NE CONNAÎT PAS SON STATUT SÉROLOGIQUE ? CONSEILS DE PRO POUR L’AIDER À FRANCHIR LE PAS.

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a peur des résultats du test est fréquente. « Je rencontre parfois ces personnes qui après un long temps de réflexion se décident enfin à venir faire un test, témoigne le Dr Mylène Pradelle. Je les rassure et je souhaite dire ici à ceux qui n’ont pas encore franchi le pas que nous avons tous intérêt à nous faire dépister le plus tôt possible et régulièrement. » Pourquoi ? Parce que traiter le virus dès son apparition, c’est se donner autant

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de chances de bien le supporter. Si le virus se développe sans que l’on fasse rien, il sera très difficile de rétablir le système immunitaire. Les traitements ont beaucoup progressé, les effets secondaires sont limités. Il existe également plusieurs structures, comme Le Kiosque, qui propose un dispositif d’accompagnement psychologique. En cas de résultat positif, vous vous sentirez épaulé(e) pour trouver en vous la force de vous soigner pour vivre le mieux possible. OB

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IST : CE QUI DOIT VOUS ALERTER

LE SYMPTÔME D’UNE INFECTION SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLE (IST) PEUT DISPARAÎTRE SANS POUR AUTANT SIGNIFIER LA GUÉRISON. APPRENEZ À REPÉRER CE QUI JUSTIFIE DE CONSULTER RAPIDEMENT. PAR LE DOCTEUR MICHEL OHAYON *

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apparition de boutons ou de taches qui ne grattent pas, en période d’activité sexuelle. Une lésion sur les zones génitales et autour, qu’il s’agisse d’un bouton en relief, en creux, qu’il brûle ou soit insensible. Un écoulement inhabituel, quel qu’il soit, pour les garçons comme pour les filles. Au masculin, on parle de test du slip : si l’extrémité du gland « colle » quand on baisse son slip, s’il y a une tache inhabituelle, consultez. Une sensation de brûlure n’est pas normale non plus. Un ganglion, surtout unique et douloureux, un écoulement anal ou une sensation différente de la normale (par exemple une envie d’aller à la selle, sans y aller). Liste non exhaustive de symptômes qui doivent vous amener à consulter.

Il faut le faire le plus vite possible après l’exposition au risque sexuel : rendez-vous au plus tôt (et au plus tard, dans les 48 heures) au CDAG ou aux urgences de l’hôpital le plus proche (adresses disponibles auprès de Sida Info Service, au 0 800 840 800, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7). Il s’agit d’un kit d’antirétroviraux, d’abord donné pour deux ou trois jours de traitement. Un médecin référent réévalue lors d’une deuxième consultation le bien-fondé du TPE, qui dure, s’il est nécessaire, quatre semaines. Il faudra ensuite deux tests pour confirmer que vous restez séronégatif au VIH. Si vous êtes séropositif, accompagnez votre partenaire avec vos ordonnances et vos résultats d’analyses.

QUI CONSULTER ?

GOD SAVE THE CAPOTE

Les infectiologues et les médecins généralistes qui soignent des personnes séropositives connaissent bien les IST, de même que les dermatologues dont c’est la spécialité. Les centres d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST) tous comme les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) sont aussi utiles, surtout si vous n’osez pas en parler à votre généraliste. Attention : l’anonymat ne doit pas amener à se soustraire à la deuxième visite (pour un vaccin, par exemple), ni éviter le traitement systématique des partenaires en cas de diagnostic positif à l’une des IST.

UN CONTRÔLE TECHNIQUE, MAIS QUAND ?

Faites un check-up une fois par an si vous avez moins de vingt partenaires par an, deux fois par an si vous en avez plus. Consultez très rapidement au moindre symptôme et demandez un check-up même si vous n’avez aucun symptôme. C’est souvent le cas pour de nombreuses IST, comme la syphilis.

TRAITEMENT POSTEXPOSITION : VITE !

C’est un traitement d’urgence : le traitement postexposition au VIH (TPE) vise à détruire le virus avant qu’il ne se développe dans l’organisme. Il est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale.

Le seul et unique moyen de se protéger des IST reste… le préservatif. Même pour la fellation, beaucoup pouvant se transmettre même sans éjaculation dans la bouche. Vous avez une IST ? Protégez vos partenaires pendant toute la durée du traitement. Informez aussi, le cas échéant, vos partenaires passés, qui se feront dépister et traiter si besoin.

SOS ÉRECTION

Gober un Viagra ou un Cialis pour retrouver une sexualité épanouie ? Oh, oui ! « Mais les séropositifs peuvent connaître, avec l’âge, une forte baisse de testostérone, une sorte d’andropause précoce et accentuée », explique le Dr Michel Ohayon. Cela mérite donc une consultation. Car il ne faut pas attribuer le problème d’érection au seul VIH ou aux traitements. Pour éviter un surdosage lié aux interactions médicamenteuses, mieux vaut utiliser le Viagra seulement après un avis médical. Et rappelons que poppers et Viagra (ou Cialis) ne sont pas compatibles : ce qui est valable pour une prise simultanée ou une prise décalée, car ces molécules restent présentes dans le sang. Propos recueillis par Luc Biecq * Coordinateur médical de Sida Info Service et directeur du centre de santé sexuelle Le 190, à Paris.

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DITES NON À L’AMOUR DU RISQUE POUR LES PERSONNES SÉROPOSITIVES, REDÉCOUVRIR UN CORPS « JOYEUX » ET ACCEPTER LA POSSIBILITÉ DE LA RENCONTRE PASSE PAR UNE BONNE ESTIME DE SOI. POURQUOI SE PROTÉGER ? PARCE QUE VOUS LE VALEZ BIEN ! PAR ROGER FRANCART, PSYCHOTHÉRAPEUTE

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itale, nécessaire, la pulsion sexuelle est le point de départ du plaisir. Pour chacun de nous, elle s’accompagne d’une réflexion sur la responsabilité que nous avons, toutes et tous, celle de se protéger et de protéger nos partenaires. Prendre en compte cette responsabilité demande une réflexion dont nous ne pouvons faire l’économie. Respecter les rituels de prévention n’est ni facile ni automatique. On le dit peu, mais l’accès à la sexualité de celles et ceux qui vivent avec le virus du sida ne va pas de soi : beaucoup vivent avec la peur de contaminer l’autre. Or rien n’empêche aujourd’hui une personne séropositive d’avoir une vie sexuelle épanouie. Pour cela, il faut d’abord repérer les sources infinies de plaisir partagé et penser ou repenser son corps comme une source de plaisirs sensuels. Redécouvrir ou découvrir un

IST⁄INFO IST⁄INFO IST⁄INFO IST⁄INFO IST⁄ • La syphilis : une petite plaie indolore, des éruptions sans démangeaisons apparaissent sur la peau et les muqueuses. Ces signes passent souvent inaperçus. Demandez un test sanguin une à deux fois par an si vous êtes multipartenaires. Le traitement se fait par antibiotiques. • La blennorragie gonococcique ou « chaude pisse » : elle « brûle » et provoque un écoulement au niveau de la verge, du vagin ou de l’anus. Attention : pas d’automédication ! Certains antibiotiques (les fluoroquinolones) ne doivent plus être prescrits. Le médecin fait un prélèvement (pour un antibiogramme), suivi d’une injection de ceftriaxone (500 mg en une seule injection), ou de spectinomycine (2 g en une seule injection) en cas de contre-indication aux bêtalactamines. En cas de refus ou d’impossibilité d’administrer un traitement par voie parentérale : céfixime, 400 mg en une prise orale unique. (Source : Afssaps.)

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corps « joyeux » ne se décrète pas, admettre la possibilité d’une rencontre non plus. N’oublions jamais qu’un corps « éprouvé » peut être désiré. La revalorisation de l’image de soi est une condition pour que la relation à l’autre retrouve une place centrale. Montrer à son partenaire que l’on se respecte est une bonne base d’échanges amoureux fructueux. Si dire, ou non, sa séropositivité reste un choix personnel, en matière de plaisir protégé, il faut être conscient de ce qu’on fait au moment où on le fait. Jouir de l’instant, c’est être « présent » à l’autre, au moment, à la situation et à soimême. Cela demande de respecter l’autre comme personne. Dans ma pratique psychothérapeutique, je rencontre de nombreux gays qui prennent des risques dans leur sexualité car ils souffrent de solitude, d’une mauvaise estime d’eux-mêmes. « Je ne m’aime pas alors je ne vois pas pourquoi on m’aimerait… » est un classique. Il faut, dans ce cas, oser demander de l’aide et entamer une thérapie. L’estime de soi se restaure aussi. Dans le domaine du plaisir, l’objectif est d’atteindre ce qui est plaisant et non subi. Nous sommes confrontés à des images de « sexe » recréées sur internet, où le risque n’est plus tabou. Ne pas suivre le modèle pornographique n’est pas une question morale, mais une façon de se montrer et de montrer que le plaisir protégé est possible. Source de satisfaction, il valorise, il éloigne de la peur et de la culpabilité qui empêche beaucoup de séropos de faire l’amour. Car vivre et vieillir avec le VIH, c’est penser à sa sexualité sur la durée, avec des risques grandement minimisés, quel que soit son âge. Parce qu’il n’y a donc aucune raison de se priver de sexe.

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+ CHECK-UP POUMONS

TUBERCULOSE : DÉPISTER ET TRAITER PREMIÈRE CAUSE DE DÉCÈS CHEZ LES MALADES DU SIDA DANS LE MONDE, LA TUBERCULOSE SE SOIGNE. À CONDITION QU’ELLE SOIT DÉPISTÉE. SUIVEZ LES CONSEILS DU DOCTEUR JEANINE ROCHEFORT *. LA TUBERCULOSE, C’EST QUOI ?

Cette maladie contagieuse se transmet par voie aérienne, quand une personne infectée tousse, quand on est en contact régulier et fréquent avec des personnes malades de la tuberculose. La plupart des porteurs du bacille de Koch (la bactérie responsable de la tuberculose) ne tomberont probablement jamais malades. Cette tuberculose dite « latente » n’est pas contagieuse. Elle est traitée au cas par cas. Pour que la tuberculose se déclare, il faut un affaiblissement du système immunitaire.

QUELLES RECOMMANDATIONS EN MATIÈRE DE DÉPISTAGE ?

Pour les séropositifs : faites un dépistage annuel de la tuberculose si vous êtes migrant, si vous travaillez dans un hôpital ou un dispensaire, si vous êtes en contact régulier avec des migrants, en particulier dans les trois premières années de leur arrivée en Europe occidentale. Pour les voyageurs « sac au dos » qui font des séjours prolongés dans des régions à risque (partout en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord) et qui sont amenés à prendre souvent le bus, le train et dormir chez l’habitant, on

conseille un dépistage dans les trois mois qui suivent le retour de voyage. Faites-vous aussi dépister si vous vivez dans un squat ou un foyer. Dès qu’on découvre sa séropositivité, le dépistage doit être systématique. Le dépistage est aussi conseillé aux séropositifs habitant en Île-de-France, première région française en termes d’incidence de la tuberculose. Les trajets quotidiens en RER, métro et bus peuvent suffire à les exposer. Le dépistage regroupe divers examens : l’examen clinique des signes pulmonaires, extra-pulmonaires et / ou généraux, la radiographie du thorax, l’intradermoréaction (IDR) à la tuberculine et le Quantiféron, un test sanguin. Ces examens doivent impérativement être pratiqués et leurs résultats interprétés par le médecin, qui posera un diagnostic.

LES TRAITEMENTS SONT-ILS LOURDS ?

Le traitement contre la tuberculose dure six mois au minimum, avec un suivi mensuel par un service spécialisé en infectiologie, en pneumologie ou par votre médecin généraliste. Il existe différents schémas thérapeutiques mais, le plus souvent, il s’agit d’une trithérapie. Pour les séropositifs, la tuberculose est traitée même si elle est latente. Attention, l’association entre le traitement de la tuberculose et les antirétroviraux est complexe à cause des interactions entre médicaments, mais possible, même si elle impose un suivi précis et régulier.

FAUT-IL SE FAIRE VACCINER CONTRE LA TUBERCULOSE ?

La vaccination BCG est strictement contre-indiquée pour les personnes séropositives : il ne devrait pas être possible de vacciner quelqu’un par le BCG sans vérifier préalablement son statut sérologique. Pour les autres, on ne peut que recommander la vaccination par le BCG même si son efficacité est limitée. PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME LE HEGARAT * Médecin bénévole à Médecins du Monde.

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Le Conseil général des Alpes-Maritimes s’engage à vos côtés

Vous avez un doute ? Faites le test HIV… Le premier geste pour prévenir. La recherche médicale avance. Des traitements efficaces permettent aujourd’hui aux malades de vivre mieux. Néanmoins, le SIDA est toujours présent en France. Il peut toucher chacun de nous et seule la décision de se protéger permettra de ne pas être contaminé par le virus. Vous avez un doute, vous n’avez pas utilisé de préservatif ? Faites le test HIV sans attendre.

Le Conseil général met à votre disposition 4 centres de consultations, d’information, et de dépistage anonyme et gratuit (CIDAG), dans les Alpes-Maritimes,

utilisez-les. Pour tout renseignement : www.cg06.fr

+ CHECK-UP CŒUR / OS

LE CŒUR A SES RAISONS QUE LE TABAC IGNORE POUR ÉVITER LES COMPLICATIONS CARDIO-VASCULAIRES, ARRÊTER DE FUMER EST UNE ABSOLUE NÉCESSITÉ, EXPLIQUE LE DR BOCCARA *. UNE PRÉVENTION CIBLÉE

Depuis l’arrivée des traitements, on constate que les complications liées au vieillissement naturel (artériopathie des membres inférieurs, athérosclérose, infarctus du myocarde) apparaissent en moyenne dix ans plus tôt — vers 50 ans —, chez la population infectée par le VIH. Une prévention ciblée s’impose auprès des séropositifs cumulant certains facteurs de risques : 15 à 20 % d’entre eux sont concernés. Les facteurs qui, cumulés, accentuent les risques de faire un infarctus du myocarde sont les suivants : consommation de tabac, problèmes de diabète, hypertension artérielle, cholestérol. Tout médecin se doit d’évaluer son patient, en tenant compte de ces facteurs de risques.

Y’A UN OS ! CONTRE L’OSTÉOPOROSE : VITAMINE D, RÉGIME ET EXERCICE !

L’

ostéoporose, une maladie du squelette, provoque une fragilité osseuse. Elle est plus fréquente chez les séropositifs des deux sexes. Certains facteurs sont aggravants (hérédité, alcoolisme, tabagisme, faible activité physique, carence en vitamine D…). Votre infectiologue va vérifier, même si vous êtes jeune, que vous n’avez pas de carence en vitamine D (ce qui est fréquent). En cas de besoin, une supplémentation sera délivrée. Dans certains cas, il sera amené à demander une ostéodensitomètrie : cet examen radiologique, non douloureux, donne des indications sur l’état de votre minéralisation. Si vous êtes traité depuis longtemps, cet examen peut-être demandé dès 40 ans. Quelle prévention ? Adoptez une alimentation équilibrée (lire page 28), choisissez une activité physique (lire page 36), faites-vous aider pour un sevrage du tabac et d’alcool. Ces règles, dites hygiéno-diététiques, contribuent à diminuer les risques. (D’APRÈS LE RAPPORT YENI 2010.)

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QUELS EXAMENS ?

Dès 40 ans, si le patient répond à ces critères, une prévention « sérieuse » est indispensable, tant au niveau du sevrage tabagique que des examens complémentaires (électrocardiogramme, échographie cardiaque, épreuve d’effort sur bicyclette). Les femmes rencontrent des problèmes cardiovasculaires encore plus tôt. Ces risques sont décuplés chez les usagers de drogue.

COMMENT PRÉVENIR ?

« 5 fruits et légumes par jour », ce n’est pas mal mais c’est insuffisant : graisses saturées, sucres rapides, sel sont à diminuer. Un bilan diététique personnalisé peut être nécessaire. Traiter l’hypertension artérielle, les problèmes de diabète et de cholestérol permet de diminuer jusqu’à 30 % les risques d’infarctus. L’activité physique est bénéfique même s’il est indispensable d’effectuer au préalable un électrocardiogramme au repos ainsi qu’un test d’effort.

LE TABAC, ENNEMI N° 1 DES SÉROPOSITIFS

L’association VIH-antirétroviraux-tabac tue. Les campagnes de prévention de sevrage tabagique sont indispensables auprès de ces patients, menacés par les deux plus grandes causes de décès liées au tabac (cancer et cœur). Arrêter est essentiel, et réduit les risques d’infarctus de 20 à 30 %. De même chez les patients victimes d’un premier infarctus, dont les risques de récidive sont alors réduits de 20 %. De plus, appétit, énergie et goût ressurgissent rapidement, même si l’amélioration du souffle est, elle, en rapport avec la durée d’exposition au tabac.

COMMENT ARRÊTER ?

Le sevrage tabagique doit vraiment être personnalisé. Il coûte cher et nécessite de préférence un tabacologue, une infirmière d’aide au sevrage, un psychologue. Consultation psychologique, gommes, chewing-gum, dragées à la nicotine, et patchs sont des moyens efficaces selon les cas. La varénicline, la molécule du Champix, est souvent présentée comme une excellente solution. C’est parfois une réussite, mais il ne faut pas y voir une recette miracle, d’autant plus qu’on ne sait pas identifier les patients réceptifs. En cas d’échec, il ne faut pas se décourager. Il faut parfois plusieurs tentatives pour un succès. PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-PHILIPPE CARD *

Le docteur Franck Boccara est cardiologue au CHU Saint-Antoine, à Paris.

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POUMONS CHECK-UP

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JE DÉPRIME MAIS JE ME SOIGNE DES SIGNES DE DÉPRESSION PEUVENT ALLER DE PAIR AVEC LA SÉROPOSITIVITÉ ET CERTAINS TRAITEMENTS ANTIRÉTROVIRAUX ÊTRE À L’ORIGINE D’UN ÉTAT DE TRISTESSE, D’UN RALENTISSEMENT GÉNÉRAL ET D’UNE FATIGUE MASSIVE. COMMENT FAIRE LA PART DES CHOSES ? À QUEL MOMENT FAUT-IL EN PARLER, ET AVEC QUI ? PAR JEFFREY LEVY, PSYCHOLOGUE CLINICIEN À ESPAS *

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n dit que pour les personnes séropositives il est très important de « garder le moral ». On dit aussi que le corps et l’humeur vont de pair. Si on positive, on reste en forme. La sagesse populaire dit que si la « déprime », le mal de vivre ou l’angoisse s’abat sur nous, le corps va souffrir, le virus s’éveiller, la maladie survenir. Il est vrai qu’une personne qui va bien psychologiquement, qui s’épanouit dans sa vie amoureuse, sociale, professionnelle, est plus à même qu’une personne déprimée de se prendre en charge, de bien manger, de prendre régulièrement son traitement, de faire procéder aux nécessaires bilans de santé. Pourtant, la dépression fait partie de la vie de chacun. Certains psychanalystes ont même postulé que c’était une étape obligée dans une vie ! Nous avons tous fait l’expérience douloureuse d’une séparation ou d’un deuil. Les épreuves de la vie peuvent réactiver un sentiment de perte irréparable, et celui d’être seul au monde. C’est alors que la déprime s’installe. Bien sûr, l’annonce de la séropositivité est une épreuve de cette sorte. Beaucoup, peut-être même la plupart des gens, la surmontent puis retrouvent un certain équilibre. D’autres n’arrivent pas à remonter la pente et vivent une dépression. Le parcours de la personne séropositive est souvent fait de moments de rupture propices au déclenchement d’une dépression : la mise sous traitement, le changement de traitement, l’annonce aux amis, à la famille, à l’être aimé, le désir d’un enfant, etc. Les aléas de la vie, par exemple la perte d’un emploi, d’un logement, le décès d’un proche, une

séparation, peuvent aussi réactiver ce sentiment d’être démuni : la vie paraît sans valeur, la solitude sans appel. Il ne faut pas négliger le fait qu’une certaine fragilité psychologique peut survenir à un moment donné. Cette fragilité est parfois une dépression « masquée », marquée par des signes difficiles à reconnaître : des somatisations diverses (maux de tête, de ventre, de dos, certaines maladies de la peau, par exemple), une humeur changeante, des colères, une irritabilité ou une agressivité inexpliquée, des prises de risque. Parfois, dans l’après-coup, on perçoit très nettement que cette fragilité a participé aux prises de risque qui ont abouti à la contamination.

LA PAROLE EST ESSENTIELLE

Comment s’installent les signes de la dépression ? Insidieusement. Cela peut se traduire par un sentiment de tristesse. Parfois, on pleure sans raison. Ou alors, on a du mal à dormir, ou bien on dort tout le temps. Il y a souvent un effet sur le comportement alimentaire, on n’a plus d’appétit, ou bien on se rue sur la nourriture d’une manière inhabituelle. Souvent, on souffre surtout d’un sentiment de n’être plus rien, de vivre ce que personne ne peut comprendre. On peut aussi avoir du mal à se concentrer, souffrir de troubles de la mémoire. Le stress devient insupportable, l’angoisse peut être quasi-permanente. Que faire ? Si cet état dure, il faut en parler avec un médecin ou chercher l’aide d’un psy. La dépression peut être traitée avec des médicaments (antidépresseurs et anxiolytiques contre l’angoisse) et par psychothérapie. Sans traitement, un épisode dépressif se dissipe au bout de quelques semaines, parfois quelques mois. La souffrance psychique peut devenir intolérable et il est préférable de consulter. Certains médecins pensent qu’un médicament seul peut venir à bout d’une dépression. Si un antidépresseur est efficace contre les symptômes de la dépression, donnant plus de tonus, une attitude plus positive, il ne traite pas les causes psychologiques de la dépression en « profondeur ». C’est une chose très intime, la manière dont on choisit de se prendre en charge. Dans tous les cas, pour dénouer une dépression, la parole est essentielle. * Le réseau Espas est une unité de psychiatrie publique d’accueil et de soutien psychologique autour du VIH-sida, des hépatites et questions de sexualités. www.espas-psy.org

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+ CHECK-UP HÉPATITES

UN FOIE POUR TOUTES… QUELS EXAMENS SONT INDISPENSABLES QUAND EST PORTEUR DU VIRUS D’UNE HÉPATITE B OU C ? QUELLES SONT LES RAISONS QUI DOIVENT VOUS INCITER À FAIRE UN TEST DE DÉPISTAGE SI VOUS IGNOREZ VOTRE STATUT ? LES CONSEILS DE ANNE GERVAIS ET STANISLAS POL, HÉPATOLOGUES. JE SUIS PORTEUR D’UNE HÉPATITE. JE CONTRÔLE QUOI ET À QUEL RYTHME ?

• Examen clinique + dosage des transaminases (lorsque des cellules du foie sont détruites, ces enzymes sont libérées dans le sang) tous les six mois. • 1 échographie tous les ans. • En cas d’élévation des transaminases ou en présence de cofacteurs favorisant la fibrose une évaluation par Fibrotest/ Fibroscan ou par biopsie de l’état du foie. • Sinon Fibrotest/Fibroscan ou biopsie de contrôle tous les 3 à 5 ans. En cas de cirrhose, surveillance renforcée à la recherche d’une décompensation ou de la survenue d’un cancer du foie : • Dosage de l’alpha-fœto-protéine et échographie tous les six mois, voire plus rapprochées en présence de facteurs aggravants (âge > 50 ans, alcool, sexe masculin, insuffisance hépato-cellulaire, élévation de l’alpha-fœto-protéine). • Fibroscopie : tous les 1 à 4 ans, à la recherche de varices œsophagiennes. Pour l’hépatite B, il faudra, en plus, rechercher 1 fois par an, via une prise de sang, des : • Antigène HBs (marqueur de l’hépatite chronique B). • Antigène HBe (indicateur de multiplication du virus). • Anticorps anti-HBe (témoins, après disparition de l’antigène HBe, que d’active l’hépatite est devenue inactive). • ADN-VHB (témoin de la multiplication virale lorsque les taux sont élevés, supérieurs à 105 copies / ml). Pour l’hépatite C, il faudra — en plus — faire, via des prises de s ang : • Un génotypage du virus. En effet, il en existe six différents et, en fonction de celui dont on est atteint, le traitement et la durée de celui-ci peuvent varier. • Une PCR qualitative pour vérifier si le virus se multiplie 26

et est donc certainement actif contre le foie. À faire tous les 3 à 6 mois en cas de traitement pour confirmer ou infirmer son efficacité.

JE NE SAIS PAS : 15 BONNES RAISONS DE FAIRE DÉPISTER LES HÉPATITES

• J’ai été transfusé(e) avant 1992. • J’ai essayé des drogues, même seulement une fois et il y a longtemps, soit en sniffant, soit par injection, ou j’ai partagé du matériel d’injection ou de « sniff ». • J’ai eu une opération chirurgicale majeure. • J’ai été hospitalisé(e) pour des soins lourds. • Ma mère est porteuse du virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C. • Je suis enceinte (pour l’hépatite B, le dépistage est obligatoire à partir du sixième mois de grossesse). • Mon (ou ma) partenaire est porteur du virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C • J’ai de multiples partenaires sexuels et / ou j’ai eu récemment une IST. • Un des membres de ma famille proche est porteur du virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C. • J’ai eu des examens médicaux transcutanés ou recours à l’acupuncture. • Je me suis fait faire un piercing ou un tatouage, que ce soit en France ou à l’étranger. • J’ai été incarcéré(e) même brièvement à un moment de ma vie. • J’ai eu une jaunisse inexpliquée. • Je suis anormalement fatigué(e) depuis un moment. • J’ai séjourné de manière répétée et / ou prolongée dans un pays où l’hépatite est très courante (Asie du Sud-Est, MoyenOrient, Afrique, Amérique du Sud). PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-CATHERINE DE LA ROCHE

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La Région Nord-Pas de Calais et la lutte contre le sida La Région Nord-Pas de Calais est investie depuis de très nombreuses années dans le champ de la prévention, notamment du VIH SIDA et, plus largement, des Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et des hépatites. ➜ en soutenant les associations partenaires afin que chacun puisse trouver les réponses à ses questions et ses problèmes,

➜ en mobilisant des associations, des lycées, des experts en appui aux actions de santé publique menées sur les territoires,

➜ en participant à un collectif mobilisé lors de la journée mondiale de lutte contre le SIDA du 1er décembre,

➜ en véhiculant une “ch’ti attitude” de prévention et d’incitation au dépistage à travers la campagne de prévention été SIDA rassemblant des acteurs importants de la lutte contre le SIDA unissant leur savoir-faire pour informer le plus grand nombre. (www.ch’ti attitude.org),

➜ en s’investissant dans la lutte contre le SIDA en Afrique sub-saharienne dans le cadre de sa politique de coopération décentralisée.

Le Centre Régional d’Information et de Prévention du SIDA du Nord Pas de Calais est un centre de ressources et d’informations sur le VIH SIDA, les hépatites et les IST, l’éducation à la vie affective et sexuelle ; ses activités s’articulent autour de la prévention, la formation et les ressources documentaires et pédagogiques.

➜ contacts CIRM-CRIPS Parc Eurasanté 235 avenue de la Recherche - BP 86 59373 LOOS Cedex Entrée A, 3ième étage Métro CHR-B Calmette Courriel : [email protected]

Direction : Nadia Flicourt e-mail : [email protected] Tél. 03.20.15.49.31 Coordination : Sylvie Vanderschilt Courriel : [email protected] Tél. 03.20.15.81.15 Tél. 03.20.15.49.10 Tél. 06.15.63.30.50

AIDES, association de lutte contre le VIH SIDA et les hépatites, soutient, dans une démarche de santé communautaire, les personnes séropositives et leur entourage, informe les publics et alerte les pouvoirs publics.

➜ contact Cyril MARTIN, Coordinateur Délégation AIDES Nord - Pas de Calais AIDES Nord Pas de Calais 2 rue du Bleu Mouton - Lille - Tél : 03 28 520 510 - Fax : 03 28 520 511 Courriel : [email protected] l’ADIS est une association intervenant sur le littoral de la Région Nord – Pas de Calais dans le domaine de la lutte contre le VIH SIDA, l’hépatite C et les IST ; ses missions : accompagnement des personnes séropositives et leur entourage, actions de prévention et d’information, gestion d’appartements de coordination thérapeutique, sensibilisation des professionnels du secteur sanitaire et social et animation.

➜ contact Katherine DANEL, Directrice 6 rue Marengo - 59140 Dunkerque Tél : 03 28 59 19 19 - Courriel : [email protected] SIDA INFO SERVICES est une association de lutte contre le VIH / SIDA, les IST et les hépatites virales ; elle pilote des services d’écoute et d’aide à distance ; ses missions : écouter, informer, former, soutenir et orienter. Au sein de la Région Nord - Pas de Calais, la délégation anime des actions d’information, de sensibilisation et de prévention sur la santé sexuelle.

➜ contact Emmanuel GIMONDI, Délégué régional SIDA INFO SERVICE Délégation régionale Nord-Pas-de-Calais - Picardie 235 avenue de la Recherche - BP 86 59373 Loos-Lèz-Lille Cedex Tél. : 03 28 52 36 39 / 06 25 73 78 91 - Fax : 03 28 52 36 10 Courriel : [email protected]

www.nordpasdecalais.fr

+ mieux vivre

NutritioN LES DéLICES DE L’équILIbRE C’est aujourd’hui une Certitude : bien s’alimenter peut aider à maintenir l’immunité, à garder un organisme Capable de supporter les traitements médiCaux. par Jean-Michel cohen, nutritionniste illustrations carine silveira

1. LImItEz La maLbouffE

Jean-Michel cohen est nutritionniste et auteur de nombreux ouvrages sur les aliments et le « savoir-manger ».

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La « junk-food » — ou malbouffe — désigne la consommation d’aliments à la fois riches en sucres raffinés, en graisses saturées, en sel, et pauvres en fibres, donc de faible valeur nutritive. Il peut s’agir de snacks salés de type fast-food (hamburgers, hot-dogs, frites, pizzas, kebabs…) ou de snacks sucrés (sodas, barres chocolatées, glaces, bonbons…). Souvent consommés de façon anarchique dans la journée — car disponibles rapidement, à toute heure, souvent à prix modéré —, ils ont une texture agréable au palais. Ce qui incite à en consommer en plus grande quantité et favoriser l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, certains cancers… Leur surconsommation entraîne une malnutrition. bien sûr, il y a des moments où le temps pour préparer un vrai repas est compté. Il faut donc choisir une solution équilibrée : sandwich au

poulet ou au jambon, panini jambon-tomatemozzarella, salade composée complète (avec protéines maigres : jambon, poulet, thon, œufs + légumes + légumineuses / céréales si possible complètes), quiche et salade verte… avec en dessert laitage et / ou fruit et de l’eau. C’est nettement préférable pour assurer un bon équilibre alimentaire en apportant des nutriments nécessaires à l’organisme. Gardez ces principes à l’esprit pour une collation saine, afin d’éviter d’avoir recours à la malbouffe en cas de fringale. anticipez et apportez avec vous des fruits frais, de la compote sans sucres ajoutés ou des fruits secs, des graines oléagineuses, du pain complet ou une barre de céréales complètes peu sucrée.

2. REPéREz LES VItamInES Et LES mInéRaux

Les micronutriments sont des vitamines et minéraux indispensables à l’organisme. Ils ont un rôle clé dans les défenses immunitaires, la protection et le renouvellement cellulaire. Les apports en vitamines et minéraux doivent être suffisants, il faut donc choisir les aliments les plus pourvus et choisir, après avis médical, des suppléments. Pourquoi ? Parce que l’organisme ne sait pas les fabriquer, à quelques rares exceptions près. une alimentation équilibrée, variée, avec des produits de saison consommés à bonne maturation, frais ou surgelés, garantit la satisfaction des besoins.

Photo : dr.

Inutile la nutrition ? Pas du tout, c’est même l’un des modes d’action, conjugué à la prise de traitement, qui permet de mieux vivre avec le VIH. En présence d’une infection au VIH, des carences nutritionnelles multiples peuvent survenir rapidement. De telles carences peuvent accélérer la baisse de l’immunité et provoquer de nombreux symptômes. Presque tous les nutriments et micronutriments contribuent à la réponse immunitaire. D’une façon ou d’une autre, il est crucial de maintenir un état nutritionnel optimal.

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mieux vivre

+

lES MiCronutriMEntS qui rEnForCEnt lA luttE ContrE lE ViH Vitamines / Minéraux   

Fonction principale   

Meilleure source alimentaire  (par ordre décroissant, par portion)

Vitamine A

Barrière immunitaire et tissus, croissance, reproduction, formation des os et globules rouges, vue.

Foie (120 g), carottes crues (100 g), épinards cuits (200 g), abricots frais (100 g), œuf cuit (1), fromage (30 g), beurre (10 g).

Vitamine E

Antioxydant, anticoagulant, protection cardiovasculaire, prévention cancer.

Huile de germe de blé (10 g), noisettes-amandes (30 g), huile de tournesol (10 g), margarine (10 g), poissons gras (150 g).

Vitamine C

Antioxydant, immunité, absorption accrue du fer, prévention cancer.

Cassis (80 g), agrumes-fraises (150 g), kiwi (80 g), chou-fleur / chou cru (100 g), foie-rognons (120 g), pommes de terre (200 g).

Vitamine B1

Métabolisme énergétique, humeur, système nerveux.

Levure de bière (1 cuillère à soupe), viande de porc (100 g), lentilles-haricots secs cuits (200 g), foierognons (120 g), pain complet (50 g).

B6

Métabolisme des protéines, immunité, synthèse des neurotransmetteurs.

Foie (120 g), rognons (120 g), poissons (150 g), viandes (150 g), œuf (1).

B12

Division cellulaire, métabolisme des acides aminés, système nerveux, fonctions mentales.

Foie-rognons (120 g), viandes-poissons (150 g), lentilles-haricots secs cuits (200 g), chou-haricots verts (200 g), œuf (1).

Fer

Fabrication de l’hémoglobine, production d’énergie dans les mitochondries.

Boudin noir (150 g), huîtres-coquillages (12), lentilles-haricots secs cuits (200 g), abats (100 g), viandes rouges (150 g).

Zinc

Croissance, immunité, guérison des plaies, sens du goût, production de sperme, antioxydant, santé de la prostate.

Huîtres (12), bœuf (150 g), mouton-porc (150 g), eau, abats (100 g), gruyère (30 g).

Sélénium

Antioxydant, immunité, infections virales, prévention cancer.

Rognons (120 g), poissons (150 g), moules ou huîtres (12), foie (100 g), viandes (150 g), lentillesharicots secs cuits (200 g).

Magnésium

Minéralisation osseuse, régulation du rythme cardiaque, transmission neuromusculaire, immunité, antistress, antiallergique, antiinflammatoire…

Cacao pur en poudre (2 cuillères à soupe), amandes (30 g), lentilles-haricots secs cuits (200 g), châtaignes (150 g), chocolat noir (50 g), avocatartichaut (200 g).

L’idéal est de choisir des aliments de meilleure qualité, car une portion normale contient une forte concentration en quelques vitamines et minéraux particuliers. Comment les cuire ? La cuisson importe également beaucoup, car certains vitamines et minéraux sont en partie ou totalement détruits par la chaleur de la cuisson ou se dissolvent dans l’eau. Pour garder un maximum de vitamines et de minéraux : — conservez les fruits et les légumes frais au froid à l’abri de la lumière et le moins long-

temps possible. Faites des achats régulièrement, essayez de ne pas stocker ; — cuisinez avec soin pour éviter les pertes, évitez le trempage des légumes, lavez sous un filet d’eau ; — cuisez les légumes entiers ou en gros morceaux, et plutôt al dente que trop cuits. — préférez les cuissons à la vapeur et à l’étouffée, qui limitent les pertes.

3. bien Choisir Les graisses

Les matières grasses ou lipides sont la plus forte source d’énergie, avec 9 kcal / g contre 4 kcal / g Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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pour les protéines et les glucides. ils doivent conserver une juste place dans votre alimentation avec un bon équilibre en divers acides gras. l’idée, c’est de ne pas entraîner d’excès de poids, des troubles lipidiques du sang avec une augmentation du risque cardio-vasculaire. les acides gras saturés sont reconnaissables facilement dans l’alimentation car ils sont solides à température ambiante. ils peuvent se trouver sous forme cachée (viandes grasses, fromages, laitages gras, charcuteries, sauces du commerce) ou visible (beurre, saindoux, crème fraîche, végétaline, huile de coprah et huile de palme). limitez votre consommation de ces produits en quantité et en fréquence : leur richesse en acides gras saturés favorise l’excès de cholestérol et accroît le risque d’athérosclérose. privilégiez les viandes (volailles) et charcuteries (bacon, jambon) les moins grasses ainsi que des laitages demi-écrémés. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. les acides gras trans, augmentent encore plus significativement ce risque. Il s’agit d’acides gras insaturés qui ont subi une hydrogénation. ce procédé industriel stabilise le produit et augmente sa durée de conservation. les « gras trans » sont repérables dans la liste des ingrédients des produits sous la dénomination « huile(s) végétale(s) hydrogénée(s) » ou « partiellement hydrogénée(s) ». plus ils se rapprochent du début de la liste, plus il y a de gras trans dans le produit ! les produits les plus concernés sont les plats préparés, les biscuits industriels, les viennoiseries industrielles, les pâtes à tarte, les pâtes à tartiner, les chocolats de premier prix, les pâtisseries industrielles, les barres chocolatées, les pains industriels et même certaines margarines ou certains aliments étiquetés « santé » ou « bio » ! lisez donc les étiquettes afin de choisir le meilleur pour votre santé. Pensez aussi à privilégier le « fait maison » qui vous laisse libre choix d’opter pour de bons acides gras : mono-insaturés et polyinsaturés. on les appelle bonnes graisses : les acides gras mono-insaturés et polyinsaturés, et particulièrement deux acides gras polyinsaturés qui sont essentiels à l’organisme : oméga 6 et oméga 3. ils contribuent à diminuer le cholestérol total, en abaissant le ldl (mauvais cholestérol) et en maintenant ou augmentant le hdl (bon cholestérol). privilégiez ainsi les huiles d’olive ou mélangées, indiquées pour la cuisson et de colza pour l’assaisonnement. consommez au moins trois fois par semaine du poisson gras : sardines, maquereau, saumon… agrémentez vos plats ou choisissez en guise de collation une poignée d’amandes, de noix ou de noisettes. ces conseils vous assu30

reront un bon état lipidique sanguin et préserveront la bonne santé de vos artères.

4. cultivez vos talents de chef

il n’est pas rare qu’un manque d’appétit et le faible apport nutritif qui en découle, causé par le virus, les effets secondaires des médicaments, un mal-être, ou une dépendance (alcool, drogues) soient à l’origine d’une perte de poids. Retrouvez le plaisir de cuisiner et, en amont, celui de faire ses courses régulièrement dans les commerces de proximité (boulanger, boucher, charcutier, primeur, poissonnier), de se laisser conseiller par ces commerçants (choix du produit, astuces de cuisson, de recettes…), d’acheter des produits de saison plus goûteux développent les sens et mettent en appétit. si certaines odeurs de cuisson peuvent être déplaisantes, voire nauséeuses, consommez les aliments à température ambiante ou froids plutôt que très chauds, ce qui exhale les saveurs en bouche. en cas d’altération du goût, variez dans votre assiette les textures d’aliments (croquant, mou, fondant, liquide), usez et abusez des herbes fraîches (ou surgelées), des épices, des exhausteurs de goût : sauce soja, cubes de bouillon, fond de veau ou de volaille… ils aromatisent tous vos mets. variez continuellement les saveurs pour éviter toute lassitude gustative. le sucre masque les goûts salés et le sel masque les goûts sucrés : sans abuser ni de l’un ni de l’autre, pensez à élaborer des plats sucrés salés et des desserts de fruits qu’une pointe de fleur de sel suffit à sublimer. N’hésitez pas à utiliser le chocolat, la vanille et le gingembre qui sont de bons stimulants du goût et de l’odorat. Mangez à heures fixes pour ne pas sauter de repas. Si vous préférez consommer de petites portions, faites des repas-collations toutes les deux ou trois heures. Mastiquez bien la nourriture et faites la circuler dans la bouche afin de stimuler les récepteurs du goût. Enfin, il est souvent plus plaisant de partager son repas, de cuisiner pour plusieurs personnes plutôt que de rester en solitaire.

