Dossier pédagogique sur Carmen de Bizet

January 22, 2018 | Author: Aricie | Category: Carmen, Musical Instruments, Brass Instruments, Orchestras, String Instruments
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Saison 2010-2011

CARMEN Opéra de Georges Bizet en quatre actes

Dossier pédagogique

Sommaire

- Qu’est-ce que Carmen ?

p. 4

- L’histoire - Prosper Mérimé - Georges Bizet - Le mythe de la bohémienne

- Quelle Carmen au théâtre de Caen ? - Distribution - L’équipe musicale du spectacle - Le théâtre de Caen - La conception de Carmen par Jean-François Sivadier

- Aller plus loin dans la découverte de l’opéra - Qu’est-ce que l’opéra ? - Le chant et la musique - Les voix à l'opéra - Comment se crée un opéra ? - Qui participe à l'élaboration d'un opéra ? - Autour de Carmen

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Qu’est-ce que Carmen ? Prosper Mérimée : Prosper Mérimée naît le 23 septembre 1803 à Paris dans une famille d'artistes. Durant son adolescence, il étudie plusieurs langues, dont l'anglais, l'espagnol et le russe, dont il fut un des premiers traducteurs en France. L'Espagne et la Russie seront les principales sources d'inspiration de ses nouvelles. Après ses études, il voyage en Europe en compagnie de son ami Stendhal, de vingt ans son aîné. Sa désinvolture et son esprit critique vont fortement marquer la littérature du XIXe siècle et influencer de nombreux auteurs.

Il portait toujours une bague avec cette inscription "Souviens-toi de te méfier"

Au milieu du XIXe siècle, l'Espagne est « à la mode » en France : de nombreux auteurs vont accroître le mythe du toréro, des danseuses andalouses, de la contrebande par les gitans… L'exotisme du pays fascine les français. Mérimée fait partie de ces admirateurs et c'est après un voyage en Espagne, en 1830, qu'il a l'idée d'écrire Carmen, la nouvelle qui inspira par la suite Georges Bizet pour son opéra. Mérimée meurt en 1870, après que son décès ait été annoncé par erreur dans toute la capitale en

L’histoire : C'est l'histoire d'un amour passionnel entre une bohémienne ivre de liberté, ensorceleuse d'hommes et courant de défi en défi, et un brigadier épris de cette mystérieuse femme jusqu'à en perdre la raison. Dans les bas-fonds d'une Espagne du XIXe siècle enfiévrée, les deux héros vont vivre une magnifique et dangereuse aventure au rythme du flamenco et des corridas, de l'amour, de la trahison et du crime. Le metteur en scène Jean-François Sivadier parle de cette "tempête délibérément festive qui accompagne la déchéance d'un soldat, anti-héros absolu, obstiné à vouloir atteindre l'inaccessible : une femme sans attache, sans patrie, sans religion, qui chante sa liberté en regardant le public, comme son destin, droit dans les yeux." Si la nouvelle de Prosper Mérimée décrit une femme de mauvaise vie, sans foi ni loi, Bizet redonne au personnage de la nuance et une humanité touchante. L'œuvre, qui fit scandale à ses débuts, résistera aux pressions de la censure et à la morale bienséante d'un public alors habitué à une grande convenance et qui percevra dans la bohémienne Carmen les traits d'une sorcière, d'un monstre. La musique de Bizet, aux rythmes jugés trop populaires, provoquera également l'indignation des premiers spectateurs, avant de devenir une référence dans le répertoire lyrique.

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Résumé : Acte I Vers 1820, la manufacture de tabac est la principale attraction de Séville. Sous la surveillance de l’armée, les badauds viennent observer les cigarières qui travaillent à la prospérité de la ville. Parmi elles se distingue Carmen, une séductrice qui choisit ses amants au gré de sa fantaisie. Les hommes qui s’empressent l’intéressent moins que Don José, un brigadier taciturne qui n'a pas l'air de se soucier d'elle. Pour attirer son attention, elle lui lance une fleur avant de rentrer à l’atelier. Impressionné, José reçoit juste après la visite d’une jeune fille de son village, Micaëla, qui lui apporte une lettre de sa mère. Ce souvenir le réconforte et il envisage sereinement son mariage avec Micaëla. La sortie désordonnée des cigarières interrompt sa lecture. Une violence dispute vient d’éclater. Le lieutenant Zuniga ordonne à José d’arrêter Carmen, qui a blessé une cigarière. Après s’être dérobée aux questions, elle tente d’amadouer Don José qui doit la conduire en prison. Ce dernier ne peut résister à sa séduction. Elle lui donne rendez-vous à la taverne de Lillas Pastia et il la laisse s’échapper. Acte II Un mois plus tard, Carmen et ses compagnes Frasquita et Mercédès dansent chez Lillas Pastia. Zuniga et d’autres officiers prolongeraient bien la soirée mais les femmes les congédient. La fermeture de la taverne est retardée par le passage du torero Escamillo et de son cortège. Le héros de l’arène remarque aussitôt Carmen, qui le repousse comme elle a repoussé Zuniga. Après leur départ, les femmes accueillent le Dancaïre et le Remendado, des contrebandiers. Carmen refuse de les suivre : elle attend José qui sort de la prison où son évasion l’a jeté. Elle commence à danser pour lui quand résonne l’appel de la caserne. Quoique dégradé, Don José est résolu à faire son devoir, mais Zuniga fait irruption, à la recherche de Carmen. Les contrebandiers séparent les deux hommes qui se disputent la bohémienne et José doit les suivre dans la clandestinité. Acte III La caravane des contrebandiers s’établit aux portes de Séville. En attendant de passer les marchandises, les femmes tirent les cartes. Lassée de Don José, Carmen lit dans les cartes sa fin tragique. Elle emmène ses compagnes séduire les douaniers pour qu'ils les laissent passer de la contrebande, pendant que José, dévoré de jalousie, garde le camp. Non loin de là, Micaëla le recherche pour le ramener dans le droit chemin. Don José surprend Escamillo dans les rochers. Celui-ci est venu rejoindre Carmen dont il est amoureux. Don José, trahi, le provoque et les deux hommes s'affrontent au couteau. Le retour de Carmen interrompt le combat et Escamillo invite la bande aux courses de Séville. Au moment de lever le camp, les contrebandiers découvrent Micaëla. Elle parvient à convaincre José de la suivre pour retrouver sa mère mourante. Acte IV À l’entrée des arènes de Séville, l’animation est à son comble quand arrive le défilé de la quadrille. Escamillo entre avec Carmen à son bras. Mais Don José, que la garde n'a pu arrêter chez sa mère, est venu rôder autour de la fête… afin de trouver Carmen. Les deux anciens amants s’affrontent pendant la corrida. Repoussant supplications, promesses et menaces, Carmen jette à Don José la bague qu’il lui avait offerte. Il la tue puis se livre à la foule.

