Cours de Swahili 1ère Année, Semestre 1, InALCO (SWA1A01)

August 15, 2017 | Author: souleymanfaye | Category: Grammatical Gender, Grammatical Number, Syntax, Linguistics, Syntactic Relationships
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Cours de Swahili pour francophones....

Description

INTRODUCTION Les langues bantu (bantoues) : Elles forment un ensemble de langues parlées d'est en ouest du sud du Cameroun au sud du Kenya et de l'Ouganda et du nord au sud jusqu'en Namibie et en Afrique du Sud. On peut citer parmi les langues principales : le zulu (Afrique du Sud), le rwanda / rundi (Rwanda et Burundi), le lingala (Congo-Brazzaville et RDC), le kongo (idem plus Angola), le bemba (Zambie), le shona (Zimbabwe), le fang (Gabon) etc. Le term "bantu" a été forgé par le linguiste sud-africain d'origine allemande Wilhem Bleek au XIXe siècle; il est basé sur un terme qui se retrouve, sous une forme plus ou moins différente, dans presque toutes ces langues pour désigner "les gens, le peuple" : swahili watu, zulu abantu, lingala bato, etc. Ces langues ont beaucoup de points communs entre elles et l'étude du swahili peut ainsi servir d'introduction à un vaste et passionnant domaine linguistique Bibliographie sommaire sur les langues bantu : en français, on notera la mise au point utile, bien que déjà un peu ancienne de Pierre ALEXANDRE. 1981. Langues bantu, dans PERROT, Jean et Gabriel MANESSY, Les langues dans le monde ancien et moderne: Afrique subsaharienne. Paris: Editions du CNRS, pp. 351-397 en anglais : un exposé très complet dans l'ouvrage de D. NURSE et G. PHILIPPSON (2003), The Bantu languages, Londres: Routledge. L'ouvrage est assez cher mais une édition meilleur marché vient juste d'être publiée; par ailleurs, certains chapitres sont disponibles sur ce site web. Le swahili : Le nom de "swahili" vient de l'arabe sawaahil "les Côtes"; c'est en effet la langue de la Côte orientale de l'Afrique, sur un domaine (qui s'est un peu réduit depuis) s'étendant du sud de la Somalie au milieu du Mozambique. Bien que l'influence arabe (surtout hadhramie - originaire du sud-Yémen - et omanaise) soit importante et se fasse particulièrement sentir au niveau du vocabulaire, le swahili n'en demeure pas moins une langue bantu très carctéristique (mis à part le fait qu'elle n'a pas de tons, à l'encontre de la plupart des autres langues bantu), en particulier au niveau de son riche système de classification nominale. Le swahili est attesté à date assez ancienne, les plus vieux manuscrits remontant au début du XVIIIe siècle, mais il est certain que la langue existait depuis au moins le début du Xe siècle et sans doute plus tôt. A l'origine, la langue était divisée en de multiples dialectes, dont certains subsistent encore (dialecte de Brava au sud de la Somalie ou chimwiini, dialecte de Lamu ou kiamu, dialecte de Mombasa ou kimvita, etc.). Contrairement à ce qui est parfois affirmé, les parlers comoriens (shingazidja à la Grande Comore, shindzuani à Anjouan, shimwali à Mohéli, shimaore à Mayotte) ne sont pas des dialectes swahili, mais des langues proches - il en va d'ailleurs de même des parlers immédiatement à l'arrière de la bande côtière au Kenya et au nord de la Tanzanie (kigiryama, kiduruma, chidigo, etc.) Cantonnée initialement à une étroite bande côtière, la langue swahili - et spécifiquement le dialecte de Zanzibar-ville, le kiunguja - s'est répandue dans l'intérieur du continent, à la faveur de la traite - d'ivoire et d'esclaves, sur tout le territoire actuel de la Tanzanie, ainsi qu'au sud du Kenya et à l'est de la RDC. Aprèsla conquête coloniale, le swahili a été utilisé comme langue de communication par les autorités anglaises au Kenya et en Tanzanie, ainsiq que par les autorités belges et les missionnaires en RDC. Le swahili

d'Afrique anglophone a été standardisé au cours des années 1930 et c'est cette forme (kiswahili sanifu ou swahili standard) qui est devenu langue officielle ou nationale dans plusieurs pays de la région (Tanzanie et Kenya surtout) - on notera que les formes utilisées en RDC sont très sensiblement différentes, bien que toujours intelligibles. Par ailleurs, des minorités plus ou moins importantes utilisent le swahili, sous une forme proche du standard, au, Burundi, Malawi, Mozambique, Ouganda, Rwanda, Zambie et même résiduellement à Madagascar. La langue enseignée ici est le swahili standard tel qu'on l'utilise au Kenya et en Tanzanie, l'usage de Zanzibar étant privilégié. Bibliographie sommaire : en français, on se contentera de mentionner RACINE-ISSA, Odile. 2003. Le swahili sans peine. Paris: Assimil (très bon cours audio-visuel avec CD) Le petit ouvrage d'Ariel CROZON et Adrienne POLOMACK. 2000 (2e éd.). Parlons swahili. Paris: L'Harmattan, est très élémentaire en comparaison du précédent. en anglais : Le meilleur ouvrage au point de vue de l'approfondissement de la grammaire (à un niveau non-spécialisé) est certainement E.O. ASHTON. 1947 (mais fréquemment réédité jusqu'aux années '70) Swahili Grammar. London : Longmans. L'ouvrage ne peut vraisemblablement plus être acheté que d'occasion - mais il est consultable en bibliothèque - et il reflète un état de langue vieux d'un demi-siècle. Sur ce plan, il ne peut se comparer aux ouvrages que l'on va citer ci-dessous, mais il leur est supérieur par son caractère très pédagogique et la richesse de ses matériaux. C'est pourquoi on le cite ici en premier. Deux cours audio-visuels très axés sur la langue parlée et les situations contemporaines : - MARTEN, L. & D. McGRATH. 2003. Colloquial Swahili. London: Routledge - RUSSELL, J. 2003 (2e éd.). Teach Yourself Swahili. London: McGraw Hill Pour les dictionnaires, l'étudiant de première année pourra se contenter de consulter l'un des petits dictionnaires dont un coup d'oeil sur Internet lui fournira de nombreux titres, y compris plusieurs bons dictionnaires en ligne. L'étudiant avancé devra impérativement apprendre à manier le Standard Swahili-English Dictionary de F. JOHNSON, souvent épuisé et ausssi souvent réédité, dont la première édition remonte à 1939. Il en existe une adaptation française : LENSELAER, A. 1983. Dictionnaire swahili-français. Paris: Karthala, qu'il faut utiliser avec précaution car certains termes non standard y ont été ajoutés. Première leçon Prononciation et orthographe standard : Le swahili standard s'écrit avec des lettres latines (bien que les manuscrits anciens aient utilisé les caractères ajami, d'origine arabe). La plupart des sons ne présentent pas de grande difficulté pour un francophone, une fois admises les conventions d'écriture. Contrairement au français ou à l'anglais, chaque lettre (dans certains cas, groupe de deux lettres ou "digraphe") se prononce toujours de la même façon.

Voici tout d'abord un tableau phonématique (mais utilisant l'orthographe standard); les étudiants ne se souciant pas de linguistique (ce qui est dommage :-)) peuvent passer directement à la suite : occlusives sonores

labiales b

dentales

alvéolaires d

palatalales j

vélaires g

t

ch

k

occlusives sourdes

p

fricatives sonores

v

dh

z

fricatives sourdes

f

th

s

sh

h

mi-nasales occlusives

mb

nd

nj

ng

mi-nasales fricatives

mv

nz

nasales

m

n

ny

ng'

y

(w)

liquides glissées

gh

l; r w

Il y a cinq voyelles en swahili : a,e, i, o, u. Elles se prononcent comme en italien ou en espagnol, c'est à dire que le "e" se prononce comme le français "é" dans "été" et le "u" se prononce "ou" comme dans "coucou". Exemples papa : miti : lulu :

requin arbres perle(s)

pete : moto :

bague(s) feu

On notera que l'accent tombe toujours sur l'avant-dernière syllabe ("pénultième") du mot; donc, en notant l'accent par un accent aigu : pápa, péte, míti, móto, lúlu Cet accent est tellement régulier que l'orthographe ne le note pas. On notera également qu'il n' y a pas, à proprement parler, de voyelles longues en swahili. Chaque fois que deux voyelles se suivent, elles appartiennent à deux syllabes différentes et s'accentuent en conséquence. Exemples (toujours en notant exceptionnellemnt l'accent par un accent aigu) : maána : kurejéa : ijumáa :

signification revenir vendredi

kulaúmu : kukatáa : kusaidía :

blâmer refuser aider

Les consonnes suivantes ne présentent aucune difficulté, elles se prononcent comme en français (ou en anglais pour "t" et "w") : f, k, l,p, t, v, w, y, z . Exemples :

kufika : kupata : moyo :

arriver obtenir coeur

kulala : wivu : kumaliza :

