Contes Hachette
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Vocabulaire...
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3 Contes d’ici et d’ailleurs Explorer la diversité d’un genre Lectures : textes et images
OBJECTIFS
CONTES D’AFRIQUE ET DES ANTILLES • Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri . . . .
Repérer les marques d’oralité d’un conte . . 64
• « Le crapaud et l’abeille », B. Diop . . . . . . .
Comprendre un conte moralisateur . . . . . 66
• « La légende de l’escargot », M. Bloch TEXTE
Identifier un conte explicatif
INTÉGRAL
. . . . . . . 68
CONTES D’EUROPE • Alice au pays des merveilles, L. Carroll . . . . .
Comprendre l’entrée au pays des merveilles . 70
• La petite Jeannette, conte populaire, G. Doré
Étudier un conte initiatique
. . . . . . . . 72
Œuvre intégrale • « L’Intrépide Soldat de plomb », Contes, H. C. Andersen TEXTE INTÉGRAL . . . . . .
Comprendre un conte et ses significations
. 75
FICHE-MÉTHODE : Organiser un défi-lecture
L’écho du poète • Le chameau, P. Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Faire le point • Universalité et diversité des contes
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Langue et expression 쑺 Lexique : Le vocabulaire des contes (2) : sens propre et figuré – Préfixes – Famille de mots . . 82 쑺 Orthographe et conjugaison : Les homophones de « conte » –
Les terminaisons du participe passé – Le passé composé de l’indicatif – Dictée
. . . . . . 83
쑺 Grammaire : Les valeurs du passé composé de l’indicatif – Le COD – Le COI . . . . . . . . . . 84
• Écrit : Raconter à la manière des contes
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
• Oral : Dire et raconter des contes
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Lectures personnelles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Évaluations • « Mame-Randatou, la fée », L. S. Senghor et A. Sadji . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
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��� Quels personnages de contes identifiez-vous ? ��� Quelles régions du monde sont évoquées ? ��� De quelle manière les contes sont-ils transmis ? 3
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쑺 Citez des titres de contes.
Pour commencer
쑺 Résumez brièvement par oral un conte que vous connaissez.
Lectures
CONTES D’AFRIQUE ET DES ANTILLES Avant de lire le texte 1. Où situez-vous les Antilles ? 2. Qu’est-ce que la langue créole ?
n re ee g
text
1
é istr
Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri
Aux Antilles, les contes étaient racontés principalement le soir à la veillée. Comme cette pratique diminue à notre époque, des recueils de contes sont publiés pour perpétuer cette tradition orale.
Gros plan sur un lièvre européen debout dans l’herbe haute (Lepus europeaus), droits gérés. © DEA Picture Library/ Getty Images
. . 10 . . . . 15 . . . . 20 .
1. Le lapin qui voulait demander à Dieu un peu plus d’intelligence. 2. coulirous : poissons. 3. Zamba : chèvre. 4. coco d’Espagne : fruit du cocotier.
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. . . 25 .
A
« aah, les enfants ! Vous êtes là autour de moi comme 2 . des coulirous dans une boîte. Qu’est-ce que vous voulez . que je vous raconte ? . – Aaah, eh ben, tout simplement, racontez-nous l’histoire 5 de Compère Lapin ! . – Ah bon! Eh ben, bon: écoutez bien, faites bien attention. . “ Un jour, Compère Lapin, qui était déjà très très malin, se dit qu’il n’était pas assez malin. Alors il prit une grande échelle, et il monta klik klik klik klik... Il alla trouver Dieu et il lui dit : – Mon Dieu, vous m’avez mis sur la terre, mais je suis plus bête que tout ; j’aimerais que vous me donniez un peu d’intelligence. Dieu lui répondit : – Un petit bonhomme comme toi ! Tellement savant qui trompe tout le monde... – Eh bien, mon Dieu, si vous voulez bien me donner un peu d’intelligence quand même ! Alors Dieu dit à Compère Lapin : – Bon : retourne sur la terre, et dans huit jours, tu me rapporteras : une dent de Zamba3, des poils de cochon marron, du lait de vache sauvage, une crotte de tigre, tout ça dans un petit coco d’Espagne4 où tu as déjà fait entrer une couleuvre et ses sept petits... Bon, vas-y et reviens dans huit jours, hein ? – Oui, mon Dieu. Alors Compère Lapin redescendit tout de suite sur la terre, et quand il arriva, il tomba devant un grand cocotier : un cocotier espagnol et qui était chargé de singes. Il dit : .
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– Que vous êtes laids ! Qu’est ce que vous sentez ! Alors les singes n’étaient pas contents ! Ils commencèrent à prendre des cocos dans l’arbre et ils les envoyèrent sur Lapin : bim, bim, bim, bim, bim, bim... Lapin, qui n’attendait que ça, ramassa un coco ; il le prit, lui coupa la tête et il partit.” » […] Lapin ki vlé mandé Bondyé tiboin lèspri, conte créole (conte de la Guadeloupe raconté par J.H.M.).
Repérer les marques d’oralité d’un conte Q Les dialogues dans le conte 1. Dans les lignes 1 à 3 : a. qui parle ? Quel est son rôle ? b. À qui s’adresse-t-il ? Que demande-t-il à son auditoire ? 2. Qui est le héros du conte ? Que demande-t-il à Dieu ? Citez le texte à l’appui de votre réponse. 3. Quelles épreuves Dieu lui impose-t-il ?
Q Les marques d’oralité 4. « klik klik klik klik » (l. 9) : a. à quoi ces mots serventils? b. On nomme ce type de mots des «onomatopées» : relevez-en un autre exemple dans le texte.
5. a. Relevez des mots qui appartiennent à la langue orale et non à la langue écrite. b. « qui était déjà très très malin » (l. 7) : quel est le niveau de langue de cette tournure ? c. Relevez d’autres tournures qui appartiennent au même niveau de langue. § Les niveaux de langue – p. 356
Gardons une trace écrite À quoi repère-t-on que ce conte créole appartient à la tradition orale ?
Expression orale Choisissez l’une des épreuves imposées à Compère Lapin et racontez-la oralement. Vous veillerez à souligner les marques d’oralité pour garder l’attention de l’auditoire et rendre le récit vivant.
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Lectures Avant de lire le texte On appelle « griot » un poète et musicien ambulant en Afrique noire. Lisez la biographie de Birago Diop : Les Contes d’Amadou Koumba relèvent-ils de la tradition orale ou écrite ?
Le crapaud et l’abeille
é istr
text
n re ee g
Birago Diop (1906-1989) Cet écrivain sénégalais d’expression française rendit hommage à la tradition orale de son pays en publiant des contes, notamment ses Contes d’Amadou Koumba.
. . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . . 25 . . . .
1. mets : plat. 2. calebasse : fruit d’un arbre tropical qui, vidé, sert de récipient. 3. marigot : bras de rivière ou lieu bas inondable. 4. récurée : nettoyée. 5. canari : en Afrique, aux Antilles, récipient en terre cuite pour l’eau potable.
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30 . . . . 35 .
Griot sénégalais joueur de Kora, harpe à 21 cordes. © Michel Renaudeau/HOA-QUI/Eyedea
M ’ Bott-le-Crapaud saluait chacun et conversait avec certains. C’est ainsi qu’un jour, en le quittant, Yambe-l’Abeille lui dit : « M’ Bott, viens donc un jour jusqu’à la maison partager mon repas. » M’ Bott ne se fit pas répéter deux fois l’invitation, car il avait entendu dire que Yambe-l’Abeille savait préparer un mets1 qu’aucun être au monde ne savait faire. […] Le lendemain donc, M’ Bott-le-Crapaud s’en alla, sautillant, plein de joie et d’appétit, vers la maison de Yambe-l’Abeille. « Yambe, sa Yaram Djam ? (Abeille es-tu en paix ?) salua-t-il. – Djama ma rek (En paix seulement) lui fut-il répondu. – Me voici ! se présenta poliment M’ Bott. – Approche », invita Yambe-l’Abeille. M’ Bott-le-Crapaud s’approcha de la calebasse2 pleine de miel, sur le rebord de laquelle il appuya l’index de la main gauche, comme doit le faire tout enfant bien élevé. Il avança la main droite vers le repas qui paraissait si bon, mais Yambe-l’Abeille l’arrêta : « Oh ! mais mon ami, tu ne peux vraiment pas manger avec une main aussi sale ! Va donc te la laver ! » M’ Bott-le-Crapaud s’en fut allègrement vers le marigot3, top-clop ! top-clop ! puis revint aussi allègrement, clop-top ! top-clop ! et s’assit près de la calebasse : « Mais elle est encore plus sale que tout à l’heure, ta main ! » M’ Bott-le-Crapaud s’en retourna sur le sentier du marigot, un peu moins allègrement, clop-top ! puis revint chez Yambe-l’Abeille, qui lui refit la même réflexion. Il repartit au marigot d’une allure beaucoup moins vive, clop-top !… top !… clop-top ! Quand il revint de son septième voyage aller et retour, les mains toujours aussi crottées par la boue du sentier et suant au chaud soleil, la calebasse était vide et récurée4. M’ Bott-le-Crapaud comprit enfin que Yambe-l’Abeille s’était moquée de lui. Il n’en prit pas moins poliment congé de son hôte : « Passe la journée en paix, Yambe, » fit-il en rejoignant l’ombre de son vieux canari5. Des jours passèrent. M’ Bott-le-Crapaud, aux leçons des grands et des vieux, avait appris beaucoup de choses ; et, sur le sentier du marigot, il saluait toujours chacun et conversait toujours avec certains, dont Yambe-l’Abeille, à qui il dit enfin un jour :
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« Yambe, viens donc un jour jusqu’à la maison, nous mangerons ensemble. » Yambe-l’Abeille accepta l’invitation. Le surlendemain, elle s’en alla vers la demeure de M’ Bott-le-Crapaud, gentil et vraiment sans rancune, se disait-elle. Sur le seuil elle se posa et salua : « M’ Bott, as-tu la paix ? – La paix seulement ! répondit M’ Bott-le-Crapaud, qui était accroupi devant une calebasse pleine de bonnes choses. Entre donc, mon amie ! » Yambe-l’Abeille entra, remplissant l’air du bourdonnement de ses ailes, vrrou ! vrrou ! ou !… « Ah ! non ! Ah ! non ! fit M’ Bott-le-Crapaud, Yambe mon amie, je ne peux pas manger en musique, laisse, je t’en supplie, ton tam-tam dehors. » Yambe-l’Abeille sortit, puis rentra, faisant encore plus de bruit, vrrou !… vrrou !… ou ! vrrrou !… « Mais, je t’ai dit de laisser ce tam-tam dehors ! » s’indigna M’ Bott-leCrapaud. Yambe-l’Abeille ressortit et rentra, faisant toujours du bruit, vrrrou !… vrrrou !… Quand elle rentra pour la septième fois, remplissant toujours le vieux canari du bourdonnement de ses ailes, M’ Bott-le-Crapaud avait fini de manger, il avait même lavé la calebasse. Yambe-l’Abeille s’en retourna chez elle jouant toujours du tam-tam. Et depuis ce temps-là, elle ne répond plus au salut de M’ Bott-leCrapaud. Birago Diop, « Les mauvaises compagnies », Les Contes d’Amadou Koumba, © Présence africaine, 1961.
