Cours de Swahili 1ère Année, Semestre 2, InALCO (SWA1B01)

August 15, 2017 | Author: souleymanfaye | Category: Verb, Subject (Grammar), French Language, Ambiguity, Swahili Language
Share Embed Donate


Short Description

Cours de Swahili en français. Première Partie...

Description

Leçon onze Troisième série de démonstratifs; la conjugaison (suite) : le subjonctif; manière de rendre "avoir"; le présent habituel en hu-; le narratif (ou séquentiel) I) Troisième série de démonstratifs Il existe une troisième série de démonstratifs en swahili, qui se forme simplement à partir des démonstratifs proches, en remplaçant la voyelle finale par -o (avec un ou deux changements phonétiques ou orthographiques) cl. 1 huyu > huyo cl. 3 huu > huo cl. 5 hili > hilo cl. 7 hiki > hicho cl. 9 hii > hiyo cl. 11 huu > huo cl. 15 huku > huko cl. 16 hapa > hapo cl. 17 huku > huko cl. 18 humu > humo

cl. 2 hawa > hao cl. 4 hii > hiyo cl. 6 haya > hayo cl. 8 hivi > hivyo cl. 10 hizi > hizo

Au point de vue du sens, ce démonstratif se rapproche parfois du démonstratif éloigné, mais en général, il s'emploie surtout pour reprendre une entité (personne, objet, action, etc.) qui vient d'etre mentionnée dans le discours. Exemples : nilimwona mgeni jana; mgeni huyo alimjua baba yangu : j'ai vu un étranger hier; cet étranger connaissait mon père (on a huyo car on vient juste de mentionner l'étranger dans la phrase précédente) wamejenga nyumba nyingi mjini; nyumba hizo ni za wafanya kazi : on a construit beaucoup de maisons en ville; ces maisons sont pour les ouvriers (mfanya kazi, pl. wafanya kazi : ouvrier, travailleur, salarié; on dit aussi mfanyi kazi / wa-) II) Le subjonctif : formes positives Le subjonctif positif a la structure suivante : PS - Ø - Base -e On remarquera d'une part que la marque TAM est zéro, et d'autre part que la finale se change en -e (ceci ne vaut, bien entendu, que pour les verbes se terminant par -a à l'infinitif; les autres voyelles restent inchangées) Exemple avec le verbe -anguka "tomber" : 1sg. ni-anguk-e : que je tombe 2sg u-anguk-e : que tu tombes cl. 1 a-anguk-e : qu'il / elle tombe cl. 3 (mti) u-anguk-e : qu'il tombe cl. 5 (shoka) li-anguk-e : qu'elle tombe cl. 7 (kitabu) ki-anguk-e : qu'il tombe cl. 9 (chupa) i-anguk-e : qu'elle tombe cl. 11 (uma) u-anguk-e : qu'elle tombe Exemple avec -rudi "revenir"

1pl. tu-anguk-e : que nous tombions 2pl. mw-anguk-e : que vous tombiez cl. 2 wa- anguk-e : qu'ils / elles tombent cl. 4 (miti) i-anguk-e : qu'ils tombent cl. 6 (mashoka) ya-anguk-e : qu'elles tombent cl. 8 (vitabu) vi-anguk-e : qu'ils tombent cl. 10 (chupa) zi-anguk-e : qu'elles tombent cl. 10 (nyuma) zi-anguk-e : qu'elles tombent

1sg. ni-rudi : que je revienne 2sg. u-rudi : que tu reviennes cl. 1 a-rudi : qu'il / elle revienne etc.

1pl. tu-rudi : que nous revenions 2pl. m-rudi : que vous reveniez cl. 2 wa-rudi : qu'ils / elles reviennent

A noter que les verbes monosyllabiques ne conservent pas le -ku- de l'infinitif, pas plus que -enda "aller" et -isha "se terminer, finir" Exemple avec -la "manger" 1sg. ni-l-e : que je mange 2sg. u-l-e : que tu manges cl. 1 a-l-e : qu'il / elle mange etc.

1pl. tu-l-e : que nous mangions 2pl. m-l-e : que vous mangiez cl. 2 wa-l-e : qu'ils / elles mangent

Exemple avec -enda 1sg ni-end-e : que j'aille 2sg. u-end-e : que tu ailles cl. 1 a-end-e : qu'il / elle aille etc.

1pl. tu-end-e : que nous aillons 2pl. mw-end-e : que vous aillez cl. 2 wa-end-e : qu'ils / elles aillent

II) Le subjonctif : formes négatives Le subjonctif négatif est très particulier par rapport aux formes négatives que nous avons déjà vues. En effet, celles-ci se caractérisaient par des préfixes négatifs de forme spécifique. Curieusement [mais le fait est commun à pratiquement toutes les langues bantu], le subjonctif négatif utilise les préfixes positifs ! Il présente donc la structure suivante : PS-si-Base-e (la finale des verbes en -i, -u, -e, reste bien entendu inchangée). Comme on le voit, il s'agit d'une structure identique à celle du subjonctif positif, sauf que la marque TAM est -si-, au lieu de zéro. Exemple avec -anguka 1sg. ni-si-anguk-e : que je ne tombe pas 2sg. u-si-anguk-e : que tu ne tombes pas cl. 1 a-si-anguk-e : qu'il ne tombe pas etc.

1pl. tu-si-anguk-e : que nous ne tombions pas 2pl. m-si-anguk-e : que vous ne tombiez pas cl. 2 wa-si-anguk-e : qu'ils ne tombent pas

Exemple avec -rudi 1sg ni-si-rudi : que je ne revienne pas 2sg. u-si-rudi : que tu ne reviennes pas cl. 1 : a-si-rudi : qu'il ne revienne pas etc.

1pl. tu-si-rudi : que nous ne revenions pas 2pl. m-si-rudi : que vous ne reveniez pas cl. 2 : wa-si-rudi : qu'ils ne reviennent pas

Exemple avec -la 1sg. ni-si-l-e : que je ne mange pas 2sg. u-si-l-e : que tu ne manges pas cl. 1 a-si-l-e : qu'elle ne mange pas etc.

1pl. tu-si-l-e : que nous ne mangions pas 2pl. m-si-l-e : que vous ne mangiez pas cl. 2wa-si-l-e : qu'elles ne mangent pas

IV) Le subjonctif : emploi

Deux points importants à noter avant l'étude des emplois généraux du subjonctif. Tout d'abord, la 1pl. du subjonctif sert à rendre la première personne du pluriel de l'impératif français : ingia : entre !; ingieni : entrez !; tuingie : entrons ! N.B. avec le verbe -enda "aller", il est important de distinguer : tuende : allons-y (toi et moi) tuendeni : allons-y (tous) mais cette opposition ne se retrouve pas souvent avec d'autres verbes. Par exemple, à la messe catholique, le prêtre s'adresse à l'ensemble des fidèles en disant : (na) tuombe "prions!" et non pas * tuombeni ! [le na facultatif préposé à l'impératif 1pl. est une forme archaïque d'emphase] Ensuite, le subjonctif négatif sert aussi comme impératif négatif, qui n'exsite pas en tant que forme indépendante en swahili standard : fanya kazi : travaille ! usifanye kazi : ne travaille pas ! fanyeni kazi : travaillez ! msifanye kazi : ne travaillez pas ! tufanye kazi : travaillons ! tusifanye kazi : ne travaillons pas ! tusile nyama, tule samaki : ne mangeons pas de viande, mangeons du poisson ! msiende sokoni leo : n'allez pas au marché aujourd'hui ! Le subjonctif s'emploie seul, le plus souvent en interrogation, là où le français utiliserait plutôt le présent de l'indicatif : niingie ? : j'entre ?, je peux / dois entrer ? watoto waondoke ? : les enfants doivent partir ? il faut que les enfants partent ? tusimalize kazi kwanza? : on ne finit pas le travail d'abord ? on ne doit pas finir le travail d'abord? ce ne serait pas mieux qu'on finisse le travail d'abord ? nile nyama au samaki ? : je mange la viande ou le poisson ? je dois manger la viande ou le poisson ? Mais la plupart du temps, le subjonctif dépend d'un autre élément de la phrase; ce peut-être un mot invariable (équivalent à une conjonction du français) qui sert à préciser le sens. On peut utiliser par exemple : lazima : il faut que sharti : idem afadhali : il vaut mieux, il est préférable de bora : idem (ne pas confondre afadhali avec tafadhali "s'il vous plaît") lazima tumalize kazi : il faut que nous terminions le travail sharti ufuate sheria : il faut que tu suives (= que tu obéisses à) la loi afadhali nisiingie : il vaut mieux que je n'entre pas bora watoto waondoke : il est préférable que les enfants s'en aillent Dans d'autres cas, le subjonctif est précédé d'un autre verbe dont il dépend (comme en français) mwambie apike nyama : dis-lui de cuire (de) la viande [noter qu'en français on emploie l'infinitif dans ce cas-là, encore que le subjonctif soit possible mais pas très naturel : "dis-lui qu'il cuise la viande"; par contre, en swahili, l'infinitif est absolument imposible dans ce type de phrase; on doit employer le subjonctif] mwambie asipike nyama : dis-lui de ne pas cuire (de) la viande waambieni waje kesho : dites-leur de venir demain

ninataka ulete vitabu : je veux que tu apportes des livres mwite (ili) niseme naye : appelle-le pour que / afin que je parle avec lui ! kaa (ili) usome : assieds-toi pour lire ! simama (ili) asikuone : arrête-toi afin qu'il ne te voie pas ! simameni (ili) asiwaone : arrêtez-vous afin qu'il ne vous voie pas [Rappel : la marque d'objet -wa- sert aussi à rendre la 2e Pl] Dans cette dernière série de phrases, il est fréquent (mais pas obligatoire !) d'insérer la conjonction ili "afin que, pour que". V) Comment se rend le verbe "avoir" du français : Nous ne verrons que le présent pour le moment. La forme est très simple elle est construite ainsi : PS-na Au positif : 1sg. ni-na 1pl. tu-na 2sg. u-na 2pl. m-na cl. 1 a-na cl. 2 wa-na cl. 3 u-na cl. 4 i-na cl. 5 li-na cl. 6 ya-na etc. Au négatif : 1sg. si-na 2sg. hu-na cl. 1 ha-na cl. 3 hau-na etc.

1pl. hatu-na 2pl. ham-na cl. 2 hawa-na cl. 4 hai-na

Exemples : nina pesa : j'ai de l'argent huna pesa : tu n'as pas d'argent hatuna kisu : nous n'avons pas de couteau mti una mizizi : l'arbre a des racines watu wengine hawana nyumba : certaines [litt. d'autres] personnes n'ont pas de maison VI) le présent habituel en huA côté du présent général que nous avons déjà vu (de forme PS-na- Base-a), on emploie (facultativement, en swahili standard contemporain) un autre présent qui indique l'habitude ou des actions très générales (alors que le présent en -na- se rapporte plutôt, à l'origine, à un progressif comparable à l'anglais be ...-ing, "être en train de...). Le présent habituel a une forme très différente de celles que nous avons eu l'habitude de voir, puisqu'il ne présente pas de préfixe sujet... Sa structure est donc simplement : hu-Base-a. Le ku- de l'infinitif ne se maintient pas (voir note plus bas). Comme il n'y a pas de préfixe sujet, il est nécessaire de mettre au moins un pronom personnel devant le verbe Exemple avec le verbe -soma : 1sg. mimi husoma : je lis (habituellement) 1pl. sisi husoma : nous lisons 2sg. wewe husoma : tu lis 2pl. nyinyi husoma : vous lisez cl. 1 yeye husoma : il / elle lit cl. 2 wao wasoma : ils / elles lisent etc.

Exemple avec -nywa "boire" 1sg. mimi hunywa : je bois 2sg. wewe hunywa : tu bois cl. 1 yeye hunywa : il boit etc.

1pl. sisi hunywa : nous buvons 2pl. nyinyi hunywa : vous buvez cl. 2 wao hunywa : elles boivent

ng'ombe hula nyasi : les vaches mangent de l'herbe [c'est toujours vrai : c'est ce dont elle se nourrissent normalement, contrairement à ng'ombe wanakula nyasi : les vaches sont en train de manger de l'herbe, en ce moment] watoto huenda shule kila siku : les enfants vont à l'école chaque jour kila mwaka baba yangu hulima shamba la mpunga : chaque année mon père cultive un champ de riz Cette forme est très usitée dans les proverbes : mpanda ovyo, hula ovyo : celui qui plante n'importe comment, mange n'importe comment haba na haba hujaza kibaba : litt. un petit peu et un petit peu remplissent le récipient (à peu près équivalent au proverbe français : les petits ruisseaux font les grandes rivières ou bien : petit à petit, l'oiseau fait son nid; noter -jaza "remplir") Note : le préfixe hu- est en fait étymologiquement une variante du ku- de l'infinitif, comme on s'en aperçoit dans divers dialectes. Il est donc normal qu'il n'y ait pas d'accord sujet (l'infinitif ne s'accorde pas) ni de ku- avec les verbes monosyllabiques puisque... il est déjà là (un peu camouflé).

Pour ce qui est du négatif de cette forme, on utilise simplement le présent négatif que nous connaissons déjà : ng'ombe hula nyasi, hawali nyama : les vaches mangent de l'herbe, elles ne mangent pas de viande watoto hawaendi shule kila siku : les enfants ne vont pas à l'école tous les jours Remarque : dans la langue moderne, la forme en hu- tend à être moins employée et on dira aussi bien : watoto wanakwenda shule kila siku : les enfants vont à l'école tous les jours mais il est néanmoins utile de la connaître et de savoir l'employer à bon escient VII) Le narratif / séquentiel en -kaNous avons vu qu'il existe en swahili un passé général (indiqué par le TAM -li-). Mais cette forme ne s'emploie pas dans tous les cas où l'on emploierait le passé dans les langues européennes. En particulier, chaque fois qu'une action s'enchaîne à une autre (ce qui est souvent le cas dans les récits, les narrations...), le passé en -li- n'est employé que pour le premier verbe, les suivants se mettent à la forme séquentielle ou naarative (parfois appelée consécutif dans les grammaires). La structure de cette forme est : PS-ka-Base-a. Les verbes monosyllabiques plus -enda et -isha ne conservent pas le -ku- à cette forme. Exemple avec -anguka "tomber" 1sg. ni-ka-anguk-a : et je suis tombé 2sg. u-ka-anguk-a : et tu es... cl. 1 a-ka-anguk-a : et il est... cl. 3 u-ka-anguk-a cl. 5 li-ka-anguk-a cl. 7 ki-ka-anguk-a cl. 9 i-ka-anguk-a

1pl. tu-ka-anguk-a : et nous sommes tombés 2 pl. m-ka-anguk-a : et vous êtes... cl. 2 wa-ka-anguk-a : et ils sont... cl. 4 i-ka-anguk-a cl. 6 ya-ka-anguk-a cl. 8 vi-ka-anguk-a cl. 10 zi-ka-anguk-a

cl. 11 u-ka-anguk-a Exemple avec -la : 1sg. ni-ka-l-a 2sg. u-ka-l-a cl. 1 a-ka-l-a etc.

