Blyton Enid Histoires Le souterrain des trois amis
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LE SOUTERRAIN DES TROIS AMIS par Enid BLYTON CUEILLIR des mûres, c'est tout simple. Mais partout on peut avoir des surprises. Voici Loulou et Michèle, Didier et ce tout-fou de petit chien Dingo qui découvrent une grotte mystérieuse. Quel endroit rêvé pour jouer, les jours de pluie, ou pour organiser des pique-niques ! Et puis les enfants s'aperçoivent que la cachette souterraine a d'autres visiteurs, des visiteurs dont ils ont de bonnes raisons de se méfier. Un beau soir, les jeunes cueilleurs de mûres décident de faire le guet au clair de lune...
Ce livre porte le label MINIROSE, c'est-à-dire qu'il intéresse les enfants dès qu'ils savent lire, et qu'il peut aussi bien leur être lu à haute voix.
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DU MÊME AUTEUR dans la même série dans la Bibliothèque Rose 1. Bonjour les Amis ! 2. Histoire de la lune bleue 3. Histoires de la boite de couleurs 4. Histoires de la cabane à outils 5. Histoires de la maison de poupées 6. Histoires de la pipe en terre 7. Histoires de la ruche à miel 8. Histoires de la veille Horloge 9. Histoires des ciseaux d'argent 10. Histoires des quatre Saisons 11. Histoires des trois loups de mer 12. Histoires du bout du banc 13. Histoires du cheval à bascule 14. Histoires du coffre à jouets 15. Histoires du coin du feu 16. Histoires du fauteuil à bascule 17. Histoires du grenier de grand-mère 18. Histoires du marchand de sable 19. Histoires du sac à malices 20. Histoires du sapin de noël
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ENID BLYTON
LE SOUTERRAIN DES TROIS AMIS ILLUSTRATIONS DE PATRICE HARISPE
HACHETTE 4
TABLE
Voici le temps des mûres ! 2. La colline 3. Une drôle de surprise ! 4. Une magnifique cueillette 5. Un travail bien amusant ! 6. Dingo a des ennuis 7. La grotte mystérieuse 8. Les cambrioleurs 9. Retour a la grotte 10. Passionnant secret 11. Un événement inattendu ! 12. La récompense
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CHAPITRE PREMIER Voici le temps des mûres ! « OHÉ ! Loulou ! Michèle ! cria une voix perçante derrière la grille du jardin. Loulou ! Michèle ! Où êtes-vous ? » Maman leva les yeux de sa machine à coudre. «Tiens ! s'exclama-t-elle, encore le petit voisin! Il pourrait attendre que les 6
jumeaux reviennent du village ! Quelle voix il a ! Ah !! Heureusement, les voici !» Loulou et Michèle entraient par la porte de la cuisine. Tous deux portaient de gros filets à provisions. «On. n'a pas mis longtemps, hein, maman ! s'écria Loulou. Est-ce que Didier nous a appelés ? — .Ah ! Oui ! On peut dire qu'il vous a appelés ! » répondit maman tout en rangeant le contenu des filets en partie dans les placards et en partie dans le réfrigérateur. Elle continua gaiement : « Je n'ai jamais entendu de tels hurlements de ma vie ! Filez vite dans le jardin et demandez-lui ce qu'il veut avant qu'il ne réveille tous les bébés du quartier!»
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« Loulou ! Michèle !» cria à nouveau !» la voix de Didier. « Je sais de quoi il veut nous parler, déclara Michèle en secouant ses boucles blonde». De la cueillette des mûres! — Tu te rappelles ce qu'on t'a ait ce matin, maman! intervint Loulou, qui avait les mêmes cheveux blonds que sa sœur, mais qui les portait un peu plus courts. La maîtresse nous a dit qu'il y avait tant de mûres cette année que nous pourrions en ramasser de pleins paniers et les vendre. On apportera l'argent à l'école, et, quand il y en aura assez, la classe achètera un poste de télévision pour Guillaume. — C'est le garçon qui a eu un accident, tu sais, expliqua Michèle. Il doit rester allongé plus d'un an dans le plâtre. Il
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passe toutes ses journées tout seul parce que sa mère est veuve et travaille à l'usine de plastique. S'il avait la télévision, il pourrait suivre les émissions scolaires et il s'ennuierait moins. Vous m'avez déjà raconté tout cela, coupa maman en souriant. Mais un poste de télévision coûte très cher. Cela va vous
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en faire, des paniers de mûres à cueillir! Pauvre Guillaume ! J'espère qu'il pourra bientôt marcher comme tout le monde ! - Est-ce que tu nous achèteras des mures? demandèrent alors les jumeaux. - Naturellement ! Et je vous donnerai un franc chaque fois que je vous enverrai faire des courses ! Vous n'aurez qu'à mettre tous vos gains dans une boîte... Tâchez de me cueillir les plus belles mûres du pays, et je ferai de la confiture. Bon, allez vite trouver Didier avant qu'il ne se remette à hurler ! - Loulou ! Michèle ! rugit Didier au même moment de sa voix de stentor. Vous venez?» Un concert d'aboiements féroces accompagna ses cris. Maman se boucha les oreilles.
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« Eh bien, si Dingo se met de la partir!... Je crois qu'il fait encore plus de bruit que Didier ! Vite, les enfants ! Allez faire cesser ce vacarme ! » Loulou et Michèle partirent à fond de train en direction de la grille du jardin. Il ne leur fallut pas longtemps pour rejoindre Didier ! Leur ami venait de grimper dans un énorme poirier dont les branches surplombaient le chemin. Et Dingo, son jeune chiot - un fox-terrier aux poils tout hérissés - aboyait de toutes ses forces au pied de l'arbre ! « Vous avez mis des siècles à venir ! déclara Didier. Ça fait je ne sais pas combien de temps que je vous appelle ! - Ce n'est pas vrai ! répliqua Michèle. Pousse-toi un peu sur ta branche, tu ne nous laisses pas de place... Maman n'était
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pas contente de t'entendre crier comme ça. Qu'est-ce que tu veux donc ? Vous parler des mûres. Si nous y allions après le goûter ? A propos, ma mère vous invite à goûter ! Après ça, on pourrait aller sur la colline, on prendrait des paniers énormes, je suis sûr qu'on en cueillera assez pour acheter le poste de télévision ! Pour acheter une antenne d'occasion
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à la ferraille, et encore, mon pauvre Didier ! Je ne sais pas si tu te rends compte des milliers et des millions de mûres qu'il faudrait pour.». — Bon, bon ! On en cueillera autant qu'on pourra ! Qu'est-ce qu'on fait en attendant le goûter ?» Il n'avait pas fini de poser sa question qu'une cloche tintait dans la maison voisine. « Youpie ! hurla Didier. C'est maman qui nous appelle pour le goûter ! Elle, a fait le plus gros gâteau au chocolat que vous ayez jamais vu ! Venez vite, on va aller aussi inviter votre mère ! Regardez comme Dingo court vite, et il n'est pas encore adulte !...» Didier aimait avec passion son jeune chien, et celui-ci le lui rendait bien ! Quant
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aux jumeaux, ils étaient persuadés qu'il ne pouvait exister de chien plus gentil ou plus intelligent ! Bientôt tout le monde était à table et la maman de Didier se mit à couper son énorme gâteau au chocolat ! Hum ! Ce qu'il sentait bon ! Après le goûter, chaque enfant prit un gros panier. Dingo en prit un lui aussi dans sa gueule. Mais il n'en prit qu'un petit parce qu'il n'était encore qu'un petit chien. Dépêche-toi, Dingo, cours de toutes tes pattes, sinon tu vas rester à la traîne!...
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CHAPITRE II La colline LES ENFANTS gravirent gaiement les chemins de la colline. Michèle chantait à tue-tête. « Vive les mûres ! Vive les mûres! Allons en cueillir par centaines !... De quelles mûres parles-tu donc ? demanda soudain Didier en s'arrêtant brusquement au milieu du sentier. A part 15
deux ou trois mûres toutes vertes, je n'en vois pas beaucoup ! - Il faut aller plus loin ! répliqua Michèle On en trouvera de pleins paniers. Ou est donc Dingo ? J'espère qu'il ne fait pas la course avec un lapin ! Appelle-le, Didier ! Dingo ! » rugit Didier. Le chiot sortit instantanément d'un buisson. Dans sa gueule, il apportait un morceau de bois qu'il vint déposer aux pieds de Didier. Il se mit à agiter la queue et poussa de petits jappements qui signifiaient : « Jette-le pour que j'aille le rechercher!» Didier protesta : «Dingo, tu ne t'imagines pas que je vais passer mes journées à lancer tes bouts
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de bois! Ce n'est pas le moment! » Dingo eut l'air piteux. II regarda les jumeaux l'un après l'autre pour leur demander de jouer avec lui. « Allons, viens ! » fit Michèle gentiment. Elle ramassa le morceau de bois qu'elle lança de toutes ses forces. Manque de chance ! le projectile atterrit au beau milieu d'un épais fourré de ronces. Dingo
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qui avait commencé à courir s'arrêta d'un air déçu. «C'est bien ça, les filles ! décréta Didier. Pas même capables de viser correctement !» Michèle, aussitôt, saisit une pomme de pin, et bing ! la jeta sur la tête de Didier. Il la reçut en plein sur le nez et se mit à pousser des cris.
