BSP 200.2 16 Secours Routiers

May 4, 2017 | Author: Walou Wali | Category: N/A
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Secours routiers

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16.1 Généralités Une intervention de « secours routiers » est conduite comme une intervention de « secours à victime » classique. Cependant, la localisation des victimes et les pathologies rencontrées (victimes incarcérées, victimes éjectées) imposent une adaptation, en particulier dans la conduite à tenir et la gestion de l’intervention. Aussi, les points abordés dans ce chapitre développent les principales étapes et les spécificités de ce type d’intervention.

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Cinétique et traumatismes Les accidents de la circulation représentent la première cause de mortalité chez les personnes âgées de 15 à 24 ans (30 % des causes de décès). Les piétons sont les plus durement touchés, ils représentent environs 40 % des décès. En région parisienne, en moyenne 3 % des accidents de la circulation nécessitent une désincarcération, ce qui représente environ 300 désincarcérations par an. Plusieurs points sont à prendre en considération lors de l’analyse d’un accident : la cinétique de l’accident et les éléments de protection.

La cinétique : La cinétique rassemble les notions suivantes : • la vitesse ; • les trajectoires ; • les impacts. • La vitesse Elle est responsable d’un accident sur deux. Plus elle est élevée, plus la distance de freinage et le temps d’arrêt sont augmentés. Sur route mouillée cette distance est doublée. C’est le facteur essentiel responsable des lésions. L’énergie cinétique représente l’énergie emmagasinée

par le déplacement d’une masse, en l’occurrence un véhicule quand il est en mouvement. L’énergie cinétique explique la violence des traumatismes subis par la victime. Elle est proportionnelle à la masse mais surtout au carré de la vitesse. Si la vitesse est multipliée par 2, l’énergie cinétique est multipliée par 4 : EC = 1/2mv2. Lorsqu’un véhicule, dépourvu de sécurité passive est stoppé brusquement contre un mur, l’occupant subit : - à 50 km/h un choc équivalent à une chute de 10 mètres; - à 90 km/h un choc équivalent à une chute 32 mètres ; - à 130 km/h un choc équivalent à une chute 66 mètres. Un homme de 70 kg stoppé brutalement à 100 km/h pèse 2 tonnes. Cela laisse imaginer les lésions internes occasionnées. Lors d’un choc, cette énergie cinétique est transmise au(x) véhicule(s) en cause et aux occupants ou au piéton renversé. Elle est à l’origine des déformations des véhicules et des blessures des victimes. Il se produit plusieurs collisions successives en quelques fractions de seconde : - le véhicule contre l’obstacle ; - les occupants contre les éléments de l’habitacle, d’où l’importance des éléments de sécurité (ceintures de sécurité, appui-tête, air bags) ; - les organes contre d’autres organes ou des os situés en avant d’eux. Ce mécanisme explique les lésions par compression des organes entre eux et les lésions par cisaillement de certains organes qui ont des attaches lâches. L’évaluation de l’énergie cinétique développée au moment de l’accident : vitesse et type véhicules impliqués est donc fondamentale. Les véhicules récents présentent des zones de déformations importantes permettant d’absorber partiellement cette énergie. • Les trajectoires Il peut s’agir de : - chocs frontaux : contre un obstacle fixe, ils occasionnent des lésions graves par compression des

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organes, mais également par cisaillement du fait de la décélération brutale. Si les occupants ne sont pas ceinturés, ils sont projetés soit vers le haut, contre le tableau de bord, le volant et le pare-brise (avec des lésions des parties hautes du corps : tête et tronc) soit vers le bas avec des lésions des parties basses (bassin et membres inférieurs). Un choc frontal entre deux véhicules roulant en sens inverse additionne les énergies cinétiques de chacun d’eux ; Lésion directe

Torsion

Parfois il est projeté à plusieurs mètres, ce qui occasionne des lésions par compression, cisaillement et rotation. - Le conducteur de deux-roues Il est souvent soumis à deux impacts (choc puis chute) et à un risque supplémentaire de lésions pénétrantes (poignées, guidons…). Dans ce type d’accident, à vitesse souvent élevée, la trajectoire est à prendre en compte car les lésions sont différentes s’il s’agit d’une simple glissade ou si la victime percute un obstacle ou un véhicule.