1pl. tu-ka-l-a 2pl. m-ka-l-a cl. 2 wa-ka-l-a

ulimtukana akakupiga : tu l'as insulté et il t'a frappé tuliondoka leo asubuhi, tukarudi jioni : nous sommes partis ce matin et nous sommes revenus ce soir mama alikwenda sokoni, akanunua ndizi, akarudi nyumbani, akapika, akala, akashiba : maman est allée au marché, elle a acheté des bananes, elle est revenue à la maison, elle a cuisiné, elle a mangé et elle a été rassasiée (-shiba : être rassasié) Noter que l'emploi de na est superflu; si on l'emploie pour indiquer un changement de sujet, comme dans la première phrase ci-dessus, il faut le faire suivre d'un nom ou d'un pronom : ulimtukana naye (< na yeye) akakupiga : tu l'as insulté et (lui) il t'a frappé On prendra bien garde à distinguer ce contexte, où une action s'enchaîne avec une autre dans un ordre temporel, d'une situation ou les actions sont accomplies en même temps par des sujets identiques ou différents; dans ce dernier cas, le deuxième verbe en swahili se met à l'infinitif: sisi hulima shamba na kufuga ng'ombe : nous cultivons les champs et élevons du bétail = tunalima shamba na kufuga ng'ombe nitapika viazi na kukaanga mayai : je ferai cuire des pommes de terre et je ferai frire des oeufs watu waliingia na kutoka : des gens entraient et sortaient (c.àd. qu'au même moment, il y avait des gens qui entraient et d'autres qui sortaient); à opposer à watu waliingia wakatoka : des gens sont entrés (et puis) ils sont sortis (c. à d. les mêmes personnes sont d'abord entrées, puis sorties par la suite) Curieusement si un des verbes séquentiels doit être à la forme négative, c'est le subjonctif négatif qu'on emploie, surtout s'il y a une idée de conséquence : tulikwenda kumwona Shabani, tukamkuta : nous sommes allés voir Shabani et nous l'avons trouvé tulikwenda kumwona Shabani, tusimkute : nous sommes allés voir Shabani (mais) nous ne l'avons pas trouvé - on peut dire aussi tulikwenda kumwona, lakini hatukumkuta, mais le subjonctif négatif est souvent employé dans la langue écrite. N.B. Une particularité du swahili : après le verbe -weza "pouvoir", on emploie la forme en -ka- encore plus souvent que l'infinitif : anaweza akaja kesho = anaweza kuja kesho : il peut venir demain Note : vous remarquerez, en entendant parler des Zanzibarites - par exemple Aziza - et même en lisant des textes écrits par des Zanzibarites, une forme en ka- apparemment sans sujet, comme dans l'exemple suivant : utamkuta Juma kasimama mlangoni Il ne s'agit pas du tout de la forme narrative en -ka-. C'est une forme dialectale, propre à Zanzibar et d'autres parlers swahili du sud qui est en réalité l'exact équivalent de ame-; la phrase ci-dessus s'énoncerait donc, en swahili standard "scolaire" :

utamkuta Juma amesimama mlangoni : tu trouveras Juma debout / arrêté à la porte Cette tournure est si fréquente que par exemple dans l'ouvrage Nyota ya Rehema, étudié en deuxième année et écrit par l'auteur zanzibarite Mohamed Suleiman Mohamed, on ne trouve qu'une ou deux fois ame- et des dizaines de fois ka- (kaenda, kafanya, kalala, kaogopa, etc.), alors que nime-, ume-, wame- tume- etc. sont très fréquents. Il convient de connaître cet usage qui est très courant aussi à Dar-es-Salaam, même s'il n'est pas exactement standard.

Leçon 12 Le système des classes (suite). La classe 15 (infinif). Les classes locatives : 16, 17 et 18 La classe 15 : Comme vous avez pu déjà le remarquer, les verbes swahili forment leur infinitif en préfixant ku- à la base. En fait il s'agit d'un préfixe de classe, car il est possible de l'accorder avec les éléments dépendants, comme le montrent les phrases suivantes : ku-imba ku-le kwa watoto ku-na-ni-pendeza : cette façon de chanter (litt. "ce chanter") des enfants me plaît ku-kata miti ku-me-ni-chokesha : couper des arbres m'a fatigué [-choka : être fatigué, -chokesha : fatiguer qq.] Par ailleurs l'infinitif fonctionne comme complément d'un autre verbe, comme en français, et il peut prendre des marques d'objet. Exemples : ninataka ku-wa-ona : je veux les voir

umekuja ku-tu-ambia : tu es venu nous dire...

L'infinitif négatif se forme en insérant -to- après le préfixe. Il est relativement peu employé à l'oral, mais noter le proverbe suivant : ku-sema (ni) ku-zuri, ku-to-sema (ni) ku-zuri : parler est bien, ne pas parler est bien [c'est à dire, en réalité, "est mieux"; cf. le proverbe français "la parole est d'argent, mais le silence est d'or" qui signifie la même chose]. Noter que la copule "ni" peut s'élider quand il n'y a pas d'ambiguïté, surtout à l'oral Bien entendu, en raison de son sens, la classe 15 n'a pas de pluriel. Les classes locatives : 16, 17 et 18 Ces trois classes sont très importantes, mais présentent de grandes différences par rapport à celle que nous avons vues jusqu'à présent. Tout d'abord, il n'y a qu' UN SEUL nominal qui relève directement de la classe 16 et AUCUN pour les deux autres classes. Le nominal en question est mahali "lieu, endroit" (on rencontre aussi, moins fréquemment mahala, pahali et pahala avec le même sens; je vous recommande d'utiliser mahali). Les accords se font tous avec le préfixe pa- et, en swahili standard, il n'y a aucune différence entre le singulier et le pluriel. Exemple : mahali pa-le pa-zuri pa-na-pendeza, ni-na-pa-penda sana : ce bel endroit-là est agréable [litt. "il plaît"], je l'aime beaucoup. (pourrait aussi vouloir dire "ces beaux endroits-là, etc.") On notera que puisqu'il n'y a qu'un seul nominal dans cette classe, il n'est pas nécessaire de l'expliciter : ainsi ha-pa "celui-ci" (en parlant d'un endroit) et pa-le "celui-là" (en parlant d'un endroit) servent automatiquement à rendre les adverbes français "ici" et "là(-bas)", qui n'existent pas comme tels en swahili. wanakaa hapa : ils habitent ici

tumekwenda pale : nous sommes allés là-bas

On notera aussi des exemples tels que : pa-moja : un seul (endroit), a aussi le sens français de "ensemble"

tumerudi pamoja : nous somme revenus ensemble wanakaa pamoja : ils habitent ensemble (litt. "à un seul (endroit)" pengine < pa-ingine : un autre (endroit), a aussi le sens français de "ailleurs" amekwenda pengine : il est allé à un autre endroit, ailleurs En fait la vraie utilité de ces classes locatives consiste à accueillir des noms originaires d'autre classes et suffixés de -ni. Nous avons vu antérieurement que ce suffixe sert à indiquer "dans, à, sur, près de" de façon assez peu différenciée. S'il ya des éléments de la phrase qui doivent s'accorder avec ces noms, on utilisera comme accord les préfixes d'une des trois classes locatives. Voici donc ces trois séries d'accords. Nous avons déjà vu la classe 16, pour laquelle les accords sont pa- partout (p-devant thème à initiale vocalique). Pour la classe 17, le préfixe est ku- (kw- devant voyelle). Exemples : ku-le kw-ako (ni) ku-zuri, ku-na-ni-pendeza : là-bas chez toi c'est joli, ça me plaît Pour la classe 18, le préfixe est m- (mw- devant voyelle) : hu-mu (ni) m-refu, m-na hatari : ici dedans c'est profond, c'est dangereux (litt. ça a du danger) N.B. en général la marque d'objet n'est pas employée pour ces deux dernières classes, car on risquerait de confondre avec -ku- "2e personne du sg." par exemple nina-ku-penda : "je t'aime" et -m- "classe 1" par exemple nina-m-penda : "je l'aime (en parlant d'une personne)". En revanche, pour la cl. 16, ce problème n'existe pas et on peut parfaitement dire : nina-papenda "je l'aime (en parlant d'un endroit)". Etre quelque part, y avoir, etc. On a déjà vu l'emploi des trois "verboïdes -po, -ko, -mo. Saisissons cette occasion pour en résumer la conjugaison au présent 1sg nipo / niko / nimo 2sg upo / uko / umo cl. 1 yupo / yuko / yumo cl. 3 upo / uko / umo etc. négatif 1sg sipo / siko / simo 2sg. hupo / huko / humo cl. 1 hayupo / hayuko / hayumo cl. 3 haupo / hauko / haumo etc.

1pl. tupo / tuko / tumo 2pl. mpo / mko / mmo cl. 2 wapo / wako / wamo cl. 4 ipo / iko / imo

1pl. hatupo / hatuko / hatumo 2pl. hampo / hamko / hampo cl. 2 hawapo / hawako / hawamo cl. 4 haipo / haiko / haimo

Nous voyons à présent que chacune des formes de ce "verboïde" renvoie à une des trois classes locatives : cl. 16 : yu-po mtoni : il est à la rivière (emplacement précis, en principe) cl. 17 : yu-ko mtoni : il est vers la rivière (emplacement vague, en principe)

cl. 18 : yu-mo mtoni : il est dans la rivière [en train de nager par exemple] pas sur la berge La différence de sens entre les classes 16 et 17 n'est pas très marquée : en principe, la classe 16 désigne une localisation précise et la classe 17 une localisation vague (ce qu'on a essayé de rendre dans les traductions ci-dessus), mais il est souvent difficile de justifier pourquoi on a employé une classe plutôt que l'autre. En revanche le sens de la classe 18 est très bien défini : il désigne toujours l'intérieur, par opposition à l'extérieur. On pourrait parfaitement ajouter un démonstratif : cl. 16 : hayu-po mtoni pa-le : il n'est pas à cette rivière-là(-bas) cl. 17 : hayu-ko mtoni ku-le : il n'est pas vers cette rivière-là(-bas) cl. 18 : hayu-mo mtoni m-le : il n'est pas dans cette rivière-là (-bas) ou un possessif (surtout en classe 17; les classes 16 et 18 sont possibles, mais peu usuelles) : njooni (nyumbani) kwetu : venez chez-nous (à notre maison) - nyumbani est le plus souvent sous-entendu walirudi nchini kwao : ils sont rentrés dans leur pays tuende (nyumbani) kwa Juma : allons chez Juma (nyumbani) kwako ni kuzuri : chez toi, c'est beau Mais, comme on l'a déjà signalé, il est impossible dans ce cas d'utiliser des adjectifs. On doit dire : yu-po / yu-ko / yu-mo katika mto mkubwa : il est dans / à / près de une grande rivière Pour rendre le français "y en avoir" on utilise le verboïde -na que nous avons vu dans la leçon précédente, préfixé d'un des trois préfixes locatifs pa-, ku-, mcl. 16 mtoni pa-le pa-na mamba wengi : dans cette rivière ou auprès de cette rivière il y a de nombreux crocodiles cl. 17 mtoni ku-le ku-na mamba wengi : aux environs de cette rivière, il y a de nombreux crocodiles cl. 18 mtoni m-le m-na mamba wengi : dans cette rivière [spécifiquement dedans] il y a de nombreux crocodiles Autres exemples : pana watu hapa : il y a des gens ici kuna mamba kule : il y a des crocodiles là-bas mna panya humu nyumbani : il y a des rats dans cette maison [à l'intérieur] hapana watu mjini : il n'y a pas de gens en ville hakuna mamba mtoni : il n'y a pas de crocodiles à la rivière hamna panya nyumbani : il n'y a pas de rats dans la maison Remarquer les constructions suivantes à l'interrogatif, au positif et au négatif : mjini pana watu ? - wapo - hapana : y a-t-il des gens en ville ? - oui, il y en a [litt. ils y sont] - non, il n'y en a pas

mtoni kuna mamba ? - wako - hakuna : y a-t-il des crocodiles à la rivière ? oui, il y en a non il n'y en a pas nyumbani mna panya ? - wamo - hamna : y a-t-il des rats dans la maison ? - oui, il y en a non, il n'y en a pas soda iko leo? - ipo / iko - hapana / hakuna / hamna : y a-t-il du soda aujourd'hui ? - oui non machungwa yako ? - yapo / yako - hapana / hakuna / hamna : y a-t-il des oranges ? oui non sukari imo kabatini ? - imo - haimo : le sucre est-il dans le placard ? oui, il y est - non, il n'y est pas Noter dans ce dernier exemple que le sujet est défini : le sucre; on s'informe à propos d'un certain sucre, celui que nous nous attendons à trouver dans le placard. C'est pourquoi on emploie la forme en -mo [mais on pourrait aussi utiliser -po ou -ko] et non pas celle en -na. Si l'on disait : mna sukari kabatini ? : y a-t-il du sucre dans le placard ?, cela signifierait que l'on ne sait pas s'il y a du sucre du tout. Noter aussi que hapana employé tout seul équivaut simplement au français "non". Cette forme peu élégante est familière, mais fréquente à l'oral (à éviter à l'écrit) Exemple Je, alimaliza kazi jana ? - hapana ! : est-ce qu'il a terminé le travail hier ? - non ! [Je sert fréquemment à introduire une question en swahili. Il ne se traduit pas en français] Il faut en revanche totalement exclure l'usage de hapana comme négatif dans la conjugaison ! ** mimi hapana jua entendu surtout au Kenya, [de la part de locuteurs non scolarisés ou d'étrangers (Arabes, Indiens, Européens...) ne se souciant pas de parler correctement swahili], comme équivalent de sijui : je ne sais pas; c'est aussi incorrect que la version française "moi y en a pas savoir" ! Expressions locatives d'origine nominale Il convient de noter un certain nombre d'expressions servant à rendre la localisation, mais ne relevant cependant pas des classes locatives (cf. katika "dans, à, etc". que nous avons déjà vu) : juu (ya) :sur, au dessus de chini (ya) : sous, au dessous de nyuma (ya) : derrière, à l'arrière de mbele (ya) : devant, au devant de ndani (ya) : dans, à l'intérieur de nje (ya) : dehors à l'extérieur de NB : chini et ndani sont étymologiquement des formes locatives, suffixées de -ni, mais ne se comportent plus comme telles, puisqu'elles s'accordent, comme les autres, en classe 9. Exemples : kitabu kipo juu ya meza : le livre est sur la table mbwa amelala chini ya meza : le chien est couché sous la table kisu kimeanguka nyuma ya kabati : le couteau est tombé derrière le buffet (kabati : buffet < anglais cupboard) simama mbele yangu ! : arrête-toi (ou tiens-toi debout) devant moi ! tuingie ndani ya nyumba ! : entrons dans la maison ! jeshi lipo nje ya mji : l'armée est à l'extérieur de la ville Il faut ajouter deux autres termes construits différemment : karibu (na) : près de mbali (na) : loin de

ofisi yetu iko karibu na bandari : notre bureau est près du port kisima kiko mbali na nyumba : le puits est loin de la maison Biien entendu tous les termes cités ci-dessus peuvent aussi s'employer adverbialement, c'est à dire sans complément : tazama juu : regarde en haut, vers le haut kaeni chini : asseyez-vous par terre anafuata nyuma : il suit par derrière yuko mbali : il est loin etc. Constructions lococentriques Pour en terminer avec cet exposé déjà trop long des constructions locatives, on mentionnera sans s'y attarder trop en première année, un type de construction propre au swahili appelée "construction lococentrique". Dans ces constructions le préfixe sujet d'une des classes locatives remplace le préfixe renvoyant au sujet logique. Ainsi on peut remplacer : watu wameingia mjini : les gens sont entrés en ville par mjini pameingia watu ou bien mjini kumeingia watu ou encore mjini mmeingia watu avec le sens de "en ville il est entré des gens" On constate que dans ces constructions le locatif se place normalement en tête. Autre exemple : kule Somalia kumekufa watu wengi : en Somali il est mort beaucoup de gens / beaucoup de gens sont morts (la forme kule Somalia, wamekufa watu wengi est aussi possible) Il faut connaître ces constructions, un peu bizarres du point de vue des langues européennes, car elles sont très employées en swahili.

