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March 25, 2018 | Author: josephchaines | Category: Shame, Fear, Subjective Experience, Psychology & Cognitive Science, Psychological Concepts
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Les

3

clés

pour cultiver ses

TALENTS

Sommaire Clé 1 Vers une meilleure estime de soi Clé 2 Etre créatif dans son organisation personnelle

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Clé 3 Décider dans les situations complexes

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CLÉ 1

Vers une meilleure estime de soi Accepter d’avoir peur

2 4

Consentir à profiter

3

Accepter d’être imparfait

Admettre ses propres besoins

« Vous vous demandez : “Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?” En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ? » N. Mandela p001-096-9782100710225.indd 25

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Extrait de :

Les 5 clés pour développer la confiance en soi

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE Avant-propos Quiz Les 5 clés : - La confiance en question(s) - Vers une meilleure estime de soi - Faire preuve d’assertivité - Attention aux relations toxiques ! - En route vers la confiance ! Lexique

EAN 9782100710225 – 96 pages version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€ À découvrir sur dunod.com

1. Accepter d’avoir peur ´ EN BREF Comment s’estimer quand on a trop souvent éprouvé la peur ou qu’on s’interdit de se montrer vulnérable ?

La peur, un compagnon de route La peur est une émotion de base avec laquelle nous devons apprendre à composer. Sous ses différentes déclinaisons – stress, angoisse, confusion, panique, trac, méfiance, etc. – nous la vivons au quotidien. Peur de rater, peur de tomber du mur, peur Repère express C’est seulement si nous accueillons de souffrir ou de mourir, peur de décider : la peur nous préserve d’un danger réel nos peurs, que nous pouvons (ce qui la rend fort utile) ou imaginaire. les dépasser. Nous avons vu dans la première clé, que le fait même de sortir de sa zone de confort réveille la peur. Si ce n’est un danger réel, elle signale tout au moins l’existence d’un enjeu. Il est donc parfaitement irréaliste de vouloir se débarrasser purement et simplement de la peur ! Certains la considèrent même comme un « carburant », parlant de « bon stress » : celui qui permet de mobiliser les ressources nécessaires pour passer un oral d’examen, se dépasser, affronter le défi. D’autres flirtent volontairement avec la peur en pratiquant des sports extrêmes ou en adoptant des conduites à risque. Le manque de confiance est souvent associé à un excès de peur : avoir éprouvé trop intensément la peur hier, risque de nuire aujourd’hui à notre efficacité ou notre performance.

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Certains affirment crânement n’avoir jamais peur : prêtez l’oreille car, en réalité, ils évoquent la peur de manière Repère express détournée. Par exemple, ils se disent parfois tendus. Leur première peur ne Jamais peur ? serait-elle pas justement de reconnaître Et la peur d’avoir peur, alors ? qu’il leur arrive d’avoir peur ?

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« Sois fort » Christian est fils d’agriculteurs. Dans sa famille, « les petits garçons, ça n’a pas peur » ! Il pensait que son père, véritable force de la nature, n’avait jamais peur, lui qui répétait souvent à Christian : Repère express « T’as pas peur ! T’es un homme ! » Messages contraignants : transmis Christian a forgé son idéal masculin dans notre éducation, ils nous ont autour de cette invulnérabilité de construits mais empoisonnent façade. Il a cru, à l’époque, que pour être aujourd’hui nos émotions. digne de l’amour de son père, il devait se À contrecarrer par des antidotes. conformer à cette attente. Aujourd’hui, Christian est commercial dans une PME. Comme son père, il a une carrure imposante et souffre d’hypertension, de troubles musculo-squelettiques au niveau du dos et de la nuque. Bref, son corps ne porterait-il pas les stigmates du message contraignant1 « sois fort » ? Pour Christian, s’en sortir dans la vie est synonyme de se battre. Il a un sens aigu du devoir, il est capable de garder la face dans des situations critiques. Ses amis, ses collègues et son manager disent « qu’on peut compter sur lui », qu’il est digne de confiance. 1. Sur les messages contraignants, voir Les 5 clés pour cultiver son intelligence émotionnelle.

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Dès qu’une situation lui échappe ou qu’il se sent déstabilisé, Christian adopte l’agressivité comme attitude de défense. À ses yeux, « l’homme est un loup pour l’homme ». Avec ses clients, par exemple, il trouve souvent le moyen de s’imposer par la force, là où négociation et discussion seraient plus profitables. À force de penser « sois fort », il Repère express s’interdit de se montrer tel qu’il est et préfère passer en force, quitte à faire des Un message « sois fort » excessif dégâts. empêche de prendre le risque de se montrer tel que l’on est. Confiance en soi et aptitude à faire confiance aux autres sont l’avers et le revers d’une seule et même médaille : la confiance. N.B. : Si, culturellement, le message « sois fort » concerne davantage les garçons, les filles ne sont pas épargnées. Il faut être « une battante » pour se tailler une place dans notre société patriarcale. Dans l’opinion commune, la réussite professionnelle passe par le fait de s’imposer, que l’on soit homme ou femme.

« J’ai le droit de m’ouvrir aux autres et à moi-même » Le message contraignant « sois fort » nous détourne d’une naïveté excessive. C’est son excès qui en fait une contrainte empoisonnante. Comment contrecarrer le message « sois fort » ? La première étape consiste à « accueillir » la peur, reconnaître qu’il est parfaitement normal de se sentir vulnérable en certaines situations surtout quand, dotés d’un minimum de courage, nous sortons de notre zone de confort. Quels que soient notre âge, notre sexe, notre culture d’appar-

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tenance, notre religion, notre vécu personnel, nous éprouvons tous la peur. Il n’y a rien de coupable à cela. La culpabilité est une émotion liée au message « sois fort ». « Comment puis-je m’aimer suffisamment malgré mes peurs ? » : là est la question centrale d’une personne sous l’emprise du message « sois fort ». Parfois, le message est si ancré que cette culpabilité se combine à la honte. C’est le cas lorsque l’expression de la peur a donné lieu, de la part de personnes importantes, à des humiliations du type « t’es qu’une poule mouillée ». Pour contrecarrer le message « sois fort », il faut s’autoriser à « s’ouvrir ». S’ouvrir à l’autre, cela signifie savoir lui exprimer ses doutes, sa vulnérabilité, ses craintes ou demander pardon. Si je suis capable de me livrer ainsi, je sors renforcé, grandi de l’expérience. Ce faisant, j’encourage implicitement l’autre à faire de même, et je contribue à humaniser les relations avec lui. Imaginez Christian dans une relation ouverte avec ses collèRepère express gues : en acceptant de laisser apparaître L’enjeu est de s’aimer soi-même ses doutes, il contribuerait à renforcer malgré ses peurs. Mieux : s’aimer la cohésion de l’équipe commerciale. Il soi-même avec ses peurs. sortirait d’une logique d’affrontement et favoriserait la performance générale. Pour vous en convaincre, pensez à quelqu’un de votre entourage personnel ou professionnel qui vous semble doué d’une solide estime de soi. Cette personne ne sait-elle pas reconnaître ses failles, demander pardon ? Ou bien cherche-t-elle à leurrer son entourage en se faisant passer pour infaillible en toutes circonstances ? Prétend-elle n’avoir jamais peur ? Si vous vous sentez empoisonné par ce message « sois fort », concentrezvous plus spécifiquement sur les champs « oser demander » et « donner

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des signes de reconnaissance » dans la clé 3. Surtout, mettez-vous en relation avec des gens auprès desquels vous pouvez être authentique.

Exercice pour accueillir et apprivoiser ses peurs Asseyez-vous confortablement. Tracez un tableau à deux colonnes sur une Si vous ressentez une gêne à être feuille. vu en lisant ce livre, vous êtes Dans la première colonne, écrivez : « Ce sans doute un peu empoisonné qui me fait peur, c’est... ». Inspirez et, par le message « sois fort » ! quand vous vous sentez prêt, laissezvous aller à l’écriture spontanée pour compléter cette colonne. Dans un deuxième temps, intitulez l’autre colonne « J’accueille cette peur et je lui dis... ». Puis, devant chacune des peurs répertoriées, complétez en écrivant à cette peur comme si elle était un personnage, une amie. Toutes les peurs dont vous faites l’inventaire peuvent vous être profitables, à condition de ne pas les laisser prendre toute la place. Voyez-les comme des enfants : plus vous cherchez à les contraindre, à les limiter à coups de « il faut », plus elles seront virulentes. Le tableau ci-dessous propose un exemple. Repère express

Apprivoiser ses peurs Ce qui me fait peur, c’est : De prendre la parole en public

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J’accueille cette peur et je lui dis : Grâce à toi, je sais qu’il est important que je prête une attention particulière à ce que je dis en société ; à ce qui pourrait blesser l’autre ou être utilisé à mes dépens

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´ RÉCAPITULONS La peur est une émotion naturelle et universelle que nous ressentons régulièrement, avec une intensité variable. Accepter d’avoir peur, c’est : se délier des contraintes du message « sois fort » qui fausse le regard sur soi et les relations aux autres ; prendre le risque de s’ouvrir aux autres avec ses vulnérabilités, d’oser être soi-même ; commencer à mieux s’estimer, premier pas vers plus de confiance. ●





2. Accepter d’être imparfait ´ EN BREF © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

Comment s’estimer quand on court derrière une perfection impossible à atteindre ?

