Balzac
Short Description
Analyse extraits l'auberge rouge...
Description
Honoré de Balzac
Alumna: Manon Adeline Bouyahia DNI : X8080423V Asignatura : Curso monográfico de literatura francesa: narrativa
Index 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Biographie de Balzac Caractéristiques de l’auteur La Comédie Humaine L’Auberge rouge Analyse des extraits de L’Auberge rouge Bibliographie
2
1. Biographie de Balzac Honoré de Balzac naît à Tours le 20 mai 1799. Sa mère appartient à la bourgeoisie parisienne et son père est clerc du procureur avant de devenir secrétaire au conseil du roi. En 1814, la famille de Balzac s’installe à Paris où il commence des études de droit avant de devenir clerc de notaire. Mais dès 1819, il change de carrière et décide de se consacrer à l’écriture : ses premiers essais littéraires paraissent sous divers pseudonymes. En 1822, Balzac devient l'amant de Mme de Berny, dont il resta proche toute sa vie et rencontre les artistes de son époque comme Eugène Delacroix. Après s'être essayé éditeur, puis imprimeur et enfin fondeur de caractères, en 1829, il publie avec succès deux romans : Le Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800 (qui deviendra par la suite Les Chouans) et Physiologie du mariage. Dès lors, les productions se succèdent : Étude de femme, Sarrasine, La Peau de chagrin, L’Auberge rouge (1831)… Ces œuvres constituent la première série Scènes de la vie privée. Balzac va bâtir roman après roman une œuvre qui prend en 1841 le nom de Comédie humaine. Il mène une vie très mondaine dans les salons parisiens et collabore à plusieurs revues. Il fait la connaissance de Théophile Gautier et devient l’amant d’Olympe Pélissier, future femme de Rossini. En 1833, paraît Eugénie Grandet. Quelques mois plus tard, il rencontre celle qui deviendra sa maîtresse, Ève Hanska. Il publie ensuite Le lys dans la vallée (1836). Il signe un contrat avec l’éditeur Furne pour ce qui s’intitulera La Comédie Humaine. Dix-sept volumes paraîtront entre 1842 et 1848. Il rejoint sa maîtresse en Russie où il se mariera en 1850. Balzac malade, meurt quelques mois plus tard, le 18 août 1850.
3
2. Caractéristiques de l’auteur Les œuvres de Balzac se rapprochent du romantisme parce qu'elles représentent toutes les couches de la société sauf le monde ouvrier qui n’est pas encore né, mais on parle aussi de réalisme car il va créer un monde semblable au monde réel, grâce aux précisions de ses descriptions et son style. La description balzacienne vise à montrer les relations secrètes entre les hommes et leur milieu : la description du lieu laisse souvent deviner le caractère de l'individu décrit ensuite. Balzac établit entre les hommes et leur environnement des convergences souvent caricaturales et pleines d'ironie. Le roman balzacien est toujours construit selon le même schéma : description minutieuse et lente, crise subite qui déclenche les passions et dénouement spectaculaire, sans oublier la présence d’un narrateur omniscient. Quant aux thèmes présents dans ses œuvres, on retrouve : L’aristocratie de l’argent : la bourgeoisie est la classe émergente qui habite en ville. L’argent est partout, c’est une réalité sociale. La femme : les mouvements féministes commencent. Beaucoup de titres de romans avec des prénoms de femmes. Elles constituent un élément social important. Le mariage : contraste avec l’amour. On retrouve dans les romans des liaisons par intérêt social. La médiocrité de la société : beaucoup critiquée par la bourgeoisie.
