BSP 200.2 18 Hygiène Et Asepsie
May 4, 2017 | Author: Walou Wali | Category: N/A
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Hygiène et asepsie
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18.1 Généralités Dans la pratique quotidienne du secours à victime, le risque infectieux existe pour la victime, son entourage et les sapeurs-pompiers. L’infection résulte de la pénétration puis du développement dans l’organisme d’agents infectieux étrangers (bactérie, virus, champignon, parasite), présents sur la victime, le sauveteur ou dans l’environnement. La contamination se fait : • par contact - direct : par les mains ou par l’intermédiaire de liquides biologiques ; - indirect : par le biais de matériels, des parois du véhicule (poignée de porte, sur face de travail…), des déchets d’activité de soins à risque infectieux… • par voie aéroportée : - par de fines gouttes d’eau (gouttelettes) produites par la parole, la toux, l’éternuement, et qui contiennent les micro-organismes présents dans les voies aériennes et digestives supérieures ; - par de petites particules en suspension dans l’air (aérosols) ; • par ingestion : l’eau, les aliments, les médicaments périmés… • par vecteurs : mouches, moustiques, parasites… Il importe donc, lors de la prise en charge de chaque victime de respecter des règles d’hygiène simples mais rigoureuses visant à limiter le transfert de contamination : • entre chaque victime : nettoyage et désinfection des véhicules ; • entre les victimes et les sapeurs-pompiers : nettoyage et désinfection des véhicules, respect des précautions standards et particulières sur intervention ; • vis-à-vis de l’entourage.
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Définitions • L’hygiène est un ensemble de mesures destinées à prévenir les infections et l'apparition de maladies infectieuses. • L’asepsie correspond à l’absence de micro-organisme dans un milieu ou sur un objet ou à l’ensemble de méthodes permettant de maintenir cet état. • Le nettoyage est l’action visant à faire disparaître toutes salissures visibles d’un matériel, ou d’une surface (propreté macroscopique). • La désinfection est l’action qui vise à prévenir une infection en inactivant les micro-organismes d’un matériel ou d’une surface. Elle est obligatoirement précédée d’un nettoyage (on ne désinfecte que ce qui est propre !). • L’infection nosocomiale est une infection contractée par la victime lors de sa prise en charge par les secours ou lors de son hospitalisation. • Un détergent est un produit qui permet aux salissures de se détacher de leur substrat et d’être mises en solution ou en dispersion. • Un désinfectant est un produit destiné à éliminer ou tuer les micro-organismes ou à inactiver les virus qui se trouvent sur des objets ou des surfaces.
Le nettoyage et la désinfection des matériels et des véhicules utilisent des détergents et des désinfectants. Ce sont des produits à utiliser uniquement sur des matériaux et en aucun cas sur la peau (seuls les antiseptiques peuvent être appliqués sur la peau).
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La désinfection consiste à éliminer les germes de manière à empêcher la transmission de micro-organismes susceptibles de provoquer des maladies (micro-organismes pathogènes). Certains produits, assurent, en une seule opération, le nettoyage et la désinfection des surfaces et du matériel. BSP 200.2 - Secours à victimes
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18.2 Précautions limitant la transmission des infections Les sapeurs-pompiers ignorent souvent l’affection que présente la victime qu’ils prennent en charge. Le risque de transmission existe de la victime vers les sauveteurs mais également dans le sens inverse. Les précautions prises doivent viser à protéger l’un comme l’autre. Le risque infectieux dépend : • du type de victime : si celle-ci est porteuse de bactéries, de parasites sur la peau, ou souffre d’une maladie contagieuse, elle risque de contaminer son environnement. La contamination du véhicule de secours se fait par les contacts répétés entre la peau de la victime et les sur faces du véhicule ou par l’intermédiaire des liquides biologiques qu’elle peut rejeter (sang, vomissements, crachats, gouttelettes et aérosols respiratoires) ; • de la charge de travail : plus un engin est sollicité, plus le risque de contamination des sur faces augmente. Les procédures de désinfection et de nettoyage doivent être appliquées rigoureusement même si l’activité est élevée ; • du respect des précautions d’hygiène et d’asepsie : ces précautions d’hygiène qui doivent être respectées systématiquement, quels que soient la victime et le type d’inter vention, permettent de limiter les risques de contamination de la victime mais protègent aussi l’intervenant ; • de l’entretien : les procédures d’hygiène doivent être appliquées régulièrement (entre chaque patient, quotidiennement et mensuellement) ; • de l’utilisation du véhicule : tout geste invasif (pansement sur une plaie, sur une fracture ouverte, pose de perfusion…) doit se faire dans un environnement propre pour éviter tout transfert de contamination. Pour limiter les risques de transmission des infections, il faut prendre un ensemble de précautions dites standards et dans certaines situations, des précautions particulières.