Leçon 13 La conjugaison (suite) : le concomitant en -ki-; la forme en -mesha-; la conjugaison relative 1) Le concomitant : Il s'agit d'une forme très utile en swahili, mais qui se trouve être une forme dépendante, c'està-dire qu'elle ne s'emploie jamais qu'en compagnie d'un autre verbe (pour une exception apparente, cf. plus loin l'examen des formes composées). Elle correspond en apparence à deux notions assez différentes en français, mais qui prennent leur sens si l'on considère qu'elles se comprennent toutes deux comme étant données en même temps que le verbe de la principale (d'où le nom de "concomitant"). En fait la meilleure manière de les comprendre serait comme équivalent d'un participe présent - même si le résultat n'est pas toujours correct en bon français. La structure de cette forme est : PS-ki-Base-a; les verbes monosyllabiques ne gardent pas le -ku- (bien entendu les verbes se terminant par une autre voyelle que -a- à l'infinitif la conservent). Exemple avec -anguka (pour le sens voir plus loin) : 1sg ni-ki-anguk-a 2sg. u-ki-anguk-a cl. 1 a-ki-anguk-a cl. 3 u-ki-anguk-a cl. 5 li-ki-anguk-a cl. 7 ki-ki-anguk-a cl. 9 i-ki-anguk-a cl. 11 u-ki-anguk-a Exemple avec -la 1sg. ni-ki-l-a 2sg u-ki-l-a cl. 1 a-ki-l-a etc.

1pl. tu-ki-anguk-a 2pl. m-ki-anguk-a cl. 2 wa-ki-anguk-a cl. 4 i-ki-anguk-a cl. 6 ya-ki-anguk-a cl. 8 vi-ki-anguk-a cl. 10 zi-ki-anguk-a

1pl. tu-ki-l-a 2pl. m-ki-l-a cl. 2 wa-ki-l-a,

A) Emploi comme complément du verbe de la principale : tuliwaona watoto wakicheza : (litt. nous avons vu les enfants jouant) c.à d. nous avons vu les enfants qui jouaient, en train de jouer, ou tout simplement : nous avons vu les enfants jouer [N.B. noter qu'il est absolument impossible d'employer l'infinitif, dans ce cas, en swahili, contrairement au français]. nilikuona ukirudi kutoka mjini : (litt. je t'ai vu revenant de la ville) c. à d. : je t'ai vu quand tu revenais de la ville, en train de revenir de la ville uliniona nikirudi kutoka mjini : tu m'as vu revenir de la ville walimsikia mtoto akilia : (litt. ils ont entendu l'enfant pleurant) c. à dire : ils ont entendu l'enfant pleurer, qui pleurait, etc. Dans certains cas, on aura bien un participe présent en français, quand les deux verbes ont le même sujet : aliondoka akilia : il est parti en pleurant

Dans ce dernier cas, on introduit souvent la forme en -ki- par huku (= français : tout en) : aliendesha gari huku akiangalia wasichana : il conduisait la voiture tout en regardant les filles B) Emploi comme potentiel : Un emploi très fréquent se rencontre quand la forme en -ki- précède la deuxième proposition. Dans ce cas la tentation est grande pour les étudiants de le traduire par le français "si" et de considérer que "la forme en -ki- est équivalente au français 'si'". C'est une grosse erreur. En effet le français "si" peut rendre plusieurs situations différentes qui ne concernent pas toutes la forme en-ki- : 1) le potentiel : si tu viens demain, tu me verras au bureau 2) l'irréel (ou hypothétique) du présent : si tu venais demain, tu me verrais au bureau 3) l'irréel (ou hypothétique) du passé : si tu étais venu hier [mais ça n'a pas été le cas], tu m'aurais vu au bureau Les phrases 2 et 3 se rendront par le conditionnel du swahili que nous étudierons ultérieurement. Mais ce qu'il est important de noter, c'est que la phrase 1 n'est pas différente en swahili de "quand tu viendras demain, tu me trouveras au bureau", c'est à dire qu'il n'y a pas vraiment d'aspect hypothétique : ukija kesho, utanikuta ofisini : (litt. : toi venant demain) c. à d. : si tu viens demain / quand tu viendras demain, tu me trouveras au bureau; autrement dit, si on pose comme donné que tu viendras demain (que j'en sois sûr ou non, ce n'est pas le problème) tu me trouveras au bureau. On peut forcer la phrase à signifier "si tu viens..." en la faisant précéder de kama, qui signifie justement "si" et qu'on peut aussi employer au conditionnel, comme on le verra plus tard : kama ukija kesho, utanikuta ofisini : si tu viens demain, tu me trouveras au bureau. Autres exemples : mtu akinywa sana, analewa : si quelqu'un boit beaucoup / quand quelqu'un boit beaucoup, il s'enivre (-lewa : s'enivrer, être saoûl) paka akiondoka, panya hutawala : quand le chat s'en va / si le chat s'en va, les souris règnent [en français : quand le chat n'est pas là, les souris dansent; noter la forme en hu-] wakulima wakimaliza kuvuna mpunga, watarudi nyumbani : quand les agriculteurs finiront de récolter le riz, ils rentreront à la maison (ici on n'utiliserait pas "si"; en effet, il est certain qu'ils termineront la récolte tôt ou tard) Noter l'emploi de kila + forme en -ki- pour signifier "chaque fois" : kila nikimwona, tunagombana : chaque fois que je la vois, nous nous disputons (-gombana : se disputer) kila tukienda mjini, mvua inanyesha : chaque fois que nous allons en ville, il pleut (-nyesha : pleuvoir, avec mvua "pluie" comme sujet) Le négatif de la forme en -ki- est basé sur un relatif et sera examiné plus tard.

2) Le résultatif en -meshaOn trouve en swahili contemporain (disons depuis le milieu du siècle dernier) une forme aspectuelle qui dérive de l'incorporation de l'auxiliaire kw-isha "finir" avec le verbe suivant. A partir d'une phrase : amekwisha kusoma kitabu : il a fini de lire le livre, on est passé à : ameshasoma kitabu cette forme abrégée ayant pris le sens de : il a déjà lu le livre. C'est en quelque sorte l'équivalent positif exact de la forme négative hajasoma kitabu : il n'a pas encore lu le livre, que nous avons étudiée au premier trimestre. La formule est donc : PS-mesha-Base-a La conjugaison ne pose pas de problème : 1sg ni-mesha-som-a : j'ai déjà lu 2sg u-mesha-som-a : tu as déjà lu cl. 1 a-mesha-som-a : il / elle a déjà lu etc.

1pl. tu-mesha-som-a : nous avons déjà lu 2pl. m-mesha-som-a : vous avez déjà lu cl. 2 wa-mesha-som-a : ils / elles ont déjà lu,

Les verbes monosyllabiques conservent le -ku- : 1sg. ni-mesha-ku-l-a : j'ai déjà mangé 2sg. u-mesha-ku-l-a : tu as déjà mangé cl. 1 a-mesha-ku-l-a : il a déjà mangé etc.

1pl. tu-mesha-ku-l-a : nous avons déjà mangé 2pl. m-mesha-ku-l-a : vous avez déjà mangé cl. 2 wa-mesha-ku-l-a : ils ont déjà mangé,

(Il y a une certaine hésitation avec le verbe kw-enda, pour lequel on entend - et on lit, à l'occasion - aussi bien tumeshakwenda que tumeshaenda, pour "nous sommes déjà allés". La forme avec -kw- est cependant standard) 3) La conjugaison relative A) Nous abordons maintenant une partie importante et complexe de la conjugaison swahili, les formes relatives. Alors qu'en français (et dans les autres langues européennes) les relatives sont marquées par un "pronom relatif" qui ou que, sans que la forme du verbe elle-même ne change, [l'enfant me regarde > l'enfant qui me regarde (relatif sujet); je regarde l'enfant > l'enfant que je regarde (relatif objet)] il n'en va pas de même en swahili, ou en tous cas, pas totalement. Il n'existe pas en swahili une seule manière de former les relatives, et on doit étudier chaque forme séparément. La formule générale est : PS-TAM-Relateur-Base-Voy., où le relateur joue le rôle du "pronom relatif" du français - comme vous voyez, il se situe à l'intérieur du verbe... Bien entendu, comme vous pouvez vous en douter, le relateur change suivant la classe de l'antécédent (sujet ou objet, il n'y a pas en swahili de différence entre les deux). Voici donc la liste des relateurs pour toutes les classes : cl.1 -yecl. 3 -ocl. 5 -locl. 7 -chocl. 9 -yocl. 11 -o-

cl. 2 -ocl. 4 -yocl. 6 -yocl. 8 -vyocl. 10 -zo-

cl. 15 -kocl. 16 -pocl. 17 -kocl. 18 -moA l'exception de la cl. 1 qui ressemble au pronom indépendant (yeye), les autres relateurs correspondent à la deuxième syllabe du démonstratif de référence (en -o). Voici maintenant comment fonctionnent les accords avec des antécédents de classes différentes. Nous allons nous baser sur le passé, dont la forme relative a donc la structure suivante : PS-li-Rel.-Base-a Les verbes monosyllabiques gardent le -ku- et, bien entendu, les verbes terminés à l'infinitif par une voyelle autre que -a la conservent Conjugaison avec -anguka : 1sg (mimi) ni-li-ye-anguk-a : moi qui suis tombé 2sg. (wewe) u-li-ye-anguk-a : toi qui es tombé cl. 1 (yeye) a-li-ye-anguk-a : lui qui est tombé 1pl. (sisi) tu-li-o-anguk-a : nous qui sommes tombés 2pl. (nyinyi) m-li-o-anguk-a : vous qui êtes tombés cl. 2 (wao) wa-li-o-anguk-a : eux qui sont tombés cl. 3 mti u-li-o-anguk-a : l'arbre qui est tombé cl. 4 miti i-li-yo-anguk-a : les arbres qui sont tombés cl. 5 yai li-li-lo-anguka : l'oeuf qui est tombé cl. 6 mayai ya-li-yo-anguk-a : les oeufs qui sont tombés cl. 7 kiti ki-li-cho-anguk-a : la chaise qui est tombée cl. 8 viti vi-li-vyo-anguk-a : les chaises qui sont tombées cl. 9 meza i-li-yo-anguk-a : la table qui est tombée cl. 10 meza zi-li-zo anguk-a : les tables qui sont tombées cl. 11 uma u-li-o-anguk-a : la fourchette qui est tombée Pour les autres classes-anguka ne peut être utilisé (à cause du sens) mais on peut utiliser -pendeza "plaire) cl. 15 kuimba ku-li-ko-pendez-a : une façon de chanter qui plaisait cl. 16 mahali pa-li-po-pendez-a : un endroit qui plaisait cl. 17 kule ku-li-ko-pendez-a : là-bas par où ça plaisait cl. 18 mle m-li-mo-pendez-a : là dedans où ça plaisait N. B. Nous étudierons les locatifs à part de façon approfondie. Avec -la 1sg (mimi) ni-li-ye-ku-l-a : moi qui ai mangé 2sg. (wewe) u-li-ye-ku-l-a : toi qui as mangé cl. 1 (yeye) a-li-ye-ku-l-a : lui / elle qui a mangé 1pl. (sisi) tu-li-o-ku-l-a : nous qui avons mangé 2pl. (nyinyi) m-li-o-ku-l-a : vous qui avez mangé cl. 2 (wao) wa-li-o-ku-l-a : eux qui ont mangé,

etc. Exemples de phrases : mtu aliyeondoka ni rafiki yangu : la personne qui est partie est mon ami watu walioondoka ni rafiki zangu : les gens qui sont partis sont mes amis tume(u)ona mti ulioanguka : nous avons vu l'arbre qui est tombé tume(i)ona miti iliyoanguka : nous avons vu les arbres qui sont tombés silitaki yai lililooza : je ne veux pas l'oeuf (qui est) pourri (-oza : pourrir, être pourri) siyataki mayai yaliyooza : je ne veux pas les oeufs (qui sont) pourris kiti kilichovunjika hakifai : la / une chaise (qui est) cassée ne sert à rien (-faa : servir, être utile, convenir) viti vilivyovunjika havifai : les / des chaises (qui sont) cassées ne servent à rien walikaa katika nyumba iliyobomoka : ils habitaient dans une maison (qui était) démolie walikaa katika nyumba zilizobomoka : ils habitaient dans des maisons (qui étaient) démolies Comme on peut le constater le swahili qui manque d'adjectifs les remplace par des formes relatives (pourri, cassé, démoli, etc.)

Cours swahili 14 La conjugaison relative (suite) B) Tous les exemples que nous venons de voir correspondent à des relatifs sujets ("qui" en français). Pour les relatifs objets ("que" en français) il faut faire attention non seulement à la classe de l'antécédent, mais aussi à celle du sujet (qui est évidemment différent de l'antécédent dans le cas d'un relatif objet). La série des relateurs est exaxtement la même que celle que nous venons de voir, mais il faut les utiliser à bon escient ! j'ai vu l'enfant : nilimwona mtoto > l'enfant que j'ai vu : mtoto niliyemwona ≠ l'enfant qui m'a vu : mtoto aliyeniona ! (ne pas oublier que quand l'objet d'un verbe est un être animé, on doit impérativement placer la marque d'objet dans le verbe et c'est aussi vrai au relatif : nilimwona mtoto, mtoto niliyemwona) Autres exemples : mtu niliyemwona jana : la personne que j'ai vue hier watu niliowaona jana : les gens que j'ai vus hier mti alio(u)kata jana : l'arbre qu'il a coupé hier miti aliyo(i)kata jana : les arbres qu'il a coupés hier yai ulilo(li)kaanga jana : l'oeuf que tu as frit hier mayai uliyo(ya)kaanga jana : les oeufs que tu as frits hier kiti tulicho(ki)vunja jana : la chaise que nous avons cassée hier viti tulivyo(vi)vunja jana : les chaises que nous avons cassées hier pombe mliyo(i)maliza jana : la bière que vous avez terminée hier shida tulizo(zi)ona jana : les problèmes que nous avons subis (litt. "vus") hier ukuta walio(u)jenga jana : le mur qu'ils ont construit hier kuta walizo(zi)jenga jana : les murs qu'ils ont construits hier. Avec les objets inanimés, l'insertion de la marque d'objet n'est pas obligatoire, c'est pourquoi on l'a laissée entre parenthèses. Elle est cependant très usuelle et probablement à recommander en bon swahili, puisque l'antécédent d'une relative est le plus souvent défini. Tout ces exemples ont des sujets marqués seulement par le préfixe mais sans sujet nominal explicité. Si le nom apparaît, le français a deux possibilités : - l'arbre que papa a coupé - l'arbre qu'a coupé papa cette dernière forme étant un peu littéraire et peu employée à l'oral. En swahili, par contre, c'est la seule possibilité; donc le sujet se place toujours DERRIERE le verbe relatif : mti ali(o)ukata baba (la forme **mti baba aliokuta est TOTALEMENT IMPOSSIBLE) Autres exemples : yai alilo(li)kaanga mama : l'oeuf que maman a fait frire / qu'a fait frire maman mayai aliyo(ya)kaanga mama : les oeufs que maman a fait frire / qu'a fait frire maman kiti alicho(ki)vunja mtoto : la chaise qu'a cassée l'enfant / que l'enfant a cassée viti walivyo(vi)vunja watoto : les chaises qu'ont cassées les enfants / que les enfants ont cassées

