17. Boileau Et La Doctrine Classique

17. Boileau et la doctrine classique Nicolas Boileau et né en 1936 dans une famille bourgeoise parisienne. Il fait les études de droit et travaille d’abord comme avocat. Mais il préfère la littérature et s’y consacre bientôt. Il commence à fréquenter de divers milieux littéraires, ou il fait connaissance avec Chapelain qui est à ce moment-la une sorte de Directeur de Lettres auprès du ministre Colbert. Dans ces milieux cartésiens et malherbiens règne le culte de la raison et le gout de l’expression claire. Boileau subit leur influence sur ses premières vues esthétiques et dès ses 19 ans il se met à écrire des satires. Comme dans toute œuvre satirique, on s’attaque aux mœurs de ses contemporains, mais la différence chez Boileau c’est qu’il nomme ses victimes, il les attaque personnellement, en particulier ses collègues écrivains. Apres une réaction violente et son rupture avec Chapelain, Boileau commence à fréquenter des milieux libertins, où il fait connaissance avec Molière. Les deux composent des parodies et Boileau continue à écrire son œuvre satirique. Au début, il récite ses satires avec grande éloquence devant un auditoire de ses amis, sans visée de les publier, mais quand une édition pirate a parue, Boileau s’est vu contraint à publier une édition officielle. En 1666 il publie ses sept premières Satires en vers. Elles font scandale parmi les milieux officiels, ce que permet à Boileau d’exprimer son talent polémique aussi. Il défend le genre en composant de nouvelles satires. Il ridiculise les précieuses et les poètes vaniteux sans talent. Mais, la vérité est que Boileau vise à obtenir la protection des grands et de devenir un écrivain officiel. Il remplace la satire par l’épitre, un genre plus paisible qui lui permet à avoir une diversité thématique. Il y place ses réflexions morales, parfois parodie ou satirise les mœurs, mais ce qui est plus important, il y fait entrer l’éloge des grands. Les épitres de Boileau ne ressemblent pas aux lettres de la littérature mondaine, il adopte plutôt le modèle du poète latin Horace. Le ton est familier quand il exprime ses réflexions et observations, ou plus haut quand il célèbre les grands. En 1674 il prend l’attitude de doctrinaire et publie l’Art poétique ou il expose, en fait, l’idéal classique qui comprend le culte de la raison, de l’ordre, de l’antiquité et de la nature. Le poète, d’après lui, ne peut pas atteindre la grandeur que par un travail minutieux sur la forme. Donc, l’inspiration pour lui est une partie mineure, tandis que le travail laborieux est le seul qui garantit le succès. Dans le premier chant de son Art poétique, il dit qu’un bon poète ajoute quelquefois, et souvent efface, ce qui fait penser à Malherbe et son opposition au concept de fureur poétique de Pléiade. Quelques années plus tard, Louis XIV le nomme historiographe du roi, avec Jean Racine. Leur tache est d’observer tous les événements autour du roi et d’écrire une histoire officielle du règne. Mais a ce moment-la une polémique littéraire se déclenche – c’est la célèbre Querelle des Anciens et des Modernes du XVII siecle. Partisan des Anciens, Boileau s’oppose aux tendances modernes et aux innovations d’un Charles Perrault. Boileau et les autres Anciens (ou Classiques) croient que la littérature antique, grecque et romaine représente une perfection artistique indépassable et que les écrivains contemporains doivent imiter les écrivains antiques. Quant au théâtre, Boileau pense que les tragédies françaises doivent respecter les règles du théâtre classique d’Aristote. Cette tendance est visible chez Racine, dont les tragédies prennent leur source dans des tragédies gréco-romaines - par exemple, Britannicus, ou il traite un sujet d’histoire romaine, ou encore deux tragédies d’inspiration grecque, Andromaque et Phèdre, déjà abordées par deux grands dramaturges antiques, Euripide et Sénèque. Toute l’œuvre de Boileau, soit satirique ou didactique (Art poétique) repose sur un même principe : la raison et la technique sont au premier plan et l’imagination est limitée. A cause de cela, sa poésie semble rigide et sèche et ressemble plutôt à une prose rimée.