Exposé Sur Le Fonctionnalisme

February 19, 2018 | Author: Abdou Ouahid | Category: Linguistics, Semiotics, Human Communication, Psychology & Cognitive Science, Cognitive Science
Share Embed Donate


Short Description

Le fonctionnalisme, qui s'est largement développé dans les années 1930, privilégie l'étude des mécanismes d'...

Description

Table des matières 

Table des matières.................................................................1

Définition.................................................................................................... 1 Développement encyclopédique...............................................................2 I. Les fonctions du langage chez Roman Jakobson :.................................2 1. (Les six fonctions des langages informatiques).............................2 2. PRÉSENCE ET HIÉRARCHIE DES FONCTIONS..................................3 3. RELATIONS ENTRE FONCTIONS......................................................4 

CORRÉLATION ENTRE FONCTIONS EXPRESSIVE ET CONATIVE..............................4



CORRÉLATION ENTRE FONCTIONS POÉTIQUE ET RÉFÉRENTIELLE ............................................................................................... 4

II. Le fonctionnalisme d’André Martinet.....................................................4 Petite biographie....................................................................................... 4 1. Le fonctionnalisme chez André Martinet .......................................5 2. COMPOSANTES DE LA LANGUE.......................................................5 3. La double articulation.....................................................................6 4. Tons, place de l’accent, intonation..................................................7 Références) Webographie).....................................................................8

1

Définition o dans Larousse : Etymologie : De fonction, venant du latin functio, qui veut dire : accomplissement, exécution. 

Doctrine selon laquelle, en architecture et dans le mobilier, la forme doit toujours être l'expression d'une fonction, d'un besoin (XX e s.).



Doctrine sociologique selon laquelle la société est perçue comme un système dont l'équilibre dépend de l'intégration de ses diverses composantes. (Le fonctionnalisme privilégie l'étude des mécanismes d'adaptation et d'intégration.)



École britannique d'anthropologie qui met l'accent sur la notion de dynamisme de la culture, en la considérant comme une totalité organique dont les divers éléments s'expliquent par la fonction qu'ils y remplissent.



Nom donné à plusieurs courants théoriques (école de Prague, Martinet, Jakobson, etc.) selon lesquels les éléments linguistiques se définissent en vertu de leur fonction dans un système (la langue) qui n'existe lui-même comme tel que par sa fonction de communication.



En psychologie, doctrine suivant laquelle les comportements sont essentiellement déterminés par la fonction qu'ils remplissent.

Développement encyclopédique Le fonctionnalisme, qui s'est largement développé dans les années 1930, privilégie l'étude des mécanismes d'adaptation et d'intégration. Parmi ses pères fondateurs, on trouve les anthropologues B. Malinowski, A.R.RadcliffeBrown et le sociologue T.Parsons. Dans la doctrine fonctionnaliste, la culture n'est pas un simple assemblage des traits mélangés, mais un ensemble d'éléments complexes qui constituent des mécanismes interdépendants les uns des autres. Par exemple, le « complexe agriculture », qui s'exprime par les outils et les techniques des semailles, des labours, des récoltes, peut modifier les habitudes alimentaires, le système de l'exploitation agricole et le système de transmission héréditaire, la pratique du commerce et les concepts de richesse. Inversement, il peut être modifié par ces habitudes, ces systèmes, ces pratiques, etc. Les institutions sociales, telles le mariage, sont aussi en connexion avec l'ensemble de la société. Ainsi, tout pattern (modèle ou configuration) de culture se reflète dans un autre pattern ; deux cultures qui intègrent différemment des traits analogues sont, en réalité, complètement différentes. L'école fonctionnaliste a notamment ouvert la voie à l'anthropologie structurale.

I.

Les fonctions du langage chez Roman Jakobson :

2

1. Les six fonctions des langages informatiques : Selon Jakobson, toute communication verbale comporte six éléments, six facteurs (les termes du modèle) :

(1) un contexte (le cotexte, c'est-à-dire les autres signes verbaux du même message, et le monde dans lequel prend place le message) ; (2) un destinateur (un émetteur, un énonciateur) ; (3) un destinataire (un récepteur, un énonciataire) ; (4) un contact entre destinateur et destinataire ; (5) un code commun ; (6) un message.