Comprendre un conte moralisateur Q Un conte oral et merveilleux
Q Un conte moralisateur
1. Qui sont les personnages du conte ?
7. a. Quels sont les deux grands épisodes de cette histoire ? Donnez-leur un titre. b. Relevez les points communs à ces deux épisodes.
2. Quels éléments du conte relèvent du merveilleux ? 3. a. Sur quel continent situez-vous ce conte ? b. Relevez les mots et expressions qui vous ont permis de repérer la situation géographique. 4. «top-clop! top-clop» : a. à quoi ces mots servent-ils? b. Comment nomme-t-on ce type de mots ? c. Relevez-en d’autres exemples dans le conte. 5. « dit » (l. 2), « fit » (l. 4), « s’en alla » (l. 6) : a. à quel temps de l’indicatif ces verbes sont-ils conjugués ? b. Relevez au moins trois autres verbes conjugués au même temps. c. Ces verbes se situent-ils dans des passages de récit ou de dialogue ? 6. a. Quels signes de ponctuation permettent d’identifier un dialogue dans ce récit ? b. Quelle est la part du dialogue dans ce conte ? § La ponctuation – p. 262
8. Pourquoi, selon vous, Yambe-l’Abeille invite-t-elle le crapaud ? Expliquez. 9. Le crapaud tire-t-il la leçon de l’aventure ? Justifiez. 10. À qui la sympathie du conteur va-t-elle ? Citez plusieurs passages du texte à l’appui de votre réponse. 11. Quelle est la morale de ce conte ? Exprimez-la avec vos propres mots.
Gardons une trace écrite En vous appuyant sur l’étude de ce conte, rédigez la définition la plus complète possible d’un conte moralisateur.
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Lectures TEXTE INTÉGRAL Avant de lire le texte
À vos dictionnaires ! Cherchez dans un dictionnaire le sens des mots : « baudrier », « fétiche », « palabre ».
Liz Wright, Fête dans la jungle, 1993 © Collection particulière/ The Bridgeman Art Library/ Getty Images/DR
La légende de l’escargot Muriel Bloch Cette conteuse française parcourt la France et d’autres pays, pour conter aux petits et aux grands, seule ou en musique. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages et livres-cd de contes.
. . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . .
1. s’il l’eût voulu : s’il l’avait voulu.
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. .
L ’Éléphant, chef des animaux, envoie un jour ses messagers donner partout l’ordre de se rendre immédiatement près de lui, et cela sous peine de guerre immédiate. Les animaux, ayant reçu le message, se mettent aussitôt en demeure d’obéir. Chacun fait son paquet, prépare ses provisions, prend sac, baudrier, fétiches et fusil, et se met en route. Bientôt, les voilà tous devant l’Éléphant, les uns arrivant un peu plus tôt, les autres, un peu plus tard. L’Éléphant appelle chacun par son nom avant de commencer le palabre, et tous répondent : « Je suis ici. » Tous, non, car lorsque l’Éléphant appelle : « Escargot », personne ne répond. Par trois fois, l’Escargot ne dit rien ; il n’était pas là. Le palabre commence sans lui, et l’Éléphant préside la réunion. Tout était réglé et sur le point d’être terminé, lorsque, au bout de la cour du village, les animaux qui étaient au fond se mettent à crier : « Le voilà, l’Escargot, le voilà ! » Le pauvre animal, tout honteux, s’approche en tremblant, car il redoutait fort la colère de l’Éléphant, et même s’il l’eût voulu1, ne se sentait pas de force à lutter avec lui.
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Escargot. © Kenneth lilly Dorling Kindersley/Getty images
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« D’où viens-tu ? lui dit l’Éléphant. – De mon village. – Et pourquoi viens-tu si tard ? N’as-tu pas reçu mon messager ? – Je l’ai reçu, père Éléphant, et me suis mis en route aussitôt, mais le chemin est long et tu ne m’as donné qu’un pied pour marcher ; souvent les branches des arbres m’entraient dans les yeux ; n’y voyant plus, cela retardait beaucoup ma marche ; puis encore je redoute beaucoup le froid et la pluie me donne la fièvre. Alors, pour arriver ici, intact et en bonne santé, je me suis décidé à retourner en arrière et à transporter ma case avec moi : voilà ce qui m’a retardé. » Le père Éléphant rit beaucoup de la défense de l’Escargot ; il en rit beaucoup et longtemps. Puis après cela : « Tu as bien parlé, Escargot, tu as bien parlé, désormais tu auras les yeux au bout des cornes et ainsi les branches des arbres ne pourront plus te frapper, car retirer tes yeux en arrière ou les porter en avant, 35 ce sera ton affaire ; mais aussi, pour te punir d’avoir manqué . le palabre où je t’avais convoqué, à l’avenir tu porteras . toujours ta maison sur ton dos. Va, le palabre est fini. » Et c’est depuis ce temps-là que l’Escargot porte ses yeux . . au bout de ses cornes mobiles, et que partout aussi il porte 40 sa maison avec lui. Après tout, ce n’est pas une grande . punition ; de cette façon, il n’a pas à travailler pour se . construire une case. Muriel Bloch, 365 contes des pourquoi et des comment, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2002.
Identifier un conte explicatif Q Un récit merveilleux
b. Quelle est la valeur de ce temps ?
1. Nommez les personnages du conte.
8. a. Quelles sont les deux particularités physiques de l’escargot évoquées dans le conte ? b. Le récit de leur origine appartient-il au monde du merveilleux ou à celui de la science ?
2. À quel temps le récit est-il rédigé ? Citez des verbes à l’appui de votre réponse. 3. Racontez oralement le conte en respectant les étapes du récit. 4. Quels éléments du conte relèvent du merveilleux ?
Q La localisation et la datation 5. a. Sur quel continent situez-vous ce conte ? b. Relevez des mots et expressions qui vous ont permis de repérer la situation géographique. 6. Le conte comporte-t-il des éléments permettant de dater l’histoire ? Justifiez à partir du texte.
Q La signification du conte 7. Relisez la première phrase du dernier paragraphe : a. À quel temps les verbes sont-ils conjugués ?
9. Diriez-vous de ce conte (choisissez la meilleure réponse) : – qu’il prouve qu’il y a des chefs autoritaires ? – qu’il raconte l’histoire d’un escargot malchanceux ? – qu’il explique des caractéristiques anatomiques de l’escargot ? Justifiez votre réponse à l’aide du texte. § Les valeurs du présent de l’indicatif – p. 322
Gardons une trace écrite En vous appuyant sur l’étude de ce conte, rédigez la définition la plus complète possible d’un conte explicatif.
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CONTES D’EUROPE Avant de lire le texte « Ce gâteau est absolument merveilleux. La baguette magique est un objet merveilleux. »
© Selva/Leemage
Lewis Carroll
a. Quel est le sens de l’adjectif « merveilleux » dans chacune des phrases ?
(1832-1898) Sous le pseudonyme de Lewis Carroll, le pasteur mathématicien anglais Charles Lutwidge Dodgson a publié le conte Alice au pays des merveilles en 1865. Trois mois plus tôt, lors d’une promenade en barque sur la Tamise, il avait raconté à trois fillettes amies, âgées de huit à treize ans, cette histoire qu’il venait d’inventer.
Rencontre avec le Lapin Blanc
b. Quel est le sens qui convient à un conte de fées ?
. . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . . 20 . . . .
Alice commençait à se sentir très lasse de rester à côté de sa sœur, sur le talus , et de n’avoir rien à faire : une fois ou deux, elle avait jeté 1
2
un coup d’œil sur le livre que sa sœur lisait : mais il ne contenait ni images ni conversations, « et, se disait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n’y a ni images ni conversations ? » Elle se demandait (dans la mesure où elle était capable de réfléchir, car elle se sentait tout endormie et toute stupide à cause de la chaleur) si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes vaudrait la peine de se lever et d’aller cueillir les pâquerettes, lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en courant à côté d’elle. Ceci n’avait rien de particulièrement remarquable ; et Alice ne trouva pas non plus tellement bizarre d’entendre le Lapin dire à mi-voix : « Oh, mon Dieu ! Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard ! » (Lorsqu’elle y réfléchit par la suite, il lui vint à l’esprit qu’elle aurait dû s’en étonner, mais, sur le moment, cela lui sembla tout naturel.) Cependant, quand le Lapin tira bel et bien une montre de la poche de son gilet, regarda l’heure et se mit à courir de plus belle, Alice se dressa d’un bond, car, tout à coup, l’idée lui était venue qu’elle n’avait jamais vu de lapin pourvu d’une poche de gilet, ou d’une montre à tirer de cette poche. Dévorée de curiosité, elle traversa le champ en courant à sa poursuite, et eut la chance d’arriver juste à temps pour le voir s’enfoncer comme une flèche dans un énorme terrier placé sous la haie. Un instant plus tard elle y pénétrait à son tour, sans se demander une seule fois comment diable elle pourrait bien en sortir. Lewis Carroll, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles, traduit par Jacques Papy © Pauvert, département de la Librairie Arthème Fayard 1961, 2000 pour la traduction française.
Margaret Winifred Tarrant, illustration Alice au pays des merveilles, 1916. © Blue lantern Studio/Corbis/DR
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1. lasse : fatiguée. 2. talus : petite montée de terre.
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Gwynedd M. Hudson, illustration pour Alice au pays des merveilles, Hodder & Stoughton, 1922. The British library, Londres. Reproduction avec la permission d’Hodder and Stoughton, une division d’Hachette children’s books © Heritage Images/Leemage
Comprendre l’entrée au pays des merveilles Q Un conte merveilleux
Q Un conte de sagesse
1. Le lecteur sait-il précisément où et quand l’action se situe ?
6. Relevez dans le troisième paragraphe une expression qui dévoile le caractère d’Alice.
2. a. Qui est l’héroïne de l’histoire ? A-t-on des informations précises sur elle ? b. Appartient-elle au monde de la réalité ou à celui du merveilleux ?
7. Alice vous paraît-elle une petite fille raisonnable ? Expliquez.
3. a. Dans quel état se trouve-t-elle dans le deuxième paragraphe ? b. En quoi cet état favorise-t-il l’apparition du merveilleux ?
8. Expression orale Décrivez oralement le lapin de l’illustration. Cette illustration correspond-elle à l’image que vous vous êtes faite du lapin en lisant le texte ? Expliquez.
4. a. Qui rencontre-t-elle ? b. Ce nouveau personnage appartient-il au monde de la réalité ou à celui du merveilleux ? Justifiez. 5. Quelle est la première réaction d’Alice lorsqu’elle rencontre le lapin ? Justifiez.
Q Lire l’image
Gardons une trace écrite U Grâce à quoi glisse-t-on dans le merveilleux dans ce début de conte ? U D’après ce début de conte, quelle image vous faites-vous du « pays des merveilles » que va découvrir Alice ?
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Lectures Avant de lire le texte 1. Qu’est-ce qui caractérise le loup dans des contes que vous connaissez ? 2. À vos dictionnaires ! a. Cherchez le sens du mot « quête » qui convient pour un conte. b. Que signifie une initiation ?
La petite Jeannette 1. à l’orée : à la lisière, au bord. 2. s’amenuisait : se rétrécissait. 3. demeura perplexe : hésita. 4. épinettes : plantes à épines. 5. sente : sentier. 6. acérées : coupantes. 7. on eût dit : on aurait dit.
. . . . 5 . . . . 10 . . . . 15 . . . .
Karl Offterdinger, Le Petit Chaperon rouge, lithographie 1880.
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© Collection Kharbine-Tapabor
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.
A utrefois vivait près de Tours une charmante fillette que tout le monde adorait. Orpheline, elle était élevée par sa tante dans une maisonnette à l’orée1 d’un bois. Or, un jour, elle entendit dire que sa grand-mère était malade et la nouvelle la remplit d’inquiétude. N’écoutant que son bon cœur, elle se mit en chemin dès le lendemain pour aller lui rendre visite, de l’autre côté de la forêt. Elle marcha longtemps. Le sentier s’amenuisait2 et ne fut bientôt plus qu’une vague trace qui serpentait entre les arbres. Et quand elle arriva au plus profond de la forêt, elle ne vit plus rien du tout et demeura perplexe3. De quel côté se tourner ? Elle hésitait. Un loup passait par là, attiré sans doute en ces lieux par l’odeur de chair fraîche. La fillette, qui ne se doutait pas qu’il ne faut jamais s’adresser à un loup, lui demanda sa route. Elle expliqua qu’elle allait voir sa grand-mère malade et que, désorientée, elle avait fini par se perdre. « Suis-moi, dit le loup, je vais t’indiquer la bonne route. » Il la conduisit, à travers les arbres, à l’embranchement de deux chemins. Celui de droite était couvert d’aiguilles de pin ; à gauche, il était encombré d’épines et de ronces. Jeannette, qui ignorait qu’on ne doit pas faire confiance à un loup, lui demanda : « Lequel des deux dois-je prendre ? – Le gauche, celui des épinettes4, lui répondit le loup sans hésiter, c’est le meilleur et le plus court. Tu seras vite arrivée. » . La fillette remercia son guide et s’engagea dans . la sente5 hérissée de ronces. Mais plus elle avançait, 25 plus le chemin devenait mauvais : les pierres roulaient . sous ses sabots, des branches traîtresses et des épines . acérées6 accrochaient ses jupes au passage. On eût . dit7 que la forêt tout entière voulait l’empêcher . d’arriver. […] Pendant ce temps, le loup arrive rapidement chez la grand-mère, la tue, remplit une cruche de son sang et la dévore. Puis il se couche dans le lit de la grand-mère et reçoit la fillette dans la pièce sombre. 30 Comme la grand-mère avait apaisé le plus gros . de son appétit, il décida de garder l’enfant pour . son petit déjeuner.
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« Mais je manque à tous mes devoirs, reprit-il . en minaudant8. As-tu faim, ma chérie ? 35 – Oh oui, grand-mère ! Le chemin était si mauvais, j’ai marché si longtemps ! . – Il y a du sang dans la cruche sur . la huche9, je le gardais pour faire du . boudin. Tu peux te faire une fricassée10, . 40 prends la poêle, cuis-la et régale-toi ! » La petite obéit. . Pendant qu’elle fricassait, Jeannette . entendit, comme sortant de la cheminée, . des petites voix plaintives qui disaient : . « Ah ! La vilaine petite fille qui fricasse le 45 sang de sa grand-mère ! . – Ma bonne grand-mère, que disent donc ces voix . qui pépient dans la cheminée ? s’enquit11 Jeannette. . – Ne les écoute pas, ma fille, ce sont les petits oiseaux . qui chantent dans leur langage », la rassura le loup. Et la petite continua sa cuisine. Mais les voix reprirent bientôt : « Ah ! Ce serait un grand péché que de manger une telle fricassée ! » Alarmée, Jeannette s’exclama alors : « Je n’ai plus faim, grand-mère, je ne veux pas manger de ce sang-là. – Eh bien ! Viens au lit, ma fille, viens au lit. » Jeannette se glissa à côté du loup. Mais elle ne fut pas plus tôt sous la couette qu’elle s’écria : « Ah ! ma grand-mère, comme vous avez de grands bras ! – C’est pour mieux t’embrasser, ma fille, c’est pour mieux t’embrasser. – Ah ! ma grand-mère, comme vous avez de grandes jambes ! – C’est pour mieux courir, ma fille, c’est pour mieux courir. – Ah ! ma grand-mère, comme vous avez de grands yeux ! – C’est pour mieux voir, ma fille, c’est pour mieux voir. – Ah ! ma grand-mère, comme vous avez de grandes dents ! – C’est pour mieux manger, ma fille, c’est pour mieux manger. » Jugeant tout ceci anormal, Jeannette prit peur et gémit : « Grand-mère, j’ai envie de faire pipi ! – Fais au lit, ma fille, fais au lit. – Oh non, ma grand-mère ! Je vais plutôt sortir. Si vous craignez que je m’en aille, attachez-moi un brin de laine à la jambe. Lorsque vous en aurez assez que je sois dehors, vous le tirerez, j’accourrai aussitôt. – Tu as raison, ma fille, tu as raison. » Et la méchante bête attacha un brin de laine à la jambe de Jeannette, dont elle garda le bout dans sa patte. Quand la fillette fut dehors, elle rompit le brin de laine et se sauva à toutes jambes. Un moment après, la fausse grand-mère sauta du lit : « As-tu fini, Jeannette, as-tu fini ? » Et les mêmes voix fluettes sortirent de la cheminée : « Pas encore, ma grand-mère, pas encore ! » .