5. pRivilégiez les pRoduits « coMplets »

parmi les sucres, on distingue les sucres raffinés ou transformés : ils sont métabolisés rapidement par l’organisme car à charge glycémique élevée, ils augmentent le risque d’inflammation. Il s’agit de féculents raffinés (pain blanc, riz blanc, pommes de terre en frites ou purée, céréales de petit déjeuner sucrées…) et des produits sucrés (friandises, sodas, biscuits, glaces, jus industriels…) ces aliments doivent rester source de plaisir occasionnel. Autant que possible, consommez-les en fin

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de repas plutôt qu’en grignotage dans la journée. Les sucres complets sont à privilégier car à faible charge glycémique, plus riches en fibres, en vitamines et minéraux donc à valeur nutritionnelle plus intéressante. Il s’agit des produits céréaliers à grains entiers (riz brun ou Basmati, pain complet, flocons d’avoine, patate douce, pâtes cuites al dente, orge, quinoa, amarante…), des légumes secs (lentilles, haricots rouges, blancs, azukis, fèves, pois chiches, flageolets, soja…), des fruits frais riches en fibres, des jus ou compotes sans sucres ajoutés, des graines oléagineuses (amandes, noisettes, noix…). Afin d’équilibrer vos apports en glucides, consommez à chaque repas une portion de féculents de préférence complets, plus nutritifs, plus rassasiants et globalement abordables. Complétez avec un fruit à chaque repas et une portion de légumes.

6. BUVEZ PLUS ET MIEUX !

Le corps a besoin de liquide pour faire fonctionner efficacement ses cellules : transport des nutriments, minéraux et vitamines, les liquides favorisent les échanges indispensables aux différents métabolismes, combinaisons chimiques, hormonales et enzymatiques. Comme nous perdons constamment des liquides dans l’urine, les selles et la sueur, il faut compenser ces pertes en buvant régulièrement, en moyenne huit verres d’eau par jour. Certaines conditions nécessitent d’augmenter ces apports : prise de médicaments, forte chaleur, sécheresse, diarrhées, fièvre, vomissements… Et d’autres de les diminuer, notamment certains problèmes rénaux (insuffisance rénale chronique). L’eau doit rester la principale boisson quotidienne ! Qu’elle soit sous forme d’eau du robinet potable, minérale ou de source, plate ou gazeuse, apportée via une boisson chaude (thé, café, tisane de préférence sans sucre), cela permet de varier les plaisirs pour maximiser l’apport hydrique quotidien. Certaines eaux peuvent s’avérer un complément intéressant à l’alimentation en divers minéraux. Hépar, Rozana, Quézac, Badoit, Contrex sont particulièrement riches en magnésium. Talians, Hépar, Courmayeur, Contrex, Contrex Fines Bulles sont riches en calcium. Les jus de fruits de préférence sans sucres ajoutés ou jus de légumes / soupes contribuent également à un apport en eau mais aussi en glucides, en vitamines et minéraux et en une petite quantité de fibres. Les sodas light ou pas, les nectars, les sirops light ou pas n’ont aucun intérêt nutritionnel et doivent rester une source de plaisir occasionnel. L’alcool est source de calorie vide car même s’il apporte 7 kcal / g, ces calories sont difficilement

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utilisables par l’organisme et sont donc stockées. Il est démontré et connu qu’alcool et médicaments ne font pas bon ménage. Une consommation excessive et prolongée d’alcool induit une toxicité au niveau du foie (hépatite, stéatose, cirrhose), du pancréas (inflammations et destructions pancréatiques), sur le système cardio-vasculaire (trouble de rythme cardiaque, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral…) L’action sur le système nerveux provoque des troubles du comportement (insomnies, nervosité, tremblements, hallucinations…) et des conduites à risques. Sur le statut nutritionnel, l’alcool provoque une malnutrition ou inversement un surpoids.

7. BOUGEZ !

Que l’on soit jeune ou vieux, en bonne santé ou pas, l’activité physique demeure un paramètre essentiel à la forme et au bien-être. Il ne s’agit pas d’être un sportif de haut niveau mais simplement de bouger quotidiennement, au moins 30 minutes d’activité physique par jour (ou 2 x 15 minutes, ou 3 x 10 minutes). Une activité physique quotidienne permet d’augmenter son énergie, de conserver de bons réflexes articulaires, de réduire le stress, d’entraîner son cœur et son souffle. Être en bonne forme physique permet également de mieux lutter contre les agressions et les infections. Il existe trois types d’exercices à combiner pour un entraînement complet : — les exercices cardio-vasculaires (marche, course à pied, vélo…) qui contribuent à la santé cardiovasculaire et améliorent la sensibilité à l’insuline ; — les exercices de renforcement musculaire (poids, haltères, abdos-fessiers…) pour augmenter la masse musculaire et ainsi la force et l’énergie ; — les exercices d’équilibre et de souplesse (yoga, stretching…) pour aider à prévenir les blessures et les chutes. Avant toute chose, parlez-en avec votre médecin qui vous indiquera les activités qui vous sont adaptées. Vous pourrez ensuite choisir parmi celles que vous préférez, il sera ainsi plus facile de vous y tenir chaque jour. Un coach sportif pourra éventuellement vous concocter un programme personnalisé mais rassurez-vous, pas besoin de vous inscrire dans un club de sport onéreux pour retrouver une bonne forme physique ! Une paire de baskets pour marcher ou courir, un slip de bain pour quelques longueurs de piscine et de petits haltères pour s’entraîner à domicile, cela suffit amplement ! Et pourquoi ne pas investir dans un programme de fitness sur console ?

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Bougez chaque jour ! Commencez lentement et augmentez petit à petit votre niveau d’intensité pour éviter les blessures. Prenez le temps de bien vous échauffer avant votre séance, et faites des étirements après. Hydratez-vous correctement avant, pendant et après l’effort. Entraînez-vous avec un(e) ami(e) afin de rester motivé. GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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l’alImentatIon « antI-cancer » eSt-elle conSeIllée aux SéropoSItIfS ? les réserves d’antioxydants de l’organisme diminuent en présence du virus du sida. en effet, ceux-ci neutralisent les radicaux libres, ces molécules incomplètes qui cherchent à s’associer à d’autres molécules et peuvent s’attaquer à l’adn, aux protéines, aux membranes cellulaires… Ils se font plus nombreux au fur et à mesure de la progression du virus. c’est pourquoi une alimentation riche en antioxydants est recommandée. Qu’est-ce que l’alimentation « anti-cancer » ? elle est constituée essentiellement de légumes, légumes secs, de fruits, de poissons, de matière grasse végétale qui, de par leurs composés spécifiques (polyphénols, vitamines, minéraux), participent à la prévention de nombreux cancers. on limite les viandes grasses, produits céréaliers raffinés, graisses hydrogénées. L’idée centrale, c’est qu’il faut consommer des antioxydants : vitamines a, c et e, sélénium, zinc, polyphénols. en voici les sources principales : — vitamine a, les légumes riches en carotène (carottes, tomates, betteraves, potimarrons…) ; — vitamine c, fruits et légumes, surtout agrumes, kiwi, fruits rouges ; — vitamine e, germe de blé, noix, graines et huiles végétales tirées de ces aliments (exemple : tournesol, maïs, pépin de raisins) ; — sélénium, légumineuses et céréales complètes, volaille, poisson, viande ; — zinc, viande, volaille, huîtres, noix et graines ; — polyphénols, thé noir, thé vert, fruits rouges, chocolat. les épices sont aussi à prendre en compte, car même si on les utilise en très petites quantités, ce sont des concentrés en antioxydants. de l’entrée au dessert, elles permettent en plus de limiter les ajouts de sel et de matières grasses lors de la préparation des plats. Supplément ou paS ? les antioxydants sous forme de suppléments, vitamines c, e, le zinc, le sélénium, peuvent être pris en parallèle d’une alimentation équilibrée, de préférence sur avis médical. doIS-je gober deS oméga 3 ? les facteurs de risques cardio-vasculaires peuvent être aggravés par la modification des taux de lipides sanguins, il faut donc suivre un régime alimentaire équilibré en limitant les grais32

ses saturées et en apportant plus d’acides gras insaturés comme les oméga 3 pour éviter les complications métaboliques. Vous pouvez à cet effet trouver en pharmacie des compléments ou suppléments alimentaires oméga 3 sous forme de gélules d’huiles de poisson, à prendre avant les repas et à conserver au frais et à l’abri de la lumière. Vérifiez auprès de votre médecin et / ou pharmacien. Sachez qu’il est possible de miser sur les sources alimentaires en oméga 3, c’est moins cher. Il en existe deux catégories, d’origine marine ou végétale : — oméga 3 d’origine marine, poissons gras (thon, sardine, maquereau, saumon, hareng…), crustacés et mollusques et œufs oméga 3 ; — oméga 3 d’origine végétale, huiles de noix, colza, soja et lin, graines de lin, noix et algues comestibles (moins répandues). Quelle eSt la méthode pour retrouVer un bon tranSIt ? Les flatulences, ballonnements et diarrhées sont des effets secondaires fréquents des médicaments anti-VIh et peuvent aussi résulter d’infections opportunistes, dont il convient d’aviser votre médecin traitant. pour rétablir un bon transit, il convient d’adopter les principales stratégies alimentaires suivantes, avant réintroduction progressive de tous les aliments : — mangez lentement et mastiquer bien les aliments pour faciliter la digestion ; — évitez les liquides et aliments qui donnent des gaz, en les relevant selon votre tolérance personnelle ; — limitez la consommation d’aliments riches en matières grasses, de boissons gazeuses et / ou sucrées, d’alcool ; — limitez l’apport de fibres insolubles comme les produits céréaliers complets, légumes secs, fruits et légumes crus et cuits avec peau et pépins ; — privilégiez les produits céréaliers de petits calibres raffinés, comme le riz et la purée de pomme de terre, la compote de pomme et la banane qui apportent des fibres douces ; — pour les laitages, préférez les fromages à pâte dure type comté, emmental, gruyère contenant peu de lactose, les diarrhées prolongées pouvant provoquer une intolérance à celui-ci. attention : il convient tout de même de maintenir, voire d’accroître la consommation de liquides (eau, jus dilués ou passés) et d’aliments pour prévenir la déshydratation et la perte de poids.

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Le Lait et Le gLuten sont-iLs à proscrire ? Le lait contient du lactose (sucre du lait) qui est dégradé au sein de l’organisme par une enzyme, la lactase. seulement, des diarrhées prolongées peuvent entraîner une intolérance à ce sucre que votre médecin pourra vérifier. Dans ce cas, un régime alimentaire pauvre en lactose peut être envisagé. il faudra donc privilégier la consommation de yaourts fait « maison » (sans ajout de poudre de lait), les fromages à pâte dure (emmental, comté, beaufort, gruyère, etc.), le lait à teneur réduite en lactose ou produits de substitution (produits à base de soja, laits végétaux enrichis en calcium), afin de couvrir ses besoins en calcium, dont les produits laitiers sont la principale source. La consommation d’eaux minérales riches en calcium, de fruits secs et graines oléagineuses et de 200 à 300 g de légumes à chaque repas, contribuera également à assurer un bon apport. Le gluten est un ensemble de protéines contenu dans la grande majorité des céréales. L’intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque, n’est pas une allergie mais une réaction inappropriée du système immunitaire, on souffre de diarrhées chroniques qui sont accompagnées par une inflammation intestinale importante. Le seul traitement est alors l’exclusion du gluten de l’alimentation, soit le blé, l’orge, le seigle et l’avoine. De manière générale, les pains, les pâtisseries, les pâtes, la semoule, la farine sont interdits. Mais il n’est pas facile de le mettre en pratique. cela oblige à être vigilant sur l’étiquetage des produits : la farine est utilisée très souvent comme liant dans les plats préparés, sur les fruits secs, les charcuteries, dans les crèmes, flans et nombreuses friandises. Quels sont les produits dépourvus de gluten ? Le maïs, le riz, le soja, le sarrasin, le manioc, le sésame, le quinoa, et leurs dérivés sous forme d’amidon, farine, fécule, crème ou semoule. auxquels on ajoute, la pomme de terre et sa fécule, les marrons et les galettes de riz (contenant exclusivement du riz, avec ou sans maïs, sans adjonction d’autres céréales). Des produits de substitutions sont aussi disponibles dans les magasins bio ou diététiques comme les farines, le pain, les biscuits et les pâtes alimentaires sans gluten. Faut-il prenDre Des probiotiques ? notre organisme, et plus particulièrement notre flore intestinale, est composé d’un grand nombre de bactéries qui ne provoquent aucune maladie.

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au contraire, elles jouent un rôle important dans la dégradation et l’absorption des éléments nutritifs dans l’intestin et protègent l’organisme contre l’infection. Les probiotiques, qui sont des suppléments contenant des bactéries vivantes sont donc utiles pour prévenir et traiter la diarrhée due aux infections gastro-intestinales. (La levure de bière vivante est aussi un probiotique, elle est constituée de champignons microscopiques, ces derniers s’opposant au développement des bactéries pathogènes.) pour que les probiotiques soient efficaces, ils important qu’ils se rendent « vivants » en grand nombre dans l’intestin. or, l’acidité de l’estomac en tue une très grande partie. pour éviter cette destruction, il est important de privilégier les produits délivrés en capsules entérosolubles en pharmacie, conçues pour se dissoudre dans l’intestin. Vous pourrez aussi utiliser des produits courants qui renferment des bactéries lactiques comme le kéfir, les yaourts, ou le tempeh. Faut-il avaler Des compléments protéinés ? Les aliments sont composés de trois nutriments essentiels : les protéines, les lipides et les glucides. alors que les lipides (graisses) et les glucides (sucres) sont décriés et rejetés par la société, les protéines ont le vent en poupe et seraient la solution à tous nos problèmes (surpoids, manque de masse musculaire…) Les protéines sont présentes partout dans notre organisme et interviennent dans de nombreux processus. Mais n’en abusez pas ! il faut en consommer seulement 15 à 20 % de son apport énergétique quotidien dont une moitié en protéines végétales ! un excès de protéines peut entraîner à moyen terme de graves problèmes de santé, notamment une insuffisance rénale. en pratique, vous trouverez les protéines animales dans les viandes, volailles, poissons, œufs et produits laitiers. Les protéines végétales sont dans les produits à base de soja, les céréales et les légumes secs. consommez chaque jour 1 à 2 portions de viande, volaille, poisson, œuf, et 3 produits laitiers.

exemple de repas antioxydant

– Laitue, betteraves et noix en salade ; – saumon vapeur brocolis au curcuma et fèves aux  herbes ; – salades de fruits frais à la cannelle et au  gingembre.

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que penser des compléments protéinés ? si vous êtes en situation de dénutrition, votre médecin pourra vous prescrire des crèmes, soupes, boissons, enrichies en protéines, qui vous permettront de vous remettre plus rapidement sur pied. que faire des mélanges aux vertus plus ou moins « magiques » censés augmenter la masse musculaire ?  Méfiez-vous  de  ces  poudres :  prises  en  petite quantité et occasionnellement, elles n’ont que peu d’effet sur l’organisme. Ingérées régulièrement,  elles  peuvent  s’avérer  dangereuses.  Attention également à la marque choisie et évitez à tout prix les achats sur internet !

lement hydrogénées, de palme ou de coprah ; — les poissons gras (saumon, thon, maquereau, sardine, hareng…) ; — les sources de fibres (céréales complètes, légumes et fruits) ; — une consommation de produits enrichis en stérols végétaux, car une consommation de 2 à 3 g par jour de stérols végétaux permet une diminution du LDL cholestérol sans interaction médicamenteuse. Cela correspond à 20 g de margarine ProActiv ® ou Cholegram ® ou deux yaourts Danacol ® ou un stick de vinaigrette Isio acti stérol ®.

Comment ComPoser un rePAs AntIfAtIgue ? Par un menu « détox » pauvre en graisses saturées et riche en antioxydants naturels et en vitamines. Tout simplement, un repas équilibré avec  des légumes crus en entrée assaisonnés avec une huile végétale mélangée (colza, tournesol, olive), une portion de viande ou de poisson grillée avec des céréales complètes (riz complet, pâtes au blé  complet…) et des légumes cuits à la vapeur, le tout  saupoudré  d’herbes  et  d’épices  selon  vos  goûts. terminez par un produit laitier frais et un fruit. Accompagnez le tout d’une tasse de thé vert pour  vous  hydrater.  On  oublie  pour  ce  type  de  repas le beurre et la crème fraîche, l’alcool, les  PuIs-je DImInuer Le mAuvAIs ChoLestéroL cuissons à base de matière grasse, les féculents  PAr LA nutrItIon ? raffinés (pâtes ou riz blancs), le sel, la charcuteL’hypercholestérolémie  peut  être  un  problème  rie et le fromage. supplémentaire face au vIh car les médicaments permettant de diminuer le taux de LDL-cholestérol Comment trouver Des ProDuIts De quALIté présentent parfois des interactions avec les anti- à bAs PrIx ? rétroviraux. Dans ce cas, il apparaît judicieux de  goût, prix, variété, et santé  peuvent  faire  bon  jouer  en  priorité  sur  le  tableau  alimentaire  pour  ménage. La diversité des aliments est telle que lutter contre un excès de cholestérol. l’on peut privilégier les aliments de bon rapport  qualité nutritionnelle / prix. on évitera : Pour commencer, achetez malin : — les viandes grasses ; les charcuteries ; — limitez les achats d’impulsion, faites une liste — les produits laitiers non allégés et tous pro- de courses avec les quantités et suivez-la ; duits dérivés qui en contiennent ; —  faites  les  courses  de  préférence  après  un  re— le fromage (pas plus de 2 à 3 portions de 30 g pas, vous serez moins tenté ; par semaine) ; — profitez  des  promotions,  vérifiez  les  prix au — le jaune d’œuf (pas plus de 2 par semaine) ; kilo pour pouvoir comparer les prix de revient — le corail des saint-jacques, les oursins, les entre chaque produit ;  têtes de crustacés, les huîtres ; — privilégiez les produits de marque du distribu— le beurre et la crème fraîche et tous produits  teur pour ce qui est des aliments de base, la fadérivés qui en contiennent ; rine, les œufs ou le lait (Il y a peu de risque d’être — les abats. déçu en n’achetant pas de marques.) on privilégiera : Dites-vous que les aliments les plus simples sont — les huiles végétales (en particulier de colza) et les meilleurs, donc plus un aliment est transles margarines sans huiles partiellement ou tota- formé plus il sera cher par rapport à celui de fAut-IL PrIvILégIer Les fAux suCres ? si vous n’avez pas de poids à perdre et que vous n’êtes pas diabétique, il n’y a aucune raison que  vous consommiez des faux sucres. Préférez le vrai sucre  (saccharose)  en  quantité  raisonnable.  Les  faux sucres ont l’avantage d’apporter le goût sucré que l’on aime tant avec 2 à 10 fois moins de calories. Cependant, ils entretiennent au niveau du cerveau le besoin de sucre. Selon vos convictions  et vos habitudes alimentaires, vous opterez plutôt  pour des édulcorants de synthèse (aspartam, acésulfam…) ou naturels (stévia).

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base. Quelle est la clé ? Savoir cuisiner, conserver et réutiliser. Souvenez-vous que le « fait maison » est toujours moins cher que le « tout prêt ». Jouez de votre imagination et de vos talents culinaires pour préparer vos petits plats et accommoder les restes. Une recette simple et rapide suffit à faire la différence dans le portemonnaie et côté santé. Sachez que les fruits et les légumes, frais, en conserve ou surgelés, sont tous égaux : consommez une portion de légumes (200 à 300 g) par repas et deux à trois fruits par jour. Crus, cuits, en purée, en potage, en jus… qu’il s’agisse de produits frais, en conserve, surgelés, sous-vide, déshydratés, leurs apports nutritionnels sont quasi identiques à condition de les choisir au naturel et non cuisinés. Vérifiez la liste des ingrédients. En plus d’être économiques, les conserves et les surgelés se conservent plus longtemps, sont portionnables et vous permettent de disposer d’une variété importante de légumes. Pensez à rincer sous l’eau les légumes des conserves et de limiter l’apport en sel, car ils sont déjà assaisonnés. Les fruits au sirop sont peu coûteux et en réalité peu caloriques à condition de les égoutter. Il en existe de nombreuses variétés et c’est une bonne façon d’avoir toujours des fruits dans vos placards. Achetez les produits frais en fonction de la saison : le coût de production en saison est moindre et les fruits et légumes sont donc moins chers. Enfin, n’hésitez pas à acheter en gros conditionnement, cuisinez-les et congelez-les. Le prix sera souvent avantageux. Viande, poisson, fruits de mer, crustacés, œufs, sont globalement chers. Consommez-en au moins une portion (125 g) par jour. Les œufs, ont un bon rapport qualité / prix. Vous pouvez en consommer jusqu’à six par semaine si vous n’avez pas de problème de cholestérol. La volaille et le steak haché sont peu coûteux, de même que certaines viandes de deuxième catégorie. Éliminez alors vous-même les parties grasses au couteau ou en les cuisant la veille de la consommation dans un bouillon. Laissez refroidir une nuit au réfrigérateur et il vous suffira d’éliminer la graisse figée à la surface avant de réchauffer. Les poissons en conserve au naturel ou à l’huile d’olive ou de colza sont intéressants pour leurs apports en oméga 3 (sardine, maquereau, thon…), de même que les produits surgelés en filet nature ou les mélan-

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ges de fruits de mer. Les gros conditionnements seront encore une fois une bonne affaire ! Les féculents et les légumes secs, de vrais atouts budget : tous les féculents (pommes de terre, pâtes, riz, farine, semoule, pain…) et les légumes secs achetés crus (haricots, lentilles, pois chiches, pois cassés…) sont généralement peu coûteux et permettent un apport d’énergie de longue durée. De plus, l’association dans un même repas d’une céréale et d’un légume sec (maïs / haricots rouges, semoule / pois chiches, riz / lentilles) permet de remplacer une portion de viande en vous garantissant un apport en protéines suffisant. Sur le même principe, l’association d’une céréale avec un produit laitier (pain / fromage, céréales / lait) permettra d’obtenir des protéines de bonne qualité et pourra également remplacer de temps en temps une portion de viande. Les produits laitiers, pour vos apports en calcium et protéines sont globalement peu chers, ils sont à consommer 1 fois / repas pour garantir vos apports journaliers en calcium et contribuer à vos apports en protéines à moindre coût. Le lait UHT (écrémé en brique ou en poudre), les yaourts nature classiques, les fromages blancs en pots de 1 kg sont peu onéreux. Choisissez ces produits de base et aromatisez-les vous-même en utilisant de la confiture, de la cannelle, de la vanille ou un fruit coupé en morceaux. L’eau est la seule boisson indispensable : consommez de l’eau à volonté en privilégiant l’eau du robinet. C’est une eau de bonne qualité, qui assure un apport en calcium satisfaisant et très peu coûteuse puisqu’elle est cent fois moins chère que l’eau en bouteille. Les matières grasses (beurre, crème fraîche, huile…) : vous pouvez choisir les produits classiques (non allégés) en sachant limiter les quantités. Vous y gagnerez en budget et en saveur. En limitant votre consommation de produits transformés (plats cuisinés, charcuteries, biscuits, pâtisseries, produits apéritifs…) vous arriverez à limiter les graisses cachées, les graisses trans et vous serez encore gagnant sur le budget et côté santé !

à tout prix

Évitez de faire l’impasse sur un groupe d’aliments au risque de vous retrouver en carence. Il existe dans chaque groupe des aliments qui, à valeur nutritionnelle comparable, sont meilleur marché, reportez-vous aux rubriques ci-contre et soyez astucieux !

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+ MIEUX VIVRE FORME

LE SPORT A UN IMPACT POSITIF SUR LA SANTÉ ET LE MORAL DES PERSONNES SÉROPOSITIVES. IL AGIT FAVORABLEMENT SUR LES EFFETS SECONDAIRES DES TRAITEMENTS. GILLES THÖNI, PHYSIOLOGISTE DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE APPLIQUÉE À LA SANTÉ, NOUS EN FAIT LA DÉMO. PAR ÉLODIE LIÉNARD ILLUSTRATION CARINE SILVEIRA RETROUVER DE L’ÉNERGIE

Se (re)mettre au sport… Combien de fois avezvous pris cette résolution ? Mais il est souvent difficile de trouver la volonté, de choisir la bonne activité, de lutter contre la fatigue… Pourtant, dès que l’on a fait le premier pas, les effets bénéfiques du sport se font sentir. « On croit souvent qu’il vaut mieux éviter toute activité physique lorsqu’on se sent fatigué au quotidien, souligne Gilles Thöni. Contrairement à cette idée préconçue, nous avons révélé, dans une étude réalisée sur dix personnes vivant avec le VIH, fatiguées et / ou souffrant de perte importante de la masse musculaire, que la pratique d’une activité physique adaptée, régulière pendant un mois réduisait significativement la sensation de fatigue au quotidien. »

AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE

Formidable stimulant des relations sociales, le sport apporte une nouvelle énergie qui

QUEL SPORT PRATIQUER ?

Pour pouvoir bénéficier de tous ces effets positifs, il convient : – de pratiquer une activité d’endurance, deux à trois fois par semaine, 30 à 40 minutes (vélo, natation, marche, footing, aquagym…) ; – d’ajouter, à cette activité d’endurance, quelques séances par semaine de renforcement musculaire pendant une dizaine de minutes (travail des bras avec de petits haltères, abdominaux…) ; – de bouger plus dans la vie quotidienne, marchez au lieu d’utiliser les transports, faites vos courses à pied plutôt qu’en voiture. C’est déjà très bien ; – de faire simple, inutile de se ruiner, une bonne paire de baskets, une entrée à la piscine de quartier, un vélo révisé… cela suffit ; – de prendre du plaisir, c’est la condition sine qua non à la régularité. Vous n’êtes pas à l’aise en cours collectif ? Vous n’aimez pas les sports individuels ? Vous détestez l’ambiance des salles de sport ? Ne vous imposez rien, et choisissez l’activité qui vous donnera le plus de plaisir. Elle existe, forcément !

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sera propice à développer d’autres activités. Vous allez vous réapproprier votre corps et retrouver confiance en vous. Très vite, vous vous sentirez mieux dans votre peau !

TRANSFORMER LA SILHOUETTE

L’influence du sport sur la répartition des graisses est-elle vérifiée ? Oui ! « Dans l’étude que nous avons menée au CHU de Montpellier, deux à trois séances hebdomadaires de vélo pendant quatre mois ont permis de réduire de plus de 20 % la graisse accumulée dans l’abdomen », précise Gilles Thöni. Des programmes de renforcement musculaire plus spécifiques permettent quant à eux de gagner de la masse musculaire (de 1,5 à 3 kg de muscles sur 6 à 16 semaines). Et donc de se sculpter une nouvelle ligne.

PRÉSERVER LE CŒUR ET LES ARTÈRES

Au centre des préoccupations actuelles, les risques cardio-vasculaires sont réels. « Les études menées au CHU ont démontré qu’en pratiquant régulièrement une activité d’endurance, nous arrivions à faire baisser les triglycérides de 43 %, le cholestérol total de 23 %, et même à faire augmenter le bon cholestérol de 6 % », précise le scientifique. Et plus réjouissant encore : certaines études ont démontré que les effets du sport sur la santé étaient d’autant plus importants, que les dérèglements l’étaient au départ.

SE PROTÉGER DU DIABÈTE

Les trithérapies ont également des effets néfastes sur le fonctionnement de l’insuline. Une étude de 2008 a démontré que, quel que soit le type d’entraînement — endurance ou musculation — une pratique physique régulière améliore la sensibilité à l’insuline.

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+ mieux vivre psycho

DiRe ou ne Pas DiRe sa

séroposi t Par Dominique RoLLAnD Psychologue clinicienne

et SyLviAne HeRvÉ Psychologue clinicienne et Psychanalyste

L

e fait de dire ou non sa séropositivité à son entourage (partenaire sexuel stable ou occasionnel, famille, amis, collègues…) est une question à la fois incontournable et récurrente à laquelle toute personne concernée est confrontée. C’est une question complexe et souvent douloureuse.

de réponse générale, mais plutôt une réponse spécifique à chacun, et particulière à chaque relation, à chaque moment de cette relation (on peut choisir d’abord de taire, puis, plus tard, de dire). le plus souvent, la personne est confrontée à des conflits, des tiraillements entre les enjeux et les risques.

Révélation et témoignage

Quels seraient quelques-uns des enjeux de dire ou de ne pas dire ? l’enjeu le plus important pour les personnes séropositives qui choisissent de dire semble être celui de garder ou de retrouver un sentiment d’authenticité dans son existence, d’être reconnue et acceptée dans tous les aspects de son existence sans réduction à un seul d’entre eux, mais sans gommer un seul d’entre eux. C’est espérer gagner un espace de liberté et ne pas avoir à se cacher, à cacher, à mentir. Dire c’est aussi une demande de reconnaissance de la singularité de l’expérience. Ce peut être parfois une demande de soutien. informer les soignants, les partenaires sexuels, a le plus souvent pour visée de protéger l’autre de la contamination. Enfin, dire dans l’espace public, témoigner, vient soutenir un discours de prévention (« pour que ce qui m’est arrivé n’arrive pas aux autres »), rendre compte de sa « normalité » (« je suis comme tout le monde »). Cela permet souvent de donner un sens à la pathologie, d’en faire un objet de réflexion, d’en maîtriser l’angoisse associée.

les personnes séropositives sont souvent aux prises avec plusieurs discours. D’abord celui des « soignants », des « accompagnants », qui incitent généralement au silence pour que la personne soit protégée du rejet et de la stigmatisation. Parfois, dans le discours de certains acteurs de prévention et de beaucoup de partenaires sexuels, il y a l’idée plus ou moins implicite que dire serait nécessaire même si l’utilisation du préservatif protège le ou la partenaire de la contamination. Enfin, dans le discours de certains militants associatifs, il y aurait affirmation de la nécessité de témoigner, à des fins plus politiques, pour contrer la stigmatisation à l’endroit des personnes séropositives. Dire sa séropositivité est de l’ordre de la révélation. mais c’est aussi témoigner d’une conduite perçue comme transgressive au niveau de la sexualité ou de la consommation de produits. Dans le langage courant, dire est du côté de l’aveu, ce qui met la personne concernée dans une position de coupable. il faut rappeler qu’il n’y a pas d’obligation à dire, pas plus que d’obligation à taire. Révéler ou non est une question à se poser personnellement, de soi à soi. il ne peut y avoir 38

RéfléChiR aux enjeux

mais dire peut amener à être confronté à toute une série de réactions dont les plus redoutées sont le rejet, la compassion, l’assignation identitaire réductrice. alors, ne pas dire, c’est aussi se protéger du rejet, de la stigmatisation,

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i tivité de la compassion, de l’assignation identitaire. C’est parfois protéger l’autre (et soi-même en retour) de la douleur engendrée. C’est aussi se préserver de l’angoisse, de la détresse de l’autre (« je ne veux pas le dire à ma mère, cela lui ferait trop de mal, elle perdrait tout d’un coup »). C’est enfin préserver son intimité, sa pudeur, un espace personnel auquel autrui n’a pas accès, espace essentiel à l’équilibre psychique. Dire, ne pas dire : mais à qui ? Les interlocuteurs principaux sont la famille, l’entourage, les collègues, le partenaire sexuel. Informer de sa séropositivité sa famille ou son entourage réinterroge les liens affectifs existants depuis l’origine de la relation. Mon ami est-il « vraiment » mon ami tant qu’il ne sait pas ? Resterait-il mon ami si je lui disais ? S’il me rejette, cela veut-il dire que je me suis toujours trompé sur son compte depuis le début de la relation ? Suis-je prêt à éprouver ce sentiment de tr ahison ? Comment vivre une relation avec des parents (ou des enfants) qui ne savent pas ? Qui nous rejettent en l’apprenant ? Dire (en fonction de son âge) à son enfant qu’il est séropositif est essentiel pour que les traitements et le suivi médical fassent sens pour lui. Mais lui dire, c’est être confronté tôt ou tard à la question de l’origine de la contamination. Dire à son enfant que l’on est séropositif soi-même, c’est le confronter au fantasme d’une mort possible. Ne pas lui dire, ça met en question la relation de confiance et c’est se confronter à un moment donné à l’accusation d’avoir tu. L’important est peut-être d’être attentif aux questions que pose un enfant. Sur le plan professionnel, il faut rappeler qu’il n’y a aucune obligation légale à dire (et il est interdit de réaliser des tests à l’insu de la personne), même au médecin du travail. Ne pas dire amène souvent un sentiment d’isolement

et / ou de non-authenticité par rapport à ses collègues. Il faut inventer des stratégies pour parler de sa vie privée en en cachant une partie, pour les consultations médicales, les soins en journée. Par ailleurs, pour les personnes bénéficiant du statut de « handicapé », l’invisibilité du handicap (être séropositif ne se voit pas) amène les autres à s’interroger. Dans le cadre d’une relation sexuelle protégée, la personne séropositive est malgré tout « assignée » à dire. En effet, si le préservatif protège de la contamination, il ne protège pas de la peur. Si taire peut sembler facile dans le cadre d’une relation occasionnelle protégée, cela devient plus difficile quand la relation et la confiance s’installent et quand se pose la question de retirer le préservatif. C’est alors trouver le « bon moment » et les « bons mots » qui semble de plus en plus compliqué, la peur de la rupture pouvant augmenter dans le même temps. Quelle bonne façon ? Quel bon moment ? En conclusion, il n’y a pas de bons moments pour dire, pas plus qu’une bonne façon. Il s’agit essentiellement pour la personne séropositive de prendre le temps de réfléchir, seule ou accompagnée (les « soignants », les associations auraient un rôle à jouer dans l’accompagnement d’une élaboration autour de cette question) : qu’est-ce qui est important pour moi dans le fait de dire ? De ne pas dire ? Qu’est-ce que j’attends de cette parole ? Qu’estce que je redoute ? Est-ce que je suis prêt à ce que mon secret n’en soit plus un ? Il s’agit aussi de vérifier que l’on est en capacité d’encaisser les risques sans dommage pour soi. Il ne saurait y avoir d’injonction dans un sens ou dans un autre, il n’y a qu’une posture particulière, singulière qui, de plus, peut changer selon les moments et les interlocuteurs. Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ mieux vivre soutien

n’oUbliez pAS leS

paroles de nouveaux esPaces d’échanges, Plus conviviaux, font entendre leur voix Partout en france. ces grouPes de Parole sont utiles à ceux Pour qui Partager son exPérience, c’est aussi se soigner. la Preuve Par cinq. Par Dominique THiÉRy

Montpellier : qu’on Me donne l’envie

C’est un groupe de parole si hybride que même l’association envie qui l’a lancé il y a deux ans l’appelle le « truc du vendredi ». les anciens groupes ne fonctionnent plus (sauf celui des femmes). ouvert aux personnes séropositives et à leurs proches, sans contrainte d’assiduité, le truc est basé sur le plaisir, la convivialité et l’humour. « il est à la séropositivité ce que le gel est à la sexualité », affirme Anne Charbonnel, psychologue. Selon Anne, il aura fallu dix ans pour que les séropositifs intègrent l’idée qu’il faut vivre. Jeux de société, karaoké, ciné papote, cuisine, gâteaux, tout est bon, une fois par mois, pour désenclaver la parole. et faire un « brin de jasette », un jeu de cartes made in Canada plébiscité par Anne. Chaque carte pose une question de façon ludique, distribuant ainsi la parole à chacun. « quel était votre surnom petit ? » « votre truc le plus fou ? » « on s’amuse, mais je suis garante du cadre sérieux, plus engageant pour s’exprimer. » il y a aussi le panier garni où chacun peut piocher préservatifs, gel, sex toys… et réveiller le désir d’une sexualité qu’on ne s’autorise pas toujours. « Cette lutte nous oblige à évoluer, mais ce groupe de parole garde son rôle narcissisant et sécurisant. » voire libérateur. « récemment, après avoir chanté, une personne a annoncé le décès d’une autre. Cinq se sont 40

mises à pleurer. un libre-échange qui permet aussi d’évoquer ceux qui ne sont plus. » envie : 04 67 04 20 23 – www.associationenvie.com

SAint-Étienne : plACe à lA diverSitÉ

Face aux demandes répétées d’usagers, Actis, une association luttant contre le sida depuis vingt et un ans, a créé en 2009 son premier groupe de parole intitulé partage et écoute. tous les quinze jours, migrants, hétéros, gays, jeunes ou vieux séropos, une mère et son fils contaminé, se retrouvent pendant deux heures et demie autour d’un verre pour parler du viH, sans tabou. Comme un endroit où l’on est sûr de ne pas se sentir rejeté. pouvoir dire sa séropositivité dans une société qui ne les écoute pas est le problème de tous. Un Africain qui cherche du travail a peur que cela se sache. un gay s’interroge : « est-ce que j’ai le droit de tomber amoureux ? » ils avancent dans un climat de confiance : un participant vivant en autarcie s’est resocialisé, le fils a pu discuter avec sa mère de l’étouffement ressenti… « Si le groupe devenait une causette entre amis, je leur dirais qu’ils n’ont plus besoin de moi. il doit rester ouvert à de nouvelles personnes, même si vider son sac devant des participants qui se connaissent peut se révéler compliqué », confie Alain Formento, volontaire formé pour animer le groupe. « nous sommes très surpris que cela

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marche ! Ils se soutiennent en respectant leurs différences », se réjouit Alain. Actis : 04 77 41 66 99 – [email protected]

LILLe : soIrées pour trAns gAys

une première du genre. Fort de son expérience personnelle, Bruno Brive, militant du centre LgBt lillois, a ouvert en janvier 2009, en association avec Aides, un atelier de sexualité et santé gays consacré aux « relations affectives entre pédés cisgenres et pédés FtoM ». Comprenez, entre des hommes gays dont le genre correspond au ressenti et des transsexuels… « personne ne parle des histoires singulières entre gays et trans gays. nos objectifs ? Défaire les idées reçues sur le genre et la génitalité, partager les petites astuces sexuelles et mieux affronter le regard des autres », expose Bruno. D’autres ateliers plus ouverts existent depuis 2007, sans l’autorité d’un thérapeute, animés par un volontaire de Aides pour discuter de santé et de sexualité gays. Chaque mois à Lille, environ cinq personnes débattent dans une soirée cosy, d’homophobie, de transphobie et de prévention du VIH. « Le besoin de s’exprimer est fort et l’atelier garantit une écoute bienveillante. » À ceux qui souhaitent plus de confidentialité, Aides propose ensuite des entretiens individuels au centre LgBt. Centre LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) : 03 20 52 28 68  – [email protected]

MArseILLe : L’AteLIer À pALABres

saturées des mots « sida » et « hépatites », les mères séropositives de sol en si, principalement originaires du Maghreb, voulaient partager autre chose. en 2009, l’association a mis en place un nouvel espace ouvert à dix femmes au maximum. « Le groupe de parole est devenu un atelier d’activités où elles échangent confidences et compétences », explique Jean-François Laffont de souris, un volontaire. Cours de couture, coiffure, fitness, massage, sortie patinoire avec les enfants, « autant d’activités qui sont des supports pour favoriser la parole et la solidarité », explique Laura Queyrens, assistante sociale. Des rendez-vous ludiques qui n’excluent pas de parler de parentalité ou de prévention. Faut-il révéler sa sérologie à ses enfants ? Comment mettre un préservatif féminin ? Avec respect et pragmatisme, les participantes retrouvent le goût de vivre après s’être longtemps demandées si elles allaient survivre. Des femmes souvent précarisées, dont certaines ont dû quitter leur quartier, après avoir eu le courage d’annoncer

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leur séropositivité. « Face à la discrimination, on ne doit pas rester seul », ajoute Laura.

