Couyat and Montet - Ouadi Hammamat

November 18, 2017 | Author: DK | Category: N/A
Share Embed Donate


Short Description

Rock inscriptions from the Wadi Hammamat...

Description

Couyat, J.. Les Inscriptions hiéroglyphiques et hiératiques de Ouâdi Hammâmât, par MM. J. Couyat et P. Montet. 1912.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

MÉMOIRES PUBLIÉS A\WK /-?. \--- ' M \ L'INSTITUT

"

''

./.A iAPAR .7

LES

fc)

FRANÇAIS

MEMBRES »

D'ARCHÉOLOGIE DU

CAIRE

TOME TRENTE-QUATRIÈME

ORIENTALE

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION

ET DES BEAUX-ARTS

PUBLIQUE

MÉMOIRES PUBLIÉS PAR

LES

MEMBRES DE

L'INSTITUT

D'ARCHÉOLOGIE

FRANÇAIS

DU SOUS

LA

ORIENTALE

CAIRE DE

DIRECTION

M.

É.

CHASSINAT

TOME TRENTE-QUATRIEME

LE IMPRIMERIE

DE

CAIRE L'INSTITUT

D'ARCHÉOLOGIE

FRANÇAIS

ORIENTALE

1912 Tousdroitsde reproductionréservés

LES

-

INSCRIPTIONS

;

Bi^OGLYPHIQtiES'ET

(i

II

y

:

;

HIÉRATIQUES OT

MM.

OBl'W

J.

COUYAT

1AMMÂ1ÂT

ET

P.

MOHTET

AVANT-PROPOS.

^v:

Les de

Prisse

tions

ouâdi

en

vallée,

dans les

le

Ci est

ouâdi

déjà

et les

copies

et

étaient recouverts M. les

sur

et

que

Couyat,

carrières

notre

du

documents nous Qu'il sinat,

devons me

qui

soit m'a

les

inscrip-

Rohanou

des

anciens

On dont

forment toute permis confié

le

le

un et

Couyat, recueil

certain

les

mes

d'après

aussi

je

que

présent

y trouvera

sable

M.

le texte

inédits;

graffiti que

de

dans

On

textes

réédition

compagnie

amélioré

j'ai

ces

le

plusieurs nombre avaient

pierres

déblayer. un

prépare

désert

cette

de

cette M.

persuada

édition

trouvera

de

rapporté

Couyat,

préparer en

rochers dû

documents

nouvelle

Couyat.

des

de

M.

pour

nombreux

commune qui

Golénisçheff

qu'une

publiées

j'ai

qui

mission

que

de

gravés

M.

collègue,

1911.

photographies

inscriptions

et de

Hammâmât,

mars

de

inscriptions

Burton,

de

accueillie.

mois

de

ensemble

notre

par

au

publications

vallée

français

rendis

les

la

de l'Institut bien

me

d'un

1910,

Directeur

Lepsins

Hammâmât,

L'examen

Égyptiens.

serait

de

d'Avenues,

du

par

connaissent

egyptologties

travail

arabique, au les

a bien

ouâdi planches

l'illustration de

remercier

l'agréable

d'ensemble voulu

Hammâmât

sur se de

de

ce

qui

accompagne ici

mission

charger

de

routes

C'est mon

copier

tous donc

sur

les à lui

texte. M.

directeur,

et

pendant

recueillir

volume.

mon

les

Chas-

place

les

VIII textes

du

condisciple ciles des

et de les

Hammâmât

et m'ont épreuves.

reconnaissance.

Dévaud

ont

apporté Je

les

étudié

éditer. avec

leur

précieux

prie

d'accepter

M. moi

V. Loret nombre

concours

et mon

ancien

d'endroits pour

l'expression

la correction de

toute

/$^ PIERRE

diffi-

MONTET.

ma

INSCRIPTIONS

LES

ET

HIÉROGLYPHIQUES -

DU

EAMMA1AT,

OUADI

,'

PARTIE.