Mais on remarquera tout de suite que se pose un problème. En effet, comme l'ordre du sujet et de l'objet est imposé et que le relateur du swahili ne distingue pas entre "qui" et "que", il va y avoir ambigüité dans : mwanafunzi aliyemwona mwalimu cette phrase peut en effet aussi bien signifier : "l'élève qui a vu le professeur", que : "l'élève que le professeur a vu". C) La forme en amba- : Le swahili possède néanmoins une autre construction relative qui permet de lever l'ambigüité. On utilise un morphème amba-, équivalent au "pronom relatif" du français, auquel on suffixe la marque de classe renvoyant à l'antécédent. cl. 1 amba-ye cl. 3 amba-o cl. 5 amba-lo cl. 7 amba-cho cl. 9 amba-yo cl. 11 amba-o cl. 15 amba-ko cl. 16 amba-po cl. 17 amba-ko cl. 18 amba-mo

cl. 2 amba-o cl. 4 amba-yo cl. 6amba-yo cl. 8 amba-vyo cl. 10 amba-zo

Pour rendre les deux sens vus plus haut, on dira donc, respectivement mwanafunzi ambaye alimwona mwalimu : l'élève qui a vu le professeur mwanafunzi ambaye mwalimu alimwona : l'élève que le professeur a vu Ici, l'ordre est libre et c'est lui qui différencie le sujet et l'objet. L'emploi de amba- est obligatoire pour rendre le relatif d'un grand nombre de formes verbales. Il est aussi facultatif avec les autres. Les étudiants feront bien, néanmoins, d'apprendre à manier la forme avec relateur incorporé dans le verbe. L'emploi systématique de amba- dans tous les contextes (évidemment plus facile pour un francophone) est très lourd et inélégant et la forme incorporée se rencontre bien plus fréquemment à l'écrit. Autres exemples de passé relatif avec ambamtu ambaye aliondoka = mtu aliyeondoka : la personne qui est partie mti ambao ulianguka = mti ulioanguka : l'arbre qui est tombé nyumba ambazo zilibomoka = nyumba zilizobomoka : des maisons effondrées mayai ambayo aliyakaanga mama = mayai ambayo mama aliyakaanga = mayai aliyoyakaanga mama : les oeufs frits par maman [Noter la liberté de placement du sujet avec amba- quand l'antécédent est l'objet] etc. D) Les relatifs locatifs : ils correspondent au français "où", comme dans "l'endroit où je l'ai vu" et se rendent par les classes 16, 17 et 18. [N.B. surtout ne pas utiliser dans ce cas l'interrogatif wapi "où" qui ne sert qu'à exprimer les questions! : ulikwenda wapi ? : où es-tu allé ?; wamemwona wapi ? : où l'ont-ils vu ? -

l'interrogatif se place toujours en fin de phrase en swahili, jamais au début comme en français ou les autres langues européennes] Exemples : cl. 16 : mahali niliposoma panaitwa Nairobi : l'endroit où j'ai étudié s'appelle Nairobi cl. 17 : kule tulikokwenda tuliona mengi : là où nous sommes allés, nous avons vu beaucoup [sous-entendu : de choses] cl. 18 mle tulimoingia hamna watu : là où nous sommes entrés, il n'y a personne mle alimoingia mwalimu = mle ambamo mwalimu aliingia : là où est entré le professeur, là où le professeur est entré shimoni alimoingia panya = shimoni ambamo panya aliingia : dans le trou où le rat est entré mbwa alianza kufuata harufu ya panya na kutafuta alipopita / alikopita / alimopita : le chien commença à suivre l'odeur du rat et à chercher où il était passé Une particularité du swahili est que la classe 16 (mais pas les classes 17 ou 18) servent à former les relatives temporelles (français "quand je l'ai rencontré, au moment où je l'ai rencontré") Exemples niliposema naye hakunijibu : quand je lui ai adressé la parole, il ne m'a pas répondu walipofika nyumbani, walimwona : quand ils sont arrivés à la maison, ils l'ont vu (différent de nyumbani walipofika, walimwona : à la maison où ils sont arrivés, ils l'ont vu) tulipotaka kurudi tuliona tumechelewa : quand nous avons voulu rentrer, nous avons constaté (litt. "vu") que nous étions en retard (-chelewa : être en retard) [Noter que le "que" du français ne se traduit normalement pas, bien qu'il serait possible aussi de dire tuliona kuwa ou kwamba tumechelewa] Il est toujours possible (mais jamais obligatoire) de faire précéder les relatives temporelles de wakati "le temps" [c. à d. le temps qui passe, pas le temps qu'il fait, qui se dit hali ya hewa, litt. "état de l'air"] (wakati) walipofika nyumbani... : quand ils sont arrivés à la maison... (wakati) tulipotaka kurudi... : quand nous avons voulu rentrer... etc. E) Les relatives au présent. Le mode de formation est exactement le même qu'au passé: PS-na-Relateur-base-a Exemples mwalimu anaondoka : le professeur s'en va > mwalimu anayeondoka : le professeur qui s'en va mbwa anakula nyama : le chien mange la viande > mbwa anayekula nyama : le chien qui mange la viande nyama anayokula mbwa = nyama ambayo mbwa anakula : la viande que mange le chien tunakwenda mjini : nous allons en ville > sisi tunaokwenda mjini : nous qui allons en ville mjini tunakokwenda : à la ville où nous allons

wanaingia shimoni : ils entrent dans la fosse > shimoni wanamoingia : la fosse où / dans laquelle ils entrent mwalimu ambaye mwanafunzi anamwona : le professeur que voit l'élève ≠ mwalimu ambaye anamwona mwanafunzi : le professeur qui voit l'élève Proverbe : panapofuka moshi, hapakosi moto : là où s'élève de la fumée, ça ne manque pas de feu (cf. "il n'y a pas de fumée sans feu"); (-fuka "s'élever" en parlant de fumée, -kosa "manquer de qqch.) F) Relatives au futur Ici nous rencontrons une différence. Nous avons vu que la formule du futur simple est : PS-ta-Base-a En swahili standard, le relatif futur est légèrement différent, il compte une syllabe en plus : PS-taka-Relateur-base-a Note : ce fait s'explique par l'origine de la marque du futur qui est le verb -taka "vouloir" (cf. anglais "he will come" litt. "il veut venir", mais maintenant "il viendra"). En swahili standard, la forme originelle est conservée au relatif, mais s'est abrégée dans la forme simple. Dans certains dialectes swahili, on emploie simplement "-ta-" au relatif aussi, sans la syllabe -ka- mais c'est une faute en swahili standard.

Conjugaison avec -anguka 1sg (mimi) ni-taka-ye-anguk-a : moi qui tomberai 2sg. (wewe) u-taka-ye-anguk-a : toi qui tomberas cl. 1 (yeye) a-taka-ye-anguk-a : lui qui tombera 1p. (sisi) tu-taka-o-anguka : nous qui tomberons 2pl. (nyinyi) m-taka-o-anguk-a : vous qui tomberez cl. 2 (wao) wa-taka-o-anguk-a : eux qui tomberont cl. 3 mti u-taka-o-anguka : l'arbre qui tombera cl. 4 miti i-taka-yo-anguk-a : les arbres qui tomberont cl. 5 yai li-taka-lo-anguka : l'oeuf qui tombera cl. 6 mayai ya-taka-yo-anguk-a : les oeufs qui tomberont, etc. avec -la 1sg. (mimi) ni-taka-ye-ku-l-a : moi qui mangerai 2sg. (wewe) u-taka-ye-ku-l-a : toi qui mangeras cl. 1 (yeye) a-taka-ye-ku-l-a : elle qui mangera 1pl.. (sisi) tu-taka-o-ku-l-a : nous qui mangerons, etc. Exemples mtu atakayeondoka ni rafiki yangu : la personne qui s'en ira est mon ami mbwa atakayekula nyama : le chien qui mangera la viande mayai atakayoyakaanga mama : les oeufs que maman fera frire mjini tutakakokwenda : à la ville où nous irons mle tutakapoingia, hamna watu : là où nous entrerons, il n'y a personne Noter que si l'on emploie amba- la forme qui suit est le futur simple (en -ta-, pas en -taka-) mayai ambayo mama atayakaanga : les oeufs que maman fera frire mwanafunzi ambaye mwalimu atamwona : l'étudiant que le professeur verra

Relative temporelle (wakati) tutakapofika nyumbani tutamkuta : quand nous arriverons à la maison, nous le rencontrerons Noter les différences : (wakati) nitakapomwona nitamwambia : quand je le verrai, je lui dirai = au moment où je le verrai, je lui dirai (je suis à peu près sûr de le voir) nikimwona, nitamwambia : le voyant, je lui dirai = quand je le verrai je lui dirai = si je le vois je lui dirai (c'est une éventualité) kama nikimwona nitamwambia : si je le vois, au cas où je le vois, je lui dirai (je n'en suis pas sûr, mais c'est possible)

Cours swahili 15 La conjugaison relative (suite) G) Forme relative négative : Curieusement, il n'existe en swahili standard qu'une forme relative à relateur incorporé, et c'est le présent relatif négatif, dont la formule est : PS-si-Relateur-Base-a dont il est facile de constater qu'elle ne correspond pas au présent négatif non relatif (dont je vous rappelle la formule : PSNég-Base-i) Conjugaison avec -anguka 1sg. (mimi) ni-si-ye-anguk-a : moi qui ne tombe pas 2sg. (wewe) u-si-ye-anguk-a : toi qui ne tombe pas cl. 1 (yeye) a-si-ye-anguk-a : lui qui ne tombe pas 1pl. (sisi) tu-si-o-anguk-a : nous qui ne tombons pas 2pl. (nyinyi) m-si-o-anguk-a : vous qui ne tombez pas cl. 2 (wao) wa-si-o-anguk-a : eux qui ne tombent pas cl. 3 mti u-si-o-anguk-a : l'arbre qui ne tombe pas cl. 4 miti i-si-yo-anguk-a : les arbres qui ne tombent pas cl. 5 yai li-si-lo-anguk-a : l'oeuf qui ne tombe pas cl. 6 mayai ya-si-yo-anguk-a : les oeufs qui ne tombent pas cl. 7 kiti ki-si-cho-anguk-a : la chaise qui ne tombe pas cl. 8 viti vi-si-vyo-anguk-a : les chaises qui ne tombent pas, etc. Avec -la 1sg (mimi) ni-si-ye-ku-l-a : moi qui ne mange pas 2sg. (wewe) u-si-ye-ku-l-a : toi qui ne mange pas cl. 1 (yeye) a-si-ye-ku-l-a : lui qui ne mange pas 1pl. (sisi) tu-si-o-ku-l-a : nous qui ne mangeons pas 2pl. (nyinyi) m-si-o-ku-l-a : vous qui ne mangez pas cl. 2 (wao) wa-si-o-ku-l-a : eux qui ne mangent pas, etc. rafiki yangu haondoki : mon ami ne s'en va pas > mtu asiyeondoka ni rafiki yangu : la personne qui ne s'en va pas est mon ami mama ha(ya)kaangi mayai : maman ne fait pas frire les oeufs, ne fait pas frire d'oeufs > mtu asiye(ya)kaanga mayai ni mama : la personne qui ne fait pas frire d'oeufs / les oeufs est maman mayai asiyoyakaanga mama : les oeufs que maman ne fait pas frire = mayai ambayo mama hayakaangi mwanafunzi hamwoni mwalimu : l'étudiant ne voit pas le professeur > mwanafunzi ambaye hamwoni mwalimu : l'étudiant qui ne voit pas le professeur ≠ mwanafunzi ambaye mwalimu hamwoni Juma hajengi nyumba : Juma ne construit pas de maison(s) > nyumba asiyoijenga Juma : la maison que ne construit pas Juma / nyumba asizozijenga Juma : les maisons que ne construit pas Juma

Il faut noter que c'est cette forme négative, employée avec un relateur de cl. 16, qui sert à rendre le négatif du concomitant en -ki-, vu précédemment : (kama) ukitaka kuondoka, niambie : si tu veux partir, dis-le moi ! (kama) usipotaka kuondoka, niambie : si tu ne veux pas partir, dis-le moi ! Pour toutes les autres formes, négatives et positives, il n'existe pas de relateur incorporé et on doit utiliser ambahawaku(li)lima shamba : ils n'ont pas cultivé le champ > shamba ambalo hawakulilima : le champ qu'ils n'ont pas cultivé hawaja(li)lima shamba : ils n'ont pas encore cultivé le champ > shamba ambalo hawajalilima : le champ qu'ils n'ont pas cultivé hawata(li)lima shamba : ils ne cultiveront pas le champ > shamba ambalo hawatalilima : le champ qu'ils ne cultiveront pas watoto huenda shule kila siku : les enfants vont à l'école tous les jours > shule ambako watoto huenda kila siku : l'école où les enfants vont tous les jours (ou bien on emploiera simplement le présent général : shule wanakokwenda watoto kila siku) Pour le résultatif en -me-, soit on utilise le passé relatif simple, soit amba- + -menimenunua ndizi sokoni : j'ai acheté des bananes au marché > ndizi nilizozinunua sokoni = ndizi ambazo nimezinunua sokoni : les bananes que j'ai achetées au marché sokoni nilipozinunua ndizi = sokoni ambapo nimezinunua ndizi : au marché où j'ai acheté les bananes Pour finir (provisoirement) avec les relatives, on notera une forme assez rare et archaïque, mais néanmoins encore utilisée; elle a la particularité de suffixer le relateur : structure PS-Base-a-Relateur Conjugaison avec -anguka : 1sg (mimi) ni-anguk-a-ye : moi qui tombe 2sg. (wewe) u-anguk-a-ye : toi qui tombe cl. 1 (yeye) a-anguk-a-ye : lui qui tombe 1pl. (sisi) tu-anguk-a-o : nous qui tombons 2pl. (nyinyi) mw-anguk-a-o : vous qui tombez cl. 2 (wao) wa-anguk-a-o : eux qui tombent cl. 3 mti u-anguk-a-o : l'arbre qui tombe cl. 4 miti i-anguk-a-yo : les arbres qui tombent cl. 5 yai li-anguk-a-lo : l'oeuf qui tombe cl. 6 mayai ya-anguk-a-yo : les oeufs qui tombent cl. 7 kiti ki-anguk-a-cho : la chaise qui tombe cl. 8 viti vi-anguk-a-vyo : les chaises qui tombent etc. Noter que les verbes monosyllabiques (+ -enda et -isha) ne conservent pas le ku-) 1sg. (mimi) ni-l-a-ye : moi qui mange 2sg. (wewe) u-l-a-ye : toi qui mange

cl. 1 (yeye) a-l-a-ye : lui qui mange 1pl. (sisi) tu-l-a-o : nous qui mangeons 2pl. (nyinyi) m-l-a-o : vous qui mangez cl. 2 (wao) wa-l-a-o : eux qui mangent, etc. Comme on le voit dans les traductions, cette forme est aussi une sorte de présent relatif, mais elle se rencontre surtout dans les proverbes: kafiri akufaaye si Mwislamu asiyekufaa : un infidèle qui t'es utile est préférable à un Musulman qui ne te sert à rien (si,"n'est pas" dans ce genre de phrase doit se traduire par "vaut mieux" "est préférable à") kikulacho kimo nguoni mwako : ce qui te mange est à l'intérieur de ton vêtement (c. à d. ce sont tes proches qui peuvent t'être le plus nuisible) zimwi likujualo halikuli likakwisha : (ce proverbe en style très archaïque signifie : "le monstre qui te connaît ne te dévore pas entièrement", mais n'essayez pas trop de l'analyser en première année; le mot qui nous intéresse ici est : li-ku-ju-a-lo : celui (cl. 5) qui te connaît) "Etre" en swahili Nous avons déjà vu qu'il existe deux manières de rendre le verbe "être" du français en swahili : ni pour être d'une certaine manière ou d'un certain type et -po / -ko / -mo (les verboïdes locatifs) pour "être quelque part". Mais ceci ne concernait que le présent. Pour former les autres temps on va se servir du verbe monosyllabique ku-wa, qui signifie lui aussi "être" ou "devenir". Etre d'une certaine manière : Présent (déjà vu) : mwanafunzi ni mzuri : l'élève est beau / gentil miti ni mirefu : les arbres sont grands Juma ni askari : Juma est soldat Passé : on conjuguera le verbe -wa au passé (c'est un verbe monosyllabique, donc attention aux temps où il garde le ku- et ceux où il ne le garde pas !) mwanafunzi alikuwa mzuri : l'élève était beau / gentil miti ilikuwa mirefu : les arbres étaient grands Juma alikuwa askari : Juma était soldat (Noter qu'il est possible de rajouter ni après le verbe -wa bien que ce ne soit pas le cas le plus fréquent; on pourrait donc avoir : Juma alikuwa ni askari, etc.) Passé négatif : mwanafunzi hakuwa mzuri : l'élève n'était pas beau / gentil miti haikuwa mirefu : les arbres n'étaient pas grands Juma hakuwa askari : Juma n'était pas soldat Futur :