A. Précautions standards d’hygiène et d’asepsie Les précautions standards d’hygiène et d’asepsie permettent de limiter, voire de supprimer, le risque infectieux rencontré habituellement et quotidiennement sur intervention. Elles ont pour objectifs de protéger la victime et le personnel et de limiter au maximum l’incidence des risques d’une contamination. Elles impliquent des règles d’hygiène individuelles renforcées par des protocoles spécifiques pour le sapeur-pompier comme pour le matériel.
La tenue du personnel doit être propre et lavable en machine à 60 °C. Elle doit être changée quotidiennement, au moins, et systématiquement en cas de souillure par du sang, des liquides biologiques ou des parasites (poux, gale…). Dans le cadre d’une intervention pour secours à victime, seul le port de la tenue SP F1 est indiqué. En effet, le pull en laine constitue un réservoir de germes et ne peut être lavé à haute température ; il est à proscrire. • le lavage et la désinfection des mains (cf. fiche technique 1-1) doivent devenir une habitude incontournable pour le sapeur-pompier, même dans la vie courante, car il limite la transmission des germes dont les mains sont le principal mode de transmission. Nettoyage des mains
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Les flores du système cutané Le système cutané comprend deux flores : • la flore résidente qui est constituée de bactéries implantées de façon permanente sur la peau. Elle n’est pas pathogène et s’oppose même à l’implantation d’espèces pathogènes (effet barrière). Elle a une faible virulence, toutefois, un geste invasif peut la modifier et provoquer une infection ; • la flore transitoire est constituée de microorganismes issus de l’environnement (eau, plantes…) ou de bactéries pathogènes provenant d’une autre victime. Le rôle de la flore transitoire est important dans le mécanisme de survenue des infections.
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Les règles d’hygiène individuelles, sont nécessaires par respect pour la victime comme pour la sécurité des sapeurspompiers. Elles passent par : • une hygiène corporelle irréprochable ; • une hygiène vestimentaire stricte :
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L’utilisation du matériel à usage unique est obligatoire lorsqu’il est mis à disposition dans les engins (masque, pansements, draps…). Il permet de limiter la transmission de germes par contacts indirects (par l’intermédiaire d’un objet inerte comme le masque, par exemple). Le port de gants adaptés est systématique pour toute intervention de secours à victime. Ceux-ci peuvent être de deux types : • les gants à usage unique non stériles ; • les gants stériles, qui sont utilisés dans certains cas (accouchements ou soins aux brûlés par exemple), doivent être mis selon une technique particulière (cf. fiche technique 4-1). Les gants souillés doivent être changés dès que possible, en particulier si le sapeur-pompier doit s’occuper d’une seconde victime. Leur retrait nécessite des précautions particulières pour lui éviter de se contaminer avec les germes dont les gants sont censés le protéger (cf. fiche technique 3-1). Une fois retirés, ils doivent être considérés comme du matériel contaminé et traités comme tel. En l’absence d’un lavage des mains, la désinfection de celles-ci par friction à l’aide d’une solution hydro-alcoolique est obligatoire avant de mettre ou remettre des gants (cf. fiche technique 2-1). Les gants à usage unique
que du poste de conduite obéit à trois règles fondamentales : • le nettoyage doit toujours s’effectuer du plus propre vers le plus sale, c’est-à-dire du haut vers le bas et de l’intérieur vers l’extérieur ; • on ne peut désinfecter que ce qui est propre. La désinfection n’est efficace que si elle est précédée d’un nettoyage correct ; • l’effet de cette désinfection est optimisé s’il n’y a pas de rinçage (persistance du produit, effet de rémanence).