L’histoire des jumeaux Un homme vit en compagnie de son épouse et de ses fils jumeaux, dans un village reculé de montagne. Très pauvre, la famille mène une vie frugale et se contente de peu. Chaque jour, le père, accompagné de ses deux fils, va à la rivière la plus proche chercher de l’eau pour ses animaux. Le chemin est rocailleux, escarpé : un défi à l’adresse d’un homme en pleine possession de ses moyens. Alors que dire de celui des deux fils qui souffre d’une infirmité partielle ? Sa blessure rend sa démarche mal assurée et, à l’arrivée, son seau est immanquablement délesté d’une partie de son contenu.

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L’enfant finit par redouter de perdre l’amour de ses parents s’il n’est plus à la hauteur de la tâche. Il va trouver son père et lui dit : « Père, je suis triste de ne pouvoir me montrer à la hauteur de tes attentes. Chaque fois que nous rentrons, mon seau est en partie vidé et cela ajoute à nos difficultés, je le sais. » Le père lui répond : « Écoute, mon fils, je sais que pour ramener des seaux pleins, je peux compter sur mes bras et ceux de ton frère. Ce que je sais également, c’est que je peux compter sur l’eau que tu laisses s’échapper de ton seau. Elle nourrit les fleurs qui enjolivent notre chemin et le rendent plus agréable à arpenter au quotidien. »

« Sois parfait » Les choses ne valent-elles leur prix que réalisées à la perfection ? L’histoire des jumeaux nous montre l’inverse. Soumis au message contraignant « sois parfait », nous nous noyons Repère express dans les détails. Nous mobilisons une énergie considérable dans des tâches Il y a toujours la possibilité accessoires. Bien sûr, le goût du travail de faire mieux. Celui qui cherche bien fait a des vertus ! Là encore, seul la perfection risque l’éternelle l’excès porte préjudice. Trop de perfecinsatisfaction et la mésestime de lui-même. tionnisme cache, en réalité, la crainte, le besoin d’être reconnu et/ou du jugement des autres : nous cherchons à nous protéger de toute critique, de toute atteinte à l’amour propre. Christophe a cinquante ans et travaille dans le service de comptabilité d’un grand groupe industriel. Il s’agace de ce qu’il pense être des pertes de mémoire. Pour aller plus vite dans son travail, il voudrait avoir tout en

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tête, comme quand il était étudiant et qu’il s’enfilait les polycopiés de cours au kilomètre. Au lieu de chercher des aides mnémotechniques, il s’échine en vain à retenir des lignes comptables et des chiffres-clés. Intérieurement, Christophe est rongé par la culpabilité de ne pas être à la hauteur. Il voudrait être capable de retenir une quantité phénoménale d’informations tout en assumant une surcharge de travail et des conditions de vie stressantes.

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« J’ai le droit d’être réaliste » Un examen médical prouve à Christophe l’absence de trouble neurologique. « Tout va bien, confirme le médecin, le cerveau ne fait que mettre en place une sélection devant la masse d’informations qui lui parviennent chaque jour. » Cet avis extérieur aide Christophe à faire le deuil de l’idéal de perfection. Libéré de sa culpabilité, Christophe peut s’estimer tel qu’il est, apprendre à se relaxer et s’entraîner aux techniques de mémorisation. Soyons réalistes : qui peut prétendre à la Repère express perfection ? Là encore, pensez aux per- Accepter la réalité, c’est s’estimer sonnes que vous estimez pour leurs quaavec ses imperfections. lités. N’ont-elles pas, comme vous, des limites, des failles, des travers de caractère ? L’antidote au message contraignant « sois parfait » est d’être réaliste. Quelle bonne nouvelle ! Puisque nous sommes imparfaits, nous restons perfectibles, donc vivants ! Peut-être est-ce là le but finalement : apprendre à s’accepter tel qu’on est pour pouvoir se donner une chance de tendre un peu plus vers la perfection. Si vous vous sentez empoisonné par ce message « sois parfait », reportez-vous plus spécifiquement aux parties « initier la rencontre » et « faire face aux critiques » dans la clé 3. Surtout, entourez-vous de personnes réalistes.

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Exercice pour accepter ses imperfections Comme vous l’avez fait pour vos peurs, prenez une feuille, installez-vous au calme, inspirez profondément et, en haut de la page, notez : « Ce qui me fait honte, ce qui me gêne chez moi, c’est... ». Faites l’inventaire de ce qui vous éloigne de l’idéal que vous aimeriez atteindre. Ce faisant, observez les crispations qui apparaissent dans votre corps. À chaque fois, respirez pour les dissiper et détendez-vous. Soyez le plus réaliste possible, sans complaisance vis-à-vis de vousmême. Vous allez sûrement évoquer des traits de caractère ou des caractéristiques physiques que vous n’aimez pas chez vous. Bienvenue au club ! Nous souffrons tous d’un décalage entre ce que nous voudrions être et ce que nous sommes réellement. L’estime de soi est inversement proportionnelle à ce décalage ! Vous trouverez peut-être, dans cette liste, Repère express des éléments sur lesquels vous avez La perfection apparente questionne : directement prise, avec ou sans aide : une que s’évertue-t-elle à cacher ? difficulté comportementale (quelques séances de coaching ou une thérapie plus poussée ?), une manifestation somatique comme avoir les mains moites ou des tremblements (quelques séances de yoga ou de relaxation ?), des kilos superflus (quelques séances chez une diététicienne ?), etc. D’autres éléments échappent davantage à notre volonté : la forme du nez, du visage... Pensez à ces acteurs que vous admirez pour leur talent et qui ne répondent pas aux canons de beauté : ils ont transformé leurs « défauts » en atouts. Conservez cette liste. Elle parle de votre humanité, de votre perfectibilité. En guise de conclusion, notez : « J’ai le droit d’être réaliste ». Pour

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aller un peu plus loin, reprenez à votre compte la question de N. Mandela : « Qui suis-je pour ne pas être merveilleux ? »

´ RÉCAPITULONS Nous sommes tous des êtres imparfaits. Accepter ses imperfections, c’est : se libérer des contraintes du message « sois parfait » qui nous met en posture d’éternel insatisfait ; accepter la réalité et observer ce que nous pouvons améliorer ou non ; s’émerveiller devant sa perfectibilité. ●

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3. Admettre ses propres besoins ´ EN BREF Nous avons chacun des aspirations et désirs propres. Ne plus avoir de scrupule à les écouter conduit à une meilleure estime de soi.

« Fais plaisir » Les codes de la vie en société favorisent certains comportements : penser d’abord aux autres, être gentil, laisser passer, partager, céder sa place, rendre service, etc. Pour plaire, faire plaisir aux autres, nous avons adopté des comportements conformes à leurs attentes. Aujourd’hui, ces messages intégrés dès l’enfance nous éloignent parfois de ce que nous

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souhaitons vraiment : penser à soi, dire non ou stop, émettre une critique ou un jugement négatif, etc. Le message contraignant « fais plaisir » nous dote d’une bonne capacité d’écoute aux besoins de l’autre. Nous faisons preuve d’adaptation. Ce message est d’ailleurs nécessaire pour développer l’empathie. Là encore, le problème tient à l’excès. À se soucier à outrance des besoins des autres, on finit par être complètement sourd à ses propres besoins et même à ses propres ressentis. Au plus profond de soi, on développe la croyance selon laquelle on ne peut être aimé que si on aide les autres. Yves impressionne tous les collaborateurs de la société. Il dirige l’équipe des services d’information. Dès qu’on l’appelle pour un problème, il se déplace et se plie en quatre pour Repère express remettre l’équipement en route. Il est partout ! Dans l’entreprise, on le surEstimez-vous pour ce que vous nomme le « pompier de service », ce qui êtes et pas seulement pour ce que vous faites au service des autres. lui plaît assez ! Le week-end, il est toujours à courir chez les uns ou les autres pour dépanner ceux qui en ont besoin. « J’adore ça, c’est mon plaisir », répond-il à ceux qui le remercient. Parfois, il se poserait volontiers avec un livre au coin du feu ou avancerait son bricolage, mais l’appel des autres l’emporte toujours. Il ne sait pas dire non ! Que se passe-t-il quand Yves n’a personne à aider ? Yves est l’exemple parfait de celui qui est empoisonné par le message « fais plaisir » : il se soucie avant tout du bien-être autour de lui. Cette priorité excessive donnée aux autres gâche ses relations. Incapable de confrontation, redoutant par-dessus tout le conflit, Yves a tendance à lisser en surface l’expression de ses émotions. Le fossé se creuse doucement entre ce qu’il ressent réellement et ce qu’il laisse paraître, entre ce

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dont il a profondément envie et ce qu’il fait. À terme, ce décalage frustrant peut entraîner de l’agressivité ou de la susceptibilité. Yves a aussi tendance à faire du chantage affectif (« Avec tout ce que j’ai fait pour toi, tu pourrais bien... »). Aussi éloigné de ses Repère express ressentis profonds, c’est contre luimême qu’il finit par se mettre en colère, Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime... et tout ce qui car il est incapable de combler sa frustration : quand il s’écoute, Yves est plein de s’imprime finit, à un moment où l’autre, par s’exprimer. scrupule et se trouve en dessous de tout.