mwanafunzi atakuwa mzuri : l'élève sera (ou : deviendra) beau / gentil miti itakuwa mirefu : les arbres seront / deviendront grands Juma atakuwa askari : Juma sera / deviendra soldat Futur négatif : mwanafunzi hatakuwa mzuri : l'élève ne sera / deviendra pas gentil / beau miti haitakuwa mirefu : les arbres ne seront / deviendront pas grands Juma hatakuwa askari : Juma ne sera / deviendra pas soldat Subjonctif : tuwe tayari ! : soyons prêts wasiwe wabaya : qu'ils ne soient pas méchants ! Concomitant : ukiwa tayari, njoo : si tu es prêt = quand tu seras prêt, viens ! Les formes relatives : Au passé et au futur on conjugue simplement le verbe -wa à la forme relative. Passé positif : mwanafunzi aliyekuwa mzuri : l'élève qui était beau / gentil miti iliyokuwa mirefu : les arbres qui étaient grands rafiki yangu aliyekuwa askari : mon ami qui était soldat Passé négatif : mwanafunzi ambaye hakuwa mzuri : l'élève qui n'était pas gentil / beau miti ambayo haikuwa mirefu : les arbres qui n'étaient pas grands rafiki yangu ambaye hakuwa askari : mon ami qui n'était pas soldat Futur positif : mwanafunzi atakayekuwa mzuri : l'élève qui sera / deviendra beau / gentil miti itakayokuwa mirefu : les arbres qui seront / deviendront grands rafiki yangu atakayekuwa askari : mon ami qui sera / deviendra soldat Futur négatif mwanafunzi ambaye hatakuwa mzuri : l'élève qui ne sera / deviendra pas beau / gentil miti ambayo haitakuwa mirefu : les arbres qui ne seront / deviendront pas grands rafiki yangu ambaye hatakuwa askari : mon ami qui ne sera / deviendra pas soldat En revanche, pour le présent relatif, les formes sont spéciales Structure du relatif positif : PS-li-Relateur Conjugaison : 1sg. (mimi) ni-li-ye mrefu : moi qui suis grand 2sg. (wewe) u-li-ye mrefu : toi qui es grand cl. 1 (yeye) a-li-ye mrefu : lui qui est grand 1pl. (sisi) tu-li-o warefu : nous qui sommes grands

2pl. (nyinyi) m-li-o warefu : vous qui êtes grands cl. 2 (wao) wa-li-o warefu : eux qui sont grands cl. 3 mti u-li-o mrefu : l'arbre qui est grand cl. 4 miti i-li-yo mirefu : les arbres qui sont grands cl. 5 shoka li-li-lo refu : la hache qui est longue cl. 6 mashoka ya-li-yo marefu : les haches qui sont longues cl. 7 kitanda ki-li-cho kirefu : le lit qui est long cl. 8 vitanda vi-li-vyo virefu : les lits qui sont longs cl. 9 meza i-li-yo ndefu : la table qui est longue cl. 10 meza zi-li-zo ndefu : les tables qui sont longues cl. 11 ulimi u-li-o mrefu : la langue qui est longue etc. Ne pas confondre avec le passé : mimi niliye mrefu : moi qui suis grand ≠ mimi niliyekuwa mrefu : moi qui étais grand Structure du relatif négatif : PS-si-Relateur Conjugaison : 1sg. (mimi) ni-si-ye mrefu : moi qui ne suis pas grand 2sg. (wewe) u-si-ye mrefu : toi qui n'es pas grand cl. 1 (yeye) a-si-ye mrefu : lui qui n'est pas grand 1pl. (sisi) tu-si-o warefu : nous qui ne sommes pas grands 2pl. (nyinyi) m-si-o warefu : vous qui n'êtes pas grands cl. 2 (wao) wa-si-o warefu : eux qui ne sont pas grands cl. 3 mti u-si-o mrefu : l'arbre qui n'est pas grand cl. 4 miti i-si-yo mirefu : les arbres qui ne sont pas grands, etc. Bien entendu, il est toujours possible d'utiliser ambamti ambao ni mrefu : l'arbre qui est grand mti ambao si mrefu : l'arbre qui n'est pas grand etc.

Cours swahili 16 Le verboïde locatif; "Avoir" en swahili Etre quelque part : -po / -ko / -mo Nous avons vu la conjugaison de ces formes au présent. Pour les autres temps, on utilise le verbe- wa, suffixé de -po , -ko ou -mo Passé positif : 1sg ni-li-ku-wa-po : j'étais (qq part) 2sg. u-li-ku-w-a-po : tu étais cl. 1 a-li-ku-w-a-po : il / elle était cl. 3 u-li-ku-w-a-po cl. 5 li-li-ku-w-a-po cl. 7 ki-li-ku-w-a-po cl. 9 i-li-ku-w-a-po cl. 11 u-li-ku-w-a-po cl. 15 ku-li-ku-w-a-po

1pl. tu-li-ku-w-a-po : nous étions 2pl. m-li-ku-w-a-po : vous étiez cl. 2 wa-li-ku-w-a-po : ils étaient cl. 4 i-li-ku-w-a-po cl. 6 ya-li-ku-w-a-po cl. 8 vi-li-ku-w-a-po cl. 10 zi-li-ku-wa-po

On aurait exactement la même conjugaison avec les suffixes -ko ou -mo au lieu de -po. Note : on entend souvent - et même on écrit - surtout en Tanzanie, la même forme avec un suffixe -e au lieu de -a : nilikuwepo, tulikuwemo, ilikuweko, etc. Il n'y a pas de différence de sens Exemples : nilikuwapo nyumbani : j'étais à la maison tulikuwapo msituni : nous étions en forêt alikuwako mtoni : elle était à la rivière mlikuwapo kisiwani : vous étiez sur l'île wadudu walikuwamo shimoni : les bestioles étaient dans le trou Passé négatif 1sg. si-ku-w-a-po 2sg. hu-ku-w-a-po cl. 1 ha-ku-w-a-po cl. 3 ha-u-ku-w-a-po cl. 5 ha-li-ku-w-a-po etc.

1pl. ha-tu-ku-w-a-po 2pl. ha-m-ku-w-a-po cl. 2 ha-wa-ku-w-a-po cl. 4 ha-i-ku-w-a-po cl. 6 ha-ya-ku-w-a-po,

sikuwapo nyumbani : je n'étais pas à la maison` hatukuwapo msituni : nous n'étions pas en forêt hakuwako mtoni : elle n'était pas à la rivière hamkuwapo kisiwani : vous n'étiez pas sur l'île wadudu hawakuwamo shimoni : les bestioles n'étaient pas dans le trou

Futur positif 1sg ni-ta-ku-w-a-po 2sg u-ta-ku-w-a-po cl. 1 a-ta-ku-w-a-po etc.

1pl. tu-ta-ku-w-a-po 2pl. m-ta-ku-w-a-po cl. 2 wa-ta-ku-w-a-po,

nitakuwapo nyumbani : je serai à la maison tutakuwapo msituni : nous serons en forêt atakuwako mtoni : elle sera à la rivière mtakuwapo kisiwani : vous serez sur l'île wadudu watakuwamo shimoni : les bestioles seront dans le trou Futur négatif 1sg si-ta-ku-w-a-po 2sg. hu-ta-ku-w-a-po cl. 1 ha-ta-ku-w-a-po etc.

1pl. ha-tu-ta-ku-w-a-po 2pl. ha-m-ta-ku-w-a-po cl. 2 ha-wa-ta-ku-w-a-po,

sitakuwapo nyumbani : je ne serai pas à la maison hatutakuwapo msituni : nous ne serons pas en forêt hatakuwako mtoni : elle ne sera pas à la rivière hamtakuwapo kisiwani : vous ne serez pas sur l'île wadudu hawatakuwamo shimoni : les bestioles ne seront pas dans le trou Les relatives fonctionnent de même au passé et au futur Structure du passé relatif positif : PS-li-Relateur-kuwa-po (-ko, -mo) 1sg (mimi) ni-li-ye-ku-w-a-po 2sg. (wewe) u-li-ye-ku-w-a-po cl. 1 (yeye) a-li-ye-ku-w-a-po cl. 3 mti u-li-o-ku-w-a-po etc.

1pl. (sisi) tu-li-o-ku-w-a-po 2pl. (nyinyi) m-li-o-ku-w-a-po cl. 2 (wao) wa-li-o-ku-w-a-po cl. 4 miti i-li-yo-ku-w-a-po,

mimi niliyekuwapo nyumbani : moi qui étais à la maison sisi tuliokuwapo msituni : nous qui étions en forêt msichana aliyekuwako mtoni : la fille qui était à la rivière nyinyi mliokuwapo kisiwani : vous qui étiez sur l'île wadudu waliokuwamo shimoni : les bestioles qui étaient dans le trou Le passé négatif relatif se forme bien entendu avec ambamimi ambaye sikuwapo nyumbani : moi qui n'étais pas à la maison sisi ambao hatukuwapo msituni : nous qui n'étions pas en forêt

msichana ambaye hakuwako mtoni : la fille qui n'était pas à la rivière nyinyi ambao hamkuwapo kisiwani : vous qui n'étiez pas sur l'île wadudu ambao hawakuwamo shimoni : les bestioles qui n'étaient pas dans le trou Structure du futur positif relatif : PS-taka-Relateur-ku-w-a-po (-ko, -mo) 1sg. (mimi) ni-taka-ye-ku-w-a-po 2sg. (wewe) u-taka-ye-ku-w-a-po cl. 1 (yeye) a-taka-ye-ku-w-a-po etc.

1pl. (sisi) tu-taka-o-ku-w-a-po 2pl. (nyinyi) m-taka-o-ku-w-a-po cl. 2 (wao) wa-taka-o-ku-w-a-po,

mimi nitakayekuwapo nyumbani : moi qui serai à la maison sisi tutakaokuwapo msituni : nous qui serons en forêt msichana atakayekuwako mtoni : la fille qui sera à la rivière nyinyi mtakaokuwapo kisiwani : vous qui serez sur l'île wadudu watakaokuwamo shimoni : les bestioles qui seront dans le trou Le futur négatif relatif se forme bien entendu avec ambamimi ambaye sitakuwapo nyumbani : moi qui ne serai pas à la maison sisi ambao hatutakuwapo msituni : nous qui ne serons pas en forêt msichana ambaye hatakuwako mtoni : la fille qui ne sera pas à la rivière nyinyi ambao hamtakuwapo kisiwani : vous qui ne serez pas sur l'île wadudu ambao hawatakuwamo shimoni : les bestioles qui ne seront pas dans le trou Pour le présent, on utilise la même forme relative que celle que nous avons vue pour rendre "être d'une certaine manière" mais on suffixe -po /-ko / -mo Structure du présent positif relatif : PS-li-Relateur-po (-ko, -mo) 1sg. (mimi) ni-li-ye-po 2sg. (wewe) u-li-ye-po cl. 1 (yeye) a-li-ye-po etc.

1pl. (sisi) tu-li-o-po 2pl. (nyinyi) m-li-o-po cl. 2 (wao) wa-li-o-po,

mimi niliyepo nyumbani : moi qui suis à la maison sisi tuliopo msituni : nous qui sommes en forêt msichana aliyeko mtoni : la fille qui est à la rivière nyinyi mliopo kisiwani : vous qui êtes sur l'île wadudu waliomo shimoni : les bestioles qui sont dans le trou Structure du présent négatif relatif : PS-si-Relateur-po (-ko, -mo) 1sg. (mimi) ni-si-ye-po 2sg. (wewe) u-si-ye-po cl. 1 (yeye) a-si-ye-po etc.

1pl. (sisi) tu-si-ye-po 2pl. (nyinyi) m-si-o-po cl. 2 (wao) wa-si-o-po,

mimi nisiyepo nyumbani : moi qui ne suis pas à la maison sisi tusiopo msituni : nous qui ne sommes pas en forêt msichana asiyeko mtoni : la fille qui n'est pas à la rivière nyinyi msiopo kisiwani : vous qui n'êtes pas sur l'île wadudu wasiomo shimoni : les bestioles qui ne sont pas dans le trou Comment rendre le verbe "avoir" en swahili ? Un verbe "avoir" n'existe pas en swahili. Il se rend au présent par un élément -na, préfixé des PS normaux, positif ou négatif. Conjugaison positive 1sg. ni-na 2sg. u-na cl. 1 a-na cl. 3 u-na cl. 5 li-na cl. 7 ki-na cl. 9 i-na cl. 11 u-na cl. 15 ku-na cl. 16 pa-na cl. 17 ku-na cl. 18 m-na

1pl. tu-na 2pl. m-na cl. 2 wa-na cl. 4 i-na cl. 6 ya-na cl. 8 vi-na cl. 10 zi-na

Exemples : nina kisu : j'ai un couteau tuna watoto wawili : nous avons deux enfants wana senti ngapi ? : combien ont-ils de sous ? mti una miiba : l'arbre a des épines kisu kile kina kipini kirefu : ce couteau a un long manche Conjugaison négative 1sg. si-na 2sg. hu-na cl. 1 ha-na etc.

