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December 19, 2017 | Author: Belhamissi | Category: Infinity, Definition, Metaphysics, Nature, Linguistics
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Ouvrages du même auteur:

Introduction générale à l'étude des doctrines hindou('' Orient et Occident Autorité spirituelle et pouvoir temporel Le Symbolisme de la Croix

RENÉ GUÉNON

LES ~ '1\L\TS MULTIPLES

DE L'ÊTRE

Cinquième édition " L'ANNEAU D'OR" Tous droits de reproduction, traduction et adaptation réservés pour tous pays. ©Éd itions Véga, 2009

Éditions VÉGA

ISB N : 978-2-85829-564-7

19, rue Saint-Séverin 75005 PARIS

www.editions-tredan iel.com info@guytredani el.fr

AVANT-PROPOS

notre précédente étude sur Le Symbolisme ,/,1/,1, Croix, nous avons exposé, d'après les donut' tH! fournies par les différentes doctrines trauulltllles, une représentation géométrique de l'être 1 •·utièrement basée sur la théorie métaphysique lnl multiples. Le présent volume en sera à cet ••' •·o.nme un complément, car les indications uouH avons données ne suffisent peut-être pas u·• ,., !)sortir toute la portée de cette théorie, que ,,loil. considérer comme tout à fait fondamentale; '" nvons dû, en effet, nous borner alors à ce qui 1 n pportait le plus directement au but nettement ' 1 "' que nous nous proposions. C'est pourquoi, 1 1 """maintenant de côté la représentation symbo1'l"' 'l''e nous avons décrite, ou du moins ne la l'l" lunt en quelque sorte qu'incidemment quand 1 1111 ra lieu de nous y référer, nous consacrerons ul '' n•ment ce nouveau travail à un plus ample ''' ,., \opvement de la théorie dont il s'agit, soit, et '""' ,\'abord, dans son principe même, soit dans cer' ' ' " " H de ses applications, en ce qui concerne plus '""' l'être envisagé sous son aspect N

it:~llièrement

\lllllllllll. l':n ce qui concerne ce dernier point, il n'est peut1,.. pas inutile de rappeler dès maintenant que le

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fait de nous arrêter aux considérations de cet ordrt! n'implique nullement que l'état humain occupe uH rang privilégié ùans l'ensemble de l'Existence uni verselle, ou qu'il soit métaphysiquement distingué, par rapport aux autres états, par la possession d'une prérogative quelconque. En réalité, cet état humain n'est qu'un état de manifestation comine tous les autres, et parmi une indéfinité d'autres ; il se situe, dans la hiérarchie des degrés de l'Existence, à la place qui lui est assignée par sa nature même, c'est-à-dire par le caractère limitatif des conditions qui le définissent, et eette place ne lui confère ni supériorité ni infériorité absolue. Si nous devons parfois envisager particulièrement cet état, c'est donc uniquement parce que, étant celui dans lequel nous nous trouvons en fait, il acquiert par là pour nous, mais pour nous seulement, une importance spéciale ; ce n'est là qu'un point de vue tout relatif et contingent, celui des individus que nous sommes dans notre présent mode de manifestation. C'est pourquoi, notamment, quand nous parlons d'états supérieurs et d'états inférieurs, c'est toujours par rapport à l'état humain pris pour terme de comparaison que nous devons opérer cette répartition hiérarchique, puisqu'il n'en est point d'autre qui nous soit directement saisissable en tant qu'individus; et il ne faut pas oublier qu e toute expression, étant l'enveloppement dans une forme, s'effectue nécessairement en mode indivi duel, si bien que, lorsque nous voulons parler d e quoi que ce soit, même des vérités d'ordre purement métaphysique, nous ne pouvons le faire qu'en descendant à un tout autre ordre, essentiellement relatif et limité, pour les traduire dans le langage qui est celui des individualités humaines. On corn-

