Cultures Et Interculturel

May 1, 2018 | Author: coopinteragri5962 | Category: Pedagogy, Interculturalism, Sustainable Development, Solidarity, Learning
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Culture(s) et interculturel Qu'entend-on par culture(s) ? Quelques définitions 

Définition du T-Kit du Conseil de l’Europe 1 « On appréhende appréhende la culture en tant que construction construction humaine. humaine. La culture c’est le «logiciel» «logiciel» que les individus individus utilisent utilisent au quotidien. quotidien. On la décrit communément communément comme l’ensemble l’ensemble des hypothèses, des valeurs et des normes fondamentales que possèdent les individus2. Mais les fondations garantes de sa solidité en sont plus difficilement difficilement repérables : l’histoire l’histoire du groupe humain détenteur détenteur de la culture, ses normes, ses valeurs, ses hypothèses fondamentales concernant l’espace, le temps, la nature, etc. » La diversité concernant la façon dont les individus pensent, ressentent et agissent, nous fait prendre conscience de la culture. Par conséquent, on ne peut penser à la culture simplement en tant que «culture», mais en tant que «cultures».



Une approche humaniste. « Je » en situation La culture, c’est l’ensemble des solutions trouvées par un groupe culturel … par un individu … pour  faire face aux aléas, pour relever les défis de son histoire. C’est l’ensemble des solutions et non l’ensemble des problèmes.3 « Je » renc rencon ontr tre e des des défi défis s et mets mets en plac place e des des solu soluti tion ons s prop propre res s à « mon mon » hist histoi oire re.. En conséquence : ma culture est en partie personnelle toutes les cultures sont intelligentes − −

connaître les cultures (l’autre), c’est comprendre les solutions utilisées face à un problème, c’est donc augmenter sa capacité à réagir. Chaque individu est un être pluriculturel qui porte en lui une culture liée à son sexe, à son âge, à sa formation, à sa catégorie socioéconomique, à sa religion, à sa région d’origine, à sa famille d’origine et à la famille qu’il a constituée …. Chaque individu est donc un être multiculturel. En ce sens, il y a 6,7 milliards de cultures sur terre. Tous les jours « je » rencontre de nouvelles situations. « Je » évolue. Chaque matin devant la glace (si j’en possède une !), « Je » est un autre. −

De la culture à la rencontre interculturelle In fine, comme il y a autant de cultures que d’individus sur terre, la rencontre de l’autre est une rencontre interculturelle. On parle aussi « d’altérité », du bas-latin alteritas, qui signifie différence. L’altérité c’est la reconnaissance, l’acceptation, la compréhension de l’autre dans ses différences, ou dans sa diversité. Ce ne sont pas des cultures qui se rencontrent mais des individus. L'"int L'"interc ercult ulture urel" l" n'est n'est pas l'étud l'étude e d'une d'une autre autre cultur culture e mais mais l'étud l'étude e de la différ différen ence ce et de l'interaction entre les cultures. L’apprentissage interculturel est un processus. Ce processus exige de se connaître et de connaître ses origines, avant de pouvoir comprendre les autres. « Si tu ne sais pas d’où tu viens, tu ne peux pas savoir où tu vas » (proverbe arabe).

Accepter ou non les différences Milton Milton J. Bennet Bennettt4 consid considère ère plusie plusieurs urs phases phases de dévelo développem ppement ent personne personnell dans dans la rencontr rencontre e interculturelle : des phases ethnocentriques et des phases « ethnorelatives ». 

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Phases ethnocentriques La dénégation : l’individu refuse l’existence de différences et d’autres visions du monde. « La différence culturelle peut être ressentie comme une menace parce qu’elle offre une alternative à notre vision de la réalité et ce faisant, à notre identité ». (On parle aussi de choc interculturel), interculturel), « Dans la phase de défense, défense, par conséquent, la différence est perçue, mais combattue ».