1pl. ha-tu-na 2pl. ha-m-na cl. 2 ha-wa-na,

sina kisu : je n'ai pas de couteau mti hauna miiba : l'arbre n'a pas d'épines kisu kile hakina kipini kirefu : ce couteau n'a pas un long manche En avoir : quand l'objet possédé n'est pas explicitement mentionné, le français utilise "en" (comme dans "as-tu de l'argent ?" -"j'en ai" (c. à d. "j'ai de l'argent"). Le swahili suffixe une forme abrégée du démonstratif de référence en -o, accordé dans la classe correspondante. je, una kitabu ? : tu as un livre ? - ndiyo, ninacho : oui, j'en ai un je, una vitabu ? : tu as des livres ? - ndiyo, ninavyo : oui j'en ai je, una mayai ? : tu as des oeufs ? - ndiyo, ninayo : oui, j'en ai je, una pesa ? : tu as de l'argent ? -ndiyo, ninazo : oui, j'en ai

Il ne serait pas correct de répondre *nina sans le suffixe en -o. En revanche, assez curieusement, et bien que la forme soit mentionnée dans les grammaires, une réponse négative n'a pas de suffixe : je, una kitabu ? - sina : tu as un livre? - je n'en ai pas (pas *sinacho) je una mayai ? - sina : tu as des oeufs ? - je n'en ai pas (pas *sinayo) "Avoir" au passé : on conjugue avec l'auxiliaire -wa, mais attention : dans ce cas, le na n'est pas attaché au verbe nilikuwa na kisu : j'avais un couteau tulikuwa na watoto wawili : nous avions deux enfants walikuwa na senti ngapi ? : combien avaient-ils de sous ? mti ulikuwa na miiba : l'arbre avait des épines kisu kile kilikuwa na kipini kirefu : ce couteau avait un long manche Au négatif : sikuwa na kisu : je n'avais pas de couteau hatukuwa na watoto wawili : nous n'avions pas deux enfants mti haukuwa na miiba : l'arbre n'avait pas d'épines kisu kile hakikuwa na kipini kirefu : ce couteau n'avait pas un long manche En avoir : on attache le suffixe en -o à naje, una kitabu ? : tu as un livre ? - nilikuwa nacho : j'en avais un je, una vitabu ? : tu as des livres ? - nilikuwa navyo : j'en avais je, una mayai ? : tu as des oeufs ? - nilikuwa nayo : j'en avais je, una pesa ? : tu as de l'argent ? - nilikuwa nazo : j'en avais Ici, le négatif se comporte de même : ulikuwa na kitabu ? : tu avais un livre ? - sikuwa nacho : je n'en avais pas ulikuwa na pesa ? : tu avais de l'argent ? - sikuwa nazo : je n'en avais pas Note : remarquez bien la différence entre: tulikuwa na watoto wawili : nous avions deux enfants et tulikuwa pamoja na watoto wawili : nous étions avec deux enfants, en compagnie de deux enfants Futur nitakuwa na kisu : j'aurai un couteau tutakuwa na watoto wawili : nous aurons deux enfants mtakuwa na senti ngapi ? : vous aurez combien d'argent ? mti utakuwa na miiba : l'arbre aura des épines kisu kile kitakuwa na kipini kirefu : ce couteau aura un long manche

Au négatif : sitakuwa na kisu : je n'aurai pas de couteau hatutakuwa na watoto wawili : nous n'aurons pas deux enfants mti hautakuwa na miiba : l'arbre n'aura pas d'épines kisu kile hakitakuwa na kipini kirefu : ce couteau n'aura pas un long manche En avoir : je utakuwa na pesa ? : tu auras de l'argent - nitakuwa nazo : j'en aurai - sitakuwa nazo : je n'en aurai pas etc.

Cours swahili 17 "Avoir" en swahili (suite); les formes verbales composées

Les formes relatives pour rendre "avoir" : On utilise les formes relatives utilisées pour rendre "être" en faisant suivre de na Présent positif relatif sujet mimi niliye na kitabu : moi qui ai un livre sisi tulio na watoto wawili : nous qui avons deux enfants mti ulio na miiba : l'arbre qui a des épines kisu kilicho na kipini kirefu : le couteau qui a un long manche Présent négatif relatif sujet : mimi nisiye na kitabu : moi qui n'ai pas de livre sisi tusio na watoto wawili : nous qui n'avons pas deux enfants mti usio na miiba : l'arbre qui n'a pas d'épines kisu kisicho na kipini kirefu : le couteau qui n'a pas un long manche En avoir: mimi niliye nacho : moi qui en ai (kitabu) sisi tulio nao : nous qui en avons (watoto) mimi nisiye nacho : moi qui n'en ai pas (kitabu) sisi tusio nao : nous qui n'en avons pas (watoto) Passé positif relatif sujet mimi niliyekuwa na kitabu : moi qui avait un livre sisi tuliokuwa na watoto wawili : nous qui avions deux enfants mti uliokuwa na miiba : l'arbre qui avait des épines kisu kilichokuwa na kipini kirefu : le couteau qui avait un long manche Passé négatif relatif sujet mimi ambaye sikuwa na kitabu : moi qui n'avais pas de livre sisi ambao hatukuwa na watoto wawili : nous qui n'avions pas deux enfants mti ambao haukuwa na miiba : l'arbre qui n'avait pas d'épines kisu ambacho hakikuwa na kipini kirefu : le couteau qui n'avait pas un long manche En avoir : mimi niliyekuwa nacho : moi qui en avais (kitabu) sisi tuliokuwa nao : nous qui en avions (watoto) mimi ambaye sikuwa nacho : moi qui n'en avais pas (kitabu) sisi ambao hatukuwa nao : nous qui n'en avions pas (watoto) Futur positif relatif sujet : mimi nitakayekuwa na kitabu : moi qui aurai un livre

sisi tutakaokuwa na watoto wawili : nous qui aurons deux enfants mti utakaokuwa na miiba : un arbre qui aura des épines kisu kitakachokuwa na kipini kirefu : un couteau qui aura un long manche Futur négatif relatif sujet mimi ambaye sitakuwa na kitabu : moi qui n'aurai pas de livre sisi ambao hatutakuwa na watoto wawili : nous qui n'aurons pas deux enfants mti ambao hautakuwa na miiba : l'arbre qui n'aura pas d'épines kisu ambacho hakitakuwa na kipini kirefu : le couteau qui n'aura pas un long manche En avoir : mimi nitakayekuwa nacho : moi qui en aurai (kitabu) sisi tutakaokuwa nao : nous qui en aurons (watoto) mimi ambaye sitakuwa nacho : moi qui n'en aurai pas (kitabu) sisi ambao hatutakuwa nao : nous qui n'en aurons pas (watoto) Relatif objet : ici le relateur et le -o suffixé au na renvoient tous les deux à l'antécédent (c'est comme si on disait en français : le livre que je l'ai, incorrect en français standard, mais la seule forme possible en swahili!) Présent positif relatif objet : kitabu nilicho nacho : le livre que j'ai watoto tulio nao : les enfants que nous avons miiba uliyo nayo mti = miiba ambayo mti unayo : les épines que l'arbre a kipini kilicho nacho kisu = kipini ambacho kisu kinacho : le manche que le couteau a [Ne vous traumatisez pas trop sur ces formes. Elles sont rares avec des sujets inanimés comme les deux derniers exemples, mais plus fréquentes avec des sujets renvoyant à des humains] Présent négatif relatif objet (rare): kitabu nisicho nacho = kitabu ambacho sina : le livre que je n'ai pas watoto tusio nao = watoto ambao hatuna : les enfants que nous n'avons pas Passé positif relatif objet : ici - comme au futur- le relateur se place avant la base kitabu nilichokuwa nacho : le livre que j'avais (litt. "le livre que j'étais avec lui") watoto tuliokuwa nao : les enfants que nous avions miiba uliyokuwa nayo mti = miiba ambayo mti ulikuwa nayo : les épines que l'abre avait [rare] Passé négatif relatif objet : kitabu ambacho sikuwa nacho : le livre que je n'avais pas watoto ambao hatukuwa nao : les enfants que nous n'avions pas Ces formes sont évidemment rares en raison de leur sens

Futur positif relatif objet : kitabu nitakachokuwa nacho : le livre que j'aurai watoto tutakaokuwa nao : les enfants que nous aurons miiba utakayokuwa nayo mti = miiba ambayo mti utakuwa nayo : les épines que l'arbre aura [rare] Futur négatif relatif objet : kitabu ambacho sitakuwa nacho : le livre que je n'aurai pas watoto ambao hatutakuwa nao : les enfants que nous n'aurons pas, etc.

Les formes composées Nous avons vu jusqu'à présent des formes verbales simples, c'est à dire ne consistant qu'en un seul mot. Si l'on s'attache aux formes ayant une signification temporelle claire, nous avons eu affaire à cinq formes : PS-li-Base-a : passé ponctuel, décrivant un événement ou une situation dans le passé PS-ta-Base-a : futur PS-na-Base-a : présent, surtout progressif, mais de plus en plus présent général PS-me-Base-a : résultatif, c'est à dire le résultat présent d'une action ayant eu lieu auparavant hu-Base-a : présent habituel, ayant un peu tendance à s'effacer au profit du présent en -naOr ces cinq formes sont à elle seules insuffisantes pour exprimer des nuances de temps, par exemple une action se déroulant pendant un certain temps dans le passé ou le futur (passé ou futur non ponctuel) ou bien le résultat passé d'une action ayant eu lieu encore antérieurement ("elle avait fini d'écrire la lettre quand je suis venu la chercher"). Le swahili va rendre toutes ces nuances au moyen de l'auxiliaire -wa, conjugué soit au passé, soit au futur, suivi par un autre verbe exprimant le sens principal et conjugué avec un autre marqueur de TAM (jamais -li- ou -ta- !). A) auxiliaire conjugué avec -li- : - passé non-ponctuel ou duratif (= imparfait du français) : PS-li-kuwa + Ps-ki-Base-a baba alilima shamba lake mwaka jana : papa a cultivé (français littéraire : cultiva) son champ l'année dernière (ponctuel) baba alikuwa akilima shamba lake mwaka jana : papa cultivait son champ l'année dernière (duratif : on insiste sur la durée de l'action) juzi, Fatuma alipika chakula kizuri : avant-hier, Fatuma a préparé de la bonne nourriture (ponctuel) alipokaa kwetu, Fatuma alikuwa akipika chakula kizuri : quand elle habitait chez nous, Fatuma préparait de la bonne nourriture (duratif)

watu walikuwa wakifanya kazi barabarani kila siku : les gens travaillaient sur la route chaque jour (habituel dans le passé; ici on pourrait aussi dire : watu walikuwa hufanya kazi... en employant la forme en hu- après l'auxiliaire, mais c'est plus rare et on insiste encore plus sur la régularité) -passé progressif (en anglais was -ing : était en train de) : PS-li-kuwa + PS-na-Base-a Fatuma anapika : Fatuma est en train de cuisiner nilipoingia, Fatuma alikuwa anapika : quand je suis entré, Fatuma était en train de cuisiner Juma anaandika barua : Juma est en train d'écrire une lettre nilipomwona Juma, alikuwa anaandika barua : quand j'ai vu Juma, il était en train d'écrire une lettre kwa nini mtoto analia ? : pourquoi est-ce que l'enfant est en train de pleurer ? kwa nini mtoto alikuwa analia asubuhi ya leo ? : pourquoi est-ce que l'enfant était en train de pleurer ce matin ? - résultatif dans le passé (= plus que parfait du français) : PS-likuwa + Ps-me(sha)-Base-a amelala : il est endormi, il dort kwa nini hukumwita ? - sikuweza; alikuwa amelala : pourquoi tu ne l'as pas appelé ? - je n'ai pas pu; il dormait maadui wameshaingia mjini : les ennemis sont déjà entrés dans la ville bahati mbaya maadui walikuwa wameshaingia mjini : malheureusement, les ennemis étaient déjà entrés dans la ville kwa nini Juma aliondoka mapema jana ? - alikuwa ame(sha)maliza kazi yake : Pourquoi Juma est parti de bonne heure hier ? - il avait (déjà) fini son travail B) Auxiliaire conjugué avec -ta- . On retrouve les mêms situations - futur non-ponctuel ou duratif : PS-ta-kuwa + Ps-ki-Base-a baba atalima shamba lake mwaka ujao : papa cultivera son champ l'année prochaine (ponctuel) baba atakuwa akilima shamba lake mwaka ujao : même traduction (car le français n'a pas de forme au futur correspondant à l'imparfait pour le passé), mais on insiste sur la durée de l'action watu watakuwa wakifanya kazi barabarani kila siku : les gens travailleront sur la route chaque jour (habituel dans le futur; ici on pourrait aussi dire : watu watakuwa hufanya kazi... en employant la forme en hu- après l'auxiliaire, mais c'est plus rare et on insiste encore plus sur la régularité) -futur progressif (en anglais will be -ing : sera en train de) : PS-ta-kuwa + PS-na-Base-a nitakapofika, Fatuma atakuwa anapika : quand j'arriverai, Fatuma sera en train de cuisiner

nitakapomwona Juma, atakuwa anaandika barua : quand je verrai Juma, il sera en train d'écrire une lettre (Evidemment, ces phrases sont plus rares que leurs équivalents au passé, car il est difficile d'être très précis en parlant de situations ou d'événements futurs, qui ne sont donc pas encore connus) - résultatif dans le futur (= futur antérieur du français) : PS-takuwa + Ps-me(sha)-Base-a hatutaweza kusema naye leo; atakuwa ameshalala : nous ne pourrons pas parler avec lui aujourd'hui; il sera déjà endormi bahati mbaya maadui watakuwa wameshaingia mjini : malheureusement, les ennemis seront déjà entrés dans la ville kwa nini Juma anataka kuondoka mapema kesho ? - kwa sababu atakuwa ame(sha)maliza kazi yake saa tisa: Pourquoi Juma veut-il partir tôt demain ? - parce qu'il aura (déjà) terminé son travail à 3 heures [N.B. en swahili on compte les heures à partir du lever du soleil - toujours à environ 7h du matin sous l'équateur; donc 7h : saa moja, 8h : saa mbili, 9h : saa tatu, etc. jusqu'à 18h : saa kumi na mbili, après quoi le soleil se couche et on recommence à compter à 1 : saa moja = 19h = 7h du soir, etc.] Formes négatives : pour les formes négatives, le principe est le même, mais faire très attention - c'est normalement le verbe principal qui se met au négatif, l'auxiliaire restant positif : Passé duratif et passé progressif prennent la même forme négative : PS-likuwa + PSNeg.-Base-i baba alikuwa halimi shamba lake mwaka jana : papa ne cultivait pas son champ l'année dernière alipokaa kwetu, Fatuma alikuwa hapiki chakula kizuri : quand elle habitait chez nous, Fatuma ne préparait pas de la bonne nourriture watu walikuwa hawafanyi kazi barabarani kila siku : les gens ne travaillaient pas sur la route chaque jour nilipoingia, Fatuma alikuwa hapiki : quand je suis entré, Fatuma n'était pas en train de cuisiner nilipomwona Juma, alikuwa haandiki barua : quand j'ai vu Juma, il n'était pas en train d'écrire une lettre Pour le résultatif négatif, il y a deux possibilités : PS-likuwa + PSNeg-ku-Base-a : pour une action qui n'a pas été accomplie une bonne fois pour toute PS-likuwa + PSNeg-ja-Base-a : pour une action qui n'a pas encore été accomplie

nilipomwona Juma jana asubuhi, alikuwa hakulala hata kidogo : quand j'ai vu Juma hier matin, il n'avait pas dormi du tout (litt. "même un peu") nilipomwona Juma jana usiku, alikuwa hajalala : quand j'ai vu Juma hier soir, il n'était pas encore endormi / couché nilishangaa kuona kuwa (alikuwa) hakupika chakula : j'ai été surpris de voir qu'elle n'avait pas préparé le repas (ici l'auxiliaire n'est pas indispensable) nilishangaa kuona kuwa (alikuwa) hajapika chakula : j'ai été surpris de voir qu'elle n'avait pas encore préparé le repas Même situation au futur : baba atakuwa halimi shamba lake mwaka ujao : papa ne cultivera pas son champ l'année prochaine tutakapofika kwake, atakuwa hajalala : quand nous arriverons chez lui, il ne sera pas encore couché / endormi tukijaaliwa, maadui watakuwa hawakuingia mjini : si Dieu nous est favorable [pour une explication de cette forme, voir les leçons suivantes], les ennemis ne seront pas entrés en ville [Note : il est néanmoins possible de mettre l'auxiliaire au négatif et de laisser le verbe principal au positif, mais ces constructions sont particulières : elles servent à opposer une situation à une autre; par exemple : hakuwa anaandika barua, bali... : il n'était pas en train d'écrire une lettre, mais au contraire... (il faisait toute autre chose). Il est préférable de laisser ces constructions pour l'année prochaine.]

