Etude de prix complète

March 13, 2017 | Author: Mouzoun Samir | Category: N/A
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L’étude de prix permet à l’entreprise de prévoir combien lui coûte la réalisation d’un ouvrage et le prix auquel elle pourra vendre cet ouvrage au maître d’ouvrage. Ce prix est appelé prix de vente. C'est une estimation prévisionnelles appelé DQE, Devis Quantitatif Estimatif. Le client achète un ouvrage dans son ensemble par l'achat de chaque ouvrage élémentaire qui le constitue. Tous les prix de ventes estimés et proposés devront se relier au prix de vente d'un ouvrage élémentaire. Pour prévoir les coûts, il faut donc prendre en compte toutes les dépenses que l’entreprise doit engager pour réaliser de chaque ouvrage élémentaire. Or ces dépenses sont extrêmement nombreuses et variées. Cela comprend le coût d’un tournevis, au salaire d’un maçon, en passant par le coût du béton, de la grue, de l’électricité… Il y a donc énormément de facteurs qui rentrent en compte dans le prix d’un ouvrage. De même si des dépenses peuvent être attribuées directement à un ouvrage élémentaires, d'autres se répartissent sur plusieurs. Il faut aussi trouver un moyen de répartition de ces coûts par ouvrage élémentaire. C'est une situation complexe qui nécessite d’avoir une approche méthodique pour gérer l’ensemble de ces facteurs et de leur relations. La méthode des sous détail de prix permet d'estimer le prix de vente d'un ouvrage en sommant le prix de vente de chaque ouvrage élémentaire qui le constitue. Le prix de vente de chaque ouvrage élémentaire est défini pour une unité d'ouvrage élémentaire. Chaque coût, frais ou prix est identifié et quantifié au travers de classes et de sous-classes. Ces classes sont ordonnées en partant de la source des dépenses c'est-à-dire des coûts directement liés et identifiés sur la production d'un ouvrage élémentaire. Puis d'autres classes de coût intègrent les frais plus globaux de production à l'échelle du chantier et les frais nécessaires à la vie de l’entreprise. Ces coûts globaux sont répartis au prorata du coût de l'ouvrage élémentaire. Cela induits des relations entre chaque classe de coût pour aboutir à l'estimation du prix de vente de l'ouvrage ou d'une partie de l'ouvrage. L'étude de cette méthode pose donc les questions: - du coût unitaire d'un ouvrage élémentaire, - de la classification des coûts, - de leur quantification et répartition - et des relations entre chaque classe de coût.

CLASSIFICATION , QUANTIFICATION ET REPARTITION La classification comporte plusieurs niveaux : il y a des classes et des sous classes. L’ordonnancement des classes part du coût de la réalisation de l'ouvrage élémentaire vers le prix de vente de celui-ci. LE COÛT DE REALISATION, CR OU COÛT DE PRODUCTION, CP

Cela représente tous les coûts directement liés à la production de l’ouvrage. Ces coûts sont nombreux et de nature variable. Cette classe est dissociée en deux sous classes : les Déboursées Secs, DS et les Frais de Chantier, FC. LES DEBOURSES SECS, DS Les déboursés secs représentent les coûts nécessaires et spécifiques à la réalisation de chaque ouvrage élémentaire. Cela nécessite de décomposer l’ouvrage en ouvrages élémentaires. Les coûts de matériaux, matériels, et de mains d’œuvre sont identifiés et classés à partir du mode opératoire de la réalisation d’un ouvrage élémentaire. Leur identification et classification par type de coût est facilité par l'utilisation du mode opératoire de l'ouvrage élémentaire considéré. A chaque étape ou opération les matériaux, matériels et personnels spécifiques sont identifiés. Le DS est quantifié pour une unité d'ouvrage élémentaire. Par exemple le DS d'un plancher en béton armé est quantifié pour un m² de plancher. L'unité choisie est appropriée au type d'ouvrage élémentaire: par exemple mètre linéaire (ml) pour un voile ou une poutre, l'unité pour un escalier ou une poutre ou un poteau,... Cette méthode de comptage permet de créer des bibliothèques de DS indépendamment des quantités d'ouvrage. Ce type de bibliothèque peut ainsi être transférable d'un ouvrage à un autre. Le DS est établi sous forme de tableau faisant apparaître la nature des coûts, leur prix unitaire, la quantité nécessaire pour une unité d'ouvrage élémentaire et le prix que cela représente pour une unité de cet ouvrage élémentaire. DS unitaire d'1m² de plancher BA DESIGNATION