Les personnages balzaciens se définissent par leur physique, par leur enracinement dans le milieu et par leur évolution dans le temps (le retour des personnages). Il donne importance aux portraits en créant des types. Ils sont doués d’un caractère semblable à leur physique. Balzac nous décrit non seulement leur physique et leur morale, mais aussi leur aspect, leurs vêtements, les habitats, leurs comportements ou bien les lieux où vivent les personnages. On peut souligner deux prototypes de personnages : l’homme qui amasse l’argent (Eugénie Grandet) face à l’homme qui s’appauvrie (Le père Goriot). Quant aux décors, il y a des romans qui se déroulent à Paris, qui est le moteur de la vie du moment où la vie se déroule. D’autres se déroulent en province, car les grands auteurs sont nés en province et ils se souviennent de leurs vies d’enfance ou d’adolescence. 4
3. La Comédie Humaine La Comédie Humaine est le titre général sous lequel Balzac regroupa l'ensemble de ses romans à partir de leur édition qui commença en 1842 et se poursuivit jusqu'en 1848. Ce recueil regroupe plus de 90 ouvrages (romans, nouvelles, contes et essais). Dans l'AvantPropos de ce recueil, Balzac définit son œuvre comme une peinture de la société car il exploite toutes les couches de la société. Balzac était partisan des idées du naturalisme qui trouvent un point commun entre les animaux et les hommes. Il pensait qu’il existait un plan unique d’organisation des êtres vivants. Dans La Comédie Humaine, il essaie de classifier les personnages comme les espèces animales. Il a divisé son œuvre en trois grandes parties auxquelles il a donné le titre d’Études :
Études de mœurs Études philosophiques Études analytiques
La première partie, Études de mœurs, est la plus importante et la plus nombreuse. Elle se divise à son tour en six scènes selon le lieu d’action : Les Scènes de la Vie privée : illustrent les premières années de la vie de l’homme, son adolescence. Ex : Le Père Goriot. Les Scènes de la Vie de province : le triomphe des idées sur les rêves. L’action se situe dans des petites villes de province. Ex : Eugénie Grandet, Le Lys dans la Vallée. Les Scènes de la Vie parisienne : importance du manque de sincérité et d’honnêteté dans un milieu où tout est chiffré. Ex : La Fille aux yeux d'or . Les Scènes de la Vie politique : l’histoire de la société étudiée à des époques différentes de la vie politique. Ex : Le Député d’Arcis . Les Scènes de la Vie militaire : conséquence inévitable de la vie politique. Ex : Les Chouans. Les Scènes de la Vie de campagne : l’âge mûr de l’homme après les luttes et les déceptions de la vie. Ex : Les Paysans. Les Études philosophiques nous montre les ravages de la pensée. Balzac était convaincu qu’une vie vouée à la passion, au plaisir, à une occupation intellectuelle intense ravageait l’homme autant que le vice et la douleur. On retrouve des œuvres comme : La Peau de chagrin, El Verdugo, Gambara ou bien l’œuvre que nous allons analyser à continuation, L’Auberge rouge. Enfin, les Études analytiques où une seule œuvre est importante, La physiologie du mariage qui est une analyse demi scientifique de l’institution sociale que Balzac voit comme l’arène où des espèces d’égoïsmes sont en lutte.
5
4. L’Auberge rouge C’est une nouvelle parue en 1831 dans la Revue de Paris, qui fait partie des Études philosophiques de La Comédie humaine. L’Auberge rouge est divisée en deux parties : « L'idée et le fait » et « Les deux justices ».
Résumé : C’est l’histoire d’un banquier allemand, Hermann, qui raconte lors d’un dîner l'histoire qu’il a entendue lors de son emprisonnement à Andernach, au moment des guerres napoléoniennes. Il s’agit d’un crime commis en 1799. Deux chirurgiens militaires, l'un s'appelle Prosper Magnan et l’autre Frédéric Taillefer, alias Wilhem, passent la nuit dans une auberge peinte en rouge, où ils partagent leur chambre avec un voyageur qui a une lourde valise pleine d'argent. Troublé par cette fortune, Prosper ne parvient pas à s'endormir car il rêve qu’il tue le négociant. Effrayé, il décide de faire un tour à la campagne pour reprendre ses esprits. Puis finalement, il retourne à l'auberge et s'endort. Au lendemain, il découvre que le négociant est mort et que son instrument de chirurgie est à côté du cadavre. Prosper devient suspect et il est emmené en prison. C'est à ce moment, qu'il connaît Hermann. Celui-ci l'interroge sur son ami, Frédéric, qui, au moment du dîner, se trouve devant lui à table. Le narrateur voit alors son visage se décomposer au fil de l’histoire et en conclu qu'il doit être le véritable assassin du négociant, dont il avait volé l'or grâce auquel il a construit sa fortune. Mais il y a un problème car il est aussi tombé amoureux de la fille de Taillefer, Victorine. Un amour qui le fait douter à la fin puisque la richesse de cette jeune fille est tâchée du sang d'un crime.