Sol En Si : 04 91 92 86 66

pArIs : un LIeu non étIQueté VIH

en octobre 2009, le planning familial a constitué un groupe de parole pour permettre aux femmes séropositives de parler de leur sexualité. « trop peu de lieux existent, certaines disent avoir besoin d’un endroit neutre sans risque d’être discriminée. Ici, elles peuvent s’exprimer, s’informer sur leurs droits et bénéficier d’une consultation gynécologique », indique Martine nawrat, conseillère. Deux jeudis par mois, en rendez-vous groupé, elles viennent la rencontrer avec un médecin pour aborder des questions médicales avant que ce dernier ne les reçoive individuellement. « Cela leur permet de faire le point, mais aussi d’échanger des conseils. Beaucoup d’inquiétudes perdurent sur la transmission du VIH par fellation, la gestion de la prise de risque ou sur le fait de révéler sa séropositivité à son partenaire. » Initié à paris, ce groupe de parole peine à se faire connaître malgré un partenariat avec Arcat. rappelons-le, à l’exception de ce groupe non mixte, le planning familial n’est pas fermé aux hommes. Planning familial : 0 800 803 803 ou 01 42 60 93 20.

Géraldine, 20 ans

« Le groupe m’a ouvert les ye ux » Née séropositive, Géraldine a perdu ses parents très tôt. Élevée par ses  grands-parents, puis par sa tante, à 15 ans, elle apprend à l’hôpital sa  séropositivité jusque-là tue par sa famille évoquant une « maladie chronique »  pour justifier sa prise de médicaments. Révoltée, elle ne veut parler du VIH à  personne, refusant de pousser la porte d’un groupe de parole : « Rencontrer  d’autres enfants malades m’angoissait. Je m’imaginais un endroit triste où  on allait me parler que de maladie. L’ambiance est complètement différente,  avec des personnes accueillantes et sympas. J’étais renfermée, ça m’a pris du  temps pour parler, mais je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule à  vivre ça. Avec mon médecin, ce sont toujours les mêmes questions, je réponds  toujours que tout va bien. Lui dire que moralement ça ne va pas, qu’est-ce  que ça va changer ? Avec le groupe, j’ai pu parler de sexualité. On a peur  d’avoir une relation amoureuse parce qu’on ne peut rien dire et ça me gène  de mentir… Ça m’a ouvert les yeux, avec l’envie d’aider d’autres personnes  séropositives car moi j’ai la chance de vivre normalement et de bien supporter  mes médicaments. Mon pilier dans la vie, c’est la phrase de Prévert : “Il  faudrait essayer d’être heureux, ne serait-ce que pour donner l’exemple.” » Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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En FrancE ou à l’étrangEr, pour palliEr la déFiciEncE dEs états, aiguillonnEr lEs politiquEs publiquEs Et surtout apportEr un soutiEn aux séropositiFs, lEur action Est indispEnsablE. coup dE chapEau aux associations. 42

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Fondation Femme Plus (République démocratique du Congo)

Retrouver la solidarité africaine Faut-il aligner les récits de barbarie ? Faut-il limiter la description de son pays aux conflits qui le gangrènent ? Non. Bernadette Mulelebwe (photo), directrice nationale de la fondation congolaise Femme Plus a la force de quelqu’un qui dit la vérité sans chercher la compassion. Commençons par l’essentiel : certains répètent, comme un mantra, que le continent africain reçoit davantage de traitements. Mais cette actrice de terrain estime que seuls 20 % des gens qui auraient besoin d’une trithérapie en reçoivent une, dans un pays qui ne compte que trois laboratoires d’analyses médicales. L’objectif du traitement pour tous en 2010 n’est donc pas atteint. Ancienne journaliste, Bernadette dirige aujourd’hui les cent cinquante salariés d’une des plus importantes associations de la République démocratique du Congo. Dans ce pays, le nombre de séropositifs dépasserait 4 % d’une population de 60 millions d’habitants. Outre des activités régulières d’accompagnement psychologique et social, Femme Plus a mis en place un programme spécifique de réintégration. Il est destiné à soutenir les femmes contaminées et meurtries par des violences sexuelles multiples. Parfois handicapées, elles sont souvent répudiées. Avant l’apparition du sida, la condition féminine était déjà peu enviable, on rendait souvent les femmes responsables de tout, et cela commence à peine à changer. « Leur situation, comme celle des orphelins du sida, n’est pas reluisante. Un de mes bénévoles a un jour trouvé une jeune femme enfermée, comme un chien, dans une pièce sans fenêtre. On lui glissait à manger par un petit espace… » Il arrive fréquemment que des enfants soient abandonnés, sans nourriture, tant la stigmatisation et les croyances les plus folles persistent. Faut-il en déduire que la solidarité africaine,

qui rendait la vie moins dure, a disparu ? « Ce virus a détruit cette solidarité qui faisait notre force. Avant, quand quelqu’un était malade, tout le village le soutenait, le nourrissait. C’est terminé », regrette Bernadette. En 1994, certaines femmes, séropositives ou pas, ont fait preuve d’un courage admirable en créant Femme Plus. « Celles qui étaient porteuses du virus étaient prêtes à témoigner à visage découvert, à parler de leur situation. Le slogan disait : “Que le sida s’arrête à moi”. » Les manifestations de rejet ont parfois été terribles vis-à-vis de celles qui avaient déjà perdu un mari, un enfant, une sœur. Pour Bernadette, malgré l’engagement de deux mille cinq cents bénévoles, le feu de ces années militantes s’est éteint. « On aurait pu croire que les traitements et les progrès allaient changer ça, mais non. Même si la stigmatisation a sans doute baissé dans les villes, où quelques femmes instruites réussissent à imposer le préservatif. » C’est aux 80 % des campagnardes que Bernadette pense aujourd’hui et aux jeunes, qui font parfois comme si le sida n’existait pas. La fondation va donc continuer à faire passer des messages de prévention, par des chansons et des contes. Et convaincre les chefs de village, les religieux et les membres les plus écoutés des familles qu’ils peuvent transmettre un message. « Nous expliquons aux hommes qu’ils doivent protéger leur famille, qu’il faut se protéger ensemble. Nous réunissons les femmes et les hommes. Nous repensons nos stratégies. » Dans ce carcan de coutumes, l’équipe de Femme Plus poursuit sa lutte, et Bernadette, souriante conclut par une belle définition du militantisme : « C’est informer, éduquer, faire cause avec les personnes qui sont dans la souffrance. Il faut les entendre et les écouter. » Luc Biecq Photos Vincent Lignier Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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TAG (États-Unis)

Rendre la politique de santé publique cohérente C’est un homme qui parle vite et clairement. Il oublie les périphrases diplomatiques apprises à l’université Harvard. Il est gay, blanc, séropositif et parle des femmes noires américaines comme s’il était l’une d’elles. Avant de fonder TAG (Treatment Action Group) avec une vingtaine de militants, en 1998, Mark Harrington (photo) avait rejoint Act Up, dix ans plus tôt. Son travail, comme son ouvrage critique sur les failles de l’administration américaine de la santé, publié en 1992, trouvent toujours un écho. Il est aujourd’hui l’un des rares experts 44

états-uniens à trouver une tribune et à publier des avis reconnus. Demandez-lui de parler de la situation des séropositifs aux États-Unis, il vous explique en préambule que le pays n’est pas très bon en épidémiologie. La surveillance des cas de contamination n’illustre pas la réalité. Les sommes consacrées à la prévention restent ridiculement basses et le nombre de personnes infectées sans le savoir dépasserait cinq cent mille. À qui penset-il ? « Aux hommes blacks et latinos qui ont des rapports sexuels entre hommes mais ne se perçoivent pas comme gays.

Ils sont invisibles et ne se sentent pas concernés par la prévention. » Coupés du système de soins, ils n’accordent aucune confiance aux médecins, aux politiques, à toute institution qui, à leurs yeux, représente l’ordre social : « Cela veut dire qu’ils signent leur arrêt de mort. Ils se retrouvent à l’hôpital avec une immunité dégradée, pour un diagnostic tardif, avec de graves problèmes que l’on rencontrait chez les malades il y a vingt ans ! » Vu le vacarme provoqué par la réforme du système de santé voulue par Obama, on se plaît à croire que tout va changer. Mark se montre réaliste : « Ce sera compliqué et pas immédiat. Tellement de choses doivent évoluer… C’est une bonne nouvelle, mais ce projet n’est pas parfait. » Que lui manque-t-il ? « L’ouverture de droits aux vingt millions de travailleurs de notre pays qui sont contraints à l’illégalité. Les gens du Congrès apprécient leur travail de domestiques mais ils ne les aiment pas. » Raciste, l’Amérique? Selon Mark, certains élus le sont ouvertement. Lorsqu’on lui demande ce qui est le plus difficile à vivre pour une personne séropositive, la réponse fuse : « Tout dépend de l’endroit et de la communauté où vous vivez. Pour un gay, à New York ou à San Francisco, ça peut aller. Une femme noire dans le Mississippi, contaminée par un ex-mari décédé pourra, avec de la chance, être inscrite sur une liste d’attente pour un traitement. » Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’organisme chargé des soins pourra la faire attendre un ou deux ans, le temps que le prix des molécules baisse. Les séropositifs reçoivent donc souvent des traitements trop tard et la liste d’attente frôle le millier de personnes. « On attend que les gens aient quelque chose de grave », regrette Mark, avant d’ajouter que « les législateurs se contrefichent des Noirs pauvres ». Il a cité le Mississippi, mais la palme de l’État le plus inefficace pour ce qui concerne les soins change de titulaire chaque année. Au niveau national, il aimerait se féliciter des progrès accomplis en matière de prévention mais, là encore, les moralistes religieux jouent les chevaliers de la mort : « Les discours proabstinence sont encore dans les têtes. Bien des États considèrent qu’il est inutile de faire de la prévention auprès des jeunes femmes… puisqu’elles ne feront pas l’amour avant le mariage. » Malgré ce rude constat, Mark travaille avec une jeune génération d’activistes. « L’urgence, c’est d’aider les gens à vivre mieux, plus longtemps. Le traitement doit être moins toxique, moins cher, et mieux distribué. » Il rappelle aussi que la « nouvelle » co-infection, tuberculose et VIH, doit faire l’objet de toutes les attentions. Heureusement, sa vigilance est intacte. Luc Biecq Photo Miguel Vilallobos

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Espoir Goutte-d’Or

Briser le lien entre contamination et précarité Depuis 1987, l’association Espoir Goutted’Or (EGO) tend la main aux usagers de drogues de la Goutte-d’Or, quartier du nord de Paris. À l’espace d’accueil du boulevard de la Chapelle, on offre au visiteur selon ses besoins : un café avec le sourire, un peu de « bobologie » sur une plaie infectée, un soutien pour sortir de la dépendance, où encore un « kit base » pour fumer le crack en se faisant un peu moins mal. Outre les deux permanences fixes, les équipes mobiles vont régulièrement au-devant des plus précaires dans les rues et les squats du nord-est de la capitale. « Maintenant, je gère une véritable PME », constate avec truculence Lia Cavalcanti (photo), psychologue de 60 ans, cofondatrice et directrice générale d’EGO. Avec sa trentaine de salariés, autant de bénévoles et un budget de deux millions d’euros par an, l’association de quartier des débuts a parfaitement réussi sa métamorphose institutionnelle. EGO est désormais un acteur de santé reconnu pour son professionnalisme, qui accueille plus de cinq mille personnes par an. Sa force est d’avoir conservé une identité associative riche de sa diversité. Les bénévoles sont aussi bien des retraités impliqués dans la vie du quartier que le pharmacien, le prof, l’usager de drogue ou le jeune « humanitaire ». Toutes les décisions importantes se prennent dans la transparence, à la « réunion du mercredi », un forum hebdomadaire d’échange d’informations et de discussion qui existe depuis la création. Une originalité : le magazine Alter-Ego, véritable outil de démocratie locale et de dialogue social auquel tous participent. Enfin, la qualité et la pertinence des prestations sont continuellement réévaluées par les bénéficiaires eux-mêmes, qui mettent en commun leurs savoirs irremplaçables. Si Lia s’en félicite, elle n’en oublie pas moins les enjeux de la prévention : « Le défi majeur pour les acteurs de la réduction des risques, c’est les hépatites, explique-t-elle avec inquiétude. Pour le VIH, les résultats sont tangibles, les usagers de drogue ont entendu le message. Mais les hépatites sont une calamité qu’on ne parvient toujours pas à infléchir. » Intéresser à cette question des fumeurs de crack terriblement précarisés, pour qui la survie passe avant la santé, n’a rien d’évident. En cofinancement avec deux autres associations, EGO a fait l’acquisition d’un Fibroscan. Le médecin du centre d’accueil utilise cet outil de diagnostic rapide et indolore comme un moyen simple et

pratique de sensibilisation et d’accès aux soins. Mais selon Lia, combattre ce fléau c’est avant tout « briser la spirale infernale addiction, précarité, santé mentale dégradée. On doit à tout prix garder le contact avec les usagers, être présents sur les lieux où ils vivent, achètent, et consomment de la drogue. La proximité est notre légitimité première. » Guillaume Le Hegarat Photo Jean-Luc Guérin

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Odyseus (Slovaquie)

« Protect yourself ! » Au départ de l’aventure d’Odyseus, en 1997, il y a un constat simple. Face à la vague de consommation d’héroïne qui déferle sur la Slovaquie, les services pour les usagers de drogue — l’hôpital psychiatrique et le centre de désintoxication — ne sont pas à la hauteur du défi. « Il fallait introduire rapidement un nouveau modèle, pragmatique et flexible, mais surtout plus tolérant et respectueux des personnes », explique posément Katarina Jiresova (à droite), 33 ans, la directrice de l’association qu’elle a fondée il y a douze ans avec des amis, étudiants comme elle. Depuis, avec son projet « Protect yourself », Odyseus va quotidiennement à la rencontre des usagers de drogues et des travailleuses du sexe dans les rues de Bratislava, la capitale slovaque. Les équipes mobiles de l’association leur fournissent les moyens de se protéger : seringues, préservatifs, gel lubrifiant, informations sur le VIH, les hépatites et les infections sexuellement transmissibles. Les militants animent aussi un espace d’écoute et de détente, proposent un accompagnement social et des consultations de santé individualisées. 46

Dès 2001, l’association de Katarina Jiresova démarre un second programme « Sex / Drugs », à destination des 15-25 ans. Ce projet a pour cadre les environnements festifs, comme les concerts, festivals et autres raves, avec des messages de prévention sur les risques associés aux substances (alcool, tabac, drogues illicites) et de promotion du safer sex. À travers ce programme, ils abordent sans tabous tous les sujets qui intéressent une jeunesse avide de nouvelles expériences. C’est une initiative plus que bienvenue dans un pays où il n’y a pas beaucoup d’autres endroits pour poser librement des questions sur l’homosexualité. En mai 2010, Odyseus a fait le choix de participer à la première gay pride en Slovaquie. « De nombreux diplomates étrangers étaient présents. Mais aucun homme politique slovaque n’a trouvé le courage de s’exprimer publiquement à la tribune à nos côtés », déplore Katarina. L’organisation non gouvernementale fonctionne bon an mal an avec 160 000 euros de budget. Il n’est pas évident de mobiliser les pouvoirs publics pour intensifier les campagnes de prévention. La prévalence du VIH en Slovaquie reste faible, l’épidémie touche principalement les gays et ça n’est tout simplement pas une priorité politique nationale. Il est inutile de compter sur des financements internationaux qui vont plutôt

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militer Sol En Si (Bobigny)

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Accompagner les femmes vers la vie Dans un Bobigny triste et uniforme, un pavillon de banlieue réchauffe le cœur. Ombragée par un magnifique figuier, qui enveloppe de ses larges branches quiconque en franchit le seuil, l’association Sol En Si se veut discrète et protectrice, à l’image de cet arbre. Les 224 familles qui s’y rendent — à 90 % d’origine subsaharienne — sont épaulées par les 9 salariés de Bobigny et les 84 volontaires d’Île-de-France et ce, depuis vingt ans. L’association se distingue par sa prise en compte de la famille dans son intégralité. Enfants, mères, pères, tous peuvent y trouver un espace de dialogue et de soutien. La psychologue, Natascia Serbandini (à gauche), explique avec calme que les femmes viennent d’abord pour leurs enfants car elles sont souvent enceintes, traumatisées et en grand isolement quand elles découvrent leur séropositivité. « On leur fournit des couches et du lait pour les aider, mais aussi pour éviter la contamination des enfants lors de l’allaitement. » Elle précise tristement que, encore aujourd’hui, « des familles en viennent à jeter la vaisselle dans laquelle la femme malade a mangé, ou à passer les toilettes à l’eau de javel… » Si les enfants des mères séropositives sont la « porte d’entrée » de l’association, beaucoup de mères viennent aussi parce que « le mari les a abandonnées, d’autres sont en rupture d’hébergement. Ici, elles trouvent des femmes qui vivent la même chose. Ça crée une solidarité entre elles. » Poursuivant la volonté de recréer du lien social, la psychologue les oriente vers les groupes de parole ou des réunions thématiques et les structures spécialisées : centres médico-psychologiques, services sociaux, médecins spécialisés. Le but de Sol En Si est d’être « une passerelle vers le droit commun ». Mais, dans la famille, il manque les pères. « Sur 224 familles suivies, 141 sont monoparentales et l’association est, de fait, plus en lien avec la maternité, le féminin, les enfants. Les pères laissent cela aux femmes. Ils sont davantage présents à la crèche. » L’avenir de Sol En Si ? « Il y a quinze ans, l’association avait pour but l’accompagnement en fin de vie, aujourd’hui, on les accompagne vers la vie. Et la grande nouveauté, ce sont les couples sérodifférents qui restent ensemble ! », conclut Natascia Serbandini, enthousiaste. Ursula Del Aguila Photo Fabien Breuil

vers les pays de l’Est comme l’Ukraine et la Biélorussie : la Slovaquie fait partie des pays « riches » de la zone euro. La jeune directrice d’Odyseus voudrait faire plus, et ce ne sont pas les idées qui manquent : « Personne ne fait rien pour les hommes travailleurs du sexe. Ils sont dans des clubs en ville. Ce sont des endroits fermés et nous n’avons tout simplement pas les moyens d’intervenir dans ce genre d’environnement. » Guillaume Le Hegarat

Adis-Gaynet

Tchatter pour informer Olivier Malengrez (photo) passe sept heures par semaine à dialoguer sur un site de rencontres. Pas pour draguer, mais pour faire de la prévention. Au sein de son association, l’Adis (Association pour le développement des initiatives contre le sida et l’hépatite C), ce chargé d’accompagnement et de prévention assure depuis trois ans les permanences en ligne du projet Gaynet. Un projet d’information sur le VIH, le sida et les IST. L’association veut toucher toute la Côte d’Opale, du Touquet à Dunkerque. « Le projet est né du manque de lieux identitaires dans la région. Ici, jusqu’à récemment, il n’y avait aucun sauna où aller faire de la prévention. L’idée d’une intervention en ligne a été soutenue par Sidaction, comme projet pilote de prévention gay par les nouvelles technologies », explique Olivier Malengrez. En trois heures, il peut discuter avec plus de quinze personnes et envoyer des mails groupés. Les gays de la région sont de plus en plus concernés par les nouvelles contaminations au VIH. Le permanent, habitué du terrain après dix ans de prévention sur des aires de repos ou dans les dunes du Nord, le constate : en tchat, les langues se délient plus facilement. « Les gens posent beaucoup de questions sur le risque buccal. Beaucoup voudraient que je leur donne une échelle de risque, ce que je me refuse à faire. S’ils n’acceptent pas le port du préservatif, je ne les lâche pas comme ça. J’essaie de leur faire exprimer leur blocage et nous évoquons des pratiques alternatives, pour un “safer sex”. » Souvent, Olivier Malengrez parle d’identité sexuelle. Beaucoup de ses contacts sont des bisexuels, parfois en instance de divorce ou encore mariés. « Ils peuvent discuter avec un psychologue de l’association s’ils le souhaitent. » Car la prévention passe aussi par là. « Pour être bien dans sa sexualité, il faut être bien dans sa tête, sinon les comportements à risque apparaissent. » Olivier doit aussi lutter contre l’homophobie rampante, avec l’aide de la Halde. Gaynet se pose en rempart contre les préjugés qui peuvent encore exister dans le monde médical. « Certains viennent me dire qu’ils se sont fait refouler par le médecin à cause de leur homosexualité. Je les aiguille vers les CDAG. » L’association réfléchit en ce moment à la mise en place d’un dépistage « hors les murs », avec détachement d’une infirmière hors des CDAG, pour éviter la stigmatisation. Et, en vrai geek, Olivier Malengrez imagine déjà l’après-tchat. À venir : une présence sur Twitter et même des miniblogs. Pour que la prévention investisse tous les fronts. Texte et photo Noëlle Guillon www.asso-adis.com Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ militer associations Cefra

Priorité : retour à l’emploi C’est un centre de formation comme les autres, à Bron, non loin de Lyon. Sans « étiquetage » particulier, le Cefra tire sa force d’une équipe rodée au soutien des personnes fragilisées. « C’est une question que je me suis posée, explique Rebecca Chappe (photo), la directrice : une personne séropositive peut-elle évoquer facilement sa problématique au Pôle Emploi ? » Après avoir écouté les problèmes des séropos sur le terrain, elle a imaginé un dispositif intitulé « En route vers l’emploi ». Il ne comporte aucune référence visible au VIH et il commence par un entretien individuel avec une conseillère d’insertion qui connaît la problématique et aide chacun à mettre en valeur ses acquis. Outre un suivi individuel à volonté, en face à face, par mails ou au téléphone, les participants bénéficient d’ateliers collectifs, sur la base du volontariat. « L’idée, c’est de réfléchir en groupe à ses compétences, avec des gens handicapés ou pas, et aucune obligation à révéler quoi que ce soit. Certains en parlent avec facilité, d’autres jamais. » Car le mot-clé, c’est compétences. « Rechercher un emploi, c’est communiquer sur celles qu’on a », résume joliment Rebecca. Le public qui a pu bénéficier de ce soutien est varié, à l’image des chômeurs. Toutefois, les séropositifs, qui ont parfois vécu en retrait du monde du travail, sont fragilisés. « Ils anticipent les drames, craignent des questions inquisitrices ou ont de mauvais souvenirs. » Le suivi individuel et l’aide du groupe permettent d’en parler, d’échanger, de sortir d’un silence qui enferme et limite. « L’image que les personnes ont d’elles-mêmes est dégradée, elles partent vaincues, persuadées que le monde du travail les exclura. » Attention : personne au Cefra ne cherche à nier les discriminations subies dans le monde professionnel ! L’idée, c’est plutôt de déboulonner le socle d’auto-stigmatisation qui fait qu’un jour, pour se protéger d’un risque supposé, on cesse de chercher un emploi. « Les préjugés que les gens ont sur eux-mêmes sont les plus difficiles à porter », insiste Rebecca. D’ailleurs, cette belle initiative ne pose aucun critère de handicap, de niveau et encore moins d’âge. La reconnaissance de la qualité du travailleur handicapé (RQTH) n’est pas obligatoire. « Nous la considérons comme un outil dont il faut user si on ressent le besoin », précise Rebecca. Des modules de renforcement des connaissances (en communication verbale ou non verbale, par exemple) sont proposés. Les résultats sont prometteurs. Il ne reste plus qu’à espérer une duplication sur tout le territoire de cette belle idée. Luc Biecq Photo Kaëel T Block

Les Petits Bonheurs

Rompre l’isolement Rendez-vous rue du Parc-Royal, dans le 3e arrondissement de Paris. Le local de poche, de bric et de broc, n’a rien de « royal », mais il est chaleureux. Aux Petits Bonheurs, on ne fait pas dans le spectaculaire mais dans le détail, la main tendue, celle qui redonne le goût de sourire, l’envie d’y croire. « Amira venait de perdre son amie, raconte Béatrice. Depuis une semaine, elle avait cessé de prendre son traitement. À quoi bon le faire quand vous pensez n’avoir plus personne pour qui vous battre ? Je suis allée chez elle. On s’est vues, on s’est revues. » Pour papoter entre filles, discuter chiffons, parler cuisine… ces petits « riens » qui font juste que vous vous apercevez que vous êtes encore capable d’avoir un fou rire, que, finalement, « les médicaments, vous ne diriez pas non ». Et que, même, vous mangeriez bien des lasagnes. « Amira m’a dit qu’elle adorait ce plat qui vient de mon pays, j’ai des origines italiennes. Bien sûr, j’aurais pu passer chez un traiteur pour lui en rapporter. Mais je les ai préparées et on les a mangées ensemble. » C’est ça les « petits bonheurs » : une présence, des moments partagés, de l’énergie à revendre pour permettre à tous de picorer des plaisirs, même infimes, qu’ils croyaient perdus. « On ne leur promet pas de leur faire gravir l’Everest, sourit Thibault. 48

Mais on est là pour faire descendre sept étages et accompagner à la gare celui qui n’imaginait même plus pouvoir partir un jour à la campagne. » Pour aller au ciné avec cet autre qui, en fauteuil roulant, n’avait plus remis les pieds dans une salle depuis dix ans. Pour aider un troisième à bricoler une étagère de guingois, ou à trier ses papiers. Pour trouver des partenaires de pétanque à celui-ci. Entraîner cette dernière au hammam. À force de détester son corps, elle avait oublié combien elle aimait se faire « poupougner ». Depuis la création de l’association, en 2008, les bénévoles sont ainsi allés à la rencontre de plus de deux cent cinquante malades, à leur domicile ou à l’hôpital. « Le plus souvent, des personnes très seules, qui ont perdu leurs amis, n’ont plus de famille ou ont été rejetées par celle-ci, ou encore qui viennent de l’étranger et ne connaissent personne à Paris. C’est l’équipe soignante qui, en général, nous les signale, explique Béatrice. Et peu importe qu’ils soient jeunes ou vieux — le plus petit à 6 ans, le plus âgé, 87 —, toxico, homo ou sans papiers… Les petits bonheurs, tout le monde y a droit ! » Il n’existe aucun programme préétabli. À chacun son rythme, ses désirs. Chaque personne est unique, chaque accompagnement l’est aussi. L’important, c’est de « redonner des envies à la vie ». Et, pour ça — l’équipe des Petits Bonheurs le sait bien —, inutile de faire dans le clinquant, mais rien de tel que « l’effet papillon ». Alors, tous ceux qui se sentent des ailes, ont un peu de temps, un savoir faire, une voiture, de la tendresse à partager, sont les bienvenus. Le bonheur, ça n’attend pas. Marie-Catherine de La Roche

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HF-Prévention

Sur le terrain Thierry Jouaneaud (photo), 48 ans, est un fin connaisseur des lieux de drague. Bois où les hommes gays, bisexuels et mariés se rencontrent, aires d’autoroutes où certains s’arrêtent le temps d’un plan rapide : il sait parfaitement ce qui s’y passe, les rapports sans capote, les prises de risque. C’est pour cela qu’il mène depuis neuf ans des actions d’information sur le VIH et les IST « sur le terrain ». D’abord avec Aides, et maintenant avec HF Prévention, une association de lutte contre le sida et les IST, lancée en août 2004, dont il est le président. « Bénévole, évidemment. » Présente dans les Yvelines et dans les Alpes-Maritimes, le projet a été créé à partir d’une structure associative dédiée aux loisirs gays et lesbiens, dans laquelle Thierry s’occupait de la prévention : HomoFesty. D’où HF Prévention. L’association dispose aujourd’hui d’un chargé de mission à plein-temps en CDI et de deux animateurs de prévention à mi-temps en CDD, un homme et une femme. Elle organise des actions d’information sur le VIH et des IST auprès de tous les publics, mais, depuis 2007, elle intervient surtout auprès des usagers des lieux de drague. « Dans les Yvelines, il n’y a aucun bar ou sauna où les gays peuvent se retrouver. Donc, ils se rendent régulièrement sur des lieux de drague extérieurs », souligne Thierry. Un grand nombre d’hommes qui fréquentent ces lieux ne s’assument pas en temps que gays. Souvent mariés, ils constituent l’un des publics cibles prioritaires de l’association HF Prévention. « Ils connaissent mal les modes de contamination du VIH et des IST, et utilisent peu les préservatifs », explique Thierry. Ce public plutôt « fuyant » est difficile à aborder pour les bénévoles de l’association. « Ils ne parlent pas facilement, certains restent dans leur voiture pour faire leurs plans sexe. » Pour établir le contact, HF Prévention a recours à des personnes relais, les habitués des lieux de drague. Leur rôle ? Gagner progressivement la confiance des personnes les plus méfiantes. En 2009, l’association a ainsi réalisé 1 053 contacts sur des lieux de drague. Elle souhaite maintenant se développer hors des Yvelines et des Alpes-Maritimes, et prépare, pour 2011, une brochure de prévention à destination des hommes qui aiment les hommes mais qui ne s’identifient pas comme homosexuels. Sylvain Zimmermann Photo Fabien Breuil

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REVS  (Burkina Faso)

Briser le tabou de l’homosexualité en Afrique Au Burkina Faso, l’association Responsabilité-Espoir-Vie-Solidarité + offre prévention, dépistage, antirétroviraux et prise en charge globale. Depuis 2007, REVS +, majoritairement composée de femmes vivant avec le VIH, propose des actions en direction des homosexuels masculins. Pour Martine Somda (photo), présidente et fondatrice, en 1997, c’était une évidence : « Il ne fallait pas continuer à faire l’autruche. » Si le pays ne fait pas partie des 80 États pénalisant l’homosexualité, celle-ci y est néanmoins mal acceptée, vue comme une menace pour l’identité nationale. Résultat : c’est un des pays où les droits des homosexuels avancent le plus lentement, explique Martine. Au sein même de REVS +, il lui a fallu deux ans pour convaincre. D’abord, le bureau et le conseil d’administration, ensuite les nombreux volontaires. Deux ans à trouver des arguments, à lutter contre les préjugés. « REVS + s’inscrit dans le non-jugement, nous prenons en charge tous ceux qui souffrent quelles que soient leur ethnie et leur religion, nous accueillons les travailleurs du sexe… Mais l’homosexualité rencontre beaucoup plus d’hostilité. J’ai eu l’impression de me retrouver vingt ans en arrière, au début de la lutte contre le sida », soupire Martine. Aujourd’hui, l’association compte cinq éducateurs gays, dont un vit avec le VIH. Très vite, plus de trois cents hommes se sont regroupés, par boucheà-oreille, sur les sites de Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. À REVS +, ils peuvent parler sexualité sans être jugés ou rejetés, obtenir des réponses à leurs questions, sur la prévention, les soins, le VIH, les IST. Obtenir des préservatifs et du gel aussi, très chers et peu accessibles au Burkina. La population la plus difficile à atteindre ? Les hommes d’âge mûr, mariés et qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. Pour avancer, l’association peut compter sur le soutien du programme « HSH » de Aides et Sidaction, qui organise formations et partage d’expériences avec d’autres associations du Sud. « Ce n’est que le début, c’est un combat permanent pour conserver les acquis, lâche Martine. Alors qu’il y a encore tant à faire… » Renaud Persiaux Photo Vincent Lignier 

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Des femmes aussi vivent avec

le siDa PAR LE CoLLECtIF IntERASSoCIAtIF Femmes et VIH

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epuis 2003, des associations de lutte contre le sida et de défense des droits des femmes travaillent ensemble sur la question des femmes séropositives. À partir de l’expérience des femmes concernées, et après une quinzaine de rencontres organisées en France, une parole collective s’est construite, des revendications ont émergé. Depuis, le collectif interassociatif Femmes et VIH * les porte auprès des décideurs politiques et des institutions, ainsi que dans les médias, afin de changer le regard de la société sur les femmes vivant avec le VIH. Malgré la féminisation de l’épidémie, la question des femmes séropositives n’est toujours abordée que sous le spectre de la vulnérabilité ou de la transmission aux générations futures. C’est elles-mêmes qui ont dû gérer les questions de prévention, prouver qu’elles subissaient des effets secondaires souvent différents de ceux des hommes, se battre pour que leurs spécificités soient reconnues, être visibles tout simplement. Ces problématiques ne sont toujours pas réglées. La preuve en est, il faut encore développer des monceaux d’arguments pour faire passer ce message pourtant très simple : des femmes aussi vivent avec le sida.

QueLLes sont Leurs reVenDICatIons ?

La visibilité dans le milieu médical : la prise en compte réelle des femmes ne passera que par l’intégration de ces questions dans la recherche, et par une participation plus importante des femmes aux essais. Cette évolution ne pourra aboutir que si, dans le même temps, les professionnels de santé sont formés et informés de leurs spécificités. Les droits : la séropositivité amène une vulnérabilité sociale. si elle s’ajoute au fait d’être une femme, le « cumul des vulnérabilités » est un vrai motif pour réévaluer les droits sociaux concernant tant l’accès au travail que

l’ouverture permanente de droits à l’allocation adulte handicapé (AAH), sans oublier le remboursement intégral des soins permettant de lutter contre les effets des traitements et du virus. alors que la loi l’autoriserait, il n’existe pas de droit d’asile sanitaire au même titre que le droit d’asile politique, incluant le droit au travail et le regroupement familial. La prévention : des campagnes ciblées, plus régulières pour les femmes et les hommes hétérosexuels sont nécessaires, tout autant que le développement et la recherche d’alternatives aux préservatifs (essais sur les microbicides, traitements prophylactiques, etc.). La gratuité de tous les moyens de prévention et de réduction des risques existant et leur accessibilité, au nord comme au sud, éviteraient des contaminations. De l’invisibilité à la discrimination : l’image renvoyée dans les médias est stéréotypée et n’a pas évolué depuis le début de l’épidémie. Pourtant les femmes touchées par le VIH ne sont pas que des migrantes ou des victimes, mais des femmes d’aujourd’hui qui ont, en plus, à vivre avec un virus. Les discriminations existent toujours, que ce soit au sein de la famille, au travail ou dans la société plus largement avec pour conséquence un isolement dont il leur est difficile de sortir. Les femmes séropositives, de tous horizons, de toutes identités veulent se retrouver régulièrement, et être entendues. C’est pour cela que le collectif interassociatif Femmes et VIH organise des rencontres annuelles, dont les actes sont publiés par www.femmesetvih.org. * Constitué à l’initiative de : Act Up-Paris, Médecins du Monde, le Mouvement français pour le planning familial et Sida Info Service. En partenariat avec : Aides, Frisse, Ikambéré, LFMR, Marie-Madeleine et Sol En Si.

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+CONNAÎTRE SES DROITS

14 DROITS SOCIAUX

QUESTIONS CLÉS TRAVAIL, LOGEMENT, ALLOCATIONS, EMPRUNT, SUCCESSION, ACCÈS AUX SOINS : TOUT CE QU'IL FAUT SAVOIR POUR DÉFENDRE SES DROITS. TEXTES CÉCILE LHUILLIER, COORDINATRICE DROITS SOCIAUX ACT UP-PARIS ET ROMAIN ET JÉRÔME FARINA-CUSSAC, COORDINATEURS JURIDIQUES SIDA INFO DROIT * ILLUSTRATIONS CARINE SILVEIRA * Sida Info Droit : 0 810 636 636.