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Les autres éclatèrent de rire tandis que Didier se frottait le visage d'un air surpris. «Bien visé, Michèle!» cria Loulou. Dingo, lui, se précipita sur la pomme, dé pin. Il la ramassa dans sa gueule et vint la déposer aux pieds de Michèle en aboyant d'un air qui voulait dire : «Encore ! Encore ! — Ah, non ! cria Didier en donnant un coup de pied dans la pomme de pin. On est venu pour les mûres, il ne faudrait pas l'oublier ! » Ils se dispersèrent dans les buissons. Mais quelle déception ! Il n'y avait pratiquement plus rien sur les ronciers, sauf un fruit .tout rabougri par-ci, par-là. «Elles ont déjà été cueillies ! s'exclama Michèle. Des gens sont venus ici avant nous. Tant pis ! Marchons encore un peu.
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On en trouvera peut-être plus haut ! » Mais tout ce qu'ils rencontrèrent, ce fut d'autres enfants avec des paniers vides et des mines déçues. «Vous cherchez des mûres ? Eh bien, il n'y en a pas une ! —- Qui les a cueillies, alors ? demanda Loulou, surpris. Les buissons en étaient couverts, la dernière fois que je suis venu ! — Regarde donc plus bas dans le pré communal ! fit Didier. Il y a des caravanes
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et je ne sais combien de voitures. Ce sont des campeurs qui ont tout cueilli ! - C'est vrai ! acquiesça Michèle, indiquée. Je vois d'ici leurs corbeilles pleines de mûres ! Nous arrivons trop tard!» Les trois enfants descendirent lentement vers le pré. Un petit garçon en short vint à leur rencontre. « Vous cherchez des mûres ? Pas de chance ! On a tout cueilli ce matin ! Vous auriez pu nous en laisser un peu ! riposta Didier en jetant un regard d'envie sur les beaux fruits noirs et juteux. Il fallait vous lever plus tôt ! Mais vous pouvez avoir des nôtres... - C'est vrai ? s'exclama Loulou. Bien sûr ! Je les vends cinq francs le kilo. Cela vous va ? — Ne te moque pas de nous !
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Nous n'avons pas d'argent et si nous voulons des mûres, c'est justement pour les vendre nous-mêmes... — Alors tachez d'en trouver d'autres. Bonne chance ! » Le garçon disparut en sifflotant à l'intérieur d'une caravane toute blanche. Didier se tourna vers ses amis. «Allons, allons, pas de découragement ! Il suffit que nous trouvions un autre endroit. Un coin où personne n'a encore eu l'idée d'aller. Venez donc...»
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CHAPITRE III Une drôle de surprise ! CE N'ÉTAIT décidément pas jour de chance pour Didier et les jumeaux. Ils n'avaient pas plus tôt tourné les talons qu'il se mit à pleuvoir. « On ferait mieux de rentrer ! déclara Loulou. — On n'a rien cueilli ! gémit Michèle,
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presque en larmes. Moi qui avais hâte de gagner de l'argent pour la télévision de Guillaume ! — Je suis sûr, renchérit tristement Didier, que tous nos camarades en ont trouvé des tas. Mlle Pignet va sûrement penser que nous ne sommes pas malins tous les trois ! Où trouver des mûres ailleurs que sur la colline ? — Il y a bien le bois des Houches, muais c'est trop loin, répondit Loulou. On n’a pas le temps d'y aller ce soir. Tant pis, rentrons! De toute façon, je suis déjà tout trempé ! » Ils faisaient triste mine sur le chemin de retour ! La pluie ruisselait sur leurs cheveux, inondait leurs vêtements. Ils se séparèrent devant la maison de Didier. Dingo et lui disparurent vite à l'intérieur,
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tandis que les jumeaux couraient à toutes jambes jusque chez eux. Pour une soirée gâchée, c'était vraiment une soirée gâchée ! Le lendemain, Loulou et Michèle allèrent sonner à la porte de la maison de Didier. « Je ne sais pas où il est ! leur déclara la ma m a M de leur camarade en venant leur ouvrir. Il est parti avec Dingo. J'ai entendu le chien aboyer comme un fou il y a à peu près vingt minutes. Ils sont sans doute dans le jardin. Essayez de les trouver. » Les jumeaux ne mirent pas longtemps à explorer le jardin d'un bout à l'autre. Mais Didier n'y était pas. Comme c'était bizarre ! Ils l'appelèrent à tue-tête. Personne ne
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répondit. Finalement ils revinrent dans leur propre jardin. Où donc était Didier ? Eh bien, Didier avait d'abord eu l'intention de bêcher son petit carré de jardin. Il était allé chercher une bêche. Dingo était à ses côtés comme d'habitude. Et voilà que Dingo s'était brusquement
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mît à courir en jappant de toutes ses forces. « Dingo ! Qu'est-ce qu'il y a ? Ah, non ! Tu ne vas pas encore te mettre à courir après ce chat tigré ! A quoi ça sert ? Tu sais très bien que tu ne réussiras pas à le rattraper ! Viens ici ! » Mais Dingo n'écoutait guère le petit garçon !
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Comment ? Cet horrible chat tigré se permettait d'entrer dans le jardin ? Ouah ! Ouah ! Ah ! il allait voir !... Le chat, mort de peur, courait de toutes ses pattes ! Il fila au fond du jardin, s'engouffra dans un trou de la haie et disparut de l'autre côté, dans le jardin du voisin. Ce voisin n'avait pas la réputation d'être très commode. Mais Dingo ne s'en souciait pas. Il bondit à la suite du chat à travers la haie. Didier le rappela. Mais Dingo était trop occupe a courir « Ils vont finir par se battre, et le chat va lui arracher les yeux ! » se dit Didier, pas du tout rassuré pour son chien. Le petit garçon se glissa à son tour à travers la haie. En rampant, il réussit à passer de l'autre côté. Il se releva vivement et regarda autour de lui. Le chien
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comme le chat avaient totalement disparu. Mais quelque chose attira soudain le regard de Didier. « Ça alors ! Mais c'est magnifique ! » f De gigantesques buissons de ronces s'étalaient sur des mètres et des mètres, et ces ronces étaient couvertes d'énormes mûres bien noires. C'étaient les mûres les plus grosses et les plus appétissantes que Didier eût jamais vues. Personne n'était venu les cueillir. Peut-être que personne ne les avait encore vues. Sûrement, le vieux voisin n'allait pas se donner la peine de cueillir des mûres. Et il y en avait des centaines de milliers ! Et juste à point ! Eh bien, pour une surprise, c'était une drôle de surprise !
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CHAPITRE IV Une magnifique cueillette DIDIER pensa brusquement à Dingo. Avait-il attaqué le chat ? Ou plutôt le chat l’avait-il attaqué ? Il fallait séparer les combattants ayant qu'il arrive une catastrophe. On ne voyait personne dans ce jardin. II écarta quelques ronces pour passer. Mais peine perdue ! Dingo semblait s'être
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volatilisé. Quant au chat tigré, c'était comme s'il n'y en avait jamais eu ! Aucun aboiement. Aucun miaulement. Ping ! Une pomme de pin tomba par terre. Didier sursauta et son cœur se mit à battre violemment. C'est alors qu'il aperçut une femme d'un certain âge affublée d'une longue blouse grise. Elle était en train d'étendre une lessive sur un fil. Ce devait être la gouvernante du vieux voisin. Au lieu de s'enfuir, Didier avança résolument. Il fallait bien retrouver Dingo ! La femme l'aperçut soudain. « Tu viens sans doute chercher cet affreux chiot ! s'écria-t-elle d'un ton peu aimable. En voilà des façons ! Faire peur comme ça à mon pauvre Minet ! Eh bien, ton chien je l'ai enfermé dans le hangar.
