May 9, 2017 | Author: Noui Testamenti Lector | Category: N/A
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ANALECTA BOLLAND IANA
ANALECTA BOLLANDIANA The Journal is published twice a year (in June and December) in issues of 240 pages each.
La Revue paraît deux fois par an (en juin et en décembre); chaque livraison compte 240 pages.
REVUE CRITIQUE D’HAGIOGRAPHIE A JOURNAL OF CRITICAL HAGIOGRAPHY
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2011 — ANALECTA BOLLANDIANA. — T. 129-II
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SOCIÉTÉ DES BOLLANDISTES
TOME 129 II - Décembre 2011
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BOLLANDISTES
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ȱ SOMMAIRE / CONTENTS
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 91
Anna LAMPADARIDI. L’histoire de saint Porphyre de Gaza de la Vita aux notices du Synax. CP . . . . . . . . . . . 241 Paulette L’HERMITE-LECLERCQ. Un hagiographe face aux critiques. Le recueil des miracles de S. Liesne de Melun (1136). Édition et traduction du texte. . . . . . . . . .
247
Text and Notes by Alexander G. ALEXAKIS Translation by Susan WESSEL 2011, XXXVII-355 p.
85*
Standing order for the Collection: 10 % discount
Enzo LUCCHESI. Deux témoins coptes de l’homélie sur l’archange Gabriel, attribuée à Jean Chrysostome. . . . . . . . 324 Michael LAPIDGE. The Metrical Calendar in the “Pembroke PsalterHours”. . . . . . . . . . . . . . . . 325 Bernard JOASSART. Un plaidoyer de Papebroch dans la querelle des origines carmélitaines (1688). . . . . . . . . . 388
1(:
The Greek Life of St. Leo Bishop of Catania (BHG 981b)
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 90 Marco GUIDA
Una leggenda in cerca d’autore. La Vita di santa Chiara d’Assisi Studio delle fonti e sinossi intertestuale
François DOLBEAU. Nouvelles recherches sur les manuscrits des anciens Bollandistes . . . . . . . . . . . . . 395
Préface de Jacques Dalarun
2010, X-255 p.
65* Standing order for the Collection: 10 % discount
Bulletin des publications hagiographiques
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Publications reçues
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Index Sanctorum .
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Index operum recensitorum
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Table des matières – Table of Contents
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 89
458
Odon de Cluny Vita sancti Geraldi Auriliacensis Édition critique, traduction française, introduction et commentaires par Anne-Marie BULTOT-VERLEYSEN 2009, XVIII-327 p.
75*
Standing order for the Collection: 10 % discount
Résumés – Summaries: 246, 387, 453 TABULARIUM HAGIOGRAPHICUM 6
Ce numéro a paru le 27 décembre 2011 ISSN 0003-2468
De Constantinople à Athènes. Louis Petit et les Bollandistes Correspondance d’un archevêque savant (1902-1926) Présentation, édition et commentaire par Bernard JOASSART 2010, 183 p.
REVUE SUBVENTIONNÉE PAR LA FONDATION UNIVERSITAIRE
45* Standing order for the Collection: 10 % discount
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Anna LAMPADARIDI L’HISTOIRE DE SAINT PORPHYRE DE GAZA DE LA VITA AUX NOTICES DU SYNAX. CP∗
Tout au long de son histoire, le Synaxaire byzantin, c’est-à-dire «le livre liturgique, composé de brèves notices des saints commémorés chaque jour de l’année dans l’office divin»1 a subi de multiples transformations, tant et si bien que sa transmission manuscrite est loin d’être aussi homogène qu’une lecture un peu rapide de la monumentale édition du Synax. CP procurée par Delehaye au début du siècle passé pourrait le faire croire. De toute évidence, pour constituer leurs recueils, les synaxaristes ne se contentaient pas toujours de se copier l’un l’autre. Dans une étude exploratoire, consacrée au Synaxaire de Sirmond, Delehaye confronta trois synaxaires à la Vie métaphrastique de S. Syméon Stylite (BHG 16861687) pour constater que les auteurs des trois notices avaient résumé chacun à leur façon non pas le texte du Métaphraste, mais un abrégé antérieur (non identifié); aussi concluait-il: «Il est donc vraisemblable qu’avant d’être réduite en notices plus ou moins maigres, la Vie de S. Syméon stylite a passé par l’état de ˿ҡ̫̭ц̩̮̰̩̯ң̨Ԕ»2. Sa conclusion allait être vérifiée par Usener3, Ehrhard4 et Follieri5 en d’autres occasions. ∗ Cet article est tiré des pages 328-343 d’une thèse de doctorat (La Vie de Porphyre de Gaza par Marc le Diacre [BHG 1570]. Édition critique, traduction et commentaire) préparée sous la direction du Prof. B. Flusin (Université Paris IV-Sorbonne) et soutenue le 11 juin 2011. Je tiens à remercier mon directeur de thèse pour avoir revu mon travail à plusieurs reprises, ainsi que X. Lequeux pour ses suggestions et sa relecture. J’exprime également ma gratitude à l’I.R.H.T. pour m’avoir permis de consulter les microfilms des manuscrits utilisés dans le présent travail. 1 Selon la formule de F. HALKIN, Trois dates historiques précisées grâce au Synaxaire, in Byzantion, 24 (1954), p. 7-8. Sur la terminologie, cf. J. NORET, Ménologes, synaxaires, ménées. Essai de clarification d’une terminologie, in AB, 86 (1968), p. 21-24. À la suite de Sauget (Premières recherches sur l’origine et les caractéristiques des Synaxaires melkites (XIee XVII s.) [= Subs. hag., 45], Bruxelles, 1969, p. 24, n. 5), nous réservons le terme «Synaxaire» avec majuscule pour désigner le livre liturgique, et «synaxaire» sans majuscule pour les courtes notices qui le composent. 2
H. DELEHAYE, Le Synaxaire de Sirmond, in AB, 14 (1895), p. 396-434, ici p. 411.
3
Der heilige Tychon (= Sonderbare Heilige. Texte und Untersuchungen, 1), Leipzig – Berlin, 1907, p. 3-7, sur la dépendance des notices des Synaxaires sur S. Tychon avec l’abrégé du ms. Paris. gr. 1488. 4
A. EHRHARD, Überlieferung und Bestand der hagiographischen und homiletischen Literatur der griechischen Kirche von den Anfängen bis zum Ende des 16. Jahrhunderts, t. 1 (= Texte und Untersuchungen, 50), Leipzig, 1937, p. 682-688, en part. p. 688 à propos du ms. Vindobon. hist. gr. 45.
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 241-246.
242
A. LAMPADARIDI
Comme nous allons le voir, le même constat s’applique aux notices relatant l’histoire de Porphyre, telle qu’elle nous est transmise dans les strates les plus anciennes du Synaxaire, en particulier par les témoins H, Hs, P, S et Sa: Ɣ Le sigle P désigne le ms. Patmiacus 266 (XIe/XIIe s.), dont la datation a
agité les chercheurs6; ce codex, improprement qualifié de «Typicon»7, conserve un état du sanctoral très ancien, remontant vraisemblablement à la fin du IXe s. Ɣ Les témoins H (Hierosolymitanus S. Crucis 40, fin Xe-début XIe s.)8 et Hs (Sinaiticus gr. 548, XIe s.)9 appartiennent à la recension H*, patronnée par Constantin VII Porphyrogénète (913-959)10. Ɣ Le Synaxaire de Sirmond (Berolinensis Phillipp. 1622, XVe s. et XIIee 11 XIII s.), sigle S chez Delehaye , tout comme le ms. Sa (Parisinus gr. 1594, XIIe s.)12, appartiennent à la recension S* remontant au XIe-XIIe s. Dans le cas de Porphyre, la notice proposée par S* coïncide avec celle qui se lit dans la recension M*, qui fait précéder chaque texte d’une épigramme en vers iambiques et qui s’est imposée à partir du XIIe s. avant d’aboutir dans les Ménées13. Examinons les notices.
5 E. FOLLIERI, L’epitome della Passio greca di Sisto, Lorenzo ed Ippolito BHG 977d. Storia di un testo dal Menologio al Sinassario, in Byzance. Hommage à André N. Stratos. T. II: Théologie et philologie, Athènes, 1986, p. 399-423, ici p. 411-418, à propos du ms. viennois examiné par Ehrhard (cf. note précédente). Voir aussi M. DETORAKI, Un parent pauvre de l’hagiographie: l’abrégé, in Remanier, métaphraser. Fonctions et techniques de la réécriture dans le monde byzantin, ed. S. MARJANOVI)-DUŠANI) – B. FLUSIN, Belgrade, 2011, p. 71-83, ici p. 71-78. 6
Voir Synax. CP, col. X-XI et LV. Pour la bibliographie rétrospective: A. LUZZI, Il semestro estivo della recensione H* del Sinassario di Costantinopoli, in ID., Studi sul Sinassario di Costantinopoli (= Testi e studi bizantino-neoellenici, 8), Rome, 1995, p. 5-6, n. 3. 7
A. LUZZI, Il Patmiacus 266: un testimone dell’utilizzo liturgico delle epitome premetafrastiche, in Proceedings of the 22nd International Congress of Byzantine Studies (Sofia, 2227 August 2011). Vol. II: Abstracts of round table communications, Sofia, 2011, p. 50-51. 8
Synax. CP, col. XI-XIV.
9
Voir J. NORET, Un nouveau manuscrit important pour l’histoire du Synaxaire, in AB, 87 (1969), p. 90. Selon l’auteur, Hs n’a pas été copié sur H, ni H sur Hs, mais «il n’y a aucune notice de Hs qui ne se trouve aussi en H et vice versa». 10
Se reporter à LUZZI, Semestre estivo… (cf. supra, n. 6), p. 5-90.
11
Synax. CP, col. V-VIII.
12
Ibid., col. VIII-X; F. HALKIN, Manuscrits grecs de Paris. Inventaire hagiographique (= Subs. hag., 44), Bruxelles, 1968, p. 219. 13
Voir Synax. CP, col. XXXVIII-XLVI.
L’HISTOIRE DE S. PORPHYRE DE GAZA
243
Dans le Patm. 266 jadis édité par Dmitrievskij14, la notice consacrée à Porphyre de Gaza est placée à la date du 2 mars (f. 94v-95) et reprend presque mot à mot l’incipit d’une autre pièce du dossier hagiographique du saint, en l’occurrence la Vita brevior (BHG 1571) éditée à Bonn en 189515. BHG 1571
P
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/̯̫̭҅ ̯̫̭ ҋ̨̡̬Ӻ ̨̡̬Ӻ̯̫1цц̦ ̯Ӭ̭ ̧̝̫̩̥̦̏Ԗ ̧̝̫̩̥̦̏Ԗ̩ ½̷ ½̷ ̴̧̡̭ ̴̧̡̭ ½̴̧̛̫̰̮̩ ½̴̧̛̫̰̮̩ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ ̡Ѿ̡̟̩Ԗ ̡̟̩Ԗ̩ ̴̟̫̩̙̩ ̴̟̫̩̙̩ ̰ѣҢ̭ ѣҢ̭ ѿ½̴̘̬̲̩ ½̴̘̬̲̩ ц½Ҡ ̯Ӭ̭ ̧̡̛̞̝̮̥̝̭ ̧̡̛̞̝̮̥̝̭ ѹ̴̩ ̴̩ ̛̬̫̰ ̛̬̫̰ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ о̛̬̦̝̠̫̰ ̛̬̦̝̠̫̰(éd. DMITRIEVSKIJ, ǿ, p. 52)
1
Legendum ҏ̨̬̣̯̫
Cet épitomé, contrairement à ce que pensait Nau16, ne dérive pas d’une Vie primitive, mais bien d’un autre abrégé, réalisé à partir d’un témoin perdu de la Vie de Porphyre de Gaza par son prétendu disciple. Nous n’avons pas affaire ici à une réécriture mécanique; l’abréviateur suit ses propres principes de sélection, selon sa sensibilité littéraire: il reprend quelques épisodes en détail, il en supprime d’autres et introduit parfois des éléments absents du modèle. La Vie BHG 1751 est transmise, à notre connaissance, par un témoin unique: le ms. Parisinus gr. 1452 (f. 222-225v, datable du Xe s.)17. D’après Ehrhard, le codex conserve des fragments d’un ménologe prémétaphrastique du mois de février et doit être rangé parmi les exemplaires qui ont dû inspirer l’initiative du Métaphraste18. Comme B. Flusin l’a tout récemment montré, les compilateurs de ces «mé14
A. DMITRIEVSKIJ, Opisanie liturgiþeskich rukopisej chranajašþichsja v bibliotekach Pravoslavnago Vostoka. I: ̰̐½̥̦қ Kiev, 1895, p. 1-152. 15 Marci diaconi Vita Porphyrii episcopi Gazensis, ed. Societatis philologae Bonnensis sodales, Leipzig, 1895, p. 83-93. 16
F. NAU, Compte-rendu de «H. Grégoire, M.-A. Kugener, professeurs à l’Université de Bruxelles. Marc le Diacre, Vie de Porphyre, évêque de Gaza. Texte grec établi, traduit et commenté…», in Revue de l’Orient chrétien, 7 [27] (1929-1930), p. 422-441, ici p. 432, avec une remarque intéressante sur les synaxaires de Porphyre. 17 Voir H. OMONT, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque Nationale, t. II, Paris, 1888, p. 46-47; HALKIN, Manuscrits grecs de Paris… (cf. supra, n. 12), p. 161-162. 18 Ehrhard (Überlieferung… [cf. supra, n. 4], I, p. 467-468, 480-483, 496-499, 521-525 et 545-554) met en relation le Paris. gr. 1452 avec les Paris. Coisl. 110 (octobre), Vatic. gr. 808 (novembre), Marc. gr. 349 (novembre), Paris. gr. 1458 (décembre) et 1449 (janvier), lesquels représentent ce «nouveau type» de ménologe qui marque une étape importante sur la route menant vers la Métaphrase.
244
A. LAMPADARIDI
nologes prémétaphrastiques évolués», manifestaient une préférence pour certains types de textes, parmi lesquels figurent les abrégés19. La notice qui se lit à la date du 2 mars dans H (f. 107rv) et Hs (f. 133134), dépend également de l’abrégé BHG 1571. Ici, bien que les deux textes proposent un incipit assez semblable, l’auteur de la recension H* n’hésite pas à s’écarter de son modèle pour élaborer un nouveau texte. BHG 1571
H*20
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̯̫̭̌҅ ̯̫̭ ҏ̨̬̣̯̫ ̨̬̣̯̫ ц̦ ̯Ӭ̭ ̴̡̧̮̮̝̫̩̥̦̙̩̅ ̴̡̧̮̮̝̫̩̥̦̙̩̅ ̴̧̫̩̥̦̙̩ ½̷̴̧̡̭ ½̷̴̧̡̭ ̰ѣҢ̭ ѣҢ̭ ѿ½̴̘̬̲̩1 ½̴̧̛̫̰̮̩ ½̴̧̛̫̰̮̩ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ ̡Ѿ̡̟̩Ԗ ̡̟̩Ԗ̩ о½̘̬̝̭2̠̠Ҝ̯Ӭ̭ц̡̨̩̟̦̝̙̩̣̭ ̡̨̩̟̦̝̙̩̣̭ ̨̙̩̣̭ ј̧̡̤̩ ̧̡̤̩ ̡Ѣ̭ ˾Ѧ̟̰½̯̫̩ ̟̰½̯̫̩ ̦̝̯Қ ̦̝̯Қ ̯̫Ҥ ̯̫Ҥ̭ ̷̲̬̩̫̰̭ ̷̲̬̩̫̰̭ ̯Ӭ̭ ̧̡̛̞̝̮̥̝̭ ̧̡̛̞̝̮̥̝̭3о о̛̬̦̝̠̫̰ ̛̬̦̝̠̫̰ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ ѹ̴̛̩̬̫̰ ̴̛̩̬̫̰ ̦̝Ҡ ж̨̱̥̙̩̩̰̯̝̥ ̯̫ԉ ̯̫ԉ ̨̫̩̬̫̰̭̚ ̨̫̩̬̫̰̭̚ ̩̬̫̰̭̚ ̛̞̫̰ ̛̞̫̰ ̯Ң ̮̲Ӭ ̮̲Ӭ̨̝ ̨̝ц̩̯ӭ̡̦̯̥̏̚ ̡̦̯̥̏̚ É ж̴̧̩̯̥̙̟̩ ̦̝Ҡ ½̴̡̛̤̩ Ѣ̛̫̰̠̝̫̰̭ ̛̫̰̠̝̫̰̭ ̛̠̝̫̰̭ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ ы̧̧̣̩̝̭ ̧̧̣̩̝̭ ̂Ѩ̯̝ ̯̝ ̡̡̲̥̬̫̯̫̩Ӻ ̡̡̲̥̬̫̯̫̩Ӻ̯̝̥ ̯̝̥ ½̸̡̡̬̮̞̯̬̫̭ ½̸̡̡̬̮̞̯̬̫̭ ѿ½Ң ̶̧̛̬̝̫̰̍ ̶̧̛̬̝̫̰̍½̝̯̬̥̘̬̲̫̰ ½̝̯̬̥̘̬̲̫̰4ѫ̸̴̡̧̨̬̫̮̫̩
1
ѿ½Ӭ̡̬̲̩Ǿ || 2ц½̘̬̝̭Ǿ || 3̯Ӭ̧̡̛̭̞̝̮̥̝̭om. Hs || 4ж̡̬̲̥½̷̥̮̦½̫̰Ǿs
Mais la mention de détails absents de la Vie longue BHG 1570, fournis dans l’abrégé BHG 1571 — telles l’allusion à la conversion des Juifs par Porphyre et la désignation anachronique, puisque l’épisode se situe à une époque antérieure au concile de Chalcédoine, de Praylios comme «patriarche» de Jérusalem21 — rapprochent les synaxaires de l’épitomé. Nos observations rejoignent le jugement de Follieri qui, dans son étude du dossier des SS. Sixte, Laurent et Hippolyte, fit dériver les notices des synaxaires H et S d’un épitomé, en l’occurrence le n° 977d de la BHG22. Cependant, la confrontation de l’abrégé BHG 1571 avec les notices proposées par SȘ (et MȘǼ permet d’aller un peu plus loin. 19 B. FLUSIN, Vers la Métaphrase, in Remanier, métaphraser… (cf. supra, n. 5), p. 85-99, ici p. 88-91. 20 D’après notre propre collation des mss H et Hs. On notera que Hs transmet souvent un meilleur texte. 21 Le fait que Hs transmette la leçon historiquement correcte (Praylios est nommé archevêque) pourrait dériver d’une correction postérieure. 22
FOLLIERI, L’epitome… (cf. supra, n. 5), p. 413-415 et 421-422.
L’HISTOIRE DE S. PORPHYRE DE GAZA
245
Tout en reprenant la formulation de l’épitomé BHG 1571, les notices véhiculées par la recension S* se singularisent par une présentation particulière du déplacement du saint à Constantinople. L’épitomiste, qui suit ici fidèlement la Vie ancienne (BHG 1570), fait accompagner son héros par le diacre Marc et l’archevêque de Césarée. Par contre, dans la recension S*, Porphyre se rend seul à Constantinople, ce qui contraint les synaxaristes à mettre les formes du pluriel au singulier. BHG 1571
S* (M*)23
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23
haye).
Pour la recension M*, nous utilisons le ms. Paris. gr. 1582, f. 271rv (sigle M chez Dele-
246
A. LAMPADARIDI
̡̤Ӻ ̡̤Ӻ̨̨̫̩̟̬̘̝ ̨̨̫̩̟̬̘̝ ̨̨̟̬̘̝̠̥Қ̷̨̛̰̩̣̟̫̰̦̣̯̫̭̯̫̇ԉ ̴̴̛̦̩̮̥̮̯̬̫̰ ж̩̠̬Ң̡̨̭̤̬̫ԉ½̡̬Ҡ̯Ҟ̩ ½̛̮̯̥̩ ̝̇ ̝̇Ҡ ̝̇Ҡ ̨̢̡̛̦̫̯̝̥ ѳ ̨̝̦̘̬̥̫̭ ̫̬̍ ̫̬̍ ̸̱̬̥̫̭½̝̬Қ ̸̱̬̥̫̭½̝̬Қ̯Ӭ ̯Ӭ̭̝Ѿ ̭̝Ѿ̸̡̟̫̮̯̣̭̦̩̯̣̩̘̬̥̝ ̸̠̫ ̲̘̬̥̩ ̴̡̛̦̯̮̭ ̯Ӭ ̯Ӭ̭ ц̧̛̦̦̣̮̝̭ ̦̝Ҡ ̦̝Ҡ ̷̧̟Ԕ ̷̧̟Ԕ̠̝½̘̩̣̭ж ̠̝½̘̩̣̭ ж̩Қ ч̦̝̯Ң ̦̝̯Ң̴̨̨̩̩̫̥̮̘̯̩ ̴̨̨̩̩̫̥̮̘̯̩ (éd. Bonn, p. 87-88)
̠̙̮½̫̯̝ ̞̝̬̰̯̙̬̝̠Ҝѓ½̛̝̬̝̯̣̮̥̭u ̠̥Ң ̦̝Ҡ ц½̸̡̡̥̩̥ ½̸̡̡̥̩̥ ѳ ̧̡̞̝̮̥Ҥ ̧̡̞̝̮̥Ҥ̭ ̡Ѣ̭ ½̙̬̝̭ ц̦ ̞Ӭ̩̝̥ ̯Қ ̝Ѣ̸̨̡̯̫̩̝7 ̝̇Ҡ ̝̇Ҡ ц̦½̨̙½̡̯̝̥ ̸̨̨̮̟̟̬̝̝ ̸̨̨̮̟̟̬̝̝8 ̦̝̯Қ ̯Ԗ̩ ̝ѣ̡̬̯̥̦Ԗ̩ ̡̦ ̧̡ԉ̫̩9 ц̴̦̠̥̲̤Ӭ̩̝̥ ̸̯̫̯̫̰̭ ж½Ң ̯Ӭ̭ ̢̘̣̭̀ ѹ̠Ҝ ̠Ҝ̸̨̨̛̝̦̘̬̥̫̭̫̬̱̬̥̫̭̦̫̍ ̸̨̨̛̝̦̘̬̥̫̭̫̬̱̬̥̫̭̦̫̍ ̢̡̯̝̥ ½̝̬Қ ½̝̬Қ ̯Ӭ ̯Ӭ̭ ̝Ѿ ̝Ѿ̸̟̫̮̯̣̭ ̡̦̩̯̣̩̘̬̥̝ ̸̴̡̛̠̫̲̘̬̥̩̦̯̮̭ц ̸̴̡̛̠̫̲̘̬̥̩̦̯̮̭ ц̧̛̦̦̣̮̝̭ ̦̝Ҡ ̧̛̦̦̣̮̝̭ ̦̝Ҡ̷̧̟Ԕ ̷̧̟Ԕ ̠̝½̘̩̣̭ ̨̨̛̩̫̮̝̯̝ ̷̠̥̝̦̮̥̝(Synax. ̷̠̥̝̦̮̥̝ CP, col. 489-491)
1
post ц̩̯̰̲Ҧ̩ add. ̯ԗ з̛̟Ԕ M || 2 ̯ӭ ̝Ѿ̸̟̫̮̯Ӫ Delehaye || 3 ̝Ѿ̯̫ԉ post ж̩̝̱ҝ̡̬̥ transp. Delehaye || 4̮Ң̩M || 5 post½̘̩̯̝add.̯Қ̦̝̯Қ̯Ҟ̩̯̫ԉѳ̧̛̮̫̰̤̙̣̮̥̩Delehaye || 6ѹ ̠Ҝ ̨̡̮̰̩̯̝̪̘̩̫̭ ̦̝Ҡ ц½̥̟̩̫Ҥ̭ Ȃ || 7 ̯Ԗ̩ ̝Ѣ̴̡̯̮̩̚ Delehaye || 8 ̨̨̮̰̟̟̬̘̝̯̝ Ȃ || 9 ̡̦ ̷̧̡̨̡̰̩̝Ȃ
La présentation des faits adoptée par S* (et M*) ne se lit ni dans P (trop succinct), ni dans H*; autrement dit, celui à qui l’on est redevable de la recension S* utilise de manière indépendante l’abrégé BHG 1571. Lorsqu’ils composent leur notice en l’honneur de Porphyre de Gaza, les synaxaristes recourent tous à la même source, qu’ils exploitent de façon distincte: l’épitomé (BHG 1571) et non la Vie ancienne (BHG 1570). Le traitement que les compilateurs du Synaxaire byzantin appliquent à leur source hagiographique recoupe plus ou moins les grandes recensions du livre liturgique. De toute évidence, l’épitomé, aujourd’hui conservé dans un seul témoin, semble avoir connu une plus large diffusion. Rien ne permet d’affirmer que les synaxaristes évoluaient dans un même milieu. Mais on ne peut exclure que les diverses recensions du Synax. CP aient été élaborées dans un laps de temps très court et que, par conséquent, ce livre liturgique pourrait bien avoir évolué plus vite qu’on ne l’imaginait jusqu’à présent. Centre d’Histoire et de Civilisation de Byzance
Anna LAMPADARIDI
52, rue du Cardinal Lemoine F – 75005 Paris
Summary. The compilators of the notices on St. Porphyry of Gaza in the ms. Patmiacus 266 (P) and in the recensions H*, S* (and M*) of the Synax. CP draw on the Vita brevior BHG 1571 independently of one another.
Paulette L’HERMITE-LECLERCQ UN HAGIOGRAPHE FACE AUX CRITIQUES LE RECUEIL DES MIRACLES DE S. LIESNE DE MELUN (1136) Édition et traduction du texte* L’édition du texte est fondée sur le ms. Paris, BnF, lat. 12690, copié dans la seconde moitié du XVIIe s. par dom Raulin, après que les Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur eurent pris possession, en 1654, de l’abbaye Saint-Père de Melun. Dans le cadre de l’élaboration du Monasticon gallicanum, les Mauristes rassemblèrent dans ce registre, aux fol. 187 à 239, plusieurs documents concernant Saint-Père. Le copiste du XVIIe s. signale qu’il manquait dans son modèle médiéval un feuillet, comportant presque intégralement le texte latin des deux premiers miracles, et qu’une traduction en français de l’ensemble du recueil de miracles suivait le récit latin. En conséquence, il donne, au fol. 238rv, à la suite du recueil latin (fol. 210-237r), la traduction française de ces deux miracles manquants. Comme je l’ai noté dans l’introduction, j’ai choisi de reconstituer l’ordre logique du récit des miracles, en insérant la traduction française de ces deux premiers miracles au sein du recueil latin. À près de deux siècles de distance, Rouillard et la Fortelle ont eux aussi eu accès à un manuscrit renfermant le texte des miracles de S. Liesne. Le but de ces érudits n’était pas d’en donner une édition, mais ils ont l’un et l’autre utilisé ce récit, en en citant plusieurs extraits, que nous intégrons à l’apparat critique lorsqu’ils présentent des variantes au ms. de Paris. *
*
*
CONSPECTUS SIGLORUM P = PARIS, BnF, lat. 12690, fol. 210-238, XVIIe s. LA
FORTELLE = B. DE LA FORTELLE, Histoire et description de Notre-Dame de Melun, Melun, 1843.
Officium = Excerpta ex lectionibus Officii S. Leonii: PARIS, BnF, lat. 12690, fol. 238v-239. ROULLIARD = S. ROULLIARD, Histoire de Melun contenant plusieurs raretez notables, et non descouvertes en l’Histoire générale de France…, Paris, 1628. * Une ample introduction à l’édition de ce texte a été publiée dans le précédent fascicule des AB, en juin 2011, aux pages 13-70.
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 247-323.
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GAUTIER DE MELUN
* fol. 210
5
[En marge, la mention Pro Milid(unense) cœnobio s. Petri]. Sequitur textus
stilo historiographo succincte prologisatus super prodigiis atque miraculis a summo rerum opifice ad intercessionem et precem beatissimi confessoris sui Leonii ostensis. [D’une écriture plus pâle, au dessous]. Auct(ore) Galterio mon(acho) qui vivebat an(no) 1136 ex cap(itulo) 20.
10
15
fol. 210v
25
30
Dominis patribus et fratribus, cœnobio Sancti Petri castello millidunensi supereminenti cunctisque potenti Deo famulantibus, mihi sincera et integra dilectione in Christo visceraliter conglutinatis, omnium monachorum sensu et recta actione infimus, perfectæ felicitatis summam, Galterius. Caritatis benignitas vigeat quanto effectu plenissimo dicendum foret stilo vix sciretur ad quos hæc scedula mitteretur. Sed profecto quia novi vos exuberare totius boni perfectione, idcirco omnimodis reticendum censeo; quia, ut assero, nihil iusti inexpertum vobis esse nosco, a fonte igitur veræ dilectionis manare obedientiæ bonum nonnulli fidelium in summo bono spem repositam habenti occulitur. Liquet ergo nos propagare secundum posse debere huiusce famulatus munia; hortantur nos in hoc crebrius benignissima legislatoris, alumni nostri Benedicti mandata; ad hoc suppeditant et nobis Scripturæ Sacræ per plurima incitamenta, de quibus cui cordi est scire apponat | animum et notet ea suggerere sibi piæ caritatis affectum. Ego ergo iussus, imo vero magis coactus, a vestra Reverentissima Paternitate ut aliqua de virtutibus quæ divina maiestas operari dignata est per sanctissimum confessorem suum Leonium, ad laudem nominis sui, promere deberem, quamvis coactus, quamvis renitens, malui tamen ruborem meæ subire inertiæ quam vestris, immo potius divinis, non obaudire iussis; fretus denique factrice divinitate conatus sum quamvis arduum aggredi, fisus munimine vestrarum precum tantillum opus ad marginem posse duci. Ego cernuus imploro ne tenuis fructum ramusculi spernere velitis quem vobis veræ fidei sinceritas fidelis ambit offerre. Denique ut *
Comme nous l’avons annoncé supra p. 54, nous rappelons d’emblée l’avertissement du copiste consigné au fol. 238 sur sa méthode d’établissement du texte: «Le manuscrit dont je me suis servi a perdu un feuillet qui contient le premier et le second miracle de saint Liesne. Ce même livre a été mis en françois il y a fort long tems et sa traduction se voit en suitte du latin et écrite de la même main; pour donc suppléer à ce qui manque j’ay copié ces deux chapitres tels qu’ils sont dans cette version».
LE RECUEIL DE MIRACLES DE S. LIESNE
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Suit le texte sur le mode historiographique, précédé d’un bref prologue. Il traite des faits extraordinaires et des miracles manifestés par le souverain créateur de toutes choses à l’intercession et à la prière de son confesseur le très bienheureux Liesne. L’auteur est le moine Gautier qui vivait en l’an 1136 d’après le chapitre 20. Aux seigneurs nos pères et frères, au monastère de Saint-Père qui s’élève au-dessus de la cité de Melun et à tous ceux qui y servent Dieu tout-puissant, eux qui du fond du cœur sont liés à moi d’un amour sincère et pur dans le Christ, Gautier, le dernier de tous les moines par l’intelligence et la rectitude de la conduite, souhaite la joie parfaite. Puisse la bienveillance de la charité avoir un pouvoir tel que chacun le sache: ce que j’ai à dire aux destinataires de cet écrit, la plume peine à l’exprimer. En vérité parce que je sais qu’en vous surabonde la perfection de tout bien, j’estime donc devoir absolument garder le silence; parce que, comme je l’affirme, il n’est rien de juste dont vous n’ayez l’expérience, je reconnais qu’à plus d’un fidèle fondant son espérance sur le souverain bien reste caché que de la source de la véritable dilection découle le bien de l’obéissance. Il est donc évident que nous sommes tenu selon nos forces de perpétuer les devoirs de ce service; nous y exhortent bien souvent les très bienveillants commandements de notre législateur, notre père nourricier Benoît; y pourvoient abondamment les Saintes Écritures par de nombreux encouragements. Qui a à cœur de savoir, qu’il y applique son esprit et observe qu’elles lui font connaître les dispositions à la pieuse charité ! Moi donc à qui a été enjoint — ou, bien plutôt, qui ai été contraint par votre Révérendissime Paternité — de publier, à la louange de son nom, quelques-uns des prodiges que la divine Majesté a daigné opérer par l’entremise de son très saint confesseur Liesne, tout contraint, tout réticent que je fusse, j’ai préféré pourtant subir la honte de mon impéritie plutôt que de ne pas obéir à vos ordres, ou plutôt aux ordres de Dieu. Confiant enfin en la divinité créatrice, j’ai entrepris de prendre la route, bien que celle-ci soit difficile, comptant sur le soutien de vos prières pour pouvoir conduire mon modeste travail jusqu’à son terme. Donc, courbant la tête, je vous implore: veuillez ne pas mépriser le fruit de ce frêle rameau que la fidèle sincérité d’une vraie foi ambitionne de vous offrir. Enfin, comme
250
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fol. 211
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GAUTIER DE MELUN
ipsa veritas testatur, qui in modico fidelis est et in maximo efficietur a. Si enim propinare vobis fideli ferculo simpliciter largiens cibi edulium non ab re æstimavi, profecto ampliora ingeram si mihi fiat noscere hoc vobis cordi fore. Mirabilem igitur Deum in sanctis suis dignis tripudiorum attollamus trophæis, qui mirabiliter mirabilem atque egregium confessorem suum Leonium quem ante seculi constitutionem sibi vos sincerissimum præelegit diebus istis titulis miraculorum plurimis declarare dignatus est. De quo tanto patrono, quamvis vitæ seu genealogiæ illius seriem minime reperire quiverimus, non ignotum tamen eum fore orthodoxæ fidei. | Ille qui cunctos condidit sanctos passus est sed ad eius memoriam reverendam animos fidelium catholicorum excitare decrevit. Plurima siquidem miraculorum insignia eius obtentu patrata, Christus Dominus Noster ad laudem nominis sui diebus istis humano generi demonstravit; nos vero, de innumerabilibus eius præconiorum miraculis historiæ morem tenentes et pauca de plurimis perstringentes, ea solummodo quæ a fidelissimis personis sub attestatione fidei nobis comperta sunt ad posteritatis memoriam fideli stylo memorare decrevimus. Dignum vero censuimus nomina ipsorum a quibus hoc didici huic proæmio inserere ne adulationis notam currisse videamur. Robertum1 ergo dico præcessi, Milidunensis monasterii eximiæ vitæ monachum necnon et Raynaldum ipsius loci2 post Deum et egregium confessorem Leonium procuratorem, venerabilem satis presbyterum, de quorum veridica narratione nullus fidelium dubitare permittitur quin pene omnes qui eos noverint sinceræ vitæ illis præbeant testimonium. Ergo monens lectorem ne phaleras verborum nodosque syllogismorum huc requirere velit sed puræ fidei potius inspiciat emolumentum memorque sit semper illius Salomonis dicti: Detrahentia labia sint procul abs te b reliquorumque multorum quæ ob vitandum fastidium prætermisimus, alloquor his verbis detrahentem quemque legentem: Quisquis rancidolum rogata fronte susurras: Iam cessare velis, moneo, desine iam At si livor inest et adhuc te discutit, audi a
Cf. Lc 16, 10
1
Cf. supra p. 46, n. 77.
2
b
Prov 4, 24
Istius loci renvoie-t-il à monasterium ou à Melun ? Il n’est pas impossible du tout que Renaud soit moine de Saint-Père et qu’après que le monastère s’était vu attribuer ou confirmer la possession de Saint-Liesne, il eût été en charge du culte paroissial. La situation est assez fréquente à l’époque, même si elle soulève souvent la critique. Roulliard (p. 585) en fait sans preuve «le procureur claustral» de l’abbaye.
LE RECUEIL DE MIRACLES DE S. LIESNE
251
l’atteste la Vérité elle-même, celui qui est fidèle dans une petite chose le sera dans une plus grande. Si j’ai pensé en effet qu’il n’était pas inutile de vous offrir un plat digne de confiance en vous donnant simplement ce mets-ci, à coup sûr je vous en donnerai beaucoup plus s’il m’est donné de savoir que ceci puisse vous être agréable. Aussi exaltons Dieu admirable dans ses saints, dignes des trophées de nos transports de joie, lui qui, de façon merveilleuse, vous a fait l’honneur de faire connaître à notre époque par les nombreux titres de ses miracles, l’admirable, l’illustre Liesne, son confesseur, qu’avant l’institution des temps il a choisi comme lui étant particulièrement fidèle. D’un si grand patron, bien que nous ayons été incapables de trouver le moindre document sur sa vie et son origine, on n’ignore cependant pas qu’il fut orthodoxe dans sa foi. Celui qui a créé tous les saints l’a permis mais il a décidé, afin que l’on révère sa mémoire, de réveiller les âmes des fidèles catholiques. C’est ainsi que le Christ Notre Seigneur, pour la gloire de son nom, a fait voir en ces jours-ci au genre humain de très nombreux signes de miracles obtenus par son intercession. Quant à nous, pour ce qui touche aux innombrables miracles racontés par ses hérauts, nous en tenant aux usages de l’Histoire, et en nous limitant, dans cette matière surabondante, à un petit nombre d’épisodes, nous avons décidé de porter, d’une plume fidèle, à la mémoire de la postérité, seulement ce que nous avons appris sous la foi du serment de personnes éminemment dignes de confiance. Et il nous paraît juste de faire figurer dans ce prologue les noms de ceux qui nous ont informé pour ne pas donner l’impression que nous avons encouru le blâme de la flatterie. Je cite donc en tête Robert, du monastère de Melun, moine de vie exemplaire, ainsi que Renaud du même lieu, accrédité auprès de Dieu et de l’illustre confesseur Liesne, et prêtre bien vénérable. Pour ce qui est de la vérité de leur récit, qu’aucun fidèle ne se permette de mettre en doute que pratiquement tous ceux qui les auraient connus puissent témoigner de la pureté de leur vie. J’avertis donc le lecteur: qu’il ne veuille pas chercher ici le clinquant des mots ni les embrouillaminis des syllogismes mais qu’il soit attentif plutôt au profit tiré de la pureté de la foi, qu’il ait toujours en mémoire cette parole de Salomon: Éloigne de toi les lèvres qui dénigrent ! Qu’il se rappelle encore les propos de bien d’autres, que nous passons sous silence afin de ne pas ennuyer le lecteur. S’il se trouve quelque détracteur en train de me lire, je lui adresse ces paroles: Qui que tu sois, tu murmures des réflexions désobligeantes, la mine dubitative: Déjà tu voudrais t’arrêter, je te donne ce conseil: arrête sur le champ, Et s’il y a de l’envie en toi et que jusqu’ici elle te fend l’âme, écoute !
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65 fol. 211v
70
GAUTIER DE MELUN
Nec nobis nec eis nec tibi proficias Nec nos colaudes nos neque vituperes Proderit hoc animæ, fac, mihi crede tuæ. | Igitur finem prologo dantes, ad gestarum rerum ordinem veniamus, auxiliante nos Domino Nostro Iesu Christo, a quo omne datum optimum et omne donum perfectum est, qui in Trinitate permanet et in unitate semper consistit per omnia secula seculorum amen. Explicit prologus
75
80
fol. 212 85
Universalem universorum Christo credentium sanctam matrem Ecclesiam super multorum filiorum felici proventu gratulabunda exultatione gaudere eorumdemque multis exemplis et virtutibus quasi quodam splendidissimo iubare irradiatam in cunctis mundi finibus indesinenter coruscare, neminem fidelium credimus ignorare. Inter quos eximium confessorem Christi Leonium, quasi sydus lucidissimum inter astra, non paucis odoriferis miraculorum præconiis a testantibus indubitanter processisse cognovimus; quæ non solum scripto et præteritis extitisse didicimus, verum etiam oculis et nunc istis diebus nostris quam frequenter cotidie fieri conspicimus. Castrum3 etenim Meledunum, situ et opacitate amœnissimum, retinet ecclesiam quandam in honore Dei et veneratione eiusdem sancti Leonii constructam, gipseo et arcuato opere, nobiliter quondam satis ædificatam. Irruentibus vero olim perfidis | Normannis intra Gallias, sicut et aliæ innumeræ incendio absorpta est; sed studio fidelium virorum ad pristinum statum in eam quæ nunc manet speciem restaurata est4. In eadem ergo ecclesia sacratissimum huius beatissimi viri usque hodie permanens5 dignoscitur existere sepulchrum, quod a fidelibus populis humili devotione frequentatum non minima veneratione excolitur. Hanc dilectam sibi do63. eis] eas ms. | 80-85. castrum etenim ... restaurata est: LA FORTELLE, p. 95: ecclesiam quandam] quandam ecclesiam; gipseo et arcuto] gypseo et arcuto; vero om. | 80-86. castrum etenim ... In eadem ergo ecclesia: Officium, f. 238v: etenim om.; amoenissimum] satis amoenissimum; eiusdem om.; olim] diu; innumeræ] numerosae
3 On possède une version très proche de ce passage. De la même main que celle qui transcrit les miracles, bien que d’une écriture plus nerveuse, le copiste signale ceci à la suite (fol. 238v-239): «J’ay trouvé dans un ancien lectionaire de cette abbaye les douzes leçons de saint Liene, tirées mot à mot de ce livre de ses miracles parmi lesquels se trouvent ces premiers qui nous manquent...»; cf. annexe 3, supra, p. 65. Notons dans ce passage l’utilisation du mot praesul: il ne désigne pas un évêque ni un abbé mais un personnage plus modeste, aux ordres du prêtre, l’équivalent d’un bedeau.
LE RECUEIL DE MIRACLES DE S. LIESNE
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Ceci ne profiterait ni à nous, ni à eux, ni à toi Et ne nous comble ni de louanges ni de blâmes, Ceci sera utile à ton âme, fais ainsi, crois m’en ! Mettant ainsi fin à ce prologue, venons-en au récit ordonné des faits, avec l’aide de Notre-Seigneur Jésus-Christ par qui nous a été donné ce qu’il y a de meilleur et de qui tout don est parfait, lui qui demeure dans la Trinité et se maintient dans l’Unité pour tous les siècles des siècles, amen. Fin du prologue Que la sainte mère, l’Église universelle rassemblant tous ceux qui croient en Christ se réjouisse, se félicite et exulte de la réussite de nombre de ses fils, qu’elle resplendisse sans cesse de leurs nombreux exemples et de leurs miracles, comme irradiée d’un splendide éclat jusqu’aux confins du monde, nous croyons que nul d’entre les fidèles ne l’ignore. Qu’au milieu d’eux se soit avancé Liesne, l’éminent confesseur du Christ, tel une étoile brillant d’un éclat particulier parmi les astres, nous le savons sans aucun doute par la proclamation odorante des nombreux miracles qui l’attestent. Qu’ils se soient produits, nous l’avons appris non seulement par des écrits et des témoignages du passé mais encore maintenant, de notre temps, nous les voyons se produire quotidiennement, et avec quelle fréquence, sous nos yeux. De fait, la place forte de Melun, si agréable par son site et ses ombrages, possède une église construite en l’honneur de Dieu et en vénération de ce même saint Liesne, ouvrage de gypse et voûté, noblement édifié il y a bien longtemps. Jadis pourtant, comme d’innombrables autres églises, elle fut détruite par l’incendie, du fait des perfides Normands envahissant les Gaules. Mais grâce au zèle des fidèles elle a été reconstruite dans son état d’origine et avec l’aspect qu’elle conserve maintenant. C’est dans cette église, comme on sait, que se trouve toujours aujourd’hui le tombeau très saint du bienheureux qui, fréquenté avec une humble dévotion par le peuple des fidèles, est honoré d’une grande vénération. Cette maison qui lui est 4 Ce passage (Castrum etenim Meledunum … restaurata) est le premier de cinq extraits des Miracula à figurer, avec quelques variantes orthographiques dues vraisemblablement à l’éditeur, parmi les pièces justificatives de l’Histoire et description de Notre-Dame de Melun de B. de la Fortelle (Melun, 1843), p. 95. En apparat nous donnons les variantes présentes dans cette dernière édition. 5
Cette précision à elle seule aurait dû suffire à prouver à tous les successeurs du narrateur qu’en 1136 le tombeau du saint était bien à Saint-Liesne et n’avait pas été transféré à l’abbaye de Saint-Père.
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mum Christus Deus Noster, ad laudem sui nominis, ob meritum demonstrandum sui incliti confessoris evidentibus signorum prodigiis crebrisque virtutum inditiis non dedignatur sepissime illustrare, adeo ut... 6 ----------------------------------------------------------------------------------------(Fol. 238) Capitre (sic) premier7 Nonnullos et caetera8. En ce premier chapitre dit l’histoire qu’un jour, come le prestre de Saint Lyoisne envoya son clerc, qui depuis fut prestre, à un soir pour sonner complie, vit l’église resplandissante de moult grant resplendisseur [lumière]10, lequel, épouvanté de grant paour et freur [frayeur], s’en retourna vers ledit prestre son maistre et luy dit ce que il avoit veu. Ce incontinent ledit prestre se leva et alla à laditte église et illecques vit du lieu ou le corps du dit saint Lyoine gisoit, issir [sortir] une lumière en manière de brandon montant jusques au ciel, dont le dit prestre épris de moult grant paour n’osa entrer en la ditte église, mais en louant, magnifiant et glorifiant Dieu et le benoist saint s’en retourna en son hostel.
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Quodam ergo die cum presbiter eiusdem loci praesulum quemdam ad eamdem ecclesiam ob completorii sinaxim pulsandam transmisisset, nimio eam fulgore et conspexit renitere magnoque (fol. 239r) pavore perterritus ad eum qui se miserat concitus adiit cunctaque quae viderat nuntiavit. Mox ille surrexit, ad ecclesiam abiit viditque loco in quo sanctus iacebat quasi usque ad coelum in modum faculae ardentis voluerit, nimio se ipse timore correptus, minime ausus est in ecclesiam ingredi sed glorificans Deum sanctumque magnificans Leonium reversus est ad propria.
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La transcription s’arrête brutalement au tiers du feuillet 212r. Le verso du 212 et le feuillet 213 sont vierges. Le texte latin reprend au fol. 214 avec plenissime en haut de page et est suivi de Caput III. r-v
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Pour rappel, j’ai adopté le parti de reconstituer l’ordre logique du récit de miracles en intégrant ici la traduction française des deux premiers miracles, transcrite par le copiste aux fol. 238rv à la suite du recueil latin des miracles. Par commodité, ces deux chapitres en français sont reproduits ici en regard (présente page et page de droite) et non l’un à la suite de l’autre. 8 Le début de phrase des deux miracles en latin – Nonnullos etc et Excubias quoque angelicas etc. – dont le copiste n’a pas retrouvé la version d’origine, doit avoir été emprunté à cet «ancien lectionnaire» de douze leçons de saint Liesne, que le copiste (fol. 238v) dit avoir été «tirées mot à mot de ce livre de ses miracles parmi lesquels se trouvent ces premiers qui nous manquent». Pour preuve il cite le début de la première leçon: mirabilem Deum… in sanctis trophaeis qui se termine par ad laudem … demonstravit dont on peut effectivement vérifier qu’ils se trouvent dans le prologue du recueil, et la deuxième leçon qui décrit le premier miracle et commence par Castrum Meledunum qui se trouve également dans le préambule (cf. supra, p. 252, l. 80). L’expression Excubias… devait figurer dans le chapitre 2.
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chère, le Christ notre Dieu n’a pas dédaigné, pour la louange de son nom, de l’illustrer très souvent par des signes prodigieux et de fréquentes preuves de ses pouvoirs, afin de rendre manifeste le mérite de son célèbre confesseur à tel point que… ----------------------------------------------------------------------------------------Chapitre second Excubias quoque angelicas et caetera. Ici dit que ung prestre, plain de toute bonté, estoit moult traveillé [torturé] de maladie de fievres, auquel par inspiration divine vint en pensée que il iroit visiter et honorer la mémoire du glorieux saint Lyoine. Et adonc vint au dit lieu de Saint Lyoine et pria le prestre d’iceluy lieu de veiller avecques luy une nuit, lequel en fut d’acort et eulx deux doncques reposans en la cripte ou le précieux corps du noble confesseur de Jésus Christ reposoit, apparurent deux colombs très blancs qui par manière de esoisement11 et de joye, de leurs ailes peu à peu et par légier atouchement hurtoient les testes (fol. 238v) des deux prestres, dont ils s’éveillèrent et moult s’en émerveillèrent et toutefois ne les virent plus mais si grant lueur et resplendeur vint en l’église car plus creoient la ditte église ardoir [brûler] que resplendir. Ainsi s’en yssi [partit] ledit prestre qui paravant [auparavant] estoit malade, comme dist est, sain et plain de toute santé et bien haitié [en bonne santé]. Et ainsi s’en retourna en son païs, racontant12 et disant plainement que la Divine Majesté par les mérites du glorieux saint Lyoine luy avoit donné santé et icelui qui paravant acoustumement avoit esté malade au lit ne fut onques depuis malade et si vesqui bien depuis l’espace de trente ans entiers.
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9 Nous donnons ici le texte d’une des douze leçons du lectionnaire utilisé par le copiste du recueil des miracles tel qu’il l’a recopié au fol. 238v du BnF, lat. 12690; cf. supra, introduction, p. 65. Il permet de vérifier la fidélité de la traduction que, à défaut du texte latin, le copiste a recopiée pour les miracles 1 et 2 dont il n’avait pas le texte. 10
Entre crochets, nous donnons la signification de certains termes d’ancien français.
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Ébats ? Il m’a été impossible de trouver ce terme dans les dictionnaires d’ancien français du Moyen Âge ou du XVIe s. (de F. Godefroy, Bounard et Salmon, E. Huguet, Greimas notamment). 12
dessous.
À partir d’ici, le scribe a retrouvé le texte latin qui continue au folio 214, transcrit ci-
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(…) | Plenissime intimare consuevit quod ita ei suprema Maiestas meritis beatissimi Leonii sospitatem integerrimam attribuerit et nunquam postmodum infra spatium triginta annorum lecto decubuerit qui ante creberrime languere consueverat. Caput III
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Celebre festum istius beati anniversario13 tempore agebatur, Galterius quoque, ipsius summæ reverentiæ abbas, pridem urnam14 sancti revisere statuerat15; in crastinum quippe ad maiorem basilicam decreverat reliquias sancti Patris deferendas. Oborta est itaque grandis altercatio curiosius investigantium quonam sancti epitaphium reperire quirent, et ut certius noscituri si idem cœleste margaretum inibi occuleretur, tunc unus ex ipsis qui interfuerunt, habitu et opere monachus Evrardus nomine, dirimere gliscens huiusce causæ ambiguitatem facit huiuscemodi scilicet operculum saxeum quo beati mausoleum tegebatur, semipedem16 erigi iussit; animatus igitur a circumstantibus manus beati lecto admovit, pertractans cuncta si saltem obvium foret quod investigabat, dexteræ igitur illius a superiori lapide deiectum quod querebat irrepsit, stupendum omnibus omnino prodigium confestim subsecutum est, marmor quippe quod iustum iusti nomen arctius impressum continebat. Ierarcha ille circumstantibus ostendere cupiens, sanguineas manus suas pariter | demonstravit, nempe recentis sanguinis stillantes guttas ab ipsius digitis non unus, nec duo, vel tres, sed omnis turba quæ affuerat vidit. Glorificantes ergo Deum qui in sancto suo Leonio gloriosus apparuit, non ultra subsistere ausi, cesserunt loco. Bonæ vero memoriæ Galterius abbas, deputatis ibi custodibus, pervigiles iussit eos adesse. Excubantibus autem illis ante sancti lipsanum, repente intempestæ noctis silentio audiuntur dulcifluæ voces pariterque immensus perspicitur splendor; attonitis illis et tanquam in excessu mentis actis, paulatim cœperunt voces ampliari atque usque ad aera ferri sicque cœlestis illa melodia cum splendore simul mansit usquequo nocturnalem inchoarent cursum, et tunc demum minuendo rursus pusillum non comparuit fulgor.
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Le 12 novembre selon les plus anciens martyrologes: cf. supra, introduction p. 22 et 27.
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Le terme est assez souvent utilisé pour désigner un sarcophage, en particulier à l’époque mérovingienne: voir, par ex., la Vita Arnulfi, ed. B. KRUSCH, in Monumenta Germaniae Historica. Scriptores rerum Merovingicarum, t. 2, Hanovre, 1888, p. 445. 15
Cf. supra, introduction, p. 27 et suiv.
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Environ 15 cm.
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(…) Avec force, il annonçait habituellement que la divine Majesté, par les mérites du bienheureux Liesne, lui avait octroyé une complète guérison, et que jamais au cours des trente années qui suivirent, il ne fut cloué au lit, lui que la maladie avait coutume d’accabler si souvent auparavant. Chapitre 3 Pour l’anniversaire du saint qui donnait lieu à une fête très fréquentée, Gautier, l’abbé qui lui vouait lui aussi la plus grande vénération, avait quelque temps auparavant, décidé de réexaminer son tombeau; de fait, il avait décidé de faire transporter dès le lendemain la dépouille du saint père dans la partie haute de la basilique. Il s’était en effet élevé une vive controverse parmi ceux qui, avec passion, cherchaient à savoir où l’on pourrait trouver l’épitaphe du saint, et afin d’examiner si la perle céleste s’y trouverait cachée, l’un de ceux qui se trouvaient là, moine par l’habit et la conduite, du nom d’Évrard, désireux de mettre fin à l’incertitude de l’affaire, procéda de cette façon. Il ordonna de faire soulever d’un demipied le couvercle de pierre qui couvrait le tombeau du bienheureux; encouragé par l’assistance, il porta les mains sur la couche du saint, palpant toutes choses, dans l’espoir au moins que se présenterait ce qu’il cherchait. C’est alors que se glissa dans sa main droite, détaché de la pierre qui se trouvait au-dessus, l’objet de sa recherche et que s’ensuivit un prodige qui frappa de stupeur tout le monde: de fait, ce marbre, portait gravé profondément le juste nom du juste. Ce hiérarque en voulant le présenter à l’assistance lui montra aussi ses mains pleines de sang, des gouttes de sang frais ruisselant de ses doigts. Et ce n’est pas une, ni deux, ni trois personnes mais toute une foule se trouvant là qui le vit ! Ainsi donc, glorifiant Dieu qui apparut dans sa gloire en la personne de son saint, Liesne, les gens n’osèrent pas rester là davantage et se retirèrent. De son côté, Gautier, l’abbé de bonne mémoire, désigna des gardes et leur ordonna de rester pour veiller toute la nuit. Alors que ceux-ci s’étaient allongés devant la dépouille du saint, tout à coup, au creux de la nuit, dans le silence, un flot de douces voix se fit entendre, en même temps qu’ils apercevaient une prodigieuse, une éclatante lumière. Ils étaient abasourdis et comme transportés de ravissement. Les voix commencèrent à enfler progressivement et à se propager dans les airs et c’est ainsi que cette mélodie céleste accompagnée de l’éclat de la lumière persista jusqu’à ce qu’ils commencent à chanter l’office des nocturnes. Alors seulement la clarté diminua peu à peu d’intensité jusqu’à disparaître.
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Quis non obtupescat tam præclarum miraculum dilectissimi ? Ecce etenim in innumerabilibus annis caro mortua in sepulchro iacuerat ad ostendendum vero cunctis venturis seculis virgineum purpureumque florem suum, dilectissimum sanctum Leonium ! Christus Deus noster hanc ei prærogativam gratiæ attribuit, quæ invisa et inaudita retro anteactis temporibus foret. Perspicue ergo claret quia istud sanctissimum toto orbe renitens clarissimum iubar beatus Leonius in hac carne terrea positus, ad puræ sinceritatem mentis integerrimæque integritatem carnis habuerit cui sic Christus sanctissimos artus illibatos custodire dignatur in terris. Ipsius hoc proprium ac | singulare donum est qui, in Ezechiele prophetaa, ossa ossibus nervos nervis compaginare cutemque super inducere potest. Inter reliquos vero qui ad supra memoratum tam venerandum confluxere spectaculum Robertus clericus interfuit de quo postmodum loquturi sumus. Is gravissimo percussus fasce ægritudinis erat quem venerabilis præfatus abbas secum illic detinuit; prædictus autem clericus sese illic in orationem dedit moxque ut a loco surrexit, iuvantibus illum sanctis incliti confessoris meritis omnibus, vegetus membris, sospes evasit, qui ita cuncta extitisse ut descripsimus viva voce postmodum sepissime protestatus est. Caput IV Hoc quoque non minima admiratione dignissimum quod sudarium quo sanctissimum huius Domino dilecti corpus obvolutum extitisse ac per multa annorum curricula in terreno pulvere absconsum iacuisse dignoscitur, licet admodum fuerit subtilissimum, nullius tamen læsionis vel corruptionis in eo penitus signo apparente, sanum et integrum repertum est. Quod longo post tempore in eodem loco permansit, nunc vero, et decens est, honorifice reconditum in ecclesia Sancti Petri, apostolorum principis, summo ardoris desiderio ab incolis eiusdem loci cum summa reverentia et diligentia adservatur17. | Caput V Nobilis secundum Deum dignitate Robertus clericus sed nobilior pro posse in Deo, de quo paulo ante prætulimus, monasterii sancti Salvatoris in ipso castro constitutus provisor, indagare solitus est quod narro. Existente, inquit, eo in propria domo, dominico die quodam post vespertinos hymnos, conspexit basilicam sancti ac Domino amantissimi confessoris a
Cf. Ez 37, 7-8
141. admiratione] amiratione ms. 17
Sur ce suaire, cf. supra, introduction, p. 23 et 26.
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Qui ne serait stupéfait devant un miracle aussi éclatant du très aimé ? Voici en effet que pendant d’innombrables années une chair morte reposait dans le sépulcre afin de faire voir à tous les siècles à venir la pourpre d’une fleur virginale, le bien-aimé saint Liesne. Le Christ notre Dieu lui conféra le privilège d’une grâce qui, aux siècles passés, aurait été invisible et inouïe; il est parfaitement clair que cette lumière, infiniment sainte et illuminant le monde entier, le bienheureux Liesne l’aura obtenue alors que, se trouvant dans sa chair faite de terre, il aspirait à la sincérité d’une âme pure et à la chasteté parfaite d’une chair sans souillure. Aussi le Christ a-t-il daigné conserver intacts ses membres dans la terre: don exceptionnel et qui est sa marque propre, il vient de Celui qui, dans le prophète Ezéchiel, peut ligaturer les os aux os, les nerfs aux nerfs, et tendre de la peau au-dessus. Parmi les autres personnes qui arrivèrent en nombre pour voir un spectacle aussi digne de vénération, se trouvait Robert, le clerc dont nous parlerons plus bas. Lui qui était écrasé de l’accablant fardeau de la maladie, le vénérable abbé l’avait retenu auprès de lui en ce lieu. Le dit clerc s’y abîma dans la prière et, bientôt relevé, grâce à tous les saints mérites de l’insigne confesseur, il sortit guéri et dispos. Que tout ceci se soit passé comme nous l’avons décrit, il nous le confirma par la suite très souvent et de vive voix. Chapitre 4 Voici qui n’est pas moins digne d’admiration: le suaire dont on sait qu’il avait enveloppé le très saint corps de l’aimé du Seigneur et surtout que de nombreuses années il était resté dérobé à la vue dans la poussière de la terre, bien qu’il fût d’une très grande finesse, fut retrouvé en bon état et entier, sans le moindre signe apparent de déchirure ou d’altération. Ce suaire resta très longtemps au même endroit alors que maintenant, et c’est une solution convenable, à cause de l’ardent désir des habitants du lieu, il a été déposé avec honneur dans l’église de saint Pierre, le prince des apôtres, où il est conservé avec beaucoup de vénération et de soin. Chapitre 5 Robert, le clerc, dont nous parlions peu avant, noble par sa dignité selon Dieu et plus noble encore en vertu de son crédit auprès de Dieu, nommé prévôt du monastère Saint-Sauveur de la ville, avait coutume d’enquêter sur les événements dont je fais le récit. Il se trouvait, dit-il, chez lui un dimanche après l’office de vêpres quand il vit la basilique de Liesne, le saint confesseur et ami de Dieu, briller d’un éclat si effrayant qu’il lui sem-
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Leonii ita terrifico iubare illustratam ut videretur omnis exuri rerum. Ut sese fragilitas humana habet, existimavit ignem terreum fuisse, non animadvertens quod qui olim rubum sine corporei ignis admixtione fecit accendi sed non exuria, gratuita sua miseratione posset et huic suo dilectissimo eamdem gratiam conferre. Tandem vero in semet reversus, discussa prorsus caligine mentis, sagaciter cœpit secum tractare divinum opus hoc extitisse non cuiusquam corporalis materiei iterumque se loco applicuit quo et prius steterat viditque ab ipsa basilica instar teretis ignei globi exire cuius cacumen penetrabat cœlos paulatimque properans ad monasterium sancti Petri apostolorum principis, in quo ipsius Deo gratissimæ reliquiæ cum digno honore servantur, devenit lustrataque omni circumquaque ecclesia, ipso inspiciente eo, demigrans ecclesiam cunctorum salvatoris Dei subintrat; tunc demum aliquandiu inibi iste divinus fulgor omni splendore humano lucidius commanens, paulatim deficiendo rursum non comparuit. Ergo prænotatus clericus eos qui tunc forte in angiportu quod ante domum illius aderant | perscrutatur, sollicitus si quidquam tanti miraculi noscent. Profitentur illi se optime noscere atque ut descripsimus omnem rei seriem pandunt. Tunc in commune laudantes Deum qui sic coruscare radiis supernæ virtutis lucernam mundi beatissimum et cum summa veneratione nominandum Leonium facit, redierunt quique gaudentes ad propria. Caput VI
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Pari modo et aliud cœlitus a Domino in amata incliti confessoris sanctissima aula ostensum splendore superno miraculum cuidam illustri viro Odoni nomine18, æstimo non supervacuum esse scribere. Pausante ergo per nocturnæ soporem quietis, adstat ei in visu ignoti quidam vultus qui, accelerando illum interpellare videbatur — nec hironia est: extitit ut post in propatulo claruit. Nam sine mora experrectus tanto nitore domum suam vidit splendere ac si voragine combustionis tota iret aduri. Moxque veluti excors desipiensve factus retro clamore dirisque vocibus cœpit eiulare, sperans peculium suum adustum iri omne. Curis igitur agitatus multis nescio quid, anxie intra se trutinando, ad ædem beati atque gloriosi Leonii domui
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Ex 3, 2-3
18 Vu le titre d’«illustre» (généralement réservé aux comtes), donné à ce personnage, très probablement bien connu des Melunais puisque Gautier ne précise pas qui il est, il pourrait s’agir d’Odon / Eudes IV († 1093) de la lignée des comtes de Champagne. Sur ce dernier, cf. M. BUR, La formation du comté de Champagne, v. 950-v. 1150 (= Mémoires des Annales de l’Est, 54), Nancy, 1977, p. 233.
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blait que tout avait été consumé. Ainsi en est-il de l’infirmité humaine: il pensa qu’il s’agissait d’un feu terrestre sans s’aviser que celui qui jadis fit, sans y porter le feu corporel, s’embraser le buisson sans qu’il se consume pourrait, dans la gratuité de sa miséricorde, conférer la même grâce à son bien-aimé. Quand enfin reprenant ses esprits, une fois dissipées les brumes de son intelligence, il se mit sagement à considérer en lui-même qu’on était en présence d’une opération divine et non de quelque matière corporelle; de nouveau, il dirigea son attention à l’endroit où elle s’était portée au début et il vit de cette basilique même sortir comme une boule de feu bien ronde dont le sommet pénétrait dans les cieux. Progressivement elle accéléra son mouvement en direction du monastère de saint Pierre, le prince des apôtres, dans lequel certaines de ses reliques, particulièrement agréables à Dieu, sont conservées avec l’honneur requis; elle l’atteignit et, après avoir illuminé tout le tour de l’église, Robert qui la suivait du regard la vit quitter la place et entrer dans l’église du divin Sauveur de tous les hommes; puis, seulement après y être restée un bon moment, cette fulgurance divine, plus éclatante que toute lumière humaine, déclina progressivement puis ne reparut plus. Alors donc notre clerc s’enquiert dans la ruelle auprès de ceux qui par hasard s’étaient trouvés devant la maison du saint, curieux de savoir s’ils avaient connaissance d’un tel miracle. Ils lui disent qu’ils sont parfaitement au courant et lui racontent la suite des événements comme nous les avons rapportés. À ce moment, tous ensemble, ils louèrent Dieu, lui qui fait resplendir ainsi des rayons de la suprême vertu une lumière du monde, le bienheureux Liesne, dont on doit prononcer le nom avec la plus grande vénération; et chacun, la joie au cœur, rentra chez lui. Chapitre 6 De semblable façon, je n’estime pas inutile d’écrire un autre miracle manifesté avec un éclat surnaturel. Dieu l’a envoyé du Ciel dans l’église très sainte et aimée du célèbre confesseur, à un illustre personnage nommé Odon. Alors qu’il dormait dans la reposante quiétude de la nuit, se présente en songe quelqu’un au visage inconnu qui le presse et semble l’appeller — et je parle sans ironie; la démonstration en fut faite, ensuite, dans la cour. En effet, éveillé sans tarder, il vit sa maison resplendir d’une aussi vive lumière que si elle allait être entièrement consumée par le tourbillon dévorant de l’incendie; bientôt, comme hébété ou ayant perdu l’esprit, par réaction il se mit à crier, à pousser des hurlements de terreur, convaincu que tous ses biens allaient être carbonisés. Ainsi donc, en proie à une multitude de je ne sais quels soucis, pesant avec angoisse les choses en lui-même, il vint au sanctuaire du bienheureux et glorieux Liesne qui était
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suæ contiguam veniens, frequenti proclamatione merita iusti atque Deo grati invocando subnixus itque multimoda spe, innixus beati posterulæ benigna quadam curiositate intro conspexit totum illud sanctum domicilium divini numinis nitore inenarrabiliter perfulgidum, ex quo nimirum cœlesti iubare luminis paxillum ante domum suam respersam conspexerat sed terrea cogitatione ut mortalibus mos est, | præpeditus nequibat animadvertendo apponere animum hoc esse superni fulgoris ac divinæ virtutis inditium, quin potius casualem hunc existimans ignem. Qui paulo ante divina ad memoriam revocando diu siluerat, ingentes rursus cœpit edere voces. Deo devota autem quædam perparvum habens tuguriunculum iuxta sanctissimam incliti confessoris glebam, de qua post latius suo loco replicabimus, audita hac vociferatione pariterque noscens quæ gesta erant, amicabili lenitate illum compescendo coercuit ut ab istius modi inclamatione resipisceret. Qui tandem ad se reversus et dolore animi intrinsecus tactus, pœnituit nimium quia tam sero magna magnalia Dei quibus gloriosissimum Leonium condecorare non desistit in terris addidicisset. Mox etenim tanti decor luminis ab oculis eius subtractus est, verumtamen, exemptis tenebris et dilucescente crepusculo diei, cunctis in vico eodem commanentibus Deo amati laudes Leonii propalare non distulit nec immerito, teste Raphaele beato Angelo novimus quod secreta regis abscondi bonum sit, opera vero Dei reserare et confiteri honorificuma. Populus denique adclamantes Deo laudes, vota precum ac munera gratiarum gratioso patrono nostro et egregio advocato persolventes Leonio, redierunt quique ad sua, lætantes in Christo. Nec moveat quemquam quod totiens istum splendificum deiferi patris nostri Leonii locum cœlesti micare splendore narramus; non enim prætermittenda sunt. Hæc videat quisquis ille est qui tam evidentibus mirorum | assertionibus huius beatissimi confessoris repugnare calumniamque inferre præsumat ne veridico ore cuncti potentis sugilletur dicentis qui me sermonesque meos erubuerit hunc quoque Filius hominis confundet in maiestate Patris et sua coram angelis sanctisb. Nempe sermo Dei laus sanctorum est, dum etenim laudantur sancti glorificatur Deus in ipsis per quem est omne quod est, per eum ergo potuerunt mira quæ egerunt quia
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Cf. Tb 12, 7
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Cf. Lc 4, 26
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contigu à sa propre maison, faisant de fréquents appels aux mérites du juste qui s’était rendu agréable à Dieu, et il y alla soutenu par de multiples espérances. Appuyé à la porte de derrière, poussé par une louable curiosité, il regarda à l’intérieur de ce saint domicile: il étincelait tout entier et de manière indicible de l’éclatante puissance de Dieu; à coup sûr, la petite fraction de la lumière qu’il avait vu rejaillir sur sa maison provenait de cette illumination céleste, mais, comme il est normal chez les mortels, quand il y avait réfléchi en créature de la terre, son esprit avait été incapable d’établir que se trouvait là le signe d’une clarté surnaturelle et de la puissance divine, alors qu’il pensait plutôt qu’il s’agissait d’un feu accidentel. Lui qui était resté un long moment silencieux, alors qu’il venait à peine de rappeler à sa mémoire la pensée de Dieu, il se remit à pousser des cris terribles. Mais une femme consacrée à Dieu qui avait une misérable cabane jouxtant la propriété très sainte de l’illustre confesseur — d’elle nous reparlerons plus longuement en son temps — entendit ces clameurs. Elle aussi cherchait à comprendre ce qui se passait: elle l’arrêta avec une aimable douceur, lui donnant l’ordre de cesser de crier ainsi. Enfin revenu à lui et l’âme touchée par la douleur, il se repentit vivement d’avoir appris si tard les grandes merveilles de Dieu dont Il ne cesse de décorer le glorieux Liesne sur la terre. Bientôt en effet, la beauté d’une telle illumination fut soustraite à ses yeux mais pourtant, quand s’évanouirent les ténèbres et que l’obscurité fit place au jour, Odon n’attendit pas pour proclamer à tous les habitants du bourg rassemblés les louanges de Liesne, l’aimé de Dieu, et ce n’est que justice. Nous avons appris — le bienheureux ange Raphaël en témoigne — qu’il est bon de taire les secrets du roi mais qu’en revanche dévoiler et confesser les œuvres de Dieu vous honore ! Le peuple enfin proclamant les louanges de Dieu, s’acquitta envers notre gracieux patron et illustre avocat Liesne, des vœux de ses prières et des offrandes de la reconnaissance; puis chacun retourna à ses affaires, se réjouissant dans le Christ. Et que personne ne se trouble si chaque fois que ce lieu rayonnant de notre père Liesne, le théophore, brille d’un éclat céleste, nous en faisons le récit. Il ne faut en effet pas les passer sous silence. Que les voie celui, quel qu’il soit, qui oserait résister à la démonstration si éclatante des miracles de ce bienheureux confesseur et porter une fausse accusation, s’il ne veut pas être roué de coups par le Tout-Puissant qui, de sa bouche véridique dit: Et si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles, le Fils de l’homme aura honte de lui dans la majesté du Père et de lui-même, en présence des saints anges. La louange des saints est bien un discours sur Dieu car, quand on loue les saints, c’est Dieu qui est glorifié en eux, Lui par qui chaque chose est ce qu’elle est. C’est donc par Lui qu’ils ont eu le pouvoir de faire des
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ipse in ipsis habitans est operatus; est ipse bona quæ patraverunt ipsi. Splendore ergo paternæ gloriæ Christus qui subsequentibus suis viam lucis quod ipse est incedere demonstravit, voluit fidelibus populis patrocinia eius de quo loquimur egregii confessoris Leonii declarare in ignea imagine ut patenter claresceret cunctis quanto fervore fidei istud clarissimum sidus toto orbi, veluti stella firmamenti nitida micans, erga eum in hac ærumna positus flagraverit. Prælibatis his de cœlesti visitatione istius sancti loci nunc iam ad reliqua virtutum insignia Deo favente veniamus. Caput VII
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Qui olim caldaica vesania addictos incendio sibi fidos puerulos ab æstuantis incendii flammivomo camino eripuit illæsosa, eamdem potentiam diebus nostris exercendo, Christus Deus Noster circa hunc beatissimum patrem nostrum Leonium, fluxa iam carne solutum, honorifice declarare dignatus est. Quibus potest, si tamen | lectori non displiceat, non solum in unius verum etiam in trium sequentium miraculorum tractatu maxima ex parte non incongruenter aptari, unde quisque recte sentiens coniicere valet quantam hic Domino dilectissimus cœlibem castimoniam, illis non nimium dispar in hoc caduco corpore subsistens, exercuerit quam Dominus adeo miris virtutum compaginibus eis conglutinare dignatus est. Producatur in publicum litterarum notamini commendandum posterorumque imbecillitati profuturum quod, ab ipsius Deo dicatæ aulæ quondam sacerdotis boni testimonii et sanctæ conversationis viri ore, didicisse recolimus, de cuius testimonio nullo modo ambigere permittimur, multotiens namque dicere est solitus quoniam, sedente eo quadam advesperascente iam die, ante sanctissimæ ædis ingressum et cum hominibus vici illius, ut moris est, de pluribus colloquente, ecce paupercula quædam, candelam habens in manu, cunctis qui aderant videntibus, ingressa est ecclesiam quæ, facta oratione, accensam candelam super altare quod est super sanctum sepulchrum obtulit sicque recessit, universis ante fores ecclesiæ assistentibus super hoc negligenter agentibus et, his postpositis alia curantibus, tamdiu oblivio subsequta est quousque igne undis eo adunato et conglobato, oblata candela tota iam consumpta deficeret. Tandem reminiscens sacerdos iam dictæ
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Cf. Dn 3
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miracles, parce que c’est Lui, habitant en eux, qui les a faits. Il incarne en personne les œuvres de bien qu’ils ont accomplies eux-mêmes. Ainsi donc, par l’éclat de la gloire paternelle, le Christ qui a montré à qui marche sur ses traces à s’avancer sur la voie de la lumière qu’Il est en personne, a voulu, par cette image du feu, proclamer pour ses populations fidèles les miracles de celui dont nous parlons, l’illustre confesseur Liesne, afin que soit clair à l’évidence aux yeux de tous de quelle foi ardente, cet astre éblouissant dans le monde entier, telle une étoile étincelant au firmament, s’enflamma pour Lui alors qu’il était dans les tribulations de cette terre. Après avoir évoqué la visite céleste en ce saint lieu, venons-en maintenant, s’il plaît à Dieu, aux autres manifestations de ses miracles. Chapitre 7 Celui qui jadis arracha indemnes d’une fournaise vomissant les flammes d’un feu brûlant les jeunes gens qui lui étaient fidèles et qui avaient été voués au feu par la folie chaldéenne, le Christ, notre Dieu, manifesta de nos jours la même puissance à l’égard de notre très bienheureux père Liesne, qui était déjà délivré de sa chair éphémère quand Il daigna le faire connaître avec honneur. La mise en œuvre de ce sujet peut se faire, si toutefois cela ne déplaît pas au lecteur, par le récit non d’un seul miracle mais bien d’une série de trois très largement concordants. Ainsi tout homme à la pensée droite est en mesure de concevoir quel degré de chasteté dans le célibat aura pratiqué le bien-aimé du Seigneur, lorsqu’il se trouvait en son corps périssable bien semblable aux autres, chasteté que Dieu a jugée digne d’agréger à un ensemble de vertus si admirables. Exposons à la république des lettres ce qui doit se recommander à l’observation et qui profitera à la faiblesse de ceux qui viendront après nous. Nous rappelons que nous l’avons appris de la bouche d’un défunt, prêtre de bonne réputation et de saintes mœurs dans cette maison dédiée à Dieu; de son témoignage il ne nous est aucunement permis de douter, du fait qu’il racontait souvent ce qui suit. Il se trouvait assis devant l’entrée du très saint temple, discutant de choses et d’autres avec les gens du quartier, comme il en avait l’habitude. Le soir tombait déjà quand une pauvre femme, à la vue de tous ceux qui étaient là, entra dans l’église, un cierge à la main. Après avoir prié elle fit offrande du cierge allumé à l’autel qui se trouve sur le saint tombeau et puis sortit. Tous ceux qui se trouvaient devant les portes de l’église firent en ceci preuve de négligence: occupés à autre chose, ils n’en firent aucun cas. Il s’ensuivit qu’on n’y pensa plus jusqu’à ce que, le feu se réduisant par ondes concentriques à une boule, le cierge offert, entièrement consumé,
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mulierculæ inquirere cœpit a circumstantibus utrum postea ab ecclesia fuisset egressa, quam cum didicisset assertione multorum diu esse egressam et abiisse, attonitus illico et exanguis factus et | tam ipse quam cuncti qui cum eo erant, properanter ecclesiam ingrediuntur accedentesque ad altare, pannos quibus sanctum velabatur altare sanos et integros nullamque combustionem nec minimam quidem læsionem perpessos fuisse reperiunt; tantummodo reliquias recentis combustionis favillas scilicet et superstitem cinerem contuentes qui cinis instar circulorum obliquando vestigia orbem combusti lichinii manifeste prosequebatur. Clamor omnium qui aderant super hiis quæ facta sunt, in laudem Dei attollitur gaudentium necnon simul præ gaudio flentium quod tantum ac talem Deo dilectum meruissent habere iuxta se advocatum et vicinum cuius patrocinante suffragio et in præsenti ab instantibus periculis et in futuro ab æstuantis gehennæ incendiis liberari et sic demum per viam veritatis incedentes in tempore retributionis a pio iudice tam corporum quam animarum æternæ summam felicitatis se posse consequi veraciter non dubitarent. Caput VIII
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Facto itaque primi eorum trium quæ proposuimus miraculorum compendioso tractatu, secundo proferamus in medium circa Deo amatam aulam, de qua memorare mirabiliter ac exuberare inenarrabiliter multis et miris modis antidoto superni medicaminis gratiam sanitatum digessimus, hæc quæ referenda decrevimus gesta sunt. Fuit itaque aggestus cumulus frugum quem rustica lingua metam19 dicimus iuxta basilicam beatam ita contiguus ut parieti domus sanctæ inhæreret. Nam proconsul Guillermus nomine huius municipii quondam dominus20, | illic eam statui iusserat. Ob infidam æmulationem contrariorum ipsius, contigit ergo ut sævitia inimicorum eius incendio tota noctu adureretur; supereminente ipsa eadem meta sanctissimæ aulæ globisque flammarum totam circumvallantibus ædem, nihil omnino dominationis in ea prorsus præsumere potuit nilque damni 274-275. Nam proconsul … dominus: LA FORTELLE, p. 96.
19 Le mot existe bien en latin classique pour désigner un entassement, une pyramide. Au sens plus précis de «moyette», «amoncellement de gerbes», il se trouve chez Grégoire de Tours: Libri historiarum X, 4, 46, ed. B. KRUSCH – W. LEVISON (= Monumenta Germaniae Historica. Scriptores rerum Merovingicarum, I/1), Hanovre, 1937-1951, p. 183. Aimoin de Fleury, dans ses Miracles de S. Benoît, le définit comme suit: acervus frugum quem metam vulgo dicimus; cf. J . F. Niermeyer, Mediae latinitatis lexicon minus, Leyde, 1976, p. 675, s.v. Flodoard raconte un miracle très semblable: cf. Historia Remensis Ecclesiae, ed. M. STRATMANN (= Monumenta Germaniae Historica. Scriptores, 36), Hanovre, 1998, p. 454.
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eût disparu. Enfin le prêtre, se souvenant de la dite femme, commença à interroger les gens autour de lui pour savoir si elle était ensuite sortie de l’église. Quand plusieurs personnes lui eurent affirmé qu’elle était sortie et partie depuis lontemps, il est atterré, il blémit et immédiatement, tant lui-même que tous ceux qui étaient avec lui, ils se dépêchent d’entrer dans l’église, se dirigent vers le saint autel et trouvent que les étoffes dont il est recouvert sont en parfait état et intactes: elles ne sont pas brûlées et n’ont pas subi le moindre dommage. Ils trouvent seulement le résultat d’une combustion récente, à savoir des cendres chaudes et ils examinent cette cendre témoin: à la façon d’anneaux concentriques elle accompagnait manifestement la forme ronde de la mèche calcinée. Alors une clameur à la louange de Dieu s’élève de tous ceux qui se trouvaient là, joyeux de ce qui venait de se produire tout en pleurant de la joie d’avoir mérité que se trouve à leurs côtés comme avocat et voisin quelqu’un d’aussi grand, d’aussi aimé de Dieu. Grâce à son soutien et à sa protection, en vérité ils ne douteraient pas d’être délivrés dans le présent de périls menaçants et dans l’avenir du feu brûlant de la géhenne, ni qu’ainsi seulement, en empruntant la voie de la vérité, ils pourraient, venu le temps de la rétribution par le saint Juge, parvenir à la souveraine félicité éternelle tant des corps que des âmes. Chapitre 8 Après avoir fait un récit abrégé du premier des trois miracles que nous avons annoncés, exposons au grand jour avec le second ce qui concerne l’église aimée de Dieu. À son sujet nous avons choisi de raconter et de faire surabonder dans le miraculeux, l’indicible, la merveille multiforme, la grâce des guérisons obtenue par le contrepoison d’un remède surnaturel. Voici les faits que nous avons décidé de rapporter. Un amoncellement de gerbes — dans le parler paysan nous l’appellons une mète — avait été transporté à côté de la bienheureuse basilique et si près qu’il touchait le mur de la sainte maison. Feu le vicomte qui s’appelait Guillaume, le seigneur du lieu, avait en effet donné l’ordre de les faire entreposer là. À cause de la fourberie et de l’hostilité de ses adversaires il arriva donc que la rage de ses ennemis y mit le feu et tout brûla pendant la nuit. Bien que la mète fût en surplomb par rapport à la très sainte église et que des tourbillons de flammes eussent encerclé tout le sanctuaire, absolument rien ne put prétendre avoir raison de ce dernier et il fut impossible de lui infliger 20 Il ne peut s’agir que du vicomte de Melun Guillaume, dit le Charpentier à cause de ses exploits en Palestine. Mentionné dans les chartes à partir de 1094, il se croise en 1096. On perd sa trace en Orient après 1100.
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in ea irrogare quivit: hoc unum solum potuit. Quod nemini mirandum reor naturam rerum scienti plumbum enim cum mollissimæ sit reliquis plus metallis naturæ et a caloribus plerumque stillatim soleat deficere solis, tanti mole ignis paululum liquefactum est nec tamen prævalere usque ad combustionem quiverit flammæ. Tres quoque axes operturæ ædis sanctæ, flamma vorax corripuerat congerie scintillarum illic congregatarum, qui laterculi veluti sensibile et intelligibile quiddam sentientes, ut arbitror, incliti confessoris beatam virtutem ac reatus conscii non valentes tantum ferre dedecus, longiuscule humi deiecti sunt ut patenter daretur intelligi non fortuito casu sed divina hoc gestum visione. Discurrebant perstrepentes circumquaque populi atque ut in talibus solet fieri nullus erat memor sui sed omnes vicinum opperiebantur interitum; vix tandem in se reversi, ad commune patrocinium huius præcipui alumni confugiunt ut protecti ipsius piissima prece imminens evadere posset periculum. Pulsatus igitur Dei sacerdos inclitus lacrimosis suspiriis sui fidelis populi qui semper præsto esse consuevit sibi devote famulantibus, mox sedavit incendia sua prece sanctissima, nam subito in unum omne illud incendium redactum, nil læsionis parentibus incussit turbis et, ut alacriori sensu dignoscerent adfuisse postulantibus iustis benignissimas beati patris aures ædes, quæ in | ambitu ecclesiæ circumaderant eadem combustio paululum iam adusserat, repulit itaque: clarissima iusti Leonii virtus insanos flammarum vertices contorquens eos in semet ipsos reprimendo. Adstantes hoc circumspicientes turbæ exhilaratæ beneficio tanti numinis gratiarum vota reddentes Deo qui sic magnificus apparuit in beatissimo confessore suo pariterque eumdem sanctum venerantes Leonium qui eos ab imminenti ignium periculo eripuit, remearunt ad propria lætantes in Christo. Caput IX
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Sequentis ergo signi reserato sub brevitate opusculo superest ut ad enucleandum tertium, stylum, manum, linguam pariter solicitemus et animum. Est in ipso castro aula Dei in honorem intemeratæ Virginis genitricis Dei consecrata in qua huiusmodi egregium atque toto orbe recolendum miraculum est habitum. Habitatio tunc illic sanctimonialium inerat, nunc
309-312. Est ... famulantium: MABILLON, Annales Ordinis sancti Benedicti, t. IV, p. 72: consecrata om. | 309-312. Est ... habetur: LA FORTELLE, p. 96: genitricis Dei] Dei genitricis; egregium] egredium; recolendum om.; illic] illi; sanctimonialium] sanctimonialum
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le moindre dommage. La seule chose qui fut possible, la voici. Quiconque est au fait de la nature des choses ne s’étonne pas que le plomb soit en effet naturellement très mou, plus que tous les autres métaux, et qu’il s’écoule goutte à goutte sous la chaleur du soleil; pourtant le plomb sous une telle abondance de feu ne fondit pratiquement pas et les flammes ne parvinrent pas à le faire brûler. La flamme vorace s’était emparée également de trois voliges de la toiture du saint temple à cause d’un amoncellement de braises concentrées en cet endroit. Ces bardeaux animés selon moi comme d’une espèce de sensibilité et d’intelligence, connaissant la bienheureuse puissance de l’illustre confesseur et surtout conscients du reproche à venir, n’ayant pas la force de supporter une telle honte, se précipitèrent à terre et à bonne distance afin que soit clairement donné à entendre que ceci était arrivé non par hasard ou accidentellement mais par la vision de Dieu. Les gens couraient dans tous les sens, criaient de partout et, comme il arrive souvent en pareil cas, personne ne pensait à soi et tous s’attendaient à une mort prochaine. Avec peine mais enfin s’étant ressaisis, ensemble ils recourent au patronage de leur père nourricier particulier afin que, protégés par sa prière intense, il lui soit possible d’écarter l’imminence du péril. L’insigne prêtre de Dieu, alors, touché par les soupirs et les larmes de son peuple fidèle, lui qui a coutume d’être toujours à la disposition de ses pieux serviteurs, par sa prière infiniment sainte calma aussitôt l’incendie. En effet subitement tout ce feu se réduisit à un seul foyer et n’infligea aucune blessure à la foule soumise; et pour qu’elle comprenne plus fortement que la très bienveillante oreille du saint père avait été un réceptacle ouvert à ces justes demandes, à l’entour de l’église où le feu avait déjà consumé peu de choses, il l’éteignit de cette manière: le pouvoir éclatant de Liesne le Juste ployait sur elle-même la crête des flammes monstrueuses et les étouffait. Ceux qui, dans la foule mise en joie par cette faveur de la puissance divine, se trouvaient à cet endroit et regardaient à l’entour, rendent grâces à Dieu qui dans sa grandeur s’est manifesté dans son bienheureux confesseur; ils vénèrent également le même saint Liesne qui les a arrachés au danger imminent du feu. Et ils s’en retournèrent chez eux, se réjouissant dans le Christ. Chapitre 9 Cet exposé ayant brièvement fait connaître le second miracle, il reste pour examiner le troisième à mettre en branle la plume, la main, la langue ainsi que l’esprit. Il y a dans cette place forte une maison de Dieu consacrée en l’honneur de la Vierge immaculée, mère de Dieu. Un miracle illustre, à commémorer dans le monde entier, s’y est produit de la façon suivante. Au-
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vero conversatio virorum, inibi Deo devote famulantium habetur. In eadem igitur basilica, Deo dilectissimus inedicibiliter amplectendus thesaurus, reverendissimum scilicet caput gloriosissimi Leonii decentissimo honore super aram in capsella lignea cum reliquis quibusdam eius ossibus servabatur decentissime. Exacto ergo tempore vespertinorum hymnorum die quodam, iubet reliquis sanctimonialibus præposita, cuius nomen a memoria excidit, presbytero cuidam, Ildebrando nomine, ut lumine effocato quod inibi succensum erat pessuloque ianuæ admisso, pransum iret; | prænotatus itaque sacerdos, peractis quæ sibi iniuncta erant totumque lichinum extinxisse se existimans, opertorio quod dominicæ mensæ superimpositum erat subtermittit. Confestim flamma vorax fomite adepto augmentando se dilatans ac incrementa dans incendio in maius, se prorumpere cœpit. Paulatim denique se subrigens incendium iam dictam corripuit arcam in qua venerabilissimus toto seculo adservabatur thesaurus, adeo nempe eadem prævaluerat combustio ut fulgore eius circumpositæ irradiarentur domus. Exciti affines tanto terrore visionis percussi animo quidnam agerent, quo se verterent, penitus ignorabant. Exsanguis adest Deo dicata femina de qua superius retulimus; conciti ruunt per avia quique loco contigui; accedit propere et sacerdos paululum tremulentus huius incensor incendii, arbitrantes ergo verum erat simulque animo perpendentes materialem hunc esse ignem, redarguendo præfatum sacerdotem, gradientes properant ad templum. Gliscit nunc animus promere totis nisibus gloriosissimum et cum summa reverentia enarrandum miraculum in mediis ignibus mirabiliter declaratum: introgressisque denique omnibus sanctissiman Dei domum beatissimum atque Deo dilectissimum incliti confessoris Leonii caput, quasi cubitis duobus21, ab ara cernunt sublevatum angelorum utique subvectum ministerio in aere fixum manere, flamma vero hinc et inde dividebatur ut videretur prorsus adesse ad obsequium non ad incendium. Cernere autem tam speciosum spectaculum ut veluti aurum obrizum candens in camino probationisa sic | et istius beatissimi sanctissima coma sine ulla admixtione læsionis in medios ignes præfulgeret, neminem affuisse illic tam socordem æstimo, cui tam dira mens tamque ferreum pectus extiterit qui se a lacrimis cohibere quivisset. Nullus enim interfuit qui memoriæ animi non tactus imbre lacrimarum diluerit oculos. Flebant itaque a
Cf. Jb 28, 15; Prov. 17, 3
318. lumine effocato] lumen e focato ms. | 330. incensor] incentor ms. | 344. memoriæ] supra lineam alia manu mœrere. 21
La coudée mesurant environ 50 centimètres, le reliquaire s’éleva d’environ un mètre.
