Cours norvégien 1
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Présentation rapide de la Norvège et des pays nordiques. Bonjour et merci d’être venus si nombreux (arhem). Je vous propose de vous présenter la langue norvégienne, et j’ai jugé bon d’adopter une manière originale qu’est la BD. (dans les limites de mon possible, évidemment). J’ai donc cherché des BD en norvégien qui me semblent bien s’adapter à mon cours. Je parlerai aussi de civilisation, histoire, culture, non seulement de la Norvège, mais également de temps à autres, des autres pays nordiques. J’espère que vous apprécierez. D’abord, vous devez savoir que le norvégien est l’une des rares langues au monde à ne pas avoir de structure fixe. Elle évolue et de nombreuses réformes ont déjà modifié la langue norvégienne. Je veux dire par là qu’il y a non seulement deux langues officielles norvégiennes qui sont : • le Bokmål (prononcé boukmol et signifiant « langue des livres »), parlé par environ 85% de la population, et est directement tirée du danois. • le Nynorsk (prononcé nunochk, et signifiant « néo-norvégien / nouveau norvégien »), parlé par environ 15% de la population, langue donc minoritaire. Mais il y a également ENORMEMENT de dialectes, et tout ceci est en constante mutation. Sachez également que pour travailler dans l’administration norvégienne, il est obligatoire de maîtriser les deux langues officielles. Ici, je parlerai évidemment de la langue majoritaire, car très répandue. Voici une petite touche d’histoire pour que vous comprenez mieux la situation linguistique : La Suède, la Norvège, et le Danemark ont une histoire commune, et c’est pourquoi les trois langues se ressemblent tant et qu’il y a intercompréhension (en gros) entre les trois. Voici une carte des pays nordiques avec leurs capitales (les points rouges) et leur nom original, ainsi qu’une petite carte des Îles Féroé. Je dis nordiques et non scandinaves, car il y a la Finlande représentée en plus des autres pays. Vous allez comprendre pourquoi.
En effet, je veux rectifier une erreur que beaucoup de gens font : La Scandinavie, qui fait en fait partie de ce qu’on appelle les pays nordiques, comprend : • Le Danemark (avec comme capitale Copenhague, ou København en danois, signifiant « port des marchands »). • la Suède (avec comme capitale Stockholm). • La Norvège (avec comme capitale Oslo, anciennement nommée Kristiania de 1624 à 1925). • L’Islande (avec comme capitale Reykjavík, qui signifie « baie fumante » en islandais). • Les Iles Féroé (avec comme capitale Tórshavn, signifiant « port de Thor » en féringien / féroïen). (Les Iles Féroé sont autonomes, mais sous couronne danoise, un peu comme l’Ecosse sous la Grande-Bretagne, mais avec pour les Iles Féroé, une autonomie peut-être moins importante, ou en tout cas, moins connue). Le Groenland, (transcription du danois Grønland, qui veut dire « pays vert », nom donné par Erik le Rouge, explorateur norvégien, et qui n’était ni plus ni moins qu’un nom arnaqueur destiné à attirer les autres colons hésitants à partir), est également appelé Kalaalit Nunaat en groenlandais, langue inuit orientale dite « kalaallisut », et a pour capitale Nuuk (en inuit oriental), anciennement appelée Godthåb (en danois, signifiant « bonne espérance »). Le Groenland est également autonome sous le Danemark, mais ne fait pas partie de la Scandinavie car même sous couronne danoise, la culture y est Inuit, et est donc totalement différente des autres pays scandinaves. La Finlande, (Suomi, en finnois) a pour capitale Helsinki en finnois, ou Helsingfors en suédois. Et pour les mêmes raisons que le Groenland, la Finlande ne fait pas partie des pays scandinaves (d’ailleurs, par exemple, le finnois n’est pas une langue indo-européenne, mais finno-ougrienne). Ainsi, la Finlande est un pays nordique, mais pas scandinave. D’ailleurs, pour aller plus loin, L’Estonie, dont l’histoire mais surtout la langue, sont en étroite relation avec la Finlande, (par exemple, l’hymne estonien et finlandais sont