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« Tu viens sans doute chercher cet affreux chiot ! »
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— Pas avec le chat, j'espère ? s'exclama Didier, anxieux. Il va lui arracher les yeux! - Ce serait bien fait pour lui ! Ça lui apprendra à venir ici ! Comment a-t-il osé poursuivre mon chat jusque dans notre jardin ? Et toi, qu'est-ce que tu viens faire ?
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- Euh ! fit Didier... Je suis d'abord venu rechercher mon chien.., Et puis j'aurais aimé vous demander... Si je vous cueillais un panier de mûres ? Vous avez des kilomètres de ronciers au fond de votre jardin, et j'imagine que vous n'avez pas envie de vous faire piquer. D'ailleurs, vous n'avez sans doute pas le temps de cueillir des mûres. Mais moi qui n'ai pas grandchose à l'aire, je ne mettrais pas grandchose à en remplir plusieurs paniers... Des mûres ! Je vous demande un peu ! Des mûres ! Qui peut avoir envie de mûres? C'est sale, c'est acide, c'est plein de piquants ! Laisse-les donc là où elles sont ! Elles pourriront bien sur place. Pas la peine de se donner le mal de les cueillir ! Tu ferais mieux d'aller
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rechercher ton chien avant qu’il ne réveille le patron ! Je n'ai jamais entendu un si petit chien faire tant de bruit ! » Didier se précipita vers le hangar dont il ouvrit vite la porte. Dingo se jeta aussitôt sur lui en poussant des aboiements de joie. ce Emmène-le ! cria la gouvernante. Et que je ne le reprenne plus à courir après mon Minet ! Allez, décampez tous les deux! » Elle partit vers la maison avec son baquet vide. Tout en marchant, elle grommelait des menaces. Didier retourna vers son propre jardin. En longeant les épais ronciers, il jeta sur les gros fruits bien noirs des regards d'envie. Quelles magnifiques mûres ! Elles étaient bien plus belles que celles de la colline ! Et dire que tout cela allait être perdu ! Quel gâchis !
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«J'ai une idée, se dit soudain Didier. Je vais en parler à maman ! » Suivi de Dingo, il rampa à travers la haie et aperçut sa mère en train de tailler des rosiers. «Loulou et Michèle sont venus te chercher ! lui cria-t-elle dès qu'elle l’aperçut. Où étais-tu passé ?
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— Maman, est-ce qu'on a le droit de cueillir les fruits sauvages ? — Bien sûr ! On peut .cueillir tout ce qui n'est pas cultivé : les fleurs des champs, les mûres, les noisettes. Tout ce qui pousse tout seul. Tu as trouvé quelque chose ? — J'ai trouvé des buissons de mûres.
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Il y en a des paniers et des paniers, et personne ne veut les cueillir. Je le sais parce que j'ai demandé. On m'a dit que les mûres pouvaient bien pourrir sur pied, que personne n'en voulait. Est-ce que j'ai le droit de les prendre ? Naturellement ! On ne doit pas laisser perdre ce qui peut être mangé. Si ces mûres ne sont à personne, alors tout le momie a le droit de les cueillir... Dingo, sors de ma corbeille d'œillets ! Ce n'est pas là que tu as enterré ton os ! » Didier fut ravi de la réponse de sa mère. Elle avait bien dit : on n'a pas le droit de laisser perdre ce qui peut être mangé. Il avait hâte d'aller raconter l'affaire aux jumeaux ! Vite, il courut dans le chemin jusqu'à la grille de leur jardin.
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«Loulou, Michèle! Dépêchez-vous de venir ! J'ai un secret à vous dire ! » Loulou laissa tomber son arc. Michèle et lui bondirent jusqu'à la grille. Un secret ? Qu'est-ce que cela pouvait bien être ? « Écoutez ! chuchota Didier. J'ai trouvé des monceaux et des monceaux de mûres ! Et personne n'a l'intention de les cueillir !
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Elles vont se perdre si on n'y va pas ! Il y en a des dizaines de paniers ! - Où ça ? demandèrent les jumeaux, Intrigués. Venez les voir ! » Didier les emmena chez lui et leur fit voir l'ouverture de la haie au fond du jardin. Tous trois rampèrent sous les branches. Les mûres étaient toujours là, plus superbes que jamais. « Ma mère a dit que nous avions le droit de les cueillir puisque personne d'autre n'a l'intention de le faire. Qu'est-ce que vous en dites, hein ? » Les jumeaux étaient si étonnés qu'ils en restaient muets. Puis Michèle, la première, s’écria gaiement: «Allons vite chercher des paniers et
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commençons tout de suite ! Nous les vendrons à maman et nous apporterons un beau billet à Mlle Pignet pour la télévision de Guillaume ! - Et demain, nous en cueillerons encore ! renchérit Loulou. On dirait un conte de fées! Toutes ces mûres!... Ce n'est pas croyable ! Ta maman t'a vraiment dit que nous avions le droit de les cueillir ? J'ai l'impression qu'on va bien s'amuser ! Allons-y ! — Ouah ! Ouah ! » jappa Dingo qui était venu les rejoindre.
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CHAPITRE V Un travail bien amusant ! LES TKOIS ENFANTS et leur chien firent irruption dans la maison de Didier. « Je sais où il y a des paniers ! s'écria Michèle. Dans le grand placard de la cuisine ! » En effet, il y en avait là une bonne dizaine. Chaque enfant en choisit un. 42
« Je n'en prends pas un trop gros, dit Michèle, parce que je veux le remplir vite ! Oh ! Didier, c'est formidable ! Il y en a tellement que même si nous en mangeons de pleines poignées, il en restera toujours assez pour remplir nos paniers ! — Ouah ! » fit Dingo. Il ne savait pas pourquoi les enfants étaient si joyeux, mais il était bien décidé à participer à la gaieté générale ! « Dommage que tu ne puisses pas cueillir des mûres, toi aussi ! lui cria Loulou. Mais attention ! Si tu renverses nos paniers quand ils seront pleins, tu auras de mes nouvelles ! — Où allez-vous ? demanda la maman de Didier qui se demandait ce que signifiait tout ce tohu-bohu dans sa cuisine. — On va aux mûres !
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— On en rapportera des milliers ! — Très bien, fit là maman. Je vous en achèterai quelques kilos pour faire des confitures... » Les enfants étaient déjà en train de courir dans le jardin. A la queue leu leu, ils se faufilèrent sous la haie.
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En approchant des buissons, ils ne purent retenir des exclamations de surprise Il y en avait encore plu» qu'ils ne le croyaient ! Et quels beaux fruits ! Dire que ni le vieux voisin ni sa gouvernante ne se souciaient de les cueillir ! « Oh ! Il faut que je mange celle-ci ! cria Didier. Et encore celle-là ! Goûtez-les! Elles sont extraordinaires ! —- N'oublie pas que nous sommes là pour en remplir nos paniers, rappela
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Michèle. Regarde celle-là ! C'est une mûre géante ! — Il faut mettre des feuilles au fond des paniers, déclara Loulou. Ces mûres sont si juteuses qu'elles tacheraient l'osier. Tiens ! On pourrait prendre de grosses feuilles de noisetier ! — Bonne idée ! » fit Michèle. Tous trois garnirent leurs paniers de feuilles. Puis ils commencèrent à cueillir des mûres. Comme c'était amusant ! Ils eurent bientôt tous trois les doigts tout noirs, et la bouche pleine de jus de mûre. Le soleil étincelait, et Dingo commençait à haleter. Il alla se mettre à l'ombre d'un taillis en jappant comme pour dire : ce Continuez à vous agiter, mais ne comptez plus sur moi pour vous aider !
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— Mon panier «st déjà à moitié plein ! déclara Michèle. Dommage qu'on soit samedi et non lundi. J'aurais aimé apporter mon panier à l'école pour le montrer aux autres ! — Je parie que personne n'en a trouvé autant ! ajouta Loulou. Si j'avais su, j'aurais pris un plus gros panier ! Est-ce 'que vous savez combien on nous les achètera le kilo ? — Non, répliqua Michèle. Mais je crois que les mûres sont plutôt bon marché cette année* — Taisez-vous deux secondes ! intervint Didier. J'entends des bruits de voix, Quelqu'un entre dans le jardin. J'espère que ce n'est pas notre vieux voisin. Il ne serait peut-être pas content de nous voir là!»