T-Kit N°4 « L’apprentissage interculturel » du Conseil de l’Europe (coe)

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Voir la définition de Claude Levi-Straus cité par Marc Bulteau. Va, vis et deviens. Mémoire pour l’obtention du DHEPS, Lyon 2007 3

Voir Clair Michalon : "Différences culturelles, mode d'emploi"et « Histoire de diff érences, différence d’histoires » aux Editions SEPIA 4 Selon le modèle de développement de la sensibilité interculturelle de Milton J. Bennett, tiré du T-Kit4 du conseil de l’Europe

B. Perrin / Ministère de l’agriculture/ RED / 2010

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dénigrement, qui consiste à « La stratégie la plus courante pour lutter contre la différence est le dénigrement, porter un jugement négatif sur toute vision du monde dissemblable. Les stéréotypes, et leur forme extrême le racisme, sont des exemples de stratégies de dénigrement. L’autre facette du dénigrement est la supériorité, supériorité, qui consiste à mettre l’accent sur les aspects positifs de sa propre culture et à accorder peu ou pas d’intérêt à la culture de l’autre …». « La troi troisi sièm ème e stra straté tégi gie e pour pour se proté protéger ger de la mena menace ce que que représ représent ente e la diff différe érence nce est le «revirement». Cette stratégie, qui à première vue peut apparaître comme une preuve de «sensibilité interculturelle», n’est en fait que le remplacement du centre de son ethnocentrisme (nos propres antécédents culturels) par un autre ». On parle aussi de « Retour d’ethnocentrisme ». L’autre L’autre est mis sur un piédestal. « La dernière phase de l’ethnocentrisme est celle que Bennett appelle la minimisation. minimisation. La différence est reconnue, … mais on en minimise la signification. Les similitudes culturelles sont mises en avant comme l’emportant de loin sur les différences, ce qui revient à banaliser la différence ». 

Phases « ethnorelatives » « L’ethnorela L’ethnorelativism tivisme e commence commence avec l’acceptation l’acceptation de la différence culturelle. … Accepter que les comportements … varient d’une culture à l’autre et … méritent le le respect ». Puis Puis « cette acceptation acceptation va s’élargir pour englober les visions du monde et les valeurs sous-jacentes de l’autre culture ». L’adaptation, L’adaptation, est un processus d’addition. « L’individu apprend un nouveau comportement convenant à une autre vision du monde et l’ajoute à son répertoire… » « Le bout de bois a beau rester longtemps dans l’eau il ne deviendra jamais caïman ». « La phase d’intégration d’intégration se caractérise par une tentative pour intégrer ces divers cadres dans un cadre qui n’est ni le rétablissem rétablissement ent d’une culture, culture, ni le simple confort que procurerait procurerait la coexistence coexistence pacifique de différentes visions du monde ». Cette phase peut demander un travail de déconstruction / reconstruction de son identité. Savoir d’où l’on vient, comment on s’est construit et pourquoi. Remettre en cause certaines constructions du moi pour le reconstruire enrichi des nouvelles expériences. Substitution, addition puis déconstruction / reconstruction (les trois phases ethnorelatives de Bennett) sont des étapes qui demandent du temps et encadrement pédagogique (cf. page 8 de ce document : Quelle pédagogie dans l’éducation au développement dans l’enseignement ?)

L’apprentissage interculturel pour quelle finalité ? La finalité du travail sur l’apprentissage interculturel est de parvenir à un stade où la différence est   jugée jugée normale, normale, intégr intégrée ée dans dans l’ident l’identité ité de l’indi l’individ vidu u et où il est possib possible le de s’enri s’enrichi chirr de ces différences. Si l’apprentissage interculturel est un processus individuel, il importe néanmoins d’apprendre à vivre ensemble dans un monde de différences. L’apprentissage interculturel vu sous cet angle est le point de départ d’une coexistence pacifique. « Si tu diffères de moi, loin de me nuire, tu m’enrichis »