B. Règles particulières d’hygiène et d’asepsie Lorsque les règles standards d’hygiène et d’asepsie ne suffisent pas à supprimer le risque infectieux, des règles de désinfection particulières doivent être appliquées. Dans le cadre des interventions courantes si le matériel (autre que celui à usage unique) ou la cellule de l’engin ont été fortement souillés (sang, vomissements, excréments, terre, boue…), le véhicule doit regagner son centre de secours et subir le protocole de désinfection journalier (cf. fiche technique 6-2). Les matériels souillés par un liquide biologique sont, désinfectés de façon spécifique (cf. fiche technique 7-1). Dans le cadre d’interventions particulières, le protocole de désinfection mensuel (cf. fiche technique 6-1) doit obligatoirement être appliqué dans tous les cas suivants : • victime présentant une maladie ou une suspicion de maladie soumise à déclaration telle que : - méningite, - toxi-infection alimentaire collective (TIAC), - tuberculose, - et plus rarement en métropole (choléra, diphtérie, fièvre hémorragique, fièvre jaune, typhus) ; • victime présentant une infection avec une bactérie multirésistante identifiée (bactérie résistante à tous les traitements antibiotiques). Certaines victimes se savent porteuses de ce type de bactérie ; • sur ordre de la coordination médicale.
Le nettoyage et la désinfection du matériel thermosensible, c’est-à-dire le matériel réutilisable qui ne peut être nettoyé par la chaleur. Il doit être lavé et désinfecté à l’issue de chaque utilisation et entre chaque patient (cf. fiche technique 7-1). Cela concerne en particulier les moyens d’immobilisation et de brancardage, les câbles des appareils, les stéthoscopes… Le nettoyage et la désinfection des véhicules de transport (cf. fiche technique 6-1, 6-2 et 6-3) permettent de réduire le niveau de contamination des surfaces. En effet, ils constituent un réser voir infectieux, en particulier lors du transport des patients porteurs de maladies infectieuses ou vivant dans un milieu favorable à la diffusion de germes multirésistants (maisons de retraite, hôpitaux, personnels militaires rapatriés sanitaires, etc.). Ces deux actions, visent à supprimer toute matière organique par une action mécanique et à désinfecter par une action chimique. L’application de protocoles à inter valle régulier (entre chaque victime, quotidiennement et mensuellement) tant au niveau de la cellule sanitaire
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Le véhicule est « indisponible » jusqu’à ce que l’ensemble du protocole de désinfection mensuel ait été réalisé.
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18.3 Gestion des déchets Les déchets produits au cours d’une intervention de secours à victime peuvent être classés en deux groupes distincts : • les déchets assimilables à des ordures ménagères (DAOM) qui sont des déchets d’activité de soins non contaminés et ne présentent aucun risque infectieux, chimique, toxique ou radioactif. Ce sont essentiellement les emballages, les cartons ou autres conditionnements de produits, papiers… • les déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI). Ces déchets, qui peuvent provoquer des maladies chez l’homme, contiennent des micro-organismes. Ils nécessitent une prise en charge particulière au niveau du stockage, de la manipulation et de l’élimination. Les déchets produits lors de la désinfection des matériels et des véhicules sont également considérés comme des DASRI. On distingue deux catégories de DASRI en fonction de leurs particularités physiques : • les déchets solides ou mous ; • les déchets piquants tranchants ou coupants (PTC). Ce type de déchet doit systématiquement être traité comme un DASRI même s’il n’est pas contaminant.