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01. Dois-je parler de mon état de santé à mon employeur ? Toute discrimination en raison de l’état de santé ou du handicap est illégale (article L1132-1 du nouveau Code du travail, principe de non-discrimination). Cela concerne l’embauche, le maintien dans l’emploi ou le licenciement. À L'EMBAUCHE Lors de l'entretien d'embauche, les questions posées doivent avoir un lien direct avec l'emploi que l'on vous propose. L'employeur n'a pas le droit de vous questionner sur votre vie privée en général. S'il le fait, vous n'êtes pas tenu de répondre et vous pouvez donner une information partielle ou vague. Seule une fausse information, qui s'avérerait préjudiciable pour l'employeur, pourrait justifier la rupture ultérieure du contrat de travail. Si l'information sollicitée est sans lien avec l'emploi, vous pouvez exercer un recours, au conseil des prud’hommes si vous travaillez dans le secteur privé, ou au tribunal administratif si vous êtes dans le secteur public. En pratique, sachez toutefois que la procédure n’a rien de simple. Lors de l'embauche, certains employeurs demandent une attestation de la carte Vitale. La mention 100 % peut freiner votre embauche ou susciter des questions. Cette formalité est davantage un usage qu’une obligation légale. Vous pouvez simplement indiquer votre numéro d'immatriculation ou, mieux encore, demander à la CPAM une attestation où la mention 100 % n'apparaît pas. C'est un droit (article R.161-33-4 du Code de la Sécurité sociale). LORS DE L'EXÉCUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL Dans tous les cas, à aucun moment vous n’êtes obligé de mentionner la nature de votre pathologie à votre employeur. Vous

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02. Que dire au médecin du travail ?

pouvez demander à ce que votre poste de travail et / ou vos horaires soient adaptés à votre état de santé. Secteur privé : • En cas d’inaptitude constatée par le médecin du travail, après deux examens médicaux et une étude de votre poste et de vos conditions de travail, celui-ci peut alors proposer des mesures d’aménagement. Il n'a pas à préciser les motifs de ses propositions à l'employeur, il est tenu au secret professionnel. • L'employeur doit explorer toutes les possibilités de reclassement professionnel, dans son entreprise et dans l’ensemble du groupe. La jurisprudence impose une recherche « effective », sinon le licenciement est dépourvu de cause réelle et sérieuse. En cas d'impossibilité liée au fonctionnement interne de l'entreprise, le contrat de travail peut être rompu. Secteur public : dans les trois fonctions publiques (fonction publique d’État, territoriale et hospitalière), c'est également la médecine du travail qui exerce. • Un reclassement ou un aménagement des conditions de travail doit également être envisagé. De même, l’employeur n’a pas à être informé de la nature de la pathologie. Les circulaires du 6 juillet 1989 et du 5 mars 1990 prévoient que « lorsque l'état de santé de l'intéressé le permet, le maintien en activité professionnelle peut être bénéfique pour son état psychologique et doit alors être recherché dans toute la mesure compatible avec le bon fonctionnement du service ». • L'employeur peut également vous proposer un reclassement si vous ne pouvez pas être maintenu à votre poste initial ou qu’un aménagement de votre poste est impossible. Cela ne doit pas être un prétexte pour vous mettre « au placard », et vous pouvez refuser ce reclassement. Si votre employeur est

dans l'impossibilité d'aménager votre poste initial ou de vous proposer un poste qui vous agrée, le contrat de travail est rompu. Vous serez alors licencié pour inaptitude. APRÈS UN ARRÊT MALADIE En aucun cas votre séropositivité ne peut être un motif de rupture de contrat. En revanche, vous pouvez être licencié suite à des absences répétées. Si les arrêts maladie entraînent des absences répétées et que cela perturbe la bonne marche de l’entreprise, vous pouvez être licencié. En cas de litige, c’est à l’employeur de prouver que les absences invoquées perturbaient la bonne marche de l’entreprise. En pratique, les tribunaux exigent souvent que le salarié licencié nécessite d’être remplacé. Le salarié peut être soumis à une visite médicale après au moins 21 jours d’arrêt maladie, ou en cas d’absences répétées pour raisons de santé. Il peut être déclaré inapte seulement après un second examen médical, réalisé au moins quatorze jours après le premier. En cas d’inaptitude, l’employeur a un mois pour proposer au salarié un autre poste, adapté à ses compétences. Lorsqu'un employeur vous licencie à cause de votre état de santé, il est souvent très difficile de le prouver, le motif invoqué étant souvent autre. C'est la raison pour laquelle il est important de réunir le maximum d’éléments qui pourront faire office de preuves, comme des témoignages, afin d'attester que c'est bien votre maladie, et elle seule, qui a entraîné votre licenciement. Sachez que les articles 225-1 à 225-3 du Code pénal sanctionnent la discrimination liée à l’état de santé de trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. CL

Ce professionnel de santé est un élément central du dispositif de prévention. En cas de dégradation de votre état de santé, c'est lui qui va être conduit à faire des propositions à l'employeur pour aménager vos postes, vos horaires, et protéger votre emploi. À quoi sert la visite médicale d’embauche ? • Elle a deux objectifs : rechercher les infections contagieuses (le VIH n’en fait évidemment pas partie) et s'assurer de l'aptitude au poste de travail proposé. Il est formellement interdit de vous imposer un dépistage VIH. On peut vous le proposer, et vous êtes libre de refuser. • Quoique vous décidiez, le médecin est tenu au secret médical. Sachez-le, votre dossier médical vous appartient en premier lieu. Le statut sérologique relève de la vie privée. Il n’y a aucune obligation d'en parler au médecin du travail. C’est au salarié de décider. L’idée, c’est qu’il est préférable de ne pas le taire par peur : en faire mention peut s’avérer utile. • Le seul élément qui doit être communiqué à votre employeur, c’est une fiche sur votre aptitude à l'emploi pour lequel vous postulez. Le médecin du travail peut acter que votre état de santé est incompatible avec le poste de travail. Il doit alors informer l'employeur de l'existence d'une incompatibilité, sans mentionner le VIH. Sachez que les hypothèses d'incompatibilité sont rares, elles concernent davantage les personnes qui seraient au stade sida. • Lorsque l'on postule à un emploi dans la fonction publique, « la séropositivité seule ne peut être une cause d'incompatibilité », d'après les circulaires du 6 juillet 1989 et du 5 mars 1990. • L’employeur doit afficher visiblement dans les locaux les coordonnées du médecin du travail, pour permettre aux salariés de le joindre. Vous pouvez aussi contacter la direction régionale du Travail ou la direction départementale du Travail et de l’Emploi (DDTE) de votre région. La DDTE a un rôle d’information des salarié(e)s quant à leurs droits, et se doit de faire respecter le Code du travail et la législation dans ce domaine. Elle gère aussi la formation et l’orientation et travaille avec les Commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). • Attention : il existe des cas avérés où des médecins du travail ont informé l'employeur de l’état de santé de salariés, en complète illégalité. Sachez que la violation du secret médical est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende (article 226-13 du Code pénal). CÉCILE LHUILLIER GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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03. Je me sens harcelé. Que faire ? Le Nouveau Code du travail (lire l'article L.1152-1) est clair : « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. » La Cour de cassation l’a confirmé, notamment dans deux arrêts rendus le 7 Juillet 2009 par la chambre sociale (N°07-44590 et 8-40034). Selon l’arrêt du 21 juin 2006 (N°05-43914) de la Cour de cassation, le harcèlement moral est « nécessairement intentionnel ». De plus, il n’est pas nécessaire que les agissements aient effectivement porté atteinte au salarié, il suffit qu’ils soient « susceptibles » de le faire. Le harcèlement moral est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Les recours se font par médiation ou recours contentieux au conseil des prud’hommes. Comment agir ? Vous devez informer la direction de l'entreprise par lettre recommandée avec accusé de réception de ce que vous subissez, avec copie à l’inspection du travail dont vous dépendez. Votre employeur est alors dans l’obligation de réagir. C’est à vous d’établir les faits présumant l’existence d’un harcèlement, et à son auteur de prouver que ses agissements sont justifiés par des motifs étrangers à tout harcèlement. Quelques exemples : tourner systématiquement en dérision les attitudes ou les tâches effectuées par un salarié, annuler des projets au dernier moment, opposer un silence systématique ou une indifférence de manière persistante, isoler géographiquement un poste de travail, sont des exemples d’éléments constitutifs du harcèlement. CéCile lhuillier 54

C’est une adaptation du temps de travail à la pathologie. Vous ne pouvez en bénéficier qu’après un arrêt total de travail et si vous avez travaillé au moins deux cents heures au cours du trimestre précédant l’arrêt maladie (articles L.323-3, R.323-3 et L.433-1 du Code de la Sécurité sociale, et R.241-51 du Nouveau Code du travail) Quand faire la demande ? La demande doit être faite au plus tôt après quinze jours d’arrêt maladie, par le patient, le médecin traitant ou le médecin du travail, et auprès de la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM). Le médecin-conseil tranche. Vous devez par ailleurs obtenir l’accord de votre employeur, qui peut refuser mais doit faire connaître et motiver ses raisons. Le traitement des dossiers varie d’une caisse à l’autre : on ne peut pas, pour le moment, parler d’homogénéité sur le territoire. Les associations locales ou basées à Paris disposent souvent d’informations utiles. Le temps non travaillé est pris en charge sous forme d’indemnités journalières versées par la CPAM, pendant quatre ans au maximum dans le cadre d’une ALD. À l’issue de cette période, une rencontre avec le médecin du travail, tenu au secret professionnel, permet une évaluation de l’aptitude au poste. L’employeur doit, le cas échéant, étudier la possibilité d’un aménagement de poste ou la proposition d’un autre poste au sein de l’entreprise, en adéquation avec les recommandations du médecin du travail. La possibilité du temps partiel thérapeutique reste liée à la décision de l’employeur qui n’est pas obligé de l’accepter. Une harmonisation réglementaire des pratiques des CPAM est urgente ! Sachez aussi que la CPAM peut également refuser le mi-temps, et vous convoquer pour un contrôle. CéCile lhuillier

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05. Je bénéficie des Assedic.   Puis-je être en arrêt maladie ? Vous pouvez percevoir des indemnités journalières si vous êtes sans emploi, après un délai de carence de trois jours, et sous réserve de remplir certaines conditions : • percevoir une allocation-chômage ; • avoir été indemnisé par l'assurance chômage au cours des douze derniers mois ; • avoir cessé votre activité salariée depuis moins de douze mois. Important : le calcul s'effectue sur vos derniers salaires et non sur votre allocation-chômage. Même si vous avez cessé votre activité sans bénéficier d'allocations-chômage. Le montant de l'indemnité journalière est égal à 50 % du montant du salaire journalier de base, calculé sur la moyenne des salaires de vos trois ou douze derniers mois travaillés. Elle est plafonnée à 2 885 euros (au 01 / 01 / 2010). Au 01 / 01 / 2010, le montant maximum accordé au titre de l’indemnité journalière Sécurité sociale (IJ) par la CPAM est de 48,08 euros par jour. Si votre arrêt de travail se prolonge au-delà de trois mois, votre indemnité journalière peut être revalorisée. L’IJSS n'est pas cumulable avec l'allocation-chômage. Le versement de vos indemnités journalières entraîne l'interruption des versements de l'Assedic pendant votre arrêt maladie, et reporte d'autant de jours vos droits à l'allocationchômage. CéCile lhuillieR

06. De quelle manière sont indemnisés  les arrêts maladie ? Lorsqu’une personne est en arrêt maladie, elle peut être indemnisée sous la forme d’indemnités journalières (IJ) versées par la Sécurité sociale. Pour cela, il faut que l’assuré social ait suffisamment cotisé au préalable. On distingue alors deux situations : • Les arrêts maladie inférieurs à six mois, pour lesquels il faut avoir travaillé au moins deux cents heures durant les trois mois précédant l’arrêt, ou avoir cotisé au moins 1 015 fois le montant du Smic horaire brut au cours des six derniers mois. • Les arrêts maladie supérieurs à six mois, pour lesquels il faut avoir travaillé au moins huit cents heures durant les six derniers mois précédant l’arrêt de travail ou avoir cotisé au moins 2 030 fois le montant du Smic horaire brut au cours des douze derniers mois. • Une fois le droit à IJ ouvert, la personne en arrêt maladie est indemnisée pendant une durée d’une année maximum ou trois années en ALD (Affection Longue Durée). Les ALD, dont le VIH, sont au nombre de trente, fixées par le Code de la Sécurité sociale. Un régime juridique « favorable » et spécifique leur est appliqué. Le montant versé au titre des IJ est de 50 % du salaire journalier de base de la personne en arrêt maladie, avec un montant maximum de 48,08 euros par jour. Durant les trois premiers jours de l’arrêt principal, il y a un délai de carence (aucune IJ n'est alors versée). Une assurance prévoyance individuelle ou collective (souscrite par l’employeur) peut prévoir le maintien intégral de la rémunération (pour une durée limitée). Les indemnités journalières sont soumises à la CSG (contribution sociale généralisée) au taux de 6,2 % et à la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale) au taux de 0,5 %. Enfin, les IJ versées au titre d’une ALD ne sont pas imposables au titre de l’impôt sur le revenu. Romain et JéRôme FaRina-CussaC

  En théorie, oui. Cependant, il convient de distinguer deux types de poursuites : pénales et civiles. L’action pénale est fondée sur une infraction prévue par le Code pénal (punie d’une amende et / ou d’un emprisonnement), alors que l’action civile consiste en une réparation purement financière, appelée dommagesintérêts, laquelle est fonction d’un préjudice subi. Les deux systèmes juridiques fonctionnent de manière très différente et comportent chacun leurs propres juridictions : tribunal de grande instance pour l’action civile et tribunal correctionnel pour l’action pénale. Au pénal, toute procédure commence par le dépôt d’une plainte, laquelle est instruite par le parquet (représenté par le procureur de la République), qui qualifie l’infraction. Il vérifie qu’il s’agit bien d’une infraction pénale et décide ou non de l’utilité de poursuivre l’auteur présumé. Mais deux conditions sont préalables aux poursuites : • Premièrement, il faut que le procureur fasse le choix de poursuivre. Un classement sans suite est donc toujours possible, et l’affaire s’arrête là. • Deuxièmement, même si l’affaire est transmise à un juge d’instruction, il faut que les preuves soient suffisantes pour permettre une poursuite devant une juridiction de jugement (pour un délit, il s'agit du tribunal correctionnel). Un non-lieu est donc toujours possible. Enfin, même s’il y a un procès, la personne mise en examen peut toujours être relaxée (c’està-dire, innocentée) pour des raisons diverses (notamment le doute, ou le défaut d’intention, c’est-à-dire le fait de ne pas avoir commis l'acte volontairement). À propos de contamination par le VIH, bien que des plaintes aient été déposées sur le fondement de l’« empoisonnement » (art. 221-5 du Code pénal), celles-ci n’ont jamais abouti. La Cour de cassation a considéré que l’intention de tuer doit être établie pour que cette infraction soit constituée. Les seules plaintes qui ont abouti, l’ont été sur le fondement de l’« administration de substances nuisibles » (art. 222-15 du Code pénal) et dans des situations bien singulières, notamment par le fait que les auteurs avaient menti à leurs partenaires sur leur sérologie, voire avaient produit de faux tests négatifs. Pour que l’infraction soit constituée, il faut qu’il y ait effectivement une contamination. En près de trente ans d’épidémie, seules quatre condamnations pénales ont été prononcées en France. Au civil, pour qu’une procédure puisse aboutir, il faut qu’il y ait un dommage, c’est-à-dire un préjudice subi par la personne. Dans le cas de la contamination par le VIH, il faut donc que le ou ladite partenaire ait bien été contaminé(e) par la personne séropositive poursuivie. Il ne suffit donc pas d’avoir eu des relations sexuelles sans préservatif, ni même d’avoir caché sa séropositivité pour voir sa responsabilité engagée, la contamination n’étant jamais systématique. Mais inversement, s’il y a contamination, le fait de ne pas l’avoir voulue ne change rien au fait qu’il y ait préjudice. Romain et JéRôme FaRina-CussaC Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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08. Puis-je emprunter en étant séropositif ? Si la séropositivité n’est pas en soi un obstacle à l’obtention d’un prêt immobilier, elle peut l’être pour obtenir une assurance visant à garantir le prêt. En effet, bien que l’assurance d’un prêt immobilier ne soit pas juridiquement obligatoire, en pratique, les banques françaises en réclament toujours. D’autre part, les lois sanctionnant et interdisant les discriminations fondées sur l’état de santé ne sont pas applicables aux opérations d’assurance (art. 225-3 du Code pénal). Il convient donc de bien distinguer l’opération de prêt, conclue entre la banque et l’emprunteur, et l’opération d’assurance du prêt, conclue entre l’assureur et l’emprunteur. • La banque n’a pas à connaître l’état de santé de l’emprunteur. En revanche, le médecin-conseil de la société d’assurance est autorisé à demander à l’emprunteur de révéler son état de santé, en lui remettant un questionnaire de santé, voire en lui demandant de se soumettre à des examens médicaux. Il est donc important d’envoyer le questionnaire médical directement au médecin-conseil de l’assureur, et non de le remettre au conseiller de la banque. • L’assureur, informé de l’état de santé de l’emprunteur, peut alors, soit refuser d’assurer, soit assurer à des conditions moins avantageuses qu’en l’absence d’un risque aggravé, comme la séropositivité au VIH. • Afin d’améliorer l’assurabilité des personnes présentant un risque de santé aggravé, la convention AERAS (entrée en vigueur le 4 janvier 2007 et négociée entre les associations – dont Sida Info Service – et les professionnels de la banque et de l'assurance, sous l'égide des pouvoirs publics) prévoit une obligation pour la banque d’accepter une délégation d’assurance (c’est-à-dire l’assurance d’un autre assureur que celui de la banque), en cas de refus de l’assureur de la banque. Il est donc conseillé de s’adresser, pendant l’instruction du dossier par l’assureur de la banque, à d’autres compagnies d’assurance, afin de pouvoir choisir la meilleure garantie et le meilleur prix. Cette convention AERAS s’applique aux crédits immobiliers et professionnels dont le montant ne dépasse pas 300 000 euros et à condition que l'âge de l’emprunteur en fin de prêt n’excède pas 70 ans. Les établissements de crédit se sont engagés à donner une réponse dans les deux semaines et les assureurs dans les trois semaines. Cependant, cette convention n’est pas contraignante, il s’agit d’une sorte de charte de « bonnes pratiques ». On ne peut donc pas en exiger juridiquement l’application. Toutefois, depuis quelques années, des compagnies d’assurance ainsi que des courtiers se sont spécialisés dans le domaine de l’assurance des personnes présentant un risque aggravé de santé, et les chances d’obtenir une assurance, donc un prêt immobilier, s’accroissent avec l’augmentation de la concurrence. Il apparaît donc essentiel de faire des demandes auprès de plusieurs assureurs. • Enfin, toute fausse déclaration dans le questionnaire de santé, si elle peut parfois passer inaperçue (à la condition que l’assureur ne réclame pas de l’emprunteur des examens médicaux), peut entraîner la nullité du contrat d’assurance (article L113-8 du Code des assurances). La nullité du contrat de prêt peut aussi être invoquée par la banque, qui demande alors le remboursement intégral et immédiat des mensualités du prêt restant à courir. ROMAIN ET JÉRôME FARINA-CUSSAC 56

09. Comment préparer ma succession si je suis pacsé(e) ? Depuis la loi n° 2006-728 du 23 juin 2006 portant réforme des successions et des libéralités, le pacs et le mariage bénéficient des mêmes avantages en matière de transmission de patrimoine. • Cette loi a notamment supprimé la réserve des ascendants sur les successions. Cela signifie que les parents de la personne décédée ne disposent plus de droit réservataire sur la succession. Ainsi, les partenaires pacsés, qui n’ont pas d’enfants, peuvent s’attribuer mutuellement l’intégralité de leur patrimoine en cas de décès. Ils doivent le prévoir de leur vivant, par un testament (par acte sous seing privé ou par acte notarié), ou bien par la convention de pacs, au moment de la signature. Mais, en cas de présence d’enfants, les partenaires d'un pacs sont encore soumis à la réserve héréditaire : cela signifie qu’ils ne peuvent pas disposer de l’intégralité de leur patrimoine librement après leur décès (la réserve signifie que les enfants ne peuvent pas être déshérités). Ainsi, par exemple, lorsque le partenaire de pacs a un enfant, il devra obligatoirement lui attribuer dans la succession, à son décès, au moins la moitié de son patrimoine. Le partenaire d'un pacs peut donc librement transmettre l’autre moitié de son patrimoine à la personne de son choix. Cependant, il doit le prévoir de son vivant, par exemple dans un testament ou dans la convention de pacs. • D’autre part, la loi prévoit l’exonération totale des droits de succession entre les partenaires pacsés. À l’instar du mariage, le partenaire d’un pacs n’aura rien à verser à l’État pour hériter des biens de son partenaire défunt. • Enfin, s’agissant des donations (transmission de biens entre personnes vivantes), la loi exonère des droits de mutation (taxes versées à l’État sur la transmission d’un patrimoine entre vifs) les partenaires d’un pacs, jusqu’à 79 553 euros. ROMAIN ET JÉRôME FARINA-CUSSAC

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10. Peut-on refuser de me soigner parce que je suis séropositif ? Le Code de la santé publique indique qu’« aucune personne ne peut faire l’objet de discriminations dans l’accès à la prévention et aux soins ». Le professionnel de santé doit « écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs […] ou leur état de santé ». Quant au Code pénal, il punit d’une peine d’emprisonnement et d’une peine d’amende les discriminations fondées notamment sur l’état de santé. Un professionnel de santé ne peut donc pas refuser de soigner une personne en raison de sa séropositivité. Un tel refus peut faire l’objet de poursuites pénales et ordinales (devant un conseil de l’ordre de la profession). Une circulaire de la Caisse nationale d’assurance-maladie a notamment identifié comme constitutifs de refus de soins : la fixation tardive ou inhabituelle de rendez-vous, l’orientation répétée et abusive vers un autre confrère, le refus d’élaborer un devis… Rappelons qu’un patient n’est jamais juridiquement obligé de révéler sa séropositivité, mais qu’il peut être conseillé d’indiquer au professionnel de santé les éventuels traitements prescrits par un autre professionnel afin d’éviter des interactions médicamenteuses. Dans tous les cas, les professionnels de santé doivent prendre des précautions dites « universelles » d’hygiène afin d’éviter toute contamination, transmission, ou infection. En cas de refus de soins avéré, le patient peut saisir un conciliateur de sa caisse de Sécurité sociale, et éventuellement le conseil de l’ordre concerné. Il peut également déposer une plainte pour discrimination, à condition d’avoir des preuves suffisantes, et saisir la Halde. ROMAIN ET JÉRôME FARINA-CUSSAC

Le droit opposable au logement (ou Dalo) a été institué par la loi n° 2007-290 du 5 mars 2007 « instituant le droit au logement opposable et portant diverses mesures en faveur de la cohésion sociale ». Il consiste en un droit conféré à toute personne d’être logée ou accueillie dans une structure d’hébergement. Lorsqu’une personne n’a pas reçu de proposition adaptée à une demande de logement social, ne dispose pas de logement, est handicapée et dont le logement ne répond pas à certains critères (notamment l’absence d’eau potable, une surface habitable inférieure à 16 m2 pour un couple…), elle peut saisir une commission de médiation instituée dans chaque département qui examinera le dossier et tentera de régler à l’amiable la situation. Au regard de ces critères et s’agissant des personnes séropositives au VIH, il est à noter que la seule séropositivité ne donne pas droit au dispositif Dalo. Saisie de la demande, la commission dispose de trois mois pour donner une réponse (six mois dans les DOM et jusqu’au 1er janvier 2011, dans les agglomérations de plus de 300 000 habitants). Passé ce délai, et / ou en cas de refus de la commission d’accéder à la demande (le refus devant être motivé), le demandeur dispose d’un recours devant la juridiction administrative (dans les quatre mois à partir de la notification ou de l’expiration du délai). En cas de réponse positive de la commission, le préfet doit fournir un logement au demandeur dans les trois mois (six mois dans les conditions précisées plus haut). Si le préfet n’intervient pas dans le délai, le demandeur peut également saisir la justice administrative. Devant la juridiction administrative, et dans ces situations, l’avocat n’est pas obligatoire, le demandeur peut se faire assister par un travailleur social ou un membre d’une association agréée (la liste est consultable en mairie). Au-delà d’une noble ambition de la loi Dalo, les demandeurs en quête d’un logement peuvent malheureusement se retrouver fort démunis, non seulement en raison de délais trop longs, mais également parce que les organismes sociaux privilégient désormais les personnes ayant déposé un dossier Dalo. Il est donc recommandé de déposer en priorité un dossier Dalo. Le dossier Dalo peut être retiré dans les CAF (Caisses d’allocations familiales) ou en préfecture ou sur internet. Une fois rempli, il est à envoyer au secrétariat de la Commission de médiation Dalo auprès de la préfecture du département du lieu de résidence. ROMAIN ET JÉRôME FARINA-CUSSAC GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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L’AAH (allocation pour adulte handicapé) s’adresse à ceux qui ne peuvent pas prétendre à une pension d’invalidité ou de vieillesse. Vous pouvez en bénéficier : • si vous êtes de nationalité française ; • si vous êtes étranger en situation régulière, c’est-à-dire en possession d’un titre de séjour, ou d’un récépissé de renouvellement de titre de séjour ; • si vous êtes réfugié ; • si vous êtes ressortissant ou parent d’un ressortissant d’un pays de l’Espace économique européen. Par ailleurs, vous devez avoir un taux d’incapacité d’au moins 80 %. S’il est compris entre 50 et 79 % vous devez être dans le cadre d’une restriction substantielle d’accès à l’emploi et avoir moins de 60 ans. Le montant de l’AAH à taux plein au 1er avril 2010 est de 696,63 euros par mois. Si vous bénéficiez d’une pension d’invalidité dont le montant est inférieur à celui de l’AAH, vous percevrez la différence. S’il est supérieur, votre AAH sera supprimée. L’AAH est attribuée pour une durée d'un an au minimum et cinq ans au maximum. Vos droits vont être calculés selon vos ressources de l’année N - 2 (pour une demande d’AAH en 2010, ce sont les ressources de 2008 qui sont prises en compte). Il arrive que la Maison départementale des personnes handicapées, (MDPH) accède à votre demande d’AAH, et que la Caisse d’allocations familiales (CAF) vous la refuse en invoquant vos ressources. Certaines ressources ne doivent pas être prises en compte par la CAF, en vertu du principe de neutralisation des ressources (circulaire LCI 312/94 du 17 octobre 1994). LE RENOUVELLEMENT Demandez un renouvellement de votre AAH dès six mois avant son expiration, via le formulaire unique Cerfa 13788 * 01. Les délais d’instruction sont, en pratique, de six à huit mois. Vous aurez à préciser si vous souhaitez, ou non, « bénéficier » de la « procédure simplifiée ». Nous vous déconseillons de choisir cette option : cette procédure n’est pas effective, et implique qu’une formation réduite de la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) statue en votre absence. 58

BON À SAVOIR Les organismes payeurs peuvent faire des « avances sur droits supposés » lors des renouvellements (circulaire DGAS/1C n° 2005-411 du 07 / 09 / 2005) : le temps que la CDAPH instruise votre dossier de renouvellement, vous continuez à percevoir votre allocation. Suite à la mobilisation associative, il en est ainsi sur l’ensemble de l’Île-de-France, mais ce n’est pas encore le cas au niveau national. N’hésitez pas donc à faire valoir cette circulaire. LE VOLET MÉDICAL Pour le renouvellement comme pour la première demande, le volet médical du dossier est capital. Cette partie doit être remplie avec soin, n’hésitez pas à demander à votre médecin de l’étayer (feuilles volantes sur papier à en-tête). Toutes les informations nécessaires à un compte-rendu exhaustif de votre état de santé doivent être consignées. N’hésitez pas à ajouter une copie de tous vos résultats d’examens spécialisés. Insistez pour que votre médecin mentionne tous les effets secondaires de vos traitements, des éventuelles infections opportunistes et des co-infections. L’appréciation du handicap lié au VIH ne doit évidemment pas se limiter à la seule charge virale. N’hésitez pas à ajouter des documents, indépendants, qui décrivent au mieux la réalité de votre état de santé, par exemple une attestation d’un kiné qui mentionne vos difficultés à vous tenir dans certaines positions. Sachez que votre dossier médical vous appartient, vous devez être présent lorsque votre médecin le remplit, le secret médical ne peut pas vous être opposé. Si votre praticien rechigne à étayer le volet médical, s’il refuse de le compléter par des documents annexes qui vous semblent importants, consultez-en un autre. JE SUIS EN COUPLE… Attention, pour le calcul de vos droits à l’AAH, les ressources de votre partenaire de vie seront prises en compte, que vous soyez marié, pacsé ou en union libre, hétéro ou homo. Si vous êtes en union libre et que votre conjoint perçoit quelques ressources susceptibles de diminuer votre AAH, il est parfois avantageux d'indiquer une colocation. CÉCILE LHUILLIER

C’est un revenu de remplacement visant à compenser la perte de capacité de travail suite à une maladie ou un accident non professionnel. C’est une pension temporaire, qui est révisable à la hausse ou à la baisse à l’initiative du médecin-conseil ou à votre demande. Il existe 3 catégories de pension d’invalidité : • 1re catégorie : votre état de santé vous permet de continuer à travailler. • 2e catégorie : votre état de santé ne vous permet pas de continuer à travailler. • 3e catégorie : votre état de santé ne vous permet pas de continuer à travailler et de plus nécessite l’aide d’un tiers. Pour en bénéficier, vous devez : • être âgé de moins de 60 ans ; • avoir une capacité de travail réduite des deux tiers ; • être dans une situation d’invalidité ne résultant pas d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ; • justifier de douze mois d’immatriculation à la Sécurité sociale, et d’un salaire, au cours des six mois précédant l’interruption de travail au moins égal à : 2 030 fois le Smic horaire, dont au moins 1 015 fois le Smic horaire sur les six premiers mois (soit au moins huit cents heures de travail au cours des douze mois précédant l’interruption de travail, dont deux cents heures au moins au cours des trois premiers mois). Avant 2010, lorsque vous étiez encore en activité et bénéficiaire d’une pension d’invalidité de 1re catégorie, celle-ci se transformait automatiquement en pension de vieillesse lorsque vous atteigniez 60 ans. L’article 39 de la loi de finances 2010 a supprimé cette disposition. Le montant de votre pension va varier en fonction de la rémunération des dix meilleures années de votre carrière et de la catégorie dans laquelle vous vous trouvez : • 1re catégorie : vous percevrez 30 % du salaire annuel moyen des dix meilleurs années. • 2e catégorie et 3e catégorie : vous percevrez 50 % du salaire annuel moyen des dix meilleures années. En théorie, vous n’avez aucune démarche à effectuer, c’est le médecin traitant ou le médecin du travail qui adresse un certificat médical à la CPAM. Le médecin-conseil du service médical de l’assurance-maladie fera ensuite un point avec vous. L’absence de réponse pendant deux mois vaut rejet. Vous avez alors douze mois pour faire une demande de révision. CÉCILE LHUILLIER

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14. Je suis étranger et séropositif. Quels sont mes droits ? Pour bénéficier du droit au séjour pour raison médicale, vous devez remplir trois critères administratifs et trois critères médicaux. LES TROIS CRITÈRES ADMINISTRATIFS : Une résidence habituelle en France Il faut y vivre durablement, même sans titre de séjour, depuis au moins un an (circulaire du 12 / 05 / 98). Si vous ne pouvez prouver vivre en France depuis plus d'un an, il est possible d'obtenir une autorisation provisoire de séjour (APS) à condition de remplir les cinq autres critères. L'exigence d'ancienneté exclut les personnes vivant à l'étranger et constitue un obstacle pour les personnes titulaires d'un visa. Nous conseillons d'attendre son expiration pour déposer une demande de séjour pour raison médicale. L'absence de menace à l'ordre public Cela ne signifie pas forcément qu'avoir reçu une condamnation vous exclut du droit au séjour pour soins. L'administration doit tenir compte de l'ancienneté de celle-ci, de l'absence de récidive et de votre situation actuelle. L'absence de mesure d'éloignement Si vous faites l'objet d'un arrêté ministériel ou préfectoral d'expulsion (AME ou APE) ou d'une interdiction du territoire français (ITF), il faudra en demander le relèvement ou l'abrogation et obtenir une assignation à résidence pour en empêcher l'exécution. Si vous faites l'objet d'une obligation à quitter le territoire français (OQTF) suite à un refus de séjour ou d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), plusieurs situations sont à envisager : • Votre APRF ou OQTF date de plus d'un an : vous pouvez vous rendre en préfecture. Il est préférable d’être accompagné, dans l’idéal, d’un militant associatif ou d’un avocat, ou même d’un ami. L’objectif, est de ne pas se faire arrêter sans que personne ne soit au courant et ne puisse agir. Attention : si la préfecture vous confisque votre passeport, elle peut réactiver une procédure d'éloignement. De nombreux militants conseillent de ne jamais se promener avec un passeport en cours de validité lorsqu’on est en situation irrégulière. Cela faciliterait l’envoi en centre de rétention administrative et donc l’expulsion. • Votre APRF ou OQTF date de moins d'un an mais n'est plus contestable : il faut en demander l'abrogation. Il n'y a pas de délai pour cela. • Si l'APRF ou l'OQTF peut être contesté(e) devant un juge, il faut le faire en se basant sur l'impossibilité d'expulser un malade

et demander de plus la délivrance d'un titre de séjour pour raison médicale. • Enfin les personnes ayant fait l'objet d'une OQTF suite au refus de reconnaissance du statut de réfugié peuvent, dans le mois qui suit, déposer une demande de titre de séjour pour raison médicale. Parallèlement, l'OQTF devra également être contestée. LES TROIS CRITÈRES MÉDICAUX : Ils sont évalués par une autorité médicale qui transmet un avis sur chacun des critères suivants. Votre état de santé « nécessite une prise en charge médicale » : cette notion englobe le suivi médical régulier (consultations médicales programmées, examens biologiques…) pour prévenir d'éventuelles complications ou adapter les traitements. Le défaut de prise en charge médicale « pourrait occasionner des conséquences d'une exceptionnelle gravité » : cela doit être interprété comme l'existence d'un risque médical de handicap ou de mortalité. Il en est de même si l'absence de suivi médical ne permet pas de prévenir, dépister et / ou adapter le traitement à des complications pouvant entraîner des conséquences d'une exceptionnelle gravité. Vous ne pouvez « effectivement bénéficier du traitement approprié dans votre pays d'origine » : cette notion de bénéfice effectif ne dépend pas seulement de la présence dans votre pays d'origine des médicaments nécessaires, mais de plusieurs autres paramètres : quantités disponibles, coût des traitements, distance hôpital / domicile, possibilité de faire les examens nécessaires, etc. Le 7 avril 2010, la jurisprudence du Conseil d'État a opéré un revirement : un étranger peut désormais se prévaloir d’une inaccessibilité socio-économique, l’empêchant d’accéder à des soins pourtant disponibles dans son pays. Que dit la circulaire DGS / SD6A / 2005-443 du 30 septembre 2005 ? Elle précise les critères médicaux pour les séropositifs au VIH : ils remplissent de fait les deux premiers critères, y compris « les personnes séropositives asymptomatiques dont la charge virale et le taux de CD4 ne justifient pas une mise sous traitement immédiate ». Lorsqu'ils sont originaires d'un pays au système de santé défaillant, le troisième critère est également rempli. Les personnes séropositives qui remplissent les conditions administratives et qui viennent de pays du Sud sont donc, dans leur grande majorité, susceptibles d'obtenir un titre de séjour pour soins. CÉCILE LHUILLIER GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ reportage

Sexe trottoir Et prévEntiOn C’est une guerre de Chaque instant. depuis 1993, l’assoCiation lyonnaise Cabiria soutient les personnes prostituées, en butte au harCèlement poliCier. Comment font-elles pour rester d’effiCaCes messagères de prévention ? par Luc Biecq photos KaeL T BLocK

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lles ont 20 ans ou 70 ans, elles sont africaines, bulgares, françaises, transsexuelles ou travesties. On les voit sans les connaître, ce qu’on croit savoir d’elles est bien souvent une insulte à leur vérité. Les raccourcis, relayés par le petit écran, réduisent et défigurent la parole des personnes prostituées. Sous prétexte qu’elles ont choisi, pour une vie ou une période limitée, de tarifer un acte sexuel, le monde moderne veut en faire des victimes ou les effacer du paysage. Dès qu’un homme ou une femme attend sur un trottoir ou près d’une camionnette, les bien-pensants régurgitent quelques crachats moraux ou de bien rapides anathèmes. Quelle profession a suscité autant de fantasmes et de mépris ? Même les milliardaires du ballon rond n’ont pas eu à vivre ce que les femmes lyonnaises subissent. Comment les appeler, d’ailleurs ? Certaines disent, l’œil aux aguets pour guetter leur effet, « je suis une putain », et ça leur convient très bien. D’autres parlent d’elles-mêmes comme de travailleuses du sexe. Florence, directrice de l’association de santé

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communautaire Cabiria emploie peutêtre davantage l’expression « personne prostituée ». Même si ce métier doit encore gagner en visibilité, aucun individu ne se limite à sa seule fonction professionnelle. Mais elle ne se juge pas légitime pour trouver le terme qui plairait à toutes et tous : « Je n’ai jamais exercé ce métier, et puis chacun se définit comme il veut. »

FOnCtiOnnEMEnt COMMunautairE

Oui, Cabiria est une association de santé communautaire, qui s’adresse essentiellement à celles et ceux qui travaillent dans la rue. À l’époque de la création de la structure, une des plus importantes dans ce domaine, quelques chercheurs sont allés recueillir la parole des personnes prostituées. Elles font aujourd’hui encore partie du conseil administration et de l’équipe salariée. avant de prendre forme, les projets leur sont soumis, puisqu’elles vont aussi les faire vivre. Ces liens avec la recherche font aujourd’hui encore partie de la fibre musculaire de Cabiria, ils sont une ressource, une force, un canal d’énergie où chacun, au contact de l’autre, apprend.

En 1993, année de création, l’urgence concernait l’accès aux soins, particulièrement difficile : seules 20 % d’entre elles bénéficiaient de la Sécurité sociale. Ces femmes se montraient lasses du chantage, des aides à la formation conditionnées à l’arrêt de leur activité — comme si elles venaient toutes d’un milieu social fortuné et ne devaient pas subvenir à leurs besoins courants et à ceux de leur famille ! Cabiria a mis un point d’arrêt à ces discours : qu’elle souhaite arrêter son métier ou pas, toute personne prostituée a les mêmes droits que tout le monde, pour chaque aspect de la vie. Les résultats, lors de cette première période, sont rapides et si visibles que la petite structure grandit. Cabiria compte alors jusqu’à vingt salariés. Si l’accès à la santé était

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Daniela, (à droite), l’infirmière de l’association, accompagnée de Maggie, médiatrice culturelle.

alors un problème, un premier cliché a été terrassé très vite : les personnes prostituées luttaient contre la propagation du virus du sida, et avec constance. Dans le métier, l’usage du préservatif est quelque chose d’ancien. Beaucoup le disent : le désir pour le client est feint et se mettre dans la bouche une bite sans préservatif est inimaginable. « Je fais la même chose qu’une actrice porno, explique Karen, l’une des figures militantes. La différence ? Elle bénéficie du statut d’intermittente du spectacle. Moi, je n’ai aucun droit, sauf celui de payer des a mendes. »

DES MILITAnTES DE TErrAIn

La capote reste un objet central. Dans l’optique de Cabiria, il ne s’agit pas seulement de la donner, en pensant

qu’on apprend à s’en servir seul. Une partie de ce travail a lieu dans ce qu’on appelle ici « le bus ». Il s’agit en réalité d’un camping-car confortable. Deux membres de l’association y travaillent sur tous les fronts. Huit tournées, de jour et de nuit, ont lieu chaque semaine. « Proposer un préservatif, c’est l’occasion de parler et de répondre aux questions », raconte Florence. Ce simple geste est au cœur d’une réduction des risques intelligente, celle qui prend le temps de vérifier le niveau de connaissance de l’utilisateur. « On fait une démo sur un godemiché. Puis on s’aperçoit très vite que les femmes ont développé des stratégies pour l’imposer au client. Elles en ont aussi pour lui dire, si c’est le cas, qu’il est sale, sans le vexer, après avoir expliqué — et c’est systématique —, ce qu’elles font et ne font pas. Elles

contractualisent tout ! » Audrey, éducatrice spécialisée, participe aux tournées. La capote est totalement passée dans les mœurs. Toutefois l’usage du lubrifiant est à tort associé à la sodomie. Très vite, les femmes saisissent son utilité contre les risques de rupture. Si ces dialogues sont possibles, c’est parce que l’équipe de Cabiria est perçue comme une alliée. Au local de l’association aussi, on passe dire bonjour, pour se faire aider dans une démarche administrative ou accompagner à un rendez-vous que l’on craint. Environ 300 personnes sont accompagnées chaque année. Sur les routes et les actions de terrain, Cabiria est en contact direct avec 600 personnes prostituées, qui touchent à leur tour les clients. Globalement, l’accès à la santé s’est sensiblement Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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amélioré. Une infirmière travaille sur place, mais l’association n’a jamais souhaité embaucher un médecin. Pour une raison simple : chacune doit pouvoir bénéficier des services médicaux existants. La baisse des subventions a toutefois décimé les budgets. L’équipe, divisée par deux, compte dix salariés.

messagères de Prévention

Peut-on dresser le portrait-robot d’un client ? impossible. il y a de braves hommes qui filent un coup de main aux filles, des violents, des réguliers. Leur point commun ? Quatre sur cinq demanderaient des rapports non protégés. Les lois pénalisant le racolage n’ont pas seulement éloigné 62

géographiquement les femmes, elles ont aussi dégradé leur image, réveillé le chefaillon collabo qui sommeille chez quelques Français. ils n’hésitent pas à menacer de dénonciation une fille qui refuse un rapport non protégé, imaginant qu’elle n’a pas de papiers ou croyant, à tort, qu’elle n’a pas le droit d’exercer. « La loi dite Lsi renforce certains hommes dans leur attitude de mépris, regrette Florence, la directrice de Cabiria, ils ne trouvent plus légitime de négocier et ne voient plus le problème quand ils filent une gifle. »

amendes régulières, gardes à vue, harcèlement policier, ces travailleuses n’ont pas la vie facile. dans un pays comme la France où la prostitution n’est pas illicite, des flics soucieux de faire du chiffre trouvent judicieux de taxer de « proxénète » une fille qui prête sa camionnette à une copine. Comme le révèle le « Journal des répressions et des violences », un relevé publié sur le rapport d’activité de l’association, les femmes violées sur leurs lieux de travail, les victimes de violences ou de vols n’osent pas toujours porter plainte. Quand il s’agit de taxer leurs revenus ou de régler les amendes, on les juge dignes de payer. Quand il s’agit d’être protégées par la police, c’est bien moins évident. « on cherche souvent à leur faire croire qu’on leur donnera des papiers en échange d’un acte de délation », ajoute Florence. Comme l’ensemble de l’équipe, comme la totalité des personnes prostituées, elle juge régressive et dangereuse la loi de sécurité intérieure dite Lsi (il s’agit de la loi n°2003-239 du 18 mars 2003). elle a davantage donné lieu à des autorisations temporaires de trois mois qu’à des droits au séjour de dix ans. C’est d’ailleurs l’argument le plus souvent avancé par ceux qui

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Avec leur camping-car, qu’ils appellent « le bus », les militants vont à la rencontre des personnes prostituées pour leur offrir un accompagnement personnalisé.

refusent d’aider ces femmes : elles seraient « victimes ». C’est évidemment plus compliqué que ça : parce qu’elles n’étaient pas traitées, à cause de leur genre, avec équité dans leur pays, certaines ont choisi de le quitter, avec l’aide d’un passeur à qui elles doivent de l’argent. Il s’agirait d’ailleurs plus souvent de plusieurs personnes qui exigeraient de petites sommes que d’une seule. Que font-elles ? Elles remboursent cette dette librement consentie, elles négocient, elles se battent bec et ongles pour garder un peu d’argent pour elles et envoyer le reste au pays. « Elles inversent le rapport de domination », commente Florence avant d’ajouter que 300 personnes viennent de leur plein gré et sans difficulté au local. Bien loin des discours sur le corps marchandise, elles usent et préservent leur outil de travail pour vivre et soutenir de plus pauvres qu’elles. Il n’est jamais inutile de rappeler qu’elles en disposent à leur guise. D’après Karen, une « figure » comme on dit, les maisons closes ne sont pas une solution : elles empêcheraient les femmes de choisir leurs horaires de travail et, surtout, imposeraient à ces femmes un « patron » qui profiterait de leur travail et pourrait leur imposer un acte sans

capote, pour faire du chiffre. À Lyon, la majorité des femmes travailleuses du sexe seraient contre ce système, perçu comme un retour en arrière qui ne laisserait aucun libre arbitre.