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trefois s’y trouvait une résidence de moniales pieusement consacrées à Dieu — alors que maintenant elle abrite une communauté d’hommes. Dans cette même basilique un trésor infiniment aimé de Dieu, à chérir audelà des mots, le chef très vénérable du glorieux Liesne, était conservé, comme il convenait, avec les honneurs requis, sur l’autel dans un coffret de bois avec quelques reliques de ses ossements. Un jour donc, après avoir chanté les vêpres, la prieure à la tête des autres moniales — on a perdu le souvenir de son nom — donne l’ordre à un prêtre nommé Ildebrand, d’éteindre le luminaire qui était allumé à l’intérieur, de pousser le verrou de la porte, puis d’aller se restaurer. Le prêtre en question fit ce qu’on lui avait demandé, et pensant avoir totalement éteint la compresse, la fourra sous le corporal qui était sur la Table du Seigneur. Aussitôt la flamme avide trouvant de l’aliment grandit, se propagea, attisant encore l’embrasement et l’incendie commença à s’étendre. Peu à peu enfin le feu s’élevant se saisit déjà du coffret dans lequel était conservé depuis tout un siècle le trésor si vénérable, et la puissance de l’incendie était telle qu’il irradiait de son éclat les maisons alentour; les voisins sortis de chez eux, sous le coup de la terreur à la vue du spectacle, ne savaient absolument pas quoi faire ni vers qui se tourner. Blême, la femme vouée à Dieu dont nous avons parlé plus haut est sur place; courent et confluent de toutes parts les gens qui habitent près de ces lieux; le prêtre qui arrive en hâte, non sans trembler, lui qui avait provoqué l’incendie; ceux qui étaient d’avis, et qui le vérifient en même temps, qu’il s’agit bien d’un vrai feu, d’un feu matériel, et accusent le prêtre: ensemble, en toute hâte ils se dirigent vers le temple. Mais maintenant enfle une volonté, celle de proclamer de toutes leurs forces afin de le rendre public, ce qu’il faut raconter avec une extrême révérence, le très glorieux miracle qui s’est merveilleusement manifesté au sein même du feu: bref, tous ceux qui sont entrés dans la très sainte maison de Dieu voient le chef de l’illustre confesseur Liesne, le très aimé de Dieu, soulevé de quelque deux coudées au-dessus de l’autel, à n’en pas douter hissé par les bons offices des anges, et restant solidement en l’air; quant aux flammes, elles se séparaient de part et d’autre au point que, en un mot, elles semblaient là pour rendre hommage et non pour brûler. De fait, à la vue d’un spectacle si beau que, tel l’or fin brûlant dans la fournaise de l’épreuve, la très sainte chevelure de ce bienheureux rayonnait au cœur du foyer sans le moindre dommage, j’estime qu’il n’est personne de si indifférent, à l’âme si farouche et au cœur si dur qui eût été capable de retenir ses pleurs. Il ne se trouva personne en effet parmi les assistants dont le cœur, en s’en resouvenant, ne fût touché et qui n’eût les
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et spiritali gaudio inenarrabiliter tripudiantes, totis præcordiorum nisibus omnipotentis Dei gratuitam misericordiam humiliter exposcebant ut virtutum supernæ pietatis illis declarare dignaretur quid super tanti mysterii virtute agere deberent. Nemo inter eos affuit qui vel in modico appropiare seu attingere auderet sancti dona carismata22. Aderat inter reliquos qui ad tam reverendum confluxerant spectaculum, ephebus quidam, iam tunc bonæ fidei spei et egregiæ indolis, Evrardus nomine, qui postea in hoc cœnobio probis moribus, laudabili fine, cursum vitæ adimplevit, patruus Roberti, simplicis vitæ monachi, cuius in præfatiuncula istius operis meminimus; perductus denique puer altiori consilio sanæ mentis velut alter Daniela, senibus hæsitantibus, finem tantæ ambiguitatis imponit, poposcit nempe a sæpius dicta sanctimoniali sinceram sindonem in qua nil operis usquam admissum foret sicque sancto altari reverenter ut congruum erat accedens, non sine singultum lacrimarumve profusione, mox istud beatissimum Dei donum super manus mundissimi adolescentis sponte demissum super aram oblatum resedit. Suscepto itaque tanto tamque venerabili thesauro23 eleganti venustate compta theca in idipsum aptata, reverentissime condunt; quod annis quamplurimis in eodem sanctissimo loco subsistens, crebra miraculorum illustratione diu effulsit. Expleto autem post hoc tempore non modico, | a quibusdam qui quasi sub obtentu orationis illic devenerant, furtim evectum atque in Neustriæ24 partes est allatum, quo in loco a fidelibus populis ingenti basilica super extructa25, plurimis miraculorum generibus, interventu pretiosissimi confessoris Leonii, Christus Deus Noster illum sibi placuisse locum declarare dignatur sæpius26. Nos vero pertimesa
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Métaphore pour désigner le reliquaire contenant le chef de S. Liesne. La périphrase revient quelques lignes plus bas: istud beatissimum Dei donum. 23 La périphrase, à mon sens, ne peut désigner que l’étoffe de soie non ouvrée qui, ayant touché le reliquaire, devient une relique précieuse. Cf. supra, introduction p. 48. 24
Au XIIe s., Neustria désigne la Normandie.
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Cette église non nommée a-t-elle servi de relais en direction de la Bretagne ? On ignore à ce propos par quel canal Liesne a été inscrit dans le sanctoral d’un bréviaire de Paris du XVe s. conservé à Saint-Brieuc (Bibl. municipale, ms. 3). Cette mention est en tout cas insuffisante pour étayer l’hypothèse lancée par l’auteur d’une notice non signée dans Melun de A à Z de l’époque celtique à nos jours, 10e fasc., Melun, juillet 1990, p. 19-20. Selon lui Liesne de Melun viendrait de Bretagne mais son opinion n’est nulle part argumentée. 26
On reste confondu par l’interprétation de Roulliard, qui estimait (p. 586) que «d’autres gens du pays de Normandie ayant, soubs voile de dévotion, enlevé clandestinement son corps» (je souligne), le saint «fit paroistre par tant de signes n’avoir aggréable ce transport qu’il le fallut en diligence remettre en son lieu ancien: où il fit des miracles plus que devant». Mabillon (Annales Ordinis sancti Benedicti, t. IV, p. 72) comprenait que le chef lui-même avait été dérobé mais exprimait sa perplexité: Et tamen eius caput etiam nunc asservari dicitur in collegiata illa ecclesia (je souligne encore). Le contresens de Roulliard sur ce miracle a entraîné chez les meil-
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yeux baignés d’une pluie de larmes. Ils pleuraient donc et dansaient d’un bonheur spirituel inénarrable, sollicitant humblement, de toutes les forces de leurs entrailles, la miséricorde gracieuse de Dieu tout puissant afin qu’Il daigne leur faire savoir, parmi les miracles de sa souveraine bonté, ce qu’ils devraient faire concernant celui d’un pareil mystère. Personne de ceux qui étaient là n’eût osé ni approcher quelque peu ni porter la main sur ces dons divins du saint. Parmi les autres gens qui avaient accouru à un spectacle si digne de vénération, se trouvait un jeune homme dont les dispositions étaient déjà remarquables, de foi et d’espérance droites. Il s’appelait Évrard; par la suite il accomplit le cours de sa vie dans ce monastère, ses mœurs étaient vertueuses et sa fin fut digne de louanges; il était l’oncle paternel de ce Robert, moine de vie pure dont nous avons parlé dans la brève préface de cet ouvrage. Le jeune homme, guidé par le conseil de l’intelligence et de la sagesse d’En-Haut, tel un autre Daniel résolvant une énigme aussi obscure alors que les Anciens étaient dans l’embarras, demanda à la moniale dont nous avons parlé plusieurs fois un tissu de soie naturelle non ouvrée. Ainsi s’avança-t-il avec le respect requis vers le saint autel, à grande profusion de sanglots et de larmes et, bientôt, ce très saint don de Dieu s’abaissa de lui-même jusqu’à l’étoffe offerte des mains de ce pur jeune homme et reprit sa place sur l’autel. Une fois en possession d’un trésor aussi précieux, on fit faire un beau reliquaire élégamment décoré et spécialement adapté et on l’y déposa avec la plus grande vénération. Il demeura dans ce très saint lieu pendant de nombreuses années et brilla souvent de l’éclat de fréquents miracles. Mais assez longtemps après des gens qui étaient venus en ces lieux sous prétexte de faire leurs dévotions, l’enlevèrent à la dérobée et le transportèrent dans le pays de Neustrie, en un lieu où le peuple plein de foi ayant fait construire audessus de la relique une basilique grandiose, le Christ notre Dieu daigne, par des miracles de toutes sortes dus à l’intervention de Liesne, son très précieux confesseur, faire savoir bien souvent que cet endroit lui avait plu. leurs érudits une série d’erreurs en chaîne. L’abbé Pruneau (Bibl. de Meaux, ms. 8. 390-1840) qui, lui aussi, ne connaissait le recueil de miracles que via Roulliard reconstitue ainsi les événements: 1) les méfaits des Normands au IXe s. n’ont pas cessé avec leur conversion. Vers l’an mil, ils essaient d’emporter en Normandie le corps de S. Liesne; 2) pour le mettre à l’abri, il est décidé de transférer les reliques à Saint-Père. On le voit, dans cette version, non seulement la reconnaissance du corps relatée au chapitre 3 est, comme dans toute la tradition, remontée dans le temps d’un bon siècle, mais elle est suivie d’une translation qui résulte de la tentative de vol décrite au chapitre 9, où il n’est pourtant question que du chef du saint. Relique dont Gautier affirmait qu’elle était toujours à Notre-Dame, ce qu’a confirmé toute la documentation postérieure. À mon avis, on ne peut résoudre l’énigme que si l’on comprend que l’objet du larcin est le tissu qui avait touché le chef et dont on nous précise qu’il avait été pieusement placé dans un coffret. La substitution de ce brandeum, relique de contact ou représentative, entre dans la
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centes fastidiosum legentibus præbere opusculum, ea compendiose pertransimus quia ad aliarum istius beatissimi patris rerum gestarum præconia, præeunte nos sancta Dei sapientia, venire deliberamus. Ecce liquido patet quam præcipuo fervore fidei erga Deum flagraverit iustissimus iste cuius tot sancta mira in ignis specie rutilantia sunt cœlitus ostensa, de hoc ergo elemento hoc perstrinxisse sufficiat; superest ut in laudem istius Deo amati et de reliquis aliqua memoremus. Caput X
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Miracula Domini et Salvatoris nostri Iesu Christi ex ipso usu quotidiano paulatim prospicimus vilescere, verumtamen eam magnificam virtutem qua frequentius sibi placitos glorificare consuevit sanctos, dignum et iustum est posteritatis memoriæ tradere quia, ut Salomon ait27: Omnia occasu suo deficiunt, sapientia vero in æternum stata. Utilitati ergo legentium non obfuturum speramus si virtutes præcipuas quibus radiare quotidiano experimento cœleste sydus beatissimum Leonium cognovimus scripto mandaverimus ne æternæ oblivioni dentur; sine fuco ergo adulationis, ea paginæ inseruimus quia plene scimus mendaciis nostris iustum non egere. Igitur Christus Deus qui quondam latices ordine quo voluit in universam migrare iussit naturam, in ea re præbuit suo clarissimo confessori gratiam quæ digna | satis extat relatu. Herveus, istius opidi dudum sub advocationis vocabulo dominus28, ambitione quæ radix est et altrix est totius nequitiæ, instigante edicto, proposuerat ne quisquam clientelæ suæ domus suæ deditus vini cui quippiam venundare præsumerent quamdiu ipse in penu suo quicquam eius liquoris reperisset. Caupo ergo qui apothecæ ipsius præerat, circuiens omnia, ad egregii confessoris Leonii devenit parochiam. Ante beatissimam igitur domum, in atrio videlicet eiusdem basilicæ, quidam commanebat qui parvipendens talia, aspernatus est istiusmodi iussa. Æstimans vero præfatus vir comminatione eum posse tenere, invehendo inhibuit ut ab hac præsumptione quiesceret; is vero cui via
Cf. Eccl. 1, 4
389. Hernecus ms.; Herveus donné par La Fortelle | 389-393. Herveus … reperisset: LA FORp. 96: opidi] oppidi; ambitione quæ] ambitioneque; et altrix est om.; domus suæ] domus; cui] sui; præsumerent] presumeret; reperisset] repperisset TELLE,
catégorie bien attestée des vols pieux, furta sacra causa devotionis. Cf. N. HERMANN-MASCARD, Les reliques des saints. Formation coutumière d’un droit, Paris, 1975, p. 376-379 et, pour l’élaboration de la doctrine, p. 398-399. 27
La référence à Eccl. 1, 4 est donnée en marge et signale que le texte est corrompu. La Vulgate donne Generatio praeterit et generatio advenit, terra vero in aeternum stat.
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Mais, craignant de présenter au lecteur un ouvrage ennuyeux, nous passons en abrégeant car nous avons décidé d’en venir au récit des autres hauts faits de ce bienheureux père, sous la conduite de la sainte sagesse de Dieu. Il est évident que cet homme si juste aura brûlé d’une particulière ferveur de la foi en Dieu, lui dont tant de saints miracles éclatants manifestés par le Ciel prennent la forme du feu. Concernant cet élément donc, ce qui a été traité brièvement suffira; il reste à raconter à la louange de l’aimé de Dieu un certain nombre d’autres faits. Chapitre 10 Les miracles de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, par le fait même qu’ils sont d’usage quotidien, se dévaluent peu à peu, comme on peut l’observer; pourtant il est digne et juste de transmettre au souvenir de la postérité cette magnifique puissance par laquelle il a l’habitude, assez fréquemment, de glorifier les saints qui lui sont agréables parce que, comme dit Salomon: «Toutes choses passent mais la sagesse demeure pour l’éternité». Donc nous espérons ne pas aller à l’encontre de l’utilité de nos lecteurs en confiant à l’écriture les remarquables pouvoirs par lesquels l’expérience quotidienne nous enseigne que brille l’astre céleste, le bienheureux Liesne, afin qu’ils ne soient pas voués à l’éternel oubli. Nous avons couché ces choses sur la page sans le fard de l’adulation parce que, nous le savons bien, le juste n’a aucun besoin de nos mensonges. Le Christ Dieu donc qui, jadis, a ordonné que les eaux se déplacent dans la nature entière selon l’ordre qu’il a voulu, a offert, dans ce domaine, à son illustre confesseur une grâce qui s’avère bien digne d’être relatée. Récemment, Hervé, le seigneur de cette place avec le titre de vicomte, poussé par l’ambition qui est la racine et la nourrice de toute méchanceté, avait par édit interdit à tout dépendant appartenant à sa maison d’oser vendre de son vin aussi longtemps qu’il s’en trouverait dans son propre cellier. Aussi le maître de chai qui était à la tête de sa cave circulait-il partout; il arriva dans la paroisse de l’illustre confesseur Liesne. Devant sa bienheureuse demeure, précisément sur le parvis de la basilique elle-même, habitait un quidam qui faisait fi de tels ordres. Voici comment il les dédaigna. Le dit maître de cave croyant pouvoir tenir notre homme par la menace, l’invective à la bouche, vint le lui interdire dans le but de lui faire abandonner ses prétentions; quant à l’autre qui avait pris du vin à crédit, 28 Hervé pourrait être l’un de ces vicomtes dont nous ignorons les noms entre 1100, date à laquelle disparaît de la documentation Guillaume le Charpentier (cf. chapitre 8), et 1138, lorsque la vicomté est tombée entre les mains d’Adam de Chailly, du chef de sa femme.
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num creditum erat, fretus sancti fiducia loci in nulloque adquiescere volens, ad iurgium usque versi sunt. Porro quidam cui cura investigandorum talia delegata remeans erat ad pincernam intimat neglecta sui primatis iussa. Truculentus itaque officialis properans ad locum, fastu onustus superbiæ ac circumseptus plebeiorum multitudine, crudeli animo atque truci facie, accessit ante præscriptam domum verendum. Igitur conspiciens toto mundo egregii confessoris tumulum, corrosam cervicem spiritus arrogantiæ eum non sinit inflectere sed ac si rigidus totus commanens nec in modico assentire humilitati disponens namque ut Scriptura testatur semper superbum sequitur ignominia a, confestim ei vicissitudo redhibita est. Vinum quippe dispergere volens ligneum veru, quod ab educendo sumpsit vocabulum28bis, ab apotheca altius substollens ferociter illisit humi. Furor enim qui insaniæ proximus est modum tenere nescit ad hoc eum usque compulerat ut tot visis seu auditis virtutum clementissimi patris Leonii signis nequaquam ad hæc contemplanda saltem quoquomodo apponeret animum. Homo denique præfatus | tam detrimenti illati mœstus effectus quam etiam sui anxie pertimescens, compulsus est ad communem salutis portum et omnem, attriti in valetudine atque mœrentes corde, beatissimum scilicet Leonium confugium facere nec enim in tanto discrimine facile erat resistere sed neque fas eum ambigere. Puerulis ergo flagitationibus, gloriosissimum interpellans Leonium attentius, exaudiri meruit divinitus sicut enim digna fides digno prœmio coronatur, sic arrogans glorificatio statim punitur a Domino. Vinum namque quod spargere proposuerat medio in foramine, vasis hæsit et ac si gelidum fuisset omne nil omnino prorsus stillabat. Ecce Helisæo prophetæ non valde dissimilis qui poscenti olim viduæ pro credito viri sui prœtio, quamdiu voluit manare jussit allatum sibi oleum dumque voluit subsistereb. Fecit tunc is qui paulo ante protervo vultu ac sanguineis oculis illo advenerat tanto tamque inaudito prospecto prodigio, adclinis insiluit solo genasque rigans ubertim lacrimis sepiusque ingeminans nomen incliti confessoris; flebili voce poscebat adfore sibi obnixius gratiam Christi, sic itaque provocabat veri medelam medici, orans delibutum fieri unguine suavitatis Sancti Spiritus, cor quod nil mollitiei cœlestis
a
Cf. Prov. 18, 3
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Cf. Rg. 4, 1-7
28bis Il est probable que, dans l’esprit de l’auteur, veru avait la même étymologie que le verbe versare, verser.
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fort de sa confiance dans le saint, il ne voulut nullement se soumettre, si bien qu’ils en vinrent à la dispute. Plus tard, un homme qui avait reçu la charge de s’occuper des inspections en la matière revient chez le tavernier et lui notifie les ordres de son chef qu’il a ignorés. Et c’est alors que l’agent en titre se hâta vers la maison, redoutable, gonflé de la morgue de l’orgueil et entouré d’une foule de gens du peuple, avec une volonté implacable et la mine farouche. Il parvint devant la vénérable maison dont nous parlions; donc apercevant le tombeau du confesseur, illustre dans le monde entier, il ne laissa pas le saint courber sa nuque rongée par l’esprit d’arrogance, mais il restait totalement inflexible, aussi peu que possible disposé à s’ouvrir à l’humilité, et comme au témoignage de l’Écriture «la honte va toujours de pair avec la superbe», il reçut sur l’heure sa récompense. Il voulait en effet que le vin se répande. Du haut du cellier, il fracassa et fit sauter à terre la bonde de bois qui permet au vin de s’écouler, d’où son nom. La fureur, de fait proche de la démence, ne sait pas garder la mesure et l’avait entraîné au point que, malgré tant de preuves vues ou entendues des miracles de Liesne, le père très clément, il était absolument incapable d’appliquer son esprit, si peu que ce fût, à les considérer. Enfin notre tavernier, aussi affecté du dommage subi qu’anxieux et tremblant pour lui-même, fut poussé vers le port du salut collectif ou particulier, tels ceux qui sont éprouvés dans leur santé ou désespérés dans leur cœur, et recourut bien sûr au bienheureux Liesne, le refuge, car il était difficile de résister dans une situation aussi critique et il ne lui était pas permis d’hésiter. Il appela Liesne, le très glorieux, il le pressa sans relâche de ses demandes, comme un enfant, et il mérita d’être exaucé par la volonté divine. Ainsi une foi qui en est digne est couronnée d’une digne récompense; ainsi l’arrogance présomptueuse est punie aussitôt par le Seigneur. En effet le vin que notre homme avait eu l’intention de répandre en libérant l’orifice central fit corps avec les tonneaux et comme s’il avait été entièrement gelé, pas une goutte n’en coula. Voici que le saint n’est pas très différent du prophète Elisée ! À la veuve qui jadis était venue se plaindre à lui, il ordonna que pour elle, équivalant au montant des dettes de son mari, l’huile coule aussi longtemps qu’elle le voulait et jusqu’à ce qu’elle veuille s’arrêter. Alors il se produisit ceci: celui qui, peu avant, était arrivé en ces lieux hors de lui, les yeux injectés de sang, à la vue d’un prodige aussi inouï, soumis, tomba à genoux sur le sol; ses joues ruisselaient de larmes; répétant sans cesse le nom de l’illustre confesseur, il sollicitait d’une voix déchirante, de toutes ses forces, la grâce du Christ. Ainsi donc en appelait-il au remède du vrai médecin, suppliant que son cœur soit oint de l’onguent de la suavité du Saint Esprit,
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roris in se gerebat. Hæc et alia multa sepius replicando lacrimabiliter, sensit tandem hunc de quo tractamus benignitatis paternitatis suæ aures de beneficio suo non dubitantibus iugiter præbere. Fatente enim eo incessanter sui reatus culpam, mox meatus iam dicti liquoris ad pristini status officium rediit. Perspecto tam præclaræ virtutis signo sæpe dictus homo animæquior factus, voto se obligavit dilecto Dei Leonio, mente devota et dilectione sincera, ei famulaturum perpetuo sicque factum est ut qui ante, ut diximus, superbo stemate atque truci facie præfatum adierat locum, mitis et mansuetus repedaret ad eum qui se illuc | miserat, protestans virtutem quam præcipuam Dei ac incliti confessoris Leonii eo in loco commorare. Caput XI
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Plerosque novimus garrula verborum obtrectatione perstrepere ac incredibili velut saxea duritiæ mentis dictis nostris molientium repugnare nil ob aliud nisi quod in prœmio istius operis ignaros nos vitæ tanti patris asseruisse meminimus et hæc sola causa est quia æmuli nostri, livore stimulati, scripta nostra discerpere parant quod in quibusdam huius tomi locis istum reverendum hierarcham sub sacerdotali vocabulo nuncupavimus29. Dum vero ista peragunt non nobis probra irrogant sed furore mentis atque furiis agitati contra Deum et sanctum eius cuius laudes describimus invidiæ suæ aculeos retorquent. Isti sunt enim qui de bono naturæ in malum vitii mutati quia Deum naturaliter debentes intelligere, contra Deum et sanctos eius perturbatione mentis et furore mutati sunt. Horum ergo machinamenta cauterio fidei resecare atque ac malagmate divinorum eloquiorum sepissime confoveri, nam qui ista non recipiunt nimium de omnipotentis divina maiestate desipiunt — ergo dum laudantur sancti, quis laudatur nisi Christus ? Ipse enim laus sanctorum est ut David vates eximius olim cecinit lucidiusa — aggrediamur itaque iam nunc versipelli calliditati eorum obvii fieri et secundum quod cordi nostro Dominus inspirare dignatus fuerit rationem exinde reddere: non frivolum aliquid aut præmeditatum a nobis scripturæ non recte. Nobis ambigendum videtur saltem hoc unum indi-
a
Cf. Ps. 149, 1
432. benignitatis] Benignitas ms.
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Sur ce chapitre capital, voir supra, introduction, p. 34 et suivantes.
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ce cœur qui ne portait en soi rien de la douceur de la rosée céleste. Tout en pleurant il se repassait sans cesse dans l’esprit ceci et bien d’autres choses quand il comprit enfin que celui dont nous parlons tendait l’oreille de sa bonté paternelle à ceux qui ne doutent pas de ses bienfaits. Comme il n’arrêtait pas de lui faire l’aveu de son péché, bientôt l’orifice par où coule le vin retrouva son office antérieur. Ayant longuement médité sur le témoignage d’une puissance aussi éclatante, cet homme à l’âme désormais sereine s’engagea par un vœu envers Liesne, l’aimé de Dieu: avec un cœur dévoué et un amour sincère, il le servirait toujours. Et ainsi advint-il que celui, fier de sa parenté, qui était arrivé auparavant en ces lieux, comme nous l’avons dit, la mine farouche, repartait humble et doux vers celui qui l’avait envoyé ici, témoignant qu’était présente en ce lieu la puissance exceptionnelle de Dieu et de Liesne, son insigne confesseur. Chapitre 11 Nous savons bien que de nombreuses personnes font retentir le bruit de leur dénigrement bavard et qu’à l’incroyable dureté d’âme, telle celle de la pierre, de ceux qui entreprennent de résister à notre discours, il n’y a pas d’autre raison que celle-ci: dans la préface de ce travail nous nous rappelons avoir affirmé ne rien savoir sur la vie d’un tel père. C’est la seule cause expliquant que nos adversaires, aiguillonnés par la haine, s’apprêtent à mettre nos écrits en pièces parce que, dans plusieurs endroits de cet ouvrage, pour nommer ce vénérable hiérarque, nous avons utilisé le terme de prêtre. En vérité, en agissant ainsi, ce n’est pas à nous qu’ils infligent des outrages mais, en proie à l’égarement de la raison et aux Furies, ils tournent les aiguillons de leur jalousie contre Dieu et son saint dont nous écrivons la louange. Ces individus subissent le changement qui fait passer du bien de la nature au mal du vice en ce que, devant naturellement penser à Dieu, ils se tournent contre Dieu et ses saints sous l’effet du dérangement de l’esprit et de la folie. Entreprenons donc de couper court à leurs manœuvres grâce au cautère de la foi et efforçons-nous aussi de nous laisser le plus souvent possible ranimer par l’onguent des paroles divines, car ceux qui ne les reçoivent pas perdent trop le sens de la divine majesté du Tout-Puissant. Ainsi donc, quand on loue les saints, qui d’autre loue-t-on que le Christ ? C’est lui qui est la louange des saints, comme David, l’insigne prophète, l’a jadis si lumineusement chanté. Entreprenons donc désormais de faire échec à leurs ruses multiformes et, selon ce que le Seigneur aura daigné inspirer à notre cœur, de rendre ensuite raison: rien de superficiel ou que nous aurions jugé d’emblée sujet à controverse et qu’il ne convienne pas d’écrire. Il nous semble que doit être sujet à débat de leur
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culum ab eis libentius apetiturum quod tantæ scrupulum rei a præcordiis ipsorum præripere queat multorum ! | Namque egregii miraculorum sunt quædam monimenta iam data ex quibus coniectare licet ampliora. Cœnobium quoddam est in finibus situm Cella30 nuncupatum; degebat in eo monachus quidam Gozlinus nomine probis moribus comptus et contemplativæ vitæ deditus liberalibusque disciplinis adprime imbutus; qui ab ipsis ut ita dicam cunabulis tirocinio Christi fuit mancipatus. Huius ergo verissimo relatu quod scribere conor addidici. Is adiens piissimæ recordationis istius monasterii monachum nomine Ingelbertum expetiit ab eo ut pignora benedicti confessoris Deo amabilis Leonii, de quo fama percrebuerat datorem esse sanitatum, ipsi quantulumcumque impartiretur; boni vero testimonii præfatus monachus gestiens præcipui confessoris Leonii memoriam dilatare statuit, iustis precationibus adquiescere tripudiansque iucunditatis piæ affectu per seipsum tanti patrocinia sancti illac invehere deliberavit; nempe isdem reverentissimus cœnobita, custos tunc temporis sancti periboli erat. Sumpta igitur ex venerabilissimo corpore egregii confessoris nobilissima portione quadam honorificentissime uti decens erat ad prædictum applicuit monasterium. Tunc cum ingenti apparatu ac celebri officio diligentissime sollemniter excipientes fratres iamdicti loci tam præcellum omnipotentis Dei donum ac iucundantes in Dei laudibus spiritualiter felicissimo tripudio, cum dignis vigiliarum seu melodiarum concentibus, munia Deo et pretiosissimo confessori solvunt, gratanter spirituali ergo confabulatione mutuo se alternatim recreantes, Gozlinus theoricæ vitæ monachus Ingelberto spiritali satis; frater orsus prior sic taliter infit: «Quemnam hunc pretiosissimum Domini confessorem arbitramini extitisse ? Anne ad aram spiritualia libamina Christo litare suetus ? Forsan et implicitus curis | mundialibus, in hac ærumna miserabilis seculi positus, immersorum regi Deo fructu bonorum operum placere studiit ?» Ignorare se professus isdem cœnobialis, hoc unum ait: «Quamcumque, inquiens, vitam exercuerit hoc cognitum est non solis nobis sed et toto occidentali hunc mira Dei omnipotentis præditum fuisse gratia quem sic Christus exuberare affluenter miris quotidie virtutum facit fulgoribus». Inrepsit protinus cordi eius vertere se ad magni consilii angeluma ut ab eo perquireret tantæ rei misterium.
a
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Cf. Is. 9, 6 (Vetus Latina)
Peut-être La Celle-sur-Seine, commune de La Grande-Paroisse. Cf. supra, introduction, p. 40, n. 67.
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part au moins ce seul récit, bien susceptible d’attirer leur attention en ce qu’il aurait le pouvoir chez nombre d’entre eux, d’arracher de leur cœur le souci qui les anime sur un sujet si important ! De fait certains témoignages des miracles du saint existent déjà à partir de quoi il est loisible d’en supposer beaucoup plus. Il y a sur notre territoire un monastère appelé La Celle; y vivait un moine du nom de Gozlin, paré de mœurs pures, adonné à la vie contemplative et, de façon éminente, imprégné de l’étude des arts libéraux. Dès le berceau, peut-on dire, il fut voué à l’apprentissage du Christ et c’est de son récit, parfaitement vrai, que j’ai appris ce que je m’apprête à écrire. Il vint trouver un moine de notre monastère, Ingilbert, de très pieuse mémoire, pour lui demander de lui donner si peu que ce soit des reliques du bienheureux Liesne, le confesseur aimé de Dieu dont la réputation de thaumaturge allait croissant. Le moine Ingilbert, de bonne réputation, brûlait de diffuser la mémoire du célèbre confesseur: il décida de répondre favorablement à ces justes prières et, transporté d’une pieuse joie, d’apporter en personne à La Celle les reliques d’un si grand saint. Il faut dire que lui-même, moine parfaitement respectable, était à l’époque le sacriste du saint cloître. On préleva donc un fragment très noble du corps infiniment vénérable de l’illustre confesseur avec toutes les marques d’honneur convenables et l’on prit le chemin du monastère. Alors en grand appareil on s’empressa de célébrer l’office avec le plus grand éclat et les frères du lieu reçurent solennellement ce don si excellent de Dieu tout puissant. Se réjouissant dans les louanges de Dieu, dans les transports de la félicité spirituelle, chantant ensemble les vigiles et les chants appropriés, ils s’acquittent avec cœur de leurs devoirs envers Dieu et son très précieux confesseur, et prennent l’un et l’autre un mutuel plaisir à un dialogue spirituel. Le frère Gozlin, moine de vie contemplative, prit la parole le premier et dit à Ingilbert qui était fort religieux: «Qui donc jugez-vous qu’a été ce confesseur si cher au Seigneur ? Avait-il coutume d’offrir au Christ sur l’autel des offrandes spirituelles ? Peut-être, pris par les affaires de la terre, placé dans les tribulations de ce misérable monde, s’est-il appliqué à plaire au Dieu Roi par le fruit des bonnes actions de ceux qui y sont plongés ?». Le moine Ingilbert avoua qu’il l’ignorait. Il se contenta de dire: «Quelle que soit la vie qu’il ait menée, il est connu non seulement de nous mais de tout l’Occident que celui-là a été pourvu de l’admirable grâce de Dieu tout puissant, en qui le Christ, chaque jour, fait surabonder les éclats admirables de ses miracles !» Et aussitôt il lui suggéra de se tourner vers l’ange du grand conseil pour s’enquérir auprès de lui d’un tel mystère. Cette nuit-
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Noctemque illam plus solito ducens insomnem continuabat31 sedulis fletibus cumulos sanctarum exaggerando precum, suspiriis non deficientibus. Pulsante ergo ea hac Christo amicabili intentione aures paternæ pietatis non defuit ei divinum quod affore sibi peculiarius imprecabatur subsidium. Nam qui nulla est a se fideliter postulantibus diremptione longinquus scrutans corda et renesa Deus dat ei subito quod sagaciter investigabat fideliter nosce. Fatigatus denique nimia vigiliarum instantia in eodem quo orans decubuerat loco, paululum soporatus adquievit membra fessa dare somno cum repente astat illi quidam in clericali habitu cuius facies indicibiliter roseo vernabat decore, porro tegumentum eius septempliciter supra solis iubar radiabat, redimitus honestissime sacerdotalibus infulis. Sacrosancta vero pignora externo advecta ut ei videbantur pectore gerebat beato. Percunctatus itaque eum quis tanti officii foret, ait se Leonium esse; tunc demum rursus perquirit quid forte foret quod tam honestissime veheret: «Reliquiæ, inquiens, corporis mei actu tuo in hunc locum delatæ et ideo hoc tam | evidenti indicio me volui significare tibi ut abhinc noveris me in hoc mundo positum hoc quod cernis officio placuisse Deo». Experrectus pernox cœnobita diei crepusculo et de tam certo mirabiliter exhilaratus miraculo, munera gratiarum Deo qui hæc mira arcana sapientibus quibusque abscondens sibi corde pusillo innotescere voluitb, devotissime referebat gaudens. Deinceps in summa veneratione beatissimum colit sacerdotem Leonium et quam plurimi quique ipsius illecti iucundo famine. Denique et a probatissimis personis nunc usque in carne superstitibus addidici antiquitus in hoc oppido pontificium viguisse. Etenim monimenta32 quorumdam Deo placitorum præsulum adhuc supersunt qui inibi religione deguerunt, e quorum numero et hunc beatissimum floruisse non dubitamus sed qui prærogativa gratiæ amplius commendatus est Deo, hunc præcipuo virtutum honore declarare Christus dignatus est mundo. Quæ a
Ps 7, 10
b
Cf. Mt. 11, 25
516-519. Denique ... non dubitamus: LA FORTELLE, p. 96: addidici] addici; quorumdam] quorumdem; placitorum] placitura; qui] que | 518. qui] que ms. | 519. dubitamus] dulitamus ms. 31
Le sujet du verbe continuabat n’est pas exprimé, et Roulliard (p. 587) a compris que la révélation avait été faite à Ingilbert. Il me paraît plus logique qu’en eût bénéficié Gozlin, moine de La Celle, que le gardien des reliques de Saint-Père, Ingilbert, avait justement invité à se tourner vers le ciel pour en apprendre davantage sur la fonction que S. Liesne avait exercée icibas. Un autre argument emporte la conviction: il est bien dit que les reliques que porte le saint quand il apparaît viennent de l’extérieur (externo), grâce à Gozlin. La révélation a donc lieu à La Celle et non à Saint-Père. 32 L’auteur a déjà utilisé ce terme au fol. 222v (cf. ligne 463), me semble-t-il au sens de «témoignages»; on ne peut traduire monimen par «chartes», ni par «monuments» si l’on pense à
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là, l’insomnie se prolongeant de façon inhabituelle, Gozlin continuait en pleurant de tout son cœur et avec bien des soupirs à grossir la somme de ses saintes prières. Ainsi donc à celui qui, avec une intensité aimable aux yeux du Christ, martelait ainsi les oreilles de la paternelle piété, ne fit pas défaut le secours de Dieu, imploré avec tant d’insistance. En effet, Celui que rien ne sépare de ceux qui l’implorent avec foi, Dieu qui de loin sonde les cœurs et les reins, lui donne aussitôt de savoir dans la foi ce qu’il s’ingéniait à chercher. Enfin, épuisé à force d’avoir trop veillé, à l’endroit même où, tout en priant, il s’était couché, il s’assoupit légèrement et consentit à accorder du repos à ses membres fatigués quand soudain se présente à lui quelqu’un en habit de clerc; son visage avait l’ineffable fraîcheur de la rose; ses vêtements resplendissaient sept fois plus que l’éclat du soleil et, avec grande dignité, il était ceint des insignes sacerdotaux. À ce qu’il lui semblait, c’étaient les sacro-saintes reliques venues du dehors qu’il tenait sur sa bienheureuse poitrine. Le moine l’interroge ainsi: Qui peut-il être, chargé d’un tel office ? Il dit qu’il est Liesne. De nouveau alors il s’informe: que peut bien être ce qu’il porte si respectueusement ? «Des reliques de mon corps, dit-il, qui, grâce à ce que tu as fait, ont été apportées en ce lieu. Par une preuve aussi évidente, j’ai voulu te donner à entendre ceci; sache-le désormais: lorsque j’étais de ce monde, j’ai plu à Dieu dans la fonction que tu vois». Eveillé, Gozlin passa ainsi le reste de la nuit. Au lever du jour, dans une exultation merveilleuse devant un miracle aussi manifeste, il renouvelait tout heureux les actions de grâces à Dieu qui a voulu cacher ces admirables mystères aux sages et les révéler à son pauvre cœur. Par la suite, il honora Liesne, le bienheureux prêtre, de la plus grande vénération et très nombreux furent ceux que séduisit sa parole enthousiasmante. J’ai finalement appris de personnes parfaitement dignes de foi et qui sont encore en vie que, dans les temps anciens, la ville avait joui de la dignité épiscopale. En effet survivent jusqu’aujourd’hui des témoignages perpétuant la mémoire de certains de ces prélats qui plurent à Dieu, dont la vie fut ici-même consacrée à la religion. Nul doute que le bienheureux fut du nombre de ceux qui s’y illustrèrent mais lui qui, par le privilège de la grâce, s’était plus totalement voué à Dieu, le Christ a jugé digne de le faire connaître au monde par l’honneur exceptionnel de ses miracles. Ces
des ouvrages d’architecture, sculpture etc., puisqu’aucun ne subsiste en 1136, le narrateur étant le premier à affirmer qu’on ne sait rien sur Liesne. Si l’on maintenait «monument» dans la traduction il faudrait l’entendre au sens, trop rare aujourd’hui pour qu’on soit sûr d’être compris, de «ce qui conserve le souvenir d’une personne ou d’une chose».
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hactenus non propalata scripto latuerunt, partim ut reor inerti incuria indigenarum33, partim mutatione regni, partim irruptione barbarica; pro quibus omnibus cessasse in eodem honorabili loco sedem episcopalem perspicue notissimum est. Hæc sunt verissime de hoc gloriosissimo sacerdote Leonio adstipulantes, de quibus quisque sapiens nullo modo ambigere potest. Caput XII
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Hactenus cœlicæ curiæ hunc cœlicolam procerem sanctissimum Leonium cœlico splendore cœlestis luminis cœlitus habitarum clarificationum locum sanctum suum irradiasse fideli narratu potiusquam facundia lepidi leporis facetaque urbanitate luculenter expolito sermone digessimus; ab hinc restat, ut crebrius polliciti sumus, ad patrationes miras mirorum ipsius operum flectamus stili articulum. Nemo itaque consideret | operis materiam ast, ut in proœmio istius operis præmisimus, flagrantiam sinceræ fidei nostræ inspiciendo, nobiscum magnalia Dei quæ frequentius in beatissimo sacerdote dignatur ostendere non desinat intueri. Debilitantium itaque curator præcipuus iste beatissimus multis signorum documentis illustrare locum sanctum suum solitus est sepius; nos vero de innumerabilibus eius virtutibus quæ ad sacrosanctum eius tumulum quotidie clarescunt cœlitus pauca ad lucem fidei posteritatis memoriæ decrevimus tradere. Adminiculo scalmellorum34 incedere solitus quidam, nomine Robertus, in isto loco a multis cognitus, ad sancti memoriam est deductus. Diutino vero incommodo obnixius præpeditus, cum etiam gravi angore diuturnæ inopiæ multipliciter adstrictus penuriaque ægestatis graviter addictus totius erat opis indigus, unde factum est ut neque candelam quivisset reperire quam ante beati sacerdotis tumbam potuisset accendere; coactus ergo ab altero mutuare quod summa ei egestas denegabat habere, poposcit bonæ memoriæ 521-525. Quae hactenus ... notissimum est: LA FORTELLE, p. 96: hactenus] attenus; propalata] propolata; barbarica] barbarorum | 516-525. Denique ... notissimum est: ROULLIARD, p. 174: Denique et] Ego; monimenta] monumenta; quorumdam] quorundam; deguerunt] vigerunt; hunc] huic; virtutum] virtutis; mundo. Quæ] quæ mundo; perspicue] perspicere | 522. partim ... indigenarum om. ms. 33
Roulliard et la Fortelle introduisent tous deux ici un membre de phrase absent de notre copie: ut reor inerti incuria indigenarum, avant les deux autres membres de phrase commençant par partim. De l’absence de ce membre de phrase dans Paris, BnF, lat. 12690, et de sa présence chez Roulliard et la Fortelle, on ne saurait inférer que ces deux auteurs, à deux siècles de distance, ont utilisé la même source et que le rédacteur du Monasticon en a utilisé une autre. Son absence peut s’expliquer par une étourderie de ce dernier. L’Histoire littéraire avait raison en 1759 de signaler que la copie avait été faite sans soin. 34 Le scalmellum, scamellum, scammellum, scamnellum ou encore scabellum désigne ici l’escabeau qui permet aux paralytiques de se déplacer (comme on l’observe dans les tableaux de
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choses sont ignorées aujourd’hui, faute d’avoir été rendues publiques par l’écrit. En partie, à mon avis, à cause de l’incurie et de la négligence des habitants, en partie à cause des bouleversements du royaume, en partie à cause de l’invasion des barbares. Pour toutes ces raisons il est parfaitement clair qu’en ce lieu digne d’être honoré il n’y eut plus de siège épiscopal. Telle est l’absolue vérité sur ce glorieux prêtre, Liesne, à laquelle nous nous rangeons. Aucune personne de bon sens ne peut d’aucune façon la mettre en doute. Chapitre 12 Jusqu’ici nous avons exposé dans un récit fidèle, plutôt qu’avec l’éloquence de la grâce et du charme, ou encore la distinction, l’élégance et l’ornement brillant, que le très saint Liesne, éminent célicole de la cour céleste, avait fait rayonner sa sainte maison de la céleste splendeur de la lumière du Ciel due à la glorification céleste qu’il avait obtenues; il reste maintenant, au tournant de notre exposé, comme nous l’avons trop souvent promis, à nous pencher sur l’accomplissement merveilleux de ses merveilleuses œuvres. Qu’ainsi personne ne s’attache à l’aspect matériel de notre travail mais, comme nous l’avons annoncé dans la préface de l’ouvrage, que, attentif à l’ardeur et à la sincérité de notre foi, on ne cesse de regarder avec nous les merveilles que Dieu daigne si souvent manifester en la personne de son prêtre bienheureux. C’est ainsi une habitude très fréquente chez ce célèbre et très bienheureux guérisseur des infirmes de mettre en lumière son saint lieu par les multiples preuves des signes qu’il y accomplit; quant à nous, sur les innombrables miracles que le Ciel fait briller quotidiennement sur son très saint tombeau nous avons décidé, pour éclairer la foi de nos descendants, de n’en confier à la mémoire qu’un petit nombre. Un homme bien connu de la ville, du nom de Robert, avait l’habitude de se déplacer à l’aide d’un escabeau; il fut transporté sur le tombeau du saint. Gravement et depuis longtemps handicapé par une pénible maladie avec les multiples contraintes et le pesant tourment d’une pauvreté permanente, durement voué à la misère et sans le moindre moyen, le résultat était qu’il n’avait même pas pu se procurer un cierge pour pouvoir le faire brûler devant le tombeau du saint prêtre et fut donc obligé d’emprunter à autrui ce que son extrême dénuement lui interdisait d’avoir. Il demanda au
Bruegel). On retrouve au chapitre 13 le même type de maladie où les jambes sont retournées vers l’arrière du corps et les talons soudés aux fesses. En cas de guérison miraculeuse l’escabeau était souvent abandonné sur le sépulcre et accroché sur une poutre, évoquée d’ailleurs cidessous au chapitre 19 (ob monimentum et indicium).
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Raynaldum presbyterum35 ut quantulacumque sibi impartiretur huius cerei portio; quo impetrato, allatus ante beati Leonii venerabilem tumulum sic demum illic permissus est pausare. Ecce autem medio noctis silentio persentiscere erga se divinæ vim potestatis cœpit clamoresque ingentes edere non distulit donec inclusa quædam, Hersindis nomine, cuius superius mentionem fecimus, somnum interrumpere cogeretur. Altius nunc replicandum videtur de hac illustri sanctimoniali femina et ut [nem...-sit]36 oramus. Ad huius quippe sanctissimi laudem pertinet quod scribere conamur. Hæc Carnotensis37 territorii indigena diu sub maritali vinculo adnexa manserat, porro | fasce exonerata coniugali viamque universæ carnis iugali eius ingresso, apud monasterium sancti Carauni38 martyris secus eandem urbem septennio se inclusit; illic ea iugi maceratione carnis cum contritione cordis diutissime tabescente, pœne iam diutissime afflictione corpusculum præfinito dierum numero edomante, divinitus illam affatur sub alta silentia more solito divinis theoriis intentam angelica vox dicens: «Non recte Deo cara agis anima, quandoquidem sub obtentu religionis despectis mundialibus curis, actu tamen ac crebra propinquorum collocatione non iam imaginea quin potius aperta intermixtione seculo implicaris. Nullus enim Deo militans negotiis mundi est implicitus nec coronabitur quis nisi legitime certans. Si propositi igitur tui compos effici cupis Deoque ut decrevisti placere exoptas, alumnæ huius urbis mœnia linque Milidunumque castrum, Deo confisa adi ! Illic requiescit confessor egregius Christo nimium amantissimus Leonius penes cuius basilicam beatam instituit auctor cunctorum Deus istius mortalis terminum vitæ finiendum tuæ». Nec mora iussui parens, statim relicto propinquorum affiniumque contubernio, quorum infinita pollebat numerositate utpote nobilibus orat natalibus, confecto peregrinationis suæ tramite ad sanctum sancti Leonii locum post innumeros deviorum anfractus postque emensos longi itineris multos magnosque labores, ad optatum tandem devenit locum tugurioloque iuxta ædem gloriosi 576. tugurioloque] tuguriolumque ms. 35 Renaud a été présenté dans le préambule comme prêtre vénérable istius loci, et spécialement accrédité auprès de Dieu et de son saint confesseur, sans toutefois que l’on puisse affirmer qu’il est le prêtre de Saint-Liesne. Ici, en revanche, il semble bien être le curé en titre puisqu’il dispose du luminaire de l’église. 36
Ici le copiste n’a pas pu lire et a écrit nem…-sit. L’espace de trois points veut-il figurer le nombre de lettres illisibles ? 37 38
Chartres, chef-lieu du département de l’Eure.
Dans l’Eure, canton de Pacy, commune de Breuilpont, diocèse de Chartres. Des moines se seraient installés vers 599 sur le tombeau de S. Chéron; ils auraient fait place à des chanoines séculiers au XIe s. puis à des chanoines réguliers en 1149, sous l’épiscopat de Goslin de Lèves
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prêtre de bonne mémoire, Renaud, de lui donner une portion même infime de ce cierge. L’ayant obtenue, il l’apporta devant la vénérable tombe du bienheureux Liesne et alors enfin il lui fut permis de s’y reposer. Mais voici que dans le silence de la nuit il commença à se sentir envahi par la force de la puissance divine et se mit à pousser de grands cris jusqu’à ce qu’une recluse du nom d’Hersinde — nous avons fait mention d’elle plus haut — fût forcée d’interrompre son sommeil. À ce qu’il nous semble il faut faire connaître plus précisément ce qui concerne cette célèbre femme vouée à Dieu et nous prions […]. Ce que nous entreprenons d’écrire touche bien sûr de près à la louange du saint. Cette femme, originaire du diocèse de Chartres, était longtemps restée liée par l’attache maritale; ensuite, soulagée du fardeau conjugal car son époux avait pris le chemin de toute chair, elle se reclut pendant sept ans près du monastère de saint Chéron martyr, à proximité de cette même ville. Elle était là, s’exténuant depuis si longtemps dans une perpétuelle macération de la chair accompagnée de la contrition du cœur, matant depuis si longtemps son pauvre corps, quand, une fois écoulés les jours dont le nombre avait été fixé à l’avance par le Ciel, alors qu’elle s’adonnait comme à l’accoutumée à la contemplation divine, dans la profondeur du silence, une voix d’ange s’adresse à elle: «Tu ne te conduis pas bien, âme chère à Dieu, lui dit-elle, puisque, si, au nom de la vie religieuse, tu as dédaigné les affaires du monde, dans ta manière d’agir pourtant, et surtout du fait que tu t’entretiens très souvent avec tes proches, tu n’en es déjà plus à penser au siècle, bien plutôt tu t’es ouverte à son intrusion, tu en es prisonnière. Nul servant Dieu, en effet, ne se laisse accaparer par les affaires du monde et personne ne recevra la couronne, qui ne combatte selon la loi de Dieu. Si donc tu veux que ton projet s’exécute et que tu souhaites plaire à Dieu comme tu l’as décidé, quitte les murailles de la ville qui t’a nourrie, mets ta confiance en Dieu et va dans la ville de Melun: là repose Liesne, l’illustre confesseur infiniment cher au Christ; Dieu créateur de toute chose l’a établi: c’est auprès de sa bienheureuse basilique que tu devras atteindre le terme de ta vie mortelle». Obéissant sans délai à cet ordre, elle abandonna aussitôt la société de ses parents et proches — comme elle était née de souche noble, elle était riche d’un nombre infini de parents. Elle parcourut le trajet du voyage vers la sainte église de saint Liesne et, après les innombrables détours des chemins et avoir traversé les nombreuses et grandes épreuves d’une longue route, elle parvint enfin en ce lieu convoité. Dans la cabane qu’elle avait fait bâtir (1148-1150). Cf. L. H. COTTINEAU, Répertoire topo-bibliographique des abbayes et prieurés, t. 1, Mâcon, 1935, col. 713; Gallia Christiana, t. 8, Paris, 1744, col. 1305.
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confessoris prout rei habebat facultas inibi extructo orationibus, ieiuniis, vigiliis cœterisque bonis operibus dedita ut sibi a Christo prænuntiatum erat, legem cunctis mortalibus datam adimplevit. Hæc de his perstrinxisse sufficiat, nunc iam ad cœpti operis | seriem redeamus. Adhuc ea in hac carne terrea superstite, ordine quo superne retulimus sanctis vigiliis dedita, comperta sancti Leonii miranda virtute quam ope beatæ intercessionis suæ ægroto præbebat cœlitus cœlesti beneficio præfato presbytero intimare curavit. Expergefactus sacerdos concitus surrexit atque ad ecclesiam perniciter accucurrit sentiensque divini nescio quid illic intus inesse, non ausus subsistere loco propere rediit cubilique proprio sese dedit. Horrore denique tenebrarum noctis adempto sospitati pristinæ restauratus præfatus vir est non sine interpositione multorum qui tanti prodigii veridici testes forent. Fratres enim huius Deo dilecti cœnobii facto mane illuc cum summo gaudio et apparatu sanctissimæ religionis visendi gracia hæc incliti sacerdotis inclita mira advenerant. Denique repentinus rumor severat iam longe lateque tanti facti prœconium. Ilico cernunt hominis crura sanguine eius madefacta atque ab ipsius clunibus quandam inutilitatem parere quo tali illius ante inhæserant, rectis tamen poplitibus firmissime fixum tunc manere. Solventes ergo gratiarum munera ac sancto confessori piæ confessionis vota tripudio spiritali, exhilarati repedarunt ad sua. Caput XIII
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Subsequens miraculum ob hoc ante facto nectitur in ordine quia par est operatione sed sunt aliqui qui autumant delirantes procaciter concinnatione cavillationis suæ non hoc fidei merito huic miraculo contradictum prorsus iuvamine stipis poscendæ unicum hoc subsidium ab eis sibi præmeditatum. Animadvertere tamen si sibi divinitus attributum foret debuerant, | nullis hoc præstigiorum tergiversationibus patratum quinimo dispensatione magnitudinis supernæ gloriosissimo sacerdoti Leonio sicut et alia innumera de quibus pertimescentium nemo Deum ambigere quit. Sunt data proportione censeri istos arbitror ea quæ Apostolusa notat versos in reprobum sensum illos qui arroganter æstimantes se sapientes in deterius
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Cf. Rom 1, 28
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près du temple du glorieux confesseur — car elle en avait les moyens — elle s’adonna aux prières, aux jeûnes, aux veilles et autres bonnes œuvres et, comme cela lui avait été annoncé d’avance par le Christ, s’accomplit en elle la sentence valant pour tous les mortels. Sur cette question voici qui devrait suffire; reprenons maintenant le fil du récit interrompu. La recluse vivait encore dans sa chair terrestre et, suivant l’ordre dont nous avons parlé plus haut, elle s’appliquait aux vigiles nocturnes quand, une fois découvert le miracle admirable que, grâce à la bienheureuse intercession de saint Liesne, celui-ci offrait au malade par le bienfait du Ciel, elle eut soin de le faire connaître au prêtre dont nous avons parlé. Celui-ci s’éveilla, se leva aussitôt et accourut prestement à l’église mais, ayant l’impression que se trouvait je ne sais quoi de divin à l’intérieur, il n’osa pas rester là; au plus vite il rentra chez lui se recoucher. Enfin dissipée l’horreur des ténèbres de la nuit, Robert a recouvré sa santé d’autrefois non sans que ne surviennent de nombreuses personnes qui seraient les témoins véridiques d’un pareil prodige. En effet, le jour levé, les frères de ce monastère chéri de Dieu étaient venus sur les lieux, au comble de la joie et avec les ornements de la très sainte religion afin de voir les illustres miracles de ce prêtre illustre. Enfin soudain la rumeur avait répandu de toute part l’annonce d’un tel prodige. Aussitôt, on voit que les jambes de cet homme, humides de sang, sont écartées de ses fesses, auxquelles ses talons adhéraient auparavant, produisant une impression de fragilité. Cependant une fois que les genoux eurent été remis droits, on constata que Robert se tenait alors fermement debout. Après s’être acquittés des actions de grâce et avoir fait vœu de pieuse confession au saint confesseur, transportés de joie spirituelle ils s’en retournèrent à leurs affaires. Chapitre 13 Le miracle suivant lui est lié: même s’il a eu lieu avant, il est semblable par ce qui s’est réalisé. Il en est pourtant quelques-uns qui dans l’excitation délirante et effrontée de leurs persiflages, estiment qu’à ce miracle dû au mérite de la foi n’avait pas été refusé le secours exceptionnel de ceux qui avaient anticipé le profit qu’à coup sûr leur aide leur vaudrait. Ils avaient pourtant dû observer, s’ils avaient reçu quelque inspiration divine, que ce qui s’était accompli l’avait été sans les roueries de l’imposture mais au contraire par la grâce accordée par la suprême grandeur à son glorieux prêtre Liesne, comme il en est des innombrables autres faits racontés sur lesquels, pour aucun de ceux qui craignent Dieu, il ne peut y avoir controverse. J’estime que ces hommes sont à juger en les rapprochant de ceux que l’Apôtre dit livrés à un esprit sans jugement et qui, ayant l’outrecui-
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stultitiæ vitium traditi sunt. Sed omissis nos interim hiis, clara sancti ut disposuimus prosequamur gesta. Godeliva fuit nomen mulieris huius quæ longo temporis usu cœnoso volutabro spurcitiæ volutabatur probrose flagitio; in hoc diutius ea delectante extemplo multata est totius corporis soliditate, multis denique annis gravius semper ac deterius momentis pene omnibus, ingenti vexatione atterebatur. Ad sanitatis ergo portum, sanctissimum Leonium, expetivit se aliena advectione advehi neque etenim fas aliter erat, nam non genuum inflectione, ut multos debilitatos conspicimus, quin potius toto corpore reptabunda serpere solita erat, cruribus namque in sese in modum restis retortis, tali eius clunibus inhærebant. Eo igitur tempore quo præfatus sum39 ad gloriosam incliti confessoris memoriam est advecta commorataque aliquandiu cuiusdam in diversorio, fulciri se anchora sanctissimæ orationis gloriosissimi confessoris indesinenter attentius expectabat. Obtentu ergo tandem pretiosissimæ precis huius egregii patris sospitate adepta, aliquandiu inibi est commorata, tempore vero illo, postquam valere cœperat ægrotareque desierat, voto vovit se Deo sanctoque perpetuo | famulaturam Leonio. Isque interpositis non paucis diebus, cœno iterum lasciviæ quo prius enervabatur itidem sede submittit sese evicta itaque tam proprii confusione ruboris quam etiam nequam gravedine conscientiæ — bona quippe conscientia nullius oculos refugit, nullius obtutus veretur — exteras ignotasque sibi suisque adiit terras. Illic ea nihil flagitii sui demens sed quasi ad solitum pensum propensius quotidie aliquid addens, repentino ictu pristinæ animadversionis est prostrata. Denique proprii sensus tenorem quod adspirante olim Spiritus Sancti gratia susceperat, ingruente ac propendente mole vique peccaminum suorum, funditus amisit. Recuperatæ vero sanitatis gratulabunda prosperitate non adeo diu iocundata est, nempe uti et prius curatione debilitationis itidem est damnata. Ergo se miseram, se ream esse profitendo, protestans quippe quæ curatorem suum, sanctissimum Leonium parvipendens, neglexerat, omnigena precum flagitatione ruricolas vici in quo degebat poscere non desiit donec
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On peut supposer qu’il veut parler de la fête anniversaire du saint, évoquée au chapitre 3 (cf. supra, l. 97 et suiv.).
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dance de se croire sages, sont livrés au vice plus grave de la folie. Mais omettant ces faits pour l’instant, poursuivons le récit des hauts faits du saint comme nous l’avons projeté. Godelive était le nom d’une femme qui pendant longtemps s’était roulée dans le bourbier et l’ordure de l’impureté; elle se délectait depuis longtemps dans ces turpitudes scandaleuses quand subitement elle fut punie dans tout son corps et, par la suite, des années durant et presque à chaque instant, elle était terrassée par une douleur qui empirait. Elle demanda alors que quelqu’un la transporte au port du salut, le très saint Liesne, car cela ne pouvait se faire autrement, non pas qu’elle eût les genoux vacillants comme nous l’avons vu chez plusieurs malades mais plutôt parce qu’elle avait pris l’habitude de se déplacer en rampant de tout son corps; ses jambes s’étaient en effet repliées en arrière sur elles-mêmes, telle une corde, et ses talons restaient fixés aux fesses. À l’époque dont j’ai parlé plus haut, elle fut donc amenée sur le glorieux tombeau de l’illustre confesseur: elle demeura quelque temps chez un particulier, attendant ardemment, sans se lasser, de recevoir le soutien de la très sainte prière du très glorieux confesseur. Enfin, par le pouvoir de la prière infiniment précieuse de cet illustre père, elle reçut la guérison. Elle resta là quelque temps; après qu’elle eut commencé à se sentir mieux puis que la maladie eut disparu, elle se voua à Dieu et fit le vœu de servir saint Liesne toute sa vie. De nombreux jours avaient passé quand de nouveau elle se laissa glisser dans la fange de la même débauche où elle s’était auparavant amollie. C’est pourquoi ayant d’elle-même quitté son logis, autant par le trouble de sa propre honte que sous le poids de la mauvaise conscience — la bonne conscience n’évite en effet les yeux de personne, ne craint le regard de personne —, elle se rendit dans un pays étranger et inconnu d’elle comme des siens. Là elle ne retrancha rien de ses ignominies mais pour ainsi dire tout naturellement ajouta chaque jour quelque chose à ses activités habituelles, quand soudain elle fut terrassée sous le coup de son ancien châtiment. En fin de compte, la possession de ses facultés, que Godelive avait jadis reçue du souffle de grâce de l’Esprit Saint, elle la perdit totalement, sous l’emprise et le poids de la masse et de la gravité de ses péchés. Elle ne jouit plus désormais du bonheur d’avoir recouvré la santé et, comme auparavant elle fut condamnée aux contraintes de son infirmité. Tout en se disant misérable et coupable, avouant publiquement ce que, dédaignant son très saint guérisseur Liesne, elle avait négligé de faire, elle n’eut de cesse, à force de prières, de demandes pressantes aux paysans du village dans lequel elle vivait, qu’ils ne l’eussent de nouveau transportée là. Alors, quand
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eo adveheretur iterumque illuc a deferentibus deducta mitissimo sacerdoti Leonio. Delata sedula prece, mitissima lenitate, extorsit ut gressuum redintegrationem recuperare mereretur. Sensus tamen amissi integritatem non adeo plenissime recipere meruit, quod nimirum nutu divinæ dispensationis actum esse non dubitamus ne tanti mole flagitii obruta, insontem se post hæc reputans in deteriora dilaberetur. Præstitit hoc illi piissimus sacer Leonius ope sancti iuvaminis ut semper sibi cavendum videret ne in vita sua ulterius tale aliquid patrare auderet. | Caput XIV Lux indeficiens Christus, mentes fidelium suorum lustrando purificans, dignissimum sibi sacerdotem beatissimum utique Leonium oculata interiori circumspectione lucem radiis claritatis suæ, perspicua mundo enuntiatione, non desinit enuntiare nempe ut, ipsius Deo acceptissima prece, illapsus arce ætheris Spiritus Sanctus rore superno corda probata Deo rorat; sic quoque corporum malesanos obtutus vivifica deifici luminis visitatione solitus est sepius redintegrare. Nam et de innumeris huiusmodi signis quibus clarificatione mira hic reverendus heros crebrius sibi lætificat fidos, reticeamus quod hiis modernis diebus acto miraculo enucleatius patere poterit curioso. Colonus quidam ruris qui Severiacus40 nuncupatus fuit penes quem rudi hoc tempore patrata sunt hæc; nomen porro huius viri est Odo, de cuius signi clari clara actione non est testes edicere, præsertim cum tot pene existant huius facti veridici indices quot ipsius vici possunt esse indigenæ incolæ. Pollente eo dudum huius terrenæ lucis visione felicibusque feliciter aucta feliciora cumulata insperato procellante, dira novitate diri vulneris coangustatus est opido; nam cum inficiente tabo nec aliqua profluente sanie cicatricis illatæ neque obducta lippientibus palpebris acie intercluso lumine sed iam festina animadversione exanimis cuncta præscientis et omnia iuste disponentis, desiderabili cunctis mortalibus repente caruit visu. Æquiparandus est aliquanto hic cæci nati sancto clare miro qui ob glorificationem clarificationis Christi Dei depressitate fuerat
40 Sivry, département Seine-et-Marne, arrondissement Fontainebleau, canton Le Châtelet, à environ 7 km à l’est de Melun. L’identification a été portée en marge du manuscrit.
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ils l’eurent de nouveau conduite auprès de Liesne, le très doux prêtre, elle le pria de tout son cœur, avec la plus grande suavité, elle en fit le siège, au point qu’elle mérita d’obtenir de pouvoir marcher à nouveau. Toutefois elle ne mérita pas de recouvrer dans leur parfaite intégrité les facultés qui lui avaient été enlevées. Assurément nous ne doutons pas que ceci se fût produit par la volonté de la providence divine pour empêcher que celle qu’écrasait le poids d’une pareille turpitude, ne se croie dorénavant innocente et ne s’abandonne à pire. Par le renfort de sa sainte assistance, le saint et très pieux Liesne lui rendit service: elle veillerait en permanence à se tenir sur ses gardes, et ainsi n’aurait-elle plus dorénavant l’audace de commettre pareilles choses. Chapitre 14 Le Christ, l’inépuisable lumière qui purifie les cœurs de ses fidèles en les illuminant, ne cesse pas de proclamer par une proclamation claire adressée au monde que, tout particulièrement le très bienheureux Liesne, prêtre éminemment digne de lui, doté d’une prudence clairvoyante et pénétrante, est une lumière provenant des rayons de sa propre clarté. Ainsi, de même que, sur la prière du saint particulièrement bien accueillie par Dieu, l’Esprit Saint, descendu des hauteurs de l’éther couvre de sa céleste rosée les cœurs agréables à Dieu, de même a-t-il également l’habitude, en visitant de sa lumière divine les yeux corporels malades, de les guérir très souvent. En fait, parmi les innombrables signes de ce genre, par la merveilleuse glorification desquels ce héros vénérable réjouit si souvent ceux qui lui sont fidèles, nous passerons sous silence ce qui, à notre époque pourra, pour un esprit attentif, sembler s’expliquer plus simplement que par un miracle. Il y eut un paysan du village de Sivry en la personne de qui, en ces temps d’ignorance s’accomplirent ces faits. Le nom de cet homme est Odon. Sur l’accomplissement évident de ce miracle éclatant, il n’est pas utile de citer des témoins, vu surtout qu’il existe presque autant de preuves de ce fait véridique qu’il n’y a de paysans originaires de ce bourg. Cet homme qui naguère avait la faculté de voir la lumière terrestre et qui, contre toute attente, allait d’événement heureux en événement heureux, fut à l’improviste gravement atteint par le coup cruel d’une cruelle blessure. En effet avec l’infection purulente, la sanie de la blessure infligée ne pouvait s’écouler ni la vision s’exercer à cause de l’inflammation des paupières, lui coupant la lumière; mais déjà, par la décision rapide de celui qui sait tout par avance et dispose toutes choses selon la justice, Odon perdit soudain la vue si désirable pour tous les mortels. On peut le comparer d’une certaine façon à cet aveugle-né qui, pour la glorification du
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multatus tenebraruma; sic in honorem Dei | ac laudem præcelsi confessoris Leonii hunc in id temporis non diffidimus obtenebratum, obserato ei quippe lumine ut paulo ante prælibatum est. Quorsum se ageret ? Quonam se duceret ? Inscius, gnarus tamen et plane fidens, obtentu huius deiferi patris, adipisci posse se quod incunctanter dolebat amisisse, eo se ferri debere. Iussit, allatus est itaque lectica gestatoria ac primum contubernio cari cuiusdam sibi excipitur. Ex hinc paucis post diebus cum crebro limina sancti confessoris ingenti devotione ac devotarum precum cumulatione tereret, Dei cum gratuita miseratione præveniente sanctique sacerdotis sanctissima prece subveniente, obice extemplo rupto, cœcitatem scrobibus oculorum patefactis, repagula dissiluerunt tenebrosæ densitatis. Animadvertens præfatus homo tam ingentem divini numinis virtutem prece dignissimi confessoris Leonii erga se actam perpendere cœpit, coniiciendo quam almificam in merito sibi contulerit benignitatem et, consternatus nimium tam præclarum insperate extremuit factum sed mox arridente sibi proventus felicitate citatus, cito solo labefactat sese dilutisque uberius profusione lacrimarum oculorum hirquis41, piæ cantica iubilationis pro scire suo affluenter reddidit Deo. Post hæc templi adyta linquens, cunctis propalam se nuntians provocabat, ultro multorum duras mortalium mentes in laudem egregii patris sibi coniubilare, famulatui ergo Deo dilecti Leonii sponte se tradens, quot annis compos voti sui effici avidus festo sollemni tanta patris clara gaudia, revisere cum optatæ sibi sanitatis digno munere non differt. | Caput XV Lora reorum, vincla compeditorum, obtentu precaminis Deo dilectissimi incliti confessoris Leonii, comperimus frequentius non tam auditu quam et visu cum fideliter exposcentibus, sepissime conteri; ne ergo innumerata iucunde virtutum mira quibus multotiens significat se idem Deo acceptissimus vinctos etiam peccaminibus ab omnipotente prece sua sanctissima dissolvere sed iuste petentibus obsolescerent æterna abolitione, duo
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41 La métaphore des boucs pour désigner les réprouvés se lit dans Mt 25, 33, qui ici même est un rappel d’Ez 34, 17. Au sens de «pécheur», il est employé par Eucher, ainsi que par Augustin dans ses sermons (cf. A. BLAISE, Dictionnaire latin-français des auteurs chrétiens, Turnhout, 1954, s. v.).
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Christ Dieu — de façon éclatante un saint miracle ! — avait été condamné à la profondeur des ténèbres; en l’honneur de Dieu et à la louange de Liesne, son très haut confesseur, nous n’en doutons pas, il en fut de même de nos jours, pour Odon qui fut plongé dans les ténèbres, lorsqu’il fut privé de la lumière comme nous l’avons dit un peu plus haut. Dans quelle direction partir ? Où aller ? Il ne savait. Il savait cependant et était pleinement confiant qu’il pourrait sans retard obtenir par l’entremise de ce Père théophore ce qu’il déplorait d’avoir perdu. Sans plus tarder il devait être porté jusqu’à lui. Il le demanda; on le transporta donc sur une civière et il fut d’abord accueilli dans la demeure de quelqu’un qui lui était cher. Puis, peu de jours après, alors qu’avec une immense dévotion il avait souvent usé les parvis du saint confesseur et multiplié ses prières ferventes, grâce à la miséricorde gratuite et prévenante de Dieu et le secours de la prière très sainte de son saint prêtre, subitement la barrière céda; l’ouverture des yeux fit sauter avec les verrous l’aveuglement des épaisses ténèbres. Notre homme considérant la grandeur du miracle dont il avait été favorisé par la divine puissance, grâce à la prière de son digne confesseur Liesne, commença à évaluer à son vrai prix quelle douce bienveillance il lui avait manifestée; il fut effaré à la pensée d’un don aussi considérable et inespéré et la frayeur le prit mais, bien vite, il se mit à exulter de la joie du bienfait reçu. Aussitôt il se jeta à terre car les boucs sont lavés de leurs fautes par les torrents de larmes s’écoulant de leurs yeux, et, du mieux qu’il le put, il s’acquitta envers Dieu par un pieux cantique de jubilation. Ensuite s’éloignant du sanctuaire, se présentant publiquement à tout le monde, il entraîna beaucoup de mortels au cœur endurci à se réjouir avec lui dans la louange de l’illustre Père. Se vouant ainsi spontanément au service de Liesne, chéri de Dieu, lui dont le vœu a été réalisé ne remet pas à plus tard de revenir, chaque année, pressé que l’on célèbre tant de joyeuses et magnifiques manifestations pour la fête solennelle du Père, en apportant un présent digne de la santé qu’il avait tant désirée. Chapitre 15 Les liens des accusés, les chaînes des prisonniers, grâce à l’intervention de l’illustre Liesne, confesseur très cher à Dieu, ont été très souvent brisés, comme nous l’avons appris à plusieurs reprises, non tant par ouï-dire que par nos propres yeux, en même temps que ceux qui en avaient fait la demande avec foi. Afin donc que ne tombent pas définitivement dans l’oubli les innombrables et délectables merveilles des miracles par lesquels l’aimé de Dieu fait savoir que lui-même délie ceux qui sont enchaînés même pour des péchés qui demandent justement à sa prière toute-puissante et infiniment
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subter scribere cupimus. Sed sunt qui obstinatæ mentis pervicaci procacitate desipientes, illecebroso ore garriunt: hæc fieri haud potuisse quibus in hac parte cedendum nobis esse. Propitius ne typo elati vesaniæ suæ ad maiora properantes derogare audeant sancti clara festa, nomen itaque prioris non recolo, sed sicut fideliter a fidelissimis istud suscepi ita paginæ insero. Is de occidentali Neustriæ42 climate, pœnitudinis gratia ob commissi piaculi enormitatem, quoquo terrarum ei sors fortuitu obvenisset peregrinaturus. Susceperat iter, post multarum igitur circuitionem provinciarum, applicuit ad gloriosum gloriosi confessoris templum quo et intimabat se divinitus fore solvendum compertum, hoc sibi extitisse per nocturnæ seriem visionis assertione multimoda adstruebat. Porro arctius manica nexus ferrea fuerat dum extorris a genuino solo exierat; interposito igitur tempore non modico ex quo ibidem advenerat, artabatur interdiu anxie opperitus, præstolando pii misericordiam conditoris, suffragiis incliti confessoris Leonii adfore sibi. Precatui ergo miseri hominis misericorditer misertus, misericors Deus oratione eximii patris Leonii, prospexit de excelso et indulsit ei pie compatiendo. | Nam die quodam cum inter missarum solemnia verba Dei salvatoris lectione sancti Evangelii recitarentur, subito rupta cute quæ ulcerosa supercrescente carne, ferrum obduxerat, eo loci quo præfatus vir stabat particulatim in frusta disiluit, non sine reboatu violento; nil cunctatus homo hilaris plene effectus, complosis manibus, nomen invocans Salvatoris meritaque protestans pii confessoris, adplaudere sibi omnes illic astantes cogit. Duplici igitur iucundatus est bono, dum et defore sibi discissum avulsumque videbat quod ante rimis hiantique vulnere stipatus fuerat ferrum et de indulgentia carnis factus erat securus. Diebus nempe aliquantis inibi commanens donec sospitati integræ redintegraretur, sanctam sancti sacerdotis non deseruit tumbam. Coaptata est itaque armilla laqueari ligneo ante aram illius, in idipsum præparato, quæ usque in hodiernum diem in testimonium tanti miraculi appensa permanet.
710. opperitus] operitus ms.
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Le terme désigne la Normandie, comme au chapitre 9.
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sainte à s’évanouir dans l’éternel effacement, nous désirons en transcrire deux ci-après. Mais il en est dont une effronterie obstinée a égaré l’esprit; d’une bouche charmeuse ils persiflent: c’est à nous, disent-ils, de leur concéder que des miracles de cette sorte ont eu bien peu de chances de se produire. J’y souscris pour empêcher que, emportés par leur délire, s’empressant d’aller aux grandes fêtes du saint, ils n’aient l’audace de le calomnier. Je ne me rappelle pas le nom du premier personnage mais je couche par écrit, tel quel, ce que j’ai fidèlement reçu de gens tout à fait dignes de foi. Originaire de la région occidentale de la Neustrie, celui-ci, à titre de pénitence pour l’énormité du crime qu’il avait commis, reçut pour sort de partir en pèlerinage en quelque endroit du monde. Il avait pris la route; ainsi après son périple dans de multiples provinces, il atteignit le glorieux temple du glorieux confesseur où il faisait savoir ce qui lui avait été révélé par le Ciel: il serait délié de ses chaînes. Et, à ses affirmations répétées, il ajoutait que ceci lui avait été révélé au cours d’une série de visions nocturnes. De plus, il avait été étroitement entravé par des menottes de fer, à l’époque où l’exil l’avait rejeté du sol natal. Un temps assez long s’était ainsi écoulé depuis qu’il était arrivé ici, contraint d’attendre chaque jour dans l’anxiété que lui soit accordée la miséricorde du pieux créateur grâce aux suffrages de l’illustre confesseur Liesne. Aussi devant les supplications de cet homme misérable, miséricordieusement le Dieu de miséricorde eut pitié; à la prière de l’illustre père Liesne, du Ciel il regarda et, dans sa pieuse compassion, accorda son pardon. Un jour en effet, au moment où, durant la solennité de la messe, on lisait les paroles du saint évangile du Dieu sauveur, subitement sur la chair qui avait bourgeonné et recouvert le fer, la peau ulcérée se déchira. À l’endroit où se tenait notre homme, le fer se rompit en morceaux non sans lui arracher un terrible hurlement. Mais aussitôt après, sans plus attendre, il fut transporté de bonheur, battant des mains, invoquant le nom du Sauveur et proclamant les mérites du pieux confesseur, ce qui força tous ceux qui se trouvaient auprès de lui à applaudir. Ainsi eut-il à se réjouir d’un double bonheur: il voyait que, rompu et arraché, le fer qui l’avait enserré jusque là, causant crevasses et plaie béante, allait lui faire défaut; et d’autre part, il se trouvait rassuré quant à la rémission de sa chair. Il resta en effet ici quelques jours et, jusqu’à ce qu’il eût recouvré entièrement la santé, il ne quitta pas la sainte tombe du saint prêtre. Le bracelet de fer fut fixé au bois du lambris qui se trouvait devant l’autel du saint et qui avait été préalablement aménagé pour l’occasion. Aujourd’hui encore, il y reste accroché en témoignage d’un si grand miracle.
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Quod subter nectendum polliciti sumus miraculum hoc habet exordium. Expeditione quadam militari captus quidam ephebus extitit. Nomen autem eius Bernerius est qui mihi multoties istud indagare est solitus43. Ut itaque iam dictum est tentus ac militari custodia in editiori quadam arce irretitus catenarum obligatione est expositus. Præterea machina ferri, quam nos vulgari vocabulo boyas44 vocamus, strictius compeditus atque in arca prægrandi lignea superaddita lapidum mole est iniectus. Retrusus ergo in hoc horrendo ergastulo quatuor personas reas illic quadruplici pœnarum squalore offendit mancipatas. In unum igitur positi tractare secum | soliciti quidnam eis potissimum deliberandum foret cœperunt. Præscriptus autem adolescens ut in talibus solet fieri mœrens luridusque residens, multaque secum reputans, forte evenit ei in mentem precibus deposcere gloriosum sacerdotem Dei Leonium quem noverat multoties iuste petentes exaudisse ut et ipsis denegare non dedignaretur suum pium subsidium, qui sciretur apud Deum posse tanti discriminis fidum esse patronum. Dum itaque hæc perorasset confestim intercessione ipsius quem sibi delegerant advocatum, ipse qui medetur elisis et compeditos dissolvita, dat eis quod fideli poposcerant devotione. Nam iuvenis antefatus gravissima ut diximus compede pressus, repente clavus eius machinæ qua dirissime tenebatur sic emarcuit ac si plumbum liquescens non calibs extitisset. Non enim mordacis limæ scabrosa comestione usus nec marculo neque runcinæ sectione excogitato ingenio sed solo omnipotentis atque piissimi confessoris Leonii dissolutus est adminiculo. Tunc demum consodales pene ad meliora gliscens provehere, monet, hortatur, instruit ut maturato fugam capescerent, cunctantibus illis, hebetes ignavosque redarguens ultro arcam in qua tegebatur adaperire est adgressus; exegit etiam ab eis pollicitatione fidei quod singulis annis liberatori suo post Deum egregio videlicet confessori Leonio, pignus servitutum persolverent sicque moliuntur egressum. Epulantium perplurima turba eo loci residebat qui nec ad modicum tantæ concussionis strepitum auribus haurire quiverant. Ædituus vero domus illius cordi sibi esse dicit vinctos illos revisere; accitis | ergo clientibus suis, accersiit una et primores a
Cf. Ps. 145, 7-8
752. ignavosque] ignarosque ms. 43 Je n’ai pas réussi à identifier les acteurs ni à situer plus précisément le lieu de l’épisode militaire, contemporain du narrateur, évoqué ici. 44 Cf. les dictionnaires de Du Cange, Niermeyer et Blaise qui donnent plusieurs formes: boia, boja, bogia, boga pour désigner «chaînes», «colliers de fer», «menottes» ou «carcan».
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Chapitre 16 Le miracle précédent est à mettre en relation, nous l’avons promis, avec le suivant qui commence de cette façon. Au cours d’une expédition militaire, un jeune homme fut fait prisonnier. Son nom est Bernier et c’est lui qui m’a fourni ces renseignements et ceci à plusieurs reprises. Comme je l’ai déjà dit, il était détenu, placé sous la surveillance de soldats dans une citadelle très élevée et soumis à la contrainte des chaînes. En outre une machine de fer qu’en langue vulgaire nous appelons boyas l’entravait plus étroitement encore. Il avait été jeté dans une très grande prison de bois construite sur un môle de pierres; relégué donc dans cet horrible ergastule, il s’y trouva en face de quatre condamnés soumis à la dureté d’une peine quatre fois répétée. Se trouvant ensemble, ils commencèrent alors à débattre entre eux sur ce qui pourrait le mieux leur rendre la liberté. Le jeune homme, selon son habitude en pareil cas, restait assis, affligé, très pâle et retournant beaucoup de choses dans sa tête, quand il lui vint par hasard à l’esprit de faire appel dans ses prières au glorieux prêtre de Dieu, Liesne, qui, il le savait, avait exaucé bien des fois de justes quémandeurs si bien qu’il ne refuserait pas de leur accorder son pieux secours, celui même qui était connu auprès de Dieu pour pouvoir être un patron sûr dans un péril aussi grand. Quand donc il eut achevé ces propos, immédiatement, sur l’intercession de celui qu’ils avaient désigné comme leur avocat, celui même qui soigne les faibles et détache les prisonniers, leur donne ce qu’ils avaient demandé avec foi et dévotion. En effet le jeune était entravé par une chaîne particulièrement lourde, nous l’avons dit, quand soudain la cheville de l’engin qui l’immobilisait si cruellement perdit toute consistance comme si elle eût été de plomb fondu et non d’acier. Elle se désagrégea, non pas en utilisant avec un talent inventif le mordant de la lime qui ronge par ses aspérités, ni le marteau ni le rabot qui ampute, mais par le seul secours du Tout-Puissant et de Liesne, son très pieux confesseur. Alors seulement, brûlant de faire mieux encore, d’entraîner ses compagnons de peine, il leur explique, il les exhorte, il les pousse à prendre la fuite au plus vite alors qu’ils hésitaient. Convainquant les mous et les poltrons, il prend les devants et se lance dans l’entreprise d’ouvrir la citadelle dans laquelle il était enfermé. Il exigea d’eux en outre la promesse loyale de s’acquitter chaque année d’un gage de dépendance envers leur libérateur après Dieu, l’illustre confesseur Liesne. Ainsi ils s’activent pour sortir. Or une foule considérable de convives se trouvait là et avait pu s’emplir largement les oreilles du vacarme des coups qu’ils portaient. Aussi le gardien de la maison dit-il qu’il lui fallait aller voir les prisonniers. Ainsi donc, après avoir fait appeler
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quosdam. Cum denique ventum est ad locum, conspiciunt frustra se eo obvenisse, conantur itaque persequi recedentes, porro illi angelico ductu ante eos pedetemptim gradiebantur cumque conatus suos in irritum casso labore conspicerent cedere, frustrati ab spe sua remearunt ad propria. Viri autem illi quasi de ægiptiaca servitute liberati utpote malitiæ tenebris exempti cum invocatione nominis Christi et confessoris Leonii, præduce Christo Deo qui olim Israeliticum populum per squallentia horridi heremi in via traduxit, virtutis suæ lumine liberi, expediti, devenerunt quique gaudentes ad sua. Quam domum ego oculis inspexi et mente pertractavi hæc fieri nequivisse nisi Dei omnipotentis virtute et beatissimi confessoris sanctissima intercessione. Colle siquidem editiori quamvis (ad)imposita45 valloque patenti firmissime munita ac per gyrum lubricis anfractibus sinuosa testudine excipitur. Hoc idcirco posui ne quis astruere velit humanæ artis molimine hæc patrata extitisse. Instrumentum porro istud nonnunquam ad indicium veritatis ante beati tumulum hactenus servatur adpensum. Caput XVII
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Audacem temerariorum insolentiam46 penes Deo dilectissimum toto orbi, ob suæ inedicibilis sanctitatis magnitudinem, venerabilissimum locum, propere commissam, isdem piissimus sanctus Leonius inulctam ire diutius non patitur; quibus effatis pluriora animo excesserunt pauca quæ restant quæ et cordi | irrepserunt ne non scripta a memoria dispereant, veridica assertione a veridicis personis comperta, absque scrupuli controversia, indaginem veritatis noscere ambientibus, ad laudem Dei et honorem pretiosissimi confessoris pandere decrevimus. Spectabilis generositatis, effetæ proceritatis, nobilissimi quidem iuvenes duo tempore Burchardi huius castri dudum advocati47 extiterunt; e quibus primus, Imarinus nomine, œconomi officio apud præfatum principem functus est; porro frater eius, Robertus nuncupatus48, curam ipsius interdum leviando vices ministerii præ769. adimposita] ded... posita ms. 45 Manifestement le copiste n’a pu lire et a restitué ded suivi de quatre jambages et posita, ce qui n’a aucun sens. Je propose pour ma part adim accolé à posita. 46 Ce miracle, qui raconte la punition exemplaire de jeunes nobles au service du comte Bouchard, pourrait, comme le suivant, perpétuer le souvenir de violences subies par Melun lors du siège d’Eudes de Blois à la fin du Xe s. Cf. supra, p. 46. Sur ce siège, à la date longtemps controversée (cf. supra, p. 27, n. 42), voir F. LOT, Études sur le règne de Hugues Capet et la fin du Xe siècle, Paris, 1903, p. 159 sqq., qui établit, de façon décisive, que le siège eut lieu en 991. 47
Cf. H. PREVOST, Bouchard, in Dictionnaire de biographie française, t. 6, Paris, 1954, col. 1179. 48
Aucun de ces deux personnages n’a pu être identifié; cf. introduction supra, n. 77 p. 46.