Chaque facteur est le point d'aboutissement d'une relation orientée, ou fonction, établie entre le message et ce facteur. On compte ainsi six fonctions : 1. La fonction expressive : elle est centrée sur le sujet qui parle : sentiments, émotions, mimiques, etc. 2. La fonction conative : cette fonction permet au destinateur d'agir sur le destinataire (inciter à écouter, à agir, à émouvoir). 3. La fonction phatique : cette fonction est relative au contact. Elle permet de provoquer et de maintenir le contact. 4. La fonction métalinguistique : cette fonction s'exerce lorsque l'échange porte sur le code lui-même et que les partenaires vérifient qu'ils utilisent bien le même code. Cette fonction consiste donc à utiliser un langage pour expliquer un autre langage. 5. La fonction référentielle : cette fonction permet de dénoter le monde qui nous entoure, c'est le référent, c'est-à-dire «de quoi il s'agit». 6. La fonction poétique : elle ne se limite pas à la poésie seulement, car tout message est expressif. Cette fonction se rapporte à la forme du message dans la mesure où elle a une valeur expressive propre.

3

2. PRÉSENCE ET HIÉRARCHIE DES FONCTIONS Dans l'analyse, il convient, d'abord, de stipuler la présence/absence de chacune des fonctions du langage. Chaque facteur doit être présent et conforme pour que la communication soit réussie. En conséquence, des relations sont établies entre tous les facteurs, notamment entre le message et les autres facteurs. Mais ici, nous nous intéressons à des relations ou fonctions particulières. Nous considérerons que, si une, plusieurs, voire toutes les fonctions du langage peuvent être absentes dans des unités brèves (par exemple, un signe isolé), les unités de quelque étendue les activent toutes. Dans l'éventualité d'une coprésence de fonctions, on établira : o

une hiérarchie simple: en trouvant simplement la fonction dominante et en ne hiérarchisant pas entre elles les autres fonctions ; ou

o

une hiérarchie complexe: en précisant l'intensité de présence de plusieurs ou de toutes les fonctions.

3. RELATIONS ENTRE FONCTIONS L'étude des relations entre fonctions se limite généralement à établir une hiérarchie. Allons plus loin. Posons que deux types de corrélations peuvent être établis entre deux fonctions. La corrélation est dite converse ou directe si, d'une part, l'augmentation de la force de l'une des deux fonctions s'accompagne de l'augmentation de celle de l'autre et, d'autre part, la diminution de la force de l'une entraîne la diminution de celle de l'autre. La corrélation est dite inverse si l'augmentation de la force de l'une des deux fonctions s'accompagne de la diminution de celle de l'autre et réciproquement. Nous esquisserons ici une telle analyse des corrélations. En principe, l'accent mis sur une fonction contribue à diminuer l'importance de toutes les autres et inversement dans le cas de sa mise en retrait. Mais nous formulerons également l'hypothèse que certaines fonctions sont couplées, de manière générale, dans une relation inverse encore plus nette. Les couplages les plus évidents sont ceux 4

entre les fonctions expressive et conative et entre les fonctions référentielle et poétique. 

CORRÉLATION ENTRE FONCTIONS EXPRESSIVE ET CONATIVE

La parfaite adéquation subjectivité-message se retrouverait, par exemple, dans le cri spontané exprimant une douleur. Même si un cri peut être « adressé » au récepteur, il est avant tout associé presque consubstantiellement au destinateur, laissant la fonction conative pour ainsi dire vide. À l'inverse, le message didactique, voué à atteindre l'autre, suppose, en principe, l'atténuation de la fonction émotive (du moins lorsqu'il y a incompatibilité entre les fonctions émotive et conative). 

CORRÉLATION ENTRE FONCTIONS POÉTIQUE ET RÉFÉRENTIELLE

Jakobson semble reconnaître la relation entre fonctions poétique et référentielle, puisqu'il les place dans une sorte de lutte pour la suprématie : « L'ambiguïté est une propriété intrinsèque, inaliénable, de tout message centré sur lui-même, bref c'est un corollaire obligé de la poésie [...] La suprématie de la fonction poétique sur la fonction référentielle n'oblitère pas la référence (la dénotation), mais la rend ambiguë. À un message à double sens correspondent un destinateur dédoublé, un destinataire dédoublé, et, de plus, une référence dédoublée – ce que soulignent nettement, chez de nombreux peuples, les préambules des contes de fée : ainsi par exemple, l'exorde habituel des contes majorquins : “ Axio era y no era ” (cela était et n'était pas). » Nous dirons que cette relation est une corrélation inverse. Plus le message « parle » de lui (fonction poétique), réfère à lui, moins il parle du contexte (fonction référentielle), y réfère et vice-versa.

II.