Un vIrUs mIs aU sECrEt

accompagner les personnes séropositives et les protéger est une des missions de Cabiria. Les femmes se voient proposer un suivi gynécologique. Dès leur arrivée, elles sont incitées à se faire dépister, afin de savoir si elles sont porteuses du virus du sida ou d’une ou plusieurs hépatites. « Dans la communauté, il y en a visiblement assez peu, explique Daniela, infirmière de Cabiria, mais certaines mettent un ou deux ans avant d’en parler. » La plupart des femmes acceptent le test proposé et choisissent entre se faire accompagner le jour du résultat ou y aller seule. mais ce moment clé reste souvent synonyme de drames en cascade. Joy, toute jeune femme originaire d’un des pays les plus peuplés d’afrique, où une personne sur deux est menacée par la famine, dit n’avoir pas choisi ce métier. Elle a la prunelle pétillante, l’œil rigolard, un joli port de tête. Quelque temps après son arrivée, en toute logique, elle a emprunté la carte vitale

Largement inspiré du travail de l’association québécoise Stella, le livret Cher client… est issu d’un travail de groupe. Cette brochure au format poche parle du métier, casse les clichés, et délivre au client quelques clés pour adopter un comportement respectueux facilitant la prévention. Des informations de base (« regarde ton pénis pour contrôler s’il n’a rien d’anormal ») sont proposées comme pour prévenir la transmission des infections sexuellement transmissibles, VIH compris. C’est un modèle du genre. Grâce à lui, l’« invisible client » a accès à une information fiable et de qualité. Certains clients ont même tenu à le distribuer eux-mêmes. L’info circule : voilà une bonne nouvelle ! Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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pas rencontrée. « Excepté à Cabiria, je crois que les séronégatifs discriminent les séropositifs », dit-elle calmement. Quelques secondes plus tard, elle dit qu’elle a un amoureux, français, qui l’aime comme elle est.

un rôLE CEntraL

d’une copine pour aller faire un test de dépistage. Plutôt que de convoquer, comme il se doit, la jeune femme pour un entretien, le labo a jugé bon d’appeler la copine pour lui donner, par téléphone, les résultats du test, positifs. C’est inadmissible, l’entretien individuel devrait être la norme. Illico, la colocataire de Joy la vire. La jeune femme bénéficiera, heureusement, d’un logement d’urgence trouvé par Cabiria. Elle va bien aujourd’hui. Elle se sent très en forme, même si le temps d’adaptation aux médicaments a été long. « Je sais que d’où je viens, la discrimination est encore plus terrible, la solidarité, inexistante, et que les médicaments font l’objet de trafic. » Joy ne se sent pas 64

jugée par l’équipe soignante à l’hôpital ni par celle de Cabiria mais garde secret son statut sérologique. Seule une amie vivant en France est au courant et quand elle en a parlé à son amoureux au pays, il lui a tenu un discours de déni, jugeant qu’elle n’avait pas l’air malade et par conséquent, ce n’était pas possible. Il serait séronégatif, mais Joy affirme n’avoir qu’une confiance limitée dans les analyses médicales de son pays d’origine. S’il est bien sûr possible d’imaginer une solidarité existant entre les femmes africaines, Joy ne l’a

Daniela, l’infirmière, confirme d’abord le silence : celles qui ne se sentent pas malades ne veulent pas en parler, plus préoccupées par leur manque d’argent ou la répression policière que par le virus. au sujet des africains, il semble en effet que la stigmatisation a été importée. La crainte d’être « signalée » comme séropositive au pays est un cauchemar atroce. Malheureusement, quelques femmes ont eu à subir ça. Joy, comme les autres, est bien consciente des risques à accepter un rapport non protégé. avec une vigueur qui force l’admiration, elle résiste aux clients qui régulièrement lui offrent jusqu’à 3 000 euros pour s’en passer. Véritable militante, elle s’étonne du fait que ses clients, tous français avec des papiers ou presque, ignorent l’existence du traitement d’urgence (tPE, traitement postexposition, lire page 21). Plusieurs de ses consœurs sont même parvenues à accompagner le client aux urgences après une rupture de préservatif. tous n’ont pas refusé. autant le dire, c’est un exploit. Le rôle central joué par les personnes prostituées dans la prévention et dans la santé publique doit donc être davantage reconnu, à tous niveaux, par les pouvoirs publics et les élus, qui ont parfois anticipé ou surajouté aux dégâts de la loi répressive. La prévention n’a jamais fonctionné avec la répression. après trente ans d’épidémie, on aimerait ne plus avoir à le répéter. Luc Biecq

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+ SE SOIGNER

COMMENT DIALOGUER AVEC

SON MÉDECIN UNE BONNE COMMUNICATION ENTRE LA PERSONNE SÉROPOSITIVE ET SON MÉDECIN CONDITIONNE LE CHOIX DU MEILLEUR TRAITEMENT, SON OBSERVANCE ET DONC SA RÉUSSITE. CONSEILS POUR UN DIALOGUE CONSTRUCTIF. PAR MARIE-CATHERINE DE LA ROCHE ILLUSTRATION CARINE SILVEIRA

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tablir une relation de confiance et d’entente avec son médecin est primordial, mais pas toujours simple. Quelles sont les clés pour mieux communiquer ?

S’INFORMER, SE FORMER

Pour entamer un dialogue constructif avec son médecin, il est indispensable de comprendre au minimum le virus (VIH, hépatite…), ses traitements et leurs effets. Tout projet de soin qui ne se construit pas à deux est, à terme, voué à l’échec. Cela ne signifie pas que vous deviez entamer des études de médecine en accéléré. Mais vous ne devez jamais hésiter à poser des questions, à demander à votre médecin de vous réexpliquer les choses avec d’autres mots si vous n’avez pas compris. Rien ne vous interdit non plus de chercher des informations ailleurs, d’appeler la ligne d’écoute d’une association (lire encadré) ou de consulter le site internet d’une association de personnes séropositives. Ce ne sera jamais mal vécu par le médecin, à partir du moment où vous ne lui donnez pas le sentiment de le remettre en cause. Il ne s’agit pas en effet de rentrer dans une compétition des savoirs, mais de construire un partenariat, de vous donner les moyens de comprendre pour devenir acteur de votre traitement. Un conseil, n’adoptez une attitude de confrontation, ouvrez plutôt le dialogue : « J’ai lu quelque part… On m’a expliqué que… Est-ce que j’ai bien compris ? Qu’en pensez-vous ? »

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Il faut être à l’écoute de soi-même, apprendre à reconnaître les sentiments induits par son statut. Repérez aussi une situation, une attitude ou une petite phrase… Ce n’est pas si simple. Il s’agit bien souvent de sentiments inconscients qui viennent interférer dans la relation. Il faut ensuite accepter de prendre le risque de les dire, de les formuler tels qu’on les éprouve, sans agressivité. Par exemple, « j’ai une peur panique d’avoir tel effet secondaire » et pas « La seule chose qui vous intéresse c’est mon taux de CD4 ! » Ou encore, « j’ai l’impression d’être face à mon père / ma mère » et

pas « Arrêtez de m’infantiliser ! » Cette démarche d’authenticité — qui est aussi valable pour le médecin — est toujours payante. Elle ne comporte pas de jugement de l’autre. On peut être presque sûr qu’une relation bâtie sur ce « parler vrai » sera une relation aidante.

SE « RACONTER »

Il est essentiel de partir de votre vie et non pas des médicaments pour établir une stratégie thérapeutique. Sans tout dévoiler de vous, il faut que le médecin réalise dans quelle situation familiale, sociale, vous vous trouvez. Vous pouvez aussi évoquer vos croyances. À partir de là, vous trouverez avec lui des solutions et des astuces pour composer avec les contraintes thérapeutiques. Là encore, c’est une question de confiance, il ne faut pas attendre des mois avant d’oser lui livrer une information sur votre mode de vie qui rend la prise de vos traitements problématique. De toute façon : un, le patient parfait n’existe pas ; deux, une mauvaise observance, que ce soit pour des raisons matérielles ou psychologiques, est bien souvent le moyen de faire évoluer la relation. Elle oblige, de part et d’autre, à engager un vrai dialogue, à prendre en compte, au-delà de vos résultats biologiques, votre singularité. Et à sortir de l’application de « recettes » toutes faites. En outre, mieux vaut une négociation, même un peu houleuse (lire ci-dessous) qu’un faux assentiment qui laissera tout le monde perdant.

PRÉPARER LES RENDEZ-VOUS

Pour vous, comme pour le médecin, il est primordial que durant le temps de consultation les bons messages passent, les bonnes questions soient posées. Ce qui n’est pas toujours évident, d’autant que la « charge émotionnelle » peut être forte. Le mieux : faites une liste des points importants à aborder. N’hésitez pas non plus à vous faire accompagner par un proche. Si vous voulez discuter de la stratégie thérapeutique, essayer un traitement complémentaire, apportez les documents sur lesquels vous vous basez. Le médecin connaîtra vos sources et les évaluera avec vous. Il sera plus enclin à tenir compte de votre avis. Beaucoup

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SE SOIGNER

de médecins reconnaissent la pertinence des informations apportées par leurs patients. Et s’il n’est pas d’accord, vous serez en position de lui demander pourquoi, en termes clairs. En gardant à l’esprit que son inquiétude mérite le respect.

QUESTIONNER

N’hésitez pas à reposer une question, ou même redemander un rendez-vous. Parfois, dans le feu de la conversation, on croit avoir compris mais le lendemain les choses ne sont plus si claires. Une bonne technique pour s’assurer qu’il n’y a pas de mauvaise interprétation de votre part, est de reformuler la réponse : « Docteur, si j’ai bien compris… »

SE DONNER DU TEMPS

Il est rare qu’il soit nécessaire d’instaurer un changement de traitement dans l’urgence. De part et d’autre, il faut se donner le temps de peser le pour et le contre, de prendre une décision partagée. Plutôt que de se braquer et de rentrer dans une épreuve de force, mieux vaut proposer un délai de réflexion et laisser la porte ouverte à une recherche de solution. Chacun faisant l’effort d’essayer de comprendre le raisonnement de l’autre pour trouver ce qui vous conviendra le mieux.

DIALOGUER

problème passé inaperçu ou occulté, d’envisager des solutions auxquelles on n’avait pas pensé. C’est aussi un excellent moyen de relancer la parole, de redynamiser ce couple, qu’inéluctablement on finit par former avec son infectiologue, qu’il soit un peu trop ronronnant, ou en crise.

RECHERCHER UN AUTRE AVIS

Si vous êtes en désaccord, c’est votre droit le plus absolu. Et si votre demande est formulée avec calme, comme la recherche d’un avis complémentaire à partir duquel nourrir votre décision, il y a toutes les chances que votre médecin accepte cette démarche sans en être blessé. Maintenant, certains peuvent y voir une atteinte à leur pouvoir et refuser. Dans ce cas et comme souvent, mieux vaut être prévoyant : demander une copie de vos bilans et examens et constituez votre propre dossier médical. Vous serez sûr d’avoir tous les éléments en main le jour où vous sollicitez un avis extérieur. C’est aussi valable si vous voyagez. De toute façon cela vous sera utile pour faire le lien entre votre généraliste, votre médecin VIH et les autres spécialistes que vous serez amené à voir. La communication entre eux, pas toujours optimale, et pourtant essentielle à la coordination de vos soins.

CONSTITUER VOTRE RÉSEAU

En cas de désaccord, un affrontement brutal a toutes les chances de mener à l’impasse. L’art de la négociation fait partie intégrante de la relation médecin / patient. Chacun devant accepter de « lâcher » d’un côté pour « obtenir » de l’autre. En sachant que pour avoir une chance d’être entendu, il faut d’abord manifester qu’on a entendu l’autre, même si on ne partage pas son point de vue. Pour cela, on peut utiliser la « technique du sandwich ». Une tranche de compréhension (« J’ai bien entendu que… »), où vous reprenez ce que le médecin a dit, ses arguments. Au milieu, votre demande, où faites une proposition : « Maintenant… » (ne jamais employer « mais »), « Ça serait peut-être bien… », « Pourquoi ne pas… » Et finir par une tranche positive : « En tout cas, j’ai apprécié votre franchise… que vous preniez le temps de… » Tout est dans le ton et la manière de dire les choses.

Aucun médecin n’a de réponse à toutes les questions. On ne peut lui demander d’être à la fois spécialiste du VIH, psychologue, sexologue, nutritionniste… C’est aussi à vous de rechercher de l’aide et de constituer votre réseau de soins. Si vous n’osez pas demander un dépistage d’une infection sexuellement transmissible à votre généraliste, vous pouvez vous rendre dans un Centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG) ou un Centre d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CIDDIST). Les associations sont aussi une excellente source de renseignements. En particulier pour la gestion des effets secondaires. Ce réseau pourra vous rassurer, vous donner des stratégies, nées de l’expérience du terrain, ou les coordonnées de spécialistes dans tel ou tel domaine, de généralistes, de psychologues, sexologues, hépatologues… connaissant bien le VIH.

FAIRE UN BILAN DE SYNTHÈSE ANNUEL

CHANGER DE MÉDECIN SI RIEN NE VA PLUS

Ce bilan permet de faire un point global : effets indésirables, toxicité des traitements à long terme, diététique, hygiène de vie, cholestérol, redistribution des graisses… Il n’est pas obligatoire et nécessite de passer une demi-journée, voire une journée entière à l’hôpital ou d’y aller plusieurs fois. Mais, c’est une opportunité d’avoir le regard d’autres spécialistes sur vous, votre traitement, votre situation. Ensemble, vous déterminez ce que vous allez y faire, si ça serait utile de rencontrer le nutritionniste, le psychologue… Souvent avec son médecin, on se connaît bien, trop bien, une certaine routine s’installe. On finit par éluder certaines questions ou ressasser les mêmes points de fixation. Prendre le temps de discuter avec un interlocuteur extérieur peut permettre de faire le point, d’éventuellement déceler un

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Établir une relation de confiance ne va pas de soi. Les témoignages vont quasiment tous dans le même sens : c’est rarement avec le premier médecin que cette relation s’installe dans la durée. Et si le lien n’a pu s’établir ou s’est dégradé avec le temps, sans tomber dans le zapping médical, le mieux — et cela demande parfois du courage — est de changer de médecin. On peut faire appel à un autre infectiologue. Dans une petite ville où il n’y a pas forcément le choix, on peut aussi demander à ce qu’un généraliste ou un autre spécialiste deviennent son médecin référent. Le généraliste peut renouveler votre ordonnance, mais ne coupez jamais les ponts avec le service hospitalier : pour la synthèse annuelle, et parce que les compétences d’une équipe dépassent toujours celles d’une personne seule. M-CDLR

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La réglette médicamenteuse, qui présente toutes les interactions des traitements antiVIH, est disponible auprès d’Actions Traitements. Certains généralistes s’en servent déjà, d’autres ne la connaissent pas encore… www.actionstraitements.org GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+se soigner tribune libre

troIs raIsoNs DE PrENDrE

un traitement

au plus tłt Par Christine Katlama Professeure de maladies infectieuses, université Pierre-et-marie-curie, hôPital de la Pitié-salPêtrière.

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des conséquences. Le préservatif reste donc la protection indispensable contre toutes les infections sexuellement transmissibles, VIH compris.

2.

Pourquoi le traitement fait-il peur ? on entend que les traitements sont contraignants, qu’ils abîment le corps, qu’ils sont mal tolérés et donnent de la diarrhée. Bref, ils gêneraient la vie quotidienne. À cela, on peut répondre qu’évidemment, il faut tout faire pour ne pas s’infecter. Mais une fois que l’on se sait contaminé, il est urgent de démystifier la toxicité du traitement, de cesser de le diaboliser, d’en avoir peur de telle sorte que l’on préfère ignorer son statut et laisser évoluer le virus dans son corps. Le traitement a considérablement changé : on dispose maintenant de six classes de médicaments, soit au total plus de vingt médicaments. Celles-ci permettent au thérapeute de composer pour chaque patient un traitement particulier, adapté à son mode de vie, à la tolérance de son organisme. Chacun reçoit une prescription taillée « sur mesure », ce n’est plus la taille unique pour tout le monde. Les médicaments incriminés dans la perte de graisse du visage et dans les diarrhées sont identifiés et ne sont quasiment plus utilisés. La simplification des traitements est évidente, la trithérapie, c’est parfois une ou deux gélules par jour, et au maximum en deux prises matin et soir. Nous avons développé, au long cours et chez des patients dont le virus est bien contrôlé, des stratégies allégées sur le nombre des médicaments qui maintiennent parfaitement le contrôle de la charge virale. Demain, nous serons probablement capables d’ajuster les traitements selon le réservoir viral de chacun. En définitive, le problème de l’adhésion au traitement n’est plus la complexité de celui-ci, mais l’envie, la façon que l’on a de le percevoir comme élément majeur d’amélioration de sa vie. retarder le début du traitement d’un, deux, ou trois ans n’est rien en regard des décennies de vie normale à attendre, d’une espérance de vie semblable à celle des personnes non infectées par le VIH dès lors que les CD4 sont revenus au plus haut. Contrôler le virus permet d’aller mieux dans son corps et dans sa vie quotidienne, à bien des égards. Pour cet ensemble de raisons, il est, de mon point de vue, important de dépister précocement son infection et de la traiter rapidement. si un jour des stratégies thérapeutiques pour mettre le virus en rémission, voire l’éradiquer, sont disponibles, nul doute que le succès concernera celles et ceux qui n’ont pas laissé leur virus évoluer.

Dès qu’il a pénétré l’organisme, le virus VIH se réplique à très grande vitesse et en très grande quantité, quand on ne prend pas de traitement : entre un et dix milliards de particules virales. Longtemps, la médecine n’a considéré que les conséquences sur l’immunité, induites par la réplication virale, c’est-à-dire la baisse des lymphocytes CD4 avec, comme conséquence ultime le sida. Nous savons maintenant que le virus exerce aussi son pouvoir nocif bien avant d’entraîner un déficit immunitaire. Le laps de temps où le virus se réplique entraîne des conséquences délétères, notamment un processus d’inflammation qui touche différents organes, comme le système cardio-vasculaire, les os… Contrôler la réplication virale, c’est limiter ces phénomènes qui coûtent beaucoup à l’organisme. Freiner ce processus au plus tôt, c’est ralentir et même arrêter le remplissage du « réservoir ». Le réservoir viral, qui peut être situé dans plusieurs endroits, c’est la quantité de virus stocké. Il s’agit de cellules immunitaires, en quasi-sommeil. Ne se répliquant pas, elles sont de fait inaccessibles à l’action des antirétroviraux, qui n’agissent que sur le virus en phase de multiplication. Limiter ce réservoir représente certainement une condition importante pour alléger le traitement, voire même s’en passer un jour.

Contrôler la réplication du virus aide à avoir une vie normale. En effet, le contrôle de la réplication virale dans le sang et les sécrétions sexuelles, obtenu par la prise de médicaments, permet une réduction massive de la transmission d’un individu à un autre. Le savoir peut aider à retrouver une sexualité, la peur de contaminer l’autre devient moins forte. Côté maternité, on ne voit pratiquement plus de contamination d’un nouveau-né par sa mère, si celle-ci a, lors de sa grossesse, une charge virale indétectable. Une femme séropositive peut donc, si elle le souhaite et comme chacune, avoir des enfants. Chez les hommes et les femmes, le contrôle permanent et durable du virus diminue aussi sa réplication dans les sécrétions sexuelles. Plusieurs études montrent une réduction de plus de 90 % de la transmission entre homme et femme et entre femme et homme. D’autres éléments suggèrent la même chose dans les relations entre hommes. Bien évidemment, traiter et contrôler le VIH ne protègent pas d’autres maladies en recrudescence, comme l’hépatite C, la syphilis et d’autres infections sexuellement transmissibles. Il faut savoir que toutes ont des conséquences sur la fertilité et que certains retards au diagnostic peuvent avoir 68

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se soigner

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TRANS sUiviEs DE Près Pour Les traNsGeNres HoMMes deveNus feMMes, Le suIvI MédICaL de La séroPosItIvIté IMPLIque uNe surveILLaNCe aCCrue. Par Juliette Bastin

L

e parcours médical des personnes transgenres s’apparente à une course d’obstacles : discrimination, rejet social, assimilation à la prostitution. Pour les transgenres séropositifs, la discrimination est encore plus forte. En France, un questionnaire posté en ligne en 2007 par le Centre régional d’information et de prévention sur le sida (Crips) d’Îlede-France a reçu 179 réponses. Le taux de séropositivité déclaré est de 4,5 %. Aux États-Unis, une enquête estime la séroprévalence chez les MtoF (« male to female », hommes devenus femmes) à 30 %. Face à ces difficultés, Jonas Le Bail et le Dr Nicolas Hacher * délivrent quelques clés pour améliorer la qualité des soins.

métabolique hépatique, avec soit une stimulation, soit une inhibition de la métabolisation des médicaments, avec augmentation ou diminution des taux d’hormones circulantes. Étant donné la complexité de cette interaction, le Dr Hacher conseille d’initier la prise hormonale à des doses faibles et d’évaluer l’œstradiolémie régulièrement pour adapter le traitement. Par ailleurs, les effets métaboliques glucidolipidiques des hormones peuvent se surajouter à ceux des Arv et la séropositivité elle-même, et entraîner une modification de la glycémie, du cholestérol, des triglycérides et des transaminases hépatiques. Là encore, une surveillance par des dosages réguliers suffit à ajuster le traitement.

LA PrisE EN CHArgE iNitiALE

Le traitement pour les patientes est ensuite équivalent à un traitement classique de la ménopause, avec prise d’œstrogène et de progestérone. Le suivi, souligne le Dr Hacher, consiste en des dosages de surveillance, notamment d’œstradiolémie, afin d’assurer au mieux la poursuite de la féminisation ainsi que la prévention osseuse et cardio-vasculaire. Chez les personnes prédisposées (obésité, antécédents familiaux), triglycérides, cholestérol et diabète sont évalués « au moindre doute ». Chez les MtoF séropositives non à risque, un dosage d’œstradiol est conseillé une fois par an. Pour prévenir les risques de cancer, une mammographie doit être réalisée cinq ans après le début de la réassignation, puis régulièrement, à la faveur des examens cliniques. Des dosages de PsA, si la prostate n’a pas été retirée, sont également nécessaires, tous les deux à trois ans après 50 ans, pour dépister un cancer. Enfin, un suivi gynécologique global doit être assuré. il est recommandé de s’adresser, sur recommandation, à un spécialiste aux faits de ces questions. Ce parcours du combattant paraît encore plus long pour les MtoF séropositives. Mais le Dr Hacher souligne la compréhension de ses patientes, qui même dans l’attente de leur féminisation, identifient parfaitement les enjeux d’une prudence accrue.

Il est indispensable d’identifier un praticien qui convienne à la patiente. Un rapport de la Haute autorité de santé (« situation actuelle et perspectives d’évolution de la prise en charge médicale du transsexualisme en France »), publié en novembre 2009, relève une rencontre vécue avec appréhension, suscitant des attentes mais également de fortes craintes, comme celles d’être jugée et de se heurter à des préjugés. D’où la nécessité, selon Jonas Le Bail, de se renseigner auprès d’associations de transgenres ou de personnes séropositives locales afin d’obtenir les coordonnées de médecins compétents. il convient de ne pas hésiter à appeler le praticien et de lui exposer honnêtement sa situation. Cette démarche initiale rassurera la patiente et facilitera la prise en charge.

AvANt LA CHirUrgiE DE rÉAssigNAtioN

La phase de traitement hormonal, dite hormonosubstitution, est un protocole simple, qui permet d’initier la transformation. il exige toutefois quelques mesures de précautions. Le docteur Hacher rappelle que les anti-androgènes et les œstrogènes (naturels, ceux de synthèse induisant des risques de thrombose veineuse) doivent être pris simultanément, et, pour les œstrogènes, par voie percutanée, pour diminuer, là aussi, le risque thromboembolique. Une mesure d’autant plus indispensable chez les séropositifs que les antirétroviraux (Arv) ont également une interaction

APrès LA CHirUrgiE DE rÉAssigNAtioN

Jonas Le Bail est membre de l’équipe « Genres, santé sexuelle et reproductive » de l’Inserm. Nicolas Hacher est endocrinologue, à la Clinique internationale du Parc Monceau, à Paris.

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Femmes séropositives

10 points à ne pas oublieR La prise en compte des spécificités des femmes face au ViH s’est faite tardiVement en france. Les infectioLogues qui Les suiVent ne prennent pas toujours en compte Leurs particuLarités de femme ViVant aVec ce Virus. que faut-iL faire pour être mieux soignée ? par Catherine Kapusta-palmer que vous 1on Rappelez-vous êtes une femme ne peut pas dire que c’est une

question de différence entre les femmes et les hommes mais une question de spécificités. Le médecin doit en tenir compte concernant votre prise en charge et votre suivi. L’impact de la maladie et / ou des traitements sont différents en fonction du genre.

Donnez Des infos 2 à votRe méDecin la question de la contraception a

toute sa place lors des consultations avec votre médecin VIH. Si vous êtes ménopausée, c’est une étape de votre vie dont le praticien ne doit pas négliger 70

l’impact. L’usage de drogues, présent ou passé, le suivi psy, une co-infection avec une hépatite, les pathologies dont vous pouvez souffrir, tout cela doit être mentionné. En plus de faire partie de votre vécu avec ce virus, ces informations sont utiles pour permettre une prise en charge adaptée à votre vie.

infoRmez-vous 3 suR vos spécificités parmi les effets secondaires des

traitements et / ou les effets du virus, on sait que : — les problèmes de dérèglements lipidiques et cardio-vasculaires concernent les femmes séropositives, même très jeunes, qui perdent la

protection naturelle qu’ont les femmes jusqu’à la ménopause. — les traitements provoquent des dérèglements hormonaux. Si on sait que le système hormonal est fondamentalement différent chez un homme et une femme, très peu de recherches ont été faites sur ce sujet. Pourtant, les femmes vivent des fluctuations hormonales compliquées qui s’imposent à différentes étapes de la vie. — Le suivi gynécologique est primordial. il est, pour les femmes séropositives, un des points faibles de la prise en charge médicale. Il doit pourtant être fait très régulièrement : une fois par an et en cas d’anomalie révélée par le frottis, tous les six mois. Plus sujettes aux

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infections sexuellement transmissibles (souvent invisibles chez les femmes), au papillomavirus, à l’herpès et à nombre d’IST, les femmes séropositives risquent plus souvent de rencontrer des problèmes qui peuvent dans le temps entraîner un cancer du col de l’utérus. Si ce suivi n’est pas fait dans le cadre de votre visite au service infectiologie, demandez-le à votre médecin généraliste ou à votre gynécologue. — Les lipodystrophies (répartition anormale des graisses corporelles) sont des effets des traitements visibles et vécus de manière différente selon le sexe. Chez les femmes, le phénomène se concrétise généralement par une atrophie au niveau des membres et du visage et une hypertrophie au niveau du tronc et du cou. Cette « masculinisation » a de lourdes conséquences sur la vie sociale et affective des femmes. Insistez auprès de votre médecin pour qu’il en tienne compte, pour qu’il vous regarde. Sachez que vous pouvez demander une prise en charge pour atténuer ces changements corporels (le comblement du visage est remboursé et la chirurgie réparatrice au niveau de l’abdomen et du cou peut être prise en charge).

4 Rappelez à votre médecin que vous

SI vouS n’êTeS paS enTendue, InSISTez

êtes une femme. Que votre prise en charge ainsi que la prise en compte des effets indésirables des traitements doivent être considérées avec toutes vos spécificités. Que votre vie affective et sexuelle a une importance et qu’elle a, tout comme votre vie sociale, des conséquences sur votre qualité de vie avec le vIH.

CHangez de médeCIn 5 SI beSoIn Si le dialogue ne peut s’établir, si

votre médecin ne s’inquiète pas des conséquences que peuvent avoir les effets indésirables des traitements sur votre existence, si votre suivi devient trop lourd pour vous et qu’il entache la motivation que vous devez avoir toute votre vie pour ce suivi, s’il ne veut pas tenir compte du fait que vous êtes une femme, trouvez un autre praticien. C’est possible.

uTILISez LeS RéSeaux Les associations de lutte contre 6 le sida et les associations de lutte

pour les droits des femmes sont là pour vous soutenir, vous orienter, vous aider, et même porter les revendications que vous avez lorsque, pour différentes raisons, vous ne pouvez le faire. elles vous permettent de vous construire des réseaux ou de partager avec vous les leurs : bonnes adresses de médecins, de psychologues, de psychiatres, de gynécologues ou autres spécialistes reconnus de la prise en charge des femmes séropositives.

7 Ce médecin est lui aussi très important TRouvez un bon généRaLISTe

dans votre suivi. vous pouvez prendre rendez-vous entre deux consultations hospitalières mais aussi en cas de problème. Ce médecin a souvent aussi une vision plus globale de votre suivi et pourra le coordonner. Il peut être aussi plus à l’écoute de certains problèmes plus « personnels ».

8 aujourd’hui, dans les pays riches, SI vouS déSIRez un enfanT…

le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant est quasiment nul. À condition d’un suivi rapproché de la mère pendant la grossesse et l’accouchement, et du suivi de l’enfant mis au monde. de plus, les personnes séropositives ainsi que les couples sérodifférents peuvent avoir recours à l’assistance médicale à la procréation (amp). Ce recours permet de concevoir un enfant sans risquer de contaminer son conjoint ou d’être contaminée, par le vIH et / ou le vHC.

paRTICIpez 9 À deS eSSaIS Les spécificités de l’infection au VIH

chez les femmes sont aussi liées au fait qu’il existe des manifestations cliniques et physiologiques particulières. d’après les rares études qui existent, les antirétroviraux auraient une efficacité et des effets secondaires différents en fonction du sexe. La recherche s’est longtemps occupée de la femme en tant que

+

mère et très peu en tant qu’individu à part entière. n’hésitez pas à demander à votre médecin de participer à des essais, car cela n’est que très rarement proposé. La frilosité des laboratoires pharmaceutiques et des chercheurs à inclure des femmes dans les recherches sur le vIH et ses traitements est liée à leur crainte que vous soyez enceinte pendant un essai (peur pour l’enfant à naître). Ce n’est pas une bonne excuse, alors prouvezleur que l’avancée de la recherche est importante pour vous.

ne ReSTez paS 10 SILenCIeuSe n’oubliez pas que nous faisons partie

de l’histoire de cette maladie. Si nous continuons à rester invisibles et silencieuses face aux médecins, aux chercheurs et chercheuses, aux institutions, aux politiques et à la société, l’histoire de cette maladie sera fausse et tronquée.

Que dit le rapport Yeni ? Le groupe d’experts réuni sous la direction du professeur Patrick Yeni a remis ses préconisations en matière de prise en charge des personnes infectées par le VIH pour l’année 2010. Il recommande un suivi gynécologique des femmes infectées par le VIH plus fréquent que pour les femmes non infectées. Les lésions liées à l’infection par les papillomavirus humains (HPV) doivent être dépistées. Il est recommandé de réaliser : – un frottis cervical à la découverte de la séropositivité ; – un frottis annuel en l’absence de lésion cervicale antérieure et si l’état immunitaire est satisfaisant ; – un frottis bisannuel associé à une colposcopie systématique en cas de frottis antérieur anormal, après conisation et en cas d’immunodépression sévère. « Prise en charge médicale des personnes infectées par le VIH », La Documentation française. On peut trouver ce document sur le site du ministère de la Santé : www.sante-sports.gouv.fr Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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HéPATITES Un qUart des séropositifs sont contaminés par le virUs de l’hépatite c, et 8 % par celUi de l’hépatite B. anne gervais et stanislas pol, hépatologUes, font le point sUr ces affections et sUr leUrs traitements. par Marie-catherine de la roche

U

ne hépatite, c’est très transmissible, ça ne fait pas de « bruit » — le plus souvent on ne s’aperçoit même pas qu’on en a une — et ça peut guérir tout seul. Mais ça peut aussi être mortel. Si on n’y prend pas garde, le virus peut « faire son nid » dans le foie et, les décennies passant, s’y épanouir tranquillement jusqu’à la cirrhose, le cancer du foie et l’insuffisance hépatique (pour les hépatites B et C). Chaque année, on dénombre 1 000 à 2 000 nouveaux porteurs chroniques de l’hépatite B et près de 1 500 décès. Pour l’hépatite C, entre 2 700 et 4 400 nouvelles contaminations et 2 600 décès. Chez les personnes porteuses du VIH, en France, 8 % sont aussi atteintes par l’hépatite B et environ un quart par l’hépatite C. Pour autant, pas de panique. On sait de mieux en mieux « museler » ces virus, voire les éliminer. Les traitements sont de plus en plus performants, de nouvelles molécules arrivent. Mais pour cela deux impératifs : ne pas faire l’autruche (faire un test de dépistage) et accepter de se mettre sous haute surveillance. Le point avec Anne Gervais, hépatologue à l’hôpital Bichat et Stanislas Pol, chef de service du pôle d’hépato-gastro-enterologie de l’hôpital Cochin

COMMent SAVOIr SI On A une HéPAtIte ?

Syndrome grippal, avec fièvre, nausées, courbatures, douleurs articulaires, fatigue, urines foncées, jaunisse… Ces symptômes, très variables d’une personne à l’autre, peuvent apparaître dans les semaines qui suivent la contamination. Mais très souvent l’infection 72

passe totalement inaperçue. Le seul moyen de savoir si on a contracté une hépatite est donc de faire un test de dépistage. une simple prise de sang, à la recherche d’anticorps et d’antigènes spécifiques, suffit. Sur prescription, ce test est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale si vous êtes en ALD (100 %). On peut aussi se rendre dans un centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).

COMMent éVOLue LA MALAdIe ?

dans de très rares cas, l’hépatite peut être fulminante, ce qui se traduit par des troubles de conscience puis un coma. une hospitalisation en urgence et parfois une greffe de foie sont alors nécessaires. Mis à part ces cas graves, soit on guérit spontanément de la maladie, soit elle s’installe. Si l’inflammation du foie dure plus de six mois, on parle d’hépatite chronique. Plus ou moins active, elle peut alors évoluer à bas bruit durant des années. est-ce la même chose pour toutes les hépatites ? Les hépatites A et e ne deviennent jamais chroniques, le corps élimine le virus. exception faite des formes fulminantes, du repos et une bonne hygiène de vie (pas d’alcool, pas de paracétamol, une alimentation saine) sont la seule marche à suivre. Pour l’hépatite B, à l’âge adulte, l’organisme se débarrasse spontanément du virus dans 90 % des cas. On est guéri et immunisé. reste qu’une fois sur dix, cette hépatite devient chronique. Le risque est énorme car le virus de l’hépatite B est extrêmement répandu. un tiers de l’humanité l’a rencontré. du coup, il est classé parmi les dix virus les plus redoutables au monde.

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&

S

SE SOIGNER

+

& VIH

DÉPISTER, SURVEILLER, SOIGNER Pour l’hépatite C, il n’y a pas de formes fulminantes, mais plus de 7 fois sur 10 cette hépatite devient chronique. Et, contrairement à l’hépatite B, même si on en guérit (spontanément ou grâce aux traitements) on n’est pas protégé pour autant contre une nouvelle contamination. L’hépatite D, qui va toujours de paire avec une hépatite B, peut être grave dans sa forme aiguë. Ensuite l’hépatite B + D évolue comme une hépatite B chronique, mais menant plus rapidement et de façon plus sévère, à la cirrhose et/ou au cancer du foie.

POURQUOI CERTAINES HÉPATITES DEVIENNENT-ELLES CHRONIQUES ?

C’est une question d’interaction entre le système immunitaire et le virus. Certains arriveront à éliminer une souche virale mais pas une autre. Les enfants (dont le système immunitaire est immature), les personnes âgées et les séropositifs ont plus de risque de développer une hépatite chronique.

SI JE NE SOIGNE PAS MON HÉPATITE CHRONIQUE, JE RISQUE QUOI ?

Après vingt à quarante ans d’évolution, si on ne fait rien pour la freiner, voir l’arrêter, l’infection entraîne des dégâts irrémédiables sur le foie. Ses cellules étant progressivement détruites et n’arrivant plus à se renouveler, ce dernier aura du mal à remplir correctement ses fonctions (lire page 74). La fatigue va s’installer. Le foie peut se durcir, une fibrose se former et entraîner à terme une cirrhose ou un cancer. Cette « entreprise de destruction » sera plus

`NP^

+

rapide si l’on boit de l’alcool, en cas de diabète, L^_ de surcharge pondérale, si l’on cumule les hépatites (B + C, B + D…) et si l’on est atteint du VIH. Alors, s’il n’y a jamais urgence à se traiter, il faut dépister la présence d’une hépatite au plus tôt, et surveiller son évolution de très près. PY Afin d’entreprendre, si nécessaire et le moment T] venu, un traitement. ^LaZ

QUAND COMMENCER UN TRAITEMENT ?

La décision de mettre en route un traitement ou de maintenir une simple surveillance dépend des résultats d’un bilan médical complet et, en particulier, du stade de la fibrose. Celle-ci est évaluée sur une échelle qui va de F0 à F4 (stade de la cirrhose). En principe, on ne commence à traiter qu’à partir du stade F2, mais de nombreux patients F1 ont déjà reçu un traitement avec un résultat souvent satisfaisant. La progression de la fibrose (F1) réduit l’efficacité thérapeutique. Il faut donc veiller à mettre en liaison l’hépatologue et le virologue, afin de trouver le moment idéal pour traiter au mieux.

FAUT-IL FAIRE UNE BIOPSIE DU FOIE ?

Jusqu’à récemment encore, seule la biopsie permettait d’estimer l’importance de la fibrose et l’activité de l’hépatite. Cet examen consiste à prélever à l’aide d’une aiguille, sous anesthésie locale (parfois générale), un très petit fragment du foie pour l’analyser. Une courte hospitalisation est nécessaire, c’est parfois douloureux et non dénué de danger. Deux autres méthodes existent : le Fibrotest (par prise de sang) et le Fibroscan (une sorte d’échographie). Ces deux techniques associées permettent

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Hépatites Info Service 0 800 845 800 ou www.hepatites-infoservice.org SOS Hépatites 03 25 06 12 12 ou www.soshepatites.org Hépatite C et co-infections, site d’information proposant un forum d’entraide : www.hepatites.net Autres sites d’information : http://hepatique.free. fr ; www.hepatites-c. fr (publié par les laboratoires JanssenCilag). GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ se soigner hépatites

LE FOIE : UN ORGANE ÉPATANT

500 fonctions lui  incombent ! Pesant 1,6 kg,  il est le plus grand de nos  organes et peut continuer  à remplir ses fonctions  après avoir perdu 75 %  de son volume. Quand  les lésions ne sont pas  trop importantes, il est  capable de se régénérer  lui-même.  – Il dégrade et convertit  sucres, graisses et  protéines en énergie  rapidement disponible  pour l’organisme.  – Il stocke vitamines et  minéraux. – Il produit de la bile pour  aider à la digestion des  graisses. – Il contrôle la quantité de  cholestérol.  – Il filtre le sang et  élimine les toxines  (déchets, alcool, drogues,  substances chimiques…).  – Il aide le système  immunitaire à combattre  les infections en  participant à la production  d’agents anti-infectieux. – Il produit des  substances nécessaires  à la coagulation, à l’arrêt  des saignements en  cas de coupure ou de  blessure.  – Il aide à la régulation  des hormones sexuelles,  des hormones de la  thyroïde. Il assure  l’équilibre de la  production de cortisone et  des autres hormones de  la glande surrénale.

74

d’éviter la biopsie, à condition que les résultats soient concordants. En cas de doute, on passe par une biopsie.