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Georges Bizet :

Le mythe de la bohémienne : Au XIXe siècle vont naître au sein de la littérature française deux figures emblématiques de la bohémienne. Esméralda dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo et Carmen, dans la nouvelle éponyme de Prosper Mérimée. Toutes deux allient la force de séduction, le pouvoir de la magicienne et la soif de liberté. En France, alors que se développe un attrait grandissant pour une Espagne que l'on imagine peuplée de bohémiens, au caractère et aux péripéties dignes des plus aventureux romans, ces deux ouvrages vont entériner le mythe de la bohémienne. Contrairement à Hugo qui fait de son héroïne une enfant enlevée, Mérimée crée avec Carmen un personnage entièrement dévoué à sa "famille", les gitans, habile pour danser, chanter, lire dans les lignes de la main, guérir les blessures, mais aussi se livrer à la contrebande et au vol. Les origines incertaines des deux bohémiennes font d'elles, où qu'elles aillent, des étrangères. Et cela participe aussi de leur mystère. Elles échappent à tous les codes : de mœurs, de beauté, de caractère. Carmen et Esméralda incarnent ainsi deux figures de femmes fatales et deux symboles de liberté. "Pour les gens de sa race, écrit Mérimée, la liberté est tout, et ils mettraient le feu à une ville pour s'épargner un jour de prison." Pour toutes deux, c'est l'amour et cet idéal de liberté qui vont les perdre. Elles croient au destin: tout est écrit d'avance, on ne peut lutter ni contre l'amour, ni contre la mort.

Compositeur français né à Paris en 1838 et mort à Bougival en 1875. Issu d'une famille5 de musiciens, Bizet intègre le Conservatoire de Paris dès son plus jeune âge. Il compose sa première symphonie en 1855 et obtient le premier Grand Prix de Rome en 1857. Il se consacre alors à l'enseignement sans négliger ses talents de compositeur. Il écrit pour le théâtre et produit également des opéras. En 1875, il compose Carmen, son ultime ouvrage, qui sera très mal accueilli pendant les premières représentations. Bizet, qui avait énormément travaillé sur cet opéra, est terriblement affecté par cet échec. Trois mois plus tard, il décède, sans savoir que Carmen allait devenir l'un des opéras les plus appréciés au monde.

Quelle Carmen au théâtre de Caen ? Distribution : 6 Opéra en quatre actes créé le 3 mars 1875 à l’Opéra Comique à Paris Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée L'Ensemble de Basse-Normandie avec l'Orchestre de Caen Chœur de l'Opéra de Lille, chef de chœur Yves Parmentier La Maîtrise de Caen, directeur Olivier Opdebeeck Direction musicale Nicolas Chalvin Mise en scène Jean-François Sivadier Assistante à la mise en scène Véronique Timsit / décors Alexandre de Dardel / costumes Virginie Gervaise / lumières Philippe Berthomé / chorégraphie Johanne Saunier Avec Stéphanie d’Oustrac Carmen / Martial Defontaine Don José / Olga Pasichnyk Micaëla/ Jean-Luc Ballestra Escamillo / Eduarda Melo Frasquita / Sarah Jouffroy Mercédès / Renaud Delaigue Zuniga / Régis Mengus Moralès / Christophe Gay Le Dancaïre / Carl Ghazarossian Le Remendado / Christophe Ratandra Lillas Pastia

Coproduction Opéra de Lille, théâtre de Caen. La Région Basse-Normandie soutient cet événement aux côtés de la Ville de Caen.