Gustave Doré, Le Petit Chaperon rouge, gravure. © Collection Kharbine-Tapabor
50 . . . . 55 . . . . 60 . . . . 65 . . . . 70 . . .
8. en minaudant : en faisant des manières. 9. huche : meuble où on mettait le pain. 10. fricassée : plat de viande coupée en morceaux, cuite dans son jus, à la poêle ou à la casserole. 11. s’enquit : demanda.
. 75 . . . .
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Lectures 80 . . . . 85 . . . . 90
12. corolle : en forme de fleur. 13. panière : grand panier à anses.
. . .
Le loup, alarmé, tira le brin de laine, mais il n’y avait plus rien au bout. Le redoutable animal se mit dans une belle colère : son petit déjeuner lui échappait ! Il se leva en hâte, renifla la piste et s’élança derrière la fillette. Il pensait bientôt l’attraper lorsqu’il perdit sa trace le long d’une rivière où des laveuses trempaient leur linge. Il les interrogea : « Avez-vous vu la petite Jeannette ? – Oui, répondirent les laveuses, nous avons étendu un drap sur l’eau de la rivière et elle a passé dessus. Elle est maintenant sur l’autre rive. – Ah ! dit le méchant loup, étendez-en un tout de suite pour moi. » Le drap se déploya en corolle12 blanche sur la surface de l’eau et le loup s’y engagea, mais l’animal n’eut pas plutôt fait trois pas qu’il coula et ne reparut jamais plus. Jeannette sortit alors d’une panière13 de linge où elle s’était cachée et remercia les femmes, se promettant de ne plus jamais écouter le loup. Version traditionnelle du Petit Chaperon rouge avant l’adaptation de Perrault et de Grimm, in Contes et légendes du Loup, coll. «Contes et légendes» de Léo Lamache, © Éditions Nathan (Paris, France), 2004.
Étudier un conte initiatique Q Le loup
11. Qui l’emporte dans ce conte ?
1. Quels éléments du récit font apparaître le loup comme un animal : a. dans son comportement ; b. dans son physique ?
12. Que la fillette a-t-elle appris grâce à ces épreuves ?
2. En quoi ce loup appartient-il au monde du merveilleux ?
13. Oralement, a. indiquez les passages précis du texte qui correspondent selon vous à chacune des images. b. Justifiez votre choix.
3. Dans les lignes 15 à 22 : a. quel conseil le loup donne-t-il à la fillette ? b. De quel trait de caractère fait-il preuve ? 4. Quelles sont les trois épreuves successives que le loup impose à la fillette dans les lignes 30 à 74 ? 5. Quel rôle le loup joue-t-il dans ce conte par rapport à Jeannette ?
Q Un conte initiatique 6. a. Qui est l’héroïne ? b. Quel âge a-t-elle ? 7. Quelle est sa quête au début de l’histoire ? Cette quête sera-t-elle couronnée de succès ? Justifiez.
Q Lire l’image
Histoire des Arts 14. a.Lisez Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault. Quelles ressemblances et différences repérez-vous avec le conte La Petite Jeannette? b. Rendez-vous sur le site de la BnF (http://expositions. bnf/contes/gros/chaperon/indfeuill.htm), choisissez l’illustration du Petit Chaperon rouge qui correspond le mieux au conte de Perrault. Justifiez votre choix. 15. Écoutez l’histoire de Pierre et le Loup mise en musique par Prokofiev. S’agit-il d’un conte initiatique? Expliquez.
8. De quel trait de caractère l’héroïne fait-elle preuve dans les lignes 5 à 6 ? 9. Relevez les mots qui expriment les attitudes de la fillette dans les lignes 30 à 75 : quelle évolution constatez-vous ? 10. a. Quelles ruses la fillette imagine-t-elle pour échapper au loup ? b. Qui lui apporte de l’aide ? Ces aides sont-elles de nature merveilleuse ou réelle ? Justifiez.
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Gardons une trace écrite Recopiez et complétez ces phrases : « Un conte initiatique raconte les ... d’un personnage parti à la ... de quelque chose. Grâce à ces épreuves, le héros devient plus ... . L’histoire vise à donner une ... aux lecteurs. »
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Œuvre intégrale TEXTE INTÉGRAL
Avant de lire le texte « Intrépide », du latin intrepidus, « qui ne tremble pas » : en vous aidant éventuellement d’un dictionnaire, choisissez parmi ces adjectifs ceux qui sont synonymes d’« intrépide»: peureux, courageux, vaillant, lâche.
Hans Christian Andersen (1805-1875) Cet écrivain danois, célèbre pour ses contes, est né dans une famille misérable. À quatorze ans, il part tenter sa chance à Copenhague, la capitale du Danemark. Il lui faudra plus de dix ans pour sortir de la misère, voyager avec passion et connaître le succès avec ses œuvres. Mais il reste angoissé. Son œuvre est le reflet de sa vie : la peur de la misère, les déceptions amoureuses, le malaise de se sentir différent mais aussi un profond attachement à la religion.
L’Intrépide Soldat de plomb . . . . 5 . . . .
1. faisaient la même figure : avaient la même attitude. 2. s’y miraient : s’y reflétaient. 3. embrasure : ouverture pratiquée dans l’épaisseur d’un mur pour y placer une porte. 4. linon : toile de lin très fine. 5. paillette : petite lamelle de matière brillante. 6. tabatière : petite boîte pour le tabac.
10 . . . . 15 . . . . 20 . . . . 25 . . . . 30 . . . . 35
I l y avait une fois vingt-cinq soldats de plomb. Ils étaient tous frères car ils étaient nés d’une vieille cuiller de plomb. Ils avaient le fusil au bras, faisaient la même figure1 et, pour leur uniforme, rouge et bleu, il avait bon effet. La première chose qu’ils entendirent en ce monde, quand le couvercle de la boîte où ils étaient couchés fut enlevé, ce fut : «Des soldats de plomb ! » : c’était ce que criait un petit garçon en battant des mains. On les lui avait donnés pour son anniversaire et il les aligna sur la table. Chacun était le vivant portrait de l’autre, il n’y en avait qu’un pour être un peu différent : il n’avait qu’une jambe parce que c’était lui qui avait été fondu le dernier et il ne restait plus assez de plomb. Pourtant, il se tenait aussi ferme sur son unique jambe que les autres sur deux et c’est précisément lui qui va mériter notre attention. Sur la table où on les avait alignés, il y avait beaucoup d’autres jouets, mais ce qui frappait le plus le regard, c’était un joli château de carton. Par les petites fenêtres, on apercevait les salles. Dehors, de petits arbres entouraient un petit miroir qui tenait lieu de lac ; des cygnes de cire y nageaient et s’y miraient2. L’ensemble était charmant, mais le plus charmant était encore une petite demoiselle qui se tenait dans l’embrasure3 de la porte du château. Elle aussi était découpée dans du carton, mais elle portait une jupe de linon4 transparent et un mince petit ruban bleu sur l’épaule qui faisait comme une écharpe, avec, au beau milieu, une paillette5 aussi grande que son visage. La petite demoiselle étendait les deux bras, car c’était une danseuse, et elle levait l’une de ses jambes si haut que le soldat de plomb ne la découvrit pas et crut qu’elle n’avait qu’une jambe, comme lui. « Voilà une femme pour moi, pensa-t-il, mais elle est distinguée, elle habite au château, moi, je n’ai qu’une boîte et nous sommes vingt-cinq dedans, ce n’est pas un endroit pour elle. Il faut tout de même que je tâche de faire sa connaissance ! » Il s’étendit de tout son long derrière une tabatière6 qui se trouvait sur la table. Là, il put regarder la petite dame délicate qui continuait de se tenir sur une jambe sans perdre l’équilibre. 3
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. . . . 40 . . . . 45 . . . . 50 . . . . 55 . . . . 60 . . . . 65 .
7. les gens de maison : les serviteurs et les servantes de la maison. 8. en être : en faire partie. 9. Dans la mythologie scandinave, un troll est un être malveillant, nain ou géant ; laid, avec un gros nez, il tient de l’homme et de l’animal et habite des cavernes dans les montagnes ou les forêts. 10. la bonne : la servante. 11. inconvenant : qui ne convient pas, déplacé. 12. dru : fort. 13. une dalle : une plaque.
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. . . 70 . . . . 75 . . .
