Guénon René - Orient et Occident.pdf
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Descripción: On peut diviser sommairement l’oeuvre de René Guénon (1886-1951) en 2 grandes parties : d’une part l’exposé...
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' Orient et Ouldent
RENË GUE.NON
OUVRAGES DU MtME AUTEUR '""~tttM G~irok d 1 ilf1dt- tks d«trJNS Jr,.ttdo,.s.
Ontfll t t OrciJ~111. Autor,; Jpmtut llt , pou•oir ttmp«t l.
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ORIENT ET
OCCIDENT
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Lo CnJt du \loltdt nrodunt. LI RC'f"' ût lu Quunm; ttlts S il tttJ dt.) Ttntps L.tJ PnMtptl dw ~lt.J irt/amtilimu/_ Lu Grultl!t Tmmt Syn1/>oltJ /Oitdumt• tuvx dt lu xrtnDI qu'ils a 'en toDI poiot encore là: mail nous peosoDJ JUrtout ici aux Amé· ricains, qui en soat à une pbue plus « a•·aacée ». ti l'o~ peut dire, de la mime civiliJation : mentalemeat awu
bien que aéocnphiquement, l'Amérique aetuelle est o-œi. ment l' c Extrime·Occident » : et l'Europe suivra. uns aucun doute, si rien ne vieut arrêter le déroulement d-' con•équencet impliquiet dans le présent état des cbouo. !\lait ce qu'il y a peut·itre de plus utraordinaire, c'est la prétention de faire de cette civiliution anormale le type même de tonte chilitation. de Il rtprder comme c la chiliJation » par u«l1ence. ' oire même comme la aeule qui mérite ce nom. C'est aussi, comme complement de cette illusion, la croyance au c progrès», envisagé d'u,ne façon non moins absolue. et identifié naturel!~ ment. dant ton uoence. avec ce développement matériel qui absorbe toute l'activité de J'Oocidental moderne. D 4
ett curieux de constater combien cert.ainu idéee ar·rive·a t promptement à se répandre el à s'imposer. pour peu, é,i.
dcmment. qu'eUes répondent aux tendances aénéral011 d'un mil ieu el d'une époque; c'tst le cu d~ n! la petUée de uoo contemporaim. on s'aperçoit qu'elles "' réduiocat à deux. le c pro;;rès nutériel Jt et le c pro~r~• moral Jt ; ce aout lea aeulea que Jacquea Baio,.îJie oir meotioUDéea eomme comprises dans l' idée courante de « civilisation • , el DOUI pensons que c:·ut ave-c: r-..hon. Sans doute, certains parlent bien encore de " proçès iutellectae.l Jt. mois cette expreo•ion. pour eux. etl et;en·
tiellemat ty110IIytae de c proçèt acieatihque Jt, et elle l'applique aurtout au dévdoppemeat dea acie- apérimeatalea et de leurs applicatioaa. Ou voit doue repa· raitre ici cette dép-adation de l'iat~eace qui aboutit à l'idcatifier avec le pla.a restreint et le phu inférieur de loua ses oaasu, l'action sur la matière eu YUe de la aeule u!ilit~ pratique ; le soi4isant c prop-èa iatelle~ tud Jt n'ott plus ainsi, eu déhitive, qu.e le c proçft - térid Jt lui·mê.me, et, si l' iatclliseac:e a 'était que cela, il faudrait accepter la dé6aitioa qu' ca do110e B~rJSr COIDJDe eDe le fait, ne aaurait être 1pont.anre ; pn~tooêtre
-
ieront-nous quelq11e joar d'éeloi.rcir un peu ee côté
à li quution. Maù, pour le moment. œ n'est pas de eela qn'il a'apt ; nous constatoaa aeulement I Ull idko q11e nous •eaoat de 6e, ai bnt est que l'on puiue a ppeler cela dea idées, de .-f'll'e f.çoa que eette eroyanee lui 10it •enue. C.e ne -~ pu naiment des idées, car bHueoup de œwc qui prillcipal~at
~ I'Oecident ae!Del croit
LA SUP E'I\STfTlON DE LA SC:Il~SCE
Oal.PIT ET OCCIDr.NT
prononunt ces mor. anc le phu de eooVJcuon n'ont daot la pelllée rien de bien net qui y eorre&ponùe: au fond, il n'y a là, da&1a plupart de1 eu , que l'expretJÎon. OD pounait même dir·e la personnifie~tion, d'npiratioo.! se,n timentales plUJ ou moins v"'"... Ce 1001 de vEritables idole.,)~ diviDitël d'une sorte de c relipoo laiqoe • qui n'ert pu nettement dilinie, sam dou~. et qui ne pent pu l'être, m.aia qui n'en a pa• moiau une exilteace trà réelle : ce n'~t pas de la reli;;ioo au tens propre du mot. mais c'ett ce qui prétend •'y subatituer, et qui mériterait mi.•?" d'étre ~ppelé c eontre·relî&ion •· La prtu~ihe onpne de eet etat de eboaes remonte au dibut m&eudo-relipewes, dea 1y1tèmes pbilosopbiques Yiaut avant tout à l'originalité, des rbéories scienti_6queJ aw!i épbé.mèret que prétentieuses: iuvraiaemblable cboo1 que rl~nune p ourta_nt une certaine unité, puitqu'il txitte bten un esprit •pêcifiquement moderne dont tout cela yroeè~e. mais une unité toute nésa1Î\ e e.a tommt. pu.ia~