L'équipe musicale du spectacle : Pour la représentation de Carmen au théâtre de Caen, plusieurs équipes musicales ont travaillé conjointement, afin de contribuer à la réussite du spectacle :

Le Chœur de l’Opéra de Lille Le Chœur de l’Opéra de Lille, créé à la fin de l’année 2003, est dirigé par Yves Parmentier et composé d’un noyau de 24 jeunes chanteurs professionnels issus, pour plus de la moitié, de la région Nord-Pas de Calais. Conformément à son projet artistique, l’Opéra de Lille a souhaité constituer un chœur non permanent, ce qui permet de l’adapter aux différentes formes de spectacles tout en créant une unité et une cohésion d’ensemble. Ainsi les chanteurs sont appelés à se produire sur les grandes productions lyriques de l’Opéra mais aussi dans le cadre des Concerts du Mercredi à 18H. Depuis 2004, le Chœur de l’Opéra de Lille se produit régulièrement dans différentes villes de la région Nord-Pas de Calais en proposant des programmes lyriques ou de musique vocale de chambre réunissant des œuvres allant du XIXe au XXIe siècle.

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L’Ensemble de Basse-Normandie avec l’Orchestre de Caen L'Ensemble de Basse-Normandie et l'Orchestre de Caen se sont une nouvelle fois réunis autour d'un projet commun, celui de l'opéra Carmen. Ils avaient déjà œuvrés conjointement la saison passée dans l'opéra Eugène Onéguine présenté au théâtre de Caen. Créé en 1982 à l’initiative du Conseil Régional et du Ministère de la Culture, L’Ensemble de Basse-Normandie est un orchestre de 18 musiciens professionnels permanents. Par son effectif et son projet artistique, il s’inscrit de manière atypique et originale dans le paysage des orchestres français. L’Ensemble tient ainsi à aborder de nombreux répertoires différents, et à s’ouvrir aux autres formes d’expression artistique : théâtre, cinéma, danse et autres styles musicaux. Création, diffusion et éducation du public constituent les principales missions de l’orchestre. Etre au plus proche de l’expression musicale contemporaine, irriguer au mieux le territoire régional et national, fidéliser et créer un public qui reste souvent difficile à conquérir, sont les enjeux que rencontre au quotidien l’équipe de L’Ensemble.

L'Orchestre de Caen a été fondé en 1951 par Jean-Pierre Dautel, alors directeur du conservatoire. Aujourd'hui, c'est une formation qui réunit un effectif stable de 43 musiciens. Son répertoire s'étend de la période baroque à nos jours. Les musiciens de l'Orchestre de Caen travaillent très régulièrement en formations de musique intégrées à la programmation de la saison du théâtre de Caen.

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La Maîtrise de Caen La Maîtrise de Caen est un chœur de garçons spécialisé dans le répertoire baroque. Son chœur de concert comprend actuellement 22 garçons, accompagnés selon les productions par 10 voix d'hommes et des instrumentistes professionnels. Fondée en 1987 par Robert Weddle, elle est dirigée par Olivier Opdebeeck assisté de Priscilia Valdazo depuis 2003. Elle est le fruit d’une collaboration entre le théâtre de Caen, le Conservatoire à rayonnement régional et l’Éducation nationale.

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La Maîtrise de Caen à l'église Notre-Dame de la Gloriette

Le théâtre de Caen : Le théâtre de Caen est la principale scène de spectacle vivant en Basse-Normandie. Tous les genres y sont présentés : opéra – le théâtre de Caen est l’unique scène lyrique de BasseNormandie –, théâtre, danse, concert, théâtre musical, nouveau cirque et jazz.

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La salle du théâtre de Caen et son ciel étoilé

La conception de Carmen par Jean-François Sivadier : Pourquoi Carmen ? En créant l'opéra Carmen de Bizet, Jean-François Sivadier a souhaité s'emparer d'une œuvre qui, après avoir fait scandale lors de ses premières représentations en 1875, est devenue une référence du répertoire lyrique, une "œuvre immensément populaire, qui appartient à tout le monde" et qui véhicule le même esprit libéré et libertaire qu'à l'époque de Bizet. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Carmen ne vieillit pas. Opéra à la vitalité impressionnante, fait d'imprévus et d'anticonformisme, il se présente comme "un grand défi" pour chaque metteur en scène ou chef d'orchestre qui désire en livrer une interprétation. Sivadier, lui, a décidé de mettre en avant la fureur de vivre d'une femme prête à affronter la mort pour conserver son indépendance et sa liberté. Cette femme tantôt sensuelle, joyeuse et passionnée, tantôt ironique et féroce va évoluer dans l'univers coloré et énergique de la mise en scène. Carmen est une œuvre fascinante, par son va-et-vient constant entre la comédie et la tragédie. Et c'est ce qui a plu à Jean-François Sivadier. Ici, l'humanité des relations entre les différents personnages est mise en valeur. Des individualités fortes et non dépourvues d'humour, même au plus clair de la tragédie, se croisent sur la scène. Entre décalage et malice, fougue, violence et crimes, elles se répondent au son d'une musique chaleureuse et expressive. Le metteur en scène a su créer une véritable dynamique de groupe, encourageant tous les chanteurs à s'investir vocalement et physiquement dans leur rôle. Chaque personnage est détaillé, du premier rôle au figurant. La sensualité et l'ivresse de vivre n'appartiennent pas ici uniquement à Carmen, mais à tous, puisque tous sont entraînés dans le tourbillon de la même aventure.

