Drioton DÉDICACES DE PTOLÉMÉE ÉVERGÈTE II

December 30, 2017 | Author: fcrevatin | Category: Languages, Nature, Religion And Belief
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[EXTRAIT DES ANNALES DU SERVICE DES ANTIQUIT.S5S DE L'EGYPTK, r. XLIV.]

LES

DÉDICACES DE PTOLÉMÉE ÉVERGÈTE H SUR LE DEUXIÈME PYLÔNE DE KARNAK. Bien qu'exposées à l'attention de tous les visiteurs à l'entrée de la grande Salle hypostyle (le Karnak, les deux longues inscriptions dédicatoires de Ptolémée VIII Evergète lI, sculptées en bas des montants,

(le chaque côté de la porte centrale du Deuxième pylône, sont encore quasiment inédites. Manette, qui ne pouvait connaître que l'inscription sud, puisque celle du nord était encore enterrée de son temps sous un remblai, en a début'. Les dimensions de la porte publié les trois lignes et demie du à un commentaire (e), repris qui y sont indiquées lui ont fourni matière sur Karnak (e). Sethe avait copié par Legrain clans son ouvrage posthume les deux inscriptions pour son recueil Thebanisehe Tempelinschrflen, qui est toujours resté à l'état de projet. Dans son mémoire sur Amon (, il en donne une dizaine de citations, avec les références Taf. iii et Taf.

14 3. Les cieux textes commencent par un protocole d'Evergète II. Celui du nord renfermant le prénom et celui du sud le nom de ce monarque, c'est évidemment l'inscription du nord qui est destinée à être lue la

première. MARIETTE,

Pl. 47 a. (2) Id., p.

Karnak, Leipzig 1875,

et 71-73. Les temples de Karnak, Bruxelles 1929, p. ut u-i Li 5. PORTERMoss, Topographical Bibliography, II, (3)

LEGRAIN,

21

Theban Temples, Oxford 1929, a omis de signaler la publication de Manette. ('i) SETHE, Amun und die acht Urgôtter von Hermopolis (Abhandl. Preuss. Akad. Wissensch., 1929, Phil.-Hist. KI., It), Berlin 1929.

- 112 -

A.- INSCRIPTION DU MONTANT NOM).

t

° Dédicace de la porte.

CcIJ I

TT

MON

a) Un scarabée occupe dans ce signe la place du disque solaire. - b) Restituer

(s) VIE' Le dieu bon «Héritier des dieux Épiphanes, élu de Plah, faisant la justice de Rê, image vivante d'Amon ». Il a renouvelé la consécration (?) de la porte ires grande, magnifique, réjouissante', qui illumine l'horizon' dans Celle-qui -esi-en-face-de-son-Sei,qneur (Thèbes), lieu d'origine et dévers oir-de-Noun1 (o) de Geint' de qui le nom est caché (Anon)(1).

a) Le scarabée ailé n'est ici qu'une variante graphique du scarabée , dont la valeur cryptographique nb est attestée dès la XVIII' dynastie 1, p. !iLi , n' i o6). A la même époque, (DeloTos, Revue le scarabée dans sa valeur normale est déjà susceptible d'une pris

d'Égyptologie,

e variante aux ailes déployées : , prénom d'Aménophis IV, HALL, Catalogue Egyptian Scarabs, etc., in the British Museum, E, p, 076, no 0678.

of

Les trois premiers signes de l'inscription ont été choisis et disposés de façon à former tableau un cynocéphale adore Florus ii l'ombre du Disque ailé. C'est un cas de cryptographie thématique. Le titre de nsw-biti a été omis (levant le cartouche. I *j est employé ici de manière insolite dans l'expression b) « le mnw de la porte ... », qu'on manque de points de comparaison pour élucider avec certitude. () Les noms eu capitales mis entre parenthèses indiquent le sens des déterminatifs ajoutés à cet endroit.

- 113 La restauration dont Évergète II fit bénéficier la porte centrale (lu Deuxième pylône consista à couvrir de bas-reliefs à sa propre image la face de la porte - qui, si l'on en croit la représentation conservée dans le Temple (le Khonsou (LEGRAIN, Les temples de Karnak, p. 1 6, fig. 76

et p. slut), était primitivement sans décoration -, et à refaire les bas-reliefs de Ramsès II sur la paroi sud de l'embrasure. Il se pourrait done qu'une remise en état (Tans ces conditions ait été considérée comme une nouvelle consécration au nom de Ptolémée Évergète IT, et désignée comme telle. 'Si toutefois cette acception du mot semblait trop abstraite et étrangère au formulaire traditionnel, il resterait à prendre le terme au sens concret, ce qui ne va pas d'ailleurs sans difficultés. Le «monument de la porte» peut signifier sa partie construite en pierre, par opposition à ses vantaux de bois; il peut aussi servir à désigner le vestibule en

saillie, élevé pour en protéger les abords: S'il en était ainsi, serait une forme intentionnellement archaïque et ambiguë (lu mot « fortification », devenu le plus souvent à partir de la XVIII' dynastie, qui pourrait s'appliquer à cette disposition architecturale.

c) Le verbe T est pris ici (tans 1111 sens causatif (pi'el), plusieurs fois attesté à l'époque ptolémaïque, JUNKER, Grammalik der Denderaiexte, p. 95. Employé au participe, il constitue une épithète qui exprime en bref la même idée si souvent répétée dans les descriptions de monuments, qu'on se réjouit de les voir.

d) L'expression «illuminer l'horizon » convient en propre au soleil

levant. Appliquée à un monument repeint à neuf et rehaussé de dorures fraîches, elle signifie qu'il a autant d'éclat qu'un soleil levant. e) SErtIE, Arnun und die ac/a Urgôtter von llermopolis, g s/jo. La valeur cosmogonique de ce terme est clairement indiquée par un texte de .Khargeh: . G

j

". u -......................

-- '-'

cité Reise nach der grossen Oase El_Khargeli, p. o 6, 1. o o - o SETH A.mun . . . § i Ton lieu le tertre E, , par 57) d'origine fut d'Hermopolis . Tu jaillis de l'onde en OEuf La question du tertre de la création est traitée par DE BUCK, De egypiische voorstellin8en beireffende den Oerlieuvel, Leyde 1900. (BnuGscIl,

mystérieux.

Annales du Service, t. XLIV.