toua les propapodistet, les apôtret de la tolérance sool très IOUYellt, CD fait, let phu Îlltolérao~ des b ommes. ll J'est produit, rn det, eene chose qui eat d'une ironie ~ire : ceux qui ont voulu renvener toua !ea do&· mes out créé à leur unse, n oua ne diroua pu un dope l'OL ..-eau, ma.iJ u.ne urieature de dope, qu'ils a.oot par· YCJIUS i imposer à la &inérüit6 du monde oecideatsl: aimi ae sont établies. SOUJ prétexte d' c aff ranebi•ement de la pemée », let croyaneea les plUJ ebiauér iques qll'o.o ait jamais vuea en aucun te.mpt, soua la forme de - diverses ido1es dont nous énumérioua toul à l'beure qndqu«-UDCS des principalea. De toutes les tuperatitiona préebêcs par ceux·li aaèmet qui font profeation de dêcl8Uier à tout propos contre la c superstition,., celle de la c ocienee • et de la «ra ison • est la seule qui ne aemble pas, à première •-ue. reposer aur une base sentimentale; mau il y a par· {oÎI UA ratiooalùme qui n'est que du aentimentall.me ~ comme ue le prouve que trop la pauiou qu'y apportent ses partilana, la baine dont ils témoip>ent rootre tout ce qui contrarie Jeurt tcoda.nces ou députe leur compréhension o ·.weun. en tout cu, le ration•· lisme eorreapondant à un amoindrissement de l'ioteller· toalité, il e•t naturel que aoo développement e i.lle de pair avec cdui du sentimeotalitme, ainli que oons l'avons upliqué au chapitre précédent ; seulement, ebacune de - deWI tendances peut êt.r e repréaeotée piUJ apéciale· -~ par cer:aines iDdividnalitéa ou par certaÎOJ cou· raall de prnfêc. et, rn raison des espretlions plua ou 8eÎI1I esdUJives et syatématiquet qu'elles aout amenées • r~vêtir, il peut même v avoir eotre elin det conflits appareoll qui dissimuleol leur solidarité profonde aux JWS clea ob&ervateurt auperûcid._ Le ratioualiame mooler~~e eommence en somme à OesearteJ (il avait mème
OaoENT
1. \ SI;PEIIST1TI01' OC LA SOEN Ct:
l:T OCCIDENT
CU quclqutt prtCDfSCUr! l U X~l· siè(,Je ), OUrquoÎ la pbiiO \Ophie moderne finit par subi-til uf'r prt.qut eotièreuu:nl la «critique » ou b « th~oric de la tonJta.Îisaucc » â la œnnaÎiJ.ance ellemême; e"l"it lllhÎ pourquoi. ehn. beaueoup de u .. reprê· StDIIDU, die lit \tUI plw eire que C pbilo;op}~ OCÏeniη Gqué' ,._ t'en-à-dort •impie coordination dn résultatJ le; pl~ ;énêr..1u-c d·· la ri'Ï~u~. dont le domainf' ei t le: Je.UI qu'elit rt:t'ounai_tJ~ comme ao«hible à lïnteJiisencf'. PLilo.,ovl.ü.: et _,cie nee, dan_, ~es condition;. n "out plu.a à têh \' d~tiogué rl tjona· li..mt' exùte. elles oe pC'U\('u: avoir qu·w, ~ul tt mê.atc: objet. elles ae rtpréoeotenl qu'un .cul ordre de con~ •ance., ellb . ow anim~u d ·un 1uên1~ espril : c'es1 « qtk nous appelons. non rbprü "i~nlifiqu~. m~i.s l"tJprit « lcic oti.Jt~ ».
fi 00:!3 f11u t Î lbÎi"èr Ull ptU I Ur C'ttle decn iêrt d ij:.ÎUC• tion .: re que n uu.a \oulom marquer par là.. c'f.it que nou • ne voyODi r ieu dt mau,~a_i, tn soi clatU le dé,eJoppemeu: de ctrtaiud iCÎenc-e:t.. mê:o\e Ji nous trou,-on-J t:\:~uin• lïmportaoce qu'on " attache;« n"ut qu'un ili\Oir trèi relatif, ll:ljlia. enfin c".:tt uu !&\'OÎr :out de 1nimt. tt il e.Al
L.• SUPDSTIT10N DE LA SCttNC:E
lé6iùme que cbacllD applique son activité i~teUe.:tuclle
o
da objets proportionoêa à us propres ~putudes tt ~DJ< IIIOf tDl doat U dispOse. Ce qu~ noas repr~uvoru. c est
ruclwn i.mr, DOW pourrionJ d1re le ~de C:CW< qui, çiûa par l"exteœioo quo ..... sdeoee• on,• p~. ru~ sent d'adm ettre qu'U exhte r i• .: tn debon delle., et pre· ttade~~t que toute spéeulat ioo, puur ~Ire Vllable. doi~ •• sou:DKttre aux mit.bocle:s 1pic.ial~i que œs mlmea sam· ta mettent en œune, co~ si ces métbodèpe authtntiqoe•. la prétention qu'af6chtot les repri· unu.nu de cette aeienc:e de pouvoir l'emei;ner à tou• UD5 aue-une réacne ~·· en~re un sisnr cf\évi~..ente rm. dioerité. Au.~ yeux d_e• ~roentau~, ·~. do~ 1 etud e ~· requiert aucune qualofica11on parllculoere o~ peut avoor grande valeur et ue aaurait rie.o contenir de VTaimeat 11rofo>nd: eL eu effet, la acience occidentale est tout ex ti· rieure et i n per6si d'adaptations ,~enu,
multiples, si, au lieu de !e tenir dans le dom1ine des principes, on en veut faire l'.1pplication à tel ou tel ordre rlétermin ê. On ·aurait for· étonné Ltibnitz si on lui av:nt tli t que son interpréta tion arithmétique trouvait place aussi parmi ces s.ens qu'il rej~tait sans les connaÎtre. mais seulement à un rang tout à hif accessoire e t subordonné; car cette interprétation n ·est pas {a usse en elle·même., et elle est parfaitement compatible avec toutes le.s autrtl, mai!' elle est tout à fa it incomplète et insuffisante. insi-
gnifiante même quand on l'envisage isolément. et oe peut prendre d'intérêt qu'en vertu de la correspondance analogique qui relie les sens inférieurs au aeru supérieur, conformément à ce que nous avons dit de la nature det « scie.nces traditionnelles ». Le sens supéri~ur, e'est le se.ns métaphysique pur ; tout le res:e, ce ne sont qu'applications diverses, plus ou moins importantei, mais touiou_rs contin~ente~ : c'est ainsi qu'il peut y avoir une aonlie.atioo arithmétique comme il y en a une indé6ni'é d'autres, comme il y a par exemple une application
L.\ SIIPEilST'ITtON DE LA SCttNCE