Deux précisions concernant la marque d'objet et le relateur - la marque d'objet se met toujours sur le verbe principal, jamais l'auxiliaire baba atakuwa analilima shamba lake : papa cultivera son champ nilikuwa nimekisoma : je l'avais lu (kitabu) chakula, alikuwa hajakipika : la nourriture, elle ne l'avait pas encore préparée - le relateur, au contraire, se place toujours sur l'auxiliaire, jamais sur le verbe principal ! Fatuma alikula chakula alichokuwa amekipika : Fatuma a mangé la nourriture qu'elle avait préparée (litt. .".. la nourriture qu'elle était elle l'a préparée" !) wanafunzi walisoma kitabu alichokuwa amekileta mwalimu = wanafunzi walisoma kitabu ambacho mwalimu alikuwa amekileta : les élèves ont lu le livre que le professeur avait apporté. alikuwa na mbwa aliyekuwa akienda naye kuwinda : il avait un chien avec lequel il allait chasser

Cours swahili 18 Le conditionnel; Les extensions : le passif

Le conditionnel (hypothétique) : On peut distinguer trois degrés d'hypothèses en français - s'il vient aujourd'hui, je serai content de le voir (présent dans la condition, futur dans la principale) -s'il venait aujourd'hui, je serais content de le voir (imparfait dans la condition, conditionnel présent dans la principale) - s'il était venu aujourd'hui, j'aurais été content de le voir (plus que parfait dans la condition, conditionnel passé dans la principal). Pour le swahili, nous avons vu que le premier degré est rendu par la forme en -ki- et ne se différencie pas vraiment de "quand...". Pour les deux autres degrés, il existe en principe deux formes différentes, encore que l'une d'entre elle soit presque uniquement littéraire. On notera aussi, que le swahili a la même forme pour la condition et la principale, contrairement au français (mais penser au français populaire "si j'aurais su, j'y aurais pas dit"!) 1) hypothétique présent : la condition peut encore se réaliser, même si elle est douteuse : Structure : PS-nge-Base-a (dans les deux membres de phrase) conjugaison avec -anguka : 1sg. ni-nge-anguk-a : je tomberais 2sg. u-nge-anguk-a : tu tomberais cl. 1 a-nge-anguk-a : il tomberait etc.

1pl. tu-nge-anguk-a : nous tomberions 2pl. m-nge-anguka : vous tomberiez cl. 2 wa-nge-anguk-a : ils tomberaient,

Les monosyllabes gardent -ku- : ningekula, ungekula, etc. Exemples (kama) ungekuja, ungeniona : si tu venais, tu me verrais (noter que l'on peut faire précéder la condition de kama "si", mais ce n'est pas indispensable) (kama) ningejua, ningekuambia : si je savais, je te le dirais (kama) tungemaliza kazi, tungepumzika : si nous finissions le travail, nous nous reposerions 2) hypothétique passé : la condition ne peut plus se réaliser, l'occasion est passée Structure : PS-ngali-Base-a Exactement comme le précédent, mais remplacer -nge- par -ngali(kama) ungalikuja, ungaliniona : si tu étais venu, tu m'aurais vu (mais c'est trop tard maintenant) (kama) ningalijua, ningalikuambia : si j'avais su, je te l'autrais dit

(kama) tungalimaliza kazi, tungalipumzika : si nous avions terminé le travail, nous nous serions reposés Bien qu'assez utilisée à l'écrit, cette forme ne s'entend pour ainsi dire jamais à l'oral - au moins en Tanzanie - où l'on emploie toujours la forme en -nge- pour les deux hypothétiques. Noter qu'on entend assez souvent au Kenya une forme -ngeli- qui est à bannir en swahili standard. Négatif: Structure : PS-si-nge-Base-a (N.B. l'hypothétique forme son négatif avec -si- précédé des PS positifs - comme le subjonctif négatif ou la forme relative négative) 1sg. ni-si-nge-anguk-a : je ne tomberais pas 2sg. u-si-nge-anguk-a : tu ne tomberais pas cl. 1 a-si-nge-anguk-a : il ne tomberait pas 1pl. tu-si-nge-anguk-a : nous ne tomberions pas 2pl. m-si-nge-anguk-a : vous ne tomberiez pas cl. 2 : wa-si-nge-anguk-a : ils ne tomberaient pas, etc. hata ningejua , nisingekuambia : même si je savais, je ne te le dirais pas wasingefanya kazi, wasingepata pesa : s'ils ne travaillaient pas, ils ne gagneraient pas d'argent mvua isingenyesha, tungekwenda kutembea : s'il ne pleuvait pas, nous irions nous promener On a la même forme avec -ngali-, mais elle est rare à l'oral aussi wasingalifanya kazi, wasingalipata pesa : s'ils n'avaient pas travaillé, ils n'auraient pas gangné d'argent mvua isingalinyesha, tungalikwenda kutembea : s'il n'avait pas plu, nous serions allés nous promener Comparer avec : mvua isiponyesha, tutakwenda kutembea : s'il ne pleut pas, nous irons nous promener Les extensions verbales Nous abordons ici un chapitre très important - et un des plus difficiles - de la grammaire swahili. Les extensions sont des éléments qui s'insèrent entre le radical d'un verbe et la voyelle finale et qui changent - parfois considérablement - le comportement du verbe dans la phrase. Rendons-nous compte immédiatement de quoi il s'agit, en examinant un verbe dont le sens se modifie avec les principales extensions : Forme de base : ku-fung-a Forme applicative : ku-fung-i-a Forme passive : ku-fung-w-a Forme stative : ku-fung-ik-a Forme causative : ku-fung-ish-a Forme réciproque : ku-fung-an-a

pas d'extension -i-w-ik-ish-an-

fermer, attacher fermer ou attacher pour qq. être fermé, être attaché se fermer, s'attacher faire fermer, faire attacher s'attacher l'un l'autre

On peut ajouter deux extensions un peu moins importantes : Forme réversive : ku-fung-u-a -uForme stative-réversive : ku-fung-uk-a -uk-

ouvrir, détacher s'ouvrir, se détacher

L'étude détaillée des extensions est très complexe et sera reprise en deuxième année. On présentera ici les principaux mécanismes. Nous allons étudier ci-dessous les extensions les plus importantes en traitant d'abord de la forme puis des constructions de chacune. Le passif : Nous avons vu ci-dessus que la forme de base de l'extension est -w-, mais il y a beaucoup de variantes. cas général : -wku-andik-a : écrire ku-dangany-a : tromper ku-fich-a : cacher ku-fuat-a : suivre ku-it-a : appeler ku-uliz-a : demander

ku-andik-w-a : être écrit ku-dangany-w-a : être trompé ku-fich-w-a : être caché ku-fuat-w-a : être suivi ku-it-w-a : être appelé ku-uliz-w-a : être demandé

quand la base verbale se termine par -i- ou -e- : -w- également : ku-saidi-a : aider ku-ti-a : mettre dans , introduire ku-poke-a : recevoir

ku-saidi-w-a : être aidé ku-ti-w-a : être mis, introduit ku-pok-e-w-a : être reçu

quand la base verbale se termine par -u- ou -a- : -liwku-chagu-a : choisir ku-chuku-a : prendre ku-fua : laver (vêtements) ku-nunu-a : acheter ku-pasu-a : fendre

ku-chagu-liw-a : être choisi ku-chuku-liw-a : être pris ku-fu-liw-a : être lavé ku-nunu-liw-a : être acheté ku-pasu-liw-a : être fendu

ku-twa-a : prendra ku-za-a : mettre au monde

ku-twa-liw-a : être pris ku-za-liw-a : être mis au monde, naître

Noter cependant : ku-u-a : tuer

ku-u-aw-a ou ku-u-liw-a : être tué

quand la base verbale se termine par -o : -lewku-oko-a : sauver ku-oko-lew-a : être sauvé ku-ond-o-a : enlever, ôté ku-ondo-lew-a : être enlevé, être ôté Pour les verbes ne se terminant pas pas -a- à l'infinitif :

quand la voyelle finale est -i ou -e : on ajoute -wa ku-samehe : pardonner ku-samehe-wa : être pardonné ku-fasiri : traduire ku-fasiri-wa : être traduit ku-shtaki : accuser ku-shtaki-wa : être accusé quand la voyelle finale est -u : on remplace par -iwa ku-haribu : détruire ku-harib-iwa : être détruit ku-hesabu : calculer ku-hesab-iwa : être calculé ku-hukumu : juger ku-hukum-iwa : être jugé ku-jaribu : essayer ku-jarib-iwa : être essayé Noter les deux verbes suivants se terminant en -au : on ajoute -liwa ku-sahau : oublier ku-sahau-liwa : être oublié ku-dharau : mépriser ku-dharau-liwa : être méprisé N. B. : à partir du moment où l'extension a été ajoutée (et cela vaut pour toutes les extensions), ces verbes se terminent maintenant par -a , ce qui signifie qu'ils deviennent réguliers et vont donc changer le -a en -i au présent négatif et -e au subjonctif] Pour les verbes monosyllabiques : ku-l-a : manger ku-nyw-a : boire ku-p-a : donner

ku-l-iw-a : être mangé ku-nyw-ew-a : être bu ku-pew-a : être donné

Noter que les verbes monosyllabiques ne le sont plus au passif, puisque celui-ci ajoute une syllabe : -la (une syllabe) -li.wa (deux syllabes). Ils ne conservent donc pas le -ku-. Construction des phrases : le passif du swahili fonctionne fondamentalement comme celui du français : c'est à dire que l'objet de la phrase active devient le sujet de la phrase passive; l'agent du verbe (qui était sujet dans la phrase active) se retrouve complément d'agent introduit par na : mama alipika chakula hiki : maman a préparé cette nourriture - forme active sujet objet agent patient chakula hiki kilipikwa na mama : cette nourriture a été préparée par maman sujet complément d'agent patient agent watoto walivunja kikombe : les enfants ont cassé la tasse kikombe kilivunjwa na watoto : la tasse a été cassée par les enfants mbwa atakula nyama : le chien mangera la viande nyama italiwa na mbwa : la viande sera mangée par le chien Un emploi particulièrement fréquent du passif sert à rendre l'équivalent de la construction impersonnelle "on" du français [attention pas le "on" qui signifie "nous" en français contemporain, mais le "on" de "on a brûlé ma voiture", c. à d. quelqu'un d'inconnu]

yuko wapi yule mgonjwa aliyeletwa hapa ? : où est le malade qu'on a apporté ici ? mawe yote yameondolewa : on a enlevé toutes les pierres kitu hiki hakihitajiwi : cette chose n'est pas nécessaire = on n'a pas besoin de cette chose (de -hitaji : avoir besoin)

Cours swahili 19 Les extensions (suite) : l'applicatif L'applicatif : quand la base du verbe se termine par une consonne et que la voyelle précédente est -a-, -i- ou -u- : l'extension est -iku-pik-a : cuire ku-vunj-a : casser ku-uz-a : vendre ku-simam-a : s'arrêter, se lever

ku-pik-i-a : cuire pour ku-vunj-i-a : casser pour ku-uz-i-a : vendre à ku-simam-i-a : s'arrêter, se lever pour, à

idem mais la voyelle précédente est -e- ou -o-, l'extension est -eku-let-a : apporter kw-end-a : aller ku-tok-a : sortir ku-wek-a : poser

ku-let-e-a : apporter à kw-end-e-a : aller pour, ou vers ku-tok-e-a : sortir pour, vers ku-wek-e-a : poser pour

quand la base se termine par une des trois voyelles -a-, -i- ou -u- : -li- : ku-chagu-a : choisir ku-chuku-a : prendre ku-fagi-a : balayer ku-ingi-a : entrer ku-li-a : pleurer, crier ku-ka-a : demeurer, être assis

ku-chagu-li-a : choisir pour ku-chuku-li-a : prendre pour ku-fagi-li-a : balayer pour ku-ingi-li-a : s'immiscer ku-li-li-a : pleurer qq. ku-ka-li-a : demeurer pour

quand la base se termine par -e- ou -o- : -leku-ondo-a : ôter ku-poke-a : recevoir ku-to-a : extraire, fare sortir

ku-ondo-le-a : ôter pour ku-poke-le-a : recevoir pour ku-to-le-a : faire sortir pour

Verbes à voyelle finale autre que -a voyelle finale -i ou -e : on ajoute -a ku-rudi : revenir ku-shtaki : accuser ku-safiri : voyager ku-samehe : pardonner

ku-rudi-a : revenir vers ku-shtaki-a : accuser pour ku-safiri-a : voyager pour, vers ku-samehe-a : pardonner pour

voyelle finale -u : on remplace par-ia ku-jaribu : essayer ku-haribu : détruire

ku-jarib-ia : essayer pour ku-harib-ia : détruire pour

les deux verbes se terminant par -au : on ajoute -lia

ku-sahau : oublier ku-dharau : mépriser

ku-sahau-lia : oublier pour ku-dharau-lia : mépriser pour

Verbes monosyllabiques : ku-l-a : manger ku-j-a : venir ku-f-a : mourir

ku-l-i-a : manger pour ku-j-i-a : venir vers ku-f-i-a : mourir quelque part

Emplois : l'applicatif a plusieurs sens, parfois un peu éloignés de notre point de vue (on se contentera de les survoler ici; une étude plus approfondie sera donnée en deuxième année) 1) faire quelque chose pour le compte de quelqu'un, au profit de quelqu'un, éventuellement à son désavantage mtoto analia : l'enfant pleure mtoto anamlilia mama yake : l'enfant pleure pour sa mère, à cause de sa mère (elle est sortie, par exemple) watoto waliimba nyimbo : les enfants ont chanté des chansons watoto walituimbia nyimbo : les enfants nous ont chanté des chansons amelilima shamba : il a cultivé le champ amenilimia shamba : il a cultivé le champ pour moi Noter à propos de cet exemple que le bénéficiaire de l'action apparaît obligatoirement (puisqu'il s'agit toujours d'un être animé) sous forme de marque d'objet; comme en swahili il est impossible d'avoir deux marques d'objet en même temps, celle du patient de l'action ne peut pas apparaître. En français on pourrait dire : il me l'a cultivé : ou me représente le bénéficiaire et l' représente le patient, c'est à dire le champ. Mais en swahili, seul le bénéficiaire peut et doit apparaître wameharibu gari lako : ils ont abîmé ta voiture wamekuharibia gari lako : ils t'ont abîmé ta voiture (ici, c'est à ton désavantage) nunua kisu : achète un couteau ninunulie kisu : achète-moi un couteau unapika nini ? : que cuisines-tu ? unampikia nani ? : pour qui cuisines-tu ? mama alikasirika : maman s'est fâchée mama alimkasirikia mtoto wake : maman s'est fâchée après son enfant 2) mouvement vers Juma alitupa mawe : Juma a lancé des pierres Juma alimtupia mbwa mawe : Juma a lancé des pierres vers le chien, en direction du chien, au chien

askari aligeuka : le soldat s'est retourné askari alitugeukia : le soldat s'est retourné vers nous ndege aliruka upesi : l'oiseau s'est envolé rapidement ndege alirukia upesi juu ya mti : l'oiseau s'est envolé rapidement vers le sommet de l''arbre mtoto alikimbia : l'enfant a couru mtoto alimkimbilia mama yake : l'enfant a couru vers sa mère Noter que mtoto alimkimbia mama yake (sans applicatif) voudrait dire : l'enfant s'est enfui (d'auprès) de chez sa mère noter la paire : watu walihama kule : les gens ont immigré / déménagé de là-bas watu walihamia kule : les gens ont immigré / emménagé là-bas 3) instrument Dans quelques cas, et le plus souvent avec l'infinitif, l'applicatif exprime l'instrument avec lequel on fait une action : ninataka kisu cha kukatia nyama : je veux un couteau à couper la viande / avec lequel couper la viande tunatengeneza matofali ya kujengea nyumba : nous préparons des briques avec lesquelles construire la maison nipe sabuni ya kufulia nguo : donne-moi du savon à laver le linge chumba cha kulia : la salle à manger mkono wa kulia : la main avec laquelle manger = la main droite Un emploi très important de l'applicatif et impossible à traduire en français (l'anglais y arrive mieux) combine applicatif et passif. Examiner les phrases suivantes : actif : Hamisi alipika chakula : Hamisi a préparé la nourriture passif : chakula kilipikwa na Hamisi : la nourriture a été préparée par Hamisi applicatif : Hamisi alitupikia chakula : Hamisi nous a préparé de la nourriture passif de l'applicatif : tulipikiwa chakula na Hamisi (en anglais we were cooked a meal by Hamisi, mais en français on est obligé de dire à nouveau "Hamisi nous a préparé de la nourriture", parce qu'on ne peut pas placer le bénéficiaire en position sujet d'un passif.) Cette tournure est très usuelle en swahili. Autres exemples : Hamisi alinifungulia mlango : Hamisi m'a ouvert la porte nilifunguliwa mlango na Hamisi : même sens bien sûr on peut dire : mlango ulifunguliwa na Hamisi : la porte a été ouverte par Hamisi, mais alors on ne sait pas au profit de qui l'action a été faite ! wageni watatu wamefika kwetu : trois étrangers sont arrivés chez nous tumefikiwa na wageni watatu : ici on pourrait traduire : il nous est arrivé trois étrangers alimwambia nani : il l'a dit à qui ? aliambiwa na nani ? : qui est-ce qui lui a dit ?