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Ils s'accroupirent derrière un gros buisson. Michèle réussit à voir qui approchait à travers les broussailles. ce Rien à craindre! chuchota-t-elle. Il «'arrête pour sentir une rosé ou une fleur quelconque. Il est dans un fauteuil roulant qu'il actionne lui-même. Il n'a pas l'air très commode ! — On dit qu'il est très, très riche ! dit Loulou. Ma mère m'a raconté que sa maison est pleine de choses vraiment précieuses ! — Des choses qui valent des millions ! renchérit Michèle. Moi, si j'étais lui, j'aurais peur des cambrioleurs ! Pas vrai, Didier ? — Il n'a qu'à avoir un chien comme Dingo. Dingo mettrait en fuite une bonne douzaine de cambrioleurs !
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— Ouah ! Ouah ! jappa Dingo d'un air féroce. — Chut ! fit Didier. Le vieux voisin va t'entendre ! Ça y est, il a entendu ! Cachons-nous derrière la haie ! » Une voix rude résonna à leurs oreilles s «Y a-t-il quelqu'un ? Qui est là, dans mon jardin ? Est-ce vous, Mathieu ? » Les enfants n'étaient pas rassurés.
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Après tout, peut-être que le vieux voisin ne voulait pas qu'on cueille ses mûres ! Il préférait peut-être les laisser pourrir sur pied chaque année ! S'il allait trouver leurs parents? Aïe ! Aïe ! C'était bien des ennuis en perspective ! Les jumeaux avaient réussi à regagner le trou sous la haie, mais Didier était resté en arrière avec Dingo. Il ne voulait pas abandonner les paniers pleins. Et soudain, qui arriva majestueusement dans le sentier ? Le chat tigré ! Naturellement, Dingo l'aperçut tout de suite ! II aboya brusquement de toutes ses forces, et le pauvre Minet se réfugia dans un arbre ! Didier attrapa le collier de Dingo sans lui laisser le temps de se mettre à la poursuite du chat.
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Il le tira en direction de la haie. «Que se passe-t-il?» cria le vieillard. Mais personne ne lui répondit. Didier était en train de ramper sous la haie de séparation, en traînant Dingo derrière lui. Hélas ! Les paniers pleins de mûres étaient restés de l'autre côté !
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CHAPITRE VI Dingo a des ennuis LES JUMEAUX vinrent aider Dingo à passer sous la haie. Son collier s'était accroché à une branche. Michèle tremblait de peur. a Je n'irai pas cueillir des mûres demain, déclara-t-elle. Ce vieux bonhomme me fait peur. Vous l'avez entendu crier ? Oh ! Didier, et nos paniers?
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— Je les ai renversés ! avoua piteusement Didier. Je retournerai tout ramasser tout à l'heure quand le jardin sera vide. Pourvu que le bonhomme ne les trouve pas ! Je suis sûr qu'il refuserait de les rendre, et maman se demanderait ce que nous en avons fait ! — Il est bien capable de guetter toute la journée pour voir si nous allons revenir ! Il ne sera peut-être pas content qu'on ait cueilli ses mûres ! — Maman a dit que puisque personne d'autre n'en voulait, nous avions le droit de les cueillir, affirma Didier, — Oui, mais tu ne lui as pas dit qu'elles poussaient dans le jardin de quelqu'un d'autre ! riposta Loulou. — Et si on allait tout simplement demander au vieux monsieur la permission
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de les cueillir ? suggéra Michèle. — C’est stupide ! dirent les garçons. Il ne voudra jamais ! » II était temps pour les jumeaux de rentrer à la maison. Didier les regarda partir d'an air renfrogné. II n'avait pas envie de retourner tout seul de l'autre côté de la haie pour ramasser les paniers de mûres. Le voisin était peut-être encore en train de guetter, Pourtant, quel dommage de laisser perdre de si belles mûres cueillies ! Il alla jeter un coup d'œil par-dessus les arbustes. Le chat avait disparu. On ne Voyait pas trace du vieillard. « Je vais y aller ! décida Didier. Il n'y a plus personne, même pas la gouvernante. C'est le moment de me glisser par le trou !»
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Il se glissa donc à nouveau sous les feuillages. Tout était calme. Les feuilles bruissaient légèrement, mais ce n'était pas un bruit inquiétant. Soudain des jappements joyeux se firent entendre. « Dingo ! Je ne t'avais pas dit de venir ! Ce chat tigré est peut-être bien encore en train de rôder par là autour et tu vas vouloir lui courir après ! Retourne à la maison !»
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Au lien d’obéir, Dingo s'assit sur son train de derrière et leva ses yeux humides vers le petit garçon. Didier savait ce que cela signifiait. Le chien n'en ferait qu'à saleté ! «Très bien. Puisque tu ne veux pas t'en aller, couche-toi là et ne bouge plus ! fit Didier, pas très content. Je vais ramasser le» mûres, et ce n'est pas toi qui
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pourras m'aider 1 Tu peux pousser un petit grognement si tu vois quelqu'un arriver, mais c'est tout ! Tu n'aboies pas, tu ne jappes pas ! Compris ? Allez, couché !». Dingo se tint coi. Même ses oreilles s'étaient arrêtées de frémir. Il regardait narquoisement Didier comme pour lui dire : « Arrête ton char ! Tu me fatigues avec tes recommandations ! » Et soudain, zim ! zoum ! Le chat tigré s'approcha à pas de velours ! Didier ne le vit même pas. Il était trop occupé avec les mûres ! Mais Dingo l'aperçut tout de suite ! « Grrr ! Grrrrr ! gronda-t-il furieusement. Encore cet affreux Minet ! GRRRR !»
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Le chat n'avait pas envie de se montrer sociable» Se» poils se hérissèrent, et il cracha. Puis frrt ! Il disparut sous un buisson. Dingo était affreusement vexé. Quoi ? Ce Minet de rien du tout s'était permis de lui cracher dessus ? Il bondit. Zouin ! Il fila de toutes ses pattes à la poursuite du chat tigré en aboyant rageusement. Ouah ! Ouah ! Le pauvre Didier en sursauta et, du coup, laissa tomber toutes ses mûres. «Méchant roquet ! » hurla-t-il. Dingo disparaissait sous un vaste parterre de ronciers. On entendit un drôle de remue-ménage, puis un petit jappement de douleur. Le chat s'échappa et disparut du côté du jardin. « Dingo ? Où es-tu ? cria anxieusement Didier.
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Tu es blessé ? Où as-tu bien pu disparaître ? Dingo ? Je n'arrive pas à te voir ! Oh ! Dingo ! J'espère que tu ne t'es pas cassé la patte ! Dingo !... » Un petit «ouah» bien misérable répondit à Didier. Il semblait venir de nulle part. « Dingo ! Je ne sais même pas où tu es! gémit Didier. Ces buissons sont si touffus!
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Et avec toutes ces ronces, on ne peut même pas approcher ! Allez, mon vieux Dingo, fais un effort ! Sors de là !» De nouveau, de petits ce ouah ! ouah !» pas très rassurants. Mais Dingo ne se montra pas. Didier commençait à avoir peur. Il souleva de grandes touffes de ronces pour ramper à la recherche de son chien.
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Ce n'était pas commode ! C'était plein de piquants ! Il avança encore un peu sous les ronces. Un autre «ouah ! » plus proche celui-là, le réconforta» « Oh ! Dingo, j'ai compris ! Tu es tombé dans un trou ! Mais ce n'est pas croyable ! Il y a comme une grotte sous ce buisson de ronces ! Attends, laisse-moi attraper ton collier et je vais t'aider à sortir de là ! Tu n'es pas blessé? Du calme, du calme, Dingo ! Attends-moi, je vais descendre dans la grotte! Attention, j'arrive!...»