Collecteur en carton pour les DASRI solides et mous déjà conditionnés en sac plastique ou non, et les collecteurs en plastique pour OPTC
Les déchets de soins entrant dans cette catégorie sont détaillés dans le tableau page suivant. Au cours d’une intervention, ces deux classes de déchets doivent impérativement être triées par les inter venants dans des réceptacles différents afin de limiter leur coût de traitement et les risques de contamination : • les DAOM, dans un sac-poubelle de couleur noire. Ils peuvent être laissés avec les ordures ménagères ; • les DASRI solides et mous, dans des emballages réglementaires et spécifiques (sac poubelle ou carton de couleur jaune) ; • les DASRI PTC dans des collecteurs jaunes en plastique pour les déchets perforants. Les collecteurs DASRI
Grand récipient vrac (GRV) pour les DASRI conditionnés en sac plastique fermé ou en collecteurs cartons
Collecteur en plastique pour les objets piquants, tranchants ou coupants (OPTC)
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Tri des déchets dans un engin de secours à victimes Filière DASRI
Désignation
Filière DAOM
Antiseptiques Bétadine® dermique 10 % (povidone iodée) unidose 10 ml Dakin cooper® stabilisé (hypochlorite de sodium) flacon 60 ml Mercryl® solution moussante [Désinfection ANP-VP] Hygiène Gel hydro-alcoolique - tous conditionnements Détergent désinfectant - tous conditionnements Matériel Bassin réniforme (haricot) - usage unique Brosse à ongles emballage
Drap à usage unique 1,50 x 2,20 m Protecteur de sondes pour thermomètre électronique individuel Protecteur de sondes pour thermomètre marque WELCH ALLYN Rasoir jetable Sac de recueil des vomissures et des urines Lingettes désinfections cellule sanitaire
emballage
Équipements de protection individuelle [EPI] Gants de soins non poudre en vinyle - toutes tailles
emballage
Lunettes de protection à verres neutres
emballage
Masque de protection respiratoire FPP2 Masque de protection destiné au SECOURISTE Masque nez-bouche en non tissé UU Masque de protection destiné à la VICTIME
emballage Consommables DSA
Électrode pour DSA - tous modèles
emballage Aspiration
Sac de recueil RECEPTAL à usage unique 1 litre avec valve pour ACCUVAC
emballage
Sonde d’aspiration buccale CH26 pour ACCUVAC
emballage
Tubulure d'aspiration longueur 2,7 m + valve d'arrêt de vide pour ACCUVAC
emballage
Abord des voies respiratoires Canule de Guedel – toutes tailles
emballage
Insufflateur manuel – tous modèles
emballage
Masque anesthésique à usage unique – toutes tailles
emballage
Masque oxygénothérapie – toutes tailles
emballage
Masque plastique pour insufflation bouche-à-bouche - UU
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18.3 Gestion des déchets
Filière DASRI
Désignation
Ordures ménagères
Objets et pansements de soins - stériles Compresses en non-tissé stériles 7,5 x 7,5 cm (paquet de 2)
emballage
Compresses hydrogel pour brûlures - stérile - toutes tailles
emballage
Couverture de survie stérile pour brûlés en polyester et aluminium
emballage
Pansements compressifs d'urgence stérile
emballage
Pansements absorbants - toutes tailles
emballage
Pansements stériles pour brûlé 80 x 60 cm
emballage
Objets et pansements de soins - non stériles Bande extensible en nylon - toutes tailles Compresses à usage unique permettant l'application de froid Couverture de survie non stérile polyester aluminium
emballage
Écharpe triangulaire en non-tissé, non stérile, à usage unique
emballage
Gaine élastique tubulaire - toutes tailles Garrot hémostatique en treillis de coton avec boucle Ruban adhésif à l'oxyde de zinc (sparadrap) 5 m x 2 cm Reconstitution kit AES Eau distillée stérile à usage externe Reconstitution set accouchement Set de maternité stérile UU avec deux clamps de Barr - stérile UU
emballage
Gant chirurgical non poudré en latex stérile - taille 8,5 ou 9 Sacs de protection pour bébé stériles à usage unique de type SACABB Jersey 10 cm X 10 m pour bonnet nouveau-né - non stérile Sonde d’aspiration
emballage
Note : Les draps à usage unique seront de préférence laissés avec la victime à l’hôpital.