8

- 11

-

__

4 Moy. Emp. __ -; Bas. p. ) J) Le mot (Pyr. aurait le sens de «source» d'après KEES, Zeiiscltriftfur agyptische Spraclie. LVII, p. il-1t. En réalité, il signifie «déversoir», DaloloN, Annales, XLI, p. o8-9. Un passage des Coffin Texts (I, 067 a-b) confirme ce sens fondamental en l'appliquant à l'embouchure d'une rivière : le bienon'heureux doit la franchir en bateau pourgagner le port f I et de là voguer sur la mer Relativement à la cosmogonie, le « déversoir-de-Noun « est l'endroit Y'\

d'où le démiurge sortit de l'Abtme primordial des eaux. o

a

a)

Création du sol de Tbébes. jb -

4

[i

.

-

uei

Restituer [-]. - b) Restituer c) Restituer L [].

- d) Resut Restituer

I

T

1

[] I "

I

f4

] 7

-

'V-

t44'1te--a

Il la, (Thèbes) fit, il la créa, il la cuisit par la flamme" de son OEil en lande' au bord de l'eau'. Il donne (encore aujourd'hui)d qu'elle jouisse' de la chaleur! de l'Uréus, grande deflammea.

= fl

La notion d'une coction, sous l'action (le laquelle se l'eau primitive serait solidifiée en terrain solide, est étrangère en général aux spéculations égyptiennes sur la création. a)

w (ç

Les Hymnes du Papyrus de Leyde, dont le manuscrit remonte au sèche. règne de Ramsés Il, expliquent autrement l'apparition de la terre L'élément constitutif du sol, l'humus, existait mélangé à l'eau à la place

on devait se trouver Thèbes. Un apport de sable(') le fit se déposer à cet endroit et, lorsque cette niasse vint à émerger, la terre était créée .=l I Ifl- . I U -H J] 1 e-a -is X e--a J %X 1

I

La formation de l'île émergée du au milieu du cours du Nil, et qui fiNoun qu'était le tertre primitif était nissent par fixer à leur surface le limon en suspension dans les eaux. conçue comme celle des bancs sablonneux qui émergent de temps à autre (1)

- 115 -

_ 111. ft % , (Gtnon .nri, Zeitsclirfft .... XLII, oo). L'eau et la terre étaient en elle é Vint du

p. (Thèbes) l'origine. sable pour Jénder un territoire, pour constituer un sol. Lorsque cela émergea, la terre Il s'agit là d'une action mécanique de séparation des éléments, comme dans le Chapitre premier de la Genèse. La description du phénomène dans le texte d'Evergète II témoigne d'une science plus avancée, fondée sur des observations de physique, et peut-être même des rudiments d'expériences : elle envisage la coction, qui fait passer la matière de l'état liquide ii l'état pâteux, puis à l'état solide. Ce genre d'explication s'apparenterait assez aux spéculations cosmophysiques des philosophes présocratiques d'Ionie. La théorie de la création par intervention du sable était encore courante à Thèbes à l'époque ptolémaïque, comme le prouve le texte relevé par Sethe:-e(° Bucic,.,.Oer,4eudont il fut pris pour créer les Deuxye1, p. Il ). Tu es le sable Terres. b) On peut arriver à préciser devantage le sens de rive, adopté pour le mot p' par le Wdrtcrbuch (I, p. 5oLt) - contrairement à la suggestion, de JuNKER, Das Götterdekrei liber (las Abaton, p. 3 et 711, qui préfère celui d'île -, grâce à sa position dans la liste du Papyrus Hood, MASPERO,

fut.

-

Études

I I

6. Le texte en effet à cet endroit i s) p. procède (I, de termes deux à cieux par énumération opposés égyptiennes,

Ii,

plante annuelle -

I I' Il --- -11 I

sable

--

1

I

-

I I

I I

%. I

I

arbre -

. ___I.=___J'

I

I I

I

terre cultivable 1 rive

-

I

cultivable

Dans ces conditions, pli signifie l'opposé de rive cultivable. C'est une lande sablonneuse, une grève. par une inscription e) Le mot n est connu sous sa forme de Dendérah, CFIA55INAT, Le temple de Dendara, IV, p. i33, L t i, où il

116 termine une énumération de termes s'appliquant à la crue du Nil. Il désigne ici la nappe d'eau qui couvrait le monde à l'origine. d) Tous les verbes qui marquent les étapes du récit sont employés dans ce texte au temps sdrn-n-f. L'emploi du temps sn-f dans cette prodire que la chaleur position le rapporte donc au présent. L'auteur veut qui a «cuit » Thèbes à l'origine continue à se faire sentir encore de son temps dans le climat particulièrement chaud de la région. C'est à la fois l'explication d'un phénomène physique et la confirmation expérimentale

de la théorie cosmogonique. e) Mot à mot : que son visage soit joyeux de (n) est la seule reconstitution qui s'accorde avec les f) Le mot j [1 traces subsistantes de ce passage très mutilé. Il n'est connu ailleurs que

4

comme nom d'une uréus qui crache le feu, dans la IV' section du Livre (le l'Ain-Douai. C'est, dans les deux cas, une dérivation du verbe JJj brûler, cuire, signifiant l'une la cuisante, l'autre la cuisson. .J J g) Cf. Papyrus magique Harris, IV, :

30

Création du monde.

(3) Iiannonça'les choses d venir,,, et elles se produisirent aussitôt. Il créa '. Il régla les statuts de ce qui serait par la ce qui était proJiré par sa suite . Jamais il n'ordonna rien tie défeclueuxd. a) La section entière est à comprendre d'après les récits de la création

où le Soleil prononce une série de prédictions dont un mot donne par calembour naissance à un être. Par exemple la création de la lune, dans le Livre de la Vache, MAYSTRE, Bulletin de l'institut français .... XL, p. 96: W I I I ( 2-' $ I I k rI k 551 'i." 1-1 -' i-il I 1 -

1 _lî

1

5

donnerai aussi que lu enveloppes (in?s) les cieux cieux de J ta beauté et de la lumière, - et c'est ainsi que se produisit la lune (i7i) de Thot. = (BRuGscH, Zeitschrift .... 1872, p. i8), par variation matéb) "

P-0 -

Je

rielle. La proposition décrit l'effet des calembours créateurs. Ils n'étaient

- 117 pas pour les anciens Égyptiens des jeux littéraires, niais l'expression même de la sagesse divine définissant la raison profonde et ultime des choses. e) Précisément les phrases au futur, dans lesquelles les calembours créateurs étaient enchâssés.

