Diagnostic de La Zone Côtière Sud Du Grand Sfax Étendu Aux Îles Kerkennah
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Projet SMAP III- Tunisie (2006-2008) Stratégie de Gestion Intégrée de la Zone Côtière Sud du Grand Sfax Diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax étendu aux Îles Kerkennah Rapport préliminaire
Mars 2007
SOMMAIRE Page PRAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE INTRODUCTION GENERALE
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CHAPITRE I : Les enjeux socio-économiques et environnementaux des zones littorales I. INTRODUCTION II. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL III. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN IV. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL V. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL
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CHAPITRE II : L’AMENAGEMENT DU LITTORAL DE SFAX DANS LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION SPATIALE ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT I. INTRODUCTION II. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE NATIONAL III. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX IV. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES DES ILES DE KERKENNAH : IV-1. Les scénarios d’aménagement IV.2 Le projet de Parc National IV-2-1. Les principales composantes du projet IV-2-2. Le contenu du parc V. LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN V-1. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax V-2. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna V-3. Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah VI. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX VII. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX VIII. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT VIII-1. Le programme régional de l’environnement de Sfax VIII-2. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de l’environnement
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CHAPITRE III : DIAGNOSTIC DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX I. INTRODUCTION 44 II. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX 44 _________________________________________________________________________ i
II-1. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale II-2. Sources de nuisances environnementales II-2-1. La production d’acide phosphorique et d’engrais II-2-1-1. Les rejets solides et liquides II-2-1-2. Les émissions atmosphériques II-2-2. Le transport et le trafic II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’ II-2-3-1. Historique et description II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax II-2-4. Les décharges II-2-4-1. La décharge de Thyna II-2-4-1-1. Description générale II-2-4-1-2. Les dioxines II-2-4-1-3. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax II-2-4-1-4. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna II-2-4-2. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche II-2-5. Les activités industrielles II-2-5-1. La zone industrielle du port de pêche II-2-5-2. La zone industrielle de Madagascar (ZIM) II-2-5-3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS) II-2-5-4. La zone industrielle de Thyna II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain II-2-5-6. Analyse des rejets liquides des unités industrielles II-2-6. La station d’épuration de Sfax Sud III- CAS DES ILES DE KERKENNAH III-1. L’état du milieu marin III-2. L’état du milieu terrestre III-3. Les décharges d’ordures ménagères III-4. Les activités pétrolières IV. ATOUTS ET POTENTIALITES IV-1 Cas de la zone côtière de Sfax Sud IV-1-1. Les salines IV-1-2. Le vieux port de pêche de Sfax IV-1-3. Le Parc urbain de Thyna IV-1-4. Le site archéologique de Thyna IV-1-5. La zone humide de Thyna IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH IV-2-1. Les parcs naturels IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture IV-2-3. Le développement durable du tourisme
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CHAPITE IV : LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX I. GENERALITES SUR L’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES II. EVALUATION DES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE
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D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES III. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES SUR LA ZONE COTIERE SUD DE SFAX III-1. Pollution de la mer III-2. Pollution des nappes d’eau III-3. Pollution de l'air III-4. Disparition ou dégradation des ressources marines III-5. Disparition de sites de haute valeur naturelle et visuelle III-6. Disparition de sites historiques et archéologiques III-7. Accès public à l'espace et aux ressources IV- LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUEL AVENIR ? IV-1. Le cas de la ‘SIAPE’ IV-2. Le cas des bassins des margines IV-3. Le cas de la décharge municipale IV-4. Le cas des salines IV-5. Le cas du parc national de Thyna IV-6. Le cas du port de Chott El Kereknah IV-7. La zone de sauvegarde agricole IV-8. La route littorale Nord – Sud IV-9. La plateforme logistique IV-10 L’écosystème côtier des Îles Kerkennah V – LA GESTION INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : UNE NECESSITE URGENTE ! CONCLUSION
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Liste des Figures Page Figure n° III-1 : Délimitation du périmètre de l’étude. Figure n° III-2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de Thyna. Figure n° III-3 : Le site de l’établissement de transformation des phosphates Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse. Figure n° III-5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse. Figure n° III-6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des margines. Figure n° III-7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le Grand Sfax. Figure n° III-8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés Figure n° III-9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines. Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines. Figure n° III-11 : Emplacement de la décharge de Thyna. Figure n° III-12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique Figure n° III-13 : Dégagement des fumées de la décharge publique. Figure n° III-14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche Figure n° III-15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax Figure n° III-16 : Les zones industrielles de la zone d’étude Figure n° III-17 : A – Zones d’activité de chantier naval B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des produits de la mer Figure n° III–18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE) Figure n° III-19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’ du port Figure n° III-20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire. II : Déchets solides divers (bois, plastique, pneus, déchets de démolition …) rejetés sur la rive de la zone A par les chantiers navals. Figure n° III-21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973, couvre 18 hectares Figure n° III-22 : I : Déchets solides et épaves de barques et bateaux de diverses tailles entreposés dans la partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche. II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait de l’aménagement resté provisoire. Figure n° III-23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. Bouzid 2006) Figure n° III-24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond Figure n° III-25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de déchets divers à majorité métallique II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation mal contrôlée Figure n° III-26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche. Figure n° III-27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem
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Figure n° III-28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem. Figure n° III-29 : quelques vues de la ZISS Figure n° III-30 : Limites de la zone industrielle de Thyna Figure n° III-31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source ; Image satellite - Google Earth) Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers Sfax Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Bouzid 2006) Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna
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Liste des tableaux Page Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de l’Etat de l’environnement 1995) Tableau III-1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de phosphate Tableau III-2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’ Tableau III-3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse Tableau III-4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant de la norme NT 106-04 Tableau III-5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et juillet 2006 à la NT 106-04 Tableau III-6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’ de phosphogypse Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna Tableau n° III-8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax Tableau III-9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS Tableau III-11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS Tableau III-12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière sud du Grand Sfax Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de protection du site archéologique Tableau IV-1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax.
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LISTE DES ABBREVIATIONS ANPE APAL BEI BM CAR COTUSAL CPG DAP DBO DCP DGAT EIE ENIS GCT MEDD MEDPOL METAP MIEPME NGT OM OMS ONAS ONG PAC PAEC PAM PAP PAU PB PNUD PNUE PRE SDATN SDGS SIAPE SIG SMAP III SONEDE STEG STEP TIC TSP UE UIOM WWF
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Agence nationale de protection de l’environnement Agence de protection et d’aménagement du littoral Banque européenne d’investissement Banque mondiale Centre d’activité régionale Compagnie tunisienne de salines Compagnie des phosphates de Gafsa Di ammonium phosphaté Demande biologique en oxygène Phosphate bi calcique Direction générale de l’aménagement du territoire Etude d’impacts sur l’environnement Ecole nationale d’ingénieurs de Sfax Groupe chimique tunisien Ministère de l’environnement et du développement durable Programme de dépollution de la Méditerranée Programme environnemental d’assistance technique pour la Méditerranée Ministère de l’industrie, de l’énergie et des petites et moyennes entreprises Nivellement général de la Tunisie Ordures ménagères Organisation mondiale de santé Office National d’Assainissement Organisation non gouvernementale Programme d’aménagement côtier Parc d’activités économiques et commerciales Plan d’action pour la Méditerranée Programme d’actions prioritaires Plan d’Aménagement Urbain Plan Bleu Programme des nations unies pour le développement Programme des nations unies pour l’environnement Programme régional de l’environnement Schéma directeur d’aménagement du territoire national Stratégie de développement du Grand Sfax Société industrielle d’acide phosphorique et d’engrais Système d’information géographique Troisième programme d’actions à court et moyen terme pour l’environnement Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux Société tunisienne d’électricité et de gaz Station d’épuration des eaux usées urbaines Technologie de l’information et de la communication Triple superphosphate Union européenne Unité d’incinération des ordures ménagères Fond mondial pour l’environnement
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SMAP III – Grand Sfax
Diagnostic
PREAMBULE ET CONTEXTE DE L’ETUDE La commune de Sfax en partenariat avec les 6 autres communes du Grand Sfax et la commune de Kerkennah est l’un des partenaires du projet intitulé « stratégie de gestion intégrée de la zone côtière (GIZC ou ICAM ‘’Integrated Coastal Area Management’’) pour la région de Kroumiri-Mogods et les municipalités du Grand Sfax en Tunisie ». Ce projet est financé par la communauté européenne dans le cadre du Troisième Programme d’Actions Prioritaires à Court et à Moyen Termes pour l’Environnement en Méditerranée (SMAP III), le bureau du PNUD de Tunis et l’APAL. Le Bureau WWF (World Wilde Found for Nature) Programme Méditerranéen a été chargé de l’exécution du projet avec le concours de Medcities. L’objectif du projet, qui s’étale sur une période de 30 mois, est d’élaborer deux plans d’actions de gestion intégrée participatifs et concertés de la région côtière de Kroumiri-Mogods et du Grand Sfax. Ces plans seront utilisés comme un modèle pour le développement d’un plan national de gestion intégrée du littoral. Le projet vise à identifier des actions prioritaires pour promouvoir l’utilisation durable et intégrée des ressources côtières et marines en Tunisie tout en tenant compte des intérêts et des besoins des acteurs locaux et nationaux ainsi que les contraintes socio-économiques aussi bien que les interactions complexes de l’écosystème marin et côtier. L’étude diagnostic de la situation actuelle de la côte sud de Sfax se positionne après la phase collecte de données qui a été réalisée durant la période allant de Mai à Novembre 2006 ainsi que celle de l’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah achevée au mois de février 2007. Les documents issus de ces deux études sont par ailleurs les documents de base qui ont servi à la réalisation du présent diagnostic. En effet, les documents issus de la phase de collecte des données tant pour la zone côtière sud du Grand Sfax que pour celle de Kerkennah réalisés successivement par MM. Jalel BOUZID et Taoufik MEGDICHE ont permis d’identifier les caractéristiques physiques et matérielles individuelles des différentes composantes de la zone du projet. Cependant, la présente étude du diagnostic va se consacrer à identifier les liens existants entre ces composantes dans une perspective de préparer par la suite les scénarios d’aménagement intégré de la zone.
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Pour ce faire, nous avons procédé à la fois à la lecture approfondie des documents ‘’collecte de données’’ et ‘’étude complémentaire sur les îles de Kerkennah’’ d’une part et à la recherche d’autres informations d’ordre plutôt urbanistique et de développement intra et extra muros aussi bien pour les entreprises industrielles que pour les autres entités urbaines ou agricoles. Le présent document que nous soumettons constitue la version préliminaire du rapport de diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax prolongée aux îles de Kerkennah conformément aux termes de référence. Il sera évalué par le comité de suivi du projet en vue de prise en considération des commentaires soulevés dans la dernière phase (document définitif).
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INTRODUCTION GENERALE Dans le monde entier, l’attention est portée de plus en plus sur la zone littorale. En effet, espace fragile, vulnérable, limité et convoité, les zones littorales ont une triple vocation : elles constituent un espace naturel particulièrement précieux, d’un point de vue biologique, économique social et culturel, elles supportent une activité économique substantielle et ouvrent aux pays des voies de communication avec le reste du monde. Patrimoine naturel sensible, lieu important d’échanges économiques, espace privilégié pour l’implantation des activités commerciales et industrielles, champ d’actions de la politique énergétique, minière et portuaire, point de départ et zone d’attraction par excellence pour le tourisme. Les zones littorales soulèvent aussi de multiples problèmes, auxquels il s’agit de répondre au moyen de solutions spécifiques. En Méditerranée, les problèmes croissants de la croissance rapide de la population, de l'urbanisation et de l'industrialisation le long de la frange côtière ont toujours devancé les mesures de contrôle de la pollution et de maîtrise de la dégradation de l'environnement malgré les efforts consentis. Les effluents d'industries implantées auprès des sites urbanisés rendent plus aigus les problèmes de pollution engendrés par une gestion inadéquate des déchets urbains, solides et liquides. En Tunisie, long d’environ 1.300 kilomètres, le littoral est caractérisé par une grande variété de milieux et de paysages naturels ainsi que par un patrimoine archéologique de très grande valeur faisant face à de fortes pressions liées aux activités humaines Grâce à sa richesse naturelle et culturelle et à la beauté de ses paysages dont les plus remarquables sont la zone humide et le site archéologique de Thyna, la zone côtière Sud du Grand Sfax possède un fort potentiel de développement durable. Toutefois cette région souffre d’une dégradation de la qualité de l’environnement avec d’inévitables conséquences pour l’aménagement et le développement. La concentration des activités urbaines et économiques, l’utilisation inadéquate de l’espace, les déchets solides et liquides, les émissions atmosphériques et le déclin de la pêche ne sont que quelques-uns des thèmes que nous tentons de traiter selon une approche intégrée dans le présent travail.
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Il est à rappeler que des études générales relatives à l’exploration de la situation environnementale dans le littoral sud de la ville de Sfax ont été faites. Cependant, des études relativement détaillées sur certaines options d’aménagement et de gestion des côtes sud restent à entreprendre. Le projet de l’élaboration de la stratégie de gestion intégrée de la zone côtière Sud du Grand Sfax comporte plusieurs actions se rapportant à la zone d’étude mais qui font intégrer aussi les îles de Kerkennah. Le choix par les responsables du projet d’inclure les îles Kerkennah n’est pas le fait du hasard. Ce choix s’explique par plusieurs raisons. D’une part, le littoral sfaxien et les îles de Kerkennah font partie du même ensemble géographique, le Golfe de Gabès ; celui-ci est un milieu physique fragile, vulnérable, aux ressources limitées, fortement convoité et qui connaît diverses formes de dégradation. En outre, les deux zones sont confrontées à plusieurs problèmes économiques similaires : un secteur touristique très peu développé, un secteur de la pêche en difficulté… . Le choix d’inclure les îles de Kerkennah dans l’étude du projet traduit, aussi, une nouvelle approche du développement du Grand Sfax, qui a été exprimée notamment lors de l’élaboration de la stratégie de développement du Grand Sfax. Dans le nouveau contexte de la mondialisation on assiste à la montée en puissance du rôle des régions et des métropoles. L’ambition métropolitaine de Sfax implique une plus grande ouverture de la ville sur son environnement immédiat dont les îles Kerkennah. Ainsi, l’objet de ce travail est de présenter, dans un contexte multi échelle, les caractéristiques environnementales principales de cette zone et de faire l'analyse de l'état actuel et futur en vue d'une utilisation plus rationnelle de l'espace en visant une préservation plus efficace de l'équilibre entre l'extension urbaine et industrielle et l’exploitation des ressources naturelles.
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Les travaux consistent donc à : engager une réflexion du développement urbain littoral allant du contexte mondial jusqu’au niveau local, améliorer l’état de connaissance du site à travers un diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax et des îles Kerkennah, et synthétiser les diagnostics sous forme de recommandations et de conclusion.
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CHAPITRE I
Les enjeux socio-économiques et environnementaux des zones littorales
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I. INTRODUCTION La pression démographique, particulièrement la croissance des zones urbaines, associée à une expansion rapide de l'industrie et du tourisme dans les régions littorales et à une exploitation extensive des ressources marines, a suscité une inquiétude généralisée à l'échelle planétaire concernant le développement durable de ces espaces et leurs ressources naturelles et environnementales. Les ressources du littoral sont utilisées et exploitées à des fins économiques et sociales : urbanisation et infrastructures de transport, industrie et production d'énergie, tourisme et loisir, pêche et aquaculture. Ces activités sectorielles produisent des impacts sur l'environnement qui se combinent et se traduisent par la pollution des eaux marines et des nappes d’eaux, la pollution de l'atmosphère, la diminution des ressources marines et terrestres naturelles, la dégradation des sols, la destruction du patrimoine historique et architectural, l'entrave à l'accès public au rivage, et l'encombrement de l'espace. Des études récentes ont montré que les changements climatiques constituent une menace supplémentaire pour les régions littorales.
II. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL Dans le chapitre 17 du document "Agenda 21" de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue à Rio de Janeiro en juin 1992 concernant la Protection des océans et de toutes les mers - y compris les mers fermées et semi-fermées - et des zones côtières, et la protection, l'utilisation rationnelle et la mise en valeur de leurs ressources biologiques, il a été constaté que: "Le milieu marin, y compris les océans et toutes les mers, et les zones côtières adjacentes, forme un tout et constitue un élément essentiel du système permettant la vie sur Terre. C'est un capital qui offre des possibilités de développement durable". Vu le fait que les régions littorales contiennent des habitats et des écosystèmes productifs, importants pour les établissements humains, le développement et la subsistance des populations locales, que plus de la moitié de la population mondiale est concentrée sur le littoral, et que cette proportion pourrait atteindre les trois quarts en 2020, cette Conférence a recommandé que de nouvelles approches intégrées à la gestion et à la mise en valeur des régions littorales soient développées aux échelles nationale, sous-régionale, régionale et mondiale.
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Par ailleurs, les politiques visant à réduire la dégradation du littoral, fondées sur des approches sectorielles, se sont révélées inefficaces, n'ont fait que transférer les problèmes entre les ressources ou entre les produits et les services fournis par les régions littorales, et n'ont pas su aborder les impacts du développement littoral sur les ressources, considérés dans leur ensemble. Dans ce contexte, le document "Agenda 21" de la Commission des Nations Unis pour l’Environnement et la Développement (CNUED) a invité à la promotion d'un processus adaptable et souple de gestion intégrée des ces régions. Un programme des mers régionales, qui englobe treize régions du monde, avec la participation de plus de 140 Etats et territoires côtiers, a été mis en place en vue d’appuyer et de coordonner, aux échelles internationale, régionale, sous-régionale, nationale et locale, la gestion rationnelle du milieu marin dans son ensemble, et plus particulièrement des régions littorales.
III. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE MEDITERRANEEN Les tendances à la dégradation de l'environnement en mer Méditerranée étaient déjà évidentes il y a plus de trois décennies, à l'époque où les pays riverains de la Méditerranée ont convoqué à Barcelone une réunion pour adopter le Plan d'Action pour la Méditerranée (PAM) en 1975 et la Convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (la Convention de Barcelone) en 1976. Le PAM et la Convention de Barcelone se sont concrétisés à travers une série de Protocoles, ainsi que des programmes conduits par les Centres régionaux du PAM correspondants. Parmi ces programmes, le Plan Bleu (PB) et le Programme d'actions prioritaires (PAP), contribuant à la composante socio-économique du PAM, et le MEDPOL, conçu pour estimer le degré de pollution marine en Méditerranée, se placent parmi les plus importants. Le Programme pour l'Environnement dans la Méditerranée (PEM) a été lancé en 1988. Deux ans après, au sein de ce même programme, le programme environnemental d'assistance technique pour la Méditerranée (METAP) a été démarré par la Banque Mondiale (BM) et la Banque Européenne d'Investissement (BEI), en partenariat avec l'Union européenne (UE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le METAP a pour mission d'engager des fonds de garantie pour assister les pays méditerranéens (surtout ceux des rives sud et est) dans leurs efforts pour élaborer des politiques, des programmes et des projets d'investissement qui répondent efficacement aux contraintes de développement durable dans la région. _________________________________________________________________________ 8
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Le développement écologiquement soutenable est devenu la finalité fondamentale de la majorité des interventions dans les régions littorales méditerranéennes. La planification et la gestion intégrées des régions littorales est devenu un outil majeur de mise en œuvre du développement durable. Sa nécessité dans le bassin méditerranéen a été reconnue comme une priorité dans presque tous les programmes environnementaux lancés jusqu'ici en vue d'affronter la dégradation de l'environnement dans la région. Considéré comme composante environnementale essentielle du système méditerranéen, le «littoral » a fait l’objet de nombreuses études et programmes d’activités dans le cadre du Plan d’Actions pour la Méditerranée (PAM). Des études menées par le Plan Bleu, Centre d’Activité Régionale du PAM, ont fait le constat que les dégradations sur le littoral Méditerranéen sont irréversibles d’un patrimoine unique. Le littoral Méditerranéen, long de 46 000 km, espace convoité du développement, est un lieu d’implantation obligatoire ou privilégié pour de nombreuses activités, en même temps qu’un espace fragile et de grande valeur écologique, sociale et culturelle. Le cumul des pressions conduit à plusieurs formes de dégradations de l’environnement marin et côtier. -
Près de 40% du linéaire côtier est artificialisé,
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80% du total des pollutions marines est d’origine tellurique,
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La moitié des villes de plus de 100 000 habitants n’est pas dotée de stations d’épuration, 60 % des eaux usées urbaines sont rejetées à la mer sans traitement,
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L’accumulation des substances toxiques persistantes (STP) dans les chaînes alimentaires est une cause d’inquiétude. Des niveaux supérieurs aux normes de l’OMS ont été mesurés localement,
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Les apports en nitrates ont doublé en 20 ans,
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Les plastiques représentent 75% des déchets trouvés au fond ou à la surface de la mer,
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Les apports solides à la mer ont diminué de 90% en 50 ans et l’érosion côtière affecte une grande partie du littoral,
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La pollution opérationnelle d’hydrocarbures qui a diminué suite à la réglementation se chiffrerait encore entre 100 000 et 150 000 tonnes par an,
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500 espèces étrangères à l’écosystème méditerranéen ont été recensées,
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La dégradation des stocks de plusieurs espèces de poissons a entraîné des pertes d’emplois dans la pêche,
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Le développement de la navigation de plaisance concourt au bétonnage des côtes par les ports et marinas, à la pollution par les déchets solides et les rejets sans traitement dans le milieu marin et à la dégradation de la végétation marine du fait des mouillages,
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104 espèces sont considérées en danger dont le phoque moine et les tortues marines,
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Plusieurs destinations touristiques ont connu des pertes importantes de revenus. En vue de répondre à ces préoccupations, des programmes d’aménagement côtier (PAC)
ont été introduits, comme des actions centrées sur des zones spécifiques, qui s'appuyaient sur l'intégration des connaissances et des expériences acquises à travers toutes les composantes du PAM. Au sein du programme des PAC, plusieurs régions ont été choisies dans les pays méditerranéens intéressés et qui ont exprimé leur besoin de résoudre des problèmes environnementaux à court et à long terme (Croatie, Grèce, Syrie, Turquie, Tunisie - Sfax, Egypte, Albanie, Algérie, Maroc, Malte, Liban, Slovénie,...). Au départ, les zones choisies et leurs problèmes ont été identifiés pour être typiques du littoral méditerranéen, afin que l'expérience soit transférable à une échelle plus large. Les objectifs assignés aux programmes d’aménagement côtier sont donc les suivants: -
renforcer la coopération avec les autorités, les institutions et les experts, aussi bien locaux que nationaux,
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transférer les connaissances et les technologies internationales,
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fournir un appui à l'expertise, à la formation et à l'équipement minimum, surtout à l'attention des pays du sud de la Méditerranée,
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intégrer les techniques et les outils de gestion favorable vis-à-vis de l'environnement,
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travailler en collaboration avec les institutions internationales de financement,
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mettre en relief les problèmes de la zone choisie en les resituant dans un contexte national, régional et international plus large. Les PACs ont été initialement conçus pour une durée de quatre ans, répartis en trois
grandes phases : -
la phase préliminaire qui comprend la recherche et le recueil des données de base, la formation et la création des compétences nationales, la détermination des options et la formulation d'une proposition de programme,
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Diagnostic
la phase qui comprend les actions de compréhension de l'écosystème, les actions particulières de prévention ou/et de maîtrise de la pollution, l'introduction de la planification intégrée, l'élaboration d'études de faisabilité et de propositions de projet complémentaires à ceux identifiés dans la phase préliminaire,
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la phase de suivi, où des ressources supplémentaires, extérieures au projet, sont apportées pour mettre en œuvre les actions.
IV. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE NATIONAL Pour la Tunisie, la côte est d'une importance capitale. La majorité des activités économiques sont liées au littoral, en particulier le tourisme qui en dépend à 95 % et l’industrie à 80%. Plus de 63 % de la population totale tunisienne habite dans des Gouvernorats côtiers. En raison de son importance, la côte fait face à de fortes pressions liées aux activités humaines dont les plus importantes sont la construction des infrastructures qui perturbent les rivages naturels et détruisent les dunes de sable, aggravant de ce fait le phénomène de l'érosion maritime, les eaux usées et la pollution maritime qui affectent les eaux côtières et les écosystèmes, la pollution atmosphérique qui est un problème dans les régions industrielles et les grands centres urbains, et les déchets solides qui constituent un risque pour la santé. D'autres problèmes sont liés à l'exploitation irrationnelle des ressources naturelles côtières. Globalement, les données relatives au littoral national se présentent ainsi comme suit : -
1300 km de côtes,
-
500 km de plage,
-
60 Iles de superficie variable,
-
70 zones humides littorales (Lagunes et Sebkha),
-
Espace marin caractérisé par la richesse de ses écosystèmes et la présence d’herbiers de Posidonies (espèce-habitat d’importance capitale en méditerranée),
-
Faible transit sédimentaire vers le littoral,
-
Remontée du niveau de la mer (1 à 2mm/ans),
-
69.2% de la population est concentrée sur le littoral en 2004,
-
90% des activités touristiques (190milles lits en 2005),
-
Ouvrages maritimes: Ports de pêches (41), Ports commerciaux (7), Ports de plaisances (7), digues de protection du littoral,
-
Déversement de rejets divers et de déchets dans les zones humides et en mer,
-
Sur-exploitation des richesses halieutiques,
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Non respect du Domaine Public Maritime et destruction des dunes par la construction, le prélèvement de sable,
-
37 zones industrielles qui couvrent plus de 80 % de la superficie globale. En ce qui concerne la situation des principaux écosystèmes côtiers du littoral national,
celle-ci est présentée dans le tableau ci-dessous. En vue de répondre à l’ensemble des préoccupations se rapportant au littoral, l’autorité chargée de l’aménagement du territoire a entamé dès 1992 la mise en œuvre d'un plan d'action pour l'aménagement et la gestion du littoral dont l'objectif est d'assurer la durabilité du développement sur le littoral grâce à : La protection du patrimoine naturel et culturel du littoral, La valorisation du littoral et son intégration à l'ensemble du territoire et à son environnement régional Cette démarche a abouti en 1995 à la création de l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral (APAL , loi n° 95-72du 24/07/95 ) et la promulgation de la loi n° 95-73 du 24/07/95 relative au Domaine Public Maritime. L'APAL a comme attribution notamment : D’exécuter la politique de l'Etat dans le domaine de la protection et de l'aménagement du littoral ; De protéger le domaine public maritime contre les empiètements et le reglement des occupations illicites, D’approuver les projets d'aménagement et d'équipement sur le littoral avant leurs exécutions. Une adaptation des normes et des législations de façon à favoriser l'atteinte des objectifs de gestion du littoral.