PREMIÈRE

LE : CLASSEMENT

SUR

REMARQUES

HIÈRATÏQIJIS

ET SUR L'IMPORTANCE DES

ARCHÉOLOGIQUE INSCRIPTIONS.

et hiératiques Les inscriptions qui sont gravées dans la vallée hiéroglyphiques, aux remontent sont très diverses d'âge, puisque les plus anciennes de Hammâmât derniers temps de la Ve dynastie tandis que les plus récentes sont contemporaines Elles se présentent et des deux Neetanébo. des rois perses Xerxès et Artaxerxès Il ne faudrait le plus grand désordre. que les pas s'imaginer de l'Ancien Empire sont groupées en un même point de la vallée et inscriptions ont été gravées à la suite par ordre chronoloplus récentes que les inscriptions au visiteur

dans

gique. Partout Sur un rocher

les inscriptions de dimensions

de toutes assez

les époques voisinent entre modestes on trouve,

fraternellement.

des graffiti de la du temps de RamsèsII,

VIe dynastie et des inscriptions de la XIIe, une inscription les plus des graffiti saïtes et les cartouches d'Àrtaxerxès. Or, si les inscriptions celles qui sont les procès-verbaux officiels des expéditions, sont importantes, dans le cas général datées avec précision, les inscriptions qui n'ont aucun caractère officiel, le plus souvent, sont sans date. Néanmoins il n'est pas impossible de mettre de l'ordre dans cette masse de graffiti. Souvent il y est fait mention t. XXXIV. i Mémoires,

2

J. COUYAT ET P. MONTET.

de personnages au Hammâmât. permettent

dont on sait par ailleurs à quelle époque précise ils sont venus Dans d'autres cas les particularités d'épigraphie et d'orthographe de leur assigner une date approximative. Lorsque l'onomastique,

ou l'orthographe ne fournissent aucune indication valable on peut l'épigraphie encore faire intervenir d'autres considérations. Les inscriptions ne sont pas toutes du Moyen Empire ne resrédigées suivant un plan uniforme. Les inscriptions semblent

ni à celles des temps plus anciens, ni à celles de l'époque saïte, mais les et inscriptions de chaque époque se ressemblent entre elles. Ces ressemblances ces différences

sont encore un moyen de ranger à leur place celles des inscriptions qu'il était le plus difficile de dater. C'est donc à ce classement général que sera consacrée la première partie de cette étude. La seconde mâmât

traitera

ne fournissent

de questions archéologiques. Les inscriptions du Hampas seulement des noms et des dates, mais aussi des

détails

sur le but, l'organisation, les incidents des voyages. 11 sera facile de démontrer que les Egyptiens furent attirés dans cette région du désert, à toutes les époques, par les mêmes motifs. Il est donc parfaitement légitime de coordonner tous les renseignements donnés par les inscriptions et d'emprunter à des sources qui ne sont nullement contemporaines tuer l'aspect d'une caravane égyptienne

les éléments

de reconstiqui permettent allant de Coptos à la vallée de Rohanou.

I § 1. — LES INSCRIPTIONS DE L'ANCIEN EMPIRE. Six rois de l'Ancien Empire sont mentionnés dans les inscriptions du ouâdi Assi et Ounas de la Ve dynastie, Ati, Imhotep, PépiIer et Merenrê de Hammâmât, la VIe. Aux inscriptions qui sont datées par les cartouches de ces rois s'ajoutent de graffiti qu'on peut encore attribuer à l'Ancien Empire avec une entière certitude et même, en précisant davantage, au règne de l'un des rois précédents. Il faut pour cela établir combien il y eut d'expéditions sous l'Ancien Empire. La présence d'un cartouche royal sur les rochers du Hammâmât ne signifie nombreux

de ce roi vinrent dans la célèbre pas dans'tous les cas que les contemporains vallée. Les souverains de l'Ancien Empire marquaient de deux manières le passage de leurs troupes en pays étranger. Tantôt on gravait les noms et prénoms du roi(1). Tantôt on déclarait expressément que le roi avait envoyé une (1' K. SETHE, Urkunden,I, 7, 8, 3a, 53, 55, 69, 91.