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« J’ai le droit de penser aussi à moi » Pour contrecarrer le message « fais plaisir », Yves doit aussi penser à lui. Bien sûr, il n’est pas question d’oublier les autres, seulement d’accepter d’avoir ses propres ressentis et besoins. En réalité, il s’agit de déjouer l’équation erronée selon laquelle « être agréable aux autres égale renoncer à soi ». On peut très bien montrer sa volonté d’être agréable et disponible aux autres tout en faisant respecter son territoire personnel (besoins, attentes, etc.). Marquer les limites de son territoire et les faire respecter, c’est mieux estimer sa propre personne. Cette meilleure estime augmente la confiance en soi. Jeanne ferait tout pour sa famille. Le soir, quand sa journée de travail est terminée, elle ne manque pas d’aider sa fille qui a des difficultés en maths. Elle répond également aux sollicitations de son mari, en assurant la comptabilité de l’entreprise qu’il vient de créer. Jeanne est épuisée, mais elle se sait aimée de son entourage, même si elle les trouve peu reconnaissants à son égard.

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Bien sûr, Jeanne peut parfaitement être heureuse de soutenir ceux qu’elle aime, à condition de mettre à distance la culpabilité qui motive vraiment ses actes. Si elle s’autorisait à penser Repère express aussi à elle, elle pourrait réaliser son souTrouvez l’équilibre entre l’attention hait d’apprendre à jouer du piano et aux autres et l’attention à vousattendrait moins de signes de reconnaismême. sance. Elle se ressourcerait et serait plus disponible pour les autres.

Exercice pour apprendre à se faire plaisir Une nouvelle fois, accordez-vous quelques minutes. Détendez-vous, écoutez une musique qui vous plaît et prenez une feuille. Dressez l’inventaire de vos dix besoins et plaisirs essentiels à satisfaire pour être plus heureux : passer du temps avec les gens que vous aimez, prendre des moments de pause ou de repos, vous adonner à votre passion, etc. Quand vous pensez avoir terminé, cherchez encore quels désirs et besoins pourraient compléter cette liste. Dans un deuxième temps, faites le point par rapport à votre vie actuelle et questionnez-vous : à quoi êtes-vous prêt à vous engager maintenant pour mieux vous faire plaisir au quotidien ? Si vous vous sentez concerné par le message contraignant « fais plaisir », vous trouverez dans la clé 3 des outils pour « savoir dire non » et « oser demander ».

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´ RÉCAPITULONS L’altruisme n’est pas synonyme d’abnégation. Faire plaisir aux autres doit se conjuguer avec l’écoute de ses propres besoins et envies. Admettre ses besoins, c’est : se libérer des contraintes du message « fais plaisir » qui, par ses excès, nous déconnecte de nos émotions profondes ; s’aimer à hauteur de ce que l’on est et pas seulement de ce que l’on fait pour les autres ; s’estimer digne de prendre soin de soi et ainsi s’aimer davantage. ●





4. Consentir à profiter ´ EN BREF © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’estime de soi suppose de savoir profiter de la vie, la savourer.

« Dépêche-toi » Toujours plus vite ! Regardez le paysage publicitaire : nous baignons dans une frénésie qui nous entraîne dans une perpétuelle course et nous éloigne toujours un peu plus du moment présent. Combien de fois avonsnous entendu nos parents répéter « dépêche-toi, tu vas être en retard » ? Qui n’a pas eu l’impression que ses parents ne s’arrêtaient jamais de courir, ne s’autorisaient aucune pause et que tel était le modèle à suivre ?

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Sous l’influence du message contraignant « dépêche-toi », nous développons la croyance que « flâner, c’est perdre son temps ». Le pire qui puisse nous arriver, c’est l’ennui... Et comme « le temps, c’est de l’argent », il faut l’exploiter de manière optimale, le meubler en permanence, faire, avoir toujours plus. Ainsi, nous aurons plutôt tendance à dire « l’été dernier, j’ai fait la Thaïlande », comme si nous avions tout vu, en quelque sorte coché toutes les cases de la liste des choses « à faire » en Thaïlande. Et que se passe-t-il quand il n’y a plus rien à faire ? Ou quand on n’arrive plus à suivre le rythme ? Ou quand on s’octroie une pause ? Peut-on continuer à s’estimer ? De même, on s’affaire au travail, comme Marie, la DRH : elle enchaîne les réunions et les dossiers, prise dans le tourbillon de l’action, sans cesse en train de courir. Perçue comme une personne active, elle est souvent félicitée de faire « tant de choses » dans Repère express la journée. Pourtant, comme elle confond parfois vitesse et précipitation, son traL’ennui est source de créativité. vail est dépourvu d’une réelle efficacité. Il mériterait d’être approfondi, par exemple dans les analyses. Malgré les compliments sur son dynamisme, Marie s’estime « pas si bonne que ça », surtout quand elle voit l’écart entre l’énergie déployée et la qualité du résultat.

« Fais des efforts » Très répandu, le message contraignant « fais des efforts » s’appuie notamment sur une culpabilité judéo-chrétienne bien ancrée : la vie ne saurait être une partie de plaisir. Bien sûr, là encore, ce message possède des vertus. Par exemple, il développe le goût de l’effort. C’est bien l’excès qui pose problème.

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Soumis à « fais des efforts », on préfère le combat à la victoire, l’effort au réconfort. On a des difficultés à terminer ce qu’on entreprend, à croire qu’on va y ariver, à réussir, tout simplement. Le corps est sous tension permanente et le stress difficilement gérable.

« J’ai le droit de savourer les plaisirs de la vie » Pour contrecarrer les messages « dépêche-toi » et « fais des efforts » : Laissez-vous du temps et savourez Repère express les plaisirs – petits ou grands – de la vie : savez-vous vous arrêter ? profiter « Carpe Diem. » Faites-en votre du paysage ? d’une lecture ? Quelle nouvelle devise et demandez-vous place laissez-vous au rêve ? aux plaisirs chaque soir si vous l’avez respectée au moins une fois dans la journée. des sens ? à vos proches ? Voyez-vous vos amis ? Mangez-vous à toute allure ou savourez-vous les aliments ? Réussissez à votre mesure : prenez-vous le temps de fêter vos succès ? Toute victoire mérite qu’on la considère. Elle n’est pas « normale ». Vous pourriez au moins vous féliciter, vous réjouir de ce à quoi vous êtes arrivé... Inutile de vous comparer aux autres, savourez vos réussites. Vous avez du mérite ! Ces moments de plaisir vous font voir « le verre à moitié plein ». Quelle estime vous pouvez alors avoir de vous-même ! Quel solide appui pour avancer avec confiance ! ●

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Exercice pour apprendre à profiter Prenez maintenant une feuille de format A3. Mettez une musique qui vous émeut « Il ne faut pas chercher à rajouter et vous rappelle des moments agréables. des années à sa vie, mais essayer Replongez-vous dans ces souvenirs. Quand d’ajouter de la vie à ses années. » J.F. Kennedy vous les revoyez avec force détails (couleurs, objets, mouvements, luminosité, etc.), quand vous réentendez le paysage sonore (voix, rires, bruits divers, etc.), respirez profondément et soyez attentif à ce qui se passe en vous. La seule évocation de ce souvenir agréable suffit à renouveler votre énergie, à vous mettre en confiance. Au centre de la feuille, notez en gros « J’ai le droit de savourer les plaisirs de la vie ». Laissez maintenant venir à votre esprit tous les petits et grands plaisirs que vous aimez vous accorder. Symbolisez-les par des dessins, des photographies. Faites un collage. Ne cherchez pas l’esthétisme et amusez-vous ! Faites-vous plaisir en pensant à tout ce qui est source de satisfaction pour vous. D’une manière ou d’une autre, cela doit se voir sur la feuille. Ils l’ont dit

´ RÉCAPITULONS Se faire plaisir, savourer les réussites sont des ingrédients indispensables à l’estime de soi. Accepter de s’arrêter pour le faire, c’est : se libérer des contraintes des messages « dépêche-toi » et « fais des efforts » qui, par leurs excès, minent l’estime que l’on a de soi-même ; se laisser gagner par une énergie positive qui augmente notre capital confiance. ●



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la gestion créative du temps

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CLÉ 2

Être créatif dans son organisation personnelle la gestion créative de l’information

un espace générateur de créativité

« La créativité, c’est l’intelligence qui s’amuse. » Albert …instein

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Extrait de :

Les 5 clés pour être créatif au quotidien

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE Avant-propos Quiz Les 5 clés : - Nous sommes tous créatifs - Être créatif dans son organisation personnelle - Être créatif dans sa gestion de projet - Être créatif dans ses relations aux autres - Faire de la créativité une philosophie de vie

EAN 9782100755004 – 96 pages version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€ À découvrir sur dunod.com

1. La gestion créative du temps En bref ´´

Nous courons sans cesse après le temps. Essayez de changer vos façons d’organiser votre temps afin de faire de cette course une partie de plaisir.

Faire de sa liste de tâches un jeu La liste de tâches est l’outil de base de tout bon gestionnaire du temps. Si vous en êtes resté au kit « agenda, Post-it, papier, crayon, gomme », profitez de votre élan créatif pour passer à des techniques nouvelles. Toutes les applications de messagerie Web telles Outlook, Lotus et Google proposent des utilitaires de gestion des tâches. D’autres permettent de gérer ses tâches de manière créative ou ludique.