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On peut trouver : • des sacs plastiques : à usage unique, ils sont destinés à la collecte des déchets solides ou mous ; • des collecteurs pour objets piquants, tranchants ou coupants : en plastique, ces collecteurs sont à changer au plus tard tous les deux mois ou lorsque le niveau maximum de remplissage est atteint ; • des collecteurs en carton : doublés d’un sac plastique jaune à usage unique, ils peuvent recevoir soit : - des DASRI solides ou mous non conditionnés, - des DASRI solides ou mous, conditionnés dans des sacs jaunes, - des DASRI PTC conditionnés dans des collecteurs adaptés ; • des fûts en plastique : ils peuvent collecter tous les types de DASRI et ne se trouvent que dans les services médicaux de groupement ; • des grands récipients vrac (GRV) : certains centres de secours sont équipés de bacs en aluminium, conçus pour une manutention mécanique. Ils sont exclusivement réservés à la collecte des DASRI conditionnés soit dans un sac en plastique fermé soit dans un collecteur en carton. Il est interdit de déposer directement un collecteur pour objets PTC dans un GRV.
La filière de collecte des DASRI Tous les réceptacles (boîtes, mini-collecteurs, sacs…) pour les DASRI et les objets PTC répondent à la norme NF X 30-500 de décembre 1999. Ils sont repérés par : • une couleur dominante jaune ; • une résistance aux perforations ; • des indications réglementaires et normalisées ; Ils ne doivent jamais dépasser un taux de remplissage de 80 % de leurs capacités maximales.
Symboles DASRI
Schéma de collecte des DASRI
DASRI solides et mous
DASRI PTC
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Sac plastique pour DASRI solide et mou (fermé)
Collecteur plastique pour OPTC
ou
Collecteur en carton (fermé)
Grand récipient vrac (GRV)
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18.4 Risque biologique et protection du personnel Les sapeurs-pompiers, lors d’une intervention pour secours à victime, peuvent être exposés au risque de contamination par un agent infectieux. En ce qui concerne le risque biologique sur intervention, il convient de distinguer quatre situations principales : • les accidents d’exposition au sang (AES) et aux liquides biologiques ; • les ectoparasites (poux et gale) ; • les interventions où la victime a contracté une maladie contagieuse par voie respiratoire ; • les interventions à caractère biologique dans le cadre des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC).
A. Accident d’exposition au sang et aux liquides biologiques Un accident d’exposition au sang se définit comme un contact direct entre du sang ou tout autre liquide biologique d’une victime susceptible d’être contaminante, et l’organisme de la personne exposée, après pénétration au travers d’une effraction cutanée (piqûre, coupure, peau lésée) ou d’une muqueuse (projections dans l’œil, le nez ou la bouche). Le risque principal d’un AES consiste en une contamination virale : VIH, VHB, VHC… (cf. chapitre 8 – partie 02). Dans la majorité des cas, ces accidents sont dus au non respect des précautions standards d’hygiène et de protection des intervenants sur intervention. Les mesures de précautions standards face à l’AES doivent être appliquées systématiquement par tout sapeur-pompier quelles que soient l’intervention et la victime. Ces mesures comprennent : • le port de gants médicaux ; • la dépose des objets coupants, tranchants et piquants dans des collecteurs adaptés spécifiques, immédiatement après leur utilisation ; • le port de protections adaptées (masque et lunettes) en cas de risque de projection de sang ou de liquide biologique souillé par du sang : pansements, point de compression, aspiration de mucosités… • le respect du calendrier vaccinal. En présence d’un AES ou d’une suspicion, il convient d’appliquer sans délai et rigoureusement le protocole tel qu’il est défini (cf. chapitre 8 – partie 02).
