Doc+1+Enjeux
Short Description
Download Doc+1+Enjeux...
Description
Synthèse : CECRL Les enjeux de l’enseignement/apprentissage des langues, aujourd’hui
Le Cadre européen commun de références pour les langues nous invite désormais a considéré l’apprenant comme un acteur social. Du fait de la démocratisation des voyages, de la multiplication des échanges internationaux, de la mobilité (professionnelle ou personnelle) et des nouvelles technologies, cet acteur social a des besoins précis et de fortes exigences. Dans un tel contexte, les apprenants de langues sont amenés à réinvestir rapidement les compétences langagières acquises (en classe) dans la réalisati on d’actions sociales qu’ils ont à accomplir (en dehors de la classe).
La mobilité et la multiplication des échanges internationaux, font que l’acteur social de ce début de XXIe siècle est en passe de devenir un citoyen du monde et que sa connaissance de la culture source et de la culture cible pourront faire de lui un intermédiaire culturel. Par ailleurs, la démocratisation de l'école, a fait entrer dans les salles de classe un nouveau public qui éprouve parfois des difficultés à s'adapter au système scolaire. L’enseignement/apprentissage des langues doit donc être repensé pour atteindre son principal objectif :
outiller l’apprenant pour qu’il soit en mesure de jouer son rôle d’acteur social dans de nouveaux espaces linguistiques et culturels. Le métier d’ enseignant doit donc évoluer afin de répondre aux attentes du public d’aujourd’hui constitué d’acteurs sociaux qui devront être capables de s’adapter aux changements liés aux mutations de la société et qui sont des citoyens du monde en devenir susceptibles de jouer un rôle
d’intermédiaire culturel. Former des acteurs sociaux capables de s’adapter aux changements
L’acteur social évolue dans différentes sphères : privée, publique, éducative, professionnelle. Dans ces différentes sphères, il est amené à réaliser des actions sociales (ou tâches) pour lesquelles il va devoir
mettre en œuvre des compétences (notamment langagières). « Tout acteur social accomplit, dans une situation donnée, des actions pour lesquelles il mobilise stratégiquement les compétences dont il dispose en vue de parvenir à un résultat déterminé. » (CECRL).
L’apprenant désormais considéré comme un acteur social devra donc être outillé langagièrement pour accomplir ces actions. La maîtrise des compétences nécessaires à l’accomplissement de ces actions sociales dans des contextes variés est, de ce fait, aujourd’hui un des objectifs majeurs de l’enseignement/apprentissage. L’enseignant se doit donc d’identifier les tâches que les apprenants pourront être amenés à accomplir dans leur nouvel espace linguistique et culturel et de déterminer les compétences nécessaires à leur réalisation
afin de concevoir des situations d’apprentissage adaptées aux besoins des apprenants dans un cadre social et professionnel mais aussi relationnel et affectif. Il s'agit dorénavant d’axer l’enseignement/apprentissage sur des savoir -faire, -faire, des savoir-être et des savoir-
apprendre dont la mise en œuvre impliquera la mobilisation de savoirs. La langue n’est donc clairement plus un enjeu, mais un moyen ! En outre, il est à noter que les acteurs sociaux d’aujourd’hui sont de grands consommateurs de médias qui doivent être en mesure de faire face à la surexposition médiatique à laquelle ils sont confrontés. Le public qui pousse les portes des salles de classe passe en moyenne 3 heures par jour à consulter les médias
(télévision, internet et les médias plus traditionnels). L’éducation aux médias à travers l’enseignement/apprentissage d’une langue prend donc tout son sens et pourrait contribuer à faire de l’apprenant un utilisateur averti. Les supports médiatiques ont de ce fait toute leur place au centre du dispositif pédagogique et, si on en doutait encore, le document authentique constitue un support tout à fait approprié dans le contexte actuel d’autant qu’il permettra d e confronter les apprenants à la réalité sociale du pays cible. A condition toutefois : - que la sélection qui en sera faite permette de développer l’esprit critique et de diversifier le capital culturel des apprenants ; - qu’une réactualisation de cette sélection soit fréquente car l’information devient plus vite obsolète qu’auparavant ; - que « le médiateur des médias » qu’est l’enseignant n’oriente pas ses choix en fonction de son seul point de vue personnel ; - que l’utilisation de ces documents s’inscr ive ive dans un cadre méthodologique cohérent.
En outre, cet acteur social vit dans un monde en évolution constante où l’on apprend plus que jamais tout au long de la vie. Il doit donc être capable de s’adapter aux changements.