Se simplifier les listes de tâches Testez, par exemple, Remember the milk qui promet de ne plus jamais oublier un Choisissez les applications ingrédient de sa liste de courses et, plus qui vous font gagner du temps généralement, de ne plus laisser une et vous plaisent à l’usage. seule tâche passer à la trappe ! Cette appli centralise toutes les tâches au même endroit : chacune est classée, intégrée à une liste préétablie par dossier, par projet, etc. : vous pouvez avoir des listes dans le cadre privé et d’autres dans le cadre professionnel. Vous paramétrez chaque ­nouvelle tâche (date butoir, récurRepère express

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rence, durée estimée, lieu, explications, etc.). Vous pouvez lui attribuer un ordre de priorité et la partager avec d’autres... pour éventuellement la déléguer ! L’appli se synchronise avec tous vos appareils et vos agendas. Elle vous permet de voir en un coup d’œil toutes les tâches à réaliser. Elle alerte par e-­mail, SMS ou messagerie instantanée dès qu’une échéance approche. C’est beaucoup de temps de gagné et avec un outil facile, agile et pratique ! Vous adoreriez planifier à long terme les tâches mais vous en êtes encore à regarder du jour pour le lendemain ? Do it tomorrow est l’appli qui peut vous sauver ! Ce gestionnaire de tâches vous permet de noter sur un carnet virtuel tout ce que vous devez faire aujourd’hui... et ce que vous comptez reporter à demain ! Vous aurez l’impresRepère express sion d’avoir entre les mains un véritable Trouvez les moyens de sortir petit carnet qui vous déculpabilisera de de l’ennui des listes de tâches. votre tendance à la procrastination. Quel que soit votre choix d’appli, prenez soin de vous prémunir des alertes en rafale de « tâches non exécutées ». Pour éviter ces messages parasites, trois conseils : évitez de vous mettre la pression avec des échéances trop proches ; utilisez les options de rappel de manière utile ; transformez les tâches en rendez-­vous dans l’agenda dès qu’elles revêtent un caractère prioritaire. ●● ●● ●●

Gamifier la liste de tâches Si vous êtes joueur, précipitez-­vous sur une appli comme Habitica. Elle transforme votre vie en jeu vidéo : vous devez vaincre les petits monstres représentant vos tâches à réaliser. À chaque victoire sur un monstre, vous obtenez une récompense. Plus vous gagnez, plus vous grimpez dans les

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niveaux du jeu. À chaque défaite, vous rétrogradez. Comme vous pouvez défier des amis, des collègues ou d’autres utilisateurs de la communauté Habitica, votre motivation pour atteindre vos objectifs ne peut que croître !

Misez sur les récompenses du jeu pour respecter votre organisation.

Placer des nouvelles balises Pour éprouver le plaisir d’avoir réalisé les tâches que vous aurez soigneusement intégrées dans vos listes, cassez vos habitudes de mise en route.

Attaquer la petite cerise avant le gros gâteau Nous avons tous l’expérience d’avoir eu à faire quelque chose que nous considérons comme ennuyeux ou fastidieux (rendre tel rapport, préparer telle réunion, établir tel compte-­rendu, etc.). La tendance est de se dire : « Je commence par ça pour m’en débarrasser et ensuite, je ferai le reste. » Grave erreur ! Vous allez avoir du mal à vous y mettre et y passerez beaucoup plus de temps que nécessaire. Les neurosciences ont en effet démontré qu’il vaut mieux commencer par une tâche plaisante plutôt que de se jeter sur un « gros morceau » réclamant beaucoup d’efforts. Elles ont prouvé que la satisfaction d’avoir bouclé une tâche efficacement fait enregistrer par le cerveau une « récompense ». Celle-­ci le met en énergie positive pour accomplir les tâches suivantes. Quand l’expérience est fastidieuse, l’effet s’inverse : le cerveau reçoit un message négatif. Commencez donc la journée par une activité Repère express (un dossier, une tâche, un rendez-­vous) qui vous plaît. Mettez-­vous en appétit avec la Comment avoir encore faim petite cerise. Vous vous attaquerez au gros pour la cerise après avoir avalé le gros gâteau bourratif ? gâteau dans un deuxième temps !

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Recourir au Pomodoro numérique Maintenant que vous savez ce que vous allez faire, balisez le temps à y passer. Là encore, les neurosciences nous guident. Selon les experts1, 25 minutes constituent la durée idéale pour accomplir une tâche : il faut 10 minutes pour monter jusqu’au maximum de concentration. Une fois ce sommet atteint, l’attention décroît progressivement pour Repère express arriver à un niveau quasi nul à la 30e minute. Au bout de 25 minutes, Inutile de continuer alors à s’escrimer traitez quelques tâches faciles sur des tâches corsées ! Mieux vaut pro(mails, écoute des messages grammer de s’arrêter avant, à la 25e minute, téléphoniques) ou faites une pause. pour repartir de plus belle ensuite. Comment faire ? Appliquez la technique de planification Pomodoro2 en vous aidant de l’une des nombreuses applis existant sur le marché. Tapez « pomodoro » dans votre store favori et choisissez celle qui vous convient. Depuis votre smartphone ou votre tablette, vous pourrez, par exemple : calculer puis programmer le nombre de séquences de 25 minutes utiles pour une tâche ; cadencer votre travail selon la méthode Pomodoro ; suivre l’avancement de chaque tâche, etc. La méthode Pomodoro vous aidera à respecter les périodes de concentration de 25 minutes et à augmenter votre productivité. Petit détail : pomodoro, en italien, signifie « tomate ». C’est quand même plus amusant qu’un simple minuteur de cuisine ou un chronomètre !

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1. Source : Coursera, « Learning to learn ». 2. Inventée par Francesco Cirillo dans les années 1980, cette méthode de planification file la métaphore du minuteur de cuisine en forme de tomate qui sonne pour signaler la fin de la cuisson.

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Programmer des bulles de créativité Oui, la créativité peut se programmer ! Il ne s’agit pas de se dire « maintenant, il est l’heure d’être créatif ! », ce qui est d’emblée voué à l’échec, mais de prévoir des temps et des espaces pour vous installer dans votre bulle créative. Vous prendrez ces temps de respiration pour laisser libre cours à votre imagination, surfer sur Internet, relire des notes, butiner de dossier en dossier ou produire des idées, comme Mélanie, chef de projet dans une PME. Elle travaille en ce moment sur un gros dossier client qui requiert à la fois expertise et innovation. On compte sur sa créativité pour monter une proposition originale et faire aboutir ce dossier stratégique baptisé « Pampelune » en interne. Comme elle est, par ailleurs, très sollicitée pour résoudre des problèmes courants, Mélanie programme des créneaux réguliers dédiés à « Pampelune ». Dans son agenda, elle indique soit « Dossier Pampelune : butinage » (réflexion) soit « Dossier Pampelune : conception » (élaboration de la proposition). Repère express Elle associe à ces deux formes de bulles À chacun ses espaces favoris pour de créativité des rituels adaptés et un ses bulles de créativité. lieu porteur.

Aborder les réunions différemment Pour beaucoup, les réunions professionnelles s’apparentent à un pensum. Trop de réunions trop longues, trop de participants peu impliqués, trop de documents à lire avant, trop, trop, trop ! Stop ! Changez les habitudes pour que les réunions redeviennent des lieux où l’on a plaisir à se rendre.

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Un format inversé Essayez d’appliquer aux réunions le principe de la classe inversée : les élèves apprennent le cours chez eux puis viennent en classe pour s’exercer avec l’enseignant. Selon ce même principe, les participants à une « réunion inversée » arrivent en ayant déjà travaillé le sujet en amont. Ce choix s’avère encore plus pertinent quand il s’agit de faire descendre de l’information. Recourez à un espace collaboratif en ligne mis à disposition par l’entreprise. Si vous n’en avez pas, testez Padlet1. Cet outil très intuitif permet de créer un « mur » sur lequel épingler tous les documents, liens ou visuels que l’on souhaite partager avec d’autres. Un lien sécurisé et un mot de passe suffisent pour pouvoir accéder aux ressources centralisées sur ce mur : les participants à la réunion peuvent consulter les documents et en poster à leur tour pour enrichir le dossier. Si chacun joue le jeu en contriRepère express buant au mur et en consultant les éléMettez les participants en appétit ments avant la réunion, celle-­ci devient de la réunion. beaucoup plus attractive, intéressante et mémorable ! D’autres alternatives intéressantes en amont de la réunion : partager un document pour lequel vous attendez une réaction ou des modifications de la part des destinataires avec des applications collaboratives comme Evernote, Dropbox, Google Drive ou OneDrive ; sonder en amont les participants sur leurs attentes ou leur point de vue avec des applications comme Survey Monkey ou Google Forms qui permettent de créer un formulaire de sondage en ligne puis de récupérer des résultats analysés. ●●

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1. www.padlet.com

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Des horaires atypiques : 07/45/52 Soyez créatif aussi dans les horaires de la réunion que vous organisez. Par exemple, optez pour une réunion qui commence à 14 h 07, dure 45 minutes et s’achève donc à 14 h 52. Ce n’est pas de la pure fantaisie : le classique « 14 h – 15 h » peut facilement passer inaperçu dans l’agenda. « 14 h 07 – 14 h 52 », cela attire davantage l’attention ! Un horaire évitant les heures pile favorise donc la ponctualité des participants. Bénéfice collatéral : si une autre réunion s’enchaîne à 15 heures, cela laisse huit minutes de répit pour s’aérer l’esprit avant de ­recommencer  ! Une raison physiologique plaide également en faveur de ce choix car nous sommes plus productifs sur un rythme de 45 minutes que sur 1 heure.