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lopque, qui eùt pa servir davantage au projet de Leibnita a'il l'eût connue, eomme il y a une application soeiale, qui est le fondement du Confucianiome, comme il y a une application a stronomique, la seule que les Ja ponais aient jamais pu !-aiti_r •, comme il y a même une application divinatoire, que lea Chinois reprdent d 'ail!euro co_tDme une des plus iDférieures de toutea, et doot U. abandonoent la pratique aux jongleurs "rranU. Si Leibnitz s'était trouvé en contact direct avec les Chinois, eew:-.:i lui auraient peut-être expliqué (mais l'aurait-il compri• ?) que mëme les chiffres doat il se se.r vait poo· vaient aymboliser des idéu d'an ordre beau~oup plus profond que les idées mathématiques. et que c'est en rai· son d'un tel symbolisme que les oombru jouaient un rôle dans la formation des idéogramme•, non moin1 que olano l'expraaîon dea doetrines pythap;orieiennes (ee qui montre que ces choses n'ét.aimt pas iporées de l'antiquité occideotale). Le& Chinoio auraient mëme pa accep· ter la notation par 0 et 1, ct prendre ces « caractèrel' purement ownér.aux » pour représenter symboliquement les idées métaphyoiques du yin et du yanl{ (qui n'ont d'ailteu_n rien à voir avte la conception de la création e1: 1ltiiUJl, tout en ayant bien deo rauons de préférer. comme pluo adéqlate, la représentation fournie par les c lin&ations » d" Fo-hi, dont l'objet propre et dire~t est dan' le domaine métaphysique. Nous a vons développé cet exemple parce qu'il fait apparaître claùement la dit· fér~n.cr qui exirte entre le systémat isme phUo10phique et la •ynthèie traclitionnelle, entre la science oecidentale et la aagesse ori.,otale ; il n'eu pas di!&cile de reconnaître,
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OIUENT ET OCCDENT
our cet exemple qui a pour aout, ltù auni, uue valeur de symbole, de quel côté u tnntveut l'iueompréheoJiOTt et rétroiteue de vuea '. Leibnitz, préttndant compreD· dre lu symbolu ebiuoi.s mieux que les Chiuou eux-même!, Ht un \'iritable précaneor des orien.talines, qui ont, les Allemand! •urtout, la mëme prétention à l'égard de toute• les conceptions et de toutes les doctrines orien· tales, et qui refu.ieDt de tenir le moindre compte de l'nit des repré!entauli autorisés de ces doctrines : uoUA avon4 cité ailleur• le cas de Deuuen s"iDtaginant expliquer Shankarâcbârya aux Hiuùous, et lïoterprél2nt à travers les idées de Sebopenhauer ; ce &ont bien là des manifestations d 'une seule et mime: mentalité. r.·o\li Ût\' OQS faire encore â ce propos une dernière remarque : c'est que les Occidentau.'&ère. Nous ne protestoat pu. bien entendu. contre l"cxiotenc:e m~ de la KJ>timen· talité. qui est un fait na lure!. mais seulement contre son ...·'(tension anormale et illêz:iûme; il faut sa~ oir mettre chaque ehooe i SI plate et r y lainer, mait, pour c:c:la. il fau t une comprébe_ntion de l'ordre universel qui éc:bappe au monde Ottideata!. où le déHNu fait loi : dénoneer le untimeatalisme, c:e n ·.,., poiot aier la sen· timeatalité. pu pla a que dénoncer le rationalisme ne r~ nent i n i~r •• ra iton: aentimmtali:iDlle et n tionalù-me ne repréfentent pareillement que des abut. encore qu"ils appauis!Cnt à I"Oceident moderne ~mme les dew: lenne& d' une ahematiYe dont il e!l iaeapable ok sortir. Nout a vo n• déjà dit que le sentiment est e>Ie : le Kntinu-nt lui panit ÎDtiritaT. ,., iJ VtUl $0UVtDl rop~r JOUJ ec np-port à la seDSation: mais c:da est bien u latif. et la Yérité "' que l' c intrnion d'esprit •· leJ propatislea nec leur c exs* rieoee intérieure •· foot tout aimplement appel aux puiJ· uneea ohocuret de l'inatinct et du &entimeot, quïli pND·
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OJUL'IT ET OCCJ>E:\o
neot pour le fond m~me de rëtre. el, quand ill vont joaqu'au bout de leur pensée ou plutôt de kur und~. ila eo arriven t. comme 'lfilliam James, à proclamer finalement la iUprémaûe du c lu.bmr>l••• où les relaüooa dea divera éli· ment• sont oarfoi• rérinroCTUH e.t altemative.a. Sant ehe.r-
cber à remonter aux ori~nes du monde moderne et à la façon tlont •e m•"t~lité propre a pu se constituer. re qui u rait nêct-uair~ f'l'"'' rétourlre entièrement la quett ioa,
LA SUPEltSTTTlON DE LA VIE
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00111 pOU\'001 dire ceci : iJ a falla déjà one dépréciation el uo amoindriuement de l•iotellectuali:é pour que le progrèo matériel arrive à prendre one importance usez yaode pour franchir certaine! limites ; maù, une foù t•e mouvement commeoté, la pr.:oc.copatioa du prop-·~ matériel absorbant peu à peu toutes les facultés de l'homme, l'intdlectualité ,.• encore eo s'a!Faibü~aoi
graduellement. juaqu"•u point où oou• la \'O)'Oos IUJODr· cl'bui, et peut·~lre plu1 encore. quoique cela parahse •uurément dif6 cil e. Par contre, l'expausioo d< la aenti· 111entalité n'est nullement incompatib le anc le progrèa """tériel, parce que ce oont li. au fond, de• choses qoi soot presque du même ordre : oo ooui excusera d ·~· re• "en.ir •i aouvenL car cela est iodi!pensable pour com· prendre ce qui ~.e pawe au tour de o oua. Cette expaosioa ,le la aeotimentalité. se produinnt eorTéla~ivHDmt à la
rqrosoion de l'intellet'tualitt. ••r• d'autant plu$ .. ~.. sive et phu désordoonée qu'elle ne rencontrera rien qui pai"'e la contenir ou la diriaer .,(6cacemeot, car ce ..Ole ae &aurait êire joué par le « tcientisme 1>. qui. oow l'avoru
'\tu.