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Tableau I-1 : Situation des principaux écosystèmes côtiers tunisiens (in Rapport de l’Etat de l’environnement 1995) Ecosystèmes recensés
Etat P M D R
Situation actuelle
Observation
Tabarka
Menaces (risque de recul des côtes et destruction des herbiers et raréfaction des espèces de poissons)
de nombreux projets hôteliers implantés ou en cours de réalisation.
La côte Nord
i) Relief terrestre sauvage et très varié et présence des forets denses. ii) Fonds marins riches et non altérés
Zone à faible pression humaine
Déversements des rejets industriels dans le lac
i) Pôle de développement économique. ii) Grand port pétrolier et commercial. iii) Industrie lourde : raffinerie, métallurgie et construction navale. iv) Présence de plusieurs hôtels très fréquentés en été
i) 260 espèces florales recensées. ii) Richesse en espèces benthiques. iii) Présence d'espèces animales rares ou en voie de disparition
i) Les fonds marins autour de l'île Zembra déclarés "zone de protection biologique" en 1973. ii) Parties terrestres de Zembra et Zembretta décrétées Parc National en 1977.
Tunis
i) Dégradation des plages. ii) Phénomène d'eutrophisation et dégagement d'odeurs nauséabondes dans le lac Sud en été.
i) Pression urbaine importante ii) Première zone industrielle du pays. iii) Rejets importants d'eaux chargées dans le lac Sud.
Lac Nord de Tunis
i) Augmentation de la transparence de l'eau. ii) Absence des mauvaises odeurs. iii) Apparition de nouvelles espèces végétales.
assainissement et restauration en cours.
Les plages montrent des signes de dégradation à Hammamet
Pression engendrée par 110 établissements hôteliers soit 25% de la capacité touristique nationale.
La côte en situation d'équilibre précaire
Projet de développement touristique en cours.
i) Erosion des plages à proximité de Sousse. ii) Recul des falaises de Monastir.
La zone touristique la plus importante du pays avec surtout de nombreux ouvrages en mer.
Sfax
i) Pollution des eaux de mer au large de Sfax. ii) Dégradation des herbiers de posidonies et menaces contre la biodiversité.
i) Deuxième pôle urbain de Tunisie. ii) Nombreuses industries polluantes dont les unités de traitement de phosphate.
Les îles de Kerkennah
i) risque important d'érosion des plages. ii) Risques de transformation des paysages.
Développement touristique menaçant pour un écosystème fragile.
Golfe de Gabès
i) Rejets de phosphate en mer (12.800 t/j). ii) Récession de l'agriculture littorale et de la production halieutique. iii) Morphologie des plages modifiée par les aménagements portuaires. iv) Evolution négative des fonds marins (régression des herbiers, envasement ..)
i) Ville industrielle et portuaire : phosphate. ii) Importante activité de pêche.
i) Sévère érosion et recul des plages. ii) endommagement de certains hôtels construits au bord de l'eau. iii) Abondon des vergers et prolifération de l'habitat anarchique.
i) Développement touristique sur des plages fragiles. ii) Privatisation du littoral.
i) Stabilité de l'écosystème. ii) Richesse halieutique élevée
i) Faible pression démographique. ii) exploitation contrôlée.
Bizerte
L'Archipel de Zembra
Nabeul Hammamet
Hergla Sousse Monastir
Ile de Jerba
Lagune de Blibane
Avec : P : préservé. M : Menacé. D : Dégradé. R : Régénéré.
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Quant aux instruments juridiques, la Tunisie possède un dispositif juridique environnemental développé composé de nombreux textes législatifs et réglementaires (codes, lois, décrets, arrêtés) couvrant la majorité des aspects de la gestion de l'environnement et la préservation des ressources naturelles. Ce dispositif juridique national est constamment consolidé par les conventions et protocoles pris par la communauté internationale et/ou les pays de la région méditerranéenne, africaine, arabe et maghrébine au profit d'une meilleure protection de l'environnement et préservation des ressources naturelles. Au niveau international, la Tunisie a adhéré à de nombreuses Conventions, Protocoles et Accords relatifs à la préservation de l'environnement et de la lutte contre la pollution de façon générale et plus particulièrement pour les milieux marins et côtiers. Depuis sa création, il y a maintenant plus d’une décennie, l’APAL a réalisé les actions suivantes : i. Etudes :
33 plans d'occupation des plages (POP),
31 esplanades côtières,
9 études de protection de la côte contre l'érosion marine,
17 études de zones sensibles,
8 études de réhabilitation de Sebkhas côtières,
6 études de gestion d'aires marines protégées.
ii. Participation à la réalisation de projets :
31 municipalités côtières aidées par l'APAL pour la mise en place d'esplanades côtières,
7 plages aménagées dans le cadre du programme POP,
Au total 7 campagnes de nettoyage menées depuis 1999. Elles ont concerné en moyenne 65 plages par an soit 100 km/an de linéaire de plage et 1800 ha de surface de plage nettoyée.
iii. Recherches : Exécution de deux projets pilotes :
réhabilitation, de la plage d'Aghir par recharge,
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réhabilitation des dunes bordières à Mahdia.
iv. Mise en place d’un observatoire du littoral, v. Sensibilisation (journées d'études, diffusions radiophoniques, installation de tentes de l'environnement dans les plages publiques …). V. LE LITTORAL DANS LE CONTEXTE REGIONAL Le Golfe de Gabes s’étend au niveau du littoral de Ras Kaboudia au Nord de Sfax jusqu’à la frontière Lybienne qui correspond à un linéaire côtier d’environ 400 km. La partie marine comprend trois ensembles insulaires : Îles de Kerkennah, îles de Kneïss et l’île de Djerba. Ce littoral possède de grandes lagunes côtières (la mer de Bougharara et la mer de Bibane), des sbkhas et des zones humides très riches et réparties tout le long du littoral et dans les îles. De très nombreux oiseaux migrateurs fréquentent ces zones humides. Il a été noté par exemple qu’un quart de la population méditerranéenne de gravelots (petits limicoles) se concentrent dans le golfe de Gabes. Concernant l’économie de la pêche, le golfe de Gabes occupe une place majeure pour la Tunisie : 75 % de crevettes, 49 % de poissons benthiques et pratiquement toutes les éponges y sont prélevées. Le Golfe de Gabès est soumis aux différentes pollutions et dégradations d’origine anthropique, liées principalement au développement des activités urbaines, industrielles, à la pêche et au tourisme. Les causes majeures de pollution et de dégradation concernent : -
Les rejets de l’industrie des phosphates,
-
La pêche (pratiques dévastatrices et surexploitations de certaines espèces),
-
Les rejets divers (eaux usées urbaines, apports terrigènes par les oueds, etc …) Pour faire face à cette situation, les autorités tunisiennes accordent actuellement
beaucoup d'importance à la restauration des sites dégradés et à la gestion rationnelle des ressources, y compris la mise en place de programme de lutte contre la pollution. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet de protection des ressources marines et côtières du Golfe de Gabès. _________________________________________________________________________ 15
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L'objectif du projet est d'assurer que les préoccupations sociales et environnementales soient dûment prises en compte dans la gestion du Golfe de Gabès. Le projet contribuera à sauvegarder les ressources naturelles y compris l'eau et le sol. Il profitera également à plusieurs secteurs d'activités par la création de conditions naturelles favorables à leur développement. Ce projet est constitué de 4 composantes:
Le renforcement du cadre institutionnel au niveau régional et local permettant une protection et une gestion efficace de la biodiversité marine et côtière du Golfe de Gabès;
Le renforcement des capacités humaines à tous les niveaux de l'échelle de décision, par une formation et une sensibilisation appropriée auprès de tous les intervenants et les acteurs concernés et par la mise en place d'une approche participative et la mise en oeuvre de plans de gestion et de programmes de recherche appliquée;
L'acquisition des connaissances et des données sur le Golfe de Gabès et notamment sur les sites pilotes retenus, afin de définir précisément les bases techniques et scientifiques des programmes de gestion proposés, les objectifs de résultats et les indicateurs de suivi;
La préparation de plans de gestion de la biodiversité pour 6 zones retenues en raison de leur importance vis-à-vis de la biodiversité globale, avec la mise en oeuvre des plans à titre pilote dans quatre sites prioritaires. Cette mise en oeuvre s'appuie sur une approche participative impliquant l'ensemble des communautés ou groupes d'intérêt concernés.
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CHAPITRE II
L’AMENAGEMENT DU LITTORAL DANS LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION SPATIALE ET DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
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I. INTRODUCTION En terme d’aménagement du territoire, le littoral du gouvernorat de Sfax a été traité en tant qu’entité géographique particulière
dans le cadre des études du schéma directeur
d’aménagement du territoire national et des études d’aménagement telles que : - schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax, - schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah, - schéma directeur d’aménagement de la zone sensible Mahres-Skhira, - Atlas de Sfax. En ce qui concerne notre zone d’étude, se rapportant au littoral sud de Sfax et aux îles Kerkennah, elle sera examinée dans ce qui suit, à travers les documents de planification de l’espace et de protection de l’environnement : - schéma directeur d’aménagement du territoire national, - schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax, - schéma directeur d’aménagement de la zone sensible des îles de Kerkennah. - plan d’aménagement de la commune de Sfax, - plan d’aménagement de la commune de Thyna, - plans d’aménagement urbain des localités urbaines de Kerkennah - le programme d’aménagement côtier du littoral Sud de Sfax, - le programme régional de l’environnement de Sfax, - la stratégie de développement du Grand Sfax, - rapports de l’état de l’environnement en Tunisie II. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE NATIONAL Le schéma Directeur d’Aménagement du Territoire National (SDATN) constitue le cadre général que doivent respecter et dans la logique et les orientations duquel doivent s’inscrire les autres documents de planification spatiale des agglomérations urbaines et des autres zones. _________________________________________________________________________ 18
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Nous avons examiné dans ce document plus particulièrement la place du littoral de Sfax dans les perspectives d’aménagement de Sfax. En effet, le projet de réhabilitation et d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax (projet Taparura), a été considéré comme un projet phare pour la métropole de Sfax (choisie selon trois critères de métropolité : une diversité fonctionnelle, un marche de travail suffisamment large et de qualité, un branchement direct sur l’économie mondiale). Il constitue le maillon le plus gros d’une chaîne d’actions réalisées, engagées et à venir tendant à améliorer l’environnement de Sfax, l’un des plus pollués de la Méditerranée. Le renforcement de l’ouverture de la ville de Sfax à l’extérieur a été envisagé par l’implantation d’une plateforme logistique de transport multimodal selon deux hypothèses nord ou sud comme le montre le schéma ci-après.
Figure n° II-1 : Parti d’aménagement de Sfax selon le SDATN.
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Selon cette même étude, le site d’implantation de la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais a été qualifié de future friche industrielle. Le sud de Thyna a été projeté comme zone archéologique et de parc. III. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DU GRAND SFAX Les schémas directeurs d’aménagement fixent les orientations fondamentales de l’aménagement des zones concernées. Ils assurent l’organisation de l’utilisation de l’espace en orientant l’implantation des différents projets et en oeuvrant à leur cohérence dans le cadre des perspectives de développement économique et social. Le Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax, tel que approuvé par le conseil régional le 25 Mars 1999, a retenue le renforcement de la place de Sfax sur la base d’options nouvelles répondant à l’actuelle politique nationale en matière de développement et d’ouverture, d’aménagement et d’environnement. L’aménagement prescrit par ce schéma préconise les objectifs suivants -
valoriser l’image de la ville par, entre autres, l’insertion de Sfax dans l’économie mondiale et le nettoiement de son environnement urbain par une politique vigoureuse de dépollution,
-
valoriser le littoral par la réconciliation de la ville avec son environnement marin.
-
valoriser l’offre de sites à l’ensemble des promoteurs régionaux nationaux et internationaux
-
limiter l’étalement du Grand Sfax et rehausser le niveau d’équipement du Grand Sfax en dotant la ville en équipements et infrastructures répondant aussi bien à sa taille démographique qu’à son rang dans l’armature urbaine du pays. La valorisation du littoral, selon cette étude, repose sur les actions suivantes :
-
l’exécution du projet d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax couvrant un total de 360 ha,
-
la création d’un parc urbain au littoral nord à Sidi Mansour,
-
la réaffectation de la friche industrielle de la NPK,
-
l’aménagement de la zone qui se situe au voisinage du plan d’eau de l’ancien port de pêche dit Chott El Kereknah,
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réalisation d’un projet d’aménagement côtier intégrant les salines, le parc urbain de Thyna (57 ha ) et le parc archéologique à sauvegarder (130 ha),
-
la réalisation du projet touristique de Chaffar,
-
la création d’une voie de desserte et d’intégration littorale se reliant avec la rocade du km 11 au nord et au sud,
-
la mise en œuvre des mesures de transfert de la SIAPE, la dépollution et la réaffectation du
site (fermeture des unités,
isolement
ou
déplacement des dépôts de
phosphogypse…), -
éradiquer les sources multiples de nuisance dans la commune de Thyna (réaffectation de la décharge publique, des bassins des margines..),
-
la reconversion d’une partie des salines à l’urbanisation. Ainsi, l’étude préconise que l’ensemble des actions se rapportant au littoral devrait
préparer la mise en œuvre de la réplique sud du projet Taparura, une réplique plus spécialisée dans les grands équipements, moins résidentielle et moins balnéaire que Taparura. Sur le plan spatial, les objectifs du schéma directeur d’aménagement se traduisent par les projections illustrées par la Figure n° II-2.
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Figure n° II-2 : Schéma Directeur d’Aménagement du Grand Sfax _________________________________________________________________________ 22
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IV. LE SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT DES ZONES SENSIBLES DES ILES DE KERKENNAH : IV.1 Les scénarios d’aménagement Les propositions d'aménagement ont été définies selon deux scénarios : * Un scénario d'ajustement naturel. * Un scénario d'équilibre écologique Variante 1 : le scénario d'ajustement naturel. Ce scénario repose sur des principes d'organisation tendancielle du développement spatial observé aujourd'hui. Par ailleurs cette variante repose sur les hypothèses de dynamisation du secteur agricole et du développement touristique sous forme d'unités diffuses privilégiant l'approche du tourisme écologique intégré et non zonaI. En outre, ce scénario prévoit la protection des zones naturelles (les îlots) par la délimitation de pan:s et réserves naturelles et la création d'un parc régional de loisirs à Sidi Youssef. Le souci de protection des richesses archéologiques des îles, s'articule autour d'un pôle central du fort de Bordj El H'ssar et se concrétise par la création d'un parc archéologique de Circina Bordj El H'ssar. Variante 2 : le scénario d'équilibre écologique (scénario retenu). Ce scénario repose principalement du respect du milieu naturel et sur l’hypothèse de dynamisation du secteur agricole et le développement du tourisme sur l’ensemble de l’archipel tout en privilégiant l’approche de tourisme écologique intégré. Les acteurs nationaux et locaux ont opté pour ce deuxième scénario. Cette proposition d'aménagement préconise la dynamisation du secteur agricole (création de deux périmètres irrigués) le développement du secteur touristique sous forme de petites unités diffuses sur l'ensemble du territoire privilégiant l'approche de tourisme écologique intégré et non zonal et
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la protection des zones naturelles (les petites îles) par la délimitation de parcs et réserves naturelles. Le programme de cette variante s’appuie sur l’hypothèse :
d'une population stabilisée de l'ordre de 14000 à 15 000 habitants;
d'une agriculture revigorée par la réalisation de deux périmètres irrigués;
d'un secteur touristique rénové et dynamisé par une vision écologique privilégiant les produits touristiques à caractère ponctuel;
d'une politique de mise en valeur des sites arcl1éologiques de l'archipel, dont le pôle central s'articule autour du site du fort turc de Bordj El H'ssar par la création d'un parc archéologique de Circina- Bordj El H'ssar;
de la création de nouveaux ports de pêche, au Nord, et au Sud de Mellita, devant aider la dynamisation du secteur.
d'une démarche urbanistique très modérée visant notamment l'organisation spatiale des noyaux urbains non encore dotés de PAU. Mais le point fort de ce scénario d’aménagement est indiscutablement la création d'un
« Parc National sur les îles Kerkennah » dans la zone nord/est de l’archipel. IV.2 Le projet de Parc National Les principales justifications de la création d'un parc aux îles Kerkennah résident notamment dans la présence de « données naturelles et exceptionnelles, voire uniques » et « un patrimoine culturel et traditionnel riche et en parfaite harmonie avec les caractéristiques physiques du territoire ». La création de ce parc national des îles Kerkennah vise notamment à:
préserver certaines potentialités ou valeurs écologiques et biologiques des îles et notamment les espèces protégées ou rares, écosystèmes originaux, ou encore présents sur des superficies ou dans des localisations géographiques remarquables... ;
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promouvoir une gestion de l'espace adaptée tout à la fois à la préservation des "valeurs naturelles" et aux pratiques traditionnelles qui ont produit et entretenu le cadre de vie.
IV-2-1. Les principales composantes du projet L’essentiel du projet concerne la zone nord/est ; mais plusieurs actions sont préconisées aussi bien dans le reste de l’archipel que l’espace maritime qui entoure les îles. a- La zone de protection marine et le « pré-parc » L'archipel et les hauts fonds qui l'entourent sont deux espaces interdépendant qui constituent une unité fonctionnelle. De ce fait, il est proposé d'intégrer cet espace maritime dans le parc naturel par le biais de quelques mesures dont notamment la définition d'un périmètre correspondant sensiblement au tracé de l'isobathe -20 m et passant par l'axe du canal des Kerkennah. Cette délimitation doit permettre de maîtriser l'unité biocénotique de l'herbier à posidonies. Il s'y appliquera une réglementation très stricte: ■ Interdiction de mise en dépôt de produits de dragage, ou de matériaux, même stériles. ■ Interdiction de prélèvement de sables et granulats du rivage. ■ Interdiction de modification de la morphologie du fond. ■ Contrôle de fouilles archéologiques sous-marines. ■ Interdiction de navigation s'appliquant aux bateaux transportant des matières dangereuses en dehors des chenaux autorisés. ■ Réglementation de la pêche notamment en limitant l'activité à des techniques traditionnelles, en plafonnant le tonnage pêché par espèce et donnant la priorité aux pêcheurs insulaires ■ Dotation de moyens de surveillance (hélicoptères, vedettes,...) et de police pour le respect de cette réglementation spécifique. b- Le secteur Nord Est Il s'agit de la zone devant abriter l'essentiel du parc naturel et où doit s'appliquer avec le plus de vigueur la "politique du parc". Elle comprendra:
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■ La préservation stricte de toutes les zones humides et, a fortiori, inondables, du secteur (inscrites au Domaine Public Maritime et frappées d'une servitude de non édificandi). ■ La préservation par une intervention foncière forte (acquisition prioritaire) des secteurs littoraux exondés non encore banalisés: totalité du cap de Founkhal, face Nord - Ouest du cap de Bounouma, "radeau" situé entre la Sebkha Ferkik et Ennajet, les espaces libres situés en bordure littorale au Sud - Ouest d'El Attaya. ■La maîtrise foncière progressive des terrains non domaniaux et non bâtis situés dans une bande de 150 à 200 mètres à partir de la baisse des plus hautes eaux. ■ Les aides au maintien des agriculteurs dans les secteurs cultivés et notamment au Nord Ouest d'El Attaya. Ces aides pourrpnt prendre la forme de remembrements fonciers ou d’aides personnalisées à l'exploitation. ■ L'adoption une approche touristique sous formes d'unités diffuses (programme maximum de 1000 lits). ■ La restructuration des secteurs à urbanisation diffuse : dans les zones de Bounouma et de Kraten, il faudra maîtriser le développement anarchique de l'habitat et prôner une meilleure organisation du bâti diffus existant. Les "coups partis" pourront être intégrés à des opérations d'hébergement léger, de loisir ou à toutes infrastructures d'accueil et de découverte liée à la fréquentation touristique du parc; ■ La maîtrise de l'urbanisation diffuse de Chergui, Ennajet et El Attaya Sud; ■ Un programme de réhabilitation et de mise en valeur de l'habitat traditionnel ou, tout simplement, de l'habitat ancien; ■ La promotion des activités salinières d'El Abassia ou, du moins, mise en réserve des espaces nécessaires à l'extension de l'exploitation actuelle; ■ L'aménagement de sites d'observation et de découverte de la nature; ■ La promotion des activités de constructions navales, voileries, et tout artisanat lié à la mer; ■ La mise en valeur des Sebkhat (centre, musée des zones humides); ■ La création d'un "écomusée des pratiques agricoles".
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c- Les autres secteurs Dans le secteur des îlots et presqu’îles : compte tenu de leur grande fragilité il est préconisé notamment l'interdiction de toute construction ou aménagement autre que ceux strictement nécessaires au maintien et à la préservation des équilibres écologiques et la prohibition de tout hébergement, et notamment le camping sauvage. Le secteur de la zone d’Erramla est le plus urbanisé et le pus dense ; le SDA considère que secteur doit conserver cette vocation et accueillir la plus grande partie des infrastructures de valorisation de l’archipel. Mais certaines dispositions de protection sont proposées dont la restructuration du centre d’Erramla, la mise en valeur de la zone archéologique et la protection du littoral. IV-2-2. Le contenu du parc Les principales composantes et attributions du parc ont été définies comme suit: * Une structure administrative ayant une représentativité (présidence, direction, conseil d'administration), * Une fonction d'étude fine du milieu, * Une fonction de formation, d'information et de promotion du territoire, * La promulgation d’une "Charte" s'appliquant à l'archipel et recueillant l'adhésion des différents intervenants, qu'ils soient institutionnels ou non. * Une fonction de contrôle et de participation à l'élaboration, la révision et aux modifications des documents de planification urbaine, du droit des sols et des schémas directeurs d'aménagement sectoriel.
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Figure II-3 : Délimitation de la zone du pré-parc (D’après SDA 1996)
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* Une fonction de surveillance et de police en matière de protection de l'environnement, de lutte contre la pollution... * La mise en réserve des zones les plus sensibles (flore, faune ou écosystèmes remarquables), * La création de périmètres d'intervention foncière (PIF) V. LES PLANS D’AMENAGEMENT URBAIN Le plan d’aménagement urbain est un document de planification spatiale destiné à régler l’affectation et l’occupation du sol dans le but d’assurer aux habitants les meilleures conditions de vie. Il fixe les usages des zones, les densités des constructions, les tracés des voies et les règles d’urbanisme. Il peut se définir ainsi comme étant un instrument de planification urbaine qui réglemente les droits d’utilisation des sols dans les zones considérées. L’étude des plans d’aménagement urbain des 7 communes du Grand Sfax (Sfax, Sakiet Eddaïer, Sakiet Ezzit, Chihia, Gremda , El Aïn et Thyna) a mis en évidence que la vocation de la ville de Sfax en tant que pôle économique a été hypothéquée par la pollution et le sous équipement dans une situation de quasi-inexistence de réserves foncières. Cette même étude a cité la « coupure de la ville par rapport au littoral » parmi les dysfonctionnements les plus marquants de l’agglomération et qui constitue l’un des aspects les plus négatifs du fonctionnement de la ville. Ce fait, a été au fil des années la résultante de la pollution de la mer par le phosphogypse, le renforcement des fonctions portuaires et le développement de zones industrielles en front de mer. La création de la NPK et de la SIAPE et les rejets de phosphogypses, ont crée une situation irréversible, du fait de la pollution du milieu marin. Nous examinerons dans cette partie les analyses et les orientations d’aménagement de la zone côtière sud du Grand Sfax telles appréhendées dans les deux plans d’aménagement urbain de la commune de Sfax et de Thyna, ainsi que les plans d’aménagement des localités urbaines de Kerkennah. V-1. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax La commune de Sfax, créée le 16 Juillet 1884, occupe une superficie de 5.578 ha, englobant une population de 265.131 habitants (représentant 56 % de l’ensemble de la population du Grand Sfax : 475.649 habitants) avec un nombre de logements qui atteint les _________________________________________________________________________ 29
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80663 logements selon le recensement de 2004. La révision du plan d’aménagement de la commune de Sfax a été approuvée en Décembre 2002. Le rapport de présentation de ce plan a mis en exergue l’importance du littoral qui représente potentiellement un atout économique et paysager qu’il importera de valoriser par le biais d’actions desserrement industriel, de transformation d’usage des espaces littoraux et surtout d’une politique délibérée de réduction de nuisances. En terme de contraintes, on relève plus particulièrement : -
l’occupation du littoral sud par les salines présente peu d’intérêt économique pour la collectivité,
-
le tracé littoral de la voie ferrée risque de devenir de plus en plus contraignant dans l’optique d’une ouverture de la ville sur la mer. Le parti d’aménagement de la zone côtière sud, conformément à ce plan
d’aménagement, repose sur les aspects suivants : -
la rénovation de Chott El Kereknah en lui introduisant le caractère récréatif,
-
le développement d’un axe central littoral en articulation avec le projet Taparura,
-
l’aménagement d’une zone franche adjacente au port de pêche sur une partie de l’aire des cristallisoirs de la COTUSAL à desserrer (200 ha).,
-
la création d’une zone de grands équipements entraînants et valorisants pour l’économie de la ville, limitrophe de la zone franche et occupant le reste de l’aire des cristallisoirs (200 ha),
-
la réalisation d’une plateforme logistique au sud,
-
le desserrement de l’abattoir et des cristallisoirs. Les affectations des zones qui font partie du littoral sud sont ZC (SC1, ZC2), Ub, Ie, Zs
et Ev. A ces zones, telles que montrées sur le plan d’aménagement indiqué dans la page qui suit, est applicable un canevas de quatorze articles donnant leurs caractères et réglementant les conditions d’utilisation et d’occupation du sol.