Encore plus d’interactivité pour les réunions virtuelles Dans toutes les réunions, l’animateur doit veiller à maintenir l’attention des partiAyez de l’imagination pour que cipants. Les réunions par téléphone ou la réunion virtuelle prenne le plus visioconférence nécessitent une créatide consistance possible. vité encore plus grande car les tentations de « déconnecter » abondent. Pour éviter ce travers, trois conseils : 1. Faire entrer les participants dans la salle virtuelle de réunion par un rituel d’accueil inédit qui attise leur attention. Vous pouvez afficher en page d’accueil de la réunion un visuel qui donne le thème, les photos des participants ou une carte permettant de situer chacun, etc. 2. Solliciter chaque participant toutes les 3 minutes. Repère express

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3. Utiliser tous les canaux de communication pour créer l’interactivité, notamment les sondages en ligne, les tchats et les tableaux blancs interactifs que proposent des solutions comme Webex, Adobe connect ou GoToMeeting. RÉcapitulons ´´

La gestion créative du temps est une approche qui casse les routines afin de travailler avec plus de plaisir, seul ou en groupe. Soyez à l’affût de solutions nouvelles pour : transformer vos listes de tâches en jeu suffisamment plaisant pour vous y atteler et en venir à bout ; cadencer vos plages de travail en tenant compte de vos besoins physiologiques et neurologiques ; donner envie de participer aux réunions. ●●

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2. La gestion créative de l’information En bref ´´

Alors que certains râlent devant le trop-­plein d’informations, quelques bonnes pratiques vous permettront de profiter de ce flux et même de vous faire plaisir.

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Établir des cartes mentales Une carte mentale – ou mind map ou encore carte heuristique – est un moyen pour traduire sous forme de schéma unique un ensemble d’informations liées à un même thème. Le schéma permet de visualiser d’un coup l’idée centrale et toutes ses ramifiRepère express cations. Il montre le cheminement de la Utilisez le mind mapping pour pensée pour intégrer des informations prendre des notes : plus rapide, nouvelles et les associer au thème cenplus synthétique, plus efficace. tral. C’est une sorte de photographie de la pensée. Pourquoi recourir au mind mapping ? Nous avons plutôt tendance à structurer les informations de façon analytique et séquentielle. Nous pensons judicieux de les classer par chapitre ou par dossier. Or, l’expérience nous enseigne autre chose : quand nous lisons un livre, écoutons un exposé ou regardons un film, nous traitons chaque nouvelle information de façon globale et non pas isolée. C’est ce qui nous permet de comprendre le scénario, d’établir des ponts entre une péripétie et le début du film et même d’anticiper le dénouement. Notre cerveau n’a pas besoin de remonter tout le fil de l’histoire ou de l’exposé : il saisit les informations dans leur globalité et les structure par association. Cette compréhension globale satisfait et booste le cerveau. Le mind mapping correspond à ce fonctionnement du cerveau. Adieu les prises de notes au kilomètre et bonjour la carte mentale synthétique ! Son aspect schématique met au jour les liens entre les diverses informations. Il favorise d’autant plus la mémorisation que l’on peut ajouter dessins, couleurs et symboles. Concrètement, vous pouvez créer une mind map pour prendre des notes, construire un projet, préparer un entretien, faire une synthèse, etc.

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Voici par exemple la carte mentale établie par Stéphane en écoutant une conférence sur la manipulation. Le conférencier démarre en citant la fable « Le Corbeau et le Renard ». Il y fait ensuite sans cesse référence pour développer son propos. 1. Stéphane entend : « Maître Corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage ». Au centre de la page, il trace un cercle dans lequel il dessine sommairement la scène. Il écrit les trois mots clés « arbre », « corbeau », « fromage ». 2. « …t bonjour, Monsieur du Corbeau ! Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. » Stéphane trace un deuxième cercle relié au premier. Il schématise un renard et écrit « renard », « compliment », « ramage », « plumage ». 3. « À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie : et pour montrer sa belle voix, il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. » Stéphane trace un troisième cercle relié au cercle central. Il résume par un dessin la scène et écrit « corbeau », « chant », « fromage », « chute ». 4. « Le Renard s’en saisit et dit : Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. » Stéphane trace un dernier cercle dans lequel il inscrit « flatteur », « dépendance », « écoute ». 5. Il donne un titre à chaque cercle : « Le Corbeau et le Renard », « la proie », « la manipulation », « la leçon ». 6. Au fil de la conférence, il enrichit les cercles et ajoute de nouvelles ramifications. Il synthétise la pensée du conférencier au fur et à mesure de sa genèse et obtient un schéma sans commune mesure avec une prise de notes classique.

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Mind map de la conférence sur la manipulation

« Renard/ compliment/ Ramage/Plumage » La manipulation Comment ne pas répondre à la flatterie

Ecouter sans dépendance : l’empathie

« Flatteur/ Dépendance/ Ecoute » La leçon

Les situations de manipulation Les conditions de réussité

Corbeau/ Arbre/ Fromage Le corbeau et le renard

« Corbeau/ Chant/ Fromage/Chute » La proie

Etes-vous manipulable ? Quel levier de manipulation pourrait marcher pour vous ?

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Vous pouvez établir une mind map avec un crayon et un papier. Il existe aussi Observez les réactions de ceux quantité de logiciels et applis gratuits qui qui vous voient dresser une mind map. Vous devriez susciter vous permettent d’en construire de façon l’étonnement, la curiosité et l’envie simple et propre : FreeMind, Freeplane, d’essayer. XMind, etc.

Centraliser les informations L’enjeu phare du classement des informations entrantes est de pouvoir les retrouver facilement et rapidement. Il y a un vrai plaisir à savoir exactement où se trouve chaque document !

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Tout au même endroit Un logiciel ou une appli comme Evernote vous propose de créer un espace de travail virtuel unique. Vous y rassemblez et classez toutes les informations que vous glanez : prises de notes manuscrites (ou non), recherches en ligne, documents, articles capturés sur le Web, images, listes de tâches, etc. Chaque élément peut entrer dans un dossier (« carnet ») et être tagué avec des mots clés que vous définissez. Ces derniers sont une source immense de satisfaction car ils permettent de retrouver immédiatement ce que vous cherchez via l’outil de recherche intégré ! Fini, les liens Internet classés dans un dossier « À lire » et que vous ne lisez jamais ! Fini, les Post-­it collés sur votre écran de PC ! À tout moment, il vous est possible de partager des éléments de cette mine d’information avec vos contacts. Avec une appli comme Evernote, la synchronisation entre vos différents appareils vous permet d’avoir vos fichiers Repère express toujours sous le coude. Vous pouvez ainsi, n’importe où et depuis n’importe quel Le plus important n’est pas de appareil, poursuivre un travail amorcé. Au pouvoir classer les informations final, cette centralisation des informations mais d’être en mesure de les vous fait gagner un temps fou. retrouver en un instant.

En cas de veille informative La créativité s’alimente par l’ouverture à la nouveauté. Si vous faites de la veille informative, vous êtes sans doute abonné à des portails, des newsletters ou des alertes paramétrées en fonction de vos centres d’intérêts ou de mots clés. Créez une adresse e-mail dédiée : elle vous permettra de

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temporiser votre lecture, sans engorger votre boîte de réception usuelle (personnelle ou professionnelle). Pour collecter, mémoriser et partager des liens hypertextes, il est aussi judicieux d’utiliser un service comme Pearltrees : il permet d’organiser ses résultats de recherche Web, de les enrichir et les partager avec une communauté qui a les mêmes centres d’intérêt.

Créer des présentations percutantes À côté des e-­mails, l’autre type de document qui mérite votre créativité est la présentation Powerpoint. A minima, adoptez-­en (enfin) les bonnes pratiques enseignées par le zen design1 : quelques messages clés transmis de manière synthétique ; peu de mots mais des mots qui marquent (jouez sur la typographie) ; peu de chiffres, des graphiques  Repère express ­simplifiés  ; Insérez des vidéos d’1 minute des images et des vidéos courtes  maximum. qui appuient le propos et le rendent ­mémorable. Pour aller encore plus loin, testez le Pecha Kucha (« bavardage » en japonais). Cette technique en provenance du Japon vise à éliminer les interminables présentations Powerpoint. Elle pose comme présentation idéale l’enchaînement de 20 diapositives de 20 secondes, soit une durée totale de 6 minutes 40 – beau challenge pour l’orateur – qui nécessite le respect absolu des principes énoncés plus haut. ●● ●●

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1. Garr Reynolds, Présentation Zen, Pearson, 2e édition, 2014.

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Vous pouvez aussi sortir des sentiers battus et tester d’autres applications de présentation assistée par ordinateur comme Prezi, Sway ou Bunkr. Vous serez le premier bénéficiaire de votre recherche de créativité qui générera : une prise de recul par rapport aux messages clés à faire passer ; le plaisir et la satisfaction de trouver des accroches différentes pour amorcer la présentation ; un gain de temps lié au souci de faire plus concis ; une mise en valeur de votre intervention (plutôt que de votre ­document). Votre auditoire vous remerciera car, au final, la présentation est plus synthétique, mieux mémorisable et plus dynamique. Vous risquez même de faire école et de diffuser ces bonnes pratiques au sein de l’organisation... pour le plus grand bonheur de tous ! ●● ●●

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RÉcapitulons ´´

La quantité d’informations à intégrer chaque jour est si importante que, pour en tirer parti avec plaisir, il faut trouver les moyens de : la recevoir de façon globale, par exemple en la schématisant sous forme de carte mentale ou mind map ; la stocker en un lieu central et la classer de manière à la retrouver immédiatement ; la transmettre de façon percutante en cassant les routines des présentations Powerpoint. ●●

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3. Un espace générateur de créativité En bref ´´

Il faut parfois changer des éléments de notre environnement pour créer un cadre favorable à la créativité.