Le fonctionnalisme d’André Martinet

Petite biographie sur : MARTINET ANDRÉ (1908-1999) Né le : 12 avril 1908 de parents instituteurs, André Martinet s'intéressa très tôt aux problèmes de langues, dans l'environnement bilingue de son village de Savoie, Saint-Alban-des-Villards, Très vite, il élargit ses intérêts aux langues germaniques et à la linguistique générale. Il est considéré comme l'acte fondateur de la phonologie, et par là, du structuralisme européen en linguistique. André Martinet rencontre en 1933 Troubetzkoy de passage à Paris, et commence d'entretenir une correspondance avec le savant russe, qui apprécie la manière dont ce jeune linguiste français applique à la description de sa langue les principes de la phonologie. 1. Le fonctionnalisme chez André Martinet Martinet reconnaissait le fait que les langues mettaient en jeu les mêmes 5

principes de fonctionnement, relations de dépendance, d’opposition, de complémentarité, de hiérarchie entre les unités, mais le recours à des modalités de réalisation différentes selon les systèmes (opposition voyelles ouvertes / voyelles fermées, voyelles longues / voyelles brèves, utilisation de la position, de cas, de prépositions ou de postpositions pour l’indication des relations syntaxiques, avec des degrés de fréquence différents, etc.), témoignait de la spécificité de chacun d’eux. Néanmoins, le fait de concevoir la langue comme " un instrument de communication doublement articulé et de manifestation vocale " Pourrait être interprété aujourd’hui comme un universel. En réalité, il s’agit d’une stipulation. Or, " stipuler qu’une langue ou qu’une phrase est ceci ou cela ne veut pas dire qu’il existe, à titre de réalité perceptible ou dans l’absolu, des objets qui correspondent nécessairement, totalement et exclusivement, aux désignations "langue" ou "phrase", mais que par convention. Nous nous abstiendrons d’utiliser les termes en cause là où ne figurent pas les traits que nous retenons. En d’autres termes, la double articulation devrait être considérée comme un axiome théorique, servant à définir la langue, objet d’étude de la linguistique, ce qui permet à celle-ci, en tant que discipline, d’acquérir son autonomie.

2. COMPOSANTES DE LA LANGUE Ce principe de pertinence est fondamental, car il permet d’une part de dégager les unités de la langue et de les différencier des variantes, qui ne renvoient qu’à des formes différentes d’une même unité, d’autre part de spécifier ces différents éléments en fonction du rôle qu’ils jouent dans l’acte de communication. Ainsi, les sons [R] et [r], différents sur le plan physique, puisque [R] est une uvulaire, alors que [r] est une alvéolaire, correspondent cependant à une seule et même unité en français, étant donné que le sens véhiculé par rampe est le même, que le terme soit réalisé [Rp] " rampe " ou [rp] " rampe ". _ De manière analogue, qui et que ne doivent pas être identifiés comme deux pronoms relatifs, mais comme un seul, qui revêt la forme " qui " quand il est sujet, la personne qui vient, et la forme " que " lorsqu’il est objet, la personne que j’ai rencontrée. [R] et [r] sont des variantes, également appelées allophones, du phonème /R/, tout comme qui et que sont des variantes ou, allomorphes, du monème pronom relatif. Le principe de pertinence permet encore de dissocier les éléments formels qui correspondent à des unités constitutives du système de ceux qui sont imposés par des contraintes linguistiques, mais qui n’apportent aucune information, d’où leur non-intégration en tant qu’unités dans la langue.

L’exemple classique est le genre à distinguer du sexe, un ami, une amie. ..., tributaire du choix de l’unité lexicale : lune ne peut être que féminin en français, 6

la lune, tandis que ce terme est masculin en allemand, der Mond, ce qui illustre le caractère arbitraire de cette entité.

_ C’est encore en référence à la pertinence communicative que les unités linguistiques acquièrent leur spécificité, les phonèmes exercent une fonction distinctive : ils n’ont pas de sens en eux-mêmes, mais différencient formellement des unités qui s’opposent sémantiquement, comme /l/ et /s/ dans /lup/ " loupe " et /sup/ " soupe " ; les monèmes assument une fonction significative, car ils sont directement porteurs de sens : /taR/ " tard ". - Cette prise en compte du sens à tous les niveaux de l’analyse est essentielle dans la théorie fonctionnelle et résulte du choix initial de la pertinence communicative, comme point de vue définissant l’objet. Ce choix explique aussi que Martinet ait renoncé au concept de morphème au bénéfice de celui de monème pour désigner l’unité significative minimum. Selon Bloomfield, " le morphème est une forme linguistique simple qui ne possède pas de ressemblance phonétique et sémantique partielle avec une autre forme "

-

Il est " une combinaison fixe d’unités de signal, les phonèmes... (et) a une signification constante et définie, différente de la signification de toute autre forme linguistique de la même langue

-

Toutefois, alors qu’il est possible de décrire un morphème en phonèmes, "On ne peut analyser son sens dans les limites de notre science ".