être couché, dormir jalousie terminer

s et g : se prononcent toujours comme dans "son" et "gare" respectivement, jamais comme dans "prison" (qui s'écrirait avec "z" en swahili !) ou "gel" (son inexistant en swahili). Exemples fisi : gazeti : giza : gunia :

hyène journal obscurité sac

sasa : kugeuka : gogo :

maintenant changer bûche

Les deux digraphes : ch et sh, se prononcent à peu près comme en anglais "chin" ("tch" comme dans "tchin-tchin"en français) et "shin" ("ch" comme dans "chien" en français). Un francophone habitué aux habitudes de lecture française devra veiller particulièrement à ne pas confondre ces deux sons. Exemples : chama : chini : kushona :

parti, organisation par terre, en dessous coudre

chui : shetani : shaba :

léopard diable, Satan cuivre

b et d : les bons locuteurs de swahili, en particulier sur la Côte, à Zanzibar, etc. prononcent ces deux sons de manière" implosive" c'est à dire en faisant un mouvement d'abaissement du larynx. C'est ainsi que vous l'entendrez souvent. Il n'y a cependant pas de faute à le prononcer comme "b" et "d" du français - c'est ce que font beaucoup de Tanzaniens originaires de l'Ouest du pays, qui n'arrivent pas bien à prononcer les implosives. Exemples baba : bidii :

père, papa effort

kubusu : dobi :

embrasser blanchisseur

h et r posent souvent des difficultés aux francophones : h est prononcé expiré comme en anglais ou en allemand, jamais muet comme en français; r est roulé comme en italien ou en espagnol; la pronociation habituelle ( "grasseyée") du r français est à éviter, car elle rappelle un autre son du swahili (voir ci-dessous). Exemples : hapa : urefu :

ici longueur

habari : hatari :

nouvelle danger

j est prononcé par les bons locuteurs d'une manière assez difficile à reproduire au premier abord par des francophones; il ne s'agit surtout pas de le prononcer comme en français "jeu" ou "Jacques". Le milieu de la langue vient s'appuyer au palais dur, ce qui donne l'impression d'un son intermédiaire entre "dy" et "gy"; le larynx s'abaisse également ce qui en fait une "implosive" comme b et d ci-dessus. Cependant, on ne fera pas de grosse erreur en le prononçant comme l'anglais "j" dans "jam, Jim, John", etc.; c'est d'ailleurs ainsi que le prononcent le plus souvent les gens originaires de l'extrêmeouest de la Tanzanie. Exemples : jua :

soleil

kujua :

savoir

kujaza : jogoo :

remplir coq

jitu :

géant

m, n : comme en français quand ils sont suivis d'une voyelle. Exemples : mama : nini :

mère, maman quoi

mimi : unene :

moi grosseur

Quand m est suivi d'une consonne, il faut distinguer deux cas : soit il est en début de mot et il s'agit du préfixe de la classe 1 ou 3 [nous verrons plus tard ce que cela signifie exactement] et le m doit se faire entendre bien détaché de la consonne qui suit. Exemples : mtoto : enfant msichana : (jeune) fille mgeni : hôte, étranger soit il se trouve à l'intérieur du mot ou bien au début mais il s'agit alors du préfixe de la classe 9 ou 10; dans ce cas il se prononce d'une seule émission de voix avec la consonne qui suit (il y a cependant une ou deux exceptions, la plus usuelle étant kuamka "se réveiller", qu'il faut bien prononcer ku-a-m-ka, avec l'accent sur le m). Exemples : jambo : mbogo :

affaire, chose immatérielle buffle

pamba : mbuni :

coton autruche

Dans le cas de n, c'est cette dernière prononciation qui s'impose, qu'il soit à l'initiale ou à l'intérieur du mot [voir les exceptions plus loin]. Exemples : kuganda : kanga : ndege : njaa :

se coaguler pintade(s) oiseau(x), avion(s) faim

binti : ujanja : ngamia :

fille ruse, malice chameau(x)

S'il se trouve qu'un mot commençant par m ou n ne comporte qu'une seule syllabe après cette consonne, alors l'accent doit porter sur la nasale , m ou n selon le cas, cela indépendemment de la classe à laquelle appartient le nom. Exemples : mtu : personne mti : arbre mji : ville mlo : repas mke : épouse nchi : pays nta : cire nge : scorpion(s) (prononcer en deux syllabes : m-tu, m-ti, , m-ji, n-chi, n-ta, n-ge etc. avec l'accent sur la nasale et non pas *mtú, *mtí, *mjí, *nchí, *ntá, *ngé, etc., avec l'accent sur la voyelle). ny se prononce comme le "gn" du français "montagne" (ou plus précisément comme le "ñ" de l'espagnol "mañana"). Exemples : nyama : panya :

viande rat(s), souris

nyota :

étoile(s)

Le digraphe ng' pose souvent de grosses difficultés aux francophones; il se rencontre heureusement dans un nombre réduit de mots, encore que l'un d'entre eux soit très fréquent. Il s'agit du même son que celui qu'on rencontre dans l'anglais "singer" [sɩŋə] "chanteur", à bien différencier de "finger" [fɩŋgə] "doigt". Exemples : ng'ombe : ng'ambo :

vache(s), bovin(s) kung'aa : de l'autre côté (de la rue, du fleuve, de la mer)

briller

Le digraphe gh se prononce à peu près exactement comme le "r" français (à bien distinguer du r swahili qui se prononce roulé avec le bout de la langue, comme vous l'avez vu plus haut). Exemples : lugha : ghali :

langue (parlée) cher (prix)

magharibi : ouest, soir aghalabu : en général

Les deux digraphes th et dh correspondent respectivement au "th" anglais de "thin" et à celui de "that". Exemples : dhambi : kudharau : theluji : methali :

péché mépriser neige exemple

fedha : kadhi : kuthubutu : urithi :

argent cadi, juge musulman oser héritage

Certains locuteurs de swahili, en général originaires de l'intérieur et peu scolarisés, prononcent le "gh" comme "g", le "dh" comme "z" et le "th" comme "s".

Leçon 2 Le système de classes nominales : introduction; paire de classes 7/8 La classification nominale est typique des langues bantu, bien représentées par le swahili. Le principe de base n'est pas très éloigné de celui du genre et du nombre en français. Soit les exemples français suivants : - le grand et beau cheval est tombé - la grande et belle jument est tombée - les grands et beaux chevaux sont tombés - les grandes et belles juments sont tombées On s'aperçoit facilement que suivant le genre (cheval jument) et le nombre (chevaux, juments) du nom qui constitue le pivot de la phrase, différents éléments (article : le, la, les; adjectif : grand(s) / grande(s), beau(x) / belle(s), et même participe passé : tombé(s) / tombée(s)) changent de forme pour s'accorder avec le nom. Il est en français tout à fait impossible de ne pas faire l'accord et de dire : *la grande cheval ou *le grand jument, par exemple. C'est d'ailleurs une des difficultés de notre langue pour les étrangers, vu qu'on ne peut pas aisément identifier le type d'accord que doit prendre un nom donné. [C'est relativement facile pour "cheval" et "jument", une fois qu'on a appris la différence entre masculin et féminin pour les êtres animés mais comment justifier par exemple le drap mais la couverture ?] Le système de classes nominales du swahili fonctionne suivant le même principe, mais au lieu d'une simple opposition masculin / féminin, avec une opposition secondaire entre singulier et pluriel on a affaire à une quinzaine de classes. En effet, contrairement au français où la marque du pluriel vient s'ajouter indifféremment à tous les singuliers et consiste en fait en un "s" qui s'écrit mais ne se prononce pas (on notera quand même : cheval / chevaux où l'opposition singulier / pluriel est repérable à l'oral - on ne dit pas *chevals ! - mais ces cas sont rares), en swahili, chaque classe singulier a comme contrepartie une classe de pluriel - on parle dans ce cas de "paires de classes", ou encore de "genres" mais nous n'emploierons pas ici ce dernier terme qui a l'inconvénient de faire penser au couple "masculin / féminin" du français, qui n'a pas d'équivalent en swahili où l'opposition est plutôt entre êtres animés et inanimés, sans distinction de sexe. En principe, chaque classe singulier a comme contrepartie pluriel une classe unique et vice-versa, mais nous verrons cependant qu'il y a des exceptions. Il est en outre assez difficile de donner une signification précise à chaque classe, encore qu'il y ait certaines constantes. En principe, l'appartenance d'un nom à une classe se reconnaît à son préfixe distinctif - elle est donc plus facile à déterminer que l'appartenance à un genre en français (il y a malheureusement quelques exceptions !). L'accord des différents éléments de la phrase (adjectifs, démonstratifs, possessifs et même sujet et objet du verbe) se fait aussi au moyen de préfixes qui sont assez souvent identiques à celui porté par le nom, mais peuvent néanmoins en différer - et même en différer beaucoup dans un petit nombre de cas). Un tableau simplifié des préfixes d'accord de classe du swahili se trouve en annexe à ce document. Il n'est pas conseillé aux débutants de l'apprendre à fond tout de suite, mais il est utile de pouvoir s'y référer. Une dernière remarque avant d'entrer dans le vif du sujet : comme les classes nominales des langues bantu sont assez nombreuses, on leur a donné des numéros. Cette numérotation est purement conventionnelle et n'a pas de signification de valeur ou de degré. Il n'y a pas de raison de les traiter dans un ordre ou un autre et de fait nous allons commencer par la paire de classes 7/8. Cette numérotation est pourtant très utile car elle s'adresse à toutes les langues