6
5. Analyse des extraits de L’Auberge rouge En je ne sais quelle année, un banquier de Paris, qui avait des relations commerciales très étendues en Allemagne, fêtait un de ces amis, longtemps inconnus, que les négociants se font de place en place, par correspondance. Cet ami, chef de je ne sais quelle maison assez importante de Nuremberg, était un bon gros Allemand, homme de goût et d’érudition, homme de pipe surtout, ayant une belle, une large figure nurembergeoise, au front carré, bien découvert, et décoré de quelques cheveux blonds assez rares. Il offrait le type des enfants de cette pure et noble Germanie, si fertile en caractères honorables, et dont les paisibles mœurs ne se sont jamais démenties, même après sept invasions. L’étranger riait avec simplesse, écoutait attentivement, et buvait remarquablement bien, en paraissant aimer le vin de Champagne autant peut-être que les vins paillés du Johannisberg. Il se nommait Hermann, comme presque tous les Allemands mis en scène par les auteurs .
Cet extrait correspond à la première page du livre où on observe la présence d’un narrateur initial à la première personne, « je » . Il s’agit d’un narrateur enquêteur, présent tout au long du récit mais dont on ne sait rien. C’est lui qui nous introduit, dans les premières pages de l’œuvre, l’histoire en nous racontant ce qu’il a entendu lors d’un dîner. Dans cet extrait il fait une description d’un des personnages principaux, le banquier Hermann. Le narrateur décrit non seulement son aspect physique « un bon gros Allemand » «une belle, une large figure nurembergeoise, au front carré, bien découvert, et décoré de quelques cheveux blonds assez rares » ; mais aussi son caractère « homme de goût et d’érudition, homme de pipe surtout ». Balzac utilise donc l’imparfait pour le récit. Détails : Je ne sais quelle année / je ne sais quelle maison : il nous fait comprendre que c’est une histoire qu’on lui a raconté et dont il n’en connaît pas exactement la date. Banquier/négociants : thème de l’argent. Il va créer le type nurembergois. Paris/ Allemagne/ Nuremberg/Johannisberg : exotisme du récit. On peut voir la médiocrité du peuple : noble Germanie ; paisibles mœurs ; riait avec simplesse. Vin de champagne vs vins paillés de Johannisberg : comparaison entre ses deux types de vins. Ma voisine me poussa le pied, et me fit un signe en me montrant monsieur Taillefer. L’ancien fournisseur avait négligemment laissé tomber sa main sur ses yeux ; mais, entre les intervalles de ses doigts, nous crûmes voir une flamme sombre dans son regard. « Hein ? me dit-elle à l’oreille. S’il se nommait Frédéric. » Je répondis en la guignant de l’œil comme pour lui dire : « Silence ! » Hermann reprit ainsi : « ´´Frédéric, s’écria le sous-aide, Frédéric m’a lâchement abandonné. Il aura eu peur. Peut-être se sera-t-il caché dans l’auberge, car nos deux chevaux étaient encore le matin dans la cour. – Quel incompréhensible mystère, ajouta-t-il après un moment de silence. Le somnambulisme, le somnambulisme ! Je n’en ai eu qu’un seul accès dans ma vie, et encore à l’âge de six ans. – M’en irai-je d’ici, reprit-il, frappant du pied sur la terre, en emportant tout ce qu’il y a d’amitié dans le monde ? Mourrai-je donc deux fois en doutant d’une fraternité commencée à l’âge de cinq ans, et continuée au collège, aux écoles ! Où est Frédéric ?´´ Il pleura. Nous tenons 7