LES INSCRIPTIONS expédition.

On prit Fhahitu.de

à rappeler

des événements

de faire commencer de ce genre

3

DU OUÂDI HAMMÂMÂT. toutes

: 4=

par la formule

destinées

les inscriptions

___m * :

.[ h

PépiIe* et Mefenrê ont adopté ont suivi la seconde. et Pépi Pr lui-même la première Ati, Lnhotep manière{2), sur la date de véritahles Ils ont fait graver qui renseignaient procès-verbaux les effectifs (3,i les chefs > indiquaient nommaient de l'expédition, d'Assi et d'Ounas; les protocoles On ne trouve pas au Hammâmât complets au Hammâmât,

les rois dont le nom se trouve

Parmi

des que ces rois y envoyèrent apprend les noms dé deux personnages appelés simplement

texte

aucun

ne

On y trouve

nous

expéditions. lé premier

dés anciennes ^e second (JËMIJT dyrs *&'" Les Égyptiens O^rQ"*^' volontiers le nom d'un roi, en le faisant suivre de quelque nasties se donnaient le nom du roi qui était leur contemLe plus souvent ils empruntaient épithète. f 0^M: J' V \ T dkig^a l'expédition qui eut porain : c'est ainsi qu'un nommé on pouvait aussi utiliser le nom d'un roi défunt. lieu sous Pépi Ier M. Cependant d'Assi

A l'époque pharaon Assi-âa

mort

depuis et Ounas-ânkh

Le premier une

vivait

sorte

un

le nom d'un Ji qui portait (Pî^1^ On voit que rien n'oblige à considérer siècles^. les contemporains d'Assi et d'Ounas.

certain

plusieurs comme

de ces personnages

n'est

évidemment

. Il est nommé

d'archiviste,

avec

pas de l'époque les

autres

C'était

d'Assi.

titulaires

de cette

la date, une inscription datée de l'an 18 de Pépi Ier et qui contient le nom des chefs et une liste de gens pourvus de titres divers. Lepsius avait fait des dernières où se trouve le nom d'Assi-âa une inscriplignes de l'inscription tion indépendante(6). Il n'y a en réalité qu'un seul texte et tous ceux qui y sont fonction

nommés,

dans

Assi-âa

Le second tion J^

comme

sont

des contemporains

es[ nonim^ (j£M£j^ 0 !^ pas autre chose que ce nom précédé

personnage

qui ne contient fi

les autres,

(7)' ^ est ^one

moins

facile

de savoir

à quel

dans

de Pépi

,me petite

des titres

moment

Ier.

41

î

ce personnage

inscripffi^-^ vint

(1) K. SETHE,Urkunden, I, 55, 56, 92, g5. à les plus grandes \Jf\) de ses voisines. chances d'être contemporaine les unes On arrive hientôt auprès de huit inscriptions qui, sans être éloignées des autres, sont néanmoins qu'ont laissés les voyaséparées par les monuments Ce sont, sur le même rocher, les graffiti 69, 74, 76, 77, geurs moins anciens. 101 et io3, à gauche et un peu plus 85, sur un rocher voisin les inscriptions bas l'inscription ainsi que io3, est datée dé l'an 18 de 107. Cette dernière, Pépi. Toutes les autres ont été gravées en même temps : parmi les personnages nommés

dans

mentionné le V

l'inscription

dans

-.

un

101,

se trouvent

107

certain

A 1k

mentionné

T*»—-,iM^

en effet le jk ^ t • 0© m ^

i'l*J^' cTl J5 plus de précision.