Quelques schémas sur la culture, outils pédagogiques. Le modèle de «l’iceberg» 5  « Ce modèle part de l’idée que la culture peut être représentée sous la forme d’un iceberg : seule une toute petite partie de l’iceberg est visible au-dessus de l’eau ». Cette partie visible est portée par la partie immergée qui constitue une solide fondation mais qui est invisible. L’analogie met en évidence le fait que certaines composantes culturelles sont visibles, tandis que d’autres sont cachées et donc difficiles à découvrir. « Le modèle de l’iceberg démontre que les aspects visibles de la culture ne sont que les expressions de ses aspects invisibles. Il met également en évidence la difficulté de comprendre des individus d’antécédents culturels différents – parce que, si l’on repère les aspects visibles de «leur iceberg», il est par contre plus difficile d’en identifier les assises ».

Dans la partie immergée, on peut aussi ajouter le lien au sacré 5

T-Kit N°4 « L’apprentissage interculturel » du Conseil de l’Europe (coe)

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Prolongement de l’iceberg Une petite partie émergée, une forte partie immergée !

Moi

L’autre

Si l’on ne sait pas d’où l’on vient, si on ne sait pas qui on est, la distance avec l’autre est importante et la rencontre difficile. Faire baisser le niveau de la mer, ou faire émerger l’iceberg (mieux se connaître et savoir ce qui nous construit) permet de se rapprocher de l’autre, et de mieux le comprendre. On devient plus apte à appréhender les différences. Et ce d’autant plus facilement que l’autre a réalisé le même travail sur lui

Qui je suis ? Comment suis-je construit ? Le schéma de la pyramide 6 On se construit construit avec une base culturelle commune commune à un groupe groupe social, social, une culture culture familiale, 7  puis l’on s’individualise, on s’enrichi d’expériences individuelles.

Moi

Mes expériences perso

On peut aussi représenter le schéma sous forme de 3 piliers. Le 3°, le parcours personnel, prend de plus en plus d’importance. Acquis … Choisi JE me construis JE est unique JE est différent le soir par rapport au matin. JE est un autre.

Ma famille

Il y a 6,7 6,7 mill millia iard rdss d’a d’autre utres, s, Il y a 6,7 6,7 milliards de cultures différentes au monde Mon groupe social

Transmis

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Selon une idée de Marc Bulteau Voir aussi « l’arbre de référence », outil développé par le CCFD dans le guide « visa pour le voyage du CCFD http://ccfd-terresolidaire.org/ewb_pages/o/outil_535.php

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Le poisson dans son bocal

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Le poisson dans son bocal ne voit pas l’eau, mais il peut voir à travers. S’il sort de l’eau et va sur une table, il meurt, il ne peut plus voir ce qui se passe autour de lui. Pour qu’il survive, il faut lui apporter un peu d’eau. Si l’on l’on fait fait l’analo l’analogie gie entre entre l’eau l’eau et la culture, culture, on peut peut voir voir au travers de sa culture culture même si l’image est déformée. Quitter sa culture c’est perdre des repères. Si on perd trop de ses repères, on est dans un inconfort tel que l’on ne peut plus voir l’autre. La rencontre est impossible (tendance à se recentrer sur son nombril, ethnocentrisme). On se balade toujours avec un peu de son eau, un sac à dos, dans lequel on transporte quelqu quelques es élémen éléments ts cultur culturels els dont dont on n’a pas forcém forcément ent consci conscienc ence. e. Mais Mais l’autre l’autre peut peut le décrypter. Emporter trop de son eau avec soi renforce l’ethnocentrisme et peut limiter la rencontre, la compréhension de l’autre. Prendre conscience de ce que l’on emporte dans son sac à dos permet de l’alléger et de se rapprocher de l’autre.