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ses subordonnés, il les fit venir en même temps que quelques notables. Quand enfin on fut sur les lieux, ils constatent qu’ils sont venus pour rien et essaient alors de poursuivre les fugitifs — quant à eux ils avançaient avec précaution sous la conduite d’un ange. Lorsque les hommes d’armes s’aperçurent que leurs efforts étaient vains, leur peine inutile, leur espoir déçu, ils rentrèrent chez eux. Les prisonniers en revanche, comme libérés de la servitude d’Égypte, parce que tirés des ténèbres du mal, avec l’invocation du nom du Christ et du confesseur Liesne, le Christ Dieu leur ayant servi de guide, lui qui jadis traça la route au peuple d’Israël et lui fit traverser l’aridité d’un horrible désert, rendus à la liberté par la lumière de sa puissance, débarrassés de leurs entraves, le cœur joyeux, tous s’en retournèrent chez eux. Cette forteresse, je l’ai visitée de mes propres yeux et je suis convaincu qu’il aurait été impossible que ces faits se produisent sans la puissance de Dieu tout puissant et la très sainte intercession de son bienheureux confesseur. En effet la maison forte était pourtant située sur une haute colline, était renforcée par une défense particulièrement solide qui se prolongeait tout autour par un passage couvert, sinueux et glissant. J’ai donc établi ceci pour que personne ne veuille affirmer que ces événements sont le fruit de l’intelligence humaine. Un instrument officiel est du reste jusqu’à aujourd’hui appendu devant le tombeau du saint comme preuve de la vérité du fait. Chapitre 17 L’insolence audacieuse de ces téméraires qui brusquement s’en prend à la maison, très vénérable dans le monde entier, de celui que la grandeur d’une sainteté indicible rendait si cher à Dieu, le très pieux saint Liesne ne supporte pas qu’elle reste plus longtemps impunie. Nous avons décidé de le publier à la gloire de Dieu et à l’honneur de son très précieux confesseur, car dans tout ce qui a été rapporté, il y a beaucoup de choses qui sont sorties des esprits, peu qui restent et aient fait leur chemin dans les cœurs; afin que celles qui ne sont pas écrites ne disparaissent pas des mémoires, ce que nous avons découvert grâce au récit véridique de gens véridiques et sans qu’il y ait matière à soupçons, nous le faisons savoir à notre entourage pour la connaissance de la vérité. Ainsi au temps de Burchard, autrefois le comte de ce château, vivaient deux jeunes hommes de très grande noblesse, d’illustre lignée et dépourvus de la noblesse du cœur. Le premier, qui s’appelait Imarin, fut investi auprès du comte susdit de la fonction de sénéchal; quant à son frère, du nom de Robert, de temps à autre, il le soulageait dans sa tâche en exerçant à sa
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fati exequebatur. Compertum iam tunc toto climati gallico erat ultorem sanctissimi templi Dei ac sui dilecti loci beatissimum fore Leonium erga insolentes illic agentes. Prædicti itaque iuvenes viribus fidentes atque animis tumentes quodam in suam ante sanctissimi sacerdotis gloriosam tempore advenere domum. Sed quia et scriptum novimus parere nobilitas corporis solet aliquoties quibusdam incaute se agentibus ac non sibi recte providentibus ignobilitatem mentis, vesano hii acti spiritu plebeios quosque sanctæ clientelæ mancipatos primo convitiis lacessere conantur, deinde ad maiora progressi, viribus eorum res etiam diripere parant, renitentibus ergo illis atque sua tutare cupientibus, vehemens confestim seditio inter eos exoritur. Tunc hii qui meminissent illustri se prosapia progenitos ac inter primos curiæ nobilius educatos, nullo modo vilioribus | cedendum rati, atroci furia mentis debacchantes sævissime in eos, grassantur nam in medio ipso sancto limine quemdam qui49 ad feliciter felix felicissimi Leonii templum quasi ad tutissimum confugium fecerat portum, inflicto vulnere cruentarunt. Patrato tanto scelere retrogradum carpere decernunt iter necdum plenissime amœnissimum rivulum qui a præscripto fonte ante fores Deo amatæ præterfluit aulæ transierant cum subito sonipes primi versus est in amentiam. Narrare denique hactenus qui hæc noverunt plene soliti sunt neminem perfidorum quaqua versum infide50 venientium prædictum rivum transmeare quivisse sed ac si meta foret illic vindice, pœna ut alias scriptum est confestim in foribus peccatum aderata. In sequentibus hæc plenius recitabimus. Sessor autem præscripti cornipedis vigorem utrarumque crurium omnino integerrime debilitatus amisit; æque itidem frater ipsius paralisi morbo dissolutus, dextræ manus privatus est munere, officio quoque est præpeditus linguæ. Sic igitur cœlestis numinis ulciscentem excipientes plagam, animadvertere cœperunt quam salubre sit dignissimi Deo confessoris memoriam digne venerari ! Arctati igitur nimia coangustatione angebantur. Siquidem cum debilitatione corporis tamen, etiam probro illatæ deformitatis, devehuntur supplices ante sancti sanctum venerabiliter sepulchrum. Sed distulit iustus hæc beneficia quæ non promerebantur a a
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800. qui] quae ms. 49 La graphie n’est pas nette: le copiste semble avoir hésité entre quamdam… quæ et quemdam… qui. Dans la suite du texte, rien ne permet de déterminer s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. 50 Ce mot à forme adverbiale est introuvable dans les dictionnaires de latin médiéval. On peut penser qu’il s’agit d’un néologisme sur le modèle de perfide, forgé pour faire écho à perfidorum.
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place le même office. Il fut révélé alors par toute la Gaule que le vengeur du très saint temple de Dieu, qui était aussi la maison de celui qui lui était cher, celle où opérèrent ces arrogants, serait le bienheureux Liesne. C’est ainsi que ces jeunes, sûrs de leurs forces et le cœur gonflé d’orgueil, vinrent un jour devant la glorieuse demeure du saint prêtre. Mais parce que, et nous le savons par les livres, il arrive quelquefois que la noblesse du sang engendre une bassesse de l’âme chez ceux qui se conduisent imprudemment et ne prennent pas pour eux-mêmes de justes dispositions, ceuxci, pris de folie, se mettent d’abord à harceler de leurs invectives les laïques voués au service du saint; ensuite, allant plus loin, ils s’apprêtent, de toutes leurs forces, à leur arracher leurs biens; les autres résistent et veulent protéger ce qui leur appartient; ils s’affrontent bientôt dans une violente échauffourée. Alors les premiers se rappelant qu’ils étaient nés d’illustre souche, qu’ils avaient été élevés très noblement parmi les grands de la cour, bien résolus à ne pas céder le pas à des gens de peu, sont pris d’une démence aveugle et se livrent sur eux à des transports furieux; comme des sauvages, ils se ruent jusqu’au milieu même du sanctuaire sur un heureux homme qui heureusement avait fait du temple du bienheureux Liesne le port de son salut, le refuge le plus sûr, et voici qu’en plein milieu du sanctuaire ils le blessent jusqu’au sang. Une fois le crime commis, les nobles décident de se replier mais ils n’avaient pas encore traversé le ruisseau si charmant qui part de la source mentionnée plus haut pour couler devant les portes de la demeure chère à Dieu que, subitement, la monture du premier est prise de folie. Ceux qui connaissent cette histoire intégralement ne la racontent d’habitude que jusqu’ici, disant qu’aucun de ces êtres impies qui allaient vers le ruisseau n’avait, par manque de foi, été capable de le franchir nulle part mais tout se passait comme s’il y avait eu là une borne placée par le Vengeur. La punition est comme le péché, dont l’Écriture nous dit ailleurs qu’il était posté immédiatement aux portes. Ce qui est arrivé ensuite, nous allons le narrer plus longuement. En ce qui concerne celui qui montait le cheval dont on a parlé, le voici absolument brisé; il a totalement perdu ses forces aux deux jambes; il en est de même pour son frère, frappé de paralysie et qui se trouve privé de l’usage de la main droite et également incapable de mouvoir sa langue. C’est ainsi donc qu’en recevant les coups vengeurs de la puissance divine, ils se mirent à réfléchir: combien il serait salutaire de vénérer dignement la mémoire du confesseur si digne aux yeux de Dieu ! Oppressés par tant d’angoisse, ils étouffaient; ce fut ainsi que pourtant, le corps sans force et même vilainement déformé, en posture de suppliants, ils sont transportés avec respect devant le saint tombeau du saint. Mais le juste différa ses
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Deo illis impetrare plectendosque potius sontes censuit hac | irremediabili plaga ut quasi in corpore suo circumferrent signum, ad ostensionem reliquorum ne similia attentare auderent. Sed mortalium quorumdam ad malum semper pronæ mentes proclivique intentione ad malum iugiter deditæ non ista profectui suo dantes sed ut deliramenta reputantes, tetris nebulis offuscati iniquitatis et ipsi scelere attaminare se non dubitarunt donec et ipsos par vindicta cœlestis consumeret. Et horum ergo nequam opera in sequenti addere curavimus ut, per hos agnita, omnipotentis Dei virtute inclitique confessoris Leonii laudabili operatione profectum capiant. Exinde quo advixere tempore, commissa in Deum et præcelsum confessorem Leonium studuerunt iugiter diluere lacrimarum abolitione ac contriti cordis maceramine, suffragatorem sibi imprecantes ipsum eundem fore illustrissimum confessorem Leonium apud misericordissimum Deum nec sicquidem plenissime sospitatis adepti sunt effectum usquequo obsopiti hac carerent luce diurna. Caput XVIII
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Ob vindictam immanis sceleris patratæ proditionis cuius superius pauxillam51 mentionem egimus52, obsidione primores Galliæ tantum piare decreverunt dedecus; in longum igitur hisce protractis rebus, compulit necessitudo prægrandis et maxime instigante fame quæ est pati ruborem nescia ut quærendo ac indagando quoque terrarum quirent alimoniæ sumptus rimarentur. Peragratis ergo circumquaque vicis multis, unus ex innumeris non indigena, quin potius e numero eorum qui | Dei facta et beati confessoris Leonii illustria gesta plene non noverant, compulsus est ad manantem innumeris sanitatibus ac gloriosissimis indeficienti tempore exuberantem signis eiusdem egregii confessoris venerabilissimam domum; impellente necessitate convolare omni itaque modo reverenter reverendum inspiciens locum, nil nequam mutat a mente nihilque sanctæ sanctissimi sacerdotis reverentiæ ut par erat cedens habitaculo; ædibus in giro beatissimæ adfixis aulæ, infestissime violentus irrupit inter quas ausu temerario præripere est aggressus sacerdotis cuiusdam domunculam qui eo tunc tempore commis-
835. pauxillam] paxillam ms.
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Pour un autre usage du mot, cf. supra, chapitre 6, ligne 191.
Cette allusion sibylline pourrait, comme le chapitre précédent, faire allusion aux événements liés au siège de Melun ou de peu postérieurs à 991.
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bienfaits car ils ne méritaient pas qu’en leur faveur il les obtienne de Dieu. Il décida plutôt de châtier les coupables en leur laissant irrémédiablement la marque qu’ils porteraient en tout lieu, et sur leur corps même, comme signe ostensible qui dissuaderait les autres d’avoir l’audace de tenter des actions semblables. Mais les cœurs de certains mortels sont toujours portés au mal et par leur penchant constamment livrés à lui. Ne mettant donc pas à profit cette histoire mais la regardant comme délirante, ces esprits obscurcis par les sinistres nuées de l’iniquité ne craignirent pas la souillure du crime jusqu’à ce qu’une semblable vengeance du Ciel les eût consumés. Nous nous sommes donc soucié d’ajouter que ces deux nobles qui avaient reconnu leurs mauvaises actions, grâce à la force de Dieu tout-puissant et l’opération digne de louange de son confesseur, les firent servir à leur progrès moral. À partir de ce jour-là et tout le temps qu’il leur resta à vivre, ils s’appliquèrent sans relâche à laver de leurs larmes, en vue de leur rémission, leurs péchés contre Dieu et Liesne, son illustre confesseur, et, mortifiant leur cœur contrit, prièrent Liesne, l’illustrissime confesseur, d’être leur avocat auprès du Dieu très miséricordieux; s’ils n’obtinrent jamais une totale guérison, ils le firent jusqu’à ce qu’ils s’endorment, privés de la lumière du jour. Chapitre 18 En punition de l’affreux crime d’avoir lancé en traître l’attaque dont nous avons fait très brièvement mention plus haut, les Grands de la Gaule décrétèrent de punir de prison les coupables d’une pareille ignominie. Mais les choses furent ajournées, traînèrent en longueur et ceux-ci, poussés par l’impérieuse nécessité, et surtout par la faim qui ne connaît pas la honte, furent contraints de parcourir le monde, à la recherche de ce qui leur permettrait de subvenir à leur nourriture. Ces hommes, très nombreux, étaient passés par de nombreux bourgs. L’un d’entre eux n’était pas originaire de la région mais était bien plutôt du nombre de ceux qui ignoraient totalement les hauts faits de Dieu et les illustres actions de Liesne, son bienheureux confesseur. Il fut entraîné vers la très vénérable maison, ruisselant de guérisons sans nombre, depuis un temps immémorial débordant des miracles glorieux entre tous de l’illustre confesseur. Donc une force le poussant il eût dû accourir avec respect vers un lieu infiniment vénérable mais, lorsqu’il le vit, la méchanceté de son cœur n’en fut nullement changée; il n’accorda pas, comme il eût convenu, la moindre sainte révérence à la demeure du très saint prêtre. Tout autour de cette bienheureuse résidence se trouvaient des maisons attenantes et, parmi celles-ci, la modeste demeure du prêtre qui en ce temps-là dirigeait l’église qui lui avait été con-
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sam sibi regebat ecclesiam, in qua nihil commodi nihilque proficuum inesse ratus eorum omnium quæ sese oculis ingessissent, exinanire sævissime quasi sævus piratus satagebat. Ast sacerdos contra retinens obstinatus, scamnum quoddam quod iam equi collo subrigens conabatur ad proprii meatum loci devehere tyrannidis suæ munimen, adsumpta plebeiorum numerositate, pepulit extra domus suæ abdita prosequutusque eum usque ad rivum quem limitem esse asseruimus iusti Leonii ac perfidorum. Illic mutua altercatione acerrimo inter se iurgio rixabantur. Sed cum cerneret iam dictus sacerdos vi superare se nequire, ad sancti protectoris protectionem sanctissimam invitus quamvis aufugit, sanctam orationis domum egregii confessoris introgressus, infusus totus uberrimis lacrimis, effusus in laudem Christi volutabatur sancta pronus in tellure, imprecans hoc modo præcelsi merita patris: «Nunc, inquiens, sanctissime ac serenissime advocate, Leoni, tuo mirabiliter mirabili solatio penitus macula gravedinis nostrorum peccaminum irritatus | eiusque scelerum exacerbatus careat plebs tuo sincero famulatui pie sese ingerens. Sed restricta severitate quam provocarunt sceleratorum scelesta scelestius acta piacula, manuum tui solaminis de te benigna præsumentibus audacia porrigere non deneges ne hic filius perditionisa lætetur hanc se erga tuos perperam impune egisse». Nihilominus et reliquæ rusticorum plebes paulominus ab eo sequestratæ hæc eadem vociferabantur. Haud longe absens iusto præcatui auris pia clementissimi sacerdotis; nam vesanæ mentis actus spiritu idem satelles onustus sarcina aliena nil vero exinde sumpturus emolumenti, spumantes habenas retinens manu ferocique residens equo nil horum veritus nilque ad misericordiam flexus, cœptum carpere conabatur iter. Quia igitur necesse est quo desit humanum divinum adfore subsidium, in ipso medio alveoli vado, equus sessorem suum elidens in terram, gravi contusionis tutudit attritu sonipes; disrupto interiit gutture assessor vero eius, cœlo terra omnibusque pro sui enormitate sceleris vitæ53 perosus mundo perpetualiter multatus est ne nimirum persistente alterius noxa occuleretur. Nunc itaque ergo præli-
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Jn 17, 12
851. retinens] renitens ms. | 853. munimen] molumen ms. | 863. careat] careat ms. a. c. caveat ms. p. c. | 869. Haud] Hanc ms. | 876. assessor] assensor ms. | 877. multatus] multaturus ms.
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Aux chapitres 13 et 14 l’auteur construit normalement multare avec l’ablatif.
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fiée. Déchaîné dans sa violence téméraire, notre homme osa faire irruption chez le prêtre; mais persuadé que, dans tout ce qui s’offrait à ses yeux, il ne se trouverait rien d’utile ou de quelque profit, tel un brigand enragé, il se démena furieusement pour tout détruire. Mais le prêtre, retenant avec obstination une sorte de banc — que l’autre, après l’avoir fixé au cou de son cheval, s’efforçait de faire sortir du lieu en guise de protection de son acte de pillage —, avec ses ouailles, chassa l’agresseur des recoins de sa maison et le poursuivit jusqu’au ruisseau dont nous avons dit qu’il faisait frontière entre Liesne le juste et les mécréants. À cet endroit eut lieu entre eux l’empoignade et la rixe, particulièrement âpre: on se battait. Mais le prêtre voyant bientôt qu’il ne pourrait pas l’emporter par la force s’enfuit, quoique à contrecœur, pour se placer sous la protection infiniment sainte du saint protecteur; entré dans la sainte maison de prières de l’illustre confesseur, fondant en larmes, se répandant en louanges en l’honneur du Christ, il se prosternait, se tordait sur le sol sacré, invoquait les mérites du Père éminent en ces termes: «Maintenant, très saint et sérénissime Liesne, notre avocat, parce que tu es irrité par la souillure et le poids de nos péchés et exaspéré par les crimes de cet homme, le peuple serait totalement privé de ton admirable secours, lui qui s’est pieusement et loyalement offert à te servir ? Daigne relâcher la sévérité qu’ont provoquée chez toi les crimes et les forfaits de ces criminels, ne refuse pas d’étendre tes mains secourables sur ceux qui osent attendre de tes bontés que ce fils de perdition ne se réjouisse pas d’avoir impunément fait le mal à ceux qui sont à toi !». Attroupés, les autres paysans qui se tenaient à distance n’en faisaient pas moins entendre les mêmes clameurs. La pieuse oreille du très clément prêtre ne fut pas longtemps sourde à la légitimité de ces prières. En effet, ce même sergent qui avait agi sous l’inspiration de la folie et portait comme bagage ce qui appartenait à autrui, ne devait en tirer aucun profit. Tenant en mains les brides blanches d’écume, assis sur son cheval fougueux, n’ayant peur de rien et nullement enclin à la miséricorde, il s’apprêtait à poursuivre son chemin. Puisque donc il est nécessaire que, au moment où fait défaut le secours humain, le divin accoure, dans le cours d’eau et au beau milieu du gué, le cheval projeta à terre son cavalier et le coursier lui asséna des coups gravissimes qui lui brisèrent les os. La gorge tranchée, le cavalier mourut: en vérité détesté de tous au Ciel et sur terre pour l’énormité de son crime, il devra à coup sûr payer de sa vie dès ce monde-ci et pour l’éternité, de peur que, s’il était resté vivant, son châtiment ne fût demeuré ignoré dans l’autre monde.
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batum est ordine, traducunt erebi manes voraginis, una sic sibi pro lucro damna reportans, dum itaque ut præfixum est, illi inter se litigarent, plebeius quidam efferæ mentis reliquis plus, scurronum more delirus, addictus spiritui nequam, sancti valvas introgressus templi irreverenter plus quam decens erat, obscœnis verbis iustissimum sacerdotem quasi obiurgans decrepitumque inclamans, impune sibi obesse tam nequam facinus dicti arbitrabatur sed aliter quam sperabat longius ei cessit. Namque ad ampliora progressus contumaciam | super dominicam, quod dictu nefarium est, exeruit manum impuram, mensam flagrisque ac si vile quodlibet incompetenter cœcidit. Denique cum hæc eadem crepitantis oris petulanti garrita recepta varietate miseris querelis acta sedulo recitaret, clam festino ictu divinæ animadversionis percellitur: nam subita mentis hebetatione et obtunsus verbereque tactus divino, Dei eum manifesto subsequente iudicio, discit mox non sanctam Deo dilecti aulam probro abuti debere; humiliari siquidem decuit hanc Deo et hominibus exosam præsumptionem quæ semper sibi nocua, inconsultum sibi propensius exequitur; idcirco piissimi conditoris necesse est ut subveniat piissima miseratio porrectæ iugiter ad malum intentioni. Vexatus igitur ac miserrima cruciatus laceratione ante pretiosissimi confessoris venerabilem tumbam tabescens ut erat devolutus præceps aliquantisper, in semetipsum reversus beatissimum expostulabat interdum compellans. Cum itaque aliquanto tempore lugubres illic transegisset soles nilque opitulationis a deiferi prece promeretur utpote dignus suspendio, dignus atroci morte, vici eius habitatores insimul conglobati, statuunt poscere postulationibus iustis quo falsiloquus ille nota districtæ correptionis additus dono illius qui mœrentes erigit, sospitate ac sanctissimi sacerdotis interventione, eripi mereretur ab horrendo pœnarum squalore. Sanctus ergo sacerdos ut perfecte innotesceret se fidissime orantibus et nunquam defuisse protectionis suæ præsentiam, oblectatus ritu ceremoniarum sinceræ fidei ipsius, suscipiens eorum vota. Et illius nequam hominis puniens errata, depressit ab eo mox contagium malignæ cladis et in
894. propensius] propentius ms.
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Nous avons brièvement exposé les faits dans l’ordre. Maintenant les puissances du gouffre de l’Érèbe l’y transportent mais au moment même où pour être utile je rapporte les punitions qu’il a subies, voici que, comme on l’a dit, alors que ces hommes s’affrontaient entre eux, un homme du commun, à l’âme plus farouche que les autres, au tempérament de fier-àbras, en délire et voué à l’esprit mauvais, franchit avec insolence les portes du temple de saint Liesne et avec impudeur se mit à vilipender, avec les mots les plus inconvenants, le prêtre infiniment juste et à le traiter de vieux décrépit. Il croyait que le crime odieux de ses propos ne lui nuirait pas et resterait impuni mais plus tard il capitula devant lui autrement qu’il ne l’avait espéré. Et de fait dans son obstination il alla plus loin: chose abominable à dire, il leva sa main impure armée d’un fouet sur la table du Seigneur et, comme s’il s’agissait de quelque objet vil, de la façon la plus scandaleuse, il la fustigea. Enfin, de sa bouche glapissante, il mettait son zèle à débiter en rafales avec de misérables reproches ces promesses qu’on lui avait faites à lui, cet arrogant, quand subitement, il fut secrètement terrassé sous le coup du divin châtiment: il fut en effet frappé d’une soudaine hébétude, stupéfié et, atteint par la blessure divine, le jugement de Dieu l’accompagnant à l’évidence, il apprit bientôt qu’on ne fait pas un usage honteux de la sainte maison de l’ami de Dieu. Puisqu’il convenait que fût humiliée cette morgue odieuse à Dieu et aux hommes et toujours nuisible à elle-même, et qui de son propre mouvement va jusqu’au bout de son irréflexion, aussi est-il nécessaire que la très pieuse compassion du très pieux créateur se porte au secours d’une volonté en permanence portée vers le mal. Rudement traité donc, torturé, misérablement déchiré, il se consuma un bon moment après s’être affalé devant la vénérable tombe du très précieux confesseur. Une fois revenu à lui, il exhala ses plaintes, fit le siège du bienheureux. Il avait passé ici des journées de deuil et n’avait obtenu aucune aide venant de la prière du saint théophore, comme il est normal pour qui mérite la mort atroce de la potence, quand tous les habitants du bourg s’assemblent et décident, par de justes requêtes, de formuler leur demande: par quelle faveur de Celui qui réconforte les affligés, cet homme au discours faux, qui portait la marque d’un sévère châtiment, serait jugé digne d’être guéri et surtout, par l’intervention du très saint prêtre, arraché à l’horreur d’une si dure condamnation. Le saint prêtre alors, afin de notifier clairement que sa protection était toujours là et ne faisait jamais défaut à ceux qui le prient avec confiance, prenant plaisir aux démonstrations rituelles de la vraie foi de cet homme, accueillit les vœux des habitants. En punissant les erreurs de ce méchant homme, il chassa bientôt de son cœur la contagion de ce fléau malin et par la suite la
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posterum perpetualiter arcens. Sicque dum est actum miraculum est geminatum tripudium; adepta igitur incolumitate gratiarum | præconia datori sanitatum dignissimo confessori persolvere studuit hoc modo: «Sanctissime, inquiens, Leoni patrone, certum nostrum refugium, solida quoque spes, pro captu scientiæ meæ, iubilos exultationis vero medico Christo recompensare gestiens, almifluæ Paternitati tuæ congratulor qui dona tuæ miserationis piissime, in me immerito protelans dilatione, ademisti ut plenissime fidens quidquid mens malesana austerius commisit in te. Interim de supellectili mea quolibet loco fuerim quot annis libens, attribuam tibi ob memoriam sanctissimi huius beneficii». Hiis peroratis remeans domum abhinc dicto compescens pluriores hortatu sui exempli, coercuit ne talia unquam præsumerent. Caput XIX
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Summa et incomparabilis sapientia omnipotensque Dei Patris virtus et indeficiens Dominus Noster Iesus Christus qui in sanctis suis mirabiliter est semper mirabilis quique in Evangelio dicit: Pater meus usque modo operatur et ego operora, per famulos suos nunc et usque in finem, contra etiam ipsius naturæ iura, sicut in isto tractatu manifeste comprobatur, ubi triplicis miraculi virtus et operatio ab eo, ad laudem et gloriam san(c)tissimi sui nominis, per dilectum suum egregium confessorem Leonium patrata esse describitur, operari non desinit atque mirandis quotidie admiranda addere non omittit. In fronte Deo dilectæ basilicæ, inter sacram scilicet ædem et sacrarium, more cæterarum ecclesiarum, quidam lapideus paries habebatur ante quem lampas divino servitio dedita ob reverendam præsentiam sanctissimi sepulcri incessanter ardere consueverat54. Hic autem iam dictus paries longo senio nimiaque vetustate dissolutus | et consumptus cuiusdam noctis conticinii tempore, terrifico confragore repente funditus corruit eandemque lampadem ruina ipsius adeo undique per circuitum vallando occuluit et operuit ut vix signum aliquod ex ea videri potuisset. Mane itaque facto tam presbiter quam parochiani more solito ad ecclesiam convenientes, mox ut porta monasterii est aperta, antequam limen ecclesiæ ingrederentur, insperata inopinataque facta ruina, prædictum a
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916. fidens] fidens sive ms. 54
Notons la destination de cette lampe très fragile (on peut penser qu’elle était en verre) posée pour signaler le tombeau du saint.
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détourna de lui pour toujours. Ainsi quand le miracle fut accompli il y eut un double transport de joie; la santé retrouvée, il prit soin, par des actions de grâce de s’acquitter envers le très digne confesseur et dispensateur de la santé en prononçant ces mots: «Très saint Liesne, notre patron, notre sûr refuge et notre ferme espérance, selon mes capacités et mon savoir, je brûle de donner en retour au Christ, le vrai médecin, les chants joyeux de mon exultation. Je remercie ta Paternité, fontaine de bénignité, toi qui as fait en sorte, en tardant à répandre sur moi les dons de ta pieuse miséricorde quand je ne les méritais pas, d’effacer, dans la plénitude de ma confiance, les graves fautes qu’un cœur souillé avait commises envers toi; à l’avenir en quelque endroit où je me trouverai, chaque année je te donnerai de grand cœur quelque chose de mon bien en mémoire de ce très saint bienfait». Sur ces mots il rentra chez lui et, dès lors, il en retint un grand nombre, encouragés par son exemple, et les empêcha d’oser jamais commettre des actions semblables. Chapitre 19 La souveraine et incomparable sagesse et la toute-puissante autorité de Dieu le Père et Notre Seigneur Jésus-Christ qui jamais ne nous abandonne, qui, merveilleusement présent dans ses saints, est toujours admirable, lui qui dit dans l’Évangile: Mon Père est encore à l’œuvre à présent et je suis à l’œuvre moi aussi, ne cessent pas d’être à l’œuvre et ne manquent pas d’ajouter chaque jour de l’admirable à l’admirable. Qu’elles soient accomplies par l’intermédiaire de leurs serviteurs, aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps — et y compris contre les lois de la nature ellemême —, on en donne la preuve irréfutable dans ce traité, où l’on expose la force et la réalisation d’un triple miracle, qui viennent du Christ à la louange et à la gloire de son saint nom, agissant au travers de son bienaimé Liesne, l’illustre confesseur. Du côté de la façade de la basilique chère à Dieu, entre la sainte église et la sacristie, il y avait, comme dans les autres églises, un mur de pierre devant lequel brûlait en permanence une lampe destinée au divin service en l’honneur de la présence vénérable du très saint tombeau. Mais ce mur tombait en ruines: il était si ancien qu’il était miné par la vétusté. Une nuit, alors que minuit n’avait pas encore sonné, il s’effondra soudain de fond en comble et, dans sa chute terrifiante, il entraîna la lampe, si bien que les décombres, la recouvrant tout autour, la dissimulaient et qu’on n’eût pas pu repérer le moindre signe de sa présence. Le matin venu, aussi bien le prêtre que les paroissiens se rendaient ensemble à l’église comme à l’ordinaire; aussitôt que la porte en fut ouverte et avant même d’en avoir franchi le seuil, comme l’éboulement avait été
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murum ab imo corruisse conspiciunt. Quis vero inter tot corruentium ictus lapidum, inter tot collisiones petrarum tam fragilissimum vas sanum et integrum crederet ? Nullam itaque suspicionem, nullam omnino spem sed nequidem quamlibet excogitationem vel memoriam de eius integritate quisquam animo pertractabat. Huius ergo acervus ruinæ tantæ magnitudinis tantæque altitudinis extitit ut, transeundi facultate pene negata, potius reptando quam eundo, vix aliquis ad altare irrumpere posset. Qui vero advenerant tam difficilem ingressum contuentes, exertis brachiis depositisque palliis ut liberiorem et faciliorem ingrediendi et egrediendi aditum præpararent. Hac illacque saxa, cæmentum et quidquid impedimento erat propellendo, instanter reiicere properabant, post remotionem igitur nonnullorum atque revolutionem tandem, inter condensas compressiones saxorum, inter asperos scopulos petrarum, inveniunt præter spem supradictam lampadem non solum sanam et integram, verum etiam usitato lumine coruscantem atque sanctissimo confessori Leonio iniunctum sibi officium more solito persolventem. Res stupenda et omni prorsus admiratione dignissima ubi vas infirmum et natura fragile versum est in solidum rigorem et æreum atque divina | virtute recepit adamantinam firmitatem et duritiam. Protinus properante fama, præcurrente ac universa quæ facta sunt circumquaque velociter nuntiante, ruunt undique confluæ turbæ vicinorum ad videndum tam mirandum spectaculum omniumque voces qui videre, in laudibus Dei attolluntur qui dilectos suos non solum glorificare in cœlesti et angelica curia sed et hic in oculis omnium mortalium magnificare et mirificare non dedignatur in præsenti vita. Hiis ita ut prælibavimus adimpletis mercede operarii ducuntur, cum paleis et fossoriis atque aliis ferreis et ligneis necessariis instrumentis ad effodiendum et efferendum de domo Domini tantæ ruinæ acervum. Ante supramemoratum igitur murum quem senio nimiaque vetustate dissolutum et consumptum paulo ante corruisse retulimus, quidam scameli ob monimentum et inditium, ut credimus, alicuius inibi patratæ virtutis cuidam trabium ecclesiæ appendebant sed sepe nominatus paries corruendo superveniens trabem cum eisdem scamellis deorsum præcipitavit. Præfati ergo operarii altius effodientes tandem post multos laboris sudores sub tantæ ruinæ fasce iam dictos scamelos, nihil de sua pristina integritate imminutos solotenus inveniunt, ipso suo vehiculo cui adhærere consueverant penitus diminuto et contrito.
974. solotenus] solo tenus ms.
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soudain et inattendu, ils voient le mur effondré de haut en bas. Qui en vérité pourrait croire que, heurté par tant de blocs entassés, sous de pareils chocs de pierres, un vase si fragile fût resté intact et sans dommage ? Qu’il soit intact: quiconque y réfléchissait n’eût pu l’envisager ni encore moins l’espérer mais pas plus en appeler à son imagination ou à sa mémoire. L’importance des décombres, la masse et la hauteur du monceau de gravats qui se trouvait là faisait qu’il était quasiment impossible de passer de l’autre côté et qu’il était à peine possible de se rendre à l’autel — il fallait ramper plutôt que marcher. Les gens qui avaient accouru, voyant combien l’accès était malaisé, retroussèrent leurs manches et ôtèrent leur manteau afin d’aménager un passage plus accessible permettant d’aller et de venir plus aisément. Rejetant de tous côtés les pierres, le mortier, tout ce qui gênait, ils se hâtaient de l’écarter et, après avoir déplacé et fait rouler un certain nombre de blocs, enfin, dans l’étau serré des pierres, entre les angles vifs des moellons, contre toute espérance, ils trouvent la lampe, non seulement entière et en parfait état, mais même brillant de sa lumière et s’acquittant comme d’habitude de son office imposé envers Liesne, le très saint confesseur. Chose stupéfiante et éminemment digne d’admiration qu’un récipient délicat et fragile de nature fût changé en airain résistant et rigide, et qu’il eût reçu par l’intervention divine la robustesse et la dureté de l’acier ! Aussitôt la rumeur se répand, en avant-coureur, pressée d’annoncer alentour tout ce qui est arrivé, ce qui fait affluer de toutes parts la foule du voisinage pour voir un spectacle aussi admirable. Et les voix de tous ceux qui l’ont vu s’élèvent à la louange de Dieu. Ceux qu’il aime, ce n’est pas seulement à la cour céleste avec les anges qu’il a daigné les glorifier mais ici aussi il a daigné les exalter et les faire paraître admirables aux yeux de tous les mortels, en cette présente vie. Ceci s’étant accompli comme nous l’avons raconté, les hommes sont poussés au travail par la reconnaissance, avec des pelles, des pioches, les outils de fer et de bois nécessaires pour déblayer et évacuer hors de la maison du Seigneur un pareil amas de gravats. Avant que le vieux mur ne s’effondre, rendu branlant par la vétusté, comme nous l’avons dit un peu plus haut, un certain nombre d’escabeaux étaient appendus à une des poutres de l’église, selon moi, en signe de reconnaissance perpétuant le souvenir d’un miracle qui s’y était produit; or en s’écroulant le mur avait précipité à terre la poutre et les escabeaux et les avait ensevelis. Nos travailleurs donc creusant de plus en plus profond, après bien de la peine et de la sueur, trouvent enfin sous une masse de décombres les escabeaux intacts, tombés à terre, sans avoir subi le moindre dommage par rapport à leur état primitif, alors que le support auquel ils avaient été accrochés était, lui, réduit en poussière.
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Est et aliud insigne, posterius quidem tempore sed non inferius dignitate, quod modio silentii nequaquam supponendum sed super candelabruma odoriferi præconii esse sublimandum iudicavimus. Quod omnipotens Dei Patris virtus suffragantibus huius beatissimi meritis nuperrime, anno videlicet ab incarnatione | Domini millesimo centesimo tricesimo sexto, indictione quarta decima55, in ignotis et admodum procul positis locis operari dignata est: Cenomanicis56 partibus quidam homo Guillermus nomine extitit oriundus qui per triennium adeo totius corporis et præcipue capitis omnium virium amminiculo erat destitutus ut omnes noti eius et affines de vita vel salute eius consequenda cogerentur diffidere. Langore itaque assidue ingravescente, ipse quotidie deficiendo sine aliqua respiratione ad extrema properabat. Denique eo perventum est ut omni spe evadendi funditus amputata et amota, quodam die sacra scilicet sabbatho Resurrectionis dominicæ, ad sacerdotem cum quibusdam amicorum suorum misso nuntio ne, in extremis positum, misericorditer visere dedignaretur supplici prece efflagitat. Qui cum vocati adfuissent, facta coram eis dispositione domus suæ atque facultatum suarum distributione seu divisione prout voluit, adimpleta sacramentis ecclesiasticis, confessione scilicet ac vivifici corporis et sanguinis sacrosancta participatione57, exitum suum prout competebat præmunire solicite curavit. Ab eadem ergo hora qua eucharistiam Christi percepit usque ad horam sextam sequentis diei, tanquam novissimo in agone constitutus, vitali dumtaxat animi calore circum præcordia palpitante, immobiliter iacuit, nullius edulii potusve quicquam sumens, nihil ore depromens, neminem prospiciens adeo ut cuncti qui aderant in brevi eum spiritum exhalaturum et nihil illi aliquid quam sepulcrum superesse constanter affirmantes una voce pariter | adclamarent. Circa vero horam sextam diei istius sacratissimæ Resurrectionis dominicæ sicut postmodum ab eo accepimus, eventu quoque rei fidem faciente testimonio ipsius, vidit Dominum Nostrum Iesum Christum atque beatissimam ipsius genitricem Mariam cum quodam venerandi aspectus viro, amictu induto, qui sibi talia visus est dicere: «O, miserande homo qui tam gravi et ærumnosa invalitudine diu irremediabiliter laborasti, noveris te nequaquam ab hac mortifera peste liberandum nisi confessoris Christi Leonii supplici et benigna devotione imploraturus auxilium expetieris hospitium». Hiis visis sine mora a
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Mt 5, 15
L’année 1136 a bien l’indiction 14. Le Mans, chef-lieu du département de la Sarthe. 57 Intéressante mention de la communion sous les deux espèces d’un laïc au début du XIIe s. 56
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Chapitre 20 Il est une autre chose remarquable — même si elle est postérieure dans le temps, sa dignité n’en est pas moindre — dont nous avons estimé qu’il ne fallait pas la placer sous le boisseau du silence mais au contraire l’élever sur le lampadaire d’une odoriférante louange. La puissance infinie de Dieu le Père a daigné l’accomplir tout récemment avec l’appui des mérites du bienheureux, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1136, quatorzième indiction, en des lieux inconnus ou pour le moins éloignés. Un homme appelé Guillaume était originaire de la région du Mans. Pendant trois ans son corps avait à ce point perdu ses forces, et particulièrement sa tête, que tous ceux qui le connaissaient ou avaient un lien de parenté avec lui en étaient réduits à douter qu’il pût désormais vivre ou guérir. Sa maladie s’aggravait régulièrement; il s’affaiblissait chaque jour sans le moindre répit et rapidement fut tout près de sa fin. Enfin, on en vint au point que, ayant perdu tout espoir d’en réchapper, un jour qui se trouvait être le samedi saint de la résurrection du Christ, il fit par l’intermédiaire d’un émissaire accompagné de quelques-uns de ses amis, prier, supplier le prêtre de ne pas refuser de venir le voir car il était à la dernière extrémité. Quand ceux qu’il avait fait appeler furent présents, il prit les dispositions relatives à sa maison, fit le partage et la répartition de ses biens à sa convenance, et grâce aux sacrements de l’Église, confession faite et participation à la sacrosainte communion au corps et au sang qui donnent la vie, il mit, comme il convenait, tous ses soins à préparer son départ. De l’heure même où il avait reçu l’eucharistie du Christ jusqu’à la sixième heure du jour suivant, comme arrivé à l’ultime combat, la chaleur vitale de l’âme seule soulevant sa poitrine, il resta étendu, immobile, sans prendre ni nourriture ni boisson, sans proférer un mot ni voir personne, au point que ceux qui se trouvaient là s’attendaient à lui voir rendre l’esprit incessamment. Le malade, ils le disaient d’une seule voix, n’avait rien d’autre à attendre que le tombeau. Vers la sixième heure de ce jour de la très sainte résurrection du Seigneur, comme par la suite nous l’avons appris de lui, l’événement luimême faisant foi, il vit, selon son témoignage, Notre-Seigneur JésusChrist et sa très bienheureuse mère, Marie, accompagnés d’un personnage d’aspect vénérable, portant l’amict. Ce dernier, à ce qu’il lui sembla, lui dit ceci: «Ô, homme digne de pitié, toi qui as si longtemps souffert d’une maladie si grave, pénible et incurable, sache que tu n’échapperas pas à ce mal mortel si tu ne te rends pas dans la demeure de Liesne, le confesseur du Christ, pour le supplier et en implorer le secours avec une généreuse dévotion !» Aussitôt après cette vision, comme s’il s’éveillait d’un lourd sommeil, il poussa un profond soupir, ouvrit les yeux et se mit anxieuse-
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quasi de gravi somno experrectus, cum alto gemitu aperiens oculos et ubi esset et quid egisset solicite inquirere cœpit. Cognito ergo loco et rei gestæ ordine a circumstantibus seriatim patefacto, sentiens se divino respectu paululum sui compotem atque solito leviorem vocem intra fauces compressit; nulli eorum — licet esset immemor ! — visionem sibi divinitus ostensam propalare volens ne forte falsa aut inventitia figmenta vel vana somniorum phantasmata ab aliquo coniicere diceretur. Porro diu secum revolvendo animo pertractabat qualiter optatum iter maturare et sanctum sibi nominatum divinitus omni cura et mora postposita expetere posset. Qua de causa, convocatis ad se nominatim universis qui ibi assistebant, lacrimabiliter dicit eis: «Tædet me, dilectissimi, vitæ meæ, quapropter vestram piissimam misericorditer exoro dilectionem ut meæ voluntati meisque consiliis benigno animo acquiescatis. Ego enim huic | vestræ patriæ cedendum optimum ducens hinc discedere decrevi et tamdiu sanctorum limina visitando frequentare usquequo vel moriendo naturæ debitum solvam vel evadendo sanctorum intercessionibus mihi subveniendo Christi clemencia, optatum levamen alicubi reperiam». At illi primo eum stimulo infirmitatis agitatum huiusmodi deliramenta proferre credentes, nequaquam ut desiderabat facilem petitionibus eius assensum præbuere sed postquam in eadem supplicatione et lacrimosis suspiriis diutius persistere conspiciunt, visceribus misericordiæ super miserrimo commoti, voluntati eius satisfacere atque fusis precibus benigne acquiescere decreverunt. Data itaque et accepta eundi quo vellet permissione, sese mutuo osculantur non sine singultuum lacrimarumve profusione, discedentes ab invicem, faciunt sibi ultimum vale. Sæpedictus autem æger Guillermus, licet admodum debilis et ad peregrinandum minime sufficiens, tamen cum sacerdotali benedictione sumpta, pera et baculo itineris, titubando prout potuit desideratum iter aggredi pertentat. Sed quorsum primum gradum vertat vel per quam portam urbis egrediatur, ipse prorsus ignorat; quippe qui nec solum nomen sancti Leonii quem quærere statuerat hactenus aliquando audierat. Hoc itaque quod de patre nostro Benedicto dicitur potest et de hoc, quamquam dissimiliter non inconvenienter, dici quia recessit scienter nescius et sapienter indoctus58. Assumptis igitur secum ob peregrinationem et longitudinem ignoti itineris necessariis, vix usque ad exitum urbis cum summo et incredibili labore progredi voluit ubi vero cum nimia corporis afflictione
58 Gregorius Magnus, Dialogi, II, prol., ed. A. Paris, 1979, t. II, p. 127.
DE
VOGÜÉ (= Sources Chrétiennes, 260),
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ment à demander où il était et ce qu’il avait fait. Son entourage lui apprit point par point et l’endroit et la succession des événements. Grâce à la bienveillance divine, il se sentit un tant soit peu maître de lui et pourtant sa voix, plus faible que d’habitude, il l’étouffa au fond de la gorge, car il ne voulait divulguer à personne — il pouvait bien ne se souvenir de rien ! — ce qui lui avait été montré par Dieu dans la vision de peur que, d’aventure, quelqu’un ne dise de lui qu’il avait forgé de fausses révélations, des fictions imaginaires ou de vaines fantasmagories issues de songes. Pendant longtemps, tournant et retournant les choses dans sa tête, il chercha comment il pourrait mener à bonne fin le voyage qu’il souhaitait, et, faisant passer au second plan toute considération et tout délai, se rendre auprès du saint qui lui avait été désigné par le Ciel. À cette fin, à tous ceux qu’il avait fait individuellement venir près de lui, il dit en pleurant: «Mes bien chers, la vie me pèse, aussi je prie votre amour si sincère de consentir dans un esprit de compassion et de bonté à ma volonté et à mes projets. Estimant que ce que j’ai de mieux à faire est de quitter votre patrie, j’ai décidé de partir d’ici et d’occuper le temps à fréquenter et visiter les sanctuaires des saints jusqu’à ce que, ou bien je meure et acquitte ma dette à la nature ou bien, échappant à la mort, la clémence du Christ me secourant grâce à l’intercession des saints, je ne trouve quelque part le soulagement que j’espère». Quant à eux, ils croient d’abord qu’en proie à l’attaque de la maladie il délire, et n’accordent pas facilement à sa demande le consentement qu’il désirait. Cependant après avoir constaté qu’il persistait toujours dans les mêmes supplications, les soupirs et les larmes, leur cœur fut saisi de compassion à la vue de ce malheureux, et ils décidèrent d’exaucer ses volontés et de consentir de bon gré à ce flot de prières. On lui donna et il reçut la permission d’aller où il voudrait. On s’embrasse et on se sépare non sans profusion de sanglots et de larmes, et on lui dit un dernier adieu. Quant à Guillaume, notre malade, bien que très faible et aussi peu que possible en état de partir en pèlerinage, il reçoit cependant la bénédiction du prêtre, la besace et le bâton du voyage et, ne tenant pas sur ses jambes, il tente comme il peut de prendre le chemin désiré. Mais dans quelle direction porter ses premiers pas, par quelle porte de la ville sortir, il l’ignore absolument, lui qui, jusqu’à maintenant, n’avait rien appris d’autre que le nom de saint Liesne qu’il avait décidé de rechercher. Aussi ce qui est dit de notre père Benoît peut être dit de lui, de façon différente certes mais non impropre: il partit sciemment sans savoir et sagement ignorant. Il avait emporté ce qui est nécessaire à un pèlerinage et à la longueur d’un chemin inconnu de lui. À peine eut-il la force, et au prix de la plus grande et la plus inimaginable des souffrances, de marcher en
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ac pene intolerabili | lassitudine urbem egressus pertransiit, cœlestis beneficii solatium atque divini muneris levamen, nulla subsequente mora, mox adesse persentiscendo, intelligit. Ita enim repente visus est sibi esse solutus et liber, veluti a quadam gravi et pergrandi materiali fasce exoneratus fuisset. Iam verum aliquantulum optato itineri redditus et ad proficiscendum liberior effectus, omni adnisu virium cœpti laboris operi libentius ardentiusque insistere conatur quod dum anhelanti studio maturare satageret, fere cum universis sibi obviantibus, cum cunctis comitatui suo adhærentibus et præcipue cum peregrinis de longinquo adventantibus, post salutationum officia, mox fiebat quæstio de sancto Leonio requirendo notitia. Cuius nullo comperto inditio licet indefesse atque indesinenter semel inceptum iter carpere contenderet, tamen patiebatur quod nullam mundi partem, nullum certum locum noscet, quo sanctum recto tramite quæreret destinatum; sed oberrando huc illucque discurrens, nunquam certis gressibus ferebatur. Post multos vero sudores, post laborem longinqui itineris, tandem indefessus viator Aurelianensium59, Domino ducente, pervenit ad urbem in qua dum hospitandi gratia divertisset, more sibi solito, nulla fuit mora a clericis civitatis illius de sancto Leonio requirendi et utrum an non vel de eo vel ipsius ecclesia quidquam noscent, nulla fuit dilatio diligentissime percunctanti. Porro quidam eorum super ægroto et infirmo peregrino humana pietate deducti, id ei inditii et consilii satisfacientes eius inquisitioni benignissime intimaverunt ut, sancti Leonii subpresso vocabulo, iter ducens Millidunum solicite perquireret ibique in ea villula iuxta castrum posita, sancti Leonii quem quærebat | procul dubio iter inventurus esset ecclesiam. Ille hiis auditis inenarrabili gaudio atque omni ambiguitate remota de salute sibi promissa certificatus, significatum iter modis omnibus quibus valebat accelerare satagebat ita ut vix sine requie, vix sine respiratione aliqua permaneret usque dum optatum perveniret ad locum; ubi dum opido fessus, pectore trementi et anhelo cum summa lætitia advenisset, omni postposita dilatione, ad incliti confessoris Christi Leonii ecclesiam ipsum rogaturus, citato gradu prout potuit, cucurrit; in quam humiliter ingressus, primum facta oratione, postmodum lacrimis suffusus, sacratissimas Deo osculatur reliquias. Quo facto protinus ab eo a quo est omne datum optimum et omne donum perfectum desursum descendens a
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Orléans, chef-lieu du département du Loiret.
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direction d’une porte de la ville tandis qu’il la traversait avec une peine et une fatigue à peine supportable. Or une fois sorti il ressentit immédiatement dans tout son être l’assistance bénéfique du Ciel et le soulagement de l’aide divine: il comprit qu’elle l’assistait. Ainsi lui sembla-t-il aussitôt qu’il était soulagé, libéré, comme s’il avait été déchargé d’un fardeau énorme et encombrant. Dès lors, le cœur tant soit peu rendu à l’espoir du voyage, devenu plus libre de se mettre en route, il s’évertue, bandant son énergie plus volontiers et plus ardemment, à tenir bon et à mener à bien l’épreuve entreprise de la manière suivante. Dans le même temps qu’il se donnait du mal, s’appliquait, s’essoufflait pour parvenir au but, pratiquement à tous ceux qu’il rencontrait, à tous ceux qui l’accompagnaient et en particulier aux pèlerins qui venaient de loin, on ne s’était pas plutôt salué, la question venait: savaient-ils où trouver des informations sur saint Liesne ? Il ne trouvait aucun renseignement bien que, sans se lasser, encore et encore, il s’efforçât de parcourir jusqu’au bout le chemin entrepris, et il souffrait de n’apprendre pourtant ni dans quelle région du monde, ni en quel endroit précis, ni par quel chemin direct il pourrait chercher le saint qu’on lui avait désigné. Mais allant à l’aventure, il courait çà et là et n’était jamais porté d’un pas assuré. Après bien des sueurs, après la souffrance d’une longue route, enfin, le voyageur inlassable parvint, sous la conduite du Seigneur, dans la ville d’Orléans, vers laquelle il avait fait un détour pour s’y loger. Comme d’habitude il ne tarda pas à s’enquérir de saint Liesne auprès des clercs de la cité: savaient-ils oui ou non quelque chose sur lui ou son église ? Sur le champ il fut répondu à sa question insistante. D’ailleurs, certains d’entre eux, touchés d’une compassion bien humaine pour ce pèlerin mal en point, malade, satisfirent à sa demande de très bonne grâce. Lui donnant renseignement et conseil, ils lui apprirent ceci: sans nommer saint Liesne, il aurait soin de demander la route allant à Melun. Une fois arrivé dans un petit bourg situé près du château, sans la moindre hésitation, il trouverait le chemin vers l’église de ce saint Liesne qu’il cherchait. Entendant cela, avec une joie indicible, rassuré, n’ayant plus le moindre doute sur la santé qui lui avait été promise, il fit tous les efforts possibles pour accélérer sa marche, parcourir le chemin indiqué, au point de rester constamment sans prendre de repos ou à peine, sans reprendre son souffle ou à peine, jusqu’à ce qu’il parvienne à l’endroit espéré. Quand tout à fait épuisé, le cœur battant, hors d’haleine, il fut arrivé, avec un bonheur immense, sans attendre, il courut aussi vite qu’il le put à l’église de Liesne, l’illustre confesseur du Christ afin de le prier. Une fois entré, humblement, il fit d’abord oraison, puis inondé de larmes il baisa les reliques si saintes aux yeux de Dieu. Après quoi, de celui dont il est dit «tout don
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Patre luminuma infirmanti homini cœlestem misericordiam medullitus invocanti super superna et veridica promissa salus elapsa transmittitur. Qui divinæ operationis virtute convalescens adeo sanitati restituitur ut reddito diu sibi antea negato virium corporis amminiculo omnique membrorum usu et officio nullam infirmitatem, nullius prorsus incommoditatis sentiret molestiam. Deinde spontaneo sese obligans voto spopondit quod quandiu in hac terra vita comite conservaretur, pro tam iucundo delectabilique munere sospitatis ibi divinitus accepto, vel ipse offerendo vel per fidelem nuntium transmittendo, ecclesiæ sanctissimi liberatoris sui Leonii annuum pensum persolveret. Biduo ergo ibi in laudibus Dei exacto, valedicens sanctæ basilicæ servitoribus atque vici illius quibusdam viris ac mulieribus, retrogradum iter aggreditur, sepe repetitis vocibus nomen Domini cum lacrimis benedicens sanctumque magnificans Leonium, ovanter repedavit ad patrium solum. Quo cum pervenisset noti et | affines eius qui antea infirmum et paraliticum eum viderant, tamen modum eius incolumitatis inquirentes diligentissime percunctantur; totius itaque rei gestæ ordine eis ab ipso seriatim patefacto, omnes in commune Dei laudant magnalia, qui solus omnipotens operatur mirabilia, faciens quæcumque vult in cœlo et in terra per omnia sæcula sæculorum, amen. Caput XXI
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Religiosa posteritati suæ prudenter providit antiquitas quod, et novitas pia solicitudine per usum amplexa est, sanctorum virtutes patrum eorumque gesta duraturis apicibus commendavit ut cum temporaneis legentibus fructus devotionis accresceret et scripti beneficio ad futurorum possent cognitionem extendi. Neque enim quæ per intercessionem sanctorum fiunt miracula, nos premere silentio aut clausis oculis decet præterire cum ex testimonio ipsius veritatis supra montem civitas sita abscondi non possit et nec lucerna sub modio sed super candelabrum sit ponendab, imo publicatis ex directo operibus in suis bonis laudatur sanctis cuius laus in ecclesia sanctorum et universalis ecclesiæ domus impletur ex odore unguenti. Cum inter cæteros sanctæ memoriæ et piæ conversationis viros beatus Leonius
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excellent, tout présent parfait vient d’en-haut, descendant du Père des lumières», cet homme malade, qui implorait du fond du cœur la céleste miséricorde, reçut la santé qu’il avait perdue et qui lui avait été promise sur la foi des réalités d’en haut et sous le sceau de la vérité. Il reprit ses forces grâce à la puissance de l’intervention divine et fut si bien guéri qu’il put compter sur toute l’énergie récupérée de son corps alors qu’elle lui avait été longtemps retirée et il ne ressentit plus la moindre impuissance à faire usage de chacun de ses membres ni la gêne d’aucune maladie. Ensuite, spontanément, il se lia par un vœu: il promit qu’aussi longtemps qu’il serait conservé en vie sur cette terre, en échange du don de cette guérison si heureuse et délectable qu’ici il avait reçue du Ciel, il s’acquitterait, soit qu’il l’offre en personne, soit qu’il la fasse envoyer par un émissaire de confiance, d’une rente annuelle à l’église de son très saint libérateur, Liesne. Il y passa deux jours à louer le Seigneur puis il dit adieu aux desservants de la très sainte basilique ainsi qu’à quelques hommes et femmes du bourg et prit le chemin du retour, souvent invoquant et bénissant dans les larmes le nom du Seigneur et glorifiant saint Liesne. C’est dans l’exultation qu’il retourna sur la terre de ses pères. Quand il fut arrivé, ses parents et connaissances qui l’avaient vu auparavant malade, paralysé, se demandant toutefois comment il avait été guéri, l’interrogent avec soin. Lui leur raconta la suite des événements et tous ensemble ils louent les grandes œuvres de Dieu, lui qui seul dans sa toute puissance opère des merveilles, faisant ce qu’il veut au Ciel et sur la terre dans tous les siècles des siècles, amen. Chapitre 21 Les temps anciens, religieux comme ils l’étaient, ont, dans leur sagesse, pensé à leur avenir en ce que — et les temps nouveaux, avec une pieuse sollicitude ont embrassé cet usage — ils ont confié les vertus des saints Pères et leurs hauts faits à l’écrit durable afin que chez ceux qui en leur temps les lisent, gonfle le fruit de la dévotion et que, par le bienfait de l’écriture, ils puissent être portés à la connaissance de ceux qui viendraient. Et en effet ces miracles qui se produisent grâce à l’intercession des saints, il n’est pas convenable de les passer sous silence, ou, en fermant les yeux, de les omettre. Pour preuve la vérité elle-même: «Une ville sise en haut d’une montagne ne peut rester cachée; on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, on la met sur le lampadaire». Au contraire en faisant directement connaître les saints dans leurs bonnes actions, est loué Celui dont la louange est chantée dans l’Église des saints et la demeure de l’Église universelle s’emplit de l’odeur de son parfum. Comme parmi d’au-
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crebris signorum clareat inditiis, unum de tot et tantis relatu dignissimum temporibus nostris quod pluribus innotuit miraculum et quod qui vidit testimonium perhibet et testimonium eius est veruma. Erat quædam muliercula de villa quæ dicitur Mosiniacum60, castri Miliduni uno distante miliario, de labore manuum suarum arte textoria victum suum comparans et vestitum et quæ inhonesti lucri cupiditate devicta, quod cunctis fere mortalibus familiare est flagitium, postposita beati viri reverentia in ipsius festivitate | telas suas texere parabat. Quam præsumptionem omnipotens Deus qui in puniendo non obliviscitur misereri pia severitate coercere disponens, manu ipsius retento et impresso carni filo, ariditate tanta feriri sustinuit ut et totius membri penitus privaretur officio, per hoc omnibus insinuans mortalibus et quod suorum festa contemnere sanctorum commune esset omnium et ab operibus vacare terrenis utilitas propria singulorum. De repentino illa mulier reatus sui turbata inditio, ut moris est hominum, humiliori corde clamabat ad Dominum in adversis quam confiteretur in prosperis et celandi operis sui molestiam facultate multata, cœlum assiduis implebat clamoribus et opem beati viri quem prius habuerat in contemptum et altis suspiriis et profundis flagitabat gemitibus. Ad lacrimosum utriusque sexus turba concurrit spectaculum; videns et mulierculam de reatu suo tam gravem casu repentino subiisse sententiam et contrito corde et humiliato spiritub Patrem misericordiarum et Deum totius consolationisc pro restituenda eiusdem salute unanimiter invocabant. Parentes eius mulieris quorum corda graviori ulterior sauciabat contritio aliique non carne, non sanguine, sed solo spiritu revelante ei compatientes, ecclesiæ beati viri ad impetrandum salutis remedium præsentarunt. Stantesque in confractione, in conspectu Dei ut in adiutorium eius exurgeret beatum clamitabant Leonium. Verum omnipotentis Dei pietas quæ pio neminem defraudat desideriod suum ad tempus distulit beneficium ut ex processu temporis poscentium accresceret devotio et dum pulsantibus aperirete plurium veritas, plurium confirmaretur testimonio. Expliciunt quædam miracula sanctissimi Leonii confessoris Christi Deo gratias61. a
Cf. Jn 19, 35; 21, 24
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Cf. Ps. 50, 19
c
Cf. 2 Cor. 1, 3
d
Cf. Ps 77, 30
e
Cf. Mt 7, 7
1125. quam] quem ms. 60
Moisenay, Seine-et-Marne, arrondissement Melun, canton Le Châtelet, à environ 6 kilomètres de Melun. L’identification est apposée dans la marge du ms. 61 Le texte s’achève sur le fol. 237. Le fol. 237v est vierge. La reprise de l’écriture se fait au fol. 238r, avec les mots «Le manuscrit dont je me suis servi…», texte qui a été transcrit en tête des miracles (cf. supra, introduction, p. 54 et 248).
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tres hommes de sainte mémoire et de pieuse vie, le bienheureux Liesne brille par les nombreuses démonstrations de ses miracles, l’un d’eux, de notre temps, parmi tant d’autres et de si remarquables, apparut à bien des gens comme particulièrement digne d’être relaté: et parce que celui qui l’a vu en apporte le témoignage et son témoignage est véridique. Il y avait une pauvre femme dans le village qui s’appelle Moisenay, distant d’un mille du château de Melun. Elle tirait de quoi manger et se vêtir du travail de ses mains, par l’art du tissage. L’appât d’un gain honteux eut raison d’elle, — lui qui est une turpitude commune à presque tous les mortels — et faisant passer après la révérence qu’elle devait au bienheureux, le jour de sa fête elle s’apprêtait à tisser sa toile. Une telle hardiesse, le Dieu tout-puissant qui, lorsqu’il punit n’oublie pas d’avoir pitié, décida, dans sa pieuse sévérité, de la corriger. Le fil adhéra à sa main et s’incrusta dans sa chair: elle endura comme punition que sa main se desséchât au point qu’elle fut totalement privée de l’usage de ce membre. Dieu faisait ainsi savoir à tous les mortels ce qu’il en était généralement quand on méprisait la fête de ses saints et que l’utilité de chacun serait de s’abstenir des tâches terrestres. Immédiatement cette femme, bouleversée par le signe de son péché, comme il est de coutume aux humains, dans l’adversité appelait à grands cris le Seigneur d’un cœur plus humble qu’elle ne le confessait dans la prospérité et, punie dans sa faculté de cacher l’infirmité que lui avait value son travail, elle implorait le Ciel de ses cris répétés, et l’aide du bienheureux qu’elle avait auparavant méprisé, elle la réclamait de façon pressante avec de profonds soupirs et abondance de gémissements. Une foule des deux sexes accourut à ce spectacle lamentable; voyant que la pauvre femme avait dû subir soudainement une condamnation aussi lourde pour son péché, le cœur contrit et l’esprit humilié, ils invoquaient d’une seule voix le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation pour que lui soit rendue la santé. Les parents de cette femme à qui sa contrition postérieure brisait le cœur, et d’autres personnes à qui le révélait non pas la chair ni le sang mais l’Esprit seul, pleines de compassion à son égard, se présentèrent à l’église du bienheureux pour lui obtenir le remède de sa guérison. Ils se tenaient debout, faisant pénitence sous le regard de Dieu; à grands cris ils demandaient au bienheureux Liesne de se lever pour la secourir. En vérité la bonté de Dieu tout-puissant «qui ne prive personne de son pieux désir» différa quelque temps son bienfait afin que, le temps passant, s’accroisse la dévotion des solliciteurs et que, lorsqu’il ouvrirait à ceux qui frappaient, le témoignage d’un plus grand nombre puisse confirmer la vérité de faits plus nombreux. Ici finissent quelques-uns des miracles du très saint Liesne, confesseur du Christ. Grâces soient rendues à Dieu.
DEUX TÉMOINS COPTES DE L’HOMÉLIE SUR L’ARCHANGE GABRIEL, ATTRIBUÉE À JEAN CHRYSOSTOME En marge de l’édition et de la traduction d’un humble folio copte de la Papyrussammlung de Vienne (K 9670), qu’il n’est pas parvenu à identifier, Hans Förster nous gratifie d’un commentaire prolixe de 25 pages1. Si l’éditeur ne pouvait ignorer que l’archange Gabriel intervient dans le récit qu’il qualifie d’«Erzählung eines Geschäftsmannes, der von der Frau seines Geschäftsfreundes in eine höchst problematische und pikante Situation gebracht wird», en revanche il ne semble pas s’être aperçu qu’il s’agit à l’évidence d’un Miracle de Gabriel narré dans le cadre d’un panégyrique. Mais le plus «piquant», c’est que Förster ignore que la fin de la pièce se lit dans un autre folio de Vienne (K 351), ressortissant au même codex2. A fortiori ignore-t-il l’existence d’un second témoin copte, où court le texte parallèle à K 9670, à savoir Paris, Copte 1321, fol. 65, qui, pour avoir perdu sa pagination, n’en arbore pas moins la signature de fin du 4e quaternion3. Les deux folios de Vienne ont heureusement conservé leur pagination (81-82, pour K 9670, et 87-88, pour K 351, soit respectivement le début et la fin du 7e cahier, qui, étant le dernier du codex, se réduit à un binion). Quant au texte, il s’agit d’une homélie en l’honneur de l’archange Gabriel, attribuée à Jean Chrysostome. Cette identification n’aurait pas été possible sans la version arabe, dont un témoin du Musée Copte est signalé par Graf4. En l’occurrence, nous nous sommes servi d’un manuscrit de l’Église Mari Guirguis de Birma, qui nous est accessible grâce à l’obligeance de notre ami Nabil Farouk et que nous avons déjà utilisé pour l’identification d’un autre fragment copte5. Notre homélie occupe les fol. 121v-124v (lecture le 22 Kihak). Du Miracle en question, qui eut lieu dans la ville d’Alexandrie, nous fournirons une traduction en même temps que le reste du maymar. Morale de la fable: les versions arabes s’avèrent indispensables pour l’identification de maints fragments coptes en souffrance. Genève
Enzo LUCCHESI
1 H. FÖRSTER, „Streck dich nicht mit einer Verheirateten zum Weingelage hin“ (Sir 9, 9a). Edition von P. Vindob. K. 9670, in Zeitschrift für Antikes Christentum, 14 (2010), p. 273305, avec une planche in-texte. 2 Édition diplomatique par C. WESSELY, Griechische und koptische Texte theologischen Inhalts IV, Leipzig, 1914, nº 195, p. 5-6. Le colophon est réédité par A. VAN LANTSCHOOT, Recueil des colophons des manuscrits chrétiens d’Égypte, Louvain, 1929, nº 54, p. 86-88. On trouvera un fac-similé partiel du verso dans la Koptische Grammatik de W. TILL, Leipzig, 1955, pl. 1 hors-texte (entre les p. 254 et 255). 3
Voir spécimen chez A. BOUD’HORS, L’onciale penchée en copte et sa survie jusqu’au
e
XV siècle en Haute-Égypte, in Scribes et manuscrits du Moyen-Orient, éd. F. DÉROCHE – F.
RICHARD, Paris, 1997, p. 117-133, ici 132. 4
G. GRAF, Geschichte der christlichen arabischen Literatur, I, Cité du Vatican, 1944, p. 544; cf. U. ZANETTI, Les manuscrits de Dair Abû Maqâr, Genève, 1986, nº 483, p. 72. 5
Cf. notre contribution à la Festschrift Tito Orlandi (sous presse).
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 324.
Michael LAPIDGE THE METRICAL CALENDAR IN THE “PEMBROKE PSALTER-HOURS”*
It has long been known that the so-called “Pembroke Psalter-Hours”, one of the most lavishly illuminated manuscripts of the late Middle Ages, contains a lengthy example of a metrical calendar1. This metrical calendar (hereafter referred to as MCPH) has not previously been printed or studied. Closer examination reveals the poem to be one of the most elaborate and ingenious surviving specimens of a seldom-studied medieval literary genre2, and one that throws interesting light on the cult of saints in late medieval England. The “Pembroke Psalter-Hours”, now Philadelphia, Museum of Art, Philip S. Collins Collection no. 45-65-2, is a combined Book of Hours B.V.M. and Psalter, produced in Flanders, probably in Bruges, for export to England, in the third quarter of the fifteenth century (probably 1465 × 1470)3. The original book consists of 195 vellum leaves in large quarto format (291 × 205 mm.), containing the metrical calendar, followed by the Book of Hours B.V.M. and the Psalter. To the original, late fifteenth-century, core were added twenty folios at the beginning of the manuscript, *
List of abbreviations, see below p. 387.
1
See F. S. ELLIS, Horae Pembrochianae. Some Account of an Illuminated Manuscript of the Hours of the Blessed Virgin Mary, written for William Herbert, first Earl of Pembroke, London, 1880, pp. 7-8, where Ellis discusses and prints (very inaccurately) the lines for January (= lines 1-32 in the edition printed below). See also MARROW, Pembroke Psalter-Hours, at p. 865, who rightly stresses the “singularity of this text”, but goes on to suggest – mistakenly, in my view – that “it may well have been created for this commission”. As we shall see, the metrical calendar in the “Pembroke Psalter-Hours” is at least a century older than the book into which it has been copied. 2 The history of the metrical calendar remains to be written. See, for now, the remarks of R. AIGRAIN, L’hagiographie. Ses sources – Ses méthodes – Son histoire (= Subs. hag., 80), Brussels, 2000, pp. 54-55 (with bibliographical addendum by R. GODDING at p. 406), and below, pp. 344-347. 3 For descriptions of the manuscript, see C. SHIPMAN, A Catalogue of Manuscripts forming a Portion of the Library of Robert Hoe, New York, 1909, pp. 46-50; S. DE RICCI – W. J. WILSON, Census of Medieval and Renaissance Manuscripts in the United States and Canada, vol. II, New York, 1937, pp. 1654-1655; W. H. BOND, with C. U. FAYE, Supplement to the Census of Medieval and Renaissance Manuscripts in the United States and Canada, New York, 1962, pp. 470-472; and C. ZIGROSSER, The Philip S. Collins Collection of Mediaeval Illuminated Manuscripts, in Philadelphia Museum of Art Bulletin, 58 (1962), pp. 29-32. After passing through the hands of various owners, the manuscript was acquired by the Philadelphia Museum of Art in 1945.
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 325-387.
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dating from the mid-sixteenth century and containing the coat of arms of William Herbert, Earl of Pembroke, a full-page portrait of the Earl, and a number of Latin prayers; at the end of the manuscript are fifteen further folios containing prayers in English said to have been collected by “Princesse Katherine quene of England”, that is, Katherine Parr (1512-1548), sixth and last wife of Henry VIII, whose sister was the first wife of the Earl of Pembroke4. The original book is lavishly illuminated with twentyone full-page miniatures and eight large arched miniatures, plus 174 miniatures of column width5. It is thought that the illuminations were produced by at least six painters in the vivid style of the Masters of Anthony of Burgundy6, and these might have included Philippe de Mazerolles at an early stage of his career7. From the fact that the manuscript was owned in the sixteenth century by William Herbert, first earl (of the present creation) of Pembroke (1506/7-1570)8, it has been conjectured that the manuscript was commissioned by his grandfather, William Herbert, first earl (of the first creation) of Pembroke (c. 1423-1469), who was a close friend and ally of King Edward IV, but who was captured at the battle of Danes Moor at Edgcote by rebel forces led by Richard Neville, earl of Warwick, taken to Northampton, and beheaded there on 27 July 14699. On the assumption that this William Herbert was the manuscript’s patron, it must have been commissioned before 1469, but when it was finished and exported to England is unknown. The metrical calendar (MCPH) is incorporated into the body of a liturgical calendar on fols. 21r-26v (that is, at the very beginning of the original, fifteenth-century, book)10. Like the remainder of the manuscript, the folios containing the calendar are lavishly decorated, with historiated initials and twelve marginal miniatures, one to each folio of the calendar, 4
The English prayers are printed by ELLIS, Horae Pembrochianae… (see above n. 1), pp.
52-67. 5 Ellis (ibid., pp. 9-50) provides a full list and description of all the miniatures in the manuscript. Shipman (A Catalogue… [see above n. 3], pp. 46-50) gives a list and description of the full-page miniatures. The lavishly-illustrated study by MARROW, Pembroke Psalter-Hours, has six full-page colour plates and seventeen full-page black and white illustrations. 6
MARROW, Pembroke Psalter-Hours, pp. 889-895.
7
ZIGROSSER, The Philip S. Collins Collection… (see above n. 3), p. 32.
8
See N. P. SIL, Herbert, William, first earl of Pembroke (1506/7-1570), in ODNB, 26, pp. 731-736. 9
R. A. GRIFFITHS, Herbert, William, first earl of Pembroke (c. 1423-1469), in ODNB, 26, pp. 729-731. 10 Given the unmistakably English component of commemorations in MCPH, it seems clear that the text of the poem was supplied to the artists in Bruges from an English source.
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each consisting of two roundels, illustrating (in the left-hand roundels) seasonal occupations and (in the right-hand roundels) the signs of the zodiac11. As is usual in a late medieval liturgical calendar, there are three vertical columns on the left-hand side of each page: the first, at the far left, recording so-called “Golden Numbers”12, the middle column giving socalled “Dominical” or “Sunday Letters”13, and the right-hand column the days of the month in Roman reckoning: kalends, nones, ides and kalends for the following month. At the beginning of each month, as in all late medieval calendars, there is a (prose) statement of how many solar and lunar days the month contains (e.g. in January there are thirty-one solar days and thirty lunar days: Ianuarius habet dies .xxxi. et luna habet dies .xxx.); at the end of each month, on the bottom of the page, there is another statement, in verse (hexameters) this time, indicating how many hours of daylight and darkness there are in each twenty-four hour day: the two extremities are December (18 hrs night, 6 hrs daylight) and June (6 hrs night, 18 hrs daylight); in the months between January and May, the amount of daylight grows by two hours per month, and between July and November decreases by two hours per month (e.g. in January there are eight hours of light and twice that, i.e. sixteen, of darkness: Horas octo lux, duplas horas habet hic nox; in February there are ten hours (bis quinque) of light and night exceeds this figure by four, i.e. there are fourteen hours of darkness: quinque bis horas lux, excedit quatuor hic nox; and so on). Finally, into his text for each month the poet of MCPH has inserted a single, leonine hexameter stating which days of the month are “unlucky” — these days are called dies malae or dies Ægyptiaci14. The twelve-line poem from 11
There are two full-page plates, showing the months of January and February, in MARpp. 863-864 (illustrations 1 and 2: fols. 21r and 21v respectively).
ROW, Pembroke Psalter-Hours, 12
These numbers indicate in which year of the decemnovenal cycle there will be a new moon at the beginning of the month in question. Thus against 1 Jan. the roman numeral .iii. indicates that in the third year of the decemnovenal cycle the moon will be new on 1 Jan. See B. BLACKBURN – L. HOLFORD-STREVENS, The Oxford Companion to the Year. An Exploration of Calendar Customs and Time-Reckoning, Oxford, 1999, p. 758. In order to determine the position of the present year in any decemnovenal cycle, it would be necessary to consult a separate computistical table. 13 These letters, which run from a to g in this manuscript, give the day of the week and run consecutively through the entire year, beginning with a against 1 Jan. Thus if in a particular year 1 Jan. should happen to fall on a Tuesday, every subsequent occurrence of the letter a will mark a Tuesday. See BLACKBURN – HOLFORD-STREVENS, The Oxford Companion to the Year, pp. 829-832. 14 These are days on which it was considered hazardous, for example, to embark on a sea journey or to undergo blood-letting, etc. See BLACKBURN – HOLFORD-STREVENS, The Oxford Companion to the Year, pp. 590-595, esp. p. 590: “the most common account made them 1 and 25 January, 4 and 26 February, 1 and 28 March, 10 and 20 April, 3 and 25 May, 10 and 16 June,
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which these lines are taken is found in countless liturgical calendars; judging from the bisyllabic leonine rhyme in which the lines are cast, the poem was probably composed no earlier than the twelfth century15. All five of the liturgical calendars collated here — OX1, OX2, SAR-Br, SARMi, and WM (see below, p. 370) — contain these verses (although OX1 and SAR-Mi have slightly modified versions of some of them)16. Within this elaborate, but entirely conventional, framework, the scribe has copied MCPH, incorporating into the poem the twelve verses denoting “unlucky days” (I have accordingly reproduced these twelve verses in the edition below, although it is clear that they are not an integral part of MCPH). MCPH itself consists of 365 hexameters17. The poem is elegantly written in the type of Gothic script known to palaeographers as Textualis formata, of the sort written in northern Europe (the Low Countries, France and England) from the end of the twelfth century to the fifteenth and beyond18. But, as often happens in medieval manuscripts, the elegance of the scribe’s writing is greatly at variance with the appalling inaccuracy of the Latin text which he copied. Such inaccuracy may imply, inter alia, a lengthy period of transmission before the poem was copied into the “Pembroke Psalter-Hours”. Some help in dating the composition comes from consideration of the saints who are commemorated in it. By and large, the saints commemorated in MCPH are those commemorated in the liturgical calendars of printed Sarum breviaries: that is to say, in Office books intended for secular (i.e. non-monastic) use19. Of the 176 commemorations in MCPH, all 13 and 22 July, 1 and 30 August, 3 and 21 September, 3 and 22 October, 5 and 28 November, 7 and 22 December”. These are the dates specified by the leonine hexameters in the present poem. 15 The poem is listed in H. WALTHER, Initia carminum ac versuum Medii Aevi posterioris latinorum, 2nd ed., Göttingen, 1969, no. 14563. For this poem, and the many other sets of Latin verses recording “unlucky days” which circulated during the Middle Ages, see J. HENNIG, Versus de mensibus, in Traditio, 11 (1955), pp. 65-90, with citation of the relevant verses at p. 84 (no. III). 16 Note that the first date given is counted from the beginning of the month, the second from the end. Thus in the case of January – Prima dies mensis et septima truncat ut ensis – the first day (1 Jan.) and the seventh from the end (25 Jan.) are considered unlucky. 17 MCPH (inc. Incipiens annum tua Circumcisio, Iesu) is not listed in WALTHER, Initia carminum ac versuum Medii Aevi posterioris latinorum. 18 See A. DEROLEZ, The Palaeography of Gothic Manuscript Books. From the Twelfth to the Early Sixteenth Century (= Cambridge Studies in Palaeography and Codicology, 9), Cambridge, 2003, pp. 72-99, with pls. 15-46. 19 For convenience, I list below (pp. 370-374) all the commemorations in MCPH, together with collation of commemorations in the two earliest surviving Oxford calendars, as well as in the calendars of sixteenth-century “Great Sarum Breviary”, of the Sarum Missal, and of the
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but five are found in the calendar of the “Great Sarum Breviary” of 1531 (hereafter SAR-Br)20. These figures are sufficient to suggest that the poet based his poem on a calendar in a Sarum breviary21; and this suggestion is confirmed by the fact that MCPH includes commemorations of four saints who are regarded as diagnostic of Sarum use: SS. Leonard (line 321), Katherine (line 340), Wulfram (line 298) and Aldhelm (line 150)22. But since at least one of the Oxford calendars with which its commemorations are most comparable (OX1) dates from the mid-fourteenth century, the statement needs to be treated with due care: many of the relevant saints could have entered Sarum use long after they had been commemorated in MCPH23. In any event, the commemorations in MCPH include several saints who were canonized during the course of the thirteenth century: – Hugh (c. 1140-1200), bishop of Lincoln (1186-1200), canonized in 1220 [line 332]; – Edmund Rich of Abingdon (c. 1174-1240), archbishop of Canterbury (1233-40), canonized in 1246 [lines 166, 331]; – Richard de Wyche (1197-1253), bishop of Chichester (1244-53), canonized in 1262 [line 97].
And note that each of these saints was translated at some point during the second half of the thirteenth century: Hugh of Lincoln in 1280, Edmund Rich in 1250, and Richard de Wyche in 1276. They had probably become part of Sarum use from c. 1290 onwards24. On the other hand, MCPH does Westminster Missal. For the development and spread of the Sarum use, see now PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 350-444. 20 Breviarium ad usum insignis ecclesiae Sarum. I. Kalendarium et Ordo temporalis, ed. F. PROCTER – C. WORDSWORTH, Cambridge, 1882, pp. iii-xiv. The omissions include: SS. Cirycus and Iulitta (16 Jun.), SS. Processus and Martinianus (2 July), SS. Sixtus, Felicissimus and Agapitus (6 Aug.), St Donatus (7 Aug.), as well as St Botuulf (see following note). Note, however, that these omissions (with the exception of St Botuulf) are in no way diagnostic of an English, or indeed a continental origin, for the “Great Sarum Breviary”. The reasons for omission are probably adventitious: mere oversight, lack of space due to rubrication, etc. 21 The most curious exception to the overwhelmingly Sarum nature of MCPH is its inclusion of St Botuulf (line 174, for 17 June), an early Anglo-Saxon saint who occurs neither in the Sarum Missal nor in the Sarum breviary (of the liturgical calendars collated here, he is found solely in the Westminster Missal). See PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 392, who points to a Sarum missal from Exeter in which Botuulf is included, but with the annotation nichil apud Sarum; see also ibid., p. 423. 22
See PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 359-363.
23
As in the case of SS. David and Chad (see below, n. 39), as well as that of St Anne, mother of B.V.M. (see below, p. 382). On the other hand, given the overall Sarum nature of MCPH, the omission of St Cuthburg (31 Aug.), who became a characteristic Sarum saint “at some point in the later thirteenth century” (PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 383), is curious indeed. 24
See PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 365.
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not include commemoration of Thomas Cantilupe (1218-82), bishop of Hereford (1275-82), canonized in 1320 and commemorated on 2 Oct.25. Nor does it include a number of universally culted saints who had been canonized in the late fourteenth or early fifteenth century, well before the “Pembroke Psalter-Hours” was written: Birgitta of Sweden († 1373), canonized in 1391 and commemorated on 8 Oct.; John of Bridlington († 1379) canonized in 1401 and commemorated on 10 Oct.; and Catherine of Siena († 1380), canonized in 1461 and commemorated on 30 Apr. It is also curious that MCPH contains no commemoration for either St Francis or St Dominic. If the evidence of silence can be trusted, these omissions point to a date of composition before 1320 (the canonization of Thomas of Cantilupe). Another factor which bears on the date of the poem is that on at least two occasions the author appears to have drawn directly on the Legenda aurea of Iacopo da Varazze, sometime archbishop of Genoa (1292-98)26. As G. P. Maggioni has demonstrated, this work was produced in two stages, the first composed 1260 × 1263, the second during the years 126777, while Iacopo was provincial of the Dominican order in Bologna; this second redaction was given finishing touches during Iacopo’s archbishopric in Genoa27. It was the second, retouched, edition of the Legenda aurea which enjoyed the widest circulation: it survives in more than 1,000 manuscripts from all over Europe28. It is no exaggeration to say that the text — devised originally as a Dominican preacher’s source-book — spread like wildfire all over Europe, and became the standard hagiographical reference work; during the first half of the fourteenth century it was translated into a number of European languages, most notably into French c. 1333 as the Légende dorée, by Jean de Vignay, a work which was sub25
If MCPH was composed after 1320, the omission would be particularly significant, given the Oxford associations of the poem (see below), for Thomas Cantilupe incepted at Oxford in canon law and was subsequently an Oxford Doctor of Divinity; he was a firm supporter of poor students, and had been Chancellor of the University in 1261 and again in 1274: see J. CATTO, The Academic Career of Thomas Cantilupe, in St Thomas Cantilupe, Bishop of Hereford. Essays in his Honour, ed. M. JANCEY, Hereford, 1982, pp. 45-55, and R. C. FINUCANE, Cantilupe, Thomas de [St Thomas of Hereford], in ODNB, 9, pp. 955-958. See also PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 366 with n. 2. 26
See below, commentary to lines 324 and 326; cf. also that to lines 77, 244 and 337.
27
G. P. MAGGIONI, Diverse redazioni della «Legenda Aurea»: Particolarità e problemi testuali, in La critica del testo mediolatino, ed. C. LEONARDI (= Biblioteca di «Medioevo Latino», 5), Spoleto, 1994, pp. 365-380, and esp. ID., Ricerche sulla composizione e sulla trasmissione della «Legenda Aurea» (= Biblioteca di «Medioevo Latino», 8), Spoleto, 1995. 28 B. FLEITH, Studien zur Überlieferungsgeschichte der lateinischen Legenda Aurea (= Subs. hag., 72), Brussels, 1991.
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sequently translated into English29. Knowledge of the Latin text, in other words, was widespread. Use of the Legenda aurea by the author of MCPH would imply that his poem was not composed before c. 1325 (allowing a quarter-century for the work to be transmitted from Genoa to England). However, this suggestion concerning the date of the poem’s composition needs to be qualified by consideration of where it was composed. One striking commemoration concerns St Frideswide (Frithuswith in Old English) against 19 Oct.: Virgo Fredeswida, studii decus Oxoniensis: Nostris offensis ueniam pete cum prece fida (lines 302-303).
These lines draw our attention to the University of Oxford, and remind us that St Frideswide was the official patron of the University30. Although this official status was not formally conferred until 143431, her association with the University and its learning is attested already in the late twelfth century, as is clear from the seal of St Frideswide’s Priory (dated c. 1190), which shows the saint, seated, holding an open book32. The commemoration of St Frideswide raises the possibility that the author of MCPH was either a scholar (a student or regent) or alumnus of the University of Oxford. The attribution can be tested by recourse to medieval calendars from the University of Oxford (the earliest of which dates from no earlier than the mid-fourteenth century). Two such calendars help to illustrate the individual features of MCPH. The first of these, which I refer to as OX1, consists of additions made at Oxford shortly after 1337 to an earlier liturgical calendar apparently written for French use; the calendar forms part of a composite manuscript now in Cambridge, Trinity College, R. 14. 29
29 See S. L. REAMES, The Legenda Aurea. A Reexamination of its Paradoxical History, Madison, WI, 1985, esp. pp. 197-209. 30 Oct. 19 was the feast of St Frideswide’s deposition. Two further feasts are found in Oxford calendars (see below), but not in MCPH: that for the Translation, which took place on 12 Febr. 1180, as recorded in Prior Philip’s miracle collection (BHL 3169), and that for her Invention on 15 May (the Invention must have taken place before 1180, and is dated by John Blair to between 1111 and 1179: see Saint Frideswide Reconsidered, in Oxoniensia, 52 [1987], pp. 71-127, at pp. 116-117). A further translation in 1289 does not seem to be commemorated in liturgical calendars. 31 See PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 440; the commemoration of St Frideswide on 19 Oct. was mandated by Henry Chichele, archbishop of Canterbury, himself an Oxford man, and the founder of All Souls College. 32 See T. A. HESLOP, The Late 12th-Century Seal of St Frideswide’s Priory, in Oxoniensia, 53 (1988), pp. 271-274, with discussion by J. BLAIR, Frithuswith, Abbess of Oxford, in ODNB, 20, pp. 50-51, and discussion below (note to line 302).