sont datés(3). des noms

III, MO-"^*

on peut

lire

-%^&> (*ans ^es graffiti

D'autres qui

(a"39-) et

des noms

au Moyen Empire ou-

guère

En

(2 55).

|P

répandus

^\-&> qu'il n'est

qui ne sont pas se retrouvent sur des

possible

:

rsifcide dater

avec

W Voir PRISSED'AVENNES, Monumentségyptiens, pi. 3, et LEPSIUS,Denkmâler,II, 11 4, c-i. t2) Je dois faire observer que plusieurs monuments du temps de Mycerinus sont en schiste gréseux et que la pierre du Hammâmât est le schiste gréseux. Cependant, comme il a d'autres y gisements de cette roche dans le désert Arabique, on ne saurait conclure que les carrières du Hammâmât étaient déjà exploitées. l3>Hammâmât, ùo., 55,. 8i, 96, io5, 117. ^

n4,

*• 8-

* 4'*> 5 î î(lirerf

|P«)

114,

i4;IT]^Jk

3° Le trait 1 est employé suivant les règles classiques mots est contraire à ces mêmes règles :

^

5;

111,

figuratifs

MM*;

%'

;,

:

de mots sont écrits sans déterm-inatifs n;

avec leur valeur

.V.^k-D

2.

n3,

17,

*•â;



:

syllabiques

Y\\i

^7, 6;

i3;

"^j

192,

J|P)

O

Ce

originelle.

*' 8; *** C11™ 1P-)

(lire

mots sont écrits sans éléments

20 Un certain

«ouvrir»

)r{)

Tfctf (lire

(lirep^—1|)

~J

ta; 19i,

*• *« TT, .,.7.».;

f^^j

19; JV-

n3,

la^^re^^.)

valeur

OS")

2, 4; ( (; ( (lire

19,

2)

avec leur

p-*f«)

(fee

'• »i'J>*-

{J V)

) 11.1, 5; 192,

(lire "V

(lire

B; -S .. B; -f

...

employés

191,2;

i

figuratifs

«noeud»

i5;

5;

i-17^9;^ 191, 5; jv

; son emploi

pour montrer

1 ia,

»; 1 *4,

dans certains

qu'ils sont employés

«pierre»

190,

1 a. 19;

W Cet emploi du trait a été découvert par Champollion (Grammaire,p. 58-5g) et oublié après lui. M. Sethe l'a découvert pour la seconde fois en 1909 (Oie BedeutungdesStriches 1 in den Pyramidentexle Undim alten Reich, A. Z., XLV, p. 44-6o). i2! Je n'ai pas indiqué de référence pour les mots très usités.

14

J. COUYAT ET P. MONTET. reface»;

;

lk

(dans

j ii4,

\ crlangue»

1;

ii4,

«île»

7;

11.

114,

b. Il suit les signes figuratifs ifl|M 47, 48; -fi; n4j4;

ig3j

|i; ^BW;

8; | 1«chemin»

G. Il suit les signes figuratifs i

' 1 ' 1' 1 '

comme substantifs

employés ; LJ;

«parole»

114, i5; ^^51 «noblesse»

I

1747^4;^^® 87, 3; j|' t 111, 5; 3j^

114,

n4,i4.

:

^^1

déterminatif

j

87, 3;

48^-9; f 111,10;

o^I-^S,gîrîî^ 111, io;^,;

^p

et

supplémentaire

-==== 19, 4; (dans dr bîh) 19, 4;

19a-, ai;-—J/,19a,

j-ll4r7_y—

ii3,4;

'

1

19, 2-3;

U ; SH~ —iWI^) %\A^^" °jMJrt — "S (31 Lignes 11-12 de la : grande inscription SETHE,Urkunden, I, i34.

S«HB, Urkunden, I, ,40.