Ces allusions transparentes faites, dans un texte gravé au n siècle avant notre ère, à des ouvrages de mille ans plus anciens (car leurs seules versions connues sont du Nouvel Empire), sont assez étonnantes. Il se peut que des écrits de ce genre aient été conservés dans les biblio-

thèques des temples jusqu'au temps des Ptolémées mais il se peut aussi que le passage que nous étudions soit emprunté à un texte théologique

remontant à une date sensiblement plus proche du Nouvel Empire. est sans doute le même mot que - d) (lap. Aiiastasi 11E, III, 8) ou Saltier II, XII, (Pap. 6), qui a le sens de vaciller, branler, clocher, et finalement avoir une défectuosité. Cf. Wôrierbuch, . 'Wb X

V, p. o

14 6. SPIEGELSIIBG,

Zeitschrfl .

. , XXXIV, p.

)

9 i- 99.

Création du soleil.

±J

..ojtHt

/1 créa Ta-tenen. Il ouvra les Huit ". (Ii) Il forma b son corps comme celui (l'un enfant sacré', qui sortit d'un loins au milieu (lu Noun. Il éclaira d les terres par ses deux Yeux.

Il a créé a) Cf. SETHE, /lniun . . , g 109. La traduction de Sethe lui les Huit méconnaît la structure de la Tim, qui fondit générale phrase, les trois Quelle qui juxtapose simplement temps scim-n-f. que soit la

doctrine des autres textes allégués par Sethe, ce texte-ci attribue directement toute la création au dieu universel. Sur Ta-tenen, divinité do la terre, cf. DE BUCK, ... Oerbeuvel, p. 119-6 i.

b) w «fondre un métal», qui a reçu ici, sans doute par confusion, le déterminatif qui conviendrait au vieux verbe e sevrer», Pyramides, C. 799 c, 1119 b, i344 b, 9003

- 118 e) Allusion à l'aspect d'enfant princier, donné par l'iconographie au soleil naissant. d) Cf. Wörterbuch, I, p. oii, forme Pi'el. La proximité du même mot et le caractère soigné du texte à cet endroit militent orthographié contre la supposition (F'AIRMAN, Annales, XLIII, p. 283) que l'équivalence u = est toujours le résultat d'une confusion.

&° Création des hommes et des deux, =II

1!r'J II

Il fit les hommes

e.

11 créa' les (lieux'.

ce qui pleure), fondée a) rmtt, orthographe par rébus ( sur le calembour sacré qui expliquait l'origine de l'humanité. comme un vase à goulot, qui serait muni de b) Le signe * est traité à (les ailes. Il est probable que le latéraux ressemblant larges appendices lapicide, ne connaissant pas le signe rare qu'il devait sculpter, s'est laissé aller à l'interpréter suivant son imagination. D'autant plus que des inscriptions d'époque romaine du Temple de Khonsou (Sanctuaire, paroi est, inédites) emploient un signe qui a la même silhouette (i), et dont la valeur convient parfaitement ici : c'est , un visage encadré par une épaisse chevelure, mais différent de la traditionnelle tête d'Hathor. Le signe . n'en est qu'une déformation. Sa valeur ressort du parallélisme

(Sanctuaire de Khonsou, paroi est, au-dessus de Thot, col, o); w

(RodHmloNTEIx-CHAs5INAT,

Thot deux fois Grand T/iot-oêris C') Le même signe, sous la forme j, se trouve dans une inscription de Ptolémée VI Phulométor, sur un bas-relief du Temple de Ptah à Karnak :

L

(LEGRMN,

Le temple d'Edfou, I, p. 089,1. It);

qui a créé toutes choses. Annales, V, p. 107), Le cour de Ré qui a fait toutes choses, son cour qui a créé les êtres. Mais là le parallélisme avec Km oblige à lui attribuer la valeur îr, rébus de «perruque».

- 119 Cette valeur est également applicable dans un autre texte (le la paroi est du sanctuaire de Khonsou, au-dessus des douze dieux, col. 3 X = , t e

mi sert d'oreilles,

sic

JLetheudel'Ouïe

sic

entendant ce que son cour crée (== imagine) et donnant que ce soit enregistré sans que la langue le répète. Il est possible que ce signe, dont l'élément caractéristique est la chevelure, soit à expliquer par C'était la gomme en effet qui servait de cosmétique normal à la chevelure ! (Max MULLER, Die Liebespoesie cler alien Agypter, pi. VI, i 3-VIII, ) ma chevelure est alourdie par la gomme. Le mot, masculin en néo-égyptien et en copte (K0MMG : KoHl), a pu servir à former un nisbé «ce qui est cosmétiqué», qui conviendrait parfaitement dans ce cas. dérivé de la forme féminine i [In autre nisbé plus ancienne, se trouve dans une inscription (le la seconde époque inter-

km-ti,

Egyptian

. Texts from : " (HALL, Hieroglyphic Stelae, etc., in the British Museum, IV, pl. 5o, côté droit, 1. 5) cosmétiqué et élégant de chevelure. = la valeur fréquente de n c) ntr.w. Il est impossible d'attribuer à Graminatik, p. 1.99, no 1i3), et à "-. celle de t (BBIJGSCH, I]iero,qlyphzsche

médiaire

(Revue d'Égyptologie, I, p, 39, n° 1i3), en supposant une chute tie l'r final du mot. Le copte ii'rH? GNOH montre en effet que cet r s'était conservé au pluriel jusqu'à l'époque la plus tardive. -a ici pleine valeur de n.t cours d'eau », dont l'orthographe -, fréquente dans les textes ptolémaïques, prouve que le t final s'était conservé;

vaut pour rw (Bnuoscn, Bierogl. Gram., p.

n° 367), peut-être par rébus de 60

Organisation des (lieux.

E:I

199,

expulser.

Till" +0011Î

a) C'est un sistre que la femme tient sur ses genoux.