Quand la soirée fut avancée, tous les autres soldats de plomb entrèrent dans leur boîte et les gens de la maison7 allèrent au lit. Alors, les jouets se mirent à jouer, à organiser des réceptions, à faire la guerre, à danser. Les soldats de plomb cliquetaient dans leur boîte, ils auraient voulu en être8 mais ils ne parvenaient pas à enlever le couvercle. Le casse-noisettes faisait des culbutes, le crayon écrivait des plaisanteries sur l’ardoise. C’était un tel vacarme que le canari se réveilla et entama la conversation, et en vers, qui plus est. Les deux seuls qui ne bougeaient pas, c’étaient le soldat de plomb et la petite danseuse : elle, se tenait bien droite sur la pointe du pied, les deux bras étendus, lui, était tout aussi intrépide sur son unique jambe, pas un instant il ne détachait d’elle son regard. Minuit sonna et clac ! le couvercle de la tabatière sauta. Or il n’y avait pas de tabac dedans, non, mais un petit troll9 noir, c’était une boîte à surprise ! « Soldat de plomb, dit le troll, veux-tu regarder ailleurs ! » Mais le soldat de plomb fit comme s’il n’entendait pas. « Fort bien, attends demain ! » dit le troll. Quand ce fut le matin et que les enfants arrivèrent, on posa le soldat de plomb à la fenêtre, et, est-ce que ce fut le troll ou un courant d’air, la fenêtre s’ouvrit soudain et le soldat tomba, tête la première, du deuxième étage. La vitesse fut épouvantable, il avait la jambe en l’air, il se retrouva tout droit sur sa casquette, sa baïonnette enfoncée entre deux pavés. La bonne10 et le petit garçon descendirent aussitôt le chercher. Mais ils eurent beau manquer lui marcher dessus, ils ne l’aperçurent pas. Si le soldat de plomb avait crié : « Je suis ici ! », ils l’auraient sûrement trouvé, mais il estima inconvenant11 de crier puisqu’il était en uniforme. Et voilà qu’il se mit à pleuvoir, les gouttes tombaient de plus en plus dru12, c’était une sérieuse averse. Lorsqu’elle fut passée, deux gamins arrivèrent. « Regarde donc, dit l’un, voilà un soldat de plomb ! On va le faire naviguer ! » Avec un journal, ils firent un bateau, y mirent le soldat de plomb et le voilà qui descend le caniveau. Les deux garçons couraient à côté en battant des mains. Dieu ! les vagues qu’il y avait dans ce caniveau, et quel courant ! Il faut dire aussi qu’il avait plu à verse. Le bateau de papier tanguant, virant parfois de bord, si brusquement que le soldat de plomb en tremblait. Mais il restait intrépide, ne changeait pas d’expression, regardait bien droit et gardait l’arme au bras. Tout à coup, le bateau passa sous une longue dalle13 recouvrant le caniveau. Il y faisait aussi noir que s’il avait été dans sa boîte.
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« Où est-ce que je vais arriver, pensa-t-il, ouais, 80 c’est de la faute du troll ! Ah ! si seulement la petite . demoiselle était dans ce bateau, il pourrait bien faire . deux fois plus noir encore, ça me serait égal ! » À cet instant surgit un gros rat d’égout qui logeait . . sous la dalle. « Tu as un passeport ? demanda le rat. Montre-le ! » 85 Le soldat de plomb se tut et serra encore plus son fusil. . 14 . Le bateau cingla , suivi du rat. Hou ! comme il grinçait . des dents, criant aux bouts de bois, aux brins d’herbe : « Arrêtez-le ! arrêtez-le ! Il n’a pas payé la douane15 ! . 90 il n’a pas montré son passeport ! » Mais le courant devenait de plus en plus fort ! Le soldat de plomb apercevait déjà la lumière du jour à l’endroit où finissait la dalle, devant, mais il entendait aussi un grondement bien capable d’effrayer un brave. Pensez donc ! à l’endroit où finissait la dalle, le ruisseau se précipitait dans un grand canal. Pour le soldat, ce serait aussi dangereux que, pour nous, d’être entraînés dans une grande cascade. Et il en était si près déjà qu’il ne pouvait s’arrêter. Le bateau fut projeté, le pauvre soldat de plomb se tint aussi raide qu’il put, personne ne pourrait lui reprocher d’avoir battu des cils. Le bateau tournoya trois ou quatre fois et se remplit d’eau jusqu’au bord, il ne pouvait que couler. Le soldat de plomb avait de l’eau jusqu’au cou, le bateau ne cessait de s’enfoncer, le papier se défaisait de plus en plus. Maintenant, le soldat avait de l’eau par-dessus la tête… alors, il pensa à la charmante petite danseuse qu’il ne verrait jamais plus ; et une chanson résonna aux oreilles du soldat de plomb : .
. . . . 95 . . . . 100 . . . . 105 .
14. cingla : se dirigea à toute vitesse. 15. payer la douane : autrefois, quand on changeait de pays ou de région, on payait un droit de passage à la douane. 16. Le traducteur a choisi une comptine française que les enfants chantent en formant un tunnel qui se referme sur le dernier danseur car elle correspond à une comptine danoise qui accompagne un jeu de capture.
. . . 110 .
. . . 115
Passe, passe, passera, La dernière, la dernière, Passe, passe, passera, La dernière restera16 ! 3
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Et le papier creva, et le soldat de plomb le transperça… pour être, au même instant, . avalé par un gros poisson. . Oh ! comme il faisait noir là-dedans ! C’était . encore pire que sous la dalle du caniveau, et puis on 120 était tellement à l’étroit. Mais le soldat de plomb était . intrépide, il s’étendit de tout son long, l’arme au bras… . Le poisson frétilla, il fit les mouvements les plus épouvantables ; finalement, il resta tout à fait immobile, il fut traversé comme d’un éclair. Il y eut une lumière très claire et quelqu’un s’écria : « Un soldat de plomb ! » Le poisson avait été pêché, apporté au marché, vendu et était parvenu à la cuisine où la bonne l’ouvrait avec un grand couteau. Entre deux doigts, elle prit le soldat par la taille et le porta au salon où tout le monde voulait voir un homme aussi remarquable qui avait voyagé dans le ventre d’un poisson. Mais le soldat de plomb n’était pas fier du tout. On le posa sur la table et… vraiment, comme il peut se passer de drôles de choses en ce monde ! Le soldat de plomb se retrouvait dans le salon même où il avait déjà été, car il vit les mêmes enfants, et, sur la table, les mêmes jouets ; le joli château avec la charmante petite danseuse : elle se tenait encore sur une seule jambe et levait l’autre très haut, elle aussi était intrépide. Le soldat de plomb en fut ému, il fut sur le point de pleurer, mais ce n’était pas convenable. Il la regarda et elle le regarda, mais ils ne dirent rien. À cet instant, l’un des petits garçons prit le soldat et le jeta dans le poêle, sans donner aucune raison : c’était sûrement le troll de la tabatière qui en était cause. Le soldat de plomb était tout ébloui et ressentit une chaleur épouvantable, mais sans savoir si cela venait réellement du feu ou de l’amour. Il avait perdu ses couleurs : personne n’aurait pu dire si cela s’était produit pendant son voyage ou si c’était de chagrin. Il regardait la petite demoiselle, elle le regardait, il se sentait fondre mais il restait encore intrépide, le fusil au bras. Alors, une porte s’ouvrit, le vent s’empara de la danseuse qui vola comme une sylphide17 tout droit dans le poêle auprès du soldat de plomb, s’enflamma et disparut ; puis le soldat de plomb fondit, devint un petit bloc de plomb et, le lendemain, quand la bonne enleva les cendres, elle le trouva sous forme d’un petit cœur de plomb. De la danseuse, en revanche, il ne restait que la paillette calcinée18, noire comme du charbon. .
. . 125 . . . . 130 . . . . 135 . . . . 140 . . . . 145 . . . . 150 . . . . 155
17. sylphide : génie féminin de l’air, femme gracieuse et légère. 18. calcinée : brûlée.
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Andersen, Contes, « L’Intrépide Soldat de plomb », traduit par Régis Boyer, © Éditions Gallimard, 1992.
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Comprendre un conte et ses significations Q Première lecture Les personnages 1. Quels sont les personnages qui appartiennent au monde des humains ? ceux qui appartiennent au monde du merveilleux ? 2. a. Qui est le héros du conte ? b. Quelle est sa quête ? 3. Qui sont les opposants ? Qui est l’adjuvant ? La structure du conte (le schéma narratif) 4. Que raconte la situation initiale (l. 1 à 64) ? 5. « Quand ce fut le matin... pavés » : à quelle étape du schéma narratif ce passage correspond-il ? Justifiez. 6. Donnez un titre aux différentes péripéties du petit soldat entre sa chute et son retour à la maison. 7. Indiquez les lignes correspondant à l’élément de résolution. 8. Quelle est la situation finale ?
Q Un conte autobiographique (qui raconte la vie de l’auteur) 9. Relisez la biographie de l’auteur (p. 75). 10. Quels aspects de sa vie Andersen a-t-il mis dans ce conte ?
FICHE-MÉTHODE Organiser un défi-lecture • Préparer le questionnaire, par groupes ou individuellement, selon les indications du professeur, en posant des questions précises sur : – le héros (son identité, son physique, son caractère, son âge…) ; – l’objet de sa quête ; – les autres personnages (adjuvants et opposants) ; – le(s) lieu(x) ; – l’époque et la durée de l’histoire ; – les principales péripéties ; – le dénouement. • Préparer les réponses aux questions posées, sur une feuille séparée. • Échanger les questionnaires et répondre aux questions posées par d’autres élèves. • Confronter les réponses prévues et les réponses fournies (on peut procéder à une discussion, suivie d’un vote, pour déterminer quel est le meilleur questionnaire).
Q Vérification de la lecture Pour vérifier la compréhension du conte, la classe va organiser un défi-lecture, c’est-à-dire élaborer et échanger des questionnaires (voir la fiche-méthode). L’évaluation portera pour moitié sur le questionnaire et les réponses que vous aurez élaborées, pour moitié sur les réponses que vous apporterez au questionnaire préparé par d’autres élèves.