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Figure n° II- 4 : Extrait du plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax
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V-2. Le plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna Auparavant, zone agricole fertile, Thyna a connu le développement de l’habitat populaire sur des terres agricoles et, dans un deuxième temps, le développement d’unités industrielles attirées par la route nationale n°1 dite route de Gabes et la réalisation d’habitat social parallèlement à l’urbanisation de zone agricole de Aïn Fellat. La commune de Thyna a été crée le 19 Avril 1993 couvrant une surface de 3.040 ha et abritant 26.635 habitants avec 6.858 logements selon le recensement de 2004. Thyna a accumulé les problèmes d’environnement avec la localisation, notamment dans sa partie nord, de l’usine d’industrie de phosphate, la station d’épuration, la décharge publique, le site de rejet des margines ainsi que les dépôts des ferrailles. A cela, s’ajoute les cônes de nuisance acoustique de l’aéroport de Sfax venant aggraver la situation de l’environnement dans la commune. D’un autre côté, au sud de la commune se trouve le parc de Thyna s’étendant sur 57 km et englobant le champ des ruines de l’antique ville. Il s’ajoute au parc urbain, zone boisée d’environ 200 ha en bordure de la zone humide des salines. Le parc national de Thyna est une composante essentielle, sur laquelle repose la dépollution et la valorisation du littoral de l’agglomération du Grand Sfax. Les orientations d’aménagement préconisées en relation avec le littoral se résument en : -
la protection des ressources foncières littorales : L’aménagement du front de mer de Thyna n’interviendra qu’à la fin de l’échéance du schéma directeur d’aménagement du Grand Sfax et après l’application des mesures de transfert de l’usine SIAPE et de la décharge. Par conséquent, la délimitation du périmètre d’aménagement de la commune de Thyna devra respecter les réserves foncières littorales,
-
la projection d’une voie littorale de structure devant servir de voie rapide d’accès au centre de la ville de Sfax.
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Figure n° II- 5 : Plan d’aménagement urbain de la commune de Thyna
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V-3. Les plans d’aménagement urbain des localités urbaines à Kerkennah L’ensemble du territoire de l’archipel forme une commune unique, celle de Kerkennah, mais chaque localité importante dispose de son propre plan d’aménagement. Actuellement 6 localités ont des plans approuvés ; dans 2 autres localités les plans sont en cours d’élaboration. Tableau II-1 : L’état des plans d’aménagement urbain en 2007 Localité
Etat
Remla
Plan approuvé en juillet 2005
Ataya
Plan approuvé en juillet 2005
Mellita
Plan approuvé en juillet 2005
Ouled Kacem
Plan approuvé en juillet 2005
Ouled Yaneg
Plan approuvé en juillet 2005
Sidi Youssef
Plan approuvé en juillet 2005
Sidi Frej
En cours de révision
Sidi Founkhal
En cours d’élaboration
Les diagnostics établis dans les études des plans d’aménagement des différentes localités mettent l’accent sur les principaux problèmes suivants : un niveau d’équipement variable selon les localités, mais le plus souvent insuffisant surtout en dehors d’Erramla ; un réseau de voirie insuffisant ; Une faible densité d’habitat une croissance urbaine souvent incontrôlée une prolifération des constructions le long du littoral, souvent sans respect des règlements d’urbanisme relatifs au littoral qui interdisent, notamment de construire à une distance
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inférieure de 25 mètres à partir du DPM dans les zones couvertes par des PAU et à une distance inférieure à 100 mètres en dehors de ces zones. Les PAU ont pour principal objectif de permettre aux zones concernées de se développer dans un cadre urbain cohérent. Pour les localité de l’archipel il s’agit surtout d’adapter les plans d’aménagement aux réalités locales et aux nouvelles orientations nationales en matière d’urbanisme, par une série une série d’actions dont : la limitation de l’extension urbaine la protection des zones littorales la préservation des zones agricoles périphériques la restructuration des anciens noyaux l’amélioration du niveau d’équipement et d’infrastructure des différentes localités Mais l’application des règlements d’urbanisme pose beaucoup de problèmes. En effet, la gestion de 8 plans d’aménagement est extrêmement difficile pour la mairie. Le principal problème est le manque de moyen pour une mairie unique couvrant l’ensemble de l’archipel qui s’étend sur plus de 15000 ha. C’est le périmètre communal le étendu de tout le pays avec un réseau de pas moins de 14 localités. VI. LE PROGRAMME D’AMENAGEMENT COTIER DE SFAX Reconnu en tant que l’un des espaces les plus pollués du bassin méditerranéen, le littoral de Sfax classé comme zone majoritairement urbaine, a été retenu comme zone d’étude prioritaire et a fait l’objet de l’accord relatif au Programme d’Aménagement Côtier (PAC) pour la zone de Sfax, établi entre le Gouvernement tunisien et le PNUE. Commencé en 1994 et clôturé en 1998, le programme a réalisé 10 activités : 1.
Préparation d’un inventaire des polluants marins d’origine tellurique et des polluants industriels,
2.
Préparation d’un programme de surveillance et de recherche pour la zone de Sfax,
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3.
Etude de l’impact des changements climatiques prévus,
4.
Préparation d’un plan national d’urgence pour la zone de Sfax
5.
Mise en place d’installations de réception portuaires
6.
Préparation d’un plan de gestion des ressources en eaux : étude de la nappe souterraine,
propositions
pour
la
surveillance
continue,
mesures
de
réhabilitation, proposition de programme de gestion, 7.
Aires spécialement protégées et protection des sites historiques : étude sur la protection et la gestion de la Médina de Sfax et sur la protection et la gestion du Parc de Thyna,
8.
Etudes
prospectives
comportant
notamment
des
scénarios
environnement
/
développement. 9.
Formation aux instruments et techniques
de gestion des zones côtières
(EIE, SIG, capacité d’accueil de complexes touristiques) et application de ceux – ci, 10.
Préparation du plan de gestion intégrée de la zone côtière, En ce qui concerne la zone côtière Sud du Grand Sfax, selon les études menées dans le
cadre de ce programme, l’état des lieux ainsi que les aménagements proposés sont récapitulés dans le tableau suivant :
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Tableau II-2 : Etat des lieux et aménagements proposés selon le PAC de Sfax.
Section littorale
Aménagement proposé
Type de côte
Etat actuel de la mise en valeur
Port de commerce. (2 km)
Côte aménagée.
Sert pour les exportations (quai des phosphates, quai de chargement du sel, etc.) et les importations de marchandises diverses, en plus du quai des conteneurs.
Chott El Kréknah (0,5 km)
Ancien port de pêche. Site quasi central à environ 100 mètres de la municipalité.
Plans d’eau laissés après le transfert du port de pêche. Alentours aménagés en esplanades. Fonds dépollués.
Côte basse.
Comprend essentiellement l’espace initialement réservé à l’extension du port de pêche(projet abandonné) et en cours de remblaiement, ainsi que les cristallisoirs des salines. Côte polluée.
Côte basse, avec zone intertidale importante.
Côte fortement polluée par le rejet liquide très chargé de la SIAPE et de la STEP sud. Dépôt de phosphogypse proche de la mer dépassant 60 ha . Côte interdite à la baignade. Pêche côtière de faible rendement.
L’aménagement d’un Parc National sur ce site est envisagé, et ceci après la délocalisation de la SIAPE et la mise en place d’un long émissaire en mer pour les eaux usées domestiques.
Côte basse, avec zone intertidale importante.
Aménagée actuellement en aires d’évaporation pour les salines de Thyna. Côte polluée et mal protégée. Abrite une très forte population de limicoles et d’échassiers, un important site archéologique romain (Thaenae) et un parc boisé.
L’aménagement d’un Parc National sur la totalité du site est envisagé, et ceci après la délocalisation de la SIAPE et l’éradication de toutes les autres sources de pollution.
Du port de pêche jusqu’à l’embouchure de l’oued ElMaou. (6 km) De l’embouchure de l’oued El – Maou à la prise d’eau des marais salants (10 km) De la prise d’eau des marais salants au sud du site archéologique Thyna (7 km)
Fait l’objet d’un schéma d’aménagement en cours de réalisation par la municipalité. Le caractère populaire et récréatif devrait être préservé et renforcé. Espace devant être protégé de toute utilisation touristique de grande envergure telle que les hôtels. L’importance de la superficie de cet espace. Sa position péri-centrale pourrait le destiner à abriter une zone franche ou à accueillir, à long terme, l’extension urbaine future de la ville, une fois les cristallisoirs déplacés au Sud de l’embouchure de l’oued ElMaou.
VII. LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DU GRAND SFAX (SDGS) La stratégie de développement du Grand Sfax, commencée en Novembre 2002 et achevée en Juin 2005 a été menée par la commune de Sfax et les six communes avoisinantes (Sakiet Eddaeïr, Sakiet Ezzit, Chihia, Gremda, El Aïn et Thyna). Elle a été élaborée en s’appuyant sur l’approche participative (plus de 5.000 personnes ayant participées à l’élaboration de cette stratégie : Coopération internationale décentralisée à travers des experts internationaux, Administrations, université, experts nationaux, ONG, ..). Globalement, cette _________________________________________________________________________ 37
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démarche de planification concertée à l’horizon 2016, a retenue quatre axes directeurs de développement parmi lesquels figure l’aménagement urbain conçu dans une perspective de métropolisation privilégiant le littoral et plus particulièrement sa partie sud visant à l’aménager et la valoriser : L’axe développement économique,
Mise en forme : Puces et numéros
L’axe renforcement et développement des infrastructures de base, L’axe dépollution et amélioration du cadre de vie, L’axe aménagement urbain, conçu dans une perspective de métropolisation. Dans le cadre de ces axes directeurs, 15 projets ont été identifiés et dont la réalisation a été recommandée. Ces projets sont indiqués dans le tableau qui suit :
Axes Directeurs
Tableau II-3 : Affectation des projets stratégiques par axe directeur
Projets stratégiques
Renforcement et développement des infrastructures de base
Développement économique
Technopôle informatique TIC Pôle agricole agroalimentaire biotechnologie et santé,
Port
Aéroport
Lutte contre la pollution et
Plate - forme logistique
Transport en Site Propre
Embellissement de la ville
Préservation des ressources naturelles
PAEC Développement Touristique et de Loisirs
Dépollution et amélioration du cadre de vie
Infrastructures d’appui aux activités culturelles
Aménagement urbain dans une perspective de métropolisation
Mode de développement urbain littoral
Aménagement et valorisation du littoral
Institutionnalis -ation du cadre métropolitain.
Festival international de la musique méditerranéenne
Dans le cadre de ce processus, pour chaque projet stratégique identifié, une fiche descriptive a été élaborée. Nous présentons des extraits de ces fiches qui concernent directement la zone côtière sud du Grand Sfax, a savoir « aménagement et valorisation du littoral sud » et « lutte contre la pollution » (respectivement Tableau I-7 et Tableau I-8)
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Tableau II-4 : Fiche de projet « Aménagement et Valorisation du Littoral Sud » Site
Littoral sud : du port de commerce jusqu’à la limite sud des salines. Réhabiliter, aménager et valoriser le littoral et ce en : Eliminant les sources de nuisances et en adoptant des actions curatives relatives aux sites dégradés,
Nature et description du projet
Gérant de façon rationnelle les potentialités existantes (naturelles, historiques, en biodiversité,…), Elaborant un programme d’occupation spatiale tenant compte de l’ensemble de ces composantes (Chott El Kreknah, zone Madagascar, salines, décharge publique, bacs de séchage des margines, SIAPE et son terril de phosphogypse, parc urbain, site archéologique,…,). Réaliser la complémentarité fonctionnelle et paysagère entre le littoral nord et celui sud, Améliorer la qualité de vie et les conditions sanitaires de la population,
Objectifs spécifiques
Répondre aux besoins du Grand Sfax en espaces réservés aux grands équipements, Retenir l’option d’un développement éco – touristique pour la zone humide de Thyna couplée à l’utilisation optimale des richesses culturelles (site archéologique de Thyna).
Tableau II-5 : Fiche de projet « Lutte Contre la Pollution » Proposer d’une part des actions curatives pour pallier aux méfaits cumulés d’une pollution multi – nature, d’origine majoritairement industrielle dépassant largement les normes et d’autre part des actions préventives pour les décennies à venir. Il s’agit :
Nature et description du projet
De pousser la réflexion sur la délocalisation des activités de la SIAPE en comprimant largement les délais d’exécution du programme proposé à cette fin, D’effectuer une Audit en vue d’améliorer les procédés de fabrication des unités insalubres, incommodes et dangereuses (chimiques, plomberie, savonneries,…), De traiter les émissions portant atteinte à l’environnement et plus particulièrement en imposant d’une part aux unités ayant déjà bénéficié du FODEP. D’intégrer les petites zones industrielles dans le pays age urbain, action à entreprendre avec les GMG, De dépolluer les espaces souillés (littoral sud,…). Assurer au Grand Sfax une durabilité environnementale, Réduire largement les taux de pollution et se rapprocher sensiblement des normes,
Objectifs spécifiques
Réhabiliter et aménager les sites fortement dégradés des espaces littoraux, Améliorer la qualité de vie des citoyens et leurs conditions sanitaires, Agir positivement sur le cadre de vie.
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Mise en forme : Puces et numéros
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En ce qui concerne la secteur du transport et surtout le développement de site propre pour le Grand Sfax, la fiche projet 4 ‘’Mode de Transport en Site Propre’’ a récapitulé les principales composantes du projet résidant en un métro léger. Tableau II-6 : Fiche projet 4 : Mode de Transport Site Propre Prescrit par le PAU de 1977, Retenu par les PAU actuellement en vigueur, Références
Préconisé et argumenté par diverses études (Plan directeur régional de transport du Grand Sfax 1998, le PAC de la zone de Sfax 1998, Etude de la circulation dans la ville de Sfax 2000). Ligne Nord – Est,
Lignes et tracés projetés
Ligne Sud : Soukra – Thyna, Ligne de Gremda, Ligne de Menzel Chaker. Développer un mode de transport durable en vue de : Résoudre le problème de circulation dans la partie centrale et sur les radiales améliorant, par là, la meilleure fluidité,
Nature et description du projet
Réagir face à la poussée de la V.P et à la régression des T.C, Répondre à une demande réelle et potentiel le non satisfaite par le réseau de la SORETRAS, Assurer une rentabilité collective avec des possibilités d’une mobilité des usagers à moindres coûts. Infrastructure visant : La maîtrise des aires et du champ de déplacements des ménages,
Objectifs spécifiques
La réduction du déséquilibre au niveau du partage modal, Le développement d’un mode garant d’une efficacité économique, d’une équité sociale, d’une sauvegarde de l’environnement et d’une régulation de flux.
Etat du projet
En programmation Phases
Phase 1
Périodes
Immédiat
Contenu Elaboration des études nécessaires mettant à profit des ressources allouées (3 milliards) dans le cadre du Xième PDES, Inscription du projet TSP dans le cadre du XIième PDES.
Périodes et contenu des étapes de réalisation
Phase 2
2007 - 2011
Exploitation de la voie ferrée actuelle pour les déplacements urbains centre-ville Sakiet Ezzit et centre-ville Thyna, Réalisation des deux lignes Nord et Sud
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Phase 3
2012 - 2016
Réalisation des lignes Gremda et Menzel Chaker
- MEHAT, Acteurs intervenant au niveau de la conception et de la réalisation
- MACT, - Communes du Grand Sfax, - Opérateurs / Exploitants.
Coûts du projet
A déterminer par des études. - Km linéaires réalisés,
Indicateurs d’exécution
- Evolution des investissements affectés à la mise en place de l’infrastructure liée au T.S.P - Nombre de voyageurs transportés,
Indicateurs d’impact
- Nombre de Km effectués, - Vitesse commerciale.
Projets et actions complémentaires
- Aménagement du littoral nord et sud, - Actualisation des études des plans de transport.
VIII. LES ETUDES DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT VIII – 1. Le Programme Régional de l’Environnement de Sfax Le Programme Régional de l’Environnement (PRE), coparrainé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) et le Ministère de l’Intérieur et du Développement Local (MIDL), a été lancé au courant de l’année 2003. Ce programme vise une meilleure prise en compte des aspects environnementaux au niveau des Gouvernorats. Il a été une occasion pour identifier les questions environnementales à chaque secteur de développement économique et social. C’est aussi que le PRE reflète en partie la préoccupation du développement durable de la région. En vue de leur intégration dans les Plans Régionaux de Développement, le PRE représente une base pour la préparation du XIème Plan de développement économique et social (2007-2011). En ce qui concerne le Gouvernorat de Sfax, les objectifs globaux aux niveaux économique, social et environnemental de la région retenus par la stratégie régionale d’environnement et validée par le conseil régional de Sfax le 29 Juillet 2004 sont :
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Sfax région durable : La région aura des villes ouvertes sur la mer, dynamiques,
Mise en forme : Puces et numéros
attractives et prospères, bien desservies par un réseau routier et une infrastructure aéroportuaire. Les villes de Sfax seront dépolluées et propres. Sfax métropole à pouvoir de décision : la Métropole sera dotée d’un pouvoir de décision réelle dans le cadre de la décentralisation Ressources naturelles préservées : Les ressources terrestres et maritimes seront préservées. Sfax région touristique : Sfax sera une région touristique où toutes les formes d’activités touristiques y sont développées. Sfax ayant un meilleur cadre de vie : Sfax sera une agglomération propre avec beaucoup
de verdure et d'eau où la circulation est fluide, et le civisme est
exemplaire avec la sécurité bien assurée Les domaines d’intervention retenus se rapportent à : La pollution, L’aménagement du territoire, L’aménagement du littoral, Les ressources naturelles, Les aspects institutionnels et juridiques, Le développement économique, La société civile et les aspects sociaux, Le transport et la circulation, Le financement Nous avons analysé, dans le cadre de ce projet, l’ensemble des actions qui concernent directement notre zone d’étude qui est le littoral sud du Grand Sfax, et ce, dans les domaines d’interventions relatifs à la pollution, l’aménagement du territoire et l’aménagement du littoral dans l’objectif : Sfax région durable. Le tableau ci-après récapitule l’ensemble des actions envisagées : _________________________________________________________________________ 42
Mise en forme : Puces et numéros
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Tableau II-7 : Principaux résultat du programme régional de l’environnement de Sfax. Domaine d’intervention et option retenue
Actions et programmes proposés
Mesures d’accompagnement
Mise en place d’un observatoire régional de l’environnement
Mise en place d’un programme de renforcement des organes de contrôle des rejets industriels et de l’occupation des sols.
Réhabilitation de l’ancienne décharge de Sfax Elaboration d’un Plan Régional de Mise à niveau des unités industrielles, sa mise en oeuvre et son suivi
Renforcement du contrôle des unités industrielles polluantes.
1) Mise en place des systèmes de prétraitement pour toutes les sources de pollution (Atmosphérique, hydrique et solide
La pollution
Réhabilitation des bassins d’épandage des margines Sfax-Thyna ,
2) Renforcement du contrôle visant la réduction de la pollution sous toutes ces formes (Atmosphérique, hydrique, solide, phonique, olfactive et paysagère).
Préparation de Plans de Réhabilitation des sites dégradés (ancienne décharge, bassins de margines)
Aménagement du site et son équipement en vue de son utilisation comme espace récréatif et de loisir
Elaboration et mise en oeuvre d’un programme de réhabilitation des Zones Industrielles et leur intégration dans le tissu urbain.
1-Réalisation du projet Taparura
Création d’un pôle nature et patrimoine à Thyna
1) Aménagement de nouvelles zones industrielles.
Aménagement du territoire
2- Programmes spécifiques pour la propreté et l’esthétique urbaine
1) La réhabilitation du site archéologique de Thyna. Mise en place d’un plan d’aménagement intégré du littoral sud avec parc urbain, espace de loisir, éco-tourisme, activités récréatives, hôpital universitaire, citée des sciences, bibliothèque inter-universitaire, centre ornithologique
2) aménagement du parc naturel et culturel de Thyna 3) Valorisation de l’héritage culturel, historique et artistique par la création de musées 4) Valorisation des atouts naturels par la création d’un écomusée
Aménagement du littoral
Mise en place d’un plan d’aménagement intégré du littoral sud avec parc urbain, espace de loisir, éco-tourisme, activités récréatives, hôpital universitaire, citée des
1-Programme de revalorisation des ressources naturelles du littoral sud de Sfax.
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Diagnostic sciences, bibliothèque inter-universitaire, centre ornithologique
2- Programme de dépollution du littoral Sud. 3-Développement d’activités récréatives : Création de parc urbain, parc nautique, piscine et espace de loisir.
VIII-2. Les actions environnementales à travers les rapports de l’état de l’environnement Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable publie chaque année un rapport national de l’état de l’environnement en vue de fournir les informations sur les divers aspects environnementaux et les réalisations qui sont accomplies dans les domaines de promotion de la qualité de vie. De 1993 à 2005, 13 rapports ont été publiés. Nous avons examiné le contenu de ces rapports dans l’objectif de situer Sfax et plus particulièrement la zone côtière sud dans les divers domaines d’intervention nationaux, soit en terme de résultats d’analyses faites dans les différents rapports, soit en terme d’actions entreprises ou réalisées. Il ressort de cette analyse les éléments suivants : Dépollution industrielle : plusieurs rapports mettent l’accent sur la fermeture de l’usine NPK, la réhabilitation et l’aménagement des zones industrielles Poudrière I et II situées au littoral nord de la ville de Sfax et le projet d’aménagement des côtes nord : Taparura (études, recherche de financement, exécution des travaux prévus..), Déchets solides : réalisation de la décharge contrôlée, commencement des travaux pour la réalisation des centres de transfert, étude de fermeture et d’aménagement de la décharge de Thyna, Déchets liquides : réalisation de la station d’épuration nord et réhabilitation et extension de la station d’épuration sud de Sfax, Pollution atmosphérique : mise en place des stations de surveillance de la qualité de l’air, parmi les sources fixes de pollution de l’air ont été citées les unités de transformations des phosphates relevant du GCT à Sfax (avec Gabes, Gafsa et la Skhira), Littoral : Les établissements industriels dans la zone côtière sud de Sfax ont généré des nuisances sources de dégradations diverses (mise en terril du phosphogypse et métaux lourds…), pollution des eaux de mer au large de Sfax, _________________________________________________________________________ 44
Mise en forme : Puces et numéros
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dégradation des herbiers de posidonies et menaces contre la biodiversité. La situation est particulièrement préoccupante à Sfax et Gabès où des millions de tonnes de phosphogypse ont été ou sont encore rejetées annuellement en zones côtières. Ces déchets risquent de poser à terme un problème majeur de santé publique en raison de leur contenue en métaux lourds toxiques qui sont susceptibles de s’accumuler le long de la chaîne trophique alimentaire. Aménagement
du
territoire :
Sfax
métropole
régionale,
Sfax
grand
agglomération, Espace verts et esthétique urbaine : le parc urbain El Khalij réalisé (8 ha) et le parc urbain de Thyna (57 ha) en cours de réalisation.
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Diagnostic
CHAPITRE III
DIAGNOSTIC DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX ET DE L’ARCHIPEL DE KERKENNAH
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I. INTRODUCTION Il est à reconnaître qu'une délimitation claire de la zone côtière n'existe pas. Notre étude vise à identifier et évaluer les principales sources à l’origine de la dégradation de l’environnement dans la zone côtière sud du Grand Sfax et les îles Kerkennah ainsi que les possibilités de développement durable. L’étude s’est basée sur des informations collectées auprès des fonctionnaires, des experts tunisiens et de nombreuses parties prenantes aussi bien au niveau régional qu’au niveau national. L’étude ‘collecte de données’ et l’étude complémentaires des îles Kerkennah dans le cadre de ce projet ont permis, entre autre, d’actualiser et de comparer les informations recueillies. II. CAS DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX II-1. Délimitation de la zone de Sfax Sud et description générale La zone côtière objet de la présente étude de diagnostic appartient sur le plan administratif aux deux communes de Sfax et de Thyna. Elle s'étend du port de commerce jusqu'à la limite sud de la commune de Thyna.
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Figure n° III- 1 : Délimitation du périmètre de l’étude. Cette zone côtière ainsi délimitée s’étend sur un linéaire côtier d’environ 18 km et couvre une superficie d’environ 5000 ha. La largeur de cette zone côtière varie de 300 m à 4 Km mesurées de la ligne de côte à la route nationale n°1 au niveau de la commune de Sfax et la ligne de chemin de fer au niveau de la commune de Thyna. Sur le plan des limites physiques, l’oued El Maoû sépare la zone côtière de la commune de Sfax de celle de la commune de Thyna. Dans notre contexte d’étude, il s’agit d’une zone côtière à caractère urbain qui constitue le prolongement naturel du littoral nord de la ville de Sfax qui bénéficie d’une action de réhabilitation et d’aménagement à travers le projet dit de Taparura. Néanmoins, la commune de Thyna dispose d’une zone de sauvegarde agricole littorale couvrant une surface dépassant les 450 ha. La zone d’étude est caractérisée par la présence d’un certain nombre de sources fixes de nuisances environnementales mais aussi des possibilités importantes de développement durable. _________________________________________________________________________ 48
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Nous analyserons dans cette partie l’ensemble des contraintes et des atouts dans une démarche de diagnostic intégré. II-2. Sources de nuisances environnementales En plus des activités industrielles qui se répartissent dans la zone, les sources fixes de nuisances environnementales se trouvent essentiellement dans la partie nord de la commune de Thyna à la rive sud de Oued El Maou, telles que montrées dans la Figure n° III-6. Ces sources se rapportent particulièrement aux unités de production des phosphates, la décharge des ordures ménagères, les bassins de stockage des margines et la station d’épuration. Il s’agit en effet, d’une zone nettement endommagée et défavorisée compte tenue de l’accumulation des impacts négatifs qu’elle engendre d’autant plus qu’elle est limitrophe à un tissus industriel, faisant continuité géographique de la zone industrielle Sidi Salem, caractérisé dans cette partie par la présence d’unités industrielles importantes aussi bien en occupation du sol qu’en génération d’impacts indésirables pour l’environnement et le voisinage parfois urbain. Ces unités comportent entre autre : tannerie, délaveurs de jean, ferrailleurs, producteurs de lessives et d’eau de javel, menuiseries industrielles (production de meuble série), etc. … s’ajoutant au marché des antiquaires qui impose une forte pression d’occupation et un trafic dense principalement les jours d’ouverture, à savoir les jeudis (à partir des après midis) et tous les vendredis.