Synthèse : CECRL
En effet, les acteurs sociaux de demain devront changer plusieurs fois d’adresse, de lieu d’activité, d’outil de travail, de collègue, de fonction, de profession et de domaine d’activité dans leur vie. Il est donc important de les former pour qu’ils soient en mesure de s’adapter à ces changements en transférant et en réinvestissant les connaissances et les compétences acquises et en apprenant à apprendre et à s’appuyer sur les autres pour apprendre.
C’est pourquoi, la classe de langue doit devenir un lieu où : - les apprenants acquièrent des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être qui leur seront utiles dans
d’autres matières ou domaines d’activité. De même, il sera bénéfique que les apprenants puissent s’appuyer en classe de français sur des connaiss ances et des compétences acquises en dehors de la classe de français et même en dehors d’un établissement scolaire. - les apprenants deviennent responsables de leur apprentissage. Pour cela, il convient de créer un contexte favorable qui encourage l'autono mie et la collaboration dans l’apprentissage en proposant aux apprenants
des activités dont ils ne peuvent atte indre l’objectif que collectivement. On va donc mettre en œuvre une démarche qui va permettre aux apprenants : - de découvrir par eux-mêmes les connaissances à acquérir et leurs fonctionnements, - de développer des compétences d’auto-évaluation, - d’apprendre à travailler en groupe, - de prendre conscience des stratégies qu’ils mettent en œuvre pour réaliser le travail de classe. La construction de savoirs bien que personnelle s’effectue dans un cadre social. L’apprenant n’apprend pas seul, mais avec et par les autres membres du groupe en échangeant et en confrontant ses idées avec celles des autres. L’apprenant fait appel aux autres pour constr uire ses connaissances et ses compétences
comme il sera amené à le faire dans sa vie professionnelle et dans sa vie personnelle. L’enseignant doit donc être en mesure de centrer l’apprentissage sur l’apprenant dans le groupe afin que les apprenants constatent le potentiel du groupe lorsqu’il devient une unité de travail efficace. Le travail en groupe(s) produit en effet une dynamique qui est favorable à l’apprentissage : le travail produit par le groupe est plus efficace que le travail produit par un indivi du. Le groupe stimule l’action, soutient l’effort et augmente la créativité. La phase de travail en groupes est source de changement. Elle est l’occasion de concertations et de corrections mutuelles. Elle améliore les performances de l’individu. En grand groupe, le participant est porté à jouer un rôle et à ne pas être lui-même. La taille optimale pour que chacun garde sa spontanéité varie selon les personnes (pour beaucoup, le seuil est situé à 5 ou 6). Le travail en sous-groupes permet, par ailleurs, une expression plus libre de chacun. L’absence du formateur facilite cette expression et le temps de parole de chacun est plus important. Les échanges permettent de renforcer l’écoute réciproque, la cohésion du groupe et les liens entre les participants. Ainsi le sous-groupe favorise la formation mutuelle et facilite la prise de responsabilité. Le travail en sous groupes doit toutefois être organisé de façon structurée. Le formateur doit être strict et directif pour la procédure de travail et non directif sur le contenu du travail à réaliser. Favoriser le travail de groupes en classe permet de développer la capacité des apprenants à travailler en
équipe. Cette aptitude est d’ailleurs aujourd’hui dans de nombreux profils de poste car les décideurs sont conscients que les compétences individuelles sont partielles et que la force d’une équipe, c’est sa complémentarité et son aptitude à travailler ensemble. Former des citoyens du monde susceptibles de jouer un rôle d’intermédiaire culturel
En tant que citoyen du mo nde en devenir, l’apprenant sera amené à communiquer dans des espaces plurilingues et pluriculturels et à évoluer dans un milieu international. Des apprenants de plus en plus nombreux auront demain des contacts réguliers avec des étrangers car : - ils feront une partie de leurs études à l’étranger ; - ils travailleront pour des sociétés multinationales ; - ils iront travailler dans un autre pays ; - ils auront des contacts professionnels avec des clients ou des partenaires étrangers ; - ils auront des amis ou de la famille à l’étranger ; - ils auront des proches originaires de l’étranger. Chaque jour, la pensée de Mc Luhan se confirme : "La terre est devenue un village". La démocratisation des voyages, les médias et les nouvelles technologies ont contribué à l'avènement de ce village planétaire.