1:_

Uo4~i11

Il organisa la collège de l'Ennéade. (5) 11 institua l'Ogdoade a comme pèredevin de ses serviteurs et Chou, comme prophète naoplbore c0 Tefnout lui servant d'Épouse-divine d"

- 120 a) Sur cette orthographe, qui joue sur le nom mn.hv de l'Ogdoade en l'interprétant ion-nn'i «l'Enfant fatigué», et sur l'usage, à l'époque gréco-romaine, de considérer ce nom comme celui d'un seul personnage

en l'entourant d'un cartouche, cf. SEllE, Aniun . . . , § 87-88. Le genre de cartouche est bien celui qui est publié ici, et non le cartouche royal qu'en a fait Sethe. b) C'est-à-dire des dieux clans leur fonction de

1!!!

ou prophètes.

La phrase donne à entendre que le père-divin était le premier prophète, ou du culte. C'est une conception qui ne correspond pas

grand-prêtre

à l'organisation réelle du sacerdoce, tel que les degrés en sont attestés par les monuments. Cf. LEFEBVRE, Histoire des Grands_prôtres d'Amon de

' 1 ri

Karnak jusqu'à la XX/ dynastie, p. 19- o. est à lire --â nun n lid «porteur de naos de procession», e)

Dendérah, IV, pl. XIX. Le texte fait ici allusion au d'après r'le 0 1 ( ma pyrani. 95.2 d, mythologique de Chou, qui portait le ciel 1156 b) considéré comme la chapelle d'Ainon-Ré. d) II s'agit bien entendu d'un rôle purement sacerdotal, car jamais MARIETTE,

les textes mythologiques ne donnent Tefnout comme épouse de Rê. Sur les fonctions de l'Épouse divine, supérieure du clergé féminin de Karnak, cf.

LEFEBYRE, Histoire des

Grands-prêtres

d'Amon de Karnak .... p. 35-37-

7' Organisation de Thôbes comme capitale.

Il organisa la ville" qui protlgerait b Celui-qui'-est-en-elle' qui gouverne la terre pour son Père ' qui l'a engendré (A1oN). a) L'orthographe inusuelle

, avec déterminatif , indique qu'il faut prendre ici l'expression comme nom propre de Thèbes. Une allusion des Hymnes de Leyde donne à croire que ce vocable devait déjà être en usage du temps de llamsès II, GARDINER, Zeitscltrfl... , XLII, p. .2 s, note 3.

b) Cette phrase serait incompréhensible si on voulait l'interpréter suivant les règles de la syntaxe classique. Les textes en hiéroglyphes de la période gréco-romaine emploient

fréquemment, comme équivalents de propositions relatives, des tournures

- 121 '

gouvernant l'infinitif. Ce sont en réalité des constructions prégnantes. Les constructions prégnantes abondent dans l'ancienne langue classique, mais elles sont toujours nominales ou pronominales, c'est-à-dire qu'elles eu

comportent en dépendance de la préposition soit un substantif : -i (Naufragé, 1/17-1118) un dieu aimé des hommes lointaine, soit un pronom personnel (Livres (qui est) en terre des Morts, XVII, Li 5) le rnoringa (qui était) près de lui.

a

La construction prégnante verbale, ignorée en principe de la langue classique, semble avoir été une invention des.scrihes de la tin du Nouvel

Empire. Elle apparaît dans une variante du Papyrus Anastasi II, V, , e n ô Soleil (qui est) en train de se t e] qui remplace par ' e e] lever! la leçon plus correcte ô Soleil levant! du Papyrus Anastasi IV, V, 7Mais c'est à partir de l'époque ptolémaïque qu'on trouve cette tournure employée fréquemment en liaison avec un substantif n "e I-i r Denderali, 1V, i ) l'ibis sacré (MARIETTE, qui repousse les ennemis.

L- (JIJNKEB,

De Orne-

ton image sainte que j'ai apportée risleqende, p. /4) (ô Chou), reçois le ciel! devant ton visage, ton effigie qui soulève vase est dans sa main, (rempli) d'un onguent qui enduira ton corps d'une divine.

fragrance

e*

canal (Id., n' 15 7, 6) 11 t'amène le pehou « Le très Noir», avec son qui s'enfonce pour rejoindre (?) le Grand Cercle et qui foisonne d'herbages et de plantes verdoyantes. Quelquefois, l'antécédent de cette construction est un sullixe

LII

= 'Ç

~ \N loi (Id., n° 5 , 6) Toutes les bonnes choses (le la Campagne sont dans sa main (à elle) quifait offrande d ton ha jour et nuit. Normalement, le relatif implicite de cette construction est en relation de sujet avec le verbe de la proposition relative. Niais il arrive quelquefois u soit 1 avec lui en relation de complément indirect. Dans ce cas q'il 1

il est représenté dans la proposition relative par un pronom de rappel,

122 à l'instar de ce qui se produit clans la langue classique pour les formes relatives du verbe (Id., n i58, 6)/i l'amène la province Tentyrile avec ses friandises variées, par lesquelles elle conlente ta Majesté. Ces exemples permettent de comprendre la construction de la phrase étudiée ici. Elle comporte deux propositions relatives implicites en la première a pour antécédent _ , la seconde est en liaison avec le substantif f.

e) Périphrase qui désigne le roi régnant à Thèbes. L'expression a ici une portée générale. Elle vise tous les successeurs d'Amonrasonthêr stir le trône de Thèbes, les pharaons humains.

d) Cette proposition se rapporte au Pharaon, comme le prouve le pronom suffixe qu'elle comporte. Le verbe \J est à prendre dans le sens quil a souvent d'eorganiser» un chemin ou une expédition, en déterminant l'itinéraire, fixant les haltes, pourvoyant aux moyens de transport, etc. Appliqué à l'action du roi sur le pays, il signifie proprement «gouverner». Cette courte formule résume la doctrine de la théocratie thébaine. Le

roi, fils et successeur d'Action, ne fait que le représenter : il gouverne à sa place et à son bénéfice. Son autorité, délégation de celle (lu dieu, s'étend comme elle à toute la terre. Aussi les peuples étrangers qui la méconnaissent sont des rebelles et l'ordre exige, on le verra plus loin, qu'ils soient «sous les sandales» du monarque thébain. est changée en .,,

e) L'orthographe traditionnelle matérielle du second signe.

par variation

8' !le'gne terrestre d'Ainonrasonihôr et de ses successeurs. I

I

6'

IIIII

JxrT +t9

.

czi

o

I

i -

P41

L-J

a) Compléter

Il se leva n en dieu immunisé» (6) contre les dieux, en souverain assuré sur le tréne. Il prit le nom d'Arnonrasontliêr dés l'instant qu'il régna' sur la creation'.