PRIX QUANTITE UNITAIRE

PRIX

MATERIAUX MATERIELS PERSONNELS DS UNITAIRE Le prix unitaire représente le prix ou le coût d'une unité de matériau, de matériel, ou de travail du personnel. La quantité représente la quantité de matériaux, de matériel ou de travail de personnel dans une unité d'ouvrage élémentaire (ici dans 1 m² de plancher). LES FRAIS DE CHANTIER, FC Les frais de chantier représentent tous les coûts nécessaires à faire fonctionner le chantier dans sont ensemble c'est-à-dire sans qu’il soit possible de les attribuer facilement et spécifiquement à un ouvrage élémentaire. C’est par exemple le cas de la grue. Elle est utilisée pour la réalisation de tous les ouvrages élémentaires. Il est difficile de répartir son coût sur la réalisation de chaque ouvrage élémentaire. A l’inverse une banche sert spécifiquement à la réalisation de voiles. Son coût peut être comptabilisé dans la réalisation des voiles, c'est-à-dire dans le déboursé sec des voiles.

D'une façon générale le plan d'installation de chantier fait apparaître tous les besoins coûteux du chantier. Ces coûts peuvent être calculés précisément pour les gros matériels par exemple et de façon statistique pour le reste. Si les choix technologiques sont judicieusement adaptés à l'ouvrage à réaliser, il apparaît que ces frais sont statistiquement proportionnels aux déboursés secs. Ainsi il est possible de les estimer forfaitairement par rapport aux DS. Mais quelque soit le moyen de quantification leur répartition doit se faire sur chaque coût d'ouvrage élémentaire autrement dit sur chaque DS unitaire FC=K0%xDS Cela permet de répartir les frais de chantier sur chaque unité d'ouvrage élémentaire. FC représente alors la part de frais de chantier pour un ouvrage élémentaire. LIMITE ENTRE DEBOURSES SECS ET FRAIS DE CHANTIERS La limite entre la classification en DS ou frais de chantier peut parfois paraître floue. Cela apparaît surtout pour la classification des matériels du chantier. En effet, un matériel coûte à l'entreprise mais il apporte une valeur ajouté en produisant quelque chose. une centrale à béton produit du béton; une grue produit du levage,... Une double classification est possible selon si l'observation est portée sur le coût du matériel ou le coût de ce qu'il produit. Généralement, le point de vue est une question de simplicité de comptage ou de respect du sens de la méthode qui cherche à compter tous les coûts en les reportant sur chaque ouvrage élémentaire. En effet, si le coût de production d'un matériel du chantier est facilement attribuable à un ouvrage élémentaire particulier, c'est la production qui est observée et prise en compte. Si à l'inverse, il n'est pas possible d'attribuer facilement la production du matériel à un ouvrage élémentaire, c'est le coût du matériel qui est pris en compte. Par exemple, une centrale à béton produit du béton. Il est possible d'identifier et de compter aisément la quantité de béton consommée par chaque ouvrage élémentaire. Le coût du béton est alors pris en compte et compté dans le DS de chaque ouvrage élémentaire correspondant. Une grue produit du levage. Il est complexe d'identifier la consommation de levage de chaque ouvrage élémentaire. Le coût de la grue en tant que matériel est pris en compte globalement dans les frais de chantier La limite entre DS et FC n’est donc pas franche et demande du bon sens en s'interrogeant comment observer et attribuer un coût: par affectation spécifique à un ouvrage élémentaire ou d'une façon globale au chantier. LE PRIX DE REVIENT, PR Ce prix représente ce que revient à l'entreprise le coût de la réalisation de l'ouvrage. Cela comprend donc le coût de la production. Mais il est aussi intégré tous les frais connexes à la production: les frais nécessaires au fonctionnement de l'entreprise.