CommEnt agissEnt lEs traitEmEnts ?

les virus de l’hépatite B et de l’hépatite C ne fonctionnent pas de la même façon. C’est un peu comme chien et chat : ils ont beau être de la même famille, celle des mammifères, ce ne sont pas les mêmes animaux. Celui de l’hépatite B est un virus à aDn. Et, qui dit aDn un jour, dit aDn toujours. autrement dit, les traitements peuvent transformer une hépatite active en une hépatite inactive, en empêchant le virus de se multiplier, en l’« endormant », mais ils ne peuvent pas le faire disparaître. actuellement les traitements permettent de freiner l’évolution de la maladie dans un grand nombre de cas, si le traitement bien suivi. Celui de l’hépatite C est un virus à arn. Cela signifie qu’on peut espérer s’en débarrasser totalement. mais il connaît de nombreuses variantes. aujourd’hui les traitements permettent une guérison définitive dans environ 4 cas sur 5, en cas d’infection par les génotypes 2, 3 ou 5, et dans presque 1 cas sur 2, en cas d’infection par les génotypes 1 ou 4.

QuEls sont CEs traitEmEnts ?

Pour l’hépatite B, deux options : — Chez les personnes atteintes du ViH, ayant déjà un traitement, des antirétroviraux (analogues nucléosidiques ou nucléotidiques) en comprimés ou en solution buvable, pour empêcher la réplication virale, agissent autant sur l’hépatite B que sur le ViH. En principe, on évite de les donner tant que le traitement antiViH n’est pas instauré (en raison des risques de résistance). une fois lancé, le traitement est à prendre quotidiennement, pendant des années, souvent à vie. une stricte observance est essentielle. l’activité du virus s’arrête et les risques sont bien moins importants. — Chez les séronégatifs au ViH, l’interféron pégylé (1 injection par semaine) est utilisé pour booster la réponse immunitaire de l’organisme, pendant six mois à un an. mais si après six mois, il se montre inefficace (pas de diminution de l’aDn-VHB), il peut être arrêté. La difficulté, c’est de trouver l’équilibre entre tolérance et efficacité. L’interféron est rarement donné aux séropositifs.

ZOOM : TOus aux VaCCINs ! Moins d’1 ado sur 2 est vacciné en France (contre  plus de 70 % chez nos voisins). Cette réticence est  purement française, certains ayant accusé le vaccin  d’être à l’origine de scléroses en plaques. Un lien  qu’aucune étude scientifique sérieuse n’a trouvé !  Qui doit se faire vacciner ? Dans l’idéal, contre  l’hépatite B, tout le monde. Dès la petite enfance  et en tout état de cause avant de débuter sa vie  sexuelle. Mais il n’est jamais trop tard pour bien  faire. Surtout si l’on est séropositif, que l’on a  des partenaires sexuels multiples, un conjoint(e)  ou un proche atteint, que l’on est usager de  drogue. Il faut bien sûr, de ne pas avoir déjà été  en contact avec le virus, ce qui se vérifie par un  test de dépistage. Dans ce cas, la vaccination  serait inutile, car on est déjà immunisé. Ou, elle  risquerait de masquer une hépatite B chronique,  avec les risques que cela comporte. Et pour l’hépatite A ? Le vaccin est plus que  conseillé aux séropositifs, aux personnes  voyageant en zone d’endémie, aux homosexuels  masculins, aux toxicomanes, aux porteurs  d’une maladie chronique du foie (notamment  d’hépatites B et C, quel que soit le stade évolutif  de la maladie).  Schéma vaccinal : – Hépatite B : 3 injections. Remboursées à 65 %,  reste à charge environ 18 euros par injection.  – Hépatites A : 2 injections. Non remboursées  (environ 39 euros par injection. Accessibles dans  les centres de vaccination gratuits.

Pour l’hépatite C, la bithérapie consiste en 1 injection par semaine d’interféron pégylé + 1 antiviral (ribavirine) en comprimés, à prendre chaque jour, pendant six mois à un an. Pour l’hépatite D : l’interféron à des doses élevées.

Et la grEffE ?

Enfin, en dernier recours, il est possible de procéder, souvent avec succès, à une greffe de foie. rappelons-le, les séropositifs ne sont pas interdits de greffe.

QuEls sont lEs EffEts sEConDairEs ?

l’interféron provoque fréquemment une sorte d’« état grippal » (fièvre, courbatures, mal de

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se soigner

+

PETIT ABÉCÉDAIRE DES HÉPATITES Les sept formes d’hépatites d’origine virale ont en commun de pouvoir passer inaperçues lors de la contamination. Toutes peuvent devenir chroniques, sauf la A et la E, et se solder par une cirrhose ou un cancer.

tête) et une grosse fatigue. D’autres symptômes peuvent se manifester : douleurs articulaires, perte de poids, de cheveux, perturbation du sommeil, sécheresse de la peau, problèmes dermatologiques, troubles de l’humeur, de la libido, dépression. Mais pas de panique. Il s’agit d’un catalogue. On ne les subit jamais tous à la fois. Et, mise à part la fatigue, la prise en charge aide à les gérer, notamment la prescription d’EPO. Ils disparaissent dans les mois qui suivent l’arrêt du traitement.

LEs nOuvELLEs MOLécuLEs cOntrE L’héPatItE c

ces molécules « hyperspécialisées » (Bocéprévir et télaprévir), visent la dernière phase de réplication du virus. Elles devraient permettre de gagner en efficacité et de raccourcir le traitement. Mais ce dernier ne sera pas plus léger pour autant. Elles devront être prises en association avec la bithérapie actuelle. Elles présentent aussi des risques d’effets secondaires non négligeables (éruption cutanée sévère pour le télaprévir, anémie pour les deux). reste qu’elles devraient permettre d’améliorer les résultats du traitement chez les personnes infectées par le génotype 1 du virus, qui est de loin le plus fréquent et pour lequel le taux de guérison est le plus faible (moins de 50 %). Les études ont montré qu’elles étaient capables de faire grimper ce taux à 80 %, et ce après seulement six à onze mois de traitement. Leur autorisation de mise sur le marché (aMM) est attendue pour 2012. Mais des démarches sont en cours afin d’obtenir une autorisation temporaire d’utilisation (atu) pour les malades les plus atteints (cirrhotiques, non-répondeurs au traitement « classiques », ou co-infectés vIh-vhc).

QuELLEs MOLécuLEs POur DEMaIn ?

D’autres associations sont en développement qui, à terme, permettront peut-être de se passer de l’interféron. Dans quelques années, on sera sûrement capable de mieux cibler les traitements, en fonction du profil génétique des patients. Enfin, si la majorité de la population est vaccinée contre l’hépatite B, celle-ci finira par disparaître. La vaccination systématique et mondiale des nourrissons est le fer de lance de la stratégie d’éradication de l’OMs. Parlez-en à vos amis, à vos amants, à vos copains, et à toutes les mamans de votre entourage. M-CdLR

A et E : 20 à 25 % des cas d’hépatites dans le monde. En France, 10 à 20 % des adultes rencontrent le virus. Contamination : par ingestion d’aliments ou d’eau souillés par des matières fécales, et lors de pratiques sexuelles oro-anales. Prévention : se faire vacciner contre l’hépatite A (ce qui ne protège pas de la E, ni des autres). Respecter les règles d’hygiène de base : lavage des mains après le passage aux toilettes, le change d’un nourrisson, avant la préparation des repas… En voyage, dans un pays aux conditions sanitaires déficientes, consommer uniquement des boissons encapsulées, pas de glaçons et éviter les aliments qui ont pu être en contact avec de l’eau contaminée : crustacés, crudités, salades et fruits non pelés. B : la plus transmissible. En France, 280 000 personnes sont atteintes d’hépatite B chronique. Mais plus de la moitié des personnes contaminées ignorent qu’elles sont porteuses de ce virus. Contamination : par voie sexuelle (sperme, sécrétions vaginales) et sanguine. Il s’agit d’un virus extrêmement contagieux : dix fois plus que celui de l’hépatite C, cent fois plus que le VIH. Il peut persister plusieurs jours à l’air libre et une quantité de sang infime et non visible peut suffire. En outre le virus peut être transmis de la mère à l’enfant durant l’accouchement. Si la mère a l’hépatite B, on traite le bébé à la naissance par injection d’immunoglobuline et vaccination. Prévention : se faire vacciner ! Utiliser des préservatifs pour tous rapports sexuels. Ne jamais partager d’objet ayant pu être en contact avec du sang : seringue, cuillère, coton, paille, sex-toys, brosse à dents, rasoir, coupe-ongles, ciseaux, pince à épiler, boucle d’oreille… S’assurer que piercing, tatouage, acupuncture, soins dentaires… sont effectués avec du matériel jetable ou stérilisé en autoclave.

C : En France, 232 000 personnes sont atteintes d’hépatite C chronique. Environ un tiers d’entre elles ignorent qu’elles sont porteuses du virus. Contamination : par le sang. Le virus n’a été identifié qu’en 1989 et, jusqu’en 1991, il y a eu de nombreuses contaminations par transfusion. Grâce au dépistage et aux techniques d’inactivation du virus, ce n’est plus le cas. Actuellement, la toxicomanie est LA source de contamination. Mais le virus peut aussi être transmis lors de relations sexuelles. De nombreux cas de transmission ont été répertoriés chez des homos séropositifs. Et, chez les femmes enceintes, il peut y avoir transmission au bébé durant la grossesse (dans 2 à 5 % des cas). Prévention : pas de vaccin, hélas, contre l’hépatite C. Ne jamais partager d’objet pouvant être en contact avec le sang (voir hépatite B) et, si l’on a des pratiques sexuelles hard ou SM, utiliser des protections (préservatifs, gants, matériel à usage unique). Mettez aussi un préservatif, en cas d’irritations ou de lésions des partenaires, et pendant les règles. À ce jour, il n’y a pas de traitement pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant. D ou DEltA : En France, 1 à 2 % des porteurs du virus de l’hépatite B sont aussi infectés par celui de l’hépatite D. Contamination : identique à celle de l’hépatite B (voies sanguine et sexuelle). Soit il s’agit d’une surinfection, soit d’une co-infection (la contamination est simultanée). Prévention : se faire vacciner contre l’hépatite B (si on n’en est pas déjà porteur) et appliquer les mêmes principes de précautions que pour celle-ci. G : Entre 2 et 5 % de la population mondiale seraient porteuses de cette hépatite. Contamination : par le sang, comme pour la C. Rare, cette hépatite touche essentiellement les toxicomanes. Les personnes infectées le sont souvent par d’autres virus : hépatite B, C, VIH. On ne sait pas encore si ce virus entraîne, à lui seul, des atteintes du foie. Prévention : mêmes recommandations que pour l’hépatite C. Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ traitements intro

TOUT SAVOIR SUR LES ANTIRéTROVIRAUX notre cahier pratique donne les informations indispensables sur les traitements et leurs interactions médicamenteuses. dossier réalisé par Renaud PeRsiaux

DES SCHÉMAS THÉRAPEUTIQUES PLUS SIMPLES

La réduction du nombre de prises quotidiennes est un atout majeur dans le choix d’un traitement antirétroviral, notamment quand on débute un traitement. Ce cahier présente les combinaisons les plus prescrites en France, selon la base de données hospitalières françaises sur l’infection à VIH (FHDH, anciennement DMI2) pour le premier semestre 2009. Les molécules en prise unique sont le plus souvent préférées. Atripla (qui associe Truvada et Sustiva en un seul comprimé par jour), mise sur le marché en juin 2009, est devenue la combinaison la plus prescrite. Les antiprotéases sont prescrites avec Norvir comme booster pour majorer leur efficacité (ce qui permet d’espacer les prises).

MONTÉE EN PUISSANCE DES NOUVELLES MOLÉCULES

2009 a vu la montée en puissance des quatre molécules récemment mises sur le marché et initialement indiquées chez les patients prétraités (plutôt en multi-échec). La nouvelle antiprotéase Prezista, désormais indiquée chez les patients naïfs (qui n’ont pas encore été traités) en une prise par jour, est devenue une des molécules de référence, à côté de Kaletra et de Reyataz. Isentress, de la nouvelle classe des inhibiteurs d’intégrase, en deux prises par jour, est utilisable chez les naïfs, même si son emploi est en pratique plutôt réservé aux patients en échec thérapeutique, dans l’attente d’une expérience clinique plus importante. Prezista et Isentress étaient chacune prescrites à environ 7,6 % des patients au premier semestre 2009. À côté de Fuzeon, un traitement par voie injectable (sous-cutanée), pour les patients en multiéchec thérapeutique, sont désormais disponibles de nouvelles molécules par voie orale. Intelence, un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse qui doit être utilisé avec une antiprotéase boostée, est pris par 3,1 % des patients, et Celsentri, un inhibiteur du corécepteur CCR5, par 0,6 %. Ces deux dernières molécules, actuellement indiquées pour des patients en multi-échec, présentent des profils de tolérance intéressants. Leur utilisation, en combinaison avec d’autres antirétroviraux, a permis de rendre durablement indétectable la charge virale des patients chez qui elle était mal contrôlée.

LE BOOSTER NORVIR ENFIN EN COMPRIMÉ

Mais la bonne nouvelle de 2009, c’est bien évidemment la mise sur le marché, fin juin, du Norvir en comprimés, fabriqué selon le procédé Meltrex ®. Contrairement à la capsule (encore disponible quelques mois), le comprimé n’a pas besoin d’être conservé au frais. Un véritable gain en termes de praticité et de qualité de vie.

L’ABANDON DU ZERIT RECOMMANDÉ

Enfin, différents experts (notamment le groupe d’experts français) recommandent l’abandon du Zerit, un ancien inhibiteur nucléosidique, en raison du risque de lipoatrophies et de neuropathies, et de l’existence d’autres options thérapeutiques mieux tolérées. Nous remercions Nathalie Morgensztejn et le Pr Daniel Vittecoq pour leur aide précieuse. Leur engagement renouvelé a permis l’élaboration des fiches d’associations d’antirétroviraux. Merci également à Dominique Costagliola, de l’Inserm. 76

ReTROUVez lA fIche cORRespONdANT ¤ VOTRe TRAITemeNT médocs : votre coaching perso

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Trithérapies avec non-nucléosidique atripla truvada + Viramune combivir + Viramune Kivexa + sustiva Kivexa + Viramune combivir + sustiva

Trithérapies avec antiprotéase truvada + reyataz / norvir truvada + Kaletra combivir + Kaletra Kivexa + reyataz / norvir Kivexa + Kaletra truvada + telzir / norvir truvada + prezista / norvir Kivexa + telzir / norvir Ziagen + Viread + reyataz / norvir truvada + invirase / norvir Kivexa + prezista / norvir combivir + telzir / norvir combivir + reyataz / norvir Ziagen + Viread + Kaletra

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Autres multithérapies

intelence + isentress + prezista / norvir p. 99 truvada + isentress p. 100 truvada + isentress + prezista / norvir p. 101 trizivir p. 102

Autres antirétroviraux intelence aptivus / norvir crixivan / norvir celsentri fuzeon Videx

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fiches traitements

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Médocs 30 FICHES POUR UN COACHINg PERSO MALGRÉ LA SIMPLIFICATION DES TRAITEMENTS, LA PRISE D’uNE TRIThÉRAPIE DEMANDE uN SuIvI MÉDICAL RÉGuLIER. CES RECOMMANDATIONS vOuS LIvRENT DES INFOS uTILES ET vOuS AIDENT à REPÉRER LES SITuATIONS Où vOuS DEvEz CONSuLTER vOTRE MÉDECIN. PAR Renaud PeRsiaux

L

es antirétroviraux (ARV) peuvent interagir avec d’autres traitements, en subissant ou en générant des modifications des concentrations plasmatiques, ou entraîner des effets secondaires gênants. Ces recommandations vous aideront à repérer une situation dans laquelle il faut impérativement consulter un médecin.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Prévenez toujours votre médecin ou votre pharmacien des médicaments (avec ou sans ordonnance) que vous prenez en dehors de votre traitement ARV. Cette précaution vous permettra d’éviter toute perte d’efficacité ou toute augmentation de la toxicité des antirétroviraux ou des autres médicaments.

HÉMOPHILIE

Chez les patients hémophiles de type A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec la prise d’antiprotéases. Si cela vous arrive, consultez immédiatement votre médecin.

CO-INFECTION PAR L’HÉPATITE B OU C

Si vous êtes co-infecté par le VIH et une hépatite B ou C, la prise d’un traitement ARV peut provoquer des effets indésirables hépatiques sévères, majorés en cas de cirrhose. Votre médecin peut dans ce cas augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques. La ribavirine, indiquée dans le traitement de l’hépatite C, peut majorer la toxicité des ARV de la classe des analogues nucléosidiques (acidose lactique), en particulier Rétrovir, Videx, Ziagen (et donc les associations fixes Combivir, Kivexa, Trizivir, qui contiennent ces médicaments).

TUBERCULOSE

La rifampicine — un des médicaments indiqués dans le traitement de la tuberculose — peut occasionner des interactions importantes avec les antiprotéases et les inhibiteurs non nucléosidiques. Dans la plupart des cas, la co-administration n’est pas possible ; dans d’autres, elle peut être envisagée sous réserve d’ajustements posologiques et d’une surveillance étroite. Il est donc souvent

nécessaire d’avoir recours à la rifabutine pour traiter la tuberculose chez les patients co-infectés, avec une étroite surveillance également.

TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION

Certains ARV peuvent modifier les concentrations plasmatiques de méthadone (notamment Prezista, Kaletra, Telzir, Sustiva, Viramune) ou de buprénorphine — aussi appelée Subutex — (notamment Prezista, Aptivus, Reyataz, Sustiva). Cela justifie une surveillance particulière. On sait que d’autres ARV n’interagissent pas avec la méthadone (Reyataz, Intelence, Isentress, Celsentri) ou le Subutex (Kaletra, Atripla, Celsentri). Pour d’autres ARV, on ne dispose pas de l’information sur l’interaction.

REPAS

Certains antirétroviraux sont à prendre au cours des repas : leur absorption est facilitée par la nourriture (bol alimentaire). Dans ce cas, pour des raisons de discrétion, vous pouvez les prendre immédiatement après le repas, de préférence dans les minutes qui suivent. Mais, si possible, pas avant, ce qui équivaudrait à une prise à jeun. Attention : selon les ARV, il est parfois précisé dans les notices, « pendant » ou « après » les repas, ce qui doit se traduire par le fait que la prise de nourriture influence et / ou optimise l’efficacité des antirétroviraux concernés. Pour d’autres ARV, la nourriture est sans influence : ils peuvent se prendre indifféremment en dehors ou au cours des repas. Pour d’autres ARV, enfin, la nourriture peut altérer l’efficacité : c’est le cas pour Videx, qui est à prendre à jeun.

INSUFFISANCE HÉPATIQUE OU RÉNALE

Signalez à votre médecin si vous avez une maladie du foie ou du rein : cela peut influencer le choix des antirétroviraux à prescrire ou amener à modifier leur posologie.

ACIDOSE LACTIQUE

Les analogues nucléosidiques peuvent être à l’origine d’une acidose lactique (un excès d’acide lactique dans le sang), en raison de leur toxicité mitochondriale (modification du métabolisme cellulaire et augmentation de l’acide lactique). Guide TêTu + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ traitements fiches

Les symptômes sont les suivants : douleurs abdominales, nausées et vomissements, douleurs musculaires, pertes d’appétit et troubles hépatiques. Ces effets indésirables sont rares mais sérieux. L’acidose lactique touche plus souvent les femmes, surtout si elles ont une surcharge pondérale. Une maladie du foie constitue également un risque accru. Au cours de votre traitement, votre médecin surveillera étroitement les signes qui pourraient indiquer que vous développez une acidose lactique.

DIABÈTE

Les antiprotéases peuvent augmenter la présence de sucre dans le sang et entraîner le développement ou l’aggravation d’un diabète. Pour le vérifier, la fréquence des examens biologiques peut être augmentée.

RÉPARTITION DES GRAISSES

Certaines combinaisons d’ARV peuvent entraîner une modification de la répartition des graisses (lipodystrophie). Il peut s’agir d’une fonte de graisse (lipoatrophie) au niveau des jambes, des fesses, des bras et du visage, ou d’une accumulation de graisse (lipohypertrophie) au niveau du tronc et du ventre, des seins (augmentation de leur volume), du cou, de la nuque (« bosse de bison »). Prévenez votre médecin si vous observez de tels changements corporels. Il pourra adapter votre traitement ARV. Des prises en charge thérapeutiques de lipodystrophies sont possibles.

COMPLICATIONS OSSEUSES

Certains séropositifs sous traitement peuvent développer une atteinte des os (ostéoporose, ostéonécrose). Votre médecin pourra vous proposer de réaliser des examens complémentaires, dont une ostéodensitométrie.

SYNDROME DE RECONSTITUTION IMMUNITAIRE

Chez certains patients à un stade avancé de la maladie et présentant des antécédents d’infections opportunistes (susceptibles de se produire lorsque le système immunitaire est altéré), les signes et symptômes inflammatoires dus à des infections antérieures peuvent survenir peu de temps après le début du traitement anti-VIH. Ces symptômes seraient dus à une amélioration de la réponse du système immunitaire, laquelle permet à l’organisme de lutter contre des infections qui peuvent avoir été présentes sans symptôme apparent. Si vous remarquez ces symptômes d’infection (fièvre, par exemple), consultez rapidement votre médecin.

visage, de la langue ou de la gorge, une difficulté à respirer ou à avaler) qui pourrait potentiellement mettre votre vie en danger. Dans ce cas, contactez immédiatement votre médecin, qui vous conseillera sur la prise en charge de vos symptômes et jugera si votre traitement doit être arrêté. Attention : si vous avez arrêté de prendre un ARV particulier en raison d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne devez jamais reprendre cette molécule. Parmi les cas sévères de syndromes d’hypersensibilité, vous pourrez entendre parler du syndrome « Dress » (« Drug Rash » avec éosinophilie et symptômes systémiques) ou du syndrome de Lyell (atteinte cutanée sévère avec décollement de la peau, toxidermie bulleuse). Avant l’initiation d’un traitement contenant de l’abacavir (Ziagen, Kivexa, Trizivir), une recherche de l’allèle HLA B 5701 est effectuée pour détecter les personnes qui présentent un risque de faire une réaction d’hypersensibilité à l’abacavir : ces médicaments ne peuvent pas être utilisés chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité.

TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE

La co-administration de certaines antiprotéases avec des médicaments cardiotoxiques peut provoquer des troubles de votre rythme cardiaque (appelés « allongement de l’espace QT ») voire des « torsades de pointe ». En particulier, l’Invirase peut par lui-même entraîner des « allongements de l’espace QT ». Ces troubles peuvent être majorés en cas d’hypokaliémie (diminution anormale du taux de potassium dans le sang, qui peut survenir en cas de diarrhée très importante). Vous devez signaler à votre médecin tout signe pouvant laisser soupçonner une arythmie cardiaque (palpitations, malaise). Votre médecin contrôlera votre rythme cardiaque en réalisant un électrocardiogramme (ECG) et pourra être amené à modifier votre traitement. RP

signification des pictogrammes Réveil

déjeuneR

petit déjeuneR

dîneR

milieu de matinée

coucheR

ÉRUPTIONS CUTANÉE, SYNDROME D’HYPERSENSIBLITÉ

Certains médicaments (notamment Ziagen, Viramune, Intelence) peuvent entraîner une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique pouvant se caractériser par une éruption cutanée associée à de la fièvre mais aussi à un gonflement du 78

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FICHES TRAITEMENTS

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ATRIPLA Cette trithérapie associe dans un comprimé trois inhibiteurs de la transcriptase du VIH : un analogue nucléosidique (Emtriva), un analogue nucléotidique (Viread) et un non-analogue nucléosidique (Sustiva). +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Atripla) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière. Sustiva (contenu dans Atripla) : les symptômes affectant le système nerveux central, décrits dans le précédent paragraphe, peuvent se prolonger au-delà des premières semaines.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER La plupart des interactions sont dues au Sustiva (contenu dans Atripla). Atripla peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, pimozide et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés

de l’ergot de seigle tels que la dihydroergotamine et l’ergotamine. En raison de modification des concentrations plasmatiques de la carbamazépine, de l’itraconazole et du voriconazole sans possibilité d’ajustement posologique, Atripla ne peut pas être co-administré avec ces médicaments. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité d’Atripla.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN ATRIPLA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Atripla) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Sustiva (contenu dans Atripla) : vous ne devez pas prendre ce médicament si vous présentez une insuffisance hépatique sévère. Des symptômes affectant le système nerveux peuvent apparaître dès le premier jour de traitement avec Sustiva. Ils sont fréquemment rapportés : sensations vertigineuses, insomnies, somnolence, problèmes de concentration, perturbation des rêves (cauchemars)… Ils ont tendance à disparaître chez la grande majorité des patients en quelques semaines, mais peuvent se prolonger au-delà. Des symptômes plus sévères susceptibles d’affecter l’humeur ou la capacité de concentration (incluant dépression, idées suicidaires, comportement coléreux et idées bizarres) peuvent également survenir. Quelques patients ont fait des tentatives de suicide. Ces problèmes semblent survenir plus souvent chez les patients qui ont déjà eu des troubles psychiatriques. Informez immédiatement votre médecin si vous ressentez de tels symptômes. Par ailleurs, une éruption cutanée, généralement bénigne à modérée, peut survenir. En cas d’éruption cutanée sévère (avec vésicules et gonflement de la peau) ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre.

Viread (contenu dans Atripla) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Sustiva (contenu dans Atripla) : la rifampicine peut diminuer l’efficacité de Sustiva. Sustiva peut diminuer l’efficacité de l’atorvastatine, de la clarithromycine, du diltiazem, de la felodipine, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine, de la rifabutine, de la simvastatine et du verapamil. Sustiva peut modifier les concentrations des contraceptifs oraux et de la warfarine, et majorer la toxicité du phénobarbital et de la phénytoïne. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone ainsi que de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

POSOLOGIE Atripla contient 300 mg de ténofovir (Viread), 200 mg d’emtricitabine (Emtriva) et 600 mg d’efavirenz (Sustiva). Prise : un comprimé une fois par jour. Afin d’améliorer la tolérance des effets indésirables de Sustiva, et plus particulièrement des vertiges, il est recommandé de prendre Atripla au coucher.

POSOLOGIE ENFANT L’utilisation d’Atripla n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent.

À RETENIR

– Atripla combine Truvada et Sustiva en un seul comprimé. – Atripla ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte (en raison de la présence de Sustiva dans cette association fixe).

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+ TRAITEMENTS FICHES TRUVADA + VIRAMUNE Cette trithérapie associe trois inhibiteurs de la transcriptase inverse : un analogue nucléosidique (Emtriva), un analogue nucléotidique (Viread), tous deux contenus dans Truvada, et un non-analogue nucléosidique Viramune. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière. Viramune : des cas de toxicité hépatique grave peuvent survenir. En cas de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements (ce qui peut signaler un dysfonctionnement hépatique), contactez votre médecin.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Viramune : la toxicité peut être majorée par les médicaments contenant du fluconazole. Viramune peut aussi modifier l’efficacité des anticoagulants oraux (warfarine), diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et des médicaments contenant du kétoconazole, majorer la toxicité de la rifabutine. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN VIRAMUNE

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Viramune : la rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Viramune.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Viramune : il est très important de respecter la prescription. Vous prendrez d’abord 200 mg (un comprimé) de Viramune par jour. En l’absence d’éruption cutanée, la posologie sera portée à 200 mg deux fois par jour à partir du quinzième jour. Les cinq premiers mois de votre traitement par Viramune nécessitent une surveillance étroite, afin de mettre en évidence la survenue d’une éruption cutanée ou d’une hépatite grave pouvant mettre votre vie en danger. Si vous ressentez des symptômes évoquant une hépatite, comme une perte d’appétit, des nausées, des vomissements ou une jaunisse, vous devez en informer votre médecin sans attendre. Des réactions allergiques peuvent survenir. Elles peuvent prendre la forme d’une éruption cutanée, accompagnée d’autres effets indésirables (tels que fièvre, formation de cloques sur la peau, plaies dans la bouche, inflammation des yeux, gonflement du visage, œdème, douleurs musculaires ou articulaires, malaise général ainsi que d’autres signes hématologiques, rénaux ou hépatiques). Si vous présentez une éruption cutanée ou l’un de ces effets indésirables correspondant à une réaction allergique, vous devez contacter votre médecin immédiatement car ces effets peuvent mettre votre vie en danger.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Viramune : 200 mg (un comprimé) pendant les 14 premiers jours, puis 400 mg par jour. Prise : un comprimé de 200 mg deux fois par jour (à partir du quinzième jour).

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et chez l’adolescent, Viread (contenu dans Truvada) n’ayant pas d’indication pédiatrique.

À RETENIR

- Il est très important de respecter la prescription de Viramune : pendant les 14 premiers jours, un comprimé une fois par jour, puis un comprimé deux fois par jour.

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FICHES TRAITEMENTS

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COMBIVIR + VIRAMUNE Cette trithérapie associe trois inhibiteurs de la transcriptase du VIH : deux analogues nucléosidiques contenus dans Combivir (Epivir et Rétrovir) et un non-analogue nucléosidique Viramune. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenu dans Combivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (principalement ceux à un stade avancé de la maladie). Un suivi sanguin est nécessaire tout au long du traitement. Viramune : des cas de toxicité hépatique grave peuvent survenir. En cas de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements (ce qui peut signaler un dysfonctionnement hépatique), contactez votre médecin.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN VIRAMUNE

toxicité de la rifabutine. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

COMBIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Viramune : il est très important de respecter la prescription. Vous prendrez d’abord 200 mg (un comprimé) de Viramune par jour. En l’absence d’éruption cutanée, la posologie sera portée à 200 mg deux fois par jour à partir du quinzième jour. Les cinq premiers mois de votre traitement par Viramune nécessitent une surveillance étroite, afin de mettre en évidence la survenue d’une éruption cutanée ou d’une hépatite grave pouvant mettre votre vie en danger. Si vous ressentez des symptômes évoquant une hépatite, comme une perte d’appétit, des nausées, des vomissements ou une jaunisse, vous devez en informer votre médecin sans attendre. Des réactions allergiques peuvent survenir. Elles peuvent prendre la forme d’une éruption cutanée, accompagnée d’autres effets indésirables (tels que fièvre, formation de cloques sur la peau, plaies dans la bouche, inflammation des yeux, gonflement du visage, œdème, douleurs musculaires ou articulaires, malaise général ainsi que d’autres signes de types hématologiques, rénaux ou hépatiques). Si vous présentez une éruption cutanée ou l’un de ces effets indésirables correspondant à une réaction allergique, vous devez contacter votre médecin immédiatement car ces effets peuvent mettre votre vie en danger.

POSOLOGIE Combivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir) et 300 mg de zidovudine (Rétrovir). Prise : un comprimé matin et soir au cours ou en dehors des repas. En cas d’insuffisance rénale, Combivir n’est pas adapté. Les deux molécules contenues dans Combivir sont alors prescrites séparément pour permettre des adaptations de la posologie. Viramune : 200 mg (un comprimé) pendant les 14 premiers jours. Puis, à partir du quinzième jour, prise de 400 mg par jour : un comprimé de 200 mg deux fois par jour.

POSOLOGIE ENFANT Combivir : chez l’enfant pesant entre 14 kg et 21 kg : un demi-comprimé matin et soir ; chez l’enfant pesant entre 21 kg et 30 kg, un demi-comprimé le matin et un comprimé le soir ; à partir d’un poids de 30 kg, la posologie devient identique à celle de l’adulte, soit un comprimé matin et soir. Combivir peut être pris au cours ou en dehors des repas. Viramune : enfants de 2 mois à 8 ans, 4 mg/kg par jour pendant 14 jours, puis 7 mg/kg deux fois par jour ;�enfants de plus de 8 ans, 4 mg/kg par jour pendant 14 jours, puis 4 mg/kg deux fois par jour. Il existe une forme buvable de Viramune (1 ml = 10 mg).

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Viramune : la rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Viramune.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Rétrovir (contenu dans Combivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Viramune : la toxicité peut être majorée par les médicaments contenant du fluconazole. Viramune peut modifier l’efficacité des anticoagulants oraux (warfarine), diminuer l’efficacité de la clarithromycine, des contraceptifs oraux et des médicaments contenant du kétoconazole. Viramune peut aussi majorer la

À RETENIR

– Combivir n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour. – Il est très important de respecter la prescription de Viramune : pendant les 14 premiers jours, un comprimé une fois par jour, puis un comprimé deux fois par jour.

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+ TRAITEMENTS FICHES KIVEXA + SUSTIVA Cette trithérapie associe trois inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH : deux analogues nucléosidiques (Epivir et Ziagen, contenus dans Kivexa) et un non-analogue nucléosidique (Sustiva). +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Sustiva : les symptômes affectant le système nerveux central, décrits dans le précédent paragraphe, peuvent se prolonger au-delà des premières semaines.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN SUSTIVA

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Sustiva peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, pimozide et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que la dihydroergotamine et l’ergotamine. En raison de modification des concentrations plasmatiques de la carbamazépine, de l’itraconazole et du voriconazole sans possibilité d’ajustement posologique, Sustiva ne peut pas être co-administré avec ces médicaments. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Sustiva.

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne pourra pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité. Il s’agit d’une réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa. Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez cette carte et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Sustiva : vous ne devez pas prendre ce médicament si vous présentez une insuffisance hépatique sévère. Des symptômes affectant le système nerveux peuvent apparaître dès le premier jour de traitement avec Sustiva et sont fréquemment rapportés : sensations vertigineuses, insomnies, somnolence, problèmes de concentration, perturbation des rêves (cauchemars)… Ils ont tendance à disparaître chez la grande majorité des patients en quelques semaines, mais peuvent se prolonger au-delà. Des symptômes plus sévères susceptibles d’affecter l’humeur ou la capacité de concentration, incluant dépression, idées suicidaires, comportement coléreux et idées bizarres, peuvent également survenir. Quelques patients ont fait des tentatives de suicide. Ces problèmes semblent arriver plus souvent chez les patients qui ont déjà eu des troubles psychiatriques. Informez immédiatement votre médecin si vous ressentez de tels symptômes. Par ailleurs, une éruption cutanée, généralement bénigne à modérée, peut survenir. En cas d’éruption cutanée sévère (avec des vésicules et un gonflement de la peau) ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Sustiva : la rifampicine peut diminuer l’efficacité de Sustiva. Sustiva peut diminuer l’efficacité de l’atorvastatine, de la clarithromycine, du diltiazem, de la felodipine, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine, de la rifabutine, de la simvastatine et du verapamil. Sustiva peut modifier les concentrations des contraceptifs oraux et de la warfarine, et majorer la toxicité du phénobarbital et de la phénytoïne.�Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone et de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Sustiva : un comprimé de Sustiva à 600 mg par jour. Prise : afin d’améliorer la tolérance des effets indésirables et, plus particulièrement des vertiges, il est recommandé de prendre Sustiva au coucher.

POSOLOGIE ENFANT Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenues dans Kivexa) séparément en fonction de leur âge et de leur poids. Sustiva n’est pas adapté aux moins de 3 ans. De 13 kg à 15 kg : 200 mg par jour. De 15 kg à 20 kg : 250 mg par jour. De 20 kg à 25 kg : 300 mg par jour. De 25 kg à 32,5 kg : 350 mg par jour. De 32,5 kg à 40 kg : 400 mg par jour. Plus de 40 kg : dose adulte. Il existe des gélules dosées à 50, 100 et 200 mg et une solution buvable (1 ml = 30 mg).

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Sustiva ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte.

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FICHES TRAITEMENTS

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KIVEXA + VIRAMUNE Cette trithérapie associe trois inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH : deux analogues nucléosidiques contenus dans Kivexa (Epivir et Ziagen) et un non-analogue nucléosidique Viramune. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viramune : des cas de toxicité hépatique grave peuvent survenir. En cas de douleurs abdominales, de nausées et de vomissements (ce qui peut signaler un dysfonctionnement hépatique), contactez votre médecin.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viramune : la toxicité peut être majorée par les médicaments contenant du fluconazole. Viramune peut modifier l’efficacité des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et des médicaments contenant du kétoconazole. Viramune peut majorer la toxicité de la rifabutine. � Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSITITION AUX OPIACÉES : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN VIRAMUNE

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Viramune : la rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Viramune.

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne pourra pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre, essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Viramune : il est très important de respecter la prescription. Vous prendrez d’abord 200 mg (un comprimé) de Viramune par jour. En l’absence d’éruption cutanée, la posologie sera portée à 200 mg deux fois par jour à partir du quinzième jour. Les cinq premiers mois de votre traitement par Viramune nécessitent une surveillance étroite, afin de mettre en évidence la survenue d’une éruption cutanée ou d’une hépatite grave pouvant mettre votre vie en danger. Si vous ressentez des symptômes évoquant une hépatite, comme une perte d’appétit, des nausées, des vomissements ou une jaunisse, vous devez en informer votre médecin sans attendre. Des réactions allergiques peuvent survenir. Elles peuvent prendre la forme d’une éruption cutanée, accompagnée d’autres effets indésirables (tels que fièvre, formation de cloques sur la peau, plaies dans la bouche, inflammation des yeux, gonflement du visage, œdème, douleurs musculaires ou articulaires, malaise général ainsi que d’autres signes de types hématologiques, rénaux ou hépatiques). Si vous présentez une éruption cutanée ou l’un de ces effets indésirables correspondant à une réaction allergique, vous devez contacter votre médecin immédiatement car ces effets peuvent mettre votre vie en danger.

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Viramune : pendant les 14 premiers jours, 200 mg (un comprimé), puis, à partir du quinzième jour, 400 mg par jour, soit un comprimé de 200 mg deux fois par jour.

POSOLOGIE ENFANT Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenus dans Kivexa) séparément selon leur âge et leur poids. Viramune : enfants de 2 mois à 8 ans : 4 mg / kg par jour pendant 14 jours, puis 7 mg / kg deux fois par jour ; enfants de plus de 8 ans : 4 mg / kg par jour pendant 14 jours, puis 4 mg / kg deux fois par jour. Il existe une forme buvable de Viramune (1 ml = 10 mg).

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Il est très important de respecter la prescription de Viramune : pendant les 14 premiers jours, un comprimé une fois par jour, puis un comprimé deux fois par jour.

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+ TRAITEMENTS FICHES COMBIVIR + SUSTIVA Cette trithérapie associe trois inhibiteurs de la transcriptase du VIH : deux analogues nucléosidiques contenus dans Combivir (Epivir et Rétrovir) et un non-analogue nucléosidique (Sustiva). +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenu dans Combivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (principalement ceux à un stade avancé de la maladie). Un suivi sanguin est nécessaire tout au long du traitement. Sustiva : les symptômes affectant le système nerveux, décrits dans le précédent paragraphe, peuvent se prolonger au-delà des premières semaines.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Sustiva peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, pimozide et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que la dihydroergotamine et l’ergotamine. En raison de modification des concentrations plasmatiques de la carbamazépine, de l’itraconazole et du voriconazole sans possibilité d’ajustement posologique, Sustiva ne peut pas être co-administré avec ces médicaments. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Sustiva.

Rétrovir (contenu dans Combivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Sustiva : la rifampicine peut diminuer l’efficacité de Sustiva. Sustiva peut diminuer l’efficacité de l’atorvastatine, de la clarithromycine, du diltiazem, de la felodipine, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastratine, de la rifabutine, de la simvastatine et du verapamil. Sustiva peut modifier les concentrations des contraceptifs oraux et de la warfarine, et majorer la toxicité du phénobarbital et de la phénytoïne. � Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN SUSTIVA

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

COMBIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Sustiva : vous ne devez pas prendre Sustiva si vous présentez une insuffisance hépatique sévère. Des symptômes affectant le système nerveux peuvent apparaître dès le premier jour de traitement avec Sustiva, et sont fréquemment rapportés : sensations vertigineuses, insomnies, somnolence, problèmes de concentration, perturbation des rêves (cauchemars)… Ils ont tendance à disparaître chez la grande majorité des patients en quelques semaines, mais peuvent se prolonger au-delà. Des symptômes plus sévères susceptibles d’affecter l’humeur ou la capacité de concentration, incluant la dépression, les idées suicidaires, le comportement coléreux et les idées bizarres, peuvent également survenir. Quelques patients ont fait des tentatives de suicide. Ces problèmes semblent se produire plus souvent chez les patients qui ont déjà eu des troubles psychiatriques. Informez immédiatement votre médecin si vous ressentez de tels symptômes. Par ailleurs, une éruption cutanée, généralement bénigne à modérée, peut survenir. En cas d’éruption cutanée sévère (avec vésicules et un gonflement de la peau) ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre.