B. Victime porteuse d’ectoparasites (poux, gale…) Les patients porteurs d’ectoparasites, tels que la gale ou les poux sont contagieux et nécessitent de la part des sapeurs-pompiers amenés à les prendre en charge une conduite à tenir spécifique. Ces maladies atteignent des personnes de tout âge et de toute condition sociale, leur
dissémination est favorisée par la vie en collectivité (cas d’épidémie dans des maisons de retraite etc.) et par le manque d’hygiène corporelle. Dans tous les cas, les intervenants doivent prendre des mesures particulières au cours ce type d’intervention. Dès qu’ils sont en présence d’une victime porteuse d’ectoparasites, ils doivent : • renforcer le lavage simple des mains ; • s'équiper de surtenues jetables à usage unique type Poly Clean®, en plus des gants à usage unique ; • limiter les contacts avec la victime, en particulier avec la peau et les vêtements ; • isoler, dès que possible, la victime de son environnement en l’emballant dans une couverture isothermique et en la coiffant d’une charlotte. Emballage d’une victime porteuse de gale ou de poux
À la suite du transport, il est impératif de procéder à une décontamination du personnel qui a pris part à l’intervention, ainsi que de leurs effets. Pour cela, et une fois la victime confiée au service d’urgence, le personnel doit : • se déshabiller en retirant tout d’abord l’ensemble des équipements de protection portés, qui sont jetés dans une poubelle de l’hôpital dédiée aux DASRI ; • dès le retour au centre de secours, placer les vêtements portés lors de l’inter vention dans un sac fermé hermétiquement ; • prendre une douche, avec un savon doux, sans oublier les cheveux. Les vêtements doivent être désinfectés à la caserne, selon une des trois méthodes suivantes : • mettre l’ensemble des vêtements dans un sac plastique hermétiquement fermé durant 4 jours. À l’issue, réaliser un lavage en machine à 60 °C ; • pulvériser un insecticide en flacon pressurisé (type A-PAR, disponible aux services médicaux de groupement), à l’abri BSP 200.2 - Secours à victimes
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de toutes flammes, sur l’ensemble des vêtements. Le placer ensuite dans un sac plastique hermétiquement fermé durant 12 heures avant de réaliser un lavage en machine à 60 °C. En aucun cas, il ne faut pulvériser l’insecticide directement sur le corps humain ou sur des vêtements non retirés ; • réaliser un lavage à 60 °C en machine suivi d’un séchage à chaud. La cellule sanitaire doit être nettoyée et désinfectée. L’engin est « indisponible » et ne pourra être remis en ser vice opérationnel qu’une fois l’ensemble du protocole réalisé. Il s’agit dans la majorité des cas du protocole de désinfection journalier (cf. fiche technique 6-2). Il ne nécessite pas de revêtir une tenue particulière lors de sa mise en œuvre.
déficits moteurs ou sensitifs) doit faire suspecter une maladie contagieuse. Au moindre doute, un contact à la coordination médicale doit être effectué pour évaluer le risque infectieux et savoir si des moyens de protection spécifiques sont nécessaires. En règle générale, il convient : • d’équiper la victime au moyen : - d’un masque chirurgical simple anti-projections ; - d’un masque à oxygène s’il existe des signes de détresse respiratoire. Les masques chirurgicaux, correctement ajustés sur les victimes, limitent la contamination des personnels situés dans l’environnement immédiat en évitant les projections vers l’extérieur. Équipement d’une victime présentant un risque de maladie transmissible par voie respiratoire
Toutefois, dans le cas d’une gale profuse, il est impératif de contacter la coordination médicale afin qu’une désinsectisation particulière du véhicule soit effectuée. Protection du sauveteur en cas de victime porteuse de gale ou de poux
Masque chirurgical simple ou masque à oxygène si détresse
• d’équiper les intervenants : - d’un masque de protection respiratoire individuel filtrant type FFP (les FFP2 sont suffisants pour la grande majorité des agents infectieux) ; - de gants à usage unique ; - de lunettes de protection.
C. Intervention avec risque de contamination par voie respiratoire Il existe de nombreux agents infectieux pathogènes à transmission indirecte interhumaine par inhalation et pour lequel le risque de transmission à tout type de personnel soignant est réel. Classiquement on parle de transmission respiratoire aéroportée, ou de transmission respiratoire par gouttelettes.