bantu, où les mêmes classes se retrouvent souvent d'une langue à l'autre. Il y a néanmoins des exceptions et vous verrez qu'en swahili les classes numérotées 12 et 13 n'existent pas (mais elles existent dans beaucoup de langues bantu voisines). La paire de classes 7/8 : Cl. 7 (singulier) : le préfixe de classe est ki- dans la plupart des cas. Exemples (je sépare le préfixe par un tiret pour faciliter la lecture, mais il n'y a pas de tiret dans l'orthographe standard - la partie du nom qui suit le tiret s'appelle le thème) : ki-tu : ki-ti : ki-siwa : ki-tunguu : ki-labu : ki-fua :

chose, objet (en général) chaise île oignon night-club, boîte de nuit poitrine (d'homme)

ki-kapu : ki-su : ki-dole : ki-tabu : ki-sonono : ki-wanda :

panier couteau doigt livre blennorrhagie atelier

Cl. 8 (pluriel) : on remplace le préfixe ki-, par vi-. Exemples : vi-tu : vi-ti : vi-siwa : vi-tunguu : etc.

choses chaises îles oignons

vi-kapu : vi-su : vi-dole : vi-tabu :

paniers couteaux doigts livres

Il existe un certain nombre de thèmes commençant par une voyelle qui prennent un préfixe différent : ch- (cl. 7) / vy- (cl. 8). Exemples : ch-umba : ch-akula :

chambre, pl. vy-umba nourriture, pl. vy-akula

ch-ungu : ch-ombo :

marmite, pot, pl. vy-ungu récipient; vaisseau, pl. vy-ombo

Noter que ce n'est pas le cas de tous les thèmes commençant par une voyelle; certains prennent ki- /vi- comme préfixes. Exemples : ki-atu :

chaussure, pl. vi-atu

ki-azi :

patate, pl. vi-azi

Il y a même des couples qu'il est important de distinguer, par exemple : ki-oo :

miroir, pl. vi-oo, ≠

ch-oo :

W.C., toilettes, pl. vy-oo

Les accords : - adjectifs : les adjectifs s'accordant avec un nominal de la paire de classes 7/8 prennent aussi les préfixes ki- et vi- (ou ch- / vy- si le thème commence par une voyelle); noter qu'en swahili l'adjectif se place toujours après le nom. Voici d'abord une liste d'adjectifs usuels (comme les adjectifs peuvent s'accorder avec les noms de toutes les classes, leur préfixe dépendra de la classe du nom, aussi n'indique-t-on que les thèmes dans la liste ci-dessous) : -pya : -kubwa : -fupi : -baya :

neuf, nouveau grand court, de petite taille laid, mauvais

-zuri : -dogo : -refu : -kali :

beau, bon petit long, de grande taille aigu, acéré

-pana : -eupe :

large blanc, clair

-embamba : étroit, mince -eusi : noir, sombre

Exemples d'accords : ki-kapu ki-kubwa : ki-ti ki-fupi : ki-siwa ki-pana : ki-su ki-kali :

grand panier chaise basse île large couteau acéré

vi-kapu vi-kubwa : vi-ti vi-fupi : vi-siwa vi-pana : vi-su vi-kali :

grands paniers chaises basses îles larges couteaux acérés

Les adjectifs dont le thème commence par une voyelle prennent ch- / vy-. Exemples : ki-atu ch-eusi : ki-ti ch-embamba :

chaussure noire chaise étroite

vi-atu vy-eusi : vi-ti vy-embamba :

chaussures noires chaises étroites

Noter que la forme des préfixes (ki- ou ch- / vi- ou vy-) dépend du thème du nom ou de l'adjectif et qu'un nom peut très bien prendre ki-/ vi- et l'adjectif ch- / vy-, (comme on vient de le voir), ou l'inverse, comme dans : ch-akula ki-zuri :

bonne nourriture

vy-akula vi-zuri : bonnes nourritures

où c'est le nom qui prend ch- / vy- (parce que son thème commence par une voyelle -akula) alors que l'adjectif a ki- /vi- (parce que son thème commence par une consonne -zuri). - numéraux : en swahili, les numéraux sont des adjectifs comme les autres (en tous cas, ceux de un à cinq) et s'accordent donc. En voici la liste : -moja : -tatu : -tano :

un trois cinq

-wili : deux -nne : quatre

Exemples d'accords : ki-tabu ki-moja : 1 livre

vi-tabu vi-wili, vi-tatu, vi-nne, vi-tano : 2, 3, 4, 5 livres

Il s'agit bien ici d'UN livre, c'est-à-dire pas deux ou trois; l'article indéfini "un" du français, (comme dans : "Qu'est-ce que c'est ? - C'est un livre"), ne se traduit pas en swahili; donc kitabu = "livre, un livre", mais kitabu kimoja "un seul livre". - verbes : le sujet du verbe doit aussi être indiqué par un préfixe indiquant sa classe. Pour la paire de classes 7/8 ce préfixe sujet est identique aux préfixes nominaux (il n'en va pas de même dans la plupart des classes.) Exemples : ki-ti ki-moja ki-na-tosha : vi-ti vi-tatu vi-na-tosha :

une (seule) chaise suffit trois chaises suffisent

le verbe -tosha signifie "suffire" et -na- est la marque du présent. Nous examinerons la conjugaison plus en détail ultérieurement.

- démonstratifs : nous en resterons pour le moment au démonstratif éloigné -le : "celui-là, ce...-là". Noter qu'il n'existe pas en swahili de différence entre adjectif et pronom démonstratif, contrairement au français où l'on dit "celui-là", mais "ce fauteuil-là" (on ne peut pas dire *celui-fauteuil-là !!). En swahili la forme sera la même que le démonstratif soit seul ou accompagné d'un nom. En classe 7 le préfixe est ki- et en 8 vi-. Exemples : kitabu kile kinatosha : vitabu vile vinatosha :

ce livre-là suffit ces livres-là suffisent

kile kinatosha : vile vinatosha :

celui-là suffit ceux-là suffisent

Le démonstratif se place la plupart du temps derrière le nom [vous verrez ultérieurement qu'il peut parfois se placer devant, mais la position derrière est la plus usuelle et c'est celle que vous devez apprendre d'abord]. Si le nom est accompagné à la fois d'un démonstratif et d'un adjectif (ou d'un numéral), le démonstratif vient d'abord. Exemples : kitabu kile kikubwa kinatosha : ce grand livre-là suffit (noter la répétition de l'accord, si typique des langues bantu) vitabu vile viwili vinatosha : ces deux livres-là suffisent ANNEXE Un tableau des accords de classes du swahili Classe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 15 16 17 18

Noms m(w)wam(w)miØ-, jimakivi N-, ØN-, Øuku----

Adjectifs m(w)wam(w)miØ-, jimakiviN-, ØN-, Øm(w)kupakum(w)-

Démons. yuwauiliyakiviiziukupakum(u)-

Possess. wwwylychvyyzwkwpkwmw-

Sujet a-, (yu-) wauiliyakiviiziukupakum(w)-

Objet -m(w)-wa-u-i-li-ya-ki-vi-i-zi-u-ku-pa-ku?