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CHAPITRE VII La grotte mystérieuse DIDIER eut bien du mal à se débarrasser des piquants de ronciers qui le retenaient. Il réussit néanmoins à trouver l'ouverture de l'espèce de grotte dans laquelle Dingo était tombé. Le chiot tremblait encore de peur. Il jappait piteusement. 62
« Tu as trouvé une drôle de cachette ! lui fit Didier, très intrigué. Attention, ne te débats pas, ou tu vas encore t'enfoncer dans ce trou ! Là, je te le disais ! Tu es en train de glisser ! Laissé-moi passer à côté de toi. Je pourrai plus facilement te hisser au-dehors !» Le trou, ou plutôt la grotte, était beaucoup plus profonde que Didier ne se l’imaginait. Elle était bizarre. Les côtés en étaient bien lisses, comme si quelqu'un s'était donné la peine de construire un mur de terre. « Je ne sais pas si c'est une grotte naturelle ou si quelqu'un s9est amusé à creuser ce trou, pensa Didier. Avec les buissons de ronces par-dessus, jamais on ne pourrait imaginer qu'il y a là une aussi belle cachette ! Mais on n'y voit rien ! J'espère
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que je n'ai pas oublié ma lampe de poche ! Montre-moi si tu n'es pas blessé, Dingo ! » Le petit garçon fouilla ses poches et y trouva tout de suite sa lampe électrique. Il l'alluma et examina les pattes du chiot. « Tu en as une éraflure sur le museau ! Ce sont ces horribles ronces ! Et je crois bien que tu t'es foulé une patte de derrière. Pauvre Dingo ! J'espère que cela ne va pas t'empêcher de courir ! Décidément, cette grotte est encore plus grande que je ne croyais ! A quoi cela peut bien servir, avec toutes ces ronces qui poussent pardessus ? En tout cas, c'est une bonne cachette ! Ce sont peut-être des prisonniers évadés qui l'ont creusée ! Ou alors cela a pu servir à cacher un trésor... » Il promena sa lampe tout autour de lui. Il aperçut à la hauteur de sa tête une
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Didier réussit à trouver l'ouverture de l'espèce de grotte.
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petite excavation. Il y mit la main et y trouva un trousseau de clefs. C’était vraiment étrange ! « Tiens ! Voici un autre trou, un peu plus gros celui-là ! » Didier décida de le Touiller également. Il sentit quelque chose de dur. Il éclaira la cavité. « Une tasse ! Ça alors ! Quelqu'un est sûrement venu se cacher dans cette grotte il n'y a pas longtemps ! Je me demande bien pourquoi faire ? Dingo, on va regarder tout ça d'un peu plus près ! J'ai l'impression qu'on va faire des découvertes ! » Didier explora deux autres creux. Dans l'un il trouva un vieux journal tout froissé. Il le plia et le glissa dans sa poche. Dans l'autre creux, il y avait un
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couteau pliant dont la lame semblait particulièrement bien aiguisée. Didier fronça les sourcils. « Oui peut bien avoir apporté tout cela ici ? On a l'impression que quelqu'un est venu y dormir. Je n'aime pas ça. Dingo, je suis content de t'avoir avec moi ! C'est un drôle d'endroit. Un endroit où l'on peut faire de mauvaises rencontres !... Je me demande si le vieux voisin connaît cette cachette. En tout cas, ce n'est sûrement pas lui qui a mis toutes ces affaires là-dedans. Avec son fauteuil roulant, pas de danger qu'il puisse y descendre ! » Dingo se mit à pousser de petits jappements fatigués. Il n'aimait pas du tout celle, grotte ! Il voulait s'en aller de là ! Il avait envie de retrouver les coussins de
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son panier, bien loin des chats et des buissons de ronces. Didier lui passa le bras autour du cou. « Hou. Ou s'en va. Je pense qu'il n'y a plus de risques. Le chat tigré a dû renoncer à t'attendre ! C'est drôlement poussiéreux ici ! Viens ! Quand je pense à la tête des jumeaux lorsque je leur montrerai cette cachette ! Dommage que ce ne soit pas dans notre jardin, Dingo ! On aurait
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pu jouer aux contrebandiers ! On aurait même pu prolonger le trou pour creuser tout un souterrain ! — Ouah ! Ouah ! » fit Dingo d'un air plutôt réservé. Lui, les souterrains, il commençait à en avoir assez ! Il n'avait qu'un désir : .rentrer à la maison ! « Maintenant, attention ! chuchota Didier en aidant le chien à se hisser hors du trou. Personne ne doit nous voir ni nous entendre» C'est notre cachette secrète ! J'ai toujours eu envie d'en avoir une. Un endroit où personne d'autre n'a le droit d'aller. Pas toi? Dingo, surtout, n'en parle à personne ! Même pas aux chiens que tu rencontreras sur la route ! Ils seraient capables de venir y enterrer des os, tu te rends compte ? »
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Ils finirent par sortir de leur cachette et durent encore ramper sous les buissons d'épines. Enfin, ils se retrouvèrent à l'air libre ! Mais dans quel état ! Les vêtements de Didier étaient terreux. Il avait un accroc à sa chemise et son visage était plein de boue. Ses cheveux étaient tout hérissés ! C'est tout juste si Dingo le reconnaissait ! Le petit garçon fit la grimace.
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«Je ferais peut-être mieux d'aller me nettoyer ayant que maman ne me voie ! Toi aussi, Dingo, tu as une drôle d'allure ! Tes poils sont pleins de boue ! » Oui, ni l'un ni l'autre n'aurait mérité le prix d'élégance ! Didier brossa un peu ses vêtements pour en faire tomber la terre» Il pensa soudain aux mûres!
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Heureusement, elles étaient encore là, étalées sur l'herbe. Les paniers étaient là eux aussi. Il se mit à ramasser les mûres. C'est alors qu'il entendit dû bruit. Vite, il courut se cacher ! Une voix joyeuse l'interpella; « Didier ! Tu es dans un drôle d'état ? Où donc es-tu allé te fourrer ? » C'était Loulou dont le visage apparaissait de l'autre côté de la haie. Il se glissa
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par l'ouverture et vint aider Didier à remettre les mûres dans les paniers. «On va vite les porter chez nous ! » fit Loulou. Mais Didier l'interrompit d'un air solennel. « Loulou, j'ai un secret à te confier ! Un secret étonnant. Figure-toi que j'ai découvert... Loulou ! cria à ce moment la voix de Michèle. Dépêche-toi de venir! La tante Prudence vient d'arriver par le train et elle apporte plein de cadeaux dans sa valise ! Viens vite ! J'en ai assez de te chercher partout ! - J'ai quelque chose d'important à apprendre à Loulou, déclara Didier d'un ton fâché. J'ai découvert une cachette. Une cachette très bizarre. Elle est en dessous
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des ronciers. Elle a une allure drôlement mystérieuse et.... - Ca peut attendre à demain ! riposta Michèle. Je parie que c'est un simple trou. Viens Loulou ! » Loulou s'en alla avec sa sœur. Didier était tout décontenancé. Il aurait tant aimé parler de la grotte qu'il venait de découvrir ! C'était tout de même une bien étrange cachette et cela pouvait servir à des tas de jeux passionnants ! Ils pouvaient y mettre des rayons et y apporter des livres. Ils pouvaient s'y installer au sec les jours de pluie, et personne ne pourrait se douter de l'endroit où ils étaient. Mais les autres étaient partis sans l’écouter. Il attrapa le collier le Dingo.