donc plus à un sentiment qu’à la vie. ´´Rentrons, me dit-il, je préfère être dans mon cachot. Je ne voudrais pas qu’on me vit pleurant. J’irai courageusement à la mort, mais je ne sais pas faire de l’héroïsme à contretemps, et j’avoue que je regrette ma jeune et belle vie. Pendant cette nuit je n’ai pas dormi ; je me suis rappelé les scènes de mon enfance, et me suis vu courant dans ces prairies dont le souvenir a peut-être causé ma perte. – J’avais de l’avenir, me dit-il en s’interrompant. Douze hommes ; un sous-lieutenant qui criera : ´Portez armes, en joue, feu !´ un roulement de tambours ; et l’infamie ! voilà mon avenir maintenant. Oh ! il y a un Dieu, ou tout cela serait par trop niais.´´ Alors il me prit et me serra dans ses bras en m’étreignant avec force. ´´Ah ! vous êtes le dernier homme avec lequel j’aurai pu épancher mon âme. Vous serez libre, vous ! vous verrez votre mère ! Je ne sais si vous êtes riche ou pauvre, mais qu’importe ! vous êtes le monde entier pour moi.
Cet extrait correspond à la première partie du livre L’Idée et Le Fait où on remarque que Balzac mélange le récit avec le discours pour faire parler les personnages. Il utilise des guillemets, des tirets ou bien des citations. On remarque donc que l’histoire est raconté par Hermann : Hermann reprit ainsi : « ´´Frédéric, s’écria le sous-aide, Frédéric m’a lâchement abandonné. Il aura eu peur. Peut-être se sera-t-il caché dans l’auberge, car nos deux chevaux étaient encore le matin dans la cour. Mais le discours est arrêté pour revenir au dîner et ainsi faire parler les autres personnages : Ma voisine me poussa le pied, et me fit un signe en me montrant monsieur Taillefer. Dans le propre discours d’Hermann, il fait aussi parler les personnages à travers des tirets : – Quel incompréhensible mystère, ajouta-t-il après un moment de silence. Le somnambulisme, le somnambulisme !. Donc on peut dire qu’il s’agit d’un récit de récit, et de récit dans le récit, c’est-à-dire, un emboîtement de récits: un narrateur se raconte en racontant ce que Hermann a raconté que Prosper lui a raconté etc.. À souligner le ´´je´´ du narrateur principal. Détails :
Les temps verbaux : le passé simple et le passé composé pour l’histoire racontée ; le présent aussi pour revenir au dîner ; mais aussi le futur pour donner importance à l’avenir. Répétition du mot somnambulisme pour souligner le motif apparent pour lequel Prosper est en prison. Le thème de l’amitié présent : Mourrai-je donc deux fois en doutant d’une fraternité commencée à l’âge de cinq ans, et continuée au collège, aux écoles ! Où est Frédéric ?. Ambiance pessimiste : J’irai courageusement à la mort ; j’avoue que je regrette ma jeune et belle vie ; et l’infamie ! voilà mon avenir maintenant. Répétition du pronom ´´vous´´ pour insister sur le désespoir du personnage : Ah! vous êtes le dernier homme avec lequel j’aurai pu épancher mon âme. Vous serez libre, vous ! vous verrez votre mère ! Je ne sais si vous êtes riche ou pauvre, mais qu’importe ! vous êtes le monde entier pour moi.
8
6. Bibliographie -
L’Auberge rouge, Éditions Gallimard,1994. Balzac, Éditions Nathan 1992. www.salon-litteraire.com
9
View more...
Comments