- 1'23 Il se renouvela comme Roi de Haute et Basse Égyptef, Seigneur des Troncs des Deux- Terres 11, d la place d'Osiris ', () donnant des revenus sacrés aux dieux et aux déesses et mettant des loisi dans les temples. a) Dans le sens (le

ii lit son avènement.

représente ici la finale géminée du pseudoparticipe de spdd (C0ISTG: con-f), dITDT : cerwrJlais son orthographe indique que le rédacteur de l'inscription a pris le 'r final pour la flexion du pseudob)

e

, participe (JUNKER, Grarnnzatik der Denderatexte, p. i It 3), qui, clans la langue des inscriptions hiéroglyphiques d'époque gréco-romaine, sert à former un pseudoparticipe uniforme pour toutes les personnes.

Le cas de

(copte M Fill), quelques mots plus loin, illustre le fait cette formation que pseudoparticipiale est un procédé artificiel de la langue savante de basse époque.

L'idée que le dieu suprême pouvait avoir à se défendre contre les entreprises d'autres divinités est implicitement contenue dans les expressions qui le proclament plus fort que les dieux, Pyram. i 147 b-c

N

"

à, - N, I I 1 -

- - 111

Cost N cet OEsI d horns les hommes, les dieux. Un passage des Go/fin plus puissant que pins fort que Texts met explicitement (Tans la bouche (l'llorus, pat-venu à l'hégémonie (cf. DRI0T0N, Le Theatre éllyptien, p. 67), ce défi adressé aux dieux, ra 'ses nouveaux suj ets : -fl-u 5 c_J) L'haleine (Coffin Texts, I, embrasée de votre bouche ne mue nuira pas; ce que vous direz contre moi ne pourra , -

pas m'atteindre je suis hlorus de qui la place est loin des hommes et des dieux. De fait, l'histoire religieuse de l'Égypte est remplie par des conflits de culte, dont quelques-uns sont bien connus, comme la réforme d'Amarna, mais dont les autres ne sont encore que soupçonnés. Ce sont ces que-

relies de sanctuaires qui constituent l'arrière-plan historique de l'assertion dogmatique exprimée ici.

n'est autre que l'orthographe phonétique du verbe Il, 33/i), dont la lecture nsw était jusqu'à présent conjectuWôrterb., rale. Ii est toutefois curieux que ce mot, tiré de nsw «roi (le Haute e)

-

~ 1J

Égypte , prenne comme déterminatif un roi coiffé de la couronne (le Basse Égypte. Le fait d'ailleurs n'est pas isolé, cf. ces Annales, p. o.

- 124 d) Mot à mot : les choses existantes. e) D'après le Wörterbuch, I, p. 3L, l'expression signifie ne pas dispar'Ire, ai conl"î n uer fi4 v*IVre. Elle a certainement ici1 un sens plus accusé et plus profond. Se renouveler veut dire, au sens plein, naître et vivre de nouveau, et cela par sa propre opération. C'est de la sorte qu'il faut l'entendre ici. D'après le dogme thébain, Amon intervenait personnellement par la théogamie pour procréer le roi destiné à régner. Plus tard, les cérémonies du sacre investissaient de la fonction d'Anion celui qui n'y avait été jusqu'alors que candidat. Il devenait par là l'image parfaite du dieu. Anion se renouvelait ainsi dans chaque pharaon, distinct de lui par la personne, c'est incontestable, mais identique par la dignité. La phrase correspond d'une façon frappante aux termes mêmes de la thèse énoncée par JACOBSOUN, Die dogmatische Siellung des Kôni8s in der

Theologie c/er alien Agypier, p. 13. = nsw-bfti, par rébus de

f) .j Sur le sens de ce titre,

«le roi du ciel s.

g) pour exprimer la royauté politique d'Amon, cf. SErtIE, Aman . . . , S it-i3. L'épithète fait allusion aux diverses principautés que les rois de la XI' dynastie avaient dû conquérir pour

restaurer à leur profit l'État unifié, à la tête duquel Amon se trouva porté par la dévotion des rois de la XII' dynastie. Leur somme représentait la totalité dut pouvoir sur l'Égypte. /) La mention d'Osiris est difficile à expliquer, faute d'une étude qui détermine le rôle de ce dieu dans le système dogmatique de Thèbes. Dans son mémoire Amun .... § 107, Sethe cite seulement un texte qui fait d'Amon l'âme vénérable cl'Osiris. [1 D'autre part, on le verra plus loin, la Thèbes d'époque gréco-romaine s'enorgueillissait d'avoir été le berceau d'Osiris et de posséder ses tombeaux. Elle lui faisait donc une large place dans sa théologie. D'ailleurs

le fait que le nom d'Osiris est écrit, ici en employant le signe même de Thèbes, ', au lieu du siège ' est assez significatif. D'après l'expression de notre texte, Osiris aurait occupé le trône théocratique d'Égypte entre le règne d'Amonrasonthêr et son «renouvellements dans la personne des pharaons humains.

- 15 devrait se lire normalement pjuv, et désigner, d'après son i) iciel déterminatif, une sorte d'aliment. Mais le mot n'existe pas. Il faut donc y voir une orthographe cryptographique, comme il s'en trouve plusieurs autres dans le même texte.

Le mot se laisse expliquer au mieux par ... iiipw-nr «revenus sacrés », qui sert à former l'expression courante, bien à sa place ici, / , (Berlin, n° 907à , 1. 16-17) donner des revenus sacrés

aux dieux.

, en effet, a la valeur de ntr (JUNKER, Liber dus Scltrj/isert à expriin Dendera, p. 7). Le second system im Tempel cler = tk mer ii, par acrophonie de la valeur bien connue de . (Bnuascn, Le premier

Hat/or

hero81. Gram., Tableau, n'

oit), dont il est une variation matérielle

, il représente un pain, par simplification. Quant au signe d'où il tire par rébus la valeur de dp, ip. Deux règles des plus subtiles de la cryptographie sont ici mises en jeu : celle qui veut qu'on redouble

un signe pour exprimer deux valeurs différentes (Revue d'Egyp1olo1ie, I, p. ii et 31.), et celle qui conseille de choisir le déterminatif normal

pour noter phonétiquement, en valeur cryptographique, la dernière partie du mot (Id., p. 3h). C'est donc un cryptogramme fort bien élaboré. -- abusif j) Sur cette orthographe comportant un (cf. MöLLER, Die beiden Papyrus Rhind, p. 76). Cet exemple prouve que cette graphie est plus ancienne que Möller ne te croyait en la donnant comme caractéristique des papyrus d'époque romaine.