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(902)33. The calendar, which consists of a single quire (fols. 132-138), was originally distinct from the remainder of the present manuscript (which contains medical treatises). The second of these, which I refer to as OX2, is a calendar which was detached from a printed Sarum breviary of c. 1505 (probably 1506)34, consisting of a single quire of eight leaves (to which fifty paper leaves have been added so as to accommodate annotations of various sorts), now in the Rawlinson collection of printed books in the Bodleian Library, Rawlinson Octavo 662. As Christopher Wordsworth demonstrated in 1904, the calendar was extracted from a breviary, annotated and amplified by an unknown Oxford bedell (or beadle) for use in the Oxford processional liturgy in the early sixteenth century35. (With very few exceptions, this calendar agrees in its commemorations with those of the “Great Sarum Breviary” of 1531, collated here as SAR-Br.) In other words, if an Oxford addition made in OX1 is corroborated by inclusion in the later bedell’s calendar (OX2), there is some presumption that the feast in question was commemorated in Oxford by the mid-fourteenth century. These two Oxford calendars, when placed alongside the calendars of more widespread use in late medieval England36, especially those in the Sarum37 and Westminster38 missals, throw into clear relief the Oxford ori33
See M. R. JAMES, The Western Manuscripts in the Library of Trinity College, Cambridge: A Descriptive Catalogue, II, Cambridge, 1901, pp. 311-314; and WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford, pp. xiii-xxv. 34 The date must be a matter of conjecture, because the surviving quire lacks the book’s original title page (which was presumably discarded when the bedell extracted the calendar). However, a closely similar breviary is now found in the Folger Shakespeare Library in Washington, DC (STC 15805.5), a book which was printed in London in 1506 by Wynkyn de Worde and Michael Morin. Collation of the calendar in the Folger book (which is likewise fragmentary, the first two pages of its calendar being lost) suggests that it was probably, if not certainly, identical to the book owned by the Oxford bedell. I am grateful to James Willoughby and Clive Hurst (Head of Rare Books in the Bodleian Library) for help in identifying Rawlinson Oct. 662 and locating the similar breviary in the Folger. 35 WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford, pp. 45-57; the bedell’s notes, which occupy the additional fifty paper pages in the book, are edited by Wordsworth on pp. 58-66. 36
I omit, for sake of brevity, discussion of the uses of York and Hereford, as well as the many calendars of monastic use (Cistercian, Benedictine, Carthusian, etc.). Large numbers of late medieval English monastic (Benedictine) calendars are printed and/or collated in English Benedictine Kalendars after A.D. 1100, ed. F. WORMALD (= Henry Bradshaw Society, 77 and 81), London, 1939-46, from houses (in alphabetical order) from Abbotsbury to St Neots (the third and final volume, completing the alphabet, was never published). 37 For the calendar of Sarum use, see, in addition to the calendar in the “Great Sarum Breviary”, that in The Sarum Missal, ed. J. WICKHAM LEGG, Oxford, 1916, pp. xxi-xxxii [hereafter SAR-Mi]. Legg’s edition is based on three Sarum missals all dating from c. 1300: Manchester, John Rylands University Library, Lat. 24 (the “Crawford Missal”, dated s. XIII3/4), Paris, Bi-
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gins of MCPH. For example, both Oxford calendars (as well as the later Sarum breviary of 1531, SAR-Br) include three commemorations which are not found in either SAR-Mi or WM: 1 Mar.: St David of Wales [MCPH, line 63] 2 Mar.: St Chad [MCPH, line 64] 17 Nov.: St Hugh of Lincoln [MCPH, lines 332-333].
The reasons for including SS. David and Chad in Oxford calendars are not recoverable39, but in the case of St Hugh of Lincoln, there are compelling reasons for inclusion: Oxford lay within the diocese of Lincoln and, at least in its earlier centuries, was under the direct control of the bishop of Lincoln40. Hugh’s great reputation for learning — he was considered the most learned monk in the England of his time — will have commended itself to Oxford masters in the Middle Ages and later (indeed St Hugh’s College, founded in 1886 with endowment from a later bishop of Lincoln, is named in his honour)41. The commemoration of St Hugh is corroborated by that of another Oxford scholar who later went on to an ecclesiastical career and sainthood: St Edmund Rich of Abingdon, who later became archbishop of Canterbury (1233-40), whose deposition and translation are both commemorated in MCPH (lines 331 and 166 respectively). Edmund Rich was the first Oxford saint to achieve canonization (in 1246), and was one of the first Oxford masters to lecture on Aristotle’s logical treatises (specifically the Sophistici elenchi)42. bliothèque de l’Arsenal, 135 (s. XIII ex.), and Bologna, Biblioteca universitaria, 2565 (s. XIV in.). See discussion by PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 357-359. 38
See Missale ad usum Ecclesiae Westmonasteriensis, ed. J. WICKHAM LEGG, I (= Henry Bradshaw Society, 1), London, 1891, pp. v-xvi [hereafter WM]. The edition is based on a late fourteenth-century manuscript commissioned by Nicholas Lytlington, who was abbot of Westminster, 1362-86; see PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 227-230. 39 The significant commemorations are clearly those in OX1, dating from before 1350. These two saints did not enter Sarum use until the fifteenth century (see PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 439-441), so that their recurrence in OX2 and SAR-Br is less striking, given the sixteenth-century date of these two breviaries. 40 See C. H. LAWRENCE, The University in State and Church, in The History of the University of Oxford. I: The Early Oxford Schools, ed. J. I. CATTO, Oxford, 1984, pp. 98-113. 41
See H. MAYR-HARTING, Hugh of Lincoln, in ODNB, 28, pp. 621-624, and the essays in St Hugh of Lincoln. Lectures delivered at Oxford and Lincoln to Celebrate the Eighth Centenary of St Hugh’s Consecration as Bishop of Lincoln, ed. H. MAYR-HARTING, Oxford, 1987. 42
C. H. LAWRENCE, St Edmund of Abingdon: A Study in Hagiography and History, Oxford, 1960, pp. 110-124, and ID., Abingdon, Edmund of [St Edmund of Abingdon, Edmund Rich], in ODNB, 1, pp. 103-106. See also D. A. CALLUS, The Introduction of Aristotelian Learning to Oxford, in Proceedings of the British Academy, 29 (1943), pp. 229-281, as well as the remarks of R. W. SOUTHERN, From Schools to University, in The History of the University of Oxford, I, ed. CATTO… (see above n. 40), pp. 1-36, at pp. 24-25.
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Consideration of the metrical structure of the poem, and particularly its rhyme-scheme, helps to throw light on the question of dating. Although rhyme had been employed sporadically by various Carolingian poets, from the late eleventh century onwards a number of gifted Latin poets from the Loire valley — Hildebert of Lavardin, Marbod of Rennes, Baudri of Bourgueil, and others — had popularized a kind of rhyming hexameter called “leonine” (versus leonini), in which the two syllables immediately preceding the strong or penthemimeral caesura (conventionally denoted as 3m) rhyme with the final two syllables of the hexameter43, as in the first of the hexameters on lucky days incorporated by the scribe (and possibly by the poet) of MCPH: prima dies mensis et septima truncat ut ensis (line 1). On rare occasions the poet of MCPH employs bisyllabic rhyme of this simple sort, as in line 32: Et date post mundum regnum sine fine secundum44. Leonine rhyme of this sort was employed universally during the course of the twelfth century but, inevitably perhaps, poets began to experiment with more elaborate rhyme-schemes. In the first instance they linked together two consecutive lines by means of bisyllabic rhyme at the end of the hexameter (rather than at the strong caesura), as in the following lines from MCPH: Vt cum sedetis supra sanctas duodenas Ex uestris meritis sedes scandamus amenas (lines 60-61).
Or again, Alme Iesu Christe, tot uirtutes operatus Nobis assiste, qui captus es atque ligatus (lines 95-96).
Pairs of hexameters with bisyllabic end-rhyme of this sort are referred to as versus (leonini) caudati. By the early thirteenth century, especially in the poetry of John of Garland (1195-1252)45 and Henry of Avranches (d. c. 1260)46, even more 43 See KLOPSCH, Verslehre, pp. 38-45; D. NORBERG, An Introduction to the Study of Medieval Latin Versification, transl. G. C. ROTI – J. DE LA CHAPELLE SKUBLY, Washington, DC, 2004, pp. 59-63; and esp. G. ORLANDI, Scritti di filologia mediolatina, ed. P. CHIESA – A. M. FAGNONI – R. E. GUGLIELMETTI – G. P. MAGGIONI (= Millennio Medievale, 77), Florence, 2008, pp. 382-383. 44
See also lines 137-138, 151-152, and 283-286.
45
On John of Garland’s verse, see RIGG, History of Anglo-Latin Literature, pp. 163-176. Elaborate leonine rhyme-schemes are a feature of John’s Morale scolarium, ed. L. J. PAETOW, Berkeley, CA, 1927; see also the Parisiana Poetria, ed. T. LAWLER, New Haven, CT, 1974. 46 On Henry of Avranches, see RIGG, History of Anglo-Latin Literature, pp. 179-193, as well as J. C. RUSSELL, Master Henry of Avranches as an International Poet, in Speculum, 3 (1928), pp. 34-63, and J. C. RUSSELL – J. P. HEIRONIMUS, The Shorter Latin Poems of Henry of Avranches relating to England, Cambridge, MA, 1935.
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elaborate rhyme-schemes involving leonine hexameters were employed. There are three principal types (I illustrate the various types with examples drawn from MCPH)47: (a) versus (leonini) collaterales, in which the two syllables before the strong or penthemimeral caesura of one line rhyme with those in the same position in the following line, while at the same time the final two syllables of each line rhyme with each other, but on a different rhyme from those at the caesura: Tu, Deus, a patre sine principio generatus Es nunc de matre sine semine uirgine natus (lines 4-5);
(b) versus (leonini) cruciferi, in which the two syllables before the strong caesura of the first line rhyme with those at the end of the following line, while those at the end of the first line rhyme with those at the caesura of the following line: Presul Wlstane, fac nos mundum superare, Et nos regnare fac cum socio, Fabiane (lines 20-21);
(c) versus (leonini) unisoni, in which, in two (or more) successive hexameters, the two syllables before the strong caesura and those at the end of the line share the rhyme with the corresponding syllables in the following line(s): Supplico doctori qui seruis eius honori: Ne parcas hori; clama sibi, Sancte Gregori (lines 73-74).
The only practical rule is that a word may not be repeated so as to achieve a requisite rhyme. Variety was achieved by the use of two monosyllables to make up a bisyllabic rhyme, as in lines 12-13 (tibi me do rhyming with quando recedo), or 83-84 (Benedicte rhyming with hic te); sometimes, but rarely, a monosyllable was used in combination with a preceding syllable so as to constitute a bisyllabic rhyme, as in lines 117-118 (Sancte Georgi, te rhyming with Pro regno uite), or 326-327 (facis prece sanos rhyming with tua releua nos). In his ingenious deployment of rhymes such as these, the poet of MCPH showed himself to be fully in tune with the practices of thirteenth-century Anglo-Latin poets. He was a poet of considerable metrical skill and ingenuity, but one who apparently devoted so much of his attention to rhyme-scheme and wordplay that other important aspects of hexameter composition — variety in the structure and pace (moderated by the use of elision) — were ne47 For the various types, see (briefly) NORBERG, An Introduction to the Study of Medieval Latin Versification, transl. ROTI – DE LA CHAPELLE SKUBLY… (see above n. 43), p. 62 n. 20, and esp. RIGG, History of Anglo-Latin Literature, pp. 319-320.
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glected. There is no doubt that he was widely read in earlier verse, not only in twelfth- and thirteenth-century English poets such as Alexander Neckam, Nigel of Longchamps, John of Garland and Henry of Avranches, but also in Christian-Latin poets of late antiquity such as Iuvencus, Caelius Sedulius and Arator, and early medieval poets such as Aldhelm and Alcuin. (By contrast, his verse very rarely shows any debt to classical Latin poets48.) From his study of earlier poets, the author of MCPH acquired excellent knowledge of Latin prosody. His scansion of native Latin words is virtually flawless, the only exceptions being cases where he lengthens one syllable of a polysyllabic word (usually following the practice of an earlier poet) so as to accommodate a word which would not otherwise fit into a hexameter, such as cƗntƯlƝnƗs (correctly cƗntƱlƝnƗs) in line 11, or fǀrtƯtnjdǀ (correctly fǀrtƱtnjdǀ) in line 51. In the case of words of Hebrew or Greek origin, he follows the conventions established by earlier poets, scanning either IƟsu(s) (lines 9, 95, 103, 112, 204, 221, and 310) or IƝsu(s) (lines 2, 13, 68, 120, 139, 154, and 300), and either PƟtr(us) (lines 55, 186) or PƝtr(us) (line 221)49. The name Iohannes (correctly Iǀhannes, with the long -o- representing Greek Ȧ) was scanned by the poet as Iǂhannes, with a short first syllable, in lines 183, 249, and 373, on the model of various Late Latin poets50; by the same token, the word osanna (line 214) was scanned by the poet with a short first syllable (ǂsanna)51. So, too, he scanned the first syllables of the Greek personal names Lucianus (line 9), Iulianus (line 28) and Iuliana (line 49) as short, where Latin -u- represents the Greek diphthong -Ƞȣ-, which is correctly long. In the case of the Greek name Theodorus, he scanned the diphthong -eo- (representing Greek -İȦ-) as a single long syllable, by synizesis. Because the word ƟpƱphnƱ (line 7), with its string of short syllables, has no legitimate place in a hexameter, the poet took the unusual liberty of scanning the first two short syllables as long52; elsewhere he solved such problems by resort to tmesis, as in line 48
Rare exceptions are the reminiscences of Vergil in line 179 and Horace in line 314.
49
The name is scanned as PƝtr(us) by Iuvencus (Evang. iii. 274, 278, iv. 473 etc.) but as PƟtr(us) by Damasus (Epigr. v. 3, 5 etc.) and Paulinus of Nola (Carm. xiv. 66, xx. 248, etc.). 50
Notably Paulinus of Nola (Carm. xix. 95, xxvii. 48), Arator (Hist. apost. i. 246), and Aldhelm (Carmen de virginitate 2083). 51 It is scanned with a long first syllable by Late Latin poets such as Iuvencus (Evang. iii. 640), but with a short first syllable by medieval Latin poets, such as Wulfstan of Winchester, Breviloquium 210 and Narratio metrica de S. Swithuno ii. 258, and, closer in time to our poet, by Sextus Amarcius (Serm. i. 351) and Guillelmus Brito, Brito metricus 23 and 115. 52 For metrical reasons the word is never used by Late Latin and early medieval Latin poets. Two thirteenth-century poets attempted variously to accommodate it: Eberhard of Béthune, Graecismus viii. 269 (Apparere phane est, ƟpƱphƗnƱӽ dicitur inde) and John of Garland,
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 337
288, where PrƯncƱpƗtnjsquƟ was accommodated by tmesis as PrƯncƱ-quƟpƗtus. In other respects the poet’s prosody is entirely unexceptional, by medieval standards. Thus he frequently lengthens a final short syllable before a caesura (the process is called productio ob caesuram)53. Thus we find lengthening of terminations in -ă: festa (8), tormenta (24), bona (38), dona (39, 148), prona (147), ancilla (156), capa (184), patria (193), uia (194), leta (207), Margareta (208), Cristina (212), scanna (213), Anna (214), collata (259), auxilia (336), and Lucia (359); of terminations with final short -Ɵ: regnare (21), conuerte (26), extrahe (48), euelle (49), redde (63), unde (110), lege (205), rege (206), exclude (310), and feruore (325); and in one instance of final short -Ʊ (quasi in line 295). In all these cases the lengthening takes place at the penthemimeral or strong caesura (3m). By the same token, the poet of MCPH follows convention in shortening the final long -ǀ of verbs conjugated in the first person: eligo (47), dabo (142), obsecro (166, 306, 358), supplico (257, 350), not to mention the numerous examples of queso (9, 29, 44, 77, 109, 123, 133, 142, 178, 236, 323, 327, 330, 336, 351); and add to these examples one instance of shortened final -ǀ of the imperative esto (348). The poet likewise follows established practice in shortening the final long -ǀ of gerunds: rogitando (43), moriendo (85, 233), and parcendo (122)54. There are, nevertheless, a few instances of incorrect scansion, which are probably to be understood as metrical licences: nǂbis (17) for nǀbis (but cf. lines 28, 53, 59, 63, 81, 88, 96, 98, 104, 108 etc., where the first syllable is correctly scanned as long), sƝdƝtƯs (60) for sƟdƝtƯs, and mnjltƯplƱcƱ (106) for mnjltƱplƱcƯ. In all these respects, there is nothing in the metrical technique of our poet to set him apart from other Latin poets of the later Middle Ages. When we turn to the question of his preferred hexameter structures, however, we find that his preference for a heavily spondaic rhythm distinguishes him from nearly all earlier classical and medieval Latin poets. The figures (with percentages in square brackets) for the 365 hexameters of MCPH are as follows55:
Compendium grammaticae ii. 1113 (Vult ƝpƯphănƱƗ, quod epi “super” efficiatur). John of Garland’s is the solution adopted by the poet of MCPH. 53 See KLOPSCH, Verslehre, pp. 74-76; and cf. ORLANDI, Scritti di filologia mediolatini, ed. CHIESA… (see above n. 43), p. 379 with n. 26. 54 55
Exceptions, however, are uiuendǀ (40), dandǀ (265), and exaltandǀ (266).
The total (1460) results from multiplying the number of lines of the poem (365) by four, representing the first four feet of any hexameter. In MCPH, as in virtually all Latin poets,
338
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Foot
1
2
3
4
Total
Dactyls
154 [42.2%] 109 [29.9%] 107 [29.3%] 150 [41.1%] 520 [35.6%]
Spondees
211 [57.8%] 256 [70.1%] 258 [70.7%] 215 [58.9%] 940 [64.4%]
The significance of these figures, especially the strikingly high percentage (64.4) of spondees — the poet of MCPH uses nearly twice as many spondees as dactyls — stands out when they are placed against those of other classical and medieval poets. In general terms, Vergil, Lucan and Statius used on average very slightly more spondees than dactyls, Ovid slightly fewer; among medieval poets, John of Hauville in his Architrenius was exceptional in employing marginally more dactyls than spondees, as the following percentages of spondees in the first four feet reveal56: Foot
1
2
3
4
Average
Verg., Aen.
39.2
51.8
60.1
74.4
56.4.
Ovid, Met.
16.8
52.5
58.8
52.7
45.2
Lucan, Ph.
33.4
54.6
56.8
72.5
54.3
Stat., Theb.
30.5
54.3
47.5
70.0
50.6
Jos. Isc.
32.0
61.0
50.5
73.5
54.0
Architr.
25.4
51.1
46.6
73.3
49.1
Among the fifty Latin poets of the eleventh and twelfth centuries analysed exhaustively by Giovanni Orlandi57, the average percentage of spondees is 56%, somewhat more than half. As Orlandi notes, however, “Even an author who gave his preference to spondees generally did not go over 60%; one had to be alert not to turn the poem into a tedious procession of heavy words composed of long syllables”58. In terms of its hexameter rhythm, MCPH, with its 64.4% spondees, is precisely that: a tedious procession of heavy syllables. Indeed, of all the poets analysed by Orlandi, only two exceed MCPH in their preference for spondees: the anonymous eleventhcentury Würzburg poet of the Defensio scolarium Herbipolensium, who the fifth and sixth feet consist regularly of a dactyl followed by a spondee or trochee. There is no example in MCPH of a wholly spondaic line (called a spondeiazon), with a spondee replacing the normal dactyl in the fifth foot. 56 The figures are taken from KLOPSCH, Verslehre, p. 87 n. 22. The abbreviations refer to (respectively): Vergil, Aeneid; Ovid, Metamorphoses; Lucan, Pharsalia; Statius, Thebaid; Joseph of Exeter, Ylias (c. 1185); and John of Hauville, Architrenius (c. 1185). 57
ORLANDI, Scritti di filologia mediolatina, ed. CHIESA… (see above n. 43), pp. 388-389.
58
Ibid., p. 376.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 339
used spondees in 73% of his metrical feet59, and Amatus of Montecassino (d. 1105), who used them 68% of the time60. By the same token, classical Latin poets, in attempting to emulate Homeric verse, tried to give a dactylic feel to their verse, by placing a dactyl in the first foot of their hexameters, however much their instincts — and the nature of the Latin language itself (which lacks the countless short syllables of Greek) — gravitated towards spondees; with the result that the favoured hexameter structure among classical Latin poets is either DSSS (Vergil) or DDSS (Ovid)61. For the poet of MCPH, however, the favoured structure is SSSS, which he employs 67 times (18.4%). This heavily spondaic pattern displaces to second position the favourite pattern of classical antiquity (DSSS: 46 occurrences; 12.6%), and to tenth position the pattern most favoured by Ovid (DDSS: 16 occurrences; 4.4%)62. Correspondingly, the least favoured structure of the MCPH poet was (predictably, perhaps) DDDD, which he uses a mere 6 times (1.6%). As I have said, he uses his favourite pattern (SSSS) 18.4% of the time: roughly once every five lines; his favourite four patterns (SSSS, DSSS, SSSD and DSSD) are used 51.2% of the time (over half), and his favourite eight patterns (adding to the favourite four SDSS, DSDS, SSDS and SSDD), some 74.5%, roughly three-quarters of the time. These overall percentages of favourite patterns (broadly 20%, 50% and 75%) are closely similar to those established by Duckworth for classical Latin poets, although the individual preferred patterns are of course wholly different. Another way in which the verse of MCPH is wholly different from that of classical Latin poets is in its treatment of the hexameter cadence or clausula. Latin poets of classical antiquity tended to fill the final two feet of their hexameters (that is, the final five syllables) with one of two combinations: either a word of three followed by a word of two syllables, or vice versa. This practice was widely followed up to roughly the tenth century. But from the late eleventh century onwards, beginning once again in the Loire valley, poets began to experiment with different kinds of hexameter cadence, employing words of four syllables (following a caesura 59 Die Tegernseer Briefsammlung (Froumund), ed. K. STRECKER (= Monumenta Germaniae Historica. Epistolae selectae, 3), Berlin, 1925, pp. 125-132. 60
A. LENTINI, Il poema di Amato su S. Pietro apostolo, I (= Miscellanea Cassinese, 30), Montecassino, 1958, pp. 57-143. 61 Where D = dactyl and S = spondee. See Table I in G. DUCKWORTH, Vergil and Classical Hexameter Poetry: A Study in Metrical Variety, Ann Arbor, MI, 1969. 62
Among poets of classical antiquity, only Ennius – whose hexameter verse was wholly unknown during the Middle Ages – preferred SSSS to all other structures, as may be seen from Table I in DUCKWORTH, Vergil and Classical Hexameter Poetry…
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after the first syllable of the fifth foot of the hexameter, conventionally denoted as 5m), or concluding the line with either a monosyllable or a pentasyllable. The poet of MCPH follows this medieval practice: out of 365 cadences, he uses 68 tetrasyllables following the caesura at 5m, 6 monosyllables, and 16 pentasyllables. Finally, the poet of MCPH avoided elision almost completely: there are only four cases of elision (all of them synaloepha) in the entire poem (1.1%)63. This avoidance of elision is in keeping with a tendency in medieval Latin verse which began to develop from the eleventh century onwards64. The conclusion from this brief survey of his metrical practice is that the poet of MCPH devoted so much attention to achieving complex rhymes that he neglected other aspects of verse composition (dactylic rhythm, for example, or use of elision). (It is possible that the heavy use of spondees, particularly in the first two and a half feet of any hexameter, facilitates the employment of bisyllabic rhyme: in which case the poet’s concern with rhyme would be the explanation for his heavily spondaic rhythms.) In any event, the poet’s concern with rhyme leads us to a final reflection on the date and origin of his poem. We have seen that, in the earlier thirteenth century, two exceptionally skilful poets — John of Garland and Henry of Avranches — initiated the fashion for elaborate leonine rhyme-schemes (versus collaterales, cruciferi, etc.). Towards the middle of the century this fashion reached its apogee in a poetic debate or “flyting” between Henry of Avranches and a poet of Cornish origin, Michael Blaunpayn, known as Michael of Cornwall65. The pretext of the debate was a charge of plagiarism against Michael by Henry of Avranches; the debate apparently took place in 1255 before an audience of prominent ecclesiastics66, the sole purpose of the debate being the entertainment of this distinguished audience. Unfortunately, we only have Michael’s contribution to the debate, a poem divided into three diatribes, each delivered before a different judge67, and consisting in sum of 1,276 rhyming hexameters, all of which display huge 63
In lines 50 (passa es), 135 (Gordiani auxilio), 182 (manna es), and 366 (regni ostia).
64
See KLOPSCH, Verslehre, pp. 79-87.
65 See RIGG, History of Anglo-Latin Literature, pp. 193-198, and P. BINKLEY, Cornwall, Michael of [Michael le Poter, Michael Blaunpayn], in ODNB, 13, p. 470. 66 P. BINKLEY, The Date and Setting of Michael of Cornwall’s “Versus contra Henricum Abrincensem”, in Medium Ævum, 60 (1991), pp. 76-84. 67
The various judges are meticulously identified ibid., p. 77.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 341
skill in the manipulation of the various types of leonine rhyme68. His verse abounds in wordplay of various kinds: Atque tuo generi generosum nil generanti Immo degeneri. Nec in hoc puto degenerant hi (lines 133-134).
Similar wordplay, but on a more modest scale, is also characteristic of MCPH69. So, too, is Michael’s frequent use of two words to rhyme with one, as in the following versus collaterales: Ut verum dicas dans debita pondera dictis De te res dic has, hec vere propria dic tis (lines 129-130).
But Michael goes well beyond anything attempted in MCPH when he uses the first two syllables of a line to rhyme with the last two of the previous line, often employing only the first two syllables of a polysyllabic word to constitute the rhyme. Note the outrageous profusion of rhymes in the following four lines: Vatis fatidici dici debent tua fata A ta-li medico. Dic o mendice poeta Eta-tis grandis an diis an demonibus te Uste cervicis vi scis subici vel amore ! (lines 1245-1248).
Although we do not have Henry’s reply to this brilliant verbal assault, there is no doubt that Michael of Cornwall was a past-master of the rhyming hexameter. There is no certainty about where in England Michael of Cornwall was active, or how long after 1255 he lived. But given that the liturgical commemorations in MCPH point to a date of composition in the late thirteenth century, the verse debate of Henry of Avranches and Michael of Cornwall in 1255 supplies an intellectual context in which a less gifted poet, such as the author of MCPH, might have conceived a poem using the full panoply of leonine hexameters. Unfortunately, however, such use cannot provide a terminus ad quem, for the composition of complex leonine verse continued well into the fourteenth century, as George Rigg has shown70. If a date of composition in the fourteenth century is envisaged, 68
Ed. A. HILKA, Eine mittellateinische Dichterfehde: Versus Michaelis Cornubiensis contra Henricum Abrincensem, in Mittelalterliche Handschriften: paläographische, kunsthistorische, literarische und bibliotheksgeschichtliche Untersuchungen. Festgabe zum 60. Geburtstag von Hermann Degering, ed. A. BÖMER – J. KIRCHNER, Leipzig, 1926, pp. 123-154. Hilka’s edition is based on five manuscripts. 69 70
Cf. MCPH lines 18 (Supplico, Sulpici, supplex), 23 (At tu, Vincenti, uincas), etc.
See RIGG, History of Anglo-Latin Literature, pp. 241-281, esp. pp. 244-245 (Robert Baston), 259-265 (poems on various battles of the Hundred Years War, up to and including the Siege of Calais in 1347), 268-269 (the Oxford poems discussed below), etc.
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there is one commemoration in MCPH which would have had powerful resonance for any Oxford scholar living in the second half of that century (or later), namely that for St Scolastica on 10 Febr., one of the longest entries in the poem: Hoc etiam donum tribuis, O uirgo benigna, Ipsum patronum rogitando, Scolastica digna; Eius queso scolas doceas nos quem didicisti Ipsas utque stolas mereamur quas meruisti (lines 42-45).
On St Scolastica’s day in 1355, the most violent clash which had ever taken place between town and gown broke out and lasted for three days, resulting in the deaths of several students and the burning and sacking of several academic halls71. The riot was followed by powerful intervention by Church and State. The mayor of Oxford and his colleagues were arrested and sent to prison, and forced to pay damages amounting to £250 (a very substantial sum in those days). The bishop of Lincoln placed the entire city under interdict; this was only lifted a year later on condition that the mayor, bailiffs, and sixty burgesses of the city make an offering of a silver penny each to pay for a missa burgensium as atonement for the murder of the students. On 27 June 1355, King Edward III issued a charter in which custody of the assizes for bread, ale and wine (and the profits accruing therefrom) was assigned to the chancellor of the University. This royal charter has been described as “the Magna Carta of the medieval university”72. The St Scolastica’s Day riot in 1355 was celebrated in verse by an anonymous Oxford poet, using a combination of leonine verses (largely collaterales) reminiscent of those in MCPH73: Oxoniae clerum fleo iam stimulante dolore, Dum coetum procerum dispersum cerno timore. Quae quondam viguit moderamine clericulorum Iam primo riguit, teritur quia fraude malorum (lines 1-4).
What is striking is that the diction of this poem (which consists of only 100 lines, and is on a subject wholly different from that of MCPH) at many 71 On the riot and its aftermath, see H. RASHDALL, The Universities of Europe in the Middle Ages, ed. F. M. POWICKE – A. B. EMDEN, Oxford, 1936, III, pp. 96-102, and LAWRENCE, The University in State and Church… (see above n. 40), pp. 137-148. 72 73
LAWRENCE, The University in State and Church…, p. 147.
H. FURNEAUX, Poems relating to the Riot between Town and Gown on St Scholastica’s Day, Feb. 10, 1355, in Collectanea III, ed. M. BURROWS (= Oxford Historical Society, 32), Oxford, 1896, pp. 163-187, at pp. 184-187. The poem is entitled: Versus de disceptatione quam scolares Oxoniae habuerunt de uillanis, et qualiter uillani eos extra uillam occiderunt.
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points resembles that of MCPH, particularly in the choice of rhyming syllables. Compare, for example, Sicque senex patitur, iuvenis quoque presbiter ille Vt malus impetitur, quod testantur mode mille (lines 47-48),
with lines 231-232 of MCPH: Deprecor exoret tecum Tyburtius ille, Vt Deus ignoret que commisi mala mille.
Or again, O Dea Fortuna, quo sunt sua gaudia plena ? Verteris ut luna, set nobis nunc in amena (lines 91-92),
with lines 209-210 of MCPH: Tu nos refrena uiciis, Praxedis amena. O Magdalena, da nobis gaudia plena.
At the very least the lines on the St Scolastica’s Day riot reveal that complex patterns of leonine rhyme were still being composed in the mid-fourteenth century and beyond. The question for us, however, is whether the commemoration of St Scolastica in MCPH was intended by its author to evoke the Scolastica’s Day riot and its aftermath (which would by implication date the composition of the poem to 1355 or later). Unfortunately, the vague wording of the poem does not permit decisive resolution of this question. The lines could refer to the aftermath of the riot, so favourable to the University of Oxford, with the poet / petitioner asking to acquire the same “gowns” (stolas), or privileges, as St Scolastica had acquired for Oxford students (in the aftermath of the riot on her name-day); but the pun here on scolas / stolas might simply be an example of the etymological wordplay, prompted by the saint’s name, which pervades the poem. In the end, it is not possible to date MCPH precisely. If the evidence of its commemorations is respected, a date in the later thirteenth century — after the canonizations of Edmund Rich and Richard de Wyche, when Henry of Avranches and Michael of Cornwall were setting the benchmark for verse composition — might seem most appropriate. Furthermore, the fact that Thomas of Hereford (canonized in 1320) is omitted from the poem would corroborate this dating, although of course there may be other reasons for the omission of this widely culted English saint. On the other hand, if the lines on MCPH concerning St Scolastica were intended by the poet to recall the St Scolastica’s Day riot and its aftermath, so favourable to Oxford and its students, then a dating to soon after 1355 — when at least one other Oxford poet (whose diction resembles that of MCPH in
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certain respects) was commemorating the riot in leonine verses — would seem called for. I see no way of deciding between these alternatives. Whatever the precise date of MCPH, its principal interest is that it is the latest datable Latin example of a metrical calendar, a genre of poem which had been practised above all (if not quite exclusively) by English authors, from the later eighth century onwards. The earliest such poem, known as the “Metrical Calendar of York” (MCY) was composed during the years 754 × 766 at York itself74. There is even reason to suspect that the author of MCY was Alcuin himself. In any event, MCY consists of eighty-two hexameters. Its original purpose is clear from its cumbersome diction: each hexameter preserves the name(s) of the saint(s) commemorated, together with the date of the feast, given in abbreviated Roman reckoning, as in these lines for March: Hinc idus Martis quartas Gregorius aurat. Cuthbertus denas tenuit ternasque kalendas (lines 14-15).
That is to say, the feast of St Gregory falls on 12 March (fourth Ides: idus … quartas), and that of St Cuthbert on 20 March (thirteenth Kalends: denas … ternasque kalendas). Provided the user knew the month in which the particular saint’s feast fell (the line for Gregory is unusual in specifying Martis or March), the poem could tell him the day of the month on which a particular feast — presumably one commemorated by his community — fell. The purpose of the poem, in other words, was purely mnemonic. The great utility of MCY was immediately recognized, and copies of the poem were made in various continental centres, with appropriate adjustments (addition of local saints, deletion of the more obscure English ones). Some sixteen continental redactions have been identified, from France, Germany and Switzerland, and Italy75; no doubt others await detection76. Inspired by MCY, Wandalbert of Prüm in the mid-ninth century 74 A. WILMART, Un témoin anglo-saxon du calendrier métrique d’York, in Revue Bénédictine, 46 (1934), pp. 41-69. Wilmart’s edition is based on a manuscript now in London, British Library, Cotton Vespasian B. vi, fols. 104-109 (Mercia, s. IXin); since his edition was published another, more complete, witness has been identified in Cambridge, Trinity College, O. 2. 24 (s. XIIin): see M. LAPIDGE, A Tenth-Century Metrical Calendar from Ramsey, in Revue Bénédictine, 94 (1984), pp. 326-369, at p. 328. For the date of MCY, see ibid. p. 331. 75 76
Ibid., pp. 332-342.
Since publication of the article cited in the previous notes, two further redactions of MCY have come to light: an Irish redaction in Turin, Biblioteca Nazionale, D. IV. 18 (Ireland [? Clonmacnoise], s. XII2), fols. 1r-5v, ed. P. Ó RIAIN, Four Irish Martyrologies: Drummond, Turin, Cashel, York (= Henry Bradshaw Society, 115), London, 2002, pp. 185-194; and a German redaction in Vienna, Österreichische Nationalbibliothek, lat. 751 (Mainz, s. IXmed), fol. 188r (the poem is acephalous, beginning at line 40), ed. in facsimile by F. UNTERKIRCHER, Sancti
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attempted a more elaborate metrical calendar, now expanded to 870 hexameters, by devoting several lines to each feast77, but retaining the mnemonic structure of MCY, whereby both saint’s name and Roman datereckoning are included in each entry: Quartam mox Iduum finis tuus, alme Gregori, Consecrat, aeterna caelum quo laude petisti … Tertia cum decima Cuthberti laude nitentes Anglorum ducit per mystica gaudia plebes (lines 135-136, 153-154).
Unfortunately, the very length of Wandalbert’s poem will have ruled out its use as a mnemonic prompt: it is simply too long to be easily memorized. Expansion of a different sort was attempted by an anonymous poet in England soon after the beginning of the tenth century. In the “Metrical Calendar of Hampson” (MCH), so called because it was first printed by R. T. Hampson in the earlier nineteenth century78, the poet attempted to provide a commemoration for every day of the calendar year, thereby producing a poem of 365 hexameters teeming with obscure saints (many of them Irish) otherwise unattested in Anglo-Saxon liturgical calendars79. Although it is difficult to imagine how a poem of 365 lines could easily be committed to memory, the poet of MCH nevertheless preserved the mnemonic nature of MCY (and occasionally its diction) by including in each hexameter the saint’s name and the numerals of Roman date-reckoning. Unlike MCY and Wandalbert’s Martyrologium, which were conceived as self-standing poems, MCH as preserved (in four manuscripts) is copied each time into the frame of a liturgical calendar: a feature which is reproduced in each subsequent specimen of the genre. Both MCY and MCH were known to the next English poet who attempted a metrical calendar: a monk of the fenland monastery of Ramsey, who composed his “Metrical Calendar of Ramsey” (MCR) during the decade of the 990s80. Because MCR is quoted several times in the writings Bonifacii epistolae. Codex Vindobonensis 751 der Österreichischen Nationalbibliothek (= Codices selecti phototypice impressi, 24), Graz, 1971. I am grateful to C. D. Wright for drawing the Vienna copy to my attention. 77 Ed. E. DÜMMLER (= Monumenta Germaniae Historica. Poetae Latini Aevi Carolini, 2), Berlin, 1884, pp. 578-602; see J. DUBOIS, Le martyrologe métrique de Wandelbert. Ses sources, son originalité, son influence sur le martyrologe d’Usuard, in AB, 79 (1961), pp. 257-293. 78 R. T. HAMPSON, Medii Aevi Kalendarium, or Dates, Charters and Customs of the Middle Ages, with Kalendars from the Tenth to the Fifteenth Century, London, 1841, I, pp. 397-420. 79
P. MCGURK, The Metrical Calendar of Hampson: A New Edition, in AB, 104 (1986), pp. 79-125. 80 Ed. LAPIDGE, A Tenth-Century Metrical Calendar… (see above n. 74), pp. 363-369. The poet of MCR recycled forty-seven lines of MCY, and eight lines of MCH.
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M. LAPIDGE
of Byrhtferth of Ramsey (c. 970-c. 1020)81, there is reason to suspect that he is its author, although absolute proof of authorship is lacking (no other verse by Byrhtferth survives, so there is nothing with which that of MCR could be compared). As was the case with copies of MCH, MCR as preserved is copied into the frame of a liturgical calendar in a manuscript now at Oxford, St John’s College, 17 (Thorney, A.D. 1110-1111), fols. 16r-21v82. At approximately the same time as St John’s 17 was written, a poet at Winchcombe produced a metrical calendar (MCW) which was copied into the frame of a liturgical calendar in London, British Library, Cotton Tiberius E. iv (Winchcombe, s. XII1), fols. 35r-40v. MCW is evidently indebted to MCR for its diction (and for a number of its lines), but in two respects it looks ahead to future developments in the genre. In many of its verses, the stipulation of Roman date-reckoning is abandoned, with the result that lines such as that for St Laurence — Astra petit iustus Laurentius, igne perustus (line 65) — have no calendrical referent: if the verse were not placed adjacent to IV Id. on the page for August, there would be no way of knowing that the line was intended to commemorate the feast of St Laurence on 10 Aug. Another feature of MCW which anticipates future developments is that it is cast in leonine hexameters, sometimes with bisyllabic rhyme (as in the line on St Laurence quoted above), but often with simple monosyllabic rhyme. Although MCW shows that the influence of the poets of the Loire valley was beginning to be felt in England, there is as yet none of the pyrotechnic virtuosity which characterises hexameter verse in England in the thirteenth century and later. The tendencies visible in MCW culminate in MCPH. No line of MCPH contains a Roman date-reckoning. The dates of its commemorations can only be understood from the frame of the liturgical calendar into which the lines of the poem have been copied. The mnemonic aspect of the first metrical calendar (MCY) has been abandoned altogether. Instead, MCPH is conceived as a continuous prayer to Christ, asking His assistance and forgiveness through the intercession of all the saints commemorated in the poem. It is a poem intended to provoke meditation on the saints rather than one to prompt recollection of their feast days. As such,
81
See M. LAPIDGE, Byrhtferth of Ramsey and the Early Sections of the Historia Regum Attributed to Symeon of Durham, in Anglo-Saxon England, 10 (1981), pp. 97-122, at pp. 116117, and ID., A Tenth-Century Metrical Calendar… (see above n. 74), pp. 351-352. 82
The layout and text of this calendar are reproduced in Byrhtferth’s Enchiridion, ed. P. S. BAKER – M. LAPIDGE (= Early English Text Society. Supplementary Series, 15), Oxford, 1995, pp. 390-415.
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it makes a modest contribution to our understanding of the development of the metrical calendar through some six centuries of English history83. Michael LAPIDGE
University of Cambridge 143 Sturton Street UK – Cambridge CB1 2QH
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Note on the text As I have said, the text of MCPH in the “Pembroke Psalter-Hours” is an extremely careless and inaccurate version of the poem, as may be seen quickly from the fact that the scribe on several occasions omitted the very names of the saints who were being commemorated (lines 9, 275, 294). In all it has been necessary to emend the transmitted text on ninety-six occasions: slightly more than once every four lines. From an editor’s point of view, the complex rhyme-scheme often makes it possible to see where a syllable has been added or omitted, and emendation frequently consists in supplying or altering a transmitted word in order to restore the rhyme. The rhyme-scheme, in other words, provides a secure framework within which the emendation must be made. Nevertheless, there remain various passages (signalled in the Commentary, below) where the meaning of the text as transmitted remains uncertain. In order to facilitate understanding of this difficult poem, I have supplied a translation84.
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Mention should be made of a metrical calendar in Middle English verse which was either composed or revised c. 1440 by John Lydgate (c. 1370-1449/50): ed. H. N. MACCRACKEN, The Minor Poems of John Lydgate. I. Religious Poems (= Early English Text Society. Extra Series, 107), London, 1911, pp. 363-376. The Middle English poem dates from approximately a century later than MCPH. Since it includes (for example) commemoration of SS. Fabian and Sebastian against 20 Jan., whereas MCPH names only Fabian (line 21), MCPH could not be its source. Like MCPH, however, the Middle English poem is based on Sarum use. But the Middle English poem includes many commemorations not found in MCPH, such as John of Beverley (7 May), the Feast of Relics (12 July), St Rufus (27 Aug.), St Cuthburg (31 Aug.) and St Thomas, apostle of India (21 Dec.): saints which are indicative of a later phase in the development of Sarum use than that reflected in MCPH. 84 I am grateful to the Curators of the Philadelphia Museum of Art for permission to print the text of MCPH. My greatest debt, however, is to James Marrow, who first drew my attention to the poem, and who kindly supplied me with splendid digitized images of the folios containing it. Jill Mann and Michael Winterbottom read the Latin text meticulously and helped to elucidate a number of difficult passages. James Willoughby and Clive Hurst provided helpful guidance in the complex world of early printed books, John Blair gave advice on the cult of St Frideswide, and Charlie Wright pointed out to me an unknown copy of MCY.
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M. LAPIDGE
f. 21r
IANVARIVS HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Prima dies mensis et septima truncat ut ensis.
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Incipiens annum tua Circumcisio, Iesu, Ad celi scannum nos promoueat sine lesu. Tu, Deus, a patre sine principio generatus Es nunc de matre sine semine uirgine natus. Tunc a Messya ‘Christus’ sed et ipse uocatus; Nunc Epiphania tribus ecce Magis ueneratus. Post tua tot festa nos ut simus tibi sani, Queso, Iesu, presta precibus sancti ; Et post terrenas laudes da festa superna, Vt cantilenas tibi demus in arce paterna. Hinc Domino donum, licet indignum, tibi me do Vt des omne bonum michi, Iesu, quando recedo. Nos, sacer Hylari, refoue qui plurima uincis. Felix in Pincis michi, te precor auxiliari. Funde preces, Maure, regis celestis in aure. Et ergo, Marcelle, nobis mala cuncta repelle. Supplico, Sulpici, supplex Domino prece fias. Prisca, precor, facias ut nos fugiant inimici. Presul Wlstane, fac nos mundum superare, Et nos regnare fac cum socio, Fabiane. Agnes clementi uultu succurre beata. At tu, Vincenti, uincas Dominum prece grata Qui tot tormenta uicisti martyr in igne: Nos sibi presenta pro quo fers cuncta benigne. Tu nos conuerte, sancti Conuersio Pauli: Ecclesie per te cessat uexatio Sauli. Celis hospicium nobis, Iuliane, parato. Agnes, hoc studium iam queso secundo minato: Cum tot predictis sanctis tu sancta, pudica. Omnibus afflictis sis, uirgo Baltildis, amica. Et date post mundum regnum sine fine secundum. HORAS OCTO LVX, DVPLAS HORAS HABET HIC NOX.
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f. 21v
FEBRVARIVS HABET DIES .XXVIII. ET LVNA HABET DIES .XXX.85 Quarta subit mortem, prosternit tercia fortem.
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Aquam glorifica, Brigide, prece uirgo sacrata. Ipsi purifica nos, mater purificata: Tu meritis Blasii que non fueras maculata, Post maculas uicii duc nos ad regna beata. Agatha, uirgo bona, doceas nos uiuere caste. Hec eadem dona prestetis, Amande, Vedaste, Vt carnis uiciis hic uiuendo superatis Summe deliciis pascamur ibi deitatis. Hoc etiam donum tribuis, O uirgo benigna, Ipsum patronum rogitando, Scolastica digna; Eius queso scolas doceas nos quem didicisti Ipsas utque stolas mereamur quas meruisti, Ne carnis spine ualeant occidere mentem. Sancte Valentine, nunc eligo te retrahentem: Extrahe de pelle spinas et uulnera sana. Has simul euelle, precor, o uirgo Iuliana. Tu quasi pro ludo passa es certamina dira: O fortitudo grauis et constantia mira ! Nos sumus, ecce, uiri uobis heu debiliores: Per uos adquiri nobis speramus honores, Vires uirginee magis ut sint fortificate. Clauiger etheree, Petre sancte, iuuet cathedra te: Sedis apostolice princeps es in astronomia. Inde quippe uice tibi sors cadit, alme Mathia: Vltimus et primus ergo cum uos duo sitis Consocios petimus: nobis placare uelitis Vt cum sedetis supra sanctas duodenas Ex uestris meritis sedes scandamus amenas.
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QVINQVE BIS HORAS LVX, CECIDIT QVATVOR HIC NOX86. 85
This figure for lunar days in February is almost certainly wrong; at this point SAR-Br reads .xxix. 86 For cecidit read excedit. The statement means that the daylight hours exceed those of night (ten) by four, i.e. there are fourteen hours of daylight; the identical statement is found at the end of October.
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M. LAPIDGE
f. 22r
MARTIVS HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Primus mandentem disrumpit, quarta bibentem.
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Nunc nobis redde ueniam, Deus, ex prece Dauid, Ac precibus Cedde, qui tantum te peramauit. Egyptum natus tu qui petis atque redisti Et baptizatus qui tunc deserta petisti: Hoc in deserto qui peccaui tibi uere Ad te me uerto misere: Iesu, miserere ! Pro prece Perpetue tam sacre uirginis, audi, Et ueniam tribue: noli tua uiscera claudi. Quicquid deliqui consensu cordis iniqui Verbo uel facto ueniam peto; penitet acto. Supplico doctori qui seruis eius honori: Ne parcas hori; clama sibi, Sancte Gregori. Clama, ne cesses: uenient post semina messes; Multum prodesses precibus, si sedulus esses. Num non dampnatum saluasti, queso, Traianum ? Quanto magis sanum faceres nec adhuc reprobatum ? Pro mundo toto precor hinc te, papa, rogare. Et simili uoto tu, rex Edwarde, precare: Vos simul offerte pro nobis cum prece laudes. Et tu, Cuthberte presul, qui nunc ibi gaudes. Cum monachis reliquis nunc, alme pater Benedicte, Patribus antiquis memoratis deprecor hic te, Quatinus a mundi claustro moriendo uocati Simus iocundi, celi cellis relocati. Virgo salutata cui nunciat angelus ille: Celestis uille nobis concede rogata. Tu Christi cella, tu Patris pulcra puella, Tu maris es stella, fugiat nos queque procella. Atque per illud ‘Aue’ quod habes Gabrielis ab ore Erue nos a ue per fructus mentis honore Et maneas mecum quia celica gratia tecum. BIS SEX HORAS LVX, EQVAS HORAS HABET HIC NOX.
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f. 22v
APRILIS HABET DIES .XXX. ET LVNA HABET DIES .XXIX. Denus et undenus est mortis uulnere plenus. Alme Iesu Christe, tot uirtutes operatus Nobis assiste, qui captus es atque ligatus. Illusum, lassum, lesum Ricardus honoret. Pro nobis passum te nunc Ambrosius oret: Nam si te meritis propriis placare nequimus Sanctorum placitis precibus fieri bene scimus. Immo, que magis est, quamuis prece nemo iuuaret, Hoc solum satis est: tua passio nos repararet. Ergo, Iesu Domine, claui, fel, lancea, spine, Trux mors in fine nobis fiant medicine. Sed nos, heu, miseri sumus et tam uulnera plura Sana negant fieri nisi cum multiplici cura. Ire corde rei sumus, inuidie quoque furti. Ora, serue Dei, pro nobis, Sancte Tyburti. Si negat audire, pro sanguine queso require Quem nobis unde moreretur fudit abunde. Qui tumbas patrum spoliasti morte, precamur: Claude, Iesu, baratrum, nec ibi nos ingrediamur. Laudibus Alphegi, cum post a morte resurgas, Da mala nostra tegi, qui mundum sanguine purgas. Et qui discipulis appares corpore uero Internis oculis appare, te quia quero. Sancte Georgi, te matris Christi, rogo, miles Pro regno uite conquestus redde uiriles. Pugna cum precibus secum, sanctissime Marce, His pro supplicibus populis, Iesu pie, parce. Nostris parce malis, cui sit proprium misereri, Ac prece Vitalis placeat parcendo tueri. Queso, tuere tuos preciosa morte redemptos Nec putet esse suos nos qui dedit ante peremptos.
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QVINQVE BIS HORAS NOX, EXCEDIT QVATVOR HIC LVX87. 87
The identical statement is made for August (below).
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M. LAPIDGE
f. 23r
MAIVS HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Tercius occidit et septimus ora relidit.
[1]
Nunc rogo uos, quippe te Iacobe teque Philippe: Ferte precum flores Domino dulces et odores. O crux inuenta, que pomum pellis amarum Qua fuit extenta pendens rosa deliciarum: Nobis augmenta uirtutum dona tuarum. Porta Iohannis aue, que dicta Latina fuisti: Porta sua claue multis patet aurea Christi. Aurea porta poli, nos queso repellere noli; Sed blande simus suscepti quando uenimus. Gordiani auxilio nequeat uicium reprobare, Absque graui uicio quem metra negant recitare. Martir Achillee, Pancrati, sancte Neree: Ex ope iam uestra patefiat summa fenestra. Iesu, qui superos celos scandis super astra, Attrahe nos miseros: scandamus celica castra. O mea mens, anime, cur non sibi semper anhelas ? O dolor, o lacrime: quantas dabo, queso, querelas ? Clamaui plane, sed nescio si memoretur. Supplico, Dunstane: clamor tuus auxilietur. O qui scandisti sicut clamant modo psalmi Que promisisti da munera pneumatis almi, Vt mens que prona fuit ad uicium peragendum Virtutum dona perceptet ad hoc reprimendum. Sit cor mundatum, sit plena locutio ueris. Et sit opus gratum, precor hoc, Aldelme, preceris. Ex Augustini prece, qui sumus hic peregrini, Simus ibi ciues semper nobis ubi uiues. O dulcis uita quam tu, Germane, probasti: Nos uiuamus ita, Iesu, qui cuncta creasti. De celi uilla nobis priuata sigilla Tradas, ancilla Christi, uirgo Petronilla.
[3]
[6]
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[25] [26] [28]
HORAS OCTO NOX, DVPLAS HORAS HABET HIC NOX88. 88
The second nox makes nonsense of the statement, and should read lux.
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METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 353
f. 23v
IVNIVS HABET DIES .XXX. ET LVNA HABET DIES .XXIX. Denus pallescit, quindenus federa nescit. Nobis, diuine martyr, faueas, Nichomedis ! Da, Marcelline, celestis premia sedis. Nos non sufficimus illuc ascendere fessi; Immo deficimus, peccati pondere pressi. Ergo cum sociis te quesumus, O Bonefaci: Exclusi uiciis saluemur ab hoste minaci. O confessores, uestros mereamur amores. Te rogo, Gildarde, simul et te, Sancte Medarde. Obsecro, translate, te nunc, Edmunde beate, Vt nos translati simus tecum sociati. Barnaba, celorum nos leto reddito fini, Ex ope sanctorum Basilidis atque Cirini. Hoc mundo uili ludo stamus puerili. Fraude sub hostili nos protege, Sancte Basili. Non dampnet mortis nos, Vite, Modeste, sagitta; Sed celi portis nos ferte, Cirice, Iulitta. Da, Botulphe, locum castri celestis in arce. Nos et habere iocum tecum facias, bone Marce. Ora, Geruasi, pro nobis atque Prothasi. Et tu translatus rex Edwardus sociatus: In prece queso cane pro nobis uespere, mane, Ne, sacer Albane, nostrum sit tempus inane. Dulcis Etheldreda, non hosti sim data preda. Nateque Baptista, non premat ipse sophista. Consortes aule celestis, ubi quasi manna es, Nos facias, Paule; precor et te, Sancte Iohannes. Nos diuina capa, nudatos carnis amictu, Vestitu, uictu foueat per te, Leo papa. Nos baptizate, Petre Paule, simul modo passi; Nunc iterum nasci fac Pauleque commemorate.
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NOX HABET HORAS NOX89, TRIPLAS HORAS HABET HIC LUX. 89
The second nox reduces the statement to nonsense, and should read sex.
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f. 24r
IVLIVS HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Tredecimus mactat Iulii, denus labefactat.
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Excelsi messe matura mense metamus. Hic te, Processe, te Martiniane, rogamus: In uite fine nos transfer ad astra polorum. Presul Martine translate, memor miserorum: O dulcis patria quam translati meruerunt, O grauis ista uia qua plures, heu, perierunt ! Te rogo, translate pater archiepiscope Thoma, Reliquias grate celi michi des et aroma. Inter tot patres nostri sitis memorati, Septem Fratres sub martirio sociati. Hoc, Deus, exaudi, prece translati Benedicti Hostis ne fraudi succumbamus maledicti. Hostes internis serpens caro mundus habentur; Hostes externis ex omni parte timentur. Corporis ac anime pro sancti laude Swithuni Tela, Iesu, reprime, precor et nos undique muni. Celesti lege nos instrue, Sancte Kenelme. Nos, Arnulphe, rege: per te regat Emanuel me. O uirgo leta, mundi dulcedine spreta, Nos, Margareta, ducas ad regna quieta. Tu nos refrena uiciis, Praxedis amena. O Magdalena, da nobis gaudia plena. Nobis inclina Dominum, precor, Appolinaris, Et tu, Cristina, sibi que dilecta probaris. Ad celi scanna da nobis, Iacobe, manna; O genitrix Anna, tecum cantemus osanna. Vos qui dormitis Septem, nobis uigilate, Atque tuis meritis, Sampson, succurre beate. Felix cum reliquis: trahe nos a morte gehenne. Abdon cum Senne nos defendas ab iniquis. Et Germane bone, celi nos redde corone. HORAS OCTO NOX, DVPLAS HORAS HABET HIC LVX.
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METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 355
f. 24v
AVGVSTVS HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Prima necat fortem perimitque secunda cohortem.
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Summe Iesu, plene nos Petri uincula soluant; He plus inuoluant nos, Stephane pape, cathene. Stephanus inuentus, qui celos uidit apertos, Nobis intentus det thesauros ibi certos. His simul admixte tu, rex Oswalde, rogato; Sancte, precor, Sixte, nos cum sociis releuato. Presul Donate nos summe reddito paci; Hos simul orate uos, O socii Ciriaci. Huic precedenti da, Sancte Romane, petita. Martir Laurenti, uires appone, leuita. Deprecor exoret tecum Tyburtius ille, Vt Deus ignoret que commisi mala mille. Nos, sacer Ypolite, moriendo precamur inunge; Eterne uite nos, Eusebi pie, iunge. Sancta Maria, Dei genitrix, assumptaque proli: Virgo, memento mei quem, queso, relinquere noli, Sed (precor) assume, trahe me post te, pia mater. Ad dominam tu me ducas, Agapite frater. Ad te da Magni prece nobis tempus eundi. O genitrix Agni qui tollit crimina mundi Vt nos scandamus quo iam sacra uirgo uolabas, Ecce per octabas presens festum celebramus. Celesti celle nos imponas, Thymothee. Et tu qui pelle nudaris, Bartholomee: Post carnem fractam nos ornet gloria Christi, Pellem detractam pro cuius amore dedisti. Legis diuine doctor doctissime iura Nos, Augustine, doceas pro futura. Tu Decollate, regnum celi precor a te; Fortiter ac grate, Felix, Audacte, iuuate, Et post hanc mortem uite michi tradite sortem.
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QVINQVE BIS HORAS NOX, RECEDIT90 QVATTVOR HIC LVX. 90
Read excedit; cf. the statement for April (above).
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f. 25r
SEPTEMBER HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX.91 Tertia Septembris et dena parat mala membris.
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Te precor, Egidi, nobis Dominum prece flecte, Nec sinat occidi, sed det nos uiuere recte. Deprecor auerte, Deus, a nobis procul iram. Presul Cuthberte, mortem prece destrue diram. Supplico, Bertine, placeat tua fundere uota. Celi regine fluit illinc gracia tota, Gracia collata cui plena fuit mereamur. Partum iam nata te, Virgo Maria, precamur. Martir Gorgoni pro nobis hanc pius ora Et tanti doni pro danda parte labora. Iam surgant lacrime nobis, O Prothe, Iacincte, Nec iaceant anime uiciorum carcere uincte. Virtutes dando trahe nunc a crimine tristi Nos exaltando, Crucis Exaltacio Christi. His ita preteritis iam festum deliciarum Edithe meritis sit nostra salus animarum. Iam cum Lamberto speres, mea mens, refoueri Credens pro certo quia uult Dominus misereri. Firmiter hoc credo, tot sanctos non prohiberi. Ergo procedo: clama, nolique uereri. Quod nequit edici confirmes, Sancte Mathee. Et tu, Maurici, fac nos deitatis ydee. Pro nobis, petimus, ora, uirgo Vt tecum simus in pace per omnia secla. Annue, Firmine, stemus sine uulnere sani, Ex ope Iustine necnon Sancti Cypriani. Cum mors accedit nos, Cosma sed et Damiane, Quem Christus dedit celesti pascite pane. Nunc in opem, Michael archangele, tu deitatis Gabriel et Raphael prece Ieronimi ueniatis.
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BIS SEX HORAS NOX, EQVAS ORAS HABET HIC LVX. 91 These figures are probably in error; SAR-Br here gives thirty (.xxx.) solar days, and twenty-nine (.xxix.) lunar days.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 357
f. 25v
OCTOBER HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Tercius et denus sunt sicut mors alienus.
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Omnes affligi meriti sumus, Sancte Remigi; Sed, Leodegari, per te petimus releuari. Ordinis angelici precor omnes sitis amici: Et uos, Virtutes, animabus ferte salutes. Quique Potestates, Dominatio Princi-que-patus: Ferte Deo grates cum sit nostri miseratus. Cum Marci sociis uos quique Throni releuate; Nos a suppliciis Cherubim Seraphimque iuuate. Est mors ecce prope. Rogo cum sociis Dyonisi Et Gereonis ope: duc nos ad opes Paradysi. Fac nos splendentes Paradisi luce, , Heu quia uile quasi cenum sumus hic remanentes. Me tibi presento, bone rex Edwarde: faueto ! Ac animo leto nostri, Kalixte, memento. Da nidum celi, Christi, Wlfranne, columba. Nos tecum sepeli, Michael de Monteque tumba. Nos, Iesu, ducas illuc ubi lux tua floret. Hoc Sanctus Lucas pro nobis iugiter oret. Virgo Fredeswida, studii decus Oxoniensis: Nostris offensis ueniam pete cum prece fida. Milibus Vndenis pro Virginibus, pie Christe, Duc nos a penis: mundus iugiter iste. Obsecro, Romane, post uite tempora uane, Nobis eternam uitam perquire supernam. Per te, Crispine, iuncta prece Crispiniani: Vt simus sani nobis dentur medicine. Omnes exclude qui dampna, Iesu, michi querunt, Symonis et Iude meritis tibi qui placuerunt, Vt cum uenturus iudex sit cuncta uidere Tecum securus ualeam sine fine manere, Et cum Quintino de dulci sumere uino.
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QVINQVE BIS HORAS LVX, EXCEDIT QVATVOR HIC NOX.
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f. 26r
NOVEMBER HABET DIES .XXX. ET LVNA HABET DIES .XXIX. Scorpius est quintus et tertius est nece cinctus.
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Nunc prece Sanctorum Cunctorum, Christe, tuorum, Sis purgandarum, rogo, commemorans animarum. O chorus angelice, patriarche quique prophete, Cetus apostolice cum martiribusque, fauete. Si uenias tarde cum confessoribus, ora. Sancte Leonarde, salua nos, uirgo decora: Omnes saluati succurrite sub generali; Queso Coronati uos Quatuor in speciali. Ora, Theodore, qui Martis templa cremasti Ignis feruore, tandem celos penetrasti. Qui tres defunctos, Martine, facis prece sanos: Infirmos cunctos prece, queso, tua releua nos. Ora Sancte Brici, ne nos superent inimici; Immo Deo subici fac et sub eo benedici. Queso, preces funde pro nobis, Sancte Machute, Presul et Edmunde fac nos gaudere salute. Nobis, presul Hugo, thesaurum poscere cures Quo non erugo uenit, appropiant neque fures. Funde preces unde tecum potemus abunde, O rex Edmunde, uite pigmenta secunde. Queso, fer auxilia, martir, firmissima Christi, Virgo Cecilia que desponsata fuisti. Clemens papa, bone martir, te, sancte, precamur, Et te, Grisogone: luce fruamur. Salua nos, Domine, meritis Sancte Katherine; Nos tecum retine, tibi sume, piissime Line: Vt ueram uitam cui mors nequit ulla nocere Post hanc finitam tecum ualeamus habere. Sancte Saturnine, fugiant nos queque ruine. Et sacer Andrea, nobis fer ab hoste trophea. HORAS OCTO LVX, DVPLAS HORAS HABET HIC NOX.
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f. 26v
DECEMBER HABET DIES .XXXI. ET LVNA HABET DIES .XXX. Septimus exsanguis, uirosus denus ut anguis. Ecce, benigne Deus, finito mense Nouembris Custos esto meus, incepto mense Decembris. Qui cunctis custos es semper ubique tuendo, Nos tibi fac iustos et salues supplico flendo. Ad te queso trahe nos hac in ualle relictos, Sed maris afflictos presul sacer, O Nicholae. Celi melliflua nobis ad regna futura, Sancta Maria, tua prosit Conceptio pura: Qua tuus ipse pater Ioachim te, uirgo decora, Anna simul mater genuit, benedicta sit hora ! Tu benedicta manes, pater et mater benedicti. Obsecro nos sanes, ne simus ab hoste reuicti. Virgo Lucia, que mortem sustinuisti: Pro titulo Christi cum matre precare Maria. Aduentum primum celebrantes pro prece matris Salua post hymnum nos O Sapientia patris. O splendor lucis, Oriens, tu nos bene ducis: Si super astra trahi facias, O dux Adonay. O radix Iesse tecum da nos, precor, esse. Et Dauid O clauis, aperi regni ostia suauis. O Thome Didime, Christi penetrans latus ime, Vt cuius manibus meruisti uulnus inire: Nos saltem precibus in eo fodias sepelire. O rex tam grate iam surge, ueni, uigilamus. Bethleem nate, salua nos, Christe, rogamus. O martir Stephane, nos celi suscipe fanis Et uite sane iungamus amore Iohannis. O Sancti Pueri, celum rogo poscite pro me. Poscat idem fieri, sancti sacra passio Thome, Qua de terrestri mereamur ad astra uolamen. Pro prece Siluestri, Deus omnipotens, precor, Amen.
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NOX HABET HORAS LVX92, TRIPLAS HORAS HABET HIC NOX. 92
The scribe has managed to reduce this statement to gibberish: the first part of the statement should read Horas habet sex lux.
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Apparatus criticus 2 annum] annuum MS. | 6 Christus sed et] Iesus a Ioseph MS.; after uocatus MS. adds vig. Edwardus, but these words do not participate in the metre | 7 ueneratus] ueneraris MS. | 9 Luciani] suppl. ed. | 12 Domino donum] anni Domini MS. | 14 Hylari] Hylarii MS. | 18 supplico] suplico MS.; supplex] suplex MS. | 19 precor] deprecor MS. | 26 Pauli] Paule MS.; after Paule MS. adds Sancti Proiecti martyris, but these words do not participate in the metre | 28 Celis] Felis MS. | 44 didicisti] dedicisti MS. | 45 utque] ut MS. | 47 nunc] nuc MS. (suspension mark omitted) | 55 iuuet] uiua MS. | 59 placare] placere MS. | 60 sedetis] sedentis MS. | 61 amenas] amoueas MS. | 62 mandentem] mandantem MS. | 64 after te MS. adds qui | 65 redisti] reddisti MS. | 68 ad] at MS.; misere] miserere MS. | 74 Ne] Non MS. | 83 alme] alba MS. | 102 repararet] reparet MS. | 110 quem] que MS. | 111 tumbas] tumbum MS.; morte] mortem MS. | 116 quero] quere MS. | 120 populis] pinguis MS. | 121 Nostris] Nostre MS. | 133 poli written twice MS. | 137 Achillee] Achille MS. | 140 scandamus] scandamur MS. | 146 pneumatis] neupmatis MS. | 150 hoc] hec MS. | 158 faueas] foueas MS. | 163 exclusi] exclusis MS. | 164 amores] amore MS. | 179 Albane] Albini MS. | 181 me] suppl. ed. | 189 matura] maturo MS.; mense] messe MS. | 195 archiepiscope] archiepiscopi MS. | 198 nunc] suppl. ed. | 221 uincula] uincla MS. | 222 He] Hec MS. | 229 Huic] Hi MS. | 230 Laurenti] Laurentii MS. | 233 inunge] iunge MS. | 241 quo] que MS. | 244 Bartholomee] Bertholomee MS. | 246 amore] amorem MS. | 248 lege] suppl. ed. | 249 Tu] Iohanne MS. | 250 after Felix MS. adds et | 251 sortem] fortem MS. | 255 auerte] ante MS. | 260 partum] partem MS. | 262 doni] dum MS. | 267 ita] itaque MS. | 269 Lamberto] Lamberte MS. | 272 procedo] procede MS. | 273 Quod] Que MS.; edici] editi MS.; confirmes] conformes MS. | 275 quoque Thecla] suppl. ed. | 277 Annue] Animi MS.; Firmine] Firmini MS.; uulnere] uulnera MS. | 280 after quem MS. add. Iesus | 284 Remigi] Remigii MS. | 285 Leodegari] Leodegarii MS. | 288 Quique] Queque MS. | 294 Nicasi] suppl. ed. | 296 Edwarde] Edwardo MS. | 300 ubi] tibi MS. | 305 flet] suppl. ed. | 309 simus] sumus MS. | 310 exclude] excluse MS. | 321 salua nos] sancte omnes MS. | 327 releua] reuela MS. | 328 Brici] Brixii MS. | 329 benedici] benedicti MS. | 333 Quo] Que MS.; appropiant] appropiat MS. | 339 celesti] suppl. ed. | 341 Nos tecum retine] Et nos in me MS. | 347 mense] mensis MS. | 352 Sed] Si MS. | 369 after fodias MS. add. Se | 371 MS. adds in before Bethleem | 372 fanis] sanctanis MS. | 376 Qua de] Quere MS. | 377 precor Deus omnipotens Amen MS.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 361
Translation The first day of the month and the seventh cut like a sword. May Your Circumcision, O Jesus, beginning the year, bring us without harm to the throne of heaven. You, O God, born from the Father without beginning are now born without seed from a Virgin Mother [5]. But then You were called “Christus” after the Messiah; behold, on Epiphany You are now venerated by the Three Magi. After so many of Your festivals, I ask You, Jesus: grant to the prayers of St Lucianus that we be chaste for You; and after our earthly praise grant heavenly festivals [10], so that we may offer praise-songs to You in Your Father’s citadel. Hence I deliver myself as a gift to You the Lord, although unworthy, that You may grant to me every good thing when, Jesus, I depart. You who conquer many things, saintly Hilary, restore us. I ask you, Felix in Pincis, to help me [15]. Pour out prayers, Maurus, in the ear of the heavenly King. And therefore, Marcellus, drive all evils away from us. I ask, Sulpicius, that you beseech the Lord with your prayer. Prisca, I ask that you make our enemies flee from us. Bishop Wulfstan, make us conquer the world [20], and make us reign with your companion, Fabian. Blessed Agnes, assist us with your kindly face. But you, Vincent, may you convince the Lord with your pleasing prayer, you who as a martyr overcame so many tortures in the flames: present us to Him for Whom you meekly bear all things [25]. Do you convert us, O Conversion of St Paul: Saul’s persecution of the Church ceases through you. Prepare, Julian, a lodging for us in heaven. Agnes, project, I ask, this concern a second time [i.e. on the Octave]: with so many of the aforesaid saints you (are) holy, chaste [30]. May you, Balthild the virgin, be a friend to all the afflicted. And, (all you saints), grant a second kingdom without end after this world. The fourth undergoes death, the third lays low the mighty. Glorify with your prayers, Brigid, holy virgin, this water. Purify us for Him, Purified Mother [35]: You (fem.) who through the merits of Blasius had not been stained, lead us after the stains of our vice to the blessed realms. Agatha, excellent virgin: may you teach us to live chastely. May you bestow these very same gifts, Amandus, Vedastus, so that, when the sins of the flesh have been overcome by our living here [40], we may feast
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there on the delights of the supreme godhead. You, too, grant this gift, O kindly virgin, worthy Scolastica, by beseeching our patron Himself; I ask that you teach us the lessons of Him Whom you learned in schools, so that we may deserve those same gowns which you were found worthy (to acquire) [45], lest the thorns of the flesh be able to destroy the mind. St Valentine, I choose you now as you are withdrawing: draw out the thorns from the skin and heal our wounds. I ask you, O virgin Juliana, rip them out all at once. You underwent savage contests as if for a game [50]: O mighty strength and marvellous constancy ! Look, we men are alas much weaker than you: through you we hope to acquire honours for ourselves, so that your virginal strength may be more strongly fortified. Aethereal key-bearer, St Peter, may your Cathedra assist you [55]: you are the prince of the apostolic see in astronomy. Thence indeed the lot falls in turn for you, kindly Matthias: therefore, since you two [Peter and Matthias] are the first and last (of the apostles), we seek you as colleagues: may you wish to comfort us, so that when you are seated above the holy twelve [60], we may mount the delightful seats through your merits. The first smashes the chewer, the fourth the drinker. Now grant us forgiveness, O God, through the prayer of David and the prayers of Chad, who loved You so greatly. You (Jesus) Who, once born, seek Egypt and returned (from it) [65] and, once baptized, sought out desert places: I who truly sinned against You in this desert now turn myself wretchedly to You: Jesus have mercy ! Listen (to me) in accordance with the prayers of Perpetua, the virgin so holy, and grant forgiveness: do not let the bowels [of Your compassion] be closed [70]. For whatever sin I committed in word or deed with the connivance of a wicked heart, I seek forgiveness: I repent the deed. I beseech the scholar, you who are devoted to His glory: do not restrain your mouth; cry out to Him [Christ], St Gregory. Shout out, do not stop: harvests will come after the sowing [75]; you would be of great benefit with your prayers, if you were diligent. Did you not save Trajan when he had been damned, I ask ? How much the more could you heal someone who had not yet even been condemned ? I beseech you, father, petition henceforth on behalf of the entire world. And you, too, King Edward, pray with a similar aim [80]: offer praise on our behalf together with your prayer. And you, Bishop Cuthbert, who now rejoice there. With all the other monks I now, kindly father Benedict, here beseech you with the ancient Church Fathers previously mentioned that,
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called in death from the cloister of the world [85], we may be joyfully relocated in the cells of heaven. Virgin of the Annunciation, to whom that angel makes the announcement: grant to us our requests for the heavenly estate. You the abode of Christ, you the Father’s beautiful maiden, you are the star of the sea: may every tempest flee from us [90]. And through that “Hail” which you have from the mouth of Gabriel, snatch us with honour from woe through the fruits of your mind, and may you remain with me, because heavenly grace is with you. The tenth and the eleventh are filled with the affliction of death. Kindly Jesus Christ, having performed so many miracles [95], assist us, You Who were captured and bound. Let Richard respect You when mocked, exhausted, injured. Let Ambrose now pray to You Who suffered for us: for if we are unable to placate You by our own merits, we well know it is accomplished through the pleasing prayers of the saints [100]. Indeed, even if no one would help with prayer, which is more, this alone is enough: Your suffering would restore us. Therefore, Lord Jesus, let the nails, gall, lance, thorns, harsh death in the end be medicines for us. But we, alas, are wretches, and so many wounds [105] also refuse to be healed unless with manifold care. We are guilty at heart, of anger, envy, and also theft. Pray for us, St Tiburtius, servant of God. If He refuses to listen, I ask: petition on behalf of His blood, which He poured out abundantly for us when He died [110]. We beseech You Who with Your death plundered the tombs of our fathers: close, Jesus, the abyss, nor let us enter there. When afterwards You arise from death, grant through the praises of Ælfheah [Alphege] that our evils be covered up, You Who cleanse the world with Your blood. And You Who appear to the disciples in Your true body [115]: appear to my inner eyes, because I seek You. I beseech you, St George, soldier of the mother of Christ: render manly laments on behalf of the kingdom of life. Fight with him [George] with prayers, most holy Mark; on behalf of these suppliants, spare the peoples, merciful Jesus [120]. Spare our wrong-doings, You to Whom pity is proper, and, in sparing us, let it be pleasing to protect us with the prayers of Vitalis. I ask, protect your followers redeemed by Your precious death; nor let him [the devil] consider us, whom he formerly gave over to death, as his own. The third kills and the seventh strikes the face [125].
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Now I beseech you — that is to say, you James and you Philip: bring flowers and sweet odour of prayer to the Lord. O Recovered Cross, which expels the bitter apple-tree, on which hung, spread out, the rose of delights [Christ Himself]: increase for us the gifts of your miracles [130]. Hail, Gate of St John, who were once called “Latina”: the golden gate of Christ is open to many by means of its key. Golden gate of heaven: do not, I beseech you, drive us away; but may we be kindly received when we arrive. With the help of Gordianus, may vice be unable to damn [135] the one whom poetry cannot name without serious fault. Achilleus the martyr, Pancratius, St Nereus: let the highest window now be open through Your bounty. Jesus, You who ascend the highest heavens beyond the stars, take along us wretches: let us ascend the heavenly fortress [140]. O my mind, O soul, why do you not always pant after Him ? O pain, O tears: how many laments shall I utter, I ask ? I clearly shouted out, but I do not know if He is mindful of it. I beseech you, Dunstan: let your outcry be of assistance. O you who ascended as the psalms now proclaim [145], grant the bounties of the Holy Spirit which you promised, so that the mind, which was prone to committing sin, may receive gifts of the virtues so as to repress this (sin). Let the heart be purified, let speech abound in truth. And may you pray, Aldhelm, that this effort be welcome, I pray [150]. From the prayer of Augustine may we, who are pilgrims here, be citizens there where You will always live for us. O the sweet life which you, Germanus, manifested ! — let us live thus, O Jesus, Who created all things. May you hand over to us the private seals of the estate of heaven [155], hand-maid of Christ, O virgin Petronilla. The tenth grows pale, the fifteenth recognizes no treaties. May you favour us, Nicomedes, divine martyr ! Grant, Marcellinus, the rewards of the heavenly see. We are not sufficient to ascend there exhausted [160]; indeed we fail, weighed down with the burden of sin. Therefore, we beseech you, O Boniface, with your companions: shut out from vice, may we be saved from the threatening Enemy. O confessors, may we deserve the love you give us ! I beseech you, Gildardus, and you at the same time, St Medardus [165]. I now beseech you, O translated St Edmund, that we might be translated in company with you. Barnabas, return us to the joyous confines of the heavens, with the help of SS. Basilides and Cyrinus. We stand in this base world as in a childhood game [170]. Protect us from enemy deceit, St Basil. Let not the arrow of death
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injure us, Vitus, Modestus; but, Cirycus, Iulitta, carry us to the gates of heaven. Grant, Botuulf, a place in the citadel of the heavenly fortress. Make us too have joy with you forever, good Mark [175]. Pray for us, Gervasius and Protasius. And you joined to them, King Edward, now translated: sing in your prayers for us in the evening and morning, I beseech you, St Alban, do not let our time be worthless. Sweet Æthelthryth [Etheldreda], let me not be given as prey to the Enemy [180]. O Baptist, born (on this day): let the sophist not oppress me here. May you make us colleagues of the celestial court, where you are as if manna, Paul; and I beseech you as well, St John. May the divine cloak comfort us, made naked of clothing of the flesh, with clothing and food, through you, Pope Leo [185]. Baptize us, Peter (and) Paul, who suffered together at this time: make us be born again, O commemorated Paul. The thirteenth of July kills, the tenth destroys. High in the month [i.e. at the beginning], let us reap when the harvest is ripe. We beseech you here, Processus, and you Martinianus [190]: at the end of life transport us to the stars of heaven. Bishop Martin, translated, (be) mindful of us wretches: O the sweet country which those translated have deserved, O this grievous road on which many, alas, have perished ! I beseech you, Archbishop Thomas, translated [195], that you willingly grant to me the relics of heaven as well as its aroma. Among so many fathers may you remember us, you Seven Brothers, now associated in martyrdom. O God, hear this through the prayer of Benedict translated, so that we do not succumb to the deceit of the accursed Enemy [200]. The serpent, the flesh, the world, are present as enemies within; enemies without are to be feared on all sides. Hold in check, O Jesus, the weapons of the body and soul for praise of St Swithun, I pray, and fortify us on all sides. Instruct us, St Kenelm, in celestial law [205]. Rule us, Arnulf; let Emanuel rule me through you. O joyous virgin, having spurned the delights of the world, may you, Margaret, lead us to the peaceful realms. You, lovely Praxedis, restrain us from vice. O (Mary) Magdalene, grant us abundant joys [210]. Incline the Lord to us, I beseech you, Apollinaris, and you, Christina, who are proved a delight to Him. Give us manna for (the ascent to) the thrones of heaven, James; O mother Anna, let us sing “Osanna” with you. You Seven Sleepers: stay awake for us [215], and, blessed Samson, assist us through your merits. Felix with the others: ex-
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tract us from death of Hell. Abdon with Sennes, may you defend us from the wicked. And, good Germanus, restore the crown of heaven to us. The first kills the strong and the second destroys the army [220]. Highest Jesus, let the Chains of St Peter fully release us; let these chains, Pope Stephen, more fully envelop us. Let Stephen Discovered, who saw the heavens open, grant in his concern for us the certain treasures there. You, King Oswald, mixed up together with these, beg for us [225]; I beseech you, St Sixtus, with your companions: relieve us. Bishop Donatus, restore us to the highest peace. You, O companions of Cyriacus, beseech them together. Grant, St Romanus, what is sought to [him] going before. O Laurence, deacon martyr, lend your strength [230]. I ask that Tiburtius pray with you, that God may overlook the thousand misdeeds I have committed. We beseech you, holy Hippolytus, anoint us in death; join us, merciful Eusebius, to eternal life. Holy Mary, mother of God, Taken Up [assumed] to your offspring [235]: Virgin, remember me, do not abandon me, I beg you. But (I ask) take me up, drag me after you, Holy Mother. May you lead me to my Lady, Brother Agapitus. Grant to us a time for going to you (Mary) through the prayers of Magnus. O Mother of the Lamb, Who takest away the sins of the world [240]: in order that we may climb where you, holy Virgin, already flew up to, behold we celebrate the present feast on the Octave. May you place us in a heavenly cell, Timotheus. And you who are stripped of your skin, Bartholomew: may the glory of Christ cover us after our flesh is destroyed [245], for whose love you gave up your excoriated skin. O most learned scholar of divine law, Augustine: may you teach us laws in advance of the future law. You, Decapitated One [John the Baptist]: I beg from you the kingdom of heaven; assist us strongly and willingly, Felix, Audactus [250], and after this death consign to me the lot of life. The third and the tenth of September prepare misfortunes for the limbs. I beseech you, Giles, incline the Lord to us with your prayer and may He not allow us to be killed, but grant to us (the capacity) to live righteously. I beseech you, God, turn your anger far away from us [255]. Bishop Cuthbert, destroy dreadful death with your prayer. I beseech you, Bertinus: let it please you to pour out your prayers. The entire mercy of the queen of heaven flows from there: may we be worthy of her to whom
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all grace was given. We beseech your Offspring, now you have been born, Virgin Mary [260]. Gorgonius the martyr, pray to her devoutly for our sakes and exert yourself that we may be given a share of so great a gift. Now let tears surge up for us, O Protus, Iacinctus, and do not let our souls lie chained in the prison of vice. By giving virtues extract us now from wretched sin [265] in raising us up, O Exaltation of the Cross of Christ. With these things having passed by, let the feast of delights be the salvation of our souls through the merits of Edith. May you hope, my mind, to be refreshed now with Lambert, believing for certain that the Lord wishes to be merciful [270]. I firmly believe this, that so many saints are not denied. Therefore I proceed: shout out, do not be afraid. May you confirm what cannot be spoken, St Matthew, and you, Maurice, make us in the likeness of the deity. Pray for us also, we beseech you, too, virgin Thecla [275], that we may be with you in peace throughout all ages. Grant, Firminus, that we stand up healthy without injury, through the help of Iustina as well as St Cyprian. When death approaches us, Cosmas as well as Damianus, feed us with the celestial bread which Christ granted [280]. Now, Archangel Michael, Gabriel and Raphael, may you come forward through the prayers of Jerome to the assistance of the deity. The third and the tenth are as hostile as death. We have all deserved affliction, St Remigius; but, Leodegar, we seek to be relieved through you [285]. I ask that all you of the angelic orders be our friends: and you, Virtues, bring salvation to our souls. And all Powers, Dominions, and Principalities: convey thanks to God because He has mercy on us. With the companions of (Pope ?) Marcus, all you Thrones, relieve us [290]; you, Cherubim and Seraphim, help us from our sufferings. Behold, death is nigh. With the companions of Dionysius and the assistance of Gereon I ask: lead us to the bounties of Paradise. Make us resplendent in the light of Paradise, Nicasius, because — alas ! — we dwell here like common filth [295]. I present myself to you, good King Edward: protect us ! And, Calixtus, remember us with a joyful heart. Wulfram, dove of Christ, grant the nest of heaven. Bury us with you, Michael of Mons tumba. May You, Jesus, lead us there where Your light blooms [300]. May St Luke pray for this perpetually on our behalf. Fritheswith the virgin, glory of the University of Oxford: seek forgiveness for our offences with your faithful prayer. For the sake of the Eleven Thousand Virgins, merciful Jesus, rescue us from our hardships: this world perennially weeps
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[305]. I beseech you, Romanus, after the days of this empty life, seek for us the eternal life on high. Through you, Crispinus, with the combined prayer of Crispinianus: let medicines be applied in order that we be healthy. Exclude all those, Jesus, who seek harm for me [310], through the merits of Simon and Jude, who were pleasing to You, so that, when the Judge shall come to see all things, I may be able to remain safe with you without end, and to partake of sweet wine with Quintinus. The fifth is a scorpion and the third is girded with death [315]. Now, Christ, through the prayers of All Your Saints, may You be mindful, I ask, of All Souls needing to be cleansed. O chorus of angels, all patriarchs and prophets, the throng of apostles with the martyrs: be favourable. If you come late with the confessors, pray (for us) [320]. St Leonard, save us, seemly virgin: all of you who are saved, assist us in general; I beseech you, O Four Crowned Martyrs, in particular. Pray, Theodore, you who burned the temples of Mars with the heat of fire, you eventually entered the heavens [325]. You, Martin, who with your prayer make three dead persons whole: with your prayer, I beseech you, revive all us sick persons. Pray, St Brice, that our enemies do not overcome us; indeed, make us submit to God and be blessed next to Him. I beseech you, pour out prayers on our behalf, St Machutus [330], and, Bishop Edmund, make us rejoice in salvation. May you take care, Bishop Hugh, to seek the treasure for us where rust does not come, nor do thieves approach. Pour out your prayers whence we may drink with you in abundance, O King Edmund, the drinks of the blessed life [335]. Bring, I ask, O martyr, the firmest assistance of Christ, Virgin Cecilia, you who were once betrothed. Pope Clement, holy martyr, we pray to you, and to you, Chrysogonus: may we enjoy the celestial light. Save us, O Lord, through the merits of St Katherine [340]; keep us with you, take us to you, most merciful Linus: so that we may be able to have with you the true life, which no death can harm, once this present life is finished. St Saturninus, let all disasters flee from us. And, holy Andrew, bring to us victories from the enemy [345]. The seventh is feeble, the tenth poisonous like a snake. Behold, kindly God, with the month of November now completed: be my guardian, with the month of December begun. You Who are the guardian for all peoples, protecting them always and everywhere, make us up-
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 369
right for You; I beg you tearfully that You save us [350]. Draw us to you, abandoned in this vale (of tears) but afflicted on the sea, I ask, O Nicholas, holy bishop. May your pure Conception, Holy Mary, help us in future towards the honey-flowing realms of heaven. Blessed be the hour at which your very father, Ioachim, and your mother Anna as well, bore you, O beautiful Virgin [355] ! You remain blessed, blessed your father and mother. I beg you to heal us, lest we be conquered by the Enemy. O virgin Lucia, who underwent death: pray on Christ’s behalf, together with Mary His Mother [360]. In accordance with a mother’s prayer, save us as we celebrate the first Advent, following the hymn O Sapientia of the Father. O splendour of light, O Oriens, you guide us well; if you can make us be drawn beyond the stars, O dux Adonay. O radix Iesse, grant that we may be with you, I pray [365]. And, O clauis Dauid, open the doors of the gentle kingdom. O Thomas Didymus [Doubting Thomas], deeply penetrating the side of Christ, so that you were found worthy to enter His wound with your hands: may you dig with your prayers to bury us, at least, in Him. O rex, arise now willingly, come, we are watchful [370]. O You born in Bethlehem: save us, Christ, we beseech You. O martyr Stephen, receive us into the sanctuaries of heaven and let us adhere to the chaste life through the love of John. O Holy Innocents, petition heaven for me, I ask. Let the holy suffering of St Thomas request the same thing to take place [375], by which we may deserve a flight to the stars from the earth. On behalf of the prayers of Silvester, I beseech you, God omnipotent. Amen.
