Meillassoux, Après la finitude.pdf

April 7, 2017 | Author: mkdemoulin | Category: N/A
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Q .DZENTIN

APRÈS

ME1LLA SS O UX

LA FINITUDE

ESSAI SUR LA

NÉCESSITÉ

DE LA CONTTNGENCE

Préface d'Alain Badiou

ÉDITIONS

DU SEUIL

ÈÎ. I'1l£'.ο?C`fJ.|fJ, Paris "'J`f

þÿl.'C :RDR1¿PH1r.n';0PmQU¿ COLLECTTGN DIRIGÉE aan M,.AL*< B:Ul()L` rr FMRB.-RA C.-XSSIN

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particulièretnent

clair et dérnonstratif. lille autorise à

que le destin de la

soit l`absolu. et

nou-

les

pensée Fragpartielles dans lesquelles nous nous Complaisons. cependant que le «retour du religieux sert de fictif supplément d`åme. veau

non

ments et relations

þÿ : :

montre avec une force étonnante

qu`une autre compréhension du problème de Hume. restée en quelque sorte dissimulée, bien que plus «naturelle þÿ : :,abouHurne, il admet qu`il n`y

PRÉFACE

þÿ : :

10

þÿAi_,~u Bantot: :i

1

Uancestralité

La théorie des

tenir à est

un

qualités premières et secondes semble apparpas-sé philosophique irrémédiablement périmé: il

temps de la réhabiliter. Une telle distinction peut appa-

raître

lecteur

d'aujourd'hui comme une subtilité scolastiqne, enjeu philosophique essentiel. C'est pourtant. comme on le verra, le rapport même de la pensée à1'absolu qui S`y trouve engagé. Tout d'ahord de quoi siagit-il '? Les termes mêmes de «qualités premières et de «qualités Secondes þÿ : viennent : de Locke; mais le principe de la différence se trouve déjà chez DesCBJÎBSI. Lorsque je me brûle à une chandelle, je considère spontanément que la sensation de brûlure est dans mon doigt. et non dans la chandelle. Je ne touche pas une douleur qui serait présente dans la þÿûamme. comme l°une de ses propriétés: le brasier ne se brûle pas 1orsqu'il brûle. Mais ce que l'on admet pour les þÿaûfections doit se dire de la même façon pour au

sans

,

þÿ : :

1. Panni les

principaux textes traitant de cane différence. on peut mentionDcsümtes. Médz'ratí0rr.t mérapízysfqztes. sixième Méditation. (Em-'ref éd. et P. Tanncry (AT). nouvelle présentation, Paris. V1:i.tU'CI`RS. pãir C. þÿAtaïtm 1964-IQÎ4. rééd. 1996. vol. ïx, p. S?-72; Les Prilzcipfss de la philosophie. Seconde Panic. arúclc 1 et article 4. AT. ot. n. p. 63-65: l_.ocke,ES5aipi1fl0S0pftfql-le tîümtfêrmuït Fententlemerzr humain. introduction E. Naert. tlfad_ FIBRE Coste, rêêd. Paris, -'1:in. l9T2. livre 2. chap. 8. p. 87-97. il va de Soi que Desterles et Loukt: n'cntcndent pas cette distinction de ner:

façon identique. þÿsigniûcarion.

mais

on

sntttache ici ii

ce

13

qui paraît être

un

noyau commun de

APRÈS LA FINITUDE

les sensations : la

1.'AN :était fournie. il faudrait encore rendre raison de cette raison, ter une

cipe

de

régression

ainsi de suite. La pensée, si elle veut éviã l'inñni tout en se soumettant au prin-

raison,

doit donc d`aboutir à

et

se

d`ëtre raison de

toute

chose, y compris

raison capable d'elle-même. Une

une

raison que ne conditionne aucune autre raison, la preuve ontologique permet de dégager,

que seule puisqu`elle s'assure de l`existence d"un «x » la 5¢u1¢ þÿdûieminaiign dg par cet «x þÿ : et :, non par la détermination cl`un étant autre que x: x doit être pence qu'il est parfait, et à ce titre causa sui, seule cause de lui-même. Si toute métaphysique dogmatique se caractérise par la thèse qu`att :nains un étant est absolument nécessaire (thèse de la nécessité réelle), on comprend que la métaphysique culmine dans la thèse suivant laquelle tout étant est absoluet

ment nécessaire

(principe de raison). A l'inverse, le rejet de la métaphysique dogmatique þÿsigniûe le rejet de faure nécessité réelle: a fortiori le rejet du principe de raison, ainsi que de la preuve ontologique. qui est la clé de voûte permettant au système de la nécessité réelle de se clore stu' lui-même. Ce refus impose de soutenir qu'il n`existc aucune façon légitime de démontrer qu'un étant déterminé devrait inconditionnellement exister. On peut ajouter, au passage, qu'un tel refus du dogmatisme est la condition minimale de toute critique des idéologies, pour autant qu`une idéologie n'est pas identifiable à n"importe quelle représentation leurrante, mais à toute forme de pseudo-rationalité visant à établir que ce qui existe effectivement doit de toute nécessité exister. La critique des idéologies, qui consiste au fond toujours à démon-