POSOLOGIE Combivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir) et 300 mg de zidovudine (Rétrovir). Prise : un comprimé matin et soir au cours ou en dehors des repas. En cas d’insuffisance rénale, Combivir n’est pas adapté. Il convient, dans ce cas, d’utiliser les deux molécules contenues dans Combivir séparément. Sustiva : un comprimé de Sustiva à 600 mg par jour. Afin d’améliorer la tolérance des effets indésirables, et plus particulièrement des vertiges, il est recommandé de prendre Sustiva au coucher. POSOLOGIE ENFANT Combivir : chez l’enfant pesant entre 14 kg et 21 kg, la posologie est d’un demi-comprimé matin et soir ; chez l’enfant pesant entre 21 kg et 30 kg, la posologie est d’un demi-comprimé le matin et d’un comprimé le soir ; à partir d’un poids de 30 kg, la posologie devient identique à celle de l’adulte, soit un comprimé matin et soir. Combivir peut être pris au cours ou en dehors des repas. Sustiva n’est pas adapté aux enfants de moins de 3 ans. De 13 kg à 15 kg : 200 mg par jour. De 15 kg à 20 kg : 250 mg par jour. De 20 kg à 25 kg : 300 mg par jour. De 25 kg à 32,5 kg : 350 mg par jour. De 32,5 kg à 40 kg : 400 mg par jour. Plus de 40 kg : dose adulte. Il existe des gélules dosées à 50, 100 et 200 mg, ainsi qu’une solution buvable (1 ml = 30 mg).

À RETENIR

– Combivir n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour. – Sustiva ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte.

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FICHES TRAITEMENTS

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TRUVADA + REYATAZ / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread) et une antiprotéase, Reyataz, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN REYATAZ

Reyataz / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et des contraceptifs oraux, et diminuer l’efficacité du voriconazole. L’augmentation du pH gastrique induite par les antiacides peut diminuer l’efficacité de Reyataz. Si vous prenez des anti-acides, signalez-le à votre médecin car des précautions particulières seront nécessaires (telles qu’une augmentation de la dose de Reyataz ou la séparation des prises selon le type d’anti-acides anti-H2 ou inhibiteur de la pompe à protons). Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut entraîner une augmentation des concentrations de la buprénorphine (Subutex), nécessitant un suivi clinique voire une réduction des doses de Subutex. En revanche, il ne semble pas interagir avec la méthadone.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Reyataz peut entraîner une coloration jaune du blanc des yeux ou de la peau, vous devez alors contacter votre médecin. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été rapportés. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Reyataz / Norvir : une gélule de Reyataz à 300 mg associée à un comprimé de 100 mg de Norvir par jour.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent, Viread (contenu dans Truvada) n’ayant pas d’indication pédiatrique.

Reyataz / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque des médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires des médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Reyataz / Norvir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Reyataz / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale) ; la toxicité de la clarithromycine, du diltiazem, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la rifabutine et du verapamil.

À RETENIR

– Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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+ TRAITEMENTS FICHES TRUVADA + KALETRA Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread) et Kaletra, association fixe de l’antiprotéase lopinavir et du booster ritonavir. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Kaletra peut majorer : les risques de toxicité cardiaque des médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires des médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité musculaire de la simvastatine ; la toxicité du vardenafil. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Kaletra.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN KALETRA

Kaletra peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité du bupropion, des contraceptifs oraux et du voriconazole. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine, risquent de diminuer l’efficacité de Kaletra. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière, mais ne semble pas interagir avec le Subutex (buprénorphine).

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et l’augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Kaletra : les effets secondaires les plus fréquents sont digestifs (diarrhées). Sont également rapportés fréquemment nausées, vomissements, maux de tête, insomnie, éruptions cutanées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours d’un repas. Kaletra contient 200 mg de lopinavir et 50 mg de ritonavir. Deux schémas de prise sont possibles : deux comprimés toutes les douze heures environ avec ou en dehors des repas ; ou quatre comprimés une fois par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastro-intestinal (diarrhées).

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent, Viread (contenu dans Truvada) n’ayant pas d’indication pédiatrique.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Kaletra peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil, tadalafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), du bépridil, de la clarithromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la quinidine, de la rifabutine.

À RETENIR

– Kaletra est utilisable en une ou deux prises par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastrointestinal (diarrhées). – Les comprimés de Kaletra peuvent être pris au cours ou en dehors des repas et se conservent à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

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COMBIVIR + KALETRA Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Combivir (Epivir et Rétrovir) et Kaletra, association fixe de l’antiprotéase lopinavir et du booster ritonavir. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenu dans Combivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (principalement ceux à un stade avancé de la maladie). Un suivi sanguin est nécessaire tout au long du traitement.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Kaletra peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité musculaire de la simvastatine ; la toxicité du vardenafil. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Kaletra.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Rétrovir (contenu dans Combivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Kaletra peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et tadalafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), du bépridil, de la clarithromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la quinidine, de la rifabutine. Kaletra peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité du bupropion, des contraceptifs oraux et du voriconazole. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine risquent de diminuer l’efficacité de Kaletra. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement.

POSOLOGIE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN KALETRA

Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière, mais ne semble pas interagir avec le Subutex (buprénorphine).

COMBIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kaletra : les effets secondaires les plus fréquents sont digestifs (diarrhées). Sont également rapportés fréquemment des nausées, des vomissements, des maux de tête, des insomnies et des éruptions cutanées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

Combivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir) et 300 mg de zidovudine (Rétrovir). Prise : un comprimé matin et soir au cours ou en dehors des repas. En cas d’insuffisance rénale, Combivir n’est pas adapté ; les deux molécules contenues dans Combivir sont alors prescrites séparément. Kaletra contient 200 mg de lopinavir et 50 mg de ritonavir. Deux schémas de prise sont possibles : deux comprimés toutes les douze heures environ avec ou en dehors des repas ; ou quatre comprimés une fois par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastro-intestinal (diarrhées).

POSOLOGIE ENFANT Combivir : chez l’enfant pesant : entre 14 kg et 21 kg, un demi-comprimé matin et soir ; entre 21 kg et 30 kg, un demi-comprimé le matin et un comprimé le soir ; à partir d’un poids de 30 kg, la posologie devient identique à celle de l’adulte, soit un comprimé matin et soir. Combivir peut être pris au cours ou en dehors des repas. Kaletra : en fonction du poids et de la masse corporelle, Kaletra en comprimés ou sous forme buvable sera utilisé chez l’enfant de plus de 2 ans. Le comprimé contient 100 mg de lopinavir et 25 mg de ritonavir.

À RETENIR

– Les comprimés de Kaletra peuvent être pris au cours ou en dehors des repas et se conservent à température ambiante. – Kaletra est utilisable en une ou deux prises par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastrointestinal (diarrhées). – Combivir n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour.

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+ TRAITEMENTS FICHES KIVEXA + REYATAZ / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase du VIH contenus dans Kivexa (Epivir et Ziagen) et une antiprotéase, Reyataz, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Reyataz / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Reyataz / Norvir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Reyataz / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone)

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN REYATAZ

utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, du diltiazem, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la rifabutine et du verapamil. Reyataz / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et des contraceptifs oraux, et diminuer l’efficacité du voriconazole. L’augmentation du pH gastrique induite par les antiacides peut diminuer l’efficacité de Reyataz. Si vous prenez des anti-acides, signalez-le à votre médecin car des précautions particulières seront nécessaires (telles qu’une augmentation de la dose de Reyataz ou la séparation des prises selon le type d’anti-acides anti-H2 ou inhibiteur de la pompe à protons). Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut entraîner une augmentation des concentrations de Subutex (buprénorphine) nécessitant un suivi clinique voire une réduction des doses de Subutex. Il ne semble pas interagir avec la méthadone.

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne peut pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Reyataz peut entraîner une coloration jaune du blanc des yeux ou de la peau, vous devez alors contacter votre médecin. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été rapportés. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Reyataz/Norvir : une gélule de Reyataz à 300 mg associée à un comprimé de 100 mg de Norvir par jour, à prendre pendant le repas.

POSOLOGIE ENFANT Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenues dans Kivexa) séparément selon leur âge et leur poids. Reyataz/Norvir : chez l’enfant à partir de 6 ans, posologie en fonction du poids. Prise au cours du repas. De 15 kg à moins de 20 kg : une gélule de 150 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. De 20 kg à moins de 40 kg : une gélule de 200 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. 40 kg et plus : une gélule de 300 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir.

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

+

KIVEXA + KALETRA Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase du VIH contenus dans Kivexa (Epivir et Ziagen) et Kaletra, association fixe de l’antiprotéase lopinavir et du booster ritonavir. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Kaletra peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité musculaire de la simvastatine ; la toxicité du vardenafil. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Kaletra.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Kaletra peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et tadalafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN KALETRA

flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), du bépridil, de la clarithromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la quinidine, de la rifabutine. Kaletra peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité du bupropion, des contraceptifs oraux et du voriconazole. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine risquent de diminuer l’efficacité de Kaletra. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière, mais ne semble pas interagir avec le Subutex (buprénorphine).

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne peut pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Kaletra : les effets secondaires les plus fréquents sont digestifs (diarrhées). Sont également rapportés fréquemment des nausées, des vomissements, des maux de tête, des insomnies et des éruptions cutanées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Kaletra contient 200 mg de lopinavir et 50 mg de ritonavir. Deux schémas de prise sont possibles : deux comprimés toutes les douze heures environ avec ou en dehors des repas ; ou quatre comprimés une fois par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastro-intestinal (diarrhées).

POSOLOGIE ENFANT Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenues dans Kivexa) séparément, selon leur âge et leur poids. Kaletra : en fonction du poids et de la masse corporelle, Kaletra en comprimés ou sous forme buvable sera utilisé chez l’enfant de plus de 2 ans. Le comprimé contient 100 mg de lopinavir et 25 mg de ritonavir.

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Les comprimés de Kaletra peuvent être pris au cours ou en dehors des repas et se conservent à température ambiante. – Kaletra est utilisable en une ou deux prises par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastrointestinal (diarrhées).

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+ TRAITEMENTS FICHES TRUVADA + TELZIR / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread) et une antiprotéase, Telzir, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN TELZIR

Les médicaments contenant carbamazépine, phénobarbital, risquent de diminuer l’efficacité de Telzir / Norvir. Telzir / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et de la phénytoïne. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec le Subutex.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Telzir / Norvir : les effets indésirables le plus fréquemment rencontrés sont digestifs (diarrhées, gêne abdominale et nausées). Des éruptions cutanées peuvent être observées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Telzir / Norvir : un comprimé de Telzir à 700 mg deux fois par jour associé à un comprimé de 100 mg de Norvir deux fois par jour, au cours ou en dehors des repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent, Viread n’ayant pas d’indication pédiatrique.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Telzir / Norvir peuvent majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Telzir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Telzir / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et vardenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, de la désipramine, de l’erythromycine, de l’itraconazole, de le kétoconazole et de la rifabutine.

À RETENIR

- Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

TRUVADA + PREZISTA / NORVIR

+

/

Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread) et une antiprotéase, Prezista, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité.

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Prevista / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, pimozide, propafénone, quinidine, sertindole et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité de médicaments tels que simvastatine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Prezista/Norvir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments étant également toxiques pour les reins. Prezista / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN PREZISTA

douloureuse et prolongée avec sildenafil, tadalafil ou vardenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (comme flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la carbamazépine, de la clarithromycine, de la felodipine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine et de la rifabutine. Les médicaments contenant dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité Prezista / Norvir. Prezista/Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine), et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et du voriconazole. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et/ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone et de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents rapportés sont des maux de tête, diarrhées, nausées et augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Prezista doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des troubles du foie légers ou modérés. Il ne doit pas être administré aux patients atteints de graves troubles du foie. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été fréquemment rapportés, ainsi que des réactions cutanées (pouvant être sévères avec des vésicules et un gonflement de la peau), des maux de tête et de la fatigue. En cas d’éruption cutanée sévère ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

CAS N° 1

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Prezista / Norvir : — CAS N° 1. Patients dont c’est le tout premier traitement : deux comprimés de 400 mg associés à un comprimé de 100 mg de Norvir une fois par jour, au cours du repas ; — CAS N° 2. Patients prétraités : un comprimé de 600 mg matin et soir, associés à un comprimé de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours du repas.

CAS N° 2

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant, Viread n’ayant pas d’indication pédiatrique.

À RETENIR

– Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante. – La posologie de Prezista est différente selon que le patient est « naïf » ou prétraité par antirétroviraux.

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+ TRAITEMENTS FICHES KIVEXA + TELZIR / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Kivexa (Epivir et Ziagen) et une antiprotéase, Telzir, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT

POSOLOGIE ENFANT Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenues dans Kivexa) séparément selon leur âge et leur poids. Telzir / Norvir : l’utilisation de cette association est validée chez l’enfant à partir de 6 ans (et pesant au moins 25 kg). Telzir existe sous forme de suspension buvable (1 ml = 50 mg). La posologie chez l’enfant à partir de 6 ans (et plus de 25 kg) est de 18 mg / kg de Telzir en suspension buvable deux fois par jour associé à Norvir en solution buvable à 3 mg / kg deux fois par jour. Le schéma posologique de l’adulte peut être prescrit chez l’enfant et l’adolescent si leur poids est d’au moins 39 kg. Chez l’enfant, la suspension buvable doit être prise avec la nourriture, afin d’améliorer l’acceptabilité du goût du médicament et l’observance. Chez l’adulte qui ne peut pas avaler les comprimés, elle devra être administrée à jeun.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Telzir / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et vardenafil ; la toxicité des antiinflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone

NORVIR

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Telzir / Norvir : un comprimé de Telzir à 700 mg deux fois par jour, associé à un comprimé de 100 mg de Norvir deux fois par jour, au cours ou en dehors des repas.

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

Telzir / Norvir peuvent majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Telzir / Norvir.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN TELZIR

et prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, de la désipramine, de l’erythromycine, de l’itraconazole, de le kétoconazole et de la rifabutine. Les médicaments contenant carbamazépine, phénobarbital, risquent de diminuer l’efficacité Telzir / Norvir. Telzir/Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et de la phénytoïne. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et/ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne peut pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Telzir : les effets indésirables le plus fréquemment rencontrés sont digestifs (diarrhées, gêne abdominale et nausées). Des éruptions cutanées peuvent être observées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

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ZIAGEN + VIREAD + REYATAZ / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH (un analogue nucléosidique, Ziagen, et un analogue nucléotidique, Viread) à une antiprotéase, Reyataz, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN REYATAZ

Viread : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Reyataz / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, du diltiazem, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la rifabutine et du verapamil. Reyataz/Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et des contraceptifs oraux, et diminuer l’efficacité du voriconazole. L’augmentation du pH gastrique induite par les antiacides peut diminuer l’efficacité de Reyataz. Si vous prenez des anti-acides, signalez-le à votre médecin car des précautions particulières seront nécessaires (telles qu’une augmentation de la dose de Reyataz ou la séparation des prises selon le type d’anti-acides anti-H2 ou inhibiteur de la pompe à protons). Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut entraîner une augmentation des concentrations de Subutex (buprénorphine) nécessitant un suivi clinique voire une réduction des doses de Subutex. En revanche, il ne semble pas interagir avec la méthadone.

VIREAD

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

ZIAGEN

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Ziagen : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Ziagen ne peut pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Ziagen). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Ziagen pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Ziagen : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Ziagen, vous ne devez jamais reprendre Ziagen ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Kivexa ou Trizivir) : cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Reyataz peut entraîner une coloration jaune du blanc des yeux ou de la peau, vous devez alors contacter votre médecin. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été rapportés. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Ziagen : deux comprimés à 300 mg une fois par jour, pendant ou en dehors des repas. Viread : un comprimé à 300 mg par jour, pendant le repas. Reyataz/Norvir : une gélule de Reyataz à 300 mg associée à un comprimé de 100 mg de Norvir par jour.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

POSOLOGIE ENFANT

Reyataz / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Reyataz / Norvir.

Ziagen : à partir de 3 mois, 8 mg / kg deux fois par jour. Ziagen existe en solution buvable (1 ml = 20 mg). Viread : pas d’indications pour les enfants et adolescents. Reyataz / Norvir : chez l’enfant à partir de 6 ans, posologie en fonction du poids, prise au cours du repas. De 15 kg à moins de 20 kg : une gélule de 150 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. De 20 kg à moins de 40 kg : une gélule de 200 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. 40 kg et plus : une gélule de 300 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir.

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Ziagen, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Ziagen). - Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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+ TRAITEMENTS FICHES TRUVADA + INVIRASE / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread) avec une antiprotéase, Invirase, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière. Invirase peut modifier votre électrocardiogramme. Si vous ressentez des palpitations ou des battements du cœur irréguliers pendant votre traitement, prévenez immédiatement votre médecin, qui voudra peut-être réaliser un électrocardiogramme pour analyser votre rythme cardiaque.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Invirase / Norvir : sa toxicité cardiaque comme celle des médicaments suivants peut être majorée en cas de co-administration : certains médicaments du cœur (amiodarone, bépridil, dofétilide, flécaïnide, hydroquinidine, ibutilide, lidocaïne, propafénone, quinidine, sotalol) ; certains médicaments pour traiter la dépression (amitriptyline, imipramine, trazodone) ; certains médicaments utilisés pour traiter les troubles mentaux sévères (clozapine, halopéridol, mésoridazine, phénothiazines, sertindole, sultopride, thioridazine, ziprasidone) ; certains anti-infectieux (clarithromycine, erythromycine) ; certains médicaments utilisés pour traiter les troubles de l’érection (sildenafil, vardenafil, tadalafil) ; et certains autres médicaments (alfentanil, cisapride, dapsone, diphémanil, disopyramide, fentanyl, mizolastine, quinine, vincamine). C’est également le cas pour l’association avec la méthadone. Invirase / Norvir peut majorer : les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité musculaire de la simvastatine.

NORVIR

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN INVIRASE

Une hépatoxicité très sévère a été observée lors d’association avec la rifampicine. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité d’Invirase. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : la méthadone ne doit pas être co-administrée avec Invirase / Norvir en raison du risque de majoration de toxicité cardiaque.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Invirase : les effets indésirables le plus fréquemment rencontrés sont digestifs (diarrhées, gêne abdominale, nausées). Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments étant également toxiques pour les reins. Invirase / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de sédation et problèmes respiratoires de médicaments tels que alprazolam, clorazépate, diazépam et flurazepam ; la toxicité des antiinflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), du kétoconazole et de la rifabutine. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne peuvent diminuer l’efficacité de Invirase / Norvir. Les médicaments contenant de la ribavirine et de l’itraconazole peuvent majorer la toxicité de Invirase / Norvir. Signalez la prise d’anti-acides à votre médecin, les inhibiteurs de la pompe à protons peuvent majorer la toxicité d’Invirase. Toutefois, ce n’est pas le cas pour les anti-H2. Invirase / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : la méthadone ne doit pas être co-administrée avec Invirase / Norvir en raison du risque de majoration de toxicité cardiaque. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Invirase / Norvir : deux comprimés d’Invirase à 500 mg associés à un comprimé de Norvir à 100 mg, toutes les douze heures environ, à la fin des repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent, Viread n’ayant pas d’indication pédiatrique.

À RETENIR

– Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

KIVEXA + PREZISTA / NORVIR

+

/

Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Kivexa (Epivir et Ziagen) et une antiprotéase, Prezista, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité.

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EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

POSOLOGIE Kivexa contient 600 mg d’abacavir (Ziagen) et 300 mg de lamivudine (Epivir). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Kivexa ne doit pas être administré aux adultes ou adolescents pesant moins de 40 kg. Prezista / Norvir : — CAS N° 1. Patients dont c’est le tout premier traitement : deux comprimés de 400 mg de Prezista associés à un comprimé de 100 mg de Norvir une fois par jour, au cours du repas. — CAS N° 2. Patients prétraités : un comprimé de 600 mg de Prezista matin et soir, associé à un comprimé de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours du repas.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

POSOLOGIE ENFANT

Prevista / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, pimozide, propafénone, quinidine, sertindole et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité de médicaments tels que simvastatine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Prezista / Norvir.

Kivexa : les enfants de moins de 12 ans devront prendre Epivir et Ziagen (contenus dans Kivexa) séparément selon leur âge et leur poids.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN NORVIR

Prezista / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil, tadalafil ou vardenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (comme flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la carbamazépine, de la clarithromycine, de la felodipine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine et de la rifabutine. Les médicaments contenant dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité Prezista / Norvir. Prezista/Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine), et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et du voriconazole. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et/ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone et de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

PREZISTA

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

KIVEXA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Kivexa : avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Kivexa ne pourra pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Kivexa). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Kivexa pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, ce risque d’hypersensibilité. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Kivexa : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Kivexa, vous ne devez jamais reprendre Kivexa ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Trizivir). Cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Prezista doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des troubles du foie légers ou modérés. Il ne doit pas être administré aux patients atteints de graves troubles du foie. Des effets digestifs à type de nausées, vomissements, diarrhées ont été fréquemment rapportés, ainsi que des réactions cutanées (pouvant être sévères avec vésicules et gonflement de la peau), des maux de tête et de la fatigue. En cas d’éruption cutanée sévère (avec des vésicules et un gonflement de la peau) ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre. Chez les patients hémophiles de type A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

CAS N°1

CAS N°2

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Kivexa, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Kivexa). – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante. – La posologie de Prezista est différente selon que le patient n’a jamais pris de traitement ou qu’il a été prétraité par antirétroviraux.

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+ TRAITEMENTS FICHES COMBIVIR + TELZIR / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase du VIH (Epivir et Rétrovir, contenus dans Combivir), et une antiprotéase, Telzir, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenu dans Combivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (principalement ceux à un stade avancé de la maladie). Un suivi sanguin est nécessaire pendant toute la durée du traitement.

POSOLOGIE

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

POSOLOGIE ENFANT Combivir : la mise à disposition récente d’un comprimé sécable a rendu l’utilisation du Combivir possible chez l’enfant de plus de 14 kg. Chez l’enfant pesant entre 14 kg et 21 kg, la posologie est d’un demi-comprimé matin et soir. Entre 21 kg et 30 kg : un demi-comprimé le matin et un comprimé le soir. À partir d’un poids de 30 kg, la posologie devient identique à celle de l’adulte, soit un comprimé matin et soir. Combivir peut être pris au cours ou en dehors des repas. Telzir / Norvir : l’utilisation de cette association est validée chez l’enfant à partir de 6 ans (et pesant au moins 25 kg). Telzir existe sous forme de suspension buvable (1 ml = 50 mg). La posologie chez l’enfant à partir de 6 ans (et plus de 25 kg) est de 18 mg/ kg de Telzir en suspension buvable deux fois par jour, associé à Norvir en solution buvable à 3 mg / kg deux fois par jour. Le schéma posologique de l’adulte peut être prescrit chez l’enfant et l’adolescent si leur poids est d’au moins 39 kg. Chez l’enfant, la suspension buvable doit être prise avec la nourriture afin d’améliorer l’acceptabilité du goût du médicament et l’observance. Chez l’adulte qui ne peut pas avaler les comprimés, elle devra être administrée à jeun.

Rétrovir (contenu dans Combivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Telzir / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et vardenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, de la désipramine, de l’erythromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole et de la rifabutine. Les médicaments contenant carbamazépine, phénobarbital, risquent de diminuer l’efficacité Telzir / Norvir. Telzir/Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et de la phénytoïne. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement.

NORVIR

Combivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir) et 300 mg de zidovudine (Rétrovir). Prise : un comprimé matin et soir au cours ou en dehors des repas. En cas d’insuffisance rénale, Combivir n’est pas adapté ; les deux molécules contenues dans Combivir sont alors prescrites séparément. Telzir / Norvir : un comprimé de Telzir à 700 mg deux fois par jour associé à un comprimé de 100 mg de Norvir deux fois par jour, au cours ou en dehors des repas.

Telzir / Norvir peuvent majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Telzir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN TELZIR

Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

COMBIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Telzir : les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont d’ordre digestif (diarrhées, gêne abdominale et nausées). Des éruptions cutanées peuvent être observées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

À RETENIR

– Combivir n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour. – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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FICHES TRAITEMENTS

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COMBIVIR + REYATAZ / NORVIR Cette trithérapie associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Combivir (Epivir et Rétrovir) et une antiprotéase, Reyataz, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenu dans Combivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (principalement ceux à un stade avancé de la maladie). Un suivi sanguin est nécessaire tout au long du traitement.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Reyataz / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’astémizole, bépridil, cisapride, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Reyataz / Norvir.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Rétrovir (contenu dans Combivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Reyataz / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, du diltiazem, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la rifabutine et du verapamil. Reyataz / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et des contraceptifs oraux, et diminuer l’efficacité du voriconazole. L’augmentation du pH gastrique induite par les antiacides peut diminuer l’efficacité de Reyataz. Si vous prenez des anti-acides, signalez-le à votre médecin car des précautions particulières seront nécessaires (telles qu’une augmentation de la dose de Reyataz ou la séparation des prises selon le type d’anti-acides anti-H2 ou inhibiteur de la pompe à protons).

NORVIR

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN REYATAZ

Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut entraîner une augmentation des concentrations de Subutex (buprénorphine) nécessitant un suivi clinique, voire une réduction des doses de Subutex. En revanche, il ne semble pas interagir avec la méthadone.

COMBIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Reyataz peut entraîner une coloration jaune du blanc des yeux ou de la peau, vous devez alors contacter votre médecin. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été rapportés. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Combivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir) et 300 mg de zidovudine (Rétrovir). Prise : un comprimé matin et soir au cours ou en dehors des repas. En cas d’insuffisance rénale, Combivir n’est pas adapté ; les deux molécules contenues dans Combivir sont alors prescrites séparément. Reyataz / Norvir : une gélule de Reyataz à 300 mg associée à un comprimé de 100 mg de Norvir par jour, à prendre pendant le repas.

POSOLOGIE ENFANT Combivir : chez l’enfant pesant entre 14 kg et 21 kg, la posologie est d’un demi-comprimé matin et soir ; entre 21 kg et 30 kg, d’un demi-comprimé le matin et d’un comprimé le soir ; à partir de 30 kg, la posologie devient identique à celle de l’adulte, soit un comprimé matin et soir. Combivir peut être pris au cours ou en dehors des repas. Reyataz / Norvir : chez l’enfant à partir de 6 ans, posologie en fonction du poids, la prise devant se faire au cours du repas. De 15 kg à moins de 20 kg : une gélule de 150 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. De 20 kg à moins de 40 kg : une gélule de 200 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir. 40 kg et plus : une gélule de 300 mg de Reyataz et un comprimé de 100 mg de Norvir.

À RETENIR

– Combivir n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour. – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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+ TRAITEMENTS FICHES ZIAGEN + VIREAD + KALETRA Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH (un analogue nucléosidique, Ziagen, et un analogue nucléotidique, Viread) à Kaletra, association fixe de l’antiprotéase lopinavir boostée par ritonavir. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT

POSOLOGIE

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

Ziagen : un comprimé à 300 mg deux fois par jour, pendant ou en dehors des repas. Viread : un comprimé à 300 mg par jour, pendant le repas. Kaletra contient 200 mg de lopinavir et 50 mg de ritonavir. Deux schémas de prise sont possibles : deux comprimés toutes les douze heures environ, avec ou en dehors des repas, ou quatre comprimés une fois par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastro-intestinal (diarrhées).

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Kaletra peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, cisapride, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité musculaire de la simvastatine ; la toxicité du vardenafil. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Kaletra.

POSOLOGIE ENFANT Ziagen : à partir de 3 mois, 8 mg / kg deux fois par jour. Ziagen existe en solution buvable (1 ml = 20 mg). Viread : pas d’indication pour les moins de 12 ans. Kaletra : en fonction du poids et de la masse corporelle, Kaletra en comprimés ou sous forme buvable sera utilisé chez l’enfant de plus de 2 ans. Le comprimé est dosé à 100 mg de lopinavir et 25 mg de ritonavir.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN KALETRA

Viread : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments également toxiques pour les reins. Kaletra peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil et tadalafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), du bépridil, de la clarithromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la quinidine, de la rifabutine. Kaletra peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et diminuer l’efficacité du bupropion, des contraceptifs oraux et du voriconazole. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine risquent de diminuer l’efficacité de Kaletra. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. En revanche, il ne semble pas interagir avec Subutex.

VIREAD

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

ZIAGEN

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Ziagen : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Ziagen ne pourra pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Ziagen). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Ziagen pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Ziagen : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Ziagen, vous ne devez jamais reprendre Ziagen ou tout autre médicament contenant de l’abacavir (Kivexa ou Trizivir) : cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès. Kaletra : les effets secondaires les plus fréquents sont digestifs (diarrhées). Sont également rapportés fréquemment nausées, vomissements, maux de tête, insomnie, éruptions cutanées. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

À RETENIR

– Avant la mise sous traitement par Ziagen, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Ziagen). – Les comprimés de Kaletra peuvent être pris au cours ou en dehors des repas et se conservent à température ambiante. – Kaletra est utilisable en une ou deux prises par jour. Le schéma en une prise par jour semble moins bien toléré au niveau gastrointestinal (diarrhées).

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FICHES TRAITEMENTS

+

INTELENCE + ISENTRESS + PREZISTA / NORVIR Cette trithérapie associe un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse, Intelence, un inhibiteur de l’intégrase, Isentress, et une antiprotéase, Prezista, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

NORVIR

PREZISTA

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN ISENTRESS

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Prevista / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, pimozide, propafénone, quinidine, sertindole et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité de médicaments tels que simvastatine. Votre traitement (en particulier Prezista/Norvir) ne doit pas être associé à la rifampicine. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité de Prezista / Norvir et d’Intelence.

INTELENCE

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Intelence : en raison d’une insuffisance de données, Intelence doit être utilisé avec prudence chez le sujet âgé, l’insuffisant hépatique et en cas de co-infection par le virus de l’hépatite B ou C. La prudence est requise chez les patients ayant eu des réactions cutanées avec d’autres non-nucléosidiques. Les éruptions cutanées observées ont été le plus souvent légères à modérées, apparaissant surtout au cours de la deuxième semaine de traitement et peu fréquemment après la quatrième semaine. Des réactions cutanées sévères peuvent cependant être observées. Si vous développez une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique caractérisée par une éruption cutanée associée à de la fièvre mais aussi à un gonflement du visage, de la langue ou de la gorge, une difficulté à respirer ou à avaler) qui pourrait potentiellement mettre votre vie en danger, contactez immédiatement votre médecin. Il vous conseillera sur la prise en charge de vos symptômes et vous indiquera si Intelence doit être arrêté. Si vous avez arrêté le traitement en raison d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne devez pas reprendre le traitement par Intelence. Isentress, en raison d’une insuffisance de données, doit être utilisé avec prudence chez le sujet âgé et l’insuffisant hépatique sévère. Si vous avez une intolérance à certains sucres, prévenez votre médecin avant de prendre Isentress, qui contient du lactose. Les effets indésirables fréquemment rapportés sont de types vertiges, fatigue, douleurs articulaires, constipation. Des cas d’atteintes musculaires ont été observés (de types myopathie, rhabdomyolyse), la relation avec le médicament n’est pas établie à ce jour mais ceci nécessite la prudence chez des patients ayant des antécédents de myopathie ou de rhabdomyolyse ou présentant des facteurs de risque tels que la prise de médicaments connus pour entraîner de tels effets (par exemple, statines). Prezista doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des troubles du foie légers ou modérés. Il ne doit pas être administré aux patients atteints de graves troubles du foie. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été fréquemment rapportés, ainsi que des réactions cutanées (pouvant être sévères avec vésicules et gonflement de la peau), des maux de tête et de la fatigue. En cas d’éruption cutanée sévère ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Isentress : la toxicité peut être majorée avec des médicaments augmentant le pH gastrique (dont les anti-acides, tels que les anti-H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons). Intelence : l’association à la rifabutine nécessite la prudence car les concentrations de chaque médicament peuvent être modifiées. Votre traitement (en particulier Prezista / Norvir) peut majorer : les risques de crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil, tadalafil ou vardenafil (l’efficacité de ces médicaments peut aussi être diminuée par Intelence) ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (comme fluticasone, prednisolone) utilisés par voix systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la carbamazépine, de la clarithromycine, de la felodipine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine et de la rifabutine. Les médicaments contenant dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité de votre traitement, en particulier de Prezista / Norvir et Intelence (avec dexaméthasone). Votre traitement (Intelence et / ou Prezista / Norvir) peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine), et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et du voriconazole. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement (Prezista / Norvir) peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone et de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

EN COURS DE TRAITEMENT

POSOLOGIE

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Intelence : les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des éruptions cutanées, des diarrhées, des nausées et une hypertriglycéridémie. La réaction d’hypersensibilité décrite au paragraphe précédent peut survenir au cours du traitement. Dans ce cas, contactez immédiatement votre médecin.

Intelence : deux comprimés de 100 mg, deux fois par jour, au cours des repas. Isentress : un comprimé de 400 mg deux fois par jour, au cours ou en dehors des repas. Prezista / Norvir : un comprimé de 600 mg de Prezista matin et soir, associé à un comprimé de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours des repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant.

À RETENIR

– Si vous avez arrêté le traitement en raison d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne devez pas reprendre le traitement par Intelence. – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante. – Ce schéma est adapté aux patients prétraités uniquement.

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+ TRAITEMENTS FICHES TRUVADA + ISENTRESS Cette trithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse du VIH contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un analogue nucléotidique, Viread), avec un inhibiteur de l’intégrase, Isentress. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT

Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments étant également toxiques pour les reins. Isentress : la toxicité peut être majorée avec des médicaments qui augmentent le pH gastrique (dont les anti-acides, tels que les anti-H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons). Votre médecin pourra augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement n’interagit pas avec la méthadone. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN ISENTRESS

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Isentress, en raison d’une insuffisance de données disponibles, doit être utilisé avec prudence chez le sujet âgé et l’insuffisant hépatique sévère. Si vous avez une intolérance à certains sucres, prévenez votre médecin avant de prendre Isentress, qui contient du lactose. Les effets indésirables fréquemment rapportés sont de types vertiges, fatigue, douleurs articulaires, constipation. Des cas d’atteintes musculaires ont été observés (de type myopathie, rhabdomyolyse). La relation avec le médicament n’est pas établie à ce jour mais ceci nécessite la prudence chez des patients ayant des antécédents de myopathie ou de rhabdomyolyse ou présentant des facteurs de risque tels que la prise de médicaments connus pour entraîner de tels effets (par exemple, statines).

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Isentress : un comprimé de 400 mg deux fois par jour, à prendre au cours ou en dehors des repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant, Viread (contenu dans Truvada) et Isentress n’ayant pas d’indication pédiatrique.

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Isentress ne doit pas être co-administré avec rifampicine. L’association, si elle ne peut être évitée, nécessite une modification des posologies d’Isentress.

À RETENIR

– Isentress n’est pas adapté à un schéma en une prise par jour. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ 100

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FICHES TRAITEMENTS

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TRUVADA + ISENTRESS + PREZISTA / NORVIR Cette quadrithérapie associe deux inhibiteurs de la transcriptase inverse contenus dans Truvada (un analogue nucléosidique, Emtriva, et un nucléotidique, Viread), avec un inhibiteur de l’intégrase, Isentress, et une antiprotéase, Prezista, co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Viread (contenu dans Truvada) peut altérer votre fonction rénale et diminuer la quantité de phosphate dans le sang. De faibles quantités de phosphate dans le sang pendant de longues périodes peuvent entraîner des anomalies osseuses ainsi que des douleurs osseuses. Ceci nécessite une surveillance régulière.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Isentress ne doit pas être coadministré avec rifampicine. L’association, si elle ne peut être évitée, nécessite une modification des posologies d’Isentress. Prevista / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, pimozide, propafénone, quinidine, sertindole et terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que midazolam et triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les

NORVIR

Viread (contenu dans Truvada) : la toxicité rénale peut être majorée par des médicaments étant également toxiques pour les reins. Isentress : la toxicité peut être majorée avec des médicaments qui augmentent le pH gastrique (dont les anti-acides, tels que les anti-H2 et les inhibiteurs de la pompe à protons). Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. Prezista / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil, tadalafil ou vardenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (comme flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la carbamazépine, de la clarithromycine, de la felodipine, de l’itraconazole, du kétoconazole, de la nicardipine, de la nifédipine, de la pravastatine et de la rifabutine. Les médicaments contenant dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité Prezista/Norvir. Prezista / Norvir peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine), et diminuer l’efficacité des contraceptifs oraux et du voriconazole. � Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : Votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone et de Subutex, ce qui justifie une surveillance particulière.

PREZISTA

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN ISENTRESS

dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité de médicaments tels que simvastatine. Votre traitement (en particulier Prezista / Norvir) ne doit pas être associé à la rifampicine. Le millepertuis peut diminuer l’efficacité du Prezista / Norvir.

TRUVADA

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Emtriva (contenu dans Truvada) : les effets indésirables les plus fréquents sont des maux de tête, des diarrhées, des nausées et une augmentation du taux de créatine kinase dans le sang. Si vous présentez une augmentation de la créatine kinase, il se peut que vous ressentiez des douleurs et une faiblesse musculaires. Des effets cutanés peuvent être observés, notamment des modifications de la couleur de la peau y compris l’apparition de taches sombres. Isentress, en raison d’une insuffisance de données disponibles, doit être utilisé avec prudence chez le sujet âgé et l’insuffisant hépatique sévère. Si vous avez une intolérance à certains sucres, prévenez votre médecin avant de prendre Isentress, qui contient du lactose. Les effets indésirables fréquemment rapportés sont de types vertiges, fatigue, douleurs articulaires, constipation. Des cas d’atteintes musculaires ont été observés (de type myopathie, rhabdomyolyse). La relation avec le médicament n’est pas établie à ce jour mais ceci nécessite la prudence chez des patients ayant des antécédents de myopathie ou de rhabdomyolyse ou présentant des facteurs de risque tels que la prise de médicaments connus pour entraîner de tels effets (par exemple, statines). Prezista doit être utilisé avec précaution chez les patients présentant des troubles du foie légers ou modérés. Il ne doit pas être administré aux patients atteints de graves troubles du foie. Des effets digestifs (nausées, vomissements, diarrhées) ont été fréquemment rapportés, ainsi que des réactions cutanées (pouvant être sévères avec vésicules et gonflement de la peau), des maux de tête et de la fatigue. En cas d’éruption cutanée sévère ou s’accompagnant de fièvre, vous devez contacter votre médecin sans attendre. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Truvada contient 300 mg de ténofovir (Viread) et 200 mg d’emtricitabine (Emtriva). Prise : un comprimé une fois par jour, au cours du repas. Isentress : un comprimé de 400 mg deux fois par jour, à prendre au cours ou en dehors des repas. Prezista / Norvir : un comprimé de 600 mg de Prezista matin et soir, associé à un comprimé de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours du repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant, Viread (contenu dans Truvada) et Isentress n’ayant pas d’indication pédiatrique.

À RETENIR :

– Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante. – Ce schéma est adapté aux patients prétraités uniquement.

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+ TRAITEMENTS FICHES TRIZIVIR Cette trithérapie associe dans un comprimé trois inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH (Epivir, Rétrovir et Ziagen). +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ POSOLOGIE Trizivir contient 150 mg de lamivudine (Epivir), 300 mg de zidovudine (Rétrovir) et 300 mg d’abacavir (Ziagen). Prise : un comprimé deux fois par jour, toutes les douze heures environ, au cours ou en dehors des repas.