Leçon 3 Le système des classes (suite). Paire de classes 1/2 On a signalé plus haut qu'il est difficile de donner un sens précis à chaque paire de classes (par exemple, la paire 7/8 comprenait des objets fabriqués, mais aussi des parties du corps, des abstractions, etc.). Mais la paire de classes1/2 fait exception, car elle ne contient que des noms d'êtres animés et même, à deux exceptions près, que des noms d'être humains. Classe 1 (singulier). Le préfixe de classe est m- devant consonne et mw- devant voyelle, aussi bien pour les noms que pour les adjectifs. Exemples : m-tu : m-geni : m-vulana : m-falme : M-zungu :

être humain, personne étranger, hôte garçon, jeune homme roi Européen, Blanc

m-toto : m-sichana : m-zee : m-nyama : M-hindi :

enfant (jeune) fille vieille personne animal Indien

mw-islamu : mw-alimu : mw-anamume : mw-izi :

musulman(e) professeur(e) homme voleur

mw-imbaji : mw-anafunzi mw-anamke : Mw-arabu :

chanteur, -euse élève, étudiant(e) femme Arabe

Noter que le swahili ne connaît absolument pas la notion de genre grammatical comme en français. Bien entendu les noms qui désignent spécifiquement un homme ou une femme, un garçon ou une fille, ont un sens masculin ou féminin, mais mtoto peut renvoyer aussi bien à un petit garçon qu'une petite fille, mwanafunzi peut vouloir dire "étudiant" ou "étudiante", mwalimu un professeur de l'un ou l'autre sexe, etc. Pour préciser le sexe du référent de ces noms, il faudra utiliser une périphrase "de sexe masculin" ou "de sexe féminin" (nous verrons plus tard comment rendre ces expressions). - accord des adjectifs : m-tu m-zuri : une personne bonne ou belle m-toto m-dogo : m-tu m-baya : quelqu'un de méchant ou de laid m-falme m-kali : m-geni m-refu : un étranger de grande taille m-sichana m-moja : mw-alimu m-kali : un professeur sévère mw-izi m-kubwa : Mw-arabu mw-eupe : un Arabe au teint clair (lit. blanc)

petit enfant roi sévère, féroce une seule fille grand voleur

Classe 2 (pluriel). Préfixe wa- devant consonne. Exemples : wa-tu : wa-geni : wa-vulana : wa-falme : Wa-zungu :

gens hôtes, étrangers garçons rois Européens

wa-toto : wa-sichana : wa-zee : wa-nyama : Wa-hindi :

enfants filles vieillards animaux Indiens

Devant voyelles, il y a plusieurs possibilités. Certains thèmes prennent wa- comme s'ils commençaient par une consonne :

wa-islamu :

musulman(e)s

wa-imbaji : chanteurs, -euses

D'autres noms et tous les adjectifs à initiale vocalique préfixent seulement w- : w-anafunzi :

étudiant(e)s

(wageni) w-eusi :

(des étrangers) noirs

Pour certains noms, les deux possibilités existent : wa-alimu ou w-alimu :

des professeur(e)s

Noter les cas spéciaux : mwizi : voleur, pl. wezi mwanamke : mwanamume : homme, pl. wanaume

femme, pl. wanawake

Accords des adjectifs : wa-tu wa-wili : deux personnes wa-toto wa-zuri : de beaux (gentils) enfants wa-geni wa-refu : des étrangers de haute taille (litt. "longs") wa-sichana wa-baya : des filles laides ou méchantes wa-(a)limu wa-kali : des professeurs sévères wezi wa-kubwa : de grands voleurs Accords des démonstratifs : yu- en cl. 1 et wa- en classe 2 m-tu yu-le : mw-imbaji yu-le :

cette personne-là ce chanteur-là

wa-tu wa-le : ces gens-là wa-imbaji wa-le : ces chanteurs-là

Sujet du verbe : a- en classe 1, wa- en classe 2 : mw-imbaji yu-le a-na-imba : ce chanteur-là chante (-imba : chanter) wa-imbaji wa-le wa-na-imba : ces chanteurs-là chantent m-sichana yu-le m-zuri a-na-imba : cette jolie fille-là chante wa-toto wa-le wa-wili wa-na-imba : ces deux enfants-là chantent

Leçon 4 Le système des classses (suite): la paire de classes 3/4. Les locatifs en -ni. Traduction du verbe "être" du français La paire de classes 3/4 : beaucoup de noms d'arbres se trouvent dans cette paire mais bien d'autres choses encore. Classe 3 (singulier) : préfixe m- devant consonne, m- devant -o et -u, mw- devant les autres voyelles. Exemples: m-ti : m-nazi : m-situ : m-kono : m-zigo :

arbre cocotier forêt bras, main fardeau, charge

m-chungwa : m-zizi : m-ji : m-guu : m-chana :

oranger racine ville jambe, pied (milieu de) journée

m-oto : m-undu :

feu faucille, coutelas

m-oyo :

coeur

mw-ezi : mw-ili :

lune, mois corps

mw-aka :

année

Accord des adjectifs : m-ti m-refu : un grand arbre (c.à d. haut) m-ji m-moja : m-kono m-fupi : un bras court m-zizi mw-eusi : m-zigo m-zito : un fardeau lourd mw-aka m-moja :

une seule ville une racine noire une année

Accord des démonstratifs et sujet du verbe : u- dans les deux cas. Exemples : m-ti u-le m-refu u-na-anguka : ce grand arbre-là tombe (-anguka : tomber) mw-ezi m-moja u-na-tosha : un (seul) mois suffit m-zigo u-le m-zito u-na-tosha : ce lourd fardeau-là suffit Classe 4 (pluriel) : préfixe mi-. Exemples : mi-ti : mi-nazi : mi-situ : mi-kono :

arbres cocotiers forêts bras, mains

mi-chungwa : mi-zizi : mi-ji : mi-guu :

orangers racines villes jambes, pieds

mi-oto :

feux

mi-oyo :

coeurs

mi-ezi : mi-ili :

mois corps

mi-aka :

années

Accord des adjectifs (préfixe mi-, mais my- devant voyelle) : mi-ti mi-refu : mi-kono mi-fupi :

de grands arbres des bras courts

mi-ji mi-wili : mi-zizi my-eusi :

deux villes racines noires

Accord des démonstratifs et sujet du verbe : i- dans les deux cas. Exemples : mi-ti i-le mi-refu i-na-anguka : ces grands arbres-là tombent mi-ezi mi-wili i-na-tosha : deux mois suffisent mi-zigo i-le mi-zito i-na-tosha : ces lourds fardeaux-là suffisent --------------------------------------------------------Le locatif -ni: Un moyen commode de former le locatif des noms est de leur suffixer -ni. Le sens de ce suffixe est très large : dans, sur, à, etc. Exemples : kikapu : panier kisiwa : île kiti : chaise mti : arbre msitu : forêt

kikapuni : dans un panier kisiwani : dans, sur l'île kitini : sur une chaise mtini : dans, sur un arbre msituni : dans la forêt

pl. vikapuni : dans des paniers pl. visiwani : dans, sur les îles pl. vitini : sur des chaises pl. mitini : dans, sur des arbres pl. misituni : dans les forêts

Deux points très imporatnts sont à noter : 1) si le suffixe -ni est employé, alors le nom ne peut pas être accompagné d'un adjectif. Il faut remplacer -ni par la préposition katika, qui a le même sens. Exemples : msituni : dans la forêt; mais katika msitu mkubwa : dans la grande forêt (***msituni mkubwa est absolument impossible en swahili!) kisiwani : sur une île; mais (pas ***kisiwani kizuri!!)

katika kisiwa kizuri : sur une belle île

2) Les noms propres de pays ou de continent ne prennent jamais le suffixe -ni (il y a un tout petit nombre d'exceptions que nous verrons plus tard). Donc Tanzania "la Tanzanie" ou Kenya "le Kenya" ne pourront jamais être ***Tanzaniani ou ***Kenyani ! -------------------------------------------------------------------Comment rendre le verbe "être" du français ? Le swahili distingue entre "être d'une certaine manière, d'une certaine qualité, etc." et "être quelque part", un peu comme les deux verbes espagnols "ser" et "estar". -a) "Etre d'une certaine manière" : au présent la copule (c'est à dire l'élément qui relie le sujet au prédicat indiquant la qualité, etc) est : ni, qui a l'avantage rare en swahili d'être invariable (il ne s'accorde pas en personne, ni en classe). Exemples : mti ni mrefu : l'arbre est grand watoto ni wabaya : les enfants sont méchants kiti ni kizuri : la chaise est bonne / belle visu ni virefu : les couteaux sont longs msichana yule ni mvivu : cette fille-là est paresseuse visiwa vile ni vikubwa : ces îles-là sont grandes Saisissons cette occasion pour voir la liste des pronoms personnels : mimi : moi wewe : toi yeye : lui, elle

sisi : nous nyinyi : vous wao : eux, elles

Plusieurs choses sont à noter : d'abord, comme nous l'avons déjà vu, le swahili ne fait aucune distinction selon le sexe; donc yeye peut se rapporter indifféremment à un homme ou à une femme, de même pour wao : eux ou elles. En deuxième lieu, yeye et wao ne se rapportent qu'à des êtres animés, personnes ou animaux; pour les choses, on doit se servir des démonstratifs selon la classe appropriée. Finalement, on notera que le swahili ne vouvoie pas : on dit "tu" (wewe) à tout le monde, fût-ce le Président de la République! Le pluriel "vous" (nyinyi) ne s'emploie que quand on s'adresse à plusieurs personnes. Exemples avec la copule ni : mimi ni mwalimu : je suis professeur yeye ni mvivu : il / elle est paresseux /-euse sisi ni wazuri : nous sommes gentil(le)s

nyinyi ni wanafunzi : vous êtes étudiant(e)s wewe ni mrefu : tu es grand(e) wao ni wabaya : ils / elles sont méchant(e)s