qu"une situation sociale présentée comme inévitable est en vérité eentingente, épouse essentiellement la critique de la métaphysique, entendue comme production illusoire cl`entitrer

tés nécessaires. Nous n'cntendons pas remettre 46

en cause. en

sens, la

péremption contemporaine de la métaphysique. Car un tel dogmatisme, qui prétend que ce Dieu. puis ce monde, puis cette Histoire. et pour finir ce régime politique actuellement etïectif doit nécessairement être, et être tel qu' il est. un tel ah.s*fJlu1i.s-ate semble bien relever d'une époque de la pensée à laquelle il n`est ni possible ni souhaitable de revenir. Dès lors. les conditions de résolution du problème de Fancestralité se précisent, en même temps qu`elles se restreignent considé-rableinent. Si nous voulons, en effet. ce

énoncés ancestraux. sans pour autant dogmatisrne. nous devons découvrir une nécessité absolue qui ne rectmdttise ri! aucun étant absohtnzent nécessaire. Autrement dit. nous devons penser une nécessité absolue sans rien penser qui soit' d'ttne nécessité absolue. Laissons pour l'instant à cet énoncé son apparence de paradoxe. La seule chose dont nous devons pour l`instant être conserver un sens aux

revenir

au

convaincu, e'est que

nous n'avons guère le choix: si l"on ne croit pas à la validité inconditionnée du principe dc raison comme de la preuve ontologique. et si l'on ne croit pas non

plus

aux

interprétations

bien dans

un

corrélationnelles de Fancestral. c`est de l'absolu sans étant absolu

tel énoncé

-

-

qu'i1 va nous falloir chercher le principe de la solution. On peut également formuler les choses ainsi: nommons spéculative toute pensée prétendant accéder à un absolu en général;

nornnlons

métaphysique

toute

pensée prétendant

ou encore accéder à un étant absolu prétendant accéder à l'absolu via le principe de raison. Si toute métaphysique est par définition spéculative, notre problème revient à établir qu"à Finverse toute spéculation n'esz pas nzémphysique: que tout absolu n`est pas dogmatique qu'il est possible -

-

d'euvísager une pensée ab.mluto1're qui ne serait pas absolutiste. La question de Fancestralité se retrouve ainsi essentiellement liée à la critique de ce qu"on peut appeler l'« implication désabsoltitoire þÿ : :_et qui se dit: Si la méta: la physique est périmée, l"absolu l`est aussi þÿbien. :Seule «

47

APRES LA F1N|'1'unE

M É'I`AFHYSIQUE.

réfutation d'une telle inférencc concluant de la fin de la métaphysique dogmatique a la fin des absolus peut nous permettre d'espérer dénouer le paradoxe cle Farchifossile.

Kant prétend que nous ne connaissons rien de la chose en soi en la soumettantconime ille fait au principe supposé vide de

non-contradiction: mais il paraît

Mais

devons auparavant exposer la forme la plus rigoureuse qui nous semble aussi sa forme la plus contemporaine. Car ce n'est qu'en nous confrontant avec le modèle le plus radical de la corrélation que nous pourrons savoir si la désabsolutisation est l"horízon effectivement indépassable de toute philosophie. Nous avons dit que le transccndantal kantien pouvait þÿs`identiûer à un corrélationisme « faible þÿ : :_Pour quelle raison '? C `est que le criticisme n'interdit tout pas rapport de la à Fabsolu. La pensée critique proscrit toute connaissance de la chose en soi (toute application des catégories au suprasensible), mais maintient la pensabilité de l'en-soi. Nous savons donc a priori. selon Kant. et que la chose en soi est nonnous

du corrélationisme. et

contradictoire. et qu'elle existe effectivement. Le modele fort du corrélationisme consiste au contraire à considérer qu'il est non seulement illégitime de prétendre que nous pourrions connaître l`en~soi. mais qu`il est également illégitime de prétendre que nous pourrions, du moins. le penser

Uargnment

d'une telle délégitimation est très simple et bien connu de nous: il sagit. encore et toujours, du cercle corrélationnel. Car enfin. par quelle opération prodigieuse la kan-

pensée

tienne

parvient-elle ainsi à sortir d`e1lc-même. pour s'assurer nous est impossible en soi ? accordons-le : mais qu*est-

que ce qui est impensable pour La contradiction est impensable

-

permet à Kant de savoir que nul Dieu

ne qui peut exister qui comme Descartes. par exemple. pouvait þÿl°afûrmer1 aurait la toute-puissmce de rendre vraie une contradiction?

ce

-

-

1. cr. tem

au

P. iresisnd du 2 mas

ime. A1".W.p_ ns.