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ROUTE NATIONALE N°1
SIAPE
STEP
Figure n° III- 2 : Sources fixes de nuisances environnementales à la commune de Thyna. _________________________________________________________________________ 50
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II-2-1. La production d’acide phosphorique et d’engrais Le phosphore contenu dans les phosphates est un élément minéral indispensable à la vie des être vivants. Le rôle du phosphore est considérable pour l’activité physiologique des plantes et des micro-organismes du sol. Son extraction à partir de ce milieu dans lequel il est en quantité insuffisante est souvent difficile. D’où la nécessité d’enrichir le sol en cet élément vital provenant des phosphates extraits, en Tunisie, des gisements du Sud du pays. La Compagnie de Phosphate de Gafsa (CPG), la plus importante entreprise tunisienne par son capital, produit actuellement une moyenne annuelle de 6,5 millions de tonnes de phosphates à travers l’exploitation de dix gisements du bassin minier de Gafsa occupant le 5 ème rang mondial. Quant au Groupe Chimique Tunisien (GCT), il est spécialisé dans le domaine de l’enrichissement et de la transformation du minerai de phosphate. Il comporte aujourd’hui sept entreprises spécialisées dans le traitement des phosphates : deux à Sfax, quatre à Gabes et une à M’dhilla (Gouvernorat de Gafsa). La production annuelle moyenne est comme suit : Tableau III - 1 : Production annuelle moyenne des unités de transformation de phosphate Localisation
Produit
Production annuelle moyenne (1000 T)
Sfax (Thyna)
Superphosphates triple (TSP)
335
Sfax (Skhira)
Acide phosphorique
330
Gabes (Ghannouche) Acide phosphorique
680
Gabes (Ghannouche) Diammonium phosphaté (DAP)
800
Gabes (Ghannouche) Ammonitrate (nitrate d’ammonium)
160
Gabes (Ghannouche) Phosphate bicalcique (DCP)
80
Gafsa (M’dhilla)
Superphosphates triple (TSP)
465
Le Groupe Chimique Tunisien importe du souffre par le port de Sfax qui est acheminé par trains aux trois usines de Sfax, de Skhira et de M’dhilla pour fabriquer des engrais. Ces engrais fabriqués retournent par chemin de fer au GCT qui les stocke puis les exportent par le port de Sfax. _________________________________________________________________________ 51
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Etablie dès les premières transformations de phosphate, la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais « SIAPE », fabrique dans son usine à Sfax, du Triple Super Phosphate (TSP) granulé. L’usine de Sfax qui a démarré en 1952, constitue l’usine mère à partir de laquelle est née la technologie de transformation des phosphates en Tunisie. Celle-ci a été développée dans les nouveaux pôles industriels de Gabes (1970), M’dhilla (1985) et Skhira (1988), dans les unités d’acide phosphorique et de TSP. La Société Industrielle d'Acide Phosphorique et d'Engrais de Sfax est constituée de 3 unités de production.
Une unité d'acide sulfurique (H2 SO4) où se fait la conversion du SO2 en SO3 et la production d'acide sulfurique. La capacité de production des installations actuelles est de 1100 T / J soit une production annuelle de 370 000 T / an
Une unité d'acide
phosphorique (H3 PO4). Dans cette unité les phosphates bruts
provenant du Sud - Ouest du pays (Gafsa) sont attaqués par l'acide sulfurique généré par la première unité pour produire
de
l'acide
phosphorique. La
capacité de
production actuelle des installations de cette unité est de 400 T / J et 138000 T / an.
Une unité de production d'engrais sous forme de triple super phosphate (TSP). Dont la capacité actuelle est de 1050 T / J et 335 000 T / an. Le tableau ci-après, indique les matières premières et les produits semi-finis et
finis utilisés et générés par cette unité :
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Diagnostic
Tableau III - 2 : nature des matières premières et produits finis de la ‘’SIAPE’’ NATURE Matières premières utilisées
PRODUITS -
Phosphates,
-
Souffre (importé)
Combustible utilisé
Gaz naturel
Consommation en eaux
Eaux de forages
Produits semi-finis Produit finis
-
Acide sulfurique
-
Acide phosphorique
Triple Super Phosphate TSP
Cette société avec ses trois unités de production est située au niveau de la route nationale N°1 à 4 Km au Sud de la ville de Sfax. Le terrain sur lequel est implantée l’usine appartient administrativement à la commune de Thyna sur la rîve sud de l’oued El Maou qui sépare cette commune de celle de Sfax. L’extrait de la carte topographique à l’echelle 1/25000 montre la situation géographique du site :
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Ainsi, le terrain occupé par l’usine couvre une surface d’environ 130 ha. Il s’agit d’un titre foncier à la propriété du Groupe Chimique Tunisien – Usine de Sfax (Ex SIAPE). Les trois unités de production génèrent des quantités considérables de rejets gazeux, liquides et solides. L’impact visuel négatif de ces unités et du terril de phosphogypse se prononce dans la mesure où le site est devenu inséré au milieu urbain du Grand Sfax. II-2-1-1. Les rejets solides et liquides Le développement des engrais conduit à produire de plus en plus d'acide phosphorique en traitant les phosphates naturels par l'acide sulfurique. Cette industrie est dans l'obligation de rejeter des quantités importantes de phosphogypse. Le phosphogypse est un résidu phosphatier résultant de la fabrication d'acide phosphorique. La production mondiale de ce déchet solide représente environ 200 millions de tonnes annuelles. En effet en produisant une tonne d'acide phosphorique, on obtient une moyenne de 5 tonnes de phosphogypse. Dans le passé ces déchets étaient rejetés directement _________________________________________________________________________ 54
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dans la mer ou dans les milieux humides. La pollution, qui en a découlé, a provoqué une réaction qui a suscité des accords internationaux interdisant cette forme de rejet. Ainsi, les producteurs de ce sous-produit sont obligés de le stocker sur des sites terrestres qui entraînent, étant donnée l'importance de ce stock, des problèmes écologiques, notamment au niveau des nappes phréatiques et au niveau des régions côtières. A cela, s’ajoute l’impact visuel négatif notamment pour les zones côtières à caractère urbain. La production annuelle de phosphogypse est estimée annuellement à environ 0,63 millions de tonnes. Ceci donne une quantité actuelle dépassant les 30 millions de tonnes. En raison du manque d'intérêt porté à l'égard de l'environnement à l'époque de mise en place des usines, le stockage de phosphogypse a été fait de façon anarchique directement sur le sol sans aucune mesure de protection. Le dépôt de phosphogypse occupe une surface au sol légèrement inférieure à 50 ha avec une hauteur de 35 m. Il a la forme d’un talus avec une pente de 1/1.5. La situation du dépôt de mise en terril du phosphogypse est montrée sur la figure suivante extraite d’une photo aérienne à l’échelle 1/10000.
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Oued El Maou
Mise en terril du phosphogypse SIAPE RN 1
Vers Thyna
Figure n° III-4 : Illustration de la situation du dépôt de phosphogypse. Les caractéristiques géométriques de ce dépôt se résument comme suit : Tableau III - 3 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse Caractéristique géométrique
Valeur
Caractéristique géométrique
Hauteur par rapport au terrain naturel en 1987
23 m
Contours à la base
Hauteur par rapport au terrain naturel en 1997
35 m
Surface en haut du talus
Surface à la base
48 ha
Contours en haut
Valeur 2800 m 36 ha 2400 m
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Figure n° III- 5 : Caractéristiques géométriques du dépôt de phosphogypse.
Figure n° III- 6 : Vue du dépôt de phosphogypse du côté des bassins de stockage des margines.
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Les quantités rejetées au large de Sfax par cette unité sont estimées à 1,1 million de tonnes par an. La composition de ce rejet est la suivante:
sulfate de calcium hydraté,
acide fluorhydrique,
sels de métaux de Plomb, Zinc, Mercure, Cuivre et de Cadmium,
éléments radioactifs.
Des travaux de recherche et des études ont mis en évidence que les principales atteintes de la mise en terril du phosphogypse se résument en :
l’infiltration des eaux pluviales et la percolation vers le sous-sol ou vers la mer,
l’érosion des talus des bassins: les quantités de phosphogypse ainsi arrachées sous l'effet de l'agressivité du ruissellement se retrouvent inévitablement en mer,
des émissions radioactives,
la dispersion des particules de phosphogypse: les particules de phosphogypse peuvent se disperser en cas de vents forts.
défiguration du paysage urbain et côtier.
II-2-1-2. Les émissions atmosphériques Les émissions gazeuses permanentes dégagées dans l'atmosphère par l'intermédiaire de grandes cheminées au niveau de cette usine marquent le littoral sud du Grand Sfax. Des études réalisées sur ces sources de pollution atmosphérique ont montré l'importance du volume de gaz dégagé avec des concentrations élevées essentiellement en oxydes de soufre (SO x), en composés fluorés et en poussières. La dispersion de ces dégagements gazeux est fortement influencée par les conditions météorologiques, en particulier le vent et les inversions thermiques journalières qui peuvent transporter les polluants loin de leur source d’émission ou les accumuler dans le milieu environnant. Ainsi, la SIAPE avec ses diverses sources de pollution contribue d'une manière incontestable à la dégradation de l'environnement du Grand Sfax ou au moins à la qualité de l’air ambiant et empêche un réaménagement équilibré de cette zone.
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En l’absence de norme relatives aux émissions atmosphériques devant une seule normes relatives à l’air ambiant (NT 106.04 promulguée en 1989), l’ANPE a mis en place un réseau national de suivi de la qualité de l’air (RNSQA) par la mise en place de station de mesure de la qualité de l’air dans le pays. Ainsi, elle en dispose actuellement deux stations pour la ville de Sfax. Dans ce qui suit, nous donnons une présentation sur la mesure et le suivi de la qualité de l’air à Sfax à travers le réseau précité. II-2-1-2-1. Situation actuelle de la qualité de l’air à Sfax a. Cadre institutionnel En matière de contrôle de la qualité de l’air, l’ANPE dispose d’un réseau de stations fixes implantées dans les grands pôles urbains qui lui permet de surveiller en continu, la qualité de l’air. Actuellement ce réseau est composé de 9 stations fixe et d’une laboratoire mobile. Par ailleurs, l’ANPE effectue le suivi régulier de la qualité de l’air dans la ville de Sfax. Les résultats des mesures à partir de deux stations fixes implantées à Sfax sont régulièrement publiés sur le site Web de l’ANPE dans des rapports journaliers, mensuels et annuels. De plus et dans le cadre de sa mission d'information et de sensibilisation sur l'état de la qualité de l'air, l'ANPE a installé un tableau lumineux d'information au cœur de la capitale à la place 7 novembre sur l'avenue Habib Bourguiba et ceci depuis le 14 novembre 2005. Cet emplacement a été choisi pour son importance de point de vue fréquentation par la population et sa beauté spécifique. Ce tableau qui est relié au Poste Central National de l'ANPE, diffuse en continu et sans interruption un bulletin comprenant les valeurs mesurées par les différentes stations fixes de surveillance de la qualité de l'air, situées à Tunis (Place Bab Saâdoun), Bizerte (Place de la municipalité), Ariana (Parc Nahli), Ben Arous (zone industrielle GP1 Km 8, Cité Sportive 7 novembre de Radès, Parc Mourouj), Sousse (Hôpital Farhat Hached), Sfax (Place du Grand Maghreb), Sfax Sud (sur la route de Gabès Km 4). Tout ce système fonctionne d'une façon automatique, avec des moyens considérés les plus performants dans ce domaine en ce moment. Les valeurs affichées et recueillies toutes les deux heures, sont comparées à la norme tunisienne NT 106.04 en vigueur (valeurs limites des polluants dans l'air ambiant) et aussi pour être plus explicite et pour mieux approcher les différents niveaux de perception des _________________________________________________________________________ 59
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citoyens, une appréciation sur la qualité de l'air est affichée en mode clignotant sur trois niveaux (bon, acceptable et médiocre). Dans le dernier cas, des messages d'avertissement défileront en continu et indiqueront les recommandations et conseils aux personnes susceptibles d'être affectées par de telle pollution, afin qu'elles prennent les précautions nécessaires. Ce tableau, qui permettra aussi aux visiteurs de notre pays d'avoir une idée sur l'état de la qualité de l'air, est le premier d'une série de tableaux qui seront implantés dans les différentes agglomérations de la Tunisie. La Station de Sfax ville est une station de proximité pour trafic automobile. Elle est implantée dans un carrefour automobile sur la place du Grand Maghreb où se croisent la route de Gabès, la route de Menzel Chaker, la route de l’aéroport, l’avenue des Martyrs, l’Avenue Farhat,Hached et la rue de Mauritanie. D’autre part la Station de Sfax sud est une station de proximité industrielle. Elle est implantée dans le siège social du Groupe Chimique Tunisien route de Gabès Km 4. Une nouvelle station appartenant à la société British Gaz prévue sur la route de Gabès Km 6 sera très prochainement raccordée au RNSQA de l’ANPE. Ces stations comportent chacune un ensemble d'analyseurs qui permettent d'identifier et de mesurer les niveaux de concentration de plusieurs polluants atmosphériques. Elles sont également équipées de capteurs météorologiques déterminant les paramètres climatiques. Des mesures automatiques de la concentration de SO2, NO2, 03, et PM10 (poussière) et des paramètres météorologiques, sont effectuées toutes les 10 secondes et les données sont stockées après vérification et traitement sous forme de moyennes ¼ horaires. Les résultats obtenus sont régulièrement comparés aux valeurs de la norme tunisienne NT 106.04 et aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les dépassements importants enregistrés sont communiqués au Gouverneur de Sfax ainsi qu’aux principaux opérateurs pollueurs et les différents départements concernés pour prendre les mesures nécessaires. b. Cadre réglementaire Actuellement, il n’existe pas une réglementation tunisienne qui limite la concentration des polluants à partir des sources fixes à l’exception de la norme NT106.05 relative aux _________________________________________________________________________ 60
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valeurs limites d’émission des polluants des cimenteries. L’évaluation de la qualité de l’air en Tunisie se base sur la Norme Tunisienne NT106.04 (1994) intitulée «Protection de l’environnement – Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant, en dehors des locaux de travail ». Les seuils de cette norme sont reproduits dans le tableau suivant. Tableau III -4 : Valeurs limites et valeurs guides pour certains polluants dans l’air ambiant de la norme NT 106-04
Valeur limite(1) Polluant
Période de dépassement Durée moyenne normale acceptée
Valeur guide(2)
ppm
μg/m3
ppm
μg/m3
9
10.000
9
10.000
35
40.000
26
30.000
0,106
200
0,350
660
8 heures
2 tous les 30 jours
1 heure
2 tous les 30 jours
Moyenne annuelle
Aucune
1 heure
1 tous les 30 jours
1 heure Moyenne annuelle 24 heures
2 tous les 30 jours Aucune 1 tous les 12 mois
0,12 -
235 80 260
0,077-0,102 -
150-200 40-60 120
Aucune
0,030
80
0,019
50
24 heures
1 tous les 12 mois
0,12
365
0,041
125
3 heures
1 tous les 12 mois
0,50
1300
Aucune
Aucune
Pb
Moyenne annuelle
Aucune
-
2
-
0,5-1,0
H2S
1 heure
1 tous les 12 mois
0,14
200
Aucune
Aucune
CO
NO2 O3 PM10
Moyenne annuelle SO2
0,080 0,212
150 400
(1)
La concentration du polluant ne doit pas dépasser la valeur limite pendant les périodes définies, de façon à protéger la santé humaine et 1'environnement. (2)
Les Valeurs Guides sont utiles pour la protection à long terme de la santé et de l'environnement et comme points de référence pour l'établissement de régimes spécifiques dans certaines zones.
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c. Résultats du suivi de la qualité de l’air Les résultats du suivi réalisé par le réseau actuel de l’ANPE montrent que pour la station de Sfax ville, il n’y a pas de problèmes de dépassements à signaler pour tous les paramètres analysés. Par contre, pour la station de Sfax Sud (GCT), des dépassements de la norme tunisienne sont parfois enregistrés, notamment pour le dioxyde de soufre (SO2). Ce gaz résulte essentiellement de la combustion de matières fossiles contenant du soufre (charbon, fuel, gazole, etc.) et des procédés industriels. Les principales sources d’émission de SO2 dans la région de Sfax Sud sont l’usine GCT de Sfax, la décharge municipale, les unités industrielles et la circulation routière. A titre d’information, la qualité de l’air enregistrée par la station de Sfax sud (GCT) pour les mois de juin et juillet 2006 est présenté dans le tableau suivant :
Tableau III - 5 : Comparaison des valeurs mesurées par la station Sfax CGT en juin et juillet 2006 à la NT 106-04
Polluant
NO2 O3 PM10
SO2
Durée moyenne normale
Valeur limite Valeur limite NT106.04 OMS --
Juin 2006
Juillet 2006
--
--
Moyenne annuelle
200
1 heure
660
200
66
66
1 heure
235
150 - 200
282 (10)
218 (2)
Moyenne annuelle
80
--
--
--
24 heures
250
--
235
128
Moyenne annuelle
80
--
--
--
24 heures
365
--
1591 (3)
280
3 heures
1300
--
4301 (8)
1418 (1)
1 heure
--
350
6843
2646
μg/m3 unité des valeurs ( ) nombre de dépassements durant tout le mois
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Ce tableau montre à titre comparatif pour les deux mois d’été par rapport aux valeurs limites de la norme tunisienne NT106.04 et les valeurs limites recommandées par l’OMS qu’il y a des dépassements principalement en SO2 et en un degré moindre en O3. Il faut noter que les facteurs météorologiques (haute température et basse humidité relative) ont une incidence prédominante sur l’état de la qualité de l’air dans la ville de Sfax. L’usine GCT à Sfax émet d’autres gaz qui dépassent les normes tels que le fluor et les mercaptans, ces paramètres ne sont pas repris dans la norme et par conséquent ne sont pas suivis par l’ANPE. La nouvelle norme relative à la qualité des émanations aux sources fixes attendue pour les prochains mois, permettra d’identifier les dépassements soupçonnés pour l’usine de la ‘SIAPE’ et de les séparer des autres émanations actuellement mesurées par la station fixe de Sfax Sud. II-2-2. Le transport et le trafic Faisant suite au paragraphe précédent consacré à la pollution atmosphérique, il est à préciser que la nature des deux stations de mesure de la qualité de l’air à Sfax sont respectivement ‘’une station de proximité urbaine et de trafic routier’’, il s’agit de celle de la place du Maghreb et la deuxième est ‘’une station de proximité industrielle’’ compte tenu de sa position en face de la zone industrielle Sidi Salem et principalement la SIAPE et la décharge publique. Nous poursuivons par ailleurs les données sur la pollution atmosphérique avec celles liées au transport et au trafic routier sachant que ce secteur est un vecteur de pollution atmosphérique diurne identifié par la station de la place du Maghreb. Actuellement, le réseau routier de la zone d’étude est matérialisé par un réseau primaire souvent encombré, il s’agit de la route GP1 (route de Gabès) et de la ramification la reliant à la zone portuaire y compris la foire, les zones industrielles Madagascar et Sidi Salem. Cette zone comporte aussi le centre de visite technique des véhicules, le siège de la garde nationale, la COTUSAL, la gare routière, la décharge de déchets inertes et bien d’autres destinations hautement sollicitées. La zone d’étude est tout simplement en grande partie en sursaturation en matière de trafic routier notamment pendant les heures de pointe.
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Ainsi, tel que mentionné dans le chapitre II, pour faire face à un trafic dense et polluant, le Transport en Commun en Site Propre (TCSP) par voie ferrée est une option inévitable pour préserver l’environnement et développer un nouveau mode de vie jusqu’à présent méconnaissable par le citoyen sfaxien. Une ligne sud passe par notre zone d’étude, il s’agit de la ligne Soukra – Thyna, appelée aussi ligne Thyna. Cette ligne engendrera une meilleure mobilité du transport compte tenu du soulagement qu’elle va traduire par la baisse du trafic des véhicules partiuliers attendue par une telle prérogative. L’étude faite dans le cadre de la Stratégie de Développement et d’Organisation des Transports dans le Grand Sfax (SDOTGS) n’a fait que confirmer les données précédentes et a montré les effets bénéfiques du TCSP par voie ferrée mais a précisé que cette prérogative devrait être accompagnée et même précédé par d’autres mesures d’accompagnement tel le développement d’un TC routier de haute qualité et à coût relativement réduit pour réduire l’utilisation des véhicules personnels en guise de préparation au future TCSP par voie ferrée. Selon cette même étude, la familiarisation avec le TCSP ferroviaire devrait être faite de manière progressive
par l’adoption d’options à moyen termes et long terme.
Figure n° III- 7 : Projets TCSP ferroviaires proposés à moyen et long terme dans le Grand Sfax.
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Il va de soit que la pénétrante sud est considérée comme une future artère bénéfique et participant au soulagement du trafic le long de la zone d’étude d’autant plus qu’elle servira de liaison entre le port de commerce et la future zone de plateforme logistique projetée au Sud de Thyna. Elle demeurerait par contre, et surtout en cas de tracé en front de mer, une menace au parc avifaune de la zone humide et la valorisation de la réserve foncière de la zone agricole. II-2-3. Les bassins de margine à proximité du dépôt de phosphogypse de la ‘SIAPE’ II-2-3-1. Historique et description Les margines sont des effluents liquides, très acides et à très forte charge saline et organique. Elles sont visqueuses, d'une coloration brune à noirâtre, caractérisées par une odeur peu agréable rappelant les olives en décomposition. La situation des bassins de margine faisant partie de notre périmètre d’étude est illustrée sur la figure suivante :
Figure n° III- 8 : Illustration de la situation géographique des bassins des margines à proximité du dépôt de phosphogypse et actuellement délaissés Auparavant, les quantités de margine n’étaient pas si importantes qu’elles le sont de nos jours et on ne se souciait pas de leur devenir, elles étaient rejetées dans les milieux récepteurs naturels comme les oueds, la mer et les puits perdus ; Certains les épandaient dans leurs parcelles agricoles en guise d’arrosage et d’engrais liquides. A partir des années 70 on a commencé à réfléchir sur ce problème et des bassins ont été ensuite créés pour le stockage et _________________________________________________________________________ 65
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l’évaporation lente de ces produits. Les premiers bassins ont été donc implantés dans les environs de la tabia de phosphogypse et de la station dépuration. Cela confirme d’ailleurs la marginalisation de cette région et sa condamnation à être le ‘’fourre tout’’ du Grand Sfax. Les bassins à proximité de la station dépuration, proches de la mer, ont été rapidement remplis et n’ont pas montré de bonne aptitude à l’évaporation ; plus tard, ils ont été intégrés au site de cette station dans le cadre des travaux de réhabilitation et d’extension réalisés. Les margines issues de ces bassins n’ont pas été traitées ou transportées. Les bassin du coté de la tabia de phosphogypse étaient, relativement, plus éloignés de la mer et ont pu accueillir les quantités des plusieurs saisons à l’exception du bassin mitoyen à la décharge, c'est-à-dire le plus proche de la mer (et de l’intrusion marine) qui séchait difficilement. Ces bassins couvrent la surface mitoyenne à la tabia de phosphogypse estimée à environ 12,5 ha répartie sur 6 sous bassins répartis comme suit (cf. Figure n° III- --): Tableau III - 6 : Surfaces des bassins de stockage des margines limitrophes à la ‘tabia’ de phosphogypse Bassin
Surface (ha)
Bassin
Surface (ha)
Bassin 1
1,33
Bassin 4
1,82
Bassin 2
1,37
Bassin 5
2,60
Bassin 3
2,63
Bassin 6
2,75
Surface totale (ha)
12.5
II-2-3-2. Evolution de la gestion des margines au Gouvernorat de Sfax La capacité de stockage des bassins sus mentionnés ne suivait pas la production de margine de plus en plus grande de saison en saison (résultant de la production grandissante d’huile d’olive). En 1997, la situation était telle que la région a pensé sérieusement à trouver une nouvelle échappatoire pour faire face à ce problème. Pour ce faire, une entreprise a été créée par la contribution des oléiculteurs (SSH : Société des Services des Huileries), la région lui a cédé un terrain de 50 ha du domaine de l’état de la Délégation d’Agareb pour y installer _________________________________________________________________________ 66
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une décharge de margine, laquelle décharge a fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement auprès de l’ANPE et en a profité des encouragements du fonds de dépollution (FODEP). Les bassins creusés dans le cadre de cette étude ont cumulé une capacité de stockage de 160.000 m3 et ont été mis en service au cours de la saison oléicole 1998 - 1999. En 2003, et devant une campagne qui s’annonçait exceptionnelle, la SSH, encouragée par tous les intervenants régionaux (administration et industriels), a étendu la décharge d’Agareb sur le même site pour atteindre une capacité de stockage d’environ 280.000 m3 sans, cette fois, avoir l’aval de l’ANPE. Cette dernière supposait que le terrain ne permettait pas une telle capacité ; elle en avait raison. La campagne de la saison 2003 a fait le premier record du 3ème millénaire, et les bassins de la tabia ‘SIAPE’, abandonnés en 1990, ont été de nouveau utilisés (en détresse) pour faire face aux quantités supplémentaires des margines qui ont été chiffrées à environ 450.000 m3. Notons par l’occasion que les olives pressées dans les huileries de Sfax proviennent, en plus de oliveraies du Gouvernorat de Sfax, des autres régions du nord et de l’ouest du pays et participent à l’abondance des matières résultantes (huiles et sous produits). Tout comme en 1997, depuis 2004, la région a concentré de nouveau ses efforts pour trouver une nouvelle solution et créer de nouvelles décharges de margine notamment au nord de la ville de Sfax, la décharge d’Agareb arrangeant plutôt les oléiculteurs installés dans la partie centrale et sud du Gouvernorat. Ainsi, au cours de la saison oléicole 2005-2006, une nouvelle décharge sise sur la route de Gremda Km 40 dans le domaine de l’Etat connu sous le nom de Bouzouita et ayant fait l’objet d’une étude d’impact sur l’environnement et des autres formalités administratives, a été créée pour accueillir environ 80.000 m3 de margine. D’un autre coté, la recherche scientifique et notamment l’institut de l’olivier de Sfax, a développé un nouveau créneau pour la gestion de la margine, celui de l’épandage par aspersion. Les résultats ont montré qu’on peut épandre annuellement jusqu’à 100 m3 / ha sans atteinte notable à la terre ou à la plante. Ces résultats font actuellement l’objet d’un projet d’un texte de loi prenant en compte notamment les lieux des quantités produites,les zones destinées à leur stockage provisoire et les pratiques de leur épandage. Notons qu’en Espagne et en Italie ces pratiques sont utilisées suivant des règlements stricts assurant la durabilité du système (les autorisations d’ouverture d’huileries n’est délivrée qu’à la présentation d’un plan de gestion de la margine comprenant la collecte, le transport et parcelles destinées à l’épandage). _________________________________________________________________________ 67
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A titre de comparaison en terme de volume, les bassins de margine mitoyens à le dépôt de phosphogypse, attendraient un volume approximatif de 100.000 m3 de margine emmagasinée (répartie entre margine asséchée : bassins 1, 2 et 3 ; et margine encore liquide ou boueuse dans les trois autres bassins). Ce volume étant estimé sur la base d’une profondeur moyenne des bassins de 1,5 m.
Figure n° III- 9 : Caractéristiques géométriques des bassins des margines.