Ethnocentrisme et retour d’ethnocentrisme Ethnocentrisme = je suis sûr de moi. Ma culture est universelle, elle est au dessus de l’autre. Absence de rencontre

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Selon une idée d’Olivier Riou, sociologue

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Retour d’ethnocentrisme : Je  place l’autre et sa culture au dessus. Je ne peux pas être dans la rencontre. (Stratégie d’évitement, de dénigrement de sa culture)

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Pour s’intéresser à l’autre il faut s’intéresser à soi même. 2 outils en ce sens 9 L’arbre généalogique Objectif, identifier que vous venez de quelque part. C’est un travail sur soi, inutile d’en faire  part. Demander : Dans ce que vous savez de vous, identifiez ce qui vous vient de vos ancêtres.

Mon grand père maternel

Ma grand mère maternelle

Mon grand père  paternel

Ma mère

Ma grand mère  paternelle

Mon père

Moi

Les cercles d’appartenance Identifiez des groupes formels ou informels avec lesquels vous êtes en relation (club, assoc, famille, copains, …). Dans la même bulle, notez ce que cela dit de vous. Prendre conscience que certains cercles, on se les construit tout seul.

C’est un travail personnel, pas forcément à partager. 9

Tiré d’une rencontre rencontre avec Marc Bulteau, RIVEs, http://www.interculturel-et-solidaire.fr/

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Education au développement ?

développement

ou

action

de

L’éducation au développement, une formation de l’individu La Charte d’Educasol  Ce texte a valeur de référent éthique pour les acteurs de l’éducation au développement et à la solidarité internationale de la plateforme EDUCASOL10. Il donne les lignes directrices qu’ils ont ensemble définies comme étant constitutives de la notion et de la démarche de l’éducation au développement et à la solidarité internationale. •

L’éducat L’éducation ion au développ développeme ement nt et à la solidar solidarité ité internat internationa ionale le a pour finalité le changement des mentalités et des comportements de chacun dans le but de contribuer  indivi individue duellem llement ent et collect collectivem ivement ent à la constr construct uction ion d’un d’un monde monde juste, juste, solida solidaire ire et durable. Pour cela elle a pour objectif de favoriser : la compréhension des mécanismes d’interdépendance et d’exclusion dans le monde, la prise de conscience de l’importance de la solidarité internationale comme facteur de changement social, l’action pour la construction d’un monde solidaire. -

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Eduquer au développement et à la solidarité solidarité internationale, c’est s’impliquer dans un  processus éducatif global dont la dimension Nord/Sud (et Est/Ouest) est un élément constitutif déterminant.

C’est un acte éducatif  Qui s’appuie sur une démarche pédagogique participative, interactive et réflexive. Qui part des représentations mentales des participants. Qui vise des objectifs de savoir, savoir-faire et d’attitude (en particulier en favorisant l’esprit critique). Qui s’appuie sur une pédagogie adaptée à la diversité des publics. Qui intègre des méthodes d’évaluation selon des critères de pertinence, de cohérence, d’efficacité, d’efficience et de démultiplication. -

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C’est un acte politique Qui permet d’effectuer des choix et de les argumenter. Qui en terme de message souligne la complexité du développement, l’interdépendance des pays et des peuples, la diversité et la créativité des organisations de la société civile, le rôle pivot du partenariat, le fait que la solidarité est une façon de mieux vivre ensemble et que chacun a les moyens d’agir pour aller dans ce sens.

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La plateforme Educasol ( www.educasol.org ) est une plateforme qui rassemble les acteurs de l’EAD en France. Elle est constituée de 25 associations et de 3 campagnes. Le RED, réseau éducation au développement du ministère de l’agriculture est l’un des membres fondateurs de cette plateforme. Elle fait partie de DEEEP, plateforme européenne d’EAD.