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M. LAPIDGE
Commemorations The following abbreviations are used to indicate the occurrence of commemorations in late medieval English kalendars: OX1: additions made c. 1340 at Oxford to a (French) calendar preserved in Cambridge, Trinity College, R. 14. 29 (ed. WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford, pp. xiv-xxv). OX2: an Oxford bedell’s calendar from a printed Sarum Breviary of c. 1505 (ed. WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford, pp. 46-57). SAR-Br: Breviarium ad usum insignis ecclesiae Sarum. I. Kalendarium et Ordo temporalis, ed. F. PROCTER – C. WORDSWORTH, Cambridge, 1882. SAR-Mi: the calendar which prefaces copies of the “Sarum Missal” (ed. J. WICKHAM LEGG, The Sarum Missal, Oxford, 1916, pp. xxi-xxxii). WM: the calendar which prefaces the “Westminster Missal” (ed. J. WICKHAM LEGG, Missale ad usum Ecclesie Westmonasteriensis, I [= Henry Bradshaw Society, 1], London, 1891, pp. v-xvi).
Ɣ JANUARY 1 6 7 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 25 27 28 30
Circumcisio Domini [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Epiphania [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Lucianus [OX1, OX2 (against 8 Jan.), SAR-Br, SAR-Mi] St Hilarius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Felix in Pincis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Maurus [OX1 (against 16 Jan.), OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Marcellus [OX1 (against 17 Jan.), OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Sulpicius [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Prisca [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Bishop Wulfstan of Worcester [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Fabianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Agnes [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Vincentius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Conuersio S. Pauli [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Iulianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Octave (secundo) of St Agnes [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Balthild [OX2, SAR-Br, SAR-Mi]
Ɣ FEBRUARY 1 2 3 5 6 10
St Brigid [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Purificatio S. Mariae uirginis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Blasius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Agatha [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Vedastus et Amandus [OX1, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Scolastica [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 371 14 16 22 24
St Valentinus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Iuliana [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] Cathedra S. Petri [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Matthias the Apostle [OX1, OX2, SAR-Mi, WM]
Ɣ MARCH 1 2 7 12 18 20 21 25
St David (Dewi) of Wales [OX1, OX2, SAR-Br] St Ceadda [St Chad] [OX1, OX2, SAR-Br] SS Perpetua et Felicitas [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Gregory the Great, pope and confessor [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Edward, king and martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Cuthbert [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Benedict [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Feast of the Annunciation [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ APRIL 3 4 14 19 23 25 28
Richard de Wyche, bishop of Chichester [OX1, OX2, SAR-Br, WM] St Ambrose [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Tiburtius et Valerianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Ælfheah [Alphege] [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St George [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Mark the Evangelist [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Vitalis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ MAY 1 3 6 10 12 19 25 26 28 31
SS James and Philip, apostles [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Inuentio S. Crucis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St John the Evangelist, ante portam Latinam [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Gordianus et Epimachus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Nereus, Achilleus et Pancratius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Dunstan [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Aldhelm [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Augustine, apostle of the English [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Germanus [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Petronilla [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ JUNE 1 2 5 8 9
St Nicomedes [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] SS Marcellinus et Petrus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Bonifatius [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Medardus et Gildardus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of Edmund Rich, archbishop of Canterbury [OX1, OX2, SAR-Br, WM]
372 11 12 14 15 16 17 18 19 20 22 23 24 26 28 29 30
M. LAPIDGE St Barnabas [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] SS Basilides, Cyrinus, Nabor et Nazarius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Basil [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Vitus et Modestus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Cirycus et Iulitta [OX2, SAR-Mi, WM] St Botuulf [Botulph] [WM] SS Marcus et Marcellianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Geruasius et Protasius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of Edward, king and martyr [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Alban [OX1 (spelled Albin), SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Æthelthryth [Etheldreda] [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Feast of the Nativity of John the Baptist [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Iohannes et Paulus, martyrs [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Leo, pope and confessor [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Peter and Paul, apostles [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Commemoratio S. Pauli [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi]
Ɣ JULY 2 4 7 10 11 15 17 18 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
SS Processus et Martinianus [OX1, SAR-Mi, WM] Translation and ordination of St Martin [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of St Thomas Becket [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Feast of the Seven Brothers, martyrs [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of St Benedict [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of St Swithun [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Kenelm [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Arnulf, bishop and martyr [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Margaret [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Praxedis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Mary Magdalene [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Apollinaris [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Cristina [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St James the Apostle [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Anne, mother of the Virgin [OX2, SAR-Br, WM] The Seven Sleepers [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Samson, bishop and confessor [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Felix, Simplicius, Faustinus et Beatrix [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Abdon et Sennes [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Germanus, bishop and confessor [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ AUGUST 1 2 3 5 6
St Peter in Chains [Ad uincula S. Petri] [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Stephen, pope and martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Inuentio S. Stephani [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Oswald, king and martyr [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Sixtus, Felicissimus et Agapitus [OX1, SAR-Mi, WM]
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 373 7 8 9 10 11 13 14 15 18 19 22 23 25 28 29 30
St Donatus [OX1, OX2, SAR-Mi, WM] St Cyriacus and companions [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Romanus, martyr at Rome [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Laurence [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Tiburtius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Hippolytus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Eusebius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Assumption of the Virgin [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Agapitus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Magnus, martyr of Caesarea in Cappadocia [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Octave of the feast of the Assumption [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Timotheus et Apollinaris [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Bartholomew the Apostle [OX1, OX2 (24 Aug.), SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Augustine, bishop of Hippo [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Decollation of John the Baptist [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Felix et Adauctus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ SEPTEMBER 1 4 5 8 9 11 14 16 17 21 22 23 25 26 27 29 30
St Aegidius [Giles] [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of St Cuthbert [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Bertinus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Nativity of the Virgin [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Gorgonius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Protus et Iacinctus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Exaltatio S. Crucis [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Edith of Wilton [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Lambert [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Matthew the Apostle [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Mauricius and companions [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Thecla [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Firminus of Amiens [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] SS Cyprian, Iustina et Theoctistus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Cosmas et Damianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Michael, archangel [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Jerome [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ OCTOBER 1 2 7 9 10 11 13 14
St Remigius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Leodegarius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Mark, pope, and companions [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Dionysius and companions [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Gereonis [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Nicasius [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Translation of Edward the Confessor [OX2, SAR-Br, WM] St Calixtus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
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M. LAPIDGE Translation of St Wulfram of Sens [OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Michael in Monte tumba [Mont-Saint-Michel] [OX1 (13 Oct.), OX2, SARBr, SAR-Mi] St Luke the Evangelist [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Frithuswith [Frideswide] [OX1, OX2, SAR-Br, WM] The Eleven Thousand Virgins [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Romanus, bishop of Rouen [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Crispinus et Crispinianus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] SS Simon and Jude, apostles [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Quintinus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ NOVEMBER 1 2 6 8 9 11 13 15 16 17 20 22 23 24 25 26 29 30
The feast of All Saints [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] The feast of All Souls [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Leonard of Noblac [[OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] The Four Crowned Martyrs [Quatuor Coronati] [OX1, OX2, SAR-Br, SARMi, WM] St Theodore, martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Martin [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Bricius [Brice] [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Machutus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Edmund Rich, archbishop of Canterbury [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Hugh, bishop of Lincoln [OX1, OX2, SAR-Br] Edmund, king and martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Cecilia [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Clement, pope and martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Chrysogonus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Katherine [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Linus, pope and martyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi] St Saturninus [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Andrew, apostle [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
Ɣ DECEMBER 6 8 13 16 25 26 27 28 29 31
St Nicholas [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Feast of the Conception of the Virgin [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Lucia [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] The ‘O’ Antiphons (O Sapientia) [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Natiuitas Domini [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Stephen, protomartyr [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St John, apostle and evangelist [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] Holy Innocents [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Thomas Becket, archbishop [OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM] St Silvester [OX1, OX2, SAR-Br, SAR-Mi, WM]
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 375
Commentary In the following notes, I comment only on those saints who are peculiar to the late medieval English calendar, and not those of the universal Church (saints or martyrs, for example, who were commemorated as part of the Sanctorale in Gelasian or Gregorian sacramentaries; a helpful list of such commemorations is given by PFAFF, Liturgy in Medieval England, pp. 58-61). 3 The transmitted scannum is a spelling for scamnum; see below, note to line 213. 5 The cadence uirgine natus is common in hexameter verse from Paulinus of Nola (Carm. xvii. 44) onwards; in the thirteenth century it is used, for example, by John of Garland, Epithalamium Beatae Virginis, i. 473. 6 The line as transmitted in MS. (Tunc a Messya Iesus a Ioseph ipse uocatus) makes neither sense nor metre: it was Peter, not Ioseph, who first gave Jesus the epithet Christus “after the Messiah” (John 1: 41: Invenit hic primum fratrem suum et dicit ei, “Invenimus Messiam quod est interpretatum Christus”). The wording of the biblical passage implies that, at some point of the transmission of MCPH, Iesus has replaced Christus; furthermore, the words a Ioseph have the appearance of having originated as an interlinear gloss (a mistaken one, however) which was incorporated at some stage into the text (for a similar example of an interlinear gloss being mistakenly incorporated into the text, see below, note to line 249). Note also that, in order for the line as transmitted in MS. to be treated as a hexameter, both syllables of Ioseph would need to be scanned as short, whereas both are in fact long. 7 The natural scansion of ƟpƱphănƱă would prevent the word from being used in a hexameter; the poet has taken the liberty of scanning the first two syllables as long, a solution anticipated by John of Garland (see above, p. 336 n. 52). 8-9 For the rhyme of festa in line 8 with presta in line 9 (versus collaterales), cf. the final two lines (versus unisoni) of the metrical Life of St Hugh of Lincoln by Henry of Avranches: qui scripsi gesta tua, supplico ne mihi mesta / Sit mors; sed festa quae fine carent, Hugo, presta (lines 1307-1308, ed. C. GARTON, The Metrical Life of Saint Hugh of Lincoln, Lincoln, 1986). 11 Although the second syllable of cantilena is naturally short (cƗntƱlƝnƗ), this scansion would prevent the word from being used in a hexameter; the poet has therefore scanned the syllable as long for the sake of the metre. The word is employed in the same metrical feet, with the same scansion, by Eberhard of Béthune, Graecismus xi. 141 (et cantilenas nos carmina semper uocamus). 20 Wulfstan II, bishop of Worcester (1062-95), one of the few native English bishops to be retained by William the Conqueror; he was not canonized until 1203, and did not feature in Sarum use until years after that date (see PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 385, who points out that Wulfstan only became part of the Sarum rite after c. 1275). See E. MASON, St Wulfstan of Worcester c. 1008-1095, Oxford, 1990; William of Malmesbury: Saints’ Lives, ed. M. WINTERBOTTOM – R. M. THOMSON (= Oxford Medieval Texts), Oxford, 2002, esp. pp. 3-155; and E. MASON, Wulfstan, Bishop of Worcester, in ODNB, 60, pp. 562-564.
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22 clementi uultu: cf. Julian of Toledo, Carm. ii. 9 (Accipe clementi, Sergi sanctissime, uultu). 24 tormenta uicisti: cf. Nigel of Longchamps, Passio S. Laurentii 1983 (num quia uicisti magicis tormenta priora). 25 For the Medieval Latin usage sibi = ei, see P. STOTZ, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters. IV: Formenlehre, Syntax und Stilistik, Munich, 1998, pp. 292-295, esp. p. 294 (§ 38.5). For similar usage, see also below, lines 74, 141 and 212. 29 In order to achieve the rhyme with parato in the previous line, the poet has employed the rare collateral form mƱno (cf. the more usual deponent form mƱnor). For an earlier use of the same form, see Smaragdus of Saint-Mihiel, Versus ad filium Ludovici Pii viii. 2 (taliter e vestris censoribus ipse minato). SAR-Mi records this feast as sancte agnetis secundo, and SAR-Br as Agnetis secundo implying that the poet derived part of his diction here from the liturgical calendar which he was following. 31 The first syllable (Bal-) of Baltildis is apparently scanned short metri gratia; alternatively, the Sarum calendar used by the poet may have had the reading Batildis, as in the Sarum breviary of 1531 (SAR-Br), in which case the syllable Bawould be short by nature. 34 uirgo sacrata: a common poetic tag; cf. Alcuin, Carm. lxxxix. 26. 1 and xcix. 6. 3; Hrabanus Maurus, Carm. xlii. 1. 12; and, for its use as a hexametrical cadence, Peter of Naples, Miracula S. Agnelli, epit. 74 (Ecce dolore graui torqueris uirgo sacrata). 38 uiuere caste: the cadence is used by poets from Claudian onwards; nearer in time to MCPH are Geoffrey of Monmouth, Historia regum Britanniae v. 457 (Respondet: uiuere caste) and John of Garland, Epithalamium Beatae Virginis iv. 215 (Agnus dumescit castus dans uiuere caste). 40 carnis uiciis: a phrase common from Orientius onwards (Commonitorium i. 5: nam nos et carnis uitiis et tempore uicti), and, among thirteenth-century poets, John of Garland, Carmen de mysteriis ecclesie 63 (Isti nec possunt uiciis putrescere carnis). 42 uirgo benigna: used as a hexameter cadence uniquely by Nigel of Longchamps, Miracula B.V.M. 241 (forte uiam uenie prestaret uirgo benigna). 50 certamina dira: cf. Alexander Neckam, Laus sapientiae divinae ii. 709 (sed quid ? nonne movet certamina dira, cruenta ?). 51 The second syllable of fortitudo is naturally short (fǀrtƱtnjdǀ); as in the case of cantilena (above, line 11), it could only be fitted into a hexameter by taking the liberty of scanning the second syllable as long. The phrase constantia mira is uniquely anticipated by Alcuin, Carm. xc. 18. 3 (Quorum mira fides animi et constantia mira). 55 The phrase clauiger etheree was first used at the beginning of a hexameter by Arator, Historia apostolica i. 899; thanks to the influence of Arator, it thereafter became common, particularly in Carolingian poetry (Poetria Nova II gives no example later than the tenth century).
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 377 56 The phrase sedis apostolice was used first by Arator, Ep. ad Parthenium 98; to judge from Poetria Nova II, it was used by later poets up to the time of Henry of Avranches (Vita Francisci vi. 62) but not apparently thereafter; similar in wording to the present line is Hrabanus Maurus, Carm. i. 3. 1 (sedis apostolicae princeps). But why is St Peter regarded as a leader in astronomy ? Perhaps in astronomia means simply in astris. Note that the word astronomia is used in the final two feet of a hexameter by only one other poet, Guillelmus Brito (a late-thirteenth-century Paris master), Brito metricus, 250 (Brito metricus. A Medieval Verse Treatise on Greek and Hebrew Words, ed. L. W. DALY [= Haney Foundation Series, 2], Philadelphia, 1968, p. 14). 57 After the defection of Iudas, the disciples cast lots to choose a successor to make their number up to twelve, and the lot fell on Matthias (Act. 1: 26: et dederunt sortes eis et cecidit sors super Matthiam); he was thus the last of the disciples to be chosen. 59 Because the transmitted form plăcere will not scan here, I have emended to plƗcare, rather than allowing what seems so egregious an error of scansion to stand; but the fact that the poet construed plƗcare with the dative (nobis) suggests that it was indeed the unmetrical form plăcere which he had in mind. 63 St David (Dewi) of Wales (fl. 589/601): although he is regarded as the patron saint of Wales, and was the founder of St David’s, virtually nothing certain is known of his life (the earliest Vita is that by Rhigyfarch ap Sulien of Llanbadarn Fawr [BHL 2107], dating from the years immediately following 1093, and filled with legendary material of no historical value). See J. WYN EVANS, David [St David, Dewi], in ODNB, 15, pp. 277-282. On the medieval cult of St David, see S. M. HARRIS, Saint David in the Liturgy, Cardiff, 1940, and H. JAMES, The Cult of St David in the Middle Ages, in In Search of Cult. Archaeological Investigations in Honour of Philip Rahtz, ed. M. CARVER, Woodbridge, 1993, pp. 105-112. 64 Ceadda, or St Chad (d. 672), was the first bishop of Mercia, with his see at Lichfield; what little is known of his life derives from Bede, Historia ecclesiastica iii. 28 and iv. 3; see D. H. FARMER, Ceadda, Abbot of Lastingham, Bishop of Mercia and Lindsey, in ODNB, 10, pp. 713-714. 66 deserta petisti: cf. Florus of Lyon, Carm. xvii. 11 (Longinqua Aegypti sitiens deserta petivit). 70 uiscera claudi: a biblical image; cf. I John 3: 17 (qui habuerit substantiam mundi et viderit fratrem suum necesse habere, et clauserit viscera sua ab eo, quomodo caritas Dei manet in eo ?). 74 hori = ori (from ǀs, ǀris, “mouth”). I have emended the transmitted non to ne, because in classical usage the negative of the imperative is constructed with ne (as it is again in line 75: ne cesses); in medieval usage, however, non was often employed in lieu of ne: cf. discussion by STOTZ, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, IV… (see above p. 376), p. 413 (IX.111.32), and below, lines 180 and 181. 75 Clama ne cesses: Is. 58. 1. The phrase is used in a hexameter by only one other poet, Sextus Amarcius, Serm. iii. 831.
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77 The legend of Gregory and Trajan, according to which Gregory wept for the soul of the long-deceased emperor and caused, by his tears, the dead emperor’s soul to be “baptized in tears”, an incident first recorded in the Vita prima S. Gregorii [BHL 3637], and thereafter widespread; it is related, for example, in the chapter (c. xlvi) De sancto Gregorio in the Legenda aurea of Iacopo da Varazze (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, I, p. 297). On the Insular origins of the legend, see T. O’LOUGHLIN – H. CONRAD-O’BRIAIN, The “Baptism of Tears” in Early Anglo-Saxon Sources, in Anglo-Saxon England, 22 (1993), pp. 65-83. 80 Edward, king and martyr (975-78). For the circumstances surrounding the murder and translation of the king’s remains, see S. D. KEYNES, The Diplomas of King Æthelred “the Unready” (978-1016), Cambridge, 1980, pp. 163-174; for the cult, see S. RIDYARD, The Royal Saints of Anglo-Saxon England: A Study of West Saxon and East Anglian Cults (= Cambridge Studies in Medieval Life and Thought, 4th ser., 9), Cambridge, 1988, pp. 44-50, 154-175, and C. HART, Edward (“the Martyr”), King of the English, in ODNB, 17, pp. 783-785. 82 Cuthbert, recluse of Farne Island and sometime bishop of Lindisfarne (685-87); see The Relics of St Cuthbert, ed. C. F. BATTISCOMBE, Oxford, 1956; St Cuthbert, his Cult and his Community to A.D. 1200, ed. G. BONNER – D. ROLLASON – C. STANCLIFFE, Woodbridge, 1989; and D. ROLLASON – R. B. DOBSON, Cuthbert, Bishop of Lindisfarne, in ODNB, 14, pp. 829-834. 84 The phrase patribus antiquis used as the first half of a hexameter is anticipated uniquely by the anonymous poem Iudas ii. 48. 90-91 The poet here clearly alludes to the famous anonymous (pseudo-Fortunatus) hymn Ave maris stella (ICL 1545); cf., in particular, the wording of the second stanza, Sumens illud Ave / Gabrielis ore (Analecta Hymnica ii. 39 [no. 29] and li. 140 [no. 123]; it is also printed among the spurious poems of Venantius Fortunatus in Monumenta Germaniae Historica. Auctores antiquissimi, IV/1, Berlin, 1881, p. 385). 93 celica gratia: a phrase used frequently by Bernard of Morlaix, De contemptu mundi, but otherwise rare. 97 Richard de Wyche, bishop of Chichester (1197-1253), canonized in 1253, and translated in 1276, was a scholar who had studied canon law both in Oxford and also in Paris, who became chancellor of Oxford in 1235; two years later, in 1237, he was appointed chancellor to Edmund, archbishop of Canterbury, and remained a close associate of Edmund until the latter’s death in France in 1240. In 1244 Richard was appointed bishop of Chichester, a post he filled vigorously until his death in 1253. A Vita of St Richard was composed by his follower, Ralph Bocking, on the basis of the dossier assembled for his canonization (BHL 7209). Modern studies include E. F. JACOB, St Richard of Chichester, in Journal of Ecclesiastical History, 7 (1956), pp. 174-188 and C. H. LAWRENCE, Wyche, Richard of [St Richard of Chichester], in ODNB, 60, pp. 604-606. For his hagiography, see D. JONES, The Medieval Lives of St. Richard of Chichester, in AB, 105 (1987), pp. 105-129. 106 The line as transmitted in the manuscript (Sana negant fieri nisi cum multiplici cura) requires the second syllable of multiplici to be scanned as long (it is natu-
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 379 rally short) and the final syllable as short (it is naturally long). (For the correct scansion of the word – mnjltƱplƱcƯ – see Vergil, Aen. iv. 189, Prudentius, Psychomachia 686, Paulinus of Nola, Carm. xxvii. 179, etc.). The second difficulty could be avoided by emending to multiplicƟ, but the first is not so easily eliminated. Since the poet elsewhere rarely commits errors of scansion such as this (see above, p. 336), a possible solution may be to delete cum from the transmitted text, and supply a word of two short syllables (such as quasi) before cura. 109-115 These lines refer to Easter (which is not, of course, a feast of the sanctorale): Christ’s death on the Cross (109-110), His Harrowing of Hell (111-112), His Resurrection (113-114), and His appearance to the disciples (115). The position of these lines, between commemorations for St Tiburtius (14 Apr.) and St George (23 Apr.), suggests that, although Easter belongs to the temporal cycle, the poet had in mind an Easter which fell between these dates – a suggestion which appears to be confirmed by the fact that he positions Ascension Day (lines 145148) between 19 and 25 May: indeed, this positioning of Ascension Day implies an Easter Day on 15 or 16 Apr. For years in which Easter fell between 14 and 23 Apr., see C. R. CHENEY, A Handbook of Dates for Students of British History, rev. M. JONES, Cambridge, 2000, pp. 204-218; interestingly, in view of what has been said above concerning the St Scolastica’s Day riot in 1355 (pp. 342-343), there is no year with Easter on 15 or 16 Apr. between 1355 and 1403. 113 Ælfheah (Alphege), archbishop of Canterbury (1006-12), was murdered by Viking armies because he refused to pay the ransom demanded for his release; see N. BROOKS, The Early History of the Church of Canterbury, Leicester, 1984, pp. 278-285, and H. LEYSER, Ælfheah [St Ælfheah, Elphege, Alphege], in ODNB, 1, pp. 382-383. The earliest Vita of Ælfheah was composed late in the eleventh century by Osbern of Canterbury (BHL 2518). 114 mundum sanguine purgas: cf. Peter of Naples, Miracula S. Agnelli, epit. 3 (Qui pietate tua pretioso sanguine mundum / purgasti). 120 I do not understand the transmitted pinguis and have emended to populis. 129 For the cadence, cf. Alexander Neckam, Laus sapientiae divinae i. 347 (Hinc est quod fertur ei rosa deliciarum); but note that the pentasyllable deliciarum is frequently used as a hexameter cadence. 133 Aurea porta poli: cf. Wulfstan of Winchester, Breviloquium de omnibus sanctis 713 (Aurea porta poli nobis reseretur aperta), ed. F. DOLBEAU, Le Breuiloquium de omnibus sanctis. Un poème inconnu de Wulfstan, chantre de Winchester, in AB, 106 (1988), pp. 35-98. 135-136 The poet is apparently saying that the name Gordiani – to say nothing of ƞpƱmăchƯ ! – cannot be fitted into a hexameter (quem metra negant recitare) without some violence to the metre (GǀrdƱƗnƱ); he accordingly scans -ia- by synizesis as a single long syllable. 139 scandis super astra: cf. Alcuin, Carm. i. 679 (spiritus alta petens scandit super astra polorum). 140 celica castra: the phrase is used as a hexameter cadence uniquely in Nigel of Longchamps, Passio S. Laurentii 212, 2192, and 2216.
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141 The phrase mens anime, with anime seemingly understood as genitive dependent upon mens, is exceedingly odd (and indeed tautological). There is no precedent for this usage in previous authors. Michael Winterbottom suggests to me that anime might here be understood as a vocative, and I have punctuated (and translated) accordingly. 144 Dunstan, archbishop of Canterbury (960-988); see M. LAPIDGE, Dunstan, Archbishop of Canterbury, in ODNB, 17, pp. 347-353, and M. WINTERBOTTOM – M. LAPIDGE, The Early Lives of St Dunstan (= Oxford Medieval Texts), Oxford, 2011, pp. cxxxv-clxiv. 145-148 These lines clearly refer to Ascension Day, which the author of MCPH pleaces between 19 and 25 May (commemorations for SS. Dunstan and Aldhelm), implying the celebration of Easter on 15 or 16 Apr.; see above, note to lines 109-115. 146 The phrase pneumatis almi was apparently first used as a hexameter cadence by Hrotsvitha, Maria 223; it is employed frequently by Peter of Riga, Aurora. 148 The verb *percepto (1), here conjugated in the 3rd sg. subj., is apparently intended as an iterative form of percipio, formed on the analogy of accepto and recepto; it does not appear to be attested elsewhere (it is not listed in the Dictionary of Medieval Latin from British Sources) and is presumably a coinage by the author. Its meaning (“to receive”) is clear from context. 150 Aldhelm, abbot of Malmesbury and first bishop of Sherborne (705/6-709/10): see M. LAPIDGE, Aldhelm, Abbot of Malmesbury, Bishop of Sherborne, and Scholar, in ODNB, 1, pp. 619-623, and ID., The Career of Aldhelm, in Anglo-Saxon England, 36 (2007), pp. 15-69. 151 Augustine, Pope Gregory’s missionary to England, who became the first archbishop of Canterbury (d. 604); see H. MAYR-HARTING, Augustine, Missionary, Archbishop of Canterbury, in ODNB, 2, pp. 948-950. 159 celestis premia sedis: cf. Iuvencus, Evangelia i. 703 (Praemia caelestis capient spontanea sedis). 161 peccati pondere pressi: cf. Smaragdus of Saint-Mihiel, Versus ad filium Ludovici Pii ii. 49 (Nullus enim monachus peccati pondere pressus). 162 Boniface: the Englishman Wynfrith, who was the apostle of Germany and the first archbishop of Mainz; he was martyred at Dokkum in 754; see I. N. WOOD, Boniface, Archbishop of Mainz, Missionary, in ODNB, 6, pp. 540-545; on the cult of St Boniface, see Sankt Bonifatius. Gedenkgabe zum zwölfhundertsten Todestag, Fulda, 1954. 166 The translation of Edmund Rich of Abingdon (c. 1174-1240), archbishop of Canterbury (1233-40), canonized in 1246, translated in 1250. He was a graduate of Oxford (incepted in theology in 1214) and is one of the earliest known teachers in the University of Oxford (he was noteworthy for being the first Oxford scholar to lecture on Aristotle’s Sophistici elenchi). He was also the first Oxford master to be officially canonized (St Edmund Hall in Oxford is named after him). See C. H. LAWRENCE, St Edmund of Abingdon: A Study of Hagiography and History, Oxford, 1960, and ID., Abingdon, Edmund of [St Edmund of Abingdon,
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Edmund Rich], in ODNB, 1, pp. 103-106. The date of his death is commemorated on 16 November (see below, line 331). Botuulf (Botulphus) was the abbot of Icanho (Iken) in Suffolk, and one of the pioneers of Christianity in East Anglia; he died c. 670. Very little is known of his life: see S. E. WEST – N. SCARFE – R. CRAMP, Iken, St Botolph and the Coming of East Anglian Christianity, in Proceedings of the Suffolk Institute of Archaeology and Natural History, 35 (1981-84), pp. 279-301, and J. BLAIR, Botwulf [St Botwulf, Botolph], in ODNB, 6, p. 773. The inclusion of St Botuulf in MCPH is puzzling, given the overwhelmingly Sarum nature of its commemorations; see above, p. 329, n. 21. The translation of Edward, king and martyr (d. 978): see above, note to line 80. The translation of the king’s remains, from Wareham to Shaftesbury, took place in 979; see S. D. KEYNES, King Alfred the Great and Shaftesbury Abbey, in Studies in the Early History of Shaftesbury Abbey, ed. L. KEEN, Dorchester, 1999, pp. 17-72, esp. 48-55. St Alban: a Romano-British missionary, supposedly martyred during the Great Persecution under Diocletian (A. D. 303), and known principally from Bede, Historia ecclesiastica i. 8. For the phrase tempus inane, cf. Vergil, Aen. iv. 433 (tempus inane peto, requiem spatiumque furori). St Æthelthryth (Etheldreda): sometime queen of Ecgfrith, king of Northumbria (670-685), she dissolved her marriage and established a double monastery in Ely (673), over which she presided as abbess until her death in 679. She is known principally from Bede, Historia ecclesiastica iv. 17-18. See A. THACKER, Æthelthryth, Queen in Northumbria, Consort of King Ecgfrith, and Abbess of Ely, in ODNB, 1, pp. 429-432. carnis amictu: cf. Arator, Historia apostolica ii. 98 (carnis uestitus amictu) and John of Garland, Epithalamium Beatae Virginis i. 15 (umbra facit clipeum fonti dum carnis amictu). Note that nasci rhymes with passi in the previous line. The phrase astra polorum was first used as a hexameter cadence by Aldhelm, Carmen de virginitate 182, then frequently by Alcuin (eleven instances recorded in Poetria Nova II). grauis ista uia: cf. Belinus Bissolo, Speculum i. 2. 38 (sic michi sic et equo fit grauis ista uia). St Thomas Becket was translated on 7 July 1220, and was prominent in Sarum use thereafter; see PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 385. The first syllable of rƟliquias is naturally short. The poet may possibly have spelled the word Rell- in order to constitute a closed (long) syllable; but cf. Vergil, Aen. viii. 356 (reliquias ueterumque uides monimenta uirorum). The Translation of St Swithun. Swithun was an obscure bishop of Winchester (852-863) whose remains were ostentatiously translated into the Old Minster in Winchester on 15 July 971; the miracles which accompanied the translation, and which continued to occur at Swithun’s tomb in the Old Minster, helped to establish him as one of the principal Anglo-Saxon saints. See M. LAPIDGE, The Cult
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of St Swithun (= Winchester Studies, 4/2), Oxford, 2003. It is curious that the poet scans ac with following vowel as a long syllable (cf. also below, line 297); in both cases he could have avoided the error of scansion by substituting atque. Such a substitution would, however, have imported another elision – corporis atqu(e) anime – a metrical practice which, on the whole, the poet avoids (see above, p. 340 and n. 63). St Kenelm (Old English Cynehelm): the son and heir of Coenwulf, king of Mercia (d. 821), who succeeded to his father’s throne and was brutally murdered shortly thereafter, aged seven, but revealed his sanctity through various miracles and a miraculous revelation to the pope in Rome. See R. C. LOVE, Three Eleventh-Century Anglo-Latin Saints’ Lives (= Oxford Medieval Texts), Oxford, 1996, pp. lxxxix-cxxxix and 50-89, and D. ROLLASON, Cynehelm, martyr, in ODNB, 14, pp. 860-861. gaudia plena: the only earlier poets who used this phrase as a hexameter cadence are Fulco of Beauvais, Nuptiae Christi et ecclesiae vi. 55 and vii. 176, and Nigel of Longchamps, Passio S. Laurentii 1248. scamna is intentionally (mis)spelled as scanna in order to provide a more exact rhyme with manna later in the line, and with Anna and osanna in the following line (the two lines are an example of leonini unisoni); cf. also line 3, where scamnum is similarly transmitted as scannum in MS. St Anne (mother of the Virgin) only becomes a Sarum saint “by the end of the fourteenth century” (PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 424); but she is faintly present in the thirteenth century, notably at Worcester (ibid., pp. 409-410). a morte gehenne: cf. Flodoard of Rheims, De triumphis Christi: Antioch ii. 844 (cuius de tenebris ad lucem, a morte gehennae). nos redde corone: hypallage for nobis redde coronam. Other versions of the verse (e.g. that in the calendar in the Westminster Missal, ed. WICKHAM LEGG, p. xii) have the reading sternitque in lieu of perimitque; SAR-Br here reads perditque. celos uidit apertos: Act. 7: 55 (ecce uideo caelos apertos et Filium hominis a dextris stantem Dei). Oswald, king of Bernicia (Northumbria), 633-642, was killed in battle with the pagan king Penda at Oswestry in 642. Miracles which took place at his place of death, and through contact with the soil and the cross which marked his grave, helped quickly to establish his reputation as a saint. He is known principally from Bede, Historia ecclesiastica iii. 1-2 and 9-12; see Oswald: Northumbrian King to European Saint, ed. C. STANCLIFFE – E. CAMBRIDGE, Stamford, 1995, and D. J. CRAIG, Oswald, King of Northumbria, in ODNB, 42, pp. 76-79. nos summe reddito paci: perhaps another instance of hypallage (nobis summam reddito pacem). qui tollit crimina mundi: cf. John 1: 29 (Agnus Dei, ecce qui tollit peccatum mundi). When the phrase was adapted to hexameter verse, crimina replaced peccatum, as in Alcuin, Carm. cxvii. 1. 10 (Hic ecce Agnus et hic, qui tollit crimina mundi); Alcuin repeats the line verbatim at Carm. cxvii. 2. 2.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 383 244 There were various stories in circulation about the martyrdom of Bartholomew: that he was crucified upside-down; that he was flayed alive; and that he was simply decapitated. Cf. Iacopo da Varazze, Legenda aurea, c. cxix: Dormiuit in Albana ciuitate magne Armenie crucifixus deorsum habens caput. Beatus autem Theodorus dicit quod fuit excoriatus. Ambrosius dicit quod fuit cesus et excoriatus. In multis autem libris dicitur quod tantum fuit decollatus (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, II, pp. 834-835). The references to Bartholomew’s death by being flayed alive, which is what is referred to here in MCPH, are found in Theodore Studites, transl. Anastasius Bibliothecarius, Sermo de S. Bartholomaeo (ed. U. WESTERBERGH, Anastasius Bibliothecarius, Sermo Theodori Studitae de S. Bartholomaeo apostolo [= Studia latina Stockholmiensia, 9], Stockholm, 1963, p. 32), and in Ambrose, Praefatio (ed. A. WILMART, Saint Ambroise et la Légende Dorée, in Ephemerides Liturgicae, 50 [1936], pp. 169-206, at pp. 190-191). 248 lege futura: cf. Caelius Sedulius, Carmen paschale ii. 91 (optatam tenuere uiam quae lege futura). 249 The transmitted text (Iohanne decollate regnum celi precor a te) is unmetrical. My assumption is that the line commenced with the (vocative) pronoun tu, and that this was explained by an interlinear gloss as Iohanne; a subsequent scribe incorporated the gloss into the hexameter, thereby destroying the metre. 255-256 The translation of St Cuthbert (on whom see above, note to line 82). The feast of the translation is recorded in Anglo-Saxon liturgical calendars from as early as the ninth century; see R. RUSHFORTH, Saints in English Kalendars before A.D. 1100 (= Henry Bradshaw Society, 117), London, 2008, table IX (September). 268 St Edith (Old English Eadgyth), a virgin recluse of Wilton (961-984); see B. YORKE, Edith, nun, in ODNB, 17, pp. 737-738. Her Vita, in prose and verse, by Goscelin of Saint-Bertin (BHL 2388) is ed. by A. WILMART, La légende de Ste Édith en prose et vers par le moine Goscelin, in AB, 56 (1938), pp. 5-101 and 265-307. 280 celesti pascite pane: cf. Caelius Sedulius, Carmen paschale i. 148 (quid referam innumeras caelesti pane cateruas), and Prosper of Aquitaine, Epigrammata, praef. 2 (caelestique animum pascere pane iuuat). 288 The poet encountered difficulties in trying to fit the names of the nine orders of angels into hexameters; thus he gave Dominatio in the singular (the plural DǂmƱnƗtƱǀnƝs cannot be accommodated in a hexameter), and rearranged Principatusque (which likewise would not scan: PrƯncƱpƗtnjsquƟ) by means of tmesis to yield PrƯncƱ-quƟ-pƗtnjs. 296 The feast of the translation of King Edward the Confessor (1042-66): following the canonization of Edward in 1161, he was translated in 1163, and the day of his translation (13 Oct.) became his principal feast. He was translated a second time in 1269 (see PFAFF, Liturgy in Medieval England, p. 365), but 13 Oct. remained the principal feast. See B. W. SCHOLZ, The Canonization of Edward the Confessor, in Speculum, 36 (1961), pp. 38-60; F. BARLOW, Edward the Confessor, London, 1970, pp. 256-285 and 325-327 [on the date of the translation], as well as F. BARLOW, Edward (“the Confessor”), King of the English, in ODNB, 17, pp. 785-792.
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297 For the scansion of Ɨc with following vowel, see above, note to line 203. 299 The feast of St Michael is referred to in the Sarum Missal as Sancti Michaelis in Monte Tumba [i.e. Mont-Saint-Michel] (ed. WICKHAM LEGG, p. xxx); but MǀntƟ Tnjmba would not fit into a hexameter, so the poet added the enclitic -quƟ so as provide an additional short syllable. The commemoration of the dedication of St Michael in Monte tumba was stipulated by the Council of Oxford in 1222. For the phrase Da requiem celi, cf. Carmina Sangallensia v. 11 (Ac requiem caeli da scandere terrea quali). 302 St Frithuswith (Frideswide), allegedly an early eighth-century princess of Wessex (d. 727 ?), who is said to have founded a double monastery in Oxford, probably on the site of the present Christ Church: see J. BLAIR, St Frideswide Reconsidered, in Oxoniensia, 52 (1987), pp. 71-127; ID., St Frideswide’s Monastery: Problems and Possibilities, in Oxoniensia, 53 (1988), pp. 221-258; and ID., Frithuswith, Abbess of Oxford, in ODNB, vol. 20, pp. 50-51. The association of Frithuswith with the University of Oxford probably dates from the late twelfth century (and was widely accepted by the mid-thirteenth): see T. A. HESLOP, The Late Twelfth-Century Seal of St Frideswide’s Priory, in Oxoniensia, 53 (1988), pp. 271-274 (the seal shows Frithuswith, seated, holding an open book – an early depiction of her association with learning). 305 The line as transmitted is one syllable short: apparently a monosyllabic verb, the subject of which is mundus and which is qualified by the adverb iugiter, has fallen out. I have supplied flet (but there are perhaps other possibilities to choose from, including dat, it, nat, quit, scit, stat, etc.). 314 dulci … uino: cf. Horace, Carm. iii. 12. 1 (miserorum est neque amori dare ludum neque dulci / mala uino lauere). 318 O chorus angelice: cf. Dracontius, De laudibus Dei ii. 209 (Te chorus angelicus, laudans exercitus, orat); the phrase is frequent after Dracontius. 319 Cetus apostolice: the phrase is used to fill the first half of a hexameter by Alcuin (Carm. lxx. 2. 7), then frequently by Hrabanus Maurus (Carm. xliv. 1. 4; xlix. 4. 1; l. 3. 1; liii. 19) and other poets down to the twelfth century. 321 The noun uirgo is fem., and is correctly to be construed with an adjective conjugated as fem. (decora); however incongruous it might seem, the fem. form uirgo was applied to male virgins throughout the medieval period: see STOTZ, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, IV… (see above p. 376), p. 158 (§ 78.8) with n. 231. (The incongruity was felt by some poets such as Aldhelm, who treated uirgo as a masc. noun when applied to male virgins: cf. his Carmen de virginitate 250 [uirgo sacer fuerat fama per saecula notus], 324 [quod Danihel semper virgo floresceret almus]). However – to judge from the databases – the phrase uirgo decora was applied invariably to women (uirgo decorus does not occur), and typically to the Virgin Mary, as in the present poem at line 355; it therefore seems distinctly odd, if grammatically correct, to describe St Leonard as a uirgo decora. 324 Martis templa cremasti: according to the Legenda aurea of Iacopo da Varazze, St Theodore at his trial was granted a truce to allow him time to prepare his sacrifice (to the pagan gods); instead, in the time allowed him, he burned down the
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temple of the mother of the Gods [viz. Juno]: datis igitur induciis sancto Theodoro ut sacrificaret, templum matris deorum noctu sanctus introiuit et igne supposito totum illud succendit (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, II, p. 1131). In light of this passage, it is possible that the transmitted Martis should be emended to matris. celos penetrasti: cf. Paulinus of Nola, Carm. xix. 651 (effractisque abyssis caelos penetrauit apertos). tres defunctos: St Martin is described as resuscitating two dead persons in Sulpicius Severus, Vita S. Martini (BHL 5610), vii. 2-4 and viii. 2-3; a third resuscitation is described in the same author’s Dialogi ii. 2 (BHL 5615). It is possible that the author of MCPH knew both these sources, and combined them so as to arrive at his total of three resuscitations. More likely, however, is that he took the figure three from the Legenda aurea of Iacopo da Varazze, who had already made the combination, and thus could say of St Martin, In eodem quoque dyalogo legitur qualiter tertium mortuum suscitauit (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, II, p. 1142). The dies natalis of Edmund Rich, whose translation is commemorated earlier in the poem on 9 June (see above, note to line 166). St Hugh of Lincoln was born at Avalon in France c. 1140; he was a Carthusian monk who later became bishop of Lincoln (1186-1200); he was canonized in 1220 and translated in 1280. He was trained in theology at Paris; at the time of his death he was regarded as the most learned monk in England. St Hugh’s College (formerly St Hugh’s Hall) is named after him. The principal source is the Vita by Adam of Eynsham (BHL 4018), ed. D. L. DOUIE – H. FARMER, The Life of St Hugh of Lincoln, Edinburgh, 1961-62 (for his learning, especially in canon law, see I, pp. xxx-xxxiii; for his association with Oxford, see ibid., I, pp. xxviiixxix); D. KNOWLES, The Monastic Order in England. A History of its Development from the Times of St Dunstan to the Fourth Lateran Council, 940-1216, 2nd ed., Cambridge, 1963, pp. 381-391; St Hugh of Lincoln. Lectures delivered at Oxford and Lincoln to Celebrate the Eighth Centenary of St Hugh’s Consecration as Bishop of Lincoln, ed. H. MAYR-HARTING, Oxford, 1987; and H. MAYR-HARTING, Hugh of Lincoln [St Hugh of Lincoln, Hugh of Avalon], in ODNB, 28, pp. 621-624. A metrical Life of Hugh of Lincoln, in some 1,300 unrhymed hexameters (BHL 4021), was composed by Henry of Avranches: Metrical Life of St Hugh, Bishop of Lincoln, ed. J. F. DIMOCK, Lincoln, 1860; see also C. GARTON, The Metrical Life of St Hugh of Lincoln, Lincoln, 1986. The feast is commemorated in Oxford calendars of the late Middle Ages (OX1 and OX2), but in neither the Sarum Missal nor the Westminster Missal. non erugo … neque fures: cf. Matth. 6: 20 (Thesaurizate autem vobis thesauros in caelo ubi neque erugo neque tinea demolitur et ubi fures non effodiunt) and, in verse, Iuvencus, Euangelia i. 615 (non aerugo illis tineaeue aut horrida furum / factio diripiet). Edmund, king and martyr, was an obscure king of East Anglia who was murdered by Vikings in 869. His cult was established by Abbo of Fleury’s Passio S. Eadmundi (BHL 2392), on which see A. GRANSDEN, Abbo of Fleury’s «Passio
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S. Eadmundi», in Revue Bénédictine, 105 (1995), pp. 20-78. St Edmund’s Abbey at Bury St Edmunds was founded in his name at an uncertain date and refounded c. 1020. See RIDYARD, The Royal Saints of Anglo-Saxon England… (see above p. 378), pp. 211-233; M. MOSTERT, King Edmund of East Anglia († 869): Chapters in Historical Criticism, Ann Arbor, MI, 1986; and A. GRANSDEN, Edmund, King of the East Angles, in ODNB, 17, pp. 754-755. Note that pigmenta originally meant “spiced wine”, but by the fourteenth century meant simply “drinks”: see Dictionary of Medieval Latin from British Sources, s. v. pigmentum, 3c. 337 desponsata. According to hagiographical accounts, beginning with Ambrose, St Caecilia had been betrothed to a young man named Valerianus, but had devoted herself utterly to Christ, wearing a hair-shirt under her wedding dress, and fasting and praying continually that He keep her body pure. The wording here may be indebted to the account in the Legenda aurea of Iacopo da Varazze, c. 165: Cum autem cuidam iuueni nomine Valeriano desponsata fuisset… (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, II, p. 1181). 339 celesti luce: cf. the Karolellus v. 410 (celesti luce beatus) and Peter of Riga, Aurora, praef. i. 40 (quid nisi celesti luce ciboque frui). 341 The transmitted text of the first half of the hexameter (Et nos in me) is impossible for several reasons: it is metrically a syllable short, and -ine (not me) is required by the unison rhymes with Domine and Katherine in the previous line, and with Line at the end of the line. I have conjectured nos tecum retine to supply the required rhyme. 345 ab hoste trophea: the cadence is used by Aldhelm, Carmen de virginitate 2097 (inclita Romanis revehens ex hoste tropea) and Marbod of Rennes, Vita S. Maurilii ii. 218 (sensit praeterea retinens ex hoste trophaea). 348 custos esto meus: cf. Paulinus of Nola, Carm. app. i. 119 (custos esto tui custodis mutua redde). 352 The poet alludes to a miracle performed by St Nicholas, as recounted by Iacopo da Varazze in the Legenda aurea c. iii, to the effect that when some sailors were in danger at sea they prayed to St Nicholas and someone (quidam) in the saint’s likeness appeared to them, helped them to man the rigging, and the tempest immediately abated (Legenda aurea, ed. MAGGIONI, I, p. 40). 353 regna futura: a cadence employed by Bonifatius (Carm. i. 9) and Hrabanus Maurus (Laud. fig. xiv. 25), as well as by various thirteenth-century poets. 362-370 The so-called “O” antiphons are a set of (originally seven) antiphons to the Magnificat, sung on each of the seven days preceding Christmas Eve: O sapientia, O Adonai, O radix Iesse, O clavis David, O oriens, O rex gentium, and O Emmanuel; during the early Middle Ages this number was increased to as many as twelve, by including such antiphons as O virgo virginum and O Thomas Didyme. See M. HUGLO, O Antiphons, in New Catholic Encyclopedia, Washington, DC, vol. 10, 1967, pp. 587-588; C. CALLEWAERT, De groote Adventsantifonen O, in Sacris Erudiri. Fragmenta Liturgica Collecta, Steenbrugge, 1940, pp. 405418; and S. RANKIN, The Liturgical Background of the Old English Advent Lyrics: A Reappraisal, in Learning and Literature in Anglo-Saxon England. Studies Presented to Peter Clemoes on the Occasion of His Sixty-Fifth Birthday, ed. M.
METRICAL CALENDAR IN THE ‘PEMBROKE PSALTER-HOURS’ 387 LAPIDGE – H. GNEUSS, Cambridge, 1985, pp. 317-340. The antiphons are in Corpus Antiphonalium Officii, ed. R.-J. HESBERT (= Rerum Ecclesiasticarum Documenta. Series Maior. Fontes, 7), I, Rome, 1963, pp. 28-31 (Cursus Romanus) and II, pp. 55-57 (Cursus monasticus). 363 splendor lucis: cf. Aldhelm, Carmen de virginitate 2320 (sed splendor lucis radiantis ab axe polorum). 370 Cf. Matth. 24: 42 (Vigilate ergo, quia nescitis qua hora), Marc. 13: 33, Luc. 21: 36. *
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Abbreviations* KLOPSCH, Verslehre = P. KLOPSCH, Einführung in die mittellateinische Verslehre, Darmstadt, 1972. Legenda aurea, ed. MAGGIONI = Iacopo da Varazze: Legenda aurea, ed. G. P. MAGGIONI (= Millennio medievale, 6), 2 vols., Florence. MARROW, Pembroke Psalter-Hours = J. H. MARROW, The Pembroke PsalterHours, in «Als ich can». Liber amicorum in Memory of Professor Dr Maurits Smeyers, ed. B. CARDON – J. VAN DER STOCK – D. VANWIJNSBERGHE, et al., vol. I (= Corpus of Illuminated Manuscripts, 11), Leuven, 2002, pp. 861-902. MCPH = Metrical calendar in the “Pembroke Psalter-Hours”. ODNB = The Oxford Dictionary of National Biography, ed. H.G.C. MATTHEW and B. HARRISON, 60 vols., Oxford, 2004. PFAFF, Liturgy in Medieval England = R. W. PFAFF, The Liturgy in Medieval England: A History, Cambridge, 2009. RIGG, History of Anglo-Latin Literature = A. G. RIGG, A History of Anglo-Latin Literature, 1066-1422, Cambridge, 1992. WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford = C. WORDSWORTH, The Ancient Kalendar of the University of Oxford from Documents of the Fourteenth to the Seventeenth Century (= Oxford Historical Society, 45), Oxford, 1904. Résumé. Si le calendrier métrique conservé dans un psautier et livre d’Heures de la Vierge, richement illustré, du XVe s., aujourd’hui à Philadelphie (Museum of Art, Philip S. Collins Collection, no. 45-65-2), était connu depuis longtemps, il n’avait jamais été édité ou étudié auparavant. Une expertise serrée indique que le poème fut composé en Angleterre, probablement à Oxford (vu que celui-ci est basé sur un calendrier liturgique suivant le rite de Sarum adapté pour Oxford), et manifestement dans la première moitié du XIVe s., à en juger surtout d’après l’agencement élaboré des rimes. Le poème jette une lumière nouvelle sur la commémoration des saints anglais dans l’usage de Sarum, et offre un remarquable exemple du genre, peu étudié, des calendriers métriques en latin médiéval. *
See also above p. 370.
Bernard JOASSART UN PLAIDOYER DE PAPEBROCH DANS LA QUERELLE DES ORIGINES CARMÉLITAINES (1688)
La controverse relative aux origines des Carmes — lesquels prétendaient descendre d’Élie de manière strictement matérielle — fut l’un des épisodes les plus éprouvants de l’histoire des hagiographes d’Anvers1. À chaque fois qu’ils avaient eu à traiter le dossier d’un saint carme — par exemple ceux des SS. Cyrille († 1224) et Berthold († vers 1195)2, troisième et premier généraux de l’Ordre —, les premiers Bollandistes, conscients des difficultés qu’ils rencontreraient à propos de ces origines, avaient usé d’infinies précautions pour ne pas blesser l’amour propre des Carmes. Ils s’étaient bien gardés de prendre position, sans pour autant taire qu’il existait des zones d’ombre quant à différents éléments de la tradition carmélitaine. Ce demi-silence répété n’était toutefois pas bien fait pour satisfaire les fils d’Élie. En 1669, l’un d’eux, François de Bonne-Espérance3, y alla d’une mise en demeure comminatoire dans la première partie de son ouvrage au titre pour le moins évocateur, l’Historico-theologicum Carmeli Armamentarium. Les Bollandistes ne pouvaient plus se permettre de faire l’impasse. Il revint à Papebroch d’examiner la question en détail dans le cadre du dossier d’Albert de Jérusalem († 1214), auteur de la règle des Carmes4. Il s’entoura de mille et une précautions afin d’éviter de heurter les Carmes. Le dossier n’en déclencha pas moins l’ire de ceux-ci. Portant le millésime de 1680, sortit de presse la seconde partie de l’Historico-theologicum Carmeli Armamentarium5 qui ne faisait qu’attiser la querelle. Ainsi qu’on a pu le voir dans un article précédent, le Général de la Compagnie Jean-Paul Oliva6 et Charles de Noyelle, son Assistant pour la 1
À ce sujet, cf. une présentation générale dans R. GODDING et al., Bollandistes, saints et légendes. Quatre siècles de recherche, Bruxelles, 2007, p. 105-108. 2
Cf. respectivement AASS, Mart. t. 1 (1668), p. 498-502, et Mart. t. 3 (1668), p. 791-792.
3
François Crespin (1617-1677), en religion François de Bonne-Espérance, enseigna la philosophie et la théologie à l’Université de Louvain et fut deux fois Provincial de son Ordre en Belgique. 4
AASS, April. t. 1 (1675), p. 769-802 et compléments p. 909-910.
5
En réalité cette seconde partie fut imprimée en 1677.
6
Jean-Paul Oliva (1600-1681, jésuite en 1616) avait entre autres été recteur du Collège germanique à Rome, avant d’être élu Vicaire général de la Compagnie avec droit de succession en 1651 et devint général de plein droit en en 1664.
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 388-394.
UN PLAIDOYER DE PAPEBROCH (1688)
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Germanie et son successeur7, s’intéressèrent de près à l’affaire dès ses débuts. Ils tentèrent d’apaiser le mécontentement des Carmes tout en prodiguant des conseils de la plus extrême prudence aux hagiographes d’Anvers8. Cependant, en dépit de ces conseils et de ceux d’amis acquis à sa cause qui estimaient que mieux valait ne pas répondre, Papebroch se résolut assez tôt à se défendre dans un Commentarius apologeticus praevius ad querelas quorumdam RR. PP. Carmelitarum de nostro Martio et Aprili9. Toutefois, c’est sous le généralat de Thyrsus Gonzalez10 que les choses connurent une tournure nettement plus grave, qui aboutit, en 1695, à la condamnation par l’Inquisition de Tolède des volumes des Acta Sanctorum de Mars à Mai, et, en 1700, à la mise à l’index du Propylée de Mai où était contenu le fameux Conatus chronico-historicus ad catalogum Romanorum Pontificum11. Grâce à la sagacité de mon confrère Robert Danieluk, ancien directeur des Archives romaines de la Compagnie, j’ai pu retrouver un certain nombre de documents ayant trait à cette controverse. Parmi eux, une missive de Papebroch adressée à Gilles Estrix, Secrétaire général de la Compagnie de Jésus12, rédigée à la requête de Gonzalez. Elle mérite qu’on s’y attarde, car elle témoigne de la manière dont la querelle put prendre des voies plutôt contournées. Comment en est-on arrivé à ce texte ? L’année même où paraissait la deuxième partie de l’Armamentarium de François de Bonne-Espérance, un autre carme, Daniel de la Vierge, publiait à Anvers deux imposants in-folio de plus de 2.000 pages, intitulés Speculum carmelitanum et destinés à confirmer les bonnes traditions carmélitaines. Leur auteur était certes un homme fort estimable; et si jusqu’à la parution du dossier de S. Albert il avait entretenu des rapports amicaux 7 Charles de Noyelle (1615-1686, jésuite en 1630) enseigna la philosophie et la théologie, avant d’être appelé à Rome en 1653. En 1661, il fut élu Assistant de Germanie (dont relevait la Province flandro-belge dans laquelle était établie la maison professe d’Anvers où se trouvait l’atelier bollandien) et succéda à Oliva comme Général en 1682. 8
Cf. B. JOASSART, Jean-Paul Oliva, Charles de Noyelle et les Bollandistes d’après les archives bollandiennes, in AB, 125 (2007), p. 139-197. 9
Cf. AASS, Maii t. 2 (1680), p. 709-718.
10
Thyrse González de Santalla (1624-1705, jésuite en 1643) avait enseigné la théologie à l’Université de Salamanque (1675-1687) avant d’être élu Général des Jésuites. Il est surtout connu pour son opposition au gallicanisme et plus encore au probabilisme qu’il combattit notamment avec l’appui du pape Innocent XI, sans toutefois voir aboutir ses efforts en ce sens. 11 12
Celui-ci parut en deux livraisons en 1685 et 1688.
Gille ou Égide Estrix (1624-1694, jésuite en 1641) enseigna la philosophie à Anvers et la théologie, prenant part à la controverse janséniste, fut provincial de la Province flandro-belge (1684-1687), enfin fut appelé à Rome comme Secrétaire général de la Compagnie où il mourut.
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avec les Bollandistes, il ne s’était pas privé par la suite d’exprimer sa désapprobation à Henschen et à Papebroch quant à leurs positions sur les origines de son Ordre13. Afin que nul n’en ignore, son Speculum carmelitanum contient, immédiatement après les traditionnelles dédicace, approbations et protestation de l’auteur, un Elenchus errorum aliquot et falsitatum Papebrochii. Ces pages sont placées sous le patronage d’un bref passage des Moralia in Job de Grégoire le Grand: Arrogantes viri habere hoc proprium solent, ut dum nimia INVECTIONE prodeunt, etiam invehendo MENTIANTUR: et, cum non possint reprehendere juste, quae sunt, reprehendunt MENTIENDO, quae non sunt14.
Puis l’auteur fournit douze séries d’affirmations tirées des travaux du bollandiste au sujet des Carmes, souvent d’apparence contradictoire, et pose ensuite certaines questions qui mettent en relief les «erreurs» de l’hagiographe. La première série donne le ton de l’ensemble. Attardons-nous y quelque peu. Daniel de la Vierge énonce un groupe d’assertions de Papebroch dans lesquelles celui-ci dit vouloir ne pas prendre parti contre les prétentions carmélitaines. Viennent ensuite quelques phrases extraites du dossier de S. Albert qu’il convient de citer ici: Vocat [Papebrochius] Ordinem exiguum semen decisum ex vasta aliqua et annosa arbore, ab Elia plantata, et legi gratiae per Apostolos inserta, feliciusque revirescens, Orientem implevisse Monachis 3 donec inutiles rami ab Ecclesiae agro una cum suo TRUNCO per SCHISMA excisi, nominis tanti jus amisere. Papebroch. Commentar. n. 42. Dum prodit NEMO ne proditurum quemquam persuadet irritus hactenus scrutantium labor et in scrutinio deficientium; FACIAMUS historiae Carmelitanae INITIUM in Bertholdo. Ibid. n. 143.
Et le carme de s’interroger: Hoccine est, nolle praejudicare Elianae successionni, neque impugnare velle ? Hoccine est, Processionem Ordine ab ELIA nolle vocare in controversiam ? Hoccine est, Non esse intentionis Carmelitarum ab ELIA processionem negare ? Hoccine est, a ferenda sententia abstinere in gratiam ORDINIS ipsis DILLECTISSIMI ? Ubi mens ? ubi sensus ? 13
Daniel de la Vierge (1615-1678) avait notamment été maître des novices, prieur à Bruxelles et à Malines et deux fois Provincial de la Province flandro-belge de son Ordre. Il avait également été une figure importante de la réforme de Touraine. Au sujet de ses rapports avec les Bollandistes, cf. B. JOASSART, Daniel de la Vierge, les Bollandistes et les origines carmélitaines, in AB, 118 (2000), p. 387-398; à propos de sa désapprobation à l’endroit des positions bollandiennes, cf. infra ses missives des 8 et 30 août 1675, p. 393-398. 14
Livre 26, XI, 16. Ici, comme pour les extraits suivants, j’ai respecté au mieux la typographie adoptée par l’auteur, car elle n’était manifestement pas innocente.
UN PLAIDOYER DE PAPEBROCH (1688)
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Tout le reste est de la même encre et contient parfois des éléments qui présentent une allure franchement ridicule. En particulier l’affirmation suivante, qui sera à l’origine du document que l’on va découvrir. L’auteur rappelle tout d’abord ceci: De cultu S. Alberti adhuc habet: Cultus apud Coptos. In appendic. tomi I. April. pag. 910.
En regard, le Carme précise: An non scomma ? An idoli habet loco ? Infamia Aegyptii (Copti) colebant idola canum, felium, etc. Hoc vult ?
Or, si l’on se reporte au passage incriminé, on découvre bien une note Cultus apud Coptos en marge de l’ultime paragraphe du complément au dossier de S. Albert15, paragraphe dans lequel Papebroch dit avoir consulté des savants de partout à propos de ce qu’il a écrit sur ledit saint, qui lui ont conseillé de ne rien modifier dans son commentaire. Et on est amené à se demander quel rapport il y a entre cette note marginale et le paragraphe. Il saute aux yeux qu’il doit s’agir d’une coquille d’impression. Et tel est bien le cas: en 1685, devant ce que Daniel de la Vierge ressentit comme une attaque contre son Ordre, Papebroch se justifiera, dans la préface du Conatus chronico-historicus ad catalogum Romanorum Pontificum. À la p.*3, n° 10, il y expliquera que la note Cultus apud Coptos était en réalité destinée à être placée en marge du complément au dossier de S. Prochore — cité dans un martyrologe copte —, qui vient immédiatement à la suite des ajouts apportés au dossier d’Albert de Jérusalem. Le carme aurait pu le deviner sans grand effort d’imagination, mais… Quel que fût l’état d’esprit de l’auteur du Speculum, l’année 1688 fut fertile en pamphlets dirigés contre Papebroch. Ainsi parurent à Cologne dans l’officine de Wilhelm Friessem, les Debita Papebrochiana sive pallinodiae cantatae et cantandae a P. Daniele Papebrochio jesuita. Computus primus continens debita soluta, sive pallinodias cantatas, sans autre nom d’auteur que les initiales D. J. S.16. Le Debitum quintum était préci15 16
P. 910 du premier tome des AASS d’Avril.
À côté de ces Debita, on vit paraître à Liège, l’Epistola informatoria ad Societatem Jesu super erroribus Papebrochianis sive Hercules Commodianus Joannes Launoyus Constantiensis repulsus ab Adm. R. P. Theophylo Raynaudo eiusdem Societatis redivivus in P. Daniele Papebrochio item Iesuita. Commenta propria titulo Actorum Sanctorum evulgante per J. L. M. H. (l’auteur est en réalité le carme belge Marius Del Bare [1643-1702], en religion Marius de Saint-Jacques, qui fut entre autres professeur de philosophie et de théologie dans la maison d’étude de son Ordre à Louvain); à Salzbourg, R. P. Papebrochius Jesuita historicus coniecturalis bombardizans in Actis Sanctorum S. Lucam, et SS. Patres, S. Thomam, summos Pontifices, Cardinales, antiquas indulgentias, et bullas, breviaria, et veteres fundationes monasticas, restinctus a Dno Christiano del Mare; ainsi que, également à Salzbourg, Mendax oraculum P.
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sément consacré au litigieux Cultus apud Coptos. Manifestement cela contraria Gonzalez qui demanda des explications à Anvers. Papebroch s’exécuta dans une missive du 17 septembre 168817. Ce n’est pas tellement le contenu qui importe — en particulier tout ce qui touche à cette question d’éventuels liens entre les Carmes et le monachisme «oriental schismatique» au sujet desquels Papebroch s’était d’ailleurs montré fort circonspect —, mais bien les réflexions qui accompagnent la défense de Papebroch. On y perçoit tout l’agacement du bollandiste à propos des attaques proférées par les Carmes, surtout quand celles-ci prenaient la forme de pamphlet. Attirons également l’attention sur le fait que Papebroch ne se proposait nullement de répondre aux attaques des Carmes, sauf si le Général le lui demandait. Voici les termes dans lesquels l’hagiographe présentait son plaidoyer: Reverende in Christo Pater, P. C.18 Utinam omnes et singuli, qui me meaque scripta voce aut calamo arguunt, ea saltem quae accusare intendunt loca suis prius oculis legerent, neque ex solis adversariorum meorum libellis satis instructos se crederent ad litem intentandam. Calumniae eius, quae Patrem Nostrum [Gonzalez] commovit (ut intelligo), probatio sumitur ex Elencho erratorum19 et falsifitatum Papebrochii, expanso sub anno 1680 ante Speculum Carmelitanum, et seorsum etiam ac foliatim distributo quaquaversus, a me autem nusquam refutato ordinate, quia inspicienti mea istic allegata loca in promptis solutio erat, vel in subsecuturo mox Majo (editus enim eodem anno est) dabatur eorum explicatio, aut etiam (si opus esset) correctio. In ipso illius Elenchi principio col. 2 accusantur verba mea, desumpta ex Commentario de B. Alberto num. 42, id est tom. 1 Aprilis pag. 777. Sed torquentur in sensum prorsus contrarium meo. Nam (ut legenti apparebit) permitto ego ibi ut teneat qui volet, monachismum Graeco-Syrorum totum ab Elia processisse, atque pro regularum subinde inductarum varietate in varios ramos fuisse diffusum, unde eumdem monachismum considero velut vastum atque ramosum truncum; quem quia medio aevo, quo Terram Sanctam recuperarunt Latini, et per viros pios ex Europa advectos coepit Carmelus reflorescere. Certe constat totum fuisse schismaticum atque ab Ecclesia Catholica resectum. Volens ego honori Ordinis Carmelitani consultum omnino volentis per Syrograecos monachos ad Eliam ascendere, ultro et gratis indulgeo, ut teneatur quod Bertholdus et socii disciplinam suam primam hauserint, ab iis qui divino ac singulari beneficio reservati in Carmelo latuerint, veluti semen arboris felicius rePapebrochii Jesuitae in suis 6. et 7. tomis Maii ad Acta Sanctorum 1688. promulgata; juris publici factum aucthore D. Christiano del Mare. 17 Je n’ai pas pu retrouver la demande du Général, mais elle est attestée par la réponse d’Estrix dont on lira des extraits plus loin. 18
ARSI, Fondo gesuitico 672, fol. 220-221v.
19
Sic.
UN PLAIDOYER DE PAPEBROCH (1688)
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nasciturae, pari ipsi a communi ceterorum labe. Longe quidem securius foret in Elia exemplum eremiticae istic vitae, in Bertholdo Eliae apparentis mandatum seculo, initium statuere Ordinis quem nunc studemus ac veneramur, Ecclesiaeque utilissimum exinde semper fuisse agnoscimus. Quando tamen ipsis certum est successionem numquam interrumptam tenere, quid poterat quaeso excogitari expedientius ad ipsorum maiorum ab inexcusabili alias schismatis vita eximendos quam quod ego et primus, et gratis (nulla enim tam favorabilis praesumptionis adferri probatio potest, sed contrarium facilius praesumetur) quam quod, inquam et primum et gratis indulgeo ? Nullus certe nec Lezana quidem annalista Carmelitarum20, quaerere aut docere curavit schismaticive an catholici fuerint in Carmelo monachi, cum istuc Bertholdus appulit. Quid tamen merebatur examinari, priusquam per eos successionis gradus struetur. Credo nihil id putaverunt sua interesse, sicut in ordine ad meram successionem statuendam non magni id refert. Gratiae tamen mihi debebantur, quod docuerim successionem illam posse concipi, etiam immunem a labe, ceteris per Palaestinam ac Syriam monachis communi. Utinam illi, quod suggero esse potuisse, reipsa esse valeant demonstrare. De Syro-Graecis universim omnibus, quod schismatici fuerint saeculis 11°, 12° et 13° (sicut et hodiernus sunt), nemo hactenus dubitavit, nec dubitari patitur Jacobus de Vitricaco, testis oculis, hist. cap. 74 in compendium a me contractus tom. 1 Maii pag. 806 n° 721. De eorundem episcopis atque adeo et monachis (nam ex his solis et tunc assumebantur et nunc assumuntur episcopi) agitur tam pag. 702 occasione Patriarchae illius, qui Latinos ad vindicandam Terram Sanctam excivit, et tamen schismaticus pertinax fuisse demonstratur ex libro contra Latinorum azyma scripto. Quid tamen istis aliisque non obstantibus, iam inde a tempore Eliae ad Christum, et hinc porro ad Bertholdum, potuerint in Carmelo habitasse aliqui vere fideles eremitae, dici ac credi expresse patiar tom. 3 in serie Patriarcharum pag. IV in principio: quamquam excusari petam, quid positive non asseram, quae nequeo positive probare; et quorum probationes hactenus adductas, non ultro, sed provocatus, demonstraui non posse sufficere rem historice examinanti. Sicuti examinavi Vitam S. Angeli22 ad quam provocabar, aliaque huius generis, quae hactenus Patres Carmelitae nec conati sunt vindicare; sed a defensionis rationabilis desperatione conversi sunt ad operis nostri totius bono ipsiusmet Societatis famam inpugnandam, singulis ut minimum trimestribus famosis libellos novos ac novos providentes, quibus nihil minus agitur quam quod agendum erat, quemadmodum mihi facile est demonstrare si Patri Nostro necessarium videatur (quod mihi non videtur) totam istam farraginem libellorum directe et ex professo refutari. Audaciam quidem eos tam libere multiplicendi facit patientia nostra, et fiducia quod ipsos 20
Carme espagnol, Jean-Baptiste de Lezana (1586-1659) fut à la fois philosophe, théologien, auteur ascétique, canoniste et historien. Il publia entre autres quatre volumes (sur cinq prévus) d’Annales sacri, prophetici et eliani ordinis beatae Virginis Mariae de monte Carmeli... (Rome, 1645-1656), dans lesquels il défend vigoureusement les traditions carmélitaines. 21
Il s’agit en fait du tome 2 des AASS de Mai.
22
Cf. AASS, Maii t. 2 (1680), p. 56-95 et compléments p. 798-842.
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B. JOASSART
facillime possint divulgare, neque facile redargui, cum vasta volumina nostra non possint ad omnium venire manus, nec illi ipsi emunt leguntque, inveniant ordinate collecta omnia quae ad objectiones mihi factas respondentur hinc inde prout se dat occasio aliud agenti. Non tamen aliter procedendum hactenus censeo. Imo neque necessarium omnino puto quidquam addi iam editis, in quibus omnia, quae quidem ad quaestionem faciunt, abunde tractata inveniuntur; et (si quidem credere liceat non paucis in utroque ordine Nicodemis) evictum habetur, id quod solum intendi, totam praetensae antiquitatis machinam talibus niti fundamentis, de quibus merito possit ac debeat dubitari, an prudenti assensui suadendo sufficiant. Hoc ut omnibus persuadeatur Carmelitis, sperandum non est; ut demonstratum id credi a multis patienter ferant, nihilo sperandum magis ex nostra ergo parte patientia tenenda erit, ferendique clamores, in aevem abituri. Quid Patrem Nostrum attinet, cum gravioribus urgeri negotiis sciam, quam ut vacare possit iis legendis quae de SS. Alberto, Angelo, Aloysio Rabata23 etc. scripsi, panegyrisque in eam rem seriei Patriarchali et chronologiae Pontificiae insertis. Magnum et multum fuerit si subinde in loca a Reverentia Vestra ipsi nitanda intenderit oculum, ut cognoscere possit quam dissimili hactenus modo inter nos actum sit, dum ego actum id ago quod queritur, adversarii ad alia omnia dilabuntur. Qui quantumcumque, me atque Societatem totam voluerint criminari, nunquam efficient, ut sententia sua propterea prudentibus puncto uno certior aut probabilior videatur quam ego eam relinquo. Atque haec sunt quae putavi reponenda litteris a Reverentia Vestra ad Reverendum Patrem Provincialem24 datis 21 augusti, cui pro singulari istic erga causam nostram benevolentia eamque tractandi prudentia gratiam ago meque Sanctis vestris sacrificiis commendo. Antverpiae 17 septembris 1688. Reverentiae Vestrae servus in Christo, Daniel Papebrochius.
La réponse d’Estrix, datée du 9 octobre suivant25, mérite d’être lue, au moins en partie. Elle commence par ces mots cinglants: Accepi datas a Reverentia Vestra die 17 septembris una cum libello infami, quem non legi neque legam nisi aliquid cogat: possum utilius me occupare. Illi Fratres sunt molesti.
Et Estrix de conclure sa missive par ces mots: Omnino probo silentium: si hoc illos stimulet ad scribendum, responsiones nostrae magis stimulabunt facientque etiam impudentiores.
Voilà qui était pour le moins clair et net. Toutefois, ni les Bollandistes ni les autorités de la Compagnie n’étaient au bout de leurs peines… Bernard JOASSART 23
Cf. AASS, Maii t. 2 (1680), p. 709-722.
24
Guillaume Arnoudts (1631-1701, jésuite en 1650) succéda à Estrix comme vice-Provincial puis comme Provincial de la Province flandro-belge de 1687 à 1691. 25
Manuscrit bollandien 1109, pièce 50.
François DOLBEAU NOUVELLES RECHERCHES SUR LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
Ce travail vise à compléter deux contributions au Colloque De Rosweyde aux Acta Sanctorum, dont les Actes ont été publiés en 20091. La première, de beaucoup la plus importante, est celle de Bart Op de Beeck2, qui procure l’édition commentée d’une série d’inventaires des manuscrits bollandiens, dressés après la suppression, en 1773, de la Compagnie de Jésus dans les États autrichiens. La seconde, sous ma signature3, était de propos plus limité: elle cherchait à montrer comment les Bollandistes utilisèrent au maximum les ressources de leur propre fonds, et à reconstituer, aussi précisément que possible, divers légendiers aujourd’hui disparus. Avec des objectifs différents, les deux contributions avaient pourtant un point commun: leur source privilégiée était la «Notice des Manuscrits trouvés dans la Bibliothèque des ci-devant Jésuites dits Bollandistes, à Anvers», un catalogue dressé en 1775 par Georges-Joseph Gérard, auditeur à la chambre des comptes, et transmis par deux copies manuscrites. Dans mes transcriptions partielles, j’ai donné la préférence à l’inventaire original: Bruxelles, Bibliothèque royale 21583-88, qui seul fournit les cotes bollandiennes, tandis que l’édition intégrale de Bart Op de Beeck4 repose sur une copie personnelle de Gérard, plus riche de quelques entrées: Nimègue, Archief van de Nederlandse Provincie van de Jezuïeten, Historische handschriftenverzameling B. 1. La différence est minime et ne tire pas à conséquence; elle explique seulement de légers écarts dans la numérotation continue des manuscrits inventoriés5.
1
De Rosweyde aux Acta Sanctorum. La recherche hagiographique des Bollandistes à travers quatre siècles. Actes du Colloque international (Bruxelles, 5 octobre 2007), ed. R. GODDING – B. JOASSART – X. LEQUEUX – Fr. DE VRIENDT (= Subs. hag., 88), Bruxelles, 2009, XVII-354 p. 2 B. OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes à la fin de l’Ancien Régime, ibid., p. 149-284. 3 F. DOLBEAU, Les sources manuscrites des Acta Sanctorum et leur collecte (XVIIe-XVIIIe siècles), ibid., p. 105-147. 4
OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes…, p. 199-234.
5
Pour des raisons de commodité, je me rallierai ici à la numérotation adoptée par B. Op de Beeck, qui a l’avantage d’être complète.
Analecta Bollandiana, 129 (2011), p. 395-457.
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F. DOLBEAU
L’étude de Bart Op de Beeck est très soignée et du plus haut intérêt: elle retrace, dans ses diverses phases, la dispersion de la première bibliothèque bollandienne. Celle-ci fut d’abord transférée d’Anvers à Bruxelles, en 1778, d’abord à l’église des Jésuites, puis à l’abbaye Saint-Jacques-surCoudenberg. Mais une partie, difficile à apprécier, en fut alors réservée pour la Bibliothèque de Bourgogne. Manuscrits et imprimés rendus aux hagiographes restèrent à l’abbaye du Coudenberg jusqu’à sa fermeture en 1786, puis, après un court séjour dans l’ex-collège des Jésuites, furent transférés en 1789 chez les Prémontrés de Tongerlo, où ils furent mêlés aux fonds présents sur place. L’abbaye de Tongerlo ayant elle-même été fermée en 1796, ses collections furent entreposées en divers lieux durant la Révolution et l’Empire. Elles refirent surface, un quart de siècle plus tard, quand une partie en fut vendue par lots à Anvers en août 1825 et janvier 1827; en octobre de cette même année, le reliquat fut acheté en bloc par le gouvernement des Pays-Bas. Les manuscrits alors acquis furent déposés à Bruxelles, et les imprimés à La Haye, sauf ceux qui concernaient la ville même de Bruxelles. Après de telles vicissitudes, il n’est pas surprenant que les collections bollandiennes soient difficiles à reconstituer. Deux sources principales permettent d’en connaître l’état, avant leur transfert à Bruxelles en 1778: – l’inventaire des manuscrits que dressa Gérard en 1775 (= G), évoqué plus haut et désormais publié par Bart Op de Beeck dans son intégralité6; – cinq registres du XVIIIe s., revenus chez les Bollandistes au XIXe s., qui mélangent manuscrits et imprimés (Bruxelles, Bibl. Boll. 20-24). Cet ensemble est d’une telle ampleur qu’une édition traditionnelle n’en saurait être envisagée. Les deux premiers registres (Boll. 20-21) forment un Index par auteurs, les deux suivants (Boll. 22-23) un Catalogue par matières, l’un et l’autre rédigés, dans leur strate primitive, vers 1748. Le cinquième et dernier (Boll. 24) est un Index par noms de saints, en deux séries — latine et grecque —, qui ne renvoie de première main à aucun imprimé postérieur à 17107. Deux filières majeures de dispersion doivent ensuite être distinguées, qui aboutissent très majoritairement à la Bibliothèque royale de Bruxelles:
6 7
Cf. supra, n. 4.
B. Op de Beeck a connu et mentionné ces catalogues, mais comme il s’intéressait surtout à la dispersion de la bibliothèque d’Anvers, il ne les a pas exploités de façon systématique.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
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1. Les manuscrits prélevés par Gérard en 1778. Une partie d’entre eux fut transportée à Paris en 1795-17968: ils y furent alors décrits dans des notices, dont beaucoup précisaient la provenance, sous la forme: «Jésuites d’Anvers»9. La majorité de ces manuscrits fut restituée, le 20 octobre 1815, au roi des Pays-Bas, qui les fit déposer à Bruxelles, sauf quelques articles dévolus à d’autres bibliothèques en fonction de leurs ex-libris anciens10. Les manuscrits laissés en Belgique en 1796 peuvent être cotés n’importe où dans le fonds ancien de la Bibliothèque royale de Bruxelles. Dans le groupe emporté en France, les manuscrits restitués en 1815 se trouvent aussi à Bruxelles, sauf exception, mais cette fois entre les numéros 9001 et 11000; un petit résidu est resté à Paris (Bibliothèque nationale de France et Arsenal11). 2. Les manuscrits rendus aux Bollandistes en 1778-1779. Ceux-ci aboutirent en 1789 à la bibliothèque de Tongerlo et partagèrent ensuite les vicissitudes de ce fonds. Ceux qui furent vendus à Anvers en 1825 et 1827 sont aujourd’hui dispersés dans le monde entier, y compris à Bruxelles: le catalogue de vente le plus riche est celui d’août 1825, longuement commenté et publié in extenso par Bart Op de Beeck (= A)12. Le reliquat acquis par le gouvernement des Pays-Bas fut inventorié en 1828 à son arrivée à Bruxelles13 et inséré de façon continue à la Bibliothèque royale entre les numéros 7448 et 9000, excepté quelques documents versés dans des dépôts d’archives. Le terme «reliquat» est d’ailleurs impropre, car divers manuscrits bollandiens restèrent à Tongerlo, où 8
Voir H. MARTIN, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque de l’Arsenal, t. 8, Paris, 1899, p. 537-546; 1789. Le Patrimoine libéré. 200 trésors entrés à la Bibliothèque Nationale de 1789 à 1799, Paris, 1989, spéc. p. 258-264 et 297-299. 9
Les inventaires principaux des manuscrits venus de Belgique sont conservés dans Paris, BnF, nouv. acq. fr. 5420, f. 3-6 (mss grecs), f. 7-30 (mss latins), f. 31-51v (mss français), f. 51v53v (mss en d’autres langues); 5421 (353 mss latins); 5424 (608 mss français). On notera que la précision «Jésuites d’Anvers» ne permet pas de distinguer le fonds de la maison professe de celui des Bollandistes (ni de celui du Musée Bellarmin). 10 Ce fut le cas notamment d’un manuscrit bollandien, † ms. 65, ainsi devenu Gent, Universiteitsbibliotheek, 246 (voir infra sous G160). 11
La bibliothèque Mazarine a également reçu et conservé des manuscrits provenant de Belgique, mais je n’y ai rien trouvé qui ait appartenu aux Bollandistes. 12 OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes… (cf. supra, n. 2), p. 173-182 (commentaire), 241-251 (édition annotée). Voici le titre abrégé du document: Catalogue d’une grande collection de livres théologiques, historiques, littéraires et autres, suivi d’un Supplément des Livres manuscrits… dont la vente se fera lundi 29 août 1825 et jours suivans … par le directeur des ventes P. H. Carpentier fils, Anvers. 13 Inventaire publié et annoté par OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes…, p. 252284 (= T).
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F. DOLBEAU
ils se trouvent toujours. Au moment de la refondation des Bollandistes en 1837, quelques manuscrits originaux et une partie de leurs copies leur furent rendus, surtout par la Bibliothèque royale, mais aussi, semble-t-il, par des acquéreurs privés et directement de Tongerlo. Telle est, en résumé, l’histoire de la dispersion du fonds manuscrit qu’avaient réuni les Bollandistes aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le travail accompli par Bart Op de Beeck est admirable, mais les faits, dans le détail, sont si compliqués qu’il reste encore beaucoup à faire pour reconstituer l’ancien fonds bollandien. Dans le présent article, je me propose seulement de faire quelques pas dans cette direction, en m’appuyant principalement sur l’inventaire de 1775 (G) et la vente anversoise de 1825 (A). Les notices qui suivent sont de deux types: les plus nombreuses correspondent à des entrées jusqu’ici non identifiées, mais dont on suit la trace postérieurement à 1825, que mon enquête soit ou non parvenue jusqu’à leur localisation actuelle (dépôt et cote); d’autres notices renvoient à des recueils si mal décrits dans G, que j’ai cru utile d’en procurer des analyses comparables à celles que j’avais déjà données en 200914. En effet, en raison de leur exploitation dans les Acta Sanctorum, les manuscrits des anciens Bollandistes revêtent un intérêt particulier, et leur identification éventuelle requiert le maximum possible d’informations. En annexe enfin, je reviendrai sur un problème épineux, récurrent dans les notices, celui des cotes utilisées à Anvers, dont G donne une image quelque peu brouillée. I. Notices annotées de l’inventaire de Gérard (G) Cet inventaire, dressé en 1775, ne renferme, en principe, que des manuscrits ayant appartenu aux Bollandistes. Toutefois, à cette date, le fonds du Museum Bollandianum avait été transporté dans «l’église des ci-devant Jésuites», d’où un certain risque de déclassement15. Le numéro en gras 14 15
DOLBEAU, Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 132-143.
OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes… (cf. supra, n. 2), p. 151-152 et 162: «Les livres étoient jettés en tas soit sur les autels ou dans les confessionaux, mais les bibliothèques des Bollandistes et la grande bibliothèque de la maison professe étoient placées dans les deux galleries; il y avoit une espèce d’arrangement dans la première, arrangement qui ne régnoit pas dans l’autre. – Les bibliothèques des Bollandistes sont placées dans la gallerie à droite en entrant dans l’église. Quoique gisante sur le plancher, elle est assez bien arrangée. On a laissé auprès des livres les catalogues, dont les uns sont selon l’ordre alphabétique, les autres selon l’ordre des matières. Les manuscrits de la bibliothèque des Bollandistes sont placés le long de la balustrade de la gallerie, selon l’ordre qu’ils ont été inventoriés». Le pluriel «bibliothèques» s’explique par le fait que, chez les Bollandistes, les livres étaient rangés dans cinq locaux différents (ibid., p. 156). En dépit des derniers mots de Gérard, l’inventaire G ne respecte que grosso modo la séquence alphanumérique des cotes.
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donné en tête est celui de G, d’après l’édition Op de Beeck revue sur les originaux; suivent la cote en gras des anciens Bollandistes, telle qu’elle apparaît dans Bruxelles, BR 21583-88, puis, en maigre et entre guillemets, l’extrait proprement dit de l’inventaire. Le cas échéant, est donné ensuite, entre crochets droits, un renvoi en gras à la vente d’Anvers de 1825 (A). Le reste est commentaire. Pour les manuscrits de la Bibliothèque royale Albert Ier de Bruxelles, l’abréviation VDG précède le numéro d’ordre du catalogue commencé par Joseph Van den Gheyn et resté incomplet; Boll. renvoie à un manuscrit de l’actuelle bibliothèque des Bollandistes; le sigle T, employé sporadiquement, correspond à l’inventaire des manuscrits de Tongerlo, établi en 182816. G5 – N 5 «Chronicon Affligemense. Mss. in folio.» La cote N ms. 5, attestée dans AASS, Aug. 4, p. 209D, a été reproduite par Gérard comme s’il y avait écrit N(umér)o. Sous cette cote réservée aux Chroniques, G5 est le seul volume à ne pas avoir été retrouvé à Bruxelles. Selon Op de Beeck, il avait été inséré dans une «Notice des manuscrits concernant l’histoire des Pays-Bas», dressée apparemment en 1782, par Corneille-François de Nélis. Il est donc tentant d’en rapprocher une «Chronique d’Afflighem», portant justement un ex-libris de Nélis daté de 1783: BRUXELLES, BR 16586-88 (VDG 3724)17, XVIIe s., 119 ff., 335 x 215 mm. Ɣ
G20 – O ms. 2 «Cassiodori Senatoris liber. Dans le même vol. écrit sur vélin se trouvent plusieurs autres traités in folio.» = BRUXELLES, BR 9581-95 (VDG 1372), Xe et XVIIe s., 170 ff., 315 x 234 mm, sans cote ancienne. L’identité est garantie par les détails fournis en Boll. 20, f. 45-46 (textes et extraits d’Augustin donnés avec leur foliotation) et Boll. 23, f. 136 (De orthographia de Cassiodore). Les feuillets 168-170 correspondent à une copie érudite du XVIIe s., dont l’indication de provenance (ex msto Cusano vetustisso) est de la main de Rosweyde. Ɣ
G30 – O ms. 12 «Miracula Btae Mariae Virginis et Vitae Sanctorum aliorum aliquot. Mss. in folio.» = BRUXELLES, BR 8060-64 (VDG –)18, XIVe s., 199 ff., 300 x 210 mm, Ɣ
16
Cf. supra, n. 13.
17
L’expertise du volume – conduite d’abord par Bernard Joassart, puis par moi-même – révèle que deux notes marginales y sont de la main de Rosweyde (f. 5 et 83). L’identification est donc probable, même si l’on ne trouve plus la mention autographe de ce dernier: Ex Ms. Affligeniensi recentissimo, signalée dans AASS, ibid. 18
Ce manuscrit a été oublié par Van den Gheyn; comme il est sur papier, il n’a pas non plus été décrit dans le Catalogus codicum hagiographicorum Bibliothecae regiae Bruxellensis, pars I, 2 vol. (= Subs. hag., 1), Bruxelles, 1886-1889.