est loin d~èt,re lui·même indemn~ de la
COD·
tagioo sentimentale. et qui u·a plu• qu'une fausse •pp•· renee d'intellectuolité. Un des syruptôrnea les plus remarquables de lo: pré· pondérancc acquite par le tenti~ntaJia:me, c"est ce qoo
nous appelons le « moraliame ». c'eo:·i-dire lo tendance nettement marquée à tout rapporter à des préoccupa· tioll! d·ordre n1oral. ou du moio• à y eubordoDOer tout le ret.t~, et particulièrement ce qui e1t rqa:rdé coJDJDe
é: aot du doma ine de l'intelliaeoce. La morale, par elle· même. est chose eueotiellement seotimontale ; elle npréiente un ooint de vue auni relatif et œoti_n ,e:n t qae possible. et qui, d'ailleura. a toujours été propre il l'Oecideo:: mais le a moralisme» prop remoot dit est une eu·
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8ération de ce point de vue, qui ne ...., produ ite qu'io u.ae date uses ré«n~oe. La morale. qt!dle que aoit 1• bue qu'on lui donne. et qodle que soit aUMi l'impor· toace qu'on lui attribue. ,..•.,., el ne peut être qu'WI< rqle d'action : pour des bomme< qui ne •'i ntéres&enl plw qu'à l'action, il est évident qu'eUe doit jouer un rôle capital, el ila a'y S opprimer, e t contre e~l~s-là seulement ; ~our tout le reote leur attitude ne peut etre que n eutre. Nous ne parIone ici bien ~nteudu, qu'au oeul point de vue politi~ et en c~ qui concerne leo Etato o':' le• collectiv~téo ;_il peut toujours y avoir cks tympatb•eo ou des aoltpathieo individuelles qui ,..,.lent en dehors de ces conaidéntiooa, de même que, quand nous parlons de l'iuco~~ré~e~ioo occidenta1t'. noua ne: vte.on• que la mentaltle senerale, ..,. préjudice dea exceptions ~Mihl~- ~,exception& •ont d'ailleurs des plus ra ret: ueaomotru, sa 1 ou eot per-
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ORI[:'\"T 1:T OCCmE:'\"T
T &UECIU CHUI.Éa.IQCU 1:T D.L'1C&&S a.Ét:U
ouadé, comme nout le tomme•, de J"intérèt immtoJe que préoeote le retour à dt~ relations normale• e ntre l'Orient et I'Oceideut, il fa ut bien commencer dès maintenant à le préparer avec leo moyen.s dont on d.iJpoJe, si faibleo ooieot-ila, et le premier de c... moy·eo 1: d·abord, détruire tout les préjugés qui ·sont autant d'ob•· tadet, et c'nt à quoi tendent e..entiellemeot toute! leo cootidéutioru que noua a\·ons exposéet juaquïti ; ~D· ouite, rutaurer la ,-!NT ET OCCIDENT
purement terrestre, er eo.suite ptrœ qu'elle est bien le 1eu.l r;enre de 1upériorité {li toutefois oo peut ellie qu'elle eo est une) d0111 puiue t'accommoder Ùt médiocrité de l"esprit démoera:ique. Ua pareil reove...-u.t permet de mesurer toute l'étendue de la trana(ormatioD qui devra s'opérer dan5 la dviliaadon oecidelll.llc poW' qu'die redevienne normale et comparable aux autre& civilisations, e: pour qu'die cule d'être dan• le monde une cause de trouble et de détordre. 1 C'C!t avec intention que. jusqu'ici, ôou.s nous 1ommes ahstenu d e ruentionner Ja relision parmi let di8'é·r entea choses que l'Occident peut pré~eoter à l'Orient; e'ett tJUt , si Jo religion est aussi chose occideatal e, elle n'est poi nt cho5e moderne, et e·ett même contee e.lle que l"esprit n:oderne concentre toute son animosité. parce qu'rlle es~. en Occident. le •eul élément qui ait r;ardé un caractère troditionnel. Nous ne porions, bien entendu. que d~ lo religion a u sens propre de ce mol, et non du déformations ou des imi: ations qui ont pris naiu aoce, au ro ntraire. ~ou s rïnAuence de r esprit moderne, et qui tn r o!'Unt la mnrque à tel poi nt qu'eUn &Oot presque entièr r ment a"'imilablt'! au c moral isnu~ » philoJophiqu ... Pour t~ qui t's: de la reH~ion proprement dite. les Orientaux ue peuvent avoir pour elle que du retpect. précisément en raÎ! On de aon car:actère traditionnel: et même. si les Oceidentoux se montraient plut attachés à leur rel igion qu'ils ne le aon! d'ordinaire, ilt teraient eert.ainement mieux con.sidêrés en Orient. Seulement. œ qu·il ne faut ru oublier. c'e•t que la tradition ne r~vêt pas la fnrme spéciliq11emenr relir;ieuse che& let Onen· t.au!'t. à rexception des ~fusulnulnf, qui ont encore quelque chose de I'OrciJen : ; or ln différence de1 forme• ttxtériMue.! n'es t qu'nne affaire rl"ad..1ptation aux diver· tes mentalit~s. et. 1?1 où lo tradition n'a pu pris oponla·
TENTATrVES
fNFIIUC1VEI1$ES
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nément la forme relisieute, c'est qu'elle n'avait point i la prendre. L'erreur conaille ici à vouloir faire adopter aux Orientaux des !ormet qui ne sont pu faites pour euxL qui ne répondent pu aux exigence• de leur men• taüté, maïa doDt ils roeoonaiuenl d'ailleun l'excellenee pour lu OccidtnlauJc : c'ut ainsi qu'o11 peul voir parfoio des Hindous engager des Européen• à revenir au Catbolicism~, tl mm.t les aider à le eompre.n dre, u1u aYoir la moindre volléité d'y adhérer eax-mimet. Saot doute, il n'y 1 pas aDe complète équivaleDce cotre toutes les !onnet traditionnelles. parce qu'ellu corretJ'ODdtnt à des pointt de vue qui diffèrent réellement; mais, dam la meture où elles sont équivalentes, la tub.tituûon de l'une à J'au:re 1erait êvidtmment inut;le; et, dao• la mesure où elles sont différentes autrement que par l'exprusioD (ce qui ne veut nullemnt dire qu'ellet IOΫ.:Dt oppo1êe1 ou contradictoires) , cette auhttitu: ion ne p ourra;t étre que nuisible. parce qu'elle provoquerait i nevitablement un tléfaut d'adoptotion. Si les Orientaux n 'nul point la religion au oen• oeeide11tal du mot, ilo en ont tout ce qui leur convient; en même temos.. ils ont p lw au point de vue i11telloetuel, puisqu'ils ont la méta· ph~ · ique pure, dont la théolo!ie n'eot en somme qu'u11e t raduction partielle, affectée de la teinte tentimentale qui ett inhérente à la pensée religieuse comme telle; s'il• ont moi_n t d·un autre côté.. ce n'est qu'lu point de vue t entimental, et parce qu'ils D'en ont nul besoi11. Ce que DOIU venont de dire montre aussi pourquoi la aolntion que ooa• u timoot préférable pour J'Oecide:nt eat le r etour à 11 propre tradition. eomplétée .~a y a lieu quant au domaine de l'intellectualité pore {ce qui, d'ailleun, ne concerne que l'élite); la religion ne peut tenir la place de la métapbyoique, mais eUe n'est 111CUneme11t incom· palihle ••ec elle, el on eD a la preuve daao le monde
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134 idamiqu~. n~c lu d~ux ••P~Cla eomplém~tairu ....,.