Pourquoi toujours travailler assis ? De manière évidente, un décor coloré, des images inspirantes, la présence de vivant (plantes, fruits, voire animaux), la lumière, une vue sur un bel endroit ou au minimum sur l’extérieur favorisent la créativité. On peut aller plus loin et changer de position de travail, abandonner le classique « assis sur un fauteuil derrière un bureau » pour se mettre debout, semi-­assis, accroupi, assis sur un ballon de gymnastique ou sur un siège type selle de cheval. Ces positions sont souvent plus ergonomiques, moins contraignantes pour le dos, plus favorables à la tonicité musculaire et à la souplesse. Si vous avez besoin d’un bureau, choisissez-le réglable en hauteur pour l’ajuster à votre position du moment. Pour compléter cet espace, disposez-­y un support prêt à recueillir les idées qui surgiront : un plan de travail ou un tableau recouvert d’un revêtement effaçable (type Velleda). Vous pourrez non seulement consigner vos idées mais aussi les partager avec tous les visiteurs Repère express transitant par votre bureau. Si vous êtes nostalgique de vos années d’écolier, choisissez Choisissez la position dans un tableau noir. La sensation de la craie sur laquelle vous vous sentez le plus l’ardoise peut chatouiller votre créativité ! créatif.

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Opter pour le management visuel Le management visuel consiste à gérer une activité au moyen de schémas, courbes, dessins et autres visuels. Il repose sur la conviction (et l’expérience) que les visuels sont plus éloquents que les mots : un schéma, un tableau, une courbe, un dessin ou une photo bien choisis parlent d’eux-­mêmes. Regardez, par exemple, la courbe ci-dessous produite par Cécile pour dresser le bilan des projets de son équipe commerciale : les évolutions des courbes parlent d’elles-­mêmes. Elles sont objectives. Elles permettent à Cécile de passer directement avec son équipe aux actions à mettre en œuvre pour les corriger.

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Suivi des projets de l’équipe commerciale terrain 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0

8 7 6 5 4 3 2 1 0 Janvier

Février En cours

Mars Terminés

Avril

Mai En gestation

Juin

Total

Abandonnés

Choisir de manager avec des visuels nourrit le cercle vertueux de la créativité. En amont, le manager doit affiner sa propre compréhension du

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concept ou du sujet afin de le transcrire de façon exacte. Cet affinage le pousse à dénicher le visuel le plus approprié pour se faire comprendre de ses équipes : en termes de création, les Repère express possibilités sont infinies. Sous forme visuelle, l’information est plus rapide, Ce qui se conçoit bien se dessine clairement. Ce qui est clairement plus directe. Elle favorise la réactivité et dessiné se comprend aisément. aide à la prise de décision.

Optimiser l’organisation de son ordinateur Un ordinateur bien organisé est un plaisir à explorer, contrairement à ce qu’a expérimenté Hervé, chef de projet chez un éditeur de solutions informatiques. Lors d’une revue de projet avec un client, il a été incapable de retrouver dans son ordinateur une information que ce dernier lui réclamait. Cette frustration l’a décidé à réorganiser son ordinateur. Il s’est appuyé sur la méthode métaphorique en six étapes : 1. Définir ce pour quoi on cherche de nouvelles idées. Pour Hervé : changer l’organisation de son ordinateur pour éviter de perdre des informations et les retrouver en moins de cinq clics. 2. Déterminer un champ analogique, par exemple l’un de ceux-­ci : animaux, journalisme, astrologie, jardinage, médecine, politique, bricolage, histoire, géographie, sport, science-­fiction, etc. Hervé choisit de travailler une analogie avec le corps humain. 3. Reformuler la recherche à la lumière de ce champ analogique. Hervé souhaite, pour l’organisation de son ordinateur, un corps souple, adaptable et doué d’ensembles distincts comme les membres et les organes.

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4. Établir les analogies. Hervé estime que l’organisation de son ordinateur pourrait se structurer en trois grandes parties : le squelette (une structure très solide avec arborescence unique et non modifiable), la tête (centre d’analyse, de commandement et de décision) et les parties vitales (cœur, poumons, organes reproducteurs, filtration du sang, etc.). 5. Finaliser l’analogie en analysant ce qui est applicable tel quel et ce qui nécessite des modifications. Hervé reprend ses notes et repense le corps de son organisation. Il crée : un squelette par activité et non plus par projet ou par client ; un dossier « Tête » contenant tous les documents de pilotage des ­projets  ; une série de dossiers « Parties vitales » avec « cœur » (cœur de l’activité, ce qu’il aime et/ou souhaite développer), « poumon » (son oxygène, c’est-­à-­dire les éléments de veille), « organes reproducteurs » (la gestation d’idées) et « filtration et déchets » (documents écartés après tri). Lorsqu’il cherche une information, Hervé sait où la trouver et c’est son petit plaisir désormais que de pouvoir la transférer illico à celui qui la lui réclame. ●● ●●

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RÉcapitulons ´´

On peut favoriser la créativité avec : un espace de travail physique qui libère et accueille l’énergie créative ; l’affichage de visuels ; une organisation différente de ses espaces virtuels de travail.

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Et vous ?

1. Quelle solution allez-­vous tester pour avoir plus de plaisir dans l’organisation de votre temps ?

2. Sur quel projet en cours allez-­vous basculer en mode mind mapping ?

3. Que décidez-­vous pour changer le mode de traitement de vos informations ?

4. Que pouvez-­vous modifier dans l’organisation de vos espaces de travail pour vous y sentir mieux ?

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CLé 3

Décider dans les situations complexes Décider, c’est complexe

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Trouver le bon dosage raison – émotion – intuition

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Solliciter son intuition

« Tout jugement oscille sur la pointe de l’erreur. La connaissance est une perpétuelle aventure à la lisière de l’incertitude. » Frank Herbert BAT-p01-96-9782100724956.indd 79

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Extrait de :

Les 5 clés pour prendre les bonnes décisions

SOMMAIRE DE L'OUVRAGE Avant-propos Quiz Les 5 clés : - Décider, comment ça marche ? - Éviter les pièges de la décision - Décider avec les émotions - Décider avec la raison - Décider dans les situations complexes Bibliographie

EAN 9782100724956 – 96 pages version papier : 9.90€ - version ebook : 7.99€ À découvrir sur dunod.com

1. Décider, c’est complexe EN BREF ´´

Appelons « complexes » ou « ambiguës » les situations de décision dans lesquelles on ne peut ni identifier les risques, ni les coter. Souvenez-­vous du plat de spaghettis (clé 2). A contrario, les situations dites « à risque » présentent des enjeux mesurables et prévisibles.

Quand émotion, raison et intuition se télescopent Trop d’émotion là où il faudrait plus de raison Quand une situation est risquée, les choses sont claires : des risques existent et on peut les évaluer. Par exemple, s’il s’agit de déménager une entreprise, il existe des risques forts : risques humains, comme éloigner certains employés de leur domicile ; risques techniques liés au transfert des machines et des serveurs informatiques ; risques commerciaux comme déstabiliser des clients ; risques financiers liés à l’investissement. Ces risques sont importants mais ils peuvent être cotés et la décision être prise de manière très sûre. La méthode rationnelle a toute sa légitimité. Et pourtant ! Plus la situation est risquée, plus nous avons tendance à sur-­activer l’affectif, à le laisser prendre le pas sur la raison1 : ●● ●●

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1. « Décision managériale et neurosciences : une nouvelle vision de la gouvernance ? », Bernard Roullet et Olivier Droulers, Management & Avenir, no 69, mai 2014.

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parce qu’on croit pouvoir tout prévoir, on a peur d’avoir oublié quelque chose. Cette peur perturbe la décision. Alors qu’on était sur le point de décider du « Go » ou du « No go » pour le déménagement, on reporte la décision.

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Trop de raison là où il faudrait plus d’intuition En revanche, quand la situation est ambiguë, la raison ne peut être seule conseillère dans la prise de décision. On a surtout besoin de solliciter l’émotion et l’intuition, contrairement à l’habitude. Vous êtes à la tête d’une petite entreprise de vingt-­cinq personnes. Les affaires vont mal car vous avez fait face au départ de deux anciens sans pouvoir les remplacer. Cela a des conséquences sur la qualité de vos prestations : le savoir-­faire est parti avec les seniors. La production est tendue, les clients de plus en plus exigeants. La motivation stagne au plus bas. Il faut prendre des décisions fortes pour remonter la pente. Qu’allez-­vous faire ? Vous lancer dans une analyse très pointue de toutes les zones de coût, y compris celles des activités de chacun de vos employés ? Engager une analyse détaillée du portefeuille clients pour vous passer des clients non rentables ? Faire une étude de marché ? On peut jouer sur tellement de leviers rationnels qu’il est difficile de savoir par quel bout commencer. Cette surenchère est une façon de se rassurer, car la raison semble plus fiable que tout autre moyen de prise de décision. Attention ! Si vous persistez dans cette voie, il sera peut-­être trop tard pour réagir lorsque vous aurez terminé vos analyses ! Il faut d’urgence réduire les options, en appeler à son intuition pour imaginer par quoi commencer, émettre des hypothèses, les vérifier par des tests avec des boucles rapides de rétroaction qui permettent de s’ajuster.