Éviter les clichés : "Il faudra éviter les clichés" expliquait Sivadier quand il préparait son spectacle. Ne pas marquer trop exagérément la référence au folklore espagnol, pour mieux souligner la valeur intemporelle et universelle de l'œuvre. Si Carmen ne vieillit pas, c'est bien parce que les thèmes qu'il aborde nous touchent encore aujourd'hui. Les deux motifs majeurs qui avaient fait "l'ambiance" de cette histoire : le flamenco et la tauromachie, sont rappelés à travers des chorégraphies inventives et non caricaturales.

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"liberté absolue et sans concession dans l’art de vivre et celui d’aimer." J.-F. Sivadier

Allez plus loin dans la découverte de l’opéra 13

Qu’est-ce que l’opéra ? L’opéra est un genre artistique né à Florence en Italie au début du XVIIe siècle; il doit son nom au terme italien opera, qui signifie « œuvre ». Cet art émerge grâce à la volonté des artistes florentins d'aboutir à un spectacle grandiose, une œuvre parfaite réunissant toutes les formes artistiques. Au fil des époques, on verra se développer les arts du chant et de la musique – les deux éléments clés –, mais aussi de la poésie, du théâtre, de la danse, de la peinture pour des fresques et décors magistraux, et même de la vidéo ! L’opéra s’apparente à un spectacle total, apte à toucher au mieux la sensibilité d’un public très divers et d’offrir à chacun un moment magique d’émerveillement visuel et musical. Capable de s’adapter à toutes les époques, il est parfois conçu avec une modernité étonnante, mélangeant les codes traditionnels et contemporains pour mieux s’amuser des modes et surprendre les attentes des spectateurs.

Le chant et la musique : Pour créer un opéra, il faut inventer et écrire une partition musicale – c’est le rôle du compositeur – ainsi qu’un texte comprenant tous les dialogues et la progression de l’histoire, que l’on nomme le livret. L’élaboration de ce dernier est le fait du librettiste. L’écriture de Carmen a été réalisée par deux librettistes : Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Ils travaillaient alors pour l’Opéra Comique à Paris et avaient en charge la création des livrets d’opéras qui se jouaient dans le lieu. Les chanteurs présents sur la scène sont accompagnés par un orchestre. Ce dernier comprend l’ensemble des musiciens jouant une œuvre sous la direction du chef d’orchestre, placé debout face à eux, et facilement reconnaissable grâce à sa baguette avec laquelle il donne ses instructions silencieusement. Pendant le spectacle, les musiciens s’installent dans la fosse d’orchestre, c’est-à-dire sous la scène.

Le rôle du chef d’orchestre est de coordonner l’ensemble des parties musicales de l’opéra: les musiciens qui sont dans la fosse, les chanteurs sur la scène et le chœur. Il imprègne le spectacle de sa conception musicale et travaille en étroite collaboration avec le metteur en scène.

Nicolas Chalvin, chef d’orchestre

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L'orchestre d'un opéra peut réunir un nombre variable d'instruments selon les intentions du compositeur. En effet, leur choix participe de l'atmosphère du spectacle. La disposition des instruments sur scène ou dans la fosse d'orchestre répond à une logique propre à la sonorité de chacun d'eux. Des timbales ou une grosse caisse seront toujours placées derrière une flûte traversière ou un violon, de manière à ne pas masquer le son plus nuancé de ces deux instruments.

Les instruments : Les instruments de musique peuvent être classés en trois familles: les cordes, les vents et les percussions. LES INSTRUMENTS À CORDES

: Le son de ces instruments est produit par la vibration d'une ou plusieurs cordes. Parmi les instruments à cordes le violon, l'alto, le violoncelle et la contrebasse sont appelés "cordes frottées", car ils nécessitent d'être maniés avec un archet dont le frottement sur les cordes produit du son.

Archet pour violon

La harpe, le clavecin et la guitare sont des "cordes pincées", c'est-àdire des instruments dont on joue en pinçant les cordes directement avec les doigts.

clavecin

Enfin, le piano fait également partie des instruments à cordes, cette fois dits "frappés". Lorsque le musicien appuie sur une touche, un petit marteau vient frapper la corde correspondante à l'intérieur de l'instrument pour la faire vibrer.

LES INSTRUMENTS À VENT :

Les cuivres : 15 Contrairement à ce que semble indiquer leur nom, ce n'est pas la matière dans laquelle est fabriqué l'instrument qui détermine cette catégorie. Les cuivres sont des instruments dont le son est produit par vibration des lèvres dans une embouchure. La trompette, le trombone, le tuba ou encore le cor d'harmonie sont des cuivres.

tuba

Les bois : La flûte traversière, le hautbois, le cor anglais, le contrebasson, la clarinette basse et le saxophone sont des instruments de la famille des bois, bien qu'ils soient parfois constitués de métal, de céramique ou même de plastique. Là encore, c'est la technique de souffle dans l'embouchure de l'instrument qui détermine sa catégorisation.