Figure n° III-10 : Vue sur les bassins de séchage des margines. _________________________________________________________________________ 68
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II-2-4. Les décharges En ce qui concerne la gestion des déchets solides, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable s’est doté, en 2005, d’une agence consacrée à la gestion des déchets notamment solides nommée ANGed (Agence Nationale de Gestion des Déchets). Bien avant, la création de cette agence, le Programme National de Gestion des Déchets Solides (PRONAGDES) initié en 1993 au sein de l’ONAS et bien structuré en 1996 au sein de l’ANPE, parallèlement à la promulgation de la loi cadre 96-41 du 10 juin 1996 relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur élimination, a commencé à mettre les premières assises pour une nouvelle ère de gestion des déchets solides, urbains, entre autres, par la mise en place d’une décharge contrôlée, au moins, par gouvernorat. 4 décharges contrôlées ont déjà vu le jour pour le bassin de la Medjerdah, ensuite celle de Tunis et au début de l’année 2007, 9 nouvelles décharges seront inaugurées dont celle du Gouvernorat de Sfax. Celle-ci sera accompagnée de 7 centres de transfert des déchets dont un situé dans notre zone d’étude et plus précisément au niveau de l’entrée de l’actuelle ‘’décharge de Sfax’’ sise dans le périmètre communal de Thyna. Dans le même périmètre de notre étude, une autre décharge des déchets inertes est installée depuis plusieurs années à proximité du port de pêche. Quelques autres décharges ou plutôt dépotoirs sauvages émergent de temps à autres surtout au niveau des zones peut empruntées tel que l’Oued El Maou, les environs de la zone de petits métiers de la route de Gabès Km 4, les alentours des unités industrielles surtout du coté de la côtes et du parc archéologique de Thyna. Les déchets qui y sont déposés sont souvent des déchets de pneumatiques, des déchets encombrants tels que les fut et les ferrailles et enfin les déchets divers sous forme de plastique, bois, métaux, etc. … II-2-4-1. La décharge de Thyna II-2-4-1-1. Description générale L’actuelle décharge du Grand Sfax se trouve à 6 km du centre de la ville, elle est délimitée au Nord par le grand terril de phosphogypse de l’ex SIAPE, à l’Est par les salines, au Sud par la station d’épuration et à l’Ouest par les bassins de séchage des margines. On y accède
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par la route de Gabès, puis par une route goudronnée d’environ 1.5 km de long. La figure III-11 illustre l’emplacement de cette décharge :
Figure n° III - 11 : Emplacement de la décharge de Thyna. La surface du terrain exploité pour la décharge de Thyna est de 20 ha. Le dépôt des ordures ménagères pouvant atteindre une hauteur de 12 m par endroit, occupe 9 ha. Le volume des déchets solides qui s’y trouvent est évalué à un million de m3. Ces déchets sont principalement des ordures ménagères du Grand Sfax, des déchets artisanaux et industriels assimilés, une part importante de déchets hospitaliers non traités ni conditionnés, les boues et les produits de dégrillage de la station d’épuration voisine. On peut remarquer aussi la présence d’autres déchets polluants tels que les récipients ayant contenue des hydrocarbures ou des solvants, des piles, des pneus, etc. … La décharge repose sur les sédiments argilo limoneux d’une sebkha (ancienne lagune côtière). Les travaux d’endiguement de l’oued mettent la zone à l’abri des inondations. L’impact direct senti principalement par les riverains et parfois dans le centre ville, est relatif au dégagement de la fumée (Figure n° III - 13) et des odeurs de la combustion incontrôlée et quasi permanente des déchets dans plusieurs endroits et la combustion à basse température des produits plastifiés qui dégagent des composés chlorés fortement nocifs. Nous notons que l’incinération à l’air libre des déchets se fait spontanément du fait de la biodégradation des composés organique dégageant le méthane (CH4). Ce gaz, très présent dans les décharges urbaines, est d’une part facilement inflammable et, d’autre part, produit instantanément tant que les déchets existent et tant que leur biodégradation s’effectue. En second lieu, on peut citer l’atteinte aux eaux de surface. Les lixiviats produits par la décharge parviennent par ruissellement sur le glacis frontal ou par écoulement le long du fossé _________________________________________________________________________ 70
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longeant le chemin d’accès à la STEP à un petit canal délimitant les salines et aboutissant à la mer. Ces lixiviats paraissent au vu de l’état de la végétation présente le long du fossé susmentionné.
Figure n° III - 12 : Caractéristiques géométriques de la décharge publique
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Figure n° III - 13 : Dégagement des fumées de la décharge publique. La pollution des eaux souterraines engendrée par la décharge est peu connue. On sait en revanche que dans la ville de Sfax la nappe phréatique est largement polluée et que, en particulier dans les environs de l’usine de la SIAPE, cette nappe est d’une part naturellement salée et d’autre part fortement séléniteuse (dissolution du phosphogypse). En ce qui concerne la nappe profonde aucune atteinte n’est possible en raison de la contre pression artésienne. II-2-4-1-2. Les dioxines Les polychlorodibenzo-p-dioxines et les polychlorodibenzofuranes, généralement connus sous les noms de dioxines et de furanes, sont toxiques, persistants, biocumulatifs, et d'origine principalement anthropique. À cause de leur extraordinaire persistance dans l'environnement et de leur capacité à s'accumuler dans les tissus biologiques. Au Canada, les dioxines et les furanes ont été désignés « substances de la Voie 1 » devant être virtuellement éliminées aux termes de la Politique de gestion des substances toxiques. Du fait de la forme particulaire prédominante des dioxines, les retombées atmosphériques des substances contaminent de façon privilégiée les sols et les végétaux plutôt que l’air. Les dioxines sont retrouvées généralement à 95% dans les 10 premiers centimètres de profondeur des sols cultivés ou pâturés. Les dioxines se déposent également à la surface des feuilles des végétaux, contaminant alors les animaux herbivores _________________________________________________________________________ 72
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En Europe, depuis plusieurs années, les émissions atmosphériques de dioxines diminuent, du fait des réglementations plus contraignantes. Afin de quantifier cette évolution, par rapport notamment à l’objectif de réduction de 90% fixé pour 2005, une collecte de données d’émission a été faite dans 15 pays d’Europe, obtenues en grande partie par des laboratoires certifiés. Toutefois, de nombreuses extrapolations et approximations ont du être effectuées. Au niveau européen, les émissions des UIOM (Unités d’Incinération des Ordures Ménagères) ont été réduites de 90% entre 1985 et 2000, passant de 4 000 à 200 gI-TEQ/an. Celles de la sidérurgie ont nettement moins diminué (de 1 400 à 400 gI-TEQ/an). L’incinération des déchets industriels produit des émissions quasi nulles. L’incinération des déchets hospitaliers a nettement diminué, du fait de la réduction des incinérateurs, mais peut constituer localement une pollution importante. Enfin, la part des foyers domestiques (bois, charbon...) est de plus en plus importante. Même avec beaucoup d’approximations, cet article montre que, à coté des UIOM dont les émissions ont beaucoup diminué depuis 20 ans, la pollution diffuse mériterait encore d’être réduite. En Tunisie, nous ne disposons pas d’UIOM mais nos déchets urbains brûlent en continu à l’air libre comme le cas de la décharge de Sfax. Aucune publication n’existe sur la décharge de Sfax en ce qui concerne la présence de dioxine et leurs valeurs limites. Nous ne pouvons affirmer leur absence mais sont certainement présentent dans les entourages de la décharge qui est par endroit exploité en agriculture à usage plutôt personnel. Une étude approfondie de cette substance devrait être réalisée afin de mesurer le danger qu’elle représente et d’en proposer les mesures d’atténuation possible. D’un autre coté, nous signalons que la prochaine aire dans la gestion des ordures ménagères par le biais de l’ANGed et les municipalités concernées, promet une baisse des dioxines compte tenu de l’enfouissement prévu dans les futures décharges contrôlées dont celle du Gouvernorat de Sfax qui rentrera en exploitation au courant de l’année 2007. En effet, l’enfouissement préconisé se fera quotidiennement (système de mille feuille : ordures recouvertes par des remblais inertes) avec évacuation privilégiée des lixiviats d’un coté et des gaz de méthane d’un autre coté.
II-2-4-1-3. Le nouveau système de gestion des OM en Tunisie – Cas de Sfax
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Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et ses Agences et Office de sous tutelle ont travaillé depuis 1993 sur la gestion des déchets solides. En effet, en 1993 est lancé le PRONAGDES (Programme National des Gestion des Déchets Solides) au sein de l’ONAS pour améliorer le domaine de la gestion des déchets solides ; lequel programme a été transféré en 1996 à l’ANPE où il a connu une meilleure réussite par la création du Département Déchets Solides (DDS) qui a pu développer des sous programmes de gestion des filières (Ordures ménagères, huiles usagées, plastiques, batteries, pneus, …). Au courant du 10ème plan, il y eu la fermeture de la décharge de Henchir El Yahoudia dans la banlieue sud de Tunis et l’ouverture de la décharge contrôlée de Jebel Chékir pour le Grand Tunis. Aussi, 4 décharges contrôlées pour les 4 villes de la vallée de la Médjerdah ont été créées. D’un autre coté, 9 nouvelles décharges contrôlées ont été programmées pour les gouvernorats de Bizerte, Kairouan, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gabès et Médenine (une pour la ville de Médenine et une pour l’île de Jerba). Le 22 août 2005, l’ANGed a été lancée avec comme ossature le DDS de l’ANPE. L’ANGed a pris, par ailleurs, la relève pour la gestion des déchets et actuellement, les 9 décharges sus mentionnées sont achevées, leur entrée en exploitation est attendue de manière progressive pour le courant de l’année 2007. En effet, la décharge du Gouvernorat de Sfax, sise dans la délégation d’Agareb (localité dite Gonna), concerne les 7 communes du Grand Sfax ainsi que celles de Hencha, Jebéniana, Maharès et Menzel Chaker. Cette décharge sera accompagnée de 7 centres de transfert pour rapprocher la décharge des communes en question. Le montant de cette option s’élève à environ 9 millions de dinars. Le principe de gestion est le suivant : les municipalités collectent les OM et les transportent, à leur charge, aux centres de transfert à l’exception de la commune d’Agareb sise à proximité d la décharge. Les municipalités paieront 20 % du prix de revient de la gestion des OM, le reste est supporté par l’ANGed à travers les programmes de gestion des filières (le prix de gestion d’une tonne de déchets est estimé actuellement à environ 20 DT),
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les déchets réceptionnés dans les centres de transfert sont pesés sur des ponts bascules et ensuite sont transvasés dans des bennes de 30 m3 sans entreposage par terre. Dans les centres, des systèmes de récupération des lixivias sont prévus. Les ordures ne peuvent dépasser 24 heures d’entreprosage, les déchets sont ensuite transportés à la charge du système (ANGed – promoteur privé) vers la décharge contrôlée où ils seront enfouis et recouverts de produits de remblai le jour même, enfin, la décharge est équipée d’un réseau de collecte des lixivias et d’un autre pour l’évacuation des gaz de méthane dans l’atmosphère. Les lixiviats seront traités avec ceux des CT dans une station prévue à cet effet et mise en place par l’exploitant au niveau de la décharge. Les eaux épurées serviront à l’arrosage des espaces verts et à l’humidification des déchets pour en améliorer la biodégradation. Le centre de transfert qui concerne notre zone d’étude se trouve à l’entrée de l’actuelle décharge sise sur la route de Gabès Km 5 – Zone Industrielle Sidi Salem. Ce choix a été guidé par sa proximité à la commune de Thyna et les 4 arrondissements de Sfax nommés Médina, Merkez Chaker, Rbat et Cité Habib. Rappelons que ce centre était programmé sous forme de deux centres mais faute de disponibilité de terrains, il a été scindé en un seul ‘’méga centre’’. Le choix de ce centre a fait couler beaucoup d’encre et a réuni les intervenants régionaux pour plus de 10 fois au bureau du Secrétaire Général du Gouvernorat ; en effet, le centre est installé dans la commune de Thyna et concerne 4 arrondissement de la commune de Sfax de la tailles ou plus de celle de Thyna ; d’un autre coté, les camions de la commune de Sfax traverseront l’espace communal de Thyna pour déposer leur ordures ! II-2-4-1-4. Travaux de réhabilitation de l’actuelle décharge de Thyna L’ANGed prévoit la réhabilitation des décharges (principales et secondaires) présentes dans les 8 gouvernorats concernés par le projet de mise en place des décharges contrôlées ; environ 10 millions de dinars ont été réservés à ces interventions. Cependant, pour la décharge de Thyna, et compte tenu que le montant pour sa réhabilitation y a été estimé à environ 3 millions de dinars, ses travaux feront l’objet d’un investissement séparé.
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En effet, cette étude a abouti aux constations et résultats suivants : a. Caractéristiques techniques de la décharge de Thyna Tout en tenant compte des paragraphes précédents, l’étude rappelle que la commune de Sfax dispose d’un seul dépotoir sauvage (Thyna) qu’elle exploite en commun avec les communes de Sakiet Ezzit, Sakiet Eddaier, Gremda, Chihia et Thyna depuis 1965. Le site de décharge correspond à une zone d’exutoire exoréique à la fois du système hydrogéologique qu’hydrologique. La géologie du site montre qu’on a affaire à des dépôts détritiques du Quaternaire récents et des dépôts fins de l’Actuel. Ce site, constitue de par sa grandeur un centre de décharge communale très important, relativement très vaste et constitue une zone de vulnérabilité certaine à l’ensemble de l’écosystème environnant. b. Impacts sur l’Environnement Les lixiviats de la décharge se mélangent avec les lixiviats des dépôts de phosphogypse et les fuites provenant des bassins de margine et rejets liquides industriels pour former un dangereux cocktail qui circule dans un fossé le long de la digue de séparation mer/terre pour se déverser plus loin dans la mer. La décharge contribuent donc à la pollution des eaux de la mer et présente ainsi un impact négatif pénalisant pour le milieu marin. Par ailleurs, les fumées d’incinération des déchets sont en abondance sur le site ce qui présente un impact nocif sur la santé des personnes fréquentant la décharge et sur les habitants étant donné que la direction du vent dominant et vers le centre ville. c. Recommandations Malgré l’existence de multiples sources de pollution dans la zone en question, il est certain que toute mesure d’atténuation des impacts négatifs améliorera la situation actuelle, entre autres l’atteinte au milieu marin. Cependant, l’étude estime que la réhabilitation de la décharge de Thyna, au sens propre du terme (gestion des lixiviats, captage des gaz, revégétalisation, etc.) n’est pas justifiable vu l’existence d’autres sources de pollution plus sévère à proximité. Par conséquent, suite à la fermeture de la décharge au courant de l’année 2007, il est recommandé de procéder à la couverture de la totalité de la décharge avec une couche de terre _________________________________________________________________________ 76
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et de prévoir en aval de la décharge, entre la digue de séparation et le pied de talus des déchets, un bassin de récupération des lixiviats. Ce bassin doit être étanche et équipé de moyens de pompage pour la vidange et la possibilité de re-circulation. Le tableau ci-après récapitule les principales actions recommandées pour la réhabilitation de la décharge de Thyna : Tableau III-7 : principales actions pour la réhabilitation de la décharge de Thyna
Composante
Description
Fermeture et sécurisation
Réalisation d’une clôture grillagée.
Terrassement
Correction et profilage des talus. Travaux de terrassement généraux
Couverture finale
Gestion des eaux pluviales
Toute la décharge couverte d’une couche de terre compactée de 50 cm d’épaisseur. Ensuite couverte d’une couche de terre végétale de 30 cm d’épaisseur ; Réalisation de canaux pour la collecte des EP à l’intérieur de la décharge ; Réalisation d’un canal en terre à l’extérieur de la décharge.
Gestion des lixiviats
Réalisation d’un réseau de collecte et de pompage des lixiviats ; Fourniture de citernes de stockage.
Gestion des biogaz
Réalisation d’un système de captage de biogaz passif (dégagement naturel), comprenant 78 puits de dégazage (conduite en PEHD Ǿ 160 mm perforée) à raison de 5 puits par ha sur une profondeur allant jusqu’à 5 m dans les déchets.
Aménagements paysager
Suivi environnemental
Réalisation d’un couvert végétal simple.
Réalisation de 3 sondages et installation de piézomètres
II-2-4-2. La décharge de déchets inertes de la route du port de pêche Cette décharge est située du côté sud du port de pêche comme le montre la Figure n° III - 14. Ce dépotoir couvre une surface de 10 ha environ. La zone déjà remblayée couvre environ _________________________________________________________________________ 77
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8 ha. Le volume de remblai déposé dépasse actuellement les 500000 m3. Les déchets autorisés à être enfouis dans le dépotoir sont seulement les déchets inertes soit les matériaux de construction, gravats, déchets de constructions, déblais provenant des fouilles de fondations et des déchets de jardins. Compte tenu de leur nature, ces déchets ne sont pas considérés comme source de nuisance pour l’environnement. Néanmoins, le contrôle de la nature des déchets autorisés n’est pas toujours assuré. Pour certaines campagnes de propreté des rues, des lits d’oueds et des décharges sauvages, les déchets divers sont parfois acheminés en grandes quantités vers cette décharge. Mis à part la qualité des remblais déversés, ces déchets peuvent apporter des atteintes au milieu côtier.
Figure n° III - 14 : Emplacement de la décharge prés du port de pêche (photo aérienne – OTC, mission 1997)
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Nous notons que les déchets déposés dans cette décharge proviennent de l’ensemble du Grand Sfax et pas uniquement de la commune de Sfax. Nous notons aussi que les autres municipalités ont été invitées à maintes reprises par les autorités régionales à se doter chacune d’une décharge au moins pour les déchets inertes pour faire face à ce fléau et éviter la prolifération des dépotoirs sauvages de ce type de déchets d’une part et alléger l’impact sur la décharge de le route du port de pêche d’autre part. Cette décharge pose actuellement plusieurs problèmes que l’on peut énumérer comme suit :
Un premier problème lié aux quantités phénoménales de déchets qui y ont été enfouis. En effet, les déchets déposés, au fur et à mesure, en forme d’un monticule sur un territoire relativement figé, ont une hauteur de plus de 4 m dépassant le niveau du mur de clôture de la décharge et sont tout à fait visibles de l’extérieur. Cette situation nécessite par ailleurs une intervention rapide de la municipalité de Sfax avec la participation des 6 autres communes environnantes.
Le deuxième problème revient à la qualité des déchets accédant à la décharge qui ne sont pas tout le temps des déchets inertes car parfois des déchets industriels divers, pouvant être même classés dangereux, parviennent, à la décharge, dissimulés avec d’autres déchets inertes. C’est en fouillant dans les tas des déchets que l’on trouve des matières industrielles tel que les rejets liquides des savonneries ou encore des unités de traitement des produits de la mer ou d’hydrocarbure. L’intrusion de ce type de déchets non inertes génère ainsi de mauvaises odeurs et la prolifération des insectes rendant, de temps en temps, difficile le travail des gardiens installés au niveau de la porte du port de pêche et ce suivant leur propre témoignage auprès des services de l’ANPE.
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Le troisième problème laisse croire que l’extension de la décharge se fait au détriment de la côte qui recule de plus en plus vers la mer. En fait, la zone de remblaiement est intégrée dans le plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax en tant que zone portuaire (Zp) et ce conformément à la Figure n° III - 15 (voir ‘A’) ci après. Le problème réel de ce remblaiement anarchique réside essentiellement dans les déchets utilisés mais aussi dans l’absence d’une gestion rationnelle de la décharge et le balisage des zones à gagner définitivement sur la mer.
A
Figure n° III - 15 : Empreintes sur le plan d’aménagement de la ville de Sfax Il est à préciser que le SDA (Cf. Figure n° III - 2) prévoit que cette parcelle sera réservée pour l’extension du port de pêche. Le PAU le plus récent de Sfax écarte la possibilité d’extension du port malgré la désignation initiale de la parcelle ‘Zp’ (zone portuaire).
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En plus de cette dernière parcelle, deux autres parcelles à gagner sur le DPM et plus précisément au détriment des cristallisoirs de la COTUSAL (Cf ; Figure n° III - 18 – zones ‘B’ et ‘C’). Ces parcelles sont prévues aussi par le SDA qui les prolonge du coté sud jusqu’à l’embouchure de l’oued El Maou. La parcelle ‘A’ est désignée ‘Zp’ ‘Zone Portuaire et laisse entendre qu’elle est réservée pour une éventuelle extension du port de pêche, pourtant ce port, et compte tenu qu’il dispose de terrains pas encore exploités du coté de la zone industrielle Madagascar, ne nécessiterait pas une si importante surface pour une éventuelle extension. D’un autre coté, nous noterons que cette surface ‘A’ est prévue à être gagnée conjointement avec les deux autres parcelles ‘B’ et ‘C’ faisant, actuellement, partie intégrante des cristallisoirs des Salines. Ce futur grand molle pourrait être aménagé de sorte à mieux servir la zone environnante et constituer le noyau principal à partir et autour duquel naîtra et se développera la zone côtière de Sfax Sud II-2-5. Les activités industrielles Le littoral Sud du Grand Sfax comporte 4 zones industrielles structurées à savoir :
la Zone Industrielle de Madagascar,
la Zone Industrielle du port de pêche,
la Zone Industrielle de Sidi Salem,
la Zone Industrielle de Thyna.
Plusieurs unités industrielles sont implantées dans le tissu urbain de la zone d’étude et plus particulièrement dans la commune de Thyna et constituent ce que certains appellent Zone Industrielle Route de Gabès alors que d’autres se réfèrent à la zone industrielle Oued El maou dans les environs de l’usine ‘SIAPE’. La répartition géographique de l’ensemble de ces zones industrielles est montrée sur la carte suivante. Les industries des matériaux de construction, des industries mécaniques et métallurgiques restent modestes à Sfax. On trouve surtout les petits ateliers de fonderies, des
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usines de constructions métalliques, des ateliers de mécanique générale et quelques chantiers de construction navale. Les industries légères de transformation sont présentes aussi : le cuir et la chaussure, le caoutchouc, les textiles et la confection, le bois et le meuble, les articles en plastiques et en mousse, les papiers, l’imprimerie et l’édition, les industries chimiques (peinture, colle, cosmétique, pharmaceutique….). Tableau n° III -8 : Les superficies des zones industrielles du littoral sud de Sfax Zone Industrielle
Superficie (ha)
Zone industrielle de Madagascar
102
Zone industrielle du port de pêche
17
Zone industrielle de Sidi Salem
149
Zone industrielle de de Thyna
42
Figure n° III - 16 : Les zones industrielles de la zone d’étude (J. Bouzid 2006)
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II-2-5-1. La zone industrielle du port de pêche Cette zone, située au port de pêche de Sfax, occupe une superficie de 17 ha répartie sur deux parties couvrant respectivement 11,5 ha (zone de services et de traitement des produits de la mer) et 5,5 ha (zone ‘activités du chantier naval). Elle présente les limites matérialisées sur la photo aérienne de Sfax :
Figure n° III - 17 : A – Zones d’activité de chantier naval B – Zone de services (administratif et commercial) et de traitement des produits de la mer Cette zone, regroupe 107 unités d’activités diverses liées à la transformation et la conservation de poissons et des produits de la mer, entreposage frigorifique et non frigorifique, mécanique générale, commerce et autres. Le port de pêche constitue la continuité géographique du port de commerce puisqu’il est séparé de celui-ci par une petite côte de quelques centaines de mètres faisant partie de la zone industrielle Madagascar (Figure n° III - 18). Le nouveau port de pêche de Sfax se place le plus grand port de pêche de la Tunisie et probablement de l’Afrique.
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Figure n° III – 18 : Vue à partir du port de pêche (zone A) vers la Zone Industrielle Madagascar au fond (en bleu unité SOCOMENINE) Le port de pêche, représentant pour cette étude la limite nord de la région étudiée, constitue l’une des composantes les plus dynamiques compte tenu de l’abondance du trafic maritime et des activités annexes qu’il englobe. Ce port est par ailleurs une fierté pour la ville de Sfax et la Tunisie grâce à ses effets bénéfiques qu’il ne cesse de multiplier et de les améliorer aussi bien en matière de richesses halieutiques qu’en matière de services de toutes sortes qu’il met à la disposition des chalutiers. En effet, le ‘’nouveau port de pêche’’ (créé en 1981), tel qu’il est encore appelé par les sfaxiens, draine des richesses halieutiques toujours grandissantes et pêchées au large des côtes tunisiennes et non pas uniquement le long de la côte de Sfax. Ceci en constitue un atout très important et à préserver car la ville de Sfax, tout comme pour l’huile d’olive, a été toujours connue une importante plate forme en matière de diversité et de qualité halieutique. Ce port a dépassé les limites de la pêche classique puisqu’il a développé une activité annexe capitale pour garantir la durabilité de la flotte et de ses matelots. Ces activités sont grossièrement de deux sortes : _________________________________________________________________________ 84
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Le traitement des produits de la mer (nettoyage, cuisson, conservation, congélation, production de glace, etc. …) et, la construction navale y compris l’entretien des chalutiers, barques à moteurs et tous les équipements du domaine (Figure n° III - 19).
Figure n° III - 19 : zone d’activité de chantier naval : construction et entretien -‘zone A’ du port Ce port est en quelques sortes une petite ville autonome destinée à la mer et vivant directement et indirectement de ses richesses halieutiques. Ce port renferme aussi le marché de gros des poissons et d’autres entreprises de service comme les banques et certains commerces, cafés et restaurants. Il va de soit qu’il englobe aussi les autorités portuaires comme l’APIP, la marine marchande, la garde nationale maritime, la douane, et deux stations services ainsi que les citernes de carburants y afférentes.
Doté de toutes ces infrastructures, ce port engendre par ailleurs plusieurs sources de nuisances dont notamment : _________________________________________________________________________ 85
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Pollution par les hydrocarbures causée par les chalutiers et barques à moteurs à plusieurs niveaux : o Pollution non provoquée lors de la mise en marche ordinaire des moteurs (navigation ordinaire), o Vidanges illicite des moteurs et le rejet des huiles dans l’eau aussi bien dans l’enceinte portuaire que lors de la prise du large surtout la nuit,
Pollution par les hydrocarbures causée par les garages d’entretien sur les quais et delà vers la mer (Figure n° III - 20 – I),
Déchets solides issus des entreprises de construction et d’entretien naval accumulé sur les rives des quais et accumulés progressivement dans les darses (Figure n° III - 20- II),
Déchets solides, rejets liquides et pollution olfactive causés par les usines de traitement des produits de la mer. Les rejets, et parfois les déchets, sont déversés directement en mer surtout en l’absence d’une station de traitement commune pour les unités portuaires.