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Le syndrome du labyrinthe Les situations ambiguës de décision sont un peu comme des labyrinthes. La sortie – la décision – est complexe à trouver. Nous aimerions disposer du fil d’Ariane pour sortir vite et bien ! C’est le rôle que nous attribuons à la raison en nous y raccrochant. Repère express Pour sortir sereinement d’un labyrinthe, il Dans les situations à haute faut accepter de « labyrinther », c’est-­à-­ complexité, place à l’intuition ! dire accepter de : ne pas pouvoir tout prévoir ; ne pas pouvoir prendre du recul ; se perdre éventuellement ; se tromper : faire des demi-­tours, repasser par les mêmes endroits. « Labyrinther » vers la décision suppose de vouloir : être attentif aux détails pour se repérer plus facilement ; penser positif, faire confiance à son intuition : lâcher prise mène souvent à la bonne décision. Se crisper pour trouver « la » solution affaiblit ; décider en permanence entre des alternatives, prendre une direction, tester et en changer si cela est nécessaire ; Repère express Persévérer jusqu’à la sortie avec couSe donner le droit à l’erreur revient rage et détermination, en considérant à se donner le droit à la solution. ses erreurs comme des avancées. ●● ●● ●● ●●

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Et le système dans tout ça ? Quand nous devons prendre une décision, nous avons affaire à un système complexe dont nous faisons partie. Qu’est-­ce qui caractérise un système ? Pensez au système nerveux, cardiaque ou digestif. Il s’agit

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toujours d’un ensemble d’éléments en interaction les uns avec les autres et qui cherchent à produire un résultat : l’équilibre du système. Il y a grand intérêt à aborder les situaRepère express tions complexes de décision avec une S’il se trouve déséquilibré, approche systémique. Celle-­ci conduit à le système cherche une nouvelle considérer : stabilité. les objectifs plutôt que les causes (ce Décider, c’est donner ce nouvel que je « veux faire » plutôt que « pouréquilibre au système. quoi je le fais ») ; l’avenir plutôt que le passé ; le système global et ses interactions internes plutôt que les éléments pris isolément. Reprenons le cas du recrutement d’un commercial sédentaire développé dans la clé 4. Il s’agit de remplacer un commercial qui gère depuis longtemps un portefeuille client. Voici les éclairages supplémentaires que l’approche systémique apporte à Anna, la personne en charge du recrutement : Objectif de ce recrutement : dans un contexte de fragilisation du portefeuille, il faut fidéliser plus que conquérir. L’objectif est que le transfert de clientèle se passe au mieux. Que va-­t‑il se passer ? Le portefeuille va se déstabiliser de manière naturelle, certains clients étant particulièrement attachés à l’ancien commercial. Cette déstabilisation ne devrait pas avoir d’impact sur les autres portefeuilles de la société. Interactions au sein du système : un temps de biseau étant nécessaire entre l’ancien et le nouveau commercial, Anna doit s’assurer d’une relation fluide entre les deux hommes. Au-­delà de ses compétences, elle interrogera donc le candidat sur sa perception des seniors et sa capacité à s’adapter aux clients qu’il doit prendre en charge. ●●

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RÉCAPITULONS ´´

Les situations de décision sont souvent plus complexes qu’il n’y paraît. À ce titre, elles méritent qu’on : donne sa juste place à la raison et à l’émotion ; accepte de « labyrinther » ; considère ces situations de manière systémique. ●● ●● ●●

2. Solliciter son intuition EN BREF ´´

L’intuition est une forme de « connaissance directe et immédiate qui ne recourt pas au raisonnement »1 mais passe par l’inconscient.

Une petite voix à écouter Face à une décision, la petite voix de l’intuition nous dit quelle voie choisir. Attention ! L’intuition n’est pas l’instinct ! L’instinct nous protège du danger : crier quand un python surgit est instinctif. En revanche, courir à droite plutôt qu’à gauche pour lui échapper relève de l’intuition. De même, réagir à une attaque verbale par un haussement Repère express de ton est purement instinctif. Sentir le meilleur moment de la réunion pour placer L’instinct nous protège, l’intuition tel argument plutôt qu’un autre est intuitif. nous dit quel chemin prendre. 1. Définition du Petit Robert.

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Tout le monde a de l’intuition et il est urgent de la solliciter ! Pensez à toutes les fois où vous vous êtes dit « J’aurais dû m’écouter », « J’aurais dû faire confiance à ma première impression » : l’intuition était là et vous l’avez fait taire ! L’intuition envoie des messages clairs à partir de signaux captés inconsciemment. Pour multiplier les chances d’exploiter votre intuition, sortez vos antennes ! Ouvrez les yeux, écoutez ce qui se passe, étonnez-­vous : toutes les expériences contribuent à alimenter notre base interne de données, dans laquelle puise notre intuition.

Intuition, es-­tu là ? Mesurez le développement actuel de votre Découvrez les résultats du test intuition en répondant aux questions ci-­ en scannant le QR Code ci-joint : dessous. Notez vos réponses et établissez votre score à partir de ce barème : « Jamais » = 1 point « Parfois » = 2 points « Souvent » = 3 points goo.gl/pXlcPH « Toujours » = 4 points

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1. 2. 3. 4.

Vous êtes quelqu’un d’observateur et avez une bonne capacité à « photographier » les gens, les lieux ou les situations. Votre intuition a été bonne conseillère pour investir en bourse, choisir une destination de voyage ou acheter un bien immobilier. Vous avez tendance à regretter de ne pas avoir écouté votre intuition. Lorsque vous rencontrez quelqu’un pour la première fois, l’impression que cette personne vous fait se révèle vraie dans le long terme.

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5. 6. 7. 8. 9.

On dit de vous que vous êtes une personne créative et que vous avez mille idées à la minute. En termes de temps, votre tendance est de regarder devant vous plutôt que derrière vous. Les idées que vous proposez se révèlent des réussites. Quand un problème reste insoluble, la solution vient à votre esprit à votre réveil. C’est plutôt votre intuition que votre logique qui vous guide dans vos prises de décision.

10. Vos collègues de travail ou vos proches sont surpris de constater votre capacité à prendre les bonnes décisions sans avoir tous les éléments en main.

11. Vous pouvez sentir si une réunion de travail va bien ou mal tourner. 12. Vous n’avez pas suivi l’avis de personnes expertes et vos décisions se sont pourtant révélées justes.

13. Vous savez flairer la « bonne affaire ». 14. Pour vous sortir d’une situation délicate, la solution vous vient naturellement à l’esprit, comme une évidence.

15. Vous savez très vite si quelqu’un vous ment ou vous dit la vérité. 16. Lorsque vous hésitez devant un choix à faire, c’est plutôt en vous relaxant ou en pensant à autre chose que la solution vient.

17.

Il vous arrive de remarquer un détail qui vous aide dans votre compréhension et que d’autres n’ont pas remarqué.

18. Il vous arrive de vous dire que vous avez « déjà vécu un événement » ou « déjà visité un endroit ».

19. Il vous arrive, quand le téléphone sonne ou quand la sonnette de votre maison retentit, de savoir qui vous appelle ou vous rend visite.

20. Lorsque vous êtes perdu dans un endroit inconnu, vous trouvez la bonne direction à prendre grâce à votre intuition.

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Comment réveiller ou muscler son  intuition ? L’intuition est une compétence que nous avons tous. Elle complète nos autres canaux décisionnels. Elle ne demande qu’à être développée dans d’autres situations que celles où l’instinct capte des signaux. Voici trois exercices pour booster votre intuition.

Exercice 1 : entrer dans sa bulle intuitive Essayez de faire le même exercice que Philippe, ce matin : Assis à son poste de travail, il s’est posé cette question ouverte : « Que faut-­il décider pour la mise en place de l’ERP1 ? le faire en interne ? l’externaliser ? nouer un partenariat ? Il a « coupé » sa radio mentale et fermé les yeux pour se placer comme dans une bulle. Pendant deux à trois minutes, il a alors laissé remonter à la surface, de manière inconsciente, tout ce qui venait : images, sons, couleurs, mots, etc. Il s’est interdit de faire le tri. Trois images ont traversé son esprit : un désert, un hélicoptère et le drapeau britannique, symbole de l’union. Il s’est forcé ensuite à interpréter ces images en se demandant : « Que veulent-­elles dire pour moi, dans ma situation ? » Voici son interprétation : « On peut commencer par travailler en interne sur l’ERP mais il risque d’y avoir une perte d’information. Faut-­il prévoir un plan B d’alliance avec un partenaire pour minimiser ce risque ? » ●●

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1. ERP (E nterprise Resource Planning) est un sigle qui désigne un progiciel capable d’assurer une gestion intégrée de l’ensemble des fonctions d’une entreprise.

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Il explore alors cette interprétation et complète son processus rationnel de décision. ●●

Exercice 2 : décréter des journées 100 % intuitives Un matin, décidez de suivre votre intuition toute la journée. Laissez-­vous guider au fil des heures : prendre le bus ou le métro ? Consulter votre boîte aux lettres tout de suite ou plus tard ? Manger chinois ou marocain ? À chaque décision, écoutez votre intuition, claquez des doigts, dites « C’est ça ! » et appliquez votre choix. À la fin de la journée, faites votre retour d’expérience. Demandez-­vous si vous vous êtes trompé ou non. Surtout, amusez-­vous ! Progressivement, vous prendrez conscience que votre intuition est bien là et qu’il suffit de tendre davantage l’oreille pour l’entendre. Bien sûr, évitez ce genre d’exercice quand la journée contient de forts enjeux !

Exercice 3 : entraîner son écoute intuitive En face-­à-­face ou en réunion, essayez de capter les non-­dits. Observez les gestes, les mimiques et demandez-­vous quelle est votre impression globale : « Untel nous prépare une surprise », « Il y a quelque chose qui me dérange dans cette présentation », « Les gens ont l’air tendu », « Que veut-­elle dire réellement ? », « J’ai l’impression que... » Vous verrez, ce genre d’écoute devient à la longue une vraie compétence. RÉCAPITULONS ´´

L’intuition relie entre elles des informations engrangées de façon éparse. Elle nous envoie régulièrement des signaux que nous éludons. Un peu d’entraînement quotidien permet d’exploiter cette intuition.