Pour Martinet, en revanche, le monème est une unité significative minimum dont on " ne postule nullement qu’il se manifeste toujours et nécessairement comme un segment distinct de l’énoncé, mais qu’il corresponde, dans l’énoncé, à une différence formelle "

Martinet et Bloomfield accordent donc une priorité inverse au sens et à la forme, ce qui conduit à deux analyses différentes de ran, par exemple. Bloomfield considère qu’il n’y a qu’un morphème, la forme [ran] étant un alternant phonétique, appelé aujourd’hui allomorphe, de la forme de base [r ∧ n]. Martinet, au contraire, dégage deux monèmes, le " prétérit ", par rapprochement avec sang " chantait ", qui grâce à la voyelle [a] produit un même effet de sens et par opposition à run, et

7

" court " par similitude avec run, une fois le prétérit supprimé. Dans les Éléments de linguistique générale, il reprend cependant le concept de morphème pour différencier les monèmes grammaticaux des monèmes lexicaux ou lexèmes, conformément à une certaine tradition grammaticale. Mais très vite, il a été amené à l’abandonner pour éviter toute ambigu [ ïté] -

préférant ne parler que de monème grammatical, lorsque cela était nécessaire.

3. La double articulation La pertinence communicative se réalise donc à travers une pertinence distinctive assurée par les phonèmes, qui ont une forme constituée de traits distinctifs, mais qui n’ont pas de sens, et une pertinence significative assumée par les monèmes, doués d’une valeur significative supportée par des éléments formels qui ne sont pas toujours isolables dans l’énoncé, comme en témoigne l’amalgame du réunissant les monèmes de indiquant la provenance et le " défini " dans il revient du cinéma. Certaines combinaisons de monèmes fonctionnent comme de simples monèmes, et s’intègrent à une classe d’unités au même titre que les monèmes eux-mêmes ; on les appelle des synthèmes. Ils correspondent à des dérivés et à des composés. La pertinence communicative fonde la double articulation, laquelle implique une solidarité fonctionnelle entre phonèmes et monèmes, puisque la fonction distinctive ne peut s’exercer que dans la réalisation de la fonction significative, et que celle-ci nécessite un support formel pour se manifester. C’est à cette interdépendance entre des unités de fonctions différentes que renvoie la notion de double articulation, et non simplement au fait que les unités se combinent entre elles.

4. Tons, place de l’accent, intonation Aux phonèmes et aux monèmes s’ajoutent d’autres éléments, capables, eux aussi, de participer à la fonction de communication. C’est notamment le cas des tons, de la place de l’accent et de l’intonation. Ces éléments sont cependant de nature différente, puisqu’ils font intervenir la prosodie, et ne peuvent se manifester sans le support des phonèmes et des signifiants. D’autre part, les tons font partie intégrante des phonèmes, puisque les éléments qu’ils affectent ne deviennent distinctifs qu’associés à un ton particulier. Ils se trouvent, de ce fait, insérés dans la double articulation. Il n’en va pas de même, en revanche, de la place de l’accent, bien qu’elle puisse exercer dans certaines langues une fonction distinctive, ni de l’intonation, susceptible d’avoir une fonction significative, comme lorsqu’elle exprime l’interrogation. Si Martinet n’a pas mentionné les faits prosodiques dans la définition de la double articulation, il me semble que c’est pour des raisons de cohérence et de rigueur scientifique et non pour les marginaliser.

8

En effet, ils n’ont ni la même nature, ni le même fonctionnement que les phonèmes et les monèmes : la place de l’accent et l’intonation se surajoutent aux phonèmes et aux monèmes ; ils exigent leur présence pour fonctionner. De plus, l’intonation n’assume pas de manière systématique une fonction significative ; quant au rôle de la place de l’accent, il varie d’une langue à l’autre et n’est pas nécessairement pertinent.

III.

Références (Webographie) :  http://www.signosemio.com/  http://www.cairn.info/

9

View more...

Comments

Copyright ©2017 KUPDF Inc.
SUPPORT KUPDF