Richesse de T/ubes. Ses litanies.

90

J

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I

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- 126 -

4 'eII11

13

I

I

I

X

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:it

IA I

uII

()i5flftá - b) Restituer [.=e'.]. - e) Les deux hampes sont courtes, a) Restituer tournées vers l'avant et terminées par e (= Q). - d) Restituer I - g) Des - e) Compléter '. -f) Compléter d'après les traces existantes. sont reconnaissables éléments de h) Lire peut-htre, d'après les [races

[1] ~111, J.

i) Compléter II fit Titèbes plus riche" que toutes les villes réunies, parce qu'elle est leur reine,

le Réceptacle b du Million la Salle d'audiences du Souverain des dieux (ANION), (8) dans laquelle il brille sous l'espèce des deux Luminaires (HABAKHTIIÈS et Knonsou') d, la Chambre de Ta-lenen,

le Trâne de l'Aîné (HARAKwrIIÈs), e

le Nid (les vents

pour tous les nez, le Pyrainidion1 du Seigneur des seigneurs

(AnoN), la Butte de OEil sacré (?)v â /'ori8ine, - jusqu'à ce que la terre fùl

devenue () la couverture 1'

du Noun, que sa hauteur (de la terre) fât sa et que le ciel eût absorbés l'énergie" des Génies ', en

hauteur (de Thbes) ,n sorte que les deux Uréus (LES DEUX YEUX) fussent remplies d'Jlorus (Thèbes)Jt exalte"',

Ci

n

que l'OEil

le Bastion de Celui dont personne ne connaU la nature (AM0N ), la Porte de la vie (AAI0N)P,

la Favorite q du

des dieux

(AaloN). (AnoN),

(i o) le Portail du sanctuaire du Bien-Aimé r le Y] des dieux élémentaires

[sanctuaire

' la Cité paternelle et le Bourg maternel" du Mâle des dieux (AMON), v le propre lieu de naissance u de Celui qui obombre le Sanctuaire des DeuxTerres v (AM0N).

la Protectrice des villes et la préceptrice" des nomes, () ...................................................... (so) le Grenier ..............................................................

- 127 -

(13) le Nome des [luit dieux,, la des deux Puissances (le SOLEIL et la LUNE), le Temple des dieux et des déesses (les Deux-Terres, ht (14) le Berceau d'Onnôphris dans lequel il parut à la lainière "1 (15) le Sol ancestral du Grand Noun (Anon) e, la Cour!1 du Roi des dieux (HABAKIITIIS) , le Monarque (UABAKRTHÈS) qui vit éternellement.

Ville-du-sceptre

il augmenta les biens de Tltibes. n'est autre que le mot D coffre,

o) Mot à mot

c pris dens sou sens de ce élargi réceptacle, qui motive son changement de déterminatif. Cf. ' D' jd III, i a dans le b)

Sagesse Ainénémopé, ton ventre.

réceptacle de

c) D'après SETIIE, Aman . . . , S o t, Amon est ainsi nommé parce qu'il se manifeste en un nombre infini d'êtres. Ce serait une expression du panthéisme auquel aboutit en fin de compte la spéculation égyptienne. C'est-à-dire le soleil et la lune. Le texte fait ici allusion aux temples d) d'Amon-Re et (le Khonsou compris dans l'ensemble de Karnak. Qu'Harakiitès soit identifié à Amon-Ré comme dieu solaire, la chose va de soi; mais que Khonsou soit également donné comme une manifestation du grand dieu de Thèbes, voilà qui met singulièrement en lumière le syncrétisme total de ce texte.

e) L'expression doit être lue

(Wörterb., III, 1i85).

Anion, assimilé à Chou, se trouvant ainsi le dieu de l'air, son lieu de naissance est aussi celui des souffles que tous les vivants respirent. f) Le pyramidion était 1a pierre sacrée d'Fléliopolis sur la pointe de ainsi laquelle le Phénix se perchait lorsqu'il venait visiter le temple Thèbes était l'endroit où Anion avait pris contact à l'origine avec la terre.

g)

4= (?)

(GAUTHIER,

Dict. des noms géogr., I, p.

1i.)

Ce nom mythologique s'applique à plusieurs localités, mais il n'a pas encore été relevé pour Thèbes. Le problème cryptographique se pose avec les données suivantes il s'agit d'une dénomination de Thèbes, de 'genre féminin d'après un pronom suffixe qui suit; le texte explicatif prouve que ce vocable a rapport aux premières origines (lu monde, quand le sol de Thèbes était

- 128 seul émergé, et qu'il est en relation avec le nom d"-,, appliqué à Thèbes. La solution proposée satisfait à ces exigences. Elle se justifie ainsi d'après les lois de la cryptographie =

4=

= u(

urn «Atoum»

par acrophonie

wi «pilier »

-

w

-

(1

(1.1 «l'Eternité»t1

't)

=zvd(.t)

L'absence de notation de l'articulation et de la désinence du féminin était déjà de règle en cryptographie sous la XViII' dynastie (Revue d'Égyptologie, I, p. 13 ). Par ailleurs, le choix des signes de façon à constituer un groupe qui donne l'illusion d'un vocable d'Osiris, est également conforme à l'ancienne tradition (Id., p. ih). L'expression est ainsi en parallélisme de sens avec la désignation précédente, et peut avoir été inspirée par une association d'idées. Thèbes, U'"I 1 LJ 1A1% hutte émergée a l'origine, , avait soutenu hors de 1 nime I unii sacré jusqu'à ce qu'il pût prendre sa place dans un monde organisé, comme le Pyramidion avait servi de perchoir an Phénix d'Héliopolis. = mot de sens inconnu , signalé par SChAEFER, Zeisschr..., h) 21- r, XL, p. 96. Comme Schéfe.r l'a remarqué, l'hymne à Geb publié par ERMAN, Zeitschrfi . . , XXXVIII, p. 30-31, contient apparemment ce terme dans la phrase '-' I I l ) flI Q r' V I_____ . t V l I I Le sol est sur tes épaules, - ses . . . sont sur loi -jusqu'aux piliers du ciel. Par la suite, le texte de l'hymne explique que si l'on bâtit des maisons et des temples, si l'on organise des cultures, si l'on creuse des hypogées, 1 tout cela se trouve sur le dos de Geb. ((1 )" Maisons, temples, du sol dont cultures, hypogées sont donc à compter parmi les r u . il a été question. On peut dès lors penser que le mot dérive du verbe compléter, et qu'il signifie compléments, adjonctions. L'hymne enten-

4,

F

T

Wôrterbuch, V, p.