le.qod.t te priacote sa doctri.De traditioD.DeDe. Ajoatoas cpe.. même ti I'Occidut répudie le scntimutallRDe (cL oona cnu.ndoo• par là la pridominancc aec:ordic au , . . timwt iW' lïutdlis~ncc), la mane occidentale o'~n COD-
ten"ert. pas moioa un besoin de uwfactiooa !eotimenwca que la (orm~ rdjficuac aculc peut lw doD.Dcr, de mme qu"eJle COD.JU'YU& Q...Q be.Joi.n d"aeti\-ité: atérieucc que o 'ont point lu Ori~ntaux: chaque race 1 aoo t= ... ram~nt propr~. ct ••ïl cot vrai que cc ne aout là que d« ~:e~oûngence~, il n' y a pourtant qu'une élite aues_ . trei.ote qui pu.iue n·avoir pas à co tenir eompte. Mau 1~ .. tiafactiou• dont il t'agit, c'est dans la religion prop~ meat dite que les Ocèd~otaux peuvent ct doi•~ot 1~ ttoa,·er normalement. et oon daru oraoce pure et timple t!l bien préférable aax idiea fauaoa. Nom oe vouJonJ pu répéter tout ee que DOUI n ono déjà dit ailltura sur lco produdiono de& ori~tallstca : elles ont surtout pour ~lld. d'noe part. d'épru lea Occidentaux qui y ont reeoun..,.. noir par ailleun le moyen d'ta rccti6cr les erreon, ct, d'autre part. d.c eootribuer encore à donner aux Oritotaux, par l'ineomprébei1Ûoo qw y .. t étolie, la pW. Eàchcwc idée de l'iDteDec:tDalité ocddeutak Sous « de,micr r"lJporl.
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OllniT
t t OOCIOE:-é le ..,ai unJ des caraetùea de Fo-bi). ct aDJ jamais ao~r à prtodre l'avit des reprfteataoU: autori.H des ('ivilisationt quïlt Ye• lent étudier, ce qui serait ponTiant h p eon..,ptÏODI onent.a!Of. ,·eule.nt à toute foree le• (aire entrer daru lea \'IJroo de la peuiée occidenta le, ce qui revient à les déna· turer tora lement, et ce qui prouve qu'au fond ils n'y comprennent rien; certains, par exemple. ne \'euleut "oir RD SOR
LES PRINCIPBS
on •·eut parler de prindpe~ à nos eon· temponÎD.I·· on nt doit pu: ~pirt"r tf' hire comprendre uns di&ï.,..hÛbi qurordt- C'f" nom i. doc ('On· ecptioas moralu. qui ne 1001 mrme paJ dH idéot1. moi• respr-ÏOD de quelque& UpÏriiÎOD> ~ntimrntol~ •, U io .... d.éoriel politique•. souvent à bue sentimentale ip· lemeut, comme le trop bmtnx c principe d H 11ationo· titéo •· qni a contribué au désordre de I'Earope au ddà de tout u qu'on peut im.a.p.a.tr; ne va~,t.-co pu jutqU'i parier eourammtimental. irutinctif ou purement K.Diible, qui 1\ la.l,..,iotf..- f~Utw/f •
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4u fl«triaa ............ "
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ORIE."e d'être appron· Y'e. mala à la double concl.itioD que cette étude aoit faite avec dea doDJila anr&..ntea ~ur ne ~int a'y épnr, ce qui IDppose déjà beaucoup phu qu'on ne ponrrait le -~ et qu'elle Dt fuae jamaiJ perdre de YUe l' _ , . lid. Üt d eQX condition-, d'ailleura, ae t:ieDJient de prêa : œlai qui poMMe nne inteiiFu; encore hnt·il. pour Jta t'ounailre, a·adru· •er là où il tot poosible de les trouver p réaentement. ear il •'•&it. non de curiositéo arehéolosiqueo. mais d'une connaisuooe qu i, pour être pro6l.lble, ne peot être que directe. Cette idée d"orpnisa:ions qu i ne revêtent poÎD I la rormc de « sociétés », qui o'oot aucun du élément! ntérieun por le1quels celle....,i se earactérioent, et qai n'en aont que plu• effectivement con,tiruéet, partdté dt eompre.odrt tout ct qui Hl nrtt'uaire pour ~~ rapp.ro· aber vnoiment de I'Orieat. u moinJ confut; pourtant, ce aont là da ehoae:e qai o'oat rien de eomma.n, qo:i n'ont p11 le moind.r e rapport eor~ elles. De même, il en est qui oe peuTeot p•• entendre prononcer le mot d. c ésotérisme,. (dont nous a 'ohuJon• pu, on eo ..,...,..;eodra) saas peJUU immédiatement à l'oceultisme 0 11 à d'agtreo choses du meme p;eare. d&DI lesquelles il n·y a pu troee de >éritahle éoo•érisme: il eol incroyable que lee prétentions les plus injuatiliée•
u
&oient si facilement admise• p•r ceux mêmes qui eu nient le plus l'rand intérêt à lei réfuter; le seul moyeu ef6eace
d.e eombaure l'oceultilllle. c'est de montrer quïl o·a rien de aé.rie~ qui) o\~t.t qu'one invention toute moderne. et que l'éso:érismt. eu vrai leDI de f t mot. est
tout autre chose que eela en réalité. D en eat oDJJÏ qui. par unt autre eooJu.sion .. troient pouvoir traduire c êso· t.êrtame • o1r « snosticisme a: id .. il t'agit de conception• •oth eo'iquement plo.t ln('iennes.. m•i• J'interprilation
n'en est pu poor cela plw eu de ni plu• justo. Il est U8U difficile de savoir aujourdnui d'ane mooière préCÏR ce que forent les doctrines aua ... ri~ qui ooat réuni«
toUJ ~ttt·
dénomination ,:énêriqae de c puMtieùme 10. et parmi leoquellea il 1 aurait 1101 d oute hinl 4.ea dittioctioot à hire ; mait.. dao• l'enKmble. i1 aPOI •