-b) "Etre quelque part": la tournure est légèrement plus compliquée. On utilise un des trois "verboïdes" -po, -ko ou -mo auquel on préfixe une marque de sujet. Ces marques de sujets sont les suivantes: 1ère sg. 2è sg cl. 1 cl. 3 cl. 7

niuyuuki-

1ère pl. 2e pl. cl. 2 cl. 4 cl. 8

tumwaivi-

Donc en conjugant : nipo / niko / nimo upo / uko / umo yupo / yuko / yumo etc.

tupo / tuko / tumo mpo / mko / mmo wapo / wako / wamo

La différence entre -po et -ko n'est pas très grande, bien que l'on ait coutume de dire que -po se rapporte à un endroit précis et -ko à un emplacement plus vague. En fait, on peut souvent employer indifféremment l'un ou l'autre. En revanche -mo a un sens spécial puisqu'il désigne exclusivement "l'intérieur". Exemples d'emploi nipo mjini : je suis en ville tuko Tanzania : nous sommes en Tanzanie kisu kimo kikapuni : le couteau est dans le panier, pl. visu vimo kikapuni wanyama wamo msituni : les animaux sont dans la forêt (c'est à dire dedans, pas à l'extérieur, ils ne sortent pas) wanafunzi wako kisiwani : les étudiants sont sur l'île miti ipo mlimani : les arbres sont sur la montagne Noter que le verboïde peut s'employer sans complément de lieu et signifie alors simplement "être là, y être". Exemples : mwalimu yupo ? : est-ce que le professeur est là ? - yupo : il est là Mungu yupo : Dieu existe (litt. "il est là" - c'est la seule manière de rendre le verbe "exister" en swahili) watoto wamo ? : les enfants sont-ils là-dedans ? - wamo : oui, ils y sont

[Remarquer à ce propos que la manière la plus usuelle de dire "oui" en swahili - comme en anglais ou en portugais - consiste à reprendre le verbe de la question; de même pour dire "non", où l'on utilisera alors la forme négative des verbes , que nous n'avons pas encore vue].

Leçon 5 Le système de classes (suite) : la paire de classes 5/6. La conjugaison des verbes : présent, passé, futur; le résultatif en -meLa paire de classes 5/6 La classe 5 (singulier) a ceci de particulier, par rapport aux autres classes que nous avons examinées jusqu'à présent, qu'elle a un préfixe zéro, alors que la classe 6 (pluriel) a un préfixe ma-. Pour cette raison, il est préférable de considérer ensemble les couples singulier / pluriel. Exemples : tunda : fruit, pl. ma-tunda nanasi : ananas, pl. ma-nanasi embe : mangue, pl. ma-embe shoka : hache, pl. ma-shoka neno : mot, parole, pl. ma-neno jina : nom, pl. ma-jina

chungwa : orange, pl. ma-chungwa pera : goyave, pl. ma-pera yai : oeuf, pl. ma-yai wingu : nuage, pl. ma-wingu jani : feuille, pl. ma-jani ini : foie, pl. ma-ini

Comme on peut le constater, il y a de nombreux noms de fruits dans cette paire de classes, mais bien d'autres choses encore... Il existe un petit nombre de noms dont le thème [rappel : le thème est ce qui reste après qu'on ait enlevé le préfixe] est monosyllabique; dans ce cas le préfixe de la classe 5 est ji-. Exemples : cl. 6 ma-we : pierres; le thème est monosyllabique et donc le singulier classe 5 est ji-we : pierre. cl. 6 ma-cho : yeux, singulier classe 5 : ji-cho : oeil Le nombre de noms concernés est assez restreint. Il en va de même de quelques rares noms dont le thème commence par une voyelle et pour lesquels le préfixe de cl. 5 est j- : cl. 5 j-ambo : affaire, chose non-matérielle, pl. cl. 6 m-ambo. En cl. 6 la voyelle du préfixe ma- tombe devant le -a du thème - nous avons déjà vu une situation similaire avec le préfixe wa- de la classe 2. cl. 5 j-ino : dent, pl. cl. 6 meno. En cl. 6 nous trouvons meno venant de *ma-ino, comme nous l'avions déjà vu dans le cas de mwizi : voleur, pl. wezi de *wa-izi en 1/2. Accord des adjectifs : en cl. 5 le préfixe est zéro devant consonne, mais j- devant voyelle, et ji- devant l'unique thème d'adjectif monosyllabique -pya "neuf, nouveau". En classe 6 le préfixe est ma- devant consonne et m- devant voyelle. 5 tunda zuri : un bon fruit 5 shoka baya : une mauvaise hache 5 yai moja : un (seul) oeuf 5 wingu j-eupe : un nuage blanc 5 ji-we zito : une pierre lourde 5 neno ji-pya : un mot nouveau 5 embe j-ekundu : une mangue rouge

pl. 6 ma-tunda ma-zuri pl. 6 ma-shoka ma-baya pl. 6 ma-yai ma-wili : deux oeufs pl. 6 ma-wingu m-eupe pl. 6 ma-we ma-zito pl. 6 ma-neno ma-pya pl. 6 ma-embe m-ekundu

Accord des démonstratifs et sujet du verbe : classe 5 li-, classe 6 ya-. Exemples :

tunda li-le li-na-tosha : ce fruit-là suffit yai li-le kubwa li-na-tosha : ce gros oeuf-là suffit pl. ma-yai ya-le ma-kubwa ya-na-tosha

pl. ma-tunda ya-le ya-na-tosha

N.B. : on trouve en classe 6 exclusivement plusieurs noms de liquide et des abstractions. Ces noms n'ont pas de singulier et ne s'emploient qu'en classe 6, mais leurs accords sont parfaitement réguliers. On peut citer : maji "eau", maziwa "lait", mafuta "huile, graisse", maisha "vie", mapenzi "amour", maendeleo "progrès", etc. maji yale mazuri yanatosha : cette bonne eau-là suffit. ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Eléments de conjugaison . La structure de base d'un verbe swahili est essentiellement la suivante : PS-TAM-Base- VF PS désigne le préfixe sujet obligatoire (sauf à l'impératif) qui doit s'accorder en classe avec le sujet ,exprimé ou sous-entendu. TAM désigne la marque de Temps/Aspect/Mode La Base comprend le Radical du verbe suivi éventuellement d'une ou plusieurs Extensions; celles-ci seront examinées plus tard dans le cours. VF désigne la voyelle finale qui est le plus fréquemment (mais pas toujours) -a Par exemple avec les formes que nous avons déjà vues : ki- na- tosh- a : il/elle suffit PS-TAM-Base-VF

wa-na- imb- a : ils / elles chantent PS-TAM-Base-VF

Présent : la marque est -na- comme nous l'avons déjà vu. Exemples : mtoto a-na-chez-a mtini : l'enfant joue dans l'arbre tunda lile li-na-oza : ce fruit-là est en train de pourrir kiti kile ki-na-anguka : cette chaise-là tombe

pl. watoto wa-na-chez-a mtini pl. matunda yale ya-na-oza pl. viti vile vi-na-anguka

Passé, remplacer -na- par -li- : mtoto a-li-chez-a mtini : l'enfant a joué dans l'arbre tunda lile li-li-oza : ce fruit-là a pourri kiti kile ki-li-anguka : cette chaise-là est tombée

pl. watoto wa-li-chez-a mtini pl. matunda yale ya-li-oza pl. viti vile vi-li-anguka

Futur : la marque est -ta- : mtoto a-ta-chez-a mtini : l'enfant jouera dans l'arbre tunda lile li-ta-oza : ce fruit-là pourrira kiti kile ki-ta-anguka : cette chaise-là tombera

pl. watoto wa-ta-chez-a mtini pl. matunda yale ya-ta-oza pl. viti vile vi-ta-anguka

Voici maintenant un exemple de conjugaison complète à toutes les personnes et toutes les classes (que nous avons vues jusqu'ici):

ninaanguka : je tombe unaanguka : tu tombes anaanguka : il/elle tombe (cl.1) unaanguka ; il/elle tombe (cl.3) linaanguka : il/elle tombe (cl. 5) kinaanguka : il/elle tombe (cl.7)

tunaanguka : nous tombons mnaanguka : vous tombez wanaanguka : ils / elles tombent (cl.2) inaanguka : ils/elles tombent (cl. 4) yanaanguka : ils/elles tombent (cl. 6) vinaanguka : ils/elles tombent (cl; 8)

nilianguka : je suis tombé(e) ulianguka : tu es tombé(e) alianguka : il/elle est tombé(e) (cl.1) ulianguka ; il/elle est tombé(e ) (cl.3) lilianguka : il/elle est tombé(e ) (cl. 5) kilianguka : il/elle est tombé(e) (cl.7)

tulianguka : nous sommes tombé(e)s mlianguka : vous êtes tombé(e)s walianguka : ils/elles sont tombé(e)s (cl.2) ilianguka : ils/elles sont tombé(e)s (cl. 4) yalianguka : ils/elles sont tombé(e)s (cl. 6) vilianguka : ils/elles sont tombé(e)s (cl; 8)

nitaanguka : je tomberai utaanguka : tu tomberas ataanguka : il/elle tombera (cl.1) utaanguka ; il/elle tombera (cl.3) litaanguka : il/elle tombera (cl. 5) kitaanguka : il/elle tombera (cl.7)

tutaanguka : nous tomberons mtaanguka : vous tomberez wataanguka : ils / elles tomberont (cl.2) itaanguka : ils/elles tomberont (cl. 4) yataanguka : ils/elles tomberont (cl. 6) vitaanguka : ils/elles tomberont (cl; 8)

Comme vous le voyez le système est asez simple (il est vrai que nous n'avons encore vu ni les négatifs, ni les formes relatives). Deux remarques sont à faire : 1) il existe un nombre assez important de verbes, généralemenr d'origine arabe, qui se terminent par une autre voyelle que -a. Pour les trois formes que nous venons d'étudier (passé, présent et futur) ce fait n'a aucune conséquence et ils se conjuguent exactement comme les autres. Exemples : ku-rudi : revenir ku-hukumu : juger ku-samehe : pardonner

anarudi, nilirudi, utarudi, etc. anahukumu, nilihukumu, utahukumu, etc anasamehe, nilisamehe, utasamehe, etc.