48

au

contraire

présomptueux

croire en me-sure de pénétrer si profondément dans l'ensoi. que l`on puisse ainsi savoir que la puissance de Dieu ne saurait aller jusqu`à l`incon sistance logique. N ou que le corrélationisme fort affirme Fexistence d'un tel Dieu tout-pu.istoute réfutation de sant: mais il se contente de þÿdisqualiûer de

þÿ*iiûk

FTDÉISME. SPÉCK l_A'l`l0N

se

possibilité. . aurait pris au sérieux la possibilité qui Tlîlilîlöfû qu'il n*y ait nen de vivant ou de volontaire dans l`inorga_uique. L' 351-0,1_ tement des métaphysiques de la Vie et de celles de

la volonté

_

l'Esprit

recouvre donc un accord profond hérité du transcendantal: ce qm est

en

tout

point asubjectif ne peut en-e.

Reprenons l'analyse de notre modèle. Si le correlationisme peut Fortest le

qu

se

déprendre

aisément cle Padversaire

réaliste. il lui

«

eirtéi-ieur»

est autrement

plus difficile de se «intérieur» 1e métaphysicien qqfçgt defaite cle l'adversaire Car au nom de quoi aiîñrrner þÿsuh]ect1visteen: :. que quelque Chose subsiste dehors de notre représentation. alors qu'on Mais ce Mystique n'est le savoir d`un ouu'c-monde: il est Findicution de l'impas la science de þÿpossibilitnapour penser qu'1`I y a le monde

nellement illégitime de

un sens

discours de la logique. assurément de Findicible.

au

iogieo-pizi`£o.s'uphícus. Gallimard. 1993. trad. Gilles-Gaston

Granger, p.

2. Îbíd.. p. ll l Sur ce point. Voir également la « Conférence sur l'éthique (1929), in L¢:çrJ.rLs et (.`rJm'¢frsaríurLr. Crnllimurd. l9?l p. l-19-!55. ainsi que les Camerr, 19$-J-iÿffilinllimnrd. 1971. p. l79: «*{20.l0.16`) I...) Le miracle. : esthétiquement pzzrlant, :fest qu'il 5* ait le monde. Que uc qui est þÿsoit. :(La îmtlucrion est celle de Cîilles-Gaston Granger. revue par Elic During ct David Rabouin dans leur conférence: "Pourquoi 3-* a-t-il quelque chose plutôt que rien 7" Les modes de Clisqualilîcntion de la qut:stiun>~. IU|.u'nóc du MENS (Métaphysique à l'EN5-ii. Paris. l I juin 2005). 3- «Quest-Ce que la mémpl15=siq1Je'!». Q.'¢eriitms I,Gall1martl. l968. trad.

þÿ :~ :

.

.



puissant, dont il nous faut nous extraire une fois pour toutes. Ce tropisme, cet aveuglement conceptuel, est le suivant: semblent encore croire beaucoup que toute critique de la .Nous pouvons, en

la salle

et c'est

prépourquoi nous nous r'eprés¢>ntons encore quelque en imaginant les possibles fantaisistes de Hume.

.__

cisément

d`autres termes.

chose

sent

Mais.

nous

dit Kant. si la causalité cessait de structurer la (comme les autres catégories de Fententle-

représentation ment), elle mène. nous

cesscrait de structurer

et rien n'en

donnerait le

lois

principales qui régis-

-

physiques. Et c'est précisément parce que Hume le reconqu`il peut caractériser sa position comme étant une position sceptique _' car se dire sceptique. c'est reconnaître que la raison est incapable de fonder elle-même notre adhésion à une nécessité supposée vraie.

quoi que ce soit du phénoréchapperait. sujet ou de l`ob_jet. qui loisir de le contempler en simple spec-

sus

naît

du

tateur. La nécessité causale est donc une condition néces-

saire de Fexistence de la conscience et du monde dont elle fait

espérer dégager les

l*univers mais la cause de ces lois elles-mêmes, qui leur confère leur nécessité. nous demeure inaccessible. C 'est là reconnaître qu`il 3* a bien une nécessité ultime des proces-

Autrement dit: il n'est pas absolument nécessaire que la causalité régisse toute chose. mais si la conscience existe, ce ne peut être que parce qu`une causalité

Fexpéríence.

La position spéculative que nous adoptous consiste a récuser ce postulat commun aux trois solutions précédentes, et pour prendre en lin au sérieux ce que 1' a priori hurnien non pas kantien nous apprend sur le monde: à savoir que «cent événements þÿ : : différents et même considérablement

régit nécessairement le phénomène.