rait qu·il v eut là d03 idées nrientalea plus oa moins défi.· prée., probablement mal eomprÎieo pa.r les Cre«, et
198 r.:vêtw:1 de formea im.asiaativeo qui ne 10ut ~èn com· patibles avec la pure iuteiJeclualité; on peut uourém~nt trouver ...,. peiue des cboua plu• clipes d'iutént, moiuo mélanséeo d'éléments hétéroditea, d'une val_. beaucoup moius doot.eu•e et d'une oipüication ~auconp plw aûre. Ceci nous amène à dire quelques moto en œ qui concerne la période alexaodriue en général : que 1.. Greca se aoieat trouvés alon en eontaet auez: direct avec l'Orient, et que leur eoprit oe ooit ouvert aÎDii à des • conception• auxquelles il était resté fermé jwque là, cela ne nous puait pu contestable; mais, malheurenKmen:, le résultat semble être demeuré beaucoup phu prés du « •yncrétisme » qu.e de la •éritable I}'Dthèse. Nouo ne voudrions pas dépréeitr outre mesure des doctrines comme ceUea d.,. néo-platonieieD$, qui sont, en tout cu, iucompara.b lement supérieures à toutes le1 prodac:ions de la philosophie moderne; mais enliu il vaut mieux remonter d.irecte.me.nt à Ja sou.roe orienta.Je que de pauer l>Or de• intermédiairc'B quelconque•, et, de plua, cela a l'avantage d'ëtre beaucoup plus facile, puisque les civilisations orientales exittent toujour&, taudis que la th•ilis:a.tioo çecque n'a réellement pa• eu de cootinuateun. Quand on coonait le• doctrines orientalea, oo peut s'e..o sen:r vour m.ie.u.x comprendre celJes des oéo-.platoniciena, et même des idées plus purement grecques que celles·là, car, malgré deo difl"érences comidérablea, l'Oc· cidont était alors bien plus rapproché de l'Orient qu'il ne l'e&t aujourd'hui; maïa il ne oerait pu p~ible d e faire l'iuvene, et, en voulant aborder l'Orient par la Grèce, on a'exposera_it à bien de. erreare. Du rette, pour ~üppléer à ee qui nauque à I'Oecident. oo ne peut s'adruaer qu'i. ce qui a eon.servé une exisuaee effeeti•e: il ne •'agit point de faire de l'archéolope, et les cboau que nous m\·ingeon.s ici n'ont rien à voir avec dea amu·
199 oemento d'érudit&; si la connai..aoee de l'aotiqui:é peut '1 jouer Wl rôle., c:e n 'est que cl.ana la mesure oà elle aidera à comprendre YT&iment eertainea idée&, ~~- oà dl~ appo~· tera encore la confumation de cette Ulllte doc:nnale oa te re~~con.trent toatea let ci vilisatioo_s.. à l'exœption dt la aeule ciYiliu.tion moderne, qui, n' ayant ni doctrine ni principes. eat en dehors des voies norlilàlèi de l'huma• ni té. Si l'on ne peut admettre aucune tentative de fœion entre dea doctrines différentes. il ne peul pu daYan~ être question de la substitution d'une tradition à uc~ antre: non seulement la mul"iplicité des formes tradi· tioandle& o'a aucun inconvénient.. mais elle a au eoa·· t.r aire des avantages très certaÎDI; aJon même que cu fo.r mes aout pleiuemenl équivalentes ou fond, chacone d'ellet a a raison d'~tre, n e serai:..:e que parce qu'elle est mieux eppropriée que toute autre aux eonditions d'au milieu dooné. La tendance à tout uniformiser pro· eèd•. eomme now l'avons dit. des préjo&és éplitaires: , 0 uloir l' appliquer ici. ce &erait done faire à l'eoprit modero.e une conee:ssioo qui. même involonuire, n'en serait pa! moin1 réêD~ et qui ~~~ pou.rrait. a:oir .q ue dt:!con;;équenees déplorables. Ce n est que •• 1Oeadent oe montrait dé6ni~ement impuiuaot i. revenir 3 uoe c:i\rj. lioa "ion nortMie qu'une tradition étrangère pourrait lui être impoaée: mai& alnn il n'y •.urail pas fusio·n: p~· que rieo de 1péci6quement OCCJdental ne aubsisteraH plu•; et il n'y aurait pu aabstitutioo non pluJ, car. po1t~ en arrh~er it une telle ex_:,rimit~ il bndrait que l'Occident eût perdu jn"'U'aux d•rniers vestiges de l'esprit traditionnel, à l'e:ti•teot déji, mait en tenon: eomptt IUJJf des coodJtJons meatafH dt ce G:Jilieu, pourvu qu'oa
le ,faue. ave~ la prudence et la eompétence voulues. et q.u on ••t d abord comprie profondément l'esprit :radi· !'-'onne l avec tout ce qu'il comporte; c·eat ce que rëHtc •ntell.ectuell~ devra faire tôt ou tard. pour toul ce dont ü teu. ·~pou•hle de re · rouver uoe expreuion occidentale anteneure. On voit combien eela est éloi.,é do · · : la pro,-enanee d"une.,.. .d e vue d e.J"tru d"JlJoo idie ne: pooDt 0001
uotéres~ paJ en elle-même, car < mettent csp~ié-nt daru leo dispotitiolll •·ouluu pour l'ob'enir. Bien eatt adu, noo ne: nioru point id la pouihili:i de l'iatwtioo i.atatll>n metaphysique que touteo 1.. doctronet orientalu auip>ent li l'homme comme son but
7•
(1) Il 1 auab id n r&PPf"udilt:IIIWftt • t. ,,.. A ~!~~~~=· : PrtP,Ol 4u c ltau a,-.dqt~tt • : œ ::~~.~:~= ~': • ,,... • ~--'.:'!:"'!'' COll'lp&rt.b l.n ; 10•• ._m.. " "' d····· . .• .. _..,.. • 1 ••ff•i r ~u.