2) Plus important, il existe en swahili quelques verbes monosyllabiques dont voici une liste des plus usuels : ku-ja : venir ku-nywa : boire ku-nya : faire caca

ku-la : manger ku-fa : mourir (ku-pa : donner )

(Pour des raisons évidentes, il est recommandé de na pas confondre kunywa et kunya !) Ces verbes présentent la particularité de conserver le préfixe ku- de l'infinitif à certaines formes conjuguées (mais pas toutes). Ils le conservent en tous cas aux trois temps que nous venons de voir. Exemples : a-li-ku-la : il a mangé u-ta-ku-la jioni : tu mangeras dans la soirée

tu-na-ku-ja : nous venons

(Le verbe ku-pa offre certaines difficultés de construction que nous verrons plus tard).

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le résultatif -me-/ Il existe une autre forme verbale dont l'emploi présente quelques difficultés aux apprenants francophones. Il s'agit du résultatif (marque -me-) qui décrit le résultat présent d'une action accomplie antérieurement, contrairement au passé en -li- qui indique simplement que l'action a eu lieu dans le passé, même si son résultat ne se fait plus sentir. Il s'agit à peu près de la même opposition existant en anglais entre le prétérit (he came) et le present perfect (he has come) et qui existait également en français classique entre le passé simple (il vint) et le passé composé (il est venu). Malheureusement, en français moderne, le passé simple a disparu et le passé composé sert à rendre les deux notions indifféremment, ce qui fait qu'un locuteur francophone a parfois du mal à saisir la différence. Dans un ou deux cas cependant, celle-ci est frappante : alilala vizuri : il a bien dormi [par ex. la nuit dernière, mais il est réveillé maintenant] amelala : il s'est endormi [et donc il dort en ce moment] (Noter que la forme *analala, employée par certains swahiliphones pour dire "il dort" est fautive et due à l'influence de l'anglais "he is sleeping". En swahili correct analala signifierait "il est en train de s'endormir" [et donc ne dort pas encore] - une phrase somme toute peu vraisemblable. walikufa mwaka jana : ils sont morts l'année dernière [c'est à dire l'événement de leur mort a eu lieu à ce moment là} wamekufa : ils sont morts [et donc, par exemple, vous n'avez aucune chance de les rencontrer ! - c'est le résultat qui est important ici, pas le moment où la mort a eu lieu] tulikula mayai mazuri : nous avons mangé de bons oeufs [c'est une constatation] tumekula mayai : nous avons mangé des oeufs [et donc nous n'avons pas faim - c'est le résultat qui importe] alikuja jana : il est venu hier [c'est à ce moment-là que cela s'est passé, mais il n'est peut-être plus là] amekuja : il est venu [et donc il est-là au moment où je parle - résultat présent d'une action passée] jana, tulichoka sana : hier nous nous sommes beaucoup fatigués / nous étions très fatigués [mais probablement, nous nous sommes reposés depuis] tumechoka sana : nous sommes très fatigués [encore au moment où je parle] Note : pour ceux d'entre vous qui s'intéresseraient à ces questions d'un point de vue linguistique, je recommande l'excellent ouvrage de D. COHEN (1989) L'aspect verbal, Paris: PUF

Leçon six Autres éléments du système d'accords : la marque d'objet; le connectif et le possessif; les démonstratifs proches. La marque d'objet : pour rendre ce qu'on appelle en français le "pronom d'objet direct" (me, te, le, la , nous vous, les) le swahili emploie une marque d'accord indiquant la personne et bien entendu la classe de l'objet et placée à l'intérieur de la forme verbale entre la marque de TAM et la base. Exemples ave le verbe ku-piga "frapper" : ali-ni-piga : il m'a frappé(e) ali-ku-piga : il t'a frappé(e) ali-m-piga : il l'a frappé(e) (cl. 1) ali-u-piga : il l'a frappé(e) (cl. 3) ali-li-piga : il l'a frappé(e) (cl. 5) ali-ki-piga : il l'a frappé(e) (cl. 7)

ali-tu-piga : il nous a frappé(e)s (voir plus loin) ali-wa-piga : il les a frappé(e)s (cl. 2) ali-i-piga : il les a frappé(e)s (cl. 4) ali-ya-piga : il les a frappé(e)s (cl. 6) ali-vi-piga : il les a frappé(e)s (cl. 8)

Si nous dressons un tableau de ces marques, nous obtenons le résultat suivant (nous laissons volontairement de côté la deuxième personne du pluriel pour le moment) : 1e sg. : -ni2e sg. : -kucl. 1 : -mcl. 3 : -ucl. 5 : -licl. 7 : -ki-

1e pl. -tu2e pl. : (voir plus loin) cl. 2 : -wacl. 4 : -icl. 6 : -yacl. 8 : -vi-

Bien entendu ces formes s'appliquent aussi aux autres temps : atakupiga : il te frappera wamenipiga : ils m'ont frappé(e)

tunampiga : nous le frappons

La marque d'objet de 2e personne du pluriel "vous" (rappelons qu'en swahili on ne vouvoie pas) est spéciale, en ce qu'elle peut prendre plusieurs formes (pour ceux qui sont intéressés, une explication linguistique est proposée un peu plus bas). La plus usuelle, curieusement est identique à la marque d'objet de cl. 2. Donc : tuta-wa-piga peut signifier aussi bien "nous les frapperons" que "nous vous frapperons"! c'est le contexte qui permettra de différencier. Si le locuteur considère que le contexte n'est pas suffisant il peut employer la forme suivante, plus explicite : tuta-wa- pig-eni : nous vous frapperons (seul sens) ou même, plus rarement : tuta-ku-pig-eni : nous vous frapperons (seul sens). Il convient au moins de connaître et de manier les deux premières formes.

Note : l'origine de cette curiosité est la suivante : dans les autres langues bantu la marque d'objet de 2e personne du pluriel est identique à celle de la cl. 1 (-m-), mais les tons sont différents : bas pour la cl. 1, haut pour la 2e pluriel. Le swahili ayant perdu ses tons, -m- se retrouvait désigner indistinctement aussi bien une forme sg (je le vois) que pl. (je vous vois.). Cet illogisme apparent explique que les locuteurs de swahili aient spontanément voulu se rapprocher du sens pl. en remplaçant la marque de cl. 1 par celle de cl. 2 (je les vois = je vous vois). D'autres locuteurs par contre ont suivi un chemin différent et ont gardé une marque de singulier mais en la mettant à la 2e personne (je te vois = je vous vois). Le suffixe -eni, emprunté à l'impératif pluriel a été éventuellement ajouté , ce qui permet d'interpréter littéralement ninawaoneni comme "je les vois, vous"! et ninakuoneni comme : "je te vois, vous" !