-

-

Aussi þÿdíûérentes soient-elles en apparence, on découvre un postulat commun à ces trois réponses au problème de Hume. Le point commun de ces solutions, c'est que toutes

-

plus peuvent c*jfet'!ívenient résulter d'11I?(? même cause. A priori nous dit Hume c`est-E1-dire du seul point de vue de la logique n"importe quel effet non-contradictoire peut en effet résulter de n°importe quelle cause. Gest bien là. certainement. un enseignement évident de la raison. c`est-à-dire d'une pensée soumise au seul réquisit de Fintelligibilité logique: la raison nous instruit de la possibilité que nos -

-

.

considèrent comme un point acquis Ia vérité de la nécessité caztsale. Dans tous les cas. la question n`est pas posée de savoir s`il existe effectivement une nécessité causale, mais seulement de savoir s`il est possible ou non d'en fournir la raison. Cette nécessité

est

considérée

comme une

-_

évidence

jamais remise en cause: c'est manifeste, bien sûr. dans le cas des solutions métaphysiques et Lranscendantales, puisque ces

boules de billard folãtrent très réellement de mille manières (et bien plus) sur la table de billard, sans qn`il y ait ni cause ni raison à un tel comportement. Car la raison. si elle ne

deux solutions consistent à en démontrer la vérité. Mais Hume lui non plus ne doute jamais réellement de la nécessité causale: il doute seulement de notre capacité a établir celle-

I. Enquête. op. cit.. section IV. p. 90.

122

123

him!

APRÈS LA FLNITUDE

connait d'autIe

a

priori que

des choses. c`est

celui de la non-contradiction.

perceptions

cette

plutôt

aboutir a

position sceptique

plus que des sens. ait masside faire confiance à leurs qu'à la clarté lumineuse de

plus paradoxale: car elle Pincapacité du principe de prétentions ontologiques, tout en conti-

physique.

réelle

en

la nécessité

tel

-

la nécessité

a

-

Padhésion devenue seulement vitale produite par la seule propension irrétléchie à croire en ce qui se répète au monde fantasmatique de la métaphysique. Hume croit aveuglérnent au monde que les métaphysiciens en

-

-

croyaient pouvoir démontrer. Dès lors, on

scepticisme mer et

se

croire

retournera aisément

qu'il existe

une

en

se

doute

superstition:

qu'un tel car

nécessité insondable du

þÿafûrcours

124

F

une

qt1'elles ne manifestent pas leur contingence par des changements radicaux et continuels ? Comment un monde stable peut~il résulter de lois qu'aucun fondement ne pérennise ? Tout notre pari est que ce problème ainsi reformulé peut cette fois au contraire de sa version canonique -recevoir une réponse satisfaisante, ne s'accompagnant d`aucune limitation des pouvoirs du rationnel. Pour le lecteur qui aurait décidément du mal à admettre la thèse d'une effective contingence des lois. on peut encore présenter les choses dela façon qui suit. On connaît 1'« aventure» qui a donné lieu aux géométries non-euclidiennes: pour démontrer le postulat d`Eucl_ide concernant l'Ltnicité de la parallèle à une droite donnée par un point donné. Lobatchevslcl a supposé la fausseté de ce postulat- il a supposé qu`on pou-

métaphy-

sique consiste

provi-

nous

il

qu*un principe injecté dans le monde. Hume ne croit plus en la métaphysique. mais il croit encore en la nécessité que la métaphysique a extraposé dans les choses. Le résultat de ce rejet inachevé de la -

sage.

des lois phjmiqrres si celles-ci sont supposées contingentes. La question reformulée de Hume est en effet celle que nous avons posée précédemment: si les lois sont supposées contingcntes. et non plus nécessaires, comment se fait-

consiste. d`une part. à dévoiler raison à fonder ses nuant. d'autre part. à croire

plus

feste

ici la

est

bien des

du problème de Hume. qui va en þÿrqûfmzeularion la difficulté. Cette reforrnulation. nous pouvons déplacer Pénoncer ainsi: au lieu de nous demander comment démontrer la nécessité supposée véridique des lois pllysiques. nous devons nous demander comment expliquer la stabilité mani-

l`intelleet. La

en

en quoi la position spéculative élimine les du problème de Hume: si Fon ne peut usuelles aporles démontrer. de notre point de vue. la nécessité de la connexion causale. c`est simplement que la connexion causale n'a rien de nécessaire. Mais cela ne veut pas dire que la position spéculative supprime toute difficulté. Car. en vérité. nous allons

philosophes.

habituelles

à croire

On voit donc

-

choisi. dans

disposer

la uéce ssité métaphysique céderait la place au savoir spéculatif du caractère non-métaphysique du m_onde réel.