LES PERCUSSIONS :

Le son des percussions résulte de la frappe ou du grattage d'une membrane ou d'un matériau résonant. Par exemple, la caisse claire est faite de deux peaux (animales ou synthétiques) tendues sur un cylindre métallique sur laquelle le musicien frappe à l'aide de baguettes pour provoquer du son. Le triangle, lui, est constitué d'une barre métallique de forme triangulaire sur laquelle on frappe avec une tige, métallique également. Les timbales, la grosse caisse, le tambour, les castagnettes, mais aussi le triangle, le xylophone ou encore les grelots font partie des instruments de percussions.

L’orchestre de Carmen est composé de :

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Violon (1), alto (2), violoncelle (3), contrebasse (4), flûte traversière (5) et piccolo (6), hautbois (7), cor anglais (8), clarinette (9), basson (10), cor (11), trompette (12), trombone (13), timbales (14), caisse claire (15), grosse caisse (16), tambour de basque (17), cymbales (18), triangle (19), castagnettes (20) et harpe (21).

SOLO, DUO, CHŒUR OU RÉCITATIF… ? L’opéra est un genre très codifié : solo, air, chœur, duo… sont des termes que l’on emploie pour désigner des moments très précis dans le spectacle, qui ne seront pas interprétés par n’importe quel chanteur. En effet, à l’opéra, on différencie les solistes, qui interprètent des solos, du chœur : groupe de chanteurs qui exécutent ensemble la même partition. Les solistes tiennent les rôles les plus importants, comme ceux de Carmen, Don José, Escamillo ou encore Micaëla. Dans chaque opéra, il y a également des AIRS : mélodies expressives pour une voix accompagnée de l’orchestre ; ils équivalent au monologue ou à la tirade au théâtre, mais sont entièrement chantés. Dans Carmen, plusieurs airs sont devenus très célèbres.

Exemple : L’air que chante Carmen lors de sa première apparition sur scène à l’acte I : L'amour est un oiseau rebelle Que nul ne peut apprivoiser, Et c'est bien en vain qu'on l'appelle S'il lui convient de refuser. Rien n'y fait menace ou prière, L'un parle bien, l'autre se tait, Et c'est l'autre que je préfère, Il n'a rien dit mais il me plaît. Refrain: |: L'amour, l'amour, :| L'amour est enfant de Bohème, Il n'a jamais jamais connu de loi, Si tu ne m'aimes pas je t'aime, Si je t'aime prends garde à toi. 2. L'amour que tu croyais surprendre Battit de l'aile et s'envola, L'amour est loin, tu peux l'attendre, Tu ne l'attends plus, il est là. Tout autour de toi, vite, vite, Il vient, s'en va, puis il revient, Tu crois le tenir, il t'évite, Tu crois l'éviter, il te tient.

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Refrain: |: L'amour, l'amour, :| L'amour est enfant de Bohème, Il n'a jamais jamais connu de loi, Si tu ne m'aimes pas je t'aime, Si je t'aime prends garde à toi.

Les airs sont donc interprétés par un seul chanteur, mais il existe aussi des DUOS, des TRIOS ou des QUATUORS, chantés respectivement par deux, trois ou quatre chanteurs. Le duo classique d’opéra met en scène un dialogue sentimental, le plus souvent entre une soprano et un ténor(*), qui chantent d’abord en alternance, puis en chœur.

Exemple de DUO : Acte I, Micaëla apporte à Don José des nouvelles de sa mère.

Micaëla Et je viens de là-bas... c'est votre mère qui m'envoie... José Ma mère... Parle-moi de ma mère! Parle-moi de ma mère! […] Micaëla Oui, je parlerai. Ce que l'on m'a donné, je vous le donnerai. Votre mère avec moi sortait de la chapelle, et c'est alors qu'en m'embrassant: Tu vas, m'a-t-elle dit, t'en aller à la ville; la route n'est pas longue; une fois à Séville, tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant! Tu chercheras mon fils, mon José, mon enfant! Et tu lui diras que sa mère songe nuit et jour à l'absent, qu'elle regrette et qu'elle espère, qu'elle pardonne et qu'elle attend. Tout cela, n'est-ce pas, mignonne, de ma part tu le lui diras; et ce baiser que je te donne, de ma part tu le lui rendras.

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José très ému Un baiser de ma mère! Micaëla Un baiser pour son fils!... José Un baiser de ma mère! Micaëla Un baiser pour son fils!... José, je vous le rends comme je l'ai promis!

Le rôle du CHŒUR est de commenter une action ou d’insister sur une émotion, il ne donne pas d’information qui pourrait faire avancer l’histoire, mais chante parfois des avertissements à l’attention du héros. On remarque que le chœur est très souvent extérieur à l’action qui se déroule sous ses propres yeux et qu’il sait beaucoup plus de choses que les héros eux-mêmes.

Exemple : Acte III, le chœur s’adresse aux contrebandiers qui s’apprêtent à réaliser un mauvais coup. Chœur Écoute, écoute, compagnon, écoute! La fortune est là-bas, là-bas! Mais prends garde, pendant la route, prends garde de faire un faux pas! Prends garde de faire un faux pas! prends garde de faire un faux pas! Écoute, compagnon, écoute, écoute! La fortune est là-bas, là-bas! Prends garde, prends garde, pendant la route, prends garde de faire un faux pas!

Notons les nombreuses répétitions dans les paroles du chœur, qui insistent sur la mise en garde.