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sans cote ancienne. En 2009, d’après les Bollandiani 23-24, j’ai publié une reconstitution du manuscrit O ms. 12, non paginé chez les Bollandistes19: les textes repérés alors se retrouvent tous dans le volume de Bruxelles20. En haut du f. 1, note de possession: Musaei Domus professae soctis Jesu Antverp. 1619 per commutacionem; au bas du f. 2v, note effacée, mais en partie lisible aux rayons ultra-violets, rappelant un ex-dono en faveur d’une chartreuse: Istum librum dedit nobis carthusiensibus dominus Hermannus de Nouo Castro Hassie…; la suite est moins claire, mais laisse entrevoir les noms Symeonis et Treuirensis. Ce volume a donc fait partie de l’échange conclu en 1619 entre la Chartreuse Saint-Alban de Trèves et la maison professe d’Anvers21. G35 – O ms. 15a «Eusebii Chronica et variorum. Mss. sur vélin, grand format in folio.» Cette description peu explicite renvoie à un célèbre recueil, évoqué plusieurs fois dans les Acta Sanctorum22. Celui-ci, aujourd’hui introuvable, renfermait les chroniques d’Eusèbe-Jérôme, de Prosper, de Sigebert de Gembloux, l’unique copie jamais repérée de la Continuatio Valcellensis23, enfin un opuscule intitulé Nomina et origo regum Francorum. Écrit à Vaucelles, il appartint ensuite au cartographe Abraham Ortelius († 1598), puis à Johannes Livineius (Jan Lievens, † 1599), philologue et chanoine de Liège, qui le légua à la maison professe d’Anvers; en 1769, Pierre Ruffin, abbé de Vaucelles, en demanda vainement la restitution au bollandiste C. Suyskens24. En 1779, le volume, qualifié d’endommagé, fit partie des manuscrits confiés aux historiographes25. Ɣ
19
DOLBEAU, Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 132-133.
20
S. Mariae v. miracula varia [f. 1-121v] – Christinae Mirabilis [f. 132-137v] – Hildegardis abbatissae in monte S. Ruperti prope Bingium [f. 168v-179v] – Margaritae Yprensis ord. S. Dominici [f. 159-165] – Mariae de Oygnies [f. 137v-158v] – Annonis archiep. Coloniensis [f. 181v-199v] – Stephani protomart. translatio Ierosolymis Romam [f. 179v-181v] – Ruperti et Dysibo[l]di [f. 165-168v]. La cote O ms. 12 est citée en AASS, Iul. 5, p. 639F et 645D (Christina); Sept. 5, p. 655A (Dysibodus). 21 Échange qu’attestaient déjà Aix-en-Provence, Bibl. Méjanes 1914 (1780); Bruxelles, Boll. 445; Bruxelles, BR 8515 (VDG 3201) et 8763-74 (VDG 3216). 22
AASS, Ian. 2, p. 892; Febr. 3, p. 216D; Mart. 1, p. 265F; Mai. 7, p. XL; etc.
23
Éd. partielle de L. C. BETHMANN, in Monumenta Germaniae Historica. Scriptores, 6, Hannoverae, 1844, p. 288 et 458-460 (d’après les extraits imprimés par Aubert Le Mire en 1608). 24 Dans une correspondance très instructive, publiée par É. LE GLAY, Spicilège d’histoire littéraire, in Mémoires de la Société impériale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 2e série, t. 2 (1855), p. 409-459, spéc. p. 430-446 («Lettres de Bollandus et de quelques Bollandistes»). 25
OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes… (cf. supra, n. 2), p. 235 n° 1.
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G40 – O ms. 13a «Gregorius Nazianzenus. Mss. en grec grand format, in folio.» = PARIS, BnF, Suppl. gr. 215, Xe, XIe et XVe s., 450 ff. Toutefois, la cote présente sur le manuscrit n’est pas O ms. 13a, mais O ms. 18a (la lettre paraissant une addition postérieure). L’erreur de lecture est sans doute imputable à Gérard, qui insère le volume dans une séquence étrange: O ms. 18, 19, 13a, 20, 20a. B. Op de Beeck avait déjà proposé cette identification, assortie d’un «peut-être». Ɣ
G41 – O ms. 20 «Vita Sti Francisci a tribus eius sociis. Mss. in folio.» = BRUXELLES, BR 7771-72 (VDG 3184), XVIIe s., 200 ff., 330 x 205 mm, copié sur un exemplaire des Franciscains de Louvain et cité sous cette cote en AASS, Aug. 2, p. 469E. Manuscrit déjà identifié par B. Op de Beeck d’après T83, sans que la concordance ait été donnée avec G41. Ɣ
G74 – P ms. 159 «Vita de la beata Catharina de Bologna. Mss. in 8°.» = BRUXELLES, BR 2894 (VDG 3402), XVe s., 96 ff., 168 x 111 mm, manuscrit acéphale et mutilé en finale, sans trace de l’ancienne cote. Celle-ci fait doublet avec celle de G71; en Boll. 24, f. 29v, elle a été modifiée en P ms. 159a. Ɣ
G89 – R. 3 «Chronicon Osnaburgense sive episcoporum catalogus Erdwini Erdmanni in quarto, sur papier.» [= A79c] = Vente Heber, London, 1836, XI n° 24526; vente Thorpe, London, 1836, n° 24327; localisation actuelle inconnue. Cette copie d’un ouvrage rare ne correspond à aucune de celles qu’ont signalées H. Forst et M. F. Feldkamp28. Bernard Rottendorf, grand pourvoyeur en textes au temps de Jean Bolland, possédait un exemplaire de cette chronique, qui fut peut-être le modèle de G89. Ɣ
G94 – † ms. 4 «Opuscula pia Sti Bernardi, Isidorii Hispan., Hugonis Vict., Petri Commestoris. Manuscrit sur vélin, in folio.» = BRUXELLES, BR 10106-13 (VDG 1420), XIIIe s., 127 ff., 235 x 158 mm, sans cote ancienne. L’identité est garantie par les détails donnés en Boll. 20, f. 77 (Bernardus abb. Claravall. Liber apologeticus), f. 163 (Comestor Ɣ
26 Bibliotheca Heberiana. Catalogue of the Library of the late Richard Heber. Part XI: Manuscripts, London, 1836, p. 22. 27 Catalogue of upwards of fourteen hundred manuscripts, upon vellum and paper…, London, 1836. 28 F. PHILIPPI – H. FORST, Die Chroniken des Mittelalters (= Osnabrücker Geschichtsquellen, 1), Osnabrück, 1891; M. F. FELDKAMP, Eine Abschrift der lateinischen Fassung der Ertmann-Chronik in der Vatikanischen Bibliothek aus dem 17. Jahrhundert, in Osnabrücker Mitteilungen, 94 (1989), p. 27-34.
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(Petrus) de allegoriis veteris et novi testamenti), f. 362 (Hugo a S. Victore De institutione novitiorum, De 12 abusionibus claustri) et f. 392 (Isidorus ep. Hispal. De nominibus legis et evangelii). Au f. 1, ex-libris du juriste Corneille Duyn, daté de 1607, et de la maison professe d’Anvers (D. P. Soctis Iesu Ant.)29. La cote fait doublet avec celle de G95. G97 – † ms. 6 «Erasmi Rotterdami Euripi. [sic] et Epistolae. Mss. in 4°.» = BRUXELLES, BR 4850-57 (VDG –), XVIe s., 267 ff., 200 x 140 mm, sans cote ancienne. L’identité est garantie par les détails de contenu donnés en Boll. 20, f. 220 («Euripi.» recouvre des traductions de deux tragédies d’Euripide: Hécube et Iphigénie en Aulide). D’après une note du f. 1, le manuscrit aurait été écrit par le chanoine régulier, Martin Lipse († 1555), grand-oncle de Juste Lipse. Ɣ
Ɣ Ɣ
G98 – † ms. 7 «Epistola divi Joannis Chrisostomi, en grec, in 4° mss.» G99 – † ms. 8 «Epistola divi Joannis Chrisostomi. Mss. en grec, in
4°.» B. Op de Beeck a identifié le premier numéro avec BRUXELLES, BR 210203 (VDG 1193), XVIe s., 224 p., 212 x 165 mm, et rapproché le second de PARIS, BnF, Suppl. gr. 201 ou 203, XVIe s. Mais si ces manuscrits ont tous conservé l’ex-libris de la maison professe d’Anvers, aucun n’a gardé la cote des Bollandistes. En Boll. 20, f. 149, le contenu de † ms. 8 est ainsi décrit: Chrysostomus (Joann.). Eiusdem epistolae ad Olympiadem, sans doute parce que celles-ci ouvraient le recueil, ce qui est le cas du seul Paris, BnF, Suppl. gr. 201, 429 pp. En ce qui concerne † ms. 7, rien ne permet de trancher entre le manuscrit de Bruxelles et Suppl. gr. 203, 319 pp., qui, d’après une note de la p. 1, avait appartenu à Johannes Livineius. Ɣ G112 – † ms. 24 «Chilpericus, de Arte calculatoria. Mss. en vélin, in 8°.» = BRUXELLES, BR 5850 (VDG –), XIIe s., 27 ff., 149 x 85 mm, sans cote ancienne. Sur le f. 1, nom Helpericus de la main du copiste; ex-dono et ex-libris médiévaux plus tardifs: Hartmannus sancto Liborio – Liber sancte Marie et sancti Liborii in Patherburnen. Rosweyde avait dû obtenir ce manuscrit en 1612 par l’intermédiaire des Jésuites de Paderborn, comme cela est avéré pour Bruxelles, BR 7503-18 (VDG 3178). 29 M. COENS, Les manuscrits de Corneille Duyn donnés jadis à Héribert Rosweysde et conservés actuellement à Bruxelles, in AB, 77 (1959), p. 108-134, spéc. p. 130. Duyn avait acquis le volume à Leyde, à la vente de Jérôme Commelin, un libraire de Heidelberg († 1597): voir K. A. DE MEYIER, Où Corneille Duyn a-t-il acquis ses manuscrits ?, in Scriptorium, 17 (1963), p. 133-135.
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G121 – † ms. 43 «La vie de saint Joce. Mss. sur vélin orné de belles mignatures, in 4°.» Très probablement BRUXELLES, BR 10958, XVe s. (post 1449: cf. f. 141v), 141 ff., sans cote ancienne (vu sur microfilm). Manuscrit autographe du traducteur, Jean Miélot, qui porte un tampon de la Bibliothèque nationale de France et renferme de multiples enluminures. La cote fait doublet avec celle de G125. Ɣ
G125 – † ms. 43 «Histoire de Thucydide. Les Olynthiennes de Démostène. Les oraisons de Dion Chrysostome. Les Épîtres de Synesius. Mss. partie papier, partie vélin in 4°.» Rapproché par Op de Beeck avec un point d’interrogation de PARIS, BnF, Suppl. gr. 256, XIVe s., 308 ff. Une entrée de Boll. 21, f. 161: Petrus patriarcha Antiochenus… Opus contra Argyrum ducem, permet de lever le doute, car cet ouvrage rare figure aussi dans le manuscrit de Paris. Ce livre a appartenu tour à tour à Pierre Pantin († 1611), doyen de Sainte-Gudule de Bruxelles, et à André Schott, S.J. († 1629)30. Ɣ
G126 – † ms. 44 «Vita Bae Veronicae de Binasco, imprimé sur vélin avec des notes mss et des figures enluminées in folio.» = Isidoro Isolani, O.P., Inexplicabilis mysterii gesta beatae Veronicae virginis…, Mediolani, apud Gotardum Ponticum, 1518, édité, d’après cet exemplaire, en AASS, Ian. 1, p. 887-929 (avec des coupures). Ce volume, acheté par les Bollandistes en Italie, renfermait aussi un office manuscrit de la sainte, et son vendeur prétendait qu’il avait appartenu à un Cardinal Sfondrati du titre de Sainte-Cécile (peut-être Paolo Emilio, † 1618). Les deux exemplaires repérés au Château de Chantilly et à Oxford, dans le fonds Douce de la Bibliothèque Bodléienne, sont des copies sur papier. La transcription d’un office pour la même sainte, mais d’une autre origine, se lit dans Boll. 103 n° 49. Ɣ
G128 – † ms. 46 «Vitae S. Jeronimi presb. et confess., SS. Ursulae et sociarum virg. MM., S. Catharinae virg., B. Margarithae virg., S. Thomae mart., S. Barbarae mart., S. Beatricis virg., S. Nicolai Mirren. episc., S. Livini ep. et mart. Mss. in 4°, sur vélin.» Légendier égaré. Des précisions sur la foliotation et le contenu sont fournies par les catalogues bollandiens31, dont le plus important, pour les reƔ
30
Cf. H. OMONT, Catalogue des manuscrits grecs de la Bibliothèque royale de Bruxelles et des autres bibliothèques publiques de Belgique, Gand, 1885, p. 46 n° 40; p. 48 n° 22 et p. 50 n° 50. 31 C’est-à-dire Bruxelles, Boll. 20-24, mentionnés en introduction. Les rédacteurs ayant employé le terme pagina au sens de feuillet, les paginations évoquées sont en fait des foliotations.
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cueils hagiographiques, est le Bollandianus 24 (= B). La présence en finale d’une Vie gantoise suggère une origine flamande. Hieronymi presb. ecclesiae doctoris, per S. Augustinum ep. – sine pagina (B, f. 64) Virginum undecim millium passio et miracula – p. 18 (Boll. 23, f. 233) Catharinae v. m. – p. 55 (B, f. 30) (omis dans B) Bernardus abb. Claravall. Sermo super Cantica, nempe 36, 37 et 38 – p. 84 (Boll. 20, f. 77) Thomae mart.33 – p. 98 (B, f. 118) Barbarae v. m. – p. 105 (B, f. 20) Beatricis v. m. – p. 110 (B, f. 21) Nicolai ep. Myrensis – p. 112 (B, f. 94) Livini ep. m. patroni Gandensis – p. 122 (B, f. 80)
G133 – † ms. 38 «Andriantes D. Joann. Chrysostomi. Mss. grec in 4°.» = BRUXELLES, BR 11353 (Omont 21), XVIe s., 684 pp., 218 x 150 mm, sans cote ancienne, mais dont la reliure d’époque porte sur le dos: ANDRIANTES D. Joan. Chrysostom. En Boll. 20, f. 149, est expliqué le sens du premier terme: Homiliae dictae Andriantes seu de statuis; il s’agit de la collection des 21 homélies au peuple d’Antioche (CPG 4330), déjà présente sous G117 dans un in-folio identifié à juste titre avec Bruxelles BR 11261 (Omont 22), XVIe s., 91 ff., 285 x 122 mm. Le seul candidat possible pour G133 est le manuscrit cité plus haut34. Ɣ
Ɣ G136 – sans marque «Divi Cajetani Tienaei clericorum regularium conditoris Vita, scripta a J. B. Carraciolo. Mss. in folio.» Biographie de Gaétan de Thiene († 1547), donnée par les Théatins de Rome en 1733, trop tard pour être vraiment prise en compte dans le dossier publié en 1735 dans AASS, Aug. 2; de cette Vie évoquée aux p. 281F282B, seuls quelques extraits furent imprimés aux p. 243EF, 244D et F, 248B et 267AB. La cote ancienne reste inconnue. Ɣ G138 – † ms. 36 «Vitae rarae sanctorum. Mss. sur vélin, in 4°.» Légendier égaré, non dépouillé dans Boll. 24, parce qu’il était pourvu de sa propre table (cf. Boll. 23, f. 219). Dans les Acta Sanctorum35, le volume est cité sous sa cote, à propos d’une Passion abrégée de Ste Foy, en tant que 32
Nom présent dans G, mais omis dans les catalogues bollandiens.
33
Le rédacteur de B ignore de quel Thomas il s’agit et propose par les mots an idem qui supra ? une identification avec Thomas de Cantorbéry. 34 Paris, BnF, Suppl. gr. 246, qui provient aussi des Jésuites d’Anvers, ne renferme qu’une seule des homélies. 35
AASS, Oct. 3, p. 263E.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
405
manuscrit de Sainte-Cécile d’Utrecht. Il en subsiste, en Boll. 98, f. 351, une description partielle, d’une main qui ressemble à celle de Jean Bolland. Le rédacteur a interrompu son travail au bas du f. 351, en laissant en blanc le reste du bifolium. Le fait que les pièces aient été abrégées peut expliquer à la fois une telle marque de désintérêt et l’adjectif rarae de la notice de Gérard36. Ms. codex membranaceus in 8° cor(io) rub(eo) cum claustris, conventus S. Caeciliae in Traiecto. Videntur pleraeque vitae breviatae. 1 Jan. Passio S. Concordii / < 3 Jan. > S. Theogenis / 8 Jan. S. Luciani Bellovac. / < 9 Jan. > S. Marcianae v. / 13 Jan. S. Viventii m. / < Dec. 30 ? > SS. Sabini et sociorum / 17 Jan. SS. Pseusippi [sic], Melasippi, Elasippi / 19 Jan. SS. Marii et Marthae / < 21 Jan. > S. Patrocli / < 12 Febr. > S. Eulaliae v. / 2 Mart. S. Tauranni (i. e. Carauni) / < Nov. 29 ? > S. Saturnini m. / < Nov. 1 > S. Mariae v. m. / 25 Oct. Vita S. Frontonis c. / < Nov. 10 > Passio S. Tryphonis m. / < ? > S. Victoris m. / 14 Maii S. Pontii m. / < 16 Maii > S. Peregrini m. / < 30 Apr. > S. Eutropii discipuli Christi / 6 Jan. S. Macrae v. / < 16 Jun. > S. Quirici et Julittae m. / < 22 Jun. > SS. decem milium mm. / 30 Jun. Vita S. Martialis ep. (description interrompue avant la Passio S. Fidei).
G147 – † ms. 52 voir sous G280 – † ms. 170. G156 – † ms. 61 «Aurelius Prudentius cum notis manuscriptis in 4°.» = BRUXELLES, BR 9983-86 (VDG 979), XVIe s., 385 ff., 230 x 168 mm (pour la partie manuscrite). C’est un exemplaire interfolié de l’édition in8° de Théodore Poelman et Victor Ghisselinck (alias Giselinus), Anvers, Plantin, 156437. Au revers du plat antérieur, l’étiquette moderne de la Bibliothèque royale occulte partiellement ce qui doit être un paraphe de Gérard. En Boll. 20, f. 290, la cote † ms. 61 est mentionnée sous Giselinus (Victor), ce qui garantit l’identification. Ɣ Ɣ
G160 – † ms. 65 «Adelini (var. Aldelmi) et Sedulii versus. Mss. sur vélin, f°.» = GENT, Universiteitsbibliotheek, 246, XIe-XIIe s. (et VIe-VIIe, pour deux feuillets de garde en demi-onciales [CLA X 1556]), 98 ff., donné comme 8°. Le manuscrit fait partie de ceux qui séjournèrent à Paris, où il fut ainsi répertorié: «Aldelmus de laude virginitatis. Sedulii carmina. 1 vol. in 4° e XII s. Nota. Deux feuillets qui ont servi à la reliure sont écrits en lettres onciales. Jésuites d’Anvers. Olim Saint-Pierre de Gand38». Après son reƔ
36
Car les Vies abrégées ont souvent un incipit spécial. Les barres obliques marquent les changements de lignes; les dates entre crochets pointus sont des additions éditoriales. Noter la différence d’appréciation sur le format. 37
Repéré grâce à H. SILVESTRE, Les manuscrits bruxellois de Prudence, in Scriptorium, 11 (1957), p. 102-104. 38
Cf. Paris, BnF, nouv. acq. fr. 5421, n° 286, fiche 290.
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tour en Belgique, le volume fut restitué à Gand, le 20 avril 1816, en raison de son ex-libris médiéval39. Son passage chez les anciens Bollandistes, puis à Bruxelles, est tombé dans l’oubli40. Cet exemple montre à nouveau que les appréciations de format sont sujettes à caution. G168 – † ms. 73 «Registrum Albani. Item Epistola Heriberti ep. Norwicensis. Mss. in 4°.» Manuscrit égaré, dont une grande partie s’est préservée en copie dans Bruxelles, BR 7965-73, XVIIe s. (G264 / † ms. 157; VDG 3723)41. Ce recueil, en effet, renferme aux ff. 153-216v des Privilegia monasterii S. Albani in Anglia, et aux ff. 243-278v les Epistolae Heriberti Losingae, avec des renvois explicites à la cote † ms. 73. La transcription des Epistolae est le seul exemplaire cité par les deux éditions modernes42; la publication des Privilegia inédits s’est achevée, d’après cet unique témoin, en 200743. Ɣ
Ɣ G170 – † ms. 74 «Vitae et Passiones variorum martyrum. Mss. sur vélin, in f°.» Légendier égaré, dépouillé sommairement en Boll. 24 (= B). Une description plus détaillée, avec incipit, est conservée en Boll. 98, f. 386rv; destinée à Rosweyde, elle mentionne dans son titre que le manuscrit était un in-4° et appartenait alors à Saint-Paul d’Utrecht44. Ci-dessous, la pagination et les noms de saints — à l’exception de l’avant-dernier — sont extraits de Boll. 24; les renvois à la BHL et l’entrée omise reposent sur la description de Boll. 98. L’exploitation du recueil dans les Acta Sanctorum est codée à l’aide des signes ° (= mention de la cote † ms. 74) et * (= autres renvois explicites).
39
J. DE SAINT-GENOIS, Catalogue méthodique et raisonné des manuscrits de la Bibliothèque de la ville et de l’université de Gand, Gand, 1849-1852, p. 249 (sous le n° 317). 40 Ignorant que le livre, au moment de la saisie, se trouvait à Bruxelles, Saint-Genois déclarait ceci: «C’est au reste le seul manuscrit de notre collection que Paris nous ait rendu». 41 S. KEYNES, A Lost Cartulary of St Albans Abbey, in Anglo-Saxon England, 22 (1993), p. 253-279. Le manuscrit original devait être originaire de Saint-Alban, dont l’abbé Richard était en relation avec Herbert de Losinga. 42
R. SHARPE, A Handlist of the Latin Writers of Great Britain and Ireland Before 1540 (= Publications of the Journal of Medieval Latin, 1), Turnhout, 1997, p. 178. 43 J. CRICK, Charters of St Albans (= Anglo-Saxon Charters, 12), Oxford, 2007, p. 52-54 et passim. 44 La présence de deux textes rares, une translation à Utrecht (BHL 165) et la Vie d’un évêque d’Utrecht (BHL 543), garantit l’origine du recueil. Le manuscrit † ms. 74 complète donc la liste de manuscrits originaires de la ville natale de Rosweyde, que j’ai dressée dans Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 123 (ajouter G438/X. 197 et préciser que G49/P Ms. 7 provenait, d’après AASS, Apr. 3, p. 852A, de Saint-Jérôme d’Utrecht).
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES Nomina sanctorum
inc. ut BHL
407 Boll. 24
7634b (B, f. 111) Servatii ep. Tungren. et Trajecten.* – sine pagina Martialis ep. Lemovicen. Galliarum apost. – p. 37 5552 (B, f. 88) Bavonis conf.° – p. 54 1051 (B, f. 21) Perpetuae et Felicitatis mm. – p. 65 6634 (B, f. 100) Pantaleonis mart.° – p. 68 6430 (B, f. 98) Ursulae et sociarum vv. mm. – p. 79 8428 (B, f. 123) Augustini ep. Hippon. – p. 88 785 (B, f. 18) Librorum ab ipso scriptorum catalogus – p. 122 786 (ibid.) Benigni pontif. et Agnetis virg. corporum inventio* – p. 126 165 (B, f. 22) Genesii m. – p. 131 3322 (B, f. 57) Gorgonii m.° – p. 134 3617 (B, f. 60) Chrisanti et Dariae mm. – p. 138 1787 (B, f. 32) Felicis presb. Nolani et conf. in Pincis sepulti – p. 148 2885 (B, f. 48) Fursei ep. et conf. – p. 149 3209-10 (B, f. 55) Proiecti m. (sic = Praeiecti)* – p. 157 6916 [§14] (B, f. 104) Nerei Achillei et sociorum mm., cum rescripto Marcelli*– p. 162 6058-59 (B, f. 93) Domitellae (sic = Domitillae) et sociorum mm.* – p. 168 6066 (B, f. 40) Corcodomi (sic = Corcodemi) diaconi revelatio – p. 170 5200-01 (B, f. 35) Agapiti mart. Praenestini acta – p. 174 125 (B, f. 7) Magni m. passio° – p. 177 5169-70 (B, f. 83) Simphoriani m.° – p. 18145 7967-69 (B, f. 113 et 115) 7681 (omis dans B) Antfridi (sic = Ansfridi) ep. et conf.* – p. 187 543 (B, f. 15)
G178 – † ms. 81 «Sermo Marbodi in Vitam Sti Florentii confess. Accedunt variae Vitae Sanctorum. Mss. in 4°, sur vélin.» Ɣ
Manuscrit introuvable. Des précisions sont apportées à son sujet par Boll. 24 (= B) et 22. Selon une note de Rosweyde (Boll. 98, f. 514v), avant de passer chez les Jésuites d’Anvers, le livre avait appartenu à son compatriote Théodore Canter († 1617)46. Ce recueil d’œuvres en prose et en vers de Marbode était d’un type unique47, ce qui rend sa disparition spéciale45 Texte de grande qualité, mais mutilé en finale, selon AASS, Aug. 4, p. 493F: Primum locum obtineret istud, quod in antiquo Musei nostri codice signato † ms. 74 exstat, nisi postrema sui parte mutilum foret. 46 L. MORERI, Le grand dictionnaire historique, t. 3, Paris, 1759, p. 144. Né à Utrecht en 1545, Théodore (Dirk) Canter, fils d’un jurisconsulte et frère du philologue Guillaume (Willem) Canter, fut exilé de sa ville à partir de 1610. Il séjourna alors quelque temps à Anvers. D’autres manuscrits de Canter ont abouti à la maison professe d’Anvers, mais n’ont pas été recensés par Gérard: voir notamment Paris, BnF, Suppl. grec 329 et 518 (ce dernier donné par l’intéressé à André Schott). 47 Voir la description fournie dans AASS, Mai. 2, p. 701D-E, et les commentaires d’A. DEGL’INNOCENTI, L’opera agiografica di Marbodo di Rennes (= Biblioteca di Medioevo Latino, 3), Spoleto, 1990, p. 23 et 77-78. Toutes les œuvres citées à la page suivante sont authentiques et imprimées dans PL 171, y compris le poème sur Jonas (= PL 171, col. 1675-1678).
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ment regrettable. Les signes ° et * ont le même sens que dans l’article précédent. Florentii conf. per Marbodium* – sine pagina 48 Licinii ep. et conf. – p. 24 Magnobodi ep. Andegavensis per Marbodium – p. 34 Gualterii conf. per Marbodium* – p. 48 Rotberti abb. cistercien per Marbodium* – p. 59 Felicis et Adaucti mm. – p. 85 Laurentii levitae et m. versibus descripta° – p. 90 Jonae prophetae naufragium carmine descriptum – p. 97 Tharsidis (sic) carmine descripta° – p. 100
(B, f. 50) (B, f. 80) (B, f. 83) (B, f. 61) (B, f. 108) (B, f. 48) (B, f. 78) (Boll. 22, f. 345) (B, f. 117)
Ɣ G195 – sans marque «Relatio Francisci Sacrati archiep. Damasceni, Alphonsi Manzanedi de Quinones, I. Baptistae Pamphilii, Rotae auditorum, facta Smo D. N. Paulo papae V. super vita et miraculis B. P. Ignatii Soc. Jesu fundatoris super illius canonizatione formatis extracta. Mss. in f°.» Cette entrée est évoquée en AASS, Iul. 7, p. 609F, comme un élément indépendant dont la foliotation partait de l’unité. Elle ne peut donc coïncider avec Bruxelles, BR 8241 (VDG 3461 t. 2), ff. 51-107, XVIIIe s., 264 x 193 mm, de contenu identique. Il serait d’ailleurs étrange qu’Ignace de Loyola ait été seul cité par Gérard, à l’intérieur d’une série qui comportait 21 saints et un premier tome: Bruxelles, BR 8240 (VDG 3461 t. 1). D’après le dépouillement effectué en Boll. 24, les deux tomes 8240 et 8241 ont bien appartenu aux Bollandistes49, chez qui ils étaient cotés N 8c et N 8d, et les saints y étaient classés de A à X au moyen de signets marginaux (Ignace = L). Mais la notice de Gérard renvoie forcément à une autre copie — isolée — de la section relative à Ignace. Ɣ G204 – † ms. 105a «Un manuscrit contenant 1° Tertuliani Apologeticum de ignorantia in Christo. 2° Hincmarus contra Godescalcum. 3° Epistola contra conjugia consanguineorum. Mss. sur vélin, in folio.» = BRUXELLES, BR olim 1766-68, XIIe s., égaré de très longue date.
G210 – † ms. 111 «Concilii Tridentini historia et statuta. Mss. in fol°.» = BRUXELLES, BR 1290 (VDG 4164), XVIIe s., 254 ff., 265 x 203 mm. La cote ancienne se lit encore en haut du f. 1 et sur le dos du volume. L’identification que propose Op de Beeck — Bruxelles, BR 4636 (VDG 4163) — dérive d’une mauvaise lecture du catalogue de Van den Gheyn. Ɣ
48
Dans un recueil par ailleurs folioté, la précision sine pag(ina) est caractéristique du texte initial: cela est avéré ici, comme en G128 et G170. 49 Malgré les doutes exprimés par OP supra, n. 2), p. 267 (sous T203-204).
DE
BEECK, La bibliothèque des Bollandistes… (cf.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
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G227 – † ms. 126 «Vita et canonizatio Si Yvonis. Mss. sur vélin, in fol°.» La précision «sur vélin» permet d’identifier cette entrée avec le manuscrit longuement évoqué en AASS, Mai. 4, p. 537CD, 577F-578A. Il s’agissait d’un livre datable du dernier tiers du XVe s., qui renfermait d’abord les Acta Canonizationis (c’est-à-dire onze Collationes, suivies de l’Elevatio corporis; analyse ibid., p. 578A-579DE), puis la Vie rédigée après 1464 par Mauritius Gaufridi, O.P., à la demande de l’évêque et du chapitre de Tréguier (BHL 4637; éd. ibid., p. 581-608), enfin deux offices en neuf leçons pour la fête et six pour la translation. Le volume avait été donné aux Bollandistes en 1644 par Jacques Dinet, S.J., Provincial de France et confesseur de Louis XIII († 1653). Ɣ
Ɣ G229 – † ms. 128 «Deckeri chronologia. Apodixis chronologia ab olympiade 177 usque ad ann. Xi 89 deducta, autore Christiano Sgrothenio. Mss. in folio.» Le second titre, à quelques coupures près, coïncide avec celui de BRUe XELLES, BR 3846 (VDG 3051), XVI s., 17 ff., 424 x 293 mm, sans cote 50 ancienne . Le premier doit être une erreur et servir de titre général aux entrées suivantes: † ms. 129-133 (cf. Boll. 20, f. 189), qui sont effectivement de Jean Deckers, S.J.
† ms. 135 «Sancti Cyrilli opera, tomus 1us. Mss. grec, in folio.» = PARIS, BnF, Suppl. gr. 214, XVIe s., 478 ff., d’après la cote conservée et Boll. 20, f. 183: Cyrillus Alexandrin. De adoratione et cultu in spiritu et veritate – † ms. 135. Selon la note du f. I, le livre avait été mis à la disposition d’André Schott, S.J., par Henri van Etten. Ɣ G239 –
G240 – † ms. 136 «Sancti Cyrilli opera, tomus 2dus. Mss grec, in fol°.» Peut-être PARIS, BnF, Suppl. gr. 217, a. 1610, 248 ff., d’après l’entrée de Boll. 20, f. 183: Eiusdem XXX Homeliae paschales graece – † ms. 136. Mais un doute subsiste, car un autre in-folio du même ouvrage est mentionné sous G241 († ms. 137). Op de Beeck a cru pouvoir identifier ce dernier avec Bruxelles, BR 8301 (VDG 1182), XVIe s., 279 ff., 283 x 195 mm, mais aucun des deux recueils ne conservant sa cote ancienne51, une inversion serait possible. Ɣ
50 Notice de R. CALCOEN, Inventaire des manuscrits scientifiques de la Bibliothèque royale de Belgique, t. 1, Bruxelles, 1965, p. 78 n° 99. Christian Sgrooten († av. 1609) fut le cartographe officiel de la Cour d’Espagne, de 1557 à sa mort. 51 Dans Bruxelles, BR 8301, est préservée sur une languette l’ancienne étiquette carrée, avec le tampon † Ms., mais le numéro n’est plus lisible.
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G249 – † ms. 144 «Collectanea de Sanctis varia. Mss. in fol.» = BRUXELLES, BR 8306-17 (VDG 3464), XVIIe s., 113 ff., 278 x 204 mm, sans cote ancienne. L’identité est garantie par les articles indexés sous † ms. 144 dans Boll. 20-24. Volume identifié d’après T218, mais sans que la concordance ait été faite avec G249. En haut du f. 1, ex-libris des Bollandistes: Musaei SS. Soctis Jesu Antverpiae, et note, de la main de Janning, rappelant les circonstances dans lesquelles le livre vint à Anvers: Tuli mecum Roma 1700 ex reliquiis P. Inckoffer in Collegio Germanico, dono patris Mariani, ibidem tunc procuratoris52. Melchior Inchofer, S.J., était mort longtemps auparavant, en 1648, alors qu’il travaillait à une histoire du martyrologe. Ɣ
G250 – † ms. 145 «Sti Poloniae, Lithuaniae, Russiae vel Moscoviae. Mss in folio». Entrée identifiée à juste titre par Op de Beeck avec BRUXELLES, BR 803032 (VDG 3453). La cote est identique à celle de G251. Boll. 23, f. 55, y renvoie pour deux autres pièces qui ne figurent plus dans le recueil actuel: Menologium Rutenorum missum nobis a P. Georg. David – Item SlavoRussicum a Barone Sparwenfelt communicatum. La première correspond sans doute à Bruxelles, BR 11327 (décrit plus bas sous G464, dans une liste additionnelle); la seconde est insérée aujourd’hui dans un recueil factice relié postérieurement à 1822: Bruxelles, BR 20454-57 (VDG 5088), f. 9-26. Ɣ
G251 – † ms. 145 «Mora Romana anni 1661 et reditus in Belgium. Mss. in fol°.» = BRUXELLES, Boll. 972, a. 1661-1663, 267 pp., 263 x 202 mm. La cote ancienne figure sur le dos et au revers de la couverture, ainsi qu’au verso du feuillet de garde. Sous G253 († ms. 146, in-4°), figure la première partie du journal de voyage des Bollandistes, coïncidant seulement avec Bruxelles, Boll. 971, a. 166053. Ɣ
G256 – † ms. 149 «Si Basilii opera. Mss. grec sur vélin, in 4°.» = PARIS, Bibl. de l’Arsenal 234, XIe s., 276 ff., 228 x 172 mm, qui a conservé sa cote ancienne. Le contenu est précisé par Boll. 20, f. 65 (Epistolae). Ɣ
G266 – † ms. 159 «Vitae sanctorum graecae ex Bibliotheca Sti Salvatoris Messanensis Ord. Sti Basilii. Mss. in 4°.» Ɣ
52
Une note analogue se lit en tête de Bruxelles, BR 8291-98 (VDG 3462), coté † ms. 143.
53
Non avec Boll. 971-972, comme le dit Op de Beeck.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
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D’après un relevé des Passions et Vies en grec, que renferme Boll. 24, f. 127-135, le recueil ainsi coté – outre Bruxelles, BR 8599-600, déjà identifié – comprenait également BRUXELLES, BR 8368-71 (VDG 3338), e e XVII s., et 8450-51 (VDG 3340), XVIII s., respectivement T231 et T257. G268-269 – † ms. 161 «Acta variorum sanctorum. Mss. in folio.» Cette cote regroupait divers recueils, que les Bollandiani 20-24 associent aux sous-cotes B1-B16. Op de Beeck a proposé sept identifications, mais dans le premier article cité: Bruxelles, BR 8170-77 (VDG 3454), la cote † ms. 161, présente sur le volume, était caduque à l’époque de Gérard et déjà remplacée par † ms. 172. D’après Boll. 24, sont à ranger ici les manuscrits suivants: BRUXELLES, BR 8066 (T163, sous-cote inconnue); 8075 (T165, B1354); 8927 (VDG 3491), f. 176-243 (T371, B4). Ɣ
G270 – † ms. 162 «Vitae virorum sanctitate illustrium Ordinis SSae Trinitatis de Redempt(ione) captiv(orum). Item Ord. Praedicat. Mss. in folio.» Cette cote est citée en AASS, Aug. 1, p. 370B et 545-559, à propos d’un livret antérieur à 1242 qui avait été envoyé de Burgo de Osma et renfermait une Vie de S. Dominique (BHL 2210). Le volume devait donc être un recueil factice, car sa première partie était indexée en Boll. 20, f. 373, sous Ignatius a Sancto Antonio, un religieux Trinitaire, auteur d’un Necrologium religiosorum et monialium, pietate aut scientia, vel alia praerogativa insignium, ordinis SS. Trinitatis redemptionis captivorum martyrologice accomodatum, Aix, 1707. Ɣ
Ɣ G277 – † ms. 167 «Catalogus Sanctorum Hiberniae, Scotiae, Angliae et Vitae aliae. Mss. in folio.» Dans les Acta Sanctorum, cette cote est citée à plusieurs reprises, en général comme étant celle d’un involucrum, c’est-à-dire d’un «portefeuille» ou recueil factice, et parfois associée à une lettre: «† Ms. 167 C, † Ms. 167 D»55. Ces lettres additionnelles — indifféremment majuscules ou minuscules56 — fonctionnent comme des sous-cotes permettant de distinguer les éléments séparés (sur le procédé, voir l’annexe finale). Les Bollandiani 20-24 livrent des précisions en si grand nombre que celles-ci justifieraient une étude spéciale. Une collection de Vies en majorité irlandaises y a été dépouillée en tant que † ms. 167a; d’autres sous-cotes de b à f sont men54 Envoyé à Rosweyde en 1627, d’après AASS, Sept. 6, p. 900E, par un bénédictin de Sant Cugat del Vallès. 55
Voir AASS, Aug. 3, p. 656F; Aug. 6, p. 131B, 488F; Sept. 1, p. 662E; Sept. 2, p. 226C (avec les lettres C et D); Sept. 3, p. 455E. 56
Dans cette étude, j’ai adopté partout la forme minuscule, par souci d’uniformité.
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tionnées sporadiquement, notamment pour des œuvres de Stephen White, S.J. (1574-1646), un correspondant de Rosweyde57: – † ms. 167b Vitae aliquot breuiores collectae a Steph. Vito S.J. (Boll. 22, f. 315) – † ms. 167c Vitus (Steph.) Notationes in Catalogum SS. Hiberniae (Boll. 21, f. 345) – † ms. 167d Vitus (Steph.) Epistolae mss. variae de SS. Hiberniae ad Rosweydum (ibid.) – † ms. 167e Hibernia scotorum antiquorum patria (Boll. 22, f. 314) – † ms. 167f (Hibernia) Item ecclesiastica praecipue de sanctis – sancti et kalendaria (ibid., f. 315)
Mais je préfère ici me concentrer sur le premier élément: † ms. 167a, dont la reconstitution éclaire l’histoire de la transmission des Vies de saints irlandais. Il s’agit, en effet, du recueil donné aux Bollandistes par Henry FitzSimon, S.J. (1566-1643), recueil qu’ont souvent évoqué les spécialistes, sans pouvoir en définir le contenu58. Cela est prouvé par la foliotation de la Vita Finiani qui coïncide avec celle qu’a indiquée Henskens à partir du manuscrit de FitzSimon59, et par la cote de la Vita Micheae dans les Acta Sanctorum60. La structure du recueil, hélas, ne peut être précisée dans ses moindres détails, pour diverses raisons: présence de Vies débutant sur le même folio (dont il est alors impossible de rétablir la séquence), absence de foliotation pour deux pièces (rejetées ici en finale), oubli de la sous-cote par le rédacteur du Bollandianus 24 (= B), omission enfin de certains saints par le même rédacteur et peut-être par le signataire de ces lignes61. Les signes ° et * ont le même sens qu’en G170. Les noms qui en 57
Sur White, dont la correspondance est évoquée en AASS, Iun. 6, p. VIII; Iun. 7, p. IIIIV; Iul. 2, p. 487, voir R. SHARPE, Medieval Irish Saints’ Lives. An Introduction to Vitae Sanctorum Hiberniae, Oxford, 1991, p. 44-46. On lui doit également les Vindiciae Hibernicae, G265/† ms. 158, bien identifiées par Op de Beeck avec Bruxelles, BR 7658-61 (VDG 4639). Sous G265, on corrigera la formulation fautive Petri Viti en Patris Viti. 58
Voir, entre autres, P. GROSJEAN, Une Vie de saint Secundinus, disciple de saint Patrice, in AB, 60 (1942), p. 26-34; ID., Les Vies de S. Finnbarr de Cork, de S. Finnbarr d’Écosse et de S. Mac Cuilinn de Lusk, in AB, 69 (1951), p. 324-347; ID., Notes sur quelques sources des Antiquitates de Jacques Ussher. Édition de la Vita Commani, in AB, 77 (1959), p. 154-187; ID., Deux textes inédits sur S. Ibar, ibid., p. 426-450; SHARPE, Medieval Irish Saints’ Lives…, p. 41-43 et 375-379. 59
Cf. GROSJEAN, Notes sur quelques sources…, p. 179: Vita Finniani … Vide aliam in Ms. P. Fitsimon fol. 51. Voir aussi ce qui est dit de la Vita S. Maculini à la n. 69. 60 Vita sancti Micheae apocrypha, et e fabulis absurdis consuta exstat apud nos inter Vitas alias Mss. Sanctorum Hibernorum, quas habemus in involucro signato † Ms. 167 A, per P. Fitzsimon huc missas (AASS, Aug. 5, p. 3, où est précisée une foliotation: fol. 20 et seqq., sans doute plus correcte que celle qui est citée plus loin). Voir aussi la n. 70 (où manque la sous-cote). 61
Le dépouillement a été fait d’une main tardive, souvent sur les versos de B, ce qui est inhabituel et facilite les oublis. Par exemple, il manque les noms de Commanus et d’Ybarus, qu’on se serait attendu à y trouver d’après les copies exploitées par Grosjean, ou encore celui de Molingus cité en relation avec FitzSimon dans AASS, Iun. 3, p. 406F et 410E.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
413
sont affectés sont ceux pour lesquels les Collectanea Bollandiana ou les Acta Sanctorum ont préservé une trace du recueil (transcription ou variantes). contenu de † ms. 167a Kenani ep. et conf. Hiberni*62 Fintani ep. in Hibernia qui 360 annis vixerit Nellani (Nessani ?63) in Hibernia de Niniano ep. Wijthernen.*64 Kerani ep. de Sagir Kerani abb. Hiberni Koemgeni abb.*65 Kanithi seu Kanici abb. Hiberni*66 Comgalli ab. Benchorensis*67 Fechini*68 de Brendano Cluan-Fertensi Hiberno Maculini abb. Hiberni*69 Theclae v. m. Molonis°70 Lacini conf. Hiberni Molruani*71 Lasriani abb.*72 Abbani uita*73 Malachiae ep. Hibernensis per S. Bernardum abb. Kelani ep. Hiberni Tigernaci ep. m. in Scotia*74
folio (= p.) Boll. 24 p. 1 (B, f. 76v) p. 3 (B, f. 50) p. 5 (B, f. 93) p. 5 (B, f. 95) p. 8 (B, f. 76v) p. 10 (B, f. 76v) p. 13 (B, f. 76v) p. 14 (B, f. 76v) p. 16 (B, f. 34) p. 16 (B, f. 47) p. 18 (B, f. 26) p. 19 (B, f. 81v) p. 22 (B, f. 117) p. 23 (B, f. 92) p. 26 (B, f. 76v) p. 27 (B, f. 92) p. 29 (B, f. 76v) p. 31 (B, f. 5) p. 39 (B, f. 83) p. 41 (B, f. 76v) p. 41 (B, f. 119)
62 Bruxelles, BR 8953-54 (VDG 3510), f. 299-300v (cf. BHL 4641g); cf. K. HUGHES, The Offices of S. Finnian of Clonard and S. Cíanán of Duleek, in AB, 73 (1955), p. 342-372, spéc. p. 351. 63
Cf. AASS, Mai. 1, p. 360.
64
AASS, Sept. 5, p. 321F.
65
AASS, Iun. 1, p. 311C.
66
AASS, Oct. 5, p. 643E.
67
AASS, Mai. 2, p. 579E et 580-582 (BHL 1909).
68
AASS, Ian. 2, p. 329 et 330-332 (BHL 2845).
69
AASS, Sept. 7, p. 144D; Bruxelles, Boll. 150, f. 6-8; éd. GROSJEAN, Les Vies de S. Finnbarr de Cork… (cf. supra, n. 58), p. 338-343 (BHL 5128m). Là encore, la foliotation du recueil de FitzSimon (p. 19) est confirmée par une note autographe de Bolland, que cite R. SHARPE, Medieval Irish Saints’ Lives… (cf. supra, n. 57), p. 379 n. 38. 70 AASS, Aug. 1, p. 342A (S. Lugidus): Ms. non admodum antiquo P. Fitz-Simonii nostri, signato † ms. 167; ubi Sanctus etiam appellatur Molo. 71
AASS, Iul. 2, p. 668.
72
AASS, Apr. 2, p. 543EF et 544-547 (BHL 4727).
73
Cf. AASS, Oct. 12, p. 276A.
74
AASS, Apr. 1, p. 401C et 402-404 (BHL 8287).
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? Fursei abb. Peronae75 Secundini ep. in Hibernia ex discipulis S. Patricii*76 Finianus alias Fintanus pater S. Finiani Micheae prophetae°77 Molanfidi Chartachi ep. et conf.*78 de Colmanno Dromonensi Hiberno
p. 43 p. 49 p. 51 falso p. 54 p. 54 – –
(B, f. 55) (B, f. 111) (B, f. 50) (B, f. 92) (B, f. 92) (B, f. 31) (B, f. 33)
Le rangement des saints n’est pas conforme au calendrier; mais y avait-il vraiment un classement? Le compilateur n’aurait-il pas transcrit ces pièces dans l’ordre où il avait trouvé leurs modèles ? D’après la foliotation, son recueil devait former une seule unité codicologique: si les Vies du reste avaient pu être dissociées, l’on comprendrait mal pourquoi les Bollandistes auraient été forcés d’en faire de nouvelles copies pour les intégrer, dans leurs propres recueils, à la date liturgique. Ɣ G278 – † ms. 168 «Un portefeuille intitulé Imagines B.M. Virginis et Miracula varia. Mss. in folio.» Probablement BRUXELLES, BR 20614 (VDG 3549), XVIIe s., 316 ff. de formats variés (maximum: 318 x 215), apparemment sans cote conservée. Titre du f. 1: B. Mariae imagines miraculis celebres. Le recueil † ms. 131b (bien identifié sous G236 avec Bruxelles, BR 8590-98) avait d’abord été coté † ms. 168 et dépouillé sous ce numéro dans Boll. 20-24. Ɣ G280 – † ms. 170 «Isidori Hispalensis Origines. Mss. in fol°, sur vélin.» Les Bollandistes possédaient un second manuscrit des Étymologies, recensé sous G147, sans indication de format († ms. 52 «S. Isidori Ethimologiae. Mss. sur vélin»). L’un des deux volumes a séjourné en France durant la Révolution et l’Empire: cet exemplaire y fut décrit comme un infolio du XIe ou du début du XIIe s., provenant des Jésuites d’Anvers et comportant aussi un calendrier fragmentaire de Saint-Bertin79. Rendu par les Français, il est devenu BRUXELLES, BR 9843-44 (VDG 1325), XIe s., 253 ff., 285 x 200 mm, et ne semble plus garder de trace de son passage
75 Le rédacteur de B a oublié de préciser la sous-cote, ce qui jette un doute sur le statut de cette entrée. 76
Bruxelles, BR 8957-58 (VDG 3512), f. 25-27v, éd. GROSJEAN, Une Vie de S. Secundinus… (cf. supra, n. 58), p. 29-34 (BHL 7553m). 77
La vraie foliotation est sans doute celle qui est indiquée à la n. 60, c’est-à-dire 20ss.
78
AASS, Mai. 3, p. 375C.
79
Cf. Paris, BnF, nouv. acq. fr. 5421, n° 98, fiche 101.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
415
chez les Bollandistes80. Il est donc difficile de savoir si c’était l’ancien † ms. 170 ou l’ancien † ms. 52, même si la première cote, en raison de sa mention en AASS, Sept. 7, p. 422D, est un peu plus probable. Ɣ G283 – † ms. 173 «Un portefeuille contenant: 1° Vitae S. Gerardi Groot et aliorum plurimorum. 2° Chronicon fratriensium in Daventra Windezemiensis Congregationis. 3° Origo monast. S. Agnetis prope Zwollas. 4° Vitae sanctorum aliquod Zutphaniensium et Daventriensium. Mss. in folio.» Article égaré. Le mot «portefeuille» implique un recueil factice, dont les éléments pouvaient être recombinés à volonté. Des précisions sur les sections 1 et 4 sont apportées par Boll. 24 (= B) et 23.
1° Section (non paginée, où je cite les noms dans l’ordre alphabétique) Arponis de Lemego – sine pagina (B, f. 17) Bernardi comitis de Benthem, Cong. Windesemensis, vita gemina secularis et religiosa cum notis et alia – s. p. (B, f. 23) Florentii, socii Gerardi Magni aliorumque Fratrensium. Per Rodulphum Dierdemuden – s. p. (B, f. 51) Gerardi Magni, per Rodulphum Dierdemuden – s. p. (B, f. 57) Henrici Xindeshof, primi rectoris Nemoris B. M. prope Northorn – s. p. (B, f. 63) Hermanni Plettenborg – s. p. (B, f. 64) de Iacobo Enchusano, Congr. Windesemensis – s. p. (B, f. 67) Ioannis Brinckerinck Zutphaniensis, Congregationis Fratrensium, cum monitis, dum gubernabat moniales – s. p. (B, f. 70) Ioannis Eekens de Ummen caeci, primi rectoris monast. S. Agnetis prope Zwollas – s. p. (B, f. 72) Mathiae Zutphaniensis, per Petrum de Gandavo – s. p. (B, f. 89) Theodorici de Huxaria – s. p. (B, f. 117) Testamentum Theodorici IV prioris in Windesem. (Boll. 23, f. 280) Windesemensis Congr. origo et progressus (Boll. 23, f. 83 et 337) 4° Section (paginée, reclassée dans l’ordre du recueil) Salomae, priorissae in Diepenveen – part. 4, p. 4 (B, f. 109) Iacobo Wiltecop et Gosivino (sic) Tyaten, fundatoribus domus S. Agnetis – p. 41 (B, f. 68) Everardo de Eza, pastore in Almeloe fundatore monast. B. Mariae prope Northorn – p. 43 (B, f. 44) de Henrico Magno de Brabantia – p. 55 (B, f. 63) de Mathia clerico, in specie laici Deo serviente – p. 58 (B, f. 89) de Iacobo Toch, Congr. Windesemensis – p. 71 (B, f. 67) de Rutgero de Doethingen, Congr. Windesemensis – p. 72 (B, f. 109) 80
Il porte l’ex-libris – mal lu par J. Van den Gheyn – de Johannes Molinaeus (Van der Meulen), canoniste et doyen de Louvain, dont au moins un autre manuscrit aboutit chez les Bollandistes († ms. 97 = Bruxelles, BR 6110-11 [VDG 2500]).
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Henrico Goude, Congregat. Windesemensis – p. 79 (B, f. 64) Rutgero Zon., I° patre monast. S. Hieronymi – p. 86 (B, f. 109) Gobelini de Kempis, fratris Thomae a Kempis – p. 90 (B, f. 59) de Henrico Wetter, Congregationis Windesemen. – p. 95 (B, f. 63) Agnetis monast. de Orten, quae multa revelavit – p. 103 (B, f. 7) Rimen (sic), fundatricis domus D. Florencii ex parte – p. 12581 (B, f. 107) Gertrudis ten Venne, rectricis monasterii S. Ceciliae in Daventria – p. 133 (B, f. 58) Ysentrudis de Meckeren, sororis domus Gerardi Magni – p. 140 (B, f. 125) Henrici Herxen, rectoris IV monast. clericorum Zwollis – p. 155 (B, f. 63) de Alberto Calber (Calkar ?), rectore III Domus Zwollensis – p. 162 (B, f. 8) Margaritae de Naetwijk, quae coluerat XI mille vv. – p. 170 (B, f. 85) Iutta de Ahuijs, abbatissae in Vrede et mon. in Diepenven prope Daventriam – p. 172 (B, f. 76) de Alberto Terachter ex Delden oppido Twenthiae – p. 192 (B, f. 8)
La plupart de ces copies avaient été tirées d’un seul et même volume: Bruxelles, BR 8849-59 (VDG 4146), 284 ff., XVe-XVIe s., un recueil de Saint-Florent de Deventer, qui appartenait aussi aux Bollandistes († ms. 34 = G144). G301 – † ms. 191 «Panegyrici veteres. Mss in folio sur vélin.» = BRUXELLES, BR 10026-32 (Thomas 171-7582), XVe s., 179 ff., sans cote ancienne (vu sur microfilm). Au f. 1, ex-libris de la maison professe d’Anvers: Collegii Societatis Iesu Antverpiae 1599 D. P. et tampon de la Bibliothèque nationale de France. Ce manuscrit servit à l’édition des XII Panegyrici veteres, due à Johannes Livineius et parue à Anvers en 159983. Il appartenait alors au philologue, qui mourut cette même année; celui-ci l’avait hérité de son oncle, l’évêque de Liège, Laevinus Torrentius (Lieven Vander Beke), dont plusieurs manuscrits se retrouvèrent ensuite chez les Bollandistes84. Ɣ
G313 – † ms. 203 «Cassiodori varia. Mss. sur vélin, in 8°.» = BRUXELLES, BR 10018-19 (VDG –), 178 ff., 196 x 115 mm, sans cote ancienne. Ce manuscrit, envoyé en France, y fut décrit ainsi: «Cassiodori Ɣ
81
Comprendre Zwedera van Runen.
82
P. THOMAS, Catalogue des manuscrits de classiques latins de la Bibliothèque Royale de Bruxelles (= Université de Gand. Recueil de Travaux publiés par la Faculté de Philosophie et Lettres, 18), Gand, 1896. 83 Cf. L. BATTEZZATO, Renaissance Philology: Johannes Livineius (1546-1599) and the Birth of the Apparatus Criticus, in History of Scholarship, ed. C. R. LIGOTA – J.-L. QUANTIN, Oxford, 2006, p. 75-111, spéc. p. 85. Parmi les manuscrits obtenus de Livineius, un Pline l’ancien fut ensuite cédé par les Jésuites à Isaac Vossius (c’est aujourd’hui Leiden, Universiteitsbibliotheek, Voss. lat. f° 42, XIVe s.); un recueil de lettres de Sénèque est devenu Den Haag, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, 10 D 30 (= A88, identifié par Op de Beeck). 84
Voir notamment A32b, identifié par Op de Beeck.
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liber formularum. 1 vol. in 8°, XIIe s., Jésuites d’Anvers85». Il porte de fait, en haut du f. 1, la mention Societatis Jesu Antverpiae D. P. Une fois revenu à Bruxelles, il fut coté, comme G301, dans la série numérique où furent intégrés massivement les livres qu’avait rendus l’administration française. G314 – † ms. 204 «Abdias, Passio apostolorum. Mss. in 4°.» Très probablement BRUXELLES, BR 8484 (VDG 3471), XVIIe s., 127 ff., 196 x 150 mm, sans cote ancienne; déjà identifié avec T267, sans que la concordance ait été faite avec G314. Copies envoyées d’Autriche en 1666 par un confrère jésuite, Reinoldus Dehnius (Reinhold Dehnig86). Le modèle était un légendier originaire de Wissembourg, qui appartint ensuite au baron Henri-Jules de Blum: Wolfenbüttel, Herzog-August-Bibliothek, Weiss. 48, IXe-Xe s. Ɣ G315 – † ms. 205 «Un portefeuille contenant: 1° Liber de ortu, vita et obitu SS. Patrum. 2° Bibliotheca Benedictina sive catalogus scriptorum ecclesiasticorum Ordinis S. Benedicti. Mss. in 4°.» Les deux parties sont aujourd’hui disjointes. G315/1 correspond à BRUe XELLES, BR 4082 (VDG –), XVI s., 32 ff. non numérotés, 225 x 175 mm, sans cote ancienne. L’identité est garantie par les précisions apportées en Boll. 21, f. 253, et 23, f. 229: Vitae patrum et discipulorum Christi vitae mss. ex S. Isidoro ep. Hispal. per Hub. Scutteputeum, collatae cum aliis mss. Il s’agit d’un manuscrit d’Hubert Schuteput, chanoine régulier de Bethléem, préparé pour l’impression, qui reçut en finale l’imprimatur de Johannes Hentenius (Jan Henten), professeur de théologie à Louvain († 1566). G315/2 est désormais BRUXELLES, BR 2563 (VDG 3800), XVIIe s., 57 ff., 206 x 160 mm. Le titre de Gérard coïncide avec celui du f. 1, à un mot près: … Ordinis antiquissimi sancti Benedicti. Au f. [I]v, cote Z 138, absente de Boll. 22-23. Cette compilation, annotée par André Schott, d’un moine d’Afflighem, Jacobus Moselmanus, semble aussi avoir été préparée pour l’impression. Ɣ
G318 – † ms. 207b «Vitae variorum Sanctorum. Mss. in folio.» G319 – † ms. 207bc «Passio Sti Romuli et Vitae variorum Sanctorum». Gérard a fait une confusion et dédoublé un unique portefeuille: † ms. 207b, qui débutait par la Passion de S. Romulus de Fiesole et semble égaré. Le volume coté † ms. 207c est mentionné sous G320 et toujours conservé à Bruxelles (BR 7752-58 [VDG 3442]). La foliotation du recueil perdu n’est Ɣ Ɣ
85
Cf. Paris, BnF, nouv. acq. fr. 5421, n° 206, fiche 208.
86
Cf. AASS, Mai. 1, p. 7EF; Iun. 5, p. 399DE, ainsi que les lettres insérées dans le manuscrit.
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pas notée dans les Bollandiani 22-24, de sorte que le contenu en est indiqué ci-dessous dans l’ordre alphabétique. Les ensembles les plus importants y étaient cinq Vies grecques, rejetées ici en finale, et un groupe de sept saints toscans (Fiesole-Florence), d’après un légendier du XIVe s.: Firenze, Bibl. Laurenziana, Plut. XX. 6, analysé en AASS, Mai. 6, p. 51AC, et publié in extenso par A. Degl’Innocenti87 en 1999. Amedei ducis Sabaudiae vita (B, f. 11) – Vita Angelae Fulginatis (B, f. 12v) – Annonis ep. Coloniensis vita, exequiae, miracula (B, f. 13v) – Anselmi archiep. Cantuariensis vita (B, f. 14) – Benedictini canonizati (Boll. 22, f. 77) – Bernardi monachi S. Joannis Gualberti abb. ep. conf. vita (B, f. 22v) – Historia fabulosa de gestis Tiberii pro Christo (B, f. 30v) – Pilati epistola de Christo ad Tiberium imp. (Boll. 23, f. 154) – Cosmae et Damiani miracula (B, f. 35v) – Crescentini abb. officium (B, f. 35v) – Cunegundis cum Henrico imp. marito suo vita (B, f. 36) – Donati de Scotia ep. Fesularum vita (B, f. 40) – Elizabeth regis Hungariae filiae, Lantgravii Thuringiae uxoris, vita (B, f. 42) – Emundi ep. conf. vita (B, f. 42v) – Engelberti archiep. Colonien. vita et passio (B, f. 43) – Eugenii conf. archidiac. Florentini vita (B, f. 44v) – Eulalii monachi acta (B, f. 44v) – de Francisca Ulyssiponensi epist. Ludovici Granatensis (B, f. 50v) – Henrici imp. vita (B, f. 62v) – Lamberti ep. Leodiensis et m. (B, f. 76v) – Largi Smaragdi Ciriaci passio (B, f. 77v) – Ludovici Granatensis epist. ad Card. Borromeum (B, f. 81v) – Marci papae vita (B, f. 83v) – Mauri abb. vita (B, f. 88v) – Michaelis archang. basilicae dedicatio etc. (B, f. 90v) – Miniatis m. vita (B, f. 91v) – Reliquiae Placentinae (Boll. 23, f. 184) – Romani m. passio (B, f. 107v) – Romuli ep. m. passio (B, f. 107v) – Stephani protom. translatio (B, f. 114v) – Tiburtii m. passio (B, f. 118v) – Vincentii Ferrerii O.P. vita et tractatus (B, f. 121v) – Viridianae cellariae in castro Florentino vita (B, f. 122v) – Zenobii ep. conf. vita (B, f. 124v) – [Vitae graecae] Callinici m. elogium (B, f. 127v) – Crestis m. in Cappadocia passio (B, f. 132v) – Marinae m. elogium (B, f. 131v) – Philareti eleemosynarii vita (B, f. 101v, 133v) – Philothei patriarchae vita (B, f. 133v). Ɣ G323 – † ms. 208 «Un manuscrit intitulé Codex manuscriptus olim Muttianus. Ce livre contient la vie de différens saints. Mss. sur vélin, in f°.» = LONDON, British Library, Egerton 2569, a. 1269, 309 ff., 325 x 200 mm, acquis en 1879. Le nom de Muttianus vient de Henri-Denis Mutte, doyen du chapitre de Cambrai († 1774), dont l’ex-dono aux Bollandistes se lit au f. 3. La cote ancienne, chez Gérard, fait doublet avec celle de G322 (un recueil dépouillé en Boll. 21 et 23 en tant que † ms. 207d).
G325 – sans marque «Acta Si Januarii episcopi et martyris. Mss. in folio.» = BRUXELLES, BR 8235-39 (VDG 3460), XVIIIe s., 279 ff., 276 x 192 mm, et non 7569 (VDG 3440), comme le propose Op de Beeck; la cote anƔ
87 Un leggendario fiorentino del XIV secolo, ed. A. DEGL’INNOCENTI (= Millennio Medievale, 12), Firenze, 1999.
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cienne reste inconnue. Il a été correctement identifié sous T202, sans que la concordance ait été donnée avec G325. À l’initiative d’un jésuite napolitain, Pasquale de Matthaeis, ce manuscrit fut préparé et donné par les autorités civiles de Naples, afin de servir à la rédaction, dans les Acta Sanctorum, du dossier de leur saint patron88. Il arriva à Anvers en avril 1756 et fut exploité in extremis par J. Stilting89. G326 – sans marque voir l’annexe. Ɣ G328 – sans marque «Recueil des tombes, sépultures, épitaphes, et inscriptions funèbres de la Gaule Belgique par Noel Le Boucq, héraut d’armes de l’empereur Charles V et de Philippe son fils. In fol° avec des armoiries enluminées.» [= A48] = HULDENBERG, Bibliothèque des Comtes de Limburg Stirum, ms. 109, milieu du XVIe s., 311 ff. + 8 pp. d’index, 305 x 220 mm90. Selon Boll. 22, f. 72, le manuscrit était coté B. 59. En 1825, il fut acquis par l’historien anversois Vander Straelen. Il porte encore le n° 143, qui doit être une cote moderne ou un numéro de catalogue de vente. Noël Le Boucq († 1567), originaire de Valenciennes, est aussi l’auteur d’un traité d’armoiries daté de 154391. Ɣ
G338-340 – S. 17-18-18a «Mss. Martyrologia antiqua breviora Tus 1us. In fol° – Mss. Martyrologia, sub nomine Bedae Tom. II. In f° – Martyrologia mss. tom. III. Continentur Reg. Suetiae Benedictinum et a. In fol°.» [= A11] = BRUXELLES, BR II 760 (VDG 478) t. 1-3, XVIIe s., où la cote S. 17 reste visible au t. 1. Contrairement à ce que croyait Op de Beeck, Bruxelles, BR 21532-35 (VDG 485) ne correspond pas à S. 17, mais à S. 46. Ɣ
Ɣ G341
– S. 19 «Whijtford Martyrologium, en anglois. Mss. in folio.» = BRUXELLES, Boll. 213, XVIIe s., 113 ff., 329 x 211 mm, qui renferme le Martyrologium anglicanum excusum Londini 1526 par Richard Whitford (f. 3-98), précédé d’un index des saints qui y sont cités. En haut du f. 1, 88 Sur le contenu et l’histoire de ce volume, voir désormais R. GODDING, Il dossier di San Gennaro negli Acta Sanctorum, in San Gennaro nel XVII centenario del martirio (305-2005), t. 1 = Campania Sacra, 37 (2006), p. 37-55, spéc. p. 46-51. 89
En AASS, Sept. 6 (1757), p. 761B-F, 770EF, 884-887 (BHL 4138), 888-890 (BHL 4140),
etc. 90 Volume localisé grâce à L. CAMPBELL, The Authorship of the Recueil d’Arras, in Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 40 (1977), p. 307. Les précisions codicologiques m’ont été aimablement communiquées par le Comte Frédéric de Limburg Stirum, dont la famille a possédé aussi A29a (désormais Bruxelles, BR IV 580, identifié à juste titre par Op de Beeck).
91
Paris, BnF, français 11463.
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cote «* S 19a» des anciens Bollandistes, la lettre ayant été ajoutée pour éviter un doublet avec l’article suivant92. Mais en Boll. 21, f. 366 et 23, f. 45, l’ouvrage de Whitford est bien associé à la cote S. 19. Ɣ G342 – S. 19 «Un portefeuille contenant quelques martyrologes mss. in folio». [= A12b] 93 = Vente Heber, Gand, 1835, n° 12 (acquis par le libraire Thomas Rodd). Ce recueil de copies appartenait à la même série que les numéros S. 17, 18 et 18a, cités plus haut, et n’en a été séparé que par le hasard d’une vente aux enchères. Son contenu peut être restitué grâce aux entrées du Bollandianus 2394; il renfermait notamment des Notae mss. per Thom. Malvendam ad nos missae a Jo. Bapt. Maro (Boll. 23, f. 44; cf. AB, 129 [2011], p. 120), ce qui garantit l’identité avec A12b.
G344 – S. 21 «Un manuscrit contenant: 1° Kalendar. Benedictinum S. Salvatoris et Michaelis Antverpiensis. 2° Catalogus Sanctorum Hispaniae. In folio.» = BRUXELLES, Boll. 100, f. 1-47v, XVIIe s. Ce volume est un recueil factice de 287 ff., formé au XIXe s. et regroupant en majorité des papiers des anciens Bollandistes. Les deux textes cités par Gérard occupent respectivement les f. 1-30 et 31-47v, 325 x 210 mm; une languette collée sur le f. 195 et une mention additionnelle sur le f. 34 portent le nom de l’abbaye de Tongerlo. Ɣ
92
Voir plus haut un cas analogue sous G74.
93
Catalogue d’une belle collection de livres et manuscrits, ayant fait partie de la bibliothèque de feu M. Richard Heber, suivi d’un Supplément, dont la Vente aura lieu à Gand, le 26 octobre 1835 et jours suivants…, Gand, 1835, p. 119 n° 12: «Un portefeuille contenant un grand nombre de notes pour la publication des Acta Sanctorum et particulièrement relatives au martyrologue d’Usuard. In-fol.». L’exemplaire que j’ai consulté à la Bibliothèque royale de Bruxelles portait en marge les noms des acquéreurs. 94 Cf. f. 42 (s. v. Martyrologium): (Adonis) Ado collatus cum ms. Card. Sfortio: S 19 – (Usuardi) Habemus praeterea extracta seu collationes plurimas ab Henschenio et Papebrochio factas, quae simul compacta sunt Tomo 4° Collectaneorum, notato S 19. Praecipua sunt in eodem codice: Aquicinctinum collatum cum editione Molani 1573 – Parisiense S. Victoris – Pulsanensis et Pleschionensis fragmenta – Reginae Sueciae quod fuit principis Ursini a Rosemberg – Marchianensis Martius et in fine voluminis Februarius integer – Daveronensis codex cui in fine eiusdem ms. additus Ambianensis – Carthusiae Ultraiectinae matricula – Bigotiani 1, 2, 3 – Divionensis S. Benigni diversa foliola – Cluniacensis cum antiquissimo calendario – Augensis S. Laurentii – Camberiensis S. Mariae – Reginae Sueciae bini, alter signatus 130, alter 428; voir aussi f. 38, f. 40-41, etc. En ce qui concerne Usuard, ce portefeuille fut décrit, de manière plus détaillée, par Du Sollier, en AASS, Iun. 6, p. LXI-LXII; la copie du Pleschionensis, d’après un original en bénéventaine, avait été donnée par les Théatins de Naples en 1661, selon AASS, Mart. 2, p. 97B. 95 Une languette analogue se trouve en tête de Bruxelles, Boll. 971: Abbatiae Tongerloensis. Voir aussi sous G379.
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G345-6 – S. 23-4 «Martyrologium Romanum, Bedae, Usuardi, Rabani, Adami, Notkeri, Menologium Graecorum tom. 1. Mss. in folio. Item tomus 2dus. In folio mss.» [= A8] En Boll. 23, f. 45, une note précise qu’il s’agissait d’une compilation de copies, due à Rosweyde; elle en donne le détail et ajoute: ea collectio nulli usui modo est. Le nom Adami est ici fautif pour Adonis. Ɣ
G348 – S. 28 «Martyrologium Ultraiectense Stae Mariae. In folio. Cui praeponitur parvum Chronicon usque ad annum 1138, et subiungitur Tabula Paschalis ab anno 1139. Mss.» = BRUXELLES, BR 7762 (VDG 497), XVIIe s., [I]-101 ff., 315 x 210 mm, sans cote ancienne. La notice de Gérard n’indique pas le contenu, mais interprète l’annotation liminaire du f. [I]: Est descriptum ex ms. antiquo Ultraiectino cui praeponitur paruum Chronicon usque ad annum 1138, et subiungitur Tabula Paschalis ab anno 1139. Le volume contient seulement aux f. 1-68 le Martyrologium Mstum ecclesiae S. Mariae Ultraiecti (titre de Rosweyde au f. 1), copié sur S. 27 (voir infra G384), sans la Table pascale ni la Chronique96. Les f. 69-101 renferment, sur cinq colonnes, une liste alphabétique de saints, qui fournit aussi, pour chacun, la qualité, la date de culte et les coordonnées de lieu et de temps. Ɣ
G351 – S. 41 «Martyrologium vetus. Mss. in folio» [= A28 ?] La cote permet de préciser qu’il s’agissait d’un (Martyrologium) vetus PP. Praedicatorum (Boll. 23, f. 41). Si le volume se confond avec celui qui fut vendu à Anvers en 1825, il a beaucoup de chances de s’être conservé. Ɣ
G352 – S. 43 «Breviarium Lugdunense. Mss. in folio.» = BRUXELLES, Boll. 358, XVIIe s., 121 ff., 255 x 170 mm, intitulé Breviarii Lugdunensis ad Tridentini formam cudendi pariter et recitandi kalendarium et vitae sanctorum. Un seul bréviaire de Lyon est mentionné en Boll. 23, f. 21. D’autre part, le titre de Boll. 358 a été ainsi complété de la main de Papebroch: auctore Magistro Stephano de Vernay Presb. Lugdun.; ce volume a donc appartenu aux anciens Bollandistes, qui l’avaient acquis en 1662 et l’évoquèrent à plusieurs reprises97. Même en l’absence de cote, du fait d’une nouvelle reliure, l’identification ne laisse pas de place au doute. Ɣ
96
Une copie de la Chronique était conservée chez Aubert Le Mire: cf. A. SANDERUS, Bibliotheca Belgica Manuscripta, Pars secunda, Insulis, 1644, p. 161. 97 Cf. AASS, Apr. 2, p. 216A; Iun. 2, p. 694B; Aug. 2, p. 546F; Sept. 3, p. 792A; Sept. 7, p. 741E, etc.
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G354 – S. 46 «Bedae, mss. Atrebatensis. Usuardus. Mss. in folio sur vélin.» = BRUXELLES, BR 21532-35 (VDG 485), XIIIe-XIVe s., 202 ff., 245 x 165 mm, identifié à tort par Op de Beeck avec S. 17 (voir G338). Au f. 1, se lit la note suivante: Atrebatensis cathedr. ecclesia / dono canonicorum 1662 / post editum Februarium / ex quo martyrologium Bedae et Flori dederimus. / Alter codex est Usuardus Antverpiensis major. / B. M. S / est martyrologium Domus professae: habet sanctos varios Angliae / est potius Usuardi quam Bedae. Le volume réunit en fait au moins quatre unités codicologiques différentes: f. 1-71, 72-77, 78-146 et 147-202. C’est la troisième qui correspond, dans l’édition Du Sollier, à l’Antverpiensis maior d’Usuard98. Ɣ
Ɣ G355 – S. 49 «Usuardus mss. monasterii Sancti Richarii Centulensis. Regula S. Benedicti, lectiones, capitula, obituarium ejusdem monasterii. In 4°, vélin.» [= A55] = DEN HAAG, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, 10 D 29, XIVe s. (première moitié), 153 ff., 231 x 171 mm99. Manuscrit déjà rapproché de A55, mais non de G355, qui fournit la cote ancienne; obtenu par Rosweyde de Saint-Vaast d’Arras et appelé chez Du Sollier Centulensis100. Une copie du texte d’Usuard figure dans Bruxelles, BR II 760, t. 2, f. 42104v (= G339).
G361 – U. 91a «Vita P. Emmanuelis Correae S. Jesu Provinciae Brasiliensis, auctore Rodrigues anno 1746 [sic]. In 4°.» [= A70b] = HEVERLEE-LEUVEN, Archief Vlaamse jezuïeten, nr. 67, a. 1766, 131 pp. Acquis en 1825 par Étienne Van Steven, ce manuscrit appartenait, à l’époque de C. Sommervogel101, à la bibliothèque du Collège Notre-Dame d’Anvers (Onze-Lieve-Vrouwe College). Il y fut conservé sous la cote 86 B Ms 1, jusqu’à la dispersion de ce fonds en 1998102. Ɣ
G370 – X. 60 «Breviarium mss. monasterii Sti Gregorii diocoesis Basiliensis. In 8°, sur vélin, mss.» [= A53, classé avec les in-4°] Ɣ
98
AASS, Iun. 6, p. LVI-LVII, § 217-218.
99
Notice établie, comme celles de G372 et G384, d’après P. C. BOEREN, Catalogus van de handschriften van het Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, ’s-Gravenhage, 1979. 100
AASS, Iun. 6, p. LVIII, § 225; copie dans Bruxelles, BR II 760, t. 2, f. 42-104v.
101
Bibliothèque de la Compagnie de Jésus. Bibliographie, t. 6, Bruxelles – Paris, 1895, col. 1982 (qui indique la date correcte de 1766, au lieu de 1746). 102
Je remercie le Père Roland Daes, ancien bibliothécaire du Collège, et M. Jo Luyten, responsable à Heverlee de l’Archivum Provinciae Belgicae Septentrionalis (ABSE), de m’avoir aidé à retrouver ce volume, ainsi que A69a, mentionné ci-dessous.
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Selon AASS, Iul. 4, p. 246BC, ce bréviaire de Saint-Grégoire de Munster, OSB (Haut-Rhin) était daté de 1500. Malgré la différence de format, cela garantit l’identification avec A53: Breviarium secundum consuetudinem (ut videtur) S. Ord. Cisterc. 1500. In membrana. v., ce qui laisse fortement espérer la survie du volume. Ɣ G372 – X. 90
«Breviarium Harlemiense. In 4°, sur vélin mss.» [= A61] = DEN HAAG, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, 10 D 27, XIVe s., 295 ff., 185 x 136 mm. Manuscrit déjà rapproché de A61, mais non de G372, qui fournit la cote ancienne. G373 – X. 94 «Breviarium Herbipolense. In 8°, sur vélin mss.» [= A92] e = ANTWERPEN, Museum Plantin-Moretus, lat. 95 (26), XV s., 308 ff., 145 x 100 mm. Le catalogue du Musée ignore l’appartenance ancienne aux Bollandistes, mais relève la cote X 94103. Ce bréviaire est cité en AASS, Iul. 4, p. 91C, sous une cote antérieure (I. 18). Ɣ
G376 – G. 130 «Un mss intitulé Abbates Mariegard contenant les fondations de différentes abbayes; y est joint Vitae SS. Frederici et Syardi abbatum Orti Stae Mariae in Frisia. Petit mss in 8°.» [= A100b] 104 = Vente Heber, London, 1836, XI n° 699 ; localisation actuelle inconnue. Manuscrit évoqué en AASS, Mart. 1, p. 289E et 293-294 (édition de la Vita S. Frederici). Ɣ
Ɣ G379 – S. 1° «Catalogus genealogicus abbatiarum Ordinis Cisterciensis et catalogus Sanctorum &a. &a. Mss. in folio.» = BRUXELLES, Bibl. Boll. s. c., relié avec un imprimé105 et rangé sur le rayon 112 I, XVIIe s., 21 ff. (les trois derniers blancs), 388 x 258 mm106. En haut du f. 1, une étiquette porte la cote ancienne S 1, et une languette la mention Abbatiae Tongerloensis. Les feuillets manuscrits ne renferment que le Catalogus genealogicus abbatiarum Ordinis Cisterciensis; mais la liste de saints évoquée ensuite par Gérard pourrait bien être l’imprimé signalé en note, même si ce dernier, dans la reliure actuelle, se trouve en tête.
103
J. DENUCÉ, Musaeum Plantin-Moretus. Catalogue des manuscrits, Anvers, 1927, p. 81.
104
Bibliotheca Heberiana… (cf. supra, n. 26), XI n° 699: Leonis (Sibrandus) Leovardiensis. De fundatione Monasterii Divae Virginis Mariengaerde et Vitae abbatum, 1575. 105
Sigismundus ALBERTI, De sanctis, beatis ac servis Dei Ordinis cisterciensis Catalogus chronologico-geographicus, Monteregali, 1712. 106 Exemplaire découpé et monté en sept tableaux sur trois colonnes (deux pour le septième). En haut du premier tableau, mention «Tongerloo» écrite à l’encre.
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G380 – S. 4 «Usuardus Antverpiensis Maximus scriptus en [sic] 1425 in fine habet: 1° Commendationes animarum. 2° Versiculos paschales. 3° et provinciale episcopatuum mundi. Mss. sur vélin.» [= A7] = BOSTON, MA, Boston Public Library, Rare Books and Manuscripts Dept., fMed. 18, a. 1425, 227 ff., 355 x 240 mm. Trace d’une étiquette portant une cote bollandienne peu lisible (provenance ignorée sur le site de Boston). Manuscrit utilisé par Du Sollier sous le nom d’Antverpiensis Maximus107, acquis en 1825 par le libraire Schuyten, puis passé dans les collections de Louis Van Ravesteyn, de Joseph Barrois et du comte d’Ashburnham et, au début du XXe, dans celle de Sydney Cockerell. Ɣ
Ɣ G382 – N. 8f «Beati Gregorii papae X Placentini vitae, virtutum ac miraculorum relatio, facta ad effectum canonizatione [sic] ejusdem. Mss. in fol°.» [= A19b] = OXFORD, Bodleian Library, Lat. th. d. 6 (S.C. 32243), ca 1640-1660, IV146 pp., 283 x 216 mm, donné en 1896 par Thomas W. Jackson, sans cote ancienne. Cf. vente Van Ravesteyn, Anvers, 1836, p. 39, n° 591108; vente Sotheby’s, Catalogue of the valuable collection of important Manuscripts formed by the late Rev. Dr Wellesley, Principal of New Inn Hall, Oxford, 3d August 1866, n° 81109. Une copie du texte est préservée dans Bruxelles, Boll. 103, f. 25-52v, XVIIe s., ex originali ms. Card. Barbarini, dont voici le titre complet: Beati Gregorii Pape X Placentini vite, virtutum ac miraculorum relatio, facta sanctissimo domino nostro Urbano Papa octavo, per sacre rote auditores Joannem Baptistam Coccinum decanum, Phillipum Piovanum et Clementem Merlinum ad effectum canonizationis eiusdem.
G384 – S. 27 «Usuardus mss Rosweijde qui fuit Ultrajectensis Sae Mariae. De institutione canonicorum ex concilio 1° Aquisgranensi anno 816. Mss in folio, écrit sur vélin.» = DEN HAAG, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, 10 B 17, XIIe s. (post 1130-1138), 186 ff., 310 x 225 mm, acheté en 1832 à l’anversois Constant-Philippe Serrure110. Ce manuscrit débute par la chronique citée plus haut sous G348 (S. 28), et continue avec un exemplaire d’Usuard, le Ɣ
107
AASS, Iun. 6, p. LIX, § 227.
108
Catalogue des livres de la Bibliothèque de feu Monsieur Louis J. B. Van Ravesteyn, dont la vente aura lieu à Anvers le 16 août 1836, Anvers, 1836. 109 Référence tirée du fichier de catalogues de ventes, constitué par M. Henri Schiller et déposé à la Bibliothèque nationale de France. Je remercie M. Schiller de m’avoir autorisé à consulter ce précieux instrument de travail. 110 Fautif est le rapprochement, proposé par Op de Beeck, du manuscrit de La Haye avec A62: «Kalendarium Ultraiectinae eccl. 1374. In membrana. vél. et alius.». Le volume ne peut être identifié dans la vente d’Anvers 1825, peu précise au sujet des martyrologes.
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Rosweydinus de Du Sollier111, effectivement suivi d’une copie de la règle d’Aix. Ɣ G385 – S. 52 «Croniche delli Sancti Martiri che sono in Sant’Afra. Mss. in 4°.» [= A85c112] = Vente Heber, Gand, 1835, n° 11, où il fut acquis par Serrure113; localisation actuelle inconnue114. Copie d’une chronique en italien adressée par Bernardino Faino († 1673115) aux Bollandistes, et dont Papebroch, en 1675, traduisit une bonne partie en latin, en en montrant la fausseté116. Cela entraîna une polémique avec des érudits de Brescia117, qui rebondit quelques années plus tard au moment de la querelle avec les Carmes118.
111
AASS, Iun. 6, p. LVII, § 219-221.
112
Sous le titre erroné: «Chronica SS. Martirum in Africa».
113 Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 119 n° 11: «Cronica delli Santi martiri che sono in sant’Affra raccolta dalli trei cittadini de Bressa. in-4° br.». 114 Une description plus explicite se lit en Boll. 22, f. 105: Chronicum ms. SS. martyrum, qui sunt Brixiae in ecclesia S. Afrae. Defensio Martyrologii Brixiani contra Henschenium et Papebrochium. ital. – S. 52. Cela appartenait au même dossier que G408/SS. 10 «Martyrologium Brixianum. Libri intitulati Caelum Sae Brixianae Ecclesiae defensio, en italien in 4°. Le premier imprimé, le 2e mss. en une reliure». Le Martyrologium Sanctae Brixianae Ecclesiae et le Coelum Sanctae Brixianae Ecclesiae de Bernardino Faino furent publiés à Brescia, respectivement en 1665 et 1658. La source majeure du Martyrologium est la fausse chronique italienne G385, envoyée en copie à Anvers et citée par Faino (p. 34 de son Index) en tant que Martyrium Brixianorum manuscr. Pauli et Bonifacii de Borellis, et Archangeli de Curno Canonici Lateranenses S. Aphrae (qui sont les trois citoyens de Brescia évoqués à la n. précédente). 115 Sur cet érudit, voir en dernier lieu E. FERRAGLIO, Bernardino Faino: uno sguardo indagatore sulla storia bresciana, in Brixia Sacra. Memorie storiche della diocesi di Brescia, 13 (2008), p. 9-30. L’étude sert d’introduction à une réédition anastatique du Coelum Sanctae Brixianae Ecclesiae, ibid., p. 31-370, qui fut aussi attaqué en son temps. L’auteur répondit alors à ses détracteurs par un opuscule resté inédit (ibid. p. 24-26): «Difese per il sostegno della verità espressa nel suo libro detto Coelum Sanctae Brixianae Ecclesiae» (Brescia, Biblioteca Queriniana, B. VI 26), modèle du texte mentionné sous G408, qui était un envoi d’auteur. Selon Boll. 20, f. 234 (sous l’entrée Bernardinus Fainus), la Defensio pro suo Caelo Ecclesiae Brixianae portait la date de 1659. La correspondance de Faino avec Henskens et Papebroch est conservée dans Bruxelles, BR 8194-99 (VDG 3456) et date de 1668-1669. 116
AASS, Apr. 2, p. XL-LI, spéc. p. XLII-XLIX, passim.
117
La critique de Papebroch visait le Martyrologium. En 1687, O. Stella prit la défense de son compatriote dans Risposta alla censura de Padri Godefrido Enschenio e Daniele Papebrocchio sopra il martirologio Bresciano accresciuto con li nomi de santi martiri venerati nella chiesa di S. Afra. 118 La réplique donnée en 1696 par Papebroch, à l’intérieur d’une polémique plus vaste, fut extraite et rééditée, avec éloge, par J. Onofri à Brescia en 1855, sous le titre: De martyrologio Brixiano tractatus alter Danielis Papebrochii. G. Brunati, dans Vita o Gesta di Santi Bresciani, Brescia, 1855 (couverture: 1856), t. 2, p. 113-166, a retracé l’histoire de cette longue querelle et cité, entre autres, deux exemplaires de la fausse chronique, conservés à la Biblioteca Queriniana de Brescia (D. VII 21; C. I 13 n. 3).
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G387 – SS. 60 «Additiones mss. Cartusiae Bruxellensis ad Usuardum Greveni. Mss. in 8°.» = BRUXELLES, BR 14649 (VDG 499), imprimé annoté de 1521119, 143 ff., 142 x 100 mm, cité par Du Sollier comme Additiones manuscriptae Cartusiae Bruxellensis120. Au f. 1, ex-libris Liber domus Carthusie Bruxellensis. Au verso de la feuille de garde initiale, ancienne cote H 153a (antérieure à SS. 60), et note rappelant le don du volume le 26 juillet 1715, par l’abbé Tosini, alors qu’il séjournait en Belgique121. Ɣ
G391 – S. 67 «Index nominum Sanctorum qui in Martyrologio Petri Galesinii continentur. Mss. in 4°.» Malgré l’identité de contenu, il ne peut s’agir de Madrid, Instituto Valencia de Don Juan, 26. III 35, 56 ff., XVIe s., autographe du jésuite Román de la Higuera, qui était, au XIXe s., en possession d’un comte d’Oñate122. En effet, il ne semble pas que ce volume ait jamais quitté l’Espagne. Pietro Galesini (ca 1520-1590) avait publié une édition commentée du Martyrologe à Milan et à Venise en 1578. Les anciens Bollandistes en possédaient une réédition faite à Venise en 1628 sous la cote SS. 13 (Boll. 20, f. 265): vendue à Anvers en 1825, elle fut rétrocédée aux Bollandistes par un donateur appelé De Viron123. Ɣ
G397 – S. 105 «Usuardus Neapolitanus. Mss. sur vélin, in 8°». = BRUXELLES, Boll. 634, 78 ff., XIIe s. (post 1139), 170 x 113 mm, sans cote ancienne ni ex-libris. Le manuscrit S. 105 fut décrit de façon plus précise, en Boll. 23, f. 41: (Martyrologium) Pulsanense in regno Neapolitano ms. satis antiquum. Il fut appelé chez Du Sollier Pulsanensis124, en raison Ɣ
119 Dans l’usage des anciens Bollandistes, l’Usuardus Greveni est l’édition de Cologne parue en 1515 et réimprimée en 1521: cf. B. DE GAIFFIER, Le martyrologe et le légendier d’Hermann Greven, in AB, 54 (1936), p. 316-358, spéc. p. 324-327. 120
AASS, Iun. 6, p. LXIV, § 274.