Les symboles du feu 15. a. « brûler d’amour, déclarer sa flamme, les feux de l’amour, avoir le cœur enflammé » : à quoi l’amour est-il comparé dans ces expressions imagées ? b. Dans la scène finale, par quels mots ces expressions sont-elles prises au sens propre ?
Q Les allusions bibliques et mythologiques Histoire des Arts Le voyage 11. Dans la Bible, Jonas est puni pour avoir désobéi à Dieu : pendant un voyage en mer, il est avalé par une baleine qui le rejette ensuite. En quoi le voyage du petit soldat ressemble-t-il à celui de Jonas ? 12. En quoi le voyage du petit soldat ressemble-t-il à l’odyssée pleine de dangers d’Ulysse (voir p. 146) ? Le troll 13. Selon la mythologie scandinave, le troll est un être malfaisant : quel est le rôle du troll dans le conte ? La descente aux Enfers 14. Pour les Grecs, on accédait aux Enfers en franchissant un fleuve sombre, le Styx ; il fallait payer un passeur nommé Charon pour traverser : qui joue ce rôle dans le conte ?
16. a. À cause de quel personnage le petit soldat brûle-t-il ? b. Dans la tradition chrétienne, les méchants, après leur mort, brûlaient dans les enfers : dans le conte, quel objet peut représenter les enfers ? 17. a. Que la servante découvre-t-elle dans le poêle ? Répondez en citant le texte. b. Dans la mythologie gréco-latine, le Phénix, animal mythologique, mourait incendié et renaissait régulièrement de ses cendres : en quoi le conte s’est-il inspiré de ce mythe ?
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L’écho du poète
L e chameau Un chameau entra dans un sauna. Il eut chaud, Très chaud, Trop chaud. Il sua, Sua, Sua. Une bosse s’usa, S’usa, S’usa. L’autre bosse ne s’usa pas ; Que crois-tu qu’il arriva ? Le chameau dans le désert Se retrouva dromadaire. Pierre Coran, La tête en fleurs, © Le Cyclope.
Chameau, © Éric Issele/Fotolia.com
Q Un poème en écho 1. De quel conte étudié rapprocheriez-vous ce poème ? Pourquoi ? 2. Quel autre titre pourriez-vous proposer pour ce poème ?
Q Un poème à réciter 3. Récitez le poème en insistant sur les répétitions et en ménageant l’effet de surprise final.
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xercice
s
Universalité et diversité des contes
e
Faire le point
Arts et culture Un genre universel Le conte est un genre universel qui se retrouve dans toutes les cultures du monde et à
travers les siècles. Le conte est d’abord un récit de tradition orale. Les contes étaient dits par des conteurs
(appelés griots en Afrique) ou par des conteuses, le plus souvent à la veillée. Ceci explique que bien des contes soient anonymes (d’auteurs inconnus) : c’est le cas des Contes des Mille et Une Nuits (voir p. 90 à 97).
La diversité des contes La plupart des contes transmettent agréablement une leçon de sagesse grâce au récit
© Dorling Kindersley/ Getty images
d’une expérience. Ils s’adressent donc particulièrement aux enfants. Ce sont des contes initiatiques (ex. « La Petite Jeannette »). Certains contes expliquent de manière imaginaire un phénomène naturel (la neige en hiver…) ou une particularité animale ou végétale : ce sont les contes explicatifs (ex. « La légende de l’escargot »). Les contes peuvent faire allusion à des mythes anciens ou comporter des symboles (ex. « L’Intrépide Soldat de plomb »). Il existe des auteurs de contes célèbres tels que Hans Christian Andersen, Lewis Carroll, Birago Diop, L. S. Senghor ou bien encore Charles Perrault et les frères Grimm (voir p. 38 à 61).
Un genre littéraire Une forme de récit Dans les contes, la présence du merveilleux (objets magiques, animaux
personnifiés, êtres surnaturels, métamorphoses) dans un monde réel est considérée comme normale. Le conte est une forme de récit. Il a une structure particulière nommée schéma narratif et des personnages aux fonctions caractéristiques (voir p. 53). Même si les contes situent l’histoire dans un passé volontairement indéfini, le vocabulaire et les modes de vie décrits dans le conte situent celui-ci dans une époque et une région particulières.
L’écriture des contes Les contes, le plus souvent, comportent un récit au passé (voir p. 324)
entrecoupé de dialogues rédigés au présent et au passé composé de l’indicatif. Ils utilisent de nombreux indicateurs de temps, tels que un jour, alors…, pour souligner la chronologie. Les contes de sagesse se terminent souvent par l’expression d’une morale finale. Les contes explicatifs se terminent par une formule telle que : « C’est pourquoi… » avec un verbe conjugué au présent de vérité générale. Certains contes expriment dans leur écriture le caractère oral de leur transmission : onomatopées, interjections, langage familier.
Je retiens l’essentiel Rédigez une brève définition du conte qui contienne les mots suivants : universel, diversité, oral, tradition, merveilleux, sagesse.
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Langue & expression
Lexique 쑺
Le vocabulaire des contes (2)
Distinguer les sens du nom « quête » Sens propre et sens figuré – p. 354
��� Quel est le sens du nom « quête » dans chacune
des phrases suivantes ? 1. Des bénévoles font la quête afin de récolter des fonds pour une association. 2. Ce jeune couple est en quête d’un appartement.
��� Auquel des deux sens précédents rattacheriezvous le nom « quête » dans la phrase suivante ? Le héros se lance à la quête du trésor.
Former des mots avec des préfixes La dérivation : préfixes – suffixes – p. 350
��� En employant l’un des préfixes suivants : re-, en-,
con-, trouvez le mot de la famille de « quête » qui correspond à chaque définition : a. soumission par la force ou par les armes ; b. étude d’une question en réunissant des témoignages, des expériences, des documents ; c. action de séduire quelqu’un ; d. demande pressante, écrite ou verbale ; e. recherche de la vérité pour trouver le coupable d’un crime.
Étudier la famille du mot « merveille » Le nom merveille vient du latin mirari, « ouvrir grand les yeux » ; la merveille est ce qui fait ouvrir grand les yeux.
Le radical et les familles de mots – p. 348
��� Observez les mots suivants : merveilleux – mer-
veilleuse – émerveiller – émerveillement. a. Quel radical commun retrouvez-vous dans chacun de ces mots ? b. Quelle est la classe grammaticale de chacun de ces mots ? c. Quel(s) suffixe(s) sert(vent) à former des adjectifs ? un verbe ? un nom ?
��� Quel adverbe en -ment de la famille du mot « merveille » pouvez-vous former?
Patrizia La Porta, illustration pour Le Petit Chaperon rouge, 1998. © Patrizia La Porta/Leemage
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Découvrir des expressions autour du mot « loup » ��� Faites correspondre à chaque expression de la colonne A la définition qui lui correspond dans la colonne B. A
B leu1
1. à la queue leu 2. être connu comme le loup blanc 3. un froid de loup 4. entre chien et loup 5. une faim de loup 6. un vieux loup de mer 7. une gueule-deloup 8. un jeune loup 9. hurler avec les loups 10. crier au loup 11. enfermer le loup dans la bergerie 12. se jeter dans la gueule du loup
1. leu : loup.
���
a. un énorme appétit b. un marin endurci c. l’un derrière l’autre d. se joindre aux autres pour critiquer ou attaquer e. s’exposer de sa propre initiative à un grand danger f. être repéré par tout le monde g. un jeune homme ambitieux, soucieux de faire carrière h. un temps glacial i. à la tombée de la nuit, à l’heure où on ne distingue pas les formes j. une fleur dont les pétales s’ouvrent comme une mâchoire k. avertir d’un danger l. placer quelqu’un dans un lieu où il peut faire du mal
Choisissez une de ces expressions que vous emploierez dans un bref paragraphe qui en expliquera le sens.
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Langue & expression Distinguer les homophones de « conte »
Manipuler
Les homophones – p. 344
��� a. Recopiez la phrase en remplaçant les mots entre parenthèses par un synonyme (attention ! tous les mots à trouver appartiennent à la même famille) : Un (griot) africain (narre) des (histoires). b. Soulignez les lettres qui forment le son [ö] (voir p. 367). ��� Recopiez et complétez les phrases suivantes : a. Dans des études de comptabilité, on apprend à …, à faire des … . b. La comtesse était l’épouse d’un … qui gouvernait le … .
Formuler la règle ��� Recopiez les phrases en les complétant : « Il ne faut pas confondre un … qui est une histoire, un … qui désigne un titre de noblesse avec un … qui veut dire un calcul. » Des homophones sont des mots qui se prononcent de la … manière et qui s’écrivent de manière … .
Connaître les terminaisons du participe passé Reconnaître un participe passé – p. 314
Orthographe et conjugaison il a fini par arriver à bon port; ce matin, il est parmi nous. a. Pourquoi nomme-t-on le temps des formes verbales en gras un « passé composé » ? b. Quels sont les verbes auxiliaires utilisés dans cette conjugaison ? À quel temps sont-ils ? c. Comment nomme-t-on le deuxième mot qui compose ce temps ?
쐅 Transposez ces formes verbales à la personne du pluriel ou du singulier qui correspond. J’ai marché – tu as parlé – nous avons dormi – elle a surpris – ils ont rougi – vous avez porté – il a frémi – elles ont permis – j’ai entendu – elle a éprouvé.