20

J. COUYAT ET P. MONTET.

différent; il partit de Coptos( 1) prit un itinéraire « sur le chemin qu'avait ordonné Sa Majesté » et gagna la mer Rouge en passant par deux pays, Idahet et Iaheteb (2), qu'il est difficile de placer sur la On ignore également en quel carte, car aucun autre texte ne les mentionne. bédouins

du Sinaï.

Henou

point Henou atteignit le littoral et construisit son navire. Cependant il est certain qu'il ne prit pas la route qui aujourd'hui mène à Qosseir puisque c'est seulement au retour qu'il traversa la vallée de Rohanou(3). Il n'avait aucun intérêt à remonter

vers le nord-est,

à l'endroit

où sera plus tard Myos-Hormos. Il est plus probable qu'il suivit la troisième des grandes routes qui conduisent de Coptos à la mer Rouge, la route de Bérénice. Les quelques renseignements donnés par Henou sur ce qu'il a fait entré Coptos et la mer Rouge n'interdisent pas cette hypothèse : «Or, je fis douze citernes dans le chemin et deux puits au pays de Idahet ayant vingt coudées sur un côté, trente coudées sur l'autre ; j'en fis un autre au pays de Iaheteb qui avait dix coudées sur dix en chaque côté;?. Le mot traducteurs

J'^ -rr que je traduis* par «chemin.» a été pris par quelques pour le nom d'une localité, mais ce mot n'a pas la même physionomie

Il existe en égyptien un mot que les autres noms de localités désertiques^. j %*„Tr qui désigne un arbuste. Les routes du désert suivaient presque toujours; le fond des vallées et généralement le fond des vallées est couvert de buissons de sorte à désigner la route. Il semble qu'un mot tel que bit a pu servir pratiquement aussi qu'on se serait donné une peine inutile en creusant douze citernes dans le même endroit. D'après les témoignages anciens et modernes, les citernes antiques du désert sont situées à des distances telles qu'on pouvait aller de l'une à l'autre en une journée. Si le mot b',t désigne réellement la route désertique, il devient très probable que Henou suivit, en s'en écartant peut-être de temps à autre, les vallées qui constituèrent plus tard la route de Bérénice où l'on comptait dix stations pourvues de citernes entre Coptos et la mer. Après avoir dit qu'il creusa des citernes

le long de sa route, Henou mentionne qu'il fit trois puits dans les pays appelés Idahet et Iaheteb. N'en résulte-t-il pas que ces endroits étaient situés au débouché de la route, soit vers l'emplacement de Bérénice, soit plus au sud sur la route d'Aidab? Un explorateur bien au courant de ces régions pourrait

seul dire s'il existe encore clans ces passages des citernes

(1) Hammâmât,\ i4,1. 10-11. M lbid., n4,l. i4. (3>lbid., nU. t'1' Si le mot bit était un nom de localité, il serait suivi du déterminatif «—.

antiques

ayant

LES INSCRIPTIONS

21

DU OUÂDI HAMMÂMÂT.

a eu besoin Je ferai encore remarquer que Henou indiquées. M. Golénischeff son navire et que, non loin de Bérénice, d'arbres pour construire heureusement forêt(1). Quoi qu'il en soit, Henou atteignit a traversé une véritable du pays et revint en sa cargaison contre les produits le pays de Pount, échangea Il avait donc quitté son navire à Egypte en passant par la vallée de Rohanou^. naviet heureux la hauteur de Qosseir. Henou qui avait été adroit commerçant Nil trois pierres il fit parvenir se montra habile; jusqu'au gateur ingénieur dont on voulait faire des statues divines(3). magnifiques les dimensions