107.

- 129 cirait dire que les adjonctions au sol qu'il décrit se trouvent être par le fait des adjonctions à Geb. Dans ce cas, notre texte signifie que la terre a été ajoutée au Noun de façon le recouvrir, qu'elle est une sorte de croâte produite à sa sur-

face. C'était en effet une des données de la cosmologie égyptienne que la terre était un disque flottant sur l'Océan, SCHAEFER, Ali/igypiische Vorsieli-

un8en vom Laufder Sonne, p. 3. Le tableau, esquissé ici, de sa formation s'inspire évidemment d'une notion scientifique en relation avec la cochon des eaux dont il a été parlé plus haut. 1) Cela veut dire qu'une fois Thèbes émergée et servant de reposoir

à l'OEil sacré, la coetion du soleil continua à se faire sentir sur les eaux, jusqu'à ce que in reste de la terre émergeât lui aussi et rattrapât le niveau de Thèbes. Celle-ci cessa alors d'être une butte, en propre le nom d'OEil dHorus, j) Littéralement «avalé»,

.

, mais elle garda

ce passage vise à fournir une de la formation de la lumière, qui, pour les anexplication scientifique ciens Orientaux existait par elle-même, et non par l'effet des astres. C'est ainsi que, d'après le Chapitre premier de la Genèse, Elohim créa la lumière le premier jour, avant le soleil qu'il ne fit que le quatrième. Le texte de Karnak partage cette conception. Selon lui, c'est le ciel qui est le siège de la lumière. Il s'en est imprégné en aspirant et en concentrant en lui l'énergie de génies, sur lesquels l'auteur ne fournit pas de précisions, mais qu'il faut sans doute se représenter comme épars dans le Noun. '_ est un substantif tiré de J être limpide, être sain. Il k) la «santé», l'< signifie énergie».

[j J

est simplement la transcription semi-cryptographique de l'orest un déterminatif. , dans laquelle thographe de basse époque Il n'y a donc là aucune allusion aux étoiles. 1)

jJ

1

m) C'est-à-dire le soleil et la lune. Le terme est en quelque sorte nouveau dans ce sens et avec les déterminatifs ; mais il est identique

T

du Wérierbucli, 1, p. 69, qui, désignant les deux uréus et les deux couronnes d'Horus, doivent nécessairement, d'après la symdes

bolique égyptienne, désigner aussi ses deux yeux. La tournure pseudoparticipiale de cette proposition est une façon archaïque d'exprimer une conséquence, LEFEBRE, Grammaire. . . , g 350. Annales du Service,

t. XLIV.

q

- 130 Le ciel s'étant imprégné de lumière, il en résulte que tout son corps eu profite, et en particulier ses yeux qui sont ses organes de rayonnement. Le «remplissage » des yeux est uric expression fréquente depuis les textes les plus anciens pour exprimer la plénitude de luminosité du soleil et de la lune. L'expression même suppose que la lumière est reçue, et non produite, par les astres. n) La particule

comme un doublet de 1 est expliquée généralement mais son comme en-

(LEFEBVRE, Grammaire. . . , g

emploi 75), encore été Comme celui d' [1 de liaison n'a signalé. clitique pas ce cas (Id., g 65, Observ.), il est probablement archaïque. [1

dans

o) Autrement dit, Thèbes acquit, sous son nom d'OEil d'Horus, une hégémonie en relation avec celle du dieu qui l'habitait. Cette conception d'une Thèbes puissante dès les origines du monde est une construction théologique, qui n'a rien à voir avec l'histoire. p) D'après les exemples rassemblés par SETIIE, Amun .... § oo6 c'est bien « la Vie» qu'il faut traduire ce vocable d'Amon, et non «le Vivant».

q) Littéralement : celle qui touche le cour. r) Désignation des [luit d'Herrnopolis, SETIIE, Amun .... s 89_90. s) Littéralement : la cité de pire et le bourg de mère. t) Vocable commun aux dieux ithyphalliques. Dans l'espèce, il s'ap-

plique à Amon-Ré sous sa forme de Kamêplìis. ne figure u) Littéralement : le lieu de naissance de corps. Le mot évidente. pas au Wörterbuch, mais sa signification est a' = (, y) qui signifie couvrir un bâtiment par une toiture, ou abriter quelqu'un sous des ailes. du

x) Probablement un vocable de Karnak comme capitale religieuse pays. y) Le mot

.t «bonne d'enfant» reçoit régulièrement le déterminatif . L'emploi de ne peut être ici que le fait d'une inadvertance chez le dessinateur (le l'inscription. z) SETHE, Amun .... 5 85, propose, au sujet de cette expression l'a même, de reconnaître au singe la valeur de nlr. Le singe assis

4

4

certainement, DRI0T0N, Les fîtes (le Bouto, dans le Bulletin de l'institut d'Égypte, XXV, p. o. Quant au singe debout, il vaut sûrement pour np

- 131 dans l'inscription gravée sur une bague en bronze, d'époque saïte, entrée récemment dans la collection privée de S. M. le roi Farouk I

At n ,nn

it-ntr



11

1_

P-di-nb"i

«Le père-divin d'A mon, Padinebti ». au) Le

nom même de Thèbes, mais employé en jouant sur sa signification, hb) Littéralement le lieu de venue au monde.