쐈 a. Dans le texte suivant, identifiez les verbes conjugués au passé composé. b. Comment les avezvous reconnus ?
Cette nuit là, l’empereur a veillé. Il a attendu que le jour se lève en contemplant la lune. Mais dès le lendemain, il a donné des ordres pour qu’on construise un vaisseau de l’espace. Fou Li a fait un sourire. Des jours durant, il a calculé des trajectoires sur de longs parchemins qui traînaient à terre. Puis il a commencé à bâtir avec un acier spécial un drôle d’engin. D’après M. Piquemal, L’Empereur et l’Astronome
Observer et manipuler verbe à l’infinitif chacun d’eux provient-il ? Une histoire racontée – une mission accomplie – une leçon apprise – une lettre reçue – une fenêtre ouverte.
��� Écrivez au masculin singulier les participes passés de la liste ci-dessus et soulignez la lettre finale.
��� En passant par le féminin, choisissez dans chaque binôme, la forme verbale qui est un participe passé. 1. Prit, pris. 2. Donner, donné. 3. Finit, fini. 4. Bu, but. 5. Offrit, offert. 6. Vit, vu.
Formuler la règle ��� Recopiez et complétez la phrase : Au masculin singulier, il existe … terminaisons possibles de participes passés : …, …., …., …. .
Conjuguer le passé composé de l'indicatif Le passé composé de l’indicatif – p. 316
쐉 Recopiez et complétez la phrase : Pour former le passé composé, on emploie l’auxiliaire « … » ou « … » , conjugué au … de l’indicatif, ainsi que le participe … du verbe.
Préparer la dictée
so tée n
ore
��� a. Quels sont le genre et le nombre des noms de l’exercice 4 ? b. Quelle est la voyelle finale de tous les participes passés soulignés ? Pourquoi ?
Formuler la règle
dic
��� Observez les participes passés soulignés : de quel
Pendant des mois, Lune a appris à sa belle-fille les secrets des plantes, leur vertu médicinale et tout le bien qu’on pouvait en tirer. Lune lui a offert une petite pioche très dure pour déterrer les racines et les plantes comestibles. Elle lui a enseigné l’art de planter les graines pour faire pousser de nouvelles graines. Un jour, en s’aventurant loin du campement, Femme Plume aperçoit un énorme navet. D’après C. Gendrin, Tour du monde des contes sur les ailes d’un oiseau, © Rue du Monde, 2005.
��� Relevez les verbes conjugués au passé composé en les classant par groupes.
��� Hier, l’escargot est parti, il a voyagé lentement,
��� Quel est le genre du nom « vertu » ? ��� Justifiez l’accord des adjectifs qualificatifs en ita-
il a pris son temps, il n’a pas pu aller plus vite mais
lique.
Observer
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Langue & expression Connaître les valeurs des temps : le passé composé Les valeurs du passé composé de l’indicatif – p. 327
Observer ��� a. À quoi voyez-vous que ce passage est la transcription d’un récit oral ? Proposez deux éléments de réponse. b. Quel est le temps dominant dans ce récit oral ?
« N’as-tu pas reçu mon messager ? – Je l’ai reçu, père Éléphant, […], mais le chemin est long et tu ne m’as donné qu’un pied pour marcher. […] : voilà ce qui m’a retardé. » M. Bloch, 365 contes des pourquoi et des comment,
© Gallimard Jeunesse.
��� a. À quel temps de l’indicatif le verbe « prétendre » est-il conjugué ? b. Les actions des autres verbes se situent-elles avant, pendant ou après l’action du verbe « prétendre » ? c. À quel temps de l’indicatif ces verbes sont-ils conjugués ?
« Tu prétends que tu as porté ce gros caïman dans cette natte ? Comment as-tu fait ? – Je l’ai enroulé dedans et j’ai ficelé la natte. » B. Diop, « Fari l’ânesse », Contes d’Amadou Koumba,
Présence africaine, 1961.
Formuler la règle ��� En vous appuyant sur vos observations, recopiez et complétez les phrases suivantes : Pour raconter une histoire à l’oral, on n’utilise pas le passé simple mais le … . Le passé composé s’emploie pour exprimer une action qui se situe … une action racontée au présent.
Distinguer les fonctions COD et COI
Grammaire ��� a. Classez en deux colonnes les noms et groupes nominaux en gras selon qu’ils complètent directement ou non le verbe. b. Précisez les verbes qu’ils complètent. 1. Arrivé au bord de l’eau, l’enfant déposa son fardeau, coupa les liens et délivra le caïman. 2. Le fermier tenait une bride et s’occupait de son cheval. 3. L’homme rêvait à ses prochaines plantations et il labourait sa terre. 4. Il ne pensait pas au crocodile qui avançait doucement et fixait sa proie.
Formuler la règle ��� Recopiez et complétez la phrase suivante : On nomme COD un nom ou un groupe nominal qui complète directement un … ; on nomme COI un nom ou un groupe nominal qui complète un verbe à l’aide des prépositions … ou …. .
Distinguer les fonctions COD et COI (pronoms personnels de la 3e personne du singulier)
Les compléments d’objet du verbe : COD et COI – p. 296 et 298
Observer et manipuler Alice vit la porte et la poussa. Elle aperçut un jardin, le contempla et l’admira. Elle croisa un animal et lui parla.
��� a. Quelle est la classe grammaticale des mots en gras ? b. Où chacun de ces mots est-il placé par rapport au verbe ? 쐅 a. Remplacez chacun d’eux par le groupe nominal qui convient. b. Quels sont ceux de ces mots en gras qui sont COD ? celui qui est COI ? 쐈 a. Remplacez les noms et groupes nominaux en gras par le pronom personnel qui convient. b. Précisez la fonction de chacun d’eux.
Le lapin blanc croisa Alice. Elle observa l’étrange animal; elle crut à une vision et ne manqua pas de curiosité.
1. La petite fille regarda la méchante fée. 2. Les parents obéissaient à cette sorcière. 3. Heureusement, ils rencontrèrent un magicien et parlèrent à cet enchanteur. 4. Cet homme aux pouvoirs magiques élevait un oiseau féerique. 5. Celui-ci protégea leur fille. 6. À l’âge de quinze ans la jeune fille rencontra cet oiseau aux plumes d’or et elle parla à l’étrange animal.
��� Pouvez-vous supprimer les mots et groupes
Formuler la règle
(noms et groupes nominaux)
Les compléments d’objet du verbe : COD et COI – p. 296 et 298
Observer et manipuler
nominaux en gras sans changer le sens des phrases ?
��� Ces mots complètent-ils des verbes ou des noms ? ��� Quels sont ceux de ces compléments qui se construisent sans préposition ? avec une préposition ?
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쐉 Recopiez et complétez la phrase suivante : Un pronom personnel COD ou COI est généralement placé … le verbe. À la troisième personne du singulier, le pronom personnel … est : le, la, l’ ; le pronom personnel COI est … .
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Langue & expression
Écrit 쑺
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Raconter à la manière des contes
Raconter une épreuve dans un conte SUJET : Un roi promet sa fille et la moitié du royaume à celui qui accomplira l’action la plus incroyable. Le premier des prétendants1 s’avance et commence ainsi son récit : « Sire, je vous ai obéi… ». Imaginez et racontez l’action incroyable du prétendant.
1. Ceux qui désirent épouser la princesse.
Préparation au brouillon
Consignes d’écriture
1. Imaginez votre héros. Listez ses principales caractéristiques.
• Racontez en respectant les éléments de votre préparation.
2. En quel lieu et en quel temps situez-vous votre histoire ?
• Racontez au passé composé de l’indicatif.
3. Quelle chose incroyable votre héros va-t-il faire : réaliser un objet extraordinaire ? un exploit ? …
• Utilisez un niveau de langue courant.
• Veillez à utiliser des phrases simples. • Relisez-vous en faisant attention aux formes conjuguées.
4. Le héros va-t-il recevoir l’aide d’un adjuvant ?
Lisa Berkshire, Jungle la nuit, XXe siècle. © Lisa Berkshire/Illustration Works/Getty images
2
Écrire un bref conte explicatif SUJET : Inventez une histoire d’une quinzaine de lignes dans laquelle vous expliquerez d’une manière amusante ou poétique l’origine d’un phénomène naturel.
Préparation au brouillon
Écriture du brouillon
• Voici une série de titres possibles : – Pourquoi les tigres ont-ils un pelage rayé ? – Pourquoi la neige tombe-t-elle en hiver ? – Pourquoi le hibou est-il un oiseau nocturne ? Choisissez un de ces titres ou inventez un titre qui vous plaît.
Rédigez votre conte au brouillon en développant vos trois étapes. Écrivez un paragraphe pour chaque étape : le paragraphe le plus développé est celui qui correspond à l’étape de transformation.
• Faites le plan de votre conte en trois étapes : – une phrase pour la situation initiale, écrite à l’imparfait de l’indicatif et commençant par une indication de temps (Autrefois…) ; – une ou deux phrase(s) pour l’étape de transformation, écrite au passé simple de l’indicatif ; – une phrase pour la situation finale, écrite au présent de l’indicatif et commençant par une formule (Et c’est depuis ce temps-là que…).
Consignes d’écriture • Rédigez votre conte en respectant les éléments de votre préparation. • Veillez à utiliser des phrases simples. • Utilisez un niveau de langue courant. • Relisez-vous en faisant attention aux formes conjuguées et aux accords.