. toutes les précautions et les uns peme l'' , 'table imperfection de ce Inevi . d, at à ce qu ''l d Ol't l ''mpose 1 1 ' i manif~stemen~ ma a e(; une disproportion ' n pareil cas\ ~~ y dire autant pour en , ll 't y t l'on peut d ailleurs ll lle qu e e so1 , présent~tion fo:::t=~i:Se proprement sy~_,nr•• ême es r~pre rablement moins étrm11, pourtant mcompa rdinaire et par 0 bornées que le langage • t' n des véri, la commumca 10 "'nt plus aptes' a, l'em loi qui en est fait n il endantes, d ou . p ment possédant un 1 •ment. dans to.u~ ~nt~el!:: et traditionnel (1). rt vraiment s toujours avoir bien soin de remarquer que l' ndéfinité dont il s'agit dépasse tout nombre, et Ullsi tout ce à quoi la quantité est plus ou moins ir ct ement applicable, comme l'indéfinité spatiale u temporelle, qui ne relève également que des coni ions propres à notre monde (1 ). ne autre remarque s'impose encore, au sujet de l' mploi que nous faisons du mot « être »lui-même, 1Î, en toute rigueur, ne peut plus s'appliquer dans 110 sens propre quand il s'agit de certains états de 11 n-manifestation dont nous aurons à parler, et qui IIC t au delà du degré de l'Etre pur. Nous sommes u pendant obligé, en raison de la constitution même elu langage humain, de conserver ce terme mê~e 1 n pareil cas, à défaut d'un autre plus adéquat, mais r ne lui attribuant plus alors qu'une valeur pureIll nt analogique et symbolique, sans quoi il nous 111 ait tout à fait impossible de parler d'une façon quelconque de ce dont il s'agit ; et c'est là un exemple a net de ces insuffisances d'expression auxquelles nous faisions allusion tout à l'heure. C'est ainsi que nous pourrons, comme nous l'avons déjà fait ailleurs, ontinuer à parler de l'être total comme étant en (' ) Voir ibid., p. 124.

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lien effectif, ne tarde pas à perdre tout t I'C traditionnel, car les éléments de cet ordre uh i tent encore sont comparables à un corps l' IH'Ît aurait abandonné, et, par suite, impuiscl rmais à constituer quelque chose de plus 1111 Horte de formalisme vide; c'est là, très exacte1 nt 1 qui est arrivé au monde occidental mo111111

même temps manifesté dans · non-manifesté dans d' ce~tams de ses états et implique aucunement a~:res etats, sans . que cela devions nous arrêter à? ' p~du'r c~s dermers, nou s respond au de , ~ consi eratwn de ce qui corl'.Ëtre (1 ). gre qui est proprement celui de Nous rappellerons à ce s'arrêter à l'Ètre et' de n ~ropos, ~ue le fait de comme s'il était en e rien envisager au delà, le plus universel deq:oe~;u:s~ortele Prin~ipe suprême, tiques de certaines ' . un des. traits caractéristiquité et du con~eptwn~ occidentales de l'an. moyen age ' qm ' t ou t en contenant mcontestabl ement une part de m, t h . se retrouve plus dan l e ap ysique qui ne demeurent grandements. es conceptions modernes, · mcomplètes sous et aussi en ce qu'elles se , ce rapport, ries établies pour elle - pAresentent comme des théo, l' . s memes et non en d' rea une, d' Isatwn effective co rrespon 'd ante Ce vue ' t Ire, assurément, qu'il n' . . . ,n es pas a en Occident . en ce, . y ait nen eu d autre alors . ' :Ia, nous parlons s l d qm est généralement eu ement e ce en faisant de louabl coffnnu, et dont certains, tout es e orts po · · négation moderne ont t d • u; reagir contre la et la portée faute' de en adnee a s exagérer la valeur , . ' . se ren re compte ,. 1 encore là que de poi t d · qu I ne s agit extérieurs, et que d~: l e v.u~/o~me toute assez c'est le cas une so' rte d es CIVIIsatwns où, comme ' e coupure ' t · hl' deux ordres d' · s es eta Ie entre .Jamais s'op enseignement l' , . se superposant sans . P 0 ser, « exoterisme » appelle l' . , nsme » comme son corn lé , . « esotecet J, suivant une expression assez 111111nnt ·mployée, autrement que par le pascllltt H Jo non-manifesté; et, bien entendu, ce 1 111 m< (qui, lorsqu'il s'agit de la manifestaud iv icluc Il , est proprement la «transformation >> 11 t' tyniOiogique de ce mot, c'est-à-dire le pas' 11 d t~ l ù lll lo "" '' 111 réallté 1dentlquo à l'lntini.