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Pour son œuvre, Bizet a choisi de composer des chœurs pour adultes, mais aussi pour enfants. Ainsi, certains morceaux sont entièrement interprétés par le chœur de la Maîtrise de Caen réunissant des garçons âgés de 11 à 14 ans, dont la voix ressemble beaucoup à celle des sopranos.

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Exemple : Chœur des gamins avec La garde montante

Chœur des Gamins Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Nous marchons, la tête haute comme de petits soldats, marquant, sans faire de faute, [crié] une, deux, marquant le pas. Les épaules en arrière et la poitrine en dehors, les bras de cette manière, tombant tout le long du corps. Avec la garde montante nous arrivons, nous voilà! Sonne, trompette éclatante! Ta ra ta ta ta ra ta ta. Ta ra ta ta ra ta ta Ta ra ta ta ra ta ta ta

L’histoire (ou le livret) avance grâce à des moments de récit ou de dialogues entièrement parlés, mais toujours accompagnés par l’orchestre : ce sont les RÉCITATIFS, qui apportent des informations importantes au public. Cette particularité a été inventée à l’Opéra Comique à Paris, qui, malgré son nom, peut accueillir des œuvres aux thèmes dramatiques ou tragiques. Carmen est classé dans la catégorie d’ «opéra comique», genre codifié, à cause de ses scènes parlées et non en raison de son intrigue ou de son caractère dramatique.

21 Exemple de RÉCITATIF : Acte I, Carmen est au milieu de la foule, tout le monde la regarde sauf le brigadier Don José. Pour attirer l’attention de ce dernier elle arrache une fleur de cassie de son corsage et la lui lance :

Don José Qu'est-ce que cela veut dire, ces façons-là?... Quelle effronterie!... en souriant Tout ça parce que je ne faisais pas attention à elle!... Alors, suivant l'usage des femmes et des chats qui ne viennent pas quand on les appelle et qui viennent quand on ne les appelle pas, elle est venue... Il regarde la fleur de cassie qui est par terre à ses pieds. Il la ramasse. Avec quelle adresse elle me l'a lancée, cette fleur... là, juste entre les deux yeux... ça m'a fait l'effet d'une balle qui m'arrivait... il respire le parfum de la fleur. Comme c'est fort!... Certainement s'il y a des sorcières, cette fille-là en est une.

Les voix à l’opéra : Les micros ne sont pas utilisés pour les opéras, la voix des chanteurs doit donc parvenir à passer au-dessus de l’orchestre et à se faire entendre dans toute la salle – même du public le plus éloigné – pour lui transmettre l’émotion et le message portés par le texte et la musique. Cela demande des années de formation.

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Pour préserver les voix des chanteurs, les opéras ne sont présentés qu’un soir sur deux.

À l’opéra, le choix de la voix d'un personnage n’est pas fait au hasard. Pour chaque rôle, le compositeur définit un type de voix, qui servira à le caractériser et à le rendre reconnaissable rapidement. Une dame de compagnie n’aura pas le même type de voix qu’une reine, tout comme un personnage cruel et despotique chantera avec une voix très différente de celle d’un jeune héros. On parle de tessiture pour définir l’étendue de notes qu’une voix peut couvrir sans difficulté.

Les voix se classent en six grandes catégories : Pour comprendre ces « types de voix », prenons l’exemple des personnages de Carmen.

Voix masculines: TÉNOR :

La voix du ténor est souple, agile et peut aller dans les aigus ; elle est fréquemment choisie pour être la voix du héros. Ici : Don José

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Martial Defontaine est Don José BARYTON :

Elle correspond à la voix moyenne chez les hommes. Plus grave que celle du ténor, mais plus aigue que la basse. Les barytons sont en général des personnages proches du héros : amis, confidents, ou au contraire des opposants, comme c’est le cas ici avec Escamillo, toréador acclamé par la foule et rival de Don José.

Jean-Luc Ballestra dans le rôle d'Escamillo

BASSE :

C’est la voix la plus grave chez les hommes. Souvent, la voix de basse incarne des adversaires du héros, des personnages sévères ou inquiétants. Ici, le capitaine Zuniga, chef de Don José, a une voix de basse. C’est lui qui ordonne que Carmen soit conduite en prison dans l’acte I, avant de chercher à abuser d’elle dans l’acte II. Pour réparer l’affront, Don José le provoquera dans une violente bagarre. Renaud Delaigue est Zuniga

Voix féminines: Soprano : La soprano est la plus aiguë des voix de femmes. Elle est claire et expressive et convient souvent pour les héroïnes, car elle s’adapte parfaitement pour les rôles de jeunes filles amoureuses. Ici : Micaëla, jeune paysanne et fiancée de Don José 24

Olga Pasichnyk dans le rôle de Micaëla

Mezzo-soprano : Voix féminine intermédiaire, pouvant aller dans les aigus et dans les graves, elle est choisie pour les femmes séduisantes, les rivales, les personnages au caractère tragique. C’est la voix de Carmen.

Stéphanie d'Oustrac interprète Carmen

Alto et contre-alto : Voix de femme la plus grave, souvent utilisée pour personnifier des nourrices, des vieilles dames ou des guerrières. Les voix de contre-alto sont rares et très graves. Il n’y a pas d’alto dans l’opéra Carmen.