Les éléments de protection Les éléments de protection permettent de limiter les blessures. Ils comportent entre autres : • Les ceintures de sécurité, les prétensionneurs de ceinture, les airbags, les appui-têtes ; • Les casques et vêtements de protection avec coque.

Choc

Certains d’entre eux sont détaillés dans ce chapitre suivant. Lésion indirecte

- chocs latéraux : ils occasionnent des blessures d’autant plus graves qu’il existe peu de protections latérales dans les véhicules. Ils peuvent entraîner plus particulièrement des traumatismes du rachis cervical par hyper-flexion latérale du thorax et du bassin par enfoncement de la portière ; - chocs arrières : ils occasionnent plus particulièrement des lésions du rachis cervical (coup du lapin) quand il n’y a pas d’appui-tête ; - chocs rotatoires : ils occasionnent des déplacements circulaires des véhicules à partir du point d’impact et sont à l’origine de lésions par cisaillement dues à la rotation violente (le cerveau est très sensible à ces mouvements) ; - tonneaux : ils rassemblent toutes les trajectoires et tous les mécanismes de lésions. • Les impacts sur les victimes - Les occupants d’un véhicule Dans un véhicule les éléments de sécurité permettent de limiter les impacts. L’observation des déformations de l’habitacle permet d’objectiver la violence du choc et de soupçonner d’emblée la gravité de l’état de la ou des victime(s). La victime éjectée peut présenter tous les types de lésions (compression, cisaillement, rotation). - Le piéton renversé Il peut être soumis à trois impacts différents et consécutifs à : - l’impact initial contre le véhicule qui occasionne des lésions différentes en fonction de la taille de la victime (adulte, enfant) ; - l’impact par projection de la partie haute du corps sur le capot du véhicule ou le pare-brise ; - l’impact lors de la chute au sol.

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16.2 Les sécurités passives et leurs risques Plusieurs organes de sécurité, destinés à protéger les occupants du véhicule, peuvent également présenter des dangers potentiels pour les occupants et les sapeurspompiers. Ils doivent donc être intégrés dans la gestion de l’intervention.

Repérages d’airbags

A. L’airbag L’airbag est un coussin gonflable de sécurité, dans lequel un gaz est très rapidement injecté par une réaction chimique explosive, pour le gonfler et ainsi amortir un choc. Les airbags sont utilisés pour protéger les occupants d’un véhicule lors d'une collision et leur éviter de percuter violemment certains équipements (volant, vitres latérales, appuie-tête avant pour un passager arrière, etc.). Leur efficacité optimale n’est obtenue qu’en l’association avec une ceinture de sécurité équipée d’un prétensionneur.

A.1 La localisation des airbags Suivant leur emplacement dans le véhicule, les airbags assurent la protection spécifique d’une partie du corps du conducteur ou de l’un des passagers. Les choix technologiques diffèrent d’un constructeur automobile à l’autre, d’où l’importance d’effectuer un dégarnissage avant d’entamer toute manœuvre de découpe. La plupart des véhicules équipés d’airbags sont facilement identifiables par les sapeurs-pompiers grâce à la présence de marquage à l’intérieur ou à l’extérieur du véhicule. Emplacements possibles des airbags dans un véhicule

B AIR AG

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Principe général de fonctionnement de l’airbag Ce système permet d’éviter les lésions dues au déplacement du buste et de la tête vers l’avant lors d’un accident de la circulation. Les airbags frontaux se déclenchent généralement lors d’une collision en face à face (avec un angle de + ou 30°) se produisant à une vitesse supérieure à 20 km/h. Le déclenchement des airbags latéraux et rideaux nécessite généralement un choc latéral. Des capteurs de décélération (situés à l’avant, sur les côtés et également au niveau du bas de caisse) déclenchent l’amorçage d’une pastille explosive. Cette charge pyrotechnique met à feu un combustible produisant un gaz qui remplit le sac de l’airbag. Le déploiement de l’airbag dure entre 55 et 70 millisecondes. En se remplissant, le sac, plié sous un chapeau de recouvrement rembourré (centre du volant, pièce de tableau de bord), déchire les points destinés à la rupture. Le ballon se gonfle sur le volant et amorti ainsi la tête et le buste du conducteur projeté sous l’effet du choc. Le principe est le même pour le passager. La surface extérieure du ballon, en contact avec la tête, est recouverte d’une pellicule imperméable au gaz. Ce dernier s’échappe par des évents ou soupapes qui s’ouvrent vers le tableau de bord, lors du contact du passager avec le ballon. Le gaz est refroidi par filtrage. L’action globale ne dure que 150 millisecondes au maximum.