en démontrant au contraire la vérité d`une telle nécessité "P Seuls les sens nous imposent une telle croyance en la causalité non la pensée. 11 semblerait donc que la façon la plus judicieuse d'aborder le problème de la connexion eausale consiste à partir non de la vérité de cette mais de cormerrion. son évidente supposée fausseté. Il est en tout cas étonnant que les

vement

se

envers

effet travailler contre elle-même

de la pensée

PROBLÈME DE HUME

semble-t-il. de croire en la raison, et ainsi dïivacuer de la réalité l'a.rrière-monde de la nécessité causale. De la 50118, le scepticisme resté crédule dences. Il serait

expressément à tout possible consistant d'érnerger. sans qu'il existe de principe préférentiel en faveur de tel ou tel d`entre eux. Dès lors, il nous semble étrange de commencer par récuser ce point de vue comme évidemment illusoire. pour tenter par après de fonder cette récusation en raison. ou pour constater que la raison ne saurait Fétayer. Comment la raison. qui nous instruit de façon aveugl ante de Févidente fausseté de la nécessité causale, pourrait-elle en permet

généralement amis

LE

125

J.

APRÈS LA HNITUDE

vait par ã

un

LE

point donné faire passer plusieurs droites parallèles

Il a fait cela en sorte d'ab0utir à une contradiction, et démontrer ainsi par Fabsurde la validité du postulat en question. Mais au lieu d'une telle démonstration, c'est à une nouvelle géométrie que Lobatchevski est parvenu. aussi cohérente une autre.

que la géométrie euclidienne. mais différente de celle-ci. Eh bien, si l`on n`est pas disposé à adhérer à la thèse proposée.

acceptera peut-êue de procéder ainsi: si l`on est convaincu que la connexion causale est une connexion nécessaire, et si on

Fon

croit pas à la possibilité d`une démonstration métaphysique d°une telle nécessité. tentons de dén1ontrerpar¿'absurdc Peffectivité de la nécessité causale. Supprimons cette nécessité en pensée. et espérons que nous allons tomber sur absnrdité. Nous aurons alors démontré par voie apagogique ce qu'un tentait en vm d'établir en mobilisant un principe métaphysique dïiniformité. Notre pari est qu°il va nous aniver ce qui est arrivé aux géomètres pour le postulat d`Euclide: nous allons peu à peu découvrir que cet univers noncausal est un univers aussi susceptible de cohérence que Punivers causal. aussi capable que cc dernier de rendre compte

expérience présente; mais,

de surcroît.

allons découvrir que c'est un univers délivré des énigmes inhérentes à la croyance en la nécessité physique. Autrement dit. nous n'allons rien perdre à passer d°u11 univers causal à un univers non-causal tien, sauf des énigmes. notre

nous

-

Or, on voit tout de suite qu`uue telle démarche ter on

établir la validité de la solution spéculative au problème de Hume, il nous firm démontrer en quoi consiste le vice logique de la dézíuctioir transceudamale. en sorte de dévoitrarztrario de celle-ci. que la constance du monde phénoménal ne vaut pas réfutation de la contingence des lois physiques. Il nous faut. en d`autres termes, montrer en quoi il est illusoire de conclure, comme le fait Kant. de la nonIIÔCC'-SSllÉ des lois à la destruction de la représentation.

ler.

a

***

ne

une

de

PROBLÈME DE HUME

va se

heur-

de þÿûont à la solution zranscendantale. En effet. comme l'a dit. la démarche de la déduction transcendantale

consiste précisement en un raisonnement par 1`absurde qui conclut de Fabsence de nécessité causale à Ia destruction de toute

représentation. Or, nous prétendons au contraire que suppression en pensée de la nécessité causale n`aboutit pas nécessairement à une conséquence incompatible avec les conditions de la représentation. Mais. par là méme, notre problème peut se formuler plus précisément encore: pour la

126

Pour Kant. si les

que nous avons du monde n't-Etaient pas gouvernées par des connexions nécessaires ce qu"il nomme les catégories, et dont fait partie le

représentations

-

principe

de causalité

-.

le monde

ne

serait

ordre de

qu'un amas sans pourraient en aucun

perceptions confuses. qui ne ljidée Fexpéricncc d`unc conscience þÿuniûée. même de conscience et d'expérience exige donc, selon lui. une structuration de la représentation capable de faire de constituer

cas

notre monde autre chose

d'impression5

sans

qu'une suite purement accidentelle

Lien les

unes aux

autres. C`est la thèse

centrale de la déduction dite

objective des catégories, dont l'enjeu légitimer Fapplication des catégories à PexpéIience (c`est-à-dire des connexions universelles. présupposées notamment parla physique). ll n'y a pas de conscience sans science possible des phénomènes. parce que l`idée même de conscience suppose l`idée d'une représentation est de

unifiée dans le temps I. Or. si le monde n'était pas domine objective des catégories constitue, dans la première -édition Critique, la troisième section du chapitre || cle I`Anaiytique des concepts (op. cir.. p. [BB-1516: AK. I',p.l56-95) eL.d:.u1s l'édition de þÿl787'.c-Supe-daris la deuxieme section du même chapitre, les ti 15 a 24 plus spécialement l. La déduction

dela

-

les § 20-21 .lfbitl-. p. lil?-2i32 AK. Ill. p. 107-1221. Pour un commentaire linéaire de la déduction objective de l?8l. J Rivelaygue, Ifgrons iii* HîÉl¿];)if1_)'.'|'ÎL]II£ alimrartde, Grasset- l992. tome [L

encore

cji

_

p. llö-124.