Selon le risque, une surtenue non tissée à usage unique type Poly Clean® peut être revêtues. Cette décision sera prise en fonction des circonstances (grippe aviaire, pandémie grippale humaine, SRAS), en liaison avec la coordination médicale. Équipement du sauveteur en cas de victime présentant un risque infectieux
Les maladies infectieuses à transmission aéroportée les plus courantes sont la tuberculose, la varicelle et la rougeole. Celles transmises par gouttelettes sont la méningite, la rubéole, les oreillons, le Sras et les virus de la grippe (aviaire ou humaine). Sur intervention, il est souvent difficile de savoir si la victime est porteuse d’une maladie contagieuse. Le diagnostic définitif ne peut être établi que par les équipes hospitalières. Cependant une présomption clinique même faible doit amener le personnel à s’équiper en moyens de protection adaptés. Toute victime qui a de la fièvre et qui présente des signes respiratoires (toux, dyspnée) ou des signes neurologiques (céphalées, photophobie, troubles du comportement,
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Lunettes de protection Masque FFP2 ou FFP3 Gants à usage unique
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18.4 Risque biologique et protection du personnel D. Intervention avec risque biologique exceptionnel (NRBC) Il s’agit généralement de la prise en charge de victimes qui ont été en contact avec des liquides ou des poudres (lettres et colis piégés) contenant un agent infectieux pathogène de type arme biologique. Les agents infectieux peuvent être des bactéries (anthrax ou maladie du charbon), des virus (variole) ou des toxines (toxines botuliques). Le risque pour les intervenants se situe dans l’environnement immédiat (objets et sur faces contaminés) ainsi que sur les vêtements, la peau et les cheveux des victimes. La protection des sapeurs pompiers consiste à : • éviter la dispersion de l’agent contaminant dans l’environnement ; • éviter la contamination directe de leurs propres vêtements, peau, cheveux ; • éviter la contamination par inhalation.
Dans la pratique, il convient : • pour les sapeurs-pompiers : - en présence d’un incident avec des poudres, de revêtir les surtenues jetables en papier (Poly Clean ou Tyvek) avec cagoules, des bottillons butyles, des gants à usage unique, des lunettes et un masque type FFP2 ou FFP3 ; - en présence d’un incident avec des liquides, de revêtir la tenue de protection NRBC, à savoir : tenue légère de décontamination (TLD) avec ANP-VP et cartouche à spectre large, gants et bottes butyles. En attendant l’identification du liquide, sa nature chimique doit systématiquement être suspectée. • pour les victimes, d’éviter qu’elles ne contaminent leur environnement en les habillant à l’aide de surtenues, surchaussures et charlottes.
Équipement du sauveteur en cas de risque biologique exceptionnel
Danger « poudre » : - Lunette de protection - Masque FFP2 ou FFP3 - Tyvek® Pro-Tech C avec capuche - Gants à usage unique - Surbottes Tyvek® ou butyle
Danger « liquide » : - ANPVP - Tenue légère de décontamination - Gants butyle - Surbottes butyle
Équipement de la victime en cas de risque biologique exceptionnel
Danger « poudre » - Lunettes de protection - Masque FFP2 ou FFP3 - Tenue Polyclean® - Gants à usage unique - Calot ou capuche Polyclean® - Surchaussures à usage unique
Danger « liquide » - Calot ou capuche Polyclean® - Tenue Polyclean® - Gants à usage unique - Surchaussures à usage unique + Kit de décontamination d’urgence + Cagoule de fuite
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Récapitulatif des moyens de protection individuelle des personnels Suspicion de grippe aviaire (intervention sur animaux) Surtenue Poly-Clean®
Suspicion de grippe aviaire (secours à victime)
(1)
Maladie contagieuse (méningite, tuberculose…)
Intervention NRBC (poudre)
(2)
Lunettes de protection Masque type FFP2 Surbottes
(ou FFP3) (1)
Gants à usage unique Gants butyles
(1)
ANPVP TLD
(1) (2)
Sur décision du vétérinaire sur place. Sur décision médicale suivant l’événement et l’agent infectieux.
E. Kit de protection du personnel Un « kit protection du personnel » est en place dans tous les véhicules de secours à victime et doit comporter : • un flacon de Dakin® en cas de survenue d’AES cutané ; • des flacons d’eau stérile destinés au rinçage de l’œil en cas de projection oculaire ; • une série de masques : - masques chirurgicaux simples à remettre aux patients suspects pris en charge pour limiter les projections dans l’environnement immédiat. Si l’état de la victime au niveau respiratoire ne le permet pas, le masque à oxygène suffit à limiter ces projections, - masques type FFP2 pour la protection respiratoire du personnel ; • une sur tenue de protection non tissée à usage unique qui pourra être utilisée lors de la prise en charge d’une victime suspecte de gale ou de poux ou de tout autre événement à caractère biologique ; • des lunettes de protection ; • des gants médicaux.
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Intervention NRBC (liquide)
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