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Qui permet à chacun(e) de tenir une réflexion sur le modèle de société dans laquelle il (elle) vit, d’appréhender la portée de ses actions quotidiennes et de devenir citoyen(ne) acteur  du changement social au niveau local, national et mondial. Qui se décline, au travers d’organisation en groupes, associations, collectifs, réseau etc… en initiatives et actions collectives (débat, manifestation, lobbying…).

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Dont les acteurs partagent : des valeurs communes La conv convic icti tion on de la néce nécess ssit itéé de cons constr trui uire re un mond mondee soci social alem emen entt soli solida dair ire, e, culturellement diversifié, économiquement viable, écologiquement durable et politiquement démocratique. La solidarité comme principe de partage et d’échange dans un esprit de respect et de reconnaissance réciproque entre partenaires décidés à agir ensemble pour mettre un terme aux violations des droits politiques, économiques, sociaux et culturels. -

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des principes d’action Le parten partenaria ariatt notamm notamment ent avec avec les organisa organisatio tions ns du Sud à toutes toutes les étapes étapes de  préparation, de réalisation et d’évaluation de l’action. Le partage d’expérience comme ferment d’enrichissement de chacun au bénéfice de tous. Le principe de laïcité associé à la liberté absolue de conscience. La priori priorité té donnée donnée à l’éduc l’éducatio ation n et au change changemen mentt des comportem comportement entss dans dans les relations Nord-Sud (et Est - Ouest). Les propositions d’actions de solidarité concrètes (le don, le voyage, les chantiers internationaux, la signature de pétition…), sans en être l’objectif, peuvent faire partie du  processus d’éducation au développement et à la solidarité internationale. -

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En complément de la charte EDUCASOL  faire prendre prendre conscien conscience ce  , éveill  L’éducat  L’éducation ion au dévelop développeme pement nt c’est  c’est  informer   ,  former  et  faire éveiller  er  l’esprit critique pour  agir . Elle présente des alternatives et des propositions d’engagements accessibles accessibles à chacun. L’éducation au développement  donne des repères et des clés de lecture aux différents publics et facilite une vision globale. C’est C’est un proce processu ssuss de sensib sensibil ilis isati ation on socia sociale le et de format formatio ion n des des citoy citoyens ens..   Eduquer Eduquer au regard  sur les pays du Sud, souvent misérabiliste et négatif, pour  développement  c’est changer le regard  sur aller à la rencontre et valoriser les richesses techniques, scientifiques, culturelles et humaines .  Plus généralement, éduquer au développement c’est  changer de regard  sur mon voisin,  sur le monde, et sur les phénomènes complexes qui le gouvernent. « L’Education au développement durable promeut un nouveau paradigme sociétal … Elle doit aboutir à une réflexion en termes de valeurs : dans la mesure où la science ne peut aboutir à une réponse unique, chacun doit pratiquer et assumer des choix, donc sa responsabilité individuelle et collective »11.

Quelle pédagogie l’enseignement ?

dans

l’éducation

au

développement

dans

Aborder les valeurs et les représentations demande une pédagogie particulière. Le travail sur les valeurs et les représentations met en cause la fonction de l’enseignant et son éthiqu éthiquee profes professio sionne nnelle. lle. L’ense L’enseign ignant ant est-il est-il unique uniquemen mentt celui celui qui transme transmett un savoir savoir ? L’enseigna L’enseignant nt qui fait de l’Education l’Education au Développem Développement ent se positionne positionne comme un éducateur, éducateur, 11