L'emploi de la marque d'objet : 1) tout d'abord, elle correspond bien à l'usage du "pronom d'objet direct" du français, c'est-àdire qu'elle est employée en l'absence du nom référent : nitakisoma : je le lirai (où -ki- renvoie à kitabu "livre", non mentionné dans la phrase) 2) mais, contrairement au français, la marque d'objet peut-être employée même quand le nom objet est mentionné; dans ce cas elle correspond assez bien à l'emploi de l'article défini du français (qui comme nous l'avons vu n'existe pas en swahili) : nitasoma kitabu : je lirai un livre

nitakisoma kitabu : je lirai le livre

3) cependant, si le nom objet désigne un être animé, alors la marque d'objet est obligatoire même en présence du nom; il n'est donc pas possible de l'utiliser ou non pour indiquer l'opposition défini / indéfini : nitamwona : je le verrai (le professeur, par exemple) nitamwona mwalimu : je verrai un / le professeur nitawaona : je les verrai (les professeurs, par ex.) nitawaona waalimu : je verrai des / les professeurs Le connectif : il s'agit de l'équivalent de la préposition française "de", mais en swahili cet élément s'accorde en classe avec le nom qui précède (le "possédé")!! Il est formé de la manière suivante : une voyelle -a invariable précédée d'un accord de classe. Voici les formes pour les classes que nous avons déjà vues : cl. 1 wa cl. 3 wa cl. 5 la cl. 7 cha

cl. 2 wa cl. 4 ya cl. 6 ya cl. 8 vya

Exemples : 1 mtoto wa mwalimu : l'enfant du professeur 3 mzizi wa mti : la racine de l'arbre 5. tunda la mti : le fruit de l'arbre 7. kitabu cha mtoto : le livre de l'enfant

2 watoto wa mwalimu : les enfants du prof. 4 mizizi ya mti : les racines de l'arbre 6. matunda ya mti : les fruits de l'arbre 8. vitabu vya mtoto : les livres de l'enfant

En swahili, le connectif sert aussi à exprimer d'autres rapports que ceux de possession proprement dite. Il peut par exemple traduire beaucoup d'adjectifs du français (le swahili ayant assez peu d'adjectifs au sens strict). Exemples : maji ya moto : eau chaude (litt. "eau de feu") kitendo cha aibu : action honteuse (litt. "action de honte") neno la busara : parole sage (litt. "parole de sagesse"), etc. Les possessifs : ils se forment au moyen du connectif de la classe appropriée préfixé au thème possessif proprement dit; comme celui-ci commence toujours par une voyelle, la voyelle du connectif s'efface. Voici d'abord la liste des thèmes possessifs : mon / ma / mes : -angu ton / ta / tes : -ako son / sa / ses : -ake

notre / nos : -etu votre / vos : -enu leur / leurs : -ao

Voici maintenant les séries complètes pour les classes 1 et 2 : Classe 1 mtoto wangu : mon enfant (< w(a)-angu) mtoto wako : ton enfant (< w(a) -ako) mtoto wake : son enfant (w(a) -ake) mtoto wetu : notre enfant (< w(a)-etu) mtoto wenu : votre enfant ( u-afrika; -ingi : nombreux > w-ingi c) noms de pays et de continents : U-ingereza : Angleterre, Grande-Bretagne habitants : Mw-ingereza / Wa-ingereza U-faransa : France habitants : M-faransa / Wa-faransa U-reno : Portugal habitants : M-reno / Wa-reno U-rusi : Russie habitants : M-rusi / Wa-rusi U-ganda : Ouganda habitants : M-ganda / Wa-ganda U-laya : Europe NB habitants : M-zungu / Wa-zungu NB de nombreux noms de pays ne prennent cependant pas le préfixe U-; exemples : Tanzania, Kenya, Rwanda, Marekani (les Etats-Unis), Msumbiji (le Mozambique), etc. Exemples d'accords pour les catégories a) et b) : u-kuta m-refu : un mur haut u-limi mw-ekundu : une langue rouge u-kuta u-le : ce mur-là u-limi w-angu : ma langue u-fagio m-zito wa Amina : le lourd balai d'Amina u-kuta wa nyumba u-mebomoka, nime-u-ona : le mur de la maison s'est effondré, je l'ai vu NB. Les noms de pays de la catégorie c) s'accordent en cl. 9, car les mots nchi "pays" ou bara "continent" sont sous entendus. Exemples : [bara ya] Ulaya ina madola mengi : l'Europe comprend beaucoup de nations [nchi ya] Urusi ni kubwa sana : la Russie est très grande La paire de classes 11/10 : La deuxième particularité de la classe 11 est qu'elle ne forme pas son pluriel en "classe 12" comme on l'attendrait [la classe 12 n'existe pas en swahili - rappelons encore une fois que la numérotation des classes : premièrement est arbitraire et deuxièmement a été établie pour l'ensemble des langues bantu; mais même dans les langues où la classe 12 existe, elle ne forme jamais le pluriel de la classe 11!]. La classe 11 forme son pluriel en CLASSE 10, tout comme la classe 9. D'où l'importance de bien distinguer entre CLASSE et PAIRE DE CLASSES [appelées "genres" par les bantouistes] : la CLASSE 10 sert de pluriel à la classe 9 dans la PAIRE DE CLASSES 9/10 et de pluriel à la classe 11 dans la PAIRE DE CLASSES 11/10. Bien entendu, la classe 10 conserve toutes ses particularités en ce qui concerne la forme de ses préfixes : - si le thème commence par une voyelle, le préfixe sera ny- : w-imbo : chanson, pl. ny-imbo w-avu : filet, pl. ny-avu w-embe : rasoir, pl. ny-embe - si le thème commence par -b-, le préfixe sera m- : u-bavu : côte, pl. m-bavu u-bao : planche, pl. m-bao - si le thème commence par une consonne non-voisée [se reporter à l'étude de la paire de classes 9/10], le préfixe sera zéro : u-kuta : mur, pl. kuta u-fagio : balai, pl. fagio

u-pande : côté, pl. pande

u-funguo : clé, pl. funguo

N.B. : noter le cas spécial de u-limi : langue, pl. ndimi -si le thème est monosyllabique, alors le préfixe est ny- qui se place AVANT le préfixe du singulier u- : u-so : visage, pl. ny-u-so u-fa : fissure, pl. ny-u-fa u-ma : fourchette, pl. ny-u-ma [ne pas confondre avec nyuma cl. 9 qui signifie derrière, arrière : nyuma ya nyumba : derrière la maison, à l'arrière de la maison]. (Mais les noms abstraits et les noms de pays n'ont pas de pluriel, évidemment...) Bien entendu aussi, les accords de ces nominaux sont ceux que nous avons vus pour la classe 10 [s'y reporter]. Exemples : cl. 11 : u-kuta u-le m-refu u-mebomoka, nime-u-ona : ce haut mur s'est écroulé, je l'ai vu cl. 10 : kuta hi-zi n-defu zi-mebomoka, nime-zi-ona : ces hauts murs-ci se sont écroulés, je les ai vus cl. 11 : u-limi wa Juma ni mw-ekundu sana : la langue de Juma est très rouge cl. 10 n-dimi za Juma na Shabani ni ny-ekundu sana : les langues de Juma et Shabani sont très rouges cl. 11 w-imbo wa mtoto u-nanipendeza : la chanson de l'enfant me plait [-pendeza : plaire ] cl. 10 ny-imbo za watoto zi-nanipendeza : les chansons des enfants me plaisent et ainsi de suite...

Leçon 10 La conjugaison négative. L'impératif. Noter tout d'abord le négatif de la copule (servant à exprimer le verbe être) : si ,invariable. Exemples : mtu huyu si mzuri : cet homme n'est pas beau yai hilo si bovu : cet oeuf n'est pas pourri etc.

watu hawa si wazuri : pl. mayai hayo si mazuri : pl.

Conjugaison négative : le futur négatif La conjugaison négative présente parfois des différences de formes très importantes avec le positif. Commençons par le cas le plus simple, le futur négatif. Celui-ci se différencie du futur positif uniquement par la forme de ses préfixes sujet. Mettons les deux séries face à face : Personne et classe 1ère singulier 2ème singulier 1ère pl. 2ème pl. classe 1 classe 2 classe 3 classe 4 classe 5 classe 6 classe 7 classe 8 classe 9 classe 10 classe 11

Préfixe positif niutumawauiliyakivi iziu-

Préfixe négatif sihuhatuhamhahawahauhaihalihayahakihavihaihazi hau-

Comme vous pouvez le constater, dans la plupart des cas le préfixe négatif se forme simplement en ajoutant ha- devant le préfixe positif. Seules les 1ère et 2ème personnes du singulier et la classe 1 sont irrégulières : si- au lieu de *hani-, hu- au lieu de *hau (contrairement aux classes 3 et 11) et ha- au lieu de *haa-, encore que dans ce cas il soit logique qu'un des deux -a- tombe Les formes du futur négatif sont donc les suivantes (exemples avec le verbe -anguka "tomber") 1ère sg. 2ème sg. 1ère pl. 2ème pl. cl. 1 cl. 2 cl. 3 cl. 4

Positif ni-ta-anguka u-ta-anguka tu-ta-anguka m-ta-anguka a-ta-anguka wa-ta-anguka u-ta-anguka i-ta-anguka

Négatif si-ta-anguka hu-ta-anguka hatu-ta-anguka ham-ta-anguka ha-ta-anguka hawa-ta-anguka hau-ta-anguka hai-ta-anguka

cl. 5 etc.

li-ta-anguka

hali-ta-anguka

Les verbes monosyllabiques (plus -enda et -isha) conservent le -ku- à cette forme, comme au positif. Exemples : ni-ta-ku-ja : je viendrai u-ta-ku-la : tu mangeras wa-ta-kw-enda : ils iront etc.

si-ta-ku-ja : je ne viendrai pas hu-ta-ku-la : tu ne mangeras pas hawa-ta-kw-enda : ils n'iront pas

Le passé négatif : Pour le passé, le négatif consiste à préfixer la même série de préfixes, mais en plus, la marque -li- du passé est remplacée par -ku-. Exemples : 1ère sg. 2ème sg. 1ère pl. 2ème pl. cl. 1 cl. 2 cl. 3 cl. 4 cl. 5 etc.