Les Egyptiens s'y rendaient pour qui ne dépassaient pas la vallée de Rohanou dans la vallée des pierres. Un des premiers se procurer Egyptiens qui pénétra en effet : ceJ'ai fait descendre deux pierres déclare pour celui qui est aimé de de Min^ Taoutaker(4)». chef du sud, chef des prophètes Dieu, le prince, L'envoyé d'Ati t5'». Trois mille du roi Ati est venu refaire des travaux pour la pyramide à leur roi Mentouhotep II par le vizir Amenemhat apportèrent « cette pierre un beau couvercle de sarcophage(6). Amenemhat Ier voulut posséder merveilleuse telle qu'on n'en avait pas apporté de semblable depuis le temps du Ier on amena sur le quai de Coptos quatre-vingts dieu( 7)». Sous le règne de Sanoùsrit de Rohanou( 8) et deux cents sous Sanoùsrit II(9). En l'an i4 de pierres qui venaient hommes

conduits

Sanoùsrit

III trSa Majesté des monuments

apporter aussi désiré

ordonna

d'organiser

en bonne

une

à Rohanou expédition pour de bekhen^h. Amenemhat III avait

pierre des «monuments de la montagne à l'orient de la provenants auguste devaient être aussi en bonne pierre de vallée(11,5>; nous savons que ces monuments 6efe/ten(12). Un fonctionnaire du temps de Ramsès II parle de «l'expédition royale à la montagne de bekhen pour apporter Ramsès IV crparvint à la montagne leux à son père

et à ses parents,

des monuments

à Sa Majesté V. S. F.lJ3>». faire des monuments merveil-

auguste pour tous les dieux et toutes

les déesses

d'Egypte»

W W. GOLÉNISCHEFF, Une excursion à Bérénice, dans le Recueil de travaux, t. XIII (1890), (2) Hammâmât, 114, 1. i5. /fo7/,, 47,1.4-6. «"' lbid., 19,1.2-3 -Ibid., iio,1.6. •"J Ibid., 114,1. i4-i5. (12>Voir la stèle de Kouban et les inscriptions du temple de Radesieh. (13)Hammâmât, 114,1. i4.

30 du

J. COUYAT ET P. MONTET. un

Hammâmât,

autre

puits

contient

de l'eau

salée

qui pouvait cependant être utilisée. Il ne semble pas que les Egyptiens aient creusé des puits dans la vallée de Rohanou, mais ils creusèrent des citernes où l'eau pouvait à l'ombre

des rochers

eurent

la chance

avait

dix coudées

se conserver

de trouver en toutes

assez longtemps. au milieu de la vallée

Les sujets de Neb-taoui-rê une citerne naturelle( 1) qui

ses dimensions.

Ils la remplirent d'eau jusqu'aux bords (avec l'eau de leurs outres probablement), la nettoyèrent, à la songèrent à la fois des oryx qui auraient garantir pu souiller l'eau et des Bédouins qui auraient la citerne(2). «Or, malgré les allées et venues faites dans pu détruire ses parages rois venus par les soldats des anciens l'avait aperçue, aucune face d'homme n'était tombée

auparavant, dessus'3'».

aucun

oeil ne

Quel est l'Egypfait ses ancêtres'?

tien qui ne mit pas ses propres actions au-dessus de ce qu'avaient Une inscription datée d'Amenemhat Ier nous rapporte un dramatique incident : «Mon maître m'envoya à Rohanou pour rapporter cette pierre merveilleuse, telle de pareille que jamais il n'en avait été apporté depuis le temps du dieu. Il n'y avait

aucun

et qui pût l'atteindre. Voici que qui connût ses ce désert sans en connaître la disposition. Voici que je fis huit jours à parcourir et tous les je me jetai à plat ventre devant Min, Maut, la grande magicienne dieux du désert. Je mis pour eux l'encens sur le feu. La terre s'éclaira le matin et un second

chasseur

jour

fut

et nous

parûmes

vers cette

du Rohanou montagne les voyageurs à errer à l'aven-

supérieur(4)». Malgré les angoisses qu'éprouvèrent ture et les privations le chef de l'expédition, Antef, qu'ils durent supporter, prétend que la troupe ne se dispersa pas et qu'il n'y eut pas de mort à dé«Personne ne manqua», affirme le vizir plorer(5'. D'autres furent aussi heureux. n'alla à sa perte; l'ordre ne fut pas dispersé; Amenemhat, «personne pas même

un âne ne périt; pas un ouvrier ne fut malade^». D'après son homoaucun n'eut nyme qui vivait sous Sanoùsrit Ier «aucun homme ne fut malade, 7)». Il soif sur le chemin, aucun ne fit un moment de découragement( n'y avait pas un médiocre était parti.