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Langue & expression
Oral 쑺
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Dire et raconter des contes
Mettre un conte en voix SUJET : Par groupes de trois élèves, entraînez-vous à lire ce conte en vous distribuant les rôles : le conteur, le lapin, le petit bouc.
Pourquoi le lapin a-t-il de longues oreilles ? Un jour, en sortant de son terrier, un lapin a vu un petit bouc donner des coups de corne dans un arbre. «Comme c’est une drôle de manière d’agir», se dit le lapin. Alors il a demandé au petit bouc: – Pourquoi donnes-tu ainsi des coups de boutoir à cet arbre ? – Il fait froid et je dois fendre du bois pour avoir de quoi chauffer dans la cuisine, répondit le petit bouc. Le lapin avait bon cœur et il avait pitié de ce petit bouc. Il a réfléchi un instant puis il lui a dit : – Attends, je vais t’aider. J’ai bien dormi et je me sens en pleine forme. Là-dessus, il prend son élan, fonce sur l’arbre et le heurte de la tête. Pauvre lapin ! Voilà sa tête enfoncée profondément entre les branches, si coincée qu’il ne pouvait plus l’en retirer. De douleur, le lapin s’est mis à pousser des cris et à prier le petit bouc de l’aider à sortir de là. Le petit bouc a saisi le lapin par les oreilles et il a tiré, tiré tant qu’il pouvait… Au point qu’il se disait qu’il allait lui arracher la tête, mais la tête a tenu. Seules, les oreilles se sont allongées, allongées. Et c’est depuis cette fois-là que le lapin a de longues oreilles. Jiri Tomek, Contes arabes, traduit par Yvette Joye, © Éditions Gründ.
Conseils de méthode • Repérez les passages qui correspondent à votre rôle. • Écoutez bien les deux autres lecteurs. • Lisez de manière expressive en variant l’intonation et le débit.
Patrizia la Porta, Horoscope chinois : le signe du lapin, XXe siècle. © Patrizia La Porta/Leemage
2
Raconter oralement un conte SUJET : Par groupes de quatre élèves, racontez comme si vous étiez des conteurs (conteuses) le soir à la veillée, l’histoire de la petite Jeannette ou celle d’un autre conte de la séquence.
Préparation
Conseils de méthode
• Relisez le conte que vous avez choisi.
• Faites votre récit au passé composé de l’indicatif.
• Répartissez-vous la tâche en respectant les étapes du conte : – la rencontre de Jeannette avec le loup (l. 11 à 22) ; – la progression de Jeannette dans la forêt (l. 23 à 29) ; – Jeannette et le loup chez la grand-mère (l. 30 à 74) ; – la fuite de Jeannette (l. 74 à la fin).
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• Racontez l’histoire avec vos propres mots. • Variez le ton quand vous faites parler Jeannette ou le loup. • Pensez à vous adresser à votre auditoire et à le regarder. • Veillez à l’enchaînement des quatre étapes.
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Lectures personnelles
Je poursuis mon carnet de lectures personnelles (voir p. 33).
Marcel Aymé Les contes bleus du chat perché, © Folio Junior. Pour suivre les aventures de deux fillettes, Delphine et Marinette, qui vivent à la ferme avec leurs parents et qui sont complices avec les animaux contre les adultes.
Rudyard Kipling Histoires comme ça, © Folio Junior. Pour entrer dans la poésie de contes explicatifs qui se situent en différentes régions du monde.
Hans Christian Andersen La Petite Sirène et autres contes, © Bibliocollège, Hachette. Pour découvrir six contes d’Andersen, pleins d’émotions.
Birago Diop Les Nouveaux Contes d’Amadou Koumba, © Présence africaine. Pour pénétrer dans l’univers tribal africain où les bêtes donnent des leçons aux hommes.
Léopold Sédar Senghor La belle histoire de Leuk-le-Lièvre, © EDICEF Pour suivre les aventures de Leuk-le-Lièvre, personnage célèbre des contes africains qui triomphe grâce à son intelligence.
Amadou Hampâté Bâ Petit Bodiel et autres contes de la savane, © Stock, 1994 Pour rire avec le petit lièvre rusé des contes traditionnels peuls, qui trompe les grands personnages de la brousse.
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Évaluations
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Apprendre à réviser
Relisez « Faire le point » p. 81. Lexique
Proposez deux sens du mot « quête ». Qu’appelle-t-on des suffixes ? Voir p. 82.
Orthographe et conjugaison
Avec quoi le participe passé s’accorde-t-il ? Voir p. 83. Donnez deux homophones de « conte ». Comment forme-t-on le passé composé d’un verbe ?
Grammaire
Quand emploie-t-on le passé composé de l’indicatif ? Voir p. 84.
Mame-Randatou, la fée
Léopold Sédar Senghor (1906-2001) Cet écrivain sénégalais de langue française est un poète et un homme politique. Il a été le premier président du Sénégal (1960-1980) et le premier Africain à siéger à l’Académie française.
Leuk-le-Lièvre, prisonnier des hommes, a réussi à s’échapper au prix de grandes souffrances physiques. . . . . 5
L euk a souvent entendu parler de Mame-Randatou, la fée. Tout le monde, au royaume des animaux comme au pays des hommes, connaît la renommée1 de Mame-Randatou. On dit qu’avec sa baguette magique elle transforme les chats en princes galants, les citrouilles en équipages2 et les souris en pages3. On dit que, d’une simple caresse de . la main, elle peut changer la forme de n’importe . quel organe, guérir les maladies les plus graves. On . dit… Mais qui pourrait dire tout ce qu’on raconte . sur le grand pouvoir de Mame-Randatou, la fée ? 10 Après avoir soigné ses plaies et les douleurs de ses 4 . membres rompus , Leuk va trouver Mame-Randatou, . la fée. . « Je sais le but de ta visite, dit celle-ci, aussitôt que . Leuk franchit le seuil de sa porte. C’est l’Homme 15 qui t’a causé les maux que je vois sur ton corps : . oreilles allongées, queue coupée, pattes de derrière . déformées. . – C’est exact, répond tristement Leuk, en baissant . la tête. 20 – Je peux refaire ces membres comme tu les avais . auparavant, poursuit Mame-Randatou. Mais je peux . aussi les laisser comme ils sont, en les arrangeant de . belle façon.
1. renommée : célébrité. 2. équipages : carrosses. 3. pages : jeunes nobles au service des princes. 4. rompus : brisés.
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. 25 . . . . 30 . . .
5. traiter : soigner.
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– Que faut-il préférer ? interroge Leuk. – Si tu gardes tes longues oreilles, tu entendras mieux ; si tu gardes tes longues pattes, tu courras mieux ; et ta queue écourtée te permettra de mieux sauter. – Je préfère donc conserver ces membres tels qu’ils sont maintenant. – Je te préviens, dit Mame-Randatou, que mon travail coûtera cher. Il me faut un peu de lait d’éléphant, un peu de lait de baleine, une dent de lion et une griffe de panthère. Mais la dent et la griffe que je veux ne devront pas être prises sur des cadavres. – Marché conclu ! » dit Leuk, qui se fait traiter5 et qui s’en va en répétant sa promesse. Léopold Sedar Senghor et Abdoulaye Sadji, La belle histoire de Leuk-le-Lièvre, coll. « Afrique en poche cadet », © NEA/EDICEF, 1990.
Compréhension du texte
Étude de la langue
1. Peut-on dire sur quel continent l’histoire se passe ? Justifiez.
1. a. À quel temps les verbes du récit sont-ils conjugués ? Donnez un exemple. b. À quel temps le verbe de la première phrase est-il conjugué ? Pourquoi ?
2. a. Qui est le héros du conte ? b. Ce personnage a-t-il des caractéristiques humaines ou animales ? Justifiez. 3. Le second personnage du conte appartient-il à la réalité ou au merveilleux ? Justifiez. 4. Quelle est la quête du héros au début du texte? 5. a. Que lui propose son interlocutrice ? b. Le héros fait-il preuve de sagesse ? Expliquez. 6. Quelle est la quête du héros à la fin du texte ?
2. « oreilles allongées, queue coupée, pattes de derrière déformées. », l. 16-17: a. Relevez les trois participes passés. b. De quel verbe chacun d’eux provient-il ? 3. a. Quelle est la fonction grammaticale de « MameRandatou la fée », l. 1 ? b. L. 13-14, quel est le COD du verbe « savoir » ? celui du verbe « franchir » ?
7. Ce texte peut-il être lu comme un conte explicatif ? Justifiez.
4. L. 3, a. quel est le sens du nom « baguette » ? b. Proposez une phrase comportant le mot «baguette» qui aura un sens différent de celui du texte.
Expression écrite
Lecture d’image
Choisissez l’une des missions confiées par MameRandatou à Leuk-le-Lièvre et racontez sa réalisation.
1. Le dessin renseigne-t-il sur le lieu de l’histoire ? Justifiez.
Méthode
2. La représentation des personnages relève-t-elle de la réalité ? du merveilleux ? Expliquez.
• Relevez le passage où Mame-Randatou exprime ses exigences. • Racontez la mission que vous avez choisie en insistant sur le côté risqué de l’expédition et sur l’intelligence du héros. • Vous rédigerez votre récit au présent et au passé composé. 3
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