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«Puisque c'est comme ça, Dingo, ce sera notre cachette à tous les deux ! Et même si les jumeaux nous supplient de leur montrer où elle est, nous ne dirons rien. Tu as compris ? — Ouah ! Ouah ! répondit Dingo en remuant la queue. Bon, je vais finir de ramasser ces mûres. C'est bien entendu, Dingo, hein ? Pas un mot de tout ça à personne ! Tu entends ? Pas un seul mot ! »
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CHAPITRE VIII Les cambrioleurs DIDIER rapporta les paniers de mûres à sa mère. Elles s'étaient un peu écrasées en se renversant dans l'herbe et ne paraissaient pas aussi fraîches qu'au moment où elles avaient été cueillies. « Tu aurais pu m'en rapporter de plus telles! dit la maman de Didier. Tout ce que je peux en faire, c'est de la compote. 76
Je vais te les racheter au rabais ! Tu ne veux pas aller m'en cueillir d'autres ? - Je me sens un peu fatigué, maman ! répondit Didier. On a fait beaucoup de choses ! Je t'en rapporterai un autre panier demain. - Où es-tu donc allé pour revenir fatigué comme ça ? J'ai entendu les jumeaux t'appeler tout à l'heure... - J'étais au fond du jardin de l'autre côté de la haie», répondit Didier. Il ne parla pas du souterrain. C'était son secret. « Veux-tu aller à l'épicerie me chercher du beurre ? Je te donnerai un franc de plus pour la télévision de Guillaume... A moins que tu ne sois trop fatigué pour aller au village ? — Oh ! L'épicerie n'est pas loin ! »
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répliqua Didier qui du coup retrouva toute son énergie. Il était ravi de gagner encore un peu d'argent. Tous les écoliers furent très occupés pendant le week-end. Beaucoup allèrent aux mûres et en vendirent de pleins paniers à Mlle Pignet et aux épiciers du village. D'autres firent des courses pour leurs parents. Certains firent du jardinage. Deux petites filles désherbèrent entièrement le jardin potager de leur père, et un garçon démonta, graissa et remonta avec une habileté de mécanicien la bicyclette de sa mère. Tous gagnèrent de jolies petites sommes pour la télévision de leur ami Guillaume. Didier vit à peine les jumeaux pendant ces deux jours. Ils étaient trop occupés à
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écouter les histoires que leur racontait la tante Prudence ! Didier avait hâte de retourner à sa cachette. Mais avant la fin du week-end, tout le pays fut bouleversé par l'annonce d'un événement sensationnel ! Michèle appela Didier par-dessus le mur du jardin. « Tu as entendu ? Ton vieux voisin,
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là-bas, de l'autre côté de la haie, a reçu cette nuit la visite des cambrioleurs ! Tu te rends compte ? Est-ce que Dingo a aboyé ? — Eh bien non, il n'a pas bougé, répondit Didier. Notre jardin est tout de même déjà grand. Dingo n'a pas pu entendre ce qui se passait à l'autre bout ! — On a déjà arrêté un des cambrioleurs, continua Michèle. Mais deux autres se sont échappés ! — Qu'est-ce qu'ils ont volé ? — Des objets d'art ! Des coupes en argent massif. Une épée très ancienne qui avait été rapportée d'Italie par le père du vieux monsieur. Une montre en or avec une sonnerie. Des chandeliers d'argent... et des tas d'autres choses! Mais la police n'a rien retrouvé. Il paraît qu'on
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offre Une fabuleuse récompense à celui qui fera retrouver les objets volés ! Didier, si on essayait de les retrouver ?... » Loulou venait de grimper sur le mur .à côté de sa sœur qui s'était commodément installée. Il était lui aussi surexcité. Il ajouta fiévreusement : «On dit que les voleurs sont allés cacher leur butin dans le bois de pin. Quelqu'un les y a vus hier. Michèle et moi, on va partir en expédition dans le bois ! Imagine un peu, si c'était nous qui gagnions la récompense !... — Je vais y aller aussi ! déclara Didier. Je connais presque tous les arbres creux. C'est bien le genre d'endroit où les cambrioleurs peuvent cacher leurs trouvailles ! — Tu n'es pas bête, reconnut Michèle.
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J'ai une idée, si on y allait tous les trois? Ce serait beaucoup plus amusant ! » Ils passèrent donc leur après-midi à fouiller le bois de fond en comble, non pas tous les trois, mais tous les quatre. Car, bien sûr, Dingo était de la partie ! Il était très fier de participer avec les enfants à la chasse aux cambrioleurs ! « Regardez cet arbre ! s'écria Didier. Le tronc en est entièrement creux. Faites-
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mot la courte échelle que je jette un coup d'œil à l'intérieur,'» . Mais "il n'y avait rien dans le tronc d'arbre. Rien qu'un nid, C'était vexant ! Dans le tronc creux suivant, il n'y avait rien non plus, et cette fois-ci pas même un nid ! Ensuite Didier ne se souvint plus
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des arbres qui étaient creux et de ceux qui ne l'étaient pas. Et ils perdirent beaucoup de temps à chercher des cachettes là où il n'y en avait pas. Dingo faisait la chasse de son côté. Mais lui était plutôt attiré par les entrées de terriers de lapins. Il s'enfonça si loin dans un terrier que les enfants le crurent perdu à jamais ! Mais il finit par reparaître, à reculons, parce qu'il n'avait pas eu assez de place pour faire demi-tour.
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Il fut bien étonné de la fête qu'en lui fit quand il réapparut enfin ! « Oh 1 Dingo ! cria Didier. Je croyais que tu étais allé jusqu'au centre de la Terre ! Ne nous fais plus peur comme ça! — Didier, j'en ai assez de faire la chasse aux objets volés, décréta Michèle. Rentrons goûter à la maison !»
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CHAPITRE IX Retour à la grotte n'avait parlé de sa cachette à personne. A personne sauf à Dingo. Dingo était l'interlocuteur parfait. Il écoutait d'un air ravi tout ce qu'on voulait bien lui raconter. «Tu vois, ce sera notre refuge en cas de calamité. Par exemple si papa se fâche, c'est là qu'on pourra aller se cacher. Tu veux qu'on y enterre un os ou deux? DIDIER
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Pour moi, j'emporterai une boîte de biscuits, un paquet de chewing-gum et une ou deux tablettes de chocolat ! Ah ! Le& jumeaux ne savent pas ce qu'ils perdent ! Tant pis pour eux ! S'ils ne s'étaient pas sauvés pendant que je leur racontais ma découverte !... — Ouah ! » fit Dingo. Il vint se blottir contre le petit garçon. Il l'aimait de tout son cœur de petit chien et il pensait qu'une grotte pleine de biscuits, d'os et de chocolat, c'était une merveilleuse idée ! II fallut deux jours à Didier pour réunir assez de biscuits. Il acheta aussi une bouteille de limonade. «Il y a déjà une tasse là-bas, confia-t-il à son chiot. Je m'en servirai pour boire ! le ne sais pas comment elle est venue dans .
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la grotte. Elle a peut-être été apportée par un petit garçon ou une petite fille qui habitait dans la maison avant l'arrivée du vieux bonhomme. Surtout ne parle pas de tout ça à tes amis chiens ! » Les jumeaux étaient en colère contre Didier qui ne voulait plus leur parler de son secret. « Quand j'ai voulu vous en parler, c'est vous qui n'avez pas voulu écouter ! Maintenant, c'est trop tard. Je garde mon secret pour moi ! — Peuh ! fit Loulou. On sait déjà qu'il s'agit d'une grotte ! Je parie que nous la trouverons Michèle et moi ! — Je parie bien que non ! » riposta Didier. Il avait l'intention d'y descendre ses provisions dès ce soir. Les -jumeaux
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seraient rentrés chez eux. Personne ne le verrait. Aussitôt après le goûter, il se dirigea vers le fond du jardin avec son chien. Le petit garçon portait une bouteille de limonade et un paquet de biscuits entamé. Dingo tenait dans sa gueule une boîte de biscuits pour chien. Il semblait conscient de son importance ! Ils rampèrent sans bruit sous la haie et s’approchèrent «des ronciers.
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«Chut, Dingo! fit Didier. Silence!... Tu connais le chemin, il faut passer sous ce gros buisson ! Attention, pas de bruit !» Us étaient bientôt tous deux dans la grotte. Didier alluma alors sa lampe de poche. Etait-ce possible ? Il y avait par terre, au fond de la grotte, une grande feuille de papier ! Didier la ramassa et la lut rapidement. On y avait écrit en grosses lettres : « Ha ! Ha ! Nous avons trouvé ta cachette ! Merci de nous avoir montré où elle était ! Nous aimerions bien la partager avec toi ! Loulou et Michèle. » Didier déchira la feuille de papier. Il était très vexé. Puis il finit par grimacer un sourire. «Bon, bon, puisqu'ils ont découvert
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mon souterrain, ils peuvent y venir! C'est stupide de se disputer ! Viens, Dingo, on va les chercher ! Tiens, qu'est-ce qu'il y a là-bas dans le coin ? Un stylo ! Un stylo d'argent on dirait ! C'est sûrement Loulou qui l'a laissé tomber, je sais qu'il en a un ! » Didier ramassa le stylo et le glissa dans sa poche. Avec Dingo, il se hissa à nouveau bon du trou et réussit à passer sous les ronces sans se faire trop piquer. Il courut vers le mur qui séparait son jardin de celui des jumeaux et les appela à tue-tête. « Ohé ! Vous avez trouvé ma cachette? Qu'est-ce que vous en pensez ? » Loulou et Michèle se précipitèrent. Ils étaient bien contents que Didier n'ait pas Pair fâché!