alisoma barua yake : il a lu sa lettre alisomewa barua yake : on lui a lu sa lettre Le statif quand la base du verbe se termine par une consonne et que la voyelle précédente est -a-, -i- ou -u- : l'extension est -ikku-vunj-a : casser ku-pit-a : passer ku-fany-a : faire

ku-vunj-ik-a : se casser ku-pit-ik-a : être passable ku-fany-ik-a : se faire, être faisable

idem mais la voyelle précédente est -e- ou -o-, l'extension est -ekku-soma : lire ku-sem-a : dire

ku-som-ek-a : se lire ku-sem-ek-a : se dire

quand la base se termine par une des trois voyelles -a-, -i- ou -u- : -lik- : ku-chuku-a : prendre ku-twa-a : prendre, porter

ku-chuku-lik-a : se prendre ku-twa-lik-a : être prenable, se prendre

Verbes à voyelle finale autre que -a voyelle finale -i ou -e : on ajoute -ka ku-samehe : pardonner ku-hitaji : avoir besoin

ku-samehe-ka : être pardonnable ku-hitaji-ka : être nécessaire

voyelle finale -u : on remplace par-ika ku-haribu : abîmer

ku-harib-ik-a : s'abîmer

les deux verbes se terminant par -au : on ajoute -lika ku-sahau : oublier ku-dharau : mépriser

ku-sahau-lika : s'oublier ku-dharau-lika : être méprisable

Verbes monosyllabiques ku-l-a : manger ku-nyw-a : boire

ku-l-ik-a : être mangeable ku-nyw-ek-a : être buvable

Noter qu'un petit nombre de verbes usuels ont une extension en -ikan- (ou -ekan-, ou -likan-) au lieu de simplement -ik-; le sens est exactement le même : ku-pat-a : obtenir ku-wez-a : pouvoir ku-on-a : voir

ku-pat-ikan-a : s'obtenir, être disponible ku-wez-ekan-a : être possible ku-on-ekan-a : être visible

ku-ju-a : savoir, connaître

ku-ju-likan-a : se savoir, être connu

Fonctionnement du statif : il a un sens qui rappelle le passif, mais qui se rend souvent en français par le réfléchi en "se"; ils'agit d'une action ou d'un état qui se produit sans intervention d'un agent (en tous cas d'un agent exprimé) Exemple kikombe kimevunjwa na Hamisi : la tasse a été cassée par Hamisi kikombe kimevunjika : la tasse est cassée (on ne dit pas qui est responsable, on décrit seulement l'état) kikombe kilivunjwa na Hamisi jana : la tasse a été cassée par Hamisi hier kikombe kilivunjika jana : la tasse s'est cassée hier Hamisi alizima taa : Hamisi a éteint la lampe taa ilizimwa na Hamisi : la lampe a été éteinte par Hamisi taa ilizimika jana... : la lampe s'est éteinte hier... ...(na sasa) taa imezimika : ...(et maintenant) la lampe est éteinte Halima alikata uzi : Halima a coupé le fil uzi ulikatwa na Halima : le fil a été coupé par Halima uzi ulikatika... : le fil s'est coupé... ...(na sasa) uzi umekatika : ...(et maintenant)le fil est coupé Halima anakata uzi : Halima coupe le fil uzi unakatwa na Halima : le fil est en train d'être coupé par Halima uzi unakatika : le fil est en train de se couper, mais un sens plus logique est : le fil se coupe, c'est à dire qu'il est facile à couper, qu'il peut se couper - parce qu'on ne peut guère observer un fil en train de se couper sauf avec une caméra filmant au ralenti... kikombe kinavunjika : la tasse est cassable kazi hii haifanyiki : ce travail est infaisable, ne peut pas se faire (inafanyika : il est faisable) machungwa haya hayaliki : ces oranges sont immangeables inawezekana : c'est possible ≠ haiwezekani : c'est impossible je, njia inapitika ?- haipitiki : est-ce que ce chemin est praticable ? - non, il est impraticable Juma yuko wapi ? - haonekani siku hizi : où est Juma ? - on ne le voit pas ces jours-ci (il est invisible) On peut former beaucoup d'adjectifs à partir des statifs conjugués à la forme relative. Par exemple : kikombe kilivyovunjika : des tasses cassées kikombe kinavyovunjika : des tasses cassables

Faites bien attention que certains verbes se terminent par -ika mais ne sont néanmoins pas statifs. Un bon exemple est ku-andik-a : écrire et la meilleure preuve qu'il n'est pas statif... c'est qu'on peut lui former un statif ku-andik-ik-a "s'écrire"

Cours swahili 20 Les extensions (suite) : le causatif; le réciproque; le réversif. Comparatif et superlatif. Augmentatif et diminutif Le causatif : quand la base du verbe se termine par une consonne et que la voyelle précédente est -a-, -i- ou -u- : l'extension est -ish- (on rencontre aussi -iz- avec certains verbes) ku-acha : laisser ku-anz-a : commencer ku-pit-a : passer

ku-ach-ish-a : faire laisser ku-anz-ish-a : faire commencer ku-pit-ish-a : faire passer

idem mais la voyelle précédente est -e- ou -o-, l'extension est -esh- (ou -ez-) ku-chek-a : rire ku-som-a : lire apprendre ku-pend-a : aimer

ku-chek-esh-a : faire rire ku-som-esh-a : faire lire, enseigner ku-pend-ez-a : plaire ("faire aimer")

Verbes à voyelle finale autre que -a voyelle finale -i ou -e : on ajoute -sha ku-rudi : revenir ku-samehe : pardonner

ku-rudi-sha : faire revenir, ramener, rendre ku-samehe-sha : faire pardonner

voyelle finale -u : on remplace par-isha ku-jibu : répondre

ku-jib-isha : faire répondre

les deux verbes se terminant par -au : on ajoute -lisha ku-sahau : oublier

ku-sahau-lisha : faire oublier

Monosyllabes : ku-l-a : manger ku-nyw-a : boire

ku-l-ish-a : nourrir ku-nyw-esh-a : faire boire, irriguer

Faites attention à ku-ny-a : faire caca, mais ku-ny-esha : pleuvoir, avec mvua comme sujet Particularités de formation : un certain nombre de verbes forment le causatif en modifiant la base : 1) de nombreux verbes dont la base se termine par -k- remplacent celle-ci par -sh- au causatif : ku-anguk-a : tomber ku-shuk-a : descendre ku-chemk-a : bouillir

ku-angush-a : faire tomber ku-shush-a : faire descendre ku-chemsh-a : faire bouillir

ku-wak-a : brûler (feu)

ku-wash-a : allumer

mais pas tous, par exemple ku-andik-a : écrire fait au causatif ku-andik-ish-a. 2) si la base verbale se termine par une voyelle, le causatif le plus fréquent consiste à insérer -zku-ja-a : être plein ku-ingi-a : entrer ku-kimbi-a : courir

ku-ja-z-a : remplir ku-ingi-z-a : faire entrer ku-kimbi-z-a : faire courir, faire la chasse à

3) quelques verbes ont une forme irrégulière qu'il convient d'apprendre par coeur ku-lal-a : se coucher, dormir ku-lewa : s'enivrer ku-pit-a : passer

ku-laz-a : allonger, faire coucher qq ku-levy-a : enivrer ku-pish-a à côté de ku-pit-ish-a

Sens du causatif : faire faire quelque chose par quelqu'un d'autre ou faire en sorte que quelque chose se produise maji yanachemka : l'eau bout chemsha maji ! : fait bouillir l'eau ! ameamka : il est réveillé ameniamsha : il m'a réveillé tumechelewa : nous sommes en retard alituchelewesha : il nous a retardés nilipotea : je me suis perdu nilipoteza njia : j'ai perdu ma route anapanga nyumba : il loue une maison, il est locataire anapangisha nyumba : il donne une maison à louer, il est bailleur Le français a souvent des verbes différents dans les deux cas : ku-kopa : emprunter de l'argent / ku-kopesha : prêter de l'argent ku-jaa : être plein / ku-jaza : remplir ku-rudi : revenir / kurudisha : rendre nirudishie kitabu changu (pesa zangu) : rends-moi mon livre (mon argent) ! - ici on a le causatif plus l'applicatif nimerudishiwa kitabu changu : on m'a rendu mon livre - ici on a le causatif, l'applicatif et le passif ! ≠ kitabu kimerudishwa : le livre a été rendu, où l'on a seulement le causatif et le passif. Le réciproque : tous les verbes à voyelle finale -a à l'infinitif insèrent -an- après la base verbale (pas de variation)

ku-pig-a : battre ku-ju-a : connaître ku-sikiliz-a : écouter ku-kut-a : rencontrer

ku-pig-an-a : se battre ku-ju-an-a : se connaître l'un l'autre ku-sikiliz-an-a : s'écouter, s'entendre ku-kut-an-a : se rencontrer

Les verbes à voyelle finale i- et -e ajoutent -ana ku-rudi : revenir ku-samehe : pardonner

ku-rudi-ana : se revenir l'un à l'autre ku-samehe-ana : se pardonner mutuellement

Les verbes à finale -u le remplacent par -iana ku-hukumu : juger ku-hukum-iana : se juger mutuellement les deux verbes à finale -au ajoutent -liana ku-sahau : pardonner ku-dharau : mépriser

ku-sahau-liana : se pardonner mutuellement ku-dharau-liana : se mépriser mutuellement

Sens du réciproque : ici il convient de bien distinguer deux sens du pronom "se" en français: soit les deux phrases suivantes : a) les deux filles se regardent dans leurs miroirs b) les deux filles se regardent avec dépit Dans le cas a), il est clair que chaque fille se regarde elle-même dans son propre miroir (en anglais they look at themselves) - c'est le réfléchi; mais dans le cas b), chaque fille regarde l'autre (they look at each other) - c'est le réciproque. Les deux situations sont aussi clairement définies en swahili qu'en anglais (contrairement au français) a) le réfléchi (soi-même) ne se rend pas par une extension, mais par une marque d'objet invariable (-ji-) qui remplace les marques d'objet habituelles; exemples msichana anamtazama mwalimu : la fille regarde le professeur wasichana wanawatazama waalimu : les filles regardent les professeurs mais msichana anajitazama : la fille se regarde wasichana wanajitazama : les filles se regardent (elles-mêmes) de même on aurait : 1sg. ninajitazama : je me regarde 1pl. tunajitazama : nous nous regardons 2sg. unajitazama : tu te regardes 2pl. mnajitazama : vous vous regardez b) en revanche, c'est bien le réciproque qui se marque en swahili par l'extension -an-; exemples Ali na Shabani wanajuana... : Ali et Shabani se connaissent... ...lakini walipigana juzi : ...mais ils se sont battus (entre eux) avant-hier (ou "il y a quelques jours", juzi est un terme un peu vague) watoto wa shule wanaambiana siri : les écoliers (écolières) se disent des secrets nilimkuta njiani : je l'ai rencontré en chemin

tulikutana (naye) njiani : nous nous sommes rencontrés en chemin (noter le naye littéralement "avec lui" qui apparaît redondant en français, mais s'emploie fréquemment en swahili) baada ya kuamkiana na wageni aliwakaribisha kwake : après s'être salué avec les étrangers il les accueillit chez lui (noter ku-amkia : saluer qq, ce n'est pas l'applicatif de kuamka "se réveiller"). waliapiana kiapo cha urafiki : ils se sont faits l'un à l'autre un serment d'amitié ku-unga : unir > ku-ungana : s'unir l'un à l'autre > ku-unganisha : réunir qq avec qqd'autre (réciproque + causatif) ku-patana : s'accorder > ku-patanisha : mettre d'accord Le réversif : quelques mots sur le réversif, qui ne s'applique qu'à un assez petit nombre de verbes quand la base du verbe se termine par une consonne et que la voyelle précédente est -a-, -i-, -e- ou -u- : l'extension est -uku-fung-a : fermer ku-fung-u-a : ouvrir ku-kunj-a : plier ku-kunj-u-a : déplier ku-zib-a : boucher ku-zib-u-a : déboucher ku-tat-a : embrouiller (matata : embrouilles!) ku-tat-u-a : démêler ku-teg-a : tendre un piège ku-teg-u-a : remettre le piège en position idem mais avec voyelle -o-, l'extension est aussi -oku-log-a : ensorceler ku-shon-a : coudre

ku-log-o-a : désenvoûter ku-shon-o-a : défaire qqch de cousu

Les autres catégories ne sont pas représentées. Comme on peut le voir d'après les traductions, le sens du réversif est approximativement le contraire du verbe de base. Il ne présente pas de fonctionnement spécial par rapport aux autres verbes. Il possède un statif spécial en -uk- et -ok- respectivement qui fonctionne comme les autres statifs. Exemple mlango umefunguka : la porte est ouverte ≠ mlango umefunguliwa na Hamisi : la porte a été ouverte par Hamisi. Le comparatif et le superlatif en swahili Comparatif la forme la plus usuelle est

Juma ni mrefu kuliko Hamisi : Juma est plus grand que Hamisi (litt. Juma est grand là où il y a Hamisi - c'est la forme relative du verboïde -ko) Mais on peut très bien dire aussi (avec l'intonation appropriée): Juma na Hamisi, yule mrefu ni Juma : litt. Juma et Hamisi, le grand c'est Juma ! ou bien Juma amemzidi Hamisi urefu : litt. Juma est plus que Hamisi en grandeur Pour le superlatif on peut dire : Juma ni mrefu kushinda wote : Juma est le plus grand de tous (ku-shinda "vaincre") Juma ni mrefu mno : Juma est excessivement grand Augmentatif et diminutif Sans vouloir entrer dans les détails, qui seront vus en deuxième année, on peut signaler qu'en faisant passer un mot dans la paire de classes 7/8 on lui donne un sens diminutif m-toto : enfant meza : table

ki-toto : petit enfant (souvent affectueux) ki-meza : une toute petite table

De même, en faisant passer un mot en 5/6 on lui donne un sens augmentatif ou péjoratif m-tu : personne ji-tu : géant, brute wa-sichana : des filles ma-sichana : des filles horribles A utiliser avec précaution, en raison des nombreuses nuances affectives

View more...

Comments

Copyright ©2017 KUPDF Inc.
SUPPORT KUPDF