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Figure n° III - 20 : I : Rejet liquide illicite pollué d’un atelier d’entretien naval : sortie positionnée au dos de l’atelier vers le bassin portuaire. II : Déchets solides divers (bois, plastique, pneus, déchets de démolition …) rejetés sur la rive de la zone A par les chantiers navals. Les déchets solides générés par les entreprises de chantier naval sont très importants et se multiplient de jour en jour ; il n’est plus par ailleurs accepté de les ignorer. Une action de grande envergure devrait être menée dans les meilleurs délais pour préserver la darse orientale du port. Autrement, et si l’on continu à se débarrasser des déchets de la sorte, la darse aura disparue ou au moins perdue ses caractéristiques de navigation dans quelques années. Les _________________________________________________________________________ 87
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services de l’APIP devraient par ailleurs multiplier les efforts pour aider et assurer une gestion rationnelle de ces déchets. II-2-5- 2. La zone industrielle de Madagascar (ZIM) La totalité de la zone industrielle de Madagascar aménagée et non aménagée par l’AFI, couvre une superficie voisinant les 102 ha en exploitation se référant à sa vocation industrielle conformément au plan d’aménagement urbain de la commune de Sfax. Elle englobe 79 unités industrielles (industries mécaniques, électriques et constructions navales, menuiserie, textile) y compris l’école de pêche et l’NSTM. Elle se localise conformément au PAU de Sfax, selon la Figures n° III-21, entre les deux ports de commerce et de pêche.
Figure n° III - 21 : La partie qui a été aménagée par l’AFI en 1973, couvre 18 hectares
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Les 102 ha sus mentionnés ne sont pas tous exploités et surtout les lots les plus au sud donnant sur le port de pêche. En effet, ces lots étaient prévus pour assurer l’extention du port de pêche mais jusqu’à maintenant ils sont livrés à eux mêmes et sont devenus des dépotoirs de déchets de construction générés par les entreprises industrielles de la zone d’une part et des lieux d’entreposage de barques ou plutôt d’épaves de barques délaissées par leurs propriétaires.
I
Figure n° III - 22 : I : Déchets solides (de II
démolition principalement) et épaves de barques et bateaux de diverses tailles entreposés dans la partie de la ZIM mitoyenne au port de pêche. II : Etendu des lots et aspect marécageux du fait de l’aménagement resté provisoire.
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Figure n° III - 23 : Carte de répartition actuelle des usines de la ZIM (J. Bouzid 2006) De ce fait, cette zone conserve une certaine particularité, celle de sa mitoyenneté directe au port de commerce vers le nord, à la mer vers l’est et au port de pêche vers le sud. En effet, vers le nord il y a le quai du bac de Kerkennah, le quai militaire et ensuite les quais de la COTUSAL et des pétroliers (Figure n° III - 24). Cette première mitoyenneté a développé des activités annexes à cet espace tel que les unités de construction métallique (grandes pièces), les unités d’entretiens des engins et des poids lourds avec tous les impacts qu’ils engendrent (Figure n° III - 25-I).
Figure n° III - 24 : Quai COTUSAL à gauche et quai pétrolier à droite au fond
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Figure n° III - 25 : I : Unité de construction métallique et stockage anarchique de déchets divers à majorité métallique II : Débordement des activités sur la mer témoignant d’une occupation mal contrôlée Du coté est, vers la mer ouverte certaines entreprises dont l’activité est plutôt liées à l’espace maritime ont été créées tel que la SOTUTRASM spécialisée dans les travaux sous marins et ayant un quai privé pour ses embarcations (Figure n° III - 25–II). Deux unités spécialisées dans le traitement des rejets pétroliers ont choisit cet espace pour évacuer les rejets liquides traités directement dans la mer compte tenu de la salinité de ces rejets restant assez élevées même après traitement. Du coté sud, du coté port de pêche se sont plutôt des entreprises de construction navale qui s’y sont implantées.
Figure n° III - 26 : Divers déchets sur la Côte Est de la ZIM du coté du port de pêche.
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L’impact négatif imposé par cette zone industrielle est principalement sous forme de déchet solides et plus particulièrement métallique et en bois générés par les entreprises utilisant entre autre les plaques et profilés métalliques et les troncs d’arbre (Figure n° III-25 et III-26). II-2-5- 3. La zone industrielle de Sidi Salem (ZISS) Cette zone naissait d’une manière spontanée depuis 1963 sans aménagement préalable. L’implantation s’est faite au début le long de la route nationale n°1 puis elle s’est développée entre cet axe et la route de Sidi Salem. Elle abrite actuellement 155 unités de différentes tailles et catégories. Les activités développées dans ce secteur se rapportent aux cuirs, verres, plastiques, textiles et vêtements, savons et détergents, peintures et vernis, confitures, mécanique, bois, travaux publics + commerce et service divers.
Figure n° III - 27 : Carte d’occupation du sol de la Zone Industrielle Sidi Salem (J. Bouzid)
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Cette zone couvre une surface de 185 ha. Le périmètre de cette zone est indiqué sur le schéma suivant :
Figure n° III - 28 : Limites de la zone industrielle Sidi Salem. _________________________________________________________________________ 93
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Figure n° III - 29 : quelques vues de la ZISS Extrémité Nord : Le chemin de fer et le canal d’évacuation des ‘’eaux pluviales’’ faisant limite est de la ZISS et la séparant de la COTUSAL à droite de a photo
Canal dit ’T’ venant se jeter dans le canal d’évacuation des eaux pluviales. Le canal T transporte est le lieu de rejets divers des industriels et de l’abattoir
Le chemin de fer constitue une barrière artificielle entre deux régions provoquant une absence de circulation naturelle des eaux pluviales
Au sud de la zone ZISS, l’occupation du sol change et devient très faible en faveur d’un aménagement futur mais parfois sous forme de dépotoirs sauvages de toutes natures.
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II-2-5-4. La zone industrielle de Thyna Cette zone a été récemment aménagée par l’Agence Foncière Industrielle selon un plan d’aménagement de détail établi à cette fin. Elle couvre une surface de 29 ha et comporte 122 lots cessibles. Actuellement, environ 15 unités se sont implantées dans la zone ayant des activités de service et autres liées aux vêtements, cuirs, hydraulique, construction métallique et autres. La localisation de la zone est illustrée dans la figure suivante :
Figure n° III - 30 : Limites de la zone industrielle de Thyna Cette zone se situe au Sud de la ville de Sfax et couvre une superficie totale de 110 ha. La façade de la zone sur la route de Gabes est occupée actuellement par quelques unités industrielles. Cette zone est bien équipée et a suscité un investissement assez lourd de la part de l’AFI à tel point que la valeur du m2 est restée assez élevée comparé aux autres zone industrielles _________________________________________________________________________ 96
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existantes. Par ailleurs, et en plus de la conjoncture économique assez difficile par moment, la valeur foncière a retardé l’envahissement rapide de cette zone. Il est à préciser que cette zone est destinée aux « projets industriels non polluants » tel que cité dans le règlement d’urbanisme de la Zone Industrielle de Thyna. Cette restriction, fort respectée par les services de l’ANPE, au moment de l’évaluation des études d’impact sur l’environnement, que de ceux de la Municipalité lors de l’autorisation de bâtir des projets industriels, a elle aussi participé à la faible occupation de la zone. Cela a aussi participé à la préservation de l’environnement d’une zone relativement fragile et fragilisée par sa mitoyenneté aux salines et aux richesses avifaunes qu’elle engendre. Enfin, et compte tenu qu’elle est dotée d’un réseau de collecte des eaux usées urbaines (réseau ONAS), cette zone est malheureusement convoitée illicitement par les camions vide fosses transportant des rejets liquides dangereux, dont entre autre la margine, pour s’en débarrasser au niveau de ce réseau placé à l’abri des agglomérations urbaines et des contrôleurs concernés. II-2-5-5. Unités industrielles intégrées dans le tissu urbain Ces unités, au nombre de 119, se sont développées essentiellement le long de la route de Gabès et réparties dans le territoire communal de Thyna. Leurs activités sont très variées allant de la construction métallique, au textile, aux menuiseries, industries chimiques et fabricants d’articles métalliques et mécaniques. D’ailleurs, comme le témoigne la Figure n° III-16, ces entités industrielles sont réparties essentiellement sur toute la longueur de la route de Gabès (GP1) faisant ainsi partie du tissus urbain lui même. Ces unités sont par contre mieux entretenues et moins polluantes que si elles étaient mises à l’écart des agglomérations. Elles sont souvent raccordées sur le réseau ONAS et contrôlée périodiquement par les services municipaux et environnementaux. Il est à noter que malgré cette situation assez satisfaisante, plusieurs plaintes sont recensées à cause de leur mitoyenneté au tissu urbain et les impacts de nuisances sonores qu’elles génèrent.
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II-2-5-6. Analyse des rejets liquides des unités industrielles La zone côtière Sud du Grand Sfax totalise 468 unités réparties comme suit selon les zones industrielles et les catégories. Notre analyse en terme de rejets porte plus particulièrement sur les rejets liquides du fait que les rejets solides et atmosphériques sont très variés en relation bien entendu avec la diversité des activités. Tableau III -9 : Classification des unités réparties selon les zones industrielles (ONAS Sfax) Superficie Zone industrielle
Nombre d'unités par
Nombre total
catégorie
d'unités
(ha) C3
C2
C1
C0
18
30
4
17
21
72
Port de pêche
29.5
34
5
32
36
107
Sidi Salem
149
69
11
34
41
155
Thyna
42
3
1
8
3
15
-
48
14
32
25
119
238.5
184
35
123
126
468
Madagascar
Unités dans le tissu urbain Total Zone côtière Sud du Grand Sfax
Parmi ces unités, 233 sont branchées sur le réseau de l’ONAS totalisant un débit journalier des eaux usées industrielles d’environ 940 m3. La consommation journalière des eaux provenant de la SONEDE ou d’autres ressources notamment des puits, est de l’ordre de 1000 m3. La répartition par zone des consommations journalières des eaux et des débits journaliers des eaux usées acheminées vers la station d’épuration Sud est montrée dans le Tableau III-10. _________________________________________________________________________ 98
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Tableau III-10 : Consommations et débits des unités branchées à l’ONAS. (Source ONAS Sfax) Nombre Zone industrielle
d'unités
journalier
branchées ONAS
Débit
Consommation journalière (m3)
des eaux eau SONEDE
eau de puits
total
usées (m3)
Madagascar
50
205.90
15.20
221.10
208.80
Port de pêche
69
153.70
1.00
154.70
87.90
Sidi Salem
60
441.00
7.00
448.00
428.40
Thyna
14
22.00
0.00
22.00
20.50
Unités dans le
40
187.80
10.40
198.20
195.80
233
1010.40
33.60
1044.00
941.40
tissus urbain
Totaux
Il est à noter ici que la Société Industrielle d’Acide Phosphorique et d’Engrais qui fait partie dans notre étude des unités intégrées dans le tissu urbain, consomme à elle seule un volume journalier d’eau de 14710 m3 (14400 m3 eau de puits et 310 m3 eau vanne) soit 96% du volume total de la consommation journalière de l’ensemble des unités non branchées à l’ONAS et le tiers des consommations journalières des eaux vanne de ces unités. Quant aux rejets liquides, le débit journalier de cette usine s’élève à 12210 m3 suivant ainsi environ les mêmes proportions. Le tableau ci-après récapitule la consommation journalière en eau de différentes ressources et les débits journaliers des effluents rejetés dans le milieu naturel pour les unités non branchées à l’ONAS des différentes zones industrielles du littoral Sud de Sfax.
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Tableau III - 11 : Consommations et débits des unités non branchées à l’ONAS (Documents ONAS Sfax) Nombre Consommation journalière (m3)
d'unités Zone industrielle
non branchées
Débit journalier des eaux
Eau SONEDE
Eau de puits
Total
ONAS
usées (m3)
Madagascar
22
28.80
0.00
28.80
25.80
Port de pêche
38
163.60
16.50
180.10
173.10
Sidi Salem
95
264.60
0.00
264.60
276.40
Thyna
1
2.50
0.00
2.50
2.50
Unités dans le tissus
79
474.30
14424.10
14898.40
12306.80
urbain Totaux
235
933.80
14440.60
15374.40
12784.60
Ainsi, l’ensemble des unités industrielles consomment un volume total d’eau de 14474m3 par jour et rejettent 13726 m3 d’effluents selon les indications montées dans le tableau suivant. Tableau III - 12 : Consommations et débits des unités implantées dans la zone côtière Sud du Grand Sfax (Source ONAS Sfax)
Zone industrielle
Nombre
Consommation journalière (m3)
d'unités
Débit journalier
eau SONEDE
eau de puits
total
eaux usées (m3)
Madagascar
72
234.70
15.20
249.90
234.60
Port de pêche
107
317.30
17.50
334.80
261.00
Sidi Salem
155
705.60
7.00
712.60
704.80
Thyna
15
24.50
0.00
24.50
23.00
Unités dans le tissus
119
662.10
14434.50
15096.60
12502.60
urbain Totaux
468
1944.20
14474.20
16418.40
13726.00
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II-2-6. La station d’épuration de Sfax Sud La station d’épuration de Sfax Sud est implantée à proximité du terrain occupé par les unités de production de la ‘SIAPE’, des bassins de margines et de la décharge publique, telle que montré sur la figure ci-après :
Vers RN 1
Décharge publique
Station d’épuration de Sfax Sud
Figure n° III - 31 : Illustration de l’implantation de la station d’épuration sud de Sfax Cette station a été mise en service en 1983 pour traiter une charge hydraulique de 24.000 m3/j et une charge polluante de 12.300 kg DBO5/j correspondant à une population de 310.000 habitants. Le procédé de traitement adopté est le lagunage aéré. Des travaux de réhabilitation et d’extension de la station ont été réalisés récemment portant ses capacités à :
charge hydraulique = 49.5OO m3/j,
charge polluante = 21.600 kg DBO5/j,
horizon de dimensionnement : 2016,
population : 526.800 habitants.
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Les ouvrages dans cette station sont décrits comme suit selon le plan d’implantation ciaprès :
un canal de dégazage,
dégrillage,
poste de prélèvement,
dessablage – déshuilage,
six bassins d’aération,
quatre bassins secondaires,
épaississement des boues,
lits de séchage,
mesure de débits,
les bâtiments.
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III- CAS DES ILES DE KERKENNAH Situés à quelques 20 kilomètres des côtes de Sfax, les îles de Kerkennah ont une superficie évaluée à 15700 ha. Allongées du Sud-Ouest au Nord-Est sur une longueur de près de 35 km, l’archipel a une largeur variable atteignant au maximum 11 km.
Kraten Tunis Founnkhal
Gremdi
Sousse
Cherguia Jorf Sfax
Îles Kerkennah
El Gantra Sidi Yousef
Golfe de Gabès
Gharbia Rass es Smoum
Figure n° III-32 : Localisation des îles Kerkennah (Source ; Image satellite - Google Earth)
Le milieu naturel et rural se révèle aussi complexe que le milieu urbain nécessitant la même cohérence dans les différentes actions qui les concernent. En outre il demeure actuellement beaucoup plus vulnérable par le seul fait que certains problèmes posés sont encore sans réponse et que les efforts tendent à améliorer les situations tant au niveau de l’aménagement qu’au niveau du développement durable. Il s’agit dans cette partie de l’étude de relever l’état des contraintes qui ressortent de l’étude complémentaire réalisée dans le cadre de ce projet auxquelles les îles font face. Cet état des lieux a été enrichi à travers d’autres travaux et études réalisés. L’atteinte à l’environnement aux îles de Kerkennah touche aussi bien le milieu marin, que les zones côtières :
Au niveau du milieu marin, les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées à l’érosion marine et à l’extension des Sebkhas. En outre cet écosystème marin est
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menacé par une eutrophisation dont l’indice principal est le développement d’algues microscopiques et macro algues vertes suivant les cycles saisonniers.
Au niveau des zones côtières, l’écosystème est perturbé par plusieurs actions engendrées par l’urbanisation, le prélèvement de sable, quelques infrastructures formant des obstacles ainsi que la multiplication des décharges dans les sebkhas,
III-1. L’état du milieu marin : Les formes de dégradation les plus sérieuses sont liées à l’érosion marine et à l’extension des sebkhas par la salinisation des terres les plus basses. Parmi les facteurs affectant cet écosystème, on note la pression de la pêche exercée par les unités de Kerkennah, que par celles des ports avoisinants à court terme, et la pollution générée par la ville de Sfax à long terme . A moyen terme, la régression des herbiers à posidonies entamée aux alentours du littoral sfaxien pourrait se prononcer aux hauts fonds de Kerkennah fragilisés par la faiblesse de la bathymétrie. Cette régression amplifierait le phénomène d’érosion es côtes de l’archipel, qui sont en certains points très touchées. Aussi, l’existence de la marée permet l’émergence d’une zone intertidale contenant une faune diversifiée mais qui est menacée au Nord des îles notamment par un éventuel déversement d’hydrocarbures, et qui est polluée en certains endroits près des noyaux urbains par les déchets solides et les eaux usées sans émissaire générant une contamination microbienne. III-2. L’état du milieu terrestre : En milieu terrestre côtier, l’écosystème est perturbé par certaines actions dont :
le prélèvement du sable des plages pour la construction malgré son interdiction et les efforts de contrôle,
la multiplication des constructions à peu de distance du rivage notamment dans les côtes à recul prononcé,
le dérèglement du transit sédimentaire par la création d’obstacles interceptant la dérive littorale (digues, enrochements,..),
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la multiplication des décharges.
III-3. Les décharges d’ordures ménagères : Quatre principales décharges se trouvent dans la commune de Kerkennah :
La décharge Ouled Ezzedine est exploitée depuis 1994 par les localités : Ouled Ezzeddine, Sidi Fredj, Bourous, El Hssar et Ouled Gacem. La décharge se situe à environ 6,3 Km au Nord-Est de la localité de Mellita. Elle est accessible à partir d’une route de 200 m de longueur via la route MC 204, le terrain de la décharge qui est situé en bordure d’une sebkha occupe une superficie d’environ 3 ha appartenant au Domaine de l’Etat.
La décharge Attaya est exploitée depuis 1994 par les localités : Attaya, Jouaber, Ennajet et Ech Chergui totalisant une population de 4.380 habitants en Hivers. La décharge est située à 2 Km à l’Ouest de la localité d’El Attaya, à 1,7 Km au SudEst de la localité Ech Chergui, à 3,5 Km au Sud-Est de la localité Jouaber et à 4,3 Km au Sud-Est de la localité Ennajet. Elle est prés de la route Attaya – Jouaber. Le terrain de la décharge qui est situé sur les bordures d’une sebkha couvre une superficie d’environ 1,5 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
La décharge Kallabine est exploitée depuis 1984 par les localités : Kalabine, Erramla, Ouled Bouali et El Abassiya. Cette décharge est située à 1,5 Km environ au Nord de la localité de Kalabine, à 2,5 Km au Nord-Est de la localité Erramla et à 2,8 Km au Nord-Ouest de la localité El Abassiya. Elle est accessible à partir d’une route de 1,5 Km de longueur via la route de Kerkennah MC 204. Le terrain de la décharge est situé dans une zone de sebkha et couvre une superficie d’environ 3 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
La décharge Kraten est exploitée depuis 1994 par le village Kraten, dont la population en hivers est de 1.229 habitants. Cette décharge se trouve à 2,8 Km au Nord de la localité de Ennajet. Elle est prés de la route menant à la localité Ennajet et en bordure de la mer. Le terrain de la décharge qui est situé dans une zone de sebkha couvre une superficie de 1,0 ha faisant partie du Domaine de l’Etat.
Les déchets sont collectés et éliminés quotidiennement dans les décharges avec les moyens de la commune. Une seule décharge est clôturée avec une clôture légère en grillage, _________________________________________________________________________105
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les déchets déposés par les camions ou par les tracteurs à remorques sont éparpillés sans couverture ni compactage. A cause du vent, les déchets légers tels que sacs de plastique et papiers sont constatés en dehors des décharges. Le manque de matériaux dans toute la zone fait qu’il n’est pas possible de recouvrir les déchets. Par conséquent, avec les déchets non couverts, les décharges présentent un impact négatif sur l’esthétique et le paysage naturel de la zone. III-4. Les activités pétrolières Depuis près de trois décennies, l’archipel a connu le démarrage de travaux de prospection et de forages pétroliers. Ces travaux ont été faits aussi bien en off shore (en mer) qu’en on shore (à terre). Quelques compagnies ont d’ailleurs installé leurs bases de vie dans l’île dont notamment la TPS (Thyna Petroluim Services) qui exploite au large de la côte de Cercina à l’ouest de l’île Gharbi.
Figure n° III-33: Localisation du champ pétrolier de TPS et le pipe se dirigeant vers Sfax Ces activités, certes bénéfiques pour le pays, ont quand même engendré certains problèmes qu’on peut énumérer comme suit : perturbation des activités maritimes et de pêche aussi bien durant les travaux de prospection que ceux d’exploitation, perturbation des écosystèmes marins notamment durant les activités de prospection. Lesquels problèmes ont poussé les pêcheurs à exiger et bénéficier d’indemnités auprès
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des compagnies pétrolières à l’échange des pertes qu’ils ont enregistré lors des très modestes récoltes causées par le départ des poissons vers des zones plus calmes, abondances des déchets solides et liquides produits par les bases de vie des compagnies qui sont souvent très mal gérés et rejetés de manière anarchique aussi bien en terre qu’en mer, ces mêmes bases de vie génèrent aussi du bruit causé par leurs engins et générateur de courant. Ils ont, par ailleurs, gêné les habitants les plus proches et plusieurs plaintes ont été enregistrées à ce niveau, actuellement, le champ le plus proche des îles et toujours en activité est celui de Cercina (Compagnie TPS : Thyna Petroluim Services). Certains puits abandonnés aussi bien en terre qu’en mer appartenant entre autres à cette compagnie posent les problèmes suivants : o à terre, les puits abandonnés restent gardés pendant une certaine période et après, et malgré la clôture métallique, sont délaissés et deviennent parfois des décharges sauvages posant par ailleurs problèmes à l’intérieur des zones habitées ou cultivées, o en mer, certaines têtes de puits abandonnées émergeant à la surface de la mer ne sont ni balisées ni éclairées la nuit, ont causé des accidents de navigation, fort heureusement, jusqu’à présent, sans trop de dégâts. IV. ATOUTS ET POTENTIALITES IV-1 CAS DE LA ZONE COTIERE DE SFAX SUD IV-1-1. Les salines Dans la région côtière, au sud de la ville de Sfax, entre le nouveau port de pêche et le site archéologique de Thyna, s'étendent les salines de Sfax gérées et exploitées, depuis 1929, par l’entreprise COTUSAL (Coopérative Tunisienne des Salines) sur une longueur d’environ 13 Km couvrant une surface de 1500 ha. Depuis près d’un siècle, les salines permettent de produire près de 400.000 T de sel marin par an. La majeure partie de cette production est destinée à l’exportation (340.000 tonnes en 1996) soit 83 % du total du sel est exporté. Elles offrent 200 emplois directs dont 150 permanents, constituant une opportunité économique non négligeable. _________________________________________________________________________107
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La présence des salines avec ses cristallisoirs a favorisé une biodiversité attirant une multitude d’espèces ornithologiques dans la zone humide de Thyna. Cette ligne côtière humide, abrite par ailleurs une forte population d'oiseaux migrateurs. Les salines s’imposent ainsi par leur emprise foncière faisant partie de deux communes adjacentes celle de Sfax (400 ha utilisés comme cristallisoirs) et celle de Thyna (1100 ha de bacs d’évaporation). Elles constituent certes une source d’opportunités économique et écologique mais aussi une contrainte imposante du fait d’une part qu’elles forment une barrière séparant la ville de son littoral et qu’elles bloquent d’autre part le développement urbain des deux dites communes du côté mer. La concession des salines auprès du domaine public maritime s’achèvera en 2014 et la question de sa prolongation reste toujours posée. Même si la réponse est obtenue, et même si c’est un ‘NON’ et que la COTUSAL mettra fin à ses activités en 2014, quel sera le devenir de cette zone humide devenue l’une des plus importantes escales destinées aux oiseaux migrateurs en Méditerranée - Nord Afrique et attirant des touristes ornithologues du monde entier ? Cette question a par ailleurs suscité d’énormes réflexions tournant autour de la réponse « OUI, la COTUSAL aura le renouvellement de la concession » MAIS en laissant l’avantage à la côte maritime de revenir en partie aux citoyens de Sfax et de Thyna. Cette opportunité n’est possible que si on déloge les cristallisoirs placés actuellement en plein centre ville de Sfax et on les déplace plus vers le sud et en changeant, si possible, carrément le sens de la circulation de l’eau. C’est une alternative for délicates voire impossible d’après certains techniciens de la COTUSAL. Les solutions doivent être creusées d’avantage pour connaître au mieux le destin des salines et surtout de cette richesse ornithologique d’une part, mais surtout, en ce qui concerne cette étude, le devenir de la côte sud de Sfax.
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Figure n° III-34 : Carte de localisation des salins de Sfax
Figure n° III-35 : Terrains occupés par la saline (J. Bouzid 2006) _________________________________________________________________________109
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IV-1-2. Le vieux port de pêche de Sfax Il s’agit de l’ancien port de pêche de la ville de Sfax dit port de Chott El Kreknah construit au début du 20ème siècle. Il est constitué d’un plan d’eau et occupe une surface d’environ 3 ha répartie sur deux darses. Sa forme géométrique est rectangulaire 170 m x 160 m. L’état existant de ce port est décrit sur le plan ci-après : L’activité de ce port de pêche a été transférée en 1982 au nouveau port de pêche qui venait d’entrer en exploitation. Une dizaine d’années après, plusieurs actions ont été entreprises :
Le nettoyage et le dragage des bassins d’eau,
Le dégagement des épaves échouées,
La restauration et la réhabilitation des quais avec la construction de la balustrade le long de ces quais,
L’aménagement des espaces longeant les quais,
Deux ponts mobiles l’un routier et l’autre ferroviaire ont été construits au niveau de l’ouverture du plan d’eau sur la mer large d’environ 10 m, Le molle central de ce vieux port reste actuellement inoccupé. Le port est accessible par la voirie centrale de la ville de Sfax et plus particulièrement
par l’avenue Habib Bourguiba telle que montré sur la figure suivante : L’espace Chott El Kreknah revient au Domaine Public Maritime. Toutefois, une concession a été accordée en 1994 par le Ministère de l’Equipement, de l’Habitat à la municipalité de Sfax pour une durée de 33 ans pour une surface d’environ 6 ha. Par ailleurs, l’ancien port existant offre une infrastructure pré-établie en plein centre urbain qui présente des possibilités non négligeables de valorisation.