4 Ne pas toucher la victime sans changer de gants, qui peuvent être imprégnés de résidus de combustion, si on a manipulé les coussins d’airbag, sous peine de provoquer des irritations des yeux et de la peau. Lors de son bilan à la coordination médicale, le chef d’agrès doit préciser si les airbags se sont déclenchés ou non et s’il y a eu des problèmes liés à leur déclenchement.

L’airbag ne s’est pas déclenché 1 Couper le contact et débrancher la ou les batteries (leur localisation n’est pas évidente dans les véhicules de dernière génération). 2 Éloigner, si possible, les blessés de la zone de déploiement de l’airbag (repositionner la victime contre son siège). 3 Installer systématiquement la protection airbag sur le volant si le camion de désincarcération est sur place. 4 Ne pas tenter de débrancher les airbags. 5 Ne pas déposer d’objet sur le tableau bord. 6 Ne pas s’attarder entre la victime et les airbags. Il subsiste un risque infime de déclenchement après le choc, même si la batterie a pu être débranchée. Cependant, lors de la mise en œuvre de certaines techniques de désincarcération (relevage de la colonne de direction, découpe du volant…) le déclenchement des systèmes pyrotechniques est à redouter. Une attention particulière devra être portée lors d’interventions sur des véhicules équipés d’airbags rideaux non déclenchés car il n’existe pas de système de retenue.

A.2 Les risques

B. Les prétensionneurs de ceintures pyrotechniques

L’airbag est un dispositif de sécurité passif qui peut provoquer des traumatismes ou des brûlures de la victime, même dans son mode normal de fonctionnement. Ces traumatismes ou brûlures peuvent toucher : • le crâne, la face ou l’œil ; • les voies aériennes supérieures (pharynx, larynx) ; • le rachis cervical ; • le thorax ; • la cavité abdomino-pelvienne ; • les membres supérieurs et inférieurs.

Les prétensionneurs pyrotechniques complètent le système des ceintures de sécurité. Ils servent à maintenir les passagers contre leur siège lors de la survenue d’un accident. Dès qu’un choc est ressenti au niveau d’un capteur de décélération, le boîtier électronique déclenche une cartouche pyrotechnique qui actionne le prétensionneur. La ceinture de sécurité se rétracte et plaque le passager contre son siège.

Des accidents supplémentaires dus au déclenchement intempestif de l’airbag, même après le débranchement la batterie, ou à l’explosion d’une cartouche pyrotechnique lors de la désincarcération, peuvent provoquer : • des lésions pour le sauveteur ; • une aggravation des lésions de la victime par projection du sauveteur ou de matériel.

A.3 Conduite à tenir Les sapeurs-pompiers peuvent se trouver confrontés à deux situations.

L’airbag est déclenché 1 Ouvrir les portes du véhicule de manière à évacuer les gaz. 2 Couper le contact. 3 Débrancher les batteries.

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Principe de fonctionnement d’un prétensioneur de ceinture

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16.2 Les sécurités passives et leurs risques

Son déclenchement intempestif sur une victime encore ceinturée risque de provoquer des lésions supplémentaires. Leur présence n’entraîne pas de spécificité dans la prise en charge de la victime. Il convient simplement de détacher la ceinture de sécurité de son point d’accrochage situé entre les deux sièges ou la couper en cas d’impossibilité. En revanche un dégarnissage est nécessaire avant toute désincarcération pour ne pas endommager les cartouches pyrotechniques. Leur emplacement dépend du modèle de véhicule.

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Principe général de fonctionnement du prétensionneur de ceinture Les charges pyrotechniques peuvent se trouver à des endroits différents suivant le modèle du véhicule. Le principe de déclenchement est identique à celui de l’airbag. La mise en œuvre s’effectue en 30 millisecondes, rétractant la ceinture de sécurité d’une dizaine de centimètres. Le déclenchement de ce système est également initialisé par le boîtier de commande électronique de l’airbag et précède le déclenchement de ce dernier.

Par ailleurs, des limiteurs d’effort complètent le dispositif et sont installés au niveau des enrouleurs des ceintures de sécurité, afin de dissiper l’énergie cinétique et de limiter la violence du choc en réduisant la pression exercée par la ceinture sur le thorax.