121
Il s’agit du fameux abbé de Bologne, Pietro Tosini, qui tenta vainement de trouver une voie de conciliation entre Rome et les Jansénistes d’Utrecht. Il préparait alors la publication de son ouvrage La libertà d’Italia dimostrata a suoi prencipi e popoli, qui devait paraître en 1718, à Amsterdam, en italien et en traduction française. 122 P. O. KRISTELLER, Iter Italicum, t. 4, London, 1989, p. 589: Index in martyrologium Petri Galesini; Gr. DE ANDRÉS, La biblioteca manuscrita del Instituto de Valencia de Don Juan, in Cuadernos bibliograficos, 37 (1978), p. 207-219, spéc. p. 216 n° 47. Je remercie Mme Ma Angeles Santos, bibliothécaire de l’Institut Valencia de Don Juan, de m’avoir aidé à écarter cette identification. 123 Sans qu’on puisse décider s’il s’agit de Zénon de Viron († 1856) ou de Guillaume Jean Antoine Baron de Viron de Diéval († 1857), noms qui figurent souvent sur les ex-dono imprimés du fonds actuel des Bollandistes. L’édition de Galesinius se trouve désormais à Bruxelles, Bibl. Boll., sur le rayon 4735 V. 124
AASS, Iun. 6, p. LVIII, § 222.
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d’une entrée qui se lit au f. 33125. Maurice Coens a identifié le volume dans une note au crayon collée au revers du plat antérieur. Le feuillet initial a disparu, de sorte que le texte débute le 4 janvier dans la notice de Tite126. Le nom de Thomas de Cantorbéry figure au f. 61v, dans une addition marginale, de même que la dédicace de l’église de alta silua (HauteSeille en Lorraine) au f. 38v. Ɣ G398 – S. 109 «Kalendarium mss., cum iconibus. In 8°.» = CAMBRIDGE, University Library, Add. 4098, XVe s. (2e moitié), 17 ff., 109 x 155 mm127. Malgré la différence de format, S. 109 est reconnaissable dans la vente de Richard Heber, qui se tint à Gand en 1835128: «Calendrier manuscrit du XVe siècle, avec gravures en bois collées aux onze premiers mois, fond noir et figures blanches, probablement fait avant l’invention de l’imprimerie. Ce manuscrit précieux vient de l’abbaye de Tongerloo. in-4° cart.129». En 1894, au moment de l’acquisition par Cambridge, une lettre de l’acquéreur de 1835, C.-P. Serrure, — lettre devenue depuis Add. 4403 — était encore associée au manuscrit et précisait: «Ce manuscrit fesait en dernier lieu partie de la Bibliothèque de Tongerloo». Le nom «Tongerloo» est ambigu, puisqu’il peut signifier ou le fonds ancien de cette abbaye ou les collections qui y trouvèrent refuge (Musées Bollandien et Bellarmin). La notice G398 prouve que le calendrier avait appartenu aux Bollandistes.
G399 – S. 133 «Usuardus Antverpiensis, in initio habetur Regula Sti Augustini, in fine Regula Sti Benedicti. In 8°, sur vélin.» = BRUXELLES, BR 14683-85 (VDG 486), XIVe s., 144 ff., 148 x 115 mm; acquis d’un libraire de Liège par Bolland. Au verso d’une des gardes initiales, cote I 123, antérieure à celle que donne Gérard, et sur le dos S 221. Mais c’est la cote S. 133 qui apparaît en Boll. 21, f. 351. Le nom Usuardus Ɣ
125
Natalis beatissimi heremite Iohannis sancte Pulsanensis ecclesie abbatis, qui uiuus in seculo se totis uiribus mortificauit pro Christo. Huius uenerabilis obitus extitit duodecimo kalendas iulii anno incarnati uerbi millesimo centesimo tricesimo nono, indictione secunda. 126
Le volume fut acheté par les anciens Bollandistes à Anvers en 1652 (AASS, Iun. 4, p. 39); le feuillet initial manquait déjà au temps de Du Sollier. 127 J. RINGROSE, Summary Catalogue of the Additional Medieval Manuscripts in Cambridge University Library Acquired Before 1940, Woodbridge, 2009, p. 154-155 (la notice reconstitue une partie de l’histoire du manuscrit, sans remonter aux Bollandistes). 128 Le bibliophile anglais avait dû l’acheter en 1825 à Anvers – où il fut l’un des gros acquéreurs –, même si le catalogue est trop peu explicite au sujet des calendriers. Il pourrait s’agir d’A62b: «[Kalendarium Ultraiectinae Eccl. 1374. In membrana. vél.] et alius». 129 Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 130 n° 96 (il fut alors acquis par Serrure).
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Antverpiensis, qui est l’appellation de Du Sollier130, figure sur le dos et au revers du plat antérieur. G408 – SS. 10 voir sous G385 – S. 52. G412 – U. 73 «Vita Beati [sic] Hemmae. Mss. in 4°.» Cette veuve, morte en 1045, avait fondé l’église de Gurk, en Carinthie. Sa Vie, d’après Boll. 24, f. 63, figurait dans un recueil coté d’abord T. 130a, puis V. 73 (ce qui suggère que les lettres U/V ne formaient qu’une série). Selon AASS, Iun. 5, p. 498-499, les Bollandistes en possédaient trois versions distinctes. Une Vie brève rédigée en 1650 par un chanoine de Gurk, Fridericus Raidestorfer, avait été donnée à Bolland par l’intermédiaire de Philippe Alegambe, S.J.; elle se lit aujourd’hui dans Bruxelles, BR, 891112 (VDG 3480), f. 265-272v. Un copieux dossier, qui reposait principalement sur l’ouvrage perdu qu’avait rédigé en 1600 un certain Paulinus Waldner, avait été constitué en 1669 par Jean Gamans, S.J., et envoyé à Anvers: son colophon est mentionné en AASS, Iun. 5, p. 499B. Enfin, la copie d’un légendier médiéval de Sankt Lambrecht fut adressée aux Bollandistes en 1675 par dom Christophorus Iager: le modèle en était Graz, Universitätsbibliothek 904, f. 186-193v, XVe s., collationné pour l’occasion avec un manuscrit de la cathédrale de Gurk, comme cela est rappelé au f. 185v de l’exemplaire de Graz131. G412, qui reste introuvable, devait correspondre à l’avant-dernier ou aux deux derniers articles. Ɣ Ɣ
G413 – V. 192 «Relatio super vita et miraculis S. M. Pii papae V ex processibus super illius canonizatione formatis extracta 1629. Mss. in folio.» = BRUXELLES, Boll. 348, a. 1629, 48 ff., 263 x 200 mm, sans cote ancienne. Manuscrit exploité en AASS, Mai. 1, p. 616B et 714ss. La notice de Gérard reprend exactement la première et les cinq dernières lignes de la page de titre, qui ajoute les noms des auditeurs de la rote et du pape régnant. La cote V. 192 est confirmée par Boll. 24, f. 103. Ɣ
G414 – T. 160 «Vita di Sto Rainoldo Peri. Mss. in 4°.» [= A73c] = olim Cheltenham, Phillipps 4324 («… per D. P. Luigi Tatti»; acheté chez Thorpe); localisation actuelle inconnue. Il s’agit d’un évêque de Côme du Ɣ
130 131
AASS, Iun. 6, p. LVIII, § 223.
Cf. A. KERN, Die Handschriften der Universitätsbibliothek Graz, t. 2, Wien, 1956, p. 121 n° 13. Ce dossier était composé surtout de forgeries, sans que les Bollandistes aient pu le soupçonner: voir E. KERN, Counter-Reformation Sanctity: The Bollandists’ Vita of Blessed Hemma of Gurk, in Journal of Ecclesiastical History, 45 (1994), p. 412-434. Sa tradition manuscrite a été commentée par A. OGRIS, Zur Überlieferung der hl. Hemma in den handschriftlichen Quellen, in Hemma von Gurk. Ausstellung auf Schloss Strassburg/Kärnten. 14. Mai bis 26. Oktober 1988, Klagenfurt, 1988, p. 82-91.
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e
XI s., partisan de la réforme grégorienne, dont les gestes ont été relatés par
Primo Luigi Tatti, Degli Annali sacri della città di Como, Milano, 1683. G418 – U. 12a «Vita Bae Helenae de Bononia. Mss. en italien, in folio.» [= A18] Acquis en 1825 par le libraire Schuyten; localisation actuelle inconnue. Le copieux dossier de cette veuve, morte en 1520, est évoqué dans AASS, Sept. 6, p. 656-657; à l’exception de la pièce vendue à Anvers, il est conservé intégralement dans Bruxelles, Boll. 146, f. 226bis-260v. L’ouvrage égaré, qui comptait 26 quaternions, était imputé à l’érudit Pompeius Vizzani; il avait été envoyé de Rome aux Bollandistes, en 1630, par leur confrère Jacques Van Quaille. Ɣ
Ɣ G422 – V. 97 «De vita S. Bennonis episc. et confessoris patroni Bavariae. Mss. in 4°.» [= A81b] e = BRUXELLES, Boll. 496, fin XVII s., 177 pp., 203 x 152 mm. À ce volume est encore joint la lettre d’envoi à Papebroch, datée de mai 1701 et signée par un certain Prielmeyer, de la part du jésuite Théodore Smackers. Le titre du f. 1 coïncide avec celui de Gérard, et est surmonté de la cote «T 217 a», un type de cote bollandienne antérieur à V. 97132. En 1825, à la vente d’Anvers, ce volume avait été acquis par Louis Van Ravesteyn; il fut ensuite décrit dans la vente de ce dernier (Anvers, août 1836), sous le n° 632133.
G428 – U. 109 «Breve racconto della vita del Venerabil. Petro Giorgio Odescalco. Mss. in 4°.» [= A77] = BRUXELLES, Boll. 556, XVIIe s., 114 ff., 190 x 140 mm, coté U 109 sur la contregarde antérieure et S 48 au verso de la feuille de garde initiale (les deux cotes apparaissent en Boll. 24, f. 101). Selon une note de Papebroch en haut de la page de titre, ce livre avait été donné à Henskens en 1678, par un religieux somasque, Primo Luigi Tatti (Primus Aloysius de Tattis134). En 1825, la notice de la vente d’Anvers: «Vita del ven. P. Georg. Odescalco. vél. Et alii», laisse soupçonner la présence d’autres textes. Ce lot repassa en vente à Gand en 1835135, et fut ensuite la proƔ
132 Les deux cotes figurent l’une derrière l’autre, en Boll. 24, f. 23. Le manuscrit n’est pas mentionné, semble-t-il, dans les Acta Sanctorum, car il dut arriver trop tard à Anvers: le dossier de Bennon y est traité dans le troisième tome de Juin, paru précisément en 1701. 133 Cf. supra, n. 108. Après Van Ravesteyn, il dut avoir un possesseur inconnu, car la refondation des Bollandistes date seulement de 1837. 134 Il est remercié de cet envoi dans AASS, Propylaeum Maii, p. 2B. C’était l’auteur de la Vie citée sous G414 et du Sanctuarium seu Martyrologium sanctae Nouocomensis ecclesiae, Novocomi, 1675. 135
Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 118 n° 6 (alors acquis par le libraire anglais Rodd).
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priété du bibliophile gantois, Pierre Philippe Constant Lammens († 1836). Les mots et alii pourraient correspondre à deux autres Vies en italien aujourd’hui cotées Boll. 557, XVIIe s., 74 ff., 195 x 134 mm, sans cote ancienne, un manuscrit donné à Papebroch par un évêque de Pesaro136. En décembre 1840, les nouveaux Bollandistes font état d’achats à une vente Lammens137. Ɣ G429 – U. 105a «Relacion de las admirables virtudes y sanctos exercicios de el sierbo de Dios fray Domingo Religioso Descalco. Mss. in 4°.» = BRUXELLES, BR 14820 (VDG –), XVIIe s., 24 pp., 194 x 145 mm, avec la cote U 105a en haut de la contregarde antérieure. La notice de Gérard reproduit fidèlement le début du titre. Le volume avait fait partie de la vente Van Ravesteyn (Anvers, 1836), p. 42 n° 635.
G430 – U. a. 36 «Vita di Madalena Clarante da Terni composta dal P. Bartolomaeo Rossi della Compagnia di Giesio [sic], suo confessore. Mss. in 4°.» [= A74a] = olim Cheltenham, Phillipps 4244 (acheté chez Thorpe); vente Sotheby’s, 5-10th June 1899, p. 110, n° 1026 (non vendu); H. P. Kraus, Catal. 203/2, s. d., n° 179; localisation actuelle inconnue. Biographie d’une mystique, morte en 1646. La cote de Gérard, anormale, doit être rectifiée en U. 36a, d’après Boll. 21, f. 222v. Ɣ
Ɣ G431 – U. 40 «Historia D. Alfonsi Henriques, primi regis Lusitaniae, ex mss. monasterii Stae Crucis Cambriensis [sic] per Eduardum de Galvão, consiliarium regis Emanuelis. Mss. in 4°.» [= A74b, rangé parmi les in-4°] Peut-être, malgré l’appréciation du format, LONDON, British Library, Egerton 2582, XVIe s., 74 ff., 290 x 200 mm (considéré comme in-folio), entré dans ce fonds en 1881. Ɣ G432 – E. 125
«Liber de antiquitatibus Arimini. Mss in 4°.» [= A100c] = olim Cheltenham, Phillipps 8284 (provenant d’Heber); vente Sotheby’s, 27th June 1966, n° 408 (acquis par un organisme italien); localisation actuelle inconnue. Selon la Bibliotheca Heberiana (cf. supra, n. 26), XI, n° 1280, l’œuvre était datée de 1442, et la transcription de 1650. Ɣ G433 – B. 42 «Notata in Portum Iccium. NB. Ce ne sont que quelques feuilles pliées in folio.» 136 Voir la page de titre. Ces Vies, en l’honneur de deux clarisses, Felice da Meda et Seraffina di Montefeltro, ne sont pas recensées en Boll. 24. D’après leur reliure, les Bollandiani 556 et 557 n’ont jamais été réunis en un seul ensemble, mais ils ont pu faire partie d’un même lot. 137
Selon leur diaire que m’a aimablement communiqué Bernard Joassart.
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= PARIS, BnF, nouv. acq. lat. 1381, XVIIe s., f. 2-10 avec pli central, 315 x 198/204 mm, sans cote ancienne. Le titre indiqué plus haut figure tel quel au f. 2, et l’écriture du rédacteur principal est celle d’Héribert Rosweyde: l’identification ne fait donc aucun doute. G435 – V. 34 «Historia prioratus de Aelii in comitatu Cantabrigiae. Mss. in folio.» = Vente Heber, Londres, 1836, XI n° 675, devenu Phillipps 8174; vente Sotheby’s, 19-22th June 1893, p. 41, n° 210 (acquis par Quaritch); localisation actuelle inconnue. Il s’agissait d’une copie effectuée par un certain Léandre de Saint-Jean, à la demande de Bolland, sur un exemplaire du Collège des bénédictins anglais de Douai; cette transcription fut abondamment exploitée dans AASS, Iun. 4, p. 489B-F et 493-576 (dossier d’Etheldreda, abbesse d’Ely) . Ɣ
Ɣ G439 – O. 160 «Martyrio di S. Simone de Trento, imprimé. Apologia pro diva Agathae Catanensis [sic], manuscrit, et quelqu’autres vies de saints, imprimé in 8°.» = CANTERBURY, Cathedral Library, Mendham Collection, W2/J-16-10 (15), recueil factice de cinq pièces des XVIe et XVIIe siècles. Joseph Mendham (1769-1856), membre du clergé anglican, polémiquait contre les catholiques romains; parmi ses manuscrits, figurait en 1871 une Apologia pro D. Agatha Catanensi, 12°, c. 1600, qu’il fut impossible de localiser en 1994138, mais qui occupe en réalité la troisième place de ce recueil (inc. Optandum esset in presentia…). La première pièce est le Martirio di S. Simone di Trento, exploité en AASS, Mart. 3, p. 495C et 498-502 (Trente, Gio. Battista Gelmini da Sabbio, 1593, avec ex-libris antérieur du Collège jésuite de Bruxelles). Les «autres vies de saints» de la notice renvoient à trois imprimés, cités en AASS, Mart. 3, p. 385F; Apr. 3, p. 527C; Apr. 1, p. 378E: Historie van het leven der heyliger Maechden Harlindis ende Relindis, Liège, Christiaen Ouwerx, 1596; Francesco da Secli, Vita del beato F. Giacomo da Bitetto, Lecce, Pietro Micheli, 1642; Antonino di Micheli, Breve relatione della vita, morte, e miracoli del B. Guglielmo Heremita Patrono di Scicle, Palermo, Giovan Batt. Maringo, 1630. En Boll. 24, sous Agatha (f. 7) et sous chacun des saints évoqués ici (f. 61, 62, 67, 113), le
138 J. NICHOLSON, Catalogue of the Mendham Collection, London, 1871, p. 2; N. RAMSAY, Mendham’s Collection of Manuscripts, in Sh. HINGLEY – D. SHAW, Catalogue of the Law Society’s Mendham Collection, Lent to the University of Kent at Canterbury and Housed in Canterbury Cathedral Library, London, 1994, p. CXXXIX-CL, spéc. p. CXLVIII. Je remercie M. David Shaw, qui a répondu sans se lasser à mes demandes, et Mrs. Karen Brayshaw, à qui je dois de connaître les cinq pages de titre du recueil.
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recueil G439 est coté L 195 (barré), puis O. 160: ces deux cotes se lisent toujours sur la garde du recueil de Canterbury, sans que la première ait été cancellée. Ɣ G441 – O. 44 «Un volume contenant: Duplex dissertatio de duobus nummis Diocletiani et Licinii. Vita et miracula Sti Ludgeri Monasteriensis episcopi. Mss. sur vélin. S. Nicephori patriarchae Constantinopolitani Vita graece descripta mss. Vita Btae Margaritae contractae virginis auctore Joanne Dominicano. In 4°.» [= A83c] Recueil factice, ainsi décrit dans le catalogue de vente d’Anvers: «Vita B. Margaritae contractae, et alii in eod. vol.», mais démembré après son achat. Comme l’a bien vu Op de Beeck, la section correspondant à la Vita S. Ludgeri est devenue Phillipps 3548, puis BRUXELLES, BR II 2616 (VDG 3318). La Duplex dissertatio est un ouvrage du Cardinal Enrico Noris, imprimé à Florence en 1675 et à Padoue en 1676. Une Vie grecque de S. Nicéphore est mentionnée sous Phillipps 3869, 28 ff., ca 1650, et est passée en vente à New York chez H. P. Kraus, Catal. 153, 1979, n° 102 et Catal. 189, [1992], n° 139. Cet exemplaire ne porte plus que le nom de François Combefis, O.P., mais il est presque sûr que l’intéressé l’avait donné aux Bollandistes. Combefis, en effet, était un grand ami de Bolland139, et ce fut précisément sa traduction latine que, pour le dossier de Nicéphore, les Bollandistes publièrent en AASS, Mart. 2, p. 294. La Vita B. Margaretae contractae est sans doute à confondre avec Phillipps 21963, vendu chez Sotheby’s, 10-17th June 1896, p. 150, n° 853, dont on ignore la localisation actuelle140. Le volume avait été coté à Anvers L ms. 157, puis O. 44 (Boll. 24, f. 85). Ɣ G443 – T. 27 «P. Gerardi Gonts Lexicon rariorum vocum ex Patribus. Mss. in folio.» [= A47] = OXFORD, Bodleian Library, Auct. V. 2. inf. 2. 32 (S.C. 28348), XVIIe s. (premier quart), 533 ff., acquis en 1833 de Thomas Rodd141; le livre a con-
139
AASS, Mart. 1, p. XXXVI.
140
En 1896, il avait été acquis par Camille Vyt, libraire à Gand. Cette copie n’a pas été signalée chez P. G. SCHMIDT, Johannes von Magdeburg, O.P., Die Vita der Margareta contracta, einer Magdeburger Rekluse des 13. Jahrhunderts, Leipzig, 1992. Une partie des renseignements fournis sur les ventes Kraus et Sotheby’s, ici comme sous G430, 432 et 435, m’a été communiquée par M. Bruce Barker-Benfield, qui a bien voulu consulter pour moi les papiers d’A. N. L. Munby, aujourd’hui conservés à Oxford, Bodleian Library. 141 F. MADAN, A Summary Catalogue of Western Manuscripts in the Bodleian Library of Oxford, t. 5, Oxford, 1905, p. 429 (la rubrique du volume porte Gonti et non Gonts). Sur l’auteur, Gérard Gonchi ou Gonthi, S.J. († 1613), voir C. SOMMERVOGEL, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, Bibliographie, t. 3, Bruxelles – Paris, 1892, col. 1558.
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servé sa cote ancienne; à Anvers, en 1825, il avait été acheté par le libraire Verbeyst. Ɣ G444 – B. 37 «Annales Antverpienses ab anno 358 ad annum Christi 1305. Collecti ex publicis privatisque monumentis latina ac patria lingua autore Daniele Papenbrochio S. Jesu Antverpiano. Mss. in folio.» De ce volume égaré de Papebroch, il existe une copie partielle de Gérard pour les années 358-753: Den Haag, Koninklijke Bibliotheek, 71 C 83, e e 142 XVIII -XIX s., 56 ff., 315 x 200 mm .
G464-467 – + 7-10 Volumes formés, pour l’essentiel, de papiers communiqués par le jésuite tchèque, Georgius (Jirí) David (1647-1713), correspondant des Bollandistes. Ɣ G464 – + 7 «Maenea Mosco-Ruthenorum seu eorumdem kalendarium ecclesiasticum. Mss. in 4°.» [= A72b] Sans doute BRUXELLES, BR 11327 (VDG –), XVIIe s., 37 ff., de format varié (maximum 325 x 210 mm), qui regroupe divers calendriers de ce genre, annotés par Papebroch. Parmi eux figure un Synaxarium Ruthenicum Moscua huc missum an. 1688 a P. Georgio Dauid S. J. (f. 12-18, 218 x 155 mm), très souvent cité en AASS, par exemple en Iun. 5, p. 111B. Ce document figurait à l’origine dans un portefeuille coté † ms. 145 (voir ci-dessus sous G250). Ɣ
Ɣ G465 – + 8 «Vera narratio Paroclae [sic] Secinnae Rasschin Rosenburgensis. Mss in folio.» Transcription fautive, à rectifier en Vera narratio Jaroslai Secinnae Rasschin Risenburgensis. Récit d’événements survenus en Bohême, durant la Guerre de Trente ans, dont il existe d’autres copies à Giessen et à Vienne143.
G466 – + 9 «Status modernus magnae Russiae. Mss. in folio.» = G. DAVID, Status modernus magnae Russiae seu Moscoviae: ouvrage rédigé en 1690, mais publié seulement en 1965 par A. V. Florovskij, à La Haye, d’après une autre copie. Dans ce témoin unique, conservé en Pologne au Musée municipal de Cieszyn (Teschen), l’ouvrage s’achèverait sur un Calendarium proche de celui de Bruxelles (cf. G464), selon Florovskij qui n’en a donné que des extraits. Ɣ
142
Inventaris van de handschriften van de Koninklijke Bibliotheek. Deel 2: Kastnummers 71-72, Den Haag, 1993, p. 31. 143 Giessen, Universitätsbibliothek, 650a, f. 121-130 (quid ab anno 1630 usque ad annum 1634 inter Adamum Erdmann Terzka Fridlandum et Matthaeum Comitem a Thurn Regemque Sueciae … tractatum est); Wien, ÖNB, 5608, f. 253-276. Une édition est citée dans C. ZÍBRT, Bibliografie Ceské historie, t. 5, Prague, 1912, p. 82, n° 13283.
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G467 – + 10 «Grammatica seu institutiones linguae sclavoniae. In fol° mss.» = Vente Heber, London, 1836, XI n° 1496: «Russia. Ms. Praeparations for a Grammar of the Slavonic Language, etc. Very curious»; devenue ensuite Phillipps 29719, cette grammaire fut vendue chez Sotheby’s, Bibliotheca Philippica. New series: Sixteenth Part, London, 28th-29th June 1976, p. 8586 n° 4039: «David (Jiri, S.J.), Russian grammar. Autograph (?) Manuscript…», 26 pp., in-folio; elle fut alors achetée par Martin Breslauer. Sa localisation actuelle est inconnue. Ce manuscrit doit sûrement être mis en relation avec le premier essai de grammaire russe, publié à Nissae en 1690 sous le titre Exemplar characteris Moscovitico-Ruthenici duplicis Biblici et usualis, sans nom d’auteur, mais restitué à David par Florovskij144. Ɣ
G469 – + 12 «Oraculum angelicum Btae Cyrillae [sic] Carmelitae cum expositione abbatis Joachim, omnia ex Bibl. Vaticana extracta, autore Joanna [sic] Baptista de Lezane. Mss. in folio.» = BRUXELLES, Boll. 271, XVIIe s., 90 ff. non numérotés, 316 x 213 mm. Trace d’une cote débutant par une croix au revers de la couverture. La notice de Gérard reproduit les premières lignes du titre, en laissant de côté le second texte: Fundamenta aliquot praecipua carmelitanae historiae ac monachatus sub veteri lege. Au f. [41], sous le titre des Fundamenta, dédicace à Bolland et Henskens par le carme Daniel de la Vierge145. Ɣ
Ɣ G473 – + 14 «Summarium vitarum et miraculorum SS. martyrum Marrochii et S. Theutonii, et Stae Elisabethae reginae. Mss. in 4°.» = BRUXELLES, Boll. 336, XVIIe s., 185 ff. (manquent les f. 111-156 et 171183), 275 x 208 mm, non dépouillé en Boll. 24. La notice de Gérard correspond au titre du f. 1, au-dessus duquel se lit la note suivante: Musei SS. Societatis Jesu Antverpiae, dono P. Stephani Esteinot [sic] Benedictini Congris S. Mauri Romae tunc (1698) commorantis, et non diu post ibidem, dum ad aram faciebat, mortui146. Ɣ G477 – + 18 «De vita et scripta [sic] Antonii Augustini episcopi Taraconensis. In folio.» 144
Dans Trudy otdela drevne-russkoj literatury, 17 (1961), p. 482-494 (avec reproduction de la préface, de deux tableaux et des instructions pour leur lecture). 145 Sur ce personnage († 1678), voir B. JOASSART, Daniel de la Vierge, les Bollandistes et les origines carmélitaines, in AB, 118 (2000), p. 387-398. 146
Le donateur est Dom Claude Estiennot de la Serre, procureur général de la Congrégation de Saint-Maur à Rome († 1699), que Mabillon appelait Stephanotius: cf. Ph. LENAIN, Histoire littéraire des Bénédictins de Saint-Maur, t. 2 (= Bibliothèque de la Revue d’histoire ecclésiastique, 89), Louvain-la-Neuve – Leuven, 2008, p. 30-43. Analyse du manuscrit et rappel de ce don en AASS, Iul. 2, p. 170E. On notera qu’Estiennot n’est pas mort en célébrant la messe.
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= BRUXELLES, Boll. 199, XVIe-XVIIe s., 1-40-73 ff. (paginés de 75 à 208) – 8 ff., 315 x 215 mm, sans cote ancienne. Au f. 2, titre De vita scriptisque Antonii Augustini Caesaraugustani archiepiscopi Tarraconensis. Il s’agit d’un dossier de travail, en latin et en espagnol, apporté d’Espagne à Anvers par André Schott († 1629)147, et mentionné en AASS, Mai. 7, p. 419 CD. G478 – + 19 «Mythologiae veteris novae methodo illustrata [sic] specimen, autore Papebrochio. In folio mss.» = BRUXELLES, BR 3407-08 (VDG –), XVIIe s., 102 pp., 310 x 200 mm. Le numéro 19 suivi du paraphe de Gérard («Gd») se lit dans l’angle supérieur gauche du plat antérieur. Autographe de Papebroch, intitulé sur le f. [III]: Mythologiae veteris nova methodo illustratae specimen, auctore Daniele Papebrochio Societatis Iesu. Ɣ
G479 – + 20 «Acta B. Hartmanni episcopi Brixiensis. In folio.» Comprendre Brixinensis. Peut-être BRUXELLES, Boll. 81, XVIIIe s., 90 pp., 335 x 210 mm, sans cote antérieure au XIXe s., qui porte le titre suivant: Acta B. Hartmanni ex canonico regulari S. Augustini episcopi Brixinensis, collegit, et notis illustravit Antonius Roschmannus ICtus pro-archivarius, bibliothecarius et ordd. provinc. historicus. Oeniponti MDCCLVII. Anton Roschmann († 1760) fut un collaborateur apprécié des anciens Bollandistes148. Un ex-libris de 1842 montre que le volume appartenait, dès cette époque, aux nouveaux Bollandistes. Ɣ
Ɣ G480 – + 21 «Rolandi Myrtii Commentarii ab adventu Joannis Austriaci. Metzii episcopi Buscoducensis manuscriptum de tumultuis [sic] Belgicis in eod. vol. In folio.» [= A20a] Un fragment mutilé du texte initial, avec ex-libris des Jésuites de Louvain, se trouve à Bruxelles, BR 3826 (VDG 5066), 24 ff., 310 x 203 mm., mais il est improbable qu’il provienne de G480, bien que les Bollandistes aient obtenu divers manuscrits de leurs confrères. En effet, du second texte, Papebroch a publié de très longs extraits, d’après un modèle qui appartenait au jurisconsulte anversois, Aegidius Carlomannus Nijs (voir ses Annales Antverpienses, t. 3, Anvers, 1846, p. 261 et 264-411, passim). Or une note de sa main, dans Bruxelles, BR 16123-31 (olim N. 142; VDG 5146), montre que des manuscrits de Nijs entrèrent chez les Bollandistes en 1709. G480 147 148
Celui-ci publia un éloge funèbre d’Antonio Agustín, à Leyde, en 1586.
AASS, Oct. 1, p. 37 n. 4. Le dossier de S. Remedius ou Romedius, évoqué à cet endroit, est conservé actuellement dans Bruxelles, Boll. 97, XVIIIe s., 38 ff. Sur cet érudit, qui donna aussi aux Bollandistes Bruxelles, BR 8066, a. 1743, 23ff., on se reportera désormais à Anton Roschmann (1694-1760). Aspekte zu Leben und Wirken des Tiroler Polyhistors, ed. Fl. M. MÜLLER – Fl. SCHAFFENRATH, Innsbruck, 2010 (non vu).
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(olim N. 144) a dû suivre cette filière, de même que G259/† ms. 152 (Bruxelles, BR 7809-10 [VDG 7654], qui porte le nom d’A. C. Nijs). Comme l’a indiqué Op de Beeck, la trace du volume se perd en 1836, à partir de la vente Van Ravesteyn. Ɣ G481 – + 22 «Un portefeuille contenant plusieurs pièces touchant la vie et les lettres de Mr Arnauld. Mss. in 4°.» = BRUXELLES, BR 224721-2 (VDG 4411 et 4412), 259-145 ff., 257 x 190 mm. Le tome 1, sur le dos de sa reliure ancienne, porte encore, à l’encre, la cote + 22 et le paraphe de Gérard («Gd»). Ɣ G484 – + 25 «Un mss in folio intitulé Brabantiae Jura et Privilegia.» Probablement BRUXELLES, BR 7890-913 (VDG 5610), XVIe s., 502 ff., 298 x 210 mm., transféré aux Archives Générales du Royaume, Mss divers 5420 (non vu). Au f. 1, ce recueil est coté † ms. 150, et cela est confirmé par Boll. 22, f. 98. Mais comme la cote † ms. 150 faisait doublon avec celle de G257, il est possible que le livre ait été versé dans un appendice (+ 1, 2, 3, etc.), en attente d’une nouvelle cotation. De même, G482/ + 23: «Chartres documens, lettres et privilèges de Brabant de la Bibliothèque de Gevartius. Mss. in folio» est clairement reconnaissable en Boll. 22, f. 98, sous une cote faisant doublon avec celle de G255149. Le problème est discuté dans l’annexe finale. Ɣ G500 – Liste Beltiens n° 14 «Den boeck van Thomas a Kempis, écrit sur papier. In 8°.» Selon Boll. 22, f. 336, les Bollandistes possédaient deux manuscrits de l’Imitation de Jésus-Christ: le fameux autographe de Thomas a Kempis, coté à Anvers X 15150, et alius codex ms. per manus Henri Tengnagell Can. Regular. prope Neomagum in Geldria an. 1427 – X 12. Ce second exemplaire, de quatorze ans antérieur à l’autographe, coïncide avec Bruxelles, BR 22084 (VDG 2192), a. 1427, 168 ff., 144 x 107 mm, sur papier, avec colophon du scribe au f. 164v, mais sans cote ancienne151. Il est possible qu’il s’agisse du volume déposé chez Beltiens, bien que le titre en ait été donné en flamand. Une copie du seul livre IV de l’Imitation, provenant aussi des Jésuites d’Anvers, est conservée dans Den Haag, Museum Meer149 Un autre cas est fourni par Bruxelles, BR 3920-23 (Apulée): celui-ci est coté † ms. 118, ce qui fait doublon avec G217 (Augustin), mais Gérard l’a décrit en G475/+ 16. 150 C’est-à-dire G502/Liste Beltiens n° 16 = Bruxelles, BR 5855-61 (VDG 2188), daté de 1441, et bien identifié par Op de Beeck. 151 Manuscrits datés conservés en Belgique. T. 2: 1401-1440, Bruxelles – Gand, 1972, p. 37 n° 160 (où est ignorée la provenance bollandienne). Un autre manuscrit de l’Imitation: Bruxelles, BR 15137 (VDG 2189), prêté aux Bollandistes, puis longtemps égaré et retrouvé seulement en 1775, n’a jamais dû être coté ni figurer dans leur catalogue.
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manno-Westreenianum 10 F 3, XVe s., 39 ff., 133 x 96 mm (cote ancienne: G 185), mais elle ne paraît pas avoir été citée dans les Bollandiani 20-24. G503 – Liste Beltiens n° 17 «Aloysii Gonzagae scriptio theologica cum annotationibus ipsius. Mss. en 4° sur papier.» = BRUXELLES, BR 4425 (VDG 2483), XVIe s., 255 ff., 202 x 135 mm. Au f. 1v, cote ancienne M 126, et note de Conrad Janning rappelant que le livre lui fut offert à Rome le 14 mai 1700 par Thyrse Gonzalez152. Le texte est en fait d’Augustinus Giustiniani, S.J.; seules les annotations sont de S. Louis de Gonzague. En Boll. 20, f. 20, ce volume est mentionné comme sans cote in bibliotheca parva. Ɣ
II. Notices annotées du catalogue de la vente d’Anvers 1825 (A) Tous les lots dispersés à Anvers en 1825 provenaient de la bibliothèque des Prémontrés de Tongerlo, mais tous n’avaient pas été la propriété des Bollandistes: certains avaient appartenu de longue date aux Prémontrés eux-mêmes; d’autres venaient du Musée Bellarmin, jadis installé au collège des Jésuites de Malines, puis transféré à la maison professe d’Anvers, au moment de la fondation en 1771 du Musée des Historiographes153. Ces manuscrits des historiographes furent recensés — ce qui permet de les isoler — dans une liste établie en mai 1779 par l’ex-Bollandiste Joseph Ghesquière, liste dont il subsiste une copie autographe: Bruxelles, Boll. 1126/1 (= Gh)154. Les trente-huit premiers articles, numérotés de 1 à 48155, y représentaient le fonds propre des historiographes, issu apparemment de l’ancien Musée Bellarmin; selon une mention marginale, les cinq dernières entrées, non numérotées (17 volumes au total), avaient été prélevées dans le fonds des Bollandistes156. 152
Général de la Compagnie de Jésus entre 1687 et 1705.
153
Ces derniers avaient été chargés, par les autorités, de publier des travaux d’histoire nationale, sur le modèle de ce que les Bénédictins de Saint-Maur avaient, en France, commencé à entreprendre. Les origines de cette entreprise intellectuelle ont été évoquées par B. JOASSART, Notes sur l’histoire des Acta Sanctorum Belgii aux XIXe et XXe siècles, in AB, 119 (2001), p. 88125, spéc. p. 90-92. 154 «Copie de la liste des manuscrits trouvés dans la bibliothèque des historiographes à Anvers, lesquels ont été rendus au Museum des historiographes en l’Abbaye de Coudenberg». Je remercie Bernard Joassart, de m’avoir signalé la cote de ce document. B. Op de Beeck a connu une autre version de ce texte qu’il mentionne à sa note 57. 155 156
Dix numéros, signalés en marge, étaient alors en déficit.
La liste Gh est distincte d’une autre, également de mai 1779, éditée par OP DE BEECK, La bibliothèque des Bollandistes… (cf. supra, n. 2), p. 235-237. Intitulé: «Liste des livres des Bollandistes, donnés aux historiographes», ce deuxième document recense 25 manuscrits bollandiens sous leur cote ancienne. Il ne sera pas évoqué ci-dessous.
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Les identifications qui suivent visent à compléter la réédition annotée de A par Bart Op de Beeck (De Rosweyde aux Acta Sanctorum… [cf. supra, n. 2], p. 241-251). Quand cela est possible, est signalé entre crochets le possesseur antérieur des articles mis en vente: Bollandistes [Bo], Musée Bellarmin [MB] et Historiographes [Hi], Prémontrés de Tongerlo [To]. Le code MB* est affecté aux volumes pour lesquels le seul indice d’appartenance à l’ancien Musée Bellarmin est la présence dans la section numérotée de Gh, ce qui donne une présomption plutôt qu’une certitude. A2 «Missale Ord. Praemonstratensis. Mss. in membrana. 1552 v. (c’est-à-dire reliure en veau).» [To] = NEW YORK, Pierpont Morgan Library, M. 983 («Tongerloo Missal»), a. 1552, 317 ff., 367 x 200 mm, donné en 1978. Reliure armoriée de Tongerlo. Ɣ A5 «Evangelia. Mss. in membrana m. r. (maroquin rouge).» [To] Probablement, d’après la reliure, NEW YORK, Pierpont Morgan Library, M. 5 («Tongerloo lectionary»), XVIe s., 12-197 ff., 280 x 210 mm, acquis en 1900. Manuscrit portant les armes d’Arnold Streyters, abbé de Tongerlo (1530-1560). Ɣ A7 voir supra G380. Ɣ
Ɣ Ɣ
A8 voir G345-6. A11 voir G338-340.
A12b voir G342. Ɣ A18 voir G418. Ɣ
A19b voir G382. Ɣ A20a voir G480. Ɣ
A22 «Vincentii Speculum Historiarum v.» [MB, Hi] e = BRUXELLES, BR II 1444 (VDG 3111), XV s., 274 ff., 295 x 214 mm., provenant des Jésuites de Louvain, avec ex-libris du Musée Bellarmin. Acquis par Heber en 1825, le manuscrit correspond à un article de sa vente de 1836157, et devint plus tard Phillipps 9103. A22 a été identifié à tort par Op de Beeck avec Bruxelles, BR 14671-72, qui équivaut en fait à A45. Ces deux entrées coïncident avec les deux tomes mentionnés en Gh2: Vincentii Speculum historiale, tom. 1us et 2dus. Ɣ
157 Bibliotheca Heberiana (cf. n. 26), XI, n° 1671: «Vincentii Belov. Excerpta ex Libro Speculi Historialis. Codex Sec. XV partly upon vellum, and partly upon paper, in double columns, in the original binding, with a very old wood cut of St. Lawrence, imperfect». Je remercie M. Eduard Frunzeanu, spécialiste de Vincent de Beauvais, d’avoir localisé pour moi le volume d’Heber.
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A28 voir G351. A29b «De erectione novorum in Belgio episcopatuum. In membrana.» [To] Identifié à juste titre par Op de Beeck avec l’entrée suivante de la vente Van Ravesteyn, Anvers, 1836, n° 102: «Copiae authenticae Bullorum et aliorum instrumentorum publicorum ad erectionem episcopatuum in Belgio et Buscoducensi incorporationem monasterii Tongerlocensis, etc. Ms sur parchem. proprement écrit. in-fol.158». Selon les deux catalogues, cet article était en parchemin. Il s’agit donc probablement du modèle de Bruxelles, BR 16509 (VDG 4551), XVIIIe s., 130 ff., de même contenu, mais sur papier159. Ɣ Ɣ
A31 «Summa Petri de Vineis. In membrana, v.» [MB, Hi] e = LONDON, British Library, Add. 25439, XIV s. (début), 138 ff., 285 x 190 mm, acquis en 1863, en même temps qu’A43a160. Ce manuscrit du Musée Bellarmin conserve un ex-libris des Jésuites de Louvain; confié aux historiographes (= Gh16161), il fut acheté en 1825 par le libraire Verbeyst de Bruxelles. Il figura ensuite dans la vente d’Heber, à Gand en 1835162, où il fut acquis par Léopold von Arnstein. Ɣ
A35a «Orosii Historiae. In membrana.» [MB, Hi] e = CAMBRIDGE, University Library, Add. 4218, XV s. (milieu), 75 ff., 299 x 226 mm. Ce volume, acheté par Heber en 1825, revendu à Londres en 1836 (lot XI 1170) et devenu Phillipps 8453, a été relié au XIXe siècle. Malgré cela, il porte toujours l’ex-libris de Laevinus Torrentius († 1595)163, la cote «Y 1» et surtout le paraphe de Gérard («Gd») derrière le n° 14164. Ɣ
158 Cf. n. 108 (le texte imprimé donne par erreur Buscoducensi et). L’abbaye de Tongerlo, vers 1561-1570, avait tenté de résister à son incorporation au nouvel évêché de Bois-le-Duc. 159 Le manuscrit de Bruxelles a appartenu à Van Hulthem. Tous les textes qu’il renferme ont été désormais édités, d’abord par A. Miraeus et J. F. Foppens, puis par L. Gachard, enfin le reliquat par M. DIERICKX, Documents inédits sur l’Érection des nouveaux diocèses aux Pays-Bas (1521-1570), t. 2, Bruxelles, 1961. Ce dernier éditeur n’en connaît pas de copie sur parchemin. 160
Voir la notice d’H. M. SCHALLER, Handschriftenverzeichnis zur Briefsammlung des Petrus de Vinea (= Monumenta Germaniae Historica. Hilfsmittel, 18), Hannover, 2002, p. 152155, n° 100 (sans allusion à la vente de 1825). 161
Schaller a noté la présence de la mention «N. 16», sans doute suivie du paraphe de Gérard, au f. 1v. 162 Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 121 n° 31. Richard Heber avait donc racheté certains lots de Verbeyst. 163
Dont certains livres, mais sans doute pas tous, furent acquis par la maison professe des Jésuites d’Anvers (cf. supra, n. 84). 164 Voir l’excellente notice de RINGROSE, Summary Catalogue of the Additional Medieval Manuscripts in Cambridge University Library… (cf. supra, n. 127), p. 189.
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C’est donc, à coup sûr, l’exemplaire d’Orose enregistré sous ce numéro dans la liste Ghesquière (Gh14). Il doit s’agir d’un manuscrit du Musée Bellarmin, provenant des Jésuites de Louvain (comme le suggère la cote Y 1165). Du reste, en Boll. 21, f. 134, un seul Orose manuscrit est répertorié sous † ms. 169 (G279 = Bruxelles, BR 9531-32). Même si une deuxième copie d’Orose a transité par Anvers, elle n’a jamais appartenu aux Bollandistes. Ɣ A39 «Eene zeer oude Chronyke van Brabant, op perkement, v. (c’està-dire reliure en veau).» [MB, Hi] e = ANTWERPEN, Stadsbibliotheek 78, XV s., 270 ff., 315 x 222, acquis en 1878 à la vente de René della Faille166. Au f. 1, ex-libris biffé du Musée Bellarmin. Manuscrit recensé en Gh10 et acheté en 1825 par Richard Heber.
A40b «Mémoires de Jean Seigneur de Haynin etc.» [MB, Hi] = BRUXELLES, BR 11677 (VDG 5031), XVIe s., 60 ff., 325 x 210 mm. Manuscrit qui provient des Jésuites de Louvain, chez qui il était coté Y 3 (f. 1, au centre de la marge externe). Dans l’angle supérieur droit du f. 1, ex-libris biffé du Musée Bellarmin et paraphe de Gérard associé au n° 24. Le volume, mentionné en Gh24, fut acheté en 1825 par J. Van Haren. Ɣ
Ɣ A43a «Albertus Aquensis de expeditione ducis Bullonii. d. r. (c’està-dire demi-reliure167).» [MB*, Hi] = LONDON, British Library, Add. 25440, a. 1390, 160 ff., 280 x 210 mm (considéré comme in-4°)168. Manuscrit recensé en Gh3, acheté en 1825 par le gantois Pierre Philippe Constant Lammens, puis en 1863 par la British Library, en même temps qu’A31. Ɣ A44 «Plinii II Naturalis Historia. In membrana, v.» [MB*, Hi] = NEW YORK, Pierpont Morgan Library, M. 871, IXe s. (ca 830-340), 183 ff., 350 x 265 mm, acquis en 1955. Ce manuscrit, mutilé à ses deux extrémités, est originaire de Lorsch. Acheté par Heber en 1825, il fut revendu à Londres en 1836 (lot XI n° 1326), puis devint Phillipps 8297. Il a transité par Tongerlo, mais doit être un manuscrit du Musée Bellarmin; il est présent, en tout cas, en Gh8 («Plinii Historia naturalis. incomplet»).
165
Pour une cote analogue, Y 3, voir ci-dessous A40b.
166
A. DERMUL, Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de la ville d’Anvers (= Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de Belgique, 5), Gembloux – Paris, 1939, p. 78-79. 167
Dans le catalogue de vente, les manuscrits ont été classés par format; A43a y est rangé parmi les in-folios. 168 Catalogue of Additions to the Manuscripts in the British Museum in the Years 18541875, London, 1877, p. 188.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
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Ɣ A45
«De imperio Anastasii et papa Symmacho. In membrana. v.» [MB, Hi] = BRUXELLES, BR 14671-72 (VDG 2115), XVe s., 274 ff., 295 x 210 mm. Copie partielle du Speculum historiale de Vincent de Beauvais, qui commence au f. 1 par l’intitulé: Primum de imperio Anastasii et papa Symacho et antipapa Laurencio... Le manuscrit fut acquis par Schuyten pour le compte d’Heber: on le retrouve en effet dans la vente de Gand 1835169, où il fut acheté par Serrure. En haut du f. 1, ex-libris rayés des Jésuites de Louvain, puis du Musée Bellarmin; et paraphe de Gérard associé au chiffre 2170. Chez Op de Beeck, ce volume de Bruxelles a été identifié à tort avec A22. A46 «Commencement du monde, puis que Dieu a fait ciel et terre.» [MB*, Hi] = BRUXELLES, BR 21521-31 (VDG 4632), XVe s., 230 ff., 290 x 210 mm; au verso de la garde initiale, cote non bollandienne «N/7/38», et «N° 15» suivi du paraphe de Gérard. Manuscrit des historiographes (Gh15), sans doute venu du Musée Bellarmin. En 1825, le volume fut acheté par Heber, puis passa entre les mains de Serrure. La notice de Gérard n’en indique pas du tout le contenu, mais reproduit une note de plume qui figure sur le feuillet de garde précédant le f. 1: «u commencement du monde puis que dieu ot fait ciel et terre». L’ouvrage initial, non rubriqué, est en fait l’Histoire de Richard II roi d’Angleterre, comme cela est bien indiqué par Ghesquière. Ɣ
A47 voir supra G443. A48 voir G328. Ɣ A49b «Ars Horographiae, per H. [sic] Valerium, 1662, v.» [?] = MÜNCHEN, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 28567, a. 1662, 359 ff., 320 x 205 mm, acquis à Anvers en 1944171. Manuscrit de provenance inconnue, acheté par Lammens en 1825. L’auteur en est Remigius Wouters († 1687), autrement dit Remmerus Valerius, le chroniqueur de Malines172. Ɣ Ɣ
Ɣ
A55 voir G355. 169
Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 121 n° 33.
170
C’est de fait l’un des deux tomes mentionnés en Gh2 (cité supra sous A22).
171 D. KUDORFER, Katalog der lateinischen Handschriften der Bayerischen Staatsbibliothek München. Clm 28461-28615, Wiesbaden, 1991, p. 181-182 (sans mention de la vente d’Anvers 1825). 172 Le nom Valerium figure dans le catalogue de vente, Valesium n’est qu’un lapsus de B. Op de Beeck. Des Tabulae horographicae, datées de la même année 1662, sont conservées dans Bruxelles, BR 4218 (Calcoen 123), 37 ff., provenant de l’Université de Louvain.
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F. DOLBEAU
A61 voir G372. «Kalendarium Ultrajectinae Eccl. 1374. In membrana. vél.» [Bo] = DEN HAAG, Koninklijke Bibliotheek, 75 H 39 (cat. n° 398), a. [1474], e e XI et XVII s., 32 ff., 155 x 108 mm, acquis en 1855 à la vente à Anvers des livres de J. G. Smolderen. L’année 1374 se lit sur le manuscrit au f. 1v, mais avec un grattage qui laisse penser que le texte primitif portait 1474, ce qui explique la différence relevée entre le catalogue de 1922 (a. 1374)173, et les descriptions plus récentes de P. C. Boeren et J. P. Gumbert (a. 1474)174. Il s’agit d’un manuscrit bollandien décrit en Boll. 22, f. 354, sous la cote SS 47. Le nom d’Henschenius figure d’ailleurs au f. 1175. Ɣ
Ɣ A62a
A66 «Aurelii Augustini retractatio in libris Confessionum. nit. (c’està-dire nitidissime) Mss. in membrana.» [?] e = Vente Heber, Gand, 1835, n° 16 (manuscrit in-4° du XV s., avec initiales ornées, acquis par Serrure). En 1825, le volume avait été acheté par le libraire Schuyten. Ɣ
Ɣ A69a
«Vita ven. Francisci De Hieronymo, per Ch. Stadioti [sic].» [Bo] = HEVERLEE-LEUVEN, Archief Vlaamse jezuïeten, nr. 66, XVIIIe s., 254 pp. Cette Vie d’un jésuite, mort en 1716, par Carlo Stradiotti, S.J., a toutes les chances d’avoir appartenu aux Bollandistes. Jusqu’en 1998, elle était conservée à Anvers, Onze-Lieve-Vrouwe College, sous la cote 86 B Ms 18176. Ɣ A69b
«Vita et Miracula B. Petri Tharentasiensis Archiep.» [Bo] = MECHELEN, Grootseminarie Bibliotheek, 63, XVIIe s., 63 ff., 167 x 125 mm, maintenant déposé à Leuven, Bibliotheek van de Faculteit der Godgeleerdheid177. Le volume porte encore un ex-libris d’Aubert Le Mire et un ex-dono de son neveu, Aubert vanden Eeden, vicaire général, puis évêque d’Anvers en 1677178. Il a appartenu aux Bollandistes, qui le citent 173 Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecae regiae. I: Libri theologici, Hagae comitum, 1922, p. 94. 174
P. C. BOEREN, Catalogus van de liturgische handschriften van de Koninklijke Bibliotheek, ’s-Gravenhage, 1988, p. 80-82; J. P. GUMBERT, Manuscrits datés conservés dans les Pays-Bas. T. 2: Les manuscrits d’origine néerlandaise, Leiden, 1988, p. 131 n° 474. 175
L’identification que proposait dubitativement Op de Beeck, Den Haag, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum, 10 B 17, est erronée. Ce volume correspond en fait à G384. 176
Voir supra la note 102, sous G361.
177
C. DE CLERCQ, Catalogue des manuscrits du Grand Séminaire de Malines (= Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de Belgique, 4), Gembloux – Paris, 1937, p. 123-124. 178
Ce dernier donna l’imprimatur en 1675 pour les trois tomes des Acta Sanctorum d’avril: cf. J. VAN DEN GHEYN, Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque royale de Belgique, t. 5, Bruxelles, 1905, p. 431.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
443
comme leur179. Il doit s’agir du volume catalogué en Boll. 24, f. 102, sous la cote T. 70, changée ensuite en V. 20. Ɣ A70a «Index alphab. variorum SS.» [Bo] = Vente Heber, Gand, 1835, n° 8: «Indicateur à l’usage des Bollandistes de tous les saints, jour par jour, avec annotation de ceux dont ils possédaient les vies manuscrites. In-4°, bas. rel. ant. du XVIIe s.180» (acquis alors par Rodd). Cet article, qu’il serait spécialement utile de localiser, peut correspondre à plusieurs entrées de Gérard (notamment G462, mais aussi G357 ou G460).
A70b voir G361. «Vita Alphonsi Rodrigues, hispanice, vél.» [Bo] = olim Cheltenham, Phillipps 4245, acquis chez Thorpe; vente Sotheby’s, Bibliotheca Philippica. New Series: Ninth Part, London, 25th-26th June 1973, p. 84 n° 2086 (acheté par The Dolphin Book Co.)181; The Dolphin Book Co., Cat. 50, April 1976, n° 43; localisation actuelle inconnue. En Boll. 24, f. 9, ce texte faisait l’objet d’une entrée additionnelle sous la cote U. 100. Une copie de l’œuvre, mais pas forcément de cet exemplaire, est conservée dans Bruxelles, BR 8927 (VDG 3491), f. 14-62v. Ɣ
Ɣ A72a
A73c voir G414. A74a voir G430. Ɣ A74b voir G431. Ɣ A77 voir G428. Ɣ A79a «Scoticae gentis antiquitates, v.» [Bo] e = LONDON, British Library, Add. 9960, XVIII s., 64 ff., 220 x 170 mm182. Livre envoyé en 1727 par l’auteur, Patrick Ninian Wemyss, S.J., aux Bollandistes, chez qui il était coté V. 45a (Boll. 21, f. 358; 23, f. 243); acheté par Heber en 1825 et revendu à Gand en 1835, où il fut acquis par Rodd183. Ɣ Ɣ
Ɣ
A79c voir G89.
179 AASS, Mai. 2, p. 320E (318C): Vita S. Petri, a Ioanne Iacobo Chifletio donata Auberto Miraeo, nobis autem ab eius nepote nunc Antverpiensi episcopo Auberto vanden Eeden. 180
Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 119 n° 8 (l’abréviation finale signifie reliure en basane). 181 La Vie en espagnol se trouvait reliée avec deux ouvrages du jésuite H. Philippi. La notice de 1973 a émis l’hypothèse suivante: «Probably from the Library of a Jesuit House in Northern Europe», qui est désormais vérifiée. 182 La cote Add. 9959, indiquée par Op de Beeck, est fautive. Je remercie M. Michael St John-McAlister, de la British Library, de m’avoir transmis diverses précisions sur l’ensemble des manuscrits de Londres. 183
Catalogue d’une belle collection… (cf. n. 93), p. 119 n° 7.
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F. DOLBEAU
A80a «J. Hartoge chron. belgicum 1500-1580. vél.» [MB*, Hi] = DEN HAAG, Koninklijke Bibliotheek, 132 F 18, ca 1580, 47 ff., 200 x 115 mm. Manuscrit inclus dans la liste Ghesquière (Gh38), acheté en 1825 par Heber et revendu à Londres en 1836 (lot XI, n° 244), puis devenu Phillipps 8406. Comme il n’a pas laissé de trace chez les Bollandistes, il devait être arrivé à Anvers avec le Musée Bellarmin. Ɣ
A80c «J. Alves chronica hispan.» [Bo] = olim Cheltenham, Phillipps 8072; localisation actuelle inconnue. Manuscrit acquis par Heber en 1825, et revendu à Londres en 1836 (lot XI, n° 33); répertorié en Boll. 20, f. 21 et 24, f. 49, sous les cotes successives T. 183, puis V. 49, où il était associé à la date de 1577. Ɣ
A81b voir G422. A83c voir G441. Ɣ A85a «De vita et scriptis S. Paulini ep. et alii in eodem vol. v.» [Bo] = LONDON, British Library, Add. 10391, XIVe et XVIIe s., 120 ff., 180 x 125 mm. Recueil factice acheté par Heber en 1825 et revendu à Londres en 1836. Selon la notice de cette vente184, reprise dans le catalogue de la British Library, il renferme des notes d’Héribert Rosweyde et d’André Schott (Anonymi Censurae Mss. ad Scriptores ecclesiasticos cum notis Mss. Rosweydi… De vita et scriptis S. Paulini, cum notis P. Schotti…). Il a donc appartenu aux Bollandistes, chez qui il était coté M. 106 (Boll. 23, f. 246; 24, f. 99v). Ɣ Ɣ
A85b «Leven van Jos. Anchieta.» [Bo] = BRUXELLES, BR II 2618 (VDG 4019), début XVIIIe s., 43 ff., 210 x 130 mm. Manuscrit acquis par Heber en 1825 et revendu à Londres en 1836 (lot XI, n° 5): «Anchieta (P. Joseph, provinciael der Soc. Jesu in Brasilien), Leven van, 41 leaves, with an engraved portrait inserted. The Life of the Jesuit Anchieta. One of the approbations at the end is dated 1708». Le volume passa ensuite chez le libraire Rodd, avant de devenir Phillipps 11081. Le contenu garantit une provenance bollandienne, même si le titre ne figure ni dans l’inventaire de Gérard ni en Boll. 24. Ɣ
A86a «Hagioglypta sivi [sic] picturae etc. sacrae antiquiores.» [Bo] = AMIENS, Bibl. mun., Lescalopier 66, XVIIe s., 98 ff., 200 x 156 mm. Le manuscrit, acheté par Lammens en 1825, passa ensuite dans la collection Le Glay; les Bollandistes, chez qui il était coté Y. 149 (Boll. 22, f. 307v), l’avaient acquis du Collège des Trois-Langues de Louvain. Dans le même Ɣ
184
Bibliotheca Heberiana… (cf. supra, n. 26), XI, n° 1588.
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lot cependant, A86b «Theatrum mundi» venait du Musée Bellarmin, car il est mentionné avec la précision «Ms.» à l’intérieur d’une section intitulée «Livres de rebut et parfaitement inutiles qui ont servi à remplir les caisses», dans la liste des «Livres remis pour le Museum Bellarmini le 26 mai 1781» (Bruxelles, BR 3848-49, f. 53). A87a «J. Mariana de rebus Hispaniae.» [MB*, Hi] Acquis par Heber en 1825, puis revendu à Londres en 1836185; localisation actuelle inconnue. Manuscrit nommé dans la liste Ghesquière (Gh33), qui provenait, selon toute vraisemblance, du Musée Bellarmin. Ɣ
Ɣ A87c «Leenrechten van Brabant. Sermones de 4 novissimis, et alii in eod. vol.» [MB*, Hi] e = BRUXELLES, BR II 2632 (VDG –), XV s. (post 1432: cf. f. 7), 112 ff., 218 x 150 mm. Au revers du plat antérieur, paraphe de Gérard derrière «N. 32». Manuscrit nommé dans la liste Ghesquière (Gh32), qui provenait sans doute du Musée Bellarmin; acquis par Heber en 1825, le volume passa ensuite chez le libraire Rodd, avant de devenir Phillipps 11082. Ɣ A89 «Verscheyde Reyzen doór Italien etc. met fig. v.b.c. (c’est-à-dire veau bien conservé).» [To] = BRUXELLES, BR II 766 (VDG 7414), a. 1779, 111 ff., 210 x 160 mm, acheté en 1886. Le narrateur, Jean-François [Adrianus] Heylen, séjourna à Rome en 1771-1772, d’où il fit des excursions en Italie. Il devint ensuite l’archiviste de Tongerlo, ce qui garantit l’appartenance ancienne aux Prémontrés. Le récit de son voyage aller, en 1770, est d’ailleurs resté à Tongerloo, Abdijarchief, V, Nr. 259186.
A92 voir G373. A97c «Acies bene ordinata SS. Ord. Carmelitarum.» [?] Imprimé annoté, acquis par Charles Van Hulthem († 1832), et devenu BRUXELLES, BR, Van Hulthem, n° 15921. La description de la Bibliotheca Hulthemiana est plus détaillée187: «Acies bene ordinata plurium sanctorum et beatorum utriusque sexus ordinis Carmelitarum… per R. P. Philippum a Visitatione; edit. secunda. Valencenis, Joan. Boucherius, 1670. Cum annotationibus familiaribus et fundamentalibus, quas censurae sanctiss. DoƔ Ɣ
185 Bibliotheca Heberiana… (cf. supra, n. 26), XI, n° 749 (où il est donné comme «imperfect» et décrit parmi les in-4°). 186
J. CORTHOUTS, Inventaris van de handschriften in het Abdijarchief te Tongerlo (= Bibliotheca Analectorum Praemonstratensium, 17), Tongerlo, 1987, p. 277 n° 450 (où ce volume est fautivement identifié à l’entrée du catalogue de vente). 187
T. 3, Gand, 1836, p. 150.
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mini Urbani Papae VIII subjecit auctor. pet. in-8. d. rel. à dos de v. rac. Ces annotations sont Mstes et d’une belle écriture.» Une copie des notes manuscrites est préservée dans Bruxelles, Boll. 32, f. 7-10, XIXe s., et une reproduction photographique existe dans le même fonds, sur le rayon 112. VI. Mais l’exemplaire Van Hulthem de l’Acies ordinata a-t-il jadis appartenu aux Bollandistes ? La chose est douteuse, car le seul imprimé signalé en Boll. 21, f. 167 (sous la cote SS. 46) est toujours conservé dans la bibliothèque actuelle des Bollandistes188. A99c «Vita Petri Fabri vél.189» [Bo] Très probablement GENT, Universiteitsbibliotheek, 1741, XVIIe s., 77 ff., de format in-12°: Vita R. P. Petri Fabri. Nomina tyronum quibuscum vixi praeside R. P. Guilelmo Bauters, sociis P. Philippo Proost, P. Roelando de Pottre, 1616-1620190. La copie des Bollandistes était répertoriée en Boll. 24, f. 101, sous la cote U. 12. Ɣ
A100a «Vita S. Wilhelmi eremitae, in membrana191.» [MB, Hi] e Très probablement GENT, Universiteitsbibliotheek, 2527, XV s., 24 ff., de format in-12°, avec ex-libris des Hiéronymites de Gand192. L’ouvrage provenait des Jésuites de Louvain et figure dans la liste Ghesquière sous le n° 44, ce qui implique un passage par le Musée Bellarmin. Acquis par Heber en 1825, il fut revendu à Gand en 1835193. Ɣ
Ɣ Ɣ
A100b voir G376. A100c voir G432. *
*
*
Au terme de cette enquête, trois observations pourront servir de conclusion. – Si les déménagements et transferts du fonds bollandien s’étaient passés dans de bonnes conditions, les manuscrits ayant abouti à la bibliothèque de Bruxelles en 1778 et 1828, augmentés de ceux qui furent dispersés à Anvers en 1825, devraient correspondre au recensement effectué 188
Sur le rayon 112 VI: cotes SS. 46 (et, sur étiquette, K 23) au verso du plat antérieur avec le nom «De Viron» rappelant le donateur (cf. supra, n. 123). 189
Rangé dans le catalogue de vente parmi les manuscrits «in octavo et minori forma».
190
A. DEROLEZ, Inventaris van de handschriften in de Universiteitsbibliotheek te Gent, Gent, 1977, p. 179 (sans mention de l’appartenance ancienne). La liste de tirones concerne le noviciat de Malines, que dirigeait à cette époque Guillaume Bauters. 191
Cf. n. 189.
192
Décrit par DEROLEZ, Inventaris…, p. 179 (sans mention de la vente d’Anvers).
193
Catalogue d’une belle collection… (cf. supra, n. 93), p. 118 n° 4.
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par Gérard en 1775: en fait, les deux ensembles sont loin de coïncider, parce que le recensement de Gérard ne fut pas exhaustif et que, d’autre part, les pertes ou les fuites furent nombreuses, comme le rappellent ici diverses notices relatives à des volumes introuvables194. – En second lieu, parmi les manuscrits vendus aux XIXe et XXe siècles et acquis par des collections publiques, la plupart ont perdu, dans les catalogues modernes, tout lien avec les Bollandistes d’Anvers, que les anciennes marques d’appartenance aient disparu ou n’aient pas été reconnues195. Grâce à la documentation fournie par Bart Op de Beeck, il est désormais possible de rendre leur identité aux manuscrits qui appartenaient jadis aux rédacteurs des Acta Sanctorum. Et l’enquête, amorcée ici, est loin d’être achevée. – Enfin, la reconstitution d’une bibliothèque savante, comme celle des Bollandistes, n’est pas un simple jeu érudit; cela revient en réalité à exhumer, pour l’histoire de la République des Lettres, une source jusquelà occultée. Car les livres accumulés à la maison professe d’Anvers avaient été rassemblés à dessein et reflétaient les activités d’un réseau érudit de philologues et d’hagiographes. Ce qui ressort des notices précédentes — bien qu’elles ne représentent qu’une fraction modeste de la collection primitive — est l’importance des échanges et des dons, venus de l’intérieur196 comme de l’extérieur197 de la Compagnie de Jésus. La Bibliothèque royale de Belgique, qui a recueilli la majeure partie de l’ancien fonds d’Anvers, rendrait un grand service aux chercheurs en inscrivant, dans ses programmes scientifiques, la reconstitution virtuelle des manuscrits du Museum Bollandianum.
194
Voir déjà à ce sujet DOLBEAU, Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 132-143.
195
Telle est la situation à Anvers, Boston, Cambridge, Canterbury, Gand, Londres, Malines, Oxford, etc. 196 Ont été évoqués les jésuites suivants: Ph. Alegambe (G412), G. David (G464-467), R. Dehnig (G314), P. De Matthaeis (G325), J. Dinet (G227), H. FitzSimon (G277), J. Gamans (G412), G. Gonchi (G443), Th. Gonzalez (G503), M. Inchofer (G249), A. Schott (G125, G239, G315, G477, A85a), Th. Smackers (G422), J. Van Quaille (G418), P. N. Wemyss (A 79a), St. White (G 277). La collection réunie par Schott fut, de toute évidence, l’apport majeur. 197 La plupart des donateurs étaient prêtres ou religieux: F. Combefis (G441), Daniel de la Vierge (G469), C. Estiennot (G473), B. Faino (G385), Ch. Iager (G412), Jan Lievens (G35, G98, G301), H.-D. Mutte (G323), P. L. Tatti (G414, 428), P. Tosini (G387), A. vanden Eeden (A69b), le chapitre d’Arras (G354), les Théatins de Rome (G136), mais, parmi les provenances antérieures, on relève aussi des bibliothèques de laïcs: Th. Canter (G178), C. Duyn (G94), A. C. Nijs (G480), A. Roschmann (G479), B. Rottendorf (G89), Jean-Gabriel, baron de Sparwenfeldt (cf. G250).
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ANNEXE Problèmes soulevés par les cotes des XVIIe et XVIIIIe siècles Au moment de la suppression des Jésuites, en 1773, la bibliothèque des Bollandistes était répartie en cinq endroits différents198. Cela faisait alors plus d’un siècle que les hagiographes cherchaient à classer leur fonds, manuscrit et imprimé, de la façon la mieux adaptée à leurs locaux et à leurs travaux: d’où un certain nombre d’initiatives, notamment un récolement général et une réorganisation complète des lieux, sous l’impulsion de Jean-Baptiste Du Sollier, en 1724199. Avant le transfert à Bruxelles, Gérard fut obligé d’inventorier sommairement les manuscrits, faute d’en avoir trouvé un catalogue spécialisé. Son travail procure donc une image instantanée du fonds, à la date de 1775, et un peu bouleversée, puisque les volumes avaient déjà été déplacés des rayons pour être entreposés dans une galerie de l’église de la maison professe200. G, comme l’ont montré les notices précédentes, conserve des traces à la fois de cette longue histoire et des circonstances de sa rédaction: désordre dans les séquences alphanumériques201, chiffres mal lus202, cotes complétées ou non par des lettres minuscules203, même cote affectée à deux volumes204, etc. Et les difficultés deviennent innombrables si l’état du fonds, relevé en 1775, est comparé aux livres subsistants ou à celui que décrivent les Bollandiani 20-24205. Un premier système de cotation fut évoqué en 1695 dans les Acta Sanctorum de juin: formé de lettres latines ou grecques, parfois redoublées, il a laissé trop peu de vestiges pour être reconstitué206. Un second système, de type alphanumérique, est cité massivement à partir du troisième tome de juillet, paru en 1723: c’est lui qui subsistait en 1775, mais avec des modifications dont les ratures et grattages des Bollandiani 20-24 198
Cf. supra, n. 15.
199
DOLBEAU, Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 117.
200
Cf. supra, n. 15.
201
G128 correspond ainsi à † ms. 46, tandis que G133 est † ms. 38 et G138 † ms. 36. Les cas analogues sont nombreux. 202
Cf. G40.
203
Cf. G74, G341.
204
Cf. G121 et G125; G322-323.
205
Par exemple, G236/† ms. 131b et G237/† ms. 131c sont dépouillés en tant que † ms. 168 et † ms. 169 dans les Bollandiani 20-24. Voir aussi sous G323. 206
DOLBEAU, Les sources manuscrites…, p. 109 n. 14.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
449
gardent la trace. Certaines séries y étaient réservées aux manuscrits selon un format croissant: † ms. 1; O ms. 1 et P ms. 1; Q ms. 1207, ou en fonction de leur contenu: N ms. 1 (réservé aux chroniques208). Sur les volumes eux-mêmes, les cotes furent inscrites sur une étiquette carrée (environ 32 x 32 mm), en partie à l’aide d’un tampon (la série), en partie à l’encre (le numéro). Mais d’autres sections renfermaient aussi des manuscrits, sans la mention «ms.», et parfois en grand nombre (la présence du point, rétabli ici par principe, est aléatoire): S. 1 et SS. 1 (martyrologes, calendriers), U/ V. 1 (biographies modernes), X. 1 (bréviaires), W. 1 (liturgie); plus rarement B. 1 (annales, chroniques), E. 1, G. 1 (histoire des églises), J. 1, L. 1, N. 1, R. 1, T. 1, Y. 1209. Ce sont les manuscrits les plus utilisés: martyrologes, calendriers, bréviaires, qui semblent avoir connu le plus de changements de cotes. Certaines séries apparemment, au moins pour les manuscrits, avaient disparu en 1775, par exemple H. 1, I. 1 ou L ms. 1210. Il n’y a donc pas lieu d’être surpris si un volume subsistant porte deux, voire trois cotes différentes211 ou encore une seule cote, mais antérieure à celle de l’inventaire de Gérard212. Ces difficultés sont d’ailleurs habituelles dans tous les fonds qui ont connu une longue histoire. Mais deux problèmes supplémentaires méritent d’être évoqués ici: l’addition sporadique de lettres à la fin des cotes; l’existence de très nombreux doublons. Les lettres sont liées, semble-t-il, à la présence de «portefeuilles», c’est-à-dire de recueils hétérogènes à paginations multiples. La cote chiffrée est celle du volume factice, la lettre — minuscule ou majuscule213 — distingue chacun des éléments qui pouvait ensuite prendre son indépen207 La précision «ms.» fait parfois défaut, et le format n’est pas toujours déterminant. C’est ainsi que Q ms. 8 est devenu O ms. 20a, pour des raisons qui nous échappent: cf. DOLBEAU, Les sources manuscrites… (cf. supra, n. 3), p. 128. 208
Gérard a interprété fautivement cette cote et l’a transcrite N° (cf. G5).
209
Les séries ne sont pas toujours assez abondantes pour qu’il soit possible d’en identifier la thématique. 210 En Boll. 24, au f. 7, G439 a été coté successivement L 195, puis O. 160; aux f. 81 et 85, G441 est associé d’abord à L ms. 157, puis après grattage à O. 44. Les cotes en O sont celles de Gérard. G373, coté I. 18 en 1725 (AASS, Iul. 4, p. 91C), était devenu X. 94 au temps de Gérard. 211 Deux cotes: G428, devenu Bruxelles, Boll. 556, est noté S 48 au verso de la feuille de garde initiale et, comme chez Gérard, U 109 sur la contregarde antérieure; Bruxelles, BR 817077 (VDG 3454) atteste au début la cote † ms. 161 et au milieu † ms. 172, qui est celle de Gérard. – Trois cotes: G399/S. 133 est aujourd’hui Bruxelles, BR 14683-85, coté encore I 123 sur la feuille de garde et S 221 sur le dos; G360/S. 90, aujourd’hui Bruxelles, BR 14938-39, porte aussi les cotes I. 117 et † ms. 219. 212
G387/SS. 60 correspond à Bruxelles, BR 14649, qui n’atteste que la cote H 153a.
213
Cf. supra, n. 56.
450
F. DOLBEAU
dance. Si l’on prend à titre d’exemple G326, un portefeuille dont Gérard n’a pas cité la cote, on découvre, grâce aux Bollandiani 20-24, que celleci était † ms. 187214, divisée ensuite en: 1. † ms. 187a: Revelatio S. Catharinae Senensis (Boll. 21, f. 58; 23, f. 32) = Bruxelles, BR 8402 (VDG 3466), avec sa cote ancienne; 2. † ms. 187b: Libellus supplex ad Alexandrum VII pro immaculata conceptione (Boll. 23, f. 32); 3. † ms. 187c: Historias discernendi ratio. Habitus veterum clericorum. Etymon canonicorum (Boll. 21, f. 266; 22, f. 190 et 122; 23, f. 32-33); œuvres de N. Simon, Can. Reg. S. Aug., en partie reversées dans Bruxelles, BR 8219-22 (VDG –)215; 4. † ms. 187d: Vindiciae episcopatus Trajectensis (Boll. 23, f. 290) = Bruxelles, BR 8145 (VDG 6550), avec sa cote ancienne216; 5. † ms. 187 sans lettre: Historia episcoporum Trevirensium (Boll. 23, f. 293).
La redistribution du recueil faisait que B. Op de Beeck doutait, à tort, de ses identifications. La cote du n° 3, † ms. 187c, à nouveau disponible, paraît avoir été réattribuée à Bruxelles, BR 22044 (VDG 3557), où elle se lit encore partiellement. Deux éléments (2, 5) et une partie d’un troisième (3b) sont encore non localisés217. Le système de lettre additionnelle fut étendu ensuite soit pour rapprocher des volumes sur les rayons218, soit, comme le montrent les cas discutés sous G74 et G341, afin de distinguer des doublons. Pour les portefeuilles, une variante consista à ajouter une lettre suivie d’un chiffre: ainsi G268-269, un ensemble coté † ms. 161, était divisé en seize unités, de † ms 161 B1 à B16219. 214
Doublon de G297/† ms. 187 «Un portefeuille intitulé Collectanea pro defensione Thom. a Kempis, eiusque libro in folio», non identifié (cité sous cette même cote en Boll. 22, f. 355). 215 L’Etymon canonicorum se lit aux f. 7-8, l’Historias discernendi simplex ratio aux f. 910. Les autres pièces du manuscrit 8919-22 viennent d’autres portefeuilles (notamment † ms. 174). 216 Identifié par Op de Beeck sous T181, mais sans que la concordance ait été établie avec † ms. 187d. 217 Le n° 5 doit être la Chronica episcoporum Trevirensium mentionnée sous T194b; le n° 3b: Habitus veterum clericorum se confond peut-être avec le De vestitu clericorum cité sous T194c. 218
Par exemple G144/† ms. 34: «Vitae SS. aliquot. Et fundationes monasteriorum. Mss. in 8°»; G137/† ms. 34a: «Fundationes et abbates variarum abbatiarum Belgii. Mss. in 4°.». Les deux volumes ont été identifiés par Op de Beeck. 219
Voir plus haut, sous cette entrée. Bien qu’Op de Beeck n’en ait pas fait état, certaines sous-cotes figurent encore sur les volumes subsistants: B5 sur Bruxelles, BR 8403 (VDG 3467); B14-15 chez Gérard et sur Bruxelles, BR 8299-300 (VDG 3463). La section cotée † ms. 161 B16 était le Mémorial des saints du Quercy, non localisé, cité en T194b et AASS, Aug. 4, p. 19A (c’était l’envoi d’un chanoine de Sarlat, Armand Gérard, daté de 1664). Sous la même entrée T194b, les «Gesta S. Austremonii episcopi Arvernorum (incomplet)» sont aujourd’hui Bruxelles, BR 20602 + 20682 (VDG 3547).
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
451
Cependant, le problème le plus délicat reste celui des doublons. Quelques-uns apparaissent immédiatement dans l’inventaire de Gérard: G94-95 († ms. 4), G118 et 120 († ms. 28)220, G121 et 125 († ms. 43), G133 et 141 († ms. 38), G162 et 169 († ms. 67), etc. Mais beaucoup d’autres sont masqués, soit que l’un des deux manuscrits en cause ait été omis221, soit qu’il ait été versé dans le supplément G458-G486, noté artificiellement de + 1 à + 27, sans que ces appellations soient des cotes. Dans une bibliothèque de travail, le phénomène des doublons n’était sans doute pas trop gênant, et pouvait être corrigé, une fois reconnu, par l’addition d’une lettre. Et dans la plupart des cas — mais pas dans tous —, l’un des deux articles en cause est de langue grecque: on peut donc se demander si les manuscrits grecs, éparpillés dans G, ne formaient pas une série parallèle à celle des manuscrits latins, et sans doute rangée dans un autre lieu. Au moment du déménagement dans l’église de la maison professe, ces volumes ont dû être réinsérés dans la série principale, parfois en substitution du manuscrit latin qui s’y trouvait déjà. Voici quelques exemples du phénomène: G254 – † ms. 147 Sans concurrent «Joannes Gevartii adversariae ad historiam Brabantinam», non localisé. G255 – † ms. 148 «S. Cyrilli Alexandrini in Ioannem»
En concurrence avec † ms. 148 «Brabantiae privilegia, documenta aliaeque litterae» (Boll. 20, f. 284; 22, f. 98) = G482/+ 23: «Chartres documens, lettres et privilèges de Brabant de la Bibliothèque de Gevartius222».
G256 – † ms. 149 «Si Basilii opera»
En concurrence avec † ms. 149 «Privilegia et monumenta eiusmodi» (Boll. 22, f. 98, sous Brabantia antiqua), absent de G223.
220
Cet exemple est sans doute à écarter, car la première cote † ms. 28 a tout l’air d’être fausse: la vraie cote de G118 est † ms. 30 aussi bien en Boll. 22, f. 255, que dans le volume subsistant, Bruxelles, BR 8547 (VDG 385). 221 Gérard n’a pas répertorié Guillielmus Hesius S.J., Praecepta christiano-politica, c’està-dire Bruxelles, BR 3658 (VDG 2265), dont la cote ancienne conservée, † ms. 138, fait double emploi avec celle de G242 (un manuscrit grec de Cyrille). 222 Rapproché par Op de Beeck d’un volume resté à Tongerlo. Johannes Gevartius (Gevaerts) mourut à Anvers en 1623, c’est-à-dire du vivant de Rosweyde. Certaines de ses copies autographes sont conservées à Londres, British Library, Add. 33953, sans être nécessairement passées par la bibliothèque d’Anvers. L’un au moins des recueils de Gevaerts (Bruxelles, BR 16123-31 [VDG 5146]) n’est entré chez les Bollandistes qu’en 1709 avec des manuscrits de C. Nijs. 223
Le manuscrit, conservé aux Archives générales du Royaume et identifié par Op de Beeck sous T48, porte toujours sa cote ancienne.
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F. DOLBEAU
G257 – † ms. 150 «Basilii Magni Hexameron»
En concurrence avec † ms. 150 «Jura et consuetudines» (Boll. 22, f. 98, sous Brabantia antiqua) = G484/+ 25: «Un mss in folio intitulé Brabantiae Jura et Privilegia224».
Dans la série primitive, les intrus sont clairement les manuscrits grecs, qui détruisent une séquence consacrée à l’histoire du Brabant. G260 – † ms. 153 «Sti Basilii sermones de ieiunio…»
G261 – † ms. 154 «Un portefeuille contenant: Gregorius Nicenus de Virginitate…»
G262 – † ms. 155 «Defensio religiosorum monachorum incerti auctoris». Texte latin identifié par Op de Beeck: Bruxelles, BR 4321 (VDG 2144), paginé autrefois de 327 à 381, avec sa cote ancienne.
En concurrence avec † ms. 153 Recueil diplomatique cité et identifié par Op de Beeck, d’après G486/+ 27 et p. 236 n° 13225: «Monumenta gallica ac praesertim Burgundica et Bisontina. N.B. ce titre se trouve au dehors: l’intérieur ne contient que la liste des bourgmestres et échevins d’Anvers». En concurrence avec † ms. 154 «Lancitius (Nic.) S.J. Opusculum ms. de negotiatione caelesti ad editionem paratum» (Boll. 21, f. 8), identifié par Op de Beeck sous G485 /+ 26 et T230. En concurrence avec † ms. 155 Bruxelles, BR 645 (VDG 1733), 196 ff., qui renferme un opuscule du même Lancitius que † ms. 154, dans un exemplaire ayant, lui aussi, gardé sa cote ancienne226.
Le problème des deux recueils latins, qui portent la cote † ms. 155, est malaisé à résoudre. Peut-être appartenaient-ils simplement au même ensemble, aujourd’hui démembré. Mais il existe d’autres doublons latins, qui ne peuvent s’expliquer ainsi227. En revanche, il est clair que la série diplomatique amorcée en † ms. 147 se prolongeait en † ms. 153, et que, là aussi, les deux manuscrits grecs sont des intrus. 224
Manuscrit identifié plus haut, qui a gardé sa cote.
225
D’après une source non exploitée dans cette étude.
226
Voici la description de Boll. 21, f. 8 (sous Lancitius): Item aliud ms. similiter paratum de conversione Calvino-Lutherani: quae motiva is habuerit veniendi ad ecclesiam catholicam cum variis litteris ultro citroque datis pro impressione eius – † ms. 155. 227
Voir supra n. 149.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES
453
Ces quelques exemples montrent combien les faits sont complexes. Les changements de cotes survenus au XVIIIe siècle dans une bibliothèque vivante, les recompositions de recueils factices, qui ont dû se poursuivre après la Révolution, introduisent un tel brouillage que la restitution du fonds manuscrit des anciens Bollandistes est encore loin d’être achevée228. École Pratique des Hautes Études
François DOLBEAU
45-47, rue des Écoles F – 75005 Paris
Summary. After the suppression of the Society of Jesus in the Austrian Empire the Bollandists’ manuscripts had an eventful history. They were first transferred en masse from Antwerp to Brussels, then some of them were sent to Tongerlo, after which most of them ended up in the Royal Library at Brussels. Others, however, are in Paris as a result of the temporary annexation of Belgium during the French Revolution and Empire, while more were dispersed by public auctions at Antwerp in 1825 and 1827. An inventory of Bollandist manuscripts recently drawn up by Bart Op de Beeck lists their contents and their old call-numbers. Together with other sources it enables the Bollandists’ holdings to be reconstitued. The present study, which continues Op de Beeck’s investigations, for the first time identifies some 80 manuscripts of the Bollandists in Belgium and in the rest of the world, namely Amiens, Boston, Cambridge, Canterbury, London, Munich, Oxford and Paris.
228 À la fin de cette étude, j’ai plaisir à remercier tous ceux qui m’ont aidé à la mettre au point, en particulier les Pères Robert Godding et Bernard Joassart, qui m’ont toujours accueilli, conseillé et encouragé avec une extrême bienveillance; Mesdames Marie-Françoise Damongeot, au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, et Marieke van Delft, à la Bibliothèque royale de La Haye; enfin, les responsables et le personnel de la Bibliothèque royale de Bruxelles, grâce auxquels j’ai pu consulter directement presque tous les Bruxellenses cités plus haut.
454
F. DOLBEAU INDEX DES MANUSCRITS IDENTIFIÉS
Cet index ne cherche pas à donner un panorama complet de la dispersion des manuscrits bollandiens, mais seulement à compléter les identifications de B. Op de Beeck, déjà indexées dans De Rosweyde aux Acta Sanctorum229. Les numéros précédés de la lettre G renvoient à l’inventaire de Gérard et correspondent à des livres des Bollandistes; précédés de la lettre A, ils renvoient à la vente d’Anvers 1825 qui renfermait aussi des manuscrits de l’abbaye de Tongerlo, du Musée Bellarmin et du groupe des Historiographes. Les entrées associées à une cote entre parenthèses ont toutes appartenu aux Bollandistes Les signes ‘=’, ‘§’ et ‘§ ?’ indiquent respectivement des identifications certaines, très probables (mais sans preuve décisive) et plausibles (avec une part plus ou moins grande de doute). Les manuscrits de Bruxelles et de Paris ont été consultés directement ou en microfilm; les autres ont été identifiés grâce aux catalogues ou à des informations transmises par des bibliothécaires. AMIENS, Bibliothèque municipale – Lescalopier 66 = A86a (Y. 149) ANTWERPEN, Museum Plantin-Moretus – lat. 95 (26) = G373 (X. 94) ANTWERPEN, Stadsbibliotheek – 78 = A39 (Musée Bellarmin) BOSTON, Public Library – Rare Books and Manuscripts Dept., fMed. 18 = G380 (S. 4) BRUXELLES, Bibliothèque des Bollandistes – s. c. = G379 (S. 1) – 81 § G479 (+ 20) – 100 = G344 (S. 21) – 103: cf. G382 (N. 8f) – 146: cf. G418 (U. 12a) – 199 = G477 (+ 18) – 213 = G341 (S. 19) – 271 = G469 (+ 12) – 336 = G473 (+ 14) – 348 = G413 (V. 192) – 358 = G352 (S. 43) – 496 = G422 (V. 97) – 556 = G428 (U. 109) – 634 = G397 (S. 105) – 972 = G251 († ms. 145) BRUXELLES, Bibliothèque royale de Belgique – R 1290 = G210 († ms. 111) 229
Cf. supra, n. 1.