similaires, et les deux langues sont extrêmement proches), l’Estonie donc, demande depuis plusieurs années à être intégrée aux pays nordiques, car ayant eu une histoire commune. Et même plus fort que cela, certains intellectuels estoniens ont proposé plusieurs fois de modifier le nom du pays, ainsi que de remplacer leur drapeau à trois bandes par un drapeau de style nordique, c'est-à-dire avec la fameuse Croix de Saint-Olav (du nom du plus populaire des Saints nordiques Olav Haraldsson, roi norvégien qui a unifié et christianisé son pays), sorte de croix protestante horizontale que l’on retrouve sur tous les drapeaux des pays nordiques. Norvège
Suède
Islande
Danemark Iles Féroé Finlande
Remarquons que le Groenland, dont voici le drapeau : , qui ne fait pas partie des pays nordiques, n’a pas le même style de drapeau. Il est peut-être également intéressant de rappeler aussi que le Groenland fait partie du continent Américain, et non Européen. La croix de Saint-Olav serait donc une caractéristique des pays dit « nordiques ». Ainsi : • La Scandinavie est surtout un concept culturel. • les « Pays Nordiques », comme l’appellation l’indique, est un concept géographique. Bien, parlons à présent de ce qui a amené à ces deux langues norvégiennes officielles : Jusqu’en 1100 -1200, il est difficile de parler de pays, mais plutôt de tribus occupant un espace géographique. Les consciences nationales en effet prendront forment en Europe et dans l’histoire qu’à partir du 12ème siècle environ. Exemple : le drapeau danois, qui est l’un des plus vieux drapeaux d’Europe, a été créé autour de 1219 en mémoire à la victoire des croisés danois sur les « païens » Estoniens lors de la bataille de Reval (aujourd’hui Tallin, capitale de l’Estonie). Ce qu’on appelle la Scandinavie avaient à l’époque une langue commune le norrois, ou islandais ancien, et les langues de ces différents pays scandinaves ont donc pour origine le norrois. Ce norrois, c’est un peu comme le latin, pour nous, français que nous sommes. L’Islande, à cette époque, régnait sur la littérature européenne avec les Sagas Islandaises et les Eddas. En 1380, pour des raisons de pur héritage par alliance, un héritier danois hérite de la couronne de Norvège et ainsi plonge la Norvège dans une période de domination danoise, qui durera jusqu’en 1814. En 1397, l’Union de Kalmar est proclamée, et unit la Suède avec le royaume Dano-Norvégien sous la couronne danoise. Seulement, en 1523, la Suède quitte cette union, mécontente de la centralisation du pouvoir danois. Cette période de domination danoise sur la Norvège (1380 - 1814) sera décrite par le célèbre dramaturge norvégien Henrik Ibsen (19ème siècle) dans sa célèbre pièce de théâtre Peer Gynt comme « une nuit de 400 ans ». Pendant cette période, la langue norvégienne sera interdite et seul le danois sera utilisé. La séparation de la Norvège aux dépends du Danemark en 1814 sera causée par la défaite de Napoléon Bonaparte à Leipzig en 1813, bataille durant laquelle la Suède a participé contre Napoléon et comme par hasard le royaume Dano-Norvégien embarqué malgré lui dans la guerre aux côtés de Napoléon. (La Suède étant dirigée par un français, Jean-Baptiste Bernadotte, autrefois maréchal sous les ordres de Napoléon, mais qui est devenu roi de Suède car le pays n’avait lui-même plus d’héritier). En effet, la Suède, ayant perdu la Finlande en 1809 au profit de la Russie (avant cette date, la Finlande a TOUJOURS appartenue à la Suède, c’est d’ailleurs pourquoi en Finlande il y a deux langues officielles : le Finnois et le Suédois), oui, donc la Suède, comme je le disais, s’était arrangée pour recevoir la Norvège si Napoléon, et donc le royaume Dano-Norvégien, perdaient la guerre. Ceci pour compenser la perte de la Finlande... Ainsi, en 1814, la Norvège passe sous contrôle suédois, mais obtient de plus en plus de libertés, malgré certaines résistances suédoise. Le 17 mai 1814 fût la date de la Constitution de la Norvège, et le 17 mai est à ce jour fête nationale norvégienne.