POSOLOGIE ENFANT Cette association n’est pas validée chez l’enfant et l’adolescent.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN TRIZIVIR

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Trivizir : avant la mise sous traitement, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Trizivir ne pourra pas être utilisé chez les patients porteurs de cet allèle car ils sont exposés à un risque majoré de développer une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique potentiellement grave à l’abacavir contenu dans Trizivir). Une carte de mise en garde est incluse dans la boîte de Trizivir pour vous rappeler, ainsi qu’à l’équipe médicale, le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir. Détachez-la et conservez-la sur vous en permanence. Si vous présentez une éruption cutanée ou des symptômes appartenant à au moins deux des catégories suivantes, appelez immédiatement votre médecin, qui vous dira si vous devez arrêter de prendre Trizivir : fièvre ; essoufflement, maux de gorge ou toux ; nausées, vomissements, diarrhées ou douleurs abdominales ; fatigue, courbatures sévères ou sensation de malaise général. Si vous avez arrêté Trizivir, vous ne devez jamais en reprendre, ni tout autre médicament contenant de l’abacavir (Ziagen, Kivexa) : cela pourrait entraîner en quelques heures une mise en jeu du pronostic vital (avec hypotension artérielle), voire le décès.

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Rétrovir (contenue dans Trizivir) : une baisse importante des globules blancs (neutropénie) ou rouges (anémie) a pu se produire chez certains patients (surtout chez ceux à un stade avancé de la maladie). C’est pourquoi le suivi sanguin est nécessaire tout au long du traitement.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Rétrovir (contenu dans Trizivir) : la toxicité hématologique peut être majorée par dapsone, ganciclovir, pyriméthamine. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

À RETENIR

Avant la mise sous traitement par Trizivir, un dépistage de l’allèle HLA B 5701 sera réalisé. Conservez toujours sur vous la carte de mise en garde concernant le risque d’hypersensibilité lié à l’abacavir (contenu dans Trizivir).

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FICHES TRAITEMENTS

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INTELENCE Intelence est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du VIH utilisé en association avec d’autres antirétroviraux, dont, obligatoirement, une antiprotéase boostée avec Norvir. Il n’est indiqué que pour les patients prétraités par antirétroviraux. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ concentrations de chaque médicament peuvent être modifiées. L’efficacité d’Intelence peut être diminuée en cas d’association à la dexaméthasone. Intelence peut modifier les concentrations de la warfarine et peut diminuer l’efficacité de médicaments tels que sildenafil, tadalafil, vardenafil. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement ne semble pas modifier les concentrations plasmatiques de méthadone. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN INTELENCE

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Contrairement aux autres antirétroviraux de la classe des non-nucléosidiques, l’activité antirétrovirale d’Intelence peut être maintenue chez des patients infectés par un virus ayant des résistances aux non-nucléosidiques. Intelence ne doit pas être ajouté à un seul traitement ayant échoué, en raison du risque d’inefficacité et d’émergence de résistance associée. En raison d’une insuffisance des données disponibles, Intelence doit être utilisé avec prudence chez le sujet âgé, l’insuffisant hépatique et en cas de co-infection par le virus de l’hépatite B ou C. La prudence est requise chez les patients ayant eu des réactions cutanées avec d’autres antirétroviraux non nucléosidiques. Les éruptions cutanées observées ont été le plus souvent légères à modérées, apparaissant surtout au cours de la deuxième semaine de traitement et peu fréquemment après la quatrième semaine. Des réactions cutanées sévères peuvent cependant être observées. Si vous développez une réaction d’hypersensibilité (réaction allergique caractérisée par une éruption cutanée associée à de la fièvre mais aussi à un gonflement du visage, de la langue ou de la gorge, une difficulté à respirer ou à avaler) qui pourrait potentiellement mettre votre vie en danger, contactez immédiatement votre médecin, qui vous conseillera sur la prise en charge de vos symptômes et vous indiquera si Intelence doit être arrêté. Si vous avez arrêté le traitement en raison d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne devez pas reprendre le traitement par Intelence.

POSOLOGIE Deux comprimés de 100 mg d’Intelence, deux fois par jour après un repas.

POSOLOGIE ENFANT Son utilisation n’est pas actuellement validée chez l’enfant et l’adolescent.

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Avec Intelence, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des éruptions cutanées, diarrhées, nausées et hypertriglycéridémie. La réaction d’hypersensibilité décrite au paragraphe précédent peut survenir au cours du traitement, dans ce cas, contactez immédiatement votre médecin.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Les co-administrations avec les antiprotéases boostées Aptivus / Norvir ou Telzir / Norvir ne sont pas recommandées en raison de fortes interactions. L’association à la clarithromycine, au diazépam n’est pas recommandée. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité d’Intelence.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Intelence peut modifier les concentrations de médicaments tels qu’atorvastatine, fluvastatine, pravastatine, simvastatine. L’association d’Intelence à la rifabutine nécessite la prudence car les

À RETENIR

– Intelence doit être utilisé au sein d’une multithérapie contenant une antiprotéase boostée – Si vous avez arrêté le traitement en raison d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne devez pas reprendre le traitement par Intelence.

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+ TRAITEMENTS FICHES APTIVUS / NORVIR Cette antiprotéase doit être co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. Aptivus doit être utilisé chez les patients prétraités, en association avec d’autres antirétroviraux. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Aptivus / Norvir peut majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, encaïnide, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, sertindole, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que triazolam ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine ; la toxicité de médicaments tels que simvastatine. La rifampicine et au millepertuis peuvent diminuer l’efficacité d’Aptivus.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Aptivus nécessite une attention particulière spécialement lors de l’association avec d’autres antirétroviraux. Aptivus / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ou vardenafil ; la toxicité de nombreux médicaments tels que l’acide fusidique, l’alprazolam, le bupropion, la clarithromycine, la désipramine, le diltiazem, le kétoconazole.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN NORVIR

La toxicité d’Aptivus peut être majorée en cas d’association avec le fluconazole, itraconazole et ketoconazole. En raison du risque hémorragique avec Aptivus, son association avec des médicaments pouvant augmenter le risque de saignement nécessite une surveillance accrue (anti-agrégants plaquettaires, anticoagulants, médicaments à base de vitamine E). Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité d’Aptivus / Norvir. De même, les anti-acides (à l’exception des anti-H2) peuvent diminuer l’efficacité d’Aptivus : les antiacides à base de sels d’aluminium ou de magnésium (espacement de deux heures requis) et les inhibiteurs de la pompe à protons (dont oméprazole) dont la co-administration, si elle ne peut être évitée, nécessite une vigilance accrue. Aptivus / Norvir peut diminuer l’efficacité des anticoagulants oraux (warfarine), des contraceptifs oraux, de la théophylline. Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions avec Subutex.

APTIVUS

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Les effets indésirables le plus fréquemment rencontrés sont d’ordre digestif (diarrhées, nausées). Aptivus présente une toxicité hépatique importante qui justifie une surveillance régulière par votre médecin, notamment en cas d’insuffisance hépatique ou d’une co-infection par les virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C. Une tendance à un risque plus élevé de saignements sous Aptivus a été observée dans les essais cliniques par rapport au « bras » (groupe de patients) comparateur. Des hémorragies intracrâniennes ont été rapportées. Des explorations sont en cours. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

POSOLOGIE Aptivus / Norvir : deux capsules de 250 mg d’Aptivus matin et soir, associé à deux comprimés de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours du repas.

POSOLOGIE ENFANT De 2 ans à 12 ans : utilisation de la solution buvable. La dose est à adapter en fonction de la « surface corporelle » (calculée en fonction de la taille et du poids). Après 12 ans : deux capsules de 250 mg d’Aptivus matin et soir, associé à deux comprimés de 100 mg de Norvir matin et soir, au cours du repas.

À RETENIR

Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ 104

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FICHES TRAITEMENTS

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CRIXIVAN / NORVIR Cette antiprotéase doit être co-administrée avec le booster Norvir pour majorer son efficacité. Crixivan doit être utilisé chez les patients prétraités, en association avec d’autres antirétroviraux. L’association de Crixivan à Norvir ayant fait l’objet d’un développement clinique plus limité que les autres antiprotéases boostées, les interactions sont moins bien évaluées. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

POSOLOGIE

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN NORVIR

Votre médecin pourra être amené à augmenter la fréquence des examens biologiques et / ou cliniques et à modifier la posologie de vos médicaments. TRAITEMENT DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : votre traitement (Norvir) peut modifier les concentrations plasmatiques de méthadone, ce qui justifie une surveillance particulière. On ne dispose pas d’informations sur les interactions entre Subutex et Crixivan.

CRIXIVAN

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Les effets secondaires les plus fréquents sont de type digestif (nausées, vomissements, diarrhées), calculs rénaux, maux de tête, étourdissement, éruptions cutanées, sécheresse de la peau. Pour éviter la formation de calculs rénaux, vous devez boire au moins 1,5 litre d’eau par jour. Les autres effets secondaires plus rarement rapportés sont notamment une hyperpigmentation cutanée ou des ongles incarnés des orteils. Chez les patients hémophiles de types A et B, une augmentation des saignements a été rapportée avec des antiprotéases. Si cela vous arrivait, consultez immédiatement votre médecin.

Crixivan / Norvir : les données disponibles sont limitées pour définir la posologie optimale. Votre médecin vous indiquera la posologie la plus adaptée.

EN COURS DE TRAITEMENT

POSOLOGIE ENFANT

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

La dose de Crixivan / Norvir n’est pas établie chez l’enfant. Votre médecin vous indiquera la posologie la plus adaptée.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER Crixivan / Norvir peuvent majorer : les risques de toxicité cardiaque de médicaments tels qu’amiodarone, astémizole, bépridil, cisapride, encaïnide, flécaïnide, pimozide, propafénone, quinidine, terfénadine ; les risques de problèmes respiratoires de médicaments tels que clorazépate, diazépam, estazolam, flurazepam, triazolam et zolpidem ; les risques de problèmes vasculaires avec les dérivés de l’ergot de seigle tels que dihydroergotamine et ergotamine. Votre traitement peut également majorer la toxicité de médicaments tels que acide fusidique, alprazolam, clozapine, péthidine, propoxyphène. La rifampicine et le millepertuis peuvent diminuer l’efficacité de Crixivan.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Crixivan / Norvir peut majorer : le risque d’effets indésirables de type crampes ou douleurs musculaires des hypolipémiants tels qu’atorvastatine et simvastatine ; les risques de baisse de la tension, de troubles visuels, d’érection douloureuse et prolongée avec sildenafil ; la toxicité des anti-inflammatoires stéroïdiens (tels que flucticasone, prednisolone) utilisés par voie systémique ou locale (notamment en pulvérisation nasale), de la clarithromycine, de la désipramine, de l’erythromycine, de l’itraconazole, du kétoconazole et de la rifabutine. Les médicaments contenant carbamazépine, dexaméthasone, phénobarbital, phénytoïne risquent de diminuer l’efficacité de Crixivan / Norvir. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement. Votre traitement (Norvir) peut diminuer l’efficacité du bupropion. Votre traitement peut modifier les concentrations des anticoagulants oraux (warfarine) et des contraceptifs oraux.

À RETENIR

– Il faut boire au minimum 1,5 litre d’eau par jour, au cours de la journée, pour éviter l’apparition de calculs rénaux avec Crixivan. – Les comprimés de Norvir peuvent être conservés à température ambiante.

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+ TRAITEMENTS FICHES CELSENTRI Celsentri est un inhibiteur du co-récepteur CCR5, utilisé en association avec d’autres antirétroviraux. Il est indiqué pour les patients prétraités par antirétroviraux dont le virus est de tropisme CCR5. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ AVANT TOUT TRAITEMENT AVEC CELSENTRI

POSOLOGIE

Celsentri ne doit être utilisé que chez les patients dont le VIH présente un tropisme de type CCR5 exclusif. Cela est déterminé par un test sanguin préalablement réalisé.

Les comprimés se prennent en dehors ou au cours des repas. En raison des interactions médicamenteuses, la posologie de Celsentri diffère selon le traitement auquel il est associé. Attention : pour un même antirétroviral, les posologies peuvent être différentes selon les autres antirétroviraux associés dans la multithérapie. Les posologies peuvent encore être modifiées en cas de co-administration avec des traitements autres que les antirétroviraux. Signalez à votre médecin la prise de tout autre traitement.

AU DÉBUT DU TRAITEMENT Celsentri doit être utilisé avec précaution : chez les patients de plus de 65 ans, car les données disponibles sont limitées ; chez les patients présentant des troubles hépatiques (incluant une hépatite B ou C) car il y a un risque de majoration de l’atteinte hépatique ; chez les patients présentant ou ayant des antécédents de pression artérielle faible ou traités par des médicaments diminuant la pression artérielle (risque d’hypotension orthostatique) ; chez les patients atteints de troubles rénaux, pour lesquels la réponse au traitement doit être étroitement surveillée. Celsentri ne doit pas être utilisé chez les patients pouvant présenter une hypersensibilité (allergie) au maraviroc, à l’arachide, au soja ou à un autre ingrédient.

EN COURS DE TRAITEMENT Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Les effets indésirables les plus fréquents de Celsentri sont les diarrhées, nausées et céphalées. Vomissements, fatigue, vertige, insomnie, toux, douleur musculaire, douleur au niveau du dos, éruption cutanée ont été fréquemment rapportés. Si vous ressentez les symptômes d’une hépatite (perte d’appétit, fièvre, sensation de nausée, jaunissement de la peau ou des yeux…), une éruption cutanée et / ou des démangeaisons, arrêtez de prendre Celsentri et informez immédiatement votre médecin.

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

CAS N° 1 La dose normale quotidienne de Celsentri est de 600 mg. Prise : un comprimé de 300 mg, deux fois par jour. Valable en cas d’association aux analogues nucléosidiques ou nucléotidique (par exemple, Viread, Rétrovir, Epivir, Kivexa, Truvada, Combivir…) ; en cas d’association à Isentress, ou au Fuzeon, ou à Viramune ; en cas d’association à Aptivus ou Telzir ; en cas d’association à Sustiva + Telzir.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN CELSENTRI

CAS N°1

CAS N°2

CAS N° 2 Dose augmentée à 1 200 mg. Prise : deux comprimés de 300 mg, deux fois par jour. Valable en cas d’association à Sustiva (ou Sustiva + Aptivus). CAS N° 3 Dose réduite à 300 mg. Prise : un comprimé de 150 mg, deux fois par jour. Valable dans les cas suivants : association à une antiprotéase boostée (sauf Telzir ou Aptivus : dose normale, cas n° 1) ; association à Intelence et à une antiprotéase boostée ; association à Sustiva et à une antiprotéase boostée (sauf Sustiva + Telzir, dose normale, cas n° 1 ; sauf Sustiva + Aptivus, dose augmentée, cas n° 2).

CAS N°3

Le millepertuis peut altérer l’efficacité de Celsentri.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE Celsentri présente un profil d’interaction complexe. Sa posologie diffère selon le traitement antirétroviral associé. Il existe aussi un nombre important d’interactions avec d’autres médicaments non antirétroviraux (dont clarithromycine, télithromycine, kétoconazole, itraconazole). Signalez à votre médecin la prise de tout autre traitement. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : il n’est pas attendu d’interaction médicamenteuse avec la méthadone ou le Subutex.

POSOLOGIE ENFANT L’utilisation de Celsentri n’est pas actuellement validée chez l’enfant et l’adolescent.

À RETENIR

– En préalable à l’utilisation du Celsentri, un test de tropisme du virus doit être réalisé. – La posologie du Celsentri diffère selon les antirétroviraux associés.

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FICHES TRAITEMENTS

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FUZEON

VIDEX

Fuzeon est un inhibiteur de fusion disponible pour les patients en multi-échec thérapeutique. Il est toujours utilisé en association avec d’autres antirétroviraux.

Videx est un inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse du VIH, utilisé en association avec d’autres antirétroviraux. Il n’est indiqué que pour les patients prétraités par antirétroviraux.

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EN COURS DE TRAITEMENT

EN COURS DE TRAITEMENT

MÉDICAMENTS À NE PAS ASSOCIER

Aucun n’a été répertorié.

MÉDICAMENTS NÉCESSITANT UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

Le risque de neuropathie périphérique de Videx peut être majoré en cas d’association avec l’isoniazide et la thalidomide. Les médicaments contenant de la ribavirine peuvent majorer la toxicité de votre traitement.

CONSEILS PARTICULIERS POUR L’INJECTION DE FUZEON

POSOLOGIE

90 mg / ml de Fuzeon reconstitué, deux fois par jour. Prise : une injection deux fois par jour, soit toutes les douze heures environ.

POSOLOGIE ENFANT

Fuzeon peut être utilisé chez l’enfant à partir de 6 ans. La posologie doit être adaptée au poids de l’enfant en deux injections sous-cutanée journalières.

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement.

Signalez tout effet indésirable à votre médecin. Certains effets décrits au paragraphe précédent peuvent survenir ou perdurer au cours du traitement. Ce médicament a été associé à une fréquence accrue d’infections bactériennes. Ceci doit être particulièrement surveillé par votre médecin. TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION AUX OPIACÉS : aucune donnée n’est disponible à ce jour sur les effets des traitements de substitution.

Pour la première injection, il faut se rendre à l’hôpital. Une infirmière vous expliquera comment préparer et faire vous-même l’injection de Fuzeon. Ensuite, vous réaliserez vous-même les injections ou avec l’aide d’une infirmière à domicile. Être aidé pour ses injections peut permettre d’atteindre des zones difficiles d’accès quand on est seul. Préparez l’ensemble du matériel nécessaire à l’injection (le flacon de poudre, le flacon d’eau stérile, les tampons alcoolisés et les deux seringues). Lavez-vous les mains, nettoyez avec les tampons alcoolisés le flacon et le site d’injection. Mesurez exactement 1,1 ml d’eau stérile à l’aide d’une seringue. Injectez très lentement l’eau stérile dans le flacon de Fuzeon, afin d’éviter de faire de la mousse. Faites rouler entre vos doigts le flacon de Fuzeon quelques minutes, afin que la solution s’homogénéise (ne pas secouer le flacon ou le renverser pour mélanger, cela entraînerait la formation d’un excès de mousse). Laissez le flacon au repos de 20 à 45 minutes. Il est possible de préparer une injection d’avance et de la laisser au réfrigérateur jusqu’à l’injection suivante. Dans ce cas, mettez le flacon à température ambiante 20 minutes avant l’injection. L’injection sous-cutanée (sous la peau) se fait dans le bras, le ventre ou la cuisse. Dans le dos, l’abdomen et derrière les bras, les injections sont moins douloureuses. L’aiguille doit être inclinée à environ 45 ° par rapport à la peau. Faites l’injection lentement, après avoir plissé la peau dans la zone d’injection.

AU DÉBUT DU TRAITEMENT

Avec Videx, vous devez informer votre médecin de tout problème de type neuropathie périphérique (fourmillements persistants, engourdissement ou douleurs dans les pieds et / ou les mains) ou d’éventuels antécédents de pancréatite. Contactez votre médecin si les événements suivants surviennent : engourdissement permanent, fourmillements ou douleurs dans les pieds et / ou dans les mains (cela peut indiquer le début d’une neuropathie périphérique, un effet indésirable au niveau des nerfs) ou douleur abdominale, nausées ou vomissements (ce qui peut indiquer une pancréatite ou un dysfonctionnement hépatique).

VIDEX

VOTRE TRAITEMENT AU QUOTIDIEN FUZEON

AU DÉBUT DU TRAITEMENT

L’injection de Fuzeon peut provoquer des démangeaisons, rougeurs, des douleurs, durcissement de la peau et des nodules (petites boules) à l’endroit où l’on fait la piqûre. Ces réactions peuvent apparaître dans la première semaine de traitement. Pour les atténuer, il faut, après la piqûre, masser la zone d’injection ou appliquer une compresse. Il est important par ailleurs de changer de point d’injection à chaque piqûre. Surveillez toute apparition d’infections ou d’inflammations purulentes au niveau du site d’injection. Des symptômes tels qu’éruptions sur la peau, température élevée ou frissons, sensation nauséeuse ou vomissement et sueurs et tremblements peuvent indiquer la présence d’une réaction allergique. Dans ce cas, consultez immédiatement votre médecin. Très fréquemment sont rapportés des difficultés de sommeil et des maux de tête.

POSOLOGIE

Poids inférieur à 60 kg : une gélule à 250 mg par jour. Poids supérieur à 60 kg : une gélule à 400 mg par jour. Prise : une gélule par jour. Videx doit toujours être pris à jeun, deux heures avant ou après le repas. Le repas peut diminuer l’absorption de votre médicament, et donc son efficacité.

POSOLOGIE ENFANT

La posologie est déterminée en fonction de la surface corporelle (calculée en fonction du poids et la taille). Il existe des comprimés de Videx à 25, 50, 100 et 150 mg, des gélules à 250 et 400 mg, ainsi qu’une formule buvable (1 ml = 10 mg).

À RETENIR : Si vous ne parvenez pas à supporter les injections, parlez-en à votre médecin qui pourra être amené à reconsidérer votre prise en charge thérapeutique.

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À RETENIR Videx doit toujours être pris à jeun. +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ GUIDE TÊTU + 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ adresses PARIS ET ÎLE-DE-FRANCE Abritoit 01 40 31 02 02. Actif santé 0950 796 160. www.actif-sante.org Actions Traitements 01 43 67 66 00. www.actions-traitements.org Act Up-Paris 01 48 06 13 89. www.actupparis.org Aeri (Ateliers expérience, redynamisation et insertion) 01 48 70 89 30. AFR (Association française pour la réduction des risques liés à l’usage de drogues) 01 41 83 46 87. www.a-f-r.org Aides 0 805 160 011 (appel gratuit). Aides Ile-de-France 01 53 27 63 00. www.aides.org AlternatHIV 01 43 56 05 05. www.alternathiv.asso.fr Amevihh (hôpital Tenon) 01 56 01 74 21. Amis du Bus des femmes (Les) 01 43 14 98 98. http://busdesfemmes.free.fr Anpa (Centres d’alcoologie) 01 42 33 51 04. www.anpa.asso.fr Anitea (Association nationale des intervenants en toxicomanie) 01 43 43 72 38. www.anitea.fr APA (African Positive Association) 01 43 72 63 13. Arc-en-ciel 01 53 24 12 09. www.aides.org Arcat 01 44 93 29 29. www.arcat-sida.org Ardhis 01 43 57 21 47. http://ardhis.org Aremedia www.aremedia.org Association des femmes médiatrices sociales et culturelles de Pantin 01 49 15 37 00. www.ville-pantin.fr Association des Tunisiens en France 01 45 96 04 06. Association française des hémophiles 01 45 67 77 67. http://afh.asso.fr Association française de réduction des risques 01 43 15 00 66. www.asud.org Association Réseau de soins 01 46 49 36 36. www.alize92.com Association Santé Charonne 01 44 93 09 78. Aurore 01 45 58 11 11. www.aurore.asso.fr Basiliade 01 48 87 77 77. www.basiliade.org Bondeko 01 34 53 49 56. Café Lunettes rouges cafelunettesrouges.free.fr Centre LGBT IDF 01 43 57 21 47. www.cglparis.org 108

Centre socioculturel de la rue de Tanger-Mosquée Adda Wa 01 40 36 28 23. http://mosqueeaddawa.free.fr Charité maternelle Sol en Si 01 43 22 42 81. Charonne (relais d’accès au droit) 01 45 83 22 22. Chrétiens et sida 01 46 07 89 81. www.chretiens-sida.com Cimade 01 40 08 05 34. www.cimade.org Collectif interassociatif sur la santé (CISS) 01 40 56 01 49. www.leciss.org Combat face au sida 01 42 43 77 21. Comede 01 45 21 38 40. www.comede.org Comité Maghreb-Afrique des familles - Pour survivre au sida 0870 445 368. www.survivreausida.net www.papamamanbebe.net La Contremarque 01 48 46 00 08. Coordination toxicomanies 01 53 28 08 89. Crips Île-de-France 01 56 80 33 33. www.lecrips.net Croix-Rouge française 01 44 43 11 00. www.croix-rouge.fr Dessine-moi un mouton 0 820 140 140. www.dessinemoiunmouton.org Diagonale 01 69 24 85 60. Droit au logement (DAL) 01 42 78 22 00. www.globenet.org/dal Droit d’urgence 01 40 03 62 82. www.droitsdurgence.org Élus locaux contre le sida (ELCS) 01 42 72 36 46. www.elcs.fr Emmaüs 01 44 82 77 20. www.emmaus.asso.fr Entr’aide Santé 01 48 92 53 09. L’Escale (Hôpital Simone-Veil) 01 34 06 62 18. Espas 01 42 72 64 86. espas-psy.org Espoir Goutte-d’Or 01 53 09 99 40. www.ego.asso.fr Fédération nationale de l’hébergement VIH 01 48 05 55 54. www.fnhvih.org Fédération sportive gay et lesbienne www.fsgl.org Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives 01 46 07 54 04. www .ftcr.eu Formation intervention recherche sida toxicomanies (First) 01 48 19 60 13. www.first.asso.fr Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) 01 43 14 60 66. www.gisti.org HF Prévention hf-prevention.com Horizons 01 42 09 84 84. http://horizons.asso.fr

Ikambere 01 48 20 82 60. www.ikambere.com Info Soins 01 39 50 05 95. Jeunes Séropotes Paris www.jspotes.org Le Kiosque Info Sida Toxicomanie 01 44 78 00 00. www.lekiosque.org La Résilience 01 48 97 03 24 ou 01 41 60 01 17. [email protected] LFMR Femmes solidaires www.lfmr.asso.fr Loginter 01 30 30 83 83. www.loginter.asso.fr Maavar 01 43 48 63 57. www.maavar.com Marie-Madeleine 01 30 69 86 83. [email protected] La Marmite 01 48 02 03 30. Marmottan 01 45 74 00 04. http://www.hopital-marmottan.fr Médecins d’Afrique / Europe 01 43 67 57 34. Médecins sans frontières 01 40 21 29 29. www.msf.fr Médecins du monde 01 44 92 15 15. www.medecinsdumonde.org Mouvement français pour le planning familial 01 48 07 29 10. www.planning-familial.org Migration Accueil Santé (Migas, hôpital Bichat-Claude-Bernard) 01 40 25 80 80. Migrations Santé 01 42 33 24 74. www.migrations-sante.org Nova Dona 01 43 95 92 54. Observatoire international des prisons 01 44 52 87 90. www.oip.org Osiris (Réseau ville hôpital, CHI de Poissy-Saint-Germain-en-Laye) 01 39 27 53 32. Pari-T (Droits et égalité pour les transgenres) www.pari-t.com Les Petits Bonheurs 01 42 74 50 11 associationlespetitsbonheurs.org Prévention Action Santé Travail pour les Transgenres (Pastt) 01 53 24 15 40. Ramm-VIH (CHI André-Grégoire, Montreuil). 01 49 20 33 75. Réseau ville-hôpital Bastille SaintAntoine 01 49 28 28 79. Secours catholique www.acsc.asso.fr Réseau de santé Paris-Nord 01 42 72 65 43. reseau-paris-nord.com Secours populaire français 01 44 78 21 00. www.secourspopulaire.fr Sidaction 01 53 26 45 55. www.sidaction.org Sida Paroles 01 47 86 08 90. Sœurs de la Perpétuelle Indulgence-

Couvent de Paname 01 44 92 06 12. http://www.lessoeurs.org Sol en Si 01 44 52 78 78. www.solensi.org Solidarité Sida 01 53 10 22 22. www.solidarite-sida.org SOS Drogue International 01 55 87 55 55. www.groupe-sos.org SOS homophobie 0810 108 135 ou 01 48 06 42 41. www.sos-homophobie.org Syndicat national des entreprises gaies (Sneg) 01 44 59 81 01. www.sneg.org TransHépate 01 40 19 07 60. www.transhepate.org TRT-5 (Groupe interassociatif Traitements et recherche thérapeutique) 01 41 83 46 11. www.trt-5.org Unals 01 44 93 29 29. www.unals.org Uraca 01 42 52 50 13. www.uraca.org CENTRE ET OUEST L'Abri (Évreux) 02 32 62 84 85. Accueil et promotion (Bourges) 02 48 70 99 23. Accueil sida toxicomanie Entraide réinsertion (Évreux) 02 32 33 60 81. Aides Grand-Ouest (Rennes) 02 99 65 01 58. www.aides.org Alis (Chateauroux) 02 54 27 50 20. Amitié sida (Nantes) 02 40 76 15 96. Association de solidarité avec les travailleurs immigrés (Orléans) 02 38 52 93 16. Asud Loiret (Orléans) 02 38 77 00 27. Crips / ORS Pays de la Loire (Nantes) 02 51 86 05 60. Entr’aidsida Limousin (Limoges) 05 55 33 54 33. Sid’Accueil 14 Basse-NormandieCaen 02 31 38 97 68. Sidarmor (Saint-Brieuc) 02 96 33 05 98. http://sidarmor.free.fr La Trev’ (Vauvert) 04 66 88 75 30. NORD ET EST Accueil et réinsertion sociale (Nancy) 03 83 36 71 71. Adis-Gaynet (Dunkerque) 03 28 59 19 19. www.asso-adis.com Aides Grand Est (Nancy) 03 83 36 29 48. Aiem (Metz) 03 87 75 88 80. Asud Reims 03 26 82 33 99. Crips Nord-Pas-de-Calais (Lille) 03 20 15 49 10. Ex-æquo (Reims) 03 26 86 52 56. www.exeaquoreims.com

Guide TêTu+ 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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Groupement de prévention et d’accueil lillois 03 20 54 03 49. L’Escale (Chaumont) 03 25 02 82 82. Revih-Mulhouse (Riedisheim) 03 89 64 50 00. SOS Hépatites (Fédération nationale) 03 25 06 12 12. www.soshepatites.org SUD-EST Action pour la citoyenneté et l’éducation à la santé (Marseille) 04 91 50 03 75. Actis (Saint-Étienne) 04 77 41 66 99. Aides Auvergne-Grand Languedoc (Montpellier) 04 67 29 74 06. www.aides.org Aides Rhône-Alpes-Méditerranée (Marseille) 04 96 11 62 62. www.aides.org Aiutu Corsu (Ajaccio) 04 95 29 94 29. Ampta (Marseille) 04 91 56 08 40. www.ampta.org Arap-Rubis (Nîmes) 04 66 76 06 51. http://arap-rubis.site.voila.fr Arsa Pyrénées-Atlantiques (Biarritz) 05 59 24 68 20. Association de lutte contre le sida (Lyon) 04 78 27 80 80. www.sidaweb.com Association départementale de lutte contre le sida des Landes (Mont-deMarsan) 05 58 06 02 58. Association franco-maghrébine du Rhône (Villeurbanne) 04 78 93 94 20. Asud Marseille 04 91 90 03 70. Asud Nîmes 04 66 36 00 12. Autres Regards (Marseille) 04 91 42 42 90. www.autres-regards.asso.fr Cabiria (Lyon) 04 78 30 02 65. www.cabiria.asso.fr Cefra (Lyon) 04 72 81 88 81 www.cefra.fr Centre interculturel francomaghrébin (Chalon-sur-Saône) 03 85 48 08 44. Cesam Migrations Santé (Montpellier) 04 67 40 55 96. Chrétiens et sida (Lyon) 04 78 39 42 06 Couples contre le sida (Lyon) 04 72 00 87 36. www.ccsida.com Crips Auvergne (Clermont-Ferrand) 04 73 34 12 12. www.lecrips.net Crips PACA 04 91 59 83 83 (Marseille) et 04 92 14 41 20 (Nice). www.lecrips.net Déclic-Familles de toxicomanes (Montpellier) 04 67 92 92 87. Entr’aids (Lyon) 04 72 56 03 09. www.entraids.org Envie (Montpellier) 04 67 04 20 23. www.associationenvie.com

Équipe mobile Psy et VIH (Marseille) 06 30 38 55 94. Fédération Rhône-Alpes d’éducation pour la santé (Lyon) 04 72 00 55 70. www.craes-crips.org Femmes et santé en Rhône-Alpes (Lyon) 04 72 61 88 23. Frisse (Lyon) 08 77 35 95 77. Hestia (Lyon) 04 72 38 83 38. Keep Smiling (Lyon) 04 72 60 92 66. www.keep-smiling.com La Maison (Gardanne) 04 42 65 73 60. www.lamaisondegardanne.org Le MAS Pause Diabolo (Lyon) 04 78 62 03 74. Maavar (Marseille) 04 91 13 03 50. Nova (Lyon) 04 72 07 75 12. pagesperso-orange.fr/nova.lyon Réseau Canebière (Marseille) 04 91 33 02 42. Réseau santé Marseille-Sud 04 91 92 74 84. www.rsms.asso.fr Réseau santé Provence (Venelles) 04 42 54 94 40. Ruptures (Lyon) 04 78 39 34 89. www.ruptures.free.fr Sida Vaucluse (Avignon) 04 32 75 33 14. Sol en Si (Marseille) 04 91 92 86 66. www.solensi.marseille Tempo (Grenoble) 04 76 03 16 43. www.tempo.asso.fr Le Tipi (Marseille) 04 91 92 53 11. www.letipi.org SUD-OUEST Act Up (Toulouse) 05 61 14 18 56. Aides Sud-Ouest (Bordeaux) 05 56 56 55 65. www.aides.org Arbor SOS Habitat et Soins (Carcassonne) 04 68 72 02 71. Association Sida Quercy (Montauban) 05 63 66 96 30. sidaquercy.canalblog.com Cacis (Bordeaux) 05 56 39 11 69. www.cacis-asso.org La Case de santé (Toulouse) 05 61 23 01 37. La Clef (Toulouse) 05 61 47 36 40. www.laclef.info Le Couloumey (Bordeaux) 05 56 52 02 02. Couples contre le sida (Toulouse) 05 61 63 95 05. www.ccsida.org Craes-Crips Aquitaine (Bordeaux) 05 56 33 34 10 ou 05 56 33 34 19. www.craes-crips.com Griselidis (Toulouse) 05 61 62 98 61. www.griselidis.com Groupe d’aide psychologique et sociale (Bordeaux) 05 56 91 47 03. [email protected]

Information Prévention Proximité Orientation (Bordeaux) 05 56 92 25 37. Maison de vie du Roussillon (Perpignan) 04 68 35 21 21. http://mdvroussillon.ifrance.com Mana (Bordeaux) 05 56 79 47 42. Samarie (Toulouse) 05 34 25 42 60. Sid’Avenir (Pau) 05 59 83 97 21. www.sidavenir.fr

L’Arbre fromager (Cayenne) 05 94 25 40 53. Entr’aides (Cayenne) 05 94 31 25 91. Réseau Matoutou (Saint-Laurent-duMaronni) 05 94 27 94 63. GRID (Kourou) 05 94 31 55 41. Médecins du monde 05 94 28 36 77 (Cayenne). Sida Info Service 05 94 28 57 96.

DéparTEmEnTS françaiS D’amériqUE Guadeloupe Réseau ville-hôpital Guadeloupe 05 90 89 07 12 (Les Abymes) et 05 90 91 23 13 (Pointe-à-Pitre). Association Saint-Vincent-de-Paul (Pointe-à-Pitre) 05 90 91 77 25. Comité guadeloupéen prévention éducation sanitaire (Basse-Terre) 05 90 41 09 24. Entraide Gwadloup 05 90 91 22 47 (Les Abymes) et 0590 38 57 48 (Basse-Terre). www.entraidgwadloup.org Aides / Blue Moon 05 90 52 26 15.

LiGnES D’éCOUTE Act Up-Paris 01 49 29 44 82. Aides 01 41 83 46 13. Drogues Info Service 0 800 23 13 13 ou 01 70 23 13 13. Écoute Cannabis 0 811 91 20 20. Écoute Alcool 0 811 91 30 30. www.drogues.gouv.fr Free Aides Counselling Treatment Support (Facts) 01 44 93 16 32. Fil Santé Jeunes 0 800 235 236. www.filsantejeunes.com Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) 01 55 31 61 00. www.halde.fr Hépatites Info Service 0 800 845 800. www.hepatite-info-service.org Ligne Azur 0 810 20 30 40. Ligne Info Traitements 01 43 67 00 00. Santé Info Droits 0 810 004 333 Sida Info Droit 0 810 636 636. Sida Info Service 0 800 840 800. SOS Hépatite 0 800 00 43 72. VIH Info Soignants 0 810 630 515.

martinique Action Sida Martinique (Fort-deFrance) 05 90 63 12 36. AMVIE (Fort-de-France) 05 96 59 14 35. Association Latinos Unidos (Fort-deFrance) 05 96 71 11 62. Centre antillais de prévention (Trinité) 05 96 58 54 23. Comité martiniquais de prévention et d’éducation (Fort-de-France) 05 90 63 82 62. Centres Amiof 05 96 72 89 99 (Fort-de-France), 05 96 56 51 98 (Saint-Esprit), 05 96 68 00 24 (Rivière-Salée), 05 96 78 15 02 (Saint-Pierre) et 05 96 74 90 90 (Le Marin). Planning familial 05 96 61 53 97 (Fort-de-France), 05 96 78 53 22 (Basse-Pointe), 05 96 62 60 83 (Rivière-Pilote), 05 96 71 84 26 (Dillon) et 05 96 74 29 74 (Vauclin). La réUniOn Rive (Saint-Denis de La Réunion) 02 62 20 28 56. Sid’Aventure (Saint-Pierre) 02 62 25 80 81. www.sidaventure.org Association réunionnaise pour la prévention du sida (Saint-Denis) 02 62 21 88 77. www.arps-info.com Guyane Association de formation et de soutien aux familles des malades (Cayenne) 05 94 25 16 73. Aides (Saint-Laurent-du-Maroni) 05 94 27 94 25.

aDminiSTraTiOnS Afssaps 01 55 87 30 30. http :/afssaps.sante.fr Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) 01 53 94 60 00. www.anrs.fr Ministère de la Santé, de la Jeunesse et de la Vie associative 0 820 03 33 33 (0,12 euro la minute). www.sante.gouv.fr Conseil national du sida (CNS) 01 40 56 68 50. www.cns.sante.fr Institut de veille sanitaire (InVs) 01 41 79 67 00. www.invs.sante.fr Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) 01 49 33 22 22. www.inpes.sante.fr Maison de la justice et du droit www.justice.gouv.fr Médiateur de la République 0155 35 24 24. Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) 01 44 63 20 50. www.drogues.gouv.fr Où SE fairE DépiSTEr ? Toutes les coordonnées des centres de dépistage sont sur www.sida-info-service.org Guide TêTu+ 2 0 1 0 - 2 0 1 1

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+ EXPERTS

Comité sCientifique Des personnalités reconnues Dans le milieu De la lutte contre le siDa ont soutenu le guide TêTu + et valiDé les informations qu’il contient. les opinions, commentaires et points De vue Développés n’engagent que leurs auteurs et la réDaction De TêTu +.

Pr DaNiel Vittecoq chef du département de médecine, d’infectiologie et de soins palliatifs de l’hôpital Paul-Brousse, à Villejuif, et président de la commision d’autorisation de mise sur le marché de l’afssaps et du groupe de travail Médicaments et sida de l’afssaps. Pr jeaN-Marie laNg hématologiste, médecin consultant attaché aux hôpitaux universitaires de strasbourg et président du comité de coordination régionale de la lutte contre le Vih (corevih). Dr FréDérique Delatour chargée du dépistage du Vih et des ist à la Direction générale de la santé (Dgs) et consultante au centre de dépistage anonyme et gratuit (cDag) de l’hôpital Bichat-claude-Bernard. gilles laFFoN Directeur d’arbor carcassonne (appartements relais, coordination thérapeutique et point écoute) et délégué régional de sos habitat et soins. 110

Photos : Julie ansiau, emmanuelle Barbaras, fabien Breuil et matthias casado-castro.

De haut en bas Nathalie MorgeNsztejN responsable de l’unité en charge de l’évaluation des médicaments en infectiologie et en hépato-gastro-entérologie à l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (afssaps).

Guide TêTu+ 2 0 1 0 - 2 0 1 1

comité Scientifique 2010.indd 110

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Se faire dépister c’est aussi protéger les autres

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+ DE 30 DESTINATIONS POUR CHANGER D’AIR

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463 4 463

* Prix à partir de, soumis à disponibilités, valables pour un aller simple en seconde classe sur iDTGV. iDTGV, société par actions simplifiée, RCS Nanterre B 478.221.02. 7 rue Pablo Neruda, 92300 Levallois Perret.

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