Principe de fonctionnement d’un limiteur de décélération

Emplacements des cartouches pyrotechniques des prétensionneurs de ceinture

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C. Les protections antiretournement Ces systèmes, composés d’arceaux, protègent les passagers des cabriolets lorsqu’ils effectuent des tonneaux. Leur déclenchement, mécanique ou pyrotechnique, lorsqu’il se produit de façon intempestive peut être dangereux pour les sauveteurs, s’ils se trouvent dans la zone de déploiement.

C.1 Localisation Les arceaux de sécurité se trouvent généralement dans l’armature des sièges ou à l’aplomb du coffre. Emplacement des arceaux de sécurité

C.2 Conduite à tenir 1 Ne pas se positionner dans la zone de déploiement : effectuer un maintien tête occipito-mentonnier en se positionnant latéralement par rapport à la victime.

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Dispositif « anti-coup du lapin » Ce système consiste à limiter l’effet « coup du lapin » pouvant entraîner un traumatisme grave du rachis chez le conducteur ou les passagers, en agissant soit au niveau du dossier du siège, soit au niveau de l’appui tête, lors d’un choc arrière. La jonction entre le siège et le dossier est constituée d’un alliage qui provoque l’abaissement du dossier vers l’avant, dès que le corps de la victime s’appuie dessus, ce qui limite le mouvement de la tête vers l’arrière.

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Lorsque la tête appuie trop fort sur l’appui-tête du fait d’un mouvement brutal du corps de la victime vers l’arrière, un ressort se déclenche. Une partie de l’appuie-tête s’ouvre vers l’avant pour amortir le mouvement de la tête.

Dispositif anti-coup du lapin

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16.3 Conduite à tenir en secours routier Ces étapes ne sont pas décrites dans un ordre figé. Le chef d’agrès doit adapter sa conduite à tenir en permanence selon: • le nombre de victimes ; • leur état ; • les véhicules en cause ; • les risques éventuels.

A. Tenue du personnel La tenue est variable en fonction de l’action menée par le sapeur-pompier. Lorsqu’il est au contact de la victime il doit obligatoirement être porteur : • de la veste SPF1 ou de la parka ; • du gilet de sécurité haute visibilité ; • de gants à usage unique ; • du casque si les risques l’imposent. Lorsqu’il intervient sur le véhicule, il doit obligatoirement être porteur : • de la veste SPF1 ou de la parka ; • du gilet de sécurité haute visibilité ; • des gants de déblai ; • du casque. Le port de la tenue de feu est imposé lors des manœuvres de désincarcération.

B. Sécurisation de l’intervention et bilan circonstanciel La sécurisation de l’intervention est un préalable à toute intervention de secours routiers. Elle impose de :

- la position des véhicules : (sur ses 4 roues, sur le toit, sur le flanc) ; - l’impact et les déformations du/des véhicules: le type de choc et la déformation du véhicule précisent permettent de prévoir les atteintes possibles des passagers (penser à rechercher des impacts sur le parebrise); - le déclenchement des sécurités passives (airbag… ) ; - la distance de projection si le choc concerne un piéton, un cycliste, un motocycliste ou s’il s’agit d’une victime éjectée ; - le nombre de victimes qui doit être énoncé par ordre de gravité lors du passage du bilan (leur place dans le véhicule peut faire envisager des traumatismes différents en fonction du type de choc) ; - le port de la ceinture de sécurité ou de protections spécifiques (casque intégral, tenue renforcée, bottes de moto…) ; - la présence ou non d’appui tête ; - le type de carburation (GPL…). 5 Demander les moyens de secours complémentaires. 6 Couper le contact. 7 Serrer le frein à main. 8 Débrancher la ou les batteries si possible… 9 Caler les roues du véhicule en fonction du sens de la pente (véhicule sur ses quatre roues) au moyen des cales de roue de l’engin. 10 Ouvrir toutes les portes du véhicule. 11 Rechercher les témoins de l’accident et les éventuelles victimes éjectées ou blessées qui se seraient éloignées du lieu de l’accident.