Positif ni-li-anguka u-li-anguka tu-li-anguka m-li-anguka a-li-anguka wa-li-anguka u-li-anguka i-li-anguka li-li-anguka

Négatif si-ku-anguka hu-ku-anguka hatu-ku-anguka ham-ku-anguka ha-ku-anguka hawa-ku-anguka hau-ku-anguka hai-ku-anguka hali-ku-anguka

Les verbes monosyllabiques (plus -enda et -isha) ne conservent pas leur -ku- à cette forme (cela ferait deux -ku- de suite). Exemples : ni-li-ku-la : j'ai mangé u-li-ku-ja : tu es venu wa-li-kw-enda : ils sont allés etc.

si-ku-la : je n'ai pas mangé hu-ku-ja : tu n'es pas venu hawa-kw-enda : ils ne sont pas allés

Pas encore : Noter que le passé négatif sert aussi à nier la forme résultative en -me-. En effet si une action ou un évènement n'ont pas eu lieu, ils ne peuvent pas avoir produit de résultat. Donc : hakufa : il n'est pas mort, sert à nier aussi bien alikufa (= anglais : he died) que amekufa (= anglais he is dead). Cependant, si on veut exprimer qu'une action n'a pas encore eu lieu, mais qu'on attend qu'elle se produise, il existe un négatif spécifique dont le TAM est -jaha-ja-maliza kazi : il n'a pas encore terminé le travail (mais il le terminera bientôt, sans doute). Si l'on disait : ha-ku-maliza kazi, cela signifierait : il n'a pas terminé le travail une bonne fois pour toutes (et donc ce travail ne sera jamais fini, en tous cas pas par lui !) hawa-ja-lima shamba lao : ils n'ont pas encore cultivé leur champ (mais le feront bientôt)

hawa-ku-lima shamba lao mwaka huu : ils n'ont pas cultivé leur champ cette année (point final !) A cette forme, les verbes monosyllabiques ne conservent pas le ku- : si-ja-la : je n'ai pas encore mangé (mais je vais y aller) ≠ si-ku-la jana : hier je n'ai pas mangé (du tout) On peut ajouter à cette construction l'adverbe bado "pas encore", placé au début ou à la fin de la phrase : sijala bado = bado sijala : je n'ai pas encore mangé NB : curieusement, quand il accompagne un verbe positif, bado signifie "encore" : bado anakula ou bien anakula bado : il est encore en train de manger Et pourtant, bado employé tout seul a bien le sens négatif : - je, amefika ? - bado : - eh bien, il est arrivé ? - pas encore Le présent négatif : C'est la forme qui présente le plus de différences avec le positif; alors que celui-ci est : Préf.Suj.-na-Base-a le négatif est : Préf. Suj. Nég.- Base-i Autrement dit, la marque de TAM -na- est remplacée par zéro et la voyelle finale devient exceptionnellement -i. Exemples : 1ère sg. 2ème sg. 1ère pl. 2ème pl. cl. 1 cl. 2 cl. 3 cl. 4 cl. 5 etc.

ni-na-anguk-a u-na-anguk-a tu-na-anguk-a m-na-anguk-a a-na-anguk-a wa-na-anguk-a u-na-anguk-a i-na-anguk-a li-na-anguk-a

si-anguk-i hu-anguk-i hatu-anguk-i hamw-anguk-i ha-anguk-i hawa-anguk-i hau-anguk-i hai-anguk-i hali-anguk-i

Et les verbes monosyllabiques (plus -enda et -isha) ne conservent pas le -ku-, ce qui accroit encore la différence avec le positif. Exemples : ni-na-ku-l-a : je mange u-na-ku-j-a : tu viens wa-na-kw-enda : ils vont Verbes à finale autre que -a :

si-l-i : je ne mange pas hu-j-i : tu ne viens pas hawa-end-i : ils ne vont pas

Comme on l'a déjà mentionné, de nombreux verbes (surtout d'origine arabe) se terminent par une autre voyelle que -a à l'infinitif. Cette voyelle finale est invariable et ne se change donc jamais en -i au présent négatif. Exemples : ku-jaribu : essayer > si-ta-jaribu : je n'essaierai pas, si-ku-jaribu : je n'ai pas essayé, sijaribu : je n'essaie pas ku-sahau : oublier > si-ta-sahau : je n'oublierai pas; si-ku-sahau : je n'ai pas oublié; sisahau : je n'oublie pas ku-samehe : pardonner > si-ta-samehe : je ne pardonnerai pas; si-ku-samehe : je n'ai pas pardonné; si-samehe : je ne pardonne pas Bien entendu, les verbes qui se terminent pas -i à l'infinitif le conservent toujours : ku-rudi : revenir > si-ta-rudi : je ne reviendrai pas; si-ku-rudi : je ne susi pas revenu; si-rudi : je ne reviens pas

L'impératif : L'impératif singulier en swahili se construit très simplement : en règle générale, on prend l'infinitif et on enlève le préfixe ku- (on verra quelques exceptions plus bas). Exemples : ku-kata : couper ku-piga : frapper ku-anguka : tomber ku-sahau : oublier ku-jaribu : essayer ku-samehe : pardonner ku-rudi : revenir etc.

imp. kata : coupe ! imp. piga : frappe ! imp. anguka : tombe ! imp. sahau : oublie ! imp. jaribu : essaye ! imp. samehe : pardonne ! imp. rudi : reviens !

L'impératif pluriel se forme, lui, en ôtant le -a final et le remplaçant par -eni; pour les verbes se terminant par une autre voyelle que -a, on ajoute simplement -ni. [N.B. en français on distingue deux formes de l'impératif pluriel : la 1ère du pl. "coupons!" et la 2è du pl. "coupez!". Seule cette dernière forme s'exprime par l'impératif pluriel en swahili, la 1ère personne se rend par le subjonctif que nous verrons plus loin.] Exemples : ku-kat-a : couper ku-pig-a : frapper ku-anguk-a : tomber ku-sahau : oublier ku-jaribu : essayer ku-samehe : pardonner ku-rudi : revenir etc.

imp. pl. kat-eni : coupez ! imp. pl. pig-eni : frappez ! imp. pl. anguk-eni : tombez ! imp. pl. sahau-ni : oubliez ! imp. pl. jaribu-ni : essayez ! imp. pl. samehe-ni : pardonner ! imp. pl. rudi-ni : revenez !

Impératif des verbes monosyllabiques : Les verbes monosyllabiques conservent le ku- de l'infinitif et suivent par ailleurs les règles données ci-dessus. Exemples :

ku-la : manger ku-nywa : boire etc.

imp. ku-la : mange ! / kul-eni : mangez ! imp. ku-nywa : bois ! / ku-nyw-eni : buvez !

Trois exceptions : le verbe ku-ja "venir" devient njoo "viens" à l'impératif singulier et njooni "venez" au pluriel le verbe kw-enda "aller" devient nenda "va" à l'imp. sg. et nend-eni "allez" à l'imp. pl. le verbe ku-leta "apporter" devient lete "apporte" à l'imp. sg. et let-eni "apportez" au pl. L'impératif avec marque d'objet : En swahili standard, comme en français, on peut utiliser l'impératif avec une marque d'objet "coupe-le !", "frappe-les !", "pardonne-moi !" etc. Il faut bien prendre garde dans ce cas-là à la petite complication suivante : quand ils sont précédés d'une marque d'objet, les verbes se terminant en -a à l'infinitif changent se -a en -e ! L'impératif pluriel et les verbes se terminant par ue autre voyelle que -a ne sont pas affectés. Exemples : i-kat-e : coupe-les ! (les arbres, miti, cl. 4) m-pig-e : frappe-le ! ni-samehe : pardonne-moi ! vi-som-e : lis-les ! (les livres, vitabu, cl. 8) ya-lete : apporte-les ! (les oeufs, mayai, cl. 6) etc.

i-kat-eni : coupez-les ! m-pig-eni : frappez-le ! ni-samehe-ni : pardonnez-moi ! vi-som-eni : lisez-les ! ya-let-eni : apportez-les !

Les verbes monosyllabiques perdent le ku-, pour le reste, ils se comportent comme ci-dessus. Exemples : i-l-e : mange -la ! (la viande, nyama, cl. 9) ya-nyw-e : bois-le ! (le lait, maziwa, cl. 6)

i-l-eni : mangez-la ! ya-nyw-eni : buvez-le !

Le négatif : en swahili standard, il n'y a pas de forme propre pour l'impératif négatif. On emploie le subjonctif négatif que nous allons étudier au second semestre

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