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«Elle est immense ! déclara Loulou. Chic ! On va pouvoir Jouer aux contrebandiers ! — Si on y apportait des choses à manger ? fit Michèle. On pourrait y faire un pique-nique ! Didier, à ton avis, qui y est venu avant nous? Des enfants ou des grandes personnes ? — Plutôt des enfants î J'ai trouvé une tasse, un couteau de poche et un vieux journal... Et si c'étaient les petits-enfants du vieux monsieur qui en avaient fait leur refuge ? Ils ne seront peut-être pas contents qu'on s'y installe à leur place... —- Le vieux monsieur n'a pas de petits-enfants », déclara Michèle. Mais Didier ne l'écoutait pas. Il se tournait vers Loulou : « Tu ne fais guère attention à tes
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affaires. J'ai trouvé le stylo d'argent que tu y as perdu ! Regarde, le voici ! — Mais ce n'est pas le mien ! riposta Loulou en jetant un coup d'œil sur le stylo. Le mien est dans ma poche, et d'ailleurs il est un peu plus petit ! — Alors, qui est descendu dans la grotte en dehors de vous deux, de Dingo et de moi ? Le stylo n'y était pas la dernière
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fois que j'y suis venu ! le l'aurais vu ! Tu es sûr que ce n'est pas le tien, Loulou ? — Mais non! Tiens, voilà le mien ! D'ailleurs, regarde ! Sur celui que tu as trouvé, il y a des initiales : un P et un M. P pour Pierre ou pour Paul, mais en tout cas pas pour Loulou, ou pour Ludovic si tu aimes mieux. Ce stylo appartient
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sans doute à quelqu'un qui connaît ta grotte et qui a l'habitude d'y venir ! C'est vraiment mystérieux, tout ça ! s'écria Michèle, ravie. Dites donc les garçons, il faut qu'on trouve la clef du mystère!...»
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CHAPITRE X Un passionnant secret LES TROIS ENFANTS décidèrent de retourner dans la grotte pour y discuter de l'affaire. Bientôt, ils se retrouvèrent assis côte à côte au fond du trou, éclairés chichement par la lampe électrique de Didier. « II ne faut rien raconter à personne ! s'écria Michèle. C'est notre secret! S'il
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y a quelque chose à découvrir, nous le découvrirons nous-mêmes ! — Je ne vois vraiment pas, répliqua Didier, comment on pourrait découvrir qui s'est assis ici pour écrire avec un stylo d'argent. Ce ne peut être qu'un fou ! Je parie qu'il s'est servi de ma lampe de poche ! — Et quand serait-il venu ? On aurait pu le voir ! — En tout cas, ce n'est sûrement pas le vieux bonhomme dans son fauteuil roulant. Ni sa gouvernante qui a l'air si grognon. Elle n'est pas aimable, ça non, mais elle est toujours impeccable ! Elle ne s'est sûrement pas glissée dans ce trou terreux ! — Pourtant, affirma Michèle, ce sont les deux seules personnes qui vivent dans
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« Il ne faut rien raconter à personne » 98
cette grande maison ! Celui qui est venu ici connaît la cachette, et il ne doit pas y avoir beaucoup de gens qui savent qu'elle existe ! — C'est vrai, dit Loulou, de l'extérieur, on ne peut pas deviner qu'il y a un grand creux sous le buisson. Pour le trouver, il faut se mettre à plat ventre dans l'herbe et se glisser sous les ronces. Il n'y a que des enfants pour faire ça. Les grandes personnes auraient trop peur de se salir ou de se déchirer ! — Oui, mais pour quelle raison un garçon ou une fille se seraient-ils cachés là-dessous ? - C'est peut-être un vagabond qui est venu dormir là... -— J'ai une idée, dit Michèle. Ce soir, nous prendrons tous des torches électriques
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et nous viendrons ici quand il fera nuit. Si quelqu'un se cache dans la grotte, il aura aussi une lampe de poche. Nous verrons une lumière. Alors nous lui ferons peur !» L'idée paraissait excellente. Dingo poussa quelques « Ouah ! Ouah ! » qui voulaient dire : « Je viendrai aussi avec vous ! » «C'est d'accord, déclara Didier. Mais
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est-ce que vous pourrez sortir de chez vous sans que personne ne vous voie ? Pour moi, c'est facile, j'ai l'habitude de faire faire une petite promenade à Dingo avant d'aller me coucher. Je viendrai ici et, si je ne vois rien de nouveau, je viendrai vous le dire. — Bravo ! fit Loulou. Dites donc, quelle aventure ! Je suis vraiment content que tu aies trouvé cette cachette ! Si on mangeait ? Nous avons des bonbons et du chocolat. On va partager. Les émotions, ça creuse, hein ? — Moi, répondit Didier, j'ai de la limonade et des biscuits ! » Ils étalèrent leurs trésors sur le sol devant leurs pieds. Dingo, le premier, eut droit à un petit morceau de chocolat. Il l'avala d'un seul coup.
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« Alors quels sont nos plans ? demanda Didier. — Nous nous glisserons sous la haie dès qu'il fera nuit et nous viendrons regarder si une lumière filtre à travers lés ronciers, dit Michèle. — Et s'il y en a une ? — On tâchera d'aller voir qui est dans la grotte et puis on filera à toute vitesse avant qu'il ne nous ait repérés ! — D'ailleurs, continua Loulou, nous aurons Dingo avec nous. Il fera peur à l'ennemi. Même si on ne voit rien, il faudra aller jeter un coup d'œil dans la grotte. Je suis sûr qu'il n'y aura dedans ni lumière ni personne, mais on ira quand même voir... — Très bien, fit Didier. Marché conclu. On se glisse sous la haie et on part
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en exploration ! Je parie que si nous voyons vraiment une lumière sous les ronces, nous mourrons tous les trois de peur ! — Est-ce qu'il reste de la limonade ? interrompit Loulou. Tout cela me donne soif ! Et ces biscuits, où les as-tu mis ? — Là, juste derrière toi dans le creux. Tu n'as qu'à les prendre. »
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Bientôt ils eurent tous la bouche pleine et ne purent plus dire un mot. Tout leur sembla succulent : les biscuits, le chocolat, les bonbons... C'est tellement meilleur quand on est dans une mystérieuse cachette où personne ne peut vous voir ! « II doit être tard, dit soudain Didier. Nous ferions mieux de remonter. Nos parents sont peut-être en train de nous
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chercher ! Bon, alors c'est d'accord. Je passerai d'abord ici avec Dingo et si je vois quelque chose, je vous le dirai. Je serai dans l'arbre à côté de votre grille vers huit heures. Cela vous va ? — On s'arrangera, répondit Loulou. Je viendrai peut-être tout seul parce que c'est Michèle qui prend son bain la première. Est-ce que tu sais faire le cri du hibou? — Tiens, écoute ça !» Didier joignit ses mains en plaçant ses deux pouces l'un à côté de l'autre et souffla habilement. C'était parfait ! On aurait juré le cri d'un hibou ! « Quand vous entendrez ça, rejoignezmoi sans vous faire voir !» Les jumeaux, enthousiasmés, acquiescèrent.
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L'idée de guetter le cri de la chouette dans la nuit et de se glisser sans bruit audehors les remplissait de joie. Et s'ils voyaient vraiment une lumière dans la grotte, que se passerait-il ?
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CHAPITRE XI Un événement Inattendu ! A USSITÔT après le goûter, Didier ne se tint plus en place. Comme le temps passait lentement ! La nuit n'arriverait donc jamais? Il avait hâte d'aller voir si quelqu'un se cachait dans leur grotte ! Dingo sentait son agitation et, pour ne pas être en reste, il sautait de tous les
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côtés en aboyant comme un perdu. Il avait l'air de dire-: « Allons vivre notre grande aventure!» «Tu devrais bien emmener ton chien se promener un peu ! » finit pas lui dire sa mère. Didier fut tout de suite sur pied. » « D'accord, maman ! » Il quitta la maison en courant, Dingo sur ses talons. Une fois dehors, le petit garçon prit son chien par sa laisse. « Maintenant, écouté ! Tu n'aboies, plus, tu ne fais plus de bruit ! Chut ! Je vais faire le cri du hibou pour que Michèle et Loulou sachent que nous les attendons ! » Dingo, bien sûr, se calma instantanément.