Aussi, les libertés concernent aussi la langue. Ainsi, le Bokmål dont je parlais plus haut est directement issu du danois (sur le plan écrit, il n’y a presque pas de différence entre les deux langues). Mais sous l’influence du romantisme et de la prise de conscience nationale norvégienne, certains se sont demandés ce qu’aurait pu devenir la langue norvégienne si elle n’avait pas été interdite durant ces 400 ans de domination danoise. C’est alors qu’un linguiste norvégien nommé Ivar Aasen décide de parcourir toute la Norvège pendant quatre ans pour recueillir les différents dialectes existants et supposés se rapprocher le plus de la langue norvégienne « pure ». C’est ainsi qu’en 1848, il publie une grammaire de ce qu’on appelle aujourd’hui le Nynorsk. Ivar Aasen est donc le père de cette langue « néo-norvégienne ». Cette publication sera d’ailleurs suivie par d’autres ouvrages et le 12 mai 1885, une loi considère les deux langues comme égales avant d’être reconnues en 1980 (eh oui, si tard) comme langues officielles. Alors, de nombreuses réformes ont eu lieu pour ces deux langues, de nombreuses tentatives de rapprochement de ces deux langues ont été faites pour tenter de créer ce qu’on appelait à l’époque le Samnorsk, ou « norvégien commun ». Et vers 1951, les deux langues atteignent leur point culminant de rapprochement réciproque. Seulement, justement à cette date, le nynorsk deviendra de moins en moins populaire et les deux langues vont s’éloigner l’une de l’autre pour atteindre ce pourcentage qui aujourd’hui d’environ 85 – 15 en faveur du bokmål. Aujourd’hui, le nynorsk est peu populaire auprès des jeunes, et crée même des réactions de rejet pour cette langue qu’il jugent pour la plupart comme peu utile. Mais il faut savoir qu’en Norvège, même s’il existe ces deux langues officielles, chaque norvégien adopte en fait ce que je pourrai appeler son propre norvégien, issu de dialectes. Car en effet, on est en droit de considérer la langue norvégienne comme un grand ensemble varié de dialectes existant dans toute la Norvège. Ainsi, la langue n’est pas seulement un outil, en Norvège, mais un véritable indicateur de position sociale et géographique (voire politique), dans la société norvégienne. Voilà, nous venons de faire le tour de la situation linguistique norvégienne.
Introduction Tout d’abord, sachez que je considère le norvégien comme une langue très simple à apprendre. Pour vous dire, c’est la langue la plus simple que je connaisse. Evidemment, ce n’est que mon avis, mais voici pourquoi je pense ça. Je trouve que : * La prononciation, bien qu’un peu difficile au début, n’est pas si compliquée. * Il n’y a pas de déclinaisons. * Il n’y a pas de conjugaisons, seuls quelques verbes irréguliers. Mais une seule forme par temps et pour toutes les personnes. De plus, il n’y a que peu de temps verbaux. * La morphologie de la langue n’est pas si compliquée. * Beaucoup de mots d’emprunts tirés de l’anglais, de l’allemand et du français. En règle générale, les sons norvégiens correspondent à peu près aux sons français. En norvégien, toutes les lettres se prononcent, sauf exceptions que nous verrons au fur et à mesure. Le norvégien dispose de trois lettres en plus du français : • Æ (se prononce « è »). • Ø (noté parfois Ó) (se prononce « eu »). • Å. (se prononce « o »). Si vous êtes intéressés pour reproduire ces lettres sur ordinateur, voici 3 solutions : • Soit vous ajoutez la langue norvégienne dans votre barre de langues et vous changez vers le norvégien dès qu’une des lettres spéciales apparaît. • Soit vous créez un raccourci de touches avec Word dans Insertion>Caractères spéciaux (seulement ça marchera que sur Word, enfin il me semble). • Soit vous tapez des codes ASCII et voilà la marche à suivre. Vous maintenez ALT enfoncé et vous tapez dans l’ordre 4 chiffres, puis vous relâchez ALT. å = 0,2,2,9. Å = 0,1,9,7. ø = 0,2,4,8. Ø = 0,2,1,6. æ = 0,2,3,0. Æ = 0,1,9,8. Cependant, si vous n’avez pas envie de vous compliquer la vie, vous pouvez écrire : « aa » (double A issu du danois) au lieu de « å » « ae » au lieu de « æ » « oe » au lieu de « ø ». Ou sinon, adoptez le « ó » en tapant ctrl+’(apostrophe) puis « o ».