LES MANUSCRITS DES ANCIENS BOLLANDISTES – olim 1766-68 = G204 († ms. 105a) – 2102-03 § ? G98 († ms. 7) – 2563 = G315/2 († ms. 205) – 2894 = G74 (P ms. 159) – 3407-08 = G478 (+ 19) – 3846 § G229 († ms. 128) – 4082 = G315/1 († ms. 205) – 4425 = G503 (Liste Beltiens n° 17) – 4850-57 = G97 († ms. 6) – 5850 = G112 († ms. 24) – 7762 = G348 (S. 28) – 7771-72 = G41 (O ms. 20) – 7890-913 § ? G484 (+ 25) – 7965-73: copie partielle de G168 († ms. 73) – 8060-64 = G30 (O ms. 12) – 8066 = G268 († ms. 161) – 8075 = G268 († ms. 161 B13) – 8235-39 = G325 (sans cote) – 8241: cf. G195 (N. 8d) – 8306-17 = G 249 († ms. 144) – 8368-71 = G266 († ms. 159) – 8450-51 = G266 († ms. 159) – 8484 § G314 († ms. 204) – 8927 = G268 († ms. 161 B4) – 9581-95 = G20 (O ms. 2) – 9843-44 § ? G280 († ms. 170) – 9983-86 = G156 († ms. 61) – 10018-19 = G313 († ms. 203) – 10026-32 = G301 († ms. 191) – 10106-13 = G 94 († ms. 4) – 10958 § G121 († ms. 43) – 11327 § G464 (+ 7, olim † ms. 145) – 11353 = G133 († ms. 38) – 11677 = A40b (Musée Bellarmin) – 14649 = G387 (SS. 60) – 14671-72 = A45 (Musée Bellarmin) – 14683-85 = G399 (S. 133) – 14820 = G429 (U. 105a) – 16509: copie de A29b – 16586-88 § G5 (N. 5) – 20454-57: voir sous G250 – 20614 § G278 († ms. 168) – 21521-31 = A46 (Historiographes) – 21532-35 = G354 (S. 46) – 22084 § ? G500 (Liste Beltiens n° 14/X. 12)
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– 224721-2 = G481 (+ 22) – II 760, t. 1-3 = G338/340 (S. 17/18/18a) – II 766 = A89 (Tongerlo) – II 1444 = A22 (Historiographes) – II 2618 = A85b (Bollandistes, sans cote connue) – II 2632 = A87c (Historiographes) – Van Hulthem, n° 15921 = A97c (prov. inconnue) CAMBRIDGE, University Library – Add. 4098 = G398 (S. 109) – Add. 4218 = A35a (Musée Bellarmin) CANTERBURY, Cathedral Library – Mendham Coll., W2/J-16-10 = G439 (O. 160) olim CHELTENHAM – Phillipps 3869 § G441 (O. 44) – Phillipps 4244 = G430 (U. 36a) – Phillipps 4245 = A72a (U. 100) – Phillipps 4324 = G414 (T. 160) – Phillipps 8072 = A80c (V. 49) – Phillipps 8174 = G435 (V. 34) – Phillipps 8284 = G432 (E. 125) – Phillipps 21963 = G441 (O. 44) – Phillipps 29719 § G467 (+ 10) DEN HAAG, Koninklijke Bibliotheek – 71 C 83: copie de G444 (B. 37) – 75 H 39 = A62a (SS. 47) – 132 F 18 = A80a (Historiographes) DEN HAAG, Rijksmuseum Meermanno-Westreenianum – 10 B 17 = G384 (S. 27) – 10 D 27 = G372 (X. 90) – 10 D 29 = G355 (S. 49) – 10 F 3: cf. G500 GENT, Universiteitsbibliotheek – 246 = G160 († ms. 65) – 1741 § A99c (U. 12) – 2527 § A100a (Musée Bellarmin) ’S-GRAVENHAGE: voir Den Haag HEVERLEE-LEUVEN, Archief Vlaamse jezuïeten – nr. 66 = A69a (Bollandistes, mais sans cote connue) – nr. 67 = G361 (U. 91a) HULDENBERG, Bibliothèque des Comtes de Limbourg-Stirum – 109 = G328 (B. 59) LEUVEN, Bibliotheek van de Faculteit der Godgeleerdheid – Mechelen 63 = A69b (V. 20).
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LEUVEN: voir aussi Heverlee-Leuven LONDON, British Library – Add. 9960 = A79a (V. 45a) – Add. 10391 = A85a (M. 106) – Add. 25439 = A31 (Musée Bellarmin) – Add. 25440 = A43a (Historiographes) – Egerton 2569 = G323 († ms. 208) – Egerton 2582 § ? G431 (U. 40) MECHELEN, Grootseminarie Bibliotheek: voir Leuven, Bibliotheek van de Faculteit der Godgeleerdheid MÜNCHEN, Bayerische Staatsbibliothek – Clm 28567 = A49b (prov. inconnue) NEW YORK, Pierpont Morgan Library – M. 5 = A5 (Tongerlo) – M. 871 = A44 (Historiographes) – M. 983 = A2 (Tongerlo) OXFORD, Bodleian Library – Auct. V. 2. inf. 2. 32 (S.C. 28348) = G443 (T. 27) – Lat. th. d. 6 (S.C. 32243) = G382 (N. 8f) PARIS, Bibl. de l’Arsenal – 234 = G256 († ms. 149) PARIS, Bibliothèque nationale de France – Nouv. acq. lat. 1381 = G433 (B. 42) – Suppl. gr. 201 = G99 († ms. 8) – Suppl. gr. 203 § ? G98 († ms. 7) – Suppl. gr. 214 = G239 († ms. 135) – Suppl. gr. 215 = G40 (O ms. 18a) – Suppl. gr. 217 § ? G240 († ms. 136) – Suppl. gr. 256 = G 125 († ms. 43) VENTE HEBER, Gand, 1835 – n° 8 = A70a (Bollandistes, mais sans cote connue) – n° 11 = G385 (S. 52) – n° 12 = G342 (S. 19) – n° 16 = A66 (prov. inconnue) VENTE HEBER, London, 1836 – XI n° 245 = G89 (R. 3) – XI n° 699 = G376 (G. 130) – XI n° 749 = A87a (Historiographes)
BULLETIN DES PUBLICATIONS HAGIOGRAPHIQUES
Stephanos EFTHYMIADIS. Hagiography in Byzantium: Literature, Social History and Cult (= Variorum Collected Studies Series, CS989). Farnham, Ashgate, 2011, XVI-356 p. [ISBN 978-1-4094-3016-2] La collection des Variorum Reprints, qu’il est désormais inutile de présenter, vient de consacrer un récent volume à la littérature hagiographique à Byzance en rééditant seize contributions de S. E., aujourd’hui professeur à l’Open University of Cyprus. Les travaux de ce dernier portent avant tout sur les productions qui ont pour contexte l’Antiquité tardive et le second Iconoclasme; voici la liste de celles d’entre elles qui ont été retenues par l’éditeur Ashgate: 1. New developments in hagiography: the rediscovery of Byzantine hagiography, in Proceedings of the 21st International Congress of Byzantine Studies, 2006, vol. I: Plenary Papers, ed. E. JEFFREYS, Aldershot, 2006, p. 157-171. 2. Living in a city and living in a Scetis: the dream of Eustathios the banker (BHG Nov. Auct. 1317d), in Bosphorus. Essays presented in honour of Cyril Mango, ed. S. EFTHYMIADIS – C. RAPP – D. TSOUGARAKIS (= Byzantinische Forschungen, 21), Amsterdam, 1995, p. 11-29, avec édition critique et traduction de l’historiette. 3. A day and ten months in the life of a lonely bachelor: the other Byzantium in Miracula S. Artemii 18 and 22, in Dumbarton Oaks Papers, 58 (2004), p. 1-26. 4. De debito bis soluto: an edifying story on the administered oath (BHG Nov. Auct. 1317n), in Fontes Minores, XI, ed. L. BURGMANN (= Forschungen zur byzantinischen Rechtsgeschichte, 26), Frankfurt am Main, 2005, p. 235-247, avec édition critique et traduction. 5. Two Gregories and three genres: Autobiography, autohagiography and hagiography, in Gregory of Nazianzus: Images and Reflections, ed. J. BØRTNES – T. HÄGG, Copenhague, 2006, p. 239-256: analyse de la Vita S. Gregorii Nazianzeni composée par Grégoire le Prêtre (BHG 723). 6. John of Sardis and the Metaphrasis of the Passio of St. Nikephoros the martyr (BHG 1334), in Rivista di studi bizantini e neoellenici, n. s. 28 (1991), p. 23-44, avec édition du texte. 7. Le panégyrique de S. Théophane le Confesseur par S. Théodore Stoudite (BHG 1792b): édition critique du texte intégral, in AB, 111 (1993), p. 259-290, et 112 (1994), p. 104. 8. The Byzantine hagiographer and his audience in the ninth and tenth centuries, in Metaphrasis. Redactions and Audiences in Middle Byzantine Hagiography, ed. C. HØGEL, Oslo, 1996, p. 59-80, muni d’une Chronological List of Lives of Saints (9th-10th cent.). 9. Hagiographica varia (9th-10th cent.), in Jahrbuch der Österr. Byzantinistik, 48 (1998), p. 41-48: observations historiques et/ou philologiques relatives aux Vies de S. Georges d’Amastris (BHG 668), de S. Macaire de Pélécète (BHG 1003), de S. Joannice par Pierre (BHG 936), de S. Eustrate des Agaures (BHG 645), de S. Nicolas Stoudite (BHG 1365), de Ste Théoctiste de Lesbos (BHG 1724), de S. Blaise d’Amorion (BHG 278), et de S. Élie le Jeune (BHG 580). 10. The function of the holy man in Asia Minor in the Middle Byzantine period, in Byzantine Asia Minor (6th-12th cent.), ed. S. LAMPAKIS (= Hellenism: Ancient, Medieval, Modern, 27 = NHRF, Institute for Byzantine Research, International Symposium, 6), Athènes, 1998, p. 151161: sur le rôle et l’accueil réservés aux saints contemporains de l’Asie mineure (SS. Théodore de Sykéon, Nicolas de Sion, Georges d’Amastris, Philarète le Miséricordieux, Joannice, Eustrate des Agaures, et Lazare ascète sur le mont Galésion). 11. (with J. M. FEATHERSTONE) Establishing a holy lineage: Theodore the Stoudite’s Funerary Catechism for his mother (BHG 2422), in Theatron: Rhetorische Kultur in Spätantike und Mittelalter…, ed. M. GRÜNBART (= Millennium-Studien / Millennium Studies, 13), Berlin, 2007, p. 13-51, avec édition, traduction et index verborum.
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12. Le miracle et les saints durant et après le second iconoclasme, in Monastères, images, pouvoirs et société à Byzance, éd. M. KAPLAN (= Byzantina Sorbonensia, 23), Paris, 2006, p. 153-182, avec mise à contribution du Panégyrique et de la Vie de Théophane le Confesseur (BHG 1792b et 1787z), des Vies de Nicétas de Mèdikion (BHG 1341), d’Euthyme de Sardes (BHG 2145), de S. Nicétas le Patrice (BHG 1342b), de S. Pierre d’Atroa (BHG 2364 et 2365). Appendice: Tableau des miracles opérés par Pierre d’Atroa de son vivant. 13. Medieval Thessalonike and the miracles of its saints: big and small demands made on exclusive rights (9th-12th centuries), version anglaise d’une contribution précédemment publiée sous le titre ̴̡̮̝̥̩̥̦̄̉ҟ̡̧̮̮̝̫̩̅ҡ̦̣̦̝̥̯̝̤̝ҥ̴̨̝̯̝̯̩̝̟ҡ̴̨̩̯̣̭̥̦̬ҝ̨̡̭̦̝̥̟қ̧̡̭ ̡̠̥̦̠̥̦ҟ̡̡̮̥̭̩ң̭̝½̧̡̫̦̥̮̯̥̦̫ҥ½̨̬̫̩̫ҡ̫̰̫̭ ̫̭̝̥ in Byzantina, 28 (2008), p. 51-67. 14. D’Orient en Occident, mais étranger aux deux mondes: messages et renseignements tirés de la Vie de Saint Nicolas le Pèlerin (BHL 6223), in Puer Apuliae. Mélanges offerts à JeanMarie Martin, ed. E. CUOZZO et al. (= Collège de France – CNRS, Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance, Monographies, 30), vol. I, Paris, 2008, p. 207-223. 15. Le monastère de la Source à Constantinople et ses deux recueils de miracles [BHG 1072 et 1073]: entre hagiographie et patriographie, in Revue des Études Byzantines, 64-65 (2006-2007), p. 283-309. 16. Late Byzantine collections of miracles and their implications, in Heroes of the Orthodox Church: the new saints, 8th-16th c., ed. E. KOUNTOURA-GALAKE (= NHRF, Institute for Byzantine Research, International Symposium, 15), Athènes, 2004, p. 239-250: sur le contexte de la rédaction des Miracula, sous les Paléologues; au nombre des thaumaturges figurent Euphrosyne la Jeune, Théodosie de CP., Zoticus de CP, Cosme et Damien, Athanase Ier patriarche de CP, et la Vierge (Monastère de la Source).
En plus de rares corrigenda, le livre est pourvu de plusieurs index: noms propres et realia byzantins, manuscrits cités et mots grecs. X. LEQUEUX
Promoting the Saints. Cults and Their Contexts from Late Antiquity until the Early Modern Period. Essays in Honor of Gábor Klaniczay for His 60th Birthday. Ed. O. GECSER – J. LASZLOVSZKY – B. NAGY, et al. (= CEU Medievalia, 12). Budapest – New York, Central European University Press, 2011, X-325 p., ill. [ISBN 978-963-9776-94-4] Historien prolifique et, comme le rappelle J. Le Goff dans sa préface, «fondateur d’institutions» – le «Department of Medieval Studies» à la «Central European University» et le «Collegium Budapest» –, G. K. se voit ici offrir 22 contributions principalement centrées sur le culte des saints en Europe centrale. En voici le détail. Précisons que les éditeurs ont eu la bonne idée d’ajouter un index en fin de volume. Grand promoteur du culte des saints à Rome, Damase fut-il aussi «le fondateur de l’hagiographie romaine» ? C’est la question, pour le moins solennelle, que pose M. SÁGHY dans Pope Damasus and the Beginnings of Roman Hagiography (1-15). S’attachant aux épigrammes, en particulier celles dédiées à Agnès, Laurent, Pierre et Paul, l’A. rappelle des données connues, tels les efforts du pape pour unifier l’Église, menacée en 366 par le schisme, en exaltant l’intercession des saints, ou son intérêt pour les cultes privés qu’il cherche à officialiser, et donc à contrôler. Si, incontestablement, les initiatives épiques de Damase créèrent dans la topographie des traditions martyriales fortes, opérant par ailleurs un tri dans les cultes en vigueur, et si, malgré leur inconsistance historique, elles purent influencer les pro-
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ductions hagiographiques ultérieures, n’est-il pas péremptoire d’affirmer que «Damasus set Roman hagiography on track for centuries to come» (14) ? — I. CSEPREGI, Theological Self-Definition in Byzantine Miraculous Healing (17-30), relève les échos de débats dogmatiques et christologiques dans plusieurs recueils de miracles byzantins – ceux en l’honneur de Thècle, Côme et Damien, Artemius, Dometius, Cyr et Jean – et plus spécifiquement dans des descriptions d’incubations. Outre qu’ils montrent la fréquente continuité des lieux sacrés liés à la guérison, et les accommodements avec la foi dans des situations de détresse, les exemples illustrent les définitions fluctuantes, voire opposées, de l’orthodoxie contenues dans les récits. Ici et là, l’hagiographie servit indéniablement à promouvoir un dogme: à l’instar d’herbes spéciales, le credo chalcédonien, le trisaghion ou l’Eucharistie apparaissent parfois comme des remèdes prescrits par les saints thaumaturges. — C. GAùPAR, (Re)claiming Adalbert. Patristic Quotations and Their Function in Canaparius’ Vita S. Adalberti (31-39). Préparant une traduction anglaise du récit (BHL 37-37b) attribué à l’abbé romain Canaparius, l’A. y a décelé une profusion de citations classiques et patristiques, pour la majorité méconnues. C. S. n’en livre ici qu’une «limited selection», qui suffit cependant à démontrer des emprunts étonnants – ainsi celui aux lettres de Ruricius de Limoges, à la diffusion confidentielle – et l’influence capitale exercée par Jean Cassien sur l’hagiographe, comme si ce dernier avait voulu conférer à Adalbert «un pedigree monastique irréprochable» à l’aide de spolia issus d’autorités monastiques. Une telle abondance de citations témoigne aussi du haut niveau d’éducation reçue par Canaparius et tend à confirmer l’attribution du récit (mise en doute, en 2002, par J. Fried, qui suggérait une provenance liégeoise). — P. GEARY, «Pull you Sons of Whores !». Linguistic Register and Reform in the Legend of St. Clement (40-49), propose une interprétation de l’inscription vernaculaire – l’une des plus anciennes attestations de la langue italienne – associée à une fresque de la fin du XIe s. illustrant la vie de S. Clément, dans la basilique éponyme à Rome. La vulgarité des termes, sans équivalent dans les textes, surprend et doit s’expliquer, selon P. G., dans le contexte de la réforme grégorienne. Contrairement aux écrits hagiographiques en langue vernaculaire conçus au nord des Alpes, l’usage de l’idiome populaire n’aurait pas ici pour but de rendre accessible à des illettrés un passage de la Vie, mais viserait à exalter la dignité pontificale de Clément, en montrant le contraste criant entre son éducation raffinée et la bassesse de ses opposants laïcs. — S’interrogeant sur les relations existant entre Hagiography and Chronicles (51-58), J. BAK parcourt plusieurs extraits à consonance hagiographique des Gesta principum Polonorum et de la Chronica Boëmorum de Cosmas de Prague, deux œuvres du début du XIIe s. Il avance notamment que le chap. 38 de Cosmas (BHL 1148), dévolu aux Cinq frères martyrs († 1003), ne semble pas (ou pas uniquement) dépendant de la Passio de Bruno de Querfurt (BHL 1147), comme on le pensait jusqu’à présent, mais se fonde sur une source d’information non identifiée. — A. VAUCHEZ, Hagiography and Biography. The Case of St. Francis of Assisi (59-67) signe un article riche en conseils méthodologiques pour qui souhaite appréhender au plus près le personnage historique du Poverello. Si les sources à son sujet sont abondantes, les legendae successives, manifestement moins intéressées par l’homme que par son œuvre, font peu de cas de la
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chronologie et reflètent les divergences inhérentes à l’Ordre franciscain sur l’image de leur fondateur. A. V. présente également, en quelques lignes limpides, ce qui fit la nouveauté radicale de François, et comment celle-ci modifia le visage du christianisme. — Dans Idolatry or Power. St. Francis in Front of the Sultan (69-81), P. BOKODY analyse un détail iconographique de la fresque de la basilique supérieure d’Assise figurant la rencontre de François avec le sultan Malik-al-Kâmil: les statuettes ailées montées sur des colonnes lui apparaissent comme une image du pouvoir séculier et de son opulence, davantage que comme des symboles de l’idolâtrie, et sont à replacer dans le courant du réalisme pictural qui émerge alors. À ses yeux, la réalisation de la fresque a pu intervenir en 1291-1292, sous le pontificat de Nicolas IV, premier pape franciscain. — S. ANDRIû consacre une étude solide au Blessed John the French, The First Franciscan Minister Provincial in Hungary, and His Miracles (83-102), ou plutôt à son historiographie. La version longue de sa légende (en tout et pour tout un seul feuillet du Speculum vitae beati Francisci et soc. eius, imprimé en 1504) remonte probablement aux environs de 1300 et serait dès lors antérieure à la version brève, qui se diffusa un peu plus largement, à partir de 1335. S. A. souligne à juste titre que de nombreuses énigmes demeurent sur ce religieux, absent des chartes, sur ses origines (le récit en fait le frère d’un roi de France nommé Philippus parvus) et sur sa chronologie. À propos des quelques miracles qui lui sont attribués, notamment le transfert surnaturel de sa dépouille à Francavilla (près de Sremska Mitrovica), l’A. relève des analogies avec les dossiers de Jean de Capistran et Ladislas. — Dans un article à forte connotation archéologique, J. LASZLOVSZKY, Fama sanctitatis and the Emergence of St. Margaret’s Cult in the Rural Countryside. The Canonization Process and Social Mobility in Thirteenth-Century Hungary (103-123), se focalise sur un miracle – la résurrection d’un nouveau-né dans le village de Nevegy – relaté dans le procès de canonisation de Marguerite et repris ensuite dans ses Vitae. Les dépositions faites à cette occasion devant la commission ecclésiastique recèlent de précieuses informations sur l’architecture rurale et la structure des villages dans la Hongrie du XIIIe s., que les données récentes de l’archéologie viennent confirmer, et illustrent la forte mobilité spatiale et sociale des hommes libres. C’est cette mobilité qui expliquerait la diffusion rapide de la fama sanctitatis de la jeune princesse jusqu’aux confins des campagnes. Dans le cas présent, le bénéficiaire du miracle, en contact avec le marché de Pest et les Dominicains, servit de relais à la renommée de Marguerite et, selon J. L., connut en retour une promotion sociale grâce au prodige. — V. H. DEÁK, The Techniques of a Hagiographer. The Two Legendae of St. Margaret of Hungary (125-136) montre, à l’aide d’exemples probants, comment Garinus, chargé en 1340 de composer une nouvelle Vie de Marguerite en vue d’obtenir enfin sa canonisation, remodela profondément la figure de la sainte qu’il trouvait dans la Legenda vetus (BHL 5330), consignée près de 60 ans auparavant. Son récit (BHL 5331) s’adapte parfaitement au goût du jour: oblitérant certains détails biographiques de la Vita initiale, il minore l’aspiration de Marguerite à la pauvreté et réinterprète divers épisodes de sa vie comme des phénomènes mystiques (lévitation, extases…), révélateurs de son union avec le Christ. Il en résulte un portrait beaucoup plus stéréotypé que celui de la Vie initiale, moins crédible sur le plan historique, mais
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plus apte à gagner les faveurs de la canonisation. — D. FALVAY s’est interessé à St. Elizabeth of Hungary in Italian Vernacular Literature. Vitae, Miracles, Revelations, and the Meditations on the Life of Christ (137-150), passant en revue les traductions et adaptations de sources latines préexistantes (Legenda aurea, Revelationes…) et les compositions originales en italien (ajouts dans la Cronica fiorentina del secolo XIII), qui témoignent de la popularité d’Élisabeth dans la péninsule. L’A. consacre la fin de son article à contester l’attribution récente des Meditationes Vitae Christi à Élisabeth de Töss, préférant fixer la rédaction de l’œuvre au début du XIVe s. — S. KUZMOVÁ considère la Division and Reintegration of the Body of St. Stanislaus. A Political Analogy in Sermons ? (151-163). Le motif du corps de Stanislas miraculeusement reconstitué, après avoir été mis en pièces lors de son martyre (1079) ordonné par Boleslas II, a parfois été exploité comme une métaphore de la désintégration du royaume de Pologne (après 1138) et de sa réunification (1320), entre autres par des hagiographes, tels Vincent de Kielcza ou Jan Długosz. S. K. retrace l’histoire de cet épisode, apparu au début du XIIIe s., et, dans le prolongement de sa récente thèse, souligne que si près d’un tiers des 80 sermons des XIVe et XVe s. relatifs à Stanislas y font référence, seuls trois d’entre eux lui attribuent encore une connotation politique. — Compulsant l’autobiographie de Charles IV, B. NAGY, Saints, Names, and Identities. The Case of Charles IV of Luxemburg (165-174), propose quelques brèves réflexions sur le changement de prénom du futur empereur, baptisé Wenceslas par un père soucieux de légitimer son pouvoir en Bohême, et sur les saints qu’il affectionnait particulièrement (la Vierge Marie, Catherine et Wenceslas). — La plus longue contribution de ce recueil, due à E. MAROSI, Saints at Home and Abroad. Some Observations on the Creation of Iconographic Types in Hungary in the Fourteenth and Fifteenth Centuries (175206), aborde six petits dossiers iconographiques distincts. 1) Manifestement inspirée par un modèle napolitain, la vignette figurant S. Louis de Toulouse dans la Chronique enluminée hongroise, commencée en 1358 sur l’ordre du roi Louis le Grand, témoigne d’un type iconographique peu fréquent, qui insiste sur les attributs strictement religieux du prélat d’ascendance royale, allant jusqu’à représenter la bure, la corde et les sandales franciscaines sous les ornements épiscopaux. 2) Bien qu’elle soit généralement attribuée à Simone Martini, des zones d’ombre entourent la datation et les commanditaires d’une peinture de S. Ladislas conservée dans l’église d’Altomonte (Calabre), et amènent à s’interroger sur le rôle de membres de la dynastie angevine, régnant sur la Hongrie mais aussi sur le royaume de Naples, dans la diffusion des modèles iconographiques. 3) E. M. entend confirmer la présence de trois souverains hongrois (Étienne, Émeric et Ladislas) parmi les «Holy Rulers», identifiables seulement par leurs blasons, peints sur les murs de la chapelle du château de Karlstein (Bohême), et justifie leur reproduction par l’amitié, patente dans les années 1350, unissant Charles IV à Louis Ier. 4) L’A. s’intéresse à l’iconographie de S. Sigismond, dont le culte fut promu par le roi éponyme dès la fin du e XIV s., et évoque les difficultés d’interprétation que pose, lorsqu’il n’est pas accompagné d’inscription ou de blason, le type du saint roi en armure. 5) Analysant les deux couches successives d’une fresque ornant la chapelle de la famille Garay à Siklós, E. M. tente de comprendre la présence de S. Léonard aux côtés de S. La-
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dislas. 6) Le dernier point est consacré aux deux volets de l’élégant retable de l’église de Szepeshely (dernier quart du XVe s.) qui comportent chacun un trio de saints royaux – hongrois d’un côté, étrangers de l’autre. On retiendra que l’âge des saints, très marqué, fonctionne ici comme un véritable marqueur iconographique. — Un important cycle de fresques, mis à jour en 1974, fait l’objet de l’étude de B. Z. SZAKÁCS, Palatine Lackfi and His Saints. Frescos in the Franciscan Church of Keszthely (207-225): 30 saints en pied, répartis en 3 rangées superposées (femmes et franciscains / évêques / rois), décorent les murs du couvent franciscain de Keszthely, sur les rives du lac Balaton. L’A. apporte quelques observations complémentaires sur ces saints, dont huit peuvent être identifiés avec certitude et sept autres avec probabilité. Outre qu’elles constituent une nouvelle preuve de la popularité des 14 saints auxiliaires en Europe centrale (au moins Catherine, Barbe, Marguerite, Érasme et Blaise s’y retrouvent), ces peintures témoignent des affinités personnelles de leur commanditaire, le comte palatin István Lackfi († 1397), mais aussi de sa loyauté envers la dynastie angevine, qu’il paya de sa vie. — Dans quelle mesure campagnes et paysans apparaissent-ils dans les représentations picturales des saints ? Cette question inaugure l’enquête, courte mais captivante, de G. JARITZ, Late Medieval Saints and the Visual Representation of Rural Space (227-243). À partir d’une dizaine d’exemples –, des panneaux de retable ou des tableaux conservés en Autriche et dans le Haut Adige – l’A. montre que la figuration de l’univers rural s’explique souvent par les légendes hagiographiques des saints représentés: la carrière de berger de S. Wendelin ou la guérison d’animaux domestiques par S. Bernard pouvaient difficilement se concevoir dans un cadre autre que pastoral. Toutefois, certains cas – ainsi ce miracle de la roue de Ste Catherine en plein paysage champêtre – suggèrent que les peintres ou leurs commanditaires ont voulu rappeler que la bienveillance du saint s’adressait à tous, quelle que soit leur origine ou leur catégorie sociale. — G. GALAMB, Sainthood in the Propaganda of Mendicant Orders. The Case of the Dialogus contra fraticellos of James of the Marches (245-259), détaille les griefs contenus dans l’œuvre du prédicateur franciscain († 1476) à l’encontre des fraticelli et ses efforts pour dénoncer leur fausse sainteté, incapable de produire de vrais miracles. Il rappelle que les Observants furent en première ligne dans la répression des fraticelli précisément parce qu’ils voulaient se démarquer de groupes qui leur ressemblaient en de nombreux points. — O. GECSER étudie «la poignée» de Sermons on St. Sebastian after the Black Death (1348-ca. 1500) (261272), de loin moins nombreux que ceux élaborés durant le siècle et demi précédant la terrible épidémie (seuls 10 des 89 sermons recensés en annexe sont avec certitude postérieurs à 1348). Cet excellent article propose plusieurs explications à ce constat surprenant et livre d’autres enseignements novateurs: le saint inspira surtout les Dominicains, peut-être en raison du profil de soldat-prédicateur que lui confère la Legenda aurea; avant comme après 1348, Sébastien est avant tout présenté comme un martyr et non comme un intercesseur anti-pesteux; pour l’ensemble du Moyen Âge, trois intercessions miraculeuses contre la peste lui sont seulement attribuées (chez Paul Diacre, dans la Legenda aurea, et au sein d’une lettre écrite à Avignon au milieu du XIVe s.). Plus globalement, le faible nombre de miracles spécifiquement liés à la Peste noire, très réduit par rapport à l’ampleur du traumatisme, ne
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manque pas d’étonner. — Dans (…) St. Anne in the Sermons of Two Late Medieval Hungarian Preachers (273-282), à savoir Pelbart de Temesvár et Oswald de Lasko, E. NAGY s’applique à comparer les six sermons des deux franciscains sur la mère de la Vierge. L’A. y décèle des convergences – pourtant fondés sur la Legenda aurea, ils négligent l’un et l’autre l’évocation du trinubium d’Anne – mais aussi des divergences – à l’inverse de Pelbart, Oswald n’aborde nulle part le débat sur l’Immaculée Conception de Marie, ce qui invite à relativiser le lien communément établi entre le succès du culte d’Anne et l’engagement des Franciscains pour l’affirmation de ce dogme. — Sous un titre inadéquat, The Cult of the Saints in the Bohemian Reformation: The Question of Images (283-290), P. MUTLOVÁ analyse la tradition textuelle des Tabule veteris et novi coloris rédigées en 1412 par l’un des principaux théoriciens hussites, Nicolas de Dresde. Un fragment méconnu de son traité, à Herrnhut (Saxe), prévu pour recevoir des enluminures, laisse penser que celui qui est généralement tenu pour un «hard-core iconoclast» sut aussi se servir des images pour étayer ses vues. — M. MILADINOV considère la Madonna of Loreto as a Target of Reformation Critique. Peter Paul Vergerius the Younger (291-303). L’ancien évêque de Capodistria, devenu l’un des polémistes protestants les plus incisifs, publie en 1554 un traité dans lequel il dénonce «l’idole de Lorette», les superstitions qu’elle génère, la vacuité des légendes et des miracles, ainsi que les dérives mercantiles régnant autour de son sanctuaire. À ses yeux, l’histoire de la Casa et de ses déménagements successifs, tient du blasphème et fait injure à la Vierge elle-même, en la présentant sous des traits capricieux. Déjà critique à l’égard de Lorette lors de son épiscopat, Vergerius s’en prend particulièrement au gouffre financier que constitue le sanctuaire pour les crédules, l’assimilant à un facteur d’appauvrissement des paysans, aspect qu’il développera dans un autre traité, où il propose une réaffectation des monastères à des fins sociales. — Enfin, B. LÁNG étudie St. Christopher, The Patron of Treasure Hunters (305-310). Dans les croyances populaires, les trésors enfouis étaient gardés par des démons, et c’est peut-être le pouvoir habituellement prêté à Christophe contre les forces maléfiques qui inspira ce patronage mal connu, perceptible seulement à partir du XVIIIe s. en Hongrie et dans l’espace germanique. Fr. DE VRIENDT
Susanne DAUB. Auf Heiliger Jagd in Florenz. Aus dem Tagebuch des Jesuiten Daniel Papebroch. Erlangen, Verlag Palm & Enke, 2010, 208 p. [ISBN 978-3-7896-0690-8] Durant le périple qu’Henschen et Papebroch accomplirent, de juillet 1660 à décembre 1662, à travers l’Allemagne, l’Italie et la France, ils firent une halte de quatre mois à Florence: ils y arrivèrent le 14 octobre 1661 et la quittèrent le 18 février 1662. Ils y déployèrent une activité féconde, profitant des richesses des bibliothèques de la cité, à commencer par la Laurentienne. En plus de leurs confrères jésuites, ils rencontrèrent nombre de personnages importants de la capitale toscane et plusieurs érudits, dont le célèbre Antonio Magliabechi. D’autres hauts lieux de la région reçurent également leur visite: Vallombreuse, Camaldoli, etc. Fidèle à l’habitude prise dès le départ d’Anvers, Papebroch consigna ses souvenirs dans un Analecta Bollandiana, 129 (2011).
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diaire (ms. boll. 971 et 972), tandis que son aîné écrivit régulièrement à Bolland, demeuré à Anvers (les 140 lettres qu’il expédia dans la cité scaldéenne sont regroupées dans le ms. 7761 de la Bibliothèque royale de Belgique). Les lecteurs des Analecta Bollandiana se rappellent qu’il y a plusieurs décennies, Udo Kindermann avait constitué un groupe de chercheurs afin d’éditer le diaire de Papebroch. En 2002, il publia la partie relative au séjour en Allemagne (Kunstdenkmäler zwischen Antwerpen und Trient; cf. AB 120 [2002], p. 454-455); plus récemment, Andreas Spal édita les pages se rapportant aux étapes à Pavie, Milan, Novare, Verceil et Turin, sous un titre quelque peu trompeur: Diario di viaggio di Daniel Papebroch negli anni 1660-1662 (cf. AB, 126 [2008], p. 209-211). C’est à l’étape florentine que S. D. a consacré le livre ici présenté. Notre revue ne peut évidemment pas omettre de signaler la publication de ce volume. Il offre un témoignage précieux sur l’un des tout premiers voyages littéraires de l’histoire, et ne peut qu’intéresser les historiens de l’érudition, discipline fort en vogue de nos jours; et, on s’en doutera, il touche de près l’histoire bollandienne. S. D. a adopté les mêmes principes d’édition qu’U. Kindermann. C’est fort regrettable. On ne peut donc que rappeler certains principes élémentaires et nos objections. Le texte latin de Papebroch est la source originale et non la traduction allemande. Ce texte latin n’est pas un texte médiéval, et doit donc être publié de manière à ce qu’il soit compréhensible, en particulier en usant des majuscules, de la ponctuation et de la graphie contemporaines (il est aberrant de le transcrire en respectant ce qui «apparaît» matériellement, comme dans le cas de ce qui semble être un ij et qui n’est en réalité qu’un ii). C’est ce texte latin qui doit être annoté et non la traduction. Et si les éditeurs – scientifique et/ou commercial – ne consentent pas à imprimer texte original et traduction en juxtaposition, il est impératif que celui-là soit placé en premier lieu. En annexe, on trouvera, suivies également d’une traduction, la partie de la biographie de Bolland parue dans le tome 1er des AASS de Mars, relatant le séjour florentin des deux hagiographes, la description de l’église San Miniato à Florence (AASS, Mai t. 1, p. 442) et la dédicace de la Vie de S. Antonin, archevêque de Florence, à Magliabechi (ibid., p. 310-311). De tels ajouts étaient-ils opportuns ? En définitive: nous sommes face à un ouvrage qu’il faut acquérir, tout en sachant qu’il ne présente pas la qualité qu’on est en droit d’espérer pour une source aussi riche sur l’histoire intellectuelle du 17e siècle. B. JOASSART
Analecta Bollandiana, 129 (2011).
PUBLICATIONS REÇUES Un grand nombre de chercheurs nous font l’honneur et l’amitié de nous envoyer un exemplaire (volume, tiré à part ou photocopie) de leurs travaux. Qu’ils en soient remerciés. Plusieurs des titres mentionnés feront l’objet d’un compte rendu dans un prochain numéro de la Revue. I. HAGIOGRAPHICA The Ashgate Research Companion to Byzantine Hagiography. Vol. 1: Periods and Places. Ed. S. EFTHYMIADIS. Farnham, Ashgate, 2011, XXIV-440 p., cartes, ISBN 978-0-7546-5033-1. BAUMEISTER, Th. Gott oder die Götter ? Das Martyrium als Gewissensfrage im frühen Christentum, in Ringen um die Wahrheit. Gewissenskonflikte in der Christentumsgeschichte. Hg. M. DELGADO – V. LEPPIN – D. NEUHOLD (= Studien zur christlichen Religions- und Kulturgeschichte, 15). Fribourg, Academic Press – Stuttgart, W. Kohlhammer, 2011, p. 95-107. COOPER, J. The Church Dedications and Saints’ Cults of Medieval Essex. Lancaster, Scotforth Books, 2011, XII-188 p., cartes, ISBN 978-1-904244-67-7. COZZO, P. «Per invitare gli eretici circonvicini al culto di Dio ed alla sprezzata venerazione dei santi». Culto dei martiri e circolazione di reliquie nel Pinerolese di prima età moderna, in Bollettino della Società di Studi Valdesi, 203 (2008), p. 85-98. DENOËL, Ch. Texte et image dans les Vies de saints à l’époque romane: le rôle des tituli et des légendes descriptives, in Qu’est-ce que nommer ? L’image légendée entre monde monastique et pensée scolastique. Actes du colloque du RILMA (Paris, 17-18 oct. 2008). Ed. Ch. HECK (= Les études du RILMA, 1). Turnhout, Brepols, 2010, p. 111-123, ill. GEMEINHARDT, P. Die Heiligen. Von den frühchristlichen Märtyrern bis zur Gegenwart. München, Verlag C. H. Beck, 2010, 128 p., ISBN 978-3-406-58798-6. GODDING, R. Cromazio, Aquileia ed il Martirologio geronimiano, in Chromatius of Aquileia and His Age. Proceedings of the International Conference held in Aquileia (22-24 May 2008). Ed. P. F. BEATRICE – A. PERŠIý (= Instrumenta Patristica et Mediaevalia, 57). Turnhout, Brepols, 2011, p. 505-516. JAROUSSEAU, G. Les évêques d’Angers et la collégiale Saint-Martin de Tours (fin IXe s.-Xe s.), in Auctoritas. Mélanges offerts au prof. Olivier Guillot. Études réunies par G. CONSTABLE – M. ROUCHE. Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2006, p. 365-384. [Maurilius ep. Andegavensis; Renatus ep. Andegavensis] KAPLAN, M. Pouvoirs, Église et sainteté. Essais sur la société byzantine. Recueil d’articles publiés de 1990 à 2010 (= Les Classiques de la Sorbonne, 3). Paris, Publications de la Sorbonne, 2011, 643 p., ISBN 978-2-85944-660-4. MARTÍN, J. C. Los Annales martyrum transmitidos por Madrid, BN, 10029 y Madrid, BRAH, 78: edición, estudio y panorámica de su influencia en la literatura analística latina de la Hispania medieval, in Anuario de Estudios Medievales, 41 (2011), p. 311-341. [Mélanges Ivanka Petroviü] = Slovo, 60 (2010), VIII-910 p., ill. Ó RIAIN, P. A Dictionary of Irish Saints. Dublin, Four Courts Press, 2011, 660 p., ISBN 9781-84682-318-3. RINCÓN GARCÍA, W. Hagiografía e iconografía: santos aragoneses en la catedral de San Salvador de Zaragoza, in Memoria Ecclesiae, 24 (2004), p. 371-408. SANSTERRE, J.-M. Les excès d’une dévotion mal réglée. L’utilisation des images religieuses et leur culte selon L. A. Muratori, in Art et religion. Ed. A. DIERKENS – S. PEPERSTRAETE – C. VANDERPELEN-DIAGRE (= Problèmes d’histoire des religions, 20). Bruxelles, Éditions de l’Université, 2010, p. 75-90.
PUBLICATIONS REÇUES
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VINCENTI, E. Contrafacta. Allusioni, modelli, riscritture da san Girolamo a Pietro Aretino (= Studi e Ricerche, 96). Alessandria, Ed. dell’Orso, 2011, 148 p., ISBN 978-88-6274-298-6. [Paulus Thebaeus; Antonius ab. in Thebaide; Iulianus hospitator; Franciscus Assisiensis] Da san Gallo a Vercelli, una sequenza per sant’Emiliano. Notker e Liutwardo. Villanova Monferrato, Villaviva Società Culturale, 2010, 96 p., ill. [Æmilianus ep. Vercellensis] GOULLET, M. Conversion et Passion d’Afra d’Augsbourg. Réouverture du dossier et édition synoptique des versions longue et brève, in Revue Bénédictine, 121 (2011), p. 94-146. [Afra, Hilaria et soc. mm. Augustae Vindel.] The Life of Saint Alban by Matthew Paris. Transl. and introd. by J. WOGAN-BROWNE – T. S. FENSTER. With The Passion of Saint Alban by William of St. Albans. Transl. and introd. by T. O’DONNELL – M. LAMONT, and Studies on the Manuscript by C. BASWELL – P. QUINN (= Medieval and Renaissance Texts and Studies, 342; The French of England Translation Series, 2). Tempe, Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies, 2010, XVI-224 p. + 16 pl., ISBN 978-0-86698-390-7. [Albanus m. Verulamii] «Da Oriente a Occidente: Sant’Antonio abate e il monachesimo». Atti del II Convegno di studi (Novoli, 12-13 gennaio 2009). Cur. D. LEVANTE. Novoli, Bibliotheca Minima, 2010, 190 p., ISBN 88-85204-58-9. [Antonius ab. in Thebaide] «Sant’Antonio abate e il fuoco della santità». Atti del Convegno di Studi (Novoli, 12-13 gennaio 2007). Cur. D. LEVANTE (= Antiqua, 14). Novoli, Bibliotheca Minima, 2008, 160 p., ill., ISBN 88-85204-54-6. [Id.] SCHRAMA, M. The Commemoration of the Translation of the Relics of Saint Augustine, in Between Lay Piety and Academic Theology. Studies Presented to Christoph Burger on the Occasion of His 65th Birthday. Ed. U. HASCHER-BURGER – A. DEN HOLLANDER – W. JANSE (= Brill’s Series in Church History, 46). Leiden, Brill, 2010, p. 55-77. [Augustinus ep. Hipponensis] BARONAS, D. St Bruno of Querfurt: The Missionary Vocation, in Lithuanian Historical Studies, 14 (2009), p. 41-52. [Bruno-Bonifatius Querfurtensis ep. m.] Cabrit i Bassa, entre el mite i la història. [Catalogue d’exposition (Aláro, 7 agost-12 oct. 2010)]. Ajuntament d’Alaró, 2010, 112 p. + 1 CD-ROM. [Capellus et Bassa mm. Maioricae] Gianfrancesco Pico. Compendio delle cose mirabili di Caterina da Racconigi. Cur. L. PAGNOTTA (= Studi Pichiani, 15). Firenze, Leo S. Olschki editore, 2010, CVIII-282 p., ISBN 978-88222-5976-9. [Catharina Mattei a Raconiscio] RINCÓN GARCÍA, W. Iconografía de san Diego de Alcalá, in Anales Complutenses, 16 (2004), p. 23-107, ill. [Didacus Complutensis] RINCÓN GARCÍA, W. La devoción a santo Dominguito de Val en el Archivo Capitular de la Iglesia metropolitana de Zaragoza. Culto e iconografía, in Memoria Ecclesiae, 21 (2002), p. 127-148, ill. [Dominicus Vallius puer m. Caesaraugustae] RINCÓN GARCÍA, W. Santo Dominguito de Val, Mártir Aragonés. Ensayo sobre su historia, tradición, culto e iconografía. Zaragoza, Delegación del Gobierno en Aragón, 2003, 136 p., ill. [Id.] Thomas de Celano. Memoriale. Editio critico-synoptica duarum redactionum ad fidem codicum manuscriptorum. Cur. F. ACCROCCA – A. HOROWSKI (= Subsidia scientifica franciscalia, 12). Roma, Istituto storico dei Cappuccini, 2011, CXC-594 p., ISBN 978-88-88001-79-1. [Franciscus Assisiensis] RINCÓN GARCÍA, W. Iconografía de San Francisco de Borja, caballero de la Orden de Santiago, in Revista de las Órdenes Militares, 5 (2009), p. 107-140, ill. [Franciscus Borgia] LAMPADARIDI, A. Traduire et réécrire la Vie d’Hilarion (BHL 3879): l’apport d’une nouvelle version grecque, in Remanier, métaphraser: fonctions et techniques de la réécriture dans le monde byzantin. Ed. S. MARJANOVIû-DUŠANIû – B. FLUSIN. Université de Belgrade, 2011, p. 45-60. [Hilarion ab. in Palaestina]
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HAGIOGRAPHICA
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II. VARIA A. Opera Anastasios of Sinai. Questions and Answers. Introd., Transl. and Notes by J. A. MUNITIZ (= Corpus Christianorum in Translation, 7; Corpus Christianorum. Series Graeca, 59). Turnhout, Brepols, 2011, 264 p., ISBN 978-2-503-53512-8. Bibliotheca Scriptorum Latinorum Medii Recentiorisque Aevi / Repertory of Medieval and Renaissance Latin Authors. II: Censimento onomastico e letterario degli autori latini del Medioevo. Identificazione, classificazione per genere letterario e bibliografia fondamentale / Onomastic and Literary Census of Medieval Latin Authors. Identification, Classification by Literary Genre, and General Bibliography. Cur. R. GAMBERINI. Con la dir. di M. DONNINI – Cl. LEONARDI. Firenze, SISMEL – Edizioni del Galluzzo, 2010, CLXII-1872 p. en 2 vol. + 1 CD-ROM, ISBN 978-88-8450-373-2. NÄF, B. Antike Geschichtsschreibung (= Kohlhammer Urban Akademie). Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 2010, 252 p., ill., ISBN 978-3-17-123456-7.
INDEX SANCTORUM Indicem in pagellas 105-169, videsis supra p. 171-172. Pagella 360 non recensetur. Abbanus ab. Magharnuidh.: 413 Abdon et Sennen mm.: 354, 366, 372 Acacius et soc. mm. 10000: 95, 405 Adalbertus ep. Prag. m.: 178, 233, 460 Aegidius Assisinas: 233 Aegidius ab. in Occitania: 100, 356, 366, 373 Aemilianus ep. Vercellensis: 467 Afra, Hilaria et soc. mm.: 467 Agapetus m. Praeneste: 209, 355, 366, 373, 407 Agatha v. m. Catanae: 203-204, 233, 349, 361, 370, 431 Agnellus ab. Neapoli: 376, 379 Agnes v. m. Romae: 348, 361, 370, 376, 407, 459 Albanus m. Verulam.: 353, 365, 372, 381, 467 Albertus archipresb. Collensis: 180 Albertus patr. Hierosol., Ord. Carm.: 388392, 394 Albertus conf. Ord. Carm. Messanae: 193 Albertus Magnus O. P.: 233 Aldegundis abb. Malbodiensis: 213 Aldhelmus ep. Shireburn.: 329, 352, 364, 371, 380 Alexander p., Eventius, Theodulus et soc. mm.: 209 Alexius seu Homo Dei conf.: 178 Allucius conf. in Etruria: 180 Aloysius Gonzaga S. I.: 437 Aloysius Rabatà O. Carm.: 394 Alpais v. in villa Cudot: 233 Alphonsus Rodriguez, S. I.: 443 Amadeus IX dux Sabaudiae: 418 Amandus ep. Traiect.: 214, 349, 361, 370 Amasius ep. Teanensis: 230 Ambrosius ep. Mediolan.: 176, 232, 351, 363, 371 Amicus mon. Casinensis: 177
Anastasia m. in insula Palmaria: 233 Anatolia et Audax mm.: 181 Anatolius ep. Cadurcensis: 233 Andreas ap.: 358, 368, 374 Angela de Fulginio: 418 Angeli: 233 Angelus m. Ord. Carm.: 393-394 Anianus ep. Aurelianensis: 49 Anna mater B. V. Mariae: 329, 354, 365, 372, 382, 464 Anno ep. Coloniensis: 400, 418 Anselmus ep. Cantuariensis: 233, 418 Ansfridus ep. Ultraiectinus: 407 Anthimus, Sisinnius, Pinianus et Lucina, et soc. mm.: 206 Antoninus ep. Florentinus: 193, 465 Antonius mon. Lirinensis: 176 Antonius ab. in Thebaide: 233, 467 Apollinaris ep. Ravennas: 354, 365, 372 Apostoli: 233 Archelaus ep.: 234 Arduinus presb. Arimini: 179 Arialdus m. Mediolani: 178 Arnulfus ep. Mettensis: 220 Arnulfus ep. (Turonensis ?) m.: 354, 365, 372 Artemius m. Antiochiae: 458, 460 Aspasius conf. Melodunensis: 33, 45, 5862, 66, 68-70 Athanasius Athonita: 227 Athanasius patriarcha CP: 459 Audoenus ep. Rotomagensis: 214 Augustinus ep. Cantuariensis: 352, 364, 371, 380 Augustinus ep. Hipponensis: 355, 366, 373, 407, 467 Aurea v. m. ad Ostia Tiberina: 209 Austremonius ep. Arvernus: 450 Autbertus ep. Cameracensis: 234 Auxiliatores: 463
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INDEX SANCTORUM
Baldericus conf. in Monte-Falconis in agro Remensi: 48 Balthildis regina: 214, 348, 361, 370, 376 Baptista Varani Ord. S. Clarae: 199-200 Barbara v. m.: 403-404, 463 Barbatus ep. Beneventanus: 230 Barnabas ap.: 353, 364, 372 Bartholomaeus ap.: 355, 366, 373, 383 Basilides et soc. mm. Romae: 353, 364, 372 Basilius ep. Caesareae: 213, 353, 364, 372 Bavo conf. Gandavi: 407 Beatrix v. m.: cf. Simplicius, Faustinus Benedictus ab. Casinensis: 181, 206, 248249, 266, 316-317, 350, 354, 362, 365, 371, 372 Benedictus, Iohannes et soc. mm. in Polonia: 460 Benno ep. Misnensis: 193, 429 Beraldus et soc. Ord. S. Francisci mm. in Marochio: 193, 434 Berardus ep. Aprutinus seu Interamn.: 179, 234 Berardus ep. Marsorum: 179 Bernardinus Senensis: 192-194 Bernardus ab. Claraval.: 53, 234, 463 Bernardus ep. Parmensis: 179, 418 Bertinus ab. Sithivensis: 356, 366, 373 Bertholdus prior gener. Ord. Carm.: 388, 392-393 Birgitta Suecica: 81-104, 193, 330 Blasius Amoriensis mon.: 458 Blasius ep. Sebast. m.: 349, 361, 370, 463 Bonaventura Ord. Min. card.: 185-186, 189, 193 Bonifatius ep. Mogunt. m.: 231, 353, 364, 371, 380 Botulfus ab.: 329, 353, 365, 372, 381 Brendanus ab. Clonfert.: 413 Briccius ep. Turon.: 234, 358, 368, 374 Brigida v. Kildariae: 98-102, 349, 361, 370 Bruno ep. Coloniensis: 217 Bruno ep. Signiensis: 179 Bruno-Bonifatius Querfurt. ep. m.: 467
Caddroe ab. Walciodor.: 234 Caecilia v. m. Romae: 176, 358, 368, 374, 386 Caietanus Thienensis: 404 Cainechus ab. Achadboensis: 413 Callinicus m. Gangrae: 418 Callistus I p. m.: 357, 367, 373 Capellus et Bassa mm. Maioricae: 467 Caraunus m. in dioec. Carnut.: 286-287, 405 Carolus Bonus comes Flandriae: 234 Carolus Borromaeus: 418 Carolus Magnus imp.: 234 Carthacus seu Mochuda ep. Lismor.: 414 Castus et Secundinus ep. mm.: 230 Catharina v. m. Alexandriae: 99, 329, 358, 368, 374, 403-404, 462, 463 Catharina v. Bononiensis: 401 Catharina Mattei a Raconiscio: 467 Catharina Senensis: 81, 193, 196, 198-199, 330, 450 Catharina Suecica: 83-84, 91, 97, 99-101 Ceadda (Cedda) ep. Lichfeld.: 329, 333, 350, 362, 371, 377 Chelidonia seu Cleridonia v. in Latio: 180-182 Christina v. m. Vulsinii: 354, 365, 372 Christina Mirabilis v.: 400 Christophorus m. in Lycia: 464 Chrysanthus et Daria mm. Romae: 407 Chrysogonus m. Aquileiae: 358, 368, 374 Chrysopolitus et soc. mm. Bettonae: 234 Cirycus et Iulitta mm. Tarsi: 329, 353, 365, 372, 405 Clara de Cruce abb. apud Montem Falconem: 190-192 Clara v. Assisiensis: 52, 189 Clarus ep. Namnetensis (?): 52 Claudius, Nicostratus et soc. mm.: cf. Coronati quattuor Clemens I p.: 178, 230, 234, 358, 368, 374, 460 Clemens ep. Mettensis: 219 Coemgenus, al. Keivinus, ab. Glendaloc.: 413
INDEX SANCTORUM Colmanus ep. Drumorensis: 414 Columba ab. Hiensis: 234 Columba v. m. Senon.: 21 Columbanus ab. Luxov.: 180, 214, 234 Commanus ep. in Ross-comman: 412 Concordius presb. m. Spoleti: 405 Congallus ab. Benchorensis: 413 Constantius ep., Caprearum patronus: 234 Corcodemus diac.: cf. Mamertinus Coronati quattuor: 208, 358, 368, 374 Cosmas et Damianus mm.: 234, 356, 367, 373, 418, 459, 460 Crescentinus ab.: 418 Crestos m. in Cappadocia: 418 Crispinus et Crispinianus mm.: 232, 357, 368, 374 Crux Christi: 71-79, 183, 186, 196, 207 Exaltatio: 356, 367, 373 Inventio: 352, 364, 371 Cunegundis imp.: 418 Cuthbertus ep. Lindisfarn.: 235, 344-345, 350, 356, 362, 366, 371, 373, 378, 383 Cuthburga regina abb. Winburn.: 329, 347 Cyprianus magus Antiochenus, Iustina et Theoctistus mm.: 356, 367, 373 Cyriacus, Largus et Maximianus et soc. mm. Romae: 209, 355, 366, 373, 418 Cyrillus prior gener. Ord. Carm.: 388, 434 Cyrus et Iohannes mm.: 460 Damasus p.: 459 Daniel propheta: 272-273 Daniel m. Patavii: 203 David seu Dewi ep. Mevennensis: 329, 333, 350, 362, 371, 377 Davinus peregrinus Lucae in Etruria: 177 Demetrius m. Thessalonic.: 214-216 Didacus Complutensis: 467 Dionysius ep. Parisiensis: 357, 367, 373 Disibodus ep.: 400 Dometius Persa mon. m.: 460 Dominicus fundator O. P.: 186, 235, 330, 411 Dominicus ab. Soranus: 177 Dominicus Vallius puer m.: 467
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Domitilla v. et soc. mm.: 407 Donatus ep. et Hilarianus mm. Aretii: 329, 355, 366, 373 Donatus ep. Faesulanus: 418 Dormientes septem Ephesi mm.: 354, 365, 372 Dunstanus ep. Cantuar.: 73-74, 352, 364, 371, 380 Editha abb. Wilton.: 356, 367, 373, 383 Edmundus rex Angliae Orient. m.: 358, 385 Edmundus Rich ep. Cantuar.: 329, 333, 343, 353, 358, 364, 368, 371, 374, 380381, 385-386, 418 Eduardus rex Anglorum m.: 231, 350, 353, 362, 365, 371, 372, 378, 381 Eduardus rex dictus Confessor: 357, 367, 373, 383 Eleutherius ep. et Anthia mm.: 235 Elias propheta: 231, 388, 390, 392-393 Elias Siculus mon. in Calabria: 458 Eligius ep. Noviom.: 213-214, 220, 235 Elisabeth regina Portugalliae: 434 Elisabeth landgr. Thuringiae: 235, 418, 462 Elisaeus propheta: 231, 276-277 Elphegus ep. Cantuar.: 351, 363, 371, 379 Emericus dux filius S. Stephani: 462 Engelbertus ep. Coloniensis m.: 418 Epimachus m. Alexandriae: 12 Epime m. in Aegypto: 11 Epiphanius ep. Ticinensis: 176 Erasmus ep. m. in Campania: 463 Erhardus ep. cultus Ratisbonae: 76-79 Ericus rex Sueciae m.: 92-94 Erkenwaldus ep. Londinensis: 230 Erluinus ab. Gemblacensis: 219 Etheldreda regina et abb. Eliensis: 353, 365, 372, 381, 431 Eucharius ep. Treverensis: 212 Eugenius diac. Florentinus: 418 Eulalia v. m. Barcinone: 405 Eulalius mon.: 418 Euphemia v. m. Chalcedone: 12
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INDEX SANCTORUM
Euphrosyna iunior CP: 459 Eusebius presb. Romanus: 355 Eustachius (al. Placidus) et soc. mm.: 216 Eustratius hegumenus mon. Abgari: 458 Euthymius ep. Sard.: 459 Eutropius ep. Sanctonensis: 405 Exuperius m. Thebaeus: 219 Fabianus pp. m.: 335, 347-348, 361, 370 Fechinus ab. Fovarensis: 413 Felicissimus et Agapitus mm.: 329, 372 Felicitas monialis Patavii: 203 Felicitas cum VII filiis mm. Romae: 354, 365, 372 Felix II p.: 354, 365, 372 Felix presb. Nolanus: 407 Felix et Adauctus mm.: 355, 366, 373, 408 Felix presb. Romanus: 348, 361, 370 Finnianus al. Fintanus pater S. Finiani: 414 Finnianus ab. Clonardensis: 412 Fintanus ab. Dunblescensis (?): 413 Firmina v. m. Ameriae: 206 Firminus ep. Ambian. m.: 356, 367, 373 Florentius presb. in Glonna monte: 407408 Franciscus Assisiensis: 71-73, 79, 183190, 330, 377, 401, 460-461, 467 Franciscus Borgia: 467 Franciscus de Hieronymo: 442 Franciscus de Paula: 193 Fratres septem mm.: cf. Felicitas m. Fridericus de Hallum ab. Horti B. Mariae: 423 Frideswida v. Oxonii: 331, 347, 357, 367, 374, 384 Frigdianus ep. Lucensis: 180 Fronto ep. Petragoricensis: 405 Fructuosus ep. Tarracon., Augurius et Eulogius mm.: 235 Furseus ab. Latiniacensis: 407, 414 Fuscianus, Victoricus et Gentianus mm. Ambianis: 232 Gabriel archangelus: 324, 350, 356, 363, 367, 378
Gallicanus, Iohannes et Paulus mm.: 353, 365, 372 Gamalbertus presb. in Bavaria: 235 Gaudentius ep. Ariminensis m.: 178 Gaugericus ep. Cameracensis: 235 Genesius mimus m. Romae: 407 Georgius ep. Amastridos: 458 Georgius Cappadox m.: 214, 351, 363, 371, 379 Geraldus ab. Silvae Maioris: 73 Gereon et soc. mm. Colon.: 357, 367, 373 Germanus ep. Autisiodor.: 354, 366, 372 Germanus ep. Paris.: 352, 364, 371 Gervasius et Protasius mm.: 353, 365, 372 Getulius et soc. mm. Romae: 206 Gildardus ep. Rotomag.: 353, 364, 371 Gordianus et Epimachus mm. Romae: 352, 364, 371, 379 Gorgonius et Dorotheus mm. Nicomediae: 356, 367, 373, 407 Gregorius Magnus p.: 335, 344-345, 350, 362, 371, 378 Gregorius X p.: 424 Gregorius Nazianz. ep. CP: 235, 458 Gregorius Palamas archiep. Thessal.: 227 Gregorius Sinaita mon.: 225-227 Guðmundr Arason ep.: 230 Harlindis et Renula abb.: 431 Hartmannus ep. Brixinensis: 435 Helena Duglioli vid.: 429 Helena vid. m. Schedviae in Suecia: 230 Hemma vid., fundatrix Gurcensis: 428 Henricus II imp.: 418 Henricus ep. Upsalensis m.: 235 Hieronymus presb.: 356, 367, 373, 403404 Hieronymus Scolari: 197-199 Hilarion ab. in Palaestina: 467 Hilarius ep. Pictavensis: 57, 64, 348, 361, 370 Hildefonsus ep. Toletanus: 468 Hildegardis abb. Bing.: 400 Hippolytus presb. Romanus: 209, 244, 355, 366, 373
INDEX SANCTORUM Hugo ep. Lincoln.: 329, 333, 358, 375, 385 Hyacinthus m. in Portu Romano: 206 Iacobus Maior ap.: 180, 354, 365, 372 Iacobus Minor ap.: 352, 364, 371 Iacobus Bitectensis OFM: 431 Iacobus Intercisus m. in Perside: 216 Iacobus Picenus seu de Marchia: 463 Ianuarius ep. Benevent. et soc. mm.: 418419 Ibar in Hibernia: 412 Iesus Christus: 42, 192, 199, 314-315, 346, 418 Circumcisio: 348, 361, 370 Epiphania: 348, 361, 370 Imago / Imagines: 71-79, 207 Lancea: 207 Miracula: 274-275, 310-311 Nativitas: 80, 359, 369, 374 Sanguis: 195, 199 Transfiguratio: 201 Volto santo: 177 Iesus, Maria et Ioseph: 468 Ignatius patr. CP: 228 Ignatius de Loyola: 207, 235, 408 Innocentes mm.: 203, 359, 369, 374 Ioachim et Anna parentes Deiparae: 359 Ioannicius mon. in Bithynia: 458 Iohannes ap.: 213, 235, 352, 359, 364, 369, 371, 374 Iohannes Baptista: 230, 353, 355, 365, 366, 372, 373 Iohannes Beverlacensis ep.: 347 Iohannes de Bridlingtona prior: 330 Iohannes de Capistrano: 461 Iohannes Cassianus: 460 Iohannes Chrysostomus ep. CP: 232 Iohannes Colobus: 235 Iohannes Gualbertus: 177-179, 418, 468 Iohannes Laudensis ep.: 177, 179 Iohannes a Mathera ab. Pulsanensis: 427 Iohannes Nepomucenus m.: 235 Iohannes et Paulus mm.: cf. Gallicanus Iohannes minister O.F.M. Ungariae: 461
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Ionas propheta: 408 Ioseph sponsus B.M.V.: 177, 375 Ioseph de Anchieta S. I.: 444 Irene m. sub Licinio: 235 Isidorus et Sane mm. in Aegypto: 5-10 Isidorus m. Antiochiae: 5 Isidorus Pelusiota: 5 Iudocus erem. in pago Pontivo: 403 Iuliana v. m. Nicomediae: 349, 362, 371 Iulianus Anazarbenus m.: 179 Iulianus ep. Cenoman.: 348, 361, 370 Iulianus hospitator: 467 Iulianus patricius Patavinus: 203 Iustina v. m. Patavii: 203 Iustus puer Autisiodor. m. Bellovac.: 232 Ivo Trecorensis presb.: 409 Kenanus (Cianan) ep. Damliag.: 413 Kenelmus puer m. in Anglia: 230, 354, 365, 372, 382 Kiaranus ab. in Clonmacnois: 413 Kiaranus ep. Sagiriensis: 413 Kilianus ep. et soc. mm. Herbipoli: 413 Lactinus ab. in Hibernia (?): 413 Ladislaus rex Ungariae: 461, 462 Lambertus ep. Traiect.: 356, 367, 373, 418 Lasreanus ab. Lethglin.: 413 Laurentius diac. m. Romae: 213, 233, 244, 346, 355, 366, 373, 376, 379, 382, 408, 438, 459 Laurentius Sirus: 178 Laurentius erem. Sublacensis: 182 Lazarus mon. in Monte Galesio: 458 Legenda aurea: 201-202, 330-331, 378, 384-386, 462, 463, 464 Leo I p.: 62 Leo II: 353, 365, 372 Leo IX p.: 178 Leo ep. Cataniae: 211-212 Leo ep. Senonensis: 56 Leodegarius ep. Augustodun.: 357, 367, 373 Leonardus conf. Nobiliac.: 52, 224, 329, 358, 368, 374, 384, 462
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INDEX SANCTORUM
Leonius cultus Meloduni: 13-70, 247-323 Leonius presb. Pictavis in Gallia: 64 Leopoldus Pius, marchio Austriae: 193 Licinius ep. Andegavensis: 408 Lidanus ab. Setinus: 180 Linus p.: 358, 368, 374 Liudgerus ep. Monasteriensis: 432 Liutbirga reclusa in dioec. Halberstad.: 235 Livinus ep. m. in Flandria: 403-404 Lucas evangelista: 203, 357, 367, 374, 391 Lucia v. m. Syracusis: 218-219, 221, 359, 369, 374 Lucianus presb. Antioch. m.: 348, 361, 370 Lucianus ep. et soc. mm. Bellovaci: 405 Ludovicus ep. Tolosanus: 462 Lugidus, al. Molua, ab. Clonfert.: 413 Macarius hegumenus Pelecetae: 458 Machutus seu Maclovius ep. Alet.: 220221, 358, 368, 374 Macra v. m.: 232, 405 Maculinus ep. de Lusca: 412-413 Madelgisilus erem. Monstroleti: 33 Magi tres: 348, 361, 370 Magnobodus ep. Andegavensis: 408 Magnus m. Caesareae Cappadociae: 355, 366, 373 Magnus ep. Opitergiensis, dein Heracleensis: 201 Magnus comes insularum Orcadum: 230 Magnus ep. Tranensis m.: 407 Malachias ep. Conerensis: 413 Mamas seu Mammes m. Caesareae: 230 Mamertinus ab. Autisiodor.: 407 Marcellinus et Petrus mm. Romae: 353, 364, 371 Marcellus p. et soc. mm.: 348, 361, 370 Marciana v. m. Caesareae in Maurit.: 405 Marcianus ep. Frequentinus: 468 Marcus evangelista: 235, 351, 363, 371 Marcus p.: 357 (?), 367 (?), 373 (?), 418 Marcus et Marcellianus mm. Romae: 353, 365, 372
Margarita seu Marina v. m. Antioch.: 354, 365, 372, 403-404, 418, 463 Margarita Columna: 236 Margarita de Ipris: 400 Margarita v. inclusa Magdeburgi: 432 Margarita v. Ungariae regis filia: 461 Maria Aegyptiaca: 236 Maria ancilla v. m.: 405 Maria Deipara: 20, 42, 92, 177, 191-192, 207-208, 268-269, 314-315, 376, 381, 384, 459, 462, 464, 468 Annuntiatio: 350, 363, 371 Assumptio: 355, 366, 373 Conceptio: 201, 207, 359, 369, 374, 450, 464 Imagines: 71, 76, 414 Miracula: 376, 399-400 Nativitas: 356, 367, 373 Purificatio: 349, 361, 370 Maria Goretti: 208 Maria Magdalena: 182, 343, 354, 365, 372 Maria Oigniacensis: 400 Marius, Martha, Audifax et Abacuc mm. Romae: 405 Martialis ep. Lemovicensis: 405, 407 Martinus I p.: 178 Martinus ep. Turonensis: 354, 358, 365, 368, 372, 374, 385 Martyres 10000: cf. Acacius primicerius Martyres Brixiani: 425 Martyres V Ord. Min. in Marochio: cf. Beraldus et soc. Martyres Romani: 208 Martyres Romani e catacumbis eruti: 229 Martyres Thebaei: 219 Martyres XIV Vilnenses († c. 1369): 236 Matthaeus ap.: 356, 367, 373 Matthias ap.: 203, 349, 362, 371, 377 Maurilius ep. Andegavensis: 386, 466 Mauritius et soc. mm. Agaunenses: 233, 236, 356, 367, 373 Maurus disc. S. Benedicti ab. Glannafol.: 348, 361, 370, 418 Maximinus ep. Treverensis: 212 Maximus ep. Patavinus: 203
INDEX SANCTORUM Medardus ep. Noviomensis: 353, 364, 371 Meinardus ep. Livoniae: 236 Mercurius m. Caesareae Cappad.: 216 Metro presb. cultus Veronae: 218 Michaeas propheta: 412, 414 Michael archangelus: 178, 206, 356, 357, 367, 373, 374, 384, 418, 468 Milix m.: 208 Minias m. Florentiae: 418 Molanfidus ab. in Hibernia: 414 Molingus seu Dairchellus in Hibern.: 412 Molo: cf. Lugidus Molruanus legatus in Hibernia: 413 Narrationes animae utiles: 458 Nereus et Achilleus mm.: 352, 364, 371, 407 Nessanus in Hibernia: 413 Nestor m. Thessalonicae: 216 Nicander, Marcianus et soc. mm.: 236 Nicasius, Quirinus et Scubiculus mm.: 357, 367, 373 Nicephorus patr. CP: 432 Nicephorus m. in Oriente: 458 Nicetas hegumenus Medicii: 459 Nicetas Monomachus patricius: 459 Nicolaus ep. Lincopensis: 86 Nicolaus ep. Myrensis: 236, 359, 369, 374, 386, 403-404 Nicolaus Peregrinus conf. Tranensis: 459 Nicolaus hegumenus Sionita: 458 Nicolaus Studita mon. CP: 458 Nicolaus a Tolentino: 190, 193 Nicomedes presb. m.: 353, 364, 371 Ninianus ep., ap. Pictorum: 413 Olavus rex Norvegiae m.: 236 Oliva v. Anagnina: 180 Omnes sancti: 358, 368, 374, 379 Osanna de Andreasiis: 194-199 Oswaldus rex Nordanh. m.: 355, 366, 372, 382 Pamoun m. in Aegypto: 11-12 Pamphilus m.: 208
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Pancratius m. Romae: 352, 364, 371 Pantaleon seu Panteleemon m. Nicomediae: 233, 407 Paris ep. Teanensis: 230 Patroclus m. Trecis: 405 Patrum Vitae: 236, 417 Paulus ap.: 13, 353, 365, 372, 459 Conversio: 348, 361, 370 Paulus Burali: 236 Paulus Thebaeus erem.: 236, 467, 468 Peregrinus ep. Autisiodor. m.: 405 Perpetua et Felicitas mm.: 350, 362, 371, 407 Petronilla v. Romana: 95, 352, 364, 371 Petronius ep. Bononiensis: 236 Petrus ap.: 13, 40, 258-261, 353, 365, 372, 375, 377, 459 Cathedra: 349, 362, 371 Vincula: 355, 366, 372 Petrus ep. Anagninus: 179 Petrus mon. Atroensis: 459 Petrus Damianus: 177, 236 Petrus Faber S.I.: 446 Petrus de Fulgineo: 236 Petrus Martyr O. P.: 237 Petrus de Mogliano: 199-200 Petrus de Murrone: 237, 468 Petrus Georgius Odescalcus: 429 Petrus Parentii m. Urbeveteri: 180 Petrus ep. Tarentasiensis: 442-443 Petrus conf. Trebanus: 181 Philaretus eleemosynarius: 418, 458 Philippus ap.: 180, 352, 364, 371 Philippus Neri: 207 Philotheus patr. CP: 418 Pius V p.: 428 Placidus disc. S. Benedicti et soc.: 237 Pollio lector m. Cibalitanus: 208 Pontius m. Cimellensis: 405 Porphyrius ep. Gazae: 241-246 Praeiectus ep. Arvernus: 407 Praxedis v. Romana: 343, 354, 365, 372 Prisca v. m. Romae: 348, 361, 370 Processus et Martinianus mm. Romae: 329, 354, 365, 372
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INDEX SANCTORUM
Prochorus diac. m. Antiochiae: 391 Procopius lector m. Caesareae: 215-216 Prosdocimus ep. Patavinus: 203 Protus et Hyacinthus mm. Romae: 356, 367, 373 Quinque fratres mm.: cf. Benedictus, Iohannes et soc. Quintinus m. Viromand.: 232, 357, 368, 374 Quirinus ep. Sciscianus m.: 208 Rainerius conf. Pisanus: 180 Raphael archangelus: 262-263, 356, 367 Remedius seu Romedius conf. in agro Tridentino: 435 Remigius ep. Remensis: 213, 357, 367, 373 Renatus ep. Andegavensis: 466 Richardus rex Anglosaxonum: 180 Richardus ep. Cicestrensis: 329, 343, 351, 363, 371, 378 Robertus ab. Casae Dei: 408 Rochus conf. Montepessul.: 468 Romanus m. (quis ?): 418 Romanus miles m. Romae: 355, 366, 373 Romanus ep. Rotomag.: 357, 368, 374 Romualdus ab. fundator Camald.: 177 Romulus ep. Faesulanus: 417-418 Rosa a S. Maria: 198 Rufinus et Valerius mm. in agro Suession.: 232 Rufus patricius m. Capuae: 347 Rupertus dux, conf. Bingiensis: 400 Sabinus ep. et soc. mm. Spoleti: 405 Salaberga abb. Laudunensis: 214 Samson ep. Dolensis: 354, 365, 372 Sancti Angliae: 411, 422 Sancti Hiberniae: 411-412 Sancti Hispaniae: 420 Sancti Lithuaniae: 410 Sancti Ordinis Carmelitici: 445 Sancti Poloniae: 410 Sancti Russiae: 410
Sancti Scotiae: 411 Sancti Ungariae: 201 Saturninus m. (quis ?): 405 Saturninus ep. Tolosanus: 358, 368, 374 Scholastica v. in Monte Cassino: 181, 342343, 349, 362, 370, 379 Sebasteni XL mm.: 208, 216 Sebastianus m. Romae: 176, 213, 347, 463 Secundinus ep. apud Donath Sahlyn in Hibernia: 414 Secundus m. Astae et Ventimilli patronus: 237 Sergius et Bacchus mm.: 216 Serotinus diac. Senon. m.: 58 Servatius ep. Tungrensis: 407 Severinus presb. in Norico: 176 Severus et Memnon mm. Bizyae et alii XXXVIII mm. Philippopoli: 12 Severus ep. Ravennas: 407 Siardus ab. Horti S. Mariae in Frisia: 423 Sigibertus III rex Francorum: 218 Sigismundus rex: 462 Silaus ep. Hibernus, cultus Lucae: 180 Silvester p.: 176, 213, 359, 369, 374 Simon et Iudas (Thaddaeus) app.: 357, 368, 374 Simon puer m. Tridenti: 431 Simplicius, Faustinus et Beatrix mm. Romae: 372, 403-404 Sisinnius m. Antiochiae: 216 Sixtus II p.: 244, 329, 355, 366, 372 Speusippus, Eleusippus et Meleusippus mm. culti apud Lingonas: 405 Stanislaus ep. Cracov. m.: 462 Stephana Quinzani: 196 Stephanus I p. m.: 355, 366, 372 Stephanus protomart.: 359, 369, 374, 400, 418 Inventio: 355, 366, 372 Stephanus rex Ungariae: 462 Sulpitius Pius ep. Bituric.: 348, 361, 370 Swithunus ep. Winton.: 354, 365, 372, 381-382 Symeon stylita senior: 241 Symmachus p.: 441
INDEX SANCTORUM Symphorianus m. Augustodun.: 407 Symphorosa et VII filii mm. Tibure: 209 Teresia a Iesu: 237 Teresia a Iesu Infante: 237 Thais paenitens in Aegypto: 408 Thecla v. discipula Pauli: 356, 367, 373, 413, 460 Theoctista Lesbia: 458 Theodardus ep. Traiectensis m.: 220 Theodericus ep. Mettensis: 217-219, 221222 Theodgarus conf. in Iutia: 230 Theodorus stratelates m.: 214 Theodorus Studita conf. CP: 458 Theodorus hegumenus Syceota: 458 Theodorus tiro m.: 214, 358, 368, 374, 384-385 Theodosia m. CP: 459 Theogenes m. in Hellesponto: 405 Theophanes conf. chronographus hegum. Sigrianae in Bithynia: 237, 458, 459 Theotonius prior Conimbricensis: 434 Thomas ap.: 347, 391 Thomas Aquinas: 237 Thomas ep. Cantuar.: 20, 237, 354, 359, 365, 369, 372, 374, 381, 403-404, 427 Thomas ab. Farfensis: 179 Thomas ep. Hereford.: 330, 343 Tiburtius m. (quis ?): 418 Tiburtius, Chromatius et soc. mm.: 343, 355, 366, 373 Tiburtius m.: cf. Valerianus sponsus S. Caeciliae Tigernacus ep. in Hibernia: 413 Timotheus et Apollinaris mm. Remis: 355, 366, 373 Trinitas: 191 Tryphon et Respicius mm.: 178, 405 Tychon ep. Amathunt. in Cypro: 241 Ubaldus ep. Eugubinus: 179 Udalricus ep. Augustanus: 77-78, 178, 233, 237 Urbanus I p.: 95
477
Urbanus ep. Teanensis: 230 Ursula et soc. 11000 mm.: 357, 367, 374, 403-404, 407 Valentinus presb. m. Romae: 349, 362, 371 Valerianus sponsus S. Caeciliae, Tiburtius et Maximus: 351, 363, 371, 379, 386 Valerius ep. Caesaraugust.: 468 Vedastus ep. Atrebat.: 213, 349, 361, 370 Verdiana v. Castelli Florentini: 418 Veronica de Binasco: 403 Victor m. (quis ?): 405 Victor Maurus m. Mediolani: 237 Victoria et Anatolia mm. Romae: 178 Vincentius m.: 209 Vincentius diac. m. Caesaraugust.: 218, 348, 361, 370 Vincentius Ferrerius Ord. Praed.: 193, 418 Vitalis et Valeria mm.: 351, 363, 371 Vitus, Modestus et Crescentia mm.: 233, 353, 365, 372 Viventius cultus in monasterio Vergiac.: 405 Vulframnus ep. Senon.: 329, 357, 367, 374 Vustanus ep. Wigorniensis: 335, 348, 361, 370, 375 Walterius ab. Stirpensis: 408 Wenceslaus dux Bohemiae m.: 462 Wendelinus conf. Treverensis: 463 Wigbertus fundator monast. Gemblac.: 220 Willelmus Firmatus conf. in Normannia: 34 Willelmus dux, mon. Gellon.: 446 Willelmus canonicus de Novo Castro: 222-225 Willelmus erem. Scicli in Sicilia: 431 Willelmus Magnus erem. in Stabulo Rodis: 180 Wolfkangus ep. Ratisponensis: 77-78 Zenobius ep. Florentinus: 418 Zoticus ptochotrophus m. CP: 285, 459
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INDEX OPERUM RECENSITORUM *
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INDEX OPERUM RECENSITORUM Alexakis – Wessel, The Greek Life of St. Leo Bajer, cf. Žitie i soþinenija Grigorija Sinaita Battista da Varano, Il felice transito del beato Pietro da Mogliano 199 ˿ҡ̫̭ є ̝̬̯̉ҥ̬̥̫̩ ̯̫ԉ ц̩ з̟ҡ̫̥̭ ̝̯̬̍Ң̭ ѓ̨Ԗ̩Ѫ̟̩̝̩̯ҡ̫̰ж̡̬̲̥½̥̮̦ң½̴̫̰̩̇ ̮̯̝̩̯̥̩̫̰½ң̴̧̡̭ 228 Boesch Gajano, Chelidonia 180 Boesch Gajano – Scorza Barcellona, cf. Lo spazio del santuario Casarin, cf. Osanna Andreasi da Mantova. L’immagine di una mistica Dahhaoui – Morerod, cf. Saint Guillaume Dalarun, cf. François d’Assise. Écrits, Vies, Témoignages Daub, Auf Heiliger Jagd in Florenz 464 Efthymiadis, Hagiography in Byzantium 458 Festa – Roncelli, cf. Osanna Andreasi da Mantova. La santa dei Gonzaga François d’Assise. Écrits, Vies, Témoignages 188 Gattucci, cf. Battista da Varano Gecser – Laszlovszky – Nagy, et al., cf. Promoting the Saints G. Wilpert archeologo cristiano 228 The Greek Life of St. Leo bishop of Catania 211 Grotowski, Arms and Armour of the Warrior Saints 214 Hagiographie et prédication 212 Hagiographies, t. V 175 Heid, cf. G. Wilpert archeologo Joassart, Aspects de l’érudition hagiographique aux XVIIe et XVIIIe s. 227 Kitromilidis – Messis, cf. ˿ҡ̫̭є̝̬̯̉ҥ ̬̥̫̩̯̫ԉ…Ѫ̟̩̝̩̯ҡ̫̰
Licht, cf. Sigebert von Gembloux Licht, Untersuchungen zum biographischen Werk Sigeberts von Gembloux 216 Necchi, I «sanctissimi custodes» della basilica di Santa Giustana a Padova 203 Osanna Andreasi da Mantova. L’immagine di una mistica 194 Osanna Andreasi da Mantova. La santa dei Gonzaga 195 Osanna Andreasi da Mantova. La santità nel quotidiano 194 Osanna Andreasi da Mantova. Tertii Praedicatorum Ordinis diva 195 Pagnotta, Le edizioni italiane della «Legenda aurea» 201 Pellegrini, cf. Il processo di canonizzazione di Bernardino Philippart, cf. Hagiographies Il processo di canonizzazione di Bernardino da Siena 192 Promoting the Saints 459 Saint Guillaume de Neuchâtel 222 Santa Chiara da Montefalco. Culto, storia e arte 190 Santuari d’Italia. Lazio 204 Sigebert von Gembloux, Acta Sanctae Luciae 216 Signorini – Golinelli Berto, cf. Osanna Andreasi da Mantova. La santità Lo spazio del santuario. Un osservatorio per la storia di Roma e del Lazio 204 Il tesoro di sant’Agata 203 Tollo, cf. Santa Chiara da Montefalco Vauchez, François d’Assise 183 Zarri – Golinelli Berto, cf. Osanna Andreasi da Mantova. Tertii Praedicatorum Ordinis diva Žitie i soþinenija Grigorija Sinaita. Kallist I, patriarch Konstantinopolja, I 225
TABLE DES MATIÈRES TABLE OF CONTENTS
Enzo LUCCHESI. Un fragment bohaïrique du Martyre d’Isidore et Sané . . . . . . . . . . . . . . . .
5
Xavier LEQUEUX. Le martyr Pamoun: une nouvelle victime d’Apellianos ? À propos de POxy 4759. . . . . . . . .
11
Paulette L’HERMITE-LECLERCQ. Un hagiographe face aux critiques. Le recueil des miracles de S. Liesne de Melun (1136) . . . Édition et traduction du texte. . . . . . . . . .
13 247
Jean-Marie SANSTERRE. Avant que le Crucifié ne «parle» à S. François: les mentions de crucifix parlants antérieurs à celui de San Damiano à Assise. . . . . . . . . . . . .
71
Bernard OUTTIER. Les pérégrinations d’une exhortation dans l’Orient chrétien. . . . . . . . . . . . . .
80
Anders FRÖJMARK. Ad portum non precogitatum. The Homecoming of the Birgitta Relics to Sweden (1374) . . . . .
81
Bernard JOASSART. Lettres du jésuite Pierre Poussines à Bolland, Henschen, Papebroch et Janning . . . . . . . . .
105
Robert GODDING. Italia hagiographica (VIII). Chronique d’hagiographie italienne . . . . . . . . . . . . .
175
Anna LAMPADARIDI. L’histoire de saint Porphyre de Gaza de la Vita aux notices du Synax. CP . . . . . . . . .
241
Enzo LUCCHESI. Deux témoins coptes de l’homélie sur l’archange Gabriel, attribuée à Jean Chrysostome . . . . . . .
324
Michael LAPIDGE. The Metrical Calendar in the “Pembroke PsalterHours” . . . . . . . . . . . . . . .
325
Bernard JOASSART. Un plaidoyer de Papebroch dans la querelle des origines carmélitaines (1688). . . . . . . . . .
388
TABLE DES MATIÈRES
480
François DOLBEAU. Nouvelles recherches sur les manuscrits des anciens Bollandistes . . . . . . . . . . . .
395
Bulletin des publications hagiographiques .
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. 211
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Publications reçues .
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466
Index Sanctorum .
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Index operum recensitorum .
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Table des matières – Table of Contents .
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Résumés – Summaries: 55, 79, 102, 246, 387, 453
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ȱ SOMMAIRE / CONTENTS
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 91
Anna LAMPADARIDI. L’histoire de saint Porphyre de Gaza de la Vita aux notices du Synax. CP . . . . . . . . . . . 241 Paulette L’HERMITE-LECLERCQ. Un hagiographe face aux critiques. Le recueil des miracles de S. Liesne de Melun (1136). Édition et traduction du texte. . . . . . . . . .
247
Text and Notes by Alexander G. ALEXAKIS Translation by Susan WESSEL 2011, XXXVII-355 p.
85*
Standing order for the Collection: 10 % discount
Enzo LUCCHESI. Deux témoins coptes de l’homélie sur l’archange Gabriel, attribuée à Jean Chrysostome. . . . . . . . 324 Michael LAPIDGE. The Metrical Calendar in the “Pembroke PsalterHours”. . . . . . . . . . . . . . . . 325 Bernard JOASSART. Un plaidoyer de Papebroch dans la querelle des origines carmélitaines (1688). . . . . . . . . . 388
1(:
The Greek Life of St. Leo Bishop of Catania (BHG 981b)
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 90 Marco GUIDA
Una leggenda in cerca d’autore. La Vita di santa Chiara d’Assisi Studio delle fonti e sinossi intertestuale
François DOLBEAU. Nouvelles recherches sur les manuscrits des anciens Bollandistes . . . . . . . . . . . . . 395
Préface de Jacques Dalarun
2010, X-255 p.
65* Standing order for the Collection: 10 % discount
Bulletin des publications hagiographiques
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Publications reçues
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Index Sanctorum .
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Index operum recensitorum
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Table des matières – Table of Contents
SUBSIDIA HAGIOGRAPHICA 89
458
Odon de Cluny Vita sancti Geraldi Auriliacensis Édition critique, traduction française, introduction et commentaires par Anne-Marie BULTOT-VERLEYSEN 2009, XVIII-327 p.
75*
Standing order for the Collection: 10 % discount
Résumés – Summaries: 246, 387, 453 TABULARIUM HAGIOGRAPHICUM 6
Ce numéro a paru le 27 décembre 2011 ISSN 0003-2468
De Constantinople à Athènes. Louis Petit et les Bollandistes Correspondance d’un archevêque savant (1902-1926) Présentation, édition et commentaire par Bernard JOASSART 2010, 183 p.
REVUE SUBVENTIONNÉE PAR LA FONDATION UNIVERSITAIRE
45* Standing order for the Collection: 10 % discount
ȱ * Excluding postage and VAT
ȱ * TVA et frais de port en sus
ANALECTA BOLLAND IANA
ANALECTA BOLLANDIANA The Journal is published twice a year (in June and December) in issues of 240 pages each.
La Revue paraît deux fois par an (en juin et en décembre); chaque livraison compte 240 pages.
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Volume 130 (2012) Prix de l’abonnement:
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2011 — ANALECTA BOLLANDIANA. — T. 129-II
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TOME 129 II - Décembre 2011
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