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Figure n° III-36 : Localisation de Chott Et Kereknah A cet effet un plan d’aménagement de détail a été élaboré s’inscrivant dans le cadre de la dotation de la ville de Sfax d’un périmètre d’intervention foncière touristique. C’est une étude d’aménagement d’une zone d’animation touristique et de loisirs autour du plan d’eau de l’ancien port de pèche : «Chott El Kreknah». Il s’agit d’une volonté d’inscrire cette opération dans l’optique de réconciliation du centre ville avec son littoral, et ce, à travers la création d’une marina urbaine, à l’instar de celle de Marseille, et orienter l’urbanisation des zones limitrophes du côté Ouest selon un programme d’aménagement.
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Figure n° III-37 : Le PAD de Chott Et Kereknah Les options d’aménagement de Chott El Kreknah tendent à :
Désenclaver la zone de «Chott El Kreknah» par rapport au reste de la ville, et ce, par la projection de nouvelles voiries de liaison (pénétrante Sud), et plusieurs voies internes d’une emprise de 20 m, et en élargissant les voies principales.
Favoriser l’aménagement des espaces de détente, de loisirs, autour de la marina et des espaces verts dans le reste de la zone.
Assurer le stationnement des véhicules le long des voies, à l’intérieur des îlots, et du parking à étages projetés à cet effet.
Compléter la desserte par les différents réseaux, (assainissement, électricité, eau potable, PTT, …. etc.), suivant les besoins de la future zone.
Démolir tous les dépôts, et intégrer le maximum de bâtiments existants.
IV-1-3. Le Parc urbain de Thyna Le parc urbain de Thyna, s’étendant sur 57 ha rentre dans le cadre du programme de mise en place des parcs urbains mené par le Ministère de l’Environnement et du _________________________________________________________________________113
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Développement Durable. Une étude d’aménagement intra-muros du parc a été réalisée portant sur plusieurs composantes du projet. La réalisation des travaux se limite à un portail qui ouvre sur la route nationale n°1 et quelques aménagements d’espaces de jeux pour enfants et des plantations. Actuellement, la parc est faiblement valorisé et rarement visité par les habitants de l'agglomération à cause de l'absence d'infrastructures d'accueil et la non exécution des composantes de l’ensemble du projet. Il est à noter aussi que dans le cadre du projet national de l’embellissement des entrées des villes financé et géré par l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement, des actions d’embellissement ont été réservées, depuis 2003, à l’axe reliant Sfax à Thyna d’un coût initial de 400 MDT. L’axe commençait au rond point de la rocade Km 11, soit à la périphérie sud de Thyna, pour s’étendre jusqu’au pont de l’entrée de la ville de Sfax devant l’usine dite la ‘SIAPE’. L’étude faite par un bureau d’étude en concertation avec les deux communes et l’ANPE a abouti à la matérialisation de 5 tronçons d’intervention comportant des travaux de génie civil (pavage, luminaire, monuments) et de plantation (arbre et arbuste d’embellissement). Le tronçon réservé au ‘pont SIAPE’ a été éliminé à la suite du dédoublement du pont en question et le coût du projet a été diminué à 300 MDT. Un retard exceptionnel a été enregistré au démarrage de ce projet à la suite de certaines imprécisions au niveau du dossier d’appel d’offre de la partie génie civil qui suscité la remise en cause, surtout, du monument en guise de 5 flamands roses dessinant un envol qui sont destinés à être installés au rond point de la rocade Km 11 de la route de Gabès. Compte tenu des récentes réunions tenue au sein de la municipalité de Thyna pour de déblocage de la situation, le démarrage des travaux est attendu pour l’année 2007. IV-1-4. Le site archéologique de Thyna Le site archéologique de Thyna apparaît nettement sur la photographie aérienne qui traduit une surface jonchée de débris de pierres anciennes et de sols anthropiques bien caractéristiques. Le site se localise dans l’aile sud de Thyna à 11 km du centre ville en prenant la route nationale n°1. _________________________________________________________________________114
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Figure n° III-38 : Localisation du site archéologique D’après les fouilles et les sondages, cet espace couvre une ville romaine ancienne datant du IVème siècle avant JC. Seuls des établissements thermaux et quelques maisons ont été partiellement dégagés. La ville est bâtie sur une dune formée de sable consolidé dominant la zone intertidale aménagée en salines. Le périmètre de protection du site couvre une surface de 224 ha dont 83 ha classée comme zone d’interdiction à la construction pour la sauvegarde du site historique. Les caractères des différentes zones et leur répartition géographique ainsi que leurs statuts fonciers sont indiqués dans le schéma et le tableau ci-après.
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Tableau n° III-13 : Surfaces et natures d’occupation des différentes zones de l’aire de protection du site archéologique
Numéro
Surface (ha)
Occupation
Propriétaire
1
4.42
Foret, Hmada, construction
Scout tunisien
2
1.52
Hmada
Domaine de l’Etat
3
0.04
Construction
Centre Sanitaire de Dermatologie
4
7.73
Foret et Hmada
Domaine de l’Etat
5
4.33
Foret
Domaine de l’Etat : Parc de Thyna
6
4.17
Terrain inculte
Propriété privée
7
0.70
Terrain inculte
Propriété privée
8
1.18
Terrain inculte
Propriété privée
9
2.64
Terrain inculte
Propriété privée
10
2.38
Terrain inculte
Propriété privée
11
2.13
Terrain inculte
Propriété privée
12
4.56
Terrain cultivé et inculte
Propriété privée
13
23.12
Terrain cultivé et constructions
Propriété privée
14
140.00
Ruines
Domaine de l’Etat
15
22.60
Hmada
Domaine de l’Etat
Total
224
IV-1-5. La zone humide de Thyna La zone humide de Thyna, se caractérise par la stabilité du niveau de l'eau en cours d'année, conséquente à l'activité de production de sel par la COTUSAL qui utilise de vastes marais salants protégés de l'invasion de la mer par des talus. La constance du niveau de l'eau est très importante pour les espèces ornithologiques liées à l'eau pour leur nutrition ou leur reproduction, notamment pour les limicoles et autres oiseaux d'eau. _________________________________________________________________________116
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Figure n° III-39 : Zone humide de Thyna Le site de Thyna abrite une importante population avifaune très variée tant hivernante que nicheuse. Les espèces les plus nombreuses concernent les limicoles parmi lesquels le flamant rose qui attire l'attention par sa nombreuse colonie à Thyna. C’est l’une des espèces les plus belles et les plus prestigieuse du monde. Malgré l’éloignement de la zone humide du centre urbain de Thyna, les oiseaux migrateurs, venant se reposer dans ce beau paysage, n’ont pas été épargnés des dérangements humains. En effet, les territoires réservés à ces oiseaux ont été souvent convoités par de jeunes inconscients venus voler les œufs et abîmer les nids de cette avifaune parfois rare et exceptionnelle. L’Association des Amis des Oiseaux de Sfax avec la participation de la l’Association des Protection de la Nature et de l’Environnement de Sfax (APNES) et des instances locales, régionales, nationale et internationales a déployé des efforts très importants pour la sauvegarde de cette avifaune et instaurer une politique de sensibilisation visant à attirer l’attention des convoiteurs de l’importance de cette richesse et de la préserver au lieu de la menacer.
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IV-1-6. La zone de sauvegarde agricole de la commune de Thyna Thyna est la seule commune du Grand Sfax qui dispose d’une zone de sauvegarde agricole qui a maintenue son caractère dans le plan d’aménagement urbain. Cette zone agricole couvre une surface dépassant les 450 ha. Elle est occupée essentiellement par les vignes et les figuiers et constitue, en plus de son exploitation agricole, une réserve foncière importante. Néanmoins, cette zone fait l’objet d’une pression urbaine qu’il demeure essentiel d’atténuer en faveur d’un aménagement futur adéquat. Des tentatives de déclassement en vue de changement de sa vocation de zone agricole à une zone urbaine devront être bien gérées dans cette période. Une grande partie de cette zone est séparée des centres urbains de Thyna par une barrière artificielle matérialisée par le chemin de fer reliant Sfax à Gabès. Cette barrière, aidée par l’absence de routes qui la jalonnent, a fortement freiné les constructions anarchiques mais a laissé le champ libre aux industriels et divers transporteurs à se défaire de leurs déchets solides, parfois dangereux, dans ces terrains. Par ailleurs des milliers de tonnes de déchets solides sont stockés anarchiquement dans cette zone et d’autres milliers s’additionnement tous les jours à cette situation et rendent de plus en plus les interventions d’aménagement ou de remise en état difficiles. IV-2. CAS DES ÎLES DE KERKENNAH Les îles de Kerkennah présentent des potentiels importants de développement durable. En effet, plusieurs projets, la plupart en phase de conception et d’étude, tentent de mettre en valeur ce potentiel. IV-2-1. Les parcs naturels Une série de parcs naturels a été proposé de façon à servir de base à un tourisme tourné vers l’écologie et la sauvegarde de la biodiversité. On cite :
la zone de Bounouma,
la zone Sud Ouest d’El Attaya,
la zone de Sebkhat Ennajet,
La zone d’El Kantra.
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IV-2-2. Le développement durable de la pêche et de l’agriculture : La pêche et l’agriculture demeurent les piliers de l’économie locale. Or ces deux secteurs passent par une grave crise générée notamment par l'abandon des pratiques traditionnelles bien adaptées au milieu naturel et l’émigration des jeunes attirés par d'autres activités en dehors de l'archipel. Cette situation a des conséquences néfastes sur les plans socio- économique et écologique. Pour y remédier, les différents acteurs aux niveaux local, régional et national, ont conçu un grand nombre de projets souvent dans le cadre de la coopération internationale. C’est le cas du projet « Préservation des ressources naturelles des îles Kerkennah » financé par le Fond de l’Environnement Mondial (FEM). S’appuyant sur « une richesse écologique exceptionnelle » et des « pratiques locales originales » ce projet vise à développer une nouvelle approche de gestion de l'archipel de Kerkennah basée sur « la pleine implication de la population dans un aménagement intégré de l'île axé sur la conservation de la biodiversité et la valorisation du savoir faire local ». Les objectifs du projet sont multiples :
L'amélioration des revenus de la population et l'implication de la femme dans le maintien des activités traditionnelles dans l'île.
Le développement d'une approche participative de gestion intégrée de l'archipel
La conservation de la biodiversité dans l'archipel et à la valorisation du patrimoine génétique
Le maintien de pratiques traditionnelles menacées de disparition
L'entretien des palmiers des pêcheries traditionnelles et des arbres fruitiers
La transmission du savoir faire traditionnel relatif à la conservation et à l'utilisation rationnelle de la biodiversité
Le maintien des pratiques traditionnelles d'exploitation de la mer et de l'agriculture
La sensibilisation de la population et des autorités intervenant dans le domaine du développement à la protection d'un écosystème particulier constitué par l'archipel de Kerkennah et la mobilisation de la population pour une gestion intégrée et durable de cet écosystème Depuis le lancement du projet, plusieurs études sectorielles sur les îles Kerkennah ont
été réalisées : _________________________________________________________________________119
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Etude de la diversité végétale des plantes cultivées dans les îles Kerkennah (2003)
Les caractéristiques du milieu marin des Kerkennah (2004)
Analyse de la diversité génétique du palmier dattier dans les Iles Kerkennah (2005)
Diagnostic participatif de l’état de la pêche aux îles Kerkennah (2006) Parmi les autres projets de des secteurs de la pêche et l’agriculture nous pouvons citer :
Un projet national, qui bénéficie de la coopération japonaise prévoit la mise en place de 2.000 récifs artificiels dont 500 à Kerkennah.
Un deuxième projet, qui, intègre la pose de récifs artificiels comme composante principale. Il est financé par la Banque mondiale, le Fonds mondial pour l’environnement ainsi que le ministère de l’Environnement et du Développement durable
Un projet tuniso-italien pour la valorisation des palmiers dattiers de l’archipel
IV-2-3. Le développement durable du tourisme : En dépit de potentialités indéniables, le secteur touristique de l’archipel a du mal à décoller; bien plus, son évolution récente montre que ce secteur connaît un certain déclin. Compte tenu des difficultés actuelles du secteur et de la vulnérabilité du milieu naturel, il a été décidé d’implanter un site de tourisme écologique dans les îles Kerkennah. La question de l’insularité ayant joué en sa faveur, cet archipel situé à 20 kilomètres au large de Sfax présente un cadre naturel riche, car épargné de tout aménagement industriel ou touristique lourd. La zone spécifique retenue pour ce projet d’écotourisme est celle de la presqu’île de Sidi Founkhal (sur l’île Chargui).
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Figure n° III-40 : Plan d’aménagement de la zone de Sidi Founkhal Celle-ci présente l’avantage d’avoir un écosystème relativement préservé, sur un espace disponible, car peu de personnes vivent dans cette zone relativement isolée. S’étendant sur une superficie de 90 hectares, la zone de Sidi Founkhal est située dans une presqu’île dans la partie nord de l’archipel. Le site a l’avantage d’offrir des paysages variés (vue panoramique, palmeraies sauvages, vergers…) _________________________________________________________________________121
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Le programme d’aménagement de la zone est basé sur la nécessité de sauvegarder son équilibre écologique. A cet effet, certains principes ont été adoptés lors du choix du programme :
Maintien de l’aspect naturel des milieux terrestres, lagunaires et littoraux.
Limitation de l’occupation du sol à 15 %, tout en optant pour une urbanisation diffuse
Conception de loisirs adaptés au milieu
Valorisation des milieux naturels d’intérêts écologique et archéologique
Recours à une architecture adaptée
Création de sentiers équestres et pédestres de 10 m traversant la zone.
Transport basé sur les calèches et prohibant les véhicules à moteur
Respect d’une limite de protection du DPM, pour l’implantation de constructions en dur. Le programme contient les principales composantes suivantes:
4 îlots hôteliers de type pavillonnaire d’une capacité totale de 2550 lits.
Un îlot d’habitation d’une superficie de 7.5 ha pouvant accueillir 450 lits.
4 îlots d’animation (7.2 ha)
Des espaces verts et des voiries d’une superficie totale de 25 hectares. Le projet Sidi Founkhal est la seule opération dont l’envergure pourra permettre le vrai
décollage du tourisme dans les îles. Actuellement, seuls de petits projets de rénovation ou d’extension sont en cours de réalisation
Rénovation hôtel Farhat: 350 lits
Extension hôtel Cercina: 30 lits
Extension hôtel Aziz: 160 lits
Extension hôtel Kerkennah Centre: 50 lits
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CHAPITE IV
LES PERSPECTIVES D’AMENAGEMENT INTEGREE DE LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX ET DE L’ARCHIPEL DE KERKENNAH
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I. GENERALITES SUR LA GESTION INTEGREE DES ZONES COTIERES L'objectif de la gestion intégrée est d'éviter les conflits entre les stratégies, qui sont souvent la cause de problèmes environnementaux dans les régions littorales. En d'autres termes, il est nécessaire de coordonner les divers aspects des actions sectorielles individuelles (par exemple, la pêche, l'occupation du sol, l'industrie, etc.). L'élément le plus important de la gestion du littoral est la volonté politique de traduire ces stratégies en actions concrètes. Lors de la définition des choix d’aménagement, les objectifs et les priorités doivent être clairement mis en évidence, et un cadre doit être créé pour identifier les ressources financières, humaines, techniques et institutionnelles indispensables à leur réalisation. L’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement apporte une large perspective et des solutions à long terme aux problèmes du littoral. Un tel schéma pourra destiné aux personnes concernées, décideurs et professionnels, afin de les aider lors de l'exécution de leurs tâches quotidiennes. Toutefois, l'incertitude s'accroît au fur et à mesure que la perspective et l'horizon du plan s'élargissent, et les occasions augmentent pour les décideurs opérationnels de dévier les orientations du schéma. Il s’agit d’un phénomène assez fréquent. Il est aujourd’hui admis qu’il est possible de surmonter cette difficulté en rendant le processus de planification plus souple, de sorte que les institutions chargées de l'exécution puissent s'adapter aux changements du contexte de la planification, grâce au suivi et à la rétroaction. II. EVALUATION DE QUELQUES EXPERIENCES ACQUISES EN MATIERE D’AMENAGEMENT INTEGRE DES ZONES COTIERES Nous avons proposé dans le cadre de cette étude de diagnostic d’évaluer, quoi que cette tentative reste modeste, les expériences acquises en matière d’aménagement intégré des zones côtières. Nous axons cette réflexion sur les travaux déjà réalisés concernant les programmes d’aménagement côtier et plus particulièrement celui de Sfax. Pour ce faire, nous avons passé en revue l’ensemble des documents produits notamment ceux du PAC de Sfax (Programme d’Aménagement Côtier de Sfax Sud financé et
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exécuté conjointement par le ‘PNUE / PAM’ et l’ANPE sur la période 1994 - 1998). Nous avons relevé les observations suivantes :
un grand nombre d'activités sans aucun rapport entre elles ou avec un rapport lointain. Le succès a été partiel concernant l'incorporation précoce de la composante environnementale dans le processus de gestion,
une coordination entre les différentes composantes du PAM impliquées dans les PAC, est parfois insuffisante, sauf, en partie,
la participation peut être estimée comme moyenne. Des efforts insuffisants ont été déployés pour impliquer tous les acteurs, surtout les ONG ou le grand public. Il faut toutefois rappeler que le contexte administratif n’était pas favorable à la prise en compte du public dans la gestion de l'environnement. En effet la préparation du PAC Sfax en 1993, vient à peine après la création du Ministère chargé de l’environnement fin 1991 (Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire). La structure chargée du littoral (APAL) crée en 1995, a été à peine dans sa phase de démarrage de son programme d’action,
l'appui financier ne s'est pas concrétisé, l'évaluation d'ensemble de la durabilité ne peut pas dépasser le niveau moyen. Même si de bons résultats sont obtenus dans la préparation des propositions, ces dernières restent en suspens par manque de durabilité financière,
des conflits liés à l'urbanisation et à l'occupation du sol ont été présents dans la plupart des cas, mais sont peu appréhendés dans le processus de gestion intégrée. Une analyse économique des impacts environnementaux manque généralement; Le tableau à la page suivante récapitule l’ensemble des actions et recommandations
proposées dans le cadre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax ainsi que l’état des lieux en terme de leur mise en œuvre :
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Tableau IV - 1 : Etat des lieux de mise en œuvre du plan de gestion intégrée du PAC de Sfax. Action ou recommandation La dépollution de la friche industrielle de la SIAPE avec un traitement approprié du dépôt de phosphogypse.
La création d’un parc national à Thyna avec la mise en valeur de ses trois composantes principales : zone humide, parc de loisir et site archéologique.
Mise en oeuvre - les activités de la SIAPE continuent. On ne peut pas parler donc de friche industrielle, - la mise en terril du phosphogypse n’a pas cessé. - une étude d’aménagement intra-muros du parc urbain de Thyna a été réalisée, - un portail et un espace de jeux pour enfants avec plantation ont été exécutés.
La réaffectation des cristallisoirs des salines en zone franche et en réserve foncière devant contenir des zones Aucune mesure n’a été entreprise d’équipement, et d’activités de hauts niveaux et d’habitat collectif. Etablir un livre blanc des industries de la zone, d’arrêter leur infiltration nocive dans le tissu, de contrôler les unités gênantes, de connecter l’ensemble des unités au réseau d’assainissement et de délocaliser l’unité SIAPE. Réaliser une pénétrante sud de Sfax
- Des rejets liquides en milieu naturel continuent à se déverser, - Des contrôles se font par l’intermédiaire de l’ANPE et de l’ONAS, Au stade de proposition
Création d’un organisme de synchronisation, de programmation, de gestion et de suivi de toute action Aucun organisme n’a été créé de développement Des actions d’aménagement à entreprendre : - des actions curatives et urgentes touchant des délocalisation de la SIAPE, de la décharge municipale, des aires de séchage des margines et de la zone de tir, - des actions impératives relatives au projet Taparura, au parc national de Thyna, à l’extension et amélioration des performances de la station d’épuration à Sfax, à l’élaboration des documents d’aménagement et d’urbanisme pour les localités de la zone, - des actions complémentaires à connotation culturelle telle que l’aménagement du vieux port de pêche.
- La SIAPE et la zone de tir pas encore, la nouvelle décharge contrôlée sera exploitée dès janvier 2007, deux décharges de margines sont exploitées en 1998 et 2005, - le projet Taparura est en cours d’exécution dans sa phase de dépollution, - la réhabilitation et l’extension de la station d’épuration de Sfax sud ont été achevées, - les plans d’aménagement de Sfax et de Thyna ont été révisés, - un périmètre d’intervention foncière de la zone de Chott El Kereknah est en cours d’étude.
Les principales conclusions qui se font ressortir de cette analyse se résument ainsi en :
l’aménagement de la zone côtière devra mieux se focaliser sur le développement durable et les bénéficiaires finaux potentiels devraient être mieux impliqués dès les
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premiers stades du processus en accordant une attention particulière à la coordination entre les différents secteurs et niveaux administratifs,
lors de la préparation d’un programme d’aménagement, une attention particulière devrait être accordée à une planification réaliste et à la proposition d’un nombre adéquat d’actions à mettre en œuvre,
l'échange d'expériences et de savoir-faire entre les différentes actions et opérations d’aménagement côtier tant au niveau national qu’au niveau régional sont à renforcer,
l'implication et la participation du secteur privé et du public en général, dans la préparation et la mise en œuvre du processus d’aménagement intégré, devraient être renforcées.
III. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX GLOBAUX DES ACTIVITES SUR LE LITTORAL Dans cette partie, nous tentons d’expliquer comment les ressources de la zone côtière sud de Sfax sont affectées par les activités économiques et indiquent le type de mesures à prendre pour en prévenir la dégradation ou la détérioration. III-1. Pollution de la mer La majeure partie de la pollution marine est causée par des sources d'origine tellurique: rejets liquides des unités industrielles non branchées au réseau d’assainissement : o 234 unités industrielles déversant en milieu naturel un volume de 665 m3 / j d’eaux usées, o une unité qui déverse en mer un volume de 12120 m3 / j d’eaux utilisées dans son processus de fabrication (usine du Groupe Chimique ex ‘SIAPE’)
la décharge municipale : lixivias,
les bassins des margines : huiles et graisses, fortes DCO et polyphénols,
les eaux gypseuses et riches en métaux lourds en provenance du dépôt de phosphogypse,
les rejets réguliers d'exploitation (déchets et ballasts) à partir des moyens de transport maritime du port de commerce et des activités du port de pêche,
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les eaux épurées de la station d’épuration de l’ONAS : eau parfois non conformes à la norme NT 106.02 relatives aux rejets dans le milieu récepteur (ici, milieu marin) : Fortes DBO, huiles, graisses, polyphénol lors de la saison oléicole, métaux lourds,
les rejets accidentels en mer. Les dégâts causés par la pollution marine peuvent affecter la santé de la population,
diminuer l'attrait pour les loisirs et le tourisme, dégrader les écosystèmes marins, baisser les revenus tirés par la pêche et diminuer la valeur du foncier littoral. La "zéro pollution marine" nous paraît un objectif irréaliste dans le contexte actuel. Néanmoins, une prévention adéquate ou la collecte et le traitement de tous les déchets et effluents réduiront considérablement le niveau de cette pollution. III-2. Pollution des nappes d’eau Les nappes d’eaux peuvent être polluées par les mêmes sources d'origine tellurique que l'eau de mer, et en plus, par les sources diffuses des systèmes individuels d’évacuation des eaux usées domestiques (puits perdus) ou par l'intrusion de l'eau de mer dans les nappes aquifères du littoral. La conséquence la plus grave de la pollution de la nappe est la pénurie d'eau potable. La pollution des eaux de surface peut également présenter des risques pour la santé publique et, lorsqu'elle s'accompagne d'odeurs désagréables, réduire l'agrément pour les activités de loisir. Une prévention adéquate, ou la collecte et le traitement de tous les déchets et effluents, sont essentiels. Des mesures supplémentaires devraient être prises pour protéger les champs de captage d'eau douce contre les activités polluantes, en limitant plus particulièrement le pompage excessif dans les aquifères, dont la dépollution peut nécessiter des décennies. Un volume moyen de 14475 m3 d’eau est pompé chaque jour de la nappe par 25 unités industrielles dont la SIAPE qui pompe un débit journalier moyen de 14000 m3. III-3. Pollution de l'air La pollution de l'air par l'industrie et le trafic routier, maritime et ferroviaire ainsi que la décharge des déchets solides, consiste en des émissions de gaz, de particules et d'odeurs. La _________________________________________________________________________128
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gravité des effets sur la qualité de l'air dépend de la composition des émissions, de leur quantité, de leur concentration, de la hauteur à laquelle elles sont émises et des conditions topographiques et météorologiques permettant leur dispersion. La zone côtière sud de Sfax souffre de concentrations élevées de sources de pollution dont plus particulièrement :
les émissions gazeuses des unités de transformation du phosphate de la ‘SIAPE’,
les émissions atmosphériques de certaines unités industrielles,
les dégagements gazeux et de la fumée de la décharge municipale,
les sources mobiles dues au transport routier, maritime et ferroviaire,
poussières.
La pollution atmosphérique atteint en premier lieu la santé de la population, mais elle peut également dégrader la qualité des sites à vocation agricole ou paysagère. Parfois, on considère la pollution atmosphérique comme une cause indirecte de pollution marine. La pollution atmosphérique peut être prévenue par des mesures technologiques bien établies. Des filtres et des tampons peuvent être incorporés aux sources ponctuelles et des restrictions imposées à la teneur en soufre des combustibles brûlés. Les sources diffuses sont plus difficiles à contrôler. La pollution générée par le trafic routier peut être réduite par des mesures techniques (utilisation de pots catalytiques et / ou du gaz GPL), mais il sera quand même nécessaire d'envisager des mesures pour réduire le trafic, par exemple en encourageant les transports collectifs. III-4. Dégradation des ressources marines Les atteintes physiques aux ressources marines, causées par la mise en valeur des terres et les activités de construction, ou par une pollution grave, peuvent induire leur disparition, parfois, irréversible. La dégradation des ressources biologiques peut diminuer les revenus dans le secteur de la pêche et causer la perte de ressources écologiques de valeur pour la conservation de la nature. Les écosystèmes littoraux, notamment les zones humides et les herbiers marins, sont utiles en tant que frayères et nurseries pour de nombreuses espèces à valeur commerciale, sont _________________________________________________________________________129
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importants pour la conservation de la nature et la préservation de la biodiversité, et constituent des habitats potentiels pour l'aquaculture. Les zones humides sont vulnérables aux altérations de surface et aux changements hydrologiques qui dérangent leur fonctionnement. Dans notre zone d’étude, la zone humide peut être considérée comme protégée par le mode de gestion en marais salants pour l’exploitation du sel. III-5. Dégradation des sites de haute valeur naturelle et visuelle La zone de protection de Thyna constitue un site côtier de haute valeur naturelle et visuelle. Généralement, se sont les développements urbain, industriel ou autre qui peuvent en perturber ou dégrader les caractéristiques particulières, par des terrassements ou par des occupations par les constructions. Ils peuvent aussi diminuer les espaces verts séparant les constructions et réduire les options laissées aux générations futures en matière d'aménagement de l'espace. Quoi que ce site soit relativement protégé grâce à la présence de la zone humide, le parc urbain et le site archéologique, il peut encourir un risque important d’urbanisation. III-6. Dégradation des sites historiques et archéologiques Le patrimoine culturel se rencontre aussi bien sur terre qu'en mer, où chaque civilisation a laissé ses vestiges. Les formes anciennes ou traditionnelles d'édifices, les sites et les monuments historiques, et les vestiges archéologiques, peuvent facilement être dégradés par :
la démolition, quand leur importance n'a pas été reconnue ou que la valeur du foncier est élevée,
l'abandon ou le manque de moyens pour leur entretien,
l’occupation par des constructions nouvelles.