Voici d’office les lettres que vous ne rencontrerez pas souvent, car utilisées seulement pour quelques mots d’emprunts (c'est-à-dire venant des langues étrangères au norvégien) : C, Q, X, W, Z.
Leçon 1 Prononciation figurée (qui sera toujours écrite en italique lors des cours). * Prononcer comme si c’était du français. * Les apostrophes séparant deux lettres signalent qu’il faut séparer les deux lettres en question en les prononçant. Yèy skrivè’r saga’è’n oum mèy sèl Traduction mot à mot : J’/écris /la saga /à propos de /moi /-même. Prononciation • E : se prononce « è » en règle générale, comme dans « règle », sauf en fin de mot d’au moins deux syllabes, où il est alors dit « tombant » ou « muet ». • G : se prononce de manière dure « gue », comme dans « guerre ». J’en profite au passage pour dire qu’il n’y a pas de nasalisation en norvégien. Donc dans « Sagaen » qui veut dire « la saga », la dernière syllabe ne se prononcera pas « en / an » mais bien « è’n » en prononçant les deux lettres. Autre remarque : l’association « eg », si elle se trouve en fin de mot, ne se prononcera non pas « eg » mais « ey ». Jeg = « yey ». Meg = « mey ». • J, se prononce toujours comme « y » dans « Yaourt ». Jamais comme en français. Le son « J » français n’existe pas en norvégien. • O, qui se prononce en général « ou » mais la prononciation de cette lettre m’a assez longtemps posé problème, aussi j’y reviendrai au fur et à mesure. Enfin, dernier point sur la prononciation, ici, selv se prononce « sel ». Une exception. Vocabulaire Jeg (yèy) = je, moi (sujet) Skriver (skrivè’r) = écris (présent de l’infinitif å skrive (o skrive) = écrire), voir plus bas. En saga (è’n saga) = une saga / Sagaen (saga’è’n) = la saga. (je sais, je vais y venir plus bas). Om (oum) = à propos de. Meg (mèy) = moi. (complément d’objet direct et indirect) Selv (sel) = même meg selv (mèy sel) = moi-même. Grammaire Verbes • L’infinitif en norvégien se forme comme en anglais. « Å » en norvégien a le même rôle que « to » en anglais, celui de désigner la forme infinitive du verbe.
Å skrive = to write = écrire. • Le présent en norvégien se forme généralement en rajoutant un R à l’infinitif. (ne pas oublier de retirer le « å » quand on conjugue, car il est la marque de l’infinitif. Å skrive = écrire, donne au présent Skriver. • En français, on doit conjuguer les verbes en fonction des personnes (j’écris, tu écris, il écrit, nous écrivons, vous écrivez, ils écrivent). En norvégien, il n’y a qu’une seule forme pour toutes les personnes et par temps verbal. Les noms (ou substantifs) • Il y a deux genres en norvégien bokmål : le genre commun, et le genre neutre. • L’article indéfini « en » (è’n) désigne le genre commun. En saga = une saga. • L’article indéfini « et » (è’t) désigne le genre neutre. Et barn= un enfant. • La formation de l’article défini se fait en collant l’article indéfini à la fin du mot. En saga / Sagaen. (une saga / la saga). Et barn / Barnet. (un enfant / l’enfant). Remarque de prononciation : Barnet ne se prononce pas « barnè’t » mais « barne ». Quand on a affaire à un article défini neutre, en norvégien, on ne prononce pas le « t » final. Par contre, le « e » final est un peu appuyé, sans toutefois se prononcer exagérément comme dans « meuh ». Voilà tout pour la première leçon.
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