1 Positionner convenablement son engin. 2 Baliser sommairement les lieux de l’intervention dans l’attente des services publics compétents. 3 Positionner un moyen d’extinction à l’avant du véhicule. 4 Effectuer le bilan circonstanciel (cf. chapitre 4 – partie 01) axé sur le type de l’accident et la cinétique en précisant : - le type de voie de circulation (autoroute, voie express, nationale, rue piétonne) : qui donne une estimation de la cinétique ; - le type de véhicule (VL, berline, sport, monospace, PL, moto, scooter, cyclo) : le modèle du véhicule apporte des informations sur la capacité d’absorption du choc du véhicule, et donc le degré de sécurité des occupants; - les circonstances de l’accident: dépassement, croisement… - le mécanisme de l’accident ; comportement des véhicules : tonneaux, glissade, décélération brutale (arrêt brutal contre un obstacle), nature du choc, (frontal, latéral) ; - la vitesse approximative (selon les témoins(s), ou estimée à partir des dégâts visibles sur les véhicules et l’état de santé des victimes) ;

C. L’abord de la victime L’abord de la victime est particulier dans le domaine du secours routier. Il doit intégrer les spécificités de ce type d’intervention au déroulement général d’une intervention de secours à victimes et aux différentes phases du bilan. Pour cela, il faut : 1 Approcher la victime préférentiellement de face afin d’éviter toute rotation de la tête ; 2 Effectuer un bilan primaire. 3 Réaliser un maintien de la tête et de la ramener en position neutre, en se tenant à l’extérieur du véhicule (cf. fiche technique 13-3). 4 Repositionner toute victime affalée sur le volant ou le tableau de bord contre le dossier du siège dans un véhicule sur ses 4 roues, et ceci le plus précocement possible. 5 Pénétrer dans le véhicule : - ouvrir les portières, si possible, ou briser une vitre du côté opposé à la victime ; - déposer ou briser le pare-brise, ou la lunette arrière ; BSP 200.2 - Secours à victimes

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- si le véhicule est instable et si les moyens sont suffisants, neutraliser le jeu des suspensions du côté où va s’engager le personnel en maintenant la joue d’aile du véhicule sans le soulever ; - si le véhicule menace de chuter dans le vide, celui-ci sera systématiquement amarré avant d’engager un personnel (demande de moyens) ; - définir un axe de sortie pour un éventuel dégagement d’urgence ; 6 Engager un personnel à l’intérieur du véhicule (l’écureuil) afin de reprendre le maintien de la tête. 7 Poser un collier cervical. 8 Administrer de l’oxygène par inhalation, si nécessaire. 9 Demander un moyen médicalisé, si d’emblée la situation le nécessite. 10 Réaliser le bilan secondaire ce qui est difficile lorsque la victime est incarcérée. Il faut alors recourir à une évaluation indirecte (« pouvez vous bouger ou sentir vos orteils ? »). 11 Protéger la victime contre le froid ou les intempéries. 12 Compléter ou réaliser la demande de moyens de secours ou de services publics. 13 Transmettre un bilan complet à la coordination médicale soit comme premier bilan, soit pour apporter un complément de bilan. 14 Assurer la surveillance de la ou des victimes.

Cas particuliers • Dans le cas où la victime est en arrêt respiratoire ou cardiaque :

également être modifiée si elle a été établie et débutée avant l’arrivée du moyen médicalisé et que l’examen de la victime l’impose. Les techniques de découpe d’un véhicule rallongent la durée de l’intervention. Elles ne doivent être mises en œuvre que si l’extraction en toute sécurité de la victime l’exige, sans perdre de vue que son hospitalisation doit être réalisée le plus rapidement possible, idéalement en moins d’une heure (principe de la « Golden hour »). • Si la victime n’est pas incarcérée et que son état le permet, le chef d’agrès doit faire réaliser sa cueillette sans attendre l’arrivée d’un moyen médicalisé. Pour cela il prend toutes les précautions qu’impose son état. En cas de difficultés d’ordre technique ou médical, il peut demander l’avis du médecin coordinateur à tout moment. 1 Choisir la technique de cueillette : - soit en axial ; - soit en latéral. 2 Extraire la victime du véhicule : - préférentiellement en axial, dès que l’on suspecte un traumatisme du rachis, - au moyen du plan dur, éventuellement associé à l’attelle cervico-thoracique si la victime est en position assise dans un véhicule sur ses 4 roues ; - au moyen de l’ACT éventuellement associé au plan dur en cas de sortie larérale ; - en respectant l’axe tête-cou-tronc durant toute la manœuvre, en particulier lors de l’insertion du plan dur. Les techniques de cueillette