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Didier joignit les mains qu'il porta à sa bouche. Il souffla bruyamment. Un hululement sonore retentit. Cela ressemblait tellement au cri de l'oiseau de nuit que Dingo regarda de tous les côtés pour essayer de l'apercevoir. Didier attendit une minute puis recommença à hululer. Les jumeaux étaient justement en train d'écouter. Ils guettaient chaque bruit depuis un moment. En entendant le hululement, ils se glissèrent tout doucement par la porte de la cuisine et s'enfoncèrent dans la pénombre. Ils rejoignirent Didier à l'endroit habituel. Dingo leur fit un petit : « Ouah ! Ouah ! » de bienvenue. « Salut ! chuchota Didier. Vous n'avez pas mis longtemps à venir. Venez, on va
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passer sous la haie du vieux monsieur. Mais surtout, ne faites pas de bruit ! Pensez qu'il y a peut-être quelqu'un dans la cachette ! » Tout doucement, les quatre amis se glissèrent par l'ouverture de la haie. Ils se dirigèrent ensuite vers les ronciers. Dingo se mit soudain à gronder. Didier s'arrêta tout de suite. Qu'est-ce que le chien avait bien pu entendre ? Il fit
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encore un pas ou deux, puis son cœur se mit à battre à toute vitesse. Une légère lueur filtrait à travers les buissons. Oui ! C'était bien vrai ! Il y avait de la lumière dans la grotte ! Les enfants entendirent aussi un bruit de voix. Puis des froissements comme si quelqu'un cherchait à sortir du trou. Les enfants s'aplatirent derrière les ronciers et virent apparaître deux personnes dont l'une portait une torche électrique. C'étaient deux hommes. Le premier aida l'autre à se dégager des épines qui retenaient ses vêtements. «Tout va bien, fit-il à voix haute. Remontons par le jardin et filons ! » Tous deux se mirent à courir en direction du jardin potager. Les enfants attendirent un moment
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pour être sûrs qu'ils étaient bien partis, puis ils s'approchèrent de leur cachette. « Je me demande ce qu'ils ont bien pu faire là-dedans, s'écria Loulou plus intrigué qu'effrayé. — Nous allons bien voir, répliqua Didier. Dingo, reste ici et monte la garde pendant que nous descendons dans le souterrain. Venez, les jumeaux ! » A la lueur de leur lampe de poche, ils se glissèrent sous le buisson. Dès qu'ils furent à l'intérieur de la grotte, Didier promena sa torche tout autour d'eux. « Oh ! Vous avez vu ! » s'exclama-t-il brusquement. La lumière électrique faisait étinceler un objet de métal dans une des caches du mur. « Et ça ! s'écria Michèle.
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— Des chandeliers! Des chandeliers d'argent! Et là-bas, cette épée! Et ces timbales d'argent ! Ce qu'elles peuvent briller ! — Une coupe, dit Michèle en ramassant une belle pièce d'argenterie ciselée. Comme elle est lourde ! — Ding ! Ding ! Ding ! » D'où venait ce bruit ?
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« Je sais, s'écria Loulou. C'est la montre en or ! Il paraît que c'est une montre à sonnerie ! Tenez, la voilà ! C'est une petite merveille ! Qu'allons-nous faire de tout ça ? — Il faut tout rapporter à la maison, l'épée, les coupes, les timbales et tout. On ne sait jamais, les types de tout à l'heure vont peut-être revenir ! — Ce sont sûrement eux qui ont laissé tomber le stylo d'argent, remarqua Didier. Et eux aussi qui ont laissé ici cette tasse et le vieux journal. Ils ont dû se cacher dans la grotte en attendant l'occasion d'aller cambrioler le vieux monsieur. — Et maintenant, ils se servent de la cachette pour mettre les objets volés en lieu sûr. Ils ont dû les entreposer dans une grange le premier jour. Regardez,
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ce gobelet d'argent est plein de paille ï — Ne restons pas ici, dit Michèle. Si ces hommes revenaient ! Je crois que j'ai peur. Emportons tout ça chez nous, ou plutôt chez toi, Didier. — Nous ne pouvons pas tout prendre ! protesta Didier. Regarde tout ce qu'il y a ! — Mais si ! riposta Loulou. On va se débrouiller. Venez, on va aller chez nous. Je sais que mes parents sont à la maison. Ils sauront ce qu'il faut faire. » Tous quatre, l'un derrière l'autre, se dirigèrent donc vers la maison des jumeaux. Les enfants étaient lourdement chargés : ils emportaient tous les objets volés ! Les parents des jumeaux furent bien étonnés en les voyant arriver avec leur
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Chargement ! Ils en sursautèrent sur leurs fauteuil !I « Où avez-vous trouvé ça ? s'écrièrentils au comble de l'affolement. Ce sont les objets volés chez le vieux voisin qui habite la maison à l'autre bout du jardin ! »
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Les enfants déposèrent les objets sur le parquet. Leurs parents vinrent les examiner de plus près. « Mais ce sont de véritables trésors ! » s'exclamèrent-ils avec stupeur. La maman de Loulou ramassa la montre en or. « Quelle merveille ! Cette montre est très, très ancienne ! — Je crois qu'on a offert une récompense à qui retrouverait ces objets, intervint le père des jumeaux. Une assez forte
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récompense. Eh bien ! Eh bien! Penser que c'est vous qui avez tout retrouvé ! » Dingo trouvait l'histoire vraiment passionnante. Et pour montrer son intérêt, il se mit à aboyer à s'en décrocher les mâchoires...
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CHAPITRE XII La récompense LES JOURS qui suivirent furent des jours passionnants. La police vint, bien sûr, examiner les objets retrouvés par les enfants. Les policiers avaient avec eux une liste et ils vérifièrent les choses une par une. « La récompense est de six cents francs, madame, déclara l'un d'eux. Je suppose 119
qu'elle sera partagée en trois puisque les enfants sont trois. » Mais ceux-ci secouèrent la tête. « Vous ne voulez pas de récompense ? demanda le policier, surpris. — Si ! Si ! Mais il faut donner l'argent à Mlle Pignet, notre institutrice. C'est elle qui va acheter la télévision pour Guillaume ! » On raconta au policier qui était Guillaume, et il hocha la tête d'un air satisfait. « Bien, bien, fit-il en souriant. Mais je suppose que ce chien-là mérite bien un os ou deux ? — Ouah ! Ouah ! fit Dingo qui avait l'air tout à fait d'accord. — J'aimerais voir votre cachette, continua le policier. J'ai l'impression que c'est un endroit utile à connaître. »
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Les enfants l'emmenèrent donc dans le jardin du vieil homme, mais, au lieu de se glisser sous la haie, ils passèrent par la porte que la gouvernante vint leur ouvrir. Le policier dut cependant, sans grand enthousiasme, se mettre à quatre pattes pour passer sous les ronciers. Il arriva enfin dans la grotte. « Très belle cachette ! s'écria-t-il. Heureusement que vous l'aviez trouvée, parce que, autrement, les voleurs -auraient pu laisser là leur butin en toute sûreté ! — Ah ! Je vous y prends ! Qu'est-ce que vous faites dans mon jardin ? » cria brusquement une voix coléreuse. C'était le vieillard qui arrivait de toute la vitesse de son fauteuil roulant. Il ne savait pas que sa gouvernante avait ouvert au policier et aux enfants.
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Il s'arrêta, stupéfait, en voyant trois enfants et un homme en uniforme sortir à quatre pattes des buissons. «Bonjour monsieur, dit le policier. Nous vous apportons de bonnes nouvelles. Ces enfants que voici ont retrouvé la plupart des objets qui vous ont été volés. Les objets sont en sûreté et vont vous être rendus. — Eh bien, voilà une bonne nouvelle !
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s'exclama le vieil homme. Et les voleurs ? J'espère que vous les avez attrapés ? — Pas encore, monsieur, mais nous n'y manquerons pas, répondit le policier en souriant. Ils ne savent pas que ces enfants ont retrouvé les objets qu'ils ont cachés ici. Quand ils reviendront les chercher, ils trouveront à qui parler. Nous leur préparerons un comité de réception ! » Cette nuit-là, les enfants n'arrivèrent pas à s'endormir dans leurs lits. Ils imaginaient les policiers cachés dans la grotte en train d'attendre les voleurs. Le lendemain, la récompense arriva, sous forme d'un chèque adressé à Didier. Il donna fièrement le chèque à son père. Les deux voleurs avaient été pris et étaient maintenant en prison.
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Mlle Pignet annonça bientôt à la classe qu'elle avait assez d'argent pour acheter le poste de télévision. «Hourah ! » crièrent les enfants ravis. Ce fut un jour merveilleux. Toute la classe accompagna le professeur dans le magasin d'électro-ménager. Et les élèves accompagnèrent encore leur maîtresse et le vendeur qui apportait sur un chariot le magnifique poste de télévision tout neuf. Guillaume en pleura de bonheur ! Les mois qui lui restaient à passer dans son lit allaient lui sembler moins longs désormais ! Et comme il s'amusa en entendant ses camarades lui raconter l'histoire des mûres, des voleurs et de la cachette souterraine ! Décidément, il s'en passait des choses passionnantes !
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«Vivement un autre mystère à résoudre ! s'écrièrent alors Didier et les jumeaux. — Ouah ! Ouah ! » approuva Dingo.
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Enid Blyton
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