~
snprime (et q W, d iso.u-le en pat60nl, n'• absolumeat rien à voir avec le « sommeil quiétiJte », interprétation bioarre que nont ovont rencontrée quelque part., et quj ne se justifie certaiaemeat par rieu de ce que a.ous ea: avonl dit). De phu, là où la réaliiOÛOn n'a pao été pré· cédée d'une préparation théorique ouf&..nte, de multi· ~u eonfutiotU peuvent oe produire. et il y • toojoan la p ouibili.é de s'éprer donJ quelqu' un de c:et domaiaes intermédia ire~ où l'ou n'eat point pranti coatre l''illa· •ion; e'eot oeulement dallS le domaine de la mitaphyoique pure que ron peut avoir une teUe sarantie, qui, ét•nl aequioe une fou pour toutes, permet euauite cfabor· der aan• ù~nser n'importe quel autre domaine, ainsi que nous l'avon• indiqué pr-écédemme.ot. La vérité tle fait peut parai:re preaque uét;IÀJeable a u rega rd de la vérité de• it.lé~s: eepeadont., même datU l'ordre dt:~ conûut;en~ il y a dea dearé• à ohterver, d it y a ur:c rrnnûèrc d'enviaaaer les ebo~ea. en les ra:ta· ch.a nt • '"' principes. qui leur confère une tout autre importonee que celle qu'elles ont por eUeo·mêmes; "' que nous &\' ODI dit dea ,. oeienees traditjon.n elleo,. doit surli .. à le Caire comprendre. Il n'est voint besoin de a·embarrauer de f)Ues:ions de ehrooolo1je. qui tont $00· ,ent insoluble-, au moins par lea méthode• ordinaires; de r h illoÎre; rnaÏI il 011~1 Uai iodiffirent de savoir qut •~Iles idéel appartiennent à une d oetriue tradiûounellr, et même IJUe tdle bçoo de lea préunter a un aract~ êpleme.at tuditionnel; oou• peJUoot 'JU•a n ·est pat néceu aire d'y in5ister davantas_e aprè• toutea leo conoidêratioru que aoua 1\"''IH déjà upotêc.t F.n tout cas. si la "érirê de fa it, qui est l'•ecaHÏre-. ne .Joit pu fairepqdre de 'ue la vérité dea idées. ')UÏ «t l'eo5elltiel, on aurait tort de oe refruu à tenir compte de• a.,.otat;eO •upplêmentaireo qu'el le peut apporter, et qui, pour it.rr
212
O&ŒNT ET OCCtUKNT
~~~~enta co~e elle, ne iOot ponrtant pu toujoura à dédaigner. Savo1r que certaines idéeo noua ont été four· .aies par les Orie.o:aux, c'e1t là u.ne vê·r itê de fait· cela importe moias que de comprendre ces iàée·e et de :econnair_re qu' elle• sont vraies eu ~oj ; et, si eUes oou.s étaient veuues d~aiUeun:, nous n'y verrions point uae raison de lo:t ~carter u prwri; mais, puisque 110ut 11'1V6ru lroovt nulle part en Occident l'équivalent de cu idées orien · tales, noua estimons qu'ii couvient de le dire. Auur~ ment~ on pou_ r rait ae f aire un i UCcès facilt en présentaal ur~.ame~ ~conceptions comme 1i on les avait eo queique tor.e creee.a de toutes pièce!-. et en dissimula nt leur oriPoe_ réelle; maù ce sont ià des proet:dés que nous M taur•o.n.s 3..1mt:lt~e.. et, de pius, ceJa reviendrait pour cons o enlev~r. a ~ conceptiotu leur vé ritable portée d leur AUlon te_. car 00 )M réduirait ai_nsi â 0 •è .re en apparen"" qu'n:1e « pbiiosopbie », Diors qu'elles sont tout ~utr~ c.hos~ en réalité ; nous touchons ici, une (oit de. plus, n la que.tion de l'individuel et de l"uni,·ersel, que. est atl fond dr :outt"i iu d!:l'l inction5 de ce senre. MaJa reato~ pour Je mom~ni, &ur le terra in des cootiosenc.s : eu d oiclarant hautement qu• c"ut en Ori ent qu.e la conna:••a nce intellet'tuelle pure veut être ohtenut .. r_o ut_e?' s e~1>rçant en même temps de réveiller 1'iatellfetn~hte occJdentale, on prépare, de la seule manière qni Sc>1t efficace. le rapproch ement de !"Orient el de I"Occi. dent ~ et ~~u.s . espéro•.•s qu'on aura compris pourquoi ~ue poS!thlltte ne dort t'as être né&ligêe, paiJque c' ett • . ce~•. que tend principalelllent tout ce que noua avon• dn I C I. La rec· aurar.ion d'une civilüation normale en Occide~t peut n'être qu'one continsenC"e ; mais.. enr-o.n: D.De fota.. est-ce uue r a i! OD pour a:'en déaintéres.ser tota· lement.. même si l'on est métaphy,icien ava_n t tout? Et d'ailleors, outre l'importance propre que des cho-
El'fTL"'tTE
ET
NO!"f
FO!ION
2 13
comme ..,ue.Jà ont dans leur ordre relatif, ellea peuvent ~e le moyen de réaliutiooa qui ne aout ploa do domaine contin&ent, et qui, pour tou• ceux qui y participeront ,ürec.ement ou même indirutemtot.. auront det con.eé· quences devant lesqnellea toute chose tranaitoire a"efface ftt diaparaiL U y a à tout cela des raioon• multiplea, doat lu plus profo11du 11e sont peoi•êlre pu cdlet sur ICI• •{Uelleo nous avons inoiaté le plus, parce que no.u ne pou v ions IOD"er à ex'p oaer présentement le.a théori~ ~ . métaphysiques (c.:t mèmc cosmoloz:iquea en cer tam,s c lll.3, par exemple e o ce qui concerne let « loi& cydiquea ,. ) sana lesquelles elles ne peuvent être pleine.m nt compri· ~ t Q0\18 aVODI rinteotÎOD de le faire dftn • d'autru é U• dr:a qui viendront en leur temp!.. Comme noo• le disiol's •u début, il ne nous est pao possible de tout expliqut r 1 la foi&; mais n oIlS n ·affirmons rieu gra tuitement, et noua .1v~u .. conscience d'avoir da moin~ i défaut de bien ·t'autres mér'ites, celuj de ne parle.r jamais que de ce que ••oua connaisson$. Si donc il en est qui a' é:touent de certaine. considération-S auxquelles ils ne aonr pa& h•bituiF, qu'ils veuillent h ien prendre la peine d'y réfléch ir phn ~Uentivement, et p eut-être s'ape.rce•ront-ila alors que cc.& o\osidé:rations, loin d~être inutiles ou aupe.r 8ut.d, soot pr.;cisémt nl parmi les plus importaotee, ou que ce qui leur a:e.m blait à première vue a·écar:er de ootre sujet eat , ' '" ' (aire aucunement preuve d'eaprit ly&téma-