L’évolution de cette société fait naître de nouveaux besoins et de nouvelles exigences où ceux qui auront besoin de traduction dans certaines situations professionnelles seront pénalisés (réseau de chercheurs qui
communiquent entre eux, accès à un ouvrage de référence avant la parution de sa traduction…). Le monolinguisme est aujourd’hui un frein à l’évolution de carrière.
Synthèse : CECRL
En raison de l’intensification de la mobilité et de la coopération internationale, il devient improbable de ne pas être en contact avec l’ « Autre ». La rencontre avec l' « Autre » nécessite une prise de conscience des mécanismes caractérisant la culturecible ceci afin de mieux comprendre les différences et de se familiariser avec d'autres manières de faire, de dire, de penser, etc.
L’analyse des représentations sur la culture cible permet de dégager les clichés dominants. L'étude des stéréotypes permet de pointer du doigt la dimension parcellaire et, par conséquent, non représentative de la société cible. Le travail de l'enseignant consiste donc à mettre au jour les représentations des
apprenants, à déceler les stéréotypes pour les contrarier et permettre à chacun de mettre en œuvre des moyens pour y résister. En favorisant la circulation de différents points de vue et la confrontation de plusieurs visions du monde, on peut espérer faire évoluer les représentations des apprenants sur la culture de l’« Autre » et sur… leur propre culture, d’ailleurs.
L’enseignant doit donc être en mesure d’adopter des supports de classe dont les contenus sont destinés à susciter cette réflexion sur les caractéristiques de la population et de la langue/culture cible. Les documents sélectionnés doivent refléter la réalité contemporaine et non livrer une vision édulcorée et/ou minimaliste du monde francophone. Les thèmes introduits en classe proviendront de sources variées, voire contradictoires. Il est donc primordial de proposer dans la classe des supports et des activités qui permettent : - d’exposer les apprenants à d’autres réalités sociales à partir de sources variées, - de favoriser l’acquisition d’un capital culturel varié, - de mettre au jour leurs représentations, - de les faire évoluer, - d’encourager les apprenants à résister aux stéréotypes. - de provoquer une réflexion sur la culture cible et sur la culture source mais aussi sur d’autres cultures, - de confronter les pratiques qui ont cours dans sa propre culture avec celles qui se manifestent dans
d’autres cultures. L’objectif primordial de l’apprentissage des langues est sans aucun doute celui de faire de l’apprenant un intermédiaire culturel, un ambassadeur du dialogue des cultures. Son rôle est de faciliter la compréhension mutuelle entre les peuples et de mettre en œuvre des moyens pour éviter les malentendus culturels. Il convient donc de provoquer une réflexion sur la culture cible et sur la culture source pour préparer les
apprenants à jouer ce rôle. En intégrant une démarche interculturelle en classe, l’enseignant va aider l’apprenant à engager une réflexion sur les pratiques qui ont cours dans sa propre culture pour ensuite les confronter avec celles qui se manifestent dans la culture cible. Ainsi, l’apprenant pourra prévenir les malentendus, neutraliser d’éventuels manquements aux rè gles interactionnelles, comprendre certains gestes, certaines attitudes, certaines façons de faire culturellement marquées.
L’enseignant se doit donc de présenter la culture source et la culture cible dans leur diversité et de mettre en évidence la diversité des appartenances culturelles. Afin de ne pas négliger les spécificités des uns ou des autres, il lui appartient de trouver un équilibre entre culture source et culture cible : l'interculturel doit réellement trouver sa place au sein des classes. Connaître une langue/culture différente de la sienne permet de mieux comprendre le mode de
fonctionnement de l’autre. Être informé et conscient des modes de pensée, des façons d’agir, etc. de l’ « Autre », est un atout pour l’apprenant qui va ainsi pouvoir mett re ses connaissances au service des autres en vue de faciliter l’intercompréhension entre sa culture et la culture cible, lors de rencontres, de discussions, etc. Aussi, former des intermédiaires culturels est une nécessité dans un monde où la mobilité se développe et où les échanges internationaux se multiplient et se veulent efficaces. Conclusions
Dans le contexte actuel, l’enseignement/apprentissage par les tâches est sans nul doute l’option pédagogique la plus adaptée pour répondre aux attentes des apprenants. La perspective actionnelle, telle
qu’elle est mise en application dans la méthode offre aux enseignants des supports et une démarche pédagogique pour que les apprenants puissent acquérir les compétences nécessaires à la réalisation de tâches qu’ils ont ou auront à accomplir en tant qu’acteurs sociaux.
5
View more...
Comments