La perte de telles ressources culturelles, en l’occurrence, le site archéologique de Thyna, constitue une perte de patrimoine humain et culturel pour les générations actuelles et futures, ainsi qu'une perte d'attraction touristique. Les mesures de prévention comprennent l'identification et la régulation de l'usage des sites, qui devraient être exclus de tout type de développement, où devraient être encouragés des usages nouveaux et compatibles avec le maintien des anciens édifices et en imposant des restrictions sur la hauteur des constructions et les matériaux de construction admissibles dans les zones historiques. _________________________________________________________________________130
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Si, actuellement, le site garde son intégrité, c’est grâce à la surveillance permanente des services chargés de l’archéologie. III-7. Accès public à l'espace et aux ressources La perte d'accès public diminue les opportunités s'offrant à la population locale et aux visiteurs mais certaines restrictions à l'accès public peuvent être profitables à l'environnement, notamment lorsqu'elles contribuent à protéger des ressources fragiles. La zone côtière sud est caractérisée par la limitation d’accès public au rivage, due à l’exploitation de la COTUSAL d’un linéaire côtier d’environ 13 km pour l’extraction du sel exploité sous forme de concession. La zone agricole est elle aussi isolée, en partie, par la barrière artificielle du chemin de fer et les chemins d’accès qui la protègent contre les occupations illicites. IV. LA ZONE COTIERE SUD DU GRAND SFAX : QUELLES PERSPECTIVES ? Cette question est devenue stimulante, aujourd’hui plus qu’autre fois, pour de multiples raisons : Au niveau régional
Le démarrage des travaux de dépollution dans le cadre du projet de réhabilitation et d’aménagement des côtes nord de la ville de Sfax. Pour certains, la réussite de ce projet dans sa phase « aménagement » reste conditionnée par les engagements à établir en ce qui concerne le prolongement de ce projet du côté sud en terme d’harmonie urbaine. Pour d’autres, ce projet montre que « dépolluer un site dégradé en vue de sa valorisation » est possible bien que le coût reste élevé à court ou à moyen terme,
Des actions entreprises ou à entreprendre dans le futur proche qui peuvent déclencher le processus de réhabilitation de la zone côtière sud : bonne gestion des margines et réhabilitation des bassins délaissés, démarrage de la décharge contrôlée et réhabilitation de l’actuelle décharge publique,
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Une demande accrue de la population, conséquente particulièrement de la pression urbaine qui s’est établie dans la commune de Thyna et les zones limitrophes aux sources de pollution, qui réclame une meilleure qualité de vie,
Un consensus établi quant à la réhabilitation et la valorisation du littoral sud à travers les documents de planification de l’espace, de protection de l’environnement et la stratégie de développement du Grand Sfax,
Au niveau National
Plusieurs projets ont été réalisés ou déjà entrepris touchant la réhabilitation des zones côtières a caractère urbain : Lac nord, lac sud et la Sebkha d’Ariana au Grand Tunis, la Sebkha de Ben Ghayadha à Mahdia, le Lac de Bizerte à Bizerte, Le projet Taparura à Sfax, installation de mise en terril sur terre du phosphogypse à Gabès.
Après plus de 10 ans de la création de l’Agence de Protection et d’Aménagement du Littoral, cet organisme tend à accorder plus d’attention aux zones côtières à caractère urbain ou industriel, en terme de gestion intégrée de ces zones,
Au niveau méditerranéen et international
la littoralisation est un phénomène qui se prononcera d’avantage dans l’avenir,
renforcer et développer des plans de gestion intégrée des zones côtières,
s’appuyer sur la participation grand public et accorder plus d’attention à la mise en œuvre des actions d’aménagement dans un contexte de développement durable qui tient compte des coûts et des bénéfices de gestion des zones côtières.
Dans ce contexte général, les problématiques d’aménagement et de gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax, s’articulent sur l’avenir de l’activité de la SIAPE et des activités industrielles limitrophes, du dépôt de phosphogypse, de la décharge publique, des bassins des margines, des potentialités de développement durable de la zone de Thyna et de la valorisation du vieux port de pêche et d’une partie des salines. IV-1. Le cas de la ‘SIAPE’ L'aménagement de la zone de la ‘SIAPE’ et son intégration dans un tissu urbain propre ne peut se réaliser sans une résolution radicale et complémentaire des différentes sources _________________________________________________________________________132
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polluantes. Ainsi, la résolution des problèmes de pollution atmosphérique, liquide et solide causés par la SIAPE, est liée à son fonctionnement futur et à la recherche de solution pour de dépôt de phosphogypse. Néanmoins, cette société a entrepris et a envisagé d’entreprendre les actions suivantes :
Dépoussiérage et amélioration des conditions de déchargement du soufre : Il s’agit de concevoir et réaliser un système pour l’abattage des poussières de soufre en vue de lutter contre le phénomène d’empoussiérage au moment des opérations de déchargement du soufre,
Amélioration de lavage des gaz de l’atelier T.S.P. : Ce d’améliorer
projet
devrait permettre
la qualité de l’environnement par la réduction des rejets polluants
émis par la cheminée de l’atelier de TSP
Assainissement des stations de tamisage et de broyage des unités de T.S.P. : Ce projet consiste à assainir l’ambiance tant à l’intérieur qu’au voisinage des unités de T.S.P. afin d’améliorer les conditions environnementales en réduisant les émanations de poussières et de gaz,
Alimentation de l’usine en gaz naturel en remplacement du fuel lourd n° 2 : Cet investissement rentré en vigueur en 2005 a permis d’améliorer la qualité des émanations par la réduction des éléments polluants dans les rejets gazeux issus de la combustion du fuel lourd n° 2,
Etudes de mise (Caractérisations &
en
conformité environnementale des usines du
GCT
solutions techniques) : Il s’agit de procéder à des études
complètes de caractérisation environnementale dans les différents sites de production, conformément à la réglementation en vigueur et en tant que préalable à la concrétisation des projets futurs du GCT,
Lutte contre l’émission des odeurs : Il s’agit de caractériser les nuisances olfactives issues des ateliers de production et de les traiter en vue de réduire leur impact sur l’environnement,
Réalisation d’un rideau vert : Il s’agit de réaliser un rideau vert en plantations forestières aux alentours de l’usine et des zones de stockage de phosphogypse.
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La question du dépôt de phosphogypse, mérite une étude spécifique mettant en valeur la solution préconisée pour le cas du projet de Taparura et la recherche d’autres alternatives y compris son déplacement en dehors de la ville. Des études géotechniques et hydrogéologiques sont également nécessaires pour l'isolement du terril et la protection de la nappe. IV-2. Cas des bassins des margines Le sort des bassins des margines pourra résider dans le déplacement du contenue de ces bassins au site approprié en l’occurrence dans la décharge de margine située à Agareb. Néanmoins, des bassins ont été transformés sur place dans le cadre de la réhabilitation et l’extension de la station d’épuration de Sfax sud. Une étude d’évaluation du degré de contamination du sol pourra aider à la recherche d’autres solutions techniquement faisables tout en assurant la préservation du milieu. IV -3. Cas de la décharge municipale La fermeture et la réhabilitation de l'actuelle décharge municipale étant envisagée dès l’entrée en service de la décharge contrôlée de Sfax et la réalisation des centres de transfert. Un centre est déjà en cours de réalisation sur un terrain au niveau de l’accès à l’actuelle décharge. Ce choix pourra mettre en question le futur aménagement de cette décharge. Dans tous les cas, le programme national de gestion des déchets solides prévoit l’aménagement des anciennes décharges en espaces verts. Cette solution reste tributaire des sorts des aménagements possibles de l’occupation des terrains avoisinants. Cette fermeture pourrait libérer des terrains dont la valeur foncière pourrait croître selon les aménagements futurs de cette zone. Cependant on ne doit pas perdre de vue que ce sol pourrait être fortement pollué et qu'il conviendrait d'engager une étude dans ce sens. En effet, l’ANGed, premier opérateur public dans la gestion des déchets, prévoit l’aménagement de toute décharge fermée et ayant été remplacée par une décharge contrôlée. Actuellement 9 décharges contrôlées sont en phase finale de préparation avant entrée en exploitation. La décharge de Sfax, malgré sa grande étendue et son important volume de déchets, fait actuellement l’objet d’une étude de réhabilitation.
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IV -4. Cas des salines Les cristallisoirs des salines sont situés entre l’embouchure de l’oued El Maou au Sud, et des terrains limitant le port de pêche au Nord. Les cristallisoirs couvrent une superficie de 150 hectares, mais ajoutés aux terrains prévus pour l’extension du nouveau port de pêche (projet abandonné), on obtiendrait un total d’environ 300 hectares exploitables. L’intérêt de cette réaffectation provient du site quasi-central des cristallisoirs, offrant une très large ouverture marine à proximité du centre de Sfax, avec d’excellentes possibilités d’intégration à celui-ci. Le maintien des cristallisoirs à leur emplacement actuel est en contradiction avec un des objectifs essentiels d’aménagement de la côte Sud de Sfax qui est l’intégration de cette frange côtière à l’agglomération de Sfax. Les terrains gagnés sur les cristallisoirs constitueraient une réserve pour l’extension à long terme de la ville, avec une priorité donnée aux grands équipements à caractères économique, socio-culturel ou scientifique, en rapport avec la fonction universitaire de la ville. IV -5. Cas du parc national de Thyna La création d'un Parc National à Thyna au sud de l'agglomération de Sfax, comportant la zone humide, le parc urbain en création et le site archéologique de l'ancienne ville romaine de Thaena constitue une opportunité de développement durable de la zone. Il pourra prendre ses limites par :
la zone humide et sa zone intertidale, sise sur le Domaine Public Maritime (1100 ha environ),
l'aire du Parc Urbain de Thyna, occupant les 57 hectares du Domaine Forestier, jouxtant la zone humide au niveau du Km 9 de la route de Gabès,
le lit de l'Oued El Maou, dans sa partie aval, et plus précisément à son embouchure, entre la GPI et la mer Méditerranée (78 ha environ).
La mise en place d’un tel projet aurait des objectifs multiples : d’abord la protection, puisque la législation aujourd’hui en vigueur sur les parcs nationaux en Tunisie est en mesure de l’assurer ; ensuite la valorisation du site, puisque ce Parc National jouerait un rôle primordial dans la récréation et les loisirs pour les habitants de toute l’agglomération de Sfax. Des circuits de visites variés (circuits longs, circuits courts), des miradors d’observation, un écomusée, des équipements d’accueil des visiteurs etc. devraient constituer les composantes _________________________________________________________________________135
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essentielles de son aménagement. Enfin, la mise en place d’un Parc National à Thyna aiderait à conserver la biodiversité et à rétablir les équilibres fragiles des écosystèmes du littoral Sud de Sfax, à promouvoir la recherche scientifique sur ses différentes composantes, et cultiver chez les citoyens, et particulièrement chez les jeunes, les notions de respect de l’environnement et la nécessité de le préserver. IV - 6. Cas du port de Chott El Kereknah La zone de Chott El Kereknah a été classée, selon le plan d’aménagement de la commune de Sfax, comme périmètre d’intervention foncière couvrant une surface d’environ 42 ha appartenant dans sa majorité au domaine public maritime et à quelques propriétaires. Elle a fait l’objet d’un Plan d’Aménagement de Détail (voir Chap. III - § IV-2-1). Cette démarche de planification spatiale associée à la maîtrise foncière est en mesure de mieux valoriser la zone dans une perspective d’aménagement intégré. D’autre part, l’exploitation du vieux port en tant qu’infrastructure de plaisance nécessite le dégagement de mécanismes et la motivation des plaisanciers de différentes catégories et de différents bateaux, pour ce port à caractère urbain, tant pour les sorties en croisières que pour les fonctions annexes comme l’entretien et l’hivernage ainsi que la fréquentation des infrastructures à développer en matière de plaisance. Toutefois, une attention particulière devra être accordée à l’accès de la mer au plan d’eau qui pourrait être perturbé par les ponts mobiles. IV -7. La zone de sauvegarde agricole Depuis longtemps, la zone de Thyna et surtout la zone de Ain Fallet est connue par sa richesse agricole (figuier, amandier, vigne, pommier, grenadier, rose, …). Ces produits représentent une richesse agricole qui permet l’approvisionnement de la ville de Sfax en fruits de toutes sortes. Caractérisée par la platitude de l’espace, la zone de Thyna présente des paysages variés. Il s’agit d’une plaine basse et légèrement vallonnée. La zone est marquée par une certaine dualité de paysages entre la frange littorale dominée par la présence des bassins des salines et un arrière pays qui se compose par plusieurs unités paysagères tel que : la zone des jneins de Ain Fallet, le parc urbain et le site archéologique. Toutefois, cette importance, qui a été donnée à l’aspect écologique de la bande côtière, n’a pas été inscrite dans la durée. Le SDA préconise qu’il s’agit d’une zone agricole _________________________________________________________________________136
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susceptible d’être déclassée. A ce propos, on se demande si on doit insister sur la protection des zones sensibles ou bien les inscrire dans une logique de développement urbain antiécologique ?
La culture des roses
La culture de la vigne
Figure n° IV-1 : Exemples de parcelles agricoles à Thyna IV -8. La route littorale Nord - Sud
Une deuxième lacune caractérise le schéma d’aménagement proposé par le PAU de Thyna concerne la réalisation d’une voie de desserte côtoyant la zone humide (pénétrante Sud). Cette voie projetée génère des contraintes acoustiques et sonores susceptibles de désorganiser le mode de vie de la population avifaune dans la zone. Aussi, une voie rapide en front de mer pourrait constituer une barrière au développement d’autres activités mieux adaptées à cette zone et pourrait dévaloriser un opportunité foncière importante. IV -9. La plateforme logistique Les plateformes logistiques sont des lieux dédiés au traitement des marchandises. Plusieurs sites ont été identifiés pour l’implantation de ces plateformes dans les grandes
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agglomérations du Grand Tunis, de Sousse, de Sfax, du Kef-Jendouba, de Medenine et de Gafsa-Tozeur. Bénéficiant des infrastructures de transport tel que le port, l’aéroport, les routes et l’autoroute (en cours d’exécution) et le chemin de fer, la plateforme de Sfax devra répondre à trois objectifs : en priorité une fonction de stockage avant redistribution vers les autres régions du pays, une fonction internationale favorisant les relations avec la Libye et l’Algérie et un rôle de rupture de charge par rapport au centre ville afin de désengorger le centre. Le site identifié est situé au sud–ouest de Thyna et s’étale sur 200 ha. Il est limitrophe à la zone industrielle de Thyna. Il est limité du côté nord-est par la ligne de chemin de fer et la route nationale n°1, du côté nord par la route locale n° 926 menant à Agareb, du côté sud-est par les terres agricoles et la rocade km11. La route littorale projetée et mentionnée plus haut assurera la liaison entre le site et le port tel que montré dans le SDA de Sfax. IV-10. L’écosystème côtier des îles de Kerkennah En dépit des formes de dégradation constatées, les îles Kerkennah constituent un milieu insulaire qui présente des caractéristiques biologiques extrêmement rares et une exceptionnelle richesse écologique, essentiellement leur écosystème sous marin. L’isolement relatif des îles et leur éloignement par rapport aux principales sources de pollution industrielles ont assuré une sorte de protection de leur écosystème naturel sensible : c’est un milieu qui est resté relativement à l’abri de l’urbanisation rampante et de la poussée des activités économiques pouvant porter atteinte à l’équilibre écologique (industrie, tourisme de masse …).
L’amélioration des infrastructures et des équipements collectifs, le dynamisme de la population de Kerkennah et notamment l’apport des émigrés ont fait reculer la pauvreté et ont contribué à l’amélioration des conditions de vie de la population.
L’archipel possède un potentiel touristique indéniable et des perspectives prometteuses de développement du tourisme local et de l’écotourisme.
Les différents acteurs ont pris conscience de la nécessité de préserver l’équilibre écologique de l’archipel : ceci se traduit par la prise en compte de la composante écologique dans les nouveaux projets de développement : écotourisme, réhabilitation
des techniques traditionnelles de la pêche … . _________________________________________________________________________138
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Il est à indiquer ici, que le Grand Sfax est appelé à devenir une métropole ouverte d’avantage sur la Méditerranée. Pour cela, il faut qu’elle devienne plus attractive et dotée d’un meilleur cadre de vie pouvant la réconcilier avec son environnement marin. D’un autre coté, et malgré les attentes quant au projet Taparura et l’aménagement de Sfax Sud et pour une ville actuellement peu attractive et dépourvue de plages propres, l’existence d’un archipel à 20 km de la ville présente une opportunité pour développer les fonctions récréatives susceptibles d’améliorer son attractivité. Le développement dans le cadre de la complémentarité entre les deux zones pourra se faire moyennant quelques actions et initiatives, dont nous citons quelques exemples :
Trouver des solutions à l’épineux problème de transport entre l’archipel et le continent par l’introduction d’autres moyens de transports plus rapides,
Concevoir un produit touristique régional (Kerkennah, médina de Sfax, Chaffar…) et de nouvelles formules de tourisme intégré,
Inciter les hommes d’affaires de la région à investir dans l’archipel,
Considérer l’archipel comme partie intégrante de l’espace métropolitain de Sfax.
V. La gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax : une nécessité urgente ! La gestion intégrée, semble être handicapée dans la phase de planification et montre peu de signes de mise en œuvre efficace. Parallèlement à cela, les quelques actions ont eu peu d'effet notable dans l'inversion des tendances négatives observées dans l'environnement côtier sud du Grand Sfax. Ceci malgré les moyens considérables investis dans la zone. La localisation d'installations industrielles sur le littoral, dans des paysages écologiquement sensibles ou de haute valeur visuelle, a produit un impact important, semblable à celui provoqué par l'urbanisation. Toutefois, l'industrie fait partie intégrante du développement économique de la région, et certains de ses impacts peuvent être réduits, selon le type d'industrie et l'efficacité des équipements de dépollution installés. Le rejet d'effluents industriels non traités dans la mer, l'évacuation d'effluents industriels traités de manière inadéquate ou non traités dans des réseaux d'égouts incapables de les traiter, les émissions de gaz et de particules générées par les processus industriels et le brûlage des combustibles, la production de déchets solides et la production d'odeurs nauséabondes, constituent des impacts _________________________________________________________________________139
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réversibles qui peuvent être limités par l'imposition de normes de performance et réduits par le biais d'équipements de contrôle à la source, ou de collecte et de traitement avant élimination contrôlée. La pêche demeure une source majeure d'alimentation. Elle souffre d'un déclin dû à une mauvaise gestion, notamment l'excès de la pêche. Les efforts de repeuplement récemment déployés ont donné lieu à la création de récifs sous-marins artificiels, dont les impacts écologiques ne sont pas encore bien connus. Le chemin de fer traversant le centre ville de Sfax et la commune de Thyna, a imposé des contraintes à l'utilisation des espaces urbains et les terres qui les entourent, en créant des barrières physiques et écologiques aux terrains qu'elle traverse. Partant de toutes ces considérations, la mise en place d’un plan de gestion de la zone côtière sud du Grand Sfax, semble une nécessité à caractère urgent faisant participer tous les acteurs et apportant des solutions souples et faisables et dont la mise ne œuvre fait appel à la mobilisation des ressources bénéficiant des actions cumulatives. Les tendances lourdes observées dans l’occupation de l’espace et l’utilisation des ressources naturelles, notamment l’eau et le sol, avec leurs impacts dommageables sur l’environnement terrestre et marin, appellent des mesures correctives d’inflexion en accord avec les préoccupations de développement durable. La zone côtière sud du Grand Sfax est à une étape cruciale, qui exige une harmonisation entre les impératifs de développement économique et social d’une part et les besoins de protection environnementale d’autre part. Il y a un grand besoin de prendre en charge les problèmes contrariant la préoccupation de développement durable dans une démarche préventive en plus des actions curatives lorsqu’elles sont encore possibles. Il y a nécessité de définir une stratégie et d’engager des actions y afférents pour appréhender l’avenir et tracer des perspectives. Les investigations menées dans le cadre du présent travail de la zone côtière sud du Grand Sfax révèlent une situation environnementale préoccupante. Les altérations et dégradations générées par les diverses activités humaines ont provoqué des modifications physiques et écologiques qui ont atteint des seuils d’irréversibilité pour certains segments de la côte sud du Grand Sfax.
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C O N C L U S I O N
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CONCLUSION
En matière d’aménagement des zones côtières, l’élaboration d’un diagnostic constitue une étape de haute importance qui conditionne la réalisation de toute intervention dans ces espaces. Ce travail, essaie de prendre en considération cet aspect en étudiant le diagnostic en mesure de dégager les atouts et les contraintes liés à l’aménagement de la zone côtière Sud du Grand Sfax s’étalant sur une longueur de 15 Km et occupant une superficie d’environ 4500 ha. Le Grand Sfax, à qui appartient administrativement cette zone d’étude, fait face à des problèmes générés par la croissance urbaine et économique qui n’a pas suffisamment pris en considération les exigences du développement durable. Ces problèmes se sont manifestés par des conflits d’affectation de l’espace côtier et d’utilisation des ressources naturelles entre plusieurs activités économiques. La situation actuelle de cet espace dont les aspects négatifs sont dus plus particulièrement aux difficultés de pouvoir mener un aménagement intégré, présente un cas typique des zones côtières des grandes villes de la Méditerranée fortement convoitées, subissant des différentes formes de dégradation de l’environnement et présentant en même temps des potentiels de développement durable. Malgré tous les efforts et les résultats positifs atteints dans la gestion de la zone côtière sud du Grand Sfax, il reste un certain nombre de domaines où des améliorations importantes pourraient être obtenues :
le manque d'intégration horizontale à haut niveau,
le manque d'intégration verticale,
le manque d'implication efficace du secteur privé et de participation du public en général,
le manque de transfert d'expériences réussies vers d'autres sites,
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les bénéficiaires finaux des actions ne sont pas clairement identifiés et donc n'ont pas été impliqués dans la conception des programmes,
la coordination entre les différentes composantes n'a pas été adéquate, et
la capacité de l'administration à préparer les retombées en termes de propositions d'investissement à soumettre aux financements internationaux ou à d'autres bailleurs de fonds, n'a pas été satisfaisante.
Le retour ou le maintien à un équilibre viable et durable constitue un enjeu majeur qui implique la mobilisation et la coordination de toutes les volontés politiques et publiques et la mise en oeuvre de moyens appropriés. La nouvelle forme de gouvernance à instaurer pour parvenir à gérer ces espaces de façon raisonnée et équilibrée dans ce contexte difficile et complexe fait figure d’un véritable défi. La gestion intégrée des zones côtières particulièrement fragiles et vulnérables est une façon d’opérer qui permet de relever ce défi crucial pour un meilleur avenir. L’analyse menée dans le cadre de ce travail sur le diagnostic de la zone côtière sud du Grand Sfax étendu aux îles Kerkennah, nous a permis de comprendre avec force qu’il n’y a pas de solutions miracles universellement applicables et que la participation de tous les acteurs est essentielle pour la mise en œuvre d’actions aussi bien curatives que préventives. La gestion intégrée de cette zone côtière ne peut réunir l’ensemble des conditions de réussite, que si elle s’appuie sur des actions cumulatives dans le temps se référant à un schéma global d’aménagement à établir dans une démarche consensuelle faisant participer l’ensemble des acteurs publics et privés, locaux et régionaux et tenant compte des coûts et des bénéfices de la gestion intégrée de la zone côtière sud du Grand Sfax. C’est dans cette optique que le projet SMAP III Tunisie se place comme étant le meilleur exercice pour atteindre ces objectifs. Le projet SMAP III Tunisie – Stratégie de gestion intégrée de la zone côtière Sud du Grand Sfax repose en effet, sur une démarche participative et pluridisciplinaire élargie qui, avec les expériences et données existantes notamment le PAC Sfax (PNUE / PAM – ANPE) et les schémas et plans d’aménagement, permettra des traiter et d’intégrer toutes les données afin de proposer des solutions d’aménagement en guises de scénarios à la hauteur des perspectives urbaines et environnementales de la région étudiée.
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En ce qui concerne l’archipel de Kerkennah, et à ce stade de l’étude il est possible d’émettre les quelques réflexions suivantes : Cette étude a permis de mettre en évidence la fragilité et la vulnérabilité du milieu naturel des îles Kerkennah ; Celles-ci apparaissent à travers la montée du niveau de la mer, l'érosion continentale et marine, la salinisation des terres, la dégradation de la flore marine. D'autres menaces pèsent sur l’archipel comme :
les inondations en provenance de la mer lors des grandes tempêtes, d’autant plus que les principaux villages ont une position littorale très proche de la mer,
la pollution des eaux marines par les rejets industriels et les deux puits pétroliers très proches. Les courants marins sont capables de déplacer les polluants sur le littoral des îles.
D’un autre coté, l’archipel conserve une économie basée essentiellement
sur une
agriculture traditionnelle de subsistance peu productive et un secteur de la pêche menacé par une modernisation et une intensification destructrices. Ces
menaces ont de graves
conséquences sur les plans économique et social. L’émergence d’un secteur touristique dynamique semble se heurter à de multiples contraintes dont la persistance des problèmes de transport. La liaison de l’archipel avec le continent demeure, en effet, l’un des problèmes majeurs des îles Kerkennah. Enfin, sur le plan démographique, Kerkennah constitue un cas unique en Tunisie, puisque le nombre de ses habitants n’a pas augmenté depuis plus d’un demi siècle. L’ancienneté et la persistance
du mouvement d’émigration vers le continent ont
contribué au vieillissement du profil démographique, mais elles ont aussi pour effet de dépouiller l’archipel de ses éléments jeunes et de ses groupes sociaux les plus dynamiques ; ceci risque à terme d’entraver son développement économique et social.
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