127

APRÈS LA FINIT UDE

par des lois nécessaires. il expériences sans suite. dont

LE

fractionnerait pour nous en saurait en aucun cas dériver une conscience au sens propre. La nécessité des lois est donc un fait indiscutable. des lors que 1*on en fait la condition même d'une conscience. On ne peut sans doute qu'accorder Ie caractère imparable d`1m tel raisonnement «conditionnant» mais en ajoutant aussitôt quiil ne faut l'accorder sans discussion qu'à s`en tenir à la notion de stabilité. et nullement à celle de nécessité. En effet. le seul fait indiscutable mais des lors tauto-

3. En

conséquence. les lois

sans peuvent se þÿmodiûer raison: autrement dit. les lois sont nécessaires.

se

ne

ne

Nul ne peut contester la proposition 2. qui énonce le fait de stabilité (en effet manifeste] de la nature. Tout l`ei`fort d`évaluation de ccttc inférence doit donc porter sur Févaluation de Pimplication l : car si cette implication était þÿ :.Et nous l`aurons fait en ayant disqualila crainte absurde du désordre incessant. puisque cette þÿûé crainte s'appuic precisement sur une conception aléatoire des lois physiques, qui nous fait considérer comme une notre

était totalement contirzgenre. et si ceuxne sc

-

ce type de modilication ? Ce ne peut être que du droit que lui fournit le calcul des probabilités appliqué à notre monde en son ensemble. et non ã des phénomènes donnés dans le monde donc de la totalisation a priori du possible dont nous

encore eu

«Si l'unité de la

ci

DE HUME

proposé

Nous lieu de

quelle

une

mesure

problème

pûtll-Oli dire que

de

nous en

résolution 'J

partis d'tu1e refonnulation du problème: au présupposer que Fhypothèse imaginaire de Hume sur sommes

l. Cet þÿOuirepûãsetttettl des limitctl iégilirnes de la raison aléatoire est tout aussi patent dans le fameux passage sur le cinubre. où Kant. venant du faire Iïtypothèse dfune absence de nécessité des lois de la nature. en infere cc qui en

resulterait pour cette nature:

Si le cinabre était tantôt ten allemand bold : un homme se chantelle tonne animale. tantot en telle autre. si au cours d`une très «.=

ffhientôtn) rouge, tantot noir. tantûl 1éger.tantÖt luurtl. si

geait tantôt en longue journée la campagne était couverte tantôt de fruits. tantôt tlc glace et dr: neige, mon imagination empirique ne pourrait jamais obtenir l'oceasion de recevoir parmi ses pensées. avec la représentation de la couleur rouge. le lourd cinahre þÿ[...].»tjrãtíque de fu rriisuftprzre. op. fit.: AK. IV. p. ÎÎ8. : Cest bien une modification fréquente þÿl

déterminée d`une aire c'est-à-dire des étendues immobiles. Galilée. lui. pense le mouvement lui-même en termes mathematiques, et en particulier le mouvement en apparence le plus changeant: le mouvement de chute des corps terrestres. Il dégage, par-delà la variation de la position et de la vitesse, Pinvariant mathématique du mouvement- c'est-à-dire l°accélération. Dès lors, le monde devient mathématisable de -

part en part : le mathématis able cesse de désigner une partie du monde, essentiellement engoncée dans du non-mathématisable (la surface, la trajectoire, qui ne sont que surface et

trajectoire de corps mobiles), pour designer un monde désormais eapable d`autonomie: un monde où les corps comme leurs mouvements sont descriptibles indépendamment de leurs qualités sensibles saveur, odeur, chaleur. etc. Le monde de Pétendue cartésienne ce monde qui acquiert 1`in-

-

dépendance d' une substance, ce monde

que l`on peut desor-

mais penser comme indifférent à tout ce qui en lui correspond au lien concret, vital, que nous nouons avec lui -, un monde glaciaire se dévoile alors aux modernes, dans lequel il n'y a plus ni haut ni bas. ni centre ni périphérie, ni rien qui en fasse un monde voué à Fhumain. Le monde se donnait pour la première fois comme capable de subsister sans rien de ce qui concrétude. Cette capacité de la science mathérnatisée capacité théoà déployer risée dans toute sa puissance par Descartes

fait pour nous

sa

-

-

séparable de l`l1onu:ne. est bien ce qui a permis Papparentement essentiel de la révolution galiléenne et dela révolution copernicienne. Par le terme de révolution coperun