Yveline Nicolas, Université d’été de la solidarité internationale, Lille, 2007

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comme un individu qui défend des valeurs. Pour concilier éducation et éthique, il faut être dans une position d’ouverture et d’écoute. Les principes de l’éducation populaire, développer  une une péda pédago gogi giee inte intera racti ctive ve et réfle réflexi xive ve n’es n’estt pas pas suff suffis isam amme ment nt dans dans les prat pratiq ique uess de l’enseignant. Il est aussi nécessaire d’intervenir à plusieurs sur les mêmes phénomènes afin de  permettre l’expression de regard et d’analyses différentes, de développer l’esprit critique. La   pluridisciplinarité, la co-disciplinarité, les études transversales sont des outils pédagogiques indispensables à la pratique de l’EAD en milieu scolaire. La pratique du jeu est un des outils essentiels essentiels de cette éducation. éducation. Le jeu permet une prise de conscience non culpabilisante. Le jeu n’est pas une fin en soi. Il permet de déclencher, de  prendre conscience de certains comportements et de la complexité des phénomènes. Le jeu est est rédu réduct cteu eur. r. Il ne peut peut tout tout dire dire et néce nécess ssit itee une une anal analys ysee appr approf ofon ondi die. e. Le jeu jeu est est manipu manipulate lateur. ur. Il est conçu conçu pour pour faire faire émerge émergerr une idée, idée, des compor comportem tement ents, s, il bouscu bouscule le l’individu. l’individu. Pour cela il doit être utilisé avec précautions. Par principe, avant d’animer un jeu il vaut mieux l’avoir vécu comme joueur. Le 2° outil est la rencontre rencontre et le partage d’expérience. d’expérience. Ces rencontres peuvent peuvent se faire ici au  Nord, ou à l’étranger. Le voyage est alors conçu comme un outil d’éducation et non une fin en soi. Un séjour à l’étranger, qu’il soit en groupe ou individuel se prépare et se valorise au retour. Les informations dont nous disposons (médias, école, rencontres) nous amène à « inventer un   pay payss avan avantt de s’y s’y rend rendre re »12. Lors Lors d’un d’un voya voyage ge de cour courte te durée durée,, chacu chacun n va cherc cherche her  r  13 inconsciemment à conforter ses représentations et ses préjugés. S’il n’est intégré dans un  processus pédagogique, sans une forte préparation, sans analyse au retour, ce voyage ne peut  provoquer l’ouverture interculturelle recherchée. De nombreuses associations organisent des séminaires de préparation à la rencontre inter  culturelle. L’enseignement agricole met en place des formations de formateurs et des sessions de préparation au départ et de valorisation au retour pour les jeunes. « La créativité identitaire (pouvoir s’inventer différent) est étroitement lié au niveau et à la diversité des richesses dont dispose l’individu. Les ressources économiques … sociales … et culturelles culturelles … »14. Il est indispensable de proposer ces opportunités à un plus grand nombre afin de démocratiser ces possibilités de s’inventer différent.

De l’action dans l’éducation au développement  Nous n’abordons pas ici le cas du volontariat ni des séjours longs.

L’EAD doit amener le citoyen à entrer dans l’action, mais quelle action ? Quand on visite un pays « en développement », on découvre souvent un puits, une école, un moulin à farine, farine, un aménagement aménagement hydraulique, hydraulique, un abattoir, abattoir, un jardin d’école, d’école, …, qui ne sont pas utilisés par  les les locau locaux. x. Ces Ces réali réalisa sati tion onss sont sont le fruit fruit de proj projet etss de déve dévelo lopp ppem emen entt mis mis en œuvr œuvree par par des des associations du nord, éventuellement par des groupes scolaires qui pensaient « bien faire ». Construire une école, construire un barrage, apporter des médicaments ou des stylos en pays Sud est souvent souvent plus déstabilisan déstabilisantt que constructif. constructif. Les jeunes jeunes et les moins jeunes qui découvrent découvrent une autre situation ont tendance à se positionner comme porteurs de solutions. Sans comprendre que les 12

Franck Michel.  Désirs d’ailleurs : essai d’anthropologie des voyages. Québec, Presses de l’université Laval 2004 cité   par Marc Bulteau. Va, vis et deviens . Mémoire pour l’obtention du DHEPS, Lyon 2007, http://www.iteco.be/Vas-vis-etdeviens 13 Jean Claude Abric. Pratiques sociales et représentations. Paris, PUF 2003 cité par Marc Bulteau 14 Jean Claude Kaufmann. L’invention de soi : une théorie de l’identité. Paris Hachette, 2004 cité par Marc Bulteau