à travers toutes ces modifications. tats de non-manifestation sont du domaine Nun·Etre, et les états de manifestation sont du in de l'l!tre, envisagé dans son intégralité ; on dir aussi que ces derniers correspondent aux nts degrés de l'Existence, ces degrés n'étaD:t utr chose que les différents modes, en multiindéfinie, de la manifestation universelle. tub]ir ici une distinction nette -entre l'Etre et Ml.1 nee, nous devons, ainsi que nous l'avons déjà I'OllSidérer l'Etre comme étant proprement le ÎJIII même de la manifestation ; l'Existence uniR ra alors la manifestation intégrale de l'encl s possibilités que comporte l':E:.tre, ~t qui cl'c illeurs toutes les possibilités de mamfesta' 1t eci implique le développement effectif de fiO IIIIibilités en mode c.ondition~é. Ain~i, l'lhre lnpp l'Existence, et Il est metaphysiqueme~t «Jill celle-ci, puisqu'il en est le principe ; l'E~Is: n' t donc pas identique à l'Etre, car celm-CI JI nd à un moindre degré de ~é~er~inati~n! e1t, 1 1111 rqucnt, à un plus haut degr~ dumversah~e ( ). , u qu • l'Existence soit essentiellement umque, tin l' rce que l'Etre en soi-même est un, elle n'en pl't cHl pas moins la multiplicité indéfinie des l1 th la manifestation, car elle les comprend "1 tn nt par là même qu'ils sont également ltlt , tte possibilité impliquant que chacun tlt:i~ tr réalisé selon les conditions qui lui

•t

Nu u I'IIJIJ)Oiona oncore qu' • exister •, dans l'acception étymo1lo1 l'Il 111 0 l (du latin ex-slal'e), c'est proprem_ent être. dépendant llllllltltlllll ; ' at do nc, on somme, ne pas av.o•r en so1-meme so~ l' l"" lllll pn (lU sn ntlson suffisante, ce qui est b•.en le cas ~e .la mamlnll, uh1MI till nous l'expliquerons par la smte en déf1mssant la Un n t\11 (11111111 f1•Ç n plus préclso . 11

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FONDEMENT DE LA THÉORIE

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sont propres. Comme nous l'avons dit ailleurs, en parlant de cette « unicité de l'EJÇ:istence » (en arabo W ahdatul-wujûd) suivant les données de l'ésotérism e islamique (1 ), il résulte de là que l'Existence, dans son « unicité » même, comporte une indéfinité do degrés, correspondant à tous les modes de la mani festation universelle (laquelle est au fond ]a mêm e chose que l'Existence elle-même) ; et cette mult;i plicité indéfinie des degrés de l'Existence imp1iqu o corrélativement, pour un être quelconque envisag6 dans le domaine entier de cette Existence, une mul tiplicité pareillement indéfinie d'états de manifes· tation possibles, dont chacun doit se réaliser dans un degré déterminé de l'Existence universelle. UJl état d'un être est donc le développement d'une poR• sibilité particulière comprise dans un tel degré, •( degré étant défini par les conditions auxquelles OH I. soumise la possibilité dont il s'agit, en tant qu ' •li t est envisagée comme se réalisant dans le domaine dt la manifestation (2). Ainsi, chaque état de manifestation d'un être cot·· respond à un degré de l'Existence, et cet état cotn • porte en outre des modalités diverses, suivan t ln différentes combinaisons de conditions dont est su t• ceptible un même mode général de manifestatiou enfin, chaque modalité comprend elle-même tlll t série indéfinie de modifications secondaires et (! 1 mentaires. Par exemple, si nous considérons l' l,r'll dans · cet état particulier qu'est l'individualit hu maine, la partie corporelle de cette indiviùunli 11 { 1 ) Le Symbolisme de la Croix, pp. 20-21 . {') Cette restriction est nécessaire puree qu , dons SMl manifestée, cetle même possibllltô no pout vi(! minout il do telles cond itions.