Tãchons, sur ce point. d'être plus précis. Quelle fut la þÿmodiûeation essentielle apportée par Galilée dans la comdu lien qui unissait les mathématiques au monde ? préhension La

vait

monde

nicienne,

la découverte n`entendons pas tant, en þÿeûet, de Pexcentrement de Pobservateur terrestre au

nous

astronomique sein du systeme solaire,

beaucoup que þÿl`e: ::centrement 159

plus

A

PRÈS LA FINITUDE

LA REVANCIIE DE

fondamental qui a présidé à la mathématisation de la nature: ci savoir Fexcentremenr de Ia pensée par rapport au monde au sein du procès de la connaissance. La révolution galiléocopernicienne a en effet consisté dans le fait que ces deux événements excentrement astronomique et mathématisation de la nature ont été saisis par les contemporains comme des événements profondément þÿuniûés. Et cette unité consistait en ceci qu`un monde mathéniatisé portait en lui ce que Pascal au nom du libertin. diagnostíquait comme Fêternel et effrayant silence des espaces þÿinûnis: c*est-à-dire la -

-

.

découverte d"une

puissance de persistance et de pérennité du

monde que n'aFfectait en rien notre existence ou notre inexismathématisation du monde portait en elle-même,

tence. La

dèsl'o_rigi11e.la possibilité de dégager la connaissance d`un monde devenu plus indifférent que jamais à Fexistence

Précisons le

de cette proposition. I'ai dit que 1°-énoncé dia-chronique renvoyait å l'es sence même de la science moderne. en tant que celle-ci permettait d'introduire de tels énoncés dans lc champ de la connaissance plutôt que du

mythe, ou de la proposition gratuite. Ces énoncés rfafñrnient certes pas qu°auc-un autre rapport au monde que le rapport humain puisse exister: on ne peut démontrer que les événements dia-chtonjques n`ont pas été les corrélats d`un rapport non-humain à leur existence (qu`un dieu ou un vivant n"en pas été les témoins ancestraux). Mais de tels énoncés supposent que cette «question du témoin» est devenue indifféont

rente à la connaissance de .

que

nous

cription. pensés

toute

donnée de notre

expérience

élément d`un monde se donnant à objet dia-chronique: nous comme indifférent. pour être ce qu'il est. au fait d'être donne ou non. La revolution galilco-copernicienne n'a ainsi d`autre sens que le dévoilement paradoxal de la capacité de la pensee à penser ce qu'i1 peut y avoir, qu'il y ait ou en

en

pensée désolation, le délaissenient instillés par la science modeme dans les représentations que 1'homn1e pouvait se non.

s`il y

parvenons ã en penser. sans que la

question de savoir témoin ou pas importe à la pertinence de la desOu. pour mieux dire: ce déclin et cette émission sont

en a eu

de telle sorte

qu'ils

auraient été

identiques

à

ce

que

pensons, même si la pensée humaine n'était jamais advenue pour les penser. C'est en tout cas une hypothèse pos-

nous en

sible. ît laquelle la science peut donner

sens. et qui renvoie à capacité générale à énoncer des lois indépendamment de la question de l`exismnce d"un sujet connaissant. sa

La

faire de lui-même

du cosmos n°ont pas de cause plus fondamentale que celle-ci: la pensée de la contingence dela pensée pour le monde. la pensée devenue possible d'un monde se

Pévénement. En clair: le déclin du

corps radioactif ou la nature de Pémission stellaire sont décrits de telle sorte qu`ils doivent être supposés adéquats à ce

transmutation

de

sens

-

humaine, et donc à la connaissance même que l'hon1n1e pouvait en avoir. De cette façon, la science portait en elle la

possible

PTOLÉMEE

et

passant de la pensée. essentiellement inaffecté par le fait

diêtre

pensé

ou

nonl.

de

döpotoir subiurtaíre dc

1`Univt:rs. Sur

ce

point. cf Remi Braguc. la Sagesse

du monde. Histoire de .i'e:tpt'7rience Fmrsraine de I`unñ'frs, Fayard. 1999, p. 219. Lc boulcvcrscmcnt progressivement induit par la mathómatisatíon de la nature est

plutôt dû ii la pcrtc de tout point dc vue prixilógié. de toute hiéontologique des lieux.. I_'hommc ne peut plus investir lc monde

bien

rarchisation

du sens qui lui permet d'habitcr son environnement: lc monde 1`hon:|mc. Yhotnmc devient tc dc trop þÿ :«.comme dit Sartre.

se

passe de

Ajoutons que nous entendons par gtlíltîismc le mouvtzmcnl général de malhemalistttion de la nature initié par Galilée non la pensée au sens suicl de ce defnier. cocuzr: ptïnélróe de pltltonisme el ne rompanl pas å elle seule avec la -

1. La þÿûn de la

cosmologie ptoiémaïquc: nc signifie pas, comme on lg dj: que Fhommc sc serait senti htlmilié parce qu`il aurait cessé de se croire au centre (lu monde car une telle place centrale de la Terre était alors considérée comme une place honteuse et non glorieuse dn Cosmos. une sorte

conception que les Anciens se litissicnt du cosmos. Sur ces points- nztathémansation de la nature à Tiîge :no-tleme et pensée galiléenne les travato; dlalexandrc demeurent indispensables : Etudes* ti' histoire* de la pensée so'cnt{fîqm*, G21þÿKoyna limard, 1973. et Du monde clos d t"iu1m:r.t injïni, trad- R. Tarn Gallimard 1973.