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solutions proposées véhiculent un modèle qui n’est pas forcément adapté à la situation ou aux aspirations des citoyens locaux. « La technologie n’est pas un voyageur sans bagage ». Il est vrai que les partenaires du Sud voient fréquemment l’occidental comme « celui qui sait ». C’est une forme de complexe d’infériorité face à « celui qui a » (ou est supposé avoir). « Nos partenaires étaient pourtant d’accord pour qu’on leur construise un puits à cet endroit ! » On ne se pose pas toujours les bonnes questions : Qu’est-ce qui est mis en place pour écouter, entendre et comprendre nos « partenaires » ? Que veux dire le « Oui » prononcé prononcé par le « partenaire » ? Pourquoi va-t-on « construire » ou « donner » en pays Sud et pas dans un pays de l’UE ? Ou aux USA ? La comp compré réhe hens nsio ion n de la situ situat atio ion n loca locale le dans dans un mili milieu eu cult cultur urel el qui qui nous nous est est étran étrange gerr est est  particulièrement complexe. Développer un partenariat, comprendre les attentes demande du savoir  faire et du temps. Un jeune jeune en format formation ion n’est pas un agent agent de dévelo développe ppemen ment. t. Un enseig enseignan nantt dans dans sa foncti fonction on éducative n’est pas non plus un agent de développement. L’action L’action que l’on propose propose lors d’un voyage d’étude se doit d’être davantage davantage un outil pour partager  partager  des expériences, pour favoriser l’échange interculturel qu’une fin en soi. Utilis Utiliser er le Sud comme un seul seul champ champ d’app d’applica licatio tion n techni technique que est danger dangereux eux pour le jeune jeune en formation ici qui se voit renforcé dans son « illusion de savoir universel », renforcé dans les clichés qu’il pouvait avoir avant de partir, et c’est dangereux pour les « bénéficiaires » qui sont niés dans leur culture, leur créativité et leur savoir faire. Est-ce dire qu’il ne faut rien faire ? Certainement pas. Construire un partenariat dans le temps, en s’appuyant sur l’existant local ici et là  bas, le faire vivre par des échanges réciproques, s’enrichir de l’autre et de ses différences, est une expérience extraordinaire. « Si tu diffères de moi, loin de me nuire tu m’enrichis » Il faut juste réaffirmer que le rôle de l’enseignant est d’éduquer et non de développer le Sud (ou l’Est). Que l’action peut soutenir l’éducation mais qu’elle n’est pas la finalité de l’acte pédagogique. La situation dans le cas de stage individuel à l’étranger est différente de celle du voyage de groupe. Quelqu Quelquee soit soit le pays pays de destin destinati ation, on, on se trouve trouve dans une relati relation on ternaire ternaire : maître maître de stage, stage, établissement scolaire (ou universitaire) et stagiaire avec une convention de stage qui définit rôles et attentes de chacun. Le jeune est alors amené à conduire son étude et à agir avec le maître de stage, comme comme dans dans tout tout stage stage en entrep entrepris risee ou associ associati ation. on. Favori Favoriser ser ces mobili mobilités tés c’est c’est enrich enrichir ir les formations, et faire vivre les partenariats. Au niveau des référentiels européens, on parle souvent de Global Education , terme anglo-saxon non traduit en français qui recouvre un champ un peu plus large que  Education au Développement  Développement  ou du moins qui intègre explicitement les notions de solidarité et de citoyenneté internationale . Le terme développement n’y apparaît pas. Faire de l’EAD, ce n’est pas faire du développement. Cependant, dans la mesure ou l’EAD vise l’ouverture interculturelle, l’acceptation des différences et la construction d’un monde solidaire, elle est un pivot (un outil) essentiel pour le développement durable de la planète.

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