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3. Trouver le bon dosage raison – émotion – intuition EN BREF ´´

Certaines situations de décision sont inconfortables en raison du manque de temps pour décider, d’enjeux importants ou d’un flou total sur la façon d’aborder la décision. Aucune recette n’est magique mais voici des dosages indicatifs du mélange raison – ­émotion – intuition.

« Je n’ai pas assez de temps pour  décider ! » Considérez le manque de temps comme un allié et non comme un ennemi.

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Si possible, écrire un protocole Une brigade de pompiers arrive sur le lieu d’un accident. Plusieurs blessés nécessitent des soins : un enfant saignant abondamment de la tête, une femme enceinte présentant une fracture ouverte de la jambe et un octogénaire peinant à respirer. De qui s’occuper d’abord ? Pour décider vite et bien, les urgentistes disposent d’un protocole, la fameuse règle des 3 B (Breath, Blood, Break) : les pompiers n’ont pas besoin de temps pour décider. Ils traiteront, dans l’ordre, la personne âgée pour lui permettre de respirer, l’enfant puis la femme enceinte. De tels protocoles permettent de traiter les demandes de dépannage informatique, les urgences médicales, les réclamations, etc.

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Quand des situations sont répétitives ou prévisibles, vous avez tout à gagner à suivre un protocole clairement établi... ou à l’écrire vous-­même ! Par exemple, dans votre gestion de prioRepère express rités, numérotez de 1 à 6 les tâches que vous avez à accomplir, selon une matrice Le pire, c’est de ne pas prendre « Urgent/Important ». L’importance doit de décision. précéder l’urgence bien sûr.

Raccourcir la méthode rationnelle Guillaume et Sophie sont expatriés à Singapour depuis trois ans. Cette expatriation est liée à la profession de Sophie. Guillaume étant c­ onsultant free-­lance, il l’a suivie et a développé sur place un business pour une entreprise française. Le contrat de Sophie arrive à son terme fin juin. Ils devraient rentrer en France avec leur petite fille de deux ans. Guillaume reprendrait une activité plus stable. Ce jeudi 26 mai, changement de situation : le chargé du recrutement annonce à Sophie que, pour diverses raisons, elle n’aura finalement pas de remplaçant. Si elle le souhaite, son contrat peut être renouvelé pour un an. À une nuance près : elle n’aurait plus de logement de fonction. Elle a jusqu’à lundi pour se décider. Que faire ? Rester à Singapour ou rentrer, comme prévu, en France ? Voici six étapes pour décider vite : 1. Calmer l’émotion « peur de se tromper, faute de temps pour bien décider ». Respirer un grand coup et s’auto-­persuader que la décision prise sera la bonne. En bref : se faire confiance ! 2. Raccourcir la méthode rationnelle en limitant les critères et les options. Guillaume et Sophie peuvent ainsi se limiter à : trois critères : leur budget, leurs métiers et la proximité familiale ; ●●

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deux options : rester à Singapour ou rentrer en France. 3. Solliciter leur intuition pour choisir d’emblée la bonne option. Guillaume et Sophie font référence à leurs expériences passées. Ils optent pour un retour en France. 4. Chercher les bénéfices à tirer de cette option. Guillaume et Sophie listent, entre autres : se rapprocher de leurs familles, créer un lien entre leur fille et ses grands-­parents  ; rebondir professionnellement (Guillaume) ; changer de poste (Sophie) ; limiter les dépenses liées au logement. 5. Tester l’autre option pour vérifier que ce n’est pas la bonne et ainsi anticiper l’émotion regret. Ils se disent, par exemple, que rester à Singapour entraînera : des dépenses de logement importantes ; peu d’opportunités professionnelles pour Guillaume et le risque de s’ennuyer pour Sophie ; une année de plus loin de leurs familles et, notamment, de leurs parents qui vieillissent. 6. Se projeter dans leur décision et se voir agir dans cette situation. Cette projection est une façon d’acter la décision. Par exemple, Guillaume et Sophie se voient bien passer des week-­ends avec leur fille, ses cousins et ses grands-­parents. ●●

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« Les enjeux sont énormes ! » On a parfois du temps pour décider mais les enjeux paraissent si importants qu’ils paralysent la prise de décision.

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Hervé doit décider comment mutualiser trois fonctions supports des filiales de son groupe de BTP : l’administration des ventes (ADV), la comptabilité, l’informatique. Les gains seraient importants, notamment en termes de réduction des coûts informatiques. Mais il y a de forts enjeux sociaux (risque de réduction de personnel), techniques (harmonisation des outils et méthodes) et financiers (risque lié aux transitions pour la facturation et les recouvrements). Hervé envisage soit la création d’un GIE (groupement d’intérêts économiques) soit la création d’une nouvelle filiale support. Voici, là encore, une approche en six étapes : 1. Faire baisser le stress par tous les moyens (exercices de respiration, de prévisualisation, d’ancrage)1. En effet, sous le coup du stress, nos préférences MBTI® enflent : le « T » sur-rationalise, cumule les critères et les pondérations ; le « S » recherche toutes ses expériences passées et peut s’y perdre ; le « F » survalorise ce qui lui plaît ou, à l’inverse, ce qui ne lui plaît pas. Il risque de rester bloqué sans décider ; le « N » se projette dans le futur et peut se perdre dans pléthore de solutions. Il s’agit de repérer ses tendances et d’en Repère express prendre conscience au moment où la Une deadline oblige à s’organiser situation déclenche ces pics de stress. en vue de statuer. 2. Se fixer un délai de décision. ●● ●● ●●

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1. Voir Les 5 clés pour cultiver son intelligence émotionnelle, CSP Formation, Dunod, 2013 et Les 5 clés pour prendre la parole en public, CSP Formation, Dunod, 2015.

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3. Solliciter son intuition et s’obliger à être créatif pour avoir au moins trois options. Par exemple, Hervé peut envisager, en plus des deux premières options : d’externaliser l’administration des ventes. de procéder par étapes en commençant par l’informatique, puis la comptabilité, puis l’ADV. 4. Appliquer la méthode rationnelle à ces options. Hervé prend chacune des options, définit des critères de décision (coût, facilité de mise en œuvre, impacts en ressources humaines), les pondère, etc. (voir clé 4). Au terme de cette analyse, il décide finalement de créer un GIE. 5. Anticiper ses propres émotions. Pour Hervé : la satisfaction d’avoir trouvé la solution optimale qui respecte les enjeux humains et financiers ; la fierté d’avoir réussi un beau challenge. 6. Vérifier que les deux options non retenues sont vraiment à écarter et qu’il n’y aura donc aucun regret à avoir. ●● ●●

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« Je suis dans le brouillard complet ! » La situation vous semble tellement ambiguë que vous ne savez par quel bout la prendre ? Agissez comme lorsque vous êtes perdu au milieu du brouillard en suivant ces six conseils : 1. Bouger : commencer par se décider à Repère express chercher une solution. Vous avez le devoir d’essayer, 2. Identifier ce qui est autour de soi : le droit de vous tromper. les premières voies, les ressources, les risques.

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3. Appeler à l’aide : solliciter l’avis des autres. 4. Laisser l’intuition guider vers une première porte d’entrée dans le labyrinthe. 5. Entrer dans le labyrinthe et : tester, tâtonner, se tromper et recommencer ; quand la voie s’éclaircit, creuser, aller plus loin ; savoir faire machine arrière ; ajuster en permanence ; en cas de doute, lâcher prise sur l’objectif et se concentrer sur l’action ; prendre des repères ; faire régulièrement des points d’arrêt pour voir où on en est : qu’est­ce que j’ai essayé ? Qu’est-­ce qu’il me reste à explorer ? Qu’est-­ce qui semble intéressant ? 6. Rester vigilant. Être attentif aux solutions qui se présentent au fur et à mesure. Continuer à bouger et décider à chaque embranchement avec une volonté permanente de continuer sa progression. À un moment, vous saurez que vous êtes sur la bonne piste. ●● ●● ●● ●● ●● ●● ●●

RÉCAPITULONS ´´

Pour bien décider, commencez par mettre les émotions à leur juste niveau (peur, stress). Sollicitez votre intuition et utilisez votre raison avec discernement.

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pour cultiver ses talents

Qui sommes-nous ? Ouvert sur tous les domaines du savoir, Dunod édite pour un large public des ouvrages d’enseignement supérieur, d'accompagnement professionnel et de culture générale, sous les marques Dunod et InterEditions. Éditeur leader des Sciences et Techniques et de l’Entreprise, Dunod est également un acteur majeur des Sciences humaines et sociales, notamment en psychologie et psychanalyse. Il développe par ailleurs des collections pour les marchés des Concours, ainsi qu’une offre en Culture et Loisirs sur ses domaines de prédilection. Créé il y a plus de deux siècles, Dunod n’a jamais cessé d’innover pour proposer aujourd’hui un catalogue de plus de 4.000 ouvrages enrichi de 350 nouveautés par an, en version papier comme en format numérique. Dunod est un éditeur du groupe Hachette Livre Retrouvez nos publications sur les sites suivants : - Dunod, InterEditions : www.dunod.com - Ouvrages au format numérique : http://numerique.dunod.com

Cet ebook est conçu à partir des extraits d’ouvrages parus dans la collection « Les 5 Clés » - Edition hors commerce

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