Quelques questions sur votre voix : Je chante faux, est-ce irrémédiable ? Chanter juste peut être l’affaire d’exercices et de pratique, il faut apprendre à respirer correctement et… à écouter. Le travail d’écoute est très important pour apprendre à chanter. La voix peut souvent être rééduquée si les cordes vocales ne sont pas endommagées et si vous avez de la patience. À partir de quel âge peut-on chanter ? Dès qu’un enfant commence à s’exprimer, il peut apprendre à chanter. Dès trois ans, il peut commencer à suivre des cours pour s'exercer à ne pas forcer la voix, mais l’éduquer, apprendre à la moduler, à articuler etc. Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon chanteur ? Il faut soigner la souplesse de la voix, les intonations, la prononciation, la musicalité, la mémoire et bien sûr, il faut travailler, travailler, travailler. La corpulence donne-t-elle plus de puissance à la voix ? Normalement non. Certaines chanteuses très minces ont une puissance vocale aussi importante que d'autres cantatrices plus corpulentes. Cependant, chez les personnes fortes, le larynx a sans aucun doute une meilleure stabilité vers le bas, ce qui offre parfois une meilleure stabilité pendant le chant et plus de moelleux à la voix. Doit-on pousser sa voix pour chanter plus fort ? Absolument pas. La voix ne doit jamais être poussée, mais projetée. Le chanteur débutant pousse parfois sur sa voix au risque d'abîmer ses cordes vocales. Là encore, projeter sa voix s’apprend à force d'exercices.

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Comment se crée un opéra ? La préparation d'un opéra doit être pensée longtemps à l'avance, car une fois que le chef d'orchestre et le metteur en scène se sont accordés sur le choix de l'œuvre à monter, il faut penser à sa conception: comment la représenter sur le plateau ? De manière réaliste ? en ajoutant de la danse ? de la vidéo ? Tout est réfléchi et écrit, à la manière d'une immense partition. Dans un deuxième temps, il faut choisir les artistes qui y participeront (chanteurs, acteurs, danseurs) et contacter un décorateur, un costumier, des techniciens, des maquilleurs ainsi que… des lieux dans lesquels présenter le spectacle ! Car lorsque l'opéra est créé, l'idéal consiste à pouvoir le diffuser dans de nombreuses salles. Pour les répétitions, chaque groupe travaille d'abord séparément : les solistes, le chœur, les musiciens, les danseurs etc. ne se retrouveront que les dernières semaines avant les représentations. Il en est de même pour la création des décors ou des costumes, qui n'ont pas besoin de s'effectuer au même endroit, puisque l'intégralité des détails du spectacle est au préalable consignée par écrit. Chaque participant connaît donc le travail des autres. La dernière ligne droite avant le spectacle : Quelques semaines avant le grand soir qu'est la première représentation, toute l'équipe se retrouve pour assembler les différentes parties de l'opéra. On parle alors de raccords techniques ou artistiques. La dernière répétition avant la première est appelée la Générale : le spectacle est joué d'un bout à l'autre sans interruption, dans les mêmes conditions qu'une représentation publique. La plupart des théâtres choisissent d'ailleurs d'inviter des spectateurs à cette occasion.

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Qui participe à l’élaboration d’un opéra ? Plus de 150 personnes ont œuvré à la création de l’opéra Carmen présenté au théâtre de Caen. En comparaison avec la plupart des pièces de théâtre, ce chiffre est énorme ! Pourquoi une telle différence ? À l’opéra, en plus des chanteurs, il faut compter les musiciens, les figurants, les danseurs, le metteur en scène et le chef d’orchestre, mais aussi l’équipe de techniciens, les maquilleurs, les costumiers, le concepteur de surtitres… Autant d’individus qui vont répéter, se préparer et vivre dans le théâtre le temps des représentations. L’ÉQUIPE MUSICALE :

Composée du chef d’orchestre, des musiciens et des chanteurs.

-> voir p. 13

LA MISE EN SCÈNE :

Le metteur en scène articule entre elles toutes les composantes du spectacle de manière à lui assurer une harmonie générale. Il travaille aussi bien l'aspect visuel : jeu, attitudes, déplacements des acteurs, décors, accessoires, lumières, maquillages… que l'aspect sonore : cohérence des choix précédents avec la musique, les bruitages…

Jean-François Sivadier (au centre) et l'équipe de Carmen pendant une répétition.

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Monter un opéra demande beaucoup de travail et d'habileté, de même qu'une connaissance parfaite de l'œuvre qui permettra de se démarquer des autres mises en scène, en valorisant telle ou telle caractéristique. Il existe, en effet, de multiples interprétations possibles d'une même œuvre.

LE DÉCOR : Le décorateur est chargé d'inventer et de planifier la construction de décors adaptés aux différents actes. Ils sont d'abord "pensés sur papier", à partir des indications du metteur en scène et selon les effets voulus. Puis, le décorateur construit des maquettes pour avoir un aperçu significatif du rendu sur scène.

Avec des figurines et des décors miniatures, le décorateur et le metteur en scène bâtissent l'univers du spectacle.