mérite

à ramener

d'un

long

voyage

autant

d'hommes

qu'il

en

W Le mot î— est dans cette phrase déterminé par un signe rare %* qui semble représenter la coupe de la citerne. I2' Hammâmât, 191, 1. 3-5. I3' Ibid., 1.5-6. Ibid., 113,1. 1/1-15. O Ibid,, 87, 1. 8-10.

PARTIE.

SECONDE

DES

CATALOGUE

INSCRIPTIONS.

ou sont gravées sur les rochers qui bordent Les 209 premières inscriptions sud de la route qu'on a à sa droite en allant de Keft à qui dominent le côté La première suivant cette direction. inscription Kosseir. Elles sont numérotées un quart d'heure environ après avoir dépassé un puits profond bâti se rencontre sont d'abord fort espacées, à l'époque de Mohamed Ali. Les inscriptions puis on arrive à une carrière creusée dans la montagne à quelques mètres au-dessus de la démoroute et dont les côtés sont couverts de bas-reliefs égyptiens, d'inscriptions La partie de la montagne qui s'étend à l'est de cette tiques et grecques, de graffiti. carrière est de beaucoup la plus riche en inscriptions w; les graveurs de toutes les une surface assez tous les rochers qui présentaient époques y ont utilisé presque tas de n'est plus qu'un immense la montagne après, polie. Immédiatement fragments

et il n'y en a On ne voit pas d'inscription eu. C'est là sans doute que les anciens carriers faisaient

et d'éclats

de rochers.

jamais probablement rouler les gros blocs de schiste d'arriver

plus souvent

avant

inscriptions,

nombreuses

de l'un d'eux se brisaient le qui au témoignage de nouvelles en bas. En poursuivant, on retrouve

d'abord, puis de plus en plus du roi Imhotep est la dernière inscription

contemporaine rencontre plus après elle que quelques graffiti. Les inscriptions du côté nord sont numérotées

rares.

L'inscription On ne importante.

en suivant

l'ordre

inverse, c'est-à-dire la direction de Keft. Plus rares et moins variées que sur le côté sud, elles s'étendent sur un plus grand espace. En s'éloignant de la vallée de Hammâmât on trouve du côté de Keft comme du côté de Kosseir des inscriptions sur le côté nord tandis

que les rochers d'en face en sont dépourvus. se rencontrent encore entre la vallée de Hammâmât inscriptions

Quelques Keft, aux endroits rotées et publiées (1) Voir la

Kasr el-Banat. appelés Moueh, Abou-Koueh, à la suite des inscriptions du Hammâmât.

planche II.

et

Elles sont numé-

32

J. COUYAT ET P. MONTET. I INSCRIPTIONS DU CÔTÉ SUD. 1. Inscription

de [l-¥- ^

, contemporain

dé Mentouhotep

II (pi. III).

La première ligne est horizontale; les autres sont Verticales. Hiéroglyphes Les lignés ne sont pas séparées gravés au trait; quelques signes hiératiques.

cursifs : ( a été lu A par M. Schiaparelli et sd par M. Breasled (Ancient records of Egypt, I, p. 217, note 6) sur la proposition de M. Gardiner. Il est en effet tentant de lui comparer le signe
View more...

Comments

Copyright ©2017 KUPDF Inc.
SUPPORT KUPDF