LES FRAIS GENERAUX, FG Ces frais représentent tous les coûts (matériaux, matériels, personnels, énergies, services) en dehors du chantier ou qui ne peuvent pas être facilement quantifiable pour un chantier précis. Cela peut être par exemple l’électricité du siège social, la location des locaux, le papier du secrétariat, le personnel du siège social, une assurance, … Lorsqu'ils sont nombreux, les frais généraux peuvent être classé en différentes sous classes: frais de siège, frais d'exploitation, frais spéciaux. Il est très difficile de détailler les frais généraux et voir impossible de les répartir précisément sur un ouvrage élémentaire précis. Ces coûts sont alors souvent estimés statistiquement. Leur répartition estimative sur un ouvrage élémentaire est effectuée forfaitairement au prorata des DS ou des CR. Ainsi les frais généraux sont établit statistiquement sur chaque DS: FG=K1%xDS ou par le biais des CR: FG=K'1%xCR LE PRIX DE VENTE HORS TAXES, PVHT Le prix de vente hors taxes représente le prix de vente net (sans taxes) de chaque ouvrage élémentaire. Il comporte le prix de revient ainsi qu'une marge appelée bénéfice et aléas. LES BENEFICES ET ALEAS, BA Le bénéfice est une marge qui intègre le fonctionnement de l'entreprise par le système du capital. En effet pour fonctionner une entreprise a besoin de trésorerie. Elle doit trouver un moyen d'avoir des fonds pour acheter ou renouveler du matériel, les matériaux et rétribuer le personnel avant d'être payée sur l'ouvrage ou une tranche d'ouvrage réalisée. C'est la trésorerie. La constitution de cette trésorerie se fait sur fonds propres à l'entreprise ou sur fonds externes. Les fonds externes peuvent provenir du système bancaire ou des investisseurs. L'investissement de ces derniers dans l'entreprise par un apport de capitaux est stimulé par un profit en retour. Une partie de la marge des bénéfices sert à cela. Une autre partie permet de constituer un capital propre à l'entreprise pour continuer à fonctionner et se développer. Une entreprise peut aussi être amenée à avoir des frais supplémentaires lorsqu'elle rencontre des circonstances exceptionnelles et imprévisibles (problèmes d'organisation, pannes,...). Une marge appelée aléas permet de faire face ou d'amortir les effets financiers de ces circonstances exceptionnelles. Les bénéfices et les aléas sont regroupés en une seule marge. La limite entre les deux fluctue donc d'un côté ou de l'autre en fonction des circonstances des travaux. Cette marge est souvent estimée en proportion du prix de revient de chaque ouvrage élémentaire: BA=K2%xPR Sa valeur dépend pour beaucoup du niveau de concurrence du marché et de la politique commerciale de l'entreprise. Le PVHT peut être unitaire s'il est calculé sur la base d'une unité d'ouvrage élémentaire. LE PRIX DE VENTE TOUTES TAXES COMPRISES, PVTTC

C'est le prix de vente total au client. C'est le prix de vente hors taxes auquel s'ajoute la taxe sur la valeur ajoutée, la TVA. LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE, TVA Chaque travail apporte une valeur. Toute valeur ajoutée est taxée par la TVA. Pour la majeur partie des travaux la TVA vaut 19,6% du PVHT (2010). TVA=19,6%xPVHT

LES LIENS OU RELATIONS LES LIENS DE BASE Toutes les classes ou sous classes de prix ont des liaisons additionnelles. De nombreuses combinaisons sont possibles selon le niveau de sous détail observé. Ainsi: PVTTC= DS+FC+FG+BA+TVA

ou PVTTC=CR+FG+BA+TVA ou

PVTTC=PR+BA+TVA

ou

LE COEFFICIENT DE VENTE, K La méthode de quantification de chaque classe de prix montre que seuls les DS sont calculés de façon absolue. Toute les autres classes de coût peuvent être calculées statistiquement de façon relative à une autre classe qui elle même peut être reliée au DS. Il apparaît donc possible de lier tous les prix aux DS. Ainsi il est possible d'établir une relation directe entre les DS et Le PVHT de type: PVHT=KxDS

PVTTC=PVHT+

Ce coefficient K, appelé coefficient de vente permet d'établir statistiquement cette relation directe. Si une entreprise estime le coefficient de vente, elle peut alors établir directement le PVHT par le seul calcul des DS. Ce coefficient peut alors aussi être un indicateur de compétitivité de l'entreprise et lui permettre d'orienter sa politique ou sa stratégie commerciale. Car s'il est possible d'optimiser les DS, il est d'avantage possible de faire fluctuer les facteurs influant K.

LE DEVIS QUANTITATIF ESTIMATIF: DQE La présentation de l'étude de prix est faite sous forme de tableau synthétique. Ce devis est à destination du client. Ce dernier achète un ouvrage complet, mais il doit pouvoir percevoir le PVHT de chaque ouvrage élémentaire et le montant de la TVA. Le montant de la TVA est globalisé sur le total des PVHT. DESIGNATION

PVHT QUANTITE UNITAIRE

PVHT

SEMELLES FILANTES VOILES PLANCHERS PVHT TVA PVTTC La quantité d'ouvrage élémentaire est définie par le métré. Cette quantité associée au PVHT unitaire défini le PVHT global de chaque ouvrage élémentaire. La somme définit le PVHT total de la réalisation. Cela montre que le calcul du PVHT unitaire de chaque ouvrage élémentaire est indépendant du métré autrement dit de la géométrie de l'ouvrage.

Cette approche permet alors l'élaboration de bibliothèques de prix sous détaillés pour chaque type d'ouvrage élémentaire. Le prix de l'ouvrage est déterminé par l'intégration au final les grandeurs géométriques de l'ouvrage par le métré. Le métré se distingue alors complètement de l'étude de prix unitaire. Le client est en droit de demander le sous détail de prix faisant apparaître les DS, FC, FG et BA.

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