tique. u trorlition, par contre, admet toua lu upeeu de la vérité : ~lie ne •'oppose à aucune adap:atioa lésitime: elle t>t rmet. à ceux qui la comprennent. det COll· ceptioo• autrement vostcs que toua les rêvtA dea philo•ophea qui P"lf4'nt pour lea pins hardi~ mait au1.1Î
autremtnt •olirles e: v• lahle•; enfin, elle ouYTe à l'inte.lligence du l•on ibili tt s illimitées rommt la • rritè elit· mêmf". T ou t tfla rè~ulte imméd iatement du corac!èrct de la coonaiuance mrt•phy•ique, ecule al>snlument illimitée en e ffet. parce qu"elle est de l'ordre unil·er&el ; et il oou1 parait hon de revenir ici sur la questi,.,n. que nous 1\o'ODJi déjà traitée ailleure. dea rapporu de J. métaphysique et de la lorique '. C:eue dernière. te référant aux coaditioni propr·e • à rentencftoment humain. e!t chose eontiosentt : ~~
(1\ h t.rHvt tt.o• f l llk•t. 41 l 'l!ti4• flu Joc.t--.u AlN&oct•~ 1"
VTt1
,.._n;..,
comme eeu.x dea mathimatiques ou de toute autre seie.ace
par:icalière, que l' opplication et la spéc:ification del véritables principes dani ua domaine déterminé. La méta· pby•ique domine donc aécesuirement la logique comme elle domine tout le relle; ne pas le reconnaître , c'e•t ren·
verler let rapports hiérarchique• ']Ui &ont inbêrenle io la na:ure des choses; maia, ti évident que cela aout paraia.ae, nous avoua dù c:on!Ute r qu'il !' a là quelque choae qui étonne beaucoup de not contemporains. Ceua· ci i~orent totalement ce qui est de l'ordre métaphyai· que ct « aupra-individuel 10; ils oe conoaisaeat que dea cbo1e1 qui a ppar:ieooent à l'ordre rationnel, y comprit la « pseudo-métaphytique 10 du pbilooopbes modernes : et. dao• œt ordre ratioooe.l, la lopque oecnpe effectivement le premier ran!- tout le reste lui eat tubordoooé. )laia la métaphysique -.aie ac peut paa plw ê:re dépot tfiut-x~rJmable. être revêtues d'une (orme lo:ique-. •:ett lo lo!ique tradition nelle. non l1 logique philoaophique, qui ut apte à cet uuge ; et comment pourrait·il en être lU nruent. alort que la philo•ophie est devenu• tcllt qu'elle ne peut •uh•i!ter qu'i la condition de nirr l1 D'l#laoby&ique vraie? On d oit voir par cette explication ("(lmmenl nous comprenon1 la lo!ique : ai nou,, ,.,. 1•loynns uoe certaine dialectique, ,a na quoi il ne noa& •erait pos possible de parler de quoi que ce soit, on ne
·eu,.,
CONCLCSIO:<
219
peut p•• nous le reprocher comme une ('On tu diction. car ee n'est point lia, pour nouo, faire dt 1~ philotophie. Du rtlle, lon mëme qu'il s'ogit •pécialement de rHut~r 1« coneeptions d .. philooophu. on peut ë:re auure que aout savons toujours cooK"'tr ltt dbtantt-1 u i1ér• pa.r l1 différence dts points d~ \'lie : noui nt nout oii(OD' pa• lllr le même terroio. comme le font ceu~ qui critiquent ou combattent une philo.ophie 1u nom d'utte au re philosophie; ce que nous di•on•. nout le dito~· parce que let doctrineo traditionnellts nous ont permt' de comprendre l'absurdité ou l'inanité de certaine• thé.orit~~ t-Lt qutU~ que .oirat lts imperfcrtioaJ qu~ oou, ~- apportons iué,~i:abltnlf'Dl (tt qui n t- doi,·rot ~tn imputées qu'i nollli-même). le nr1ctère de «• dOe réoliaer tôt ou urd. D'ailleurs. tout ce que oow feron! et dironJ aora pour effel de donner, à ceux qui vciendront eoouite, des facilités que nous o'1vo·n s p1s trouvées pour nor-re proprt compte; en cela comme en toute autre ehote. le pla• pénible etl de commencer le travail, et l"efron il aceo• pl ir doit ë:~ d'autant plat çand que leo conditiont aoat plat dérnorableo. Que la croyance à la c c:iviliNtion ,. .oit plua ou moins ébranlée c:be:t des ~DJ qui no,:uèrt n'auraient paa Olé la di.a.c:ater, que le c scient isme • eolt •cruellement en déelin daao eertaino milieu, ce aoot là
CONCWSIO:<
..._,-
~U'l"""en peut~u-e DOUI aider qarl~ peu. parce qu'il en multe une espèce d"ineer1itude qui permet auJt etpritJ de >env!•• NOS autant de rétU. Utltt dan\ df"t v oiH d iffi.rentn : m..i.! c:'f'St toat ee qu·il now NI pouiblf> d·en dire.. et let t~d~ntts nou~,.u,..,. que no UA 1\0n.t ('On•lltéec jusqu•ic:i a·ont rien de f'hU .·ncour.osuot que celle. qu' dies ~aient de liiJ•planle.. Ratinna li ·mf' ou inwitionni.&m~. po.:oiti ,~ipn~ ou pra~a· IÏî!me. anatiriali.tm~ ou cpir-itoali!mt:. « fC Îe.nrism f" • ou « rnorali•mt •· f"e sont là rl~ tbO~! quL à notre poio. f'lf" 'ue• ..,. val tnt exaet('mt:nl: on n~ !!a~ne ri~n en pa,aant ,,.,. runr i l'auirt.. tl.. tant qu'on ne c'tn sera pa~ Oira~é t-ntii'rtmtnl. on n ·aura pl~ fait mê!M' le prtmif"r pa• dans lt domaint de la vériuble intellmualité d e-:1
tireon.ttancn qui
qu~
'iou.s ttnnn• à If' dêcllrer e""Cp«9~._. œm~ nou« rt'diff ont' foi! de- plu~ que toate êtudt d~· dOt'trÎn~ nrirot.ll,.e: f'Dl~price_ C de rntiritar. ttt parfaittmt'n inutilt pour Ït hut qur nom a,·on• f"D \"tif" cr dont il s·a.p t a UDf' tout J~nlrt por1tt et ~~ d un nr'ffrr lf"nnn~ i
aolffmt n1 profond. En.fi.n. noUJ feroDJ o bu r'"' à nm ('()ntradicteur;: ;"•n tu,.J.s quP. t i nout •ommes tout i fait à )..aise pour • rrri· ~i~r en rl•in~ iodiptndan ff 1..- •• io lui l'idée de aa né~
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