OHHIUHHI 11 11 11

l,ro "' """ '~•

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' n est qu'une modalité, et cette modalité est t rminée, non pas précisément par une condition iale d'existence, mais par un ensemble de contions qui en délimitent les possibilités, ces candions étant celles dont la .réunion définit le monde 1111ible ou corporel (1 ). Comme noUs l'avons déjà uliqué (2 ), chacune de ces conditions, considérée isont des autres, peut s'étendre au delà .du domaine tte modalité, et, soit par sa propre extension, par sa combinaison avec des conditions diffét s, constituer alors les domaines d'autres moda1 faisant partie de la même individualité intégrale. 1 11 tre part, chaque modalité doit être regardée rn susceptible de se développer dans le parcours n rtain cycle de manifestation, et, pour la modaClOrporelle, en particulier, les modifications seconl't H que comporte ce développement seront tom; les mc nts de son existence (envisagée sous.J'aspect de cuac ssion temporelle), ou, ce qui revient au même, 1 actes et tous les gestes, quels qu'ils soient, 1 llc 1\Ccomplira au cours de cette existence e~). Il c ti L presque superflu d'insister sur le peu de ''' C[u'occupe le , c'est-à-dire la ('(Ill science considérée exclusivement dans ses rappo• 1 avec les phénomènes, et sans se demander si elle• , 1 ou n'est pas l'expression de quelque chose d'un :11111 ordre, qui, par définition même, ne relève plu!' d 1 domaine psychologique (1 ). Pour nous, la conscience est tout autre chose· 'l" pour le psychologue : elle ne constitue pas uu ,., 1 d'être particulier, et elle n'est d'ailleurs pas ](' 1 • "' caractère distinctif de l'état individuel hu mn," même dans l'étude de cet état, ou plus préci s> (aspect potentiel l' Btre) ; dans ce dernier cas, il ne s'agit plus que 1 totalité des possibilités de manifestation, les de non-manifestation étant au delà de ( 8 ). La « surface des Eaux >>, ou leur plan de r tion, que nous avons décrit ailleurs comme le de réflexion du « Rayon Géleste >> ( 4 ), marque l'état dans lequel s'opère le passage de l'indià l'universel, et le symbole bien connu de la sur les Eaux >> figure l'affranchissement de me , ou la libération de la êondition indivi(5). L'être qui est parvenu à l'état corresponJI ur lui à la « surface des Eaux », mais sans encore au-dessus de celle-ci, se trouve comme rul u entre deux chaos, dans lesquels tout n'est l que confusion et obscurité ( tamas), jusqu'au • pnrnlion des E a ux, au point de v ue cosmogonique, se trouve rwtnmment a u début de la Genèse (1, 6-7). 111 /, Symbolisme de la Croix , pp. 166-167. f / ,'/lomme el son devenir selon le V ilddnla, pp. 71-72. ' IJmiJQllilme de la Croix , ch. x xiv. - C'est aussi, dans le symbo · huluu, 1 plun suivant lequel le Brahmdnda ou • Œuf du Monde n, rluqu ol réside Hiranyagarbha, se divise en deux moitiés; till Monde • est d'ailleurs souvent représenté comme flottant th ~ Eoux primordiales (voir L'Homme el son de venir selon Jill · 71 et 143-144). 'l/lllfn 1 qui esl un des noms de Vishnu dans la tradit ion hinulllt lltll'l rn lement • Celui q ui marche sur les Eaux •; il y a IJII'III hnm ut ovoc lu trndiUon évangélique q ui s'impo se de luilurrlll 111011l, !1\ co mme partou t ailleurs, la signification sym11 l'lll'ln lill une oUointe nu caractère his torique qu'a dans le · il fui OtïHir16r6, rait qui, d u rest e, est d'auta nt moins con1 ~ ~~ ,. ull NuUon, orrespondnn t t\ l' ob tention d'un certain lullun orr.wt.lv , Kt h o ucoup moins rare qu'o n ne le suppose

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moment où se produit l'illumination qui en d6t,lt' mine l'organisation harmonique dans le passag d• la puissance à l'acte, et par laquelle s'opère, com1111 par le Fiat Lux cosmogonique, la hiérarchisation (JII fera sortir l'ordre du chaos (1). Cette considération des deux chaos, corre p ou dant au formel et à l'informel, est indispemHIhl pour la compréhension d'un grand nombre do fi l{n rations symboliques et traditionnelles (2 ) ; c' est p Olit quoi nous avons tenu à la mentionner spécial 111 1111 1 ici. Du reste, bien que nous ayons déjà traité 1 1 li t question dans notre précédente étude, elle se rn l.l lt chait trop directement à notre présent suj et Jl fl llt qu'il nous fût possible de ne pas la rappeler au mol u brièvement. (1) Voir Le Symbolisme de la Croix, pp . 175-1 76 et 194- l!Jr, . (') Cf. notamment le symb olisme extrême-oriental du D r ngc111, 1"' reopondant d 'une certaine faç on à la co nceptio n théologique o ·clc l111ol Hl

du Verbe comme le • lieu des possibles selon le V~dânta , p. 168).