''

J î serait ambiguë si la traduction n'en était P. î Q in fournie par un passage du De Iside, XII, précisément au sujet de la naissance d'Osiris à Thèbes. I! y est raconté qu'une voix miraculeuse proclama cc) L'expression

vroi'u cip:o sis pov « Le Maître de toutes choses paraît à la lumière ! » On trouve exactement la même expression clans l'intitulé alors :

des titres d'Osiris sur la paroi est du sanctuaire

fl(4* àà

du

Temple de Khonsou

(inédit) Osiris

Onnôpllris roi des dieux, d la lumière de la Benenet just/ié, qui parut auprès (le Temple te

)ÏtJ

de Khonsou). Il est évident, devant une pareille concordance, qu'on se trouve ers présence d'une expression consacrée de la légende thébaine d'Osiris, que l'auteur du De Iside avait su puiser è bonne source. dcl) Littéralement le sol d'ancêtre. est une écriture cryptographique . L'épithète de wr est ajoutée à Nain polir le distinguer du Noun qui était un des Huit de l'Ogdoade. ce) L'équation entre le Noun et Anion, faite par le déterminatif du de

mot, est un des lieux communs de la théologie égyptienne de basse époque, SETIIE, Ansun. . . , S silo. Mais elle n'est pas ici une simple question d'écriture, une sorte de

glose ajoutée au texte par le scribe qui l'a transcrit sur la pierre, car sans elle l'expression « le sol ancestral du Grand Noun » serait un nonsens. Pour les anciens Égyptiens, en effet, le Grand Noun était le seul dieu qui n'eût pas de sol ancestral, pour la bonne raison qu'il était sans ancêtres et préexistant à la formation du sol. Mais, entendue d'Amon, la locution pouvait se formuler.

- 132 Ce sont des cas semblables, posés fréquemment par la christologie, (lue les théologiens chrétiens du Moyen-Age ont résolu plus tard par leur théorie de la « communication des idiomes». L'ancienne Égypte l'avait, bien avant eux, mise spontanément en pratique. nw (Wôrterb. 111, 368, 369, 370) est pris ici dans le sens fondamental de sa valeur cryptographique. Cf. Naos d'El-Aricli,

=l

if)

dos, I. o5 : (Goo, Kê,ni, VI, p. 18) Sa Majesté était dans sa cour d'Itet-Taoui. C'est un cas très clair de signification par métonymie. gg) Pour ces deux derniers vocables, le déterminatif du dieu universel n'est plus celui d'Amon, niais celui d'Harakhtès. Le changement, si l'on tient compte du syncrétisme sous-jacent, n'a pas de signification dogmatique. II est seulement une concession do forme, puisqu'il s'agit de monarchie, à la tradition de la chancellerie pharaonique pour laquelle, malgré l'ascension d'Amon, brus était resté la manifestation du (lieu suprême, et par la mention (le qui il convenait de commencer et de terminer tous les documents royaux. B. - INSCRIPTION

MONTANT

sun.

()

Dédicace de la porte.

s

nu

0

1%

1A' A

-

-

-

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nnn x',,IA

I I

(cEll .-.

a)

nn

1

T =

* I J

w - i î ïï

- -

nnnn

- j

Restituer probablement []. - b) Compléter

fils

I

I

4

Q.L1.i

-+-

K K

- CJ

.

d'Anaon, enfanté par Mout, dame du ciel, le Fils de Ré «Piolénaée (qu'il vive éternellement!), aimé de Ptah », dieu Evergite.

(i)

VIE. Le dieu bon,

- 133 il a renouvelé la grande porte', sans pareille en e Égypte, - les vantaux qui lafernent sont en vrai cèdre du Liban, doublé (le cuivre d'Asie; leurs f sculptures sont parfaitement belles. Sa hauteur totale est de 53 coudées /3, et sa largeur de 29 i/n. On se réjouit de la voir é la lumière. La hauteur (le chacun de ses deux vantaux est (le 36 coudées, et ce qu'il utilisez

suerait deux en son nom de Portes illuminant la portes, () magnifiques' pour d demeures S la dc l'OEil de Ré JSce Ville-du-Sceptre 'A.rnon-Rô grand de 1,

n,

et des nomes, le littoral' de seigneur de respect dans Karnaic, la reine des villes l'observatoire P

du Démiurges, l'OEil droit du Seigneur universel

et le ciel (le Celui qui s'est produit lui-même

4 XLIII, a) b)

p.

est une variation matérielle de 112).

(HARAIHTHS)

(AnoN). )=

(JUNKER,

Zeitschr/l. .

qui désigne une porte construite entre les deux môles

d'un pylône. . Cf. c) % est simplement une orthographe abusive de a) L'eau de jouvence qui sort (MARIETTE, Dende'rah, II, pl. s de terre. d) Littéralement : (qui sont) sur elle, construction prégnante.

fl.

e) !!==a, )w J) Littéralement Jusqu'à son étendue (de la porte). = B. oye. Le a simplement ici la valeur de g)

(Bnucscn, Hierogl. Gram., Tableau, n° 365). /) Littéralement la profondeur. Comme le mot

mdw.i exprime la dimension soit prise horizontalement, soit prise verticalement (et clans ce cas, aussi bien de bas en haut que de haut en bas), il est nécessaire de se reporter aux mesures de la porte elle-môme pour décider de quelle

dimension il s'agit. Parmi les éléments de cette porte, les montants où les vantaux s'encastraient autrefois, ont une hauteur de 18 m. 8o (LEG1IAJN,

Les temples (le Karncrk, p. 1h Lt), qui correspond, à 28 millimètres près, à une dimension chu 36 coudées. C'est donc de la hauteur qu'il s'agit. i) Littéralement ce dont il s'empare, c'est-à-dire la matière exigée par sa fabrication.

j) Littéralement serait appliqué d deux portes. 609 c. SEulE, Dramalische Texte, p. 2 05, fl° 93 a.

=

, Pyram.

- 134 k) Sans doute pluriel de majesté ou de magnificence. I n r «la Barque de Re ». Par rebus : I « Amon-Rê ».

?inn

-I

n>) Ce vocable et le suivant se rapportent à Arnon-Ré. Le premier entend dire qu'Amon_llè possède de grandes demeures à la face de Thèbes. C'est un trait de description extérieure, purement pittoresque, yXoxios. qui se rapprocherait assez d'une épithète homérique comme u dans se trouve comme de Ihebes n) déjà employé designation les hymnes (le Leyde (J, 11! et Il, p. 16 et o.

), GALIDINEJI,

Zeiischrft. . , MAI,

ncl désignant
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