Pour Carmen, le décor ne cherche pas à reproduire Séville au XIXe siècle, avec tout un attirail d'accessoires hispanisants. Au contraire, il reste sobre et inventif – quelques grands panneaux mouvants en bois pour marquer les changements de lieu, une estrade, des rideaux et quelques lampes suspendues au plafond – afin de mettre en valeur le jeu et le chant des artistes. Rien de clinquant ou d'artificiel, mais une Espagne au naturel où le public, lui aussi, peut trouver sa place.

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LES COSTUMES : De la même manière que pour le décorateur, le costumier dessine et supervise la conception des costumes en fonction des attentes du metteur en scène.

LES ACCESSOIRES : L'accessoiriste recherche ou fabrique tous les petits objets qui font partie intégrante du décor et des costumes (fleur de cassie, couteau, pomme, sac…)

LA CHORÉGRAPHIE : Le chorégraphe crée puis enseigne les mouvements de danse et les déplacements sur scène des artistes.

L’ÉQUIPE TECHNIQUE : Elle s'occupe de l'installation et des changements de décors, des éclairages et des réglages du son. Il existe plusieurs régies au théâtre de Caen. Au-dessus de la scène, on suspend les décors grâce à une machinerie complexe :

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La régie lumière. C'est dans ce lieu que se planifient l'intensité, la fréquence et les couleurs des éclairages.

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La régie son. L'enregistrement et la projection de la bande-son s'effectuent à partir d'une console :

La salle de projection des surtitres. Pour faciliter la compréhension des spectateurs, le texte du livret est projeté sur un écran au-dessus de la scène, au fur et à mesure de la représentation.

C’est le régisseur général qui donne le top du spectacle, le lever du rideau, les changements d’éclairages et de décors. Les assistants régisseurs, cachés de chaque côté de la scène (dans les coulisses), indiquent les entrées pour les artistes. Tout est mesuré au chronomètre à partir de la partition de l’œuvre.

L’ATELIER MENUISERIE : Pour construire les accessoires et réparer les décors.

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DU CÔTÉ DES LOGES : Une fois les costumes et perruques créés, ils sont acheminés dans les loges des artistes qui seront aidés par des habilleuses, des perruquiers et des maquilleuses au moment de se préparer. Les artistes doivent arriver plusieurs heures à l'avance pour avoir le temps d'être habillés, coiffés, maquillés, mais aussi pour échauffer leur voix.

Séance de maquillage avant une représentation de Carmen à Lille

Pendant le spectacle : Vous pouvez essayer de repérer: - Les caractéristiques principales des personnages suivants : Carmen, Don José, Escamillo, Micaëla et Zuniga. Quels sont leurs traits de caractère principaux ? Comment la mise en scène, la musique ou les costumes les font-ils ressortir ? - Comment interviennent les chœurs d'adultes et d'enfants ? Qu'est-ce que cela apporte au spectacle ? - La place de la danse: quel effet les chorégraphies produisent-elles sur l'atmosphère globale du spectacle ?

N'hésitez pas à transmettre au théâtre de Caen vos impressions et commentaires, nous serons ravis de les connaître !

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Autour de Carmen : · Projection en plein air samedi 16 octobre à 20h, sur la place Saint Sauveur de Caen – entrée libre Le théâtre de Caen et le cinéma Lux s'associent pour offrir l'accès le plus large possible à une œuvre capitale du répertoire lyrique. La captation réalisée à l'Opéra de Lille lors de cette création de Carmen sera projetée en plein air sur grand écran sur la place Saint Sauveur de Caen, au cœur de la ville. L'occasion de créer un événement festif, populaire et gratuit.

· Côté coulisses - Prends garde à toi ! – L’Espagne vue par les compositeurs français samedi 9 octobre à 17h, dans les foyers du théâtre de Caen, entrée libre Carl Ghazarossian ténor – David Zobel piano Profitant de sa présence pour son rôle du Remendado dans l’opéra Carmen, le ténor Carl Ghazarossian nous offre un récital de musique française : Bizet, Massenet, Debussy, SaintSaëns, Poulenc, Ravel… sous le signe de l’Espagne.

· Côté Lux lundi 18 octobre à 21h au Cinéma Lux U-Carmen e-Khayelitsha de Mark Domforc-May (2005 – 2h) avec Paulina Malefane et la troupe Dimpho Di Kopane Theatre Company À Kayelitsha, un township d’Afrique du Sud, Carmen, une jeune femme fière et indépendante, travaille dans une fabrique de cigarettes lorsqu’elle rencontre le brigadier Jongikhaya, à qui elle lance une rose… Renseignements au 02 31 82 29 87

· Carmen (danse) Compagnie Antonio Gadès jeudi 6, vendredi 7, samedi 8 janvier 2011 à 20h Antonio Gadès et Carlos Saura scénographie, chorégraphie et direction Antonio Gadès a réinventé le flamenco, loin du folklore et des clichés. Une liberté et un talent qui ont fait de son Carmen une œuvre mythique. Sensuelle, vibrante et fougueuse, la chorégraphie traduit à la perfection la beauté et la violence du désir destructeur des deux personnages. Il se repose sur la nouvelle de Prosper Mérimée et reprend en partie les airs de l’opéra de Bizet. Fidèle à son esprit, la compagnie Antonio Gadès redonne vie à ce chefd’œuvre plus de vingt-cinq ans après sa création grâce à l’énergie et à la maîtrise de ses danseurs, chanteurs et guitaristes.

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