1 Tenter de réaliser un dégagement d’urgence. 2 Procéder aux gestes de secours qui s’imposent. Si la victime est incarcérée, les techniques de réanimation sont adaptées à sa position. • Dans le cas où la victime est dans le coma : 1 La mettre en PLS immédiatement, si l’espace à l’intérieur du véhicule le permet (ce qui est exceptionnel). 2 Sinon la maintenir dans sa position initiale. 3 La surveiller attentivement avec un moyen d’aspiration à proximité. 4 Procéder à une cueillette rapide afin de pouvoir la placer en PLS le plus vite possible. Latérale

D. La cueillette de la victime

Latérale

ATC seule

ATC + plan dur

La cueillette de la victime consiste à l’extraire du véhicule. La conduite à tenir est liée à l’incarcération ou non de cette victime. Lorsqu’un moyen médicalisé est sur les lieux, la cueillette s’effectue en respectant les recommandations du médecin qui doit travailler de concert avec le commandant des opérations de secours (COS) et le chef d’agrès du camion de désincarcération si ses moyens sont mis en œuvre. Cette concertation doit déboucher sur une seule façon de sortir la victime et ne doit théoriquement plus être remise en cause, sauf si son état s’aggrave brutalement et qu’un dégagement d’urgence s’impose. Cette concertation commune s’appelle l’idée de manœuvre. Elle peut

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Axiale ATC + plan dur

Axiale ATC + plan dur

Axiale ATC + plan dur

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16.3 Conduite à tenir en secours routier

L’attelle cervico-thoracique est un moyen d’immobilisation qui doit être mis en place dès que possible. Une fois l’ACT convenablement posée, le maintien tête peut être relâché (cf. fiche technique 34-1). Les techniques de cueillette (cf. fiches techniques 41-1 à 41-8) ne sont pas exhaustives et doivent être considérées comme des règles générales. Le COS doit adapter en permanence sa conduite à tenir à la position du véhicule, des victimes et de leur état. Mais, en principe, une sortie est bien menée dès lors qu’on ne change plus de technique quand la décision est prise. • Si la victime est incarcérée, ou que son état ne permet pas de l’extraire dans les meilleures conditions par rapport aux pathologies présentées : 1 Demander les moyens de secours complémentaires nécessaires (CD en particulier). 2 Préparer l’action du CD : - couper les ceintures ; - ouvrir les portières, le coffre si possible (sans faire bouger le véhicule) ; - commencer à dégarnir seulement aux endroits de coupe selon la technique choisie par le COS afin de découvrir les cartouches pyrotechniques des sécurités passives et faciliter le travail des cisailles ; - déposer le pare-brise si nécessaire. L’idée de manœuvre doit être définie clairement avant le début de la désincarcération. Lors de ces manœuvres, il faudra veiller en permanence à la protection et à la sécurité de la victime et de l’écureuil. Si la ou les victimes sont incarcérées, les différentes techniques de désincarcération sont développées dans le BSP 254.

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Procédure 16.1 - Prise en charge d’une victime traumatisée dans un véhicule Bilan circonstanciel Bilan primaire

• La victime : - respire ; - est traumatisée du rachis. • Un maintien tête a été effectué. • La tête a été remise en position neutre, si possible. • Les VA sont libérées, si nécessaire. • De l’O2 a été administré si nécessaire. • Le matériel de réanimation a été préparé en cas d’inconscience.

Engager un écureuil dès que possible

Bilan secondaire

Choix de la méthode de cueillette (en accord avec le médecin si sur place)

Dans quelle position est la victime ?

SUR LE DOS

SUR LE VENTRE

ASSISE

Poser un collier cervical

Poser un collier cervical

Installer la victime sur un plan dur : • soit au moyen d’un pont amélioré • soit au moyen de la technique du « soulagez-glissez-halte »

Poser une ACT

La victime peut-elle être sortie par sa portière ?

Extraire la victime du véhicule en conservant le maintien tête

OUI

Retourner la victime

Poser un collier cervical

Sortir la victime au moyen de l’ACT et l’allonger sur un plan dur ou un MID

NON

Sortir la victime au moyen de l’ACT et d’un plan dur par une autre issue

Finaliser l’immobilisation générale

Finaliser la prise en charge de la victime

Poursuivre le bilan secondaire

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