»

(v oir L'Homme el

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il 11HII

CHAPITRE XIII LES HIÉRARCHIES SPIRITUELLES

hiérarchisation des états multiples dans la réalisation effective de l'être total permet seule de comprendre comment il faut enviger, au point de vue métaphysique pur, ce qu'on ppelle assez généralement les « hiérarchies spirilles ». Sous ce nom, on entend d'ordinaire des hié1' hies d'êtres différents de l'homme et différents trc eux, comme si chaque degré était occupé par . " tres spéciaux, limités respectivem ent aux états a·rcspondants ; mais la conception des états mulpl s nous dispense manifestement de nous placer t'l p o~nt de vue, qui peut être très légitime pour la olog1e ou pour d'autres sciences ou spéculations i ulières, mais qui n'a rien .de métaphysique. Au , peu nous importe en elle-même l'existence des •xtra -humains et supra-humains, qui peuvent r ment être d'une indéfinité de sortes, quelles tl ient d' ailleurs les appellations par lesquelles 1 s d ésigne ; si nous avons toute raison pour 1111 Ur cett e existence, ne serait-ce que parce que v yons au ssi des êtres non-humains dans le l1 qui nous entou re et qu'il doit par conséquent oir dnns les autres états des êtres qui ne passent put· lu manif station humaine (n'y aura it-il que A

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ceux qui sont représentés dans celui-ci par ces indi vidualités non-humaines), nous n'avons cependant aucun motif pour nous en occuper spécialement, non plus que des êtres infra-humains, qui existent bit ri également et qu'on pourrait envisager de la rn nw façon. Personne ne songe à faire de la classification détaillée des êtres non-humains du monde t errcR t 1'1 l'objet d'une étude métaphysique ou soi-disant t lit on ne voit pas pourquoi il en serait autrement p r 1 Je simple fait qu'il s'agit d'êtres existant dans d'nu tres mondes, c'est-à-dire occupant d'autres éttrt , qui, si supérieurs qu'ils puissent être par rappot•L 1111 nôtre, n'en font pas moins partie, au même titr•r , du domaine de la manifestation universelle. ul ment, il est facile de comprendre que les philo ph • qui ont voulu borner l'être à un seul état, con Hid rant l'homme, dans son individualité plus ou mo 11 étendue, comme constituant un tout complet n lu même, s'ils ont cependant été amenés à pt 11 rU 1 vaguement, pour une raison· quelconque, qu 'i l d'autres degrés dans l'Existence universelle, 11 11111 pu faire de ces degrés que les domaines d' êtr1 H tpt nous soient totalement étrangers, sauf en ., qu ' 1 peut y avoir de commun à tous les êtres ; 1 t 1 même temps, la tendance anthropomorphiqtH lt' souvent portés d'autre part à exagérer lu 011111 11 nauté de nature, en prêtant à ces êtres d s fu t 1111 non pas simplement analogues, mais similnit·•" ''' même identiques à celles qui appartienllt 111 1 1 propre à l'homme individuel (1 ). En réalit , 1, t tl

dont il s'agit sont incomparablement plus différents de l'état humain qu'aucun philosophe de l'Occident moderne n'a jamais pu le concevoir, même de loin; mais, malgré cela, ces mêmes états, quels que puissent être d'ailleurs les êtres qui les occupent actuellement, peuvent être également réalisés par tous les autres êtres, y compris celui qui est en même temps un être humain dans un autre état de manifestation, l ans quoi, comme nous l'avons déjà dit, il ne pourrait être question de la totalité d'aucun être, cette otalité devant, pour être effective, comprendre écessairement tous les. états, tant de manifestation (formelle et informelle) que de non-manifestation, hacun selon le mode dans lequel l'être considéré est pable de le réaliser. Nous avons noté ailleurs que resque tout ce qui est dit théologiquement des anges ut être dit métaphysiquement des états supérieurs l'être (1 ), de même que, dans le symbolisme astrogique du moyen âge, les
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