160

161

souvent.

-

-.

APRÈS LA FlNl'i`UDl:2

Ijcxcentrement inhérent à la révolution copernico-galiléenne en passe donc bien par une thèse cartésienne, à savoir que ce qui est mathénzatiquernent pensable est absolument possible. Mais attention: l'absolu. ici. ne renvoie pas à la propriété des mathématiques de viser un référent supposé nécessaire, ou inuinsèquement idéel, mais une telle absoluitó renvoie à ceci: il y a sens à penser (fût-ce sur un mode

hypothétique) que tout ce qui dans le donné est mathématiquement descriptiblc peut persister que nom existions ou non pour en faire précisément un donné-à. un munifesté-åt. Ce référent dia-chronique peut ainsi être considéré comme comtngent sans cesser d'êtr'e posé comme absolu .' il peut constituer un événement. un objet, une stabilité processuelle, dont il ne s'agit pas de démontrer la nécessité inconditionnelle ce qui serait contraire à notre ontologie. Mais. en revanche, le sens de Fenoneé dia-chronique portant SUI un déclin radioactif plus ancien que toute vie terrestre n`est pensable qu'à être considéré dans son indifférence absolue à la pensée qui l'envisage- Iiabsoluité du mathématisable þÿsigniûe donc: possible existence factuelle en dehors de la pensee et non: nécessaire existence en dehors de la pensée. Ce qui est rnathématisablc peut être posé. à titre d'hypoLhèse. comme un fait ontologiquement destructible existant indépendamment de nous. En d°autres termes. la science moderne nous découvre la portée spéculative. quoique hypotliétique, de [Gute reforrnulation mathématique de notre monde. Ijexcentrement galiléo-copcrnicion de la science se dit ainsi: ce qui est mathématisable n'est pas -

-

réduclible à

un

corrélat de pensée.

LA REVANCHE DE

bien

PTOLÉMÉE.

revendique. dans

la seconde

préface de la Critique de la raison pure. de lu révolution de Copernic pour établir sa propre révolution dans la pensée ': la révolution critique consistant a faire se régler non plus la connaissance sur l"objet. mais l`ohjet sur la connaissance. Mais on sait aujourd'hui suffisamment que la révolution instruire par Kant dans la pensée est bien plutôt comparable à une «contre-révolution ptolémaïque þÿ : Puisqu`il :. s'agit d`y affirmer non pas que Fobservateur que l`on croyait immobile est

connu. se

tourne en

vérité

autour

du Soleil observé. mais

au

contraire

que lc sujet est central dans le procès de la connaissanceï. a répondu une telle Or. en quoi a consisté, et à quelle þÿûn la dans révolution ptolemaïque philosophie ? A quelle question fondamentale la Critique a-t-elle convié la philosophie ensemble '? Eh bien. ã découvrir les conditions de pensabilité de la science moderne c'est-à-dire de la révolution copernícíenne au sens littéral et véritable du terme.

en son

-

En d'autres termes, le philosophe qui a placé au coeur dc son entreprise la compréhension des conditions de possibilité de

la science moderne est aussi bien celui qui a répondu ã cette exigence par l`aboLitiou de sa condition initiale: l'excenrr'ement

coperníco-galiléen inhérent

donné lieu à

une

contre-rétfolutfon

losophie. Alors que fois.

avec

vement

port

au

comme

la

à la science moderne

ptoléntaiique

o

dans to plu'-

découvrait pour la première la science moderne. la capacité à dévoiler effecti-

pensée

se

la connaissance d`un monde indifférent à tout rapmonde. la philosophie transceudantale exhibait condition de pensabíiité de la science physique la

destitution de

toute

connaissance non-corrélationnelle de

ce

même monde.

Mais ici apparaît alors un paradoxe, en vérité assez saisissant. Ce paradoxe est le suivant: c`est que les philosophes norttment «révolution copemicienne» la révolution instruire par Kant dans la pensée. et dom le sens est l'e_ract contraire de celui que

nous avons

162

Kant, en effet, cela þÿdéûni.

Il faut bien saisir la

«

violence þÿ> :de cette contradiction, le

l.Up.c.it..p.7E[AK.1]I. p. 12). ce point. voir par exemple

2. Sur

Alain Rcnsut. Krmt

p. 68-69.

163

otrfotttzfíttti. op.

fit..

La REVANCHE DE Pr
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